Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Israël

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DIVULGATION DES RELATIONS AVEC LA JORDANIE


Contrairement au secret qui continue à entourer les contacts d'Israël avec certains pays arabes, les relations avec la Jordanie ont été «sorties du placard» et sont de ce fait devenues publiques et de notoriété générale.

Shimon Peres, ministre israélien des Relations extérieures et le Prince Hassan, héritier du trône jordanien, ont encore considérablement accéléré le processus en se rencontrant en public à Washington. C'était la première rencontre publique entre hauts représentants de ces deux États. Elle s'est déroulée sous la houlette du Président Clinton à la Maison-Blanche. Des accords ont notamment été pris portant sur la constitution d'un comité chargé d'examiner les nouvelles possibilités de collaboration économique entre les deux pays. Suite à cette rencontre, le Prince Hassan et Shimon Peres se sont présentés à la presse et ont permis à cette dernière de les photographier ensemble – signe indubitable de la nouvelle atmosphère qui permet à Israël et à la Jordanie de faire état de leurs relations en public.

Avant cette rencontre, les contacts entre la dynastie jordanienne et Israël n'avaient eu lieu que dans le secret le plus absolu. Selon diverses informations, le Roi Hussein rencontrait régulièrement le président du gouvernement israélien. Une de ces réunions s'est déroulée avec la présidente Golda Meir durant la première semaine d'octobre 1973. Au cours de cette entrevue, le Roi Hussein aurait averti Mme Meir de l'existence de plans d'une attaque syrienne et égyptienne, mais n'aurait guère été pris au sérieux. Quelques jours plus tard éclatait la guerre du Kippour. Jusqu'en octobre 1993, cette rencontre ainsi que l'avertissement du Roi Hussein étaient restés strictement confidentiels. Ces événements ont été révélés suite à la publication des mémoires de l'ancien chef des services secrets militaires d'Israël, le général Eli Saira.

© Nouvelles d'Israël 12 / 1993


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ÉLECTIONS À JÉRUSALEM – DÉFAITE DE TEDDY KOLLEK


Le maire de Jérusalem, Teddy Kollek, a subi une défaite étonnamment sévère lors des récentes élections municipales qui se sont déroulées en Israël. Après 28 ans au même poste, M. Kollek, 83 ans, a été battu (41 % des voix) par son adversaire Ehud Olmert du parti conservateur national, le Likoud.

La défaite de Teddy Kollek constitue également un coup dur pour le Premier ministre Yitzhak Rabin, qui avait déclaré que ces élections municipales dans tout le pays constitueraient une forme d'aval à sa politique de paix. Il avait d'ailleurs déclaré à Jérusalem avant le scrutin: «Chaque voix pour Teddy Kollek est une voix pour la paix.»

M. Rabin attend à présent de ces élections des répercussions négatives sur le processus de paix au Proche-Orient et sur la position d'Israël dans le monde. D'après lui, «il s'agit d'une réalité très désagréable». Quant à M. Kollek, il serait tout à fait désolé pour l'avenir de la cité et de ses habitants. Le ministre du Tourisme Usi Baram a même qualifié l'issue de ce scrutin de «tragédie».

M. Olmert, 48 ans, vainqueur de ces élections, a annoncé que Jérusalem deviendrait une «ville juive». Selon lui, tout Juif pourrait acquérir une propriété n'importe où à Jérusalem, y compris dans le quartier arabe, à l'est de la ville. M. Olmert a déclaré qu'il avait éprouvé une grande crainte à l'idée que Jérusalem puisse devenir «province» d'un État palestinien. Son parti, le Likoud, refuse catégoriquement toute entente entre Israël et l'OLP et s'est prononcé contre l'accord-cadre d'autonomie pour les Palestiniens des territoires occupés, signé en septembre dernier. (DW)

© Nouvelles d'Israël 12 / 1993

 

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LES ÉTATS-UNIS RETIRENT 400 MILLIONS DE DOLLARS À ISRAËL


C'est par une démarche surprenante, qui n'a pas été sans provoquer une grande amertume en Israël, que le gouvernement américain a décidé de retirer 437 millions de dollars des deux milliards promis.

Le soutien financier représenté par ces deux milliards de dollars avait été attribué aux Israéliens pour l'intégration de nouveaux immigrés.

L'accord financier signé avec le gouvernement Rabin garantit aux Israéliens deux milliards de dollars par an sur une période de cinq ans; aux termes de cet accord, ces sommes sont attribuées à Israël en tant que prêt destiné à financer l'intégration des immigrés de fraîche date. Cet accord stipule que la totalité de cet emprunt doit exclusivement servir au financement d'activités dans l'enceinte de la «frontière verte». Israël s'est engagé à rendre compte aux Américains de toute entorse à cette règle et a approuvé ces directives sur le principe. Toutefois, fidèle à ses préceptes en matière de colonisation, Israël a fait savoir qu'il avait consacré cette année la somme de 437 millions de dollars à des projets de ce type situés au-delà de la «frontière verte». Une partie de ce montant a servi à un projet immobilier entamé sous le gouvernement Shamir, l'autre à la construction de logements juifs à Jérusalem-Est. En réaction à ce communiqué, le Président Clinton a décidé de soustraire la somme de 437 millions de dollars au montant global mis cette année à la disposition d'Israël par les États-Unis. L'annonce de cette réduction, bien que conforme aux termes de l'accord, a surpris le gouvernement Rabin. En effet, celui-ci présumait qu'au vu de l'accord intervenu entre Israël et l'OLP, les États-Unis adopteraient une attitude moins pusillanime envers Israël. Mais dans cette affaire, les fonctionnaires du ministère américain des Affaires étrangères ont pris leur décision avec une fermeté toute bureaucratique. En conséquence, le gouvernement de Jérusalem a décidé d'entamer une campagne publique visant à la restitution de cette somme par les États-Unis.

© Nouvelles d'Israël 12 / 1993

 

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ISRAËL DANS LA FIÈVRE DE LA PAIX


L'accord de paix qui se profile entre Israël et les Palestiniens ouvre des horizons entièrement neufs quant à une collaboration au Proche-Orient, qui s'annonce parfois véritablement fantastique. Des entreprises commerciales, des sociétés privées et publiques ainsi que des hommes politiques de toutes tendances – surtout du côté israélien – ne cessent de débattre sur les projets les plus divers, censés apporter le bien-être économique au Proche-Orient. Mais il y a également beaucoup, beaucoup d'argent en perspective pour les investisseurs qui voudront s'enrichir dans le cadre de la paix au Proche-Orient.

C'est ainsi qu'Israël a appris que le groupe Daimler-Benz de Stuttgart souhaitait fabriquer des camions Mercedes dans les usines de l'armée israélienne, afin de les vendre dans tout le Proche-Orient. La fabrication de ces véhicules pourrait offrir une solution au grave problème de l'emploi que connaît l'industrie militaire israélienne, qui s'est vue contrainte de licencier des milliers de travailleurs ces dernières années.

Cette possibilité d'accord avec Daimler-Benz s'est cristallisée début octobre à l'occasion d'une visite du ministre israélien des Affaires étrangères en Allemagne; Shimon Peres s'est entretenu à ce sujet avec le Chancelier Kohl et a fait savoir que d'autres firmes allemandes avaient manifesté leur intérêt pour la construction d'une ligne de chemin de fer vers Eilat et Akaba, ainsi que d'une centrale hydro-électrique impliquant la participation commune d'Israéliens et de Palestiniens.

D'autres sociétés du monde entier ont déjà exprimé leur souhait de participer à la construction d'une centrale hydro-électrique et d'un canal destiné à la relier à la Méditerranée ou à la mer Rouge. Quantité d'autres projets fantastiques sont également à l'étude.

Les sociétés israéliennes sont elles aussi touchées par l'euphorie de la paix. Le groupe «Kur» a fait savoir qu'il avait noué des relations avec des partenaires palestiniens afin d'investir dans les territoires occupés. Cette société devrait apporter à la Bourse de New York 100 millions de dollars pour ses futures activités. Mais les entreprises publiques ne sont pas en reste dans ce tableau: à la mi-octobre, la société «Ma'atz» a publié un programme destiné à assumer la surveillance de la construction de ponts et de chaussées en Israël. Israël deviendrait ainsi la plaque tournante par où passeraient tous les grands projets routiers du Moyen-Orient, et qui relierait l'Europe et l'Afrique. Au vu de ces éléments, des experts de la société «Ma'atz» ont planifié 15 nouvelles routes qui traversent Israël du nord au sud et d'ouest en est, mais qui s'arrêtent provisoirement aux frontières. Les Israéliens devraient pouvoir utiliser ces routes tant au quotidien que pour des excursions à destination de Damas, d'Amman et même de la Turquie.

Même si pour l'instant, la vague d'enthousiasme se fait surtout sentir en Israël, il semble que les Arabes comprennent eux aussi quels fruits économiques la paix pourrait porter. Parmi ceux qui ont déjà pris position à ce sujet figure le Président du parlement des richissimes Émirats du golfe Persique, A l'hadsh Ibn Abdallah, qui a déclaré que «le traité de paix entre Israéliens et Palestiniens sur l'autonomie des territoires occupés peut entraîner des modifications radicales sur le plan des relations économiques de toute la région».

© Nouvelles d'Israël 12 / 1993

 

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LE MARCHÉ ISRAÉLIEN EN TROISIÈME POSITION MONDIALE


Dans cinq ans, Israël comptera parmi les trois premières puissances économiques du monde. C'est la surprenante conclusion d'une vaste étude internationale menée récemment par l'Association des Banques suisses.

Cette étude, qui a débuté et s'est clôturée avant les accords israélo-palestiniens, constate que de par son caractère concurrentiel et la croissance de sa production, le marché israélien aura conquis la troisième position mondiale (après l'Afrique du Sud et la Chine) d'ici cinq ans. La situation économique et sociale de dix pays du monde a fait l'objet d'un examen extrêmement approfondi, qui comprenait notamment le rapport entre le capital et la main-d'oeuvre, les investissements dans la formation et l'éducation, la situation technologique, la croissance de la production, l'utilisation de la main-d'oeuvre humaine, la part des marchés d'importation et d'autres éléments encore. La prévision tirée des faits rapportés par cette étude a répondu à la question: «Qui seront les principales puissances économiques en 1998?» Les résultats permettent de constater qu'Israël, qui occupe actuellement la 24ème place sur cette liste, va dépasser les États-Unis, le Japon, tous les États européens ainsi que d'autres pays de Cocagne et se frayera un chemin jusqu'à la troisième place.

© Nouvelles d'Israël 12 / 1993


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NÉGOCIATIONS AVEC LES PALESTINIENS


Un bon mois après la signature du Traité entre Israël et l'OLP, les deux parties négocient sa mise en oeuvre. Des entretiens à divers niveaux se déroulent à Washington, Tunis, au Caire et surtout à Taba. C'est là que les négociations les plus importantes (et les plus délicates) ont d'ores et déjà lieu au sujet des règlements de sécurité entre les deux interlocuteurs.

La direction de la délégation israélienne, qui participe aux entretiens en cours à Taba, est placée sous la tutelle d'Amnon Shachek, Chef d'État-major adjoint. Nabil Shaat, conseiller politique de Yasser Arafat, ainsi que d'autres représentants importants de la planification militaire palestinienne, sont à la tête de la délégation jordanienne. Dès l'ouverture des pourparlers, les interlocuteurs ont été contraints de franchir sains et saufs la première «mine»: l'identité des négociateurs. Il s'est avéré que les Palestiniens avaient inclus dans leur délégation un des principaux planificateurs du massacre des athlètes israéliens à Munich, qui était le seul à avoir pu échapper aux représailles exercées par les services secrets israéliens (le Mossad ayant par ailleurs éliminé toutes les personnes ayant joué un rôle dans cet attentat meurtrier). Les Israéliens ont opposé un veto absolu à sa participation aux pourparlers. Les Palestiniens ayant renoncé à sa présence, les négociations aussi vastes que complexes ont finalement pu débuter.

Si les deux côtés s’efforcent de montrer compréhension et esprit de rapprochement, il n'en semble pas moins que certaines «mines» extrêmement dangereuses pourraient exploser dès les premiers rounds des négociations. Voici les points critiques: la libération des prisonniers. 9.300 Palestiniens environ sont actuellement détenus dans les prisons israéliennes. Une partie d'entre eux sont des assassins de femmes et d'enfants israéliens, et ont été arrêtés puis condamnés à la détention à perpétuité. Les Palestiniens exigent leur libération sans exception (parmi eux se trouvent également des partisans du Hamas et de la «guerre sainte» islamique). La seule expression de cette revendication a soulevé de violentes protestations parmi la population israélienne. La majorité de l'opinion n'est nullement disposée à admettre que soient libérés des Palestiniens dont les mains sont souillées de sang juif. Mais le gouvernement israélien a lui aussi rejeté cette exigence. C'est ce qui a déclenché la première crise dans les négociations. Malgré tout, un compromis a fini par prendre forme: Israël libérera les condamnés par étapes. D'abord les femmes, les mineurs d'âge et les prisonniers âgés, soit quelques centaines de personnes. Suivront encore, à ce qu'il semble, quelques milliers de libérations; il s'agira de détenus incarcérés pour des actes moins graves. Les assassins resteront en prison. À l'heure actuelle, il n'a plus été fait la moindre mention de ces derniers dans les négociations.

La police palestinienne: les Palestiniens demandent que soit instaurée une police palestinienne forte de 20.000 à 25.000 hommes. Israël estime que 2.500 policiers constituent un nombre largement suffisant. Les Palestiniens veulent que leurs gardiens de la paix disposent d'armes mi-lourdes telles que des lance-grenades. Israël considère que des armes légères seront largement suffisantes.

Passages de frontière et points d'eau: les Palestiniens revendiquent le contrôle des points de passage vers la Jordanie dans la région de Jéricho, bien qu'aucune décision n'ait été prise à ce sujet dans l'accord d'Oslo. En outre, ils exigent le contrôle des points d'eau dans les environs de Jéricho. Israël refuse – les points de passage doivent rester sous contrôle israélien, ainsi que les sources.

Territoires autonomes: un territoire de 350 km2, correspondant à l'étendue de Jéricho à l'époque du mandat britannique, est revendiqué par les Palestiniens en tant que territoire à placer sous administration autonome. Israël ne veut concéder que le territoire de la ville de Jéricho ainsi qu'un peu de terre attenante, soit un total de 35 km2. En outre, les Palestiniens veulent l'évacuation des cités de peuplement et des points d'appui militaires dans les environs de Jéricho, revendication qu'Israël rejette fermement.

Ce ne sont là que quelques-uns parmi la multitude des points contestés. Il semble à présent qu'il existe des centaines de problèmes plus ou moins importants: sécurité et administration, santé et médecine, eau et électricité. Conformément à l'accord avec l'OLP, tout devrait être aplani et résolu dans les mois qui viennent. Les deux parties parviendront-elles à respecter leur calendrier?

©  Nouvelles d'Israël 12 / 1993


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LES RELATIONS D'ISRAËL AVEC LES PAYS ARABES ET COMMUNISTES


Des relations commerciales entre Israël et les royaumes du golfe Persique

Voici déjà plusieurs mois que, sous le sceau du secret le plus strict et loin des regards des journalistes, des relations commerciales se nouent entre Israël et les Émirats Unis du Golfe Persique.

Officiellement, la cour du souverain d'Abu Dhabi, le Sultan Said Abu, pratique toujours le boycott des sociétés israéliennes et de leurs partenaires. Mais dans la pratique, les choses se présentent différemment: un journaliste israélien est parvenu à entrer à Abu Dhabi à l'aide d'un passeport non israélien. Il a constaté que les pelouses et les fleurs de cet émirat provenaient d'Israël. Sur les marchés locaux se trouvent des écrans en plastique qui protègent de la chaleur torride du soleil – made in Israël. Les banquiers locaux étaient au courant d'affaires pétrolières s'élevant à des millions de dollars, conclues sans intermédiaire entre les banques israéliennes et la Banque nationale d'Abu Dhabi. Et un magasin de musique «free tax» de l'aéroport local présentait même des cassettes d'Ofra Hasah, chanteuse israélienne mondialement connue.

Aux dires du journaliste, la principale relation entre les deux pays (et dont chacun est au courant à Abu-Dhabi) concerne plus précisément le secteur médical. Il s'est avéré que les riches citoyens d'Abu Dhabi (parmi lesquels figurent également des membres de la famille de l'Émir au pouvoir) se faisaient soigner dans des hôpitaux israéliens. Ces derniers temps, des médecins israéliens auraient même séjourné à Abu Dhabi afin de contribuer à la création d'une banque du sang et à l'amélioration des hôpitaux locaux.

© Nouvelles d'Israël 12 / 1993

 

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LA SITUATION AU SEIN DE LA COALITION


En 1976, le gouvernement israélien dirigé par Yitzhak Rabin était déjà tombé pour une question d'ordre religieux: de nouveaux avions de combat, livrés à Israël par les États-Unis, n'avaient atterri qu'après le début du sabbat, violant ainsi le principe de repos officiel observé par tout Juif. Aujourd'hui, en 1993, ce scénario pourrait peut-être se répéter. En effet, s'il s'avérait impossible de trouver une solution acceptable par toutes les parties, le gouvernement d'Yitzhak Rabin pourrait bel et bien éclater en raison d'un autre problème religieux: la décision de la Cour suprême de permettre l'importation de viande non kascher. Cette fois également, un parti religieux important est impliqué dans l'affaire: le «Shas».

Ce jugement de la Cour suprême fait suite à une plainte déposée par quelques importateurs de viande non kascher. Dans leurs longs et détaillés attendus, les juges ont constaté qu'en Israël, on était tenu de respecter «non seulement les droits d'une pratique libre de la religion, mais aussi les droits démocratiques et d'exercice de l'économie de marché, libérés de la religion». Cette constatation de principe, qui ouvrira les portes à d'autres plaintes de Juifs laïques contre la contrainte religieuse, a valeur d'avertissement pour la totalité de l'opinion religieuse. D'après les Juifs orthodoxes, il s'agit d'une modification du statu-quo prévalant depuis la fondation de l'État.

Pour le «Shas», qui fut un des partenaires de la coalition de M. Rabin, ce jugement est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Déjà auparavant, ce parti orthodoxe avait malmené le gouvernement au sujet de son soutien à la coalition. Le seul ministre issu des rangs de ce parti, Arie Deri, a été contraint de démissionner du gouvernement en octobre dernier à la suite d'un jugement prononcé par la Cour suprême, car un acte d'accusation pesait contre lui.

Comme nous l'avons déjà expliqué dans nos éditions précédentes, M. Deri se voit reprocher un certain nombre de délits et, notamment, le détournement de fonds publics. L'acte d'accusation, rédigé après trois ans d'enquêtes judiciaires, a entraîné la levée de son immunité parlementaire. En réaction, la totalité des membres du «Shas» ont démissionné des postes de ministres délégués qu'ils avaient obtenus au moment de la formation du gouvernement, lequel, aujourd'hui, ne compte plus aucun membre de cette formation. M. Rabin obtint tout de même des membres dirigeants du parti la promesse de continuer à le soutenir dans le cadre du processus de paix.

La décision de la Cour suprême concernant la viande non kascher a été le détonateur de la remise en question de ce soutien. Le «Shas», pour lequel la religion prime sur l'État, a annoncé qu'il retirerait son soutien au gouvernement si une nouvelle loi qui casserait le jugement de la Cour suprême n'était pas adoptée. M. Rabin, pour qui compte avant tout le processus de paix, serait paré à cette éventualité. Il espère précisément la résistance énergique de son autre partenaire de la coalition, le parti «Meretz», qui compte 12 députés à la Knesset. Celui-ci a en effet clairement laissé entendre qu'il était contre la contrainte religieuse et qu'il ne voterait en aucun cas une loi qui autoriserait cette dernière. Dans cette situation où M. Rabin est bloqué entre deux positions radicalement opposées, il doit préserver le gouvernement et poursuivre le processus de paix. Il n'est cependant pas assuré de son succès dans ce domaine, car le soutien des six députés «Shas» à la Knesset assurait au gouvernement une majorité basée sur des voix juives. En revanche, en cas de retrait de ce soutien, le gouvernement aurait besoin des parlementaires arabes, alors que ceux-ci ne font pas partie de la coalition. Il n'est pas du tout certain que l'opinion publique israélienne soit précisément prête, en ces jours cruciaux, à accepter un gouvernement dans l'impossibilité de s'appuyer sur une majorité basée sur les voix de députés juifs. M. Rabin doit pour le moment gérer cette réalité politique extrêmement complexe et trouver la voie de la survie pour son gouvernement.

Le succès de l'entreprise n'est absolument pas garanti – et d'ores et déjà apparaissent les premières personnalités et instances qui envisagent très sérieusement l'éventualité de nouvelles élections.

© Nouvelles d'Israël 12 / 1993


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LE LION DE JÉRUSALEM DOIT S'EN ALLER APRÈS 28 ANS AU SERVICE DE SA VILLE


C'est la fin d'une époque pour Jérusalem. Après 28 ans d'exercice de sa fonction, Théodore «Teddy» Kollek a perdu hier les élections municipales au profit du candidat du Likoud, Ehud Olmert. Voilà la véritable tragédie de ce scrutin: le lion de Jérusalem doit partir.

Les observateurs s'attendaient à cette défaite de Kollek. Avec le recul, il semble que le fait d'avoir entraîné cet homme de 83 ans dans l'aventure était une erreur, même si tous s'accordent à dire qu'aucun autre que lui n'aurait pu réaliser un meilleur score pour le parti travailliste. Le grand âge de M. Kollek a certainement joué un rôle déterminant dans cette défaite. À cet égard, le Likoud n'a pas hésité, pendant la campagne électorale, à évoquer avec moquerie le fait que le maire sortant ne pouvait s'empêcher de s'endormir lors de manifestations même très officielles.

Au cours des trois décennies pendant lesquelles il a présidé aux destinées d'une métropole à la population composée de Juifs, d'Arabes et de chrétiens, M. Kollek s'est efforcé d'assurer une coexistence pacifique dans une Jérusalem unie. Bien sûr, la tâche n'était pas simple – les conflits israélo-arabes ainsi que le plus récent soulèvement palestinien dans les territoires en ont témoigné.

Déjà deux ans après sa première élection en 1965 au poste de maire de la juive Jérusalem-Ouest, il a été confronté à l'une des tâches les plus ardues de son mandat: il a dû intégrer dans une Jérusalem unie la population arabe de la vieille ville conquise par Israël lors de la guerre des Six Jours en 1967. Kollek est pourtant parvenu à surmonter les problèmes avec tolérance et pragmatisme et s'est employé à prôner la réconciliation entre Israéliens et Arabes, même au-delà des limites de sa ville. Sous son mandat s'est développée une activité de construction très rapide, triplant ainsi la superficie de la cité. C'est pour cette raison que Kollek a été surnommé le plus grand bâtisseur de Jérusalem depuis Hérode, puisqu'il a transformé une bourgade provinciale en métropole.

Les observateurs admettent que c'est à lui que revient le mérite d'avoir fait pendant longtemps de Jérusalem une ville calme et pacifique. Selon Kollek, même au plus fort de la résistance de la population palestinienne face aux Israéliens – «l'intifada» commencée fin 1987 –, sa ville a largement été épargnée par les explosions de violence telles qu'elles se produisaient en Cisjordanie ou dans la bande de Gaza. «Nous avons prouvé qu'une Jérusalem unie était une meilleure ville», affirmait-il.

Kollek se reconnaissait volontiers comme le «mendiant» faisant usage de son charme pour obtenir dans le monde entier des dons pour sa ville. C'était un ami intime d'Axel Cäsar Springer. Grâce à Kollek, a été érigé à Jérusalem le Musée d'Israël avec la Châsse du livre. Au cours de son dernier mandat, il a réalisé son rêve de longue date, à savoir la construction d'un stade de football moderne dans une Jérusalem transfigurée, baptisé bien sûr «stade Teddy». Avant d'assumer les fonctions de maire, M. Kollek fut pendant douze ans le directeur de cabinet de David Ben Gourion, ancien Premier ministre et ministre de la Défense d'Israël. Pendant l'hégémonie nazie en Allemagne et au cours de la Seconde Guerre mondiale, M. Kollek, Viennois originaire de Hongrie et dont la famille avait émigré en Palestine en 1935, s'est efforcé de sauver des Juifs des griffes des nazis. C'est lui qui organisa le réseau juif clandestin en Europe centrale et de l'Est.

Au cours de ses différents mandats (T. Kollek a été réélu six fois), le maire de Jérusalem a souvent été félicité pour les efforts qu'il déployait en faveur de la paix. Il a ainsi obtenu en 1985 le prix de la paix des libraires allemands en tant que «partisan infatigable de la réconciliation israélo-arabe».

Aujourd'hui, T. Kollek se montre préoccupé par l'avenir de sa ville et la pérennité de l'oeuvre de sa vie: «Je suis inquiet pour l'avenir de Jérusalem», a-t-il déclaré à ce propos. (DW)

© Nouvelles d'Israël 12 / 1993

 

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QATAR


Un haut fonctionnaire israélien a rendu à l'Émirat du Qatar, sur le golfe Persique, une visite au cours de laquelle il a été question du développement de relations économiques entre les deux États. Le représentant du ministère israélien des Affaires étrangères a en outre tenté de convaincre les autorités suprêmes de l'Émirat de participer pour des montants considérables aux aides internationales destinées aux habitants des territoires occupés.

Cette visite, qui est d'ailleurs la première du genre au Qatar, résulte d'une rencontre secrète entre le ministre israélien des Affaires étrangères, Shimon Peres, avec son homologue du Qatar. Les deux hommes politiques se sont rencontrés à New York dans le cadre de négociations à l'Assemblée des Nations Unies et ont notamment évoqué la possibilité de relations entre leurs deux États, ainsi que la levée du boycott des pays arabes.

©  Nouvelles d'Israël 12 / 1993


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INDONÉSIE: VISITE D'YITZAK RABIN DANS LA CAPITALE INDONÉSIENNE DJAKARTA


La surprenante visite d'Yitzak Rabin, chef du gouvernement israélien, dans la capitale indonésienne Djakarta, est à l'origine d'un des plus gros titres relatant les succès de la diplomatie israélienne durant ces dernières semaines.

Organisée en secret par le Mossad, cette visite s'est déroulée au retour de Rabin de Chine. Rabin ne s'est guère arrêté qu'une heure, au cours de laquelle il s'est entretenu avec le Président Suharto.

L'Indonésie, qui compte 180 millions d'habitants, est la plus grande nation musulmane du monde. Les relations de ce pays avec Israël pourraient représenter un pas très important pour le processus de légitimation de l'État sioniste dans le monde islamique. Il semble d'ailleurs que Rabin ait précisément recherché cette reconnaissance en se rendant en Indonésie. Le seul fait que M. Suharto soit également Président de la Conférence des pays non-alignés a donné à cette visite un poids supplémentaire.

Au cours de cette heure de rencontre, les deux hommes d'État ont évoqué le processus de paix au Proche-Orient ainsi que les relations mutuelles de leurs pays. Il semble que les aspects touchant aux relations entre Israël et l'Indonésie sur le plan de la sécurité aient également été abordés. Des sources extérieures laissent à entendre qu'Israël vendrait depuis plusieurs années matériel et expérience militaires à l'Indonésie – élément qui n'a jamais été confirmé officiellement. En outre, la visite de Rabin n'était pas annoncée comme officielle. Les Indonésiens ont insisté pour la présenter comme une «visite de travail». Et pourtant, la presse écrite indonésienne a accordé à cette brève entrevue une place importante qui s'est traduite par des titres avec photos en première page.

En Israël, on espère que l'Indonésie n'est qu'un des premiers émissaires d'Extrême-Orient et que des relations se noueront bientôt avec d'autres États musulmans de cette région du globe.

©  Nouvelles d'Israël 12 / 1993


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ESPIONNAGE POUR ET CONTRE ISRAËL


Le Mossad écoutait Yasser Arafat

Des appareils d'écoute ultraperfectionnés, dissimulés dans un pied et une lampe de table, fournissaient aux services secrets israéliens des informations complètes sur les activités de l'OLP à Tunis et sur les entretiens entre Yasser Arafat et ses collaborateurs avant la signature de la déclaration de principe avec Israël.

Les micros avaient été installés par Adnan Yassin, un agent palestinien travaillant pour le Mossad au quartier général d'Arafat. Il était le principal collaborateur de Hakam Balauwi, un homme très proche d'Arafat. Balauwi est notamment responsable de la branche militaire de l'OLP et est le représentant diplomatique de l'OLP à Tunis, où se situe le quartier général d'Arafat. Ainsi, il n'était pas un secret de l'OLP qui ne fût discuté dans le bureau de Balauwi et qui ne fût donc connu de son collaborateur.

Adnan Yassin a été arrêté en octobre 1993 par les agents de la sécurité de l'OLP qui avaient été intrigués par son comportement inhabituel: il fréquentait régulièrement les bars, s'entourait de femmes et dépensait sans compter. Lors de son interrogatoire, il a révélé qu'il avait été recruté par un agent du Mossad en Allemagne, qui lui avait aussi notamment fourni le matériel d'écoute ultraperfectionné. En plus des micros dans le bureau de Balauwi, Yassin en avait installé un autre dans la lampe de bureau d'Abu-Mazen, chargé de toutes les relations avec Israël. C'est Abu-Mazen qui, côté palestinien, a mené les négociations secrètes entre Israël et l'OLP à Oslo. Lorsqu'il s'entretenait des réunions d'Oslo avec ses collaborateurs à Tunis, ces conversations étaient enregistrées par le Mossad.

L'arrestation de Yassin n'a été révélée qu'en novembre. Pour ce faire, Arafat attendait que les négociations entre l'OLP et Israël à Taba soient dans l'impasse. Ce qui s'est effectivement produit lorsqu'une violente discussion a éclaté à propos des organisations de sécurité dans les territoires «occupés» et des compétences de l'armée israélienne. L'OLP jugea que le moment était venu et annonça l'arrestation de Yassin pour espionnage au profit du Mossad. Cependant, des experts israéliens estiment que cette affaire n'occasionne pas de préjudice politique sérieux à Israël, mais plutôt un certain désagrément. Par ailleurs, le Mossad, qui a réussi à infiltrer le coeur même de l'OLP, a une fois de plus été à la hauteur de sa réputation.


Le KGB en Israël

Parallèlement au succès remporté par le Mossad au sein de l'OLP, il est apparu que le KGB lui-même (le légendaire service secret de l'ex-URSS) avait réussi de nombreuses opérations d'espionnage sur le territoire israélien. En novembre, on a ainsi découvert quelques nouveaux cas qui ont causé de graves préjudices à la sécurité d'Israël.

L'une des affaires d'espionnage politique et militaire les plus marquantes, divulguée sur ordre de la Cour suprême, fut le fait d'un immigrant russe. Roman Weissfeld, tel est son nom, est un ingénieur électronicien de profession qui a émigré en 1980 vers Israël. Avant cela, il avait été formé par les services secrets soviétiques pour y exercer son activité. Peu après son arrivée dans le pays, il a trouvé du travail en qualité d'ingénieur dans une société réalisant des projets secrets pour le compte de l'armée de l'air israélienne. Cette activité lui a permis de récolter des informations qu'il transmettait à ses contacts lors de rencontres secrètes. Weissfeld a été arrêté en 1988 après 8 ans d'espionnage; il a avoué ses actes et a été condamné à 15 ans de réclusion.

Les experts israéliens sont d'avis qu'il reste un certain nombre d'autres espions actifs au sein de la communauté des émigrants russes, recrutés par l'ex-gouvemement soviétique dès avant leur émigration en Israël.

 © Nouvelles d'Israël 01 / 1994


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ISRAËL ET LA JORDANIE


«Gardez le 3 novembre à l'esprit» – Ces mots lancés par le ministre des Affaires étrangères Shimon Peres aux journalistes quelques minutes avant une interview télévisée ont en fin de compte permis de découvrir le fait qu'Israël et la Jordanie avaient conclu un traité de paix. Selon la presse israélienne, il semblerait que M. Peres a passé la journée du 3 novembre au palais du roi Hussein à Amman en Jordanie. Les deux hommes sont restés neuf heures ensemble et ont discuté des derniers détails de l'accord. En voici les principaux éléments, tels qu'ils ont été relatés dans la presse:

– Les deux États rétablissent des relations normales et échangeront des ambassadeurs.

– Israël transmettra à la souveraineté jordanienne des territoires partiels d'Arava et des bords de la mer Morte. Ces bandes de terre seront ensuite louées à Israël pour une longue période à un prix symbolique. – Les deux États collaboreront sur le plan économique, surtout en ce qui concerne le développement des sources d'énergie dans la région de la mer Morte. Par ailleurs, la coopération portera également sur les transports, le tourisme et l'agriculture.

– Israël utilisera son influence sur les USA pour obtenir l'effacement d'une partie de l'énorme dette publique de la Jordanie.

– Israël fournira une protection militaire à la Jordanie et participera à la défense de ce pays en cas d'agression de celui-ci par un tiers.

Selon le plan, ce traité devait être signé à la Maison-Blanche à Washington, après une première rencontre officielle entre le roi Hussein et le Premier ministre Yitzhak Rabin. Il semble toutefois que la publication anticipée de la teneur du traité et l'annonce de sa signature probable aient anéanti le plan. Il s'est avéré en effet que certaines puissances du monde arabe, et principalement la Syrie, exerçaient d'énormes pressions sur le souverain jordanien pour que celui-ci renonce à la conclusion de cet accord séparé jusqu'à l'aboutissement des négociations sur l'avenir du Golan et avec les Palestiniens. Ces manoeuvres ont abouti et le roi, qui devait se rendre à Washington en même temps qu'Yitzhak Rabin, a annulé son voyage aux États-Unis. La cérémonie de signature a été repoussée et avec elle, les chances d'ouverture d'un nouveau chapitre dans l'histoire des relations entre les deux États voisins. L'article suivant indique à quel point les relations commerciales avec la Jordanie sont déjà développées:


Contacts particuliers

Des hôtes royaux de Jordanie se sont rendus en Israël voici quelques jours par le pont Allenby. Le commandant jordanien du poste frontière a simultanément informé son homologue israélien qu'il s'agissait «des beaux-parents du roi» qui, dans leur pays, «reçoivent toujours une escorte royale».

Nagib et Jane Halabi, les parents de la reine Nur (ex-Lisa Halabi de Washington D.C., quatrième épouse du souverain hachémite depuis 1970) n'ont pas eu à se plaindre de la réception israélienne.

Officiellement, les beaux-parents du roi Hussein se rendaient en visite privée en Israël pour y faire un pèlerinage. Ils y ont en effet beaucoup d'amis et de connaissances datant de l'époque où Nagib Halabi occupait un poste important au Pentagone, puis fut président de la Pan Am. Par le passé, il avait déjà rencontré Shimon Peres, l'actuel ministre des Affaires étrangères, et ils avaient envisagé ensemble les possibilités d'aide aux Palestiniens. Aujourd'hui, étant donné que la maison royale jordanienne est sur le point de rétablir des relations avec Israël, il semble logique que M. Halabi manifeste lui aussi un grand intérêt pour la question, au moins aussi grand d'ailleurs que celui d'une série d'hommes d'affaires jordaniens (on prétend que des fonctionnaires de la maison royale étaient du nombre) qui se sont également rendus en Israël en novembre.

Jusqu'à présent, les hôtes de ce pays limitrophe sont restés très discrets. Ils veulent se faire remarquer le moins possible, mais on a toutefois appris que l'un d'entre eux, qui a été qualifié de «multimillionnaire», a manifesté son intérêt pour l'achat de l'une ou l'autre implantation. Il était bien informé et savait qu'à Ariel, Emmanuel et dans d'autres implantations, des logements vides ne parvenaient pas à trouver acquéreur. Il souhaitait les acheter pour les revendre à des Juifs ou à des Arabes après la signature de l'accord. Il serait uniquement intéressé par le profit.

Pour sa part, Nagib Halabi ne s'intéresse pas à l'immobilier, mais plutôt au trafic aérien. Arkia, la filiale d'El AI (liaisons intérieures en Israël et vols charters en provenance et à destination de l'Europe, et bientôt à partir de Zurich), a déjà préparé le terrain et a calculé qu'un vol court de Jérusalem vers Amman ou Damas ne devrait pas coûter plus de 50 dollars. M. Halabi, lui-même ancien pilote, pourrait donc avoir discuté avec Izi Vorowitsch, le directeur général d'Arkia, d'un plan de travail détaillé.

M. Halabi, fils d'un homme d'affaires syrien et d'une Américaine, entretient aujourd'hui encore de bonnes relations à Damas. Il pourrait être le médiateur idéal pour préparer les premiers contrats de trafic aérien civil avec la Jordanie et la Syrie.

Arkia ne songe pas uniquement aux Israéliens qui décollent pour des vols courts, mais également et surtout au tourisme international. De même, le groupe d'hommes d'affaires jordaniens comprend quelques experts en tourisme qui eux aussi envisagent un circuit passant par l'Égypte, Israël et la Jordanie – et qui se vendrait très bien dans le monde entier.

À l'instar de M. Halabi, qui est citoyen américain, les hommes d'affaires originaires d'Amman n'ont eu aucune difficulté à entrer en Israël avec leur passeport jordanien: une preuve supplémentaire du lent rétablissement de relations normales entre les pays voisins. Les experts se sont rendus en Israël, car le gouvernement jordanien en avait décidé ainsi et ils ont été accueillis en Israël, car leur visite s'inscrivait dans le cadre de la politique israélienne.

Israël et la Jordanie sont convenus que le rétablissement de relations économiques concrètes ne devait pas être subordonné à la conclusion solennelle de la paix, et qu'une paix de facto suffisait pour les entamer. Et c'est précisément ce qui est en train de se passer. La circulation des biens et des personnes via les ponts avec la Jordanie s'est ainsi déjà accrue. Prochainement, des banques jordaniennes ouvriront des filiales en Cisjordanie. Même les liaisons téléphoniques directes avec la Cisjordanie vont être bientôt établies. Quiconque dans le réseau israélien réussit à appeler Naplouse et Hébron, devrait bientôt pouvoir joindre facilement Jérusalem, Tel-Aviv et Haïfa.

 © Nouvelles d'Israël 01 / 1994


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LA PAIX, LA PAIX, ET POURTANT PAS DE PAIX


Plus le temps passe après la signature de l'accord de principe entre Israël et l'OLP, plus l'euphorie qui avait enflammé une partie de la population d'Israël s'estompe. Des sondages réalisés à la mi-novembre, c'est-à-dire un mois avant la date prévue pour l'application des accords, ont révélé que de moins en moins d'Israéliens croyaient que ceux-ci apporteraient la paix si ardemment souhaitée.

La raison de l'affaiblissement du soutien apporté par l'opinion israélienne à ces accords réside dans la poursuite des attentats terroristes palestiniens et dans le sentiment que Yasser Arafat n'est pas en mesure d'empêcher la terreur. Entre la signature des accords (13 septembre 1993) et le 13 novembre, des terroristes palestiniens ont tué 8 Israéliens, parmi lesquels on trouvait même quelques civils. Au moins un de ces actes terroristes a été perpétré par des partisans du Fatah – l'organisation palestinienne dépendant directement de Yasser Arafat. Cinq membres de celle-ci ont tué un Israélien qui voulait acheter des oeufs dans les environs de Beit El. Ils l'ont poignardé et ont ensuite brûlé son corps. Les auteurs de cet attentat ont pu être arrêtés peu de temps après le meurtre. Les interrogatoires ont révélé qu'ils appartenaient au Fatah, ce qui a profondément choqué l'opinion publique israélienne.

En effet, jusqu'à ce jour, on croyait généralement que les actions terroristes étaient le fait de membres du groupe Hamas ou d'autres organisations qui veulent empêcher la paix en attisant la haine entre les deux peuples.

Cet affaiblissement de l'enthousiasme de la population israélienne pour les accords préoccupe beaucoup le gouvernement américain. À la suite de la découverte de la participation de membres du Fatah à des attentats terroristes, le Président Clinton a ainsi fait fortement pression sur Arafat afin que celui-ci condamne les assassins et appelle ses concitoyens à s'éloigner d'eux. Arafat a cédé et a publié une condamnation diffusée par l'agence de presse palestinienne. Mais pour l'opinion publique israélienne, cette condamnation est arrivée trop tard. En effet, les colons juifs dans les territoires «occupés» avaient entre-temps entamé leurs propres actions de protestation et de vengeance. Chaque assassinat d'un Juif dans les territoires est suivi de débordements des colons – barrages de rue, pneus brûlés et également détérioration de biens arabes. Les colons eux-mêmes ont qualifié leur comportement «d'intifada juive». Selon eux, le manque de protection que leur apporte le gouvernement israélien les contraint à prendre la loi en main et à montrer aux Arabes que le sang juif n'est pas un bien abandonné.

Ces activités illégales placent l'armée et la police israéliennes devant un grave dilemme. En effet, les forces de sécurité israéliennes ont dû soudainement modifier leur stratégie et protéger les Arabes des Juifs. Les soldats n'étaient pas équipés à cet effet et ne sont pas psychologiquement prêts à ce qui pourrait se transformer en guerre civile. Dans certains cas, les soldats ont été obligés de frapper et d'appréhender des manifestants israéliens et ces images qui ont été diffusées à la télévision ont créé un malaise dans toute la nation.

Les Arabes se sont livrés eux aussi à des débordements. Des milieux extrémistes ont appelé à des manifestations dans les rues contre le gouvernement israélien qui ne les protège pas des agressions des colons juifs. Dans les rues de Ramallah, de Naplouse et d'autres villes se sont déroulées des scènes que l'on n'avait plus vues depuis longtemps. Des centaines d'enfants et d'adolescents arabes ont jeté des pierres sur des soldats israéliens et leurs véhicules. Les murs se sont couverts d'affiches émanant des organisations soumises à Arafat et appelant à la reprise de l'Intifada et à la violation des accords.

Le gouvernement israélien doit régler ce problème. À l'heure où nous rédigeons cet article, il reste seulement quelques jours avant la date d'application prévue des accords avec l'OLP. Les Israéliens sont en proie à un grand doute et se posent de très nombreuses questions: Existe-t-il vraiment quelqu'un avec qui nous puissions conclure un accord? L'OLP contrôle-t-elle réellement les territoires? Arafat domine-t-il effectivement l'OLP? Dans ces conditions, Israël peut-il réellement retirer son armée d'une partie des territoires et confier la sécurité des colons à la police palestinienne? Sommes-nous menacés par une guerre civile? Toutes ces questions et bien d'autres restent encore sans réponse.

© Nouvelles d'Israël 01 / 1994


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LIBÉRALITÉ AMÉRICAINE ENVERS ISRAËL


Au terme de sa visite de douze jours sur le continent nord-américain, dont sept étaient consacrés aux États-Unis, Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien, est revenu dans son pays en ramenant avec lui un impressionnant «panier à provisions».

Rabin s'était notamment rendu aux États unis pour récolter ce que les Américains avaient promis à Israël: la contrepartie des dangers que ce pays avait encourus en signant les accords avec l'OLP. Il n'a pas été déçu. Lors d'une série d'entretiens avec le Président Bill Clinton, Les Aspin, ministre de la Défense, et Warren Christopher, ministre des Affaires étrangères, le Premier ministre israélien est parvenu à obtenir pour son pays une longue liste de systèmes d'armement dont certains étaient jusqu'alors demeurés inaccessibles à Israël.

Israël s'est notamment vu promettre un système informatique qui permettra d'améliorer de manière décisive la production de systèmes avancés d'armements (dont des armes nucléaires). À ce jour, les États-Unis en avaient refusé l'accès à Israël, arguant que ce pays n'est pas signataire du traité de non-prolifération des armements nucléaires.

En outre, le gouvernement américain a officiellement fait savoir qu'il avait décidé d'autoriser Israël à acquérir l'avion de combat le plus moderne du monde, baptisé «F-15A». Israël est pour l'instant le seul pays auquel les USA aient fait cette proposition. Son rayon d'action s'élève à 1300 kilomètres, ce qui signifie que l'acquisition de cet appareil permettrait à l'Armée de l'air israélienne d'intervenir jusque dans l'espace aérien iranien. Selon diverses publications, Israël aurait besoin d'au moins 18 avions de ce type, afin de pouvoir les utiliser de manière ciblée dans la région. Leur prix exorbitant constitue toutefois un problème de taille: chaque «F-15A» coûte 100 millions de dollars, ce qui représenterait presque deux milliards de dollars pour 18 de ces engins. Outre le «F-15A», Israël s'est également vu promettre de nombreux chasseurs «F-16» pour un prix que des proches de Rabin ont qualifié de ridicule: 4 millions de dollars par appareil, pour un prix initial qui se chiffrait à 20 millions de dollars.

Indépendamment de ces divers marchés, il a également été décidé, au cours de la visite de Rabin à Washington, de renforcer la collaboration stratégique entre les deux pays. De même, la mise en oeuvre de systèmes de défense communs contre les missiles balistiques et les armes de destruction massive devrait s'intensifier.

Un des thèmes abordés durant les entretiens entre MM. Rabin et Clinton concernait l'éventuelle amnistie de Jonathan Pollard, tête pensante du Front judéo-américain, condamné voici quelques années à la réclusion à perpétuité pour espionnage au profit d'Israël. Les militaires et le système juridique américain ont fermement refusé l'amnistie de Pollard. Quelques requêtes écrites présentées dans le passé à ce sujet ont été rejetées. Cette fois encore, le Président Clinton a refusé de s'engager à accorder le pardon. Toutefois, des proches de Rabin estiment que Pollard se verra concéder l'amnistie espérée dans les prochains mois.

© Nouvelles d'Israël 01 / 1994


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LIQUIDATION DES DIRIGEANTS DE «SEPTEMBRE NOIR»


À la fin du mois de novembre, l'action au cours de laquelle le Mossad avait liquidé des personnalités importantes de l'OLP en Europe a été pour la première fois confirmée officiellement. Le général de réserve Aharon Yariv, qui, à l'époque de l'attentat perpétré contre les sportifs israéliens lors des Jeux olympiques de Munich en 1972, était le conseiller du Premier ministre pour les affaires de terrorisme, s'est exprimé à ce propos dans une interview diffusée ensuite par la télévision israélienne.

Cette action a été menée dans de nombreuses villes du monde entier et notamment à Beyrouth, alors quartier général de l'OLP et de l'organisation «Septembre noir», responsable du massacre de Munich.

La liquidation a été opérée avec différents moyens: des explosifs, actionnés par téléphone, des voitures piégées, des armes à feu, etc. Selon le général Yariv, 10 à 15 terroristes ont ainsi été éliminés, pour la plupart des officiers supérieurs de l'OLP occupant des postes importants. «L'effet fut très important, lorsqu'ils ont compris qu'ils n'étaient nulle part en sécurité, même dans leur propre environnement», a déclaré M. Yariv lors de l'interview.

Le général Yariv a expliqué les motifs de l'action et les processus de prise de décision au sein du gouvernement. Selon lui, les documents relatifs à chaque opération d'élimination d'un membre de la direction de l'OLP furent signés par le Premier ministre de l'époque en personne, madame Golda Meir. L'objectif n'était pas uniquement la vengeance, mais aussi et surtout la fin du terrorisme arabe à l'étranger. Le général Yariv estime que ce but a été atteint. À la suite de ces opérations, l'OLP s'est en effet abstenue pendant une longue période de commettre des attentats contre des citoyens israéliens hors des frontières d'Israël.

M. Yariv a également commenté officiellement pour la première fois l'échec du Mossad qui avait tué par erreur le serveur marocain Ahmad Bushiki dans la petite ville norvégienne de Lillehammer. Il a révélé que l'objectif de l'opération était l'élimination du principal responsable du massacre de Munich, Ali Hassan Salameh. Selon lui, les agents du Mossad auraient commis cette tragique erreur en raison de la stupéfiante ressemblance entre les deux hommes. Salameh a lui-même péri plus tard lors de l'explosion d'une voiture piégée à Beyrouth.

© Nouvelles d'Israël 01 / 1994


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ARAFAT DÉÇOIT LES ISRAÉLIENS


À l'heure où nous écrivons ces lignes – au dernier jour de l'année 1993 –, les discussions avec l'OLP à propos de l'entrée en vigueur de l'accord Gaza-Jéricho semblent s'être engagées dans une impasse. L'euphorie qui avait initialement gagné les deux parties – Israéliens et Palestiniens – s'est envolée. Elle a cédé la place à la désillusion et aux accusations réciproques de non-respect de l'accord intervenu.

Ce processus de déception mutuelle atteignit son paroxysme le 13 décembre dernier, date à laquelle les forces armées israéliennes devaient normalement se retirer de la bande de Gaza et de la région de Jéricho et où, en fait, rien ne se produisit. Les négociations intensives, menées à Taba et au Caire dans le but de trouver une solution quelle qu'elle soit, ne donnèrent aucun résultat. Même une rencontre au soin met entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat, deux jours avant la date convenue pour le retrait des troupes, ne permit pas d'aboutir à un accord. Après cette entrevue, les deux hommes parlèrent d'un «léger retard dans l'application de l'accord», car d'autres discussions étaient selon eux encore nécessaires à la résolution du problème.

C'est la raison pour laquelle de nombreuses autres réunions furent ensuite organisées: les délégations de hauts fonctionnaires d'Israël et de l'OLP se rencontrèrent ainsi au Caire, à Oslo et à Versailles, près de Paris, pour tenter de parvenir à un accord. Il s'agissait en fait de régler trois questions: le contrôle du passage aux frontières entre les territoires autonomes palestiniens et la Jordanie et entre ceux-ci et l'Égypte; le sort de Jéricho et de la zone environnante, placées sous autorité palestinienne, et enfin, les mesures de protection pour les implantations juives de la bande de Gaza.

Ces négociations intensives, qui furent en partie tenues secrètes, ont permis de réaliser certains progrès: l'organisation d'une dernière rencontre au sommet entre la délégation israélienne, dirigée par le ministre des Affaires étrangères Shimon Pérès, et la délégation palestinienne, conduite par Abu Mazen, l'homme qui avait mené avec succès les pourparlers d'Oslo, côté palestinien. Cette réunion, qui s'est déroulée au Caire à la fin du mois de décembre sous l'égide du président Moubarak, a permis de parvenir à un accord.

La zone d'autonomie autour de Jéricho fut agrandie de 10 km2, le contrôle du passage aux frontières fut réparti entre Palestiniens et Israéliens et des mesures garantissant la sécurité des colons juifs de la bande de Gaza furent adoptées. Mais au dernier moment, Yasser Arafat envoya un fax au bureau du Premier ministre israélien à Jérusalem, dans lequel il émettait certaines réserves à l'encontre des différentes solutions trouvées. Yitzhak Rabin, furieux, déclara qu'Israël ne céderait plus sur aucun point. Shimon Pérès lui-même, qui avait pourtant engagé toute sa crédibilité dans ces négociations, perdit patience. Dans une déclaration, qui constituait plus qu'un avertissement à l'adresse des Palestiniens, il précisa que le 13 avril, nouvelle date butoir pour l'entrée en vigueur de l'autonomie palestinienne, n'était en aucun cas une date sacrée.

Les menaces et l'entêtement de Yasser Arafat amenèrent les négociations au bord de la crise. Cependant, le processus de paix ne fut pas interrompu. Au contraire, alors que les pourparlers israélo-palestiniens piétinaient, on travaillait aux derniers préparatifs d'une rencontre au sommet entre le président américain Clinton et son homologue syrien Hafez el-Assad. Ce sommet devait permettre d'accélérer les négociations entre Israël et la Syrie, portant sur la signature d'un traité de paix entre les deux États en contrepartie de la restitution par Israël à la Syrie de la totalité du plateau du Golan. Alors que les travaux préparatoires à cette rencontre étaient en cours, les Syriens commencèrent à accorder des visas de sortie aux Juifs de leur pays.

Des centaines de personnes profitèrent de cette libéralisation momentanée pour quitter Damas en l'espace de quelques jours et s'établir aux États-Unis. Si la situation continue à évoluer dans ce sens, il est probable que l'axe de négociation israélo-syrien, en sommeil depuis la rupture avec les Palestiniens, sera à nouveau rétabli et intégré à l'ensemble du processus de paix.

©  Nouvelles d'Israël 02 / 1994


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«DANS LE CONFLIT ISRAÉLO-ARABE, L'EUROPE A ADOPTÉ UNE POSITION SÉVÈREMENT NEUTRE.»


Sous l'influence de la France, les pays de l'Union européenne ont passé d'une attitude pro-israélienne ou neutre à une attitude pro-arabe. En 1974, les pays de la CE ont voté contre la résolution des Nations-Unies, laquelle stipulait que le sionisme était identique au racisme; dans la plupart des cas qui suivirent, les pays de la CE, qui étaient alors au nombre de neuf, votèrent pour des résolutions anti-israéliennes ou ne donnèrent pas leur voix, ce qui nuisit à Israël.

En juillet 1977, la Communauté déclara dans un communiqué officiel que le «peuple palestinien avait droit à une patrie» et que les efforts palestiniens formaient le coeur même du conflit du Proche-Orient. Cette façon de formuler ne tient pas compte du fait que les Arabes se refusent depuis trente ans à reconnaître le droit d'existence d'Israël, de même que le problème des réfugiés juifs des pays arabes. C'est également la doctrine politique officielle du gouvernement français. La France couvre plus des deux tiers de ses besoins en pétrole par des importations, provenant en majeure partie des pays arabes. Après la crise du pétrole, elle refusa de participer à une agence internationale pour l'énergie, un genre de cartel de consommation, et de renforcer ainsi l'affaire commune. En lieu et place, elle conclut des conventions bilatérales de livraison avec des États arabes du Proche-Orient, lesquels représentent également les plus importants acheteurs des exportations d'armes françaises. Ces réflexions économiques ne permettent la politique française, telle que la France la pratique dans le cadre d'une politique commune européenne, que tant qu'elle est en accord avec les propres intérêts du pays.

La Communauté refusa par exemple, sur l'insistance des Français, d'approuver la visite du président égyptien Sadate à Jérusalem. En 1978 et en 1979, les Neuf évitèrent de soutenir le Traité de Camp David et par la suite les accords de Washington, lesquels fixèrent la paix entre l'Égypte et Israël.
(Source: «La lutte d'Israël pour sa survive», Éditions Hänssler, D-Stuttgart)

© Nouvelles d'Israël 02 / 1994

  

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