Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Israël

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ISRAËL VIENT EN AIDE À DES RÉGIONS SINISTRÉES DANS LE MONDE


Israël a décidé de s'associer aux grandes actions internationales destinées à venir en aide à la population de Somalie qui est actuellement en train de mourir de faim. L'envoi de denrées alimentaires et de médicaments a été décidé à Jérusalem bien que la Somalie soit membre de la Ligue Arabe, qu'elle ait adopté depuis sa création une politique nettement anti-israélienne et qu'elle soit pratiquement un État ennemi.

Cette décision fut prise en raison de l'émotion très forte qui s'est emparée de la population israélienne devant les images horribles en provenance de Somalie. Voir les enfants et les adultes avancer comme des squelettes a rappelé à beaucoup d'Israéliens l'époque de l'holocauste. Les articles des journaux et les discussions ont convaincu les dirigeants israéliens que le peuple juif ne pouvait rester impassible devant de telles images.

Comme il s'agit d'un État ennemi, un envoi direct en Somalie d'avions israéliens chargés de vivres et de médicaments n'est pas possible. Les négociations qui eurent lieu à Jérusalem au mois d'août ont permis de trouver une solution: les envois en Somalie seront effectués par des avions américains ou des avions de l'ONU.

Par contre, l'envoi d'une aide israélienne destinée aux citoyens de la ville assiégée de Sarajevo n'a posé aucun problème. À la mi-août déjà, un avion-cargo de l'année israélienne est parti de Tel-Aviv avec à son bord 14 tonnes de denrées alimentaires et de médicaments. L'avion israélien a atterri à Zagreb et la cargaison a été déchargée à l'endroit même où le chargement devait être immédiatement effectué sur des véhicules spéciaux de l'ONU, en partance pour Sarajevo.

En même temps, le ministère des Affaires étrangères à Jérusalem examine la possibilité d'établir en Yougoslavie un hôpital de campagne qui devrait accueillir les réfugiés fuyant la Bosnie ravagée par les combats.

Le ministre des Affaires étrangères, Shimon Peres, qui a fait cette déclaration, a ajouté que l'hôpital serait dirigé par une équipe israélienne de spécialistes de la «Magen David Adom» (Étoile Rouge de David, équivalent israélien de la Croix-Rouge).

Parallèlement à l'aide humanitaire générale, l'État d'Israël aide les Juifs yougoslaves à quitter leur pays et à trouver refuge en Israël. Durant le mois d'août, des centaines de Juifs yougoslaves – surtout des femmes, des enfants et des personnes âgées en provenance des régions encerclées par les combats – ont rejoint Israël. C'est au péril de leur vie que des sauveteurs ont permis à certains de ces Juifs de fuir Sarajevo. (ZL) 

© Nouvelles d'Israël 10 / 1992



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ISRAËL OBTIENT DES USA DES GARANTIES POUR 10 MILLIARDS DE DOLLARS


Les USA se sont enfin décidés à accorder à Israël les garanties pour l'octroi de 10 milliards de dollars destinés à absorber le flux d'immigrants. La nouvelle a été communiquée par le président des États-Unis, George Bush, à la fin des deux jours d'entretien qu'il a eus avec le nouveau Premier ministre Yitzhak Rabin.

Cela fait déjà un an qu'Israël aurait dû recevoir ces garanties. C'est du moins ce qu'avait promis le Premier ministre de l'époque, Yitzhak Shamir, pendant la guerre du Golfe. Mais les Américains n'avaient pas tenu leur promesse. Le président Bush et son secrétaire d'État, James Baker, avaient décidé de priver Israël de ces garanties pour contraindre Jérusalem à suspendre la politique des implantations. Le gouvernement israélien n'a cependant pas cédé et les garanties ont donc été bloquées.

À présent – du fait du changement de gouvernement en Israël et vu la modification de la politique des implantations – le gouvernement américain a décidé d'accorder à Israël les garanties sur cinq ans, soit deux milliards par an. Les Américains ont renoncé au contrôle qu'ils voulaient exercer. Toutefois, ils se sont réservé le droit de geler à tout moment l'octroi des garanties.

Dans les milieux économiques israéliens, on s'est fort réjoui de l'octroi des garanties qui permettront à présent de relancer la roue de l'économie israélienne. Le gouvernement envisage d'investir d'abord les fonds octroyés dans des projets d'infrastructure affectant les communications, les routes, les chemins de fer, l'industrie, les ports et l'électricité. Les experts économiques s'attendent à ce que ces investissements provoquent dans les prochaines années un véritable boom économique et une réduction draconienne du préoccupant taux de chômage.

L'obtention des garanties passe pour un succès personnel de Yitzhak Rabin. Toutefois, de nombreux commentateurs et représentants de l'opposition en Israël ont affirmé que n'importe quel ministre israélien, même Yitzhak Shamir, aurait fini par obtenir les garanties. D'après eux, Bush aurait octroyé à Israël les garanties à des conditions favorables pour redorer son image auprès des Juifs américains. Dans les circonstances actuelles et étant donné sa baisse de popularité et les élections prochaines, le président savait pertinemment qu'il n'avait pas d'autre choix que d'accorder les garanties pour essayer de s'assurer la sympathie des Juifs, leur soutien financier et leurs voix lors de l'échéance électorale.

Les observateurs américains qui ont suivi de près la visite de Rabin ont confirmé les grandes lignes de cette théorie. Ils ont cependant affirmé que Monsieur Rabin a pu obtenir des résultats que Monsieur Shamir aurait été dans l'impossibilité d'atteindre. Un de ces observateurs a par exemple souligné que Rabin est parvenu à convaincre le président américain de renoncer à l'ultimatum relatif à l'arrêt complet des constructions dans les implantations. L'accord entre Bush et Rabin prévoit qu'Israël pourra achever la construction d'environ 11.000 logements dans les «territoires occupés». Ainsi, Rabin a réussi à faire accepter aux Américains la distinction entre les implantations nécessaires d'un point de vue politique et celles indispensables d'un point de vue stratégique. La campagne électorale et la volonté de satisfaire Israël ont également marqué d'autres aspects de la visite de Rabin aux États-Unis. Les parties ont notamment convenu qu'Israël recevra en cadeau plusieurs avions provenant des surplus de l'armée américaine. Les deux pays ont également redéfini certains aspects de l'équilibre stratégique et de la coopération. Ces dernières années, cette coopération avait souffert de la tension entre Israël et les États-Unis et n'avait connu un renouveau qu'il y a peu, lors de la guerre du Golfe. (ZL) 

©  Nouvelles d'Israël 10 / 1992

 

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LUTTES VIOLENTES POUR LE POUVOIR AU SEIN DU LIKOUD 


«Le succès», dit-on parfois, «a de nombreux pères. La défaite, elle, est orpheline».

Au sein du Likoud, puissant parti encore à la tête du gouvernement israélien il y a seulement trois mois, on cherche toujours les responsables de la cinglante défaite électorale. Les accusations fusent de partout, et leur principale cible est celui qui était l'homme fort du parti et de l'État jusqu'il y a peu: Yitzhak Shamir

Ce n'est pas de gaieté de coeur qu'après 15 ans, les dirigeants du Likoud sont passés des hautes fonctions gouvernementales aux bancs moroses de l'opposition. Tout le pays a ricané lorsqu'il s'avéra que deux anciens ministres du Likoud, le ministre des Affaires étrangères David Levi et le vice-Premier ministre Moshe Nissim, n'avaient pas leur permis de conduire. Durant de nombreuses années, ils ont tous deux disposé des luxueuses limousines de l'État, avec chauffeur. Maintenant, paraît-il, Moshe Nissim a commencé à prendre des cours de conduite. C'est l'un de ses fils qui conduira la voiture que sa famille lui a offerte. Mais bien sûr, les problèmes du Likoud ne trouvent pas leur origine dans les cours de conduite de ses dirigeants.

L'ensemble du parti connaît des problèmes. Le quartier général du parti à Tel-Aviv qui fut un centre bouillonnant d'activité, est pratiquement fermé. À l'entrée, se tiennent les débiteurs: des centaines de militants et de fournisseurs auxquels le Likoud doit beaucoup d'argent pour des services rendus au cours de la campagne électorale. Mais il n'y a pas d'argent. La caisse du parti est vide et les dettes se font pressantes. En attendant, personne ne s'occupe pourtant véritablement des problèmes. Presque toute l'énergie restant au parti est consacrée à un objectif: la nouvelle génération et la lutte pour la direction future du parti. Le président du parti, Y. Shamir, a fait part de son intention de renoncer à son poste et de se retirer de la vie politique dès qu'un successeur lui aura été trouvé. Moshe Arens, l'ancien ministre de la Défense, qui devait succéder à Shamir, a quitté la vie politique immédiatement après les élections. Quatre candidats sérieux s'affrontent actuellement dans cette lutte pour la direction du parti:

– Benny Begin, fils de Menahem Begin, qui bénéficie du soutien de la vieille garde du parti;

– Benjamin Natanyahu, ancien représentant d'Israël à l'ONU, orateur brillant et très populaire auprès de l'opinion publique israélienne;

– David Levi, ancien ministre des Affaires étrangères, soutenu par les représentants municipaux du parti ainsi que par une partie des Juifs sépharades;

– Ariel Sharon, dont la dernière fonction fut celle de ministre du Logement: Sharon bénéficie du soutien d'une grande partie des membres du comité directeur du parti. Beaucoup d'entre eux ont obtenu, grâce à lui, des avantages matériels et des honneurs à l'époque où il était à la tête de moyens énormes au sein de son ministère. D'autres, tout aussi nombreux, croient qu'il est capable de réhabiliter le parti et de le ramener au pouvoir à l'avenir. Cette fois, la lutte pour la direction du parti n'aura pas lieu au comité directeur. Pour la première fois de son histoire, le Likoud va élire son président dans le cadre de «primaires». Il s'agit d'élections directes, auxquelles plus de 100.000 membres inscrits au parti prendront part. La lutte a pratiquement déjà commencé. Une semaine après les élections, Netanyahu entreprenait déjà la chasse aux nouveaux adhérents et organisait des rassemblements en masse, au cours desquels il a incité le public à soutenir sa candidature comme président du parti. Cette campagne lancée par Netanyahu pour sa propre publicité s'accompagne de gigantesques annonces coûteuses dans les journaux. Les moyens qui sont mis à sa disposition sont quasiment illimités: ils proviennent de dons de riches Israéliens et de Juifs américains qui veulent soutenir sa candidature à tout prix. Les énormes moyens financiers de Netanyahu mettent particulièrement en évidence les difficultés de la situation financière du Likoud. Fin août, une commission d'enquête interne a publié des résultats selon lesquels le déficit du parti atteignait quelque 20 millions de dollars – une somme énorme et personne ne sait comment ce déficit pourra être couvert. La commission a, en conséquence, fortement critiqué les responsables – en particulier Yitzhak Shamir. Shamir a récusé les accusations et a chargé une autre commission de trouver une solution. Tout porte à croire que de nombreux mois de conflits et de crises difficiles attendent encore le Likoud avant qu'une solution ne soit vraiment trouvée. Il faudra patienter jusqu'à l'élection de la nouvelle direction du parti pour qu'il soit permis au Likoud de redevenir ce qu'il fut de nombreuses années: un grand parti d'opposition conscient de ses responsabilités, qui constitue une alternative au gouvernement et qui est toujours prêt à le remplacer dignement. (ZL)

©  Nouvelles d'Israël 10 / 1992


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MADRID, UN AN APRÈS


EN ISRAËL, L'ANNÉE 5752 VIENT DE S'ACHEVER. LA LECTURE ET L'ARRANGEMENT DES LETTRES, SELON L'ALPHABET HÉBREU, PERMETTAIT D'Y DÉCELER LE MOT «SOUFFLE». LA NOUVELLE COALITION AU POUVOIR A EFFECTIVEMENT DONNÉ UN NOUVEAU SOUFFLE À UN PROCESSUS DE PAIX DONT L'ORGANISATION ELLE-MÊME, AU COURS DE L'ANNÉE ÉCOULÉE, A COUPÉ LE «SOUFFLE» AU MONDE ENTIER. QU'EN EST-IL, UN AN APRÈS?

En une année, le président Bush et son infatigable Secrétaire d'État, James Baker, peuvent se flatter d'avoir obtenu une série de succès diplomatiques dans la région du Moyen-Orient. Ni les Israéliens, ni leurs interlocuteurs arabes n'ont pu rester sur leurs positions; au son de la fanfare américaine, ils ont dû entrer dans le cirque des négociations de paix et se produire en une série de représentations communes. Le charme envoûtant du cirque, c'est de rendre, pour quelques instants, l'impossible possible, et le fantastique réel. Pourtant, une fois le spectacle passé, personne, dans le public, ne s'avisera de rentrer chez soi en marchant en équilibre sur un fil électrique! C'est pourtant, semble-t-il, ce que l'on exige de certains habitants du Proche-Orient: chrétiens du Liban sous le joug syrien et chiite, Arabes palestiniens terrorisés par les hommes de l'OLP, du FPLP ou du Hamas et Israéliens luttant pour la survie physique de leur État et pour leur sécurité personnelle.

Les succès de la diplomatie américaine sont pourtant indéniables: champions du «front du refus», les Syriens et les Palestiniens négocient avec Israël depuis près d'une année. Leurs délégués siègent avec des délégués israéliens et – ô miracle – se donnent la main, échangent parfois chocolats et sucreries et se souhaitent bon voyage en se séparant.

Quelles raisons expliquent cette réussite? La principale est sans doute l'effondrement de l'empire soviétique qui a laissé les ennemis d'Israël sans soutien économique, politique et militaire, laissant les États-Unis seuls sur la scène internationale. La guerre du Golfe a renforcé le poids de cette unique grande puissance, prouvant au monde, et en particulier aux Arabes, que le dernier mot en matière politique, appartenait aux Américains et que se les concilier valait mieux que se les aliéner.

Le tournant pris par l'administration américaine par rapport à une attitude traditionnellement pro-israélienne a également facilité le «processus de paix». Cessant d'exiger des Syriens, des Jordaniens et des Palestiniens une reconnaissance préalable d'Israël, et la fin d'un état de guerre avec celui-ci, les dirigeants américains ont choisi d'exercer leurs pressions sur le partenaire le plus faible sur le plan diplomatique: Israël, isolé dans un Proche-Orient hostile, désespérément dépendant de l'aide économique et militaire américaine et des relations commerciales avec l'Occident. Les pressions américaines, associées à des considérations internes, ont favorisé l'éviction du Likoud du pouvoir et la victoire des forces de gauche. Alors que le monde entier, ou presque, se détache du communisme et des thèses marxistes, Israël est dirigé, actuellement, par le gouvernement le plus «rouge», le plus pacifiste et le moins sioniste de son histoire, Yitzhak Rabin étant encore l'un des éléments les plus conservateurs et les plus modérateurs de la coalition au pouvoir.

Avant même que les partenaires arabes aient fait à Israël la moindre concession sur le fond, le gouvernement Rabin a pris une série de mesures draconiennes dans le cadre du «gel des implantations dans les territoires»: à part une parcelle au sud de Bethléhem, la construction de routes en Judée-Samarie a été stoppée, même là où des travaux avaient déjà été engagés, toute construction publique qui n'avait pas dépassé un certain stade a été arrêtée; la construction privée fait elle-même l'objet d'une série de restrictions et de tracasseries administratives; les prêts avantageux ont été annulés, ainsi que les réductions d'impôts accordées aux Israéliens des territoires; à Jérusalem même, des commissaires de la municipalité soumettent les juifs qui ont acheté des maisons dans les quartiers arabes à des procédures de contrôle: la plupart sont pourtant d'anciennes propriétés de juifs chassés par les pogroms de 1936/1939.

En plus de ces mesures sévères, le Premier ministre israélien a fait libérer 800 prisonniers de la «guerre des pierres» qui avaient déjà purgé au moins les deux tiers de leur peine. Il a également fait savoir aux Syriens qu'il était prêt à envisager un retrait partiel des hauteurs du Golan dans le cadre d'un accord intermédiaire avec la Syrie. Il a promis l'autonomie administrative aux Arabes palestiniens d'ici six à neuf mois. Ces atouts importants que le cabinet Shamir avait gardés en réserve pour une phase ultérieure des négociations, ont été joués dès la reprise de la partie.

Quels avantages le gouvernement d'Yitzhak Rabin en a-t-il retiré?

L'image d'Israël s'est améliorée dans les médias internationaux. Les relations avec les États-Unis connaissent un nouveau printemps, encore qu'il ne faille rien exagérer à ce sujet: de graves points d'interrogation subsistent, comme nous allons le voir. Les garanties de prêts, promises à nouveau par le président Bush pourraient être accordées avant les élections américaines de novembre. Cela étant, la diplomatie américaine n'a pas renoncé à l'usage de la pression et des menaces à l'encontre d'Israël.

Dans une conférence, tenue à Jérusalem le 2 septembre devant un public de fonctionnaires gouvernementaux et de diplomates, l'ambassadeur des États unis en Israël a déclaré que «le sujet de la discrimination des Arabes israéliens serait remis à l'ordre du jour et mis en exergue dans un avenir proche dans le cadre des relations israélo-américaines». Cette phrase a frappé les assistants de consternation: «J'ai tout simplement cru qu'il déraillait» a déclaré un haut fonctionnaire israélien. Quand on connaît le tact et le respect avec lesquels Israël traite ses citoyens arabes, et la manière dont les États arabes traitent leurs minorités (Druzes, Kurdes, coptes, chrétiens, juifs), on ne peut que s'indigner de l'hypocrisie d'une telle déclaration.

Les positions arabes sont encore plus décevantes. Elles oscillent entre: «ce que fait Rabin est bien, mais insuffisant; il faut encore qu'il prouve sa bonne volonté par des concessions supplémentaires» et: «rien n'a changé avec Rabin qui poursuit simplement la politique de son prédécesseur dans un style nouveau». L'embargo arabe contre Israël dont la levée était liée au gel des implantations, se poursuit comme auparavant. Les diplomates arabes exigent maintenant l'évacuation de la population juive des territoires avant de mettre fin au boycottage. Ils déclarent en outre que seules les nations arabes ayant fait la paix avec Israël pourront lever l'embargo, si elles le veulent: quant aux autres, elles devront décider de la fin de l'embargo dans le cadre de la Ligue arabe, et une décision positive générale ne sera imposée à aucun État arabe, chacun étant souverain pour adopter lui-même l'attitude qui lui convient envers Israël!

Les négociations avec les diverses délégations (syriennes, jordano-palestiniennes, libanaises) connaissent des hauts et des bas. Il y a des progrès dans «l'atmosphère», le «ton» et, parfois, dans les détails de procédures. On trouve les nouvelles propositions d'Israël intéressantes, plus ouvertes, tout en maintenant les vieilles positions arabes et leurs exigences absolues: retrait israélien total des hauteurs du Golan, autonomie totale des Palestiniens comme une première étape en vue d'un État palestinien. Il y a échange verbal, il y a dialogue entre délégations arabes et israéliennes, mais les seuls «progrès» enregistrés sont les concessions israéliennes, sans contreparties autres que verbales.

Pendant ce temps, le terrorisme arabe se poursuit, de l'extérieur et de l'intérieur. Le Hezbollah, le FPLP, le Front islamique et d'autres poursuivent leurs attaques depuis le Liban ou, parfois, la Jordanie et l'Égypte. La «guerre des pierres», l'Intifada, ne cesse guère et chaque semaine apporte son lot de victimes.

Y aura-t-il un jour la paix dans la région?

Des experts israéliens prévoient le scénario suivant: sous la pression des Américains et des Européens, les Israéliens seront entraînés de concessions en concessions, au terme desquelles une série d'accords temporaires pourront être signés avec les Palestiniens, les Jordaniens, les Libanais et les Syriens. Les activités terroristes iront probablement en diminuant, mais sans cesser totalement. La menace militaire syrienne subsistera avec, toutefois, des garanties internationales (dont l'affaire «yougoslave» nous permet d'apprécier la valeur) accordées à Israël. Et puis, au terme de la période fixée par les accords provisoires, on se retrouvera au point de départ. D'autres scénarios, plus catastrophiques, sont également envisagés. Mais Israël met sa confiance dans ce Dieu souverain qui l'a conduit et gardé tout au long de son histoire.

De Jérusalem, Henri-Léon Vaucher

© AVÈNEMENT Octobre 1992 No 52 

 


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PROBLÈMES AUTOUR DES IMPLANTATIONS À JÉRUSALEM-EST


Trois jours avant la rencontre entre le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin et le président des États-Unis, George Bush, des organisations israéliennes de droite ont préparé un coup d'éclat. Dix familles juives se sont installées dans cinq maisons du quartier musulman de la vieille ville de Jérusalem à la suite d'une action bien organisée et parfaitement légale.

Cette action avait été préparée et mise sur pied par une nouvelle organisation, le «Forum pour Jérusalem». Cet organisme regroupe quatre organisations différentes qui, sous le gouvernement du Likoud, s'étaient chargées de l'acquisition de biens immobiliers et de l'installation de Juifs dans le quartier musulman de Jérusalem. Le «Forum», qui bénéficiait d'une importante aide de l'État lorsque le Likoud était au pouvoir, a entrepris de s'organiser pour saboter les projets gouvernementaux de «gel» des implantations et a décidé de poursuivre l'établissement de Juifs dans le quartier musulman.

De façon très symbolique, l'action a eu lieu le dernier jour du jeûne de Tisha be Av – selon la tradition juive, cette date correspond à celle de la destruction du Temple il y a 1924 ans. L'organisation a veillé à ce que tout se déroule dans la légalité. Toutes les maisons dans lesquelles se sont installées des familles juives avaient été achetées de façon légale à leurs propriétaires arabes. Le nombre des Juifs qui vivent dans le quartier musulman est ainsi passé à 600. Quelque 200 d'entre eux vivent dans des habitations normales avec leurs familles, les autres sont logés dans des institutions, écoles et internats divers. Le directeur général du «Forum», Shmuel Meir, a déclaré que «cette action devait montrer clairement au monde et aux dirigeants juifs qui défendent le principe du renoncement aux revendications territoriales, qu'aucune partie de Jérusalem n'est à vendre». Meir s'est également opposé à une solution définitive qui prévoirait la division de la vieille ville en quartiers administrés séparément; il a déclaré: «C'est inadmissible. Les Juifs vivront dans tous les quartiers de la vieille ville. Personne ne peut les en empêcher».

Quatre organisations prennent en charge l'implantation de Juifs dans le quartier musulman: «Ateret Cohanim», «Atara Lejoshna», «Beit Orot» et «El Ad». L'idéologie des membres du «Forum» repose sur trois grands piliers: la politique, la sécurité et la religion.

Sur le plan politique, leurs activités ont pour but d'empêcher que le problème de Jérusalem soit résolu par le morcellement de la ville en quartiers, dont certains ne seraient pas habités par des Juifs.

Quant à la sécurité, les membres des organisations prétendent que la présence juive au sein des quartiers posant le plus de problèmes, permettra de la renforcer. C'est uniquement à cette condition que les Juifs pourront se déplacer librement dans la vieille ville, et que certaines parties de la cité ne seront pas «exemptes de Juifs» pour des raisons de sécurité.

Sur le plan religieux, les membres du «Forum» croient que l'État d'Israël vit actuellement la phase du «début de la rédemption», c'est-à-dire la première étape sur la voie de la venue du Messie. Selon cette croyance, les acquisitions de biens immobiliers à Jérusalem contribuent en fait à «accélérer la rédemption». Au fil des années de leur activité, les organisations ont pu entrer en possession d'un nombre considérable de maisons et de terrains dans le quartier musulman de la vieille ville et le transformer ainsi en quartier à population mixte. Ces achats furent en partie financés par des dons en provenance de l'étranger; la majeure partie de ces dons cependant venait de l'État et d'organismes publics israéliens. Le soutien accordé à l'association par le gouvernement Likoud reposait essentiellement sur le ministère du Logement de l'époque où faisait alors fonction le ministre Ariel Sharon. Sharon, qui avait lui-même acquis une habitation au coeur du quartier musulman, a mis à la disposition de ces organisations des moyens considérables grâce au budget de son ministère. Ces moyens entraient de facto dans la politique du gouvernement concernant Jérusalem-Est et la vieille ville. L'arrivée au pouvoir du gouvernement travailliste a tourné une page de l'histoire. Le gouvernement de Rabin, lui aussi, voit naturellement en Jérusalem la capitale éternelle et indivisible de l'État d'Israël. Le gouvernement a maintenant stoppé toute aide financière aux organisations. Simultanément, une commission spéciale a été mise sur pied afin d'examiner les ressources financières de ces organisations sous le gouvernement Likoud. Il est immédiatement apparu que quelque 100 maisons de Jérusalem-Est avaient été prises en bail, louées ou achetées par des organismes privés, des associations ou des particuliers – grâce au financement de l'État. On a également découvert que l'une des organisations avait reçu 5,6 millions de shekels du ministère du Logement, somme prévue à l'origine pour aider des familles dans le besoin à acheter une habitation. Étant donné que l'organisation en question n'a pas soutenu ces familles, on lui demande maintenant de rembourser l'argent. Au moment de la rédaction de ces lignes, l'enquête est encore en cours et il est probable que la commission fera d'autres découvertes qui ébranleront l'opinion publique israélienne.

Malgré l'opposition du gouvernement, le «Forum» prévoit de poursuivre ses dons à l'étranger ainsi que l'implantation de Juifs dans le quartier musulman et dans d'autres quartiers de Jérusalem-Est.

Puisque toutes les activités du «Forum» sont légales et ont lieu à Jérusalem, où prévaut le droit israélien et où le commerce – même des habitations – est libre, il semble que le gouvernement pourrait se retrouver sans recours. (ZL)

©  Nouvelles d'Israël 10 / 1992


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LE «PROCESSUS DE PAIX» SE POURSUIT


Le «processus de paix» entamé par le gouvernement Shamir lors de la Conférence de Madrid a pris un nouvel essor à la suite du changement de gouvernement en Israël. À la fin août s'est ouverte à Washington la sixième table ronde entre Israël et ses voisins arabes, la Syrie, le Liban et la Jordanie. Une délégation palestinienne a également pris part aux conversations à côté de la délégation jordanienne.

Les négociations se sont ouvertes dans un climat optimiste. La longue série de gestes politiques accomplis par le gouvernement Rabin y a largement contribué le geste le plus significatif a été la déclaration qu'Israël est en principe prêt à renoncer à une partie des hauteurs du Golan, en échange de la paix avec la Syrie. C'est ce qu'a communiqué au début des négociations le président de la délégation israélienne, le professeur Itamar Rabinovith. Il est dit dans cette communication qu'Israël admet le fait que la résolution 242 de l'ONU s'applique également aux hauteurs du Golan. Cette résolution, qui a été prise après la guerre des Six Jours, comporte le principe du retrait des territoires occupés. Jusqu'à présent, Israël restait attaché à la conviction que cette résolution avait déjà été appliquée lors du retrait du Sinaï et que l'entente avec la Syrie ne comportait pas de retrait. Cette modification de la position israélienne a été vue dans le monde et surtout dans les États arabes comme un virage à 180 degrés qui a immédiatement détendu l'atmosphère. Toutefois, le Premier ministre Yitzhak Rabin s'est empressé de préciser qu'Israël n'a pas l'intention de «redescendre» des hauteurs du Golan, mais il a ajouté «qu'il n'est pas absolument nécessaire de rester accroché à chaque centimètre». Les observateurs s'accordent pour dire qu'Israël a enfin offert aux Syriens un retrait partiel, en l'occurrence du nord du Golan, où se trouvent principalement des villages druses.

D'autre part, Israël a levé onze ordres d'expulsion à l'égard de chefs de l'Intifada et relâché 800 détenus palestiniens; il a également rouvert des rues, des ruelles et des maisons qui avaient été murées au cours des dernières années à la suite de jets de pierres ou d'attaques à l'aide de cocktails Molotov.

Lors des négociations elles-mêmes, Israël a également fait aux Palestiniens une série de propositions radicales dans la voie d'une autonomie. On compte parmi celles-ci la gestion directe de l'élection du conseil d'autonomie, ses institutions et ses larges pouvoirs au niveau de l'administration des tâches quotidiennes des Palestiniens après les élections.

Malgré l'euphorie qui a suivi l'ouverture des entretiens, il s'est vite avéré qu'un long chemin reste à parcourir avant d'atteindre un quelconque accord. Les Arabes ne se sont pas contentés des gestes israéliens et ont présenté des revendications qu'Israël ne peut pas satisfaire. Les Syriens se sont empressés de faire savoir qu'ils ne sont pas intéressés par un accord ne prévoyant qu'un retrait partiel d'Israël. Damas n'a qu'une seule exigence: un retrait total d'Israël des hauteurs du Golan en échange de l'arrêt des hostilités. Les Palestiniens ont pour leur part déposé une longue liste de revendications, qui, si elles étaient satisfaites, remplaceraient pratiquement l'autonomie par un État indépendant, avec un parlement, des pouvoirs législatifs, etc.

Au sein même de l'État d'Israël, l'opposition a violemment critiqué la position du gouvernement. Les habitants des hauteurs du Golan, dont une partie sont membres du parti travailliste de Rabin, se préoccupent du sort de leurs implantations. Les colons de Judée, de Samarie et de la bande de Gaza, et bien sûr les fractions de l'opposition à la Knesset, ont exprimé leur colère vis-à-vis des gestes accomplis en direction des Palestiniens, qu'ils jugent inutiles. Ils affirment que la politique menée actuellement par le gouvernement débouchera à terme sur ce qu'un grand nombre d'entre eux considèrent comme un horrible cauchemar: la création d'un État palestinien dans les territoires occupés, avec à sa tête Yasser Arafat. (ZL) 


©  Nouvelles d'Israël Novembre 1999


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DES ÉNIGMES RÉSOLUES


Les pistes mènent au Hezbollah et en Iran

Il y a peu, les autorités argentines ont déclaré avoir fait un grand pas en avant dans l'enquête sur l'attentat contre l'ambassade israélienne de Buenos Aires (1992), pour lequel ont été dénombrés 23 tués et des milliers de blessés. En raison de nouvelles découvertes, la Cour suprême de justice d'Argentine a lancé un mandat d'arrêt contre le leader de l'organisation du Hezbollah, Imad Mornejah.

Selon les autorités argentines, Mornejah (le deuxième homme du service de sécurité du Hezbollah) est responsable de cet attentat. Il est entre autres recherché par les autorités américaines, celles-ci le tenant pour responsable de l'explosion à leur ambassade de Beyrouth (1983). Il est également soupçonné d'avoir participé en 1985 au détournement d'un avion de la TWA reliant Athènes à Rome.

Les Argentins affirment détenir des preuves manifeste de la responsabilité du Hezbollah dans l'attentat contre israélienne, et notamment les documents d'achat du camion dans lequel étaient dissimulés les explosifs. Ils présentent également des signatures et des manuscrits appartenant clairement à des membres du Hezbollah.

Le service de renseignements israélien ne fut pas surpris qu'un mandat d'arrêt ait été délivré contre Mornejah, le considérant déjà comme responsable de l'attentat quelques mois après celui-ci. Mais ce n'est qu'à présent, sept ans plus tard, que les autorités argentines en ont été informées.

En Israël, on présume que l'attentat était une mesure de représailles pour l'assassinat du secrétaire général de l'organisation. Mornejah avait reçu pour mission d'exécuter cet acte de terrorisme, pour lequel il fit intervenir le service de sécurité iranien. Ainsi, tant la préparation que l'attentat même furent réalisés avec l'aide d'agents iraniens, qui, à ce moment précis, assistaient à un congrès diplomatique en Argentine. L'attentat a surtout été perpétré par des forces de police locales, qui s'étaient laissées tenter par cet acte, des criminels et des extrémistes de la communauté chiite-libanaise en Argentine. Il est supposé en Israël que Mornejah a trouvé refuge en Iran et que les chances de l'arrêter sont très minces. Il y a quelques années, un attentat a été commis contre son frère, qui vit à Beyrouth. À l'époque, les autorités libanaises et la presse ont attribué cet acte au Mossad. Israël ne s'est jamais prononcé sur ces accusations.

© Nouvelles d'Israël Novembre 1999

 

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DEUX VOIES POUR UN DIALOGUE: ISRAËL ET LE VATICAN


Israël et le Vatican essaient de normaliser leurs relations

Pierre pesante pour les nations, que ce soit en tant que peuple ou en tant que pays, Israël a toujours suscité des passions. Passions liées à la race ou à la religion, ou les deux à la fois, confusément. Aussi, lorsqu'il y a rivalité entre le judaïsme et une autre religion ou une autre société aux principes religieux exclusifs, on assiste à un antisémitisme d'inspiration religieuse. Ce fut ainsi le cas pour la chrétienté et pour l'islam. Mais, pour la religion chrétienne, et pour le catholicisme en particulier, l'antisémitisme théologique a été, dès l'origine, une tentation. Chez les Pères de l'Église, comme plus tard chez certains réformateurs, le refus du judaïsme s'est transformé en antisémitisme. Très tôt, l'argument du «déicide» (meurtre de Dieu) a été avancé: Méliton de Sardes (Ile siècle) apostrophe le peuple juif, le jour de Pâques: «Tu as mis à mort le Seigneur, le jour de la Grande Fête...» Grégoire de Nysse (IVe siècle) met en forme cette accusation de «déicide»: «les Juifs sont les déicides, les meurtriers des prophètes, ceux qui se battent contre Dieu et qui le haïssent, transgresseurs de la loi, ennemis de la grâce etc.» de cette accusation à la malédiction perpétuelle, il n'y a qu'un pas que franchit Saint Jérôme (IVe siècle): cette malédiction demeure jusqu'à ce jour sur les juifs et le sang du Seigneur n'est pas ôté d'eux. C'est pourquoi il est dit en Ésaïe: «vos mains sont pleines de sang»; voilà l'excellent héritage que les juifs laissent à leurs fils en prononçant cette parole: «que son sang soit sur nous et sur nos enfants». La chrétienté a maintenu les juifs dans cette situation diminuée et de mépris. Le concile de Latran, en 1434, décrète, par exemple, l'obligation, pour les juifs, de porter la rouelle ou un habit spécial.

 

Luther qui, en 1523, énonçait dans un traité que «Jésus est un juif de naissance», écrivit à la fin de sa vie, en 1542: «nous, chrétiens, qu'avons-nous à faire avec le peuple juif rejeté et damné?... Qu'on mette le feu à leurs synagogues et à leurs écoles».

Pour «convertir» les juifs, on exerça des pressions (légales ou spontanées) jusqu'à la violence parfois sanglante. Ce fut notamment le cas pendant les Croisades. Outre l'accusation de «déicide», les pires calomnies étaient propagées: la plus fréquente était celle de profanation d'hosties.

Même les juifs «convertis» ne furent pas à l'abri des bûchers de l'Inquisition. Souvent, c'était même l'expulsion: d'Angleterre (1290), de France (1394), d'Espagne (1492), etc. En 1791, la Révolution française mit fin à ce statut d'infériorité. Mais l'antisémitisme n'en disparut pas pour autant: souvenons-nous de l'affaire Dreyfus.

Ces précisions historico-théologiques expliquent, pour une part importante, les relations difficiles qui ont caractérisé, l'État d'Israël, depuis sa naissance, et le Vatican.

Et si, depuis le concile de Vatican II, de nombreux documents émanant du Saint-Siège attestaient qu'aucun obstacle théologique ne s'opposaient plus, en théorie du moins, à l'instauration de relations diplomatiques avec Israël, des pressions, depuis longtemps, et au sein même de l'Église catholique, se faisaient pour que le Vatican transforme sa reconnaissance de facto d'Israël en une reconnaissance de jure.

Le statut de Jérusalem (l'internationalisation de la Ville sainte), un traité de paix entre Israël et ses voisins, délimitant des frontières reconnues Internationalement, la création d'un «foyer» pour les Palestiniens – autrement dit: un État – constituaient les principaux obstacles officiels à cette reconnaissance. La crainte de représailles contre les minorités chrétiennes dans les pays arabes pesait également lourd dans la balance, même s'il est manifeste que, indépendamment des relations entre le Vatican et Israël, la situation de ces catholiques ne peut aller en s'améliorant avec la montée de l'intégrisme musulman.

L'incompréhension entre le Vatican et Israël ne fit que croître lorsque le pape Jean-Paul Il reçut Yasser Arafat en un moment où le processus de paix était loin d'être aussi engage qu'aujourd'hui. Cette reconnaissance quasi-officielle du principal ennemi de l'État hébreu ne facilita pas des relations déjà difficiles.

Aussi la nomination récente d'une Commission mixte chargée des relations Israël / Vatican, favorisée par le dialogue israélo-arabe engagé il y a un an à Madrid, fit-elle l'effet d'un baume sur une plaie à vif. Selon Avi Pazner, le nouvel ambassadeur d'Israël à Rome, «on peut désormais espérer qu'une ère nouvelle s'ouvre dans l'histoire des relations entre Israël et le Vatican». Cette commission, qui avait tenu ses premiers entretiens en juillet, se réunira de nouveau en novembre, à Jérusalem. Comme les commissions mixtes qui ont préparé la reconnaissance de la Pologne ou d'autres États de l'Europe orientale, les problèmes bilatéraux précis seront abordés, y compris celui de l'échange d'ambassadeurs.

Les quatre dignitaires religieux de Jérusalem, membres de la communauté arabe chrétienne-musulmane (le patriarche latin Michel Sabbah, l'archevêque grec catholique Lufti Laham et l'évêque anglican Samir Kafity ainsi que le mufti Sa'ad e-Din el Alami) se sont déclarés «profondément inquiets» de ce rapprochement (voir «Repères», dans L'AVÈNEMENT n° 52 d'octobre): cette réaction confirme les relations parfois difficiles des 3 religions monothéistes en Israël. Si les rapports tendus avec l'islam se comprennent de prime abord, la situation vécue par les Arabes chrétiens est plus complexe. Les sentiments souvent anti-israéliens, parfois proches de l'antisémitisme, de nombreux Arabes chrétiens montrent que la reconnaissance de jure d'Israël ne réglera pas tout, loin s'en faut. Un numéro spécial d'un magazine évangélique français était d'ailleurs récemment consacré aux relations difficiles entre Israéliens et Palestiniens chrétiens et désignait un coupable principal: Israël! Autres temps, autres arguments.

Si les chrétiens doivent se garder d'un sentimentalisme «biblico-religieux» teinté parfois d'un racisme anti-arabe tout aussi coupable et en dehors de toute objectivité (Israël est toujours le «bon» et les autres sont les «méchants»), ils auraient tort de négliger le plan particulier qu'Israël a joué dans l'histoire de l'humanité et jouera encore pour la fin des temps.

Daniel Rivaud

© AVÈNEMENT Novembre 1992 No 53 / P 16


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LE CHEF DE L'ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL DES ARMÉES ALLEMANDES EN VISITE EN ISRAËL


Fin novembre, le chef de l'état-major général des armées allemandes, le général Klaus Naumann, s'est rendu en Israël à l'invitation de l'état-major israélien. Il s'agit de la première visite officielle du militaire allemand le plus haut gradé en Israël. Au cours de sa visite, le général Naumann a passé en revue quelques unités de l'armée israélienne et a rencontré le chef de l'état-major des armées israéliennes, le général Ehoud Barak, et Yitzhak Rabin, chef du gouvernement et ministre de la Défense, pour une séance de travail. Le point fort de sa venue en Israël a été la visite à Yad Vashem, le mémorial de l'Holocauste. C'est la première fois qu'un militaire allemand en uniforme assiste à la cérémonie du souvenir à la mémoire des victimes de la Shoah. L'opinion publique israélienne est restée partagée face à cet événement.

Le général Naumann, visiblement ému, a parcouru le mémorial en murmurant ces paroles: «C'est incroyable! Cela dépasse l'entendement!» À sa sortie du sanctuaire du souvenir, il a déclaré aux journalistes qui l'attendaient: «La mémoire des morts, que l'on vénère ici même, nous impose de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que de telles choses ne se reproduisent plus.»

©  Nouvelles d'Israël 01 / 1993


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CLINTON ET ISRAËL


Israël a applaudi l'élection de Bill Clinton à la présidence des États-Unis. Clinton partait favori dans les sondages réalisés en Israël avant les élections présidentielles américaines.

Cette popularité s'explique par le fait que, d'une part, Clinton est un homme jeune et qu'il était le candidat du parti démocrate; d'autre part, il fait montre d'une profonde responsabilité empreinte de convictions religieuses à l'égard du peuple juif. Les Israéliens ont marqué leur préférence pour Bill Clinton en raison d'un ressentiment vis-à-vis de George Bush. Rares sont ceux qui ont pu pardonner au président sortant ses propos quasi antisémites à l'adresse du groupe de pression israélien à Washington. En outre, peu de personnes ont pu oublier qu'il a exercé de fortes pressions sur le gouvernement du Likoud et qu'il a bloqué les garanties de 10 milliards de dollars sur les crédits destinés à financer l'immigration.

La plupart des Israéliens étaient convaincus qu'un deuxième mandat présidentiel pour M. Bush aurait été synonyme de refroidissement des relations entre les deux États et aurait placé la pression politique sur l'État hébreu.

Dans ce contexte, il est compréhensible que les Israéliens fondent de grands espoirs – espoirs peut-être démesurés – sur le président nouvellement élu, dont les conseillers, juifs et ex-israéliens, font l'objet de nombreux articles dans la presse écrite israélienne. En effet, nombreux sont ceux en Israël qui pensent qu'un homme qui s'entoure de conseillers juifs ne peut être antisémite. Cette certitude est encore renforcée par une anecdote qui a été publiée dans les quotidiens israéliens. C'est le directeur stratégique de la campagne de M. Clinton, M. Saul Benjamin, qui a révélé aux journalistes israéliens comment M. Clinton l'avait défendu contre des voyous antisémites, lorsqu'ils étaient tous deux à l'université. «Je militais activement dans un mouvement d'étudiants. Un jour, des loubards antisémites se sont approchés de moi et ont commencé à m'injurier: «Sale Juif! Qu'est-ce que tu fous ici?» Pour moi, une chose était sûre: j'étais dans le pétrin. Puis, un type baraqué s'est amené, est venu vers moi, m'a mis la main sur l'épaule, a toisé les deux loubards du regard et a dit: «Vous pouvez répéter la question?» Et les deux types ont détalé. Alors, je lui ai demandé comment il s'appelait; il m'a répondu: «Bill Clinto», et m'a serré la main. C'est à partir de ce moment que nous sommes devenus amis.»

Des anecdotes comme celle-ci suscitent bien sûr la sympathie, mais renforcent aussi les espoirs que nourrit l'homme de la rue pour M. Clinton. On souhaite que les conseillers juifs de M. Clinton aident le président élu à soutenir Israël au point de vue militaire et économique et à défendre les intérêts de l'État hébreu dans les négociations de paix.

Les réalistes, qui connaissent bien la politique américaine, s'accordent à dire qu'en politique, il n'y a pas de place pour la sympathie. Le président se consacrera probablement plus aux problèmes de politique intérieure qu'à la politique internationale. Il est à craindre que la dynamique engagée l'année dernière dans le processus de paix ne soit rompue et qu'on laisse échapper une occasion historique de faire régner la paix au Proche-Orient. De plus, les experts israéliens avancent que M. Clinton va réduire le montant de l'aide américaine à Israël afin d'affecter ces fonds au niveau national. Néanmoins, les spécialistes sont unanimes à dire que la coopération militaire, qui avait été fortement réduite sous l'administration Bush, va s'en trouver améliorée.

Quoi qu'il en soit, au mois de mars prochain, Israël connaîtra officiellement la position de la nouvelle administration à l'égard du Proche-Orient. En effet, M. Rabin doit effectuer sa première visite officielle aux USA où il aura l'occasion de rencontrer le président Clinton.

©  Nouvelles d'Israël 01 / 1993


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LA FRANCE ET ISRAËL


La France va organiser le financement d'une fondation européenne qui investira plus d'un milliard de dollars dans le développement du Proche-Orient. C'est ce qu'a promis le président français François Mitterrand lors de sa visite officielle à Jérusalem. À cette occasion, il n'a pas dissimulé sa sympathie pour le peuple juif, le peuple de la Bible. Il a également signé quelques documents portant sur la coopération dans les domaines de la science, de la santé, de la culture et de l'économie.

Au cours de sa visite de deux jours, M. Mitterrand s'est rendu à Sde Boker sur la tombe de David Ben Gourion, le premier chef de gouvernement d'Israël, dont le mandat a marqué l'approfondissement des relations entre les deux États.

Au cours de son séjour, M. Mitterrand n'a pas caché non plus qu'il était favorable à la création d'un État palestinien indépendant aux côtés d'Israël. Dans chaque discours, à chaque intervention, il a invité Israël à entamer des négociations directes avec l'OLP, qui, aux yeux de la France, est le représentant légitime des Palestiniens. Les hôtes israéliens ont rejeté – dans des termes prudents – cette proposition.

© Nouvelles d'Israël 01 / 1993

 

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MANIFESTATION POUR LE GOLAN


Au mois de novembre, quelque 50.000 Israéliens, en majorité des ressortissants des hauteurs du Golan, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza ont manifesté contre l'intention du gouvernement israélien de renoncer au plateau du Golan ou du moins à certaines parties de celui-ci pour obtenir la paix avec la Syrie. La manifestation s'est déroulée sur la place Malchei-Israël à Tel-Aviv, qui est d'ores et déjà devenue un lieu de prédilection pour les manifestations de masse. Les manifestants se sont engagés à ne jamais quitter le Golan et ont fustigé l'attitude du Premier ministre, Yitzhak Rabin. Lors du rassemblement, auquel aucun homme politique ne s'est joint, a été diffusé l'enregistrement sur cassette d'un discours de Rabin, prononcé lors d'une visite sur les hauteurs du Golan. Il avait notamment déclaré (pendant une campagne électorale): «Quiconque évoque un retrait éventuel du Golan menace la sécurité de l'État d'Israël. Nous n'abandonnerons jamais les hauteurs du Golan.»

À l'heure actuelle, les négociations de paix à Washington entre les délégations israéliennes et syriennes sont entrées dans l'impasse. À la fin novembre, le président syrien, Hafez AI-Assad, a rejeté la proposition d'une rencontre personnelle avec le Premier ministre Rabin. Dans une allocution publique, M. Assad a déclaré qu'une telle entrevue pourrait déclencher une guerre, étant donné qu'aucun accord bilatéral n'a encore pu être conclu.

Quant au représentant de M. Assad, M. Abd al Chalim Chaddam, il adopte une position encore plus intransigeante. Dans un entretien accordé à Radio Monte Carlo, celui qui passe pour être le deuxième homme du régime a déclaré: «Le conflit israélo-arabe s'éternisera encore pendant 100, 200, 300 ou 400 ans. Il ne sera pas résolu tant qu'Israël continuera d'occuper la moindre parcelle de notre terre et que le peuple palestinien aura à subir la suprématie et les agressions d'Israël.»

© Nouvelles d'Israël 01 / 1993

 

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M. SHAMIR À LA TÊTE DES TROUPES DE CHOC


«Pendant dix ans, Yitzhak Shamir a été à la tête des troupes de choc des services secrets israéliens (le Mossad), qui ont perpétré des attentats contre des Arabes, des nazis et des scientifiques allemands.» C'est du moins ce que l'on peut lire dans un livre paru aux USA, intitulé «Les nouveaux Israéliens». L'auteur de cet ouvrage, le journaliste israélien Jossi Melamen, affirme que M. Shamir dirigea cette unité de 1955 (commencement de sa collaboration avec le Mossad) jusqu'à son départ en 1965. Cette unité a commis des agressions et des attentats à la bombe contre des agents arabes, des criminels de guerre nazis et des scientifiques allemands qui étaient impliqués dans le projet égyptien de développement de missiles. Yitzhak Shamir a démenti en personne ces allégations.

© Nouvelles d'Israël 01 / 1993


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NOUVEAU DÉPART POUR LE LIKOUD


Quatre mois après les élections où il s'est vu infliger une défaite cinglante, le Likoud a entamé son processus de restructuration. La direction du parti, qui s'est réunie en novembre, a établi de nouveaux principes pour l'élection du nouveau président du parti, lequel sera désormais choisi selon le système des «primaires». Ce mode de scrutin permet aux membres du parti, qui seraient des centaines de milliers, d'élire directement la personne qu'ils considèrent la plus capable d'assumer la direction du parti pendant les prochaines élections. Ces primaires au sein du Likoud se tiendront au mois de mars 1993; le nouveau président du parti sera automatiquement désigné comme premier candidat lors des prochaines élections.

L'actuel Premier ministre, M. Yitzhak Rabin du parti travailliste, a également été élu il y a six mois, lors des élections primaires internes de son parti. Certaines forces dirigeantes du Likoud ont déjà annoncé leur candidature aux élections primaires pour le poste de numéro un du parti. Les candidatures les plus marquantes sont celles de M. Benni Begin, fils de l'ancien leader du Likoud, Menahem Begin, de M. David Levi, ancien ministre des Affaires étrangères et de M. Benjamin Netanyahu, député à la Knesset. Un autre dirigeant notable du Likoud, M. Ariel Sharon, a fait savoir qu'il ne serait pas candidat à ces élections. À la suite de cette déclaration, le camp Sharon au sein du Likoud s'est complètement disloqué. Actuellement, tout semble indiquer que le glas de la carrière politique de «l'homme fort» du Likoud a sonné. Cependant, ceux qui connaissent M. Sharon savent pertinemment bien qu'il a toujours plus d'un tour dans son sac...

C'est M. Benjamin Netanyahu qui part actuellement favori. Ce dernier bénéficie d'une énorme popularité au sein de son parti, comme l'ont prouvé les différents votes effectués à la direction du Likoud. Toutefois, ce n'est pas la direction divisée qui sera prépondérante dans ce scrutin, mais bien les centaines de milliers de membres du Likoud qui éliront un nouvel homme à la présidence du parti lors des primaires. Au cours des prochains mois, la lutte électorale promet d'être acharnée. 

©  Nouvelles d'Israël 01 / 1993


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OPÉRATION COMMANDO ANNULÉE


Une opération commando risquée projetée par l'armée israélienne et qui visait l'élimination du chef du Hezbollah libanais, le cheik Hassan Nasrallah, a été annulée en raison d'un grave accident survenu lors de l'entraînement.

D'après des informations parues fin novembre dans des journaux étrangers, l'action militaire était programmée pour la nuit du 5 au 6 novembre. Les soldats qui, d'après ces sources étrangères, appartenaient à l'unité d'élite de l'armée israélienne, devaient atterrir à Beyrouth déguisés en Arabes et tuer le leader du Hezbollah. Par le passé, les soldats de cette unité ont déjà pris part à de nombreuses opérations, dont très peu ont été révélées au grand public. Ils ont notamment participé à la libération d'otages israéliens à l'aéroport d'Entebbe. Dans les années 70, ces militaires ont pris d'assaut, sur l'aéroport Ben Gourion, un avion de la Sabena dont les passagers avaient été pris en otages par des terroristes. Le commandant de cette unité était à l'époque Ehud Barak, actuel chef de l'état-major général de l'armée israélienne.

Selon les informations révélées à l'étranger, outre l'unité d'élite, d'autres troupes équipées d'avions et de missiles devaient prendre part à l'élimination du cheik Nasrallah. Or, le matin même où l'opération devait être lancée, un accident est survenu pendant la dernière séance d'entraînement: un missile tiré par mégarde a explosé au milieu d'un grand groupe de soldats. Cinq d'entre eux ont été tués sur le coup et six autres blessés. Le chef d'état-major général, son adjoint et d'autres officiers supérieurs se trouvaient également sur les lieux au moment de l'accident. Ce malheur a causé un choc terrible et provoqué l'annulation de l'opération prévue.

L'opinion publique israélienne n'a été avertie qu'à la fin du mois de novembre. Les médias ont alors seulement fait état d'un grave accident. Le censeur militaire a même occulté le fait que le chef d'état-major général était présent au moment des faits.

Étant donné que l'opinion publique israélienne réagit en règle générale violemment aux accidents de l'année, le chef d'état-major général a mis sur pied une commission d'enquête officielle dès le jour de l'accident. Celle-ci a désigné deux officiers supérieurs qui assuraient le commandement de l'opération comme directement responsables de l'accident. Elle a attribué une responsabilité indirecte à un autre officier de haut grade, le général Amiram Levin, qui était chargé de la préparation de l'exercice.

La révélation des conclusions de la commission d'enquête a soulevé un tollé général. Le point central de la polémique qui a fait rage tant dans les médias qu'à la Knesset concernait la question de la responsabilité dans cet accident. On a ainsi appris à cette occasion que le chef de la section des services secrets au sein du grand état-major avait aussi été impliqué dans la préparation de la manoeuvre. L'opinion publique et l'état-major se sont entre-déchirés pour savoir qui était en fin de compte réellement responsable de l'accident: le chef de la section des services secrets? Le général Saguy? Ou le général Levin? Et pourquoi pas le chef d'état-major général lui-même?

L'homme de la rue qui accueille avec douleur, mais aussi avec compréhension les nouvelles de la mort de soldats tués au combat, n'est pas disposé à excuser le décès de soldats dès lors qu'il survient lors de manoeuvres.

Nul doute que le prix à payer par le responsable du grave accident qui a coûté la vie à ces cinq soldats sera élevé. Or, les généraux impliqués comptent parmi les soldats les plus remarquables de l'année israélienne et, si l'un d'eux doit endosser cette responsabilité, cela signifie là fin de sa carrière militaire.

Au moment où nous écrivons ces lignes, la police militaire enquête encore sur le comportement éventuellement criminel des parties concernées.

© Nouvelles d'Israël 01 / 1993

 

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RÉACTION FERME D'ISRAËL FACE À LA VAGUE DE RACISME EN ALLEMAGNE


La vague de xénophobie et d'antisémitisme qui balaie l'Allemagne a suscité de violentes réactions de la part de la population israélienne. De nombreux Israéliens ont commencé à douter du bon sens politique d'Israël, qui était prêt à nouer des relations normales avec l'Allemagne et le peuple allemand. Selon eux, le peuple juif aurait donné un coup de pouce à la résurgence du néo-nazisme.

Parallèlement, des voix s'élevaient en Israël pour s'inquiéter du sort des Juifs allemands. Certes, on ne nourrit pas de sympathie particulière en Israël pour ces concitoyens qui étaient prêts à revenir au «bon vieux temps» de l'Allemagne, mais, à côté de cette critique, tout le monde partage l'opinion selon laquelle on ne peut admettre qu'un seul Juif allemand ait à souffrir de l'antisémitisme et du racisme.

C'est la raison pour laquelle la population israélienne a compris l'indignation officielle exprimée après l'assassinat d'un homme par des skinheads à Wuppertal, parce que ceux-ci supposaient qu'il était juif. Une semaine plus tard, le meurtre de trois femmes et filles turques augmentait encore la colère.

Ces événements prouvent que les Juifs allemands sont aussi peu protégés que les étrangers des exactions racistes. C'est pourquoi le chef du Mossad, Isser Harel, a proposé que les services secrets israéliens protègent les Juifs allemands et neutralisent les néo-nazis ainsi que les leaders d'autres organisations antisémites. M. Harel, interviewé par la radio israélienne, a affirmé que le gouvernement israélien avait déjà eu recours à de tels moyens dans les années 50, au moment où l'Europe était envahie par une vague d'antisémitisme et de néo-nazisme.

La proposition de M. Harel a rencontré un large écho, mais elle n'a pas été acceptée par le gouvernement israélien, qui a consacré une session à la montée de l'antisémitisme en Allemagne. À l'issue de cette session, le gouvernement a fermement condamné l'évolution que connaît l'Allemagne. Dans sa déclaration, Israël considérait «avec une grande inquiétude» les événements qui se déroulent en Allemagne et affirmait que le gouvernement israélien ferait tout pour qu'à l'avenir, ces exactions soient réprimées avec toute la sévérité permise par la loi. En outre, le gouvernement a exprimé sa reconnaissance vis-à-vis des organisations et des personnes qui, en Allemagne, luttent contre le racisme. Les propositions de M. Harel ont également été évoquées dans la communication gouvernementale, par laquelle les autorités israéliennes affirmaient qu'elles «tiendraient à l'oeil les organisations antisémites et les exactions qu'elles commettent» et qu'elles «les combattraient».

© Nouvelles d'Israël 01 / 1993

 

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LES SERVICES SECRETS ISRAÉLIENS FRAPPENT À NOUVEAU


Mark Thatcher, le fils de l'ancien Premier ministre britannique Margaret Thatcher, a été impliqué dans un trafic d'armes avec l'Irak peu avant la guerre du Golfe.

Les journaux britanniques qui ont abondamment commenté cette affaire ont affirmé détenir leurs informations d'un officier des services secrets israéliens. Cet événement a échauffé les esprits en Grande-Bretagne et causé des remous sur le plan politique.

La mère de Mark Thatcher, «Maggie Thatcher», qui s'est rendue en Israël fin novembre, a refusé d'émettre un quelconque commentaire sur ces révélations. Mme Thatcher, qui était venue en Israël pour inaugurer un institut universitaire portant son nom, a esquivé toutes les questions des journalistes à ce propos. Elle a par ailleurs profité de l'occasion pour réitérer son soutien à l'attitude israélienne dans le conflit du Proche-Orient.

© Nouvelles d'Israël 01 / 1993

 

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SUPRÉMATIE MILITAIRE


Un rapport du Congrès américain fait apparaître la supériorité de la puissance militaire israélienne au Proche-Orient. Cette suprématie d'Israël sur ses voisins arabes pourrait se maintenir, même si les ventes d'armes au Proche-Orient devaient encore progresser.

Les auteurs du rapport ont évalué la puissance militaire des États de la région en tenant compte non seulement de leur arsenal, mais également du niveau technique des systèmes d'armement. Le rapport cite des spécialistes éminents de l'armée américaine selon lesquels la force de frappe de chaque unité israélienne est deux fois supérieure à une unité analogue d'un pays arabe. D'un point de vue militaire, Israël est donc bien l'État le plus puissant du Proche-Orient.

En outre, toujours selon les conclusions du rapport, si l'on tient compte de la tradition militaire de l'armée israélienne, de l'excellent entraînement des troupes et des dispositifs de surveillance et de reconnaissance, Israël est non seulement capable de riposter à une attaque conventionnelle d'un ennemi isolé, mais aussi de mener une contre-offensive en cas d'agression.

© Nouvelles d'Israël 01 / 1993

 

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TENSIONS DANS LE NORD


La guerre des nerfs et les rapports de forces qui, au cours de la première semaine de novembre, ont prévalu entre Israël, la Syrie et l'organisation terroriste du Hezbollah, se sont soldés par une victoire d'Israël. Israël s'est alors trouvé au bord d'un nouveau conflit au Liban. Tout a commencé par la mort de cinq soldats israéliens, tués par une bombe lancée par le Hezbollah. L'armée israélienne a réagi avec rapidité et a riposté par un pilonnage d'artillerie et des attaques aériennes contre les positions des terroristes au sud-Liban. Ces derniers ont alors lancé des représailles: trois nuits durant, une pluie de Katioucha s'est abattue sur le nord d'Israël. L'un de ces missiles est tombé sur une maison à Kiryat Shmona et a tué un jeune immigrant de 14 ans originaire de Russie, tandis que son père était grièvement blessé.

Les attaques de Katioucha sur le nord d'Israël ont modifié le statu quo. Jusqu'alors prévalait, en effet, une sorte d'accord tacite, selon lequel la lutte entre Israël et le Hezbollah se déroulait sur le sol du sud-Liban. Cela sous-entendait que la population civile israélienne était épargnée par ce combat. Comme cet accord tacite a été transgressé par le Hezbollah, Israël s'est décidé à entreprendre une action massive. Sur décision du gouvernement, l'armée israélienne a commencé à concentrer de gros contingents de troupes dans le nord du pays. Les médias diffusèrent alors une multitude d'images de blindés et d'unités d'artillerie fonçant vers le nord. L'avertissement était on ne peut plus clair: Israël n'hésiterait pas à marcher à nouveau sur le Liban et à y combattre. Cet avertissement vaut également pour les Syriens qui soutiennent le Hezbollah et lui permettent d'exercer ses activités au sud-Liban.

Il semble que la détermination de l'armée israélienne et les mouvements de troupes aient porté leurs fruits. Le Hezbollah a en effet été pris d'effroi, et une interview de son chef a été publiée le samedi 14 novembre dans quelques journaux arabes. Le cheik Nasrallah y expliquait qu'il avait l'intention de demander à ses troupes de cesser le feu. «Il est des moments où l'on ne peut pas les mitrailler davantage encore», a-t-il déclaré. Les armes se sont donc tues au Proche-Orient. Pour le moment, Israël a signé une victoire importante aussi bien sur le plan militaire que psychologique. 

© Nouvelles d'Israël 01 / 1993


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