Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Etudes bibliques

----------

COMME LA GANGRÈNE


Leur parole rongera comme la gangrène. (II Timothée, II, 17)


L'Apôtre a voulu marquer, par cette comparaison, l'effet continu et graduel, la marche pour ainsi dire infaillible du mal produit par les discours vains et profanes. «Ceux qui les tiennent, dit-il, avanceront toujours plus dans l'impiété.» Toute corruption morale est de même nature et produit les mêmes résultats. Quand une passion dominante a pris possession de nous, elle fait si bien partie de notre être, elle a si bien pénétré dans notre chair et dans notre sang que nous ne pouvons arrêter ses progrès. L'habitude du mal, - que ce mal soit subtil ou grossier, méprisable en sa brutalité ou perfide en son raffinement, - cette habitude nous rouge comme une gangrène et nous enlève tous les jours quelque chose de notre liberté et de notre énergie. Tous les spécifiques d'invention humaine, toutes les panacées à l'usage des gens du monde ne peuvent arrêter ce développement, qu'on oserait appeler fatal si ceux qui croient à la souveraine liberté de Dieu pouvaient parler de fatalité.

Le 11 juin de la présente année, finissait le temps de prison d'un homme qui avait été presque toujours emprisonné depuis quarante-trois ans, sauf de très courts intervalles entre ses condamnations successives: dès le 14, il se présentait de nouveau au bureau de police et demandait à rentrer en prison: «il lui était, disait-il, impossible d'être honnête.» Il sentait que les murs du cachot lui étaient nécessaires pour le préserver du mal. Mais quelles murailles peuvent garantir l'âme même de la gangrène du péché! Ce péché continuera son oeuvre; les parties malades de l'âme empiéteront peu à peu sur les parties saines, et la corruption commencée fera silencieusement son oeuvre de mort. Et cela non seulement chez des criminels pareils à ce misérable, mais chez de très honnêtes gens, dont la passion maîtresse, cupidité, convoitise, vanité ronge le coeur et ne cessera pas de le ronger, si une force supérieure n'intervient.

Les ravages d'une telle gangrène ne sont pas limités à l'âme même qui est atteinte de ce mal. Ce mal est communicable. Non seulement il envahit tout entière l'âme qui se flattait de le circonscrire, mais il franchit les limites de l'âme et gagne des âmes avoisinantes. L'âme n'est pas impunément pour les autres l'esclave du mal; elle leur communique sa servitude, elle les rend malades de sa maladie; elle leur en fait subir les effets et leur en inocule le principe; nous ne pouvons pas être livrés à une tyrannie de cette sorte sans que d'autres en souffrent avec nous et par nous: transmissible par hérédité, le péché a aussi une énergie contagieuse.

Et cela s'applique surtout à la manifestation du péché par la parole, comme le dit Saint Paul. Le mal sourd, insensible, certain, que peut produire la parole, est comparable à la gangrène qui ronge. L'habitude de dire et l'habitude d'entendre des discours «vains et profanes» pervertissent le jugement, blasent les oreilles et le coeur sur la laideur du péché et font entrer dans les âmes par doses imperceptibles un subtil poison. Combien de jeunes gens ont été gâtés par une telle habitude! et comme il convient de nous respecter nous-mêmes et de respecter ceux qui nous écoutent! Un jour peut-être, à l'article de la mort ou devant le tribunal de Dieu, une âme perdue par cette gangrène se dira gâtée par nous et remontera à l'origine d'une corruption dont nous serons les auteurs responsables, quoique inconscients. «Éternel, mets une garde à ma bouche, veille sur la porte de mes lèvres!» (Psaume CXLI, 3)


Benjamin Couve

Courtes méditations (1894)


Retour

---------------------------------------------------------

TÉMOINS DE JÉSUS-CHRIST.


Discours du Sâdhou Sundar Singh, prononcé à Genève, à la Salle centrale, le vendredi 10 mars 1922. 

Actes 1, 8: «Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu'aux extrémités de la terre.» 


Non pas des scribes, mais des témoins. 

Vous serez mes témoins. Jésus ne dit pas seulement: «Vous serez mes prédicateurs», mais: «Vous serez mes témoins». On peut très bien être un grand prédicateur, un orateur éloquent, sans être un témoin de Christ. On peut aussi être un témoin vivant, un grand témoin du Christ, sans, être prédicateur, ni orateur. 

Tous les vrais chrétiens ne peuvent pas devenir des prédicateurs, mais chacun d'eux peut devenir un témoin du Christ, un témoin non seulement par les lèvres, mais par toute sa vie. 

Lorsque j'étais en Palestine, il y a un mois, bien des réflexions me sont venues à l'esprit et cette pensée, entre autres, que notre Seigneur n'a jamais rien écrit. Quelle grande chose cela aurait été si Jésus-Christ avait écrit l'Évangile lui-même! Mais Il n’a pas écrit un seul mot et n'a pas non plus demandé à ses disciples d'écrire. Il ne leur a pas dit: «Je vais dicter, prenez des notes». Ceux qui ont écrit la Bible n'ont pas reçu l'inspiration en prenant des notes, mais en vivant avec la Parole de Vie. C'est pour cela que notre Seigneur ne demanda pas à ses disciples d'écrire quoi que ce soit. 

Il a dit: «Mes paroles sont Esprit et Vie». Il est facile d'écrire des mots pour en faire un livre, mais il est difficile d'exprimer l'esprit par des mots. La vie et l'esprit du Seigneur ne peuvent être transcrits que dans les coeurs des hommes et non dans des livres; et Jésus-Christ savait que son action s'accomplirait dans les coeurs et non pas dans les pages de son livre. 

Nombre de docteurs ont laissé à leurs disciples leur enseignement par écrit, car ils savaient qu'ils allaient les quitter; mais Christ, qui est Dieu, ne nous quittera pas: nous avons sa promesse: «je suis toujours avec vous». Plus tard, ses témoins vivants, qui avaient vu tant d'événements, écrivirent les Évangiles sous l'inspiration du Saint-Esprit. Ils étaient témoins oculaires, ils avaient vécu avec Christ. Ce qui importe le plus pour nous, c'est ceci: Jésus-Christ allait vivre dans les coeurs de ses disciples et travailler par leur moyen; et non seulement par eux, mais aujourd'hui encore, il agit à travers les coeurs de ceux qui lui appartiennent. 

Quel grand privilège que d'être son témoin, le témoin du Christ vivant; c'est un privilège qui n'est pas donné aux anges, parce qu'ils ne peuvent pas rendre témoignage à sa puissance de Sauveur. Ils n'ont aucune expérience du salut, puisqu'ils n'ont jamais été pécheurs. Ceux-là, seuls, qui ont été sauvés par Sa grâce peuvent rendre ce témoignage: «Maintenant, je suis sauvé!» Comme l'aveugle le disait: «J'étais aveugle et maintenant je vois», ceux qui ont été de grands pécheurs peuvent dire: «Nous étions aveugles et maintenant nous voyons; nous sommes Ses témoins dans le monde». Lorsque Jésus-Christ vit dans nos coeurs, nous lui rendons témoignage par toute notre vie et non pas seulement par nos lèvres. 


Témoins en vivant de sa vie.

En voyageant dans les montagnes de l'Himalaya, je vis une fois un arbre couvert d'insectes. Tout d'abord, je ne m’aperçus pas que c'étaient des insectes: ils étaient posés sur les feuilles et je les pris eux-mêmes pour des feuilles, jusqu'à ce qu'ayant regardé de plus près, je vis que ce n'étaient pas des feuilles, mais des insectes. Par leur couleur, par leur forme, en tous points, ils étaient semblables aux feuilles de l'arbre. J'étais surpris de constater qu'il n'y avait pas la moindre différence entre les feuilles et les insectes. Un homme du village m'expliqua que ces insectes naissent sur l'arbre, qu'ils se nourrissent de l'arbre et que l'arbre est tout pour eux. Cela me fit penser au fait que ceux qui vivent avec Jésus-Christ deviennent semblables à Lui. Ils mangent sa chair et boivent son sang; Il vit en eux et ils deviennent pareils à Lui. L'homme ne devient pas Dieu, mais il devient semblable à Jésus-Christ lorsqu'il vit avec Lui. En d'autres termes, les enfants de Dieu peuvent être appelés des portraits de Jésus-Christ, qui est dans le ciel, et quand ils ressemblent ainsi à leur Sauveur, leur vie est un témoignage pour d'autres. Nous sommes façonnés à son image. S'il vit en nous, nous serons formés spirituellement à sa propre image, mais ce n'est possible que lorsqu'Il vit en nous et que nous vivons dans le monde sans être de ce monde. Nous sommes dans ce monde comme de petits bateaux. 

Une barque est très utile pour aller sur l'eau. Comme les routes sont bonnes pour les automobiles, tandis qu'elles ne valent rien pour les bateaux. Le bateau est très utile sur l'eau, mais si l'eau est dans le bateau, tout est perdu. Ainsi nous ne pouvons vivre que dans le monde, mais il ne faut pas que le monde soit en nous. 


Témoins en nous dégageant du monde. 

Si le monde pénètre en nous, nous sommes noyés dans ce monde et nous ne pouvons plus être des témoins, parce que nous sommes morts. Ainsi ce n'est pas ce monde, mais Christ qui doit vivre en nous, et alors il sera possible de lui rendre témoignage par nos lèvres et par nos vies... «Vous serez mes témoins». 

Témoins de ce que la tentation peut être vaincue, non par nos propres efforts, mais par Sa grâce et Son secours. Nous connaissons la puissance du péché et Satan est très fort, mais notre Sauveur est plus fort que Satan. 

Un jour que j'étais assis sur un rocher, je vis au-dessous de moi un oiseau qui volait lentement. J'observai ses mouvements et, au bout d'un moment, je vis un gros serpent qui regardait l'oiseau et l'attirait par son pouvoir magnétique. Le pauvre petit oiseau était attiré dans la gueule de la mort. Il ne savait pas où il allait, mais l'eût-il su qu'il n'aurait pas eu la force de résister. J'essayai de jeter des pierres pour lui sauver la vie, mais inutilement. Alors, j'assistai à une scène tragique: au moment où l'oiseau arriva à la bouche du serpent, il fut englouti d'un coup. C'est exactement ainsi que Satan, le serpent ancien, a beaucoup de choses intéressantes à montrer à tous, jeunes et vieux, pour les attirer à Lui. Nul de nous n'a en lui-même le pouvoir de résister au mal et nous allons au-devant de la gueule de la mort, mais si nous regardons à Jésus-Christ, il peut nous attirer à Lui et nous élever jusqu'au Ciel. Des pierres que l'on jette en l'air retombent sur le sol, car par la loi de la pesanteur la terre attire tout à elle, mais, lorsque Jésus-Christ monta au Ciel, il ne retomba pas sur le sol. 

Le mois dernier, me trouvant sur le Mont des Oliviers, je me disais que, malgré la loi de la pesanteur la terre n'a pu retenir le Sauveur. Il s'en alla, en dépit de cette loi; il monta au ciel. Ainsi, il attire à lui ceux qui le prient, il les attire vers la patrie céleste. Bien que nous vivions dans ce monde, Sa puissance d'amour travaillera en nous; nous n'aurons aucune difficulté à résister au mal, aucune même à vaincre Satan; nous serons rendus capables d'être les témoins de notre Sauveur. Il a fait tant de grandes choses pour nous. Il nous a affranchis et un pécheur sauvé est en état de rendre témoignage de sa propre existence. Nous vivons encore dans ce monde de péché, mais nous y vivons avec lui, nous sommes rendus libres à l'égard du péché. 


Témoins qui agissent sur le monde.

Si nous vivons avec Christ, même les choses qui font du mal à d'autres nous deviennent utiles. Dans un de mes voyages dans l'Himalaya, j'arrivai un jour à quelques cents mètres d'un village horriblement sale; la mauvaise odeur était si forte, que j'en eus des nausées. Quelques jours plus tard, je repassais par là et vis un changement merveilleux. La saleté était la même qu'auparavant, cela n'avait pas changé, mais une fleur magnifique avait poussé au beau milieu de l'ordure et le suave parfum de la fleur dominait la puanteur. La saleté avait agi comme une nourriture, comme un engrais pour la fleur. L'ordure même pouvait l'aider à croître, et elle tournait sa corolle vers le soleil. Les rayons du soleil tombaient sur la fleur, elle en recevait la chaleur et là, au milieu de la saleté, éclatait la gloire de Dieu. Les vrais chrétiens sont dans ce monde comme des fleurs. Ils ont beau vivre au milieu de la boue du péché, si leurs faces et leurs coeurs sont tournés vers le Soleil de justice, sa lumière brille dans leurs coeurs et ils peuvent rendre témoignage que le Christ vivant est à l'oeuvre dans leur vie. Ces chrétiens-là sont comme un parfum suave dans ce monde de douleur et beaucoup d'autres pécheurs sont sauvés par leur effort. Lorsqu'ils en auront amené d'autres au salut, ils recevront leur récompense. Ainsi que le dit Daniel: «Ils brilleront comme des étoiles». Notre Seigneur a dit plus encore. Daniel dit que, grâce à leurs efforts, ils brilleront comme des étoiles, mais le Sauveur a dit: «Ils resplendiront comme le soleil dans le Royaume de Dieu» et ils recevront leur récompense. Tout ce que nous aurons fait pour le Sauveur aura sa récompense. 

Chacun de nous ne peut pas devenir missionnaire, mais chacun peut aider la mission par la prière, et soutenir ainsi ceux qui sont partis comme missionnaires. Chacun peut s'associer à l'oeuvre du Seigneur par ses prières et par ses dons, mais la chose essentielle, c'est la prière. Par la prière, nous pouvons travailler pour le Seigneur, même si nous sommes pressés par notre travail journalier. 

Par la prière, nous n'aidons pas seulement aux autres, nous sommes transformés nous-mêmes et rendus semblables à notre Sauveur. De cette manière, même dans notre bureau ou notre magasin nous pouvons être les témoins de Christ et confesser Son nom. Que Dieu nous aide, afin que nous puissions vivre en Lui et Lui en nous, afin que nous puissions rendre témoignage à notre Sauveur vivant. 

J'aurais encore beaucoup à dire, mais je sais que quelques amis désirent poser des questions. Je serai heureux d'y répondre. 

  

Questions posées au Sâdhou à la Salle centrale. 


Chrétiens en secret aux Indes.

«Pouvez-vous nous dire quelque chose des sociétés secrètes de chrétiens aux Indes?» 

Il y a, aux Indes, des disciples secrets de Christ. Beaucoup d'entre eux ne le confessent pas ouvertement. Ils travaillent à leur manière. Sur bien des points, je ne suis pas d'accord avec eux. Ils croient avoir été conduits à travailler dans le secret et lorsqu'on leur demande pourquoi ils ne se déclarent pas, ils répondent: «Notre Seigneur nous a appelés à être des pêcheurs. Quand un pêcheur veut prendre du poisson, il ne fait pas de bruit, il s'assied bien tranquillement jusqu'à ce que son filet soit plein, car s'il faisait du bruit, le poisson se sauverait. Nous travaillons donc dans le silence et, lorsque le filet sera plein, le monde entier verra le résultat de notre travail...» 

Il arrive que ceux qui travaillent pour le Seigneur se découragent en ne voyant aucun fruit de leur effort, mais c'est qu'ils ne peuvent pas comprendre combien il est difficile, aux Indes, de confesser Christ ouvertement, à cause de la question des castes. Il y a plus de seize ans que je suis devenu chrétien et, en même temps, un hors caste aux yeux de ma famille pour ma vie entière. Je ne puis ni vivre avec eux, ni manger avec eux. Ah! ce n'est pas facile d'être chrétien! Mais Dieu entend mes prières; mon père est devenu chrétien et plusieurs de mes parents songent à le faire, mais ils ne peuvent se déclarer ouvertement, à cause des difficultés de la caste. Le Saint-Esprit travaille d'une manière magnifique que nous ne pouvons comprendre; mais nous verrons les fruits de notre travail, sinon bientôt, du moins en son temps à Lui. 

Un converti m'a raconté son expérience: elle était merveilleuse. Il me disait: «Lorsque j'ai éprouvé que Christ est le Sauveur, j'ai désiré le confesser publiquement, mais j'avais peur d'être chassé de chez moi, lapidé, tué peut-être. Pourtant, j'ai essayé. Au commencement, je tremblais, mais bientôt je sentis une puissance merveilleuse et je vis se réaliser la promesse de Dieu: Ta force durera autant que tes jours. Je pouvais rendre témoignage à mon Sauveur et je regrettai de ne pas l'avoir fait plus tôt; je ne savais pas; si j'avais su quelles expériences bénies je ferais, je l'aurais confessé depuis longtemps». Moi-même je pensais que la persécution était impossible à supporter, mais par elle j'ai fait, d'une façon merveilleuse, l'expérience de la présence du Sauveur, de la communion avec ses souffrances, de sa vie et de son action dans nos coeurs. Une fois, mes parents cherchèrent à se débarrasser de moi et mettant du poison dans ma nourriture. J'en mangeai et le lendemain je fus aux portes de la mort. Le docteur déclara qu'il n'y avait aucun espoir, et le missionnaire chez qui j'étais me croyait aussi perdu. Pour moi, j'étais sûr que je me rétablirais, afin de rendre témoignage à mon Sauveur. Le docteur refusait de me donner aucune médecine, car il était certain que j'allais mourir et craignait que, s'il me donnait quelque chose, on l'accusât de m'avoir lui-même empoisonné. Quand j'eus repris connaissance, je dis au docteur de lire le chapitre 16 de Marc. Il se mit à rire au récit de la résurrection, comme le font les rationalistes d'aujourd'hui (ils ne comprennent pas les miracles, parce qu'ils n'en ont pas fait l'expérience, mais ceux qui l'ont faite n'y trouvent aucune difficulté). 

Le matin suivant, je me sentais rafraîchi et plein de vie nouvelle; je me levai pour me mettre au soleil, devant la maison. Je vis de loin le docteur qui venait faire les formalités pour mon enterrement. Quand il me vit à distance, assis au soleil, il fut surpris et honteux; il s'en alla sans dire un mot, sans même venir jusqu'à moi. Je ne le revis pas de longtemps, mais quelques années plus tard, en parcourant la Birmanie, je le rencontrai dans une réunion. «Me reconnaissez-vous?» demanda-t-il. «Oui, la dernière fois que je vous ai vu, c'était auprès de mon lit de mort.» Il me dit alors que ma guérison miraculeuse avait produit une telle impression sur lui, qu'il s'était mis à lire la Bible et était devenu chrétien: «Deux ans après ce miracle, j'ai été baptisé et maintenant je suis un ministre de Christ». N'y a-t-il pas là un grand miracle? Cette conversion du docteur et ma vie sauvée. Si des rationalistes ou des théologiens viennent me dire qu'ils ne peuvent pas croire à la divinité de Christ, ils ne sauraient ébranler ma foi. 

Je suis ici pour rendre mon témoignage. C'est par sa puissance que j'ai été sauvé, physiquement et spirituellement, et maintenant c'est lui qui me guide dans les différentes parties du monde que je visite. Le souvenir d'avoir persécuté Christ et déchiré la Bible est comme une écharde dans ma vie. Vous n'avez jamais fait cela, mais vous courez le danger d'être séduits par des conducteurs intellectuels. Pour avoir des directions spirituelles, ne vous adressez pas à des rationalistes ou à des théologiens dépourvus de vie spirituelle, mais allez à la Parole de Dieu et vous trouverez la force aux pieds du Maître. Dieu nous aide à Le connaître et à faire l'expérience de sa puissance, afin que nous puissions en sauver d'autres après avoir été sauvés nous-mêmes. 


Au fond du puits au THIBET 

«Nous donnerez-vous l'histoire du puits?» 

Le Sâdhou raconta son expérience dans le puits, au Thibet, avec les détails suivants qu'il n'avait pas donnés auparavant. 

  Le puits était profond de quarante pieds et entouré d'un mur dans lequel était une porte, de sorte qu'il y avait deux portes fermées à clef. Le bras gauche de Sundar Singh avait été cassé avant qu'on le jetât dans le puits, pour l'empêcher de chercher à s'enfuir. Il entendit qu'on ouvrait la porte et une corde fut descendue.

L'homme qui l'avait lancée lui dit de la saisir, mais il répondit qu'il ne pouvait pas se servir de son bras; alors l'homme lui dit de mettre la corde sous ses jambes, et il le tira hors du puits. La nuit était noire; il ne put reconnaître celui qui l'avait retiré, et le prit pour un soldat thibétain, venu le chercher pour lui faire subir une nouvelle torture. Il lui demanda son nom, mais n'obtint pas de réponse. 

Après avoir franchi les deux portes que l'homme avait ouvertes, j'attendis pour lui demander quelle route je devais prendre. J'attendis cinq, dix, vingt, trente minutes, mais personne ne vint.» Le lendemain matin, je prêchais de nouveau dans le village, et je fus amené devant le lama. Il me demanda comment j'avais pu sortir du puits. Je lui racontai. On alla vérifier les serrures qui étaient en parfait état et fermées; on chercha la clef – clef unique – et on la trouva à la ceinture du lama... Celui-ci commença à se troubler. Enfin il me dit: «Montre ton bras!» C'est à ce moment que je me souvins qu'au sortir du puits l'homme avait touché mon bras... je le montrai, il était parfaitement guéri. Alors le lama me dit: «Ton Dieu t'a protégé; nous ne te ferons aucun mal, mais va-t-en de notre province, de peur que des malédictions ne nous atteignent». 

Ce ne sont pas les jours des miracles qui sont passés, mais les jours de la foi qui s'en vont. Je m'attends à voir de plus grandes choses encore dans cette région, d'ici à quelques années. Nous devons nous confier en Christ, croire en Lui, sans jamais douter. Ne vous fiez pas trop à votre cerveau, écoutez votre coeur.

Étendez la main en croyant et vous recevrez la bénédiction. 

Un homme vint au Sauveur avec une main sèche. Christ savait qu'il désirait être guéri et lui dit – «Étends ta main». L'homme obéit et il fut guéri. S'il s'était mis à raisonner, il n'aurait pas été guéri. Un théologien aurait dit: «Quelle absurdité! si je pouvais étendre mon bras, je n'aurais pas besoin de toi». Mais lui, ne tenait pas aux raisonnements, il voulait la guérison et il étendit la main. Étendons la main de notre foi, même si elle est desséchée et nous serons guéris. Nous ne devons pas raisonner ou douter, car ce serait porter atteinte à son honneur. Confions-nous, obéissons-lui; alors, nous verrons sa puissance et nous serons ses témoins. Je suis témoin que les grandes choses qu'il a faites pour moi, Il peut les faire pour vous...» 

© Source: Tripod


Retour

---------------------------------------------------------


LE MARTYRE 


«Le Martyre», texte complet d'un message du juif messianique Arthur Katz

Traduction Lilianne Fleurian  

C'est magnifique d'être là sans préparation. Qu'il n'y ait pas de malentendu: je veux dire «sans discours programmé à l'avance», mais en m'étant préparé à fond dans le Seigneur. Il nous faudrait toujours demeurer en Lui, afin de pouvoir insister «à temps et à contre-temps». Ce matin je me sens tout particulièrement «en Lui», saturé de l'Esprit de Dieu, en vue probablement de votre bénédiction plus que de la mienne, étant donné le poids de cette parole si grave que j'ai reçue. En fait, elle est à la fois grave et joyeuse. Il s'agit d'un paradoxe de la foi, d'un festin dont seuls peuvent se régaler ceux qui sont mis à part. Il peut arriver, en effet, qu'une parole soit tout à la fois lourde, exigeante, grave, solennelle et joyeuse. C'est bien le cas du sujet que le Saint-Esprit m'a mis à coeur ce matin: le martyre.

Un tel sujet n'a rien de théorique ni de scolaire. Il ne s'agit pas d'un thème qui suscite habituellement la curiosité, ni d'un phénomène historique concernant quelques rares individus au long des siècles. En réalité c'est l'expérience normative, l'expérience suprême de l'Église dans toutes les générations, et particulièrement la nôtre en ces temps de la fin. Cela ne doit pas nous donner froid dans le dos, ni nous faire gémir «mais pourquoi donc moi?» C'est un sujet que nous devons aborder dans la joie, à cause du grand privilège qu'il confère: en effet, il nous obtient une couronne, nous évite de paraître tête nue devant le Seigneur. 

Le Seigneur m'a mis à coeur un passage que je ne lis pas souvent, mais je crois qu'il veut que nous le lisions ensemble: les chapitres 6 et 7 du Livre des Actes, qui relatent l'histoire du premier martyr de l'Église primitive. Les choses qui étaient au commencement se retrouvent toujours à la fin. Ce principe, je pense, vous est familier. Si vous voulez avoir un aperçu des constantes divines, il vous faut considérer ce qui a été donné au début, la manifestation originelle, première, et authentique. Ainsi on comprend mieux ce qui doit se manifester à la fin, et on fait abstraction de toutes les choses indécises et confuses de la période intermédiaire. Car ce qui se trouve au commencement est non seulement originel, mais encore pur et véridique. 

Nous sommes dans un temps de restauration, et il m'apparaît que nous allons vers une collision, vers un glorieux sommet où l'on retrouvera toutes les caractéristiques de l'époque primitive. En fait, le martyre définit l'Église dans ce qu'elle a de plus essentiel, de plus pur. Il n'est pas du tout certain que nos propres vies se terminent par un martyre; en effet ce ne sont pas nos derniers instants qui constituent l'enjeu, mais tous nos instants. L'Église qui est en paix avec cette conclusion-là est une Église qui n'est pas simplement capable de bien mourir: elle est capable de vivre. 

La véritable question est de savoir si nous sommes capables de vivre en martyrs, et pas seulement de connaître quelques instants héroïques avant de rendre l'âme. Comprenez-vous cela, mes amis? Les derniers instants ne sont que la révélation de ce que furent tous nos instants, et il importe que tous nos instants aient un caractère prophétique et apostolique. Vivre ainsi, c'est vivre vraiment; ce témoignage-là est un témoignage véridique. Quand le Seigneur a dit: «Vous serez mes témoins», II ne parlait pas de distribuer des tracts ni d'attraper quelqu'un par le revers de la veste dans un autobus. Il voulait dire: «Vous serez 'martyria'»: vous serez mes martyrs. Le martyre est en effet le témoignage véridique, le témoignage suprême. Tout ce qui n'atteint pas au martyre est un témoignage incomplet, tronqué, au sujet de Celui qui est le Premier-né de Dieu, le premier et le véritable martyr de Dieu. Tout ce qui témoigne de Jésus est en rapport avec Son martyre; et les grands saints qui n'ont pas aimé leur vie au point de craindre la mort appartiennent à cette lignée. Je vais jusqu'à croire que ce matin leur présence invisible nous entoure ici même, car ils ne sont pas au complet sans nous. 

Si nous croyions cela, si nous le savions, si nous le sentions, combien nos cultes seraient différents! Nous saurions que nous avançons dans une direction définie. Chaque enseignement, chaque étude biblique, chaque proclamation de la parole seraient une préparation à cette fin, à laquelle s'attachent des conséquences glorieuses, éternelles. 

Qui fut donc le premier martyr du Nouveau Testament? Un juif du nom d'Étienne. II servait aux tables. Il ne nous faut pas perdre de vue ce point, sinon nous risquerions de tenir les grands apôtres et les grands martyrs pour des surhommes, des héros, avec qui nous n'avons rien de commun; si c'était vrai, la question du martyre ne nous concernerait en rien. Mais il nous faut le savoir: c'étaient des personnes en chair et en os, semblables à nous en toutes choses. Ils étaient ordinaires en même temps qu'extraordinaires. Tel est le génie de la foi. Étienne, donc, servait aux tables. Lisons le chapitre 6 du Livre des Actes. 

Mais d'abord, pourriez-vous, je vous prie, arrêter ce ventilateur et ce climatiseur, de manière à supporter un peu d'inconfort pendant ce message? Il y a une sorte d'incompatibilité entre une réflexion sur le martyre, et le confort d'une pièce climatisée. Mieux vaut transpirer un peu; et... comment se fait-il que mon esprit pousse toujours un soupir de soulagement quand la technologie humaine est réduite au silence? Cette question est plus importante qu'il n'y paraît de prime abord. Nous avons déjà chèrement payé un confort qui est incompatible avec le noble thème du martyre. Il nous faut déclarer la guerre à la facilité, accueillir volontiers ce qui nous coûte un peu de peine, bien que le monde entier coure après le confort et ne manque pas d'énumérer toutes les raisons de ne pas renoncer à quoi que ce soit. Que dit-il, le proverbe, déjà? «Parce qu'il manquait un clou, le cheval a perdu un fer; parce qu'il manquait un fer, on a perdu le cheval; parce qu'il manquait un cheval, on a perdu la bataille; et en perdant la bataille, on a perdu la guerre; et tout cela, à cause d'un clou». 

Comment nous comporterons-nous lors de l'épreuve suprême? La question ne se tranchera pas au dernier moment. C'est maintenant que tout se joue, à propos d'un climatiseur, d'un hamburger de plus, d'une glace de plus. Cette indulgence envers notre sensualité, que le monde entier déclare légitime, n'est pas sans rapport avec la question de savoir si nous céderons ou si nous tiendrons quand viendront les tensions et les pressions de la dernière heure. Ce sont toutes nos heures, donc, qu'il faut replacer dans ce contexte; tous les éléments de notre vie présente il nous faut les voir comme la préparation de notre fin, sinon nous ne vivrons pas comme il se doit. Il nous faut avoir cette perception apostolique qui permet de vivre l'instant présent sans perdre de vue les réalités de la foi dans leur ensemble: je veux parler des choses qui étaient au commencement et qui se perpétueront jusqu'à la fin, sinon nous ne verrons pas comme il se doit. Ne pas avoir cette perception-là, c'est avoir une perception singulièrement rétrécie du présent, une perception conditionnée par les facteurs culturels et nationaux: c'est être prisonniers du temps, prisonniers de notre culture; et dans ce cas notre témoignage auprès des autres sera sans portée, car nous regarderons la vie sous le même angle qu'eux; notre angle de vision ne sera pas celui de l'éternité, car loin d'être établis dans les lieux célestes, nous serons installés sur le même plan que les autres, et nous aurons fait nôtres leurs valeurs. Seul notre vocabulaire nous différenciera d'eux, le nôtre, dans ce cas, étant religieux. 

«Vous serez mes témoins», a dit Jésus, et non «vous rendrez votre témoignage». Mes amis, c'est une façon d'être. Tout se joue sur la qualité de notre vie; c'est là ce qui détermine tout. Et nous autres Américains, que Dieu nous bénisse, nous sommes tellement axés sur le «faire». Le «faire», c'est facile. Être, voilà ce qui coûte. Si notre faire ne découle pas de notre être, il n'a rien d'apostolique. Il n'a pas non plus valeur de témoignage. Aujourd'hui je vous invite à être des témoins, à être des martyrs; et ce, dès aujourd'hui. 

Dans le chapitre 6, au verset 1, nous apprenons que les disciples se multipliaient, et que les Grecs se mirent à murmurer contre les Juifs, car les veuves juives étaient favorisées dans la distribution des parts quotidiennes. Alors les douze réunirent l'ensemble des disciples et dirent: «II ne convient pas que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables; c'est pourquoi, frères, choisissez parmi vous sept hommes de qui l'on rende un bon témoignage, remplis de l'Esprit et de sagesse, et nous les chargerons de cet emploi. Pour nous, nous persévérerons dans la prière et dans le service de la parole. Ce discours plut à toute la multitude. Ils élurent Étienne, homme plein de foi et d'Esprit Saint.» (Actes 6: 2-5) 

C'est ainsi que nous faisons la connaissance d'Étienne. Cela nous donne un aperçu poignant de la nature de cette première Église, Église apostolique, Église glorieuse: pour une tâche aussi ordinaire, aussi terre-à-terre que le service des tables, elle demandait «des hommes pleins du Saint-Esprit et de sagesse». Vous savez, si nous avions parmi nous de tels hommes de nos jours, nous leur confierions les charges les plus élevées au service de Dieu et de l'Église; nous ne leur demanderions pas de faire le service des tables. Cependant, je crois que dans le Royaume de Dieu, rien n'est ordinaire ni terre-à-terre. Comprenez-vous cela? Le sens de l'expression «terre-à-terre» est évident. Mais c'est précisément dans les situations ordinaires que se forme le caractère apostolique. Cela vous aurait-il plu de servir ces veuves grecques et juives, qui s'étaient mises à murmurer, entre qui il y avait des rivalités, une compétition qui infectait déjà l'Église primitive? Si on n'avait pas réglé cette question, elle aurait fort bien pu affaiblir ou détruire cette communauté glorieuse. 

Il n'en aurait pas fallu davantage, car un peu de levain fait lever toute la pâte. Les veuves non-juives se sentaient défavorisées, ayant l'impression que les juives étaient bien mieux traitées par cette Église juive. Il y avait là une situation potentiellement explosive, avec différences raciales et problèmes ethniques à la clé. L'Église aurait pu être tuée dans l'oeuf. On n'a pas de mal à imaginer que l'ennemi était là, profitant de la moindre occasion pour semer la dissension et démolir l'Église. Voilà pourquoi les apôtres, qui étaient eux-mêmes la sagesse du Seigneur, ont dit: «Choisissez parmi vous sept hommes, de qui l'on rende un bon témoignage, remplis de l'Esprit et de sagesse...» En effet leur rôle ne se limitait pas à poser les plats sur les tables; les petites choses sont également de grandes choses: tout porte à conséquence. Un enjeu éternel s'attache à toutes choses, mais nous ne le voyons pas. Nous sommes anémiques, ramollis et complaisants, simplement parce que nous ne voyons pas la vie dans cette lumière d'éternité. Nous ne voyons pas que nous sommes impliqués dans des réalités éternelles. Nous avons besoin que nos yeux s'ouvrent. Étienne était avant tout un homme aux yeux ouverts. À la fin du chapitre 7, nous apprenons qu'il voyait «les cieux ouverts» et Jésus debout à la droite du Père. Il voyait ce qui est. Je crois qu'il n'a pas eu cette vision seulement au dernier moment, mais que constamment, il voyait. 

Je suis tellement privilégié. Bien des fois je suis allé en Allemagne de l'Est, et je n'oublierai jamais une chrétienne que j'ai rencontrée là-bas. On pourrait dire qu'elle était une femme de pasteur ordinaire; dans une région bien connue pour ses traditions occultes et son histoire remplie de sorcellerie, il y avait donc cette femme. Chaque fois que je parlais avec elle, elle avait la main sur le coeur. Sa conversation était parsemée d'allusions à Dieu, au Seigneur, et tout en parlant, elle hochait la tête et levait les yeux. Elle ne me regardait jamais, mais levait constamment les yeux. Je me demande ce qu'elle voyait. Lorsque je levais les yeux, moi, je ne voyais rien d'autre qu'un plafond fendillé, du plâtre écaillé. Mais de toute évidence elle voyait quelque chose, bien plus haut, bien au-delà du plafond: quelque chose de grand. Cela affectait toute sa façon de voir.

Écoutez-moi bien. Si vous recevez dans votre esprit les chapitres que nous lisons en ce moment, et si vous leur permettez d'imprégner votre vision, plus jamais vous ne pourrez vous satisfaire d'un peu de charismatisme dans votre existence. Nous avons traité le Saint-Esprit comme s'il était une denrée bon marché; nous L'avons utilisé pour améliorer l'ambiance de nos réunions, de nos dénominations défuntes. Frères et soeurs, la gloire du Saint-Esprit a été donnée pour quelque chose de bien plus grand. Je me demande bien si nous avons reçu cet Esprit en plénitude: II est, justement, l'Esprit du martyre, l'Esprit éternel par Lequel Jésus en Personne a offert au Père Sa vie immaculée. Ce que nous avons reçu, c'est quelque chose d'autre, qui me fait souvent me demander s'il s'agit bien de l'Esprit de Dieu. C'est quelque chose qu'on obtient trop facilement, à trop bon compte, et les signes de sa présence ne montrent pas des vies transformées, des hommes qui dans l'Église primitive auraient eu le calibre qu'il fallait pour servir aux tables. 

«Ils élurent Étienne, homme plein de foi et d'Esprit Saint». Au verset 8, on a: «Étienne, plein de grâce et de puissance, opérait de grands prodiges et des signes parmi le peuple.» Quoique je sois chrétien depuis un quart de siècle, je voudrais prononcer ce mot, «plein», comme pour la première fois. Remarquez combien de fois on emploie cet adjectif pour parler d'Étienne. C'est à cela, me semble-t-il, qu'il nous faut arriver. Ne pas être plein, n'avoir reçu l'Esprit de Dieu qu'en partie, c'est en quelque sorte être disqualifié. Il faut la plénitude, ou rien; tout, ou rien. Là où il y a cette plénitude, il y a communication de la vie de Dieu, manifestation de Sa puissance, de Son authenticité. Qu'est-ce que cela signifie? Ce mot, «plein», savourez-le comme on savoure un vin, et ne vous hâtez pas trop de l'avaler. Goûtez-en la saveur âpre, piquante, puis laissez-le glisser au-dedans de vous, créer en vous le désir de la vie. «Plein d'Esprit Saint». Comment se fait-il que nous ne soyons pas pleins? C'est que les esprits s'excluent réciproquement: il y a l'esprit du monde, et l'Esprit de Dieu. 

Que de fois j'ai enjoint à de jeunes chrétiens de se faire couper les cheveux, de renoncer à cette petite mèche sur la nuque! Ou encore de retirer cette sorte de bande qu'ils portent au poignet, et qu'on appelle «bracelet d'amitié», ou je ne sais quoi encore; ou de renoncer à divers autres «ornements culturels» auxquels nous sommes tellement accoutumés qu'ils ne nous inspirent même plus un mouvement de recul. Une soeur m'a même raconté qu'après avoir ôté une Étoile de David elle avait éprouvé une joie incroyable, une grande libération, un souffle du Saint-Esprit. Pour ma part, je me garde bien de me mettre n'importe quoi autour du cou ou sur le corps. «Séparez-vous, dit le Seigneur. Ne touchez pas à ce qui est impur, et moi, je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des filles.» (2 Co. 6:17-18). 

Si nous ne sommes pas pleins du Saint-Esprit, c'est qu'à des degrés divers nous sommes ouverts à l'esprit de ce monde, qui s'est emparé de la place qui devrait revenir exclusivement à l'Esprit de Dieu. Il nous faut nous examiner périodiquement pour savoir si nous sommes bien dans la foi. Ces choses ont été écrites pour notre instruction. Que Dieu nous garde de penser qu'Étienne était quelque surhomme extraordinaire, fait d'une étoffe héroïque dans laquelle vous et moi ne sommes pas taillés. Étienne était un homme de chair et d'os tout comme nous, mais c'était un homme sanctifié, un homme mis à part. Il était plein de sagesse et d'Esprit Saint. Et s'il fallait un homme de cette trempe rien que pour servir aux tables au début de l'histoire de l'Église, que ne nous faut-il pas à la fin de son histoire, quand les puissances des ténèbres entreront en collision avec les puissances de lumière dans un ultime accès de fureur apocalyptique, où il est dit que la prostituée de Babylone sera ivre du sang des martyrs? Et ceux qui auront été décapités à cause du Seigneur crieront «Jusqu'à quand, Seigneur, tarderas-Tu à nous faire justice?» 

Telle est l'image que l'Écriture nous donne de la fin, aussi bien dans l'Apocalypse que dans cet ouvrage apocalyptique de l'Ancien Testament, le Livre de Daniel. À la fin, les saints seront vaincus. Dieu donne aux pouvoirs des ténèbres le droit de vaincre les saints. Je ne l'invente pas: c'est la Bible qui le dit. Qu'est-ce que cela signifie, et pourquoi Dieu permettrait-il une chose pareille? Nous ferions bien de nous poser la question, car les temps ne sont plus très loin où ces choses arriveront. Savez-vous ce que je dis à l'Église dans le monde occidental, depuis des décennies? Honte à nous! L'absence de persécution est un scandale. Honte à nous, car notre vie chrétienne est si timide, si mécanique, si anodine, que beaucoup d'entre nous pouvons être chrétiens pendant toute une vie, sans jamais rencontrer d'opposition, ni de scandale, ni d'opprobre, ni de persécution, ni de souffrance. Or la nature même de la foi apostolique nous garantit une réaction de la part du monde. Si cela n'a pas été le cas jusqu'à ce jour, cela ne plaide pas en notre faveur: c'est bien plutôt une honte. Nous vivons au-dessous de la norme apostolique, sinon nous aurions suscité cette réaction depuis longtemps. C'est donc un privilège d'avoir rencontré en Allemagne de l'Est des femmes qui lèvent constamment les yeux vers le ciel. 

Il y a exactement un an, j'ai eu également le privilège de me trouver au Zimbabwe en Afrique, pour prendre la parole pendant un culte d'actions de grâce en souvenir de seize chrétiens qui avaient été mis à mort, là, à coups de hache. Ces gens vous auraient tous surpassés, tant que vous êtes, par leur beauté, leur connaissance des langues, leur profession, tout leur savoir-faire et leurs qualifications. Le monde n'était pas digne d'eux. Il ne s'agissait pas d'anciens drogués dépenaillés, un peu déséquilibrés, qui se seraient tournés vers Jésus-Christ. C'étaient des gens qui auraient pu réussir, avoir de très belles situations; mais ils avaient choisi de renoncer à tout cela pour aller vivre dans un coin reculé de l'ancienne Rhodésie du Sud; c'était une région troublée, sortant de huit années de guerre civile. Un gouvernement noir avait été formé. La plupart des blancs s'étaient enfuis par peur de ce qui allait arriver. Les blancs qui étaient restés étaient des chrétiens pour la plupart. Ils restaient parce que le Saint-Esprit les y poussait; ils désiraient contribuer à l'avenir de cette nation, et voulaient bien se soumettre au gouvernement noir, au risque de perdre leurs terres, ou de perdre la vie, car la tribu qui avait perdu le pouvoir se répandait dans la campagne, essayant de renverser le gouvernement en place et s'attaquant aux agriculteurs blancs. Ces chrétiens se sont établis dans cette région afin de fonder une communauté de la réconciliation. Ils n'étaient pas armés, ayant décidé de faire confiance à Dieu pour leur vie et leur sécurité. 

Au bout de sept années dans cette région, ils avaient remarquablement bien réussi. Ils faisaient de la pisciculture et ils élevaient des volailles, ce qui relevait considérablement le niveau de vie de la région, qui avait connu une longue période de dépression économique. La réussite était à son comble, quand les événements survinrent inopinément. C'est toujours ainsi que cela arrive, au moment où l'on s'y attend le moins. La réaction qui est la nôtre, quand nous sommes ainsi pris au dépourvu, montre tout simplement la mesure de notre foi. Celle-ci ne se mesure pas à nos «Amen!» ni à nos «Alléluia!»: ce qui compte, c'est ce que nous sommes, au moment ultime, au moment suprême. Tout est mis au jour à ce moment-là. Et nous, comment réagirons-nous quand nous serons pris au dépourvu, quand tout à coup notre vie même sera gravement menacée? Voilà ce qu'ont vécu les gens dont je vous parle. Ils n'ont pas été dignement mis à mort par un peloton d'exécution, mais tués à coup de trique et de hache, un à la fois. On les a emmenés, les poignets attachés avec du fil de fer barbelé en guise de menottes. On les a emmenés dans un bâtiment, et là, toute la nuit, on n'a entendu que les coups de hache. Pas un seul hurlement, pas le moindre cri ni le moindre gémissement. Aucun n'a supplié les meurtriers de lui laisser la vie sauve. 

Une chose est certaine: c'est que les racistes fanatiques noirs qui les ont tués ont reçu un témoignage, le témoignage suprême. Quand il paraîtra devant Dieu, pas un seul d'entre eux ne pourra soutenir qu'il n'a jamais vu la gloire de Dieu dans le visage de ses saints. 

J'ai donc eu le privilège de revenir sur ces lieux pour ce culte du souvenir. J'ai revu les bâtiments, à présent calcinés, que j'avais visités bien des années auparavant, quand j'avais rendu visite à ces frères avec lesquels je correspondais. Cette question du martyre n'avait plus rien de théorique: j'avais correspondu avec ceux qui étaient morts ainsi; nos vies s'étaient touchées. 

Quand j'ai appris ces événements, j'étais à New York, prospectant pour le Seigneur, et craignant que mes propres frères juifs ne m'ôtent la vie dans ma ville natale, cette grande Babylone. J'ai dit au frère qui était à mes côtés, quand la nouvelle nous est parvenue: «Le prochain récit ne viendra pas de si loin». Ce n'est pas toujours derrière le rideau de fer ni en Afrique, ni dans des endroits réputés ténébreux que cela se passera. Désormais on le verra arriver dans les rues d'Honolulu, de Manhattan, et de San Francisco, dans tous les lieux où ces immondes et féroces puissances de l'enfer ne peuvent supporter la gloire qui rayonne des enfants de Dieu sanctifiés. 

J'ai été reçu à Johannesburg dans la demeure d'un riche médecin, dont l'épouse, une chrétienne, était parente des martyrs du Zimbabwe. Sept membres d'une de ces familles avaient été mis à mort le même jour! Ce médecin, un inconverti, était l'un des leaders de la communauté juive. Il incarnait toutes les valeurs éthiques, tous les accomplissements que les juifs exaltent, mais il restait inconverti. Il m'a dit: «Ces gens m'agaçaient. Il y avait parmi eux un de mes meilleurs amis, qui avant sa conversion était un type épatant, drôle au possible. On allait au bar ensemble, on buvait un bon coup. Lui, c'était un Don Juan et un bon vivant. Mais après sa conversion il est devenu insupportable. Il n'arrêtait pas de me raconter son témoignage et de dire, en pointant l'index vers moi: «Tu as besoin d'être sauvé!». Je n'arrivais pas à le supporter, et je regrettais notre amitié perdue. Mais vers la fin, Art, me dit-il, ces gens avaient changé. Vers la fin, ils avaient le visage rayonnant. Ils ne me travaillaient plus comme au début, mais leur silence en disait bien plus long que leur attitude initiale au moment où ils me cassaient les pieds.» Quand il m'a dit qu'ils avaient le visage rayonnant, j'ai pensé au chapitre que nous lisions tout à l'heure: «Tous ceux qui siégeaient au sanhédrin fixaient les regards sur Étienne et virent son visage comme celui d'un ange.» (Actes 6:15). 

Vous voulez éviter le martyre? Conservez la même tête qu'aujourd'hui. Nous sommes bien gentils, mais pas rayonnants. Si vous permettez à Dieu de vous donner un visage angélique, il ne se passera pas longtemps avant que nous ne rencontriez l'opposition et la persécution. Le monde est encore ennemi de Dieu; les ténèbres haïssent toujours la lumière et voudraient toujours l'éteindre. Ce matin, nous pouvons choisir jusqu'où nous voulons aller avec Dieu, et à quel point nous voulons réellement être remplis de Son Esprit. Savez-vous dans quel lieu la gloire de Dieu est présente et rayonne sur le visage des siens? C'est dans l'Église. Mais pas dans une église où l'on se rend simplement pour occuper une chaise. Pas dans l'église composée d'individualistes qui condescendent, le dimanche, à s'asseoir les uns à côté des autres: dans l'église où le peuple est un. L'église dont les membres vont chaque jour de maison en maison pour y rompre le pain. L'église dont les membres reçoivent la Parole de Dieu, et où l'on se dit la vérité dans l'amour, où l'on s'exhorte réciproquement chaque jour tant qu'il est possible de dire «aujourd'hui»; l'église dont les membres s'admonestent et s'exhortent les uns les autres, avec sévérité s'il le faut. En effet dans ce monde souillé où la femme de Potiphar ne cesse de susurrer: «viens, couche avec moi; tu vas voir comme c'est bon», pas un seul d'entre nous ne peut tenir à lui tout seul, et rester debout devant Dieu, avec l'oeil en bon état, demeurant pur et propre, s'il ne reçoit pas la force, l'encouragement, les exhortations, la prière et l'exemple que nous donne, au sein du Corps, un peuple uni dans une même pensée et avançant dans une même direction. 

Quelle sorte d'église voulons-nous être? Croyez-moi, mes amis, on ne passe pas sans souffrance du régime «culte dominical avec une étude biblique en semaine» à la réalité apostolique. Cette réalité apostolique est en soi une souffrance; elle est humiliation. Elle consiste à se laisser dépouiller de ses masques. Quoique Dieu n'explique pas comment Étienne en est venu à avoir un visage semblable à celui d'un ange, il vous faut savoir que les chapitres 6 et 7 du Livre des Actes ne relatent pas des faits qui se sont produits au lendemain de la Pentecôte. Si trois ou quatre chapitres seulement nous séparent de la Pentecôte, du récit de la descente de l'Esprit, il a pu se passer six ou sept ans dans l'intervalle. L'oeuvre sanctificatrice de Dieu s'est poursuivie dans l'Église, dans le Corps, pour faire paraître des hommes tels qu'Étienne, tellement remplis de l'Esprit de Dieu et de vie céleste qu'ils ressemblaient à des anges; et cela, pas quand ils étaient assis sur des bancs d'église, mais au moment où ils étaient face à leurs destructeurs, à des gens prêts à leur citer la vie. Le visage d'Étienne était «comme celui d'un ange». Quand cet homme à Johannesburg a dit: «Art, ils avaient le visage rayonnant», j'ai répondu: «C'est donc cela. Maintenant, je sais pourquoi ils ont été assassinés.» 

Si nous voulons éviter la voie du martyre, il nous suffit de continuer à être ordinaires, à nous satisfaire d'un christianisme dans lequel les cultes succèdent aux cultes, où l'on prend plaisir à entendre une bonne parole bien biblique, à louer et à adorer un peu le Seigneur, puis on rentre chez soi vivre une vie médiocre. Mais si nous voulons donner gloire à Dieu et être ses témoins (et Dieu permettra aux forces anti-christiques à la fin des temps de faire la guerre aux saints et de les vaincre), alors il nous faut vivre tout autrement dès maintenant, parce que c'est en étant vaincus que nous vaincrons. C'est ce que nous manifesterons au dernier moment, au moment suprême, qui donnera la mesure de notre foi, et toutes les années, toutes les journées qui précèdent ce moment nous y préparent. 

Vous souvenez-vous de Jésus sur la croix? Et de ce centurion pas très fin, un meurtrier professionnel, qui avait crucifié des gens en grand nombre? Cet homme était resté là, à observer l'agonie douloureuse de Jésus au plus fort de sa souffrance sur la croix. C'est alors que ce centurion a vu quelque chose qu'il n'avait encore jamais vu chez qui que ce soit, quand Jésus rendit l'esprit, quand II pria pour ceux qui L'avaient conduit à la mort, quand II refusa de rendre la pareille à Ses frères juifs qui l'accablaient d'injures, lui disant: descends de la croix, et nous te croirons; tu en as sauvé d'autres, et tu ne peux pas te sauver toi-même?» Ces gens disaient plus vrai qu'ils ne croyaient. Jésus ne pouvait pas, ne voulait pas se sauver Lui-même; et quand II est mort de cette manière extraordinaire, ce centurion obtus, ce non-juif qui n'avait jamais fréquenté d'école rabbinique, qui ne savait rien des Écritures ni du Messie eut une révélation. Tout ignorant qu'il était, devant une manifestation si glorieuse, il s'écria: «Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu.» 

Et maintenant, écoutez-moi bien. D'ici peu, nous allons nous retrouver dans la même situation que l'Église primitive. Il y aura une manifestation finale de même nature. Cette fois, c'est l'Église qui va se retrouver sur la croix. Cette fois, c'est le Corps de Christ qui suivra le Maître partout où II ira. Nous connaîtrons le même affrontement final, la même souffrance, la même mort que le Maître. Ce que nous manifesterons alors en cette extrémité révélera la qualité réelle de notre vie entière. Crier, hurler, dire «mais pourquoi moi...?», se tordre les mains de désespoir, ce sera perdre. Qu'est-ce qu'Étienne a manifesté en ses derniers instants? Prenons le chapitre 7. Après avoir passé en revue toute l'histoire du peuple juif devant les docteurs de la Loi et devant ses détracteurs, Étienne résume pour eux tout ce que cela signifie d'avoir la foi. Il en arrive finalement, aux versets 47 et 48, à parler de la maison de Dieu qui n'habite pas dans des temples faits de main d'homme, comme dit le prophète. À qui Étienne s'adresse-t-il? À des hommes dont toute la vie religieuse repose sur un temple fait de main d'homme, à des fonctionnaires religieux qui croient servir Dieu mais en fait Le maltraitent: ils pensent qu'Étienne blasphème contre le saint temple. En les interpellant, Étienne menaçait toute leur existence religieuse, leur lieu de prédilection, leur prestige. Il en ira de même à la fin des temps, lorsque les forces politico-religieuses (dont Jézabel et Achab sont les symboles) formeront une vaste et puissante alliance que nous serons appelés à interpeller, non seulement par nos paroles, mais encore par notre existence même; en effet nous représenterons un autre genre de Temple, dans lequel le Saint-Esprit habitera en plénitude. 

«Le ciel est mon trône, et la terre est mon marchepied, quelle maison me bâtirez-vous, dit le Seigneur, ou quel sera le lieu de mon repos? N'est-ce pas ma main qui a fait toutes ces choses? (Actes 7:49-50) Après cette citation, Étienne tient des propos terriblement discourtois et polémiques. Il manque totalement de diplomatie. N'aurait-il pas dû être plus sage et s'abstenir d'irriter ces gens? Immanquablement, ils vont se dresser contre lui, pleins d'amertume et de fureur. Comprenez-vous que ces paroles d'Étienne ne procèdent pas d'un calcul, pas plus, d'ailleurs, que celles que je suis en train de prononcer? Je fais confiance au Saint-Esprit pour qu'il décharge Son fardeau sans que j'interfère en calculant quoi que ce soit. On m'a déjà prévenu. Savez-vous où je dois me rendre en quittant cette magnifique île hawaïenne? Après un arrêt de six jours au Minnesota, je vais en Israël: avec tremblement, mais avec détermination. Je ne sais pas si j'en reviendrai vivant, et je ne parle pas là du danger d'être gazé, ni de la guerre nucléaire. Je veux dire «revenir vivant» simplement pour avoir affronté mes frères. En Australie, j'ai déjà été averti prophétiquement au sujet de ce voyage qui sera très dangereux. Je me tiendrai devant des responsables du gouvernement, et je ne dois pas préparer à l'avance ce que je leur dirai; mais Dieu sera avec moi. 

Écoutez ces paroles d'Étienne, mes amis, et comprenez que ces paroles ne procèdent pas d'un homme, mais de Dieu Lui-même: «Hommes au cou raide, incirconcis de coeur et d'oreilles! Vous vous opposez toujours au Saint-Esprit, vous comme vos pères. Lequel des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté? Ils ont mis à mort ceux qui annonçaient d'avance la venue du Juste, dont vous êtes devenus maintenant les meurtriers après l'avoir livré.» (Actes 7: 51-52). Ces hommes étaient-ils là lorsqu'on a crucifié Jésus? Qu'ils aient été physiquement présents ou non, Étienne les accuse d'être partie prenante dans les péchés de leurs pères, ces péchés dont ils ne se sont jamais repentis. Ils ont donc pris part à la mort des prophètes comme à celle de Jésus. La preuve, c'est qu'ils sont sur le point de mettre à mort Étienne. Il nous faut voir comme Dieu voit; il faudrait qu'eux aussi voient comme Dieu voit, pour pouvoir se repentir avant le jour du Jugement de Dieu. 

Il nous faut connaître nous-mêmes la crainte de Dieu pour être en mesure de persuader les hommes. Et à moins que notre bouche ne soit abandonnée au Saint-Esprit, jamais nous ne vivrons ce genre de confrontation. N'est-il pas beaucoup plus facile de parler des «Quatre lois spirituelles» que des questions qu'abordait Étienne? «Mon frère, es-tu sauvé? Sais-tu que Dieu a un projet pour ta vie? Connais-tu les bénédictions que tu recevras, si tu acceptes Jésus?» Voilà des propos qu'il est bien plus facile de tenir, plutôt que de dire: «Hommes au cou raide, incirconcis de coeur et d'oreilles! Vous vous opposez toujours au Saint-Esprit!»

Je ne vous dis pas que c'est là ce que nous devons dire aux autres; ce que je veux dire, c'est que quelle que soit la parole que nous adressons à ceux qui sont devant nous, il importe que ce soit la parole de Dieu et non la nôtre. Le Seigneur contrôle-t-il entièrement les vases que nous sommes, au point que nous pouvons exprimer sans compromission ce qui est dans Son coeur, quelles que soient les retombées pour nous? Pasteurs et serviteurs de Dieu qui m'écoutez, comment tiendrons-nous face aux ennemis de Dieu si déjà nous craignons le peuple de Dieu, si nous nous montrons lâches dans l'Église, si nous craignons de prononcer une parole qui risque d'offenser, et de nous faire perdre ainsi la faveur des membres de l'assemblée, qui pourraient fort bien nous quitter pour emporter ailleurs leurs dîmes et leurs offrandes? Se tenir avant toute chose en présence de Dieu et pas seulement en présence des hommes, c'est l'attitude du martyr; et cela, pas seulement à l'instant suprême, mais à tout instant. Je pourrais vous raconter bien des choses que Dieu a prononcées par ma bouche au fil des années; c'est la raison pour laquelle certains ne m'invitent pas deux fois. D'autres, si seulement ils le pouvaient, me lapideraient volontiers. Je ne dis pas cela pour me mettre sur un piédestal, car je suis aussi ordinaire que l'était Étienne: en mon temps, j'ai renoncé à terminer mes études au Lycée. Ce que je veux dire, c'est que cette attitude que je décris doit être celle de l'Église à la fin des temps: sinon, elle s'apercevra un jour qu'elle fait partie d'une autre église, non plus apostolique mais apostate. 

Si vous ne retenez qu'une chose parmi toutes celles que j'ai dites ce soir, retenez ceci: c'est que Katz a prédit que dans les temps de la fin, il n'existera que deux sortes de chrétiens: les apostats, qui constitueront la majorité de ceux qui se diront chrétiens, et qui se satisferont de cultes n'amenant jamais de surprises, et un autre groupe, bien plus restreint, un reste qui s'appellera «le peuple de Dieu». Le premier groupe haïra, persécutera, et cherchera à détruire le second. Ils nous mettront à mort, assurés qu'en ce faisant ils rendent service à Dieu.

Chers frères et soeurs, écoutez-moi. Peu m'importe le charme romanesque du paysage hawaïen aujourd'hui, s'il nous distrait de ces vérités apostoliques. Ce sont des vérités centrales, malgré tout ce que perçoivent nos yeux de chair. Nous ferions bien d'aligner notre vie sur ces vérités-là plutôt que sur les choses visibles. Je vous le déclare: si nous ne nous livrons pas sans retour au pressoir de Dieu, afin de ressembler journellement un peu plus aux Étienne de notre génération, nous allons nous retrouver, dans le camp de ceux qui vont les lapider. Il n'existera pas de position neutre, intermédiaire entre les deux camps. Il n'y aura que deux possibilités parfaitement tranchées. Chaque jour qui passe, chacune de nos décisions, chacun de nos choix nous rapproche soit de l'un, soit de l'autre de ces pôles. À la fin il y aura deux catégories de gens. L'une portera le Nom du Seigneur Dieu et de l'Agneau, et l'autre, la marque de la bête. Je ne crois pas qu'il s'agisse d'une marque qui n'interviendra qu'au dernier moment, mais que jour après jour, acte après acte, nous nous soumettons soit à l'Agneau, soit à la bête. Le Jour de Dieu révélera quelle identité nous nous serons donné, en fin de compte. 

Ne pensez pas que nous soyons à l'abri de la séduction, que nous ne pourrions pas nous éloigner de la foi tout en continuant à énoncer les vérités de la foi. Nous avons éperdument besoin les uns des autres pour devenir le peuple de la vérité, pour être remplis de Saint-Esprit, de sagesse et de puissance, tout en sachant que si telle est notre manière de vivre, nous entrerons inévitablement en collision avec l'hostilité, la souffrance, et la mort. 

«En entendant cela, ils furent exaspérés dans leurs coeurs, et ils grinçaient des dents contre lui.» Ces hommes qu'Étienne interpellait ont vraiment vécu un instant d'éternité. Transpercés de part en part, ils n'avaient plus que deux solutions: soit de tomber aux pieds d'Étienne, en disant «Hommes frères, que devons-nous faire?» soit de prendre des pierres pour le lapider. Cela vous plairait-il d'être un prédicateur dont les paroles ne laissent aux hommes que deux solutions: ou bien crier «Que faut-il que je fasse pour être sauvé?» ou bien parce qu'ils ne peuvent supporter vos paroles, se boucher les oreilles et se ruer sur vous comme un seul homme pour vous ôter la vie? Nous aimons tous voir les gens tomber devant Dieu et se repentir. Nous aimons tous voir l'oeuvre puissante de l'Esprit, qui amène les hommes à la vérité. Mais croyez-moi, si nous n'acceptons pas de nous trouver face à des gens hostiles, face à ceux qui seraient capables de se ruer sur nous comme un seul homme, Dieu ne se servira pas de nous pour ceux qui tomberont à nos pieds en criant: «que nous faut-il faire?» 

Face à la foi, ces hommes eurent le coeur transpercé, mais ils ne se repentirent pas. Ils grinçaient des dents contre Étienne, tant ils trouvaient insupportable tout ce qu'il représentait. Si seulement il n'était pas là! Si seulement on pouvait réduire à néant son interpellation! Alors on ne se sentirait pas remis en question par son visage angélique, par ses paroles pleines de conviction, et par l'onction qui est sur ces paroles pénétrantes! Si seulement on pouvait en toute tranquillité perpétuer ce pseudo-judaïsme qui offre la possibilité d'accomplir d'agréables performances, et qui est source de revenus! Tout irait bien, alors! Mais voilà que son existence même nous perd, et dévoile le caractère menteur de ce que nous exaltons.

C'est ainsi que les choses se passeront à la fin. L'existence même du peuple de Dieu révélera et condamnera tout ce qui est faux. J'ai eu l'occasion d'évoquer le temps où j'étais tout nouveau chrétien, après ma conversion à Jérusalem au cours d'un an de congé que j'avais pris quand j'étais professeur. Je suis revenu en Californie, dans l'établissement scolaire où j'avais été un militant marxiste en vue, la Bible sous le bras, et déclarant que «la solution était en Jésus-Christ». Avez-vous jamais perdu tous vos amis en une seule soirée, comme cela m'est arrivé? Ils avaient organisé une réception pour fêter mon retour. Alors j'ai donné mon témoignage. Jamais je n'avais vu pareille colère, pareille amertume, pareille hostilité, alors que dans le passé, quand j'étais adultère et corrompu comme eux, tous m'aimaient! Le lendemain de cette soirée, alors que j'étais dans la voiture d'une collègue, une juive chez qui je logeais, il sortit de la bouche de cette femme un tel torrent d'obscénités, de fiel, et d'injures, que j'ai ouvert la portière et quitté une voiture en marche! Comment cela se fait-il? Quand j'étais marxiste, communiste, humaniste, pragmatiste et existentialiste, je réunissais tous les suffrages; puis on s'est mis à me haïr quand je suis devenu chrétien. La haine, la violence, le fiel de tous ces gens étaient la preuve indubitable que j'étais réellement entré dans un autre Royaume. 

Je me trouvais donc à la cafétéria avec une de ces collègues juives. Je l'irritais abominablement, n'arrêtant pas de donner mon témoignage. Vous savez à quel point on peut être maladroit quand on est jeune dans le Seigneur, quand on a tout le temps envie de placer un argument pour Dieu! L'assemblée que je fréquentais était remplie de convertis qui étaient aussi mes élèves. Ils formaient à eux tout seuls le «groupe des jeunes»; j'avais également amené beaucoup d'adultes. J'avais un cours du soir pour adultes, et c'est ainsi que beaucoup se sont convertis. J'étais en effet trop bête pour faire la différence entre «le sacré» et «le profane». Pour moi, toute question ramenait toujours à celle de la vie et de la mort, même dans le cadre d'un cours d'histoire. Il n'y a pas à reléguer le Saint-Esprit aux seuls cultes dominicaux; II a Sa place dans les lieux dits «profanes», pour y apporter la puissance pénétrante de Dieu. Par exemple, certains élèves abordaient la question de la vie après la mort. Où se trouve la solution? Personne ne savait; puis quelqu'un se souvenait qu'en étudiant l'histoire d'Israël, nous avions parlé de sacrifices et de sang. Alors j'ai pris la Bible qui était sur mon bureau, et je leur ai lu Ésaïe 53 sous l'onction de l'Esprit, là dans une salle de cours à Oakland en Californie. Toujours sous l'onction, j'ai dit aux élèves: «Puisque vous n'avez pas voulu venir à l'église, c'est l'église qui vient à vous», et j'ai fait un appel. Imaginez un peu: dix-sept mains tremblantes se sont levées. Mais je n'ai pas duré longtemps dans ce système scolaire: Dieu m'a donné une promotion. 

Chers amis, le monde a besoin de voir tout à nouveau la foi apostolique, la passion apostolique, l'intégrité apostolique. L'Église apostolique ne se satisfera pas de cadres de pensée tels que «le profane», et «le sacré»: elle les dépassera, car c'est l'éternité qui est en jeu: les hommes périssent, et le Seigneur est à la porte. Il nous faut connaître le crainte de Dieu pour être en mesure de persuader les hommes. 

Cela nous coûtera tout. «Quand ils entendirent ces choses, ils furent exaspérés dans leurs coeurs, et ils grinçaient des dents contre lui. Mais Étienne, rempli d'Esprit Saint, fixa les regards vers le ciel et vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu.» (Actes 7: 54-55). Quel affrontement! On a là les pôles opposés: des hommes religieux, et un homme spirituel entre tous. Il y a là de quoi faire pâlir toute cérémonie religieuse: Jésus à la droite de Dieu témoigne du gouvernement céleste de Dieu qui détermine toutes choses sur la terre, y compris notre mort.

Savez-vous pourquoi ces saints, au Zimbabwe, ont pu se laisser tuer à coups hache, sans pousser un cri ni un gémissement, et sans supplier leurs bourreaux de leur laisser la vie sauve? On les avait surpris et emmenés en pleine nuit; ils n'avaient jamais cherché à s'armer, car ils savaient que Dieu était leur Défenseur. Alors si des choses pareilles se passaient, c'était que Dieu Lui-même les avait arrêtées, et qu'il avait Ses raisons, qu'il ne leur était pas indispensable de connaître. Le sacrifice de leur vie accomplissait une oeuvre mystérieuse, à propos de laquelle ils n'éprouvaient pas le besoin d'exiger une explication, bien qu'ils aient été mis à mort de la façon la plus vile et la plus cruelle, eux qui n'avaient fait que le bien.

Qu'auriez-vous dit, si vous aviez été le responsable de cette communauté, et si en entrant dans cet endroit vous aviez découvert les corps déchiquetés des vôtres? Que diriez-vous si en arrivant là vous découvriez le corps déchiqueté de votre femme? Seriez-vous capable d'entrer dans cette salle et de recevoir de la main des hommes la chose que Dieu a décidée? Le croyez-vous, seulement, que ce qui arrive par la main des hommes est décidé par Dieu? Que dites-vous de ces choses, mes amis? Êtes-vous les victimes des circonstances, ou bien voyez-vous Jésus souverain dans le ciel, à la droite du Père en cet instant même? 

Si nous ne croyons pas cela aujourd'hui, quand le service des impôts ne nous rend pas le trop-perçu, quand nous recevons une rebuffade de notre ami (ou de notre amie), quand ceci ou cela va de travers, si nous croyons que cela vient des hommes et des circonstances plutôt que de Dieu, comment nous préparerons-nous à l'expression finale, à l'expression suprême de Sa volonté? Ponce Pilate tenait Jésus à sa merci, et le Seigneur ne disait rien. «Ne vas-tu pas te défendre? Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te relâcher ou de te mettre à mort?» Extraordinairement paisible, Jésus a répondu: «Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir, si cela ne t'était pas donné d'en haut.» Mes amis, dans ce monde de plus en plus vil et méchant et violent, surtout à l'égard des enfants de Dieu au visage angélique, il nous faut pouvoir marcher dans le calme, dans la paix, dans la sécurité. «Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir, si cela ne t'était pas donné d'en haut.» Ce qui descend sur moi d'en haut, je peux le supporter, car si Dieu le permet, II me donne également la force de le supporter.

Peut-être connaissez-vous l'histoire des martyrs, et les conversations qu'ils avaient entre eux dans leurs cellules, quand ils disaient: «Quand on te fera monter sur le bûcher, et qu'on allumera le feu, s'il y a une grâce divine qui te permet de supporter la douleur, alors fais-nous signe.» Savez-vous ce qui arrivait quand ces chrétiens étaient liés au poteau, quand le feu cruel se mettait à crépiter et la fumée à monter, quand la chair humaine encore vivante se mettait à sentir, quand le feu brûlait les cordes qui retenaient les bras? Les martyrs levaient les mains et donnaient gloire à Dieu, au paroxysme de leur souffrance. Quand les principautés et les pouvoirs de l'air voient un tel spectacle, c'en est fait d'eux! Que peuvent-ils faire de plus pour intimider et menacer, lorsque les gens se mettent à louer Dieu au plus fort de la souffrance que leur a valu leur foi dans le Seigneur? 

En revanche, nous ne les intimidons pas le moins du monde en ce moment, car de louer Dieu quand on est dans le bien-être, quand on est repu, quand on est environné de toute cette beauté et qu'on ne risque rien, c'est une chose; c'en est une autre de Le louer au milieu des souffrances et de l'affliction. C'est en cela que consiste le témoignage suprême, non seulement à la face des hommes, mais encore à la face des pouvoirs de l'air, qui ne peuvent pas le supporter, car cela les détruit. 

Rendrons-nous un tel témoignage à notre dernier jour? Cela dépendra de notre vie actuelle. «Étienne, rempli d'Esprit Saint, fixa les regards vers le ciel...» (Actes 7:55). Il n'a pas levé les yeux seulement à ce moment-là: il levait constamment les yeux. Il voyait constamment la souveraineté de Dieu. Il ne se considérait pas comme une victime. Lui qui était rempli d'Esprit Saint et de sagesse, qui faisait tant de bien dans l'Église, qui opérait des signes et des prodiges, ne réclamait pas d'explications au sujet de cette fin abrupte survenant alors qu'il était encore si jeune. «Quel gaspillage! dira-t-on peut-être. Dieu n'aurait-Il pas pu se servir davantage de lui? Pourquoi a-t-il fallu qu'il soit emporté comme cela?» Étienne ne pose pas la question. 

Mais il y avait là un homme qui avait gardé les vêtements de ceux qui lapidaient Étienne. C'était un juif amer et tourmenté, hébreu né d'hébreux, l'élève le plus brillant du rabbin Gamaliel, et un persécuteur qui ne respirait que meurtre et menaces envers l'église. Ce jour-là, Saul eut la vision de quelque chose qui surpassait de loin la religion. Ce fut un aiguillon si douloureux qu'il ne pouvait le supporter; au point qu'il ne dormait plus, mais voyait sans cesse le visage angélique d'Étienne qui disait: «Ne leur impute pas ce péché». Qu'aurions-nous dit, nous, à nos derniers instants, au moment où les pierres fracturent les os de la face, où le sang coule dans les yeux, où dans la bouche on a le goût de son propre sang? Aurions-nous la magnanimité de dire: «Ne leur impute pas ce péché»? Ou bien dirions-nous: «Punis-les, Seigneur, ces brutes, ces espèces de salauds!» Mais non. Les dernières paroles d'Étienne furent: «Seigneur, ne leur impute pas ce péché.» Après avoir dit cela, il s'endormit. Voilà comment Dieu raconte la mort d'Étienne. Il n'a pas été tué, mes amis, Dieu l'a pris. Il avait atteint le but que Dieu lui avait assigné sur la terre.

Quand j'habitais à New York, j'étais missionnaire auprès des juifs. Certains frères juifs sont venus me dire un jour: «Art, nous avons rencontré des gens de la «Ligue de Défense Juive» aujourd'hui à New York. Ces gens sont des terroristes qui croient rendre service à Dieu en nous mettant à mort. Ils ont dit que toi et Moishe Rosen étiez l'un et l'autre sur leur liste noire et qu'ils allaient vous assassiner.» Alors j'ai dit à ma femme: «Tu sais, on veut m'assassiner.» Elle m'a répondu: «Ne t'inquiète pas, Dieu a encore du pain sur la planche avec toi.» Non, je ne m'inquiète pas. Ces gens ne peuvent rien me faire à moins que cela ne leur soit donné d'en haut; et rien ne leur sera donné d'en haut tant que je n'ai pas atteint le but dans lequel j'ai été envoyé; et ce but inclut notre enseignement de ce matin. 

Mais les paroles que je prononce maintenant auront bien plus de prix le jour (peut-être relativement proche) où vous apprendrez que j'ai été mis à mort par des hommes tourmentés par les mêmes esprits des ténèbres que ceux qui agissaient chez les meurtriers d'Étienne et des martyrs de Dieu dans toutes les générations. Quand ma carrière terrestre prendra fin, quand j'aurai achevé ma course, je m'endormirai, mais pas avant. Vous saurez alors que j'ai eu le privilège de rejoindre ceux qui se sont endormis dans la foi. 

Paul dit, dans la première Épître aux Thessaloniciens: «Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l'ignorance au sujet de ceux qui dorment.» (1 Thess. 4:13). Ceux qui dorment sont ceux qui sont morts en Christ, et non de vieillesse, ou du cancer, ou de tumeurs, ou des autres conséquences d'une vie de péché: ceux qui se sont endormis en obéissant à Dieu par leur souffrance et leur mort. Paul veut que les chrétiens ne s'attristent pas «comme ceux qui n'ont pas d'espérance.» «En effet, si nous croyons que Jésus est mort et qu'il est ressuscité, nous croyons aussi que Dieu ramènera aussi par Jésus, et avec lui, ceux qui se sont endormis. Voici, en effet, ce que nous vous déclarons, d'après une parole du Seigneur: nous les vivants, restés pour l'avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui se sont endormis. Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d'un archange, au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront en premier lieu.» (1 Thess. 4:14-16) 

Quel privilège! Quelle couronne! Quelle récompense céleste! Nous serons les premiers à ressusciter et à aller à la rencontre du Seigneur dans les airs, pour être toujours avec Lui, alors que ceux qui se seront contentés du «christianisme du dimanche» dormiront pendant mille ans. 

Mes frères et soeurs, gloire à Dieu! Que choisissez-vous ce matin? Jusqu'où voulez-vous aller? Voulez-vous être remplis du Saint-Esprit, de sagesse et de puissance? Voulez-vous avoir le visage qui rayonne comme celui d'un ange? Un visage qui garantit que les puissances des ténèbres s'élèveront contre vous? Voulez-vous que Dieu vous envoie sur les terrains d'affrontement, pour prononcer des paroles qui feront qu'ou bien les hommes se repentiront et tomberont devant vous, ou bien ils grinceront des dents contre vous, et ils n'auront pas le choix de la neutralité? Voulez-vous être au nombre des persécuteurs, ou des persécutés? Voulez-vous être remplis du Saint-Esprit, séparés de l'esprit de ce monde? Voulez-vous ne rien toucher d'impur, pour que Dieu vous accueille? 

Inclinons-nous devant le Dieu d'Étienne. Prenons une décision, scellons une transaction dès aujourd'hui. Ne croyez pas que j'aie organisé ce message; ce n'est pas moi qui l'ai choisi. Pour ma part, je voulais prendre un autre sujet: Israël. Il est vrai que la question du martyre et celle d'Israël ne font qu'un: seul un témoin-martyr sera capable de susciter la jalousie des miens, et rien de moins ne suffira. Si vous manifestez de la miséricorde envers les juifs dans les temps de la fin, vous y laisserez la vie. 

Jésus bien-aimé, merci d'être le grand témoin-martyr que Tu es. Merci de nous appeler à notre haute vocation en Toi. Seigneur, je crois que Tu désires accomplir quelque chose ce matin, chez les personnes ici présentes. Tu désires sceller quelque chose une fois pour toutes; et il ne s'agit pas simplement de leurs derniers instants, mais de tous leurs instants. Ils prendront position sans crainte devant les hommes, car c'est Toi seul qu'ils craignent. Ils prononceront les paroles que tu mettras dans leur bouche sans souci pour la manière dont ces paroles seront reçues, comprises, appréciées, aimées, ou rejetées. Que quelque chose soit conclu aujourd'hui, Seigneur, entre Toi et ceux de Tes fils et de Tes filles qui choisissent cette voie. Qu'il en soit ainsi pour ceux qui accueillent ta discipline, pour ceux qui ne peuvent pas se passer de la climatisation, d'une dose quotidienne de je ne sais quoi, du confort matériel légitimerais savent que cela les alourdit; qu'ils acceptent d'être sevrés afin de pouvoir faire bon accueil à ce qui les dérange, à ce qui est malcommode. Ils ne veulent pas aimer leur propre vie au point de craindre la mort.

Frères et soeurs, scellez cette transaction maintenant. Voyez en quoi consiste la foi, et à quelle vocation nous sommes appelés. Il est très, très proche, le moment où sera ôté le voile qui dissimule l'hostilité, la haine et la brutalité de ces pouvoirs invisibles qui ont crucifié Jésus. Il leur reste très peu de temps, et ils sont sur le point de déchaîner au grand jour, en ces temps de la fin, toute leur rage contre l'Église et contre les juifs. Dans quel camp serez-vous? Décidez-le maintenant. Accueillez la discipline et les épreuves que Dieu envoie. C'est ainsi qu'il donnera forme à Sa nature en vous. Vivez dans l'Esprit. Soyez remplis de l'Esprit, de cet Esprit éternel par lequel Jésus a offert au Père Sa vie immaculée. 

Alléluia! invoquez le Seigneur. Faites-Lui connaître votre décision. Sans conditions. Sans conditions. Sans conditions. Seigneur, qu'avec persévérance je puisse lever les yeux vers le ciel. Que je sois rempli de l'Esprit. Que je voie sans cesse le ciel ouvert. Que je voie toujours Jésus à la droite du Père. Que je reconnaisse que toutes choses procèdent du gouvernement de Dieu et du Trône céleste; que rien n'est fortuit, et qu'il n'y a ni hasard ni accident. Toute souffrance, toute épreuve vient de Toi, pour Ton bien éternel, pour ta gloire, pour la louange de Ton Nom. Remplis-moi de Ton Esprit, et que je puisse m'abandonner à Lui sans réserve. J'ôte de mon corps, de ma pensée, de ma maison tout ce qui vient du monde, tout ce qui attriste Ton Esprit. Je ne veux pas être un chrétien «dans le vent» qui cherche à profiter de ce qu'il y a de meilleur dans les deux mondes: je veux être entièrement consacré à Toi. Je renonce à toute inspiration qui donne la mort, afin que tout ce qui doit venir me vienne par la souveraineté de Dieu, qui nous aime d'un amour éternel, et dont la grâce est suffisante pour tout. 

Puisse le Seigneur avoir des témoins de cette qualité quand la ville d'Honolulu célèbre la veille de la Toussaint; un peuple sans peur, dont la vie est déjà offerte. La question de savoir comment notre corps sera offert en sacrifice est tout à fait secondaire. Alléluia, merci, Jésus. Seigneur, puisse la nuée des témoins qui nous entoure se réjouir ce matin: se réjouir de l'oeuvre de Ton Esprit et de Ta Parole, se réjouir de ce qui a été conclu ce matin, de ce qui nous rapproche de cette fin que ces témoins attendent. Que les pouvoirs des ténèbres qui planent sur Honolulu frémissent. Pendant si longtemps ils ont fait leurs quatre volontés dans cette ville et dans ce pays. Ils ont tordu et perverti la vérité, suscité la tentation, intimidé et menacé les humains. Ils ont été à la fête tant qu'il n'y a pas eu dans cette région une Église de la trempe apostolique; une église qui ne chérit pas sa propre vie au point de craindre la mort, redoutable pour ces esprits invisibles. 

Seigneur, veuille sceller quelque chose dans cette assemblée. Établis dans ses fondements une réalité qui demeurera. Parmi ceux qui la fréquentaient, qu'il y en ait qui cessent de venir, car elle sera devenue un peu trop radicale à leur goût. Que tous ceux que tu veux voir ici puissent y rester, s'y enraciner. Que d'autres viennent s'y ajouter selon ta volonté, afin qu'au milieu de cette vile, Seigneur, il y ait un peuple à la louange de Ton Nom, un peuple de témoins pour Jésus.

Priez maintenant, de votre place. Faites une déclaration devant les hommes, devant les anges, devant Dieu, devant la nuée des témoins invisibles, devant ces principautés invisibles qui vous ont, par le passé, menacés, tentés, intimidés et manipulés à plaisir. Brisez leur pouvoir immonde par la parole qui sortira de votre bouche, en disant: «Oui, Seigneur! Cet appel est pour moi.» 

(BenIsrael.org) ajouté le 25/4/2002


© Voxdei

Retour

---------------------------------------------------------

ET POUR EUX MÊME? RIEN!


Acte des Apôtres XVI; 16 à 40


Nous avons déjà remarqué que les miracles du Nouveau Testament portent dans leur utilité un signe révélateur de la divine origine du livre qui les proclame; mais une trace de divinité, peut-être encore plus profonde, c'est que cette utilité ne tourne jamais au profit de celui qui opère ces miracles. Pour le montrer, considérons ceux dont il est ici question.

Depuis plusieurs jours, une femme possédée poursuit Paul de ses cris sur la voie publique; Paul chasse le démon; et cette servante guérie profite du miracle qui conduit l'Apôtre en prison.

Dans le fond de leur cachot que feront Paul et Silas? Appelleront-ils le feu pour en entr'ouvrir les voûtes et s'enfuir? Non; résignés dans leur épreuve, ils chantent les louanges de Dieu et prient en faveur des autres prisonniers; et en réponse à leurs prières, la terre s'ébranle, les murailles croulent, et le miracle jette la foi dans le coeur du geôlier; tandis que les instruments du prodige n'en profitent pas même pour recouvrer la liberté.

Enfin suivons les deux apôtres dans la demeure du geôlier. Par leurs prières, ils ont obtenu un miracle qui convertit cet homme et sa famille; mais qu'obtiennent-ils de Dieu pour eux-mêmes? Rien! pas même la guérison de ces membres endoloris par le contact de leurs fers; il faut qu'un simple homme, par un moyen tout ordinaire, leur apporte un léger soulagement en lavant leurs plaies!

Ainsi ceux qui disposaient en quelque sorte de la puissance divine, ceux dont une parole chassait les démons, dont les prières ébranlaient la terre et faisaient descendre l'Esprit-Saint dans les coeurs, ces hommes, armés de la force de Dieu, n'en profitent pas même pour s'épargner la flagellation, le cachot et la douleur.

Eh bien, si l'on y réfléchit un instant, il devait en être ainsi. Oui, Dieu devait faire des miracles, non dans l'intérêt d'un seul être, mais pour la conversion du genre humain; non pour soulager un corps malade, mais pour sauver une âme perdue. En faire pour moins, c'eût été prostituer sa puissance; une âme vaut un miracle, mais une vie de quatre jours ne le mérite pas, surtout quand, conservée ou perdue, cette vie est suivie d'une bienheureuse éternité.

Mais il y a plus ici qu'une convenance parfaite entre les moyens que Dieu emploie et les buts qu'Il poursuit. Dans cette circonstance, que les Apôtres ne profitent pas eux-mêmes des miracles qu'ils opèrent, brille le dévouement à leurs frères et l'oubli d'eux-mêmes qui ne peuvent s'expliquer que par une influence divine sur leurs coeurs. Sans doute les Apôtres ne pouvaient raisonnablement se persuader que la puissance d'opérer des prodiges leur fût mise entre les mains, comme un jouet d'enfant, pour en user selon leur caprice. Mais ne pouvaient-ils concevoir le désir d'en profiter dans leurs nécessités?

Cependant nous ne voyons rien de semblable: Paul ne demande de miracles, ni pour faire tomber les chaînes qui le blessent, ni pour rétablir Onésime malade dont-il à besoin, ni pour fortifier la poitrine délicate de Timothée, qui, guéri, pourrait mieux le seconder, ni pour se garantir lui-même du froid qu'occasionne l'oubli d'un simple manteau, ni pour suppléer sa mémoire, que ne nourrissent plus ses parchemins. En tout, Paul consent à être traité comme le plus faible et le plus obscur des chrétiens.

Si vous ne sentez pas encore ce qu'il y là de beau, de sublime, de divin, supposez un moment que la puissance d'opérer des prodiges vous soit accordée à vous même. Pensez-vous que vous songeassiez d'abord à d'autres avant vous? Je ne sais si je me trompe, mais il me semble que vous et moi, tout à coup enrichis d'un pareil don, nous resterions un moment incertains sur le choix des biens que nous devrions appeler, et que nos voeux, parcourant la terre au lieu de s'élever au ciel, reviendraient sur nous-mêmes, loin de se répandre sur nos frères.

Tout cela n'est que trop probable, et cette réflexion fait mieux ressortir l'influence divine exercée sur les coeurs de Paul et de Silas, armés du miracle et n'en profitant pas, guérissant les autres et vivant eux-mêmes dans la maladie, passant par les fers et mourant sous la hache ou sur le bûcher!


Napoléon ROUSSEL

© Source: Pompignane


Retour

---------------------------------------------------------

QUE DOIS-JE FAIRE POUR ÊTRE SAUVÉ?


Actes 16:30


UNE GRAVE QUESTION

Cela est sûrement la plus grave question qui puisse provenir des lèvres d'un commun des mortels. Un grand travail s'est opéré dans le coeur de quiconque est profondément tourmenté par la question de l'éternité. Alors que faire? Le Seigneur Jésus-Christ possède la seule réponse de Dieu à ce profond besoin. Mais la manière de s'approprier le don divin est merveilleusement exprimée dans le Saint Livre: La Bible! ...

 

1. Croyez en Lui et soyez sauvés. Croire en notre Seigneur Jésus-Christ pour être sauvé. Il est né comme Sauveur; il est mort pour sauver, Il vit et sauve parfaitement. «Croyez-vous que je puisse faire cela? Oui Seigneur, lui répondirent-ils» (Matt. 9:28).


2. Recevez-le et soyez sauvés (Jean 1:12). Il est le don de Dieu pour un monde qui périt. Chaque personne qui périt peut le recevoir. «Le don de Dieu est la vie éternelle» (Romains 6:23).


3. Venez à Lui et soyez sauvés (Matt. 11:28). Vos bonnes oeuvres sont comme des citernes crevassées qui ne retiennent pas l'eau; elles sont comme des médecins, sans valeur. «Tous ceux que le Père me donne viendront à Moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à Moi» (Jean 6:37).


4. Confiez-vous en Lui et soyez sauvés (Ps. 2:12). Non ma confiance dans le toucher, les émotions, ni les armes charnelles pour une lutte de la chair. N'ayez aucune confiance dans votre justice, ni en votre intelligence. Seulement confiance en LUI...


5. Écoutez-le et soyez sauvés 1 Celui-ci est mon Fils bien-aimé; écoutez-le... Écoutez, et votre âme vivra (Ésaïe 55:3).


6. Regardez à Lui et soyez sauvés (Ésaïe 45:22). Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé (Jean 3:14). C'est avec Lui un regard blessé, mais aussi une guérison immédiate. «VOIR et VIVRE».


7. Tournez-vous vers moi et vous serez sauvés. Donnez-vous, vous-mêmes à Dieu (Romains 6:13). Livrez-vous, vous-mêmes à sa Parole, à sa Volonté, à ses voies. Laissez aller chaque supportable petite chute, le corps, l'âme, l'esprit, dans les bras de Jésus: Laissez votre volonté se donner à Lui... «Vous ne voulez pas venir à Moi pour avoir la vie...» (Jean 5:40).


W. Ferrazzini 


©  Promesses 1983 - 3 / No 67


Retour

---------------------------------------------------------

LA CROIX: SCANDALE ET FOLIE 


Actes 17: 24-27 


Dans la foule colorée et bruyante de l'Athènes du 1er siècle, un groupe d'hommes se fraye un chemin en direction de l'Aréopage, au pied de l'Acropole.

Dans cet ancien tribunal se réunissait le Conseil de ville et souvent des philosophes venaient y débattre avec les magistrats responsables de l'ordre et des idées. Nombreux étaient les habitués de ces lieux où l'on entendait stoïciens, épicuriens, penseurs et brasseurs d'idées, et messagers porteurs de quelques nouvelles.

En ce jour, accompagné de plusieurs philosophes, un étranger est conduit devant le Conseil, et là, il est invité à faite connaître l'étrange nouvelle doctrine qu'il répand.

Cet homme, très cultivé, s'exprime avec aisance. Dans un silence attentif, il cite des poètes, fait allusion aux divers courants de pensées et relève que la population d'Athènes est extrêmement religieuse. En effet, partout on remarque des temples édifiés en l'honneur d'une quantité de divinités. Puis il parle d'un dieu inconnu, d'un dieu qui a créé l'univers et tout ce qu'il renferme. Ce dieu est proche des hommes et maintenant, il se révèle à eux.

Cet étranger poursuit son discours en disant que «Dieu demande aux hommes de se repentir parce qu'il a fixé un jour où il jugera le monde avec justice par l'homme qu'il a désigné, ce dont il a donné une preuve certaine en le ressuscitant des morts».

Aussitôt, à ces mots, un brouhaha s'élève, des rires éclatent. La résurrection, c'est plus que n'en peut concevoir un Athénien, même philosophe. Isolé dans cette foule moqueuse, l'orateur est renvoyé. On lui fait comprendre qu'on l'écoutera une autre fois, c'est-à-dire aux Calendes grecques...

C'est aux environs de l'an 50 que s'est produit cet événement, dont on trouve le récit dans la Bible au chapitre 17 du livre des Actes.

Ce texte nous apprend encore que certains auditeurs ont cru, tel Denys l'aréopagite et Damaris.

L'orateur en question est l'apôtre Paul, le même qui écrivit un jour aux chrétiens de la ville de Corinthe que la prédication de Christ crucifié est un scandale pour les juifs et une folie pour les païens. Mais elle est puissance de Dieu pour ceux qui sont sauvés.

Aujourd'hui, quelque 1900 ans plus tard, on ne parle plus ou presque des philosophes grecs. Mais le message de la résurrection, inséparable de la crucifixion est prêché plus que jamais dans l'histoire. Des millions d'auditeurs ont cru à la bonne nouvelle, ont cru en ce Dieu qui se livre sans défense, innocent et pourtant torturé et exécuté, puis mis au tombeau et ressuscité le 3e jour.

Une foule immense, que personne ne peut compter, a trouvé une relation vivante avec Le Ressuscité.

Éléments centraux de la foi chrétienne, la Croix de Golgotha et le tombeau vide sont devenus le lieu de rassemblement de tous les croyants. Un lieu hors des siècles, une actualité permanente, la bonne nouvelle la plus récente, une invitation perpétuelle. Car la mort et la résurrection de Jésus le Christ demeurent le don suprême de Dieu aux hommes, un don renouvelé tous les jours, un don par lequel nous passons, par la foi, de la mort à la vie. D'une mort méritée à une vie imméritée.

En cette période de Pâques, tous les chrétiens sont invités à se souvenir qu'ils sont vivants et porteurs de vie, messagers d'une nouvelle brûlante d'actualité. Le monde n'est pas rempli que de philosophes, mais il se trouvera sur notre chemin des Denys l'aréopagite, des Damaris pour qui la nouvelle de la résurrection de Jésus-Christ deviendra une bonne nouvelle pour la vie éternelle.

Michel Décosterd

© AVENEMENT Avril 1994 No 70 / P 25


Retour

---------------------------------------------------------


LA PAROLE A ÉTÉ FAITE CHAIR.  


 Discours du Sâdhou Sundar Singh, prononcé à La Chaux-de-Fonds, sur la Place Neuve le mardi 14 mars.


Jean 1, 4: La parole a été faite chair et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité. Et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique, venu du Père. 

Dieu s'est fait homme. En d'autres termes, la Parole a été faite chair. Dieu est infini et personne ne peut voir cet infini; et c'est ainsi que, pour sauver les êtres finis que nous sommes, Il est descendu du Ciel, Il s'est incarné. Il n'est pas venu pour nous instruire, mais pour nous sauver du péché et du châtiment du péché. Il ne pouvait pas sauver les pécheurs en les instruisant seulement, il devait donner sa propre vie. 

Il y a eu un grand nombre de docteurs dans le monde, mais ils n'ont pas pu sauver les pécheurs par leur enseignement. Ces prêcheurs de morale me font penser à un homme qui, en voyant un autre tombé au fond d'un puits, lui montrait d'en haut une corde en lui recommandant de sauter pour l'attraper et sortir ainsi du puits. Celui qui était au fond répondit: «À quoi me sert-il de voir ta corde? Je ne puis l'attraper d'ici; et si je pouvais sauter jusqu'en haut pour la saisir, je n'en aurais plus besoin! Fais-la donc descendre!»

Jésus-Christ ne nous a pas montré une corde du haut du Ciel, en nous disant, «Sois bon et fais le bien; sauve-toi par tes propres efforts, car voici les enseignements du salut!» Il est descendu Lui-même pour prendre par la main ceux qui étaient tombés dans leur péché et les faire remonter jusqu'au Ciel. C'est son merveilleux amour qui lui fit quitter les Cieux et nous ne l'avons pas compris! Nous l'avons insulté, nous n'avons vu en Lui, tout au plus qu'un homme extraordinaire ou un prophète.

Quand vous tenez à la main un bâton bien droit et que vous le plongez dans l'eau, la partie du bâton qui se trouve sous l'eau a l'air d'être brisée, mais si vous la sortez de l'eau, le bâton redevient parfaitement droit. 

Ainsi, lorsque Jésus descendit dans l'océan de ce monde pour sauver les pécheurs en train de se noyer, les hommes le virent comme «brisé», ils ne reconnurent pas sa vraie nature et le prirent pour un simple homme, un pécheur comme eux, mais l'heure vient où nous le verrons comme il est en réalité, comme Dieu. 

Il fut un temps où je ne pouvais ni comprendre, ni accepter cette vérité. Je pensais que le Christ était tout simplement un homme. Alors, je le haïssais; j'avais entendu parler de lui, je savais bien des choses sur lui, mais je ne le connaissais pas lui-même! Il y a une grande différence entre connaître sa vie et son oeuvre, et le connaître lui-même. 

Nous apprenons beaucoup de choses sur Jésus-Christ en lisant des livres ou la Bible, mais nous ne Le connaissons lui-même que par la prière. C'est ma propre expérience dont je vous parle. Je n'ai compris qu'Il est véritablement Dieu que lorsque, par la prière, Il se révéla à moi. Je sus alors qu'Il est vraiment la Parole éternelle. Mais Dieu est venu a nous si pauvre que sa gloire n'était pas visible aux yeux des hommes. 

Il y a quelques années, au Thibet, on me raconta l'histoire d'un roi qui avait un message à envoyer à son peuple. Il le remit à ses serviteurs en les chargeant de le transmettre; mais ceux-ci ne surent pas le faire comme il l'aurait voulu. Le roi, qui aimait  son peuple, résolut d'aller lui-même porter ce message à ses sujets et de se rendre compte par lui même de leurs difficultés. Il ne pouvait pas y aller comme roi, car il désirait que ses sujets pussent, en toute liberté, lui raconter leurs peines et leurs misères. Il se déguisa donc, se dépouilla de ses vêtements royaux et s'habilla comme un pauvre homme. Puis il vint au milieu du peuple, il dit: «je suis envoyé par le roi pour m'enquérir de vos difficultés.» Alors, les pauvres, les misérables eurent confiance en lui et lui dirent leurs angoisses, et il apprit ainsi comment il pouvait leur venir en aide. Mais il y avait là des hommes fiers qui ne purent croire qu'un si pauvre homme fût le messager du roi; aussi ils l'insultèrent et le chassèrent. 

Plus tard, le roi revint vers ses sujets à la tête de son armée, dans toute sa majesté royale, et le peuple ne pouvait le reconnaître ni croire que ce fût le même. Alors c'était un pauvre, et aujourd'hui le roi! Les orgueilleux qui l'avaient insulté furent, punis et jetés en prison, mais ceux qui l'avaient accueilli furent honorés et leurs difficultés aplanies. 

C'est ainsi que Dieu, la Parole de Vie, s'est fait homme, mais que son peuple n'a pas su discerner sa gloire et l'a crucifié. Le temps vient où nous le verrons dans sa gloire et les hommes reconnaîtront qu'Il est le même Jésus-Christ qui vécut sur la terre comme un pauvre, pendant 33 ans. Dieu, lui aussi, avait envoyé bien des serviteurs, les prophètes pour porter aux hommes son message; mais il voulut ensuite l'apporter lui-même et il envoya son Fils. Jésus dit «Celui qui m'a vu a vu Père». Il ne dit pas «je suis le Père». 

Les hommes de prière le reconnaissent dès ici bas et ils l'adorent. De nos jours déjà, il se révèle dans différentes parties du monde et de diverses manières. Il montre sa puissance; il en est parmi les hommes qui voient ses miracles et qui lui rendent témoignage. 

Je désire vous parler d'un vrai chrétien qui, lors qu'il comprit que Jésus est le Sauveur, lui consacra sa vie tout entière et commença à travailler pour lui. Au Thibet, où il alla prêcher l'Évangile, il fut persécuté. On le conduisit sur le sommet d'une colline élevée et on lui dit: «Tu vois ces gorges profondes: Tu vas renier le christianisme et redevenir bouddhiste, sinon nous te précipitons en bas!» Il répondit: «Cela m'est impossible. Maintenant que je connais le Christ vivant, je ne puis l'abandonner. Je donnerai ma vie pour 

Celui qui a donné sa vie pour moi.» Alors, ces gens se mirent à l'injurier et à lui lancer des pierres, puis, voyant qu'il restait inébranlable dans sa foi, ils le précipitèrent dans l'abîme, jetèrent encore des pierres sur lui, et le laissèrent pour mort. Il resta inconscient pendant une demi-heure. Lorsqu'il revint à lui, il ne pouvait pas se remuer, mais seulement soulever la tête. Il vit que tout son corps était blessé et couvert de sang et que ses os étaient brisés; il ne pouvait s'asseoir. Il regarda autour de lui, afin de voir s'il n'y aurait pas quelqu'un pour lui venir en aide; il n'y avait personne. Alors il pensa que son heure était venue et il se mit à prier: «Seigneur, je remets mon esprit entre tes mains.» Mais soudain il entendit une voix: «Voici, je suis toujours avec vous jusqu'à la fin du monde.» Il entendait la voix et ne voyait personne; mais, au bout de quelques minutes, il vit un homme qui s'approchait de lui; il ne put pas bien le distinguer d'abord; l'homme le souleva et le fit asseoir contre un rocher. Le blessé avait une soif terrible et demanda: «Donne-moi un peu d'eau avant que je meure, s'il te plaît.» Il n'y avait ni tasse, ni verre; l'homme prit de l'eau dans ses mains pour la lui porter. Il revint ainsi une seconde puis une troisième fois et alors, dans ces mains qui lui apportaient de l'eau, le blessé vit les marques des clous qui les avaient percées. Il reconnut que le Christ lui-même, le Christ vivant était venu à son secours: il se jeta à ses pieds et s'écria: «Mon Sauveur et mon Dieu.» 

Le Christ disparut. Mais le blessé, soudain, se leva. Ses blessures étaient fermées, ses os étaient guéris, la force lui était revenue. La paix et la joie l'inondaient. Il se leva. Il rentra au village où il avait été persécuté et recommença à rendre témoignage à son Sauveur. Les gens, au village, furent dans une grande surprise. «Comment donc, nous l'avons tué, nous l'avons jeté en bas des rochers et le voici devant nous, vivant, prêchant l'Évangile?» Alors, il répondit: «Il est vrai que j'étais tout près de mourir, mais mon Christ, mon Sauveur est vivant et c'est pourquoi, moi aussi, je suis vivant.» 

La première fois que j'entendis cette histoire, je ne pus pas la croire. Ainsi est notre nature humaine, nous avons de la peine à croire aux miracles. Alors, je me rendis moi-même dans ce village. Je vis l'homme en question et je lui demandai si l'on m'avait dit vrai. Mais il me dit: «Avant que je te raconte moi-même quoi que ce soit, va tout d'abord auprès de ces païens du village, eux qui m'ont précipité en bas les rochers et demande-leur si cette histoire est vraie ou si elle ne l'est pas. Ensuite, je te raconterai.» Et les hommes du village me répondirent: «Oui, c'est vrai. Nous l'avons précipité des rochers et il était là tout près de mourir, les os brisés, tout couvert de sang. Mais une heure après, nous l'avons vu revenir au village en parfaite santé. Nous n'y comprenons rien, mais une chose est certaine: c'est que son Dieu doit être un Dieu vivant qui l'a sauvé et ramené à la vie.» 

Alors je revins vers le fidèle chrétien qui avait souffert ces choses. Il était rempli d'une joie merveilleuse et il me montra les cicatrices des blessures qu'il avait eues. Les blessures étaient guéries, les os brisés étaient solides de nouveau, mais les cicatrices étaient toujours là et il me dit quelle était sa joie et sa reconnaissance d'avoir souffert ces choses, parce qu'au milieu de ses souffrances il avait vu Sa gloire. Alors, je fus convaincu. Il y avait tant de témoins qui n'étaient pas chrétiens. Je constatai que c'était là l'oeuvre du Christ vivant qui peut sauver ses enfants. Il me dit: «Il y a tant de gens qui prétendent que Jésus n'est qu'un homme, peut-être un prophète, mais un homme comme les autres. Je sais, moi, par mon expérience, qu'Il est véritablement Dieu, car j'ai vu Sa présence et Sa gloire et si quelque intellectuel, un savant ou un rationaliste voulait me prétendre le contraire, il ne pourrait ébranler ma foi, parce qu'elle est fondée sur mon expérience personnelle. Je le connais Lui-même.» Cet homme est encore en vie et aujourd'hui encore il rend témoignage que Christ est puissant pour se révéler aux hommes, afin qu'ils puissent voir sa gloire. 

Alors, je lui communiquai ma propre expérience. Je lui racontai, comme je l'ai raconté ailleurs, et comme je vous le dis maintenant, que pour moi aussi le Christ a fait des choses merveilleuses, alors que pendant trois jours et trois nuits j'ai été dans une citerne et qu'il m'en a délivré. J'avais prêché l'Évangile et à cause de cela, on me saisit et on me jeta dans cette citerne. Pendant trois jours et trois nuits, je fus sans manger et sans boire; mon bras était brisé et me faisait souffrir cruellement. Mais au fond de cette prison, je fis l'expérience d'une paix et d'une joie si merveilleuses que je compris que c'était mon Christ qui était avec moi. Le troisième jour, un homme vint et me tira du puits; cet homme toucha mon bras qui était brisé et à l'instant même je fus guéri. Je ne m'en rendis pas compte immédiatement, mais, lorsque l'homme eut disparu, alors je réfléchis et je constatai que c'était le Christ vivant, que c'était Dieu qui m'avait sauvé, comme il sauve ceux qui croient en Lui. Il est toujours avec nous. 

C'est pourquoi je suis ici, au milieu de vous, dans ce pays soi-disant chrétien, non pas pour vous prêcher l'Évangile: il peut être utile et nécessaire de prêcher l'Évangile dans les pays qui ne savent rien de Jésus-Christ, mais, ici, vous le connaissez déjà. Je suis ici pour rendre témoignage de ce que Jésus-Christ, le Christ vivant, accomplit dans les pays païens, se révélant à ceux qui étaient les ennemis du christianisme pour les transformer en serviteurs de Celui dont ils ont vu la puissance.

Dans les contrées chrétiennes, les hommes ne croient pas en Lui; ils le méprisent, ils le négligent. Ils ne voient pas sa présence, parce que ce n'est pas Lui qu'ils cherchent, mais ils se cherchent eux-mêmes. Ce n'est pas la vérité qu'ils cherchent, ce n'est pas Christ; ce qu'ils cherchent, c'est leur propre confort. Et d'autre part, lorsqu'il n'y a ni persécution ni souffrance, nous ne pouvons pas véritablement faire l'expérience de sa présence. Mais s'ils consacrent du temps à la prière, alors Dieu pourra se révéler à eux, alors ils connaîtront que le Christ qu'ils commençaient à oublier, le Christ est vivant et leur Sauveur. 

Les habitants des pays chrétiens ne se rendent pas compte que c'est par le christianisme qu'ils ont reçu tous les biens de la civilisation, la liberté, l'instruction. Allez dans les pays où le Christ est inconnu et vous constaterez que les hommes sont à peine meilleurs que les animaux. On oublie que tous ces biens extérieurs sont venus par le christianisme et qu'avant vous étiez, vous en Europe, des sauvages. Et parce que les pays soi-disant chrétiens ont rejeté le Christ, il commence à se révéler lui-même dans les pays païens où il est salué et adoré. C'est ainsi que «les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers». «J'ai donné tant de biens à ces gens, dira le Christ, et maintenant ils ne me considèrent plus que comme un homme, alors que je suis Dieu. Je me tournerai donc vers les païens.» J'ai souvent été surpris de constater que les gens de l'Occident, qui ont reçu par le christianisme tant de bénédictions, les perdent maintenant parce qu'ils mettent leur confiance dans les choses extérieures, le confort, l'argent, le luxe et tout ce qui est de ce monde; c'est pourquoi au jour du jugement, les païens seront punis moins sévèrement parce qu'ils n'ont pas entendu parler de Christ; mais les pays chrétiens seront punis plus sévèrement que tous les autres, parce que, l'ayant connu, ils l'ont rejeté. 

Mais, avant ce jour du jugement, Dieu nous donne encore une occasion pour nous repentir et pour croire en Lui qui est véritablement le Dieu vivant. Si Jésus n'était pas vivant, s'il n'était pas Dieu, je ne serais pas ici pour rendre témoignage à Celui que j'ai persécuté il y a quelques années. Deux jours seulement après que j'avais jeté au feu la Bible, il se révéla à moi. C'est à ce même Évangile que je brûlais autrefois, qu'aujourd'hui je rends témoignage; c'est ce même Évangile que je prêche en pays païens. 

Si donc le Christ peut se révéler de façon si merveilleuse à des païens qui ne le connaissaient pas, combien plus ne se révélera-t-il pas aux personnes qui le connaissent depuis si longtemps. La seule chose importante, c'est que nous consacrions du temps à la prière, afin qu'Il puisse se révéler à nous. 

Et le temps est proche où le Christ reviendra avec ses anges et, s'adressant aux soi-disant chrétiens, il leur dira: «je ne vous connais pas; je connaissais votre nom, je savais ce qui vous concerne; et vous aussi vous connaissiez ma vie et mon oeuvre, mais vous n'avez pas voulu me connaître moi personnellement: je ne vous connais pas». Alors, quand vous verrez sa gloire, vous souhaiterez de vous repentir de n'avoir pas cru en lui comme en votre Dieu, mais il sera trop tard. Vous vous êtes laissé détourner par les infidèles, par les rationalistes qui vous disaient de ne pas croire à sa divinité; il sera trop tard alors pour vous repentir; mais, maintenant l'occasion vous en est donnée. Peut-être en ce jour-là entendrez-vous dire: «Un homme est venu à vous des contrées païennes; il a rendu témoignage de moi comme du Christ vivant, parce qu'il avait fait l'expérience de ma puissance et de ma gloire, et cependant, vous n'avez pas voulu croire.» Alors il sera trop tard. Mais aujourd'hui, il est temps encore et c'est pourquoi je rends ce témoignage devant vous, non pas pour ma propre gloire, mais pour sa gloire à Lui. Et les grandes choses qu'il a faites pour moi, elles ne le sont pas pour moi seulement, elles sont pour vous aussi, si seulement vous voulez lui donner votre coeur. 

Que le Seigneur nous donne de reconnaître dès aujourd'hui sa puissance, en sorte que nous puissions être sauvés; c'est maintenant, avant de quitter notre corps, qu'il faut changer. Le serpent change de peau plusieurs fois dans sa vie, mais il reste un serpent après comme avant, il ne devient pas une colombe. Le pécheur après avoir quitté ce corps ne deviendra pas un saint ou un ange, il restera un pécheur: c'est maintenant qu'il doit se repentir. Mais celui qui croit en Jésus-Christ est comparable bien plutôt à une chenille: la chenille ressemble aussi en quelque sorte au serpent, mais, lorsque s'ouvre la chrysalide, alors elle est transformée en un papillon merveilleux. Ainsi ceux qui croient en Jésus-Christ et qui vivent avec Lui recevront un corps nouveau, un corps glorifié quand le Seigneur apparaîtra dans sa gloire, et ils régneront avec Lui à jamais. 

Alors nous reconnaîtrons que la parole a été faite chair, que le Christ s'est fait homme pour sauver les hommes. 

C'est ici la première fois que je vous rencontre et c'est sans doute la dernière, mais avant que cette première et dernière rencontre soit passée, je veux vous dire encore un mot. Dès maintenant, rencontrez le Seigneur par la prière et alors nous pourrons nous retrouver tous un jour à ses pieds, dans sa gloire. J'ai rendu mon témoignage. C'est pour cela que Dieu m'a envoyé dans ce pays: pour rendre mon témoignage et rien d'autre. Et maintenant je vous ai dit que les grandes choses qu'il a faites pour moi, il peut aussi les faire pour vous. S'il m'a sauvé moi, le grand pécheur qui était l'ennemi du Christ et du christianisme, il peut vous sauver aussi, vous les chrétiens de nom. 

Vous ne vivrez pas toujours dans ce monde. D'ici peu de temps, vous devrez le quitter et vous comparaîtrez tous devant le tribunal de Dieu. Avant d'y comparaître, pendant que vous êtes encore dans ce monde, soyez réconciliés avec votre Sauveur. 

Je ne veux pas prendre davantage de votre temps mon dernier mot sera celui-ci: je vous en supplie prenez chaque jour le temps de prier et alors vous ferez sa connaissance personnelle. Il se révélera à vous et vous serez sauvés. Que le Seigneur vous donne, au jour de son avènement, de n'être pas couverts de honte, mais d'être de ceux qu'il a sauvés et qui vivront pour toujours avec Lui. 

– À la question suivante posée par un auditeur: 

«Comment un Dieu d'amour peut-il songer à punir?» 

– Le Sâdhou répond: 

«Ce n'est pas Dieu qui punit le pécheur, c'est son péché qui le punit. Ce n'est pas Jésus-Christ qui a puni Judas Iscariote, mais Juda Iscariote a pris conscience de son péché; il s'en est allé et il s'est pendu.» 


D'après les notes de M. le pasteur Primault. 



© Source: Tripod

Retour

---------------------------------------------------------

LA GRÂCE ET LA VÉRITÉ


«La Parole est devenue chair, et elle a planté sa tente parmi nous, pleine de grâce et de vérité» Jean 1: 14

«La vie humaine ressemble à un pendule. La musique va de la mélodie à la cacophonie; la mode oscille du mini au maxi. Sur le plan moral, les hommes et les femmes passent de l'ascétisme au laisser-aller, du silence à l'obsession sexuelle. Nous trouvons difficile de garder le juste milieu entre les extrêmes. Lorsque ce mouvement touche la théologie, cela devient vraiment grave» (D. Lane). Il ne s'agit pas pour autant de faire l'apologie du juste milieu! Comme l'a justement souligné Alain Peyrefitte dans un de ses ouvrages: «Encore faudrait-il que le milieu soit juste. Il ne suffit pas de se tenir à égale distance de deux excès, pour être sûr de marcher dans la bonne voie». En matière de doctrine et de vie chrétienne l'équilibre véritable est étroitement lié au souci permanent de prendre en compte tout ce que les Saintes Écritures nous enseignent sur chaque sujet considéré. Ainsi en est-il de la grâce, thème éminent et bouleversant de plusieurs livres traduits et publiés ces derniers temps.

Plus les années passent, plus la grâce de Dieu fait bondir et palpiter mon coeur! La beauté morale de mon Dieu, sa générosité inouïe envers ses ennemis, parmi lesquels j'étais autrefois, son bon plaisir qui le pousse à accorder de merveilleux bienfaits à ceux qui ne le méritent pas, mieux encore, à ceux qui ont démérité, me laisse pantois, stupéfait, le souffle coupé. D'un bout à l'autre de l'Ancien Testament déjà carillonne à toute volée ce message extraordinaire de la grâce surabondante de l'Éternel, le «Dieu compatissant et qui fait grâce, lent à la colère, riche en bienveillance et en fidélité, qui conserve sa bienveillance jusqu'à mille générations, qui pardonne la faute, le crime et le péché» (Exode 4.6-7).

Le «chérissement» de Dieu, selon le mot d'André Chouraqui, est d'une telle intensité que l'Éternel prend la précaution de mettre son serviteur Moïse dans le creux d'un rocher du Sinaï, qu'Il le couvre ensuite de Sa main et lui fait contempler la gloire de Sa grâce par derrière afin qu'il puisse en supporter l'indicible vision. Mais la beauté suprême de Dieu se déploie à son zénith lorsqu'elle prend une forme humaine et vient planter sa tente au milieu de l'humanité coupable. Jésus-Christ, c'est la grâce infinie incarnée. Le Dieu très saint vient en personne fréquenter la misère humaine, s'asseoir à table avec les prostituées, les collecteurs d'impôt et tous les pécheurs notoires, au grand dam des pharisiens et autres bien-pensants. 

Le Seigneur du cosmos s'abaisse de son plein gré au rang de l'esclave méprisé et accepte de subir le supplice infamant de la croix afin que moi, le coupable insolvable, je sois quand même épargné, acquitté, innocenté, purifié, pardonné, libéré à jamais de ma dette envers Lui. Telle est la miséricorde insondable de Celui qui a décidé librement, par pur amour «de prendre le misérable en pitié, d'épargner le coupable, d'accueillir le marginal et de déverser des faveurs sur ceux autrefois justement soumis à la désapprobation. [...] Il élève notre tête au-dessus des murs de la prison, Il remplace nos habits de détenus par des tuniques royales et Il nous donne du pain à jamais devant Lui, tous les jours de notre vie» (A.W. Tozer). Telle est la grâce divine dans sa plénitude absolue.

Disciple de Jésus-Christ, je suis appelé à puiser continuellement mes forces dans Sa grâce (2 Tim. 2: 1) et à être, comme Lui, débordant de grâce dans mes relations avec mon prochain. Prenons un seul exemple: puisque le Seigneur Jésus n'a pas hésité à fréquenter les gens de mauvaise vie de son époque, je suis donc invité à manifester Sa grâce en allant vers ceux de mon époque, en les accompagnant dans leur vie parfois tumultueuse, aux méandres compliqués, avec une grande générosité de coeur, une persévérance sans faille, beaucoup de compassion, de compréhension. Et c'est là que, poussé par le vent dominant de notre temps, le pendule se met à osciller dangereusement au risque de se caler sur un extrême, travestissant, parfois très subtilement, la grâce en crasse. Le triomphe de la grâce rendrait-il caducs certains avertissements bibliques solennels comme celui-ci: «Attention, ne vous y trompez pas: les mauvaises compagnies corrompent les bonnes moeurs» (Il Cor. 15:33)? Faut-il vivement encourager le drogué et la prostituée tout juste affranchis par Jésus-Christ à foncer vers les quartiers chauds qu'ils viennent à peine de quitter? 

L'ancien pratiquant assidu des arts occultes arraché hier à la puissance des ténèbres doit-il se lier d'amitié avec les satanistes de son quartier pour ressembler à Jésus? L'apôtre Paul, s'adressant aux membres de l'Église de Jésus-Christ à Corinthe, leur fait remarquer, avec bon sens, qu'il ne s'agit pas, pour le croyant, d'éviter systématiquement toute relation avec ceux qui, dans ce monde, mènent une vie de débauche, avec les avares, les voleurs ou les adorateurs d'idoles, car alors il lui faudrait sortir du monde. Par contre, il leur dit clairement de ne pas entretenir de relations avec celui qui, tout en se disant leur «frère» vivrait dans la débauche, ou serait avare, idolâtre, calomniateur, adonné à la boisson ou voleur. Tout ce qui peut être perçu comme une marque de solidarité avec ce soi-disant frère doit être absolument évité, y compris même le fait de prendre un repas avec lui (Il Cor. 5:9-13). Aux Thessaloniciens, il recommande, au nom du Seigneur Jésus-Christ, de se tenir à l'écart de tout frère qui mène une vie de désordre, en flagrante contradiction avec l'enseignement reçu. S'il refuse de tenir compte des avertissements et des instructions qui lui sont adressés de la part de Dieu, toute relation avec lui doit cesser afin qu'il en éprouve de la honte. Il ne s'agit pas de le traiter en ennemi, mais de le reprendre comme un frère (2 Thess. 3:6-15). 

Après avoir dénoncé ceux qui «travestissant en dérèglement la grâce de Dieu en reniant Jésus-Christ», Jude exhorte les lecteurs de sa lettre en ces termes: «Ayez pitié des uns, de ceux qui doutent: sauvez-les en les arrachant au feu. Ayez pour les autres une pitié mêlée de crainte, haïssant jusqu'à la tunique souillée par la chair» (22-23). Il est des fréquentations régulières, des amitiés trop longtemps cultivées, qui finissent par faire de nous les otages d'hommes et de femmes malins et sans scrupules. Utilisant notre naïveté, ils se plaisent à nous manipuler, cherchant essentiellement à se donner bonne conscience et visant insidieusement à faire de nous les sympathiques complices des pratiques coupables qu'ils ne veulent surtout pas abandonner. Dieu nous exhorte à nous conduire avec sagesse envers ceux du dehors; pas de grâce sans sel, pas de sel sans grâce (Col. 4: 5-6)!

Vivre dans la grâce, exercer la grâce, cela s'apprend à l'école du Seigneur et dans son intimité jour après jour. L'itinéraire de la grâce est jalonné de merveilleuses surprises... et de pièges habiles tendus par le grand Ennemi de la grâce authentique, qui cherche continuellement à la caricaturer en la dissociant de la vérité (Jean 1: 14).

«La grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée. Elle nous enseigne à renoncer à l'impiété, aux désirs de ce monde, et à vivre dans le siècle présent d'une manière sensée, juste et pieuse.» Tite 2:11-12

Maurice Decker «La Bible à coeur ouvert»

©  La bonne Nouvelle No 1 - 2002



Retour

---------------------------------------------------------


QU'AVEZ-VOUS ENTENDU?    


C'est le cri du jour! Les journaux sont remplis de nouvelles, bonnes ou mauvaises. Chacun raconte à son prochain un fait dont il vient lui-même de prendre connaissance. Chaque jour, la radio apporte les nouvelles des quatre coins du globe. Et c'est ainsi que partout l'on sait ce qui se passe dans les deux hémisphères.  

Sans l'ombre d'un doute, sans hésitation, on reçoit le témoignage des hommes. L'homme de la rue qui achète un journal accorde son crédit au rédacteur de la feuille qu'il tient entre les mains. Et ainsi, on parle, on argumente, on discute... sans avoir vu, mais tout simplement parce que l'on a entendu.  

Lecteur! Qu'avez-vous personnellement entendu? Durant une vie, on entend bien des choses. Certaines laissent un souvenir indélébile. Mais quand, à l'horloge du temps, lugubrement, tristement, l'heure dernière fait, elle aussi, entendre ses coups, quand l'heure du départ pour le monde invisible est arrivée, quel profit y a-t-il de toutes les vanités que nos oreilles ont entendues? Aucun! Mille bruits sont venus impressionner notre tympan. De toute cette gamme allant depuis la marche funèbre jusqu'à la valse joyeuse, il ne reste rien... lorsqu'un pauvre enfant des hommes se trouve serré de près par la mort.  

Oh! combien il est important, combien il est nécessaire, indispensable, que les hommes, tous les hommes, entendent la voix de Dieu! Cette voix, cher lecteur, l'avez-vous entendue? Le Seigneur Jésus vous parle. D'où parle-t-Il? Y avez-vous jamais pensé? Voici ce que déclare l'Écriture Sainte: «Prenez garde que vous ne refusiez pas Celui qui parle: car, si ceux-là n'ont pas échappé qui refusèrent celui qui parlait en oracle sur la terre, combien moins échapperons-nous, si nous nous détournons de Celui qui parle ainsi des Cieux»! 

Ceci constitue peut-être pour vous des pensées toutes nouvelles. Il est bien vrai, pourtant, que Dieu le Créateur de toutes choses, parle à Ses créatures par le moyen des choses qui ont été faites. Il y a aussi, ne l'oublions pas, «les oracles de Dieu» ou «les oracles vivants». Vous savez de ce dont je veux parler. Il s'agit de «l'Écriture», celle-là même dont notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ a dit qu'elle ne pouvait être «anéantie». La Bible est la Parole de Dieu. Eh! quoi! Vous semble-t-il donc tellement étrange que dans un monde où les hommes ont tellement écrit, Dieu aussi ait écrit Sa Parole?  

Prêtons l'oreille à la voix de Dieu. Quand Dieu parle, c'est pour nous bénir. Dieu parle à l'homme pour lui faire du bien. Et que dit-Il? Voici ce que nous lisons dans le texte sacré, c'est-à-dire dans le texte divin qui est digne de tout notre respect et de toute notre vénération:  

«Car Dieu a tant aimé le monde, qu'Il a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle».  

Vingt-huit mots exactement constituent ce court message. Vingt-huit, est comme nous le savons tous, un nombre égal à sept multiplié par quatre. Sept est le nombre de la perfection. C'est un état complet. C'est le repos. Quatre nous parle de quelque chose de fini, mais davantage en rapport avec la terre. C'est mondial. C'est universel. Ainsi il y a quatre saisons dans l'année; il est parlé des quatre vents des cieux, des quatre monarchies universelles, des quatre coins de la terre.  

Quelle glorieuse proclamation que celle qui est renfermée dans ces vingt-huit petits mots. Examinons les vérités qu'elle contient. En tout premier lieu nous sommes mis en présence du coeur de Dieu. Ah! Dieu est un GRAND DIEU. Il règne sur l'univers tout entier. Pour Lui, les mers sont sans abîmes et le ciel sans hauteur; le soleil est sans éclat et les ténèbres inexistantes. Les nations sont réputées par Lui comme une goutte d'un seau et comme la poussière d'une balance. Il enlève les îles comme un atome. Aussi, je vous citerai les paroles du prophète inspiré: «Ne sais-tu pas, n'as-tu pas entendu, que le Dieu d'éternité, l'Éternel, créateur des bouts de la terre, ne se lasse pas et ne se fatigue pas?» O lecteur! Avez-vous entendu cela?  

En second lieu, l'amour de Dieu est aussi un GRAND AMOUR. Il y a longtemps que Dieu supporte un monde pécheur et coupable. Voici près de soixante siècles que Dieu nourrit l'immense famille humaine, en dépit de sa rébellion insolente et de sa révolte. La patience de Dieu, le support de Dieu, Son amour sont grands à tous les égards.  

Le troisième point est le suivant: «Le monde constitue une GRANDE COMPAGNIE». Il y a de tout dans ce monde. Chacun le sait, je serai bref... Eh bien! Dieu a aimé le monde...  

L'amour magnifique de Dieu à l'égard de ce monde corrompu et perdu, s'est exprimé par un GRAND DON. Qu'est-ce que Dieu a donné? Il n'a jamais cessé de nous dispenser de l'air pour nos poumons, afin que nous puissions vivre, parler, rire et chanter... Croyez-vous qu'il en coûte quelque chose à Dieu de nous donner de l'oxygène pour que notre sang veineux soit transformé eu sang artériel? Point du tout! Il en est exactement de même avec le pain dont Dieu nous gratifie, avec les fruits succulents que nous pouvons savourer. Mais, où l'amour incomparable de Dieu intervient, c'est dans le don de Son Fils unique. Ah! voilà la lumière de l'amour de Dieu qui brille de tout son éclat.  

Lecteur! Connaissez-vous le Don de Dieu? Regardez à la croix du Golgotha. Là, Dieu n'a point épargné Son Fils. Recevez simplement par la foi ce que Dieu dit. Et que dit-Il? «Je t'ai donné mon Fils. Je t'ai tellement aimé que je n'ai pas épargné pour toi, mon Fils unique.»  

Poursuivons! Les offres de l'évangile s'adressent à tous. Qu'est-ce à dire sinon qu'il s'agit d'UNE GRANDE INVITATION? La paix, le repos, le salut sont offerts à quiconque. Or «quiconque», c'est n'importe qui vivant dans n'importe quel milieu. «Quiconque», c'est l'homme religieux et professant. C'est aussi l'homme qui ne «professe» rien du tout...  

Dieu vous offre aujourd'hui UNE GRANDE DÉLIVRANCE. Notre texte dit en effet que le don de Dieu aux hommes est afin que l'homme «ne périsse pas».  

Le dernier point est qu'il ne s'agit rien moins que de recevoir UN GRAND HÉRITAGE; en d'autres termes, il s'agit de la vie éternelle. Serez-vous, dans le ciel, avec Jésus? Lecteur! Avez-vous entendu la voix de Dieu? ou plutôt, y avez-vous ajouté foi? Oh! recevez, aujourd'hui, le glorieux message de l'Évangile. Lisez l'Écriture Sainte. Elle a la puissance, à l'encontre de toutes les paroles humaines, de sauver votre âme.  

  Maurice Capelle 

© Source: Tripod


Retour

---------------------------------------------------------


SA GRÂCE: LES UNS LA REÇOIVENT, LES AUTRES LA REPOUSSENT...


Évangile de Jean, chapitre 3, verset 22 à 36

Quand les incrédules s'élèvent contre la doctrine évangélique, ils ne sont pas tant irrités du salut de ceux qui croient que de la condamnation de ceux qui ne croient pas. Ne serait-ce pas parce qu’ils pressentent que cette condamnation pourrait bien se réaliser? S'ils la jugent impossible, pourquoi s’emporter contre elle? Il leur suffirait de la mépriser et de se taire. Mais non, ils y reviennent avec une espèce d’acharnement, sans qu'on leur en parle, sans nécessité, même quand on les entretient de toute autre chose. Qu'ils y songent: un proverbe populaire dit: «Il n’y a que la vérité qui blesse»; il pourrait bien se faire que cette parole fût ici applicable. Toutefois essayons de répondre plus directement.

Le fait est que, pour trouver la doctrine évangélique en défaut, ses adversaires la dénaturent. Ils lui font dire: les uns sont sauvés parce qu'ils croient; les autres sont condamnés parce qu'ils ne croient pas. Or ce n'est pas là ce que déclare l'Évangile. Il n'est pas dit que la colère de Dieu vient sur celui qui ne croit pas, mais qu'elle demeure sur lui. Dieu ne s'irrite donc pas contre l'homme parce qu'il refuse de croire, mais il reste irrité contre lui à cause de ses péchés. Avant que la foi fût présentée à cet homme, il était déjà pécheur et déjà condamné; son refus de croire n'y change donc rien, il reste pécheur et condamné. Ce qui serait vraiment étrange, ce serait que, parce qu'il a repoussé le Sauveur, son sort fût amélioré et qu'il fût sauvé à cause de son incrédulité! Une comparaison nous fera mieux comprendre.

D'innombrables malades viennent dans un vaste hôpital chercher la guérison des maux qu'ils se sont attirés par leurs débauches, leurs vices ou leurs crimes. Tous souffrent, tous appellent du secours, un habile médecin arrive, il apporte un remède infaillible et crie: «Quiconque boira cette eau sera guéri? Quiconque la refusera restera souffrant et finalement mourra!» Quelques malades tendent la main, boivent à longs traits et retrouvent la santé. D'autres se moquent du docteur et refusent un remède qu'ils jugent trop simple pour être efficace, et ces hommes meurent, non de l'eau qu'ils n'ont pas bue, mais de la maladie qu'ils avaient déjà.

Qui pourra dire que leur mort est injuste et la reprocher au généreux médecin? Je dis plus: qui pourra faire un reproche de cette mort au Créateur qui avait donné la vie a ces malades? N'est-ce pas par leur faute qu'ils ont souffert et qu'ils sont morts? Ce Créateur leur devait-il quelque chose? En leur donnant les quelques années de vie qu'ils ont déjà goûtées, ne leur a-t-il pas accordé plus qu'il ne leur devait, lui qui ne leur devait rien? Et enfin, si quelqu'un prétendait encore qu'il est injuste que le Créateur laisse mourir d'une mort sans retour l'homme coupable d'une faute passagère, je répondrai: Je n'examine pas si c'est injuste; mais vous, convenez du fait: cela est, cela se voit tous les jours, et, quoi que vous puissiez dire, cela est, cela se voit. Or, il ne m’en faut pas davantage pour vous faire comprendre maintenant que le Dieu de l'Évangile peut bien et doit même, pour être le vrai Dieu, faire ce que fait le Dieu de la nature.

Ce monde est le vaste hôpital encombré, non de malades, mais de pécheurs qui tous, par le fait seul de leur désobéissance, ont encouru la condamnation et la mort. Que personne ne vienne à leur secours, et tous mourront sans qu'aucun puisse se plaindre avec raison. Mais Jésus arrive, entre dans ce grand réceptacle de souffrances morales et crie dans tous les rangs de la société. «Quiconque veut se confier en moi et jeter sur moi un seul regard ne mourra point; fût-il déjà expirant, il passera de la mort à la vie; si d'autres refusent mon secours, je ne veux, ni ne puis les contraindre; je ne viens pas les condamner, mais les laisse où ils sont déjà, sous la condamnation; ce n’est pas moi, ce sont eux-mêmes qui le veulent ainsi. La colère de Dieu demeure donc sur eux».

Les uns tournent les yeux et les mains vers ce Sauveur, et revivent, les autres le raillent et meurent. Qui pourra se plaindre? Jésus les a-t-il fait mourir, ne se sont-ils pas deux fois suicidés, d'abord par leurs péchés, ensuite par le refus du pardon? Et maintenant dira t'on qu'il est injuste que le Dieu de l Évangile ait créé des êtres qui finalement devaient tomber sous sa colère? À cela nous n'avons qu'un mot à répondre: Le Dieu de l Évangile est le Dieu de la nature; il ne s’agit pas pour nous, faibles intelligences, d'examiner si la conduite du Créateur est juste, mais de nous assurer ce qu'elle est. Or, quoique vous puissiez dire, il est certain que Dieu laisse mourir des hommes à la fleur de l'âge, en laisse souffrir d’autres pendant de longues années; et si cela est, si cela se voit dans la nature, cela peut bien être et se voir dans l'Évangile; cette analogie d'action me montre, au contraire, que c'est bien le même Dieu.

Voilà l'Évangile: Dieu offre sa grâce à tous: les uns la reçoivent, les autres la repoussent; c'est à nous de voir si nous voulons la repousser ou la recevoir! C'est à nous de sonder notre coeur et de juger s'il est malade de péché et s'il a besoin de pardon; c'est à nous de voir si par nous-mêmes nous pouvons effacer nos fautes passées, et si par nos forces nous pouvons éviter le mal à l'avenir. Si nous sommes justes, comme le demande la conscience, et saints, comme l'exige la loi de Dieu, c'est à nous de nous lever, de le dire et de congédier le médecin Sauveur! Ah! malheureux disputeur que nous sommes, qui aimons mieux discourir sur nos plaies que de les voir guérir! Insensés qui souffrons en disant: Ce n'est rien, et qui expirerons bientôt de douleur en criant: Je me porte bien! Semblables à cet orgueilleux païen qui, la jambe rompue, laissait échapper cette parole: «O douleur! tu ne m'obligeras jamais à dire que tu sois un mal». Nous, brisés par le péché, nous crions: J'aime mieux en souffrir que de l'avouer! Ne l'avouons donc pas, si bon nous semble, mais ne nous étonnons pas si la mort éternelle s'ensuit! Ou plutôt laissons là l'orgueil de la propre justice; sentons nos misères, laissons à Dieu le soin de composer, d'analyser et d'expliquer ses mystérieux remèdes; pour nous, acceptons-les de sa main. Ils sont bien simples et se réduisent à un: pauvres pécheurs souffrants, confiez-vous en l'amour et en la puissance de Jésus-Christ; celui qui croit au Fils a dès à présent et pour toujours une vie éternelle et bienheureuse!


Napoléon ROUSSEL

© Source: Pompignane


Retour

---------------------------------------------------------

ENTENDRE LE SAUVEUR LUI-MÊME


Discours prononcé à Lausanne, à la salle de Tivoli, le lundi 6 mars 1922, à 8 h. du soir. 


Jean 4, 42: Nous ne croyons plus à cause de ce que tu nous as dit, car nous l'avons entendu nous-mêmes et nous savons qu'Il est vraiment le Sauveur du monde. 


Auprès du puits de Jacob.

Cette scène s'est passée près du Puits de Jacob. Il y a environ trois semaines, le 13 février, j'étais assis à côté de ce puits et je me disais que j'avais lu bien des fois l'histoire de la femme samaritaine et de sa conversation avec Jésus, sans jamais avoir pu me représenter ce paysage. Il y a des gens qui pensent que ce récit est un mythe, une fiction; or, en voyant ces lieux, je sentais que, pour moi, il n'y avait là ni fiction, ni mythe, mais une réalité. À 400 mètres à peine du Puits de Jacob, se trouve le village de Sichar, qui porte encore le même nom. 

Donc Jésus, se rendant en Galilée, s'assit au bord du puits, pour se reposer un peu, et entra en conversation avec la femme de Samarie. Il lui demande de l'eau, ce qui la surprend beaucoup: «Il est juif, je suis Samaritaine, et il me demande de l'eau!» C'est que les juifs considéraient les Samaritains comme des hors-caste et elle ne pensait pas qu'un juif voulût avoir quelque chose à faire avec elle. Mais Jésus ne se disait pas: «je suis juif et elle est hors-caste». Au contraire, il aimait l'âme de cette femme et désirait la sauver. Il ne pensait pas non plus: «je suis Dieu et elle est une pécheresse!» il ne la haïssait pas comme les Hindous des hautes castes haïssent les castes inférieures. Il ne haïssait pas comme ces blancs, par exemple, qui ont la haine des noirs. Il n'avait pas de haine même pour les plus grands pécheurs; ce ne sont pas les pécheurs qu'il haïssait, mais leurs péchés. Voilà pourquoi il descendit du Ciel pour les sauver du péché. Lorsque Jésus entra en conversation avec la Samaritaine, auprès du puits, elle ne reconnut pas qui était celui qui lui parlait. Même après qu'il lui eut dit tout ce qui la concemait, tout ce qu'elle avait fait, elle n'arrivait pas à comprendre que c'était le Christ. Elle dit. «Nous attendons le Christ; quand il viendra, il nous expliquera toutes choses». Et il répondit: «je le suis, moi qui te parle». 

Quand la Samaritaine eut réalisé qu'Il était le Christ, elle n'attend pas longtemps, mais, laissant là sa cruche, elle courut le dire à d'autres. Beaucoup de chrétiens connaissent Jésus par les Évangiles, sans réaliser qu'il est Christ, le Christ vivant. Ils ne le connaissent pas véritablement. Comme cette femme, ils ne voient en lui qu'un prophète, mais à ceux qui vivent avec lui par la prière, il se révèle lui-même.


Croire en Jésus pour l'avoir vu lui-même. 

  Beaucoup de gens disent qu'ils n'ont pas de temps pour la prière. Le temps viendra où ils devront mourir, et alors diront-ils encore: «Nous n'avons pas le temps de mourir»? La mort ne dira pas - «Très bien! je vais m'en aller et attendre que vous ayez terminé votre travail!» Vous serez appelés soudainement et devrez bien laisser votre travail. Personne ne vous tiendra compagnie dans la vallée de l'ombre de la mort. 

Vous devrez laisser vos bien-aimés. Christ est le seul qui pourra vous servir de compagnon à ce moment-là, à la condition que vous l'ayez pris pour votre ami auparavant. Quand nous parlons avec lui, par la prière, nous le connaissons, son amour agit dans nos coeurs, et quand nous le connaissons vraiment, alors, comme cette femme qui laissa là sa cruche, nous nous hâtons d'aller pour en parler à d'autres. Elle était si fortement influencée par la présence de Jésus, qu'elle oublia d'emporter son eau au village, oublia jusqu'à ses enfants qui l'attendaient sans doute. Plus tard, les gens du village, qui vinrent trouver Jésus auprès du Puits de Jacob, rendirent ce témoignage: «Maintenant, nous croyons en lui, non plus à cause de ce que tu as dis, mais parce que nous l'avons vu nous-mêmes». 

Tel est aussi mon témoignage: je crois en Jésus-Christ non pas à cause de ce que j'ai lu dans la Bible à son sujet, ni parce que quelques docteurs m'ont parlé de lui, m'ont engagé à me convertir, mais parce que je l'ai vu, Lui, le seul Sauveur du monde. Il l'a dit: «Ceux qui boiront de cette eau auront encore soif, mais celui qui boira de l'eau vive que je Iui donnerai n'aura plus jamais soif». C'est vrai. J'ai bu de l'eau du Puits de Jacob et le même soir j'avais soif de nouveau, mais il y a plus de seize ans que Christ m'a donné Son eau vive et je n'ai plus jamais eu soif. 

Quand nous saisissons le Christ, il se révèle à nous et non seulement il se révèle lui-même à nos coeurs, mais il satisfait tous les besoins de notre âme. Nous ne pouvons pas être satisfaits si nous ne le connaissons que de nom. Les apôtres, qui avaient vécu trois ans avec lui, ne le reconnurent pas quand il se releva d'entre les morts. Le jour où il apparut aux onze disciples réunis, ils crurent que c'était un esprit. Si ses disciples, qui avaient vécu trois ans avec lui, ne le reconnurent pas, comment le pourrions-nous? Ils ne purent pas le reconnaître, parce qu'ils ne le voyaient plus revêtu du corps auquel ils étaient habitués, mais du corps glorieux d'après sa résurrection. C'est ainsi que, si nous ne l'acceptons que comme homme ou comme esprit, nous ne pouvons pas le reconnaître. Ce n'est que par la prière que les yeux de notre âme seront ouverts et que nous le reconnaîtrons comme le Christ vivant. 

Le mois demier, traversant Emmaüs, village situé à onze kilomètres de Jérusalem, je me rappelais ces deux disciples qui s'entretenaient de Jésus, alors que Jésus lui-même marchait à côté d'eux sans qu'ils le reconnussent. Après, lorsqu'il eut disparu, ils se dirent: «C'était lui!» C'est à l'aide d'une merveilleuse expérience qu'ils réalisèrent la présence de leur Maître auprès d'eux, car ils dirent: «Nos coeurs ne brûlaient-ils pas au-dedans de nous quand il marchait à nos côtés?» Ce coeur brûlant était le résultat de sa présence. Leurs yeux ne pouvaient pas le reconnaître, mais leur coeur le reconnut. Ce n'est que par la prière que nous sentirons Sa présence dans nos coeurs et que nos coeurs brûleront au-dedans de nous. Ce feu du Saint-Esprit ne peut pas être éteint par l'eau de ce monde. Quand nous avons trouvé Christ, nous ne pouvons pas rester muets, nous devons parler de Jésus-Christ, il nous devient impossible de nous taire. 


Jésus lui-même réconforta le martyr Kartar Singh. 

Quelques-uns d'entre vous ont entendu parler de Kartar Singh, le martyr du Thibet. Lorsqu'il partit pour prêcher l'Évangile, on lui disait: «Tais toi, nous n'aimons pas entendre parler de Christ». il était le fils d'un homme très riche et il laissa tout pour aller annoncer l'Évangile au Thibet. Il avait fait l'expérience que les biens de ce monde ne peuvent pas donner la paix, ni satisfaire l'âme, mais que Christ seul peut nous contenter. On m'a raconté, au Thibet, comment cet homme fut mis à mort. On le mena sur une colline et là il fut cousu dans une peau de bête encore humide et laissé exposé au grand soleil pendant trois jours. Je fus frappé par l'air joyeux de l'homme qui me racontait cela, et je lui dis avec surprise - «Vous me parlez de quelque chose de bien triste et vous paraissez heureux!» «Ce n'est pas triste; je vous raconte une mort, mais ce n'était pas la mort, c'était la vie, une vie merveilleuse.» On le laissa trois jours dans cette peau, mourant de faim et de soif, et, lorsqu'on lui demandait: «Comment vous sentez-vous maintenant?», il répondait: «je remercie Dieu pour ce grand privilège de pouvoir souffrir pour lui». Mais il ne souffrait pas. Il était dans une joie si intense que je voudrais que beaucoup puissent la réaliser, et alors ils seraient d'accord avec moi pour dire que vivre avec Jésus-Christ, c'est le ciel sur la terre. Comme Kartar Singh n'était pas encore mort, on lui enfonça des pointes de fer dans le corps. Son sang coulait à flots, mais il avait toujours cette même joie merveilleuse, une joie qui ne peut pas s'exprimer. Chacun l'avait abandonné et il disait: «Les hommes m'ont abandonné, mais non pas mon Sauveur; Il est avec moi et même au dedans de moi. Dans cette peau de bête, je suis en réalité dans le Ciel. Je bénis Dieu pour ce privilège». 

Si Jésus-Christ peut donner une telle joie au milieu de la souffrance, quelle joie plus grande n'aurons-nous pas dans le Ciel où il n'y aura plus de persécutions. Mais prenons-y garde, si nous ne réalisons pas cette joie maintenant, il nous sera impossible de la réaliser après la mort. 


Dieu en nous: comparaison de la pierre et du charbon. 

En quelque sorte, nous vivons en Dieu, mais Dieu ne vit pas en nous, c'est-à-dire que nous vivons en Lui parce qu'il est partout, comme l'air, mais Il n'est pas en nous, parce que nous ne réalisons pas sa présence dans nos coeurs. Un jour que, dans les montagnes de l'Himalaya, j'étais assis au bord d'un torrent, je tirai de l'eau une belle pierre, ronde et dure, et je la brisai. L'intérieur en était parfaitement sec. Cette pierre avait séjoumé longtemps dans l'eau, mais l'eau n'avait pas pénétré dans la pierre. Beaucoup de chrétiens ressemblent à cette pierre: ils sont dans l'Église, mais Dieu n'est pas en eux. Ce n'était pas la faute de l'eau, mais celle de la pierre trop dure; ce n'est pas la faute de Dieu, mais de nos coeurs trop durs. Car nos coeurs sont durs; ils sont comme cette pierre, si durs que rien ne peut les pénétrer, que tout effort reste inutile. 

Nous posséderons la joie vraie si Christ est en nous et nous en Lui, non plus comme la pierre dans l'eau, mais comme l'éponge. L'éponge est dans l'eau et l'eau est dans l'éponge, ce sont deux choses qui sont et qui restent différentes, mais qui n'en forment plus qu'une.

Ce n'est pas que nous soyons Dieu ou que Dieu soit nous-mêmes, (1) mais Dieu est en nous et nous en Lui. Si Dieu vit en nous, la noirceur du péché disparaîtra, cette noirceur que nous ne pouvons pas faire disparaître par nos propres efforts. Il n'est pas possible d'enlever au charbon sa noirceur, même en y employant des kilos de savon, mais qu'on mette le charbon dans le feu, sa noirceur disparait. C'est ainsi que la noirceur de notre péché ne peut pas être enlevée par nos propres efforts, mais, dès que nous recevons le baptême du feu par le Saint-Esprit, nous réalisons que le Royaume de Dieu est au-dedans de nous. On croit souvent que le Royaume de Dieu est au-dessus de nous, au Ciel ou ailleurs. Christ a dit: «Le Royaume de Dieu est au dedans de vous.» Autrefois, je ne pouvais pas comprendre cette parole, mais depuis que j'en ai fait l'expérience, j'ai compris comment le Royaume de Dieu peut être au dedans de nous. 


Double miracle en faveur de Sundar Singh.

J'ai déjà raconté l'autre jour une expérience que je fis au Thibet, dans un village où j'annonçais l'Évangile. 

On me dit: «Nous t'avons déjà dit si souvent de ne pas revenir chez nous et te voilà de nouveau! Cette fois, nous allons te tuer.» Un lama s'écria alors: «Cela ne servira à rien de le tuer; la mort de Kartar Singh a fait une très grande impression sur le peuple. Abandonnez-le dans la forêt.» Ils me conduisirent dans la forêt, où je fus attaché à un arbre par une grosse chaîne de fer. Je n'avais avec moi qu'une couverture et une Bible; on me les prit. La chaîne fut bouclée avec une clef, de façon à ce que je ne pusse pas me délier. 

La nuit était bien froide, c'était une dure épreuve. Je n'avais point d'ami auprès de moi, personne pour m'aider, mais mon Sauveur était là et me suffisait. Le froid m'empêcha absolument de dormir pendant la nuit et, le matin, j'étais tellement gelé que je me dis que mon heure était venue et que bientôt je serais mort. À ce moment-là, je sentis une telle paix, une joie si merveilleuse, que c'était comme le Ciel sur la terre. Si Christ n'est pas le Christ vivant, s'il est vrai qu'il n'est pas Dieu, mais seulement un grand homme, Il n'aurait pas pu me donner cette paix et cette joie au milieu de la souffrance. Lorsque je ressentis cette paix, ce feu du Saint-Esprit, j'oubliai mes souffrances, j'oubliai le froid et je m'endormis. Au bout de quelques minutes, j'entendis du bruit et me relevai. Il y avait des fruits mûrs sur l'arbre auquel j'étais lié et l'un de ces fruits m'avait réveillé en tombant. Et voici: le cadenas était ouvert, j'étais libre! je n'aperçus personne. je trouvai du fruit, du fruit délicieux. Après avoir mangé, je retournai dans le même village pour annoncer l'Évangile. 

Les gens furent confondus de surprise. Ils me croyaient mort et voilà que j'étais vivant. Ils allèrent examiner le cadenas, croyant le trouver brisé, mais non, il était bien entier. Il n'en existait qu'une clef et le Lama avait cette clef. N'y avait-il pas eu là deux miracles: la paix merveilleuse que j'avais ressentie au sein de la persécution et ma libération? La puissance du Christ vivant s'était ainsi manifestée. Il peut secourir les siens; Il est toujours avec eux. 

Je suis ici pour rendre témoignage à ce Christ vivant. Il y a quelque temps, je rencontrai un critique qui me dit: «Christ fut un grand homme, sans aucun doute, un grand conducteur spirituel, un homme parfait, mais je ne puis pas croire à sa divinité. Il n'est pas Dieu». «J'ai dit cela, moi aussi, ai-je répondu, mais maintenant que j'ai ma propre expérience, que j'ai vu les miracles qu'il a faits pour moi, comment pourrais-je ne pas croire qu'il est Dieu. Il fut un temps où j'étais l'ennemi du christianisme et un ennemi ne peut pas être transformé sans avoir fait une expérience.» Tous ceux qui cherchent la vérité, tant à l'Orient qu'à l'Occident, auront la révélation du Christ vivant et verront Sa merveilleuse puissance. 


Un autre martyr secouru par Jésus-Christ. 

Je voudrais vous parler d'un autre de mes amis. Les gens qu'il cherchait à évangéliser le conduisirent sur une haute montagne et lui dirent: «Si tu veux te sauver, renonce à ta foi, sinon nous te jetons là en bas, dans la vallée». Il répondit: «je n'ai rien fait de mal, pourquoi me punir? Je vous ai seulement parlé de mon Sauveur». Ces gens virent qu'il ne renoncerait pas à confesser Christ et lui répétèrent: «Tu vas être mis à mort». Debout sur cette montagne, avec la vallée tout au fond au-dessous de lui, cet homme aurait dû avoir peur, mais il éleva ses yeux vers le Ciel et s'écria: «Mon Dieu, je remets mon esprit entre tes mains». 

Alors ils le jetèrent en bas et le lapidèrent... et un grand miracle se produisit: Cet homme, dangereusement blessé et qui avait perdu connaissance, resta vivant! Au bout d'une demi-heure, il souleva sa tête endolorie. Il était couvert de sang, sans force pour se mettre debout, et il se disait: «Tout le monde m'a abandonné; il n'y a personne pour me venir en aide.» Une voix bien douce répondit: «Tout le monde t'a abandonné, mais je suis toujours avec toi». Il crut que quelque brave homme était venu à son secours et, regardant autour de lui, il vit en effet un homme qui, s'approchant de lui, le plaça contre le rocher et alla lui chercher de l'eau. Le blessé dit: «je te remercie; tu es venu pour me secourir avant ma mort». Il sentait la présence de Dieu, mais ne comprenait pas qui était cet homme. Il n'y avait là ni vase, ni verre pour apporter l'eau, mais l'homme fit boire le malade dans ses deux mains réunies. Il le fit boire ainsi à deux reprises puis, la troisième fois, le blessé vit des trous dans les mains. Alors, saisi de surprise et reconnaissant Celui qui était venu à son se cours, il s'écria: «Mon Sauveur et mon Dieu» et tomba à ses pieds. «je croyais que tu m'avais abandonné, mais tu es avec moi.» L'homme disparut bientôt et le blessé était guéri. C'était un miracle éclatant: cet homme, au seuil de la mort, avait été ramené à la vie. Il remonta au village où les gens furent tout étonnés en le voyant: «Nous le croyions mort et il est vivant!» Il leur dit: «J'étais presque mort, en effet, mais mon Sauveur est vivant et je vis aussi». 

La première fois que j'entendis ce récit, je ne pouvais pas le croire. Je me rendis dans le village où cet homme vivait et j'interrogeai des chrétiens sur cet événement miraculeux. Ils m'assurèrent que c'était tout à fait vrai. Je vis ensuite l'homme lui-même et lui demandai: «Quelle est ton expérience?» «Jésus-Christ, dit-il, m'a donné une vie nouvelle.» Nous voyons bien là que Christ n'est pas seulement un homme, mais qu'il est Dieu. Il s'est fait homme pour sauver les hommes. 


Les pays christianisés ont perdu ces grâces par leur faute. 

Vous me demanderez peut-être pourquoi des choses si magnifiques, des miracles, arrivent dans ces contrées lointaines et pas ici. Il y a une raison à cela. Christ a fait beaucoup de miracles, mais aucun dans son propre pays. Il est écrit dans la Parole de Dieu que les siens ne purent pas le comprendre et le rejetèrent. Il en est de même aujourd'hui dans les pays soi-disant chrétiens. Ils sont bien son peuple et ils croient en Lui jusqu'à un certain point, mais ils sont surtout des chrétiens de nom. 

Eux qui ont reçu tant de bénédictions par le christianisme, ils oublient Christ et Il ne peut pas leur montrer sa puissance. Dieu montre sa merveilleuse puissance à ceux qui cherchent la vérité. «Il est venu chez les siens et les siens ne l'ont pas reçu.» Son peuple, ceux qui se disent chrétiens, ne lui ouvrent pas en réalité leurs coeurs et ils le rejettent... Il pourrait peut-être leur dire: «J'ai une place dans vos églises, mais je n'en ai point dans vos coeurs: vous m'adressez un culte, mais vous ne me connaissez pas, parce que vous n'avez jamais vécu avec moi!» 

Comment pouvons-nous vivre avec Lui? Par la prière, par le simple moyen de la prière. Par la prière, nous réalisons sa présence et nous connaissons Jésus-Christ tel qu'il est. Le temps viendra où l'on verra les premiers devenus les derniers, tandis que les derniers seront les premiers. Dans les pays chrétiens, ceux qui ont reçu tant de bénédictions spirituelles par le christianisme ont perdu ces bénédictions pour acquérir des biens matériels, mais ceux qui étaient perdus dans le paganisme commencent à recevoir de grandes bénédictions à leur tour. Nous n'avons pas eu autant d'occasions que vous d'entendre parler de Jésus-Christ. Il y a des siècles que vous en entendez parler, mais, dans mon pays, il n'y a que 70 ans que l'Évangile est annoncé. Durant ces 70 ans, beaucoup ont commencé à réaliser sa puissance. Quelle tristesse de voir la puissance spirituelle se perdre! 

Dieu travaille d'une manière splendide! Le temps viendra où l'Orient connaîtra le Sauveur et enverra beaucoup d'apôtres dans les différentes parties du monde. Alors, vraiment, les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers. Que Dieu vous aide à ne pas être les derniers, mais à être parmi les premiers. Vous ne le serez que par Jésus-Christ, si vous le connaissez et l'aimez. Dieu est amour. Il ne force personne à croire en lui. Quand un menteur ouvre la bouche, Dieu ne la lui ferme pas, Il bénit ceux qui le cherchent de toute la force de leur volonté. Ceux qui cherchent trouvent. Les peuples d'Occident ont cherché la science, la philosophie, et les ont trouvé. Ils savent se servir de l'électricité, voler dans les airs. 

Ceux de l'Orient ont cherché la vérité. Lorsque les trois mages se rendirent en Palestine pour y voir Jésus, pas un d'entre eux ne venait d'Occident. 

Je sais que les choses que je dis là ne vous plairont pas, mais je dois obéir à ma conscience, je dois délivrer le message que j'ai reçu de Dieu. La science et la philosophie sont de grandes bénédictions que le christianisme vous a procurées, mais vous oubliez Christ. Dans les pays païens, sans l'Évangile, les gens vivent comme des animaux, mais avec l'Évangile ils réalisent les bénédictions spirituelles du christianisme. 

En Occident aussi, avant que Christ fût prêché, les hommes vivaient comme des sauvages. Christ seul peut faire de celui qui vit comme un sauvage un homme véritable et ensuite, de cet homme, un ange. Dieu, qui a accordé à tous les biens matériels, veut aussi donner les biens spirituels à tous les hommes et non pas seulement à quelques-uns. 


Soyons des chrétiens qui connaissent Christ par expérience et lui rendent témoignage. 

Il en est qui, ayant reçu ces biens spirituels, se sentent pressés d'envoyer des missionnaires au loin pour annoncer l'Évangile, car, lorsque nous avons vu Christ, nous ne pouvons pas nous taire, nous devons aller auprès de nos frères et lui rendre témoignage. Notre témoignage sera celui de ces gens qui disaient à la Samaritaine. «Maintenant, nous croyons, non plus à cause de ce que tu nous as dit, mais parce que nous l'avons entendu nous-mêmes et nous savons qu'il est vraiment le Sauveur du monde». 

Que Dieu nous aide à le voir Iui-même, sans nous contenter de lire la Bible ou d'entendre parler de Iui. Qu'il nous aide à rendre témoignage des progrès magnifiques qui se produiront dans notre vie spirituelle. Nous verrons alors sa puissance et nous vivrons au Ciel avec lui aux siècles des siècles. 

En terminant, je vous remercie tous de m'avoir écouté si attentivement, mais ma voix seule ne vous sera pas d'une grande utilité. Rentrez chez vous et que là Dieu vous aide à entendre Sa voix. Vous avez écouté la mienne avec beaucoup d'attention. Écoutez la sienne, qui est si douce, et vous serez sauvés. Que le Seigneur vous aide à L'entendre et à Le voir tout le temps que vous passerez dans ce monde. 


1) Notion du panthéisme hindou.

 © Source: Tripod



Retour

---------------------------------------------------------


UN JEUNE GARÇON À LA MULTIPLICATION DES PAINS


Allocution prononcée à l'École du dimanche de Chailly, le 5 mars 1922. 


Jean 6, 9. 

Vous connaissez ce miracle. Jésus nourrit cinq mille hommes. Chaque fois que j'y pense, je me dis - «Christ a fait ce miracle pour une grande quantité de gens, car il y avait cinq mille hommes, sans les femmes et les enfants, de sorte qu'il dut bien y avoir en tout dix mille personnes». Ce ne sont pas les apôtres qui ont fait ce miracle.

Peut-être pensez-vous: «Nous sommes des enfants, nous ne pouvons pas faire grand-chose. Les grandes personnes seules peuvent travailler pour le Seigneur. Eh bien, ici, nous lisons qu'une grande chose a été faite par un petit garçon, qui avait seulement cinq pains et deux poissons. Il semble avoir été un très gentil garçon, et sa mère devait être une très bonne mère. Elle avait vu que son fils avait bien envie d'aller entendre Jésus et elle le lui avait permis. Elle lui avait dit: «Tu suivras peut-être Jésus pendant plusieurs jours, prends quelques pains avec toi». Elle lui donna donc les pains et les poissons; son fils les prit et alla rejoindre Jésus, avec lequel il resta trois jours ou même davantage. 

N'est-ce pas magnifique qu'il n'y eût pas là, avec Jésus, seulement des personnes instruites ou âgées, mais aussi ce petit garçon? Beaucoup d'enfants auraient préféré aller jouer plutôt que d'écouter un prédicateur. 

Ce garçon, lui, ne resta pas à jouer avec ses amis; ils s'en alla écouter Jésus. Lorsque ce fut l'heure du repas, beaucoup des gens qui étaient là n'avaient rien à manger. Ce garçon avait donc cinq pains et deux poissons. Quand on lui demanda de les donner, il ne refusa pas en disant: «Cinq pains ne seront pas suffisants pour tant de monde», non, il les donna tout de suite aux apôtres, qui les donnèrent à Jésus. Et Christ les bénit, et dix mille personnes eurent à manger! Ce grand miracle ne se fit pas par l'entremise des apôtres, mais par celle d'un enfant. Ceci doit être une leçon pour vous: ce ne sont pas seulement les grandes personnes qui peuvent faire de grandes choses, mais aussi des enfants comme vous. Si vous n'avez que peu de chose à donner à Dieu, Lui peut en tirer une bénédiction pour des milliers de gens. Seulement, il ne faut pas refuser, il ne faut pas vous dire: «Nous ne pouvons rien faire!» Dieu peut avoir besoin de vous pour un grand travail. 

  Nous devons être prêts à donner nos pains et tout ce que nous avons à notre Sauveur, qui en tirera de grandes bénédictions pour d'autres. Christ était toujours heureux de voir de petits enfants. Ceux qui ont vécu avec Lui ont dû le voir pleurer bien souvent; ainsi, quand il se tenait devant la tombe de Lazare, il pleurait, mais ils ne l'ont jamais vu rire. Si jamais il a ri ou souri, c'était sûrement quand il voyait de petits enfants, car il est tout à fait naturel de penser que, lorsqu'il regardait les innocents visages de ces petits, il leur souriait. 

Bien que Jésus-Christ soit mort sur la croix, il ne nous a pas quittés. Il est avec nous, maintenant, il vous aime tous. Priez-le et il vous bénira. En un sens, chacun de vous est déjà béni, parce que vous vivez dans un pays chrétien. Vous avez tant d'occasions d'entendre parler du Seigneur, soit par vos parents, soit à l'École du dimanche. Lorsque j'étais un enfant, je ne savais rien de Jésus-Christ, mais plus tard, à l'école de la mission, j'entendis parler de lui. Je vous trouve bien privilégiés, vous qui entendez parler de Jésus-Christ dès votre enfance. 

Il y a des enfants qui aimeraient beaucoup entendre parler de Jésus-Christ, mais qui n'en ont pas l'occasion... et vous, qui en avez souvent l'occasion, vous n'y tenez peut-être pas. Il faut profiter de cette occasion-ci et demander à Dieu de vous bénir; alors, il se servira de vous pour être en bénédiction à d'autres.

Avant-hier, j'ai raconté l'histoire d'une petite fille qui vivait au Thibet. Elle entendit parler de Jésus-Christ et l'aima. Son maître, un prêtre bouddhiste, se mit alors à la détester, et une fois, cette petite fille de 13 ans fut enfermée dans une chambre pendant trois jours, sans rien à boire, ni à manger. C'était bien dur pour cette enfant, mais elle ne regrettait pas d'avoir appris à croire en Jésus-Christ et d'être enfermée à cause de Lui. Elle priait sans cesse, elle était tout heureuse et ressentait une grande joie en pensant à Jésus. 

Le prêtre bouddhiste vint dans sa chambre, au bout de trois jours; il fut tout étonné de la trouver si joyeuse. Cet homme était un personnage important et pourtant il lui dit: «Bien que je sois un vieillard et un savant, tu me donnes une leçon, toi, une petite fille. Tu as trouvé quelque chose que je n'ai pas». Ce prêtre si instruit fut béni par le moyen de cette enfant et, si les enfants des pays païens peuvent être ainsi en bénédiction, vous le pouvez bien davantage, car vous avez beaucoup plus d'occasions. Si vous n'aimez pas le Sauveur et ne travaillez pas pour Lui, vous le regretterez un jour. Quand nous verrons et rencontrerons notre Sauveur, vous verrez aussi cette petite fille en sa présence. Alors, le Seigneur vous dira peut-être: «Cette petite fille, qui vivait dans un pays païen, a beaucoup fait pour moi, et toi, qu'as-tu fait? Tu as entendu parler de moi beaucoup plus souvent que cette petite fille, mais tu n'as pas fait attention». 

N'aurez-vous pas alors bien honte? Ceci est une occasion de vous encourager à faire quelque chose pour Jésus. Si vous l'aimez dès maintenant, Jésus sera heureux de vous voir au Ciel, où nous irons vivre pour toujours avec Lui, qui est descendu du Ciel pour nous sauver. 

Que Dieu vous bénisse, afin que vous puissiez le connaître, l'aimer et faire quelque chose pour lui. Je suis heureux de vous voir et j'aimerais pouvoir vous parler dans votre langue. Le temps viendra où nous nous rencontrerons en sa présence dans la demeure éternelle, mais avant de nous retrouver dans cette demeure céleste, nous devons travailler pour notre Sauveur. je ne vous reverrai peut-être jamais. Mon message pour vous, c'est que ce ne sont pas seulement les gens instruits ou les grandes personnes qui peuvent faire quelque chose pour Christ, mais aussi les enfants. Ce garçon donna ses cinq pains et ses deux poissons au Seigneur, qui en tira bénédiction pour un grand nombre de personnes: donnez, vous aussi, ce que vous avez à Jésus et Il le bénira. 

 ©  Source: Tripod


Retour

---------------------------------------------------------


LA RÉDEMPTION D'ISRAËL


Le récit en Jean 8, 1 -11 est une description prophétique de la rédemption d'Israël:

«Jésus se rendit à la montagne des Oliviers dès le matin, Mais, dès le matin, il alla de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à lui. S'étant assis, il les enseignait. Alors les scribes et les pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère; et, la plaçant au milieu du peuple, ils dirent à Jésus: Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère. Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes: toi donc, que dis-tu? Ils disaient cela pour l'éprouver, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus, s'étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. Comme ils continuaient à l'interroger, il se releva et leur dit: Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. Et s'étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre. Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu'aux derniers; et Jésus resta seul avec la femme qui était là, au milieu. Alors s'étant relevé, et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit: Femme, où sont ceux qui t'accusaient? Personne ne t'a-t-il condamnée? Elle répondit: Non, Seigneur. Et Jésus lui dit: Je ne te condamne pas non plus; va, et ne pèche plus.»

Cette femme, dans tout ce qu'elle a vécu depuis l'instant où elle a été surprise en flagrant défit jusqu'au moment où Jésus l'a sauvée, est une image prophétique d'Israël. Lisons ce récit à la lumière de la parole prophétique de Dieu: «Et nous tenons pour d'autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur.» (2 Pierre 1, 19). En lisant les récits bibliques à la lumière de la parole prophétique, nous avons d'autant plus de lumière sur tout ce que l'Écriture nous révèle au sujet de la réunion d'Israël et de l'avènement de Jésus-Christ.


«Jésus se rendit à la montagne des Oliviers» (verset 1)

Si Jésus n'était pas venu à cet endroit, alors cette femme serait morte lapidée. Mais Jésus vint! et il vint au moment précis. Il n'y avait pas de hasard dans le ministère de Jésus; tout se déroulait selon la sainte volonté de Dieu. Jésus se rend à la montagne des Oliviers. Et c'est précisément là qu'il reviendra pour son peuple lorsque Israël encerclé de l'antéchrist et de toutes les nations sera en péril: «Ses pieds se poseront en ce jour sur la montagne des Oliviers, qui est vis-à-vis de Jérusalem.» (Zacharie 14, 4a). Et, à cet instant, la rédemption d'Israël s'accomplira! Le peuple de Dieu se trouvera à l'aube d'un jour nouveau.


«Mais, dès le matin, il alla de nouveau dans le temple...» (verset 2a)

La femme adultère a passé une nuit horrible; elle a été surprise en flagrant défit, ensuite elle a comparu devant un juge et elle a été condamnée à mourir lapidée. Peut-être que ses accusateurs l'avaient espionnée afin de pouvoir la traduire en justice. – Cela me fait penser aux médias et aussi à certaines communautés religieuses qui, en toute circonstance, cherchent à condamner Israël! – Ses accusateurs tenaient déjà les pierres destinées à l'exécution de la sentence. Et personne d'entre eux n'avait le moindre soupçon que cette rencontre avec Jésus changerait radicalement le cours des événements. Après une longue nuit d'angoisse, la femme adultère trouve, à l'aube du jour nouveau, le salut en JÉSUS-CHRIST!


Israël au milieu des nations

«Mais, dès le matin, il alla de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à lui. S'étant assis, il les enseignait. Alors les scribes et les pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère et, la plaçant au milieu du peuple, ils dirent à Jésus...» (versets 2-4). Cette femme placée au milieu du peuple, des scribes et des pharisiens se trouvait au centre de la haine, de l'accusation et de la condamnation. Elle était sans défense face à l'accusation accablante portée contre elle. – Et le peuple juif dispersé parmi les nations pendant presque deux mille ans a vécu des situations analogues: Israël a été accusé par des hommes qui, pourtant, n'avaient aucun droit de le faire. – «... ils dirent à Jésus: Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère. Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes: toi donc, que dis-tu?» (versets 4-5). Donc, cette femme était accusée au nom de Dieu, au nom de la vérité, au nom de la Bible.

Et, tout au long de son exil parmi les nations, le peuple juif a été accusé et persécuté au nom de Dieu et de la Bible. Aujourd'hui, certains milieux de la «chrétienté» affichent publiquement leurs sentiments de sympathie à l'égard des «lanceurs de pierres» l'Intifada. Voici un extrait du document élaboré par la «Conférence des oeuvres missionnaires» du Conseil oecuménique des Églises réunie du 22 mai au 1er juin 1989 à San Antonio (Texas, USA): «L'Intifada est la force créative qui permettra aux Palestiniens d'aboutir pacifiquement à la solution de deux États indépendants. . . . – Nous soutenons le combat que mènent les Palestiniens»

Cette situation nous rappelle les paroles de Jésus: «Ils vous excluront des synagogues; et même l'heure vient où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu.» (Jean 16, 2). L'expression «croira rendre un culte à Dieu» laisse bien sous-entendre que ceux qui commettent cet acte agissent dans l'aveuglement. N'oublions pas les injustices et les cruautés que la chrétienté a commises au nom de Dieu et de la Bible contre le peuple juif.

L'arrestation de la femme adultère était finalement une mise en scène dirigée contre Jésus.

L'Écriture dit: «Ils disaient cela pour l'éprouver, afin de pouvoir l'accuser.» (verset 6a).

La mise en accusation d'Israël est une rébellion camouflée contre Celui que l'Éternel a oint.

L'Écriture dit: «Car le salut vient des Juifs.» (Jean 4, 22b). Nul mieux que Satan, l'ennemi de Dieu et le prince de ce monde, sait que le salut vient des Juifs. Il sait que le Fils de l'homme est un fils d'Israël et que Jésus, à son avènement, s'assiéra sur le trône de David. Et Satan sait aussi que Jérusalem sera la capitale du monde nouveau où le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois régnera. L'ennemi met tout en oeuvre pour entraver le plan de Dieu. Et cela explique aussi pourquoi il y a tant de gens qui sont hostiles à Israël!


La réponse du Seigneur aux accusations formulées contre la femme adultère

En répondant, Jésus associe le geste à la parole; le Seigneur se baisse et se relève deux fois. Ce à «Toi qui es l'espérance d'Israël, ô Éternel!» – Une réalité que vivent les immigrants juifs en provenance de l'Union Soviétique!

Geste n'est pas un effet du hasard, mais une expression prophétique.

a) «Mais Jésus, s'étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre.» (verset 6b).

Ce geste est la première réponse de Jésus aux accusations formulées contre la femme adultère. On pense que le Seigneur a écrit sur le sol les paroles qui se trouvent en Jérémie 17, 13-15 «Toi qui es l'espérance d'Israël, Ô Éternel! Tous ceux qui t'abandonnent seront confondus. Ceux qui se détournent de moi seront inscrits sur la terre, car ils abandonnent la source d'eau vive, l'Éternel. Guéris-moi, Éternel, et je serai guéri; sauve-moi, et je serai sauvé car tu es ma gloire. Voici, ils me disent: Où est la parole de l'Éternel? Qu'elle s'accomplisse donc!»

Et la parole de l'Éternel s'est accomplie!

b) «Comme ils continuaient à l'interroger, il se releva et leur dit: Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. Et s'étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre.» (versets 7-8). En se baissant la deuxième fois, Jésus a probablement écrit les paroles qui se trouvent en Ésaïe 64, 5: «Nous sommes tous comme des impurs, et toute notre justice est comme un vêtement souillé nous sommes tous flétris comme une feuille, et nos crimes nous emportent comme le vent.»


Quelle est la signification prophétique du geste de Jésus?

Voici la réponse: À Golgotha, Jésus a porté le fardeau de nos iniquités: «J'ai livré mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe; je n'ai pas dérobé mon visage aux ignominies et aux crachats.» (Ésaïe 50, 6). À Golgotha, JÉSUS-CHRIST s'est baissé pour nous; il a livré son dos pour porter toutes nos iniquités. Le geste de Jésus qui s'est baissé deux fois a une signification prophétique en vue de Golgotha:

– Premièrement: Jésus, fils d'Israël, est mort crucifié à Golgotha pour la rédemption de son peuple:

Se baissant une première fois, le Seigneur a fait ce geste prophétique pour la femme adultère: «Mais Jésus, s'étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre.» (verset 6b). – «Toi, qui es l'espérance d'Israël, ô Éternel!» La profonde signification de ces paroles nous la retrouvons dans l'inscription que Pilate fit placée sur la croix: «Jésus de Nazareth, roi des Juifs.» (Jean 19, 19). Jésus est mort pour les Juifs! Lors de la naissance de Jésus, l'ange dit aux bergers: «C'est aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur» (Luc 2, 11). Et Ésaïe, prophète d'Israël, dit aux Juifs: «Cependant, ce sont nos souffrances qu'il a portées, c'est de nos douleurs qu'il s'est chargé.» (53, 4).

Jésus, le rédempteur d'Israël, est mort pour les péchés de son peuple! La vocation de Beth-Shalom et de notre mensuel «Nouvelles d'Israël» consiste à rappeler cette vérité à tous ceux qui disent: «Où est la parole de l'Éternel? Qu'elle s'accomplisse donc!»

– Deuxièmement: Jésus, fils d'Israël, est mort crucifié à Golgotha pour la rédemption des nations:

Se baissant une deuxième fois, le Seigneur a répété ce geste prophétique pour tous ceux qui accusaient cette femme: «Comme ils continuaient à l'interroger, il se leva et leur dit: Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. Et s'étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre.» (versets 7-8). – «Nous sommes tous comme des impurs.» – Jésus, le Christ, est mort pour le salut de tous les hommes!

L'inscription placée sur la croix nous rappelle que Jésus est mort pour le salut d'Israël. Et la présence des quatre soldats romains au pied de la croix (Jean 19, 21-24) nous rappelle que le Christ est mort pour le salut du monde.

Le Seigneur s'est baissé deux fois... et s’est relevé deux fois:

– En se relevant la première fois, Jésus a désarmé les accusateurs de la femme adultère; il s'est engagé pour elle: «Comme ils continuaient à l'interroger, il se leva et leur dit: Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. Et s'étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre. Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu'aux derniers.» (versets 7-9a). Lorsque Jésus reviendra sur la terre, en gloire et dans sa toute puissance; il désarmera les ennemis d'Israël, il anéantira le règne et la domination de l'antéchrist et du faux prophète et il jugera les nations (cf. Zacharie 14, 12-13 et Apocalypse 6).

– En se relevant la deuxième fois, le Seigneur s'est trouvé face à face avec l'accusée – le peuple, les scribes et les pharisiens, accusés par leur conscience, s'étaient retirés – et il lui a pardonné ses péchés: «Alors s'étant relevé, et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit: Femme, où sont ceux qui t'accusaient? Personne ne t'a-t-il condamnée? Elle répondit: Non, Seigneur. Et Jésus lui dit: Je ne te condamne pas non plus; va, et ne pèche plus.» (versets 10-11).

Quand le Seigneur reviendra, en gloire et dans sa toute-puissance, il libérera et sauvera son peuple: Israël entrera sans péché dans le règne millénaire.


En conclusion

Au début du récit, la femme adultère se trouve au milieu de ses accusateurs: «... la plaçant au milieu du peuple...» (verset 3). Et, à la fin, elle est au centre de la présence de Jésus: «Et Jésus resta seul avec la femme qui était là, au milieu.» (verset 9b). Et, à la fin de sa longue histoire, Israël se retrouvera aussi face à face avec le Messie. Heureux celui qui bénit Israël et qui s'engage pour «les plus petits» parmi les frères de Jésus (Matthieu 25,40). L'ÉTERNEL accomplira bientôt sa parole en psaume 102, 14: «Tu te lèveras, tu auras pitié de Sion: car le temps d'avoir pitié d'elle, le temps fixé est à son terme.»

Wim Malgo

 ©  Nouvelles d'Israël Août 1990


Retour

---------------------------------------------------------


QUAND VIENDRA LA NUIT, OÙ PERSONNE NE POURRA TRAVAILLER?



QUESTION: Il est écrit en Jean 9, 4: «Il nous faut travailler, tant qu'il fait jour, aux oeuvres de celui qui m'a envoyé la nuit vient, où personne ne peut travailler» a qui se rapporte cette parole et quand se réalisera-t-elle? À mon sens, elle concerne le temps avant et après le retour de notre Seigneur. Ou s'agirait-il du moment où meurt un enfant de Dieu?

Réponse: Il ne fait aucun doute qu'en Jean 9, 4, le Seigneur Jésus, par ce mot «nous», pensait d'abord à Lui-même et à Ses disciples. Car tant pour Lui que plus tard pour les Siens, «la nuit» est venue où ils ne purent plus travailler. Pour le Seigneur, cette «nuit» signifiait la fin de Son activité terrestre, laquelle était à la fois Son extrême abaissement et le triomphe de Son oeuvre. En effet, sur la croix de Golgotha, Il accomplit ce qu'aucun être humain ne pouvait et ne peut faire: Son sang fut versé pour que tous ceux qui croiraient en Lui n'aillent pas à la perdition, mais qu'ils reçoivent la vie éternelle (Jean 3, 16).

Cette parole «Il nous faut travailler, tant qu'il fait jour, aux oeuvres de celui qui m'a envoyé la nuit vient, où personne ne peut travailler» se rapporte, bien évidemment, aussi à nous. En tant qu'enfants de Dieu, nous avons une sainte et urgente mission à accomplir, le commandement divin de Marc 16, 15 restant valable jusqu'à ce jour: «Puis il leur dit: Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création.»

Paul nous montre également la dignité de cette tâche: «Nous faisons donc les fonctions d'ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous; nous vous en supplions au nom de Christ: Soyez réconciliés avec Dieu!» (2 Cor. 5, 20). Parvenus au temps de la vieillesse, d'innombrables croyants ont amèrement regretté de ne pas avoir pris plus au sérieux cette mission donnée par le Seigneur et de ne pas s'être impliqués de manière plus décidée dans les affaires qui Le concernent; et voici, d'un coup, ils doivent constater que la «nuit» est là et qu'ils ne peuvent plus travailler comme ils auraient pu le faire dans la force de l'âge. Pour chacun de nous aussi, la «nuit» vient qui nous empêchera d'oeuvrer pour Dieu. C'est pourquoi, nous voulons dès aujourd'hui racheter le temps! Mais cela ne signifie pas pour autant qu'il faille foncer. Le faire, ce serait facilement devenir un otage de l'Adversaire. D'où cette exhortation adressée à chacun de nous: «Dépouillons-nous donc des oeuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière» (Rom. 13,12).

Cette parole «Il nous faut travailler, tant qu'il fait jour, aux oeuvres de celui qui m'a envoyé la nuit vient, où personne ne peut travailler» prend naturellement une dimension quant à l'histoire du salut. Car depuis que le Seigneur, la lumière du monde (Jean 8, 12; 9, 5), a quitté cette terre, la nuit s'est installée ici-bas. Il fera de plus en plus sombre. La plus forte intensité de ces ténèbres sera atteinte quand les enfants de Dieu qui, aujourd'hui encore, répandent de la lumière - «Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée» (Matth. 5, 14) - seront enlevés pour entrer dans la gloire. Il y aura alors sur la terre la nuit profonde antichrist de sorte que, dans un sens vraiment littéral, plus personne ne pourra travailler. Mais après cette terrible période de jugements, un nouveau matin ne tardera pas à se lever, car après la grande tribulation de sept ans s'ouvrira le règne de paix millénaire de Christ! À la fin de cette ère bénie pour la terre, il n'y aura définitivement plus de nuit: «La ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour l'éclairer; car la gloire de Dieu l'éclaire, et l'agneau est son flambeau. Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur gloire. Ses portes ne se fermeront point le jour, car là il n'y aura point de nuit» (Apoc. 21, 23-25). Quelle joie immense ce sera!


 © Appel de Minuit 11 / 1999


Retour

---------------------------------------------------------


IL Y A BREBIS ET BREBIS!


«Il marche devant elles, et les brebis le suivent, parce qu'elles connaissant sa voix» Jean 1 0: 4

Il y a trois sortes de brebis:


1. Les Brebis sans berger, ou la chèvre de M. Seguin

2. Les moutons de Panurge

3. Les brebis du bon Berger


1. Les brebis sans berger

Il souffle un vent d'indépendance, d'émancipation, de permissivité et de rébellion auquel les jeunes générations sont particulièrement exposées et sensibles. On ne veut plus se laisser commander, on s'insurge contre toute autorité, parce que se soumettre, obéir, respecter les lois représente pour beaucoup une structure aliénante insupportable. On ne veut plus être guidé autoritairement. Plus de contrainte morale, de carcan, de règles de conduite, de supérieur, de chef... chacun désirant être son propre patron. Il est vrai qu'il y a parfois des abus d'autorité, des oppressions et des répressions inadmissibles exercées par ceux qui détiennent le pouvoir, mais cela ne justifie pas le rejet global de l'ordre établi, voulu par Dieu dans la famille (1Cor. 11: 3; Eph. 6: 1), dans l'église (Héb. 1 3: 7) et dans la société (Rom. 13: 1). Mais n'oublions pas pour autant l'importante consigne apostolique: «Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes» (Actes 5: 29).

Il nous est dit que «Jésus, en voyant la foule, fut ému de compassion pour elle, parce qu'elle était languissante et abattue, comme des brebis qui n'ont point de berger»; (Mat. 9: 36). Il en est encore ainsi aujourd'hui, et si la foule n'est pas languissante elle est errante, poursuivant le néant, assoiffée d'une certaine liberté, comme le fut la chèvre de M. Seguin qui se disait: «Quel plaisir de gambader dans la bruyère, sans cette maudite longe qui vous écorche le cou... C'est bon pour l'âne et le boeuf de brouter dans un enclos!... Les chèvres, il leur faut du large». Elle se sauva et se fit manger par le loup Alphonse Daudet: Lettres de mon Moulin. Ainsi beaucoup ressemblent moins à des brebis qu'à des chèvres ou des boucs sauvages gambadant ou cabriolant à tort et à travers dans un monde où règne le dérèglement et la corruption. Ils vivent sans loi ni foi, dans une prétendue liberté qui n'est que du libertinage et dont on ne connaît que trop le lamentable résultat. Jésus nous renseigne sur le sort des boucs au dernier jugement lorsqu'il leur dira: «Retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges» (Mat. 25: 41). Mais n'y a-t-il aucune possibilité pour s'en sortir à temps? Si, mais il faudrait changer de direction, se repentir et accepter par la foi le pardon et la vie nouvelle et éternelle qu'offre Jésus-Christ. Car, «nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie et l'Éternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous» (Es. 53: 6).

Même certains chrétiens prônent une pseudo-liberté en se référant parfois à Augustin qui disait: «Aime Dieu et fais ce que tu veux!» Mais ils oublient – ou ignorent – qu'aimer vraiment Dieu, c'est garder ses commandements (Jean 14: 15; 1 Jean 5: 2) et non pas se laisser «conduire de l'intérieur» en suivant ses penchants naturels allant jusqu'à attribuer ses diverses et confuses impulsions à l'action du Saint-Esprit.


2. Les moutons de Panurge

Il y a ceux qui suivent une quelconque philosophie ou idéologie, ou encore un leader charismatique en vue, quand ils ne s'adaptent pas tout simplement au monde en suivant les courants à la mode, c'est-à-dire en faisant ce qu'ils voient faire par d'autres autour d'eux. Ils manifestent par là leur caractère moutonnier nous rappelant l'histoire des moutons de Panurge. Panurge, en querelle avec un marchand de moutons, lui achète une de ses bêtes et la précipite dans la mer. Entraînés par les bêlements du mouton en train de se noyer, tous les autres moutons, chant et hélant, se jettent en file dans les flots où ils vont subir le même sort que leur congénère Rabelais dans «Pantagruel». C'est ainsi que beaucoup d'âmes se perdent, parce qu'elles suivent de mauvais guides les menant à la dérive.

Jésus appelle ces mauvais guides des étrangers, des voleurs, des brigands, des mercenaires (Jean 10: 1 , 1 2). L'apôtre Paul les nomme des faux prophètes Loups en vêtements de brebis, serviteurs de Satan, déguisés en apôtres de Christ (II Cor. 11: 13-15) qui s'introduisent furtivement parmi les enfants de Dieu, ou qui s'élèvent au milieu d'eux, enseignant des choses pernicieuses pour entraîner des disciples après eux (Actes 20: 29-30). Ils viennent pour ravir, détruire et disperser (Jean 1 0: 1 2), exploitant la crédibilité, le manque de connaissance biblique, la confiance ou la naïveté des faibles au moyen de paroles trompeuses (II Pierre 2: 1-2), de miracles, de signes et de prodiges mensongers (II Thess. 2: 9-12). On ne doit avoir aucune part avec eux (Eph. 5: 7), ne pas les accueillir (Il Jean 10) pour dialoguer, à moins que l'on ne constate chez l'un ou l'autre un signe de véritable repentance, le désir sincère de rompre avec l'erreur et de se soumettre à la Parole de Dieu.


3. Les brebis qui suivent le bon Berger

Ce sont celles qui ont répondu à l'appel du divin Berger ayant donné sa vie pour elles (Jean 10: 11, 17). Nous aussi, nous avons été du nombre des brebis errantes, mais comme dit l'apôtre Pierre: «Vous êtes retournés vers le berger et le gardien de vos âmes» (1 Pierre 2: 25). Ce retour s'est opéré par la repentance, la conversion et la nouvelle naissance. C'est l'oeuvre de Dieu dans nos coeurs par Sa Parole sous l'action du Saint-Esprit. Ces brebis ne suivront plus un étranger, elles fuiront plutôt loin de lui, (Jean 10:4-5), parce qu'elles connaissent maintenant la voix du Berger qui les appelle par leur nom. En Lui elles ont la vie et la vie en abondance (Jean 10: 10). Il les fait reposer dans de verts pâturages, les dirige près des eaux paisibles et les conduit dans les sentiers de la justice. Il restaure leur âme, les protège et les affermit face à l'adversaire. Suivons-le de très près et nous jouirons constamment de sa présence. Ainsi le bonheur et la grâce nous accompagneront tous les jours de notre vie et nous habiterons pour toujours dans la Maison de l'Éternel (Lire le Psaume 23). Brebis sans berger, chèvre de M. Seguin, moutons de Panurge ou brebis du bon Berger? Examinons-nous nous-mêmes pour savoir où nous en sommes?

Jean Hoffmann

 © La Bonne Nouvelle 5/94


Retour

---------------------------------------------------------