Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Israël

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RÉFUGIÉS PALESTINIENS ET JUIFS CHASSÉS


Rarement nos émotions ne jouent un rôle aussi dominant que dans la question des réfugiés. Elles peuvent être dangereuses au moment où elles obscurcissent la raison et ignorent les réalités. Afin de mieux classer la compassion justifiée pour les réfugiés palestiniens, par exemple, il faut absolument noter quatre points importants:


1. Dans un même laps de temps, entre 1948 et 1967, pratiquement autant de Juifs (580 000) ont dû quitter leurs patries arabes comme, par exemple, l'Algérie, la Libye, l'Égypte, l'Irak, la Syrie, la Jordanie, le Yémen et l'Arabie Saoudite, que les Arabes palestiniens (660 000) ont dû quitter Israël. Qui, parmi les Arabes, aurait repris les propriétés abandonnées par les Juifs? Cet échange ne serait-il pas favorable aux réfugiés palestiniens?

2. Entre les deux communautés nationales qui ont perdu leur patrie, il existe cependant une différence notable: les Juifs ont été chassés de leurs patries arabes, alors que les Palestiniens sont partis malgré l'invitation d'Israël de rester. Du point de vue des droits de l'homme, les Juifs venant des pays arabes sont considérés comme des délogés, les Palestiniens d'Israël comme des réfugiés. Mais aujourd'hui, plus personne ne fait allusion aux 580 000 Juifs renvoyés, puisqu'ils ont été pleinement intégrés en Israël, chose qui n'était pas facile pour l'État juif; effectivement, Israël devait encore fertiliser le désert et défendre son existence contre la puissance 24 fois plus grande de la Ligue des États arabes.

3. Les compensations indiquées ci-après démontrent que les nations arabes ne s'intéressent pas autant qu'ils le proclament à une solution au problème des réfugiés palestiniens.

3 000 000 000 de DM ont été réunis de 1948 à 1983 par les USA (près des 2/3), la Grande-Bretagne, le Canada, la République Fédérale d'Allemagne, la Suède et le Japon, pour le soutien des réfugiés palestiniens. L'Union soviétique ne fit strictement rien pour rehausser le standard de vie des réfugiés. La somme que les nations arabes ont versée de 1948 à 1983 ne s'élève qu'à 46 000 000 de DM, alors que plusieurs pays arabes sont favorisés par le pétrole et que leur recette d'exportation a été, seulement en 1983, de 2 100 000 000 de DM. Par contre, depuis 1967, Israël a contribué à l'amélioration du standard de vie des réfugiés palestiniens sous l'administration israélienne (Judée, Samarie, bande de Gaza) avec 300 000 000 de DM, et se déclare prêt à investir, avec l'aide des USA, encore 3 000 000 000 de DM, afin que les réfugiés palestiniens des camps UNRWA puissent s'installer dans des conditions d'habitation plus agréables. Cependant, les réfugiés refusèrent cette proposition, de peur de perdre leur statut de réfugiés à l'ONU.

4. Lors d'une session de la PALESTINE CONCILIATION-COMMISSION de l'ONU en avril 1949 à Lausanne, Israël a offert de recueillir, dans le cadre d'une solution générale du problème des réfugiés, 100 000 Palestiniens en fuite. La délégation arabe rejeta cette offre d'Israël. En 1950, la UNITED – NATIONS – RELIEF – ANDWORKS – AGENCY (UNRWA) fit la proposition d'installer les réfugiés arabes dans le Sinaï, en Jordanie et en Syrie. Les gouvernements arabes refusèrent cette proposition, précisant que «les réfugiés palestiniens ne rentreraient pas, aussi longtemps que le drapeau israélien flottera au-dessus du sol de la Palestine»!

Tout cela fait ressortir le fait que les réfugiés palestiniens sont exploités à des fins haineuses à l'égard d'Israël, dirigés par l'élite terroriste palestinienne de l'OLP, qui n'a été ni choisie ni légitimée par le peuple palestinien pour défendre ses intérêts.

Combien souvent il y a, pour ce problème aussi, deux poids et deux mesures. Israël ressent, douloureusement, ce que le Seigneur Jésus lui avait annoncé:

«Et parce que l'iniquité se sera accrue, la charité du plus grand nombre se refroidira» (Mt.24,12). Cependant, au travers de sa persévérance dans ce chemin se profile quelque chose de sa vocation dont Dieu parlait déjà à Abraham: «.. tu seras une source de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront» (Ge. 12, 2-3).

W. M. 

© Nouvelles d'Israël Février 1986


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LA HAINE CRUELLE CONTRE ISRAËL AUGMENTE




Le premier janvier de cette année, Israël devait se souvenir que, il y a 25 ans, ladite organisation El-Fatah était fondée et que, depuis, elle a effectué des milliers d'attentats politiques. En effet, en ce premier janvier, le Premier ministre Shimon Peres a parlé au sujet des attentats commis dans les aéroports de Rome et de Vienne, en mentionnant aussi El-Fatah. Jusqu'au moment de l'impression de ces lignes, rien de déterminant n'a encore été entrepris concernant ce terrorisme croissant contre Israël. Il est vrai, que l'ancien ministre des Affaires étrangères, Abba Eban, a exigé la fermeture de tous les bureaux de l'OLP. Par ailleurs, il était souvent question de représailles par les USA et Israël. Mais le fait que rien ne se passe est certainement dû à la crainte que n'éclate, dans toute la région méditerranéenne, un feu de guerre qui ne s'éteindrait plus. Cependant, la raison spirituelle de ce terrorisme croissant, qui prend des formes toujours plus brutales et haineuses, nous est révélée dans Apocalypse 12,12: «.. car le diable est descendu vers vous anime dune grande colère, sachant qu'il a peu de temps» La délivrance d'Israël n'est plus très lointaine! La venue du Messie est imminente! C'est pourquoi, l'enfer se déchaîne! Mais c'est le Roi d'Israël, qui vient bientôt, qui aura le dernier mot!

© Nouvelles d'Israël Mars 1986

  

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SUJET DE CONVERSATION: YITZHAK RABIN


Le soldat intellectuel

Sa voix grave et calme, dont le timbre et l'élocution rappellent de façon déconcertante celle de Bruno Kreisky, son regard clair ainsi que sa bouche aux lèvres charnues, font penser aux intellectuels juifs qui vivaient dans l'ambiance des maisons de café viennoises en 1938. Cette impression est juste, car Yitzhak Rabin, le ministre de la Défense israélienne, est certes un intellectuel. Mais ce n'est pas tout.

Ce politicien, né à Jérusalem en 1922, a prouvé qu'il était capable, en tant que militaire, de mener à bout avec une rigueur impitoyable, les résultats de ses analyses, même si cela signifie la guerre. C'est pourquoi, les observateurs n'ont pas considéré ses dernières mises en garde contre les terroristes palestiniens, syriens et libyens, comme des phrases vides de sens, mais comme des signes précurseurs.

Rabin était soldat dès sa tendre jeunesse. À dix-sept ans il était déjà membre du Palmach, de cette unité d'élite de l'armée clandestine juive, la Hagana. En 1941, le Palmach aida l'armée britannique à conquérir la ville de Damas occupée à l'époque par les troupes de Vichy. Par contre, en 1945, le Palmach combattait les Britanniques, afin de gagner l'indépendance de l'État juif. Comme beaucoup de ses compagnons, Rabin a été fait prisonnier par les Britanniques. Pendant la guerre d'indépendance en 1948/49 il fit preuve, en qualité d'officier de troupe, d'un caractère à la fois des plus pondérés et des plus courageux. À la fin de la guerre et lors de ses activités au sein de l'état-major, Rabin fut considéré rapidement comme l'un des plus brillants théoriciens de Tsahal (les forces de défense israéliennes). Malgré tout, la route vers une position en tête resta fermée à Rabin. Le Premier ministre Ben Gourion se méfiait de cet officier d'élite du Palmach. Peu après la démission de Ben Gourion, Rabin devint, en 1963, chef de l'état-major. En peu d'années il transforma Tsahal, qui manifestait encore des traits de l'armée clandestine, en l'une des plus puissantes armées du monde. Sous la direction de Rabin, l'armée d'Israël remporta, lors de la guerre des six jours, sa plus brillante victoire contre trois États arabes. Rabin chercha et trouva une autre vocation – celle d'ambassadeur d'Israël à Washington.

Ensemble avec Golda Meir, et évitant souvent le ministre des Affaires étrangères, Rabin noua un assemblage de relations qui n'avait point d'égal même parmi les meilleurs alliés. Ses efforts furent couronnés de succès puisque, après le retrait en 1974 de Golda Meir, Rabin lui succéda comme Premier ministre. Cependant, dans cette fonction il resta sans éclat. Il lui manquait l'expérience du cabinet. Par ailleurs il s'usait dans la lutte avec son rival de parti, Shimon Peres. Finalement, en 1977, une infraction à la réglementation des changes de la femme de Rabin mit fin à cette période de fonctions. Le parti travailliste passa alors dans l'opposition.

Lorsque, il y a un an, Shimon Peres prit la responsabilité du gouvernement, il ne pouvait ignorer Rabin, malgré la grave détérioration de leurs relations. La grande popularité de Rabin passa à travers toutes les limites des partis. En tant que ministre de la Défense, Rabin se chargea du retrait sans friction des troupes israéliennes du Liban. Mais en même temps, il fit savoir qu'Israël n'était nullement prêt à abandonner ses frontières ou la vie des Juifs et des Israéliens dans le monde entier, à la merci du danger.

Nous nous souvenons encore très bien qu'après la guerre des six jours, Rabin était l'homme fêté. Cependant, lorsqu'on le rencontre, par exemple à la cantine de la Knesset, il paraît toujours être le type très embarrassé qui semble s'excuser d'être encore là. Il y a un dicton qui dit: «L'humilité est un ornement...» C'est exact. Cependant, la suite du dicton ne correspond pas à la réalité: «... mais on va plus loin sans elle» L'actuel ministre pour le Commerce et l'industrie, Ariel Sharon, dont la popularité est tombée au plus bas, en est un exemple typique. Lors d'un récent sondage en Israël, seul le 27,3 % de la population l'a approuvé, alors que le 66,6% est pour Rabin. C'est encore plus important dans la vie spirituelle. Celui qui est d'accord de s'effacer et «de recevoir les instructions» de Jésus (cp. Mt. 11, 29), a la puissance spirituelle, car Dieu fait grâce aux humbles, mais il résiste aux orgueilleux!

W.M. 

©  Nouvelles d'Israël Mars 1986


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JOURNALISME AUTOUR ET EN ISRAËL


En 1985, 9000 journalistes, venant de 29 pays, ont visité Israël. 93 d'entre eux se sont déplacés dans le cadre de visites d'État. Parmi les 807 qui restaient, 253 sont venus des USA, 83 d'Angleterre et 71 de la République Fédérale d'Allemagne. Actuellement, 350 journalistes étrangers sont stationnés en Israël. À cause des nombreuses falsifications dans les informations sur Israël, le ministre de l'Énergie israélien Schachal (MAARACH) proposa le licenciement de certains hommes de la presse travaillant en Israël. Mais son idée s'est heurtée à une forte opposition du côté de la justice et de l'association des journalistes. Cependant, un observateur favorable au licenciement a expliqué: «Une critique à l'égard d'Israël est considérée comme une chose d'actualité, objective et honorable, alors que la critique à l'égard des Arabes et de l'OLP passe pour être tendancieuse et impopulaire. À proprement parler, ceux de la gauche ont plus d'amis du côté de la presse que nous, et davantage de moyens pour l'imprimerie».

Ainsi, en 1985, trente reporters «impopulaires» furent tués alors qu'ils remplissaient leurs fonctions de journalistes. Treize disparurent ou furent enlevés et soixante-seize subirent des mauvais traitements. Il faut payer un prix pour tout – surtout pour un reportage correct et objectif.

Malheureusement, le fait est que, par rapport à Israël et au Proche-Orient, la vérité est souvent déformée par les médias. Mais, la Parole de Dieu dit «malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mai...» (Es. 5, 20).

Israël est une épine dans la conscience des nations, parce qu'il est l'index de Dieu et un signe pour le monde, qui s'écrie en voyant Israël:

Ce n'est pas vrai! Cela ne peut pas être vrai! Cela ne doit pas être vrai!

Cependant, la vérité sera bientôt manifestée aux yeux du monde. Cette vérité, c'est JÉSUS-CHRIST, le Roi du monde et le Messie d'Israël! 

©  Nouvelles d'Israël Avril 1986


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ACCUEIL CHALEUREUX POUR CHTCHARANSKI EN ISRAËL


La liberté en passant par le pont

Anatoly Chtcharanski, détenu depuis neuf ans par le régime soviétique – soi-disant comme «espion pour les USA», mais à la vérité comme «prisonnier sioniste» – a été libéré. Il fut accueilli récemment, au milieu de la «Glienicker Brücke», le pont qui relie Berlin-Est avec Berlin-Ouest, par l'ambassadeur américain de la République Fédérale d'Allemagne, Richart Burt, et conduit dans la voiture de ce dernier à l'aéroport. Une machine militaire américaine l'amena à Francfort où sa femme Awital l'embrasse après douze ans de séparation. Elle avait tout fait pour la libération de son mari. L'ambassadeur israélien remet un passeport à Anatoly Chtcharanski et accompagne l'heureux couple jusqu'à l'avion israélien «Westwind», qui les attend. Awital dit: «C'est le plus beau jour de notre vie».

À l'aéroport Ben Gourion à Lod, Anatoly est accueilli avec enthousiasme. Le Premier ministre Shimon Peres, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Yitzhak Shamir, le ministre de l'Intérieur Yitzhak Perez, le ministre de l'Immigration Jakow Zur, des parlementaires, les deux grands rabbins du pays, des journalistes du monde entier et des milliers de gens, dont de nombreux Juifs russes, sont au rendez-vous. «Loué sois-Tu, Seigneur, Toi qui fais revivre les morts»! Peres et Shamir embrassent ce «combattant pour la liberté des Juifs et de tous les opprimés de l'Union soviétique», qui a été libéré par les Soviets dans le cadre d'un «échange d'espions», – ou, selon l'expression de Chtcharanski dans une brève allocution – des «Pharaons de notre temps». À la radio israélienne, Chaïm Herzog souligne le fait que «Chtcharanski est un exemple et un symbole dans la lutte pour la réalisation des droits de l'homme».

Des milliers de voix chantent «Am Jisrael Chaj» (Le peuple d'Israël vit), et «Hewenu Schalom Alechem» (Nous vous avons apporté la paix). Anatoly leur fait signe de la main, puis il est conduit, avec Awital, dans une pièce spéciale de l'aéroport, où le ministre Jakow Zur lui remet la carte d'identité israélienne. Shimon Peres téléphone au président américain Ronald Reagan et le remercie de son inestimable soutien dans les efforts pour la libération de Chtcharanski. Il demande aussi la communication avec le ministre des Affaires étrangères américain, George Shultz, afin de le remercier aussi. Anatoly profite de l'occasion pour remercier à son tour et aussi pour affirmer une nouvelle fois qu'il n'avait jamais travaillé comme espion et qu'il espérait que maintenant les portes de l'Union soviétique s'ouvriront pour tous les Juifs désireux de quitter ces pays. Peres exprime son estime pour le rôle que le chancelier Helmut Kohl a joué lors de cet échange réussi des «espions».

Une colonne de voitures, escortée par la police, amène à Jérusalem Anatoly et Awital, avec leurs amis intimes. Une foule innombrable se tasse sur le bord de la route et souhaite la bienvenue à Anatoly. Du haut de la montagne des Oliviers, notre nouveau citoyen d'Israël jette un premier regard sur le Mont du Temple et la ville de Jérusalem. Puis il arrive près du Mur des Lamentations où, porté sur les épaules, il devient le symbole de la survie et de l'espoir juifs. Il baise les pierres et dit, doucement, une prière. On les conduit ensuite dans un appartement neuf à Jérusalem, où le couple réuni trouve enfin une habitation durable.

C'est un grand jour pour Israël, comme pour ceux qui espèrent et prient, et pour les Juifs russes qui, toujours angoissés, attendent leur permis d'émigration vers la liberté. La question importante reste ouverte: Est-ce que les puissants du Kremlin suspendront enfin leurs restrictions? Accorderont-ils des mesures plus larges pour l'Aliya vers Israël? Pour le moment, les voix de Moscou sont plutôt décourageantes. Pas d'émigration prévue, ni une reprise des relations diplomatiques avec Israël. Cependant, le professeur Amnon Sela, soviétologue, pense que Mikhaïl Gorbatchev se trouve sous une certaine pression. L'économie russe, fortement ébréchée, aurait besoin de l'aide technologique américaine. Or, Gorbatchev sait que s'il ne desserre pas l'étranglement des libertés, les Américains, qui défendent avec véhémence les droits de l'homme, ne s'engageront pas.

La direction du Kremlin espère d'autres rencontres au sommet entre Gorbatchev et Reagan, et, de ce fait – ainsi pense Sela – serait prête à d'autres concessions dans la question de l'émigration. Le pas humanitaire effectué avec Chtcharanski n'a pratiquement rien coûté aux Soviétiques. Ils l'ont libéré en tant qu'«espion» – et non comme champion de la liberté – afin de garder la face. En même temps, ils exigeaient la libération du champion de la liberté noir sud-africain Nelson Mandela, prisonnier depuis 24 ans du régime blanc de l'Apartheid. Israël est intervenu dans les négociations en faveur de Mandela. Il semble que ce n'est plus qu'une affaire de quelques jours pour que Mandela soit libéré.

À présent, les Soviets peuvent prétendre être des interlocuteurs «honnêtes» qui se mettent du côté des opprimés... On sait, cependant, que Gorbatchev et ses collègues ne se sont pas transformés subitement en amis de l'homme. Mais, les dures réalités – outre l'économie, la crainte d'une nouvelle guerre mondiale – favorisent le changement. Des manifestations de masse à l'intention du droit d'émigration des Juifs russes, avec le slogan: Schalach et Ami – «Laisse aller mon peuple» – ont démontré au gouvernement soviétique qu'il a intérêt à se raviser s'il veut obtenir quelque chose du côté de l'Occident.

Anatoly Chtcharanski a passé le pont à Berlin, pour retrouver sa liberté. Des centaines de milliers de Juifs russes aimeraient le suivre. Ils attendent le jour de leur liberté. Avec l'aide de Dieu, ce ne sera pas en vain.

Dr. Roland Gradwohl (IW)


«Je n'ai jamais pleuré, aujourd'hui je le fais»

Ida Petrowna Milgrom, 77 ans, est assise, accroupie, sur son sofa vert, et répète de sa voix tremblante: «Je ne puis y croire, je ne puis y croire». Cette femme aux cheveux blancs pleure, en essuyant ses larmes avec sa main. «Voilà neuf terribles années où je n'ai jamais pleuré, mais aujourd'hui je le fais».

La mère de Chtcharanski n'arrive pas à saisir le fait que son fils n'est plus détenu dans un camp de prisonniers soviétique et qu'elle aussi est enfin libérée d'un terrible cauchemar. La dernière fois qu'elle avait eu le droit de rendre visite à son fils, c'était en janvier 1985. Pour cette rencontre, la vieille dame avait fait le voyage jusqu'à l'Oural, car Chtcharanski séjournait au camp 35, près de la station Wsewaiatskaja, dans la région de Perm. Elle et son fils Leonid durent attendre là-bas pendant deux jours avant de voir enfin Anatoly, et de lui parler à travers une vitre.

«Nous ne devions parler que de choses personnelles», nous expliqua-t-elle dans l'étroit trois-pièces de son fils Leonid, situé dans le quartier Petschatniki de Moscou. Un récepteur à ondes courtes donnait les dernières nouvelles en anglais sur l'échange des «agents».

La vieille dame raconta que, depuis la dernière entrevue avec Anatoly, elle avait reçu de lui seulement trois lettres. Dans le petit appartement se serraient les cameramen américains et ouest-allemands. Alors que les projecteurs des caméras étaient braqués sur elle, madame Milgrom expliqua qu'elle avait adressé en dernier, le 26 janvier, un télégramme à Mikhail Gorbatchev, afin de solliciter de l'aide pour Anatoly. «Je suis très reconnaissante à Gorbatchev, mais je remercie aussi Ronald Reagan de ses efforts». Elle manifesta sa conviction que ces politiciens avaient «sauvé la vie de Toljas et prolongé un peu la sienne». Les prédécesseurs de Gorbatchev, comme Brejnev, Andropov et Tchernenko, n'avaient pas réagi à ses nombreuses demandes, dit-elle.

Madame Milgrom était visiblement tendue. Cependant, lorsque l'un des caméramen tomba avec sa chaise qui s'écroula sous lui, la mère de Chtcharanski se mit à rire. Son fils Anatoly avait été arrêté en 1977 et condamné, le 14 juillet 1978, à trois ans de prison et dix ans de détention dans un camp pour «haute trahison sous forme d'espionnage» en faveur des USA, ainsi que pour «agitation et propagande antisoviétique». En ce qui concerne sa libération surprenante, sa mère dit: «Je ne le croirai que lorsque j'entendrai sa voix». Elle attendait, en effet, un appel téléphonique d'Anatoly Chtcharanski et de sa femme.

Madame Milgrom affirme que ce n'était pas le gouvernement soviétique qui l'avait informée de la libération de son fils. Quant au communiqué parlant de sa propre émigration de l'URSS, elle expliqua: «Cela non plus, je ne l'ai pas appris par les Soviets. Tout ce que j'ai entendu jusqu'à présent, m'est parvenu par les nouvelles de l'Ouest». En disant cela, elle désigna le récepteur à ondes courtes.

Cependant, Madame Milgrom manifesta l'espoir que l'URSS lui accordera, ainsi qu'à Leonid et à sa femme Raja, avec leurs deux enfants Sacha (14 ans) et Boris (8 mois), la permission d'émigrer. «Je ne sais pas comment j'ai pu survivre à ces neuf terribles années». Toutes les nuits, dit-elle, elle avait dû penser à son fils détenu, qui n'avait qu'un moyen de protestation au camp: la grève de la faim.

Elle ajouta que le sort de son fils avait épuisé son mari, qui mourut d'une crise cardiaque dans un trolleybus le 20 janvier 1980, à l'âge de 75 ans – jour des 32 ans d'Anatoly Chtcharanski. À l'époque, les autorités soviétiques avaient refusé à Anatoly de participer aux obsèques de son père. La famille avait juste reçu un télégramme de condoléances du camp.


En Israël, Anatoly s'appelle maintenant Nathan

«Sois loué, ô Éternel, Toi qui délivres les prisonniers de leurs chaînes». C'est avec ces paroles de bénédiction de la liturgie juive que réagit le président d'État, Chaïm Herzog, lorsque, pendant une séance gouvernementale, un adjudant lui souffla la nouvelle qu'Anatoly Chtcharanski venait de traverser le pont Glienicker à Berlin.

Herzog publia aussitôt un communiqué où il disait: «Anatoly Chtcharanski est devenu un exemple et un symbole. Son courage a redonné espoir à nos frères et soeurs en Union soviétique... Sois le bienvenu dans ta patrie, Anatoly. Que beaucoup d'autres puissent te suivre»! Avec ces paroles, Herzog avait exprimé les pensées que beaucoup d'Israéliens portaient dans leur coeur.

Le bonheur se lisait sur le visage d'Anatoly Chtcharanski lorsqu'il descendit à l'aéroport Ben-Gourion près de Tel Aviv, du petit avion «Westwind» qui l'avait transporté de Francfort en Israël, accompagné de sa femme Awital et d'un petit groupe d'amis israéliens.

Chtcharanski se jeta dans les bras du Premier ministre Shimon Peres, qui attendait à l'aéroport. En guise de salutations, Peres et son nouveau concitoyen s'embrassèrent pendant 30 secondes au moins. Puis, Awital présenta son mari au ministre des Affaires étrangères, Yitzhak Shamir qui n'hésita pas non plus à l'embrasser.

«Nous sommes tous très émus, comme vous», dit Peres à Anatoly, «comment vous sentez-vous»? «Je suis très heureux d'être maintenant dans mon pays», répondit Anatoly dans un hébreu parfait, qu'il avait appris pendant ses neuf ans de détention, au moyen de livres entrés en contrebande au camp.

Anatoly portait un anorak neuf brun clair, Awital une nouvelle robe brun foncé. Elle avait échangé son foulard gris habituel contre un nouveau avec des fleurs. Les étreintes et les poignées de main n'en finissaient pas. La moitié des membres du gouvernement était à l'aéroport, ainsi que plusieurs anciens co-détenus de Chtcharanski. Le grand rabbin israélien Sapira prononça sur Anatoly cette bénédiction rarement formulée, sinon dans certaines prières: «Loué sois-Tu, ô Dieu, Toi qui ressuscites les morts»!

Le faste que le gouvernement avait réservé à l'arrivée d'Anatoly Chtcharanski en Israël dépassait tous les précédents. On avait non seulement envoyé un avion spécial à Francfort, mais encore préparé une réception d'État à l'aéroport de Tel Aviv. De nombreux bus étaient mis en service, afin que tous ceux qui le désiraient puissent se rendre à l'aéroport pour accueillir Anatoly.

À son arrivée, Chtcharanski reçut aussi les documents israéliens d'immigration et adopta le nom hébraïque de Nathan. (SAD)

Ephraim Lahav, Jérusalem


«Nous l'avons laissé parler afin que la tension en lui s'en aille»

Même la direction de freinage défectueuse de l'avion qui devait amener de Berlin à Francfort le citoyen russe Anatoly Chtcharanski après sa libération, ne pouvait ternir l'ambiance joyeuse au sein du petit groupe de voyage. Le pilote avait découvert la défectuosité juste à temps et le voyage pouvait être effectué avec une autre machine. Chtcharanski était tellement impressionné par tout ce qui venait de se passer, que personne n'avait l'idée de le questionner sur ses plans d'avenir en Israël. Ludwig Rehlinger, secrétaire d'État au ministère de l'Intérieur allemand, qui, avec l'ambassadeur américain à Bonn, Richard Burt, avait conduit Anatoly (37 ans) à travers le pont Glienicker vers la liberté, décrit l'atmosphère qui régnait dans l'avion: «Il était tellement rempli de tout ce qu'il venait de vivre que Burt et moi-même – et cela se comprend – ne lui avons pose aucune question. Nous l'avons laissé parler, afin que la tension en lui s'en aille».

En même temps, à l'aéroport de Francfort-sur-le-Main, 50 journalistes, environnés des techniciens et cameramen de la télévision, attendaient l'arrivée de Chtcharanski avec sa femme. Un vent glacial soufflait lorsque les reporters virent, de la terrasse des visiteurs, atterrir le «Business-Jet Westwind WW 23», venant d'Israël.

Rudolf Zewell, Francfort


Awital immédiatement conduite dans le hall des pas perdus

Une belle femme, habillée d'une veste foncée et coiffée d'un foulard noué sous une touffe de cheveux dans la nuque, descendit du Jet. Les journalistes ne purent cependant entrevoir Awital Chtcharanski que pendant un court instant. Elle fut immédiatement conduite vers le hall des pas perdus du secteur de transit B 40.

Des employés de la garde frontières dans leurs habits de combat et des policiers armés de mitraillettes, bouclèrent à clé les entrées de ce secteur. Les chiens policiers faisaient comprendre à chacun qu'ils étaient là pour empêcher toute approche de Madame Chtcharanski. La sécurité d'abord! Les contrôles étaient si sévères que même les gens voulant simplement remettre des fleurs, furent renvoyés sans commentaire.

Peu avant 13 heures, l'avion d'Air-force de Berlin, avec à bord Anatoly Chtcharanski, se posa à l'aéroport de Francfort dans la zone militaire. Le consul américain salua le citoyen libéré dans l'aire d'atterrissage. Ensuite, on se rendit avec une voiture au hall des pas perdus, qui se trouve dans la zone civile de l'aéroport.


Un revoir entre quatre yeux

Après l'accueil par l'ambassadeur israélien de Bonn, Yitzhak Ben Ari, Chtcharanski fut conduit dans une chambre où, pour la première fois depuis douze ans, il pouvait serrer sa femme dans ses bras. Aucun reporter, aucun officiel ne devait être présent. C'était un revoir entre quatre yeux.

Puis, Awital Chtcharanski remercia, par des paroles simples et touchantes, Richard Burt et Ludwig Rehlinger. Après une lutte qui avait duré des années, elle était enfin arrivée au but. Sans jamais se lasser, elle avait combattu en faveur de la libération de son mari. Jamais elle n'avait douté qu'un jour elle le reverrait. Pour elle, «l'an prochain à Jérusalem» représentait plus qu'une salutation pieuse.

Enfin, à 14h.23, l'avion bi-réacteurs israélien décolla de la piste à Francfort et transporta le couple Chtcharanski vers un accueil triomphal à Tel Aviv.

Après cet échange sans heurt des prisonniers sur sol allemand, Ludwig Rehlinger dit simplement: «Le gouvernement allemand s'est engagé avec beaucoup de fermeté et a fait son possible afin de mener à bonne fin cette affaire». C'est aussi avec un sentiment de contentement qu'il pouvait se défendre contre la critique que des citoyens allemands avaient été échangés avec des agents. «Si c'est la seule possibilité de faire sortir un homme de prison aussi droit que Chtcharanski, je ne me compromets en rien en agissant ainsi», dit Rehlinger.

© Nouvelles d'Israël Mai 1986


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ISRAËL DONNE PLUS À WASHINGTON QUE CE QU'IL EN REÇOIT


Les découvertes et les expériences de l'armée israélienne et de ses fabricants d'armes, représentent pour l'industrie d'armement américaine une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les politiciens qui prétendent que les USA accordent une aide financière beaucoup trop élevée à Israël, qui chargerait ainsi injustement le payeur d'impôt américain, ont tort. C'est plutôt le contraire. L'amitié d'Israël permet à Washington d'économiser chaque année des centaines de millions de dollars. C'est ce qui ressort d'un communiqué du ministère des Affaires étrangères israélien.

Ledit communiqué confirme ce que disait l'ancien ministre de la Défense israélienne, Ariel Sharon, qui affirmait que, en fin de compte, Israël soutenait plus généreusement les USA que ces derniers ne soutenaient Israël. Cette affirmation provoquait en général un sourire d'incrédulité chez les lecteurs des quotidiens américains. En effet, si l'on considère le fait que, en une seule année, Washington a accordé à Israël 3 milliards de dollars en guise d'aide «régulière» pour l'armement et l'économie, et qu'Israël recevra encore pour l'année 1986 une «allocation d'état d'urgence» de 750 millions de dollars, on pourrait en douter. Cependant, le célèbre politologue Steven L. Spiegel de l'université californienne à Los Angeles, pense que même si les expériences stratégiques d'Israël s'élevaient à deux pour-cent seulement du budget de la défense américaine, cela reviendrait à plus de 4 milliards de dollars.


Les inestimables réalisations d'Israël

Selon la publication citée plus haut, qui se réfère à des indications de Spiegel dans un article du journal «Commentary», Israël toucherait seulement un pour-cent du budget de la défense américaine en compensation des inestimables réalisations qu'il cède aux Américains. Alors que les USA financent, avec l'OTAN, ses bases militaires en République Fédérale d'Allemagne, ainsi que dans d'autres pays de l'OTAN, il bénéficie gratuitement – en cas d'urgence – d'un potentiel de bases en Israël. Par contre – selon Leslie Gelb dans le New York Times – l'Égypte aurait refusé aux Américains de s'installer à Ras Banas. Les bases américaines en RFA, coûtent à elles seules 500 millions de dollars par an à Washington. Comme on le sait, Israël surveille gratuitement en faveur de l'OTAN les activités aériennes soviétiques et celles de la Syrie dans la région méditerranéenne, alors que l'OTAN reçoit, pour sa surveillance aérienne des AWAC en l'Europe de l'Est, un soutien financier considérable des Américains. 330 000 soldats américains stationnent en Europe et 110000 dans l'est de l'Asie. Sans la présence de l'armée israélienne, Washington serait obligé de stationner des milliers et des milliers de soldats supplémentaires au Proche-Orient.


Expérience de guerre et talent d'improvisation

Cependant, la force des Israéliens réside dans leur expérience de guerre (contre les armes soviétiques), et dans leur étonnant talent d'improvisation. Des experts de l'armement israéliens collaborent avec certaines grandes firmes américaines comme Boeing, Sylvania, Race-Systems et Beechcraft, qui économisent ainsi des centaines de millions de dollars. Prochainement, un ballon de reconnaissance, développé par des Israéliens au prix de 100 millions de dollars, sera utilisé par les Américains au-dessus de Cuba. De nombreuses armées occidentales n'achètent leurs armes qu'après avoir consulté les spécialistes israéliens. Ce n'est qu'au moment où Israël avait acquis le système radar aérien Grumman E-2c Hawkeye, que le Japon suivait l'exemple israélien. Les Israéliens ont sensiblement amélioré les avions de combat F-16. Ce n'est qu'après l'acquisition par Israël des hélicoptères MD-500, munis de pièces d'artillerie, que la Jordanie, la Corée du sud et le Kenya se décidaient pour un tel achat. La vente du F-20 de Northrop rencontre des difficultés, parce qu'Israël a renoncé à l'acquisition de cet avion. En Israël, on en était déjà à la deuxième génération dans la production du petit avion de reconnaissance sans pilote RPV, pour lequel on avait investi 30 millions de dollars (et qui avait été acheté par la marine américaine), tandis que les USA travaillaient toujours à son homologue «Aquilla», avec un investissement de 2,44 milliards de dollars. Le RPV s'est avéré très efficace. Des lances-fusées israéliens B – 3 0 0, munis de la tête nucléaire américaine Smaw, sont utilisés par la marine américaine en qualité de «brise-forteresses». Selon un haut placé (Peter McPherson) du ministère des Affaires étrangères américain, l'industrie d'armement américaine est en mesure d'offrir 60000 à 70000 places de travail grâce aux commandes d'armes faites par Israël.

© Nouvelles d'Israël Mai 1986


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LES PRÉPARATIFS DE GUERRE SYRIENS – ÉNORMES CONCENTRATIONS DE TROUPES SUR LE GOLAN


Une nouvelle fois, la Syrie a déployé ses forces militaires le long de la frontière israélienne sur le Golan.

Au cours des trois dernières années, les forces armées syriennes ont énormément augmenté. De six divisions et 300 000 hommes, elles se sont accrues à neuf divisions et 500 000 hommes.

Avec ses 2 000 chars blindés, l'armée syrienne a mis sur pied une organisation complexe. Elle effectua des déblaiements massifs en vue de préparer des positions de tir et installa des barbelés ainsi que des champs de mines très étendus. Les Syriens appellent ces installations la «zone de la mort».

L'armée régulière syrienne se trouve actuellement en état d'alerte, ce qui lui permettra de passer à l'attaque en l'espace de quelques heures seulement. Le retrait partiel des Syriens du Liban renforce la puissance de leur armée contre Israël. Fondée sur des principes militaires russes – la Syrie dispose de 4 000 conseillers soviétiques –


Le système de défense syrien est varié et vaste.

Selon les experts militaires, la Syrie semble prévoir que les israéliens repousseraient la première attaque syrienne et passeraient à une contre-attaque, ce qui permettrait à la défense syrienne – c'est ce que pense la Syrie – d'engloutir les Israéliens. On apprend de source européenne que la Syrie recevra prochainement des avions de combat MiG-29 de l'Union soviétique. Jusqu'à présent, l'Inde était le seul pays à posséder ces avions équipés de systèmes d'armes ultramodernes.

La marine de guerre syrienne dispose de fusées SS-3 à longue portée, qui pourront atteindre sans difficulté la région côtière israélienne. Ces fusées sont installées, entre autres, sur les bases aériennes de Tartus et Latakia et ont une portée de 300 kilomètres. Selon un journal libanais, qui est en étroite liaison avec la Syrie, le gouvernement soviétique envisagerait de former le personnel militaire syrien en vue d'une guerre atomique. Le journal cite le nom d'un ambassadeur arabe qui, selon ses dires, avait appris par le ministre de la Défense syrien que les Russes étaient d'accord de soutenir la Syrie par des armes nucléaires. Car Israël, par ses systèmes d'interception de grande capacité, peut informer très rapidement ses forces de défense dans le cas d'une attaque ennemie.

Cette menace syrienne ne nous étonne nullement. La Syrie est un ennemi millénaire d'Israël, qui a toujours cherché à faire la guerre à Israël. Elle est, mis à part l'Iran – où n'habitent guère de vrais Arabes – l'ennemi le plus farouche, le plus vindicatif et le plus obstiné d'Israël! Mais en même temps, les Syriens sont en tant que vrais sémites, les parents les plus proches d'Israël puisque avant sa vocation, Abraham, le père d'Israël, était lui-même Syrien (cp. De. 26, 5). C'est pourquoi il est d'autant plus réjouissant de savoir que, lors du règne de paix de mille ans, Israël, la Syrie et l'Égypte seront ensemble une bénédiction pour toute la terre (cp. Es. 19,25). 

© Nouvelles d'Israël Juin 1986

  

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LES USA REMETTENT UN MEURTRIER DES CAMPS DE CONCENTRATION À ISRAËL

Le 28 février, le meurtrier du camp de concentration de Treblinka, John Demjanjuk, a été remis par les USA à Israël. Il était connu sous le nom de «Iwan le Terrible». Déjà sept témoins ont Identifié Demjanjuk. Il est reconnu responsable de la mort de plus de 800 000 Juifs à Treblinka! Si cet Ukrainien devait être condamné à mort en Israël (ce qui est très probable, comme ce fut le cas pour Adolf Eichmann), il verrait s'accomplir la justice de Dieu encore ici-bas. Pourquoi toute cette agitation à cause d'un criminel de guerre? Pourquoi envisager un nouveau procès, qui sera long et coûteux pour Israël (environ trois millions de dollars)? S'il est évident qu'un tel meurtrier doit payer de sa vie, il est encore plus évident qu'il faut donner aux survivants et aux familles des victimes une preuve et la satisfaction que justice est faite. 

©  Nouvelles d'Israël Juin 1986


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CHTCHARANSKY MALADE DU COEUR


L'état de santé d'Anatoly Chtcharansky se détériore. Avant sa libération, l'ancien prisonnier soviétique avait subi un traitement aux médicaments extrêmement forts, afin qu'il soit «présentable et apte à l'échange». Grâce à ces remèdes que les Soviets s'étaient hâtés de lui administrer, il grossissait à tel point que de 34 kg, il est monté à 60 kg. À présent, il est réveillé chaque nuit par de terribles cauchemars. Son coeur bat irrégulièrement, aussi il a dû dédire toutes les manifestations prévues.

Si Chtcharansky a échappé, par la grâce de Dieu, de façon aussi extraordinaire, à la fournaise soviétique, il peut aussi s'attribuer cette promesse de Jérémie 30, 17: «Mais je te guérirai, je panserai tes plaies, dit l'Éternel».

©  Nouvelles d'Israël juillet 1986


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«IVAN LE TERRIBLE» DEVANT SES JUGES EN ISRAËL

«Le train était composé de 60 wagons de marchandises fermés, chargés d'hommes et de femmes, de jeunes et de vieillards, d'enfants et de bébés. Les portes des wagons étaient verrouillées de l'extérieur et les bouches d'aération obstruées par des barbelés. Lorsque, à Treblinka, les Allemands firent descendre les prisonniers des wagons, une image d'horreur, fantomatique, se présenta à nos yeux. Des centaines de corps s'entassaient dehors et des hommes, des femmes, des enfants s'écroulaient, couverts de sang. L'air s'emplissait de cris et de pleurs. Le chemin qui conduisait aux chambres à gaz était bordé des deux côtés d'Allemands, accompagnés de chiens dressés spécialement pour attaquer les gens. Lorsqu'ils sautaient sur un homme, ils s'en prenaient aux parties génitales; aux femmes ils déchiraient les seins. Les Allemands criaient aux victimes qui couraient: 'Plus vite, plus vite, l'eau se refroidit et d'autres doivent encore passer sous la douche'!

Afin d'échapper aux coups et aux chiens, les victimes couraient aussi vite que possible jusqu'aux chambres à gaz à l'entrée desquelles se trouvaient les deux Ukrainiens, Ivan Demjanjuk et Nicolaï. L'un était armé d'une barre de fer, l'autre d'une épée. 'Ivan le Terrible' – c'est ainsi que l'on avait surnommé Demjanjuk – se faisait un plaisir d'arracher les bébés aux mères et de les piétiner ou de les partager en deux. Il tirait les belles jeunes femmes derrière le mur, abusait d'elles pour ensuite les poignarder ou les jeter encore vivantes dans la fosse d'incinération. Aussitôt que les chambres étaient pleines, les Ukrainiens fermaient les portes et faisaient démarrer les machines à gaz. Ensemble avec les SS, ils regardaient à travers les fenêtres et les portes. Lorsqu'ils pouvaient se rendre compte que l'asphyxie avait fait son oeuvre et que tous étaient morts, des prisonniers juifs devaient ouvrir les portes et sortir les corps. Comme les chambres à gaz étaient toujours surchargées et que les victimes se cramponnaient les unes aux autres, ils restaient tous debout et donnaient l'impression d'un seul bloc de chair...»

Ce sont des souvenirs du passé déjà pâlissants qui reviennent violemment à la surface. Ivan – John Demjanjuk, l'homme qui est soupçonné d'avoir tué en masse, l'homme connu sous le surnom 'Ivan le Terrible', est actuellement devant les juges en Israël. Vingt-quatre ans après le procès d'Eichmann, la justice israélienne s'occupe pour la deuxième fois d'un criminel nazi. L'État d'Israël, héritage officiel du peuple juif (selon la loi du 1.8.1950), a obtenu des États-Unis la remise d'Ivan Demjanjuk qui, depuis sa nationalisation aux USA, s'appelle John.

Lorsque, le 28 février à 11 heures, la machine 747-004 d'EL-AL atterrissait à LOD, John Demjanjuk (66 ans), en descendant de l'avion, donna l'impression d'un homme détendu et sûr de son innocence. Ses voisins le décrivent comme étant un homme très sympathique. Rien ne semblait l'ébranler, ni la présence des nombreux policiers, ni le grand nombre des reporters. Il désirait même embrasser le sol de la Terre Sainte. Lorsqu'il fut interrogé à ce sujet, il répondit: «Un bon chrétien le fait». Depuis, «Ivan le Terrible» est enfermé dans la prison d'Ayalon (Ramle), dans une cellule mesurant 3 m sur 3,5m, où il attend son procès. Il est surveillé jour et nuit par des gardiens juifs, chrétiens et druzes. L'accusation contre Ivan Demjanjuk, né le 13.4.1920 à Dub Macharenzi, en Ukraine, porte sur le fait qu'il aurait été l'un des principaux bourreaux au camp de concentration de Treblinka.

Au cours des 15 mois d'activité de ce camp (100 km au nord-est de Varsovie), plus de 870 000 Juifs ont été exécutés. Contrairement au camp d'Auschwitz, Treblinka était une véritable usine de la mort, car ceux qui arrivaient là-bas étaient tués immédiatement. Environ trente SS et 120 Ukrainiens, dont Demjanjuk, aidés par 700 ouvriers de force, s'occupaient des exécutions. De plus d'un million de prisonniers du camp de Treblinka, seules 70 personnes ont survécu à cet enfer. Douze d'entre elles ont pu identifier en John Demjanjuk «Ivan le Terrible». Un ancien prisonnier de Treblinka, âgé de 85 ans et vivant en Espagne, fit savoir que «Ivan le Terrible» avait été tué lors de l'insurrection du camp en 1943. Entre-temps, cette affirmation fut démentie et considérée comme une erreur. Le bourreau exécuté le 11.8.43 n'était pas «Ivan le Terrible», mais Max Biala. John Demjanjuk continue cependant à clamer son innocence, prétendant n'avoir jamais été à Treblinka et n'avoir jamais servi les nazis. Les photos et documents qui lui sont présentés sont pour lui des falsifications du KGB russe.

Selon les indications américaines, Demjanjuk se serait réfugié en Allemagne en 1945, pensant que la poignée de survivants ne représenterait aucun danger pour lui. En 1952, il déménagea aux USA où il fut naturalisé, en 1958, à Cleveland. Un complémentaire précieux dans ce procès de Demjanjuk fut révélé par le fait que, depuis septembre 1942, l'Amérique recevait continuellement des informations de témoins oculaires (par exemple de cheminots) au sujet des meurtres en masse dans les camps de concentration. Cependant, la presse du monde libre rejetait ces communications en tant que «propagande d'horreur» – seule la presse illégale aurait fourni des informations exactes sur Treblinka, etc.

En Israël, on est partagé quant à la réalisation d'un procès aussi gigantesque 40 ans après les faits. Cependant, ceux qui désirent le procès trouvent «qu'après Adolf Eichmann, qui avait ordonné les meurtres depuis son bureau, le tour serait au bourreau exécutant...» Ils soulignent l'importance d'un tel procès, qui devrait servir de leçon d'éducation à la génération née en Israël après la guerre. D'autre part, il serait nécessaire de rappeler à la mémoire, dans un monde où l'on commence à nier les horreurs de l'holocauste, les réalités du passé qui ne doivent pas se reproduire. Entre-temps, on a aussi appris que les USA, le Canada, la Grande-Bretagne et d'autres États, ont accueilli des milliers de criminels nazis dont ils ont fait disparaître les pièces à conviction. Mais à présent, après un délai de 40 ans, l'accès est libre aux dossiers des criminels de guerre. Ainsi, Klaus Barbie a dû paraître devant les juges en France. L'archevêque orthodoxe romain, Valerian Trifa, le «boucher» cruel au service de la «garde de fer», s'est d'abord caché aux USA. Aujourd'hui, il vit au Portugal. Les pays de l'Est aussi ont accueilli des nazis. Ainsi, Hermann Klenner s'est créé une situation en tant que chef des représentants Est-allemands de la commission des droits de l'homme de l'ONU à Genève.

La découverte d'un passé nazi du Dr Kurt Waldheim (68 ans), a fait grand bruit ces derniers temps. Lui aussi qualifie les documents et les photos qui lui ont été présentés de faux (même si, depuis, il reconnaît que son père l'avait fait, à son insu, membre de la SA). Les documentations montrent que Kurt Waldheim était devenu membre de la SA le 11.11.1938 et qu'il avait travaillé ensuite aux côtés du général Alexander Löhr (exécuté en 1947 en tant que criminel de guerre), comme interprète aux Balkans. Aujourd'hui, l'ancien interprète et confident de Löhr, le Dr Waldheim, ne veut pas se souvenir de la destruction des villages yougoslaves et de la déportation à Auschwitz des 43 500 Juifs de Salonique.

Sans tenir compte de ces faits, Waldheim poursuit sa course à la présidence et profite de la campagne électorale pour lancer des slogans comme: «FRANC, CLAIR, CATÉGORIQUE – LE MONDE LUI FAIT CONFIANCE»! C'est pourtant lui qui, en tant que secrétaire général de l'ONU (1972-1982), avait sévèrement gardé sous clé les 42 000 documents des criminels de guerre. C'est sous sa direction que l'assemblée plénière de l'ONU mit le «sionisme» au même niveau que le «racisme». Par là, on avait accordé la prééminence aux États arabes, ennemis d'Israël.

En Israël, on est moins bouleversé par le sombre passé nazi de Kurt Waldheim que par le fait qu'aussitôt après la mise à jour de ce passé macabre, la popularité de Waldheim grimpa de 38% à 42%. Il semble que l'antisémitisme soit de nouveau à la mode. Il vaudrait peut-être mieux laisser tomber le procès de Demjanjuk, ou alors trouver une preuve qu'il n'est pas «Ivan le Terrible». «Quoi qu'Israël fasse, il sera toujours l'insensé. Qu'il se fasse conduire à l'abattoir ou qu'il se défende, le monde condamnera toujours Israël», commente un quotidien israélien.

Il faut ajouter que, jusqu'à l'impression de ce numéro, on n'avait encore aucune preuve de ce que Demjanjuk soit effectivement «Ivan le Terrible». On sait, cependant, que la justice d'Israël va au fond des choses. D'autre part, selon la Bible, tout crime – aussi loin qu'il puisse remonter – retombera toujours sur le malfaiteur! L'Écriture est claire à ce sujet: Le pécheur ne peut échapper au jugement – encore moins s'il a touché à la prunelle de l'oeil de Dieu!

© Nouvelles d'Israël juillet 1986


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LES ARABES OFFRENT DU PÉTROLE À ISRAËL


Pour la première fois dans l'histoire de l'État d'Israël, les membres arabes de l'OPEP ont offert du pétrole à Israël. C'est ce qui ressort d'une interview des correspondants du «New York Times» avec le ministre de l'Énergie israélien, Moshe Schachal. L'offre en question serait une preuve de ce que les États concernés suspendraient le boycott économique contre Israël, afin d'écouler les excédents de leur pétrole.

Dans son interview, Schachal refusa de citer le nom des pays pétroliers exportateurs, mais spécifia qu'Israël contracterait, en guise de «geste symbolique», une affaire transactionnelle avec l'un de ces pays. Le ministre de l'Énergie israélien expliqua que plusieurs États de l'OPEP auraient proposé à Israël de fournir du pétrole arabe en échange de produits israéliens.

Le ministre ajouta que, à présent, la Grande-Bretagne était aussi d'accord de fournir du pétrole à Israël, mais que lui, Schachal, était le premier des ministres de l'Énergie israéliens à faire savoir au «gouvernement de Sa Majesté que l'État d'Israël n'avait pas besoin, pour le moment, du pétrole britannique». À cette occasion, Schachal mit l'accent sur le fait que, jusqu'ici, la Grande-Bretagne avait évité d'offrir de son pétrole à Israël, craignant les réactions arabes.

Le ministre souligna la grande importance économique de l'effondrement des prix du pétrole par rapport à l'économie israélienne. Après les vains efforts des ministres de l'OPEP pour freiner l'effondrement des prix et adopter une nouvelle formule en vue d'une réduction de la production, les prix du pétrole sur le marché mondial atteignirent le plus bas de l'échelle, jamais connu jusqu'à ce jour. À New York, on a vendu récemment un baril de pétrole au prix de onze dollars.

Pendant neuf jours, les ministres de l'OPEP cherchaient à s'accorder, mais toutes les propositions de compromis furent rejetées. L'Iran et l'Irak furent les opposants principaux, car ils ont besoin de chaque dollar provenant de la vente du pétrole pour financer la guerre du Golfe.

Nous venons de lire l'une des plus sensationnelles informations des dernières années puisque, jusqu'à il y a peu de temps, le boycott arabe était fermement maintenu contre tout pays qui entretenait des relations commerciales avec Israël. Ainsi, une compagnie aérienne d'Europe avait fait disparaître de son horaire la destination de Tel Aviv, par crainte du boycott arabe. Et voilà que, subitement, les Arabes (probablement les Saoudiens) offrent l'excédent de leur pétrole... Cela nous fait penser au texte de Proverbes 16, 7: «Quand l'Éternel approuve les voies d'un homme, il dispose favorablement à son égard même ses ennemis».

© Nouvelles d'Israël 07 / 1986


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CHTCHARANSKY SOLLICITE DE L'AIDE AUPRÈS DE REAGAN EN FAVEUR DE 400 000 JUIFS EN UNION SOVIÉTIQUE

Anatoly Chtcharansky est venu à la Maison Blanche pour dire merci. «Le président Reagan ne sera pas le dernier à être remercié pour ma libération», avait dit le petit homme plein d'énergie avant cette rencontre. On ne sait pas de quoi se sont entretenus les deux hommes dans l'«Oval Office». Une chose est certaine, cette entrevue était de caractère émotionnel. Il est tout aussi certain que, lors de cette heure de triomphe silencieux, Reagan aurait aimé se présenter à la presse et à la télévision aux côtés de ce jeune homme.

Cependant, la scène n'a pas eu lieu. Aucune émission télévisée ne montra les deux hommes ensemble. Seul un photographe de la Maison Blanche a été admis. La raison politique, ou plutôt la stratégie du «State Department» en avait décidé ainsi, et aussi bien Ronald Reagan que Chtcharansky avaient été d'accord. «Les arrangements lors de cette visite à la Maison Blanche et lors de l'entretien avec le ministre des Affaires étrangères Shultz, correspondent aux désirs de Monsieur Chtcharansky» déclara sèchement un porte-parole du ministère de l'Extérieur.

Le calcul derrière ce protocole modéré et désensibilisé était facile à discerner: Chtcharansky ne doit pas être le dernier à échapper à la torture des camps de travaux forcés. En vue de la prochaine rencontre au sommet avec Gorbatchev, l'administration Reagan tient déjà maintenant à garder ouvertes toutes les portes possibles.

Cette «mer calme» qui s'appelle Washington, devait être pour Chtcharansky un contraste presque déconcertant. Il était arrivé de New York, où une foule de 300 000 personnes était présente lors de sa première apparition en public aux USA. «Mes gardiens de prison du KGB avaient cherché à me persuader que j'étais seul, livré impitoyablement entre leurs mains», disait-il aux 300 000 personnes venues l'accueillir. «Cependant, je savais que je n'ai jamais été seul. Je savais que vous étiez tous avec moi».

Espérons que Nathan Chtcharansky ne se laissera pas influencer, maintenant qu'il jouit de la liberté, par la déliquescence et la flatterie des gens, au point d'abandonner son attachement intérieur à la parole de Dieu, pour laquelle il était prêt même à sacrifier sa liberté. (Voir le message du numéro de juillet des N° intitulé: «L'avènement du Seigneur»).

© Nouvelles d'Israël septembre 1986

 

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SHIMON PERES ET LE COMPLEXE YITZHAK


Le nom d'Yitzhak joue un rôle critique dans la vie politique du Premier Shimon Peres. La première dispute entre le vice-ministre de la Défense Peres et un certain Yitzhak avait éclaté sous Ben Gourion, à l'époque chef du gouvernement, dont le secrétaire était Yitzhak Navon, plus tard président d'État et, à présent, ministre de l'Éducation. Par la suite, tous les deux se sont liés d'amitié, d'une amitié solide qui dure toujours.

Plus problématiques étaient les relations avec un autre Yitzhak, c'est-à-dire avec Yitzhak Rabin, qui était chef de gouvernement jusqu'en 1977. Après son fiasco électoral, qui avait permis à Begin et au Likoud d'arriver au pouvoir en Israël, Rabin écrivit un livre dans lequel il qualifiait Peres d'infatigable trouble-fête et de rouspéteur. Au cours de deux luttes électorales, Peres réussit à se maintenir en tant que président de PAP, ce qui lui permit de reconstruire le parti démoralisé, qui fut de nouveau apte à se présenter au gouvernement. En 1983, Peres et Rabin se réconcilièrent, mais malgré cela, Peres continue à poursuivre avec suspicion son ministre de la Sécurité. C'est que Rabin n'a pas abandonné ses ambitions de candidat au gouvernement dans le cadre de l'IAP.

Shamir et Modaï

Le vice-Premier et ministre des Affaires étrangères, désigné chef de gouvernement à partir du mois d'octobre, est aussi un Yitzhak qui empêche Peres de dormir. Pour un homme comme Peres, il ne sera pas facile de jouer le second violon sous la direction de Shamir, et de passer de la «station de commande» de la chancellerie d'État à la situation insignifiante d'un ministre des Affaires étrangères.

Depuis octobre 1984, Peres devait encore se débattre avec un autre Yitzhak. Modaï était un bon ministre des Finances, mais un membre de gouvernement très difficile. Il manquait de loyauté, il était incapable de contrôler ses réactions émotionnelles. Le changement au sein du ministère de la Justice n'a nullement libéré Peres du complexe Yitzhak. Au contraire, un autre s'ajoute, puisque Yitzhak Modaï est chargé de trouver, pour bientôt, un remplaçant pour le conseiller juridique gouvernemental partant, Yitzhak Shamir. Il pourrait bien y avoir encore quelques affrontements avec un ministre de la Justice récalcitrant, qui cherchera à se venger de son changement au sein de l'ennuyeux ministère de la Justice.

Un autre Yitzhak plane dans l'atmosphère du chef de gouvernement. À la fin de l'année, le contrôleur d'État, Yitzhak Tunik, quittera son poste. Peres sera chargé, soit comme chef de gouvernement, soit comme vice-Premier, de trouver un successeur pour cette fonction si importante.

Dans les semaines à venir, de nombreux postes à responsabilités seront à pourvoir, soit à la banque d'Israël et au comité consultatif de la banque, soit dans l'appareil gouvernemental et à la Knesseth. Dans une certaine mesure on peut penser que, lors de la nomination des candidats, quelques Yitzhaks encore croiseront le chemin de Peres.

Dans l'histoire du salut, Yitzhak, c'est-à-dire Isaac, n'occupe pas une place spectaculaire, mais une place communiante. Il est l'homme de l'arrière-plan tout en étant un joint déterminant dans la chaîne des patriarches d'Israël. Il est le fils d'Abraham et le père de Jacob. Aucun autre homme de l'Ancien Testament n'a représenté comme lui et jusque dans les plus petits détails l'Agneau de Dieu, qui a donné Sa vie pour nous (cp. Ge. 22). Lorsque Isaac attendait sa fiancée Rebecca (cp. Ge. 24), il préfigurait l'Époux céleste plus que quiconque dans l'Ancien Testament. C'est pourquoi, on ne peut écarter Isaac de l'histoire du salut. Voilà pourquoi aussi Shimon Peres a manifestement de la peine avec ces hommes qui portent le nom d'Yitzhak. Permettez-moi de tirer une conclusion pratique: Nul ne pourra jamais se dérober à Jésus-Christ!

© Nouvelles d'Israël septembre 1986

  

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LA CÔTE D'IVOIRE OUVRE UNE AMBASSADE À JÉRUSALEM


La Côte d'Ivoire est la première nation africaine à établir une ambassade à Jérusalem. Il est trop tôt pour savoir si c'est le commencement d'un lent retour des ambassadeurs à la capitale israélienne. Mais jusqu'à présent, les actions d'Houphouët-Boigny, le vieux président de la Côte d'Ivoire, ont toujours servi d'exemples à d'autres États africains.

À la suite de la guerre de Yom Kippour en 1973, tous les États, excepté Costa Rica, avaient plié bagage à Jérusalem pour installer leur ambassade à Tel Aviv, y compris les nations africaines. Or, depuis quelques mois, plusieurs pays d'Afrique, la Côte d'Ivoire en tête, et récemment aussi le Cameroun, ont renoué leurs relations diplomatiques avec Israël. Maintenant, la Côte d'Ivoire vient de faire un pas de plus. Comme le confirme le ministère de l'Extérieur israélien, un chargé d'affaires d'Abidjan est installé depuis quelques semaines à Jérusalem. On attend encore, pour ces prochains jours, l'ambassadeur de la Côte d'Ivoire en Israël qui, lui aussi, vivra dans la capitale. À propos, c'est l'ambassade de Suisse qui a géré les bâtiments de la Côte d'Ivoire à Tel Aviv depuis 1973.

Avec la réouverture de l'ambassade ivoirienne à Jérusalem, un processus commencé par la reprise, en octobre 1985, des relations diplomatiques entre Jérusalem et Abidjan, a abouti à un résultat positif. À présent, on n'exclut pas que le pas fait par le président âgé de la Côte d'Ivoire, Félix Houphouët-Boigny, serve d'exemple à d'autres, comme ce fut souvent le cas. Cependant, dans certains milieux compétents à Jérusalem, on met en garde contre un espoir exagéré, tout en admettant qu'entre autres, le Cameroun pourrait suivre cet exemple. Tout drapeau étranger flottant à Jérusalem est un succès prestigieux pour Israël.

J.U.

Ces nouvelles nous incitent à penser à Matthieu 19, 30. où nous lisons: – Plusieurs des premiers seront les derniers, et plusieurs des derniers seront les premiers».

Cela signifie que beaucoup de pays occidentaux entretiennent des relations diplomatiques avec Israël, mais, pour des raisons politiques ou d'opportunité, sont trop lâches pour établir leurs ambassades à Jérusalem. Et voilà que ce petit État d'Afrique, la Côte d'Ivoire, a le courage d'être conséquent et d'installer son ambassade à Jérusalem, la capitale éternelle d'Israël. Or, la bénédiction promise dans le Psaume 122, 6 est aussi valable pour cet État: «Que ceux qui t'aiment jouissent du repos...».

(Note de la rédaction: Entre-temps, la Côte d'Ivoire a décidé le transfert à Tel Aviv de son ambassade installée récemment à Jérusalem, en raison d'une résolution de la ligue arabe qui menace la Côte d'Ivoire de rupture des relations.)

©   Nouvelles d'Israël Décembre 1986


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LE CONFLIT SOUS-JACENT ENTRE L'UNION SOVIÉTIQUE ET ISRAËL


L'objectif de Moscou d'atteindre des ports en mers chaudes avec accès assuré sur l'Océan indien, l'oblige à faire pression sur l'Afghanistan et le Pakistan. En ce qui concerne l'Afghanistan, il y a des années que le combat dure.

Quant au Pakistan, on cherche à le démolir de l'intérieur, par exemple en le détachant du Belutschistan (au sud-ouest du Pakistan) qui, déjà au 17e siècle, avait été sous la suzeraineté perse et, plus tard, afghane.

Selon des informations du service secret américain, l'intention d'un brisement du Pakistan – qui nécessite le terrorisme – serait compris dans un accord entre Moscou et Pékin, afin de remettre en ordre les sphères d'influence en Asie centrale.

Le massacre à la synagogue d'Istanboul avait pour but de provoquer Israël à riposter contre les États du front arabe. Une guerre israélo-syrienne restant dans une certaine limite, serait au goût de Moscou, parce qu'elle entraînerait un affaiblissement des deux côtés. Les instigateurs ont probablement leur siège à l'ambassade soviétique au Liban.

Tout dépendra de la politique que mènera le successeur de Peres (Shamir) à Jérusalem, à l'égard de l'URSS. Certains observateurs n'excluent pas la possibilité que Shamir puisse chercher à obtenir un accord avec la Syrie, en vue d'un partage du Liban – si Moscou le permet. Jérusalem veut la paix près de ses frontières!

Même si Jérusalem souhaite la paix près de ses frontières, il n'en reste pas moins vrai que le conflit entre le peuple élu de Dieu, Israël, et la puissante nation que constitue l'Union soviétique que Dieu rejette, subsiste. Car, en fin de compte, c'est un conflit entre la – lumière et les ténèbres. Comme autrefois le violent conflit entre la lumière et les ténèbres a été réglé définitivement et pour l'éternité à Jérusalem, par la victoire de Jésus-Christ sur la croix de Golgotha, le conflit entre ces deux nations se terminera finalement en faveur d'Israël!


L'armée de l'air Israélienne peut atteindre l'Union soviétique

Les forces aériennes d'Israël sont en mesure d'opérer profondément dans le sud de l'Union soviétique. Des villes comme Kiev, Charkow et Kursk se trouvent largement comprises dans leur champ d'action. C'est ce qui ressort d'une étude américaine, publiée par la revue spécialisée suisse «Internationale Wehrrevue». Cependant, cette région située avant tous les ports soviétiques de la mer Noire, ne peut être atteinte sans ravitaillement en vol. Or, l'armée de l'air israélienne dispose de cette possibilité. À l'arrière-plan de cette étude, se pose la question de savoir si Israël possédait en définitive une possibilité de riposte en cas de conflit au Proche-Orient, avec la participation éventuelle de la Syrie, de la Libye et de «volontaires» soviétiques.

En effet, il existe une ligne directe et rapide de Moscou à Jérusalem. Tout un chacun peut suivre, s'il le veut, cette ligne sur une carte géographique. Mais cette ligne directe va aussi de Jérusalem à Moscou. Et, si la parole prophétique parle beaucoup de l'attaque finale de l'Union soviétique et de ses satellites contre Israël, elle mentionne aussi l'accomplissement de l'inverse de cette prophétie. Je pense, par exemple, au texte de Joël 4, 16 ou d'Amos 1, 2. Le prophète Jérémie exprime la même pensée au chapitre 25, verset 30. Cela nous explique pourquoi l'armée de l'air israélienne est en mesure de pénétrer profondément en territoire soviétique.

 ©  Nouvelles d'Israël Décembre 1986


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SHIMON PERES RENCONTRE HASSAN – ÇA BOUGE 


Les politiciens occidentaux qualifient la spectaculaire rencontre – éclair entre le Premier ministre Shimon Peres et le roi Hassan Il du Maroc de «bon début». Les spécialistes, cependant, conseillent de ne pas surestimer la portée de cette rencontre, dont les entretiens n'avaient pas valeur de traité. Le roi Hassan Il n'était nullement mandaté par les États arabes. Pour lui, comme pour Peres, il s'agissait de «trouver une issue à l'actuelle impasse au Proche-Orient». C'est ainsi que du 22 au 23 juillet, le roi Hassan Il et le Premier ministre israélien Peres s'entretenaient en toute franchise et de façon détaillée, à la résidence royale d'été près d'Ifrane. Le roi exigea, «au nom d'Allah», le retrait d'Israël de toutes les régions arabes occupées depuis 1967. En revanche, les États arabes devraient – selon le roi Hassan – «reconnaître Israël en lui garantissant une existence sûre à l'intérieur de ses frontières».

Du point de vue juridique, le roi Hassan ne risquait rien, puisqu'il se trouvait sur le sol diplomatique du sommet de Fez de 1982. Même l'Égypte a dû reconnaître que la «démarche courageuse de Hassan était positive». En Israël, on jugea cette rencontre de trop précipitée «pour servir de jalon important sur le chemin d'un règlement de paix durable au Proche-Orient». Comme il fallait s'y attendre, la fraction gauche de la Knesseth rejeta la rencontre comme une «illusion bon marché». Les Syriens et les Libyens condamnèrent le roi, lui reprochant d'avoir «trahi les États arabes». En ce qui concerne l'OLP, elle se montra étonnée, comme si elle venait seulement d'apprendre l'événement par la presse. Quant à Israël, malgré une certaine satisfaction, les mises en garde ne manquent pas: Ben-Ellisar, par exemple, député du Likoud et expert dans les affaires arabes, manifeste une certaine crainte. «Ce n'est pas ce que dit Hassan qui nous inquiète, mais plutôt ce que le parti travailliste, sous la direction de Peres, serait prêt à céder lors d'éventuelles négociations avec l'OLP», dit-il. Le Premier ministre Peres remit au roi un mémorandum dans lequel on peut lire, entre autres: «Le principe d'Israël est de négocier avec tous ceux qui, parmi les Arabes et les Palestiniens, recherchent la paix, à condition que chacun rejette le terrorisme et tout acte de violence».

Après cette rencontre au sommet avec Peres, le roi Hassan déposa ses fonctions de président de la Ligue Arabe, tout en déclarant dans une Interview «qu'il commanderait avec succès, en cas de guerre, les forces armées arabes contre Israël».

Comparé aux autres chefs d'États arabes, Hassan est un roi courageux. Cependant, la vague de haine et les murmures de désapprobation auxquels il est confronté le font reculer. Il me fait penser à l'homme dont Jésus parle dans une parabole en Matthieu 21, 30:

«S'adressant à l'autre, 9 dît la même chose ('... va travailler aujourd'hui dans ma vigne'). Et ce Fils répondit. Je veux bien, seigneur. Et il n'alla pas».

©  Nouvelles d'Israël Décembre 1986


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DÉTRESSE DES JUIFS EN RUSSIE 

 

Le refusnik Valery Pevsner, 38 ans, fut interrogé un jour à son poste de travail pendant plus de trois heures par le responsable du KGB d'Odessa. Pevsner est ingénieur mécanicien, spécialiste en métallurgie. On le menaça d'un procès criminel pour «transmission d'informations secrètes», et pour «infraction d'une loi reconnue partout».

Zachar Zunsheim, sioniste détenu, a reçu la visite de sa femme Tanya au camp d'Ekhirit, en Jrkutskaya Oblast. On suppose que cette rencontre a été permise uniquement en prévention d'une manifestation dans la banlieue de Riga, où des discussions américano-soviétiques se tenaient simultanément. Tanya raconte comment le responsable du camp, le Major Yuri Korenev cherche à prolonger le séjour de son mari, fixé à trois ans, et à appliquer l'article 188/3 récemment entré en vigueur.

La sollicitation auprès des autorités soviétiques de la part des 66 activistes de I'Alijah, en collaboration avec les femmes de prisonniers sionistes et de nombreux anciens détenus pour la libération de Yosef Begun, a été considérée comme un acte encourageant, particulièrement dans cette période de répression sévère. La situation de Yosef Begun est devenue alarmante. Physiquement, on le démolit, ceci uniquement pour son travail en faveur des Juifs, et pour avoir défendu ouvertement son point de vue.

Son épouse Ina Begun n'a plus le droit de correspondre avec son mari pendant sept mois. Cependant, elle vient de recevoir une lettre de lui – comptant une centaine de pages. Dans cet écrit dont le volume correspond à celui d'un livre, Begun ne parle jamais de lui-même ni de sa santé. C'est plutôt une description ou des analyses de livres qu'il a lu. La famille de Begun considère ce manque d'informations personnelles comme inquiétant. En outre, Ina vient d'apprendre par des personnalités autorisées que ses droits de visites seront suspendus jusqu'en mai 1987.

Semion Borovinsky, 38 ans, refusnik depuis 1981, a été entendu publiquement à Léningrad, pour avoir refusé en mars 1986 de témoigner lors de l'interrogatoire du refusnik Vladimir Lifshits – condamné à trois ans de détention pour avoir «critiqué l'État soviétique». La Cour interrogea Borovinsky pendant vingt minutes, après quoi elle lui infligea cinq mois de «travaux correctionnels», et quinze pour cent de déduction de son salaire au profit de l'État.

Selon les informations données à son épouse Anya, Lifshits aurait été transféré entre-temps dans un hôpital de prison dans la région de Kamtchatka, probablement pour un contrôle médical après les bruits répandus sur sa mauvaise santé, même à l'étranger.

L'ancien détenu sioniste Alexander Paritsky, de Kharkov, dont l'état de santé s'était sérieusement détérioré dans un camp de travaux forcés, a été soigné dans un hôpital spécialisé en cardiologie à Moscou. Le bureau d'émigration Ovir lui fit savoir que lui, sa femme Polina et ses deux filles pouvaient attendre encore une fois quinze ans, avant l'obtention de leur visa de sortie.

Après douze ans de refus, Leonid Vainshtain, 38 ans, ingénieur mécanicien de Moldava, a quitté l'Union soviétique à Kishinev pour retrouver sa famille en Israël.

Des femmes de prisonniers sionistes et des familles de refusniks de diverses villes ont envoyé des voeux au président et au peuple d'Israël, souhaitant une paix durable pour Israël, et pouvoir bientôt réintégrer le pays de leurs ancêtres.

Dans une autre missive pour la nouvelle année, Ida Nudel qui se voit refuser depuis quinze ans le permis de sortie, remercia les amis du monde entier qui expriment leur souci et leur sympathie à l'égard des Juifs soviétiques. «Je suis persuadée», écrit-elle entre autres, «que les efforts de bonne volonté des nombreuses personnes aboutiront à une solution des problèmes humains, qui portera ses fruits». Binyamin Bojomolmy, 40 ans, l'un des plus anciens refusniks – son nom est mentionné dans le livre des records «Guiness» – a obtenu, ainsi que sa femme Tatanya, une permission d'émigration en Israël. Bojomolmy, victime pendant de longues années des terreurs du KGB, retrouvera enfin ses parents qui, eux, étaient arrivés en Israël en 1970.

L'activiste juif Abram Markman, 26 ans, son épouse Tzilia, ainsi que leurs deux filles ont bénéficié d'un permis d'émigration. Les parents d'Abram, Olga et Maetevi Morkman, vivent en Israël depuis 1980.

Inessa Fleurov, d'Union soviétique, sollicita un visa pour Israël, dans le but de secourir son frère Michaël Shirman souffrant de leucémie, par une transplantation de la moelle osseuse. Elle arrivera en Israël en passant par Vienne.

Madame Fleurov est en possession de son visa depuis août dernier. Elle ne voulait cependant pas quitter Moscou avant que son mari ne reçoive aussi l'autorisation d'émigrer. Le départ fut bloqué par le père de ce dernier, qui refusa de signer les obligations financières, imposées à tous les émigrants de l'Union soviétique. De son côté, Victor Fleurov lutta pour une décision soulignant que, dans le passé, les autorités avaient souvent passé outre ces règles. Il s'adressa directement à la personne responsable de l'attribution des visas, afin d'obtenir la permission d'émigrer avec sa femme et ses enfants.

Shirman fit connaître sa demande lors des conférences de presse de la rencontre au sommet à Reykiavik, espérant que sa fille puisse rapidement quitter l'Union soviétique.

Selon les dernières nouvelles de Shirman à Tel Aviv, la famille Fleurov arrivera prochainement en Israël (N.d.r.: Entre-temps, elle y est arrivée). 

© Nouvelles d'Israël février 1987


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PROPOS DU GÉNÉRAL PELED: UNE GUERRE AVEC LA SYRIE...

«Le front nord représente, sans aucun doute, une menace pour l'existence d'Israël... et pour cette raison, je pense qu'un engagement avec la Syrie est inévitable», commenta récemment le général JOSSI PELED, commandant de la région nord du pays. «L'armée syrienne se renforce, et son équipement s'améliore. Les Syriens intensifient leur armement dans un but précis: Egaler Israël. Voilà qui suffit pour s'attendre, tôt ou tard, à une confrontation avec le voisin septentrional. Les Syriens ont une motivation très précise: S'essayer encore une fois contre Israël. L'attaque peut avoir lieu dans un, deux ou trois ans. Mais elle se produira certainement, car ainsi le veulent les Syriens. C'est pourquoi, une vigilance soutenue s'impose à Israël». (IN)

©  Nouvelles d'Israël Février 1987


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SHAMIR TIENDRA-T-IL SES PROMESSES?


Du Dr Roland Gradwohl (IW)

Shlomo Hillel, président de la Knesseth, a ouvert la séance du parlement ayant pour but la prestation de serment des membres du nouveau gouvernement d'Yitzhak Shamir (Likoud) auquel, par 82 voix contre 17, et seulement trois abstentions, une évidente majorité a témoigné sa confiance. La formation du cabinet reste à peu près identique à celle du gouvernement unitaire dont Shimon Peres (Maarach) a assuré la présidence pendant 25 mois, soit la première partie de la période d'activité. «À peu près», car Mordechaï Gur, jusqu'ici ministre de la Santé, a démissionné et sera remplacé par Schoschana Arbeli-Almoslino (Maarach). Elle sera – après Golda Meir, Shulamit Aloni et Sara Doron – la quatrième femme appartenant à un cabinet en Israël. D'origine irakienne, elle immigra en Israël en 1945, jouant dès lors un rôle au sein du syndicat de l'Histadrut et de l'organisation féminine Naamat. En soutenant pleinement la politique d'implantation dans la Judée, la Samarie et la bande de Gaza, et après avoir voté contre l'acceptation de l'accord de paix de Camp David, on la considère comme un faucon politique. Sewulun Hammer du parti religieux national est aussi nouveau au sein du gouvernement, bien que, dans les derniers jours du cabinet de Peres, il ait déjà fait ses débuts en qualité de successeur du Dr Joseph Burg démissionnaire.

Dans tous les cas, et malgré l'opposition dans ses propres rangs, Peres a tenu parole en remplissant la principale condition du contrat de coalition, établi il y a deux ans entre le Maarach et le Likoud, exigeant la formation d'un gouvernement national étendu. Peres est un homme droit. «Les contrats doivent être suivis», souligna-t-il. C'est ce qu'il fit. En dépit des tiraillements provenant de quelques petits détails avant la formation du nouveau cabinet, les choses ont évolué normalement. La rotation est faite. Shamir est Premier ministre. Les rôles sont changés, et dès à présent, Peres occupe la place de vice-Premier ministre et de ministre des Affaires étrangères.

Il va de soi que l'esquisse du programme gouvernemental que Shamir présente au parlement est basée sur le contrat de coalition: Tenir en échec l'inflation, et stimuler la croissance économique. Le nouveau Premier ministre sera aussi confronté aux restrictions du budget de l'État, et à la réforme fiscale (les Israéliens paient les impôts les plus élevés du monde). Seule différence: Un léger déplacement des accents. Shamir propose une «politique économique sioniste» selon le critère «sioniste» en précisant qu'il ne favorisera ni l'un ni l'autre des partis du pays. Il y a un seul PEUPLE d'Israël, comme il y a un seul PAYS d'Israël. Tout un chacun sait que Shamir s'engage à une politique d'implantation renforcée dans toutes les régions. À ce propos, les applaudissements de l'extrême droite ne manquent pas. Geula Cohen de la Techia, et l'ancien chef d'état-major Raphaël (Raful) Etan rient sous cape. Il est vrai que Shamir ne précise pas où il prendra l'argent pour cette politique d'implantation expansive. Les USA ont déjà signalé leur désapprobation. Le ministre des Affaires étrangères Shultz déclare que la politique d'implantation ne doit pas être changée.

Les principales orientations de la politique extérieure ont aussi subi un changement. Peres nourrissait l'idée de négociations de paix israélo-jordano-palestiniennes, sous «couvert international» (mot conventionnel pour une conférence internationale au Proche-Orient). Seulement, aucun système sémantique n'a fait bouger le roi Hussein de Jordanie. C'est pourquoi Shamir, refusant tout encadrement international, affirme sans détour l'intention d'Israël de dialoguer directement avec les pays concernés. Il ajoute que, à cause de l'hostilité des Arabes, une discussion au sujet de la raison d'être d'une telle conférence ne restait que théorie. Peres n'avait pas non plus cherché à remplacer les discussions directes par des négociations internationales. Il pensait plutôt à une ouverture de grande envergure, afin d'offrir au roi Hussein un passage doré. Shamir reconnaît la nécessité d'améliorer les conditions de vie des Arabes dans les régions respectives. L'accord de paix de Camp-David entre Israël et l'Égypte prévoit l'autonomie de la population. Shamir a l'intention d'atteindre cet objectif tombé dans l'oubli. Or, les Arabes marcheront-ils? La nomination récente de quatre maires arabes – approuvée par Amman – démontre un effort du côté arabe en faveur d'une politique réaliste.

Yitzhak Shamir maintiendra aussi les entretiens avec les pays de l'Est et l'Afrique noire, et renouera les relations diplomatiques interrompues. À l'instar de Peres, il exige de Moscou une révision de la politique soviétique à l'égard des Juifs. Il réclame la liberté d'émigration et de pratique religieuse pour les citoyens juifs de l'Union soviétique.

En deux ans, Shimon Peres, en sa qualité de Premier ministre, est arrivé à réhausser le prestige d'Israël. À présent, ses excellentes relations avec l'administration américaine, sa rencontre à lfrane avec le roi marocain Hassan 11, son sommet avec le président d'État égyptien Hosni Moubarak, la possibilité de gagner du terrain en Afrique noire, ainsi que ses rencontres soviéto-israéliennes (la dernière à New York entre Peres et le ministre des Affaires étrangères soviétique Eduard Schewardnadse) exigent la consolidation et la continuité. Shamir a la possibilité de donner suite à ces faits. Et bien que son tempérament soit différent, et que son style de gouvernement se distinguera de celui de son prédécesseur – on s'y habituera difficilement – on espère deux nouvelles bonnes années. Shamir bénéficie d'un crédit considérable, à lui d'en faire pleinement usage. Le pays ne peut se permettre une stagnation dans la politique extérieure. Shimon Peres était sans cesse à la recherche de nouvelles options. Il ne se contenta jamais d'une seule réussite. Il gardera ces tendances aussi en tant que ministre des Affaires étrangères. Il faut espérer que Shamir ne le retiendra pas. De nombreux Israéliens restent sceptiques. Ils craignent une diminution du prestige international d'Israël, et une paralysie des efforts de paix – particulièrement de ceux tentant de gagner Hussein pour des négociations de paix. Ils craignent un affaiblissement dans la coopération effectivement améliorée entre l'administration israélienne et les Arabes de la région, et en contrepartie, un investissement financier disproportionné en faveur d'une idéologie d'implantation.

À Shamir de prouver qu'il n'est pas chef du Likoud, mais chef du cabinet d'unité nationale. Sinon, ses jours en tant que Premier ministre seront comptés, et de nouvelles élections parlementaires seront inévitables. Shamir doit faire preuve d'une juste mise en valeur du crédit que lui accorde la grande majorité de la Knesseth.

©  Nouvelles d'Israël février 1987


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