Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Israël

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VACLAV HAVEL


En avril, le président tchécoslovaque Vaclav Havel a fait une visite d'état en Israël. Havel est le premier chef d'État des pays de l'Europe de l'Est à visiter l'Israël; il a été accueilli avec de nombreuses marques d'honneur et une grande cordialité. Dans le courant des trois jours passés en Israël, l'hôte s'est vu conférer le titre de docteur honoris causa en philosophie par l'Université hébraïque de Jérusalem.

Havel salua également un congrès de plus de 4'000 personnes organisé par des Israélites de souche tchèque. Pour clôturer son voyage en Israël, Havel a visité un kibboutz portant le nom d'un autre président célèbre tchèque, «Kfar Masrik». Selon les articles de journaux, Havel a «été presque étouffé» par les marques de reconnaissance et de sympathie des habitants du kibboutz. Z. L.


© Nouvelles d'Israël Juillet 1990


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LA CRÉDIBILITÉ DE L'OLP


Des vedettes rapides conduites par des terroristes, partis d'un ravitailleur du port libyen de Bengasi pour attenter à la vie de citoyens innocents à Tel Aviv, ont une fois de plus fourni à Israël la preuve éclatante que l'OLP n'était pas précisément une organisation de brebis simples d'esprit et en quête de paix. L'incident s'est produit à la fin de mai, au matin de la fête du Schawuoth.

Plusieurs centaines de personnes profitant des bienfaits de la baignade sur la plage méditerranéenne de «Nizzanim» ont soudain reconnu à leur grand dam onze terroristes armés sautant à terre à partir d'un bateau qui s'était rapproché de la côte à grande vitesse. Dans les quelques minutes qui suivirent, de nombreux hommes de l'armée israélienne intervinrent. Lors de la fusillade qui s'ensuivit, quatre terroristes y laissèrent leur vie.

Les autres se rendirent aux soldats. Deux heures auparavant, une patrouille de la marine israélienne avait arraisonné un autre bateau de terroristes croisant au nord de Tel Aviv.

Une première analyse des événements par l'armée israélienne a révélé que les bateaux faisaient partie d'une unité tactique de plus grande envergure cherchant à accoster non loin de la ville pour attenter à la vie d'un nombre si possible élevé de citoyens israéliens. Entre autres choses, les bateaux devaient lancer des fusées Katiouska depuis la mer en direction de Tel Aviv.

Ils ont été envoyés en mission de la Libye par Abuel-Abas, un membre du comité exécutif de l'OLP et ami intime de Yassir Arafat. El-Abbas endosse également la responsabilité du détournement du bateau touristique «Aquille Lauro» et de l'assassinat d'un touriste américano-juif qui se trouvait sur le pont du bateau.

Cette dernière tentative d'attaque sert à Israël de preuve indiscutable que les organisations membres de l'OLP continuent leurs attaques terroristes – par opposition au contenu du dernier rapport publié par le Ministère des Affaires étrangères américain. La crédibilité de Yassir Arafat a été fortement ébranlée par cet incident et les États-Unis ont déjà fait savoir qu'ils envisageaient une rupture du dialogue avec l'OLP à Tunis.

Cette tentative d'attaque de masse a tout d'abord été le point culminant d'une nouvelle vague de terreur qui a ébranlé Israël durant le mois de mai. À la veille de la fête du Schawuoth, une bombe a explosé dans le marché juif «Mahane Yehuda» à Jérusalem, tuant un citoyen et blessant six autres. L'incident était précédé par d'autres actes graves de terreur de la part d'Arabes au détriment de Juifs.

Dans l'un des cas, le propriétaire d'un restaurant du quartier d'habitation Beit Hakerem de Jérusalem a été assassiné au couteau. Dans un second cas, un habitant de Moschaw de la plaine du Jourdain n'a eu la vie sauve que par miracle, après que quelques Arabes l'aient guetté en lisière de son champ, pour le blesser grièvement par de nombreux coups de couteau.

La vague de terreur accompagnée durant plusieurs jours de graves confrontations dans les territoires occupés et également en Israël, par exemple à Nazareth, a débuté avec les meurtres commis par un jeune juif nommé Ammi Poper de travailleurs arabes, sous l'emprise de la folie; peu auparavant, Poper avait été licencié prématurément de l'armée pour «défaut de capacité psychique»

Poper abattit d'un coup sept Arabes, en attente au centre collecteur des travailleurs à la bifurcation de Rischon Lezion pour trouver du travail. Cet acte meurtrier a fortement ébranlé la population israélienne et a été condamné de vive voix avant tout par les autorités publiques et politiques. Z.L. 

© Nouvelles d'Israël Août 1990

  

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PILE OU FACE


Le ministre israélien suppléant des affaires étrangères Benjamin Netanyahu est parvenu à donner au dirigeant de l'OLP, Yassir Arafat, une leçon en public et à remettre la crédibilité de ce dernier en question, lorsque Yassir Arafat a entamé une lutte de propagande contre Israël lors des discussions du Conseil de sécurité à Genève.

À cette occasion, Arafat brandit une pièce israélienne LO-Agoroth représentant au verso un candélabre à sept bras et en arrière-plan une carte géographique.

Lors de son exposé devant les membres du Conseil de sécurité et lors de la conférence de presse lui faisant suite, Arafat attira l'attention de l'assistance sur la carte du pays illustrée sur la pièce, prétendant qu'il s'agissait d'une «preuve flagrante des plans d'expansion développés par Israël, ne voulant pas s'arrêter en chemin avec la surface du pays à disposition, mais désirant investir également la Jordanie, l'Iraq et l'Egypte.

Face à ces accusations, Israël a réagit sur le champ avec une propre conférence de presse, à l'occasion de laquelle Benjamin Netanyahu a expliqué que l'illustration figurant sur la pièce ne représentait pas une carte du pays, mais qu'il s'agissait bien d'une copie d'une antique pièce juive en cours sous le règne du roi Antigone, dont l'original pouvait être admiré à l'Israël Museum de Jérusalem.

Son caractère antique peut être constaté à la forme angulaire de la pièce. Netanyahu a profité de l'occasion pour montrer une carte de la Palestine sur laquelle on trouve l'emblème de l'OLP. Sur cette carte, Israël n'est même pas mentionné. Selon les mots de Netanyahu, c'est la preuve que l'OLP considère Israël comme inexistant.

À la fin de la lutte propagandiste, tout le monde a dû reconnaître qu'Arafat avait été tourné en dérision par les faits prouvés par Netanyahu et que sa crédibilité en avait pris un coup. Israël est sorti grandi de la lutte à pile ou face. Z. L.

© Nouvelles d'Israël Août 1990

  

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UN DANGER TERRIFIANT?


Israël a assuré que les nouveaux émigrants venant de l'Union soviétique ne seront pas placés dans les territoires occupés. La suite de l'histoire? Le sommet arabe de Bagdad a alors interpellé les États-Unis en exigeant que soit stoppé tout le mouvement d'émigration vers Israël, action représentant «un danger terrifiant pour tout le monde arabe».

Que voilà une mentalité bien particulière. Personne en effet ne peut interdire à un État souverain qu'il accueille des émigrés. D'autre part, il ne viendrait à l'idée de personne d'exiger une telle interdiction de pays classiques d'émigration – les États-Unis, le Canada ou l'Australie en font partie.

En ce qui concerne Israël, n'oublions pas que cet État a été fondé par l'ONU, explicitement à titre de foyer pour les ressortissants juifs du monde entier. Nous trouvons dans la déclaration d'indépendance de 1948 les termes suivants: «... l'État d'Israël sera ouvert à l'émigration juive, pour rassembler les juifs éparpillés sur toute la terre ... » Les États arabes ne l'ont-ils pas lue jusqu'alors?

La population de l'état juif a passé depuis 1948 de 600'000 à 4,5 millions d'âmes actuellement. Ni le président Sadat n'y a entrevu un écueil à la paix avec Israël en son temps, ni le roi Hussein lorsqu'il a esquissé son plan de paix – hélas mort-né – avec Peres en 1989.

Lorsque Arafat a parlé en 1989 de la coexistence pacifique d'une Palestine indépendante aux côtés d'Israël, il n'était apparemment pas conscient du «danger terrifiant» brandi actuellement, menaçant soi-disant le monde arabe.

Même si le million espéré de Juifs vient d'Union soviétique, aucune menace n'en résultera pour les quelques cents millions d'Arabes. En effet, Israël est en mesure, comme par le passé, d'intégrer un tel nombre de personnes pour le bien de la nation. Seule une politique d'immigration permanente a fait d'un territoire sous-développé un pays florissant.

Pour des raisons de propagande par contre, les états arabes ont laissé comme parents pauvres les Palestiniens dans leurs misérables logements au Liban, en Jordanie et sur la bande de Gaza, au lieu de recourir à ce potentiel en faveur du développement de leurs pays respectifs.

La raison à un tel comportement est simple: des Palestiniens satisfaits ne peuvent être exploités comme «danger terrifiant pour Israël».
Ephraim Lahav

©  Nouvelles d'Israël Août 1990


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L'ÉCLIPSE POLITIQUE DE SHIMON PERES S'ANNONCE-T-ELLE?


Le meneur du parti travailliste, Shimon Pérès, est apparemment parvenu à la fin de sa carrière politique. Durant plus de 40 ans, il a accompli une série impressionnante de mandats d'état, entre autres choses celui de chef du gouvernement, ce qui lui a conféré une popularité incroyable. Les voix le conviant maintenant à abandonner son rôle de chef du parti et à quitter la scène politique se font de plus en plus audibles.

L'éclipse politique de Perès a commencé il y a quatre mois environ, lorsqu'il a déclenché la crise publique scindant le gouvernement national uniformisé sous la direction du ministre-président Yitzhak Shamir. Comme nous le savons, Perès a espéré par son coup d'éclat pouvoir former un gouvernement d'alternative sous sa férule.

Pour arriver à ses fins, il a initialisé toute une série de conventions politiques hautement enchevêtrées avec divers partis religieux et certains députés à la Knesset qu'il a tenté, par diverses concessions, de faire quitter le LIKOUD pour former une coalition avec le parti travailliste. Toutes ces intrigues ont échoué. C'est enfin à Yitzhak Shamir qu'a échu le rôle de constituer un nouveau gouvernement, alors que Perès et son parti ont été relégués dans les rangs de l'opposition.

Ces évolutions ont allumé de gros ressentiments au sein du Maarakh, le parti de Pérès» a la tête des mécontents, nous trouvons l'ancien ministre de la Défense, Yitzhak Rabin, ravalé d'un coup de balais au rôle de simple député de la Knesset, sans pouvoir influer en quoi que ce soit sur l'évolution politique. Rabin a alors décidé de reprendre la lutte pour déchoir Perès de son poste de présidence du parti et pour lui ravir le trône.

Il a été encouragé dans cette démarche par des sondages d'opinion publique démontrant clairement que la population le préférait.

Rabin a appliqué la stratégie de la lutte ouverte, nommant les tentatives de Perès de former un gouvernement un «jeu pestilentiel» et le désignant comme seul responsable de la crise momentanée tout comme de ses répercussions. Dans l'état actuel des choses, tout semble parler en faveur de Rabin. La majorité des députés à la Knesset venant de la fraction du Maarakh l'appuient. D'anciens amis intimes de Perès ont retourné leur veste, mais Pères n'a pas encore jeté l'éponge.

Le président du parti a annoncé qu'il lutterait contre sa déposition. Yitzhak Rabin est toutefois décidé à continuer la lutte. Dans ce but, il a formé une équipe spéciale de collaborateurs. Il déploie actuellement ses efforts à rallier les éléments centraux du parti qui doivent le désigner comme chef unique. Les discussions entre les deux personnalités et leurs adeptes sont âpres, empreintes d'anciennes dissensions personnelles et de graves accusations réciproques.

Les observateurs politiques qui suivent les événements avec un intérêt marqué sont d'avis que, dans une telle lutte, peu importe lequel des deux remporte le challenge. Ce qui est certain, c'est que le Maarakh déchiré intérieurement devra en définitive déclarer forfait et que le LIKOUD consolidera par la suite sa position au sein du gouvernement. 

©  Nouvelles d'Israël Septembre 1990


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LORSQUE L'ON ÉTOUFFE L'OBJECTIVITÉ DANS L'OEUF!


Le magazine allemand «DER SPIEGEL» a sorti dans son édition du 25 juin 1990 l'article à sensation «Feu sur ordre – Une nouvelle documentation dévoilant l'étendue des sévices israéliens contre les enfants palestiniens». La sociologue américaine Anne Elizabeth Nixon a vendu sa propre version des choses à la feuille allemande de «façonnement d'opinion», sous le couvert d'une documentation de 1000 pages. «DER SPIEGEL» en reproduit des extraits sur cinq pages et illustre la haine envers les enfants déployés par le militaire israélien.

Madame Nixon prend à témoin les collaborateurs de l'organisation d'aide aux réfugiés UNWRA. On oublie de mentionner que les 4.500 collaborateurs de l'UNWRA sont des Palestiniens, dont 55 % font partie des fondamentalistes islamiques, donc des radicaux, et que les autres sont des adeptes du FLP. Sans cacher son émotion, Madame Nixon relève que 159 enfants palestiniens de moins de 16 ans ont perdu leur vie depuis l'éclatement des troubles de l'Intifada (7.12.1987).

Elle se garde de mentionner que de 90 % de tous les manifestants, armés de pierres, de cocktails Molotow, de frondes métalliques et de bombes à essence n'avaient qu'une moyenne d'âge de 14 ans seulement, donc qu'ils avaient été dépêchés au front à titre de propagande.

Au moyen âge, on a rencontré des croisades d'enfants. Plus tard, nous voyons Hitler avec ses jeunesses hitlériennes comme «dernière bouée de sauvetage» et Khomeini envoyant 40.0000 enfants de son propre peuple sur les champs parsemés de mines mortelles. Les chefs de l'Intifada ont procédé de même, le manifeste de février 1989 encourageant les enfants à lutter avec tous les moyens possibles et imaginables à disposition.

Sans se soucier de leur absence totale de véracité, Madame Nixon et le «SPIEGEL» propagent des histoires à dormir debout rapportées par certains Palestiniens. Dans sa «documentation», aucun mot sur le fait que les lutteurs de l'Intifada ont perpétré, en 29 mois, 89.796 attaques brutales contre d'autres, dont les 77 % contre leurs propres semblables palestiniens.

Aucune mention dans le «SPIEGEL» des victimes abattues brutalement par l'Intifada, par exemple Benjamin Kachalon (38) assassiné de manière horrifiante; Ibrahim Fahmawi (37) fut étêté et son tronc jeté à sa famille devant la porte; Mukhtar Lutfi Khalaf (58) abattu devant les yeux de ses enfants; Ziad Hamdan (25) haché jusqu'à ce que mort s'ensuive par ses meurtriers de l'Intifada; Hamdan Jadrawi (72) fut tout d'abord torturé dans sa maison et ensuite assassiné un Palestinien de 15 ans a été contraint par des chefs de l'Intifada de hisser un drapeau palestinien à un pylône d'électricité, avec électrocution consécutive par courant fort; Ilan Misrachi de 12 ans a reçu un couteau dans le dos de la part d'une Arabe alors qu'il jouait et qu'il s'était penché en avant; sur le chemin du mur des Lamentations, l'étudiant Jeschiva Jossi Edrî (17) a été assailli par des jeunes arabes et transpercé des héros de l'Intifada ont disposé des engins infernaux entre des récipients de gaz du quartier d'habitation Musrara de Jérusalem, dans la zone passante très fréquentée Ben-Jehuda de Jérusalem et également sur la côte de la mer Noire près de En Gedi, le touriste allemand G. M. Bode ayant également été blessé entre autres. Tout cela est arrivé en un seul mois – «DER SPIEGEL» reste muet comme carpe.

Le journaliste Sama'um Huri (41), condamné à trois ans de prison par les autorités israéliennes de sécurité, a formulé et financé les tracts de l'Intifada, dans lesquels on incite les Palestiniens à lutter contre les Israéliens à coups de couteau et de bombes. Lorsque l'on fait appel à de tels lavements comme sources d'information pour de telles documentations 'à la Nixon', il vaut mieux ne pas s'étonner du contenu.

On peut tout de même s'étonner et être choqué que «DER SPIEGEL», la «bible» de nombreux Allemands, soit à la dérive du «Bulletin palestinien» paraissant également en Allemagne, dont l'article de fond du 11.5.90 porte en vedette le titre: «Je les hais tous» en entendant par là les Juifs d'aujourd'hui. D'anciens réflexes antisémites sont ravivés: autrefois, on accusait les juifs de sucer le sang des enfants chrétiens.

Aujourd'hui, on actualise en prétendant que les «Israéliens chassent les enfants palestiniens à coups mortels cibles». L. S.

©  Nouvelles d'Israël Septembre 1990


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MANQUE D'EAU


Selon toute vraisemblance, la prochaine guerre du Moyen-Orient ne sera pas déclenchée par le problème palestinien, mais bien par le manque d'eau régnant dans la région. Ce sont les paroles du roi Hussein de Jordanie entendues ce mois-ci lors d'une interview d'un périodique.

La Jordanie, la Syrie et Israël font les frais d'un manque crucial d'eau. Les dernières années étaient des périodes de sécheresse, les réservoirs d'eau de tous les pays de la région ont baissé à une vitesse vertigineuse.

La Jordanie et le sud de la Syrie exploitent les eaux du fleuve, Jarmuk qui alimente également le Jourdain. Des tentatives de la Syrie de détourner le Jarmuk ont déjà conduit à des affrontements avec Israël dans le lointain passé. Le royaume de Jordanie également s'efforce d'exploiter l'eau du Jarmuk de manière aussi intensive que possible. C'est dans ce but que l'on a creusé le canal du Jarmuk servant en partie à arroser la plaine est du Jourdain.

Le manque actuel d'eau a de nouveau conféré une actualité brûlante à la question des droits d'utilisation des eaux du Jarmuk pour les trois pays voisins.

L'Euphrate constitue le foyer d'une autre tension en rapport avec la question hydraulique. La source de ce fleuve est le haut plateau d'Anatolie en Turquie. De là, son cours travers la Syrie et l'Iraq. Les travaux entrepris par la Turquie pour créer un barrage sur l'Euphrate ont été sanctionnés par de violentes réactions et des menaces de la part des Syriens qui craignent une réduction du volume d'eau traversant leur pays.

Si les deux partis ne trouvent pas de compromis acceptable, il est fort possible que la guerre de l'eau se déclenche exactement à cet endroit, loin des frontières d'Israël.

Parallèlement à des enchevêtrements diplomatiques, le manque d'eau se manifeste de manière hautement concrète en Israël. Le niveau du lac de Tibériade a atteint le niveau le plus bas depuis l'année 1926, lorsque l'on a commencé à le mesurer régulièrement. Les experts estiment qu'il baissera d'un bon mètre encore jusqu'au début de la saison des pluies vers la fin de l'automne, ce qui fera 213 mètres en dessous du niveau de la mer.

Pour tenter de préserver le budget hydraulique, le ministre de l'agriculture Rafael Eitan a recommandé d'interdire l'arrosage de jardins publics. La proposition a donné lieu à un déferlement de protestations et a été déboutée. En lieu et place, on a décidé d'interdire formellement le remplissage de piscines privées. De même, il est interdit d'arroser les jardins d'ornement durant la journée. Le manque en sources d'eau suffisantes aidant, on a envisagé par le passé d'importer de l'eau de la Turquie.

L'eau devrait être transportée par voie maritime dans des ballons géants et avec l'aide de remorqueurs. Chaque ballon devait recevoir plusieurs millions de mètres cubes d'eau. Initialement, le gouvernement turc a donné sa bénédiction au projet, pour ensuite l'enterrer sous la pression de violentes protestations de la part des états arabes après la publication du projet. Z. L.

© Nouvelles d'Israël Septembre 1990

 

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PALESTINIENS: RETOUR EN FORCE


Les affrontements du 8 octobre, sur l'esplanade des mosquées, sont les plus graves qu'ait connus Jérusalem depuis 1967. Survenant en pleine crise du Golfe, alors que l'Intifada s'essoufflait quelque peu, ces événements ne sont pas le fruit d'un «mauvais hasard».

Les violences du 8 octobre ont eu lieu au coeur même de la Ville Sainte, pendant la semaine où la population juive célébrait la fête des Tabernacles (ou fête de Succoth – voir Deut. 16, 13-15). Pendant que des Juifs priaient devant le Mur, des manifestants palestiniens se sont mis à jeter des centaines de pierres, du haut de l'Esplanade.

Quelques minutes plus tôt, le poste de police, situé au pied des mosquées, avait été attaqué: un policier et deux fidèles avaient été blessés.

Face à cette flambée de violence, les forces de l'ordre ont réagi, envoyant des balles en caoutchouc ou des grenades lacrymogènes, et tirant à balles réelles sur les manifestants palestiniens, massés sur le Mont du Temple. Le bilan est lourd: vingt morts, au moins, et des dizaines de blessés.

Les conséquences politiques de ces affrontements sont nombreuses: les diplomates occidentaux relancent l'idée d'une négociation globale sur tous les problèmes du Proche-Orient, les Palestiniens retrouvent auprès de l'opinion internationale un courant de sympathie perdu après la prise de position de l'OLP en faveur de l'Irak, Israël se voit à nouveau accusé d'être inflexible et «dominateur», enfin l'Intifada retrouve un souffle nouveau.

Les effets néfastes de ces violences sont trop nombreux pour que nous croyions que ces affrontements sont fortuits. Le rassemblement de Palestiniens sur l'esplanade des mosquées un lundi (qui n'est pas un jour de prière particulier pour les musulmans) et le regroupement d'un grand nombre de pierres prouveraient qu'il y a eu préméditation, même si les extrémistes arabes rejettent la responsabilité des incidents sur les fanatiques juifs des «fidèles du Mont du Temple».

Quoi qu'il en soit, ce grave événement détruit l'équilibre qui s'était instauré en Israël depuis le début de la crise dans le Golfe.

Celle-ci avait apaisé les tensions intérieures, et le Likoud, le parti de droite au pouvoir, tirait profit de la situation dans le Golfe. À Jérusalem, on soulignait que le Likoud a toujours eu une position très tranchée contre le régime de Saddam Hussein et contre ses velléités militaires: le 7 juin 1981 le gouvernement de Menahem Begin avait fait bombarder le centre de recherches nucléaires irakien de Tamouz, près de Bagdad (opération Babylone). La politique plus conciliante et plus pacifique des travaillistes de Shimon Perès était mise à mal, et l'opposition se montrait moins agressive envers l'actuel gouvernement. Cela d'autant plus que l'Intifada était en perte de vitesse, les Palestiniens extrémistes ayant perdu des appuis précieux au sein même du monde arabe. Le Koweït (et pour cause...) ou l'Arabie Saoudite, par exemple, ne pouvaient plus soutenir financièrement une agitation entretenue par l'OLP, seule alliée, avec la timide Jordanie, du maître de Bagdad.

La crise du Golfe avait aussi permis à Jérusalem d'améliorer ses rapports avec les puissances les plus influentes du monde. Les relations avec Washington, distendues pendant ces deux dernières années en raison de «l'évolution» de Yasser Arafat s'étaient réchauffées. De même le rapprochement avec l'URSS entrait dans une phase active: Moscou et Jérusalem ont décidé d'ouvrir des représentations consulaires dans les deux capitales. Bientôt, une liaison aérienne sans escale sera mise en service entre Moscou et l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv: le mouvement d'émigration des juifs d'URSS s'en trouvera facilité. Le mois dernier 21 000 nouveaux émigrants sont arrivés en Terre promise: un record!

Cet apaisement est donc remis en cause. L'attention s'est détournée de Saddam Hussein pour se porter vers Israël. Quels seront les prolongements exacts de la tension créée par les violences du 8 octobre? Ils sont difficiles à mesurer, à l'heure où nous écrivons ces lignes. En tout cas, guidé par l'expérience et la prudence, le gouvernement Israélien avait commencé, avant le 8 octobre, la distribution des moyens de protection: chaque civil devrait avoir reçu à la fin de ce mois une boîte contenant un masque à gaz, une seringue et un antidote contre les gaz paralysants et une poudre de décontamination.

Sur le plan économique, aussi, la tension dans la région a des conséquences néfastes: beaucoup de touristes ont annulé leur voyage en Israël. On peut d'autant plus le regretter que ce secteur se redressait après avoir été touché par l'Intifada: les sept premiers mois de l'année avaient vu le tourisme progresser de 14% par rapport à la même période de 1989.

Plus que jamais, le Peuple élu de Dieu a besoin de soutien. Il a soif de trouver, sur le plan spirituel, des solutions aux problèmes qu'il affronte. Les Juifs, de plus en plus, sont ouverts à l'annonce de l'Évangile. Les chrétiens doivent participer à ce mouvement, en priant pour que les juifs messianiques soient attentifs à ce que Dieu attend d'eux pour leurs frères.

Michel Béghin (à Jérusalem Victor Smadja)

© AVENEMENT Octobre 1990 No 19


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L'INQUIÉTUDE REDOUBLE


Plus que jamais, l'État d'Israël vit dans un grave état de tension. Depuis l'affaire de l'esplanade du temple, en octobre, les incidents se multiplient dans le pays et à ses frontières. Ainsi, le 14 décembre, deux employés et une secrétaire d'une compagnie d'aluminium étaient retrouvés poignardés à Jaffa. Le mouvement de la résistance islamique Hamas ne tardait pas à revendiquer ce triple meurtre qualifié «d'opération héroïque commise par des combattants au coeur de l'entité juive criminelle». Ce n'est qu'un exemple. On pourrait aussi évoquer le 25 novembre, quand 3 soldats et leur chauffeur furent tués dans le Sinaï par un garde égyptien: la seule frontière de l'état hébreu avec un pays en paix avec lui devenait donc, à son tour, dangereuse, au Nord, le même jour, 3 soldats israéliens furent blessés par l'explosion d'une bombe «humaine», une terroriste s'étant approchée d'une patrouille, le corps bardé d'explosifs. On pourrait allonger la liste de ces actes terroristes. Incontestablement, les fidèles des mouvements les plus durs font monter la pression au sein même d'Israël ou à ses frontières.

Pour faire face à cette nouvelle flambée de violence, les autorités israéliennes ont décidé de recourir à l'expulsion systématique des fauteurs de troubles. Des mesures de bannissement et même l'introduction de la peine de mort ne sont pas exclues, ce qui isole un peu plus encore Israël au sein de la Communauté internationale: celle-ci refuse de comprendre qu'un État veuille assurer la sécurité de ses citoyens!

Aux menaces des extrémistes palestiniens s'ajoutent les inquiétudes liées à la crise dans le Golfe. Si la guerre devait éclater, Saddam Hussein n'épargnerait pas Israël: il a déjà prévenu que ce serait sa seconde cible après les troupes américaines. Si un espoir de paix pouvait surgir d'éventuelles négociations, on peut prédire avec le quotidien populaire de Tel-Aviv «Yediot Aharonot»: «Il est clair que les alliés n'accepteront pas de discuter de la question palestinienne en tout premier lieu, comme le voudrait l'Irak. Mais, malgré cela, les alliés sont susceptibles d'accepter que le sujet soit mis à l'ordre du jour immédiatement après la fin de la crise du Golfe, et peut-être même avant sa résolution totale, comme les Français semblent prêts à le faire. Le débat sur ce sujet, dans l'ambiance qui résulterait du retrait du Koweït, aurait pour conséquence une très lourde pression sur Israël pour l'évacuation des territoires».

Dans tous les cas de figure, donc, l'état hébreu est, ou sera, au centre de la situation, quelle qu'en soit l'évolution. Avec la merveilleuse promesse divine de ne pas être abandonné: «pourquoi dirait-on parmi les peuples: où est leur Dieu?» (Joël 2, 17).

Dieu ne nous demande d'ailleurs pas de verser dans un pessimisme désespéré. Au contraire: l'intensité des événements entraîne, outre l'inquiétude, une grande ouverture spirituelle. À preuve, l'expérience que raconte Victor Smadja  et qui aurait été inimaginable il y a 10 ou 20 ans.

MB / LS

© AVENEMENT JANVIER 1991 No 22


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JUIFS STATIONNÉS DANS LA RÉGION DU GOLFE PERSIQUE


Le ministère américain de la Défense conseille à ses soldats stationnés en Arabie Saoudite de ne pas irriter la population locale en mentionnant les bonnes relations qui lient les États-Unis à Israël, entre autres, au niveau des services secrets, ou en partant publiquement du lobby juif qui existe États-Unis. Ces conseils figurent dans une brochure qui a été distribuée aux soldats. Outre des renseignements et des explications concernant la manière de vivre et les moeurs des habitants arabes du pays, cette brochure d'information mentionne 24 sujets qui risquent de provoquer la colère des habitants indigènes. La plupart des conseils concernent les «Juifs» et «Israël», mais il y est également question d'affiches publicitaires érotiques, de photos d'hommes et de femmes, du port de l'étoile de David en public, de représentations du Christ crucifié, etc. Ces sujets, précise la brochure, sont tous de nature à irriter les Arabes et donc les Séoudiens.

La communauté juive des États-Unis a protesté vivement contre le contenu de la brochure et invité l'armée à en suspendre immédiatement la distribution aux soldats. Elle justifie cette demande en se référant à la Constitution des États-Unis et en attirant l'attention sur le fait qu'une partie des soldats stationnés en Arabie Saoudite sont des Juifs.

© Nouvelles d'Israël 01 / 1991

 

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LA LUTTE POUR JÉRUSALEM


Cela peut paraître étrange et, pourtant, c'est bien vrai: aujourd'hui encore, 23 années après la guerre des Six Jours et la libération de Jérusalem, la lutte pour la ville n'est toujours pas terminée.

Contrairement aux époques précédentes, il n'est plus question, aujourd'hui, d'une guerre opposant à l'ennemi des soldats armés de canons et de fusils, mais d'un débat au plus haut niveau, dans les immeubles de l'O.N.U. à New York et les ministères des Affaires étrangères d'un grand nombre de pays importants, États-Unis en tête.

La dernière étape de cette lutte a commencé sous de fâcheux auspices en octobre dernier, après le sanglant accrochage entre des soldats israéliens et des musulmans arabes sur le mont du Temple, au cours duquel 17 Arabes (et non 21, comme on l'avait déclaré au début) ont été tués. Lors d'une séance spéciale convoquée par l'O.N.U. pour débattre de l'incident, Israël a été condamné avec une extrême rigueur. De plus, les représentants des États membres de l'O.N.U. ont décidé d'envoyer en Israël une délégation spéciale chargée de vérifier quelles sont mesures de protection prises par les autorités israéliennes pour garantir la sécurité des habitants palestiniens vivant dans la Westbank, la bande de Gaza et à Jérusalem. Le gouvernement israélien, quant à lui, n'a pas approuvé cette décision et a refusé d'accueillir la délégation spéciale, alléguant que Jérusalem fait partie intégrante du territoire relevant de la souveraineté israélienne et que de ce fait, dans le cas de l'incident du mont du Temple, il s'agit d'une affaire interne de l'État d'Israël. Soutenant la décision du Conseil de Sécurité, les Américains ont alors instamment prié Israël d'accueillir le groupe délégué par l'O.N.U.

Le président Bush a même envoyé une lettre spéciale au président du conseil Yitzhak Shamir, dans laquelle il le prie personnellement de bien vouloir satisfaire à la demande du Conseil de Sécurité, de sorte que ce sujet puisse être rayé de l'ordre du jour diplomatique et que le monde puisse de nouveau se consacrer à la crise Golfe et à l'Iraq.

Mais Shamir n'a pas cédé. A des personnes de son entourage il a déclaré qu'il s'agissait là de la véritable lutte pour Jérusalem

toutefois afin de réduire la pression internationale exercée sur Israël, le gouvernement a décidé de constituer une commission d'enquête spéciale chargée de reconstituer les événements du mont du Temple à l'aide de dépositions de témoins, d'enregistrements vidéo et d'enregistrements sur bande magnétique et d'établir, ce faisant, quels sont les facteurs responsables du déroulement tragique des événements.

Deux semaines plus tard, la commission d'enquête présidée par l'ancien chef du service secret israélien «Mossad», Zwi Samir, a remis au gouvernement le rapport relatif aux résultats de l'enquête. Il en ressort que l'incident a été déclenché par une provocation de la part d'éléments arabes puisqu'il s'est avéré que plusieurs milliers de musulmans qui se rendaient à la mosquée ont attaqué le poste de police alors faiblement occupé qui se trouve à proximité de la Coupole du Rocher, et jeté des morceaux de pierres sur la place en contrebas qui s'étend devant le mur des Lamentations, menaçant ainsi la vie de quelque 20 000 juifs qui s'y étaient rendus pour prier. Cela dit, le rapport d'enquête exprime une critique sévère à l'adresse de la police israélienne qui, malgré les troubles auxquels on devait s'attendre pour cette journée, n'a pas veillé à prendre toutes les mesures de sécurité préventives requises. Si les Arabes avaient trouvé le poste de police occupé par une unité plus grande, il est fort probable qu'ils n'auraient même pas essayé d'attaquer et qu'on aurait pu ainsi empêcher la mort de bien des vies humaines. Une fois remis au gouvernement israélien, les résultats de l'enquête ont été transmis immédiatement au Secrétaire général des Nations unies...

©  Nouvelles d'Israël 01 / 1991


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LE MOIS DES COUTEAUX


Le bébé le plus célèbre d'Israël est né le 5 novembre à l'hôpital Hadassa de Jérusalem. Tous les journaux, sans exception aucune, ont relaté l'événement en première page. Deux semaines auparavant, au quartier résidentiel de Baka, son père qui faisait alors son service de policier dans une unité spéciale a été assassiné à coups de couteau par un Arabe en furie. On le surnommait «Charlie Ill». C'est pourquoi la jeune veuve a décidé de donner à sa fille le nom de Schirli parce que, comme elle dit, «ce nom, plus que tout autre nom, me rappelle Charlie».

L'Arabe qui a assassiné Charlie avait auparavant tué de coups de couteau deux autres citoyens israéliens; une jeune femme soldat âgée de 19 ans et un civil âgé d'environ 40 ans. Ces meurtres ont constitué le début d'une nouvelle étape du terrorisme arabe en territoire israélien qui, jusqu'ici, était caractérisé avant tout par le jet de morceaux de pierres et de bombes incendiaires lancées à l'intérieur de bouteilles. Dans l'histoire du conflit israélo-arabe, c'est sans doute ce que l'on appellera plus tard la «guerre des couteaux».

À Jérusalem, à Haïfa, à Rishon-le-Zion et à Ashqelon – dans chacune de ces villes, des Juifs ont été agressés à coups de couteaux plantés dans le dos. Le gouvernement a réagi à ces agressions avec une sévérité extrême, en décidant en l'espace d'une journée de ne plus permettre aux habitants Palestiniens des territoires occupés à venir travailler à l'intérieur des limites du pays. Par suite de cette mesure plusieurs journées durant, environ 100 000 travailleurs arabes vivant en Judée, en Samarie et dans la bande de Gaza ont été empêchés de se rendre à leur travail comme à l'accoutumée.

De nombreux employeurs juifs, dont notamment des entrepreneurs de construction et des propriétaires de restaurants, en ont subi les aspects négatifs en ne disposant plus que d'une main-d'oeuvre fortement réduite. Au début, la population israélienne a accueilli avec enthousiasme cette mesure draconienne. Tout d'un coup, on s'est mis à reparler de la nécessité du «travail hébraïque» tel qu'il avait été propagé au début du siècle par les premiers pionniers sionistes de la colonie juive. Les offices du travail ont été inondés par plusieurs milliers de demandes d'employeurs juifs, désireux d'engager de la main-d'oeuvre exclusivement juive. Mais il n'a pas fallu bien longtemps pour se rendre compte qu'il n'y a que très peu de Juifs qui seraient disposés à faire le travail de plongeur rémunéré par un salaire modeste. Réflexion faite, les responsables du ministère de la Sécurité eux-mêmes ont compris qu'ils risquaient de provoquer des effets politiques hautement préjudiciables en fermant ce qu'il est convenu d'appeler la «ligne verte» autrement dit, la frontière territoriale d'avant 1967. Quelques-uns sont même allés jusqu'à dire que cette mesure ne signifiait au fond qu'un nouveau partage du pays et qu'elle était de ce fait incompatible avec la vision du monde du gouvernement actuel. De plus, on a exprimé la crainte que la suppression de cette source de revenus si vitale pour de nombreux Arabes pourrait entraîner une pression accrue dans les territoires occupés, ce qui ne ferait qu'aggraver la situation déjà explosive dans ces régions.

Selon toute apparence, ces deux arguments ont fini par inciter les politiciens à rouvrir la ligne verte aux habitants palestiniens. Mais cette fois-ci, contrairement à ce qui avait été le cas auparavant, c'est avec une méfiance très sensible que les travailleurs arabes ont été accueillis par leurs employeurs qui ne pouvaient pas oublier que, du moins dans une partie des cas, les victimes avaient été des employeurs juifs sauvagement tués par leurs employés arabes. La méfiance et la peur de certains d'entre eux sont d'ailleurs si grandes qu'ils préfèrent désormais renoncer à toute main-d'oeuvre arabe et verser des salaires plus élevés à des travailleurs juifs. Finalement, quelque chose a bel et bien bougé dans le domaine du travail en Israël puisqu'on a fait un pas de plus vers réalisation du vieil idéal sioniste: le travail hébraïque.

© Nouvelles d'Israël 01 / 1991

 

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QUI ÉTAIT MEIR KAHANA?


Meir Kahana ne va plus pouvoir réaliser le rêve de sa vie – être le ministre de la Sécurité de l'État d'Israël, en chasser par la force tous les Arabes qui y vivent et y ériger un règne sur la base de la halakha juive. Kahana, le rabbin orthodoxe très controversé qui, étant à la tête du mouvement d'extrême droite «Kach», avait su rallier à ses idées plusieurs milliers de jeunes dont le signe distinctif était le poing serré et la haine des Arabes, a été assassiné à New-York lors d'un attentat par un Arabe.

La carrière de ce Juif né à New York en 1932 a commencé dès son enfance, lorsqu'il est parvenu à attirer l'attention sur lui par son attitude manifestement militante. À l'âge de 15 ans, il fut arrêté par la police de New York pour avoir lancé des oeufs pourris à Ernst Bevin, alors ministre des Affaires étrangères de la puissance mandataire britannique qui devait régner en Palestine jusqu'en 1947. Ce fut là la première d'une longue série d'arrestations de Kahana dues aux diverses manifestations qu'il organisait tant aux Etats-Unis qu'en Israël. Devenu rabbin au début des années 60, quelques années plus tard, Kahana fut engagé par le F.B.I., le service secret américain qui le chargea de s'infiltrer dans les rangs d'une organisation américaine antisémite. Il sut admirablement s'acquitter de cette tâche et ne tarda pas à monter dans la hiérarchie du F.B.I., finissant par s'y voir confier plusieurs fonctions dirigeantes. En 1968, il quitta le F.B.I. pour se consacrer à une nouvelle tâche: la fondation, à New York, de la «Ligue de défense juive», une organisation militante dont le but était de combattre les tendances antisémites et de protéger la population juive de toutes les ingérences hostiles. Parmi les activités les plus spectaculaires de la Ligue, il y eut l'organisation de manifestations antisoviétiques destinées à exiger pour tous les Juifs soviétiques l'autorisation de sortir du pays. À l'époque, durant les années du règne de Brejnev, presque aucun juif soviétique n'était autorisé à émigrer en Israël et ce fut Kahana qui attira l'attention du public américain sur ce problème.

Vers le milieu des années 70, Kahana émigra en Israël et y fonda le mouvement «Kach» qui allait depuis lors représenter l'aile la plus extrême de l'éventail politique existant dans le pays. Kahana haïssait les Arabes. Il disait d'eux qu'ils étaient un ulcère cancéreux dans l'organisme de la nation il aurait voulu tout simplement les expulser du pays. Plus d'une fois, il menaça faire transporter par camions en Jordanie dès qu'il tiendrait les rênes du pays.

La haine des Arabes était le principal distinctif de son mouvement. C'est avec la devise «les Arabes dehors» qu'il tenta d'entrer dans la Knesset – et qu'il échoua deux fois. En 1984, la Commission électorale centrale recommanda d'exclure sa liste des élections en raison de ses contenus à la fois racistes et antidémocratiques. Mais Kahana n'abandonna pas. Il formula une objection devant la Cour suprême de justice qui annula le jugement précédent. La liste «Kach» put donc se présenter aux élections de la Knesset et elle obtint cette fois-ci suffisamment de voix pour pouvoir déléguer Kahana au parlement israélien. Cependant, son influence y fut pratiquement inexistante. Chaque fois qu'il se présentait au pupitre, tous les autres députés quittaient la salle du parlement en signe de protestation. S'il adressait la parole à l'un d'eux, celui-ci l'ignorait tout simplement. Bien qu'ayant été élu, la Knesset finit par s'en débarrasser. Quatre années plus tard, lors des nouvelles élections, sa liste fut annulée une seconde fois, cette fois-ci avec la confirmation de là Cour suprême de justice. Dès ce moment-là, le groupe «Kach» fut réduit à une existence de mouvement extra-parlementaire. Ses partisans participèrent à toutes les manifestations et à tous les autres événements spectaculaires dirigés contre la population arabe, ne se privant pas, quand ils le pouvaient, de rouer de coups les Arabes qui leur tombaient sous les mains. La tradition créée par Kahana continuera de vivre après §a, mort. Quelques heures après la diffusion en Israël de la nouvelle concernant son assassinat un vieux couple arabe a été tué près de Naplouse. Le meurtrier était un Juif. Des personnes du mouvement «Kach» n'ont pas exclu la possibilité d'un acte de vengeance. Aux funérailles aussi, il y a eu plusieurs incidents impliquant des agressions contre des Arabes. Le cercle vicieux de la violence qui a été ouvert par Kahana ne s'est pas refermé – Kahana lui-même en a été la victime ou, comme l'a dit une personnalité palestinienne le matin de la journée du crime: «Kahana a été brûlé par le feu qu'il a allumé lui-même.» CM

© Nouvelles d'Israël 01 / 1991


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AIDE À L'UNION SOVIÉTIQUE


Le gouvernement israélien et l'Agence juive se sont associés à l'action d'aide internationale à l'Union Soviétique qui doit préserver de la faim la population de ce pays. Début décembre, un avion de la compagnie israélienne El AI a atterri à Moscou, avec, à son bord, une cargaison de 10 tonnes de légumes et de fruits, essentiellement des citrons, des tomates et des concombres. Cet envoi est une contribution humanitaire du peuple israélien, et parallèlement, un geste de remerciement adressé au gouvernement soviétique qui a ouvert ses portes aux Juifs de ce pays désireux d'émigrer. Quelques jours plus tard, un deuxième avion israélien atterrissait dans la capitale soviétique. Cette fois, il était chargé de quantités énormes de lait en poudre qui devait être distribué aux orphelinats de la ville. Le transport de ces secours est gratuit.

Immédiatement après le déchargement de la cargaison, les appareils ont poursuivi leur route en direction de Bucarest ou de Budapest, où ils doivent rassembler d'autres émigrants soviétiques sur les aéroports de ces villes pour les emmener en Israël.

© Nouvelles d'Israël 02 / 1991


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LA CINQUIÈME GUERRE


COMME ON LE DEVINE, EN ISRAËL, LES OPINIONS SUR LA GUERRE DU GOLFE SONT TRÈS PASSIONNÉES: ON EST POUR OU CONTRE SADDAM HUSSEIN. LE CONTRASTE EST SURTOUT FRAPPANT À JÉRUSALEM OÙ COHABITENT JUIFS ET ARABES. VOICI L'AMBIANCE DANS CE PAYS QUI SUBIT SA CINQUIÈME GUERRE.

Élie Wiesel, écrivain et prix Nobel de la paix, a interrompu une tournée de conférences pour se rendre en Israël, afin «de ne pas laisser Israël seul dans ses heures les plus difficiles». Un Palestinien de 20 ans, hiérosulamite, pleurait: «pourquoi Saddam ne gagne-t-il pas, Allah est pourtant avec nous!».

Ces opinions passionnées et contrastées reflètent la réalité d'un pays où Juifs et Arabes vivent côte à côte, notamment dans la Ville Sainte, Jérusalem. Ces propos ont été tenus dans la semaine qui a suivi le déclenchement de l'opération Tempête du désert.

Relevons d'autres échos de l'ambiance en Israël:

«Ne sous-estimez pas le combat par la prière» titre le «Jérusalem Post». Au mur des Lamentations, plus de 60 000 Juifs religieux se réunissent pour prier en faveur de la paix et de la pluie (Israël connaît une sécheresse particulièrement grave). Beaucoup ont coupé leur barbe, selon les recommandations du gouvernement. Manteau de prière sur les épaules, ils gardent le masque à gaz dans la poche. Abraham Shapira, grand rabbin, explique: «certains se confient dans leurs chars et leurs chevaux, nous, nous nous confions en l'Éternel notre Dieu». Quand, pendant la nuit, les sirènes se mettent à hurler, et que les premiers missiles tombent en Israël, les Palestiniens montent sur les toits plats de leurs habitations et crient: «OLP-lsraël no! Saddam, quand envoies-tu enfin les gaz sur Tel-Aviv?» D'autres Palestiniens pensent: «Saddam n'est pas un héros, Saddam nous précipite tous dans le malheur!»

L'acteur Chaïm Topol, suspend ses représentations à Broadway et rentre précipitamment en Israël, car «je sens le devoir d'être justement maintenant avec vous!» Même attitude de la part du chef d'orchestre Zubin Mehta, qui revient de New York pour se tenir «près des hommes qu'il aime tant».

Besek, les Télécommunications israéliennes, recommande d'écourter les conversations de l'étranger. Celles-ci passent en effet de 3 000 à 750 000 à l'heure! Israël bénéficie d'une vague de sympathie et de prière. Mère Basilea (docteur Clara Schlink) de la Communauté des Soeurs de Marie à Darmstadt, publie un article dans la presse israélienne. Son titre: «Le Seigneur combattra pour toi, Israël».

Quand on demande au ministre de la Défense, Moshe Arens, comment il dort pendant ces jours, il répond: «très bien, et je crois que la population israélienne fait de même». Depuis le début de l'année, 25 000 Palestiniens ont traversé le Jourdain en direction de la Cisjordanie, parce qu'ils se sentent plus en sécurité dans les territoires administrés par Israël. Mais à peine arrivés, ils se font entraîner dans l'Intifada, le grésillement des minarets proclamant: «maintenant la guerre sainte a commencé». Hanna Seniora, éditeur du journal de l'OLP «Al-Fatr», avoue sa déception: l'évolution du conflit est défavorable à l'Irak. «La vraie nature de l'OLP vient maintenant à la lumière» pense Benjamin Netanjahu, porte parole du ministère israélien des affaires étrangères, «depuis le début, ils se sont clairement rangés du côté de Saddam Hussein, donc contre toute démocratisation à la façon du monde libre».

Shlomo Lahat, maire de Tel-Aviv, conseille un «keep smiling!» (gardez le sourire) face aux attaques dont sa ville est la cible.

Dans notre rédaction aussi, la vie et le travail continuent presque comme si de rien n'était. Seule particularité: un masque à gaz à côté de chaque machine à écrire. Mais aucune trace de panique. Les commerces sont ouverts, même la voirie fonctionne. Il semble malgré tout que Jérusalem soit le lieu le plus sûr.

Levi Hayatt

©  AVÈNEMENT FEVRIER 1991 No 23


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DIX SOLDATS VICTIMES D'ATTENTATS TERRORISTES


Les dix journées situées entre le 17 et le 27 novembre dernier ont été extrêmement dures pour l'armée israélienne. Rien que dans cet intervalle, dix soldats sont tombés dans trois embuscades impliquant des terroristes arabes.

Deux de ces embuscades se sont produites justement à des frontières généralement très calmes. Le 17 novembre, un jeune arabe de 17 ans environ a traversé le territoire frontière jordanien, pénétré dans le poste militaire proche et assassiné le commandant qui y était en service.

Une semaine plus tard, un incident grave a eu lieu à la frontière égyptienne. Cette frontière, totalement dépourvue de clôtures, peut être franchie sans difficulté. Un soldat des forces frontalières égyptiennes en a profité pour s'avancer pendant les premières heures de la journée dans le territoire frontière israélien à une vingtaine de km au nord d'Eilat pour y épier les voitures qui circulaient sur la route. Chacun des véhicules passant par là au cours des minutes qui suivirent fut canardé par le soldat égyptien. Quatre Israéliens, au total, furent mortellement atteints et 23 autres blessés, jusqu'à ce que l'acte courageux de l'occupant d'un car empêche que le massacre ne se poursuive. Utilisant l'arme qu'il portait sur lui, il tira sur le terroriste qu'il blessa. Ce dernier s'enfuit alors en direction de la frontière égyptienne où il fut bientôt capturé et interrogé. Il s'avéra que l'attaquant était un musulman fanatique qui voulait se venger sur Israël des événements qui s'étaient produits sur l'esplanade du Temple, à Jérusalem. Le lendemain, c'est-à-dire le 27 novembre, la population israélienne fut secouée par une autre mauvaise nouvelle. Lors d'un affrontement avec des terroristes sur le territoire du Hermon, dans la zone de sécurité située au nord du pays, cinq soldats israéliens de la célèbre unité Golani furent tués. Les agresseurs avaient, visiblement, l'intention de pénétrer en Israël pour y mener des attaques, mais ils avaient été interceptés par l'unité anti-terroriste de l'armée israélienne. Les soldats touchèrent leurs agresseurs dès la première salve et les tinrent donc tous pour morts. Mais alors qu'ils se précipitaient pour nettoyer le terrain, il s'avéra qu'ils s'étaient trompés: deux des terroristes étaient encore en vie.

Ils arrosèrent les soldats qui s'approchaient de grenades à main blessant mortellement cinq de ceux-ci.

La succession rapide de ces événements tragiques a provoqué un grand émoi dans la population israélienne, tout en entraînant des divergences d'opinions très fortes dans les rangs supérieurs de l'armée. Une de leurs conséquences a été la décision du ministre de la Défense, Moshe Arens, de communiquer dès à présent le nom du futur chef d'état-major général, alors que sa nomination n'interviendra que dans quatre mois seulement.

© Nouvelles d'Israël 02 / 1991


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GOLFE: LE NOUVEAU DÉSORDRE MONDIAL


«TEMPÊTE DU DÉSERT»: TEL EST LE NOM DE L'OPÉRATION ENGAGEE PAR 28 PAYS ALLIÉS POUR LIBÉRER LE KOWEÏT DES FORCES IRAKIENNES. C'EST UNE TEMPÊTE POUR LE MONDE. CELUI-CI PEUT ÊTRE BOULEVERSÉ PAR LES IMPLICATIONS DE CETTE GUERRE. SELON LES DESSEINS DE DIEU.


Jeudi 17 janvier 1991, 02h4O (heure de Bagdad).

Telles sont la date et l'heure du premier conflit prévu et programmé de toute l'histoire de l'humanité. Un conflit dont l'origine réelle remonte au mercredi 2 août 1990!

Drôle de guerre. Commencée dans la griserie euphorique des premiers communiqués américains en raison de la résistance limitée, quasi inexistante, des Irakiens. Les succès annoncés de l'aviation alliée laissaient présager une victoire rapide des forces coalisées contre Saddam Hussein. Dès le lendemain, la guerre prenait une autre tournure: l'Irak tirait des missiles Scud sur le territoire israélien. La guerre éclair allait donc devenir une guerre d'usure.

Les tirs irakiens sur Tel-Aviv et Haïfa mettaient aussi en évidence, plus nettement, la dimension spirituelle du conflit. Cette guerre n'est qu'un épisode de la terrible confrontation qui oppose les forces de Satan à Dieu. Elle est, sur terre, l'image de l'affrontement dans les lieux célestes. Et personne, pendant ces jours dramatiques, ne peut mesurer toutes les conséquences de ce conflit. Il est certain, cependant, que le Plan de Dieu s'accomplit selon Sa volonté: ce n'est pas un hasard si Israël est au coeur du problème et est menacé par un dictateur qui détourne le nom de Dieu pour en appeler à ce qu'il appelle «la guerre sainte». Mais Israël n'est pas un État au sens où on l'entend généralement: c'est avant tout un peuple qui se sait élu et protégé par Dieu, même aux pires heures de son histoire; et, pendant les terribles nuits d'alerte, le verset 4 du Psaume 121 prenait un sens particulier: «il ne sommeille ni ne dort, celui qui garde Israël».

Les habitants du pays discernent mieux que quiconque la dimension spirituelle de la guerre: «Juifs, venez à la synagogue, c'est le seul endroit où le peuple juif est en sécurité», affirmait un appel lancé, le jour du sabbat, dans une synagogue séfarade de Jérusalem, deux jours après le déclenchement des hostilités. D'autres avaient relevé que selon la mathématique de la kabbale, la valeur numérique du nom de Saddam Hussein correspondait à celle d'Amalek, l'ennemi biblique des Hébreux! Des ultra-orthodoxes sont allés jusqu'à dissimuler leur masque à gaz sous leur châle de prière. Superstition, ironiseront certains; peut-être, mais ancrée dans une foi réelle et quotidienne. À titre de comparaison, le Secrétaire général de l'ONU n'a appelé les Occidentaux à prier pour la paix que lorsque ses efforts se sont révélés vains, quelques heures avant la date fatidique du 15 janvier.

Dans le feu actuel de l'action, il est donc difficile de cerner tous les effets de cette guerre. On peut cependant en souligner quelques-uns.


LES HOMMES: d'emblée, il faut parler des victimes humaines. De nombreuses familles, quelle que soit leur nationalité, porteront les traces de ces hostilités. Et combien, parmi ces familles, connaîtront le secours de la foi et le réconfort de Dieu dans l'épreuve? Combien auront cette espérance: «une joie éternelle couronnera la tête des rachetés de l'Éternel, la douleur et les gémissements s'enfuiront, c'est moi, c'est moi qui vous console» (Ésaïe 51, 11-12)?


ISRAËL: l'attitude mesurée de l'État hébreu après les premières attaques des missiles irakiens Scud a été unanimement appréciée. Comme l'a souligné le Premier Ministre britannique, cette retenue était un signe de force et non de faiblesse, et elle a suscité un élan de sympathie de la part de la communauté internationale, prompte à condamner «l'agressivité arrogante» d'Israël. Il n'est pas sûr, cependant, que ce courant dure longtemps, nul n'ignorant la versatilité des opinions publiques au gré d'événements de plus en plus médiatisés. Dans un futur peut-être proche, les États-Unis, l'Europe et leurs alliés «modérés» de la région ne voudront-ils pas imposer de nouvelles frontières à l'État hébreu? La Bible prophétise clairement qu'Israël sera isolé et devra faire face à une coalition de plusieurs nations armées (Ezéch.38, 15 et 16). La guerre actuelle n'est qu'un prélude à l'accomplissement de ces prophéties: trop d'attitudes, trop de propos tenus avant le 15 janvier nous incitent à le croire!


LES ÉTATS ARABES: difficile d'imaginer leur évolution tant que le conflit n'est pas arrivé à son terme. On peut cependant tracer des pistes de réflexion. Quels seront les appétits de ceux qui auront participé à la coalition anti-irakienne? Des ajustements territoriaux seront-ils consentis par les Occidentaux? Pensons particulièrement à la Syrie dont l'appétit n'est un secret pour personne. Des tensions vont-elles se faire jour au sein des États arabes, dont les gouvernements se seront alliés aux Occidentaux ou auront affiché leur neutralité, en contradiction avec une partie non négligeable de leur opinion publique sensible aux discours de Saddam Hussein (Algérie, Maroc, Égypte, par exemple)? Quelles seront les futures relations entre tous ces États arabes, déchirés par une guerre qui les contraint à des attitudes opposées selon leurs intérêts respectifs? Le «problème palestinien» permettra-t-il de ressouder ces pays, et, dans ce cas, Israël n'en fera-t-il pas, une nouvelle fois, les frais? Quelles seront également les séquelles du conflit dans les rapports entre les États arabes (ceux du Maghreb en particulier) et des pays comme la France: un climat de confiance pourra-t-il être rétabli entre les gouvernements et entre les peuples?


ISLAM: Saddam Hussein ayant appelé tous les musulmans à la «djihad», la guerre sainte, la défaite du dictateur irakien affaiblira-t-elle l'Islam, ou, au contraire, incitera-t-elle ses adeptes à l'agressivité, dans une lutte désespérée? Pourra-t-on éviter de regrettables tensions inter-communautaires à caractère raciste? Les importantes communautés musulmanes d'Europe, surtout françaises, ne vont-elles pas réveiller de vieux réflexes racistes?


TERRORISME: le risque existe. Tous les gouvernements le savent. Ils ont pris les mesures qui s'imposaient. Suffiront-elles? Et jusqu'à quand cette guerre du Golfe imprimera-t-elle cette pression psychologique sur des Occidentaux fragilisés par leur trop grande confiance en eux-mêmes, sans foi en un Dieu souverain?


LES ÉTATS-UNIS: sauf retournement de situation et enlisement dramatique des opérations, ils sortiront vainqueurs de cette guerre. Face à une Union Soviétique en pleine décomposition – avant, sans doute, une terrible reprise en mains – et à côté d'une Europe dont le manque de cohésion, a encore manifesté les limites, les Américains ont assis leur suprématie politique et militaire. Les moyens logistiques et technologiques dont ils ont fait la démonstration forcent le respect du monde entier. Ils devraient en recueillir les bénéfices politiques: on imagine mal que l'administration Bush laisse à d'autres le soin de réorganiser le monde! L'ONU qui, à l'occasion de cette crise, a continué à s'imposer, malgré son impuissance à éviter l'engrenage de la guerre, sera elle-même soumise à l'influence grandissante de Washington. Ce retour en force des États-Unis sur la scène internationale éclipse les signes de faiblesse du géant américain après le traumatisme du Vietnam et les échecs économiques de l'ère Reagan. Jusqu'où ira la fierté retrouvée des Américains?


ÉCONOMIE: la guerre coûte cher, et il faudra en payer la facture. Chacune des milliers de missions aériennes destinées à bombarder l'Irak est estimée à 100 000 dollars; la perte d'un avion représente la disparition d'environ 30 millions de dollars. L'engagement terrestre serait plus cher encore: de l'ordre de 2 milliards de dollars par jour, selon certains experts.


ÉCOLOGIE: là encore les conséquences sont incalculables! la marée noire de la fin janvier, dans la mer du golfe, ne va pas favoriser l'écosystème de la région. La création de Dieu, la faune et la flore, ne peut que souffrir du déversement d'environ 1 million et demi de tonnes de pétrole brut dans les eaux du golfe. Que dire aussi des gaz chimiques au moins aussi nuisibles à la nature qu'à l'homme? Les hommes eux-mêmes auront à souffrir de leur inconséquence. «Le méchant chancellera par l'excès de sa folie» prévient la Bible (Proverbes 5, 23).

La guerre du Golfe ouvre donc, à vue humaine, de sombres perspectives: l'incertitude prévaut de tous côtés. Cette incertitude générale et ce pessimisme ambiant doivent, à contrario, conduire les chrétiens à s'engager plus fermement pour Dieu et à renouveler avec plus de ferveur encore leur confiance en un Seigneur Tout-Puissant. La Bible ne nous montre-t-elle pas la voie dans le chapitre 20 du deuxième livre des Chroniques? Les menaces sur l'avenir nous environnent comme les peuples qui voulaient s'opposer à Juda; et, dans une admirable prière, le roi Josaphat réaffirme son amour de Dieu et sa foi en Sa puissance: «nous sommes sans force... mais nos yeux sont sur toi» (verset 12). Dieu répond: «l'Éternel sera avec vous» (verset 17) et Josaphat peut dire à son peuple: «confiez-vous en l'Éternel votre Dieu et vous serez affermis» (verset 20). Même si les événements actuels sont trop «mouvants» pour que l'on en perçoive toutes les implications prophétiques, il est certain qu'ils annoncent la seconde venue de Celui qui déclara au mont des Oliviers: «vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres: gardez-vous d'être troublés, car il faut que ces choses arrivent» ( Mat. 24, 6). Puissent les chrétiens faire écho à cette exhortation de Jésus et témoigner de leur sérénité dans le trouble actuel. Sans forfanterie, mais en vérité.

Michel Béghin

©  AVÈNEMENT FEVRIER 1991 No 23


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OSTROWSKI ET LE SERVICE SECRET ISRAÉLIEN


«Un meurtre a-t-il fait de toi un héritier?» Cette question qui fut posée pour la première fois par le prophète Élie au Roi Achab d'Israël a été renouvelée ces jours derniers par le gouvernement israélien devant un tribunal canadien. Le destinataire, cette fois, était Viktor Ostrowski, l'ex-agent du service secret israélien «Mossad», qui, après sa libération, a écrit un ouvrage sur les actions et les pratiques (en partie, hautement secrètes) de l'Organisation et qui a été publié, il y a quelques mois, aux États-Unis et au Canada. Le gouvernement israélien a visiblement décidé de ne pas laisser Ostrowski profiter des fruits de son travail. Dans l'acte d'accusation présenté au tribunal d'Ottawa, Israël exige tous les bénéfices de la vente de l'ouvrage «Par la tromperie», ainsi que le paiement de dommages et intérêts d'un montant de 1,7 million de dollars. En outre, selon l'acte d'accusation, Ostrowski se serait engagé à garder le secret sur le temps passé auprès du Mossad, c'est-à-dire entre 1984 et 1986. En outre, il se serait procuré illégalement des documents et des informations qui n'entraient pas dans le cadre de ses missions. Depuis plusieurs semaines, l'ouvrage d'Ostrowski se trouve sur la liste des best-sellers du «New-York Times». Fin novembre, 450.000 exemplaires de ce livre, déjà traduit dans plusieurs langues, avaient été vendus. 

©  Nouvelles d'Israël 02 / 1991


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