Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Israël

----------

UN CADEAU DES ÉTATS-UNIS


À la veille du jour anniversaire de l'indépendance, Israël a reçu un cadeau particulier des USA: deux avions F-15 équipés spécialement pour l'armée de l'air israélienne. Ils représentent un montant de 130 millions de dollars et ont été amenés directement des USA.

À l'occasion de la cérémonie de remise des avions, le ministre des Affaires étrangères, Moshe Arens, a déclaré que ces appareils constituaient un rappel des relations unissant le petit État d'Israël et les puissants USA. «Ces avions font partie de l'aide militaire que nous obtenons gratuitement avec l'assentiment amical des citoyens des États-Unis», a dit Arens.

L'ambassadeur des États-Unis en Israël, Wiliam Harup, a annoncé lors de la cérémonie qu'Israël et les USA participaient conjointement à de grandes manoeuvres militaires. Il a souligné à ce propos l'engagement des USA de maintenir une distinction adéquate entre Israël et ses voisins. (ZL)

© Nouvelles d'Israël 07 / 1992



Retour


----------------------------------------------------------


YITZHAK RABIN: CAP À GAUCHE


Les Israéliens sanctionnent la gestion du Likoud

APRÈS LES ÉLECTIONS DU 23 JUIN, YITZHAK RABIN DEVIENT PREMIER MINISTRE D'ISRAËL. LE BLOC DE GAUCHE ATTEINT EN EFFET LA MAJORITÉ (61 SIÈGES) AU PARLEMENT ISRAÉLIEN AVEC LES TRAVAILLISTES, EMMENÉS PAR RABIN (44 SIÈGES, + 5), MERETS, LE PARTI UNIFIÉ DE LA GAUCHE MILITANTE (12, +2), LES COMMUNISTES (3) ET UN PARTI ARABE D'EXTREME-GAUCHE (2). LE BLOC DE DROITE EST RÉDUIT À 59 SIÈGES, LE LIKOUD (LE PARTI D'YITZHAK SHAMIR) AYANT PERDU UN CINQUIÈME DE SES VOIX, PASSANT DE 40 À 32 REPRÉSENTANTS.


Au lendemain de ces élections, toutes les options sont ouvertes pour la future coalition et aucune n'est sans problème. Yitzhak Rabin ne veut pas asseoir son gouvernement sur le soutien des communistes et l'autre parti arabe d'extrême-gauche, la Liste démocratique Daraousché. Il veut aussi équilibrer les positions souvent dures et extrémistes de la gauche unifiée (Merets). Comme alliés éventuels, on cite les 2 partis ultra-orthodoxes et non sionistes (Schass, Yahadoute Hatorah) et même le parti de droite Tsomet, qui, pour plaire à la gauche, a deux qualités: il n'est pas «Likoud», et il est profondément anti-religieux!

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce changement radical de la scène politique. Ces dernières années, le Likoud a été déchiré par des luttes internes violentes, opposant les clans de David Lévy, d'Ariel Sharon, de Moshe Arens et d'Yitzhak Modaï (lequel finit par quitter le Likoud pour fonder un nouveau parti qui ne passa pas la barre électorale). Les médias ont largement rapporté les conflits, notamment les attaques incisives et amères de David Lévy, à la télévision, contre Sharon, Arens et Shamir. Il était simple, pour le parti travailliste, de puiser dans les archives des actualités télévisées et de rediffuser ces scènes extrêmement pénibles pour le Likoud. Courageux, tenace, d'une humeur toujours égale, Yitzhak Shamir a sans doute fait de son mieux pour tenir la barre du parti dans les tempêtes, mais d'une part il n'a plus 20 ans (plus exactement 77 ans) et sa marge de manoeuvre était réduite à peu de choses, tant par les rivalités qui dressaient ses seconds l'un contre l'autre que par les pressions et l'hostilité généralisée des diplomates occidentaux: ceux-ci ne voyaient dans sa ténacité qu'un entêtement borné et une absence d'imagination politique. La pression internationale et les menaces économiques des pays occidentaux ont apparemment impressionné une partie de l'électorat israélien.

Mais ce sont surtout les problèmes sociaux et économiques du pays qui ont porté un coup à la popularité du Likoud. Devant l'obligation d'intégrer 400 000 nouveaux immigrants en l'espace de 30 mois, le gouvernement Shamir a mis en train un gigantesque programme de construction qui a créé un nombre impressionnant d'emplois, pas au point, cependant, d'assurer un gagne-pain à tous les nouveaux immigrants et à tous les jeunes en fin de service militaire, ni d'assurer un logement bon marché à tous les nouveaux couples. La récession économique qui prévaut au niveau mondial, le refus du gouvernement américain d'accorder des garanties de prêts et la réserve des États européens en ce domaine n'ont pas facilité la vie aux Israéliens. La course aux armements des voisins hostiles d'Israël et la poursuite du terrorisme et de l'Intifada n'ont pas permis au gouvernement de réduire substantiellement les dépenses militaires. Malgré un taux d'imposition parmi les plus élevés du monde, les contribuables israéliens n'ont pas pu permettre à leurs dirigeants de dresser un budget prévoyant les sommes nécessaires au bon fonctionnement des services sociaux, des services de santé, de l'instruction publique, les moyens manquent également pour maintenir et moderniser le réseau routier.

Le gouvernement Shamir a été perçu par une partie croissante de l'électorat comme incapable de relever les défis de l'heure, comme inefficace, comme coupé de la réalité et les stratèges de gauche ont eu une tâche aisée pour convaincre un certain nombre de citoyens confrontés aux difficultés de la vie du pays. À titre d'exemple, les 400 000 nouveaux immigrants de l'ex-URSS, qui, en décembre dernier encore, soutenaient massivement le Likoud, sont devenus une proie facile pour les partis qui leur promettent emploi et logement. Un nouvel immigrant russe déclarait récemment: «je voterai pour le parti du travail (travailliste) parce qu'il veut nous donner du travail...»

Les travaillistes et Merets, opposés, pour des raisons doctrinales, aux implantations dans les territoires de l'ex-Cisjordanie et dans la bande de Gaza, ont également dénoncé les «milliards» investis dans les territoires et promis qu'ils «mettraient à sec» les implantations (selon le mot de Dedie Tsuker, l'un des responsables de Merets), faisant miroiter les avantages que le pays pourraient tirer d'une telle économie. L'argument a porté, même si des voix se sont élevées pour expliquer que les investissements de l'État dans les implantations contestées ne constituaient que 1% du budget national, que la construction dans les territoires était meilleure marché que dans la banlieue de Tel-Aviv et que la qualité de la vie, à un prix largement inférieur, était bien meilleure que dans les villes surpeuplées de la côte méditerranéenne.

Le morcellement des partis non-socialistes et de l'extrême-droite a également été un facteur d'affaiblissement du centre-droit. De nombreux partis, souvent très pittoresques, n'ont pas dépassé la barre électorale et les voix qui leur ont été attribuées ont été perdues. Deux éléments ont encore contribué à la victoire de la gauche. Obéissant aux consignes du chef de l'OLP, Yasser Arafat, beaucoup d'Arabes israéliens sont allés, cette fois-ci, voter, contribuant à octroyer 3 sièges aux travaillistes et un à Merets. Enfin la personnalité même d'Yitzhak Rabin, qui a succédé au malheureux Shimon Pères à la tête du Ma'arakh (parti travailliste) a contribué pour une bonne part au succès de son parti. Moins loquace que son prédécesseur, moins agressif, plus timide, plus réservé, Yitzhak Rabin a été perçu par une partie des électeurs comme plus honnête, plus authentique et plus fiable que Shimon Pères.

Les conséquences de ce bouleversement Politique sont encore difficiles à prévoir. Les 120 000 juifs résidant dans les territoires ne masquent pas leur inquiétude; les habitants des nouveaux quartiers de Jérusalem, la majorité des Jérusalémites, sont, pour leur part, moins soucieux: le parti travailliste comme Merets se sont engagés à ne pas rediviser

Jérusalem. Il est raisonnable de penser que le changement de gouvernement améliorera les relations d'Israël avec les États-Unis et avec la Communauté européenne, et que des prêts importants seront octroyés à l'État hébreu. On redoute une escalade du terrorisme du côté des organisations palestiniennes, les Arabes pouvant constater que la violence et le chantage payent. Les nouveaux dirigeants réussiront-ils le tour de force de trouver l'argent nécessaire (que le Likoud, lui, n'a pas pu trouver) pour résoudre les problèmes sociaux et économiques, pour améliorer le réseau routier, pour réformer l'enseignement public, pour renflouer les universités endettées, pour assurer travail et logement aux jeunes et aux nouveaux immigrants? Les mois prochains le montreront.

De Jérusalem, Henri-Léon Vaucher

 

Le parcours d'Yitzhak Rabin

Né le 1er mars 1922 à Jérusalem, Yitzhak Rabin fit des études d'agriculture et se destinait à être ingénieur-biologiste quand l'insécurité en Palestine britannique l'orienta vers une carrière militaire. Il joignit les troupes de choc juives du Palmach en 1940. Ayant participé à des actions clandestines contre les Anglais, il est arrêté le 29 juin 1946 et emprisonné pendant six mois. En 1948, lors de la guerre d'indépendance, il est nommé commandant en chef de la brigade Harel et participe aux violents combats visant à ouvrir la route de Jérusalem aux troupes de la Haganah, la jeune armée juive. Avec Ygal Allon, il participe aux opérations qui mèneront à la conquête de Lod et de Ramleh. Nommé chef de l'État-major général de l'armée israélienne en 1964, c'est lui qui prépara l'armée et la conduisit à la victoire, en juin 1967, lors de la guerre des Six Jours. Nommé ambassadeur d'Israël aux États-Unis en 1968, il occupa ce poste jusqu'en 1974. Suite au désastre de la guerre du Kippour (octobre 1973) et à la tempête politique qui s'ensuivit, en juin 1974, Rabin remplaça Golda Meïr au poste de Premier Ministre. En 1977, l'arrivée du Likoud au pouvoir exclut Yitzhak Rabin de la scène politique. Cette défaite lui fut imputée et il dut confier la responsabilité du parti travailliste à Shimon Pères avec lequel il entretient encore une animosité de longue date. Pendant les 6 années de gouvernement d'union nationale (le «gouvernement à 2 têtes», avec Shimon Pères et Yitzhak Shamir) imposé par le résultat incertain des élections de 1984 et de 1988, Yitzhak Rabin occupa le poste de ministre de la défense. Au début de l'Intifada, il dirigea la répression d'une main énergique, mais après quelques mois de luttes, il arriva à la conclusion que la «guerre des pierres» ne pouvait être réprimée par la force seulement et qu'une solution politique devait être trouvée au problème palestinien. Suite à l'échec de Pères de former un gouvernement socialiste au printemps 1990, la rivalité entre celui-ci et Rabin se raviva et le parti travailliste s'en trouva à nouveau déchiré. Au début de cette année 1992, c'est Rabin qui fut élu président du parti travailliste et Shimon Pères dut s'incliner.

©  AVÈNEMENT Juillet 1992 No 49


Retour


----------------------------------------------------------

LES AMÉRICAINS ET LES MISSILES SCUD


Le commandant de l'armée de l'air israélienne pendant la guerre du Golfe, le lieutenant en chef Avihu Binun, accuse les Américains de ne même pas avoir essayé de stopper les tirs de missiles Scud en direction d'Israël.

D'après lui, sur les 100.000 missions effectuées par les Américains au-dessus de l'Irak en l'espace de 40 jours, seules 3.000 avaient pour objectif l'ouest du pays avec ses missiles Scud. «Les avions israéliens auraient pu effectuer ces sorties en l'espace de cinq jours», déclara le lieutenant en chef.

Il estime également que l'objectif des Américains à l'ouest de l'Irak était seulement de faire l'impossible pour qu'Israël ne soit pas attaqué. «Prétendre qu'ils n'ont pas réussi à détruire tous les missiles Scud est un mensonge. Ils n'ont même pas essayé. Et j'assume l'entière responsabilité de ce que j'affirme. Certes, je lance une grave accusation, mais je la prends sur moi. Chaque jour, les Américains nous ont assuré qu'ils faisaient le nécessaire pour arrêter les Scud et qu'ils envoyaient des avions pour les détruire, afin que nous n'intervenions pas et que nous ne lancions aucune attaque. Je le dis très clairement: nous aurions pu faire cesser totalement les tirs de missiles Scud», déclara Binun.

Mais le lieutenant en chef, qui s'exprima lors d'une manifestation publique, a ajouté qu'il soutenait quand même la politique du gouvernement qui n'a pas riposté de sa propre initiative aux tirs de missiles Scud. Il affirma même ce qui suit: «On nous aurait accusés d'être responsables du maintien de Saddam Hussein au pouvoir si nous avions entrepris ne fût-ce que deux vols».

Les déclarations de Binun ont déclenché une vague de réactions en Israël et aux États-Unis. Le porte-parole du Pentagone, c'est-à-dire du ministère américain de la Défense, a totalement récusé ces accusations et a fait remarquer que le fait que les tirs de missiles aient finalement cessé prouve bien que les affirmations de Binun sont inexactes. Des responsables israéliens en matière de sécurité ont affirmé que les accusations lancées par Binun témoignent d'une grande irresponsabilité et qu'elles risquent de détériorer les relations entre Israël et l'appareil militaire américain. (ZL) 

© Nouvelles d'Israël 08 / 1992


Retour


----------------------------------------------------------

BARRAGES ROUTIERS DANS LA BANDE DE GAZA


Cette année, le mois de juin a été ponctué de nombreuses fêtes nationales commémorant le 25ème anniversaire de la grande victoire de la guerre des Six Jours. Mais ces nombreuses cérémonies ont à nouveau fait ressurgir la vieille controverse sur la nécessité et la pertinence de l'attachement à la bande de Gaza. Un événement tragique a été le détonateur de la reprise de la polémique. En effet, à la fin du mois de mai, une jeune fille de 16 ans, Helena Rapp, a été assassinée à coups de couteau sur le chemin de l'école. Son meurtrier est un arabe de 18 ans, originaire de la bande de Gaza. Après avoir été arrêté, il a déclaré qu'il avait décidé de tuer des Juifs parce que, ce matin-là, il n'avait pas réussi à trouver du travail.

La cruauté de ce meurtre a profondément secoué l'opinion publique israélienne. Des troubles graves ont même éclaté dans la ville de Bat-Yam et se sont poursuivis pendant plusieurs jours. Ils ont commencé le jour du meurtre, lorsque des milliers de jeunes gens en colère sont descendus dans les rues pour crier «Mort aux Arabes». Les manifestants s'en sont violemment pris à des Arabes mais aussi à des Juifs qu'ils ont pris pour des Arabes, ils ont mis le feu à des voitures d'Arabes et ont causé des dégâts importants aux biens publics. Ces manifestations violentes ont duré plusieurs jours et la police s'est vue forcée de les dissoudre par la violence et d'arrêter des centaines de manifestants.

Le meurtre et les manifestations ont à nouveau relancé la question de savoir si Israël peut autoriser les Arabes de la bande de Gaza à travailler en Israël. Les opinions sont partagées à ce sujet. Certains estiment que si l'on veut éviter que des criminels armés de couteaux ne circulent à Tel-Aviv et dans les environs, le gouvernement doit prendre la décision unilatérale de se retirer de la bande de Gaza. Suite à la pression de l'opinion publique et à la peur gagnant la population, le gouvernement a décidé de fermer les voies d'accès à la bande de Gaza. Pendant 2 semaines, l'afflux de travailleurs arabes vers Israël a été pratiquement interrompu. Environ 70.000 travailleurs qui vivent du travail journalier en Israël, se sont vus obligés de rester chez eux. La perte de revenus qui en résulta a augmenté la tension et la violence dans la région. Les comptes-rendus d'incidents qui se sont multipliés dans la région ont été diffusés aux quatre coins du monde et ont déclenché partout de vives réactions. Israël a été sommé de se soucier un peu plus du bien-être des habitants de la bande de Gaza et de leur permettre de reprendre le travail. Les Israéliens employant des travailleurs arabes ont également fait valoir de semblables revendications. Ils ont dénoncé le fait qu'ils subiraient de lourdes pertes s'il leur était impossible de terminer à temps les travaux, surtout dans le secteur de la construction. Plusieurs de ces employeurs ont même organisé de bruyantes manifestations au barrage routier d'Eres, séparant Israël de la bande de Gaza.

Sous le poids des nombreuses pressions, le gouvernement a fini par céder et a rouvert le passage, imposant cependant d'importantes restrictions. Après avoir étudié les dernières statistiques criminelles, il a décidé d'interdire aux hommes de moins de 25 ans de venir travailler en Israël. Ces restrictions et d'autres conditions ont réduit de moitié le nombre de travailleurs se rendant chaque jour en Israël. En même temps, de plus en plus de voix se sont élevées pour réclamer une diminution de la dépendance envers la main-d'oeuvre arabe et une augmentation sensible du nombre de travailleurs juifs, surtout dans les rangs des nouveaux immigrants et des soldats démobilisés. (ZL)


©  Nouvelles d'Israël 08 / 1992


Retour


----------------------------------------------------------

DEMJANJUK EST-IL INNOCENT?


John Ivan Demjanjuk, mécanicien automobile de Cleveland (USA) extradé vers Israël, est-il effectivement «Ivan le terrible» qui officiait dans les chambres à gaz de Treblinka? La Cour suprême de l'État d'Israël va maintenant devoir répondre à cette question.

Jusqu'au mois de juin de cette année, personne ne nourrissait le moindre doute à ce propos: Demjanjuk était sans conteste l'horrible criminel nazi qui avait torturé les Juifs et en avait tué beaucoup de ses propres mains. Le tribunal de district n'en doutait pas non plus puisque, après deux heures de délibérations, il avait conclu à la culpabilité de Demjanjuk. Le défenseur de celui-ci a alors fait appel de ce jugement et la Cour suprême a été saisie de l'affaire.

La reprise du procès a réservé maintes surprises: la défense a notamment fourni la preuve que le département américain de la Justice qui avait extradé Demjanjuk vers Israël était en mesure de démontrer qu'«Ivan le Terrible» était un autre individu: Ivan Marchenko, qui vivait dans le nord de l'Italie jusqu'à une époque récente. Se fondant sur ce fait, la défense a exigé la libération de Demjanjuk. Les preuves fournies par la défense ont conduit le ministère public, qui représente l'État et le peuple d'Israël dans cette procédure judiciaire, à soulever une exception de sécurité. Néanmoins, l'accusation soutient que, durant le procès, il a été indubitablement prouvé que Demjanjuk était gardien à Sobibor, ce qui est suffisant pour qu'il soit châtié en Israël. Ce point de vue de l'accusation israélienne est très difficile à défendre, car Demjanjuk n'a été extradé des États-Unis que parce qu'il était soupçonné d'être «Ivan le Terrible». Les crimes qu'il a commis à Sobibor nécessiteraient une révision de la décision du tribunal américain. Toutefois, il s'agit là d'une procédure complexe dont l'issue est totalement incertaine. Quoi qu'il en soit, l'opinion publique des USA a été ébranlée par les accusations selon lesquelles des fonctionnaires du département américain de la Justice auraient dissimulé certains faits au tribunal saisi des demandes d'extradition. Les descendants de la famille de Demjanjuk ont profité de ces nouvelles constatations pour exiger l'acquittement de leur père et son retour aux USA. Ils ont été soutenus en cela par la Chambre des représentants américaine, si bien que cette affaire pourrait constituer une nouvelle source de tensions dans les relations entre les USA et Israël. (ZL).

© Nouvelles d'Israël 08 / 1992


Retour


----------------------------------------------------------

LES ÉLECTIONS EN CHIFFRES


L'électorat: 2.630.005 personnes Clause de blocage: 1,5%, soit 39.227 votes valablement exprimés.

Nombre de voix pour un mandat: environ 20.000.

Votes nuls: 21.000.

Voix perdues (pour les partis qui n'ont pas franchi la barre des 1,5%): 130.000.

Nombre de partis dans la 13e Knesset: 10. (ZL)

© Nouvelles d'Israël 08 / 1992


Retour


----------------------------------------------------------

GORBATCHEV EN ISRAËL


Cinq jours, beaucoup d'amour et de chaleur, trois titres de docteur honoris causa et... une pomme de terre – voilà comment on peut résumer la visite en Israël de Mikhaïl Gorbatchev, président de l'ex-URSS.

Gorbatchev est venu en Israël à la mi-juin, répondant à l'invitation de plusieurs associations israéliennes, et surtout d'universités. Chacun voulait lui rendre hommage pour le travail qu'il a accompli pour la paix mondiale et surtout pour le fait qu'il a ouvert les portes de son pays aux Juifs désirant émigrer en Israël. Bien que la visite fût qualifiée de «privée», Gorbatchev et sa femme Raïssa, qui l'accompagnait, ont reçu un accueil tout à fait officiel, comme en témoignent la cérémonie de bienvenue à l'aéroport (à laquelle a participé David Levy, le ministre des Affaires étrangères), une rencontre avec le Premier ministre Yitzhak Shamir et un dîner solennel que le président israélien donna en son honneur.

Gorbatchev a visité les curiosités principales du pays, y compris des lieux chrétiens. Il a d'ailleurs déclaré que Jésus fut «le premier socialiste». À Jérusalem, il a visité avec sa femme l'église russe du centre de la ville où il a allumé des cierges pour commémorer la Pâque provoslave. «Chez nous, les cérémonies religieuses sont à nouveau autorisées», a déclaré à Jérusalem l'ex-dirigeant du puissant parti communiste athée de l'URSS. Un des points forts de son voyage fut la visite du centre de recherches agricoles d'Israël, à Beit Dagan.

Les organisateurs avaient préparé une exposition de nouvelles espèces de fruits, de légumes et de fleurs en l'honneur de leur hôte, qui a également dirigé la politique agricole de son pays. Ils lui ont notamment présenté une nouvelle espèce de pomme de terre, de qualité supérieure, issue de la recherche israélienne. Il s'agit d'une pomme de terre de couleur claire et de forme allongée au rendement élevé (6,5 tonnes par dunam; 1 dunam = environ 10 ares). Cette espèce, qui résiste particulièrement bien aux maladies, a un goût très doux. Les chercheurs ont décidé de baptiser la nouvelle espèce «Mikhaïl» en l'honneur du visiteur, qui a tant oeuvré pour le monde et pour Israël. (ZL)

© Nouvelles d'Israël 08 / 1992


Retour


----------------------------------------------------------

HERZOG EN POLOGNE


Pour la première fois depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, on trouve à Auschwitz une pierre commémorative portant une inscription en hébreu et taillée dans la roche du sommet d'un mont de Jérusalem. Cette pierre dont le texte rend hommage au souvenir des millions de Juifs victimes de l'holocauste a été apportée sur place par le président israélien, Chaïm Herzog.

C'est à la fin du mois de mai que Monsieur Herzog a séjourné en Pologne dans le cadre d'une visite officielle effectuée sur l'invitation de Lech Walesa. La cérémonie d'inauguration de cette pierre venue de Jérusalem a été l'événement le plus marquant de cette visite émouvante. Au cours de la cérémonie, le président de l'État d'Israël a prononcé, les larmes aux yeux, la prière Kaddish en hommage aux âmes des victimes de l'holocauste. Durant son séjour en Pologne, Herzog a également pris part à d'autres cérémonies de commémoration touchantes; il s'est rendu dans la ville natale de son père et a tenu un discours en hébreu et en anglais

devant le Sejm polonais. Cette allocution, qui a duré environ 20 minutes, a été diffusée intégralement par la radio et la télévision polonaises. (ZL)

© Nouvelles d'Israël 08 / 1992


Retour


----------------------------------------------------------

DEUX MOIS SEULEMENT APRÈS L'ÉTABLISSEMENT DE RELATIONS DIPLOMATIQUES AVEC ISRAËL, L'INDE A OUVERT UNE AMBASSADE À TEL-AVIV.


Lors de la cérémonie d'inauguration, le représentant du gouvernement indien a qualifié de bonnes les relations actuelles entre les deux pays. «Il s'agit de surmonter les gouffres qui nous ont séparés dans le passé. Les deux États fondent de grands espoirs sur leur rapprochement, non seulement sur le plan diplomatique, mais aussi au niveau des citoyens», a déclaré le représentant indien, Viondara Gofta.

Les premiers contacts entre les deux pays se noueront dans les secteurs de l'agriculture, de la médecine, des sciences, de l'industrialisation et de l'éducation. Sous peu, la compagnie El-AI mettra en place une ligne aérienne directe reliant Tel-Aviv à New-Delhi. (ZL)

© Nouvelles d'Israël 08 / 1992

  

Retour


----------------------------------------------------------

LIAISON TÉLÉPHONIQUE DIRECTE


Israël a mis en place au début du mois de juin une liaison téléphonique directe avec la Syrie, la Libye et l'Irak. Pour la première fois depuis la fondation de l'État, toute personne qui le souhaite peut aussi atteindre par téléphone les pays qui nous sont le plus hostiles.

Jusqu'à présent, ce privilège était réservé aux communications avec les États arabes considérés comme particulièrement modérés: Bahrein, le Maroc, l'Arabie Saoudite, la Jordanie et bien entendu l'Égypte avec laquelle Israël a conclu un traité d'amitié.

Dès le soir du jour où la liaison directe a été installée, des journalistes ont pu téléphoner à Damas. Un des correspondants a rapporté qu'il avait appelé un hôtel de Damas et que l'employé de la réception qui avait décroché avait été époustouflé d'apprendre que la communication venait d'Israël. (ZL)

© Nouvelles d'Israël 08 / 1992


Retour


----------------------------------------------------------

UN TOURNANT EN ISRAËL


15 ans après que le Likoud, conduit par Menahem Begin, se soit vu confier les rênes du pouvoir par les électeurs israéliens, une page est tournée dans l'histoire du pays. Le dimanche 23 juin, à l'issue d'une campagne électorale intense mais monotone qui a duré environ deux mois, l'électorat a décidé qu'à partir de maintenant et pour une période de quatre ans, le parti Maarakh présiderait aux destinées de l'État.

Voici les résultats définitifs du vote:

Bloc de gauche:

«Maarakh» sous la conduite de Yitzhak Rabin: 44 mandats (1988: 39 mandats).

«Meretz», une alliance de trois petits partis de gauche: 12 mandats (1988: 10 mandats).

«Hadash», un parti communiste judéo-arabe: 3 mandats (1988: 4 mandats).

«Parti démocratique arabe»: 2 mandats (1988: 1 mandat).

Bloc de droite:

«Likoud»: 32 mandats (1988: 40 mandats).

«Moledet», un parti favorable au transfert des arabes: 3 mandats (1988: 2 mandats).

«Tsomet», le parti du chef de l'état-major général en retraite, Rafael Eytan: 8 mandats (1988: 2 mandats).

Partis religieux:

«Parti national religieux», un parti religieux sioniste: 6 mandats (1988: 5 mandats).

«Shass», parti séfarade ultra-orthodoxe: 6 mandats (1988: 6 mandats). «Parti unifié de la Torah» – un parti ultra-orthodoxe essentiellement ashkénaze: 4 mandats (1988: 7 mandats).

Le regroupement des mandats des partis de gauche permet à Yitzhak Rabin de disposer d'une majorité faible mais stable de 61 sièges à la Knesset. Une telle majorité se révèle suffisante pour constituer un gouvernement et même pour assurer la permanence de celui-ci durant les quatre prochaines années. Toutefois, Rabin, dont l'orientation politique est celle d'un «faucon» pragmatique, ne veut pas dépendre des seules voix des arabes. Son objectif est de mettre en place une coalition aussi vaste que possible qui puisse s'appuyer sur une majorité de voix juives. Seul ce type de gouvernement permettra à Rabin de réaliser le programme électoral de son parti et de mener à bien la politique qu'il aura choisie.

Actuellement, avant même le début des négociations sur la coalition, tout porte à croire que Rabin n'aura pas de difficultés à constituer sous peu un gouvernement stable.

Ses partenaires les plus sûrs, mis à part les partis de gauche bien entendu, sont les partis religieux. Ceux-ci n'ont pas d'orientation idéologique particulière. Leur objectif prioritaire est de s'assurer l'octroi de fonds gouvernementaux pour la population très religieuse qu'ils représentent. Pour accéder à ces moyens financiers, ils n'ont d'autre choix que de participer au gouvernement de Rabin. C'est pourquoi, dès la publication des résultats électoraux, les présidents de ces partis ont fait savoir qu'ils étaient disposés à faire partie du gouvernement, bien qu'ils eussent été auparavant des partenaires fidèles du Likoud. Hormis cette option religieuse, une entente avec le parti «Tsomet» est également envisageable. Quoique ce parti se situe plutôt à droite, son président, le chef de l'état-major général à la retraite, Rafael Eytan, n'a pas exclu la possibilité de participer au gouvernement Rabin.

Les résultats des élections représentent une lourde défaite pour le bloc de droite. Le grand perdant est le Likoud dont le nombre de mandats est redescendu de 40 à 32. Selon toute apparence, il entrera maintenant dans l'opposition. La perte du pouvoir gouvernemental exercé pendant 15 ans a profondément secoué le parti. Dès que les résultats ont été communiqués, le Premier ministre, Yitzhak Shamir, a fait part de son intention de se retirer prochainement de la vie politique. Shamir, qui est âgé de 77 ans, est considéré par la plupart des membres de son parti comme le principal responsable de la défaite. Shamir a toutefois été devancé par le ministre de la Défense, Moshè Arens. Au cours d'une apparition dramatique à la télévision israélienne, le numéro 2 du Likoud a déclaré qu'il quittait la scène politique. Arens devait normalement succéder à Shamir. Son départ ouvre la voie à une lutte acharnée pour la présidence du parti. Les candidats sont légion: le ministre des Affaires étrangères, David Lévy, le ministre du Logement, Ariel Sharon, Benny Begin (fils de Menahem Begin qui jouit d'une grande considération au sein du Likoud) et Benjamin Netanyahu – pour n'en citer que quelques-uns. Actuellement, il est impossible de prévoir l'issue de cette lutte pour la succession. Néanmoins, il apparaît d'ores et déjà que le Likoud devra faire face à des journées pénibles d'accusations, de querelles pour le pouvoir, de chaos, qui conduiront peut-être même à des démissions et à la scission d'une partie de ce grand groupe politique.

Un autre parti, qui se situe très nettement à droite et qui a subi de lourdes pertes lors de ces élections, est celui des colons, le Tehiya. Ce dernier, qui disposait de trois sièges dans la 12ème Knesset, n'a même pas franchi la barre des 1,5% et a ainsi pratiquement disparu de la scène politique. Personne n'avait prévu un tel résultat. Aucun sondage d'opinion n'avait laissé entrevoir cette débâcle. La consternation des leaders de ce parti, qui s'attendaient à voir leur influence politique augmenter au même rythme que l'implantation de nouveaux colons dans les territoires occupés, est indescriptible. Comme les résultats le montrent, les électeurs ne partageaient pas leurs vues. Un certain nombre d'Israéliens se sont tournés vers le Parti national religieux et la plupart d'entre eux ont donné leur voix au «Tsomet» dont l'étonnante progression, de 2 à 8 mandats, a été le phénomène le plus marquant de ces élections. La principale explication de ce succès réside dans la réputation de fiabilité et d'intégrité dont jouit le président du parti, l'ex-chef de l'état-major général, Rafael Eytan. Ce dernier, mieux connu sous le diminutif de «Raful», vient du Moshav Tel Adashim. Après avoir quitté l'armée, il est revenu au Moshav où il a exercé les activités de menuisier tout en se lançant dans la vente d'huile d'olive de qualité supérieure. On peut acheter cette huile d'olive excellente et coûteuse du Moshnavik «Raful» dans presque toutes les grandes surfaces d'Israël. Parallèlement à ses activités dans ce domaine, Raful s'est lancé dans la politique. Au début, il faisait partie du Tehiya, puis il a quitté cette formation pour créer le Tsomet: un petit parti indépendant qui est devenu la quatrième force politique d'Israël.

La défaite de la droite permettra à Rabin de mener à bien avec une relative facilité une grande partie du programme politique spécifique de son parti. Les défis que doit relever le gouvernement conduit par le parti travailliste sont énormes. La sécurité à l'intérieur du pays est de plus en plus problématique. Deux jours après les élections, 2 Israéliens qui exploitaient une société de conditionnement de fruits et légumes dans la bande de Gaza ont été tués à coups de couteau. Le même jour, un soldat israélien a été abattu en Samarie; un Juif qui se trouvait en voiture sur la route conduisant au point de peuplement de Maaleh Levona a été attaqué à la hache et gravement blessé, et des policiers ont essuyé des coups de feu dans la bande de Gaza. La réaction de Rabin face à ces événements a été la suivante: «Nous prendrons les mesures les plus sévères contre les assassins.»

Néanmoins, le gouvernement travailliste prévoit de poursuivre et même d'accélérer le processus politique lancé par le Likoud lors de la Conférence de Madrid. Pendant la campagne électorale, Rabin a promis à diverses reprises que les Palestiniens se verraient accorder l'autonomie dans les 6 à 9 mois suivant son entrée en fonction comme chef de gouvernement. Parallèlement, le nouveau Premier ministre israélien veut soutenir ce qu'il appelle les «colonies politiques», à savoir les points de peuplement qui se trouvent le long de la frontière de la vallée du Jourdain et sur les hauteurs du Golan.

Rabin veut désormais investir dans la lutte contre le chômage et la création d'emplois les milliards de shekels qui étaient destinés jusqu'à présent aux territoires occupés. Au lendemain des élections, l'Office central des Statistiques a annoncé le nouveau taux record de chômage: 212.000 sans emploi, c'est-à-dire 11,6% du potentiel de main-d'oeuvre civile de l'État. Le nouveau gouvernement espère que la création d'emplois supplémentaires relancera le mouvement d'immigration en provenance de l'ex-URSS, presque totalement arrêté aujourd'hui.

Entre-temps, les résultats des élections ont suscité des réactions positives dans le monde entier. La commission d'attribution des fonds de la Chambre des Représentants américaine, qui avait prévu d'opérer des coupes sombres dans l'aide accordée à Israël, a annoncé qu'elle avait l'intention de revenir sur cette décision. Le Président Bush a déclaré pour sa part qu'il souhaitait inviter prochainement Rabin à Washington. Par ailleurs, des rapports en provenance de l'ex-URSS font mention d'un nombre croissant de Juifs désireux d'émigrer vers Israël. (ZL)

©   Nouvelles d'Israël 08 / 1992


Retour


----------------------------------------------------------

ACCORDS CONCLUS PAR ISRAËL AVEC TROIS BLOCS ÉCONOMIQUES


Un nouvel accord de libre-échange a été signé, cette fois, avec les États du nord de l'Europe. Israël devient ainsi le seul État au monde à avoir passé un accord de libre-échange avec les trois grands blocs économiques.

Le traité passé entre les États du nord de l'Europe (Autriche, Suisse, Norvège, Finlande, Islande et Liechtenstein) et Israël est entré en vigueur le 1. 1.93 et prévoit la levée de toutes les taxes douanières pour les produits industriels échangés entre ces pays et Israël.

Israël a déjà à son actif deux accords du même type. L'un a été conclu, il y a 17 ans, avec la Communauté européenne, et l'autre, il y a 7 ans, avec les États-Unis.

Des estimations ont montré que, dans les cinq années à venir, le nouvel accord permettrait à Israël de doubler ses exportations à destination des pays du nord de l'Europe. Aujourd'hui, le montant des exportations israéliennes vers ces pays atteint 320 millions de dollars, et les importations israéliennes se chiffrent à 1,2 milliard de dollars. (ZL) 

© Nouvelles d'Israël 09 / 1992

 

Retour


----------------------------------------------------------

DE NOUVEAUX SCUDS – LE VIEUX DILEMME


La débâcle militaire de l'Irak, les entretiens directs entre les Arabes et les Israéliens, l'éclatement de l'Union soviétique et finalement la victoire aux élections législatives du parti travailliste en Israël ont manifestement transformé le Proche-Orient au cours des dix-huit derniers mois. Mais espérer que des régimes agressifs comme ceux de la Syrie et de l'Iran auraient pu changer serait totalement prématuré, voire illusoire.

Que depuis des mois Damas s'équipe à l'extrême d'armes en provenance de la Corée, de la Chine et de la Russie, cela cadre mal avec un processus de paix. La période choisie pour effectuer des tests avec les fusées Scud améliorées – après le virage politique en Israël et immédiatement avant la reprise des négociations bilatérales – donne beaucoup à réfléchir. Plus inquiétant encore que ce programme syrien concernant ces missiles de la terreur, il y a le programme nucléaire iranien à propos duquel les militaires israéliens ont lancé, ces derniers temps, et continuent à le faire, une très sérieuse mise en garde, mais apparemment tout aussi vainement que jadis face à la bombe atomique irakienne. À ce sombre tableau vient s'ajouter le fait que les USA veulent livrer septante-deux de leurs avions de combat les plus modernes à l'Arabie Saoudite, ce régime qui soutient le mouvement fondamentaliste palestinien «Hamas», adversaire acharné de tout contact pour la paix.

Le gouvernement israélien – avec non seulement un faucon comme le vice-ministre de la Défense Motta Gur, mais aussi avec une colombe comme le ministre des Affaires étrangères Shimon Peres – se voit obligé, en plein milieu de la période d'entretiens pour la paix, d'avertir très solennellement les Syriens. La Syrie, dixit Gur, serait, en cas de guerre, «complètement paralysée» par les durs coups que lui porterait Israël. On sait depuis le bombardement du réacteur atomique irakien que l'État hébreu réagit avec la plus extrême vigueur quand il se sent gravement menacé.

Mais les Israéliens – et très certainement le nouveau gouvernement – savent parfaitement que les actes de bravoure ne peuvent apporter une solution durable au problème. Il faut arriver à la paix avant que la bombe islamique ne soit au point. Cependant, une paix conclue à la va-vite ne serait qu'une paix trompeuse. Et traiter avec des dictateurs – voir Saddam Hussein – est souvent dangereux, plein de risques pour sa propre survie. Le vieux dilemme continue à se poser à Israël dans le «nouveau» Proche-Orient. (DW)

© Nouvelles d'Israël 09 / 1992

 

Retour


----------------------------------------------------------

L'INDE ET ISRAËL


Israël prend-il en charge l'entraînement de soldats indiens? D'après le journal «The Pioneer», qui paraît à New Delhi en Inde, Israël assure l'entraînement d'une unité des services de renseignements indiens en vue de lutter contre les séparatistes sikhs.

Le journal affirme que l'unité est également formée en Israël aux techniques d'interrogatoire des services secrets et aux activités anti-terroristes. Certains de ses membres utilisent déjà les méthodes apprises – toujours d'après le journal, ils ont établi dans la province d'Utarpradasch, près de la région du Penjab, des échoppes dans les rues ainsi que des ateliers, afin d'amener la population locale à leur transmettre des informations sur les activités des Sikhs. Selon le journal, l'unité est équipée de systèmes d'écoute israéliens. Quelque 20 officiers supérieurs de l'armée indienne ont, selon les mêmes sources, pris part il y a environ un mois à un séminaire de travail en Israël portant sur les activités contre les rebelles; et une unité commando spéciale, mise sur pied dans la région du Penjab, partira sous peu en Israël et en Angleterre pour poursuivre son entraînement. (ZL)

© Nouvelles d'Israël 09 / 1992

 

Retour


----------------------------------------------------------

LE PREMIER MINISTRE ITZHAK RABIN A TENU SA PROMESSE.


Il n'a eu besoin que de dix jours pour présenter son nouveau gouvernement à la première séance de la nouvelle Knesset.

Le nouveau gouvernement est soutenu par une majorité de 67 membres de la Knesset, malgré le fait que la coalition gouvernementale tripartite ne rassemble que 62 parlementaires: 44 mandats auprès du parti travailliste, 12 mandats auprès du parti de gauche Meretz et 6 mandats auprès du parti religieux sépharade Shas, 5 autres parlementaires des partis arabes soutenant le gouvernement de l'extérieur.

Avec seulement 17 ministres, le nouveau gouvernement reste pour le moment très compact. Toutefois, ces chiffres ne sont pas définitifs. D'après les prévisions, au moins deux autres partis participeront à la coalition – le parti de droite séculaire Tsomet (8 représentants) et le parti ashkénazique ultra-orthodoxe des Juifs de la Torah (4 représentants). La participation d'un troisième parti, le parti sioniste religieux NRP (Parti national religieux), est très incertaine. Il est probable que si les partis cités accordent leur participation, le gouvernement atteindra la dimension des gouvernements précédents, surtout si l'on ajoute aux ministres des ministres suppléants.

Qu'est-ce qui retient la participation des deux partis que sont la Tsomet et les Juifs de la Torah? Il semble que le problème réside dans la nomination de Mme Shulamit Aloni, du parti Meretz, au poste de ministre de l'Enseignement, car l'ancien chef de l'état-major général, Raffael Eitan, président du parti Tsomet, avait brigué ce poste. Le parti des Juifs de la Torah refuse la nomination d'Alonis pour ses opinions qui, aux yeux du parti ultra-orthodoxe, sont anti-religieuses et offensent l'ensemble de l'idéologie religieuse. Pour le moment, Itzhak Rabin garde en réserve les ministères du Travail et de la Prospérité, de la Religion et de la Police pour les deux partenaires potentiels de la coalition.

Les ministères importants ont été mis aux mains du parti travailliste. Le ministre de la Défense est Itzhak Rabin, celui des Affaires étrangères est Shimon Peres et celui des Finances Abraham Shochat, si bien que le parti a conservé en tout 12 ministères. Le parti Meretz a obtenu trois ministères et Ariel Deri, du parti Shas, s'est vu attribuer le ministère de l'Intérieur, qu'il occupait également lorsque le Likoud était au pouvoir.

Pour la première fois, ce gouvernement comprend deux femmes ministres et un seul ministre religieux.

La politique générale de cette équipe, celle sur laquelle les partenaires de la coalition se sont entendus, vise la poursuite du processus de paix qui a été enclenché à Madrid, dans le but de donner une autonomie aux territoires occupés.

Le gouvernement gèlera et limitera les implantations en établissant une distinction entre les implantations politiques au milieu de centres démographiques arabes et les implantations importantes sur le plan stratégique, le long de la vallée du Jourdain, qui ne seront pas remises en question. D'autre part, la politique générale du gouvernement a établi que tout accord ou tout traité de paix comportant une renonciation à des territoires devrait d'abord être soumis à la décision du peuple par référendum ou par vote.

Dans le domaine de la religion, il a été convenu que toute réglementation religieuse nécessiterait l'accord de tous les partenaires de la coalition et que le statu quo serait maintenu provisoirement. (ZL) 

©  Nouvelles d'Israël 09 / 1992


Retour


----------------------------------------------------------

UN PAS EN DIRECTION DE L'ORIENT


Avant que la Chine et Israël entretiennent des relations diplomatiques, ils avaient déjà des contacts économiques qui sont à présent renforcés.

En juillet, la Chine a envoyé en Israël des délégués économiques pour visiter le pays et examiner les programmes d'investissement en Chine ainsi que les différents projets, notamment dans le secteur du bâtiment.

Des sociétés israéliennes sont déjà actives en Chine et ont même déjà remporté plusieurs succès. Des granges à céréales fabriquées dans le kibboutz de Haogen ont sauvé de la pourriture de nombreuses tonnes de récoltes en Chine et dans l'ancienne URSS.

La Chine manque en effet cruellement de moyens pour conserver les céréales, le riz et le maïs. Les granges israéliennes se manipulent facilement, se construisent rapidement et ne nécessitent pratiquement aucune préparation du sol. Elles se composent de panneaux de plastique et recourent à un système de ventilation et de réglage de la température issu de la haute technologie.

La société israélienne Elsint fournit à la Chine des tomographes commandés par ordinateur et des lentilles laser utilisées dans les appareils photographiques. L'entreprise teste à présent la possibilité de créer une agence en Chine, après qu'elle y ait déjà construit une usine d'échos magnétiques.

© Nouvelles d'Israël 09 / 1992

 

Retour


----------------------------------------------------------

YITZHAK SHAMIR: «UNE ERREUR A ÉTÉ COMMISE»


Une erreur a été commise, a déclaré l'ancien Premier ministre Yitzhak Shamir à propos de la perte du pouvoir gouvernemental.

Et une fois les résultats électoraux communiqués, Shamir a ajouté après mûre réflexion que son gouvernement avait à son actif de grands succès et de petits échecs. Lui-même, a-t-il communiqué, organise son retrait de la vie politique.

Le parti du Likoud, 32 députés à la Knesset, se prépare à s'engager dans l'opposition et présente déjà au nouveau gouvernement un premier vote de défiance, en s'opposant au gel des implantations et aux déclarations faites durant les discussions avec le secrétaire d'État américain James Baker.

Dans le même temps, le Likoud examinait les raisons de sa défaite. Le parti est conscient du fait que les querelles et les fortes rivalités internes en sont la cause principale. Cependant, même maintenant que le Likoud se trouve dans l'opposition, ces dissensions n'ont pas disparu.

Immédiatement après l'annonce des résultats électoraux définitifs, l'ancien ministre de la Défense, Moshe Arens, se retira de la liste du Likoud dont il occupait la troisième place. Selon ses propres termes, il n'était plus prêt à prendre part aux luttes – qui l'attendaient également dans l'opposition – pour le pouvoir à la tête du parti.

Et ces luttes ont déjà commencé. Immédiatement après l'annonce de la démission d'Arens, quelques députés de la Knesset communiquèrent au Likoud leur intention de participer à la lutte pour le pouvoir à la tête du parti. Parmi eux, on comptait de jeunes représentants, tels Bibi Netanyahu, Benny Begin, Moshe Katzav et Meir Shitreet, mais également de plus âgés, par exemple David Levy. Bibi Netanyahu a pris l'initiative de rassembler des milliers de personnes pour une manifestation en faveur de l'introduction d'élections primaires au sein du Likoud, comme c'était le cas dans le parti travailliste.

La distribution des postes de la dernière part de gâteau restant au Likoud, à savoir la présidence et la participation aux diverses commissions de la Knesset, constitue également une pomme de discorde.

David Levy a déjà perdu le premier tour – la participation à la commission responsable de la politique extérieure et de la sécurité – et ce, bien qu'il ait été ministre des Affaires étrangères.

Yitzhak Shamir demeure le chef du mouvement. Il a communiqué qu'il démissionnerait après la réorganisation du Likoud et l'élection d'une nouvelle direction.

©  Nouvelles d'Israël 09 / 1992


Retour


----------------------------------------------------------