LE
«SERMON SUR LA MONTAGNE» a-t-il
été prononcé sur une montagne ou sur une plaine?
(Matth. 5-7; Luc 6,17-49)?
Le sermon sur la montagne, qui commence par des béatitudes, et qui, dans l'Évangile selon Matthieu, est prononcé sur une montagne (il comprend trois chapitres), trouve son parallèle en Luc 6. Ici aussi, il s'ouvre par des béatitudes; mais il est beaucoup plus court: à peine un chapitre; et il a été tenu dans un champ. Comment expliquer cela? Les critiques du Nouveau Testament trouvent naturellement dans cette contradiction un argument pour épingler l'inexactitude des Évangiles. D'autres veulent résoudre le problème de la manière la plus simple: en affirmant qu'il s'agit de deux événements différents. Mais c'est là un argument qui ne peut être pris au sérieux, les similitudes étant beaucoup trop grandes. Les préliminaires qui amenèrent ce grand rassemblement de foule sont les mêmes dans les deux écrits. Jésus parcourait la Galilée pour enseigner et annoncer l'Évangile, guérir des malades et délivrer des possédés: «Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité parmi le peuple. Sa renommée se répandit dans toute la Syrie, et on lui amenait tous ceux qui souffraient de maladies et de douleurs de divers genres, des démoniaques, des lunatiques, des paralytiques; et il les guérissait» (Matth. 4, 23-24; cf. aussi Luc 4, 14-15; 5, 15). Par Son sermon public sur la montagne, Jésus fut connu partout en Galilée; les gens se mirent à Le suivre en foule, de sorte qu'Il devait souvent chercher un endroit où Il pourrait se retrouver seul. L'ampleur de ces rassemblements se confirme par l'épisode de la multiplication des pains: une première foule comptant 4.000 hommes et une autre 5.000, avec en plus les femmes et les enfants. Il est maintenant écrit que les gens ne venaient plus seulement de Galilée, mais aussi de Jérusalem et de toute la Judée, et même d'au-delà du Jourdain, ainsi que des dix villes, de la Syrie, et également de la contrée maritime de Tyr et de Sidon (Matth. 4, 24-25; Luc 6, 17). Tandis que Matthieu mentionne comment Jésus, voyant une grande foule Le suivre, alla sur une montagne, s'y assit et s'adressa à tous ces gens (Matth, 5, 1), Luc rapporte que le Seigneur descendit et s'arrêta sur un plateau pour s'adresser à la multitude qui L'avait suivi (Luc 6, 17). Quelle est la solution de ce problème? La connaissance de la topographie de la région où ces événements se sont produits - non loin de Capernaüm, où Jésus résidait au temps de Son ministère public (Matth. 4, 12-13) - nous donne bien des éclaircissements. Si, depuis la mer, on porte les regards vers la «montagne» des béatitudes, l'endroit semble effectivement être une montagne. Mais si l'on y monte par la route actuelle, le dernier tronçon du parcours est en pente descendante, de sorte que le lieu apparaît comme un plateau - surtout si l'on pense que les gens se tenaient dans une espèce de vallée synclinale au flanc de la colline. Matthieu et Luc ont donc raison. Des contradictions apparentes peuvent souvent s'expliquer par la différence des points de vue: Matthieu voyait du bas, et Luc du haut. Cela prouve une fois de plus combien importante est la connaissance exacte de la région. Bargil Pixner, qui connaît très bien la Terre sainte, a fait paraître un livre intitulé «Le cinquième Évangile» et d'expliquer: «Cinq Évangiles dépeignent la vie de Jésus: quatre se trouvent dans la Bible, le cinquième est le décor. Si vous lisez ce dernier, le monde des quatre autres s'ouvrira à vous!» Effectivement, une visite à la Terre promise permet de comprendre beaucoup mieux la Bible; on voit, de ses propres yeux, les endroits où les choses se sont passées. On peut cependant relever des différences dans les Évangiles. C'est pourquoi ils sont au nombre de quatre afin de donner une meilleure vision des événements. Luc n'était pas un témoin oculaire, mais il a fait des recherches sérieuses sur toutes ces choses afin de pouvoir en rédiger un exposé aussi exact que possible. Les évangélistes ne nous ont rapporté que l'essentiel, ainsi que Jean l'affirme à la fin de son écrit: «Jésus a fait encore beaucoup d'autres choses; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu'on écrirait» (Jean 21, 25). FREDI WINKLER © Nouvelles d'Israël 07 / 1999 Retour --------------------------------------------------------- |
Elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. (Matthieu, V, 15.) L'Évangile nous dit à bien des reprises que nous devons être une lumière. «Lumière du monde,» comme dit Jésus de ses disciples (Matthieu, V, 14) aussi bien que de lui-même (Jean, VIII, 12); «flambeaux du monde,» comme dit Saint Paul (Philippiens, 15), mais il y a, dans cette mission générale des chrétiens, une mission particulière et, à certains égards, moins attrayante; c'est celle dont parle le texte inscrit plus haut: nous devons être «la lumière de la maison.» Avant tout et par-dessus tout, notre rôle de toutes les heures a la vie domestique pour théâtre; c'est à ceux de la maison que nous avons affaire, et notre office propre, quotidien, permanent, c'est de les éclairer. Bien des gens ne s'accommodent pas d'une activité restreinte dans ces étroites limites; ils trouvent la scène mesquine pour leurs talents, et ils se sentent gênés dans cette enceinte qu'ils n'ont pas choisie. Il y a tant de missions plus glorieuses, n'est-ce pas? Être un phare, à feu fixe ou à feu changeant, qui brille sur le rocher et sauve les marins en détresse; – être un lustre qui resplendit au-dessus des têtes et domine, en les inondant de clarté, une foule élégante; – être une torche qui, dans la nuit, éclaire les bas-fonds de la société et révèle des égarés à ramener, des perdus à sauver, – à la bonne heure. Mais une pauvre chandelle qu'on met sur un chandelier et qui brûle modestement jusqu'au bout sur cette table, où l'on travaille longtemps pour gagner peu, dans cette cuisine où les domestiques, suivant le mot de l'Apôtre (Ephés., VI, 6), cherchent à être en même temps les serviteurs du Christ, près du lit de ce malade qu'une parole de paix illumine et qu'un sourire amical réconforte: cette pauvre chandelle, vous la méprisez peut-être, et vous avez tort. Quelques-uns s'imaginent que l'héroïsme chrétien est surtout utile au dehors, et que la maison offre peu ou point d'occasions de faire valoir des grâces exceptionnelles. Nulle part, au contraire, ces grâces ne sont plus nécessaires que dans ce cercle de famille, sous ce toit modeste, au milieu de ces devoirs sans relief Précisément parce que la monotonie peut dégénérer en routine et la simplicité en vulgarité, il importe que le sel divin vienne assaisonner cette nourriture quotidienne et la préserver de la fadeur. Précisément parce qu'à ces obligations de la vie ordinaire il manque l'éclat, il faut que la lumière divine, en se jouant sur elles, les dore et les transfigure: «Lorsque le Christ entre dans le salon, dans la cuisine, dans la chambre des enfants, alors comme tous les devoirs de la femme deviennent joyeux! Elle n'est jamais seule. Marthe, à travers ses soucis, va rejoindre Marie aux pieds de Jésus. Tout le long du jour, Déborah est heureuse, parce qu'elle peut aider Lapidoth; Anne, parce qu'elle peut préparer le vêtement du jeune Samuel; Miriam, parce qu'elle peut veiller sur son petit frère au berceau; Rachel, parce qu'elle peut, avec son père et à sa place, abreuver les troupeaux; la veuve de Sarepta, parce que la cruche d'huile se remplit toujours.» Et ce qui est vrai de la femme l'est du mari, du fils, du serviteur, de tous enfin. Vertus de la famille, vertus de tous les jours, qu'on ne réserve pas pour les grandes occasions comme des habits de gala, vertus sans bruit et sans éclat, mais non pas sans grâce et sans parfum, vertus qui faites les pères respectés, les mères tendres, les enfants obéissants, les serviteurs fidèles, vertus qui vous appelez le support, la patience, la douceur, et de tant d'autres noms angéliques, vertus souriantes et sympathiques qui ne bouleversez pas le monde et ne transformez pas la société, mais qui rendez la famille joyeuse, le repas cordial, les relations aisées, les séparations pénibles et les revoirs bénis, – vertus que Dieu enseigne et que, sans Lui, on ne pratiquerait guère, car elles sont difficiles au coeur naturel, c'est vous qui seules tenez allumée notre lumière, l'empêchez de pâlir et de s'éteindre, et la ranimez sans cesse pour lui permettre d'éclairer et la maison et ceux qui sont dans la maison. Courtes méditations (1894) Retour--------------------------------------------------------- |
«Si donc tu présentes ton offrande à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère, puis reviens présenter ton offrande.» Matthieu 5:23-24 Un frère pieux! Il est question ici d'un frère pieux, observateur de la loi, respectueux des prescriptions cultuelles traditionnelles, bref d'un «Pratiquant» venant faire une offrande qui a pu lui coûter cher, mais qu'il a voulu présenter à l'autel pour obéir aux ordonnances divines. Le frère interpellé Mais voici que le Seigneur arrête ce frère en l'invitant à se souvenir, à sonder son passé, à se demander si son frère a quelque chose contre lui. Le cas échéant, Jésus lui ordonne de laisser là son offrande, d'aller d'abord se réconcilier avec son frère, puis de revenir présenter son offrande. Des priorités Il y a dans le service de Dieu, tout comme dans d'autres domaines de la vie, des priorités à respecter. Prêtons attention à cette petite locution adverbiale «D'ABORD» que nous utilisons couramment et qui se trouve aussi dans la Parole de Dieu. Exemples: «Ôte d'abord la poutre de ton oeil, et alors tu verras comment ôter la paille de l'oeil de ton frère» (Mat. 7: 5). «Purifiez d'abord l'intérieur de la coupe et du plat afin que l'extérieur aussi devienne pur». (Mat. 23: 26) «Qui veut bâtir une tour, s'assied d'abord pour en calculer le prix pour voir s'il a de quoi la terminer». (Luc 14:28) De même, «Quel roi, s'il part pour s'engager dans une guerre contre un autre roi, ne s'assied pas d'abord pour examiner s'il a le pouvoir avec dix mille hommes de marcher à la rencontre de celui qui vient contre lui avec vingt mille». (Luc 14:31-32). L'apôtre Paul, faisant mention de l'abondante libéralité des Macédoniens, écrit: «ils se sont d'abord donnés eux-mêmes au Seigneur, puis à nous». (Il Cor. 8: 5) Dans le Sermon sur la montagne Jésus disait: «Recherchez premièrement – donc d'abord – le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus». (Mat. 6:33) Jésus reprenait ainsi les scribes et les pharisiens hypocrites: «Vous payez la dîme... et vous laissez ce qu'il y a de plus important dans la loi: le droit, la miséricorde et la fidélité». (Mat. 23:23) Il faut donc toujours se demander quelle est, aux yeux du Seigneur, la chose la plus urgente, ou la plus importante, à exécuter. Application Il existe encore aujourd'hui des croyants qui ont les mêmes bonnes dispositions religieuses que ce frère dont parle Jésus, des pratiquants dévots qui font de bonnes oeuvres, toujours actifs, entreprenants, toujours présents, priant, chantant et louant Dieu. Que faut-il de plus? Ou plutôt, que faut-il faire avant toute autre chose? Le «VA D'ABORD» nous concerne tous. Avant de vouloir – et de pouvoir – adorer, louer et servir Dieu, il faut être réconcilié avec lui par Christ (Il Cor. 5:19-21), et apprendre à vivre selon l'Esprit (Rom. 8:5) en mettant en pratique la Parole de Dieu (Jacques 1: 22). Nous devons aussi être d'abord réconciliés avec notre frère – autant que cela dépende de nous – (Rom. 12:18), avant qu'une véritable communion fraternelle ne puisse être réalisée ou rétablie, et qu'il nous soit possible de servir Dieu en toute bonne conscience. Si donc nous nous souvenons que notre frère a quelque chose contre nous, il nous faut aller le trouver en vue de la réconciliation. Mais la démarche inverse peut aussi s'imposer, c'est-à-dire aller trouver celui qui a péché. S'il refuse d'écouter nous devons retourner vers lui avec un ou deux témoins, et s'il persiste dans son refus d'écouter il reste encore l'ordre d'en saisir l'Église (voir Mat. 18:16-17). Mais quand le pécheur a mauvaise conscience* et qu'il ne veut pas se repentir, il arrive qu'il refuse tout simplement toute confrontation, craignant d'être confondu. Voulant justifier une telle obstination, il prétextera peut-être que le conflit est insoluble, ou, au contraire, que pour lui tout est réglé et la page tournée. Pour se donner le change, il en est qui se livrent alors à un activisme effréné cherchant ainsi à faire taire leurs consciences et à faire oublier leurs fautes pour n'avoir pas à s'en repentir et à les réparer dans toute la mesure du possible. Mais cette échappatoire provoque un blocage qui fait échouer toute tentative de réconciliation et empêche le coupable de retrouver la paix intérieure, s'excluant ainsi lui-même de la communion fraternelle. Ajoutons qu'il se pourrait aussi que les démarches préconisées fassent apparaître de part et d'autre des manquements, des torts et des excès, c'est-à-dire des péchés, et que dans une sincère confession réciproque (Jacques 5: 16) chacun pardonne à l'autre, comme l'ordonne la Parole de Dieu (Col. 3:13). C'est à ceux qui se trouvent ainsi en situation conflictuelle, tout en manifestant par ailleurs beaucoup de zèle et même un esprit de sacrifice, que le Seigneur dit: «Laisse là ton offrande... et va d'abord te réconcilier avec ton frère,». Ce qui veut dire pratiquement: Avant de vouloir servir le Seigneur, de prêcher, d'évangéliser, de t'engager dans toutes sortes d'activités chrétiennes, tu dois aller te réconcilier avec ton frère. Ce que tu avais l'intention de faire est fort bien, ton dévouement est très louable, ta libéralité exemplaire, mais si tu veux plaire au Seigneur, il te faut d'abord régler ton différent avec ton frère. Cette démarche, ordonnée par le Seigneur, est primordiale, car «L'obéissance vaut mieux que les sacrifices» (1 Sam. 15:22). Dieu parle de plusieurs manières Pas mal de conflits entre chrétiens, dans les familles et dans les églises n'ont pas trouvé de règlement spirituel adéquat, parce que le «va d'abord» n'a pas été respecté. Cela a eu pour conséquence d'autres troubles fonctionnels. Combien de cas non réglés sont devenus des interdits entravant l'oeuvre de Dieu, déshonorant son nom et scandalisant les faibles dans la foi et le monde! L'orgueil, la jalousie, l'aveuglement, le refus de reconnaître les manquements, l'absence de repentance et le refus de pardonner provoquent des blocages empêchant toute réconciliation. Mais à ceux qui n'écoutent pas ce que dit l'Écriture, le Seigneur peut parler d'une autre manière pour réveiller leurs consciences et leur faire reconnaître les priorités à respecter. Le remède est toujours dans l'obéissance à la Parole de Dieu, car nul ne saurait trouver – ou retrouver – la paix, la joie du Salut et la bénédiction divine en rejetant ce que dit l'Écriture. Souvenons-nous du prophète Jonas. La Parole de l'Éternel lui fut adressée une première fois en ces termes: «Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et crie contre elle...» (Jonas 1: 13). Alors Jonas se leva et s'enfuit dans la direction opposée. Cette dérobade fut désastreuse pour le prophète. Après qu'il eut été jeté à la mer, englouti, puis rejeté sur la terre ferme par un grand poisson, la Parole de l'Éternel lui parvint une seconde fois. Alors il obtempéra et se rendit à Ninive (Jonas 3:1-3). S'il avait obéi au premier appel il aurait pu s'éviter cette grande détresse. Mais du sein du séjour des morts il invoqua l'Éternel qui eut pitié de lui et le sauva (Jonas 2:3-10). Le Seigneur ne doit-il pas parfois nous répéter la même chose pour nous amener par différents chemins ou moyens à l'obéissance? Conclusion Si une relation fraternelle a été brisée, il y a moyen d'y remédier en appliquant la Parole de Dieu. Le Seigneur ordonne de mettre toute autre activité spirituelle en veilleuse et d'aller d'abord se réconcilier avec son frère. Que celui qui se souvient que son frère a quelque chose contre lui fasse le premier pas, ou qu'inversement, celui qui a des reproches à faire à son frère aille le trouver. Que ce soit la première ou la seconde démarche qui est appliquée, l'objectif est toujours la réconciliation. Quiconque contrevient aux ordonnances du Seigneur se met dans son tort. Aucune oeuvre, ou bonne action, ni aucun sacrifice, ne sauraient remplacer de telles démarches. Mais si le pécheur persiste dans le refus d'écouter son frère, les témoins et l'Église, il perpétue l'antagonisme avec toutes les conséquences néfastes imprévisibles. Celui qui, par contre, reconnaît ses torts en en demandant pardon, rend possible une sérieuse réconciliation, retrouve la joie du Salut et un service renouvelé dans une communion fraternelle rétablie, avec l'assurance de la riche bénédiction du Seigneur. Jean Hoffmann *«La conscience est le système d'alarme que Dieu a intégré à notre personne. Réjouissez-vous lorsqu'il fonctionne et inquiétez-vous dans le cas contraire» («Pensées d'hommes, Pensées de Dieu») «Seule la non-repentance peut faire que l'amitié reste entravée par l'offense». Jacques Buchhold © La Bonne Nouvelle 3 /99 Retour--------------------------------------------------------- |
Vous avez certainement dû apprendre par coeur le «Notre Père» dans votre enfance ou lors du catéchisme. Quand je prononce cette prière, je bute chaque fois sur la phrase: «Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.» (Matt. 6:12) Cela vous étonne? Que signifie le pardon? Selon la définition biblique (confirmée par Larousse), pardon veut dire «considérer une faute, pour laquelle on se repent, comme si elle n'avait pas été commise». Qu'est-ce qui est le plus frappant dans cette demande de pardon que Jésus nous a enseignée? C'est, me semble-t-il, sa proposition subordonnée qui relie le pardon divin au pardon humain. En grec, la phrase «comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés» est écrite dans un temps qui exprime une action momentanée ou ponctuelle. L'action humaine «j'ai pardonné» et la prière ne s'excluent pas l'une l'autre; au contraire, la prière est le dialogue d'un homme actif avec son Dieu. Si nous jetons un regard rétrospectif sur le pardon humain, la prière implorant celui de Dieu ne se réfère pas à la fin des temps, mais à une chose présente que nous vivons dans nos relations avec notre prochain. Jésus a lié l'effet de l'action divine à l'action de l'homme: «Je vous pardonne» - «comme vous pardonnez à ceux qui vous ont offensés». La proposition subordonnée n'est-elle pas en contradiction avec l'enseignement sur la justification de Martin Luther? Pas du tout. L'unité paradoxale de la grâce prévenante et de la condition imposée à l'homme est réduite à néant lorsque celui-ci motive ses revendications par le pardon, espérant par là que Dieu pourrait imiter l'exemple humain! Incroyable disponibilité à pardonner Un
exemple concret servira à préciser ma pensée. Belinda Liu et
Katharina Hesse ont écrit un article dans Newsweek sur
l'Église souterraine en Chine. Dans ce pays, il existe
toujours des églises de maison qui célèbrent leurs cultes
dans des foyers privés sans avoir obtenu d'autorisation
officielle (voir Newsweek du 11 juin 2001, Blessing for
China). Tant les baptistes que les luthériens, les réformés
que les pentecôtistes, les catholiques que les darbystes ont
une même vision des choses, celle qu'il est primordial
d'obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. Il faut soutenir les
croyants dans leur démarche. Les chrétiens sont persécutés,
frappés d'amendes, jetés en prison et beaucoup y laissent
leur vie. Un groupe de veuves chinoises habitant les
provinces de Hebei, de Shaanxi, de Fujian et de Zhejiang ont
accompagné leurs maris jusqu'en prison et ne les ont plus
jamais revus. Elles sont toutes membres de l'église
clandestine. Elles se réunissent dans la ville de Donglu
(province de Hebei) et ont décidé d'entreprendre une
démarche commune. Elles ont rendu visite à un responsable de
mauvaise réputation d'un camp de rééducation, dans lequel
quelques croyants ont été torturés à mort. Quelque cinquante
femmes se sont réunies autour de la demeure du chef en
faisant monter vers Dieu la prière suivante: «Oh! permets,
Seigneur, que cet homme réalise que tu l'aimes!» La fille et l'épouse du responsable ont écouté attentivement; il semble qu'elles aient été touchées, puis elles sont entrées dans la maison. Peu après, le chef en personne en est sorti. «Qu'est-ce qui vous a poussées à venir me voir? Il y a longtemps que vos maris sont morts!» leur dit-il. L'une des femmes se fait le porte-parole des autres et lui répond: «Nous sommes venues vous dire que Dieu vous aime et qu'il pardonne vos actes de brutalité. Nous avons prié pour vous et il faut que vous le sachiez.» Ce qui s'est alors passé dans le coeur de cet homme en cet instant précis et pour quelle raison il a prononcé les paroles suivantes, personne ne le saura jamais. Il les a regardées encore une fois et leur a dit: «Je me repens de ma dureté, de ma haine et de ma cruauté envers vos maris.» Aussi vite qu'il était sorti, aussi vite est-il rentré dans la maison. Il aurait pu faire arrêter les femmes et les enfermer (elles en étaient bien conscientes). Il ne l'a pas fait. Elles se sont ensuite rendues au camp de travail et sur un côté de la barrière elles ont sprayé les mots: «Une faute, pour laquelle celui qui l'a commise se repent, est considérée par Dieu comme n'ayant jamais été commise.» «Celui-ci s'en est allé justifié» Réalisez bien, cher lecteur, ce que signifie le pardon. Pour Dieu, si quelqu'un se repent d'une faute, c'est comme si elle n'avait jamais été commise. Vous connaissez certainement votre Bible et vous vous souvenez de l'histoire du pharisien et du péager que nous rapporte l'Évangile de Luc. Le pharisien est dans le temple et loue Dieu de ce qu'il n'est pas comme les autres qui sont des voleurs, des fraudeurs, des adultères, ou comme ce péager. Il jeûne deux fois par semaine et donne la dîme de tous ses revenus (Luc 18:11-12). Du temps de Jésus, les péagers faisaient rentrer les impôts pour le gouvernement de Rome et étaient considérés comme des traîtres aux yeux des juifs. La rencontre de Jésus avec Zachée nous apprend que ce dernier n'avait pas peur du chantage de ses compatriotes (Luc 19:8). Il faut dire que tout ne se passait pas pour le mieux pour eux. C'est la raison pour laquelle le péager repentant se tenait à distance du pharisien dans le temple et disait: «Seigneur, aie pitié de moi qui suis un pécheur!» Jésus réagit positivement à cette prière et dit: «Celui-ci est descendu dans sa maison justifié, plutôt que l'autre.» (Luc 18:14) Quel est le fond de la pensée de Jésus? Pour lui, la faute dont on se repent est comme si elle n'avait jamais eu lieu! Cette certitude ne vous fait-elle pas respirer pleinement, surtout si vous vous débattez avec une faute et que vous n'arrivez pas à vous pardonner pour un délit que vous auriez commis? Pardonner après six ans et demi de captivité Je pense à Terry Andersen qui a été libéré en décembre 1991 après six ans et demi de captivité. Le 6 mars 1985, alors qu'il regagnait son domicile à Beyrouth, il a été pris en otage par trois hommes armés du Hezbollah. Dans son livre Dans la fosse aux lions, il raconte comment il a été enchaîné à la paroi et maltraité par ses gardiens jour après jour. Il a souffert de cauchemars pendant des années après sa libération. Terry a toutefois reconnu qu'ils allaient en diminuant, car il a appris à pardonner comme Jésus lui a pardonné. «Les hommes et les femmes qui ne peuvent pardonner sont des pauvres égoïstes, des «ratés» et des masochistes», prétend le docteur Murray, cardiologue et épidémiologiste. Il ajoute: «Ces gens sont caractérisés par un regard et une expression fossilisés; ils souffrent de troubles respiratoires, de dépressions, de sentiments de vengeance, ils sont amers, mécontents d'eux-mêmes et du monde; ils meurent d'un infarctus, pour autant qu'ils n'aient pas décidé d'en finir eux-mêmes avec la vie.» C'est pour les mêmes raisons que l'apôtre Paul écrit: «Pardonnez-vous les uns les autres, comme Dieu vous a pardonné en Christ.» (Éphésiens 4:32) Retenez bien la proposition subordonnée «comme Dieu vous a pardonné en Christ». Que peut bien vouloir dire Paul par cette remarque? Il souligne que notre pardon doit aller en direction du pardon divin. Nous n'apprendrons peut-être jamais à pardonner comme Dieu nous a pardonné, mais nous pouvons tendre à ne pas mourir des suites de notre amertume! Depuis Sigmund Freud, on nous pousse à croire que nos parents, l'école et nos proches participent à notre malheur. Nous sommes les victimes, les autres sont les acteurs. «Nos cliniques psychiatriques sont remplies d'hommes et de femmes qui ne veulent endosser aucune responsabilité pour eux-mêmes et pour leurs actes», a déclaré le psychiatre américain William Glasser. Ce n'est pas à moi d'en juger. Je sais cependant une chose, celle que, si je prononce le «Notre Père», je ne peux pas ne pas pardonner, sinon Dieu ne me pardonnera pas. Si Dieu entend mon aveu de péché, il ne peut pas ne pas pardonner! Lui ne ferait pas d'infarctus, mais moi oui! Hermann Hartfeld (Hmk-aem.ch) ajouté le 12-12-2003 dans Mission / Evangélisation © Voxdei
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«Vous les reconnaîtrez à leurs fruits» (Matt 7 16). «... Vous êtes devenus lents à comprendre... vous avez à nouveau besoin qu'on vous enseigne les premiers principes élémentaires des oracles de Dieu: vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d'une nourriture solide. Or quiconque en est au lait n'a pas l'expérience de la parole de la justice, car il est un enfant. Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux qui, par l'usage ont le sens exercé au discernement du bien et du mal» (Héb 5.11-14). La fin du vingtième siècle est caractérisée par des événements bouleversants et des situations inhabituelles dont les répercussions sont d'une portée mondiale. Est-ce un prélude des derniers jours et du retour du Christ glorieux? Tout converge plus ou moins vers un accomplissement prochain des prophéties bibliques de l'Ancien et du Nouveau Testament Tandis que l'Église de Jésus-Christ, son épouse, se prépare à son enlèvement lors du retour de Christ, la pseudo-église, elle, se prépare à recevoir l'antichrist, après avoir été «vomi de la bouche du Témoin fidèle et véritable, de l'Auteur de la création de Dieu» (Apoc 3.14-16). Dans mes divers et nombreux contacts avec des responsables d'églises, je constate une situation des plus préoccupantes: l'Église passe par une phase de perte de sensibilité, de discernement au niveau théologique et éthique. En théologie nous assistons à une dilution et une ignorance des vérités fondamentales; rien d'étonnant s'il en résulte un renversement des valeurs chrétiennes. Il y a étrange similitude entre les caractéristiques de la maladie nouvelle, du «Syndrome Immuno-Déficitaire Acquis» et celles de la chrétienté. Cette maladie est causée par un virus appelé HIV (Human - deficency virus). Ce virus est l'agent pathogène de cette maladie et transmet les informations génétiques aux cellules dans lesquelles il s'est introduit. Il s'intègre dans la chaîne d'ADN du globule blanc, appelé T4, qui l'a accueilli. N'étant ainsi pas détecté par les propres pouvoirs de la cellule qui l'a reçu, il peut s'y multiplier tout à son aise, mais finit par la tuer. La gravité de cette maladie tient au fait que ce virus s'attaque à une catégorie de globules blancs dont le rôle est de détecter tous les germes agressant notre organisme, et de mobiliser contre eux d'autres globules pour les détruire. En leur absence, la porte est ouverte à toutes sortes d'infections, mêmes banales, qui peuvent devenir fatales. Ce dont souffre l'Église aujourd'hui est l'incapacité de détecter les corps agresseurs pour les combattre ensuite avec efficacité. Nous vivons une époque caractérisée par une déficience immunitaire spirituelle et morale. L'Église réagit à peine à l'intrusion d'agents étrangers à la parole de Dieu. Car, pour la plupart de ses membres, cette dernière n'est plus le critère absolu. Nous baignons dans un climat humaniste qui exerce une énorme influence sur nous et nos enfants. L'éducation chrétienne selon l'Écriture est contrecarrée par un enseignement public qui part de la présupposition que l'homme n'a pas été créé à l'image de Dieu, mais qu'il est le produit d'une évolution théiste ou athée. La conscience publique en est insensibilisée et l'Église en subit les effets néfastes. De faux raisonnements s'y installent et l'Évangile est compris et prêché d'une façon diluée. La sainteté et la justice de Dieu, le péché, la croix du Calvaire où le Fils de Dieu a expié nos péchés, la confession des péchés, la repentance et la foi en le Rédempteur sont affaiblis ou même mis de côté. De ce fait, les vérités fondamentales que Dieu a révélées dans la Bible sont ignorées en partie ou mal comprises. De fausses doctrines s'infiltrent sournoisement dans l'Église, telles que la négation des peines éternelles dont on ne parle quasiment plus, alors que Jésus, Fils de Dieu, les a clairement enseignées (Matt 25.46). On parle beaucoup de l'amour de Dieu tout en ignorant ce que cela implique. Tout cela aboutit à une éthique de tolérance qui entraîne l'écroulement des valeurs absolues données par Dieu dans la Bible. D'autre part, une grande ouverture a été créée vers une théologie de l'expérience. Cette forme de théologie se propage dans le monde entier et fausse tout raisonnement basé sur les vérités fondamentales de l'Écriture. Je crains que notre génération se «drogue» d'expériences et passe à côté de l'essentiel. On est à l'affût «d'une seconde expérience», de «la pluie de la dernière saison», de «plus de puissance», d'un «certain renouveau», et ainsi de suite. Tragiquement, l'Église est incapable de discerner et de réagir parce que la base lui fait défaut. L’Église est appelée à prêcher et à vivre un christianisme solide. Elle ne peut rester neutre. Elle doit savoir démasquer l'ennemi et lutter contre lui de toutes ses forces. Cet ennemi c'est le diable avec ses pouvoirs de séduction et de ténèbres (Eph 6). C'est une bataille contre les raisonnements qui s'élèvent contre Dieu sous quelque forme que ce soit (2 Cor 10.3-6). Nous lançons un appel urgent à tout chrétien, à tous les responsables des églises: réagissez contre l'infiltration d'éléments étrangers aux Écritures! Dieu nous a équipés pour cette bataille, et nous ne devons pas craindre de nous engager à fond. En effet, tout chrétien régénéré, donc né de nouveau, possède potentiellement la puissance du Saint-Esprit pour servir le Christ et témoigner pour lui, vu que le Saint-Esprit qui l'a scellé et qui habite en lui en a fait un membre du Corps de Christ (Rom 89; 1 Cor 12.13; Jean 14.15-17; Actes 1.8). L'épître aux Éphésiens nous enseigne que toute la trinité de Dieu est à l'oeuvre pour nous faire avancer sur le sentier de la foi. Il nous faut absolument revenir à une instruction systématique et solide de la Bible. Nos prédications doivent être vigoureuses et bien étayées de la Parole. L'exposition systématique de la Bible est une nécessité dans nos églises, afin que les chrétiens acquièrent du discernement spirituel pour ne pas être entraînés à tout vent de doctrine. La lecture et l'étude systématique de la Bible avec la prière sont les deux piliers d'une église solide, capable de réagir contre des corps étrangers à la Parole. Relevons donc le défi de la déficience immunitaire spirituelle et sortons de notre apathie pour «combattre le bon combat» Ainsi nous serons «plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés» (Rom 8.31-39). Henri LÜSCHER © Promesses 1987 - 4 / No 82
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– Soyez prudents comme les serpents et simples comme les colombes.» Matthieu 10: 16 La prudence À première vue serpent et colombe ne semblent pas devoir faire bon ménage! Le rapprochement est pour le moins assez inattendu. Le serpent n'est-il pas dès les premières pages de la Bible présenté comme le plus rusé de tous les animaux et comme une incarnation du diable? L'apôtre Paul disait: «De même que le serpent séduisit Ève par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l'égard de Christ.» (2 Cor. 11: 3.) Jésus lui-même traita les scribes et les pharisiens de race de vipères. Mais il faut être prudent dans l'interprétation des images et des symboles bibliques. Jésus disait aussi: «Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut que le Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle.» (Jean 3:14.) Le serpent d'airain fut donc une préfiguration de Jésus-Christ. Selon le contexte, ou l'utilisation d'un terme, la même figure peut avoir des significations différentes. Quand Jésus demanda aux siens d'être comme des serpents il voulait sans doute simplement leur recommander la prudence dont font preuve ce reptile, mais aussi les enfants de ce siècle, souvent plus avisés que les enfants de lumière (Luc 16:8). Jésus cite aussi la prudence du serviteur fidèle (Mat. 24:45-46) et celle des vierges sages (Mat. 25:1-13). La prudence est une qualité essentielle dont le chrétien ne saurait se départir dans un monde aux nombreuses tentations et risques. Pas de duplicité Mais pour que cette prudence ne dégénère pas en tactique malhonnête ou en diplomatie hypocrite Jésus nous ordonne simultanément d'être simples comme les colombes. La colombe est de nos jours plutôt considérée comme le symbole de la paix. Dans la Bible elle peut représenter le Saint-Esprit. Ici nous sommes invités à lui ressembler dans sa simplicité, ce terme signifiant: sans mélange, intègre, candide, pur, droit... C'est le contraire de duplicité, de fausseté. Attention au coeur partagé, aux masques, au double langage. Nous ne pouvons pas être à la fois amis de Dieu et amis du monde (Jacq. 4:4), ni servir deux maîtres (Mat. 6:24). Nous ne devons pas nous donner pour ce que nous ne sommes pas (voir Ananias et Saphira, Actes 5:1-11), faire pour l'apparence de longues prières (Mat. 23:14) et avoir un coeur qui n'est pas droit devant Dieu et notre prochain. Complémentarité Si donc Jésus a joint à l'image du serpent celle de la colombe, liant ainsi la prudence à la simplicité, ou à l'intégrité, c'est qu'il a voulu équilibrer notre entendement et notre comportement. La prudence sans la droiture nous ferait appliquer une politique de compromission, d'adaptation, voire de trahison. Mais la droiture sans la prudence risquerait de provoquer d'inutiles et d'évitables affrontements. Il ne s'agit donc pas de deux vertus inconciliables, mais d'une complémentarité constituant une des marques spirituelles fondamentales produite en nous par le Saint-Esprit. Portons-nous déjà ce signe distinctif du véritable enfant de Dieu ? J. Hoffmann © La Bonne Nouvelle No 4 / 2000
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Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés. (Matthieu, XI, 28.) Cette invitation de Jésus a consolé bien des coeurs: on peut dire qu'elle s'adresse à tous, car il n'est personne, même le plus robuste de corps ou d'âme, qui, à un jour donné, n'ait pu la prendre pour lui. Mais il semble qu'elle a une opportunité spéciale à certaines époques comme en certaines conditions particulières. Il y a des périodes d'enthousiasme hardi et de joyeuse espérance. Il y a des périodes d'affaissement et de langueur, où chacun respire un air débilitant et participe de l'universelle lassitude. Ne sommes-nous pas à une de ces heures? Ne semble-t-il pas que, après beaucoup d'agitations et d'expériences, nous nous sentions une grande fatigue et nous éprouvions tous, plus ou moins, comme une courbature morale? Les révolutions politiques, les discordes sociales, les luttes et les controverses religieuses ont créé un état d'âme qui n'est pas nouveau, car l'Ecclésiaste avait connu quelque chose d'analogue, mais qui produit l'inaction et l'affaissement. 11 semble qu'on ait fait le tour des choses, qu'on soit allé au fond des systèmes, qu'on ait épuisé toutes les combinaisons et qu'on ait reconnu l'inanité, le néant de toutes. On se croit sage, parce qu'on a fait du mot vanité le résumé de toute sagesse. Dieu ne veut pas cela. Qu'un Oriental désabusé, las d'avoir questionné sans obtenir de réponse et de ne trouver à tant de problèmes posés aucune solution qui le contentât, ait poussé, il y a quelques milliers d'années, vers un ciel fermé ou à peine entrebâillé, le cri de son découragement, cela s'explique ou s'excuse; mais que nous, plus heureux, plus bénis, à qui les cieux sont ouverts et la lumière révélée, nous répétions ce mot de la lassitude: «C'en est assez;» et que nous le disions, non pas un jour comme Moïse, comme Élie, comme Jonas; mais sans cesse, ainsi qu'une devise lugubre, cela n'est point permis. N'entends-tu pas, mon coeur, la voix qui dit: «Viens à moi, fatigué...»? Mais c'est un effort pour le fatigué que d'aller à Lui: cette démarche même suppose une résolution, puis un acte, et comment le fatigué pourra-t-il se décider et se mettre en route? Sa lassitude même n'est-elle pas l'obstacle? Il est vrai. Mais si Jésus ne peut me dispenser de l'effort, s'il exige de moi que je réponde à son appel et que j'adhère à sa volonté, il me communique, par sa parole même, l'énergie qui nie manque. Quand il dit: venez, cette invitation porte en elle une vertu attirante; quand il dit – à moi, il montre en sa personne sacrée et divine tant de raisons d'aller à Lui, tant d'amour pour se concilier notre amour, que cette communication anticipée de Lui-même nous fortifie; quand il dit: vous qui êtes fatigués, il le dit avec une clarté si révélatrice, avec une compassion si tendre, avec une insistance si charitable, que le fatigué se lève, va vers Lui et, déjà tiré de son accablement, achève de trouver en Lui le repos. Benjamin Couve Courtes méditations (1894)
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VOICI
IL Y A ICI PLUS QUE JONAS
À mon sens, le livre de Jonas présente prophétiquement l'histoire du salut depuis la venue de Jésus jusqu'à Son retour. Nous pouvons y voir également la restauration nationale et spirituelle d'Israël. Le Seigneur Jésus fit, un jour, très concrètement référence à Jonas. Les pharisiens et les scribes Lui ayant demandé un signe, Il répondit: «Les hommes de Ninive se lèveront au jour du jugement avec cette génération et la condamneront, parce qu'ils se repentirent à la prédication de Jonas; et voici, il y a ici plus que Jonas» (Matth. 12, 41). Des paroles à les toucher en plein coeur! Chaque fois que la Bible emploie «voici» ou «en vérité» (Amen), c'est parce que l'Esprit Saint veut tout particulièrement souligner une vérité de l'Écriture. Ainsi, lorsque Jésus, se désignant du doigt, affirme: «Voici, il y a ici plus que Jonas», Il entend bien davantage qu'un fait historique; Il pense à Sa personne qui se situe au-dessus de tout. Bien que Jonas fût très loin d'être un homme parfait – un caractère faible, capricieux et désobéissant –, il est, sous un certain angle, un type de Jésus-Christ. Il est le seul prophète avec qui Jésus a établi une comparaison avec Sa propre personne. En s'appuyant sur le livre de Jonas, Il déclara en même temps que cet écrit était prophétique. Car, après avoir qualifié Sa génération de «méchante et adultère», Il dit: «... il ne lui sera donné d'autre miracle que celui du prophète Jonas» (Matth. 12, 39). Cette proposition «Voici, il y a ici plus que Jonas» signifie que Jésus-Christ est le but suprême de l'histoire du salut. Relativement à Israël, Il est plus que Jonas, car Il est le Roi de cette nation (Matth. 27, 37.42). Le Seigneur tourne ce caractère foncièrement imparfait – faible, capricieux, désobéissant vers le but divin le plus élevé. Nous lisons en Ésaïe 53, 1 0: «Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, il verra une postérité et prolongera ses jours; et l'oeuvre de l'Éternel prospérera entre ses mains.» Par Jésus et Son oeuvre, Dieu atteindra Son but! Ainsi donc, l'histoire rapportée dans le livre de Jonas n'est pas qu'un récit judaïque; elle a également un caractère prophétique profond. Par ce moyen, Dieu nous donne un aperçu de Sa majestueuse activité dans l'histoire du salut et de Son absolue souveraineté. Malgré les chemins tortueux de Jonas, l'Éternel va droit au but: un triomphe sur toutes choses. Nous nous pencherons maintenant sur ces trois points: – Un survol de l'histoire juive – Jésus dans l'histoire de Jonas – Le message de Dieu à l'humanité. Un survol de l'histoire juive Il est écrit en Jonas 1, 1-2: «La parole de l'Éternel fut adressée à Jonas, fils d'Amitthaï, en ces mots. Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et crie contre elle, car sa méchanceté est montée jusqu'à moi.» Remarquons qu'il n'est pas dit: «La parole de l'Éternel fut adressée à Ninive...», mais bien: «à Jonas, le fils d'Amitthaï». Dieu pose ainsi là une vérité incontournable du salut. Exactement comme pour l'histoire du salut du monde des nations, le livre de Jonas commence par une parole adressée à un Juif. Israël est le canal de la révélation divine, la source de la prophétie et le poteau indicateur vers Jésus. Le peuple juif est le fondement de l'incarnation de Christ. Ernst Schrupp a écrit à ce sujet: Le christianisme a besoin du judaïsme d'où il est issu. Il ne peut renier ces racines sans en subir des dommages. Soyons bien au clair concernant notre dette envers Israël, envers le judaïsme: – la connaissance du Dieu vivant et vrai, car c'est en Israël qu'Il s'est manifesté – la loi comme soutien de la vie et base de l'éthique, avec son double commandement d'aimer; – toute l'Écriture Sainte avec l'Ancien et le Nouveau Testament: la Parole de Dieu pour tous; – le salut offert à tous en Jésus-Christ, le Sauveur, qui vient des Juifs (Jean 4, 22; Rom. 9, 5) et qui reviendra en Sion pour Israël et pour le monde entier (Rom. 11, 25 et suiv.). (Israël et le Messie, Wuppertal 1997) C'est par Jonas, un Juif, que Dieu est allé adresser Son message de jugement, mais aussi de salut aux païens de Ninive. Dans le christianisme, on perd souvent de vue que la Parole de Dieu a été premièrement donnée aux Juifs, pour être ensuite transmise à nous, gens des nations. Il est écrit en Romains 9, 4-5: Ils «sont Israélites, à qui appartiennent l'adoption, et la gloire, et les alliances, et la loi, et le culte, et les promesses, et les patriarches, et de qui est issu, selon la chair, le Christ, qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement. Amen!» Israël, dans son entièreté, est appelé «le fils premier-né» de Dieu. (Exode 4, 22; Es. 1, 2; 63, 16). Comme Jonas a été chargé par l'Éternel de porter un message important à Ninive – «Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et crie contre elle!» (Jonas 1, 2) – , la vocation première d'Israël est d'apporter le salut au monde et d'être en bénédiction pour toutes les nations (Gen. 12, 3). Donnée par Dieu – aux Juifs –, la Parole, devenue chair en Jésus-Christ, est venue une première fois en Israël au temps marqué (Jean 1, 1-4.14), pour être ensuite transmise aux nations par quelques hommes sauvés de ce peuple (Israël). Comme il y eut un tournant dans la vie de Jonas, il y en eut un également dans l'histoire du salut: «Et Jonas se leva pour s'enfuir à Tarsis, loin de la face de l'Éternel. Il descendit à Japho, et il trouva un navire qui allait à Tarsis; il paya le prix du transport et s'embarqua pour aller avec les passagers à Tarsis, loin de la face de l'Éternel» (Jonas 1, 3). Israël reçut la vocation de peuple missionnaire (Es. 49, 3-6). Mais comme Jonas, il a tout d'abord piteusement refusé. Car ce peuple, comme tel, a dédaigné la première venue de Jésus, ainsi qu'il est écrit: «Il vint chez soi; et les siens ne l'ont pas reçu» (Jean 1, 11; version Darby). Nous trouvons ces mots «.. loin de la face de l'Éternel...» à deux reprises en Jonas 1, 3. De même, depuis 2000 ans, Israël est loin de la face de Dieu, et une grande partie de ce peuple est aveugle relativement au Seigneur: 1. Ce fut le cas, quand Jésus vint parmi eux; ils Le repoussèrent. 2. Ils étaient «loin de la face de l'Éternel», quand, en l'an 70, ils furent dispersés dans le monde entier et vendus aux païens. Au lieu de marcher selon les ordonnances de Dieu, ils Lui ont constamment tourné le dos. Bien que s'étant alliés aux nations, ils y ont toujours vécu dans l'isolement – comme Jonas sur ce navire. Que ce prophète ait même dû payer le prix de sa traversée (Jonas 1, 3), cela est peut-être une image des alliances qu'Israël a souvent contractées avec les nations au prix fort. Le peuple ne s'est pas toujours trouvé sous les soins bénissants de son Dieu. Chaque fois qu'il tourna le dos à l'Éternel, il dut payer l'addition. Il fit la perte des sacrifices et du temple. Cette expression «loin de la face de l'Éternel» montre comment Israël est devenu aveugle au cours de son histoire. Nous lisons encore en Jonas 1, 4-5: «Mais l'Éternel fit souffler sur la mer un vent impétueux, et il s'éleva sur la mer une grande tempête. Le navire menaçait de faire naufrage. Les mariniers eurent peur, ils implorèrent chacun leur dieu, et ils jetèrent dans la mer les objets qui étaient sur le navire, afin de le rendre plus léger Jonas descendit au fond du navire, se coucha et s'endormit profondément.» Nous voyons ici, prophétiquement, Israël sur la mer des peuples, hors de son pays. Chaque fois que les Juifs quittaient leur terre – ils n'étaient donc plus sous la direction de Dieu – et se trouvaient parmi les peuples, ils ont été dans une profonde détresse et ont été cause de détresse pour ces mêmes nations. Mais paradoxe: ils restaient un témoignage du Dieu vivant. Bien que s'étant réfugié dans la cale du navire, Jonas finit par être découvert. Il en a été de même pour les Juifs: pendant des siècles, les Israélites se sont régulièrement cachés parmi les nations, gardant un profil bas; ils ont changé de nom pour ne pas être reconnus – mais en vain. Il est encore dit ceci de Jonas: «Le pilote s'approche de lui et lui dit. «Pourquoi dors-tu? Lève-toi, invoque ton Dieu! peut-être voudra-t-il penser nous, et nous ne périrons pas. Et il se dirent l'un à l'autre:Venez, et tirons au sort, pour savoir qui nous attire ce malheur Ils tirèrent au sort, et le sort tomba sur Jonas» (Jonas 1, 6-7). Israël a toujours été tourné en dérision et tenu pour responsable du malheur des peuples. Le sort lui a toujours été contraire. «Alors ils lui dirent. Dis-nous qui nous attire ce malheur Quelles sont tes affaires, et d'où viens-tu? Quel est ton pays, et de quel peuple es-tu? Il leur répondit. Je suis Hébreu, et je crains l'Éternel, le Dieu des cieux, qui a fait la mer et la terre. Ces hommes eurent une grande frayeur, et ils lui dirent. Pourquoi as-tu fait cela? Car ces hommes savaient qu'il fuyait loin de la face de l'Éternel, parce qu'il le leur avait déclaré. Ils lui dirent. – Que te ferons-nous, pour que la mer se calme envers nous? Car la mer était de plus en plus orageuse» (v. 8-11). Malgré tous ses malheurs, toute sa détresse, tout son isolement, le peuple juif a toujours été – bon gré mal gré – un témoignage pour le monde des nations, une preuve de l'existence de Dieu, une profession de foi envers le Créateur du ciel et de la terre. Les juifs n'ont jamais pu renier leur identité. Celui qui a été confronté à Israël, au peuple juif, a été mis en face de Dieu. Le fait d'être Hébreu ne pouvait rester caché. Les nations ont tremblé devant ce peuple, même quand elles portaient la main sur lui; et cela parce que les Hébreux sont un peuple particulier parmi les peuples. À la question des marins: «De quel peuple es-tu?» (v. 8), Jonas répondit: «Je suis Hébreu» (v. 9), ce qui provoqua cette réaction: «Ces hommes eurent une grande frayeur» (v. 10). Oui, le monde a toujours frémi à cause de ce peuple. Pensons à la grande et riche Babylone de jadis, à l'Égypte, à Rome, à la puissance nazie! Le peuple juif est enveloppé d'un mystère, celui de la réalité de Dieu qui ne peut être niée. Aujourd'hui encore, le monde entier s'occupe de la nation juive. Et bien qu'il veuille toujours mettre la main sur elle, il est saisi d'une crainte certaine, voire même de respect. Tant qu'Israël ne se retrouvera pas en repos dans son Dieu, le monde ne connaîtra pas la paix. Ce peuple est la réponse à l'inquiétude des nations (v. 11). Nous lisons encore au sujet de Jonas: «Il leur répondit. Prenez-moi et jetez-moi dans la mer, et la mer se calmera envers vous; car je sais que c'est moi qui attire sur vous cette grande tempête. Ces hommes ramaient pour gagner la terre, mais ils ne le purent, parce que la mer s'agitait toujours plus contre eux. Alors ils invoquèrent l'Éternel, et dirent. 0 Éternel, ne nous fais pas périr à cause de la vie de cet homme, et ne nous charge pas du sang innocent! Car toi, Éternel, tu fais ce que tu veux. Puis ils prirent Jonas et le jetèrent dans la mer Et la fureur de la mer s'apaisa. Ces hommes furent saisis d'une grande crainte de l'Éternel, et ils offrirent un sacrifice à l'Éternel et firent des voeux» (Jonas 1, 12-16). Tout d'abord, les marins «implorèrent chacun leur dieu»; mais voici qu'il est maintenant dit: «Alors, ils invoquèrent l'Éternel...» Ces versets nous présentent prophétiquement le mystère du «rejet» d'Israël, lequel fut pour le salut des nations. Même pour Jonas, ce fut également un mystère. Il a été appelé par Dieu à se rendre à Ninive; mais ayant fait preuve de désobéissance dans cette mission, il devint sans le vouloir une source de bénédiction pour les gens du navire, qui, sans Jonas, n'auraient probablement jamais entendu parler du Dieu des Hébreux, qui devint alors leur Dieu. La bénédiction divine ne fut pas immédiatement pour Ninive, mais bien pour ces marins. Ceux-ci, bénéficiant du salut avant les habitants de Ninive, invoquèrent l'Éternel, Le craignirent, Lui offrirent leurs hommages. Mais ils durent cesser de ramer et faire ce que Jonas leur dit: le jeter par-dessus bord. L'équipage de ce navire ne représente-t-il pas prophétiquement l'Assemblée sur la mer des peuples? Les membres du «corps de Christ» n'ont pas été sauvés par leurs bonnes oeuvres personnelles, mais par le sacrifice de Jésus, en qui ils ont cru. Les enfants de Dieu sont ceux qui confessent: «Ce sont nos péchés qui I’ont crucifié», et qui, en même temps, déclarent: «Nous I’avons jeté par-dessus bord!» Comme ces marins étaient directement impliqués par cette éjection de Jonas, de même l'Assemblée est directement concernée par la croix de Christ. Jonas a été appelé par Dieu pour qu'en fin de compte Ninive soit bénie. Mais il s'est montré désobéissant, devenant ainsi par la suite, inconsciemment, une source de bénédiction pour ces marins. Israël reçut pour mission d'être en bénédiction pour les nations. Par sa désobéissance et sans le vouloir, il est devenu un instrument de bénédiction pour une petite troupe tirée de la mer des peuples: l'Assemblée. Avant que Dieu ne bénisse, depuis Israël, toutes les nations durant le règne millénaire (Ninive), Il a sauvé une assemblée sortie des nations (les gens du navire). Pour ce faire, Il s'est servi de la désobéissance d'Israël pour que nous, païens, parvenions au salut. Jonas (Israël) n'avait en vue que du mal, alors que Dieu se proposait de faire du bien. Paul a écrit: «Est-ce pour tomber qu'ils ont bronché? Loin de là! Mais, par leur chute, le salut est devenu accessible aux païens, afin qu'ils fussent excités à la jalousie» (Rom. 11, 11). En résumé: – La mer représente le monde des nations impies. – Ninive est une figure des peuples qui, plus tard durant le règne millénaire, se trouveront sous la bénédiction divine. – Les marins préfigurent l'Assemblée tirée de la mer des peuples et qui trouvera le repos et la paix. Pensons aux douze disciples dans le bateau secoué par la tempête, mais rassérénés après que Jésus eût calmé le vent et les vagues (Marc 4, 36-39). – Jonas représente Israël, mais aussi, sous un certain angle, le Seigneur Jésus-Christ. Les Juifs ont presque sombré dans la mer des nations, afin que l'Assemblée puisse être sauvée et connaître la paix du coeur. Par le sacrifice du juif Jésus, issu d'Israël, un groupe de personnes a échappé au jugement. La colère de Dieu devait s'abattre sur ce navire servant à la fuite de Jonas. Il devait disparaître corps et biens. Sans les juifs d'où est sorti Jésus et sans leur mise de côté, nous aussi aurions sombré avec nos oeuvres. Nous voyons ainsi comment l'Éternel s'est servi du chemin de propre volonté de Jonas pour sauver l'équipage d'abord, et Ninive ensuite. Dans Sa grande sagesse, Dieu a utilisé la propre volonté rebelle d'Israël pour sauver l'Assemblée tirée des nations. Plus tard, ces nations seront bénies pendant le règne millénaire. Nous comprenons ainsi beaucoup mieux cette exclamation de Paul en adoration: «O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu! Que ses jugements sont insondables, et ses voies incompréhensibles! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller?» (Rom.11, 33-34). 1ère partie NORBERT LIETH (la suite dans le prochain journal) © Appel de Minuit 11/98
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En Matthieu 13, le Seigneur Jésus expose sept paraboles qui ont toutes un contenu prophétique; elles concernent exclusivement le royaume des cieux. Il désire nous faire saisir l'évolution du royaume des cieux, au départ d'Israël pour être transmis à l'Église jusqu'à Son retour en puissance et en gloire. Ces sept paraboles portent donc sur le temps qui sépare la Pentecôte (naissance de l'Assemblée) de l'enlèvement (de cette même Assemblée). I. Pourquoi le Seigneur Jésus s'est-Il exprimé en paraboles? Jusqu'alors (Matth. 12), Il avait toujours parlé à Son peuple d'une manière telle que tous pouvaient Le comprendre, comme, par exemple, dans le sermon sur la montagne (Matth. 5-7). Mais voici que maintenant Il se met soudain à s'adresser à eux en recourant à des images mystérieuses, incompréhensibles pour beaucoup. Même les disciples s'étonnèrent fortement de ce changement dans Sa prédication, et ils Lui posèrent cette question: «Pourquoi leur parles-tu en paraboles?» (Matth. 13, 10). À la base de ce tout nouveau mode d'expression du Seigneur vis-à-vis de Son peuple – comme nous le constaterons encore en rapport avec l'ensemble de l'histoire du salut – il faut relever deux circonstances décisives:
1. Le rejet de Jésus par le peuple d'Israël En Jésus, Dieu a placé devant nos yeux Sa parfaite grâce. Malheur à nous si nous traitons à la légère le sacrifice d'une valeur éternelle accompli par Son cher Fils Jésus-Christ! Lui-même a promis: «Celui qui croit en lui (le Fils de Dieu) n'est point jugé» (Jean 3, 18a). Il y a là tout Son amour infini. Pour pouvoir réaliser cette promesse, le Seigneur Jésus a volontairement fait le don de Sa vie. Jésus de Nazareth est venu comme roi pour Son peuple. «Où est le roi des Juifs qui vient de naître?» (Matth. 2, 2a), demandèrent les mages venus de l'Orient à Jérusalem. Plus tard, Il entra dans la ville de Jérusalem, assis sur un ânon et accompagné des cris: «Hosanna au Fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna dans les lieux très hauts!» (Matth. 21, 9). Mais le peuple d'Israël et, en particulier, ses responsables religieux L'ont rejeté comme roi. L'élément déterminant qui a amené ce changement dans les discours de Jésus – par l'usage de paraboles – se situe dans les événements de Matthieu 12. Ainsi, par exemple, lorsque le Seigneur guérit un homme possédé, aveugle et muet (v. 22), les pharisiens se mirent à blasphémer contre l'Esprit Saint en attribuant au diable cette oeuvre manifestement de Dieu (v. 24). Sur ce, Jésus leur déclara que ce péché contre l'Esprit Saint ne serait pas par donné (cf. v. 25-32). Outre ce passage, tout le restant du chapitre nous montre que les autorités spirituelles d'Israël remettaient en question et rejetaient Jésus et toute Son activité. C'est ainsi que nous lisons aux versets 14-15: «Les pharisiens sortirent, et ils se consultèrent sur les moyens de le faire périr. Mais Jésus, l'ayant su, s'éloigna de ce lieu. Une grande foule le suivit. Il guérit tous les malades.» Bien que le Seigneur Jésus, par d'innombrables signes et miracles, eût prouvé qu'Il était le vrai Messie d'Israël, la génération d'alors des scribes et des pharisiens réclamèrent de Lui «un signe» – non pas pour croire, mais parce qu'ils Le remettaient une fois de plus en question (v. 38). Mais Il leur répondit: «Une génération méchante et adultère demande un miracle, il ne lui sera donné d'autre miracle que celui du prophète Jonas» (V. 39). À la fin de ce chapitre relatif au rejet de Jésus par Israël – les dés étaient maintenant jetés –, Il parla d'une manière imagée en mentionnant cet esprit impur qui, parce que chassé, s'en est allé pour en chercher sept autres pires que lui afin d'occuper de nouveau la maison vide, nettoyée et ornée (cf. Matth. 12, 43-45a), de sorte que la situation nouvelle était pire que la précédente. Et le Seigneur de dire: «Il en sera de même pour cette génération méchante» (v. 45b). Jésus était venu pour purifier la maison d'Israël. Il chassa des démons, fit des signes et des miracles, apporta la vérité divine dans Sa propre personne et guérit des malades. Il était occupé à la nettoyer et à l'orner. Mais ils ne voulurent pas de Lui, et leur situation devint bien plus grave que par le passé. Tout à la fin de ce chapitre, Jésus dit même que ne sont pas Ses frères et Ses soeurs ceux qui le sont selon la chair (donc, les descendants d'Abraham), mais bien ceux qui font la volonté de Son Père (cf. v. 46-50). Nous ne pouvons pas nous fermer au sérieux de cette vérité. À la question des disciples: «Pourquoi leur parles-tu en paraboles?» (Matth. 13, 10), Jésus répondit fort logiquement qu'Il faisait une énorme distinction entre Ses disciples croyants et le peuple incrédule qui se laissait séduire par les pharisiens: «Jésus leur répondit Parce qu'il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux, et que cela ne leur a pas été donné» (v. 11). Il en était ainsi, parce qu'ils ne voulaient vraiment pas comprendre! Et dans le verset suivant, le Seigneur dit qu'elle sera la conséquence du rejet de Sa personne: «Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas, on ôtera même ce qu'il a» (v. 12). Même si la foi des disciples fut souvent chancelante, ils croyaient pourtant en Jésus comme dans le Messie promis; c'est pourquoi il leur fat donné d'être dans l'abondance pour pouvoir devenir porteurs des autres mystères de Dieu et collaborateurs de Christ dans l'oeuvre de formation de l'Église. Mais le peuple juif rejeta Jésus; c'est la raison pour laquelle non seulement il ne reçut pas de lumière plus profonde, mais ce qu'il avait lui fut même retiré. En effet, Jésus quitta le temple et Son peuple, et Israël devint partiellement aveugle (Rom. 11, 25b). Je le dis une fois encore avec solennité: Dieu a, en Jésus-Christ, placé devant nos yeux toute Sa grâce; quiconque en fait peu de cas devient spirituellement aveugle! En Matthieu 13, 13-15, Jésus affirme que, par l'utilisation de paraboles dans Ses discours, la prophétie d'Ésaïe (chap. 6, 9-10) se réalise: «C'est pourquoi je leur parle en paraboles, parce qu'en voyant ils ne voient point, et qu'en entendant ils n'entendent ni ne comprennent. Et pour eux s'accomplit cette prophétie d'Ésaïe: «Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point, vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point. Car le coeur de ce peuple est devenu insensible; ils ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, de peur qu'ils ne voient de leurs yeux, qu'ils n'entendent de leurs oreilles, qu'ils ne comprennent de leur coeur, qu'ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse» (Matth. 13, 13-15). Ils ne comprenaient pas, parce qu'ils ne le voulaient pas. Leur coeur était endurci (v. 13b et 15a). Du point de vue de la cure des âmes, ce fait mérite d'être retenu, car ici s'explique pourquoi un individu reste fermé à l'Évangile. Il n'est pas possible de comprendre si le coeur est endurci et ne veut pas s'ouvrir au message du salut. Les hommes de la classe religieuse supérieure en Israël prétendaient certes se tenir dans la vérité et posséder la Parole de Dieu. Mais lorsque la vérité de la Parole devenue chair en Jésus-Christ se tint devant eux, ils la rejetèrent. D'un côté, l'endurcissement d'Israël fut responsable que le Seigneur se détourna de Son peuple et qu'Il se mit à lui parler en paraboles. Mais d'autre part, bien que notre entendement soit incapable de le saisir, il fallait qu'Israël rejetât son Messie pour que nous, gens des nations, puissions être sauvés (Rom. II, 11). 2. La révélation d'une nouvelle vérité relative au salut Le Seigneur Jésus, par les paraboles, nous donne une vision de la nouvelle forme du royaume des cieux et lève le voile sur ce qui va se passer durant le temps de Son rejet comme Roi jusqu'à Son acceptation lors de Son retour en gloire. En outre, Il parle du «mystère du royaume des cieux» (Matth. 13, 11). Dans le Nouveau Testament, il y a en tout onze mystères qui sont révélés; j'aimerais en citer quelques-uns: – l'aveuglement partiel d'Israël (Rom. 11, 25), – l'Église (Ephés. 3), – l'enlèvement (1 Cor. 15, 51), – l'Épouse de Christ (Ephés. 5), – Babylone (Apoc. 17). Un mystère biblique est un fait que Dieu a tenu caché et qui ne peut être compris sans révélation divine. Ici en Matthieu 13, il s'agit d'une forme secrète du royaume des cieux. Ce mystère se situait en ceci que le royaume, qui était venu en Israël, passait maintenant aux nations et que l'Assemblée devait être introduite. Jésus dit au verset 17: «Beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l'ont pas entendu.» Les prophètes de l'Ancienne Alliance eurent des visions spirituelles qui leur montraient, comme un événement, les souffrances et la gloire du Messie, Jésus-Christ. Mais il se manifeste maintenant – et c'est là le mystère du royaume des cieux – qu'entre les souffrances et la gloire de Jésus, une très longue période s'écoulera: à savoir le temps de la grâce qui dure depuis bientôt deux mille ans. En Matthieu 13, cette période entre le rejet d'Israël et l'acceptation de son Messie lors de Son retour en gloire sur cette terre est, pour la première fois, présentée par des paraboles. Les disciples l'ont compris et annoncé plus tard. Quant à Israël, il y est resté aveugle jusqu'à présent. II La parabole du semeur Elle commence par le fait que le Seigneur Jésus sort de la maison et se rend près de la mer: «Ce même jour, Jésus sortit de la maison, et s'assit au bord de la mer» (Matth. 13, 1). La maison située sur la terre ferme est une image d'Israël et de son temple; par contre, la mer typifie les nations. Comme nous l'avons constaté auparavant, le début de ce chapitre se caractérise par ce changement dans l'histoire du salut: Jésus a quitté la maison d'Israël et s'est tourné vers la mer des nations, parce que Son peuple ne L'a pas reçu et que, dès lors, cette nouvelle approche devenait nécessaire du point de vue du salut. C'est ce que, dans le chapitre précédent, le Seigneur voulait indiquer en mentionnant l'attitude de ce démon qui avait été chassé mais qui était revenu en prenant une forme sept fois pire: «Lorsque l'esprit impur est sorti d'un homme, il va par des lieux arides, cherchant du repos, et il n'en trouve point. Alors il dit. Je retournerai dans ma maison d'où je suis sorti, et, quand il arrive, il la trouve vide, balayée et ornée. Il s'en va, et il prend avec lui sept autres esprits plus méchants que lui; ils entrent dans la maison, s'y établissent, et la dernière condition de cet homme est pire que la première. Il en sera de même pour cette génération méchante» (Matth. 12, 43-45). Pourquoi le démon trouva-t-il la maison d'Israël vide, balayée et ornée? Parce que Jésus y avait été, avait fait des miracles et des signes, mais qu'Il allait être rejeté même après Son oeuvre de purification pour Israël aussi sur la croix; Il s'éloigna donc d'eux. Par la suite, les Romains détruisirent tout dans le pays, et la situation d'Israël devint sept fois pire. Et 1900 années durant, cette parole de Jésus en Matthieu 23, 38: «Voici, votre maison vous sera laissée déserte» s'accomplit. Le Seigneur l'avait prédit à propos de Jérusalem. Après avoir exprimé cette prophétie, Il alla sur la mer des peuples; et là, parmi les nations, Il chercha d'autres «vignerons». C'est ce que, s'adressant aux pharisiens et aux scribes, Il a voulu indiquer par ces mots de Matthieu 21, 39-41: «Et ils se saisirent de lui (du fils du maître de la vigne = le Fils de Dieu), le jetèrent hors de la vigne, et le tuèrent. Maintenant, lorsque le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons? Ils lui répondirent. Il fera périr misérablement ces misérables, et il affermera la vigne à d'autres vignerons, qui lui en donneront le produit au temps de la récolte.» Le Seigneur cherche du fruit dans les quatre terrains des nations. Nous lisons en Matthieu 13, 3-9: «Il leur parla en paraboles sur beaucoup de choses, et il dit. Un semeur sortit pour semer. Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin: les oiseaux vinrent, et la mangèrent. Une autre partie tomba dans les endroits pierreux, où elle n'avait pas beaucoup de terre: elle leva aussitôt, parce qu'elle ne trouva pas un sol profond, mais, quand le soleil parut, elle fut brûlée et sécha, faute de racines. Une autre partie tomba parmi les épines: les épines montèrent, et l'étouffèrent. Une autre partie tomba dans la bonne terre: elle donna du fruit, un grain cent, un autre soixante, un autre trente. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.» Le semeur par excellence est Jésus, mais il y a aussi tous ceux qui sont sortis et sortent en Son nom pour répandre – en dehors d'Israël – la semence, la Parole de Dieu sur les champs des nations. Et que donne cet ensemencement dans le monde? Il est effrayant de constater qu'un quart seulement de toute la semence répandue produit réellement du fruit. N'y aurait-il que 25% des individus qui entendent l'Évangile qui naîtraient de nouveau? Et encore: on ne récolterait du fruit en abondance que chez un tiers d'entre eux?! Ne nous étonnons dès lors pas quand nous voyons l'état de nos assemblées! Le Seigneur a dit Lui-même que ce ne seraient pas tous les croyants qui porteraient une plénitude de fruits: «Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c'est celui qui entend la parole et la comprend; il porte du fruit, et un grain en donne cent, un autre soixante, un autre trente» (Matth. 13, 23). A mon sens, les trois premiers groupes de cette parabole (Matth. 13, 4-7) ne sont pas faits de chrétiens nés de nouveau, car ils ne présentent même pas la marque de la nouvelle naissance, et encore moins celle du fruit de l'Esprit. Ce ne sont que les membres du quatrième et dernier groupe qui entendent la Parole de Dieu, portent le fruit de la nouvelle naissance et «qu'un grain en donne cent ou soixante ou trente». Nous sommes ainsi placés devant tout le saint sérieux de la consécration à Jésus-Christ. 1. La semence de la Parole de Dieu tombée le long du chemin Il est écrit en Matthieu 13, 4: «Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin: les oiseaux vinrent, et la mangèrent» De quelles personnes s'agit-il là? Le Seigneur nous le dit au verset 19: «Lorsqu'un homme écoute la parole du royaume et ne la comprend pas, le malin vient et enlève ce qui a été semé dans son coeur cet homme est celui qui a reçu la semence le long du chemin.» Ce premier groupe est constitué d'individus qui refusent de recevoir la Parole. D'avance, ils la rejettent; ils ne peuvent la comprendre, parce qu'ils ne le veulent pas. C'est ce que Jésus révèle par ces mots: Car «en voyant ils ne voient point, et en entendant ils n'entendent ni ne comprennent... Car le coeur de ce peuple est devenu insensible...» (v. 13b. 15a). Ces gens ont des idées précises et bien ancrées sur le péché, sur l'origine du monde (ils préfèrent croire la théorie de l'évolution), sur la Bible et les religions, etc., théories auxquelles ils ne veulent renoncer à aucun prix. Il est pratiquement impossible de parler de Dieu à de telles personnes, car elles mettent toute la Parole en doute. Elles ont délibérément adopté cette attitude de doute; elles refusent de se pencher sur la vérité. «Cet homme est celui qui a reçu la semence le long du chemin» (v. 19). Le chemin est un sol dur et fortement piétiné. Ces gens ont certes entendu la vérité de la Parole, mais ils la rejettent parce qu'ils veulent vivre leur propre vie. Il est évidemment facile au diable et à ses démons d'enlever la Parole par la critique, le doute et les préjugés, l'auditeur ne voulant pas laisser entrer cette semence dans son coeur. Josh McDowell a écrit dans son livre «La Bible testée», à la page 39: Excuses intellectuelles Le rejet de Christ est généralement plus une question de volonté que d'intelligence; plutôt que d'un «Je ne peux pas», il s'agit de «Je ne veux pas». J'ai rencontré bon nombre de gens avançant des excuses intellectuelles, mais relativement peu devant faire face à de véritables problèmes intellectuels. J'ai eu, un jour, une conversation avec une étudiante qui en avait par-dessus la tête du christianisme, parce qu'elle pensait qu'il n'était pas historique et ne reposait pas sur des faits. Elle avait pu convaincre tout son monde qu'elle avait fait de sérieuses recherches et que, comme résultat de ses études universitaires, elle se trouvait confrontée à de graves problèmes intellectuels. L'un après l'autre de ses amis avaient tenté de la persuader intellectuellement et de répondre à ses nombreuses objections. Je l'écoutai et lui posai ensuite quelques questions. Après moins de trente minutes, elle concéda qu'elle les avait tous tournés en dérision et développé ces doutes intellectuels pour excuser sa mauvaise conduite morale. Un autre étudiant m'a affirmé avoir des problèmes intellectuels avec le christianisme et ne pouvoir, dès lors, accepter Christ comme Sauveur personnel. «Pourquoi ne pouvez-vous pas croire?», lui demandai-je. Sa réponse: «Le Nouveau Testament n'est pas crédible.» J'insistai: «Et si je vous prouvais que le Nouveau Testament fait partie de la littérature la plus digne de confiance des temps anciens, croiriez-vous?» Il mit brutalement fin à la conversation. «Vous n'avez aucun problème au niveau de votre intelligence, mais bien avec votre volonté», lui rétorquai-je. 1 Jean 5, 18 affirme que de telles personnes ne peuvent être nées de Dieu: «Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche point, mais celui qui est né de Dieu se garde lui-même, et le malin ne le touche pas.» 2. La semence de la Parole de Dieu tombée dans les endroits pierreux Nous
lisons en Matthieu 13, 5-6: «Une autre partie tomba dans les
endroits pierreux, où elle n'avait pas beaucoup de terre:
elle leva aussitôt, parce qu'elle ne trouva pas un sol
profond, mais, quand le soleil parut, elle fut brûlée et
sécha, faute de racines.» L'explication donnée par le
Seigneur Jésus: «Celui qui a reçu la semence dans les
endroits pierreux, c'est celui qui entend la parole et la
reçoit aussitôt avec joie; mais il n'a pas de racines en
lui-même, il manque de persistance, et, dès que survient une
tribulation ou une persécution à cause de la parole, il y
trouve une occasion de chute» (V. 20-21). Il s'agit ici de
gens qui ont reçu la Parole superficiellement, avec
enthousiasme, mais non pas dans une réelle repentance. Elle
est tombée chez eux comme sur une fine couche de terre qui
recouvrirait leur coeur dur comme de la pierre. Ils
s'enthousiasment en surface: «... c'est celui qui entend la
parole et la reçoit aussitôt avec joie...», mais le temps
vient prouver que leur réaction à la Parole entendue n'avait
concerné que leur sensibilité et non pas leur coeur en
profondeur. Ils n'ont aucune racine en eux; il ne peut donc
y avoir du fruit. Ici aussi, la base propice à la nouvelle
naissance manque. Leur joie du début de pouvoir entrer un
jour dans le ciel cède rapidement devant les tourments de la
vie. Car dès qu'il est question de fournir une marche
journalière conséquente et de rendre témoignage de sa foi au
sein des tentations et des épreuves, ils s'éclipsent. Parce
qu'ils ne se sont pas vraiment convertis et n'ont pas connu
une véritable nouvelle naissance, ils sont aussi versatiles
que le temps. Ici nous est donnée nettement la réponse à la
question que beaucoup se posent: Quelqu'un né de nouveau
peut-il aller à la perdition? Ces gens avaient certes la
Parole, ils étaient éclairés par l'Esprit Saint, ils avaient
«goûté» mais non mangé. Jésus dit en Jean 6, 50 qu'il faut
Le manger, Lui «le pain de vie», dans la foi. Jésus savait déjà qu'il se trouverait dans les assemblées locales des personnes qui donneraient l'impression d'être nées de nouveau, mais qui n'appartiendraient pas aux rachetés. Pour ces gens, le christianisme s'avérera, au fil du temps, être une pierre d'achoppement. Ils remettent dans la Bible beaucoup de choses en question et expriment des doutes quant à ceci ou cela. C'est ainsi qu'un jour, ils ne veulent plus que la Parole de Dieu, par ses exigences, exerce une quelconque influence sur leur vie. Ils s'achoppent dès les plus petites difficultés. Ils s'irritent contre tout prédicateur qui présente intégralement la vérité. Et ils trouvent telle ou telle chose à reprocher aux croyants qui marchent fidèlement à la suite de Jésus. Mais quiconque s'insurge contre la Parole de Dieu le fait, au fond, contre Jésus. Il est dit des pharisiens: «Et il était pour eux une occasion de chute» (Matth. 13, 57a; voir aussi chap. 15, 12). Un chrétien né de nouveau peut tomber, il peut être faible, mais il ne se dressera jamais avec persistance contre Dieu et Sa Parole; il donnera toujours tout à nouveau raison au Seigneur. Il s'en voudra plutôt d'avoir manqué de vigilance et d'être tombé dans le péché. En se frappant la poitrine, il retournera à Dieu, confessera son péché et demandera à en être purifié par le précieux sang de Jésus. C'est ainsi que vous pouvez vous sonder et voir si vous êtes dans la vraie foi rédemptrice en Jésus-Christ! 3. La semence de la Parole de Dieu tombée parmi les épines Jésus dit en Matthieu 13, 7: «Une autre partie tomba parmi les épines, les épines montèrent, et l'étouffèrent.» Le verset 22 vient nous dire de quelles personnes il s'agit ici: «Celui qui a reçu la semence parmi les épines, c'est celui qui entend la parole, mais en qui les soucis du siècle et la séduction des richesses étouffent cette parole, et la rendent infructueuse» Ici nous sont présentés des gens de qui on a bien des raisons de penser qu'ils appartiennent au royaume de Dieu. Ce n'est que longtemps après qu'un autre élément intervient: tout comme pour la bonne semence répandue, les ronces ont besoin de temps pour croître; et elles étouffent de plus en plus les bons grains. Le fruit spirituel de la nouvelle naissance brille également par son absence dans la vie de ces gens, et cela parce qu'ils n'ont pas voulu se débarrasser de quelque chose qui est fatalement venu à maturité. Jésus est Celui qui désire constamment croître dans la vie des enfants de Dieu. Jean le baptiseur a dit à propos de Lui: «Il faut qu'il croisse, et que je diminue» (Jean 3, 30). Il est extrêmement dangereux que nous permettions à un quelconque péché de se développer dans notre existence! Si, au début, il reste caché, il ne manquera pas de se manifester avec le temps. Il s'agit des «soucis du siècle et la séduction des richesses». La poursuite de succès personnels et de richesses tue l'aspiration au royaume de Dieu. Voici, à cet égard, un exemple frappant: celui du fils d'un homme cupide possédant une grande entreprise: Le fils dut bientôt choisir entre être agréable au Seigneur ou à son père. La terre où la semence avait été jetée et germait était déjà envahie par les ronces. Les soucis du temps et la tromperie des richesses faisaient leur oeuvre. Sa décision alla dans le sens des souhaits de son père; il ne travailla plus que pour l'entreprise et grimpa les échelons jusqu'au poste de direction. Mais alors que, de ce point de vue, tout allait bien pour lui, il dut reconnaître qu'il avait négligé les occasions célestes. Il voulut se retirer des affaires pour se consacrer à ce qui était spirituel. Mais on ne se moque pas de Dieu. L'homme s'offrit effectivement du repos, mais il mourut quelques mois plus tard. Il laissa, certes, une immense fortune, mais aussi une vie spirituellement gâchée. Les épines avaient étouffé la Parole; il n'avait porté aucun fruit. (W. McDonald: «Commentaires sur le Nouveau Testament») Une bien triste histoire que celle de ce fils! Mais elle est aussi celle de tous ceux qui tolèrent la présence d'autres choses à côté de la Parole: peu à peu, le christianisme du début, qui n'a jamais vraiment pu percer, est étouffé par les plaisirs du monde toujours plus forts. 4. La semence de la Parole de Dieu tombée dans de la bonne terre Nous lisons en Matthieu 13, 8: «Une autre partie tomba dans la bonne terre: elle donna du fruit, un grain cent, un autre soixante, un autre trente.» Et le Seigneur d'expliquer au verset 23: «Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c'est celui qui entend la parole et la comprend, il porte du fruit, et un grain en donne cent, un autre soixante, un autre trente.» Ce n'est qu'ici que le Seigneur Jésus-Christ, dans cette parabole, désigne ceux qui sont réellement nés de nouveau. Ils prouvent par leurs fruits qu'ils ont la vie de Dieu: «Tout bon arbre porte de bons fruits» (Matth. 7, 17a). Si les fruits ne sont pas toujours tous pareils, ils sont cependant bien présents. Il s'agit ici de gens qui entendent la Parole, la reçoivent, la comprennent et s'y engagent dans l'obéissance de la foi. C'est la juste succession des divers éléments! Les fruits qui en sortent, c'est-à-dire les neuf manifestations du fruit de l'Esprit, nous sont décrits en Galates 5,22. III. La diminution du fruit au temps de la fin La façon normale de compter de un à cent, c'est de commencer par le plus petit chiffre et de terminer par le plus grand. Mais en Matthieu 13, le Seigneur Jésus procède inversement. Il parle des grains qui en rapportent cent, puis soixante et enfin trente. Pourquoi le fait-Il ainsi? Parce qu'il s'agit ici de paraboles prophétiques qui décrivent l'ère du salut entre Son rejet et Son acceptation par Israël, entre la Pentecôte et l'enlèvement. Il en est effectivement ainsi: plus nous avançons dans le temps de la fin, moins il y a de fruits. La récolte des produits de la semence de la Parole de Dieu a diminué au fil du temps. Ainsi, par exemple, le livre de l'Apocalypse nous déclare que le christianisme du temps de la fin ne sera plus que «tiède» (Apoc. 3, 16). Nous vivons actuellement à l'époque qui précède immédiatement l'enlèvement, époque où un grain n'en rapporte plus que trente. Évidemment, il se trouve encore de nos jours de vrais croyants qui produisent du fruit au centuple ou soixante fois plus. Mais en général, il n'en est hélas plus ainsi. Comment pouvons-nous dire que nous sommes maintenant tout près de l'enlèvement? Parce que la maison d'Israël – Jérusalem –, mentionnée au début de cet article, et de laquelle le Seigneur est sorti il y a pratiquement deux mille ans, est restée bien longtemps déserte. Mais depuis le 7 juin 1967, lorsque Dieu rendit à Israël sa capitale Jérusalem, cette maison n'est plus, au vrai sens, abandonnée. Bientôt, le Seigneur reviendra et entrera en gloire à Jérusalem. Alors s'accomplira cette parole du Psaume 147, 2: «L'Éternel rebâtit Jérusalem, il rassemble les exilés d'Israël.» Sondons-nous donc aujourd'hui et voyons si notre «champ», c'est-à-dire notre coeur, est apte à recevoir valablement la semence de la Parole de Dieu! Cessons de jouer avec la grâce! Bien plutôt – pour la première fois ou de nouveau – laissons en nous toute la place au Seigneur Jésus, afin qu'Il nous trouve portant beaucoup de fruits quand Il viendra sur les nuées du ciel! Amen! Norbert Lieth © Nouvelles d'Israël 07 / 1994
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POURQUOI
LEUR PARLES-TU EN PARABOLES?
Lisez l'Évangile selon Matthieu chapitre 13, verset 1 à 23. «Pourquoi leur parles-tu par paraboles?» disent les Apôtres à Jésus. «Afin, répond le Maître aux disciples, que vous, vous compreniez, et que ceux du dehors ne comprennent pas.» Le langage de Christ est donc clair pour les uns, inintelligible pour les autres. Cependant, remarquons-le bien: les paroles en sont exactement les mêmes pour les deux classes d'auditeurs, comme aussi les intelligences qui les admettent ou les repoussent sont de même nature et de même portée. Comment se fait-il donc que des esprits si semblables reçoivent si différemment les mêmes enseignements? Comment se fait-il que l'Évangile apparaisse aux uns comme la sagesse de Dieu, et qu'il soit pour les autres folie et scandale? C'est, nous dit ailleurs Jésus, que Dieu «cache aux intelligents et aux sages ce qu'Il révèle aux petits enfants». Mais cette explication ne fait qu'accroître la difficulté: Pourquoi Dieu se cache-t-il aux intelligents et aux sages, et se révèle-t-il aux petits enfants? Le voici: Les sages dont il s'agit ici sont les hommes qui s'estiment tels et qui ne le sont pas. Car Saint Paul oppose leurs sagesses à la sagesse de Dieu; et les petits enfants dont il est question dans ce passage sont les hommes qui se font petits, car Jésus dit que ressembler à un enfant, c'est devenir humble comme lui. En sorte qu'en substituant aux expressions sages et petits enfants, ce qu'elles signifient, vous aurez cette pensée: Dieu se cache aux orgueilleux qui se prétendent sages, et Il se révèle aux humbles qui se sentent petits enfants. Eh! En effet, pourquoi Dieu donnerait-il son Esprit de lumière à celui qui se croit assez intelligent pour comprendre par lui même? Un tel homme ne peut pas le demander et par conséquent pas le recevoir. D'ailleurs, comment un homme qui est sage à ces propres yeux, un homme content de lui-même, un homme plein de sa propre justice, pourrait-il saisir une doctrine qui l'humilie afin de le sauver? C'est impossible; son esprit n'est pas tourné de ce côté; en vain la Parole de Dieu l'y pousse; lui, fait effort pour s'en détourner. Aussi pour les plus illustres philosophes, la Bible a-t-elle eu de grandes clartés et des obscurités profondes, et l'un d'eux a-t-il pu dire: «l'Évangile a des caractères de vérité grands, frappants, inimitables, et ajouter aussitôt:» avec tout cela, cet Évangile est plein de choses incroyables.» Oui, l'Évangile était incroyable pour un homme trop satisfait de son intelligence et de sa moralité pour se persuader que son coeur fût mauvais, sa vie pécheresse, et qu'il n'y eut de salut pour lui que dans la grâce et le pardon. Oui, en même temps cet Évangile était frappant de vérité pour ce même écrivain, quand il ouvrait sa conscience, instinct divin, à l'influence des beautés morales inspirées par le Saint-Esprit. Mais si Dieu, par la nature des choses mêmes, ne peut se révéler à ceux qui ne pensent pas avoir besoin de son secours et de sa révélation, comment n'aurait-il pas compassion d'êtres faibles et ignorants, confessant leur ignorance et leur faiblesse, et lui demandant de les éclairer et de les fortifier? Leur humilité n'est-elle pas le plus touchant motif qui puisse émouvoir le coeur d'un Père? Leur humilité ne sera t-elle pas le plus puissant ressort pour les pousser à la prière? Et s'ils prient, Dieu leur refusera t-il de les entendre? «Si nous, tout méchants que nous sommes, nous savons donner de bonnes choses à nos enfants, combien plus notre Père céleste ne donnera-t-il pas son Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent?»
Voulons-nous donc avancer dans l'intelligence de la Bible? Abaissons-nous; que nos genoux fléchissent, que notre tête s'incline; nous sommes devant le Dieu qui fait grâce aux humbles et se révèle aux petits enfants. Napoléon Roussel.
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PARABOLES
PROPHÉTIQUES: LE BON GRAIN ET L'IVRAIE
«Il leur proposa une autre parabole, et il dit. Le royaume des cieux est semblable à un homme qui a semé une bonne semence dans son champ. Mais, pendant que les gens donnaient, son ennemi vint, sema de l'ivraie parmi le blé, et s'en alla. Lorsque l'herbe eut poussé et donné du fruit, l'ivraie parut aussi. Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire: Seigneur, n'as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ? D'où vient donc qu'il y a de l'ivraie? Il leur répondit: C'est un ennemi qui a fait cela. Et les serviteurs lui dirent: Veux-tu que nous allions l'arracher? Non, dit-il, de peur qu'en arrachant l'ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé. Laissez croître ensemble l'un et l'autre jusqu'à la moisson, et, à l'époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs: Arrachez d'abord l'ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier... Alors il renvoya la foule, et entra dans la maison. Ses disciples s'approchèrent de lui, et dirent Explique-nous la parabole de l'ivraie du champ. Il répondit. Celui qui sème la bonne semence, c'est le Fils de l'homme, le champ, c'est le monde; la bonne semence, ce sont les fils du royaume, l'ivraie, ce sont les fils du malin; l'ennemi qui l'a semée, c'est le diable, la moisson, c'est la fin du monde; les moissonneurs, ce sont les anges. Or, comme on arrache l'ivraie et qu'on la jette au feu, il en sera de même à la fin du monde. Le Fils de l'homme enverra ses anges, qui arracheront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité, et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende!» (Matth. 13, 24-30.36-43). Il s'agit dans cette seconde parabole du déroulement de l'histoire du salut dans ce monde jusqu'au jugement terminal. On peut naturellement l'appliquer aux (presque) deux mille ans qui se sont écoulés depuis la naissance de Jésus; mais l'accent y est mis tout particulièrement sur les jugements qui se produiront à la fin du temps de la grâce. Il est donc ici question essentiellement de ce qui se passera immédiatement avant la fin de l'ère où nous vivons. Nous pouvons à juste titre affirmer que nous sommes parvenus au terme de ladite époque: en effet, Dieu a recommencé à visiter Israël, à se tourner de nouveau vers Son peuple de l'alliance et à se rapprocher de Jérusalem. Plusieurs éléments de cette parabole de l'ivraie et du bon grain s'imposent à notre attention: 1. Nous y trouvons à peine mentionnée l'Église du Seigneur. L'allusion qui y est faite est fort floue. Nous y reviendrons plus tard. 2. Nous devons voir dans la «bonne semence» les «enfants (les fils) du royaume» (v. 38), et non pas l'Assemblée qui aura alors déjà été enlevée. 3. Il s'agit dans cette parabole de l'entrée dans le «royaume du Père» (v. 43). Il est question là du règne de paix de mille ans qui s'ouvrira lors du retour en gloire de Jésus-Christ pour s'établir sur la terre. Dans ce royaume, le bien sera séparé du mal (v. 41). L'Église ne connaîtra pas ce tribunal où il sera décidé qui pourra entrer dans le royaume terrestre de Jésus-Christ, et qui sera repoussé. À cet instant-là, l'Assemblée, enlevée avant la grande tribulation, sera revenue de la gloire céleste avec le Seigneur Jésus. 4. Cette seconde parabole traite essentiellement de la nuit de l'histoire du salut où l'Ennemi (le diable) est précipité sur la terre et sème de l'ivraie parmi le bon grain. Il s'agit donc de la fin de l'actuel temps de la grâce, où tout a mûri et où l'heure du jugement est arrivée qui séparera l'ivraie du bon grain. Nous trouvons un texte parallèle en Matthieu 25, où le Seigneur parle de Son retour en gloire (v. 31) et du jugement des peuples: «Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d'avec les autres, comme le berger sépare les brebis d'avec les boucs; et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: Venez, vous qui êtes bénis de mon Père, prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde... Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche. Retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges» (v. 32-34.41). Où cet événement se situe-t-il dans le plan global du salut? I. À la fin cette ère Relisons Matthieu 13, 39-40: «L'ennemi qui l'a semée, c'est le diable; la moisson, c'est la fin du monde, les moissonneurs, ce sont les anges. Or, comme on arrache l'ivraie et qu'on la jette au feu, il en sera de même à la fin du monde.» Littéralement: «... la fin de l'âge présent» ou: «... la consommation de ce siècle» (Version Darby). Ce passage biblique ne fait pas référence à la véritable fin du monde, qui ne surviendra qu'après le règne de paix millénaire. Il s'agit bien plutôt ici de la fin de l'histoire du salut qui sera marquée par le jugement des nations lors du retour de Jésus en gloire et avec puissance. Dans les derniers versets de cette parabole de l'ivraie poussant parmi le blé, il est surtout question de la période de la grande tribulation, c'est-à-dire du temps de la moisson où le péché aura mûri d'une manière sans égale et à la fin de laquelle le Seigneur Jésus reviendra pour jeter dans l'étang de feu les «fils du méchant» (notamment et surtout l'Antichrist et le faux prophète ainsi que tous ceux qui les auront suivis), qui auront commis des scandales et l'iniquité. Par contre, les «fils du royaume» seront rassemblés dans le «grenier» du royaume de paix millénaire de notre Seigneur (v. 30). La Bible retient le terme «grenier», parce qu'il y aura alors sur la terre une plénitude de bénédictions terrestres et spirituelles. Trois catégories de croyants y auront accès: 1. Tous ceux qui appartiennent à l'Église (dont il n'est pas question dans ce texte qui nous occupe), qui aura été enlevée auparavant et qui reviendra avec Jésus. 2. Les croyants venus de la grande tribulation (le bon grain), qui se seront convertis soit par les témoignages écrits (la littérature) et verbaux (les cassettes) laissés par les membres de l'Église enlevée, soit par le témoignage des 144.000 croyants juifs messianiques. Ils régneront mille ans avec Christ (Apoc.20, 4-6). 3. Tous les croyants du temps de l'Ancien Testament (le bon blé). II. Quand le temps de la moisson commencera-t-il? Les sept paraboles de Matthieu 13 sont introduites par cette phrase: «Ce même jour, Jésus sortit de la maison, et s'assit au bord de la mer» (v. 1). Placé sous l'éclairage prophétique, cela signifie – comme nous l'avons vu dans la première partie – que Jésus a quitté la maison d'Israël pour aller sur la mer des nations et se chercher ainsi un autre champ pour semer l'Évangile. Par amour pour nous, Il a laissé déserte pour un temps la maison d'Israël. Avant que le Seigneur Jésus n'explique à Ses disciples le sens de la parabole de l'ivraie et du bon grain, il nous est rapporté ceci: «Alors il renvoya la foule, et entra dans la maison» (v. 36a). Il ne s'adresse dès lors plus qu'aux disciples, qui pourraient constituer un type prophétique du résidu d'Israël au temps de la fin. Ainsi donc, l'explication de cette parabole débute pratiquement par la merveilleuse vision du retour du Seigneur pour Son peuple d'Israël. Il entrera de nouveau à Jérusalem pour y régner sur le monde entier. Dès le moment où Jésus – qui a quitté Jérusalem depuis bientôt deux mille ans, laissant la maison déserte – reviendra pour y habiter, le temps des nations s'achèvera et la moisson se fera. Par ces mots cités presque accessoirement: «... et entra dans la maison», le Seigneur indique prophétiquement qu'Il n'abandonnera pas Israël à toujours; ce que vient confirmer Romains 11, 1: «Dieu a-t-il rejeté son peuple? Loin de là!» Une grande partie des juifs est revenue depuis 1948 de la diaspora pour réintégrer le pays que Dieu lui rendait, et cela pour une raison bien précise: afin que Son Fils Jésus-Christ, le Messie d'Israël, puisse rentrer dans la ville de Jérusalem et s'asseoir dans le temple. Nous savons ainsi que le temps de la moisson, la grande tribulation, est tout proche. En résumé, nous dirons que si la première parabole nous montre Jésus quittant la maison en jugement sur Israël pour se tourner vers les nations, la seconde nous Le présente revenant pour le rétablissement de Son peuple et le jugement du monde: «Le champ, c'est le monde» (Matth. 13, 38a). Le livre de l'Apocalypse (chap. 5-18) nous dit ce que sera ce jugement. III. Que se passera-t-il au temps de la moisson, à la consommation du siècle? 1. Satan formera une contrefaçon presque parfaite du royaume de Dieu Le Seigneur Jésus dit en Matthieu 13, 38-39: «Le champ, c'est le monde, la bonne semence, ce sont les fils du royaume, l'ivraie, ce sont les fils du malin; l'ennemi qui l'a semée, c'est le diable, la moisson, c'est la fin du monde, les moissonneurs, ce sont les anges.» Durant ces deux mille ans depuis la naissance de Jésus-Christ, le bien et le mal, le royaume de Dieu et celui de Satan ont crû ensemble dans le «champ» du monde. À la consommation du siècle, ce processus atteindra son point culminant. Nous voyons aujourd'hui commencer à se produire ce que la Bible a prédit depuis longtemps: – Un empire universel se construit (à la place du royaume de Dieu); il contient déjà en son sein le principe d'inimitié contre Israël. – Les religions se fondent les unes dans les autres comme ce ne fut jamais le cas auparavant. Que de fois n'entend-on pas ces affirmations: «Au fond, toutes reviennent au même!» «Après tout, nous croyons tous au même Dieu!», etc. Le diable «sème» une contrefaçon presque parfaite du royaume de Dieu: «L'ivraie, ce sont les fils du malin; l'ennemi qui l'a semée, c'est le diable.» On dit que cette ivraie est une herbe toxique qui se différencie à peine du blé pendant la période de croissance. Mais à la fin, il est facile au temps de la moisson, de la reconnaître et de la séparer de la bonne céréale. Cela met fort bien en lumière le royaume de Satan, «semé» dans ce monde par le diable et, au début, à peine décelable, mais qui se manifestera pleinement pendant la seconde moitié de la grande tribulation. Comme adversaire de Jésus-Christ, Satan proposera son Antichrist qui, initialement, se présentera d'une certaine manière en homme religieux capable de procurer la «vraie paix». Mais au cours de la deuxième moitié des sept dernières années qui précéderont immédiatement le retour de Jésus, il apparaîtra clairement qu'il est Satan incarné. Et quand le Seigneur reviendra en gloire, l'Antichrist, le faux prophète et tous ceux qui les auront suivis seront jetés dans l'étang de feu. Oui, l'ivraie sera alors séparée du bon blé (v. 41-42). 2. Bien que les semailles de l'ivraie se soient toujours effectuées, l'accent est surtout mis sur le fait que cette action s'est produite de nuit, quand les gens dormaient à cet égard, nous lisons en Matthieu 13, 25-26: «Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de l'ivraie parmi le blé, et s'en alla. Lorsque l'herbe eut poussé et donné du fruit, l'ivraie parut aussi.» Le temps vient où notre ère du salut, qui touche à sa fin, va basculer dans la nuit profonde de la grande tribulation, où les mauvaises semences seront répandues sans aucune mesure. Ce sera le temps du sommeil spirituel à l'égard duquel le Seigneur met particulièrement en garde: «... prenez garde, veillez. .» (Marc 13, 33), et «... la nuit vient, où personne ne peut travailler» (Jean 9, 4). À mon sens, il faut voir dans ces versets deux éléments: a) Ceux qui dorment («Maïs, Pendant que les gens dormaient...») représentent l'Église du temps de la fin; il est écrit en Matthieu 25, 5: «... toutes s'assoupirent et s'endormirent» C'est le manque de vigilance, de discernement des esprits et de zèle pour la prière qui caractérise actuellement de larges tranches de l'Assemblée. C'est pourquoi le mélange du spirituel avec le non spirituel est de plus en plus catastrophique. Une église tiède constitue le terrain idéal pour qu'y soient répandues les mauvaises semences. Le moment de l'enlèvement est proche: «Comme l'époux tardait, toutes s'assoupirent et s'endormirent. Au milieu de la nuit, on cria: Voici l'époux, allez à sa rencontre!» (Matth. 25, 5-6.). On ne trouve plus l'Église dans la suite de la parabole; il ne s'agit plus que des «fils du royaume»: le résidu d'Israël devenu croyant et les croyants de la grande tribulation. b) Le blé qui pousse représente (outre les 144.000 et le résidu d'Israël) ceux qui, durant la grande tribulation, seront venus à la foi et auront été touchés par la semence de la Parole de Dieu. Ils deviendront les «fils du royaume», qui pourront enter dans le royaume de paix millénaire. Le semeur est Jésus. Et dans un certain sens, par le témoignage de l'Église, pourtant enlevée, des gens croiront durant la grande tribulation, mais aussi et surtout grâce au témoignage rendu par les 144.000 Juifs croyants messianiques. La bonne semence croît, mais, hélas, en même temps, l'ivraie de la méchanceté se développe également. 3. Quand, à la fin, le point culminant de la grande tribulation sera atteint, le Seigneur Jésus reviendra avec Ses anges pour exercer le jugement Il est écrit en Matthieu 13, 39-42: «L'ennemi qui l'a semée, c'est le diable; la moisson, c'est la fin du monde; les moissonneurs, ce sont les anges. Or, comme on arrache l'ivraie et qu'on la jette au feu, il en sera de même à la fin du monde. Le Fils de l'homme enverra ses anges, qui arracheront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité: et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.» Il y a là un net parallèle avec Apocalypse 14, 14-16: «Je regardai, et voici, il y avait une nuée blanche, et sur la nuée était assis quelqu'un qui ressemblait à un fils d'homme, ayant sur sa tête une couronne d'or, et dans sa main une faucille tranchante. Et un autre ange sortit du temple, criant d'une voix forte à celui qui était assis sur la nuée: Lance ta faucille, et moissonne; car l'heure de moissonner est venue, car la moisson de la terre est mûre. Et celui qui était assis sur la nuée jeta sa faucille sur la terre. Et la terre fut moissonnée.» Cela se passera à la fin de la grande tribulation quand le mal sera venu à maturité et pleinement manifesté, quand «l'abomination de la désolation» se sera établie dans la maison d'Israël, dans le temple alors nouvellement reconstruit à Jérusalem. Ce que l'ange criera au Fils de l'homme enfin de retour ne sera nullement un ordre, car les anges ne peuvent en aucune manière donner des commandements au Seigneur. Ce sera plutôt une demande instante formulée en un temps de détresse. Pourquoi? Parce que cet ange sera épouvanté à la vue du mal venu à maturité, Satan incarné dans l'Antichrist, et de «l'abomination de la désolation», installée dans le temple: «Et un autre ange sortit du temple, criant d'une voix forte à celui qui était assis sur la nuée. Lance ta faucille, et moissonne, car l'heure de moissonner est venue, car la moisson de la terre est mûre» (Apoc 14, 15). Ce cri de détresse ressemble à celui de Daniel 12, 6 – «L'un d'eux dit à l'homme vêtu de lin, qui se tenait au-dessus des eaux du fleuve: Quand sera la fin de ces prodiges?» Le monde des anges s'effraiera effectivement de la terrible situation qui verra «l'abomination de la désolation» établie dans le temple à Jérusalem. C'est pourquoi il supplie: «Seigneur, viens! Lance ta faucille et moissonne; amène la fin! Il est grand temps!» (cf. Apoc. 14, 15; Joël 4, 13). Le Seigneur Lui-même déclenchera le jugement, lequel Lui sera entièrement remis de la part du Père. Il enverra les anges du jugement pour moissonner. À ce propos, nous lisons en Apocalypse 14, 17-20: «Et un autre ange sortit du temple qui est dans le ciel, ayant, lui aussi, une faucille tranchante. Et un autre ange, qui avait autorité sur le feu, sortit de l'autel, et s'adressa d'une voir forte à celui qui avait la faucille tranchante, disant. Lance ta faucille tranchante, et vendange les grappes de la vigne de la terre; car les raisins de la terre sont mûrs. Et l'ange jeta sa faucille sur la terre. Et il vendangea la vigne de la terre, et jeta la vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu. Et la cuve fut foulée hors de la ville; et du sang sortit de la cuve, jusqu'aux mors des chevaux, sur une étendue de mille six cents stades.» Ce sera la moisson, le sommet du combat d'Harmaguédon. Fini le temps où le mal pouvait pousser avec le bien! Tandis que les anges du jugement rassembleront les méchants pour les jeter dans l'étang de feu, les autres anges seront envoyés pour réunir les élus et les amener à Jérusalem dans le royaume du Fils de Dieu – surtout les juifs éparpillés dans toutes les parties du monde où ils s'étaient enfuis de devant l'Antichrist. Nous lisons en Matthieu 24, 31: «Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu'à l'autre.» Dans un sens, ce sera un enlèvement horizontal de tous les Juifs alors croyants. En parallèle avec Matthieu 13, 41-43, nous citerons Daniel 12, 2-3: «Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l'opprobre, pour la honte éternelle. Ceux qui auront été intelligents brilleront comme la splendeur du ciel, et ceux qui auront enseigné la justice, à la multitude brilleront comme les étoiles, à toujours et à perpétuité.» Que celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende! IV. Gardons-nous de tout mélange! Il ressort de cette parabole un élément qui réclame toute notre attention: c'est que le jour vient où tout ce qui est caché sera mis en lumière. Comme nous l'avons déjà dit, le jugement en question ne concernera pas l'Église. Mais nous savons par d'autres passages bibliques que tous ceux qui en font partie seront manifestés devant le tribunal de Christ, «afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu'il aura fait, étant dans son corps» (2 Cor. 5, 10; voir également 1 Cor. 3,11-15). Contrairement au monde, où Dieu laisse croître ensemble le blé et l'ivraie, le bien et le mal, les membres de l'Église sont exhortés dans le Nouveau Testament à rejeter le mal avec énergie: – «Faites disparaître le vieux levain...» (1 Cor. 5, 7) – «C'est pourquoi, renoncez au mensonge, et que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain; car nous sommes membres les uns des autres» (Ephés. 4, 25). – «Mais maintenant, renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l'animosité, à la méchanceté, à la calomnie, aux paroles déshonnêtes qui pourraient sortir de votre bouche. Ne mentez pas les uns aux autres...» (Col.3, 8-9a). – «Rejetant donc toute malice et toute ruse, la dissimulation, l'envie, et toute médisance» (1 Pierre 2, 1). Tout ce que nous – vous et moi – n'avons pas rejeté, toutes les choses répréhensibles que nous avons tolérées, tout en les dissimulant aux yeux de nos semblables, tout cela sera manifesté après l'enlèvement devant le tribunal de Christ. Jeunes croyants, sachez qu'il est de toute importance que vous renonciez à vos péchés et à vos habitudes coupables dès votre jeunesse. Ne pas le faire, c'est s'exposer à en être l'esclave plus tard dans la vie. Le Seigneur Jésus vous aime, c'est pourquoi Il vous crie: «Fuis les passions de la jeunesse, et recherche la justice, la foi, la charité, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un coeur pur. Repousse les discussions folles et inutiles, sachant qu'elles font naître des querelles» (2 Tim. 2, 22-23). Tournons-nous de nouveau vers tous les frères et soeurs, avancés en âge ou encore jeunes, qui appartiennent à l'Église! Il est écrit en Matthieu 13, 25: «Mais, pendant que les gens donnaient (l'Assemblée), son ennemi vint, sema de l'ivraie parmi le blé, et s'en alla.» Votre sommeil spirituel, votre manque de zèle pour la prière et votre tiédeur de coeur permettent à l'Ennemi de répandre de la mauvaise semence et d'exercer son influence néfaste. Qu'en est-il de nos réunions de prières? Sommes-nous encore une assemblée qui veille, qui se tient à l'écart du mal et le chasse de son sein? Ou ne serait-ce pas plutôt que bien des choses négatives sont tolérées parmi les croyants, négligeant ainsi les sérieux avertissements de l'Écriture? En son temps déjà, Paul a dû adresser cette mise en garde aux anciens de l'église d'Éphèse: «Je sais qu'il s'introduira parmi vous, après mon départ, des loups cruels qui n'épargneront pas le troupeau, et qu'il s'élèvera du milieu de vous des hommes qui enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux. Veillez donc, vous souvenant que, durant trois années, je n'ai cessé nuit et jour d'exhorter avec larmes chacun de vous» (Actes 20, 29-31). Une assemblée qui veille est une assemblée qui prie. Alors que l'Adversaire reste très actif et poursuit son travail de destruction, bon nombre d'entre nous sont plongés dans un sommeil spirituel. Quelques cas bibliques qui nous permettront de réaliser si nous sommes spirituellement endormis ou si, au contraire, nous sommes des chrétiens qui veillent Il est écrit en Proverbes 14, 21: «Celui qui méprise son prochain commet un péché, mais heureux celui qui a pitié des misérables!» Il y a des assemblées où des frères, et aussi des soeurs, se méprisent réciproquement et le montrent. Cela se constate également dans des familles chrétiennes où le mari tient sa femme en piètre estime, cette dernière le lui rendant bien. Il en va de même pour les enfants à l'égard de leurs parents. Et n'arrive-t-il pas que ces derniers éprouvent des sentiments très négatifs vis-à-vis d'un ou de plusieurs de ces mêmes enfants? On peut s'estimer fort spirituel et vouloir paraître important dans le royaume de Dieu – mais si l'on méprise son prochain, on vit dans le péché. Sachons pourtant que pour toutes ces choses, il faudra rendre compte un jour! Mépriser quelqu'un constitue une preuve que l'on ne veille pas, que l'on ne se tient pas dans la crainte de Dieu; il est alors facile à l'Ennemi de répandre de la mauvaise semence. Des nids à ragots peuvent ainsi se former dans une assemblée, ce qui n'amènera que misère et détresse. Proverbes 15, 4 nous présente une autre parole qui peut servir de pierre de touche à notre état spirituel: «La langue douce est un arbre de vie, mais la langue perverse brise l'âme». Parler faussement et médire des autres, cela aussi brise l'action de l'Esprit. Il n'y a alors plus que sommeil spirituel. Ce peut aller si loin que l'on n'est plus à même de reconnaître ses propres manquements. Si c'est le cas pour vous, sachez que vous vivez au milieu du jugement, même si votre opinion vous concernant est favorable, si vous pensez que tout est bien et merveilleux chez vous. Mais vous devrez un jour vous tenir devant le tribunal de Christ où tout sera manifesté. Il est écrit en Matthieu 10, 26: «Car il n'y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu.» Quoi que ce soit que nous cachions encore, empressons-nous de nous en débarrasser! Le Seigneur glorifié a dû dire à l'église de Laodicée devenue incapable de reconnaître sa propre détresse dans l'état de tiédeur où elle se complaisait: «Je te conseille d'acheter de moi de l'or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies» (Apoc. 3,18). Et à nous aussi qui sommes peut-être la dernière génération de l'Église ici-bas, le Seigneur conseille de nous laisser purifier comme de l'or. Permettez qu'Il vous juge dès maintenant par Sa Parole plutôt que d'attendre de vous trouver devant le tribunal de Christ où tout sera mis en lumière! Que votre vêtement souillé devienne d'un blanc éclatant, pour que la honte de votre nudité ne paraisse pas»! Laissez-vous oindre les yeux par le Seigneur et Sa Parole, par ce message également, afin que vous puissiez «voir». Nous lisons en Romains 13, 11-14: «Cela importe d'autant plus que vous savez en quel temps nous sommes: c'est l'heure de vous réveiller enfin du sommeil, car maintenant le salut (l'enlèvement) est plus près de nous que lorsque nous avons cru. La nuit est avancée, le jour approche. Dépouillons-nous donc des oeuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière. Marchons honnêtement, comme en plein jour, loin des excès et de l'ivrognerie, de la luxure et de l'impudicité, des querelles et des jalousies. Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et n'ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises.» Je voudrais vous redire ceci avec beaucoup de solennité: Ce que vous amenez maintenant à la lumière ne sera plus mentionné là-haut. Il est en effet nettement affirmé en 1 Jean 1, 9: «Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité.» Allez donc aujourd'hui même à Jésus, à la lumière, avec tout ce que Dieu ne peut tolérer; confessez-Lui vos péchés, et Il vous purifiera par Son précieux sang! Amen!
© Nouvelles d'Israël 08 / 1994
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PARABOLES
PROPHÉTIQUES – PARABOLE DU LEVAIN
«Il leur dit cette autre parabole: Le royaume des cieux est semblable à du levain qu'une femme a pris et mis dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que la pâte soit toute levée. Jésus dit a la foule toutes ces choses en paraboles, et il ne lui parlait point sans parabole, afin que s'accomplit ce qui avait été annoncé par le prophète: J'ouvrirai ma bouche en paraboles, je publierai des choses cachées depuis la création du monde» (Matth. 13, 33-35). Tout comme dans la parabole précédente, où nous voyons le petit grain de sénevé dégénérer en un arbre immense, le levain, dont question ici, typifie quelque chose de négatif. Il ne représente pas l'aspect positif de la vie ou l'influence bénéfique du christianisme, mais tout à fait le contraire. Nous essaierons de méditer cette parabole à la lumière de l'Écriture afin d'en saisir le sens profond. Dans la similitude qui nous a occupés la fois passée, nous avons écrit ceci: le grain de sénevé = le vrai christianisme, et l'arbre = le christianisme dégénéré. Le Seigneur parle maintenant du levain et de la farine. Que les paraboles aient un contenu prophétique et recèlent les conseils de Dieu, Jésus l'affirme en Matthieu 13, 35, où il est dit: «J'ouvrirai ma bouche en paraboles, je proférerai des choses qui ont été cachées dès la fondation du monde» (version Darby). Nous restons confondus devant la grandeur du Dieu d'Israël, devant la profondeur de Ses pensées de salut et devant l'étendue de Sa sagesse dans Ses desseins concernant Israël et les nations. Nous vivons actuellement à une époque où le Seigneur veut donner une plus ample révélation de Ses plans dans Sa Parole prophétique (cf. Dan. 12, 4). Il est écrit en Ésaïe 46, 9-10: «Souvenez-vous de ce qui s'est passé dès les temps anciens; car je suis Dieu, et il n'y en a point d'autre; je suis Dieu, et nul n'est semblable à moi. J'annonce dès le commencement ce qui doit arriver, et longtemps d'avance ce qui n'est pas encore accompli; je dis: Mes arrêts subsisteront, et j'exécuterai toute ma volonté.» Heureux celui qui écoute cette parole de Dieu! L'Éternel dit à ce propos par la bouche d'Ésaïe: «Je l'ai dit, et je le réaliserai... Écoutez-moi» (v. 11b-12a). Heureux aussi les jeunes auxquels le monde fait aujourd'hui tant et tant d'offres, mais – qui nagent à contre-courant, et déclarent: «J'écoute Dieu!», – qui ne se laissent pas emporter par tout «vent de doctrine», – qui remettent leur vie au Seigneur en se disant: «Lui qui annonce à l'avance ce qui arrivera, et cela se produit; Lui dont les desseins se réalisent... Il peut également conduire ma vie! Il peut me mener dans les chemins éternels. Il peut me donner la profession adéquate, le conjoint qui me convient et m'indiquer ma vraie place dans la société.» Ne voulez-vous pas L'écouter?! Revenons-en à notre parabole et à ce que le Seigneur Jésus veut nous dire par ce moyen! I. La farine est une image de la pureté en Christ Le produit des grains de blé semés est la farine, laquelle est destinée à donner du pain. La bonne semence est la parole de Dieu et donc Jésus Lui-même; n'a-t-Il pas affirmé: «Je suis le pain de vie» (Jean 6, 35). La farine représente ce que le Seigneur a acquis pour Son Église: la vie éternelle, la pureté. L'offrande de gâteau fait partie des cinq sacrifices de l'Ancien Testament qui parlent de Jésus; elle est une «offrande d'une agréable odeur à l'Éternel» (Lév. 2, 2). Il est écrit en Lévitique 6, 7-10: «Voici la loi de l'offrande. Les fils d'Aaron la présenteront devant l'Éternel, devant l'autel. Le sacrificateur prélèvera une poignée de la fleur de farine et de l'huile, avec tout l'encens ajouté à l'offrande, et il brûlera cela sur l'autel comme souvenir d'une agréable odeur à l'Éternel, Aaron et ses fils mangeront ce qui restera de l'offrande, ils le mangeront sans levain, dans un lieu saint, dans le parvis de la tente d'assignation. On ne le cuira pas avec du levain. C'est la part que je leur ai donnée de mes offrandes consumées Par le feu. C'est une chose très sainte, comme le sacrifice d'expiation et comme le sacrifice de culpabilité» (cf. également Lév. 2, 1-11). Les ingrédients qui entrent dans la préparation de l'offrande de gâteau constituent tous des types remarquables de Jésus-Christ: – La fleur de farine (la plus fine de toutes) nous parle de la pureté, de l'équilibre, de l'harmonie et de la perfection du caractère de Jésus. – L'offrande de gâteau devait être pétrie à l'huile, ce qui indique que Jésus était à la fois vrai Dieu et vrai homme, engendré par l'Esprit Saint. – L'huile versée sur cette offrande nous parle de la plénitude de l'Esprit Saint, qui, lors du baptême de Jésus, est descendu sur Lui comme une colombe et L'a rempli. – L'encens mis sur l'offrande de gâteau typifie la bonne odeur qui se dégageait de la vie de Jésus et qui montait jusqu'à Dieu, le Père («Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection: écoutez-le!» – Matth. (17, 5). – Que ce sacrifice soit brûlé sur l'autel parle des souffrances de Jésus jusqu'à Sa mort sur la croix; c'est là que le feu du jugement est tombé sur Lui. – Le gâteau devait être fait sans levain, ce qui met en évidence la pure vérité et l'absolue netteté de Son être. C'est de et par Jésus-Christ que l'Église est née. Dans sa position, elle est parfaite en Lui et par Lui; elle est pure et sainte, c'est-à-dire sans levain: «... comme vous êtes sans levain» (1 Cor. 5, 7). L'Esprit Saint habite en elle; et le Seigneur se la présentera à Lui-même, «glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable». Dans la parabole qui nous occupe, le levain devait être mélangé à trois mesures de farine (Matth. 13, 33); cela nous parle du travail en collaboration du Père, du Fils et du Saint-Esprit, d'où est sortie l'Église. II. Le levain est, dans toute l'Écriture, une image du péché C'est la raison pour laquelle il ne pouvait, par exemple, y avoir de levain dans l'offrande de gâteau. Quand Israël fut jadis délivré de l'esclavage de l'Égypte par le sang d'un agneau sacrifié par maison, il fallut auparavant éloigner tout levain de chaque demeure. La chose s'est renouvelée par la suite à la Pâque qu'ils devaient fêter, selon les directives divines, en souvenir de leur libération (cf. Exode 12, 14-28). Car qui veut s'approprier l'efficace du sang de l'expiation doit être tout d'abord prêt à se passer complètement de levain, c'est-à-dire à abandonner le péché. Quiconque refusait de le faire en Israël était exterminé. Il est écrit en Exode 23, 18: «Tu n'offriras point le sang de mon sacrifice avec du pain levé...» (version Darby). Ce fait de l'Ancien Testament se transpose symboliquement dans le Nouveau; nous lisons en effet en 1 Corinthiens 5, 6-8: «C'est bien à tort que vous vous glorifiez. Ne savez-vous pas qu'un peu de levain fait lever toute la pâte? Faites disparaître le vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé. Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité.» Il est très dangereux de demander à Dieu Son pardon pour des péchés si l'on y reste attaché. C'est pourquoi il est affirmé en Galates 5, 9: «Un peu de levain fait lever toute la pâte.» À ces quelques exemples tirés de l'Écriture Sainte (il y en a d'autres), nous voyons que le levain est une image du péché et de sa propagation, si on tolère sa présence. Ainsi donc, on ne peut attribuer à cette parabole du Seigneur qu'un sens négatif. III. La partie prophétique de la parabole 1. Les trois mesures de farine. Nous lisons en Matthieu 13, 33: «... du levain qu'une femme a pris et mis dans trois mesures de farine...» Dans la Bible, le chiffre trois indique toujours quelque chose de complet. Quelques exemples: – Dieu se révèle totalement dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit. – Il est écrit en Apocalypse 4, 8 à propos du Seigneur: «Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu...» – «... le Tout-Puissant ... » – «... qui était, qui est, et qui vient!» (cf. Apoc. 1, 4.). L'histoire du salut s'achèvera par le retour du Seigneur Jésus-Christ. C'est pourquoi, à mon sens, les trois mesures de farine parlent de la totalité de l'Église qui, à l'enlèvement – sans doute bien proche – verra Celui «qui était, qui est, et qui vient!». Nous lisons en Romains 11, 25-26a: «Car je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne vous regardiez point comme sages, c'est qu'une partie d'Israël est tombée dans l'endurcissement, jusqu'à ce que la totalité des païens soit entrée. Et ainsi tout Israël sera sauvé...» Ainsi donc, cette parabole du levain mélangé à trois mesures de farine parle de l'accomplissement des temps où ce qui est caché sera manifesté: – L'Église se manifeste à l'enlèvement – Quand l'aveuglement d'Israël disparaîtra complètement, il sera aussi révélé que ce peuple est le peuple aimé de Dieu. Le monde entier devra reconnaître que l'Éternel a réalisé Ses plans à son égard. Oui, tout ce que Dieu a dit par les prophètes s'accomplit: «... afin que s'accomplit ce qui avait été annoncé par le prophète: J'ouvrirai ma bouche en Paraboles, je publierai des choses cachées depuis la création du monde» (Matth. 13,35). 2. Les trois mesures de farine dans l'Ancien Testament. Ces «trois mesures de farine», dont question dans la parabole du Seigneur, ont leur pendant dans la visite que rendirent l'Éternel et les deux anges à Abraham, immédiatement avant la destruction de Sodome; il est écrit en Genèse 18, 1-6: «L'Éternel lui apparut parmi les chênes de Mamré, comme il était assis à l'entrée de sa tente, pendant la chaleur du jour. Il leva les yeux, et regarda: et voici, trois hommes étaient debout près de lui. Quand il les vit, il courut au-devant d'eux, depuis l'entrée de sa tente, et se prosterna en terre. Et il dit: Seigneur, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, ne passe point, je te prie, loin de ton serviteur. Permettez qu'on apporte un peu d'eau, pour vous laver les pieds; et reposez-vous sous cet arbre. J'irai prendre un morceau de pain, pour fortifier votre coeur; après quoi, vous continuerez votre route; car c'est pour cela que vous passez près de votre serviteur. Ils répondirent Fais comme tu l'as dit. Abraham alla promptement dans sa tente vers Sara, et il dit. Vite, trois mesures de fleur de farine, pétris, et fais des gâteaux.» Au moment où l'Éternel se manifesta, Abraham Le rencontra, pour ainsi dire, avec trois mesures de la farine la plus fine qui fût. C'était l'instant où le visiteur divin lui promit un fils, Isaac, mais en même temps, lui annonça la destruction imminente de Sodome et de Gomorrhe: «Alors l'Éternel dit. Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire? Abraham deviendra certainement une nation grande et puissante, et en lui seront bénies toutes les nations de la terre... Et 1'Éternel dit: Le cri contre Sodome et Gomorrhe s'est accru, et leur péché est énorme» (Gen. 18, 1718.20). À travers le levain mélangé à trois mesures de farine, le Seigneur fait allusion à des choses cachées qui devront être un jour manifestées: «J'ouvrirai ma bouche en paraboles, je publierai des choses cachées depuis la création du monde» (Matth. 13, 35b); nous devons comprendre qu'Il pense là à l'accomplissement des temps (la réalisation de Ses desseins): l'enlèvement de l'Église, la manifestation d'Israël comme peuple de Dieu et le jugement divin frappant un monde coupable. Les trois mesures de farine symbolisent la période de la pleine révélation du Seigneur. Ce qui avait été annoncé bien des siècles auparavant, Il le fera: «J'annonce dès le commencement ce qui doit arriver, et longtemps d'avance ce qui n'est pas encore accompli; je dis: Mes arrêts subsisteront, et j'exécuterai toute ma volonté» (Ésaïe 46, 10). 3. La femme qui a mélangé le levain à la farine. Lisons une fois encore Matthieu 13, 33b: «Le royaume des cieux est semblable à du levain qu'une femme a pris et mis dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que la pâte soit toute levée.» Ce n'est pas sans raison que, dans cette parabole sur le temps de la fin, le Seigneur parle d'une femme. Nous savons que, dans le royaume de Dieu, les femmes sont d'une très grande importance. Elles sont souvent extrêmement fidèles et courageuses dans le travail pour le Seigneur. Elles furent jadis les premières à se trouver près du tombeau de Jésus. Il est dit en Proverbes 18, 22: «Celui qui trouve une femme trouve le bonheur; c'est une grâce qu'il obtient de l'Éternel» Devant Dieu, l'homme et la femme ont les mêmes droits, bien que leurs positions au sein de l'Église soient différentes. Par contre, en ce qui concerne la prophétie biblique, la femme est souvent présentée symboliquement comme un exemple négatif, celui de la séduction. C'est une femme qui mélangea du levain à trois mesures de farine; cela parle de la dernière tentation du temps de la fin au sein du christianisme. Le Seigneur glorifié exhorte en Apocalypse 2, 20: «Mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu'ils se livrent à l'impudicité et qu'ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles.» Pensons aussi à la Babylone antichrist du même temps de la fin, dont il est dit en Apocalypse 17, 1-6: «Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes vint, et il m'adressa la parole, en disant: Viens, je te montrerai le jugement de la grande prostituée qui est assise sur les grandes eaux. C'est avec elle que les rois de la terre se sont livrés à l'impudicité, et c'est du vin de son impudicité que les habitants de la terre se sont enivrés. Il me transporta en esprit dans un désert. Et je vis une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphème, ayant sept têtes et dix cornes. Cette femme était vêtue de pourpre et d'écarlate, et parée d'or, de pierres précieuses et de perles. Elle tenait dans sa main une coupe d'or, remplie d'abominations et des impuretés de sa prostitution. Sur son front était écrit un nom, un mystère: Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre. Et je vis cette femme ivre du sang des saints et du sang des témoins de Jésus. Et, en la voyant, je fus saisi d'un grand étonnement.» N'est-il pas très intéressant de voir, à la lumière de la Parole prophétique, – que l'Union européenne (UE) a, sur le billet de son écu, représenté une femme assise sur une bête; – que, de nos jours, le féminisme gagne de plus en plus de terrain; – que les femmes sont ordonnées prêtres dans l'Église anglicane; – que des femmes sont déjà installées comme diacres dans bon nombre d'assemblées libres et peuvent distribuer la cène; – que ce sont surtout des femmes qui se mettent en avant dans de nombreux milieux charismatiques; – que bien des sectes ont vu le jour grâce à des femmes? Voilà ce que nous pouvons constater de nos jours et qui est devenu un signe des temps! «Le royaume des cieux est semblable à du levain qu'une femme a pris et mis dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que la pâte soit toute levée.» Nous ne pouvons nous empêcher de penser que tout cela annonce la prostitution spirituelle qui marquera le dernier royaume antichrist. IV. L'application au plan personnel Il n'existe pas d'image plus frappante du péché que le levain. C'est pourquoi nous pensons, par exemple, que l'on ne devrait absolument pas servir du pain contenant du levain à la sainte cène, car une très petite quantité de ce levain fait lever toute la pâte. Appliquons ce principe à la vie personnelle: Quiconque tolère ne serait-ce qu'un petit péché doit savoir que celui-ci ira en s'étendant jusqu'à devenir l'élément dominateur qui fera de l'individu son esclave. C'est ainsi que le caractère des gens qui se permettent des perversions sexuelles se modifie radicalement avec le temps. De par sa position, l'Église du Seigneur est une pâte sans levain; mais quant à son état, elle doit absolument se garder de tout levain. S'il parvient à s'introduire quelque part, il doit être ôté. C'est ce que Paul affirme nettement: «C'est bien à tort que vous vous glorifiez. Ne savez-vous pas qu'un peu de levain fait lever toute la pâte? Faites disparaître le vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain» (1 Cor. 5, 67a). Remarquons que, selon la parabole de Jésus, c'est surtout au temps de la fin que le levain se glissera dans l'Assemblée, notamment par ces moyens: 1. Le levain des fausses doctrines. Le Seigneur Jésus a dit à Ses disciples (et dès lors, à Son Église): «Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et des sadducéens» (Matth, 16, 6), ce à quoi Il ajoute en Marc 8, 15: «Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et du levain d'Hérode.» Il s'agissait là de fausses doctrines répandues par ces groupes; il est écrit en Matthieu 16, 12: «Alors ils comprirent que ce n'était pas du levain du pain qu'il avait dit de se garder, mais de l'enseignement des pharisiens et des sadducéens.» Voyons en quoi consistaient ces trois sortes de levain: a) Le levain des pharisiens se situait au niveau de leur piété vide, purement extérieure: ils respectaient bien des commandements humains, mais leur coeur était éloigné du Seigneur (Cf. Ésaïe 29, 13). b) Le levain des sadducéens résidait dans leur scepticisme relativement aux miracles, par exemple celui de la résurrection des morts, concernant aussi le monde des anges, etc. (cf. Matth. 22, 23; Actes 23, 8). c) Le levain des hérodiens était leur mondanité (Cf. Matth. 22, 16). Mais «le monde passe, et sa convoitise aussi» (1 Jean 2, 17a).
Soyons donc bien sur nos gardes face aux fausses doctrines comme l'humanisme d'un Hérode, le sabbatisme (Cf. Col. 2, 16), le faux légalisme du pharisien, l'universalisme, le New Age, le mouvement soi-disant charismatique ou encore le libéralisme d'un sadducéen! Colossiens 2, 8 vient nous avertir: «Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s'appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ.» Qu'une de ces fausses doctrines entre dans une église et qu'elle y soit tolérée, cette assemblée finira par en être imprégnée et elle périclitera. Voici trois avertissements bibliques qui concernent le temps de la fin: – «Mais l'Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s'attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons» (1 Tim. 4, 1). – «Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine; mais, ayant la démangeaison d'entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs» (2 Tim. 4, 3). – «Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, et qui, reniant le maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine. Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la vérité sera calomniée à cause d'eux» (2 Pierre 2, 1-2). Il est évident que ces passages de l'Écriture s'appliquent parfaitement à notre temps. 2. Le levain de l'indifférence relativement au péché. En 1 Corinthiens 5, 1-8, où Paul parle de la nécessité d'ôter le vieux levain, il s'agit d'un grave péché toléré au sein de l'assemblée: l'immoralité. C'est un signe du temps de la fin: la permissivité de plus en plus marquée à l'endroit du péché dans bon nombre d'églises. Ainsi par exemple, on permet le remariage après un divorce ou encore la cohabitation sans acte de mariage, etc. 3. Le levain en nous. Chaque enfant de Dieu est exhorté à considérer le péché avec beaucoup de sérieux et à le chasser avec énergie, car il peut s'étendre très facilement: «Faites disparaître le vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé» (1 Cor. 5, 7). Ce sera irréalisable si, d'une main, on saisit le pardon et si, de l'autre, on s'accroche au péché. Il faut absolument renoncer au péché sans lui faire la moindre concession! Le «levain de la malice et de la méchanceté» s'oppose à la «pâte sans levain de la pureté et de la vérité». Il est écrit en 1 Corinthiens 5, 8: «Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité.» – La malice est une attitude hostile au Seigneur, qui éprouve de l'aversion pour tout ce qui Le heurte directement dans notre existence. En versant dans ce mal, nous nous tenons infiniment loin de Lui et Lui sommes tout à fait dissemblables. – La méchanceté nous porte à dire du mal des autres; elle permet à la langue fausse de répandre des rumeurs désobligeantes non pas publiquement mais sournoisement, à la manière du levain caché dans la pâte. Elle forme des pensées mauvaises qu'il importe d'extirper sans tarder: «Que le méchant abandonne sa voie, et l'homme d'iniquité ses pensées; qu'il retourne à l'Éternel, qui aura pitié de lui, à notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner» (Ésaïe 55, 8). – Le levain est aussi une image du péché caché qu'est l'incrédulité. Lorsque Sara, âgée de nonante ans, entendit l'Éternel faire la promesse à son mari presque centenaire de lui donner un enfant par elle, «elle rit en elle-même, en disant...» (Gen. 18, 12). Et quand le Seigneur la convainquit d'incrédulité, elle nia en disant: «Je n'ai pas ri» (v. 15a). Il y avait du levain dans le coeur de Sara. À l'instar des chrétiens de Corinthe, bien des gens se vantent aujourd'hui de leurs dons de l'Esprit et de leurs nombreuses oeuvres faites apparemment pour Jésus et en Son nom; mais en même temps, ils tolèrent toutes sortes de péchés cachés en eux et chez les autres. D'où ce solennel avertissement en 1 Corinthiens 5, 6-7: «C'est bien à tort que vous vous glorifiez. Ne savez-vous pas qu'un peu de levain fait lever toute la pâte? Faites disparaître le vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé.» Dans quel état serons-nous quand nous rencontrerons le Seigneur à Sa venue? NORBERT LIETH © Nouvelles d'Israël 10 / 1994
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Texte: La parabole du semeur, Mat. 13:4-9. À la lecture de cette parabole, nous pourrions nous dire: «Quel drôle de semeur! Ne pouvait-il pas veiller où il jette ses graines? Cet homme ne s'est-il pas organisé un beau gâchis?...» Il semble que c'était la façon de faire à l'époque et dans ces régions: on semait large, on retournait la mince couche de terre... et on laissait venir! En méditant cette parabole, nous nous arrêtons habituellement aux quatre qualités de terrain, symbolisant la réceptivité du coeur humain à l'égard de la Semence de Vie qu'est l'Évangile. Or, Jésus appelle lui-même cette parabole «la parabole du semeur» (v. 18). N'est-ce donc pas sur lui, c'est-à-dire sur sa personne et sur sa façon de travailler que Jésus voulait attirer l'attention de ses disciples? Pour leur enseigner quoi? Des choses qui nous seront utiles à nous, qui voulons également être des «semeurs de la Parole», des proclamateurs de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ! En quoi notre semeur est-il exemplaire? Nous trouvons ici un homme qui est prêt à faire son travail, à jeter en terre la semence dans la confiance qu'elle lèvera. En faisant cela, il ne cessera pourtant pas d'être réaliste: il sait très bien que tout ne lèvera et ne croîtra pas pareillement. Il est conscient des risques de perte: les oiseaux, les pierres, la chaleur, les épines... Mais ce n'est pas ce qui saurait l'arrêter! Ce n'est pas ce qui l'empêchera de faire son travail avec calme et conviction, avec fidélité et persévérance... en acceptant qu'il existe des facteurs qui lui échappent complètement, des éléments sur lesquels il n'a finalement aucune prise, comme la réceptivité effective du terrain ou les conditions climatiques. C'est la raison pour laquelle notre semeur sera avant tout un «travailleur de l'espérance», de cette espérance confiante et pleinement dépendante de Dieu, qui seul donne la croissance et le fruit. En quoi le semeur est-il un encouragement pour nous? Ne nous arrive-t-il pas parfois d'être bien surpris ou désemparés voire même accusés ou assaillis par le doute quand nos efforts investis dans l'oeuvre de Dieu ne rapportent pas les résultats escomptés? Surtout que nous vivons dans une jungle où, pour avoir le droit d'exister, il faut faire, comme on dit, «du chiffre d'affaires», il faut produire des statistiques, prouver qu'on est efficace, productif, en un mot qu'on est le meilleur! Avouons que cette ambiance nous met parfois sous une drôle de pression! Si les uns peuvent être tentés par l'orgueil, parce que momentanément ils semblent avoir le vent en poupe, d'autres, et je pense que ceux-ci sont plus nombreux, peuvent être tentés par la lassitude et la résignation. Dans combien d'yeux et de coeurs ne lisons-nous pas un certain scepticisme qui fait que l'on se demande: «Est-ce que cela vaut la peine de continuer à s'investir de cette manière?» Notons que nous ne voulons pas, par ces remarques, prêcher la suffisance, la médiocrité ou l'indifférence dans la tâche que le Seigneur nous a confiée. Il nous est permis de réfléchir à l'efficacité de notre travail. Nous sommes même responsables de le faire. Encore qu'il faudrait s'entendre sur ce qui compte aux yeux de Dieu comme un travail spirituel vraiment efficace! Il nous est aussi permis de rechercher les meilleures méthodes pour atteindre notre génération avec l'évangile, mais cela sans oublier qu'en les appliquant, nous dépendons entièrement de Dieu pour ce qui concerne les résultats. Sans oublier également que malgré tout le coeur que nous mettons à l'ouvrage, chaque semence ne montera et ne se multipliera pas pareillement, qu'il y aura des pertes et des déceptions, qu'il y a des facteurs que nous n'avons pas en main, car, aussi étonnant que cela puisse paraître, le sol que nous ensemençons semble avoir la faculté de décider s'il veut ou non recevoir la semence. Ce n'est pourtant pas ce qui doit nous empêcher de continuer à semer abondamment! Où allons-nous trouver la force, le courage, la conviction et la joie pour persévérer? Nulle part ailleurs que dans la Parole de Dieu. Que nous dit-elle? Il Cor. 9:6: «Celui qui sème abondamment moissonnera abondamment...» Gal. 6:9: «Ne nous lassons pas de faire le bien; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas...» II Chron. 15:7: «Fortifiez-vous, et ne laissez pas vos mains s'affaiblir, car il y aura un salaire pour vos oeuvres...» 1 Cor. 15:58: «Soyez fermes, inébranlables, travaillant de mieux en mieux à l'oeuvre du Seigneur, sachant que votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur.» Héb. 6:10: «Dieu n'est pas injuste pour oublier votre travail et l'amour que vous avez montré pour son nom...» Ps. 126:5: «Ceux qui sèment avec larmes moissonneront avec chants d'allégresse!...» Que retenir de tout cela? Même si notre engagement, nos efforts, notre appel ne rencontrent pas l'écho attendu, peut-être même que nous récoltions plutôt de l'ingratitude, de l'indifférence, le mépris ou le rejet de beaucoup, continuons d'être fidèles semeurs de l'évangile, comme le Seigneur nous le demande! Travaillons, non pas en nous laissant obnubiler par tout ce qui pourrait lever, qui devrait lever, et qui apparemment ne lève pas, ou pas encore, mais en nous réjouissant pour tout ce qui lèvera et portera du fruit, parce que le Seigneur le veut ainsi, parce qu'il l'a promis et qu'il le donnera! Le Seigneur n'a-t-il pas dit – Ésaïe 55:11 –: «Ma parole ne retourne point à moi sans effet, sans avoir exécuté ma volonté et accompli mes desseins»? Nous pouvons y compter qu'il en sera ainsi! Roland HAUSWALD © La Bonne Nouvelle 3/93
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COMMUNAUTÉ
CHRÉTIENNE ET EXAUCEMENT DE PRIÈRE
EN VÉRITÉ JE VOUS DIS ENCORE QUE SI DEUX D'ENTRE VOUS S'ACCORDENT SUR LA TERRE POUR DEMANDER QUOI QUE CE SOIT CELA LEUR SERA DONNÉ PAR MON PÈRE QUI EST DANS LES CIEUX. (Mt 18: 19, Colombe). À lire ce texte dans toutes nos traductions, «quoi que ce soit» (Segond, Colombe, TOB, Bonne Nouvelle Aujourd'hui, Crampon, Jérusalem, de Beaumont) «quelque chose» (Le Livre) on peut conclure qu'il suffit qu'un groupe de quelques disciples se mettent d'accord pour demander n'importe quoi pour être en droit de l'attendre du Père céleste. On sait les espoirs déçus, les troubles rentrés et quelquefois, les abandons qu'une telle persuasion a pu provoquer parce que «ça n'a pas marché...» Les plus sages se disent que leurs coeurs ne vibraient pas en symphonie (c'est le verbe sumphonéô qui est utilisé). Il n'en subsiste pas moins une faille, voire un doute. Que dit exactement le texte? C'est l'expression «quoi que ce soit» qui fait problème. Le grec de Matthieu, pan pragma, est-il bien traduit? Examinons d'abord le sens de ce même mot dans les dix autres passages où il apparaît dans le Nouveau Testament. En Luc 1: 1, la Colombe traduit par événement le mot pragma qui, de toute évidence, désigne «ce qui est arrivé avec la venue de Jésus et ce sur quoi Luc a porté ses recherches». En Ac 5: 4, Luc utilise l'expression en la mettant dans la bouche de Pierre à l'occasion de la retentissante affaire d'Ananias et Saphira: «Comment as-tu mis en ton coeur une pareille action?» (Nous soulignons le mot qui rend pragma). En Ro 16: 2, Paul recommande Phoebé la diaconesse: «Mettez=vous à sa disposition pour toute affaire où elle aurait besoin de vous». En 1 Co 6: 1, Paul utilise le mot pour désigner un conflit: «Quelqu'un de vous lorsqu'il a un différend avec un autre, ose-t-il plaider devant les infidèles?». Dans 2 Co 7: 11, Paul évoque la pénible affaire d'inceste qui avait motivé sa vive réaction dans l'une de ses lettres précédentes: «Vous avez montré à tous égards que vous étiez purs dans cette affaire». C'est encore ce mot que Paul utilise en 1 Th 4: 6: «Que personne en affaires n'use envers son frère de fraude ou de cupidité». L'auteur de l'épître aux Hébreux utilise trois fois le terme: En 6: 18, avec un sens nettement juridique: «Dieu, voulant donner aux héritiers de la promesse une preuve supplémentaire du caractère immuable de sa décision, intervînt par un serment afin que par deux actes immuables... nous ayons un puissant encouragement». En 10: 1, pragma sert à désigner le sens visé par le rituel de l'Ancienne Alliance: «La loi... possède une ombre des biens à venir et non l'exacte représentation des réalités». Avec 11: 1, c'est le fameux texte sur la foi qui est «l'assurance des choses qu'on espère». Jacques enfin, utilise le terme dans un sens voisin de celui que Paul lui donne: «Car là où il y a jalousie et rivalité, il y a du désordre et toute espèce de pratiques mauvaises» (3: 16). Ici pragma ne désigne plus seulement le conflit lui-même mais aussi ses effets. Aucun de ces textes n'atteste le sens que nos traductions confèrent à ce mot en Matthieu 18: 19, Luc 1: 1 et Hébreux 11: 1 pourraient, à la rigueur, justifier l'emploi du commode passe-partout «chose», mais pas avec le sens de «n'importe quelle chose»! Que disent les textes parallèles? Pour plaider la cause de nos traductions dont l'unanimité pourrait quand même être fondée, reste un argument: n'est-ce pas ainsi que Jean et Marc invitent à la prière à l'aide d'autres expressions très claires? Jean 15: 7 déclare en effet: «Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez et cela vous sera accordé». En 1 Jean 5: 15: «Et si nous savons qu'il nous écoute, quoi que ce soit que nous demandions, nous savons que nous le possédons...» Dans ces deux textes, il s'agit de «demeurer en lui» ou de prier «selon sa volonté», ce qui ne signifie pas exactement «demander n'importe quoi»! Marc 11: 24 est sans doute l'argument le plus fort: «Tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l'avez reçu et cela vous sera accordé». Comme Jésus subordonne ce «tout» à la foi, il faudrait encore être bien certain de distinguer entre la foi dont il est question ici et cette sorte de crédulité de ceux qui prennent souvent leurs désirs pour la volonté du Seigneur! Mais c'est un autre problème. Ces trois derniers textes parlent de la prière en général et pas, comme en Mt 18: 19, de la prière communautaire. Il faut le noter. Que dit le contexte? Quatrième grand discours de Jésus présenté par Matthieu, ce chapitre 18 porte tout entier et avec une belle cohérence, sur la vie des disciples en communauté. Il n'y est question que de relations communautaires et fraternelles. Il peut y avoir des conflits, des différends entre frères, des relations perturbées. En reliant le verset 19 à celui qui précède, on est forcé d'en convenir. Un bon nombre de commentateurs ont cru devoir détacher ce verset du contexte, comme si Matthieu avait inséré cet enseignement sur la prière sans relation avec le contexte. Citons P. Bonnard: «ces versets font allusion à une prière (v. 19) et à une présence du Christ dans son Église (v. 20) qui concernent les décisions disciplinaires évoquées aux v. 15 à 18. Cette discipline fraternelle n'est pas un acte d'administration humaine; elle s'accomplit dans la prière, qui était peut-être déjà fixée dans la liturgie primitive au temps où le premier évangile a été rédigé; elle peut compter sur une assistance et une ratification miraculeuse du Seigneur ressuscité» (L'Évangile selon Matthieu, Neuchâtel: Delachaux et Niestlé, 1970), p. 275 De toute évidence, la répétition des mots «sur la terre» encadre une vérité dont l'ordonnance est symétrique: à «ce qui est lié sur la terre» correspond le «si deux d'entre vous s'accordent sur la terre» et à l'expression «sera lié dans le ciel» correspond la fin du verset 19: «sera donné par mon Père qui est dans le ciel». Ce parallélisme nous fait sauter tout droit dans l'application. Combien de blocages dans les communautés, de prières qui ne montent pas plus haut que le plafond, à cause de toutes ces rivalités et de toutes ces pratiques mauvaises dont parle Jacques et qui pourraient bien faire écho au texte de Matthieu? Au lieu de nous accorder, nous prions... Faut-il nous étonner de ne pas être entendus? Mais la suite du discours permet-elle cette interprétation? «Car là ou deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux. Alors Pierre s'approcha et lui dit: Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère...» (v. 20, 2 1). Si nous suivons Pierre qui semble avoir très bien compris l'enseignement de son Maître, l'implication est claire: s'accorder, être réunis au nom de Jésus, exige un type de solidarité tout à fait spécifique: le pardon. L'accord réclamé par le Christ comme condition à l'exaucement ne se fait pas autour de cette espèce d'uniformité de sentiments de certains groupes de prière dont les membres se sont soigneusement cooptés! L'accord dont parle notre texte est bien celui de la réconciliation, ce pardon en dehors duquel il n'y a pas de communauté évangélique au sens propre. Comment traduire? Nous adopterons la traduction de P. Bonnard, proposée dans son commentaire: Ibid. Il est surprenant que cette excellente traduction n'ait pas été retenue par la TOB, car le professeur Bonnard a fait partie de ceux qui ont travaillé à cette version. En vérité, je vous dis encore: si deux d'entre-vous s'accordent dans leur requête au sujet de n'importe quelle affaire, mon Père céleste le leur accordera. Si nous comprenons bien ce texte replacé dans le cadre de ce discours sur la vie dans la communauté chrétienne, nous pouvons en tirer la conclusion suivante: les conflits, les tensions qui règnent et parviennent à bloquer les relations qui devraient normalement caractériser les rapports sociaux au sein de la communauté des disciples sont des anti-prières! Le refus de pardonner, la volonté de puissance auraient des répercussions jusqu'au ciel! La dynamique de groupe propre à la communauté évangélique, au contraire, peut débloquer les situations les plus désespérées: que deux frères qui sont en conflit se réconcilient, que le pardon soit vécu et non seulement prêché, et la prière communautaire pourra s'appuyer sur une telle promesse. Cette promesse ne vaudrait-elle pas plus et mieux que «quoi que ce soit»? Charles-Daniel Maire © Ichthus 1985-6
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LE
CHRÉTIEN ET LE PLUS GRAND COMMANDEMENT
«Maître, quel est le plus grand commandement de la loi? Jésus lui répondit: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée. «C'est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable. «Tu aimeras ton prochain comme toi-même» De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes» (Matth. 22, 36-40). Le plus grand commandement, qui nous a été communiqué par Jésus-Christ Lui-même, comporte deux aspects importants: premièrement, l'amour illimité pour Dieu et, deuxièmement, celui pour son prochain. Bien que notre propos soit de nous occuper ici exclusivement du premier aspect de ce commandement – notre amour pour Dieu –, j'aimerais dire brièvement quelque chose sur son double contenu: Tout d'abord, nous devons constater que ces deux aspects, mentionnés par Jésus comme étant le plus grand commandement, ne sont pas empruntés aux dix commandements. Ne sont-ce pas les dix commandements – c'est-à-dire les commandements de tous les commandements – qui sont généralement appelés les «dix commandements»? Pourquoi dès lors ce plus grand commandement n'a-t-il pas été tiré des dix autres? Voici la réponse: – Les dix commandements ne sont pas nécessairement les plus importants de tous les commandements; en effet, il y a beaucoup d'autres ordonnances, qui ont un contenu qui doit faire autorité. La grandeur et la qualité des dix commandements ne résident pas dans le fait qu'ils sont les plus significatifs, mais bien parce qu'ils constituent la genèse officielle de tous les commandements et ordonnances que Dieu a voulu donner à Son peuple. – Même si, comme déjà mentionné, les deux aspects du plus grand commandement – aimer Dieu et son prochain – ne procèdent pas littéralement des dix commandements, ils sont indirectement, mais pourtant clairement, présents dans les dix commandements. Car quand, par exemple, l'Éternel ordonne dans le premier commandement: «Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face» (Exode 20, 3), il est ainsi nettement affirmé que l'on doit aimer Dieu. Ou encore, que les neuvième et dixième commandements (Ex. 20, 16-17) viennent interdire un comportement répréhensible à l'égard de son prochain, le sens profond n'en est-il pas que l'on doive aimer ce prochain? Comment faut-il comprendre cette déclaration du Seigneur Jésus: que le second aspect du plus grand commandement – aimer son prochain comme soi-même – est aussi important que le premier, qui consiste à aimer le Seigneur Dieu de tout son coeur? N'est-il pas beaucoup plus important d'aimer Dieu davantage que son prochain? Très certainement! Aimer le Seigneur est tellement plus élevé que l'exigence d'aimer son prochain! Que voulait donc dire Dieu par là: «Et voici le second, qui lui est semblable: «Tu aimeras ton prochain comme toi-même»? Il voulait mettre l'accent sur le fait que ces deux choses sont égales dans leur sens, qu'elles dépendent l'une de l'autre. L'une ne va pas sans l'autre! je ne puis aimer Dieu de tout mon coeur sans, en même temps, aimer mon prochain. Et de même, je ne puis aimer mon prochain de tout mon coeur, si je ne suis pas pénétré d'un puissant amour pour Dieu. Ou nous aimons Dieu et notre prochain, ou notre «amour» – qu'il soit destiné à Dieu ou à notre prochain – est sans objet. Relativement au premier aspect du plus grand commandement – «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta Pensée.» –, nous voulons tout d'abord nous poser cette question: Qu'est-ce qui peut obscurcir et ruiner l'amour pour Dieu? 1. Des souhaits non rencontrés Effectivement, des voeux non satisfaits peuvent amener l'extinction de notre amour pour Dieu. Cela ne veut cependant pas dire que nous ne puissions pas former des souhaits; tout individu – les chrétiens également – a toujours des voeux au fond de lui-même. Parfois, le Seigneur en exauce, accordant ce à quoi le coeur aspire. Mais il y a aussi des souhaits que Dieu ne réalise pas, ou du moins pas immédiatement; ce qui, si nous nous y cramponnons malgré tout, peut amener en nous un changement négatif. Un tel voeu inexaucé n'est pas nécessairement une mauvaise chose ou un péché. Non, il peut s'agir de quelque chose de bon et de positif, mais voilà, le Seigneur ne désire pas nous satisfaire sur le moment même. Vient alors se poser la question: Quel est notre comportement dans une telle situation? Il se peut que nous ne tenions absolument pas à nous résigner; et nous restons attachés avec détermination à cette chose tant désirée. Et qu'arrive-t-il ensuite? En Proverbes 13, 12, il est dit: «Un espoir différé rend le coeur malade.» Quand certains souhaits ne se réalisent pas, que nous nous y cramponnons malgré tout, nous pouvons effectivement avoir le coeur malade. Mais la chose ne se limite pas à cela, cette maladie pouvant amener une altération de notre relation avec le Seigneur. Ou pour le dire sans détours: notre amour pour Lui diminue, se refroidit. C'est ce que nous constatons chez Anne, la mère du prophète Samuel. Il est dit à son sujet: «... mais Anne n'avait pas d'enfants» (1 Sam. 1, 2; vers. Darby). Assurément, pour cette femme un problème énorme! De toutes les fibres de son coeur, elle désirait un enfant. Nous voyons fort bien chez elle comment des voeux inexaucés peuvent réellement rendre malade: elle ne trouvait plus aucun plaisir aux belles choses de la vie. Il est écrit à propos d'Elkana, son mari: «Chaque année, cet homme montait de sa ville à Silo pour se prosterner devant l'Éternel des années et pour lui offrir des sacrifices,) (v. 3). Chaque année, cet homme célébrait avec toute sa famille une grande fête en l'honneur du Dieu d'Israël. On y offrait des sacrifices, on mangeait et buvait, on se réjouissait dans l'Éternel. Mais que faisait son épouse Anne pendant ces festivités? Voici: «Alors elle pleurait et ne mangeait point» (v. 7). Naturellement, ces pleurs et ce jeûne pouvaient s'expliquer par les vexations que lui infligeait Peninna, la deuxième femme d'Elkana: «Sa rivale lui prodiguait les mortifications pour la porter à s'irriter de ce que l'Éternel l'avait rendue stérile» (v. 6). Assurément un dur coup supplémentaire pour elle! Nonobstant cela, il y avait ce fait qu'Anne pleurait chaque année à la fête de l'Éternel, qu'elle ne mangeait rien, parce que son aspiration à avoir un enfant n'était pas rencontrée. Oui, le coeur de cette femme en était malade. Mais pour qui cette situation était-elle un grand problème? Pour son époux, Elkana. Nous entendons cet homme dire: «Anne, pourquoi pleures-tu et ne manges-tu pas? Pourquoi ton coeur est-il attristé? Est-ce que je ne vaux pas pour toi mieux que dix fils?» (v. 8). Quelle image saisissante de notre Seigneur Jésus-Christ s'ouvre là à nous, car n'est-ce pas exactement ce dont Il doit se plaindre chez nous, qui n'arrêtons pas d'insister continuellement auprès de Lui au sujet de voeux non exaucés? Elkana demanda à Anne: «Est-ce que je ne vaux pas pour toi mieux que dix fils?» Autrement dit: Ne suis-je pas le mieux que tu puisses avoir et aimer? Que de fois le Seigneur n'a-t-Il pas dû nous adresser ces mêmes mots? Peut-être le fait-Il à ce moment même, alors que des voeux non exaucés occupent notre coeur plus que notre amour pour lui. «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée», a dit Jésus. Cela signifie tout particulièrement qu'il importe que nous prenions nos distances vis-à-vis de tous nos désirs non réalisés. Permettez-moi de le dire une fois encore: Ceux-ci sur lesquels nous insistons chaque jour peuvent nous transformer d'une manière telle que notre amour pour Dieu s'en trouve refroidi. C'est pourquoi nous devons bien nous garder d'une telle attitude intérieure, pour attendre l'heure du Seigneur; ce qui ne manquera pas d'attiser tout à nouveau notre amour pour Lui et de donner de la sérénité à notre coeur. 2. Apprécier le soutien humain plus que l'aide de Dieu C'est là une deuxième raison qui peut agir d'une manière désastreuse sur notre amour pour Dieu, comme le fait de se cramponner à tout prix à des voeux non exaucés. Quelle énorme déchirure douloureuse peut s'établir en conséquence entre moi et Dieu! Comme mon amour pour Lui peut se refroidir dangereusement! L'Ancien Testament fait mention d'un homme dont le coeur était rempli d'un amour profond pour l'Éternel, son Dieu: le roi Asa. Il est dit à son sujet: «Asa fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel, comme David, son père» (1 Rois 15, 11). Qu'il soit écrit «comme son père David», cela prouve qu'Asa aimait énormément son Dieu, comme le faisait David. Celui-ci s'écria un jour: «Je t'aime, ô Éternel, ma force!» (Ps. 18,2). Tel était aussi le roi Asa: il aimait profondément son Dieu. Cet amour, il le prouva entre autres par les profondes réformes qu'il entreprit au début de son règne. Il détruisit toutes les idoles, les autels païens, les colonnes consacrées au soleil et les hauts-lieux se trouvant dans son royaume. Mais cet amour s'approfondit et s'enrichit, quand il fit preuve d'une totale confiance en son Dieu dans une situation réellement pénible et sans issue. – Si nous aussi voulons réellement témoigner d'un amour inconditionnel pour le Seigneur, c'est, entre autres, par une confiance aveugle en Lui! – Asa voulait croître dans l'amour pour l'Éternel en rétablissant l'autel des holocaustes du Temple et en amenant le peuple entier à renouveler son dévouement à Dieu par un très grand sacrifice. Oh, comme Asa était un homme dont le coeur tout entier appartenait à Dieu! Mais, soudain, comme un couteau acéré, une puissance destructrice pénétra dans cette union d'amour entre Asa et Dieu. Comment cela arriva-t-il? Au lieu de continuer à faire confiance à l'Éternel, il chercha de l'aide auprès de Ben Hadad, roi de Syrie, dans une guerre contre Baescha, le roi des dix tribus d'Israël. Il considérait donc l'aide humaine supérieure à celle de Dieu! Nous lisons à ce sujet en 2 Chron. 16, 1-4: «La trente-sixième année du règne d'Asa, Baescha, roi d'Israël, monta contre Juda; ... Asa sortit de l'argent et de l'or des trésors de la maison de l'Éternel et de la maison du roi, et il envoya des messagers vers Ben Hadad, roi de Syrie, qui habitait à Damas. Il lui fit dire. Qu'il y ait une alliance entre moi et toi ... Voici, je t'envoie de l'argent et de l'or. Va, romps ton alliance avec Baescha, roi d'Israël, afin qu'il s'éloigne de moi. Ben Hadad écouta le roi Asa; il envoya les chefs de son armée contre les villes d'Israël...» C'en fut ainsi fini de cette merveilleuse relation d'amour entre Dieu et lui; il est, en effet, ajouté: «Dans ce temps-là, Hanani, le voyant, alla auprès d'Asa, roi de Juda, et lui dit. Parce que tu t'es appuyé sur le roi de Syrie et que tu ne t'es Pas appuyé sur l'Éternel, ton Dieu, l'armée du roi de Syrie s'est échappée de tes mains. Les Éthiopiens et les Libyens ne formaient-ils pas une grande armée, avec des chars et une multitude de cavaliers? Et cependant, l'Éternel les a livrés entre tes mains, Parce que tu tétais appuyé sur lui. Car l'Éternel étend ses regards sur toute la terre, pour soutenir ceux dont le coeur est tout entier à lui. Tu as agi en insensé dans cette affaire, car dès à présent tu auras des guerres» (v. 7-9). Ces derniers mots tout particulièrement sont révélateurs de la cassure qui s'est produite dans la relation d'amour entre l'Éternel et Asa. Car, quand Dieu lui déclara: «Car l'Éternel étend ses regards sur toute la terre, pour soutenir ceux dont le coeur est tout entier à lui», Il parlait de ceux dont le coeur était et est rempli d'amour pour lui! Les choses ne s'améliorèrent ensuite pas pour Asa; bien plutôt, cette voie de corruption ne fit que s'accentuer: «La trente-neuvième année de son règne, Asa eut les pieds malades au point d'éprouver de grandes souffrances; même pendant sa maladie, il ne chercha pas l'Éternel, mais il consulta les médecins» (v. 12). Nous ne devrions jamais sous-estimer les conséquences qui ne manqueront pas de se manifester, quand nous nous détournons effrontément de Dieu en ne Lui faisant plus inconditionnellement confiance – ce n'est rien d'autre qu'une rupture de fidélité dans notre amour pour lui. Dans la ligne de l'exhortation de Matthieu 22, 37: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta Pensée», nous devrions nous confier sans réserve en Dieu dans toutes les situations, car la confiance implique l'amour et aimer est faire confiance. Quant au fait fâcheux qu'Asa, dans sa maladie, rechercha le secours des médecins, je voudrais dire ceci: Ce n'était ni répréhensible ni un péché de la part d'Asa de s'adresser à des docteurs, ces derniers étant une bénédiction accordée par Dieu. Mais son péché consistait dans le fait que «pendant sa maladie, il ne chercha pas l'Éternel, mais il consulta (seulement) les médecins... Nous pouvons et devons tenir compte de cette vérité dans bien des domaines de notre vie. Bien que dans bon nombre de situations, nous ayons à faire certaines démarches précises, il importe que nous, chrétiens, soumettions l'affaire en question, en tout premier lieu, au Seigneur. Ce faisant, nous témoignerons que nous L'aimons de tout notre coeur, de toute notre âme et de toute notre pensée! Qu'est-ce qui peut assombrir et refouler l'amour pour notre Seigneur? 3. La «mentalité de Marthe» Le Seigneur Jésus était souvent reçu chez les deux soeurs Marthe et Marie, de Béthanie. Lors d'une de ces visites, il se fit que Marthe s'impliqua énormément pour préparer un excellent repas à leur hâte. Par contre, Marie s'assit aux pieds du Seigneur pour L'écouter. À la plainte de Marthe concernant sa soeur qui ne l'aidait pas, Jésus répondit par ces mots qui ne manquent pas d'impressionner: «Le Seigneur lui répondit: Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée» (Luc 10, 41-42). Il est évident que des «Marthe» sont nécessaires dans une assemblée locale pour assurer certains services. Sans elles, nos lieux de rencontre auraient souvent un aspect bien triste (pensons, par exemple, aux réunions auxquelles assistent de nombreux visiteurs étrangers; il faut leur servir un ou des repas, etc.). Il ne s'agit cependant pas ici du caractère positif et pratique de Marthe, mais bien plutôt de sa disposition intérieure dont sont affligés bien des enfants de Dieu et à cause de laquelle l'amour pour le Seigneur est littéralement étouffé. Mais procédons par ordre! Nous lisons en Luc 10, 38: «Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison.» Marthe accueillit le Seigneur dans sa maison et fit la meilleure chose qu'un être humain puisse faire ici-bas: laisser entrer Jésus dans sa vie. Elle est ainsi un type frappant de tous ceux qui ont accepté le Seigneur comme Sauveur. Mais que se passa-t-il ensuite? Quelque chose qui n'aurait pas dû se produire. Nous pensons là à la mentalité tragique qui est celle de bien des chrétiens actuellement et dont Marthe est un exemple. Disons-le une fois encore: elle reçut le Seigneur chez elle – la meilleure des choses à faire! Mais quand vint le moment le plus important au plan spirituel, plus de Marthe! Elle était dans la cuisine, où elle vaquait à ses occupations pour servir Jésus. Le Seigneur était-Il venu là pour, en priorité, étancher Sa soif et apaiser Sa faim? Certainement pas! Son intention était surtout d'avoir des moments de communion bénie avec Ses amis – ce qui se réalise, quand Il peut déposer Sa bonne parole dans des coeurs qui, par amour, se sont ouverts à Lui. Certes, Marthe Le recevait cordialement. Mais dès que Jésus eut franchi le seuil de la porte d'entrée et qu'elle L'eut salué, elle plongea dans sa cuisine «pour le servir». Ainsi, hélas, se comportent de nombreux chrétiens. Ils ont reçu le Seigneur, mais ils négligent l'essentiel: avoir intimement communion avec Lui par une fidèle lecture biblique et par la prière. Jésus a-t-Il des occasions de vous parler? Si c'est le cas, c'est assurément une preuve de la merveilleuse relation d'amour entre Lui et vous. Ou se pourrait-il, au contraire, que vous ne soyez pas disponible pour Lui en raison de vos multiples occupations? Ce serait bien dommage! Heureusement, il y avait aussi Marie, la soeur de Marthe, dans cette maison de Béthanie: «Elle avait une soeur, nommée Marie, qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole» (Luc 10, 39). N'était-ce pas là une véritable preuve de l'amour de Marie pour son Seigneur et Maître? Et n'est-ce pas ce qu'Il souhaite ardemment trouver chez nous? Nous entendons Jésus déclarer en Jean 14, 21 et 23: «Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime... Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole.» Et il est écrit en 1 Jean 5, 3: «Car l'amour de Dieu consiste à garder ses commandements.» Aimer le Seigneur «de tout son coeur, de toute son âme et de toute sa pensée» (Luc 10, 27) se traduit, entre autres, par une lecture assidue et une écoute de Sa Parole, que l'on reçoit au plus profond de soi-même. Mais cela exige que l'on ait continuellement la disposition intérieure de Marie qui, s'étant assise... écoutait sa parole.» Voilà le véritable amour pour Jésus – c'est cela seul qu'Il cherche chez nous! Ne voulons-nous pas le Lui offrir tout à nouveau et manifester ainsi notre amour?! Que signifie «aimer le Seigneur de tout son coeur, de toute son âme et de toute sa pensée»?
1. Dites-Lui encore et toujours que vous L'aimez Déclarez toujours de nouveau au Seigneur votre amour, comme le faisait David: «Je t'aime, ô Éternel, ma force!» (Ps. 18, 2). De quelle valeur serait la relation entre deux fiancés, s'ils ne se déclaraient pas régulièrement leur amour réciproque?! Cette formule «Je t'aime!» ne doit pas briller non plus par son absence chez un couple marié; si c'est le cas, c'est que cette union est devenue sèche et vide de sentiment. Il en est exactement ainsi avec notre Seigneur: Lui aussi veut entendre régulièrement de notre bouche que nous L'aimons; Il souhaite que nous Lui déclarions notre amour! Lui le fait; ainsi, par exemple: «Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. ... Que votre coeur ne se trouble point et ne s'alarme point» (Jean 14, 27) – que voilà une merveilleuse déclaration d'amour! Ou encore en Matthieu 11, 28, quand, étendant les bras, Il crie: «Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos» – une formidable invitation que dicte Son amour! Pourquoi est-il si important que nous Lui disions notre amour? Outre le fait que le Seigneur attend tout simplement de notre part cette déclaration, c'est aussi un moyen de renouvellement de la communion avec Lui quand elle s'est refroidie. Il en fut ainsi pour Pierre après qu'il eut trahi son Seigneur à trois reprises, ce qui altéra l'intimité de sa relation avec son Maître. Que faire pour que la situation soit rétablie? Il n'était nul besoin de pénitence spéciale. Non, Jésus lui demanda trois fois s'il L'aimait; il lui suffisait de répondre: «Seigneur, je t'aime!» (Jean 21, 15-17). 2. L'amour actif Aimer le Seigneur de tout son coeur signifie aussi en fournir des preuves par des actes. Il est écrit en 1 Rois 3, 3: «Salomon aimait l'Éternel, et suivait les coutumes de David, son père.» Salomon témoigna son amour pour l'Éternel en marchant dans les voies de Dieu comme son père David l'avait fait. Le sens en était: «Mon Dieu, Tu vois: je T'aime!» Comme Dieu attend de Ses enfants, de nos jours, de telles «déclarations d'amour» actives! Comme Il désire enregistrer des signes visibles de notre amour! Manifester notre amour pour le Seigneur par des actes, c'est, par exemple, être disposé à servir les frères et soeurs en Christ: «Car Dieu n'est pas injuste pour oublier votre travail et l'amour que vous avez montré pour son nom, ayant rendu et rendant encore des services aux saints» (Hébr. 6, 10). Le sens de cette parole n'est pas que Dieu n'oublie pas le service rendu à son prochain par amour pour celui-ci (bien que ce soit très important); non, mais c'est qu'Il n'oublie pas le service en faveur des saints effectué avec zèle et par amour pour Lui: «... pour oublier votre travail et l'amour que vous avez montré pour son nom, ayant rendu et rendant encore des services aux saints.» Le service rendu à son prochain, dont question ici, ne se fait donc pas en priorité par amour pour ce prochain, mais bien par amour pour Dieu. Voilà une «déclaration d'amour» visible aux yeux de l'Éternel! Il existe bien d'autres choses à faire, par lesquelles nous pouvons prouver notre amour pour Lui. 3. Oublier! Aimer le Seigneur de tout son coeur signifie aussi oublier. Que faut-il oublier? Tout ce que nous étions dans ce monde et tout ce que nous pourrions peut-être y être; tout ce qui nous paraît grand dans sa nature, mais qui n'a aucune valeur au plan spirituel; tout ce qui a de l'éclat pour cette terre, mais qui ne nous rapproche pas de Lui. Le Psaume 45 nous fournit une fort belle image de cette vérité; il est écrit au verset 3: «Tu es le plus beau des fils de l'homme, la grâce est répandue sur tes lèvres: c'est pourquoi Dieu t'a béni pour toujours.» Des mots qui décrivent le Seigneur, l'Epoux. Mais l'épouse est également présentée prophétiquement: «Des filles de rois sont parmi tes bien-aimées; la reine est à ta droite, parée d'or d'Ophir), (v, 10). Ce Psaume est un merveilleux chant d'amour, qui dépeint la relation étroite entre Christ, l'Epoux, et l'épouse, l'Église. Mais en rapport avec le fait «béni d'oublier», il est question de l'exhortation nette adressée à l'épouse: «Écoute, ma fille, vois, et prête l'oreille, oublie ton peuple et la maison de ton père. Le roi porte ses désirs sur ta beauté; puisqu'il est ton seigneur, rends-lui tes hommages» (v. 11-12). Pourquoi doit-elle oublier son peuple et la maison de son père? En voici la raison: «Le roi porte ses désirs sur ta beauté», c'est-à-dire qu'Il te désire. Comme cette parole touche notre coeur! Et n'est-ce pas précisément ce que Dieu attend des Siens? N'est-ce pas là une véritable déclaration d'amour? Quand le Seigneur Jésus dit: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée», nous présentant ainsi le plus grand commandement, la mise en pratique de ce commandement ne consiste-t-elle pas à commencer par oublier? Que finalement, nous oubliions les péchés passés pardonnés? Que nous ne nous souvenions plus du passé? Que nous fermions définitivement le chapitre des années se trouvant derrière nous? Que nous sortions de notre mémoire l'éclat et le clinquant de ce monde? Le Seigneur nous exhorte à cet oubli béni par cette parole: «Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière, n'est pas propre au royaume de Dieu» (Luc 9, 62). Vivre très pratiquement cette exhortation équivaut à Lui adresser une déclaration d'amour! Paul a saisi cette vérité au plus profond de son coeur; il a pu dire: «Frères, je ne pense pas l'avoir saisi, mais je fais une chose: oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus Christ» (Phil. 3, 13-14). Vivre dans cette disposition intérieure, c'est «aimer le Seigneur, son Dieu, de tout son coeur, de toute son âme et de toute sa pensée.» Que l'Éternel vous en accorde la grâce! MARCEL MALGO © Nouvelles d'Israël Mai – Juin 2000
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QUE
VOUS SEMBLE-T-IL DU CHRIST?
«Et les pharisiens étant assemblés, Jésus les interrogea, disant: Que vous semble-t-il du Christ?» Matthieu 22:41-42. Ne sous-estimez pas surtout, ami lecteur, l'importance de cette question. Ne pensez pas non plus qu'il soit possible de l'éluder. Il est absolument nécessaire d'y répondre et d'une manière satisfaisante. Dans ce monde, lorsqu'on se trompe au sujet de quelque chose, on en éprouve du désappointement, de la déception, voire même de la confusion. Supposez une personne qui, après une vie de labeur acharné, confie ses économies à un banquier malhonnête... Voilà quelqu'un privé désormais de ses moyens d'existence. Supposez encore un père et une mère qui donnent leur fille en mariage à un jeune homme peu sérieux. Que de larmes sont versées. On s'est trompé et je vous entends dire: «C'est grave». Oui, c'est grave; mais, après tout, les conséquences de cette erreur sont passagères... elles disparaissent lorsqu'on pousse le dernier soupir. Mais il n'en est pas ainsi avec la question qui constitue le titre de cet écrit. Un avenir éternel est suspendu à ces mots: «Que vous semble-t-il du Christ?» Il y a sur la terre de grands personnages et sur chaque personnalité vous avez une opinion. Il se peut que cette opinion soit juste ou fausse. Enfin, vous avez une opinion, et les hommes font grand cas de leurs opinions. Vous dites: «J'ai des idées arrêtées au sujet de Jésus de Nazareth... Attention! Des idées ou des opinions peuvent convenir s'il ne s'agit que des hommes. Mais lorsqu'il s'agit de Celui qui n'est rien moins que le Fils de Dieu, il vous faut autre chose, ami lecteur, que des «opinions». Sachez bien que nos opinions n'ont aucune valeur. Les nôtres valent souvent celles de nos contemporains et toutes ensemble sont tout juste bonnes à nous conduire dans le séjour de l'éternel malheur. Le Sauveur dit un jour: «Qui disent les hommes que je suis, moi, le Fils de l'homme?» Les disciples se font alors l'écho des différentes «opinions» qui ont cours au sujet de Jésus: «Et ils dirent: Les uns disent: Jean le baptiseur; les autres: Élie; et d'autres: Jérémie ou l'un des prophètes». D'une manière positive, Dieu avait dit: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir». Une voix venant des cieux avait proclamé cela sur les rives du Jourdain, alors que Jésus était allé auprès de Jean le baptiseur. Mais considérons la réponse que fit au Seigneur Jésus l'apôtre Pierre. Jésus avait dit: «Et vous, qui dites-vous que je suis?» Simon Pierre prend donc la parole et dit: «Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant». Le Christ est Celui qui étant promis et annoncé bien des fois par les prophètes, devait apporter la bénédiction. Il devait régner, et la paix, la joie, la prospérité devaient caractériser ce règne glorieux du Messie. Le Fils est Celui qui est venu d'auprès du Père et qui nous révèle le coeur du Père. Car Jésus est le Fils du Père. Le croyant en Jésus est «élu selon la préconnaissance de Dieu le Père». Or, l'élection date d'avant la fondation du monde. Mais, qui révélera l'amour du Père? Un seul pouvait révéler le Père: c'est le Fils du Père, Jésus? Celui qui est venu dans ce monde. L'apôtre Pierre n'était pas un philosophe, ni un raisonneur, mais un humble et simple croyant. Dans sa réponse nous ne voyons ni rationalisme, ni incrédulité. C'est aussi la raison pour laquelle le Seigneur Jésus lui dit: «Tu es bienheureux, Simon Barjonas, car la chair et le sang ne t'ont pas révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux». Ah! Pierre savait qui était Jésus; il n'était pas ignorant à cet égard. Il n'avait pas des «opinions», mais une foi sincère. Car ce qu'il nous faut, ami lecteur, c'est la foi. Vous pouvez vivre sans instruction... mais vous ne pouvez pas vivre sans la foi. Pourquoi? Parce que, sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu. Interrogeons maintenant, si vous le voulez bien, l'apôtre Jean. Sa réponse est merveilleuse. La voici: «Et la Parole devint chair, et habita au milieu de nous (et nous vîmes sa gloire, une gloire comme d'un fils unique de la part du Père) pleine de grâce et de vérité». Lorsqu'on est coupable, on est heureux d'entendre parler de la grâce. Pleine de grâce, lecteur, c'est jamais dépourvue de grâce, jamais vide de grâce. Non, une provision de grâce inépuisable se trouve dans le Seigneur Jésus. Toutefois, la vérité se trouve aussi associée à la grâce. C'est pourquoi nous devons, n'est-ce pas, tout lui dire, tout lui confesser et ne rien cacher. Poursuivons notre enquête. Que dit Jean le baptiseur? Voyant Jésus venir à lui il dit: «Voilà l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde». En Israël, il y avait autrefois des centaines de milliers d'agneaux qui appartenaient aux Israélites. Mais, Jésus est «l'Agneau de Dieu». Jamais aucun agneau qui avait été immolé, aucun agneau dont le sang avait coulé, n'avait eu la vertu d'ôter le péché du monde. Il n'en va pas de même du Seigneur Jésus. Il «ôte» le péché. Puis-je vous demander si vos péchés, vos fautes, vos iniquités, ont été ôtés? Le plus grand des prophètes, regardant Jésus qui marchait, dit encore: «Voilà l'Agneau de Dieu». Il y eut deux disciples de Jean qui entendirent ce témoignage. Aussi, pour suivre Jésus, ils quittèrent celui qui jusqu'alors avait été leur maître. Thomas était un des douze que le Seigneur avait choisis. Je sais bien que son nom est devenu synonyme d'incrédulité. On dit: incrédule comme Thomas. Je ne puis entrer maintenant dans les détails de son histoire. Il est bien vrai qu'étant absent quand Jésus ressuscité vint et se tint au milieu des disciples rassemblés dans la chambre haute, Thomas ne crut point. Quand, huit jours après cette apparition, le Seigneur dit à Thomas: «Avance ton doigt ici, et regarde mes mains; avance aussi ta main, et mets-là dans mon côté; et ne sois pas incrédule, mais croyant»... savez-vous ce que dit Thomas? «Mon Seigneur et mon Dieu». Oh! Combien d'entre nous pourraient dire cela? Combien pourraient faire cette même confession? Et Paul, le fondateur de nombreuses églises, le grand apôtre des nations, le premier grand missionnaire, n'a-t-il pas son témoignage à apporter concernant Jésus le Nazaréen? Voici textuellement quelles sont ses paroles: «Et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi». Interrogeons, interrogeons toujours. Pilate était gouverneur de la Judée. Il déclare que Jésus est innocent, quoique, dans sa lâcheté sans pareille, il ait livré le Fils de l'homme pour être crucifié. Croire que Jésus est «innocent», c'est-à-dire qu'Il n'est pas coupable des crimes qu'on lui a imputés, cela ne vous sauve en aucune manière. Lecteur détrompez-vous. Vos croyances dans l'innocence de Jésus ne vous donneront pas la vie éternelle. Que faut-il donc? Je l'ai déjà dit, il faut la foi dans le Fils unique de Dieu, une foi vivante et personnelle. Mais voici un brigand qui s'avance... j'ignore son nom et en dépit de toutes les apparences, c'est un témoin que nous ne récuserons pas. Car ce brigand a vu en Jésus le Fils de Dieu. Il sait qu'Il est le Roi, pour l'instant sans couronne, sinon la couronne d'épines qui a ceint Son front sacré, – mais le Roi quand même qui va ressusciter et qui va régner. Ah! Lecteur, si seulement vous aviez la foi qui était dans le coeur de ce brigand-là le jour où le Sauveur fut mis à mort. Le centurion romain était un païen. Ses soldats se sont moqués de Jésus, ils Lui ont craché au visage; ils L'ont dévêtu, puis revêtu: ils ont cloué à la croix le divin Condamné. Certes, ces soldats brutaux n'ont pas ménagé à Jésus leurs outrages. Et lui, le capitaine de ces hommes, est resté en face de la croix, ne pouvant détacher ses regards de la scène qui se déroulait sous ses yeux, habitués pourtant à contempler bien des horreurs. Ce centurion a tout vu. Il a aussi tout entendu. Il a vu le ciel noir. Il a entendu Sa voix, la voix du Fils de Dieu dans les ténèbres du drame unique de Golgotha. Aussi ce chef de dire: «Certainement celui-ci était Fils de Dieu». Et si vous n'écoutez pas les hommes, écoutez au moins les démons lorsqu'ils disent: «Je te connais, qui tu es: le Saint de Dieu». Jésus n'a pas voulu recevoir le témoignage de cet esprit immonde, mais il est bien vrai qu'Il est, Lui, Jésus, le Saint de Dieu. Oh! Lecteur, qui vous convaincra? Qui vous persuadera? Jésus tança l'esprit immonde en disant: Tais-toi, et sors de lui. Alors, l'esprit impur sortit de ce malheureux possédé. Cet esprit savait qui était Jésus et d'où Il était venu. En est-il de même avec vous? Avez-vous confessé le beau nom du Sauveur? Si vous lisez attentivement le chapitre 15 de l'évangile selon Luc, vous verrez que tous les publicains et les pécheurs s'approchaient de Jésus pour l'entendre. Les pharisiens et les scribes murmuraient disant: Celui-ci reçoit des pécheurs, et mange avec eux. Pourquoi Jésus recevait-il les pécheurs? Ah! c'est parce qu'Il est l'Ami des publicains et des pécheurs. C'est le témoignage que Ses ennemis étaient contraints et forcés de rendre au sujet du Fils de l'homme. Puis-je vous demander si Jésus est votre Ami? Il est l'Ami de tous ceux qui sentent leur misère et qui viennent à Lui pour avoir la vie. Il ne les met pas dehors. Bien au contraire, Il leur réserve un accueil inoubliable. Ne voudriez-vous pas aller aujourd'hui même auprès de ce Sauveur charitable? Je pourrais multiplier les exemples tirés de la Parole du Dieu vivant. Toutefois, avant de terminer, je vous dirai ce que je sais du Christ. Il est mort pour mes fautes et Il est ressuscité pour ma justification. Il est mon intercesseur dans la gloire. Il vient me chercher pour m'introduire dans le saint ravissement du sanctuaire. Lecteur, Jésus est-il votre Sauveur, votre Seigneur, votre Ami suprême? Ah! s'il en est ainsi, vous êtes heureux. Sinon, vous êtes digne de pitié. Répondez avant qu'il ne soit trop tard: Que vous semble-t-il du Christ? Maurice Capelle © Source: Tripod
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APPRENEZ
DU FIGUIER
«Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier dès que ses branches deviennent tendres et que les feuilles poussent, vous connaissez que l'été est proche. De même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l'homme est proche, à la porte. Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point que tout cela n'arrive. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point» (Matth. 24, 32-35). Tout comme l'olivier, la vigne et l'épine, le figuier est une image d'Israël, une figure du judaïsme. Ces quatre «arbres» sont mentionnés en Juges 9, 8-15. Le grenadier représente également le peuple juif. Le passage biblique bien précis qui mentionne le figuier comme figure d'Israël, nous le trouvons en osée 9, 10, où l'Éternel déclare: «J'ai trouvé Israël comme des raisins dans le désert, j'ai vu vos pères comme les premiers fruits d'un figuier.» Cela ressort également de Jérémie 24, 3-7: «L’Éternel me dit: Que vois-tu, Jérémie? Je répondis: Des figues. Les bonnes figues sont très bonnes, et les mauvaises sont très mauvaises et ne peuvent être mangées à cause de leur mauvaise qualité. La parole de l'Éternel me fut adressée, en ces mots: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: «comme tu distingues ces bonnes figues, ainsi je distinguerai, pour leur être favorable, les captifs de Juda, que j'ai envoyés de ce lieu dans le pays des Chaldéens. Je les regarderai d'un oeil favorable, et je les ramènerai dans ce pays; je les établirai et ne les détruirai plus, je les planterai et ne les arracherai plus. Je leur donnerai un coeur pour qu'ils connaissent que je suis l'Éternel; ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu, s’ils reviennent à moi de tout leur coeur» En outre, le figuier comporte une signification profondément prophétique, qui apparaît dans le discours de Jésus sur le temps de la fin et tout particulièrement sur Son retour: «Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres et que les feuilles poussent, vous connaissez que l'été est proche. De même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l'homme est proche» (Matth. 24, 32-33). Dans cette méditation, nous nous proposons de considérer le figuier qu'est Israël à la lumière biblique prophétique et de nous demander ce que nous pouvons apprendre de lui: «Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. . .» J'aimerais m'attarder spécialement sur trois points particuliers. Première image: Le figuier nous enseignant le bon chemin, celui qui conduit à une vraie justice qui demeure Où le figuier (Israël) apparût-il pour la première fois dans la Bible? Certains de mes lecteurs diront peut-être que nous trouvons, en Genèse 12, l'appel d'Abraham comme premier Hébreu, et que son fils Isaac et son petit-fils Jacob lui succédèrent, ce dernier voyant son nom changé en «Israël» en Genèse 32, 28: «Il dit encore: ton nom ne sera plus Jacob, mais tu seras appelé Israël; car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu as été vainqueur.» Il est exact que le nom d'Israël figure ici pour la première fois. Mais je pense que le figuier (Israël), dans la profondeur prophétique du plan du salut divin («Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. . .»), apparaît déjà aux premières pages de la Bible et cela en Genèse 3, 7: «Les yeux de l'un et de l'autre s'ouvrirent, ils connurent qu’ils étaient nus; et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des ceintures.» À mon sens, c'est là que nous trouvons pour la première fois dans le Saint Livre l'ombre d'Israël comme figuier, l'Israël de la loi, laquelle ne peut que couvrir le péché. En plus de l'arbre de la vie et de l'arbre de la connaissance du bien et du mal (Gen. 2, 17), le figuier («. . . et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des ceintures») est le seul arbre mentionné dans le jardin d'Éden. Selon moi, la mention du figuier aux premières pages de la Bible (à côté de nombreux autres arbres mis par Dieu dans le paradis et qui ne sont pas cités nommément) est une merveilleuse image de l'élection d'Israël: «L'Éternel, ton Dieu, t'a choisi pour que tu sois un peuple qui lui appartienne entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre» (Deut. 7, 6). Après avoir péché, Adam et Ève constatèrent qu'ils étaient nus. Ils se tournèrent vers le figuier pour couvrir leur nudité de ses feuilles. Mais ce faisant, ils ne purent que «couvrir» leur responsabilité ils n'obtinrent pas le pardon de leur faute. Pour cela, il fallait un sacrifice sanglant: «L'Eternel Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau, et il les en revêtit» (Gen. 3, 21). Dieu tua donc des bêtes dont il prit la peau pour couvrir la nudité des deux premiers humains; leur sang servît au pardon du péché commis. Ainsi, dès les premières pages de la Bible, toute l'histoire du salut est annoncée prophétiquement. Certes, elle est enveloppée de mystère; mais grâce aux révélations ultérieures, ce mystère prendra des contours de plus en plus distincts. Qu'en apprenons-nous? 1. Les feuilles du figuier parlent d'une autre rédemption, qui est infiniment meilleure, parfaite. Il est écrit en Hébreu 7, 19: «La loi de Moïse, en effet, n'a rien amené à la perfection. Mais une espérance meilleure a été introduite, grâce à laquelle nous nous approchons de Dieu» (français courant). Quelle est donc l'espérance supérieure à la loi? Le sacrifice divin en Jésus-Christ sur la croix! Selon moi, le vêtement fait de feuilles de figuier est une allusion à celui d'un sacrifice sanglant, à une meilleure espérance. Après avoir péché, Adam et Ève surent instantanément qu'ils étaient nus et qu'ils devaient se couvrir: «... ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des ceintures.» Mais cela ne pouvait suffire aux yeux du Dieu saint. Plein de miséricorde, Il tua des bêtes et <fit à Adam et à sa femme des habits de peau, et Il les en revêtit.» Voilà exactement la signification et le but d'Israël dans l'histoire du salut. Du début à la fin, le figuier qu'est Israël parle du meilleur salut qui est en Jésus-Christ, le grand sacrifice de la justice de Dieu. La loi nous a été donnée en Israël. Mais par la loi, nous connaissons que nous sommes pécheurs et que nous avons besoin de la grâce. Au commencement, Adam et Ève prirent des feuilles de figuier; mais ils durent comprendre que ces habits faits par eux-mêmes ne pouvaient les laver du péché commis. Ils réalisèrent qu'il leur fallait un autre salut. Pratiquement toute l'Épître aux Hébreux nous dit que l'ancien Israël, dans tous ses agissements, annonce Christ, que tous ses sacrifices sont une figure de la parfaite offrande de Jésus sur la croix et que le souverain sacrificateur juif est un type du véritable souverain Sacrificateur éternel qu'est Jésus-Christ. Israël sous la loi met en évidence la nécessité de la grâce (Gal. 3, 23). Sous son régime (celui de la loi), les péchés ne pouvaient être que couverts (les feuilles du figuier). Mais, par le sacrifice sanglant de Jésus – quel réjouissant message de salut que celui-là! – les péchés sont pardonnés et ôtés. Citons, à cet égard, Hébreux 9, 26: «... autrement, il aurait fallu qu'il ait souffert plusieurs fois depuis la création du monde; mais il maintenant, à la fin des siècles, il a paru une seule fois pour effacer le... péché par son sacrifice.» 2. Nous voyons aux feuilles du figuier que les oeuvres de la loi ne peuvent produire la justice valable devant Dieu. Ce principe ne nous est nulle part présenté aussi clairement que par le figuier qu'est Israël. L'Éternel nous montre, à travers toute l'histoire de ce peuple, que la loi ne peut sauver C'est là précisément que se situe, jusqu'à ce jour, la grande détresse d'Israël: comme par le passé, les Juifs pensent pouvoir être justifiés par les oeuvres de la loi. Mais la Bible nous enseigne très nettement que «sur le principe des oeuvres de la loi, nulle chair ne sera justifiée» (Gal. 2, 16). Et plus nettement encore en Galates 3, 10: «Car tous ceux qui s'attachent aux oeuvres de la loi sont sous la malédiction. . .» Paul adressait ces paroles très solennelles prioritairement aux croyants de la Galatie qui, à côté de la grâce qui est en Jésus-Christ, voulaient placer la loi judaïque. À la manière d'Adam et Ève, qui «ayant cousu des feuilles de figuier, s'en firent des ceintures», nombreux sont ceux qui, de nos jours, essayent d'obtenir la faveur divine en observant la loi, par la pratique d'exercices religieux. Un exemple: nous avons rencontré à Prague un homme qui, avant sa conversion, récitait 150 fois par jour le «Notre Père». Se comporter ainsi, c'est consentir des efforts qui resteront vains: on demeure «sous la malédiction». Mais comme il est merveilleux le message du sacrifice de Jésus sur la croix: «Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous – car il est écrit peut. 21, 23): Maudit est quiconque est pendu au bois» (Gal, 3, 13). «L'Éternel Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau, et il les en revêtit.» Oui, Il a réalisé une meilleure rédemption! Hans Brandenburg a dit un jour: Le légalisme est l'erreur qui consiste à intervertir le diagnostic et la thérapie. . . Le légalisme n'est toujours qu'une moitié. La plupart du temps, l'homme cherche un point particulier auquel il est disposé à se tenir; ensuite, il s'appuie sur la présumée observance de la loi et renonce à la communion avec Jésus. Paul écrit au sujet du figuier qu'est Israël: «Ne connaissant pas la justice de Dieu, et cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu; car Christ est la fin de la loi pour la justification de tous ceux qui croient» (Rom. 10, 3-4). Qu'en est-il de vous? Êtes-vous déjà venu à la grâce? C'est au fond très simple: il suffit d'aller au Seigneur Jésus et de Lui confier sa vie entière. C'est la démarche de la repentance qui consiste à reconnaître: «Je suis foncièrement pécheur.» Il n'est pas possible de citer nommément chacune des fautes que l'on a commises en pensée, en paroles et en actes. C'est pourquoi il importe de remettre toute sa vie à Jésus et de Lui dire: Je suis foncièrement pécheur; Seigneur, j'ai besoin de toi dans toute mon existence – pour tout ce qui était, qui est et qui sera. Je t'accepte comme mon Sauveur.» C'est ainsi que, d'un coup, on fait l'expérience de ce qu'est réellement la vraie rédemption – c'est cela la justice en Jésus, qui, seule, est valable aux yeux de Dieu. Dès ses premières pages, la Bible présente le figuier comme figure d'Israël> à la manière d'un livre scolaire exposant la doctrine divine relativement au seul salut valable. Comme les feuilles du figuier exprimaient l'aspiration d'Adam et Ève à la rédemption – laquelle ne pouvait se faire que par le parfait sacrifice de Jésus-Christ –, de même Israël nous est donné en exemple de la grâce salvatrice divine. À travers ce peuple, il nous est clairement montré que le désir de l'homme est tourné vers le salut et comment ce désir peut se réaliser en Christ.
Deuxième image: Le figuier nous enseigne le salut En 2 Rois 20, 5-7, l'Éternel dit à Son prophète Ésaïe: «Retourne et dis à Ezéchias, chef de mon peuple: Ainsi parle l'éternel, le Dieu de David, ton père: J'ai entendu ta prière, j'ai vu tes lames. Voici, je te guérirai; le troisième jour tu monteras à la maison de l'Éternel. J'ajouterai à tes jours quinze années. Je te délivrerai, toi et cette ville, de la main du roi d’Assyrie; je protégerai cette ville, à cause de moi et à cause de David, mon serviteur. Ésaïe dit: Prenez une masse de figues. On la prit et on l'appliqua sur l'ulcère. Et Ezéchias guérit.» Qu'apprenons-nous de ce passage biblique? l. Le figuier qu'est Israël est planté en vue du salut. Ce peuple est pour l'humanité, pour toutes les nations, comme une masse de figues pour la guérison. Mais ce n'est pas de lui-même et en lui-même qu'il est un moyen de salut et une bénédiction pour la terre, mais bien par Celui qui, né dans ce pays, a été la victime offerte pour la rédemption du monde: Jésus-Christ. Tel était déjà le dessein bien établi de Dieu, quand Il dit à Abraham, le père d'Israël: «Toutes les familles de la terre seront bénies en toi» (Gen. 12, 3b). Jésus est le Sauveur du monde, issu des Juifs; cela déjà est la justification de l'existence de cette nation où le Dieu d'éternité fit naître Son Fils pour le salut des hommes! Les botanistes disent ceci du figuier – «C'est un arbre au tronc tordu et à l'écorce brillante.» Israël est également tordu et rebelle, mais brillant en et par Jésus. Je ne puis que penser à Moïse, l'Israélite, qui, en lui-même, était aussi «tordu». Mais quand il revint d'avoir été avec Dieu sur la montagne, «la peau de son visage rayonnait» (Exode 34, 29). – «Ses branches s'étendent dans toutes les directions et il porte des feuilles à cinq lobes.» Israël est là en salut pour toutes les nations. En un premier temps, l'Évangile a été proclamé à Jérusalem, en Judée et en Samarie; ensuite, au départ d'Israël, le figuier, il a été annoncé à tous les peuples, se répandant dans toutes les directions. Des feuilles à cinq lobes: dans le langage biblique, cinq est le chiffre de la grâce. Une masse de figues fut appliquée sur la partie malade du corps d'Ezéchias, et il guérit. Jésus, qui eut cinq blessures, est Celui qui apporte le salut au monde. Il est écrit en Ésaïe 49, 3: «Et il m'a dit: Tu es mon serviteur<r, Israël, en qui je me glorifierai.» Nous avons ici l'identification d'Israël avec son plus grand fils, Jésus-Christ. Israël, le figuier, est en relation étroite avec Christ, le Messie, en vue du salut de l'humanité. C'est ainsi qu'il est ajouté: «Il dit: C'est peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob et pour ramener les restes d'Israël: Je t'établis pour être la lumière des nations, pour porter mon salut jusqu'aux extrémités de la terre» (Ésaïe 49, 6). Dans ce passage, Dieu ne s'adresse plus à Israël, mais à Celui qui devait y naître, le Seigneur Jésus: «... que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob et pour ramener les restes d'Israël...» Par lui-même, Israël était bien incapable de se relever et de ramener ses survivants dispersés. Étant donné qu'Israël, le figuier, est en soi un peuple «tordu» et qu'il ne peut briller que par son Messie, il est clair que cette parole ne s'adresse qu'au plus grand de ses fils, Jésus: «... Je t'établis pour être la lumière des nations, pour porter mon salut jusqu’«aux extrémités de la terre.» Et le Seigneur a déclaré en Jean 4, 22 b: «... le salut vient des Juifs.» 2. Le salut d'Israël à venir semble se dessiner, prophétiquement, dans sa propre restauration. Nous nous tournons de nouveau vers le roi Ezéchias, qui, voyant sa mort arriver, pria l'Éternel avec larmes pour sa guérison. Et Dieu répondit favorablement au souverain: «Retourne, et dis à Ezéchias, chef de mon peuple: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu de David, ton père: J'ai entendu ta prière, j'ai vu tes larmes. Voici, je te guérirai; le troisième jour tu monteras à la maison de l'Éternel. J'ajouterai à tes jours quinze années. Je te délivrerai, toi et cette ville, de la main du roi d’Assyrie; je protégerai cette ville, à cause de moi, et à cause de David, mon serviteur. Ésaïe dit: Prenez une masse de figues. On la prit et on l'appliqua sur l’ulcère. Et Ezéchias guérit» (2 Rois 20, 5-7). Tout comme Ezéchias jadis, Israël va bientôt se retrouver dans la plus affreuse des détresses. Toutes les nations seront rassemblées à Harmaguédon, lors de la grande tribulation, pour lui faire la guerre en vue de sa totale destruction. Mais c'est alors que ce peuple agonisant, à la manière d'Ezéchias, criera à l'Éternel: «Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob! Toi, notre Messie, viens et délivre-nous de nos ennemis!» Et Dieu réagira pour sauver Son peuple – Israël pourra de nouveau entrer dans le temple rebâti, qui sera rempli de la gloire de Christ. Il abattra les adversaires d'Israël et protégera la ville de Jérusalem. L'histoire d'Ezéchias typifie fort bien le plan de Dieu relativement à l'avenir d'Israël et au retour de Jésus. C'est ainsi que dans la masse de figues utilisée pour la guérison du roi, nous pouvons peut-être établir un parallèle avec le figuier de Matthieu 24: «Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier». Et il y a cette parole particulièrement intéressante – et n'est-elle pas prophétique? –: «... le troisième jour tu monteras à la maison de l'Éternel.» L'apôtre Pierre a écrit: «Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c'est que, devant le Seigneur un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour.» (2 Pierre 3, 8). Depuis la naissance de Jésus à Bethléhem, pratiquement deux mille ans se sont écoulés (deux jours selon Dieu). Ce n'est pas sans raison que Dieu est intervenu pour qu'en 1948, Israël redevienne un peuple établi dans la terre promise et que la ville de Jérusalem lui soit rendue en 1967. Nous ne connaissons ni la date exacte de la venue de Jésus pour enlever Son Église ni celle de Son retour en gloire pour Israël. Mais nous assistons actuellement au rétablissement du figuier Israël est conduit vers sa guérison, sa pleine restauration, où, «au troisième jour», il pourra se rendre à la maison de l'Éternel. Voici ce que le Seigneur a formellement promis: «Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point que tout cela n'arrive. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point» (Matth. 24, 34-35). Troisième image: Le figuier nous enseigne prophétiquement le plan divin du salut Nous lisons en Luc 17, 5-6: «Les apôtres dirent au Seigneur? Augmente-nous la foi. Et le Seigneur dit: Si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à ce sycomore: Déracine-toi et plante-toi dans la mer et il vous obéirait.» Le sycomore est aussi une espèce de figuier; il est cet arbre sur lequel Zachée est monté (Luc 19) pour pouvoir voir le Seigneur («Israël, un livre d'enseignement pour les chrétiens», Karl Loyer). Le dictionnaire biblique dit entre autres «Le sycomore peut atteindre 16 mètres de hauteur et 10 mètres d'envergure. Son bois est dur, uni et très résistant; il est, après le cèdre, l'arbre le plus approprié pour le travail d'ébénisterie.» Nous voyons le Seigneur indiquer un tel grand arbre, et nous L'entendons dire à Ses disciples, des Juifs: «Si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à ce sycomore: Déracine-toi et plante-toi dans la mer et il vous obéirait.» Je pense pouvoir affirmer que, d'un angle prophétique, la chose s'est réalisée avec le figuier, Israël, devenu orgueilleux au temps de Jésus; les Israélites ont ensuite été déracinés de leur patrie pour être plantés dans la mer des nations. C'était là le plan du salut de Dieu pour la bénédiction des peuples. Par la foi des apôtres, des Juifs issus du «figuier», l'Évangile fut porté aux païens. De cet acheminement de l'Évangile depuis Israël vers les nations, la Bible dit en Actes 13, 46-47: «Paul et Barnabas leur dirent avec assurance: C'est à vous (les Juifs) premièrement que la parole de Dieu devait être annoncée; mais, puisque vous la repoussez, et que vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle, voici, nous nous tournons vers les païens. Car ainsi nous l'a ordonné le Seigneur (en Ésaïe 49, 6): Je t'ai établi pour être la lumière des nations, pour porter le salut jusqu’«aux extrémités de la terre.» Le déracinement spirituel d'Israël a été suivi par le déracinement national: en l'an 70 après Jésus-Christ, les Juifs furent dispersés sur la terre entière. Les apôtres, mus par la foi, répandirent la bénédiction dans la mer des nations en leur présentant leur Messie comme le Christ. Le Seigneur avait déjà fait allusion à ce fait en prononçant cette parole: «C'est pourquoi je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé et sera donné à une nation qui en rendra les fruits» (Matth. 21, 43). Ce qui passait pour un jugement ce qu'il est d'une certaine manière s'est avéré être en bénédiction pour les païens. Et Paul d'expliquer aux Juifs que, selon Ésaïe 49, 6, il doit en être ainsi pour le salut et la lumière des nations. Par la transplantation de ce grand arbre dans la mer des peuples, nous sommes devenus participants de la «sève de la bénédiction» du figuier. À cet égard, il est écrit en Romains 11 , 11: «Est-ce pour tomber qu’ils ont bronché? Loin de là. Mais, par leur chute, le salut est devenu accessible aux païens. . .» Mais les choses n'en resteront pas à ce seul déracinement d'Israël. La Parole prophétique promet au «figuier» un rétablissement dans le pays de ses pères – ce qui s'est produit en 1948 et aura un prolongement. La bénédiction retournera vers ce peuple; le figuier fera de nouveau des racines et portera du fruit. Et Paul de continuer: «Or, si leur chute a été la richesse du monde, et leur amoindrissement la richesse des païens, combien plus en sera-t-il ainsi quand ils se convertiront tous» (v. 12). Ce nouvel enracinement d'Israël dans son sol pour une restauration nationale et spirituelle est mis en évidence en Romains 9, 26: «Et là où on leur disait: Vous n'êtes pas mon peuple. ils seront appelés fils du Dieu vivant» De quel lieu est-il question là? Du pays d'Israël! Tout débouchera finalement sur la réalisation de cette merveilleuse promesse de Michée 4, 4: «Ils habiteront chacun sous sa vigne et sous son figuier, et il n'y aura personne pour les troubler; car la bouche de l'Éternel des armées a parlé.» (voir également Aggée 2, 19). Cette habitation sous la vigne et le figuier est une merveilleuse image d'une vie dans une paix assurée. Ce n'est certes pas encore le cas maintenant, mais Israël y sera conduit par la main de Dieu – pendant le règne millénaire. Le temps du roi Salomon fut un type, faible sans doute, du millénium où tout sera paix et sécurité: «Juda et Israël, depuis Dan jusqu’à Beer-Scheba, habitèrent en sécurité, chacun sous sa vigne et sous son figuier tout le temps de Salomon.» (l Rois 4, 25). Quand Jésus-Christ, le Messie, reviendra en gloire vers Son peuple, cette parole connaîtra un parfait accomplissement. C'est pourquoi nous prions: «Maranatha – Viens bientôt, Seigneur Jésus!» © Nouvelles d'Israël 01 / 1998
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QUI PASSE ET CE QUI DEMEURE! «Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas». Matthieu 24: 35 Quand on est bien entouré et très occupé on a l'impression que le temps passe vite et que l'on «s'envole». Tandis que le solitaire, l'inactif, le malade ou l'infirme ont l'impression contraire. Mais quelles que soient nos impressions, le fait est que «le monde passe, et sa convoitise aussi, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement» (1 Jean 2:17). Les cieux et la terre vieilliront, périront et seront changés comme un vêtement, alors que Dieu restera le même et que ses années ne finiront pas (Hébreux 1: 11-12). L'Écriture dit encore: «Devant le Seigneur, un jour est comme mille ans et mille ans sont comme un jour» (2 Pierre 3: 8), aussi toutes les prévisions, évaluations et spéculations humaines cherchant à établir la date de la fin du monde ne sont-elles qu'illusoires et vaines. Un millénaire s'achève, si l'on s'en tient au système chronologique conventionnel ou officiel qui compte le temps à partir de la supposée année de la naissance de Jésus-Christ. Or, il est aujourd'hui communément admis que Jésus est né quelques années avant cette date. Selon Flavius Josèphe, le plus important historien juif du premier siècle, Hérode mourut en l'an 4 avant notre ère, et la venue au monde de Jésus se situerait donc quatre, cinq ou six ans avant l'ère dite chrétienne. C'est ainsi que nous entrerons en réalité en janvier prochain en l'an 2004, ou 2005, ou même 2006 après Jésus-Christ. Aussi certains ont-ils déjà fêté l'an 2000 en 1994, 1995 ou 1996! Il n'y a donc pas lieu de donner à ce changement apparent de millénaire une importance particulière, comme s'il s'agissait d'un événement qui produirait des bouleversements extraordinaires, ou qui amènerait la fin du monde; des foules pieuses s'y attendaient déjà lors du précédent changement en l'an 1000! Il est vrai qu'on nous dit que le «bug de l'informatique» pourrait créer quelques perturbations lors du passage officiel de 1999 à l'an 2000. Certains craignent une panne informatique d'envergure mondiale susceptible d'avoir de graves conséquences sur le marché des affaires en provoquant des dysfonctionnements dans les ordinateurs, processeurs, etc. Une des causes principales serait que, dans ces instruments perfectionnés, l'an 2000 est marqué par les chiffres «00», qui pourraient aussi bien désigner tout autre début de siècle ou de millénaire, et ainsi fausser toutes les données. D'autres pensent que tout cela sera maîtrisé à temps. Sans nous fournir des dates, la Bible nous dit qu'un jour toutes choses passeront, y compris le ciel et la terre. Plutôt que d'arrêter nos regards sur ce qui est visible, inconstant et passager, nous devrions les fixer par la foi sur ce qui est invisible, ferme, inébranlable et éternel, en prenant à coeur les paroles du Seigneur qui ne passeront pas. À trop nous préoccuper des effets possibles du «bug», on risque de méconnaître la «panne spirituelle», provoquée par le péché et l'infidélité qui ont séparé l'homme de Dieu. Le passage officiel dans le troisième millénaire ne changera rien à cette situation. Seule la repentance et la foi en Jésus-Christ peuvent réconcilier l'homme avec Dieu et produire, par le Saint-Esprit, la régénération spirituelle que le Seigneur lui-même appelle «naître de nouveau» (Jean 3:3-8). Ce changement est bien plus important que le changement conventionnel du millénaire. En sommes-nous tous conscients et avons-nous été transformés (litt. métamorphosés) par le renouvellement de notre intelligence pour discerner la volonté de Dieu qui est bonne, agréable et parfaite? (Romains 12:2). Si tel est notre cas nous pourrons sans crainte franchir le seuil de la nouvelle année, du nouveau siècle et du nouveau millénaire que nous signalent nos calendriers. Oui, ce monde passera, mais le Seigneur restera le même, Ses paroles ne passeront point et ceux qui font Sa volonté demeureront éternellement. C'est là une parole sûre et certaine qui nous aidera à poursuivre notre pèlerinage en toute confiance!
Jean Hoffmann
© La Bonne Nouvelle No 6 / 1999 Retour --------------------------------------------------------- |
«TOUTEFOIS,
NON PAS CE QUE JE VEUX, MAIS CE QUE TU VEUX»
Dieu a tant aimé le monde...
«Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux» (Matth. 26, 39).
L'acquiescement de Jésus au sacrifice Nous ne pourrons jamais sonder la profondeur de la prière de Jésus dite en Gethsémané. Il ne refusait pas d'être la victime devant s'offrir en sacrifice expiatoire. Dès la conception du plan divin pour notre salut, Il était d'accord pour être l'Agneau de Dieu. Écoutons-Le dire à Ses disciples: «Voici, nous montons à Jérusalem, et le Fils de l'homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes. Ils le condamneront à mort, et ils le livreront aux païens, pour qu'ils se moquent de lui, le battent de verges et le crucifient; et le troisième jour il ressuscitera (Matth. 20, 18-19). Il annonçait ainsi en quelques mots tout le drame de la passion. En s'inclinant devant la volonté de Dieu, Jésus devenait le centre du salut divin. La rédemption de l'humanité a son fondement dans l'acceptation de Jésus d'aller à Golgotha. Pour Lui et le Père, il n'y avait pas d'autre chemin pour sauver des pécheurs. Mais était-il nécessaire qu'Il dût souffrir aussi atrocement, Lui le saint et pur Fils de Dieu?! Nous aurions tellement aimé I’en épargner! Tel était absolument l'avis de Son disciple Pierre: «Pierre, l'ayant pris à part, se mit à le reprendre, et dit. A Dieu ne plaise, Seigneur! Cela ne t'arrivera pas. Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre: Arrière de moi, Satan! tu m'es en scandale; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes» (Matth.16, 22-23). Nous voyons ici le fossé, creusé par la chute dans le péché, entre la pensée divine et celle de l'homme souillé par le mal. La pensée humaine tombée sous l'influence de Satan s'insurge contre les voies de la souffrance. Nous devons apprendre à penser conformément à l'Écriture. C'était la volonté de Dieu que Son Fils bût jusqu'à la lie la coupe amère de la colère divine: la honte la plus grande, les douleurs les plus intenses pour Son corps et Son âme. Jésus s'inclina en prononçant: «Oui, Père!» Seul ce chemin conduisait à notre salut ainsi qu'à la gloire et à la puissance les plus grandes pour Lui. Un individu peut être tombé aussi bas que possible; s'il prie pour le pardon de ses péchés, il lui sera pardonné. Jésus n'accorde jamais une grâce bon marché, car celle-ci Lui a coûté Son sang. Et quelle réponse Dieu donna-t-Il à cette prière de Son Fils: «... toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux»? Aucune! Dieu se tut. Toute réponse était superflue. Ce fut pour Jésus l'épreuve la plus forte: ne recevoir de Son Père aucune réponse, alors qu'elle était si nécessaire. Le Seigneur aurait pu verser dans le désespoir, Lui qui était un avec le Père et pouvait affirmer: «Je sais que tu m'exauces toujours» Jean 11, 42). Dieu se tut, et Jésus dut s'en aller le chemin du sacrifice. Un mystère que nous ne pourrons jamais sonder! C'est à Son Fils seulement, pourtant bien-aimé, que Dieu pouvait imposer un tel chemin! Et Jésus s'en alla, par amour pour vous et pour moi! C'est de cette seule manière qu'Il allait sauver des perdus de la colère divine et les conduire au salut. La préfiguration du sacrifice «Sacrifice» implique ici deux choses: d'une part, la communion des sacrificateurs avec Dieu; et d'autre part, hommage, actions de grâces ou expiation. C'est ce que déjà nous pouvons constater chez Abel et Caïn. Une offrande sincère est agréable à Dieu; une non sincère ne l'est pas: elle est repoussée. «Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c'est un esprit brisé. 0 Dieu! tu ne dédaignes pas un coeur brisé et contrit) (Ps. 51, 19). «Samuel dit: L'Éternel trouve-t-il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, comme dans l'obéissance à la voix de l'Éternel? Voici, l'obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l'observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers» (1 Sam. 15, 22). Jésus honora Dieu par Son obéissance; en laissant Sa vie, Il Lui offrit un sacrifice parfait: «... combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s'est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des oeuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant!» (Hébr. 9, 14). Pour tester la sincérité et la fidélité d'Abraham, Dieu réclama de lui qu'il Lui offrit en holocauste Isaac, le fils de la promesse, tant aimé. Cela ne signifiait quand même pas que le garçon devait être égorgé et réduit en cendres par le feu?! Si, certainement! Abraham ne consulta personne, même pas Sara, sa femme. Accompagné de son cher fils, il se rendit à Morija, habité par cette pensée: «Il pensait que Dieu est puissant, même pour ressusciter les morts; aussi le recouvra-t-il par une sorte de résurrection» (Hébr. 11, 19). Une figure prophétique de ce qui se passerait à Golgotha! Le sang d'Isaac ne devait pas couler sur le mont Morija, car l'Ange de l'Éternel cria à Abraham: «N'avance pas ta main sur l'enfant, et ne lui fais rien; car je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m'as pas refusé ton fils, ton unique» (Gen. 22, 12). Et un bélier fut sacrifié à la place d'Isaac. Le geste d'Abraham manifesta sa disposition intérieure. Qu'aurions-nous fait à sa place? Un vrai sacrifice n'est pas une cérémonie religieuse qui ne coûte rien. Isaac, qui accepta de se placer sur l'autel, est un type prophétique de Jésus qui versa Son sang pour nous à Golgotha. Ésaïe l'avait annoncé: «Il a été maltraité et opprimé, et il n'a point ouvert la bouche semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie, une brebis muette devant ceux qui la tondent; il n'a point ouvert la bouche» (Ésaïe 53, 7). Abraham est une figure de Dieu, le Père, et Isaac en est une d Christ. Réfléchir sur ce sacrifice devrait nous ouvrit le sens profond de cette vérité concernant le salut et nous inciter à adorer. Le but de Dieu: par la mort vers la vie! Avant la sortie d'Égypte, Dieu ordonna aux Hébreux de sacrifier un agneau sans défaut, mâle, âgé d'un an, et dont le sang devait être mis sur le linteau et les poteaux de la porte de la maison. «Le sang vous servira de signe sur les maisons où vous serez; je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous, et il n'y aura point de plaie qui vous détruise, quand je frapperai le pays d'Égypte» (Exode 12, 13). C'est là aussi un type prophétique du sacrifice de Jésus, Agneau pascal comme Agneau de Dieu, à Golgotha. La croix: symbole du sacrifice De
nos jours, bien des gens portent autour du cou une jolie
petite croix, de préférence en or, comme bijou ou comme
parure; ils sont fiers de l'exhiber. C'est avec joie qu'ils
pourraient la porter, si leur coeur battait pour Jésus. Mais
qui pense encore aujourd'hui que cet emblème a été un
instrument de torture et de jugement? Seuls les condamnés à
mort étaient cloués sur un tel bois en signe de rejet de la
part de Dieu, mais en même temps une preuve de la cruauté
humaine. Rares sont ceux qui pensent à l'horreur d'une telle
exécution; mais voilà, on en porte une copie réduite comme
ornement. L'Éternel déclare en Deutéronome 21, 23: «... son
cadavre ne passera point la nuit sur le bois; mais tu
l'enterreras le jour même, car celui qui est pendu est un
objet de malédiction auprès de Dieu, et tu ne souilleras
point le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne pour
héritage.» De même en Galates 3, 13: «Maudit est quiconque
est pendu au bois.» Le signe de la croix = un signe de
malédiction? L’Écriture Sainte l'affirme. Mais si nous prêtons bien attention à tout ce verset biblique, nous comprenons que cet emblème est un symbole de salut: «Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous car il est écrit. Maudit est quiconque est pendu au bois.» Imprégnons-nous bien de cette vérité: la malédiction du péché qui devait nous frapper, Jésus l'a volontairement prise sur Lui. Là où nous devions être crucifiés, Christ l'a été à notre place pour payer le prix de notre rédemption et nous délivrer de la malédiction. Il est écrit en 1 Pierre 2, 24: «... lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois afin que, morts aux péchés, nous vivions pour la justice; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris.» Il ne l'a pas fait symboliquement seulement, mais absolument réellement: une oeuvre pour tous les individus, afin que nul n'aille à la perdition éternelle, à moins qu'il y ait rejet de cette offre. Jésus dut accepter ce sacrifice de Lui-même, car le sang des innombrables victimes offertes sous l'Ancienne Alliance ne pouvait ôter les péchés: il ne faisait que les couvrir. Le prix exigé pour l'expiation de nos fautes ayant été si élevé, nous ne pouvons passer à la légère sur le péché au contraire: nous devons le haïr et l'éviter! Par Son sacrifice sur la croix, Jésus a réalisé ce qu'Il avait dit auparavant: «Je suis le bon berger Le bon berger donne sa vie pour ses brebis» (Jean 10, 11). Notre disposition au sacrifice? Jésus s'est offert volontairement en sacrifice. Sans la moindre hésitation, Il est allé Son chemin vers Golgotha. «Puis, ayant fait quelques pas en avant, il se jeta sur sa face et pria ainsi. Mon Père, s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de moi! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux» (Matth. 26, 39). Le Seigneur attend des Siens la même disposition à se sacrifier. «Nous avons connu l'amour en ce qu'il a donné sa vie pour nous; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères» (1 Jean 3, 16). Ce qu'Il réclame de vous et de moi peut aller aussi loin. Mais Lui seul sait de qui Il peut réellement exiger cela. Nous connaissons des gens qui se sont retrouvés en prison, sous la menace d'une mise à mort, pour qu'ils révèlent les noms d'autres chrétiens et les dénoncent; mais ils ont refusé de trahir. Posons-nous la question: De quelle qualité est notre amour pour Jésus et pour nos frères et soeurs dans la foi? Voici quelques lignes d'un communiqué concernant des chrétiens chinois: La consécration et la disposition au sacrifice des serviteurs de Dieu en Chine sont absolument impressionnantes. Ce qui pourrait heurter des oreilles occidentales, même pieuses - à savoir accepter de souffrir, d'être jeté en prison et également de laisser sa vie - est, pour différentes assemblées de maison, un honneur et une distinction plutôt qu'une honte et une humiliation. Il ne faut pas pour autant considérer ces croyants comme des fanatiques, des extrémistes ou des gens immatures. Au contraire, on peut affirmer qu'ils sont humbles, simples, débonnaires et spirituellement mûrs. Ils parlent le moins possible d'eux-mêmes afin de ne pas priver Dieu de l'honneur qui Lui revient; mais ils aiment témoigner des grandes actions accomplies par le Seigneur pour que la gloire rejaillisse sur Son nom au vu de ce qu'Il a accompli. Comment nous, chrétiens européens, rendons-nous témoignage de notre foi? Ne devrions-nous pas nous inspirer de l'exemple donné par ces croyants chinois? Ils devraient faire du travail missionnaire sur notre vieux continent. Ne pratiquons-nous pas un christianisme commode, fade, qui n'engage pas, et qui a perdu sa force de persuasion? Il n'y a plus, au centre, l'esprit de sacrifice, la consécration à Jésus, mais seulement notre propre bien-être. La priorité va à tous nos besoins matériels. Certes, on ne peut pas dire de nous que nous manquons de générosité. Parce que nous donnons libéralement (de notre superflu!) pour toutes sortes d'oeuvres et des projets de développement, nous appelons cela «sacrifice». L'Évangile doit être conforme à notre philosophie de vie actuelle, pluraliste et libérale. Dieu est prié de s'adapter et d'être content de nous. Il ne faut surtout pas que des prédicateurs et des pasteurs nous irritent avec des exigences bibliques «dépassées et démodées». Celui qui reste fidèlement attaché à la Parole de Dieu est considéré comme un sectaire excentrique. Ainsi la croix est redevenue une pierre d'achoppement et une offense; elle nous dérange dans notre quiétude. Et ceci de grave: pris dans le courant des habitudes de vie moderne, nous remarquons à peine combien nous sommes poussés hors de la sphère divine et devenons ainsi des ennemis de la croix. La conséquence en est que Satan atteint le but qu'il s'est toujours proposé: la négation du sacrifice de Golgotha. Le sacrifice de Golgotha est parfait Le premier Adam a introduit le péché et la ruine dans le monde. Le dernier Adam, par Son parfait sacrifice, a apporté la délivrance quant à la puissance du péché et de la mort. Jésus le savait; c'est pourquoi, avant mourir, Il a prononcé cette parole triomphante: «C'est accompli!» Dieu était satisfait et la question du péché totalement réglée. Le voile du temple par le milieu, donne un libre accès au très saint, au coeur du Père céleste. Sur base de Sa victoire remportée à Golgotha, le tombeau ne put Le n'est que dans l'acceptation personnelle sacrifice de Christ qu'il peut y avoir une victoire vraie et joyeuse. Jésus, le commencement et la fin, est et reste le centre de notre salut, car il intercède continuellement pour nous et, par Lui nous recevons le pardon de nos péchés. «C'est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus Christ, une fois pour toutes» (Hébr. 10, 10). Tous ceux qui s'appuient sur le parfait sacrifice de Christ sont justifiés par Son sang et ont part à Son royaume. Nous voulons rester dans cette position, mais aussi progresser dans la sanctification! Écoutons cette exhortation instante de l'apôtre Paul: «Célébrons donc la fête (la Pâque), non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité» (1 Cor. 5, 8). © Appel de Minuit 04 / 1999
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Discours prononcé au Temple de Chailly, le dimanche 5 mars 1922, à 10 h. du matin.
Mat. 26, 41. L'oubli de la prière, cause de chutes morales. Veillez et priez. C'est la chose essentielle pour notre vie spirituelle. Beaucoup de chrétiens n'arrivent pas à comprendre ce qu'est le Christianisme; ils négligent la prière. Ils savent bien des choses au sujet du Christ, mais ils ne Le connaissent pas, Lui. Si nous prions, nous saurons qui est Jésus-Christ. Beaucoup de chrétiens le connaissent par la lecture de la Bible; ils savent qu'il est un grand homme, un grand conducteur spirituel. Quelques-uns pensent qu'il est un grand prophète, mais, parce qu'ils ne prient pas, ils ne comprennent pas qu'il est le Christ vivant. Ils croient qu'il nous a laissé un grand exemple à suivre, mais non pas qu'il est Dieu. 11 y a déjà eu bien des prophètes dans le monde, en divers pays, mais aucun n'a pu satisfaire l'âme humaine. Après tant de prophètes, il fallait au monde un Sauveur, Dieu incarné. Il enseigna à ses disciples à prier. Notre vie spirituelle est en grand danger lorsque nous ne prions pas. Ce danger ne consiste pas uniquement dans le fait de commettre le péché, mais dans bien d'autres tentations d'ordre spirituel. Nous sommes tentés et nous succombons à la tentation, parce que nous n'accomplissons pas la volonté de Dieu. Lorsque Christ était en prière à Gethsémané, trois de ses disciples étaient avec lui. Il leur recommanda de prier et, quand il les retrouva endormis, il leur dit, particulièrement à Pierre: «Ainsi, vous n'avez pas pu veiller une seule heure avec moi». Pierre perdit une grande bénédiction pour n'avoir pas pu prier, pendant une heure, avec le Maître. Combien de fois, dans sa vie, n'a-t-il pas regretté d'avoir perdu cette bénédiction, cette puissance! S'il l'avait eue, jamais il n'aurait renié son Maître. Bien qu'il ait beaucoup travaillé pour le Seigneur, afin d'en sauver d'autres, la pensée qu'il avait renié le Christ doit être restée comme une écharde dans sa vie. Lorsque j'entendis parler de Christ, je me mis à le persécuter dans ses enfants; je me disais «Christ a été un grand homme, sans doute, mais nous autres, aux Indes, nous avons aussi de grands prophètes». J'avais besoin d'un Sauveur et ne pouvais pas comprendre que Christ était ce Sauveur. De nos jours, les habitants des pays appelés chrétiens savent beaucoup de choses au sujet de Christ, mais ils ne le connaissent pas, Lui. Après avoir visité l'Angleterre et l'Amérique, je retournai aux Indes et, là, on me demanda: «Que pensez-vous que le christianisme ait fait en Europe. Christ a dit: «Aimez-vous les uns les autres» et ils se sont fait la guerre. Le christianisme a fait faillite, en Europe!» je répondis: «Ce n'est pas le christianisme qui a fait faillite, mais c'est l'Europe qui a fait faillite en ne comprenant pas le Christ». Ils n'ont pas pu comprendre son enseignement, parce qu'ils ne vivent pas avec Lui. Il y a quelques hommes de prière qui connaissent Christ et vivent avec lui. Ceux-là nous envoient des missionnaires, donnent de l’argent pour les missions et connaissent vraiment Jésus-Christ; mais, à côté de ceux-là, il y en a beaucoup qui voient en Jésus-Christ un grand homme et non pas un Sauveur. Ils ne croient pas qu'il est le Sauveur, parce qu'ils ne l'aiment pas vraiment et ne le prient pas. Ils sont très instruits dans la science, la philosophie, mais ne comprennent rien aux choses spirituelles. Ils nourrissent leur cerveau, et leur âme meurt de faim. Ce n'est pas le cerveau qui peut satisfaire le coeur, mais Celui qui a créé ce coeur; aussi n'est-ce que quand ils prieront qu'ils seront satisfaits en Jésus-Christ. C'est par la prière que nous connaissons la vraie valeur des choses spirituelles. L'oubli de la prière fait perdre Christ. Beaucoup de chrétiens de nom sont comme cet homme qui possédait un diamant et croyait que c'était seulement une belle pierre. Il n'en connaissait pas la valeur et le vendit pour quelques francs. On lui dit ensuite que cette pierre valait cent mille francs et il se lamentait ainsi: «je ne savais pas que ma pierre valait autant!» Beaucoup de gens, dans les pays chrétiens, considèrent Christ comme une pierre précieuse, mais, n'en connaissant pas la vraie valeur, ne savent pas l'apprécier. Lorsqu'ils apprennent à le connaître et à vivre avec lui, alors ils l'apprécient. L'homme qui vendit son diamant pour quelques francs n'avait jamais vu de diamant et c'est pourquoi il n'en connaissait pas la valeur. Beaucoup d'hommes, parce qu'ils ne connaissent pas vraiment Jésus, ne peuvent pas apprécier sa qualité de Sauveur. Ceux qui vivent dans les pays non chrétiens, ceux qu'on appelle des païens, ne savent pas où chercher ce qui leur manque. Il y a une raison pour laquelle je suis heureux d'être né en pays païen, plutôt qu'en pays chrétien: c'est que, lorsque les religions de là-bas ne m'ont plus satisfait, j'ai cherché autre chose et l'ai ainsi trouvé, Lui, mon Sauveur. Je considérais Christ seulement comme un homme supérieur et je découvris qu'Il est mon Sauveur, tandis que, dans les pays chrétiens, où on l'a toujours connu, on reste indifférent, et c'est la pire des ignorances. Dans mon pays, les Hindous adorent des idoles: ils ne connaissent rien de mieux. Et pourtant, ils arrivent à la connaissance de Christ, tandis que, dans ces pays-ci, on entend parler de lui, mais on reste indifférent et on ne cherche pas à le connaître, Lui. C'est pour cela que je dis que c'est la pire des ignorances... Au dernier jour, au jour du jugement, ceux-là seront punis plus sévèrement que les païens. Par la prière, nous sommes au-dessus du péché. Saint Paul a dit: «Dieu nous fait asseoir avec Jésus-Christ dans les lieux célestes». 11 ne dit pas «après la mort seulement», mais déjà dans cette vie nous pouvons vivre dans les lieux célestes. Paul était un homme de prière. Pour que notre vie devienne une vie de prière, nous devons vivre dans les lieux célestes dès cette terre, et alors, en priant, nous serons délivrés des dangers et des tentations. J'illustrerai
cette pensée par un récit: Il y a quelques années, j'étais
assis, un jour, sur une montagne de l'Himalaya, haute de six
mille mètres, lorsqu'un orage terrible éclata tout à coup.
Je fus tout d'abord effrayé à la pensée que j'étais en
danger d'être foudroyé, mais bientôt je vis que l'orage se
déchaînait au-dessous de moi. J'étais dans la calme lueur du
sommet, alors que, sous mes pieds, l'orage se déchaînait et
les éclairs sillonnaient la nue. Et cette parole du Christ
traversa mon esprit: «je voyais Satan tomber du ciel comme
un éclair». Je me dis alors: «Il en est ainsi pour l'enfant
de Dieu: tant qu'il est sur la hauteur, tout près du Christ
vivant, assis dans les lieux célestes avec Christ, Satan ne
peut rien contre lui. C'est seulement lorsqu'il descend et
s'éloigne de Christ que la tentation et le péché peuvent
avoir prise sur lui». Par la prière, nous nous tenons
éloignés du danger et les efforts du tentateur ne pourront
rien contre nous.
La connaissance de Christ par la prière est un fait d'expérience. Je demande quelquefois à des chrétiens: «Pourquoi croyez-vous en Jésus-Christ?» On me répond «Parce qu'il est le Sauveur». Je demande alors «Quelle preuve avez-vous qu'il soit le Sauveur?» «Mais c'est dit dans la Bible!» je dis alors: «Le fait qu'il est parlé de Jésus- Christ dans un livre, même dans la Bible, n'est pas une preuve suffisante; cette preuve doit se trouver dans votre coeur; c'est dans votre coeur que vous devez Le connaître et vous réaliserez alors qu'Il est le Sauveur». C'est tout autre chose d'avoir entendu parler de Christ ou de Le connaître. Tant que j'entendais seulement parler de Lui, je le haïssais, mais, lorsque je le connus vraiment, alors je l'aimai. Si nous le connaissons de nom, nous n'en retirons aucun bien, nous ne trouvons aucun secours spirituel, mais dès que nous le connaissons, Lui, personnellement, personne ne nous demande plus si nous aimons notre Sauveur. Il y a dans notre vie quelque chose qui le montre. Nous pouvons avoir des difficultés et des tentations dans le monde, mais nous ne serons jamais vaincus si nous connaissons le Christ vivant. Un homme appartenant à une caste élevée du nord de l'Inde devint chrétien. Il fut chassé de chez lui et souffrit beaucoup. Un jour, ses parents l'entourèrent et le battirent cruellement. Ils le laissèrent tellement meurtri que son sang coulait et qu'il perdit connaissance. En revenant à lui, il se releva et se mit à prier: «Oh! Dieu, je te remercie pour ces souffrances; c'est un grand bonheur que de souffrir pour toi». J'ai vu à ce moment la puissance du Christ vivant, cette puissance que le monde ne peut pas donner et qu'il ne peut pas ôter... Cet homme se leva ensuite et alla dire à d'autres ce qu'il avait trouvé en Jésus-Christ: «Si Jésus-Christ n'avait été qu'un grand homme, disait-il, il n'aurait pas pu m'aider ainsi, mais Il est le Christ vivant qui s'est donné pour moi». Les gens furent très surpris de le revoir, car ils le croyaient mort après avoir perdu tant de sang, mais il leur dit: «Christ m'avait donné ce sang et maintenant Il m'a donné une vie nouvelle, afin que je lui rende témoignage». «Comment avez-vous trouvé cette vie?» lui demanda-t-on. «En priant. Par la prière, nous entrons en communion avec Jésus-Christ, il se révèle à nous et parle à notre âme un langage merveilleux que le monde ne peut pas comprendre. Nous ne le voyons pas avec nos yeux de chair, mais nous sentons sa présence et sa présence dans mon coeur, c'était le Ciel sur la terre». J'ai rencontré ce jeune homme et lui ai dit que mon expérience était semblable à la sienne. Je lui racontai que, lorsque j'ai été jeté en prison pour avoir prêché l'Évangile, j'ai joui d'une paix telle que le monde ne peut se la représenter. Le monde peut penser que ceux qui disent qu'ils ressentent cette paix-là sont des illuminés, mais c'est bien la réalité. Le Christ vivant peut vous donner cette paix au sein des persécutions et des difficultés. Je n'aime pas à dire que j'ai été en prison, car en réalité j'étais au Ciel, mais je suis obligé d'employer ce mot-là pour expliquer la chose. En réalité, c'était le Ciel. Ceux qui disent qu'ils ne croient pas à la divinité du Christ, qu'Il n'est pas d'essence divine, ne peuvent pas ébranler ma foi, parce que je Le connais, Lui. Quand un homme a soif et qu'on lui donne de l'eau, il boit et il est satisfait. Qu'on vienne alors lui dire: «Ce n'était pas de l'eau», il répondra: «Insensés, je sais que c'était de l'eau, car j'avais soif, j'ai bu et je suis désaltéré». C'est ainsi que je sais, par ma propre expérience, qu'il est le Sauveur, l'eau vivante, l'eau qui donne la vie. La satisfaction suprême est en Christ, et non pas dans les nouveautés religieuses. Il y a beaucoup de tentations d'ordre spirituel dans ce monde et nous avons besoin de force pour y résister. Pour vaincre satan, nous avons besoin du secours de notre Sauveur. Nous devons aller à lui et le prier, qu'il se révèle à nous et que nous le connaissions. Quand je le prenais pour un grand prédicateur de morale je me trompais, quand j'ai prié, j'ai réalisé qu'il est le vrai, le seul Sauveur Chez moi, j'avais tout ce qui rend la vie facile, j'avais la richesse et les biens de ce monde, mais cela ne satisfaisait pas mon âme, Jésus seul, le Christ vivant, a pu me satisfaire. Cela semble à beaucoup une folie. Le message de la croix est une folie pour beaucoup et, pour moi aussi, c'en était une quand je croyais à l'hindouisme et que je me disais: «Cet homme qui est mort sur la croix n'a pas pu se sauver lui-même!» Tant que j'essayai de le comprendre avec mon cerveau, je n'y arrivai pas, mais quand, par la prière, je lui donnai mon coeur, alors je le compris et trouvai en lui le Ciel sur la terre. Je lui rends donc témoignage de ce que j'ai trouvé en lui, moi qui le haïssais... Que Dieu nous aide à Le connaître! De nos jours, s'il y a tant de nouveaux ismes, c'est que les hommes ne connaissent pas Jésus-Christ, qui seul peut les satisfaire. Ils croient une chose et, lorsque cette chose ne les satisfait plus, ils en acceptent une autre et ne sont pas encore satisfaits. Chers amis, ce n'est pas une doctrine, même pas l'enseignement de la morale qui peut vous satisfaire, mais le Christ vivant. Dans bien des pays, j'ai vu des hommes qui haïssaient Christ et qui ont été transformés quand ils ont appris à le connaître. Ils ont trouvé en Lui force et puissance. Que le Seigneur nous aide, afin que notre vie devienne une vie de prière et afin que nous puissions Le connaître et L'aimer dans ce monde! © Source: Tripod
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«Comment donc s'accompliraient les Écritures, d'après lesquelles il doit en être ainsi?» Matthieu 26:54 À ne considérer la vie de Jésus que du point de vue humain, on pourrait penser qu'elle fut plutôt un échec qu'une réussite, et que Christ a dû connaître bien des déboires. Sa vie terrestre fut courte, son activité effective s'étendit sur peu d'années, son offre de salut fut méconnue et rejetée par le plus grand nombre et sa mission même incomprise de son vivant par ses plus proches parents et amis. Son arrestation et sa mort sur la croix ont pu être interprétées comme une faillite par ceux qui n'en perçurent que l'aspect extérieur. Pas d'abandon La Bible nous dit que Jésus a été «tenté - ou éprouvé - comme nous en toutes choses, sans commettre de péché» (Héb. 4:15). Le diable, dans le désert, lui proposa un marché. En lui montrant tous les royaumes du monde et leur gloire, il lui disait: «Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m'adores» (Mat. 4:8-9). Mais Jésus ne céda pas à la tentation. Une autre fois la foule voulut l'enlever pour le proclamer roi, mais il s'esquiva (Jean 6:15). Lorsqu'on vint pour l'arrêter dans le jardin de Gethsémané il aurait pu invoquer son Père et lui demander douze légions d'anges pour le défendre, «mais comment, disait-il, s'accompliraient les Écritures, d'après lesquelles il doit en être ainsi?» (Mat. 26:54). Et jusqu'à ses derniers moments il fut sollicité à descendre de la croix pour prouver aux passants, aux soldats, aux chefs religieux, aux scribes et jusqu'aux brigands qu'il était bien le Christ, le Fils de Dieu. Mais il n'y eut ni suspension de la peine, ni essai d'intervention des disciples - à part le malencontreux coup d'épée de Pierre - ni action miraculeuse de Dieu, parce qu'il était écrit que le Christ souffrirait beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu'il serait mis à mort, qu'il ressusciterait le troisième jour (Mat. 16:21) et qu'ensuite la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations (Luc 24:47). Il savait donc son chemin tout tracé, et il importait pour lui de ne pas s'en écarter. Soumission Jésus est resté consciemment et volontairement dans le plan de Dieu. Trahi, vendu, calomnié, renié, abandonné, humilié à l'extrême, il a laissé les hommes méchants accomplir le dessein de Dieu selon lequel il devait être livré entre les mains des impies (Actes 2:23). Mais il n'a pas pour autant subi passivement son sort. Troublé dans son âme par la perspective de sa mort, il priait ainsi: «Que dirai-je?... Père, délivre-moi de cette heure? Mais, c'est pour cela que je suis venu jusqu'à cette heure. Père, glorifie ton nom» (Jean 12:27). Il fallait que s'accomplît tout ce qui était écrit de lui dans la loi, les prophètes et les Psaumes (Luc 24:44), c'est pourquoi sa dernière prière avant son arrestation fut celle-ci: «Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux» (Marc 1 4:36). Quel enseignement pour nous? N'y a-t-il pas aussi là une leçon pour nous? Non pas que tout ce qui se produit dans nos vies soit forcément écrit d'avance. Mais Jésus a bien dit aux femmes qui le suivaient en pleurant sur lui: «Si l'on fait ces choses au bois vert, qu'arrivera-t-il au bois sec?» (Luc 23:31). Et l'apôtre Paul écrivit à Timothée que «tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés»? (II Tim. 3:12). Cela peut, certes, se traduire dans les faits de différentes manières, mais toujours est-il que la souffrance, de quelque nature qu'elle soit, n'est pas à exclure pour ceux qui désirent suivre fidèlement le Seigneur en se conformant à Sa Parole. Pas de fatalisme Il ne s'agit toutefois pas de se laisser aller à une sorte de fatalisme ou à un déterminisme incontournable, comme si toutes nos entreprises ou actions étaient d'avance vouées soit à l'échec, soit à la réussite. La fatalité, tout comme le hasard, la chance ou la malchance sont des notions que l'écriture ne connaît pas. Ne cédons pas à cette sorte de superstition populaire qui se manifeste lorsque des événements demeurent humainement inexplicables. On pense souvent qu'une chose s'est produite fortuitement, par un concours de circonstances incontrôlables, ou parce que nous sommes nés sous tel signe astrologique du zodiaque. Une telle pensée peut conduire facilement au défaitisme, au désespoir ou à la dépression, parce qu'elle tend à neutraliser toute espèce de réaction positive. C'est l'attitude déconcertante de ceux qui ne croient plus au redressement d'une situation et qui cessent d'espérer et de lutter. C'est Élie au Mont Horeb demandant la mort en ces termes: «C'en est trop! Maintenant, Éternel, reprends ma vie!» (l Roi 19:4). C'est aussi Job disant: «Périsse le jour où je suis né» (Job 3:3). Ou encore Israël dans le désert tenant le même genre de propos: «Que ne sommes-nous morts par la main de l'Éternel dans le pays d'Égypte!» (Ex. 16:3). Ils sont nombreux de nos jours ceux qui souffrent de tels états d'âme qui les font chercher dans la boisson, la drogue ou le suicide une fatale échappatoire. Ce serait manquer de foi que de subir simplement les événements, comme si nous ne disposions d'aucune possibilité d'action, de réaction ou d'intervention par la prière et le combat spirituel contre l'adversaire et l'adversité. Pas de présomption Mais ce serait aussi fort prétentieux et utopique à la fois que de nous croire capables de changer le monde, le cours de l'histoire, le plan de Dieu et le sort de l'homme en dictant à Dieu notre volonté, jusqu'à vouloir Lui forcer la main. La Bible nous dit «Le coeur de l'homme médite sa voie, mais c'est l'Éternel qui dirige ses pas» (Prov. 16:9). Admettons qu'il existe là un mystère que les théologiens les plus perspicaces n'ont pas réussi à percer, celui de la souveraineté de Dieu et de la responsabilité - voire de la liberté - de l'homme. Entrer dans le plan divin Heureux celui qui peut croire que Dieu mène tout à bonne fin (Ps. 57:3), conformément à Son plan et que «toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein» (Rom. 8:28). Une telle conviction dispose à la soumission dans la confiance au Dieu d'amour dont rien ne pourra nous séparer si nous sommes vraiment unis à Lui par la foi en Jésus-Christ (Rom. 8:38-39). L'adversité à affronter, les contrariétés à supporter, les apparents échecs à accepter avec tous leurs désappointements ou désillusions, plutôt que de nous nuire, serviront finalement à affermir notre foi et à sanctifier nos vies en nous plaçant dans une totale dépendance de notre Seigneur. Mais toutes ces choses nous engagent aussi à prier et à agir par la foi et par la puissance du Seigneur dans le sens voulu par Dieu qui nous accordera au temps marqué d'inestimables et éternelles compensations. C'est ainsi que s'accompliront pour nous les promesses des Écritures et le dessein bienveillant de Dieu, à Sa seule gloire. Jean Hoffmann © La Bonne Nouvelle 1/94
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