Apocalypse
chap 2-3 Les chapitres 2 et 3 de l'Apocalypse nous ont conservé 7 lettres particulières adressées par le seul Chef de l'Église à 7 églises locales d'Asie Mineure des temps apostoliques. À chacune d'elles, il se présente sous l'aspect correspondant aux circonstances qu'elle traverse ou à son état spirituel. Il la prépare ainsi à recevoir le message qu'il lui destine, avec ses approbations et ses reproches, mais toujours aussi un appel encourageant. On a vu, dans ces 7 églises, autant de types des différentes églises dans le monde au cours des siècles. Leur succession a suggéré, en outre, une grande fresque historique, depuis Éphèse, l'Église apostolique bien fondée des débuts du christianisme jusqu'à Laodicée, aveuglée par sa suffisance, et qui a évacué le Christ frappant à la porte! Mais, à travers ces 7 lettres circule la trame de certaines pensées communes, telles que l'attitude d'abandon et la nécessité de la repentance (aux 5 églises réprimandées). Ci-après sera retenue seulement l'idée de la venue du Seigneur, qui fut la constante espérance et reste l'attente confiante de la vraie Église, étrangère dans ce monde. À Éphèse (Apoc 2.5) la venue de Christ est évoquée comme simple éventualité. Aucune allusion à Smyrne, église qui connaîtra le martyre auparavant (2.10). À Pergame(2.16), la venue du Seigneur est annoncée comme prompte. Pour Thyatire(2.25), c'est devenue une certitude à attendre dans la fermeté. Sardes(3.4) pourrait bien être surprise, comme par un voleur qu'on n'attend pas. Philadelphie reçoit l'assurance d'une venue certaine et rapide (3.11). Enfin, à Laodicée(3.20), la progression est achevée. De la simple éventualité (Éphèse), on est arrivé à l'accomplissement; le Seigneur est là, à la porte!
Cette esquisse rappelle le solennel avertissement de Paul aux Romains (13.11-12). À la pensée de la venue du Seigneur pour son Église sont étroitement associées ses promesses. Éphèse(2.7), il est promis l'arbre de vie. Disparu totalement de l'Écriture depuis les 3 mentions de la Genèse (2.9; 3.22,24), il ne reparaîtra qu'au terme de la révélation (Apoc 22.2,14 et 19), aussi 3 fois! Entre le voeu du Créateur de donner à l'homme accès à la vie véritable et la glorieuse réalisation finale de son plan, l'entrée du péché dans le monde a tout gâché. Il a fallu la croix et la mort du Fils de Dieu pour conduire le plan d'amour divin vers le rétablissement de toutes choses. Éphèse reçoit ici le gage de cette glorieuse destinée de l'Église de Dieu, de tous les temps et de toutes les nations. Smyrne, une des 2 seules églises sans reproche, connaîtra pourtant le martyre et la mort; c'est pourquoi lui est promise la couronne de vie. Pergame(2.17), il est parlé de la manne cachée (nourriture réservée au peuple de Dieu), du caillou blanc (marque de l'approbation divine) et du nouveau nom (rappel du changement de filiation des enfants de Dieu). Thyatire(2.26,27), la fausse doctrine d'origine étrangère (Jézabel) usurpe l'autorité divine dans l'église et entraîne à l'immoralité qui conduit au jugement de Dieu. Celui qui s'en préserve recevra: l'autorité sur les nations, le gouvernement par la force et, plus personnellement pour lui-même, l'étoile du matin, annonciatrice du soleil de justice, dans le jugement du grand jour de l'Éternel. Quoique faible (3.8),Philadelphie a gardé la parole du Seigneur, celui qui l'a aimée. C'est elle qui reçoit le plus de promesses (3.12): une colonne permanente dans le temple, le nom de Dieu, celui de la cité céleste et le nouveau nom, propre au rôle futur de Christ dans le plan de Dieu. Que dire enfin de Laodicée, l'église renégate qui a «évacué» le Seigneur? C'est pourtant à cette église qu'il fait peut-être la plus précieuse promesse, celle de son intimité, réconfortante comme un repas partagé et surtout immédiate, alors que toutes les autres sont futures (3.20). La grâce surabondante de Dieu peut seule offrir une telle réponse au mépris de l'homme tellement sûr de soi. Remarquons encore: 1. les promesses du Seigneur sont personnelles à chacun; 2. elles concernent «celui qui vaincra». La venue du Seigneur est encore liée à sa récompense, en conclusion du livre (22.12). Ce terme de récompense doit être bien compris. À celui qui fait une oeuvre, le salaire est compté, non comme une grâce, mais comme un dû (Rom 4.4). Le salaire du péché, c'est la mort; mais le don de grâce de Dieu, c'est la vie éternelle (Rom 6.23). Oui, nous le savons, le péché paie bien, très bien même: la mort physique au terme d'une vie de souffrances et d'infirmités diverses, puis la séparation éternelle d'avec Dieu (seconde mort = salaire double). Mais les récompenses du Seigneur aux siens n'ont rien d'une rétribution salariale de nos oeuvres. Ses serviteurs confessent qu'ils ne sont que des instruments dans son plan; c'est lui qui opère par son Esprit. À de telles «récompenses» s'attache le caractère de dons de la grâce. Parce que Dieu aime, il donne. Cette dernière fois que l'Écriture parle de récompense (Apoc 22.12) ramène curieusement à la première (Gen 15.1), où l'Éternel déclare à Abram: Je suis moi-même ton bouclier, et ta récompense sera très grande. Outre ce que le Seigneur promet à celui qui vaincra, ne sera-ce finalement pas LUI la très grande récompense, par grâce, pour tous ceux qui l'aiment et veulent le servir en l'attendant? Quand il sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est. Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui est pur (1 Jean 3.2-3). Jean Chopard © Promesses 1989 - 4 / No 90 Retour --------------------------------------------------------- |
1 Corinthiens 1: 13 On entend parfois dire qu'il faudrait supprimer toutes les «étiquettes» confessionnelles et certains voient une oeuvre du Saint-Esprit dans le fait qu'ici et là des chrétiens de plusieurs dénominations se rencontrent «en laissant leurs étiquettes au vestiaire»... pour les reprendre à la sortie! C'est qu'en réalité on ne se débarrasse pas si facilement de son étiquette. Parfois même on vous en colle une sans que vous l'ayez demandée! Dans certains congrès les participants sont munis d'office d'un «badge» (insigne) avec la mention de leurs noms, langue, origine, fonction et dénomination afin de faciliter les contacts. L'étiquette peut donc répondre à un besoin, elle exprime un fait, elle renseigne et elle permet d'éviter les confusions, tout comme elle rend service dans le commerce quand elle fait connaître la marque, la qualité, le poids et le prix d'une marchandise. L'étiquette que portent les chrétiens indique leur position ecclésiastique dans un monde religieux qui est ce qu'il est, c'est-à-dire multiconfessionnel ou pluraliste. Sous prétexte de ne pas vouloir porter d'étiquette certains se déclarent tout simplement «chrétiens» ou «enfants de Dieu», alors qu'ils se rattachent quand même à tel groupement ou à telle assemblée, à moins qu'ils ne soient «partoutistes», butinant en tous lieux et ne s'engageant nulle part. Qu'on ne nous oblige pas à deviner la couleur de notre interlocuteur, nous exposant au risque de fâcheuses méprises. Clarté et honnêteté facilitent les rapports entre chrétiens, comme de façon générale entre tous les hommes. À l'origine il ne fut question que de l'«Église». Il n'y en avait qu'une en un seul endroit. Mais des Actes 8: 1 on précise «l'Église de Jérusalem» parce que la dispersion avait commencé et d'autres églises allaient voir le jour en d'autres lieux. On ajouta alors des indications géographiques (les églises de Galatie, Galates 1:2). On précisa même qu'il s'agissait de «l'église de Dieu» (1Cor. 1:2), puisqu'il y avait des «églises» d'une autre nature, vu que le terme en cause (ecclésia = assemblée) était alors d'un usage courant dans le monde et pouvait aussi bien désigner une assemblée politique (Actes 19: 32, 39 et 40). Et quand l'indication de la localité ne suffisait plus, on spécifiait «l'église qui est dans la maison» d'un tel (Rom. 16: 5; 1 Cor. 16: 19; Col. 4: 15; Phil. 2), ce qui liait déjà le nom d'une église à celui d'un homme. N'oublions pas non plus que «chrétiens» est une étiquette et ce fut à Antioche que pour la première fois on appela ainsi les disciples de Jésus (Actes 11:26). Eux-mêmes se disaient plutôt «frères», «saints» ou «croyants». Ce sont donc les autres qui leur donnèrent ce surnom qui devait leur rester et qui devint par la suite l'appellation la plus universellement admise. Pour les distinguer des juifs, on nomma aussi les premiers chrétiens des adeptes de la «Voie» (Actes 9: 2; 19: 9) appelée une secte (littéralement: une hérésie) et plus précisément la «secte des Nazaréens» (Actes 24: 5 et 14). Donner un surnom ou un sobriquet était alors chose courante. C'est ainsi qu'on ajouta au nom de Jean, fils de Zacharie et d'Élisabeth, l'épithète «baptiste» (= plongeur) parce qu'il s'était fait remarquer par l'immersion qu'il pratiquait dans le Jourdain. On pouvait ainsi mieux le distinguer des autres Jean. Nous constatons donc qu'en ce temps déjà on se servait volontiers d'étiquettes et cela permettait d'éviter la confusion et d'être plus précis dans la désignation des personnes ou des collectivités. Il est vrai, hélas! que les étiquettes font aussi apparaître très tôt des divisions entre les chrétiens. On sait qu'à Corinthe les uns se disaient de Paul, d'autres d'Apollos, de Céphas ou de Christ (1 Cor. 1: 12) et que Paul qualifiait cet esprit partisan d'humain et de charnel (1 Cor. 3: 3-4). Le plus grave n'était pas l'affichage des étiquettes, mais plutôt la triste réalité que ces étiquettes recouvraient. Supprimer ces divers noms n'aurait pas guéri les Corinthiens de leur mal. Mais aussi longtemps que l'étiquette exprime une réalité, elle constitue une façon honnête de se présenter et si un nom seul ne suffit plus, pourquoi ne pas faire usage d'un prénom ou même accepter un surnom pour mieux se définir à côté d'autres? Laisser les étiquettes au vestiaire n'est certainement pas la meilleure façon de s'en débarrasser. La garde-robe est destinée à restituer les objets qui lui ont été momentanément confiés. Au fond, l'étiquette n'est pas déterminante. Que servirait-il de la changer, si la marchandise restait la même? On tromperait l'acheteur sans changer la nature des choses. Il y a des chasseurs d'étiquettes, des faiseurs d'unité au rabais, qui sans tenir compte de la réalité de l'imbroglio religieux, voudraient placer tout le monde sous un dénominateur commun. Laisser les étiquettes au vestiaire ne serait qu'un bluff, si au fond de soi-même chacun désirait rester sur ses positions en ne cherchant qu'à camoufler sa vraie identité. Ne faisons pas la guerre aux étiquettes, nous y perdrions notre temps. Il faudrait plutôt réexaminer ce qu'elles recouvrent et demander à ceux qui sont pour leur suppression s'ils sont disposés à se soumettre à la Parole de Dieu. D'où viennent donc ces étiquettes de calvinistes, de luthériens, de catholiques romains, de catholiques chrétiens (vieux catholiques), de méthodistes, de salutistes, de darbystes, de pentecôtistes, de charismatiques, de mennonites, d'anabaptistes, de baptistes, etc. ? Certaines vérités ont été oubliées par les uns, redécouvertes par d'autres, parfois trop accentuées ou déformées. Tel fondateur, ou réformateur, ou chef de file religieux a exercé une influence prépondérante et sa personnalité a parfois profondément marqué son oeuvre ou ses adeptes. Mais la plupart de ces étiquettes n'ont pas été choisies par ceux qui les portent. Ce sont souvent leurs ennemis ou détracteurs qui les ont ainsi appelés. Nous nous demandons toutefois si les héritiers de ces hommes et de leurs enseignements sont prêts à examiner toutes choses et à ne retenir que ce qui est bon, c'est-à-dire conforme aux Écritures. C'est par là qu'il faudrait commencer pour prouver sa sincérité. En s'attaquant à la racine du mal on parviendrait à en supprimer les effets et les étiquettes tomberaient d'elles-mêmes, parce qu'elles perdraient leur raison d'être. Jean Hoffmann © La Bonne Nouvelle 3/96
Retour |
LA
«SUPER-SPIRITUALITÉ» CORINTHIENNE
Introduction Il est intéressant de constater le mouvement pendulaire dans l'histoire de l'Église. Il semble qu'en chaque siècle il existe, des deux côtés de la lignée du christianisme biblique, soit un mouvement vers les émotions, soit un mouvement vers l'intellect. Et c'est ce mouvement vers l'émotion ou l'expérience qui semble être la terre fécondée de la super-spiritualité: Émotions Montanisme 2e siècle Monasticisme 3e-10e siècle Mysticisme 14e-15e siècle Piétisme et Méthodisme 17e-18e siècle Pentecôtisme et charismatisme 20e siècle Intellect Gnosticisme 2e-3e siècle Scolastique 11e-14e siècle Orthodoxie réformée 16e-17e siècle Libéralisme 19-20e siècle Gnosticisme/Nouvel Âge 20e siècle En modifiant l'Évangile, ces mouvements professèrent bien souvent très vite un autre évangile «non pas qu'il y en ait un autre» (Gal. 1: 7). Aussi ne devons-nous pas être surpris par le surgissement de fanatiques ou d'enthousiastes. C'est alors par la réaction contre l'erreur que Dieu permet que son Église s'affermisse et consolide «la foi transmise aux saints une fois pour toutes». La tendance corinthienne Le verset 8 du chapitre 4 de 1 Corinthiens est une clé de toute l'épître. Les Corinthiens se croyaient rassasiés, riches. Ils avaient déjà commencé à régner dans cette vie, ils étaient sages, forts et glorieux à leurs yeux. Par leurs dons spectaculaires, par la présence indéniable du surnaturel lors de leur culte, ils pensaient jouir déjà ici-bas de toutes les bénédictions célestes qui sont les nôtres en Christ. Ils se croyaient déjà dans la gloire. Une lecture soignée du chapitre 15 montrera que certains pensaient être déjà ressuscités dans cette vie. Voilà pourquoi la mort de plusieurs d'entre eux posait tant de problèmes. Bref, les Corinthiens souffraient d'un fanatisme, d'un triomphalisme immodéré et d'une eschatologie surréelle. C'est-à-dire qu'ils se trompaient de chronologie par rapport à ce que nous possédons déjà et à ce qui n'est pas encore notre possession. Cette tendance corinthienne n'apparaît-elle pas de nouveau de nos jours? Considérez ce triomphalisme charismatique, cette eschatologie sur-réalisée qui veut que toutes les bénédictions futures soient notre partage dès maintenant: une pleine guérison à la demande, parce qu'il y a une pleine guérison dans la croix de Jésus-Christ, des communications / révélations immédiates de Dieu - voix, signes, visions, rêves, etc. - qui nous révèlent sa volonté parfaite et instantanée par rapport à l'emploi, au mariage et à n'importe quoi, que les démons soient chassés sur-le-champ hors du territoire par des «marches pour Jésus», que tout péché soit expulsé de nos vies par une expérience de rugissement du lion de Judas, que le Seigneur revienne bientôt, parce qu'il a rendu à son Église fidèle les dons spectaculaires, signes de son retour imminent. N'est-ce pas là de la pure présomption et sous certains aspects de la pure erreur? L'esprit de Corinthe est toujours à l'oeuvre en nous trompant par rapport à ce que nous avons effectivement déjà reçu et ce qui n'est pas encore pour le temps présent. Les marques de la Super-spiritualité Dans «The New Spirituality» de 1972, Francis Schaeffer retrace le développement philosophique du monde depuis les années 60. La génération dite «Beat» ou «pop» se révoltait contre le matérialisme indulgent de leurs parents (qui cherchaient la tranquillité personnelle et l'abondance) pour tomber dans la contre-culture de la drogue et de la Nouvelle Gauche. Les événements de mai 68 en sont un exemple. Après la faillite évidente de cette idéologie, on a vu dans les années 70 et 80 ces rebelles d'autrefois retourner ridiculement au conservatisme et au matérialisme de leurs parents, à une Bourgeoisie qui, elle aussi, prônait la tranquillité personnelle et l'abondance. L'exemple le plus frappant étant celui de Danny le Rouge, leader des émeutes à Paris, qui est devenu avocat! En Angleterre ce phénomène se manifestait surtout chez les Yuppies des années Thatcher. Ce qui caractérisait les années 70 et 80 sur le plan spirituel était un mysticisme transcendantal venu de l'Inde, où l'on minimisait, voire niait la raison, préférant un trip irrationnel quelconque. Le nom de Christ était tout autant valable que le nom de Krishna. Une nouvelle spiritualité? Depuis les années 70 on a vu surgir une nouvelle spiritualité, l'infiltration des idées profanes, mondaines, anti-chrétiennes, surtout dans le nouveau Pentecôtisme ou Charismatisme et la Troisième Vague. Quelles sont les caractéristiques générales de cette spiritualité? 1. Un accent mis sur les signes et manifestations considérés comme la preuve d'une spiritualité authentique et le critère de la communion fraternelle. Si vous possédez ces signes, vous faites partie du groupe. Si vous ne les avez pas vous êtes exclus. 2. Tout comme les Libéraux des années 20 et 30, la nouvelle spiritualité ne semble pas mettre l'accent sur le contenu de la vérité. Au lieu d'accepter quelqu'un sur la base de sa doctrine - de ce qu'il croit - on le questionne plutôt sur ses manifestations extérieures. Ce qui frappe lorsqu'on regarde ces chrétiens, c'est que leur foi manque de contenu, tout est expérience ou émotion. Même leurs expériences manquent de contenu rationnel, communicable. Tout comme les libéraux ce sont des existentialistes, des platoniciens qui se servent d'une terminologie chrétienne tout en niant le contenu. 3. Chose étrange, c'est le légalisme qui caractérise ces milieux. Après la révolte contre un faux légalisme évangélique des années 60, nombreux sont ceux qui 20 ans plus tard ont épousé un légalisme et un système de tabous bien plus rigides. Schaeffer cite l'exemple des «Enfants de Dieu», où tout contact avec le monde extérieur est interdit, où tout est placé sous le contrôle des anciens: emploi, correspondance avec ses parents, lecture, et même le mariage!. . . 4. Le mépris de l'intellect, de l'importance de la réflexion et de l'apologétique (la défense de la foi). La fausse idée que ce n'est pas spirituel de poser des questions. 5. Un ascétisme ou, par contraste, un libertinage (plus caractéristique de notre temps) par rapport au corps. Ceci me rappelle le Gnosticisme du 2e siècle qui prenait déjà racine à Corinthe au 1er siècle. Une fois qu'on a fait une mauvaise division platonicienne entre le corps et l'âme, il en résulte soit un ascétisme qui rejette tout ce qui est du domaine des sens, soit un libertinage qui dit que puisque le corps n'est rien, tout nous est permis, même l'immoralité, parce que ce qui compte, c'est l'esprit. Paul combat ces erreurs dans 1 Cor. 6:7 et 10. 6. L'accent mis sur l'extraordinaire, le surnaturel, le spectaculaire et une eschatologie aberrante qui dit que Dieu a établi les dons spectaculaires comme signes du retour imminent de Christ. Ce qu'ils prônent, c'est l'instantané, l'immédiat, la solution facile. Vous voulez voir des manifestations de la puissance divine? Regardez ce qui se passe dans notre culte! Vous voulez l'assurance que vous avez l'Esprit de Dieu? Efforcez-vous de parler en langues, de rire comme un insensé, de rugir comme un lion, de tomber à la renverse (comme chez tout autre groupe hystérique). La réponse à la mauvaise spiritualité Quelle devrait être notre réponse à ce nouveau Platonisme qui divise vérité et expérience, esprit et intellect, corps et âme? 1. Il ne faut pas oublier la marque du chrétien, à savoir un amour authentique pour tous les chrétiens et une vraie sainteté. Le monde, dit Schaeffer, a le droit de juger si nous sommes de vrais chrétiens par notre amour les uns pour les autres, aussi bien que par notre souci de la pureté doctrinale. 2. Nous devons mettre l'accent sur le contenu, le contenu et encore le contenu. Un contenu basé sur la révélation donnée une fois pour toutes dans l'Écriture. Nous devons souligner que la base de notre foi n'est ni l'émotion, ni l'expérience, mais la vérité telle que Dieu nous l'a donnée: écrite, rationnelle, propositionnelle, s'adressant tout d'abord à notre intelligence - bien que tout l'homme soit touché par elle. 3. Nous devons nous élever contre cette spiritualité aberrante lorsque nous prêchons, écrivons et parlons, tout comme nous le devons contre un faux légalisme, de faux tabous, la recherche de la tranquillité personnelle et l'abondance. Nous devons enseigner que les dons extraordinaires étaient étroitement liés à l'office des apôtres, que ces dons étaient aussi liés à la révélation, close après la formation du Canon du Nouveau Testament. Nous devons former des jeunes pour les préparer à faire face à ces mouvements et être prêts à accueillir ceux qui sont désillusionnés par rapport à cette spiritualité, qui cherchent la vérité ou qui ont été chassés de leurs églises. Nous devons prêcher un Évangile qui s'applique à tout l'homme, à son intellect aussi bien qu'à ses émotions, à toute sa vie, dans tous les domaines, et non pas un évangile tronqué qui se limite au dimanche et à l'âme. 4. Nous ne devons par réagir avec excès. Le danger serait de trop mettre l'accent sur l'intellect et de traiter le christianisme comme un système. Il s'agit en fait d'une relation, d'une marche avec le Dieu trinitaire, et nous ne devons pas minimiser l'oeuvre du Saint-Esprit. Ce serait faire le jeu du diable que de ne plus prêcher l'Esprit Saint, la gloire, le triomphe, les bénédictions célestes qui sont notre partage, le Réveil, le Ciel. Les Marxistes ont réussi à faire taire toute une génération en ridiculisant l'idée de la gloire à venir qui ne serait qu'un moyen d'asservir les masses. Il nous faut prêcher avec équilibre tout le conseil de Dieu, y compris les doctrines qui sont en train d'être tordues en hérésies. La réponse à la mauvaise spiritualité n'est pas de se taire de peur d'être identifié à tel ou tel groupe, mais d'avoir le courage de dire non: «Non, ceci est un déséquilibre, une demi-vérité qui est en train de devenir une erreur». Que Dieu nous donne la grâce de tenir le bon équilibre et nous aide à le vivre à sa Gloire. Mark Troughton © La Bonne Nouvelle 1/96
--------------------------------------------------------- |
USER
DU MONDE SANS EN AVOIR L'AIR...
Voici
ce que je dis, frères, c'est que le temps est court; que
désormais ceux qui ont des femmes soient comme n'en ayant
pas, ceux qui pleurent comme ne pleurant pas, ceux qui se
réjouissent comme ne se réjouissant pas, ceux qui achètent
comme ne possédant pas, et ceux qui usent du monde comme
n'en usant pas, car la figure de ce monde passe. 1 Corinthiens 7, 29-35 * * *
N'est-il
pas étrange cet apôtre Paul qui au lieu de nous parler des
choses de Dieu vient nous parler de nos petites affaires
humaines pour y mettre son grain de sel? Après avoir
longuement débattu de grandes questions doctrinales, le
voilà qui se rabaisse à parler de questions très pratiques,
des questions aussi terre à terre que «avec qui faut-il se
marier?» «Que peut-on manger ou pas?» Saint-Marc 5/11/00 Roland Kauffmann © Source: Boîte à prédications
--------------------------------------------------------- |
ISRAËL
HIER, AUJOURD'HUI, DEMAIN – UN EXEMPLE POUR L'ASSEMBLÉE
«Ces choses leur sont arrivées pour servir d'exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles» (1 Cor. 10, 11). Ce qui est arrivé en et à Israël a été écrit en exhortation pour l'Église du Seigneur. Israël hier L'élection et la mise à part d'Israël est une affaire de la seule volonté divine: «Car tu es un peuple saint pour l'Éternel, ton Dieu; l'Éternel, ton Dieu, t'a choisi, pour que tu fusses un peuple qui lui appartînt entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre. Ce n'est point parce que vous surpassez en nombre tous les peuples que l'Éternel s'est attaché à vous et qu'il vous a choisis, car vous êtes le moindre de tous les peuples. Mais, parce que l'Éternel vous aime, parce qu'il a voulu tenir le serment qu'il avait fait à vos pères, L'Éternel vous a fait sortir par sa main puissante, vous a délivrés de la maison de servitude, de la main de Pharaon, roi d'Égypte» (Dent. 7, 6-8). Dans Sa sagesse et Son omniscience, Dieu a précisément choisi ce petit peuple. C'est à main forte qu'Il l'a délivré de l'esclavage de l'Égypte. Sur ordre de l'Éternel, Moïse dut dire au pharaon: «Laisse aller mon peuple, afin qu'il me serve), (Ex. 9, 1). Et au Sinaï, Il donna aux Israélites Sa Parole: «Vous avez vu ce que j'ai fait à l'Égypte, et comment je vous ai portés sur des ailes d'aigle et amenés vers moi» (Ex. 19, 4). Le premier devoir d'Israël était d'écouter la Parole de Dieu, pour qu'il puisse faire Sa volonté: «Alors Dieu prononça toutes ces paroles...» (Ex. 20, 1). «Écoute, Israël!» (Deut. 6, 4). À quelle fin sommes-nous élus? Nous trouvons la réponse à cette question en 1 Thessaloniciens 1, 9-10: «... comment vous vous êtes convertis à Dieu, en abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils...» Pour bien servir, il faut bien entendre; d'où la nécessité de lire chaque jour dans la Bible, la Parole de Dieu. Il nous parle alors; et, par la prière, nous Lui parlons. Si Sa Parole ne représente pas pour nous la plus grande des valeurs, Jésus n'a pas la toute première place dans notre vie; et nous courons l'énorme risque de devenir des esclaves de l'esprit de notre temps. La Parole de Dieu doit aussi avoir l'absolue priorité dans les familles de croyants. L'Éternel a ordonné à Israël: «Et ces commandements, que je te donne aujourd'hui, seront dans ton coeur. Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras» (Deut. 6, 6-7). Comment nos enfants pourront-ils se défendre victorieusement contre les influences démoniaques de notre époque, si leurs sens et leurs pensées ne sont pas imprégnés de la Parole de Dieu? Derrière celle-ci, il y a l'Esprit Saint, qui donne la force de résister à l'esprit de ce monde. Mais chacun de nos enfants doit personnellement prendre la décision d'obéir à la Parole de Dieu. Apprendre d'Israël En Ezéchiel 36, il nous est parlé d'Israël hier, aujourd'hui et demain. Il est écrit au verset 16: «La parole de l'Éternel me fut adressée.» Il s'agissait donc d'une parole sortant de la bouche de Dieu adressée personnellement à Ezéchiel. Nous serons bien avisés d'y faire très attention. Et il est ajouté: «Fils de l'homme, ceux de la maison d'Israël, quand ils habitaient leur pays, l'ont souillé par leur conduite et par leurs oeuvres... et des idoles dont ils l'avaient souillé» (v. 17-18). Israël était appelé à marcher dans le chemin que l'Éternel lui indiquait. Mais le peuple suivit ses propres voies et fit ce qu'il tenait pour bon selon des pensées humaines. Les Israélites se mirent ainsi au-dessus de la Parole de Dieu, et ils ne voulurent pas se distinguer des peuplades voisines. Ils adoptèrent des dieux étrangers, alors qu'ils étaient exhortés à ne servir que le seul vrai Dieu. Leurs pensées ressortent fort bien des mots qu'ils adressèrent à Samuel, le prophète: «... maintenant, établis sur nous un roi pour nous juger, comme il y en a chez toutes les nations» (1 Sam. 8, 5). La tragédie d'Israël hier et aujourd'hui encore! En tant que chrétiens nés de nouveau, nous sommes appelés à ceci: «Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière» (1 Pi. 2, 9). C'est pourquoi nous ne pouvons nous ouvrir à l'esprit de notre temps. Bien plutôt, il y a pour nous cet impératif figurant en Romains 12, 2: «Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait,» Alors que les croyants de la nouvelle Alliance pourraient faire mieux par ce qu'ayant reçu l'Esprit Saint, bon nombre d'entre eux commettent les mêmes fautes que le peuple d'Israël jadis. C'est avec légèreté que l'on se place au-dessus de la volonté de Dieu. Même dans le travail au sein de l'assemblée, plusieurs se laissent diriger par l'intelligence ou des sentiments humains au lieu de s'en tenir aux claires directives de la Parole de Dieu. Et pour beaucoup de chrétiens, il s'agit avant tout de satisfaire le moi. C'est ainsi que le Seigneur Jésus a dû prononcer une très dure parole à l'encontre de toute activité religieuse des hommes: «Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux» (Matth. 7, 21). Y a-t-il, encore des idoles dans la vie des croyants néotestamentaires, comme c'était le cas jadis pour le peuple d'Israël? Hélas oui! Tout ce que nous préférons à Jésus-Christ ou tout ce qui a pour nous une plus grande valeur est un dieu. C'est ce que peuvent être nos parents, notre conjoint, nos enfants. Ne devons-nous donc pas les aimer? Bien sûr que si, mais pour autant que Jésus occupe la première place dans notre coeur. Une maison, une belle auto, un important compte en banque et bien d'autres choses peuvent devenir des idoles. «Car là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur» (Matth. 6, 21). «Nul ne peut servir deux maîtres. ... Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon» (v. 24). L'un exclut l'autre. Mais l'idole la plus répandue parmi les chrétiens est la volonté propre; et là où elle domine, le moi siège sur le trône. Tout doit alors se dérouler selon ce que moi, je veux et ce qui me plaît. Mais il n'est aucune vie plus heureuse et plus gratifiante que celle qui se règle exclusivement sur la volonté divine. On ne se moque pas de Dieu! Parce que le peuple d'Israël n'a pas obéi à la volonté de Dieu, il a été dispersé: «Je les ai dispersés parmi les nations, ils ont été répandus en divers pays; je les ai jugés selon leur conduite et selon leurs oeuvres» (Ez. 36, 19). Cette parole vaut ici également: «Ne vous y trompez pas ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi» (Gal. 6, 7). La désobéissance et l'indifférence relativement à la Parole de. Dieu entraînent toujours la perte de la bénédiction. Nous lisons en Ezéchiel 36, 20-21 au sujet d'Israël: «Ils sont arrivés chez les nations où ils allaient, et ils ont profané mon saint nom... Et j'ai voulu sauver l'honneur de mon saint nom, que profanait la maison d'Israël parmi les nations où elle est allée.» Nous aussi, nous profanons le nom du Dieu d'amour, quand, en tant que rachetés, nous ne nous comportons pas conformément à notre appel et que nous adaptons notre vie à celle des incroyants. «Ne savez-vous pas que l'amour du monde est inimitié contre Dieu?» (Jacq. 4, 4). Et Jean de mettre en garde: «Le monde passe, et sa convoitise aussi, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement» (1 Jean 2, 17). Israël aujourd'hui Ce que nous avons pu voir ces dernières décennies en et avec Israël doit être attribué exclusivement à l'intervention Dieu: «Je vous retirerai d'entre les nations, je vous rassemblerai de tous les pays, et je vous ramènerai dans votre pays» (Ez. 36, 24). Pourquoi? «Ce n'est pas à cause de vous que j'agis de la sorte, maison d'Israël; c'est à cause de mon saint nom... La terre dévastée sera cultivée, tandis qu'elle était déserte aux yeux de tous les passants... Et les nations qui resteront autour de vous sauront que moi, l'Éternel, j'ai rebâti ce qui était abattu, et planté ce qui était dévasté. Moi, l'Éternel, j'ai parlé, et j'agirai» (v. 22.34.36). Dans Sa fidélité, l'Éternel a commencé à accomplir cette promesse sous nos yeux! Israël demain Ce que nous constatons aujourd'hui en Israël n'est qu'un prélude, car Dieu a dit: «Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés, je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un coeur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau... je mettrai mon esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois» (Ez. 36, 25-27). Par la grâce et la fidélité de Dieu, Israël a assurément un merveilleux avenir. Ce qui, pour Israël, appartient encore au futur, peut être réalité dès aujourd'hui pour chaque chrétien qui a ouvert son coeur à Jésus. Dieu accorde avec joie Son pardon et Son Esprit à quiconque est disposé à confesser ses péchés et à accepter Son Fils comme son Sauveur et Seigneur (voir, par exemple, 1 Jean 1, 7.9; Tite 3, 4-8). Il veut même renouveler par Son Esprit la vie la plus gâchée. Il désire aussi restaurer complètement les croyants qui se sont laissés tromper par l'esprit de ce siècle et ont déshonoré Son nom. Le profond désir de Jésus-Christ a toujours été de faire la volonté de Son Père: «Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé, et d'accomplir son oeuvre» (Jean 4, 34). Notre plus grand souhait Dieu veut trouver le même désir dans Ses enfants; c'est pour cela qu'Il a mis Son Esprit Saint dans leur coeur. Être à l'unisson avec la volonté divine devrait être notre souhait le plus intense. C'est à cette condition seulement que nous pourrons accomplir l'ordre missionnaire donné en Marc 16, 15, en nous inspirant de l'exemple laissé par le Seigneur Jésus: «J'ai achevé l'oeuvre que tu m'as donnée à faire» (Jean 17, 4). Ce n'est pas par nos propres efforts que nous y arriverons; c'est Dieu Lui-même qui le réalise en nous et par nous: «Car c'est Dieu qui produit en nous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir, (Phil. 2, 13). Nous devons absolument admettre notre incapacité à faire Sa volonté et, dès lors, notre totale dépendance de Lui. Le Seigneur Jésus a déclaré: «... sans moi, vous ne pouvez rien faire» (Jean 15,5). L'expresse promesse de Dieu à Israël tenait en ces mots: «Moi, l'Éternel, j'ai parlé, et j'agirai» (Ez. 36, 36). Cette parole de Jésus vaut pour chacun des membres de l'Église: «Celui qui vous a appelés est fidèle, et c'est lui qui le fera» (1 Thess. 5, 24). Nous avons un merveilleux Seigneur, qui, dans Son amour, se propose le meilleur pour chacun de Ses rachetés. Osez donc vous mettre entièrement à Sa disposition; Il est si aimant! Pour vous également, Il désire ce qu'il y a de mieux! WERNER BEITZE © Nouvelles d'Israël Septembre 2000
Retour |
Ne vous y trompez pas: les mauvaises compagnies corrompent les bonnes moeurs. (1 Corinthiens, XV, 33) Cette parole du poète comique Ménandre, devenue par la citation de Saint-Paul une parole apostolique, est passée en proverbe, et on la répète souvent sans en connaître la provenance. Déjà la sagesse israélite avait formulé cette même vérité de sens commun (Proverbes, XIII, 20): «Celui qui fréquente les sages devient sage, mais celui qui se plaît avec les insensés s'en trouve mal.» Peut-être même faut-il, pour se plaire avec les méchants, avoir déjà perdu le sens moral. Il ne dépend pas toujours de nous de choisir notre société. Certaines rencontres sont obligatoires, et tel juste en est réduit comme Lot à sentir journellement son âme tourmentée par la vue et par l'ouïe de tant d'oeuvres et de tant de paroles criminelles. Que faire quand les nécessités de la vie placent un écolier, un apprenti, un ouvrier ou une ouvrière, un employé ou un soldat, au milieu de compagnons sans foi ou sans moeurs? Jeté comme Daniel dans la fosse aux lions, le juste isolera son coeur et sa pensée, il suivra spirituellement le conseil de Jésus (Matt., VI, 6) en «fermant sa porte,» la porte par laquelle entrent les mauvais conseils et les mauvais exemples; il luttera pas à pas contre l'envahissement du mal, et même il attaquera pour se mieux défendre, il exercera l'influence au lieu de la subir, il deviendra un levain de salut pour n'être point pénétré, comme le reste de la pâte, par un levain de corruption. Mais ce serait pourtant folie coupable que de tenter Dieu, et ce serait tenter Dieu que de se jeter dans la société des méchants, fût-ce avec le ferme dessein de ne leur point ressembler. Au lieu de nous laisser imposer par le hasard tel compagnon de loisir ou de plaisir et d'en faire inconsidérément notre ami, nous devons éprouver ceux à qui nous voulons réserver ce beau nom d'amis; nous devons diriger aussi nos enfants dans la formation de leurs amitiés, et, s'il y a lieu de respecter les sympathies instinctives des coeurs et de tenir compte des conformités de goûts et de sentiments, encore faut-il prévoir et prévenir les effets pernicieux de telle relation qui nous paraît indifférente ou même humainement profitable. Ce n'est pas seulement une société corrompue qu'il faut éviter. C'est aussi une société habituellement frivole. L'air qu'on respire dans une atmosphère de mondanité est un ait vicié par une foule de préjugés et d'habitudes: on ne le respire pas impunément sans abaisser son idéal, sans ralentir les battements de son coeur, sans se faire une morale de convention et une religion de parade. Combien de compagnies que nous n'appelons point mauvaises et qui le sont pourtant, car elles affadissent et débilitent! On y perd bien vite et la pureté de ses désirs et la vigueur de ses indignations généreuses. C'est une compagnie mauvaise aussi que celle d'un mauvais livre, et les mauvais livres ne manquent point. Ils sont embusqués comme des brigands à tous les détours de notre route. Si l'Ecclésiaste (XII, 12) semblait déjà trouver grand le nombre des livres de son temps, que dirait-il aujourd'hui? et dans cette foule, à côté de quelques amis fidèles et sûrs, que de conseillers perfides! ils souillent l'imagination, corrompent les moeurs, dégradent la pensée et l'acclimatent peu à peu dans le mal où ils se complaisent. J'ai encore une autre compagnie, que je n'ai pas choisie (du moins il me le semble) et qui me suit, me relance, me persécute dans la solitude où je me réfugie. Car c'est surtout quand je suis seul, comme Jésus au désert, que je la vois accourir, que je l'entends m'entretenir de sa voix caressante et pénétrante. Je la hais et je ne puis la fuir; je la crains et je ne sais pas m'en délivrer; je l'ai renvoyée cent fois, et elle revient à la charge. C'est la société des pensées mauvaises, venues de l'enfer pour me tenter. Et, à vrai dire, les faux amis, les cercles frivoles, les spectacles malsains, les lectures corruptrices, tout cela, c'est le sol où germe et grandit la végétation des pensées maudites. Céleste Ami, viens et délivre-moi. Tu sais vaincre le démon; tu l'as vaincu. De ta victoire fais ma victoire, de ta force ma force, et de ton amour mon bouclier Benjamin
Couve Courtes méditations (1894) Retour--------------------------------------------------------- |
«Afin de ne pas laisser à Satan l'avantage sur nous, car nous n'ignorons pas ses desseins.» 2 Cor. 2: 11 Il y a de nombreuses d'années, un jeune homme malheureux qui avait cherché à s'échapper dans une vie de péché, fut convaincu par un ami qui s'intéressait à lui de visiter un culte évangélique. L'orateur débuta son message par le verset ci-dessus, puis raconta l'histoire suivante: «Un jour, j'ai vu que plusieurs porcs suivaient un homme sur la route principale menant à l'abattoir. Je demandai à cet homme comment il avait fait, puisque c'est une impossibilité de conduire des porcs. L'homme me répondit: avez-vous vu le sac de haricots que je portais? Je savais que les porcs ne me suivraient pas, mais je savais aussi qu'ils aimeraient les haricots. Ainsi, je leur en ai jeté en chemin. Ces porcs étaient tellement affairés à manger des haricots qu'ils n'ont pas remarqué qu'ils se dirigeaient vers l'abattoir.» Parmi tous les auditeurs de cette soirée, l'orateur en fixa un, ce jeune homme, et dit: «C'est exactement de cette manière que le diable te conduit directement dans l'abattoir de l'enfer! Il sait bien te tenter pour te mener sur la voie large qui mène à la destruction. Encore ses petits haricots te satisfont-ils, mais ils te mènent en enfer. Bientôt, tu poursuivras le dernier haricot, juste au moment où la porte de l'enfer se fermera sur toi!» Cette illustration de l'oeuvre du diable interpella le jeune homme. Il vit soudainement la tournure que prendrait sa course. Peu de temps après avoir entendu ce message, il donna sa vie à Christ. Pourquoi? Parce que Dieu, «ne voulant pas qu'aucun périsse, mais que tous parviennent à la repentance» (2 Pierre 3: 9) ouvrit ses yeux sur les voies de Satan. Il vit ainsi clairement que «le salaire du péché c'est la mort» (Rom. 6: 23). Qu'en est-il de vous? Cette histoire, vous a-t-elle ouvert les yeux? Changera-t-elle votre vie? L. J. Ondrejack «Messager de Paix» Juillet 2000 © La bonne Nouvelle No 4 / 2001
|
«Nous portons ce trésor dans des vases de terre» Il Corinthiens 4:7 Le chrétien est comparé ici à un vase de terre porteur d'un trésor. L'image employée fait ressortir la différence de nature du contenant et du contenu. La terre évoque la fragilité, la vulnérabilité de la personne humaine, le trésor indique la valeur extraordinaire de ce que Dieu nous a confié, l'Évangile. Mais ces vases de terre ne sont pas simplement destinés à conserver un précieux trésor. Il leur appartient de le porter à d'autres. Il y a des vases de pure décoration, en or, en argent ou en faïence, qui font l'admiration des connaisseurs, sans être d'une quelconque autre utilité. Mais ici, ce n'est pas l'aspect extérieur, ou la matière en laquelle l'objet est confectionné, qui compte. C'est un vase friable, cassable, fragile qui ne doit pas attirer les regards sur lui-même. L'intérêt devrait plutôt se porter sur son inestimable contenu. «Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes, c'est Jésus-Christ le Seigneur que nous prêchons» (Il Cor. 4: 5). Oui, Dieu a choisi de faibles créatures mortelles pour porter un puissant et salutaire message à l'homme perdu. «Il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de miséricorde qu'il a d'avance préparés pour la gloire» (Rom. 9:23). Ainsi un vase de terre peut devenir, par la grâce de Dieu, un «vase d'honneur, sanctifié, utile à son maître, propre à toute bonne oeuvre» (Il Tim. 2:22). Que le Seigneur daigne nous accorder de devenir de tels vases pour le salut des âmes et à Sa seule Gloire! J. Hoffmann © La Bonne Nouvelle No 3 / 1991
Retour
|
«Examinez-vous vous-mêmes pour savoir si vous êtes dans la foi; éprouvez-vous vous-mêmes?» 2 Corinthiens 13:5 Le Saint-Esprit opère la nouvelle naissance, c'est-à-dire qu'il produit en nous une vie nouvelle. C'est un don de Dieu. Il est écrit: «Vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu» (1 Pierre 1: 23). Le baptême est une confirmation extérieure d'une opération préalable intérieure... La nouvelle naissance a donc lieu avant le baptême. Elle est la condition indispensable pour entrer dans le Royaume de Dieu selon la parole même de Jésus: «En vérité, en vérité je te le dis, si un homme ne naît de nouveau il ne peut voir le Royaume de Dieu» (Jean 3:3). Si le baptême était la nouvelle naissance, comme l'affirment des églises multitudinistes, Jésus n'aurait pas pu dire au brigand non baptisé: «En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis» (Luc 23:43), et l'apôtre Paul n'aurait pas déclaré: «Christ ne m'a pas envoyé pour baptiser, mais pour annoncer l'Évangile» (1 Cor. 1: 17). Pour quelles raisons les Églises de multitude tiennent-elles tellement à l'aspersion (faussement appelée baptême) des nourrissons? À l'époque où l'on avait déjà plus ou moins abandonné les directives des Écritures, l'empereur Constantin fit du christianisme une religion d'État. Or, la Parole de Dieu interdit formellement toute association de l'Église avec le monde: «Ne formez pas avec les incroyants un attelage disparate» (2 Cor. 6:14). Constantin a voulu que d'un coup tous les citoyens deviennent des chrétiens. Mal enseigné, il a pensé que cela allait pouvoir se faire par l'administration du rite de l'aspersion des nourrissons considérée comme le «saint baptême», jumelé avec le parrainage, pratique dont on ne trouve aucune trace dans les Écritures. Ces parrains avaient vis-à-vis de l'Église et de l'État le devoir de veiller au développement religieux de l'enfant. C'est ainsi que l'Église est devenue un organisme multitudiniste. Il en est résulté l'établissement de listes de membres où figurent une grande majorité de païens soi-disant baptisés, mais pas nés de nouveau, c'est-à-dire pas sauvés. Voici ce que disait le grand évangéliste Spurgeon à ce sujet: «De tous les mensonges qui traînent des millions d'âmes à l'enfer, je considère comme le plus grave qu'il y ait des gens qui affirment que le baptême sauve les âmes. Je ne connais présentement aucune erreur qui conduise plus d'âmes à la perdition. Il existe des milliers de personnes qui croient fermement qu'elles iront au ciel, parce qu'elles ont été aspergées d'eau dans leur tendre enfance, puis confirmées pour pouvoir participer à la sainte cène. La croyance en l'efficacité des sacrements provient de l'erreur du «baptême des nourrissons.» Il est surprenant d'apprendre que Martin Luther avait déjà reconnu que ce «baptême» d'enfants était faux. Dans un de ses sermons il disait: «Le baptême n'est utile à personne, s'il n'est pas administré à celui qui croit, car sans une foi personnelle il n'y a pas lieu de baptiser quelqu'un. La foi doit précéder le baptême (...). Si donc nous ne pouvons pas prouver que les petits enfants croient personnellement, mon juste conseil est que l'on s'abstienne sur le champ de baptiser un enfant. Plutôt ce sera fait, mieux cela vaudra, pour que nous ne nous moquions pas de la glorieuse majesté divine et que nous ne la blasphémions pas par des jongleries et des tromperies de néant.» Ainsi parlait Luther lorsqu'il combattait les hérésies de l'Église romaine. Plus tard il est néanmoins retombé dans cette même erreur... À la Diète de Worms (1521) Martin Luther avait déclaré: «Me voici, je ne puis autrement! Que Dieu me soit en aide!» Mais quelques années plus tard les protestants, tout comme les catholiques, décidèrent d'exterminer tous les baptistes («Täufer») appelés aussi anabaptistes («Wiedertaüfer»), qui après avoir reconnu l'erreur de l'aspersion des nourrissons et s'être repentis, se faisaient baptiser sur profession de leur foi. À Michel Sattler, ancien prêtre bénédictin qui avait découvert la Vérité par la Parole de Dieu, on coupa la langue, on creva les yeux et on le livra aux flammes. Pendant les dix années suivantes, 5000 anabaptistes moururent comme martyrs pour le Seigneur, brûlés vifs sur les bûchers ou noyés... Ces martyrs ont préféré mourir plutôt que de trahir leur Sauveur. Ils ont été fidèles jusqu'à la mort en démontrant ainsi devant le monde qu'ils étaient de véritables enfants de Dieu. (...) C'est très grave quand un «baptême d'enfants» non biblique barre le chemin à la repentance. Satan essaie de faire croire que l'aspersion des nourrissons produit la nouvelle naissance... Les conditions préalables de la repentance, de la confession des péchés, de l'invocation de Christ, de la demande de pardon des péchés et de la rupture avec l'ancienne façon de vivre sont ainsi éliminées. Quand, après le catéchisme et la confirmation, l'adolescent récite une confession de foi, les prêtres et pasteurs savent très bien que pour la plupart de ces jeunes il ne s'agit que d'une formalité traditionnelle... Si par la suite on invite de telles personnes à se convertir elles sont déconcertées... Il leur semble que tout est en ordre: baptisées comme enfants, confirmées, mariées à l'église, payant régulièrement leur impôt paroissial... que leur veut-on de plus? Et ceux qui se sont malgré tout convertis sont exposés à d'autres dangers. Pour ces frères et soeurs Satan a trouvé un autre moyen de séduction: l'oecuménisme. Ce mouvement leur paraît juste et bon puisque, pensent-ils, nous avons tous un même Seigneur, nous prions le même Dieu, nous sommes tous des pécheurs avec leurs défauts et nous avons continuellement et toujours à nouveau besoin de pardon, nous devons aimer notre prochain et ne pas le juger... C'est ce que disent beaucoup pour étouffer toute critique dans l'oeuf et pour tout ramener à la notion courante de «tolérance»... Mais que dit l'Écriture au sujet de ceux qui répandent des hérésies? «Ne formez pas avec les incroyants un attelage disparate... Sortez du milieu d'eux et séparez-vous, dit le Seigneur, ne touchez pas à ce qui est impur, et moi je vous accueillerai. Je serai pour vous un père...» (2 Cor. 6:14-18). Dans 2 Timothée 3:1-4 les chrétiens de nom sont ainsi décrits: «... ils garderont la forme extérieure de la piété, mais ils en renieront la force. Éloigne-toi de ces hommes-là.» Et dans 2 Jean 10 il est dit: «Si quelqu'un vient à vous et n'apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas et ne lui dite pas. Salut.» Pour conclure La voie biblique de la repentance et de la conversion est la suivante: 1. Reconnaître la Sainteté de Dieu. Dieu est saint, Dieu est Vérité, Dieu est Justice, Dieu est Amour. 2. Face au Dieu saint reconnaître notre culpabilité et notre perdition (Rom. 3:10: «Il n'y a pas de juste, pas même un seul»). 3. Se repentir de tous ses péchés. 4. Confesser ses péchés devant le Seigneur. 5. Demander le pardon des péchés (ce qui est impossible sans l'invocation du nom de Jésus-Christ, puisque Dieu déclare qu'il n'y a de Salut qu'en ce nom). 6. Rupture radicale avec le péché, ce qui signifie renoncement à Satan et à toutes ses actions dans ma vie, en prenant la résolution de vivre dorénavant dans l'obéissance au Seigneur et en rompant toute liaison avec le monde des ténèbres. Cela devrait être, selon toute possibilité, un témoignage public. 7. L'offrande de ma vie au Seigneur Jésus-Christ, c'est-à-dire soumission de toute ma vie, sans compromission, à son autorité (Galates 2:20: «Je suis crucifié avec Christ, et ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi»). 8. Baptême de croyant dans l'obéissance à la Parole comme décrit plus haut. Repentez-vous! «Mais si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous...» (Luc 13:3) Témoignage de Wolfgang Diele (Traduction raccourcie) © La bonne Nouvelle No 4 / 2001
|
«Définition du ministère» «Un ministère est un don homme donné à l'Église corps de Christ. Il ne s'appartient plus, il vit dans l'Église comme l'Église vit en lui (et non pour lui), c'est la vie de Jésus qui transpire au travers des ministères. Un ministère est un don de Christ, dont la mesure est commandée par Jésus lui-même, cette mesure étant une pure grâce.» Jésus
est la tête et le chef de L'Église: Éphésiens
5:23 comme Christ est le chef de l'Église qui est son
corps, et dont il est le Sauveur. Colossiens 1:18 Il
est la tête du corps de l'Église.
Jésus dirige son Église, mais il a donné à son Église des
ministères Dons qui, sous sa direction, reçoivent
l'équipement nécessaire pour suppléer à son travail.
DÉFINIR CHAQUE MINISTÈRE DONNÉ PAR LE SEIGNEUR A SON ÉGLISE. LES CINQ MINISTÈRES DONS. Éphésiens 4:11 Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs. L'APÔTRE. Def: ministère de fondement et d'autorité qui établit la doctrine de Christ. Eph 2: 20,21 La liste indicative de Paul le cite en premier il est donc le plus important et le plus complet des ministères. L'Évangile fait état de douze apôtres. Jésus dira: Jean 20:21 comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. L'on peut se poser la question si aujourd'hui encore il y a encore des apôtres? Avant de répondre disons que l'apôtre est envoyé par Jésus, personne non envoyé peut se prévaloir du titre d'apôtre. Cherchons à savoir qui il est. Eh bien il est un pionnier dans ce sens qu'il établira l'Église de Christ là où il n'y a rien. Romains 15:20 Et je me suis fait honneur d'annoncer l'Évangile là où Christ n'avait point été nommé, afin de ne pas bâtir sur le fondement d'autrui, selon qu'il est écrit. L'apôtre est un envoyé avec une mission, un missionnaire équipé spécialement par le Seigneur pour répondre à cette tâche, nous pouvons voir La crainte s'emparait de chacun, et il se faisait beaucoup de prodiges et de miracles par les apôtres. dans Actes 2:43 que les apôtres sont revêtus de l'autorité divine car l'apôtre, en fait, à lui seul exerce tous les ministères, il est prophète, évangéliste, pasteur et docteur. 2 Timothée 1:11 C'est pour cet Évangile que j'ai été établi prédicateur et apôtre, chargé d'instruire les païens. Paul le dit lui-même et montre dans cette déclaration qu'il était apôtre, évangéliste, mais aussi docteur. Je crois que de nos jours il y a encore des apôtres, car ne faut-il pas considérer les missionnaires en qualités d'apôtres du Seigneur, ils sont eux aussi envoyés par le Seigneur avec une mission a remplir, bien souvent là ou l'Évangile n'a pas encore été proclamé, la ou il rien n'existe pour le Seigneur. Ils sont eux aussi des pionniers revêtus de l'autorité Divine pour accomplir la tâche que le Seigneur leur assigne. L'apôtre est celui qui fonde l'Église locale: 1Cor 3: 10 Selon la grâce de Dieu qui m'a été donnée, j'ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus. L'apôtre sera donc un fondateur, en quelque sorte un architecte de l'Église, son but, fonder des assemblées matures et de les affermir. LE PROPHÈTE. C'est un ministère de révélation. C'est celui qui va donner une direction précise voir spéciale de Dieu. Le ministère prophétique reçoit l'onction pour révéler la plénitude de Dieu, pour nous conduire dans une connaissance spirituelle plus grande de Dieu. Dans l'Ancien Testament il y avait des ministères de prophètes, celui-ci était le porte-parole de Dieu (ex 1Sam 4:1), mais aussi le porte-parole du peuple lorsqu'il voulait s'adresser à Dieu (ex: Nombres 11:2). Le prophète du Nouveau Testament lui est un ministère particulier surnaturel qui s'adresse au peuple de Dieu avec un message inspiré, Il annonce les oracles de Dieu il est donc revêtu de l'autorité Divine éclaire l'intelligence pour comprendre les vérités Divines, le plan de Dieu. Il console, il exhorte, il édifie par son message inspiré. Prenons pour exemple celui du prophète Agabus: Actes 11:27,28 En ce temps-là, des prophètes descendirent de Jérusalem à Antioche. L'un d'eux, nommé Agabus, se leva, et annonça par l'Esprit qu'il y aurait une grande famine sur toute la terre. Elle arriva, en effet, sous Claude. Dans ce cas il prédit l'avenir, mais ce n'est pas une généralité, actes 15:32 nous parle de Jude et de Silas qui étaient eux-mêmes prophètes, mais qui exhortaient et fortifiaient par plusieurs discours l'Église et cela certainement par le moyen de la prédication. Il faut bien différencier le prophète de l'Ancien Testament et celui du nouveau comme le ministère don de Christ de prophète, du chrétien qui à l'occasion exercera le don de la prophétie, car si la prophétie a sa place dans le ministère de prophète ce qui est tout à fait logique, le fait d'exercer le don de la prophétie ne fait pas de celui-ci un prophète ministère don. Jésus prophète par excellence: Luc 22:34 Et Jésus dit: Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd'hui que tu n'aies nié trois fois de me connaître. Luc 19:41,43 Comme il approchait de la ville, Jésus, en la voyant, pleura sur elle, et dit: Si toi aussi, au moins en ce jour qui t'est donné, tu connaissais les choses qui appartiennent à ta paix! Mais maintenant elles sont cachées à tes yeux. Il viendra sur toi des jours où tes ennemis t'environneront de tranchées, t'enfermeront, et te serreront de toutes parts. L'ÉVANGÉLISTE. Comme son nom l'indique, il annonce la bonne nouvelle. Il brûle littéralement du désir de retirer les âmes de la mort. Il appelle à la vie ceux qui sont morts. Il est l'annonceur de la bonne nouvelle. Actes 8:12 Mais, quand ils eurent cru à Philippe, qui leur annonçait la bonne nouvelle du royaume de Dieu et du nom de Jésus-Christ, hommes et femmes se firent baptiser. C'est un ministère accompagné de signes. Actes 6:8 Étienne, plein de grâce et de puissance, faisait des prodiges et de grands miracles parmi le peuple. Actes 8:6 Les foules toutes entières étaient attentives à ce que disait Philippe, lorsqu'elles apprirent et virent les miracles qu'il faisait. L'évangéliste est un ministère qui pour être efficace devrait être itinérant. L'Évangéliste conduit les âmes à la croix. Actes 2:36 Que toute la maison d'Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié. Ce ministère est le plus populaire et Jésus a été l'Évangéliste par excellence. Matthieu 4:17 Dès lors Jésus commença à prêcher, et à dire: Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. Matthieu 4:24 Sa renommée se répandit dans toute la Syrie, et on lui amenait tous ceux qui souffraient de maladies et de douleurs de divers genres, des démoniaques, des lunatiques, des paralytiques; et il les guérissait. L'évangéliste est comme un ambassadeur du ciel, il proclame que Dieu a fait don du salut. Son rôle réconcilier les perdus avec Christ. Il s'occupe aussi bien des foules (Actes 2; Actes 22: 1) ou des individus (Actes 3: 1,26 : Actes 16: 13) Ses caractéristiques: 1. Prêche Christ (Marc 16: 15). 2. À tous (Col 1: 28). 3. En toute occasion (2tim 4: 2). 4. Avec assurance (Actes 4: 29). 5. Pour faire des disciples (Mat 28: 19) 6. Avec l'onction (Rom 15: 18,19). 7. Souvent accompagné de dons de puissance, guérisons, miracles, foi. 8. Soumis aux autres ministères dons. 9. Bon témoignage vécu (actes 6: 3). LE PASTEUR. Du grec «POIMEN» signifiant Berger. Le ministère pastoral organise et développe la vie spirituelle de l'assemblée dans laquelle il exerce son ministère. Ce ministère est le plus répandu. Le pasteur est le gardien du troupeau, il a la charge de paître le troupeau du maître. Il est le berger. Il est responsable des âmes qui composent l'Église locale dans laquelle il est établi par le Seigneur pour exercer son Ministère. Il garde et veille sur les brebis du Seigneur, il donne la nourriture aux brebis du Seigneur, il porte les brebis du Seigneur, il soigne quant-il y a des blessures, il donne l'exemple à suivre, il est le modèle, il conduit le troupeau. Il travaillera dans son assemblée comme Évangéliste car il est responsable avec les membres de la croissance de l'Église. Mais aussi comme docteur car il a la responsabilité d'enseigner le peuple de Dieu dans toute la vérité. Jésus est le bon berger. Jean 10:11 Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. Le pasteur exercera son ministère dans l'Église, mais aussi dans les maisons, dans les visites, d'ailleurs une grande partie de son travail se passe dans les maisons (ou dans son bureau) dans la cure des âmes. IL sera aussi un père pour chacun des croyants de l'Église ou il exerce son ministère: 1 Thes 2:11 Vous savez aussi que nous avons été pour chacun de vous ce qu'un père est pour ses enfants, vous exhortant, vous consolant, vous conjurant. Il sera un surveillant (Actes 20: 28; Ti 1:9), il paîtra (1Pi 5: 2)avec amour le troupeau du Seigneur, il enseignera (1Tim 3: 2), Il présidera et conduira (1Tim 3: 5), il organisera (Ti 1: 5), il réfutera les contradicteurs (Ti 1: 9,11), il maintiendra l'ordre dans l'Église (2Tim 4: 2). Le pasteur est avant tout un «SERVITEUR» (1Cor 3: 5) Jésus appliquait cette règle à lui-même (Mat 20: 28; Luc 22: 27). LE DOCTEUR. Docteur: Grec «DIDASKALOS» qui détermine l'aspect didactique «DIDAKTIKOS» =enseignant. Ou du latin «DOCTUS» signifiant Savant, enseignant. C'est donc un ministère d'enseignant. Il reçoit du Seigneur l'équipement pour enseigner le peuple dans la doctrine. Ce ministère est indispensable pour la croissance de l'Église. Son absence peut conduire à la destruction «Os 4: 6 Mon peuple est détruit, parce qu'il lui manque la connaissance». Il doit prévenir le troupeau contre les erreurs de toutes sortes et surtout doctrinales. Leurs
rôles conduire les âmes dans la connaissance de la vie
concrète du royaume de Dieu, par le principe de la Parole de
Dieu. Une âme ou une Église sans structure doctrinale
sérieuse tombera inévitablement vers la mort spirituelle. Ce
ministère consiste à transmettre des connaissances, donc sa
qualité première est d'acquérir de la connaissance (Un
proverbe qui va très au docteur dit ceci: Celui qui
n'enseigne plus a cessé d'apprendre). Attention il n'a pas
la science infuse, pour apprendre il reçoit dans l'étude
l'illumination, c'est à dire le secours du Saint-Esprit pour
qu'il comprenne le message divin. Une autre de ses qualités
c'est de bien comprendre ce qu'il dit et avoir une bonne
connaissance de la Parole. Il peut être itinérant car ce
ministère particulier et peu répandu mais combien utile à
l'Église pour s'affermir dans la doctrine du Seigneur.
Apollos était un docteur après sa rencontre avec Aquilas et
Priscille qui lui ont exposé plus exactement la voie du
Seigneur, il sera efficace dans son ministère. Son attitude
est remarquable lui le docteur se laissera exposer plus
exactement la voie de Dieu quelle humilité. Actes 18:25,28 Il était instruit dans la voie du Seigneur, et, fervent d'esprit, il annonçait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus, bien qu'il ne connaisse que le baptême de Jean. Il se mit à parler librement dans la synagogue. Aquilas et Priscille, l'ayant entendu, le prirent avec eux, et lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu. Comme il voulait passer en Achaïe, les frères l'y encouragèrent, et écrivirent aux disciples de bien le recevoir. Quand il fut arrivé, il se rendit, par la grâce de Dieu, très utile à ceux qui avaient cru; Car il réfutait vivement les Juifs en public, démontrant par les Écritures que Jésus est le Christ. Tite 3:13 Aie soin de pourvoir au voyage de Zénas, le docteur de la loi, et d'Apollos, en sorte que rien ne leur manque. Jésus le docteur par excellence. Marc 1:22 Ils étaient frappés de sa doctrine; car il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme les scribes. Note: Normalement le pasteur comme le docteur ne sont pas sédentaires, seul les anciens ont un rôle sédentaire rattaché à une assemblée. SERVICE PASTORAL. Dans le Nouveau Testament les termes anciens et évêques apparaissent toujours au pluriel (Actes 20: 17,Ti 1: 5; JC 5: 14). Nulle part dans le Nouveau Testament se trouve une direction dirons nous monarchique de l'Église de Jésus. (une seule autorité qui gouverne). Les pasteurs, anciens ou évêques apparaissent toujours ensemble. Ils prennent leurs décisions collégialement. Ils sont complémentaires dans leurs personnalités et leurs dons ce qui sera un grand enrichissement pour l'Église. Certains seront qualifiés particulièrement par le St Esprit pour la prédication et l'enseignement, tandis que d'autres bien qu'étant capables de prêcher la Parole et d'enseigner seront particulièrement qualifiés pour la cure d'âme, les visites, la prière pour les malades, le rétablissement des rétrogrades etc.. Il est évident que ces différents aspects du service pastoral ne trouve pas sa plénitude dans un seul «homme orchestre» qui gère tout et tout seul, cette conception est absente du Nouveau Testament. L'ancien comme l'évêque sont des ministères locaux, ils secondent le ministère don. Le terme ancien comme évêque sont des termes interchangeables, ainsi les conducteurs spirituels d'Ephèse sont nommés, anciens et surveillant dans le même récit (Actes 20,17,18 et Tite 1: 5,7) QU'EST CE QU'UN ANCIEN? Grec «PRESBYTEROS» L'ancien de l'Église n'est pas un ministère don, il est désigné par l'autorité compétente de l'Église à savoir le Pasteur qui l'établit alors sur l'Église comme ancien. Leurs rôles surveiller et paître le troupeau du Seigneur. Actes 14:23 Ils désignèrent des anciens dans chaque Église, et, après avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur, en qui ils avaient cru. Paul établissait dans chaque Église des anciens. Tite 1:5 Je t'ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville. L'ancien a de grandes responsabilités spirituelles dans l'Église, il participe aux affaires de l'Église. Son autorité s'exerce dans un cadre collectif «vos conducteurs», une Église est composée de personnes différentes pour cela ils doivent apprendre à travailler en équipe et se soumettre les uns aux autres (Eph 5: 21), Ils n'ont pas la même fonction, mais chacun exerce le ministère et les dons que le Seigneur leurs a confié. Actes 15:6 Les apôtres et les anciens se réunirent pour examiner cette affaire. L'ancien est capable de diriger et d'enseigner, il participe avec le ministère don de l'Église locale où il se trouve, ils participent à la prédication et à l'enseignement du peuple de Dieu. L'ancien doit être un homme de la Bible. 1 Timothée 5:17 Que les anciens qui dirigent bien soient jugés dignes d'un double honneur, surtout ceux qui travaillent à la prédication et à l'enseignement. Mais cela ne paraît pas être une obligation car le «ceux qui travaillent à la prédication et à l'enseignement» sous-entend que tous ni travaillaient pas. QU'EST -CE QU'UN ÉVÊQUE? Son autorité a un caractère pastoral «il veille» il accompagne mais ne domine pas. Grec «EPISCOPOS» Actes 20:28 Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l'Église de Dieu, qu'il s'est acquise par son propre sang. Ils sont établis pour paître le troupeau. L’évêque est un responsable, un gardien, un surveillant chargé de garder, de surveiller l'Église. Il est établi par le St Esprit, mais l'on peut aspirer personnellement à cette charge. Son rôle est pour ainsi dire le même que celui d'Ancien.1 Timothée 3:1 Cette parole est certaine: Si quelqu'un aspire à la charge d'évêque, il désire une oeuvre excellente. L'évêque doit être irréprochable devant Dieu, devant les hommes, dans l'Église. Il doit avoir un bon témoignage de ceux du dehors, il ne faut pas qu'il soit un nouveau converti. 1 Timothée 3:6 Il ne faut pas qu'il soit un nouveau converti, de peur qu'enflé d'orgueil il ne tombe sous le jugement du diable. Il est un prédicateur de la Parole de Dieu.1 Timothée 3:2 Il faut donc que l'évêque soit irréprochable, mari d'une seule femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l'enseignement. Tite 1:7,9 Car il faut que l'évêque soit irréprochable, comme économe de Dieu; qu'il ne soit ni arrogant, ni colérique, ni adonné au vin, ni violent, ni porté à un gain honteux. mais qu'il soit hospitalier, ami des gens de bien, modéré, juste, saint, tempérant, attaché à la vraie parole telle qu'elle a été enseignée, afin d'être capable d'exhorter selon la saine doctrine et de réfuter les contradicteurs. QU'EST CE QU'UN DIACRE? Le mot diacre est un dérivé du Grec «DAIKO» qui veut dire courir ou se dépêcher. Les apôtres s'empressèrent de lever des diacres, afin de les libérer des tâches matérielles pour qu'ils se consacrent pleinement à leurs ministères. Actes 6:2,4 Les douze convoquèrent la multitude des disciples, et dirent: Il n'est pas convenable que nous laissions la parole de Dieu pour servir aux tables. C'est pourquoi, frères, choisissez parmi vous sept hommes, de qui l'on rende un bon témoignage, qui soient pleins d'Esprit saint et de sagesse, et que nous chargerons de cet emploi. Et nous, nous continuerons à nous appliquer à la prière et au ministère de la parole. Le diacre n'est pas un ministère don, mais il soutient le ministère don en le dégageant du matériel. Il doit avoir un bon témoignage et être plein de l'Esprit Saint.
1 Timothée 3:8 les diacres aussi doivent être honnêtes, éloignés de la duplicité, des excès du vin, d'un gain sordide. 1 Timothée 3:12 Les diacres doivent être maris d'une seule femme, et bien diriger leurs enfants et leur propre maison. Le diacre est un aide dans l'Église, il travaille sous la surveillance et l'assistance des évêques. © LA NOUVELLE 20/11/2000 Retour--------------------------------------------------------- |
Dépouillez-vous du mensonge. (Éphésiens, IV, 25.) L'Apôtre s'adresse à des chrétiens qui ont été «instruits à se dépouiller du vieil homme corrompu par les convoitises trompeuses,» et il les exhorte à rejeter le mensonge, à s'en débarrasser pour parler en vérité chacun à son prochain. Il semble donc que l'âme régénérée ait quelque peine à se délivrer de cette tunique empoisonnée du mensonge et que le goût, l'habitude et, si j'ose dire, la manie du mensonge persiste même dans un coeur que la grâce a pénétré. Il en est vraiment ainsi, et l'expérience vient confirmer le précepte apostolique. La part du fictif, du convenu, est considérable dans le monde où nous vivons, non seulement dans la société qui s'appelle polie et se croit raffinée, mais à tous les étages, à tous les degrés. Nous nous payons de mots, nous nous leurrons d'apparences, nous jetons de la poudre aux yeux, nous excellons au trompe-l'oeil, nous jouons la comédie et nous prenons au sérieux la comédie d'autrui. Nous changeons la valeur des mots, nous amplifions, nous grossissons les termes admiratifs, les paroles complimenteuses, les formules amicales, et nous faisons circuler sans vergogne ces assignats, dont l'étiquette ne représente guère la valeur. On peut dire que dans aucun monde les hommes ne sont dépouillés du mensonge. Monde de la politique, monde des affaires, monde des salons, monde des journaux sont infectés de ce mal qui consiste à déguiser, à voiler, à accommoder la pensée. Les chrétiens n'échappent pas à la contagion, et nous avons expérimenté combien il est difficile de s'y dérober. Et, sans parler uniquement des paroles qui sont des traductrices - hélas! bien infidèles - de la pensée, n'est-il pas rare de voir vrai, de penser vrai, de sentir vrai? Il se mêle à nos jugements, à nos perceptions mêmes, je ne sais quoi de convenu et d'artificiel. Nous ne regardons pas les choses et les hommes avec nos yeux seulement, mais avec les préjugés courants et les opinions reçues; nous ne laissons pas jaillir directement du fond de notre conscience éclairée par Dieu notre appréciation d'un acte sans faire intervenir dans les considérants du jugement et le dispositif de la sentence le code des apparences mondaines et des convenances menteuses; il nous semble que l'or pur de la vérité ne pourrait pas circuler sans cet alliage. Repasse à ce point de vue ce que tu as pensé, dit et fait depuis quelques mois, quelques jours même, tu seras effrayé de ces déguisements de la vérité. Tu verras combien rarement tu as pensé et senti ce qu'il était juste et vrai de sentir et de penser, combien souvent tu as substitué au verdict de la conscience écrite ou de la Bible intérieure les à peu près du monde, ses vérités atténuées et ses demi-mensonges. Tu verras combien de paroles sont sorties de tes lèvres qui n'avaient pas le titre légal de la vérité éternelle, qui sonnaient faux aux oreilles de la souveraine Justice, qui, au lieu de refléter ta pensée, la défiguraient, comme pourrait faire un miroir brisé. Tu verras que tu as menti souvent sans parler, par tes actes, qui obéissaient au monde au lieu d'obéir à Dieu, et qu'ainsi tu drapais ta vie dans des oripeaux d'emprunt au lieu de les secouer avec dégoût pour marcher dans la sincérité robuste des enfants de Dieu.
Benjamin Couve
Courtes méditations (1894)
|
«Voici je t'établis en ce jour comme.. une colonne de fer... ils te feront la guerre, mais ils ne te vaincront pas, car je suis avec toi pour te délivrer, dit l'Éternel.» Jér. 1: 18-19 «Jacques, Céphas et Jean, qui sont regardés comme des colonnes.» Galates 2:9 Il existe des colonnes commémoratives destinées à rappeler de glorieux événements historiques, ou dressées en l'honneur d'un homme illustre. Il y eut aussi de ces colonnes sur lesquelles s'installèrent à vie les stylistes, ces religieux solitaires, qui pensaient ainsi pouvoir échapper aux tentations du monde et du péché. Il reste encore des colonnes et colonnades des cités antiques tombées en ruine, témoins d'un passé prestigieux. Mais dans les textes cités ici, il est question d'autres colonnes, Il s'agit de témoins vivants, prophètes ou apôtres, auxquels Dieu avait confié une charge particulière. Jérémie devait être comme une ville forte, une colonne de fer et un mur d'airain contre les rois de Juda, ses chefs, ses sacrificateurs et tout le peuple, parce qu'ils avaient commis un double péché que l'Éternel stigmatisa en ces termes: Ils m'ont abandonné, moi qui suis une source d'eau vive, pour se creuser des citernes crevassées. (Jér. 2:13). Et non seulement ils avaient abandonné l'Éternel, mais ils agissaient mal les uns envers les autres comme le relève le prophète: Tout frère cherche à tromper, tout ami répand des calomnies. lis se jouent les uns des autres. Ils ne disent pas la vérité, ils exercent leur langue à mentir (Jér. 9:4-5). De la bouche ils parlent de paix à leur prochain, et au fond du coeur ils lui dressent des pièges (Jér. 9:8). Ils ne parlent pas comme ils devraient; aucun ne se repent de sa méchanceté et ne dit: qu'ai-je fait? Tous reprennent la course.. (Jér. 8:5-6). Point de repentance, point de réparation du mal commis, pas de changement d'orientation, mais poursuite de la course dans la même fausse direction. Et c'est au milieu de ce peuple endurci et aveuglé que Jérémie devait se dresser comme une colonne de fer en annonçant les jugements de Dieu, annonce qui allait déclencher les hostilités contre lui. Mais il avait reçu de Dieu cette réconfortante promesse: Ils te feront la guerre, mais ils ne te vaincront pas, car je suis avec toi pour te délivrer. Aussi tint-il ferme à travers les complots, la persécution, la prison, les menaces de mort et jusqu'au fond de la citerne dans laquelle on le jeta. Le châtiment annoncé se produisit, Jérusalem fut détruite, et les habitants emmenés en captivité. Mais l'Éternel avait dit: Je ne vous détruirai pas entièrement. Il avait annoncé la restauration par la bouche du même prophète qui devait d'abord arracher, abattre, ruiner et détruire, avant de bâtir et de planter (Jér. 1: 10). Mais il fallait que le peuple reconnaisse qu'il était infidèle et qu'il revienne à Dieu (Jér. 3:13-14). Alors, dit l'Éternel, ils seront mon peuple et je serai leur Dieu, s'ils reviennent à moi de tout leur coeur (Jér. 24:7). Je mettrai ma loi au-dedans d'eux, je l'écrirai dans leur coeur, je pardonnerai leur iniquité et je ne me souviendrai plus de leur péché (Jér. 31:33-34). Tout cela s'est accompli en Christ, comme le montre en particulier l'auteur de l'épître aux Hébreux (Héb. 10: 16-23), citant les paroles mêmes du prophète Jérémie. Du temps des apôtres il y eut aussi des colonnes. Jacques, Céphas (Pierre) et Jean furent considérés comme telles à Jérusalem (Gal. 2:9). Toujours et partout Dieu s'est choisi des hommes qu'il a rendus capables de porter sans fléchir le poids du ministère de la proclamation d'un message de sévérité et de bonté à la fois (Rom. 11:22), de jugement et d'amour, de condamnation du péché et de libération du pécheur repentant, en vertu du sacrifice de Jésus-Christ. Encore aujourd'hui, et jusqu'à la fin des temps, les églises ont – et auront – besoin de témoins-colonnes qui soutiennent l'édifice spirituel, mènent le bon combat de la foi et proclament hardiment tout le conseil de Dieu, comme le fit aussi l'apôtre Paul (Actes 20:27), des hommes qui ne plient pas devant l'adversaire et dans l'adversité, et auxquels s'appliquera cette promesse: CELUI qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n'en sortira plus... (Apoc. 3:12). Le pronom démonstratif CELUI ne s'applique manifestement pas seulement aux prophètes et aux apôtres d'autrefois, mais aussi à tout enfant de Dieu d'aujourd'hui qui marche en vainqueur par la foi en Jésus-Christ. J. Hoffmann © La Bonne Nouvelle No 5 / 1990
|
Vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres. (Galates, V, 15.) Il est difficile d'employer des expressions plus fortes pour caractériser le manque d'esprit fraternel et chrétien. Il ne s'agit pas seulement de médisance, mais surtout de malveillance: les actes sont blâmés et non pas seulement les paroles. Mais actes et paroles dérivent d'une même source: source amère et empoisonnée. Les hommes se mordent et se dévorent. Les chrétiens eux-mêmes (et c'est à des chrétiens que l'apôtre écrit) se jalousent, se dénigrent, même sans se haïr. Que serait-ce donc s'ils se haïssaient? Oh! l'affreux spectacle que celui de l'acharnement avec lequel nous cherchons à rabaisser ce qui est grand, à enlaidir ce qui est beau, à trouver une raison égoïste pour les dévouements et une souillure au fond de toutes les puretés! Nous injurions les gloires, selon l'expression de saint Jude (v 8), et nous rapetissons les hommes et les choses, comme si c'était nous grandir que de décapiter les statues et de briser les piédestaux. Ne rien admirer, c'est la devise des sots et des méchants. On peut être à la fois sot et méchant, et tel se croit clairvoyant qui manque seulement de bonté, tel prétend au discernement des esprits qui excelle à flairer le mal et dont les yeux, fermés au bien et au beau, ont une pénétration de lynx pour les laideurs et les vices. L'esprit de dénigrement rend l'historien ou le moraliste impropre à sa tâche; il empêche le simple chrétien de vivre en chrétien, car il le rend âpre en ses jugements, dur pour les égarés, sceptique devant les grandeurs morales. Le voyez-vous, ce perpétuel fureteur des consciences, cet inquisiteur qui de sa propre autorité examine, tranche et condamne, ce contempteur qui, suivant l'expression du poète, «juge toute la nature d'après ses pieds d'argile, sans vouloir lever les yeux pour contempler sa tête divine Couronnée d'un feu spirituel et touchant à d'autres sphères?» Qui peut se rendre ce témoignage de n'avoir pas «mordu et dévoré» les autres? de n'avoir pas cherché ce qui ravale au lieu de ce qui exalte, ce qui diminue les grandeurs morales au lieu de les faire ressortir? d'avoir eu le discernement de la sympathie et non la clairvoyance du dénigrement? La piété même peut ici nous égarer. Elle doit élever notre idéal, mais elle ne doit pas nous rendre moins indulgents et moins compatissants (bien au contraire) pour ceux qui ne le réalisent pas. Gardons-nous, plus que du feu, des allures tranchantes, des jugements sommaires, des paroles amères, des morsures de la langue. Cherchons dans l'homme le beau, non le laid; il vaut mieux pleurer sur l'homme que rire de lui. «Le coeur humain, a dit Joseph de Maistre, est un cloaque; descendons-y cependant quelquefois en nous bouchant le nez, pour y recevoir quelques leçons utiles.» Il y a trop de mépris dans ces paroles. Disons plutôt que le coeur humain est un sanctuaire profané, un temple fait pour Dieu et trop souvent livré aux idoles, encombré et souillé. Descendons seulement dans le coeur d'autrui après avoir fait le tour du nôtre, et que les profanations et les turpitudes qui le déshonorent ne nous laissent jamais oublier sa destination première et sa vocation future.
Benjamin Couve
Courtes méditations (1894)
--------------------------------------------------------- |
Ils ne purent y entrer à cause de leur incrédulité. (Hébreux, III, 19.) Où ne purent-ils pas entrer? Dans la terre promise. Il s'agit des Israélites, mais il s'agit aussi de nous et du ciel où nous sommes invités. Le passé ici éclaire le présent; l'histoire donne une leçon aux croyants de tous les âges. Un poète contemporain a exprimé dans une allégorie la recherche de la vérité par les hommes, ou, comme il l'appelle, leur expédition vers la terre de la promesse. Il suppose que des pèlerins arrivent sur les bords d'un fleuve impétueux qu'il faut franchir pour arriver au but. Les uns suivent le premier élan de leur passion; ils plongent, et périssent dans les flots. D'autres, à ce spectacle, se découragent, nient la promesse même, et meurent sans espoir. Quelques-uns, les meilleurs, se mettent à l'oeuvre pour vaincre les résistances du torrent; longtemps, patiemment, ils multiplient leurs efforts, mais ils se trompent de direction, et ils persévèrent dans leur erreur. Une troupe, composée de méprisables vagabonds, sous la conduite d'un chef ambitieux triomphe de l'obstacle, aborde en conquérants; mais, incapables de profiter de cette conquête, ils ne trouvent pas dans la terre de la promesse la félicité promise. «La terre de la promesse, conclut le poète, demeure le pays des rêves.» Peut-être en effet cet apologue exprime-t-il la recherche de la vérité sociale, et ceux qui veulent trouver le paradis sur la terre, ou meurent en deçà du but, ou périssent dans l'effort qu'ils ont cru faire pour l'atteindre. Mais notre paradis n'est pas ici-bas, et si la terre de la promesse rayonne loin, bien loin de nous, elle n'est pas un rêve pour cela. La grande erreur de ceux qui combattent en insensés pour réaliser sur la terre l'égalité absolue et la félicité matérielle, c'est de ne pas vouloir attendre sans voir et espérer malgré les apparences mêmes. N'avons-nous pas entendu l'un d'eux s'écrier l'autre jour: «Le christianisme leur promettait le ciel; c'était bon pour les imbéciles. Nous matérialistes, qui savons qu'il n'y a rien de l'autre côté de la vie, nous voulons être heureux ici-bas.» Pauvres aveugles que nous sommes! Qu'est-ce donc qui est plus facile à croire, ou que le bonheur existe dans le monde des réalités invisibles préparées par la Miséricorde Éternelle, ou qu'il doit exister dans ce monde où la lutte règne sans trêve et où, depuis tant de milliers d'années, la souffrance est la plus palpable des réalités? Il y a une terre de la promesse. Nous ne l'avons pas seulement entrevue dans nos rêves; elle n'a pas seulement traversé notre esprit enfiévré comme un éclair déchire la nue, elle n'est pas née des conceptions d'un poète ou des théories d'un philosophe; elle existe, affirmée par Celui qui ne peut mentir, racontée par les prophètes et les apôtres, garantie et conquise par le Josué de la Nouvelle Alliance qui n'a pas traversé le Jourdain seulement, mais qui nous fait passer avec lui du désert où l'on pleure de soif dans la terre de bénédiction où toutes les larmes sont essuyées.
Benjamin Couve
Courtes méditations (1894)
--------------------------------------------------------- |