Judaïsme et faux messies
A 92 ans et après plusieurs mois de maladie passés dans un état semi-comateux, le chef du mouvement Habad a quitté ce monde pour l'éternité. L'annonce de la mort du rabbin Menahem Schneerson, bien qu'attendue par les médecins, a été accueillie par ses adeptes comme un choc effroyable. Plusieurs milliers d'entre eux ont eu du mai à croire que leur guide avait subi le sort de tout être vivant et ne reviendrait plus jamais parmi eux.
Cette nouvelle fut d'autant plus pénible à accepter que bon nombre d'entre eux étaient profondément convaincus qu'il était le Messie qui allait sauver le monde et les enfants d'Israël et reconstruire le temple. Cette conviction s'inspirait du «Tanai», un ouvrage écrit il y a quelques 256 ans et sur lequel s'appuient les fondements du mouvement Habad. Ce livre affirme que le Messie viendra à l'époque du septième chef religieux du mouvement Habad. Or le rabbin décédé était précisément le septième représentant de la dynastie Habad. Au cours des dernières années de sa vie, il avait lui-même entretenu cette croyance, notamment par diverses allusions ostensiblement insérées dans ses sermons. Même pendant sa maladie, alors qu'il était déjà totalement dépendant des appareils médicaux et ne pouvait plus se mouvoir, de nombreux fidèles restèrent attachés à l'idée de son rôle messianique. L'explication théologique du mauvais état de santé du rabbin était simple: l'affligeante maladie correspondait aux «douleurs liées à la naissance du Messie», comme l'annoncent les écrits.
Rendus naïfs par des «lavages de cerveaux», les fidèles croyaient à cette explication et vivaient dans cette attente. Lorsque le 12 juin à 01h30, un porte-parole de l'hôpital annonça à la foule la mort du rabbin, leur foi n'en fut pas pour autant ébranlée. Pour eux et selon les dires de certains rabbins du mouvement Habad, cette mort ne constituait que l'ultime étape avant la Rédemption. Dès lors, de nombreux adeptes se réjouissant d'avance à l'idée de cette rédemption sortirent en chantant et en dansant dans les rues de New York. Le même type de scène se produisit en Israël. La télévision israélienne montra l'ambiance de fête qu'il y avait à Kfar Habad, où les juifs dansaient en chantant: «Vive notre Seigneur, notre Guide et notre Maître, notre Roi et notre Messie.» «Voici venu le jour de la Rédemption», déclarait un des fidèles. «Vous allez assister à la résurrection de notre rabbin. Il prépare notre salut. Les jours du Messie approchent, j'en suis sûr. Le miracle va s'accomplir. Apportez de la vodka et dansons.»
Bien évidemment, tous ne manifestèrent pas la même joie. Des milliers de fidèles éclatèrent en sanglots en déplorant la perte de leur maître. Il fut beaucoup question du vide et de l'absence de toute conduite spirituelle que laissait sa disparition. Il faut dire que le testament du rabbin ne leur a guère apporté de réconfort. En effet, le rabbin y désigne l'un de ses secrétaires comme mandataire de tous les biens et de toutes les filiales du mouvement Habad. Toutefois, aucun successeur susceptible de diriger le mouvement n'est désigné dans ce testament. On peut donc s'attendre à une lutte interne pour le pouvoir.
Entre-temps, le rabbin a été inhumé à New York. Ses funérailles ont donné lieu à un gigantesque événement: quelque 100.000 personnes ont accompagné le cortège funèbre. Parmi celles-ci, des sénateurs américains, le gouverneur et le maire de New York, ainsi que des centaines de fidèles venus d'Israël. Des avions supplémentaires ont par ailleurs été affrétés spécialement pour l'occasion. Le Président Clinton envoya un télégramme de condoléances.
On vit la foule assaillir le cercueil dans l'espoir de le toucher et d'obtenir ainsi quelque chose du «saint homme». Les agents de police, au nombre d'un bon millier, durent avoir recours à la force pour disperser la foule.
Le messianisme de Menahem Mendel Schneerson a provoqué de vives oppositions entre les chefs religieux juifs en Israël et dans le monde entier. En Israël, son opposant le plus farouche était le rabbin Schach, le chef du mouvement «Littai» et du Hassidisme judaïque. Au plus fort de leur querelle, ce dernier traita le rabbin de Lubawitsch de «traître» et de «faux Messie». Cependant, personne dans le monde juif ne met en doute ni la remarquable personnalité du rabbin de Lubawitsch, ni sa maîtrise de la Thora et des fondements du judaïsme. Après avoir mené des études dans diverses universités allemandes, il a obtenu avec brio un diplôme en mathématiques et a décroché avec distinction, à l'Université de la Sorbonne à Paris, le grade d'ingénieur. Cela se passait entre les années 20 et 30. Peu avant l'âge de 42 ans, il prit la direction du mouvement Habad. Sous sa conduite, le mouvement jusqu'alors marginal s'étendit considérablement pour devenir un gigantesque empire s'occupant du développement de communautés juives dans les endroits les plus reculés du monde. En effet, ses émissaires se sont rendus par milliers dans de nombreux pays et dans des centaines de localités où vivaient des Juifs. Selon leurs propres termes, ils renforcèrent la judaïcité en construisant des synagogues, en observant le sabbat et les jours fériés et en organisant des cours pour les enfants. En Israël, le mouvement devint rapidement un concept. Ses membres allaient partout, chantant et travaillant joyeusement, aidant les nécessiteux et soutenant toutes les institutions religieuses. Les formidables services rendus par les «Habadniks» les rendirent également sympathiques auprès de la population non-croyante. Les choses changèrent en 1987, lorsque le rabbin s'immisça dans la politique en déclarant son opposition à la restitution de territoires et en enjoignant ses disciples à voter contre la politique du gouvernement. Le mouvement Habad avait ainsi soudainement pris une connotation politique, s'attirant par la même occasion de nombreux adversaires. Cela n'empêcha toutefois pas le Premier ministre Yitzhak Rabin et la majorité des ministres de rendre hommage au rabbin et de le considérer comme une grande personnalité du monde juif.
Confusion parmi les disciples du «Messie de Lubawitsch».
Tous les membres du mouvement ne croient donc pas de manière inconditionnelle à la résurrection du rabbin. Certains membres-dirigeants tentent de calmer la fébrilité au sein du mouvement et de maintenir ses activités malgré la perte de leur guide spirituel, en la personne de leur rabbin vénéré. Par ailleurs, le rabbin aurait laissé derrière lui une quantité importante de documents écrits, susceptibles d'assurer encore pendant de nombreuses années la conduite des «Hassidim», même en l'absence d'un nouveau chef spirituel. Le rabbin Krinsky, désigné par le testament du rabbin de Lubawitsch comme administrateur des institutions et des filiales du mouvement, partage cet avis.
Les partisans de Krinsky en Israël ont récemment déclaré que la «campagne messianique» menée par le «Habad» ces dernières années avait été une «épouvantable erreur». Ils se sont cependant heurtés à une forte opposition de la part de ceux qui refusent catégoriquement de renoncer au rêve de leur rabbin-messie.
Les Hassidim de Safed figurent parmi les fidèles des fidèles. Deux semaines après le décès du rabbin, leur représentant auprès de la municipalité de Safed, le rabbin Shlomo Riskin, demandait que la ville établisse un plan spécial en vue de la résurrection du Messie. «Le Messie apparaîtra en Galilée», a déclaré Riskin, «et puisque Safed est la capitale de la Galilée, nous devons nous préparer à cet événement. Il ne faut pas attendre le dernier moment.»
Le maire de la municipalité de Safed, auquel était adressée la demande, a réagi en déclarant: «Safed, ville sainte, a toujours eu un plan préparant l'avènement du Messie. La ville doit simplement le mettre à jour en fonction de l'esprit du temps.»
Les messies-imposteurs dans l'histoire du judaïsme
Cette histoire autour de la mort du rabbin de Lubawitsch n'est pas sans rappeler certains épisodes désagréables, parfois même catastrophiques, de l'histoire juive. Il s'agit de ces circonstances où, dans le peuple d'Israël, des individus se sont présentés comme étant le «Messie» et ont promis de conduire le peuple vers le salut. Dans certains cas, il s'agissait simplement de messies-imposteurs qui s'étaient auto-proclamés. Dans d'autres, ces personnes furent déclarées messies par leurs élèves ou par d'autres personnes influentes de la religion judaïque qui se trompaient et trompaient le peuple.
Parmi tous ceux-ci, le cas de Shimon Bar-Kochba, le héros juif qui mena la révolte contre l'occupation romaine dans les années 115-117 après Jésus-Christ, figure parmi les plus marquants et les plus tragiques de l'histoire. Bar-Kochba était un personnage particulièrement impressionnant. A tel point que l'un des grands rabbins de sa génération, du nom d'Akiba, décida qu'il était le Messie qui allait conduire le peuple d'Israël vers le salut. La déclaration du rabbin Akiba souleva une violente querelle entre les rabbins de l'époque. Certains acceptèrent Bar-Kochba comme le Messie, mais beaucoup d'autres le rejetèrent en l'appelant «Bar-Kosiba», ce qui signifie «fils du mensonge». L'échec de la révolte de Bar-Kochba, les morts et les destructions qui s'ensuivirent, transformèrent le rêve messianique en un premier et douloureux désenchantement.
A la suite de l'exode des juifs loin de la terre d'Israël, le messianisme prit également comme cheval de bataille la concrétisation du rêve du «retour à Sion». Durant la diaspora, il se passa rarement un siècle sans qu'un dirigeant local quelconque ne surgisse et se prétende le Messie ou son messager. Ce fat par exemple le cas en l'an 448 sur Ille de Crète, où un juif prétendit être «Notre Maître Moïse». Il promit aux Juifs qui vivaient nombreux sur l'île à cette époque de les ramener rapidement et sans bateau sur la terre d'Israël. A la date qu'il avait fixée, ses adeptes se précipitèrent dans la mer afin de la traverser à pied et beaucoup d'entre eux y périrent noyés.
Au cours des siècles suivants, des messies de ce genre apparurent en Espagne islamique, à Salonique, Lyon, Bagdad, Fez (Maroc), en Egypte, au Yémen, en Provence et dans plusieurs dizaines d'autres endroits. Le plus souvent, la naissance d'un mouvement messianique était liée à une situation de détresse et de persécution des juifs. Parfois, un mouvement messianique important apparaissait dans le cadre d'événements de portée mondiale, comme ce fut par exemple le cas lors des différentes croisades. Autre exemple: selon des documents historiques, beaucoup de Juifs espéraient que Martin Luther ouvrirait la voie de l'avènement du Messie, étant donné qu'il supprimait ce qui leur semblait être de l'idolâtrie dans la religion catholique chrétienne.
Un autre mouvement messianique tout aussi important, mais également tout aussi dangereux dans l'histoire juive, fut celui associé au nom de Sabbataï Zevi (ou Tsvi) dans les années 1660. Ce mouvement se développa parallèlement aux violences exercées contre les juifs et à leur persécution par les cosaques de Bogdan Chmielnizki en Europe centrale. Sabbataï Zevi réussit à rallier autour de lui des communautés juives entières composées de plusieurs dizaines à quelques centaines de milliers de Juifs; ceux-ci croyaient que par un miracle, Sabbataï Zevi allait enfin les conduire à la victoire sur tous leurs ennemis. Malheureusement, lorsque le mouvement atteignit son apogée, Sabbataï Zevi fut capturé par le Sultan de Turquie et jeté en prison. La peur de la captivité et de la torture le poussa à se convertir à l'Islam et à enjoindre ses adeptes de l'imiter en se convertissant eux aussi à la «véritable foi» de l'Islam. Certains de ses disciples suivirent son exemple. D'autres, ne pouvant supporter la déception, se donnèrent la mort. D'autres encore, et ils furent nombreux, cessèrent de le suivre mais restèrent fidèles aux principes du «sabbataïsme» - du nom de la doctrine de Sabbataï Zevi -; ils continuèrent son action sous la forme d'une secte isolée, bannie et haïe, qui provoqua des divisions et des heurts violents dans la communauté juive de l'époque.
Au siècle suivant, un nouveau mouvement messianique étrange basé sur le sabbataïsme fit son apparition en Tchécoslovaquie sous la conduite de Jakob Frank. Dans certaines régions de Pologne, de Tchécoslovaquie et de Russie, Frank amena ses adeptes à enfreindre tous les commandements de la Thora. Selon ses dires, cela devait accélérer la fin du monde. Entre autres pratiques, les «Frankistes» participaient en masse à des orgies à caractère à la fois sexuel et religieux sous prétexte qu'il s'agissait de la voie absolue vers la Rédemption. La folie des Frankistes les amena à se faire excommunier et poursuivre par les membres des diverses communautés juives. Désireux de se venger de leurs persécuteurs, certains Frankistes collaborèrent avec les ennemis des juifs. D'autres se livrèrent à des sacrifices rituels et furent à l'origine d'accusations selon lesquelles les Juifs buvaient le sang des chrétiens.
Après la mort de Frank, l'organisation du mouvement fut dissoute, ce qui n'empêcha pas certains groupes de maintenir leurs activités sous la forme de communautés culturelles isolées. Les Frankistes continuèrent leurs activités principalement en Pologne, où ils devinrent des chrétiens respectant certains principes de la religion judaïque. La pratique de leurs étranges cérémonies religieuses cessa. Ils prirent l'habitude de se marier exclusivement entre eux et veillèrent à conserver une communication interne étroite qui persista jusqu'à la fin du 19ème siècle. Selon certains témoins, le grand poète national polonais Adam Mizkowitsch était aussi un descendant des Frankistes.
En dépit de tous les bouleversements de l'histoire et des modifications dans l'évolution de chacun de ces mouvements messianiques, tous ont eu un point commun: le mal, la souffrance et la destruction que leurs activités messianiques infligèrent aux juifs, individuellement ou en tant que peuple. Aujourd'hui, après le décès du rabbin de Lubawitsch, certaines personnes qui
COMMENTAIRE
Nous réalisons, à la lumière de ces informations, que les paroles de Jésus en Matthieu 24, où Il met en garde contre les séducteurs et la séduction, deviennent d'une très grande actualité:
- «Prenez garde que personne ne vous séduise. Car plusieurs viendront sous mon nom, disant - C'est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens» (v. 4b-5).
- «Alors aussi plusieurs succomberont... Plusieurs faux prophètes s'élèveront, et ils séduiront beaucoup de gens» (V. 10-11).
- Si quelqu'un vous dit alors: Le Christ est ici, ou: il est là, ne le croyez pas. Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s'il était possible, même les élus. Voici, je vous l'ai annoncé d'avance. Si donc on vous dit. Voici, il est dans le désert, n'y allez pas, voici, il est dans les chambres, ne le croyez pas» (v. 23-26).
Nous voyons très clairement que le Seigneur ne parle pas ici de l'Eglise, mais bien du peuple d'Israël. Si, dans l'article ci-dessus, notre correspondant Zwi Lidar mentionne quelques-uns de ces séducteurs, force nous est de constater que notre Seigneur connaissait toutes choses à l'avance. Ses paroles sont sûres! Il n'y a pas qu'en Matthieu 24 que Jésus a annoncé ces faux messies; ainsi, nous lisons en Jean 5, 43: «Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas, si un autre vient en son propre nom, vous le recevrez. » L'article ci-dessus nous montre avec quelle précision cette prédiction se réalise. Car combien d'adeptes ces faux messies ne comptent-ils pas! Combien de gens n'ont-ils pas été conduits dans l'erreur et à leur perte! Le plus récent exemple est celui du rabbi de Lubawitsch, Menahem Schneerson. Des centaines de milliers de personnes ont cru qu'il était le Messie. Mais le plus grand séducteur du peuple juif doit encore paraître: ce sera l'Antichrist que la plupart des juifs accueilleront avec enthousiasme. Ce sera alors le dernier accomplissement de la parole du Seigneur que nous venons de citer: «... si un autre vient en son propre nom, vous le recevrez. » Cet «autre» est l'Antichrist du bas. Mais comme il est consolant de savoir qu'au bout du sombre tunnel dans lequel Israël se trouve depuis bientôt deux mille ans, il y aura Jésus-Christ, le vrai Messie, qui reviendra vers Son peuple; tout Israël Le verra et sera sauvé. Nous savons en outre par Apocalypse 7 que les 144.000 scellés d'Israël ne s'inclineront pas devant l'Antichrist, mais ils seront serviteurs de Dieu et ne se prosterneront que devant Lui. En tant qu'Eglise, notre mission particulière est de soutenir Israël de toutes manières, que ce soit publiquement, par la prière ou par des dons. C'est précisément par l'intercession que notre aide peut se faire sentir alors qu'un temps fort difficile attend Israël. Dieu peut écourter ces heures difficiles pour Son cher peuple et le porter merveilleusement jusqu'au bout; nous lisons en Esaïe 43, 1-3: «Ainsi parle maintenant l'Eternel, qui t'a créé, ô Jacob! Celui qui t'a formé, ô Israël! Ne crains rien, car je te rachète, je t'appelle par ton nom: tu es à moi! Si tu traverses les eaux, je serai avec toi; et les fleuves, ils ne te submergeront point, si tu marches dans le feu, tu ne te brûleras pas, et la flamme ne t'embrasera pas. Car je suis l'Eternel, ton Dieu, le Saint d'Israël, ton sauveur. » Il y a aussi, de Zwi Lidar, ce communiqué qu'il faut placer sous ce même éclairage:
Visite du rabbi de Satmar Jérusalem, la ville qui est sainte pour trois religions, a été, en juin dernier, le théâtre d'un spectacle unique.
Quelque 100.000 Juifs ultra-orthodoxes, tout vêtus de noir, ont littéralement envahi la capitale, paralysant ainsi la circulation, pour accueillir par des danses et des chants le chef spirituel le plus extrémiste du judaïsme ultra-orthodoxe: le rabbi de Satmar. Les Hassidim-Satmar, dont l'origine se situe en Hongrie, personnifient plus que tous les autres le rejet ultra-orthodoxe du mouvement sioniste. Ils habitent principalement dans le quartier de Mea Shearim à Jérusalem ainsi que dans la ville ultra-orthodoxe de Bnei Brak. Ils ne reconnaissent pas l'existence de l'Etat d'Israël. Ils boycottent les élections et refusent d'effectuer le moindre service. Ils ne veulent aucun contact avec l'Etat sioniste qui, selon eux, est fondé sur le péché, en ce sens que le peuple d'Israël n'a nullement le droit de rentrer en Sion tant que le Messie n'est pas venu et que le troisième temple n'est pas construit. C'est pour cette raison que la plupart des Hassidim-Satmar, y compris leur chef suprême, le rabbin Yoel Teitelbaum, ne vivent pas en Israël, mais à New York. Là non plus, ils ne se tiennent pas parmi la population américaine, mais dans des quartiers isolés qu'ils ont aménagés grâce aux deniers publics. Le rabbin Teitelbaum exerce à New York une influence politique énorme. Les politiciens locaux savent que ses très nombreux adeptes votent toujours selon les voeux du rabbi. La visite de ce rabbin en Israël constitue un événement extrêmement rare. D'après ses partisans, il n'est venu que pour les soutenir et les encourager dans leur opposition à l'Etat hébreu. Et effectivement, dès son arrivée à Jérusalem, Teitelbaum a prononcé un discours violemment antisioniste, dans lequel il attaqua l'Etat et ses dirigeants. Le fait de devoir faire ce discours sous la protection de centaines de policiers sionistes n'a nullement troublé le rabbi. Que Jérusalem, dans toute son histoire, n'ait jamais été aussi grande n'a pas empêché Teitelbaum de se rendre sur le mont des Oliviers où il a déchiré ses vêtements en signe de deuil sur la «destruction de Jérusalem».
N'est-il pas tragique d'errer comme le fait le rabbin Teitelbaum? Lui aussi est un de ces faux messies. Car il ressort clairement de l'Ecriture que Dieu veut tout d'abord ramener Son peuple en Israël - en 1967, Il lui a rendu sa capitale, Jérusalem - afin que ses habitants se convertissent par la suite. C'est ce que nous dit Ezéchiel 36 et 37: les «ossements» représentent «toute la maison d'Israël», rétablie en notre temps; les «sépulcres» (Ezéch. 37, 12) sont les nations où ils habitaient ou habitent encore. Ces événements se produiront dans cet ordre:
1. faire sortir le peuple du milieu des nations (v. 12),
2. le ramener en Eretz Israël (v. 12),
3. sa conversion (v. 13), 4. l'Esprit Saint le remplira (v. 14). C.M.
Nouvelles d'Israël 08 / 1994