DES
ISRAÉLIENS PRISONNIERS AUX INDES SE SONT DÉFENDUS
HÉROÏQUEMENT
Cinq
jeunes touristes israéliens ont pu sauver leur vie au
Cachemire (Inde), grâce à leur courage extraordinaire et à
leur présence d'esprit. Ils se sont défendus héroïquement
contre des terroristes qui essayaient de les enlever. Le
sixième Israélien du groupe, Eres Cahane, est décédé lors de
cette attaque.
L'attentat
a eu lieu à Serinagar (Cachemire) au début de la soirée du
27 juin. Huit personnes, toutes membres du mouvement
clandestin islamique qui se bat pour la libération du
Cachemire, sont entrées par force dans la maison sur pilotis
– au bord du lac Dahl et ont enlevé les huit habitants –
deux femmes et six jeunes hommes israéliens. Les prisonniers
ont été emmenés, sous la menace des armes, sur des bateaux
au bout du lac. Les femmes ont été libérées, les hommes ont
été ligotés et mis contre un mur pour être fusillés. Les
ravisseurs leur disaient: «Dites-vous Shalom, car c'est
votre dernière conversation.»
Les
Israéliens, sortant tous depuis peu des unités tactiques de
l'année israélienne, ont profité de l'occasion de pouvoir
échanger quelques mots. Au lieu de se dire adieu, ils ont
rapidement convenu d'un plan d'action. Quelques secondes
avant leur exécution, ils se sont jetés sur les terroristes.
Au cours de cette mêlée, l'un des Israéliens, Chagai Caspi,
âgé de 22 ans, a pu attraper l'arme d'un des terroristes, le
tuer et en blesser un autre. Les autres terroristes ont pris
la fuite, mais, ils ont pu, auparavant, tuer Eres Cahane et
blesser trois de ses compagnons. Ils ont pu emmener l'un
d'eux, Yair Itzchaki. Yair a pu fuir ultérieurement. Dans sa
fuite, il s'est perdu dans les rues de Serinagar, et s'est
fait enlever par des membres d'un autre groupe de
terroristes islamiques qui l'ont gardé en otage. Une semaine
plus tard seulement et suite à des négociations
internationales sous le patronage de l'ONU, Yair Itzchaki a
été libéré et a pu retourner en Israël. Après sa libération,
il dit qu'il était fier d'appartenir au peuple qui apprend à
ses fils à se battre, à ne pas renoncer et à ne pas se
laisser conduire à l'abattoir comme un agneau.
L'armée
indienne se bat depuis de nombreuses années contre les
intentions séparatistes du Cachemire, qui est principalement
islamique et qui aspire à l'indépendance ou à l'annexion au
Pakistan. Les actes terroristes dans la région ont augmenté
de telle manière l'année dernière que le gouvernement indien
déconseille aux touristes de visiter le Cachemire. Seuls les
touristes israéliens n'ont apparemment pas peur du
terrorisme et ne consentent pas, pour l'instant, à renoncer
aux paysages merveilleux du Cachemire. Au moment de
l'attaque, environ 80 Israéliens se trouvaient dans ces
hôtels sur pilotis à Serinagar.
Les
investigations de la police indienne ont prouvé que les
terroristes islamiques savaient parfaitement qui ils
enlevaient. Selon des témoins israéliens, les ravisseurs
leur auraient dit qu'ils les assassineraient parce qu'ils
étaient des Juifs. L'affaire a été exposée de manière
détaillée dans les médias indiens. Les Indiens n'ont presque
pas pu se remettre de l'initiative et de la présence
d'esprit des Israéliens. Dans tous les journaux, on pouvait
lire que c'était la première fois de l'histoire de l'Inde
que des otages non armés avaient pu vaincre des terroristes
et les empêcher d'exécuter leurs intentions.
La
presse pakistanaise, qui soutient le séparatisme et le
terrorisme du Cachemire, a eu, par contre, toutes les peines
du monde à digérer cette défaite. Pour cette raison, les
journaux ont affirmé que les Israéliens étaient en fait des
«agents des troupes d'élite israéliennes» déguisés en
touristes. De plus, on pouvait lire que les Israéliens
voulaient attaquer le réacteur nucléaire principal du
Pakistan, qui se trouve à 20 km seulement de la frontière du
Cachemire. (ZL)
©
Nouvelles d'Israël
Septembre
1991
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DES
PROBLÈMES AVEC LES COLONIES ET LES IMMIGRANTS
En
Israël, on craint de plus en plus que la vague d'immigration
depuis l'URSS ralentisse considérablement durant ces
prochains mois. Il y a assez de raisons pour se faire du
souci: D'une part, la nouvelle «loi du passeport» en URSS
est entrée en vigueur le 1er juillet 1991; d'autre part, les
problèmes d'intégration et de travail pour les nouveaux
immigrés ne sont toujours pas résolus.
La
«loi du passeport» interdit à tout Russe de quitter le pays
sans ce document. Avant la mise en vigueur de cette loi, les
immigrants avaient pu quitter l'URSS grâce à un
laissez-passer spécial. Ceci signifie que des centaines de
milliers de Juifs qui veulent émigrer en Israël et qui en
ont même les autorisations nécessaires sont maintenant
obligés de se soumettre à une procédure bureaucratique
longue et compliquée en vue d'obtenir un passeport. Bien que
l'URSS ait promis de tout faire pour éviter du retard dans
l'émigration, il est évident que l'on ne pourra empêcher un
certain ralentissement. L'appréhension des conséquences de
la nouvelle loi a eu pour effet que durant le dernier
week-end du mois de juin, 7'000 Juifs sont arrivés en
Israël. Le nombre des nouveaux immigrants s'élève ainsi à
300'000 personnes depuis le début de cette vague en janvier
1990.
Mais
la «loi du passeport» ne représente pas le seul obstacle à
franchir. À la fin juin, le président du forum sioniste des
Juifs russes, Natan Scharansky, a fait part de ses craintes
quant aux problèmes d'intégration et de travail, qui
pourraient amener l'immigration au point zéro d'ici la fin
de l'année. Le gouvernement consent des efforts
considérables afin de trouver des appartements, de la
nourriture et du travail pour les nouveaux immigrants, mais
ces dépenses sont déjà trop importantes pour le budget
israélien, qui s'effondre sous les charges des dépenses pour
la Défense. Selon des estimations, le financement de cette
intégration nécessite environ 20 milliards de dollars.
À
Jérusalem, on espère que cette somme pourra être retirée en
grande partie d'emprunts internationaux, sous la garantie
des États-Unis. Israël veut soumettre la demande de cette
garantie à Washington au début septembre. Mais plus nous
approchons de cette date, plus il est improbable que les USA
accepteront d'accorder cette garantie sans autre.
Apparemment, les USA profiteront de cette recherche
désespérée de garantie pour obtenir des concessions
politiques de la part de Jérusalem. Durant le mois de juin,
plusieurs personnes du gouvernement américain ont exigé que
cette garantie soit liée à la promesse d'Israël de geler la
colonisation de la Judée, de la Samarie et de Gaza. De tels
propos venaient même du Vice-Président Dan Quail, qui a
pourtant la réputation d'être pro-israélien. Tout le monde
est certain que le ministre des Affaires étrangères, James
Baker, est à la base de cette pression. Il avait ressenti
l'établissement de nouvelles colonies dans ces régions,
durant sa visite en Israël, comme des offenses personnelles.
Pour lui, c'était comme s'il avait reçu une gifle. Cette
pression sur Israël semble être sa réaction à ces offenses
contre lui-même et le Président Bush.
Jérusalem
rejette tout lien entre la garantie et les colonies. Le
Premier ministre Yitzhak Shamir a déclaré dans divers
interviews qu'il estime incroyable que les Américains, qui
ont pourtant aidé à sortir les Juifs de l'URSS, veuillent
maintenant leur nuire économiquement. Il ne voit aucun lien
entre une affaire humanitaire concernant l'immigration et la
colonisation. Le ministre de la Construction Ariel Sharon
rejette aussi un tel lien et estime qu'Israël a déjà fait
suffisamment de concessions en promettant aux Américains
qu'aucun nouvel immigré ne s'établira dans ces régions. Mais
le gouvernement américain ne semble pas vouloir assouplir sa
position. Apparemment, Israël devra décider ce qui est le
plus important entre l'immigration et les colonies. Le
ministre de l'Économie israélien, Yitzhak Modai, a annoncé
entre-temps que son ministère se prépare à l'éventualité que
les USA ne soutiendront pas l'intégration des nouveaux
immigrants. Modai donne à entendre qu'il existe un
«programme tiroir», mais celui-ci forcera les Israéliens à
vider leurs pécules. Le niveau de vie en Israël baissera
forcément en faveur de l'intégration des nouveaux
immigrants. (ZL)
© Nouvelles
d'Israël
Septembre
1991
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L'ESPOIR
DES JUIFS
–
Le coup d'État en URSS vu de Jérusalem
Les
événements de la fin août nous ont montré à quel point
l'équilibre des forces était précaire dans le plus grand
pays du monde (en superficie).
Je
me retiens d'ironiser sur les déclarations et les prévisions
d'experts politiques de tous genres. Dieu merci, les avis et
les commentaires des experts en soviétologie ne nous ont pas
fait défaut depuis le 19 août avec leur diversité et leurs
affirmations souvent contradictoires. Comme toujours en
histoire, il est aisé de décrire après coup le cours
«rationnel» des événements qui ont eu lieu; quant à ceux qui
doivent encore se passer, un proverbe danois délimite dans
sa concision sarcastique l'envergure de notre vision
prophétique: «il est difficile de prédire, surtout
l'avenir»!
En
fait, malgré les signes annonciateurs de l'orage et les
avertissements d'un Chevardnadze, nous avons été surpris à
notre réveil, le 19 août, comme nous avons été surpris
ensuite par le déroulement des événements et comme nous
avons été surpris, ces deux dernières années, par le cortège
de coups de théâtre historiques qui a défilé sous nos yeux.
Si une chose est devenue claire, c'est que l'histoire est
désespérément imprévisible!
La
fin de l'année 1989 a surpris l'État d'Israël par
l'ouverture des frontières de l'URSS et l'arrivée d'un flot
d'immigrants juifs en provenance de ce pays. 200 000 sont
arrivés en 1990; 125 000 ont suivi de janvier à août cette
année. Cette immigration massive n'est pas allée sans
ennuis: en plus du choc culturel et de la difficulté
d'apprendre l'hébreu, les immigrants russes ont été
confrontés aux problèmes du chômage et du manque de
logements. Ces difficultés croissantes, décrites en détail
dans les lettres souvent amères envoyées d'Israël par des
immigrants déçus à leurs familles restées en URSS, ont
provoqué un ralentissement sensible de l'immigration, ces
derniers mois. Puis vint le choc du 19 août.
Les
juifs d'URSS se sont sentis comme pris dans un piège qui
venait de se refermer sur eux. Pour eux, c'était la panique;
pour tous l'angoisse et l'incertitude. Parallèlement les
juifs russes installés en Israël se félicitaient d'être
partis à temps et s'inquiétaient du sort de leurs proches
restés en terre d'exil. Les quelque 60 000 juifs d'URSS qui
avaient déjà reçu leur permis de sortie et leur visa pour
Israël se mordaient les doigts d'avoir hésité et retardé
leur départ. Et plusieurs, en Israël, avaient des remords
d'avoir envoyé des lettres trop négatives aux familles
demeurées en Russie et d'avoir peut-être ainsi causé un
malheur irréparable.
Le
jour même du coup d'État, et le jour suivant, un certain
nombre de juifs, déjà en possession du visa et des autres
documents nécessaires pour émigrer, se sont adressés au
consulat israélien de Moscou pour avancer autant que
possible la date de leur départ. Des délégués de l'agence
juive en URSS rapportent que certains, dans leur désarroi,
suppliaient les autorités israéliennes d'organiser une
opération de sauvetage semblable à l'opération Salomon, au
cours de laquelle près de 15 000 juifs ont été transportés
par avion d'Éthiopie en Israël.
En
Israël également, on envisageait l'avenir de l'immigration
avec une certaine angoisse: les nouveaux maîtres de l'URSS
allaient-ils continuer de permettre aux juifs de quitter le
pays?
Le
ministre de la construction, Ariel Sharon, convoquait le 20
août à une réunion urgente les responsables de divers
départements, afin de planifier l'accueil immédiat d'une
vague éventuelle de 100 000 immigrants. Par la même
occasion, il lançait aux juifs d'URSS un appel dramatique,
les exhortant à tout lâcher et à partir sans délai pour
Israël.
Entre-temps,
la situation évoluait et le consulat israélien de Moscou,
ainsi que les responsables de l'agence juive, émettaient des
propos rassurants, en tout cas pour l'immédiat. La panique
faisait place à une attente tendue parmi les juifs de Russie
et le consulat israélien de Moscou ne notait qu'une légère
augmentation des demandes de visas et de billets d'avion.
Avec
l'avortement de la conjuration des partisans de la ligne
dure, un certain nombre de questions se posent aux juifs
soviétiques et aux autorités israéliennes.
Et
tout d'abord: est-ce que l'Union soviétique est rentrée dans
l'ordre, ou bien n'avons-nous assisté qu'au début d'une
nouvelle période d'instabilité et de crises? Et qu'en est-il
de la liberté d'émigrer: un gouvernement plus libéral
voudra-t-il conserver les juifs (qui représentent une bonne
partie de l'intelligentsia) afin de développer et peut-être
de regagner la faveur des Arabes? Ou bien maintiendra-t-il
la liberté de mouvement entre nations?
Il
est évident que l'URSS d'après la tentative de coup d'État
n'est plus la même qu'avant. Les espoirs d'amélioration et
de progrès se mêlent au spectre de calamités nouvelles.
Paradoxalement,
la vague de libéralisation qu'a connue l'URSS ces dernières
années a libéré les vieux démons du nationalisme, des
préjugés ethniques et de l'antisémitisme. Des pogroms –
d'envergure encore limitée (quelques morts seulement en 1990
et quelques dizaines de maisons juives brûlées) – ont poussé
des juifs à chercher une sécurité nouvelle sous d'autres
cieux et à émigrer (dans d'autres endroits de Russie, en
Israël ou dans d'autres pays du monde libre). Pour
l'instant, la démocratie semble avoir triomphé en Union
soviétique.
Des
témoignages de Juifs russes nous parviennent, disant qu'ils
veulent rester au pays, afin de le bâtir avec les autres
membres des forces progressistes.
D'autres,
au contraire, témoignent de leurs inquiétudes face à un
avenir incertain, dans un pays en plein marasme économique,
en pleine désorganisation, dans lequel l'antisémitisme n'est
pas mort; et ils se préparent à émigrer en Israël.
Là
encore l'avenir est imprévisible et il est difficile
d'établir quelle tendance l'emportera dans le judaïsme
russe, au cours des mois qui viennent. Mille choses peuvent
encore se passer, ou ne pas se passer! L'impression générale
ici est pourtant que le coup d'État manqué était une
sonnerie d'alarme pour les juifs d'URSS et un appel à se
préparer au départ.
Au-delà
de tous ces événements, au travers et au-dessus de ce
bouillonnement de l'histoire, la foi discerne le dessein
d'un Dieu souverain qui a décidé de ramener de nos jours le
peuple d'Israël dans son pays, après un exil plusieurs fois
millénaire.
Si
tel est bien le cas, on comprend que ce phénomène du retour,
dans ses diverses phases, soit surprenant et imprévisible;
il échappe à l'expertise d'une analyse rationnelle et
confond l'homme qui ne s'incline pas dans l'adoration d'un
Dieu souverain, tandis que la foi proclame: l'Éternel règne!
De
Jérusalem, Henri-Léon Vaucher
©
AVÈNEMENT Septembre 1991 No 30
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LE
GRAND ILLUSIONNISTE: JAMES BAKER
James
Baker n'en finit pas de préparer la conférence de paix en
multipliant les promesses aux uns et aux autres
PRÉVUE
POUR LE MOIS D'OCTOBRE, LA CONFÉRENCE DE PAIX SUR LE
PROCHE-ORIENT SERA SANS DOUTE REPORTÉE. CE NOUVEAU DÉLAI, DÛ
ESSENTIELLEMENT AUX CHANGEMENTS EN URSS, PERMET AUSSI AU
SECRÉTAIRE D'ÉTAT AMÉRICAIN, JAMES BAKER, D'AFFINER LA
PRÉPARATION DE CETTE RÉUNION ENCORE FLOUE.
Il
y a quelques mois, dans la rue piétonne de Ben Yehouda, les
badauds de Jérusalem s'extasiaient, ébahis, devant les tours
de passe-passe d'un prestidigitateur britannique. Il était
vraiment impressionnant: des feuilles de papier se
transformaient, entre ses mains, en foulards desquels
sortait une bougie allumée; des cerceaux se crochaient
mystérieusement entre eux. Ébahi devant tant de numéros
stupéfiants, je commençai à me demander si je n'avais pas,
en face de moi, un authentique sorcier doué de pouvoirs
occultes, lorsque le prestidigitateur décida de nous révéler
une partie de ses trucs: il enleva sa veste, descendit ses
pantalons pour nous montrer tout un système d'anneaux, de
lanières, de boucles, de cordons et de pinces qui couvraient
son corps des mollets jusqu'aux poignets, à l'aide desquels
il faisait ses tours! Nous étions rassurés: rien d'occulte,
tout n'est qu'illusion, nous avons affaire à un
professionnel particulièrement doué de la prestidigitation.
Nous ne pouvons qu'admirer son adresse et sa dextérité
acquises au cours de nombreuses heures de travail.
Sur
la scène internationale, un acteur intelligent, habile,
infatigable dans ses efforts, nous offre un spectacle encore
plus étonnant. Des dizaines de millions d'individus
applaudissent à ses tours. Il concilie l'inconciliable. Le
Secrétaire d'État américain, James Baker puisque c'est de
lui qu'il s'agit – semble, avec aisance, réaliser la
quadrature du cercle. Tel un pickpocket de cirque, il
dépossède avec habileté un certain nombre de cobayes des
objets – ou des sujets! – qui leur sont les plus chers. Avec
dextérité. Mais aussi avec toute la force de persuasion – ou
de dissuasion! – d'un aimable lion de cirque ou d'un ours
dressé qui, au dire de son maître, ne fait de mal à personne
et dont on ne doit pas avoir peur. Légère crainte cependant
chez les sujets d'expérience: vont-ils retrouver leurs biens
subtilisés lorsque le spectacle sera terminé?
Quels
sont ces biens dont les propriétaires peuvent craindre la
subtilisation?
Pour
Israël: c'est le droit à des négociations de paix directes
avec ses voisins, sans l'intervention «médiatrice» d'un
tiers (grandes puissances ou instance internationale);
le
droit de refuser de parler avec une organisation terroriste
dont le programme officiel, encore aujourd'hui, est la
destruction de I'État d'Israël (voir la charte
palestinienne);
le
droit d'habiter et de vivre en paix dans des provinces
constituant le coeur même de la patrie israélite historique
(Judée, Samarie);
le
droit d'accès à tous les quartiers de Jérusalem, capitale
trois fois millénaire du peuple juif;
le
droit de développer et de peupler les zones inhabitées de la
terre d'Israël historique (sans porter ainsi préjudice à
quelque autre population que ce soit, puisqu'il est question
de zones inhabitées et non cultivées);
le
droit à des frontières sûres, assurant un minimum de
profondeur stratégique;
le
droit à un traité de paix en bonne et due forme avec ses
voisins, stipulant que les frontières doivent être ouvertes
à la libre circulation dans les deux sens pour les
transports de biens et de personnes, ainsi que pour les
échanges commerciaux, touristiques et culturels.
Et,
pour les gouvernements arabes et leurs mouvements
terroristes, quels sont les sujets chers dont ils risquent
d'être dépossédés? Dans les grandes lignes, c'est le droit
de dénier à Israël tous les droits qui viennent d'être
mentionnés.
James
Baker semble réussir le tour de force d'unir les contraires
et de réduire les oppositions logiques, distribuant à
l'entour des apparences de promesses pour le moins
difficilement conciliables. Nous nous limiterons à l'examen
de quelques points seulement, dans le cadre limité de cet
article.
JÉRUSALEM
Cette
ville est incontestablement au coeur du conflit
israélo-arabe. Les Palestiniens la réclament tout entière
comme capitale d'un nouvel État arabe, quitte à autoriser un
nombre limité de Juifs à demeurer (dans quelles conditions
de sécurité?) dans certains quartiers. Nous avons déjà vu la
position israélienne. Face à ces deux antithèses, quelle
synthèse Baker a-t-il imaginé? Un nouveau partage de la
ville, inacceptable pour les deux partenaires en présence?
Une internationalisation de la ville: quel État a jamais
accepté que sa capitale soit «internationalisée»?
Quelle
promesse Baker a-t-il faite? Aux Arabes: que la question de
Jérusalem, capitale unie d'Israël, est encore négociable.
Aux Israéliens: qu'un nouveau partage de la ville est
invraisemblable. Arabes et Israéliens se méfient: que
faut-il croire? Par ailleurs Baker exerce une pression
constante sur Israël pour amener ce dernier à accepter une
délégation palestinienne comprenant au moins un délégué des
quartiers arabes de Jérusalem.
LA
PARTICIPATION DE L'OLP
Pendant
des années, les États-Unis ont accepté la position
israélienne selon laquelle on ne négocie pas avec une
organisation terroriste qui ne vise pas moins que la
destruction de votre État. Mais il y a plus de deux ans déjà
que les Américains ont abandonné cette position et
entretiennent un dialogue intermittent avec Yasser Arafat et
ses gens. Durant ses visites à Jérusalem, Baker a eu de
longues heures d'entretien avec Faiçal Husseini et d'autres
personnalités palestiniennes, ouvertement considérées comme
les hommes de main d'Arafat. D'autre part aucun Arabe
palestinien n'osera risquer sa vie et négocier avec Israël
au nom du «peuple palestinien» sans l'autorisation express
des représentants locaux de l'OLP (on meurt vite dans ce
coin du monde, à la suite d'un léger faux pas. . . ).
Comment Baker envisage-t-il l'ouverture de pourparlers entre
Israël et les représentants, aussi indirects soient-ils,
d'une organisation qui prône la liquidation de l'État
d'Israël? Quel peut être le moyen terme entre deux pôles si
opposés pour Israël: être ou ne pas être?
Le
lecteur de ces lignes s'étonnera peut-être: est-ce vraiment
là le programme de l'OLP? Les Palestiniens ne parlent-ils
pas simplement de la création d'un nouvel État – un petit
État – dans les «territoires», aux côtés d'Israël? Pour
évaluer aussi justement que possible la situation, il faut
savoir que l'OLP parle un double langage; face au monde,
elle adopte un style modéré pour des revendications
limitées: la Cisjordanie avec Jérusalem (tout entière ou en
partie); dans les déclarations et les textes rédigés en
arabe et à usage interne, le programme du début n'a pas
changé d'un iota: tout le territoire d'Israël est convoité,
et la création éventuelle d'un mini-État palestinien est
clairement conçue et décrite comme une première phase dans
la lutte du peuple palestinien pour la «libération» de toute
«sa terre». Nous pouvons conseiller la lecture de la «charte
palestinienne» qui existe dans une traduction française.
LA
SYRIE
À
quoi Israël et la Syrie ont-ils dit «oui» dans leurs
réponses à James Baker? Israël a dit «oui» à des
négociations directes menant à un traité de paix avec son
voisin du nord. La Syrie a dit «oui» à des négociations
aussi indirectes que possible aboutissant à une récupération
du Golan et à une démilitarisation de la Galilée – et cela
dans le cadre d'un «accord général» qu'on se garde bien
d'appeler «accord de paix» et qui n'oblige pas la Syrie à
entretenir de relations diplomatiques avec Israël ni à
ouvrir sa frontière sud. D'ores et déjà, la Syrie a fait
savoir qu'elle ne participerait pas à la conférence sur les
problèmes hydrologiques du Proche-Orient, qui aura lieu en
novembre en Turquie, si Israël y est invité également...
Et
l'on pourrait multiplier les exemples d'opposition
irréductible entre les exigences minimales d'Israël et les
exigences minimales de ses voisins arabes: avenir de la
Judée-Samarie et des Juifs qui y habitent; interprétation
des résolutions 242 et 338 de l'ONU; conception de la
«paix», etc.
Le
problème, en fait, se trouve ailleurs: aucun dirigeant arabe
et musulman ne peut, au nom de l'Islam, accepter l'existence
d'un État juif dans une zone considérée comme faisant partie
du «dar al-islam», du monde islamique. Même le plus laïc
parmi les dirigeants arabes se sent moralement lié au
principe de l'expansion de l'Islam: il est impensable et
inacceptable, dans la pensée islamique, qu'un territoire qui
a été, une fois, soumis à la religion du prophète, sorte du
domaine de cette religion et retourne au «dar alharb», au
domaine de la guerre.
James
Baker a certainement, parmi ses conseillers, des
orientalistes spécialistes en matière d'Islam et de culture
arabe; mais comprend-il bien leurs analyses? Saisit-il
réellement de quel monde il s'agit? Tout nous pousse à en
douter. Que reste-t-il donc à faire au Secrétaire d'État
américain – un homme intelligent, infatigable et investi
d'une redoutable autorité, homme d'État équipé de tous les
anneaux, de toutes les lanières, de toutes les boucles, de
toutes les pinces et de tous les cordons cachés de la
diplomatie d'une nation puissante?
Il
lui reste à continuer son jeu de prestidigitateur, à
prolonger un spectacle dont Israël risque malheureusement de
payer la plus grande part. Le drame, c'est que le spectacle
n'est pas drôle du tout, que la plupart des spectateurs
connaissent l'attirail sous les habits du magicien, que tout
Le monde – ou presque – est conscient du bluff. Mais
l'illusionniste est puissant, il faut le respecter, même si
l'on sait pertinemment que les papiers ne se changent pas en
foulards et que le lapin n'est pas réellement sorti du
chapeau.
Jusqu'à
quand durera le spectacle? Dieu seul le sait, Lui qui peut
faire qu'un anneau se détache soudainement et qu'un cordon
se rompe et paralyse ainsi l'attirail sophistiqué du grand
illusionniste.
De
Jérusalem, Henri-Léon Vaucher
©
AVENEMENT Septembre 1991 No 30
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LE
PRÉSIDENT CHAÏM HERZOG EN EUROPE ORIENTALE
Le
Président de l'État d'Israël, Chaïm Herzog, a fait parler de
lui en juin, lorsqu'il a traversé l'ancien «rideau de fer»,
en tant que premier Président israélien, dans le cadre de
deux visites officielles.
Les
visites en Hongrie et en Bulgarie, deux États qui ont compté
parmi les pires ennemis d'Israël jusqu'à la chute du régime
communiste, ont été marquées par des cérémonies extrêmement
émouvantes et historiques. Le Président israélien était à un
tel point ému qu'il fut par deux fois au moins, au bord des
larmes.
Le
premier moment fort se produisit en Hongrie, le premier jour
de la visite du Président Herzog, lors de l'accueil officiel
sur la Grand-place devant le parlement à Budapest. Le
Président Herzog déclara, après l'accueil, qu'au moment où
l'hymne israélien était joué, il avait essayé de s'imaginer
ce qu'auraient dit, en voyant une telle cérémonie, les
centaines de milliers de Juifs hongrois, qui s'étaient
trouvés une nuit dans cette région il y a seulement quelques
décennies pour être emmenés à la mort par les nazis et leurs
complices hongrois. Le Président éprouva des sentiments
semblables quand ils déposèrent une couronne devant le
monument commémorant l'holocauste des Juifs hongrois.
En
Bulgarie, son émotion fut grande quand on lui demanda de
faire un discours devant la communauté juive de Sofia. Même
les personnes qui l'accompagnaient ne purent cacher leurs
sentiments lorsque le choeur d'enfants de l'unique école
juive chanta «Jérusalem en or» et «Hatikva» (= L'espoir,
l'hymne national israélien) en hébreu.
Les
manifestations juives ont pris une part importante lors de
son voyage, mais certainement pas la principale. Le public
des deux États, surtout celui de la Bulgarie, n'a pu
entendre, jusqu'il y a peu, que de la propagande arabe.
Les
gouvernements communistes des deux États ont collaboré avec
les Arabes. La Bulgarie a même soutenu le terrorisme arabe
contre Israël. Le Président Herzog a profité de l'intérêt
des médias et du public pour exposer, une fois pour toutes,
la position israélienne par rapport au conflit avec les
Arabes. Il a pu s'exprimer sur la situation réelle d'Israël
lors de nombreux interviews aux journaux, à la radio et à la
télévision. En Bulgarie, il a profité de l'occasion pour
faire un discours devant le parlement. Herzog a longuement
parlé de l'histoire antique et moderne des Juifs. Son
discours a été intégralement transmis en direct à la radio
et à la télévision; il a été bien perçu si l'on en juge par
les réactions. De l'avis de ses hôtes, l'aspect économique a
été le point le plus important de sa visite. Les Hongrois
comme les Bulgares ne cachent pas qu'ils attendent d'Israël
de faire valoir son influence et ses bonnes relations avec
les hommes d'affaires juifs du monde, pour les convaincre
d'investir dans ces deux pays, afin de sauver leur économie
ruinée. Herzog était accompagné de plusieurs millionnaires
juifs et a déjà pu donner suite à quelques-unes des
espérances. Selon les informations, même Israël participera
aux affaires avec la Hongrie et la Bulgarie afin de soutenir
l'économie des deux pays.
Le
Président Herzog a été étroitement gardé par de nombreux
agents de la Sûreté durant sa visite de neuf jours. Ces
mesures de sécurité ont été encore renforcées en Hongrie,
lorsque l'on fut informé qu'un groupe de terroristes, sous
la direction d'un terroriste libyen connu, projetait un
attentat contre le Président. Lorsqu'ils naviguèrent pendant
deux heures sur le Danube, le Président était escorté par
quatre bateaux de la police, une vedette lance-missile, un
hélicoptère ainsi que des hommes-grenouilles qui vérifièrent
qu'aucune bombe n'avait été placée dans l'eau. Cette
croisière ainsi que tous les déplacements se sont passés en
paix et tous les participants ont qualifié cette visite de
grand succès. (ZL)
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Nouvelles d'Israël
Septembre
1991
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LE
ROI DES ZOULOUS EN ISRAËL
Israël
a été honoré, à la fin juin, d'une visite royale hors du
commun: Le Roi Goodwill Zulitini Kakazulu, qui règne sur la
tribu des Zoulous en Afrique australe, est venu à Jérusalem
pour demander le soutien pour son agriculture, le
développement de ses usines hydrauliques, sa science et sa
technologie. Il a rencontré le Premier ministre Yitzhak
Shamir et le ministre des Affaires étrangères, David Levi.
Les deux lui ont promis d'aider la tribu des Zoulous dans la
mesure du possible. (ZL)
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Nouvelles d'Israël
Septembre
1991
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L'ALBANIE
VEUT ENGAGER DES RELATIONS DIPLOMATIQUES AVEC ISRAËL
Jusqu'il
y a six mois, l'Albanie était le pays le plus isolé du
monde. Ils aimeraient bientôt entamer des relations
diplomatiques avec Israël. L'établissement de ces relations
devrait avoir lieu durant la visite du ministre des Affaires
étrangères albanais à Jérusalem.
Israël
et l'Albanie n'ont jamais entretenu de relations
diplomatiques, bien que ce dernier ait déjà reconnu Israël
en tant qu'État en 1949. La politique albanaise est, par la
suite, devenue de plus en plus hostile envers Israël. Suite
au processus de démocratisation qui s'est aussi ouvert dans
ce pays, le besoin d'une collaboration économique et
agronomique avec Israël s'y est fait sentir. L'association
d'amitié israélo-albanaise a été dernièrement fondée dans la
capitale Tirana. Les membres souhaitent continuer les
relations entre les deux pays, qui auraient débuté il y a
2'000 ans, alors que des esclaves hébreux avaient été
envoyés sur un bateau en Albanie suite à la répression de la
révolte de Bar-Kochba. Aujourd'hui il n'y a plus de
résidents juifs en Albanie. Les derniers membres de cette
communauté ont immigré, par bateau, cette année en Israël.
(ZL)
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Nouvelles d'Israël
Octobre
1991
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L'ARMÉE
DE L'AIR ISRAÉLIENNE VA AVOIR UN NOUVEAU COMMANDANT
Le
nouveau commandant de l'armée de l'air israélienne, le
général Herzl Bodinger, entrera en fonction le 1er janvier
1992. Bodinger sert déjà depuis 28 ans dans l'armée de
l'air. Ses succès: quatre avions de combat MIG abattus, deux
pendant la guerre du Kippour et deux MIG 23 syriens en
novembre 1985 au Liban. Il a aussi participé à plusieurs
bombardements; parmi ceux-là: le bombardement d'un aéroport
irakien durant la guerre des Six-Jours, suite auquel
l'engagement irakien dans cette guerre a radicalement
diminué pour atteindre le point zéro peu de temps après.
Bodinger
commence sa fonction de commandant de l'armée de l'air
israélienne en des temps difficiles; d'une part, on se
prépare pour le nouveau millénaire; d'autre part, le budget
réduit handicapera son développement. Ses supérieurs
l'estiment un bon commandant qui a du sang-froid et est
franc. De plus, ils sont d'avis qu'il est l'homme le plus à
même de mener cette tâche difficile. (ZL)
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Nouvelles
d'Israël
Octobre
1991
Retour
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LE
BUT DE SHARON: POUR CHAQUE NOUVEL IMMIGRANT, UN TOIT
AU-DESSUS DE SA TÊTE
Plus
de 115'000 nouveaux immigrants sont déjà arrivés cette année
en Israël
Israël
a pu résoudre, grâce à d'énormes efforts, le problème du
logement pour les nouveaux résidents. Grâce au travail
intensif du ministre des Constructions, Ariel Sharon, et de
ses collaborateurs, des dizaines de milliers d'appartements,
certains provisoires, d'autres définitifs ont été créés
l'année dernière. Bientôt, presque tous les nouveaux arrivés
qui se sont installés l'an passé auront un toit au-dessus de
leur tête. Le résultat de ce travail est un trou, non prévu,
de deux milliards de dollars dans le budget du ministère des
Constructions. Le gouvernement recherche maintenant le moyen
de combler ce déficit.
Mais
le plus grand problème, toujours pas résolu, est le chômage.
Les experts économiques craignent le pire dans ce domaine.
Selon les estimations, il y aura 175'000 chômeurs en Israël
d'ici la fin de 1991, un chiffre inquiétant. Déjà en juin il
y avait 135'700 sans-travail, ce qui correspond à une
augmentation de presque huit pour cent par rapport au mois
précédent.
Parmi
les chômeurs se trouvent beaucoup de nouveaux immigrants.
Une expertise de l'administration centrale des statistiques
démontre qu'environ vingt-neuf pour cent des personnes,
arrivées durant le premier semestre 1990, sont sans travail.
Le quota des chômeurs entre les scientifiques et
académiciens de l'Union soviétique, qui ont émigré dans le
même laps de temps, est encore plus important et s'élève à
trente-sept pour cent. Il a été démontré, que plus haute est
la formation d'un nouveau résident, plus grave est sa
situation pour l'obtention d'un travail.
Ces
facteurs sont la raison pour laquelle le nombre des
personnes venant de l'URSS a diminué. Une enquête parmi les
immigrants montre que plus d'un tiers parmi eux conseillent
à leurs parents et amis restés en URSS de reporter leur
départ pour Israël. Ces conseils ainsi que la nouvelle loi
sur l'émigration ont considérablement diminué le flot des
arrivants. Durant le mois de juin, seulement 120 nouveaux
immigrants arrivèrent chaque jour en Israël, contrairement
aux prévisions qui disaient qu'environ 1'000 personnes
arriveraient quotidiennement. La situation s'était
sensiblement améliorée en juillet et la moyenne journalière
s'élevait à environ 220 personnes. Depuis le début de
l'année, plus de 115'000 immigrants russes sont arrivés en
Israël. Malgré le ralentissement, les experts sont
convaincus que cette vague augmentera à nouveau
considérablement d'ici quelques mois. (ZL)
©
Nouvelles d'Israël
Octobre
1991
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ISRAËL
NE CRAINT PAS SEULEMENT POUR LE VIN DU GOLAN PRIMÉ
Le
Golan, plateau montagneux entre l'Israël d'aujourd'hui et la
Syrie, pour lequel l'on s'est déjà battu aux temps bibliques
et romains, sera une partie de la «masse des négociations»
de la conférence du Proche-Orient. Une visite chez les
colons juifs et la population druze laisse supposer que l'on
se battra durement pour ce territoire, stratégiquement
tellement important.
Si
l'on traverse la Cisjordanie dans la direction nord-ouest et
qu'on franchit le cours chétif du Jourdain sur les lattes
craquelantes du «Pont des filles de Jacob», on se trouve
alors devant le Golan – une forteresse en basalte, créée par
la nature, 70 kilomètres de large et une profondeur
stratégique de 25 kilomètres. Ce haut plateau est stérile et
laissé dans son état primitif sur de grandes parties. Les
marchands druzes, les agriculteurs juifs, les touristes
couverts de poussière et les soldats faisant leur service de
réserve dégagent une impression de paresse. Mais le conflit
territorial sur le Golan presque oublié est devenu une
actualité aiguë par ce qui semblait impossible: la
perspective concrète des négociations entre Israël et son
ennemi juré, la Syrie.
De
1948 à 1967, le Golan n'était qu'un avant-poste militaire
pour les Syriens. Ils ont bombardé, avec de l'artillerie
lourde, les colonies agronomiques israéliennes, situées en
Galilée dans la fertile vallée Huleh, au bord du lac de
Génézareth, comme depuis un affût perché. On a laissé un
canon syrien à moitié rouillé, il vise le kibboutz de pêche
En Gev au bord est du lac. Des constructions en pierre
échelonnées, dans lesquelles se trouvaient les blindés
syriens, sont maintenant en ruines. Aujourd'hui encore, on
peut se faufiler dans certains de ces abris antiaériens. Ce
fut Eli Cohen, l'espion israélien qui avait accès aux hautes
sphères syriennes et qui fut pendu en public à Damas en
1965, qui aurait suggéré les plantations de grands arbres
pour que les soldats puissent être à l'ombre. Les arbres
signalaient aux Israéliens où les Syriens se trouvaient.
Les
Syriens ont intensifié le bombardement des villages durant
la guerre des Six Jours en 1967. Des soldats israéliens ont
escaladé les pentes sous un feu ininterrompu et ont conquis
les collines du Golan en 20 heures. Par la suite, les
Syriens ont encore une fois effectué un raid durant la
guerre du Kippour en 1973, mais ils ont été vaincus durant
cette intense bataille. En une semaine, ils ont perdu 1'200
blindés.
L'ancien
chef de l'état-major général, le ministre Motta Gur,
appartient au parti du travail, lequel préconise la formule
«paix contre territoires». Mais, pour des raisons
militaires, il est strictement contre la restitution des
collines du Golan. Gur commente: «Les Syriens peuvent
dominer tout Israël depuis ce promontoire. Depuis la guerre
du Golfe, nous savons ce que peuvent faire les armes
modernes. S'ils implantent de telles armes sur le Golan,
nous serons à leur merci.» Même un retrait partiel jusqu'à
une mince bande de sécurité mettrait les troupes
israéliennes dans une position intenable, selon le général.
Les
Israéliens ont développé le Golan, qui est une partie de
l'Erez biblique, aux plans agronomique et industriel. Un
mois seulement après la conquête, le premier kibboutz, Merom
Hagolan, a été fondé. La région est, du nord au sud,
implantée de 32 colonies. Aux environs de la seule petite
ville de Katzrin, se trouvent les belles cultures de vigne
du Golan. Cette jeune branche professionnelle est déjà
couronnée de succès. Les vins du Golan sont les meilleurs du
pays et ont été primés au niveau international. Certains
Israéliens blaguent amèrement; à l'étranger, on ne comprend
pas les raisons stratégiques, mais qu'Israël ne puisse
renoncer au vin, cela chacun le comprend.
Que
le Golan appartienne «pour toujours» à Israël fait, depuis
24 ans, l'inébranlable consensus israélien. À ce sujet, rien
n'a changé pour Eli Malka, le président du «Conseil des
colonies du Golan». Le paysan barbu de 33 ans explique: «Je
me suis établi ici il y a 11 ans – moins pour des raisons
idéologiques, mais parce que le Golan est la plus belle
région du pays. Maintenant, on parle beaucoup, mais aucun
gouvernement israélien ne renoncera au Golan du fait que
nous sommes ici à la maison, et surtout pour des raisons de
sécurité, d'autant plus que 30 pour cent de l'eau nous
parvient d'ici.»
Mais
alors, comment faire la paix avec la Syrie? «Les Syriens
peuvent avoir la paix, des relations économiques, des
frontières ouvertes – mais pourquoi ont-ils besoin du
Golan?» Malka et beaucoup d'autres Israéliens du Golan se
montrent insouciants; mais justement parce que la région est
redevenue un sujet de discussion, le «Conseil des colonies
du Golan» a été réactivé en tant que mouvement et groupe de
pression politique. Lors de la fête des 14 ans de Katzrin,
un choeur de petites filles a chanté en frappant
énergiquement des pieds: «Nous resterons ici, sur le Golan!»
Les maçons et peintres de la capitale sont occupés plus que
jamais: 600 appartements sont en construction, 1'200 autres
sont fermement prévus. Quelques centaines de Juifs
soviétiques se sont établis sur le Golan. «Ici c'est beau et
pas cher», dit un ancien de l'année rouge de Leningrad, qui
habite, depuis un an, à Katzrin avec son épouse et son
enfant. Il ne se prononce pas sur la problématique
politique: «Ceci doit être décidé par le gouvernement, je ne
suis que depuis peu dans le pays.»
Pendant
la guerre du Yom Kippour les Syriens ont perdu 1200 blindés.
Le
fantôme de Jamit continue à faire ici son apparition. Jamit
était cette colonie juive du Sinaï de laquelle l'armée
israélienne fut obligée de déporter de force les habitants
suite à la paix avec l'Égypte en 1982. L'un d'eux qui y a
perdu son foyer est Chanan Gilman. Aujourd'hui, il travaille
dans l'entreprise d'eau minérale Éden dans le quartier
industriel de Katzrin. «J'ai déjà vécu ce cauchemar», dit-il
sérieusement. «Mais pour une paix réelle je suis prêt à
renoncer au Golan. J'y suis déjà préparé moralement.»
À
l'instar de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, la
souveraineté d'Israël au Golan n'a jamais été reconnue au
niveau international. Contrairement à d'autres régions,
Israël a annexé formellement en 1981 ce chemin d'altitude,
et une Intifada est ici impensable. Ceci est dû en partie à
l'infime densité de la population: Avec les 111'000 Juifs
vivent ici 16'000 Druzes. Les Druzes sont un peuple
arabophone ayant une religion secrète, qui s'était détaché
de l'Islam au 11ème siècle. Les quelque 55'000 Druzes
israéliens sont loyaux vis-à-vis du pays et servent dans
l'armée.
Les
Druzes du Golan ont des relations familiales étroites avec
les Druzes d'Israël et de Syrie. Ils ont une attitude
ambiguë envers les deux pays. Certains ont déchiré
démonstrativement les pièces d'identité israéliennes après
l'annexion. Ils se rendent presque quotidiennement à la
frontière pour parler, à l'aide d'un mégaphone, avec leurs
parents de l'autre côté. Mais maintenant que le retour
éventuel à la Syrie devient sérieux, pour un grand nombre
cette situation s'est envenimée.
Selon
le Cheikh Atschi, la «majorité silencieuse» préférait rester
avec Israël. Cheikh Atschi est Druze et un ancien délégué du
parti libéral israélien Schinui. En tant que «membre fier de
l'État israélien, du peuple arabe et de la religion druze»,
il est l'intermédiaire idéal. Il s'était employé à défendre
les intérêts israéliens auprès du dirigeant druze libanais,
Walid Dchumblat, et pour les Druzes du Golan auprès du
Premier ministre israélien Menahem Begin. Ceux-ci ont été
désavantagés par les autorités israéliennes, selon Cheikh
Atschi: «Pourquoi ne leur a-t-on pas permis des réunions de
familles à l'instar des Palestiniens?» Dans les villages
druzes, les avis sont partagés. Quatre villages se trouvent
sur le Golan, le plus grand s'appelle Midschdal Schams,
«tour du soleil». Beaucoup d'hommes gardent leurs coutumes
vestimentaires traditionnelles: moustaches épaisses, coiffes
blanches et pantalons bouffants noirs.
C'est
une race d'hommes aimables et bons. L'étranger accueilli
reçoit immédiatement leur traditionnel café amer. La place
du village reflète une prospérité modeste. L'école moderne,
qui fait ici une impression déplacée, la banque israélienne,
la caisse maladie et la maison syndicale sont les signes
visibles de l'annexion. Les Druzes construisent les maisons
pour les colons juifs, à l'instar des Palestiniens en
Cisjordanie. L'un de ces ouvriers du bâtiment – qui a, avec
ses 24 ans, l'âge de l'annexion – reconnaît tout à fait que
pour les Druzes, ça se passe bien en ce qui concerne le
travail, l'économie, la santé et l'éducation. Mais il dit:
«Malgré tout, nous voulons retourner en Syrie, car là-bas
vivent nos parents.» D'autres par contre, estiment que
«probablement 90 pour cent» des Druzes veulent rester avec
Israël mais n'osent pas le dire. Par exemple, Mehsen
Abusaleh, le maire du village Massadi, s'était déclaré
pro-israélien, mais il a probablement reçu une douche
froide, et on ne peut plus lui en parler. Quelqu'un qui n'a
pas froid aux yeux, c'est ce propriétaire d'un restaurant de
60 ans, Selim Schufi. Il est petit, à des moustaches
blanches et des sourcils épais.
Non
seulement il est fier de ressembler au Premier ministre
Shamir, mais il a même mis son portrait au mur, aux côtés du
Président Herzog et des insignes de diverses armes. Il a
reçu ces insignes de soldats ayant mangé chez lui. «Après 24
ans, nous faisons partie d'Israël», dit-il. «Je ne peux
m'imaginer de vivre sous le régime non démocratique et
arriéré de la Syrie.» Une tout autre situation apparaît avec
les photos étalées dans le salon de Mahmud Safadi, le chef
de l'une des deux familles druzes les plus considérées, la
plus marquante étant celle du dictateur Gamal Nasser. Le
jour du retour des Syriens sera un «jour de fête» pour lui.
Il ne sait pas si le niveau de vie baissera. Mais la Syrie
est pour lui «le foyer, la mère». Le Druze Safadi et
l'Israélien Malka ont un même rêve: pouvoir un jour «boire
tranquillement un café ensemble à Damas», que le Golan
appartienne à qui que ce soit. (BS)
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Nouvelles
d'Israël Octobre 1991
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ISRAËL
RESTE INFLEXIBLE EN CE QUI CONCERNE LES PALESTINIENS
Le
ministre des Affaires étrangères américain James Baker
exultait à Jérusalem: «C'est le Oui, que nous avons espéré
de la part des Israéliens.» Mais l'assentiment que le
Premier ministre Yitzhak Shamir s'était fait arracher sur le
tapis rouge était tout à fait restrictif. Par la suite,
Shamir a précisé nettement à la télévision que le problème
de la délégation palestinienne était tellement important
qu'une proposition inacceptable à ce sujet changerait
immédiatement la situation. Un des plus difficiles obstacles
avant la conférence de paix n'a donc toujours pas pu être
éliminé. Et les conditions sous lesquelles Israël est prêt à
donner son assentiment tiennent toujours.
Ces
derniers jours, il ressort clairement que George Bush et
James Baker ont mis énergiquement la vitesse supérieure. La
fixation de la date – en octobre – de la conférence de paix
par le Président américain, le vol direct de Moscou à
Jérusalem de son ministre des Affaires étrangères et son
bref entretien avec Yitzhak Shamir: tout cela a amené
Shamir, qui d'habitude se montre très prudent, à s'engager
fort loin. Les Américains peuvent espérer que Shamir ne
puisse plus faire marche arrière. Son assentiment sémantique
devrait aussi en être un dans le contenu. Shamir lui-même
estime qu'après tous les efforts des USA, avec le soutien
des Soviétiques, il y aura probablement des négociations. Il
peut avancer quelques points sur lesquels il s'est assoupli.
Il a donné son consentement à une conférence au
Proche-Orient; théoriquement, elle peut avoir lieu plusieurs
fois, les Européens peuvent y participer et l'ONU y reçoit
«un rôle».
Yitzhak
Shamir peut démontrer, devant le camp national, qu'il s'est
tenu aux principes essentiels. La conférence n'est qu'une
cérémonie d'introduction, de «maximum un jour et demi», aux
négociations directes avec ses voisins qu'Israël exige
depuis des décennies. La reconvocation de la conférence peut
être annulée par un veto. L'Europe n'est même pas
«co-sponsor». Et le délégué de l'ONU doit rester un simple
spectateur.
Le
succès le plus important pour Shamir est, par contre, que
l'OLP reste à l'écart et que les Palestiniens de Jérusalem,
du moins selon la dernière position, ne peuvent pas
participer aux négociations. Israël se repose, dans ce
domaine, sur les garanties données par les USA. De plus, le
Premier ministre a apaisé la droite qui devenait inquiète:
Il n'a certainement pas l'intention de renoncer à quelque
territoire que ce soit.
L'un
ou l'autre des petits partis nationaux pourrait perdre
confiance en Shamir. Mais le gouvernement n'est pas en
danger puisque l'opposition de gauche a félicité Shamir pour
son «Oui» et veut le soutenir tant qu'il continuera à aller
dans le sens du processus de paix. À l'instar de l'OLP à
Tunis, le porte-parole local des Palestiniens, Feisal
Husseini, qui a rencontré Baker dernièrement, persévère dans
l'exigence de la présence d'un délégué de Jérusalem. Mais
les Palestiniens sont au pied du mur depuis que les États
arabes voisins acceptent de négocier avec Israël. Un journal
de Jérusalem-Est a soupçonné la Syrie de laisser tomber les
Palestiniens et de ne vouloir négocier que pour le Golan et
le sud du Liban. Le chef de l'OLP, Yasser Arafat, a exprimé
des craintes semblables. Le Premier ministre jordanien,
Taher el Masri, a expliqué que, à la rigueur, l'OLP ne
pourra jouer un rôle que dans une phase ultérieure. Les
négociations entre Israël et la délégation
jordano-palestinienne doivent se concentrer, en premier
lieu, sur une autonomie intérimaire de la Cisjordanie et de
la bande de Gaza. De ce fait, une issue possible consiste en
une promesse aux Palestiniens qu'un Arabe de Jérusalem sera
autorisé à participer aux négociations sur le statut
définitif des «territoires» dans trois ans. Une autre
alternative serait d'y inclure un Jordanien de Jérusalem.
Malgré
la faiblesse de l'OLP, il est probable qu'aucun Palestinien
ne participera à la conférence sans sa bénédiction. La
question la plus intéressante en ce moment concerne ce qui
se passera si aucun accord pour une participation
palestinienne ne peut être trouvé ou obtenu de force. (BS)
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Nouvelles d'Israël Octobre 1991
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MÊME
LE CONGO CHERCHE À SE RAPPROCHER D'ISRAËL
Israël
et le Congo ont établi des relations diplomatiques à la
mi-juillet. Une convention pour la reprise des relations a
été signée à Paris par le ministre des Affaires étrangères
congolais et l'Ambassadeur israélien en France. Après la
signature, le chef du gouvernement du Congo, Andrej Milango,
a publié un communiqué, dans lequel il souligne que les deux
pays vont approfondir leurs relations amicales et leur
collaboration. Le Congo, qui a reçu son indépendance de la
France en 1960, a pu se libérer, ces dernières années, d'une
dictature marxiste. Le pays se trouve dans de sérieuses
difficultés économiques et espère qu'Israël pourrait le
soutenir lors du passage à l'économie de marché libre.
Le
Congo est le neuvième pays africain à avoir repris des
relations diplomatiques avec Israël. Les huit autres pays
sont: la Côte d'Ivoire, le Zaïre, le Caméroun, La République
centrafricaine, l'Éthiopie, le Kenya, le Libéria et le Togo.
(ZL)
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Nouvelles d'Israël
Octobre
1991
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LES
PHILIPPINES VEULENT ACHETER DES AVIONS DE COMBAT ISRAÉLIENS
L'armée
de l'air philippine est intéressée à l'achat de l'avion de
combat israélien le «Kfir». Un porte-parole de l'armée a
publié fin juillet à Manille que le commandant de l'armée de
l'air, le général de brigade Luban Abadieh, s'était rendu en
Israël afin d'examiner l'exécution du «Kfir». Les
Philippines s'intéressent à cet avion surtout pour son
rapport qualité-prix. (ZL)
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Nouvelles d'Israël
Octobre
1991
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PROCESSUS
POLITIQUES
Durant
son existence de 43 ans, Israël a vécu plusieurs moments
historiques qui annonçaient un changement dramatique ou un
tournant de son histoire. La population a vécu un tel moment
à la mi-juin, lorsque, un matin à son réveil, elle a pu
entendre les informations précisant que la Syrie se
déclarait prête à se mettre à la table des négociations et à
parler de la paix avec Israël. Cette nouvelle, venant de
l'ennemi No 1 de l'État, a surpris les politiciens du pays.
À cet effet de surprise s'est joint un deuxième étonnement,
lorsque presque tous les États arabes se sont déclarés prêts
à lever immédiatement le boycott, à condition qu'Israël gèle
la colonisation des régions pendant une période déterminée.
Le ministre des Affaires étrangères américain, James Baker,
était arrivé à Jérusalem, muni de ces deux déclarations, et
a exigé du gouvernement israélien d'accepter l'invitation
américaine et d'adhérer au processus de paix.
Au
vu de cette évolution, les réactions en Israël ont été
partagées. D'une part, on pouvait déjà rencontrer des
partisans enthousiastes qui parlaient d'une invitation
unique et historique. Certains allaient même plus loin en
parlant de l'arrivée du Messie et de la prophétie d'Ésaïe
«Un loup vit avec un mouton.» D'autre part, on rencontrait
autant de personnes redoutant un piège de la Syrie, afin de
récupérer le Golan et d'entamer une guerre contre Israël. La
réaction du gouvernement israélien fut équilibrée. Une
première communication de Jérusalem a rejeté toute relation
entre les colonies et le boycott arabe. En ce qui concerne
les négociations avec la Syrie, le Premier ministre Shamir a
déclaré qu'Israël n'a pas l'intention de discuter paix en
cédant le Golan, mais paix contre paix. De propos semblables
ont également été tenus par les dirigeants de l'opposition,
Shimon Peres et Yitzhak Rabin, pour lesquels un abandon des
collines du Golan aux Syriens est hors de question. Yitzhak
Shamir s'est laissé convaincre, au vu de la situation
actuelle, que les Syriens ont principalement changé leur
position et que, pour la première fois de l'histoire, ils
sont prêts à reconnaître Israël en tant qu'entité existante
au Proche-Orient.
Selon
quelques journaux américains, le Premier ministre israélien
est arrivé à cette conclusion suite aux écoutes, par le
Mossad, de plusieurs discussions entre le Président syrien,
Hafez el-Assad et l'armée. Entre-temps, le ministre des
Affaires étrangères israélien, David Levi, a été invité à
visiter l'Égypte afin d'amener Israël à changer d'avis. Levi
est le premier ministre à être invité en Égypte depuis 1989.
La visite a eu lieu le 31 juillet; il a eu deux longues
discussions avec le Président égyptien Mubarak, dans le but
de préparer une rencontre entre Mubarak et Shamir.
La
conférence régionale et les négociations suivantes auront
lieu à la fin septembre ou au début octobre. Mais jusque-là,
beaucoup de problèmes doivent encore être résolus. L'un
d'eux concerne la délégation palestinienne qui devrait
participer à la conférence. Il est extrêmement important
pour le gouvernement israélien qu'aucun Palestinien de
Jérusalem-Est n'y participe en tant que «représentation
palestino-jordanienne». L'acceptation d'un tel délégué
signifierait qu'Israël admet que la réunification de
Jérusalem puisse constituer un sujet de négociations. Ceci
n'est qu'un exemple de tous les problèmes qui peuvent surgir
avant et durant ces discussions. L'assentiment des Syriens
de se mettre à la table des négociations avec Israël est une
nouvelle ouverture; mais jusqu'à ce que quelque chose de
concret en ressorte, un chemin long, très complexe et
parsemé d'obstacles attend tous les partenaires. (ZL)
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Nouvelles d'Israël
Octobre
1991
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SEPT
SOLDATS ISRAÉLIENS SONT PORTÉS DISPARUS AU LIBAN
Le
gouvernement israélien a reçu des informations sûres selon
lesquelles Ron Arad, le copilote israélien qui est porté
disparu depuis 1986, est encore vivant et retenu prisonnier
par «la garde révolutionnaire iranienne».
Ces
indications ont été données, en juillet, par l'épouse de
Ron, Tami Arad, au moment d'entreprendre, en éclaireur, un
voyage aux USA pour essayer de gagner le soutien du public
mondial dans le but de pouvoir, éventuellement, mettre en
route la libération de son époux.
L'avion
d'Arad a été abattu sur le Liban durant un vol éclair.
Lui-même et le pilote ont réussi à s'éjecter de l'avion,
mais ils ont été capturés par des paysans libanais qui les
ont maltraités; le pilote en est mort. À la télévision, on a
pu voir Ron Arad vivant se faisant emmener par des miliciens
inconnus. Depuis lors, il est porté disparu. Les Iraniens
nient l'avoir en leurs mains; pour cette raison, les droits
de la Convention de Genève pour les prisonniers de guerre ne
s'appliquent pas pour lui.
Madame
Arad a annoncé, durant une conférence de presse à New York,
que son mari est, pour autant que l'on puisse le savoir, en
mauvais état de santé. Les dirigeants des organisations
juives aux États-Unis lui ont promis de tout entreprendre
pour sa libération. Ils veulent, entre autres, rencontrer
les représentants officiels iraniens aux USA.
Arad
est l'un des sept Israéliens qui se trouvent aujourd'hui aux
mains ennemies; la plupart dans la région du Liban. Israël
entreprend des efforts soutenus afin de les libérer. Pour ce
faire, il existe une section spéciale au sein du ministère
de la Défense. Durant les dernières semaines, plusieurs
nouvelles ont été publiées annonçant un prochain échange de
prisonniers: Israël libérera des milliers de prisonniers
palestiniens contre plusieurs Juifs. Mais à ce jour, à la
mi-août, rien ne s'est encore passé. (ZL)
©
Nouvelles d'Israël
Octobre
1991
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LES
SERVICES SECRETS ISRAÉLIENS SOUTIENNENT L'ESPAGNE
L'Espagne
est soutenue par les services secrets israéliens dans sa
préparation des jeux Olympiques, qui auront lieu en 1992, à
Barcelone. Afin de parer à d'éventuelles attaques
terroristes durant ces jeux, le gouverneur civil de
Barcelone a affirmé, en parlant des mesures de sécurité à
prendre durant l'Olympiade, que son pays recevait l'aide des
experts de sécurité des villes ayant déjà hébergé les JO.
«Mais la plupart des informations des services secrets nous
parviennent d'Israël et des USA.» Les mesures adéquates à
prendre pour l'Olympiade coûteront au gouvernement espagnol
environ 550 millions de dollars. (ZL)
© Nouvelles
d'Israël
Octobre
1991
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«LA
SOLUTION FINALE» ÉTAIT AUSSI PROGRAMMÉE EN PALESTINE
Dernièrement
un document, jusqu'à présent secret, a été découvert qui
prouve, qu'au temps de l'Holocauste, le dirigeant
palestinien le grand Mufti de Jérusalem, Hai Amin
El-Husseini, avait convenu avec les Nazis de supprimer les
Juifs en Israël et au Proche-Orient. Ce document a été
découvert dans les archives des criminels de guerre au
centre de l'ONU à New York. Il porte le titre de:
«Déclaration officielle des gouvernements de l'Allemagne et
de l'Italie concernant les États arabes». Le paragraphe sur
«la solution finale» déclare: «I'Allemagne et l'Italie ont
reconnu l'illégalité d'une patrie juive en Palestine. Ils
accordent aux Palestiniens et aux États arabes le droit de
résoudre la question juive, au mieux des intérêts arabes et
selon la méthode utilisée par les Allemands.» Ce document
est rédigé en français et contient des commentaires en arabe
qui y ont été ajoutés manuellement par le Mufti. Il a été
signé le 6 novembre 1941, lors de la rencontre d'Hai Amin
El-Husseini avec Hitler en Allemagne. (ZL)
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Nouvelles d'Israël
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