Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Israël

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BEGIN: L'ACCEPTATION DES PROPOSITIONS DES USA SERAIT UNE TRAHISON CONTRE LA SÛRETÉ EXTÉRIEURE DE L'ÉTAT

Jérusalem – Lors d'une importante séance du conseil des ministres, le Premier ministre Begin s'exprima avec amertume et déception au sujet des propositions faites par le président américain Reagan quant à une solution au problème palestinien.

Begin trouve les propositions de Reagan pires que le plan Rogers, refusé il y a quelques années par Israël. Il cita Golda Meïr qui, alors, avait déclaré: «Celui qui accepte le plan Rogers se charge de trahison contre la sûreté extérieure de l'État.» Le conseil des ministres commenta les propositions mises à l'étude et publiées par le président Reagan, au sujet d'une solution de la question palestinienne. Le conseil rejeta unanimement les propositions, en faisant observer qu'elles violaient les accords et conventions de Camp David, et qu'Israël ne voit aucune possibilité d'accepter, ni partiellement ni en entier, ces propositions.

Dernièrement, le conseil exprima son étonnement et sa déception de ce que le gouvernement américain ait délibéré, avant la publication du projet et des propositions détaillées, avec les gouvernements saoudien et jordanien, en excluant Israël. Begin avait déjà préparé la notice de sa réplique détaillée, et l'envoya à Reagan.

Le vice-président David Levi refusa d'emblée les propositions, en les qualifiant d'anti-israéliennes et hostiles. Il critiqua le moment auquel elles avaient été soumises au débat.

Selon lui, cela diminue la qualité d'intermédiaire de l'Amérique, qui devrait être un partenaire à part entière dans les négociations d'autonomie.

© Nouvelles d'Israël 01 / 1983



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DETTES D'ENVIRON 60 MILLIONS DE DOLLARS DE PLUSIEURS ÉTATS D'AMÉRIQUE DU SUD ENVERS ISRAËL


Jérusalem – En considérant les nombreux États ayant déclaré n'être plus en mesure de rembourser leurs dettes, les milieux économiques d'Israël éprouvent de grandes craintes.

Rien que l'Argentine doit environ 18 millions à des exportateurs ayant fourni de la marchandise, et rendu des services. Pour le Mexique qui, lui aussi, a arrêté tout paiement, on évalue une somme de 10 millions de dollars. Actuellement, les autorités de l'Équateur se joignent aux autres États pour annoncer la suspension de tout paiement aux créanciers étrangers, et demandent des négociations pour une éventuelle conversion de ces dettes. Les firmes israéliennes évaluent à 20-30 millions de dollars, les dettes de l'Équateur. Ce sont les entreprises de construction israéliennes, avec Solel Bone – International en tête, qui sont particulièrement touchées.

Jusqu'à présent, la société d'assurance de l'État garantissait les exportateurs et les entrepreneurs des risques économiques et politiques. Dernièrement, les entreprises du pays ont été prévenues de ne pas continuer leurs livraisons aux importateurs sud-américains, qui ne peuvent garantir l'acquittement de leurs obligations.

©  Nouvelles d'Israël 01 / 1983



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LE DROIT DE PERDRE PATIENCE


De Gideon Hausner

Pendant plus de 3 mois, Israël a combattu au Liban, pour lui-même et dans l'intérêt de toute la région. On a payé le prix avec beaucoup de sang. Des centaines de familles sont en deuil, ayant perdu leurs pères, maris et fils.

À vrai dire, Israël a fait ce que les États-Unis auraient dû accomplir en tant que grande puissance. D'autre part, ce qui a été fait par cette opération «Paix pour la Galilée», ouvrit de nouvelles perspectives à l'influence américaine et effaça le rôle de l'Union Soviétique.

Des semaines durant, Israël accorda à Philip Habib toutes les occasions possibles pour que sa mission aboutisse à une conclusion réussie. À plusieurs reprises, il fut induit en erreur par l'OLP. On le traita comme un commissionnaire et on le mena par le bout du nez. Malgré tout, le gouvernement israélien accorda à Habib le temps qu'il exigea. Entre-temps, Habib doit avoir compris que le seul domaine où l'OLP s'entend est quelque chose de négatif: La destruction d'Israël. En dépit de tout cela, il donna une chance à Habib... pour qu'ensuite, l'Amérique fasse comprendre à Israël qu'elle perd patience...

L'Amérique perd patience avec Israël et pourtant – aussi longtemps que l'OLP possédait la moindre capacité militaire, il n'avait pas été possible de négocier pour la paix, ni avec la Jordanie, ni avec aucun autre État palestinien.

Les Palestiniens savent que tous les chefs qui chercheraient à se dégager de la politique de l'OLP seraient abattus sans pitié. D'innombrables dirigeants palestiniens avouèrent que la peur les empêchait d'avancer des propos sensés, alors qu'il n'y a aucune logique dans ce que dit l'OLP: «Un État mondial, démocratique en Palestine.» On n'a qu'une vie – voilà l'excuse générale des leaders. Aussi longtemps que cette situation dura, il n'y avait aucune possibilité de conversation sérieuse concernant l'autonomie ou autre sujet.

Maintenant, Israël a provoqué un changement radical. Ici et là, il y aura encore des éclats de violence possibles, mais la machine bien huilée du terrorisme est défectueuse. Bientôt, on pourra commencer des entretiens sensés quant à la paix. Et maintenant, l'Amérique perd patience avec Israël.

Il y a trois ans, une conférence internationale sous le patronage de l'institut Jonathan a eu lieu. On se concentra sur la question: Que faut-il entreprendre contre le fléau du terrorisme international?

Il a été prouvé que l'OLP joue un rôle principal dans ce terrorisme, et que les États arabes approvisionnent en armes, en documents faussés et en moyen financiers aussi bien l'armée rouge japonaise que les terroristes italiens et turcs.

«Je n'ai pas besoin de mentionner particulièrement l'Union Soviétique et d'autres États du bloc communiste, qui jouent un rôle important dans cette affaire», termina Aluf Aharon Jariv.

Lord Chalfont, chef d'État remarquable, ancien ministre d'un gouvernement agité et auteur bien connu, disait:

«Le terrorisme international est effectivement en guerre contre la démocratie libérale. Dans ces conditions, nous devrions prendre des mesures rigoureuses pour le combattre.» Le général de division George Keegan, chef d'opération aérienne des USA dans les années 1972-1977 déclara: «Il est absolument logique que la contre-attaque contre le terrorisme international commence ici en Israël – où le monde a sous ses yeux la seule démocratie libérale qui ne soit pas encore immobilisée par les illusions, au point de ne pas pouvoir défendre efficacement les raisons de sa survie. Bien sûr, de tels hommes ne sont pas destinés à la popularité, mais ils ne devraient pas s'en inquiéter, car la survie d'un peuple est la première responsabilité de son gouvernement.»

Israël a pris sur lui toute la charge de la guerre contre le terrorisme. Aucun soldat étranger n'a été appelé à y participer. Certes, au Liban, il y a eu destruction et le sang a coulé comme dans toutes les guerres.

Souvenez-vous de la guerre américaine au Vietnam et ailleurs, au sud-est de l'Asie. Ces guerres-là n'étaient pas non plus des guerres inoffensives, sans enfants blessés, sans civils touchés, sans récolte anéantie et sans terre fertile dévastée.

Ce serait plutôt à Israël de perdre patience face au cynisme et à l'hypocrisie du monde.

Mais Israël patiente. Il est bon de se souvenir des paroles sages du général Keegan: «La survie d'un peuple est la première responsabilité de son gouvernement.»

© Nouvelles d'Israël 01 / 1983


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L'ÉCONOMIE D'ISRAËL RÉSISTE À L'ÉPREUVE


d'Éphraïm Lahav

Un nombre considérable de travailleurs israéliens ont été appelés comme réservistes pendant la guerre au Liban (le chiffre reste secret, pour éviter de tirer des conclusions au sujet de la force absolue de l'armée israélienne), mais la production industrielle a progressé de 10%, selon les informations du ministère des finances. La raison vient probablement du désir des travailleurs de compenser l'absence de leurs collègues. Cependant, un expert du ministère déclara: «Il est regrettable d'avoir besoin d'une guerre pour être plus productif. Nous essayerons d'en faire autant après les combats.»

Et tout cas, l'industrie israélienne a supporté l'épreuve que la guerre lui a fait subir. Elle continua de fonctionner sans dérangement, il n'y avait pas de pénurie ou de goulets d'étranglement. Front et ravitaillement étaient approvisionnés sans lacunes. Tout était tellement normal, que dans les dernières phases de la guerre, il y eut un sursaut des conflits de travail, et une usine de chimie a dû fermer.

Évidemment, le prix à payer fut très élevé. Si, à l'avenir, de nouveaux combats n'éclatent pas, les frais immédiats de la guerre sont estimés à plus de 3,5 milliards de francs. Pour y faire face, le gouvernement a pris une série de mesures d'économies et d'impôts:

1. Un emprunt obligatoire de 3 à 5% (pour les commerces, 10%) pour une durée de 15 ans.

2. LA T.V.A. a été augmentée de 12 à 15%.

3. Toutes les importations jusqu'à fin mars 1983 sont taxées de 3% supplémentaires.

4. Toutes les transactions des valeurs, y compris les actions, seront soumises à un impôt de 2%.

5. Un impôt sur les voyages d'environ 65 francs par personne sera perçu, jusqu'à fin septembre 1982.

6. Une diminution du budget de l'État sera de l'ordre d'un demi-milliard de francs – soit 1%.

Mais en réalité, c'est une diminution de 3%, car un tiers seulement du budget de l'État est disponible. Un tiers sert à l'amortissement des dettes et un autre aux dépenses de la défense.

Deux tiers du budget sont ainsi intouchables et la diminution tombe uniquement sur le dernier tiers, c'est-à-dire sur les dépenses générales.

La moitié de ces diminutions se manifesta sous forme de suppressions des subventions pour les produits de consommation. Cela contribue, entre autres, à la hausse de l'indice du coût de la vie de 9,2% rien qu'au mois de juillet. La guerre rendra impossible de maintenir le taux de l'inflation à 100% jusqu'à la fin de l'année (comme on l'espérait au début). On parle dès à présent de 130% ou plus.

©  Nouvelles d'Israël 01 / 1983


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ISRAËL: LA QUATRIÈME PUISSANCE MILITAIRE DU MONDE


Bien qu'Israël fasse partie des petites nations avec ses 4 millions d'habitants, il tient la quatrième place – après les USA, l'URSS et la Chine Rouge – dans les puissances militaires.

En 1981, les dépenses de la défense se situèrent à 7,34 milliards de dollars, ce qui revient à 1835.- US-dollars de frais militaires par personne, y compris les femmes et les enfants. Parmi les 4000 chars blindés d'Israël se trouvent actuellement 450 unités fabriquées en Union Soviétique, butin acquis par Israël. Selon le communiqué du Pentagone, Israël serait le cinquième fabricant du monde.

Tous ces efforts sont nécessaires pour qu'Israël puisse combattre, avec ses 172 000 soldats, une superpuissance de 1552 000 soldats de la Ligue Arabe en cas de guerre.

Ludwig Schneider


© Nouvelles d'Israël 01 / 1983


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JÉRUSALEM: UN OFFICIER ALLEMAND DES FORCES ARMÉES HONORÉ PAR EPHRAÏM LAHAV


Le souvenir de l'officier allemand des forces armées, le capitaine Hans Hartmann, a été honoré lors de la traditionnelle cérémonie de plantation d'arbres dans l'«allée des justes», près du bâtiment commémoratif «Yad Vashem». Lors de la Deuxième Guerre mondiale, il avait sauvé la vie de nombreux Juifs.

Hartmann est mort en 1951 dans sa ville natale de Wolfertshausen près de Munich. Son fils Peter, habitant à Eckenförde près de Kiel, s'est chargé de la plantation, en présence de l'ambassadeur allemand, le Dr Niels Hansen.

Abraham Goldberg, l'un des rescapés, actuellement ingénieur mécanicien à Ramat Gan près de Tel-Aviv, raconta au sujet de Hartmann:

«Je vivais avec mes parents et ma soeur à Altenburg, en Thuringe. Mes parents, profitant de leur nationalité polonaise, émigrèrent à la fin de l'année 1938 en Pologne, où ils s'établirent à Lemberg. Surpris par la guerre, nous étions dirigés vers le ghetto, mais seules, ma mère et ma soeur pouvaient y rester. En 1942, on m'envoya, avec mon père, au camp malfamé de Janowska, où beaucoup d'internés furent assassinés.

Ma mère s'adressa à de nombreux officiers des forces armées et tenta de provoquer notre libération en faisant observer que nous n'étions pas des Juifs polonais, mais ressortissants d'Allemagne. Cela n'impressionna nullement les officiers. Ils renvoyèrent ma mère, et certains eurent l'audace de la battre.

Un seul lui prêta secours. Ce fut le capitaine Hans Hartmann de la «Feldzeugmeisterei». Il se présenta devant les SS et déclara que nous étions des ouvriers spécialisés dont il avait besoin pour son travail militaire. Il reçut un ordre de libération pour nous, mais ne put l'exécuter sans une dispute sonore avec le commandant du camp. C'est de cette manière que le capitaine Hartmann libéra beaucoup d'autres Juifs du camp. Mais très vite, son amabilité fut découverte, et il fut déplacé par mesure disciplinaire en Afrique.» Pendant un an, la famille Goldberg put survivre au ghetto de Lemberg. Ensuite, les parents et la fille furent exécutés. Abraham échappa seul, se débrouilla de manière aventureuse pour arriver en Union soviétique, et vint en Israël en 1948, où il parla de sa libération par le courageux officier des forces armées. (SAD)

© Nouvelles d'Israël 01 / 1983

 

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LES ISRAÉLIENS COUPENT TOUTES LES RADIOCOMMUNICATIONS


Les pilotes syriens doivent exécuter des vols sans visibilité pour les attaques Peter M. Ranke / DW. Tel-Aviv

En Occident, les experts dans la question des armes parlent d'une «arme électronique miraculeuse» des Israéliens. Ils ont achevé les premières analyses des combats aériens et au sol entre les forces israéliennes et syriennes depuis le mois de juin au Liban. On avait constaté pendant la campagne que certains systèmes d'armes étaient supérieurs même à ceux des USA. C'est ce qu'affirmait le directeur du centre d'études internationales aux USA, Joseph Churba.

Churba était particulièrement impressionné par une grenade perforante du calibre 105 millimètres. On dit qu'une douzaine de chars soviétiques du type T-72 avait été détruits par elle. «Nous (les USA) n'avons rien dans notre arsenal qui aurait la capacité de percuter le T-72», disait Churba.

Lors des combats contre les Mig-23 et les Migs-25 soviétiques très sophistiqués, les Israéliens ont mis en oeuvre un appareil qui coupe totalement les radiocommunications des pilotes syriens. Juste après le décollage, les pilotes syriens n'avaient plus aucun contact, ni avec leur propre avion, ni entre eux.

Sans direction, ils volaient pour ainsi dire «aveuglément» et ne pouvaient se fier qu'à leur propre radar et leur vision. À cause de la supériorité d'Israël, l'armée de l'air syrienne tient en réserve ses Mig modernes et, déjà au mois de juin, n'envoyait que des vieux Mig-17 et les Mig-19 pour les combats aériens.

Pour les avions de combat israéliens, dont les roquettes arrivent à combattre 12 objectifs ennemis à la fois grâce à l'ordinateur de direction du tir, les Mig ne pouvaient pas leur échapper. Israël a pu abattre 87 Mig syriens sans avoir subi lui-même des dégâts.

L'électronique joue aussi un rôle déterminant du côté israélien lors des combats contre les batteries Sam. Sans avoir à en risquer une seule perte de leur côté, les Israéliens ont mis hors circuit des douzaines de fusées Sam-3 et Sam-9, dans la plaine de la Bekaa et près de Sofai. Même les Américains ne connaissent pas la technique qu'emploient les Israéliens.

Begin déclarait simplement qu'Israël avait des moyens supérieurs à ceux des USA et de l'OTAN contre les fusées de défense Sam.

©  Nouvelles d'Israël 01 / 1983


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LA SITUATION ACTUELLE D'ISRAËL – CONFÉRENCE DU PROFESSEUR B. UFFENHEIMER


Le dernier congrès de Beth-Shalom a été marqué par les événements de Yamit. Avi Farchan, ancien maire de cette ville aujourd'hui ensevelie dans le sable, qui s'opposa jusqu'au dernier moment à l'évacuation, raconta de façon impressionnante cette tragédie devant les participants au congrès. À cette époque, la première phase de Camp-David prit fin pour Israël, qui a rendu toute la péninsule du Sinaï – trois fois la grandeur du territoire israélien – à l'Égypte, à laquelle n'avait jamais appartenu cette presqu'île.

Par cette démarche suicidaire, qui n'a point d'égale dans l'histoire moderne, le gouvernement d'Israël espérait frayer le chemin vers une paix durable avec l'Égypte, et de regagner la sympathie de l'Occident. Cependant, ces espoirs devaient bien vite être déçus, puisque l'Amérique aussi bien que les États du Marché européen ne voulaient pas se contenter de renoncements aussi «insignifiants». Insignifiants – parce que, sur le plan économique, ils cherchent à courtiser les seigneurs arabes du désert, avec leurs réserves et leurs pétro-dollars, aux dépens d'Israël. Ainsi, ils nous harcèlent depuis des années avec le soi-disant problème palestinien, une invention arabe qui a pour but l'anéantissement d'Israël. On parle d'autonomie pour les Palestiniens, sous-entendu la fondation d'un État palestinien en Judée, en Samarie et dans la bande de Gaza avec, pour capitale, Jérusalem. En fait, cet État devrait être érigé dans les régions occupées par les Jordaniens avant la guerre des Six Jours.

Le plan du président Reagan qui nous a été présenté, n'est autre qu'une variante artificielle de cette tendance européenne envers Israël. À l'aide d'un langage sémantique emprunté au vocabulaire du parti travailliste israélien, et de discours sur la responsabilité des Américains pour la sécurité d'Israël, Reagan aimerait rendre la pilule plus attrayante. En effet, il a malheureusement réussi à provoquer des différends entre le gouvernement israélien et le parti de l'opposition, pour affaiblir l'instinct de conservation d'Israël.


Pourquoi Israël refuse-t-il aussi fermement le plan Reagan?

Au point de vue juridique, c'est une violation flagrante de l'accord de Camp-David, que l'Amérique avait signé. Malgré toutes les concessions qui lui furent imposées, Begin réussit à empêcher même la moindre mention à un État palestinien. À la suite de ce prétendu accord, le statut définitif de la Judée, de la Samarie et de la bande de Gaza, ne devrait être repris qu'après 5 ans par des négociations directes entre les parties impliquées, c'est-à-dire:

Israël, la Jordanie, l'Égypte et les Palestiniens. La position des USA n'y figure pas comme participants, mais simplement comme médiateurs entre les parties, ce qui veut dire qu'ils n'ont pas le droit d'établir des plans personnels. Le plan lui-même fut présenté à Israël comme traité imposé, après que l'administration Reagan se fut entendue secrètement pour cette affaire avec la Jordanie et l'Arabie Saoudite – fait matériel que les «interprétations» du département d'État ne pouvaient camoufler. Sans aucun doute, l'ancien ministre des Affaires étrangères Haig a démissionné à cause de ce plan.

Selon son jugement, ce plan n'est pas seulement une trahison envers Israël, mais encore un affaiblissement des intérêts stratégiques d'Amérique et de l'Occident face à l'Union Soviétique au Moyen-Orient.

Qu'exige ce plan dans sa substance et pour quelle raison est-il nécessaire que chaque gouvernement (responsable) doive le rejeter à tout prix? Parce qu'il demande notre retrait jusqu'aux frontières vulnérables d'avant la guerre des Six Jours, avec une taille de 15 km près de Netanja. Les années cinquante et soixante, où l'on enregistrait pratiquement chaque jour des attaques terroristes venant de la bande de Gaza et de la Jordanie, y compris la terreur de l'artillerie surgissant des hauteurs du Golan, sont encore présentes à notre esprit. À l'époque, ce terrorisme avait provoqué des milliers de victimes. Les représailles que notre armée devait forcément entreprendre pour dissuader les meurtriers et les instigateurs, ont ébranlé notre réputation internationale.

L'isolement se fit de plus en plus sentir, surtout à l'ONU où nous étions – comme aujourd'hui – cloués au pilori. Mais cette fois, nous nous trouverions en face d'un ennemi dont la puissance de choc militaire serait incomparablement plus grande et qui pourrait anéantir Israël par le terrorisme de l'artillerie et de fusées depuis les montagnes de Samarie, sans qu'il ait besoin d'envoyer un seul soldat ou terroriste au-delà de la frontière. Le chef d'État de cette configuration serait le malfamé Yasser Arafat, le fondateur du mouvement de l'OLP qui, en obéissant à leur «bible» – la soi-disant convention palestinienne – ambitionne la destruction d'Israël, son ennemi juré.

J'aimerais brosser un tableau de ce qui arriverait alors: Le premier pas de cet État palestinien ne serait pas une guerre ouverte – mais l'évacuation d'environ un million de réfugiés, qui végètent depuis 30 ans au Liban. Leurs frères arabes les transplanteraient de façon cynique tout près de la frontière Est d'Israël. Il en résulterait de nouveaux camps de réfugiés qui auraient des répercussions démographiques insupportables sur l'État juif. Les conditions misérables dans lesquelles on laisserait ces réfugiés qui, depuis 30 ans déjà, servent de bouc émissaire contre Israël, auraient pour suite un terrorisme dévastateur ininterrompu et des représailles du côté d'Israël. La presse internationale, comme les autres médias, parleraient de réfugiés chassés de Jaffa, de Haïfa, de Jérusalem et de Ramalla, etc. Ce serait au nom de ces réfugiés qu'on plaiderait leur retour dans leur prétendue patrie palestinienne, pour inonder le coeur d'Israël par cette foule. Dans ces conditions, les Arabes israéliens en Galilée et près de Chedera, appelé le triangle arabe, se définiront de nouveau comme Palestiniens, et réclameront leur autonomie pour être reconnus comme partie intégrante de l'État palestinien. Il ne fait aucun doute que la faim internationale du pétro-dollar, et l'intérêt pour le pétrole de la plutocratie américano-européenne, jugeront ces exigences envers Israël comme mesurées, et feront encore appel à la «flexibilité» d'Israël. Voilà les changements démographiques que l'État de l'OLP entreprendrait immédiatement.

En même temps, il s'efforcerait de détourner les sources d'eau d'Israël qui jaillissent dans les montagnes de Samarie, ce qui signifierait pratiquement le dessèchement de l'étroite bande de la côte de Tel-Aviv à Haïfa, avec sa population si dense. Au point de vue politique et économique, cet État s'assurera la couverture de l'arrière de l'Union Soviétique, à l'aide d'énormes livraisons d'armes, et de conseillers militaires qui séjourneront à Jérusalem-Est, à Ramalla, à Naplouse, etc., pour organiser un nouveau terrorisme. Il est clair qu'avec ce procédé, l'Occident couperait la branche sur laquelle il est assis, car l'élan de l'Union Soviétique vers le Golfe Persique serait un jeu d'enfant depuis ici. Voilà les premières conséquences du plan Reagan, si Israël se laissait imposer ce traité pernicieux. Mais n'oublions pas un seul instant que ce qui a été dit plus haut n'est qu'une idéalisation de l'État de l'OLP, car ce que nous avons détruit au Sud-Liban était, dans le vrai sens du terme, un État pirate où le meurtre, les viols, le rançonnement et le pillage étaient à l'ordre du jour. C'est de tels produits qu'on implanterait au coeur du pays d'Israël, en Samarie, en Judée et dans la bande de Gaza – avec l'aide, cette fois, du droit international et des armées modernisées de Syrie, de Jordanie, d'Irak et d'Égypte, qui serviraient de couverture de l'arrière militaire. Je fais surtout allusion à l'armée égyptienne, qui est actuellement modernisée de façon révolutionnaire par les USA. Ces forces armées seraient prêtes à tout moment à donner le coup de grâce à Israël.

Je voudrais encore mentionner le fait dangereux que le président Reagan a déjà gagné un large cercle du Sénat américain, ainsi qu'une grande partie des médias européens et américains pour son plan pernicieux.

Même Carter, son prédécesseur et rival, n'a pas hésité à lui donner un coup de main en déclarant publiquement que le but de l'accord de Camp-David était un État palestinien, ce qui est, bien sûr, un mensonge.

Mais le mensonge d'un président est tenu pour vérité – quand bien même ce président a dû abandonner ses fonctions. À cause de la dépendance économique croissante d'Israël des USA, qui s'est encore accentuée par la guerre au Liban, cette lutte atteindra son sommet dramatique au cours de ces prochains mois. Cependant, si Israël résiste avec fermeté à ce projet, le plan Reagan finira par être jeté dans la corbeille à papier – j'en ai la conviction profonde. C'est exactement ce qui s'était passé avec le plan Rogers (appelé selon le nom du ministre des Affaires étrangères de l'époque), qui nous avait été présenté peu de temps après la guerre des Six Jours. À ce moment-là, Golda Meir déclara qu'aucun gouvernement ne pouvait accepter un tel plan sans trahir des intérêts vitaux d'Israël. Nous ne devons jamais oublier que dans ce coin du monde, la position de l'Amérique est fondée sur un Israël fort. L'Amérique en est parfaitement consciente, mais chaque Administration voudrait tirer profit de deux mondes d'Israël et des Arabes. Cependant, chaque Administration se rend compte que, sans Israël, l'Union Soviétique se serait installée ici depuis belle lurette! C'est pourquoi, aucun président ne peut se permettre d'aller trop loin dans ses manoeuvres de chantage envers Israël – il a beau faire toutes sortes de menaces. Dans cette lutte qui nous attend, nous devons rester inflexibles et faire comprendre ces choses à notre peuple!


Le retrait total du Sinaï représente un affaiblissement stratégique considérable pour Israël. Mais la guerre du Liban a prouvé que les rêves de Sadate sont loin d'être réalisés, lui qui croyait avoir désarmé Israël face à l'Égypte. Son successeur Moubarak qui, immédiatement après le retrait de la zone de Yamit, a gelé les essais de normalisation, et a placé l'Égypte à la tête de l'attaque diplomatique arabe contre Israël – évidemment en violant l'accord de Camp-David – a effectivement ramené les relations avec Israël au point mort, après avoir retiré l'ambassadeur égyptien. Mais il est prudent, car la puissance de choc de l'armée de la défense israélienne l'a par trop surpris, et il n'ose pas toucher aux clauses militaires de l'accord de paix. Un nouvel affaiblissement d'Israël provoqué par une obligation de renoncement territorial, équivaudrait à la déstabilisation du Moyen-Orient par des «inflammations» renouvelées et par l'activation des envies de revanche arabes. Pour Israël, ce serait, certes, un grand malheur; cependant, pour les États arabes avoisinants, surtout pour les Palestiniens, mais aussi pour tout l'Occident, cela susciterait des suites catastrophiques. Un Israël «insécurisé» développerait une puissance de choc que ni l'Occident ni l’Orient n'auraient soupçonnée; ce serait dramatique pour toute la région. Pour éviter ces dangers apocalyptiques, il nous faut convaincre, tous les jours à nouveau, la population israélienne, de la fragilité du plan Reagan. Je sais que notre peuple aspire à la paix et s'adonne souvent à des illusions de paix. C'est pourquoi nous devons attirer l'attention de notre peuple sur les faits, aussi cruels qu'ils soient. Ce n'est qu'en prenant connaissance de ces choses que nous pourrons frayer le chemin vers la paix.


Comme je l'ai mentionné au début de mon exposé, la pression internationale pro-palestinienne contre Israël, repose sur le mythe d'un peuple palestinien sans patrie.

C'est un fait historique que, à la suite de la déclaration de Balfour, la Jordanie devait devenir partie intégrante du foyer national juif. La déclaration de Balfour concevait les frontières «de la Palestine» resp. d'Israël, plus ou moins conformément à la Bible.

Mais en 1922, lors de la rupture éclatante des droits internationaux, le pouvoir mandataire anglais sépara la région à l'est du Jourdain du foyer national juif, c'est-à-dire d'Eretz Israël, pour la léguer comme principauté au prince du désert Abdalla, le grand-père de Hussein. Cette Jordanie, proclamée royaume en 1936, présente une superficie trois fois plus grande que celle de l'Israël actuel, La population compte 3 à 4 millions d'habitants: 95 à 99% de cette population est constituée de Palestiniens, 1 à 2% sont des Bédouins, et le reste provient de la partie ouest du Jourdain. L'intelligentsia et la souche dirigeante sont justement des Palestiniens, et tous ont leur parenté à Jérusalem.

Bref – La Jordanie est la patrie des palestiniens! À l'est du Jourdain se trouvent les régions ayant appartenu autrefois aux tribus de Manassé et de Ruben.

C'est le pays de Galaad qui, selon la Bible, appartient aux 12 tribus d'Israël. Ce sont des surfaces riches en eau qui ne sont pas encore exploitées, et qui attendent simplement des mains d'hommes – les mains des Palestiniens. Les réfugiés du Liban, qui n'arrivent pas à s'intégrer au Liban, pourraient y construire leur avenir dans la dignité humaine. En ce qui concerne les Palestiniens de Judée et de Samarie, ils pourraient, s'ils le voulaient, vivre dans leur propre État là-bas. Quoi qu'il arrive, un deuxième État nain palestinien entre le Jourdain et la mer serait une torche incendiaire, pareille à celle du Liban, qui engloutirait aussi la Jordanie. Si l'Administration Reagan devait placer sa renommée sur la carte palestinienne, elle saperait, entre autres, la position de l'Amérique et de l'Occident et déclencherait une guerre et la destruction dans notre région.

C'est à l'ombre du plan Reagan que je voudrais considérer les événements des derniers mois, surtout ceux du Liban, ainsi que la vague antisémite en Europe. Quant à l'aspect moral de la guerre au Liban, j'insiste sur le fait qu'Israël n'a besoin de se justifier devant personne. Nous avons à rendre compte uniquement à notre Dieu et à notre conscience! C'était une guerre de défense dans le vrai sens du terme. Il est vrai que cette fois, Israël a pris l'initiative sans attendre qu'on lui mette le couteau sur la gorge. Il n'a pas commis la même faute que lors de la guerre du Yom Kippour, où l'attaque inattendue des Égyptiens et des Syriens avait coûté la vie à plus de 3000 jeunes soldats et occasionné des milliers de blessés et d'handicapés. Cette blessure saigne encore aujourd'hui en Israël. Cette fois encore, le prix à payer était lourd. On a compté près de 400 morts et de nombreux blessés. Mais si nous avions laissé le temps à l'OLP et aux Syriens d'intervenir, il y aurait eu, selon les estimations, 10 000 à 15 000 victimes des seules fusées syriennes. Et entre autres, toute la ville de Kirjat-Shmona aurait disparu de la terre. Ce fut une guerre préventive – semblable à celle du Sinaï en 1956 et à celle des six jours en 1967. Par cette guerre, nous n'avons pas seulement sauvé toute la Galilée – de Kirjat-Shmona à Naharia et Tibériade – d'un danger latent, mais aussi stoppé le terrorisme sous toutes ses formes: attaques à la bombe et aux fusées, attentats sanglants de I'OLP contre les enfants, les femmes et les vieillards dans les implantations de la Galilée et le long de la côte très peuplée.


Les deux objectifs principaux de cette guerre étaient:

1. La destruction des bases militaires de l'OLP et

2. La liquidation du système dangereux des fusées Sam-8 et Sam-9 des Syriens dans la dépression libanaise du Jourdain. Comme déjà mentionné, ces stationnements de fusées faisaient partie des dernières découvertes de la technologie soviétique, et l'Occident les considérait comme imbattables. Or, grâce à une nouvelle technologie encore secrète qu'Israël a développée, et grâce à la grande efficacité de l'armée de l'air israélienne, la technologie soviétique a reçu une gifle qui a des portées politiques importantes, et rapporte de grands bénéfices à l'industrie de guerre américaine. Cette gifle concerne aussi le nouveau char soviétique

T-72 qui, jusqu'alors, avait la même renommée en Occident que les fusées. Ces chars furent entièrement neutralisés par l'artillerie israélienne, grâce à une nouvelle fusée fabriquée en Israël. D'autre part, l'armée de l'air israélienne a réussi à abattre le plus moderne des avions de combat soviétiques, le Mig-25, et d'en déchiffrer les secrets technologiques. J'attire encore l'attention sur le char Merkawa, le meilleur du monde, construit dans les ateliers israéliens. Avec le temps, tout cela profitera au système de défense des USA et à l'OTAN. Mais, en ce qui concerne l'OLP, elle montait, depuis deux ans, une armée régulière avec son artillerie, ses divisions de chars et ses armes de tous les coins du monde. L'Arabie Saoudite mettait à sa disposition des milliards de dollars en vue de cette «cause sainte». Le butin de guerre d'Israël au Liban est suffisant pour toute une armée, et la vente de ces armes et munitions couvrira en grande partie nos frais de guerre. Pour briser la nuque à ces meurtriers de l'OLP, il était vital de pilonner leur centrale monstrueuse à Beyrouth. C'est depuis là que fut dirigé le terrorisme contre les Juifs, contre Israël et contre tout l'Occident. Là était le centre, sous la direction des Soviétiques! Parmi les prisonniers des Israéliens, il y avait des membres de la bande à Bader-Meinhof, de la brigade rouge italienne, de l'armée de libération irlandaise et de toutes les organisations terroristes sud-américaines, en plus de tous les mercenaires du monde entier, en partie d'Asie. Ce fut un coup contre le terrorisme international qui frappe l'Europe depuis des années.

Bien sûr, cette attaque de l'armée de l'air israélienne sur ces centres terroristes qui avaient été installés intentionnellement par l'OLP dans les quartiers peuplés de la ville, ne pouvait réjouir personne. Israël ne nourrit aucun sentiment de victoire, sachant que tout fils a une mère! Mais dans les circonstances données, il n'était malheureusement pas possible d'éviter des victimes parmi les civils. Insistons sur le fait qu'aucun bâtiment n'a été touché, qui ne renfermait pas une cellule terroriste. D'autre part, la population recevait des avertissements avant chaque attaque. Elle aurait pu se sauver, comme cela fut le cas à Tyr et à Sidon. Mais l'OLP retenait les habitants de Beyrouth en brandissant le pistolet. Malgré la propagande mensongère et diffamatoire de la presse occidentale, diffusée dans le monde entier, plusieurs journalistes étaient souvent contraints de reconnaître la vérité, et d'attirer l'attention sur la fonction militaire des bâtiments bombardés. En effet, il n'existait aucune autre possibilité pour chasser ces meurtriers de leurs abris bétonnés, et libérer le Liban et Israël de ce cauchemar si nous n'avions pas nettoyé Beyrouth, tous nos sacrifices auraient été vains.

Pour que cette action libératrice d'Israël envers la population libanaise puisse être estimée à sa juste valeur, il faut se souvenir de l'indescriptible terreur provoquée par le règne de l'OLP et des Syriens, au cours de ces dernières années. Le brigandage, la dévastation, le meurtre, le viol des femmes et des filles, la profanation des cimetières et des églises, des mosquées et de tout ce qui est sacré aux hommes, étaient à l'ordre du jour au sein de l'État de l'OLP – État établi au coeur du Liban. Dans l'un des numéros des «Nouvelles d'Israël», on trouve quelques exemples montrant cet enfer. Ce sont des récits de témoins oculaires qui ne permettent pas le doute! Des villes entières comme Damour, Zahlé, etc. villes chrétiennes, ont simplement été anéanties, les êtres humains tués comme du bétail. Ce n'est que maintenant que les myriades de réfugiés qui avaient cherché un abri dans le nord du pays, peuvent revenir dans leur patrie. Mais pas une seule station de télévision européenne ou américaine ne montre cet aspect de la guerre. Au contraire, pour culpabiliser Israël, on photographie des ruines vieilles de cinq à huit ans. Pendant tout ce temps de l'horrible guerre civile, les administrations étrangères n'écrivaient pas un seul mot pour dénoncer les atrocités d'alors. Aucun journaliste ne montra un intérêt particulier pour ces événements. Même le saint père de Rome s'était enveloppé d'un profond silence, et ses oreilles n'entendaient pas les cris des massacrés qui ébranlaient ciel et terre.

Le monde n'avait qu'un souci: Israël se mêle des «affaires intérieures» du Liban. Là, je confesse notre «faute», car nous avons livré les armes nécessaires aux chrétiens du nord pour se défendre contre ces monstres. Le nouveau président chrétien du Liban, Amin Gemayel, a craché à la figure d'Israël, il y a peu de temps, tout en sachant qu’il doit sa vie et sa position à Israël seul. Il sait qu'Israël seul a évité un génocide des chrétiens – ni l'Amérique, ni la France, ni l'Angleterre ne se souciaient de leurs frères chrétiens. Mais subitement, la conscience sélective de l'Europe se réveilla, lorsque nous nous attaquions à ces meurtriers.

Quand nos troupes du commando devaient assaillir les villes de la côte – Tyr, Sidon et Damour – ils avaient reçu l'ordre sévère de protéger la population civile. Des douzaines de nos officiers et soldats sont tombés ou ont été blessés pour la seule raison d'avoir obéi sans hésitation à cet impératif religieux ou moral. Le sixième commandement «tu ne tueras point» est profondément gravé dans leur coeur. Les meurtriers de l'OLP abusaient des enfants, des nourrissons et des femmes enceintes derrière lesquels ils se retranchaient. Ils savaient que tout soldat israélien baissait son arme à la vue de ces victimes. Ils profitaient de ces moments pour les tuer perfidement. Plus encore! Le «chef» de ces assassins et de ces violeurs qui, depuis des années, se moque du sixième commandement, a été reçu par le pape le jour même où ses agents avaient assassiné le président chrétien Beschir Gemayel. Cette perversion morale rappelle le sombre souvenir du pape Pie XI, qui avait conclu un traité avec Hitler au moment où le génocide des Juifs était déjà public.

Même le terrible massacre des camps de réfugiés Sabra et Schatilla, qui joue si largement contre la position politique de Begin et de son gouvernement, ne changera rien dans ces circonstances. D'après le jugement de la commission d'enquête israélienne, il s'agirait ici de négligence.

Cependant, le monde oublie le fait primaire que les meurtriers vivent en liberté au Liban, et que personne n'a l'idée de les convoquer au tribunal. D'autre part, depuis le retrait d'Israël de Beyrouth, 2000 citoyens ont disparu sans laisser de trace. Tout cela s'est passé sous le nez de l'armée de paix multinationale qui domine actuellement à Beyrouth.

Qui aurait l'idée de mentionner ces soldats et leur politique devant le tribunal?

Par la désignation d'une commission d'enquête, Israël prouve sa tenue morale exemplaire face à toutes les critiques et à ses ennemis.

Quant au plan Reagan, l'OLP aurait alors l'occasion de gagner l'autorité sur la Judée, la Samarie et la bande de Gaza, qui se trouvent au seuil de notre maison: à 15 km de Netanja, à 1 km de Jérusalem et à 2 km de Tel-Aviv, le règne terroriste reprendrait vie!

Les conseillers de l'Union Soviétique construiraient ici la plus moderne des centrales terroristes contre Israël et contre tout l'Occident, sous la protection des droits internationaux. La guerre civile des huit dernières années au Liban n'aurait été qu'un jeu d'enfant, comparé au bain de sang qui se déclencherait parce qui a été mentionné.

Dans ce contexte, je voudrais attirer l'attention sur la vague antisémite qui atteint un nouveau sommet depuis cette guerre. Je cite surtout la France, l'Autriche et l'Italie. En Allemagne aussi, on constate des signes inquiétants. La Scandinavie, la Hollande et même la Suisse sont atteintes de ce bacille contagieux. Là, le terrorisme palestinien donne la main à l'extrême gauche et à l'extrême droite. La crise de l'Europe libère les complexes qu'elle éprouvait depuis la guerre mondiale, envers le peuple juif. On cherche de nouveau un bouc émissaire!

Dans les années trente, c'étaient les Juifs sans moyens de défense, surtout en Allemagne, qui, par leur moyen culturel dans tous les domaines, allumèrent la haine meurtrière de l'hitlérisme et sa doctrine raciste.

Aujourd'hui, ce sont les «méchants» Israéliens qui, non seulement veulent échapper au massacre, mais encore se battent avec succès contre leurs ennemis. Ils ont jusqu'à présent sauvé l'Europe de l'encerclement soviétique venant du sud-est, et ils sont les seuls à repousser l'influence soviétique dans cette partie du monde. En neutralisant les derniers chars, avions et fusées soviétiques, ils ont libéré l'Europe de la terreur des armes conventionnelles. Mais, au lieu de récolter de la reconnaissance et de l'admiration, nous subissons un déchaînement sauvage de haine. L'antisémitisme qui, depuis la guerre mondiale couvait sous la cendre, rage maintenant contre l'État juif, et l'orientation politique antisémite n'est qu'une mince feuille de figuier derrière laquelle se cache la haine de beaucoup de générations.

Les Israéliens, leur gouvernement et leur armée sont littéralement diabolisés dans la presse et les médias internationaux. Israël a l'intention d'assassiner le pauvre peuple palestinien sans patrie – lequel, en fait, ne s'est jamais aussi bien porté que depuis «l'occupation israélienne» – et lui refuse l'autonomie, c'est-à-dire la fondation d'un État en Judée, en Samarie et dans la bande de Gaza. On peut entendre ce refrain à Moscou comme à Rome et à Washington.

Ce faux problème mensonger refoule tous les vrais problèmes de l'humanité. Personne ne se soucie des millions de réfugiés au Cambodge, en Afghanistan, en Éthiopie, ni des horreurs quotidiennes en Iran, en Irak, dans les pays d'Amérique latine, ou des millions de personnes qui, en Afrique et en Asie, meurent chaque jour, massacrés, ou qui périssent d'une autre manière. Le vieux Judas, camouflé cette fois sous le heaume d'Israël, se livre de nouveau à ses activités spectrales. On cherche à achever Israël à l'aide du mensonge palestinien. En accordant son audience à l'assassin Arafat, le pape aussi participe à ce bal sorcier.


Comment Israël peut-il et doit-il réagir?

Le travail d'éclaircissement insuffisant et la propagande politique boiteuse des Israéliens sont devenus légendaires. En effet, nous autres Israéliens, nous sommes maladroits dans ce domaine, car notre énergie spirituelle est absorbée par d'autres problèmes: créer une nouvelle langue ou une nouvelle littérature; faire des recherches dans tous les domaines de l'esprit humain et du judaïsme; établir la structure des formes de la vie en société de l'autodéfense; de l'agriculture, etc. Effectivement, tout cela absorbe notre fantaisie créatrice. Cette occupation intensive des problèmes d'existence humaine et nationale ne trouve aucun écho dans le monde occidental, et souvent, nous sommes une énigme pour le monde extérieur. Il lui manque la compréhension nécessaire pour les circonstances réelles en Israël. Dans ce travail d'éclaircissement, il faut un changement. Mais j'attends très peu de la propagande même la plus raffinée, car nous avons en face de nous des puissances avec lesquelles nous ne pouvons rivaliser.

C'est l'intérêt du pétrole, la faim du pétrodollar qui ne donne accès qui la propagande arabe dans les médias internationaux, et cette propagande étouffe notre voix dans l'opinion publique. À tout cela se joignent la haine et le terrorisme qui bouchent toutes les oreilles et frappent d'aveuglement tous les yeux. Le domaine des médias officiels est actuellement sous l'influence dévastatrice du pétro-dollar.

Cependant, il y a beaucoup d'amis chrétiens dont les paroles ont du poids. Ainsi, il se frayent, doucement, un chemin, car la vérité est plus forte que tous les intérêts. L'une de ces voix est «Nouvelles d'Israël» de Beth-Shalom, qui deviennent de plus en plus importantes. C'est la vérité sur Israël – son existence réelle et son travail – qui vaincra.

Ce sont nos actions, nos oeuvres – les actions d'Israël – qui détermineront notre avenir, et non les clameurs de la presse mondiale. En ce moment, nous nous trouvons au début d'un travail gigantesque d'implantations en Judée, en Samarie et dans la bande de Gaza. Cela occasionnera, au cours de ces prochaines cinq années, l'arrivée de 100 000 habitants, qui quitteront la population dense le long de la côte.

Sur les montagnes dénudées de la Judée et de la Samarie, et dans le désert de Judée, de nouveaux centres technologiques, d'implantations et de villes seront construits. Ils apporteront un changement décisif au fondement économique, démographique et politique d'Israël. Là, le génie et l'esprit pionnier d'Israël et du peuple juif trouveront un nouveau champ d'action. Ces dernières années, on a créé ou agrandi environ 70 implantations dans ces régions et 11 autres dans la bande de Gaza. Lorsque cette oeuvre sera réalisée, l'idée d'un État palestinien sera devenue irréelle. Ces villes seront les nouveaux centres d'attraction pour des Juifs qui, par ailleurs, seraient noyés dans les vagues d'assimilation en Amérique et en Europe. Voilà le nouveau plan que nous voulons et devons réaliser. C'est avec plaisir que je mentionne Beth-Shalom qui, par le moyen de son «Fonds d'Implantations», participe activement à cette oeuvre de sauvetage.


Israël se trouve maintenant devant des décisions très importantes. S'il est possible de contrecarrer le plan Reagan, des années de travail paisible et d'intense organisation nous seront accordées. Un Israël fortifié, avec pour partie organique de son territoire la Judée, la Samarie, la bande de Gaza et les hauteurs du Golan, pourra envisager l'avenir avec confiance. Il semble que, pour le moment, les dangers de guerre soient écartés grâce à cette guerre du Liban. Notre armée doit rester au Liban du sud, c'est la seule garantie pour échapper à un nouveau terrorisme contre le nord d'Israël et contre la population libanaise elle-même. Un Liban pacifique comme arrière-plan économique et humain est très important pour nous. En ce qui concerne les autres voisins: la Syrie ne pourra risquer une guerre contre Israël pendant longtemps. Le roi Hussein sait bien que du côté palestinien, aucun avantage ne lui sourit. Il ne tient pas à trafiquer avec Arafat et ses compagnons, parce qu'une attaque contre Israël serait un suicide pour lui. L'Égypte aussi, avec ses énormes problèmes économiques et écologiques, et avec son excédent de naissances, se gardera de marcher contre Israël. L'Arabie Saoudite a de l'argent, mais pas de bataillon. Cette guerre a révélé une nouvelle fois le déchirement des États arabes. Un Israël fort gèlera toutes les envies de revanche. Concernant l'Amérique, c'est grâce à Israël qu'elle peut jouer le rôle d'une puissance directrice dans cette partie du monde. L'Union Soviétique est reléguée dans l'ombre. Ces faits font paraître Israël comme le seul facteur stabilisant de cette région, aussi bien aux yeux de nos amis que de nos ennemis! Israël doit absolument rester ferme face à l'administration américaine et ses plans limités, comme il doit rester indifférent face à l'hostilité européenne actuelle, attisée par la faim momentanée du pétro-dollar. La volonté d'Israël est la condition préalable pour que la bénédiction dont parle le Psalmiste trouve son accomplissement:

 

«L'ÉTERNEL DONNE LA FORCE À SON PEUPLE, L'ÉTERNEL BÉNIT SON PEUPLE ET LE REND HEUREUX» (Ps. 29, 11).

 

La paix d'Israël sera le prélude à la paix de tous les hommes! Le salut d'Israël et le salut de l'humanité sont inséparables, selon ce que dit le prophète Ésaïe dans sa vision de la fin des temps: «Il arrivera dans la suite des temps, que la montagne de la maison de l'Éternel sera fondée sur le sommet des montagnes, qu'elle s'élèvera par-dessus les collines, et que toutes les nations y afflueront. Des peuples s'y rendront en foule, et diront: venez, et montons à la montagne de l'Éternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu’il nous enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de Dieu. Il sera le juge des nations, l'arbitre d'un grand nombre de peuples. De leurs glaives ils forgeront des boyaux, et de leurs lances des serpes: une nation ne tirera plus l'épée contre une autre, et l'on n'apprendra plus la guerre. Maison de Jacob, venez et marchons à la lumière de l'Éternel» (Es. 2, à 5).

©   Nouvelles d'Israël 02 / 1983


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ACTIVITÉS DIPLOMATIQUES ISRAÉLIENNES EN AFRIQUE ET EN AMÉRIQUE LATINE


Relations d'Israël avec la Communauté Économique Européenne en crise

Grâce aux visites des ministres Shamir et Sharon avec leurs contrats pour une aide militaire et technique, Israël gagne du terrain diplomatique en Afrique et en Amérique latine. Par contre, l'espoir pour une évolution positive dans les relations avec la Communauté Économique Européenne est de plus en plus compromis. L'influence milliardaire de l'Arabie Saoudite pour le support du franc français est considérée à Jérusalem comme «une récompense pour les services rendus» et une avance pour un «comportement digne» des Français dans le conflit du Proche-Orient. Bonn a promis au chef égyptien Moubarak de respecter la déclaration de Venise. Les Israéliens étaient aussi très déçus de la récente visite du président du conseil des ministres de la Communauté Économique Européenne, le ministre des Affaires étrangères danois Ellemann-Jensen. Bien que, lors de la rencontre au sommet de la CEE à Copenhague, on ait renoncé à une critique ouverte contre Israël, il ne fut nullement question de lever les sanctions anti-israéliennes de l'Europe.

En janvier, le ministre des Affaires étrangères allemand, Genscher, a pris la présidence du conseil des ministres de la CEE. Mais ce chef du parti démocrate-chrétien, qui lutte pour sa survie politique, sera trop sollicite loi de la lutte électorale en Allemagne, pour avoir encore le temps et l'énergie de s'occuper d'une amélioration des relations entre la CEE et Israël. En présence d'une telle situation, il est peu sûr que la visite annoncée du ministre des Affaires étrangères Shamir à Bonn produise des résultats pratiques. Dans la deuxième partie de l'année 1983, ce sera le ministre des Affaires étrangères grec qui sera président du conseil des ministres de la CEE, et il est peu probable que, pendant la période de ses fonctions, les relations avec Israël puissent évoluer dans le sens d'une amélioration.

La franchise douanière imposée par la CEE Cependant, il ne s'agit pas seulement de politique, mais aussi de questions économiques concrètes. Par contrat, Israël doit continuer, depuis le mois de janvier 1983, à diminuer ses taux des droits de douane pour les importations encore existantes des pays de la CEE.

Sur 60% des importations de la CEE, les droits de douane ont déjà été supprimés il y a trois ans, et, jusqu'à la fin de cette décennie, toutes les barrières douanières doivent être levées pour les importations de la CEE. Les taux du droit de douane qui existent encore ont été diminués déjà maintenant de la moitié, comparés à ceux de 1975.

Par l'accord avec la CEE pour la franchise douanière, Israël s'est théoriquement assuré l'exportation de son industrie vers les pays de la CEE. Mais, vu la suppression des barrières douanières un peu partout dans le monde, cet avantage perd de son importance, à tel point qu'il n'y a plus de valeur réelle.

Surtout si l'on considère le fait que les nations industrialisées ont développé entre-temps d'autres moyens pour protéger leurs produits indigènes, il s'agit souvent de moyens bien simplistes, comme par exemple, la déclaration du ministre du commerce extérieur français Jobert: «Les agrumes provoquent des brûlures d'estomac. Il est préférable de manger de nos juteuses poires françaises!» Pendant ce temps, la réduction des droits de douane arrivée à échéance, diminue le prix d'une voiture française de classe moyenne de 6,4%.

À Jérusalem, on estime que l'on pourrait faire face à tout cela si la CEE respectait ses engagements, au lieu de pratiquer une politique de discrimination. En effet, Israël était le seul pays devant fournir, dans le cadre du «règlement global pour les États méditerranéens», des renoncements quant aux importations de l'Europe, alors que tous les États arabes d'Afrique du Nord parvenaient à des renoncements européens unilatéraux. Malgré les intérêts légitimes d'Israël, Jérusalem n'a pas été consultée lors de l'admission de la Grèce dans la CEE. Actuellement, on parle de l'admission de l'Espagne et du Portugal. Jusqu'à présent, les Français, soucieux de leurs propres intérêts agraires, s'opposaient à une admission prématurée de l'Espagne, et à une «aide spéciale» pour l'industrie d'agrumes espagnoles. Il n'est pas certain que cette opposition puisse subsister après le changement du pouvoir à Madrid, et que l'on ne cherchera pas plutôt à garder Felipe Gonzalès au sein de l'OTAN, par son admission dans la CEE. Les exportations d'agrumes israéliens vers l'Europe sont dangereusement menacées.

Grossières violations de contrats signés.

Auparavant, Israël avait la possibilité de soumettre ses objections et ses arguments au «conseil pour la coopération» collectif. Mais, à cause de la guerre au Liban, la CEE a passé par-dessus avec partialité elle a immobilisé les fonctions du conseil et a ainsi retiré à Israël le seul forum devant lequel il pouvait présenter ses requêtes. La deuxième sanction concerne le gel de l'emprunt de 40 millions de dollars, prévu dans le contenu du protocole des finances et dans le cadre de l'accord sur le développement de l'infrastructure industrielle, technologique et scientifique.

Israël considère ces sanctions comme une grossière violation des contrats signés, qui est en contradiction avec le principe de respect des engagements, et s'accorde mal avec les «sermons de morale» européens à l'adresse d'Israël et d'autres pays en voie de développement. On ne conteste nullement le droit à la critique de la CEE quant à la politique du gouvernement israélien, mais, dans les accords bilatéraux, il n'y a pas de paragraphe permettant des «sanctions économiques», comme moyen de désapprobation politique.

De George Z. Barth à Tel Aviv

© Nouvelles d'Israël 04 / 1983

  

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6 MILLIONS DE JUIFS – L'AMÉRIQUE SE DÉSOLIDARISE D'AVEC ISRAËL


«L'Amérique prend ses distances à l'égard du Premier ministre israélien Begin. Pour la première fois, la sympathie des citoyens des USA est partagée en parties presque égales entre Israël et les États arabes. Si, une année plus tôt, seul, le 10% des personnes interrogées a sympathisé avec les Arabes, contre 49% avec Israël, les derniers sondages révèlent 28% contre 32% seulement. Même dans la communauté juive américaine, forte de 6 millions de membres, an note un changement d'opinion. Bien qu'elle soutienne pleinement l'État d'Israël, elle aimerait que Begin soit remplacé par le parti travailliste (Shimon Peres).

Les 6 millions de Juifs ont beaucoup d'importance dans la politique américaine par le fait que, d'une part, ils sont organisés à un haut degré, et d'autre part, ils ont une très grande influence dans la presse et les médias électroniques. Rangés du côté de la bourgeoisie, ils représentent une grande partie du corps électoral du parti démocrate, qui est en opposition au président Reagan.»

On peut ajouter trois choses à ce communiqué:

1. Seule, une véritable identification intérieure avec Israël permet une perspective juste, face à la réalité d'Israël.

Cela n'est pas le cas pour les 6 millions de Juifs aux USA. Alors qu'ils désirent un remplacement de Begin, les Israéliens d'Israël sont en grande majorité convaincus que Menachem Begin est le meilleur chef de gouvernement.

C'est une leçon pour nous. Si vous voulez secourir spirituellement votre semblable, alors cherchez dans votre coeur à vous identifier à sa peine. Ce n'est qu'à cette condition que vous pourrez apporter une aide efficace, ayant sa source en Jésus-Christ.

2. Le nombre de «6» millions de Juifs me fascine.

Selon le communiqué ils sont «organisés à un haut degré», ont une «très grande influence dans la presse», «sont rangés du côté de la bourgeoisie», etc. Cependant, la place de ces 6 millions de Juifs ne se trouve pas aux USA, cette grande nation à laquelle ils consacrent leurs dons et leur énergie, mais plutôt – et c'est urgent en Israël. Bientôt s'accomplira Jérémie 16, 15-16: «L'Éternel est vivant, lui qui a fait monter les enfants d'Israël du pays du septentrion et de tous les pays où il les avait chassés! Je les ramènerai dans leur pays, que j'avais donné à leurs pères. Voici, j'envoie une multitude de pêcheurs, dit l'Éternel, et ils les pêcheront; et après cela j'enverrai une multitude de chasseurs, et ils les chasseront de toutes les montagnes et de toutes les collines, et des fentes des rochers.»

3. 6 millions de Juifs aux USA: à diverses reprises ils ont été mis en garde. Ne vous y trompez pas, l'antisémitisme augmente fortement dans le subconscient des Américains. 6 millions de Juifs en Europe ne voulaient pas s'en apercevoir et ont été massacrés. Lors de sa récente visite aux USA, le président de l'État israélien Navon a rencontré des personnalités du judaïsme américain. Il appela les Juifs à émigrer en Israël et à remplir leur devoir sioniste. Nous aussi, nous lançons un appel urgent aux 6 millions de Juifs aux USA: Quels motifs pouvez-vous avancer pour rester dans la diaspora? Israël a grand besoin de vous!

©  Nouvelles d'Israël 04 / 1983


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L'ÉGYPTE DONNE SON ACCORD À L'ONU POUR UNE SUSPENSION D'ASSISTANCE À ISRAËL


New-York – Avec 112 autres États membres de l'ONU, l'Egypte adopta la résolution dans laquelle figure un appel à chacun de suspendre toute assistance à Israël. Il s'agit d'une décision anti-israélienne sévère, pour clore un débat sur «la situation au Proche-Orient». Dans cette résolution, tous les États membres de l'ONU sont sommés de «suspendre immédiatement toute aide militaire et économique accordée à Israël, d'empêcher l'expansion israélienne et de mettre fin à l'agression israélienne contre les États arabes et le peuple Palestinien».

Seulement 17 États votèrent contre cette proposition, 15 États se sont abstenus. C'est la première fois que l'Egypte se joint à une résolution anti-israélienne lors d'une réunion plénière de l'ONU. À d'autres occasions, la délégation égyptienne préférait s'abstenir.

Dans un des paragraphes de la résolution de l'ONU, on lit que la collaboration stratégique des USA avec Israël encourage Israël à une politique d'expansion dans les régions supérieures.

L'accord militaire israélo-américain aurait des conséquences négatives et mettrait en danger la sécurité de la région.

Des observateurs de l'ONU pensent que, cette fois, l'Egypte s'est jointe à la majorité pour laisser tomber sa propre initiative en faveur d'un vote répété au sujet des résolutions 242 et 338 de l'ONU. La réunion plénière de l'ONU adopta une résolution dans laquelle le droit à l'autonomie du peuple palestinien, était confirmé une nouvelle fois, par une grande majorité.

©   Nouvelles d'Israël 04 / 1983


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ÉTAT PALESTINIEN: LA NATURE DU DANGER


Terrorisme

Puisque, selon son idéologie, l'OLP a décidé la destruction d'Israël et qu'elle a adopté, par sa «Charte nationale palestinienne», la glorification du combat armé, il faudra envisager le terrorisme comme un fait qui menace à long terme, la sécurité de la population israélienne.

Les lignes du cessez-le-feu avant 1967 n'offrent pratiquement aucune possibilité d'empêcher l'infiltration de terroristes jusque dans les centres de la population. En outre, les terroristes sont munis de fusées Katjuscha, de fusées antiaériennes à main et de canons de 122 et 130 mm. Toutes ces armes leur permettent d'attaquer des régions d'habitation de grande densité et des centres industriels, sans être obligés de traverser une frontière quelconque.

Le fractionnement des groupes terroristes et l'absence d'un commando central, compliquent les menaces pour Israël. Chaque groupe a des possibilités d'opérer individuellement, selon sa réserve d'artillerie et de projectiles.

Ainsi, des centaines de milliers de citoyens israéliens sont exposés à la grâce douteuse de chacune de ces fractions terroristes, aussi petite soit-elle.

Point de base pour le Front du refus en raison des étroites relations entre l'OLP et le front du refus arabe, l'établissement d'un État de l'OLP à proximité de la frontière israélienne, offrirait de facto une frontière commune entre Israël et quelques-uns de ses ennemis les plus implacables – tels la Libye et l'Irak. Une telle frontière faciliterait à ces États la réalisation de leur objectif commun: anéantir l'État juif. Jusqu'à présent, le chef libyen Kadhafi et le régime Baas en Irak ont été retenus – à cause de là distance les séparant de la frontière israélienne.

Par contre, un État de l'OLP leur donnera la possibilité d'installer directement leur potentiel d'armes inquiétant et sans cesse grandissant, devant la porte même. d'Israël. Des sommes folles devraient alors être investies par Israël en armement, afin de maintenir, lors d'un tel changement de situation, l'équilibre de ses forces, et compenser son infériorité militaire occasionnée par la perte de la profondeur stratégique – aujourd'hui encore garantie par la Judée et la Samarie. Les menaces contre Israël créées par des troupes ennemies parfaitement armées et franchement motivées en Judée et en Samarie, auraient leur effet non seulement dans une situation de guerre.

Elles se manifesteraient plutôt par des incidents répétés – voire par une longue guerre d'usure. Les conséquences de telles attaques, entraînant dans l'économie, la stabilité et l'ambiance à l'intérieur du pays sont évidentes: La vie deviendrait insupportable.


Un satellite soviétique aux portes d'Israël.

Moscou continue de fournir généreusement à l'OLP l'armement et les suggestions militaires. Son influence serait aussi mise en valeur dans un État palestinien – d'autant plus que l'URSS et l'OLP poursuivent le même but: essayer de saper les intérêts de l'Ouest et d'Israël au Proche-Orient.

D'ailleurs, l'Union Soviétique est étroitement liée avec tous les États arabes qui, de tout temps, ont soutenu l'OLP, et qui continuent à le faire. Ce sont des États comme l'Irak, la Libye et la Syrie. Un État de l'OLP aux frontières d'Israël offrira un nouveau point d'appui à l'Union Soviétique au Proche-Orient. Il administrerait un autre coup violent à l'influence démocratique déjà faiblissante de l'Occident dans cette région... à cela s'ajoutent les déclarations faites par divers chefs arabes:

«Nous ne permettrons jamais qu'Israël vive en paix... nous ne reconnaîtrons jamais Israël!» Farouk Kadoumi, ministre des Affaires étrangères de l'OLP, juillet 1980.

«Les Arabes ont toujours réclamé toute la Palestine, et ils ne cesseront de le faire!» _ Anouar El Sadate, président du gouvernement de l'Égypte, le 21 janvier 1981.

«Nous avons toujours fait tous nos efforts, et nous nous efforcerons toujours de créer un État de l'OLP sur tout le territoire de la Palestine.» Abu-Ayad, OLP, remplaçant d'Arafat, le 3 janvier 1981.

 «... la libération de la Palestine éliminera la présence sioniste... » Charte nationale palestinienne Art. 22.

L.S.

©  Nouvelles d'Israël 04 / 1983

 

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«FORTIFIE-TOI ET PRENDS COURAGE!» – ASSERMENTATION DES SOLDATS D'ISRAËL


Devant moi se dresse, en dépit de tout, le mur des Lamentations, symbole d'un espoir jamais abandonné. Dans un flot de lumière, il se détache, triomphalement, de la nuit. La grande place devant lui est barricadée. Douze curieux supports en fer, un plateau soudé dessus, attirent les regards. 24 fusils y sont appuyés et 24 Bibles – de ces grosses éditions israéliennes de l'Ancien Testament – sont entassées sur le plateau. Au milieu de la place se trouve un train d'atterrissage enveloppé de torchons imbibés d'huile; c'est l'emblème des parachutistes.

Tout à coup, un roulement de tambours nous fait sursauter. Les parachutistes avancent sur la place et prennent position, par groupes, derrière les supports de fusils et de Bibles.

La musique militaire cesse de résonner, le commandant s'approche du microphone et ouvre la cérémonie de la défense. Le rabbin de l'armée donne la bénédiction. Le vent du soir se renforce, les drapeaux s'agitent et, au fond, le mur des Lamentations se dresse comme le seul vestige de la place du temple. C'est devant ce mur que Titus, et, plus tard, un autre empereur romain, Adrien, avaient juré par le ciel des dieux de Rome que plus jamais, les Juifs ne devaient revenir dans ce lieu, «Judea capta!» Le commandant explique en quelques mots le déroulement du serment, et lit le texte relatif à la formule de ce serment, Josué 1, 1-9:

«Après la mort de Moïse, serviteur de l'Éternel, l'Éternel dit à Josué, fils de Nun, serviteur de Moïse: Moïse, mon serviteur, est mort; maintenant, lève-toi, passe ce Jourdain, toi et tout ce peuple, pour entrer dans ce pays que je donne aux enfants d'Israël. Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous le donne, comme je l'ai dit à Moïse.

vous aurez pour territoire depuis le désert et le Liban jusqu'au grand fleuve, le fleuve d'Euphrate, tout le pays des Hétiens, et jusqu'à la grande mer vers le soleil couchant. Nul ne tiendra devant toi, tant que tu vivras. Je serai avec toi, comme j'ai été avec Moïse; je ne te délaisserai point, je ne t'abandonnerai point. Fortifie.

toi et prends courage, car c'est toi qui mettras ce peuple en possession du pays que j'ai juré à leurs pères de leur donner. Fortifie-toi seulement et aie bon courage, en agissant fidèlement selon toute la loi que Moïse, mon serviteur, t'a prescrite; ne t'en détourne ni à droite ni à gauche, afin de réussir dans tout ce que tu entreprendras. Que ce livre de la loi ne s'éloigne point de ta bouche; médite.le jour et nuit, pour agir fidèlement selon tout ce qui y est écrit; car c'est alors que tu réussiras. Ne t'ai-je pas donné cet ordre: fortifie-toi et prends courage? Ne t'effraie point et ne t'épouvante point, car l'Éternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce que tu entreprendras:

Les soldats s'avancent au pas de gymnastique, et prêtent serment sur l'honneur. Le commandant détache d'une main rapide la chemise du soldat et lui glisse l'une de ces grosses Bibles sur la poitrine nue, côté coeur. Puis, suit une autre déclaration sur l'honneur, lors de laquelle le soldat reçoit son fusil. Avec la Bible sur le coeur, et le fusil à la main, il rejoint son groupe au pas de gymnastique, et il se tient alors au garde à vous. Maintenant, un soldat allume l'emblème des parachutistes avec un flambeau. À la lueur des flammes dansantes, les soldats font un effet irréel et menaçant tout à la fois. Tous chantent la Hatikwa, l'hymne national d'Israël. On entend les voix rauques des soldats assermentés parmi celles à la fois joyeuses et craintives de leurs parents qui, maintenant, tremblent encore plus pour leurs fils.

Pour les soldats, il ne reste pas de temps pour s'enivrer de joie, car déjà, de l'autre côté du vieux mur de la ville, attendent les bus de l'armée – pour retourner à la caserne, retourner à la vie quotidienne, si crue avec sa lutte pour être ou disparaître, la Bible sur le coeur et le fusil à la main.

© Nouvelles d'Israël 04 / 1983

 

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LA FUSÉE SOVIÉTIQUE SA-5 STATIONNÉE EN SYRIE PEUT ÊTRE TRÈS DANGEREUSE POUR ISRAËL


Si l'on peut se fier aux informations au sujet de la Syrie, qui installe des fusées antiaériennes du type soviétique SA-S (code NATO Gammon), il faudra s'attendre à une altération dans la situation de guerre aérienne au Proche-Orient. Elle pourrait avoir un tel effet, qu'Israël sera contraint d'éliminer les installations SA-5 en Syrie, qu'elles soient servies par du personnel soviétique ou non.

Pour les experts militaires, les raisons pour une telle intervention sont évidentes, même si l'état-major général israélien préfère ne pas en parler. Le succès des forces aériennes d'Israël contre l'armée de l'air syrienne repose sur le fait qu'Israël est capable, grâce à ses avions d'interception du type Grumman «Hawkeye», volant à très haute altitude – leur fuselage est muni d'un radar pivotant en forme de champignon – de reconnaître les chasseurs à réaction syriens avant que ceux-ci ne quittent la piste de décollage. Au moment où ils atteignent 152 km à l'heure, l'objectif apparaît sous forme d'un point sur l'écran du radar de l'avion. Le calculateur de bord lui assigne un code et l'avion syrien est pris dans chacun de ses mouvements comme objectif. Avec une installation de direction aussi supérieure, il est facile pour les chasseurs israéliens de rattraper les avions syriens. Les grandes pertes subies par les forces aériennes syriennes en 1982 en sont la preuve.

Cependant, le stationnement de fusées soviétiques SA-5 remettrait en question la suprématie d'Israël. La SA-5 est une fusée qui a une portée de 250 km. Il lui est possible de combattre des objectifs se trouvant à 30 000 mètres du sol. L'Union Soviétique l'a essayée comme arme d'interception contre des fusées intercontinentales.

Jusqu'à présent, jamais encore la SA-5 n'a été stationnée en dehors de l'Union Soviétique. Elle est un moyen de défense aérienne stratégique, et elle a sa place dans la panoplie militaire soviétique, en raison de la «défense aérienne nationale». En Union Soviétique existent environ cent complexes SA-5, qui sont aménagés en position de feu.

Avec la SA-5, la Syrie pourrait opérer très loin dans le domaine aérien d'Israël. La reconnaissance aérienne israélienne dépend de la capacité d'opération à haute altitude de ses appareils «Hawkeye». Si l'un de ces appareils devait être abattu, il pourrait être remplacé, mais pas le personnel hautement qualifié de cet avion.

Si la SA-5 devait être prête à tirer en Syrie, la défense aérienne d'Israël serait sérieusement menacée. Les conséquences pour Israël sont donc évidentes: même le gouvernement israélien le plus modéré se verrait obligé d'empêcher la mise en action de ces armes syriennes. (SAD)

© Nouvelles d'Israël 04 / 1983


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L'INDUSTRIE DE L'ARMEMENT PROGRESSE EN ISRAËL


Selon «Jane's Waffensysteme», le célèbre annuaire londonien, Israël compte parmi les constructeurs d'armes les plus progressistes du monde. Le système d'artillerie électronique hautement qualifié et les avions de bombardement stratégique téléguidés d'Israël, ont prouvé leur supériorité pendant la dernière guerre. C'est pourquoi, le chef de l'armée de l'air israélien David lvri déclara «qu'Israël pourra riposter aux armes soviétiques, et qu'il est dominant dans les airs...» Cependant, il se montra préoccupé au sujet des États arabes qui, récemment, ont commencé à acheter leurs armes à l'Ouest, ce qui représente pour Israël une nouvelle et grande provocation.

©  Nouvelles d'Israël  04 / 1983


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LE CHEF D'ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL ISRAÉLIEN EYTAN: LA JUDÉE ET LA SAMARIE SONT INDISPENSABLES À LA SÉCURITÉ D'ISRAËL


Le chef d'état-major général Raw-Aluf Rafael Eytan déclara, dans une allocution, que la colonisation de la Judée et de la Samarie était indispensable à la sécurité de l'État. Jamais Israël ne doit abandonner ces régions. Il déclara que ce point de vue n'était pas pour lui une question politique, mais purement professionnelle. «Raful» signalait que les pays arabes envisageaient toujours la fabrication d'armes nucléaires, et que, même si Israël a pu interrompre ce développement par la destruction du réacteur atomique à Bagdad, il fallait être sur ses gardes quant au danger. Il appela la jeunesse israélienne à se spécialiser dans les domaines de technologie de pointe. «Israël – dit-il – doit envisager toutes les éventualités pour assurer, dans l'avenir, l'existence de l'État.»

©  Nouvelles d'Israël 04 / 1983


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«1983» ANNÉE DÉCISIVE?


De notre correspondant à Jérusalem

L'année 1982 fut une année incapable de se sortir de ses problèmes. Malgré les efforts désespérés en vue d'une détente et d'un essor économique, elle ressembla à une chaise à bascule sans cesse en mouvement, sans faire aucun progrès. Si, en 1982, on a enregistré neuf foyers de guerre dans le monde, on en craint davantage en 1983, surtout dans les régions qui, à l'heure actuelle, vivent dans l'ivresse du pacifisme. Certains pronostics prévoient 35 millions de personnes qui, en 1983, chercheront vainement un emploi dans le monde occidental – par contre l'ordinateur sera la vedette de l'année.

L'homme s'abandonne toujours plus à la dictature du monstre silicone, de la fibre de verre et des ordinateurs qui font peur. Autrefois, c'était l'homme qui prenait les décisions et faisait travailler la machine – aujourd'hui c'est le contraire: la machine, parfois de la grandeur d'un sou seulement, pense et ordonne, l'homme – en commençant par l'enfant avec ses jeux de Pac-Man aux pépiements aigus – suit comme un pantin. C'est la norme qui commande, la tendance qui est maître! Par ce moyen l'homme perd sa noblesse... et l'espoir. Il n'est pas étonnant que la jeunesse ne se prépare plus avec enthousiasme à l'avenir on ne vit que pour le présent car «demain sera la grande explosion». Ils se laissent effrayer et pousser de côté et d'autre par tous les vents et tendances, comme un bateau sans gouvernail, l'ancre coupée. On cherche à étouffer les conflits humains par la psycho-pharmacologie. Je pense à la parole de Jésus-Christ: «Vous aurez des tribulations dans le monde, mais prenez courage, j'ai vaincu le monde!» C'est surtout valable pour ce qui est du réarmement si dangereux en raison de l'équilibre, et qui risque d'entraîner la guerre entre les grandes puissances, si l'ennemi prend une décision erronée à la Hitler.

Le conseil de sécurité, le système monétaire international et un gouvernement international semblent être le but captieux et le «remède universel».

Où est le «superman», où est le «Big Brother» (selon l'expression d'Orwell) qui surveille tout cela? Le terrorisme politique et la manipulation totale, l'homme numéroté qui devra sortir pour «1984» – voilà le résultat. On a pu voir à quelle vitesse ces choses peuvent arriver, et nous le constatons aujourd'hui sous l'empire de Khomeini.

Est-ce que l'année 1983 serait le compte à rebours vers l'année «1984» d'Orwell? Aujourd'hui, les événements historiques sont sujets à une altération déterminée – Staline disparaît du vocabulaire pour laisser la place à Martin Luther comme précurseur du communisme. S'y ajoute le mauvais usage des mass-média actuels. Un exemple:

Au Liban, le terrorisme de l'OLP provoqua 98 500 morts dans l'espace de huit ans. Les agences des médias restèrent muettes. Après cela, des chrétiens libanais mettent en mouvement un massacre de vengeance (721 morts) et – chose incompréhensible c'est l'État juif (!) qui est déclaré coupable par le monde entier. La propagande mensongère doit toujours être suffisamment exagérée pour que le consommateur ne l'enregistre plus comme mensonge. Telle était l'instruction donnée par Goebbels à Berlin.

Mais dans ce cas, les gens religieux Juifs ou chrétiens – devaient être des «messagers de la vérité». Pas question de se laisser tenter. Il fallait continuer le chemin solitaire et inconfortable à travers la jungle du mensonge. Posons la question à l'un d'eux, par exemple au sage de la Thora, Shabbatai Shilo, auteur de deux livres et, de temps en temps, celui qui donne des avertissement à la télévision israélienne. Il est aussi spécialiste de la prophétie. Il m'expliqua que l'année 1983 serait une année sélective quant à la nation qui montera contre Jérusalem pour «éliminer ce trouble-fête et cette éternelle pierre d'achoppement». À cela s'ajoute qu'en septembre 1983 commence l'année juive «Tischmad», ce qui signifie destruction. Selon la chronologie grégorienne, ce serait en 1984. En outre, Shilo renvoie au Midrasch Tehellim 118 (1.-9. Jh.), dans lequel il est dit que Gog et Magog constituent une série de trois guerres. La première (guerre du Yom Kipour) entrava l'attitude relativement bienveillante parmi les nations envers Israël. La deuxième guerre (la guerre du Liban), poussa les nations à adopter une opinion contre Israël et la troisième guerre incitera toutes les nations à marcher contre Jérusalem. Où faut-il alors situer la première guerre? Selon le prophète Abdias, et ce que Shilo mentionna, elle pourrait être placée juste au moment où Israël avait reconquis la Samarie et le pays de Philistins (la bande de Gazai, ce qui a été effectué en 1967 et serait de ce fait la guerre du Yom Kipour, par conséquent, la première après celle des six jours. D'après des calculs cabalistiques, même la période intermédiaire de six ans et demi, c'est-à-dire de la guerre de libération de Jérusalem en été 1967 jusqu'au Yom Kipour en automne 1973, a été déterminée. Dans les écrits cabalistiques du 13e siècle, la guerre de 1967 est aussi mentionnée comme point de départ: au bout de huit années du jubilé (l'année du jubilé compte 50 années civiles), les Ottomans qui occupaient la ville sainte de Jérusalem auraient été chassés.

Dans l'année du jubilé qui suivait – la neuvième – (pendant 50 ans) Jérusalem n'aurait appartenu à personne et serait redevenue propriété du peuple juif à la fin de la neuvième année du jubilé, selon ce qui était promis. Nous lisons dans tous les lexiques que ce fut en 1517 que les Ottomans occupèrent Jérusalem. Ajoutons 8 années du jubilé= 400 ans. Ce fut en 1917 que le général Allenby chassa les Ottomans (Turcs) de la Terre Sainte. Jérusalem fut mise sous mandat pour redevenir propriété israélienne exactement 50 ans plus tard, en 1967. Lorsque je voulais me dérober aux interprétations massives et à l'abondance des chiffres de Shilo, il me renvoya encore au prophète Michée, où il est dit dans le chapitre 4 que Dieu Lui-même interviendra pour Son peuple et la ville de Jérusalem, et qu'il anéantira les nations antisionistes. Au premier verset du chapitre 5, il est fait allusion à l'apparition du Messie qui devait naître à Bethléhem et qui est tant attendu par Son peuple. Les chapitres 38 et 39 d'Ezéchiel deviennent toujours plus actuels... au secours, au secours! Qui peut comprendre tout cela? Des prophètes bibliques, l'Apocalypse de Jean, Nostradamus, Orwell – est-il vraiment aussi tard que cela? Cependant, personne ne veut parler de la fin du monde. On fait plutôt allusion à un règlement de compte entre la lumière et les ténèbres, à la victoire sur le mal.

Alors, ne craignez rien!

En pensée, je mets un point final à ce sujet, mais le moine judéo-chrétien, Abraham, m'en empêche en me remettant l'un de ses écrits. Pour lui, le prince venant du Nord (Rosch), représente la Russie, l'ennemi déclaré de Dieu, du judaïsme et, bien sûr, d'Israël... sans oublier – selon le moine Abraham – que cela concerne aussi les vrais chrétiens qui, à cause de leur origine – racines juives – sont des «sémites» spirituels et comptent parmi ceux qui sont hostiles aux antisémites.

Le remplacement du pouvoir au Kremlin serait-il significatif? Si l'on en croit d'anciens compagnons d'Andropov, Jouri Andropov, le nouveau chef de l'Union Soviétique serait plus rusé et plus dur que tous ses prédécesseurs. Il serait le symbole de la destruction du style «police secrète», qui inspire la peur.

L'homme n'est-il plus qu'une balle de jeu, manipulé, à la merci de la violence et du mal? Ou existe-t-il encore un espoir? – Oui, pour ceux qui ont le courage d'aller à contre-courant! Ne nous laissons pas dérouter par les manifestations massives de paix, car un extrême en appelle un autre. Aux couleurs vives suivent les couleurs tristes. Au besoin démonstratif de l'individualisme suit la tendance du troupeau. Sans opinion propre on se soumet à chaque dictature, on s'y accommode pour avoir droit à de tout petits avantages et – comme d'habitude – seuls, quelques isolés sont différents.

Dans ce sens, l'année 1983 sera vraiment l'année décisive pour les nations unies face à Israël – mais aussi pour l'individu, c'est-à-dire, pour vous et moi. Le Psalmiste a trouvé la réponse:

«Je lève mes yeux vers la montagne (de problèmes). D'où me vient le secours? Le secours me vient de L'Éternel qui a fait les cieux et la terre!»

 

Discussions inutiles entre Israël et le Liban – au moment où les Soviétiques et les Syriens réarment avec acharnement dans la plaine de la Bekaa

après avoir passé à Tyr, Sidon et Damour, j'arrive enfin à Khalde, à 300 km au nord de Jérusalem et à 6 km au sud de Beyrouth. Le chemin jusqu'au «Lebanon Beach Hotel» est une véritable piste de boue. Heureusement, je me suis muni de bottes. L'hôtel, encore partiellement démoli et sale, sert de lieu d'accueil pendant les discussions de normalisation, entre Israël et le Liban, reprises pour la première fois depuis 1949. Au-dessus de l'entrée flottent trois drapeaux: au milieu celui du Liban énorme, flanqué de celui des USA et celui d'Israël minuscule. Juste derrière l'hôtel déferlent les vagues de la Méditerranée. De gros vaisseaux de guerre, leur canons ajustés contre l'ennemi éventuel, sont placés le long de la côte. À l'intérieur de l'hôtel on cherche, entre-temps, un ajustement réciproque au nouvel ami voisin.

On est assis l'un vis-à-vis de l'autre, en formant un triangle. Ainsi, chacun peut se considérer comme base. Si nous sommes du côté de la délégation israélienne, qui a pour dirigeant David Kimche, nous voyons à leur gauche, les Libanais dirigés par Antoine Fatale. À droite, l'Amérique, avec son ambassadeur Moris Draper, complète le triangle isocèle. Les discussions sont de caractère réservé, avec une nuance de complaisance. Lorsqu'un journaliste remarque que les Libanais sont suspects de duplicité, il se fait corriger par ses collègues, qui profèrent qu'il faut se multiplier par 40, puisque la délégation libanaise doit défendre 13 armées ethniques et 27 armées privées, toujours en action, et qui sont en plein désaccord entre elles. À cela s'ajoute le domaine d'influence d'Amin Gemayel, qui n'a pas encore dépassé les limites des régions occupées par les phalangistes, et qu'il est, de ce fait, simplement le président phalangiste.

Un «papier de normalisation», pour ne pas dire un accord de paix, ne serait alors qu'une note sans valeur.

Les négociations qui se déroulent alternativement à Khalde et à Kiryath Schmona, sont taxées ironiquement «d'étuve à incubation». Cela veut dire que l'on couve ensemble un oeuf, sans savoir ce qui en sortira – probablement un ours russe car, pendant ces négociations de longue haleine, où l'on discute pour savoir quel est le sujet à négocier, Moscou et Damas réarment avec acharnement. Dans la plaine de la Bekaa, connue de beaucoup de touristes par Baalbek, se trouvent actuellement deux divisions de chars blindés T-72 soviétiques. D'autres part, deux rampes de lancement ont été installées pour les fusées SA-5. De ces fusées, longues de 16, 5 m et d'un poids de 10 000 kg, avec une portée de 250 km, 1200 autres pièces attendent, dans les abris bétonnés russes, d'entrer en action pour tuer.

Le réarmement soviétique en Syrie, qui a trait à la panique, a pour but d'affirmer l'amitié de Moscou pour les Arabes et de signaler la disposition du nouveau président Andropov pour une passe d'armes, afin de compenser l'échec de son prédécesseur. Moscou aimerait consolider son avance au Liban jusqu'à Tripoli et dans la plaine de la Bekaa. C'est ainsi que le ministre de la défense syrien Mustafa Tlass avait déclaré qu'actuellement, la Syrie était assez forte pour vaincre Israël – puisque les amis russes avaient remplacé au quadruple toutes ses pertes.

Pour l'instant, ces belles paroles ne servent pas à grand-chose aux 23 000 soldats syriens au Liban où, chaque jour, plusieurs meurent de froid sur le haut-plateau couvert de neige. Jusqu'à présent, les Syriens enregistrent 5000 victimes de la guerre. Les 8000 combattants de l'OLP se sont retirés sous leur propre régie dans des endroits plus cléments, et s'échauffent à Tripoli. Là-bas, les combats – une fois parmi les propres groupes de l'OLP (11 groupes), une autre fois contre les Syriens, chrétiens ou druses – coûtent chaque jour 20 à 40 vies humaines. Ce sont des combats sanglants qui rappellent la guerre civile de 1975/76 – loin des positions israéliennes. Pour une fois, les Israéliens ne peuvent pas être accusés! De toute façon, Israël aimerait se retirer du Liban. La guerre, qui a duré 7 mois, a causé la mort de 470 Israéliens, en dévorant aussi, 38,2 milliards de IS (environ 3 milliards de DM).

En dépit de tout cela, les Libanais ont fêté, pour la première fois depuis sept ans, un très joyeux Noël: de grandes quantités de caviar ont été mangées, le vin français a coulé à flots, et partout scintillaient des arbres de Noël, même dans les quartiers musulmans totalement détruits de Beyrouth-ouest. Les Libanais aiment la vie douce. Ainsi ils réclament, au lieu des 4000 soldats italiens, français et américains venus par l'ONU, 15 000 de ces «anges de paix» avec leurs bonnets rouges à pompons bleus ou leurs casques à panache. En attendant, l'OLP, loin d'être inactive, se reconstitue au Liban. Les camps en Tunisie, où ils s'étaient installés en septembre dernier, sont déjà abandonnés. Ils sont revenus au Liban et cherchent, par le moyen de nouvelles installations «Katjuscha», à empêcher les négociations entre Israël et le Liban. Dans ce but, la Libye et l'Arabie Saoudite leur ont fourni une somme exceptionnelle de 50 millions de dollars, soit 125 millions de DM. Des pourparlers secrets avec l'Égypte ont laissé filtrer que, si le sol libanais devenait trop brûlant pour l'OLP, elle pourrait faire usage du Sinaï ce qui, bien sûr, est alarmant pour Israël, qui ne tient aucunement à engager des discussions au sujet du retrait de la Cisjordanie. Arafat, dont la – position est presque nulle dans le monde arabe, s'efforce désespérément de souder son camp, totalement divisé, en faisant des promesses, comme celles faites à Aden: «... il y aura bientôt, dans la plaine de la Bekaa, une des plus grandes batailles de l'histoire, où l'OLP jouera un rôle décisif. . .» Les organisations radicales de l'OLP se tiennent du côté de la Syrie – voire de Moscou – et réarment avec la ferme intention d'anéantir Israël dans son ensemble. C'est la raison pour laquelle Israël insiste pour garder trois postes d'observation établis au Liban, entre autres, sur le Djebel Baruch. Les Libanais exigent jusqu'au 15 février 1983, le retrait de toutes les troupes étrangères de leur «Suisse de l'Orient».

C'est une exigence inconsidérée à laquelle, momentanément, seul Moscou met en position une réponse militaire, ce que les USA et l'Europe ignorent soigneusement. Il faut bien que l'herbe et le blé sauvent leur économie et, après tout, on a déjà contribué à la paix au Proche-Orient, en envoyant des troupes de paix de l'ONU à Beyrouth.

L. Schneider

© Nouvelles d'Israël 05 / 1983


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