DIVULGATION
DES RELATIONS AVEC LA JORDANIE
Contrairement
au secret qui continue à entourer les contacts d'Israël avec
certains pays arabes, les relations avec la Jordanie ont été
«sorties du placard» et sont de ce fait devenues publiques
et de notoriété générale.
Shimon
Peres, ministre israélien des Relations extérieures et le
Prince Hassan, héritier du trône jordanien, ont encore
considérablement accéléré le processus en se rencontrant en
public à Washington. C'était la première rencontre publique
entre hauts représentants de ces deux États. Elle s'est
déroulée sous la houlette du Président Clinton à la
Maison-Blanche. Des accords ont notamment été pris portant
sur la constitution d'un comité chargé d'examiner les
nouvelles possibilités de collaboration économique entre les
deux pays. Suite à cette rencontre, le Prince Hassan et
Shimon Peres se sont présentés à la presse et ont permis à
cette dernière de les photographier ensemble – signe
indubitable de la nouvelle atmosphère qui permet à Israël et
à la Jordanie de faire état de leurs relations en public.
Avant
cette rencontre, les contacts entre la dynastie jordanienne
et Israël n'avaient eu lieu que dans le secret le plus
absolu. Selon diverses informations, le Roi Hussein
rencontrait régulièrement le président du gouvernement
israélien. Une de ces réunions s'est déroulée avec la
présidente Golda Meir durant la première semaine d'octobre
1973. Au cours de cette entrevue, le Roi Hussein aurait
averti Mme Meir de l'existence de plans d'une attaque
syrienne et égyptienne, mais n'aurait guère été pris au
sérieux. Quelques jours plus tard éclatait la guerre du
Kippour. Jusqu'en octobre 1993, cette rencontre ainsi que
l'avertissement du Roi Hussein étaient restés strictement
confidentiels. Ces événements ont été révélés suite à la
publication des mémoires de l'ancien chef des services
secrets militaires d'Israël, le général Eli Saira.
© Nouvelles
d'Israël
12
/ 1993
Retour
----------------------------------------------------------
|
ÉLECTIONS
À JÉRUSALEM – DÉFAITE DE TEDDY KOLLEK
Le
maire de Jérusalem, Teddy Kollek, a subi une défaite
étonnamment sévère lors des récentes élections municipales
qui se sont déroulées en Israël. Après 28 ans au même poste,
M. Kollek, 83 ans, a été battu (41 % des voix) par son
adversaire Ehud Olmert du parti conservateur national, le
Likoud.
La
défaite de Teddy Kollek constitue également un coup dur pour
le Premier ministre Yitzhak Rabin, qui avait déclaré que ces
élections municipales dans tout le pays constitueraient une
forme d'aval à sa politique de paix. Il avait d'ailleurs
déclaré à Jérusalem avant le scrutin: «Chaque voix pour
Teddy Kollek est une voix pour la paix.»
M.
Rabin attend à présent de ces élections des répercussions
négatives sur le processus de paix au Proche-Orient et sur
la position d'Israël dans le monde. D'après lui, «il s'agit
d'une réalité très désagréable». Quant à M. Kollek, il
serait tout à fait désolé pour l'avenir de la cité et de ses
habitants. Le ministre du Tourisme Usi Baram a même qualifié
l'issue de ce scrutin de «tragédie».
M.
Olmert, 48 ans, vainqueur de ces élections, a annoncé que
Jérusalem deviendrait une «ville juive». Selon lui, tout
Juif pourrait acquérir une propriété n'importe où à
Jérusalem, y compris dans le quartier arabe, à l'est de la
ville. M. Olmert a déclaré qu'il avait éprouvé une grande
crainte à l'idée que Jérusalem puisse devenir «province»
d'un État palestinien. Son parti, le Likoud, refuse
catégoriquement toute entente entre Israël et l'OLP et s'est
prononcé contre l'accord-cadre d'autonomie pour les
Palestiniens des territoires occupés, signé en septembre
dernier. (DW)
© Nouvelles
d'Israël
12
/ 1993
Retour
----------------------------------------------------------
|
LES
ÉTATS-UNIS RETIRENT 400 MILLIONS DE DOLLARS À ISRAËL
C'est
par une démarche surprenante, qui n'a pas été sans provoquer
une grande amertume en Israël, que le gouvernement américain
a décidé de retirer 437 millions de dollars des deux
milliards promis.
Le
soutien financier représenté par ces deux milliards de
dollars avait été attribué aux Israéliens pour l'intégration
de nouveaux immigrés.
L'accord
financier signé avec le gouvernement Rabin garantit aux
Israéliens deux milliards de dollars par an sur une période
de cinq ans; aux termes de cet accord, ces sommes sont
attribuées à Israël en tant que prêt destiné à financer
l'intégration des immigrés de fraîche date. Cet accord
stipule que la totalité de cet emprunt doit exclusivement
servir au financement d'activités dans l'enceinte de la
«frontière verte». Israël s'est engagé à rendre compte aux
Américains de toute entorse à cette règle et a approuvé ces
directives sur le principe. Toutefois, fidèle à ses
préceptes en matière de colonisation, Israël a fait savoir
qu'il avait consacré cette année la somme de 437 millions de
dollars à des projets de ce type situés au-delà de la
«frontière verte». Une partie de ce montant a servi à un
projet immobilier entamé sous le gouvernement Shamir,
l'autre à la construction de logements juifs à
Jérusalem-Est. En réaction à ce communiqué, le Président
Clinton a décidé de soustraire la somme de 437 millions de
dollars au montant global mis cette année à la disposition
d'Israël par les États-Unis. L'annonce de cette réduction,
bien que conforme aux termes de l'accord, a surpris le
gouvernement Rabin. En effet, celui-ci présumait qu'au vu de
l'accord intervenu entre Israël et l'OLP, les États-Unis
adopteraient une attitude moins pusillanime envers Israël.
Mais dans cette affaire, les fonctionnaires du ministère
américain des Affaires étrangères ont pris leur décision
avec une fermeté toute bureaucratique. En conséquence, le
gouvernement de Jérusalem a décidé d'entamer une campagne
publique visant à la restitution de cette somme par les
États-Unis.
© Nouvelles
d'Israël
12
/ 1993
Retour
----------------------------------------------------------
|
ISRAËL
DANS LA FIÈVRE DE LA PAIX
L'accord
de paix qui se profile entre Israël et les Palestiniens
ouvre des horizons entièrement neufs quant à une
collaboration au Proche-Orient, qui s'annonce parfois
véritablement fantastique. Des entreprises commerciales, des
sociétés privées et publiques ainsi que des hommes
politiques de toutes tendances – surtout du côté israélien –
ne cessent de débattre sur les projets les plus divers,
censés apporter le bien-être économique au Proche-Orient.
Mais il y a également beaucoup, beaucoup d'argent en
perspective pour les investisseurs qui voudront s'enrichir
dans le cadre de la paix au Proche-Orient.
C'est
ainsi qu'Israël a appris que le groupe Daimler-Benz de
Stuttgart souhaitait fabriquer des camions Mercedes dans les
usines de l'armée israélienne, afin de les vendre dans tout
le Proche-Orient. La fabrication de ces véhicules pourrait
offrir une solution au grave problème de l'emploi que
connaît l'industrie militaire israélienne, qui s'est vue
contrainte de licencier des milliers de travailleurs ces
dernières années.
Cette
possibilité d'accord avec Daimler-Benz s'est cristallisée
début octobre à l'occasion d'une visite du ministre
israélien des Affaires étrangères en Allemagne; Shimon Peres
s'est entretenu à ce sujet avec le Chancelier Kohl et a fait
savoir que d'autres firmes allemandes avaient manifesté leur
intérêt pour la construction d'une ligne de chemin de fer
vers Eilat et Akaba, ainsi que d'une centrale
hydro-électrique impliquant la participation commune
d'Israéliens et de Palestiniens.
D'autres
sociétés du monde entier ont déjà exprimé leur souhait de
participer à la construction d'une centrale hydro-électrique
et d'un canal destiné à la relier à la Méditerranée ou à la
mer Rouge. Quantité d'autres projets fantastiques sont
également à l'étude.
Les
sociétés israéliennes sont elles aussi touchées par
l'euphorie de la paix. Le groupe «Kur» a fait savoir qu'il
avait noué des relations avec des partenaires palestiniens
afin d'investir dans les territoires occupés. Cette société
devrait apporter à la Bourse de New York 100 millions de
dollars pour ses futures activités. Mais les entreprises
publiques ne sont pas en reste dans ce tableau: à la
mi-octobre, la société «Ma'atz» a publié un programme
destiné à assumer la surveillance de la construction de
ponts et de chaussées en Israël. Israël deviendrait ainsi la
plaque tournante par où passeraient tous les grands projets
routiers du Moyen-Orient, et qui relierait l'Europe et
l'Afrique. Au vu de ces éléments, des experts de la société
«Ma'atz» ont planifié 15 nouvelles routes qui traversent
Israël du nord au sud et d'ouest en est, mais qui s'arrêtent
provisoirement aux frontières. Les Israéliens devraient
pouvoir utiliser ces routes tant au quotidien que pour des
excursions à destination de Damas, d'Amman et même de la
Turquie.
Même
si pour l'instant, la vague d'enthousiasme se fait surtout
sentir en Israël, il semble que les Arabes comprennent eux
aussi quels fruits économiques la paix pourrait porter.
Parmi ceux qui ont déjà pris position à ce sujet figure le
Président du parlement des richissimes Émirats du golfe
Persique, A l'hadsh Ibn Abdallah, qui a déclaré que «le
traité de paix entre Israéliens et Palestiniens sur
l'autonomie des territoires occupés peut entraîner des
modifications radicales sur le plan des relations
économiques de toute la région».
© Nouvelles
d'Israël
12
/ 1993
Retour
----------------------------------------------------------
|
LE
MARCHÉ ISRAÉLIEN EN TROISIÈME POSITION MONDIALE
Dans
cinq ans, Israël comptera parmi les trois premières
puissances économiques du monde. C'est la surprenante
conclusion d'une vaste étude internationale menée récemment
par l'Association des Banques suisses.
Cette
étude, qui a débuté et s'est clôturée avant les accords
israélo-palestiniens, constate que de par son caractère
concurrentiel et la croissance de sa production, le marché
israélien aura conquis la troisième position mondiale (après
l'Afrique du Sud et la Chine) d'ici cinq ans. La situation
économique et sociale de dix pays du monde a fait l'objet
d'un examen extrêmement approfondi, qui comprenait notamment
le rapport entre le capital et la main-d'oeuvre, les
investissements dans la formation et l'éducation, la
situation technologique, la croissance de la production,
l'utilisation de la main-d'oeuvre humaine, la part des
marchés d'importation et d'autres éléments encore. La
prévision tirée des faits rapportés par cette étude a
répondu à la question: «Qui seront les principales
puissances économiques en 1998?» Les résultats permettent de
constater qu'Israël, qui occupe actuellement la 24ème place
sur cette liste, va dépasser les États-Unis, le Japon, tous
les États européens ainsi que d'autres pays de Cocagne et se
frayera un chemin jusqu'à la troisième place.
© Nouvelles
d'Israël
12
/ 1993
Retour
----------------------------------------------------------
|
NÉGOCIATIONS
AVEC LES PALESTINIENS
Un
bon mois après la signature du Traité entre Israël et l'OLP,
les deux parties négocient sa mise en oeuvre. Des entretiens
à divers niveaux se déroulent à Washington, Tunis, au Caire
et surtout à Taba. C'est là que les négociations les plus
importantes (et les plus délicates) ont d'ores et déjà lieu
au sujet des règlements de sécurité entre les deux
interlocuteurs.
La
direction de la délégation israélienne, qui participe aux
entretiens en cours à Taba, est placée sous la tutelle
d'Amnon Shachek, Chef d'État-major adjoint. Nabil Shaat,
conseiller politique de Yasser Arafat, ainsi que d'autres
représentants importants de la planification militaire
palestinienne, sont à la tête de la délégation jordanienne.
Dès l'ouverture des pourparlers, les interlocuteurs ont été
contraints de franchir sains et saufs la première «mine»:
l'identité des négociateurs. Il s'est avéré que les
Palestiniens avaient inclus dans leur délégation un des
principaux planificateurs du massacre des athlètes
israéliens à Munich, qui était le seul à avoir pu échapper
aux représailles exercées par les services secrets
israéliens (le Mossad ayant par ailleurs éliminé toutes les
personnes ayant joué un rôle dans cet attentat meurtrier).
Les Israéliens ont opposé un veto absolu à sa participation
aux pourparlers. Les Palestiniens ayant renoncé à sa
présence, les négociations aussi vastes que complexes ont
finalement pu débuter.
Si
les deux côtés s’efforcent de montrer compréhension et
esprit de rapprochement, il n'en semble pas moins que
certaines «mines» extrêmement dangereuses pourraient
exploser dès les premiers rounds des négociations. Voici les
points critiques: la libération des prisonniers. 9.300
Palestiniens environ sont actuellement détenus dans les
prisons israéliennes. Une partie d'entre eux sont des
assassins de femmes et d'enfants israéliens, et ont été
arrêtés puis condamnés à la détention à perpétuité. Les
Palestiniens exigent leur libération sans exception (parmi
eux se trouvent également des partisans du Hamas et de la
«guerre sainte» islamique). La seule expression de cette
revendication a soulevé de violentes protestations parmi la
population israélienne. La majorité de l'opinion n'est
nullement disposée à admettre que soient libérés des
Palestiniens dont les mains sont souillées de sang juif.
Mais le gouvernement israélien a lui aussi rejeté cette
exigence. C'est ce qui a déclenché la première crise dans
les négociations. Malgré tout, un compromis a fini par
prendre forme: Israël libérera les condamnés par étapes.
D'abord les femmes, les mineurs d'âge et les prisonniers
âgés, soit quelques centaines de personnes. Suivront encore,
à ce qu'il semble, quelques milliers de libérations; il
s'agira de détenus incarcérés pour des actes moins graves.
Les assassins resteront en prison. À l'heure actuelle, il
n'a plus été fait la moindre mention de ces derniers dans
les négociations.
La
police palestinienne: les Palestiniens demandent que soit
instaurée une police palestinienne forte de 20.000 à 25.000
hommes. Israël estime que 2.500 policiers constituent un
nombre largement suffisant. Les Palestiniens veulent que
leurs gardiens de la paix disposent d'armes mi-lourdes
telles que des lance-grenades. Israël considère que des
armes légères seront largement suffisantes.
Passages
de frontière et points d'eau: les Palestiniens revendiquent
le contrôle des points de passage vers la Jordanie dans la
région de Jéricho, bien qu'aucune décision n'ait été prise à
ce sujet dans l'accord d'Oslo. En outre, ils exigent le
contrôle des points d'eau dans les environs de Jéricho.
Israël refuse – les points de passage doivent rester sous
contrôle israélien, ainsi que les sources.
Territoires
autonomes: un territoire de 350 km2, correspondant à
l'étendue de Jéricho à l'époque du mandat britannique, est
revendiqué par les Palestiniens en tant que territoire à
placer sous administration autonome. Israël ne veut concéder
que le territoire de la ville de Jéricho ainsi qu'un peu de
terre attenante, soit un total de 35 km2. En outre, les
Palestiniens veulent l'évacuation des cités de peuplement et
des points d'appui militaires dans les environs de Jéricho,
revendication qu'Israël rejette fermement.
Ce
ne sont là que quelques-uns parmi la multitude des points
contestés. Il semble à présent qu'il existe des centaines de
problèmes plus ou moins importants: sécurité et
administration, santé et médecine, eau et électricité.
Conformément à l'accord avec l'OLP, tout devrait être aplani
et résolu dans les mois qui viennent. Les deux parties
parviendront-elles à respecter leur calendrier?
©
Nouvelles d'Israël 12 / 1993
Retour
----------------------------------------------------------
|
LES
RELATIONS D'ISRAËL AVEC LES PAYS ARABES ET COMMUNISTES
Des
relations commerciales entre Israël et les royaumes du golfe
Persique
Voici
déjà plusieurs mois que, sous le sceau du secret le plus
strict et loin des regards des journalistes, des relations
commerciales se nouent entre Israël et les Émirats Unis du
Golfe Persique.
Officiellement,
la cour du souverain d'Abu Dhabi, le Sultan Said Abu,
pratique toujours le boycott des sociétés israéliennes et de
leurs partenaires. Mais dans la pratique, les choses se
présentent différemment: un journaliste israélien est
parvenu à entrer à Abu Dhabi à l'aide d'un passeport non
israélien. Il a constaté que les pelouses et les fleurs de
cet émirat provenaient d'Israël. Sur les marchés locaux se
trouvent des écrans en plastique qui protègent de la chaleur
torride du soleil – made in Israël. Les banquiers locaux
étaient au courant d'affaires pétrolières s'élevant à des
millions de dollars, conclues sans intermédiaire entre les
banques israéliennes et la Banque nationale d'Abu Dhabi. Et
un magasin de musique «free tax» de l'aéroport local
présentait même des cassettes d'Ofra Hasah, chanteuse
israélienne mondialement connue.
Aux
dires du journaliste, la principale relation entre les deux
pays (et dont chacun est au courant à Abu-Dhabi) concerne
plus précisément le secteur médical. Il s'est avéré que les
riches citoyens d'Abu Dhabi (parmi lesquels figurent
également des membres de la famille de l'Émir au pouvoir) se
faisaient soigner dans des hôpitaux israéliens. Ces derniers
temps, des médecins israéliens auraient même séjourné à Abu
Dhabi afin de contribuer à la création d'une banque du sang
et à l'amélioration des hôpitaux locaux.
©
Nouvelles d'Israël
12
/ 1993
Retour
----------------------------------------------------------
|
LA
SITUATION AU SEIN DE LA COALITION
En
1976, le gouvernement israélien dirigé par Yitzhak Rabin
était déjà tombé pour une question d'ordre religieux: de
nouveaux avions de combat, livrés à Israël par les
États-Unis, n'avaient atterri qu'après le début du sabbat,
violant ainsi le principe de repos officiel observé par tout
Juif. Aujourd'hui, en 1993, ce scénario pourrait peut-être
se répéter. En effet, s'il s'avérait impossible de trouver
une solution acceptable par toutes les parties, le
gouvernement d'Yitzhak Rabin pourrait bel et bien éclater en
raison d'un autre problème religieux: la décision de la Cour
suprême de permettre l'importation de viande non kascher.
Cette fois également, un parti religieux important est
impliqué dans l'affaire: le «Shas».
Ce
jugement de la Cour suprême fait suite à une plainte déposée
par quelques importateurs de viande non kascher. Dans leurs
longs et détaillés attendus, les juges ont constaté qu'en
Israël, on était tenu de respecter «non seulement les droits
d'une pratique libre de la religion, mais aussi les droits
démocratiques et d'exercice de l'économie de marché, libérés
de la religion». Cette constatation de principe, qui ouvrira
les portes à d'autres plaintes de Juifs laïques contre la
contrainte religieuse, a valeur d'avertissement pour la
totalité de l'opinion religieuse. D'après les Juifs
orthodoxes, il s'agit d'une modification du statu-quo
prévalant depuis la fondation de l'État.
Pour
le «Shas», qui fut un des partenaires de la coalition de M.
Rabin, ce jugement est la goutte d'eau qui fait déborder le
vase. Déjà auparavant, ce parti orthodoxe avait malmené le
gouvernement au sujet de son soutien à la coalition. Le seul
ministre issu des rangs de ce parti, Arie Deri, a été
contraint de démissionner du gouvernement en octobre dernier
à la suite d'un jugement prononcé par la Cour suprême, car
un acte d'accusation pesait contre lui.
Comme
nous l'avons déjà expliqué dans nos éditions précédentes, M.
Deri se voit reprocher un certain nombre de délits et,
notamment, le détournement de fonds publics. L'acte
d'accusation, rédigé après trois ans d'enquêtes judiciaires,
a entraîné la levée de son immunité parlementaire. En
réaction, la totalité des membres du «Shas» ont démissionné
des postes de ministres délégués qu'ils avaient obtenus au
moment de la formation du gouvernement, lequel, aujourd'hui,
ne compte plus aucun membre de cette formation. M. Rabin
obtint tout de même des membres dirigeants du parti la
promesse de continuer à le soutenir dans le cadre du
processus de paix.
La
décision de la Cour suprême concernant la viande non kascher
a été le détonateur de la remise en question de ce soutien.
Le «Shas», pour lequel la religion prime sur l'État, a
annoncé qu'il retirerait son soutien au gouvernement si une
nouvelle loi qui casserait le jugement de la Cour suprême
n'était pas adoptée. M. Rabin, pour qui compte avant tout le
processus de paix, serait paré à cette éventualité. Il
espère précisément la résistance énergique de son autre
partenaire de la coalition, le parti «Meretz», qui compte 12
députés à la Knesset. Celui-ci a en effet clairement laissé
entendre qu'il était contre la contrainte religieuse et
qu'il ne voterait en aucun cas une loi qui autoriserait
cette dernière. Dans cette situation où M. Rabin est bloqué
entre deux positions radicalement opposées, il doit
préserver le gouvernement et poursuivre le processus de
paix. Il n'est cependant pas assuré de son succès dans ce
domaine, car le soutien des six députés «Shas» à la Knesset
assurait au gouvernement une majorité basée sur des voix
juives. En revanche, en cas de retrait de ce soutien, le
gouvernement aurait besoin des parlementaires arabes, alors
que ceux-ci ne font pas partie de la coalition. Il n'est pas
du tout certain que l'opinion publique israélienne soit
précisément prête, en ces jours cruciaux, à accepter un
gouvernement dans l'impossibilité de s'appuyer sur une
majorité basée sur les voix de députés juifs. M. Rabin doit
pour le moment gérer cette réalité politique extrêmement
complexe et trouver la voie de la survie pour son
gouvernement.
Le
succès de l'entreprise n'est absolument pas garanti – et
d'ores et déjà apparaissent les premières personnalités et
instances qui envisagent très sérieusement l'éventualité de
nouvelles élections.
© Nouvelles
d'Israël
12
/ 1993
Retour
----------------------------------------------------------
|
LE
LION DE JÉRUSALEM DOIT S'EN ALLER APRÈS 28 ANS AU SERVICE DE
SA VILLE
C'est
la fin d'une époque pour Jérusalem. Après 28 ans d'exercice
de sa fonction, Théodore «Teddy» Kollek a perdu hier les
élections municipales au profit du candidat du Likoud, Ehud
Olmert. Voilà la véritable tragédie de ce scrutin: le lion
de Jérusalem doit partir.
Les
observateurs s'attendaient à cette défaite de Kollek. Avec
le recul, il semble que le fait d'avoir entraîné cet homme
de 83 ans dans l'aventure était une erreur, même si tous
s'accordent à dire qu'aucun autre que lui n'aurait pu
réaliser un meilleur score pour le parti travailliste. Le
grand âge de M. Kollek a certainement joué un rôle
déterminant dans cette défaite. À cet égard, le Likoud n'a
pas hésité, pendant la campagne électorale, à évoquer avec
moquerie le fait que le maire sortant ne pouvait s'empêcher
de s'endormir lors de manifestations même très officielles.
Au
cours des trois décennies pendant lesquelles il a présidé
aux destinées d'une métropole à la population composée de
Juifs, d'Arabes et de chrétiens, M. Kollek s'est efforcé
d'assurer une coexistence pacifique dans une Jérusalem unie.
Bien sûr, la tâche n'était pas simple – les conflits
israélo-arabes ainsi que le plus récent soulèvement
palestinien dans les territoires en ont témoigné.
Déjà
deux ans après sa première élection en 1965 au poste de
maire de la juive Jérusalem-Ouest, il a été confronté à
l'une des tâches les plus ardues de son mandat: il a dû
intégrer dans une Jérusalem unie la population arabe de la
vieille ville conquise par Israël lors de la guerre des Six
Jours en 1967. Kollek est pourtant parvenu à surmonter les
problèmes avec tolérance et pragmatisme et s'est employé à
prôner la réconciliation entre Israéliens et Arabes, même
au-delà des limites de sa ville. Sous son mandat s'est
développée une activité de construction très rapide,
triplant ainsi la superficie de la cité. C'est pour cette
raison que Kollek a été surnommé le plus grand bâtisseur de
Jérusalem depuis Hérode, puisqu'il a transformé une bourgade
provinciale en métropole.
Les
observateurs admettent que c'est à lui que revient le mérite
d'avoir fait pendant longtemps de Jérusalem une ville calme
et pacifique. Selon Kollek, même au plus fort de la
résistance de la population palestinienne face aux
Israéliens – «l'intifada» commencée fin 1987 –, sa ville a
largement été épargnée par les explosions de violence telles
qu'elles se produisaient en Cisjordanie ou dans la bande de
Gaza. «Nous avons prouvé qu'une Jérusalem unie était une
meilleure ville», affirmait-il.
Kollek
se reconnaissait volontiers comme le «mendiant» faisant
usage de son charme pour obtenir dans le monde entier des
dons pour sa ville. C'était un ami intime d'Axel Cäsar
Springer. Grâce à Kollek, a été érigé à Jérusalem le Musée
d'Israël avec la Châsse du livre. Au cours de son dernier
mandat, il a réalisé son rêve de longue date, à savoir la
construction d'un stade de football moderne dans une
Jérusalem transfigurée, baptisé bien sûr «stade Teddy».
Avant d'assumer les fonctions de maire, M. Kollek fut
pendant douze ans le directeur de cabinet de David Ben
Gourion, ancien Premier ministre et ministre de la Défense
d'Israël. Pendant l'hégémonie nazie en Allemagne et au cours
de la Seconde Guerre mondiale, M. Kollek, Viennois
originaire de Hongrie et dont la famille avait émigré en
Palestine en 1935, s'est efforcé de sauver des Juifs des
griffes des nazis. C'est lui qui organisa le réseau juif
clandestin en Europe centrale et de l'Est.
Au
cours de ses différents mandats (T. Kollek a été réélu six
fois), le maire de Jérusalem a souvent été félicité pour les
efforts qu'il déployait en faveur de la paix. Il a ainsi
obtenu en 1985 le prix de la paix des libraires allemands en
tant que «partisan infatigable de la réconciliation
israélo-arabe».
Aujourd'hui,
T. Kollek se montre préoccupé par l'avenir de sa ville et la
pérennité de l'oeuvre de sa vie: «Je suis inquiet pour
l'avenir de Jérusalem», a-t-il déclaré à ce propos. (DW)
©
Nouvelles d'Israël
12
/ 1993
Retour
----------------------------------------------------------
|
QATAR
Un
haut fonctionnaire israélien a rendu à l'Émirat du Qatar,
sur le golfe Persique, une visite au cours de laquelle il a
été question du développement de relations économiques entre
les deux États. Le représentant du ministère israélien des
Affaires étrangères a en outre tenté de convaincre les
autorités suprêmes de l'Émirat de participer pour des
montants considérables aux aides internationales destinées
aux habitants des territoires occupés.
Cette
visite, qui est d'ailleurs la première du genre au Qatar,
résulte d'une rencontre secrète entre le ministre israélien
des Affaires étrangères, Shimon Peres, avec son homologue du
Qatar. Les deux hommes politiques se sont rencontrés à New
York dans le cadre de négociations à l'Assemblée des Nations
Unies et ont notamment évoqué la possibilité de relations
entre leurs deux États, ainsi que la levée du boycott des
pays arabes.
©
Nouvelles
d'Israël
12
/ 1993
Retour
----------------------------------------------------------
|
INDONÉSIE:
VISITE D'YITZAK RABIN DANS LA CAPITALE INDONÉSIENNE DJAKARTA
La
surprenante visite d'Yitzak Rabin, chef du gouvernement
israélien, dans la capitale indonésienne Djakarta, est à
l'origine d'un des plus gros titres relatant les succès de
la diplomatie israélienne durant ces dernières semaines.
Organisée
en secret par le Mossad, cette visite s'est déroulée au
retour de Rabin de Chine. Rabin ne s'est guère arrêté qu'une
heure, au cours de laquelle il s'est entretenu avec le
Président Suharto.
L'Indonésie,
qui compte 180 millions d'habitants, est la plus grande
nation musulmane du monde. Les relations de ce pays avec
Israël pourraient représenter un pas très important pour le
processus de légitimation de l'État sioniste dans le monde
islamique. Il semble d'ailleurs que Rabin ait précisément
recherché cette reconnaissance en se rendant en Indonésie.
Le seul fait que M. Suharto soit également Président de la
Conférence des pays non-alignés a donné à cette visite un
poids supplémentaire.
Au
cours de cette heure de rencontre, les deux hommes d'État
ont évoqué le processus de paix au Proche-Orient ainsi que
les relations mutuelles de leurs pays. Il semble que les
aspects touchant aux relations entre Israël et l'Indonésie
sur le plan de la sécurité aient également été abordés. Des
sources extérieures laissent à entendre qu'Israël vendrait
depuis plusieurs années matériel et expérience militaires à
l'Indonésie – élément qui n'a jamais été confirmé
officiellement. En outre, la visite de Rabin n'était pas
annoncée comme officielle. Les Indonésiens ont insisté pour
la présenter comme une «visite de travail». Et pourtant, la
presse écrite indonésienne a accordé à cette brève entrevue
une place importante qui s'est traduite par des titres avec
photos en première page.
En
Israël, on espère que l'Indonésie n'est qu'un des premiers
émissaires d'Extrême-Orient et que des relations se noueront
bientôt avec d'autres États musulmans de cette région du
globe.
©
Nouvelles d'Israël
12
/ 1993
Retour
----------------------------------------------------------
|
ESPIONNAGE
POUR ET CONTRE ISRAËL
Le
Mossad écoutait Yasser Arafat
Des
appareils d'écoute ultraperfectionnés, dissimulés dans un
pied et une lampe de table, fournissaient aux services
secrets israéliens des informations complètes sur les
activités de l'OLP à Tunis et sur les entretiens entre
Yasser Arafat et ses collaborateurs avant la signature de la
déclaration de principe avec Israël.
Les
micros avaient été installés par Adnan Yassin, un agent
palestinien travaillant pour le Mossad au quartier général
d'Arafat. Il était le principal collaborateur de Hakam
Balauwi, un homme très proche d'Arafat. Balauwi est
notamment responsable de la branche militaire de l'OLP et
est le représentant diplomatique de l'OLP à Tunis, où se
situe le quartier général d'Arafat. Ainsi, il n'était pas un
secret de l'OLP qui ne fût discuté dans le bureau de Balauwi
et qui ne fût donc connu de son collaborateur.
Adnan
Yassin a été arrêté en octobre 1993 par les agents de la
sécurité de l'OLP qui avaient été intrigués par son
comportement inhabituel: il fréquentait régulièrement les
bars, s'entourait de femmes et dépensait sans compter. Lors
de son interrogatoire, il a révélé qu'il avait été recruté
par un agent du Mossad en Allemagne, qui lui avait aussi
notamment fourni le matériel d'écoute ultraperfectionné. En
plus des micros dans le bureau de Balauwi, Yassin en avait
installé un autre dans la lampe de bureau d'Abu-Mazen,
chargé de toutes les relations avec Israël. C'est Abu-Mazen
qui, côté palestinien, a mené les négociations secrètes
entre Israël et l'OLP à Oslo. Lorsqu'il s'entretenait des
réunions d'Oslo avec ses collaborateurs à Tunis, ces
conversations étaient enregistrées par le Mossad.
L'arrestation
de Yassin n'a été révélée qu'en novembre. Pour ce faire,
Arafat attendait que les négociations entre l'OLP et Israël
à Taba soient dans l'impasse. Ce qui s'est effectivement
produit lorsqu'une violente discussion a éclaté à propos des
organisations de sécurité dans les territoires «occupés» et
des compétences de l'armée israélienne. L'OLP jugea que le
moment était venu et annonça l'arrestation de Yassin pour
espionnage au profit du Mossad. Cependant, des experts
israéliens estiment que cette affaire n'occasionne pas de
préjudice politique sérieux à Israël, mais plutôt un certain
désagrément. Par ailleurs, le Mossad, qui a réussi à
infiltrer le coeur même de l'OLP, a une fois de plus été à
la hauteur de sa réputation.
Le
KGB en Israël
Parallèlement
au succès remporté par le Mossad au sein de l'OLP, il est
apparu que le KGB lui-même (le légendaire service secret de
l'ex-URSS) avait réussi de nombreuses opérations
d'espionnage sur le territoire israélien. En novembre, on a
ainsi découvert quelques nouveaux cas qui ont causé de
graves préjudices à la sécurité d'Israël.
L'une
des affaires d'espionnage politique et militaire les plus
marquantes, divulguée sur ordre de la Cour suprême, fut le
fait d'un immigrant russe. Roman Weissfeld, tel est son nom,
est un ingénieur électronicien de profession qui a émigré en
1980 vers Israël. Avant cela, il avait été formé par les
services secrets soviétiques pour y exercer son activité.
Peu après son arrivée dans le pays, il a trouvé du travail
en qualité d'ingénieur dans une société réalisant des
projets secrets pour le compte de l'armée de l'air
israélienne. Cette activité lui a permis de récolter des
informations qu'il transmettait à ses contacts lors de
rencontres secrètes. Weissfeld a été arrêté en 1988 après 8
ans d'espionnage; il a avoué ses actes et a été condamné à
15 ans de réclusion.
Les
experts israéliens sont d'avis qu'il reste un certain nombre
d'autres espions actifs au sein de la communauté des
émigrants russes, recrutés par l'ex-gouvemement soviétique
dès avant leur émigration en Israël.
©
Nouvelles d'Israël 01 / 1994
Retour
----------------------------------------------------------
|
ISRAËL
ET LA JORDANIE
«Gardez
le 3 novembre à l'esprit» – Ces mots lancés par le ministre
des Affaires étrangères Shimon Peres aux journalistes
quelques minutes avant une interview télévisée ont en fin de
compte permis de découvrir le fait qu'Israël et la Jordanie
avaient conclu un traité de paix. Selon la presse
israélienne, il semblerait que M. Peres a passé la journée
du 3 novembre au palais du roi Hussein à Amman en Jordanie.
Les deux hommes sont restés neuf heures ensemble et ont
discuté des derniers détails de l'accord. En voici les
principaux éléments, tels qu'ils ont été relatés dans la
presse:
–
Les deux États rétablissent des relations normales et
échangeront des ambassadeurs.
–
Israël transmettra à la souveraineté jordanienne des
territoires partiels d'Arava et des bords de la mer Morte.
Ces bandes de terre seront ensuite louées à Israël pour une
longue période à un prix symbolique. – Les deux États
collaboreront sur le plan économique, surtout en ce qui
concerne le développement des sources d'énergie dans la
région de la mer Morte. Par ailleurs, la coopération portera
également sur les transports, le tourisme et l'agriculture.
–
Israël utilisera son influence sur les USA pour obtenir
l'effacement d'une partie de l'énorme dette publique de la
Jordanie.
–
Israël fournira une protection militaire à la Jordanie et
participera à la défense de ce pays en cas d'agression de
celui-ci par un tiers.
Selon
le plan, ce traité devait être signé à la Maison-Blanche à
Washington, après une première rencontre officielle entre le
roi Hussein et le Premier ministre Yitzhak Rabin. Il semble
toutefois que la publication anticipée de la teneur du
traité et l'annonce de sa signature probable aient anéanti
le plan. Il s'est avéré en effet que certaines puissances du
monde arabe, et principalement la Syrie, exerçaient
d'énormes pressions sur le souverain jordanien pour que
celui-ci renonce à la conclusion de cet accord séparé
jusqu'à l'aboutissement des négociations sur l'avenir du
Golan et avec les Palestiniens. Ces manoeuvres ont abouti et
le roi, qui devait se rendre à Washington en même temps
qu'Yitzhak Rabin, a annulé son voyage aux États-Unis. La
cérémonie de signature a été repoussée et avec elle, les
chances d'ouverture d'un nouveau chapitre dans l'histoire
des relations entre les deux États voisins. L'article
suivant indique à quel point les relations commerciales avec
la Jordanie sont déjà développées:
Contacts
particuliers
Des
hôtes royaux de Jordanie se sont rendus en Israël voici
quelques jours par le pont Allenby. Le commandant jordanien
du poste frontière a simultanément informé son homologue
israélien qu'il s'agissait «des beaux-parents du roi» qui,
dans leur pays, «reçoivent toujours une escorte royale».
Nagib
et Jane Halabi, les parents de la reine Nur (ex-Lisa Halabi
de Washington D.C., quatrième épouse du souverain hachémite
depuis 1970) n'ont pas eu à se plaindre de la réception
israélienne.
Officiellement,
les beaux-parents du roi Hussein se rendaient en visite
privée en Israël pour y faire un pèlerinage. Ils y ont en
effet beaucoup d'amis et de connaissances datant de l'époque
où Nagib Halabi occupait un poste important au Pentagone,
puis fut président de la Pan Am. Par le passé, il avait déjà
rencontré Shimon Peres, l'actuel ministre des Affaires
étrangères, et ils avaient envisagé ensemble les
possibilités d'aide aux Palestiniens. Aujourd'hui, étant
donné que la maison royale jordanienne est sur le point de
rétablir des relations avec Israël, il semble logique que M.
Halabi manifeste lui aussi un grand intérêt pour la
question, au moins aussi grand d'ailleurs que celui d'une
série d'hommes d'affaires jordaniens (on prétend que des
fonctionnaires de la maison royale étaient du nombre) qui se
sont également rendus en Israël en novembre.
Jusqu'à
présent, les hôtes de ce pays limitrophe sont restés très
discrets. Ils veulent se faire remarquer le moins possible,
mais on a toutefois appris que l'un d'entre eux, qui a été
qualifié de «multimillionnaire», a manifesté son intérêt
pour l'achat de l'une ou l'autre implantation. Il était bien
informé et savait qu'à Ariel, Emmanuel et dans d'autres
implantations, des logements vides ne parvenaient pas à
trouver acquéreur. Il souhaitait les acheter pour les
revendre à des Juifs ou à des Arabes après la signature de
l'accord. Il serait uniquement intéressé par le profit.
Pour
sa part, Nagib Halabi ne s'intéresse pas à l'immobilier,
mais plutôt au trafic aérien. Arkia, la filiale d'El AI
(liaisons intérieures en Israël et vols charters en
provenance et à destination de l'Europe, et bientôt à partir
de Zurich), a déjà préparé le terrain et a calculé qu'un vol
court de Jérusalem vers Amman ou Damas ne devrait pas coûter
plus de 50 dollars. M. Halabi, lui-même ancien pilote,
pourrait donc avoir discuté avec Izi Vorowitsch, le
directeur général d'Arkia, d'un plan de travail détaillé.
M.
Halabi, fils d'un homme d'affaires syrien et d'une
Américaine, entretient aujourd'hui encore de bonnes
relations à Damas. Il pourrait être le médiateur idéal pour
préparer les premiers contrats de trafic aérien civil avec
la Jordanie et la Syrie.
Arkia
ne songe pas uniquement aux Israéliens qui décollent pour
des vols courts, mais également et surtout au tourisme
international. De même, le groupe d'hommes d'affaires
jordaniens comprend quelques experts en tourisme qui eux
aussi envisagent un circuit passant par l'Égypte, Israël et
la Jordanie – et qui se vendrait très bien dans le monde
entier.
À
l'instar de M. Halabi, qui est citoyen américain, les hommes
d'affaires originaires d'Amman n'ont eu aucune difficulté à
entrer en Israël avec leur passeport jordanien: une preuve
supplémentaire du lent rétablissement de relations normales
entre les pays voisins. Les experts se sont rendus en
Israël, car le gouvernement jordanien en avait décidé ainsi
et ils ont été accueillis en Israël, car leur visite
s'inscrivait dans le cadre de la politique israélienne.
Israël
et la Jordanie sont convenus que le rétablissement de
relations économiques concrètes ne devait pas être
subordonné à la conclusion solennelle de la paix, et qu'une
paix de facto suffisait pour les entamer. Et c'est
précisément ce qui est en train de se passer. La circulation
des biens et des personnes via les ponts avec la Jordanie
s'est ainsi déjà accrue. Prochainement, des banques
jordaniennes ouvriront des filiales en Cisjordanie. Même les
liaisons téléphoniques directes avec la Cisjordanie vont
être bientôt établies. Quiconque dans le réseau israélien
réussit à appeler Naplouse et Hébron, devrait bientôt
pouvoir joindre facilement Jérusalem, Tel-Aviv et Haïfa.
© Nouvelles
d'Israël 01 / 1994
Retour
----------------------------------------------------------
|
LA
PAIX, LA PAIX, ET POURTANT PAS DE PAIX
Plus
le temps passe après la signature de l'accord de principe
entre Israël et l'OLP, plus l'euphorie qui avait enflammé
une partie de la population d'Israël s'estompe. Des sondages
réalisés à la mi-novembre, c'est-à-dire un mois avant la
date prévue pour l'application des accords, ont révélé que
de moins en moins d'Israéliens croyaient que ceux-ci
apporteraient la paix si ardemment souhaitée.
La
raison de l'affaiblissement du soutien apporté par l'opinion
israélienne à ces accords réside dans la poursuite des
attentats terroristes palestiniens et dans le sentiment que
Yasser Arafat n'est pas en mesure d'empêcher la terreur.
Entre la signature des accords (13 septembre 1993) et le 13
novembre, des terroristes palestiniens ont tué 8 Israéliens,
parmi lesquels on trouvait même quelques civils. Au moins un
de ces actes terroristes a été perpétré par des partisans du
Fatah – l'organisation palestinienne dépendant directement
de Yasser Arafat. Cinq membres de celle-ci ont tué un
Israélien qui voulait acheter des oeufs dans les environs de
Beit El. Ils l'ont poignardé et ont ensuite brûlé son corps.
Les auteurs de cet attentat ont pu être arrêtés peu de temps
après le meurtre. Les interrogatoires ont révélé qu'ils
appartenaient au Fatah, ce qui a profondément choqué
l'opinion publique israélienne.
En
effet, jusqu'à ce jour, on croyait généralement que les
actions terroristes étaient le fait de membres du groupe
Hamas ou d'autres organisations qui veulent empêcher la paix
en attisant la haine entre les deux peuples.
Cet
affaiblissement de l'enthousiasme de la population
israélienne pour les accords préoccupe beaucoup le
gouvernement américain. À la suite de la découverte de la
participation de membres du Fatah à des attentats
terroristes, le Président Clinton a ainsi fait fortement
pression sur Arafat afin que celui-ci condamne les assassins
et appelle ses concitoyens à s'éloigner d'eux. Arafat a cédé
et a publié une condamnation diffusée par l'agence de presse
palestinienne. Mais pour l'opinion publique israélienne,
cette condamnation est arrivée trop tard. En effet, les
colons juifs dans les territoires «occupés» avaient
entre-temps entamé leurs propres actions de protestation et
de vengeance. Chaque assassinat d'un Juif dans les
territoires est suivi de débordements des colons – barrages
de rue, pneus brûlés et également détérioration de biens
arabes. Les colons eux-mêmes ont qualifié leur comportement
«d'intifada juive». Selon eux, le manque de protection que
leur apporte le gouvernement israélien les contraint à
prendre la loi en main et à montrer aux Arabes que le sang
juif n'est pas un bien abandonné.
Ces
activités illégales placent l'armée et la police
israéliennes devant un grave dilemme. En effet, les forces
de sécurité israéliennes ont dû soudainement modifier leur
stratégie et protéger les Arabes des Juifs. Les soldats
n'étaient pas équipés à cet effet et ne sont pas
psychologiquement prêts à ce qui pourrait se transformer en
guerre civile. Dans certains cas, les soldats ont été
obligés de frapper et d'appréhender des manifestants
israéliens et ces images qui ont été diffusées à la
télévision ont créé un malaise dans toute la nation.
Les
Arabes se sont livrés eux aussi à des débordements. Des
milieux extrémistes ont appelé à des manifestations dans les
rues contre le gouvernement israélien qui ne les protège pas
des agressions des colons juifs. Dans les rues de Ramallah,
de Naplouse et d'autres villes se sont déroulées des scènes
que l'on n'avait plus vues depuis longtemps. Des centaines
d'enfants et d'adolescents arabes ont jeté des pierres sur
des soldats israéliens et leurs véhicules. Les murs se sont
couverts d'affiches émanant des organisations soumises à
Arafat et appelant à la reprise de l'Intifada et à la
violation des accords.
Le
gouvernement israélien doit régler ce problème. À l'heure où
nous rédigeons cet article, il reste seulement quelques
jours avant la date d'application prévue des accords avec
l'OLP. Les Israéliens sont en proie à un grand doute et se
posent de très nombreuses questions: Existe-t-il vraiment
quelqu'un avec qui nous puissions conclure un accord? L'OLP
contrôle-t-elle réellement les territoires? Arafat
domine-t-il effectivement l'OLP? Dans ces conditions, Israël
peut-il réellement retirer son armée d'une partie des
territoires et confier la sécurité des colons à la police
palestinienne? Sommes-nous menacés par une guerre civile?
Toutes ces questions et bien d'autres restent encore sans
réponse.
©
Nouvelles d'Israël 01 / 1994
Retour
----------------------------------------------------------
|
LIBÉRALITÉ
AMÉRICAINE ENVERS ISRAËL
Au
terme de sa visite de douze jours sur le continent
nord-américain, dont sept étaient consacrés aux États-Unis,
Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien, est revenu dans
son pays en ramenant avec lui un impressionnant «panier à
provisions».
Rabin
s'était notamment rendu aux États unis pour récolter ce que
les Américains avaient promis à Israël: la contrepartie des
dangers que ce pays avait encourus en signant les accords
avec l'OLP. Il n'a pas été déçu. Lors d'une série
d'entretiens avec le Président Bill Clinton, Les Aspin,
ministre de la Défense, et Warren Christopher, ministre des
Affaires étrangères, le Premier ministre israélien est
parvenu à obtenir pour son pays une longue liste de systèmes
d'armement dont certains étaient jusqu'alors demeurés
inaccessibles à Israël.
Israël
s'est notamment vu promettre un système informatique qui
permettra d'améliorer de manière décisive la production de
systèmes avancés d'armements (dont des armes nucléaires). À
ce jour, les États-Unis en avaient refusé l'accès à Israël,
arguant que ce pays n'est pas signataire du traité de
non-prolifération des armements nucléaires.
En
outre, le gouvernement américain a officiellement fait
savoir qu'il avait décidé d'autoriser Israël à acquérir
l'avion de combat le plus moderne du monde, baptisé «F-15A».
Israël est pour l'instant le seul pays auquel les USA aient
fait cette proposition. Son rayon d'action s'élève à 1300
kilomètres, ce qui signifie que l'acquisition de cet
appareil permettrait à l'Armée de l'air israélienne
d'intervenir jusque dans l'espace aérien iranien. Selon
diverses publications, Israël aurait besoin d'au moins 18
avions de ce type, afin de pouvoir les utiliser de manière
ciblée dans la région. Leur prix exorbitant constitue
toutefois un problème de taille: chaque «F-15A» coûte 100
millions de dollars, ce qui représenterait presque deux
milliards de dollars pour 18 de ces engins. Outre le
«F-15A», Israël s'est également vu promettre de nombreux
chasseurs «F-16» pour un prix que des proches de Rabin ont
qualifié de ridicule: 4 millions de dollars par appareil,
pour un prix initial qui se chiffrait à 20 millions de
dollars.
Indépendamment
de ces divers marchés, il a également été décidé, au cours
de la visite de Rabin à Washington, de renforcer la
collaboration stratégique entre les deux pays. De même, la
mise en oeuvre de systèmes de défense communs contre les
missiles balistiques et les armes de destruction massive
devrait s'intensifier.
Un
des thèmes abordés durant les entretiens entre MM. Rabin et
Clinton concernait l'éventuelle amnistie de Jonathan
Pollard, tête pensante du Front judéo-américain, condamné
voici quelques années à la réclusion à perpétuité pour
espionnage au profit d'Israël. Les militaires et le système
juridique américain ont fermement refusé l'amnistie de
Pollard. Quelques requêtes écrites présentées dans le passé
à ce sujet ont été rejetées. Cette fois encore, le Président
Clinton a refusé de s'engager à accorder le pardon.
Toutefois, des proches de Rabin estiment que Pollard se
verra concéder l'amnistie espérée dans les prochains mois.
© Nouvelles
d'Israël
01
/ 1994
Retour
----------------------------------------------------------
|
LIQUIDATION
DES DIRIGEANTS DE «SEPTEMBRE NOIR»
À
la fin du mois de novembre, l'action au cours de laquelle le
Mossad avait liquidé des personnalités importantes de l'OLP
en Europe a été pour la première fois confirmée
officiellement. Le général de réserve Aharon Yariv, qui, à
l'époque de l'attentat perpétré contre les sportifs
israéliens lors des Jeux olympiques de Munich en 1972, était
le conseiller du Premier ministre pour les affaires de
terrorisme, s'est exprimé à ce propos dans une interview
diffusée ensuite par la télévision israélienne.
Cette
action a été menée dans de nombreuses villes du monde entier
et notamment à Beyrouth, alors quartier général de l'OLP et
de l'organisation «Septembre noir», responsable du massacre
de Munich.
La
liquidation a été opérée avec différents moyens: des
explosifs, actionnés par téléphone, des voitures piégées,
des armes à feu, etc. Selon le général Yariv, 10 à 15
terroristes ont ainsi été éliminés, pour la plupart des
officiers supérieurs de l'OLP occupant des postes
importants. «L'effet fut très important, lorsqu'ils ont
compris qu'ils n'étaient nulle part en sécurité, même dans
leur propre environnement», a déclaré M. Yariv lors de
l'interview.
Le
général Yariv a expliqué les motifs de l'action et les
processus de prise de décision au sein du gouvernement.
Selon lui, les documents relatifs à chaque opération
d'élimination d'un membre de la direction de l'OLP furent
signés par le Premier ministre de l'époque en personne,
madame Golda Meir. L'objectif n'était pas uniquement la
vengeance, mais aussi et surtout la fin du terrorisme arabe
à l'étranger. Le général Yariv estime que ce but a été
atteint. À la suite de ces opérations, l'OLP s'est en effet
abstenue pendant une longue période de commettre des
attentats contre des citoyens israéliens hors des frontières
d'Israël.
M.
Yariv a également commenté officiellement pour la première
fois l'échec du Mossad qui avait tué par erreur le serveur
marocain Ahmad Bushiki dans la petite ville norvégienne de
Lillehammer. Il a révélé que l'objectif de l'opération était
l'élimination du principal responsable du massacre de
Munich, Ali Hassan Salameh. Selon lui, les agents du Mossad
auraient commis cette tragique erreur en raison de la
stupéfiante ressemblance entre les deux hommes. Salameh a
lui-même péri plus tard lors de l'explosion d'une voiture
piégée à Beyrouth.
© Nouvelles
d'Israël
01
/ 1994
Retour
----------------------------------------------------------
|
ARAFAT
DÉÇOIT LES ISRAÉLIENS
À
l'heure où nous écrivons ces lignes – au dernier jour de
l'année 1993 –, les discussions avec l'OLP à propos de
l'entrée en vigueur de l'accord Gaza-Jéricho semblent s'être
engagées dans une impasse. L'euphorie qui avait initialement
gagné les deux parties – Israéliens et Palestiniens – s'est
envolée. Elle a cédé la place à la désillusion et aux
accusations réciproques de non-respect de l'accord
intervenu.
Ce
processus de déception mutuelle atteignit son paroxysme le
13 décembre dernier, date à laquelle les forces armées
israéliennes devaient normalement se retirer de la bande de
Gaza et de la région de Jéricho et où, en fait, rien ne se
produisit. Les négociations intensives, menées à Taba et au
Caire dans le but de trouver une solution quelle qu'elle
soit, ne donnèrent aucun résultat. Même une rencontre au
soin met entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat, deux jours
avant la date convenue pour le retrait des troupes, ne
permit pas d'aboutir à un accord. Après cette entrevue, les
deux hommes parlèrent d'un «léger retard dans l'application
de l'accord», car d'autres discussions étaient selon eux
encore nécessaires à la résolution du problème.
C'est
la raison pour laquelle de nombreuses autres réunions furent
ensuite organisées: les délégations de hauts fonctionnaires
d'Israël et de l'OLP se rencontrèrent ainsi au Caire, à Oslo
et à Versailles, près de Paris, pour tenter de parvenir à un
accord. Il s'agissait en fait de régler trois questions: le
contrôle du passage aux frontières entre les territoires
autonomes palestiniens et la Jordanie et entre ceux-ci et
l'Égypte; le sort de Jéricho et de la zone environnante,
placées sous autorité palestinienne, et enfin, les mesures
de protection pour les implantations juives de la bande de
Gaza.
Ces
négociations intensives, qui furent en partie tenues
secrètes, ont permis de réaliser certains progrès:
l'organisation d'une dernière rencontre au sommet entre la
délégation israélienne, dirigée par le ministre des Affaires
étrangères Shimon Pérès, et la délégation palestinienne,
conduite par Abu Mazen, l'homme qui avait mené avec succès
les pourparlers d'Oslo, côté palestinien. Cette réunion, qui
s'est déroulée au Caire à la fin du mois de décembre sous
l'égide du président Moubarak, a permis de parvenir à un
accord.
La
zone d'autonomie autour de Jéricho fut agrandie de 10 km2,
le contrôle du passage aux frontières fut réparti entre
Palestiniens et Israéliens et des mesures garantissant la
sécurité des colons juifs de la bande de Gaza furent
adoptées. Mais au dernier moment, Yasser Arafat envoya un
fax au bureau du Premier ministre israélien à Jérusalem,
dans lequel il émettait certaines réserves à l'encontre des
différentes solutions trouvées. Yitzhak Rabin, furieux,
déclara qu'Israël ne céderait plus sur aucun point. Shimon
Pérès lui-même, qui avait pourtant engagé toute sa
crédibilité dans ces négociations, perdit patience. Dans une
déclaration, qui constituait plus qu'un avertissement à
l'adresse des Palestiniens, il précisa que le 13 avril,
nouvelle date butoir pour l'entrée en vigueur de l'autonomie
palestinienne, n'était en aucun cas une date sacrée.
Les
menaces et l'entêtement de Yasser Arafat amenèrent les
négociations au bord de la crise. Cependant, le processus de
paix ne fut pas interrompu. Au contraire, alors que les
pourparlers israélo-palestiniens piétinaient, on travaillait
aux derniers préparatifs d'une rencontre au sommet entre le
président américain Clinton et son homologue syrien Hafez
el-Assad. Ce sommet devait permettre d'accélérer les
négociations entre Israël et la Syrie, portant sur la
signature d'un traité de paix entre les deux États en
contrepartie de la restitution par Israël à la Syrie de la
totalité du plateau du Golan. Alors que les travaux
préparatoires à cette rencontre étaient en cours, les
Syriens commencèrent à accorder des visas de sortie aux
Juifs de leur pays.
Des
centaines de personnes profitèrent de cette libéralisation
momentanée pour quitter Damas en l'espace de quelques jours
et s'établir aux États-Unis. Si la situation continue à
évoluer dans ce sens, il est probable que l'axe de
négociation israélo-syrien, en sommeil depuis la rupture
avec les Palestiniens, sera à nouveau rétabli et intégré à
l'ensemble du processus de paix.
©
Nouvelles d'Israël 02 / 1994
Retour
----------------------------------------------------------
|
«DANS
LE CONFLIT ISRAÉLO-ARABE, L'EUROPE A ADOPTÉ UNE POSITION
SÉVÈREMENT NEUTRE.»
Sous
l'influence de la France, les pays de l'Union européenne ont
passé d'une attitude pro-israélienne ou neutre à une
attitude pro-arabe. En 1974, les pays de la CE ont voté
contre la résolution des Nations-Unies, laquelle stipulait
que le sionisme était identique au racisme; dans la plupart
des cas qui suivirent, les pays de la CE, qui étaient alors
au nombre de neuf, votèrent pour des résolutions
anti-israéliennes ou ne donnèrent pas leur voix, ce qui
nuisit à Israël.
En
juillet 1977, la Communauté déclara dans un communiqué
officiel que le «peuple palestinien avait droit à une
patrie» et que les efforts palestiniens formaient le coeur
même du conflit du Proche-Orient. Cette façon de formuler ne
tient pas compte du fait que les Arabes se refusent depuis
trente ans à reconnaître le droit d'existence d'Israël, de
même que le problème des réfugiés juifs des pays arabes.
C'est également la doctrine politique officielle du
gouvernement français. La France couvre plus des deux tiers
de ses besoins en pétrole par des importations, provenant en
majeure partie des pays arabes. Après la crise du pétrole,
elle refusa de participer à une agence internationale pour
l'énergie, un genre de cartel de consommation, et de
renforcer ainsi l'affaire commune. En lieu et place, elle
conclut des conventions bilatérales de livraison avec des
États arabes du Proche-Orient, lesquels représentent
également les plus importants acheteurs des exportations
d'armes françaises. Ces réflexions économiques ne permettent
la politique française, telle que la France la pratique dans
le cadre d'une politique commune européenne, que tant
qu'elle est en accord avec les propres intérêts du pays.
La
Communauté refusa par exemple, sur l'insistance des
Français, d'approuver la visite du président égyptien Sadate
à Jérusalem. En 1978 et en 1979, les Neuf évitèrent de
soutenir le Traité de Camp David et par la suite les accords
de Washington, lesquels fixèrent la paix entre l'Égypte et
Israël.
(Source: «La lutte d'Israël pour sa survive», Éditions
Hänssler, D-Stuttgart)
©
Nouvelles d'Israël
02
/ 1994
Retour
---------------------------------------------------------- |