DIEU DONNE... MAIS C'EST AUX HOMMES DE CONQUERIR LE DON
On a pu parler du « don d'une conquête » pour concrétiser le paradoxe qui sous-tend tout le livre de Josué : Israël doit combattre pour conquérir le pays que Dieu a décidé de donner à son peuple. La sagesse dite « populaire », et qui se révèle souvent de plus haute qualité que celle des raisonneurs, , a coulé dans une seule et courte phrase le programme fixé à Israël sur le chemin de la Terre promise, comme à tout croyant sur la voie du salut : « Aide-toi, le Ciel t'aidera. »
Si l'on considérait le récit biblique comme une épopée analogue à toutes celles qui ont célébré l'origine des nations, on aurait pu S'attendre à ce que la pénétration dans le territoire même de Canaan se fasse grâce à une victoire militaire initiale. Il n'en fut rien. C'est grâce à l'intervention de Yahvé que s'opère l'entrée dans le pays : le passage du Jourdain à pied sec semble rééditer celui du passage de la mer Rouge. C'est également par l'effet de la puissance divine que la première ville, Jéricho, tomba entre les mains des Hébreux.
Ainsi, bien que soient requis le déploiement de leurs armes, l'exercice de leur habileté et de leur courage militaire, ce n'est pas à leur propre vertu ni à leurs seuls mérites que les Hébreux doivent leur prodigieux destin. Mais bien à la volonté de Dieu qui fait leur histoire, et leur permet de contribuer à l'oeuvre. Les meilleurs, et Josué, leur chef, en ont parfaite conscience. C'est pour cela que la circoncision de ceux qui, nés dans le désert, n'avaient pas reçu ce signe de l'Alliance, ainsi que le renouvellement solennel de cette Alliance, préludent à la conquête de la Terre promise. Il y a manifestement dans l'esprit de l'auteur du livre de Josué une relation de cause à effet entre ces démarches religieuses et le succès de la campagne qui suit.
Le respect dû à Dieu étant sauf : Donnant, donnant
C'est en vertu de l'Alliance conclue au Sinaï que le Jourdain a été franchi et qu'a pu s'engager la conquête. C'est en vertu de cette même Alliance que les Hébreux ont accompli le rite de la circoncision qui les voue à leur allié d'En-Haut. A côté de l'engagement qui lie Dieu à Israël dans le déroulement de l'histoire, voici l'engagement renouvelé d'Israël au service de l'oeuvre de Dieu dans le monde. La participation divine est concrétisée par les merveilles, la participation humaine, parce geste de consécration.
Jéricho est tombée au terme d'une sorte de liturgie au cours de laquelle l'arche de Dieu fut processionnellement menée autour des remparts. Le soleil « arrêta sa course » à la prière de Josué, pour assurer la victoire de Gabaon (Josué, chap. 10). A l'inverse, un péché contre la loi fut la cause de la déroute qui marqua le début de la bataille d'Aï (chap. 7, vers. 1 1 ). Lorsqu'au don de Dieu répond la fidélité des hommes, tout va bien. Lorsque les hommes sont livrés à leurs seules forces parce que Dieu s'est retiré de leurs oeuvres corrompues par une traîtrise à son égard, alors tout est perdu. C'est l'enseignement principal que livrent les récits de victoires et le rapport des échecs, le secret de la coopération efficace entre le don de Dieu et l'effort qu'il convient de fournir pour le « conquérir » : non seulement par la puissance de son bras, mais avec la droiture de l'esprit qui reconnaît ce don, et la loyauté du coeur qui ne le veut tenir que du légitime donateur. Israël, sous la conduite de Josué, a manifesté d'emblée de telles dispositions. Jéricho était le premier fruit recueilli, les prémices du pays. Elle fut offerte à Dieu sans réserve par l'exécution de « l'anathème ». Hommage de reconnaissance de tout un peuple qui savait ce qu'il devait à Dieu, et qui l'exprimait conformément à ses us et coutumes.
Le salut pour toutes les nations
Il faut aller jusqu'au bout de ces considérations étranges pour l'homme du XX éme siècle, si l'on veut comprendre l'intention du narrateur biblique, très peu préoccupé, à vrai dire, de l'aspect humanitaire de l'histoire, mais soucieux d'y montrer la manifestation éclatante des relations entre Dieu et son peuple. Celles-là même qu'éclaire, pour les chrétiens, le message du Nouveau Testament, L'Épître aux Galetas (chap. 3, vers. 8) rappelle : « L'Écriture, prévoyant que Dieu justifierait les Gentils par la foi, a prédit à Abraham : toutes les nations seront bénies en toi. » La conquête de Josué s'inscrit dans. ce plan de Dieu : au peuple choisi dans la descendance d'Abraham est donnée cette Terre promise afin qu'il y garde le trésor du salut pour « toutes les nations ». Les biens matériels qu'il y trouve sont l'image des biens spirituels nécessaires pour que chacun le découvre et y puise. Les merveilles accomplies en faveur des conquérants de Canaan sont l'image de celles que Dieu réserve aux conquérants de la patrie céleste, promise elle aussi à tous les hommes rachetés par le Christ et menés par lui ainsi que furent menés les Hébreux par Josué, leur chef. De même enfin que le pays de Canaan fut @( donné », mais dut être « conquis », la rédemption donnée par le Christ reste à conquérir par l'effort du croyant.
En ce temps-là, la Bible No 18 page IV.
Mt 11:12 Depuis le temps de Jean-Baptiste jusqu'à présent, le royaume des cieux est forcé, et ce sont les violents qui s'en s'emparent.
Lu 16:16 La loi et les prophètes ont subsisté jusqu'à Jean; depuis lors, le royaume de Dieu est annoncé, et chacun use de violence pour y entrer.
Joh 6:27 Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle, et que le Fils de l'homme vous donnera; car c'est lui que le Père, que Dieu lui-même a marqué de son sceau.
Eph 6:11 Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable.
- Eph 6:13
Php 2:12 Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, mettez en oeuvre votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant que je suis absent...