LA
LUTTE POUR JÉRUSALEM
Un des proches de Golda Meir, ancien Premier ministre, s'est récemment rappelé comment celle qui dirigeait le gouvernement en 1970 fit un jour appeler son conseiller, le Dr. Jakow Herzog, pour lui demander de préparer un projet de solution pour le problème de Jérusalem, au cas où il deviendrait possible de négocier avec le monde arabe concernant la fin des hostilités avec Israël. Herzog rassembla une équipe de spécialistes et, après moult réflexions, soumit ses recommandations à Mme Meir: la question de Jérusalem ne devrait pas intervenir avant la fin d'un processus de réconciliation préalable. «Si nous entamons des négociations de paix par des marchandages sur l'avenir de la ville sainte de Jérusalem, elles ne pourront qu'échouer rapidement, entraînant avec elles toutes les perspectives de régler les autres éléments du conflit», avait conclu l'équipe. Cette conception se trouvait également en arrière-plan des accords conclus et signés l'an dernier entre Israël et l'OLP. L'idée consistait à laisser de côté la décision concernant la problématique de Jérusalem jusqu'à la fin du processus – cet élément a d'ailleurs été stipulé dans les conventions, qui précisent expressément que les négociations concernant les accords définitifs engloberont également le statut de Jérusalem. Mais Yasser Arafat ne peut attendre. À peine quelques jours se sont-ils écoulés depuis le début de l'application de l'accord Gaza-Jéricho qu'à son initiative, le thème de Jérusalem ressurgi déjà dans les titres de la presse et dans le bras de fer entre Israéliens et Palestiniens. Encouragés par son intervention, les responsables de la police palestinienne installée à Gaza et Jéricho en vertu des accords ont fait savoir qu'ils mettraient également des policiers en action à Jérusalem-Est. Simultanément, Arafat annonçait qu'il avait l'intention de se rendre à Jérusalem et de prier sur le site du Temple. Israël a rapidement et efficacement réglé la problématique de la police. Les forces de l'ordre israéliennes ont dissuadé toute tentative de manifestation d'une présence militaire à Jérusalem-Est. Ce problème s'est réglé dans les heures qui ont suivi et n'est plus revenu à l'ordre du jour. Par contre, le souhait d'Arafat représente un problème compliqué par essence. D'un point de vue formel, sa demande est fondée. L'accord d'Oslo et les conventions qui l'accompagnent ne lui interdisent pas de pénétrer dans la capitale israélienne. Plus encore, Israël ne peut interdire sans autre forme de procès au citoyen Arafat d'accomplir son devoir religieux sur le troisième lieu saint de l'Islam après avoir promis, à la fin de la guerre des Six Jours, que les fidèles de toutes les religions auraient garantie de la liberté de culte à Jérusalem. Tels sont les problèmes fondamentaux devant lesquels Rabin et son cabinet de sécurité se sont retrouvés lorsqu'ils ont dû prendre une décision au sujet de la demande d'Arafat. Et voici qu'à ce problème s'ajoute un élément de politique intérieure. La demande d'Arafat a provoqué une explosion de rage dans l'opposition, dont les dirigeants ont clamé que la visite du chef de l'OLP représenterait, pour l'Islam tout entier, un symbole entérinant la partition de Jérusalem dans l'avenir. Ehud Olmert, maire de Jérusalem et membre du Likoud, a précisé au cours des divers débats qu'une visite d'Arafat sur le Mont du Temple serait une catastrophe pour la politique de sécurité. Selon lui, il ne fait aucun doute qu'Arafat y tiendra un discours destiné à échauffer les esprits et à inciter des centaines de milliers de musulmans à la révolte, celle-ci se terminant par un épouvantable bain de sang. «Le massacre de Hébron n'est qu'un enfantillage à côté de celui qui nous attendrait à Jérusalem», a averti Olmert. C'est donc ainsi que les leaders de l'opposition, réunis en urgence, ont pris la résolution d'empêcher à tout prix – sans exclure la violence – la visite d'Arafat à Jérusalem; ils ont ensuite décidé d'entourer Jérusalem, au moment de la visite, de centaines de milliers de personnes qui feraient obstacle de leur corps pour empêcher Arafat et les membres de sa famille d'entrer dans la ville. Des collectes ont déjà été organisées dans cette optique; elles ont rapporté un demi-million de dollars, donnés par tous ceux qui souhaitent éviter une catastrophe nationale. Jusqu'à présent, les affrontements ont pu être évités. Le gouvernement israélien a résolu le problème avec beaucoup d'élégance: Moshe Schachal, ministre des Forces de l'ordre, est monté à la tribune de la Knesset et a déclaré qu'Arafat n'avait pas le droit de se rendre à Jérusalem. Motif. il ne s'agit pas d'une personne privée, mais du représentant d'une organisation politique qui, à ce titre, a besoin d'une invitation officielle pour visiter la capitale d'un pays étranger. «Cette invitation», a conclu Schachal, «nous ne la lui donnerons jamais; aussi ne pourra-t-il pas faire cette visite.»
COMMENTAIRE À la base, les négociations de paix d'Israël avec l'OLP concernent la souveraineté sur Jérusalem, même si personne n'en parle. L'ennemi de toujours est rusé. Mais il ne fait aucun doute qu'Arafat ne renoncera jamais à son objectif faire de Jérusalem la capitale d'un État palestinien. L'ignominie et l'imprévisibilité dont fait preuve Arafat lorsqu'il est question de Jérusalem apparaît une nouvelle fois clairement dans ses derniers agissements. Il en va ainsi depuis deux mille ans. Qui possède Jérusalem règne sur le monde. Depuis 1967, Israël a reconquis Jérusalem, capitale éternelle d'Israël. Et la fin de l'ère des nations en cette même année est annoncée par le Seigneur dans Luc 21, 24: «Ils (les nations) tomberont sous le tranchant de l'épée, ils seront emmenés captifs Parmi toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu'à ce que les temps des nations soient accomplies.» Avant 1967, Jérusalem était foulée aux pieds par les païens, mais depuis sa reconquête, le temps d'Israël est revenu; depuis lors, Israël est redevenue une superpuissance, et ce dans de nombreux domaines. Tout cela est lié à Jérusalem. Ce n'est pas par hasard que l'Antichrist veut s'asseoir dans le temple de Dieu en Israël; il sait que la domination du monde ne peut s'exercer qu'à partir de Jérusalem. Mais pour tout ennemi, qu'il s'agisse d'Arafat ou de l'Antichrist, la Parole du prophète Zacharie (12, 2-3) reste d'application: «Voici, je ferai de Jérusalem une coupe d'étourdissement pour tous les peuples d'alentour... En ce jour-là, je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples; tous ceux qui la soulèveront seront meurtris; et toutes les nations de la terre s'assembleront contre elle.» Le dernier mot appartient au Seigneur Dieu: Jésus-Christ reviendra dans toute Sa puissance et Sa gloire à Jérusalem pour y établir Son royaume de paix millénaire. De Jérusalem, Il régnera sur le monde entier! C.M.
© Nouvelles d'Israël 07 / 1994 ----------------------------------------------------------
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SHARON
CANDIDAT AU POSTE DE PREMIER MINISTRE
Ariel Sharon, représentant à la Knesset et un des hommes les plus en vue de la droite, a créé la surprise fin mai en annonçant son intention de poser sa candidature au poste de Premier ministre lors des prochaines élections. Dans un entretien accordé à la radio «Kol Israël», Sharon a déclaré qu'il se portait fort de faire en sorte que la droite désigne son propre candidat pour occuper cette fonction. Ce candidat sera désigné lors d'élections primaires ouvertes auxquelles prendront part les membres de tous les partis et instances se réclamant de l'aile nationale. Ce communiqué de Sharon a été perçu comme étant en totale contradiction avec la position de Benjamin Netanjahu, président du Likoud. Voici un an environ, ce dernier avait été élu chef du Likoud lors de primaires auxquelles avaient participé environ 180.000 membres du parti; il était donc considéré comme le candidat naturel du Likoud à la tête du gouvernement. Ariel Sharon fait en outre partie de ses amis personnels. En réaction à cette déclaration, Netanjahu a demandé à Sharon de se retirer du Likoud. En termes acerbes et particulièrement enflammés, il l'a décrit comme un conspirateur et un esprit subversif ne cessant de travailler contre ceux qui se trouvent au-dessus de lui. Un discours identique s'est fait entendre chez Yitzhak Shamir, ex-Premier ministre (dans le cabinet duquel Sharon avait été ministre du Logement). Benny Begin, fils de Menahem, a lui aussi attaqué Sharon avec véhémence, déclarant qu'il avait autant de chances d'obtenir le siège de chef du gouvernement que de remporter le tournoi de tennis à Wimbledon. Pourtant, dans les rangs de la droite, nombreux sont ceux qui ont réservé bon accueil aux déclarations officielles de Sharon. Leur soutien, qui s'explique notamment par sa personnalité et ses positions politiques, traduit par ailleurs la grande déception causée par le leadership version Netanjahu. Ce sentiment omniprésent au sein de la droite, et plus particulièrement du Likoud, s'est nettement fait sentir au cours des deux derniers mois, lorsque le Likoud n'est pas parvenu à opposer une résistance réelle et sérieuse aux accords avec l'OLP. Les adversaires de Netanjahu prétendent qu'il s'est laissé entraîner à droite et qu'il s'adresse à la frange extrême de cette tendance politique. Ils estiment que le Likoud pourrait ainsi s'aliéner le soutien de l'électorat centriste, déçu par les accords avec l'OLP et disposé à soutenir le Likoud, mais pas l'extrême-droite. Ces critiques envers Netanjahu font aujourd'hui dire aux commentateurs politiques que ses perspectives de mener la droite aux prochaines élections de 1996 sont désormais réduites à la portion congrue. © Nouvelles d'Israël 07 / 1994
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UN
NOUVEL HOMME A LA TÊTE D'ISRAËL
Chaïm Ramon: un nom à retenir. Le monde ne le connaît pas encore; mais en Israël, c'est une vedette depuis le printemps de cette année. Ce jeune politicien de 44 ans à peine, d'apparence agréable et extrêmement doué pour la rhétorique, est en effet parvenu à vaincre l'appareil de son parti et à se placer en tête des candidats envisageables pour la succession d'Yitzhak Rabin au poste de chef du gouvernement. Voici trois mois encore, Ramon était ministre de la Santé dans le gouvernement Rabin. Bien que ce portefeuille ne soit pas des plus importants, il y jouissait d'une situation particulière puisqu'il était favori et proche conseiller de son chef. Mais il occupait une position contestée au sein du parti, dont le puissant appareil ne l'aimait guère, surtout à cause des réformes qu'il s'efforçait de mettre en oeuvre et qui menaçaient de restreindre sa toute-puissance. Voici trois mois, Ramon s'est efforcé de faire passer à la Knesset une nouvelle loi sur l'assurance-maladie qui aurait affecté la plus importante mutuelle israélienne. Rabin soutint le projet bien que cette caisse d'assurances soit liée de très près au parti travailliste. Le «Syndicat des Travailleurs», qui règne sur la mutuelle, y était par contre opposé. Il se trouvait alors à quelques mois de l'échéance électorale, et les membres de sa présidence redoutaient par-dessus tout de voir surgir des bouleversements et des réformes risquant de remettre leur routine en question. La résistance fut telle que même le chef du gouvernement se vit contraint de se distancer du soutien qu'il avait accordé à Ramon, et la loi ne fut pas votée. Déçu, Ramon entreprit alors une démarche qui, du point de vue politique, paraissait suicidaire: il se retira du gouvernement et abandonna tous ses mandats. Cette décision de tout sacrifier à ses principes lui valut l'approbation de l'opinion publique, ce qui le rendit très populaire, tandis qu'au sein du parti, on s'apitoyait sur son sort en le considérant comme un politicien ayant déjà son avenir derrière lui. C'est alors que vint la surprise: quelques semaines avant les élections syndicales, Ramon, jusqu'alors membre du Parti travailliste, annonça la constitution d'une liste indépendante se présentant contre celle de son parti pour la direction du syndicat. En conséquence, les travaillistes décidèrent de l'exclure de leurs rangs. Mais Ramon ne recula pas. En quelques jours, deux autres représentants travaillistes à la Knesset se joignirent à sa liste, plus deux politiciens issus de deux partis (l'alliance Meretz, laïque et antireligieuse et le Schas ultra-orthodoxe) qui, dans le cadre gouvernemental, n'étaient encore jamais parvenus à définir un commun dénominateur au niveau national. Lors des élections, qui se déroulèrent le 10 mai, cette liste a obtenu la majorité des voix, faisant ainsi perdre au Parti travailliste son emprise sur le «Syndicat des travailleurs», emprise qu'il exerçait depuis sa fondation 74 ans plus tôt et qui, depuis de nombreuses années, lui fournissait l'assise de sa puissance politique. Les résultats ont déclenché un tremblement de terre politique, dans la mesure où le syndicat est une organisation très puissante. En effet, fort de près de deux millions d'adhérents, soit 40% environ des habitants d'Israël, il dispose d'un patrimoine considérable: des industries gigantesques, une très importante banque, des fonds de pension auxquels la majorité des habitants du pays sont assurés et une mutuelle - celle-là même que Ramon avait voulu rafraîchir par sa réforme. Qui domine le syndicat dispose d'un capital de pouvoir pouvant faire office de tremplin vers n'importe quelle fonction politique, y compris celle de futur chef de gouvernement. La perte de son ascendant sur le syndicat a ébranlé le Parti travailliste. Les jeunes du parti, parmi lesquels se trouvent notamment des amis de Ramon, ont demandé l'exclusion des coupables, c'est-à-dire de ceux qui étaient responsables de l'expulsion de Ramon du parti et de la défaite de celui-ci lors des élections syndicales. Leur revendication a frappé et affaibli jusqu'à la position de Shimon Peres, que l'on avait toujours identifié au syndicat. Et même Rabin, qui n'avait nullement coupé tous les ponts avec Ramon, n'a pas manqué de perdre des plumes dans la débâcle. Les soubresauts de ce séisme politique ne se sont pas encore apaisés, et nul ne peut dire de quoi l'avenir sera fait. Cependant, tous les commentateurs s'accordent sur deux points: 1. Le Parti travailliste a du plomb dans l'aile. La perte du syndicat a amoindri son pouvoir tout en faisant fondre ses ressources économiques. 2. Chaïm Ramon, que l'on donnait pour politiquement «suicidé» voici trois mois, a su rassembler autour de lui l'ensemble de la mutuelle et a renforcé sa position en tant que personnalité dominante à l'échelle nationale. S'il parvient à mettre les réformes promises en application, il s'assurera une longueur d'avance considérable aux élections de l'an 2000, voire celles de 1996, sur la voie qui mène au siège de chef du gouvernement. © Nouvelles d'Israël 07 / 1994
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L'ALLEMAGNE
OUVRE UNE REPRÉSENTATION DIPLOMATIQUE À JÉRICHO
L'Allemagne s'est décidée à établir une représentation officielle à Jéricho. Elle sera placée sous l'administration du ministère des Affaires étrangères de l'État allemand. L'Allemagne sera ainsi le premier pays à ouvrir une représentation diplomatique dans les territoires palestiniens devenus autonomes. Selon des communiqués en provenance de Jérusalem, le ministère des Affaires étrangères allemand a déjà loué, à cette fin, un bâtiment à Jéricho. Cette représentation doit s'occuper de projets de soutien à la population locale ainsi que des cadres dirigeants palestiniens. © Nouvelles d'Israël 08 / 1994
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ARAFAT
MÉRITE LA PEINE DE MORT
Le rabbin Shlomo Goren, un ancien grand rabbin d'Israël et aussi de l'armée israélienne promu au rang de général, a publié en juin un décret religieux légal selon lequel Yasser Arafat mérite la peine de mort pour sa totale responsabilité dans la mort de centaines de juifs. Il est également écrit dans ce décret que la Halakha oblige tout juif à tuer Arafat. Il n'est pas nécessaire pour ce faire de le traduire auparavant devant un tribunal. Il faut à tout prix empêcher que le chef de l'OLP mette le pied sur la terre sainte d'Israël. Il ne peut en aucun cas souiller par sa présence Jérusalem et le mont du Temple. Ce décret est para dans un pamphlet du Conseil des rabbins des colonies des territoires occupés. Ce document a été produit lors de la discussion publique portant sur la question de savoir si l'autorisation devait être accordée à Arafat de se rendre à Jérusalem et sur le mont du Temple. D'après la Halakha, les élèves directs du rabbin Goren, quelques centaines en tout, sont tenus à accomplir ses décisions. Les colons, qui étudient chez d'autres rabbins, sont libres de cette obligation. La publication de ce décret a soulevé les esprits en Israël. Quelques personnalités sont allées jusqu'à affirmer que le rabbin Goren, jadis une importante autorité spirituelle, avait perdu la raison. D'autres voulaient le faire passer en jugement pour incitation au meurtre et le condamner à une peine de prison. Sans se laisser émouvoir, Goren a réagi: «Je n'ai pas peur de la prison». Il existe dans l'histoire judaïque bon nombre de rabbins qui ont été incarcérés et qui, dans leurs geôles, ont écrit des livres et publié des décrets. Cela ne me dérangerait nullement si je devais partager leur sort. © Nouvelles d'Israël 08 / 1994 Retour ---------------------------------------------------------- |
LA
VISITE D'ARAFAT À GAZA ET À JÉRICHO Pour les Israéliens qui soutiennent le gouvernement, cette étape était la suite normale des accords d'Oslo et du Caire; pour les autres – ceux de l'opposition de droite – un cauchemar devenait réalité. Mais pour tous les Israéliens, la visite du président de l'OLP, Yasser Arafat, constituait un événement d'une très haute portée historique et nationale. Arafat s'est donc rendu dans les territoires autonomes le vendredi 1er juillet après deux jours de préparation. Le chef du gouvernement Yitzhak Rabin avait décidé de lui permettre cette visite, bien que celle-ci, selon les accords sur Gaza et Jéricho, aurait dû être portée à sa connaissance deux semaines auparavant. Les cinq journées qu'Arafat passa à Gaza et à Jéricho – les deux régions qui forment les territoires autonomes – furent riches en événements. Comme il fallait s'y attendre, il fut accueilli avec énormément d'enthousiasme par ses compatriotes palestiniens. Les foules étaient là dans les rues pour clamer leur joie et leur soutien: des images qui rappelaient aux Israéliens d'un certain âge les journées de la fondation de leur État. Il y eut cependant de nombreux Palestiniens qui tinrent à exprimer leur impatience et leur sentiment de frustration de ne pas voir la remise du pouvoir aux autorités autonomes s'accompagner immédiatement d'améliorations au plan économique. Arafat lui-même se déplaça beaucoup dans les territoires autonomes. Il consacra la dernière journée de sa visite (le mardi 5 juillet) à Jéricho où venant de Gaza, il s'était rendu par un hélicoptère égyptien. Dans cette ville, il installa officiellement le Conseil de l'autonomie, qui sera pratiquement le gouvernement temporaire du peuple palestinien. Dans les jours qui avaient précédé, il avait inauguré des usines et des entreprises, et il avait rencontré des centaines de délégations palestiniennes et autres. Parmi celles-ci, il se trouvait également des juifs qui, comme représentants du parti politique de gauche en Israël, étaient venus là pour le saluer. Il fit aussi de nombreux discours, où il insista continuellement sur le but final à atteindre: la création d'un État palestinien avec Jérusalem comme capitale. Cependant, les observateurs politiques à Jérusalem ne manquèrent pas de constater que «lors de ses discours, Arafat veillait à ne pas franchir la ligne rouge, mais à rester très modéré dans ses positions». On nota tout particulièrement le fait que pour la première fois depuis le début du processus de paix, Arafat parlait de réconciliation et de pardon entre les Palestiniens et les Israéliens. L'opposition israélienne – surtout chez les colons – voyait dans la visite d'Arafat le commencement d'un malheur: le renoncement à «Eretz Israël» (le «pays d'Israël»). Dès la première fois qu'il fut fait mention de l'intention d'Arafat de visiter Gaza et Jéricho, bien des gens exprimèrent leur crainte de le voir se rendre à Jérusalem et sur le mont du Temple pour y prier. Cette possibilité agita beaucoup les milieux de droite. En réaction, ils organisèrent une gigantesque manifestation qui eut lieu à Jérusalem dans les premières heures de la nuit du 2 juillet, après la fin du sabbat. Des dizaines de milliers de manifestants entendirent de la bouche des chefs de l'opposition en Israël des condamnations sévères du gouvernement, lui reprochant de «renoncer à Jérusalem». Certains n'hésitèrent pas à sortir des banderoles présentant Rabin comme traître et même comme meurtrier. La manifestation se termina par une marche autour des murailles de cette vieille cité finalement, quelques centaines de manifestants juifs firent irruption dans le quartier musulman de la vieille ville où ils cassèrent des vitres et incendièrent des autos. Les manifestations continuèrent, dans une mesure moindre, le jour suivant alors que le gouvernement israélien tenait sa session hebdomadaire. Le gouvernement, avec Rabin à sa tête, condamna vertement les manifestants et les qualifia &«ennemis de la paix». Finalement, ces derniers furent dispersés sans ménagement par de puissantes forces de police qui avaient été amenées à Jérusalem. C'est sur cet arrière-plan d'atmosphère chargée qu'Arafat quitta les territoires autonomes pour se rendre en Europe. Le jour de son départ, le bruit a circulé selon lequel le chef de l'OLP reviendrait très peu de temps après pour s'installer définitivement à Gaza. Dès maintenant, il apparaît clairement que bien des tâches l'attendent à son retour. L'euphorie qui avait accompagné sa première visite a déjà disparu. Les habitants de Gaza et de Jéricho veulent une chose: du pain. Mais il sera très difficile à Arafat d'en fournir. En Israël même, cette visite a divisé les Israéliens et a suscité des conflits entre eux. Les échanges de propos durs et les graves accusations ne se limitent plus, depuis bien longtemps déjà, au cadre opposition-coalition. À l'occasion, il ne s'agit pas seulement d'un combat politique; on peut détecter une haine réelle entre les différents camps. On a maintenant l'impression que, du point de vue de l'unité intérieure, Israël est au début d'une période très dure et dangereuse. COMMENTAIRE Dieu soit loué: ce ne sont pas tous les Israéliens qui voient cette visite d'Arafat comme au travers de lunettes embellissantes. Dans les temps bibliques comme tout au long de l'histoire du judaïsme, il s'est trouvé, jusqu'à ce jour, des gens animés d'un «autre esprit». Pensons, par exemple, à Moïse dont l'Éternel a dit: «Écoutez bien mes paroles! Lorsqu'il y aura parmi vous un prophète, c'est dans une vision que moi, l'Éternel, je me révélerai à lui, c'est dans un songe que je lui parlerai. Il n'en est pas ainsi de mon serviteur Moïse. Il est fidèle dans toute ma maison. Je lui parle bouche à bouche, je me révèle à lui sans énigmes, et il voit une représentation de l'Éternel. Pourquoi donc n'avez-vous pas craint de parler contre mon serviteur, contre Moïse?» (Nombres 12, 6-8.) Et à propos de Caleb, Dieu a affirmé: Tous ceux qui ont vu ma gloire, et les prodiges que j'ai faits en Égypte et dans le désert, qui m'ont tenté déjà dix fois, et qui n'ont point écouté ma voix, tous ceux-là ne verront point le Pays que j'ai juré à leurs pères de leur donner, tous ceux qui m'ont méprisé ne le verront point. Et parce que mon serviteur Caleb a été animé d'un autre esprit, et qu'il a pleinement suivi ma voie, je le ferai entrer dans le pays où il est allé, et ses descendants le posséderont» (Nombres 14, 22-24). Nous lisons en Romains 11, 3-5 au sujet d'un autre résidu d'Israël: «Seigneur, ils ont tué tes prophètes, ils ont renversé tes autels; je suis resté moi seul, et ils cherchent à m'ôter la vie?' Mais quelle réponse Dieu lui fait-il? Je me suis réservé sept mille hommes, qui n'ont point fléchi le genou devant Baal. De même aussi dans le temps présent il y a un reste, selon l'élection de la grâce. » Exactement comme Paul l'a écrit: «Il y a un reste selon l'élection de la grâce», on peut faire la même constatation actuellement en Israël. C'est la raison pour laquelle, en tant qu'Église, nous devons prier beaucoup pour que soit préparé le résidu fidèle qui se convertira durant le temps de l'Antichrist; nous pensons là aux 144.000 scellés d'Israël (Apoc. 7, 3-8). On peut établir un parallèle entre Israël et nous; en effet, l'Église est également un résidu: la majorité de la chrétienté ne l'est (chrétienne) que de nom; elle s'attachera à l'Antichrist. Le troupeau de ceux qui sont nés de nouveau est petit, mais il est agréable à Dieu! En faites-vous partie? © Nouvelles d'Israël 08 / 1994
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DES
ARMES ATOMIQUES EN PROVENANCE DE LA CORÉE DU NORD MENACENT
ISRAËL
Le programme nucléaire de la Corée du Nord ne met pas seulement en danger les pays voisins, mais également Israël; tel est le contenu du communiqué de Robert Walpol, vice-président du Centre de propagation des armes atomiques de la CIA, les services secrets américains. D'après Walpol, la Corée du Nord veut vendre à la Libye des fusées à longue portée de type «Nodong», missiles dont déjà la Syrie et l'Iran se sont équipés. Ces engins, d'une portée d'environ 1000 km, peuvent être munis d'ogives atomiques. La Corée du Nord s'efforce d'étendre la portée de ces fusées à 1300 km, ce qui permettrait à l'Iran de frapper directement Israël. COMMENTAIRE Est-ce par hasard qu'une telle menace émane de la Corée du Nord, un des derniers pays communistes? Certainement pas! Car, l'Ennemi n'ayant pas réussi, après septante années de communisme et de poing levé contre Dieu, à exterminer les Juifs – la preuve de l'existence de Dieu – le danger vient maintenant de la Corée du Nord, via l'Iran: une dernière tentative de vengeance en provenance de l'enfer pour faire disparaître, si la chose est possible, l'État hébreu détesté. Mais ce que le diable n'est pas parvenu à faire par Hitler et par les communistes, il ne le réalisera pas non plus présentement. Il essaiera une ultime fois quand il fondra sur Israël avec les armées de l'Antichrist. Mais il échouera une fois de plus quand le Seigneur mettra les pieds sur le mont des Oliviers et détruira cet Antichrist par le souffle de Sa bouche. Il sera alors Roi sur toutes les nations et établira Son règne de paix depuis Jérusalem. C.M. © Nouvelles d'Israël 08 / 1994
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LA
FAUSSE PAIX EST EN MARCHE
Fin mai: rencontre de Rabin avec Hussein Une rencontre secrète entre le monarque jordanien Hussein et le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin a permis une percée dans les négociations entre les deux pays. Cette rencontre a eu lieu à la fin du mois de mai à Londres, mais elle n'a été portée à la connaissance du public qu'à la mi-juin. Le résultat de ces entretiens: la décision de continuer les pourparlers de paix alternativement en Israël et en Jordanie, sans doute à Akaba et à Eilat. Les délégations de ces deux nations s'occuperont des questions de sécurité, de répartition de l'eau et de l'environnement. Selon des informations parues dans la presse israélienne, les deux États se sont mis d'accord par écrit pour collaborer pleinement dans la lutte contre le terrorisme. Cette situation n'est pas nouvelle; en effet, cette collaboration se faisait déjà auparavant, ais pas officiellement et formellement. Un important chapitre des entretiens portera sur le tracé de la frontière entre les deux pays. La Jordanie exige que quelques corrections soient apportées à cette ligne, surtout dans la région d'Arava. Il semblerait qu'Israël soit disposé à se plier à ces exigences et à rétablir la frontière telle qu'elle était à l'époque du mandat britannique. Après le règlement de cette question, il sera envisagé de fixer un programme commun de tourisme entre Israël, la Jordanie et l'Égypte concernant la région du Golfe d'Eilat/Akaba. On souhaite aussi construire une route depuis Akaba en Jordanie jusqu'à Eilat dans la péninsule du Sinaï. Les observateurs politiques accordent une grande signification aux bonnes dispositions de la Jordanie de rompre la barrière psychologique entre les deux pays et d'étendre les entretiens de Washington sur le Proche-Orient. © Nouvelles d'Israël 08 / 1994
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ISRAËL
ET LA MALAISIE
La Malaisie, l'État islamique le plus fondamentaliste après l'Iran, voudrait progressivement établir des contacts avec Israël, lesquels devraient même conduire plus tard à des relations diplomatiques. À la mi-juin, on a pu apprendre par la presse israélienne que le sultan Turko Abdullah, le frère du monarque malaisien, s'était rendu incognito en Israël où il avait eu des entretiens avec le Premier ministre Yitzhak Rabin et le ministre des Affaires étrangères Shimon Peres. Cette visite, organisée par un homme d'affaires israélien, dura une semaine. Au cours des conversations, l'hôte malaisien exprima le désir de principe de voir les deux nations établir des contacts économiques. Il y a peu de temps encore, la politique de la Malaisie vis-à-vis d'Israël était toujours très hostile, et parfois même antisémite. Il arrivait souvent que les chefs de ce pays déclaraient ne vouloir jamais aucun contact – quelle qu'en soit la forme – avec Israël, même pas s'il y avait paix entre celui-ci et ses voisins arabes. Il y a quelques années, la Malaisie a rappelé son ambassadeur de Singapour et menacé de rompre ses relations diplomatiques, et cela parce que cet État avait reçu le président israélien de l'époque. Chaim Herzog. Dernièrement, la Malaisie refusa que fût présenté le film «Schindler's List» sous prétexte que cette oeuvre constituait une propagande pour Israël. Sur ce fond de politique hostile d'un État qui passe pour être une puissance de la région, les commentateurs israéliens ont réagi avec beaucoup d'émotion à la visite incognito de ce grand personnage malaisien; et ils considèrent cette visite comme une percée politique importante. © Nouvelles d'Israël 08 / 1994
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PREMIÈRE
VILLE BÉDOUINE AU MONDE
Au cours de leur longue histoire, les Bédouins, c'est-à-dire les habitants des déserts du Proche-Orient, ont toujours été décrits comme des nomades vivant sous la tente et voyageant à dos de chameau. Cependant, les «Fils du désert» n'ont pas été épargnés par les temps modernes. À la place des tentes, on voit aujourd'hui de plus en plus d'habitations en tôle ondulée et les Bédouins ont remplacé nombre de leurs chameaux par des automobiles. Il résulte naturellement de cette situation que la majorité des Bédouins ne pratiquent plus le nomadisme, mais s'installent plutôt dans des implantations construites à leur intention par le gouvernement israélien, dans lesquelles ils peuvent profiter d'infrastructures de formation, de soins médicaux et de possibilités de travail. Rabat, située au sud de la ville de Beersheba, est l'une de ces implantations qui s'est constamment développée et étendue depuis sa fondation en 1972. Aujourd'hui, elle abrite plus de 25.000 Bédouins; c'est la raison pour laquelle l'État d'Israël a décidé de lui octroyer le statut de ville. La cérémonie s'est déroulée en présence du Premier ministre Yitzhak Rabin et de plusieurs autres ministres. M. Rabin a adressé ses félicitations aux citoyens de cette nouvelle ville et a déclaré qu'il était convaincu que le nouveau statut de l'agglomération contribuerait à «favoriser l'intégration des Bédouins». Le maire de la ville, Talal el-Karnawi, a annoncé lors de la cérémonie qu'il était le premier maire bédouin au monde. Il a exprimé l'espoir que le nouveau statut de Rahat lui permettrait d'obtenir une aide importante de l'État afin d'améliorer le sort des citoyens de Rahat qui, pour la plupart, vivent dans une grande pauvreté. © Nouvelles d'Israël 08 / 1994 ---------------------------------------------------------- |
RELATIONS
OFFICIELLES AVEC LE VATICAN
À la mi-juin, le Vatican et Israël ont annoncé l'établissement de relations officielles entre eux et l'échange d'ambassadeurs Le communiqué du Vatican stipulait que «l'établissement de relations diplomatiques constituerait une base spéciale pour un dialogue entre les deux pays – en vue de favoriser des valeurs comme la liberté, la paix et la justice, ainsi que la conservation de trésors historiques, culturels et religieux dans la Terre promise et tout particulièrement à Jérusalem»
Note de la rédaction: Voici que soudain le Pape – à notre sens, «l'autre bête» (Cf Apoc. 13, 11) – manifeste un grand intérêt pour Jérusalem, et cela parce que la première bête – l'Antichrist (Cf Apoc. 13, 1 et 12) – s'assiéra dans le temple de Dieu. Un des premiers résultats de cet accord: une exposition des rouleaux de la mer Morte, exposition qui s'est ouverte au Vatican à la fin juin. Ces écrits rares et précieux de l'époque du second temple ont été amenés en secret par avion au Vatican et sévèrement gardés jusqu'à l'ouverture de l'exposition. La revalorisation des relations entre Israël et le Vatican a, comme il fallait s'y attendre, chagriné quelques cercles anti-israéliens du Proche-Orient. Dès la reprise des relations, le «Front démocratique pour la libération de la Palestine» a publié un communiqué où il condamne violemment cette démarche du Vatican – «du fait qu'Israël continue à occuper le sol palestinien, Jérusalem y compris». © Nouvelles d'Israël 08 / 1994 ---------------------------------------------------------- |
L'APPROVISIONNEMENT
D'ISRAËL EN ÉNERGIE DÉPENDRA-T-IL DE L'ÉGYPTE?
On vient d'ouvrir une formidable entreprise de livraison de gaz naturel égyptien à Israël; elle sera de l'ordre de plus d'un milliard de dollars. Le ministre égyptien de l'Énergie, Chamdi El Banabi, a révélé l'existence de ces contacts pendant sa visite en Israël. Conformément aux accords conclus jusqu'à présent, l'Égypte pourra livrer du gaz dès l'an prochain. Le prix n'a pas encore été fixé. Au cours de sa visite, on a également envisagé la possibilité d'une collaboration locale israélo-égyptienne pour le forage ainsi que l'élargissement du commerce entre les deux États. Dans le même registre, on a aussi appris que le gouvernement du Quatar considère la possibilité de livrer du gaz naturel à Israël. Ce gaz devrait être acheminé par un pipe-line qui serait installé sur le territoire égyptien. Le ministre israélien de l'Énergie, Moshe Schachal, a révélé que la Jordanie s'intéresse également à ce gaz et, qu'à l'avenir, des pourparlers auront lieu sur ce sujet. ZL Commentaire Israël commet une faute capitale en faisant confiance à l'Égypte. En effet, il est écrit dans la Bible: – «Voici, tu l'as placée (ta confiance) dans l'Égypte, tu as pris pour soutien ce roseau cassé, qui pénètre et perce la main de quiconque s'appuie dessus» (2 Rois 18,21). – «Et tous les habitants de l'Égypte sauront que je suis l'Éternel, parce qu'ils ont été un soutien de roseau pour la maison d'Israël» (Ezéch. 29, 6). Que de fois par le passé Israël n'a-t-il pas connu d'amères déceptions quand il engageait des relations ou signait des traités avec ses voisins arabes! Quand l'occasion se présentera, à l'instar des autres États musulmans, l'Égypte fermera ses robinets de gaz naturel à destination d'Israël. Ce dernier doit absolument veiller à disposer de sources d'énergie sur son propre territoire. Nos prières doivent aider l'État hébreu à découvrir du pétrole ou d'autres énergies, mais surtout à se rapprocher de son Dieu et de ne faire confiance qu'à Lui seul. CM © Nouvelles d'Israël 10 / 1994 ---------------------------------------------------------- |
ISRAÉLIENS
AU RWANDA
Un hôpital israélien a été installé à Goma. L'équipe d'assistance israélienne au Rwanda a sauvé la vie à des milliers de réfugiés qui avaient cherché asile au Zaïre, pays voisin. Une grande partie des rescapés sont des enfants, que des médecins de la délégation ont récupérés parmi des kyrielles de mourants et rendus à la vie. La délégation israélienne a installé à Goma, principale zone de concentration des réfugiés, un gigantesque hôpital de campagne comptant des milliers de lits. Les médecins et leurs collaborateurs (assistants, infirmières, laborantins et techniciens) sont des soldats de l'armée israélienne, de carrière ou réservistes, détachés ou rappelés spécialement pour la circonstance. Ces hommes et femmes ont travaillé sur place sans trêve ni repos, tandis qu'autour de l'hôpital, une unité de l'année veillait à les protéger des attaques des pillards. Après deux semaines de travail, l'équipe hospitalière a été remplacée par une relève venue d'Israël avec un nouveau stock de médicaments, d'eau et de vivres. L'hôpital israélien est un des rares endroits où règne la lumière dans une Goma que tous les journalistes du monde s'accordent à décrire comme une géhenne défiant l'imagination. La plupart des pays qui ont contribué à aider les réfugiés de la tragédie rwandaise se sont contentés d'expédier des vivres et des médicaments, sans aller jusqu'à dépêcher des équipes spéciales pour offrir leur aide sur place. Du fait de l'importance vitale de l'hôpital israélien, le gouvernement de Jérusalem a décidé de prolonger la durée de son activité et de prélever sur le budget national plusieurs dizaines de millions de shekel supplémentaires pour les mettre à sa disposition. ZL © Nouvelles d'Israël 10 / 1994 ---------------------------------------------------------- |
OBJECTIFS
ISRAÉLIENS ET JUIFS – EXPLOSIONS EN ARGENTINE ET À LONDRES:
L'ENQUÊTE SE POURSUIT
Voici plusieurs semaines que les objectifs israéliens et juifs sont, partout dans le monde, placés sous la plus haute surveillance afin de prévenir les attentats. Les mesures de protection ont encore été renforcées après que les organisations terroristes hostiles au processus de paix aient déclaré qu'elles tenteraient de tuer des juifs aux quatre coins du monde. L'enquête ouverte après les deux fortes explosions déclenchées dans la maison de la Communauté juive à Buenos Aires et en deux endroits de Londres suit son cours. Selon divers rapports, toutes les pistes mèneraient vers l'Iran, ce pays semblant être la puissance qui a initié, financé et soutenu l'exécution des attentats. L'enquête, qui se poursuit dans divers États, réquisitionne des dizaines d'agents du Mossad, assistés dans de nombreux pays par les représentants des services secrets et des unités anti-terroristes. En parallèle, on sait que le FBI traque les hommes du Hezbollah pro-iranien. Les activistes de cette organisation trouvent refuge dans les ambassades d'Iran en Amérique latine, à partir (et avec la protection) desquelles ils organisent leurs activités terroristes. D'après les Américains, il ne fait actuellement pas l'ombre d'un doute que l'attentat commis en 1992 contre l'ambassade d'Israël à Buenos Aires était l'oeuvre du Hezbollah. Attentats en Argentine et au Panama – on craint un autre attentat en Argentine – le Centre Wiesenthal en point de mire. Comme on vient de le voir, l'Argentine soupçonne six diplomates iraniens de haut rang d'être impliqués dans un attentat à l'explosif contre la Maison de la Communauté juive à Buenos Aires. C'est ce qu'a fait savoir le juge chargé du dossier. La juridiction suprême d'Argentine a été saisie de l'affaire après que le juge ait remis ses premières conclusions. Aux termes de celles-ci, l'explosion de juillet 1994 ressemblerait fort à celle qui a détruit les locaux de l'ambassade d'Israël à Buenos Aires voici deux ans. Au total, l'attentat a coûté la vie à 95 personnes. À la suite de ces conclusions, le Président argentin Carlos Menem a déjà fait savoir que l'expulsion de l'ambassadeur d'Iran en Argentine était une première conséquence de l'enquête menée au sujet de l'attentat et de la découverte du fait que des personnalités officielles iraniennes étaient directement impliquées. Dans l'intervalle, l'Iran et l'Argentine ont toutefois déjà décidé de renvoyer leurs ambassadeurs. Le juge chargé de l'affaire a ordonné l'arrestation des quatre diplomates iraniens, même si l'on ignore pour l'instant où ils se trouvent. Et la Cour suprême doit décider s'il y a lieu de décerner contre eux des mandats d'arrêt internationaux, et de demander à Téhéran même de les livrer. Pendant ce temps, Israël a fait savoir au gouvernement argentin qu'un nouvel attentat était à craindre. D'autres États ont également adressé des avertissements similaires à l'Argentine, où les forces de sécurité ont été placées en état d'alerte maximum. Dans l'armée israélienne, il a déjà été décidé de former des équipes de sauvetage en Argentine suite aux leçons qu'ont permis de tirer les cadavres dégagés des décombres de la Maison juive. Quatre ressortissants étrangers ont été arrêtés à Panama suite à l'explosion d'un avion (21 victimes dont 12 hommes d'affaires juifs et quatre israéliens) en juillet de cette année. L'appareil avait explosé en l'air peu après avoir quitté la ville portuaire de Colon. Tous les passagers ainsi que l'équipage avaient péri. On pense qu'il s'agit d'une tentative de suicide commise par une des victimes (un citoyen libanais), qui serait parvenu à introduire des explosifs à bord. Un paquet d'explosifs découvert près du Musée de la Tolérance du Centre Wiesenthal à Los Angeles a pu être désamorcé avant d'exploser. La police arrivée sur les lieux a d'abord eu du mal à savoir s'il s'agissait bien d'explosifs, mais il s'est vite avéré que la machine infernale n'était pas de facture très habile; son désamorçage s'est donc effectué rapidement. La police a évacué les habitants des alentours, interdit la rue au trafic et désamorcé l'engin. ZL © Nouvelles d'Israël 10 / 1994
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RELATIONS
RÉTABLIES AVEC UN ÉTAT AFRICAIN
Le Ghana a rétabli avec Israël ses relations diplomatiques, lesquelles avaient été interrompues il y a onze ans après la Guerre du Yom Kippour. On estime en Israël que cette décision a été prise après la rencontre de Rabin avec le Roi Hussein à Washington. Le Président Ghanéen, Jerry Rollings, a fait connaître cette décision après sa rencontre avec une délégation israélienne lors de la Conférence de l'Organisation pour l'Unité africaine, à Tunis. Le Ghana est ainsi le troisième État africain à renouer des relations diplomatiques depuis la signature des accords avec l'OLP l'an dernier. Le Ghana fut le premier pays africain à se libérer du colonialisme. Dès son indépendance en 1957, il établit des relations diplomatiques complètes avec Israël. Malgré la rupture qui intervint par la suite, les liens économiques entre les entreprises israéliennes et ghanéennes ont été maintenues. Le ministre des Affaires étrangères du Ghana, Obed Asamoa, et son homologue israélien, Shimon Peres, ont signé le document établissant la reprise des relations à Akra et à Jérusalem. ZL © Nouvelles d'Israël 10 / 1994 ---------------------------------------------------------- |
REPRISE
DES RELATIONS DIPLOMATIQUES AVEC L'OUGANDA
A près 22 années d'interruption, Israël et l'Ouganda ont décidé de reprendre leurs relations diplomatiques. C'est à Kampala, capitale de l'Ouganda, que le ministre ougandais des Affaires étrangères a annoncé la nouvelle à l'occasion d'une rencontre avec Arije Owed, ambassadeur d'Israël au Kenya. Dans les années 1960, Israël et l'Ouganda entretenaient d'étroites relations, surtout au niveau de la politique de sécurité. Celles-ci atteignirent leur point culminant lorsque le Premier ministre Golda Meir décora Idi Amin, alors commandant en chef de l'armée ougandaise, de l'Ordre des Parachutistes israélien. Mais après qu'Israël eût refusé de fournir des armes et des équipements militaires à Idi Amin, les relations se refroidirent rapidement. En 1973, les représentants d'Israël furent expulsés d'Ouganda, et l'ambassade israélienne remise en cadeau à l'OLP. Trois ans plus tard, l'armée ougandaise participa, sur ordre du général Idi Amin, au détournement d'un appareil d'Air France, contraint d'atterrir à Entebbe. Les troupes ougandaises eurent même maille à partir avec une unité de l'armée israélienne venue pour libérer les otages. Après la chute d'Idi Amin Dada (qui avait pris le pouvoir en Ouganda en 1971 à la suite d'un coup d'état), les relations recommencèrent progressivement à se détendre entre les deux pays. En parallèle à l'amélioration des relations d'Israël avec les autres États africains, les relations informelles se firent de plus en plus étroites. Plus les chefs de gouvernement et présidents africains se rendaient en Israël, plus les Ougandais se rendaient compte qu'ils ne devaient pas rater le coche. C'est ainsi qu'au début du mois d'août, il fut formellement décidé de reprendre les relations entre les deux États. ZL © Nouvelles d'Israël 10 / 1994 ---------------------------------------------------------- |
LE
ROI HUSSEIN À JÉRUSALEM
Neuf jours après la signature de l'accord israélo-jordanien à Washington, le Roi Hussein s'est rendu en Israël et à Jérusalem. Cette première visite, effectuée après 27 années de guerre, s'est bornée à être aérienne; elle devait permettre de visualiser l'importance de l'accord signé par les deux pays pour mettre fin à l'état de guerre. Cette visite du haut des airs a eu lieu à l'initiative du monarque en personne, désireux de concrétiser le passage de l'accord autorisant les appareils jordaniens à traverser l'espace aérien israélien pour se rendre en Jordanie et la quitter. Ainsi, au terme de vacances passées à Londres avec sa famille, le Roi Hussein a téléphoné à Yitzhak Rabin pour lui demander l'autorisation de survoler Israël en regagnant sa capitale Amman, permission qui lui a bien entendu été accordée par le chef du gouvernement israélien. Ce vol historique s'est déroulé le 3 août 1994. Le Roi Hussein était lui-même aux commandes de l'appareil royal «Jordanie 001»; il a survolé l'espace aérien israélien vers 18 heures, escorté par un escadron d'honneur composé de trois chasseurs de type «F-15». Le Roi, qui souhaitait voir Israël du haut des airs, volait à très basse altitude. Ainsi, tous ceux qui se sont trouvés à proximité de sa trajectoire ont pu reconnaître sans confusion possible l'avion royal, dont le carénage s'orne de la couronne jordanienne. À proximité de Tel-Aviv, Hussein s'est entretenu avec Yitzhak Rabin par l'intermédiaire de la radio de bord. «Je suis heureux de vous accueillir en hâte à Tel-Aviv», a déclaré Rabin au cours de cet entretien, enregistré et diffusé par la radio et la télévision israéliennes. «Vous avez une jolie ville», a répondu le souverain dont les mots étaient également retransmis. Rabin a profité de ce bref dialogue pour faire savoir au Roi Hussein que la Knesset avait approuvé à une écrasante majorité les accords de Washington. Hussein l'a chaleureusement remercié et a poursuivi son vol en direction de Jérusalem. Il a décrit deux cercles autour de la ville, survolant le Mont du Temple et les mosquées saintes des musulmans, poursuivant ensuite sa route vers l'Est en direction des frontières de son royaume. Avant de les franchir, le Roi s'est entretenu par radio avec le commandant de son escorte, l'a remercié ainsi que ses pilotes, puis a pénétré dans l'espace aérien jordanien. La Knesset approuve les accords de Jérusalem. Comme nous l'avons signalé dans le précédent article, la Knesset a approuvé à une majorité de 91 voix contre 3 et 2 abstentions la déclaration de Washington. Ce soutien presque unanime a rassemblé toutes les fractions du parlement et tous les partis sauf le «Moledet» («Patrie»), dont le programme préconise le transfert de tous les Palestiniens hors du Grand Israël (y compris les territoires «occupés») vers la Jordanie. Les débats à la Knesset ont été ouverts par le Premier ministre Rabin, qui a fait savoir que «c'en était fini de l'état de guerre entre Israël et le royaume hachémite de Jordanie». Rabin a promis que le paragraphe de la Déclaration de Washington évoquant «la mission particulière que remplit actuellement la Jordanie» vis-à-vis des lieux saints de l'Islam à Jérusalem reflétait la situation présente en vertu de laquelle le «Waqf» musulman est nommé et autorisé par la Jordanie. D'après lui, cette déclaration ne laisse en rien présumer de la volonté de renoncer politiquement, sur quelque point que ce soit, à Jérusalem. Les représentants des partis d'opposition ont également manifesté leur soutien à cet accord, reflétant ainsi l'humeur de l'opinion publique israélienne. Selon des sondages portant sur un échantillon représentatif de la population, la plupart des citoyens d'Israël se déclarent optimistes et confiants dans l'avenir de la paix avec les pays arabes au Moyen-Orient. Inauguration du poste-frontière avec la Jordanie. C'est par une cérémonie solennelle, impressionnante, enthousiasmante et presque surréaliste que le poste-frontière entre Israël et la Jordanie a été inauguré au nord d'Eilat. Dès la fin de la cérémonie, Yitzhak Rabin s'est rendu au palais du Roi Hussein à Akaba et s'est longuement entretenu avec le monarque. Quelques semaines à peine se sont écoulées depuis que le processus israélo-jordanien a commencé à porter ses fruits. Il ne fait aucun doute que l'ouverture du poste-frontière et la première visite du Premier ministre israélien à Akaba ont représenté le point culminant de cette période. Le prince héritier jordanien est arrivé en premier lieu, suivi de M. Madjali, chef du gouvernement jordanien, du ministre des Affaires étrangères américain Warren Christopher, et enfin d'Yitzhak Rabin et du ministre des Relations extérieures Shimon Peres. Au début de la cérémonie, ces personnalités sont entrées sous la tente bleue dressée par les Jordaniens, et y ont occupé pour un bref entretien les magnifiques sièges dorés amenés du palais royal. Ensuite, le Prince Hassan et M. Rabin ont tranché le ruban symbolique à l'aide de ciseaux dorés, ouvrant ainsi le point de contrôle entre les deux pays. Dans leurs discours, les trois personnalités ont évoqué le passé. Le chef du gouvernement israélien a déclaré: «Le rêve de paix se fait réalité concrète; bientôt, nous aurons l'impression qu'il en a toujours été ainsi.» Et en regardant le site où se déroulait la cérémonie, il a ajouté: «Nous nous trouvons sur un champ de mines, et notre regard se tourne vers l'avenir. Voici trois semaines à peine, la paix semblait n'être qu'un rêve – mais nous avons déjà mis en commun des liaisons téléphoniques, certaines affaires et notre tourisme. Nos amis nous disent qu'il leur est difficile de suivre notre rythme. «Attendez un peu», nous demandent-ils – et je leur réponds que nous avons attendu pendant 46 ans et que nous ne pouvons patienter un seul jour de plus.» Le Prince héritier Hassan a notamment déclaré: «Voici un des fondements de notre avenir commun. Transformons la vallée du Jourdain et le désert en une vallée de paix!» Il a surpris l'assemblée en clôturant son discours par une citation tirée du livre d'Ésaïe: «Et le désert se transformera en une porte de l'espérance.» La cérémonie s'est accompagnée de gestes personnels émouvants: poignées de main échangées entre les ministres des Relations extérieures, et embrassade réunissant dans la canicule Eliachim. Rubinstein, chef de la délégation israélienne détachée aux négociations, et Abed El Chafez Qaabani, commandant en chef jordanien. Mais une partie «de la cérémonie mise en scène par les Jordaniens a revêtu une importance toute particulière: l'échange de cadeaux. Des familles israéliennes ayant perdu un parent à cause de la guerre se sont retrouvées face à face avec des généraux jordaniens, qui leur ont remis un présent de paix. Ainsi par exemple, un général jordanien a offert à Rachel Schomroni, qui a perdu son fils lors de la guerre du Kippour, un calendrier orné d'une gravure sur bois représentant Pétra. Des chefs de l'armée israélienne ont ensuite remis divers présents aux généraux jordaniens. De nombreux hôtes avaient été conviés à assister à la cérémonie; parmi ceux-ci se trouvaient d'anciens commandants du secteur jordanien. Des milliers d'habitants d'Eilat avaient pris position sur la colline située à proximité du point de contrôle, et on pouvait voir, du côté jordanien, des gens saluer en signe de paix. Israéliens et Jordaniens se sont rassemblés à la fin de la cérémonie. Yitzhak Rabin et le chef de l'armée israélienne ont poursuivi leur route vers Akaba. Pendant que le chef du gouvernement rencontrait le Roi Hussein, les chefs militaires israéliens se rendaient dans les jardins du palais. Après un long entretien entre le souverain et le Premier ministre, il a été décidé que les entretiens bilatéraux des deux délégations reprendraient immédiatement, tant sur les rives de la mer Morte qu'à Akaba. Sur ces entrefaites, le Roi et ses invités ont effectué une brève croisière à bord du yacht royal, escorté par des navires israéliens. Le lendemain de la fête, 287 personnes – des touristes et des Israéliens en possession d'un passeport étranger – ont traversé le nouveau point de contrôle d'Eilat à Akaba et retour. Une police des frontières fonctionne déjà du côté israélien, et une banque ainsi qu'un bureau de douane sont ouverts. Les Israéliens ont très vite appris à quelles conditions les Jordaniens accordent le passage, et la procédure semble aussi simple que rapide. Le ciel est la seule limite. Les entretiens bilatéraux ont repris le lendemain même de l'ouverture du point de contrôle frontalier entre Israël et la Jordanie. Le tourisme constitue un des thèmes favoris évoqués en premier lieu; il a déjà été décidé qu'Israël autoriserait les appareils civils jordaniens à traverser son espace aérien. C'est un des premiers pas importants sur la voie de la normalisation entre les deux pays. Dans la convention, les deux parties ont défini les droits aériens, l'altitude du couloir aérien et le service de contrôle pour la protection des avions jordaniens dans l'espace aérien israélien. Le trafic quotidien à destination et au départ de la Jordanie devrait compter une quarantaine de vols dont 15 affrétés par des compagnies aériennes étrangères. D'autres accords ont été conclus sur toutes les questions concernant le tracé de la frontière entre les deux pays. Les délégations sont parvenues à s'entendre sur la création de cartes à partir de clichés aériens ainsi que sur les moyens techniques auxquels ferait appel la commission chargée de délimiter la frontière entre les deux États. La commission commune pour les questions de sécurité a également décidé que la lutte contre le terrorisme s'effectuerait désormais en commun.
Économie de paix. Les réseaux électriques israélien et jordanien seront bientôt raccordés l'un à l'autre. L'encre des conventions politiques passées avec la Jordanie n'a pas encore séché que de nouveaux accords font reculer les frontières de la collaboration. Ainsi, la «Banque Hapoahm» et la «Banque de Jordanie» ont souscrit un accord portant sur les services bancaires offerts par les succursales de la Banque jordanienne à Namallat et à Naplouze dans les territoires «occupés». Ce sont les toutes premières relations bancaires entre les deux États. Pendant ce temps, Usi Braham, ministre israélien du Tourisme, s'entretiendra avec son homologue jordanien Machmud Radouan à propos de la création d'un parc archéologique commun au sud de la mer Morte. Plus encore, Israël et la Jordanie proposeront des programmes touristiques communs à l'étranger; ceux-ci, qui seront vendus aux juifs et aux pèlerins chrétiens et arabes d'Amérique du Nord, comprendront quatre jours en Israël et en Jordanie. Des experts en tourisme sont déjà venus de Jordanie pour faire découvrir les trésors touristiques jordaniens aux agences israéliennes. L'eau de la paix. Parmi les signes de bonne volonté manifestés à l'égard du Roi Hussein, Israël offrira à titre gracieux un million de mètres cubes d'eau à la Jordanie. En outre, Israël a déjà commencé à acheminer vers la Jordanie une quantité d'eau supplémentaire de quatre millions de mètres cubes puisés dans le Jarmouk. La contre-valeur de cette eau, qui représente un pour cent de la consommation annuelle de la Jordanie, s'élève à deux millions de shekel. La totalité de l'eau promise, fournie par une dérivation-barrage du fleuve au sud du lac de Génézareth, sera livrée progressivement jusqu'au début des pluies hivernales. À cet endroit, le débit de l'eau atteint un mètre cube toutes les trois secondes. L'eau sera fournie à la suite de la pénurie aiguë qui frappe la Jordanie; les Jordaniens attendent d'autres livraisons qui font déjà l'objet de longues et âpres négociations au sein de la commission commune responsable de la gestion de l'eau dans le cadre des négociations politiques entre les deux pays. Conformément aux accords déjà conclus, Israël recevra 25 millions de mètres cubes du Jarmouk et la Jordanie 75 millions. Toutefois, l'urgence guette la Jordanie: l'an dernier, il a fallu y rationner l'eau. Autre élément de la collaboration israélo-jordanienne: la création d'un commerce de gros en commun destiné à mettre sur le marché les produits agricoles, ainsi que d'une ferme-école pour la formation à l'agriculture. C'est ce qu'a communiqué le ministre israélien de l'Agriculture. Paix privée. En plus des conventions passées entre les deux États, on voit également se développer des initiatives privées. Ainsi, la société Afrique-Israël et un groupe d'hommes d'affaires jordaniens et palestiniens ont fondé leur propre société d'investissement. Conformément à cet accord, qui a vu le jour au milieu du mois, l'entreprise s'emploiera, dans les territoires autonomes ainsi que dans d'autres pays, à promouvoir les affaires, le commerce, le tourisme et la construction en Jordanie. Les dirigeants de cette société mixte ont déjà fait savoir qu'ils envisageaient la construction d'une série d'hôtels et de lieux touristiques près de la mer Morte, de Pétra et d'Akaba, ainsi que la création d'industries. Les hommes d'affaires israéliens et jordaniens disposent à Akaba, à Pétra et sur les rives de la mer Morte de terrains privés susceptibles d'accueillir les hôtels, la société Afrique-Israël, concessionnaire de la chaîne Holiday-Inn, en assurant la gestion. Syrie. Au milieu du mois, la télévision nationale syrienne a fait état sans le moindre commentaire de la visite imminente du chef du gouvernement israélien en Jordanie et de ses entretiens avec le Roi Hussein dans le palais royal. Le journal principal a retransmis les fêtes d'ouverture du nouveau point de passage frontalier, suivies d'images de la rencontre du Roi Hussein avec Yitzhak Rabin et Warren Christopher, et de l'expédition du yacht royal, escorté de navires israéliens, dans les eaux territoriales israéliennes. La retransmission était exempte de toute critique vis-à-vis du processus de paix jordano-israélien. Entre-temps, les États-Unis poursuivent, par leurs contacts avec la Syrie, leurs efforts pour proposer de nouveaux compromis. Cependant, Itshak Rabin a dû concéder que «la faille qui sépare les positions d'Israël et de la Syrie est large et profonde». Selon les estimations émises par des sources officielles de haut rang, ce fossé entre les propositions défendues par les deux parties pour mettre au point un retrait progressif et un horaire est encore loin d'être comblé dans la réalité des faits. Israël a proposé de se retirer du plateau du Golan en trois étapes échelonnées sur cinq ans, tandis que le président syrien Hafîz-al-Asad insiste pour que le retrait ne dure pas plus d'un an.
COMMENTAIRE
Dans notre dernier numéro, nous écrivions déjà quelques mots au sujet du râle prophétique de la Jordanie. Les accords israélo-jordaniens nous donnent un avant-goût de la félicité qui attend l'ensemble du Proche-Orient lorsque le Messie aura instauré son règne de paix sur le monde entier. Mais, aussi positives que soient les nouvelles que nous rapporte notre correspondant Zwi Lidar de Jérusalem, nous ne devons pas nous laisser abuser. Cette paix n'est pas encore la véritable paix si longtemps attendue, qui ne viendra que par Jésus Christ. Au contraire: comme nous l'avons expliqué à plusieurs reprises, les actuelles négociations de paix qu'Israël poursuit avec son voisin ne sont qu'un piège, comme il est écrit dans Osée 7, 8-9: «Ephraïm se confond avec les peuples, Ephraïm est devenu un gâteau qui n'a pas été retourné. Des étrangers dévorent sa force, et il ne le reconnaît pas.» Au heu du nom «Ephraïm», nous pourrions écrire «Israël». Ce texte met le doigt sur le noeud du problème, car Israël est aujourd'hui sur la bonne voie pour se confondre avec les peuples, le plus grave étant que les Israéliens n'en remarquent rien. Nous en sommes au point du texte qui dit: «... et il ne le reconnaît pas». Dès à présent, les «étrangers», tels que les Palestiniens, s'en prennent aux forces d'Israël et les dévorent. Car Israël doit déjà partager avec des Arabes la terre que le Tout-Puissant lui a promise: «Des étrangers dévorent sa force».
Mais, cher lecteur, ne pavoisons pas: la situation est bien
plus grave encore chez de nombreux chrétiens! Le Nouveau
Testament nous apprend que ce qui arrive à Israël doit
servir d'exemple à nous qui sommes nés de nouveau. La
plupart des chrétiens actuels se sont mélangés au profane.
Ce phénomène a pénétré tous les domaines du christianisme.
Et le pire est que les chrétiens n'en ont pas conscience!
Aujourd'hui, tout est permis, bien souvent sous le prétexte
de «l'amour». Ce n'est plus le Seigneur qui règne en nous,
mais le séculier. Notre texte dit: «Des étrangers dévorent
ses forces». Cela signifie que votre vie n'appartient plus
entièrement au Seigneur, puisque le prince de ce monde fait
à nouveau valoir ses droits. Mais la Bible nous avertit très
clairement par ces mots: «Celui donc qui veut être ami du
monde se rend ennemi de Dieu» (Jacq. 4, 4). Plus que jamais,
nous devons aujourd'hui être attentifs à rompre avec tout
péché, à nous tourner vers le Seigneur notre Dieu et à
l'aimer de tout notre coeur, car le retour de Jésus est
imminent! Nous devons également continuer à bénir Israël et
à l'entourer de nos prières afin que le Seigneur abrège le
temps pour Son peuple et qu'Israël soit porté à travers
cette ère difficile. Dieu y pourvoira!
RAPPORT ZWI LIDAR / COMMENTAIRE: CONNO MALGO
© Nouvelles d'Israël 10 / 1994 ---------------------------------------------------------- |
TROUBLES
POLITIQUES EN ISRAËL
De nouvelles élections ou un référendum avant la paix avec la Syrie? Après que les nouvelles propositions israéliennes pour une paix avec la Syrie aient été portées à la connaissance du public, les chefs de l'opposition insistent pour que l'on dissolve immédiatement la Knesset et que l'on procède à des élections anticipées. Pour la toute première fois, le Premier ministre Yitzhak Rabin a avancé récemment un plan pour un retrait en deux phases du Golan et pour la paix avec la Syrie. Ce pays a immédiatement rejeté cette proposition; mais en même temps, son ministre des Affaires étrangères a parlé de «possibles chaleureuses relations» entre les deux États, et il pense qu'Israël et la Syrie pourraient conclure un accord de paix avant la fin de l'année. Dans une interview avec Gale Tsahal, la station radiophonique de l'armée, le Premier ministre israélien a exposé ses nouvelles idées sur un traité de paix avec la Syrie. Selon lui, la première phase du retrait durerait trois ans. Après cette période intérimaire, pendant laquelle Israël pourrait tester les arrangements de sécurité et les relations avec la Syrie, un traité de paix définitif serait conclu. Jusqu'à présent, Israël avait toujours insisté pour que cette période intérimaire soit de cinq ans. Rabin a comparé sa proposition avec les phases de l'accord de paix israélo-égyptien. Il a rappelé qu'Israël, en 1980, s'était retiré derrière une ligne traversant la péninsule du Sinaï et allant de El-Arish dans le nord à Ras Muhammed dans le sud. L'armée a tenu cette ligne sous son contrôle pendant plus de deux ans, alors que le processus de normalisation – dans lequel s'inscrivaient l'échange d'ambassadeurs et la circulation libre des personnes et des marchandises – avait débuté entre les deux pays. Rabin a fait remarquer qu'il avait fait parvenir ses idées fondamentales à la Syrie par l'intermédiaire des USA, en ajoutant qu'un traité de paix «doit tenir sur quatre pieds comme une table». Il a aussi exprimé la pensée que les points suivants devraient être discutés: l'ampleur du retrait israélien et les arrangements de sécurité. La première phase du retrait serait «limitée», et elle dépendrait d'une part de la normalisation constante des relations entre les deux pays. Après les premières fortes protestations publiques contre ces nouvelles propositions, Rabin a essayé de faire marche arrière en informant les ministres de son cabinet que la première phase du retrait serait «minimale» et que, si possible, aucune colonie ne serait supprimée. Le ministre de l'Agriculture Yakov Tsur, un dur du parti travailliste, a déclaré qu'en ce qui concerne le retrait, le Premier ministre n'avait donné aucune réponse claire, mais avait assuré les ministres que, lors de la première phase, il ne voulait pas parler de l'abandon de colonies. Le Likud et d'autres partis d'opposition ne se contentèrent cependant pas de telles explications. Ils exigèrent l'ouverture d'une session spéciale de la Knesset et l'organisation d'élections anticipées. Le Président syrien a prononcé par la suite un discours devant le parlement nouvellement élu, discours qui fut retransmis par la télévision. Il a affirmé qu'il acceptera «les exigences objectives d'une paix». Entre-temps, Rabin a invité le Président syrien Hafiz al-Asad à des entretiens en Israël. Les propos tenus par Asad semblaient être un pas supplémentaire vers de sérieuses négociations de paix imminentes entre les deux paix. Le ministre des Affaires étrangères américain Christopher et ses principaux collaborateurs étudient entre-temps intensivement comment ils pourraient faire réussir complètement ce début prometteur. Une visite du ministre des Affaires étrangères est envisagée dans un avenir très proche. Des représentants des colonies du Golan ont mis sur pied des premières mesures pour faire opposition aux projets de Rabin. Ils ont annoncé le début d'une campagne, «Os (force) 1994», afin d'influencer l'opinion publique contre un retrait des hauteurs du Golan. Rabin a déjà promis à plusieurs reprises qu'un référendum serait organisé concernant le Golan après qu'un accord prêt à la signature serait obtenu avec la Syrie. Il a aussi reconnu n'avoir reçu aucun mandat des électeurs pour un important retrait du Golan et que, dès lors, il devrait s'assurer du soutien du peuple. Cependant, le Premier ministre n'a pas exclu la possibilité que la décision du peuple pourrait en fin de compte s'exprimer par des élections régulières pour la Knesset. Et là, les citoyens arabes peuvent également voter, ce qui donnerait à Rabin de meilleures chances. Certains colons ont commencé une grève de la faim sur l'emplacement de l'ancienne ville de Gamla. Gamla était une forteresse qui tomba aux mains des Romains après une longue résistance durant la révolte juive de 66 à 70 après Jésus Christ. Pour éviter d'être faits prisonniers, de nombreux insurgés préférèrent se suicider. En outre, des milliers de colons du Golan et leurs sympathisants se rassemblèrent dans la ville de Katzrin, la capitale secrète des hauteurs du Golan. Lors de cette manifestation, le membre du Parti travailliste Avigdor Kahalani adressa un appel au Premier ministre pour qu'il renonce à sa politique de retrait. Sur cette question, il ne votera pas avec son parti à la Knesset. Des experts en Israël sont cependant d'avis qu'un traité de paix de leur pays avec la Syrie n'est plus qu'une question de temps. Israël céderait finalement tout le Golan à la Syrie. VQ © Nouvelles d'Israël 10 / 1994 ---------------------------------------------------------- |