Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Israël

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LES IMPLANTATIONS JUIVES EN JUDÉE ET EN SAMARIE


Après le bain de sang à Hébron, provoqué par des extrémistes ne jouissant d'aucun appui du peuple – ni juif ni arabe –, seul Israël a été accusé par l'ONU. L'ONU a passé outre le fait que, il y a cent ans déjà, de tels actes de violence étaient courants. Elle ignora volontairement l'arrière-plan historique de ces événements, ainsi que les accords sur les droits du peuple dans cette région.

Actuellement il existe 124 nouvelles implantations juives en Judée et en Samarie ou Cisjordanie, ainsi que sur les hauteurs du Golan, et dans la bande de Gaza. Le nombre des habitants s'élève à environ 30 000 au total. Rien qu'en Judée et en Samarie où n'existaient, il y a dix ans, qu'une dizaine d'implantations juives, on en trouve 78 aujourd'hui. Le résumé ci-après prouve que l'action juive dans les régions administrées par Israël depuis 1967, ne porte aucun préjudice à la vie et au développement des Arabes:


1. La population arabe de ces régions compte 1 220 000 personnes. Par contre, les Juifs qui vivent là ne représentent que 2,5% du nombre total. Par rapport à cela, les Arabes forment 16% de la population d'Israël à l'intérieur des anciennes frontières.

2. Depuis 1967, la population arabe de la Judée, la Samarie et la bande de Gaza a augmenté de 250 000, soit plus de huit fois le nombre des personnes civiles israéliennes arrivées là-bas à la même époque.

3. Depuis 1967, dans le cadre du rassemblement familial, Israël a permis, à 50 000 Arabes venant de pays ennemis, de revenir dans ces régions et de s'y établir.

4. Depuis 1967, les exportations de Judée et de Samarie vers la Jordanie ont multiplié par six; les exportations vers Israël (à l'intérieur des frontières avant 1967) par douze et la consommation propre par cinq (!).


De tout temps, la Judée et la Samarie ont formé le noyau du pays d'Israël – à cela s'ajoute que la conception «Cisjordanie» n'existait pas, mais bien celle de JUDÉE ET DE SAMARIE. Dans des livres, documents et publications sortis au moment du mandat britannique, l'utilisation des noms de JUDÉE ET DE SAMARIE est de toute évidence. Même les Nations Unies, avant de se laisser entraîner par la corruption, se sont servies de ces noms lors de leurs conseils et dans leurs documents, faisant abstraction de celui de «Cisjordanie». La conception d'une «Cisjordanie» a été inventée par les Jordaniens qui en 1948, après avoir illégalement et en infraction à la résolution de l'ONU, avaient conquis certains territoires de la Palestine occidentale, et qui voulaient souligner leur contrôle sur les deux rives du Jourdain. Ils cherchaient ainsi à effacer de manière démagogique le lien historique entre les Juifs et cette région. La Judée et la Samarie sont les régions où le peuple juif, pendant plusieurs millénaires, avait fondé et développé sa culture nationale et religieuse. C'est le pays où vivaient toujours des Juifs en plus ou moins grand nombre. Le pays est sans cesse mentionné dans les prières; il reste le centre de l'espoir et des aspirations des Juifs en vue d'une délivrance nationale. Les nouvelles implantations, construites sur ou à côté des fouilles archéologiques, témoins du passé juif, parlent un langage clair:

BETHEL – où Jacob eut la vision de l'échelle touchant le ciel; où se trouvait, du temps d'Élie, l'école des prophètes et qui était, à l'époque du règne de Jéroboam l'endroit le plus important du temple.

SILO – depuis Josué, Silo était le centre du culte Juif. Pendant longtemps, le tabernacle était placé dans ce lieu et c'est ici que, avant la construction du temple à Jérusalem, furent célébrées les grandes fêtes juives.

ELON MOREH – lieu où Dieu donna la promesse à Abraham de donner ce pays à ses descendants. Plus tard, le souvenir en fut rappelé par la présence d'une ville.

ARIEL – lieu du temps des rois.

TEKOA – lieu où habitait le prophète Amos.

EPHRATA – lieu souvent mentionné du temps du roi Saül, aussi en rapport avec Bethléhem.

KIRJATH-ARBA – ou Hébron, où vivait Abraham avec sa tribu. C'est l'endroit où reposent les patriarches Abraham, Isaac et Jacob, ainsi que leurs femmes. Ces quelques notes montrent que les implantations actuelles avec leurs habitants juifs sont simplement la «descendance» revenue dans son pays d'origine.

En 1917, l'Angleterre arracha la Palestine aux Turcs. C'est alors que le gouvernement britannique déclara dans un document paru après la publication de la «Déclaration Balfour», qu'il verrait d'un oeil favorable le rétablissement de la nation juive en Palestine et qu'il favoriserait sa progression. En 1922, la Société des Nations accorda à l'Angleterre le mandat de la Palestine et reconnut non seulement «le lien historique du peuple juif avec la Palestine» et «les raisons pour le rétablissement de son domicile dans ce pays», mais chargea encore l'Angleterre de la colonisation intense du pays par les juifs.

De ce fait, il faut souligner que l'ensemble des régions utilisées et administrées par Israël dans le but de construire des implantations, est du territoire acquis en plein accord avec les lois et sans l'expulsion de qui que ce soit. Le plus souvent, le terrain sur lequel les Juifs ont bâti leurs villes et villages, avait été soit propriété de l'État jordanien, soit de propriétaires absents, soit sans propriétaire. Si le propriétaire est identifié, il peut choisir entre un dédommagement en argent ou sous forme d'un autre terrain. Tous ceux qui revendiquent – pièce à l'appui – le droit de propriété selon la loi, et prétendent avoir été dépossédés illégalement de leur propriété, ou ceux qui ne sont pas satisfaits du procédé d'acquisition, peuvent recourir à la Haute Cour d'Israël – qui fonctionnera alors comme cour d'appel. Dans plusieurs cas, et conformément aux règles, on a usé de ce droit après quoi le tribunal, après avoir légitimé la procédure de recours, a prononcé un jugement contre les autorités d'État ou militaires. Le seul fait de pouvoir recourir à la Haute Cour d'une puissance occupante – qualification donnée à Israël – dépasse non seulement les habitudes générales des autres «puissances occupantes», mais aussi de loin les mesures de protection prises lors de la quatrième convention de Genève et figurant dans les règlements de La Haye en 1907, ce qui est sans précédent dans l'histoire.

Il y a eu des objections contre les implantations en Judée et en Samarie. Cependant, pourquoi refuser aux Juifs le droit de vivre parmi les Arabes? Toujours est-il que près d'un demi-million d'Arabes vivent parmi plus de trois millions de Juifs à l'intérieur des limites d'Israël d'avant 1967. Jamais personne n'a pensé contester leur droit! Par contre, il y a des pays arabes – dont la Jordanie – qui sont strictement défendus aux Juifs – même aux Juifs israéliens. De quel côté du Jourdain le racisme est-il coutumier?

© Nouvelles d'Israël 11 / 1983


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ISRAÉLIENS EN VISITE À AUSCHWITZ – EN 1983


Une certaine «malédiction» plane sur ce lieu d'horreur

De Noach Klieger

Alors que notre bus roulait en direction d'Auschwitz, Shlomo Lahat et ses compagnons de voyage, membres du conseil municipal de Tel Aviv, me prièrent de parler du camp que nous allions visiter. Une violente tempête de neige s'abattit sur la région, ce qui rendit notre voyage très difficile. Je fis de mon mieux pour expliquer à quoi avaient servi ces camps, comment ils avaient été construits et quelles méthodes on y avait employées, non seulement dans celui-ci, mais encore dans des douzaines d'autres camps semblables, dans le but d'aboutir rapidement à la «solution finale» de la question juive, selon l'expression des Allemands. Je relatai mon premier jour à Auschwitz, je leur parlai des innombrables compagnons de sort qui ne revenaient plus, j'essayai de décrire avec exactitude les affreuses conditions pour lesquelles le plus grand génie n'aurait pu trouver de paroles, parce que le langage humain ne suffit pas pour en faire la description.

Je commentai, je dépeignis des situations et répondis aux questions tout au long du trajet. Pendant ce temps, le bus s'approchait du lieu d'horreur qui est de nouveau appelé Oswiecim, comme avant l'occupation allemande.

Mes compagnons de voyage m'écoutaient attentivement. Ils purent entendre chaque syllabe mais ils furent incapables d'en saisir tout le sens. De toute façon, cela aurait été impossible. Le cerveau humain le plus sensible, le plus éveillé et le plus capable de fantaisie n'aurait pu s'imaginer ces choses. Quelqu'un qui n'a jamais été témoin oculaire de telles horreurs, n'est pas en mesure d'assimiler ce qui s'est passé là-bas, à Oswiecim et dans les autres camps d'extermination où oeuvraient les monstres du Reich, représentants de la «race des Seigneurs», les ennemis des Juifs – ces «criminels».


Gris, froid et repoussant

Nous arrivâmes à Oswiecim. Nous y trouvâmes le gel, la neige, le brouillard et les ténèbres en plein jour! Ces mêmes caractéristiques sont restées gravées dans ma mémoire depuis le temps de mon internement. À cette époque, certains ne devaient pas être exécutés dans les premiers jours qui suivaient afin de «servir productivement lors de l'entrée en action du Reich la quatrième année de la guerre».

Gris, brouillardeux, froid, repoussant comme si Dieu avait maudit cet horrible endroit pour toujours.

Environ deux douzaines d'hommes et de femmes, tous d'âge mûr, participaient à cette «excursion». Il y avait quelques hauts officiers de Tsahal, vétérans des guerres d'Israël. Avec eux, des anciens combattants du mouvement clandestin qui avait lutté contre les Anglais. Il y avait aussi des réchappés de l'holocauste de divers camps et ghettos, des écrivains et des scientifiques, des religieux et des mondains. Tous suivaient notre guide professionnel, une femme, qui relatait d'une voix monotone l'exécution des nombreux Juifs. Elle parlait comme s'il s'agissait d'un musée où d'un endroit historique: «Ici dans le bloc 4, les médecins allemands ont exécuté leur travail expérimental... Voici l'endroit où on entassa les cheveux des femmes et des enfants... Contre ce murs, les détenus ont été fusillés... ici, tous les jours... des êtres humains brûlés.»

Tous la suivaient, l'écoutaient sans pouvoir vraiment comprendre. Non, ils ne pouvaient pas saisir pleinement de quoi il s'agissait. Je savais que la réaction se ferait plus tard, comme après un gros choc.

Je m'éloignai un peu du groupe. Je n'avais pas besoin d'écouter cet exposé quand bien même il était exact historiquement. Je savais par expérience comment les choses s'étaient passées ici.


«On ne peut y croire»

Je flânai entre les bâtiments en passant aussi devant la petite hutte où le «responsable des rapports» Kaduk recevait les rapports de ses subordonnés qui devaient compter les détenus. Au camp, le mot «règlement» était écrit en grosses lettres – un avant-goût du «nouveau règlement» que les Allemands voulaient introduire dans le monde!

Je m'approchai du bloc 27, actuellement le musée consacré à l'acheminement douloureux des Juifs. Mes compagnons s'y trouvaient déjà. On les pria d'inscrire leurs noms dans le «livre d'hôte», mais tous n'eurent pas le courage de la faire. Beaucoup laissèrent libre cours aux larmes. Ils répétaient sans cesse: «On ne peut y croire!» Le cerveau ne pouvait assimiler ce que voyaient les yeux.


Effondrement au crématoire

Nous nous retrouvâmes ensuite au crématoire. La machine d'incinération est toujours là. Tout le monde était très pâle. Des crises de larmes et des sanglots déchirèrent le silence et remplirent le bâtiment. Le remplaçant du maire de Tel Aviv, Chaïm Basuk, sortit un livre de Psaumes de sa poche et commença à lire à haute voix. Tout à coup, il perdit connaissance et tomba de tout son long. Les efforts, les émotions et la douleur – ce fut trop pour lui.

Voici le portail par lequel on avait fait passer tous les «transports» venant d'Allemagne, de Grèce, de France, de Russie, de Hollande, du Danemark, d'Italie, de Tchécoslovaquie, de Belgique, de Hongrie, de Roumanie et de Pologne.

Les arrivants de ces «transports» organisés depuis au moins une douzaine de pays d'Europe, étaient dirigés vers une surface bétonnée de plusieurs centaines de mètres de long qui, pour la plupart d'entre eux, allait être la dernière station avant la «cheminée» comme on appelait l'acte d'extermination dans les chambres à gaz, pratiqué à côté de l'incinération des cadavres. Et voici, l'immense étendue recouverte de bourbe sur laquelle des centaines de huttes avaient été construites pour ceux qui avaient la «chance» de travailler pendant quelques semaines ou mois avant de passer par la «rampe», à l'exemple de leurs compagnons.


Des couronnes et des larmes

On peut encore voir les vestiges des chambres à gaz et les immenses fours crématoires qui avaient permis au chef du camp, Rudolf Hess, et à ses subordonnés meurtriers, de maîtriser efficacement «l'offre excessive de mains-d'oeuvre» arrivant chaque jour au camp. Toutes ces installations furent dynamitées par les Allemands lorsqu'ils reconnurent enfin que leur rêve du «règne de mille ans» était une utopie.

La place existe encore d'où le «commandant du Reich», Heinrich Himmler, et ses bourreaux avec, à leur tête, le «Obersturmbannführer», Adolf Eichmann, pouvaient observer le travail énergique de Hess et de ses gens, et leur faire des compliments.

Au fond de la «rampe», les Polonais ont érigé un monument en souvenir des millions de victimes du camp. À côté du monument, on voit des plaques commémoratives avec des inscriptions dans les différentes langues des exécutés, entre autres le yiddisch et l'hébreu. Nous déposâmes une couronne près de la plaque à l'inscription hébraïque. Personne ne chercha à lire le Tehelin (Psaume) ou de dire un Kaddisch (prière pour les morts). On ne pouvait plus cacher ses larmes, son émotion et son profond bouleversement.

Ainsi, nous restâmes là, dans le silence, pendant quelques minutes. De temps en temps on entendait des sanglots. Notre guide avait arrêté son flot d'explications depuis longtemps. Elle avait compris que tout commentaire était superflu.


Silence général

Silencieusement, nous retournâmes vers le bus qui s'éloigna lentement de ce lieu lequel, certes, est le plus maudit dans l'histoire de l'humanité.

J'observai mes compagnons de voyage – dont la plupart étaient des membres du conseil municipal de Tel Aviv. Ils étaient assis, le visage fermé, ne trouvant pas de paroles pour tout ce que leurs yeux venaient de voir. Nous roulâmes longtemps, enfermés dans un profond silence. Finalement, Nawa Semer me dit: «Ce n'est que maintenant que je comprends ce dont vous avez parlé tout à l'heure.» Et R.A. Basuk ajouta: «Une visite à Auschwitz change complètement un homme.»

©  Nouvelles d'Israël 11 / 1983


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TOUJOURS LE TERRORISME


Malgré «les bonnes relations avec les Arabes voisins», le Kibboutz Giwat Os, créé il y a 34 ans, a été victime d'une mauvaise surprise: des Arabes hostiles à Israël ont démoli et déraciné 700 arbres fruitiers et 400 amandiers. À Jérusalem, des terroristes ont fait exploser une grenade près d'un stand de fruits et posé une bombe dans un supermarché de Jérusalem où deux jeunes filles de 13 et 14 ans ont été blessées. À Tel Aviv aussi explosa un engin diabolique à l'hôtel Tal, ce qui coûta la vie au malfaiteur à cause d'une panne d'allumage. Quatre personnes ont été blessées.

© Nouvelles d'Israël 11 / 1983

  

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YITZHAK SHAMIR


Par la nomination du candidat de l'Hérouth pour la succession de M. Begin, Yitzhak Shamir a remporté la victoire sur David Levi (46) avec 432 voix contre 302.

Yitzhak Shamir, homme de petite taille, possède une volonté de fer. Il est né en 1915 à Ruzinoy (Pologne) où il portait le nom d'Yitzhak Jezrenicki. Il fréquenta le gymnase hébraïque de Bialystock et commença ses études de droit à Varsovie, pour les terminer à Jérusalem après son immigration en Eretz Israël (1935).

Sa carrière politique démarra lorsqu'il se mit du groupe de jeunesse Betar. Ensuite il se rattacha au mouvement clandestin de l'IRGUN-ZVAI-LEUMI. Lorsque cette organisation se divisa, il

en forma une nouvelle, celle du LECHI, dont Menachem Begin est devenu chef plus tard. Comme d'autres membres de ce mouvement clandestin militant, Y. Shamir fut arrêté plusieurs fois par les Anglais, mais à chaque fois, il put s'enfuir de la prison. Après s'être évadé une dernière fois en Érythrée, il part pour la France où on lui accorda l'asile politique. En 1948 il retourna en Israël, mais il dut se cacher immédiatement, à cause du groupe LECHI que les Anglais accusaient de l'assassinat du porte-parole de l'ONU, Folke Bernadotte. Y. Shamir travailla pour le service secret israélien MOSSAD depuis 1955 à 1965 et, dès 1970, il était co-responsable pour la libération des Juifs de l'Union Soviétique. En 1970, il se fit membre du parti de l'HEROUTH fondé par Begin. En 1973, il était député de la 8e Knesseth et fut considéré comme second à côté de M. Begin au sein de l'HEROUTH. Lorsque le LIKOUD constitua le gouvernement (1977), Y. Shamir devint porte-parole à la Knesseth et, après la démission de Moshe Dayan, il occupa le poste de ce dernier comme ministre des Affaires étrangères.

Y.Shamir est marié et père d'une fille et d'un fils. Certains Israéliens voient en lui un politicien moins conciliant que ne l'était M. Begin.

© Nouvelles d'Israël 12 / 1983

 

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MENACHEM BEGIN UN COMBAT POUR L'ÉTAT D'ISRAËL


En 1977, Menachem Begin a été élu chef du gouvernement israélien maintenant il à démissionné

Qui est Menachem Begin? À première vue cette question semble absurde. Ces dernières années, peu de politiciens ont été aussi souvent mentionnés dans la presse que le Premier d'Israël. Généralement, les «portraits de Begin» sont une reproduction de clichés qui ne montrent que peu de chose de la personne, et du politicien qui se cache au fond. D'aucuns le considèrent comme un homme d'État et d'honneur, d'autres comme un fanatique de l'Ancien Testament (on ne pourrait trouver meilleure expression pour déterminer le Juif, mais aussi pour faire connaître celui qui en parle); on le qualifie encore de terroriste et de fasciste.

Il est significatif de voir la caractéristique que Begin se donne lui-même: «Juif intègre.» Aucun – Juif né en Israël n'aurait l'idée de s'attribuer ce titre, car – le judaïsme est évident dans ce pays.

Cette autodétermination de «Juif intègre» fait ressortir un trait du caractère et de la politique de Menachem Begin: La diaspora, cause profonde de la souffrance des Juifs, entraîne forcément une concentration au niveau spirituel, religieux et souvent mystique. Au changement de siècle, lorsque les idées du rationalisme et du nationalisme commençaient à prendre pied aussi parmi les Juifs sous l'empire du Tsar, la fierté d'appartenir non seulement à la communauté religieuse juive, mais aussi au peuple juif, se manifesta.

Ce n'est pas par hasard que le feuilletoniste viennois Théodore Herzl, fondateur du nationalisme juif moderne c'est-à-dire du sionisme politique avait trouvé le plus grand nombre de ses adeptes non au milieu de ses semblables, des Juifs émancipés de l'Europe centrale et occidentale dont on présumait qu'ils étaient acceptés par la société, mais parmi les Juifs religieux discriminés de l'Europe occidentale. Seew Dow Begin, secrétaire de la communauté juive dans la petite ville de Brest-Litowsk était l'un des, fervents adeptes des idées de Herzl, au point de donner ce nom à son fils premier-né. Seew Begin était pauvre, raison pour laquelle il insistait sur les valeurs spirituelles dans l'éducation de ses trois enfants. Il leur inculquait l'intégrité et leur apprenait à être fiers d'appartenir au judaïsme – il subsumait les valeurs religieuses et nationales et il leur donnait une culture générale. Son troisième fils Menachem (nom hébreu qui signifie «consolateur»), s'est laissé guider pendant toute sa vie par ces critères. Ils l'ont aidé à comprendre son rôle de discriminé, d'abord comme Juif en Pologne, plus tard comme combattant du mouvement clandestin en Palestine et, finalement, comme outsider politique dans un Israël socialiste sous la direction de David Ben Gourion.

En outre, il bénéficiait d'un précieux héritage que sa mère Hasia lui avait laissé: Une patience presque illimitée. Le rôle d'outsider et le fait d'être sans cesse défavorisé en tant que Juif, ont certainement chargé ce jeune homme fragile aux traits sensibles et aux lunettes épaisses. Cependant, bientôt une possibilité d'épanouissement s'offrait à lui – le public juif. À 13 ans, il fit sa première allocution dans la communauté juive. On lui reconnut immédiatement le talent d'orateur. Peu de temps après, il entra dans l'organisation de jeunesse Betar.

Betar était le fruit de Wladimir Jabotinsky, qui avait été l'initiateur de la «légion juive» combattant aux côtés des Anglais pour la conquête de la Palestine. Elle fut la première troupe juive depuis près de 2000 ans.

À cause des tensions croissantes et des conflits entre Juifs et Arabes en Palestine depuis 1918, Jabotinsky voyait la nécessité de réviser le sionisme romantique de Théodore Herzl, qui n'avait pas prévu le problème de cohabitation entre Juifs et Arabes. Par contre, Jabotinsky affirma qu'il ne pouvait y avoir de possibilité de fonder un État juif en Palestine que si la communauté juive était en mesure d'assurer aussi son existence.

À partir de ce moment seulement, on pourrait envisager des négociations avec les Arabes. Bien que pendant les années vingt les chefs du Jischuw (communauté juive de la Palestine), reconnaissaient de plus en plus que Jabotinsky avait raison dans ce domaine, ils refusaient ses idées pour des motifs tactiques et par peur de l'opinion publique. Jabotinsky restait outsider parmi la Jischuw.

C'était différent du côté des Juifs de l'Europe orientale. Son attitude sérieuse et sa capacité d'orateur, ainsi que ses brillants articles, ont suscité beaucoup d'adhérents enthousiasmés, parmi lesquels le jeune Menachem Begin. Sa carrière fut sans précédent. Il fut bientôt le plus apprécié des orateurs dans cette organisation de jeunesse en Pologne. Cependant, dans cette phase couronnée de succès pour Begin, apparut un phénomène tragique qui, jusqu'à ce jour et peut-être jusqu'à la fin de sa vie, l'accompagnera: Son rejet par une partie de la communauté juive, pour laquelle il s'est engagé dès son jeune âge et dont la sauvegarde lui tenait à coeur.

Bien que Begin ait toujours favorisé les intérêts du groupe Betar, il ne rencontrait que de la réserve auprès de son «maître» Jabotinsky, qu'il admirait. Toutefois, l'escalade de Begin vers le sommet du Betar était ininterrompue. À 26 ans, en 1939, il fut nommé chef du Betar dans sa patrie. Au cours des années précédentes, Begin s'était acquis une caractéristique qui le marque encore aujourd'hui. À l'université de Varsovie, – il étudia le droit pendant un an. Cela expliqua la prédilection de Begin pour des actions logistiques et des accords bien déterminés qui, souvent, s'opposent à des résultats de négociations précipités.

Avant même que Begin eut l'occasion d'exercer sa profession ou de former le Betar comme bon lui semblait, la deuxième guerre mondiale éclata. Begin s'enfuit en Lithuanie où il tomba, l'année suivante, entre les mains des Soviétiques qui occupaient – le pays. À cause de ses activités sionistes, il fut condamné à huit ans de travaux forcés et exilé en Sibérie. Conformément à l'accord avec le gouvernement d'exil du général Sikorski, il fut intégré deux ans plus tard dans l'armée polonaise de l'exil qui combattait aux côtés des forces armées britanniques, puis il fut transféré en Palestine. Entre-temps, ses parents et son frère Herzl furent assassinés par les SS.

L'holocauste avait laissé de profondes cicatrices dans son âme. Il n'arrivait pas à pardonner aux nazis le meurtre de son peuple. Pas plus qu'aux Britanniques, engagés dans le combat avec Hitler, de refuser aux Juifs opprimés un asile, même dans le pays de leurs pères en Palestine.

Aussitôt arrivé en Palestine il s'affilia à Ezel (Akronymos pour lrgun Zwai Leumi: armée nationale de libération). Le prestige que Begin s'était acquis comme chef de Betar en Pologne, ainsi que sa personnalité inflexible, l'ont prédestiné à devenir chef de ce mouvement clandestin. En 1943, ce mouvement n'était guère plus qu'un maigre rassemblement d'activistes anti-britanniques, d'extrémistes et de membres du Betar. En quelques mois, Begin réussit à transformer cette troupe en un mouvement clandestin bien organisé. Il s'opposa cependant avec véhémence aux instances de ses hommes de frapper immédiatement. Le juriste Begin exigeait un déroulement correct des actions: D'abord imposer aux Britanniques un ultimatum pour l'immigration des Juifs en Palestine. Alors que rien ne se passait, l'Irgun qui, à l'époque, ne comptait pas mille hommes, déclara sans détour la guerre à l'armée britannique en Palestine. Les soldats de sa Majesté n'étaient plus d'humeur à rire de cette soi-disant plaisanterie. La lutte clandestine de l'Irgun avait tellement de succès que les Britanniques en voyaient trente-six chandelles. Toutefois, d'ici à qualifier Begin et sa troupe de terroristes, est preuve d'ignorance. L'Ezel n'avait pour but d'attaque que les objectifs militaires. L'hôtel King David que l'Irgun avait fait exploser – non sans avoir donné des avertissements – était le quartier général de l'armée d'occupation britannique. Begin lui-même n'avait pas de fonction militaire et n'occupait aucun rang dans la hiérarchie stricte de l'Ezel. Il passait plutôt pour être le guide idéologique et «le père» de la troupe. En effet, avec ses 30 ans, il était l'un des plus âgés de l'Irgun.

Begin fit preuve de froideur et de dureté lorsque la Hagana (en hébreu: défense – l'armée clandestine dirigée par les sociaux-démocrates), sur l'ordre de Ben Gourion, livra aux Anglais les quartiers et les personnes de l'Ezel, dans le but d'évincer toute concurrence à la fin de la Deuxième Guerre mondiale et d'attirer les faveurs de l'opinion publique de la Grande-Bretagne et des USA. Mais le chef de l'Ezel interdit toute pensée de vengeance dont se nourrissait bon nombre de ses gens.

Il garda cette même attitude lorsque les Anglais quittèrent enfin la Palestine en mai 1948, et que Ben Gourion fit couler, près de la côté de Tel Aviv, un bateau de l'Irgun qui transportait des volontaires et de la munition vers Israël pour la guerre d'indépendance. Bien des jeunes gens moururent ou furent blessés, mais Begin, qui se trouvait aussi sur le bateau, refusa toute résistance. Dans un discours à la radio, il affirma en versant des larmes que jamais, dans l'État juif, on ne devait provoquer une guerre civile. Le groupe Ezel fut dissous sans aucune opposition et les 3000 combattants intégrés dans la nouvelle armée du ministre de la défense Ben Gourion.

Avec ses adeptes, Begin fonda le parti Hérouth (liberté) qui, lors des premières élections, était devenu troisième en force. Ben Gourion haïssait Begin et cherchait à l'écarter du système politique, ainsi que son parti. Il s'opposait à toute coalition avec l'Hérouth et refusait de parler avec Begin, en le comparant souvent à Hitler.

Pendant bien des années, Ben Gourion réussissait à faire de l'Hérouth et de Begin des «outsiders». Cependant, c'est justement cela qui contribua à leur triomphe plus tard. L'Hérouth enregistrait toujours plus d'adhérents parmi les désavantagés de l'État juif, notamment parmi les immigrants des pays arabes, qui ne savaient que faire du socialisme hébreu. Grâce à son talent rhétorique et, avant tout, à sa faculté de s'exprimer de manière simple pour être compris de chacun, Begin contribua au fait que l'Hérouth accrût le nombre des voix à chaque élection.

Toutefois, ce n'est que 19 ans après la création de l'État, à la veille de la guerre de six jours en 1967, que Begin réussit à percer. Lorsque, angoissé, le peuple réclamait un chef de gouvernement affermi dans son autorité, Begin proposa son rival Ben Gourion pour ce ministère. Cependant, le parti travailliste s'y opposa. Begin parvint néanmoins à faire passer Moshe Dayan adepte de Ben Gourion – comme ministre de la défense. Lui-même se contentait du rang de ministre sans portefeuille au cabinet de coalition de l'unité nationale. Il n'y avait plus de tabou et bientôt, au sein du cabinet et parmi la population, on considérait Begin comme le politicien le plus populaire après Golda Meïr. Pourtant, après que l'Hérouth eut quitté la coalition de gouvernement en 1970, il fallut encore sept ans avant que le Likoud (association de l'Hérouth avec les libéraux) parti le plus fort – perçat et que Begin fut élu Premier ministre.

Begin faisait preuve d'autorité non seulement dans son propre pays, mais aussi dans le monde arabe; c'est ce que soulignait le président égyptien Anouar el Sadate lorsqu'il se rendit à Jérusalem, quelques mois seulement après l'installation de Begin, et, par là, amorça le processus de paix de Camp David. D'autre part, Begin n'était nullement l'homme intransigeant selon ce que certains disaient de lui, mais il faisait preuve du contraire: à la suite de l'accord de paix, Israël s'est complètement retiré de la péninsule du Sinaï. Menachem Begin n'est pas un homme de haine. Il a prouvé qu'il ne haïssait ni ses compatriotes, ni les Britanniques et moins encore les Arabes – ni les Allemands, bien qu'on le lui reproche. il est vrai que sa relation avec les Allemands reste tendue. Certes, l'attitude de l'ancien chancelier allemand Helmut Schmidt qui, pendant des années s'était refusé à visiter Israël et qui avait permis à l'Arabie-Saoudite d'espérer la livraison de chars de combat modernes allemands du type Leopard-2, a contribué à la réserve de Begin. Mais ce dernier témoignait de sa bonne volonté de réconciliation avec les Allemands, en réitérant l'invitation pour une visite officielle en Israël du chancelier Helmut Kohl. Tous ceux qui connaissaient Menachem Begin attendaient de cette rencontre avec Helmut Kohl qui appartient à la nouvelle génération allemande d'après-guerre, une nette amélioration de sa relation avec l'Allemagne, et par là une contribution à la réconciliation entre les deux peuples.

Qu'est-ce qui a décidé Menachem Begin à donner sa démission? Ces dernières années, Menachem Begin a dû subir un lot d'épreuves qui l'ont certainement poussé à la limite de sa force morale. Il y a, par exemple, la guerre du Liban qui, au départ, n'était destinée qu'à détruire l'infrastructure de l'OLP dans un temps d'opération militaire relativement court et qui, cependant, s'est traînée en longueur en provoquant plus de 500 morts et des milliers de blessés. À cela s'ajoute la mort de sa femme, l'assassinat du président d'État égyptien Anouar el Sadate avec lequel il avait signé le traité de paix de Camp David et, pour finir, la disparition du président d'État Beschir Gemayel, qui était pour la paix avec Israël. Ce sont là des raisons qui pouvaient décider Begin à se démettre de ses fonctions de Premier ministre. Toutefois, il n'est pas brisé. Sa piété et sa conscience de «Juif intègre» le soutiennent certainement.

R. Seligmann

© Nouvelles d'Israël 12 / 1983

 

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DES LIBANAIS CHERCHENT UN REFUGE SOUS «L'ÉTOILE D'ISRAËL»


«Le Maure» a fait son devoir – l'OLP peut partir.» Encerclé par des chars syriens, un reste de fidèles d'Arafat se retranche dans la ville de Tripoli. Le chef de l'OLP change tous les jours de quartier, il craint une attaque de ceux qui servaient dans ses propres rangs. D'autre part, il semble avoir des pensées de suicide. L'OLP n'a pas atteint le but élevé qu'elle s'est fixé. Elle n'a servi que d'appât par lequel les grandes puissances ont été attirées au Proche-Orient. Le chef d'État syrien ne montre plus aucun intérêt pour «les Palestiniens qui cherchent une patrie». Sous prétexte de vouloir «aider fraternellement les réfugiés palestiniens», Assad manoeuvre ses propres troupes au Liban. 60 000 soldats syriens sont installés au pays des cèdres et rêvent d'un «empire syrien». Cependant, les Syriens aussi ne servent que d'appât, car à travers leurs brèches se glisse le Russe qui va droit au but dans cette région. 8000 conseillers militaires Soviétiques servent déjà à certains postes du commando syrien. 52 000 soldats soviétiques attendent au sud de la Russie l'ordre de marche pour entrer au Liban, car selon Assad, les Soviétiques seront impliqués directement dans les prochains affrontements avec Israël.

Moscou a déjà prévu en installant sur le sol syrien les fusées ultramodernes SS-21 en direction d'Israël. Ces fusées SS-21, qui complètent les SAM-5 et FROG-7, peuvent être munies de têtes thermonucléaires et sont considérées comme étant les plus précises qui, depuis la Syrie, pourront toucher tous les points stratégiques en Israël en cas de nécessité. Les fusées SS-21 sont équivalentes aux PERSHING Il américains avec la seule différence que... contre l'installation des SS-21, destinées à la destruction d'Israël, personne ne manifeste en vue de la paix»! Une douzaine des plus grands cuirassés d'escadre américains, dont le porte-avions «Eisenhower», sont amarrés dans la baie de Beyrouth. Les Syriens stationnent à 40 km à peine du côté est. Washington a minimisé les premiers affrontements entre Syriens et troupes américaines, de peur que les Russes ne s'y mêlent. Cependant, certains diplomates pensent que c'est Moscou qui excite la Syrie à une confrontation avec les USA.

Le président Assad, depuis 13 ans «dictateur du royaume syrien», a surmonté la claque humiliante de la guerre du Liban et se développe en «homme fort» au Proche-Orient, ne tolérant aucune réplique. Il a fait massacrer 25 000 frères musulmans sunnites à Hamat et 20 000 Palestiniens à Telazatar. En attendant, l'Arabie Saoudite a remis 3 milliards de DM à Damas en déclarant officiellement vouloir inciter Assad à consentir à la paix au Liban. Mais en réalité, ce sont les cheiks du pétrole qui cherchent la faveur d'Assad. Avec cet argent, Damas a payé ses factures à Moscou. Ainsi, le Kremlin pouvait encore livrer d'autres SS-21. Quant aux USA, ils préfèrent ne rien voir. Par contre, ils soutiennent la politique douteuse d'Amin Gemayel au Liban. Depuis le retrait de son premier ministre Moslem Wazzan, le président Gemayel compte un ennemi officiel de plus. C'est pourquoi le cèdre libanais, de toute façon déjà fractionné (voir carte), s'est détérioré davantage encore. Les milices chrétiennes ont l'âme des croisés modernes, ils entourent leurs fusils de rosaires pieux. Les druses, sous la direction de Jumblatt, ont pour mot d'ordre: Opportunisme, c'est-à-dire en tant que minorité, ils se tiennent toujours du côté de celui qui leur fournit des armes, et qui est actuellement Moscou.

Entre les lignes, des terroristes de l'OLP limogés jouent aux francs-tireurs et tuent à tort et à travers. Malgré le cessez-le-feu officiel – le calme avant la tempête – les Libanais continuent à se réfugier dans le secteur israélien au Sud-Liban. Ils craignent une fermeture impromptue de la nouvelle frontière israélienne près de la rivière Awali (ce qui s'est fait depuis l'attentat contre le quartier administratif israélien. La réd.). Des mères arabes se lancent avec leurs enfants au-devant des unités de chars israéliennes prêtes à se retirer. Elles implorent en pleurant: «Israéliens, restez, restez au Liban et protégez nous!» On oublie les méchants slogans contre les sionistes. Les gens ont compris qu'avec le retrait d'Israël les tueries recommenceraient au Liban. Par expérience, les innocents du peuple libanais – qu'il s'agisse de chrétiens, de druses ou de musulmans – «mettent leur confiance dans ,l'étoile d'Israël'».

© Nouvelles d'Israël 01 / 1984

 

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ISRAËL EN DANGER À L'INTÉRIEUR ET À L'EXTÉRIEUR


De notre correspondant à Jérusalem.

Depuis le retrait de Begin l'ambiance était tendue en Israël. La tentative de former un gouvernement d'union nationale avec une grande coalition avec le Ma'arach – l'opposition actuelle – et le Likoud – le parti gouvernemental de Begin – a échoué à cause de la divergence d'opinions dans les questions fondamentales. Ainsi, par exemple, le Likoud cherche à favoriser la politique d'implantations. Par contre le Ma'arach, dont Shimon Peres est le chef, veut freiner cette expansion de colonisation, éventuellement même le sacrifier pour la paix dans le cadre d'une option jordanienne. Ce serait un autre Yamit. En outre, on reproche au Likoud d'avoir fait naufrage avec sa politique des finances. L'inflation atteignit un niveau record, alors que l'exportation diminua de 15% en moyenne. Le moment arriva où le président d'État Chaïm Herzog chargea officiellement le ministre des affaires étrangères, Yitzhak Shamir (68), de constituer un nouveau gouvernement. L'optimisme du début disparut brusquement lorsque l'ancienne coalition, déjà trop faible avec seulement 62 députés sur 120, commença à se compromettre. En effet, six des députés du parti gouvernant, dont l'ancien ministre des finances Hurvitz, se révoltaient.

Par conséquent il ne restait plus que 58 sièges gouvernementaux. Toutefois, Yitzhak Shamir, dont la persévérance de combattant clandestin est bien connue, continua son chemin sans pour autant leurrer les renégats en leur proposant des postes de ministres, mais en présentant le cabinet existant comme ancien gouvernement rénové. Lui-même, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères tout à la fois, se présenta le 10 octobre à la Knesseth pour les élections. Cela n'aurait pu être plus juste: Avec 60 voix, la Knesseth vota pour l'ancien gouvernement rénové, 53 députés votèrent contre. Menachem Begin, qui par tristesse, se fait pousser la barbe, est resté chez lui. Abuhatzera n'était pas non plus présent, Melamed se trouvait en Corée du Sud pendant ce temps et Hurvitz s'abstint de voter. Autrement dit, la coalition gouvernementale pourra, en réalité, compter sur 63 à 64 voix lors de ses délibérations. En ce qui concerne d'éventuelles élections anticipées, cela dépend des circonstances économiques et de la façon dont le problème de l'inflation sera résolu. S'il devait y avoir d'autres effondrements de la bourse, si l'inflation devait encore augmenter, une anticipation des nouvelles élections serait inévitable. Seulement, il est peu sûr qu'il en résulterait la victoire pour l'opposition actuelle avec Shimon Peres – et Peres le sait car: Son programme gouvernemental d'opposition n'aboutirait pas à une solution heureuse.

Cependant, derrière les coulisses, on pense que ces problèmes économiques passeront bientôt à l'arrière-plan en raison du front des grandes puissances qui se forme au Liban. L'OLP, tout en existant encore, ne joue plus qu'un rôle insignifiant. Toutefois, elle a offert ses bons offices aux grandes puissances pour qu'elles entrent en lice. Dans la baie de Beyrouth on aperçoit déjà 12 importants cuirassés d'escadre, parmi eux le porte-avions Eisenhower. À moins de 40 km à l'est, la Syrie stationne ses troupes, et des combats entre soldats américains et syriens ont été enregistrés. Mais l'Amérique a déjoué stratégiquement ces incidents sachant qu'en Syrie et derrière la frontière attendent 8000 conseillers militaires russes et 52 000 , soldats russes pour une éventuelle contre-attaque. Pour les USA ce serait un deuxième Vietnam. Cependant, ils ne pourront plus se contenir longtemps, car la semaine dernière, les Russes ont installé en Syrie les fusées très modernes SS-21 qui sont équivalentes aux Pershing Il américains... pourtant, qui manifeste là-contre?

L'Arabie Saoudite a remis trois milliards de DM à Damas, afin de gagner la Syrie pour un traité de paix au Liban c'est ce qui a été publié. Mais la vérité est que cet argent servait à payer les factures que Damas devait à Moscou pour les livraisons d'armes. Ce n'est que de cette façon-là que le Kremlin pouvait fournir ces super-fusées. L'Amérique et l'Europe qui se disent amies des Saoudites, ont été trompées une nouvelle fois. À côté de cela, des Libanais, des terroristes de l'OLP revenus au Liban, des Syriens et des druses communistes conduits par Jumblatt, se battent jusqu'au sang. Chacun proclame sa propre victoire. C'est comme si l'un jouait à l'échec et l'autre à la reine sur le même échiquier. Personne ne peut vaincre mais tous peuvent dire: J'ai gagné. Les ennemis d'Israël restent dans l'aveuglement!

Israël, pressentant ce qui se trame au pays des cèdres, construit sa ligne de front le long du fleuve Awali qui forme la limite des 45 km. Cela lui permettra, en cas d'urgence, un blocage direct de la frontière de l'Awali. Malgré le cessez-le-feu officiel entre druses et chrétiens, le flot des réfugiés libanais vers la zone israélienne ne s'arrête pas, car les Libanais – qu'ils soient chrétiens, druses ou musulmans – ont reconnu que: «Sous l'étoile d'Israël nous sommes plus sûrs que parmi nos propres frères et les troupes de paix de l'ONU» – c'est ce que déclara un chef de tribu. Ils appellent déjà le secteur israélien du Sud-Liban «pays du salut», rejoignant ainsi la notion de «Terre Sainte» – le coeur du pays d'Israël. Heureux celui qui s'apprête à considérer le sioniste non comme un ennemi, mais d'y voir la nation par laquelle vient le salut. C'est pourquoi Israël, qui de toute manière est destiné, selon les promesses divines, à être une bénédiction pour toutes les nations – on en voit les premiers signes au Liban – attend le Messie – d'autant plus que ce peuple est politiquement ballotté à l'intérieur comme à l'extérieur.

©  Nouvelles d'Israël 01 / 1984


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SHARON RÉINTÉGRÉ?


L'ancien ministre de la Défense, Ariel Sharon, ne s'est pas trompé dans son pronostic en ce qui concerne les suites du retrait israélien du Liban. En effet, au Liban on s'entre-tue et ce fait réhabilite A. Sharon dans l'opinion publique. En Israël, on entend déjà des slogans comme: «Sharon, notre prochain Premier ministre!» ou «Arik avait raison!» Lors d'une démonstration à Tel Aviv, Sharon demanda à ses auditeurs: «Qui est derrière la presse?» La foule cria: «L'OLP!» Là-dessus, l'association des journalistes boycotta toute correspondance concernant Sharon. Toutefois, après avoir été rendue attentive au fait que «lui aussi avait le droit de s'exprimer librement», l'association supprima immédiatement ce black-out.

©  Nouvelles d'Israël 01 / 1984


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TEDDY KOLLEK OBTIENT UNE NOUVELLE FOIS LA MAJORITÉ

63 pour-cent de la population de Jérusalem a voté pour le maire Teddy Kollek (72). C'est comme une expression de reconnaissance envers sa politique unificatrice pour Jérusalem. Jérusalem, la ville sainte, palette de toutes les couleurs religieuses, abrite à l'heure actuelle environ 285 000 juifs! 100 000 musulmans et 13 000 chrétiens. Toutefois, chacune de ces trois religions est fractionnée en de nombreux groupes divers. Les juifs se divisent en 25 ramifications, les musulmans en 14 sectes et les chrétiens en 35 dénominations avec plus de 500 églises, assemblées, instituts et missions dont beaucoup de groupes marginaux radicaux, notamment à Jérusalem, qui, de temps à autre, attirent l'attention du public par des actes d'extrême violence. Ceci est le côté religieux de Jérusalem. Le côté politique n'est pas moins coloré, ce qui est dû à la diversité des pays d'origine des Juifs et des citoyens de Jérusalem en général. Les Juifs de la diaspora immigrés à Sion, viennent de 102 nations différentes ce qui, inévitablement, a amené une grande diversité d'idées quant à l'avenir d'Israël. Pour toutes ces différentes cultures et idéologies, Teddy Kollek a fait preuve de capacité en qualité de magistrat municipal.

Son parti, «Jérusalem unifiée – Yerushalayim âchad» a obtenu 17 des 32 sièges au conseil municipal, donc la majorité. Lorsque sa victoire électorale fut publiée, «Teddy» – comme on aime l'appeler avec affection à Jérusalem leva son verre de jus de pamplemousse à l'avenir de sa période ministérielle renouvelée. Même les optimistes pensent que sa tâche ne sera pas plus facile dans cette ère nouvelle que dans le passé, aussi nous ne pouvons que lui souhaiter le soutien et la bénédiction de Dieu et, au moment opportun, l'assister de notre aide afin que – selon ce que dit Teddy d'un air complaisant – «SA ville puisse être toujours plus belle et plus propre et qu'ainsi le Messie se hâte de venir.»

© Nouvelles d'Israël 01 / 1984


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DES NOUVELLES PEU RÉJOUISSANTES D'ANSAR


Rapport d'un témoin oculaire

Comme la plupart des citoyens de mon âge en Israël, j'ai été appelé à l'armée de réserve pour un mois. Cette fois, j'ai achevé mon service depuis mi-mai à mi-juin dans un camp de prisonniers politiques à Ansar au Sud-Liban. Après avoir passé un mois dans ce camp, je me vois obligé, en tant que citoyen soucieux (Concerned Citizen), de décrire mes expériences personnelles et celles d'autres soldats.

Vu de l'extérieur, Ansar n'est en rien différent de la plupart des camps de prisonniers. Cependant, à l'intérieur du camp les choses changent. L'armée cherche à s'occuper aussi bien que possible de la santé de ses pensionnaires et prend soin de leur état physique. Tous les jours, les réservoirs sont remplis d'eau fraîche. Les eaux d'égout sont éliminées au moins deux fois par jour. Les prisonniers ont leur propre cuisine et se préparent des plats à leur goût. Tous les jours, on leur fournit de la nourriture fraîche dont des fruits de première qualité, des légumes, des oeufs et du pain. Alors qu'ils mangeaient de la viande fraîche, nous autres devions nous contenter de viande en conserve. Lors d'événements particuliers, ils réclament des spécialités et l'armée leur accorde ce qu'ils demandent. L'armée met à disposition un centre médical ambulant où chaque jour les prisonniers peuvent aller se faire soigner.

Comme dans tous les camps de ce genre il est inévitable de trouver le temps long. Afin de surmonter ce problème, Israël a dépensé de grosses sommes pour des jeux à l'intention des jeunes prisonniers, et pour des outils que l'on distribua aux plus âgés. Malheureusement, les prisonniers ont démonté les trousses à outils pour en faire des armes. En outre, ils ont arraché des piquets de tente et les ont transformés en armes en utilisant leurs cuisinières comme appareils à soudure. L'armée s'occupe des installations sportives, soit pour le volley-ball, soit pour le football. Les prisonniers peuvent faire du sport quand ils le veulent.

Un certain nombre de prisonniers fait partie de la souche universitaire. Plusieurs ont fréquenté des universités israéliennes. Dans les conversations on choisit les thèmes qui intéressent le prisonnier. Nous restons calmes même lorsqu'on nous fait des réflexions anti-israéliennes. Ils nous insultent, nous crachent dessus. Nous ne réagissons pas.

Toutes les nuits ils font un vacarme assourdissant en braillant et en tambourinant sur des casseroles avec des boîtes en fer, etc. Nous ne réagissons pas.

Tous les soirs, l'armée israélienne diffuse de la musique arabe, ainsi que les informations arabes à 19.30 h.


Des prisonniers libérés reviennent

J'ai entendu dire qu'un grand nombre de prisonniers, après avoir été libérés, revenaient volontairement au camp. Il y a plusieurs raisons à cela. D'abord, leurs familles qui ont de la haine pour l'OLP ne veulent plus les recevoir D'autres familles craignent la vengeance des chrétiens et des phalangistes lorsque ceux-ci découvrent qu'un membre de famille a été avec l'OLP. Ensuite, certains prisonniers se sont liés d'amitié avec d'autres au camp et se sentent désarmés tout seuls.

Je me souviens d'un incident. Les prisonniers de l'un des blocs avaient incendié quarante tentes et refusé de se faire compter. Nos soldats encerclèrent la région et l'incroyable se produisit: Les prisonniers lançaient de grosses pierres et des morceaux de rochers contre les soldats dont quatre furent blessés. Il a fallu sept points de suture pour fermer la plaie au front d'un soldat de mon unité. Pas un seul des nôtres n'a tiré pour se défendre. Aucun n'a condamné tout haut les adversaires et personne n'a perdu son sang-froid. Aucun d'eux n'a crié: «Il y a des limites.» Nul n'en a appelé «aux soldats pour faire respecter le silence».

Pourquoi? Parce que ce sont là les vrais soldats d'Israël, capables de rester inébranlables et d'avoir l'esprit humanitaire à tel point qu'ils peuvent éviter des victimes du côté même du camp ennemi, malgré les blocs de rochers et les pierres lancés contre eux, et malgré la folie des prisonniers.


Terrorisme barbare de l'OLP

Pourquoi la folie? Pendant la deuxième semaine du mois de mai, un Arabe libanais se présenta devant l'une de nos barrières routières. Il se jeta aux pieds des soldats et supplia: «Aidez-moi à quitter ce pays. Ils ont massacré mon fils!» L'OLP supposait qu'il avait travaillé pour les Israéliens, aussi ont-ils enlevé son jeune fils auquel ils ont arraché les bras et les jambes et jeté le cadavre mutilé devant la porte des parents. C'est arrivé en mai 1983. Ce n'est qu'un exemple des horribles crimes commis par ces barbares qui appartiennent à l'OLP. Au camp, on est témoins oculaires de cas semblables, et beaucoup de prisonniers ont commis de ces actes sanguinaires pendant les huit années de terrorisme au Liban – huit ans de terrorisme qui n'a rien à voir avec la Palestine et sa libération. Tous les matins, la police militaire compte les prisonniers. Environ six policiers pénètrent sans armes dans les blocs. C'est inimaginable de voir ces soldats israéliens non armés entrer dans ces blocs où se trouvent des pensionnaires qui, après un an d'internement, ont sans doute grande envie de se jeter sur ces soldats. Ces policiers m'ont décrit l'atmosphère extrêmement tendue. Toutefois, grâce au sang-froid et à l'intelligence supérieure du commandant du camp, les pensionnaires pouvaient se rendre compte peu à peu que l'armée israélienne n'a pas l'intention de les maltraiter ou de les intimider.


Je ne retourne pas à Ansar

Après avoir passé 21 jours dans le camp, j'ai pu rentrer à la maison pour un congé. Par égard pour ma famille je ne suis pas retourné au Liban le lendemain matin. L'attitude rebutante de mon propre peuple, qui vit maintenant en sécurité en Israël et qui utilise les victimes de guerre comme «balle de ping-pong» pour sa politique, me démoralise. Un mois de séjour au milieu des prisonniers à Ansar m'a suffi pour me rendre compte que bon nombre parmi eux retourneront bien vite dans l'OLP. C'est pour cette raison que je m'adresse à tous les manifestants qui réclament un retrait immédiat de nos soldats du Liban. Il faut qu'ils sachent que la présence de nos soldats là-bas est nécessaire jusqu'à ce que notre frontière et nos implantations au nord de notre pays soient en sûreté. Toute action irréfléchie permettrait à l'OLP et peut-être aussi aux Syriens, de retourner dans les régions abandonnées par l'armée israélienne. Il faudrait alors déclencher une nouvelle campagne, plus sanglante encore, pour les faire repartir.

Michaël Ben Meir

©  Nouvelles d'Israël 02 / 1984


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ÉCHANGE DE PRISONNIERS


2 heures 30. Les premiers rayons de lumière se dessinent à l'horizon. À travers la brume flottante on aperçoit un bateau porteur de fusées israéliennes. Il porte le nom de «Geula», ce qui signifie délivrance. Pour les six Israéliens qui, depuis 15 mois, se trouvaient prisonniers de l'OLP et pouvaient maintenant rentrer en Israël, c'est réellement la délivrance. À Tel Aviv, ils revoient enfin les leurs et des larmes de joie coulent. On s'embrasse, leurs amis les arrosent de champagne et les portent sur les épaules. Les parents des prisonniers soudés ensemble par de longs mois à@attente douloureuse, expliquaient par la suite: «... nous avons prié ensemble pour la libération de nos fils.» Les voisins des rapatriés ont décoré les rues et les maisons avec des guirlandes et se sont mis à danser et à chanter.

Cependant, cette joie avait un arrière-goût amer – non pour les parents, mais le prix était extrêmement élevé: 4600 terroristes de l'OLP contre six israéliens, ce qui fait 1: 766. On a libéré des terroristes parmi lesquels se trouvent 98 criminels dangereux comme, par exemple, les assassins d'enfants de Maalot, les meurtriers du couple Barak d'Hébron, ceux qui avaient placé des bombes à l'hôtel Savoy de Tel Aviv, les détourneurs de l'avion belge Sabena, les meurtriers des enfants et des touristes à Netanya et Jérusalem. Il faut ajouter que deux Israéliens restent entre les mains du terroriste Achmed Jibril et cinq autres sont retenus par les Syriens malgré la libération des 4600 terroristes. Cet échange de prisonniers mérite le qualificatif de chantage. Il a été occasionné par l'entremise de la Croix Rouge Internationale et par l'aide du Président français.

Habillés de vestes toutes neuves de couleurs bleue et blanche, 1100 terroristes libérés montaient à bord des trois Jumbos d'Air-France à Lod, en montrant fièrement un «V» en signe de victoire. Ils agitaient les petits drapeaux en criant: «Nous reviendrons et tuerons encore plus!» Cependant, le commandant du camp d'Answar formulait des voeux pour tous en citant la Bible: «Ils habiteront chacun sous sa vigne et sous son figuier' – bonne chance et, si Dieu le veut, qu'il n'y ait plus de revoir – Shalom!» Les voilà partis pour l'Algérie. Au camp d'Answar, les 3500 prisonniers restants désiraient rester au Liban. Les uns ont immédiatement gagné Beyrouth, les autres, bien nourris qu'ils étaient, se sont joints aux terroristes à Tripoli. Le combat continue sans disjonction.

Les mères et les pères des terroristes aussi se réjouirent du retour de leurs fils. Eux aussi furent reçus comme des héros. Pourtant, quelques-uns des citoyens palestiniens n'en sont nullement heureux car, avec le retour des libérés, au lieu de la paix c'est l'hystérie du terrorisme qui a repris le dessus. En Israël, dans ladite «Cisjordanie», il y avait aussi de la joie. Des habitants courageux allaient jusqu'à féliciter Israël pour tant de «fairness» (impartialité). Par la suite, le chef des négociations, S. Tamir, constata: «Les pourparlers avec l'OLP ont montré que l'OLP est bien plus cynique et impitoyable que ce que l'on pouvait imaginer jusqu'à présent.» Au moment de la libération des 4600 prisonniers, on remit aussi les archives de l'OLP trouvées à Beyrouth-Ouest à Arafat. Des caisses remplies de documents et de listes comprenant des plans précis de toutes les stations d'essence en Israël, ainsi que des descriptions de tous les établissements publics et salles de mariage, des jardins d'enfants juifs, des écoles et des grands magasins. L'OLP avait insisté pour obtenir des caisses de documents. Pourquoi? Un Israélien disait; «Les manifestants pour la paix qui se tiennent solidairement derrière l'OLP connaissent peut-être la réponse. Que le terrorisme continue!» En Algérie et à Tripoli, les prisonniers se conduisirent comme des martyrs et des héros et parlèrent de tortures. Mais cette fois, même les journalistes en avaient assez, car ils avaient devant eux des rapatriés pleins de santé, bien nourris, sans blessure ni cicatrice, ce que la Croix Rouge confirma.

Bien qu'en Israël on soit reconnaissant pour la libération des prisonniers, on est plus réaliste à leur égard. L'ancien chef d'état-major, Raful Eytan, alla jusqu'à formuler une critique officielle car, dit-il, «ces soldats de TSAHAL ont été faits prisonniers par faute d'attention et par désobéissance». Il envisageait l'éventualité de déférer les six au tribunal militaire. Il faut savoir que l'un d'entre eux a été pris lors d'une cueillette de cerises alors défendue. Maintenant que la joie du revoir s'est estompée, les faits, apparaissent et montrent qu'il n'y a aucune raison de fêter les six comme des héros parce que, en réalité, il ne le sont pas. TSAHAL ne peut se permettre d'abaisser le seuil de la souffrance du peuple par de fausses interprétations. À cause de cela, le président d'État Chaïm Herzog en personne compromit sa neutralité pour se tenir derrière les accusations de Raful Eytan.

Malgré le renforcement par des terroristes avertis, Arafat ne pouvait s'imposer à Tripoli. Ses adversaires de l'OLP l'ont vaincu au milieu de sa cachette civile. À Tripoli, environ 1200 civils ont été tués jusqu'à présent. C'est, selon l'avis du roi Hussein, un massacre plus grand qu'à Sabra et Shatilah. Actuellement, Arafat avec 3500 vaincus devrait quitter Tripoli sous les drapeaux et la protection de l'ONU, pour recommencer à zéro quelque part dans le monde. La Syrie et l'ONU auraient-elles pensé aux paroles de Krouchtchev?:

«Lorsqu'on dépouille son adversaire de sa peau, il faut toujours en laisser un peu afin qu'elle repousse et donne l'occasion de recommencer le dépouillement!» Malgré tout le terrorisme et tout le sang versé, le ministre des Affaires étrangères français, Claude Cheysson, pense toujours que «I'OLP est une organisation nécessaire à la paix au Proche-Orient!»

De même, les courtisans de paix d'Israël, Uri Avnery en tête, sont d'avis qu'Arafat avait été vaincu à Tripoli uniquement à cause du pacte de facto qu'Israël maintient avec la Syrie, sinon Israël n'aurait pas laissé faire les Syriens aussi librement au Nord-Liban. Pour parler franchement: Qu'Israël intervienne ou non, il est toujours condamné. Ici à Jérusalem on attend avec impatience le retour du premier terroriste libéré qui, peut-être, posera une bombe dans un café quelconque où une dizaine de personnes trouveront la mort. Combien seront-ils à devoir laisser leur vie encore – certainement plus que six.

©  Nouvelles d'Israël 02 / 1984


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BEYROUTH ET JÉRUSALEM D'ACCORD SUR LE CHOIX D'UN SUCCESSEUR DE HADDAD


Peter M. Ranke, Beyrouth

Les politiciens chrétiens et israéliens rendent hommage au «patriotisme» du major défunt

Le major libanais Saad Haddad n'était pas un politicien mais un soldat au front qui, à cause de son caractère prévenant bien que rude, était aimé de sa milice au Sud-Liban. Après toutes les confusions dues à la guerre au Liban, il rentra chez lui dans la petite ville chrétienne de Mardsch Ajun, ayant retenu une chose: Il faut qu'il y ait paix entre le Liban et Israël. Seuls les chrétiens seront en mesure d'amener la paix dans leur pays. Maintenant, Haddad ne pourra plus assister à la réalisation de ce projet, car il est mort dernièrement dans sa petite ville, atteint d'un cancer de la peau, à l'âge de 48 ans.

L'ex-président Libanais Chamoun, le chef du parti Katalb Pierre Gemayel, le Premier ministre Shamir et le chef de l'opposition israélienne Peres, ont qualifié Haddad de «patriote». Après la guerre de 1975/76, le major avait rassemblé les restes de la troupe au Sud-Liban et formé, après la première attaque israélienne contre les bases de J'OLP en 1978, une milice chrétienne-chiite comptant à peine 1500 hommes. Cependant, grâce à l'armement israélien, ce fut suffisant pour protéger la bande frontalière, large de 15 km, que l'OLP et Israël avaient évacuée.

Haddad protégea ce «Liban libre» contre les terroristes et forma une administration civile. Il organisa la vente des récoltes du tabac et pourvut aux soins des malades et à l'enseignement. Les Israéliens lui donnèrent un coup de main. Le dynamique major chercha à établir des conditions pacifiques. Beyrouth lui accorda une aide financière mais, à cause de sa collaboration avec les Israéliens, il fut «chassé» de l'armée, bien que le haut commandement continuât à lui payer sa solde.

Lors de la deuxième avance de l'armée israélienne vers le Liban en juin 1982, le major Haddad s'installa à Sidon et renforça ses milices. Mais beaucoup de chiites cessèrent de collaborer avec lui car, depuis un an, ils subissaient une pression toujours plus forte venant de Beyrouth. L'accord du retrait israélo-libanais avait prévu que la milice de Haddad resterait en tant que troupe territoriale. Le major s'attendait à une remise en fonction dans l'armée. Peu avant sa mort, on lui accorda une petite faveur. Un tribunal à Beyrouth refusa les «accusations pour trahison» contre Haddad. Il fut réhabilité en tout honneur comme officier.

Selon la décision du gouvernement à Beyrouth et à Jérusalem, le major Haddad devrait être remplacé par le colonel de l'armée libanaise, Halil. Cette nouvelle a été annoncée à la télévision israélienne, sans précision quant à l'application de cette résolution. Le colonel Halil, est originaire du village Adusha près de Sidon, ville portuaire libanaise. Il avait déjà servi avec Haddad dans l'armée libanaise. Lors d'une déclaration gouvernementale israélienne, le Premier ministre Yitzhak Shamir appela le défunt «un grand patriote libanais et un fidèle ami et allié d'Israël». Selon Sharhr, Haddad avait reconnu qu'une coopération entre le Liban et son voisin méridional Israël était avantageuse «pour les deux peuples». Il serait souhaitable que cette compréhension et cette disponibilité de coopération soient maintenues parmi les successeurs de Haddad.

Dans un exposé du ministre de la défense, Moshe Arens, publié à la radio, il est dit entre autres: «Israël et les forces armées israéliennes baissent leur drapeau. Le Liban a perdu l'un de ses meilleurs officiers et Israël l'un de ses meilleurs amis. Haddad et ses unités ont lutté pendant des années contre l'infiltration terroriste au Sud-Liban.»

Après la publication de la mort de Haddad, les cloches de toutes les églises se mirent à sonner. Des centaines de maronites sud-libanais se réunirent à Mardsch Ajoun pour manifester leur deuil.

Le chef de l'opposition israélienne qui, dans les années 1974 à 1977 avait noué, en tant que ministre de la défense d'Israël, les premiers liens étroits avec le major Haddad, déclara que l'enclave du Sud-Liban, contrôlée par le chef des milices, avait été la plus tranquille ces dernières années. Il dit qu'il n'existait pas de mensonge plus sordide que celui de représenter Haddad comme «mercenaire au service d'Israël». Ce dernier aurait toujours affirmé être au service de son pays et garder son indépendance face à Israël. L'ancien chef d'état-major des forces armées israéliennes, le général Rafael Eytan, qualifia Haddad de «héros au vrai sens du terme».

©  Nouvelles d'Israël 03 / 1984


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HUSSEIN SE DÉROBE

L'offre de paix du Premier ministre israélien Peres, qui ne rejette plus la «protection» internationale exigée par le roi Hussein pour des négociations directes, a mis le Jordanien dans une situation difficile. S'il veut faire adopter la nouvelle assistance d'armes américaines de 1,9 million de dollars au congrès, il ne peut refuser franchement cette offre. Et, s'il dit oui, il brise le consensus anti-israélien du monde arabe et s'attire des meurtriers.

Ainsi, il n'y a pas pour lui d'autre solution que de se dérober et de poser des conditions irréalisables – comme toutes les autres depuis 1967, par là, il évitera peut-être à Israël une crise gouvernementale entre le Likoud et le parti travailliste, mais il manquera la «dernière chance» qu'il a évoquée lui-même.

Si Hussein négociait directement avec Israël au sujet de la paix, les Syriens se mettraient immédiatement contre lui. Il en est aussi de même pour les Saoudiens, qui se disent pro-occidentaux. Car, d'un ton avertisseur, Ryad avait fait savoir que ni les Syriens ni les Jordaniens ne feraient la paix séparément avec Israël. Moubarak n'offre pas non plus de couverture à Hussein, puisque l'Égypte boude l'Amérique comme Israël, et se prépare secrètement à une visite du chef d'État à Moscou. La base arabe pour les négociations de paix avec Israël est trop faible pour soutenir Hussein.

Au fond, Shimon Peres en est conscient. Cependant, pour lui, il s'agit de clarifier la situation face aux Américains comme face aux sympathisants occidentaux de l'OLP. Hussein veut bien la paix, comme le prouvent sa politique des ponts ouverts près du Jourdain et son contrôle quant à l'OLP. Mais seul, il n'est pas capable de faire la paix. Apparemment, ce sont des amis pro-occidentaux comme l'Égypte, l'Arabie Saoudite ou les Syriens et l'Irak qui l'en empêcheraient et qui, pour cela, sont largement récompensés par des livraisons d'armes.

La nature irrésolue que traîne le roi Hussein comme une hérédité derrière lui, se manifeste toujours plus nettement dans cette confrontation avec Israël. À ce propos, nous avions écrit ce qui suit dans les «Nouvelles d'Israël» de novembre 1985:

Le roi Hussein, homme indécis et changeant, a son palais à «Ammon», c'est-à-dire à Amman. Ammon fut l'un des fils de Lot. Hussein est donc un descendant des fils de Lot, de l'éternel indécis qui, au moment même où l'heure de la vérité sonna pour lui, et où les anges de Dieu le tirèrent de la ville de Sodome, mûre pour le jugement (cp. Ge. 19, 16), hésita toujours, ne pouvant choisir la solution salutaire, puisqu'il dit aux anges: «Oh! non, Seigneur!» (v. 18).

Les différentes réactions du roi Hussein depuis 1967, et beaucoup de choses dans son comportement rappellent son ancêtre, «le juste Lot» (cp. 2 Pi. 2, 7):

– D'abord, Il s'allia avec l'Égypte contre Israël, et perdit Jérusalem.

– Ensuite, Il trafiqua avec divers États arabes contre Israël, et Il n'y a rien gagné.

– Puis Il compta sur les USA, sans vouloir négocier avec Israël. Il en est revenu les mains vides.

– Aujourd'hui, il tente un essai avec Moscou. Il perdra une nouvelle fois. Pauvre Hussein, jusqu'à quand boiteras-tu des deux côtés?

Peter M. Ranke


©  Nouvelles d'Israël Janvier 1986


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VISITE D'ÉTAT DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE D'ALLEMAGNE EN ISRAËL

(du 8-11 octobre 1985)


À midi exactement, l'appareil militaire allemand 02 à la croix noire s'arrêta près du tapis rouge – la visite d'État du président de la République, le baron Richard von Weizsäcker, vient de commencer. Le président de l'État israélien Chaïm Herzog et le Premier ministre Shimon Peres, accompagnés de 21 coups de canon, saluent leur hôte. Les soldats israéliens jouent l'hymne national allemand. Au milieu des drapeaux bleu-blanc israéliens, le pavillon noir-rouge-or de l'Allemagne fait contraste. Un nombre inattendu de journalistes se sont réunis pour accompagner le président de la République en Israël. Quelques-uns ont avoué n'être venus «que pour expérimenter la différence entre cette visite et celle du chancelier Kohl». Le président de l'État Herzog souligna, dans son allocution d'accueil, que «le passé ne pouvait être oublié, mais qu'il ne fallait pas perdre de vue l'avenir». Il rejoint ainsi les déclarations du président de la République, qu'il qualifie «d'ami d'Israël véritable et éprouvé».

Au jardin des roses, en face de la Knesseth, les grands rabbins de Jérusalem souhaitent, selon «l'ordre de Melchisédek», la bienvenue aux hôtes allemands, en leur offrant «le vin, le pain et le sel». Dans cette atmosphère qui rappelle celle de la «Sainte Cène», on donne d'abord, en signe de bénédiction, la coupe et le pain au maire de Jérusalem Kollek, ensuite au président von Weizsäcker, au président Herzog, à la baronne von Weizsäcker, à Madame Herzog, au ministre des Affaires étrangères Genscher, à Madame Kollek, au Premier Peres, à Madame Genscher, au ministre Arens et à son épouse.

À l'entrée du musée de Yad Vashem, lieu commémoratif à Jérusalem de l'holocauste, 50 manifestants, quelques-uns vêtus d'habits des camps de concentration, portent, en plus de «l'étoile juive de couleur jaune», des pancartes rappelant Bittburg et le trafic d'armes entre l'Allemagne et les Saoudiens. Un vétéran du camp de concentration remarque: «On envoie le ,bon Allemand' en Israël, mais les armes allemandes aux ennemis d'Israël». En Israël, on considère Weizsäcker parmi les «bons» depuis son «grand discours» le 8 mai, où il reconnut que l'holocauste «était un crime effectué sur des Juifs en Allemagne par des Allemands». On sait cependant, que son père avait été, pendant le «Troisième Reich», de 1938-1943, secrétaire d'État au ministère de l'Extérieur de Hitler, et ensuite, ambassadeur de l'empire nazi au Vatican. Ainsi, le président de la République et son épouse sollicitèrent, avant la cérémonie officielle, un «temps de réflexion» afin de se souvenir, recueillis dans la prière silencieuse, des victimes de l'holocauste. Après avoir déposé la couronne près de la «flamme éternelle», Richard von Weizsäcker écrivit, en tant que représentant et président de la République Fédérale d'Allemagne, une parole biblique de grande portée dans le livre d'or: «Celui qui vous touche touche la prunelle de son oeil» (Za. 2, 8).

Le premier entretien avec Peres fut l'occasion de tester l'authenticité d'une telle confession, aussi le trafic d'armes avec les Arabes fut-il l'un des sujets de conversation. En présence du ministre de l'Extérieur Genscher, le chef du gouvernement israélien signala l'énorme danger lié à des livraisons d'armes aux ennemis d'Israël, effectuées par les États occidentaux qui, y compris la «nouvelle Allemagne», seraient prêts à construire des fabriques de munitions en Arabie Saoudite. Ces arguments ne déclenchèrent aucune réaction du côté des hôtes allemands, après quoi un Israélien déclara:

«Il y a 45 ans, l'Allemagne a manifesté, aux yeux de toutes les nations, un certain courage' civil dans le rejet public et massif des Juifs. Aujourd'hui, l'Allemagne devrait aussi montrer ce courage' civil et prendre franchement position pour Israël, en refusant le trafic d'armes.

Au cours du dîner de gala dans la résidence du président israélien, von Weizsäcker loua la liberté et la démocratie indépendante d'Israël' face aux épreuves et aux menaces. Le désert est changé en pays fertile. Les succès culturels et scientifiques sont reconnus mondialement. La langue biblique, devenue le signe de l'ancienne et de la nouvelle identité, a repris vie parmi le peuple... La foi des Juifs est devenue une partie de notre foi. Celui qui veut être chrétien sans tenir compte du Dieu des Juifs échouera...»

Devant la Knesseth, le pavillon allemand fut arboré sous le roulement de tambour, et une couronne aux rubans noir-rouge-or fut déposée. Le président de la République passa la revue de la garde d'honneur – instants légitimes, semble-t-il et, cependant si peu sûrs encore.


La République allemande ne reconnaît pas Jérusalem-Est comme territoire et capitale d'Israël, aussi la visite du président allemand dans la vieille ville de Jérusalem fut-elle publiée comme «visite privée». Comme autrefois l'empereur Guillaume 11, il passa par la porte de Jaffa pour pénétrer dans la Ville Sainte et se rendre à l'église luthérienne allemande «Erlöserkirche». Au bras du Grand Mufti de Jérusalem, il traversa le quartier juif et visita la place du Temple. Avant d'entrer dans la Mosquée d'Omar, il ôta aussi ses chaussures, ce qui plut visiblement au Grand Mufti. Des groupes de touristes allemands formaient partout des haies en criant: «Vive, vive le président», ou d'autres slogans. Au moment où von Weizsäcker se rendait près du Mur des Lamentations pour glisser un papier dans une fente du mur, un Juif orthodoxe s'écria: «Dehors, allemand d'Auschwitz»! et: «Disparais, Amalek»! Mais, en dépit de ce dérangement, une vieille femme juive orientale s'approcha du président et lui dit: «Que la paix soit avec toi»! Et, en montrant le ciel, elle ajouta: «Pense que là-haut il y a un Dieu»! Emmanuel, le prieur de l'église catholique allemande de la Dormition sur le mont Sion, le guida et lui expliqua, se référant à la Bible, les Lieux Saints de Jérusalem.

Le maire de Jérusalem, Teddy Kollek, remit au président une petite reproduction, sculptée dans de la pierre de Jérusalem, de la tour Phasael qui se trouve dans la citadelle de David. En exprimant sa reconnaissance, von Weizsäcker souligna combien la multiplicité des citoyens de Jérusalem l'avait impressionné. Kollek ajouta que «Jérusalem était un seul corps que l'on ne pouvait diviser en plusieurs membres, et qu'il valait mieux vivre ensemble avec des problèmes que d'être à nouveau séparés».

À l'université hébraïque de Jérusalem, le président visita la «salle Martin Buber» et reçut du professeur Amnon Pazy, «au nom de l'université hébraïque de Jérusalem», une copie personnelle de la traduction du livre d'Ésaïe de Martin Buber. Le président von Weizsäcker estima hautement ce geste et dit: «... on m'a témoigné de façon authentique et persuasive que j'étais un hôte apprécié à l'université hébraïque». La réception au théâtre de Jérusalem fut, pour un millier d'invités environ, le point culminant de cette visite d'État. La «Junge Deutsche Philharmonie» joua des oeuvres de Zimmermann, Tal, Haydn et Mozart.

À Haïfa, le président fut invité à visiter les vestiges de la colonie des Templiers de Souabe, puisque son grand-père, Carl von Weizsäcker, en tant que Premier et ministre de l'Extérieur avant la Première Guerre mondiale, avait fortement soutenu la colonisation des Templiers de Souabe en Eretz Israël. À peine deux heures après sa visite à Haïfa, le président déposa pour la seconde fois à Sde Boker (Negev), une couronne sur la tombe du fondateur de l'État d'Israël, David Ben Gourion, en présence du Premier ministre Peres. Richard von Weizsäcker avait déjà représenté la fraction CDU du Bundestag allemand en 1973, lors de l'ensevelissement de Ben Gourion. Lors de sa visite au kiboutz Ben Gourion, on parlait aussi de sa fille Marianne et de son fils Fritz qui, tous les deux, avaient travaillé dans des kibboutzim et avaient ainsi découvert de façon pratique la vie en Israël. Richard von Weizsäcker, qui visita Israël pour la quatrième fois, désira cette fois une rencontre avec la jeunesse israélienne. L'occasion lui fut donnée à l'institut Van-Leer à Jérusalem. Les jeunes lui demandèrent, entre autres: «De quoi les jeunes Allemands peuvent-ils être fiers»? Le président approuva cette question, mais il expliqua en même temps qu'il n'était pas possible de tirer des comparaisons entre deux peuples. «La jeune génération allemande a construit, sur les ruines du nazisme, une vie au standard élevé. Toutefois, la jeunesse allemande est à la recherche de nouvelles idées».

À Tel Aviv, le président de la République allemande reçut de la main du maire Lahat une Bible, ainsi qu'une «mesusa» créée par Jacov Agam. En outre, il visita le musée de la diaspora et l'université où il fut reçu par le professeur Mani. À l'institut des sciences Weizmann à Rehovot, von Weizsäcker reçut le titre de docteur honoris causa. Pendant la cérémonie, un choeur chantait des extraits de «Judas Macchabée» de Haendel – connu en Allemagne sous le nom de «Tochter Zion freue dich ...» (Fille de Sion, réjouis-toi). Les anciens présidents israéliens Katzir et Navon saluèrent la fidèle amitié du président von Weizsäcker pour Israël et sa motivation fondamentale.

L'homme de la villa Hammerschmidt à Bonn est un véritable ami pour Israël – seulement, la politique ne s'effectue pas de là-bas, mais à la chancellerie et au ministère des Affaires étrangères. Cependant peut-être – ainsi le souhaite Israël – l'exemple de reconnaissance de Richard von Weizsäcker excitera-t-il le peuple et les politiciens allemands à l'imitation. Néanmoins, tout un chacun sait que «amitié pour Israël» ne signifie nullement hostilité envers les Arabes. Le président de la République en a donné la preuve en visitant la Jordanie. Toutefois, en prenant congé de lui, beaucoup d'israéliens éprouvaient un certain malaise. ils avaient entendu des paroles encourageantes, alors que l'ennemi reçoit des armes qui seront dirigées contre Israël – la «nouvelle Allemagne» est-elle vraiment une réalité? – Richard von Weizsäcker dit OUI!

©  Nouvelles d'Israël Janvier 1986


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CERCLES MILITAIRES ISRAÉLIENS: TSAHAL DOIT S'ATTENDRE À UNE ATTAQUE SUBITE DES SYRIENS


Dans les cercles militaires supérieurs, on est d'accord quant à la nécessité de préparer l'armée israélienne à une offensive subite des Syriens contre des positions israéliennes dans le Golan. Conformément à cette éventualité, les forces israéliennes ont pris position le long de la frontière israélo-syrienne. Des mesures préventives de tout genre ont été prises afin de faire échouer une telle attaque syrienne.

Malgré tout, on craint que Damas n'engage une offensive militaire dans le Golan, avec ce but: Gagner des avantages politiques avec Israël, avant une éventuelle ouverture de négociations avec Israël. Il faut admettre que Damas pourrait considérer la conquête d'une partie seulement des hauteurs du Golan comme un succès militaire suffisant pour s'assurer une solution avantageuse à la fin des discussions au sujet de l'avenir de ce territoire autrefois syrien. Un autre motif pour une attaque éclair syrienne contre les lignes israéliennes pourrait être la recherche d'un torpillage des négociations de paix entre Israël et la Jordanie. Tsahal a pris toutes les mesures imaginables afin d'être préparé à toute éventualité dans ce secteur du front.

Nous nous attendons à une prochaine guerre avec la Syrie, cet adversaire millénaire d'Israël, dont la population est purement sémite (cp. De. 26, 5). Mais nous croyons que lorsque le dernier Juif sera rentré de la diaspora au pays de ses pères, la guerre avec les Syriens cessera. L'histoire d'Israël nous en donne la preuve: aussi longtemps que les 12 tribus étaient réunies en une seule nation, sous le règne du roi David et du roi Salomon, les Syriens leur étaient assujettis. Ainsi, lorsque régnera le plus grand Fils de David, le Fils de Dieu qui reviendra en Israël, la Syrie et l'Égypte se convertiront et seront, avec Israël, une bénédiction au milieu de la terre (Es. 19, 24 trad. Darby). 

©  Nouvelles d'Israël Février 1986


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LA COMPLICITÉ DE L'ÉGYPTE DANS LE DÉVELOPPEMENT DU TERRORISME


Provocations de la presse et faiblesse du gouvernement

À Meadi, banlieue du Caire, le diplomate israélien Albert Atrakchi, âgé de trente ans, a été abattu le 20 août dans sa voiture. Sa femme Ilana et la secrétaire d'ambassade, Maral Menache, ont été blessées. Le Premier ministre égyptien envoya une note de sympathie à la famille touchée, qui avait immigré de l'Irak en Israël. Cependant au Caire, il y a dix mois, la presse avait passé sous silence le meurtre de l'employé de l'ambassade israélienne, Zvi Kedar.

Les malfaiteurs ont pu échapper à chaque fois. Mais ils laissèrent des lettres dans lesquelles ils déclaraient être des «révolutionnaires d'Égypte» qui continueraient la guerre contre Israël et «ses répondants américains». «Le drapeau israélien déshonore notre pays», expliquent-ils dans leurs missives. Ils s'agit des mêmes terroristes qui avaient détourné le Boeing 737 de «Egypt Air» à Malte et tué plusieurs passagers, y compris un agent de sécurité. À la libération de l'avion, effectuée par des troupes égyptiennes, 50 autres personnes furent tuées... Les coupables sont-ils des Égyptiens ou des Arabes? Nul ne le sait. Il est étonnant d'apprendre que les meurtriers ne soient pas tombés, jusqu'à présent, dans le filet serré de la police égyptienne. Fait tout aussi étonnant: leurs bonnes relations avec l'étranger. Plus encore! Ils se sentent soutenus dans leur guerre terroriste contre les Israéliens et les Américains par l'Égypte et par d'autres pays étrangers. Le ténor de la presse anti-israélienne en Égypte est à lui seul un encouragement pour eux, tout comme la négligence des forces d'État égyptiennes à leur égard.

Après le drame avec Atrakchi, les ministres israéliens reprochaient à la presse égyptienne d'avoir favorisé l'attentat par leurs communiqués hostiles et agressifs. En effet, le «centre académique» israélien près du Nil avait été qualifié d'avant-poste du service secret israélien Mossad. L'attentat perfide contre les trois yachtmen israéliens à Larnaca, commis par des Palestiniens au mois de septembre, fut passé sous silence ou «fêté» comme une «opération» contre le Mossad.

Dans son rapport au sujet du meurtre effectué le 5 octobre sur les sept Israéliens près de Ras Burka dans le Sinaï, la presse taisait le fait que le soldat égyptien qui avait furieusement tiré sur eux n'était nullement un fou. D'autre part, cinq des blessés auraient pu être sauvés si les médecins avaient été autorisés à intervenir. Les cinq victimes sont mortes d'hémorragie. Le gouvernement égyptien ne s'est vu obligé de s'excuser qu'au moment où le soldat a dû comparaître devant un tribunal secret militaire. Il avait agi par fanatisme islamique. Le journal officiel «AI Ahram» alla jusqu'à dire que l'armée israélienne utilisait des fours crématoires repris des nazis pour les prisonniers libanais.

Le climat de haine et d'hostilité contre Israël, qui règne en ce moment au Caire, rappelle l'ère nassérienne puisque, depuis le rapprochement entre le président Moubarak et le chef de l'OLP Arafat, après la capture du «Achille Lauro», ce climat est toléré, sinon favorisé du côté du gouvernement. Tout comme les «révolutionnaires égyptiens», les partis d'opposition de gauche et de droite exigent la fin de l'accord de paix avec Israël, et la presse célèbre les terroristes palestiniens ou les commandos suicidaires chi'ites comme de vrais «combattants pour la liberté».

Le président Moubarak a été applaudi lorsque, après la capture du «Achille Lauro», le 7 octobre, il minimisa le meurtre de l'Américain et taxa de piraterie de l'air le détournement de l'avion effectué par les Américains, au cours duquel cinq terroristes tombèrent entre les mains des Italiens (qui ont finalement libéré le chef Abdul Abbas). Cependant, c'est Moubarak lui-même qui avait annoncé auparavant l'extradition des terroristes et leur condamnation par l'OLP à Tunis. Seulement, le sujet de la «discussion» n'aurait pas été le meurtre de l'Américain et la capture du bateau, mais le non-accomplissement de l'ordre donné aux terroristes d'abattre le plus grand nombre d'individus possible dans la ville israélienne d'Ashdod. Le président, l'ignorait-il vraiment?

L'OLP est de nouveau installée au Caire. Les médias sont caractérisés par la lâcheté à l'égard des terroristes. L'important, c'est qu'ils tuent des Israéliens. Washington, co-signataire de Camp-David, le supporte parce que Moubarak est considéré comme un «allié», qui est aussi menacé par les terroristes. Or, le terrorisme contre Israël, salué secrètement, se retourne maintenant contre l'Égypte elle-même. Les vols touristiques des avions égyptiens diminuent. Les efforts faits pour interrompre les relations avec Israël et pour créer une ambiance terroriste bien dosée contre les Américains et les Israéliens, ont échoué. Le détournement du Boeing égyptien et les meurtres sur l'île de Malte ont révélé l'immense débâcle au sein de la politique égyptienne,

Nous lisons dans Galates 6, 7: «Ce que l'homme aura semé, il le moissonnera aussi». Combien cela est vrai pour l'Égypte d'aujourd'hui! À ce sujet, j'ai lu dans le journal «Die Welt» du 25 novembre, que l'avion égyptien détourné était celui qui devait amener les terroristes de «Achille Lauro» à Tunis, et qui a été contraint par des chasseurs d'interception américains à atterrir en Sicile. C'est significatif W. M.

©   Nouvelles d'Israël Février 1986


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DANGEREUX TRAFIC AVEC LES ENNEMIS D'ISRAËL


À Londres, le prince Sultan, ministre de la Défense de l'Arabie Saoudite, a signé un acte de vente d'armes d'une valeur de 12 milliards de DM. Sur la liste d'achat se trouvent, entre autres, 48 avions de combat TORNADO (dont un seul coûte 100 millions de DM). Les Britanniques qui, par ce marché, ont délivré les Allemands du souci d'une décision, contribuent jusqu'à 45 pour cent à l'affaire du TORNADO, les Allemands jusqu'à 40 pour cent et les Italiens jusqu'à 15 pour cent. En outre, l'entreprise d'armement «Rheinmetall» a reçu de Bonn la permission de participer à la mise au concours de la construction d'une fabrique de munitions en Arabie Saoudite.

La Jordanie, elle, a commandé aux USA, pour environ 5 milliards de DM, des avions de combat F-20 de haute qualité – le dernier modèle, qui se trouve actuellement sur le marché – avec leurs fusées infrarouges, etc. Israël éprouve de la crainte face à ce trafic, car ces acheteurs arabes sont des ennemis déclarés d'Israël. Les Européens et les Américains sont d'avis que «cette crainte est exagérée», puisque ces pays arabes s'intéressent aux discussions de paix. Cependant, un seul regard dans la presse saoudienne suffirait pour discerner l'esprit et la motivation qui se trouvent derrière de telles actions. Ainsi, la photo de couverture de l'hebdomadaire saoudien AL-SHARQ du 23 mars 1985, avait pour sous-titre: NOUS COUPERONS LA TÊTE AU SERPENT, QU'IMPORTE LE NOMBRE DE TÊTES QU'IL AURA!

La République Fédérale d'Allemagne a exporté, en 1983 seulement, pour 8,6 milliards de DM de matériel de guerre. Au cours des six premiers mois de 1985, le total des exportations de la R.F.A. aux pays arabes se chiffrait à 267,8 milliards de DM, ce qui représente une augmentation de 14 pour cent par rapport à l'année précédente. Le total des importations des pays arabes en République Fédérale d'Allemagne s'est élevé, les six premiers mois de 1985, à 235,7 milliards de DM, soit 9,5 pour cent de plus que l'année précédente.

Vu à long terme, les nations qui fournissent des armes aux ennemis d'Israël n'auront pas la paix. Si elles donnent la priorité aux intérêts économiques en voulant ignorer le danger qui guette le peuple bien-aimé de Dieu, Israël, elles le regretteront un jour. On peut tourner et retourner le problème, les armes vendues aux ennemis mortels d'Israël augmentent la terrible menace pour lui! Enfin, ce sera devant le trône de gloire du Fils de Dieu, quand Il reviendra, que toutes les nations devront rendre compte de leurs actions (cp. Mt. 25,31-46). W. M.

©  Nouvelles d'Israël Février 1986


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ISRAËL AU NOUVEL AN 5746


Partout, les synagogues étaient pleines à craquer pour la célébration de Rosch-Haschana (Nouvel An juif). À Jérusalem, en plus des 450 synagogues, il fallait installer, comme moyen de fortune, des «maisons de prières» dans les écoles et dans les salles de gymnastique. Les uns se rendaient à la synagogue par souci de l'avenir, les autres par reconnaissance de l'amélioration de la situation qui se profile à l'horizon.

Le gouvernement national unitaire d'Israël (94 des 120 sièges) a atteint deux objectifs remarquables au cours de sa première année d'existence:

Premièrement, il a mis fin officiellement à la guerre au Liban en retirant toute l'armée israélienne du pays des cèdres. N'oublions pas, cependant, les 650 soldats israéliens qui ont laissé leur vie lors des combats.

Deuxièmement, une légère amélioration dans l'économie se profile, c'est-à-dire, le plan de redressement économique établi par le ministre Modaï semble porter ses fruits. En juillet, l'index des prix était monté jusqu'à 27,5%, alors qu'en août, le taux d'inflation était descendu à 3,9%. Ainsi, le pronostic d'inflation pour 1985 serait de 320% contre 460% en 1984.

Cependant, on ne peut rien retirer de ce qui n'existe pas. Ces derniers trois mois, la diminution des salaires et du pouvoir d'achat était de 21 % environ. Résultat: Les Israéliens se sont serré la ceinture et ont réduit leurs achats d'alimentation de 12%. De même, l'acquisition d'articles d'importation comme, par exemple, des automobiles, des appareils de télévision, etc. a été limitée à 28%. D'autre part, les Israéliens, qui pourtant aiment à voyager, ont réduit leurs départs à l'étranger de 50%. Beaucoup d'entre eux n'auraient pas été en mesure de payer la taxe de voyage supplémentaire de 300.- dollars imposée pour les départs à l'étranger. Par là, le bilan du commerce extérieur d'Israël s'est amélioré de 27%, et le déficit de paiement a diminué de trois milliards de DM. Le produit national brut est monté de 3%, alors que la consommation privée a diminué de 2%. En fin de compte, on est d'accord avec le professeur M. Bruno, responsable de la réorganisation: «Jusqu'ici, le développement est satisfaisant».

En effet, c'est un des côtés positifs. Ce qui est inquiétant par contre, c'est le problème du chômage. Le ministre des Affaires sociales présage une augmentation de 50%, ce qui signifierait qu'Israël devrait faire face en cette nouvelle année à cette situation, soit environ 12% de chômeurs. D'autre part, on a constaté que 267 000 Israéliens vivent au-dessous de la limite de la pauvreté. En ce moment, cette limite est fixée à 493 000 Shekels par mois pour un couple ayant deux enfants, ce qui équivaut à 970.- DM.

À cela s'ajoute le gel des relations entre Israël et l'Égypte, provoqué par le conflit de Taba, qui menace la coalition gouvernementale de Jérusalem comme une épée de Damoclès. C'est la raison pour laquelle le MAARACH et le LIKOUD se heurtent sans cesse, remettant en question le maintien de la rotation (1986) convenue. Dans ce courant de compromis, les faucons d'Israël aiguisent leurs griffes et se rangent, partiellement, du côté du parti radical KRACH de Kahane. C'est pourquoi, le président de l'État israélien, Chaïm Herzog, a exhorté la population à ne pas prendre à la légère le kahanisme, mais à s'y opposer activement. C'est bien dit. Seulement, tandis que le gouvernement cherche une possibilité de négociations avec la Jordanie, l'OLP s'installe dans la région Est du Jourdain et renforce son terrorisme contre Israël. Les attentats répétés des terroristes de l'OLP poussent la population israélienne dans les bras de Kahane, qui leur conseille de «se défendre eux-mêmes avant d'être au cimetière en attendant le feu vert pour les discussions». Lourde hypothèque pour Israël en ce début d'année 5746! Dans les synagogues, on encourage les fidèles avec le texte de Josué 8, 1: «Ne crains point, ne t'effraie point»!

En principe, le Nouvel An israélien a lieu en septembre. Le présent communiqué révèle que l'évolution en Israël est à la fois positive et négative. Dans cette lutte entre le bon et le mauvais, on discerne la vraie nature de la misère en Israël. C'est que, jusqu'à ce jour, il n'a pas encore trouvé sa vraie identité, selon ce que Dieu avait prévu pour lui et annoncé par Moïse:

 

«Vous serez pour moi un royaume de sacrificateurs et une nation sainte. (Ex. 19, 6).

Israël sera pleinement conscient de son identité lorsque, étonné, Il reconnaîtra son Messie. 

© Nouvelles d'Israël Février 1986


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