Croissance destructrice ou porteuse de vie
Dès avant le début de la guerre du Golfe, le dictateur irakien Saddam Hussein avait menacé de mettre en flammes toute cette région avec ses champs pétrolifères. Il ne réalisa ce sinistre dessein qu'en partie; mais ce qu'il «réussit» à faire au Koweït ressemble à une destruction effroyable. Sa rage d'anéantir a rendu impossible, pour bien des années, toute forme de prospérité dans ce pays. Nous constatons le phénomène contraire chez quelqu'un dont la vie est dirigée par Dieu. Là où l'influence du propre «moi» disparaît, là où «je diminue pour que Lui croisse», il y a épanouissement, vie et bénédiction. - Qui nous dirige? Nous seuls pouvons nous prononcer devant cette alternative:
Croissance destructrice ou porteuse de vie
En considérant aujourd'hui les terribles destructions (c'est-à-dire la rapide croissance du pouvoir de destruction) subies par l'Irak et le Koweït lors de la guerre du Golfe, nous pensons à Apocalypse 18, 8-9.17-18 où nous est dépeinte, entre autres, la ruine de la Babylone mondiale:
«A cause de cela, en un même jour, ses fléaux arriveront, la mort, le deuil et la famine, et elle sera consumée par le feu. Car il est puissant, le Seigneur Dieu qui l'a jugée. Et tous les rois de la terre, qui se sont livrés avec elle à la débauche et au luxe, pleureront et se lamenteront à cause d'elle, quand ils verront la fumée de son embrasement ... Et tous les pilotes, tous ceux qui naviguent vers ce lieu, les marins, et tous ceux qui exploitent la mer, se tenaient éloignés, et ils s'écriaient, en voyant la fumée de son embrasement: Quelle ville était semblable à la grande ville? »
Ce qui s'est passé au Koweït a des dimensions apocalyptiques et constitue un exemple concret de ce qui se déroulera lors de l'effondrement de la Babylone mondiale antichrist. Alors se réalisera pleinement Apocalypse 18, 9b: «... quand ils verront la fumée de son embrasement ... », ou encore le verset 18 a: «Et ils s'écriaient, en voyant la fumée de son embrasement ... »
J'ai lu dernièrement, sous le titre «La lumière éteinte pour des années», les quelques lignes que voici: «Les puits de pétrole brûlent au Koweït. Chaque jour, trois millions de barils de pétrole brut disparaissent en flammes. Un nuage d'épaisse fumée assombrit le ciel et déverse sa pluie noire et collante jusqu'à 1'000 km de distance. La mousson se produira-t-elle en Inde? Le climat mondial sera-t-il perturbé et l'effet de serre accentué? Des années peuvent s'écouler avant de pouvoir maîtriser ces incendies. »
Chose remarquable: cet article de presse fait mention d'un verset biblique:
«Au chapitre 9 du livre de l'Apocalypse, dans le Nouveau Testament, le prophète décrit une guerre du temps de la fin autour de Babylone. Dieu la termine par Harmaguédon, la ruine du monde:
C'est le dictateur irakien Saddam Hussein qui avait menacé ses adversaires de ce scénario biblique. «Nous mettrons en flammes toute la région avec ses champs pétrolifères», avait-il déclaré le 23 septembre dernier devant le commandement révolutionnaire, à Bagdad. Et il a mis ses menaces à exécution: plus de 600 des 900 puits koweitiens sont la proie des flammes. Selon des experts, il faudra des années avant que ne soit éteint le dernier incendie. Il n'est pas possible de prévoir dès maintenant quelles en seront les conséquences pour le sol, et quelle sera l'étendue des dommages causés à la santé des individus par la pollution de l'air et l'empoisonnement de l'eau potable.
Les événements autour de la guerre du Golfe projettent pour ainsi dire les intentions divines relativement aux jugements qui frapperont un monde antichrist. Nous voyons simultanément s'accroître la pression internationale sur Israël. Elle réclame de l'Etat hébreu qu'il se soumette au «nouvel ordre mondial» cher au président Bush et qu'il accepte des «compromis» avec les Arabes. Cela signifie qu'Israël doit renoncer au pays promis par Dieu en échange d'une paix trompeuse. Telle fut la première chose affirmée par le président des USA dans son discours de victoire prononcé devant le Congrès et retransmis par la télévision américaine.
De nos jours, de plus en plus de déclarations prophétiques du fondateur de l'Etat d'Israël, Ben Gourion, se réalisent. Dans son édition du 16 janvier 1962, le «Look Magazine» a révélé une vision de Ben Gourion, alors Premier ministre, concernant l'image du monde dans les années 90. Ce qu'il a prédit il y a trois décennies se réalise actuellement d'une manière si étonnante que nous aimerions rapporter ici quelques traits importants de sa vision:
«La guerre froide va appartenir au passé. La pression intérieure exercée par la couche toujours grandissante des intellectuels dans le sens de davantage de liberté et l'exigence des masses d'un niveau de vie plus élevé pourraient insensiblement conduire à une démocratisation de l'Union soviétique. A l'exception de l'URSS en tant qu'Etat euro-asiatique fédéral, tous les autres pays se réuniront dans une alliance mondiale qui disposera d'une force de police internationale (la chose s'est avérée exacte pendant la crise du Golfe!). Il n'y aura plus de guerres.»
Ben Gourion a plongé là ses regards dans l'ère de l'Antichrist de qui il est dit:
«... qui peut combattre contre elle?» (Apoc. 13, 4b)
La guerre fortement électronique du Golfe nous a montré l'impossibilité qu'il y aura à «combattre contre l'Antichrist». Car celui-ci disposera de moyens plus perfectionnés encore que les forces alliées actuelles. En voici un seul exemple:
Considérons le déroulement d'une attaque réalisée par la plus récente arme à longue portée de la US-Navy. Des missiles d'attaque SLAM-Standoff ont servi dans la guerre contre l'Irak, notamment pour frapper la salle des machines d'une centrale électrique particulièrement bien protégée. Les détails rapportés sont stupéfiants: Le pilote qui, grâce à la longue portée de son arme, pouvait rester à 100 km de distance de la cible, a tiré deux missiles en l'espace de deux minutes. Le premier a creusé un trou dans la construction qui abritait les générateurs; le second est entré par cette ouverture et, de l'intérieur, a détruit le bâtiment. Ce n'est donc pas sans raison que l'on a qualifié ce conflit dans le Golfe de guerre absolument électronique.
Ben Gourion a également prédit dès les années 60:
«Les Nations Unies (les vraies Nations Unies) construiront, à Jérusalem, un temple de prophètes au service de l'alliance mondiale de tous les continents. Là se trouvera le siège de la Cour suprême de l'humanité où seront réglés tous les litiges des continents unis.» Il parlait ainsi du temple qui sera bientôt reconstruit et où l'Antichrist s'assiéra:
«... l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu ou de ce qu'on adore; il va jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu» (2 Thess. 2, 4).
Israël toujours plus fortement menacé
Malgré la grave défaite d'un des ennemis les plus acharnés d'Israël, nous voyons, venant du nord, une menace de plus en plus forte peser sur l'Etat hébreu. Je ne parle pas ici de Gog et de Magog, mais bien de la Syrie avec ses missiles Scud améliorés reçus récemment de la Corée du Nord! Ils peuvent être équipés de matières chimiques, ce qui ne manque pas de causer une profonde inquiétude en Israël. Cette menace est décrite dans le livre du prophète Jérémie:
«La parole de l'Eternel me fut adressée une seconde fois, en ces mots: Que vois-tu? Je répondis: Je vois une chaudière bouillante, du côté du septentrion. Et l'Eternel me dit: C'est du septentrion que la calamité se répandra sur tous les habitants du pays» (Jér. 1, 13-14).
Il est impensable que les Syriens actuels, qui comptent parmi les ennemis les plus farouches d'Israël, se mettent à analyser les anciennes racines profondes de leur haine à l'égard de l'Etat hébreu. Ils ne voient - ainsi qu'ils l'expriment - dans l'Israël du temps présent «qu'un dard, c'est-à-dire une tumeur cancéreuse, planté dans le corps arabe». J'ai lu un jour qu'un commandant de l'armée syrienne donnait à ses subordonnés un cours sur les motivations de la lutte contre Israël. Un des nouveaux officiers dut lui tendre la main ouverte dans laquelle le capitaine plongea la pointe d'un couteau; tout naturellement, la main se referma immédiatement pour former un poing. L'interprétation donnée fut celle-ci: «Vous voyez, Israël est cette pointe de couteau dans le corps arabe. A la manière des doigts qui se referment pour former un poing, nous, les peuples arabes, retrouvons une unité grâce à Israël, «la pointe du couteau»: nous sommes unis pour rejeter l'Etat juif.»
C'est ce qui se passe très précisément de nos jours! La Syrie voit dans cette haine à l'endroit d'Israël le ciment qui va souder les peuples arabes. En outre, elle profite actuellement de sa prise de position aux côtés des Nations Unies contre l'Irak, ce qui a accentué l'acuité de sa crise avec l'Etat hébreu. Elle se dégage ainsi de son isolement croissant dans le monde arabe.
Il est fort intéressant et utile de se pencher avec attention sur les racines de ces deux peuples: Israël et la Syrie. Ils ont une même origine! En écrivant cela, je ne pense pas à Abraham. Car ce dernier est le père d'Israël, celui de tous les croyants et celui de la circoncision. En Romains 4, il est appelé sept fois «père». Mais les liens avec la Syrie remontent plus loin encore dans le passé: Abraham, époux de Sara, est le père du peuple d'Israël; Nachor, son frère, mari de Milca, est l'ancêtre des Syriens. Ces deux hommes ont le même père: Térach. La Syrie est donc le seul pays arabe à avoir avec Israël un père commun.
C'est là le grand privilège de la Syrie! Contrairement aux autres peuples arabes, qui sont issus d'Ismaël, les Syriens sont de véritables Sémites. Abraham eut une servante égyptienne pour femme; elle lui enfanta Ismaël, lequel, plus tard, s'unit de nouveau aux païens:
«Voici la postérité de Térach. Térach engendra Abram, Nachor et Haran. Haran engendra Lot. Et Haran mourut en présence de Térach, son père, au pays de sa naissance, à Ur en Chaldée. Abram et Nachor prirent des femmes: le nom de la femme d'Abram était Saraï, et le nom de la femme de Nachor était Milca, fille d'Haran, père de Milca et père de Jisca» (Gen. 11, 27-29). Nachor, le frère d'Abraham, est le père des Syriens: «Après ces choses, on fit à Abraham un rapport, en disant: Voici, Milca a aussi enfanté des fils à Nachor, ton frère: Uts, son premier-né, Buz, son frère, Kemuel, père d'Aram» (dans la version allemande, il est écrit: «Kemuel, de qui viennent les Syriens») (Gen. 22, 20-21).
Sur quoi la haine des Syriens à l'égard d'Israël se fonde-t-elle?
Un autre passage biblique nous indique combien Nachor était resté un idolâtre à Ur, en Chaldée, où il avait préféré s'établir alors qu'il aurait pu s'en aller avec son frère Abraham:
«Les enfants d'Israël firent encore ce qui déplaît à l'Eternel; ils servirent les Baals et les Astartés, les dieux de Syrie ... » (Juges 10, 6).
«Syrie» est souvent traduit par «Aram», qui représente exactement la même chose. Le sens de ce nom «Nachor» révèle la disposition intérieure de cet homme à l'égard de la descendance de son frère Abraham; il signifie en effet: «celui qui écume de rage», «l'envieux» ou encore «le ronfleur». Nachor a certainement constaté dans quelle large mesure Abraham était béni pour avoir suivi l'Eternel dans ce pays inconnu. D'où cette rage et cette envie en lui! Comme déjà mentionné, le nom «Nachor» peut également signifier «ronfleur». Je vois là, au sens figuré, les caractères négatifs de beaucoup de croyants de la nouvelle Alliance restés en arrière, ayant préféré s'attacher aux idoles du matérialisme plutôt qu'au Seigneur. Spirituellement, ils dorment; ils constituent ainsi un danger considérable pour la vraie semence d'Abraham. Comme Nachor, ils réagissent avec colère, d'une façon envieuse, quand ils voient comment des frères et des soeurs sont enveloppés de la bénédiction divine, et portés vers l'avant par la foi en Dieu.
Balaam, qui désirait maudire Israël mais ne le put, était également un Syrien (voir Nombres 23, 7). Rebecca, la mère de Jacob, était la fille de Bethuel, le Syrien (voir Gen. 25, 20). Israël dut dès lors confesser plus tard devant l'Eternel: «Mon père était un Araméen» (Deut. 26,5).
La Syrie est sans doute le seul pays arabe qui éprouve une haine aussi féroce à l'égard d'Israël. L'Egypte a signé un traité de paix avec l'Etat hébreu, la Jordanie a une frontière ouverte avec lui, et l'Arabie Saoudite se montre moins fanatique que la Syrie. Toute l'histoire d'Israël est traversée de guerres avec cet ennemi du nord (la Syrie).
Tel étant cet arrière-plan, nous comprenons pourquoi la menace syrienne se précise et s'accroît contre Israël en ce temps de la fin où le retour du Seigneur est imminent. Quelle consolation de savoir que dans un avenir assez rapproché, la Syrie et l'Egypte, après s'être tournées vers Dieu, seront unies à Israël dans la paix! Nous lisons, en effet, en Esaïe 19, 22-25:
«Ainsi l'Eternel frappera les Egyptiens, il les frappera, mais il les guérira; et ils se convertiront à l'Eternel, qui les exaucera et les guérira. En ce même temps, il y aura une route d'Egypte en Assyrie: les Assyriens iront en Egypte, et les Egyptiens en Assyrie, et les Egyptiens avec les Assyriens serviront l'Eternel. En ce même temps, Israël sera, lui troisième, uni à l'Egypte et à l'Assyrie, et ces pays seront l'objet d'une bénédiction. L'Eternel des armées les bénira, en disant: Bénis soient l'Egypte, mon peuple, et l'Assyrie, oeuvre de mes mains, et Israël, mon héritage!»
Ce passage a trait au merveilleux avenir qui s'ouvrira quand le Seigneur reviendra avec Son Epouse avec puissance et une grande gloire.
Dans l'optique de la toute proche manifestation de Jésus-Christ lors de l'enlèvement, nous voulons maintenant considérer la croissance porteuse de vie de l'individu croyant. Avant que le Seigneur, à Sa première venue, se présente à Israël comme Messie, Jean le baptiseur, qui avait annoncé Sa venue, avait prononcé cette parole remarquable: «Il faut qu'il croisse, et que je diminue» (Jean 3, 30).
Pour les enfants de Dieu, croître dans la grâce est générateur de bénédictions! Jean s'est effacé derrière son Seigneur. Il a déclaré: «Jésus doit croître, mais moi, je dois diminuer dans la même mesure!» Le signe indéniable que Jésus-Christ croit en nous et que nous diminuons est l'augmentation de notre foi en Lui et la perte de notre confiance en nous-mêmes. Lui, Jésus, est à la fois le contenu, l'objet et le but de notre foi! La plus grande joie de Paul consistait à pouvoir écrire aux assemblées: «Votre foi croît beaucoup! »
L'orgueil a toujours des effets destructeurs!
Si votre moi croît en lieu et place de Jésus, s'Il n'est plus dans votre vie qu'un personnage secondaire, comme tout dans votre existence sera misérable! Parce que, par nous-mêmes, nous ne sommes rien, toute prétention personnelle est absolument grotesque. Toute mise en évidence de sa propre personne deviendra une névrose qui sera nécessairement suivie d'une humiliation pénible. Le Seigneur Jésus a dit à trois reprises: «Quiconque s'élèvera sera abaissé, et quiconque s'abaissera sera élevé» (Matth. 23, 12; Luc 14, 11; Luc 18, 14b).
Ecoutez ce vantard! Il est si enflé de prétention qu'il en est rebutant! Voyez cet homme (ou cette femme) si fanfaron, si excentrique, en tenue vestimentaire si voyante qu'il (elle) en est repoussant! On dirait des épouvantails! Malheur quand le moi croît ainsi! Du roi Ozias qui avait été l'objet de très riches bénédictions et dont Dieu s'était servi, il est dit: «Mais lorsqu'il fut puissant, son coeur s'éleva pour le perdre» (2 Chron. 26, 16a).
Aux yeux de Dieu, l'orgueil est une abomination! Nous devons savoir que toute manifestation de suffisance, qui équivaut à un refus de s'humilier, procède de cet orgueil vis-à-vis de Dieu et de notre entourage! Ce défaut ne connaît pas de limites. Des dictateurs comme Saddam Hussein sont fous d'orgueil. Ne s'est-il pas fait appeler «le soleil de l'orient»? Cela s'inscrit dans la ligne d'Esaïe 14, 13b: «Je monterai au ciel, j'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu. »
C'est pourquoi Dieu abaisse les orgueilleux. Voici ce que dit l'Eternel dans le livre de Job: «Tu viendras jusqu'ici, tu n'iras pas au-delà ici s'arrêtera l'orgueil de tes flots» (Job 38, 11). Ce fut le cas de Satan dans son désir insensé de s'élever. Il faut trouver là l'origine de ce qui sera, plus tard, la catastrophique histoire de l'humanité. L'autoglorification de cette «brillante étoile du matin» a produit le royaume des ténèbres. Cette «étoile du matin» était au départ une créature de Dieu, un prince des anges. Mais ayant voulu s'élever au-dessus de l'Eternel, il fut précipité dans les profondeurs!
Ce temps de la fin se propose précisément la même évolution: toutes les politiques de notre société de consommation manipulée et sans retenue tendent vers la croissance. On veut non seulement posséder toujours plus, mais on désire également s'affirmer davantage. Un fait très symptomatique: il y a plusieurs années déjà (en 1973), le «Club de Rome» a publié le fameux livre intitulé «Limites de la croissance». Il y a ceci d'infiniment grave: plus l'homme moderne s'éloigne du Dieu vivant, plus il se montre immodéré dans ses revendications! Pensons, par exemple, à l'Allemagne où les salariés ont obtenu la semaine de 35 heures de travail!
Cette évolution atteindra son point culminant dans la manifestation de «l'homme de péché» qui s'élèvera au-dessus de tout. Il se présentera comme étant Dieu! Ce sera l'Antichrist. Et parce que son esprit fait sentir son influence de plus en plus fortement dans ce monde, il est extrêmement important que nous, qui croyons en Jésus-Christ, adoptions l'attitude diamétralement opposée, à savoir:
«Il faut qu'il croisse, et que je diminue» (Jean 3, 30)!
Notre foi en Lui, laquelle Il a Lui-même mise dans notre coeur, doit croître! Dans l'histoire du salut, ce ne furent jamais que quelques individus qui vécurent cette merveilleuse expérience: ils diminuèrent personnellement et le Seigneur grandit en eux. Pensons à Abraham dont la foi dans l'Eternel augmenta alors que sa confiance en lui-même disparut. Il n'avait rien en quoi pouvoir espérer. Son corps était déjà amorti; pourtant, il crut «ayant la pleine conviction que ce que Dieu promet, il peut aussi l'accomplir» (Rom. 4, 21). C'est ainsi que l'Eternel grandit en lui. Pour cette raison, de tels hommes et de telles femmes sont jusqu'à ce jour en grande bénédiction, bien qu'étant depuis longtemps auprès du Seigneur.
Chez Hénoc également, nous trouvons cette croissance porteuse de bénédiction; le peu que la Bible nous rapporte de cet homme est d'une importance considérable: «Hénoc marcha avec Dieu; puis il ne fut plus, parce que Dieu le prit» (Gen. 5, 24). Il vaut la peine de mettre ces mots en évidence: «... il ne fut plus ... » Telle fut sa marche ici-bas: il n'était Pas - c'est Dieu qui était! Cette croissance chez Hénoc fut bien visible durant trois cents ans, puis il fut enlevé. Il y eut ensuite cette terrible destruction que connut la terre par le déluge!
«Et Hénoc vécut soixante-cinq ans, et engendra Methushélah. Et Hénoc, après qu'il eut engendré Methushélah, marcha avec Dieu trois cents ans; et il engendra des fils et des filles. Et tous les jours de Hénoc furent trois cent soixante-cinq ans. Et Hénoc marcha avec Dieu; et il ne fut plus, car Dieu le prit» (Gen. 5, 21-24; vers. Darby).
«300» a pour sens biblique «destruction». La lettre hébraïque «shin» signifie «dent», symbole de destruction mais aussi de préparation; c'est la clé du nombre 300. Gédéon frappa les Madianites avec ses 300 vaillants guerriers. Avec 300 renards, Samson mit le feu à la récolte des Philistins. Abisaï, frère du commandant Joab, tua 300 hommes avec sa lance. Le roi de Juda Asa frappa l'armée des Cushites et détruisit 300 chars de guerre. A Suse, la capitale de la Perse (voir le livre d'Esther), les Juifs tuèrent 300 de leurs pires ennemis. Dans le cadre de l'appel d'Abraham, le 300ème verset de l'Ancien Testament nous montre que ses liens avec son pays, ses amis et la maison de son père durent être brisés. Chez cet homme de Dieu déjà, ce principe était d'application: «Il faut qu'il croisse, et que je diminue!» Nimrod, «grand chasseur devant l'Eternel» et «destructeur», portait un nom dont la valeur numérique est 300. Au 300ème verset de l'Evangile selon Jean, le Seigneur Jésus parle de Satan, «le meurtrier dès le commencement»:
«Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fonds; car il est menteur et le père du mensonge» (Jean 8, 44).
Hénoc est un type prophétique de l'Eglise du Seigneur. Ainsi que je l'ai déjà écrit, après son enlèvement survint une terrible destruction par le déluge! De même, après notre départ la Babylone mondiale sera anéantie, événement dont nous venons d'avoir un échantillon au Koweït.
Hénoc ne fut plus; il s'en était allé auprès de celui avec qui il avait marché 300 ans. L'Eternel avait grandi en lui de sorte qu'il Lui était devenu semblable. C'est dans cette ressemblance avec Lui que réside cette merveilleuse puissance de l'enlèvement!
Comment pouvez-vous espérer être rendu semblable à Jésus («Nous serons semblables à lui» 1 Jean 3, 2), s'Il ne peut, dès maintenant, croître en vous? Parce que cette croissance ne se sera pas faite, Il devra, en ce jour-là, dire à plus d'un: «Je ne te connais pas. Je n'ai pas grandi en toi. Tu ne m'as laissé aucune place dans ta vie. Retire-toi de moi, ouvrier d'iniquité!» Ne saisissez-vous pas toute l'importance de cette parole de Jean 3, 30: «Il faut qu'il croisse, et que je diminue!»?
Pourquoi certaines prières ne sont-elles pas exaucée..
Je l'écrirai une fois encore: S'Il ne peut grandir en vous, c'est votre moi qui croîtra! Paul nous parle d'une prière non exaucée dans sa propre vie, et il nous en donne la raison: la possibilité de tomber dans l'orgueil: «Et pour que je ne sois pas enflé d'orgueil, à cause de l'excellence de ces révélations, il m'a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m'empêcher de m'enorgueillir» (2 Cor. 12, 7). A trois reprises, il a supplié le Seigneur qu'Il le délivre de cette «écharde dans la chair», mais en vain! La réponse divine fut: «Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse» (2 Cor. 12, 9). «L'écharde dans la chair», qui ne fut pas enlevée malgré des supplications, servit pour ainsi dire de mesure de sécurité.
Bien que ce soit là l'unique cas mentionné dans le Nouveau Testament, ce fait est d'une grande importance et doit constituer un sérieux avertissement. L'orgueil empêche la croissance de Jésus en nous; il pourrait ainsi devenir le péché le plus grave et le plus funeste, en ce sens qu'il conduit directement à l'autodestruction!
C'est parce qu'il était pleinement conscient de ce danger que Paul écrivit à Timothée de ne pas désigner comme ancien un nouveau converti, «de peur qu'enflé d'orgueil, il ne tombe sous le jugement du diable» (1 Tim. 3, 6). Satan s'efforce de mettre dans chaque croyant le «syndrome de Lucifer» afin de le faire tomber «sous le jugement du diable». L'orgueil procède toujours de lui; il est une de ses armes les plus destructrices.
C.S. Lovett a exprimé un jour cette pensée: Les démons se tiennent constamment tout près de nous, et ils saisissent la moindre occasion de flatter notre âme déchue. Qui peut concevoir tout ce que Dieu pourrait mettre en oeuvre pour Ses serviteurs s'Il le voulait!? Si nous ne nous enorgueillissons pas ouvertement d'une prédication pleine d'onction, d'une réponse dans une circonstance particulière, d'un miracle de la foi ou d'autres expériences dans le domaine spirituel, nous sommes pourtant tentés d'y voir une confirmation de notre moi et de nous en réjouir. Nous avons tout spécialement besoin de la grâce divine pour ne pas tomber dans les pièges de Satan. Etant donné que la plupart des individus sont portés à s'enorgueillir à la moindre occasion, Dieu ne se manifeste pas souvent à eux par Sa puissance miraculeuse pourtant demandée dans la prière, même s'Il aimerait le faire. Ils Le priveraient de Sa gloire!
Cela ne veut cependant pas dire que Dieu a retiré Ses promesses. S'Il ne réagit pas toujours à nos requêtes, c'est parce que nos faiblesses et nos manquements humains L'en empêchent, alors que Sa réponse est déjà prête. A travers le refus divin d'exaucer la prière de Paul - car Il ne voulait pas voir Son serviteur «s'enfler d'orgueil à cause de l'excellence de ces révélations» - nous pouvons comprendre pourquoi Dieu s'abstient parfois d'accorder l'exaucement à Ses enfants.
Sur les rives des siècles gisent les épaves de bien des vies humaines; ces dernières se sont brisées sur l'écueil qui a pour nom «orgueil spirituel» né d'une réalisation divine (dans ces vies). Si nous diminuons, c'est-à-dire si notre moi décline, et si Jésus croit en nous, Dieu fera de grandes choses en et par nous! Si le Seigneur n'agissait pas dans Ses serviteurs pour qu'ils deviennent humbles de coeur, il se pourrait fort bien que l'exaucement d'une prière conduise à l'orgueil, lequel, c'est connu, mène à la chute. Si Dieu pouvait être certain que l'intercesseur restera humble, avec quel empressement et combien plus souvent Il lui accorderait des exaucements! Oh, si Jésus grandissait en nous ... !
«Il faut qu'il croisse, et que je diminue!» (Jean 3, 30).
Voulez-vous vraiment que, dès cet instant, Jésus-Christ croisse en vous et que vous diminuiez? Si oui, faites donc ce que Pierre recommande: «Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève au temps convenable» (1 Pierre 5, 6). Amen.
Wim Malgo
Nouvelles d'Israël 06 Juin 1991