VACLAV
HAVEL
En
avril, le président tchécoslovaque Vaclav Havel a fait une
visite d'état en Israël. Havel est le premier chef d'État
des pays de l'Europe de l'Est à visiter l'Israël; il a été
accueilli avec de nombreuses marques d'honneur et une grande
cordialité. Dans le courant des trois jours passés en
Israël, l'hôte s'est vu conférer le titre de docteur honoris
causa en philosophie par l'Université hébraïque de
Jérusalem.
Havel
salua également un congrès de plus de 4'000 personnes
organisé par des Israélites de souche tchèque. Pour clôturer
son voyage en Israël, Havel a visité un kibboutz portant le
nom d'un autre président célèbre tchèque, «Kfar Masrik».
Selon les articles de journaux, Havel a «été presque
étouffé» par les marques de reconnaissance et de sympathie
des habitants du kibboutz. Z. L.
© Nouvelles
d'Israël
Juillet
1990
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LA
CRÉDIBILITÉ DE L'OLP
Des
vedettes rapides conduites par des terroristes, partis d'un
ravitailleur du port libyen de Bengasi pour attenter à la
vie de citoyens innocents à Tel Aviv, ont une fois de plus
fourni à Israël la preuve éclatante que l'OLP n'était pas
précisément une organisation de brebis simples d'esprit et
en quête de paix. L'incident s'est produit à la fin de mai,
au matin de la fête du Schawuoth.
Plusieurs
centaines de personnes profitant des bienfaits de la
baignade sur la plage méditerranéenne de «Nizzanim» ont
soudain reconnu à leur grand dam onze terroristes armés
sautant à terre à partir d'un bateau qui s'était rapproché
de la côte à grande vitesse. Dans les quelques minutes qui
suivirent, de nombreux hommes de l'armée israélienne
intervinrent. Lors de la fusillade qui s'ensuivit, quatre
terroristes y laissèrent leur vie.
Les
autres se rendirent aux soldats. Deux heures auparavant, une
patrouille de la marine israélienne avait arraisonné un
autre bateau de terroristes croisant au nord de Tel Aviv.
Une
première analyse des événements par l'armée israélienne a
révélé que les bateaux faisaient partie d'une unité tactique
de plus grande envergure cherchant à accoster non loin de la
ville pour attenter à la vie d'un nombre si possible élevé
de citoyens israéliens. Entre autres choses, les bateaux
devaient lancer des fusées Katiouska depuis la mer en
direction de Tel Aviv.
Ils
ont été envoyés en mission de la Libye par Abuel-Abas, un
membre du comité exécutif de l'OLP et ami intime de Yassir
Arafat. El-Abbas endosse également la responsabilité du
détournement du bateau touristique «Aquille Lauro» et de
l'assassinat d'un touriste américano-juif qui se trouvait
sur le pont du bateau.
Cette
dernière tentative d'attaque sert à Israël de preuve
indiscutable que les organisations membres de l'OLP
continuent leurs attaques terroristes – par opposition au
contenu du dernier rapport publié par le Ministère des
Affaires étrangères américain. La crédibilité de Yassir
Arafat a été fortement ébranlée par cet incident et les
États-Unis ont déjà fait savoir qu'ils envisageaient une
rupture du dialogue avec l'OLP à Tunis.
Cette
tentative d'attaque de masse a tout d'abord été le point
culminant d'une nouvelle vague de terreur qui a ébranlé
Israël durant le mois de mai. À la veille de la fête du
Schawuoth, une bombe a explosé dans le marché juif «Mahane
Yehuda» à Jérusalem, tuant un citoyen et blessant six
autres. L'incident était précédé par d'autres actes graves
de terreur de la part d'Arabes au détriment de Juifs.
Dans
l'un des cas, le propriétaire d'un restaurant du quartier
d'habitation Beit Hakerem de Jérusalem a été assassiné au
couteau. Dans un second cas, un habitant de Moschaw de la
plaine du Jourdain n'a eu la vie sauve que par miracle,
après que quelques Arabes l'aient guetté en lisière de son
champ, pour le blesser grièvement par de nombreux coups de
couteau.
La
vague de terreur accompagnée durant plusieurs jours de
graves confrontations dans les territoires occupés et
également en Israël, par exemple à Nazareth, a débuté avec
les meurtres commis par un jeune juif nommé Ammi Poper de
travailleurs arabes, sous l'emprise de la folie; peu
auparavant, Poper avait été licencié prématurément de
l'armée pour «défaut de capacité psychique»
Poper
abattit d'un coup sept Arabes, en attente au centre
collecteur des travailleurs à la bifurcation de Rischon
Lezion pour trouver du travail. Cet acte meurtrier a
fortement ébranlé la population israélienne et a été
condamné de vive voix avant tout par les autorités publiques
et politiques. Z.L.
©
Nouvelles d'Israël
Août
1990
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PILE
OU FACE
Le
ministre israélien suppléant des affaires étrangères
Benjamin Netanyahu est parvenu à donner au dirigeant de
l'OLP, Yassir Arafat, une leçon en public et à remettre la
crédibilité de ce dernier en question, lorsque Yassir Arafat
a entamé une lutte de propagande contre Israël lors des
discussions du Conseil de sécurité à Genève.
À
cette occasion, Arafat brandit une pièce israélienne
LO-Agoroth représentant au verso un candélabre à sept bras
et en arrière-plan une carte géographique.
Lors
de son exposé devant les membres du Conseil de sécurité et
lors de la conférence de presse lui faisant suite, Arafat
attira l'attention de l'assistance sur la carte du pays
illustrée sur la pièce, prétendant qu'il s'agissait d'une
«preuve flagrante des plans d'expansion développés par
Israël, ne voulant pas s'arrêter en chemin avec la surface
du pays à disposition, mais désirant investir également la
Jordanie, l'Iraq et l'Egypte.
Face
à ces accusations, Israël a réagit sur le champ avec une
propre conférence de presse, à l'occasion de laquelle
Benjamin Netanyahu a expliqué que l'illustration figurant
sur la pièce ne représentait pas une carte du pays, mais
qu'il s'agissait bien d'une copie d'une antique pièce juive
en cours sous le règne du roi Antigone, dont l'original
pouvait être admiré à l'Israël Museum de Jérusalem.
Son
caractère antique peut être constaté à la forme angulaire de
la pièce. Netanyahu a profité de l'occasion pour montrer une
carte de la Palestine sur laquelle on trouve l'emblème de
l'OLP. Sur cette carte, Israël n'est même pas mentionné.
Selon les mots de Netanyahu, c'est la preuve que l'OLP
considère Israël comme inexistant.
À
la fin de la lutte propagandiste, tout le monde a dû
reconnaître qu'Arafat avait été tourné en dérision par les
faits prouvés par Netanyahu et que sa crédibilité en avait
pris un coup. Israël est sorti grandi de la lutte à pile ou
face. Z. L.
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Nouvelles d'Israël
Août
1990
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UN
DANGER TERRIFIANT?
Israël
a assuré que les nouveaux émigrants venant de l'Union
soviétique ne seront pas placés dans les territoires
occupés. La suite de l'histoire? Le sommet arabe de Bagdad a
alors interpellé les États-Unis en exigeant que soit stoppé
tout le mouvement d'émigration vers Israël, action
représentant «un danger terrifiant pour tout le monde
arabe».
Que
voilà une mentalité bien particulière. Personne en effet ne
peut interdire à un État souverain qu'il accueille des
émigrés. D'autre part, il ne viendrait à l'idée de personne
d'exiger une telle interdiction de pays classiques
d'émigration – les États-Unis, le Canada ou l'Australie en
font partie.
En
ce qui concerne Israël, n'oublions pas que cet État a été
fondé par l'ONU, explicitement à titre de foyer pour les
ressortissants juifs du monde entier. Nous trouvons dans la
déclaration d'indépendance de 1948 les termes suivants: «...
l'État d'Israël sera ouvert à l'émigration juive, pour
rassembler les juifs éparpillés sur toute la terre ... » Les
États arabes ne l'ont-ils pas lue jusqu'alors?
La
population de l'état juif a passé depuis 1948 de 600'000 à
4,5 millions d'âmes actuellement. Ni le président Sadat n'y
a entrevu un écueil à la paix avec Israël en son temps, ni
le roi Hussein lorsqu'il a esquissé son plan de paix – hélas
mort-né – avec Peres en 1989.
Lorsque
Arafat a parlé en 1989 de la coexistence pacifique d'une
Palestine indépendante aux côtés d'Israël, il n'était
apparemment pas conscient du «danger terrifiant» brandi
actuellement, menaçant soi-disant le monde arabe.
Même
si le million espéré de Juifs vient d'Union soviétique,
aucune menace n'en résultera pour les quelques cents
millions d'Arabes. En effet, Israël est en mesure, comme par
le passé, d'intégrer un tel nombre de personnes pour le bien
de la nation. Seule une politique d'immigration permanente a
fait d'un territoire sous-développé un pays florissant.
Pour
des raisons de propagande par contre, les états arabes ont
laissé comme parents pauvres les Palestiniens dans leurs
misérables logements au Liban, en Jordanie et sur la bande
de Gaza, au lieu de recourir à ce potentiel en faveur du
développement de leurs pays respectifs.
La
raison à un tel comportement est simple: des Palestiniens
satisfaits ne peuvent être exploités comme «danger
terrifiant pour Israël».
Ephraim Lahav
©
Nouvelles
d'Israël
Août
1990
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L'ÉCLIPSE
POLITIQUE DE SHIMON PERES S'ANNONCE-T-ELLE?
Le
meneur du parti travailliste, Shimon Pérès, est apparemment
parvenu à la fin de sa carrière politique. Durant plus de 40
ans, il a accompli une série impressionnante de mandats
d'état, entre autres choses celui de chef du gouvernement,
ce qui lui a conféré une popularité incroyable. Les voix le
conviant maintenant à abandonner son rôle de chef du parti
et à quitter la scène politique se font de plus en plus
audibles.
L'éclipse
politique de Perès a commencé il y a quatre mois environ,
lorsqu'il a déclenché la crise publique scindant le
gouvernement national uniformisé sous la direction du
ministre-président Yitzhak Shamir. Comme nous le savons,
Perès a espéré par son coup d'éclat pouvoir former un
gouvernement d'alternative sous sa férule.
Pour
arriver à ses fins, il a initialisé toute une série de
conventions politiques hautement enchevêtrées avec divers
partis religieux et certains députés à la Knesset qu'il a
tenté, par diverses concessions, de faire quitter le LIKOUD
pour former une coalition avec le parti travailliste. Toutes
ces intrigues ont échoué. C'est enfin à Yitzhak Shamir qu'a
échu le rôle de constituer un nouveau gouvernement, alors
que Perès et son parti ont été relégués dans les rangs de
l'opposition.
Ces
évolutions ont allumé de gros ressentiments au sein du
Maarakh, le parti de Pérès» a la tête des mécontents, nous
trouvons l'ancien ministre de la Défense, Yitzhak Rabin,
ravalé d'un coup de balais au rôle de simple député de la
Knesset, sans pouvoir influer en quoi que ce soit sur
l'évolution politique. Rabin a alors décidé de reprendre la
lutte pour déchoir Perès de son poste de présidence du parti
et pour lui ravir le trône.
Il
a été encouragé dans cette démarche par des sondages
d'opinion publique démontrant clairement que la population
le préférait.
Rabin
a appliqué la stratégie de la lutte ouverte, nommant les
tentatives de Perès de former un gouvernement un «jeu
pestilentiel» et le désignant comme seul responsable de la
crise momentanée tout comme de ses répercussions. Dans
l'état actuel des choses, tout semble parler en faveur de
Rabin. La majorité des députés à la Knesset venant de la
fraction du Maarakh l'appuient. D'anciens amis intimes de
Perès ont retourné leur veste, mais Pères n'a pas encore
jeté l'éponge.
Le
président du parti a annoncé qu'il lutterait contre sa
déposition. Yitzhak Rabin est toutefois décidé à continuer
la lutte. Dans ce but, il a formé une équipe spéciale de
collaborateurs. Il déploie actuellement ses efforts à
rallier les éléments centraux du parti qui doivent le
désigner comme chef unique. Les discussions entre les deux
personnalités et leurs adeptes sont âpres, empreintes
d'anciennes dissensions personnelles et de graves
accusations réciproques.
Les
observateurs politiques qui suivent les événements avec un
intérêt marqué sont d'avis que, dans une telle lutte, peu
importe lequel des deux remporte le challenge. Ce qui est
certain, c'est que le Maarakh déchiré intérieurement devra
en définitive déclarer forfait et que le LIKOUD consolidera
par la suite sa position au sein du gouvernement.
©
Nouvelles d'Israël
Septembre
1990
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LORSQUE
L'ON ÉTOUFFE L'OBJECTIVITÉ DANS L'OEUF!
Le
magazine allemand «DER SPIEGEL» a sorti dans son édition du
25 juin 1990 l'article à sensation «Feu sur ordre – Une
nouvelle documentation dévoilant l'étendue des sévices
israéliens contre les enfants palestiniens». La sociologue
américaine Anne Elizabeth Nixon a vendu sa propre version
des choses à la feuille allemande de «façonnement
d'opinion», sous le couvert d'une documentation de 1000
pages. «DER SPIEGEL» en reproduit des extraits sur cinq
pages et illustre la haine envers les enfants déployés par
le militaire israélien.
Madame
Nixon prend à témoin les collaborateurs de l'organisation
d'aide aux réfugiés UNWRA. On oublie de mentionner que les
4.500 collaborateurs de l'UNWRA sont des Palestiniens, dont
55 % font partie des fondamentalistes islamiques, donc des
radicaux, et que les autres sont des adeptes du FLP. Sans
cacher son émotion, Madame Nixon relève que 159 enfants
palestiniens de moins de 16 ans ont perdu leur vie depuis
l'éclatement des troubles de l'Intifada (7.12.1987).
Elle
se garde de mentionner que de 90 % de tous les manifestants,
armés de pierres, de cocktails Molotow, de frondes
métalliques et de bombes à essence n'avaient qu'une moyenne
d'âge de 14 ans seulement, donc qu'ils avaient été dépêchés
au front à titre de propagande.
Au
moyen âge, on a rencontré des croisades d'enfants. Plus
tard, nous voyons Hitler avec ses jeunesses hitlériennes
comme «dernière bouée de sauvetage» et Khomeini envoyant
40.0000 enfants de son propre peuple sur les champs parsemés
de mines mortelles. Les chefs de l'Intifada ont procédé de
même, le manifeste de février 1989 encourageant les enfants
à lutter avec tous les moyens possibles et imaginables à
disposition.
Sans
se soucier de leur absence totale de véracité, Madame Nixon
et le «SPIEGEL» propagent des histoires à dormir debout
rapportées par certains Palestiniens. Dans sa
«documentation», aucun mot sur le fait que les lutteurs de
l'Intifada ont perpétré, en 29 mois, 89.796 attaques
brutales contre d'autres, dont les 77 % contre leurs propres
semblables palestiniens.
Aucune
mention dans le «SPIEGEL» des victimes abattues brutalement
par l'Intifada, par exemple Benjamin Kachalon (38) assassiné
de manière horrifiante; Ibrahim Fahmawi (37) fut étêté et
son tronc jeté à sa famille devant la porte; Mukhtar Lutfi
Khalaf (58) abattu devant les yeux de ses enfants; Ziad
Hamdan (25) haché jusqu'à ce que mort s'ensuive par ses
meurtriers de l'Intifada; Hamdan Jadrawi (72) fut tout
d'abord torturé dans sa maison et ensuite assassiné un
Palestinien de 15 ans a été contraint par des chefs de
l'Intifada de hisser un drapeau palestinien à un pylône
d'électricité, avec électrocution consécutive par courant
fort; Ilan Misrachi de 12 ans a reçu un couteau dans le dos
de la part d'une Arabe alors qu'il jouait et qu'il s'était
penché en avant; sur le chemin du mur des Lamentations,
l'étudiant Jeschiva Jossi Edrî (17) a été assailli par des
jeunes arabes et transpercé des héros de l'Intifada ont
disposé des engins infernaux entre des récipients de gaz du
quartier d'habitation Musrara de Jérusalem, dans la zone
passante très fréquentée Ben-Jehuda de Jérusalem et
également sur la côte de la mer Noire près de En Gedi, le
touriste allemand G. M. Bode ayant également été blessé
entre autres. Tout cela est arrivé en un seul mois – «DER
SPIEGEL» reste muet comme carpe.
Le
journaliste Sama'um Huri (41), condamné à trois ans de
prison par les autorités israéliennes de sécurité, a formulé
et financé les tracts de l'Intifada, dans lesquels on incite
les Palestiniens à lutter contre les Israéliens à coups de
couteau et de bombes. Lorsque l'on fait appel à de tels
lavements comme sources d'information pour de telles
documentations 'à la Nixon', il vaut mieux ne pas s'étonner
du contenu.
On
peut tout de même s'étonner et être choqué que «DER
SPIEGEL», la «bible» de nombreux Allemands, soit à la dérive
du «Bulletin palestinien» paraissant également en Allemagne,
dont l'article de fond du 11.5.90 porte en vedette le titre:
«Je les hais tous» en entendant par là les Juifs
d'aujourd'hui. D'anciens réflexes antisémites sont ravivés:
autrefois, on accusait les juifs de sucer le sang des
enfants chrétiens.
Aujourd'hui,
on actualise en prétendant que les «Israéliens chassent les
enfants palestiniens à coups mortels cibles». L. S.
©
Nouvelles d'Israël Septembre 1990
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MANQUE
D'EAU
Selon
toute vraisemblance, la prochaine guerre du Moyen-Orient ne
sera pas déclenchée par le problème palestinien, mais bien
par le manque d'eau régnant dans la région. Ce sont les
paroles du roi Hussein de Jordanie entendues ce mois-ci lors
d'une interview d'un périodique.
La
Jordanie, la Syrie et Israël font les frais d'un manque
crucial d'eau. Les dernières années étaient des périodes de
sécheresse, les réservoirs d'eau de tous les pays de la
région ont baissé à une vitesse vertigineuse.
La
Jordanie et le sud de la Syrie exploitent les eaux du
fleuve, Jarmuk qui alimente également le Jourdain. Des
tentatives de la Syrie de détourner le Jarmuk ont déjà
conduit à des affrontements avec Israël dans le lointain
passé. Le royaume de Jordanie également s'efforce
d'exploiter l'eau du Jarmuk de manière aussi intensive que
possible. C'est dans ce but que l'on a creusé le canal du
Jarmuk servant en partie à arroser la plaine est du
Jourdain.
Le
manque actuel d'eau a de nouveau conféré une actualité
brûlante à la question des droits d'utilisation des eaux du
Jarmuk pour les trois pays voisins.
L'Euphrate
constitue le foyer d'une autre tension en rapport avec la
question hydraulique. La source de ce fleuve est le haut
plateau d'Anatolie en Turquie. De là, son cours travers la
Syrie et l'Iraq. Les travaux entrepris par la Turquie pour
créer un barrage sur l'Euphrate ont été sanctionnés par de
violentes réactions et des menaces de la part des Syriens
qui craignent une réduction du volume d'eau traversant leur
pays.
Si
les deux partis ne trouvent pas de compromis acceptable, il
est fort possible que la guerre de l'eau se déclenche
exactement à cet endroit, loin des frontières d'Israël.
Parallèlement
à des enchevêtrements diplomatiques, le manque d'eau se
manifeste de manière hautement concrète en Israël. Le niveau
du lac de Tibériade a atteint le niveau le plus bas depuis
l'année 1926, lorsque l'on a commencé à le mesurer
régulièrement. Les experts estiment qu'il baissera d'un bon
mètre encore jusqu'au début de la saison des pluies vers la
fin de l'automne, ce qui fera 213 mètres en dessous du
niveau de la mer.
Pour
tenter de préserver le budget hydraulique, le ministre de
l'agriculture Rafael Eitan a recommandé d'interdire
l'arrosage de jardins publics. La proposition a donné lieu à
un déferlement de protestations et a été déboutée. En lieu
et place, on a décidé d'interdire formellement le
remplissage de piscines privées. De même, il est interdit
d'arroser les jardins d'ornement durant la journée. Le
manque en sources d'eau suffisantes aidant, on a envisagé
par le passé d'importer de l'eau de la Turquie.
L'eau
devrait être transportée par voie maritime dans des ballons
géants et avec l'aide de remorqueurs. Chaque ballon devait
recevoir plusieurs millions de mètres cubes d'eau.
Initialement, le gouvernement turc a donné sa bénédiction au
projet, pour ensuite l'enterrer sous la pression de
violentes protestations de la part des états arabes après la
publication du projet. Z. L.
©
Nouvelles d'Israël
Septembre
1990
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PALESTINIENS:
RETOUR EN FORCE
Les
affrontements du 8 octobre, sur l'esplanade des mosquées,
sont les plus graves qu'ait connus Jérusalem depuis 1967.
Survenant en pleine crise du Golfe, alors que l'Intifada
s'essoufflait quelque peu, ces événements ne sont pas le
fruit d'un «mauvais hasard».
Les
violences du 8 octobre ont eu lieu au coeur même de la Ville
Sainte, pendant la semaine où la population juive célébrait
la fête des Tabernacles (ou fête de Succoth – voir Deut. 16,
13-15). Pendant que des Juifs priaient devant le Mur, des
manifestants palestiniens se sont mis à jeter des centaines
de pierres, du haut de l'Esplanade.
Quelques
minutes plus tôt, le poste de police, situé au pied des
mosquées, avait été attaqué: un policier et deux fidèles
avaient été blessés.
Face
à cette flambée de violence, les forces de l'ordre ont
réagi, envoyant des balles en caoutchouc ou des grenades
lacrymogènes, et tirant à balles réelles sur les
manifestants palestiniens, massés sur le Mont du Temple. Le
bilan est lourd: vingt morts, au moins, et des dizaines de
blessés.
Les
conséquences politiques de ces affrontements sont
nombreuses: les diplomates occidentaux relancent l'idée
d'une négociation globale sur tous les problèmes du
Proche-Orient, les Palestiniens retrouvent auprès de
l'opinion internationale un courant de sympathie perdu après
la prise de position de l'OLP en faveur de l'Irak, Israël se
voit à nouveau accusé d'être inflexible et «dominateur»,
enfin l'Intifada retrouve un souffle nouveau.
Les
effets néfastes de ces violences sont trop nombreux pour que
nous croyions que ces affrontements sont fortuits. Le
rassemblement de Palestiniens sur l'esplanade des mosquées
un lundi (qui n'est pas un jour de prière particulier pour
les musulmans) et le regroupement d'un grand nombre de
pierres prouveraient qu'il y a eu préméditation, même si les
extrémistes arabes rejettent la responsabilité des incidents
sur les fanatiques juifs des «fidèles du Mont du Temple».
Quoi
qu'il en soit, ce grave événement détruit l'équilibre qui
s'était instauré en Israël depuis le début de la crise dans
le Golfe.
Celle-ci
avait apaisé les tensions intérieures, et le Likoud, le
parti de droite au pouvoir, tirait profit de la situation
dans le Golfe. À Jérusalem, on soulignait que le Likoud a
toujours eu une position très tranchée contre le régime de
Saddam Hussein et contre ses velléités militaires: le 7 juin
1981 le gouvernement de Menahem Begin avait fait bombarder
le centre de recherches nucléaires irakien de Tamouz, près
de Bagdad (opération Babylone). La politique plus
conciliante et plus pacifique des travaillistes de Shimon
Perès était mise à mal, et l'opposition se montrait moins
agressive envers l'actuel gouvernement. Cela d'autant plus
que l'Intifada était en perte de vitesse, les Palestiniens
extrémistes ayant perdu des appuis précieux au sein même du
monde arabe. Le Koweït (et pour cause...) ou l'Arabie
Saoudite, par exemple, ne pouvaient plus soutenir
financièrement une agitation entretenue par l'OLP, seule
alliée, avec la timide Jordanie, du maître de Bagdad.
La
crise du Golfe avait aussi permis à Jérusalem d'améliorer
ses rapports avec les puissances les plus influentes du
monde. Les relations avec Washington, distendues pendant ces
deux dernières années en raison de «l'évolution» de Yasser
Arafat s'étaient réchauffées. De même le rapprochement avec
l'URSS entrait dans une phase active: Moscou et Jérusalem
ont décidé d'ouvrir des représentations consulaires dans les
deux capitales. Bientôt, une liaison aérienne sans escale
sera mise en service entre Moscou et l'aéroport Ben Gourion
de Tel-Aviv: le mouvement d'émigration des juifs d'URSS s'en
trouvera facilité. Le mois dernier 21 000 nouveaux émigrants
sont arrivés en Terre promise: un record!
Cet
apaisement est donc remis en cause. L'attention s'est
détournée de Saddam Hussein pour se porter vers Israël.
Quels seront les prolongements exacts de la tension créée
par les violences du 8 octobre? Ils sont difficiles à
mesurer, à l'heure où nous écrivons ces lignes. En tout cas,
guidé par l'expérience et la prudence, le gouvernement
Israélien avait commencé, avant le 8 octobre, la
distribution des moyens de protection: chaque civil devrait
avoir reçu à la fin de ce mois une boîte contenant un masque
à gaz, une seringue et un antidote contre les gaz
paralysants et une poudre de décontamination.
Sur
le plan économique, aussi, la tension dans la région a des
conséquences néfastes: beaucoup de touristes ont annulé leur
voyage en Israël. On peut d'autant plus le regretter que ce
secteur se redressait après avoir été touché par l'Intifada:
les sept premiers mois de l'année avaient vu le tourisme
progresser de 14% par rapport à la même période de 1989.
Plus
que jamais, le Peuple élu de Dieu a besoin de soutien. Il a
soif de trouver, sur le plan spirituel, des solutions aux
problèmes qu'il affronte. Les Juifs, de plus en plus, sont
ouverts à l'annonce de l'Évangile. Les chrétiens doivent
participer à ce mouvement, en priant pour que les juifs
messianiques soient attentifs à ce que Dieu attend d'eux
pour leurs frères.
Michel
Béghin (à Jérusalem Victor Smadja)
© AVENEMENT
Octobre 1990 No 19
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L'INQUIÉTUDE
REDOUBLE
Plus
que jamais, l'État d'Israël vit dans un grave état de
tension. Depuis l'affaire de l'esplanade du temple, en
octobre, les incidents se multiplient dans le pays et à ses
frontières. Ainsi, le 14 décembre, deux employés et une
secrétaire d'une compagnie d'aluminium étaient retrouvés
poignardés à Jaffa. Le mouvement de la résistance islamique
Hamas ne tardait pas à revendiquer ce triple meurtre
qualifié «d'opération héroïque commise par des combattants
au coeur de l'entité juive criminelle». Ce n'est qu'un
exemple. On pourrait aussi évoquer le 25 novembre, quand 3
soldats et leur chauffeur furent tués dans le Sinaï par un
garde égyptien: la seule frontière de l'état hébreu avec un
pays en paix avec lui devenait donc, à son tour, dangereuse,
au Nord, le même jour, 3 soldats israéliens furent blessés
par l'explosion d'une bombe «humaine», une terroriste
s'étant approchée d'une patrouille, le corps bardé
d'explosifs. On pourrait allonger la liste de ces actes
terroristes. Incontestablement, les fidèles des mouvements
les plus durs font monter la pression au sein même d'Israël
ou à ses frontières.
Pour
faire face à cette nouvelle flambée de violence, les
autorités israéliennes ont décidé de recourir à l'expulsion
systématique des fauteurs de troubles. Des mesures de
bannissement et même l'introduction de la peine de mort ne
sont pas exclues, ce qui isole un peu plus encore Israël au
sein de la Communauté internationale: celle-ci refuse de
comprendre qu'un État veuille assurer la sécurité de ses
citoyens!
Aux
menaces des extrémistes palestiniens s'ajoutent les
inquiétudes liées à la crise dans le Golfe. Si la guerre
devait éclater, Saddam Hussein n'épargnerait pas Israël: il
a déjà prévenu que ce serait sa seconde cible après les
troupes américaines. Si un espoir de paix pouvait surgir
d'éventuelles négociations, on peut prédire avec le
quotidien populaire de Tel-Aviv «Yediot Aharonot»: «Il est
clair que les alliés n'accepteront pas de discuter de la
question palestinienne en tout premier lieu, comme le
voudrait l'Irak. Mais, malgré cela, les alliés sont
susceptibles d'accepter que le sujet soit mis à l'ordre du
jour immédiatement après la fin de la crise du Golfe, et
peut-être même avant sa résolution totale, comme les
Français semblent prêts à le faire. Le débat sur ce sujet,
dans l'ambiance qui résulterait du retrait du Koweït, aurait
pour conséquence une très lourde pression sur Israël pour
l'évacuation des territoires».
Dans
tous les cas de figure, donc, l'état hébreu est, ou sera, au
centre de la situation, quelle qu'en soit l'évolution. Avec
la merveilleuse promesse divine de ne pas être abandonné:
«pourquoi dirait-on parmi les peuples: où est leur Dieu?»
(Joël 2, 17).
Dieu
ne nous demande d'ailleurs pas de verser dans un pessimisme
désespéré. Au contraire: l'intensité des événements
entraîne, outre l'inquiétude, une grande ouverture
spirituelle. À preuve, l'expérience que raconte Victor
Smadja et
qui aurait été inimaginable il y a 10 ou 20 ans.
MB
/ LS
© AVENEMENT
JANVIER 1991 No 22
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JUIFS
STATIONNÉS DANS LA RÉGION DU GOLFE PERSIQUE
Le
ministère américain de la Défense conseille à ses soldats
stationnés en Arabie Saoudite de ne pas irriter la
population locale en mentionnant les bonnes relations qui
lient les États-Unis à Israël, entre autres, au niveau des
services secrets, ou en partant publiquement du lobby juif
qui existe États-Unis. Ces conseils figurent dans une
brochure qui a été distribuée aux soldats. Outre des
renseignements et des explications concernant la manière de
vivre et les moeurs des habitants arabes du pays, cette
brochure d'information mentionne 24 sujets qui risquent de
provoquer la colère des habitants indigènes. La plupart des
conseils concernent les «Juifs» et «Israël», mais il y est
également question d'affiches publicitaires érotiques, de
photos d'hommes et de femmes, du port de l'étoile de David
en public, de représentations du Christ crucifié, etc. Ces
sujets, précise la brochure, sont tous de nature à irriter
les Arabes et donc les Séoudiens.
La
communauté juive des États-Unis a protesté vivement contre
le contenu de la brochure et invité l'armée à en suspendre
immédiatement la distribution aux soldats. Elle justifie
cette demande en se référant à la Constitution des
États-Unis et en attirant l'attention sur le fait qu'une
partie des soldats stationnés en Arabie Saoudite sont des
Juifs.
©
Nouvelles d'Israël
01
/ 1991
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LA
LUTTE POUR JÉRUSALEM
Cela
peut paraître étrange et, pourtant, c'est bien vrai:
aujourd'hui encore, 23 années après la guerre des Six Jours
et la libération de Jérusalem, la lutte pour la ville n'est
toujours pas terminée.
Contrairement
aux époques précédentes, il n'est plus question,
aujourd'hui, d'une guerre opposant à l'ennemi des soldats
armés de canons et de fusils, mais d'un débat au plus haut
niveau, dans les immeubles de l'O.N.U. à New York et les
ministères des Affaires étrangères d'un grand nombre de pays
importants, États-Unis en tête.
La
dernière étape de cette lutte a commencé sous de fâcheux
auspices en octobre dernier, après le sanglant accrochage
entre des soldats israéliens et des musulmans arabes sur le
mont du Temple, au cours duquel 17 Arabes (et non 21, comme
on l'avait déclaré au début) ont été tués. Lors d'une séance
spéciale convoquée par l'O.N.U. pour débattre de l'incident,
Israël a été condamné avec une extrême rigueur. De plus, les
représentants des États membres de l'O.N.U. ont décidé
d'envoyer en Israël une délégation spéciale chargée de
vérifier quelles sont mesures de protection prises par les
autorités israéliennes pour garantir la sécurité des
habitants palestiniens vivant dans la Westbank, la bande de
Gaza et à Jérusalem. Le gouvernement israélien, quant à lui,
n'a pas approuvé cette décision et a refusé d'accueillir la
délégation spéciale, alléguant que Jérusalem fait partie
intégrante du territoire relevant de la souveraineté
israélienne et que de ce fait, dans le cas de l'incident du
mont du Temple, il s'agit d'une affaire interne de l'État
d'Israël. Soutenant la décision du Conseil de Sécurité, les
Américains ont alors instamment prié Israël d'accueillir le
groupe délégué par l'O.N.U.
Le
président Bush a même envoyé une lettre spéciale au
président du conseil Yitzhak Shamir, dans laquelle il le
prie personnellement de bien vouloir satisfaire à la demande
du Conseil de Sécurité, de sorte que ce sujet puisse être
rayé de l'ordre du jour diplomatique et que le monde puisse
de nouveau se consacrer à la crise Golfe et à l'Iraq.
Mais
Shamir n'a pas cédé. A des personnes de son entourage il a
déclaré qu'il s'agissait là de la véritable lutte pour
Jérusalem
toutefois
afin de réduire la pression internationale exercée sur
Israël, le gouvernement a décidé de constituer une
commission d'enquête spéciale chargée de reconstituer les
événements du mont du Temple à l'aide de dépositions de
témoins, d'enregistrements vidéo et d'enregistrements sur
bande magnétique et d'établir, ce faisant, quels sont les
facteurs responsables du déroulement tragique des
événements.
Deux
semaines plus tard, la commission d'enquête présidée par
l'ancien chef du service secret israélien «Mossad», Zwi
Samir, a remis au gouvernement le rapport relatif aux
résultats de l'enquête. Il en ressort que l'incident a été
déclenché par une provocation de la part d'éléments arabes
puisqu'il s'est avéré que plusieurs milliers de musulmans
qui se rendaient à la mosquée ont attaqué le poste de police
alors faiblement occupé qui se trouve à proximité de la
Coupole du Rocher, et jeté des morceaux de pierres sur la
place en contrebas qui s'étend devant le mur des
Lamentations, menaçant ainsi la vie de quelque 20 000 juifs
qui s'y étaient rendus pour prier. Cela dit, le rapport
d'enquête exprime une critique sévère à l'adresse de la
police israélienne qui, malgré les troubles auxquels on
devait s'attendre pour cette journée, n'a pas veillé à
prendre toutes les mesures de sécurité préventives requises.
Si les Arabes avaient trouvé le poste de police occupé par
une unité plus grande, il est fort probable qu'ils
n'auraient même pas essayé d'attaquer et qu'on aurait pu
ainsi empêcher la mort de bien des vies humaines. Une fois
remis au gouvernement israélien, les résultats de l'enquête
ont été transmis immédiatement au Secrétaire général des
Nations unies...
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Nouvelles
d'Israël
01
/ 1991
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LE
MOIS DES COUTEAUX
Le
bébé le plus célèbre d'Israël est né le 5 novembre à
l'hôpital Hadassa de Jérusalem. Tous les journaux, sans
exception aucune, ont relaté l'événement en première page.
Deux semaines auparavant, au quartier résidentiel de Baka,
son père qui faisait alors son service de policier dans une
unité spéciale a été assassiné à coups de couteau par un
Arabe en furie. On le surnommait «Charlie Ill». C'est
pourquoi la jeune veuve a décidé de donner à sa fille le nom
de Schirli parce que, comme elle dit, «ce nom, plus que tout
autre nom, me rappelle Charlie».
L'Arabe
qui a assassiné Charlie avait auparavant tué de coups de
couteau deux autres citoyens israéliens; une jeune femme
soldat âgée de 19 ans et un civil âgé d'environ 40 ans. Ces
meurtres ont constitué le début d'une nouvelle étape du
terrorisme arabe en territoire israélien qui, jusqu'ici,
était caractérisé avant tout par le jet de morceaux de
pierres et de bombes incendiaires lancées à l'intérieur de
bouteilles. Dans l'histoire du conflit israélo-arabe, c'est
sans doute ce que l'on appellera plus tard la «guerre des
couteaux».
À
Jérusalem, à Haïfa, à Rishon-le-Zion et à Ashqelon – dans
chacune de ces villes, des Juifs ont été agressés à coups de
couteaux plantés dans le dos. Le gouvernement a réagi à ces
agressions avec une sévérité extrême, en décidant en
l'espace d'une journée de ne plus permettre aux habitants
Palestiniens des territoires occupés à venir travailler à
l'intérieur des limites du pays. Par suite de cette mesure
plusieurs journées durant, environ 100 000 travailleurs
arabes vivant en Judée, en Samarie et dans la bande de Gaza
ont été empêchés de se rendre à leur travail comme à
l'accoutumée.
De
nombreux employeurs juifs, dont notamment des entrepreneurs
de construction et des propriétaires de restaurants, en ont
subi les aspects négatifs en ne disposant plus que d'une
main-d'oeuvre fortement réduite. Au début, la population
israélienne a accueilli avec enthousiasme cette mesure
draconienne. Tout d'un coup, on s'est mis à reparler de la
nécessité du «travail hébraïque» tel qu'il avait été propagé
au début du siècle par les premiers pionniers sionistes de
la colonie juive. Les offices du travail ont été inondés par
plusieurs milliers de demandes d'employeurs juifs, désireux
d'engager de la main-d'oeuvre exclusivement juive. Mais il
n'a pas fallu bien longtemps pour se rendre compte qu'il n'y
a que très peu de Juifs qui seraient disposés à faire le
travail de plongeur rémunéré par un salaire modeste.
Réflexion faite, les responsables du ministère de la
Sécurité eux-mêmes ont compris qu'ils risquaient de
provoquer des effets politiques hautement préjudiciables en
fermant ce qu'il est convenu d'appeler la «ligne verte»
autrement dit, la frontière territoriale d'avant 1967.
Quelques-uns sont même allés jusqu'à dire que cette mesure
ne signifiait au fond qu'un nouveau partage du pays et
qu'elle était de ce fait incompatible avec la vision du
monde du gouvernement actuel. De plus, on a exprimé la
crainte que la suppression de cette source de revenus si
vitale pour de nombreux Arabes pourrait entraîner une
pression accrue dans les territoires occupés, ce qui ne
ferait qu'aggraver la situation déjà explosive dans ces
régions.
Selon
toute apparence, ces deux arguments ont fini par inciter les
politiciens à rouvrir la ligne verte aux habitants
palestiniens. Mais cette fois-ci, contrairement à ce qui
avait été le cas auparavant, c'est avec une méfiance très
sensible que les travailleurs arabes ont été accueillis par
leurs employeurs qui ne pouvaient pas oublier que, du moins
dans une partie des cas, les victimes avaient été des
employeurs juifs sauvagement tués par leurs employés arabes.
La méfiance et la peur de certains d'entre eux sont
d'ailleurs si grandes qu'ils préfèrent désormais renoncer à
toute main-d'oeuvre arabe et verser des salaires plus élevés
à des travailleurs juifs. Finalement, quelque chose a bel et
bien bougé dans le domaine du travail en Israël puisqu'on a
fait un pas de plus vers réalisation du vieil idéal
sioniste: le travail hébraïque.
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Nouvelles d'Israël
01
/ 1991
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QUI
ÉTAIT MEIR KAHANA?
Meir
Kahana ne va plus pouvoir réaliser le rêve de sa vie – être
le ministre de la Sécurité de l'État d'Israël, en chasser
par la force tous les Arabes qui y vivent et y ériger un
règne sur la base de la halakha juive. Kahana, le rabbin
orthodoxe très controversé qui, étant à la tête du mouvement
d'extrême droite «Kach», avait su rallier à ses idées
plusieurs milliers de jeunes dont le signe distinctif était
le poing serré et la haine des Arabes, a été assassiné à
New-York lors d'un attentat par un Arabe.
La
carrière de ce Juif né à New York en 1932 a commencé dès son
enfance, lorsqu'il est parvenu à attirer l'attention sur lui
par son attitude manifestement militante. À l'âge de 15 ans,
il fut arrêté par la police de New York pour avoir lancé des
oeufs pourris à Ernst Bevin, alors ministre des Affaires
étrangères de la puissance mandataire britannique qui devait
régner en Palestine jusqu'en 1947. Ce fut là la première
d'une longue série d'arrestations de Kahana dues aux
diverses manifestations qu'il organisait tant aux Etats-Unis
qu'en Israël. Devenu rabbin au début des années 60, quelques
années plus tard, Kahana fut engagé par le F.B.I., le
service secret américain qui le chargea de s'infiltrer dans
les rangs d'une organisation américaine antisémite. Il sut
admirablement s'acquitter de cette tâche et ne tarda pas à
monter dans la hiérarchie du F.B.I., finissant par s'y voir
confier plusieurs fonctions dirigeantes. En 1968, il quitta
le F.B.I. pour se consacrer à une nouvelle tâche: la
fondation, à New York, de la «Ligue de défense juive», une
organisation militante dont le but était de combattre les
tendances antisémites et de protéger la population juive de
toutes les ingérences hostiles. Parmi les activités les plus
spectaculaires de la Ligue, il y eut l'organisation de
manifestations antisoviétiques destinées à exiger pour tous
les Juifs soviétiques l'autorisation de sortir du pays. À
l'époque, durant les années du règne de Brejnev, presque
aucun juif soviétique n'était autorisé à émigrer en Israël
et ce fut Kahana qui attira l'attention du public américain
sur ce problème.
Vers
le milieu des années 70, Kahana émigra en Israël et y fonda
le mouvement «Kach» qui allait depuis lors représenter
l'aile la plus extrême de l'éventail politique existant dans
le pays. Kahana haïssait les Arabes. Il disait d'eux qu'ils
étaient un ulcère cancéreux dans l'organisme de la nation il
aurait voulu tout simplement les expulser du pays. Plus
d'une fois, il menaça faire transporter par camions en
Jordanie dès qu'il tiendrait les rênes du pays.
La
haine des Arabes était le principal distinctif de son
mouvement. C'est avec la devise «les Arabes dehors» qu'il
tenta d'entrer dans la Knesset – et qu'il échoua deux fois.
En 1984, la Commission électorale centrale recommanda
d'exclure sa liste des élections en raison de ses contenus à
la fois racistes et antidémocratiques. Mais Kahana
n'abandonna pas. Il formula une objection devant la Cour
suprême de justice qui annula le jugement précédent. La
liste «Kach» put donc se présenter aux élections de la
Knesset et elle obtint cette fois-ci suffisamment de voix
pour pouvoir déléguer Kahana au parlement israélien.
Cependant, son influence y fut pratiquement inexistante.
Chaque fois qu'il se présentait au pupitre, tous les autres
députés quittaient la salle du parlement en signe de
protestation. S'il adressait la parole à l'un d'eux,
celui-ci l'ignorait tout simplement. Bien qu'ayant été élu,
la Knesset finit par s'en débarrasser. Quatre années plus
tard, lors des nouvelles élections, sa liste fut annulée une
seconde fois, cette fois-ci avec la confirmation de là Cour
suprême de justice. Dès ce moment-là, le groupe «Kach» fut
réduit à une existence de mouvement extra-parlementaire. Ses
partisans participèrent à toutes les manifestations et à
tous les autres événements spectaculaires dirigés contre la
population arabe, ne se privant pas, quand ils le pouvaient,
de rouer de coups les Arabes qui leur tombaient sous les
mains. La tradition créée par Kahana continuera de vivre
après §a, mort. Quelques heures après la diffusion en Israël
de la nouvelle concernant son assassinat un vieux couple
arabe a été tué près de Naplouse. Le meurtrier était un
Juif. Des personnes du mouvement «Kach» n'ont pas exclu la
possibilité d'un acte de vengeance. Aux funérailles aussi,
il y a eu plusieurs incidents impliquant des agressions
contre des Arabes. Le cercle vicieux de la violence qui a
été ouvert par Kahana ne s'est pas refermé – Kahana lui-même
en a été la victime ou, comme l'a dit une personnalité
palestinienne le matin de la journée du crime: «Kahana a été
brûlé par le feu qu'il a allumé lui-même.» CM
©
Nouvelles d'Israël 01 / 1991
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AIDE
À L'UNION SOVIÉTIQUE
Le
gouvernement israélien et l'Agence juive se sont associés à
l'action d'aide internationale à l'Union Soviétique qui doit
préserver de la faim la population de ce pays. Début
décembre, un avion de la compagnie israélienne El AI a
atterri à Moscou, avec, à son bord, une cargaison de 10
tonnes de légumes et de fruits, essentiellement des citrons,
des tomates et des concombres. Cet envoi est une
contribution humanitaire du peuple israélien, et
parallèlement, un geste de remerciement adressé au
gouvernement soviétique qui a ouvert ses portes aux Juifs de
ce pays désireux d'émigrer. Quelques jours plus tard, un
deuxième avion israélien atterrissait dans la capitale
soviétique. Cette fois, il était chargé de quantités énormes
de lait en poudre qui devait être distribué aux orphelinats
de la ville. Le transport de ces secours est gratuit.
Immédiatement
après le déchargement de la cargaison, les appareils ont
poursuivi leur route en direction de Bucarest ou de
Budapest, où ils doivent rassembler d'autres émigrants
soviétiques sur les aéroports de ces villes pour les emmener
en Israël.
© Nouvelles
d'Israël
02
/ 1991
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LA
CINQUIÈME GUERRE
COMME
ON LE DEVINE, EN ISRAËL, LES OPINIONS SUR LA GUERRE DU GOLFE
SONT TRÈS PASSIONNÉES: ON EST POUR OU CONTRE SADDAM HUSSEIN.
LE CONTRASTE EST SURTOUT FRAPPANT À JÉRUSALEM OÙ COHABITENT
JUIFS ET ARABES. VOICI L'AMBIANCE DANS CE PAYS QUI SUBIT SA
CINQUIÈME GUERRE.
Élie
Wiesel, écrivain et prix Nobel de la paix, a interrompu une
tournée de conférences pour se rendre en Israël, afin «de ne
pas laisser Israël seul dans ses heures les plus
difficiles». Un Palestinien de 20 ans, hiérosulamite,
pleurait: «pourquoi Saddam ne gagne-t-il pas, Allah est
pourtant avec nous!».
Ces
opinions passionnées et contrastées reflètent la réalité
d'un pays où Juifs et Arabes vivent côte à côte, notamment
dans la Ville Sainte, Jérusalem. Ces propos ont été tenus
dans la semaine qui a suivi le déclenchement de l'opération
Tempête du désert.
Relevons
d'autres échos de l'ambiance en Israël:
«Ne
sous-estimez pas le combat par la prière» titre le
«Jérusalem Post». Au mur des Lamentations, plus de 60 000
Juifs religieux se réunissent pour prier en faveur de la
paix et de la pluie (Israël connaît une sécheresse
particulièrement grave). Beaucoup ont coupé leur barbe,
selon les recommandations du gouvernement. Manteau de prière
sur les épaules, ils gardent le masque à gaz dans la poche.
Abraham Shapira, grand rabbin, explique: «certains se
confient dans leurs chars et leurs chevaux, nous, nous nous
confions en l'Éternel notre Dieu». Quand, pendant la nuit,
les sirènes se mettent à hurler, et que les premiers
missiles tombent en Israël, les Palestiniens montent sur les
toits plats de leurs habitations et crient: «OLP-lsraël no!
Saddam, quand envoies-tu enfin les gaz sur Tel-Aviv?»
D'autres Palestiniens pensent: «Saddam n'est pas un héros,
Saddam nous précipite tous dans le malheur!»
L'acteur
Chaïm Topol, suspend ses représentations à Broadway et
rentre précipitamment en Israël, car «je sens le devoir
d'être justement maintenant avec vous!» Même attitude de la
part du chef d'orchestre Zubin Mehta, qui revient de New
York pour se tenir «près des hommes qu'il aime tant».
Besek,
les Télécommunications israéliennes, recommande d'écourter
les conversations de l'étranger. Celles-ci passent en effet
de 3 000 à 750 000 à l'heure! Israël bénéficie d'une vague
de sympathie et de prière. Mère Basilea (docteur Clara
Schlink) de la Communauté des Soeurs de Marie à Darmstadt,
publie un article dans la presse israélienne. Son titre: «Le
Seigneur combattra pour toi, Israël».
Quand
on demande au ministre de la Défense, Moshe Arens, comment
il dort pendant ces jours, il répond: «très bien, et je
crois que la population israélienne fait de même». Depuis le
début de l'année, 25 000 Palestiniens ont traversé le
Jourdain en direction de la Cisjordanie, parce qu'ils se
sentent plus en sécurité dans les territoires administrés
par Israël. Mais à peine arrivés, ils se font entraîner dans
l'Intifada, le grésillement des minarets proclamant:
«maintenant la guerre sainte a commencé». Hanna Seniora,
éditeur du journal de l'OLP «Al-Fatr», avoue sa déception:
l'évolution du conflit est défavorable à l'Irak. «La vraie
nature de l'OLP vient maintenant à la lumière» pense
Benjamin Netanjahu, porte parole du ministère israélien des
affaires étrangères, «depuis le début, ils se sont
clairement rangés du côté de Saddam Hussein, donc contre
toute démocratisation à la façon du monde libre».
Shlomo
Lahat, maire de Tel-Aviv, conseille un «keep smiling!»
(gardez le sourire) face aux attaques dont sa ville est la
cible.
Dans
notre rédaction aussi, la vie et le travail continuent
presque comme si de rien n'était. Seule particularité: un
masque à gaz à côté de chaque machine à écrire. Mais aucune
trace de panique. Les commerces sont ouverts, même la voirie
fonctionne. Il semble malgré tout que Jérusalem soit le lieu
le plus sûr.
Levi
Hayatt
©
AVÈNEMENT FEVRIER 1991 No 23
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DIX
SOLDATS VICTIMES D'ATTENTATS TERRORISTES
Les
dix journées situées entre le 17 et le 27 novembre dernier
ont été extrêmement dures pour l'armée israélienne. Rien que
dans cet intervalle, dix soldats sont tombés dans trois
embuscades impliquant des terroristes arabes.
Deux
de ces embuscades se sont produites justement à des
frontières généralement très calmes. Le 17 novembre, un
jeune arabe de 17 ans environ a traversé le territoire
frontière jordanien, pénétré dans le poste militaire proche
et assassiné le commandant qui y était en service.
Une
semaine plus tard, un incident grave a eu lieu à la
frontière égyptienne. Cette frontière, totalement dépourvue
de clôtures, peut être franchie sans difficulté. Un soldat
des forces frontalières égyptiennes en a profité pour
s'avancer pendant les premières heures de la journée dans le
territoire frontière israélien à une vingtaine de km au nord
d'Eilat pour y épier les voitures qui circulaient sur la
route. Chacun des véhicules passant par là au cours des
minutes qui suivirent fut canardé par le soldat égyptien.
Quatre Israéliens, au total, furent mortellement atteints et
23 autres blessés, jusqu'à ce que l'acte courageux de
l'occupant d'un car empêche que le massacre ne se poursuive.
Utilisant l'arme qu'il portait sur lui, il tira sur le
terroriste qu'il blessa. Ce dernier s'enfuit alors en
direction de la frontière égyptienne où il fut bientôt
capturé et interrogé. Il s'avéra que l'attaquant était un
musulman fanatique qui voulait se venger sur Israël des
événements qui s'étaient produits sur l'esplanade du Temple,
à Jérusalem. Le lendemain, c'est-à-dire le 27 novembre, la
population israélienne fut secouée par une autre mauvaise
nouvelle. Lors d'un affrontement avec des terroristes sur le
territoire du Hermon, dans la zone de sécurité située au
nord du pays, cinq soldats israéliens de la célèbre unité
Golani furent tués. Les agresseurs avaient, visiblement,
l'intention de pénétrer en Israël pour y mener des attaques,
mais ils avaient été interceptés par l'unité anti-terroriste
de l'armée israélienne. Les soldats touchèrent leurs
agresseurs dès la première salve et les tinrent donc tous
pour morts. Mais alors qu'ils se précipitaient pour nettoyer
le terrain, il s'avéra qu'ils s'étaient trompés: deux des
terroristes étaient encore en vie.
Ils
arrosèrent les soldats qui s'approchaient de grenades à main
blessant mortellement cinq de ceux-ci.
La
succession rapide de ces événements tragiques a provoqué un
grand émoi dans la population israélienne, tout en
entraînant des divergences d'opinions très fortes dans les
rangs supérieurs de l'armée. Une de leurs conséquences a été
la décision du ministre de la Défense, Moshe Arens, de
communiquer dès à présent le nom du futur chef d'état-major
général, alors que sa nomination n'interviendra que dans
quatre mois seulement.
© Nouvelles
d'Israël
02
/ 1991
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GOLFE:
LE NOUVEAU DÉSORDRE MONDIAL
«TEMPÊTE
DU DÉSERT»: TEL EST LE NOM DE L'OPÉRATION ENGAGEE PAR 28
PAYS ALLIÉS POUR LIBÉRER LE KOWEÏT DES FORCES IRAKIENNES.
C'EST UNE TEMPÊTE POUR LE MONDE. CELUI-CI PEUT ÊTRE
BOULEVERSÉ PAR LES IMPLICATIONS DE CETTE GUERRE. SELON LES
DESSEINS DE DIEU.
Jeudi
17 janvier 1991, 02h4O (heure de Bagdad).
Telles
sont la date et l'heure du premier conflit prévu et
programmé de toute l'histoire de l'humanité. Un conflit dont
l'origine réelle remonte au mercredi 2 août 1990!
Drôle
de guerre. Commencée dans la griserie euphorique des
premiers communiqués américains en raison de la résistance
limitée, quasi inexistante, des Irakiens. Les succès
annoncés de l'aviation alliée laissaient présager une
victoire rapide des forces coalisées contre Saddam Hussein.
Dès le lendemain, la guerre prenait une autre tournure:
l'Irak tirait des missiles Scud sur le territoire israélien.
La guerre éclair allait donc devenir une guerre d'usure.
Les
tirs irakiens sur Tel-Aviv et Haïfa mettaient aussi en
évidence, plus nettement, la dimension spirituelle du
conflit. Cette guerre n'est qu'un épisode de la terrible
confrontation qui oppose les forces de Satan à Dieu. Elle
est, sur terre, l'image de l'affrontement dans les lieux
célestes. Et personne, pendant ces jours dramatiques, ne
peut mesurer toutes les conséquences de ce conflit. Il est
certain, cependant, que le Plan de Dieu s'accomplit selon Sa
volonté: ce n'est pas un hasard si Israël est au coeur du
problème et est menacé par un dictateur qui détourne le nom
de Dieu pour en appeler à ce qu'il appelle «la guerre
sainte». Mais Israël n'est pas un État au sens où on
l'entend généralement: c'est avant tout un peuple qui se
sait élu et protégé par Dieu, même aux pires heures de son
histoire; et, pendant les terribles nuits d'alerte, le
verset 4 du Psaume 121 prenait un sens particulier: «il ne
sommeille ni ne dort, celui qui garde Israël».
Les
habitants du pays discernent mieux que quiconque la
dimension spirituelle de la guerre: «Juifs, venez à la
synagogue, c'est le seul endroit où le peuple juif est en
sécurité», affirmait un appel lancé, le jour du sabbat, dans
une synagogue séfarade de Jérusalem, deux jours après le
déclenchement des hostilités. D'autres avaient relevé que
selon la mathématique de la kabbale, la valeur numérique du
nom de Saddam Hussein correspondait à celle d'Amalek,
l'ennemi biblique des Hébreux! Des ultra-orthodoxes sont
allés jusqu'à dissimuler leur masque à gaz sous leur châle
de prière. Superstition, ironiseront certains; peut-être,
mais ancrée dans une foi réelle et quotidienne. À titre de
comparaison, le Secrétaire général de l'ONU n'a appelé les
Occidentaux à prier pour la paix que lorsque ses efforts se
sont révélés vains, quelques heures avant la date fatidique
du 15 janvier.
Dans
le feu actuel de l'action, il est donc difficile de cerner
tous les effets de cette guerre. On peut cependant en
souligner quelques-uns.
LES
HOMMES: d'emblée, il faut parler des victimes
humaines. De nombreuses familles, quelle que soit leur
nationalité, porteront les traces de ces hostilités. Et
combien, parmi ces familles, connaîtront le secours de la
foi et le réconfort de Dieu dans l'épreuve? Combien auront
cette espérance: «une joie éternelle couronnera la tête des
rachetés de l'Éternel, la douleur et les gémissements
s'enfuiront, c'est moi, c'est moi qui vous console» (Ésaïe
51, 11-12)?
ISRAËL:
l'attitude mesurée de l'État hébreu après les premières
attaques des missiles irakiens Scud a été unanimement
appréciée. Comme l'a souligné le Premier Ministre
britannique, cette retenue était un signe de force et non de
faiblesse, et elle a suscité un élan de sympathie de la part
de la communauté internationale, prompte à condamner
«l'agressivité arrogante» d'Israël. Il n'est pas sûr,
cependant, que ce courant dure longtemps, nul n'ignorant la
versatilité des opinions publiques au gré d'événements de
plus en plus médiatisés. Dans un futur peut-être proche, les
États-Unis, l'Europe et leurs alliés «modérés» de la région
ne voudront-ils pas imposer de nouvelles frontières à l'État
hébreu? La Bible prophétise clairement qu'Israël sera isolé
et devra faire face à une coalition de plusieurs nations
armées (Ezéch.38, 15 et 16). La guerre actuelle n'est qu'un
prélude à l'accomplissement de ces prophéties: trop
d'attitudes, trop de propos tenus avant le 15 janvier nous
incitent à le croire!
LES
ÉTATS ARABES: difficile d'imaginer leur évolution tant
que le conflit n'est pas arrivé à son terme. On peut
cependant tracer des pistes de réflexion. Quels seront les
appétits de ceux qui auront participé à la coalition
anti-irakienne? Des ajustements territoriaux seront-ils
consentis par les Occidentaux? Pensons particulièrement à la
Syrie dont l'appétit n'est un secret pour personne. Des
tensions vont-elles se faire jour au sein des États arabes,
dont les gouvernements se seront alliés aux Occidentaux ou
auront affiché leur neutralité, en contradiction avec une
partie non négligeable de leur opinion publique sensible aux
discours de Saddam Hussein (Algérie, Maroc, Égypte, par
exemple)? Quelles seront les futures relations entre tous
ces États arabes, déchirés par une guerre qui les contraint
à des attitudes opposées selon leurs intérêts respectifs? Le
«problème palestinien» permettra-t-il de ressouder ces pays,
et, dans ce cas, Israël n'en fera-t-il pas, une nouvelle
fois, les frais? Quelles seront également les séquelles du
conflit dans les rapports entre les États arabes (ceux du
Maghreb en particulier) et des pays comme la France: un
climat de confiance pourra-t-il être rétabli entre les
gouvernements et entre les peuples?
ISLAM:
Saddam Hussein ayant appelé tous les musulmans à la
«djihad», la guerre sainte, la défaite du dictateur irakien
affaiblira-t-elle l'Islam, ou, au contraire, incitera-t-elle
ses adeptes à l'agressivité, dans une lutte désespérée?
Pourra-t-on éviter de regrettables tensions
inter-communautaires à caractère raciste? Les importantes
communautés musulmanes d'Europe, surtout françaises, ne
vont-elles pas réveiller de vieux réflexes racistes?
TERRORISME:
le risque existe. Tous les gouvernements le savent. Ils ont
pris les mesures qui s'imposaient. Suffiront-elles? Et
jusqu'à quand cette guerre du Golfe imprimera-t-elle cette
pression psychologique sur des Occidentaux fragilisés par
leur trop grande confiance en eux-mêmes, sans foi en un Dieu
souverain?
LES
ÉTATS-UNIS: sauf retournement de situation et
enlisement dramatique des opérations, ils sortiront
vainqueurs de cette guerre. Face à une Union Soviétique en
pleine décomposition – avant, sans doute, une terrible
reprise en mains – et à côté d'une Europe dont le manque de
cohésion, a encore manifesté les limites, les Américains ont
assis leur suprématie politique et militaire. Les moyens
logistiques et technologiques dont ils ont fait la
démonstration forcent le respect du monde entier. Ils
devraient en recueillir les bénéfices politiques: on imagine
mal que l'administration Bush laisse à d'autres le soin de
réorganiser le monde! L'ONU qui, à l'occasion de cette
crise, a continué à s'imposer, malgré son impuissance à
éviter l'engrenage de la guerre, sera elle-même soumise à
l'influence grandissante de Washington. Ce retour en force
des États-Unis sur la scène internationale éclipse les
signes de faiblesse du géant américain après le traumatisme
du Vietnam et les échecs économiques de l'ère Reagan.
Jusqu'où ira la fierté retrouvée des Américains?
ÉCONOMIE:
la guerre coûte cher, et il faudra en payer la facture.
Chacune des milliers de missions aériennes destinées à
bombarder l'Irak est estimée à 100 000 dollars; la perte
d'un avion représente la disparition d'environ 30 millions
de dollars. L'engagement terrestre serait plus cher encore:
de l'ordre de 2 milliards de dollars par jour, selon
certains experts.
ÉCOLOGIE:
là encore les conséquences sont incalculables! la marée
noire de la fin janvier, dans la mer du golfe, ne va pas
favoriser l'écosystème de la région. La création de Dieu, la
faune et la flore, ne peut que souffrir du déversement
d'environ 1 million et demi de tonnes de pétrole brut dans
les eaux du golfe. Que dire aussi des gaz chimiques au moins
aussi nuisibles à la nature qu'à l'homme? Les hommes
eux-mêmes auront à souffrir de leur inconséquence. «Le
méchant chancellera par l'excès de sa folie» prévient la
Bible (Proverbes 5, 23).
La
guerre du Golfe ouvre donc, à vue humaine, de sombres
perspectives: l'incertitude prévaut de tous côtés. Cette
incertitude générale et ce pessimisme ambiant doivent, à
contrario, conduire les chrétiens à s'engager plus fermement
pour Dieu et à renouveler avec plus de ferveur encore leur
confiance en un Seigneur Tout-Puissant. La Bible ne nous
montre-t-elle pas la voie dans le chapitre 20 du deuxième
livre des Chroniques? Les menaces sur l'avenir nous
environnent comme les peuples qui voulaient s'opposer à
Juda; et, dans une admirable prière, le roi Josaphat
réaffirme son amour de Dieu et sa foi en Sa puissance: «nous
sommes sans force... mais nos yeux sont sur toi» (verset
12). Dieu répond: «l'Éternel sera avec vous» (verset 17) et
Josaphat peut dire à son peuple: «confiez-vous en l'Éternel
votre Dieu et vous serez affermis» (verset 20). Même si les
événements actuels sont trop «mouvants» pour que l'on en
perçoive toutes les implications prophétiques, il est
certain qu'ils annoncent la seconde venue de Celui qui
déclara au mont des Oliviers: «vous entendrez parler de
guerres et de bruits de guerres: gardez-vous d'être
troublés, car il faut que ces choses arrivent» ( Mat. 24,
6). Puissent les chrétiens faire écho à cette exhortation de
Jésus et témoigner de leur sérénité dans le trouble actuel.
Sans forfanterie, mais en vérité.
Michel
Béghin
©
AVÈNEMENT FEVRIER 1991 No 23
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OSTROWSKI
ET LE SERVICE SECRET ISRAÉLIEN
«Un
meurtre a-t-il fait de toi un héritier?» Cette question qui
fut posée pour la première fois par le prophète Élie au Roi
Achab d'Israël a été renouvelée ces jours derniers par le
gouvernement israélien devant un tribunal canadien. Le
destinataire, cette fois, était Viktor Ostrowski, l'ex-agent
du service secret israélien «Mossad», qui, après sa
libération, a écrit un ouvrage sur les actions et les
pratiques (en partie, hautement secrètes) de l'Organisation
et qui a été publié, il y a quelques mois, aux États-Unis et
au Canada. Le gouvernement israélien a visiblement décidé de
ne pas laisser Ostrowski profiter des fruits de son travail.
Dans l'acte d'accusation présenté au tribunal d'Ottawa,
Israël exige tous les bénéfices de la vente de l'ouvrage
«Par la tromperie», ainsi que le paiement de dommages et
intérêts d'un montant de 1,7 million de dollars. En outre,
selon l'acte d'accusation, Ostrowski se serait engagé à
garder le secret sur le temps passé auprès du Mossad,
c'est-à-dire entre 1984 et 1986. En outre, il se serait
procuré illégalement des documents et des informations qui
n'entraient pas dans le cadre de ses missions. Depuis
plusieurs semaines, l'ouvrage d'Ostrowski se trouve sur la
liste des best-sellers du «New-York Times». Fin novembre,
450.000 exemplaires de ce livre, déjà traduit dans plusieurs
langues, avaient été vendus.
©
Nouvelles
d'Israël
02
/ 1991
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