LES
IMPLANTATIONS JUIVES EN JUDÉE ET EN SAMARIE
Après
le bain de sang à Hébron, provoqué par des extrémistes ne
jouissant d'aucun appui du peuple – ni juif ni arabe –, seul
Israël a été accusé par l'ONU. L'ONU a passé outre le fait
que, il y a cent ans déjà, de tels actes de violence étaient
courants. Elle ignora volontairement l'arrière-plan
historique de ces événements, ainsi que les accords sur les
droits du peuple dans cette région.
Actuellement
il existe 124 nouvelles implantations juives en Judée et en
Samarie ou Cisjordanie, ainsi que sur les hauteurs du Golan,
et dans la bande de Gaza. Le nombre des habitants s'élève à
environ 30 000 au total. Rien qu'en Judée et en Samarie où
n'existaient, il y a dix ans, qu'une dizaine d'implantations
juives, on en trouve 78 aujourd'hui. Le résumé ci-après
prouve que l'action juive dans les régions administrées par
Israël depuis 1967, ne porte aucun préjudice à la vie et au
développement des Arabes:
1.
La population arabe de ces régions compte 1 220 000
personnes. Par contre, les Juifs qui vivent là ne
représentent que 2,5% du nombre total. Par rapport à cela,
les Arabes forment 16% de la population d'Israël à
l'intérieur des anciennes frontières.
2.
Depuis 1967, la population arabe de la Judée, la Samarie et
la bande de Gaza a augmenté de 250 000, soit plus de huit
fois le nombre des personnes civiles israéliennes arrivées
là-bas à la même époque.
3.
Depuis 1967, dans le cadre du rassemblement familial, Israël
a permis, à 50 000 Arabes venant de pays ennemis, de revenir
dans ces régions et de s'y établir.
4.
Depuis 1967, les exportations de Judée et de Samarie vers la
Jordanie ont multiplié par six; les exportations vers Israël
(à l'intérieur des frontières avant 1967) par douze et la
consommation propre par cinq (!).
De
tout temps, la Judée et la Samarie ont formé le noyau du
pays d'Israël – à cela s'ajoute que la conception
«Cisjordanie» n'existait pas, mais bien celle de JUDÉE ET DE
SAMARIE. Dans des livres, documents et publications sortis
au moment du mandat britannique, l'utilisation des noms de
JUDÉE ET DE SAMARIE est de toute évidence. Même les Nations
Unies, avant de se laisser entraîner par la corruption, se
sont servies de ces noms lors de leurs conseils et dans
leurs documents, faisant abstraction de celui de
«Cisjordanie». La conception d'une «Cisjordanie» a été
inventée par les Jordaniens qui en 1948, après avoir
illégalement et en infraction à la résolution de l'ONU,
avaient conquis certains territoires de la Palestine
occidentale, et qui voulaient souligner leur contrôle sur
les deux rives du Jourdain. Ils cherchaient ainsi à effacer
de manière démagogique le lien historique entre les Juifs et
cette région. La Judée et la Samarie sont les régions où le
peuple juif, pendant plusieurs millénaires, avait fondé et
développé sa culture nationale et religieuse. C'est le pays
où vivaient toujours des Juifs en plus ou moins grand
nombre. Le pays est sans cesse mentionné dans les prières;
il reste le centre de l'espoir et des aspirations des Juifs
en vue d'une délivrance nationale. Les nouvelles
implantations, construites sur ou à côté des fouilles
archéologiques, témoins du passé juif, parlent un langage
clair:
BETHEL
– où Jacob eut la vision de l'échelle touchant le ciel; où
se trouvait, du temps d'Élie, l'école des prophètes et qui
était, à l'époque du règne de Jéroboam l'endroit le plus
important du temple.
SILO
– depuis Josué, Silo était le centre du culte Juif. Pendant
longtemps, le tabernacle était placé dans ce lieu et c'est
ici que, avant la construction du temple à Jérusalem, furent
célébrées les grandes fêtes juives.
ELON
MOREH – lieu où Dieu donna la promesse à Abraham de
donner ce pays à ses descendants. Plus tard, le souvenir en
fut rappelé par la présence d'une ville.
ARIEL
– lieu du temps des rois.
TEKOA
– lieu où habitait le prophète Amos.
EPHRATA
– lieu souvent mentionné du temps du roi Saül, aussi en
rapport avec Bethléhem.
KIRJATH-ARBA
– ou Hébron, où vivait Abraham avec sa tribu. C'est
l'endroit où reposent les patriarches Abraham, Isaac et
Jacob, ainsi que leurs femmes. Ces quelques notes montrent
que les implantations actuelles avec leurs habitants juifs
sont simplement la «descendance» revenue dans son pays
d'origine.
En
1917, l'Angleterre arracha la Palestine aux Turcs. C'est
alors que le gouvernement britannique déclara dans un
document paru après la publication de la «Déclaration
Balfour», qu'il verrait d'un oeil favorable le
rétablissement de la nation juive en Palestine et qu'il
favoriserait sa progression. En 1922, la Société des Nations
accorda à l'Angleterre le mandat de la Palestine et reconnut
non seulement «le lien historique du peuple juif avec la
Palestine» et «les raisons pour le rétablissement de son
domicile dans ce pays», mais chargea encore l'Angleterre de
la colonisation intense du pays par les juifs.
De
ce fait, il faut souligner que l'ensemble des régions
utilisées et administrées par Israël dans le but de
construire des implantations, est du territoire acquis en
plein accord avec les lois et sans l'expulsion de qui que ce
soit. Le plus souvent, le terrain sur lequel les Juifs ont
bâti leurs villes et villages, avait été soit propriété de
l'État jordanien, soit de propriétaires absents, soit sans
propriétaire. Si le propriétaire est identifié, il peut
choisir entre un dédommagement en argent ou sous forme d'un
autre terrain. Tous ceux qui revendiquent – pièce à l'appui
– le droit de propriété selon la loi, et prétendent avoir
été dépossédés illégalement de leur propriété, ou ceux qui
ne sont pas satisfaits du procédé d'acquisition, peuvent
recourir à la Haute Cour d'Israël – qui fonctionnera alors
comme cour d'appel. Dans plusieurs cas, et conformément aux
règles, on a usé de ce droit après quoi le tribunal, après
avoir légitimé la procédure de recours, a prononcé un
jugement contre les autorités d'État ou militaires. Le seul
fait de pouvoir recourir à la Haute Cour d'une puissance
occupante – qualification donnée à Israël – dépasse non
seulement les habitudes générales des autres «puissances
occupantes», mais aussi de loin les mesures de protection
prises lors de la quatrième convention de Genève et figurant
dans les règlements de La Haye en 1907, ce qui est sans
précédent dans l'histoire.
Il
y a eu des objections contre les implantations en Judée et
en Samarie. Cependant, pourquoi refuser aux Juifs le droit
de vivre parmi les Arabes? Toujours est-il que près d'un
demi-million d'Arabes vivent parmi plus de trois millions de
Juifs à l'intérieur des limites d'Israël d'avant 1967.
Jamais personne n'a pensé contester leur droit! Par contre,
il y a des pays arabes – dont la Jordanie – qui sont
strictement défendus aux Juifs – même aux Juifs israéliens.
De quel côté du Jourdain le racisme est-il coutumier?
©
Nouvelles d'Israël 11 / 1983
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ISRAÉLIENS
EN VISITE À AUSCHWITZ – EN 1983
Une
certaine «malédiction» plane sur ce lieu d'horreur
De
Noach Klieger
Alors
que notre bus roulait en direction d'Auschwitz, Shlomo Lahat
et ses compagnons de voyage, membres du conseil municipal de
Tel Aviv, me prièrent de parler du camp que nous allions
visiter. Une violente tempête de neige s'abattit sur la
région, ce qui rendit notre voyage très difficile. Je fis de
mon mieux pour expliquer à quoi avaient servi ces camps,
comment ils avaient été construits et quelles méthodes on y
avait employées, non seulement dans celui-ci, mais encore
dans des douzaines d'autres camps semblables, dans le but
d'aboutir rapidement à la «solution finale» de la question
juive, selon l'expression des Allemands. Je relatai mon
premier jour à Auschwitz, je leur parlai des innombrables
compagnons de sort qui ne revenaient plus, j'essayai de
décrire avec exactitude les affreuses conditions pour
lesquelles le plus grand génie n'aurait pu trouver de
paroles, parce que le langage humain ne suffit pas pour en
faire la description.
Je
commentai, je dépeignis des situations et répondis aux
questions tout au long du trajet. Pendant ce temps, le bus
s'approchait du lieu d'horreur qui est de nouveau appelé
Oswiecim, comme avant l'occupation allemande.
Mes
compagnons de voyage m'écoutaient attentivement. Ils purent
entendre chaque syllabe mais ils furent incapables d'en
saisir tout le sens. De toute façon, cela aurait été
impossible. Le cerveau humain le plus sensible, le plus
éveillé et le plus capable de fantaisie n'aurait pu
s'imaginer ces choses. Quelqu'un qui n'a jamais été témoin
oculaire de telles horreurs, n'est pas en mesure d'assimiler
ce qui s'est passé là-bas, à Oswiecim et dans les autres
camps d'extermination où oeuvraient les monstres du Reich,
représentants de la «race des Seigneurs», les ennemis des
Juifs – ces «criminels».
Gris,
froid et repoussant
Nous
arrivâmes à Oswiecim. Nous y trouvâmes le gel, la neige, le
brouillard et les ténèbres en plein jour! Ces mêmes
caractéristiques sont restées gravées dans ma mémoire depuis
le temps de mon internement. À cette époque, certains ne
devaient pas être exécutés dans les premiers jours qui
suivaient afin de «servir productivement lors de l'entrée en
action du Reich la quatrième année de la guerre».
Gris,
brouillardeux, froid, repoussant comme si Dieu avait maudit
cet horrible endroit pour toujours.
Environ
deux douzaines d'hommes et de femmes, tous d'âge mûr,
participaient à cette «excursion». Il y avait quelques hauts
officiers de Tsahal, vétérans des guerres d'Israël. Avec
eux, des anciens combattants du mouvement clandestin qui
avait lutté contre les Anglais. Il y avait aussi des
réchappés de l'holocauste de divers camps et ghettos, des
écrivains et des scientifiques, des religieux et des
mondains. Tous suivaient notre guide professionnel, une
femme, qui relatait d'une voix monotone l'exécution des
nombreux Juifs. Elle parlait comme s'il s'agissait d'un
musée où d'un endroit historique: «Ici dans le bloc 4, les
médecins allemands ont exécuté leur travail expérimental...
Voici l'endroit où on entassa les cheveux des femmes et des
enfants... Contre ce murs, les détenus ont été fusillés...
ici, tous les jours... des êtres humains brûlés.»
Tous
la suivaient, l'écoutaient sans pouvoir vraiment comprendre.
Non, ils ne pouvaient pas saisir pleinement de quoi il
s'agissait. Je savais que la réaction se ferait plus tard,
comme après un gros choc.
Je
m'éloignai un peu du groupe. Je n'avais pas besoin d'écouter
cet exposé quand bien même il était exact historiquement. Je
savais par expérience comment les choses s'étaient passées
ici.
«On
ne peut y croire»
Je
flânai entre les bâtiments en passant aussi devant la petite
hutte où le «responsable des rapports» Kaduk recevait les
rapports de ses subordonnés qui devaient compter les
détenus. Au camp, le mot «règlement» était écrit en grosses
lettres – un avant-goût du «nouveau règlement» que les
Allemands voulaient introduire dans le monde!
Je
m'approchai du bloc 27, actuellement le musée consacré à
l'acheminement douloureux des Juifs. Mes compagnons s'y
trouvaient déjà. On les pria d'inscrire leurs noms dans le
«livre d'hôte», mais tous n'eurent pas le courage de la
faire. Beaucoup laissèrent libre cours aux larmes. Ils
répétaient sans cesse: «On ne peut y croire!» Le cerveau ne
pouvait assimiler ce que voyaient les yeux.
Effondrement
au crématoire
Nous
nous retrouvâmes ensuite au crématoire. La machine
d'incinération est toujours là. Tout le monde était très
pâle. Des crises de larmes et des sanglots déchirèrent le
silence et remplirent le bâtiment. Le remplaçant du maire de
Tel Aviv, Chaïm Basuk, sortit un livre de Psaumes de sa
poche et commença à lire à haute voix. Tout à coup, il
perdit connaissance et tomba de tout son long. Les efforts,
les émotions et la douleur – ce fut trop pour lui.
Voici
le portail par lequel on avait fait passer tous les
«transports» venant d'Allemagne, de Grèce, de France, de
Russie, de Hollande, du Danemark, d'Italie, de
Tchécoslovaquie, de Belgique, de Hongrie, de Roumanie et de
Pologne.
Les
arrivants de ces «transports» organisés depuis au moins une
douzaine de pays d'Europe, étaient dirigés vers une surface
bétonnée de plusieurs centaines de mètres de long qui, pour
la plupart d'entre eux, allait être la dernière station
avant la «cheminée» comme on appelait l'acte d'extermination
dans les chambres à gaz, pratiqué à côté de l'incinération
des cadavres. Et voici, l'immense étendue recouverte de
bourbe sur laquelle des centaines de huttes avaient été
construites pour ceux qui avaient la «chance» de travailler
pendant quelques semaines ou mois avant de passer par la
«rampe», à l'exemple de leurs compagnons.
Des
couronnes et des larmes
On
peut encore voir les vestiges des chambres à gaz et les
immenses fours crématoires qui avaient permis au chef du
camp, Rudolf Hess, et à ses subordonnés meurtriers, de
maîtriser efficacement «l'offre excessive de mains-d'oeuvre»
arrivant chaque jour au camp. Toutes ces installations
furent dynamitées par les Allemands lorsqu'ils reconnurent
enfin que leur rêve du «règne de mille ans» était une
utopie.
La
place existe encore d'où le «commandant du Reich», Heinrich
Himmler, et ses bourreaux avec, à leur tête, le
«Obersturmbannführer», Adolf Eichmann, pouvaient observer le
travail énergique de Hess et de ses gens, et leur faire des
compliments.
Au
fond de la «rampe», les Polonais ont érigé un monument en
souvenir des millions de victimes du camp. À côté du
monument, on voit des plaques commémoratives avec des
inscriptions dans les différentes langues des exécutés,
entre autres le yiddisch et l'hébreu. Nous déposâmes une
couronne près de la plaque à l'inscription hébraïque.
Personne ne chercha à lire le Tehelin (Psaume) ou de dire un
Kaddisch (prière pour les morts). On ne pouvait plus cacher
ses larmes, son émotion et son profond bouleversement.
Ainsi,
nous restâmes là, dans le silence, pendant quelques minutes.
De temps en temps on entendait des sanglots. Notre guide
avait arrêté son flot d'explications depuis longtemps. Elle
avait compris que tout commentaire était superflu.
Silence
général
Silencieusement,
nous retournâmes vers le bus qui s'éloigna lentement de ce
lieu lequel, certes, est le plus maudit dans l'histoire de
l'humanité.
J'observai
mes compagnons de voyage – dont la plupart étaient des
membres du conseil municipal de Tel Aviv. Ils étaient assis,
le visage fermé, ne trouvant pas de paroles pour tout ce que
leurs yeux venaient de voir. Nous roulâmes longtemps,
enfermés dans un profond silence. Finalement, Nawa Semer me
dit: «Ce n'est que maintenant que je comprends ce dont vous
avez parlé tout à l'heure.» Et R.A. Basuk ajouta: «Une
visite à Auschwitz change complètement un homme.»
©
Nouvelles d'Israël 11 / 1983
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TOUJOURS
LE TERRORISME
Malgré
«les bonnes relations avec les Arabes voisins», le Kibboutz
Giwat Os, créé il y a 34 ans, a été victime d'une mauvaise
surprise: des Arabes hostiles à Israël ont démoli et
déraciné 700 arbres fruitiers et 400 amandiers. À Jérusalem,
des terroristes ont fait exploser une grenade près d'un
stand de fruits et posé une bombe dans un supermarché de
Jérusalem où deux jeunes filles de 13 et 14 ans ont été
blessées. À Tel Aviv aussi explosa un engin diabolique à
l'hôtel Tal, ce qui coûta la vie au malfaiteur à cause d'une
panne d'allumage. Quatre personnes ont été blessées.
©
Nouvelles d'Israël
11
/ 1983
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YITZHAK
SHAMIR
Par
la nomination du candidat de l'Hérouth pour la succession de
M. Begin, Yitzhak Shamir a remporté la victoire sur David
Levi (46) avec 432 voix contre 302.
Yitzhak
Shamir, homme de petite taille, possède une volonté de fer.
Il est né en 1915 à Ruzinoy (Pologne) où il portait le nom
d'Yitzhak Jezrenicki. Il fréquenta le gymnase hébraïque de
Bialystock et commença ses études de droit à Varsovie, pour
les terminer à Jérusalem après son immigration en Eretz
Israël (1935).
Sa
carrière politique démarra lorsqu'il se mit du groupe de
jeunesse Betar. Ensuite il se rattacha au mouvement
clandestin de l'IRGUN-ZVAI-LEUMI. Lorsque cette organisation
se divisa, il
en
forma une nouvelle, celle du LECHI, dont Menachem Begin est
devenu chef plus tard. Comme d'autres membres de ce
mouvement clandestin militant, Y. Shamir fut arrêté
plusieurs fois par les Anglais, mais à chaque fois, il put
s'enfuir de la prison. Après s'être évadé une dernière fois
en Érythrée, il part pour la France où on lui accorda
l'asile politique. En 1948 il retourna en Israël, mais il
dut se cacher immédiatement, à cause du groupe LECHI que les
Anglais accusaient de l'assassinat du porte-parole de l'ONU,
Folke Bernadotte. Y. Shamir travailla pour le service secret
israélien MOSSAD depuis 1955 à 1965 et, dès 1970, il était
co-responsable pour la libération des Juifs de l'Union
Soviétique. En 1970, il se fit membre du parti de l'HEROUTH
fondé par Begin. En 1973, il était député de la 8e Knesseth
et fut considéré comme second à côté de M. Begin au sein de
l'HEROUTH. Lorsque le LIKOUD constitua le gouvernement
(1977), Y. Shamir devint porte-parole à la Knesseth et,
après la démission de Moshe Dayan, il occupa le poste de ce
dernier comme ministre des Affaires étrangères.
Y.Shamir
est marié et père d'une fille et d'un fils. Certains
Israéliens voient en lui un politicien moins conciliant que
ne l'était M. Begin.
© Nouvelles
d'Israël
12
/ 1983
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MENACHEM
BEGIN UN COMBAT POUR L'ÉTAT D'ISRAËL
En
1977, Menachem Begin a été élu chef du gouvernement
israélien maintenant il à démissionné
Qui
est Menachem Begin? À première vue cette question semble
absurde. Ces dernières années, peu de politiciens ont été
aussi souvent mentionnés dans la presse que le Premier
d'Israël. Généralement, les «portraits de Begin» sont une
reproduction de clichés qui ne montrent que peu de chose de
la personne, et du politicien qui se cache au fond. D'aucuns
le considèrent comme un homme d'État et d'honneur, d'autres
comme un fanatique de l'Ancien Testament (on ne pourrait
trouver meilleure expression pour déterminer le Juif, mais
aussi pour faire connaître celui qui en parle); on le
qualifie encore de terroriste et de fasciste.
Il
est significatif de voir la caractéristique que Begin se
donne lui-même: «Juif intègre.» Aucun – Juif né en Israël
n'aurait l'idée de s'attribuer ce titre, car – le judaïsme
est évident dans ce pays.
Cette
autodétermination de «Juif intègre» fait ressortir un trait
du caractère et de la politique de Menachem Begin: La
diaspora, cause profonde de la souffrance des Juifs,
entraîne forcément une concentration au niveau spirituel,
religieux et souvent mystique. Au changement de siècle,
lorsque les idées du rationalisme et du nationalisme
commençaient à prendre pied aussi parmi les Juifs sous
l'empire du Tsar, la fierté d'appartenir non seulement à la
communauté religieuse juive, mais aussi au peuple juif, se
manifesta.
Ce
n'est pas par hasard que le feuilletoniste viennois Théodore
Herzl, fondateur du nationalisme juif moderne c'est-à-dire
du sionisme politique avait trouvé le plus grand nombre de
ses adeptes non au milieu de ses semblables, des Juifs
émancipés de l'Europe centrale et occidentale dont on
présumait qu'ils étaient acceptés par la société, mais parmi
les Juifs religieux discriminés de l'Europe occidentale.
Seew Dow Begin, secrétaire de la communauté juive dans la
petite ville de Brest-Litowsk était l'un des, fervents
adeptes des idées de Herzl, au point de donner ce nom à son
fils premier-né. Seew Begin était pauvre, raison pour
laquelle il insistait sur les valeurs spirituelles dans
l'éducation de ses trois enfants. Il leur inculquait
l'intégrité et leur apprenait à être fiers d'appartenir au
judaïsme – il subsumait les valeurs religieuses et
nationales et il leur donnait une culture générale. Son
troisième fils Menachem (nom hébreu qui signifie
«consolateur»), s'est laissé guider pendant toute sa vie par
ces critères. Ils l'ont aidé à comprendre son rôle de
discriminé, d'abord comme Juif en Pologne, plus tard comme
combattant du mouvement clandestin en Palestine et,
finalement, comme outsider politique dans un Israël
socialiste sous la direction de David Ben Gourion.
En
outre, il bénéficiait d'un précieux héritage que sa mère
Hasia lui avait laissé: Une patience presque illimitée. Le
rôle d'outsider et le fait d'être sans cesse défavorisé en
tant que Juif, ont certainement chargé ce jeune homme
fragile aux traits sensibles et aux lunettes épaisses.
Cependant, bientôt une possibilité d'épanouissement
s'offrait à lui – le public juif. À 13 ans, il fit sa
première allocution dans la communauté juive. On lui
reconnut immédiatement le talent d'orateur. Peu de temps
après, il entra dans l'organisation de jeunesse Betar.
Betar
était le fruit de Wladimir Jabotinsky, qui avait été
l'initiateur de la «légion juive» combattant aux côtés des
Anglais pour la conquête de la Palestine. Elle fut la
première troupe juive depuis près de 2000 ans.
À
cause des tensions croissantes et des conflits entre Juifs
et Arabes en Palestine depuis 1918, Jabotinsky voyait la
nécessité de réviser le sionisme romantique de Théodore
Herzl, qui n'avait pas prévu le problème de cohabitation
entre Juifs et Arabes. Par contre, Jabotinsky affirma qu'il
ne pouvait y avoir de possibilité de fonder un État juif en
Palestine que si la communauté juive était en mesure
d'assurer aussi son existence.
À
partir de ce moment seulement, on pourrait envisager des
négociations avec les Arabes. Bien que pendant les années
vingt les chefs du Jischuw (communauté juive de la
Palestine), reconnaissaient de plus en plus que Jabotinsky
avait raison dans ce domaine, ils refusaient ses idées pour
des motifs tactiques et par peur de l'opinion publique.
Jabotinsky restait outsider parmi la Jischuw.
C'était
différent du côté des Juifs de l'Europe orientale. Son
attitude sérieuse et sa capacité d'orateur, ainsi que ses
brillants articles, ont suscité beaucoup d'adhérents
enthousiasmés, parmi lesquels le jeune Menachem Begin. Sa
carrière fut sans précédent. Il fut bientôt le plus apprécié
des orateurs dans cette organisation de jeunesse en Pologne.
Cependant, dans cette phase couronnée de succès pour Begin,
apparut un phénomène tragique qui, jusqu'à ce jour et
peut-être jusqu'à la fin de sa vie, l'accompagnera: Son
rejet par une partie de la communauté juive, pour laquelle
il s'est engagé dès son jeune âge et dont la sauvegarde lui
tenait à coeur.
Bien
que Begin ait toujours favorisé les intérêts du groupe
Betar, il ne rencontrait que de la réserve auprès de son
«maître» Jabotinsky, qu'il admirait. Toutefois, l'escalade
de Begin vers le sommet du Betar était ininterrompue. À 26
ans, en 1939, il fut nommé chef du Betar dans sa patrie. Au
cours des années précédentes, Begin s'était acquis une
caractéristique qui le marque encore aujourd'hui. À
l'université de Varsovie, – il étudia le droit pendant un
an. Cela expliqua la prédilection de Begin pour des actions
logistiques et des accords bien déterminés qui, souvent,
s'opposent à des résultats de négociations précipités.
Avant
même que Begin eut l'occasion d'exercer sa profession ou de
former le Betar comme bon lui semblait, la deuxième guerre
mondiale éclata. Begin s'enfuit en Lithuanie où il tomba,
l'année suivante, entre les mains des Soviétiques qui
occupaient – le pays. À cause de ses activités sionistes, il
fut condamné à huit ans de travaux forcés et exilé en
Sibérie. Conformément à l'accord avec le gouvernement d'exil
du général Sikorski, il fut intégré deux ans plus tard dans
l'armée polonaise de l'exil qui combattait aux côtés des
forces armées britanniques, puis il fut transféré en
Palestine. Entre-temps, ses parents et son frère Herzl
furent assassinés par les SS.
L'holocauste
avait laissé de profondes cicatrices dans son âme. Il
n'arrivait pas à pardonner aux nazis le meurtre de son
peuple. Pas plus qu'aux Britanniques, engagés dans le combat
avec Hitler, de refuser aux Juifs opprimés un asile, même
dans le pays de leurs pères en Palestine.
Aussitôt
arrivé en Palestine il s'affilia à Ezel (Akronymos pour
lrgun Zwai Leumi: armée nationale de libération). Le
prestige que Begin s'était acquis comme chef de Betar en
Pologne, ainsi que sa personnalité inflexible, l'ont
prédestiné à devenir chef de ce mouvement clandestin. En
1943, ce mouvement n'était guère plus qu'un maigre
rassemblement d'activistes anti-britanniques, d'extrémistes
et de membres du Betar. En quelques mois, Begin réussit à
transformer cette troupe en un mouvement clandestin bien
organisé. Il s'opposa cependant avec véhémence aux instances
de ses hommes de frapper immédiatement. Le juriste Begin
exigeait un déroulement correct des actions: D'abord imposer
aux Britanniques un ultimatum pour l'immigration des Juifs
en Palestine. Alors que rien ne se passait, l'Irgun qui, à
l'époque, ne comptait pas mille hommes, déclara sans détour
la guerre à l'armée britannique en Palestine. Les soldats de
sa Majesté n'étaient plus d'humeur à rire de cette
soi-disant plaisanterie. La lutte clandestine de l'Irgun
avait tellement de succès que les Britanniques en voyaient
trente-six chandelles. Toutefois, d'ici à qualifier Begin et
sa troupe de terroristes, est preuve d'ignorance. L'Ezel
n'avait pour but d'attaque que les objectifs militaires.
L'hôtel King David que l'Irgun avait fait exploser – non
sans avoir donné des avertissements – était le quartier
général de l'armée d'occupation britannique. Begin lui-même
n'avait pas de fonction militaire et n'occupait aucun rang
dans la hiérarchie stricte de l'Ezel. Il passait plutôt pour
être le guide idéologique et «le père» de la troupe. En
effet, avec ses 30 ans, il était l'un des plus âgés de
l'Irgun.
Begin
fit preuve de froideur et de dureté lorsque la Hagana (en
hébreu: défense – l'armée clandestine dirigée par les
sociaux-démocrates), sur l'ordre de Ben Gourion, livra aux
Anglais les quartiers et les personnes de l'Ezel, dans le
but d'évincer toute concurrence à la fin de la Deuxième
Guerre mondiale et d'attirer les faveurs de l'opinion
publique de la Grande-Bretagne et des USA. Mais le chef de
l'Ezel interdit toute pensée de vengeance dont se
nourrissait bon nombre de ses gens.
Il
garda cette même attitude lorsque les Anglais quittèrent
enfin la Palestine en mai 1948, et que Ben Gourion fit
couler, près de la côté de Tel Aviv, un bateau de l'Irgun
qui transportait des volontaires et de la munition vers
Israël pour la guerre d'indépendance. Bien des jeunes gens
moururent ou furent blessés, mais Begin, qui se trouvait
aussi sur le bateau, refusa toute résistance. Dans un
discours à la radio, il affirma en versant des larmes que
jamais, dans l'État juif, on ne devait provoquer une guerre
civile. Le groupe Ezel fut dissous sans aucune opposition et
les 3000 combattants intégrés dans la nouvelle armée du
ministre de la défense Ben Gourion.
Avec
ses adeptes, Begin fonda le parti Hérouth (liberté) qui,
lors des premières élections, était devenu troisième en
force. Ben Gourion haïssait Begin et cherchait à l'écarter
du système politique, ainsi que son parti. Il s'opposait à
toute coalition avec l'Hérouth et refusait de parler avec
Begin, en le comparant souvent à Hitler.
Pendant
bien des années, Ben Gourion réussissait à faire de
l'Hérouth et de Begin des «outsiders». Cependant, c'est
justement cela qui contribua à leur triomphe plus tard.
L'Hérouth enregistrait toujours plus d'adhérents parmi les
désavantagés de l'État juif, notamment parmi les immigrants
des pays arabes, qui ne savaient que faire du socialisme
hébreu. Grâce à son talent rhétorique et, avant tout, à sa
faculté de s'exprimer de manière simple pour être compris de
chacun, Begin contribua au fait que l'Hérouth accrût le
nombre des voix à chaque élection.
Toutefois,
ce n'est que 19 ans après la création de l'État, à la veille
de la guerre de six jours en 1967, que Begin réussit à
percer. Lorsque, angoissé, le peuple réclamait un chef de
gouvernement affermi dans son autorité, Begin proposa son
rival Ben Gourion pour ce ministère. Cependant, le parti
travailliste s'y opposa. Begin parvint néanmoins à faire
passer Moshe Dayan adepte de Ben Gourion – comme ministre de
la défense. Lui-même se contentait du rang de ministre sans
portefeuille au cabinet de coalition de l'unité nationale.
Il n'y avait plus de tabou et bientôt, au sein du cabinet et
parmi la population, on considérait Begin comme le
politicien le plus populaire après Golda Meïr. Pourtant,
après que l'Hérouth eut quitté la coalition de gouvernement
en 1970, il fallut encore sept ans avant que le Likoud
(association de l'Hérouth avec les libéraux) parti le plus
fort – perçat et que Begin fut élu Premier ministre.
Begin
faisait preuve d'autorité non seulement dans son propre
pays, mais aussi dans le monde arabe; c'est ce que
soulignait le président égyptien Anouar el Sadate lorsqu'il
se rendit à Jérusalem, quelques mois seulement après
l'installation de Begin, et, par là, amorça le processus de
paix de Camp David. D'autre part, Begin n'était nullement
l'homme intransigeant selon ce que certains disaient de lui,
mais il faisait preuve du contraire: à la suite de l'accord
de paix, Israël s'est complètement retiré de la péninsule du
Sinaï. Menachem Begin n'est pas un homme de haine. Il a
prouvé qu'il ne haïssait ni ses compatriotes, ni les
Britanniques et moins encore les Arabes – ni les Allemands,
bien qu'on le lui reproche. il est vrai que sa relation avec
les Allemands reste tendue. Certes, l'attitude de l'ancien
chancelier allemand Helmut Schmidt qui, pendant des années
s'était refusé à visiter Israël et qui avait permis à
l'Arabie-Saoudite d'espérer la livraison de chars de combat
modernes allemands du type Leopard-2, a contribué à la
réserve de Begin. Mais ce dernier témoignait de sa bonne
volonté de réconciliation avec les Allemands, en réitérant
l'invitation pour une visite officielle en Israël du
chancelier Helmut Kohl. Tous ceux qui connaissaient Menachem
Begin attendaient de cette rencontre avec Helmut Kohl qui
appartient à la nouvelle génération allemande
d'après-guerre, une nette amélioration de sa relation avec
l'Allemagne, et par là une contribution à la réconciliation
entre les deux peuples.
Qu'est-ce
qui a décidé Menachem Begin à donner sa démission? Ces
dernières années, Menachem Begin a dû subir un lot
d'épreuves qui l'ont certainement poussé à la limite de sa
force morale. Il y a, par exemple, la guerre du Liban qui,
au départ, n'était destinée qu'à détruire l'infrastructure
de l'OLP dans un temps d'opération militaire relativement
court et qui, cependant, s'est traînée en longueur en
provoquant plus de 500 morts et des milliers de blessés. À
cela s'ajoute la mort de sa femme, l'assassinat du président
d'État égyptien Anouar el Sadate avec lequel il avait signé
le traité de paix de Camp David et, pour finir, la
disparition du président d'État Beschir Gemayel, qui était
pour la paix avec Israël. Ce sont là des raisons qui
pouvaient décider Begin à se démettre de ses fonctions de
Premier ministre. Toutefois, il n'est pas brisé. Sa piété et
sa conscience de «Juif intègre» le soutiennent certainement.
R.
Seligmann
©
Nouvelles d'Israël 12 / 1983
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DES
LIBANAIS CHERCHENT UN REFUGE SOUS «L'ÉTOILE D'ISRAËL»
«Le
Maure» a fait son devoir – l'OLP peut partir.» Encerclé par
des chars syriens, un reste de fidèles d'Arafat se retranche
dans la ville de Tripoli. Le chef de l'OLP change tous les
jours de quartier, il craint une attaque de ceux qui
servaient dans ses propres rangs. D'autre part, il semble
avoir des pensées de suicide. L'OLP n'a pas atteint le but
élevé qu'elle s'est fixé. Elle n'a servi que d'appât par
lequel les grandes puissances ont été attirées au
Proche-Orient. Le chef d'État syrien ne montre plus aucun
intérêt pour «les Palestiniens qui cherchent une patrie».
Sous prétexte de vouloir «aider fraternellement les réfugiés
palestiniens», Assad manoeuvre ses propres troupes au Liban.
60 000 soldats syriens sont installés au pays des cèdres et
rêvent d'un «empire syrien». Cependant, les Syriens aussi ne
servent que d'appât, car à travers leurs brèches se glisse
le Russe qui va droit au but dans cette région. 8000
conseillers militaires Soviétiques servent déjà à certains
postes du commando syrien. 52 000 soldats soviétiques
attendent au sud de la Russie l'ordre de marche pour entrer
au Liban, car selon Assad, les Soviétiques seront impliqués
directement dans les prochains affrontements avec Israël.
Moscou
a déjà prévu en installant sur le sol syrien les fusées
ultramodernes SS-21 en direction d'Israël. Ces fusées SS-21,
qui complètent les SAM-5 et FROG-7, peuvent être munies de
têtes thermonucléaires et sont considérées comme étant les
plus précises qui, depuis la Syrie, pourront toucher tous
les points stratégiques en Israël en cas de nécessité. Les
fusées SS-21 sont équivalentes aux PERSHING Il américains
avec la seule différence que... contre l'installation des
SS-21, destinées à la destruction d'Israël, personne ne
manifeste en vue de la paix»! Une douzaine des plus grands
cuirassés d'escadre américains, dont le porte-avions
«Eisenhower», sont amarrés dans la baie de Beyrouth. Les
Syriens stationnent à 40 km à peine du côté est. Washington
a minimisé les premiers affrontements entre Syriens et
troupes américaines, de peur que les Russes ne s'y mêlent.
Cependant, certains diplomates pensent que c'est Moscou qui
excite la Syrie à une confrontation avec les USA.
Le
président Assad, depuis 13 ans «dictateur du royaume
syrien», a surmonté la claque humiliante de la guerre du
Liban et se développe en «homme fort» au Proche-Orient, ne
tolérant aucune réplique. Il a fait massacrer 25 000 frères
musulmans sunnites à Hamat et 20 000 Palestiniens à
Telazatar. En attendant, l'Arabie Saoudite a remis 3
milliards de DM à Damas en déclarant officiellement vouloir
inciter Assad à consentir à la paix au Liban. Mais en
réalité, ce sont les cheiks du pétrole qui cherchent la
faveur d'Assad. Avec cet argent, Damas a payé ses factures à
Moscou. Ainsi, le Kremlin pouvait encore livrer d'autres
SS-21. Quant aux USA, ils préfèrent ne rien voir. Par
contre, ils soutiennent la politique douteuse d'Amin Gemayel
au Liban. Depuis le retrait de son premier ministre Moslem
Wazzan, le président Gemayel compte un ennemi officiel de
plus. C'est pourquoi le cèdre libanais, de toute façon déjà
fractionné (voir carte), s'est détérioré davantage encore.
Les milices chrétiennes ont l'âme des croisés modernes, ils
entourent leurs fusils de rosaires pieux. Les druses, sous
la direction de Jumblatt, ont pour mot d'ordre:
Opportunisme, c'est-à-dire en tant que minorité, ils se
tiennent toujours du côté de celui qui leur fournit des
armes, et qui est actuellement Moscou.
Entre
les lignes, des terroristes de l'OLP limogés jouent aux
francs-tireurs et tuent à tort et à travers. Malgré le
cessez-le-feu officiel – le calme avant la tempête – les
Libanais continuent à se réfugier dans le secteur israélien
au Sud-Liban. Ils craignent une fermeture impromptue de la
nouvelle frontière israélienne près de la rivière Awali (ce
qui s'est fait depuis l'attentat contre le quartier
administratif israélien. La réd.). Des mères arabes se
lancent avec leurs enfants au-devant des unités de chars
israéliennes prêtes à se retirer. Elles implorent en
pleurant: «Israéliens, restez, restez au Liban et protégez
nous!» On oublie les méchants slogans contre les sionistes.
Les gens ont compris qu'avec le retrait d'Israël les tueries
recommenceraient au Liban. Par expérience, les innocents du
peuple libanais – qu'il s'agisse de chrétiens, de druses ou
de musulmans – «mettent leur confiance dans ,l'étoile
d'Israël'».
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Nouvelles d'Israël
01
/ 1984
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ISRAËL
EN DANGER À L'INTÉRIEUR ET À L'EXTÉRIEUR
De
notre correspondant à Jérusalem.
Depuis
le retrait de Begin l'ambiance était tendue en Israël. La
tentative de former un gouvernement d'union nationale avec
une grande coalition avec le Ma'arach – l'opposition
actuelle – et le Likoud – le parti gouvernemental de Begin –
a échoué à cause de la divergence d'opinions dans les
questions fondamentales. Ainsi, par exemple, le Likoud
cherche à favoriser la politique d'implantations. Par contre
le Ma'arach, dont Shimon Peres est le chef, veut freiner
cette expansion de colonisation, éventuellement même le
sacrifier pour la paix dans le cadre d'une option
jordanienne. Ce serait un autre Yamit. En outre, on reproche
au Likoud d'avoir fait naufrage avec sa politique des
finances. L'inflation atteignit un niveau record, alors que
l'exportation diminua de 15% en moyenne. Le moment arriva où
le président d'État Chaïm Herzog chargea officiellement le
ministre des affaires étrangères, Yitzhak Shamir (68), de
constituer un nouveau gouvernement. L'optimisme du début
disparut brusquement lorsque l'ancienne coalition, déjà trop
faible avec seulement 62 députés sur 120, commença à se
compromettre. En effet, six des députés du parti gouvernant,
dont l'ancien ministre des finances Hurvitz, se révoltaient.
Par
conséquent il ne restait plus que 58 sièges gouvernementaux.
Toutefois, Yitzhak Shamir, dont la persévérance de
combattant clandestin est bien connue, continua son chemin
sans pour autant leurrer les renégats en leur proposant des
postes de ministres, mais en présentant le cabinet existant
comme ancien gouvernement rénové. Lui-même, Premier ministre
et ministre des Affaires étrangères tout à la fois, se
présenta le 10 octobre à la Knesseth pour les élections.
Cela n'aurait pu être plus juste: Avec 60 voix, la Knesseth
vota pour l'ancien gouvernement rénové, 53 députés votèrent
contre. Menachem Begin, qui par tristesse, se fait pousser
la barbe, est resté chez lui. Abuhatzera n'était pas non
plus présent, Melamed se trouvait en Corée du Sud pendant ce
temps et Hurvitz s'abstint de voter. Autrement dit, la
coalition gouvernementale pourra, en réalité, compter sur 63
à 64 voix lors de ses délibérations. En ce qui concerne
d'éventuelles élections anticipées, cela dépend des
circonstances économiques et de la façon dont le problème de
l'inflation sera résolu. S'il devait y avoir d'autres
effondrements de la bourse, si l'inflation devait encore
augmenter, une anticipation des nouvelles élections serait
inévitable. Seulement, il est peu sûr qu'il en résulterait
la victoire pour l'opposition actuelle avec Shimon Peres –
et Peres le sait car: Son programme gouvernemental
d'opposition n'aboutirait pas à une solution heureuse.
Cependant,
derrière les coulisses, on pense que ces problèmes
économiques passeront bientôt à l'arrière-plan en raison du
front des grandes puissances qui se forme au Liban. L'OLP,
tout en existant encore, ne joue plus qu'un rôle
insignifiant. Toutefois, elle a offert ses bons offices aux
grandes puissances pour qu'elles entrent en lice. Dans la
baie de Beyrouth on aperçoit déjà 12 importants cuirassés
d'escadre, parmi eux le porte-avions Eisenhower. À moins de
40 km à l'est, la Syrie stationne ses troupes, et des
combats entre soldats américains et syriens ont été
enregistrés. Mais l'Amérique a déjoué stratégiquement ces
incidents sachant qu'en Syrie et derrière la frontière
attendent 8000 conseillers militaires russes et 52 000 ,
soldats russes pour une éventuelle contre-attaque. Pour les
USA ce serait un deuxième Vietnam. Cependant, ils ne
pourront plus se contenir longtemps, car la semaine
dernière, les Russes ont installé en Syrie les fusées très
modernes SS-21 qui sont équivalentes aux Pershing Il
américains... pourtant, qui manifeste là-contre?
L'Arabie
Saoudite a remis trois milliards de DM à Damas, afin de
gagner la Syrie pour un traité de paix au Liban c'est ce qui
a été publié. Mais la vérité est que cet argent servait à
payer les factures que Damas devait à Moscou pour les
livraisons d'armes. Ce n'est que de cette façon-là que le
Kremlin pouvait fournir ces super-fusées. L'Amérique et
l'Europe qui se disent amies des Saoudites, ont été trompées
une nouvelle fois. À côté de cela, des Libanais, des
terroristes de l'OLP revenus au Liban, des Syriens et des
druses communistes conduits par Jumblatt, se battent
jusqu'au sang. Chacun proclame sa propre victoire. C'est
comme si l'un jouait à l'échec et l'autre à la reine sur le
même échiquier. Personne ne peut vaincre mais tous peuvent
dire: J'ai gagné. Les ennemis d'Israël restent dans
l'aveuglement!
Israël,
pressentant ce qui se trame au pays des cèdres, construit sa
ligne de front le long du fleuve Awali qui forme la limite
des 45 km. Cela lui permettra, en cas d'urgence, un blocage
direct de la frontière de l'Awali. Malgré le cessez-le-feu
officiel entre druses et chrétiens, le flot des réfugiés
libanais vers la zone israélienne ne s'arrête pas, car les
Libanais – qu'ils soient chrétiens, druses ou musulmans –
ont reconnu que: «Sous l'étoile d'Israël nous sommes plus
sûrs que parmi nos propres frères et les troupes de paix de
l'ONU» – c'est ce que déclara un chef de tribu. Ils
appellent déjà le secteur israélien du Sud-Liban «pays du
salut», rejoignant ainsi la notion de «Terre Sainte» – le
coeur du pays d'Israël. Heureux celui qui s'apprête à
considérer le sioniste non comme un ennemi, mais d'y voir la
nation par laquelle vient le salut. C'est pourquoi Israël,
qui de toute manière est destiné, selon les promesses
divines, à être une bénédiction pour toutes les nations – on
en voit les premiers signes au Liban – attend le Messie –
d'autant plus que ce peuple est politiquement ballotté à
l'intérieur comme à l'extérieur.
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Nouvelles d'Israël 01 / 1984
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SHARON
RÉINTÉGRÉ?
L'ancien
ministre de la Défense, Ariel Sharon, ne s'est pas trompé
dans son pronostic en ce qui concerne les suites du retrait
israélien du Liban. En effet, au Liban on s'entre-tue et ce
fait réhabilite A. Sharon dans l'opinion publique. En
Israël, on entend déjà des slogans comme: «Sharon, notre
prochain Premier ministre!» ou «Arik avait raison!» Lors
d'une démonstration à Tel Aviv, Sharon demanda à ses
auditeurs: «Qui est derrière la presse?» La foule cria:
«L'OLP!» Là-dessus, l'association des journalistes boycotta
toute correspondance concernant Sharon. Toutefois, après
avoir été rendue attentive au fait que «lui aussi avait le
droit de s'exprimer librement», l'association supprima
immédiatement ce black-out.
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01
/ 1984
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TEDDY
KOLLEK OBTIENT UNE NOUVELLE FOIS LA MAJORITÉ
63
pour-cent de la population de Jérusalem a voté pour le maire
Teddy Kollek (72). C'est comme une expression de
reconnaissance envers sa politique unificatrice pour
Jérusalem. Jérusalem, la ville sainte, palette de toutes les
couleurs religieuses, abrite à l'heure actuelle environ 285
000 juifs! 100 000 musulmans et 13 000 chrétiens. Toutefois,
chacune de ces trois religions est fractionnée en de
nombreux groupes divers. Les juifs se divisent en 25
ramifications, les musulmans en 14 sectes et les chrétiens
en 35 dénominations avec plus de 500 églises, assemblées,
instituts et missions dont beaucoup de groupes marginaux
radicaux, notamment à Jérusalem, qui, de temps à autre,
attirent l'attention du public par des actes d'extrême
violence. Ceci est le côté religieux de Jérusalem. Le côté
politique n'est pas moins coloré, ce qui est dû à la
diversité des pays d'origine des Juifs et des citoyens de
Jérusalem en général. Les Juifs de la diaspora immigrés à
Sion, viennent de 102 nations différentes ce qui,
inévitablement, a amené une grande diversité d'idées quant à
l'avenir d'Israël. Pour toutes ces différentes cultures et
idéologies, Teddy Kollek a fait preuve de capacité en
qualité de magistrat municipal.
Son
parti, «Jérusalem unifiée – Yerushalayim âchad» a obtenu 17
des 32 sièges au conseil municipal, donc la majorité.
Lorsque sa victoire électorale fut publiée, «Teddy» – comme
on aime l'appeler avec affection à Jérusalem leva son verre
de jus de pamplemousse à l'avenir de sa période
ministérielle renouvelée. Même les optimistes pensent que sa
tâche ne sera pas plus facile dans cette ère nouvelle que
dans le passé, aussi nous ne pouvons que lui souhaiter le
soutien et la bénédiction de Dieu et, au moment opportun,
l'assister de notre aide afin que – selon ce que dit Teddy
d'un air complaisant – «SA ville puisse être toujours plus
belle et plus propre et qu'ainsi le Messie se hâte de
venir.»
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01
/ 1984
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DES
NOUVELLES PEU RÉJOUISSANTES D'ANSAR
Rapport
d'un témoin oculaire
Comme
la plupart des citoyens de mon âge en Israël, j'ai été
appelé à l'armée de réserve pour un mois. Cette fois, j'ai
achevé mon service depuis mi-mai à mi-juin dans un camp de
prisonniers politiques à Ansar au Sud-Liban. Après avoir
passé un mois dans ce camp, je me vois obligé, en tant que
citoyen soucieux (Concerned Citizen), de décrire mes
expériences personnelles et celles d'autres soldats.
Vu
de l'extérieur, Ansar n'est en rien différent de la plupart
des camps de prisonniers. Cependant, à l'intérieur du camp
les choses changent. L'armée cherche à s'occuper aussi bien
que possible de la santé de ses pensionnaires et prend soin
de leur état physique. Tous les jours, les réservoirs sont
remplis d'eau fraîche. Les eaux d'égout sont éliminées au
moins deux fois par jour. Les prisonniers ont leur propre
cuisine et se préparent des plats à leur goût. Tous les
jours, on leur fournit de la nourriture fraîche dont des
fruits de première qualité, des légumes, des oeufs et du
pain. Alors qu'ils mangeaient de la viande fraîche, nous
autres devions nous contenter de viande en conserve. Lors
d'événements particuliers, ils réclament des spécialités et
l'armée leur accorde ce qu'ils demandent. L'armée met à
disposition un centre médical ambulant où chaque jour les
prisonniers peuvent aller se faire soigner.
Comme
dans tous les camps de ce genre il est inévitable de trouver
le temps long. Afin de surmonter ce problème, Israël a
dépensé de grosses sommes pour des jeux à l'intention des
jeunes prisonniers, et pour des outils que l'on distribua
aux plus âgés. Malheureusement, les prisonniers ont démonté
les trousses à outils pour en faire des armes. En outre, ils
ont arraché des piquets de tente et les ont transformés en
armes en utilisant leurs cuisinières comme appareils à
soudure. L'armée s'occupe des installations sportives, soit
pour le volley-ball, soit pour le football. Les prisonniers
peuvent faire du sport quand ils le veulent.
Un
certain nombre de prisonniers fait partie de la souche
universitaire. Plusieurs ont fréquenté des universités
israéliennes. Dans les conversations on choisit les thèmes
qui intéressent le prisonnier. Nous restons calmes même
lorsqu'on nous fait des réflexions anti-israéliennes. Ils
nous insultent, nous crachent dessus. Nous ne réagissons
pas.
Toutes
les nuits ils font un vacarme assourdissant en braillant et
en tambourinant sur des casseroles avec des boîtes en fer,
etc. Nous ne réagissons pas.
Tous
les soirs, l'armée israélienne diffuse de la musique arabe,
ainsi que les informations arabes à 19.30 h.
Des
prisonniers libérés reviennent
J'ai
entendu dire qu'un grand nombre de prisonniers, après avoir
été libérés, revenaient volontairement au camp. Il y a
plusieurs raisons à cela. D'abord, leurs familles qui ont de
la haine pour l'OLP ne veulent plus les recevoir D'autres
familles craignent la vengeance des chrétiens et des
phalangistes lorsque ceux-ci découvrent qu'un membre de
famille a été avec l'OLP. Ensuite, certains prisonniers se
sont liés d'amitié avec d'autres au camp et se sentent
désarmés tout seuls.
Je
me souviens d'un incident. Les prisonniers de l'un des blocs
avaient incendié quarante tentes et refusé de se faire
compter. Nos soldats encerclèrent la région et l'incroyable
se produisit: Les prisonniers lançaient de grosses pierres
et des morceaux de rochers contre les soldats dont quatre
furent blessés. Il a fallu sept points de suture pour fermer
la plaie au front d'un soldat de mon unité. Pas un seul des
nôtres n'a tiré pour se défendre. Aucun n'a condamné tout
haut les adversaires et personne n'a perdu son sang-froid.
Aucun d'eux n'a crié: «Il y a des limites.» Nul n'en a
appelé «aux soldats pour faire respecter le silence».
Pourquoi?
Parce que ce sont là les vrais soldats d'Israël, capables de
rester inébranlables et d'avoir l'esprit humanitaire à tel
point qu'ils peuvent éviter des victimes du côté même du
camp ennemi, malgré les blocs de rochers et les pierres
lancés contre eux, et malgré la folie des prisonniers.
Terrorisme
barbare de l'OLP
Pourquoi
la folie? Pendant la deuxième semaine du mois de mai, un
Arabe libanais se présenta devant l'une de nos barrières
routières. Il se jeta aux pieds des soldats et supplia:
«Aidez-moi à quitter ce pays. Ils ont massacré mon fils!»
L'OLP supposait qu'il avait travaillé pour les Israéliens,
aussi ont-ils enlevé son jeune fils auquel ils ont arraché
les bras et les jambes et jeté le cadavre mutilé devant la
porte des parents. C'est arrivé en mai 1983. Ce n'est qu'un
exemple des horribles crimes commis par ces barbares qui
appartiennent à l'OLP. Au camp, on est témoins oculaires de
cas semblables, et beaucoup de prisonniers ont commis de ces
actes sanguinaires pendant les huit années de terrorisme au
Liban – huit ans de terrorisme qui n'a rien à voir avec la
Palestine et sa libération. Tous les matins, la police
militaire compte les prisonniers. Environ six policiers
pénètrent sans armes dans les blocs. C'est inimaginable de
voir ces soldats israéliens non armés entrer dans ces blocs
où se trouvent des pensionnaires qui, après un an
d'internement, ont sans doute grande envie de se jeter sur
ces soldats. Ces policiers m'ont décrit l'atmosphère
extrêmement tendue. Toutefois, grâce au sang-froid et à
l'intelligence supérieure du commandant du camp, les
pensionnaires pouvaient se rendre compte peu à peu que
l'armée israélienne n'a pas l'intention de les maltraiter ou
de les intimider.
Je
ne retourne pas à Ansar
Après
avoir passé 21 jours dans le camp, j'ai pu rentrer à la
maison pour un congé. Par égard pour ma famille je ne suis
pas retourné au Liban le lendemain matin. L'attitude
rebutante de mon propre peuple, qui vit maintenant en
sécurité en Israël et qui utilise les victimes de guerre
comme «balle de ping-pong» pour sa politique, me démoralise.
Un mois de séjour au milieu des prisonniers à Ansar m'a
suffi pour me rendre compte que bon nombre parmi eux
retourneront bien vite dans l'OLP. C'est pour cette raison
que je m'adresse à tous les manifestants qui réclament un
retrait immédiat de nos soldats du Liban. Il faut qu'ils
sachent que la présence de nos soldats là-bas est nécessaire
jusqu'à ce que notre frontière et nos implantations au nord
de notre pays soient en sûreté. Toute action irréfléchie
permettrait à l'OLP et peut-être aussi aux Syriens, de
retourner dans les régions abandonnées par l'armée
israélienne. Il faudrait alors déclencher une nouvelle
campagne, plus sanglante encore, pour les faire repartir.
Michaël
Ben Meir
©
Nouvelles d'Israël 02 / 1984
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ÉCHANGE
DE PRISONNIERS
2
heures 30. Les premiers rayons de lumière se dessinent à
l'horizon. À travers la brume flottante on aperçoit un
bateau porteur de fusées israéliennes. Il porte le nom de
«Geula», ce qui signifie délivrance. Pour les six Israéliens
qui, depuis 15 mois, se trouvaient prisonniers de l'OLP et
pouvaient maintenant rentrer en Israël, c'est réellement la
délivrance. À Tel Aviv, ils revoient enfin les leurs et des
larmes de joie coulent. On s'embrasse, leurs amis les
arrosent de champagne et les portent sur les épaules. Les
parents des prisonniers soudés ensemble par de longs mois
à@attente douloureuse, expliquaient par la suite: «... nous
avons prié ensemble pour la libération de nos fils.» Les
voisins des rapatriés ont décoré les rues et les maisons
avec des guirlandes et se sont mis à danser et à chanter.
Cependant,
cette joie avait un arrière-goût amer – non pour les
parents, mais le prix était extrêmement élevé: 4600
terroristes de l'OLP contre six israéliens, ce qui fait 1:
766. On a libéré des terroristes parmi lesquels se trouvent
98 criminels dangereux comme, par exemple, les assassins
d'enfants de Maalot, les meurtriers du couple Barak
d'Hébron, ceux qui avaient placé des bombes à l'hôtel Savoy
de Tel Aviv, les détourneurs de l'avion belge Sabena, les
meurtriers des enfants et des touristes à Netanya et
Jérusalem. Il faut ajouter que deux Israéliens restent entre
les mains du terroriste Achmed Jibril et cinq autres sont
retenus par les Syriens malgré la libération des 4600
terroristes. Cet échange de prisonniers mérite le
qualificatif de chantage. Il a été occasionné par
l'entremise de la Croix Rouge Internationale et par l'aide
du Président français.
Habillés
de vestes toutes neuves de couleurs bleue et blanche, 1100
terroristes libérés montaient à bord des trois Jumbos
d'Air-France à Lod, en montrant fièrement un «V» en signe de
victoire. Ils agitaient les petits drapeaux en criant: «Nous
reviendrons et tuerons encore plus!» Cependant, le
commandant du camp d'Answar formulait des voeux pour tous en
citant la Bible: «Ils habiteront chacun sous sa vigne et
sous son figuier' – bonne chance et, si Dieu le veut, qu'il
n'y ait plus de revoir – Shalom!» Les voilà partis pour
l'Algérie. Au camp d'Answar, les 3500 prisonniers restants
désiraient rester au Liban. Les uns ont immédiatement gagné
Beyrouth, les autres, bien nourris qu'ils étaient, se sont
joints aux terroristes à Tripoli. Le combat continue sans
disjonction.
Les
mères et les pères des terroristes aussi se réjouirent du
retour de leurs fils. Eux aussi furent reçus comme des
héros. Pourtant, quelques-uns des citoyens palestiniens n'en
sont nullement heureux car, avec le retour des libérés, au
lieu de la paix c'est l'hystérie du terrorisme qui a repris
le dessus. En Israël, dans ladite «Cisjordanie», il y avait
aussi de la joie. Des habitants courageux allaient jusqu'à
féliciter Israël pour tant de «fairness» (impartialité). Par
la suite, le chef des négociations, S. Tamir, constata: «Les
pourparlers avec l'OLP ont montré que l'OLP est bien plus
cynique et impitoyable que ce que l'on pouvait imaginer
jusqu'à présent.» Au moment de la libération des 4600
prisonniers, on remit aussi les archives de l'OLP trouvées à
Beyrouth-Ouest à Arafat. Des caisses remplies de documents
et de listes comprenant des plans précis de toutes les
stations d'essence en Israël, ainsi que des descriptions de
tous les établissements publics et salles de mariage, des
jardins d'enfants juifs, des écoles et des grands magasins.
L'OLP avait insisté pour obtenir des caisses de documents.
Pourquoi? Un Israélien disait; «Les manifestants pour la
paix qui se tiennent solidairement derrière l'OLP
connaissent peut-être la réponse. Que le terrorisme
continue!» En Algérie et à Tripoli, les prisonniers se
conduisirent comme des martyrs et des héros et parlèrent de
tortures. Mais cette fois, même les journalistes en avaient
assez, car ils avaient devant eux des rapatriés pleins de
santé, bien nourris, sans blessure ni cicatrice, ce que la
Croix Rouge confirma.
Bien
qu'en Israël on soit reconnaissant pour la libération des
prisonniers, on est plus réaliste à leur égard. L'ancien
chef d'état-major, Raful Eytan, alla jusqu'à formuler une
critique officielle car, dit-il, «ces soldats de TSAHAL ont
été faits prisonniers par faute d'attention et par
désobéissance». Il envisageait l'éventualité de déférer les
six au tribunal militaire. Il faut savoir que l'un d'entre
eux a été pris lors d'une cueillette de cerises alors
défendue. Maintenant que la joie du revoir s'est estompée,
les faits, apparaissent et montrent qu'il n'y a aucune
raison de fêter les six comme des héros parce que, en
réalité, il ne le sont pas. TSAHAL ne peut se permettre
d'abaisser le seuil de la souffrance du peuple par de
fausses interprétations. À cause de cela, le président
d'État Chaïm Herzog en personne compromit sa neutralité pour
se tenir derrière les accusations de Raful Eytan.
Malgré
le renforcement par des terroristes avertis, Arafat ne
pouvait s'imposer à Tripoli. Ses adversaires de l'OLP l'ont
vaincu au milieu de sa cachette civile. À Tripoli, environ
1200 civils ont été tués jusqu'à présent. C'est, selon
l'avis du roi Hussein, un massacre plus grand qu'à Sabra et
Shatilah. Actuellement, Arafat avec 3500 vaincus devrait
quitter Tripoli sous les drapeaux et la protection de l'ONU,
pour recommencer à zéro quelque part dans le monde. La Syrie
et l'ONU auraient-elles pensé aux paroles de Krouchtchev?:
«Lorsqu'on
dépouille son adversaire de sa peau, il faut toujours en
laisser un peu afin qu'elle repousse et donne l'occasion de
recommencer le dépouillement!» Malgré tout le terrorisme et
tout le sang versé, le ministre des Affaires étrangères
français, Claude Cheysson, pense toujours que «I'OLP est une
organisation nécessaire à la paix au Proche-Orient!»
De
même, les courtisans de paix d'Israël, Uri Avnery en tête,
sont d'avis qu'Arafat avait été vaincu à Tripoli uniquement
à cause du pacte de facto qu'Israël maintient avec la Syrie,
sinon Israël n'aurait pas laissé faire les Syriens aussi
librement au Nord-Liban. Pour parler franchement: Qu'Israël
intervienne ou non, il est toujours condamné. Ici à
Jérusalem on attend avec impatience le retour du premier
terroriste libéré qui, peut-être, posera une bombe dans un
café quelconque où une dizaine de personnes trouveront la
mort. Combien seront-ils à devoir laisser leur vie encore –
certainement plus que six.
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Nouvelles d'Israël 02 / 1984
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BEYROUTH
ET JÉRUSALEM D'ACCORD SUR LE CHOIX D'UN SUCCESSEUR DE HADDAD
Peter
M. Ranke, Beyrouth
Les
politiciens chrétiens et israéliens rendent hommage au
«patriotisme» du major défunt
Le
major libanais Saad Haddad n'était pas un politicien mais un
soldat au front qui, à cause de son caractère prévenant bien
que rude, était aimé de sa milice au Sud-Liban. Après toutes
les confusions dues à la guerre au Liban, il rentra chez lui
dans la petite ville chrétienne de Mardsch Ajun, ayant
retenu une chose: Il faut qu'il y ait paix entre le Liban et
Israël. Seuls les chrétiens seront en mesure d'amener la
paix dans leur pays. Maintenant, Haddad ne pourra plus
assister à la réalisation de ce projet, car il est mort
dernièrement dans sa petite ville, atteint d'un cancer de la
peau, à l'âge de 48 ans.
L'ex-président
Libanais Chamoun, le chef du parti Katalb Pierre Gemayel, le
Premier ministre Shamir et le chef de l'opposition
israélienne Peres, ont qualifié Haddad de «patriote». Après
la guerre de 1975/76, le major avait rassemblé les restes de
la troupe au Sud-Liban et formé, après la première attaque
israélienne contre les bases de J'OLP en 1978, une milice
chrétienne-chiite comptant à peine 1500 hommes. Cependant,
grâce à l'armement israélien, ce fut suffisant pour protéger
la bande frontalière, large de 15 km, que l'OLP et Israël
avaient évacuée.
Haddad
protégea ce «Liban libre» contre les terroristes et forma
une administration civile. Il organisa la vente des récoltes
du tabac et pourvut aux soins des malades et à
l'enseignement. Les Israéliens lui donnèrent un coup de
main. Le dynamique major chercha à établir des conditions
pacifiques. Beyrouth lui accorda une aide financière mais, à
cause de sa collaboration avec les Israéliens, il fut
«chassé» de l'armée, bien que le haut commandement continuât
à lui payer sa solde.
Lors
de la deuxième avance de l'armée israélienne vers le Liban
en juin 1982, le major Haddad s'installa à Sidon et renforça
ses milices. Mais beaucoup de chiites cessèrent de
collaborer avec lui car, depuis un an, ils subissaient une
pression toujours plus forte venant de Beyrouth. L'accord du
retrait israélo-libanais avait prévu que la milice de Haddad
resterait en tant que troupe territoriale. Le major
s'attendait à une remise en fonction dans l'armée. Peu avant
sa mort, on lui accorda une petite faveur. Un tribunal à
Beyrouth refusa les «accusations pour trahison» contre
Haddad. Il fut réhabilité en tout honneur comme officier.
Selon
la décision du gouvernement à Beyrouth et à Jérusalem, le
major Haddad devrait être remplacé par le colonel de l'armée
libanaise, Halil. Cette nouvelle a été annoncée à la
télévision israélienne, sans précision quant à l'application
de cette résolution. Le colonel Halil, est originaire du
village Adusha près de Sidon, ville portuaire libanaise. Il
avait déjà servi avec Haddad dans l'armée libanaise. Lors
d'une déclaration gouvernementale israélienne, le Premier
ministre Yitzhak Shamir appela le défunt «un grand patriote
libanais et un fidèle ami et allié d'Israël». Selon Sharhr,
Haddad avait reconnu qu'une coopération entre le Liban et
son voisin méridional Israël était avantageuse «pour les
deux peuples». Il serait souhaitable que cette compréhension
et cette disponibilité de coopération soient maintenues
parmi les successeurs de Haddad.
Dans
un exposé du ministre de la défense, Moshe Arens, publié à
la radio, il est dit entre autres: «Israël et les forces
armées israéliennes baissent leur drapeau. Le Liban a perdu
l'un de ses meilleurs officiers et Israël l'un de ses
meilleurs amis. Haddad et ses unités ont lutté pendant des
années contre l'infiltration terroriste au Sud-Liban.»
Après
la publication de la mort de Haddad, les cloches de toutes
les églises se mirent à sonner. Des centaines de maronites
sud-libanais se réunirent à Mardsch Ajoun pour manifester
leur deuil.
Le
chef de l'opposition israélienne qui, dans les années 1974 à
1977 avait noué, en tant que ministre de la défense
d'Israël, les premiers liens étroits avec le major Haddad,
déclara que l'enclave du Sud-Liban, contrôlée par le chef
des milices, avait été la plus tranquille ces dernières
années. Il dit qu'il n'existait pas de mensonge plus sordide
que celui de représenter Haddad comme «mercenaire au service
d'Israël». Ce dernier aurait toujours affirmé être au
service de son pays et garder son indépendance face à
Israël. L'ancien chef d'état-major des forces armées
israéliennes, le général Rafael Eytan, qualifia Haddad de
«héros au vrai sens du terme».
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Nouvelles d'Israël 03 / 1984
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HUSSEIN
SE DÉROBE
L'offre
de paix du Premier ministre israélien Peres, qui ne rejette
plus la «protection» internationale exigée par le roi
Hussein pour des négociations directes, a mis le Jordanien
dans une situation difficile. S'il veut faire adopter la
nouvelle assistance d'armes américaines de 1,9 million de
dollars au congrès, il ne peut refuser franchement cette
offre. Et, s'il dit oui, il brise le consensus
anti-israélien du monde arabe et s'attire des meurtriers.
Ainsi,
il n'y a pas pour lui d'autre solution que de se dérober et
de poser des conditions irréalisables – comme toutes les
autres depuis 1967, par là, il évitera peut-être à Israël
une crise gouvernementale entre le Likoud et le parti
travailliste, mais il manquera la «dernière chance» qu'il a
évoquée lui-même.
Si
Hussein négociait directement avec Israël au sujet de la
paix, les Syriens se mettraient immédiatement contre lui. Il
en est aussi de même pour les Saoudiens, qui se disent
pro-occidentaux. Car, d'un ton avertisseur, Ryad avait fait
savoir que ni les Syriens ni les Jordaniens ne feraient la
paix séparément avec Israël. Moubarak n'offre pas non plus
de couverture à Hussein, puisque l'Égypte boude l'Amérique
comme Israël, et se prépare secrètement à une visite du chef
d'État à Moscou. La base arabe pour les négociations de paix
avec Israël est trop faible pour soutenir Hussein.
Au
fond, Shimon Peres en est conscient. Cependant, pour lui, il
s'agit de clarifier la situation face aux Américains comme
face aux sympathisants occidentaux de l'OLP. Hussein veut
bien la paix, comme le prouvent sa politique des ponts
ouverts près du Jourdain et son contrôle quant à l'OLP. Mais
seul, il n'est pas capable de faire la paix. Apparemment, ce
sont des amis pro-occidentaux comme l'Égypte, l'Arabie
Saoudite ou les Syriens et l'Irak qui l'en empêcheraient et
qui, pour cela, sont largement récompensés par des
livraisons d'armes.
La
nature irrésolue que traîne le roi Hussein comme une
hérédité derrière lui, se manifeste toujours plus nettement
dans cette confrontation avec Israël. À ce propos, nous
avions écrit ce qui suit dans les «Nouvelles d'Israël» de
novembre 1985:
Le
roi Hussein, homme indécis et changeant, a son palais à
«Ammon», c'est-à-dire à Amman. Ammon fut l'un des fils de
Lot. Hussein est donc un descendant des fils de Lot, de
l'éternel indécis qui, au moment même où l'heure de la
vérité sonna pour lui, et où les anges de Dieu le tirèrent
de la ville de Sodome, mûre pour le jugement (cp. Ge. 19,
16), hésita toujours, ne pouvant choisir la solution
salutaire, puisqu'il dit aux anges: «Oh! non, Seigneur!» (v.
18).
Les
différentes réactions du roi Hussein depuis 1967, et
beaucoup de choses dans son comportement rappellent son
ancêtre, «le juste Lot» (cp. 2 Pi. 2, 7):
–
D'abord, Il s'allia avec l'Égypte contre Israël, et perdit
Jérusalem.
–
Ensuite, Il trafiqua avec divers États arabes contre Israël,
et Il n'y a rien gagné.
–
Puis Il compta sur les USA, sans vouloir négocier avec
Israël. Il en est revenu les mains vides.
–
Aujourd'hui, il tente un essai avec Moscou. Il perdra une
nouvelle fois. Pauvre Hussein, jusqu'à quand boiteras-tu des
deux côtés?
Peter
M. Ranke
©
Nouvelles
d'Israël
Janvier
1986
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VISITE
D'ÉTAT DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE D'ALLEMAGNE EN
ISRAËL
(du
8-11 octobre 1985)
À
midi exactement, l'appareil militaire allemand 02 à la croix
noire s'arrêta près du tapis rouge – la visite d'État du
président de la République, le baron Richard von Weizsäcker,
vient de commencer. Le président de l'État israélien Chaïm
Herzog et le Premier ministre Shimon Peres, accompagnés de
21 coups de canon, saluent leur hôte. Les soldats israéliens
jouent l'hymne national allemand. Au milieu des drapeaux
bleu-blanc israéliens, le pavillon noir-rouge-or de
l'Allemagne fait contraste. Un nombre inattendu de
journalistes se sont réunis pour accompagner le président de
la République en Israël. Quelques-uns ont avoué n'être venus
«que pour expérimenter la différence entre cette visite et
celle du chancelier Kohl». Le président de l'État Herzog
souligna, dans son allocution d'accueil, que «le passé ne
pouvait être oublié, mais qu'il ne fallait pas perdre de vue
l'avenir». Il rejoint ainsi les déclarations du président de
la République, qu'il qualifie «d'ami d'Israël véritable et
éprouvé».
Au
jardin des roses, en face de la Knesseth, les grands rabbins
de Jérusalem souhaitent, selon «l'ordre de Melchisédek», la
bienvenue aux hôtes allemands, en leur offrant «le vin, le
pain et le sel». Dans cette atmosphère qui rappelle celle de
la «Sainte Cène», on donne d'abord, en signe de bénédiction,
la coupe et le pain au maire de Jérusalem Kollek, ensuite au
président von Weizsäcker, au président Herzog, à la baronne
von Weizsäcker, à Madame Herzog, au ministre des Affaires
étrangères Genscher, à Madame Kollek, au Premier Peres, à
Madame Genscher, au ministre Arens et à son épouse.
À
l'entrée du musée de Yad Vashem, lieu commémoratif à
Jérusalem de l'holocauste, 50 manifestants, quelques-uns
vêtus d'habits des camps de concentration, portent, en plus
de «l'étoile juive de couleur jaune», des pancartes
rappelant Bittburg et le trafic d'armes entre l'Allemagne et
les Saoudiens. Un vétéran du camp de concentration remarque:
«On envoie le ,bon Allemand' en Israël, mais les armes
allemandes aux ennemis d'Israël». En Israël, on considère
Weizsäcker parmi les «bons» depuis son «grand discours» le 8
mai, où il reconnut que l'holocauste «était un crime
effectué sur des Juifs en Allemagne par des Allemands». On
sait cependant, que son père avait été, pendant le
«Troisième Reich», de 1938-1943, secrétaire d'État au
ministère de l'Extérieur de Hitler, et ensuite, ambassadeur
de l'empire nazi au Vatican. Ainsi, le président de la
République et son épouse sollicitèrent, avant la cérémonie
officielle, un «temps de réflexion» afin de se souvenir,
recueillis dans la prière silencieuse, des victimes de
l'holocauste. Après avoir déposé la couronne près de la
«flamme éternelle», Richard von Weizsäcker écrivit, en tant
que représentant et président de la République Fédérale
d'Allemagne, une parole biblique de grande portée dans le
livre d'or: «Celui qui vous touche touche la prunelle de son
oeil» (Za. 2, 8).
Le
premier entretien avec Peres fut l'occasion de tester
l'authenticité d'une telle confession, aussi le trafic
d'armes avec les Arabes fut-il l'un des sujets de
conversation. En présence du ministre de l'Extérieur
Genscher, le chef du gouvernement israélien signala l'énorme
danger lié à des livraisons d'armes aux ennemis d'Israël,
effectuées par les États occidentaux qui, y compris la
«nouvelle Allemagne», seraient prêts à construire des
fabriques de munitions en Arabie Saoudite. Ces arguments ne
déclenchèrent aucune réaction du côté des hôtes allemands,
après quoi un Israélien déclara:
«Il
y a 45 ans, l'Allemagne a manifesté, aux yeux de toutes les
nations, un certain courage' civil dans le rejet public et
massif des Juifs. Aujourd'hui, l'Allemagne devrait aussi
montrer ce courage' civil et prendre franchement position
pour Israël, en refusant le trafic d'armes.
Au
cours du dîner de gala dans la résidence du président
israélien, von Weizsäcker loua la liberté et la démocratie
indépendante d'Israël' face aux épreuves et aux menaces. Le
désert est changé en pays fertile. Les succès culturels et
scientifiques sont reconnus mondialement. La langue
biblique, devenue le signe de l'ancienne et de la nouvelle
identité, a repris vie parmi le peuple... La foi des Juifs
est devenue une partie de notre foi. Celui qui veut être
chrétien sans tenir compte du Dieu des Juifs échouera...»
Devant
la Knesseth, le pavillon allemand fut arboré sous le
roulement de tambour, et une couronne aux rubans
noir-rouge-or fut déposée. Le président de la République
passa la revue de la garde d'honneur – instants légitimes,
semble-t-il et, cependant si peu sûrs encore.
La
République allemande ne reconnaît pas Jérusalem-Est comme
territoire et capitale d'Israël, aussi la visite du
président allemand dans la vieille ville de Jérusalem
fut-elle publiée comme «visite privée». Comme autrefois
l'empereur Guillaume 11, il passa par la porte de Jaffa pour
pénétrer dans la Ville Sainte et se rendre à l'église
luthérienne allemande «Erlöserkirche». Au bras du Grand
Mufti de Jérusalem, il traversa le quartier juif et visita
la place du Temple. Avant d'entrer dans la Mosquée d'Omar,
il ôta aussi ses chaussures, ce qui plut visiblement au
Grand Mufti. Des groupes de touristes allemands formaient
partout des haies en criant: «Vive, vive le président», ou
d'autres slogans. Au moment où von Weizsäcker se rendait
près du Mur des Lamentations pour glisser un papier dans une
fente du mur, un Juif orthodoxe s'écria: «Dehors, allemand
d'Auschwitz»! et: «Disparais, Amalek»! Mais, en dépit de ce
dérangement, une vieille femme juive orientale s'approcha du
président et lui dit: «Que la paix soit avec toi»! Et, en
montrant le ciel, elle ajouta: «Pense que là-haut il y a un
Dieu»! Emmanuel, le prieur de l'église catholique allemande
de la Dormition sur le mont Sion, le guida et lui expliqua,
se référant à la Bible, les Lieux Saints de Jérusalem.
Le
maire de Jérusalem, Teddy Kollek, remit au président une
petite reproduction, sculptée dans de la pierre de
Jérusalem, de la tour Phasael qui se trouve dans la
citadelle de David. En exprimant sa reconnaissance, von
Weizsäcker souligna combien la multiplicité des citoyens de
Jérusalem l'avait impressionné. Kollek ajouta que «Jérusalem
était un seul corps que l'on ne pouvait diviser en plusieurs
membres, et qu'il valait mieux vivre ensemble avec des
problèmes que d'être à nouveau séparés».
À
l'université hébraïque de Jérusalem, le président visita la
«salle Martin Buber» et reçut du professeur Amnon Pazy, «au
nom de l'université hébraïque de Jérusalem», une copie
personnelle de la traduction du livre d'Ésaïe de Martin
Buber. Le président von Weizsäcker estima hautement ce geste
et dit: «... on m'a témoigné de façon authentique et
persuasive que j'étais un hôte apprécié à l'université
hébraïque». La réception au théâtre de Jérusalem fut, pour
un millier d'invités environ, le point culminant de cette
visite d'État. La «Junge Deutsche Philharmonie» joua des
oeuvres de Zimmermann, Tal, Haydn et Mozart.
À
Haïfa, le président fut invité à visiter les vestiges de la
colonie des Templiers de Souabe, puisque son grand-père,
Carl von Weizsäcker, en tant que Premier et ministre de
l'Extérieur avant la Première Guerre mondiale, avait
fortement soutenu la colonisation des Templiers de Souabe en
Eretz Israël. À peine deux heures après sa visite à Haïfa,
le président déposa pour la seconde fois à Sde Boker
(Negev), une couronne sur la tombe du fondateur de l'État
d'Israël, David Ben Gourion, en présence du Premier ministre
Peres. Richard von Weizsäcker avait déjà représenté la
fraction CDU du Bundestag allemand en 1973, lors de
l'ensevelissement de Ben Gourion. Lors de sa visite au
kiboutz Ben Gourion, on parlait aussi de sa fille Marianne
et de son fils Fritz qui, tous les deux, avaient travaillé
dans des kibboutzim et avaient ainsi découvert de façon
pratique la vie en Israël. Richard von Weizsäcker, qui
visita Israël pour la quatrième fois, désira cette fois une
rencontre avec la jeunesse israélienne. L'occasion lui fut
donnée à l'institut Van-Leer à Jérusalem. Les jeunes lui
demandèrent, entre autres: «De quoi les jeunes Allemands
peuvent-ils être fiers»? Le président approuva cette
question, mais il expliqua en même temps qu'il n'était pas
possible de tirer des comparaisons entre deux peuples. «La
jeune génération allemande a construit, sur les ruines du
nazisme, une vie au standard élevé. Toutefois, la jeunesse
allemande est à la recherche de nouvelles idées».
À
Tel Aviv, le président de la République allemande reçut de
la main du maire Lahat une Bible, ainsi qu'une «mesusa»
créée par Jacov Agam. En outre, il visita le musée de la
diaspora et l'université où il fut reçu par le professeur
Mani. À l'institut des sciences Weizmann à Rehovot, von
Weizsäcker reçut le titre de docteur honoris causa. Pendant
la cérémonie, un choeur chantait des extraits de «Judas
Macchabée» de Haendel – connu en Allemagne sous le nom de
«Tochter Zion freue dich ...» (Fille de Sion, réjouis-toi).
Les anciens présidents israéliens Katzir et Navon saluèrent
la fidèle amitié du président von Weizsäcker pour Israël et
sa motivation fondamentale.
L'homme
de la villa Hammerschmidt à Bonn est un véritable ami pour
Israël – seulement, la politique ne s'effectue pas de
là-bas, mais à la chancellerie et au ministère des Affaires
étrangères. Cependant peut-être – ainsi le souhaite Israël –
l'exemple de reconnaissance de Richard von Weizsäcker
excitera-t-il le peuple et les politiciens allemands à
l'imitation. Néanmoins, tout un chacun sait que «amitié pour
Israël» ne signifie nullement hostilité envers les Arabes.
Le président de la République en a donné la preuve en
visitant la Jordanie. Toutefois, en prenant congé de lui,
beaucoup d'israéliens éprouvaient un certain malaise. ils
avaient entendu des paroles encourageantes, alors que
l'ennemi reçoit des armes qui seront dirigées contre Israël
– la «nouvelle Allemagne» est-elle vraiment une réalité? –
Richard von Weizsäcker dit OUI!
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Nouvelles d'Israël Janvier 1986
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CERCLES
MILITAIRES ISRAÉLIENS: TSAHAL DOIT S'ATTENDRE À UNE ATTAQUE
SUBITE DES SYRIENS
Dans
les cercles militaires supérieurs, on est d'accord quant à
la nécessité de préparer l'armée israélienne à une offensive
subite des Syriens contre des positions israéliennes dans le
Golan. Conformément à cette éventualité, les forces
israéliennes ont pris position le long de la frontière
israélo-syrienne. Des mesures préventives de tout genre ont
été prises afin de faire échouer une telle attaque syrienne.
Malgré
tout, on craint que Damas n'engage une offensive militaire
dans le Golan, avec ce but: Gagner des avantages politiques
avec Israël, avant une éventuelle ouverture de négociations
avec Israël. Il faut admettre que Damas pourrait considérer
la conquête d'une partie seulement des hauteurs du Golan
comme un succès militaire suffisant pour s'assurer une
solution avantageuse à la fin des discussions au sujet de
l'avenir de ce territoire autrefois syrien. Un autre motif
pour une attaque éclair syrienne contre les lignes
israéliennes pourrait être la recherche d'un torpillage des
négociations de paix entre Israël et la Jordanie. Tsahal a
pris toutes les mesures imaginables afin d'être préparé à
toute éventualité dans ce secteur du front.
Nous
nous attendons à une prochaine guerre avec la Syrie, cet
adversaire millénaire d'Israël, dont la population est
purement sémite (cp. De. 26, 5). Mais nous croyons que
lorsque le dernier Juif sera rentré de la diaspora au pays
de ses pères, la guerre avec les Syriens cessera. L'histoire
d'Israël nous en donne la preuve: aussi longtemps que les 12
tribus étaient réunies en une seule nation, sous le règne du
roi David et du roi Salomon, les Syriens leur étaient
assujettis. Ainsi, lorsque régnera le plus grand Fils de
David, le Fils de Dieu qui reviendra en Israël, la Syrie et
l'Égypte se convertiront et seront, avec Israël, une
bénédiction au milieu de la terre (Es. 19, 24 trad.
Darby).
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Nouvelles d'Israël
Février
1986
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LA
COMPLICITÉ DE L'ÉGYPTE DANS LE DÉVELOPPEMENT DU TERRORISME
Provocations
de la presse et faiblesse du gouvernement
À
Meadi, banlieue du Caire, le diplomate israélien Albert
Atrakchi, âgé de trente ans, a été abattu le 20 août dans sa
voiture. Sa femme Ilana et la secrétaire d'ambassade, Maral
Menache, ont été blessées. Le Premier ministre égyptien
envoya une note de sympathie à la famille touchée, qui avait
immigré de l'Irak en Israël. Cependant au Caire, il y a dix
mois, la presse avait passé sous silence le meurtre de
l'employé de l'ambassade israélienne, Zvi Kedar.
Les
malfaiteurs ont pu échapper à chaque fois. Mais ils
laissèrent des lettres dans lesquelles ils déclaraient être
des «révolutionnaires d'Égypte» qui continueraient la guerre
contre Israël et «ses répondants américains». «Le drapeau
israélien déshonore notre pays», expliquent-ils dans leurs
missives. Ils s'agit des mêmes terroristes qui avaient
détourné le Boeing 737 de «Egypt Air» à Malte et tué
plusieurs passagers, y compris un agent de sécurité. À la
libération de l'avion, effectuée par des troupes
égyptiennes, 50 autres personnes furent tuées... Les
coupables sont-ils des Égyptiens ou des Arabes? Nul ne le
sait. Il est étonnant d'apprendre que les meurtriers ne
soient pas tombés, jusqu'à présent, dans le filet serré de
la police égyptienne. Fait tout aussi étonnant: leurs bonnes
relations avec l'étranger. Plus encore! Ils se sentent
soutenus dans leur guerre terroriste contre les Israéliens
et les Américains par l'Égypte et par d'autres pays
étrangers. Le ténor de la presse anti-israélienne en Égypte
est à lui seul un encouragement pour eux, tout comme la
négligence des forces d'État égyptiennes à leur égard.
Après
le drame avec Atrakchi, les ministres israéliens
reprochaient à la presse égyptienne d'avoir favorisé
l'attentat par leurs communiqués hostiles et agressifs. En
effet, le «centre académique» israélien près du Nil avait
été qualifié d'avant-poste du service secret israélien
Mossad. L'attentat perfide contre les trois yachtmen
israéliens à Larnaca, commis par des Palestiniens au mois de
septembre, fut passé sous silence ou «fêté» comme une
«opération» contre le Mossad.
Dans
son rapport au sujet du meurtre effectué le 5 octobre sur
les sept Israéliens près de Ras Burka dans le Sinaï, la
presse taisait le fait que le soldat égyptien qui avait
furieusement tiré sur eux n'était nullement un fou. D'autre
part, cinq des blessés auraient pu être sauvés si les
médecins avaient été autorisés à intervenir. Les cinq
victimes sont mortes d'hémorragie. Le gouvernement égyptien
ne s'est vu obligé de s'excuser qu'au moment où le soldat a
dû comparaître devant un tribunal secret militaire. Il avait
agi par fanatisme islamique. Le journal officiel «AI Ahram»
alla jusqu'à dire que l'armée israélienne utilisait des
fours crématoires repris des nazis pour les prisonniers
libanais.
Le
climat de haine et d'hostilité contre Israël, qui règne en
ce moment au Caire, rappelle l'ère nassérienne puisque,
depuis le rapprochement entre le président Moubarak et le
chef de l'OLP Arafat, après la capture du «Achille Lauro»,
ce climat est toléré, sinon favorisé du côté du
gouvernement. Tout comme les «révolutionnaires égyptiens»,
les partis d'opposition de gauche et de droite exigent la
fin de l'accord de paix avec Israël, et la presse célèbre
les terroristes palestiniens ou les commandos suicidaires
chi'ites comme de vrais «combattants pour la liberté».
Le
président Moubarak a été applaudi lorsque, après la capture
du «Achille Lauro», le 7 octobre, il minimisa le meurtre de
l'Américain et taxa de piraterie de l'air le détournement de
l'avion effectué par les Américains, au cours duquel cinq
terroristes tombèrent entre les mains des Italiens (qui ont
finalement libéré le chef Abdul Abbas). Cependant, c'est
Moubarak lui-même qui avait annoncé auparavant l'extradition
des terroristes et leur condamnation par l'OLP à Tunis.
Seulement, le sujet de la «discussion» n'aurait pas été le
meurtre de l'Américain et la capture du bateau, mais le
non-accomplissement de l'ordre donné aux terroristes
d'abattre le plus grand nombre d'individus possible dans la
ville israélienne d'Ashdod. Le président, l'ignorait-il
vraiment?
L'OLP
est de nouveau installée au Caire. Les médias sont
caractérisés par la lâcheté à l'égard des terroristes.
L'important, c'est qu'ils tuent des Israéliens. Washington,
co-signataire de Camp-David, le supporte parce que Moubarak
est considéré comme un «allié», qui est aussi menacé par les
terroristes. Or, le terrorisme contre Israël, salué
secrètement, se retourne maintenant contre l'Égypte
elle-même. Les vols touristiques des avions égyptiens
diminuent. Les efforts faits pour interrompre les relations
avec Israël et pour créer une ambiance terroriste bien dosée
contre les Américains et les Israéliens, ont échoué. Le
détournement du Boeing égyptien et les meurtres sur l'île de
Malte ont révélé l'immense débâcle au sein de la politique
égyptienne,
Nous
lisons dans Galates 6, 7: «Ce que l'homme aura semé, il le
moissonnera aussi». Combien cela est vrai pour l'Égypte
d'aujourd'hui! À ce sujet, j'ai lu dans le journal «Die
Welt» du 25 novembre, que l'avion égyptien détourné était
celui qui devait amener les terroristes de «Achille Lauro» à
Tunis, et qui a été contraint par des chasseurs
d'interception américains à atterrir en Sicile. C'est
significatif W. M.
©
Nouvelles
d'Israël Février 1986
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DANGEREUX
TRAFIC AVEC LES ENNEMIS D'ISRAËL
À
Londres, le prince Sultan, ministre de la Défense de
l'Arabie Saoudite, a signé un acte de vente d'armes d'une
valeur de 12 milliards de DM. Sur la liste d'achat se
trouvent, entre autres, 48 avions de combat TORNADO (dont un
seul coûte 100 millions de DM). Les Britanniques qui, par ce
marché, ont délivré les Allemands du souci d'une décision,
contribuent jusqu'à 45 pour cent à l'affaire du TORNADO, les
Allemands jusqu'à 40 pour cent et les Italiens jusqu'à 15
pour cent. En outre, l'entreprise d'armement «Rheinmetall» a
reçu de Bonn la permission de participer à la mise au
concours de la construction d'une fabrique de munitions en
Arabie Saoudite.
La
Jordanie, elle, a commandé aux USA, pour environ 5 milliards
de DM, des avions de combat F-20 de haute qualité – le
dernier modèle, qui se trouve actuellement sur le marché –
avec leurs fusées infrarouges, etc. Israël éprouve de la
crainte face à ce trafic, car ces acheteurs arabes sont des
ennemis déclarés d'Israël. Les Européens et les Américains
sont d'avis que «cette crainte est exagérée», puisque ces
pays arabes s'intéressent aux discussions de paix.
Cependant, un seul regard dans la presse saoudienne
suffirait pour discerner l'esprit et la motivation qui se
trouvent derrière de telles actions. Ainsi, la photo de
couverture de l'hebdomadaire saoudien AL-SHARQ du 23 mars
1985, avait pour sous-titre: NOUS COUPERONS LA TÊTE AU
SERPENT, QU'IMPORTE LE NOMBRE DE TÊTES QU'IL AURA!
La
République Fédérale d'Allemagne a exporté, en 1983
seulement, pour 8,6 milliards de DM de matériel de guerre.
Au cours des six premiers mois de 1985, le total des
exportations de la R.F.A. aux pays arabes se chiffrait à
267,8 milliards de DM, ce qui représente une augmentation de
14 pour cent par rapport à l'année précédente. Le total des
importations des pays arabes en République Fédérale
d'Allemagne s'est élevé, les six premiers mois de 1985, à
235,7 milliards de DM, soit 9,5 pour cent de plus que
l'année précédente.
Vu
à long terme, les nations qui fournissent des armes aux
ennemis d'Israël n'auront pas la paix. Si elles donnent la
priorité aux intérêts économiques en voulant ignorer le
danger qui guette le peuple bien-aimé de Dieu, Israël, elles
le regretteront un jour. On peut tourner et retourner le
problème, les armes vendues aux ennemis mortels d'Israël
augmentent la terrible menace pour lui! Enfin, ce sera
devant le trône de gloire du Fils de Dieu, quand Il
reviendra, que toutes les nations devront rendre compte de
leurs actions (cp. Mt. 25,31-46). W. M.
©
Nouvelles d'Israël
Février
1986
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ISRAËL
AU NOUVEL AN 5746
Partout,
les synagogues étaient pleines à craquer pour la célébration
de Rosch-Haschana (Nouvel An juif). À Jérusalem, en plus des
450 synagogues, il fallait installer, comme moyen de
fortune, des «maisons de prières» dans les écoles et dans
les salles de gymnastique. Les uns se rendaient à la
synagogue par souci de l'avenir, les autres par
reconnaissance de l'amélioration de la situation qui se
profile à l'horizon.
Le
gouvernement national unitaire d'Israël (94 des 120 sièges)
a atteint deux objectifs remarquables au cours de sa
première année d'existence:
Premièrement,
il a mis fin officiellement à la guerre au Liban en retirant
toute l'armée israélienne du pays des cèdres. N'oublions
pas, cependant, les 650 soldats israéliens qui ont laissé
leur vie lors des combats.
Deuxièmement,
une légère amélioration dans l'économie se profile,
c'est-à-dire, le plan de redressement économique établi par
le ministre Modaï semble porter ses fruits. En juillet,
l'index des prix était monté jusqu'à 27,5%, alors qu'en
août, le taux d'inflation était descendu à 3,9%. Ainsi, le
pronostic d'inflation pour 1985 serait de 320% contre 460%
en 1984.
Cependant,
on ne peut rien retirer de ce qui n'existe pas. Ces derniers
trois mois, la diminution des salaires et du pouvoir d'achat
était de 21 % environ. Résultat: Les Israéliens se sont
serré la ceinture et ont réduit leurs achats d'alimentation
de 12%. De même, l'acquisition d'articles d'importation
comme, par exemple, des automobiles, des appareils de
télévision, etc. a été limitée à 28%. D'autre part, les
Israéliens, qui pourtant aiment à voyager, ont réduit leurs
départs à l'étranger de 50%. Beaucoup d'entre eux n'auraient
pas été en mesure de payer la taxe de voyage supplémentaire
de 300.- dollars imposée pour les départs à l'étranger. Par
là, le bilan du commerce extérieur d'Israël s'est amélioré
de 27%, et le déficit de paiement a diminué de trois
milliards de DM. Le produit national brut est monté de 3%,
alors que la consommation privée a diminué de 2%. En fin de
compte, on est d'accord avec le professeur M. Bruno,
responsable de la réorganisation: «Jusqu'ici, le
développement est satisfaisant».
En
effet, c'est un des côtés positifs. Ce qui est inquiétant
par contre, c'est le problème du chômage. Le ministre des
Affaires sociales présage une augmentation de 50%, ce qui
signifierait qu'Israël devrait faire face en cette nouvelle
année à cette situation, soit environ 12% de chômeurs.
D'autre part, on a constaté que 267 000 Israéliens vivent
au-dessous de la limite de la pauvreté. En ce moment, cette
limite est fixée à 493 000 Shekels par mois pour un couple
ayant deux enfants, ce qui équivaut à 970.- DM.
À
cela s'ajoute le gel des relations entre Israël et l'Égypte,
provoqué par le conflit de Taba, qui menace la coalition
gouvernementale de Jérusalem comme une épée de Damoclès.
C'est la raison pour laquelle le MAARACH et le LIKOUD se
heurtent sans cesse, remettant en question le maintien de la
rotation (1986) convenue. Dans ce courant de compromis, les
faucons d'Israël aiguisent leurs griffes et se rangent,
partiellement, du côté du parti radical KRACH de Kahane.
C'est pourquoi, le président de l'État israélien, Chaïm
Herzog, a exhorté la population à ne pas prendre à la légère
le kahanisme, mais à s'y opposer activement. C'est bien dit.
Seulement, tandis que le gouvernement cherche une
possibilité de négociations avec la Jordanie, l'OLP
s'installe dans la région Est du Jourdain et renforce son
terrorisme contre Israël. Les attentats répétés des
terroristes de l'OLP poussent la population israélienne dans
les bras de Kahane, qui leur conseille de «se défendre
eux-mêmes avant d'être au cimetière en attendant le feu vert
pour les discussions». Lourde hypothèque pour Israël en ce
début d'année 5746! Dans les synagogues, on encourage les
fidèles avec le texte de Josué 8, 1: «Ne crains point, ne
t'effraie point»!
En
principe, le Nouvel An israélien a lieu en septembre. Le
présent communiqué révèle que l'évolution en Israël est à la
fois positive et négative. Dans cette lutte entre le bon et
le mauvais, on discerne la vraie nature de la misère en
Israël. C'est que, jusqu'à ce jour, il n'a pas encore trouvé
sa vraie identité, selon ce que Dieu avait prévu pour lui et
annoncé par Moïse:
«Vous
serez pour moi un royaume de sacrificateurs et une nation
sainte. (Ex. 19, 6).
Israël
sera pleinement conscient de son identité lorsque, étonné,
Il reconnaîtra son Messie.
© Nouvelles
d'Israël
Février
1986
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