Avons-nous une identité? Sommes-nous néo-évangéliques ?

 

 


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l. L'histoire du néo-évangélisme

Ce mouvement est né en 1948 à l'instigation du Dr Harold John OCKENGA. Dans l'ordre d'apparition, il y eut le MODERNISME, dés le XIXe siècle, avec la Haute Critique d'Immanuel KANT et Georg HEGEL niant la divinité de Jésus-Christ, tous les miracles de la Bible (ou leur donnant une explication rationnelle) et l'inspiration plénière des écritures.

¥ En réponse à cette vague sceptique venue des philosophes et des théologiens allemands, répondit le FONDAMENTALISME américain avec des pasteurs comme GORDON, GAEBELElN, SCOFIELD, RILEY, NORRIS et SHIELDS en Amérique, et J.-N. DARBY en Angleterre.

¥ Plus tard, balançant entre les deux parties, apparut la NEO-ORTHODOXIE avec Karl BARTH, le théologien suisse. Ce mouvement voyait les faiblesses du modernisme (ou libéralisme) mais était d'accord sur beaucoup de ses principes comme «la Bible n'est pas entièrement inspirée par Dieu». Karl BARTH n'acceptait pas l'inspiration plénière des écritures et disait que les passages bibliques n'étaient inspirés que lorsqu'ils vous parlaient particulièrement. Néanmoins, il affirmait aussi que le salut ne pouvait provenir d'un effort humain mais de la seule grâce de Dieu manifestée en Jésus-Christ.

¥ C'est après la deuxième guerre mondiale que les partisans d'un NEO-EVANGELISME se détachèrent du mouvement fondamentaliste, jugé trop séparatiste. Devait-on rester séparés des modernistes ou collaborer avec eux dans l'évangélisation afin d'être les plus nombreux possible ? fut la question que se posèrent un certain nombre de fondamentalistes de l'époque. C'est ainsi que les néo-évangéliques, comme ils se sont eux-mêmes appelés, ont quitté les fondamentalistes.

¥ H.-J. Ockenga officialisa le mouvement en 1948. Sous son impulsion, le néo-évangélisme est devenu un mouvement très organisé qui a influencé les chrétiens évangéliques du monde entier. Il trouva rapidement un allié qui allait devenir le plus grand prophète et artisan du néo-évangélisme: l'évangéliste Billy GRAHAM. Ensemble ils élaborèrent une stratégie : ils répandraient leurs idées par un Séminaire (Fuller T.S.), par un mensuel (Christianity Today) et à travers des conférences internationales (à Lausanne, Amsterdam, ou Manille) où les missionnaires invités ont toujours eu tous leurs frais payés (environ 2 500 $ par personne à Amsterdam 86). Peu ont résisté à cette offre alléchante. . .

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Définition du néo-évangélisme par OCKENGA .

Cette définition est tirée de la préface du livre d'Harold Lindsell « Battle for the Bible» :

« Le Néo-évangélisme diffère du modernisme dans son acceptation du surnaturel et dans son insistance à garder les doctrines fondamentales de la Bible. Le néo-évangélisme diffère du fondamentalisme en rejetant son séparatisme et en s'engageant avec détermination dans le dialogue théologique de notre époque. Le néo-évangélisme apporte un soutien nouveau à l'application sociale, politique et économique de l'Evangile. Les néo-évangéliques insistent sur la redéfinition de la théologie chrétienne selon le besoin du moment; sur le réengagement dans le débat théologique ; sur la reconquête des dénominations et le réexamen des problèmes théologiques tels que : l'âge de l'homme, l'universalité du Déluge, la méthode de Dieu pour la création, et d'autres encore... »

 

¥ Pour résumer, le néo-évangélisme gardait au départ la doctrine fondamentaliste, mais différait dans les principes d'application de cette doctrine.

Sa stratégie suit 5 axes qu'on peut schématiser ainsi :

1.) Le dialogue avec toutes les dénominations

- Pas de séparation

2.) Le conformisme avec le monde pour l'attirer à Christ

- Pas d'opprobre

3.) La redéfinition de la théologie selon les besoins du moment

- Pas de conviction

4.) La volonté d'être reconnu intellectuellement

- Peu de foi

5.) La volonté de faire masse pour évangéliser

- Peu de vérité

 

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II. Examen biblique du néo-évangélisme

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1. Dialogue avec les autres dénominations chrétiennes :

PAS DE SEPARATION

Exemples de collaboration :

Billy GRAHAM a insisté pour qu'un unitarien (quelqu'un qui nie l'éternelle divinité de Christ) dirige sa campagne à Denver (Colorado). A chaque fois, des chrétiens modernistes (appelés «libéraux») eurent des responsabilités dans ses campagnes. Lorsque les pasteurs s'y opposèrent, Billy G. refusa de venir. Toutes les dénominations sont appelées à participer aux campagnes: adventistes, luthériens, baptistes, pentecôtistes, etc... Pourquoi pas ? diront certains. Mais le pas suivant est, tout naturellement, de demander la collaboration de l'Eglise Catholique Romaine. A Milwaukee, par exemple, le diocèse catholique envoya des conseillers aux réunions. Tous les catholiques étaient dirigés vers eux. Une soeur responsable organisa une messe eucharistique afin de rappeler aux 400 catholiques qui s'étaient avancés que leur décision pour Christ devait être fortifiée au sein de la vraie église...

 

¥ En fait de dialogue, le néo-évangélisme supprime finalement tout débat théologique, de peur qu'un différend ne vienne à surgir.

 

Le verdict de la Bible :

¥ Le dialogue dans le domaine théologique est très dangereux, car il implique la recherche d'un accord, d'un compromis (définition du Petit Robert). Le serviteur de Dieu doit, par contre, débattre ses idées avec des personnes d'opinions contraires, afin que les positions soient éclaircies - et éventuellement qu'une des 2 parties soit convaincue par l'autre.

¥ La séparation est une vérité majeure de la Bible: «saint» signifie «mis à part».

¥ Dieu ne bénit pas les associations « hétéroclites » : dans la Loi, les juifs ne pouvaient atteler ensemble un âne et un boeuf. Ce principe est repris en 2 Corinthiens 6: 14 : «Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l'iniquité ? ou qu'y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ? »

¥ Nulle part dans la Bible on ne trouve de l'oecuménisme : Moïse n'a pas fait d'alliance avec Pharaon, Josué n'a pas fait alliance avec les Cananéens, Jésus n'a pas collaboré avec les pharisiens, Paul n'a pas cherché un compromis avec les faux docteurs !

¥ Il est intéressant de noter l'attitude sage de Néhémie qui, occupé à la reconstruction de la muraille de Jérusalem, a refusé à 5 reprises le dialogue avec ses ennemis en leur répondant finalement : «J'ai un grand ouvrage à exécuter, et je ne puis descendre. Le travail serait interrompu pendant que je le quitterais pour aller vers vous. » (Néhémie 6 : 1-9).

¥ De façon très claire, le Seigneur nous enjoint de ne pas dialoguer avec ceux qui s'écartent de la Bible d'une façon ou d'une autre : «Si quelqu'un vous annonce un évangile s'écartant de celui que vous avez reçu, qu'il soit anathème ! » (Galates 1 : 9).

« Je vous exhorte, frères, à prendre garde à ceux qui causent des divisions et des scandales, au préjudice de l'enseignement que vous avez reçu. Eloignez-vous d'eux. Car de tels hommes ne servent point Christ notre Seigneur, mais leur propre ventre; par des paroles douces et flatteuses, ils séduisent les coeurs simples. (Romains 1 6 : 1 7-1 8)

«Si quelqu'un enseigne de fausses doctrines, et ne s'attache pas aux saines paroles de notre Seigneur Jésus-Christ et à la doctrine qui est selon la piété, il est enflé d'orgueil, il ne sait rien... Sépare-toi de ces gens-là. » (l Timothée 6 : 3-5) (version Texte Reçu).

¥ Sans être durs ni violents, ses apôtres nous ont exhortés à garder la vérité et à nous éloigner de tous ceux qui veulent l'altérer. Ce n'est pas l'infiltration qui est enseignée, mais bien la séparation : «Si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche. C'est à eux de revenir à toi, mais ce n'est pas à toi de retourner vers eux. » (Jérémie 15 : 19)

¥ Le témoignage le plus fort est donné par celui qui est à l'extérieur et non par celui qui se mêle aux autres : L'histoire de Lot à Sodome en est la triste illustration : quand il voulut avertir ses gendres du jugement imminent de Dieu : « Levez-vous, dit-il, sortez de ce lieu ; car l'Eternel va détruire la ville. Mais, aux yeux de ses gendres, il parut plaisanter. » (Genèse 19 : 14).

 

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2. Conformisme avec le monde afin de montrer un christianisme acceptable :

PAS D'OPPROBRE.

¥ Au lieu de repousser les gens par la prédication démodée du vieil évangile « pécheur-perdu-Christ-a-payé-pour-ton-salut», il faudrait les attirer par ce qu'ils aiment et connaissent du monde: musique rock, hard-rock, rap; théâtre, mime, spectacles; kermesses, manifestations, etc...

 

Le verdict de la Bible:

¥ On ne peut pas plaire à Dieu et aux hommes en même temps :

« Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire, ou celle de Dieu ? Est-ce que je cherche à plaire aux hommes ? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ. » (Gal. l : 10)

«... Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu. » (Jacques 4 : 4) .

¥ Paul montra aux chrétiens de Galatie qu'ils se laissaient influencer par peur de l'opprobre et des menaces des judaïsants. Il leur dit:

« Pour moi, frères, si je prêche encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté ? Le scandale de la croix est aboli. » (Gal. 5 : 11).

Oui, la prédication de la croix est une folie et un scandale, et jamais elle ne sera considérée autrement ! Mais nous sommes tentés de la rendre acceptable, plus plaisante, moins folle, moins offensive, moins tranchante en l'enrobant de choses du monde, en la diluant jusqu'à ce qu'elle perde tout sens.

 

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3. Redéfinition de la théologie selon les besoins du moment:

PEU DE CONVICTIONS .

¥ Nous vivons dans l'ère du Relativisme, c'est-à-dire que le monde croit que tous ont une part de vérité, et que la tolérance exclut de dire à quelqu'un qu'il a tort.. Il n'y a plus de vérité absolue! Et l'Église, par le mouvement néo-évangélique, a repris cette pensée.

Exemple de redéfinition de la théologie :

¥ Un célèbre théologien français contemporain, néo-évangélique, a remis en question le récit littéral de la Création, en Genèse, pour une interprétation plus proche de la théorie de l'évolution. Or, si le livre de la Genèse, qui contient entre autres la Création, la chute, Satan, l'appel d'Abraham, est remis en question, c'est toute la Bible qui peut l'être !

Billy GRAHAM, encore, en janvier 1978 disait : «Je crois qu'il y a d'autres chemins pour connaître l'existence de Dieu - par la nature par exemple - et donc de nombreuses façons de dire oui à Dieu. »

 

Le verdict de la Bible :

¥ La vérité est un élément très important des Ecritures : « La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive.» (Romains 1 : 18).

«Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n'a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité. » (2 Timothée 2 : 15).

¥ Vouloir redéfinir la théologie signifie adapter la vérité aux besoins du moment : cela est complètement contraire aux Ecritures :

« Bien-aimés, alors que je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de vous envoyer cette lettre pour vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. » (Jude 1 : 3)

« Toi, demeure dans les choses que tu as apprises, et reconnues certaines, sachant de qui tu les as apprises. » (2 Timothée 3 : 14).

 

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4. Recherche d'une reconnaissance intellectuelle :

PEU DE FOI

Cela fait partie de ce désir d'enlever la honte du Christianisme. Il nous faut montrer que nous ne sommes pas des insensés : on a donc fait intervenir la raison et l'académisme universitaire pour se faire reconnaître auprès des incroyants. Le résultat, c'est qu'à force de vouloir prouver le Christianisme, les théologiens, les séminaires et Instituts Bibliques néo-évangéliques ont fini par ne plus croire en la véracité des écritures et devenir eux-mêmes libéraux ! Par exemple, Ockenga, qui fut à l'origine du néo-évangélisme, a repris un grand séminaire théologique pour former des pasteurs néo-évangéliques: Fuller Theological Seminary_ Au départ, il voulait en faire un bastion pour défendre l'inerrance des Ecritures par des livres et de grands professeurs reconnus par tous. Cette ambition intellectuelle les a conduits à l'opposé : Fuller T.S. est devenu un séminaire entièrement libéral !

 

Le verdict de la Bible .

¥ Les 2 épîtres aux Corinthiens révèlent la pensée de Dieu sur cette question. Je ne citera; que 1 Cor. 2 : 1-5

« Pour moi, frères, lorsque je suis allé chez vous, ce n'est pas avec une supériorité de langage ou de sagesse que je suis allé vous annoncer le témoignage de Dieu. Car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié... ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d'Esprit et de puissance, afin que votre foi soit fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu ». . .

¥ La puissance de Dieu se trouve dans la proclamation de la croix et l'exposition de la Parole de Dieu. Aux yeux du monde, c'est un scandale et une folie, mais cela ne doit pas nous inquiéter :

« Eux, ils sont du monde; c'est pourquoi ils partent d'après le monde, et le monde les écoute. Nous, nous sommes de Dieu; celui qui connaît Dieu nous écoute; celui qui n'est pas de Dieu ne nous écoute pas : c'est par là que nous connaissons l'Esprit de la vérité et l'esprit de l'erreur. » (1 Jean 4 : 5-6)

 

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5. La volonté, de faire masse :

PEU DE VERITE

¥ Les partisans du néo-évangélisme pensent que nous devons montrer un christianisme uni et puissant pour gagner beaucoup d'âmes. Ils déplorent les innombrables dénominations et rivalités qui divisent le peuple de Dieu et donnent un mauvais témoignage aux incroyants. Je le déplore aussi, mais cette division est nécessaire. Pourquoi ? Parce qu'un certain nombre de théologiens et de pasteurs se sont écartés de la foi révélée dans les écritures et que Dieu nous demande de nous séparer d'eux et de les reprendre. Il vaut mieux un petit nombre qui reste dans la vérité qu'un grand nombre dans l'erreur!

 

Pour faire masse, il faut faire des compromis. Le mouvement des Promise Keepers aux Etats-Unis réunit des dizaines de milliers d'hommes «chrétiens» dans des stades. Les observateurs ont tôt fait de remarquer qu'il s'y trouvait en fait un certain nombre de mormons et de catholiques. Cela n'est pas étonnant quand on lit cette phrase tirée d'un livre d'instruction des Promise Keepers:

«Les sujets doctrinaux suivants ne doivent pas être mentionnés: la sécurité éternelle du croyant; les dons du Saint-Esprit; le baptême; l'eschatologie; les sacrements ou les ordonnances. » Le néo-évangélisme ne s'engage même plus dans le dialogue, puisqu'il ne faut plus parler de doctrine ! On remarquera les deux points sur le baptême et les sacrements qui ouvrent grand la porte au Catholicisme.

 

Le verdict de la Bible

¥ Dieu n'a jamais demandé aux croyants de faire masse pour gagner, au contraire : lorsqu'il a appelé Gédéon (le moindre dans la maison de son père, le plus pauvre en Israël), à délivrer Israël des Madianites, il lui a dit ceci :

« L'Eternel dit à Gédéon : Le peuple que tu as avec toi est trop nombreux pour que je livre Madian entre ses mains; il pourrait en tirer gloire contre moi, et dire : C'est ma main qui m'a délivré. » (Juges 7 : 2).

Nous devons plutôt avoir la foi de Jonathan, fils de Saul, qui s'avança seul avec son porteur d'arme contre toute une armée en disant:

« Rien n'empêche l'Eternel de sauver au moyen d'un petit nombre comme d'un grand nombre. » (l Samuel 14 : 6)

Dieu se plaît à confondre les choses fortes du monde par des choses faibles rendues puissantes par Sa main : «Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes; et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu'on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire au néant celles qui sont, afin que personne ne se glorifie devant Dieu. » (l Corinthiens 1 :26-29).

 

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III. Le néo-évangélisme aujourd'hui .

 

¥ Au début, les néo-évangéliques avaient la même doctrine que les fondamentalistes. Mais leur mouvement contenait en lui-même le poison qui allait le corrompre : «la redéfinition de la théologie selon les besoins du moment. » Cela s'appelle le Pragmatisme, « la doctrine qui prend la valeur pratique comme critère de la vérité» (définition du Petit Robert). En d'autres termes : « Ce qui ne marche pas est mauvais, et ce qui marche est bon », ou bien encore « la fin justifie les moyens ». Dieu n'est pas pour le pragmatisme, mais pour la vérité et la droiture. Tous les moyens ne sont pas bons : Dieu a sa façon d'agir, qui paraît folle ou scandaleuse aux hommes, mais qui est puissante pour le salut :

« Nous rejetons les choses honteuses qui se font en secret, nous n'avons point une conduite astucieuse, et nous n'altérons point la parole de Dieu. Mais en publiant la vérité, nous nous recommandons à toute conscience d'homme devant Dieu. ,, (2 Corinthiens 4 : 2).

¥ Le proverbe biblique dit :

« Quelqu'un mettra-t-il du feu dans son sein sans que ses vêtements s'enflamment ? Quelqu'un marchera-t-il sur des charbons ardents, sans que ses pieds soient brûlés ? (Prov. 6 : 27-28).

Il n'est pas possible de se conformer au monde et de coopérer avec des personnes qui rejettent l'autorité de la Bible, sans finir soi-même par compromettre et abandonner ses convictions.

 

¥ Le libéralisme a tellement influencé les néo-évangéliques, que le vrai Evangile a été remplacé par l'évangile social : Les modernistes avaient tellement renié les vérités bibliques qu'ils n'avaient plus rien d'intéressant à prêcher. Ils ont donc « inventé» l'évangile Social qui n'a plus rien de biblique ni de spirituel, mais qui consiste à améliorer les conditions de vie dans le monde par une action sociale, politique et économique. Le vrai christianisme a, il est vrai, toujours amené des progrès sociaux (condition de la femme, hôpitaux, orphelinats, écoles, etc.) mais grâce à la conversion des personnes obtenue par l'enseignement des Ecritures. L'Évangile social n'annonce plus l'Evangile et ne sauve pratiquement plus d'âmes éternelles : il veut christianiser et améliorer le monde. Peine perdue! Le Seigneur a dit que... « les cieux et la terre d'à présent sont réservés pour le feu, pour le jour du jugement,, et que nous devions attendre «selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habitera. » (2 Pierre 3 : 7-13). Si Dieu voulait que nous changions le monde par une action sociale ou politique, le Seigneur Jésus aurait lui-même agi dans ce sens : il aurait cherché à libérer Israël du joug romain ; il aurait accepté qu'on fasse de lui un roi ; il n'aurait pas dit à Pilate: « Mon royaume n'est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que je ne sois pas livré aux Juifs; mais maintenant mon royaume n'est point d'ici-bas. » (Jean 18 : 36)

 

Conclusion

¥ La meilleure illustration biblique qui disqualifie le néo-évangélisme vient du ter livre des Rois (chap. 22), lorsque l'apostat Achab, roi d'Israël, invite Josaphat, le fidèle roi de Juda à se joindre à lui pour faire la guerre aux infidèles Syriens. Ces derniers représentent le monde inconverti : Achab y représente le chrétien libéral et apostat ; Josaphat y représente le chrétien néo-évangélique, désireux de collaborer avec son « cher frère », afin, pense-t-il, de le ramener à la foi. Le troisième homme est Michée, le prophète, qui représente le chrétien fondamentaliste : seul, de mauvaise réputation « je le hais, car il ne me prophétise rien de bon, il ne prophétise que du mal » v. 8, séparé des faux prophètes, il est finalement giflé puis mis en prison parce qu'il avait dit que l'éternel ne bénirait pas cette entreprise. Laissant Achab maltraiter Michée et négligeant l'avis de Dieu, Josaphat suit Achab sur le champ de bataille et serait mort si Dieu ne l'avait épargné.

« Jéhu fils de Hanani, le prophète, alla au-devant de lui. Et il dit au roi Josaphat: Doit-on secourir le méchant, et aimes-tu ceux qui haïssent l'Eternel ? A cause de cela, l'Eternel est irrité contre toi. » (2 Chroniques 19 : 2) Josaphat ne s'arrêta pas là dans ses associations malsaines puisqu'il fut repris par Dieu pour avoir trafiqué avec Achazia : «Après cela, Josaphat s'associa avec Achazia dont la conduite était impie... Eliézer, fils de Dodava, de Maréscha, prophétisa contre Josaphat et dit: Parce que tu t'es associé avec Achazia, l'Eternel détruit ton oeuvre. » (2 Chroniques 20 : 35-37).

 

Bien sûr, Josaphat était sincère, mais la sincérité ne suffit pas. Il fallait aussi chercher la volonté de Dieu dans ces projets, et le prophète de l'éternel l'avait bien dit : « Ne montez pas ! » Le chrétien néo-évangélique doit aussi s'interroger sur sa manière d'agir : Dieu bénira-t-il ses associations ? Sa Parole écrite nous répond : Non ! Dieu bénit la séparation et la fidélité à la foi révélée aux apôtres, pas les compromis...

 

¥ Les chrétiens sont appelés à quitter ce mouvement en changeant d'attitude. Il est temps que la Parole soit à nouveau crue, prêchée et enseignée de manière certaine et convaincue. Il est temps que les pasteurs et tous les « saints » se réveillent de leur torpeur et, comme les juifs du temps d'Esdras, mettent leur vie et leurs principes en conformité avec la Parole de Dieu en cessant leurs relations avec ceux qui se sont égarés loin de la foi.

¥ Bien sûr, nous devons garder l'esprit d'amour du Seigneur, tel qu'il est donné dans la Parole : « Mais en professant la vérité dans l'amour, nous croîtrons à tous égards en celui qui est le chef, Christ. » (Ephésiens 4 : 15) « Or, il ne faut pas qu'un serviteur du Seigneur ait des querelles; il doit, au contraire, être affable pour tous, propre à enseigner, doué de patience; il doit redresser avec douceur les adversaires, dans l'espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité, et que, revenus à leur bon sens, ils se dégageront des pièges du diable, qui s'est emparé d'eux pour les soumettre à sa volonté. » (2 Timothée 2 : 24-26)

Emmanuel BOZZI PARIS

La Bonne Nouvelle 4/97

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