Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

 Famille

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AIDER LES ADOS

Nous avons un garçon de 16 ans et une fille de 14 ans qui nous accompagnent au culte le dimanche. Mais nous sentons qu'ils sont soumis aux pressions extérieures: sorties en bande, désir de liberté, flirts, etc. Comment conserver une attitude équilibrée pour ne pas les enfermer dans un cocon tout en les protégeant des tentations dangereuses?

 

Il est bien difficile en effet pour des parents soucieux de conduire leurs enfants, et particulièrement les adolescents, dans la voie droite bornée par les principes divins, de trouver une attitude équilibrée qui oriente les jeunes vers l'autonomie et la liberté responsable, tout en posant les limites et les exigences. L'adolescence est l'âge ingrat et inconfortable où les jeunes sont sans cesse tiraillés entre le désir de devenir adultes et celui de rester enfants, à l'abri de tout souci matériel, enveloppé et protégé par la sollicitude et l'amour de leurs parents. Même s'il est adulte physiquement, l'adolescent n'a pas encore la maturité psychologique qui lui permet d'affronter les tentations, de discerner ce qui est mauvais pour lui et pour les autres et de faire les choix judicieux. 

Instaurer un dialogue est nécessaire: il peut commencer très tôt, à la naissance, sinon dès la plus tendre enfance. L'expérience véritable de la liberté est là, dans la possibilité, pour tout être humain, d'être considéré comme tel, c'est-à-dire comme un être doué de parole qui a besoin d'être écouté lorsqu'il exprime non seulement ses opinions, mais surtout ses expériences, ses doutes, ses découragements, ses émotions. Se savoir écouté, c'est se sentir aimé. Dans ce dialogue authentique fait de confiance et de respect peut s'épanouir une connaissance mutuelle, bénéfique pour tous. 

Si nous prenons le temps d'écouter nos enfants, ils seront disposés à nous écouter aussi; il sera alors possible de leur donner notre point de vue de parents, en partageant avec eux nos craintes par rapport aux influences malsaines en leur exposant ce qui, pour nous, à la lumière de la Parole de Dieu, est bien ou mal. Des limites seront proposées à leurs sorties: oui, mais en rentrant à telle heure, en sachant où ils sont, avec qui, chez qui et pour quoi faire. Ces permissions ne doivent jamais être systématiques ou acquises, elles doivent correspondre à une récompense et non à un dû. Il ne faut pas interdire pour interdire et voir le mal partout, mais laisser les enfants prendre des initiatives, faire des choix, oser demander quelque chose dont ils ont envie et faire l'effort nécessaire pour l'obtenir; d'une part ils ne demanderont jamais s'ils ont mauvaise conscience et d'autre part s'ils demandent, c'est qu'ils savent que leurs parents peuvent le leur accorder et le feront avec plaisir. Le rôle des parents est de veiller sur les enfants et de mettre des «garde-fous» la Parole de Dieu est claire à ce sujet. Il serait bien de lire en famille le Livre des Proverbes avec ses 31 chapitres, un par jour du mois: c'est le support idéal pour transmettre aux enfants des conseils de sagesse dont ils se souviendront dans les moments difficiles. 

Que la famille reste pour l'enfant un lieu de référence, de repli, de ressourcement. Nous devons leur apprendre à distinguer leur droite de leur gauche (Jonas 4, 11), à choisir le bien contre le mal, à choisir la vie (Deut. 30, 15-16), à s'engager et à prendre des responsabilités. Cela ne peut se faire qu'en parlant avec eux, qu'en exposant les principes bibliques et en les méditant pour les adapter à la vie quotidienne, ceci de façon simple, claire, sans menaces ni accusations, ni mauvais soupçons, ni jugement.

Ainsi armés, nos Jeunes pourront non seulement affronter le monde qu'ils ne peuvent éviter, mais encore être des témoins là où Dieu les enverra, avec l'assurance de la victoire: «qui est celui qui triomphe du monde sinon celui qui croit que Jésus est Fils de Dieu?» (I Jean 5, 5).

Dominique Dirrenberger

©  AVENEMENT Juin 1993 No 60 / P 28


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AVANT LES JOURS MAUVAIS

Lire Ecc 11.9 à 12.7 (certaines versions numérotent 12.1-9)

Ce texte s'adresse à une jeune personne afin de l'avertir sur les conséquences de la vieillesse. Peut-être parce qu'aucun jeune n'aimerait être vieux mais que tous souhaitent le devenir, le passage est humoristique: il utilise l'ironie et la métaphore. Les figures de rhétorique sont courantes dans le langage de la Bible, comme dans le langage parlé, et ne présentent pas de grandes difficultés.

La métaphore est une image basée sur une ressemblance entre deux objets ou deux actes; elle attribue à l'un une partie des caractères de l'autre (pas tous). Quand le Seigneur dit qu'il est le chemin, c'est une métaphore; intuitivement on comprend quels sont les caractères dudit chemin qui le concernent, et on écarte ceux qui ne le concernent pas. On fait ainsi l'économie d'un grand nombre de phrases explicatives moins précises. Il est important de délimiter l'enseignement apporté par une métaphore, au même titre que celui d'une parabole par exemple; mais on est mieux prévenu des limites de cette dernière. 

Entre chrétiens, on parle des choses de la Bible en se servant de métaphores; c'est pratique, car en peu de mots on serre le sens biblique de près.



Ironie et solennité 

Pour le jeune interlocuteur du Seigneur, le texte emploie d'abord l'ironie, procédé qui consiste à dire le contraire de ce que l'on veut faire comprendre. On l'utilise pour se moquer de quelqu'un ou de quelque chose, tout en déplorant sa bêtise plus que sa méchanceté.

Lorsqu'un enfant rentre à la maison mâchuré comme un charbonnier, sa maman lui dit: «Eh bien, tu es beau, tu es propre!» S'il ne comprend pas immédiatement, l'enfant n'a qu'à interroger un miroir et il sera confus: c'est une ironie.

Paul emploie l'ironie en disant des faux docteurs qu'ils sont des apôtres par excellence. Il se moque d'eux, et chacun comprend qu'ils sont n'importe quoi, sauf des apôtres du Seigneur.

Dans cette introduction ironique, le Seigneur dit: Toi qui es jeune, profite de ta jeunesse. Sois heureux... Fais tout ce que tu désires, tout ce qui te plaît (11.9, français courant).

Si un lecteur ne prenait pas le ton très ironique de circonstance, l'auditeur pourrait être étonné d'un si mauvais conseil donné au jeune. Mais l'incompréhension ne durerait pas longtemps, parce que la seconde partie du verset change sans transition de forme et de ton, et enchaîne solennellement: Mais sache bien que pour tout cela Dieu te fera venir en jugement.

Il en résulte que si le jeune sourit à la première partie du verset parce qu'il croit avoir la bride sur le cou, la force de l'avertissement qui suit est décuplée et se grave dans sa conscience: c'est un avertissement «coup de poing».


Le conseil au jeune

Immédiatement après, au v. 10, le Seigneur conseille affectueusement, rappelant que la jeunesse passe vite et qu'il est plus sage d'éviter les causes de tristesse et de maladie. La compassion est incluse dans ce conseil parce que le détonateur du jugement est intégré dans le choix qui serait mauvais: celui qui pratiquera telle habitude néfaste s'attirera en même temps le tracas et le mal; la relation de cause à effet est automatique.

Alors, poursuit le Seigneur, pendant que tu es jeune, n'oublie pas ton créateur, souviens-toi de lui avant les jours mauvais (12.1, Darby). Plus tard il sera bien tard, parce que les jours mauvais ne facilitent rien.

Il est du reste inutile de chercher à les éviter, ils viennent dans tous les cas, pour qui meurt jeune et pour les autres: dans les deux hypothèses possibles, on subit de mauvais jours. Le verset pousse très fortement à ne pas les attendre pour faire la paix avec son Créateur.

Un de mes petits-enfants me disait qu'il ne voulait pas devenir vieux. Alors je lui ai demandé s'il était décidé à mourir jeune. Non, cela c'était le pire. Je lui ai donc dit que s'il ne voulait pas mourir jeune, c'est parce qu'il préférait devenir vieux. Il suffit aux vérités logiques d'être énoncées pour s'imposer.


Les jours mauvais de demain 

Vient ensuite la partie explicative de la vieillesse, avec les jours mauvais qui lui sont propres, rendant la vie moins agréable et le retour à Dieu plus difficile. Segond et Chouraqui disent qu'à cette échéance on n'a pas de plaisir, ou pas de désir de se souvenir de son Créateur. Mais hormis la mort, tout n'arrive pas subitement, en bloc: chaque année nouvelle peut voir s'installer une nouvelle phase mauvaise. 

La forme allégorique (ensemble de plusieurs métaphores) cherche sans doute à être moins brutale, à ne pas traumatiser le jeune lecteur; jugez vous-mêmes:

Souviens-toi de ton Créateur... Avant que s'obscurscissent le soleil et la lumière, la lune et les étoiles, et que les nuages reviennent après la pluie (12.2). On sait que le soleil ne change pas derrière les nuages, alors on comprend que c'est notre vue qui a baissé: l'oeil voit moins et n'a plus le même plaisir à regarder la nature de Dieu. Il faut aussi lutter pour lire, les yeux sur la page, ou avec une forte loupe.

Ce jour-là les gardiens de la maison tremblent, les hommes vaillants se courbent (12.3 a). En gardant à l'esprit que l'on parle du déclin de l'homme, on comprend que la maison, c'est le corps dont les membres (les gardiens) faiblissent en même temps que lui. Ce sont les bras et les mains qui protègent en amortissant les chutes et en écartant ce qui peut nuire: ils tremblent. Quant aux hommes vaillants qui se courbent (en soutenant la maison), ce sont les jambes, et peut-être la colonne vertébrale, qui ne sont plus très fermes sous le poids du corps. 

Celles qui doivent moudre s'arrêtent parce qu'elles sont devenues peu nombreuses (12.3 b): ce sont des dents qui ne mâchent plus faute d'avoir un vis-à-vis, une autre dent sur la mâchoire en face.

Je revois l'enfant que j'étais, ouvrant les yeux comme des portes cochères devant une vieille femme qui riait de toute sa dent: je ne comprenais pas comment elle pouvait manger.

Ceux qui regardent par les fenêtres sont obscurcis (12.3 c): ce sont les yeux. Le français courant traduit par: la femme qui cesse de paraître à sa fenêtre, et il fait penser à l'âme qui ne contemple plus le monde entre les paupières.

Les deux battants de la porte se ferment sur la rue quand s'abaisse le bruit de la meule (12.4 a). C'est-à-dire: les lèvres se ferment quand tarit le babil de la langue, car les vieillards parlent peu et n'éprouvent plus autant le besoin de communiquer avec les passants familiers.

On se lève au chant de l'oiseau, toutes les chanteuses s'affaiblissent (12.4 b) parce que les vieillards dorment peu, ils sont souvent aussi matinaux que les premiers oiseaux du matin; d'autre part, les cordes vocales s'affaiblissant, la voix devient chevrotante.

Quand aussi on craint ce qui est haut (12.5 a, Darby) à cause du souffle et du coeur.

Tes cheveux blanchiront comme l'aubépine en fleur (12.5b, français courant), c'est clair, comme généralement les inconvénients qui peuvent apporter une note poétique.

La sauterelle devient pesante (12.5 c). C'est le jeune qui est une sauterelle, l'enfant; infatigable, il court et il saute sans répit. Mais il deviendra pesant, lent à se mouvoir.

La câpre n'a plus d'effet (12.5 d). Ce condiment stimule l'appétit et les sens, mais l'un et l'autre s'affaibliront.

L'homme s'en va vers sa maison d'éternité, et déjà les pleureuses rôdent dans la rue (12.5 e). Pendant la jeunesse, la mort surprend, mais quand on arrive au déclin, les professionnelles de la mort savent, et elles attendent l'heure de gagner leur vie.

Le cordon d'argent se détache, le globe d'or se casse (12.6 a). Ce sont des métaux précieux dans des objets anciens et fragiles. Il est question de la valeur et de la fragilité de la vie. 

La jarre se brise sur la source, et la roue se casse sur la citerne (12.6 b). La cruche brisée et la poulie cassée ne permettent plus de puiser l'eau nécessaire à la vie: après la mort, l'air ne circule plus entre la poitrine et l'extérieur.

Avant que la poussière retourne à la terre, comme elle y était, et que l'esprit retourne à Dieu qui l'a donné (12.7). Cette image est habituelle pour désigner la mort physique. La conclusion est importante; elle parle de la finalité de la vie terrestre.


Henri Larçon

©  Promesses 1990 - 3 / No 93

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AVOIR 20 ANS!


Ils ont entre 18 et 25 ans et le visage des enfants que nous aimons. Mais il faut reconnaître que leur vie est souvent une galère.

Paul Nizan disait déjà que 20 ans n'est pas le plus bel âge de la vie. Pourtant, rarement en temps de paix, une génération de jeunes adultes n'aura accumulé autant de handicaps.

Au risque de gratter nos plaies là où elles font le plus mal, c'est sans doute du côté de la famille qu'il faut chercher les origines de ce malaise des jeunes. Regardons simplement autour de nous et mesurons le nombre des couples de parents ou d'amis qui ont volé en éclats. Faisons l'effort de reconnaître toutes les souffrances que ces déchirures ont causé aux plus fragiles, les enfants. Il n'est pas question ici de porter un quelconque jugement sur les hommes et les femmes qui ont eu recours au divorce (de quel droit le ferais-je?), mais il est impossible de parler des vulnérabilités des 18-25 ans sans aborder la déstructuration de la cellule familiale. Malgré toutes ces difficultés vécues dans leur petite enfance, les jeunes restent particulièrement attachés aux valeurs familiales. Fonder une famille, avoir des enfants, vivre à deux dans la fidélité: ils sont une grande majorité à en rêver.

Il se trouvera toujours quelque Cassandre pour me dire qu'il y a une marge (ou un fossé) entre la famille rêvée et la famille réelle. C'est vrai. C'est vrai aussi qu'un pays comme la France compte plus de 1,7 million de couples vivant en union libre (dont 350000 ont moins de 25 ans – les «bébés-couples» – et vivent chez les parents du garçon ou de la fille). C'est vrai encore qu'un bébé sur deux naît aujourd'hui hors mariage trois fois sur quatre avec une maman de moins de 20 ans. C'est vrai enfin que, dans les principaux pays d'Europe, on se marie de plus en plus tard, exactement au même âge qu'il y a deux siècles!

Ces réalités nouvelles n'empêchent pas la famille d'être, particulièrement en temps de crise économique, le creuset des solidarités. On dit que vers l'an 2000, les garçons vivront chez leurs parents jusqu'à l'âge de 30 ans. A l'abri des rigueurs du temps. Les sociologues les appellent les «enfants kangourous».

La vague du chômage qui déferle depuis tant d'années sur le vieux continent frappe particulièrement les jeunes. En France, un jeune sur quatre est au chômage contre un sur vingt en Allemagne. A Madrid, les jeunes oisifs font commerce de la drogue jusqu'autour des églises où ils vont rincer leurs seringues dans les bénitiers!

Même avec des diplômes, les jeunes ont un mal de chien à trouver un vrai travail, à la hauteur de leurs espérances. Les systèmes éducatifs, trop souvent coupés des réalités économiques et du monde du travail, sont devenus des fabriques de chômeurs. Et les grandes banlieues de nos villes sont aujourd'hui des ghettos où la violence s'impose périodiquement comme le seul moyen d'expression de «meutes» d'exclus âgés de 15 à 25 ans.

Si le désoeuvrement ronge les ambitions dont sont légitimement porteurs les jeunes, il plonge dans le désespoir les gosses paumés déjà privés d'un environnement familial stable. Pour qualifier ces populations nombreuses chez eux, les Américains ont inventé l'affreux barbarisme de «sauvages urbains». Terre de culture et d'humanisme, la vieille Europe en viendra-t-elle là? En France, les suicides de jeunes garçons ont presque doublé en dix ans, alors que la drogue se vend dans les collèges ou à leurs portes. Un jeune de moins de 25 ans meurt chaque jour d'une overdose.

En France où je suis chaque semaine amené à prendre la parole sur le sujet, je réclame inlassablement un plan Marshall pour la jeunesse, à qui il convient de redonner très vite confiance. Il est impossible de ne pas se mobiliser pour des jeunes formidablement ouverts sur le monde, généreux, solidaires et tolérants, des garçons et filles qui ne demandent rien d'autre que de vivre dignement dans une société de plus en plus fraternelle.

Face à la réalité du risque social, l'exigence morale s'impose, impérieuse. 

 

Gérard Bardy

Journaliste, directeur de la Rédaction de Pèlerin Magazine. auteur de «Génération Galère»

(Albin Michel – Paris – 1994)

©  AVÈNEMENT Janvier 1995 No 79 / P 15


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LES PREMIERS CHRÉTIENS FACE À L'AVORTEMENT


AVERTISSEMENT AU LECTEUR

Cette étude n'a pas tant pour objet de montrer que les premiers chrétiens étaient fermement opposés à l'avortement volontaire (ce qui est dans la logique chrétienne) que de rendre accessibles à tous les textes les plus anciens concernant cette question.


LES PREMIERS CHRÉTIENS FACE À L'AVORTEMENT

Il n'est jamais question d'avortement volontaire dans l'Ancien Testament car les anciens Hébreux ne le pratiquaient probablement pas. Selon la Bible, Dieu avait promis à Abraham une descendance nombreuse et une naissance était toujours bienvenue. Perdre son enfant en couche était vécu comme une calamité (Exode XXIII, 26 ; II Rois II, 19, 21). La Loi stipulait : 

 «Si des hommes, en se battant, bousculent une femme enceinte et que celle-ci avorte mais sans accident, le coupable paiera l'indemnité imposée par le maître de la femme, il paiera selon la décision des arbitres. Mais s'il y a accident, tu donneras vie pour vie.» Exode XXI, 22.

Si le foetus ou l'enfant mourait, le coupable devait verser une indemnité, si la femme mourait, il devait être mis à mort. Les lois babyloniennes (Code d'Hammourabi) font la distinction entre la femme qui est fille de notable et celle qui est fille d'un homme du peuple. Comme en Israël, celui qui provoquait l'expulsion et la mort du foetus devait dans les deux cas payer une amende. Mais si la mère décédait, on tuait dans le premier cas l'agresseur ou sa fille (paragraphe 210), et il devait seulement dans le second cas verser une demi-mine d'argent aux parents de la victime (paragraphe 212), voire un tiers seulement (à son propriétaire) si elle était esclave (paragraphe 214). 

Ces textes ne parlent pas de l'avortement volontaire. Les lois assyriennes cependant condamnaient à l'empalement et à la privation de sépulture la femme qui aurait pratiqué un avortement volontaire sur elle-même (paragraphe 53). Mais il s'agissait sans doute davantage, dans l'esprit des législateurs, de lutter contre la dénatalité que de punir un acte qui aurait été considéré comme immoral. 


Du temps de Jésus, on appliquait, selon Flavius Josèphe, la règle suivante : 

 «Si quelqu'un frappe du pied une femme grosse, et qu'elle accouche avant terme, il sera condamné à une amende envers elle, et à une autre envers son mari, à cause qu'il a diminué par là le nombre du peuple en empêchant un homme de venir au monde. Et si la femme meurt de ce coup il sera puni de mort, parce que la loi veut que celui qui a ôté la vie à un autre perde la sienne.» Antiquités judaïques, IV, VIII.

On peut déduire de cela, a contrario, que celui qui n'avait fait que provoquer l'avortement, sans que la mère y laissât la vie, n'était pas considéré comme ayant «ôté la vie à un autre». L'avortement n'était criminel que parce qu'il diminue «le nombre du peuple en empêchant un homme de venir au monde.» Cependant, Flavius Josèphe ajoute un peu plus loin : 

«Il faut fuir et avoir en horreur ceux qui se sont rendus eunuques volontairement, et qui ont ainsi perdu le moyen que Dieu leur avait donné de contribuer à la multiplication des hommes ; puisque outre qu'ils ont tâché autant qu'il était en eux d'en diminuer le nombre, et sont en quelque sorte les homicides des enfants dont ils auraient pu être les pères...» Antiquités judaïques, IV, VIII.

L'auteur considère que se rendre eunuque est criminel car il contrevient à l'ordre donné aux hommes par Dieu de «croître, multiplier, et de remplir la terre.» Il en parle comme d'une sorte d'homicide par anticipation Voir a contrario Matthieu XIX, 12. En ce sens, l'avortement volontaire est, pour un Juif du 1er siècle, une aberration. Il contrevient à l'ordre donné à l'homme par Dieu de se reproduire et, en empêchant la naissance, revient à commettre un homicide par anticipation. Il n'est cependant pas assimilé à un véritable homicide car l'embryon n'est pas considéré comme un véritable être humain, et c'est pourquoi celui qui provoque sa mort n'est tenu qu'à verser une amende. En effet, lit-on dans la Mishna : 

«la vie de la femme l'emporte sur celle de l'enfant» (Oholot, VII, 6) et le foetus n'est considéré comme véritablement humain qu'à partir du moment où la majeure partie de son corps est sortie de celui de la mère (Nida, III, 5) Voir a contrario Genèse XXXVIII, 28-30.

«En cas de couche trop  pénible (...) si la majeure partie du corps de l'enfant est sortie du sein maternel, il n'est plus permis d'y toucher, malgré le danger que court la mère, car on ne risque pas la vie d'un être (même d'un enfant) pour sauver un autre.» Talmud de Jérusalem, Shabbat, XIV, 4.

En tout cas, le foetus avorté de moins de 41 jours n'était jamais considéré comme un enfant (Nida, III, 7). La plupart des rabbins considéraient en effet que la différenciation entre mâle et femelle ne s'opérait pas avant le 41ème jour après la conception. 

 Il n'est pas question d'avortement dans le Nouveau Testament mais nous possédons l'opinion des tout premiers chrétiens sur cette question grâce à divers écrits. Dès le début de l'Église, l'avortement volontaire a été assimilé à l'homicide. 

Les femmes qui s'en étaient rendues coupables étaient exclues de l'Église jusqu'à leur mort. Le concile d'Ancyre en 314, qui rappelle cette règle, atténuera la rigueur de cette peine et la ramènera à dix ans de pénitence (Canon 21). Le plus ancien document traitant de cette question est la Didachê, un texte judéo-chrétien de la fin du 1er siècle. On y lit : 

 «Tu ne feras pas mourir par le poison, tu ne tueras point d'enfants, par avortement ou après la naissance.» Didachê, II, 2.


Les auteurs chrétiens des premiers siècles sont unanimes et sans équivoque, ainsi le pseudo-Barnabé qui écrit vers 130 apr. J.-C. : 

«Tu aimeras ton prochain plus que ton âme. Tu ne feras pas mourir l'enfant dans le sein de sa mère, tu ne le feras pas mourir à la naissance.»  Epître de Barnabé, XIX, 5. Note regard: livre apocryphe.  

La Didachê et l'Épître de Barnabé, les deux documents chrétiens les plus anciens, mettent sur un même plan l'avortement et l'infanticide. 

 L'Apocalypse de Pierre, un apocryphe de la même époque (vers 130 apr. J.-C.) qui nous donne une description dantesque des Enfers, précise les tourments réservés à celles qui avortent : 

«Auprès de cette flamme, il y a une fosse immense et très profonde, dans laquelle coule tout ce qui vient de partout où il y a des damnés : une abomination fétide. Les femmes seront englouties jusqu'au cou et seront punies d'une grande peine. Ce sont justement celles qui avortent et détruisent l'oeuvre que le Seigneur avait formée. En face d'elles, il y a une autre place, où seront assis leurs enfants, eux qu'elles ont empêchés de vivre. Ils crieront vers le Seigneur. Une foudre viendra des enfants, une vrille dans les yeux de celles qui ont causé leur ruine par cette fornication.» Apocalypse de Pierre, VIII, 1-4. Note regard: livre apocryphe.

D'après cet écrit on ne peut plus dissuasif, un châtiment non moins horrible est réservé aux parents coupables d'infanticide (Ibid., VIII, 5-8). L'avortement n'est pas cependant directement assimilé à l'homicide (d'après l'auteur, les apostats, les fornicateurs, etc. sont également dignes de l'Enfer) mais est considéré par l'auteur de l'écrit comme un acte hautement condamnable, digne des tourments de l'Enfer. 

 En 177 apr. J.-C. le philosophe et apologiste chrétien Athémagore répond aux calomnies des païens qui accusaient les chrétiens de sacrifier des enfants et de manger leur chair lors de leurs réunions : 

 «Et puisque nous affirmons que celles qui recourent à des moyens abortifs commettent un meurtre et qu'elles rendront compte de leurs avortements devant Dieu, comment se pourrait-il que nous commettions des meurtres? Car il serait incohérent de penser que le foetus est un être vivant et que pour cette raison Dieu a soin de lui, et de tuer l'individu déjà avancé dans la vie ; de refuser l'exposition des nouveau-nés (abandon) en l'assimilant à l'infanticide, et en revanche, de leur ôter la vie une fois qu'ils ont grandi ; mais nous sommes dans tous les cas totalement cohérents et en accord avec nous-mêmes, et nous nous soumettons à la raison, plutôt que de lui commander.»  Supplique, XXXV, 6.

En 197 apr. J.-C., Tertullien, également défenseur de la foi chrétienne, explique pourquoi l'avortement était défendu par l'Église : 

 «Quant à nous, l'homicide nous étant défendu une fois pour toutes, il ne nous est pas même permis de faire périr l'enfant conçu dans le sein de la mère, alors que l'être humain continue à être formé par le sang. C'est un homicide anticipé que d'empêcher de naître et peu importe qu'on arrache l'âme déjà née ou qu'on la détruise au moment où elle naît. C'est un homme déjà ce qui doit devenir un homme ; de même, tout fruit est déjà dans le germe.» Apologétique, IX, 8.

Et dans son traité Aux Nations rédigé la même année, indigné par les pratiques des païens, il leur retourne leurs  accusations : 

«Est-ce vous repaître médiocrement d'un enfant, que de l'immoler bien avant sa naissance?» (Aux Nations, I, 15).

Minucius Félix, autre apologiste de la fin du IIème siècle, reprend dans son Octavius les mêmes arguments : l'avortement volontaire équivaut à l'homicide. Les païens le pratiquent couramment, les chrétiens s'y refusent : 

«Je vous vois, en effet, tantôt exposer vos enfants aux oiseaux et aux bêtes, tantôt les faire périr d'une mort misérable en les étranglant. Il y a des mères qui avalent des médicaments pour tuer l'embryon dans leur propre sein et qui commettent ainsi un homicide avant d'avoir enfanté.» Octavius, XXX, 2.

Par la suite des théologiens distingueront l'avortement commis avant animation du foetus de celui commis après animation. L'animation est le moment où l'âme est censée habiter le foetus. On parlera alors d'homicide anticipé dans le premier cas et d'homicide formel dans le second. 

Les premiers chrétiens ignoraient semble-t-il ces distinctions. S'ils étaient unanimes pour condamner l'avortement volontaire, certains le considéraient comme un homicide anticipé, d'autres comme un homicide réel, sans qu'il soit jamais fait explicitement référence à l'animation ou à la non-animation du foetus. 

©   http://huguenots.net/la_FRS/frs/url.mv?5799  


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LE CORPS ET LE MARIAGE


Dans la Bible, il semble que les gens se mariaient très jeunes. Si notre puberté survient à 13-14 ans, Dieu ne nous montre-t-Il pas par là que nous sommes alors mûrs pour le mariage et les relations physiques? Dans notre société le mariage survient bien après que notre corps soit apte à l'expérience physique ou sexuelle. Les jeunes du monde ont réglé ce problème: ils ont des relations sexuelles – hélas! – sans être mariés. Pour les chrétiens la meilleure solution ne serait-elle pas de se marier beaucoup plus tôt et d'être ainsi en règle avec Dieu sans être obligés de se livrer à la fornication?

Votre lettre soulève des questions que se posent nombre de jeunes chrétiens tentés d'imiter leurs copains.

Après tout, pourquoi des adolescents ne se marieraient-ils pas plutôt que «de brûler» (1 Cor. 7, 9)? C'est oublier que le mariage n'est pas une petite affaire qu'on doive régler avec précipitation. Le sexe n'est pas tout dans la vie conjugale et l'on ne se marie pas uniquement pour éviter la lutte et être apaisé dans ce domaine.

Ici, je me permets de vous poser quelques questions:

1. Croyez-vous que des jeunes de 14-15 ans ont fait déjà le bon choix lorsqu'ils se promettent l'un à l'autre? Ont-ils seulement une idée de ce qu'implique la vie conjugale? Il est vrai qu'avant 1939, surtout dans les milieux chrétiens, on prônait la réserve entre filles et garçons, lesquels éprouvaient souvent une certaine timidité à déclarer leur flamme avant l'âge adulte. Cette réserve, aujourd'hui impensable, avait du bon. On ne s'emballait pas au premier coup de foudre... qui d'ailleurs n'était pas le dernier, preuve que les sentiments fluctuent. Se lier trop tôt, surtout chez le garçon qui n'atteint sa maturité que plus tard, n'est pas souhaitable. Devenu adulte, il risque de se trouver engagé avec une personne qu'il ne choisirait plus maintenant, ses idées et sa mentalité ayant passablement évolué. Aujourd'hui, la familiarité a un côté sympathique. Cependant, elle favorise des liaisons prématurées inévitablement suivies de fiançailles interminables et donc éprouvantes. Il faut se persuader que le premier coup de foudre est rarement le bon.

2. Croyez-vous qu'un jeune de 14-16 ans est apte à assumer des responsabilités de chef de famille? Sans gagne-pain à cet âge, les jeunes époux seront forcément à la charge des parents. Est-il sage et juste d'obliger papa et maman à payer le loyer, à répondre aux besoins du foyer, à se charger des enfants s'il y en a, la jeune épouse étant bien sûr sans expérience? La réponse saute aux yeux.

3. Et puis, doit-on se marier seulement pour satisfaire des besoins sexuels, pour échapper à une lutte qui, j'en conviens, est rude parfois, surtout lorsqu'on se «fréquente»? Sans doute avez-vous raison de dire qu'après la puberté «le corps demande l'expérience sexuelle» mais est-ce un mal que d'apprendre à dominer ce corps et ses instincts? Dans la vie du couple, la maîtrise de soi n'est pas de trop. Des confidences d'épouses excédées par un mari jouisseur et insatiable, qui exige sans égard des relations quasi-quotidiennes, sourd aux plaintes d'un conjoint fatigué et peu disposé à se donner, me confirme l'impérieuse nécessité d'acquérir ce fruit de l'esprit qu'est «la tempérance» ou la maîtrise de soi. Une jeune fille qui verrait son fiancé insister pour obtenir des relations sexuelles avant le temps devrait les lui refuser et tenir bon, ne serait-ce que pour obtenir l'assurance que son futur conjoint sera capable de se dominer. 

Enfin, des adolescents qui ne peuvent attendre donnent la preuve qu'ils ne sont pas au point spirituellement. Or, et pour que le foyer soit une réussite, il importe que les époux soient solidement attachés à leur Seigneur. Ce dernier point mériterait un long développement mais je pense que vous être d'accord avec moi.

André Adoul

©  AVÈNEMENT Janvier 1992 No 37 / P 28

 

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CRISE D'ADOS


Que d'incompréhensions devant cette période de maturation. Les parents et l'adolescent restent parfois frustrés, n'évoluant pas dans les mêmes schémas de réflexion. Pourtant, quelques bases simples peuvent aider à éclairer, ou débloquer des situations délicates.

Les premiers éducateurs resteront le père et la mère. Bien souvent, ce rôle est dévolu aux enseignants et aux autres. Cette injustice provoque parfois des conséquences insoupçonnées. 

La Bible parle des enfants et du rôle que nous avons à leur égard. Eph. 6, 1-4, nous brosse là un tableau intéressant. Cette parole biblique ne peut se réaliser qu'avec le puissant soutien de Dieu. Son aide quotidienne sera le moteur de notre attitude devant la problématique de l'adolescence.

La puberté marque le début de l'adolescence. C'est la recherche du statut stable d'adulte. De nombreux spécialistes estiment que cette période se poursuit parfois au-delà de la majorité. L'ado cherche à s'autonomiser par rapport à ses parents, il doit s'affirmer, les mettre à distance. Sa quête d'identification aboutira en principe à un point de stabilisation. C'est l'émergence d'un «Je» par rapport à un «Nous». Il veut trouver son «Je» qui représente son identité, en se détachant progressivement de la personnalité «Nous» familiale, sociale, qui l'a géré jusqu'ici.

Le corps de l'adolescent peut présenter aussi pour lui un problème. Il est parfois en conflit avec ce corps qui ne correspond pas à son fantasme et qui est malgré tout, tributaire de cette génétique familiale. Il cherche à individualiser son aspect. Dans ce temps où il subit sa puberté, il ne peut ni la maîtriser, ni la repousser, ce qui engendre souffrance et repli sur soi. Il devient mystérieux, s'isole. Le processus «d'adultisation» s'opère dans une grande complexité où les parents ne comprennent plus l'attitude de l'enfant. Une des difficultés que rencontre l'adolescent consiste à se situer dans sa famille et la société en général. Il retire progressivement les «était» que représentent les parents: Là, la crise se passe parfois du côté de ceux-ci, qui empêchent, par amour possessif, égoïsme ou autre autoritarisme, l'envol de l'oisillon du nid. Elle risque alors de s'accentuer, car ce refus des parents de laisser l’ado mûrir, a pour conséquence de prolonger cette adolescence au delà de la normalité. Durant cette période, les parents sauront se retirer en qualité «d'était», afin de favoriser leur marche individuelle vers une autonomie mature.

L'adolescent souhaite s'éloigner de ses parents, et pourtant il a encore besoin d'eux. Ce passage de fragilisation demande aux parents un profond discernement, où l'amour gratuit constitue l'essence même des démarches. Aimer son enfant, c'est lui donner ce dont il a besoin et non ce qu'il demande, au risque d'être rejeté. La vie s'agite fréquemment autour de nos enfants en recherche d'équilibre, de balises. Le mal semble souvent triompher sur le bien, les repères s'estompent, les valeurs morales s'écroulent, il est interdit d'interdire! Pas facile d'être adolescent aujourd'hui, pas facile d'éviter les fossés, les précipices. Que de sollicitations pour un plaisir immédiat, que de leurres tournoient devant leurs grands yeux écarquillés, parfois éblouis au point de ne plus discerner le bien du mal, le vrai du faux. La qualité de notre foyer doit pouvoir représenter une valeur tangible où il saura toujours revenir, même après les crises les plus profondes, pour y trouver sécurité, amour et compassion.

Christian Verdier

©  AVÈNEMENT Mai 1994 No 71 / P 13


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LE DRAME DE LA JEUNESSE


Nous nous entretiendrons pendant quelques instants du drame de la jeunesse, titre que les spécialistes des distractions juvéniles trouveront excessif, puisqu'ils prétendent que la jeunesse se porte très bien! Elle s'ouvre à peine à l'aurore souriante de la vie, elle s'épanouit à la source de toutes les satisfactions auxquelles les jeunes peuvent aspirer!

Au risque de contrarier les optimistes obnubilés, nous persisterons à dire que pour beaucoup de jeunes les années normalement consacrées à la préparation d'un avenir heureux, sont un temps de déformation systématique de leur conscience, de leur sens moral, de la vie familiale et sociale.

On répète sans cesse que la jeunesse est l'avenir des peuples, donc il faut la former dans ce dessein avec sagesse, intelligence, prudence et compréhension. Les anciens le savent bien, la jeunesse est l'âge difficile où l'on fait l'apprentissage de la vie, ce qui exige discipline, effort de la volonté et persévérance. Nous assistons au contraire à une libération sans contrôle de tous les instincts qui devraient rester le plus longtemps possible sous l'influence indispensable du sens moral. La mentalité de ce monde, que la Bible appelle «perverse» (Actes 2: 40), n'a aucun souci de l'avenir juste et heureux de la jeunesse. Cette mentalité cherche à influencer les jeunes pour les mettre de son côté, et rien n'est trop aberrant ni trop démentiel pour déformer l'état d'esprit et les sentiments des jeunes. Une seule devise parcourt le monde: «Tout est permis aujourd'hui», c'est le règne absolu de toutes les libertés!

Les images d'obscénités et d'immoralité que véhiculent les médias entrent dans tous les foyers (qui les acceptent!) pour éveiller dès l'enfance les passions de la sensualité la plus tyrannique. Les enfants sont élevés avec les images de la sexualité et le seul remède que notre société d'éducateurs et de conseillers médicaux peut leur proposer, c'est le préservatif! Et dans tous les pays d'Europe et des Antilles, il s'agit d'adolescents qui portent le nom de «chrétiens»... Dans quel état se présenteront-ils un jour dans leur église, au moment de leur mariage? Y a-t-il encore effectivement de vrais «mariages» sans cohabitation préalable?

Plusieurs fois déjà il a été question, à la Télévision, des «maladies sexuellement transmissibles», mais aucune voix ne s'est élevée pour conseiller aux jeunes l'abstention et la continence, donc la maîtrise de soi. C'est aux Églises de remplir cette mission d'éducatrices lorsqu'il s'agit de jeunes prétendus «chrétiens». . . Dans quelle mesure la «religion» est-elle fidèle à cette mission?

Et que dire des cris hystériques poussés par les «artistes» qui suscitent des délires collectifs par leurs vociférations et gesticulations... Les services publics n'ont trouvé aucun remède contre ces dérèglements de l'esprit. Et les autorités dites «morales» démissionnent! Il reste le mot magique de la «Culture», fourre-tout de toutes les pollutions des «arts modernes»...

Il est temps d'en arriver aux conseils des hommes de la Bible, livre universel qui peut résoudre les problèmes de la jeunesse et de la famille. L'une des plus belles citations de l'Ancien Testament nous vient de l'homme le plus privilégié de l'histoire d'Israël. Il s'agit du roi Salomon à qui aucun plaisir de la vie n'avait été refusé, et qui donne aux jeunes cet avertissement d'une grande sagesse: «Mon fils, garde ton coeur plus que toute autre chose, c'est de lui que viennent les sources de la vie!» (Proverbes 4: 23).

En effet, c'est du coeur, siège des plus nobles sentiments, que viennent l'amour, la bonté, la générosité, la bienveillance, la fidélité, le pardon, avec toutes les valeurs inestimables qui contribuent à former tout d'abord la personne humaine dès sa jeunesse et qui lui permettront de rester sur le chemin de la vie jusqu'au terme de sa course. Mais il faut que le coeur soit protégé.


Citons encore quelques conseils de l'homme dont la sagesse est restée proverbiale:

«Proverbes de Salomon, fils de David, Roi d'Israël. Pour connaître la sagesse et l'instruction, pour comprendre les paroles de l'intelligence; pour recevoir des leçons de bon sens, de justice, d'équité et de droiture; pour donner aux simples du discernement, au jeune homme de la connaissance et de la réflexion. Que le sage écoute, et il augmentera son savoir, et celui qui est intelligent acquerra de l'habileté».

«La soumission à l'Éternel est le commencement de la science; car les insensés méprisent la sagesse et l'instruction».

«Écoute, mon fils, l'instruction de ton père, et ne rejette pas l'enseignement de ta mère; car c'est une couronne de grâce pour ta tête, et une parure pour ton cou» (Proverbes 1: 1-9).

«Mon fils, n'oublie pas mes enseignements, et que ton coeur garde mes préceptes; car ils prolongeront les jours et les années de ta vie, et ils augmenteront ta paix».

«Que la bonté et la fidélité ne t'abandonnent pas; lie-les à ton cou, écris-les sur la table de ton coeur».

«Tu acquerras ainsi de la grâce et une raison saine, aux yeux de Dieu et des hommes» (Proverbes 3: 1 -4).


En conclusion:

Il faut tout naturellement citer le plus éminent de tous les libérateurs des jeunes et de tous les âges, Jésus-Christ, qui a déclaré: «Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira»! Ainsi> l'expérience chrétienne prouve que nous avons tous besoin de connaître la vérité sur nous-mêmes, sur le sens et l'importance de la vie, sur les voies et moyens de réussir pleinement notre cheminement terrestre et surtout notre vocation chrétienne à nous sommes disciples de Jésus-Christ. Cette vérité nous affranchira de nos erreurs de jugement et de conduite, afin d'apprendre à marcher à la lumière divine de l'Évangile, où Jésus déclare: «Je vous donne ma paix, que votre coeur ne craigne point et ne se trouble point! Que ma joie soit en eux et que leur joie soit parfaite! Recherchez premièrement le Royaume de Dieu, et toutes les autres choses vous seront données par surcroît».

Pour sa part, l'apôtre Paul, merveilleusement transformé par la foi et par l'Esprit de Dieu, a magnifié dans toutes ses épîtres la beauté et la grandeur de la vie chrétienne authentique, source de bonheur et de profond contentement du coeur et de l'esprit.

Mais, que s'est-il passé au sein de la «chrétienté» pour que les jeunes en si grand nombre se soient laissé emporter sur la route large et spacieuse dont Jésus a dit qu'elle mène à la perdition? C'est que la «religion» s'est mondanisée et profanée. Il y a eu alliance entre les traditions religieuses et les pratiques mondaines, en sorte que toute frontière a été, malheureusement, effacée. Voilà la raison pour laquelle on peut parler du drame de la jeunesse et qu'il est nécessaire de témoigner aux jeunes sympathie et compréhension, tout en les exhortant avec insistance à quitter la route des ténèbres et à s'engager résolument sur le chemin de la lumière qui conduit à la vie éternelle. Jésus a déclaré: «Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie» (Jean 8: 12). ,

Edmond ltty «La Voix Evangélique» Fort-de-France, Martinique.

©   La Bonne Nouvelle 6/93


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LA DROGUE ET LES ADOLESCENTS


Il y a longtemps qu'on en parle, et le problème n'est toujours pas résolu! Pourtant, on ne se drogue pas aujourd'hui pour les mêmes raisons que dans les années soixante. La drogue était alors utilisée avec l'espoir qu'elle apporterait quelque chose de bon: la connaissance de soi, voire de Dieu. Les hippies voulaient l'utiliser dans un but idéaliste et pacifique.

Quelques années suffirent pour faire tomber ces illusions. Les rêves et les débouchés extraordinaires que les drogues hallucinogènes laissaient entrevoir durant les «voyages» devenaient absurdes et sans aucun sens quand on y réfléchissait la tête froide. 

Mais on n'a pas laissé tomber les drogues pour autant! On en a fait un porte-drapeau pour la révolte et la contestation de l'ordre social. Plus tard encore, la drogue est devenue un phénomène de mode: c'était «in» de l'essayer. C'est à ce moment que les consommateurs étaient les plus jeunes; alors qu'au départ on ne commençait guère avant 16 à 17 ans, au début des années quatre-vingts, l'âge des premiers essais s'abaissa progressivement jusqu'à atteindre les 12 à 13 ans ou même plus jeunes (dans les grandes villes).

Actuellement, il semble que l'âge des consommateurs augmente de nouveau un peu, alors qu'il est moins à la mode de fumer et de se droguer. Il semble aussi qu'on essaie moins par curiosité, ce qui serait une conséquence de la prévention (cela fait plaisir!). On utilise moins le LSD, mais davantage la cocaïne qu'on prend par snobisme.

Malgré tout cela, le problème de la drogue est toujours bien présent, et il est très difficile – et hasardeux – de dire s'il perd ou gagne du terrain. Parmi les jeunes que nous côtoyons à l'occasion de séances de prévention, près d'un tiers de ceux qui habitent dans une petite ville ou y vont à l'école ont déjà été confrontés à des propositions de drogues, et ceci dès l'âge de 13 ans. C'est tout de même suffisamment important pour être inquiétant, d'autant plus que personne n'est totalement à l'abri.


Quels sont les jeunes les plus exposés?

En premier, ce sont ceux qui souffrent d'un manque affectif (absence des parents qui travaillent, divorces, rejets, etc.). Puis il y a ceux qui ont des problèmes familiaux, scolaires et d'intégration (on est vite rejeté par les copains si l'on est différent, pas très beau, pas à la mode, si on échoue souvent...).

Le fait de fumer est aussi un premier pas qui peut mener aux drogues.

Les fréquentations qu'on entretient jouent un grand rôle. Si vos copains de tous les jours fument du H, vous risquez d'y goûter aussi. Il s'agit donc de bien choisir ses amis!

Être faible de caractère, donc facilement influençable, constitue un autre risque. Ceux qui sont sensibles aux paroles persuasives et aux moqueries sont en danger autant pour d'autres choses que pour la drogue.

L'engagement de s'abstenir de toute drogue que proposent les Compagnons de Daniel peut être d'une aide certaine pour tout adolescent exposé à la tentation d'y toucher. Un engagement qu'on a signé ne s'oublie pas si vite et donne du courage pour dire NON!

Les parents qui se «droguent» (oh, légalement!) avec le tabac et l'alcool montrent à leurs enfants qu'ils ne sont pas capables d'assumer une difficulté, une tension, un échec, une souffrance. Cette tendance est un fait de société assez général, qui personnellement m'inquiète. Comment se fait-il que nous ne soyons plus capables de supporter un mal de tête sans prendre de l'aspirine, la douleur d'un plombage chez le dentiste sans piqûre, ou une insomnie même relativement courte sans avaler un somnifère? D'où vient-il que nous ne supportions plus les contrariétés et les tensions sans recourir à l'alcool ou les tranquillisants? Il me semble que nos comportements d'adultes apprennent trop souvent aux jeunes à éviter ou à supprimer, et cela immédiatement, toute souffrance, qu'elle soit physique ou morale. Belle préparation pour la vie... qui n'est pas toujours rose! De là à la drogue, il n'y a qu'un pas.

Évidemment qu'il existe pour les jeunes (et les adultes) bien d'autres «béquilles» que les drogues: je ne citerai que la télévision, un certain genre de musique, le sport à outrance, la vitesse qui grise...., choses qui ne sont pas forcément mauvaises en elles-mêmes, tout dépendant de l'usage qu'on en fait.

Mais pourquoi utiliser des béquilles quand la solution pour faire face à ses problèmes et pour marcher droit se trouve en Jésus-Christ? Lui, qui est le chemin, la vérité et la vie, a vécu notre vie et nos difficultés, de sorte qu'il peut nous comprendre et nous aider.

C'est Jésus-Christ, Sauveur et Seigneur, que nous devons apporter à cette génération!

Anne KREIS


Note: Alain et Anne Kreis s'occupent des Compagnons de Daniel, association internationale de sauvegarde contre la drogue en Suisse Romande.

©  Promesses 1988 – 1 / No 83


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ÉDUCATION SEXUELLE: DU SEXE EN TOUTE SÉCURITÉ


Vu la croissance effrénée des maladies transmises sexuellement et particulièrement du Sida, le danger et la peur de contracter de telles maladies, divers organisme sociaux-éducatifs recommandent vivement des mesures de sécurité sanitaires dont les médias font état de manière plus ou moins officielle jusqu'à ce jour.

C'est particulièrement dans les milieux scolaires, au niveau secondaire, que l'on s'efforce de renseigner les adolescents sur tous les aspects de la sexualité et de les prévenir des dangers possibles. On veut parfaire leur éducation. Cependant cette éducation sexuelle se fait trop souvent au détriment des valeurs morales chrétiennes.

En effet, la «moralité» est considérée de plus en plus comme une affaire personnelle qui n'a rien à voir avec la sexualité. Bien sûr, de bonnes notions de psychologie font partie de cette éducation, mais sans plus. Et une nouvelle moralité a vu le jour, la voici: toute relation sexuelle pré-maritale est «correcte» pourvu qu'elle ne propage pas une maladie vénérienne ou ne conduise à une grossesse. On veut éviter le pire et on s'efforce de mettre à la disposition des jeunes toutes les garanties possibles: moyens contraceptifs, voir avortement dans certains cas. On prend pour acquis qu'il est normal et acceptable qu'un adolescent ou une adolescente ait des relations sexuelles avant le mariage.

Dans les sept années qui ont suivi l'adoption de l'éducation sexuelle obligatoire au Danemark en 1970, les agressions et viols ont augmenté de 300%. les maladies vénériennes, elles, ont augmenté de 200% chez les plus de 20 ans, de 250% chez ceux de 16 à 25 ans et de 400% chez les moins de 15 ans. 

La Suède a introduit l'éducation sexuelle obligatoire en 1954 déjà. Aujourd'hui elle détient le plus haut taux des maladies vénériennes en Europe, et un groupe de médecins a présenté au roi une pétition demandant l'abolition de ce système éducatif, car ils le considèrent comme nuisible à la vie familiale et à la stabilité morale des jeunes. 

Le point de vue chrétien quant à la sexualité se fonde sur la Bible qui démontre clairement que toute relation sexuelle est réservée au mariage. En dehors de ce cadre divinement tracé, c'est de la débauche, et le corps n'est pas destiné à cela, il est pour le Seigneur qui doit être glorifié par l'usage qu'on en fait (Romains 12:1; 1 Corinthiens 6:13-18; 10:33).

Il n'y a pas non plus dans la Bible d'options sexuelles telle le lesbianisme, l'homosexualité, la bisexualité, l'hétérosexualité. Le Créateur a établi un ordre précis et une fonction spécifique pour chaque organe du corps, et ce dans un cadre bien déterminé. Il ne nous appartient pas d'en changer l'usage, c'est ce que nous rappelle l'apôtre Paul dans Romains 1: 126-27 «Leurs femmes ont changé l'usage naturel en celui qui est contre nature; de même les hommes, abandonnant l'usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leur désir les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement».

La véritable liberté est celle qui est soutenue par des valeurs morales saines. Voilà ce qui devrait être aussi la pierre d'angle de toute éducation sexuelle.

Ce dont notre jeunesse a besoin, c'est bien plus de connaître la Vérité qui affranchit et des standards moraux plus élevés que d'avoir du sexe en toute sécurité. 

Félix Bélisle

© RÉALITÉ DE LA FOI DIGEST 4 / 1987


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FAMILLE, ÉCOLE, CONSOMMATION, MODES... POURQUOI LES ADOS FONT LA LOI


Par Claire Chartier 

Du choix de leurs vêtements à celui des programmes de télé, en passant par l'indiscipline en classe et par les petits actes d'incivisme, les 12-18 ans se révèlent de plus en plus ingouvernables. La faute à qui? 



Sandrine, en famille, à Rennes. 

Un môme extra, ce Guillaume. Souriant, futé, tchatcheur, câlin avec sa mère. Sous ses dehors charmeurs, pourtant, la gueule d'ange cache un ogre. «Si je ne rectifie pas le tir, je vais me faire dévorer», lâche d'une petite voix sa mère, Claudine, qui élève seule son fils depuis l'âge de 2 ans et demi. Si Claudine regarde une émission à la télé, Guillaume s'empare systématiquement de la télécommande pour changer de chaîne. «Tu peux bien enregistrer au magnétoscope!» lance le garçon de 14 ans à sa mère, qui préfère ne pas discuter pour éviter les «crises terribles». Même chose avec la radio. «Quand il monte dans la voiture, peu importe ce que je suis en train d'écouter, il met tout de suite sa station préférée», gémit Claudine. 



«Lâche-moi» 

L'ado a toujours besoin de quelque chose: un CD, une casquette, des vêtements de marque. Avec son salaire de secrétaire et sa maigre pension alimentaire, la mère a du mal à suivre. Mais, comme elle se sent coupable de n'avoir pu «donner à [son] fils un papa à la maison», Claudine craque. Elle achète le pantalon à 120 euros pour son rejeton et s'offre des chaussures André pour équilibrer le budget. Satisfait, le Guillaume? «Quand je dois la forcer pour avoir un truc, ça ne me fait pas autant d'effet que lorsqu'elle dit oui tout de suite, répond l'intéressé sans états d'âme. Le plaisir est un peu gâché.» Gonflé.


De l'enfant-roi au despote 

Il fallait pourtant s'y attendre. En grandissant, nos enfants rois jouent les empereurs, obnubilés par leurs envies, rebelles aux contraintes. Ces affreux jojos défient l'autorité des adultes avec une étonnante persévérance, que la crise pubertaire et son raz de marée hormonal ne sauraient seuls justifier. Habiles entourloupeurs, ils mènent les adultes par le bout du nez et du portefeuille. D'après les spécialistes, 20% des adolescents sont de véritables démons domestiques, s'opposant systématiquement, refusant de recevoir des ordres, allant jusqu'à casser chaises ou fenêtres à la moindre remarque ou rouer de coups leurs parents. Mais ces mêmes spécialistes affirment aussi croiser de plus en plus de despotes «ordinaires», issus de tous les milieux et aux instincts dictatoriaux précoces: dès 11 ans, le «préado», comme on dit aujourd'hui, imite son grand frère en réclamant une PlayStation non sans gratifier sa mère de «Lâche-moi la grappe» bien sentis. Un constat partagé par les enseignants, qui étaient 45% à se plaindre des comportements violents des élèves et 41% de leur manque de motivation, dans un sondage publié par le Snes, le principal syndicat du secondaire, en mars 2001.



«Je dis à ma mère que c'est trop beau, et elle me l'achète» 

Preuve du désarroi des parents, le thème de l'adolescence revient en boucle dans les groupes de parole qui se forment un peu partout en France pour secourir les géniteurs déboussolés. Lors de la dernière édition de la Foire de Paris – où on achetait jusque-là les divans au lieu de s'y allonger – on a même vu un stand spécialement consacré à des rencontres-débats entre parents et experts. Les politiques, à leur tour, commencent à réagir. En 2001, une circulaire conjointe des ministères de la Famille, de l'Éducation nationale et de la Ville insistait sur la nécessité de mieux traiter la problématique de l'adolescence dans les réseaux d'écoute, d'appui et d'accompagnement des parents (Reapp) mis en place dans chaque département depuis 1999. 

Est-ce parce qu'il est souvent subtil que le despotisme de ces ados ne saute aux yeux que sous ses formes extrêmes, la violence ou la délinquance? D'après les sondages, la pax familiaris règne dans les foyers français. En l'an 2001, 84% des adolescents sondés par l'Institut de l'enfant disaient s'entendre «plutôt bien» avec leurs parents. Dans une enquête Ipsos de la même année, 80% des adultes affirmaient ne pas avoir de mal à se faire obéir de leur progéniture. Justement. S'agit-il, au fond, d'une belle harmonie ou d'un vrai renoncement?



Portables, fringues et PlayStation

Elles sont trois péronnelles, 13 ans chacune, qui flânent dans les allées de l'espace Miss Code du Printemps. Dans ce grand magasin parisien, un étage entier est réservé aux lolitas branchées, qui foncent, comme aimantées, sur les tee-shirts Killah à 40 euros ou les robes Miss Sixty à 90 euros. Avec ses copines Noémie et Pénélope, Sakina s'y rend tous les quinze jours pour «voir les nouveautés». «Je repère ce qui me plaît, je dis à ma mère que c'est trop beau, et elle me l'achète», lance la belle en faisant balancer son sac à main Puma plastifié.

Les parents d'aujourd'hui se plient à la dictature consumériste de leur progéniture avec fatalisme. «Ils négocient le prix, mais rarement l'achat», commente Giorgio Cattai, de l'Institut de l'enfant. Une dictature pourtant coûteuse, tant ces ados sont friands de marques. D'après la grande enquête déclarative «Consojunior 2002» réalisée par TNS Media Intelligence, près des trois quarts des 13-19 ans choisissent un vêtement parce qu'il est à la mode et 1 sur 2 parce qu'il porte un sigle connu. Chez les 8-12 ans, le critère de la marque influe de plus en plus nettement sur la décision d'achat (45%, soit 5 points de plus qu'en 2000, date de l'enquête précédente). Comme les parents n'ont pas envie de voir leur descendance snobée dans la cour de récré, ils rendent les armes. «Quand mon fils est entré en cinquième, sa cousine, qui était dans le même collège, m'a appelée pour me dire qu'il était le seul garçon de sa classe à ne pas être «marqué», se souvient Stéphanie, une maman divorcée. Ça m'a traumatisée! Du coup, je lui ai acheté un jogging Nike.» Mais le conformisme ne s'arrête pas là. Il faut encore que le blouson ou les baskets soient de la «bonne» couleur. Car inutile de faire porter à ces enfants gâtés des choses qu'ils n'aiment pas: ils vous remercieront d'un «J'en veux pas» sans appel.

Un enfer qui commence de plus en plus tôt. «Les centres d'intérêt, les envies et les produits achetés sont désormais les mêmes chez les 8-12 ans et les 13-14 ans, constate Christine Bitsch, directrice du pôle recherche de TNS. Les collégiens de sixième ont acquis un statut de consommateur équivalent à celui de leurs aînés.» Pour preuve, l'arrivée sur le marché de magazines destinés aux préados filles ou garçons – une première – et d'une radio, Radio Junior, diffusée sur Internet, où les gamins décident seuls de la programmation.

C'est un fait: ces juniors savent ce qu'ils veulent. Entre 8 et 12 ans, pas moins de 27% d'entre eux choisissent leurs vêtements, 14% leur shampooing et 12% leur gel de douche. Dans la fourchette des 8-19 ans, les pourcentages grimpent à 47% pour les fringues et 50% pour les chaussures. Rois du monde sur leurs consoles de jeux, dont 80% des préados sont équipés, les jeunes se ruent désormais sur une nouvelle arme émancipatrice: le portable. Fil à la patte que l'on peut couper à tout instant et qui permet de papoter dans sa chambre jusque tard dans la nuit, le téléphone mobile a fait une percée fulgurante auprès des ados: 62% des 13-19 ans possèdent un appareil, alors qu'ils n'étaient que 19% il y a deux ans, et 13% de leurs cadets les imitent. Qui paie la facture? Les parents, bien sûr.


«Je ne le ferai pas, maman, ce n'est pas la peine» 

Ces jeunes drogués de la conso sont prescripteurs pour toute la famille. On estime à quelque 500 milliards de francs les dépenses – loisirs, produits alimentaires, équipement informatique – induites par les adolescents. Chacun reçoit en moyenne 13,41 euros par mois à 11 ans et 29,28 euros à 17. L'argent de poche, contrairement à la scolarité, n'entraîne pas de prises de bec: les parents se font fréquemment avoir. «Les mômes s'achètent des bonbons, des CD ou des consoles de jeux, tandis que les familles jouent le rôle de la banque en payant les coups de coeur plus chers!» souligne Christine Bitsch. Guillaume, par exemple, a trouvé la combine: «Je ne lui donne que 15 euros mensuels, raconte sa mère, mais, comme il me demande une avance deux ou trois fois par mois, je finis par perdre le fil et je lui donne trois fois plus!» Et puis, pourquoi se gêner? Certains vont même jusqu'à réclamer un traitement d'égal à égal avec papa-maman. «La semaine dernière, j'ai refusé d'acheter à ma fille une paire de chaussures à 122 euros, raconte Carole, cadre supérieur. Vous savez ce qu'elle m'a dit? Que je pouvais bien la lui offrir, puisque je venais de me payer un chemisier encore plus cher!» 



Violence en famille

En famille aussi, ces ados tyranneaux n'en font qu'à leur guise. «Non à la télé dans la chambre», disent les parents. Pourtant, 58% des 13-19 ans et 23% des 8-12 ans possèdent un poste rien que pour eux, d'après l'étude de TNS Media Intelligence. Non au droit de choisir son programme de télé avant 14 ans, d'aller en boum avant 15 ans ou de boire de l'alcool avant 17 (sondage parental Sofres de 1998)? L'adolescent moderne, comme chacun sait, goûte à ces privautés au bas mot trois ans plus tôt. De fait, 87% des 13-19 ans et 78% des 8-12 ans interrogés par TNS Media Intelligence se disent «assez libres» de faire ce dont ils ont envie. On les comprend: passés maîtres dans l'art du harcèlement, ils ont leurs géniteurs à l'usure. «Ma fille négocie tout, gémit Eva, publicitaire. Je lui dis de rentrer à 19 heures, elle réclame une demi-heure de plus. Elle veut toujours avoir le dernier mot, argumente sur tout pendant des heures. Si j'ai eu une journée fatigante, je cède.» 



Elle pourchasse son père dans la maison avec un couteau de cuisine 

Céder. Caroline ne voit tout simplement pas comment faire autrement. Sa Juliette de 11 ans dit non à tout: aux tables de multiplication, qu'elle refuse d'apprendre – «Il m'est arrivé de faire un mot à son institutrice en lui disant que ma fille n'avait pas voulu faire son travail» – non au rangement de la chambre, non au dépôt du linge sale dans le bac à linge. «Elle me dit: «Je ne le ferai pas, maman, ce n'est pas la peine», raconte cette documentaliste parisienne, mère de deux enfants. Lorsqu'il m'arrive de lui donner des fessées, elle hurle comme un cochon qu'on va tuer et m'accuse d'être la mère la plus méchante du monde. C'est dur.» La solution? «Attendre un moment et revenir à l'attaque, ou crier plus fort qu'elle», conclut Caroline. Ereintant.

Juliette n'est pas une exception. Ici, c'est Léo qui monopolise la parole à table et s'empaille avec tous les membres de sa famille, jusqu'à les faire pleurer. Là, c'est Jennifer qui «casse tout» à la moindre réflexion. Pis. Le nombre des parents battus est en augmentation, constatent les praticiens, qui ont évoqué le sujet lors des derniers entretiens de Bichat, en septembre 2001. Ces petits tyrans – environ 17 000 – ne souffrent pas d'une maladie psychiatrique. Certains sont des enfants uniques ou nés de parents âgés, trop gâtés depuis toujours. D'autres ont manqué de repères face à des parents aux conceptions éducatives totalement discordantes. Parfois, au contraire, trop vite mûris, ils ont été témoins de violences conjugales. Elsa, l'aînée d'une famille de trois enfants, a piqué ses premières crises de rage à 12 ans. «Un après-midi, elle a lancé une casserole à travers la vitre parce qu'elle ne supportait pas que j'apprenne à jouer de la guitare», raconte entre deux longs silences son père, François, aide de laboratoire dans un collège des Vosges. Un an plus tard, après une séparation temporaire entre ses parents, la petite devient incontrôlable. Un jour, elle pourchasse son père dans la maison avec un couteau de cuisine. Un autre, elle lui casse une côte et tabasse sa petite soeur. De séjour en séjour en hôpital psychiatrique, l'adolescente parvient à intégrer un lycée agricole. Mais rien n'est réglé. «La semaine dernière, elle m'a mordu au bras droit en me disant: «Tu ne seras pas le maître, c'est moi la plus forte», ajoute François. Tout ça parce que je voulais qu'elle arrête de regarder une émission enregistrée pour venir dîner.»



Manque de respect à l'école

Sans commune mesure, bien sûr, avec ces déchaînements de violence, les enseignants ont été les premiers à déceler les tendances despotiques de la jeune génération. «Le professeur propose et l'élève dispose, témoigne Mimi Acquaviva, enseignante d'italien. En classe, les ados sont un peu comme dans un salon avec la télé allumée. Ils zappent si ça ne les intéresse pas, bavardent, s'envoient des Texto avec leur portable.» Voilà pour la version soft. Dans la version hard – qui se joue dans les ghettos des zones sensibles, mais aussi dans les collèges huppés – les élèves refusent dès la classe de sixième d'ôter leur manteau, d'ouvrir leur cahier, de remettre leur carnet de correspondance, sous prétexte qu'ils «n'ont pas envie» ou que le cours «les emmerde». Certains se lèvent en classe, lancent des «Nique ta mère», insultent le prof ou rendent copie blanche.



«Les parents demandent sans cesse: est ce que tu m'aimes?» 

Jérôme Bimbenet, enseignant dans une ZEP de la banlieue parisienne, témoigne: «Mes élèves disent sans arrêt «Monsieur, j'ai bien le droit». C'est devenu tellement insupportable que je leur ai interdit de prononcer cette phrase», raconte cet enseignant d'histoire-géo. Pour mater les récalcitrants, Jérôme a sa méthode: après trois avertissements, le chahuteur écope d'un signe «moins» qui compte dans le calcul de la moyenne. «Ça n'a pas loupé, peste l'enseignant: les élèves ont brandi le règlement intérieur, dans lequel ils avaient souligné les passages sur leurs droits, en me disant que c'était interdit.» Sans oublier les parents qui récusent eux-mêmes l'autorité du prof en venant contester une sanction dans le bureau du principal, devant leur rejeton. 

«Le respect n'est plus automatique, parce qu'il a cessé d'être lié au statut, analyse le sociologue Sébastien Roché, auteur d'une remarquable enquête sur la violence juvénile, La Délinquance des jeunes (Seuil). On respecte un prof pour sa compétence et ses connaissances; ses parents, pour le bon climat relationnel qu'ils savent instaurer en famille.» Et, du coup, l'interdit pèse moins lourd. Entre 1972 et 2000, le nombre de crimes et délits commis par les moins de 18 ans est passé de 68 700 à 175 256. Un tiers des vols avec violence et des violences urbaines sont le fait de mineurs. Parmi les 2 300 adolescents représentatifs de la génération des 13-19 ans interrogés par Sébastien Roché, plus de 54% jugent peu ou pas grave d'acheter des choses volées, même en connaissant leur origine frauduleuse, et 40,9% estiment que le vol à l'étalage est un «petit délit», voire «pas un délit du tout». Quant aux agressions physiques, elles ne posent un problème de conscience aux jeunes sondés que lorsqu'elles s'effectuent au moyen d'une arme. Conclusion: le degré de gravité accordé à l'action est plus déterminant que la peur de la sanction. Or, «ce qui détermine la gravité d'un acte aux yeux des adolescents, ce n'est plus la loi, mais une perception subjective», remarque Sébastien Roché. Une règle intime, singulière, qui favorise tous les rapports de forces.



Crise de l'autorité parentale

Comment en est-on arrivé là? Pourquoi les parents ont-ils tant de mal à dire non à ces ados qui, par nature, cherchent à tester les limites des adultes? Si certains jeunes ont pris le pouvoir, c'est parce les adultes ont bien voulu le leur donner. L'héritage d'un certain mois de mai, sans doute. En mettant un terme en 1970 à la toute-puissance du paterfamilias, les lanceurs de pavés ouvraient le temps incertain de la négociation en famille. Depuis lors, l'autorité parentale est partagée par les deux conjoints – la place du père a même été revalorisée l'an dernier par Ségolène Royal, alors ministre déléguée à la Famille et à l'Enfance. Cette autorité familiale n'est plus un pouvoir qui s'impose par la force ou la ruse, mais une obligation à laquelle on adhère par la discussion et le respect de l'autre. Adieu les «éducastrateurs». «Chaque membre de la famille est dans une logique de pouvoir au sein de son propre monde, souligne le sociologue Michel Fize, qui a récemment publié Le Deuxième Homme [Presses de la Renaissance]. Les décisions sont croisées en permanence.»

Argumenter, expliquer, surtout ne pas brimer: les adultes ont si bien compris la leçon qu'ils craignent depuis lors de passer pour des «parents fouettards» auprès de leurs grands dadais boutonneux. Dans Ne me parle pas sur ce ton (Michel Lafon), la journaliste Laurence Cochet brosse avec humour le portrait de ces parents qui se laissent marcher sur les pieds. «C'est l'aîné qui a commencé [É]. Ne pouvant plus le chasser du salon [É], on finasse. S'il fait moins de 10 degrés, on ouvre grand la fenêtre pour aérer jusqu'à ce que l'ado grogne «On gèle» et décampe. S'il fait doux, on passe l'aspirateur.» Certains ont carrément baissé pavillon. Volontairement, assurent-ils. «Je n'ai jamais pensé qu'on arrivait à quelque chose par la frustration», affirme Marthe, conservateur d'art, à la tête d'une famille gigogne de quatre enfants. À 5 ans, le petit dernier de Marthe se levait déjà de table au bout de dix minutes parce qu'il «ne voulait plus manger». Aujourd'hui, le gamin passe en coup de vent aux repas, ne regarde jamais la télévision en compagnie de ses parents et sa mère avoue qu'il «ne veut rien faire avec [eux]».



«Il faut réinjecter de la morale dans le contrat familial» 

Pourtant, tous les thérapeutes l'affirment: les limites que l'adolescent va se donner dépendront de celles qu'il aura reçues entre 12 mois et 4 ans. Mais comment accepter de n'être qu'un individu parmi d'autres lorsque l'on a toujours été un enfant roi? Bébé choisi, grâce à la pilule, bébé archigâté par des mamans qui, voulant conjuguer maternité et carrière, compensent leurs absences en cédant à ses caprices, l'enfant moderne est une icône, dont les nouvelles architectures familiales accentuent encore le pouvoir: 1 adolescent sur 4 vit aujourd'hui avec un seul de ses parents. La filiation est devenue l'ultime repère, le dernier pôle de stabilité affective, face aux liens moins que jamais indissolubles du mariage. On divorce d'un homme. Mais on reste la mère de son fils. Nourrie par l'abondante littérature sur le développement infantile et les 1 001 façons de faire de son rejeton un génie, cette focalisation sur l'enfant n'a pas que des conséquences heureuses. «Aujourd'hui, nous ne sommes plus dans l'éducation, mais dans la «séducation», tonne le pédopsychiatre Daniel Marcelli, chef de service au CHU de Poitiers et auteur de Dépression et tentatives de suicide à l'adolescence [Masson]. Les parents tentent de séduire l'enfant et lui demandent sans cesse: est-ce que tu m'aimes?»


Parce qu'on leur a vanté l'idéal d'une famille consensuelle, les parents croient respecter leur ado en accédant à ses désirs et en évitant les conflits, alors que celui-ci en a justement besoin pour se construire. «Respecter et rendre autonome, ce n'est pas satisfaire tous les besoins, rappelle le psychiatre Patrice Huerre, spécialiste des adolescents, qui vient de publier Ni anges, ni sauvages [Anne Carrière]. Si aucun adulte n'est là pour contenir les débordements de l'adolescent – comme le bébé en colère qu'il faut prendre dans ses bras – il ne peut y avoir de véritable dialogue.» Parce que les parents ont cru comprendre qu'il fallait tout dire, ils déballent leurs déboires et leurs problèmes de couple au repas du soir. Et, parce qu'ils ont désormais chacun leur point de vue sur l'éducation des enfants, les contradictions affleurent. «Je dois régulièrement rappeler aux parents qu'ils ne doivent pas exprimer leurs désaccords devant leur enfant, pour que celui-ci ne s'engouffre pas dans la brèche», déplore la psychanalyste Isabelle Porton-Deterne. Dans ces familles aux vitres transparentes, les ados, en demande de distance, se sentent envahis. Paradoxes de l'âge, certains prennent la trop grande bonté parentale «pour de l'indifférence et se croient délaissés», observe Nadège Pierre, responsable du Fil santé jeune à l'École des parents. D'où la surenchère. Dans la toute-puissance. Ou l'autodestruction. Jamais les adolescents n'ont tant fumé de cigarettes et de cannabis, tant consommé d'alcool ou voulu en finir avec la vie: chaque année, 800 mineurs se suicident et 60 000 autres tentent de le faire. «Affranchi de l'autorité des adultes, l'enfant n'est pas libéré, mais soumis à une autorité plus tyrannique qui le nie comme individu», mettait jadis en garde Hannah Arendt.


Comment ne pas se laisser piéger, toutefois, lorsque la loi elle-même hisse sur le même plan adultes et enfants? Signée le 20 novembre 1989, la Convention des droits de l'enfant reconnaît au mineur les mêmes droits qu'au sujet majeur: liberté d'opinion, d'expression, liberté de pensée, de conscience et de religion, liberté d'association, de réunion et même, aussi invraisemblable que cela paraisse, droit au respect de la vie privée. C'est l'exacte traduction dans le champ de la jeunesse de la vulgate humaniste de 1789: «Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.» L'autre, enfant ou adulte, est mon égal. Comme le note le philosophe Alain Renaut dans La Libération des enfants (Bayard/Calmann-Lévy), l'application des principes de 1789 à l'enfance a ouvert «l'espace d'une profonde et peut-être irrésorbable crise de l'éducation». Comment éduquer, «conduire» l'enfant vers la maturité, si celui-ci est mon semblable? Comment entretenir des relations «démocratiques» en famille tout en conservant son autorité et son pouvoir de décision? Comment exercer l'autorité? Bref, comment être parent?


Loin de résoudre l'aporie, le discours moderne l'accentue en érigeant au rang de valeurs suprêmes l'individualisme, l'égotisme et la satisfaction immédiate. Et les jeunes sont les premiers à en pâtir. «La société de consommation, par son matraquage de signaux et de sollicitations, place l'adolescent sous tension, lui offre la perpétuelle tentation de repousser ses limites», relève la sociologue Monique Dagnaud, auteur d'un rapport sur «Les enfants, acteurs courtisés de l'économie marchande», remis récemment à Jack Lang. Une pression d'autant plus forte que les 8,2 millions de jeunes Français de 11 à 17 ans sont dotés d'un pouvoir d'achat direct de plus de 1,9 milliard d'euros, ce qui représente, à l'évidence, un juteux marché pour les annonceurs. Cette culture de l'addiction, du «tout, tout de suite» épouse à merveille les comportements pulsionnels des ados. Mais il y a plus. Dans un monde où l'impératif d'autonomie passe avant l'éthique, où chacun est sommé de faire des choix, où tout se vaut, les hiérarchies se bousculent, les générations s'emmêlent, à l'instar de ces mères qui empruntent les tee-shirts de leurs filles. «Les enfants en Petit Bateau ne sont plus tous des enfants», affirme un slogan publicitaire. «Nous sommes dans une société «adolescentrique» qui fait de l'enfant et de l'adolescent les prescripteurs de la pensée et de la conduite des adultes», fustige ainsi le prêtre et psychanalyste Tony Anatrella.



«Il faut reprendre la main» 

Seulement voilà. À trop «scruter les adolescents comme si l'on attendait d'eux qu'ils donnent un sens à notre vie», comme le déplore le psychanalyste Patrick Delaroche, il devient plus difficile de s'opposer à eux. Les palinodies gouvernementales de l'an dernier sur la réglementation des raves l'ont prouvé. Tout comme les récents commentaires extasiés sur la «leçon de civisme» des jeunes manifestants anti-Le Pen.

Les mêmes qui avaient jadis battu en brèche les traditions sont aujourd'hui désemparés. À quel âge autoriser la première boum? Quand dire oui aux sorties du samedi soir? Les parents ne peuvent plus s'en remettre à aucun «éducativement correct». «Certains me demandent: «Suis-je ringard d'interdire à mon fils de fumer du cannabis?» relate le psychiatre Patrice Huerre. Ils connaissent les réponses, mais n'osent pas les donner sans feu vert extérieur.» Désarçonnés par des consignes apparemment contradictoires – négociez mais sans fuir l'affrontement, responsabilisez mais sans céder sur les limites – les parents remettent en question leurs capacités et en oublient leur bon sens. Doutant parfois eux-mêmes de la hiérarchie des valeurs et du bien-fondé de leurs interdits, ils hésitent à sévir. Certains se reprochent d'avoir été trop «copains». «Ma mère était très rigide, dit Isabelle. Je n'ai pas voulu élever ma fille comme ça. Résultat: elle me lance «Bouge tes fesses» et veut tout savoir sur ma vie privée.»


D'autres vivent en plein paradoxe, «jugeant leur ado trop tyrannique, mais persuadés que son côté rouleau compresseur lui servira pour réussir», note la psychosociologue Edith Tartar-Goddet, qui intervient depuis plus dix ans auprès des familles et des enseignants. Beaucoup se sentent dépassés par une génération arrivée jusqu'au bac – plus de la moitié des parents d'ados n'ont pas eu cette chance – qui sait faire marcher le magnétoscope ou la boîte d'e-mail et parle librement d'argent ou de sexe. Bref, «il faut reprendre la main», en conclut le réalisateur Jean-Louis Fournier, soixante-huitard repenti, auteur du revigorant Mouchons nos morveux (Jean-Claude Lattès). Cela tombe bien: les adolescents, eux aussi, souhaitent plus de fermeté: 40% des 15-25 ans considèrent que leurs parents ne sont «pas assez sévères», d'après un sondage BVA d'avril dernier. 

Les politiques apprécieront, qui, à l'instar de Luc Ferry, le nouveau ministre de l'Éducation nationale, rappellent aujourd'hui que «les jeunes [É] attendent de nous, les adultes [É] que nous les guidions». Reste encore à trouver le bon dosage, entre l'autoritarisme ancien régime et le laxisme soixante-huitard. Pour Alain Renaut, il faut réinjecter de la morale dans le contrat familial. «Nos devoirs de parents ne se limitent pas au seul fait d'assurer une bonne communication en famille, rappelle le philosophe. Nous avons aussi un devoir de disponibilité, un devoir de transmission des contenus éducatifs. À l'école, les enseignants n'ont pas à négocier avec leurs élèves le choix d'un texte à étudier; ils doivent simplement motiver ce choix. Pourquoi ne pas faire de même?» Au quotidien, les plus dépassés peuvent déjà commencer par revoir leurs mauvaises habitudes: éviter de dire non le matin et oui le soir. Rappeler les limites, avec obstination. Veiller à ne pas laisser son dictateur en herbe clore les débats. Et sanctionner. Essayez, ça marche, affirment les psy. A condition de s'y prendre à temps 


(L'Express/TopInfo) ajouté le 28/5/2002


© Voxdei


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DÉFERLEMENT D'UNE NOUVELLE VAGUE OCCULTE


Les livres du Harry-Potter ne sont pas sans danger, quoiqu'ils soient parfois même annoncés dans des catalogues de livres chrétiens. Ils contiennent des exemples de formules magiques et rituelles. Un garçon de 10 ans disait: «Les livres de Harry-Potter sont cool, parce qu'ils m'apprennent tout sur la magie. Ils montrent comment on se sert de la magie pour contrôler les gens. J'aimerais apprendre la formule de malédiction «Cruciatus» pour faire souffrir mon maître d'école qui me donne de mauvaises notes». (Citation du courrier des lecteurs de Silvya Dura, Chur). Les propos d'un prêtre du satanisme montrent bien qui est le «géniteur» de ce genre d'ouvrages, il a dit: «Harry est pour nous vraiment un cadeau du ciel».

Christian Wider 

(Extrait de Signal No 126, S.B.A.P.

sous le titre: «Neue okkulte Welle angerolIt»

©  La Bonne Nouvelle No 2 / 2001


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LOISIRS ET MORALITÉ 1994


N'importe quelle occasion est bonne pour les amis de mes enfants d'aller en discothèque et de les y inviter. Malgré leur refus, je sens bien qu'ils ont du mal à ne pas faire comme tout le monde et à se sentir exclus du groupe. Comment les convaincre que c'est bon pour eux de ne pas y aller?

Les influences du monde sont de plus en plus fortes pour détourner nos jeunes du droit chemin et les entraîner dans des situations qu'ils ne sont pas capables d'affronter ou de maîtriser. Outre le fait de connaître les amis de nos enfants, nous, parents, devons rester vigilants et maintenir un véritable dialogue, où d'une part sera exprimée la compréhension de leur désir de ne pas se sentir exclus d'un groupe avec lequel ils partagent des activités et d'autre part, de leur partager notre souci de les préserver des dangers inhérents à certains lieux publics tels que les dance-parties.

La musique diffusée dans une discothèque correspond aux états d'âme des adolescents en pleine «cacophonie affective». Par ses rythmes, par son intensité, par les paroles qu'elle porte, elle s'impose à l'esprit de celui qui l'écoute et dans lequel elle prend toute la place, elle l'excite, l'incite à bouger et exprime à sa place de violentes émotions intérieures. Dans certaines chansons, les paroles (ou les messages subliminaux) poussent à faire ce qu'elles disent: des actes violents, des viols, des meurtres, des suicides, tout ce qui détruit d'une manière ou d'une autre la personne humaine. Le fait de pouvoir danser sur cette musique exacerbe encore les désirs, fait tomber toutes les barrières, met dans l'incapacité de réagir et finit par aboutir à une relation sexuelle avec n'importe qui. La musique joue sur les sentiments, elle détermine ou renforce un état d'âme (cf. la musique militaire pour encourager les troupes et leur faire oublier leurs peurs) et crée un climat de dépendance émotionnelle.

C'est aussi un endroit privilégié pour les trafiquants de drogue, parfaitement au courant des besoins psychologiques des adolescents, qui cherchent à se retrouver ensemble, à s'identifier les uns aux autres, à faire les mêmes choses pour être intégrés à un groupe-référence, au point de porter les mêmes habits. La drogue est toujours présentée comme «douce», sous-entendu inoffensive, alors que comme toute drogue, elle agit sur le psychisme et fait perdre la maîtrise de soi. L'action conjuguée de la musique, de la danse et de la drogue rend le jeune impuissant face aux sollicitations et il sera comme une marionnette qui exécute ce qu'on la pousse à faire sans avoir la force et la volonté de dire non, de réagir. Il perd la conscience de qui il est et de ce qu'il fait ainsi que la conscience qu'il fait le mal. «Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes moeurs» (1 Cor. 15, 33).

Comprendre l'adolescent, qui a besoin d'être comme les autres de son âge, lui expliquer le pourquoi de l'interdiction d'aller en discothèque en montrant les dangers, lui dire que l'intention n'est pas de le priver ou de le punir: il ne s'agit pas d'interdire pour interdire, de dire que la musique ou la danse sont diaboliques ou que la drogue, c'est le mal (il ne faudrait alors pas prendre de médicament: le mal est moins dans les choses que dans l'homme qui s'en sert, dans l'usage qu'il en fait), mais de manifester son souci d'éviter au jeune ce qui peut lui faire du mal, par amour pour lui et non par autoritarisme. Après lui avoir fait comprendre que dans ces lieux, il perd quelque chose de sa valeur personnelle, au lieu d'en tirer un bénéfice, discuter avec lui pour voir comment l'intégrer à un groupe de jeunes qui a un projet et qui l'aidera à construire sa personnalité dans le respect de ce qu'il est.

«Fuis les passions de la jeunesse» dit Paul à Timothée. «Crains Dieu et observe ses commandements. C'est là tout l'homme. Car Dieu fera passer toute oeuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal.» (Eccl. 12, 13-14).

Dominique Dirrenberger

©   AVÈNEMENT Juin 1994 No 72 / P 32


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QUE LE MARIAGE SOIT TENU EN HONNEUR À TOUS ÉGARDS, ET LE LIT CONJUGAL SANS SOUILLURE; MAIS DIEU JUGERA LES DÉBAUCHES ET LES ADULTÈRES. Hébreux 13. 4


Pourquoi le mariage?

À partir de quel moment un couple est-il réellement marié? Dans notre société qui bafoue de plus en plus les commandements de Dieu, on observe un nombre toujours croissant d'hommes et de femmes qui vivent ensemble en union libre, sans engagement précis pris devant l'autorité légale. Même si leur union a toutes les apparences du mariage, elle n'en est pas un.

Il y a mariage devant Dieu lorsqu'un homme et une femme ont respecté les lois rituelles du mariage de la société dans laquelle ils vivent. L'important est que l'on sache d'une manière claire et officielle que deux êtres viennent de se lier l'un à l'autre par le mariage. 

À la femme samaritaine rencontrée au puits de Jacob, Jésus déclara clairement que l'homme avec lequel elle vivait n'était pas son mari (Jean 4. 18). Si le fait de partager son lit avait automatiquement fait de lui son mari, Jésus n'aurait pas prononcé de telles paroles. 

La Bible ne donne pas de conseils sur la forme extérieure de la cérémonie du mariage. On remarque toutefois qu'elle parle du jour des noces, ce jour précis à partir duquel à partir l'homme et la femme s'appartiennent mutuellement et officiellement. 

À l'époque d'Abraham (Genèse 24. 67), la cérémonie du mariage se déroulait autrement que du temps de Samson (Juges 14. 10-20) ou du temps de Jésus (noces de Cana, Jean 2. 1-11). 

En France, le seul mariage reconnu est celui célébré par l'officier de l'état civil. Il est valable aux yeux de Dieu qui a établi les autorités.

© Calendrier «la bonne semence» 17 mai 1997 

 

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L'ATTRAIT DES ADOLESCENTS POUR LE SATANISME, UN PHÉNOMÈNE INQUIÉTANT


Depuis quelques années, on note un nouveau phénomène de société: l'attrait de certains adolescents pour le satanisme. Le phénomène est d'autant plus inquiétant par les dérives que les croyances au «Prince des ténèbres» peuvent engendrer. Ainsi, de nombreux adolescents rejoignent ou forment des groupes satanistes, certains dangereux car déviants, d'autres moins, mais troublants. La question se pose alors: 

Pourquoi un tel intérêt pour un monde intangible et parallèle, peuplé par des entités spirituelles maléfiques et dirigé par un «ange déchu»? 


Psychologie de l'adolescent

L'adolescent du monde occidental est aux prises avec de nombreux paradoxes face auxquels son corps et sa psyché se débattent à la marge de deux mondes: l'enfance qu'il quitte et la vie adulte vers laquelle il tend. Premier paradoxe, l'adolescent est fragile du fait des nombreuses mutations dont il est sujet, mais se trouve également mû par des forces vives, au niveau corporel (transformation du corps) et psychique (réactivation des pulsions sexuelles par exemple). 

Deuxième paradoxe, son environnement relationnel est capital pour lui, pourtant son discours ne rend compte bien souvent que de désirs d'autonomie et d'indépendance. 

Au final, la problématique de l'adolescent se situe autour de deux axes majeurs:

– la séparation vers laquelle il tend en vue de l'individualisation et de la subjectivation,

– la question de la perte, perte d'objet, perte de l'amour premier (la mère notamment). 

La séparation implique la perte puisque, pour investir d'autres objets, il faut être capable d'en désinvestir d'autres. Comme le disait Freud (1916), la «tâche» de l'adolescent est de se séparer de ses parents (au niveau oedipien) pour placer ses investissements sur de nouveaux partenaires. On voit alors apparaître l'importance de la bande de copains et des premières relations amoureuses. Le groupe remplit généralement la fonction d'établir des nouvelles identifications en cette période de crise identitaire. 

Sur le plan cognitif, l'adolescent est à présent capable de pensée abstraite et de projection dans l'avenir. Il s'intéresse autrement au sens de la vie, à la mort, à ses origines mais aussi aux relations à l'autre et au sens que celles-ci prennent. 

Il paraît évident que l'adolescence, au vu des transformations qu'elle engendre sur tous les plans (physique, pulsionnel, social, relationnel et cognitif), est une période de crise nécessaire et inévitable; c'est pourquoi l'adolescence «normale» est généralement «bruyante» (caractérisée par ce qu'on appelle communément la crise d'adolescence). Au contraire, une adolescence silencieuse peut paraître plus inquiétante. 

Passons à une autre sorte de diable, plus mythique et symbolique, celui-là!


Le diable

Le terme Diable vient étymologiquement du grec «diabolos qui peut être traduit par «qui désunit». Dans ce sens, son antonyme est «symbole», du grec «sumbolein», assembler. L'idée de diable est quasi universelle puisqu'on trouve son équivalent dans de nombreuses traditions. 

Dans la tradition catholique, Satan est un ange déchu qui, après avoir refusé de se soumettre à la volonté de Dieu, a été envoyé aux enfers, devenu dès lors son territoire dont il est le prince et maître. D'autres anges, rebelles également, l'ont suivi et sont devenus des démons. Avec ses multiples noms et facettes (on le représente comme un monstre hideux ou, au contraire, comme un homme séduisant), le prince des ténèbres représente le calomniateur, le tentateur, le séducteur, l'accusateur, le rebelle.

Dans cet article, je parlerai de ces adolescents qui se voient attirés par les croyances satanistes mais dont les pratiques ne sont pas juridiquement condamnables. Cette attirance peut être «normale» au vu de la psychologie de l'adolescent (comme nous le verrons ci-dessous) mais les parents ne doivent pas perdre de vue que cette attirance peut devenir progressivement une adhésion à un groupe sataniste déviant et dangereux. Cela peut alors concerner les domaines de la psychopathologie ou du sectarisme. Ce glissement est généralement insidieux et continu; c'est pourquoi il est difficile de repérer les signes alarmants. 

La vigilance des parents est donc primordiale.


L'adolescent et le diable 

Nous avons vu précédemment qu'étymologiquement le terme diable sous-entendait la notion de désunion. Il paraît évident que cela renvoie à la problématique première des adolescents, celle de la séparation. Être sataniste signifie renier, se couper de sa lignée. 

L'adolescent, attiré par l'idéologie sataniste, signifie son désir de se séparer de ses parents, comme l'ange déchu à l'égard du Père. À l'image de Satan se révoltant contre Dieu, les adolescents marquent leur opposition à l'autorité parentale dans le souci de s'individualiser, de se dégager de la problématique oedipienne, réactualisée à l'adolescence. 

Se séparer suppose un nouvel investissement, d'où l'importance du groupe chez les adolescents. L'appartenance à certains groupes pseudo-satanistes remplit souvent cette fonction d'offrir à ses membres bien plus un style identitaire qu'un corpus de croyances dangereuses. Ce style identitaire (vêtements noirs, piercing, tatouages, etc.) signe dès lors, chez certains jeunes, leur appartenance au groupe; il constitue un moyen pour se démarquer des autres et signifier son altérité. Dans ces groupes, il n'y a pas alors une réelle adhésion aux croyances des satanistes mais uniquement à leur apparence. 

Le diable représente un support identificatoire idéal pour certains adolescents. Satan a été le premier à refuser son affiliation, à rejeter toute autorité et toutes lois autres que les siennes. Satan représente la marge par excellence. Certains adolescents ne peuvent que s'y identifier, étant également à la marge de deux mondes: celui de l'enfance et celui des adultes. L'adolescent: 

– d'une part, rejette l'enfant qui est en lui puisque l'enfant représente la dépendance aux parents et la soumission à leur autorité, 

– et, d'autre part, exècre l'adulte qu'il devient puisque cela sous-entend que, pour le devenir, il doit se soumettre aux normes sociales. 

Les adolescents sont en quête de personnalités à qui s'identifier et Satan, ce «héros» mythique, peut représenter pour certains jeunes un idéal: autonomie, toute-puissance étant hors des lois (même divines), absence de limites et de peurs, liberté absolue, libido exacerbée, etc. Ces différents attributs fascinent et séduisent de nombreux adolescents à la recherche de figures fortes à imiter pour en intégrer les «qualités». 

L'identification va plus loin: le diable est le désordre par excellence. Tantôt monstre, bête ou encore humain androgyne, tantôt charmeur, tantôt hideux, le diable passe pour un «être», mais dans le paraître, se transformant sans cesse. Le diable, ayant le pouvoir de transformation, est symbole de discontinuité, de mutation constante. 

Qu'en est-il de nos adolescents? À l'image du diable, leur corps se transforme. Passivement, ils se doivent d'accepter cette mutation, pour que leur corps ne leur deviennent pas étrangers voire étranges. Cette transformation n'est pas sans heurt au point de vue fantasmatique. 

À titre d'exemple, la venue de la pilosité ne laisse pas l'adolescent indifférent. Dans son versant positif, les poils symbolisent la virilité chez les hommes, mais aussi la force vitale, la libido, tandis que dans son versant négatif, il représente l'instinct, la bestialité (le contraire de la civilisation) et donc les pulsions sexuelles anarchiques. À titre anecdotique, il est intéressant de noter que symboliquement la pilosité renvoie à un animal, le bouc. Plus intéressant encore, que le bouc symbolise le diable! 

Dans ce même ordre d'idée, de nombreuses représentations graphiques du diable l'affublent des attributs sexuels masculins et féminins. Cette androgynie ne renverrait-elle pas aux angoisses que peuvent ressentir les adolescents quant à leur identité sexuelle au cours de leur transformation physiologique? L'apparition tardive des attributs sexuels secondaires n'entraînerait-elle pas chez certains de ces jeunes des «angoisses de devenir l'autre sexe» ou «des angoisses d'être indifférencié» (pour une fille, être un garçon manqué ou, pour un garçon, être efféminé)?

Au cours de l'adolescence, de puissantes pulsions de vie (libido) prennent leur essor, mais accompagnées par leur contraire, les pulsions de mort. En effet, la capacité d'abstraction étant acquise, les adolescents réfléchissent davantage sur leurs origines (réelles, fantasmatiques et mythiques), sur leur devenir (le sens de la vie) et donc sur la mort. Leur problématique de séparation pouvant entraîner un climat dépressif, l'idée du suicide apparaît bien souvent chez les adolescents, poussés de plus par la curiosité de l'après-vie. 

Tout homme s'interroge sur la mort, sur sa mort, et reste d'autant plus frustré qu'il demeure sans réponse. Face à ce vide de sens, il cherche à penser ce qui est justement impensable, dans le seul but de combler cet intolérable vide dans ses représentations. Les adolescents n'échappent pas à la règle. Bien au contraire, nombre d'entre eux centrent l'essentiel de leurs réflexions sur ce thème si angoissant, et certains jusqu'à y perdre corps et É âme!

Par sa nouvelle capacité d'abstraction, le futur adulte abandonne les conceptions magiques et naïves de l'enfance et, se projetant pour la première fois vers un avenir plus lointain, prend conscience que sa vie aura un terme. Prise de conscience vertigineuse quand on sait que l'homme à cet âge de la vie rejette toutes limites et ne rêve que de liberté, d'indépendance et de toute puissance dans un monde qu'il découvre sous un nouveau jour, dans une vie qu'il affrontera bientôt seul. 

Perdre corps et âme, disais-je: certains adolescents sont prêts à sceller un pacte avec le diable. Ce pacte leur assure la réalisation de tous leurs désirs, mais à une condition – et non des moindres – celle de confier son âme au diable. Ce pacte répond à la pensée magique typique de l'adolescence, celle d'accéder à la toute-puissance en se soustrayant aux lois qui sont par essence «castratrices». 

En allant plus loin, le pacte avec le diable ne serait-il pas un moyen d'assurer un destin à son âme, si funeste soit-il, plutôt que de rester face à un néant terriblement angoissant? En quelque sorte, le pacte est une solution pour répondre à leur angoisse de mort, en y faisant volontairement front, tout en se soustrayant aux lois des hommes. Le pacte avec le diable répondrait ainsi aux pulsions de mort et de destruction sous-tendues par la problématique de perte de ces adolescents. Aussi, au lieu de tisser un lien social, lien réel (en réinvestissant d'autres objets), ils tissent un lien avec le monde intangible, monde imaginaire, au risque de perdre leur âme. 

À croire que pour les adolescents, il est préférable de «se perdre» plutôt que «perdre»? 


Conclusion

Les croyances au prince des ténèbres sont le signe du malaise des adolescents à cet âge charnière de la vie. Comme nous l'avons vu, ces croyances renvoient à des problématiques psychologiques non négligeables, qui restent normales jusqu'à un certain point. 

Mais le risque de déviance demeure très important dans ces groupes.

Des pathologies mentales plus ou moins graves peuvent alors apparaître ou être à l'origine de l'appartenance à ces groupes. On retrouve parmi ces pathologies: 

– des délires (la conviction d'être possédé),

– des troubles du comportement (associabilité, psychopathie), 

– des perversions sexuelles (sadisme, pédophilie),

– la schizophrénie, etc. 

C'est l'apparition de ces troubles qu'il est important de repérer avant leur installation. 

Christophe Allanic

Psychologue clinicien 

(Bulles/ TopInfo) ajouté le 13/1/2003

©  Voxdei


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TABAC LE PROBLÈME


Chaque année dans le monde 2,5 millions de gens meurent de maladies causées par l'usage du tabac; il s'agit donc actuellement d'un fléau plus meurtrier que le sida. Les fumeurs risquent plus que les autres de mourir du cancer, de la bronchite chronique, des maladies des poumons et des maladies cardiaques. La nicotine contenue dans la cigarette, produit chez eux l'accoutumance (le besoin qui rend esclave). La fumée contient 4 % d'oxyde de carbone, autre poison dangereux. Le fumeur moyen (1 paquet de cigarettes par jour) dépose dans ses poumons 1/2 tasse de goudron par an. Or le goudron est particulièrement riche en substances cancérigènes.

Triste réalité: environ 15 % des enfants d'Europe commencent à fumer avant l'âge de 12 ans! Le plus souvent, on essaie la cigarette pour se rendre important ou pour être comme les autres. Très souvent, la cigarette mène à la drogue, au hachisch, par exemple.


La réponse

La Bible nous avertit de ne pas porter atteinte à notre corps:

«Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous? Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira: car le temple de Dieu est saint, et c'est ce que vous êtes.» (1 Corinthiens 3:16-17).

Nous devons aussi faire attention à l'exemple que nous donnons. Un petit garçon de 4 ans demanda un jour à son père: «Papa, quel âge dois-je avoir pour pouvoir fumer, moi aussi?» Ce père cessa de fumer le jour même! Quelqu'un peut devenir esclave du tabac après nous avoir vu prendre une cigarette. 

Autres passages bibliques:

Romains 14: 21; 1 Corinthiens 6: 19-20; 10: 31.

Questions pour discussion: 

1 . Qu'y a-t-il de mal à fumer?

2. Quel effet cela peut-il avoir sur les autres?

©   La Bonne Nouvelle No 1 /2002


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L'ADULTÈRE SELON LA PAROLE DE DIEU 


DÉFINITION DE L'ADULTÈRE  

Lu 16:18 Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère, et quiconque épouse une femme répudiée par son mari commet un adultère.  

Ro 7:2 Ainsi, une femme mariée est liée par la loi à son mari tant qu'il est vivant; mais si le mari meurt, elle est dégagée de la loi qui la liait à son mari. Ro 7:3 Si donc, du vivant de son mari, elle devient la femme d'un autre homme, elle sera appelée adultère; mais si le mari meurt, elle est affranchie de la loi, de sorte qu'elle n'est point adultère en devenant la femme d'un autre.  

Est donc appelé adultère quiconque s'unissant à quelqu'un d'autre du vivant de son conjoint.  

1Co 7:10 À ceux qui sont mariés, j'ordonne, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare point de son mari 11 (si elle est séparée, qu'elle demeure sans se marier ou qu'elle se réconcilie avec son mari), et que le mari ne répudie point sa femme. 12 Aux autres, ce n'est pas le Seigneur, c'est moi qui dis: Si un frère a une femme non-croyante, et qu'elle consente à habiter avec lui, qu'il ne la répudie point; 13 et si une femme a un mari non-croyant, et qu'il consente à habiter avec elle, qu'elle ne répudie point son mari. 14 Car le mari non-croyant est sanctifié par la femme, et la femme non-croyante est sanctifiée par le frère; autrement, vos enfants seraient impurs, tandis que maintenant ils sont saints. 15 Si le non-croyant se sépare, qu'il se sépare; le frère ou la soeur ne sont pas liés dans ces cas-là. Dieu nous a appelés à vivre en paix. 16 Car que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari? Ou que sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme?  


CONSÉQUENCES ADVERSES DE L'ADULTÈRE Pr.6:32-35, Ez.6:9- 10, Jé.29:20-23  

Pr 6:32 Mais celui qui commet un adultère avec une femme est dépourvu de sens (chacer leb: sans coeur, pas brillant), celui qui veut se perdre agit de la sorte; Pr 6:33 Il n'aura que plaie et ignominie, et son opprobre ne s'effacera point. Pr 6:34 Car la jalousie met un homme en fureur, et il est sans pitié au jour de la vengeance; Pr 6:35 Il n'a égard à aucune rançon, et il est inflexible, quand même tu multiplierais les dons. 

Jer 29:20 Mais vous, écoutez la parole de l'Éternel, vous tous, captifs, que j'ai envoyés de Jérusalem à Babylone! Jer 29:21 Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël, sur Achab, fils de Kolaja, et sur Sédécias, fils de Maaséja, qui vous prophétisent le mensonge en mon nom: Voici, je les livre entre les mains de Nebucadnetsar, roi de Babylone; et il les fera mourir sous vos yeux. Jer 29:22 On se servira d'eux comme d'un sujet de malédiction, parmi tous les captifs de Juda qui sont à Babylone; on dira: Que l'Éternel te traite comme Sédécias et comme Achab, que le roi de Babylone a fait rôtir au feu! Jer 29:23 Et cela arrivera parce qu'ils ont commis une infamie en Israël, se livrant à l'adultère avec les femmes de leur prochain, et parce qu'ils ont dit des mensonges en mon nom, quand je ne leur avais point donné d'ordre. Je le sais, et j'en suis témoin, dit l'Éternel.  

Eze 6:9 Vos réchappés se souviendront de moi parmi les nations où ils seront captifs, parce que j'aurai brisé leur coeur adultère et infidèle, et leurs yeux qui se sont prostitués après leurs idoles; ils se prendront eux-mêmes en dégoût (quwt: se détester), à cause des infamies (ra': méchanceté, perversité) qu'ils ont commises, à cause de toutes leurs abominations (tow 'ebah: dégoûtant, abominable, écoeurant). Eze 6:10 Et ils sauront que je suis l'Éternel, et que ce n'est pas en vain que je les ai menacés de leur envoyer tous ces maux.  

L'adultère c'est vraiment écoeurant, cela brise en morceaux le conjoint dont la confiance a été trompée, cela insécurise les enfants, apporte la honte sur l'église et fait blasphémer les païens. C'est ça le salaire du péché, ce qui est reçu en retour d'un peu de tendresse et de plaisir. Ce qui devrait être paradisiaque s'avère un avant-goût de l'enfer.  


REPENTANCE DE L'ADULTÈRE Ez.6:9-10, Jn.8:3-11, Ja.4:1-10  

Dieu corrige les adultères avec des conséquences pénibles pour leur faire réaliser à quel point c'est dommageable pour l'entourage de chercher égoïstement à satisfaire ses désirs en dehors du mariage.  

Ja 4:1 D'où viennent les luttes, et d'où viennent les querelles parmi vous? N'est-ce pas de vos passions qui combattent dans vos membres? Jas 4:2 Vous convoitez, et vous ne possédez pas; vous êtes meurtriers et envieux, et vous ne pouvez pas obtenir; vous avez des querelles et des luttes, et vous ne possédez pas, parce que vous ne demandez pas. Jas 4:3 Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions. Jas 4:4 Adultères que vous êtes! ne savez-vous pas que l'amour du monde est inimitié contre Dieu? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu. Jas 4:5 Croyez-vous que l'Écriture parle en vain? C'est avec jalousie que Dieu chérit l'esprit qu'il a fait habiter en nous. Jas 4:6 Il accorde, au contraire, une grâce plus excellente; c'est pourquoi l'Écriture dit: Dieu résiste aux orgueilleux, Mais il fait grâce aux humbles. Jas 4:7 Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au diable, et il fuira loin de vous. Jas 4:8 Approchez-vous de Dieu, et il s'approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs; purifiez vos coeurs, hommes irrésolus. Jas 4:9 Sentez votre misère; soyez dans le deuil et dans les larmes; que votre rire se change en deuil, et votre joie en tristesse. Jas 4:10 Humiliez-vous devant le Seigneur, et il vous élèvera.  

Jean 8:3 Alors les scribes et les pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère; (8:4) et, la plaçant au milieu du peuple, Joh 8:4 ils dirent à Jésus: Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère. Joh 8:5 Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes: toi donc, que dis-tu? Joh 8:6 Ils disaient cela pour l'éprouver, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus, s'étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. Joh 8:7 Comme ils continuaient à l'interroger, il se releva et leur dit: Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. Joh 8:8 Et s'étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre. Joh 8:9 Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu'aux derniers; et Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu. Joh 8:10 Alors s'étant relevé, et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit: Femme, où sont ceux qui t'accusaient? Personne ne t'a-t-il condamnée? Joh 8:11 Elle répondit: Non, Seigneur. Et Jésus lui dit: Je ne te condamne pas non plus: va, et ne pèche plus.  


REPENTANCE NON SINCÈRE Jé.7:8-10, Mal.2:13  

Jer 7:8 Mais voici, vous vous livrez à des espérances trompeuses, qui ne servent à rien. Jer 7:9 Quoi! dérober, tuer, commettre des adultères, jurer faussement, offrir de l'encens à Baal, aller après d'autres dieux que vous ne connaissez pas!... Jer 7:10 Puis vous venez vous présenter devant moi, dans cette maison sur laquelle mon nom est invoqué, et vous dites: Nous sommes délivrés!... Et c'est afin de commettre toutes ces abominations! Jer 7:11 Est-elle à vos yeux une caverne de voleurs, cette maison sur laquelle mon nom est invoqué? Je le vois moi-même, dit l'Éternel. Jer 7:12 Allez donc au lieu qui m'était consacré à Silo, où j'avais fait autrefois résider mon nom. Et voyez comment je l'ai traité, à cause de la méchanceté de mon peuple d'Israël. Jer 7:13 Et maintenant, puisque vous avez commis toutes ces actions, dit l'Éternel, puisque je vous ai parlé dès le matin et que vous n'avez pas écouté, puisque je vous ai appelés et que vous n'avez pas répondu, Jer 7:14 Je traiterai la maison sur laquelle mon nom est invoqué, sur laquelle vous faites reposer votre confiance, et le lieu que j'ai donné à vous et à vos pères, de la même manière que j'ai traité Silo; Jer 7:15 et je vous rejetterai loin de ma face, comme j'ai rejeté tous vos frères, toute la postérité d'Éphraïm.  


DIEU HAIT LE DIVORCE QUI DÉTRUIT SON IMAGE CHEZ L'HOMME Mal.2:16  

Mal 2:13 Voici encore ce que vous faites: vous couvrez de larmes l'autel de l'Éternel, de pleurs et de gémissements, en sorte qu'il n'a plus égard aux offrandes et qu'il ne peut rien agréer de vos mains. 14 Et vous dites: Pourquoi?... Parce que l'Éternel a été témoin entre toi et la femme de ta jeunesse, à laquelle tu es infidèle, bien qu'elle soit ta compagne et la femme de ton alliance. 15 Nul n'a fait cela, avec un reste de bon sens (ruach: esprit). Un seul l'a fait, et pourquoi? Parce qu'il cherchait la postérité que Dieu lui avait promise. Prenez donc garde en votre esprit (ruach: esprit), et qu'aucun ne soit infidèle à la femme de sa jeunesse! 16 Car je hais la répudiation, dit l'Éternel, le Dieu d'Israël, et celui qui couvre de violence son vêtement, dit l'Éternel des armées. Prenez donc garde en votre esprit, et ne soyez pas infidèles!  

Mt 19:3 Les pharisiens l'abordèrent, et dirent, pour l'éprouver: Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour un motif quelconque? Mt 19:4 Il répondit: N'avez-vous pas lu que le créateur, au commencement, fit l'homme et la femme Mt 19:5 et qu'il dit: C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair? Mt 19:6 Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint. Mt 19:7 Pourquoi donc, lui dirent-ils, Moïse a-t-il prescrit de donner à la femme une lettre de divorce et de la répudier? Mt 19:8 Il leur répondit: C'est à cause de la dureté de votre coeur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes; au commencement, il n'en était pas ainsi. Mt 19:9 Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère. Mt 19:10 Ses disciples lui dirent: Si telle est la condition de l'homme à l'égard de la femme, il n'est pas avantageux de se marier. Mt 19:11 Il leur répondit: Tous ne comprennent pas cette parole, mais seulement ceux à qui cela est donné. Mt 19:12 Car il y a des eunuques qui le sont dès le ventre de leur mère; il y en a qui le sont devenus par les hommes; et il y en a qui se sont rendus tels eux-mêmes, à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre comprenne.  


L'ADULTÈRE EST UN SIGNE QU'ON NE CONNAÎT PAS DIEU Ho.4:1- 2  

Ho 4:1 Écoutez la parole de l'Éternel, enfants d'Israël! Car l'Éternel a un procès avec les habitants du pays, parce qu'il n'y a point de vérité, point de miséricorde, point de connaissance de Dieu dans le pays. Ho 4:2 Il n'y a que parjures et mensonges, assassinats, vols et adultères; On use de violence, on commet meurtre sur meurtre. Ho 4:3 C'est pourquoi le pays sera dans le deuil, tous ceux qui l'habitent seront languissants, et avec eux les bêtes des champs et les oiseaux du ciel; même les poissons de la mer disparaîtront. Ho 4:4 Mais que nul ne conteste, que nul ne se livre aux reproches; car ton peuple est comme ceux qui disputent avec les sacrificateurs.  


L'ADULTÈRE COMMENCE DANS LE COEUR STIMULÉ PAR LES YEUX ET SOUILLE L'HOMME Mt.5:27-32, 15:18-20  

Mt 5:27 Vous avez appris qu'il a été dit: Tu ne commettras point d'adultère. Mt 5:28 Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son coeur. Mt 5:29 Si ton oeil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne. Mt 5:30 Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi; car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier n'aille pas dans la géhenne. Mt 5:31 Il a été dit: Que celui qui répudie sa femme lui donne une lettre de divorce. Mt 5:32 Mais moi, je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d'infidélité, l'expose à devenir adultère, et que celui qui épouse une femme répudiée commet un adultère.  

Mt 15:18 Mais ce qui sort de la bouche vient du coeur, et c'est ce qui souille l'homme. Mt 15:19 Car c'est du coeur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les impudicités, les vols, les faux témoignages, les calomnies. Mt 15:20 Voilà les choses qui souillent l'homme; mais manger sans s'être lavé les mains, cela ne souille point l'homme. 

Jer 3:1 Il dit: Lorsqu'un homme répudie sa femme, qu'elle le quitte et devient la femme d'un autre, cet homme retourne-t-il encore vers elle? Le pays même ne serait-il pas souillé? Et toi, tu t'es prostituée à de nombreux amants, et tu reviendrais à moi! dit l'Éternel.  

Job 24:15 L'oeil de l'adultère épie le crépuscule; personne ne me verra, dit-il, et il met un voile sur sa figure.  

2Pe 2:12 Mais eux, semblables à des brutes qui s'abandonnent à leurs penchants naturels et qui sont nées pour être prises et détruites, ils parlent d'une manière injurieuse de ce qu'ils ignorent, et ils périront par leur propre corruption, 2Pe 2:13 recevant ainsi le salaire de leur iniquité. Ils trouvent leurs délices à se livrer au plaisir en plein jour; hommes tarés et souillés, ils se délectent dans leurs tromperies, en faisant bonne chère avec vous. 2Pe 2:14 Ils ont les yeux pleins d'adultère et insatiables de péché; ils amorcent les âmes mal affermies; ils ont le coeur exercé à la cupidité; ce sont des enfants de malédiction.  


L'ADULTÈRE EST UNE INJUSTICE 1Co.6:8-10 DUE À UN MANQUE D'AMOUR Ro.13:8-10, PROVENANT D'UN COEUR DUR Mt.19:8 PENSANT AGIR CORRECTEMENT Pr.30:20  

Ro 13:8 Ne devez rien à personne, si ce n'est de vous aimer les uns les autres; car celui qui aime les autres a accompli la loi. Ro 13:9 En effet, les commandements: Tu ne commettras point d'adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne convoiteras point, et ceux qu'il peut encore y avoir, se résument dans cette parole: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Ro 13:10 L'amour ne fait point de mal au prochain: l'amour est donc l'accomplissement de la loi.  

Pr 30:18 Il y a trois choses qui sont au-dessus de ma portée, même quatre que je ne puis comprendre: Pr 30:19 La trace de l'aigle dans les cieux, La trace du serpent sur le rocher, La trace du navire au milieu de la mer, Et la trace de l'homme chez la jeune femme. Pr 30:20 Telle est la voie de la femme adultère: Elle mange, et s'essuie la bouche, Puis elle dit: Je n'ai point fait de mal.  


L'ADULTÈRE EMPÊCHE L'ENTRÉE DANS LE ROYAUME DE DIEU 1Co.6:8-9 ET L'HÉRITAGE DE LA VIE ÉTERNELLE Mc.10:17-19 ET APPORTE UN JUGEMENT DE DIEU Hé.13:4 MÉRITANT LA MORT Lé.20:10 

Mr 10:17 Comme Jésus se mettait en chemin, un homme accourut, et se jetant à genoux devant lui: Bon maître, lui demanda-t-il, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? Mr 10:18 Jésus lui dit: Pourquoi m'appelles-tu bon? Il n'y a de bon que Dieu seul. Mr 10:19 Tu connais les commandements: Tu ne commettras point d'adultère; tu ne tueras point; tu ne déroberas point; tu ne diras point de faux témoignage; tu ne feras tort à personne; honore ton père et ta mère.  

1Co 6:8 Mais c'est vous qui commettez l'injustice et qui dépouillez, et c'est envers des frères que vous agissez de la sorte! 1Co 6:9 Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront point le royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas: ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, (6:10) ni les efféminés, ni les infâmes, 1Co 6:10 ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n'hériteront le royaume de Dieu. 1Co 6:11 Et c'est là ce que vous étiez, quelques-uns de vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ, et par l'Esprit de notre Dieu. 1Co 6:12 Tout m'est permis, mais tout n'est pas utile; tout m'est permis, mais je ne me laisserai asservir par quoi que ce soit.  

Heb 13:4 Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure, car Dieu jugera les impudiques et les adultères.  

Le 20:10 Si un homme commet un adultère avec une femme mariée, s'il commet un adultère avec la femme de son prochain, l'homme et la femme adultères seront punis de mort.  


L'ADULTÈRE SPIRITUEL 

Jer 3:6 L'Éternel me dit, au temps du roi Josias: As-tu vu ce qu'a fait l'infidèle Israël? Elle est allée sur toute montagne élevée et sous tout arbre vert, et là elle s'est prostituée. Jer 3:7 Je disais: Après avoir fait toutes ces choses, elle reviendra à moi. Mais elle n'est pas revenue. Et sa soeur, la perfide Juda, en a été témoin. Jer 3:8 Quoique j'eusse répudié l'infidèle Israël à cause de tous ses adultères, et que je lui eusse donné sa lettre de divorce, j'ai vu que la perfide Juda, sa soeur, n'a point eu de crainte, et qu'elle est allée se prostituer pareillement. Jer 3:9 Par sa criante impudicité Israël a souillé le pays, elle a commis un adultère avec la pierre et le bois. Jer 3:10 Malgré tout cela, la perfide Juda, sa soeur, n'est pas revenue à moi de tout son coeur; c'est avec fausseté qu'elle l'a fait, dit l'Éternel. Jer 3:11 L'Éternel me dit: L'infidèle Israël paraît innocente en comparaison de la perfide Juda. Jer 3:12 Va, crie ces paroles vers le septentrion, et dis: Reviens, infidèle Israël! dit l'Éternel. Je ne jetterai pas sur vous un regard sévère; car je suis miséricordieux, dit l'Éternel, Je ne garde pas ma colère à toujours. Jer 3:13 Reconnais seulement ton iniquité, reconnais que tu as été infidèle à l'Éternel, ton Dieu, que tu as dirigé çà et là tes pas vers les dieux étrangers, sous tout arbre vert, et que tu n'as pas écouté ma voix, dit l'Éternel. Jer 3:14 Revenez, enfants rebelles, dit l'Éternel; car je suis votre maître. Je vous prendrai, un d'une ville, deux d'une famille, et je vous ramènerai dans Sion. Jer 3:15 Je vous donnerai des bergers selon mon coeur, et ils vous paîtront avec intelligence et avec sagesse.  

Jer 3:20 Mais, comme une femme est infidèle à son amant, ainsi vous m'avez été infidèles, maison d'Israël, dit l'Éternel. Jer 3:21 Une voix se fait entendre sur les lieux élevés; ce sont les pleurs, les supplications des enfants d'Israël; car ils ont perverti leur voie, ils ont oublié l'Éternel, leur Dieu. Jer 3:22 Revenez, enfants rebelles, je pardonnerai vos infidélités. – Nous voici, nous allons à toi, car tu es l'Éternel, notre Dieu. Jer 3:23 Oui, le bruit qui vient des collines et des montagnes n'est que mensonge; oui, c'est en l'Éternel, notre Dieu, qu'est le salut d'Israël. Jer 3:24 Les idoles ont dévoré le produit du travail de nos pères, dès notre jeunesse, leurs brebis et leurs boeufs, leurs fils et leurs filles. Jer 3:25 Nous avons notre honte pour couche, et notre ignominie pour couverture; car nous avons péché contre l'Éternel, notre Dieu, nous et nos pères, dès notre jeunesse jusqu'à ce jour, et nous n'avons pas écouté la voix de l'Éternel, notre Dieu. – Jer 4:1 Israël, si tu reviens, si tu reviens à moi, dit l'Éternel, si tu ôtes tes abominations de devant moi, tu ne seras plus errant. Jer 4:2 Si tu jures: L'Éternel est vivant! avec vérité, avec droiture et avec justice, alors les nations seront bénies en lui, et se glorifieront en lui. Jer 4:3 Car ainsi parle l'Éternel aux hommes de Juda etde Jérusalem: Défrichez-vous un champ nouveau, et ne semez pas parmi les épines. Jer 4:4 Circoncisez-vous pour l'Éternel, circoncisez vos coeurs, hommes de Juda et habitants de Jérusalem, de peur que ma colère n'éclate comme un feu, et ne s'enflamme, sans qu'on puisse l'éteindre, à cause de la méchanceté de vos actions.  


MISE EN GARDE CONTRE L'ADULTÈRE  

Salomon, Ecclésiaste 7:26 

Et j'ai trouvé plus amère que la mort la femme qui est un piège, dont le coeur est un filet, et dont les mains sont des liens; celui qui est agréable à Dieu lui échappe, mais le pécheur est pris par elle.  

Salomon, Proverbes 22:14  

La bouche de la courtisane est une fosse profonde, celui contre qui l'Éternel est irrité y tombera.  

Salomon, Proverbes 23:26-27  

Mon fils, donne-moi ton coeur, et que tes yeux se plaisent dans mes voies, car la prostituée est une fosse profonde et l'étrangère un puits étroit. Elle dresse des embûches comme un brigand et augmente parmi les humains le nombre des traîtres. 

Salomon, Proverbes 5  

1 Mon fils, sois attentif à ma sagesse, prête l'oreille à mon intelligence, 

2 Afin que tu conserves la réflexion, et que tes lèvres gardent la connaissance.  

3 Car les lèvres de l'étrangère distillent le miel, et son palais est plus doux que l'huile;  

4 Mais à la fin elle est amère comme l'absinthe, aiguë comme un glaive à deux tranchants.  

5 Ses pieds descendent vers la mort, ses pas atteignent le séjour des morts.  

6 Afin de ne pas considérer le chemin de la vie, elle est errante dans ses voies, elle ne sait où elle va.  

7 Et maintenant, mes fils, écoutez-moi, et ne vous écartez pas des paroles de ma bouche.  

8 Éloigne-toi du chemin qui conduit chez elle, et ne t'approche pas de la porte de sa maison, 

9 De peur que tu ne livres ta vigueur à d'autres, et tes années à un homme cruel;  

10 De peur que des étrangers ne se rassasient de ton bien, et du produit de ton travail dans la maison d'autrui;  

11 De peur que tu ne gémisses, près de ta fin, quand ta chair et ton corps se consumeront,  

12 Et que tu ne dises: Comment donc ai-je pu haïr la correction, et comment mon coeur a-t-il dédaigné la réprimande?  

13 Comment ai-je pu ne pas écouter la voix de mes maîtres, ne pas prêter l'oreille à ceux qui m'instruisaient?  

14 Peu s'en est fallu que je n'aie éprouvé tous les malheurs au milieu du peuple et de l'assemblée.  

15 Bois les eaux de ta citerne, les eaux qui sortent de ton puits.  

16 Tes sources doivent-elles se répandre au dehors? Tes ruisseaux doivent-ils couler sur les places publiques?  

17 Qu'ils soient pour toi seul, et non pour des étrangers avec toi.  

18 Que ta source soit bénie, et fais ta joie de la femme de ta jeunesse,  

19 Biche des amours, gazelle pleine de grâce: Sois en tout temps enivré de ses charmes, sans cesse épris de son amour.  

20 Et pourquoi, mon fils, serais-tu épris d'une étrangère, et embrasserais-tu le sein d'une inconnue?  

21 Car les voies de l'homme sont devant les yeux de l'Éternel, qui observe tous ses sentiers. 

22 Le méchant est pris dans ses propres iniquités, il est saisi par les liens de son péché.  

23 Il mourra faute d'instruction, il chancellera par l'excès de sa folie.  

6:20 Mon fils, garde les préceptes de ton père, et ne rejette pas l'enseignement de ta mère.  

21 Lie-les constamment sur ton coeur, attache-les à ton cou.  

22 Ils te dirigeront dans ta marche, ils te garderont sur ta couche, ils te parleront à ton réveil.  

23 Car le précepte est une lampe, et l'enseignement une lumière, et les avertissements de la correction sont le chemin de la vie:  

24 Ils te préserveront de la femme corrompue, de la langue doucereuse de l'étrangère.  

25 Ne la convoite pas dans ton coeur pour sa beauté, et ne te laisse pas séduire par ses paupières.  

26 Car pour la femme prostituée on se réduit à un morceau de pain, et la femme mariée tend un piège à la vie précieuse.  

27 Quelqu'un mettra-t-il du feu dans son sein, sans que ses vêtements s'enflamment?  

28 Quelqu'un marchera-t-il sur des charbons ardents, sans que ses pieds soient brûlés? 

29 Il en est de même pour celui qui va vers la femme de son prochain: Quiconque la touche ne restera pas impuni.  

30 On ne tient pas pour innocent le voleur qui dérobe pour satisfaire son appétit, quand il a faim;  

31 Si on le trouve, il fera une restitution au septuple, il donnera tout ce qu'il a dans sa maison. 

32 Mais celui qui commet un adultère avec une femme est dépourvu de sens, celui qui veut se perdre agit de la sorte;  

33 Il n'aura que plaie et ignominie, et son opprobre ne s'effacera point.  

34 Car la jalousie met un homme en fureur, et il est sans pitié au jour de la vengeance;  

35 Il n'a égard à aucune rançon, et il est inflexible, quand même tu multiplierais les dons.  

7:1 Mon fils, retiens mes paroles, et garde avec toi mes préceptes. 2 Observe mes préceptes, et tu vivras; garde mes enseignements comme la prunelle de tes yeux. 


3 Lie-les sur tes doigts, écris-les sur la table de ton coeur.  

4 Dis à la sagesse: Tu es ma soeur! Et appelle l'intelligence ton amie,  

5 Pour qu'elles te préservent de la femme étrangère, de l'étrangère qui emploie des paroles doucereuses.  

6 J'étais à la fenêtre de ma maison, et je regardais à travers mon treillis. 

7 J'aperçus parmi les stupides, je remarquai parmi les jeunes gens un garçon dépourvu de sens.  

8 Il passait dans la rue, près de l'angle où se tenait une de ces étrangères, et il se dirigeait lentement du côté de sa demeure:  

9 C'était au crépuscule, pendant la soirée, au milieu de la nuit et de l'obscurité.  

10 Et voici, il fut abordé par une femme ayant la mise d'une prostituée et la ruse dans le coeur.  

11 Elle était bruyante et rétive; ses pieds ne restaient point dans sa maison; 

12 Tantôt dans la rue, tantôt sur les places, et près de tous les angles, elle était aux aguets.  

13 Elle le saisit et l'embrassa, et d'un air effronté lui dit:  

14 Je devais un sacrifice d'actions de grâces, aujourd'hui j'ai accompli mes voeux.  

15 C'est pourquoi je suis sortie au-devant de toi pour te chercher, et je t'ai trouvé.  

16 J'ai orné mon lit de couvertures, de tapis de fil d'Égypte;  

17 J'ai parfumé ma couche de myrrhe, d'aloès et de cinnamome.  

18 Viens, enivrons-nous d'amour jusqu'au matin, livrons-nous joyeusement à la volupté. 

19 Car mon mari n'est pas à la maison, il est parti pour un voyage lointain;  

20 Il a pris avec lui le sac de l'argent, il ne reviendra à la maison qu'à la nouvelle lune.  

21 Elle le séduisit à force de paroles, elle l'entraîna par ses lèvres doucereuses.  

22 Il se mit tout à coup à la suivre, comme le boeuf qui va à la boucherie, comme un fou qu'on lie pour le châtier,  

23 Jusqu'à ce qu'une flèche lui perce le foie, comme l'oiseau qui se précipite dans le filet, Sans savoir que c'est au prix de sa vie.  

24 Et maintenant, mes fils, écoutez-moi, et soyez attentifs aux paroles de ma bouche.  

25 Que ton coeur ne se détourne pas vers les voies d'une telle femme, ne t'égare pas dans ses sentiers.  

26 Car elle a fait tomber beaucoup de victimes, et ils sont nombreux, tous ceux qu'elle a tués.  

27 Sa maison, c'est le chemin du séjour des morts; il descend vers les demeures de la mort.  


ATTITUDE À ADOPTER Job.31:1  

1 J'avais fait un pacte avec mes yeux, 

Et je n'aurais pas arrêté mes regards sur une vierge.  

2 Quelle part Dieu m'eût-il réservée d'en haut?  

Quel héritage le Tout-Puissant m'eût-il envoyé des cieux?  

3 La ruine n'est-elle pas pour le méchant,  

Et le malheur pour ceux qui commettent l'iniquité?  

4 Dieu n'a-t-il pas connu mes voies? 

N'a-t-il pas compté tous mes pas?  

5 Si j'ai marché dans le mensonge,  

Si mon pied a couru vers la fraude, 

6 Que Dieu me pèse dans des balances justes,  

Et il reconnaîtra mon intégrité!  

7 Si mon pas s'est détourné du droit chemin,  

Si mon coeur a suivi mes yeux,  

Si quelque souillure s'est attachée à mes mains,  

8 Que je sème et qu'un autre moissonne,  

Et que mes rejetons soient déracinés!  

9 Si mon coeur a été séduit par une femme,  

10 Que ma femme tourne la meule pour un autre,  

Et que d'autres la déshonorent! 

11 Car c'est un crime,  

Un forfait que punissent les juges; 

12 C'est un feu qui dévore jusqu'à la ruine,  

Et qui aurait détruit toute ma richesse.  

33 Si, comme les hommes, j'ai caché mes transgressions,  

Et renfermé mes iniquités dans mon sein,  

34 Parce que j'avais peur de la multitude,  

Parce que je craignais le mépris des familles,  

Me tenant à l'écart et n'osant franchir ma porte... 

Yvan Rheault  

©  Source Tripod


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LE CHRÉTIEN ET LE SEXE TEXTE SUR L'ADULTÈRE   


Il y a 12 stages communs qui se produisent habituellement en séquence à mesure qu'une relation se dirige vers une aventure adultère. Ces stages se produisent souvent sur une longue période de temps, mais un homme et une femme peuvent passer par plusieurs stages de relation au cours de la même soirée. En prenant conscience de ces stages cela va nous aider à reconnaître ce qui pourrait se passer avec nous afin que nous puissions arrêter le processus avant qu'on soit enfoncé par-dessus la tête. 

Nos deux ennemis ici sont la rationalisation et le reniement. Nous rationalisons quand nous donnons des raisons acceptables à des comportements, des pensées et des sentiments inacceptables. Le reniement c'est souvent notre refus intense de reconnaître la vérité au sujet de nos comportements, de nos pensées et de nos sentiments. L'auteur de Hébreux était conscient que le péché pouvait endurcir notre coeur et obscurcir notre compréhension, nous détournant ainsi de Dieu. Il écrit: Mais exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu'on peut dire: Aujourd'hui! afin qu'aucun de vous ne s'endurcisse par la séduction du péché. Hé.3:13 

Jay m'a partagé jusqu'à quel point la rationalisation peut être éloignée de la raison. Une femme pensait que Dieu comprenait et acceptait ses nombreuses aventures parce que, après tout, il était celui qui l'avait créé avec ce besoin d'avoir d'autres hommes. Un homme a dit: «C'est correct, parce qu'à chaque fois que nous avons une relation sexuelle nous terminons par la prière ensemble.»

La rationalisation oeuvre main dans la main avec le reniement pour altérer notre sens de la réalité et nous rendre de moins en moins capable de reconnaître que nous nous dirigeons vers une chute. C'est étonnant de voir jusqu'à quel point nous pouvons expliquer et justifier notre comportement pécheur. La rationalisation et le reniement jouent un rôle à chaque étape du processus de l'implication. 

Pr.13:14 L'enseignement du sage est une source de vie, Pour détourner des pièges de la mort.


1° L'état d'ouverture

Le premier stage c'est l'ouverture émotionnelle que nous avons déjà discuté. 

Quand nous décelons une petite inclinaison à se distancer de la relation avec la femme que nous aimons, nous pouvons agir pour nous protéger nous-mêmes durant cette période de vulnérabilité. Nous pouvons nous efforcer de comprendre ce qui nous arrive et concentrer notre énergie à regagner la pleine santé dans notre relation.


2° L'état de vigilance

Ce second stage dans une aventure en processus c'est la conscience grandissante d'une personne en particulier dans le champ de nos relations. Nous commençons simplement par penser occasionnellement à elle. Des pensées innocentes peuvent se changer en des fantasmes à son sujet. À mesure qu'elle devient plus présente dans nos pensées conscientes, elle commence à apparaître dans nos rêves aussi. Les rêves sont souvent remplis de fantasmes sexuels. Parfois un homme à cette étape prendra des photographies de groupes où cette femme est présente à un party de bureau ou à une réunion de famille ou pendant une vacance. L'homme reviendra souvent contempler les photos. Il n'est pas inhabituel pour l'homme à ce stade d'essayer de capturer mentalement la femme qui est en train de devenir un fort centre d'intérêt. La masturbation est commune pendant les fantasmes au sujet de cette femme. 

La rationalisation développée à ce point c'est qu'il n'y a aucun mal à fantasmer. C'est bien humain. 


3° Les rencontres innocentes

Pendant le temps de la conscience éveillée de l'autre femme, il peut y avoir des rencontres vraiment innocentes, inopinées, souvent c'est des contacts légitimes pour les affaires qui peuvent potentiellement construire une relation. À ce stage il peut y avoir un peu de flirt qui se développe, des contacts prolongés par le regard, des échanges d'allusions sexuelles en apparence inoffensives, un langage corporel séducteur. Les deux personnes impliquées à ce point nieraient tout intérêt réel l'un pour l'autre. 


4° Les rencontres intentionnelles

Les rencontres se produisent fréquemment et semblent être le fruit du hasard alors qu'en réalité une personne agit de manière à faire grandir les chances de se voir. Ce stage est illustré d'une manière humoristique dans les films. On montre un homme attendant pendant des heures sur un coin de rue. Quand la femme apparaît, il marche vers elle et feint la surprise comme si elle était la dernière personne au monde qu'il s'attendait de voir. Dans la vraie vie ce stage pouvait être humoristique s'il n'était pas si triste. Un adolescent prend particulièrement plaisir à ce genre de jeu. Cela prouve que l'excitation produit par l'attraction du sexe opposé peut subjuguer notre côté rationnelle. L'attraction sexuelle peut facilement faire des fous de nous. Rendu à ce point une personne entre dans une zone de danger réel. 


5° Le temps attardé à passer ensemble dans des lieux publiques 

L'homme et la femme passent maintenant du temps ensemble quand ils sont dans des groupes. Ils tendent à se fermer des autres en se détournant du groupe et en évitant le contact par le regard avec les autres. Il y a un intérêt commun grandissant rendu à ce point. Les sujets de conversation incluent l'histoire personnelle, les intérêts dans les sports, la politique et les affaires. Des gens observateurs pourraient remarquer quelque chose d'inhabituel au sujet de la relation rendue à ce stage. J'ai vécu l'expérience d'essayer de m'infiltrer dans une conversation entre un homme et une femme rendu à ce stage et je me suis fait traité comme un intrus indésirable. Mais l'homme et la femme continueront à nier toute suggestion que ce qui se passe entre eux, c'est plus que toute relation adulte normale. L'homme pense: «C'est correct de me centrer sur elle. Rien ne peut arriver. Nous sommes avec d'autres personnes.» 


6° Le temps attardé à passer ensemble dans des lieux publiques en privé

L'homme et la femme se rendent compte rapidement qu'ils sont encore ensemble longtemps après que les autres sont partis. Il y a maintenant une excitation grandissante en étant tous les deux seuls ensemble. C'est une sensation attrayante, séduisante. La conversation change de sujet, on passe des idées aux sentiments. Le soin attentionné est partagé par les deux. Par le moyen de la conversation il y a une entrée dans les domaines privés et personnels. L'homme et la femme se sentent toujours corrects au sujet de leur relation parce que les rencontres ont commencé en public. 


7° L'isolation intentionnelle

Maintenant l'homme et la femme commencent à planifier des temps seuls pour des buts «légitimes». L'homme demande à la femme si elle peut le rencontrer pour l'aider à régler ses problèmes maritaux. Ou la femme demande à l'homme de rester après les heures de bureau pour lui prêter son expertise sur un certain projet qu'elle essaie de finaliser. Le couple niera encore toute suggestion que leur relation n'est pas complètement appropriée. Au foyer l'épouse de cet homme pourra peut-être noter une baisse dans la communication verbale et non-verbale. Il est soudainement plus détaché, froid, presque formel dans sa relation avec elle. Il y a des appels téléphoniques incomplets.

J'ai resté avec un couple récemment pendant que je faisais un travail quelconque à leur église. Le mari arrivait le vendredi au foyer exténué de son travail. Il allait direct au lit et dormait environ une heure et demie. Ensuite il se levait, prenait une bouchée en vitesse et retournait travailler. Il travaillait aussi le samedi après-midi et il devait aussi travailler le dimanche. Quand il était à la maison je sentais qu'il était profondément troublé. Il était distant et ne s'impliquait pas dans les conversations autour de lui. Sa femme était inquiète pour lui de le voir tant travailler le soir et voir le stress qu'il s'imposait. Elle lui a parlé souvent de se trouver un autre emploi qui ne demanderait pas tant de son temps. Elle s'en faisait pour sa santé. Je ne fus pas surpris d'apprendre d'elle quelques mois plus tard que son mari avait été impliqué dans une aventure secrète et qu'il était parti de la maison. 


8° L'isolation pour le plaisir

Maintenant l'homme et la femme planifient des temps seuls pour la simple joie d'être ensemble. La relation devient comme une euphorie de jeunesse. Ils partagent ensemble une expérience excitante et aventureuse. Il y a plus d'intimité. L'homme et la femme se touchent. Il se produit des attouchements chaleureux sur la main, le bras ou la main glisse autour de la taille. Durant ce stage, l'épouse se rendra compte qu'il y a de larges portions de temps qui ne sont pas justifiées. Il y aura une baisse marquée dans les temps agréables passés dans le mariage. L'homme et la femme continueront à rationaliser leur relation en disant que les adultes ont besoin de bons amis du sexe opposé. Il n'y a rien de mal à avoir de bons amis.


9° Les étreintes affectionnées 

Les désirs secrets l'un pour l'autre deviennent intenses. Les étreintes s'éternisent. Il y a de plus ne plus de touchers et de caresses pour le fun. Les jeux enfantins comme le chatouillage et la lutte se produisent souvent à ce stage pour faire grandir le contact physique.

La rationalisation ici est qu'il n'y a rien de mal à exprimer physiquement le support l'un pour l'autre. En même temps avec leur conjoint, il y aura une baisse dans les étreintes affectionnées et dans le contact physique. 


10° Les étreintes passionnées 

Les attouchements et les étreintes affectionnées conduisent aux échanges passionnés. Quand l'alcool se met de la partie un couple avance rapidement à travers ces stages. Tout ce qui réduit l'inhibition contribue à faire augmenter le désir physique et son expression. Le couple rationalisera encore en disant que c'est correct de se faire stimuler parce que c'est innocent et non planifié. «D'autre part, ma femme ne me fait plus sentir comme cela maintenant» pensera l'homme. 


11° La capitulation 

Le couple s'engage dans des relations sexuelles. Le reniement est éliminé à ce stage. D'aucune façon peuvent-ils nier la réalité de ce qui se passe alors entre eux. 


12° L'acceptation 

Ici, l'homme et la femme s'admettent à eux-mêmes et l'un à l'autre qu'ils ont vraiment une aventure ensemble. S'ils continuent leur relation à partir de ce point, c'est le fruit d'un consentement mutuel. Ici l'investissement émotionnel dans l'aventure est à son sommet, et l'investissement émotionnel dans le mariage est à son point le plus bas. Rendu à ce point, l'épouse en est presque toujours consciente. Son mari n'est plus au foyer. Il est fréquemment parti toute la nuit sans s'expliquer. Il peut même trouver une manière créative pour permettre à sa femme de découvrir l'aventure. La tension de mener une double vie est habituellement trop grande pour qu'une personne puisse la supporter bien longtemps. 

Est-ce la fin de l'histoire? Est-ce que l'homme et la femme vivront heureux jusqu'à la fin? non. L'histoire d'une aventure n'est pas une comédie, c'est une tragédie. 

Jean-Yves Leloup définit ainsi l'adultère: L'adultère c'est se tromper de réalité, prendre réel l'irréel.


Bienvenue dans le monde réel

James Dobson a dit: «Le gazon est plus vert de l'autre côté de la clôture, mais il demande encore à être tondu.» Une fois que l'excitation des premiers stages de l'aventure se dissipe, le nouveau couple est forcé de vivre dans la vraie vie encore une fois, la vie dans un endroit commun. L'homme et la femme ont soudainement à faire face à des ajustements de personnalité. Ils se découvrent des imperfections spirituelles, émotionnelles et physiques l'un l'autre qu'ils n'avaient jamais remarqué auparavant. Quelqu'un doit réparer l'auto, faire à manger, nettoyer la maison, faire les courses, s'occuper des finances. 

Il y a maintenant une traînée de douleur comme un cancer qui mange la nouvelle relation. Les enfants ont été blessés. Une femme et un mari ont été abandonnés. 

Ce réseau relationnel complexe et difficile est dur à gérer. Aussi, dans la nouvelle relation il y a toujours une suspicion sous-jacente, spécialement quand les tensions maritales commencent à grandir, que le nouveau partenaire va opter pour s'en aller et essayer sa chance encore une autre fois avec une autre personne. «Après tout, c'est ce qu'il a fait avec moi» pensera la nouvelle femme. Les seconds mariages ont deux fois plus de chances de se terminer par un divorce que les premiers mariages. 

C'est vraiment une tragédie. Des hommes et des femmes changent encore et encore de partenaires pourchassant l'illusion. Plusieurs meurent esseulés, vides, manquant d'amour. 

Est-ce que la coupe de votre mariage est à moitié vide? Ou à moitié pleine? La chose à faire c'est de considérer le temps passé dans votre relation actuelle comme un investissement à prendre soin. Votre mariage est un bon plan de retraite. Tant que vous faites vos dépôts le compte grossit. Le mariage se grossit comme des intérêts composés avec le temps. Des petits investissements d'amour et de soin rapportent de grandes dividendes dans le bonheur relationnel. Personne sain d'esprit ne gaspillerait un solide investissement dans un compte qui a grossi avec les années pour prendre un projet branlant, spéculatif. Cela n'a pas de bon sens. Si le gazon semble plus vert de l'autre côté de la clôture, vous devriez essayer d'arroser le vôtre.

Il n'y a pas de chemin facile pour une relation authentique. Cela prend un travail acharné. Si vous sentez que le plaisir ou la romance sont partis de votre mariage, ou si vous pensez que le mariage ne rencontre plus votre besoin fondamental d'encouragement et d'amour, alors vous avez du pain sur la planche. Désolé, il n'y a pas d'autres moyens. La seule action qui a de l'allure c'est de tenir bon et de se reconsacrer vous-mêmes à votre présent mariage. Pourquoi le plaisir s'en est-il allé? Avez-vous besoin d'avoir plus de temps à part ensemble en tant que couple? Saisissez-vous chaque occasion d'avoir du plaisir ensemble et de rallumer l'ancienne flamme? Qu'est-ce qui ne rencontre pas vos besoins dans votre relation? Pourquoi ne pas en parler avec votre femme de cela? C'est difficile pour vous en tant qu'homme d'admettre que vous avez des besoins émotionnels. Mais mon expérience me dit que les femmes sont bonnes d'habitude pour écouter si seulement leurs maris peuvent commencer à parler. Le dialogue honnête renforcera grandement votre mariage. Encore une fois, je mentionne qu'il se peut que vous ayez besoin d'une troisième personne pour vous aider à repartir ce genre de partage réel. 

Un bon mariage vaut tous les efforts investis. Aucun autre essai ne rapporte autant de dividendes à long terme. S.V.P. ne soyez pas dupés. Résistez le mensonge proposant qu'une autre femme sera la réponse à tous vos problèmes. Il n'y a aucun avantage à repartir à zéro. Vous allez vivre de brisure en brisure sans succès. Apprenez à remplir votre moitié de coupe jusqu'au bord. 

 © Source: Tripod


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LE CHOIX D'UNE COMPAGNE POUR LA VIE


Jacob avait dû quitter le foyer familial pour fuir son frère Esaü qui en voulait à sa vie. Mais derrière cette circonstance négative, Dieu dirigeait toutes choses pour son bien. C'est souvent la même chose pour nous. Nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes dans telle ou telle situation. Mais souvenons-nous que si nous sommes dans la main de Dieu, il dirige les circonstances en notre faveur, car «toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu» (Romains 8: 28).

Il importe de voir comment toutes choses ont concouru au bien de Jacob, dans les années tellement importantes où il a choisi la compagne de sa vie. Résumons donc les faits racontés dans le livre de la Genèse, au chapitre 29.

Après son long voyage, Jacob arrive à la source de Paddan-Aram, là où l'on abreuve les troupeaux chaque soir. Tandis que Jacob converse avec les bergers rassemblés, Rachel, la bergère, survient. C'est la fille de Laban, oncle de Jacob; c'est donc sa cousine germaine. C'est là que Jacob fait sa connaissance et que s'amorce l'idylle qui, sept ans plus tard, aboutira à leur mariage. J'aimerais tirer de ce récit biblique sept principes et nous pouvons les considérer comme sept règles d'or qui devraient guider le jeune croyant au moment où il pense au mariage.

1.

Dans le chapitre 28 de la Genèse, Dieu a rencontré Jacob à Béthel, et il l'a béni, lui promettant un avenir et une postérité. Il a donc fallu que Jacob rencontre Dieu avant de rencontrer Rachel. Tirons-en l'application:
Lorsqu'un jeune homme ou une jeune fille envisage de se marier, il devrait d'abord en faire un sujet de prière précis. Il devrait s'arrêter dans la présence de Dieu, pour lui permettre de le guider dans ce choix; soit qu'il mette à part un temps spécial pour prier et étudier la Bible, soit qu'il éprouve d'une autre manière son désir de chercher et d'accomplir la volonté divine.

Nous vivons une époque où Satan, le prince de ce monde, pousse ses victimes à précipiter les décisions importantes de l'existence. Pourtant, il est encore possible à un jeune homme ou une jeune fille de refuser de se laisser prendre dans cet engrenage, pour permettre à son Seigneur de lui révéler ses plans pour son avenir.

Oui, le choix d'une épouse ou d'un époux doit être précédé d'une rencontre avec Dieu. Et je l'affirme avec conviction, le Seigneur donne aujourd'hui encore le meilleur à celui qui sait attendre l'heure et le choix de Dieu pour lui. C'est ce que le prophète exprimait à sa façon il y a plus de 25 siècles:
«Si vous avez de la bonne volonté et si vous êtes dociles, vous mangerez les meilleures productions du pays.» (Ésaïe 1: 19)

2.

Et maintenant, voici le deuxième principe que le croyant doit observer en vue d'un mariage heureux, principe encore plus important que le premier. Il faut que le jeune homme et la jeune fille appartiennent au Seigneur.

Jacob n'a pas, comme son frère, cherché sa femme parmi les jeunes filles païennes des tribus voisines, ce qui avait tant peiné ses parents. Non, sur leur demande, Jacob s'est rendu dans la famille de sa mère, cette famille de croyants qui, depuis l'époque d'Abraham, avait quitté les idoles pour servir l'Éternel, le Dieu des cieux. Jacob a donc cherché la compagne de sa vie dans une famille de croyants.

Jeune homme, jamais tu ne seras vraiment heureux si, ayant accepté Christ comme ton Sauveur, tu te mets à fréquenter une jeune fille qui n'appartient pas à ce Sauveur. Jeune fille chrétienne, jamais tu ne seras pleinement heureuse si tu te laisses éblouir par les avantages de tel ou tel parti, sans t'assurer de l'essentiel: le jeune homme, est-il chrétien, lui aussi? Ne pense pas: «II le deviendra» ou «On verra bien au moment même!» Non, toi qui appartiens à Dieu, ne fréquente pas un ou une inconverti. Dans le chapitre du Nouveau Testament consacré au mariage, l'apôtre Paul précise bien, lorsqu'il parle de l'union de deux êtres: «... seulement, que ce soit dans le Seigneur.» (1 Corinthiens 7: 39)

Jeune homme, jeune fille, vous pourriez avoir d'amers regrets si vous ne remplissez pas cette condition de base en vue d'un mariage heureux. Il vaudrait mieux rompre un lien que Dieu désapprouve que de rester dans la désobéissance. En effet, l'Écriture dit: «Qu'y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres? ... Ou quelle part a le fidèle avec l'infidèle? ... C'est pourquoi... séparez-vous, dit le Seigneur... et je vous accueillerai. Je serai pour vous un Père, et vous serez pour moi des fils et des filles.» (2 Corinthiens 6: 14-18)

3.

Après l'énoncé de ces deux principes, en voici un autre que les circonstances des fiançailles de Jacob nous soulignent. Il a fondé son foyer à mille kilomètres de la maison de ses parents, mettant ainsi en pratique la parole qui est à l'origine de l'institution divine du mariage: «L'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme.» (Genèse 2: 24)

Dans le cas de Jacob, c'est bien dommage qu'il n'ait pas pu mettre mille kilomètres entre lui et ses beaux-parents. Que de difficultés il aurait ainsi évitées!

Il en est de même aujourd'hui. Le foyer des jeunes époux ne pourra pas pleinement s'épanouir si parents ou beaux-parents vivent trop près et interfèrent trop souvent dans la cellule familiale, cette cellule qui déjà doit s'adapter à une situation entièrement nouvelle.

4.

En choisissant sa femme dans la maison de Laban, son oncle, Jacob accomplissait à la lettre le profond désir exprimé par ses parents au moment de son départ de Beer-Schéba.

Jeunes gens et jeunes filles, ne méprisez pas les conseils de parents croyants, et n'agissez pas dans l'indépendance et la précipitation; certains obstacles tomberont d'eux-mêmes si vous savez patienter quelques mois. Et ne dédaignez pas la bénédiction des parents qui partagent la même foi, ce précieux apport à la construction de votre futur bonheur familial.

5.

Il faut que le futur fiancé découvre l'âme soeur. L'Écriture parle de «l'aide semblable» ou, comme le dit la version Darby, «l'aide qui lui correspond» (Genèse 2: 18).

Que de foyers hâtivement construits courent le risque de l'éclatement, parce que de profondes divergences d'éducation, de mentalité, de nationalité, et surtout d'antécédents religieux sont générateurs de frictions, ces frictions qui apparaissent dans les moments de crise, et en particulier lors de la naissance des enfants!

Mais pour Jacob, Dieu avait tout préparé; il savait que Jacob passerait la majeure partie de son existence dans les champs à garder le bétail, d'abord le troupeau de Laban pendant 20 ans, et ensuite le sien. Aussi, pour Jacob le berger, la femme vertueuse apparut-elle au puits de Charan, sous les traits d'une jeune bergère:
«Comme il... parlait encore, survint Rachel avec le troupeau de son père; car elle était bergère.» (Genèse 29: 9) Jacob roula la pierre de la margelle pour abreuver son troupeau. Il n'en fallut pas davantage pour que s'amorce l'idylle. Lorsqu'il a vu Rachel, Jacob a eu le coup de foudre. Il n'a pas pu faire taire son émotion, ni les sentiments naissants dans son coeur. Il est allé même très vite, si vite qu'il l'a tout de suite embrassée: «Et Jacob baisa Rachel, il éleva la voix et pleura.» (Genèse 29: 11)

6.

Cependant, tout épris qu'il fût, Jacob a su se ressaisir. Introduit chez Laban, le père de Rachel, il s'est donné un mois de réflexion (Genèse 29: 12-15). Puis il a proposé à son futur beau-père de le servir sans salaire pendant sept ans, pour Rachel. Sept ans, c'est long, et c'était certainement très long pour Jacob, cette nature impulsive et fougueuse qui ne savait jamais attendre! Mais tout de même, il a su prendre le temps de réfléchir, de prier et de se préparer à l'étape la plus importante de l'existence humaine.

Il ne faut jamais agir avec précipitation devant une décision de cette importance. J'ai énoncé ainsi le sixième principe à observer par le croyant qui désire connaître le vrai bonheur familial.

7.

Et ceci nous conduit au dernier de ces principes: il est peut-être élémentaire, mais il n'apparaît qu'en dernier lieu dans le récit de Genèse 29, consacré aux fiançailles de Jacob. Nous lisons au verset 20 de ce chapitre:
«Jacob servit sept années pour Rachel; et elles furent à ses yeux comme quelques jours, parce qu'il l'aimait.»

Il ne s'agissait pas pour Jacob de ce faux amour dominé par les passions, les intérêts et la sensualité. Au lieu de trouver le temps long et de précipiter les choses, il n'a pas vu les années passer, et il a su conquérir progressivement celle qui devait un jour partager sa vie et participer à sa vocation. Pour Jacob, l'attente ne fut pas du temps perdu; son amour pour Rachel s'est épanoui. Et cet amour a été le ciment qui a uni définitivement ces deux vies formées l'une pour l'autre, en vue des tempêtes de l'existence qu'elles devraient affronter ensemble!

Jeune homme, jeune fille, que le véritable amour ait le temps de naître et de s'épanouir pendant la période de vos fiançailles, et qu'ensuite cet amour continue de croître pendant toute votre vie à deux, sous la bénédiction de votre Seigneur!

Nul ne contestera l'importance du choix d'une compagne ou d'un compagnon pour la vie. Une fois de plus, «tout ce qui a été écrit d'avance l'a été pour notre instruction... à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles» (Romains15: 4 et1 Corinthiens10: 11).

J.H. Alexander

Page créée le 27 décembre 2000 par s-e

©   Source: Bible ouverte


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