GROSSE
COMMANDE AMÉRICAINE EN VUE
Suite à plusieurs requêtes concernant des commandes en vue d'un renforcement des industries d'armement israéliennes, les USA devraient donner leur accord prochainement. Des discussions respectives entre des représentants américains et des fonctionnaires israéliens devraient avoir lieu bientôt à Washington. Aussi bien dans les milieux israéliens que dans ceux des États-Unis, on pense que les rencontres qui se dérouleront simultanément au Pentagone et au State Department dans le cadre d'une commission commune de planification de sécurité, trouveront une conclusion positive. Ainsi, on espère entre autres, une réponse positive des USA concernant une requête israélienne de longue date. En effet, Israël demande à développer un missile antimissile balistique à petite portée, dans le but de sa défense. La conférence se réfère à un projet de 200'000 millions de dollars. En outre, on peut admettre que les autorités de l'aviation américaine accepteront la proposition qui permettrait à l'industrie aéronautique israélienne de dépasser ou plutôt de maintenir les avions à réaction de la compagnie d'aviation américaine «Eastern Airlines». Il s'agit d'un accord à court terme de 50'000 millions de dollars. Dans certains milieux israéliens on estime que la convention pourrait entraîner des commandes jusqu'à 150'000 millions de dollars. Un arrangement supplémentaire prévoit un service israélien pour l'équipement militaire américain en Europe, à l'occasion de quoi il faudrait prévoir en premier lieu l'entretien des hélicoptères militaires américains stationnés en Europe. Il s'agit ici de conventions portant sur 100'000 millions de dollars. Selon des communiqués du célèbre journal «Defence News», certaines firmes d'armement israéliennes espèrent toujours se remettre du choc financier et psychologique déclenché par la suspension du projet LAVI, s'ils participent au grand projet américain de l'avion US «ATF». (IN) © Nouvelles d'Israël Janvier 1988
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MOSCOU
EXIGE LA DESTRUCTION DE LA FUSÉE JÉRICHO
Selon l'affirmation répétée de Radio Moscou, la fusée israélienne Jéricho représenterait une menace directe pour les régions sud de l'Union soviétique. Du fait que les Soviétiques sont très préoccupés par l'entrée en vigueur du traité de désarmement nucléaire avec les USA, exigeant la destruction de toutes les fusées à moyenne portée, ils dirigeraient particulièrement leur attention sur des fusées «comme celles construites en Israël». Il faudrait que l'Union soviétique demande l'insertion des fusées israéliennes dans le traité à signer. Sinon, elle serait dans l'obligation de «prendre des mesures d'auto-défense contre les fusées à moyenne portée israéliennes». Le commentateur de la radio ne donne pas de détails quant à une intervention de Moscou contre les fusées Jéricho. Il se contenta d'observer que la portée d'une «Jéricho» était de 1'500 kilomètres et que ce genre de fusées devait être inclus dans l'arsenal de fusées américaines. Israël serait invité à se joindre au traité de désarmement des deux super-puissances et à détruire aussi les fusées Jéricho. Wladimir Winagradow, un des fonctionnaires soviétiques de haut niveau expliqua à Genève que l'Union soviétique «ne lierait pas le renouvellement de ses relations diplomatiques avec Israël à l'accomplissement d'une condition préalable concernant sa participation à une nouvelle conférence internationale au Proche-Orient». C'est ce que rapporta le Ministre Moshé Katz après son retour de Genève. Winogradow avait ajouté que seule une conférence internationale «universelle» pouvait apporter une solution à ces conflits de longue durée. © Nouvelles d'Israël Janvier 1988
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LES
ÉTATS-UNIS ET ISRAËL CONSTRUISENT UNE FUSÉE
Tel-Aviv/Washington. Selon des indications du Ministre de la défense israélien Rabin, les États-Unis et Israël renforceraient leur collaboration dans le secteur de l'armement. Après des entretiens avec le Vice-président Bush et le conseiller de sécurité du président Reagan, M. Powell, Ministre, déclara à Washington qu'on voulait par ce moyen combattre la menace contre Israël provoquée par les livraisons de fusées soviétiques et chinoises à la Syrie, à l'Irak, à la Libye et à l'Arabie Saoudite. Puisqu'il n'était pas possible d'éviter les livraisons d'armes, on s'était mis d'accord pour le développement d'anti-missiles utilisables dans deux ou trois ans. Rabin n'exclut pas une nouvelle course aux armements au Proche-Orient. Après une conversation avec le Ministre des Affaires étrangères américain, M. Schultz, l'hôte israélien refusa la critique des États-Unis concernant les procédés de son gouvernement dans les territoires occupés de Cisjordanie et dans la bande de Gaza. D.W. © Nouvelles d'Israël Septembre 1988
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24e
ACTION ÉCLAIR D'ISRAËL EN 1988
Ahmed Jibril, terroriste de l'OLP et responsable de la mort de 128 êtres humains, la plupart des Israéliens, est l'un des tueurs les plus recherchés. C'est pourquoi il n'osa pas se rendre à Alger pour participer au Congrès national palestinien, car plusieurs de ses victimes étaient ses propres frères palestiniens. Le «Front Populaire pour la Libération de la Palestine - commando général», dont il est le régent, est responsable, entre autres, de l'attaque au nord d'Israël au cours de laquelle six Israéliens furent tués. Le 9 décembre dernier, jour anniversaire du début de l'«Intifada», Israël répliqua par l'attaque sur le Quartier Général d'Ahmed Jibril, situé entre Beyrouth et Damour. Dans la nuit du 9 décembre, une unité israélienne du Golan atterrit sur la côte libanaise pour se rendre, sans être vue, jusqu'à la base d'Ahmed Jibril, à 2 h du matin, les terroristes furent surpris et attaqués par les Israéliens. Résultat: 30 terroristes abattus, dont aussi le commandant de l'OLP Adrian Djamin. Le camp terroriste partiellement camouflé dans un tunnel avait été découvert par les Israéliens lors de la Guerre du Liban. L'affirmation qu'au moment de l'attaque les Israéliens auraient envoyé des chiens chargés d'explosifs dans le tunnel, ce qui aurait provoqué la mort des sentinelles à l'entrée du tunnel, est contestée officiellement par Israël. Pendant le combat, le lieutenant-colonel Amir Meital (29 ans) de Hadera trouva la mort. Trois autres soldats furent légèrement blessés. Après l'action, au moment du rassemblement des soldats à la sortie du tunnel, on s'aperçut avec effroi de l'absence de 4 soldats. Contrairement à la consigne du plus haut commandement de l'armée israélienne de ne laisser aucun soldat en arrière, Dan Shomron, le chef d'État-major des forces armées israéliennes, donna «l'ordre le plus difficile» de sa vie, savoir le rappel à leur base de tous les soldats, en laissant sur place les 4 disparus. On irait à leur recherche dès le matin tôt. Celles-ci commencèrent en effet aux premières lueurs du jour, au moyen d'hélicoptères Cobra, ce qui occasionna de durs combats. Même les Syriens, stationnés à 5 km au nord, firent intervenir leur artillerie, mais interrompirent subitement leurs tirs. Lorsque des fusées de détresse furent tirées d'un cloître près de Nyama, les hélicoptères engagèrent immédiatement une action de libération. Malgré les tirs nourris des terroristes, le sauvetage des 4 soldats réussit. Ainsi, tous purent rentrer en Israël où l'on éprouva un réel soulagement. Cependant on y pleura aussi la mort d'un brave: le lieutenant-colonel Amir Meital. Le lendemain déjà, le Conseil de sécurité de l'ONU élaborait une sentence officielle contre Israël... À cette occasion, une question très légitime surgit: l'ONU a-t-elle jamais condamné Ahmed Jibril pour ses 128 meurtres? Ludwig Schneider
© Nouvelles d'Israël Janvier 1989
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L'AMÉRIQUE
POUR ISRAËL?
Il ressortait des thèmes d'élection en Amérique que, pour les deux candidats à la présidence, Bush et Dukakis, Israël représentait un sujet important. Le républicain Bush n'a pas hésité à congédier quelques-uns de ses défenseurs électoraux qu'on incriminait de tendances antisémites. De son côté, le démocrate Dukakis promit aux Juifs américains (environ 6 mio) de transférer, s'il était élu Président des États-Unis, l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Kitty, son épouse juive, éprouvait de la joie à la pensée d'être la première femme juive à célébrer Pessah à la Maison-Blanche. Cependant son rival, Bush, rappelait habilement et avec fermeté la fidélité éprouvée de son parti à l'égard d'Israël. Le 8 novembre 1988 aura révélé l'homme que les Juifs d'Amérique jugent digne de confiance. Un sondage effectué par l'«American Jewish Congress» en avril 1988, touchant toute la population des États-Unis, confirma les résultats d'autres sondages quant au soutien déterminé des électeurs américains à l'égard d'Israël et ce malgré des divergences quant à certains aspects de la politique gouvernementale d'Israël. À la question: «Êtes-vous sympathisant d'Israël plutôt que des États arabes?», pas moins de 61 % répondirent en faveur d'Israël, tandis que 13% manifestèrent leur préférence pour les États arabes. En juin 1962, seuls 52% se prononçaient en faveur d'Israël, contre 10% en faveur des États arabes. Le niveau le plus bas de la sympathie américaine pour Israël se situa au mois de septembre 1982, lors de la guerre du Liban, où seulement 32% se prononcèrent en faveur d'Israël et 28% en faveur des États arabes. En outre, 44% des Américains interrogés pensent qu'Israël est un fidèle allié des États-Unis, tandis que 32% considèrent Israël comme un ami mais non comme un allié fidèle. 10% seulement gardent une attitude neutre face à Israël, ne considérant l'État juif ni comme ami ni comme ennemi. 51 % des interrogés trouvent que les États-Unis devraient maintenir leurs relations «à peu près dans les normes actuelles», tandis que 31% seraient intéressés à un renforcement des relations. 13% seulement désirent voir un affaiblissement de ce côté-là. En dépit de la réputation favorable dont jouit l'Égypte dans le public américain, 19% seulement pensent que l'Égypte est un allié fidèle des États-Unis. 62% des Américains interrogés trouvent inutile un changement dans l'importance des ventes d'armes des États-Unis à Israël. Un petit nombre seulement (13%) verrait l'intérêt d'une augmentation, ou (12%) d'une diminution sinon d'une élimination totale (8%). Les informations indiquent une tendance croissante au soutien d'Israël: en janvier 1987, 25% des Américains se prononçaient en faveur d'une interruption des ventes d'armes à Israël, tandis que 42% jugeaient bon le niveau de vente du moment. Selon certaines confirmations, les États-Unis auraient accordé 3 milliards de dollars à Israël pour son réarmement. Interrogés à ce sujet, 43% estimaient cette somme «à peu près raisonnable», tandis que 45% la trouvaient trop élevée, contre 54% en 1987. Ces informations indiquent une tendance d'approbation croissante de l'aide militaire américaine à Israël. Finalement 34 à 58% des interrogés approuvaient l'envoi d'unités militaires américaines pour la défense d'Israël, au cas où l'existence d'Israël serait menacée par l'invasion d'un État arabe. Quelques centièmes supplémentaires seulement jugeaient une telle démarche utile aussi en faveur de la République fédérale allemande, en cas de menace soviétique, les résultats du sondage montrent nettement combien, dans le fond, l'attitude de l'Américain à l'égard d'Israël est favorable. Simultanément, certaines informations indiquent une opposition face aux actions spécifiques du gouvernement israélien. En effet, malgré les 46% d'interrogés jugeant raisonnable la prise de mesures de fermeté par Israël pour étouffer les agitations palestiniennes dans les territoires occupés, et pensant qu'Israël «se servait de la force uniquement dans les proportions nécessaires pour éviter une aggravation», 41 % trouvent «qu'Israël affronte la révolte palestinienne avec trop de dureté». Le 28 décembre 1987, Stuart Eizenstat, ancien conseiller du Président Carter, fit cette déclaration: «Contrairement à l'idée de quelques ennemis d'Israël, le soutien d'Israël à l'intérieur des États-Unis ne provient pas des lobbies juifs américains. Il repose plutôt sur les larges épaules de l'opinion publique américaine. C'est sur ses épaules – bien intentionnées à l'égard d'Israël – que les administrations du Président Reagan et des hommes d'État d'Israël, ont commencé à bâtir leurs relations stratégiques». Dans son discours lors de la réunion annuelle de l'AIPAC le 15 mai 1988, le Ministre américain de la Défense, M. Frank Carlucci, aborda le sujet de la collaboration stratégique entre les États-Unis et Israël. Il déclara en particulier: «Les États-Unis et Israël s'occupent actuellement, ensemble, de quelques projets de recherche et de développement dans le domaine de la défense. Au-delà, Israël s'est avéré une source importante de fournitures d'armes pour les États-Unis, L'année passée, les États-Unis ont investi dans des systèmes israéliens 54% de tous les moyens financiers disponibles pour l'évaluation d'armes étrangères». Voici quelques informations de comparaisons qui illustrent jusqu'à quel point l'assistance américaine à Israël vaut la peine pour l'Amérique: sur le premier tableau nous voyons que l'assistance à Israël, comparée aux obligations américaines pour les intérêts de la défense ailleurs, est minime. Contrairement aux obligations des États-Unis dans les régions de l'OTAN, de l'Extrême-Orient et du Golfe persique, les contacts avec Israël ne sont liés à aucun engagement militaire américain. De ce fait, la vie d'aucun Américain n'est mise en jeu. Concernant l'importance, les chiffres montrent que la dépense en faveur d'Israël est insignifiante, surtout en comparaison des contributions que fournit Israël lui-même en faveur de la défense de l'Occident. Ainsi le tableau 2 montre-t-il qu'Israël est le seul pays, parmi les plus importants alliés d'Amérique, qui dépense plus de 7% de son produit brut indigène local pour la défense. Cela signifie que les frais de défense par habitant dépassent, seulement aux États-Unis et en Israël, les 500 dollars. Cependant on se rend compte de l'énorme charge qui pèse sur Israël lorsque l'on considère que le PNB par tête en Israël (4 950 dollars) est l'un des plus faibles parmi les alliés des États-Unis; mais que l'engagement d'individus d'Israël pour le service militaire régulier est quatre fois plus grand que pour le pays qui, à cet égard, se trouve en deuxième position: les Etats-Unis. Ces exemples montrent qu'il faut considérer les problèmes de sécurité d'Israël sous un autre jour, c'est-à-dire par rapport à ses difficultés sociales et budgétaires comparées à d'autres États qui, eux aussi, appartiennent au cercle de défense américain. En fin de compte, cette compensation évidente anéantit la fable de la dépendance totale d'Israël des États-Unis. Les Américains eux-mêmes savent qu'Israël représente, pour l'intérêt des États-Unis, le point d'appui le plus stable au Proche-Orient. C'est aussi cette carte-là qu'ont jouée les deux candidats à la présidence, Bush et Dukakis. Reste à savoir combien de temps dureront encore ces «Hosannah» américains en direction d'Israël. © Nouvelles d'Israël Janvier 1989
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DE
LA COURSE AUX ARMEMENTS À LA FOLIE DU MEURTRE
Les efforts de désarmement des grandes puissances américaines et soviétiques incitent les petits États, en particulier les États arabes du Proche-Orient, à une course aux armements jamais vue. Ainsi, le mois dernier, l'Arabie saoudite signa-t-elle avec la Grande-Bretagne un contrat d'achat de 50 milliards de dollars, prévoyant la livraison d'avions de combat Tornado et d'hélicoptères militaires, à cet État ennemi d'Israël. Simultanément, les Saoudiens ont obtenu de la Chine des fusées CSS-2 d'une portée de 3 000 km (donc en mesure d'atteindre tout Israël) et pouvant être équipées à chaque instant de têtes chimiques («la bombe atomique du pauvre»). De même la Syrie, après avoir conclu une affaire importante d'armes avec l'Union soviétique, a déjà reçu des fusées SS-20, en attendant prochainement des avions soviétiques les plus modernes, du type SOUKOI-24. En ce moment, l'Égypte et le Koweït achètent aussi en grandes quantités des armes sophistiquées aux États-Unis et à l'Union soviétique, par là, ils se sont joints à la file des acheteurs d'autres États du Proche-Orient comme l'Iran, l'Irak, la Libye et le Yémen du Sud. En effet, après le sommet sur le désarmement Reagan-Gorbatchev, ces États furent saisis d'une ivresse d'armement. Alarme et soucieux, Israël voit s'amonceler les armes dirigées contre lui. © Nouvelles d'Israël Janvier 1989
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ISRAËL
A AUSSI PERDU TABA
Le 29 septembre 1988, le tribunal d'arbitrage international siégeant à Genève fit savoir que la côte tant controversée de TABA, à 8 km au sud d'Eilat, serait obligatoirement rendue par Israël à l'Égypte. Le 6 octobre – jour anniversaire de la «victoire du Yom Kippour», le président égyptien, M. Moubarak, exprima sa satisfaction au sujet de la décision genevoise, la qualifiant de «grande acquisition». Par là, Israël perd 1200 M2 de la côte du Sinaï qui, par l'hôtel de luxe SONESTA, était devenue une attraction touristique. Le tribunal d'arbitrage reconnut la limite nord par la borne 90, plantée par les Britanniques en 1906. À présent, il s'agit de délimiter la ligne frontalière depuis la borne 91, tirée soit à 165 m au nord vers la mer Rouge, soit à 300 m en direction du sud. L'Égypte évaluait les installations estivales israéliennes à TABA à 7 mio de dollars; par contre Israël présente des factures de 160 mio de dollars. Aussi exige-t-on dès maintenant, en Israël, la démolition de l'hôtel. Entre-temps, l'Égypte a annoncé la nécessité, pour les Israéliens aussi d'un visa valable pour se rendre à TABA. Le tribunal genevois régla au total 14 points frontaliers toujours en controverse depuis l'accord de Camp David et – choc plus douloureux encore pour Israël – attribua à l'Égypte le terrain militaire important de RAS EL NAKEB qui domine tout le golfe d'Akaba et Eilat. Malgré tout, le chef du gouvernement israélien, M. Shamir, expliqua: «Les quelques mètres carrés de TABA ne doivent en aucun cas entraver nos relations avec Le Caire – il faut aussi savoir perdre». © Nouvelles d'Israël Janvier 1989
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ISRAËL
ET LA CHINE
Depuis longtemps, les relations diplomatiques entre Israël et la Chine, à un niveau assez élevé, ne sont plus un secret. Sept experts de l'économie, sous la direction de Lo Chi Min, ont séjourné tout dernièrement en Israël pour examiner, en particulier, une vingtaine de projets économiques auxquels la République populaire de Chine s'intéresse. De son côté, la Chine a invité six juristes d'élite à Pékin, ainsi qu'une délégation de 44 commerçants israéliens, pour examiner les éventuelles possibilités commerciales. Le professeur Zhou Guangzhao, président de l'Académie des sciences chinoises, expliqua dans le quotidien chinois «Le jour du peuple»: «Notre intérêt pour des relations plus étroites avec les scientifiques israéliens est très grand». C'est la première fois que la Chine se prononce publiquement en faveur d'Israël. Prochainement, Israël ouvrira une institution universitaire à Pékin. © Nouvelles d'Israël Janvier 1989
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ISRAËL
NE POSSÈDE PAS DE «COMMANDO DE MEURTRE CLANDESTIN»
Les correspondants extérieurs de l'Agence de presse REUTER, ainsi que le «Financial Times» publièrent les déclarations d'un Palestinien selon lesquelles Israël entretenait un commando secret de meurtriers pour la liquidation de ses adversaires politiques. Mais le gouvernement israélien et le chef d'État-major de Tsahal expliquèrent: «Personne n'a reçu l'ordre ou la permission de tuer des adversaires politiques ou d'autres personnes. Il n'existe aucune unité ayant l'autorisation d'agir en contradiction avec les ordres et les lois reconnus». Après quoi les reporters éludèrent le problème par l'argumentation que «cette unité agissait sans ordres écrits ou verbaux» – chose cependant impossible en elle-même. Ce cas montre une nouvelle fois combien facilement les correspondants de l'extérieur accueillent la propagande de l'OLP uniquement pour son côté «sensationnel». Entre-temps on a retiré leur carte de presse aux trois journalistes concernés. Il a aussi été possible de connaître la source controversée de cette communication: il s'agissait d'un Palestinien qui, pour des actions criminelles, avait déjà été 21 fois en prison! © Nouvelles d'Israël Janvier 1989
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«NOUVEL
ÉTAT PALESTINIEN» RÉACTIONS EN ISRAËL
Dans la maison de la presse à Jérusalem, des journalistes étrangers arrivés en hâte font la queue pour obtenir la carte de presse pour étrangers. Après la proclamation de l'«État palestinien» en Israël et en «Cisjordanie», ils sont tous dans l'expectative d'une espèce de guerre civile. Ce même jour, les magasins dans les quartiers juifs de la ville regorgent d'acheteurs arabes qui, paniqués, se précipitent pour acheter de la marchandise israélienne – qui sait ce qui arrivera ce 15 novembre. Mardi 15 novembre 1988 Lors du «congrès national palestinien» (CNP) à Alger, 265 voix de l'OLP contre 46 ont voté pour la proclamation de «I'État palestinien». «Hourrah! pour le moment nous nous contenterons des pistolets et des grenades à main, mais bientôt nous aurons nos propres canons en Palestine», s'écria immédiatement un délégué de l'OLP au milieu de la réunion. Les chefs de l'OLP avaient discuté auparavant, jusque tard dans la nuit, afin de négocier avec les 13 différentes associations terroristes un compromis par rapport aux résolutions 242 et 338 de l'ONU, qui reconnaissent le droit d'existence d'Israël. En conséquence, la proclamation de «I'État palestinien» connut un succès plutôt médiocre, car la déclaration de l'OLP comprend en particulier un veto contre les actions terroristes qui pourraient encore avoir lieu. En Israël, on est d'avis que les cocktails Molotov de l'OLP parlent un langage plus clair que leurs déclarations. Et le ministre des Affaires étrangères israélien, M. Peres, ajouta: «La proclamation d'un État de l'OLP n'est ni chair ni poisson, donc ne représente aucune base pour des négociations. Certes l'OLP a déclaré son indépendance. Cependant il manque à cette déclaration un territoire dans des frontières confirmées, un gouvernement élu honnêtement par le peuple, tout comme la collectivité du droit public». De son côté, l'Amérique «regrette que la déclaration de l'OLP ne se prononce pas suffisamment en faveur d'Israël, un facteur qui la rendra inutilisable lors d'une éventuelle conférence de paix internationale». Entre-temps un certain nombre de nations ont reconnu «I'État palestinien». Certes, l'Europe salua la proclamation d'indépendance d'un «État palestinien», tout en refusant jusqu'à présent sa reconnaissance diplomatique. Sur place à Jérusalem, la ville controversée que l'OLP, dans sa résolution, déclara comme sa capitale, tout se déroula normalement les 15 et 16 novembre. Les souks de la vieille ville étaient ouverts et regorgeaient de touristes et d'indigènes. Des bus de touristes s'entassaient devant les curiosités de la ville sainte. Dans les cafés du bazar on ne trouvait presque plus de place. Le jour de la proclamation de l'OLP, les quotidiens arabes étaient en vente partout. L'atmosphère de ce côte à côte israélien – arabe fut aimable, voire détendue. Devant la porte d'Hérode, des voitures de police bleues attendaient une éventuelle entrée en action – il y avait aussi une lance à eau. Cependant, faute d'interventions, on utilisa l'eau des lances à eau pour laver les voitures. Partout des groupes de journalistes traînèrent et s'ennuyèrent. Beaucoup d'entre eux s'irritèrent contre le manque de sensationnel. Seuls les camps de réfugiés furent consignés afin d'éviter une hystérie massive. Tout resta tranquille. Cela poussa les médias déloyaux à diffuser sur les écrans de la télévision des scènes filmées antérieurement. Certains connaisseurs découvrirent le bluff immédiatement. Dans les entreprises et sur les chantiers, les Palestiniens travaillèrent comme d'habitude. Et malgré l'appel d'Alger à une grève générale, celle-ci n'a pas eu lieu. Deux policiers montés réglèrent le trafic devant la porte de Damas, les autres firent brouter leurs chevaux et se reposèrent à l'ombre des palmiers. Dans la bande de Gaza, quelques activistes terroristes tentèrent d'attirer l'attention des médias en lançant quelques pierres, ce qui permit de dénicher un cercle terroriste recherché depuis longtemps. Malgré l'ordre que l'OLP avait donné depuis Alger, d'orner toutes les maisons arabes du drapeau palestinien afin de manifester leur solidarité avec la déclaration de l'OLP, on n'en vit que quelques-uns, ici et là. Ne serait-ce que le calme avant la tempête? Le Seigneur seul le sait. Toujours est-il que la population palestinienne de «Cisjordanie», dont il s'agissait finalement lors du congrès de l'OLP à Alger par cette déclaration d'indépendance a réagi très calmement et sans émotion à l'égard d'Israël, au grand dam du chef de l'OLP. Ludwig Schneider
© Nouvelles d'Israël Janvier 1989
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NUIT
DE CRISTAL: ISRAËL SEULE PATRIE
Mercredi 9 novembre 1988 Des Juifs du monde entier commémorent la «Nuit de Cristal» de 1938, qui fut le prélude de l'holocauste. Ce nom poétique – correspondant à l'humour sadique qu'affectionnaient les nazis – fut donné par eux au pogrom déclenché dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938 contre les Juifs du Reich, à cause des tonnes de vitres d'appartements, de vitrines de magasins, de vitraux de synagogues brisés qui jonchèrent les rues d'Allemagne et celles d'Autriche annexées, que les victimes durent déblayer elles-mêmes le lendemain. Au Yad Vashern à Jérusalem, le président d'État, M. Chaïm Herzog, rappelle que pour le peuple juif, seul Israël est la vraie patrie, bien que pour le moment il doive encore sacrifier des victimes, suscitées par le terrorisme. L'antisémitisme et l'antisionisme ne se différencient en rien dans leur haine contre les Juifs, sinon dans leur apparence. © Nouvelles d'Israël Janvier 1989
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L'INSTANCE
D'APPEL DE DEMJANJUK RETARDÉE POUR CAUSE DE TRAGÉDIE
La procédure d'appel demandée par Demjanjuk («Ivan le Terrible de Treblinka»), condamné à mort en Israël pour crimes de guerre, qui devait commencer le 5 décembre, sera retardée jusqu'au 4 mai 1989 à cause du suicide de son défenseur Dov Eltan (53 ans) le 1er décembre 1988. Dov Eltan sauta par la fenêtre du 15e étage de l'Hôtel City-Tower à Jérusalem. Des témoins racontent qu'en prenant l'ascenseur il avait demandé – tout hagard – le 15e étage. Pendant son ensevelissement, un autre incident se produisit: un homme âgé de 70 ans, ayant perdu toute sa famille à Treblinka, jeta un acide sur le défenseur principal de Demjanjuk, Joram Scheftel, en s'écriant: «C'est vous le coupable de la mort de Dov Eltan!» Scheftel fut légèrement blessé au visage. L.S. © Nouvelles d'Israël Février 1989
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LOURDE
SANCTION POUR DES SOLDATS DE TSAHAL
21 parachutistes, tous membres de l'élite d'une école d'officiers, ont été condamnés à un emprisonnement militaire sévère et seront privés du grade d'officier. Alors qu'ils étaient chargés, à Kalandia, de maintenir sous contrôle une manifestation de l'intifada, ils furent attaqués par une rafale de pierres au cours de laquelle quelques-uns furent blessés. En représailles, ils cassèrent des vitres et détruisirent des biens arabes. Bien qu'aucun Arabe n'ait été blessé, un haut porte-parole militaire expliqua que ces soldats «s'étaient laissé entraîner dans l'excitation du moment. Cependant, dans les régions arabes comme ailleurs, un comportement incontrôlé et chahuteur est interdit. Ces soldats ont agi en contradiction totale avec les ordres reçus». Beaucoup d'Israéliens trouvent la sanction infligée à ces soldats trop lourde.
© Nouvelles d'Israël Février 1989
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LE
NOUVEAU PRÉSIDENT DES ÉTATS-UNIS, M. GEORGES BUSH FACE À
ISRAËL Georges Bush (64 ans), 41e Président des États-Unis, a annoncé deux jours avant son élection, que «les États-Unis resteraient fermes dans leur assistance en faveur d'Israël et que rien ne se glisserait entre Israël et les États-Unis». Cependant à peine Bush fut-il sûr de sa victoire qu'il nomma James Baker (59 ans) nouveau ministre de l'Extérieur. Ce Texan pragmatique, ancien ministre des Finances, qui fut à la base du style agressif de la campagne électorale de Bush, affiche une position nettement plus froide à l'égard d'Israël que son prédécesseur Georges Schultz. Lorsque Schultz, dans une de ses dernières résolutions ministérielles, refusa au chef de l'OLP, M. Arafat, le visa d'entrée aux États-Unis à cause de son registre terroriste, Baker manifesta publiquement son mécontentement. En outre Bush installa le gouverneur de New Hampshire, John Sununu (49 ans), d'origine arabe, dans sa nouvelle charge de chef d'État-major de la Maison Blanche (le père de Sununu est un chrétien libanais), pour mémoire, Sununu fut le seul gouverneur des cinquante États américains à critiquer et à refuser la signature de la déclaration s'opposant à la résolution de l'ONU de 1975 «Sionisme = racisme». Sununu est membre, entre autres, du «Iobby arabe» (NAAA) bien connu aux États-Unis comme «Iobby de l'OLP». En tant que chef d'État-major de la Maison-Blanche, il occupera une position influente et puissante. «Rien ne se glissera entre Israël et les États-Unis», expliquait Bush engageant simultanément deux opposants d'Israël dans des fonctions très élevées. Georges Bush reconnut lui-même qu'il n'était pas animé «des mêmes sentiments pour Israël que le président Reagan». Souvent, lors de discussions au sujet d'Israël, Bush, en tant que vice-président des États-Unis, a soutenu des résolutions anti-israéliennes. En 1981, il avait empêché la livraison des avions de combats achetés par Israël aux États-Unis et condamné l'entrée d'Israël au Liban en 1982. Par contre, il approuva la livraison – controversée – d'AWACS à l'Arabie Saoudite. Pour Israël et les 6 millions de Juifs d'Amérique, le ciel semble s'assombrir du côté des États-Unis. En Israël on doute toujours plus de ce qu'à l'avenir, les États-Unis opposeront – comme jusqu'à présent – leur veto solitaire à l'ONU en faveur d'Israël. Reagan, lui, se tenait du côté d'Israël par intuition. Bush, Baker et Sununu ne semblent pas avoir adopté cette attitude intuitive. En premier lieu, Bush cherchera à rattraper et à améliorer la situation économique et financière, terriblement compromise des États-Unis. Son procédé sera la vente d'armes rapide et massive aux riches États pétroliers. Tout cela, les Juifs américains semblent l'avoir pressenti, car seuls 29% d'entre eux votèrent pour Bush, alors que 71% donnèrent leur voix à Dukakis, dont la femme est juive. À présent, le Sénat américain comprend 100 sénateurs dont 8 juifs. Dans la Chambre des députés, 30 des 434 représentants du peuple sont juifs. Le Premier Ministre israélien Yitzhak Shamir félicita Georges Bush de sa victoire électorale: «... le peuple israélien se joint à l'espoir et à la prière du peuple américain que votre présidence soit couronnée de succès et bénie en ce qui concerne la paix et la prospérité des États-Unis d'Amérique, du monde libre et de toute l'humanité ... ». L.S. © Nouvelles d'Israël Février 1989
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SUBITEMENT
LES RUSSES ÉTAIENT LÀ
Tandis que dans les maisons juives les premières bougies de Hannuka s'allumaient, l'aéroport international Ben Gurion se transformait en un camp militaire, plein de soldats et d'ambulances. Sur l'aire d'atterrissage, un appareil soviétique Ilyuschin 11-76-T attendait. Les 5 pirates de l'air, à Ordschonikidze (Caucase), avaient réussi à obtenir cet appareil Ilyuschin de plus de 3 millions de dollars par chantage sur la vie d'une trentaine d'écoliers. Ils espéraient regagner la liberté en passant par Israël. Mais bientôt il apparut que les 5 individus n'étaient pas des réfugiés politiques mais des «criminels». Au bout de 10 minutes de négociations avec M. Rabin, ministre israélien de la défense, ils capitulèrent et abandonnèrent les 4 petits pistolets, ainsi que le vieux fusil de chasse dont ils disposaient. En Israël, tous furent dans l'étonnement de ce que les militaires soviétiques n'aient pas été en mesure de maîtriser les kidnappeurs déjà en Russie. Un avion spécial, ayant atterri quelque part incognito, amena des agents russes en civil pour s'occuper des ravisseurs et de leur retour. Du fait qu'Israël refusa l'entrée en Israël aux 5 russes, Jérusalem put éviter la procédure d'extradition compliquée sur le plan diplomatique. Le ministre des Affaires étrangères soviétique, M. Chevarnadze, loua chaleureusement la disponibilité de coopération d'Israël, et le «style noble et humain» d'Israël pour résoudre cette affaire. Il recommanda au monde moderne de prendre exemple sur Israël. Entre-temps, le personnel navigant capturé – ils étaient 8 – eut l'occasion de se remettre de ses émotions, et de jouir d'un soleil éclatant lors d'un court séjour à l'hôtel de luxe Ramada à Tel-Aviv. Le ministère de l'extérieur d'Israël qualifia ce très proche contact subit avec les Russes de «brise-glace», et s'exprima très favorablement quant à d'autres possibilités de rapprochement avec le Kremlin. Bien que – ou justement pour cette raison – tout se fut déroulé aussi rapidement et élégamment, les soupçons que ce détournement d'avion n'était qu'une manoeuvre de camouflage servant à autre chose se renforcent en Israël car beaucoup de choses restent mystérieuses dans cette affaire. L.S. © Nouvelles d'Israël Février 1989
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DES
MESSAGES SECRETS DE L'IRAQ POUR ISRAËL?
Selon un article paru dans la revue «Jeune Afrique», l'Iraq aurait adressé deux messages secrets à Israël. Dans le premier de ces messages, l'Iraq aurait demandé à Israël de ne pas s'opposer à la reconstruction du réacteur nucléaire près de Bagdad et aurait promis de ne l'utiliser qu'à «des fins non – militaires». Dans l'autre message, il aurait sollicité à Israël des livraisons d'armes pour Michel Aoun, le commandant des milices chrétiennes à Beyrouth qui mène avec ses hommes un combat désespéré contre les Syriens. © Nouvelles d'Israël Août 1989
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DES
VICTIMES DU SÉISME ARMÉNIEN EN ISRAËL
Le premier vol de la compagnie EL AL en Union-Soviétique était destiné au transport de victimes du séisme arménien. Par ce vol spécial de la compagnie EL AL, 61 Arméniens grièvement blessés ont été transportés en Israël: 49 avaient subi une amputation et les 12 autres souffraient de fractures multiples. Ils ont tous été hébergés à la clinique Tel Hashomer et à l'hôpital Rambarri à Haïfa, où ils ont bénéficié d'un traitement médical gratuit, pendant six mois, et où on les a dotés de prothèses modernes. Le journal «Izvestia», un des organes officieux du gouvernement soviétique, a publié en grands titres l'action d'Israël en première page. Le ministre des Transports israélien, M. Katzav, qui était le responsable de l'action «opération secours» organisée par EL AL, a déclaré: «Le peuple juif a l'obligation moral de secourir quiconque, sans tenir compte ni des divergences politiques ni des frontières!» Les Arméniens ont accueilli cordialement leurs frères soviétiques à l'aéroport. L'archevêque arménien de Jérusalem, Kekin Kazanjlan, a remercié Israël de ce geste exemplaire de «l'amour du prochain!» © Nouvelles d'Israël Août 1989
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L'INTIFADA
JUIVE S'AJOUTE À L'INTIFADA ARABE Premier acte: (Dimanche le 18 juin 1989) «Celui qui veut découvrir son pays le parcourt à pied!», telle était la devise du citoyen israélien Frédéric Steven Rosenberg, né à New-York en 1941. Immigré en Israël en 1968, il habitait à Ariel, une ville de colons juifs. Le jour de son assassinat, F. Rosenberg, était une fois de plus en balade en Samarie. Entre deux villages, il fit la connaissance de trois jeunes arabes. Et ce colon, qui était d'une sincérité innocente et naïve, noua immédiatement des relations amicales avec ces jeunes gens. Il leur apprit à découvrir les merveilles de la faune et de la flore grâce à ses lunettes d'approche. Il prit des photos de ses trois «amis» et ceux-ci l'ont photographié en utilisant sa caméra. La rencontre se déroulait dans une atmosphère détendue jusqu'au moment où l'un des trois Arabes se saisit du poignard de F. Rosenberg et le lui planta dans le dos. Le malheureux succomba à sa blessure, et c'est un jeune berger qui découvrit son cadavre enfin de journée. Frédéric Rosenberg est la 102ème victime de colons juifs assassinés par des Arabes. Le lendemain, les forces de sécurité israéliennes arrêtèrent les trois assassins qui avouèrent aussitôt «fièrement» leur crime. Et l'armée détruit la maison des assassins arabes. Deuxième acte: (Mardi le 20 juin 1989) Environ 1'500 personnes étaient réunies dans le cimetière de Berken situé à proximité d'Ariel. Le Premier ministre israélien, Y. Shamir, commença l'oraison funèbre par les paroles: «Les colonies juives de la Judée et de la Samarie déplorent une nouvelle victime...» lorsqu'il fut soudainement interrompu par un homme qui s'écria: «Shamir, qui sera la prochaine victime?» Et de nombreuses personnes se mirent à crier à l'encontre de Shamir: «Traître, traître!» Cette atmosphère tumultueuse a rendu inaudible la suite des propos de M. Shamir, portant sur le thème: «Ce petit pays appartient exclusivement au peuple juif!» Le calme revint seulement au moment où le rabbin prononça la prière. Et le ministre Ariel Sharon avait à peine fini de réciter le Caddisch sur la tombe que de nouvelles voix s'élevèrent pour revendiquer: «Sharon, deviens notre Premier ministre! Ariel prend la direction du gouvernement!» À la fin de la cérémonie, le Premier ministre, chahuté par l'assistance en effervescence, eut de la peine à regagner sa voiture. Ces incidents ont à nouveau démontré que le danger d'une Intifada juive est évident. Le préfet de police a déclaré: «Les événements de mardi signalent le risque de l'éclatement d'une lutte ouverte dressant les Juifs contre les Juifs!» Troisième acte: (Vendredi le 30 juin 1989) Deux mille colons juifs, accompagnés de 16 députés à la Knesset et répartis en 41 groupes, ont traversé à pied la Judée et la Samarie. La journée a commencé par une prière en commun prononcée par le porte-parole du Goush-Emounim (bloc des croyants). Noam Arnon pria pour que les ennemis d'Israël s'enfuient comme de la poussière soulevée par le vent! Chemin faisant, les manifestants se sont recueillis sur la tombe de Josué Bin-Nun à Kifl Harith et dans la mosquée d'Eshtemos, une ancienne synagogue datant du 1er siècle et faisant aujourd'hui partie du village arabe de Samoa. À chaque endroit où ils passèrent, ils ont chanté ce refrain: «Voyez, les fils sont revenus à la patrie!» Traversant la «Cisjordanie» de long en large, en portant de grands drapeaux israéliens, ils voulaient ainsi témoigner aux Arabes et au monde entier: «Nous les Juifs, nous sommes revenus au pays, après 19 siècles d'exil, et nous ne quitterons jamais plus notre patrie biblique!» Les soldats accompagnaient les différents groupes de manifestants et cette protection permit d'éviter les incidents avec la population arabe. Au cours de cette marche, les colons ont souvent posé la question suivante aux Palestiniens: «Pourquoi, lancez-vous des pierres contre nous?» Chaque fois, ils recevaient la même réponse: «Tu sais pourquoi!» Dans un cas particulier, l'interlocuteur israélien revint à la charge et répondit: «Non, je ne le sais pas! Nous les Juifs, nous n'avons jamais lancé des pierres ou des bombes incendiaires contre vous qui venez habiter dans nos villes et qui travaillez dans nos hôtels et nos fabriques. Pourquoi êtes-vous si méchants à notre égard?» Sa question resta sans réponse. La réponse, il l'a reçue en différé par le biais de la réaction de la gauche israélienne, en l'occurence du parti des droits civiques (C.R.M.), qui a qualifié cette marche pacifique d'acte de provocation juive! Plus la population israélienne se rapproche de la droite (une tendance confirmée par les sondages), plus la gauche israélienne affiche une attitude ferme! Le scrutin du 1.11.88 avait déjà sensiblement modifié le rapport de forces en faveur de la droite israélienne: le LIKOUD (Shamir) est passé de 40 à 50 mandats et le MAARACH (Pérès) est tombé de 39 à 28 sièges. Depuis cette date, la gauche israélienne fait usage d'excès verbaux à l'encontre de tous ceux qui sont d'opinion opposée. Et l'écrivain israélien Amos Oz, un homme de gauche, s'est prononcé ainsi au sujet des colons juifs: «Ils sont une secte cruelle et têtue, leur vision des choses est contestable et leur comportement est comparable à celui d'un monstre sanguinaire!» Cette attitude de la gauche ne fait que renforcer le tournant à droite opéré par le corps électoral israélien. L'Intifada a détérioré la collaboration étroite entre les Kibboutzim et les Arabes. En Galilée, des criminels palestiniens ont incendié de nombreux champs et plantations appartenant aux Kibboutzim et, auparavant, ils avaient mis des barrages sur les voies d'accès, afin que les véhicules du service du feu ne puissent pas s'approcher du lieu du sinistre. À la suite de ces événements, les habitants des Kibboutzim ont distribué dans les villages arabes des alentours le tract suivant: «Chers voisins, Vous avez trahi notre confiance. Des mains criminelles incendient nos champs et nos arbres. Nous vous demandons de tout mettre en oeuvre afin de rétablir nos rapports de bon voisinage. Chassez de vos villages ces saboteurs qui viennent de l'extérieur avant que nous soyons contraints de le faire en appliquant des mesures draconiennes! Il n'y a aucun doute que de telles actions porteraient préjudice à une grande partie de la population arabe, en particulier aux ouvriers arabes qui gagnent leur vie en travaillant dans nos champs et dans nos fabriques!» Et pourtant, la période antérieure aux émeutes de l'Intifada a prouvé que la coexistence pacifique entre colons juifs et population arabe est possible. Les deux parties concernées ont tiré avantage de cette collaboration. Après sa visite en «Cisjordanie», le sénateur américain, Daniel Inouya, a déclaré: «Les villes et les villages des USA devraient prendre exemple sur les colonies juives de la Judée et de la Samarie. Ces colonies ne connaissent ni problèmes de drogue, ni criminalité et ni police!» L'histoire nous enseigne que le peuple juif a connu bien des défis, tels l'esclavage en Égypte, les persécutions sous Haman en Perse ou encore la «solution finale» préconisée par Hitler et qui, finalement, a conduit à la proclamation de l'État d'Israël; mais chaque fois, le peuple juif est sorti renforcé de ces épreuves, en vertu des promesses qui lui ont été faites! Et les émeutes de l'Intifada sont les douleurs qui annoncent la venue du Messie! L. S. © Nouvelles d'Israël Août 1989
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