PANIQUE
CHEZ LES ARABES AU SUJET DU DEUXIÈME EXODE
Mardi 23 janvier 1990, 4 h du matin: le B-747 d'El' Al portant le numéro de vol 1368 vient d'atterrir à l'aéroport Ben Gourion, en provenance de Budapest, avec 420 Juifs russes à son bord. Quatre cent vingt Juifs soviétiques foulent pour la première fois, en tant que nouveaux immigrants, la terre de leurs ancêtres. Chaque jour, ce sont 300 à 500 nouveaux immigrants qui arrivent en Israël, Aux termes de nouveaux accords, bientôt ce seront jusqu'à 1000 Juifs qui afflueront chaque jour via Budapest. On n'a pas encore pu effectuer de vols directs de Moscou à Tel-Aviv. La compagnie aérienne Aeroflot demande 1200 DM par passager, et la Hongrie, seulement 550 DM. Cette année, Israël attend 100 000 à 150 000 Juifs en provenance d'Union Soviétique, et on devra atteindre le nombre de 750 000 au cours des 3 prochaines années. Les Arabes sont gagnés par l'effroi devant une telle vague d'immigration. Ainsi le «Conseil National Palestinien», l'organe politique de l'OLP, a-t-il exigé: «Arrêtez l'exode aussi vite que possible!» Quant au roi Hussein de Jordanie, il a déjà appelé les États arabes à un sommet extraordinaire en vue de rechercher ensemble les moyens d'empêcher une telle immigration de masse vers Israël. 85 notables palestiniens ont souscrit l'appel au secours du roi Hussein. Le chef du gouvernement Israélien, M. Yitzhak Shamir, exulte: «Nos voisins arabes sont gagnés par la panique, tout d'abord parce qu'ils voient que les troubles de l'Intifada n'atteignent pas leur but de chasser les Juifs, et observent au contraire le fait inverse, en l'occurrence l'afflux ininterrompu de nouveaux Juifs en Israël. Cette vague d'immigration est pour nous un cadeau du ciel». Que M. Shamir ait lui-même attisé cette panique saute aux yeux, d'où son observation: «Une grande immigration exige un grand Israël, en vue de trouver de la place pour tous ces nouveaux immigrants» n'est pas un échantillon de sagesse diplomatique. Un tract arabe déplore: Nous, Palestiniens, nous pleurons: les États-Unis donnent à l'État juif des armes et de l'argent, et l'Union Soviétique fournit pour cela les Sionistes et de la main-d'oeuvre – mais qui aide les Musulmans?» La Ligue Arabe s'est déjà adressée au Parlement Européen et a sollicité la constitution de camps où on devra retenir les Juifs soviétiques jusqu'à ce qu'on leur trouve un accueil ailleurs – mais pas en Israël. En accord avec les États arabes, les États-Unis mettent en garde Israël contre l'installation des Juifs soviétiques en Judée et Samarie (ce qu'on appelle la «Rive occidentale»); autrement, «Il n'y aura plus d'argent», menace Washington. Jérusalem souligne par contre que, en Israël, les Juifs soviétiques peuvent décider librement où ils désirent habiter. Jusqu'ici, 0,7% seulement d'entre eux ont opté en faveur des territoires contestés. L'ambassadeur soviétique à Amman a déclaré aux Arabes irrités: «Nous ne pouvons plus arrêter l'exode des Juifs.» Le Kremlin n'entend pas, lui non plus, arrêter l'exode des Juifs, tout d'abord pour ne pas perdre les faveurs financières de l'Amérique, et ensuite à cause de la vague d'antisémitisme qui croît au sein du peuple russe, à l'incitation du mouvement national-russe PAMIAT, lequel tient partout dans les pays des propos incendiaires contre les Juifs et a appelé pour le 5 mai 1990 à un pogrom contre l'ensemble de ceux-ci. Entre-temps, on marque déjà dans ce but les maisons où habitent des Juifs. Ceux d'entre eux qui ne montraient encore aucun désir d'abandonner la Russie il y a un an sont maintenant assis sur leurs valises, et attendent le prochain avion, tout en affirmant être prêts, en l'absence d'autres possibilités, à «se rendre en Israël même à pied». Les anciens prisonniers de Sion tels qu'Ida Nudel, Yosef Mendelevitch et Nathan Chtcharansky sollicitent du gouvernement israélien une «action rapide en vue de sauver les Juifs soviétiques», et s'alarment: «Espérons qu'il ne soit pas déjà trop tard!» Mais le gouvernement israélien n'est pas à même de procéder aussi vite, car les frais qu'entraînera l'installation des immigrants Juifs sont déjà estimés à environ 2 milliards de DM. En premier lieu, il faudra majorer de 10% l'impôt sur le revenu en Israël, et on a déjà annoncé un emprunt d'État obligatoire. Ceci permettra de construire 40 000 logements en 1990; chaque famille d'immigrants (3 personnes) reçoit de l'État 1650 DM par mois dans l'attente que soit résolu le problème de l'emploi; 40 000 nouveaux emplois attendent déjà les immigrants, dont 23% possèdent une formation universitaire. En outre, les kibboutzim ont offert à 10 000 Juifs soviétiques un «foyer chaleureux», et les hôpitaux israéliens se félicitent dès maintenant de l'afflux d'infirmières russes. Seuls les médecins se heurteront à des problèmes de travail, car seuls 25% d'entre eux peuvent s'attendre à trouver un emploi en Israël. Une tâche impressionnante attend également le Grand Rabbinat d'Israël, car les 70 ans de communisme athée ne sont pas demeurés sans traces sur les Juifs. Si, en Union Soviétique, ils stigmatisés et discriminés en tant que Juifs, ils n'avaient non plus aucune possibilité d'entretenir leur judaïté, et une bonne partie d'entre eux n'a encore jamais rien entendu au sujet des obligations et des devoirs religieux. La plupart d'entre eux n'ont même pas été circoncis. Tout ce retard, les «nouveaux» veulent et doivent maintenant le rattraper en Israël. Le rabbinat, autrement si strict, a suspendu l'interdiction des vols le shabbat, car il s'agit ici d'un «Pikuah Nefesh», d'une profanation du shabbat en vue de sauver une vie, et ceci est admis par les enseignements rabbiniques. © Nouvelles d'Israël Avril 1990
|
LES
RELATIONS ÉCONOMIQUES ENTRE L'UNION SOVIÉTIQUE ET ISRAËL
Les relations entre l'Union Soviétique et Israël deviennent de plus en plus étroites. M. Shimon Peres, vice-président du gouvernement et ministre des Finances, se rendra à Moscou fin février. Au cours de cette visite, semble-t-il, M. Peres rencontrera M. Eduard Chevardnadze, ministre des Affaires étrangères, et peut-être aussi M. Mikhaïl Gorbatchev. Le programme du voyage de M. Peres a été fixé au cours d'entretiens avec une délégation d'éminents experts économiques soviétiques qui a visité Israël en janvier, et parmi lesquels on comptait des cadres dirigeants de la compagnie aérienne soviétique Aeroflot ainsi que de hauts fonctionnaires du ministère soviétique de l'Agriculture et de l'Économie. Au cours des rencontres qui se sont déroulées en Israël, on a défini avec les invités les détails des contrats économiques qui devront être signés au cours de la visite de M. Peres à Moscou. Il s'agit essentiellement d'accords de troc dans le cadre desquels Israël fournira à l'URSS des connaissances technologiques modernes ainsi que des produits médicaux, informatiques et agricoles, et du matériel aéronautique. Les Soviétiques ont manifesté de l'intérêt, entre autres, pour l'acquisition des avions d'affaires du type ASTRA que fabrique l'industrie aéronautique israélienne. L'Union Soviétique mettra à cet effet à disposition de précieuses matières premières dont une partie pourra également être revendues dans d'autres pays. Selon toutes les apparences, ces transactions d'échanges verront la participation de milliardaires juifs tels que M. Nissim Gaon (Suisse), M. Armand Hammer (États unis) et M. Shaul Eisenberg, domicilié en Israël, mais qui s'est spécialisé dans le commerce avec l'Extrême-Orient. Il a entre-temps été convenu qu'une représentation commerciale israélienne sera ouverte à Moscou en avril de cette année, tandis que, en contrepartie, une représentation soviétique sera ouverte à Tel-Aviv. Trois personnes avec statut diplomatique travailleront dans chacune d'elles. Au cours des contacts entre les chefs des bureaux commerciaux israéliens et soviétiques, il a été en outre convenu qu'une semaine israélienne se tiendra à Moscou au cours de l'été prochain, en vue de présenter les succès économiques d'Israël. Une exposition soviétique comparable se déroulera à Tel-Aviv en 1991. © Nouvelles d'Israël Avril 1990
|
LE
ROI D'ESPAGNE JUAN CARLOS EFFECTUERA UNE VISITE OFFICIELLE
EN ISRAËL Selon toute probabilité, le roi d'Espagne Juan Carlos effectuera une visite officielle en Israël en 1992, l'année qui marque le 500ème anniversaire de l'expulsion des Juifs d'Espagne. Un accord informel en ce sens a été conclu en janvier lors de la visite du ministre israélien des Affaires étrangères, M. Moshe Arens, à Madrid. Une invitation formelle avait déjà été remise au roi l'an passé lors de la visite en Espagne du président du gouvernement, M. Itzhak Shamir. M. Arens a demandé aux Espagnols d'annuler officiellement le décret d'expulsion des Juifs espagnols, qui avait été prononcé le 31 mars 1492 et n'a pas encore été abrogé à l'heure actuelle. M. Arens et ses hôtes espagnols ont convenu d'une collaboration israélo-espagnole dans les problèmes de sécurité. L'année 1992 sera également celle du 500ème anniversaire de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, mais aussi celle des Jeux Olympiques et de l'Exposition universelle de Barcelone. Les Espagnols craignent des attentats terroristes de la part des groupes terroristes basques et autres. Les premiers entretiens à ce propos ont déjà eu lieu avec les services officiels israéliens, qui ont offert leur aide à l'Espagne pour les mesures préparatoires visant à garantir la sécurité des festivités et à empêcher les attaques terroristes. Z. L. © Nouvelles d'Israël Avril 1990
|
BIENVENUE
À LA MAISON!
«Enfin chez soi!» rayonne Grisha (39 ans). Il vient de Tashkent. Après long voyage de Tashkent à Moscou (environ 4000 km), il a fait en car les 1800 km qui séparent Moscou de Budapest, pour y prendre l'avion d'El AI qui l'a amené en Israël. «Enfin chez soi!» répète-t-il inlassablement, les larmes aux yeux. «Nous croyions ce que notre propagande nous racontait: «Israël n'est qu'un désert, pauvre et arriéré», et maintenant, nous découvrons que tout cela n'était que mensonges», s'étonne Nina (26 ans), de Moscou. «Nous ne savons rien au sujet de la judéité nous savons seulement que nous sommes Juifs», admet Igor (29 ans), de Bakou. Chaque nuit, ce sont trois, quatre avions, voire plus, qui atterrissent à l'aéroport Ben Gourion et ramènent, après 2000 ans, les Juifs chez eux. Cette année-ci, ce sont pas moins de 230 000 Juifs soviétiques qui seront ramenés en Israël. Il y a un mois encore, on croyait à un maximum de 120 000; mais on a déjà délivré, pour 1990, plus de 230 000 visas israéliens. En Russie, les Juifs sont assis sur leurs valises, car les antisémites s'y font de plus en plus forts, détruisent déjà leurs habitations ou les rouent de coups. Le gouvernement soviétique avertit les Juifs de circuler le moins possible dans les rues les dimanches, les agressions étant alors particulièrement fréquentes. Sous les mots l'ordre «Traîtres au peuple», ou «Les rats quittent le bateau», ou «Vous avez tué notre Seigneur», on a déjà assisté, à Moscou, à une manifestation antisémite de masse. 47% des nouveaux immigrants russes sont âgés de 15 à 44 ans; 61% d'entre eux ont derrière eux au moins 13 ans de scolarité, et seulement 8% ont fréquenté l'école pendant moins de 8 ans. 23% des adultes possèdent une formation universitaire. 66% des olim aptes au travail ont trouvé du travail en Israël dans les 2 mois suivant leur arrivée, et 90%, dans l'espace d'un an. Une telle immigration de masse va coûter à Israël, rien que cette année, environ 6 milliards de marks. Les Juifs de la Diaspora ont déjà fourni 1,5 milliards de DM. Le Conseil de coopération arabe (CCA) s'est réuni à Amman, et a condamné cet exode de masse vers Israël, car «ainsi c'est le monde arabe entier qui est menacé, et les droits de l'homme, violés». L'OLP y voit même une «opération de guerre, qui incite aux contre-mesures militaires. Le maître libyen, Kadhafi, refuse toute rencontre en sommet à ce propos car «par les voies diplomatiques, on ne peut pas empêcher l'immigration des Juifs russes». Dans le tract n° 55 de l'Intifada, les Palestiniens d'Israël appellent à la grève générale. Ils craignent que les nouveaux immigrants ne leur fassent perdre leurs emplois chez les Israéliens. Cette aliya de masse réduit à néant toutes les prévisions démographiques selon lesquelles, du fait de leur accroissement naturel par natalité, les Arabes allaient dépasser les Juifs en l'an 2000. Sur le plan économique aussi, Israël espère de cela une expansion de 5-6%, mais, avant cela, il faudra que les «vieux Israéliens» ouvrent largement leur portefeuille et paient des impôts plus élevés: solidarité oblige! © Nouvelles d'Israël Mai 1990
|
L'IMMIGRATION
EN ISRAËL
L'immigration à partir d'Union Soviétique, qui occupe depuis trois mois une place importante, en Israël, dans les nouvelles comme dans l'intérêt du public, a été ces derniers temps l'objet de violentes attaques et de critiques dans le monde entier. Tout a commencé lorsque le premier ministre Shamir, qui a entre-temps démissionné, a déclaré au cours d'une allocution à l'usage interne du parti qu'Israël avait besoin d'un «Grand Israël» en vue d'une forte immigration. On interpréta immédiatement ces mots comme manifestation de la volonté d'Israël d'installer ces immigrants dans les «territoires occupés» dans le cadre de sa lutte contre les Palestiniens. Les réactions n'ont guère tardé, et provenaient de toutes les directions. Des représentants des gouvernements de l'Irak, de la Syrie et de l'Égypte se sont rencontrés à Amman, à l'invitation du roi Hussein de Jordanie, et ont déclaré au terme de la réunion que l'immigration représentait un danger pour la nation arabe. Les dirigeants de l'OLP, qui se sont réunis à Tunis, ont condamné l'immigration de masse et envoyé une délégation à Moscou en vue de tenter de convaincre le Kremlin de ne plus laisser les Juifs partir pour Israël. D'autres organisations terroristes palestiniennes ont même menacé d'attaquer des objectifs russes dans le monde entier, ainsi que les immigrants eux-mêmes. Et, le pire de tout: les États-Unis se sont eux aussi associés à la vague de critiques. Le président Bush et le Secrétaire d'État James Baker ont tous deux expliqué que Washington ne fournirait aucune contribution au financement de l'immense fardeau économique que comporte l'accueil des immigrants si les nouveaux arrivants devaient être installés dans les territoires occupés. Les Américains sont même allés plus loin, en affirmant que, à leurs yeux, les quartiers nouvellement construits à Jérusalem-Est appartenaient eux aussi aux territoires occupés et que l'interdiction d'installer de nouveaux immigrants devrait s'appliquer là aussi. Les prises de position américaines à propos de cette question ont engendré en Israël une profonde émotion, car l'ensemble de la partie orientale de Jérusalem avait déjà été annexé en 1967, 18 jours après la fin de la guerre des 6 jours, et on a construit tout autour de la ville de nouveaux quartiers dans lesquels habitent à l'heure actuelle environ 120 000 Juifs, dont beaucoup d'immigrants. La détérioration des relations israélo-américaines a suscité également dans le pays même d'âpres critiques contre M. Shamir, qui a ouvert une dangereuse boîte de Pandore. Le gouvernement a répondu par un décret soumettant à la censure toutes les publications sur le thème de l'immigration. Cette mesure a été motivée par la nécessité de protéger les nouveaux arrivants contre de possibles attaques terroristes, mais, dans le public mondial, on l'a interprétée comme une tentative, de la part du gouvernement israélien, de dissimuler au moyen de la censure militaire la vérité au sujet de l'installation des nouveaux arrivants dans les territoires de Judée et Samarie. Le résultat en a été une nouvelle vague de violentes accusations contre Israël. L'hystérie des moyens de communication de masse au sujet de ce thème s'est faite frénétique au point que quelques arbres arrivaient à cacher une forêt en fait fort petite. En réalité, le gouvernement israélien n'assigne pas les immigrants à l'une ou l'autre localité déterminée: chacun d'eux a le droit de choisir lui-même sa localité de résidence. Il est apparu que seul un nombre extrêmement réduit d'immigrants a choisi de s'établir justement dans les territoires concernés. Selon les données les plus récentes, il s'agit seulement de 600 personnes, soit à peu près 1,5% de l'ensemble des immigrants qui sont arrivés l'année dernière en Israël. Tous les autres, plusieurs dizaines de milliers, ont élu domicile dans d'autres régions, principalement dans le centre du pays. © Nouvelles d'Israël Mai 1990
|
ISRAËL
ET LA RÉUNIFICATION DE L'ALLEMAGNE
M. Moshe Arens, ministre des Affaires étrangères d'Israël, a annoncé sa «confiance illimitée» en une Allemagne réunifiée. Au cours d'entretiens avec le président fédéral, M. Richard von Weizsäcker, et le ministre des Affaires étrangères, M. Genscher, M. Arens a déclaré que, après quarante ans de démocratie, Israël avait confiance dans la République Fédérale et étendait ce sentiment à l'autre État allemand, étant donné la «révolution pour la liberté» qui s'est déroulée en RDA. M. Arens a en outre informé le gouvernement fédéral au sujet des contacts noués par Israël avec la RDA en vue de l'établissement de relations diplomatiques. Contrairement à tous les autres États du bloc oriental, la RDA n'a jamais entretenu de tels rapports avec Israël. Le ministre des Affaires étrangères de la RDA, M. Oskar Fischer, a déclaré à l'agence ADN: «La solidarité de la RDA avec l'OLP est inaliénable». Par contre, M. Hans Modrow, premier ministre est-allemand, a déclaré, dans sa lettre adressée au gouvernement israélien, que la RDA admettait sa corresponsabilité dans l'Holocauste. L.S. © Nouvelles d'Israël Mai 1990
|
LES
MÉDIAS: À SENS UNIQUE CONTRE ISRAËL
À l'occasion de la 87ème réunion annuelle du ZOA, qui s'est tenue à Miami Beach, USA, le Jury International des Journalistes s'est réuni pour discuter entre autres de l'impartialité des comptes-rendus fournis à propos d'Israël. M. Mitchell Bard, éditeur du NEAR EAST REPORT, a déclaré avec franchise: «Lorsque les médias choisissent, parmi la masse des informations, des nouvelles déterminées, iIs confèrent à leurs récits une tonalité qui conditionnera l'opinion du lecteur ou du spectateur. En ce qui concerne les rapports en provenance du Moyen-Orient, tout ce qui concerne Israël apparaît spécialement digne d'être publié, le maximum de valeur informative étant attribué aux épisodes présentant l'ensemble des Juifs sous un jour défavorable, il est bien rare – et même tout à fait exclu – que les lecteurs soient informés sur les évènements positifs en Israël». Des orateurs allemands, suisses et autrichiens se sont plaints eux aussi de distorsions similaires commises par les médias au préjudice d'Israël. L.S. © Nouvelles d'Israël Mai 1990
|
LA
«PAIX FROIDE» AVEC L'ÉGYPTE
... cela vaut toujours mieux qu'une guerre chaude. Ces derniers temps, cependant, les campagnes égyptiennes de haine contre Israël se sont faites de plus en plus violentes. Ainsi a-t-on vu apparaître sur la page de titre de la revue «Rosa al-Youssef», favorable au gouvernement, une caricature représentant M. Shamir, juché sur un autobus, tenant une colombe de la paix tuée et affirmant, à propos des neuf Israéliens tués lors de l'attaque terroriste du 4 février contre l'autobus: «C'est Shamir qui les a tués!» Des avocats égyptiens ont brûlé en public, au Caire, un drapeau israélien en signe de protestation contre l'immigration de Juifs russes en Israël. Les autorités égyptiennes rendent les Israéliens responsables de la diffusion de SIDA et de faux billets de banque égyptiens en Égypte. Atef Amer, conseiller du ministre égyptien de l'Éducation, a publié un poème de sa composition où il affirme: «Le premier ministre Shamir est un hideux fils de singe...» Le périodique égyptien «Octobre» déclare: «Il est désormais clair que l'action de Hitler, le gazage des Juifs, était une chose parfaitement justifiée». M. Hamad Rabia, professeur de sciences politiques à l'Université du Caire, a déclaré: «Une nouvelle guerre contre Israël est non seulement imaginable, mais certaine; et ce ne serait pas une mauvaise idée». Mahnoud El-Sarani, l'éditorialiste-vedette de l'hebdomadaire égyptien AI-Musawar, écrit: «Je désire des Palestiniens qu'ils utilisent désormais les armes appropriées pour tuer. Ce sont les seules bonnes armes contre les sauterelles juives, Tuez 100 des leurs, même si elles tuent 1000 des vôtres». Nonobstant cela, les États-Unis livrent à l'Égypte 700 chars modernes devenus disponibles en Europe à la suite des accords de désarmement Est-Ouest. © Nouvelles d'Israël Mai 1990 Retour
|
LES
PALESTINIENS DE L'INTIFADA FORMENT UNE «ARMÉE POPULAIRE»
«Persévère! Exécute la mission! Poursuis la lutte!» voici ce qu'on peut lire sur les documents d'identité rouge vif de l'«Armée populaire palestinienne», pourvus d'un cachet représentant un aigle et actuellement en cours de distribution aux jeunes combattants de l'Intifada. Au nom du «Commandement intérieur de l'État de Palestine», c'est avec ces documents fournis par l'«Organisation de Libération de la Palestine-FATAH» que sont mobilisés contre Israël, dans la «Rive occidentale», tous les partisans de l'Intifada. Ces documents d'identité ne portent pas encore le nom et la photographie de leur titulaire, afin de ne pas trahir leur propriétaire s'ils devaient tomber dans des mains israéliennes. Le commandant suprême de l'«Armée populaire palestinienne» est Yasser Arafat, le chef de l'OLP. De 15 à un maximum de 28% environ des Palestiniens des territoires administrés par Israël sont impliqués directement ou indirectement dans l'Intifada. © Nouvelles d'Israël Mai 1990
|
COLONIES-PIONNIERS
Selon la loi israélienne, un gouvernement balayé par une motion de défiance reste en charge aussi longtemps qu'un nouveau gouvernement n'a pas été formé. Un tel gouvernement «transitoire» dispose de tous les pouvoirs d'un gouvernement ordinaire, à un avantage près: il ne peut pas être bousculé. Le gouvernement transitoire de Yitzhak Shamir, qui oeuvre actuellement sans les ministres du Parti du travail, exploite à profusion sa situation particulière pour réaliser sans dérangement les plans de colonisation du LIKUD. Ces dernières semaines, il a aménagé une nouvelle colonie dans la région de Judée; son nom: «Allon». Une autre colonie-pionnier verra sous peu le jour dans la bande septentrionale de Gaza. 70 familles peupleront «Dugit», actives en majeure partie dans le domaine touristique. Ces actions de colonisation et d'autres mesures de soutien en faveur des colons de Judée et de Samarie ont provoqué des réactions importantes à Washington, au Caire et également en Israël. Le président Shamir prévoit toutefois, fidèle en cela à sa ligne politique, de poursuivre à l'avenir également sur cette lancée, de manière intensive. Z. L. © Nouvelles d'Israël Juillet 1990
|
DES
CARRIÈRES POLITIQUES À ROTATION UNIVERSELLE
Que la page tourne au gré du vent, c'est ce qu'a démontré la période après la rotation: à peine Shamir était-il consacré chef du gouvernement, ne voilà-t-il pas qu'il freine sans égard son ministre aux Affaires étrangères et suppléant Peres, en le privant de toute liberté d'expression personnelle. Après les nouvelles élections de 1988/89, Rabin fut à nouveau consacré ministre de la Défense. Et pourtant: au sein de la nouvelle grande coalition, Peres ne se vit attribuer que la charge particulièrement ingrate en Israël de ministre des Finances. Ses efforts furent consacrés de succès, il ramena énergiquement le taux d'inflation dans des limites encore supportables, redressa le budget, ce qui n'a tout de même pas contribué à rétablir sa popularité et à redorer son blason. La star nommée Rabin, faisant preuve d'une tactique opportune, montait au firmament. À des hauteurs telles qu'elle peut maintenant lancer une révolution de palais avec des chances réelles d'aboutir. La lutte fratricide en est certainement à sa dernière ronde. Les positions de départ sont les mêmes que 1977, bien qu'inversées: d'un côté un chef de parti Peres, brillant à son poste de chef du gouvernement et comme ministre, qui a fait avancé de manière manifeste la cause du Moyen-Orient mais dont la popularité est au point zéro. Dans l'autre coin du ring, le rival qui a agit plutôt dans l'obscurité, mais dont la cote de popularité a monté en flèche. Le vainqueur ne pourra remettre en mouvement que bien peu de choses, cela fait également partie de la réalité israélienne: l'adversaire proprement dit, Shamir, s'emploie avec succès à former une nouvelle coalition. De véritables progrès ne pourront probablement être enregistrés au Moyen-Orient qu'en 1993, lorsque les prochaines élections présidentielles trouveront leur aboutissement aux États-Unis. Jusqu'alors, l'aménagement de la politique mondiale sera dominé par le nouvel ordre établi ou à établir en Europe; pour tenir compte de l'important potentiel électoral juif aux États-Unis, personne n'osera de toute façon exercer une pression vraiment importante sur Israël. La paix sera définitivement scellée pour Israël en 1993; la situation actuelle permet de croire qu'elle se fera probablement avec la participation décisive de Yitzhak Rabin. Shimon Peres pour le moins se tiendra en arrière-plan. Peter Philipps © Nouvelles d'Israël Juillet 1990
|
LE
GRAND ENSEMBLE DE MURISTAN
Les juifs peuvent-ils s'établir où bon leur semble à Jérusalem, au prix d'une crise internationale et l'aggravation des relations d'Israël avec le monde catholique-chrétien? Cette question a préoccupé l'opinion populaire et les politiciens en Israël dans le courant du mois d'avril, un groupe de 20 familles juives s'étant établi dans le quartier chrétien de Jérusalem, en face du Saint-Sépulcre. «Neve Davids» (demeure de David), c'est ainsi que se nomme le siège dans un immeuble acquis pour 5 millions de dollars par un citoyen arménien de Jérusalem. Les chrétiens catholiques de Jérusalem et le monde ont réagi violemment sous forme de protestations et de démonstrations de masse, condamnant sévèrement Israël. De nombreux Israélites également, avec à leur tête le maire de Jérusalem Teddy Kolek, ont émis de vertes critiques à l'endroit de la colonie juive, facteur affectant selon eux l'équilibre critique entre les diverses religions dans la capitale israélienne. Le cas a ensuite été déféré au tribunal, l'Église orthodoxe-grecque de Jérusalem prétendant que l'immeuble lui appartenait et que le vendeur arménien ne possédait aucun titre de propriété. La tension et les discussions politiques sur ce sujet furent encore nourries, après constatation que l'achat de la maison avait été financé par le ministère israélien du logement. Quelques jours avant cette découverte, le gouvernement israélien avait rejeté toute responsabilité sur l'affaire, prétendant qu'il s'agissait en l'occurrence d'une querelle de droit civil. Des recherches ultérieures ont ensuite révélé que le ministre du logement David Levi avait procédé de son propre chef, mettant le gouvernement dans une situation accablante. Les discussions juridiques quant à savoir à qui appartient l'immeuble sur la place du Muristan ne se sont pas encore tues. Provisoirement, jusqu'à la clôture du cas, le tribunal a ordonné à toutes les familles juives concernées d'évacuer l'immeuble sur le champ. Z. L. © Nouvelles d'Israël Juillet 1990
|
LE
HÉROS DE LA GUERRE DE SIX JOURS EST POPULAIRE DE PLUSIEURS
LONGUEURS D'AVANCE
Shimon Peres, svelte, de moyenne stature, une voix sonore, les yeux bruns mélancoliques, les mouvements retenus, presque maladroits: il a misé trop haut, brisé la grande coalition – sans pour autant être parvenu à rassembler les 61 députés de la Knesseth derrière l'étendard d'une propre coalition en miniature. Son parti, déçu, a désamorcé le thème de la paix au Moyen-Orient – ayant servi de puissant aimant publicitaire pour sauter la coalition – au même titre qu'une mine rouillée. Yitzhak Rabin, le héros de la guerre de Six Jours de 1967, y a contribué de manière décisive. Trapu, prêt à la détente, il donne depuis une image plus civile, plus engageante, faisant tout de même plus général que diplomate. Il regroupe la majorité du parti derrière lui, dépasse Peres de plusieurs longueurs sur le plan de la popularité et à ce titre également Shamir, la figure de proue du Likud. Il voit poindre le bout de son long chemin, l'indemnisation à portée de main de défaites cuisantes. Fils d'un émigrant américain, Rabin est né à Jérusalem; il a servi dans l'unité d'élite juive «Palmach», collaboré avec les troupes britanniques sous mandat durant la Seconde Guerre mondiale; plus tard, il a lutté contre elles et été fait prisonnier par les Britanniques. Il fut toujours un homme d'armes, initialisant une percée décisive vers Jérusalem durant la guerre de 1948; comme chef de l'état-major général, il a su revendiquer une part décisive également au succès des Israélites. Par son naturel, Yitzhak Rabin personnifie la réalité israélienne avide de survie; l'uniforme lui sied mieux qu'un complet-veston, l'armée fait partie inhérente de sa vie – tout comme ceux du reste qui sont nés en Israël. Shimon Peres est venu en 1934 en Palestine, à l'âge de onze ans, de son nom Shimon Persky, fils d'un riche négociant en céréales et bois. Comme élève, il a vécu la «Haganah», mais n'a jamais fréquenté l'armée. Il a grandi au sein du mouvement kibboutz. Ce chemin civil, par très naturel pour un ressortissant israélien, a été jusqu'alors un traumatisme pour le maître ès ruses de guerre politiques. Le fondateur légendaire de l'État d'Israël, David Ben Gourion, a décelé très tôt ses talents politiques. En 1948, il l'a mis à la tête de la marine, dans le ministère de la Défense; en 1950, il l'a chargé d'une mission délicate, celle d'acheter des armes aux États-Unis. Avec son aide, il a forgé une étroite fraternité d'arme israélo-française, démantelée seulement par l'embargo qu'a décrété De Gaulle en 1968. Sur mandat de Ben Gourion, il a décimé le Parti du travail en 1965, fondé le parti Rafi qui a réintégré trois ans plus tard le bercail politique après la mort de Levi Eschkol et la venue au pouvoir de Golda Meir. Depuis, Peres a fait figure de «faucon», un renom qui a contribué à sa défaite lors de sa première confrontation avec Rabin en 1974. Corruption et huile de coude agitant le Parti du travail, Israël au seuil de la défaite lors de la guerre d'octobre 1973 – tout cela a contribué à balayer Golda Meir et son ministre de la Défense, Moshe Dayan du pouvoir en avril 1974. Prêts à reprendre la relève: un Rabin se parant des lauriers de la guerre de Six Jours, renommé comme pragmatiste, tout comme un Peres traînant dans son sillage une odeur de «Trikky». Après une défaite très serrée, il est juste de relever que Peres tendit la main à son rival lui tournant le dos avec nonchalance; mais l'ivraie de la discorde était déjà semée. Après de nouvelles crises du Cabinet, des scandales et des querelles, Rabin annonça une coalition avec les nationaux-religieux et de nouvelles élections pour mai 1977. Lors du Congrès du parti, Peres récidive en s'élevant contre lui et c'est à nouveau le chef en place du gouvernement qui remporte le trophée, de justesse en février 1977. Avril vint: un compte en dollars canadiens de l'épouse Lea Rabin fut découvert et par la même occasion une entorse grave à la réglementation sur les devises. Rabin dut démissionner, Peres parvenant presque à son but par une victoire à la Pyrrhus: il perdit en effet les élections contre Manachem Begin. La Maarach, le parti d'état apparemment invincible à l'instar des démocrates-libéraux japonais, devait pour la première fois se contenter du rôle de force d'opposition. Peres resta toutefois le numéro un, son renom de «faucon» dans le conflit du Moyen-Orient s'atténuant, sa popularité augmentant. Il consacra son image de marque par une mobilité ayant autrefois amené des comparaisons désavantageuses avec Nixon et le reproche d'une absence de loyauté permanente. Rabin néanmoins le suivait à la trace, comme une ombre, reprenant pied peu à peu. Lors de la première demi-période de la grande coalition avec Shamir, Peres mena les affaires d'État à partir de septembre 1984, nomma Rabin ministre de la Défense (tout comme ce dernier avait dû confier ce poste-clé au puissant rival durant sa période de gouvernement) et propulsa sa popularité à des sommets jamais atteints, avec une politique intelligente et équilibrée de paix au Moyen-Orient. Peres jouissait des grâces du soleil, Rabin devant se contenter de l'ombre projeté. © Nouvelles d'Israël Juillet 1990
|
PERES
ET RABIN, FRÈRES ENNEMIS COMME CAÏN ET ABEL
Leur duel est à la mesure de l'Ancien Testament. – depuis 16 ans, Shimon Peres et Yitzhak Rabin luttent pour s'emparer du sceptre du Parti du travail et de l'État d'Israël – avec un fort enjeu et en recourant à toutes les astuces politiques. Récemment, Rabin a «jeté le gant» dans le ring, sonnant ainsi le gong d'une ronde d'arme décisive entre ces deux caractères vraiment différents. Une scène typique: comme invité d'honneur, nous trouvons Hans-Jochen Vogel, président SPD, à la table du Parti israélien du travail, entre Yitzhak Rabin et Shimon Peres. Si Peres commence par dire «A», Rabin l'interrompt par «B» un «hi» de Rabin est sanctionné en écho par une «han» de Peres. Ambiance coutumière pour la plupart des personnes présentes; pour l'invité allemand par contre, un rôle de bâton de chaise peu flatteur. La lutte des deux fils d'Israël est à la mesure de l'Ancien Testament: depuis 16 ans, Shimon Peres et Yitzhak Rabin luttent pour la conduite du parti du travail et de l'État d'Israël – avec une forte mise et en recourant à toutes les astuces de la politique. Jacob et Esaü apparaissent comme un avertissement fatidique, voire Caïn et Abel. Les deux frères ennemis ont élevé au rang de seconde nature la perception d'un éventuel faux pas commis par l'adversaire. Rabin a 68 ans, Peres en aura 67 dans trois mois. Seul l'âge pourrait justifier le geste de Rabin et sonner l'issue de la lutte entre deux caractères aussi différents. © Nouvelles d'Israël Juillet 1990
|
POLITIQUE
INTÉRIEURE
La politique intérieure israélite ayant traversé un mois des plus tourmentés, tous les signes donnent à penser que Yitzhak Shamir gardera son poste de président. Son gouvernement devra se contenter d'une majorité serrée de 61-65 députés à la Knesseth, appartenant en grande partie aux partis de droite et orthodoxes. Le Parti du travail mené par Shimon Peres devra probablement se contenter du rôle de force d'opposition, après cinq ans et demi de coalition avec le LIKUD dans le gouvernement national unitaire. Dans le courant du mois d'avril, Shimon Peres a tenté de former un gouvernement – il a échoué. Sa défaite est intervenue après qu'il ait annoncé à son parti et à l'ensemble de la nation qu'il détenait une majorité de 61 des 120 députés à la Knesseth. Au dernier moment, immédiatement avant l'assermentement du nouveau gouvernement, deux députés ont repris leurs voix à Peres pour les octroyer à Shamir. Peres ayant ainsi perdu la majorité, il a été contraint d'encaisser le blâme et de restituer son mandat au président. En 42 années d'histoire de l'État, c'est la première fois qu'un candidat échoue dans sa tâche de formation d'un gouvernement. Le jour suivant, le président a donné à Yitzhak Shamir le mandat de former un gouvernement; à ce moment-là apparemment, on pouvait croire qu'il était presque arrivé à ses fins. Selon l'état actuel des choses toutefois, la crise politique n'est pas encore résolue en Israël. Le gouvernement Shamir s'appuiera sur 6-7 fractions, donc en proie à une instabilité extrême et aux tentatives permanentes de pression et de chantage politique. La crise a fortement ébranlé les structures internes du LIKUD. Entre autres choses, elle a consolidé le pouvoir d'un groupe disparate qui, par le passé, agissait de manière extrême contre Shamir. Parmi celui-ci, nous trouvons en particulier le président du parti Ariel Scharon qui, et cela de manière théâtrale, a quitté le gouvernement Shamir il y a de cela deux mois. La crise lui donnant des ailes, il semble qu'il retournera dans le gouvernement. Dans le Parti du travail, l'image de Shimon Peres a du plomb dans l'aile, alors que Yitzhak Rabin a pu consolider sa position de force de manière notoire. Les relations entre ces deux personnages n'ont jamais été empreintes de grands élans de sympathie; on peut penser qu'ils se trouvent sur le chemin d'un puissant duel dont l'enjeu est la conduite du parti. La crise a laissé une impression de longue durée parmi la population. Plus d'un demi-millions de citoyens ont signé une pétition visant à changer le système électoral. La majorité de la population est déjà irritée par les intrigues et les manoeuvres démontrés par les politiciens. Sur les routes israéliennes, on rencontre actuellement de nombreuses voitures avec l'autocollant «Y'en a marre!» faisant allusion aux politicards. Devant l'immeuble de la Knesseth et le siège présidentiel, on assiste régulièrement à des grèves de la faim protestant contre la langue fourchée des politiciens. La pression des masses se fait de plus en plus forte. Aucun gouvernement, aucun politicien ne saurait ignorer les (res)sentiments du peuple. Z. L. © Nouvelles d'Israël Juillet 1990
|
RÉALITÉS
ET MOTIFS – QUE D'ATTENTATS S'INSPIRANT DE MOTIFS
ANTISÉMITES
Que d'attentats s'inspirant de motifs antisémites n'avons-nous pas déjà vécu? Ces derniers temps toutefois, leur nombre s'amplifie dans une mesure jamais vécue depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. En Europe de l'Est, le spectre a pris de l'ampleur ces dernières semaines. Depuis la profanation particulièrement méprisables du cimetière juif de Carpentras, au Sud de la France, le fantôme antisémite étend son ombre sur l'Europe occidentale. L'antisémitisme est-européen, on le connaissait longtemps avant le mouvement communiste, voire l'holocauste mis en scène par Hitler. On ne peut renier que les communistes ont exploité l'antisémitisme à leur profit; il suffit de penser à la conjuration des médecins visant à rendre des juifs responsables de la mort de Stalin-Adlatus Schdanown. Auparavant déjà, on a assisté à une véritable campagne antisioniste; parmi ses victimes, nous trouvons Kostov en Bulgarie (membre du Politburo), du ministre hongrois de l'Intérieur Rajk; en Roumanie, nous trouvons Luca (président suppléant du Conseil), Georgescu (ministre de l'Intérieur) et la ministre des Affaires étrangères Ana Pauker. En Allemagne de l'Est, le sort a touché avant tout Paul Merker, Leo Baurer et Rudolf Herrnstadt. La victime la plus connue fut Rudolf Slansky, le secrétaire général du Parti communiste de la Tchécoslovaquie. En Pologne, le parti a tenté à plusieurs reprises de mobiliser les sentiments antisémites pour mécontenter le peuple, contre Solidarnosc également. Et tout cela n'appartient malheureusement pas au passé. Une alliance entre communistes et chauvinistes cimente le mouvement «Pamjat» d'obédience antisémite déclarée en Russie, jouissant d'une parfaite aisance. En Allemagne de l'Est, en Roumanie et en Hongrie, les groupes antisémites deviennent de plus en plus hardis. Les nouveaux gouvernements n'endossent aucune faute en l'occurrence, au contraire: lors de leur entrée en fonction, ils se sont efforcés d'entretenir de meilleurs rapports avec les minorités juives et de nouer des relations diplomatiques avec Israël. Un signe tangible le documentant a été la nomination du juif Rudolf Slansky junior (le fils du secrétaire général assassiné) comme nouvel ambassadeur de la Tchécoslovaquie à Moscou. Particulièrement évident: le parti SEO d'Honecker se recommandant comme anti-fasciste et laissant toute liberté aux Skinheads avec leurs uniformes incroyables. Les Skinheads de Berlin-Ouest et Est ont collaboré à plusieurs reprises – avec une efficacité remarquable pour des esprits sinon brouillards – alors que la SED/PDS condamnait leur apparition comme l'une des pires fatalités de la chute du mur. En RFA, les peintres en herbe de croix gammée existent depuis des années; ils sévissent également dans les cimetières juifs. On s'est déjà posé de nombreuses questions sur les auteurs de tels infantilismes; en 1970 certes, un ancien fonctionnaire des services secrets tchécoslovaque, Ladislav, affecté aux positions ouest, a avoué que ses agents avaient mis de telles actions en scène pour prouver les tendances néo-nazis de la RFA. Que la clé du mystère se trouve là, personne ne peut le confirmer. Il vaut toutefois la peine de rechercher dans toutes les directions... De larges couches de la population française ont été outrées par les profanations de cadavres et de sépultures dans le cimetière juif de Carpentras. Le paroxysme de la répulsion a été atteint par une marche de protestation des masses vers Paris, conduite par le président Mitterrand et la presque totalité de l'élite politique française. Bien que les auteurs des forfaits soient restés inconnus, Le Pen et son Front national ont brillé par leur absence à la manifestation, prouvant clairement où se trouvent les esprits condamnables dans l'environnement politique. Comme l'a démontré le soulèvement de la conscience populaire en France, ce pays est conscient des risques inhérents à l'antisémitisme tout comme à d'autres préjugés. Des politiciens remarquables, d'origine juive, ont marqué de leur personnalité l'histoire contemporaine française: Léon Blum, Laurent Fabius. Les préjugés envers les juifs ont également sévi sur la scène publique, par exemple l'affaire Dreyfus. © Nouvelles d'Israël Juillet 1990
|
RETOUR
AU FOYER DES JUIFS RUSSES: ATTAQUES DE TOUS LES CÔTÉS
Le rendez-vous au sommet arabe prévu pour la fin de mai à Bagdad, capitale de l'Iraq, aura pour thème principal l'émigration des juifs vers Israël. Cette exode de population préoccupe extrêmement les états arabes; à leur avis, l'équilibre stratégique est affecté en Moyen-Orient et les Palestiniens pourraient bien faire les frais de la cause. À fin avril, le président syrien Hafez El-Assad a fait escale à Moscou pour discuter en profondeur sur la question avec Michael Gorbatschow. À mi-mai, le président égyptien a conféré une importance supplémentaire à la pression arabe; lui aussi s'est déplacé à Moscou pour discuter entre autres choses de l'émigration juive. © Nouvelles d'Israël Juillet 1990
|
USA
ET OLP
Les intentions du gouvernement américain (19.3.1988) de reprendre les contacts avec l'OLP seulement lorsque celle-ci: 1. se distancera officiellement de toute forme de participation au terrorisme et interdira également à tous ses groupes toute participation au terrorisme; 2. exclura de ses rangs tout élément exécutant des actes de terrorisme en dépit de cette interdiction sont complètement bafouées par l'administration Bush: les États-Unis discutent déjà avec l'OLP. La déclaration diffuse d'Arafat du 15.12.88 de renoncer au terrorisme suffit aux américains. Depuis, ils ferment les yeux sur le fait que 18 agressions terroristes ont été perpétrées entre-temps, d'ordre de l'organisation AI-Fatah (groupe terroriste propre à Yasser Arafat) et que 21 personnes ont perdu la vie. Washington ignore de même que l'OLP renforce au Liban son armée de 11.000 hommes jusqu'alors. Sans tenir compte de la réalité sanglante, le ministre américain des Affaires étrangères Baker déclare: «Nous ne disposons pas de preuve de complicité, d'encouragement ou d'approbation d'activités terroristes à mettre à la charge d'Arafat.» Baker n'a pas non plus entendu les instructions d'Arafat (voir interview avec Arafat, AI-Mukharir, 2.4.90) prescrivant que les «juifs soviétiques émigrants vers Israël doivent être éliminés.» L'ex-président Carter considère même le chef de l'OLP Arafat comme «l'homme de la paix». Sur la même lancée, Israël est considérée comme responsable de tous les troubles dans cette région. © Nouvelles d'Israël Juillet 1990
|