Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Israël

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LE MESSAGE DE NOUVEL AN DU PRESIDENT ISRAELIEN  HERZOG


Nous commémorons le 43ème anniversaire de l'indépendance d'Israël (réd. 18 avril 1991) après une année extraordinaire. Le mot «miracle» est presque devenu quotidien pour nous. Comment pourrait-on mieux qualifier l'échec du plan de Saddam Hussein de brûler, gazer et démolir en grande partie Israël, comme il l'avait annoncé, alors qu'il possédait le stock d'armes non conventionnelles nécessaire à cela? Comment pourrait-on mieux appeler le deuxième exode – la vague de Juifs venant d'Union soviétique – d'environ 200'000 personnes pendant les douze derniers mois? Mais même les miracles réclament leur tribut de chagrin, de sacrifices et de peine. Les missiles SCUD de l'Irak ont paralysé le tourisme et les autres aspects de l'économie israélienne, détruit ou endommagé des milliers d'appartements et blessé des centaines de citoyens, avant que la brillante action des forces de la coalition, sous la direction américaine, ne s'impose à l'Irak. Il est certain que Saddam Hussein aurait voulu provoquer une réponse israélienne pour pouvoir diviser les forces alliées. Le gouvernement d'Israël s'est abstenu de répondre à cette manoeuvre cynique, et sa politique de retenue lui a valu l'approbation et l'estime du monde entier, sans diminuer les convictions sur sa capacité d'intimidation.

Les efforts d'après-guerre de créer un nouvel ordre dans la région entraîneront fatalement une procédure difficile et longue, durant laquelle Israël sera confronté à de très sérieuses provocations. Celui qui croit que les États arabes se réuniront facilement pour aboutir à des conventions valables ne connaît pas les réalités de ce monde – un monde déchiré par des différends et des contradictions internes; en effet, les Arabes eux-mêmes sont les principales victimes de l'Intifada. La tendance actuelle est de voir dans la situation arabo-israélienne le conflit central le plus dangereux du Proche-Orient – c'est du moins le point de vue de la Communauté européenne. C'est faux – cela s'est déjà prouvé plusieurs fois – surtout aujourd'hui, à la lumière du conflit et de la guerre du Golfe.

Le conflit arabo-israélien est sans doute important, et des efforts doivent être fournis pour aboutir à une solution. Par contre, il est beaucoup moins dangereux que le fondamentalisme islamique qui ne menace pas seulement les pays de la région, mais aussi les cinq républiques islamiques de l'Union soviétique avec ses 60 millions d'habitants – et éventuellement les pays de l'Extrême-Orient.

Ce n'est pas le conflit arabo-israélien qui a provoqué l'invasion irakienne au Koweït, celle des Soviétiques en Afghanistan, la guerre entre l'Iran et l'Irak et le morcellement du Liban. Je n'ai pas l'intention d'entrer maintenant dans les détails des dispositions politiques que nous voudrions bien voir prises. Nous voulons espérer que les attaques irakiennes et la retenue israélienne auront favorisé une nouvelle approche de certains pays arabes à l'égard d'Israël. Nous souhaiterions pouvoir convaincre nos voisins de s'inspirer du modèle européen: par exemple, en un effort commun en vue d'organiser une communauté économique au Proche-Orient.

En principe, des possibilités sans limites s'ouvrent à nous et à toute la région grâce à l'immigration en provenance de Russie, laquelle nous apporte tant de talents, de connaissances et de capacités. Ce que l'Alija russe peut amener à Israël et à cette région n'en est que l'aspect extérieur. Dans le sens de l'histoire juive, elle signifie le sauvetage de vies humaines menacées, la restitution de l'héritage d'un peuple et de la propre identité d'une large couche de sa population, jadis la plus créative, qui était coupée depuis plus de 70 ans et de manière oppressive, de son passé et de son «soi-même».

Le challenge de cette absorption est énorme des points de vue physique et psychique. Dans ces circonstances exceptionnelles, nous avons l'étonnante opportunité – qui ressemble vraiment à un miracle – de donner une nouvelle direction à l'avenir de notre peuple et d'Israël. Des efforts et des moyens énormes doivent être déployés pour une incorporation convenable de centaines de milliers – allant éventuellement jusqu'à un million – de Juifs soviétiques – sans parler de l'Alija éthiopienne déjà considérable.

Ce qui a été fait jusqu'à ce jour a été le fruit et, devait l'être, de l'association d'Israël et des Juifs de la Diaspora, qui a fixé de nouvelles dimensions à leur contribution volontaire. De grandes choses ont été accomplies en Israël, même si nous devons admettre avec regret certaines erreurs et faiblesses dérangeantes. Il y a un besoin pressant de dizaines de milliers d'appartements et lieux de travail. Nous savons qu'une meilleure situation de l'emploi dépend de nouvelles industries, des entreprises et des instituts de recherches scientifiques; pour cela, des milliards de capitaux d'investissements sont nécessaires – un défi supplémentaire pour la communauté juive mondiale ainsi que pour Israël.

Il est important que les Juifs du monde entier réagissent à cette provocation. Leurs réactions ont été, jusqu'à présent, impressionnantes, mais toujours insuffisantes.

L'histoire ne pardonnera jamais à notre génération si nous ne sommes pas à la hauteur de ces provocations énormes. Les efforts doivent être doublés et triplés pour faire face aux nouvelles situations créées par l'affluence de la communauté russo-juive. Nous nous devons de faire face. Il est du devoir de chaque membre de la communauté juive du monde entier de prendre conscience du poids de la responsabilité qui pèse sur lui ou elle. Nous devons réussir et nous réussirons, j'en suis convaincu, à maîtriser cette situation, pour que les générations à venir ne nous condamnent pas pour ne pas nous être présentés à cette épreuve et avoir manqué un rendez-vous extraordinaire avec le destin,

Que la quarante-quatrième année d'Israël lui apporte la paix, la croissance économique, l'absorption réelle des grandes vagues Alija, et partout cette éducation juive avec sa solidarité.

©  Nouvelles d'Israël 06 Juin 1991


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LE MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES JAMES BAKER VEND-IL ISRAËL?


Un premier rayon d'espoir pointe-t-il à l'horizon pour une paix au Proche-Orient? Si l'on en juge par l'ambiance dans les rues de Jérusalem pendant la deuxième semaine de février 199 1, la réponse semble devoir être positive. La deuxième visite de Baker en Israël en un mois se termine pendant que nous écrivons ces lignes. Tandis que lors de sa première entrevue, il avait visité le site de commémoration «Yad Vashem», planté des arbres et causé avec de nouveaux immigrants, cette deuxième rencontre est une réelle visite d'affaires. Baker a apporté un plan provisoire qui devrait mener Israël à une entente avec ses voisins. Les détails de ce plan ont constitué la base de ses discussions avec le Président du conseil des ministres Yitzhak Shamir, le ministre des Affaires étrangères David Levy et le ministre de la Défense nationale Moshe Arens.

Ces conversations ont été une réussite pour Baker. Israël a donné son accord pour une conférence régionale avec la participation des pays arabes ainsi que celle des représentants des habitants des «territoires occupés». Jusqu'à cette deuxième visite de Baker, Israël qui avait totalement refusé de participer à une conférence internationale – prévue depuis longtemps – a insisté sur le fait que les entretiens doivent avoir lieu directement avec ses voisins arabes. Le principe d'une réunion unique de cette conférence a conduit à une bonne entente avec Baker; elle sera suivie de négociations directes sur deux plans: avec les participants arabes à cette conférence, et parallèlement avec la délégation palestinienne.

L'ouverture d'esprit d'Israël a créé un climat favorable à des entretiens positifs avec Baker, ce qui a à nouveau produit un courant pro-israélien aux USA. Pour la première fois depuis longtemps, la balle politique est de nouveau dans le camp arabe. Les Américains se sont déclarés convaincus qu'ils pourront entreprendre des démarches auprès des Saoudiens, des Syriens et des Jordaniens, car de leur réaction et de celle des Égyptiens dépend la réussite de la mission de paix de Baker.

Mais des sources diplomatiques à Jérusalem indiquent que ces transactions n'en sont qu'à leur début et que beaucoup d'obstacles doivent encore être franchis.

La stratégie de Baker lors de sa deuxième visite fut de simplement exclure les problèmes existants entre Jérusalem et Washington pour favoriser la conclusion d'accords. Pendant les conversations, il fut fait abstraction de la vieille querelle avec les Américains concernant la formule «pays pour la paix» ainsi que les interprétations différentes des résolutions 242 et 338 des Nations Unies sur le retrait d'Israël des territoires occupés. Même le point de discorde relatif à la politique de colonisation d'Israël des territoires occupés fut exclu des discussions. Baker commenta pourtant le communiqué officiel du ministre Ariel Sharon portant sur la nécessité d'un élargissement de la colonisation par ces mots: «Sharon compromettrait le processus de paix à un stade historique».

Dès avant le départ de Baker, les problèmes ont commencé pour Yitzhak Shamir dans son propre camp.

Les partis de la coalition de droite n'étaient pas du tout d'accord avec les résultats des conversations; de plus, ils n'ont pu participer aux décisions prises. Selon eux, le Premier ministre a donné son accord pour de vastes renonciations, lesquelles remettent en question l'entité d'Israël ainsi que la subsistance des colonies dans les territoires occupés. Les représentants de ces partis ont déclaré à la presse qu'ils déclencheront une crise dans la coalition en cas de doute.

Il y a même des remous dans le propre parti de Shamir, le Likoud. L'aile droite, sous la direction d'Ariel Sharon, exige maintenant la convocation d'un congrès des partis. Lors de celui-ci, ils voudront abroger des décisions qui pourraient menacer les principes du pluripartisme ainsi que l'entité d'Israël.

Shamir rejette cette idée, et il semble que la majorité des ministres de son parti dans la Knesset se tienne derrière lui.

Paradoxalement, même les Palestiniens ne sont pas satisfaits des résultats de la visite de Baker. Durant ses entretiens à Jérusalem, il a déclaré qu'il n'y aura pas de discussions entre Israël et l'OLP, et que les USA n'entretiendront pas de relations non plus avec cette organisation. L'Égypte, l'Arabie Saoudite et la Syrie sont de toute façon irritées du soutien enthousiaste apporté par Arafat à Saddam Hussein durant la guerre. C'est pour cette raison qu'ils sont maintenant d'accord pour que les interlocuteurs palestiniens d'Israël ne soient pas nommés par l'OLP.

En clair: Arafat et l'OLP, désignés par les Palestiniens comme leurs seuls et légitimes représentants, ont été définitivement écartés du processus politique.

©  Nouvelles d'Israël 06 Juin 1991


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UNE PREMIÈRE DANS L'HISTOIRE D'ISRAËL: PLUS D'ARGENT POUR LES «OLIM» QUE POUR LA DÉFENSE


Le budget d'Israël pour 1991 s'élève à 66'472'582 milliards de «shekel». Comme chaque année, il a été voté en dernière minute, après une séance marathon de 30 heures. Le vote final a été retardé jusqu'au dernier moment par des tentatives de divers partis de se procurer soit des miettes soit de grosses parts de ce gâteau budgétaire.

Pour la première fois de l'histoire de l'État, la plus grande part ne fut pas attribuée à la Défense, mais à l'immigration qui a englouti environ 12 milliards de «shekels». La Défense vient à la deuxième place avec 11 milliards.

Le volume du budget de l'immigration s'explique par les prévisions que l'on fait pour 1991: environ 300'000 nouveaux immigrants (Olim) viendront en Israël depuis l'Union soviétique.

Mais d'ores et déjà, il est certain que l'État aura besoin d'une somme beaucoup plus importante que prévue dans le budget pour l'accueil et l'incorporation de ce nombre énorme d'immigrants. Quelques douzaines de milliards de dollars seront nécessaires pour faire face à une aussi massive migration des peuples.

La presse israélienne présente de très nombreux articles sur la misère des immigrants. Dès que les premières photos d'immigrants, fouillant les déchets du marché de légumes de Tel-Aviv, parurent, l'État entier en fut effrayé. Les photos de scientifiques, professeurs et ingénieurs qui gagnent leur vie en balayant la rue sont déjà devenues banales.

Même leurs conditions de logement s'aggravent chaque jour. Le nombre d'immigrants, vivant depuis un an ou plus dans le pays, augmente en permanence; or, après un an, le droit à l'aide de l'État pour un logement s'éteint. Beaucoup d'Olim ne peuvent plus payer les loyers suivants. Ils sont parfois contraints de loger dans des conditions impossibles ou de se réfugier chez des parents pour y vivre très à l'étroit. Dans d'autres cas particulièrement graves, des gens «habitent» dans les abris publics. À la fin mars, on nous informa que des Olim s'étaient réfugiés sous des tentes dans les parcs publics dans la région d'Haïfa. Ils prévoient d'y rester jusqu'à ce que l'on ait trouvé une solution à leur problème de logement.

Pour pouvoir faire face à tous ces problèmes, l'État prévoit de se «procurer» de l'argent à l'étranger. Le fonds national juif aux USA déploie actuellement toutes ses forces pour mettre en route une énorme action de collecte pour les nouveaux immigrés. Des amis de l'État d'Israël travaillent parallèlement à Washington pour mobiliser des prêts et des garanties par le gouvernement américain en leur faveur. Des efforts semblables sont aussi fournis en Europe. À la mi-mars, le ministre des Affaires étrangères israélien, David Levi, s'est rendu à Bonn. Il a informé le chancelier Kohl et le ministre des Affaires étrangères Genscher qu'Israël renonçait au payement des réparations de l'Allemagne de l'Est. En contrepartie, Israël attend une aide massive de l'Allemagne pour les immigrants russes. Les Allemands ont promis de soutenir Israël dans cette affaire, faisant ainsi un nouveau et important pas en direction d'Israël, même s'il est toujours insuffisant, afin de l'aider à relever le plus grand défi de son histoire.

©  Nouvelles d'Israël 06 Juin 1991


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ATTAQUES SCUD SUR ISRAËL VUES APRÈS-COUP:


Israël vivrait plus en sécurité sans les «Patriots» 

Israël ne met sa confiance qu'en Dieu!

Les habitants de l'État juif ont pu constater le 20 avril, à travers les événements en Afghanistan, combien grand avait été le miracle qui s'était produit en Israël, lors de la guerre du Golfe. Le gouvernement afghan a lancé trois missiles SCUD en un jour sur la ville Assad'abad. Une assez forte concentration de Musulmans rebelles se trouvait dans cette ville. Le résultat fut catastrophique: 400 morts et 700 blessés. En comparaison: près de 40 missiles SCUD furent lancés sur Israël, dont 24 dans les environs de Tel-Aviv. Une personne seulement fut tuée. Nous voulons profiter de cette occasion pour citer une observation intéressante du professeur Theodore Fostol de l'Institut technique du Massachusetts. Celui-ci a constaté que les missiles anti-missiles «Patriot», acheminés en Israël, n'ont pas diminué les dégâts des missiles SCUD, mais, les ont, au contraire, augmentés. Dans le cadre d'une réunion d'experts devant le Sénat américain, Fostol expliqua que pendant le temps durant lequel les missiles anti-missiles «Patriot veillaient» sur Israël, le nombre des maisons endommagées a triplé, et le nombre des blessés a augmenté de 50 pour cent, et cela malgré une diminution de 15 pour cent des attaques SCUD. Selon les indications du professeur, les 13 missiles SCUD lancés avant l'installation des «Patriot» auraient endommagé 2'698 appartements et blessé 115 personnes.

Les «Patriot» installés par la suite ont été lancés contre 11 SCUD. Et durant cette période, 7'778 appartements ont subi des dégâts et 168 personnes ont été blessées. Ces dommages importants ont été causés, d'une part, par les «Patriot» qui ont manqué leurs cibles et sont tombés dans des régions habitées, et d'autre part par des SCUD touchés à basse altitude. La veille du 43ème anniversaire, on révéla qu'Israël avait en sa possession un missile SCUD complet. Nous avons appris que ce missile avait traversé une maison de trois étages pour atterrir sur le parquet du rez-de-chaussée dans une joaillerie, sans exploser. Les soldats de l'année israélienne ont désamorcé la charge explosive de 300 kg au plus vite et ont ensuite démonté le missile. Il est certain que l'explosion de l'engin aurait causé d'énormes dégâts. Le missile, de nouveau assemblé, a été montré lors du défilé du jour anniversaire de l'indépendance à Yaffo. (ZL) 

© Nouvelles d'Israël Juillet 1991

  

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17 000 JUIFS ÉTHIOPIENS DEVIENNENT DES OTAGES À ADDIS-ABEBA

L'histoire se répète. Lors de la destruction du deuxième temple, les Juifs ont été chassés de leur pays et depuis, ils servent de boucs émissaires dans leurs pays d'accueil. Il en a été ainsi depuis les croisades, durant le moyen âge, jusqu'au 20ème siècle, et maintenant en Éthiopie. Les combats entre l'armée éthiopienne et les rebelles du front populaire pour la libération de l'Éthiopie et du Tigra ont atteint leur point culminant début mai. Actuellement, 17'000 Juifs éthiopiens se trouvent à Addis-Abeba. Venant de régions très éloignées, ils ont été conduits dans cette ville afin de pouvoir venir en Israël.

Comme toujours dans l'histoire, ce sont les Juifs qui servent d'otages entre les deux fractions. Le dictateur Mengistu Mariam ne leur permet pas de quitter l'Éthiopie. Les rebelles menacent en même temps de se venger d'eux dès qu'ils auront conquis la capitale, puisqu'Israël a soutenu le gouvernement actuel. Devant cet état de fait, les dispositions ont été prises pour évacuer, en une seule fois, tous les Juifs se trouvant à Addis-Abeba. Même le gouvernement américain s'est senti obligé d'agir face au danger qui menace les Juifs éthiopiens. Le Président Bush a envoyé un délégué spécial afin de négocier avec le gouvernement d'Addis-Abeba. Ce délégué, Rudi Boschwitz, un ancien sénateur, a offert l'asile politique à Mengistu Mariam s'il permettait l'évacuation de tous les Juifs. Au début du mois de mai, pendant que nous écrivons ces lignes, les transactions sont encore en cours. Les Juifs peuvent cependant quitter ce pays à un rythme normal, c'est-à-dire quelques centaines par mois seulement. (ZL)

© Nouvelles d'Israël Juillet 1991

 

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DES HOMMES D'AFFAIRES JUIFS ÉTABLIS À MOSCOU INVESTISSENT EN ISRAËL


En général, on entend parler d'investissements d'Israël en URSS. Mais il s'avère que le phénomène contraire existe. Une société privée, du nom de «Otokomp», investit actuellement un million de dollars dans la construction d'appartements pour les immigrants en Israël. La société appartient à deux Moscovites qui ont décidé d'unir les affaires au soutien de l'Aliya vers Israël. Les deux hommes ont acquis un cinéma abandonné dans la ville de Kiriat Malachi et entamé la construction d'appartements avec la collaboration d'une société (de construction) israélienne. De plus, ils projettent de développer une usine de matériel de construction dans la ville. (ZL)

©   Nouvelles d'Israël Juillet 1991


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LA FIN DE L'INITIATIVE DE NÉGOCIATION DE BAKER


Suite à quatre visites en Israël et dans les États arabes voisins en deux mois, James Baker a dû constater, comme ses prédécesseurs, qu'il n'est pas si facile d'établir la paix au Proche-Orient. Certaines choses sont très compliquées. Pendant que nous écrivons ces lignes, les efforts de tractations de Baker se sont embourbés. La Maison-Blanche à Washington l'a même reconnu. Dans un communiqué officiel, le Président Bush a déclaré qu'il rencontre de nombreux obstacles au cours des démarches sur le chemin d'une solution de paix au conflit du Proche-Orient. Les problèmes ne manquent pas: le statut de Jérusalem, les hauteurs du Golan, le projet «paix pour le pays», les colonies dans les territoires administrés, la course à l'armement dans la région, etc., etc.

À ce jour, James Baker n'a même pas encore évoqué ces thèmes compliqués. Ses dernières visites dans la région ont surtout porté sur les questions de procédure, le cadre des futures discussions de paix et le choix des participants. Des centaines d'heures d'entretien ont été vainement consacrées à ces questions. Les Syriens, par exemple, ne veulent pas que cette conférence soit placée sous l'autorité des USA et de l'URSS. Malgré neuf heures de discussions continues, Baker n'a pas réussi à faire changer d'avis le Président syrien. Hafez el Assad exige que les Nations Unies supervisent la «conférence internationale». En raison de ses expériences négatives avec l'ONU, Israël rejette le principe de la participation de cette dernière; il n'accepte pas non plus l'exigence des Syriens d'abandonner les hauteurs du Golan avant le début des discussions officielles.

Cela a amené les Américains à interrompre, pour le moment, leurs efforts. La question qui se pose maintenant est naturellement celle des prochaines démarches des USA. Malgré la déclaration du Président Bush du début mai, déclaration selon laquelle les USA «n'ont pas de plans immédiats pour le Proche-Orient», on suppose en Israël qu'ils ne voudront pas essuyer un nouvel échec, d'autant plus que leur prestige a souffert beaucoup du génocide des Kurdes. On s'attend à ce que Baker revienne avec de nouvelles initiatives.

Cette fois, il n'essaiera pas de résoudre tous les problèmes de la région, mais il se concentrera sur celui posé par la constellation Israël-Jordanie-Palestine. Bien que les détails d'une telle idée ne soient pas publics, on peut croire que les Américains n'hésiteront pas à exercer une forte pression sur Israël dans quelques domaines sensibles pour parvenir à leurs fins. Le problème des colonies dans les territoires administrés figurera sans aucun doute en première place. Les Américains sont absolument contrariés par l'activité de colonisation renforcée des Israéliens. Leurs sentiments visent surtout le responsable des constructions dans les régions concernées, c'est-à-dire le ministre Ariel Sharon. Durant la visite de Baker au Proche-Orient, une nouvelle colonie du nom de «Revava» a été établie en Samarie. Selon des rapports, Baker s'est mis fort en colère dès qu'il en a été informé. À ses yeux, c'est torpiller directement ses efforts de négociation. Les Américains ont exprimé leur mécontentement au niveau diplomatique. Le State Department a simplement boycotté le ministre Ariel Sharon lors de sa visite à Washington. Sous la pression de Baker, le ministre du Logement américain, Jack Kemp a retiré son invitation à Sharon de le rencontrer en ses bureaux.

Contre tout protocole, la réunion entre Sharon et son homonyme a eu lieu dans les locaux de l'ambassade israélienne à Washington. Le State Department a commenté ce pas extraordinaire comme suit: «Le ministre Sharon remet publiquement en question la politique américaine». Cela a provoqué des remous en Israël. Les délégués, de droite comme de gauche, ont vivement protesté contre le traitement infligé à Sharon. Même Shimon Peres, un de ses principaux adversaires, était parmi eux.

L'indignation générale a pris une telle ampleur que le gouvernement israélien a envoyé une note de protestation aux Américains face à la violation de la dignité d'un de ses ministres agissant dans le cadre de sa politique. Cette affaire ne créera pas une base idéale pour une nouvelle initiative de paix américaine, d'autant plus qu'Israël doit consentir de grands renoncements. Il paraît que le gouvernement israélien durcira son attitude. On peut trouver une indication dans ce sens dans «Le Monde» qui reproduit une interview avec le Premier ministre Yitzhak Shamir.

À la question d'une possibilité d'un retrait israélien des territoires occupés, Shamir a déclaré que pour des raisons idéologiques, il ne l'admettra et ne le fera jamais. Shamir: «Je ne veux pas que mon peuple se souvienne de moi comme de l'homme qui a vendu des parcelles d'Israël à bon marché.» Il a ajouté: «Par contre, je suis réaliste. Je sais que je suis un vieil homme. J'ai 76 ans. Dans cinq ans, je ne serai peut-être plus actif. Il est possible que mon successeur consente plus facilement à renoncer à des territoires comme contribution à la paix.»

On peut penser que le State Department a marqué un intérêt particulier au dernier paragraphe de l'interview où il est, malgré tout, question de renonciations. Mais George Bush et James Baker peuvent-ils encore attendre cinq ans? (ZL)

©  Nouvelles d'Israël Juillet 1991


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ISRAËL AVERTIT LA JORDANIE


Israël a sommé le Roi Hussein de Jordanie d'arrêter les tentatives d'infiltration depuis la côte est de la Jordanie vers Israël. Cette demande a été transmise au Roi jordanien par l'intermédiaire du ministre des Affaires étrangères américain James Baker, suite à plusieurs événements inquiétants durant trois jours à la frontière israélo-jordanienne. Un incident dramatique s'est produit le 17 avril 1991, le jour de la commémoration des soldats israéliens restés sur le champ de bataille. Un terroriste a traversé la frontière du Jourdain près de Beth Shean, a pénétré dans le verger du kibboutz Neve Or et a tué un kibboutzim. Deux volontaires ont également été blessés lors de cette attaque. Un autre terroriste qui avait traversé, la veille, la frontière au nord du dit kibboutz, a été intercepté par des soldats israéliens. Le 18 avril 1991, le jour de l'indépendance israélienne, a vu la série des incidents frontaliers cesser pour le mois d'avril. Ce jour-là, un autre terroriste a essayé de traverser la frontière par le pont Allenby, mais il a été découvert par des soldats israéliens. Dans la région de la frontière jordanienne régnait, depuis un certain temps, une paix relative. Ces attaques ont créé de grands soucis au sein des colonies israéliennes du Jourdain. Suite à ces faits, l'armée a renforcé ses positions à la frontière et augmenté les mesures de sécurité. Des délégués du gouvernement israélien ont en même temps déclaré qu'Israël ne resterait pas les bras croisés si la vague de terreur depuis la Jordanie continuait. À Jérusalem, on est d'avis que le Roi Hussein pourrait faire plus pour empêcher les terroristes de s'infiltrer dans le pays. (ZL) 

©  Nouvelles d'Israël Juillet 1991

 

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LA POLITIQUE DE COLONISATION DIVISE ISRAËL

Le ministre Ariel Sharon répond à chaque protestation américaine Dar de nouvelles colonies

Depuis deux décennies les esprits s'échauffent dans le pays dès qu'il est question de la colonisation des «territoires occupés». Des divergences se manifestent dans le peuple: les uns sont des partisans enthousiastes et inconditionnels de cette politique, les autres des adversaires tout aussi inflexibles. Aucun autre point ne donne lieu à de telles controverses. Selon des informations officielles, 1'065'000 Arabes vivent dans les «territoires occupés», 610'000 d'entre eux dans la bande de Gaza. Dans la même région habitent environ 75'000 colons juifs dans 90 villages différents, donc moins de 10 pour cent de la population arabe. Le Mouvement de colonisation affirme par contre que 100'000 colons sont présents, ce qui est, d'après une estimation récente, «fortement exagéré». De plus, les enfants de moins de 15 ans représentent la moitié des colons.

Les avantages matériels attirent plus que l'idéologie

L'opposition est surtout amère à l'endroit des avantages matériels, supérieurs à la moyenne, qui sont offerts aux colons. De gros montants sont débloqués pour les écoles, la plupart religieuses. Ils ont la possibilité d'obtenir des crédits lors d'achats d'appartements – ou de ne devoir payer que de bas loyers – et des facilités pour créer des écoles modernes ne comptant que dix élèves par classe, alors que, généralement, la population par classe est quatre fois plus élevée partout ailleurs en Israël. En outre, la plupart des colons ne travaillent pas dans la bande ouest. Ils retournent quotidiennement à leurs anciens lieux de travail à Jérusalem ou à Tel-Aviv.

Depuis qu'il existe, le gouvernement actuel de Yitzhak Shamir peut faire état de nombreuses réalisations. Mais sans la volonté d'avancer du ministre de la Construction, Ariel Sharon, la politique de colonisation n'aurait pas pu prendre un tel essor. Sharon en est son champion incontesté. Son idée «géniale» est la concentration.

Ariel Sharon a décidé de faire construire un grand nombre de maisons dans les colonies déjà existantes, puisque les Américains protestent de plus en plus véhémentement contre les nouvelles implantations. Une telle concentration n'a pas toujours lieu dans la colonie, mais à quelques kilomètres de là, ce qui revient, en fait, à en créer une nouvelle. Le fer de lance idéologique de Sharon est le «Gush Emunim» (bloc des loyaux), des jeunes, ayant eu pour la plupart une éducation religieuse, et qui voient dans la colonisation leur but suprême.

Ariel Sharon répond à chaque contestation américaine par la construction de maisons et d'appartements dans les territoires occupés. Il lance à James Baker des défis à chacune de ses visites éclairs: tantôt il s'agit d'une nouvelle colonie dont le gouvernement n'a soi-disant aucune connaissance, tantôt ce sont 15 «appartements-mobilhomes» qui peuvent être installés partout et très rapidement, ou encore on découvre des plans pour 12'000 nouveaux appartements, même si cette dépense, qui s'élève à 450 millions de dollars, n'a pas été prévue dans le budget. Sharon est initiateur, projeteur et exécuteur en une seule personne. Pour ses adversaires, il ne fait aucun doute qu'il aimerait détruire cette petite plante fragile qu'est le début des discussions pour la paix. Il voudrait implanter 200 à 300 nouvelles colonies dans toute la bande ouest, même si la plupart ne devaient compter qu'une douzaine de familles chacune. D'après sa conception, il devrait y avoir une telle colonie près de chaque localité arabe pour «créer plus de sécurité». Cette politique diviserait de manière efficace l'entité arabe.

Ariel Sharon a récemment visité des colonies israéliennes dans les environs de Jérusalem. De nombreux chantiers y ont été ouverts dernièrement, surtout en bordure des colonies Maale Adumim et Gush Ezion, au sud de la ville. «Je me réjouis que Maale Adumim, où vivent 15'000 Israéliens, se développe», a-t-il déclaré lors d'une visite d'un des 3'600 chantiers qui rapprochent la colonie de la périphérie nord-est de Jérusalem. Ariel Sharon s'est ensuite rendu en Cisjordanie occupée. Il était accompagné de délégués du «Front d'Eretz Israël» qui est ultra-orthodoxe et composé de plusieurs membres de diverses fractions parlementaires nationalistes.

Entre-temps, le Président du conseil des ministres Yitzhak Shamir s'est rangé derrière son ministre de la Construction. Le mouvement pacifiste israélien «Paix maintenant» a sommé le ministère de la Justice de lancer une accusation contre Sharon pour «excitation à la guerre civile». Après son retour des USA, Sharon a qualifié les adversaires de la politique de colonisation des territoires occupés de «commando d'espionnage» au service des USA. Yitzhak Shamir a affirmé que la déclaration de Sharon est «fondée».

Entre-temps, deux cadavres d'Arabes ont été découverts. Ceux-ci auraient été tués par des militants palestiniens, pour une prétendue collaboration avec les Israéliens. D.W.

© Nouvelles d'Israël Juillet 1991

 

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LE RAPPROCHEMENT DE LA CHINE VIS-À-VIS D'ISRAËL


Les relations entre la Chine et Israël se sont renforcées. Une publication informait au début mai qu'un diplomate de haut rang du ministère des Affaires étrangères chinois serait venu secrètement en Israël. Le directeur du ministère des Affaires étrangères israélien s'était rendu auparavant à Pékin. À part ces révélations, il s'est tenu publiquement à la mi-avril un symposium binational des experts de l'eau israéliens et chinois. C'était la première fois que les Chinois agissaient de la sorte. Les experts israéliens ont été invités grâce à leur grande expérience de l'utilisation et du dessalement de l'eau de mer et de sa diversification d'emplois. Le journal «Jane's», qui est spécialisé dans les questions militaires, informait parallèlement à ces développements, que la Chine achète de la technologie israélienne. Se basant sur celle-ci, les Chinois établissent une défense avec des missiles et des canons antiaériens mer-air. Le système de missiles israélien porte le nom de «Feiton 3», et le journal rapporte que le système chinois lui ressemble «étrangement». Selon ce journal, il s'agit de la première preuve d'une collaboration militaire entre les deux États. Il y a quelques années, «Jane's» rapportait que la Chine aurait installé des canons «made in Israël» sur ses blindés. (ZL)

©  Nouvelles d'Israël Juillet 1991


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LES RELATIONS ENTRE LA MONGOLIE ET ISRAËL

Dans un proche avenir, des relations diplomatiques entre Israël et la Mongolie seront ouvertes. Les pourparlers durent depuis quelques mois et transitent par la délégation diplomatique israélienne en URSS ainsi que par l'ambassade israélienne à Pékin. La République populaire de Mongolie fait partie de l'Union soviétique et se trouve entre l'URSS et la République populaire de Chine. Il n'existait aucune relation diplomatique sous quelque forme que se soit entre ces deux pays avant les transactions actuelles. Dans le cadre des changements en Europe orientale, la Mongolie s'est aussi tournée vers l'Ouest. (ZL) 

© Nouvelles d'Israël Juillet 1991


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LES RELATIONS ENTRE LA RÉPUBLIQUE SOCIALISTE SOVIÉTIQUE DE KIRGHIZIE ET L'ÉTAT D'ISRAËL


Une convention sur trois grands projets agronomiques a été signée entre Israël et la République socialiste soviétique de Kirghizie. La majorité de la population est musulmane. Les projets traitent de l'installation d'un système d'irrigation douce, de l'élevage de poules ainsi que de la culture du coton sur le modèle israélien. La réalisation de ces projets a déjà commencé et, actuellement, des experts israéliens se trouvent en Kirghizie. (ZL) 

© Nouvelles d'Israël Juillet 1991


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LE RETOUR D'UNE TRIBU OUBLIÉE


ALORS QUE L'ÉMIGRATION DE JUIFS SOVIÉTIQUES SE POURSUIT, PLUS DE 1000 BULGARES D'ORIGINE JUIVE SONT ARRIVÉS EN ISRAËL. DE MÊME, À LA SUITE D'UNE OPÉRATION SECRÈTE QUI A MOBILISÉ GRECS ET ITALIENS PENDANT 3 MOIS, 300 JUIFS ONT RÉUSSI À QUITTER L'ALBANIE POUR LA TERRE PROMISE. AUSSI SECRÈTE, MAIS PLUS SPECTACULAIRE A ÉTÉ L'OPÉRATION «SALOMON» QUI A PERMIS DE TRANSFÉRER 15 000 ÉTHIOPIENS EN MAI DERNIER. ON PEUT CEPENDANT S'INTERROGER SUR L'ORIGINE EXACTE DE CES JUIFS NOIRS?

Une nouvelle page bouleversante de l'histoire d'Israël s'est écrite les 24 et 25 mai derniers, quand, en l'espace de trente heures, environ quinze mille Juifs éthiopiens ont été évacués d'Addis-Abéba et transférés en Israël grâce à un pont aérien d'une envergure inédite. Le gouvernement de Menghistu venait de s'écrouler, et les rebelles étaient aux portes de la capitale éthiopienne. Les Israéliens disposaient d'un nombre limité d'heures pour réaliser ce projet hardi ébauché depuis longtemps. Quelques pot-de-vin ont été payés aux rebelles et aux représentants de l'ancien régime; les Américains exercèrent sur les deux parties une pression diplomatique, et les Israéliens disposèrent d'un délai de trente heures pour mener à bien leur entreprise. Ils ont réussi, et même fort élégamment, et ces quinze mille immigrants ont rejoint en un jour les quelque vingt milles Juifs éthiopiens déjà installés en Israël.

Pour le plus grand étonnement du monde! Voilà qu'Israël, taxé de racisme, facilement condamné à l'ONU par les nations du tiers-monde, montré du doigt comme un bastion anachronique de l'impérialisme au Proche-Orient, importe à grands frais, et de manière dramatique, quinze mille noirs d'un des plus pauvres pays de l'Afrique! Que s'est-il passé, et qui sont ces Juifs de couleur?

Les origines du judaïsme éthiopien se perdent dans la nuit des temps. À défaut de sources historiques, les légendes foisonnent: ils seraient les descendants d'Israélites qui auraient manqué la traversée de la Mer Rouge sous Moïse et auraient erré en direction du Sud; ils seraient venus de Jérusalem avec l'escorte de la reine de Saba sous Salomon; ils seraient des exilés du royaume du Nord de Dan ou de Lévi, lors de la chute de Samarie en 722 av. Jésus-Christ; ils seraient des exilés du royaume du Sud lors de la chute de Jérusalem en 586 av. Jésus-Christ.

Une analyse historique plus scientifique de leur passé et de leurs traditions nous conduit à les situer dans un cadre culturel et cultuel proche de celui des Juifs de l'époque perse ou de la diaspora hellénistique:

– Ils ne connaissent pas la tradition pharisienne, ni ses créations et ses institutions – loi orale développée, les «sages» la Mishnah, le Talmud;

– Les prêtres – sacrificateurs – jouent encore un rôle décisif dans la société et le culte (par opposition aux rabbins – enseignants – dans le reste des diasporas juives);

– Ils ont conservé certaines lois abolies dans le judaïsme rabbinique (par exemple l'isolation de la femme «impure» durant ses menstruations);

– Leur langue liturgique n'est pas l'hébreu, mais le gheez, vieille langue liturgique en vigueur également dans l'Église éthiopienne (la diaspora hellénistique avait perdu l'usage de l'hébreu; il faut attendre l'époque byzantine et le haut Moyen-âge pour voir l'hébreu reconquérir les masses juives).

Selon toute vraisemblance, la rupture du judaïsme éthiopien avec les autres diasporas et avec les Juifs de Palestine a dû se produire à l'époque romaine. Le Nouveau Testament nous mentionne encore la venue au Temple de Jérusalem d'un ministre éthiopien (Actes 8), probablement un Juif. Il est possible que la pénétration des Juifs en Éthiopie se soit faite sur deux axes: par l'Égypte et le Soudan au Nord-Ouest et par le Yémen et le détroit de Bah-el-Mandeb au Nord-Est. Des masses de prosélytes autochtones se sont joints aux Juifs installés dans le pays, ce qui explique la couleur de peau de la communauté éthiopienne.

Cet apport africain n'a altéré en rien une vive conscience de leur identité juive et de leur destinée particulière, le plus souvent tragique. Dans la mesure où nous la connaissons, l'histoire des Juifs d'Éthiopie est une longue suite de guerres avec les autorités «chrétiennes» du pays, une longue suite de persécutions, de vexations et de mesures répressives efficaces, qui réussirent à démanteler les cadres politiques que les Juifs avaient bâtis (royaume, administration, position sociale) et à réduire les Juifs éthiopiens à l'état d'esclaves ou de serfs des terres qui leur avaient été ravies.

Leur aspiration à un retour à Sion s'exprime à travers la richesse des récits Populaires, colorés et naïfs, et dans la ferveur des prières. «Ne nous sépare pas, Seigneur, de tes élus; fais-nous voir, Seigneur, la lumière d'Israël». Pour les autres Éthiopiens, ils sont les «Falashas», en amharic, langue officielle du pays: les déplacés, les errants. Eux-mêmes se dénomment: «Beta Israël», la maison d'Israël. De plusieurs centaines de milliers, il y a deux ou trois siècles, leur nombre a été dramatiquement réduit à quelques dizaines de milliers aujourd'hui. Après le succès de «l'opération Salomon», on estime qu'il en reste encore 2000 en Éthiopie.

Des milliers d'autres ont embrassé le christianisme éthiopien, ou même le christianisme évangélique, quelques-uns, sans doute, suite à une conversion sincère, la plupart, cependant, pour la forme, sous la pression extérieure, en vue de se débarrasser de la «tare» sociale d'être Juif. Cette négation formelle de l'appartenance au peuple Juif n'a, dans bien des cas d'ailleurs, pas amélioré la situation des «convertis»: ils se sont trouvés rejetés des Juifs comme des chrétiens. Ces «Falashmouras», comme on les désigne, ou «Falashas renégats», «Falashas apostats», constituent une communauté difficile à dénombrer: trois mille, selon certains, plusieurs dizaines de milliers, selon d'autres. La plupart désirent retourner au judaïsme et émigrer en Israël, où plusieurs de leurs frères sont déjà montés. L'agence juive et les autorités israéliennes se trouvent confrontées au douloureux problème des familles que cette question a coupées en deux: faut-il oeuvrer à la réunification de ces familles et faire monter en Israël des Falashmouras? Et si oui, où faut-il s'arrêter? Israël ne risque-t-il pas d'être submergé par un flot d'Éthiopiens – des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers – dont l'identité juive serait des plus problématiques?

Les opinions divergent, et, comme c'est souvent le cas en Israël, de manière paradoxale et surprenante: les autorités administratives «laïques», libérales tendent à limiter au maximum la venue des Falashmouras, se contentant de réunifier un nombre limité de familles déchirées; tandis que les autorités religieuses, tatillonnent en matière d'identité juive, insistent pour faire venir en Israël tous les Falashmouras considérés comme des Juifs égarés, dans l'intention de les ramener ensuite au bercail du judaïsme orthodoxe. Ces mêmes autorités religieuses, le grand rabbinat en tête, avaient créé toutes sortes de problèmes juridiques dans les années 80 aux Juifs éthiopiens, contestant leur judaïcité, exigeant d'eux le bain rituel de la conversion, voire même, pour les hommes, une incision sanglante confirmant une circoncision selon les règles.

Dans l'ensemble, l'identité juive des Falashas est à présent reconnue de tous et n'est plus contestée en Israël; mais il a fallu du temps pour y arriver. Pendant un siècle, des personnalités juives comme le rabbin Israël Hildesheimer et les orientalistes Joseph Halévy et Jacques Faïtlovitch luttèrent en vain au sein de leurs communautés pour que soit pleinement reconnue l'identité juive des Falashas. À ses débuts, l'État d'Israël, sous la direction d'un David Ben Gourion laïc et libéral, ne leur était pas très favorable et n'a rien entrepris pour les faire venir en masse en Israël. Il a fallu pour cela un changement de climat politique et social, avec la venue au pouvoir du Likoud (parti de centre-droit) et la montée des partis religieux. Les dirigeants ashkénazes des années 50 et 60, tout socialistes et humanistes qu'ils fussent, avaient de la peine à reconnaître, sous une peau plus basanée que la leur, des Juifs à part entière. Il a fallu du temps pour que les diverses communautés juives, surmontant la malédiction de l'exil et de la dispersion, en arrivent à se reconnaître mutuellement et à s'accepter pleinement dans un Israël reconstitué.

Détail piquant: au XVIlle siècle, quand les premiers Juifs ashkénazes vinrent s'établir dans la Palestine turque, la population juive autochtone était alors exclusivement orientale (séfarade, judéo-arabe, persane), et les fonctionnaires turcs, intrigués par l'aspect insolite de ces Juifs de Pologne ou de Galicie, demandèrent aux Juifs autochtones s'il fallait considérer les ashkénazes comme des Juifs ou non; après enquête, les Juifs séfarades répondirent prudemment aux Turcs qu'ils ne savaient pas exactement.

Ces hésitations nous rappellent que le peuple Juif demeure, dans son essence, un mystère: mystère qui ne peut être appréhendé que dans des catégories de révélation et de foi, mystère d'un peuple que Dieu a élu et mis à part pour toujours!

De Jérusalem, Henri-Léon Vaucher

©  AVENEMENT Juillet 1991 No 28 / P 12


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UN ISRAÉLIEN A ÉTÉ EXÉCUTÉ EN IRAK POUR «ESPIONNAGE»


Le photographe israélien Gad Gross, collaborateur de l'hebdomadaire américain «News-Week», a été arrêté en Irak et exécuté en tant qu'espion. Gross avait 27 ans. Il était entré en Irak par la Syrie, avec un passeport allemand. Il y rejoignit des rebelles kurdes avec un journaliste américain et un français, et ils continuèrent jusqu'à Kirkuk. Là, ils furent arrêtés par des soldats irakiens et emprisonnés. Après 20 jours, Gross a été exécuté tandis que les deux autres journalistes ont été libérés. (ZL)

© Nouvelles d'Israël Juillet 1991

 

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Y A-T-IL EU UNE ACTION DES SERVICES SECRETS ISRAÉLIENS À L'AMBASSADE IRANIENNE À CHYPRE?

Avant que les services secrets israéliens (Mossad) aient pu se remettre des dégâts causés par un agent traître, Viktor Ostrovski, par sa publication d'un livre sur le Mossad, quatre noms figurent à nouveau dans la presse; ils sont liés à un scandale. Il s'agit d'Israéliens qui ont été arrêtés fin avril à Nicosie sur l'île de Chypre. Ils avaient essayé d'installer une table d'écoute des appels téléphoniques à l'ambassade iranienne. Deux hommes et deux femmes ont été pris en flagrant délit à la centrale téléphonique, déjà ouverte, de l'ambassade d'Iran. Près de cette centrale, on a trouvé des outils d'effraction ainsi que des appareils d'écoute. Lors de leur arrestation, les quatre personnes ont nié tout rapport avec cette centrale. Ils seraient entrés dans l'ambassade à la recherche des toilettes. Les policiers n'ont pas «gobé» leur histoire et les ont emmenés en prison.

Malgré les dénégations des prisonniers, tous les médias du monde ont parlé d'agents du Mossad chargés de trafiquer les téléphones de l'ambassade. Les présomptions concernant les raisons de cette tentative d'espionnage ont été multiples. On spécule sur une relation entre l'ambassade iranienne à Chypre et les enlèvements d'otages occidentaux au Liban de ces dernières années. Une autre version indique que les quatre Israéliens espéraient découvrir, par cette écoute, des informations sur le sort des soldats israéliens disparus depuis la guerre du Liban en 1982.

Une troisième explication est l'écoute routinière d'ambassades iraniennes dans beaucoup de capitales du monde. Ces ambassades servaient et servent toujours comme nids de terroristes et de cachettes d'armes. L'Iran soutient de dangereuses organisations terroristes comme le «Hezbolla», la «Guerre sainte de l'islam», et le «Front populaire pour la libération de la Palestine – commando central» par de l'argent, des armes et une protection diplomatique. De par sa position géographique particulière, Chypre sert de base à beaucoup d'organisations terroristes palestiniennes. Cette île est aussi un des rares pays du monde à permettre aux organisations terroristes de travailler en toute quiétude.

Les bureaux de l'OLP et d'autres organisations ont pignon sur rue à Nicosie et à Limassol; elles entretiennent des relations continues avec le gouvernement, lequel a toujours veillé à ne pas avoir de problèmes avec elles. C'est pour cette raison qu'il est spécialement tolérant à l'égard de leurs activités. Cela amène les États occidentaux, particulièrement menacés par de telles organisations, à s'intéresser tout spécialement à Chypre. D'où l'intérêt que porte le Mossad à cette île! (ZL) 

©  Nouvelles d'Israël Juillet 1991


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L'AIDE ISRAÉLIENNE À SON ENNEMI MORTEL, L'IRAK


La commisération juive ne connaît apparemment pas de limites, même pas lorsqu'il s'agit d'un ennemi d'Israël aussi affreux que l'est l'Irak. On peut trouver confirmation de cette constatation dans le fait que, début mai, Israël a procédé à un envoi d'aide, faite de médicaments, de jouets, de couvertures, de lait en poudre pour bébés, vers l'Irak. Oui. Vers l'Irak!

Le soutien a été organisé par un groupe américain qui a pour nom «Groupe pour la paix dans le Golfe». Ce groupe travaille au niveau international en vue de trouver des solutions pacifiques aux conflits. Un grand nombre de rabbins réformateurs du judaïsme en Israël en font partie. Ils ont ouvert un compte à Jérusalem en faveur des enfants irakiens. (ZL)

© Nouvelles d'Israël Août 1991


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CAMPAGNE AMÉRICAINE CONTRE LES COLONIES JUIVES EN EREZ ISRAËL

Le gouvernement américain a décidé d'entreprendre une campagne contre les colonies juives dans les «territoires occupés» – c'est ainsi que l'on interprète les dernières remarques du ministre des Affaires étrangères américain James Baker. Celui-ci a qualifié, devant divers comités du Congrès américain, la politique de colonisation israélienne de plus grand obstacle sur le chemin de la paix au Proche-Orient. Elle affaiblirait la position des USA et rendrait très difficile la tâche de trouver des partenaires dans le monde arabe. En outre, il affirma devant le Congrès avoir proposé au gouvernement israélien de geler la politique de colonisation pour obtenir, en contrepartie, la fin de l'état de guerre de la part des États arabes, ou la levée du boycott arabe. Mais il n'a pas trouvé de «preneurs» pour ses propositions. Plusieurs députés du Congrès ont dès lors proposé de lier le soutien américain au programme de l'absorption d'OLIM au changement de la politique de colonisation israélienne. En Israël, on est très inquiet en ce qui concerne cette possibilité. Mais on reste cependant confiant que les USA sauront faire la distinction entre le côté humanitaire de l'immigration et la pure politique de colonisation. La position officielle d'Israël est, en tout cas, de reconnaître le droit à chaque Juif de s'établir partout dans le pays; toute autre position serait à discuter dans le cadre de négociations de paix directes entre Israël et ses voisins arabes. (ZL)

© Nouvelles d'Israël Août 1991


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CE QUE FONT LES MÉDECINS ISRAÉLIENS POUR LES ENNEMIS MORTELS ARABES


Deux fois par semaine, le mardi et le jeudi à 20h3O (heure israélienne), Ilana Bazri, speakerine de la radiodiffusion arabe à Jérusalem, termine son émission «médecin au microphone» par cette annonce relative à une boite aux lettres: Case postale 152, 1211 Genève 19, Suisse. Si on pouvait avoir accès à cette case postale, on y trouverait tous les mois environ 300 lettres d'auditeurs de l'Irak, du Soudan, du Maroc, du Koweït, de l'Arabie Saoudite, de la Libye, du Yémen, de la Jordanie et d'autres États arabes. Pour les auteurs de ces lettres, cette case postale à Genève est le seul moyen de contacter la speakerine de ce pays ennemi et, par son entremise, de trouver de l'aide pour des problèmes médicaux, aide qu'ils ne peuvent recevoir dans leur propre pays. «Médecin au microphone» est évidemment une émission du domaine de la médecine.

Chaque émission dure une demi-heure. Durant les dix premières minutes, un expert israélien parle de sa spécialisation, des nouveautés technologiques dans ce domaine ainsi que des méthodes de traitement qui existent en Israël. Dans la deuxième partie, les experts médicaux répondent à des questions spéciales qui ont été posées, par lettre, par les auditeurs. Ils donnent des explications sur la maladie, les médicaments appropriés ainsi que sur les méthodes de traitement.

Certains auditeurs ne se contentent pas d'une seule réponse, ils posent d'autres questions dans une deuxième lettre en y joignant directement des radios, résultats d'examens et autres documents. Mais il arrive parfois que l'affaire ne soit pas terminée pour autant. Ilana raconte: «Nous avons eu beaucoup de cas où nous étions persuadés que le meilleur traitement pourrait être donne directement en Israël. Je m'adresse alors directement à l'intéressé durant l'émission en le priant de me faire parvenir des données personnelles comme le numéro de son passeport, son lieu de naissance, etc. Dès que je suis en possession de toutes ces indications, je cours au ministère de l'Intérieur et j'y requiers le visa et les autorisations nécessaires pour toutes personnes venant d'États ennemis.»

Du fait qu'il s'agit d'États interdisant strictement tout contact avec Israël, sans parler d'une permission de s'y rendre, les personnes ne s'identifient pas par leur nom entier, mais utilisent des pseudonymes, qui sont parfois réellement curieux. C'est ainsi qu'Ilana peut dire sur les ondes: «A l'oiseau sans ailes de l'Arabie Saoudite, ton visa est accordé, tu peux aller le chercher à l'ambassade israélienne à Paris du 10 mai au 1er juin. Annonce-toi chez moi dès que tu arriveras en Israël pour que nous puissions débuter le traitement.»

Depuis plus de vingt ans d'existence de ce programme, Ilana a déjà amené dans le pays quelques centaines de personnes qui ont mis leurs derniers espoirs dans la médecine israélienne. Ilana se souvient: «Un jour, 12 personnes sont venues d'un coup, et j'ai couru comme une folle chez les médecins avec eux. Par chance, presque toutes avaient des affections aux yeux, ce qui m'a permis de ne pas devoir aller d'un spécialiste à l'autre. Les affections ophtalmologiques viennent en première position chez ceux qui réclament du secours, suivent les affections de la peau. «Un jour, après un long contact écrit, un enfant de trois ans nous est venu de Libye. À cause d'un problème de la peau, il lui était impossible de se tenir debout. Chaque pas était accompagné de douleurs et hémorragies. L'enfant est venu avec son père qui le portait simplement sur les épaules. Je les ai emmenés chez le professeur Shinur, un important expert en dermatologie. Après un examen approfondi, celui-ci s'est décidé pour un traitement sous forme de crème qu'il mixera lui-même.

Le traitement devra durer six mois; il a été convenu que la crème serait envoyée, une fois par mois, à une adresse à Londres. De là elle sera apportée en Libye. Trois ans plus tard j'ai reçu un appel du professeur Shinur, me priant de me rendre immédiatement à sa clinique. À ma grande surprise, j'y ai trouvé le père et l'enfant. Cet enfant qui avait à ce moment six ans se tenait debout et pouvait marcher. Les deux ont fait la longue route depuis la Libye pour nous remercier du miracle accompli.» On pourrait discuter des heures avec Ilana et entendre des nouvelles concernant des femmes stériles qui sont maintenant mères, des malades du coeur, des patients souffrant du cancer, et d'autres qui ont été soignés par des médecins israéliens grâce à cette fameuse émission. «Quand j'ai commencé cette émission en 1971, je voulais, en fait, seulement informer les auditeurs arabes du monde entier des progrès de la médecine israélienne. Jamais je n'aurais rêvé que l'émission deviendrait ce qu'elle est maintenant – un vrai pont, vivant, entre deux peuples. Un pont de la paix.» (ZL) 

©  Nouvelles d'Israël Août 1991


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