LE
PREMIER MINISTRE SHAMIR CHEZ LE PRÉSIDENT BUSH
Ils ne se sont pas vus et ils ne se sont pas parlé pendant toute une année. C'est le 11 novembre 1990 que la glace diplomatique a enfin été rompue lorsque le Premier ministre Yitzhak Shamir et le Président américain George Bush se sont rencontrés à la Maison-Blanche à Washington. Les relations glaciales entre ces deux hommes étaient un fait bien connu. Bush, ainsi que le laissaient entrevoir ses proches conseillers, avait comparé ses précédentes rencontres avec Shamir à deux bateaux qui marchaient à l'aveuglette dans le brouillard. Le Président américain n'avait toujours pas pardonné à Shamir d'avoir rejeté sa propre proposition au dernier moment, laquelle recommandait d'entamer des conversations avec une délégation palestinienne. La colère du Président s'était manifestée, dès lors, à diverses occasions. Shamir est le seul leader politique dans tout le Proche-Orient avec lequel Bush n'ait pas eu de conversation téléphonique au cours de la crise du Golfe. Bush s'est entretenu plusieurs fois par téléphone avec tous les autres, y compris avec le Président syrien Hafez el-Assad. Il a même été jusqu'à rencontrer personnellement plusieurs de ces dirigeants. La qualité des relations personnelles entre Bush et Shamir a également jeté une ombre sur les relations entre les deux États. Au cours de conversations privées, Shamir a défini ces relations à plusieurs reprises comme «médiocres». Selon diverses sources d'information, les Américains ont caché au gouvernement israélien des informations militaires importantes sur la situation dans le golfe Persique. Leurs initiatives concernant des négociations avec Saddam Hussein ont été accueillies avec beaucoup d'inquiétude en Israël. La crainte la plus grande des Israéliens était que les Américains, pour éviter une guerre, ne soient disposés à céder à l'exigence de Saddam Hussein de «lier» la solution de la crise du Golfe à la solution du conflit israélo-palestinien. En raison de ces signes négatifs, beaucoup prophétisaient un entretien difficile et conflictuel entre les deux politiciens, tout comme la dernière fois. Or, toutes ces craintes se sont révélées vaines. L'impression des observateurs a été que ces deux personnalités s'efforçaient de combler leurs divergences d'opinion actuelles et d'arriver à s'entendre sur les points à propos desquels ils sont d'accord pour l'essentiel. Bush a célébré la grande réserve d'Israël au cours de la crise du Golfe et a promis à son invité de ne conclure avec l'Irak aucun accord sur le dos d'Israël. Il a exprimé son inquiétude face à l'établissement d'immigrés dans les territoires occupés et a pris acte de la déclaration de Shamir selon laquelle le gouvernement israélien ne prendrait aucune mesure pour promouvoir cette tendance. Tous les autres thèmes abordés, y compris le problème palestinien, ont été reportés à une date ultérieure. Pour renforcer toutefois l'impression que les relations entre les deux États ne se trouvaient pas, en fait, au point mort, il a été décidé qu'une délégation du ministre américain des Affaires étrangères se rendait sous peu en Israël pour y échanger de nouvelles idées avec ses partenaires Israéliens et étudier des propositions en vue d'une solution du conflit arabe au niveau social. La crise que tous prophétisaient n'a donc pas eu lieu. Bien au contraire, à la fin d'un entretien d'une heure et demie, le Ministre-président a pu quitter la Maison-Blanche dans de bonnes dispositions d'esprit et dire aux journalistes que cela avait été «un entretien positif et amical de nature à promouvoir les relations particulières existant entre les deux États». © Nouvelles d'Israël 02 / 1991
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LES
ALLEMANDS REFUSENT ISRAËL ET SE DISTANCIENT DE L'ÉTAT
HÉBREU, ILS SONT POUR DES CONTACTS ÉTROITS AVEC L'URSS
BONN (AP) – L'Allemagne réunifiée doit prioritairement développer des relations étroites avec l'URSS, rester fidèle aux USA et prendre ses distances vis-à-vis de l'État d'Israël. Tel est le résultat d'un sondage d'opinions réalisé dans tous les laender par Infratest, pour le compte du journal «Süddeutsche Zeitung», auprès de 1936 personnes de plus de 14 ans. 59% se sont prononcés en faveur de l'Union soviétique, la deuxième place revenant aux USA avec 44%; figurent ensuite la France (36%), la Pologne (16%), le Japon (15%) et l'Angleterre (12%). Sous les 10%, on trouve la Tchécoslovaquie et l'Italie; viennent finalement la Chine et Israël avec 4%. Dans ces statistiques, l'État juif rassemble contre lui la plupart des opposants (32%), lesquels exigent que l'on «tienne Israël à distance». Les organisateurs de ce sondage ont qualifié ces résultats de «remarquables». 27% des personnes interrogées dans les laender de l'ancienne RFA et 52% dans la RDA (la majorité absolue) se prononcent pour une distance plus grande vis-à-vis d'Israël. © Nouvelles d'Israël 03 / 1991
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CAMPAGNE
INCENDIAIRE CONTRE LES ISRAÉLIENS DANS LES MÉDIAS ÉGYPTIENS
JÉRUSALEM – Le Traité de paix de Camp David oblige Israël et l'Égypte à rétablir un climat de confiance mutuelle et à cesser toute propagande hostile à l'égard de l'autre. Les Égyptiens violent, chaque jour, ce principe. Un flot de propagande incendiaire et haineuse se répand dans la presse égyptienne par des caricatures, des livres, la télévision, des films et par le théâtre. Il ne faut dès lors pas se demander pourquoi, il y a peu de temps, un soldat égyptien a perpétré en Israël une attaque sanglante qui a fait 4 morts et 26 blessés. La réponse se trouve dans les mass media égyptiens. De tristes exemples! Voici quelques exemples seulement de cette triste situation: Une phrase relevée dans le journal égyptien «Al-Wafd»: «Israël commet des crimes contre la nation arabe par l'utilisation de nouvelles armes comme le SIDA.» Ceci encore extrait du quotidien (égyptien) «Al-Akhbar» à propos de l'immigration de Russes en Israël: «L'immigration d'un demi-million de Juifs soviétiques en Israël n'est pas le dernier malheur qui frappe la nation arabe; ce n'est là qu'un début. Trois autres millions de Juifs soviétiques suivront. En réalité, c'est un nouveau pays ennemi qui se forme à notre frontière. C'est un couteau de plus sur notre gorge.» Nous lisons ceci dans le journal «Al-Dchumhuria»: «Les impérialistes disent en Israël: Par Dieu, nous prendrons votre pays, et nous vous tuerons. Nos ennemis veulent nous anéantir et détruire le Coran; ils préparent la voie pas à pas.» Les caricatures suivantes ont paru dans des journaux égyptiens: – Un Israël raciste installe des colonies sur des têtes de cadavres palestiniens (Al-Dchumhuria). – Shamir apparaît en uniforme nazi avec une croix gammée et une étoile de David (Rose AI Jusuf). – Shamir décore un soldat israélien qui a tué un enfant palestinien – Israël tue les initiatives de paix (Al-Dchumhuria). – Israël donne à boire aux Palestiniens du lait radioactif. © Nouvelles d'Israël 03 / 1991
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LE
DRAPEAU ISRAÉLIEN A ÉTÉ HISSÉ À MOSCOU
Lors d'une cérémonie impressionnante et émouvante qui amena les larmes aux yeux de bien des participants, le drapeau de l'État hébreu fut hissé à Moscou pour la première fois depuis 23 ans. Cette célébration eut lieu à l'occasion de la réouverture de la représentation diplomatique d'Israël dans la capitale soviétique. Jusqu'à cette date, les intérêts de l'État juif avaient été confiés à l'ambassade de Hollande. Depuis le mois de janvier de cette année, le nouveau consulat israélien assume cette mission qui a commencé par la distribution de visas à des citoyens soviétiques d'origine juive. Les relations diplomatiques entre Moscou et Jérusalem ont connu, au cours des dernières décennies, des hauts et des bas. En 1947, l'Union soviétique fut un des premiers pays à soutenir la fondation de l'État hébreu. Un an plus tard, Golda Meir fut nommée ambassadrice d'Israël à Moscou. Les relations entre les deux pays durèrent jusqu'en 1967, année où les responsables du Kremlin décidèrent de rompre les contacts diplomatiques suite à la guerre des Six Jours. Depuis lors, l'URSS s'est transformée en un chaud partisan des États arabes et est devenue leur principal fournisseur d'armes dans leur lutte contre Israël. L'arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev a amené un changement dans ce domaine également. L'ancien ministre soviétique des Affaires étrangères, Édouard Chevardnadse, a, l'an dernier, rencontré plus d'une fois des députés israéliens ainsi que le Premier ministre Y Shamir. Lors de ces entretiens, il fut convenu de rétablir les relations entre les deux États au niveau consulaire, et cela en préparation à l'échange d'ambassadeurs projeté pour un avenir plus ou moins rapproché. Au cours de la cérémonie d'ouverture du nouveau consulat à Moscou, le chef de la représentation israélienne, le consul Arie Levin, qualifia cet acte de «démarche historique». L'interprétation de l'hymne national israélien, le «Tikva», et la danse «Hora» exécutée par tous, mirent la note finale à la séance officielle à laquelle assistèrent plusieurs centaines de citoyens soviétiques juifs désireux d'émigrer. ©Nouvelles d'Israël 03 / 1991
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L'ÉTAIT
D'ISRAËL A-T-IL TOUJOURS RAISON?
L'ATTITUDE DE L'ARMÉE FACE À L'INTIFADA, LE REFUS DU GOUVERNEMENT ISRAÉLIEN DE PARTICIPER À UNE CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LE PROBLEME PALESTINIEN, LA POLITIQUE D'IMPLANTATION DANS LES TERRITOIRES: FAUT-IL APPROUVER ISRAEL DANS TOUT CE QU'IL FAIT? L'État d'Israël a-t-il toujours raison? Cette question est stupide, évidemment, et cela pour plusieurs raisons: aucune instance humaine ne peut prétendre à l'infaillibilité, et malheur à celui qui met à la place de Dieu, seul sage et omniscient, un homme ou une collectivité humaine ou une idéologie, comme idéal absolu de sa vie et comme directeur absolu de ses actions. Tôt ou tard viendra la déception amère; et posée ainsi, la question exige une réponse négative. L'absurdité de la question ressort aussi du fait que l'État d'Israël n'est pas une entité monolithique mais une mosaïque d'opinions et d'intérêts différents. Il faudrait plutôt demander: tel homme d'État israélien a-t-il pris la décision juste, dans tel ou tel contexte précis? Mais la question a une autre origine: elle est posée en général comme une réaction irritée aux amis d'Israël qui essaient d'expliquer quels sont les facteurs et les motifs des décisions prises par les dirigeants israéliens – et cela face au feu nourri des critiques à l'encontre de l'État hébreu. Elle exprime peut-être aussi une autre préoccupation: comment évaluer, sur le plan éthique, la politique d'Israël au cours des 40 années écoulées, depuis son apparition comme État moderne sur la scène de l'histoire? Je renonce d'avance à la tentative présomptueuse de vouloir mettre des notes à l'État d'Israël; simplement, cette question m'inspire les remarques suivantes. L'État d'Israël se trouve pris dans un grand plan historique à long terme que Dieu a conçu pour le peuple juif et pour l'humanité, et dont l'aboutissement sera l'établissement du Royaume de Dieu et de Christ sur la terre. Le retour des Juifs en terre promise et la création d'une entité politique qui leur est propre ne sont pas un but en soi, mais une étape seulement du grand plan de rédemption de Dieu pour le peuple d'Israël, pour le Proche-Orient et pour la terre entière. Nous discernons dans la Bible les grandes phases de ce plan divin: retour de tous les Juifs dans leur pays, retour au peuple juif de toutes les terres qui lui ont été promises, «du fleuve de l'Égypte au grand fleuve Euphrate, d'une mer à l'autre», selon les termes de l'Écriture Sainte; retour du Messie à Israël, retour d'Israël à son Dieu et à son Messie, retour de la «Gloire» et du Saint-Esprit au peuple juif, retour du peuple juif à un ministère divin – sacerdotal et royal – exercé envers toutes les nations de la terre. L'État d'Israël se trouve également plongé en pleine bataille spirituelle entre des forces sataniques qui aimeraient le détruire physiquement et lui voler son âme, et Dieu, qui est en train de réaliser ses plans de salut envers lui. La nation israélienne se trouve encore en plein processus de création, d'invention, d'improvisation, de structuration, de formation d'identité, et cela au milieu de difficultés inouïes: menaces militaires extérieures et intérieures (terrorisme), immigration massive, crise économique endémique, crise politique, elle-même occasionnée par la profonde hétérogénéité de la population israélienne et par les clivages sociaux, culturels, idéologiques et religieux qui en découlent. Aucune nation au monde ne s'est trouvée dans une telle situation. Et pourtant Israël vit, et se développe; ses enfants grandissent, réussissent et de nouvelles générations ont pris la place des pères fondateurs et des pionniers. Quelle note mettre aux Israéliens, maintenant? Quels territoires doivent-ils rendre et quels territoires doivent-ils conquérir? Quels agitateurs arabes doivent-ils expulser ou emprisonner, et lesquels doivent-ils laisser en liberté? Comment doivent-ils agir dans la guerre des pierres? Doivent-ils tirer dans le tas, faire usage de gaz lacrymogènes, de bâtons? Se replier, laisser les émeutiers arabes attaquer les quartiers juifs, comme c'était souvent le cas du temps du mandat britannique? Comment peuvent-ils assurer le plus grand respect des droits de l'homme aux Arabes tout en maintenant l'ordre et en protégeant les Arabes eux-mêmes contre les tueurs de l'O.L.P.? Qui peut répondre à toutes ces questions, et à mille autres encore, qui se posent quotidiennement dans la réalité israélienne? Certainement pas ceux qui nourrissent les médias d'une information partielle et d'une critique à bon marché sur l'État juif: que de jugements rapides ont été passés sur Israël! On comprend aujourd'hui ce qu'on avait vivement critiqué dans le passé: le bombardement par Israël de la centrale nucléaire irakienne en 1981. Peut-être louera-t-on un jour l'attitude d'Israël face aux organisations terroristes arabes. Peut-être! Mais en attendant, quelle note donner à Israël aujourd'hui? Israël n'est pas parfait? Soit. Mais je propose que nous nous gardions bien de nous ériger en censeurs moraux, confortablement installés dans notre bien-être occidental, tandis que les Israéliens se battent à tous les niveaux pour leur survie – et pour l'accomplissement de plans divins dont ils ne sont souvent pas eux-mêmes conscients. S'il fallait tout de même émettre un jugement éthique, je dirais que les Israéliens ne s'en tirent pas mal dans tous les domaines. Quel pays a jamais assuré une pareille liberté à une population en partie en révolte, à ses dirigeants et à ses chefs religieux (dont l'essentiel du message est l'avènement de l'islam et la destruction d'Israël)? Quel pays a donné une aussi grande liberté de mouvement aux journalistes étrangers venus pour «rendre compte» de ses problèmes, dans un esprit bien souvent critique? Quel peuple s'est autant auto-critiqué aux yeux du monde entier, sans la moindre censure dans le domaine de la propagande? Et je renonce à poser encore un certain nombre de questions qui seraient autant de cris de protestation contre une exécution médiatique d'Israël de la part de quelqu'un qui vit au milieu de ce peuple et participe à ses problèmes et à ses luttes. Henri-Léon Vaucher à Jérusalem © AVÈNEMENT
Mars 1991 No 24
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NAZIS
Le Président de l'État hébreu, Chaïm Herzog, pense qu'Israël ne devrait plus ouvrir de simulacres de procès contre les nazis. Dans son discours prononcé à l'occasion de l'anniversaire de la mort de l'avocat du ministère public lors du procès Eichmann – Gideon Hausner – Herzog a déclaré que toute tentative d'ajouter d'autres procès à celui d'Eichmann «ne pourrait donner que des résultats contraires à ceux attendus et ne ferait qu'égratigner la mémoire de ce que représente, dans l'histoire de l'État juif, le procès Eichmann avec tous ses aspects.» Cette déclaration du Président, considérée un appel à l'arrêt de la chasse aux criminels nazis, a provoqué un flot de protestations de la part de diverses organisations d'anciens détenus des camps de concentration et de survivants de l'holocauste. Selon eux, ces propos de Chaïm Herzog nuisent considérablement aux efforts fournis un peu partout dans le monde pour traîner devant les tribunaux les criminels nazis et leurs collaborateurs. «Si l'État hébreu ne prend pas part activement à leur poursuite et à leur condamnation, comment pourrons-nous nous plaindre de nations comme la Suède qui refusent d'accomplir cette tâche? Comment réagira-t-on en Nouvelle-Zélande où l'on discute actuellement de l'établissement d'une Commission d'enquête nationale après qu'il ait été révélé que de nombreux meurtriers se cachent dans ce pays?» telles furent les questions posées par le responsable d'une des organisations qui s'occupent intensivement de ce problème. Entre-temps, le ministre israélien de la Justice a communiqué qu'après de longues réflexions, il a été décidé de ne créer aucun département spécial qui serait chargé de se pencher sur les cas d'extradition de criminels nazis, étant donné que les conventions entre Israël et les autres pays – à l'exception des USA – ne permettent pas une telle extradition. Entre-temps encore, la Cour suprême de justice de l'État hébreu a repris les discussions concernant la demande de révision du procès de l'Ukrainien John Demanjuk, déclaré responsable de l'assassinat de nombreux Juifs au camp de concentration de Maidanek. Son défenseur vient de rentrer d'Union soviétique où il aurait trouvé des documents prouvant que les accusateurs et les témoins se sont trompés sur l'identité de Demanjuk. © Nouvelles d'Israël 03 / 1991
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LA
CRISE DU GOLFE – L'HOLOCAUSTE L'ALLEMAGNE
Est-il besoin de préciser que la mémoire de l'holocauste et le souvenir de ses exactions sont toujours profondément ancrés dans le coeur des Israéliens? La crise du Golfe prouva que non, si l'on en croit les informations sur la participation de nombreuses entreprises allemandes au développement des armes de destruction massive qui se trouvent maintenant dans les mains de Saddam Hussein. Au début, l'opinion publique israélienne avait du mal à se faire à l'idée que cette même Allemagne qui, moins de 50 ans auparavant avait été responsable du gazage de plusieurs millions de Juifs, pourrait à nouveau se rendre coupable de la mort d'Israéliens par le gaz. La population fut particulièrement choquée d'apprendre que les services secrets israéliens «Mossad» avaient fourni pendant plusieurs années au gouvernement allemand des informations sur les entreprises allemandes qui accordaient leur soutien à l'Irak pour le développement de ses armes. Cependant, il s'est avéré que Bonn n'a tenu aucun compte de ces informations des services secrets; au contraire: quelques entreprises qui traitaient avec l'Irak ont même reçu l'accord tacite du gouvernement allemand. Toutes ces nouvelles ont rouvert et approfondi les anciennes plaies d'Israël. L'indignation du peuple israélien est venue jusqu'aux oreilles des Allemands. Après les premières attaques de missiles, la troisième semaine de janvier, le ministre des Affaires étrangères Hans-Dietrich Genscher s'empressa de faire une visite en Israël en témoignage de sa solidarité. Ce n'était certes pas une tâche facile. Cette fois, le protocole diplomatique ne fut pas respecté. Personne parmi ses hôtes, même pas le ministre des Affaires étrangères David Levy, ne lui cacha qu'on le tenait ainsi que son gouvernement, bien qu'indirectement, en partie responsables de la menace qui pesait de nouveau sur l'existence des Juifs. Le geste de bonne volonté allemand – un chèque au maire de Tel-Aviv et Ramat Gan pour financer les réparations des maisons détruites par les missiles – rencontra un flot de critiques parmi la population, les Israéliens refusant que le tort politique et humain que l'Allemagne leur faisait subir soit à nouveau réparé par des dons en argent. Afin de prêter un secours effectif et complémentaire – et certainement aussi pour soulager sa conscience le gouvernement allemand a décidé d'aider l'État hébreu sur le plan militaire. Peu de jours après la visite de Genscher, un pont aérien allemand vers Israël a été établi pour acheminer de l'équipement médical, mais avant tout, d'importantes pièces pour les batteries anti-missiles Patriot, qui représentent actuellement la seule parade à la menace des missiles Scud. En outre, les Allemands décidèrent de financer la poursuite de la construction de sous-marins pour la marine israélienne. Il y a environ deux mois, le ministre de la Défense avait renoncé à ce projet faute de sources de financement. L'aide allemande qui s'élève à environ un milliard de deutschmark – le coût de la construction des sous-marins dans les chantiers navals allemands – contribuera à augmenter d'une manière considérable la sécurité d'Israël. Néanmoins, on ne peut pas vraiment dire que la population israélienne éprouve de la reconnaissance envers les Allemands. Le traumatisme est trop grand et trop profond. Les psychologues et les organisations qui s'occupent des victimes de l'holocauste et de la génération qui lui a succédé mentionnent des angoisses et des crises chez elles. Les journaux israéliens rapportent, entre autres, le cas d'une femme âgée, une survivante de l'holocauste, qui succomba à une crise cardiaque après avoir aidé ses petits-enfants à mettre le masque à gaz. Un autre incident a attiré l'attention de la presse; il s'agit d'une habitante de Tel-Aviv, qui avait vécu les terreurs du camp de concentration d'Auschwitz. Elle s'acheta de la nourriture pour toute une année, calfeutra son appartement contre des gaz éventuels et refusa de quitter son appartement durant deux semaines «jusqu'à ce que Hitler soit mort». Des sentiments fortement anti-allemands se manifestèrent également la première semaine de février, lorsqu'une délégation du Bundestag conduite par le professeur Rita Süssmuth arriva en Israël. Après une rencontre très mouvementée avec les délégués de la Knesset – ces derniers lançant de lourdes accusations contre les invités allemands – Madame Süssmuth exprima l'espoir que les Israéliens ne verraient pas dans chaque Allemand le diable en personne. La délégation allemande s'engagea à faire tout son possible, une fois de retour, pour que les personnes et les entreprises qui ont donné la possibilité à Saddam Hussein de menacer l'existence d'Israël soient punies. © Nouvelles d'Israël 04 Avril 1991
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GOLFE:
LA GUERRE ET APRÈS...
APRÈS LA GUERRE, LA PAIX. PAS TOUT À FAIT. APRÈS LA VICTOIRE DE LA COALITION ANTI-SADDAM HUSSEIN DANS SA CROISADE POUR LA DÉFENSE DU DROIT INTERNATIONAL, NOUS VOICI DANS L' APRÈS-GUERRE. CE CONFLIT QUI, UN MOMENT, A FAIT TREMBLER LE MONDE ET DONT LES REMOUS SONT LOIN D'ÊTRE TERMINÉS, SUGGÈRE QUELQUES RÉFLEXIONS. Tout d'abord, le règne des dictateurs n'a qu'un temps et se termine toujours mal. L’histoire nous l'enseigne. Violence et cruauté animent ces êtres prétentieux et arrogants, ivres de puissance, dont l'orgueil n'a d'égal que l'inconscience. Saddam Hussein, outre l'assouvissement de ses ambitions territoriales, a menacé Israël de destruction. Or, qui touche au Peuple élu et à la Terre promise «touche à la prunelle de son oeil!». On est saisi par l'actualité des jugements annoncés par Jérémie, voilà 2600 ans, sur Babylone dont l'Irak moderne est et entend demeurer le fier continuateur: «Ainsi parle l'Éternel: Voici, je fais lever contre Babylone et contre les habitants de la Chaldée un vent destructeur (la «Tempête du désert» vient effectivement d'y souffler). J'envoie contre Babylone des vanneurs qui la vanneront, qui videront son pays. Ils fondront de toutes parts au jour du malheur... Les guerriers de Babylone sont pris, leurs arcs sont brisés. Car l'Éternel est un Dieu qui rend à chacun selon ses oeuvres, qui paie à chacun son salaire» (Jérémie 51. 1, 2 et 56). On remarque ensuite qu'Israël a été relativement épargné par la tourmente. Le maître de Bagdad en faisait pourtant sa cible privilégiée, en vue de l'entraîner dans le conflit. Si Jérusalem était tombé dans le piège, le monde arabe, excité à la «djihad», aurait basculé du côté de l'armée irakienne. Mais, malgré les missiles «Scuds» reçus, l'Etat hébreu ne s'est pas départi d'une étonnante retenue. Les «Patriots» américains, installés à la hâte, ont, certes, détruit nombre de missiles «Scuds». Par ailleurs, plusieurs de ces derniers sont tombés hors des zones urbanisées. Finalement, malgré de sérieux dégâts matériels, notamment beaucoup de logements détruits, le bilan des blessés et surtout des morts israéliens s'avère faible. De plus, l'agression chimique, tant redoutée, n'a pas eu lieu... En fait, Israël s'est trouvé protégé, et pour la première fois sans combattre. Tsahal, en alerte maximale, n'a pas vu son potentiel entamé d'un iota... Pourquoi une telle bénédiction? Certainement pas parce que la nation s'est tournée davantage vers Dieu en ces temps troublés. Quelques rabbins et une minorité de religieux ont bien cherché dans l'Écriture des malédictions visant Babylone et des promesses messianiques. Mais le phénomène est resté marginal. Non. La bénédiction a probablement sa source dans l'effort exceptionnel qui a été soutenu par le gouvernement israélien pour accueillir et assimiler, contre vents et marées, dans un contexte de crise extrême, les émigrants juifs d'Union soviétique. Cela s'inscrit dans la réalisation du grand rassemblement des fils du peuple élu sur la Terre promise. Celui qui «dit aux captifs: Sortez!», qui les fait «venir de loin», n'a-t-Il pas aussi annoncé à Israël: «Je combattrai tes ennemis et je sauverai tes fils»? (Es. 49. 9, 12, 25) et Il le fait, car Il est fidèle. Maintenant, un mot sur la guerre elle-même. On a voulu la présenter comme «propre» en prohibant l'emploi des «armes spéciales» (chimiques, bactériologiques, nucléaires), en vantant les «bombardements chirurgicaux», économes de victimes civiles, en menant un conflit limité dans le temps, en contrôlant soigneusement les médias, à commencer par les images... C'est un mensonge. La mise en oeuvre des moyens de destruction est toujours horrible et sale, car elle réveille les plus bas instincts, et sème aveuglément la souffrance et la mort. Voilà ce qu'en dit le général Schwarzkopf lui-même, chef de la coalition alliée: «La guerre est un véritable blasphème. Quoi de plus absurde que deux camps qui ne trouvent pas d'autres moyens pour régler leurs différents que de s'exterminer!». Et d'ajouter: «Je ne suis ni une colombe ni un faucon. Je serais plutôt un hibou, assez sage pour comprendre qu'il faut tout faire pour éviter la guerre; mais, une fois qu'elle est déclarée, assez féroce pour la gagner le plus rapidement possible». Ce stratège a réussi, en cinq semaines de bombardements massifs, à limiter les pertes de la coalition: 90 morts et 430 blessés environ parmi les militaires au moment du cessez-le-feu. Mais on frémira quand seront connues les pertes irakiennes. Certains n'avancent-ils pas le chiffre de 200 000 morts? Combien de familles, toutes nationalités confondues, se trouvent-elles maintenant anéanties ou plongées durablement dans le malheur? Combien de mutilés, d'invalides, d'irrécupérables? Combien de dégâts matériels (infrastructures, habitat, industries) tant en Irak qu'au Koweït? Il y a aussi ces centaines de puits de pétrole en feu qui souillent l'atmosphère de nuages noirs, et ces innombrables mines, explosives, cachées partout telles des semences de mort... La victoire? Certes, mais à quel prix? Il n'y a pas lieu de se réjouir. Nous venons de vivre un jugement des nations. «Le monde entier est sous la puissance du Malin» (1 Jean 5. 19). C'est lui qui tire les ficelles. Il fut «meurtrier dès le commencement» (Jean 8. 44). Tout conflit armé a des racines spirituelles. L'iniquité s'accroissant, guerres et bruits de guerres continueront jusqu'à la fin (Mat. 24. 6). Rien ni personne n'en supprimera le spectre. Si, pourtant... Le jour où Jésus, le Messie glorieux, reviendra, «une nation ne tirera plus l'épée contre une autre, et l'on n'apprendra plus la guerre»(Es. 2. 4b). Et maintenant? Le cessez-le-feu signé le 3 mars, qui a théoriquement mis fin au «Conflit du Golfe», reste provisoire et fragile. Une implacable guerre civile lui a immédiatement succédé en Irak où les opposants chiites et Kurdes affrontent à huis clos la Garde républicaine loyaliste. Saddam Hussein, totalement isolé diplomatiquement et indésirable à l'étranger, est prêt à tout pour imposer ce qui reste de son régime. Y compris à décimer impitoyablement son propre peuple. S'il s'avérait qu'il utilise l'arme chimique contre la résistance, les Américains l'ont menacé de reprendre les bombardements contre l'armée irakienne. Bien que la propagande de Radio Bagdad ait fièrement proclamé, au lendemain du cessez-le-feu: «Tant que le Tigre et l'Euphrate couleront, nous serons victorieux!», la chute de Saddam Hussein est prévisible. Ces propos étaient-ils inconsciemment prophétiques, l'assèchement du «grand fleuve» devant, selon Apocalypse 16. 12, «préparer la voie aux rois qui viennent de l'Orient»? Quoi qu'il en soit, une instabilité et des perspectives peu rassurantes s'ouvrent à l'Irak. Le Koweït libéré, secoué par les règlements de compte, voit son système politique fragilisé et son infrastructure économique durement atteinte... Mais le plus grave devient «le problème palestinien». Les pays arabes exigent, sans délai, que soit imposée à Israël l'application des résolutions de l'ONU qui le concernent, et d'abord l'évacuation par Tsahal des «territoires» dits «occupés»... De douloureuses convulsions en perspective! Quand on prend conscience de ces choses, on mesure combien le brisement de la force par la force ne résout rien. Il ne fait que déplacer les problèmes pour en créer de nouveaux. Dans la conjoncture actuelle, le propos célèbre que prononça Georges Clémenceau en 1919 se vérifie: «La Paix sera plus longue à gagner que la Guerre!». Le «nouvel ordre mondial», dont on se gargarisait tant au terme de l'offensive terrestre alliée, se révèle être un nouveau désordre! Tout cela nous rappelle, en définitive, «qu'il y a dans le coeur de l'homme beaucoup de projets, mais que c'est le dessein de l'Éternel qui s'accomplit» (Prov. 19. 21). S'appliquer à le connaître, à y entrer et s'y maintenir: voilà la seule voie fiable qui conduise à la paix! Henri Gras © AVÈNEMENT
Avril 1991 No 25
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ISRAËL,
LE PRIX DE LA PAIX
POUR LA PREMIÈRE FOIS DE SON HISTOIRE, ISRAËL N'A PAS RÉPLIQUÉ AUX ATTAQUES DONT IL FAISAIT L'OBJET, PENDANT LA GUERRE DU GOLFE. CETTE RETENUE EST APPAREMMENT MAL RÉCOMPENSÉE. LES AMÉRICAINS SEMBLENT, AU CONTRAIRE, RÉCLAMER AUX ISRAÉLIENS DE NOUVEAUX GESTES EN RÉCOMPENSE DE LEUR VICTOIRE DANS LE GOLFE. LE PREMIER MINISTRE ITZHAK SHAMIR EST RESTÉ FERME LORS DE LA VISITE DU CHEF DE LA DIPLOMATIE AMÉRICAINE, JAMES BAKER, LES 11 ET 12 MARS. LA «GUERRE DES COUTEAUX» LUI DONNE RAISON: EN UN MOIS, DE LA FIN DE LA GUERRE DU GOLFE À LA FIN MARS, 16 PERSONNES ONT ÉTÉ POIGNARDÉES DANS LA RUE. SIX D'ENTRE ELLES ONT PERDU LA VIE. Saddam Hussein s'appelait «la mère de toutes les batailles». Et sous la menace de sa gigantesque armée, il réveilla le monde de sa torpeur. La guerre froide entre l'Est et l'Ouest venait juste de s'achever avec la chute du Mur de Berlin, quand le tyran babylonien fit sursauter tout le monde en engageant sa danse de mort. En réalité, vue de plus près, cette crise du Golfe n'était qu'une affaire interne aux Arabes comme il y en eut tant entre Musulmans. Le fait que les Américains se soient mis fraternellement et rapidement du côté du Koweït, bien que les États-Unis n'importent que 3% de leur pétrole de ce pays, étonna plus d'un spécialiste du Proche-Orient, et pas seulement les experts israéliens. Fallait-il y voir le souci personnel du président George Bush, décrit comme faible, de profiter de la situation pour prouver le contraire? Fallait-il y voir le besoin des Américains de faire oublier le traumatisme vietnamien et de s'imposer à nouveau comme une Super Puissance, en s'engageant dans une guerre dictée par la mégalomanie de Saddam Hussein? Ceux qui connaissent l'histoire du monde savent que les grands évènements ont pour origine l'orgueil de ses dirigeants! Mais dans ce cas précis, un certain aveuglement, l'absence de discernement de la réalité, a aussi joué un rôle. Cet aveuglement a été conduit par Dieu qui dirige tout mieux que ne le ferait un être humain en se fiant à sa seule raison. Car, maintenant, on s'aperçoit que les États-Unis se sont lourdement trompés sur la puissance de l'Irak. On sait désormais que ce pays n'avait pas un potentiel militaire tel qu'il devait susciter ce formidable déploiement de forces internationales. Cela étant, à présent, l'ONU et les grandes puissances se sont détournées du Proche-Orient et Israël a été placé en ligne de mire de façon plus forte qu'auparavant. Bien que la guerre du Golfe n'ait pas été une «guerre juive», et que les Américains aient toujours affirmé qu'il n'y aurait pas de «linkage», pas de lien, entre la guerre du Golfe et le problème israélo-palestinien, tout revient quand même vers ce problème. Saddam Hussein est presque oublié, ainsi que la répression sanglante contre ses opposants: le monde ne s'en soucie guère. Dans les conversations, seuls reviennent Israël et les exigences des Palestiniens. Le «nouvel ordre mondial» de George Bush veut imposer à Israël la «Pax Americana», à savoir: la restitution des territoires en échange de la paix avec les terroristes. Mais le gouvernement israélien ne l'accepte pas. Qu'Itzhak Shamir traîne les pieds profite à Israël, car il bloque tout rapport fait entre le problème palestinien et la guerre du Golfe. À Jérusalem, on sait très bien que les USA aimeraient redorer leur blason sur le compte d'Israël, en obtenant qu'il rende les territoires. Le responsable de l'OLP, Yasser Arafat, cherche aussi à réhabiliter son image en Occident, il fait soudain des concessions en annonçant qu'il renoncerait à la rive ouest du Jourdain si, en échange, Jérusalem était reconnue comme capitale du futur État palestinien. Mais en Israël tout le monde est unanime:. Jérusalem restera la capitale éternelle et indivisible de l'État hébreu d'Israël. Ainsi, les retombées fâcheuses de la guerre du Golfe n'atteignent que Sion! Quand le Chef de l'Iran, Khomeiny, condamnait Israël, cela se passait encore au large. Mais l'Est et l'Ouest maintenaient l'équilibre en armant l'Irak pour éviter que les Iraniens ne deviennent trop puissants. Puis, armés par l'Est et l'Ouest, les Irakiens se sont sentis assez forts pour déclarer la guerre sainte à Israël. C'est ainsi que, pendant la guerre du Golfe, l'Irak a envoyé 39 missiles «Scud» capables de couvrir 650 km et d'atteindre Tel-Aviv. 1644 familles israéliennes ont perdu leur toit et les dégâts se chiffrent à près de 4 milliards de dollars. Les États-Unis ont jubilé quand les Syriens se sont laissés convaincre d'entrer auprès des Américains dans la coalition anti-Saddam Hussein. Cela a, en revanche, provoqué une grande inquiétude en Israël, car le tout-puissant Hafez-el-Assad ne s'est pas engagé ainsi pour plaire aux Américains, mais pour se débarrasser de son rival irakien et pour reprendre le leadership de la guerre contre Israël après la chute de Saddam Hussein. Le Ministre des Affaires étrangères israélien, Moshe Arens, a ainsi averti le monde que, pour son pays, la Syrie représentait un plus grand danger que l'Irak. Les Syriens se sont dotés d'un arsenal plus important et plus moderne que l'Irak avant la guerre du Golfe. Aujourd'hui, les puissances mondiales se sentent obligées de fournir à la Syrie, en remerciement de sa coopération pendant la crise, des armes et de fortes sommes d'argent, comme les Soviétiques le font depuis longtemps. Pendant que le Président américain George Bush évoquait la Pax Americana, de gros navires amenaient de Corée du Nord en Syrie de nouveaux missiles «Scud». Pour atteindre leurs cibles contre Israël, les missiles syriens n'ont pas besoin d'une portée de 650 km. 300 km suffisent! Le cercle se referme de plus en plus, avec Jérusalem comme objectif final. Il est clair que, pour Israël, la diplomatie prend fin quand Jérusalem est en cause: c'est ce que le Secrétaire d'État américain James Baker a dû entendre à plusieurs reprises pendant sa visite en Israël, réalisant que Jérusalem est «une pierre pesante» (Zacharie 12, 3) dont on ne peut se débarrasser facilement. Les rabbins d'Israël ont répondu par cette affirmation au discours triomphal de George Bush constatant que la véritable guerre du Golfe n'avait duré que 100 heures: «si seulement elle avait duré 101 heures, cela aurait été l'affaire de l'Archange Michaël, dont le nom a une valeur numérique de 101, cela n'aurait pas été complètement l'affaire des États-Unis qui auraient connu un nouveau Vietnam». Immédiatement après l'annonce de la capitulation de Saddam Hussein, toutes les Autorités d'Israël, du président Herzog et du premier Ministre Shamir aux ministres et aux élus de la Knesseth, se sont rendues à la grande synagogue de Jérusalem, pour remercier Dieu de ce nouveau miracle de «Purim» (*), car, une fois de plus, Dieu a empêché la destruction d'Israël. Dans l'histoire du peuple juif, on trouve beaucoup de Haman, qu'ils s'appellent Haman Hitler, Haman Nasser ou Haman Hussein, mais Dieu a toujours protégé son peuple et il continuera à le faire dans l'avenir, même si, un jour, tous les peuples de la terre doivent se tourner contre Jérusalem; à la fin se produira ce grand miracle de «Purim»: la délivrance par le Messie. D'un côté Israël attend donc, dans l'avenir, un nouveau «Purim». Mais d'un autre côté, les Israéliens se préparent militairement pour une guerre prochaine, par exemple en testant le missile anti-missiles «Hetz». La guerre du Golfe leur a en effet enseigné qu'il est préférable de s'engager eux-mêmes dans le combat, le prix à payer après coup (la soumission d'Israël au nouvel ordre mondial) étant décidément trop élevé. Lévi Hayatt (*) «Purim» est une fête juive instituée pour commémorer la délivrance des juifs exilés en Perse, quand Haman complota de les exterminer, au Ve siècle avant Jésus-Christ selon le livre d'Esther de l'Ancien Testament. ©
AVÈNEMENT Avril 1991 No 25
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MALGRÉ
LES MISSILES, LES NOUVEAUX IMMIGRÉS CONTINUENT À AFFLUER EN
ERETZ ISRAËL
La guerre dans le Golfe Persique et les attaques de missiles contre Israël ont effacé des gros titres des journaux la question de l'immigration. Toutefois, chaque jour, plusieurs centaines d'immigrés frappent à la porte d'Israël – pour la plupart des Juifs soviétiques et éthiopiens. À l'aéroport, ils sont accueillis avec des bouquets de fleurs... et des masques à gaz. Chacun reçoit des instructions détaillées sur l'utilisation de leur équipement de protection. Pour les petits enfants et les nourrissons il y a respectivement des masques à gaz spéciaux et des tentes en plastique étanches. Au cours du mois de janvier, environ 15'000 immigrés sont arrivés en Israël, parmi eux plusieurs centaines d'Éthiopiens. Initialement, on attendait environ 40'000 nouveaux arrivants, mais beaucoup semblent préférer attendre qu'on n'ait plus besoin de masques à gaz en Israël. © Nouvelles d'Israël 04 Avril 1991
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LES
MISSILES: TOUS PARLENT D'UN MIRACLE!
Durant le premier mois de la guerre du Golfe, 33 missiles ont été lancés sur Israël. Certains sont tombés sur des régions inhabitées, d'autres ont été interceptés par des missiles anti-missiles Patriot. Quelques-uns ont cependant atteint le centre du pays et frappé des régions à population dense. Selon des sources officielles, les pertes humaines ont été étonnamment limitées. Seul un citoyen a été tué directement par un de ces engins, trois autres ont succombé à des crises cardiaques suite à une de ces attaques. Plusieurs centaines de personnes ont été blessées – des blessures légères dans la plupart des cas. Et tout cela malgré le fait que, pendant les attaques, la majorité des citoyens n'étaient pas dans un bunker en béton conçu pour une attaque avec des armes conventionnelles, mais dans des pièces rendues étanches pour parer aux risques d'une attaque aux armes chimiques. Personne ne peut expliquer d'une manière rationnelle pourquoi les pertes en vies humaines furent relativement limitées; tous parlent d'un miracle. Par contre, les dégâts matériels causés par les missiles sont énormes et dépassent les prévisions des experts. Voici un état détaillé des événements qui se sont déroulés en Israël pendant les quatre premières semaines de la guerre des missiles: Première semaine: Première attaque: Vendredi 18 janvier, 2.00 heures du matin. Huit missiles ont été lancés sur Israël. 12 personnes ont été blessées plus ou moins gravement. Un des missiles est tombé sur un immeuble à deux étages à la périphérie de Tel-Aviv, deux autres ont frappé une usine. Un troisième est tombé sur un bâtiment à Haïfa. Deuxième attaque: Samedi 19 janvier, 7.20 heures du matin. Quatre missiles ont été lancés sur Israël. Trois ont explosé en touchant le sol. 16 personnes ont été légèrement blessées par le souffle de l'explosion et par des éclats de verre. Un de ces missiles est tombé dans le centre du pays, près d'un immeuble, les deux autres à proximité du Parc des Expositions de Tel-Aviv. Un troisième missile a frappé l'abri d'un bâtiment public. Deuxième semaine: Troisième attaque: Mardi 22 janvier, 20.30 heures. Un missile Scud a frappé Ramat Gan. Trois personnes sont décédées suite à des arrêts cardiaques, 96 ont été blessées, parmi elles six sont gravement atteintes. Un immeuble à deux étages s'est effondré, beaucoup de bâtiments ont été sérieusement touchés. 400 appartements ont été endommagés. Un missile anti-missile Patriot a intercepté un Scud, mais il n'a pu empêcher sa descente en piqué. Quatrième attaque: Mercredi 23 janvier, 22.00 heures. Un missile Scud a été lancé sur la région de Haïfa. Il a été intercepté par deux missiles anti-missiles Patriot. Il n'y a pas eu de blessés, mais dans de nombreux appartements les vitres se sont brisées. Cinquième attaque: Jeudi 24 janvier, 18.00 heures. Huit missiles Scud ont été lancés sur Israël. Une personne est décédée; 45 ont été blessées, l'une d'elles gravement et trois moyennement. Quelques missiles Patriot ont été tirés sur les missiles Scud et ont réussi à en intercepter une partie. Deux missiles Scud ont directement frappé deux quartiers résidentiels voisins dans la région de Ramat Gan. Un immeuble à deux étages s'est effondré et une famille a été enterrée sous les décombres. Néanmoins, elle a pu être sauvée. 144 appartements ont sérieusement été endommagés, environ 400 autres ont subi des dégâts légers ou moyens. Sixième attaque: Samedi 26 janvier, 22.00 heures. Quatre missiles Scud ont été tirés sur Israël et interceptés par des missiles Patriot. Trois Scud dont les éclats ont brisé quelques vitres dans le nord du pays, étaient dirigés vers Haïfa. Le quatrième missile a pris la direction des territoires de Dan et a pu être intercepté sans faire de dommages corporels ou matériels. Troisième semaine: Septième attaque: Lundi 28 janvier, 21.00 heures. Un missile Scud a été lancé sur Israël et est tombé sur les territoires occupés près du village de Dir Balut. Aucun dommage corporel ou matériel n'a été enregistré. Huitième attaque: Jeudi 31 janvier, 18.00 heures. Un missile Scud a été tiré sur Israël et est tombé sur les territoires occupés. On n'a déploré aucun dommage corporel ou matériel. Neuvième attaque: Samedi 02 février, 20.30 heures. Un missile Scud a été lancé sur Israël et a touché une région inhabitée dans le secteur H. Personne n'a été blessé et il n'y a pas eu de dommages matériels. Dixième attaque: Dimanche 03 février, 01.40 heure du matin. Dans la même nuit, un autre missile lancé sur Israël est tombé également dans le secteur H sans causer de dommages corporels ou matériels. Quatrième semaine: Onzième attaque: Samedi 03 février, 2.40 heures du matin. Un missile Scud a été tiré sur Israël et est tombé dans une région habitée au centre du pays. 25 habitants ont été blessés, deux d'entre eux souffrant de blessures moyennes ont dû être hospitalisés. Ce tir a causé le plus grand dommage matériel provoqué par un seul missile. Huit immeubles sont irréparables et doivent être détruits. Environ 500 appartements et 10 bâtiments administratifs et commerciaux ont dû être abandonnés provisoirement à cause des gros dégâts matériels. En outre, environ 1000 citoyens déplorent des dégâts légers dans leurs maisons, surtout des vitres brisées. Douzième attaque: Lundi 11 février, 18.45 heures. Un missile Scud a été lancé sur Israël et a touché une région inhabitée au centre du pays. Aucun dommage corporel ou matériel n'a été enregistré. Treizième attaque: Mardi 12 février, 1.30 heure du matin. Cette nuit-là, un autre missile Scud lancé sur Israël est tombé dans un quartier résidentiel dans la région de Dan. Huit personnes ont été blessées. Cinq maisons ont été sérieusement endommagées, environ 190 appartements ont également subi des dégâts importants. Cinquième semaine: Quatorzième attaque: Samedi 16 février, 20.15 heures. Le soir, deux missiles Scud sont lancés sur Israël; l'un est tombé dans le nord du pays, l'autre dans le sud. Il n'y a eu ni blessés ni dégâts. Sixième semaine: Quinzième attaque: Mardi 19 février, 20 heures. Un Scud est tombé dans le centre d'Israël. Ni blessés ni dégâts. Seizième attaque: Samedi 23 février, 19 heures. Un missile Scud s'est abattu dans le centre d'Israël. Là non plus, on n'a eu à déplorer ni blessés ni dégâts matériels. Septième semaine: Dix-septième attaque: Lundi 25 février, 03.30 heures. Un Scud est tombé dans la partie sud de Tel-Aviv. Ni blessés ni dégâts. Dix-huitième attaque: Lundi 25 février, 05.30 heures. Un Scud est tombé dans le sud du pays. Cette dernière attaque n'a blessé personne ni causé de dégâts.
Ce que peuvent faire les missiles «Patriot» et ce qu'ils ne peuvent pas faire – Israël travaille intensément sur un missile «Super-patriot» Celui qui voyage en Israël en ce moment voit à tous les coins de rue des affiches immenses: «Nous sommes tous des patriotes». Ces affiches reflètent peut-être plus fidèlement le sentiment de reconnaissance des Israéliens envers les Américains. Ces derniers ont aidé le pays dès la deuxième semaine du conflit en livrant des batteries de missiles Patriot par un pont aérien afin de le protéger contre les attaques des Scud. Personne en Israël ne doute que les dégâts causés par les Scud auraient été considérables sans les Patriot qui en ont détruit un bon nombre en vol. Dans certains cas, comme par exemple lors de l'attaque du 8 février, les missiles anti-missiles ont toutefois manqué leur cible et n'ont pu empêcher le malheur d'arriver. Ou bien, suite à l'explosion des missiles irakiens provoquée par les Patriot, de nombreux morceaux métalliques sont tombés et ont causé des dégâts. Autrement dit, malgré le succès impressionnant des Patriot, la menace des missiles n'est pas complètement écartée. C'est pour cela qu'actuellement les meilleurs scientifiques de la défense israélienne collaborent avec les experts américains pour la construction d'un modèle amélioré du missile Patriot. La majeure partie des recherches se fait en Israël, mais il y a également des groupes de travail aux États-Unis qui se consacrent à ce projet. Vu les expériences passées, le Pentagone a, dès le début février, demandé au gouvernement américain un budget complémentaire de 1,2 milliard de dollars pour les deux prochaines années afin de couvrir le coût de la mise au point d'un missile Patriot amélioré dont le nom sera «Super-Patriot». Cette recherche se fait dans le cadre du grand projet de recherche SOI qui inclut également le développement du «Chez» (flèche). Ce dernier est un missile anti-missile qui, selon la presse internationale, disposerait d'une vitesse très élevée et d'une maniabilité particulièrement élaborée (voir aussi «Nouvelles d'Israël», novembre 1990). Il permettra d'intercepter des missiles balistiques à très grande distance, contrairement aux missiles Patriot dont le rayon d'action est plus réduit. Le «Chez» est développé par l'industrie aéronautique israélienne. Le premier stade de développement vient d'être achevé il a coûté 158 millions de dollars. Le budget de la deuxième partie du projet qui a débuté et qui durera jusqu'en 1996 s'élèvera à environ 240 millions de dollars. Le projet est très largement financé par le gouvernement américain qui se demande en ce moment si les travaux de recherches ne pourraient pas être accélérés afin que le «Chez» soit opérationnel plus tôt. © Nouvelles d'Israël 04 Avril 1991
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LU
DANS LA PRESSE ISRAÉLIENNE: «NOTRE TRAGÉDIE; NOUS NE
LISONS PAS LA BIBLE!»
Peu de jours avant le déclenchement de la guerre du Golfe parut dans un grand journal israélien l'article suivant. Même si nous ne sommes pas d'accord sur différents points – par exemple: Gog et Magog (Ezéch. 38 et 39) et la bataille finale des nations (Zach. 12 et 14) vus comme un seul et même événement – cet écrit est cependant instructif, car il nous révèle combien grand est l'intérêt porté aux prophéties bibliques. Le message de madame Arbel est court et effrayant: «La guerre de Gog et Magog est proche. Soyez prêts pour le jour du jugement. Cependant, on n'a pas besoin de désespérer ou de courir au suicide, car après le mal vient le bien.» Hadassa Arbel, une discrète employée de bureau et «ovniologue», gagne sa vie comme responsable des services du volontariat de l'Office de la prévoyance de la ville de Haïfa. Il y a dix ans, les auteurs de ces lignes ont découvert Hadassa Arbel alors qu'elle publiait de courts articles sur les apparitions d'ovnis à Haïfa. En ce temps-là, beaucoup se moquaient des écrits de la veuve Arbel; elle ne se laissa cependant pas influencer. Elle sait que des grands prophètes ont fait l'expérience de l'incrédulité du peuple juif. Le sommet de sa carrière dans ce domaine fut atteint il y a deux ans lorsque tous les journalistes du pays se rendirent à Haïfa pour obtenir d'elle des explications sur les ovnis. Madame Arbel, qui est spécialiste dans la question des phénomènes surnaturels, était à cette époque la star incontestable des reporters des journaux les plus renommés; elle leur montra les traces d'atterrissage de l'ovni sur le sol brûlé et leur exposa ses théories. Arbel ne manifestait aucun orgueil dans ses écrits. Elle rejeta notre demande de prononcer à ce sujet quelques phrases, et elle congédia les journalistes par une brève réponse. Ses relations avec les médias ne sont pas des meilleures: la presse ne recherche que le sensationnel dans ses propos. «Mon thème ne rencontre que de l'ignorance. C'est bien inquiétant», dit Arbel. Et pendant ce temps, à quatre jours de la terrible échéance (il est question du 15 janvier, fin de l'ultimatum de l'ONU), elle demande qu'on l'écoute sérieusement. Que se passera-t-il? La réponse est courte et terrible: la guerre de Gog et Magog. Pour commencer, elle aimerait dire quelque chose sur la prophétie. Celle-ci est uniquement pour le peuple israélien. Nous sommes la seule nation à avoir eu de vrais prophètes, des hommes qui ont reçu des révélations directement de Dieu. Il ne s'agit pas de théories, mais de réalités. Il vaut donc la peine de tenir compte de ce qu'ils disent; la réussite totale est à cette condition. Madame Arbel fait preuve d'une étonnante connaissance biblique et cite des versets les uns après les autres. Un des journalistes demande: «Si nous sommes en relation directe avec Dieu, comment expliquez-vous que toutes les prophéties ne se réalisent pas?» La réponse d'Arbel: «En réalité, toutes les prophéties se sont accomplies, à l'exception de deux: l'une concerne Gog et Magog, et l'autre le jour du jugement. La dernière nous annonce la manifestation du Messie. Les prophètes ne précisent pas le temps de leur accomplissement; il dépend de nous – dans le bon sens comme dans le mauvais. Les prophètes ne nous ont laissé aucune date. Le Dieu Saint nous laissait le choix entre deux possibilités: marcher ou ne pas marcher dans Ses voies. Malheureusement, nous avons opté pour la seconde. C'est pour cette raison que notre peuple a tant souffert et souffre toujours.» Mais pourquoi avons-nous eu le droit de choisir? «Dieu permet toujours de choisir entre le bien et le mal, sinon nous serions des robots.» Madame Arbel attire l'attention sur quelques versets bibliques. «Tout ce qui se passe actuellement avec l'immigration des juifs soviétiques est l'accomplissement de Jérémie 16, 15-16. Mais encore: lisez tout le livre de ce prophète! Tout ce qui y est écrit s'est exactement réalisé! Le manque de pluie y est annoncé. Dans ce texte biblique, il est très clairement écrit que cela arriverait à cause du conducteur du peuple. Même l'intifada, la haine des Nations Unies envers nous, la crise économique et le soutien financier des USA y sont mentionnés. Tout est écrit dans le livre du prophète Jérémie! N'est-ce pas étonnant?» Une question décisive: Y aura-t-il la guerre ou pas? Arbel: «Certainement! Mais avant de répondre positivement, je dois expliquer pourquoi cette guerre est inévitable. Tout au long de son histoire, Israël s'est détourné des voies de Dieu. La somme de ces transgressions peut à tout moment menacer les desseins divins. Nous – le peuple élu – devons être une lumière pour les nations. Dieu n'a pas d'autre alternative que celle d'intervenir directement afin d'accomplir Son plan. Ce sera une puissante intervention du Très-Haut, non pas d'ordre militaire, mais cosmique. C'est pourquoi la guerre de Gog et Magog sera dévastatrice et effrayante. Mais pourquoi la chose se produit-elle maintenant? Apparemment, parce que nous sommes arrivés à la ligne rouge que Dieu a tracée. Voyez l'aspect de notre Etat! Chaque poste est corrompu: la société, la sécurité, le gouvernement, l'eau... ! Nous-mêmes avons attiré sur nous ce conflit! La guerre de Gog et Magog se propose ces trois buts: 1. purifier le peuple israélien par la séparation des bons et des mauvais (voir Daniel 12, 1). Les missiles chimiques et biologiques que nous craignons font cette distinction. Seuls les«mauvais» succombent. Il est important de se souvenir que dans toutes les guerres et les misères passées, les anéantissements ont été collectifs. Cette guerre sera unique en son genre en ce sens qu'uniquement les«mauvais» mourront. Ce sera la préparation du peuple des derniers temps, le peuple de la lumière. 2. apporter de nouveau la foi au peuple israélien. Ce peuple, auquel 2000 ans n'ont pas suffi pour l'amener à reconnaître Dieu, a perdu sa foi en Lui. Les prophéties ont cessé de s'accomplir parce que les prophètes n'ont pas été pris au sérieux. Depuis, la relation avec Dieu n'existe plus; Il a Lui-même rompu cette dernière avec Son peuple. 3. mettre Israël dans la position nécessaire vis-à-vis des autres nations. Au cours de cette guerre, Dieu se manifestera comme protecteur d'Israël et comme merveilleux soutien de Son peuple élu face à ses ennemis (Ezéch. 38 et 39). «Paras» est l'Iran, «Cush» est la Libye, «Gomer» est l'Allemagne, etc... Le sens en est que tous les pays du monde se ligueront contre nous: une puissante armée bien organisée qui nous attaquera et envahira notre pays. Ce sera le jour du jugement même si ces forces ennemies se combattront entre elles. D'après Ezéchiel, Dieu jettera sur les agresseurs le feu et le soufre; Il enverra Son armée céleste et fera tomber de la grêle de pierres. La grêle est l'arme la plus efficace qui existe. Un bloc de glace peut tuer; ensuite, il fond sans faire de dégâts écologiques. Israël sera un grand cimetière pour les soldats ennemis. La terre ouvrira sa bouche et engloutira les morts. Nous aurons besoin de sept mois pour nettoyer le pays de ces morts. Selon Ezéchiel, nous-mêmes n'aurons pas de morts. Les prophéties d'Ezéchiel sont plus anciennes que celles de Zacharie. Zacharie 12 décrit les coups terribles qui nous seront portés. Le rabbin Zaadia Gaon affirme: Le rapport entre les deux prophéties dépend du comportement d'Israël. Ce qui signifie que si nous délaissons les voies de Dieu, la prédiction de Zacharie s'accomplira. C'est ce qui nous attend. Jérusalem sera occupée, nos femmes déshonorées, les maisons dévastées et les 2/3 de la population seront anéantis. D'après les versets 8 et 9 du chapitre 12, le tiers des personnes restant aura à subir des moments très pénibles. Zacharie décrit des attaques par gaz. Je ne suis pas étonnée de la date du 15 janvier fixée par l'ONU. C'est Dieu qui fixe les dates. Ce qui est certain, c'est que la guerre ne peut être évitée. D'après le prophète Daniel, on peut admettre que les armées – celles stationnées dans les territoires environnants – se tourneront contre nous. Cela ne semble pas correspondre à la réalité politique; pourtant, telle est la vérité! Les USA agissent pour leurs propres intérêts. Ils n'ont aucune considération morale pour nous, ils sont un peuple matérialiste. Mais nous, nous sommes un peuple spirituel. En un premier temps, la guerre éclatera entre les USA et l'Irak; puis, lorsque les deux camps faibliront et que l'Amérique prendra conscience que son économie en souffre, elle sacrifiera l'Etat d'Israël. Il ne s'agit pas d'une opinion farfelue de ma part, car les prophéties vont dans ce sens; et les preuves, nous les trouvons en Daniel 12. Où sont maintenant les armes atomiques? Dieu nous protège! Après cette guerre prévue, il y aura un temps de prospérité, ce qui nous prouve qu'il ne sera pas fait usage d'armes nucléaires. Dans la guerre de Gog et Magog, le peuple élu conduira Ben Joseph. Mais nos misérables guides, ceux de gauche et ceux de droite, s'enfuiront quand la détresse viendra sur nous. Par la suite, le Messie Ben David, un rejeton de la maison de David, se révélera à nous. Et il nous conduira dans cette nouvelle ère, ainsi qu'il est écrit en Ésaïe 11, 1 – 11. Alors tous les peuples deviendront un seul peuple. Tout cela se fera précipitamment de nos jours. Notre planète est à ce point polluée et détruite que le renouvellement doit se produire sans tarder. Je ne serai pas prise de colère si on ne me croit pas. Notre tragédie est que nous ne lisons pas la Bible!» © Nouvelles d'Israël 04 Avril 1991
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LES
RÉACTIONS DES ISRAÉLIENS AUX ATTAQUES IRAKIENNES
Le samedi 9 février, quelques heures après l'explosion d'un missile Scud dans une zone résidentielle du centre du pays, la radio et la télévision israéliennes ont montré des réactions dures de la part des habitants qui ont perdu leurs maisons. «Pourquoi le gouvernement nous a-t-il abandonnés?», demandaient-ils. «Pourquoi notre armée n'a-t-elle pas immédiatement riposté après la première attaque de missiles? Et pourquoi notre armée de l'air n'a-t-elle pas, à ce jour, détruit les missiles dans l'ouest de l'Irak?» Jusqu'à présent, après un mois de conflit et 13 attaques durant lesquelles 33 missiles ont été tirés sur Israël, ces questions demeurent pertinentes. Israël n'a pas riposté à ces attaques irakiennes par une action militaire. Des porte-parole officiels, avec à leur tête le Premier ministre Yitzhak Shamir et le ministre de la Défense Moshe Arens, ont déclaré à plusieurs reprises qu'Israël ne resterait pas sans réagir – cependant au moment opportun pour Israël et non sous forme d'une réaction spontanée et automatique à chaque attaque de missiles. Les raisons de la politique de retenue du gouvernement sont assez claires: 1. Les attaques de missiles sur Israël sont une provocation irakienne qui vise à entraîner l'État hébreu dans la guerre. Saddam Hussein espère qu'une intervention israélienne provoquera un soulèvement dans le monde arabe et divisera la coalition anti-irakienne dont plusieurs des plus grands ennemis d'Israël la Syrie en tête – font partie. En outre, l'Iran qui jusqu'à présent a gardé une position de neutralité a clairement annoncé que si Israël participait à la bataille, il abandonnerait sa neutralité. Autrement dit: une attaque israélienne aiderait les efforts belliqueux de l'Irak plutôt que de leur nuire. 2. Israël ne possède pas de frontières communes avec l'Irak. Une action militaire entraînerait la violation des frontières jordaniennes, syriennes ou saoudiennes par les forces terrestres ou aériennes (israéliennes). En tout cas, il s'agirait là d'une atteinte à la souveraineté territoriale d'un État arabe, ce qui pourrait avoir des conséquences graves. Le roi Hussein a déjà déclaré qu'il ne permettrait à aucun pays de franchir ses frontières. Il est probable que la Syrie réagirait de la même façon. Cela signifie qu'une riposte israélienne pourrait étendre le conflit à Israël. 3. La politique de retenue actuelle sert au mieux les intérêts de la sécurité d'Israël. L'Irak est écrasé par les forces armées alliées sans qu'un seul soldat israélien ne soit impliqué. L'État hébreu reçoit des éloges du monde entier pour sa retenue. Le pays en retire des avantages politiques et surtout militaires; les États-Unis et quelques pays européens, dont l'Allemagne Fédérale, lui accordent leur soutien militaire, ce qui accroît sa sécurité. Ces mobiles qui se voudraient rationnels font l'objet d'interrogations soulevées dans différents milieux publics et même par quelques ministres du gouvernement comme celui de l'habitat Ariel Sharon. Selon eux, Israël est obligé de répliquer rapidement pour ne pas perdre sa force de dissuasion à l'encontre des pays arabes et apparaître comme un «tigre de papier». La vraie raison de la retenue actuelle du gouvernement est due, selon eux, au diktat des Américains. Céder à la pression d'un État tiers sur les questions relatives à la sécurité d'Israël représente à leurs yeux un dangereux précédent. S'ajoute également au débat la manière dont Israël réagira. Comment encore atteindre les points sensibles de l'Irak lorsque l'on sait qu'il est quotidiennement frappé par l'aviation alliée. Le chef d'état-major en second Ehud Barak a déclaré dans une interview publiée début février que l'armée israélienne possède des plans excellents qui seraient exécutés quand le gouvernement le déciderait. Il est évident que Barak n'a pas donné de détails sur leur contenu, mais des experts militaires et des commentateurs n'eurent aucune peine à ébaucher quelques scénarios possibles: 1. Une action aérienne contre les bases de missiles stationnées dans l'ouest de l'Irak et dirigées vers Israël. Il est vrai que les Américains sont actifs dans cette région, mais le commandant en chef de la force aérienne israélienne a déjà fait savoir que ses avions seraient plus capables d'exécuter cette tâche, en particulier grâce à la grande expérience en combat des pilotes israéliens et aussi grâce à leur volonté de mener des attaques plus risquées. Le problème qui se pose pour une telle riposte est la nécessité de coordonner l'entrée des avions israéliens dans l'espace aérien irakien avec les forces armées américaines qui volent dans la même région. 2. Une autre possibilité qui a été avancée dans les journaux étrangers est une action de commando dans le style de celui mené à Entebbe, dans la région où se trouvent les bases de missiles; ou même une action audacieuse visant à éliminer les dirigeants du gouvernement de Bagdad avec le soutien des agents du «Mossad». 3. Et il y a une troisième alternative: une attaque israélienne avec des armes non-conventionnelles. C'est le ministre américain de la Défense Richard Cheney qui en a parlé lors d'une interview accordée à la CBS. Les experts à Washington ont interprété les propos de Cheney comme un avertissement à Saddam Hussein qu'Israël pourrait répondre à l'agression irakienne par une contre-attaque nucléaire. Dans l'état actuel des choses, Israël continue à préférer la stratégie de la retenue. Elle peut cependant changer à tout moment. Tout dépendra de l'évolution de la situation. Lors d'une interview, le chef d'état-major en second a attiré l'attention des journalistes sur une limite supérieure définie et fixée par Israël. Franchir cette limite – l'utilisation par l'Irak d'armes non-conventionnelles contre Israël – aurait pour conséquence une riposte israélienne immédiate. © Nouvelles d'Israël 04 Avril 1991
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LES
RÉACTIONS DES ISRAÉLIENS AUX ATTAQUES IRAKIENNES (2)
Durant la première semaine de février, le Premier ministre Yitzhak Shamir a entrepris la démarche surprenante d'élargir la coalition gouvernementale qu'il préside en accueillant la fraction «Moledet» qui dispose de deux sièges parlementaires. Son président, le délégué de la Knesset Rechav' am Ze'evi, mieux connu sous le surnom de Gandi, a été nommé ministre du gouvernement sans portefeuille. Prise dans le but de renforcer la coalition et ainsi de la préserver du risque que feraient courir d'éventuelles menaces de démission de certains de ses ministres ou d'autres démarches mettant en péril le gouvernement, cette mesure a rencontré une vive résistance dans la population israélienne. Un sondage d'opinion publié par la presse montra que 67 % des personnes interrogées désapprouvent Gandi comme ministre. Même des collègues influents du parti de Shamir, parmi lesquels le ministre Dan Meridor – un proche de Shamir – ont pris leurs distances vis-à-vis de la décision du Premier ministre. Lors de la séance du gouvernement, Meridor, le ministre des Affaires étrangères Levy et le ministre de la Défense Arens, ont, d'un même accord, voté contre la proposition de Shamir d'accueillir Gandi dans le gouvernement. C'est le délégué de la Knesset Benjamir Ze'ev Begin, le fils de l'ancien Premier ministre Menachem Begin, qui s'exprima d'une manière très radicale en qualifiant ce processus de «pollution politique» du gouvernement. Deux raisons essentielles sont à la base de cette forte résistance contre le «Moledet»: l'idéologie du parti et le personnage de son président. Le parti «Patrie» que Gandi préside défend l'idée que le territoire de l'État israélien n'offre pas de place pour deux nations et que seul le peuple juif pourrait l'habiter. Afin d'atteindre cet objectif, le parti a adopté l'idée du «transfert» d'un million et demi de Palestiniens vivant en Judée, en Samarie et à Gaza dans d'autres endroits hors des frontières du pays. Bien que dans le programme du parti «Moledet» il soit question d'un «transfert volontaire», donc non pas de l'expulsion des Arabes, mais bien de leur option de quitter le pays volontairement, beaucoup d'Israéliens et de Juifs voient dans cette idée une violation des principes du judaïsme et de l'idéologie sioniste. Le personnage de Rachav ' am Ze'evi, âgé de 65 ans, suscite à la fois l'intérêt et la contestation. Il a passé la majeure partie de sa vie dans l'armée qu'il a quittée avec le grade de général. C'est un érudit qui dispose d'une connaissance étonnante de l'histoire et de la géographie d' Israël. Toutefois, il est considéré comme quelqu'un de peu sociable, qui rejette et écrase tout ce qui se met en travers de son chemin, et qui se moque de la loi. Quelques-uns de ses meilleurs amis sont des personnages douteux, appartenant au monde criminel israélien. Il y a dix ans, son nom fut associé à une affaire de meurtre à laquelle avaient participé deux chefs d'une filière de criminels. Quelques heures après le meurtre, vers minuit, les deux hommes ont appelé Gandi et demandé son aide. La conversation téléphonique qui révélait que Gandi était bien au courant des activités de ces deux assassins, fut interceptée par la police. Malgré des témoignages contradictoires, Gandi a réussi, très difficilement, à échapper à l'enquête policière portant sur cette affaire. Mais il reste marqué pour toujours. D'autres scandales au cours desquels Gandi s'est montré violent et grossier ne plaident pas non plus en sa faveur. Tous ces faits n'ont pas empêché bon nombre de citoyens israéliens, qui approuvent l'idée du «transfert», de voter pour lui. Au cours des deux mandats qu'on lui a confiés, il est devenu un élément important dans la politique israélienne, qui compte beaucoup de partis et de sous-groupes. C'est de cette manière qu'il est enfin entré au gouvernement après que la Knesset eût donné son accord malgré la vox populi. © Nouvelles d'Israël 04 Avril 1991
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LA
VIE SOUS LA MENACE DES MISSILES
Un mois après le déclenchement de la guerre, les Israéliens ont appris à vivre sous la menace des missiles. La vie a retrouvé son cours habituel, mis à part quelques changements que la situation d'un danger permanent entraîne. Néanmoins, au début ce fut difficile. Les premiers missiles qui tombèrent sur Tel-Aviv ont plongé le pays dans un état de choc. Personne ne croyait que cela pourrait effectivement arriver. Le vendredi 18 février, quelques heures après la première nuit de bombardement, Tel-Aviv qui est en temps normal la ville la plus animée du pays avec une activité commerciale très intense et un vaste programme culturel et de distractions, donnait l'impression d'une cité fantôme. Les rues étaient désertes. Dans les jours qui suivirent, la plupart des missiles tombèrent au centre du pays; de ce fait, beaucoup d'habitants quittèrent la ville pour s'installer dans des lieux hors de la zone de danger. Cet exode provoqua la colère du maire Shlomo Lahat, il traita les habitants émigrants de déserteurs. La violence des propos tenus souleva la question de savoir si rester en ville était faire preuve ou non de patriotisme. Le débat n'est pas encore clos. Malgré la menace que font encore peser les missiles sur la population, celle-ci est en partie revenue. Les autres qui ont loué un appartement à Jérusalem, les kibboutzim ou les mochavim continuent à se rendre chaque matin à Tel-Aviv pour leur travail et à retourner chaque soir en sécurité dans leur demeure provisoire. Conséquence directe de ces mouvements de foule de chaque soir ainsi que des réglementations strictes de la protection civile interdisant tout rassemblement sur l'ensemble du territoire: la vie de cette cité qui s'était toujours glorifiée d'être «une ville sans pause» est aujourd'hui complètement paralysée. Des plaisantins qui – malgré la situation – n'ont pas perdu leur sens de l'humour ont peint des graffiti sur les murs de leur ville comme, par exemple, ceux témoignant que Tel-Aviv est maintenant «une pause sans ville». Il est clair que la situation de Tel-Aviv n'est qu'un des signes de paralysie partielle qui a touché l'ensemble du pays. L'activité économique a sérieusement été entravée. Dans les premières semaines qui suivirent le déclenchement des hostilités, sur ordre des forces de sécurité, toutes les usines, tous les magasins et les ministères restèrent fermés – exception faite des entreprises et des maisons de commerce à caractère vital. Les écoles ne commencèrent à ouvrir à nouveau leurs portes que la quatrième semaine. Par conséquent, beaucoup de parents, surtout les mères, étaient obligés de rester à la maison et ne purent retourner au travail qu'après plusieurs semaines. De plus, le couvre-feu total imposé aux habitants palestiniens de Juda, de Samarie et de Gaza, par crainte de manifestations violentes en faveur de Saddam Hussein, conduisit à une paralysie totale dans les domaines de la construction et de la récolte étant donné la majorité d'ouvriers arabes travaillant dans ces deux secteurs. Le secteur commercial a également subi les effets de cette situation. En temps de guerre, les gens ne semblent pas avoir envie d'acheter des articles de luxe et, le soir venu, ils préfèrent rester chez eux en famille. Au lieu d'aller dans des restaurants chics, on prend ses repas à la maison – et en abondance. On peut s'imaginer que les instituts diététiques feront fortune après la guerre. En attendant, ce sont plutôt les industries alimentaires et les marchands de scotch et de toiles en plastique pour le calfeutrage des pièces et les vidéothèques qui font des affaires. Depuis, Israël a repris sa vie normale. Les écoles et les (écoles) maternelles, pour la plupart, sont de nouveau ouvertes. Le couvre-feu dans les territoires occupés est peu à peu levé et les ouvriers arabes qui ont d'une manière pressante besoin d'une source de revenus, retournent à leur travail. L'administration de la protection civile a diminué les restrictions à l'encontre des grands rassemblements. Dans quelques endroits du pays, il est même possible d'aller de nouveau au cinéma. Le seul signe extérieur montrant qu'Israël se trouve en état de guerre est une boîte de carton marron que presque tout citoyen israélien porte sur lui dans la rue. Dans cette boîte se trouve le masque à gaz qui rappelle que le danger n'est malheureusement toujours pas écarté et que la vie en Israël n'est, à ce jour, pas encore redevenue tout à fait normale. © Nouvelles d'Israël 04 Avril 1991
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BEGIN
– INSTRUMENT DU SAUVETAGE D'ISRAËL
Début mars, 100 des 120 députés de la Knesset israélienne ont signé une lettre adressée à l'ex-premier ministre Menachem Begin. Ils le remercient pour sa décision, prise en 1981, de bombarder le réacteur nucléaire irakien. Cette décision et son exécution interrompirent le processus de l'armement nucléaire irakien. Begin, qui se trouve actuellement dans le service de rééducation de l'hôpital Ichlov à Tel-Aviv, fut très touché par cet écrit. Le bombardement du réacteur nucléaire irakien par l'armée de l'air israélienne est le sujet d'un film d'action qui est tourné, en ce moment-même, à Hollywood sous la direction du producteur israélien Menachem Golan. © Nouvelles d'Israël 05 Mai 1991
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DANGERS
POUR ISRAËL La guerre du Golfe, qui a détruit pratiquement la totalité de l'infrastructure militaire de l'Irak, a ainsi libéré l'État d'Israël d'une grande menace. Cependant, tout danger n'est pas éliminé. La Libye, par exemple, représente une grande menace potentielle pour Israël. Une semaine après la fin de la guerre du Golfe, on pouvait lire dans le «Washington Times» que la Libye a entamé la production de bombes et d'obus renfermant des gaz toxiques. La production se fait dans de nouveaux bâtiments à côté de la fabrique de produits chimiques de Rabtah. Le journal cite des collaborateurs du service américain de renseignements selon lesquels une entreprise allemande qui n'a pas été identifiée d'une manière exacte aiderait les Libyens à la production d'éléments chimiques et d'agents biologiques dans cette usine. Cependant, la Syrie représente pour Israël le danger le plus grand et le plus direct. Cet État montre les signes d'une préparation à la guerre, un soupçon qui est renforcé par l'achat massif d'armes et de missiles. Déjà dans la première semaine qui a suivi la fin de la guerre du Golfe, la Syrie a reçu de la Corée du Nord une importante livraison de missiles Scud améliorés techniquement. Ils ont une portée de 600 km, ce qui signifie qu'ils peuvent atteindre pratiquement n'importe quel point en Israël. Chacun de ces missiles peut porter une tête chimique ou conventionnelle avec une charge explosive de 750 kg, donc trois fois plus que la charge des têtes de missiles irakiens lancés sur Israël. Considérant l'armement sophistiqué des Syriens, le ministre de l'habitat, Ariel Sharon, déclara que «la Syrie avait été dans le passé l'État le plus dangereux pour Israël et l'était encore... elle possède le plus grand dépôt de missiles ayant une grande précision de tir... de plus les dépôts d'armes non-conventionnelles, surtout les armes chimiques, dépassent largement ceux de l'Irak.» Sharon, qui est également membre de la commission de sécurité du gouvernement, estime qu'en cas de conflit militaire, la Syrie n'hésiterait pas à utiliser ses armes non-conventionnelles. C'est pour cela que tout règlement de paix avec la Syrie ou les États voisins nécessiterait «une négociation sur le désarmement et la destruction de toutes ces réserves d'armes non-conventionnelles afin d'éliminer pour toujours la menace qu'elles constituent pour Israël.» Lors de sa visite à Damas pendant la guerre, le ministre allemand des Affaires étrangères Hans-Dietrich Genscher a fait savoir que la Syrie serait disposée à reconnaître Israël et à trouver un accord de paix entre les deux États. Cependant, cette déclaration a été démentie dans les 24 heures qui suivirent par le ministre syrien des Affaires étrangères Faruk-A-Shar'ah. D'autres déclarations selon lesquelles la Syrie serait prête à signer un accord de paix avec Israël au prix de la rétrocession des hauteurs de Golan n'ont pas été confirmées jusqu'à présent. © Nouvelles d'Israël 05 Mai 1991
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DES
MILLIERS DE JUIFS RETOURNENT DANS LEUR PAYS
La
guerre n'a pas freiné l'arrivée en Israël de nouveaux
immigrés venant d'Union soviétique et d'Éthiopie. Même si le
nombre a baissé, il y a tout de même eu 14'267 personnes qui
sont arrivées en Israël pendant les six semaines de la
guerre – malgré les missiles. (En comparaison: En 1985, le
nombre total d'immigrés s'était élevé à 12'000.) Dès son
arrivée, chaque immigré a reçu un masque à gaz et les
explications nécessaires à son utilisation. Avec la fin des
hostilités, le taux d'immigration a augmenté de nouveau et
il a atteint son niveau élevé d'avant la guerre. Les causes
en sont le manque de stabilité en Union soviétique, ses
conditions économiques catastrophiques ainsi qu'un
antisémitisme grandissant. Des immigrés de Moscou arrivés
dans le pays début février, rapportèrent des informations
selon lesquelles les chrétiens étaient avertis de ne pas se
faire soigner par des médecins juifs, car ceux-ci
«empoisonnent le corps de l'homme». En
même temps, des groupes antisémites répandent des menaces de
pogrom contre la population juive. On raconte aussi que dans
des régions comme Bucharien, le Tajistan et d'autres, des
attaques et des meurtres contre les Juifs ont été perpétrés.
L'immigration des Juifs soviétiques qui va de nouveau
croissant pose de graves problèmes d'insertion auxquels
l'État d'Israël était déjà confronté avant la guerre dans le
Golfe. Le problème principal est le financement. D'après des
estimations, environ 300'000 immigrés devraient arriver dans
le pays d'ici fin 1991. Leur insertion coûtera plusieurs
milliards de dollars et personne ne sait d'où pourra venir
l'argent nécessaire. Pendant la guerre, les États-Unis ont signé un accord pour un emprunt de 400 millions de dollars que l'État d'Israël veut utiliser pour financer un vaste programme de construction de logements pour les nouveaux immigrés. Mais cette somme n'est qu'une goutte d'eau dans la mer. Afin de faire des économies et de permettre quand même au plus grand nombre possible d'immigrés de venir, le gouvernement a donc décidé de diminuer l'aide à l'immigration, c'est-à-dire: la somme que chaque nouvelle famille d'immigrés reçoit à son arrivée comme aide d'insertion doit être diminuée. Cette démarche a des conséquences graves pour les nouveaux venus. La presse israélienne mentionne déjà le cas de familles d'immigrés qui souffrent de faim et, faute de mieux, s'installent dans des abris publics. De plus, le soutien de l'État pour les immigrés ne dure qu'un an; il faut donc s'attendre à une aggravation de la situation à l'avenir. Chaque jour, il y a quelques familles de plus dont le soutien touche à sa fin et dont on attend qu'elles volent alors de leurs propres ailes. Les conditions économiques actuelles en Israël rendent, cependant, la chose pratiquement impossible; ces familles ainsi que l'État lui-même ont encore des jours difficiles devant eux. © Nouvelles d'Israël 05 Mai 1991
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