Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

 Famille

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MARIAGE: POUR LE MEILLEUR


La famille – célébrée en 1994 – commence par le mariage

L'institution du mariage est sévèrement remise en cause de nos jours. En France, près d'un mariage sur 2 se termine en divorce, l'un et l'autre des conjoints étant souvent à la fois victime et coupable, offensé et offenseur, incompris et incompréhensif. Bon nombre de jeunes s'engagent dans le mariage comme on marche vers la terre promise, ils ne se préparent pas au mariage, ils en rêvent. On en attend un épanouissement sur tous les plans. Il y a une exigence accrue, mais peu – ou pas – d'implication personnelle pour atteindre les objectifs que l'on se fixe. Cette idée du mariage exclut totalement le mot «déception». Quand on a rêvé à ce point, on souffre de ne pas trouver ce que l'on espérait. La déception, lorsqu'elle se présente, est le fait de l'autre qui n'a pas su répondre à nos attentes.

Tel qu'il est perçu à notre époque, le mariage est peu conforme à sa véritable raison d'être, car, à l'origine, il n'a pas été conçu dans les formes que nous lui connaissons aujourd'hui. Reprenons les paroles mêmes de Jésus-Christ, alors en pleine discussion avec les pharisiens qui lui demandaient s'il était permis de répudier sa femme pour n'importe quel motif. «Au début, il n'en était pas ainsi... l'homme quittera son père et sa mère, s'attachera à sa femme et ils deviendront un seul être vivant», leur répond-il (Mat. 19, 3-12). En d'autres ternies, dès la venue sur terre de l'homme et de la femme, Dieu définit le mariage comme une démarche en 3 étapes successives indispensables à la pérennité et au succès d'une alliance conjugale.

Assez paradoxalement le mariage commence par une rupture. Rupture avec les solidarités antérieures qui deviennent donc moins prioritaires. Je décide donc que mon conjoint devient mon premier prochain. La force des verbes, en hébreu («abandonner») et en grec («laisser derrière soi») souligne la radicalité des choix qui sont faits et l'étendue de la démarche: pour toute la vie.

On ne peut dissocier la première étape de la deuxième, car je ne peux m'attacher à mon partenaire que si j'ai réellement quitté et je ne pourrai quitter que si je suis décidé à m'attacher. S'attacher c'est partager, communiquer, se mieux comprendre. Cet amour que Dieu nous offre par son Esprit Saint a l'avantage de ne jamais se flétrir avec le temps comme peut se faner notre amour-passion au fil des mois ou des années.

Notre troisième étape apparaît alors comme l'objectif des deux précédentes, comme le but d'une vie à deux, comme un édifice à construire, dans lequel le foyer, la famille vivra à l'abri. Le devenir du couple, c'est créer son image commune, son propre esprit de famille, son propre mode de vie, fruits de l'attachement que l'homme et la femme se portent. Le couple est appelé à devenir un seul être vivant, un être dynamique destiné à croître et à se développer. Il passera par toutes sortes de phases vitales: tantôt bonnes, tantôt moins, comme pour tout être vivant, mais «la corde à trois brins ne se brise pas facilement» nous rappelle la Bible (Ec. 4, 12). Et, par sa présence permanente, Dieu propose d'être ce troisième brin de la corde au sein du couple.

La vie conjugale, dit le dictionnaire, est l'état de vivre en couple, ensemble, sous le même joug. Ce «joug» est bien le troisième brin de notre corde. Certains se mettent sous le joug de leur amour-passion, d'autres sous celui de la responsabilité parentale: élever les enfants; mais voilà qu'ils grandissent et bientôt quittent la maison, ce couple n'a alors plus rien en commun. Tant d'autres jougs peuvent nous faire marcher de concert pour un temps: réussite sociale, activité culturelle, sportive ou professionnelle, voyages, etc. Ils ne sont pas mauvais en soi, mais tous sont de nature éphémère.

Ce joug, ou troisième brin de la corde, se doit d'être solide, à toute épreuve, inaltérable. Celui que nous propose Jésus-Christ assure stabilité et pérennité du couple parce qu'il procure à chacun des conjoints repos et paix, paix avec eux-mêmes et Paix avec Dieu (Mat. 11, 28-30).

Patrice Leguern – Mission Vie et Famille

©  AVÈNEMENT Février 1994 No 68 / P 13



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L'OUBLI ET LA CONFIANCE


Mon mari a eu une liaison adultère qu'il a abandonnée, il y a 4 ans. Depuis, il a confié sa vie à Jésus-Christ et Dieu a complètement renouvelé notre couple. Pourtant je ne me sens pas tout à fait tranquille quand mon mari s'adresse à une autre femme ou me parle d'une cliente. Est-ce normal?

Vous dites que votre mari a confié sa vie à Jésus-Christ et que Dieu a renouvelé votre couple de façon merveilleuse. Il me revient à l'esprit ce que l'apôtre Paul écrivait: «si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature, les choses anciennes sont passées, voici: toutes choses sont devenues nouvelles. Et tout cela vient de Dieu qui nous a réconciliés avec Lui par Christ... Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec Lui-même sans tenir compte aux hommes de leurs fautes» (2 Cor. 5, 17 à 19). Se convertir, c'est tourner le dos au péché pour regarder à Dieu et ce que Dieu commence en nous, au moment de la conversion, il veut l'achever (voir Phil. 1, 6).

Tout cela s'applique aussi à votre mari et à sa situation. Le fait qu'il vous parle de ses clientes ou qu'il ne se cache pas de vous pour s'entretenir avec une autre femme, est la preuve d'une part qu'à ses yeux son passé est réglé, et que d'autre part il ne met pas en doute votre pardon. «L'amour couvre toutes les fautes» et «l'amour ne soupçonne pas le mal» (1 Cor. 13, 5). Votre blessure a dû être telle que vous faites comme si votre amour n'avait pas été renouvelé comme l'a été votre couple: il semble «sous réserve» et non pas basé sur la confiance et l'espérance. Quand on a subi un traumatisme, on craint certes qu'ils ne se reproduise et on a tendance à interpréter les événements de la vie présente sous l'angle de ce passé douloureux. Ainsi, au lieu de regarder l'avenir et les promesses de Dieu qui concernent aussi votre mari, vous paraissez fixée au passé, ce qui produit des exigences peut-être injustes et un comportement non sincère. Votre devoir est d'aimer votre mari, d'être une aide pour lui et de tout partager avec lui; mais évitez de le considérer comme votre propriété privée, comme un animal domestique ou comme un objet à manipuler.

La souffrance que vous avez supportée pendant le passé adultère de votre mari vous autoriserait-elle, désormais, à douter que Dieu écarte de nous nos transgressions aussi loin que l'Orient est éloigné de l'Occident et les enfouit tout au fond de la mer (Ps 103, 12 et Mich. 7, 19)? Demandez à Dieu de consoler votre coeur blessé et peut-être vous montrera-t-il aussi ce que vous ne pouvez vous pardonner à vous-même pour être incapable de pardonner complètement cette faute passée de votre mari. Celui-ci mérite tout votre amour et votre pardon. Savez-vous que l'infidélité c'est aussi ne pas croire, ne pas faire confiance à quelqu'un? Paradoxalement, c'est ce qui peut pousser une personne à l'infidélité sexuelle: quelqu'un qui ressent un manque de confiance à son égard, se sentant en insécurité et pas ou mal aimé, cherchera ailleurs ce qu'on ne lui donne pas chez lui.

Malgré votre douloureuse expérience, osez affronter la jalousie: mise au même rang que la débauche ou la magie, elle fait partie des oeuvres charnelles, selon Galates 5, 19. Elle est hélas souvent le lot de ceux qui aiment peu ou mal, parce qu'ils ne s'aiment pas eux-mêmes. C'est un manque de paix intérieure qui, si tel est votre cas, pourrait révéler un manque de confiance en Dieu.

Confessez votre problème au Seigneur, afin d'être guérie et d'en être libérée; vous verrez que votre amour pour votre mari deviendra authentique et lumineux, porteur de foi et d'espérance. Cet amour sera alors semblable à celui que Dieu attend: «il n'y a pas de crainte dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte, car la crainte implique un châtiment et celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour» (1 Jean 4, 18).

Dominique Dirrenberger

©  AVÈNEMENT Octobre 1993 No 64 / P 28


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QUEL COUPLE POUR L'AN 2000?


Dans tous les pays industrialisés, le taux de divorce ne cesse d'augmenter depuis une quinzaine d'années. En Europe, celui-ci atteint au moins un mariage sur trois, alors qu'aux États-Unis, il est supérieur à 50 %. Actuellement, même les pays du Tiers-Monde sont confrontés à cette augmentation. S'agit-il d'une crise existentielle, d'une remise en cause du fonctionnement de la cellule familiale telle que nous la comprenons? Vers quel modèle familial nous dirigeons-nous? La société s'interroge, tâtonne, mais quelles solutions préconise-t-elle? Pour le professeur Meinrad Perrez, directeur du jeune Institut de recherche sur la famille de l'Université de Fribourg, «la famille est une institution en crise. Les conditions de la société ont rendu le modèle d'une relation stable moins attractif. Depuis la seconde moitié de ce siècle, il y a un énorme dynamisme sociologique qui tend vers l'individualisme, la réalisation de soi. De nombreuses fonctions autrefois réservées à la famille sont aujourd'hui prises en charge par la société (l'éducation et la santé par exemple). La famille a donc perdu beaucoup de ses fonctions. Même le domaine de la sexualité n'est plus intimement lié à une relation stable. Les possibilités modernes de pratiquer la sexualité sans courir le risque d'avoir des enfants ont augmenté la liberté des individus, et ont rendu les relations stables moins nécessaires. L'accès à cette nouvelle liberté individuelle a un prix, celui de la perte de l'intimité: pour la société, nous sommes des cas, et non des personnes. L'homme peut accomplir de nombreuses tâches, en dehors de la famille, qui lui étaient impossible il y a cinquante ans.»

L'État peut-il être qualifié de responsable quant à cette évolution? «Non, car il s'agit d'un mouvement de la société, que l'on peut constater à travers l'Histoire. L'État et les politiciens sont le reflet d'un mouvement de la société. Par contre, on peut se demander s'il n'appartiendrait pas aux politiciens d'organiser un contrepoids, de stimuler la fantaisie afin de rendre plus attractive une relation stable. Sur un plan économique, la reproduction ne l'est pas, parce que les charges imposées aux parents sont trop élevées.»

Notre société est en pleine transformation. Dans tous les domaines, ce qui semblait acquis, souvent au prix de luttes longues et laborieuses, est aujourd'hui remis en cause. Les certitudes vacillent, on parle partout de restructuration. Le dictionnaire Larousse définit ce terme comme «un phénomène par lequel une nouvelle structure perceptive se substitue à une autre». La famille n'échappe pas à ce véritable phénomène de société. Rien de plus normal à cela, puisqu'elle est, aujourd'hui encore, le plus petit noyau qui constitue la société. Dès lors, si l'on accepte de parler de restructuration de la cellule familiale, vers quelle structure nous dirigeons-nous? «La famille, comme système de vie intime subsistera, mais les formes de ce système sont en évolution. Les règles du jeu du mariage et de la famille seront pluralisées. Peut-être y aura-t-il entre autres un contrat de mariage à durée limitée?» L'idée, si elle ne représente pas pour Meinrad Perrez la panacée, aurait peut-être le mérite de responsabiliser plus profondément le jeune couple. «Si la continuité n'est pas garantie par un contrat illimité, on se rend compte qu'on doit investir personnellement pour sauvegarder la relation. Beaucoup de divorces sont dus à un manque d'investissement mutuel. Cela diminuerait peut-être même le taux de divorce. Mais indépendamment de la nature du contrat, les modèles de la famille de l'avenir doivent de toute façon accentuer la responsabilité du couple pour les enfants.»

On a parfois l'impression que le modèle familial que nous connaissons date de l'éternité, qu'il nous a été transmis de génération en génération, et que nous assistons aujourd'hui à un phénomène tout à fait nouveau. Qu'en est-il réellement? «En jetant un coup d'oeil sur l'histoire, on constate qu'il y a eu une évolution. L'idée de famille, selon notre propre éducation, a évolué au cours des XVIII-XIXèmes siècles, sous l'influence efficace de l'Église. Avant, on avait d'autres idées de la vie intime. Cette notion est en évolution constante, et aujourd'hui, elle s'oriente vers d'autres directions. On est en train de passer d'un système familial à pouvoir asymétrique (où l'homme est le chef de la famille, responsable de la subsistance, et la femme est affectée aux tâches ménagères et éducatives) à un système où le pouvoir devient symétrique (les femmes qui ont une certaine indépendance économique n'acceptent pas d'être assujetties à l'homme, et revendiquent les mêmes possibilités). Cette évolution vers un système mieux équilibré est pour moi comparable à ce qui s'est passé lors de la Révolution industrielle et de l'apparition du socialisme qui voulait trouver un meilleur équilibre entre ouvriers et propriétaires. Nous serons préoccupés encore longtemps par la quête d'une meilleure symétrie dans la relation intime homme-femme. Mettre en place un tel système prend du temps, et nous n'y sommes pas encore.»

La notion de mariage est en évolution. Parallèlement, la notion de divorce évolue également. Vécu longtemps comme un événement fatal, aux conséquences désastreuses – «on oublie qu'en réclamant son bonheur personnel, d'autres plus faibles ont à payer la facture» – le divorce tend à devenir, lui aussi, un phénomène dit de «restructuration». Entre ex-conjoints, mais aussi vis-à-vis des enfants. «C'est l'interprétation de certains chercheurs, qui donnent un sens positif à un événement vécu négativement. L'aspect négatif que la société donne au divorce explique en partie les dégâts causés sur les enfants. Une société qui accepte le divorce comme un phénomène normal inventera des rituels de séparation, afin d'en diminuer les effets négatifs.»

Une fois encore, ne soignerait-on pas les symptômes sans attaquer le mal à la racine? En cherchant à minimiser les effets négatifs causés par ce qu'il faut bien appeler une séparation, résout-on vraiment le problème, et ne choisit-on pas la moins mauvaise solution? De fait, la question subsiste de savoir si, en choisissant de diminuer les effets négatifs, on ne donne pas une carte supplémentaire à la société pour se déresponsabiliser. «C'est là le problème. Il ne faut pas perdre de vue les responsabilités que l'on prend vis-à-vis du partenaire et des enfants. On ne peut pas comprendre la notion de responsabilité qu'en faveur de son profit personnel», confirme Meinrad Perrez.

Cette évolution est-elle synonyme d'enrichissement ou d'appauvrissement pour la structure familiale? «Répondre à une telle question impose une réflexion sur les critères utilisés. Tout modèle dont les effets sont nettement négatifs pour au moins une partie du système ne peut pas être un modèle souhaitable. Les effets du divorce sur les enfants n'ont pas été suffisamment pris en compte. Cette valeur individualiste propre à notre société, qui place l'individu au centre de l'univers, ne peut pas représenter une valeur suprême pour l'avenir. En revanche, des modèles qui font un mariage entre ces valeurs individuelles et les responsabilités collectives auront plus de chance de survivre.»

Reste que le Créateur a prévu un cadre qui nous permet de nous exprimer. Selon la Bible, le mariage est ce cadre voulu de Dieu, pour notre épanouissement. Bien sûr, l'homme est libre d'entrer dans ce cadre ou de le refuser. Les deux choix ont leurs conséquences, et aucun des deux n'est facile. Que le mariage soit à l'avenir envisagé comme un contrat à durée limitée permettra peut-être de diminuer le nombre de divorces, mais rendra-t-il l'être humain plus heureux pour autant?

Propos recueillis par Marc-Antoine Berner


©   AVÈNEMENT Mars 1997 No 105 / P 22-23


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LE REFUS DU LIT CONJUGAL


QUE FAIRE QUAND L'UN DES CONJOINTS SE REFUSE À L'AUTRE?

J'ai un ami qui est marié depuis deux ans. Sa femme refuse les relations sexuelles. Doit-il divorcer? Sinon que doit-il faire ou dire pour qu'elle change?»

Si la Parole de Dieu nous enseigne que les relations sexuelles n'ont de sens qu'au sein du mariage, elle nous dit aussi qu'elles sont le fruit de l'amour que se portent les conjoints. Envisager le divorce parce qu'une épouse refuse les relations sexuelles, c'est manifester d'une part une certaine dureté de coeur, comme dit Jésus (Mat. 19, 8), et se décharger d'autre part peut-être trop légèrement de la part qui incombe au mari dans la réussite de la relation conjugale. «La loi n'est pas faite pour le juste, mais pour les méchants...» (1 Tim. 1, 9). Même s'il est légal, le divorce n'est pas une solution.

Alors que faire ou que dire pour améliorer l'intimité conjugale? Cette intimité est faite de la rencontre de deux personnes qui sont esprit, âme et corps, les trois dimensions ayant la même valeur. C'est pourquoi, on ne peut la limiter à la relation sexuelle. Elle se fonde sur toutes les composantes de l'amour.

Le «devenir un» vient après «quitter père et mère» et est la conséquence de «s'attacher». On ne se marie pas pour avoir des relations sexuelles, sinon c'est convoiter l'autre et le considérer comme un objet; on se marie par amour, et cet amour se développe et grandit par le don de soi: il est d'abord respect du conjoint, de ce qu'il est, puis souci de ses besoins et recherche de ce qui est bon et bien pour lui. L'amour est connaissance de l'autre, et cette connaissance qui s'épanouit dans la relation physique, se réalise essentiellement dans le dialogue. C'est dans la mesure où des époux peuvent se parler, partager leurs sentiments, leurs émotions, leurs besoins, leurs désirs, leurs attentes et être entendus par le conjoint, qu'ils réussiront à se connaître et à répondre de façon plus précise et plus adaptée aux demandes et aux besoins de l'autre. 

À la différence des animaux, et à Son image, Dieu a donné la parole à l'être humain. C'est cette capacité de s'exprimer qui confirme une alliance, maintient un engagement, et rend possible la rencontre d'autrui. Malheureusement, cette parole est trop souvent utilisée pour critiquer, revendiquer, humilier, blesser ou même détruire. L'être humain est par nature égoïste, soucieux d'abord de ses droits plutôt que de ceux de son prochain et de ses devoirs à son égard.

Dieu a instauré le mariage pour que l'homme puisse vivre autrement que selon sa nature et que le chrétien puisse y manifester l'amour qui lui vient de Dieu.

Concernant la femme de votre ami, il est important qu'il l'entoure de toute sa tendresse, l'assure de son désir de l'aider et de comprendre ses réticences dans le domaine sexuel. Se sentant en sécurité, elle acceptera qu'il lui rappelle qu'en créant l'être humain, Dieu l'a créé homme et femme, masculin et féminin, qu'Il leur a donné une sexualité, et qu'Il a trouvé cela très bon.

«Tout ce que Dieu a créé est bon» (1 Tim. 4, 4). Nous n'avons donc pas à déclarer que c'est mauvais, sale ou honteux, si nous le pratiquons dans le cadre voulu par Dieu. Héb. 13, 4 dit: «Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure». Cela signifie que le mariage doit aussi être honoré par les conjoints. Lesquels s'appliqueront à respecter tous les devoirs qu'implique cet engagement, qui exige le don de soi.

La relecture d'Eph. 5, 25-29 et de 1 Cor. 7, 3-5 sera un encouragement pour votre ami. Dans la mesure où il s'appliquera à se conformer au modèle de Christ dans sa relation conjugale, avec patience (Col. 3, 19), sa femme aura confiance en lui, et leur intimité conjugale deviendra une réalité.

Dominique Dirrenberger

©   AVÈNEMENT Décembre 1996 No 102 / P 24


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3E DÉCLARATION DE CHICAGO SUR L'ÉTHIQUE SOCIALE


Art. VI - Le mariage et la famille

Nous affirmons que la raison d'être du mariage est de glorifier Dieu et d'étendre son Royaume sur terre par une institution qui encourage la chasteté, le partage d'une vie commune, la procréation et l'éducation chrétienne des enfants.

Nous affirmons que, puisque le mariage est une alliance sacrée devant Dieu, unissant en une seule chair un homme et une femme, l'Église et l'État devraient exiger que, selon l'intention divine, ce lien ne soit pas rompu.

Nous affirmons que, dans la structure du mariage institué par Dieu, le mari en tant que tête est le serviteur-chef aimant de sa femme, et la femme est sa partenaire à part entière, le secondant en tant qu'aide et compagne.

Nous affirmons que Dieu prescrit aux parents d'élever et de corriger leurs enfants avec amour et aux enfants d'obéir à leurs parents. Tels sont leurs devoirs respectifs. Nous affirmons qu'il est de la responsabilité de l'Église de prendre soin de la famille.

Nous affirmons qu'honorer les parents est pour tous une responsabilité qui dure toute la vie et qui inclut le soin des personnes âgées. Nous affirmons que la famille devrait rendre nombre des services que l'État prend généralement en charge à l'heure actuelle.

Nous rejetons l'opinion selon laquelle le plaisir et l'épanouissement personnel seraient le fondement du mariage et que les difficultés justifieraient la rupture de cette alliance.

Nous rejetons l'opinion selon laquelle l'idéal biblique du mariage pourrait être atteint soit par un couple vivant maritalement en dehors du statut légal du mariage, soit dans le cadre d'une cohabitation homosexuelle ou de groupe.

Nous rejetons l'opinion selon laquelle l'État aurait le droit de légitimer des conceptions du mariage et de la cellule familiale qui contreviendraient aux normes bibliques.

Nous rejetons l'idée selon laquelle le changement des conditions sociales rendrait obsolètes ou caducs les rôles fixés par Dieu dans le mariage et la famille.

Nous rejetons l'opinion selon laquelle l'État aurait le droit d'usurper la responsabilité attribuée aux parents par la Bible.


Art. VII - Divorce et remariage 

Nous affirmons que le mariage d'Adam et Ève, relation monogame pour toute la vie, est le modèle de tous les mariages.

Nous affirmons qu'il est essentiel, puisque les progrès technologiques de la médecine estompent les frontières exactes entre la vie et la mort, d'apprécier chaque «cas terminal» avec la plus grande prudence afin de respecter le caractère sacré de la vie.

Nous affirmons que Dieu unit le mari et la femme dans tous les mariages contractés et consommés, et qu'il tiendra pour responsables ceux qui brisent cette alliance. Nous affirmons que, l'essence du mariage étant un engagement pour toute la vie, toute démarche en cas de difficultés conjugales doit au moins, en premier lieu, rechercher la réconciliation des partenaires et la restauration du mariage. Nous affirmons que Dieu hait le divorce, même s'il se justifie.

Nous affirmons que, dans un monde pécheur et bien que Dieu haïsse le divorce, la séparation est parfois conseillée et le divorce inévitable.

Nous affirmons que Dieu pardonne aux pécheurs qui se repentent, même à ceux qui ont péché en brisant le lien conjugal. Nous affirmons qu'il est de la responsabilité de l'Église locale d'exercer la discipline envers ceux qui violent les normes bibliques du mariage, de réintégrer en son sein et avec compassion ceux qui se repentent, et d'être l'instrument fidèle de la grâce divine envers ceux dont la vie porte les cicatrices d'une rupture conjugale.

Nous rejetons l'opinion selon laquelle l'Écriture se contredirait sur les sujets du divorce et du remariage.

Nous rejetons l'idée selon laquelle se séparer ou vivre séparé d'un conjoint débauché ou violent serait un péché.



Art. VIII - Déviations sexuelles

Nous affirmons que l'Écriture révèle les normes divines pour les relations sexuelles et que s'en écarter est pécher.

Nous affirmons que les relations sexuelles ne sont légitimes que dans le cadre d'une relation conjugale hétérosexuelle.

Nous affirmons que la grâce de Dieu en Christ peut affranchir les hommes et les femmes de l'esclavage d'un comportement sexuel déviant, qu'ils soient hétéro ou homosexuels, et que l'Église doit assumer la responsabilité d'aider de telles personnes à vivre une vie qui honore Dieu.

Nous affirmons que Dieu aime les homosexuels comme il aime les autres pécheurs et que les tentations homosexuelles, comme toute tentation, peuvent être surmontées par la puissance du Christ à la gloire de sa grâce.

Nous affirmons que les chrétiens doivent exercer la compassion, la bonté et le pardon pour manifester la grâce de Dieu à ceux dont la vie a été déchirée par un comportement sexuel déviant.

Nous affirmons que l'épanouissement humain ne dépend pas de la satisfaction des appétits sexuels; l'hédonisme et les philosophies semblables qui encouragent la promiscuité sexuelle sont dans l'erreur et conduisent à la destruction.

Nous affirmons que la pornographie menace l'intégrité des individus, de la famille et de la société dans son ensemble, et qu'il incombe aux chrétiens de chercher à en empêcher la production et la distribution.

Nous rejetons l'opinion selon laquelle le comportement homosexuel pourrait être agréé par Dieu. Nous rejetons l'opinion selon laquelle l'hérédité, les circonstances de l'enfance ou telle autre influence extérieure pourraient excuser un comportement sexuel déviant.

Nous rejetons l'opinion selon laquelle les violences sexuelles ou l'exploitation des enfants, en général, et les relations incestueuses, en particulier, pourraient être excusées. Nous rejetons l'opinion selon laquelle il serait impossible d'espérer la délivrance d'un comportement homosexuel ou de toute autre forme de déviation sexuelle.

Nous rejetons l'idée selon laquelle un réel espoir de guérison d'une déviance sexuelle existerait si celle-ci est condamnée sans compassion ou si elle suscite une compassion oublieuse de la vérité biblique.

«Les trois déclarations de Chicago» :

lnerrance Biblique

Herméneutique Biblique

Application de l'enseignement Biblique


On peut se procurer cette brochure au: 

Centre de Recherche, d'Information et d'Entraide C.R.I.E.

B.P. 1422

F-68071 Mulhouse Cedex

©  La Bonne Nouvelle 3/98


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LE CÉLIBAT EST-IL EN CONTRADICTION AVEC LA BIBLE?


Question: Ne pourriez-vous vous pencher encore sur le thème du célibat des femmes? Il est écrit en Genèse 2, 18: «L'Éternel Dieu dit. Il n'est pas bon que l'homme soit seul; je lui ferai une aide semblable à lui.» Cela signifie donc que toutes les femmes qui languissent après un compagnon doivent avoir un époux. Quand j'aborde le sujet avec des soeurs, quelques-unes me disent: «Si vous êtes célibataire, c'est que Dieu le voulait ainsi.» Tel n'est pas mon avis. Pourquoi ferait-Il des différences? Les femmes célibataires savent aussi que la vie sexuelle procure de la joie. Mais tomber dans le péché est très grave. Par ailleurs, il ne convient pas qu'une chrétienne fasse des propositions de mariage à un homme. Les hommes ont plus de chance: quand ils songent à se marier, ils cherchent une femme. Aucun d'eux ne pense alors à faire taire ses sentiments. Mais nous, femmes croyantes... !?

Réponse: Innombrables sont les femmes célibataires qui, au cours des siècles, se sont posé la même question fondamentale! Car chaque femme aspire à la vie de couple, tant au plan affectif que sexuel. Ce désir n'a rien de déshonorant en soi; il a été mis en elle par le Créateur, notamment pour assurer la pérennité de la race humaine. Il est dès lors facile à comprendre que chaque femme célibataire éprouve des difficultés face à ce verset de Genèse 2, 18 que vous citez: «L'Éternel Dieu dit: Il n'est pas bon que l'homme soit seul; je lui ferai une aide semblable à lui». 

Car s'il n'est pas bon que l'homme soit seul (il s'agit ici d'un homme, Adam), pourquoi précisément moi ne puis-je pas me marier? Ruminer cela peut facilement conduire à la dépression: tout d'abord, on se remet en question; ensuite, on se prend en pitié, avec ce que cela comporte comme cortège d'éléments négatifs; et dans le pire des cas, on adopte une attitude de rejet à l'égard des directives de Dieu.

Il se fait aussi que l'on idéalise grandement la vie de mariage: pas le moindre petit nuage pour venir obscurcir le ciel tout bleu des époux qui sont aux anges. Cela peut aller si loin que l'on en arrive à passer à côté de sa propre vie et que l'on ne réalise plus du tout que le chemin du célibataire peut avoir des avantages, en ce sens que, Dieu excepté, on n'a à rendre de comptes à personne au sujet de la façon d'organiser son existence. Les gens seuls sont, par exemple, libres de choisir leurs amis, leur lieu de résidence, la manière de disposer de leurs finances et la façon d'arranger leur chez-soi ainsi que leurs loisirs et leurs vacances – ce dernier point constituant souvent une pomme de discorde entre gens mariés.

Le Seigneur a nettement mis le sceau de Son approbation sur le mariage; mais Il a aussi attiré l'attention sur quelque chose que beaucoup, dans le tourbillon des sentiments et des pensées, tendent à ignorer. Lorsque la question de l'indissolubilité de cette union fut abordée, les disciples se sentirent mal à l'aise: «Ses disciples lui dirent. Si telle est la condition de l'homme à l'égard de la femme, il n'est pas avantageux de se marier» (Matth. 19, 10). Ce à quoi Jésus répondit: «Tous ne comprennent pas cette parole, mais seulement ceux à qui cela est donné. Car il y a des eunuques qui le sont dès le ventre de leur mère; il y en a qui le sont devenus par les hommes; et il y en a qui se sont rendus tels eux-mêmes, à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre comprenne» (v. 11-12). Paul, lui-même célibataire, aborde ce thème en 1 Corinthiens 7, 26-40.  Je vous recommande une lecture attentive de ce passage.

Le Nouveau Testament ne nous enseigne donc pas que chaque individu, homme ou femme, est «né pour le mariage», et certainement pas que les célibataires sont des gens de moindre valeur. Au contraire: celui qui accepte son célibat comme venant de Dieu-même en versant bien des larmes – et se soumet sans restriction à la volonté divine, voit s'ouvrir devant lui des dimensions insoupçonnées. L'éternité manifestera quelles bénédictions ont été produites par des femmes célibataires, qui ont consacré leur coeur et leur vie à Jésus. Les personnes seules qui ne se laissent pas gagner par l'immoralité, mais qui gardent leur pureté par amour pour Jésus, et qui font l'expérience de ce principe: «C'est par beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu» (Actes 14, 22), recevront, sans nul doute, une riche récompense céleste. Car Dieu voit ces sacrifices d'amour; Il n'en oublie aucun.

Mon souhait pour vous est que vous sortiez de ce tourbillon destructeur de questions et de cogitations et que vous puissiez considérer, d'un point de vue élevé, quelles pensées de paix, et non de souffrances, le Seigneur nourrit pour votre vie. Oui, il en est bien ainsi, car Il vous aime! Et précisément pour cela, Il désire pouvoir disposer de toujours plus de place dans votre coeur, élargir vos limites pour que vous soyez toujours davantage en bénédiction pour votre entourage!

Une remarque encore pour terminer: Votre lettre fort détaillée me donne à penser que vous avez développé, vis-à-vis des hommes, une espèce d'envie, de jalousie, d'aversion même, comme je n'ai jamais rencontré tout au long de mes nombreuses années de cure d'âmes: «Les hommes ne songent jamais à renoncer à leurs désirs sexuels; ils se marient tout simplement... Ils peuvent demander en mariage, nous pas... Ils sont injustes dans leurs choix, etc.» Parce que je vous porte beaucoup d'intérêt, je vous demanderai ceci: Cessez de comparer ainsi! Cela ne vous est d'aucune utilité, mais vous rend, au contraire, dure et amère! Ce pourrait même être finalement un obstacle sur le chemin du mariage. Celui qui porte sur le sexe opposé un tel regard critique, mais qui, en même temps, voit dans chaque homme un candidat possible au mariage, dilapide ses chances de connaître un amour naissant et de réaliser un jour un mariage heureux.

E.V.

©  Appel de Minuit 07 / 1999


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COUPLES NON MARIÉS!


Sous la présidence de l'évêque anglican de Sherwood, Alan Morgan, la «Commission pour les questions sociales» a établi un rapport dans lequel on recommande à la communauté anglicane d'abandonner l'attitude négative concernant la cohabitation maritale sans acte de mariage. Il est dit dans ce rapport qu'en l'an 2000, quatre sur cinq couples cohabiteront ainsi avant le mariage. C'est pourquoi il serait indiqué de renoncer à appeler cela «vivre dans le péché». L'Église anglicane devrait résister à la tentation de regretter l'«âge d'or de la famille» et accepter de traiter des problèmes posés par la diversité des types de familles que présente la société contemporaine.

C'est ainsi que l'on voudrait adapter la conduite ou le comportement du citoyen et du chrétien à l'évolution des mentalités et des moeurs. Les goûts de la masse sont considérés comme normatifs et sous la pression de l'opinion publique on tend à abroger les lois et à considérer l'éthique biblique comme dépassée. Cela ne fera qu'augmenter le désordre moral d'une société en état de pourrissement. Seule la Parole de Dieu enseignée, acceptée par la foi et mise en pratique, pourrait freiner cette évolution et y porter remède. Tout chrétien authentique en porte une part de responsabilité. 

©  La Bonne Nouvelle 6/95


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DÉSERTION ET DÉSERT


J'ai quitté mon foyer, mon mari et mes enfants. Mon mari n'a jamais su me manifester son amour et, déçue, j'ai succombé aux propositions d'autres hommes. J'ai honte de moi, je me sens seule et abandonnée. Je me sens coupable et ne vois plus le sens de ma vie. Je suis désespérée.

Vous ne supportez plus votre solitude à laquelle s'ajoutent des sentiments de culpabilité et d'indignité. Vous vous rendez compte que vous avez été abusée par l'intérêt que semblaient vous porter certains hommes alors qu'ils n'ont fait que profiter de votre soif d'affection pour satisfaire leurs désirs égoïstes. Combien de vies brisées par les contrefaçons de l'amour que présente l'expert en matière de faux – le diable – qui, dès l'origine, veut détourner l'homme et la femme de l'amour de Dieu et de l'amour véritable qui est don de soi.

Dieu a donné la parole à l'homme: c'est pour qu'il s'en serve, pour qu'il exprime, non seulement à Dieu, mais à ses proches, ses besoins, matériels, physiques ou affectifs. C'est pourquoi il a aussi créé la femme pour un dialogue et un partage avec son mari. Pour l'harmonie du couple, il faut se parler, exprimer ses désirs, l'autre ne pouvant les deviner; il faut aussi exprimer sa reconnaissance, son amour, sa joie toutes les fois que le conjoint y contribue, même si c'est maladroit ou insuffisant. Les soucis, les déceptions, les incertitudes doivent aussi pouvoir s'exprimer, mais sans agressivité ni colère: en les «sortant de soi», on les voit différemment et on y est moins asservi.

La Bible nous dit que Dieu a envoyé son peuple élu dans le désert. Loin des autres peuples et de leurs séductions ou tentations, celui-ci ne pouvait compter que sur Dieu pour ses besoins essentiels.

Dans chacune de nos vies, il y a des passages par un désert où Dieu est le seul recours. Il semble que ce soit actuellement votre cas: votre vie actuelle se présente comme une sorte de traversée du désert, d'où votre sentiment de solitude et d'abandon, mais ce temps est aussi propice à la réflexion, au retour sur soi, à la remise en cause et aussi à la confession. 

En vous laissant dans cette solitude, Dieu veut pouvoir s'entretenir avec vous. Il réclame vos prières, vos demandes de pardon. Le roi David a commis l'adultère puis, repris par Dieu par la bouche du prophète Nathan, s'est humilié et a demandé pardon; de la même manière, Dieu vous invite à la confession et au repentir non pas pour vous condamner, mais pour vous libérer et vous ramener à lui.

Lisez toute la première épître de l'apôtre Jean: elle exprime tout l'amour de Dieu pour nous; le verset 9 du premier chapitre indique: «si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner...»

Pour retrouver votre paix intérieure, il faut rétablir votre relation avec Dieu. Lui seul peut nous laver de nos souillures, nous purifier de nos péchés, fermer les blessures, donner un sens à notre vie.

Lorsque vous aurez saisi l'amour de Dieu, pour vous et la paix que donne l'assurance de son pardon, vous aurez envie de manifester autour de vous cet amour qui est un don de soi. Demander pardon à votre mari et à vos enfants vous redonnera un sentiment de dignité personnelle et, même si cela ne doit pas se faire facilement, pourrait faciliter une éventuelle restauration de la relation avec eux et vous enlèvera le poids de votre culpabilité. C'est l'abandon total de votre vie entre les mains de Dieu qui vous ôtera votre sentiment d'abandon et de solitude (Rom. 5, 8).

«N'aimons pas en parole ni avec la langue, mais en action et en vérité. Par là nous connaîtrons que nous sommes de la vérité et nous apaiserons notre coeur devant lui, de quelque manière que notre coeur nous condamne: Dieu est plus grand que notre coeur et connaît tout» (I Jean 3, 18-20).

Dominique Dirrenberger

©  AVÈNEMENT Avril 1993 No 58 / P 32


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DIVORCE ET REMARIAGE


Question: Une personne divorcée peut-elle se remarier tant que son ex-conjoint est en vie? 

Réponse: Une question souvent posée pour diverses raisons (implication personnelle; quels conseils donner, si...; etc.); une question qui bouleverse chaque pasteur soucieux de présenter droitement la Parole de Dieu et de la considérer comme le seul fil conducteur de son service, et cela d'autant plus que l'attente d'une réponse favorable fait peser sur lui une pression considérable. Et qui voudrait, en tant que «pasteur», entraver le supposé bonheur de quelqu'un? Mais quand il s'agit du vrai bien d'une personne – et cela postule qu'il se place au centre de la volonté du Seigneur, sous Sa pleine bénédiction –, nous ne pouvons que lui indiquer les lignes directrices de Dieu; et dans ce cas: mettre en garde et déconseiller un remariage après divorce.

Parce que les cas de divorce sont de plus en plus fréquents dans l'Église en ce temps de la fin, disons immédiatement que le mariage est une union vitale indissoluble établie par Dieu, l'homme et la femme devenant «une seule chair» (Gen.2, 24). Le Seigneur Jésus Lui-même a insisté expressément sur ce caractère d'indissolubilité du mariage:

«Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint.» (Matth. 19, 6; voir aussi. Marc 10, 2-9.) Lorsqu'on Lui demanda pourquoi Moïse avait permis d'écrire une lettre de divorce, Il répondit: «C'est à cause de la dureté de votre coeur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes; au commencement, il n'en était pas ainsi. Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère» (Matth. 1 9, 89). Le Seigneur déclare donc que pour l'Église, la volonté première de Dieu concernant le mariage et son indissolubilité doit être contraignante. Lisons cette exhortation du prophète Malachie: «... Prenez donc garde en votre esprit, et qu'aucun ne soit infidèle à la femme de sa jeunesse. Car je hais la répudiation, dit l'Éternel, le Dieu d'Israël, et celui qui couvre de violence son vêtement, dit l'Éternel des armées. Prenez donc garde en votre esprit, et ne soyez pas infidèles!» (Mal. 2) 15-16). Un(e) croyant(e) n'est cependant pas obligé(e) de s'accrocher à tout prix au mariage, si le conjoint vit dans l'adultère (le lien du mariage étant alors déjà brisé de facto) ou pour toute autre raison; mais il n'est pas permis au croyant de se remarier (lire attentivement 1Cor. 7, 10-15 et Matth. 5, 32). 

Nous citerons encore, sur ce thème, le «Dictionnaire biblique de Jérusalem:

En résumé, il reste à noter que l'on ne trouve nulle part dans la Bible une justification ou un argument en faveur de la libéralisation de la pratique du divorce fortement répandue de nos jours. Le concept du mariage comme événement purement privé est tout à fait étranger à l'Ancien comme au Nouveau Testament. Selon l'ordonnance de la création de Dieu, l'union contractée devant Dieu et les hommes ne peut – en dehors de l'adultère – être annulée.


Que faire si le divorce a déjà été prononcé? Un remariage ne peut-il vraiment pas être envisagé? Voici ce que l'Écriture Sainte répond:

«Il (Jésus) leur dit: Celui qui répudie sa femme et qui en épouse une autre, commet un adultère à son égard; et si une femme quitte son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère» (Marc 10, 11-12).

«Ainsi, une femme mariée est liée par la loi à son mari tant qu'il est vivant; mais si le mari meurt, elle est dégagée de la loi qui la liait à son mari. Si donc, du vivant de son mari, elle devient la femme d'un autre homme, elle sera appelée adultère; mais si le mari meurt, elle est affranchie de la loi, de sorte qu'elle n'est point adultère en devenant la femme d'un autre» (Rom.7, 2-3).

«... si elle est séparée, qu'elle demeure sans se marier ou qu'elle se réconcilie avec son mari, et que le mari ne répudie point sa femme» 1 Cor.7, 11).

«Mais je (Jésus) vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère» (Matth.19, 9).

«Mais moi (Jésus), je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d'infidélité, l'expose à devenir adultère, et que celui qui épouse une femme répudiée commet un adultère» (Matth. 5, 32).

Il y a des exégètes qui avancent ces passages de Matthieu pour justifier le remariage. Ils affirment que cette restriction «pour infidélité» («débauche», pour les milieux spécialisés) signifie que le conjoint innocent est libre de se remarier quand il y a adultère chez l'autre. Nous ne pouvons accepter ce point de vue pour deux raisons:

I. Ce passage biblique «Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère» est absolument clair: il s'agit ici du divorce et non du remariage de divorcés.' «Le grand dictionnaire biblique» pose également ce fait: des spécialistes en linguistique font remarquer que le mot grec porneia, traduit par «adultère», veut probablement dire autre chose que ce qu'on entend normalement par ce terme «adultère», parce que pour ce péché on aurait eu un autre mot (moicheia) à sa disposition. Il continue:

Certains exégètes (F.F. Bruce, H. Baltensweiler, entre autres) ont avancé d'importantes raisons relatives à la langue et au contenu pour établir que le mot «porneia», utilisé en Actes 15, 20.29 et 21, 25, s'emploie pour des relations matrimoniales illégitimes condamnées en Lévitique 18. D'autres exégètes (A. lsaksson) appliquent ce terme, sur fond judaïque, en rapport avec des relations prénuptiales (cf. Jean 8, 41 et Matth. 1, 18). Les deux interprétations ont l'avantage d'expliquer de façon plausible pourquoi l'Évangile de Matthieu, judéo-chrétien, est le seul à donner cette clause, tandis que ceux de Marc et Luc, chrétiens des nations, ne la mentionnent pas: Matthieu voulait faire comprendre à ses lecteurs juifs chrétiens que l'interdiction de divorcer posée par Jésus ne doit pas porter sur l'éclatement d'un mariage consanguin devenu auparavant caduc selon Lévitique 18 (1er sens) ou sur le renvoi d'une fiancée infidèle (2éme sens), mais seulement sur des unions légalement contractées.

2. Nous nous en tenons au principe fondamental selon lequel la Bible ne peut s'expliquer que par elle-même.

Si le Seigneur Lui-même interdit catégoriquement ce remariage et si Paul le rejette dans ses Épîtres, les deux passages de Matthieu 5 et 19, qui peuvent être mal compris par des lecteurs superficiels, doivent dès lors leur être subordonnés.

Pour terminer, cette question encore: Cela fait-il une différence que le divorce soit réalisé par un incrédule ou par quelqu'un né de nouveau? Autrement dit, quelqu'un qui est venu à la foi après son divorce peut-il se remarier, puisqu'il a reçu le pardon de ses péchés? Wim Malgo, le fondateur de notre oeuvre, avait l'habitude de dire: «Il importe pour l'individu devenu croyant que la Bible soit le seul fil conducteur de sa nouvelle vie avec Jésus!» Ou encore, nous ferons appel à un extrait du «Dictionnaire évangélique pour la théologie et l'Église»:

Le pardon ouvre certes une nouvelle communion avec Dieu et dans l'Église, mais il n'annule pas le passé (qui n'est pas effacé à cause du conjoint divorcé encore vivant).

En conclusion, la question se pose de savoir ce qu'il faut faire quand un deuxième mariage a été contracté soit dans l'ignorance, soit dans la désobéissance. l Jean 1, 9 nous donne la réponse: «Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité.» Et quant au divorcé qui, dans sa solitude, se trouve face à de grandes tentations et à des difficultés presque insupportables, nous rappelons cette parole du Seigneur bien encourageante: «Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d'en sortir afin que vous puissiez la supporter» (1 Cor.

10, 13). Et: «Mais autant les cieux sont élevés au-dessus de la autant sa bonté est grande pour ceux qui le craignent... Comme un père a compassion de ses enfants, l'Éternel a compassion de ceux qui le craignent» (Psaume 103, 11. 13). Et il y a aussi cette merveilleuse promesse de victoire à laquelle chaque enfant de Dieu peut s'accrocher en tout te et dans n'importe quelle situation:

«Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ.» (l Cor.15, 57).

E.V.

©  Appel de Minuit Août 1998


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USA: UNE ÉTUDE MONTRE QUE LE DIVORCE NE REND PAS LES GENS HEUREUX


C'est toute la question du divorce: «Dois-je rester ou dois-je partir?» Une étude récente démontre que les couples qui ont choisi de ses séparer ne sont pas plus heureux, 5 années après, que les couples qui ont fait le choix de surmonter leurs difficultés de rester unis. 

Cette étude menée par des psychologues, des avocats et des religieux, pour le compte de «Education du Couple, de la Famille et du Mariage» (Washington DC) montre que, de ceux qui ont décidé de rester unis, deux sur trois ont vu leur ménage s'améliorer dans les 5 années suivantes.

Bill Doherty, expert social de la famille et co-auteur de l'étude, déclare avoir surtout voulu montrer que l'idée généralement admise que le divorce était un ticket pour le bonheur, était fausse.

L'étude «Le divorce rend-il les gens heureux?» s'appuie sur un rapport de l'Université du Wisconsin qui a enquêté sur 645 hommes et femmes malheureux en ménage, en 1987-1988. Ces personnes ont ensuite été suivies durant 5 années. 

Une des sections de l'étude rapporte des interviews de 55 personnes qui ont surmonté leurs difficultés. Cette section se veut seulement un clin d'oeil sur la façon dont un couple peut être heureux en mariage.

L'étude met en lumière 12 points communs aux épouses malheureuses, dont la dépression, l'abus d'alcool et la perte de confiance en soi.

Entre autres, citons aussi: 

– Les 3/4 des adultes malheureux en ménage sont mariés à un conjoint qui lui est satisfait de son mariage.

– Les 3/4 des divorces concernent des gens qui s'estimaient heureux à peine 5 ans auparavant.

L'étude paraît à un moment où le Congrès américain s'apprête à débloquer 200 millions de $ pour promouvoir le mariage comme gage de stabilité.

StarTribune.com/Sagesse2000) ajouté le 13/7/2002

© Voxdei


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HUMANISME ET MARIAGE


Au sixième jour, Dieu créa l'homme et la femme à son image. De la race de Dieu (Act 17.29), l'homme avait reçu la mission de dominer sur la terre et de prendre l'initiative pour laisser agir le génie créatif dont il fut doté, dans le respect de la pensée du Créateur (Gen 1.26-31; 2.18-20). Mais il lui fallait une aide semblable à l'homme, et Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise de l'homme (Gen 2.22). Il avait donc pris une côte de l'homme, partie latérale de sa poitrine, pour former la femme, et non pas une partie de sa tête ou de ses pieds. Cette côte était près du coeur de l'homme. Le texte dans Gen 2.18-25 nous enseigne plusieurs vérités fondamentales sur le mariage: 

Il n'est pas bon que l'homme soit seul pour accomplir sa mission de gérer la terre. Cela implique toutes les sphères, comme par exemple l'économie, la politique, la culture, l'éducation, les arts, la science. – Dieu tira la femme de l'homme. L'homme doit assumer sa responsabilité de chef du foyer pour subvenir aux besoins matériels et spirituels de la famille, dont la protection lui incombe.

– La femme est appelée à être la compagne de son mari. Il y a donc complémentarité dans la tâche que Dieu leur a confiée. Étant tirée de l'homme, elle partage sa nature, image et ressemblance de Dieu.

– L'homme quittera le foyer de ses parents pour s'attacher à son épouse. Il n'est pas question de concubinage ou de polygamie, mais de monogamie. Les relations sexuelles entre mari et femme constituent un merveilleux moyen de communication du couple, dont l'union est tellement forte que seule la mort physique peut la dissoudre.

Or la chute de l'homme en Genèse 3 nous révèle pourquoi la notion du mariage s'est si totalement dégradée à travers les siècles. Par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort s'est étendue sur tous les hommes (Rom 5.12). Dieu voit dans ce seul homme le premier couple, Adam et Ève. Ils étaient solidaires dans leur désobéissance à Dieu, ayant cédé à la tentation suggérée par le diable. Dès lors, le sens moral de l'homme s'est enténébré, et il a toujours suivi sa propre voie sous l'influence de Satan. La description dans Rom 1. 18-32 de l'homme n'écoutant que ses propres penchants est frappante. Il s'est totalement égaré. Puis l'ennemi lui a suggéré l'échafaudage des philosophies humanistes qui mènent l'homme à sa propre destruction.

Une des cibles visées par Satan est la destruction de la famille, destruction à laquelle des puissances occultes opèrent activement aujourd'hui. 

En Suède, 53 % des jeunes de 18-21 ans vivent en union libre. Pourtant, il y a dix fois plus de séparations entre ceux qui vivent de cette façon qu'entre ceux qui sont mariés. Le taux de divorce dépasse un mariage sur deux.

«Entre 1973 et 1983, il y a eu un million de mariages de moins que prévu en France. Un changement brusque des valeurs morales a poussé environ deux millions de Français en âge de se marier à choisir une autre solution... Depuis une décennie, nous vivons, selon une spécialiste, «une vraie mutation sociologique, qui est en train de s'opérer à grande vitesse»... La diminution des mariages est en partie contrebalancée par l'augmentation très rapide des unions libres. À Genève, 60 % des mariages sont précédés d'une cohabitation. Il y a aussi de plus en plus de personnes qui vivent seules. Selon le recensement de 1982, 47,5 % des Parisiens sont seuls, et dans certains îlots du centre, il y a 70 % de personnes seules. 36 % de la population sont des célibataires, ce qui fait 12 millions de Français entre quinze et soixante-cinq ans qui vivent seuls. Le nombre de foyers où l'un des parents élève seul ses enfants a augmenté de 28,3 % entre 1975 et 1981 et atteint aujourd'hui 928 000 foyers. Malgré la propagation de la contraception, le nombre des naissances hors mariage a doublé entre 1960 et 1982. L'augmentation des unions libres devrait logiquement diminuer le nombre de divorces, mais c'est le contraire: les deux augmentent très vite et ensemble. En 1970, il y avait 37 000 divorces, et en 1980 plus de 90 000. Bientôt nous arriverons à un mariage sur trois qui se termine par un divorce, alors qu'il y a quinze ans, c'était le cas une fois sur dix» P. Alexandersson, «Les fruits amers de la révolution sexuelle» dans «Expériences» n° 54, 2e trim. 1984, F-29270 CarhaixNous recommandons ce numéro qui traite du «Mariage en question...».

«L'Express», hebdomadaire tiré à plus de 600 000 exemplaires, consacre un article au «mariage libre» où il rapporte que «400 000 couples vivent aujourd'hui en concubinage» «Plusieurs raisons sont invoquées pour expliquer cette «nouvelle morale», telles que la revendication d'une vie privée face à la société contraignante et envahissante, la peur du lendemain (le spectre du chômage), la montée du divorce devenu l'épouvantail, la prolongation de la durée de la vie, la peur du «mariage qui tue l'amour», le refus de l'engagement, l'envie de se préserver de l'emprise de l'autre et l'obligation de faire le ménage. «L'union libre n'est plus contraire aux moeurs, aujourd'hui». Tel est le motif invoqué en 1970 par les juges de la Cour de cassation en France, qui condamnèrent une compagnie d'assurance à verser des dommages et intérêts à une femme qui avait perdu son compagnon lors d'un accident de la route Sylviane Stein, «Le petit mariage» dans»'L'Express", hebdomadaire français du 4.3.83.. Chaque année, 30 000 adolescents fuguent en France,  phénomène qui est dû en grande partie à de multiples difficultés dans les foyers «L'Express» du 27.4.84 dans «Les fugueurs de l'été».

Le livre terrible, «Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée...» est un reflet saisissant de notre société en décadence chargée de foyers brisés. La préface rédigée par Horst-Eberhard Richter est révélatrice à cet égard. «Souvent», dit-il, «ce sont les parents qui font porter aux enfants le fardeau de leurs propres conflits, soit même – le cas est fréquent – en les chargeant de les résoudre à leur place» «Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée...» page 11; témoignages recueillis par Karl Hermann et Horst Rieck, éd. Mercure de France. Ce récit est précisément celui d'une fillette issue d'un foyer désintégré.

Le mariage est tellement bafoué et désavoué que certains futurologues voient en lui une institution désuète remplacée par le mariage temporaire ou l'union libre. Ainsi, FM. Esfandiary dit que «la famille elle-même commence à se désintégrer, que l'on le veuille ou non. Tout ce à quoi la famille pourvoyait, peut être obtenu maintenant hors du mariage: satisfaction sexuelle, compagnie, amitié, soutien économique, même procréation... Dans le passé, la famille remplissait son but, mais aujourd'hui, elle est devenue un système de rupture et de destruction parce qu'elle nous donne une image figée des parents dont nous ne pouvons nous débarrasser. Il en résulte un sentiment de solitude à vie. Je nous vois avancer vers une sorte de famille globale, et je trouve cela une tendance bien saine... Je peux m'imaginer qu'en l'an 2000, les gens regarderont en arrière et diront: «Pouvez-vous imaginer cela? Même dans les années 1970, il y avait encore des gens qui se mariaient ou avaient encore leur famille ou leurs propres enfants». Les gens ne seront plus menacés. Ils ne penseront plus retourner à l'ancienne structure de famille» Cité par John MacArthur Jr. dans Tepair by Regeneration" dans 'The Alliance Witness» du 20.6.84, magazine de la Christian & Missionary Alliance.

Dans un article traitant de la manipulation génétique dans «L'Express» du 6 juillet 1984, son auteur se demande si les termes de «maternité, paternité, parenté, natalité» doivent trouver de nouvelles définitions. «Jusque là, l'homo sapiens ne connaissait qu'une seule manière de faire des enfants: l'accouplement entre deux partenaires de sexes opposés et la longue gestation de la femme ainsi fécondée. La biologie, aujourd'hui, fait éclater en morceaux cette pratique ancestrale. Grâce à la contraception, on peut se livrer aux joies du sexe sans procréer. Avec les nouvelles techniques de l'éprouvette, on peut également concevoir sans le moindre contact charnel. C'est une séparation brutale, fondamentale, de la procréation et de la sexualité» Dominique Simonnet dans «l'embryon, le savant et le juge» dans «L'Express» du 6.7.84.

Nous voici pris dans l'engrenage de la machine infernale de l'humanisme, qui domine la science et la technologie. Cela nous mène à la destruction de la famille. Mais Dieu n'est pas mort. L'homme l'a évincé de son coeur, de sa vie, de son vocabulaire, tandis que Satan, prince de ce monde, est en train de préparer son royaume de l'Antichrist. Quel aveuglement de notre société! La tendance croissante à l'irresponsabilité conjugale favorise encore une main-mise de l'État sur l'individu et ouvre la voie à la manipulation de la «majorité». Certes, les prédictions bibliques concernant le règne de l'Antichrist se réaliseront. Mais est-ce donc une raison pour les chrétiens de démissionner? Au contraire, dans l'attente constante du retour de Christ, nous devons agir en réformateurs dans une obéissance entière à l'Écriture. Le Seigneur nous appelle à accepter sereinement la confrontation et à ne pas nous accommoder de la situation actuelle qui conduit à l'infiltration culturelle des Églises.

La Bible seule est notre règle de vie, et elle n'est pas liée à la culture. Car, étant Parole de Dieu, et donc au-dessus de la culture, elle est seule habilitée à la juger et à en discerner les incompatibilités. Souvenons-nous au sujet du divorce qu'au commencement il n'en était pas ainsi (Mat 19.8), car Dieu avait créé Adam et Ève en dehors du péché, qui est entré dans le monde à cause de leur désobéissance. Le mariage a été institué par Dieu par un acte de sa volonté. Ni les cultures, ni les moeurs ne pourront abroger impunément cette loi divine, base d'une société saine et équilibrée. Il importe aussi que l'on désacralise le mariage, car c'est également une des causes de tant de malentendus dans notre monde «christianisé». On ne peut pas assez appuyer ce qu'a dit J.-M. Thobois: «L'idée du mariage sacrement n'est pas biblique: le mariage n'est rien d'autre que l'engagement irréversible de deux époux dont Dieu prend acte, que le couple le reconnaisse ou non» Dans «Les deux deviendront une seule chair» dans «Expériences» n° 54. Le professeur H. Blocher affirme avec pertinence que «le mariage est, selon la définition biblique, l'union volontaire de deux corps en une seule chair dans la perspective de la durée. Le mariage n'est pas l'union de deux coeurs en une seule âme. On fait souvent là une confusion. C'est, certes, l'intention divine pour le mariage que l'union de deux coeurs s'y exprime aussi, mais ce n'est pas le mariage. Le corps, dans la pensée divine, c'est bien plus que les 40-80 kgs que nous pouvons peser. Le corps, c'est tout notre être au monde: notre maison, notre statut économique, nos moyens d'existence (BIOS), notre situation sociale symbolisée par le nom. Ainsi le mariage doit être conçu comme l'union de deux corps dans ce sens large: union volontaire impliquant l'union charnelle proprement dite, mais aussi l'union économique, sociale... la formation d'une seule cellule de la société» «Le mariage» dans «ICHTHUS» n° 125, août-septembre 1984-6, 2, rue Antoine Pans, F-13004 Marseille.Nous recommandons la lecture de cet article.

Oui, chaque couple qui a choisi librement de se marier officiellement, s'approprie la promesse de l'Éternel: Dieu les bénit et leur dit: soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et l'assujettissez (Gen 1.28). Le mariage, alliance enregistrée par Dieu, reste la seule base sur laquelle sa bénédiction est promise (Ez 16.8; Pr 2.16; Ma 2.14). Cela vaut pour tous les hommes. Mais c'est une vérité que nous devons vivre en tant que chrétiens, car le monde en détresse a les yeux rivés sur nos foyers. Nos familles sont-elles des phares dans la nuit, des oasis dans le désert brûlant qui nous entoure? Sommes-nous prêts à manifester sans peur notre fidélité et notre attachement indéfectible à la Parole de Dieu et à nos familles? Que l'exhortation laissée par FA. Schaeffer dans son dernier ouvrage soit notre apanage: «La vérité exige même la confrontation, confrontation dans l'amour, mais quand même confrontation. Si nous réagissons toujours dans le sens de l'accommodation, sans tenir compte de la vérité centrale impliquée, il y a quelque chose qui cloche. Aussi bien que la sainteté sans amour n'est pas celle de Dieu, tout aussi bien l'amour sans la sainteté n'est pas l'amour de Dieu, même s'il nécessite une confrontation. Non seulement Dieu est, mais il est aussi amour» «The Great Evangelical Disaster», éd. Crossway Books, Westchester, Illinois, p. 64-65. Cet ouvrage remarquable est comme une sorte de testament prophétique que ce grand homme de Dieu, le Dr. Schaeffer, nous a légué pour nous faire prendre conscience dans quel temps nous vivons et que Dieu nous appelle maintenant à réagir contre l'humanisme par les armes de Dieu (2 Cor 10.4-5). Que la lumière de nos foyers luise devant les hommes, à la gloire de Dieu.

H.LOSCHER

©   Promesses 1984 – 3 / No 71

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REMARIAGE – LA RÉPONSE: UNE VISION


Maintenant elle était morte, après 25 ans de mariage précédés de 7 ans de fiançailles (cela existait encore, il y a un demi-siècle...). 32 ans qu'on s'était connu, qu'on avait partagé joies et tristesses, jours exaltants et jours de maladie. On avait eu 5 enfants, dont l'un était mort en bas âge en Afrique, deux mariées, deux encore à la maison âgés de 10 et de 13 ans. Voilà. Plus de femme, plus de maman. Ce qu'elle était vide, la maison, sans elle!

Quand je me recueillais le matin, je priais: «Seigneur, montre-moi mon chemin, si je dois rester ainsi, si je dois me remarier, et qui...» Non, personne que je connaissais qui aurait pu prendre sa place comme épouse et mère. Peut-être que le Seigneur voulait que je reste veuf; peut-être qu'il avait en vue un service particulier, plus tard, sans femme. «Montre-moi, Seigneur...»

Quelques mois plus tard, j'ai vu son visage. Elle avait mon âge. Je l'avais connue jeune, nos deux familles étant amies. Rien de plus, jamais la moindre pensée amoureuse, elle n'était pas mon type (ni moi le sien). Mais je voyais son visage chaque fois que je priais: «Seigneur, montre-moi...» Alors j'ai été troublé. Je pensais: Non, pas elle! Puis j'ai cherché son nom dans l'annuaire téléphonique, là où elle avait habité. Rien. Je me suis dit: Mes parents doivent connaître l'adresse de la maison paternelle habitée par ses vieilles soeurs célibataires (il y avait eu 12 frères et soeurs).

Je suis allé visiter mes parents. Ma mère, octogénaire, devait garder le lit. Quand je lui ai demandé l'adresse – discrètement comme je croyais –, elle s'est dressée d'un coup et m'a dit: «Alors tu penses aussi à elle (en la nommant)?» J'étais abasourdi. «Comment se fait-il? ?» – «C'est en priant pour toi» qu'elle a répondu; «le Seigneur m'a montré qu'elle serait la femme qu'il te faudrait.»

Et voilà. J'ai eu son adresse, j'ai pris contact, et cela a plutôt mal commencé. Elle avait un travail des attaches dans sa ville natale, et aucune envie de se marier à 50 ans, étant restée vierge. Mais le Seigneur m'avait montré, et à ma mère aussi. Je lui ai alors écrit une lettre où je lui racontais ma vie, une sorte de curriculum vitae matrimonial. Long silence, puis lettre-réponse avec toutes les raisons qui excluaient une alliance entre nous deux. Après avoir déchiré plusieurs réponses écrites pour la convaincre qu'aucune de ses raisons n'étaient vraiment valables, je lui ai téléphoné, et elle m'a permis d'aller la voir, se disant: Il verra bien qu'il se trompe. 

Et nous avons vu tous les deux que Dieu ne s'était pas trompé. Même qu'elle se serait évanouie si j'avais essayé de l'embrasser avant de partir, m'a-t-elle avoué plus tard. Une sorte de coup de foudre à retardement... Dieu savait que nous étions faits l'un pour l'autre: même foi inconditionnelle basée sur la Bible, parole de Dieu entièrement inspirée du Saint-Esprit, mêmes études, mêmes goûts pour la musique, les lectures, le style de vie – quoi, je n'aurais pas pu trouver mieux! Et les enfants l'ont accueillie avec enthousiasme, aussi les déjà mariés. Et c'est une grand-mère super. 

Dieu avait répondu, il m'avait montré celle qui est devenue une deuxième maman combien appréciée et la source d'un deuxième bonheur que je n'osais espérer.

Remets ton sort à l'Éternel, il te soutiendra (Ps 55.23).

Anonyme 

©  Promesses 1988 – 4 / No 86


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LA PUISSANCE DE L'ÉGALITARISME


On retrouve cette donnée dans la déclaration des droits de l'enfant: «... en vue d'assurer l'exercice de ce droit progressivement et sur la base de l'égalité des chances», y compris entre filles et garçons, âges différents, races différentes... En France aujourd'hui, un enfant étranger et un petit Français ont les mêmes chances de réussite; ceci est vraiment un bon principe. Mais ce qui est inquiétant, c'est le fait qu'on laisse des populations étrangères imposer leurs croyances et leurs pratiques religieuses dans les institutions dites laïques, alors que le christianisme est difficilement reconnu. Où donc est l'Égalité? Cette égalité des chances entre les hommes, prônée par les Droits de l'Homme, est un principe athée, de source franc-maçonnique.

C'est donc un principe anti-Dieu très dangereux. Cela implique que l'on ne considère plus la personne dans sa particularité et dans sa différence, ne laissant ainsi aucune place au principe chrétien de «l'unité dans la diversité». Il n'y a plus qu'une unité dans la conformité. C'est le but de la conscience collective. Le droit à la différence n'existe plus. Exemple: l'humanité est formée de différentes races: mais, dans cette diversité des caractéristiques propres à chaque race, il y a pourtant unité dans l'appartenance de tous à la race humaine. À l'inverse, cet égalitarisme de groupe nie la différence entre la race blanche et la race noire: on n'accepte plus qu'une race unique: métis! Ouvrons ici une parenthèse: il y a dans le métissage une volonté déterminée et propagée jusque dans l'Église, d'unifier les races par les mariages mixtes entre noirs et blancs. Le résultat est qu'un enfant métis n'a plus d'identité morale. Mais laissons ce qui n'est pas le sujet de cette étude.

L'égalitarisme conduit l'élève à se prétendre sur le même pied d'égalité que son professeur et à lui tenir ce langage: «J'ai huit ans, tu en as quarante, mais tu dois admettre qu'on est égaux. Tu n'as pas le droit de m'obliger à t'obéir». La puissance égalitaire agit encore dans trois autres domaines: le système d'auto-évaluation, le langage et le vêtement. 

– Le système d'auto-évaluation permet aux enfants de faire le point sur leur connaissance: c'est un grand bienfait qu'ils puissent travailler à une évaluation de leur niveau scolaire; ils sont motivés à améliorer leurs performances. Malheureusement cette technique les conduit à se noter eux-mêmes: c'est l'auto-notation. Or un enfant ne dispose d'aucun point de repère pour effectuer une telle notation. La vérification des acquis ne constitue pas une base suffisante pour pratiquer cette auto-notation. C'est aller plus loin que le but initial. Il faut aussi penser que l'enfant a besoin d'un cadre bien défini qui lui permette de progresser, c'est normalement le rôle de l'évaluation.

– Pour le langage et le vêtement, il s'agit de conformisme et d'uniformisme: un même langage, un même vêtement sans distinction de race, d'origine sociale et éthique, d'âge, de sexe... Deux anecdotes pour illustrer:

En passant un jour devant un lycée avec un ami, nous avons remarqué que tous les jeunes étaient vêtus de jeans. Seule une jeune fille attendant à l'arrêt de bus se détachait de la masse: elle portait une robe. Nul doute que l'on devait se moquer d'elle.

On a importuné ma propre fille parce qu'elle portait généralement une jupe. Elle ne subissait de notre part aucune influence pour sa façon de s'habiller: elle ne désirait elle-même pas porter de pantalon, elle n'en avait pas envie. Mais les autres enfants, tout comme les adultes, ne pouvaient pas supporter quelqu'un de différent d'eux. Les vedettes de show-business donnent le ton en matière de mode. Elles sont toutes vêtues sur le même modèle. Un bon exemple de conformisme: dans certaines publicités, on ne sait pas si le spot vous met en présence d'un garçon ou d'une fille! Ils ne se distinguent même pas par la coiffure!

L'égalitarisme du langage a amené la mode du verlan (le parler à l'envers). Tout le monde ou presque, s'est aussitôt exprimé en verlan. À présent c'est un peu dépassé, alors une modification, ou une nouveauté devrait sortir. Donc les jeunes ont entre eux leur langage, et les adultes, pour avoir encore droit à une relation affective, doivent adopter ce langage. 

Connaissez-vous l'histoire du jogging, excellente illustration de cet état de choses? Aux États-Unis, les adolescents sont allés faire du jogging pour ne plus aller à l'église. Les adultes, effrayés de voir ces jeunes de quatorze, quinze, seize ans faire du sport, au lieu de venir écouter la Parole de Dieu, sont allés courir avec leurs enfants. Ils ont adopté le même vêtement, le même langage, ceci sans distinction de race, de sexe, d'âge ou de classe sociale. En vérité, les adultes craignaient une cassure dans leurs relations avec leurs enfants!

Louis-Michel Fillatre

«Mais que se passe-t-il dans l'École d'aujourd'hui?» («JUSQU'AU BOUT»)

©   La Bonne Nouvelle 1/94


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QUAND LES ÉCOLES DISPENSENT UN ENSEIGNEMENT DU «BAS»


Des penseurs en matière d'éducation:

Les écoles sont minées par l'occultisme

Selon le professeur de pédagogie Reinhard Franzke (de Hanovre), les écoles officielles de la République fédérale d'Allemagne sont minées par des pratiques occultes d'inspiration extrême-orientale: «De plus en plus de professeurs se tournent vers les exercices de relaxation corporelle et respiratoires. Avec leurs élèves, ils pratiquent le yoga, le training autogène, le Qi Gong et le Tai Chi. Des professeurs de religion incitent même leurs élèves à se livrer à la pratique du pendule et à interroger des esprits de personnes mortes en faisant bouger des verres.»

Et Franzke de continuer: Lors des soi-disant exercices de silence et des voyages de l'imagination (aussi appelés voyages dans le rêve), les enfants doivent s'ouvrir en transes à un autre monde, quitter le corps et entrer en contact avec des êtres imaginaires comme des conducteurs d'esprits et des gnomes. Les écoles ont, dans des projets de sorcellerie, préparé des jeunes à ladite sorcellerie, aux sortilèges et à la magie. Les parents qui ont voulu faire exempter leurs enfants de cet enseignement ont été menacés de fortes amendes ou insultés par le corps professoral.

D'après Franzke, les élèves sont de plus en plus enseignés sur la base du chamanisme et des «saints écrits d'Extrême-Orient», et non sur le fondement du christianisme comme le prescrivent les lois scolaires. Il voit dans cette évolution une «destruction systématique de la liberté de la foi et de la conscience». Ce professeur de pédagogie à l'université de Hanovre a déclaré à notre informateur que, chaque jour, il reçoit des appels de mères angoissées. Le danger est là, bien réel, que des enfants soient psychiquement gravement marqués par ces pratiques occultes. Mais personne n'entreprend rien pour s'y opposer.

(P.-D. No 42/1998)

Il y avait jadis un enseignement biblique dans les écoles. On priait avant le début du cours. Un crucifix était accroché à un mur de la classe. Mais, hélas, on a cessé de prier; l'enseignement religieux a été remplacé par un enseignement social et les croix ont disparu. Aux cours bibliques on a substitué des leçons qui affirment que toutes les religions conduisent à Dieu; et la salle de classe est mise à la disposition de pratiques occultes. Mais là où Dieu n'est plus l'objet d'un enseignement, le diable impose ses doctrines et les fruits suivent. Le but final de l'instruction biblique doit être «un amour venant d'un coeur pur, d'une bonne conscience et d'une foi sincère». Mais qu'en est-il advenu? Nous trouvons la réponse à cette question en 1 Timothée 4, 1: «Mais l'Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi pour s'attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons.»

En tant que parents, professeurs et individus, nous avons la grande responsabilité d'autres personnes. Jésus a déclaré: «Et quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, me reçoit moi-même. Mais, si quelqu'un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu'on le jetât au fond de la mer Malheur au monde à cause des scandales! Car il est nécessaire qu'il arrive des scandales; mais malheur à l'homme par qui le scandale arrive!» (Matth. 18, 5-7)

N.L. 

© Appel de Minuit 04 / 1999


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SOCIALISATION OU INDIVIDUALISATION DE L'ENSEIGNEMENT


Réglé et discipliné, à l'instar du bon militaire de jadis, le «hussard noir» de la République est aux ordres d'une idéologie. Donc, point de réflexion, point d'interrogation: il suffit d'appliquer les ordres.

Mes collègues français qui enseignent dans les collèges de l'Hexagone ne se reconnaîtront guère dans ce portrait peu flatteur. Ils auront raison. Car un professeur, c'est avant tout une individualité qui réfléchit.

Mais la réflexion n'est qu'une petite parcelle de la vocation qui anime tout véritable pédagogue. Car encore faut-il disposer des moyens qui permettront la mise en oeuvre d'actes pédagogiques. Souvent le professeur ne peut que philosopher sur la tâche qui lui est confiée. Les classes sont surchargées, les réunions pédagogiques peu suivies, les moeurs dissolues, les parents inexistants, l'administration trop impersonnelle, la politique trop envahissante, etc. Alors que faire? La majorité silencieuse avance bon gré mal gré jusqu'à l'âge de la retraite, d'autres militent dans le syndicalisme, d'autres encore commentent avec ironie la versatilité des divers ministères de l'éducation nationale.

Les chercheurs qui «opèrent» dans les départements des sciences de l'éducation s'évertuent à nous faire comprendre qu'il existe une «potion magique» qui, à long terme, va répondre aux désirs des familles et des enseignants. Et l'on insiste sur l'idée que l'École construit le citoyen de demain.

C'est pourquoi l'État doit non seulement surveiller les écoles, mais encore les orienter vers ses propres fins. Qu'il nous suffise ici de rappeler que cette philosophie de l'éducation se fonde sur la doctrine de Hegel, pour qui l'État est la réalisation la plus parfaite de l'Idée, soit sur les conceptions politiques d'un Platon ou même d'un Aristote. Ce qui constitue essentiellement ces philosophies, c'est la prévalence de la Société sur l'Individu et le droit de celle-là de disposer des destinées de celui-ci. Qu'il s'agisse d'une société passée dont on déplore la disparition, de la société présente que l'on veut conserver, ou de celle dont on prépare l'avènement, c'est toujours au nom de la collectivité que l'on décide d'imprimer une forme à la personne.

 

L'enseignant chrétien peut s'interroger sur le bien-fondé d'une telle philosophie de l'éducation. Nous répondrons à cette question en affirmant que l'individualisation ne peut exister que dans le rapport de l'individualité avec la société. En d'autres termes, la communication pédagogique implique l'existence avec autrui. La richesse de la communication réside précisément dans les différences individuelles, du moins dans celles qui répondent aux meilleures possibilités de l'individu. Ces différences donnent alors un sens et une efficacité à la réciprocité des pensées et des services. Un État qui veillerait sur le bon fonctionnement de l'École en s'appuyant sur le droit naturel de l'individualité contribuerait forcément au bien-être des personnes et de la société. Par contre, l'État qui s'inspire de la théorie hégélienne détruit ses citoyens et ses institutions. L'exemple des pays de l'Est témoigne de cette triste réalité.

Maintenant nous pouvons mieux définir l'enseignant. Celui-ci, avant d'être un fonctionnaire noyé dans une vaste institution, est une individualité qui a appris à mettre au service des autres ses meilleures possibilités. Mais notre philosophie fait surgir une autre question: Existe-t-il un lieu académique qui sait faire travailler les possibilités de l'individualité? 

L'immobilisme de la pensée occidentale dans la philosophie de l'individualisation explique pourquoi nous avons dû rester fermes dans la foi lors de nos études universitaires. Pour revenir à une conception saine du rôle de l'individualité, l'université devrait avoir atteint l'aube des temps modernes où des Lefèbvre d'Etaple, des Érasme, des Luther, des Calvin et des Ramus osèrent braver la prétentieuse Sorbonne, en remontant à une source plus ancienne que la pensée grecque, à savoir la Parole de Dieu. Tout lecteur familier de la Bible est frappé par la place que l'Écriture sainte fait à l'individualité. Mais il s'agit d'abord de la place de l'individu dans ses rapports avec Dieu. C'est pourquoi notre philosophie de l'éducation est exclusivement créationniste.

C'est donc avec raison que le professeur chrétien insistera sur l'individualisation dans l'enseignement. Nous restons persuadés que cette démarche pédagogique est réalisable, dans une certaine mesure, même dans le cadre de l'école publique. C'est pourquoi notre philosophie de l'éducation ne cherche pas à opposer l'école privée à l'école publique. Et nous n'oublions pas non plus que l'école publique française de Jules Ferry fut une réaction en grande partie légitime à l'intolérance pédagogique de l'Église romaine. Aujourd'hui, l'on voudrait nous faire oublier ce que cette Église fit aux écoles de la Réforme... Cette réécriture de l'histoire nous paraît bien artificielle.

Ainsi, notre discours pédagogique doit plutôt tendre à instrumenter l'enseignement. C'est ainsi que naîtra peut-être une nouvelle mentalité scolaire, mentalité qui doit d'abord naître dans les familles.

Le concept de l'individualisation transforme le professeur en un véritable formateur et fait de l'élève une individualité à part entière. Sans entrer dans des considérations techniques, disons que les périodes de correction sont les plus propices à la pédagogie de l'individualisation. Cette pédagogie accorde une place importante aux méthodes actives, sans pour autant délaisser le mode traditionnel.

Le concept de l'individualisation s'inspire des Proverbes 2, verset 2: Mon fils, (...) incline ton coeur à l'intelligence. L'instruction de la Bible s'adresse d'abord au coeur. Si nous méprisons la dimension affective, telle qu'elle est enseignée dans la Bible, notre école, qu'elle soit privée ou publique, deviendra en peu de temps un lieu de contestation et de faillite.

Thomas Filipczak

©  Promesses 1992 - 1 / No 99


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