Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Etudes bibliques

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LE CHRÉTIEN ET LE 2e COMMANDEMENT


Tu ne te feras point d'image taillée,
ni de représentation quelconque des choses

qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre,

et qui sont dans les eaux plus bas que la terre.

Tu ne te prosterneras point devant elles!»

(Exode 20, 4-5).



Dans le deuxième commandement des dix donnés par Dieu, l'Éternel interdit très expressément au peuple d'Israël tout culte des idoles. Que faut-il entendre par culte des idoles? Nous lisons en Exode 20, 4: «Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre.» Sur un plan tout à fait général, on pourrait dire qu'il s'agit du culte des images autour d'un quelconque objet de ce monde, auquel un individu accorde une valeur telle qu'il devient pour lui une image de dimension divine, une idole. Mais est-ce la réponse à la question de savoir ce que qu'est le culte des images, ou ce que Dieu exige de nous dans le deuxième commandement? Certainement pas, car alors nous parlerions tout simplement d'idolâtrie et nous en reviendrions au premier commandement. En effet, le premier commandement concerne très clairement le thème de l'idolâtrie; il y est dit: «Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face» (v. 3). Dans le premier commandement, Dieu rejette le culte des images et des idoles, c'est-à-dire qu'Il défend de faire une représentation quelconque qu'on placerait devant soi pour l'adorer et la vénérer. Parlera-t-Il donc dans le deuxième commandement une fois encore du même sujet? Je ne le pense pas. 

Que veut dire l'Éternel quand Il prononce ce deuxième commandement? Ou, pour formuler la question comme précédemment:


Qu'est-ce que le culte des images?

Quand Dieu dit dans le deuxième commandement: «Tu ne te feras point d'image taillée ni de représentation quelconque...», Il entend tout simplement par là qu'il n'est pas permis de faire une représentation de Lui, le Dieu vivant. On ne peut donc mettre devant ses yeux quelque chose, si grand et puissant soit-il, et déclarer. «Maintenant, j'ai devant moi une image, un symbole du Dieu vivant!» Cette vérité est confirmée en Ésaïe 40, 18-25: «à qui voulez-vous comparer Dieu? Et quelle image ferez-vous son égale? C'est un ouvrier qui fond l'idole, et c'est un orfèvre qui la couvre d'or, et y soude des chaînettes d'argent. Celui que la pauvreté oblige à donner peu choisit un bois qui résiste à la vermoulure; il se procure un ouvrier capable pour faire une idole qui ne branle pas. Ne le savez-vous pas? Ne l'avez-vous pas appris? Ne vous l'a-t-on pas fait connaître dès le commencement? N'avez-vous jamais réfléchi à la fondation de la terre? C'est lui qui est assis au-dessus du cercle de la terre, et ceux qui l'habitent sont comme des sauterelles; il étend les cieux comme une étoffe légère, il les déploie comme une tente pour en faire sa demeure. C'est lui qui réduit les princes au néant, et qui fait des juges de la terre une vanité ils ne sont pas même plantés, Pas même semés, leur tronc n'a pas même de racine en terre: il souffle sur eux et ils se dessèchent, et un tourbillon les emporte comme le chaume. À qui me comparerez-vous pour que je lui ressemble? dit le Saint.» Contre qui ou quoi Dieu parle-t-Il ici? Contre l'idolâtrie comme telle? Non, contre le fait qu'Israël voulait traduire Sa gloire, Sa majesté par une image et la rendre aussi visible que possible. En disant: «A qui voulez-vous comparer Dieu? Et quelle image ferez-vous son égale? ... À qui me comparerez-vous Pour que je lui ressemble?», l'Éternel regrettait amèrement qu'Israël voulait Le représenter par une figure qui Lui convînt. Tel est le contenu du deuxième commandement: Dieu interdit à Son peuple de faire de Lui, le Dieu vivant, une quelconque image.


Pourquoi pas de culte des images?

Pourquoi Israël ne pouvait-il pas jadis – et pourquoi ne le pouvons-nous pas aujourd'hui – faire une image du Dieu vivant, sous quelque forme que ce fût? En tout premier lieu parce que ce serait une absolue dépréciation de l'Éternel que d'installer une image ou une statue en l'honneur du vrai Dieu pour s'incliner devant elle et l'adorer. C'est ce que, par exemple, le grand réformateur Martin Luther et d'autres avec lui ont courageusement mis au pilori: le désastreux culte des images de l'Église catholique romaine.

Mais, selon moi, là n'est pas la raison principale pour laquelle nous ne pouvons faire des images de Dieu. Non, il y a autre chose d'une bien plus grande importance: dès le moment où nous nous mettons à représenter Dieu par une quelconque figure, nous entrons dans un domaine qui n'appartient qu'à Lui, et où nous n'avons vraiment rien à faire.

L'Éternel exhorta jadis Israël, et nous aujourd'hui, par le deuxième commandement: «Tu ne te feras Point d'image taillée ni de représentation quelconque (de moi)...», et cela parce que Lui-même avait déjà établi sur la terre une image de Sa glorieuse majesté. Nous lisons en Genèse 1, 26: «Puis Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre.» Par les mots: «Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance», le Dieu en trois personnes – Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu l'Esprit @t – mit Son image très sainte sur la terre.

Mais cette image fut complètement abîmée par la chute dans le péché elle ne pouvait être rétablie que d'une seule manière: par la destruction du coupable. Celui qui avait commis cette grave faute devait mourir pour que Dieu pût faire une nouvelle image. Mais l'Éternel ne réalisa pas Son dessein par la seule suppression de l'homme qui avait souillé Son image; non, Il dut donner Son cher Fils, lequel laissa Sa vie en substitution sur le mont Golgotha. Lorsque cette oeuvre d'expiation fut accomplie, Dieu put de nouveau manifester Sa sainte image sur la terre. Ce ne fut plus comme jadis dans le jardin d'Éden, car la situation était tout autre. Là, en Éden, le premier homme portait sur lui, extérieurement et bien visible, l'image du Dieu saint. Nous pensons donc que les premiers êtres humains devaient être d'une beauté parfaite. Mais aujourd'hui, après la mort expiatoire de Jésus-Christ, tous ceux qui ont été rachetés par le sang de l'Agneau portent l'image sainte de Dieu intérieurement. Il est écrit en Colossiens 3, 3: «Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu.» Ces quelques mots prouvent péremptoirement que l'image du Dieu saint est de nouveau sur la terre, en tous ceux qui ont accepté par la foi l'efficace du sang de Jésus. Remarquable: Si, extérieurement, nous allons mal, cela n'a pas de prise sur notre homme intérieur, c'est-à-dire sur l'image de Dieu en nous qui sommes nés de nouveau. Il est écrit: «C'est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et lors même que notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour», (2 Cor. 4, 16).

Nous avons certainement maintenant une petite idée de la raison pour laquelle nous ne pouvons faire d'images, quelles qu'elles soient, du Dieu Tout-puissant. Car si nous avons été purifiés de nos péchés par le sang de Son Fils, nous sommes nous-mêmes Son image sur la terre. je pense ici au verset 3 de 2 Corinthiens 3: «Vous êtes manifestement une lettre de Christ...», où Paul parle de l'image du Dieu saint que nous, qui sommes en Christ, devons montrer. Un fait absolument merveilleux!


Pour les enfants de Dieu, une vocation et une responsabilité énormes

Cette haute vocation – porter l'image du grand Dieu – comporte une immense responsabilité. Pour le chrétien né de nouveau, il y a absolue nécessité que sa vie et sa marche soient conformes à ce que Dieu attend de lui. Pierre exhorte les femmes croyantes: «Que votre beauté soit celle de votre être intérieur, queue soit la beauté impérissable d'un esprit doux et tranquille, qui est d'une grande valeur devant Dieu» (1 Pierre 3, 3-4; français courant). Il s'agit là de l'image de Dieu dans le croyant, une image qui peut et doit devenir toujours plus belle, tant chez les hommes que chez les femmes ainsi que chez les jeunes.

Comment la chose se réalise-t-elle? Que signifie vivre et marcher en conformité avec cette haute vocation: être une image de Dieu sur la terre? À cet égard, je ferai mention de deux points bien particuliers:

1. l'obéissance à Dieu,

2. le respect du prochain.


Ce sont là des caractères indispensables si l'on veut être une image de Dieu ici-bas.

1. L'obéissance à Dieu

Parlons tout d'abord de la désobéissance. Il est écrit en Genèse 1, 26: «Puis Dieu dit. Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance.» Quel fut le premier péché qui vint abîmer cette belle image de Dieu sur la terre et détruire l'harmonie entre l'Éternel et l'homme? La désobéissance! Nous lisons en Genèse 3, 17: «(l'Eternel Dieu) dit à l'homme: Puisque tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l'arbre au sujet duquel je t'avais donné cet ordre: Tu n'en mangeras point! le sol sera maudit à cause de toi. C'est à force de Peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie.» C'en était alors fini de l'image de Dieu sur la terre.

Pour quelle raison le premier roi d'Israël perdit-il son royaume? Là aussi, la désobéissance! Le prophète Samuel dut dire à Saül: «Pourquoi n'as-tu pas écouté la voix de l'Éternel? Pourquoi t'es-tu jeté sur le butin, et as-tu fait ce qui est mal aux yeux de l'Éternel? ... Puisque tu as rejeté la parole de l'Éternel, il te rejette aussi comme roi» (1 Sam. 15, 19.23). Avant son rejet, ce roi avait vraiment représenté l'image de Dieu; après l'avoir oint comme monarque, Samuel lui affirma: «L'Esprit de l'Éternel te saisira... et tu seras changé en un autre homme... Dieu est avec toi» (1 Sam. 10, 67). Ne sont-ce pas là des mots qui s'appliquent à quelqu'un sur qui repose l'image du Dieu vivant? En outre, Saül devait avoir, extérieurement, quelque chose en lui qui rappelait la gloire du premier homme en Éden. Nous lisons à son sujet: «... Saül, jeune et beau, plus beau qu'aucun des enfants d'Israël, et les dépassant tous de la tête» (1 Sam. 9, 2). Mais cette gloire fut détruite par la désobéissance.

Pourquoi un homme de Dieu qui avait puissamment accompli une mission de l'Éternel fut-il ensuite déchiré par un lion? Parce que, sa tâche une fois remplie, il tomba dans la désobéissance! Il nous est rapporté: «Parce que tu as été rebelle à l'ordre de l'Éternel... ton cadavre n'entrera pas dans le sépulcre de tes pères... L'homme de Dieu s'en alla: et il fut rencontré dans le chemin par un lion qui le tua» (1 Rois 13, 21-22.24). Que cet homme ait représenté l'image de Dieu, cela nous est prouvé par le fait qu'il est appelé cinq fois dans ce récit «homme de Dieu».

Ne sont-ce pas là des preuves évidentes que la désobéissance peut détruire en nous l'image du Dieu puissant? L'obéissance est donc de toute importance pour que soit portée par un croyant l'image du Dieu d'éternité.

La Bible nous présente bon nombre d'exemples de vraie obéissance. Pensons au serviteur de Moïse: Josué, qui fit preuve d'une obéissance inconditionnelle! Quand, au bout de leur traversée du désert, les Israélites campèrent à Rephidim, les Amalécites les attaquèrent. Moïse donna l'ordre à Josué de livrer combat à ce peuple de pillards. Quelle fut la réaction de Josué? Voici: «Alors Moïse dit à Josué «Choisis-nous des hommes, sors et combats Amalek... Josué fit ce que lui avait dit Moïse pour combattre Amalek» (Exode 17, 9a. 10a).

Nous savons que pendant tout cet engagement guerrier, Moïse intercéda intensément pour Josué et ses hommes, ce qui amena la défaite des Amalécites (v. 11-13). L'obéissance inconditionnelle de Josué ne fut pas étrangère à cette victoire. Comment s'exprima-t-elle? Quand sa mission lui fut proposée par Moïse, Josué ne posa aucune question, ne souleva aucune objection, n'exprima aucun doute et ne suggéra aucune idée personnelle. Il est écrit: Josué fit ce que lui avait dit Moïse.» Si notre coeur était davantage disposé dans ce sens, nous refléterions bien mieux l'image de Dieu ici-bas. Tout irait beaucoup mieux si nous faisions tout simplement ce que le Seigneur attend de nous dans Sa Parole!

Que de détresses sont dues à notre tenace désobéissance! Bon nombre de défaites essuyées dans le combat de la foi proviennent d'un manque d'obéissance dans l'une ou l'autre affaire. Et nous ne sortons pas vainqueurs de maintes épreuves cuisantes auxquelles nous sommes confrontés en raison de notre nature adamique rebelle.

Oh, si nous pouvions nous inspirer de l'exemple de Josué, de qui il est simplement dit: «Josué fit ce que lui avait dit Moïse» (Exode 17, 10). Une telle disposition intérieure changerait bien des choses en bien dans notre vie. Il est absolument certain que Dieu attend que nous adoptions une attitude d'obéissance à Son égard, afin que l'image de Jésus brille tout à nouveau en nous.

Témoigner de la foi en Christ exige naturellement que nous Lui soyons obéissants. La foi est évidemment inséparable de l'obéissance. Il n'est pas seulement dit d'Abraham: «Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice» (Rom. 413; Gen. 15, 6), mais aussi ceci: «C'est par la foi qu'Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu'il devait recevoir en héritage, et qu'il partit sans savoir où il allait» (Hébr. 11, 8). Voilà la preuve très nette que la vraie foi et l'obéissance inconditionnelle vont de pair. Que tel soit l'état de notre coeur afin que nous reflétions l'image du Seigneur ici-bas! Car, répétons-le:

La première image de Dieu, mise par Lui-même sur la terre, a été détruite par la désobéissance.

2. Estimer son prochain Il est écrit en Jacques 3, 8-9: «La langue, aucun homme ne peut la dompter, c'est un mal qu'on ne peut réprimer, elle est pleine d'un venin mortel Par elle nous bénissons le Seigneur notre Père, et par elle nous maudissons les hommes faits à l'image de Dieu.» Notre prochain est également «fait à l'image de Dieu» il porte aussi l'image du Très-haut sur ou déjà en lui. Un fait de toute importance pour notre vie chrétienne!
Pour bien illustrer cette vérité, nous nous tournerons une fois encore vers la guerre des Israélites contre Amalek. Dans le passage relatif à ce conflit, nous lisons entre autres: «Josué fit ce que lui avait dit Moïse pour combattre Amalek... Et Josué vainquit Amalek et son peuple, au tranchant de l'épée» (Ex. 17, 10.13). Si, ne connaissant pas l'histoire de ce combat, on retirait ces versets de leur contexte, on pourrait penser que Josué a été seul à affronter les Amalécites. Mais il n'en a rien été, car il avait toute une armée derrière lui. Il est écrit que Josué allait «Pour combattre Amalek... Et Josué vainquit Amalek et son Peuple, au tranchant de l'épée.» Cela signifie que Josué et toute son armée était de la même venue, et que là où il se trouvait, se tenaient des milliers d'Israélites; et qu'au moment où il levait l'épée, de nombreux autres le faisaient également. Parler de Josué, c'était, dans ce cas, faire mention de toute son armée.
Quelle formidable unité que celle montrée par Josué et son armée, une unité qui a contribué à la victoire! Bien que celle-ci doive être essentiellement attribuée à l'intercession de Moïse, ce combat aurait sans doute entraîné bien des pertes si Josué et sa troupe n'avaient pas lutté comme un seul homme. Et pourquoi tous étaient-ils si unis? Était-ce parce qu'ils se trouvaient fort sympathiques et qu'ils s'aimaient beaucoup, ou encore parce qu'ils étaient merveilleusement bien disposés les uns vis-à-vis des autres? Je ne le pense pas. Je crois plutôt que Josué et ses hommes étaient unis, parce qu'ils s'acceptaient réciproquement tels qu'ils étaient. Et chacun savait et se disait: Mon voisin livre le même combat que moi; et il a le même chef que moi.
Ceci aussi: chacun de ces soldats savait qu'il garderait la vie s'il pouvait échapper à toutes les flèches et à tous les coups d'épée de ses ennemis, mais en plus il était conscient que son existence dépendait de la façon dont le combattant à ses côtés se comporterait. Autant d'éléments qui faisaient de l'armée de Josué un bloc solide face à l'adversaire.
Oh, si, en tant qu'Assemblée du Seigneur, nous pouvions davantage avoir cette disposition intérieure! Oh, si nous pouvions simplement accepter que nous ne sommes pas les seuls ici-bas à porter l'image de Dieu, et que notre prochain, un croyant en Jésus, est dans le même cas! Comme il importe d'accepter enfin que l'Église de Jésus-Christ sur la terre compte de nombreuses âmes, qu'elle n'est pas faite seulement de quelques élus appartenant à une même dénomination! S'il en était ainsi, les sentiments de sympathie ou d'antipathie joueraient un rôle bien moins important dans notre vie. Considérons bien, sous cet angle, ce que doit être l'image de Dieu dans un croyant! Il est essentiel que nous ayons cette disposition intérieure, et cela d'autant plus que nous ne pouvons nous en tirer les uns sans les autres – ainsi que l'illustre fort bien l'unité régnant au sein de l'armée de Josué. Paul nous enseigne clairement à cet égard: «Car, comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n'ont pas la même fonction, ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres» (Rom. 12, 4-5). Et il écrit sur le même thème en 1 Corinthiens 12, 14-20: «Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu'un seul corps, ainsi en est-il de Christ. Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit. Ainsi le corps n'est pas un seul membre, mais il est formé de plusieurs membres. Si le pied disait. – Parce que je ne suis pas une main, je ne suis pas du corps – ne serait-il pas du corps pour cela? Et si l'oreille disait. – Parce que je ne suis pas un oeil, je ne suis pas du corps, – ne serait-elle pas du corps pour cela? Si tout le corps était oeil, où serait l'ouïe? S'il était tout ouïe, où serait l'odorat? Maintenant Dieu a placé chacun des membres dans le corps comme il a voulu. Si tous étaient un seul membre, où serait le corps? Maintenant donc il y a plusieurs membres, et un seul corps.» Nul ne peut s'en sortir sans l'autre, car nous sommes tous membres du corps de Christ, liés les uns aux autres comme les doigts d'une main.
Hélas, il en est souvent dans l'Église comme Paul l'écrit en Galates 5, 15:
– «Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres.»
– «mais si vous agissez comme des bêtes sauvages, en vous blessant et vous maltraitant les uns les autres, alors prenez garde, sinon vous vous détruirez les uns les autres» (Français courant).
Si ce triste état avait été celui des hommes de Josué, l'issue du combat aurait été catastrophique. La raison pour laquelle l'image du Dieu Saint est si voilée dans bien des milieux chrétiens est le fait que l'on «se mord et se dévore» spirituellement.
Ne voulons-nous pas, aujourd'hui même, prendre la décision d'ôter définitivement nos dissensions et nos différends du milieu de nous? Si c'est le cas, le sens pratique en sera:
 
1. recherche de la paix: «S'il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes» (Rom. 12, 18).
2. une estime réciproque: «... que l'humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes» (Phil. 2, 3).
3. accomplissement de la loi royale: «Si vous accomplissez la loi royale, selon L'Écriture: Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien» Jacq. 2, 8).
4. se pardonner les uns aux autres: «Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ» (Ephés. 4, 32).
5. supporter l'injustice: «C'est déjà certes un défaut chez vous que d'avoir des procès les uns avec les autres. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt quelque injustice? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt dépouiller?» (1 Cor. 6, 7).


Quelle image avons-nous de Christ?
Il est clair que nous ne pouvons, en aucune manière, faire une image représentant le grand Dieu invisible. À cet égard, nous, qui appartenons à Jésus, sommes des chrétiens majeurs. Et j'espère fortement que nous comprenons bien ce qui doit montrer l'image de Dieu sur la terre. Quiconque croit en Jésus-Christ et vit en communion profonde avec l'Agneau de Dieu est une image, un reflet de Sa gloire.
Mais il se peut que nous nous fassions une image fausse de Lui, en ce qui concerne nos relations personnelles avec le Seigneur. Bien entendu, je ne parle pas ici de l'image générale du Dieu vivant sur la terre, représenté par chaque croyant né de nouveau. Non, je pense ici à l'image personnelle que se fait chaque chrétien de son Dieu. Que de différences il y a à ce niveau! Nombreux sont ceux qui ne connaissent que le Dieu d'amour; d'autres ne voient, au contraire, qu'un Dieu toujours prêt à châtier; d'autres enfin ne Le voient que comme un Dieu très, très lointain.
Quelle image avez-vous de Jésus-Christ? Répondre correctement à cette question est beaucoup plus important que vous le pensez. Croyez-moi: il est offensant pour le Seigneur de se faire une fausse image de Lui. Ce serait comme un «culte des images», interdit par le deuxième commandement.
Il est dit en Romains 1, 23-24 de ceux qui se sont fait une fausse image de Dieu: «Ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l'homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles. C'est pourquoi Dieu les a livrés à l'impureté, selon les convoitises de leurs coeurs...» Il est possible que cette parole ne s'applique pas à vous; mais elle indique très expressément les conséquences funestes du culte des images, même s'il est d'ordre spirituel. C'est pourquoi il est de toute importance que vous déteniez la seule image valable de votre Sauveur, surtout parce que nous sommes parvenus à une époque où l'esprit de l'Antichrist se manifeste de plus en plus.
Savez-vous quelle sera la pire des actions de l'Antichrist? Ce sera d'introduire le plus affreux culte des images de tous les temps: il séduira les habitants de la terre d'une manière telle qu'ils feront une image de la «bête» et qu'ils l'adoreront.
Nous lisons en Apocalypse 13, 14 que les individus seront contraints «de faire une image à la bête qui avait la blessure de l'épée et qui vivait.» Et en Apocalypse 13, 15: «... que tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la bête fussent tués.»
L'esprit de l'Antichrist est maintenant déjà parmi nous; il s'efforce de faire aimer son culte corrompu des idoles, non pas en nous obligeant à adorer l'image de la «bête... car celle-ci n'a pas encore été manifestée, mais en déformant l'image du Seigneur Jésus-Christ.
N'est-il dès lors pas d'une importance vitale que nous ayons de Jésus-Christ la seule image valable qui soit? Si vous abondez dans ce sens, je vous indiquerai le seul chemin qui conduit à cette image: la Parole de Dieu. Jésus a dit un jour de l'Écriture Sainte: «Ce sont elles (les Écritures) qui rendent témoignage de moi» Jean 5, 39). Et il est dit du Seigneur dans le cadre de Sa rencontre avec les disciples d'Emmaüs: «Et, commençant par Moi@e et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait» (Luc 24, 27). Voulez-vous vous approprier la seule image valable de Jésus? Si c'est le cas, lisez chaque jour dans la Bible dans un esprit de prière! Vous serez alors de plus en plus pénétré de la véritable image de l'Agneau de Dieu!

 

MARCEL MALGO

© Nouvelles d'Israël Octobre et Novembre 1998


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LE CHRÉTIEN ET LE 3 ÈME COMMANDEMENT



«Tu ne prendras point le nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain;

car l'Éternel ne laissera point impuni

celui qui prendra son nom en vain» 

(Exode 20, 7)



Le troisième commandement est  énoncé si clairement qu'il semble superflu d'en expliquer le sens. Nous nous proposons cependant d'entrer davantage dans son contenu.

Pour saisir ce commandement Tu ne prendras point le nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain» – dans toute sa portée, il faut que tout d'abord nous soyons persuadés de la gloire, de la sainteté et de la grandeur sans limites de Son nom. Il nous sera ainsi beaucoup plus facile d'accepter réellement ce commandement et de nous y conformer.

La Bible avance plus de 600 noms pour le Dieu en trois personnes. Ils contiennent de si grandes richesses que nous ne pouvons réellement les cerner avec notre intelligence humaine. Car dans chacun d'eux, il y a un Évangile, une révélation de Ses nombreux merveilleux traits, une manifestation visible des grandes richesses en Christ. Ainsi, par exemple, il est dit prophétiquement dans le Cantique des cantiques 1, 3 au sujet du nom de l'Éternel: «... ton nom est un parfum qui se répand...» Ce «parfum répandu» témoigne d'une richesse surabondante. Effectivement, une telle richesse est cachée dans le nom de Dieu. Ce texte biblique: «... ton nom est un Parfum qui se répand...» parle prophétiquement et d'une merveilleuse façon de Golgotha, où la plus grande effusion» de tous les temps s'est produite. Là, ce qu'il peut y avoir de plus précieux a été versé sur cette terre: le sang de Jésus! Mais par cette action – la vie donnée de Christ –, la prophétie de Joël 2, 32 s'est réalisée, pour être plus tard confirmée par Paul en Romains 10, 13: «Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.»

La merveilleuse puissance cachée dans le nom de Jésus fait que toute personne, aussi mauvaise ou corrompue soit-elle, peut être sauvée dès l'instant où elle invoque Son nom. Depuis Golgotha, il y a ce formidable ordre missionnaire:  «Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit (Matth. 28, 19). Si nous sortons pour prêcher et baptiser, c'est exclusivement «au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ou au nom de Jésus-Christ (Actes 2, 38). Quelle force et quelle gloire il y a cachées dans le nom de Dieu en trois personnes!

La première assemblée s'est très pratiquement appuyée sur cette force du nom de Jésus. Après que Pierre et Jean eurent été interpellés et arrêtés par le sanhédrin suite à la guérison d'un paralytique, nous entendons toute cette première église à Jérusalem prier en ces termes: «Et maintenant, Seigneur, vois leurs menaces, et donne à tes serviteurs d'annoncer ta parole avec une pleine assurance, en étendant ta main, pour qu'il se fasse des guérisons, des miracles et des prodiges, par le nom de ton saint serviteur Jésus» (Actes 4, 29-30). Oui, il y a dans ce nom de la Déité une puissance bien plus grande que ce que nous pouvons penser!

En raison de notre pensée purement intellectuelle, nous ne sommes pas à même de saisir quelque chose du côté merveilleux du nom de Dieu. Je pense ici à Moïse; quand l'Éternel l'envoya en Égypte avec, pour mission, de faire sortir Son peuple de ce pays, il Lui posa cette question: «J'irai donc vers les enfants d'Israël et je leur dirai. Le Dieu de vos pères m'envoie vers vous. Mais, s'ils me demandent quel est son nom, que leur répondrai-je?» (Ex. 3, 13). Moïse désirait simplement connaître ce nom pour avoir quelque chose à répondre aux Israélites qui ne manqueraient pas de le lui demander. Mais la réponse de l'Éternel fut: «Et Dieu dit à Moïse. – JE SUIS CELUI QUI SUIS. Et il ajouta: C'est ainsi que tu répondras aux enfants d'Israël. – Celui qui s'appelle JE SUIS m'a envoyé vers vous» (v. 14; version Darby). Une chose est claire: Dieu ne voulait pas se révéler là directement sous un nom, mais bien par «JE SUIS» seulement.

Pourquoi?

Parce que les enfants d'Israël n'auraient su alors, dans leur situation, que faire de l'infiniment beau nom de Dieu; ils n'auraient pu le comprendre non plus. C'est évident, car réfléchissons: tout ce qui a à faire avec le Dieu tout-puissant procède de l'éternité. C'est pourquoi nous, les humains à l'intelligence si limitée, sommes incapables de saisir quelque chose de la grandeur et de la toute-puissance de Dieu, sauf si Lui-même soulève quelque peu le voile. Il se manifeste à nous comme Il le décide. Et nous, croyants de la nouvelle Alliance, pouvons maintenant nous adresser à Son cher Fils par Son nom: «Seigneur Jésus»! Un véritable don! Mais au temps de Moïse, ce nom n'était pas encore mis à disposition.

Un autre exemple nous montre clairement que, dans l'Ancienne Alliance, ce nom n'était pas révélé. Je pense à Manoach, le père de Samson. Après que l'Ange de l'Éternel – une façon qu'avait Dieu de se manifester dans l'Ancien Testament eut parlé avec lui, il nous est dit: «Et Manoach dit à l'ange de l'Éternel. Quel est ton nom, afin que nous te rendions gloire, quand ta parole s'accomplira? L'ange de l'Éternel lui répondit. Pourquoi demandes-tu mon nom? Il est merveilleux» Juges 13, 17-18). En d'autres termes: Tu ne saisiras pas la signification profonde et éternelle de ce nom; il est trop merveilleux et dépasse ta capacité de comprendre. Il en fut de même pour Jacob au gué de Jabbok, où le patriarche lutta toute une nuit avec un inconnu, l'Ange de l'Éternel. Nous lisons en Genèse 32, 29: Jacob l'interrogea, en disant. Fais-moi, je te prie, connaître ton nom. R répondit. Pourquoi demandes-tu mon nom? Et il le bénit là. – Autrement dit:

Pourquoi demandes-tu quelque chose que tu ne peux comprendre?

Cette grandeur du nom de Dieu et le fait que nous ne pouvons la saisir ne montre-t-il pas que le troisième commandement «Tu ne prendras point le nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain» est un ordre évident et nécessaire? Et ceci en plus: Nous ne pouvons abaisser à notre niveau humain quelque chose que notre intelligence d'homme ne peut saisir.


Outrage au troisième commandement

J'en viens ainsi au centre même de notre sujet; et je voudrais mentionner un point qui j'en suis convaincu – constitue une transgression du troisième commandement. Voici quelques années, j'ai vu deux autocollants où figuraient ces textes: «Si ton Dieu est mort, prends donc le mien!» et «Dieu est mon copilote!»

Des devises qui ont encore cours aujourd'hui Ces textes me sont tellement restés dans la mémoire que je les cite dans le cadre de ce message. Selon moi, ils sont une absolue dégradation du saint nom de Dieu et une transgression du troisième commandement: «Tu ne prendras point le nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain.» Je ne nie pas le fait que les chrétiens qui utilisaient ces autocollants le faisaient dans la meilleure des intentions. Mais ma conviction est que cette voie est fausse, car on ne peut présenter Dieu de cette manière et traiter ainsi Son très saint nom.

Il est certain que ces chrétiens-là et ceux qui utilisent des textes semblables savent que le nom du Dieu d'éternité est saint. Si on leur demandait: «Que pensez-vous de notre Dieu?», la réponse serait peut-être: «Notre Dieu qui est au ciel est saint!» Mais ils oublient que par leurs slogans, ils Le ravalent à un niveau humain et que le nom du grand Dieu d'éternité est aussi saint que Sa personne. Ce qu'il y a de remarquable dans toute cette affaire, c'est que, d'un côté, on veut servir le Seigneur, mais que de l'autre, on traite ce saint nom à la légère. Une grave erreur, un réel danger, car un strict commandement divin dit: «Vous ne profanerez point mon saint nom, afin que je sois sanctifié au milieu des enfants d'Israël. Je suis l'Éternel...» (Lév. 22, 32). Dieu montre ici très clairement que Sa personne ne peut être dissociée de Son nom. Au contraire, Il fait mention de l'honneur qui doit être rendu à la sainteté de Son nom comme condition préalable, pour qu'il soit honoré et sanctifié parmi Son peuple. Quand Son nom n'était pas tenu en honneur, quand il était déshonoré, la conséquence en était qu'Israël ne pouvait se tenir devant la sainteté de Sa personne.

C'est pourquoi Dieu dit par l'Ange qu'Il envoya comme chef du peuple: «Voici, j'envoie un ange devant toi, pour te protéger en chemin, et pour te faire arriver au lieu que j'ai préparé. Tiens-toi sur tes gardes en sa présence, et écoute sa voix, ne lui résiste point, parce qu'il ne pardonnera pas vos péchés, car mon nom est en lui» (Ex. 23, 20-21). Mis à part le fait que nous savons par le Nouveau Testament que cet Ange était le Seigneur Jésus Lui-même – encore caché –, il est très révélateur que le nom du Dieu des cieux et de la terre soit ici, pour ainsi dire, cité comme réalisation de la sainteté de Dieu. Dieu entendait par là que l'Ange «ne pardonnerait pas leurs péchés», non pas parce qu'Il est l'Ange de l'Éternel, mais bien parce que «mon nom (le nom du Dieu tout-puissant) est en lui». Donc, le nom du Très-Haut – après qu'il eût été placé en ou sur l'Ange – représentait somme toute l'Éternel; ü était l'expression, la révélation de la sainteté de Dieu.

Quand Dieu instaura la bénédiction sacerdotale, il dit à Moïse: «Parle à Aaron et à ses fils, et dis: Vous bénirez ainsi les enfants d'Israël, vous leur direz: Que l'Éternel te bénisse, et qu'il te garde! Que l'Éternel fasse luire sa face sur toi, et qu'il t'accorde sa grâce! Que l'Éternel tourne sa face vers toi, et qu'il te donne la paix! C'est ainsi qu'ils mettront mon nom sur les enfants d'Israël, et je les bénirai» (Nombres 6, 23-27). Ici également, c'est le nom de Dieu qui révélait Sa sainteté, c'est-à-dire qui la symbolisait; c'est ainsi qu'Israël fut béni. C'est comme si l'Éternel voulait dire: Si vous prononcez des paroles de bénédiction, vous poserez mon nom sur eux. C'était jadis, et c'est aujourd'hui encore l'essence même de la bénédiction d'Aaron.

Pour toutes les raisons mentionnées, nous ne devrions jamais nous permettre de séparer le nom de la personne du Seigneur; autrement dit, Le considérer comme saint, mais se servir de Son nom à la légère (celui-ci est aussi saint que Lui). Un autre exemple encore pour une plus nette mise en évidence de ce principe:


Le général Henri Guisan

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il fallut choisir en Suisse un général en chef parmi les officiers supérieurs de l'armée, au cas où ce pays serait entraîné dans ce conflit. Le choix se porta sur Henri Guisan (1874-1960). Cet homme, dont on dit qu'il était un chrétien croyant, avait un rayonnement si fort et si positif que ceux qui avaient des contacts avec lui étaient profondément impressionnés par sa personnalité. Il était aussi très bien vu des jeunes recrues sur les épaules desquels il passait parfois un bras paternel.

J'ai connu un homme qui était alors une de ces recrues. Appelons-le Hans. Il me raconta ce fait:

Alors que je rentrais épuisé à la maison après une nuit de garde, un soldat à cheval vint à ma rencontre. Comme le temps était brumeux et qu'il faisait sombre, je ne pus reconnaître le cavalier, je lui dis donc simplement: «Salut!» Il me salua en retour selon l'ordonnance militaire et poursuivit sa route. J'appris plus tard que ce soldat à cheval n'était autre que le général Guisan.

Comment Hans réagit-il quand il apprit la chose? Il regretta amèrement son comportement désinvolte à l'égard de son général. Un fait dont il ne put tout un temps supporter le cuisant souvenir!

Pourquoi rapporter cet événement? Non pas pour parler de la faute de Hans, mais pour montrer que ce soldat tenait son général en très haute estime; la preuve: sa réaction quand il apprit qui était ce cavalier. Pour Hans, Henri Guisan était un homme qu'il respectait profondément et, sans doute surtout, parce que ce haut gradé était un chrétien croyant.

Pour lui (comme pour beaucoup de recrues et de soldats), le général était un symbole de sécurité et puis, il rayonnait d'une profonde paix intérieure. Un lien solide unissait donc ces deux hommes. Nullement étonnant dès lors que cette inconvenance commise par Hans vis-à-vis de son supérieur l'ait fortement marqué!

Voici ce que je veux mettre en évidence par cet exemple: Le fait que Hans était uni au général par un lien intérieur, qu'il tenait son supérieur en très haute estime et qu'il lui accordait pleine confiance aurait dû l'empêcher d'avoir cette attitude désinvolte. Il ne se promenait pas avec une pancarte portant ces mots: «Guisan est le meilleur» ou: «Même si tous les généraux faillissaient – Guisan jamais!» ou encore: «Avec Guisan dans le pays, il n'y aura pas le feu». Bien au contraire: aussi loin que remontent mes souvenirs, Hans a toujours parlé en termes mesurés et respectueux du général Guisan.

Il en est de même pour nous: Les gens que nous estimons hautement pour leur comportement exemplaire et la profonde impression qu'ils font sur nous, nous nous gardons bien de les ravaler à un bas niveau en traitant leur nom à la légère. Et cela parce qu'ils nous sont trop précieux et trop chers!


Menahem Begin et le Dieu d'Israël

Je me souviens encore fort bien de cette visite que mon père et quelques autres personnes ont pu rendre au Premier ministre de l'époque, Menahem Begin, dans son bureau à la Knesset. J'y étais aussi présent. C'est avec plaisir que je regarde parfois cette photo montrant Mr Begin passant un bras autour de mes épaules; il s'était assis à côté de moi sur un divan.

Est-ce pour cette raison que, plus tard, j'aurais mis un T-shirt portant ces mots: «Menahem est le plus grand» ou «Menahem est mon pote» ou une quelconque autre inscription? Certainement pas! Car ce faisant, j'aurais ravalé cette haute personnalité à mon niveau.

Cette question vient dès lors se poser: Pourquoi tant de gens traitent-ils le nom du Dieu saint d'une façon si dégradante, Lui qui a créé le ciel et la terre? Pourquoi coller ce saint nom sur des vitres de voitures ou sur des T-shirts? Pourquoi rabaisser ce nom sublime à un niveau qui le déshonore?

Il existe des autocollants tout à fait décents qui rendent témoignage du Seigneur. Ici à l'oeuvre missionnaire de l'Appel de Minuit, nous en avons d'ailleurs édité deux à l'occasion de la parution de nouveaux CD des chanteurs de Sion; ils portent ces textes: «Jésus reste le plus grand» et «Jésus, le seul chemin». Nous devons alors faire preuve d'une extrême prudence, car en exposant ces formules à la lecture de tous, il faut que notre témoignage public soit en rapport avec ces vérités ainsi énoncées. Un exemple: en commettant une infraction dans la circulation routière – brûler un feu rouge, refuser la priorité, un excès de vitesse, etc..., nous pouvons jeter le discrédit sur le nom du Seigneur, qui figure sur notre auto.

Veillons à ne pas nous servir à la légère du nom de Dieu, notamment sur des voitures, des T-shirts. Si nous voulons faire quelque chose en guise de témoignage, comportons-nous avec dignité et en vérité!

Sans doute faudrait-il aussi se demander très sérieusement s'il est bien de coller le nom de Dieu ou celui du Seigneur Jésus sur une voiture, et considérer si cela cadre avec la sainteté de l'Éternel.

Peut-être serait-il préférable d'afficher un symbole sur l'auto; je pense là à un Ichthus (un poisson souvent pris comme symbole du Christ, Fils de Dieu, Sauveur). Mais si vous adoptez ce procédé pour votre voiture, votre moto, votre vélo ou votre cartable scolaire – le «poisson» avec sa riche signification –, vous devez vous comporter comme un vrai chrétien, et non comme un mondain!

Seulement par l'Esprit Saint L'apôtre Paul a écrit: «C'est pourquoi je vous déclare que nul, s'il ne parle par l'Esprit de Dieu, ne dit. – Jésus est anathème! et que nul ne peut dire: Jésus est le Seigneur! si ce n'est par le Saint-Esprit» (1 Cor. 12, 3). Et en parallèle, au Psaume 50,16-17: «Et Dieu dit au méchant: «Quoi donc! tu énumères mes lois, et tu as mon alliance à la bouche, toi qui hais les avis et qui jettes mes paroles derrière toi!»

Par cette forte parole: «C'est pourquoi je vous déclare que nul s'il parle par l'esprit de Dieu, ne dit: Jésus est anathème!», Paul déclare nettement que quelqu'un qui parle volontairement en mal de Jésus et blasphème Son nom, n'est pas né de nouveau, même s'il prétend l'être.

Il est dit dans la deuxième partie de ce verset: «... et nul ne peut dire: Jésus est le Seigneur! si ce n'est par le Saint-Esprit» Paul affirme ici que personne ne peut utiliser le nom du Seigneur Jésus si ce n'est par l'Esprit Saint. Nous sommes ainsi mis directement en contact avec le troisième commandement: «Tu ne prendras point le nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain». Ou pour citer Paul: «Tu ne prononceras pas le nom du Seigneur, ton Dieu, si ce n'est par l'Esprit Saint.»

Très solennel pour les enfants de Dieu, car combien facilement nous cessons d'être «dans l'Esprit Saint»! Pensons à ces exhortations de l'apôtre Paul: «N'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption» (Eph. 4, 30), et «N'éteignez pas l'Esprit» (1 Thess. 5, 19). E y a tant et tant de pensées, de paroles, d'actes et de négligences qui peuvent attrister ou éteindre l'Esprit de Dieu. Le grave problème est que nous cessons d'être dans l'esprit dès que nous L'attristons ou L'éteignons, avec pour conséquence ultime que nous transgressons le troisième commandement si nous utilisons alors le nom de Dieu d'une quelconque manière. Cela semble exagéré c'est pourtant la stricte vérité. Que de fois n'avons-nous pas, de cette façon, péché contre le troisième commandement! Il ne s'agit pas seulement d'un emploi inconvenant du nom de Dieu dès l'instant où nous avons attristé ou éteint le Saint-Esprit; non, il y a aussi ceci de bien plus grave: nous ne sommes plus à même de prier valablement! À cet égard, cette parole du Seigneur en Jean 4 prend un sens tout à fait nouveau: «Mais l'heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, car ce sont là les adorateurs que le Père demande» (v. 23). Une vérité très nette! Le Père veut des «adorateurs» qui L'adorent «en esprit et en vérité» c'est-à-dire des croyants qui ne sont pas en infraction contre le troisième commandement.


Quand Dieu devient ennemi et redevient ami

Au prophète Jérémie qui suppliait en faveur d'Israël, l'Éternel dut dire quelque chose qui L'affligeait certainement beaucoup: «Et toi, n'intercède pas en faveur de ce peuple, n'élève pour eux ni supplications ni prières, ne fais pas des instances auprès de moi; car je ne t'écouterai pas» Jér. 7, 16). Pourquoi cette parole si solennelle? Parce que la plupart des Israélites avaient transgressé le troisième commandement et attristé l'Esprit Saint. Le danger d'attrister l'Esprit était déjà dans l'Ancien Testament; il est écrit en Ésaïe 63, 10 au sujet d'Israël: «Mais ils ont été rebelles, ils ont attristé son Esprit saint; et il est devenu leur ennemi, il a combattu contre eux.» L'Écriture nous rapporte qu'en de telles périodes, l'Éternel ne répondait pas, même si tout Israël criait à Lui. Nous lisons, par exemple, en Jérémie 11, 14: «Et toi, n'intercède pas en faveur de ce peuple, n'élève pour eux ni supplications ni prières; car je ne les écouterai pas, quand ils m'invoqueront à cause de leur malheur.» Combien de temps durait cette dureté de Dieu à l'égard de Son peuple pourtant aimé? jusqu'à ce qu'il se soit purifié de l'affaire par laquelle il avait affligé l'Éternel. Moïse lui-même promit que Dieu aurait de nouveau compassion envers les Siens dès que, de tout leur coeur, ils reviendraient de leur péché dont ils s'étaient rendus coupables et par lequel ils avaient attristé l'Esprit Saint. «Car l'Éternel prendra de nouveau plaisir à ton bonheur, comme il prenait plaisir à celui de tes pères, lorsque tu obéiras à la voix de l'Éternel, ton Dieu, en observant ses commandements et ses ordres écrits dans ce livre de la loi, lorsque tu reviendras à l'Éternel, ton Dieu, de tout ton coeur et de toute ton âme» (Dent. 30, 9b-10). Mais là où il n'y avait pas repentance, le malheur pesait sur le peuple.

Ce message est-il une réponse à votre question relative au manque d'exaucement de vos prières et au peu de joie que vous éprouvez à prier? Peut-être avez-vous transgressé le troisième commandement en employant le nom de Dieu alors que l'Esprit Saint n'est plus agissant en vous parce qu'attristé par vous. Voyez si telle est la cause! Paul l'a clairement exprimé: «Nul ne peut dire: Jésus est le Seigneur! si ce n'est par le Saint-Esprit.» Le sens en est que l'on ne peut vraiment prier que dans et par l'Esprit. Sinon, il y a ce verset d'un Psaume déjà cité qui vient s'appliquer: «Quoi donc! tu énumères mes lois, et tu as mon alliance à la bouche, toi qui hais les avis et qui jettes mes paroles derrière toi!» (Ps. 50, 16-17). Nous lisons au sujet du roi Sédécias: «Ni lui, ni ses serviteurs, ni le peuple du pays, n'écoutèrent les paroles que l'Éternel prononça par Jérémie, le prophète. Le roi Sédécias envoya Paschhur, fils de Schélémia, et Sophonie, fils de Maaséja, le sacrificateur, vers Jérémie, le prophète, pour lui dire. Intercède en notre faveur auprès de l'Éternel, notre Dieu» Jér. 37, 23). Dieu a-t-Il donné une réponse favorable à cette démarche? Certainement pas; écoutez plutôt: «Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël. Vous direz au roi de Juda, qui vous a envoyés vers moi pour me consulter. Voici, l'armée de Pharaon, qui était en marche pour vous secourir, retourne dans son pays, en Égypte; et les Chaldéens reviendront, ils attaqueront cette ville; ils la prendront et la brûleront par le feu» (v. 7-8).

Quel message sérieux qui nous est là adressé, à vous et à moi! Croyez-moi: tant que vous n'aurez pas ôté de votre vie ce qui fait taire l'Esprit Saint, vous serez en infraction contre le troisième commandement. Pendant tout ce temps, vous ne prierez pas par et dans l'Esprit. Mais si vous êtes prêt à donner raison à Dieu, Il se tournera de nouveau vers vous et vous pourrez alors supplier et intercéder dans l'Esprit!

Marcel Malgo

© Nouvelle d'Israël 01 / 1999


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 LE CHRÉTIEN ET LE 4 ÈME COMMANDEMENT



Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier.

Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage.

Mais le septième jour est le jour du repos de l'Éternel, ton Dieu: 

tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l'étranger qui est dans tes portes.

Car en six jours l'Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s'est reposé le septième jour: 

c'est pourquoi l'Éternel a béni le jour du repos et l'a sanctifié.

(Exode 20: 8-11)


En nous penchant sur ce quatrième commandement, nous ne devons jamais perdre de vue ce que le Seigneur Jésus a déclaré en termes très nets au sujet du sabbat: «Puis il leur dit. – Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat» (Marc 2, 27). Si nous saisissons bien le sens de cette parole, nous classerons ce jour correctement, à savoir comme un don de Dieu à l'homme.

Ainsi qu'il ressort du quatrième commandement, le sabbat tombe le septième jour, qui, jusqu'à aujourd'hui, est une fête juive et correspond à notre samedi. C'est pourquoi nous n'éprouvons aucune difficulté à célébrer le samedi, en Israël, comme septième jour, donc comme jour de repos.

Cela nous amène à la question pourquoi, nous, chrétiens, retenons-nous généralement le dimanche, premier jour de la semaine, comme jour de repos et de fête, et non pas le septième jour, le samedi? Comme déjà lu dans notre texte introductif, l'Éternel Dieu a travaillé six jours durant à la création; et Il s'est reposé le septième jour, ainsi qu'il est écrit en Genèse 2, 2-3: «Dieu acheva au septième jour son oeuvre, qu'il avait faite.et il se reposa au septième jour de toute son oeuvre, qu'il avait faite. Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu'en ce jour il se reposa de toute son oeuvre qu'il avait créée en la faisant.» Ces six jours de travail et le septième jour, celui du repos, sont une image symbolique de l'Ancienne Alliance, qui avait pour principe fondamental: «Fais ceci et fais cela, et tu vivras!»

La loi de cette Ancienne Alliance imposait aux individus de suivre certaines voies, d'accomplir certaines choses et de remplir certaines obligations en s'appuyant sur leurs propres efforts; elle leur promettait en retour le repos. Il fallait donc constamment travailler et vivre en vue de ce repos. Intérieurement – extérieurement aussi –, on parvenait à un point déterminé, à un pôle de repos après s'être impliqué à cette fin. C'est ce qui est arrivé précisément dans le cadre de la création: Dieu a travaillé six jours durant pour se reposer de Son oeuvre le septième.

Mais, plus tard, Jésus-Christ est venu, introduisant la nouvelle Alliance. Le principe de base a alors été inversé il n'était plus: «Fais ceci et cela, et moi, Jésus, je te donnerai la vie! – ou «Fournis des efforts particuliers, et je te donnerai du repos!» Non, il est devenu: «Vis et viens au repos que je donne, car déjà j'ai tout accompli pour toi!» Une vérité qui brille de merveilleuse façon dans cette parole bien connue prononcée par le Seigneur: «Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos» (Matth. 11, 28). Notez bien qu'il n'est pas dit ici: «Vous tous qui êtes fatigués et chargés, faites les efforts requis; vous trouverez ainsi un repos réconfortant.» Non, mais voici ce que Jésus a déclaré: «Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.» En d'autres termes: «J'accomplis tout pour vous. Tous les efforts sont pour moi. Il vous suffit de faire une seule chose: venir à moi!» Écrivons-le une fois encore: Dans la Nouvelle Alliance, nous pouvons vivre au départ de la paix et du repos intérieurs, Jésus ayant accompli l'oeuvre de la rédemption à la croix; nous ne devons pas, comme dans l'Ancienne Alliance, vivre en aspirant à la paix et au repos. Ce formidable fait est tout particulièrement confirmé par cet événement unique: la résurrection du Seigneur.


Quand cette résurrection s'est-elle produite?

La chose est bien connue: un dimanche, le premier jour de la semaine. Il est écrit: «Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala se rendit au sépulcre dès le matin, comme il faisait encore obscur, et elle vit que la pierre était ôtée du sépulcre... Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu'ils avaient des Juifs, Jésus vint, se présenta au milieu d'eux et leur dit. La paix soit avec vous!» (Jean 20, 1.19). Jésus a donc passé toute la journée de la fête juive du samedi dans la tombe, c'est-à-dire dans le royaume des morts. Ressuscitant le premier jour de la semaine, Il laissa le sabbat dans le tombeau, de sorte que le dimanche, premier jour de la semaine, devint la nouvelle journée de fête.

Que les premiers chrétiens aient, sans tarder, retenu le premier jour comme celui de la célébration de leur culte, cela nous est prouvé par le fait que c'est ce jour-là qu'ils rompaient le pain (la cène), écoutaient des prédications et faisaient leurs offrandes hebdomadaires (les collectes). Nous lisons dans les Actes des Apôtres: «Le premier jour de la semaine, nous étions réunis pour rompre le pain. Paul, qui devait partir le lendemain, s'entretenait avec les disciples, et il prolongea son discours jusqu'à minuit... Quand il fut remonté, il rompit le pain et mangea, et il parla longtemps encore jusqu'au jour. Après quoi, il partit» (Actes 20, 7.11). Et Paul écrivit aux Corinthiens: «Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu'il pourra, selon sa prospérité, afin qu'on n'attende pas mon arrivée pour recueillir les dons» (1 Cor. 16, 2). C'est pourquoi nous, chrétiens, ne commençons pas notre semaine par une journée de travail, mais bien par un jour de repos, et que nous vivons au départ de ce repos et non pas dans sa direction. Par le jour de la résurrection de Jésus – le premier jour de la semaine, le dimanche –, il était montré à tous ceux qui croyaient en Christ qu'ils pouvaient vivre en s'appuyant sur un fait accompli, Jésus ayant, par Sa mort, rencontré toutes les exigences de la loi. Telle est l'essence de la nouvelle alliance: elle témoigne que Jésus-Christ a tout accompli pour nous, et que nous n'avons plus rien a y ajouter.

Pourquoi le jour de repos est-il si important que Dieu, pour le protéger, en ait fait l'objet d'un des dix commandements? Pour trouver la réponse correcte à cette question, nous devons premièrement considérer la merveilleuse signification du jour de repos. Il n'est rien d'autre que la participation au repos de Dieu! Quand, le septième jour, l'Éternel se reposa de Ses oeuvres de la création, Il sanctifia et bénit ce jour-là: «Dieu acheva au septième jour son oeuvre, qu'il avait

faite: et il se reposa au septième jour de toute son oeuvre, qu'il avait faite. Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu'en ce jour il se reposa de toute son oeuvre qu'il avait créée en la faisant» (Gen. 2, 2-3).

Mais Il ne voulait pas seulement sanctifier ce jour, simplement parce qu'Il s'était reposé alors. Non, Il voulait aussi y faire participer Son peuple. Voilà qui explique la présence du quatrième commandement. Notez-en bien la formulation: «Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l'Éternel, ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage... Car en six jours l'Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s'est reposé le septième jour. c'est pourquoi l'Éternel a béni le jour du repos et l'a sanctifié,, (Exode 20, 8-11). C'est comme si Dieu voulait dire: «Parce que je me suis reposé après avoir effectué mon travail, vous aussi devez vous reposer ce jour-là et le mettre à part pour moi.»

Quelle merveilleuse pensée: Parce que Dieu s'est reposé, je dois aussi le faire; parce que Dieu est parvenu au repos ce jour-là précisément, je peux, moi aussi, participer à ce Sien repos. À ce sujet, nous lisons en Hébreux 4, 10: «Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses oeuvres, comme Dieu s'est reposé des siennes.» Autrement dit: Celui qui s'est laissé conduire par Dieu dans Son repos et respecte régulièrement ce jour de repos, parce que Dieu l'a retenu comme tel, celui-là donc est réellement parvenu au repos. Si nous voyons et passons le dimanche de cette façon, nous sommes alors réellement dans ce repos tant intérieurement qu'extérieurement.

Nous avons sans doute bien plus besoin de ce repos que nous ne le pensons. Je voudrais illustrer ce fait par une image tirée du Nouveau Testament: Jésus-Christ a, un jour, envoyé Ses douze apôtres pour qu'ils réalisent de grandes choses en Son nom: «Alors il appela les douze, et il commença à les envoyer deux à deux, en leur donnant pouvoir sur les esprits impurs» (Marc 6, 7). Une mission importante dont les douze s'acquittèrent avec puissance: «Ils partirent, et ils prêchèrent la repentance. Ils chassaient beaucoup de démons, et ils oignaient d'huile beaucoup de malades et les guérissaient» (v. 12-13). Nullement étonnant dès lors que ce fut avec une joie immense qu'ils rendirent compte à Jésus de tout ce qu'ils avaient fait en Son nom: «Les apôtres, s'étant rassemblés auprès de Jésus, lui racontèrent tout ce qu'ils avaient fait et tout ce qu'ils avaient enseigné» (v. 30). Quelle fut la réaction du Seigneur? Voici:

– «Jésus leur dit. Venez à l'écart dans un lieu désert, et reposez-vous un peu» (V. 31; Segond).

– «Et il leur dit. – Venez à l'écart vous-mêmes dans un lieu désert, et reposez-vous un peu» (Darby). – «Et il leur dit. Venez vous-mêmes l'écart, dans un lieu désert, et prenez peu de repos» (Maredsous). – «R leur dit. Venez, vous autres, à part, en un endroit solitaire, pour prendre un peu de repos» (Tricot).

– «C'est pourquoi il leur dit venez avec moi dans un endroit isolé pour vous reposer un moment (Français courant).

Il est une chose qui ressort merveilleusement de ces textes: le Seigneur Jésus n'a pas envoyé ses disciples au-dehors pour leur permettre de se reposer; non, c'est Lui-même qui les a introduit dans Son repos. Il les a pris par la main et les conduisit dans un lieu tranquille qu'Il avait auparavant cherché: «ils partirent donc dans une barque, pour aller à l'écart dans un lieu désert» (v. 32). Dans cette barque ne se trouvaient que les apôtres et le Seigneur, qui allait les conduire à un endroit isolé où, ensemble, ils se reposeraient.

C'est là une image du jour de repos, le premier jour de la semaine, que le Seigneur a instauré pour les Siens. Chaque dimanche est pour ainsi dire «un peu à l'écart» ou, ainsi qu'il est écrit dans la version Tricot, «un endroit solitaire», que le Seigneur avait Lui-même cherché pour que vous et moi puissions nous reposer avec Lui. Bien entendu, c'est à Son repos qu'Il veut nous amener. Il a choisi l'endroit de la même façon que, jadis, pour Ses disciples.

Ces disciples n'avaient qu'une chose à faire pour entrer dans le repos: laisser tout ce qui les occupait à ce moment-là, même s'il s'agissait de quelque chose d'essentiel. Ce qu'ils avaient à rapporter au Seigneur était très important. Pourtant, Il ne les suivit pas dans cette voie, car Il se proposait ceci pour eux: se reposer tous ensemble. Cela ne signifiait pas pour autant qu'Il se désintéressait du compte-rendu de leurs activités dans le cadre de leur mission. Non, Il se réjouissait certainement à l'avance de les entendre. Mais à cet instant-là, plus importante était la pause de repos qu'Il avait prévue pour eux tous et pour Lui. Voilà qui préfigure notre dimanche, notre jour de repos, que Dieu nous prescrit à tous. Il ne s'agit donc plus de la question de savoir ce que nous pourrions encore avoir à réaliser d'important pour Lui, mais tout simplement du fait qu'alors est venu le moment de se reposer. Ne l'oublions pas: Dieu Lui-même a été le premier à s'offrir ce repos après six journées de travail. Il veut nous conduire aussi dans ce repos après une semaine d'activité.

Il est écrit en Hébreux 6, 10: «Car Dieu n'est pas injuste, pour oublier votre travail et l'amour que vous avez montré pour son nom...» Quel en sera le résultat, si Dieu voit notre peine et notre travail pour Lui? Non seulement Il nous a préparé une récompense dans le ciel, mais dans Sa sagesse et Sa fidélité Il nous a préparé une journée de repos, à des intervalles réguliers – journée qu'Il s'est accordée à Lui-même tout d'abord, et qu'Il souhaite offrir aussi à Ses enfants. Nous comprenons ainsi bien mieux le quatrième commandement, où Il exige clairement: «Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier.» Oh, comme Il aspire à nous conduire toujours tout à nouveau dans ce calme, et cela d'autant plus que cette parole de l'Ancien Testament concerne beaucoup d'entre-nous: «Tu t'es fatiguée parla multitude de tes voies, mais tu n'as pas. 'C'est en vain!» (Ésaïe 57, 10; Darby). Ou, en français courant. «À force de faire des démarches, tu as fini par te fatiguer. Mais tu n'as pas dit. «Inutile d'insister.»

Remettons-nous à sanctifier de cette manière notre jour de repos, le «sabbat», en acceptant tout simplement que Dieu ne souhaite rien d'autre que de nous conduire dans Sa sérénité. En le faisant, nous confinions que le jour de repos qu'Il nous donne constitue un signe spécial qu'Il met entre Lui et nous, Ses enfants.

Dès le début, le sabbat était un signe entre Dieu et Son peuple. Par Moïse, l'Éternel en informa les Israélites: «Vous ne manquerez pas d'observer mes sabbats, car ce sera entre moi et vous, et parmi vos descendants, un signe auquel on connaîtra que je suis l'Eternel qui vous sanctifie. Vous observerez le sabbat, car il sera pour vous une chose sainte» (Exode 31, 13-14). Bien des années plus tard, Dieu confirma cette vérité par le prophète Ezéchiel: «Je leur donnai aussi mes sabbats comme un signe entre moi et eux, pour qu'ils connussent que je suis l'Éternel qui les sanctifie» (Ez. 20, 12). Que le sabbat doive être considéré comme un signe entre Dieu et Israël, c'est là une chose particulièrement sérieuse. «Sabbat» ne signifie pas «samedi» comme beaucoup le pensent, mais bien «arrêt de travail», «repos». En six jours, Dieu a créé l'univers; et Il s'est reposé le septième. Il «a cessé» le travail, Il s'est reposé. Là se trouve la raison pour laquelle Il a béni ce jour et en a fait, plus tard, un signe entre Lui et le peuple.

Dans le journal de mars, nous avons expliqué pourquoi nous, chrétiens, sanctifions le dimanche plutôt que le sabbat juif. Permettez-moi de remettre ce point en mémoire: cela parce que Jésus-Christ est ressuscité le premier jour de la semaine et que l'Église primitive a sanctifié cette journée. Combien cela devrait nous inciter à sanctifier et à respecter cette halte!


Que devons-nous faire le dimanche et que devons-nous laisser?

Pour observer correctement ce jour de repos qui nous est accordé, il faut que nous vivions selon le cours indiqué et que nous fassions les choses qui conviennent. N'ayez aucune crainte, je ne me permettrai pas de vous prescrire ce qui doit être fait et ce qui doit être laissé le dimanche. je voudrais tout simplement faire mention ici d'un point important repris dans l'Épître aux Hébreux: «Veillons les uns sur les autres pour nous exciter à la charité et aux bonnes oeuvres. N'abandonnons pas notre assemblée, comme c'est la coutume de quelques-uns; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d'autant plus que vous voyez s'approcher le jour» (Hébr. 10, 24-25). Tout dimanche où nous avons négligé de nous rendre au culte est un jour de repos perdu. Car ce jour a été donné par Dieu tout premièrement pour que Ses enfants parviennent au calme spirituel; pour ce faire, il importe qu'ils se retrouvent dans une assemblée fidèle, respectueuse de la Parole de Dieu. Il en était déjà ainsi en Israël durant les temps anciens; écoutons l'Éternel ordonner à Son peuple par Moïse: «Les fêtes de l'Éternel, que vous publierez, seront de saintes convocations. Voici qu'elles sont mes fêtes. On travaillera six jours; mais le septième jour est le sabbat, le jour du repos: il y aura une sainte convocation. Vous ne ferez aucun ouvrage: c'est le sabbat de l'Éternel dans toutes vos demeures» (Lév. 23, 2-3).

Pour Jésus-Christ également c'était une chose évidente, une sainte habitude, de se rendre dans une synagogue le jour du sabbat: Il se rendit à Nazareth, où il avait été élevé, et, selon sa coutume, il entra dans la synagogue le jour du sabbat. Il se leva pour faire la lecture» (Luc 4, 16). De même, pour Paul et ses compagnons, il était normal de se retrouver dans une synagogue le jour du sabbat durant leurs longs voyages: «De Perge ils poursuivirent leur route, et arrivèrent à Antioche de Pisidie. Étant entrés dans la synagogue le jour du sabbat, ils s'assirent» (Actes 13, 14).

N'avons-nous pas souvent fait preuve de négligence dans ce domaine? Que de fois ne s'est-on pas absenté du culte tout simplement parce que l'on tardait à se lever le matin? À ce sujet, le livre des Proverbes nous dit. «Paresseux, jusqu'à quand seras-tu couché? Quand te lèveras-tu de ton sommeil? Un peu de sommeil, un peu d'assoupissement, un peu croiser les mains pour dormir! Et la pauvreté te surprendra comme un rôdeur, et la disette comme un homme en armes» (Prov. 6, 9-11). Bien qu'il s'agisse ici de la pauvreté matérielle, je pense à celle d'ordre spirituel qui peut impitoyablement frapper celui qui, par routine, néglige la chose la plus importante qui soit: le culte, privant ainsi Dieu de l'honneur qui Lui revient. Vous sentez-vous repris dans ce domaine? Si c'est le cas, ne regimbez pas, mais acceptez l'exhortation! Au plus profond de vous-même, prenez la ferme décision de ne plus jamais manquer une réunion du dimanche (sauf en cas de force majeure)! Si vous le voulez vraiment et le faites, le jour de repos deviendra alors pour vous ce qu'il aurait toujours dû être: un jour de vraie joie. Il est écrit en Ésaïe 58, 13-14: «Si tu retiens ton pied pendant le sabbat, pour ne pas faire ta volonté en mon saint jour, si tu fais du sabbat tes délices pour sanctifier l'Éternel en le glorifiant, et si tu l'honores en ne suivant point tes voies, en ne te livrant pas à tes penchants et à de vains discours, alors tu mettras ton plaisir en l'Éternel, et je te ferai monter sur les hauteurs du pays, je te ferai jouir de l'héritage de Jacob, ton père; car la bouche de l'Éternel a parlé».

Ces mots ne montrent-ils pas d'une merveilleuse façon qu'il y aura une vraie joie pour nous dès que nous commencerons à respecter de tout coeur le jour du Seigneur! Croyez que le jour de repos ordonné par Dieu deviendra pour vous un jour de joie, si vous le passez comme il convient, en vous joignant au rassemblement des croyants. Le Psaume 92, 1-4 insiste tout particulièrement sur ce point: «Cantique pour le jour du sabbat. Il est beau de louer l'Éternel et de célébrer ton nom, ô Très Haut! D'annoncer le matin ta bonté, et ta fidélité pendant les nuits, sur l'instrument à dix cordes et sur le luth, aux sons de la harpe. Tu me réjouis par tes oeuvres, ô Éternel! Et je chante avec allégresse l'ouvrage de tes mains.» C'est quelque chose que chacun peut faire à la maison: «Et je chante avec allégresse l'ouvrage de tes mains.» Mais selon moi, c'est aussi une recommandation adressée à l'assemblée: il faut chanter les louanges de l'Éternel. Prenez donc la décision de faire, le jour du repos, ce que recommande le Psaume 26, 12: «Mon Pied est ferme dans la droiture: je bénirai l'Éternel dans les assemblées.»

Il importe d'observer le quatrième commandement Pour terminer, je voudrais mentionner encore un fait important pour lequel nous devons nous soumettre de tout coeur au quatrième commandement: «Souviens-toi du jour du repos...» Parce que, chaque fois que nous observons le jour de joie pure instauré par Dieu, que nous nous reposons du dur labeur de la semaine écoulée, nous annonçons le repos du sabbat éternel qui nous attend au ciel. Chaque jour de repos, chaque dimanche que nous vivons en Jésus-Christ, rend merveilleusement témoignage de ce qui va être bientôt: le repos éternel. Ésaïe déjà disait au sujet des justes qui quittent ce monde: «Il entrera dans la paix, il reposera sur sa couche, celui qui aura suivi le droit chemin» (Es. 57, 2). Paul reprend cette pensée, quand il écrit: «Car il est de la justice de Dieu de rendre l'affliction à ceux qui vous affligent, et de vous donner, à vous qui êtes affligés, du repos avec nous, lorsque le Seigneur Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance), (2 Thess. 1, 6-7). Et encore dans l'Épître aux Hébreux, ces paroles touchantes: «Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu» (Hébr. 4, 9). C'est cela, le repos éternel, préfiguré par chaque jour de repos vécu dans le Seigneur.

Il est écrit en Apocalypse 14, 13: «Et j'entendis du ciel une voix qui disait. Écrits: Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur! Oui, dit l'Esprit, afin qu'ils se reposent de leurs travaux, car leurs oeuvres les suivent.» Plusieurs de nos bien-aimés connaissent déjà cette merveilleuse situation. Nous tous qui croyons au Seigneur Jésus y entrerons aussi un jour, et nous nous reposerons alors de nos travaux. «Tout sera félicité, quand, délivrés de nos souffrances, nous verrons Sa face!» Le jour de repos terrestre est comme les arrhes du sabbat éternel, que Dieu tient en réserve pour nous. Comme il convient que nous le respections pour le sanctifier!


Que signifie: sanctifier et respecter le sabbat, c'est-à-dire le premier jour de la semaine (le dimanche)?

Cela veut-il dire que nous ne devons pas, ce jour-là, effectuer les tâches quotidiennes normales? Il importe certainement d'observer ce commandement divin: «Mais le septième jour est le jour du repos de 1 Eternel, ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage» (Exode 20, 10). Le sens évident en est que nous devons alors effectivement oublier toutes les occupations et obligations quotidiennes. Peut-être beaucoup d'entre nous devront-ils se laisser de nouveau exhorter dans ce domaine! Car il faut sincèrement le reconnaître: Ne nous sommes-nous pas souvent permis, le dimanche, de faire des choses dont nous savions qu'elles ne correspondaient pas à l'ordre divin? Bien sûr, il y a des exceptions. Pensons aux docteurs et aux infirmières ou encore à bon nombre d'employés du secteur public (trains, trams, bus, pompiers, police, etc.); aux fermiers aussi (des vaches à traire, du bétail à nourrir et à soigner); sans oublier les ménagères qui doivent s'occuper de la famille. Bref: quiconque doit travailler le dimanche mais qui est libre en semaine, qu'il consacre une de ces journées libres au Seigneur, même si cela s'avère plus difficile (Col. 2, 16-17).

Mais revoici cette question: Sanctifier le sabbat, cela signifie-t-il que nous devons, ce jour-là, laisser toutes les occupations normales de la semaine? Certainement pas! Voyons encore ce qu'est le jour de repos: rien de moins qu'une journée que Dieu s'est accordée pour se reposer, dans laquelle Il veut nous conduire et pour laquelle Il a des intentions bien précises. S'Il nous invite alors à débrayer et à nous détendre – ce qui, bien évidemment, a son importance –, Il se propose surtout que nous fassions silence intérieurement pour connaître le repos à ce niveau; autrement dit: pour que nous refassions le plein intérieurement. je pense ici à cette parole biblique bien connue: «Car ainsi a parlé le Seigneur, l'Éternel, le Saint d'Israël: C'est dans la tranquillité et le repos que sera votre salut, c'est dans le calme et la confiance que sera votre force» (Ésaïe 30, 15).

Chaque dimanche est un jour de repos ordonné par Dieu et au cours duquel nous avons la possibilité de nous arrêter, de faire silence et de recevoir de l'aide de notre Père. La plupart d'entre nous gémissent sous le poids des activités quotidiennes. Mais Dieu, qui a tout prévu dans Sa sagesse et Son omniscience, nous a réservé un jour de repos pour nous permettre de nous restaurer.

Mais ils sont nombreux à ignorer ce fait et à ne faire aucune distinction entre le dimanche et les autres jours de la semaine. C'est ainsi qu'ils transgressent le quatrième commandement: «Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier» (Exode 20, 8). Si vous méprisez cette ordonnance, vous vous détruisez intérieurement. Pourquoi n'admettez-vous pas que «faire silence» peut vous être utile, en ce sens que, par ce jour de repos que le Seigneur accorde, vous pouvez refaire le plein intérieurement? Je crois que plus d'un enfant de Dieu doit se rendre chez un psychiatre tout simplement parce qu'il n'a pas observé le jour de repos. Chacun devrait réaliser que nous vivons à une époque particulièrement stressante. Un homme d'affaires devrait, par exemple, avoir livré hier ce qui lui est commandé aujourd'hui! Ainsi en est-il pour la plupart d'entre nous.

Comme déjà dit: Dieu, qui a vu tout cela longtemps à l'avance, nous a donné, à nous qui sommes si stressés, le merveilleux repos du premier jour de la semaine. Si nous négligeons cette occasion, nous péchons contre le quatrième commandement: «Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier», et nous en portons intérieurement les graves conséquences.

Marcel Malgo

© Nouvelle d'Israël 03 et 04 / 1999

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LE CHRÉTIEN ET LE 5 ÈME COMMANDEMENT


«Honore ton père et ta mère afin que tes jours se prolongent dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne» 

(Ex. 20, 12).

Il se trouve certainement, parmi nos lecteurs, des frères et des soeurs – je pense surtout aux aînés d'entre nous – qui n'ont plus leurs parents. J'imagine fort bien qu'ils puissent dire assez logiquement: Le cinquième commandement ne me concerne plus.

Oui, un argument qui semble évident! Je crois pourtant que ce commandement – «Honore ton père et ta mère» – a quelque chose à dire à chacun de nous. Si ceux qui n'ont plus de parents lisent quand même cet exposé, j'en serai fort reconnaissant.


Ce qu'il y a de très particulier dans le cinquième commandement

Considérons d'abord ce commandement d'une manière tout à fait générale: «Honore ton père et ta mère...» Il y a ceci de particulier qui est mis en lumière par ce passage d'Éphésiens 6, 1-3: «Enfants, obéissez à vos parents, selon le Seigneur, car cela est juste. Honore ton père et ta mère (c'est le premier commandement avec une promesse), afin que tu sois heureux et que tu vives longtemps sur la terre.» Cette merveilleuse promesse est faite, comme une espèce de récompense, à ceux qui observent le cinquième commandement, qui honorent vraiment leur père et leur mère. Ils peuvent s'attendre à être particulièrement bénis dans leur vie par le Seigneur.

Cette très précieuse vérité apparaît déjà dans le verset biblique introductif: «Honore ton père et ta mère afin que tes jours se prolongent dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne.» De même, en Deutéronome 5, 16, où figurent également les dix commandements, la promesse accompagnant le cinquième est rappelée avec insistance: «Honore ton père et ta mère, comme l'Éternel, ton Dieu, te l'a ordonné, afin que tes jours se prolongent et que tu sois heureux dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne.» Une magnifique promesse, n'est-ce pas? On peut se demander pourquoi elle n'est faite que pour le cinquième commandement et porte sur une vie longue et bénie. La réponse apparaît clairement, même si elle est d'ordre humain: garder ce commandement se lie à la promesse d'une longue vie, parce que la chose vise surtout les enfants qui ont encore toute leur existence devant eux.

De ce point de vue, le cinquième commandement semble évident: «Honore ton père et ta mère afin que tes jours se prolongent dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne» (Ex. 20, 12). Les enfants des Israélites pouvaient donc se réjouir à l'avance de pouvoir mener une vie bénie, s'ils observaient de tout coeur le cinquième commandement. À mon sens, cela vaut également pour aujourd'hui, car l'Écriture ne peut être brisée. Un enfant croyant de parents chrétiens, qui a décidé d'honorer son père et sa mère aussi longtemps qu'ils vivront, peut s'attendre avec confiance à voir sa vie richement bénie.

Pourquoi accorde-t-on actuellement si peu de crédit à cette promesse? Parce que l'on tend le plus souvent à spiritualiser tout ce qui, dans l'Ancien Testament, concerne le Nouveau. Il est exact que tous les commandements de l'Ancien Testament contiennent une vérité spirituelle profonde – nous y reviendrons plus tard –; mais nous ne devons pas craindre d'appliquer à nous-mêmes une déclaration des temps anciens, telle qu'elle a été écrite. D'une manière tout à fait enfantine, je crois à l'accomplissement de la promesse liée au cinquième commandement. Ainsi donc, celui qui aspire de tout son coeur à honorer ses parents durant toute leur vie, peut espérer une existence bénie par le Seigneur. Il appartient à Dieu de déterminer ce que sera cette bénédiction. Il est certain que nous pouvons, aujourd'hui encore, mettre toute notre confiance dans cette précieuse promesse.


Le profond sérieux du cinquième commandement

J'ai été absolument effrayé en lisant les passages de l'Ancien Testament qui mettent en lumière le profond sérieux du cinquième commandement. Celui qui n'honorait pas son père et sa mère dans l'Ancienne Alliance, s'attirait la plus grave malédiction que l'on puisse imaginer. Ignorer ou rejeter ce commandement appelait un si terrible jugement sur le coupable que j'ose à peine citer ces passages bibliques. je dois pourtant le faire, mais pas avant de mettre l'accent sur ce qui suit maintenant:

Nous n'avons qu'une bien pauvre idée de la formidable grâce que nous avons reçue en Jésus-Christ par la puissance de Son précieux sang. Si nous pouvions concevoir, d'une part, les énormes conséquences que devrait entraîner la transgression du cinquième commandement, et d'autre part, le fait que nous y échappons parce que Jésus les a portées en Son corps sur la croix, nous ne pourrions que rendre grâces et adorer.

Qui, d'entre nous, n'a jamais transgressé ce commandement, ne serait-ce que petitement? Même si la chose date de bon nombre d'années et que les parents sont peut-être morts depuis longtemps! Qui n'a jamais déshonoré, ne serait-ce qu'une seule fois, ses parents en leur mentant, en les méprisant? Si nous avons confessé ces péchés devant

Dieu, ils sont naturellement pardonnés, et nous ne voulons bien sûr pas les remettre en mémoire. Mais cette question mérite d'être posée: Pourquoi ce pardon? Parce que le coupable a réclamé sur eux le sang de l'Agneau de Dieu!

Pensez donc: En Israël, dans les temps anciens, alors qu'il n'y avait pas encore le sang de l'expiation pour ôter tous les péchés, la transgression du cinquième commandement était lourdement punie. Ainsi, par exemple, il est question en Proverbes 30, 17 de quelqu'un qui s'est moqué de son père et qui a désobéi à sa mère: «L'oeil qui se moque d'un père et qui dédaigne l'obéissance envers une mère, les corbeaux du torrent le perceront, et les petits de l'aigle le mangeront» Ou qu'arrivait-il à celui qui maudissait ses parents? Voici en Proverbes 20, 20: «Si quelqu'un maudit son père et sa mère, sa lampe s'éteindra au milieu des ténèbres.» Et comment Dieu considère-t-Il quiconque ose lever la main sur ses parents pour les frapper? Nous lisons en Proverbes 19, 26: «Qui est violent avec son père et chasse sa mère est un fils indigne, dont on rougit» (français courant). Ne sont-ce pas là des mots qui nous exercent profondément et nous remplissent d'effroi?

Naturellement, sous l'Ancienne Alliance déjà, il y avait aussi rémission des péchés. À ce sujet, pensons aux Psaumes. Mais cela était alors tellement compliqué. Lorsqu'on avait commis un grave péché, par exemple, d'adultère ou de meurtre, ou quand on avait traîné dans la boue la sainteté de Dieu ou transgressé le cinquième commandement, on se trouvait alors sous le coup d'un rapide et sévère châtiment. La loi était dure, inexorable. Je ne pense dès lors pas exagérer en affirmant que nous aurions tous probablement mérité de telles punitions, chacun de nous ne pouvant prétendre n'avoir jamais été en infraction contre le cinquième commandement.

Mais Dieu soit loué! Jésus-Christ est venu pour ôter la malédiction de ce péché en le portant volontairement sur la croix de Golgotha, Lui, qui n'avait jamais déshonoré Son Père.

J'espère que nous tous sommes bien conscients du profond sérieux du péché contre le cinquième commandement et que sa gravité ne s'est pas atténuée. Cela signifie, en pratique, que, si quelqu'un a péché d'une manière quelconque contre ce commandement et qu'il ne s'en est pas humilié, il est en danger devant le Seigneur. Car Dieu considère toujours ce péché du même oeil que jadis en Israël. Bien sûr, vous ne devrez plus mourir comme au temps de l'Ancienne Alliance, si vous êtes prêt à le mettre en pleine lumière et à le confesser à Jésus.


Que signifie le cinquième commandement pour les enfants qui vivent encore chez leurs parents?

En 2 Timothée 3, 1-2, il est écrit ceci au sujet des gens du temps de la fin: «Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents...» Le fait que le cinquième commandement – «Honore ton père et ta mère» – est tenu en un mépris certain au temps de la fin se constate, hélas, très souvent de nos jours. La désobéissance vis-à-vis des parents, le mépris dans lequel on tient son propre père ou sa propre mère, tout cela s'aggrave dangereusement. Que ce soit à l'école, à l'université, au lieu de travail ou d'apprentissage, dans les nombreux clubs, le cinquième commandement est partout transgressé de manière effrayante.

La question est celle-ci: jeune homme croyant, jeune fille croyante, où en êtes-vous dans ce domaine? Comment réagissez-vous, quand un(e) collègue vous demande par exemple: «Ton vieux est-il aussi stupide que le mien?»? Ou que répondez-vous, quand quelqu'un vous dit: «Heureusement, ma vieille (ma mère) me lave encore mes frusques»?

Et quelle est votre réaction, quand votre professeur vous dit des choses que vous considérez comme insultantes pour vos parents?

Dernièrement, un enseignant de notre village posa cette question à ses élèves: «Lequel d'entre vous a déjà vu ses parents nus?» Même si une telle question ne manque pas de provoquer un silence embarrassé, il se trouvera toujours des enfants qui se mettront à rire, qui feront des traits d'esprit ou qui se mettront à parler. Là aussi, le cinquième commandement est transgressé.

Mais vous, jeune homme, jeune fille, comment vous comporteriez-vous dans une telle situation? Sachez-le: si vous souriez d'un air complaisant ou si vous semblez y participer quelque peu, vous êtes en infraction contre ce fameux commandement!

Certes, le temps actuel est, pour les jeunes surtout, plus difficile que jadis. Je sais aussi que les normes et les valeurs morales sont à un point particulièrement bas. Vous devez cependant vous poser très honnêtement ces questions: De quel côté suis-je? Suis-je du côté de mon Seigneur, étant conscient que ces propos tenus contre les parents constituent une transgression contre le cinquième commandement – ou suis-je dans le camp opposé?

Quand se trouve-t-on de l'autre côté? Certes, quand vous participez activement à la (mauvaise) conversation des autres, mais déjà si vous vous abstenez de prendre position. Peut-être n'est-il pas toujours possible de faire entendre immédiatement sa voix en opposition. Mais il faut le faire dès que l'opportunité s'en présente. Oui, en tant qu'enfant de Dieu, il importe de réagir de manière décidée. Nous lisons au sujet de Daniel, jeune encore: «Daniel arrêta dans son coeur qu'il ne se souillerait point.. » (Dan. 1, 8; version Darby). Voici se poser à vous cette question: êtes-vous prêt à prendre fermement position, à n'importe quel prix, quand on se met à tenir des propos déshonorants pour les parents? Si oui, inspirez-vous de Colossiens 3, 20: «Enfants, obéissez en toutes choses à vos parents, car cela est agréable au Seigneur.»

Faisons encore un pas en avant. Si, chez vous, vous êtes désobéissant à vos parents, vous ne pourrez rendre, au-dehors, un vrai témoignage pour Jésus. Il est, malheureusement, un fait qui se constate de nos jours: bien des enfants de parents croyants ne se laissent plus reprendre par leur père ou leur mère. Au contraire, si une réflexion de leurs parents ne leur convient pas et que ceux-ci tentent une fois encore de leur expliquer la chose, voici les jeunes se mettant à s'insurger avec véhémence! Mon jeune frère, ma jeune soeur en Christ, si telle est votre manière d'agir chez vous, ne vous étonnez pas si, au dehors, votre témoignage chrétien est nul, je vous en prie du fond du coeur tenez bien compte de cette parole de Proverbes 1, 8: «Écoute, mon fils (ma fille), l'instruction de ton père, et ne rejette pas l'enseignement de ta mère!» En agissant ainsi, vous honorerez votre père et votre mère; et vous serez capable d'observer le cinquième commandement, même si vous vous retrouvez seul à penser ainsi.


Exemples bibliques d'observation du cinquième commandement

L'Écriture Sainte place devant nous des gens qui ont remarquablement respecté le cinquième commandement: «Tu honoreras ton père et ta mère.» David, par exemple: alors qu'il fuyait de devant Saül, ses pensées ne tournaient pas seulement autour de sa propre personne; non, il pensait également à ses parents, observant ainsi magnifiquement le cinquième commandement. Nous lisons en 1 Samuel 22, 3: «David s'en alla à Mitspé dans le pays de Moab. Il dit au roi de Moab: Permets, je te prie, à mon père et à ma mère de se retirer chez vous, jusqu'à ce que je sache ce que Dieu fera de moi.)

Je voudrais mentionner aussi Salomon, un des plus puissants rois d'Israël, jamais alors que, plein de majesté et de puissance, il était assis sur le trône d'Israël, il n'a traité de haut sa mère Bath-Schéba. Il est écrit en 1 Rois 2, 19: «Bath-Schéba se rendit auprès du roi Salomon pour lui parler en faveur d'Adonija. Le roi se leva pour aller à sa rencontre, il se prosterna devant elle, et il s'assit sur son trône. On plaça un siège pour la mère du roi, et elle s'assit à sa droite.» Voyons-le, ce puissant monarque qui se lève pour aller s'incliner devant une femme et la faire asseoir ensuite sur un trône, à sa droite – cette femme: sa mère! Chez Salomon, un plein respect du cinquième commandement!

Et il y a surtout cet exemple: notre Seigneur Jésus-Christ, de qui il est dit en Luc 2, 51: «Puis il descendit avec eux (Ses parents: Joseph et Marie) pour aller à Nazareth, et il leur était soumis.» Jésus avait alors douze ans, l'âge auquel la puberté commence généralement, apportant souvent de grandes difficultés. Mais voici: Jésus était «soumis» à Ses parents.

Et que fit le Seigneur aux toutes dernières minutes de Sa vie? Il observa judicieusement le cinquième commandement en confiant Sa mère à son disciple Jean «Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle, le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui.» (Jean 19, 26-27). Mes chers jeunes amis, garçons et filles, que le Seigneur Jésus ait ainsi respecté le cinquième commandement en remettant Sa mère aux soins de Son disciple bien-aimé, cela ne devrait-il pas nous inciter à nous comporter de la même manière vis-à-vis de nos parents? Cela signifie que nous devons toujours les rencontrer dans l'esprit du cinquième commandement – oui, chaque fois que nous en avons l'occasion. Il ne peut être question pour le chrétien de négliger cet ordre «Tu honoreras ton père et ta mère», quelle que soit l'importance des tâches à effectuer ici-bas.

Un jour où les scribes et les pharisiens se montrèrent critiques à l'égard de Ses disciples, Jésus leur répondit: «Pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au profit de votre tradition? Car Dieu a dit (Il cita alors le cinquième commandement): Honore ton père et ta mère; et. Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort. Mais vous, vous dites: Celui qui dira à son père ou à sa mère: Ce dont j'aurais pu t'assister est une offrande à Dieu, n'est pas tenu d'honorer son père ou sa mère. Vous annulez ainsi la parole de Dieu au Profit de votre tradition» (Matth. 15, 3-6). Le mal est mis ici en pleine lumière. Les pharisiens et les scribes avaient effectivement essayé – et enseigné aux autres de le faire – de contourner le cinquième commandement en mettant davantage d'argent dans le tronc de la collecte. En clair, cela signifie: «Mes parents peuvent s'asseoir sur mon soutien. Je préfère mettre davantage à la collecte.» Quelle erreur! Ce à quoi le Seigneur donne cette réponse catégorique: «Vous annulez ainsi la parole de Dieu au profit de votre tradition.» Cela vaut pour tous ceux qui pensent pouvoir ignorer le cinquième commandement d'une manière ou d'une autre.


Le sens spirituel du cinquième commandement

Au fond, il s'agit de se soumettre à toute autorité donnée par Dieu ou d'accepter toute situation dans laquelle l'Éternel nous place. «Honore ton père et ta mère»: c'est, pour les enfants, qu'ils obéissent à leurs parents en toutes choses. C'est exactement ce que Paul ordonne aux fils et aux filles de parents croyants: «Enfants, obéissez en toutes choses à vos parents, car cela est agréable au Seigneur» (Col. 3, 20). Je vois là la profonde signification spirituelle du cinquième commandement, à savoir la soumission totale à une autorité mise en place par Dieu.

Au cours de son existence, tout individu se trouve plus d'une fois dans une situation qui le place face à une nouvelle autorité. Il est de toute importance qu'on l'accepte et que l'on s'y soumette complètement. Mais ici vient se poser un grave problème. Car parce que, par nature, l'être humain est rebelle, il se dressera contre bien des autorités dans sa vie. Certes, ce caractère est plus marqué chez l'un que chez l'autre; mais fondamentalement, l'homme n'est pas toujours disposé de coeur à accepter une autorité. D'où toute cette anarchie dans le monde! Elle s'étend depuis les marches les plus hautes de la société, les gouvernements, jusqu'aux plus basses, les familles. Personne ne veut se soumettre; nul ne tolère d'avoir quelqu'un au-dessus de lui. Voilà le problème de toute l'humanité! Mais la Bible déclare: «Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures, car il n'y a point d'autorité qui ne vienne de Dieu; et les autorités qui existent ont été instituées par Dieu» (Rom. 13, 1). Et Paul a écrit à son fils spirituel Tite: «Rappelle-leur d'être soumis aux magistrats et aux autorités, d'obéir, d'être prêts à toute bonne oeuvre» (Tite 3, 1).

Ce que signifie se soumettre à une autorité instituée par Dieu, le Seigneur Jésus l'a vécu d'une manière toute particulière. Lorsqu'Il s'est trouvé devant Pilate sans lui donner aucune réponse à ses questions, ce gouverneur romain Lui dit: «Est-ce à moi que tu ne parles pas? Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te crucifier, et que j'ai le pouvoir de te relâcher?» (Jean 19, 10). Et Jésus de lui répondre: «Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait été donné d'en haut» (v.11). Jésus acceptait donc l'autorité, le pouvoir de Pilate sur Lui comme venant de Dieu, bien que, en tant que Fils de Dieu, Il aurait pu s'en défendre. Mais Il ne le fit pas. Il nous est recommandé en Hébreux 12, 3: «Considérez, en effet, celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs afin que vous ne vous lassiez point, l'âme découragée.» Le Seigneur Jésus ne s'est jamais insurgé contre les autorités, les contrariétés. Au contraire: Il est resté humble jusqu'à Sa mort. Il est écrit à Son sujet: «Il s'est dépouillé lui-même en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et il a paru comme un vrai homme, il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix» (Phil. 2, 7-8). jusqu'au bout, Jésus a gardé l'attitude d'un serviteur se soumettant toujours aux autorités.

Même quand Il accomplissait une bonne oeuvre et qu'on Le renvoyait, Il ne se défendait pas; Il s'éloignait tout simplement. Cela se produisit par exemple dans le pays des Gadaréniens après la guérison de deux démoniaques. Les habitants de la ville Lui demandèrent de quitter leur territoire. Nous lisons en Matthieu 8, 34: «Alors toute la ville sortit à la rencontre de Jésus; et dès qu'ils le virent, ils le supplièrent de quitter leur territoire.» Et Il se plia à la volonté de ces gens; Il partit: «Jésus, étant monté dans une barque, traversa la mer et alla dans sa ville» (Matth. 9, 1).

Jésus a montré de manière remarquable ce que signifie être soumis à une autorité dans une situation donnée, et que les moments de notre vie où nous pensons être opprimés ou mal compris nous sont accordés pour nous vaincre nous-mêmes en nous inclinant devant ces circonstances.

Il est évident que je ne parle pas ici de fermer sciemment les yeux sur une injustice. Non; le Seigneur ne l'a d'ailleurs jamais fait. Pensons à l'énergie qu'Il mit à purifier le temple. Mon propos est de mettre en évidence le fait qu'Il acceptait les autorités instituées par Dieu. Voilà ce que nous devons absolument comprendre! À mon sens, c'est là l'enseignement spirituel du cinquième commandement: «Honore ton père et ta mère!»

Les parents nous sont donnés par Dieu. Ils ne veulent que le bien de leurs enfants, même si ceux-ci ne le comprennent pas toujours. C'est pourquoi ils leur doivent constamment obéissance.

La vie, avec ses bons et ses mauvais moments, avec ses épreuves déchirantes, vient de Dieu, qui désire notre bonheur. Il importe que nous nous comportions en êtres responsables, mais dans une attitude d'humilité, afin d'honorer notre Père céleste. Faisons-le, pour que s'accomplisse la merveilleuse promesse accompagnant le cinquième commandement: «... afin que tes jours se prolongent et que tu sois heureux dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne.» Comme tout irait mieux pour l'homme et pour les chrétiens en particulier, s'ils honoraient leurs parents comme il se doit et s'ils acceptaient les circonstances que Dieu leur envoie! Que le Seigneur vous en accorde la grâce!

MARCEL MALGO

© Nouvelles d'Israël 05 et 06 / 1999


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LE CHRÉTIEN ET LE 6 ÈME COMMANDEMENT


«Tu ne tueras point» 

(Exode 20, 13).


Ce que le sixième commandement ne nous dit pas

Il ne vise en aucune manière ceux qui servent leur pays comme soldats du contingent ou comme militaires de carrière. Prétendre que de tels hommes (et femmes) pèchent contre le sixième commandement par cette activité n'est rien d'autre qu'une mauvaise interprétation et une déformation du texte.

Il y a quelques années, l'Allemagne connut un grand débat à ce sujet. Voici de quoi il s'agissait: Quelqu'un a déclaré ouvertement que les recrues de la Bundeswehr (l'armée allemande) étaient tous des «assassins potentiels». C'était naturellement un très dur propos, qui donna lieu à d'âpres discussions et fut véhémentement combattu. Malheureusement, il se trouve des criminels de guerre dans chaque conflit armé. Mais les jeunes recrues, qui font aujourd'hui leur service militaire, ne peuvent être considérées comme «assassins potentiels» et, en conséquence, comme transgresseurs du sixième commandement.

Dieu ne pensait en aucun cas au service sous les drapeaux. Nous lisons d'ailleurs dans l'Ancien Testament qu'Il a personnellement provoqué, voire conçu, beaucoup de guerres. Il a même ordonné à Israël, dans le cadre de la loi, d'organiser le service militaire général. En Exode 23, où l'Éternel donne des instructions sur la conquête du pays, Il déclare: «J'enverrai ma terreur devant toi, je mettrai en déroute tous les peuples chez lesquels tu arriveras, et je ferai tourner le dos devant toi à tous tes ennemis... je ne les chasserai pas en une seule année loin de ta face, de peur que le pays ne devienne un désert et que les bêtes des champs ne se multiplient contre toi. Je les chasserai peu à peu loin de ta face, jusqu'à ce que tu augmentes en nombre et que tu puisses prendre possession du pays» (v. 27.29-30). Nous avons donc là un plan bien élaboré auquel Israël devait se conformer pour chasser les peuples païens: petit à petit.

Il y a ceci que nous devons bien savoir: Quand Dieu déclara qu'Il veillerait à ce que tous les ennemis d'Israël fuient devant lui, le sens n'en était pas pour autant que Lui-même agirait de manière directe; non, mais son propos était que l'armée de Son peuple le réaliserait avec Son secours, naturellement. C'est de cette façon qu'il faut comprendre Deutéronome 11, 24, où il est dit des Israélites: «Tout lieu que foulera la plante de votre pied sera à vous: votre frontière s'étendra du désert au Liban, et du fleuve de l'Euphrate jusqu'à la mer occidentale.» S'il est écrit que «tout lieu que foulera la plante de votre pied» appartiendra à Israël, cela signifie que, par avance, l'Éternel l'avait donné aux Siens, mais qu'il ne deviendra réellement leur propriété que quand ils l'auront conquis par les armes. Je voudrais insister sur ce point: le sixième commandement n'a rien à voir avec une interdiction concernant le service militaire. Au contraire: Dieu a ordonné à Israël de posséder une année prête au combat.

Mais qu'en est-il dans le cadre du Nouveau Testament? Y a-t-il là des affirmations qui rejettent le service militaire? À ma connaissance, non! Quand, un jour, de nombreuses personnes se rendirent au Jourdain pour se faire baptiser par Jean-Baptiste «pour la rémission des péchés», quelques soldats étaient là présents. Tous ceux qui se rendaient auprès de Jean le baptiseur lui demandaient de leur dire comment ils devaient vivre. Nous lisons en Luc 3, 14a: «Des soldats aussi lui demandèrent: Et nous, que devons-nous faire?» Que leur répondit Jean? Leur dit-il qu'ils devaient se délier sans tarder de leur serment et cesser d'effectuer leur service militaire, sous peine de transgresser le sixième commandement et devenir des assassins en puissance? Non, rien de tout cela! Mais il leur donna plutôt deux directives tout à fait pratiques: «Il leur répondit. (1) Ne commettez ni extorsion ni fraude envers personne, et (2) contentez-vous de votre solde» (v. 14b). Il ne s'en prit donc nullement au service militaire; par contre, il leur recommanda de ne commettre aucun crime de guerre et de se comporter avec honnêteté.

Pierre eut la même attitude, lorsque le centurion romain Corneille l'invita chez lui, à Césarée. Il est dit de ce gradé qu'il était «pieux et craignait Dieu, avec toute sa maison; il faisait beaucoup d'aumônes au peuple, et priait Dieu continuellement» Actes 10, 2). C'est pour cette raison que Pierre, alors qu'il refusait au début de visiter cet officier païen, fut exhorté par le Seigneur Lui-même à se rendre à Césarée, où Corneille le salua par ces mots: «Tu as bien fait de venir. Maintenant donc nous sommes tous devant Dieu pour entendre tout ce que le Seigneur t'a ordonné de nous dire» (v. 33).

«... pour entendre tout ce que le Seigneur t'a ordonné de nous dire» Peut-être Corneille, qui cherchait le Dieu d'Israël de tout son coeur, était-il prêt à mettre un terme à sa carrière militaire si Pierre le lui demandait. Celui-ci lui parla-t-il dans ce sens? Nullement! Après que Pierre lui eût prêché Jésus-Christ ainsi qu'à tous ceux présents là et que l'Esprit Saint fût descendu sur eux, l'apôtre ajouta ces mots: «Peut-on refuser l'eau du baptême à ceux qui ont reçu le Saint-Esprit aussi bien que nous? Et il ordonna qu'ils soient baptisés au nom du Seigneur» (v. 47-48). Corneille put donc poursuivre sa carrière militaire en tant qu'officier de l'armée romaine. Avec cette différence essentielle: il était maintenant un chrétien né de nouveau. Partout dans le monde, il y a actuellement de tels soldats et gradés qui ne pèchent cependant pas contre le sixième commandement.

Le sixième commandement et la peine de mort

Bien que Dieu ait dit: «Tu ne tueras point», Il ne condamne pas pour autant la très contestée peine de mort, encore pratiquée dans certains pays. Dans la Bible Scofield, il est fait ce commentaire au sujet de la traduction du texte original de ce sixième commandement.

La langue hébraïque emploie plusieurs mots pour exprimer l'action de tuer. Le verbe utilisé ici (Exode 20, 13) contient l'idée de meurtre et s'applique à l'assassinat, toujours commis avec préméditation.

Cette explication est de toute importance; il est ainsi démontré que le sixième commandement ne pose pas la question de savoir si la peine de mort est autorisée ou non. Il s'agit, en fait, de la condamnation du meurtre et de l'assassinat. C'est pourquoi certains ont retenu cette formule: «Tu ne commettras pas de meurtres.». Voici ce qu'en dit littéralement une traduction hollandaise: «Tu ne frapperas point à mort.» Le sens en est donc: ne pas enlever la vie par la violence.

Je réalise fort bien que la peine de mort constitue un grave problème pour bon nombre de chrétiens. Aujourd'hui encore, nous devons nous rappeler nettement que, dans l'Ancien Testament, cette peine de mort était un fait absolument indiscutable. La question n'était pas de savoir si elle était juste et appropriée, mais tout simplement qui la méritait.

L'Ancien Testament indique catégoriquement qui était réellement passible de cette peine: celui qui tuait avec préméditation, péchant ainsi intentionnellement contre le sixième commandement; la conséquence en était le prononcé de la peine de mort.

Très tôt, Dieu présenta ce fait aux humains. Après avoir sauvé Noé et sa famille des eaux du déluge, Il fit avec lui une alliance. Un important élément y apparaît: l'institution de la peine de mort. Nous lisons en Genèse 9, 6: «Si quelqu'un verse le sang de l'homme, par l'homme son sang sera versé car Dieu a fait l'homme à son image.» Assurément une très nette déclaration qui ne prête pas à confusion! L'Ancien Testament contient de nombreux autres passages sur ce thème; ainsi, par exemple, en Exode 21 qui traite des ordonnances, nous lisons au verset 12: «Celui qui frappera un homme mortellement sera puni de mort.» Et en Lévitique 24, 17, les mêmes mots: «Celui qui frappera un homme mortellement sera puni de mort.» Nous constatons donc que, dans l'Ancienne Alliance, la peine de mort était un fait absolument normal.

Cette question vient se poser tout naturellement: Qu'en est-il sous la nouvelle Alliance et qu'en dit le Nouveau Testament? Faut-il encore s'en tenir, sans autres, à la peine de mort?


Plus de possibilité de se convertir?

Un argument très souvent avancé par les chrétiens contre la peine de mort est celui-ci: «Si l'on exécute un condamné à mort, on ne lui laisse plus aucune chance de se convertir. Sans être sauvé, il entre dans la damnation éternelle.» Permettez-moi de faire cette remarque: les chances qu'un meurtrier libéré se convertisse sont d'un pour cent. L'expérience prouve qu'un assassin remis en liberté commet de nouveaux crimes; il ne renonce pas.

Quand un animal attaque une personne et la blesse à mort, on est persuadé qu'il répétera son acte, si on ne l'abat pas. Un chien est privé de la vie, quand il a déchiré une plus petite bête. On a la conviction qu'il récidivera.

Pourquoi refuser de voir qu'il en est de même pour quelqu'un qui s'est rendu coupable d'atrocités, qu'il est sans doute pire qu'un animal, un criminel remis en liberté refaisant presque toujours les mêmes actes?

Généralement, une bête tue pour se nourrir, par nécessité ou, quand elle se sent menacée. Mais quand un homme tue, c'est souvent par vice, par plaisir. Il violente, martyrise, mutile son prochain jusqu'à ce que mort s'ensuive. Et il est prêt à recommencer, si la possibilité lui en est offerte. C'est pourquoi tant de criminels sont des récidivistes. Que de violeurs ont commis les mêmes crimes; que de meurtriers aussi, après leur libération!

Moi aussi, je suis toujours profondément exercé quand j'entends ce cri: «Il faut rétablir la peine de mort!» Mais, quand je considère tout ce qui se passe de nos jours, et qu'après des crimes abominables, on arrête souvent des récidivistes, je dois reconnaître, malgré mes sentiments, que «la Bible a parfaitement raison! !»

Si l'on faisait actuellement preuve de davantage de courage pour châtier les meurtriers et les pédophiles selon les mesures bibliques, il y aurait bien plus d'ordre et moins de victimes. Mais voilà, il n'en est pas ainsi. Au contraire: de nos jours, on déclare tout simplement irresponsables de leurs actes les pires criminels. Ils ne doivent purger que des peines légères de sorte qu'au bout de quelques petites années, ils retrouvent la possibilité de se livrer à leurs funestes activités.

Un exemple: Marc Dutroux, ce Belge qui, il y a quelques années, a fait mourir des jeunes filles dans des conditions atroces. Cet homme était un sinistre récidiviste: déjà, il avait été condamné pour faits de ce genre. Après sa libération, il s'en prit de nouveau à des enfants qui perdirent la vie, jusqu'à ce qu'on le mette réellement hors d'état de nuire pour une plus longue période. Si on lui avait infligé le châtiment qu'il méritait, ces enfants seraient encore de ce monde. Mais on l'a laissé courir, avec toutes les affreuses conséquences que nous connaissons fort bien. Aujourd'hui, chose inexplicable: cet homme reçoit du courrier d'admiratrices surtout. Est-ce normal?

Au sujet de l'argument selon lequel on ferme le chemin du salut et de la vie éternelle en exécutant un condamné à mort, que l'on me permette de rapporter ce fait: Il se trouva qu'un jour, deux meurtriers se trouvèrent face à l'issue fatale; ils n'avaient plus que quelques heures à vivre. Pendant ce court laps de temps, ils furent en contact avec le Prince de la vie, Jésus-Christ. Chacun comprend qu'il s'agissait là des deux brigands crucifiés avec le Seigneur. Ces deux hommes savaient exactement qui se trouvait là avec eux: Jésus-Christ qui, seul, pouvait leur venir en aide. Le récit biblique nous dit que l'un des assassins se convertit et qu'il reçut cette merveilleuse promesse du Seigneur: «Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis» (Luc 23, 43). Alors que personne ne peut être sûr d'avoir, à la fin de sa vie terrestre, une ultime occasion de se convertir, il y a cependant toujours eu des conversions de dernière minute; et cela par la seule grâce de Dieu! Ce fut le cas pour un assassin dont voici l'histoire vraie:

Un criminel se trouvait dans une cellule de la prison de Flensburg. Il avait commis un meurtre avec viol sur une jeune fille. Il était condamné à mort. Une tentative d'évasion ainsi qu'une autre de suicide échouèrent. La situation désespérée de l'âme de cet homme était poignante. La nuit, la forme blanche de la fille tuée par lui venait le hanter. Angoissé et gémissant, il était là sur sa couche, tourmenté par sa conscience. Un jour, une diaconesse (une religieuse protestante) demanda à visiter ce prisonnier. Et voilà que la lumière de l'amour se mit à éclairer ce coeur enténébré et vide. Ce coupable alla avec son fardeau à Jésus, le Prince de la vie, qui a vaincu Satan. Et c'est ainsi qu'il trouva grâce et paix auprès de Dieu.

Lorsqu'un jour, on lui communiqua qu'il serait exécuté le lendemain, il ressentit le calme et la paix au plus profond de lui-même. Cette dernière nuit, l'inspecteur de la prison lui dit: «Pensez à votre âme!» Et le meurtrier de répondre: «Monsieur l'Inspecteur, c'est déjà fait!» Humble et serein, il sortit en priant de sa cellule pour le dernier tronçon de ce chemin le conduisant à l'échafaud. Il dit cette prière à haute voix. «Cher Sauveur, tu m'as racheté. Tu m'as pardonné. Aide-moi!»

C'est la grâce infinie de Dieu qui fait que bien des meurtriers ont trouvé et trouvent le Sauveur avant leur exécution!

Revenons-en à l'autre brigand crucifié sur la colline de Golgotha. Nous savons qu'il ne s'est pas converti. Ces importantes questions viennent se poser: Que s'est-il passé? Quelle fut l'attitude de Jésus à son égard? Fit-Il encore autre chose pour lui? Si le Seigneur avait été vraiment un adversaire déterminé de la peine de mort, comme bien des chrétiens le prétendent aujourd'hui, Il aurait dû empêcher l'exécution de cet homme pour qu'il puisse se convertir. Il aurait pu lui dire: «Tu n'es pas encore prêt pour le paradis; mais comme je ne veux pas que tu ailles à la perdition, je vais veiller à ce que tu ne sois pas exécuté. Tu auras ainsi encore du temps pour mettre ta vie en ordre et te convertir à Dieu.» C'eût été tout à fait possible pour le Seigneur d'accomplir cet acte. Mais Il ne l'a pas fait! Que nous l'acceptions ou non: après que ce brigand L'eut repoussé, Jésus-Christ ne lui adressa plus un seul mot. Il le laissa voué à la damnation éternelle. Ce fait devrait nous porter à réfléchir, nous qui voulons souvent être plus humains que Jésus.

Nous devons donc constater que le sixième commandement n'est pas contre la peine de mort!

L'avortement est un meurtre contre une vie à naître. L'avortement est actuellement l'objet de bien des discussions et d'écrits; c'est pourquoi je me propose de me résumer ici. Pour les chrétiens croyants, cette pratique est un crime et, dès lors, une transgression directe du sixième commandement. Pourquoi? Parce qu'un enfant ne devient pas une âme vivante à sa naissance seulement; il l'est immédiatement après sa conception; autrement dit, quand les premiers signes de sa vie se sont manifestés dans le corps maternel. Nous lisons au Psaume 139, 13-16: «C'est toi qui as formé mes reins, qui m'as tissé dans le sein de ma mère. Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes oeuvres sont admirables, et mon âme le reconnaît bien. Mon corps n'était point caché devant toi, lorsque j'ai été fait dans un lieu secret, tissé dans les profondeurs de la terre. Quand je n'étais qu'une masse informe, tes yeux me voyaient; et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui m'étaient destinés, avant qu'aucun d'eux existât.» Au sujet de ces mots: «Quand je n'étais qu'une masse informe, tes yeux me voyaient», Ludwig Albrecht a écrit: «Il faut entendre par là l'enfant à son tout début dans le corps de sa mère. .»

Ne sont-ce pas là des mots d'une clarté absolue? Ils affirment qu'un oeuf fécondé est déjà une âme vivante dans le sein maternel. C'est la raison pour laquelle toute interruption volontaire de grossesse, à quelque moment qu'elle se produise, n'est rien d'autre qu'un meurtre.

Je souhaite fortement qu'en tant que chrétiens, nous adoptions, sur ce problème, une position nette. Car, lorsque Dieu ordonne: «tu ne tueras point», cela concerne également les enfants à naître.


Le sixième commandement et l'amour du prochain

Dans Son sermon sur la montagne, Jésus-Christ nous fait part, en termes clairs, de la profonde signification du sixième commandement: «Vous avez entendu qu'il a été dit aux anciens: Tu ne tueras point; celui qui tuera mérite d'être puni par les juges. Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère mérite d'être puni par les juges; que celui qui dira à son frère: Raca! mérite d'être puni par le sanhédrin; et que celui qui lui dira: Insensé! mérite d'être puni par le feu de la géhenne» (Matth. 5, 21-22). En se servant d'autres mots, le Seigneur déclare ici que le meurtrier n'est pas seulement celui qui pèche contre le sixième commandement, mais aussi celui qui commet le péché qui consiste à adresser avec colère des paroles injurieuses à son frère dans la foi. La personne qui le fait est, du point de vue spirituel, un transgresseur direct du sixième commandement. L'apôtre Jean affirme dans sa première Épître: «Quiconque hait son frère est un meurtrier, et vous savez qu'aucun meurtrier n'a la vie éternelle demeurant en lui» (1 Jean 3, 15). Cette dure vérité ne nous atteint-elle pas au plus profond de notre coeur?

Il peut nous arriver que, parfois, nous fassions du tort, par des paroles malheureuses, à un frère ou à une soeur en Christ. Nous transgressons alors le sixième commandement.

Oh, si nous pouvions saisir le sens de cette recommandation de Romains 13, 8: «Ne devez rien à personne, si ce n'est de vous aimer les uns les autres.» La signification en est que non seulement nous devons aimer notre prochain, mais que notre responsabilité, dans le domaine de l'amour, est très profonde à son égard. Voilà pourquoi la chose est si difficile. Que de fois il nous arrive de ne pas éprouver un véritable amour!

Tous, nous avons nos sentiments, nos mouvements du coeur. Il peut se faire que tel frère dans la foi nous est plus sympathique qu'un autre; ou encore que nous préférons éviter telle soeur dans le Seigneur, alors qu'il nous est agréable de serrer la main à telle autre. Comment vaincre cette mauvaise attitude? Comment pouvoir vraiment aimer notre prochain, qui qu'il soit? Comment aller à la rencontre de chacun des autres, comme s'il était notre meilleur ami? Et surtout, comment puis-je me tenir sans rancune devant quelqu'un qui, quelque part, m'a infligé une profonde souffrance, le regarder droit dans les yeux et lui parler sans arrière-pensée?

La réponse tient en ces mots: En aimant, non pas sur base de sentiments comme la sympathie, mais à la manière de Jean, «l'apôtre de l'amour», qui aimait ses enfants spirituels. Ce serviteur de Dieu, qui, dans sa première Épître, pouvait écrire une formule aussi dure que celle-ci: «Quiconque hait son frère est un meurtrier», est très explicite, dans sa deuxième lettre, quant à la façon de réellement aimer: «L'ancien, a Kyria l'élue et à ses enfants, que j'aime dans la vérité, et ce n'est pas moi seul qui les aime, mais aussi tous ceux qui ont connu la vérité, à cause de la vérité qui demeure en nous, et qui sera avec nous pour l'éternité» (2 Jean 1-2). Quelle était la raison pour laquelle Jean pouvait écrire aux destinataires de sa deuxième Epître: «Je vous aime»? Ce n'était pas là une parole de simple politesse; non, il les aimait vraiment. Considérons ces mots une fois encore: «... dans la vérité... à cause de la vérité qui demeure en nous...» Dans la version Darby, nous lisons: «... à cause de la vérité qui demeure en nous et qui sera avec nous à jamais.» La vérité qui demeure en nous et qui sera avec nous à jamais, ce n'est personne d'autre que Jésus-Christ, de qui il est dit en Jean 14, 6: «Jésus lui dit. Je suis... la vérité». C'est là une indication évidente que nous ne pouvons aimer que si notre profonde motivation est Jésus-Christ Lui-même. Oui, nous ne pouvons réellement aimer que si cela se produit par et en Jésus. Pratiquement, le sens en est que nous ne devons rencontrer notre prochain que dans la disposition intérieure de Christ. Paul a écrit à ce sujet: «Ainsi, dès maintenant, nous ne connaissons personne selon la chair» (2 Cor. 5, 16). Quand cela est réalité, nous cessons de pécher, en pensée, contre le sixième commandement.

Allons encore un pas en avant et demandons-nous: Quelle est la condition à remplir pour que je rencontre mon prochain vraiment dans les dispositions intérieures de Jésus? Tournons-nous de nouveau vers Jean pour obtenir la réponse à cette question. Qu'a-t-il exactement écrit dans sa deuxième Épître? Pourquoi pouvait-il assurer les destinataires de sa lettre de son amour pour eux? Parce que non seulement il peut écrire: je vous aime «à cause de la vérité», mais il peut ajouter. «... qui demeure en nous, et qui sera avec nous pour l'éternité.» Il ne s'agit pas seulement que nous aspirions à aimer notre prochain «à cause de la vérité», donc à cause de Jésus. Nous devons veiller à ce que la chose soit possible. Comment? Par ceci: que la vérité, Jésus, puisse effectivement demeurer en nous. Telle est la pensée de Jean, quand il écrit: je vous aime «à cause de la vérité qui demeure en nous...»

Jésus-Christ habite-t-Il réellement en vous à chaque instant de votre vie? Si oui, vous êtes capable d'aimer votre prochain comme vous le devez. Au plan spirituel, vous n'êtes plus un «meurtrier», mais quelqu'un qui observe scrupuleusement le sixième commandement«Tu ne tueras point». Il est aussi écrit: «L'amour ne fait point de mal au prochain: l'amour est donc l'accomplissement de la loi» (Rom. 13, 10).

MARCEL MALGO

© Nouvelles d'Israël 07 et 08 / 1999


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LE CHRÉTIEN ET LE 7 ÈME COMMANDEMENT


«Tu ne commettras point d'adultère» 

(Ex. 20, 14)



L'adultère est l'intrusion brutale d'un tiers dans l'union d'un homme et de son épouse. Nous ne pouvons confondre ce péché avec celui de fornication. Certes, l'adultère a affaire avec cette dernière, mais il est beaucoup plus grave, car il détruit un couple existant.

L'adultère agresse atrocement une cellule pleine de vie, née de l'union d'un homme et d'une femme. Une forme de péché particulièrement grave!

- «Si un homme commet un adultère avec une femme mariée, s'il commet un adultère avec la femme de son prochain l'homme et la femme adultères seront punis de mort» (Lév. 20, 10).

- «Si l'on trouve un homme couché avec une femme mariée, ils mourront tous deux, l'homme qui a couché avec la femme, et la femme aussi. Tu ôteras ainsi le mal du milieu d'Israël,) (Deut. 22, 22).

Ce grave péché d'adultère n'apparaît-il que chez les enfants du monde? Hélas, non! On le trouve également chez des chrétiens nés de nouveau. Je ne mettrai cependant pas un vrai croyant sur le même pied qu'un homme du monde, car il ne transgressera pas le septième commandement à la légère comme le ferait un mondain; et cela parce qu'il a la foi. Dans la vie d'un croyant se produisent pourtant parfois des situations ou des moments où il y a infraction contre ce commandement. Oui, un chrétien peut commettre l'adultère comme tout autre péché. Si ce n'avait pas été le cas, Dieu n'aurait pas donné ce commandement et tous les autres à Son peuple terrestre, mais Il les aurait adressés aux nations païennes avoisinantes. Mais parce que le peuple de Dieu était tout à fait capable de commettre tout péché, les dix commandements lui furent donnés. Dans ce sens-là, nous qui sommes le peuple de Dieu néo-testamentaire, devons aussi prendre à coeur ce septième commandement: «Tu ne commettras point d'adultère.» je le répète: la chair, notre vieil homme, est toujours prête à tomber dans le péché, quel qu'il soit, si nous ne sommes pas en Christ. L'apôtre Paul l'exprime en ces termes: «Car je sais qu'en moi, c'est-à-dire en ma chair, il n'habite point de bien» (Rom. 7, 18).

À propos du «monde», sachons qu'il y a des incrédules qui restent fidèles à leur conjoint toute leur vie. Il existe des peuples païens qui sont d'une très haute tenue morale et qui observent scrupuleusement le septième commandement, alors qu'ils ignorent tout des dix articles de la loi. Pour eux, c'est un principe moral tout à fait évident que de ne pas commettre de telles fautes grossières. Paul en parle en Romains 2, 14: «Quand les païens, qui n'ont point la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n'ont point la loi, une loi pour eux-mêmes.» Ces gens qui ne possèdent pas la loi vivent selon leur très forte sensibilité morale. Plus d'un chrétien pourrait s'en inspirer.


Pourquoi la rupture de tant de mariages?

Parce que l'on refuse d'admettre que le mariage est une institution divine. On nie sciemment le fait que cette union a été, dès la création, voulue et déclarée indissoluble par Dieu Lui-même.

Bien évidemment, toutes les barrières tombent dès l'instant où l'on pose le principe que le mariage n'existe pas, qu'un mur de protection autour du couple constitué par l'homme et la femme n'est qu'un produit de l'imagination et que, conséquemment, la vie matrimoniale n'entraîne pas des obligations. C'est ainsi, par exemple, que l'échange de partenaires, tellement à la mode de nos jours, n'est plus considéré comme un retour aux moeurs sauvages - ce qu'il est pourtant au vrai sens du terme -, mais bien comme un acte «tout à fait légitime», dont il ne faut plus avoir honte.

Nous devons ici nous arrêter un moment et nous demander ce qu'il en est à cet égard chez les chrétiens. Il s'agit de la question: Quel regard le chrétien d'aujourd'hui porte-t-il sur le mariage? Il existe, hélas, des croyants qui rejettent le principe affirmant que la vie commune entre homme et femme n'est permise que dans un mariage contracté officiellement. Pourquoi une telle position? Parce que le mariage, tel que nous le connaissons actuellement et comme il est pratiqué par de nombreuses personnes, ne se trouverait pas dans la Bible. Quelle voie d'égarement que celle-là où ces chrétiens se sont engagés!

L'Écriture ne nous donne-t-elle vraiment aucune indication nette concernant le mariage? Si, certainement! Bien que le terme «état civil» ne figure pas dans le Saint Livre, et que nous n'y lisons rien sur la bénédiction d'un couple, il existe des allusions convaincantes à la contraction d'un mariage.

Pensons à l'établissement de cette union par l'Éternel Dieu Lui-même dans l'histoire de la création! Après qu'Il eut fait, d'une côte tirée d'Adam, Ève, la femme, voici ce que nous pouvons lire: «Et l'homme dit: Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair! On l'appellera femme (Ischa), parce qu'elle a été prise de l'homme (Isch). C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair» (Gen. 2, 23-24).

Cette parole: «C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair», parle-t-elle d'une union contractée secrètement entre un jeune homme et une jeune fille? Est-il question là d'un arrangement portant sur une période limitée et qui, dès lors, peut être annulé à tout moment? Voyons-nous là la description d'une situation qui, de nos jours, semble très normale: deux jeunes vivant un peu ensemble, puis se séparant parce qu'en ayant assez l'un de l'autre? Nullement! Mais bien plutôt nous y trouvons une espèce d'acte officiel de bénédiction, établi une fois pour toutes. Qu'il soit écrit: «L'homme quittera son père et sa mère», cela pose un fait se produisant au vu de tous. Et la raison pour laquelle cette chose se réalise est manifeste pour tous: le fils quitte ses parents pour «s'attacher à sa femme». D'après le texte original: «pour se cramponner à elle». Pourquoi l'homme agit-il ainsi? Pour former une «seule chair» avec sa femme, c'est-à-dire une nouvelle cellule familiale.

Que cette démarche - cette union, la constitution d'une nouvelle cellule - ait une portée définitive (excepté si l'un des conjoints meurt; Rom. 7, 3; 1 Cor. 7, 39) et ne puisse être annulée ou modifiée, par exemple par le choix d'un autre partenaire, c'est Jésus-Christ Lui-même qui le déclare. Dans l'Évangile selon Marc, Il affirme: «Mais au commencement de la création, Dieu fit l'homme et la femme; (puis, Il cite Gen. 2, 24:) c'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. (Ensuite, Il fait allusion aux conséquences éternellement valables de cette union:) Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint» (Marc 10, 6-9). Ne sont-ce pas là des paroles extrêmement claires prouvant le caractère absolument indissoluble du mariage? Et Jésus de dire en conclusion: «Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint.»

- ce qui établit le fait que c'est Dieu Lui-même qui assemble un homme et une femme pour une union matrimoniale.

C'est ce qui est arrivé à beaucoup d'entre nous, quand nous nous sommes mariés. Nous ne sommes pas simplement entrés dans cette union; mais, tout à fait consciemment, nous avons laissé Dieu la bénir. C'est aussi la raison pour laquelle nous sommes convaincus que notre mariage est valable pour toute la vie.

Nous trouvons dans l'Ancien Testament des indications claires selon lesquelles il y avait alors des mariages officiels, qui ne pouvaient plus être annulés. Ceci aussi: quand un homme prenait en secret une jeune fille pour avoir avec elle des relations sexuelles, il ne lui restait que cette solution: l'épouser officiellement et ne jamais la répudier! C'est ce que nous lisons en Exode 22, 16 et en Deutéronome 22, 28-29: «Si un homme séduit une vierge qui n'est point fiancée, et qu'il couche avec elle, il paiera sa dot et la prendra pour femme... Si un homme rencontre une jeune fille vierge non fiancée, lui fait violence et couche avec elle, et qu'on vienne à les surprendre, l'homme qui aura couché avec elle donnera au père de la jeune fille cinquante sicles d'argent; et, parce qu'il l'a déshonorée, il la prendra pour femme, et il ne pourra pas la renvoyer tant qu'il vivra.» Qu'il soit question dans ces versets de «cinquante sicles d'argent» devant être payés par un homme comme dot pour une jeune fille, cela nous parle d'un acte de mariage officiel, c'est-à-dire du fait qu'un contrat était publiquement établi entre un homme et une femme et qui ne pouvait plus être annulé.

Il en est ainsi dans toute la Bible: nulle part, nous n'y trouvons une approbation, et moins encore une glorification de l'union libre. Non, le Saint Livre nous enseigne expressément que le mariage doit être un acte officiel et public, qui ne peut absolument plus être annulé.


Que doit faire le chrétien d'aujourd'hui avec le septième commandement?

La Bible s'adresse aux chrétiens croyants, quand elle déclare: «Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure, car Dieu jugera les impudiques et les adultères» (Hébr. 13, 4). Cette parole montre clairement qu'un enfant de Dieu peut aussi se rendre coupable du péché d'adultère. Sinon, cette exhortation manquerait de fondement; elle serait superflue et n'aurait jamais dû être écrite.

Le roi David est un exemple négatif qu'un enfant de Dieu est tout à fait capable de pécher contre ce commandement: «Tu ne commettras point d'adultère.» En rapport avec l'élection de David, il est écrit: «L'Éternel s'est choisi un homme selon son coeur, et l'Éternel l'a destiné à être le chef de son peuple» (1 Sam. 13, 14). Que David soit appelé ici «un homme selon le coeur de Dieu», cela représente de façon très claire le croyant d'aujourd'hui qui, par sa nouvelle naissance, est devenu «quelqu'un selon le coeur de Dieu». David est donc un type de ce qui est écrit en 2 Corinthiens 5, 17: «Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle création. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles.» Et pourtant, David a transgressé le septième commandement de la plus grossière des manières!

Non seulement il était entré par la force dans un ménage, il l'avait aussi brisé définitivement en faisant tuer l'époux de cette femme qu'il avait prise illégalement (2 Sam. 12, 9). Une bien triste affaire, quand quelqu'un qui, par la foi en Jésus-Christ, est devenu «un homme selon le coeur de Dieu», se montre capable de commettre le grave péché d'adultère.

Il existe trois voies par lesquelles un chrétien peut transgresser ce commandement: «Tu ne commettras point d'adultère».

1. Par le divorce et le remariage

Ceux qui, parmi les chrétiens, ont divorcé - sauf en cas d'adultère du conjoint - ont transgressé de façon directe le septième commandement. Jésus-Christ a déclaré à cet égard: «Maïs moi, je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d'infidélité, l'expose à devenir adultère, et que celui qui épouse une femme répudiée commet un adultère» (Matth. 5, 32).

En ce qui concerne le divorce et le remariage, il se passe tant et tant de choses ici-bas qu'il est presque déplacé de se mettre à en parler. Nous ne devons pas tellement nous occuper de ce qui arrive dans le monde, mais plutôt de ce qui se produit dans l'Assemblée. Paul s'est exprimé clairement à ce sujet: «Qu'ai-je, en effet, à juger ceux du dehors? N'est-ce pas ceux du dedans que vous avez à juger? Pour ceux du dehors, Dieu les juge» (1 Cor. 5, 12-13). Et nous lisons quelques versets auparavant: «Dans la lettre que je vous ai écrite, je vous ai demandé de ne pas avoir de contact avec ceux qui vivent dans l'immoralité. Je ne pensais pas, d'une façon générale, à tous ceux qui, dans ce monde, sont immoraux... pour les éviter tous, vous devriez sortir du monde!» (v. 9-11).

Il ne s'agit donc pas des incrédules de ce monde, mais bien des chrétiens croyants vivant ici-bas.Il est bien triste de constater que de plus en plus de chrétiens divorcent pour se remarier ensuite. Il ne s'agit pas là exclusivement de croyants «normaux», mais même de frères dirigeant des assemblées locales.

Du point de vue biblique, le divorce est un adultère. Là où la chose s'est produite et a été reconnue, il n'y a qu'une chose à faire: se repentir du fond du coeur!

La vraie repentance en cas d'adultère doit toujours être à la mesure de l'ampleur du péché. Si une assemblée entière a souffert de l'adultère d'un frère ou d'une soeur, c'est toute l'assemblée qui doit apprendre qu'il y a eu repentance. Je voudrais mettre l'accent sur ce point: se repentir d'un divorce ne signifie pas que l'on doit essayer par tous les moyens d'annuler ce qui s'est passé. Il importe plutôt, avec l'aide de Dieu, de tirer le meilleur de la situation donnée, surtout là où il y a implication d'enfants nés de nouvelles relations.

Il est merveilleux qu'ici aussi, la claire lumière de l'Évangile rayonne: il n'existe aucun péché - également dans la vie d'un enfant de Dieu - qui soit plus grand que l'amour du Père céleste qui pardonne en Jésus-Christ! Voici la promesse formelle faite à un croyant tombé dans le péché, mais repentant: «Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité... Et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ le juste» (1 Jean 1, 9; 2, 1). Ces mots s'adressent à des enfants de Dieu tombés dans le péché, mais qui veulent, par une repentance sincère, revenir dans la présence de Jésus-Christ.

Cher croyant, si vous vous êtes rendu coupable de ce péché d'adultère, saisissez maintenant la main de Celui qui est tout disposé à vous pardonner! Mais ce faisant, pensez bien qu'il est des choses que l'on ne peut annuler, de sorte qu'il faut vivre avec certaines situations. Cela ne doit cependant pas plonger les personnes concernées dans le désespoir. La grâce de Dieu ne consiste pas en ce qu'Il recolle les morceaux, mais que sur ce tas de débris, Il se met à faire quelque chose de tout à fait nouveau - ce qui ne signifie pas une nouvelle cellule matrimoniale (!), mais une nouvelle bénédiction et de nouvelles perspectives avec Lui.

2. Par des regards de convoitise

Bien des enfants de Dieu ont, de cette manière, péché contre ce commandement: «Tu ne commettras point d'adultère». Cette mise en garde du Seigneur Jésus est très sérieuse: «Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter à déjà commis un adultère avec elle dans son coeur» (Matth. 5, 28). La plupart d'entre nous peuvent sincèrement témoigner: «Je n'ai jamais transgressé le septième commandement, je n'ai nui à un autre ménage de cette façon ni divorcé.»

Mais pouvons-nous dire avec la même conviction: «Je n'ai jamais commis l'adultère par mes regards; je n'ai jamais péché dans le sens indiqué ici par Jésus»?

La Bible fait mention d'un homme au sujet de qui ce témoignage peut être rendu, alors qu'il ne peut être avancé pour personne d'autre, à l'exception de Jésus-Christ:

- «Il y avait dans le pays d'Uts un homme qui s'appelait Job. Et cet homme était intègre et droit; il craignait Dieu, et se détournait du mal» (Job 1, 1).

«Il y avait une fois au pays d'Ous un homme du nom de Job. Cet homme était irréprochable, droit, fidèle à Dieu et se tenait à l'écart du mal» (français courant).

Comment quelque chose d'aussi formidable peut-il être dit de Job? Parce qu'avec détermination, il s'insurgeait contre tout péché dans sa vie. Non seulement il ne commettait pas le péché, mais de plus il n'y posait pas ses regards avec complaisance. Dans cette disposition, il était donc sur la ligne précisée par le Seigneur Jésus qui, bien des siècles plus tard, n'a pas dit: «Celui qui habite avec la femme d'un autre commet l'adultère», mais qui a affirmé:

«Quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son coeur.»

Comment Job réagissait-il à l'égard du péché de la convoitise des yeux? Voici: «J'avais fait un pacte avec mes yeux, et je n'aurais pas arrêté mes regards sur une vierge» (Job 31, 1). Quelle profonde sensibilité morale et quel haut niveau spirituel chez cet homme!

En résistant au péché de manière aussi décidée, il ne faisait qu'accomplir une autre parole néo-testamentaire: il faisait quelque chose que l'auteur de l'Épître aux Hébreux ne pouvait pas déclarer à ses lecteurs: «Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang, en luttant contre le péché.»

Si nous prenions plus au sérieux les péchés que nous n'avons pas encore commis, mais qui, déjà, envahissent notre coeur, nous serions alors, intérieurement, bien plus près du Seigneur. Sachons que Jésus considère une pensée coupable comme aussi grave que le péché lui-même!

Supplions Dieu pour qu'Il nous sensibilise à l'égard des péchés cachés dans notre coeur d'une manière telle que nous en soyons effrayés! Quand ce sera le cas, nous serons sur nos gardes dès qu'un péché bien déterminé se pointera dans notre vie; nous pourrons alors bien plus rapidement réagir à la manière de Job: «J'avais fait un pacte avec mes yeux, et je n'aurais pas arrêté mes regards sur une vierge.» Job ne permettait même pas au péché de naître, il l'étouffait dans l'oeuf. Voilà l'attitude à absolument adopter!

Très pratiquement, le sens en est: fuir les endroits où l'on sait que l'on sera confronté à un péché bien déterminé! Eviter les journaux, les programmes TV et les films qui souillent! Partout où c'est possible, se tenir à l'écart de toutes les situations où se cache un péché! Agir ainsi, c'est s'assurer que l'on ne commettra plus le péché d'adultère, même pas dans le coeur!

3. Par la destruction des liens d'amour avec Jésus-Christ

Les enfants de Dieu peuvent commettre l'adultère non seulement au plan charnel, mais aussi spirituellement. Sous l'inspiration de l'Esprit Saint, l'apôtre Paul a écrit: «C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. (Paul cite ici Gen. 2, 24; puis il ajoute:) Ce mystère est grand, je dis cela par rapport à Christ et à l'Église» (Eph. 5, 31-32). Nous nous trouvons ici face à un des plus profonds et plus tendres mystères de l'Écriture Sainte: la relation intime entre homme et femme dans le mariage comme image de celle unissant Jésus-Christ à Son Église rachetée par Son sang. Cette vérité est trop grande et trop merveilleuse pour que nous puissions en mesurer la portée avec notre intelligence. Elle nous donne pourtant une idée de l'amour infini liant Jésus aux Siens. C'est pourquoi le mariage est une affaire extrêmement sainte. Mettons cette magnifique vérité dans la lumière du septième commandement. Il ordonne: «Tu ne commettras point d'adultère» et protège ainsi le mariage naturel entre un homme et une femme; mais le sens en est beaucoup plus vaste, si l'on considère que cette union est une image de Christ uni à Son Église. Si donc le mariage humain est une figure de la communion infiniment plus profonde entre Jésus et Son Assemblée, il faut se dire que le septième commandement n'a pas seulement trait au mariage humain, mais aussi à la relation d'amour céleste entre le Seigneur et les Siens.

En y réfléchissant bien, beaucoup d'entre nous se frapperont la poitrine. Car que de fois dans cette relation d'amour avec Jésus n'avons-nous pas laissé entrer un tiers avec, pour conséquence, une souillure infligée à la communion profonde avec le Seigneur! Autrement dit: Que de fois n'avons-nous pas, d'une façon éhontée, commis un adultère spirituel en attachant notre coeur à l'une ou l'autre chose à laquelle le diable a donné un aspect fort séduisant! C'était déjà le grand souci de l'apôtre Paul, quand il adressait ces mots si solennels aux chrétiens de Corinthe: «Car je suis jaloux de vous d'une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure. Toutefois, de même que le serpent séduisit Ève par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l'égard de Christ» (2 Cor. 11, 2-3). Ne remarquez-vous pas là l'intrusion d'un tiers dans la profonde relation d'amour entre Christ et Son Église? Ne voyez-vous pas que Paul parle ici d'un adultère spirituel? Tout ce qui, pour nous, a plus de valeur que le Seigneur - même pour un très court temps - équivaut à un adultère spirituel. Toutes ces choses émanent toujours du même expéditeur, le Tiers, le Malin, qui veut se glisser en intrus dans notre relation d'amour avec le Seigneur pour la détruire. Quand l'Ennemi peut prendre possession de votre coeur d'une quelconque manière, vous vous rendez coupable d'un adultère spirituel; vous transgressez alors le septième commandement. Car exactement comme un homme et sa femme sont «une seule chair» parce que s'aimant réciproquement, de même nous sommes avec le Seigneur «un seul esprit» pour autant que nous restions attachés à Lui et que nous L'aimions: «Maïs celui qui s'attache au Seigneur est avec lui un seul esprit» (1 Cor. 6, 17). C'est pourquoi restez fidèle à Jésus! Ne vous laissez pas détourner de Lui! Évitez tout ce qui pourrait, dans votre vie, prendre plus de valeur que Christ! Attachez-vous à Lui seul!

 MARCEL MALGO

© Nouvelles d'Israël 09 et 10 / 1999


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LE CHRÉTIEN ET LE 9 ÈME COMMANDEMENT


«Tu ne diras point de faux témoignage contre ton prochain»

(Exode 20, 16; version Darby).


Quel est, pour nous, le sens de cette parole? Dans quelle mesure les croyants de la nouvelle Alliance doivent-ils la prendre à coeur?

Avant de nous pencher sur ces questions, j'aimerais très simplement considérer ce qui nous est dit dans la Bible sur ce point: rendre un «faux témoignage contre ton prochain»:

– Comment ceux qui transgressent le neuvième commandement sont-ils qualifiés dans l'Écriture Sainte? Voici, en Proverbes 10, 18: «... celui qui répand la calomnie est un insensé.»

– À quoi peut-on comparer la force destructrice d'un faux témoignage? Il est écrit dans le livre des Proverbes: «Comme une massue, une épée et une flèche aiguë, ainsi est un homme qui porte un faux témoignage contre son prochain» (Prov. 25, 18).

– Proverbes 19,9 nous parle des conséquences qu'un faux témoignage peut entraîner: «Le faux témoin ne restera pas impuni, et celui qui dit des mensonges périra.»

Ces trois brèves déclarations bibliques caractérisent nettement la puissance de destruction d'un «faux témoignage contre ton prochain».


Des fausses rumeurs et des calomnies

Dire un faux témoignage contre son prochain, c'est le calomnier; en d'autres termes: c'est répandre un méchant bruit sur lui. D'où ce commandement en Exode 23, 1: «Tu ne répandras point de faux bruit.»

À cause de fausses accusations, quel lot de souffrances pour Jésus-Christ! Et Il a dû en répondre devant le sanhédrin: «Car plusieurs rendaient de faux témoignages contre lui, mais les témoignages ne s'accordaient pas. Quelques-uns se levèrent et portèrent un faux témoignage contre lui, disant. Nous l'avons entendu dire: je détruirai ce temple fait de main d'homme, et en trois jours j'en bâtirai un autre qui ne sera pas fait de main d'homme. Même sur ce point-là, leur témoignage ne s'accordait pas» (Marc 14, 56-59). Certes, nous savons que le Seigneur Jésus est mort à cause de nos péchés; mais il faut aussi se dire objectivement que ces faux témoins ont finalement joué un rôle certain dans Sa condamnation. Un faux témoignage contre le prochain peut avoir des conséquences absolument désastreuses.

Joseph en a également fait l'amère expérience, quand il s'est retrouvé en Égypte. Après que la femme de Potiphar eut voulu le séduire, mais en vain, elle retint son vêtement tandis qu'il voulait fuir (Gen. 39, 11-12); et elle s'en servit comme preuve pour le calomnier: «Et elle posa le vêtement de Joseph à côté d'elle, jusqu'à ce que son maître rentrât à la maison. Alors elle lui parla ainsi. L'esclave hébreu que tu nous as amené est venu vers moi pour se jouer de moi. Et comme j'ai élevé la voix et que j'ai crié, il a laissé son vêtement à côté de moi et s'est enfui dehors. Après avoir entendu les paroles de sa femme, qui lui disait. Voilà ce que m'a fait ton esclave! le maître de Joseph fut enflammé de colère. Il prit Joseph et le mit dans la prison, dans le lieu où les prisonniers du roi étaient enfermés: il fut là, en prison» (v. 16.20). La prison pour Joseph suite à cette déclaration mensongère!

Ces tristes choses ne sont pas des faits du passé seulement; non, elles se produisent encore très souvent de nos jours, tout particulièrement là où les chrétiens sont persécutés. Que de souffrances pour les croyants dans des camps de travail ou dans des prisons suite à des calomnies ou à de faux bruits répandus!

Ce que Joseph a littéralement subi peut aussi se produire au plan spirituel, par exemple quand un frère dans la foi, sous un quelconque faux témoignage, se voit plongé dans une profonde détresse. Quelqu'un, calomnié et accusé faussement, peut connaître des souffrances intérieures tellement fortes qu'il se sent comme emprisonné. Les Psaumes ne le constatent-ils pas et n'en parlent-ils pas en termes vraiment poignants? Ainsi David qui s'est écrié: «Ne me livre pas au bon plaisir de mes adversaires, car il s'élève contre moi de faux témoins et des gens qui ne respirent que la violence» (Ps. 27, 12). Au Psaume 120, 2, nous entendons le psalmiste supplier: «Éternel, délivre mon âme de la lèvre mensongère, de la langue trompeuse!» Des mots qui font très clairement penser à une «prison intérieure», où le psalmiste s'est retrouvé suite à des calomnies et à de méchantes rumeurs!

Nous ne devons nullement sous-estimer la gravité du péché de faux témoignage: il peut plonger la victime dans un profond désespoir! C'est certainement pour cette raison que Paul a écrit dans son épître aux Éphésiens: «C'est pourquoi, renoncez au mensonge et que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain, car nous sommes membres les uns des autres» (Eph. 4, 25). L'apôtre savait très bien de quoi il parlait; car s'il est quelqu'un sur qui de nombreux faux témoignages ont été portés, c'est assurément lui.

Il arrive si facilement que soit propagé quelque chose qui n'est pas tout à fait la vérité. Ne nous sommes-nous pas, de cette manière, rendus coupables en contribuant à répandre un faux bruit? Si c'est le cas, il importe que nous nous en repentions devant Dieu et que nous réglions la chose avec la personne concernée. Oui, prenons à coeur cette parole d'Éphésiens 4, 25 et que nous agissions en conséquence!


Que faire, quand on est soi-même victime d'une calomnie?

Ici aussi, la Parole de Dieu nous indique le seul comportement correct à adopter, et cela dans la première Épître de Pierre: «Mais sanctifiez dans vos coeurs Christ le Seigneur, étant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous, et ayant une bonne conscience, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ceux qui décrient votre bonne conduite en Christ soient couverts de confusion), (1 Pierre 3, 15-16).

Bien que cette lettre n'ait été écrite qu'en 60-64 après Jésus-Christ, le premier martyr chrétien avait, quelque temps auparavant, agi dans ce sens là exactement. Étienne avait été calomnié de la pire des manières: «Ils produisirent de faux témoins, qui dirent: Cet homme ne cesse de proférer des paroles contre le lieu saint et contre la loi» (Actes 6, 13). Mais malgré ces accusations massives, il tint bon jusqu'à sa fin. Pourquoi? Parce que, comme Pierre nous l'enseigne, Étienne, face à ces calomnies, avait profondément sanctifié le nom du Seigneur Jésus dans son coeur: «Tous ceux qui siégeaient au sanhédrin ayant fixé les regards sur Étienne, son visage leur parut comme celui d'un ange» (v. 15).

Veillons bien à ne pas commettre le péché de calomnie! Et quand nous sommes accusés faussement, faisons en sorte d'honorer encore plus le Seigneur Jésus seul dans notre coeur!


Quand de bonnes intentions sont mal interprétées

Le roi des Ammonites, Nachasch, s'était toujours montré bien disposé à l'égard du roi David. À sa mort, celui-ci eut à coeur de transmettre à son fils, Hanun, un message de consolation: «David dit. Je montrerai de la bienveillance à Hanun, fils de Nachasch, comme son père en a montré à mon égard. Et David envoya ses serviteurs pour le consoler au sujet de son père» (2 Sam. 10, 2a). Mais le sens de cette démarche, pourtant bien pensée, fut tordu par des calomnies répandues par de faux témoins: «Lorsque les serviteurs de David arrivèrent dans le pays des fils d'Ammon, les chefs des fils d'Ammon dirent à Hanun, leur maître: Penses-tu que ce soit pour honorer ton père que David t'envoie des consolateurs? N'est-ce pas pour reconnaître et explorer la ville, et pour la détruire, qu'il envoie ses serviteurs auprès de toi?» (v. 2b-3).

Comme ce faux témoignage des chefs des Ammonites dut blesser David, qui vit ainsi ses bonnes intentions complètement ruinées. Il a donc suffi d'un faux témoignage pour détruire beaucoup de bien.

Qu'en est-il de nous, chrétiens? Se pourrait-il que nous soyons vraiment capables d'anéantir une bonne intention de notre prochain par de fausses paroles et produire ainsi le contraire de l'effet escompté? Nous péchons probablement vis-à-vis des autres de cette manière bien plus que nous le pensons. Mais de quelle façon?

Pour une meilleure compréhension, considérons de nouveau un exemple biblique: Parce que n'ayant pas encore d'enfant, Anne (la future mère de Samuel) était une femme extrêmement triste. Elle pleurait beaucoup et ne parvenait pas à se réjouir vraiment. Alors qu'avec Elkana, son mari, elle se rendait une fois de plus à Silo, où se trouvait le sanctuaire, pour offrir à l'Éternel, elle saisit l'occasion pour épancher son coeur bien triste devant Dieu: «Et, l'amertume dans l'âme, elle pria l'Éternel et versa des pleurs. Elle fit un voeu, en disant: Éternel des années! si tu daignes regarder l'affliction de ta servante, si tu te souviens de moi et n'oublies point ta servante, et si tu donnes à ta servante un enfant mâle, je le consacrerai à l'Éternel pour tous les jours de sa vie, et le rasoir ne passera point sur sa tête» (1 Sam. 1, 10-11). Quelle poignante prière que celle de cette femme!

Mais là se trouvait quelqu'un qui fut témoin de la supplication de cette croyante fort éprouvée: le sacrificateur Éli. Il est dit de lui: «Comme elle restait longtemps en prière devant l'Éternel, Éli observa sa bouche» (v. 12). Éli voyait bien que les lèvres de la jeune femme remuaient, mais il ne pouvait pas comprendre. Pourquoi? Parce que Anne priait à voix basse: «Anne parlait dans son coeur et ne faisait que remuer les lèvres, mais on n'entendait point sa voix» (v. 13a). Ne pouvant ni entendre ni comprendre ces pleurs et ce langage silencieux, mais voulant absolument savoir, il en vint à cette conclusion totalement fausse: «Éli Pensa qu'elle était ivre, et il lui dit. jusques à quand seras-tu dans l'ivresse? Fais passer ton vin» (v. 13b-14).

Représentons-nous la scène: Là se trouvait une femme priant dans son coeur et versant beaucoup de larmes; il y avait aussi un homme, un sacrificateur, qui, ne pouvant ni entendre ni comprendre, l'accusa d'être ivre. Que se passa-t-il à ce moment-là à Silo? Un sacrificateur de l'Éternel pécha contre le neuvième commandement en accusant faussement une femme qui épanchait son coeur devant Dieu.

Anne s'était jetée sur sa face dans la meilleure des intentions et d'un coeur sincère devant le sanctuaire de Dieu à Silo. Mais en la taxant d'ivrognerie, Éli jeta le trouble sur ce saint moment.

Pourquoi Éli parla-t-il ainsi? Voulait-il lui faire du mal dans l'intention de la blesser? Naturellement pas! Il agit ainsi tout simplement parce qu'il ne pouvait s'expliquer le comportement de cette femme et, qu'à tout prix, il voulait parvenir à une réponse.

Hélas, la chose ne se passe que trop souvent dans les assemblées locales. Voilà quelqu'un qui dit ou fait quelque chose, ou encore prie dans sa détresse secrète (comme Anne), ce qui, en soi, n'a rien de répréhensible. Mais les autres membres de l'église ne connaissent pas les motifs qui poussent le frère en question à agir de la sorte. Et au heu de laisser tout simplement l'affaire, ils ne trouvent rien de mieux à faire que de condamner. Consciemment ou inconsciemment, ils transgressent ce commandement: «Tu ne diras point de faux témoignage contre ton prochain.» Que de détresses et de souffrances intérieures sont provoquées ainsi chez bien des enfants de Dieu!

Le Seigneur Jésus-Christ également en a fait la douloureuse expérience sur cette terre. Pensons à ce bien triste fait: «Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n'allaient plus avec lui» (Jean 6, 66). Comment en sont-ils arrivés là? Parce qu'Il leur avait dit quelque chose qui leur était encore incompréhensible: «Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement; et le pain que je donnerai, c'est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde» (v. 51). Il n'était nullement étonnant que cette déclaration leur soit alors restée hermétique de sens. Mais au lieu de laisser reposer la chose, ils se mirent à disputer entre eux et à demander «Comment peut-il nous donner sa chair à manger?» (v. 52). Pourtant, un peu plus tard, le Seigneur voulut leur indiquer comment ils devaient comprendre ces mots: «C'est l'esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie» (v. 63). On pourrait retenir cette formule: «Ce que je vous ai dit, vous devez le comprendre spirituellement et ne pas essayer d'en saisir le sens par votre intelligence naturelle!» Mais hélas, c'était trop tard; car déjà ils s'étaient appuyés sur leur propre intellect, de sorte qu'il ne leur restait plus qu'une chose à faire: L'abandonner. Absolument tragique!

De nos jours, il n'en va pas autrement pour bon nombre de ceux qui Le suivent. Pleins de bonnes intentions, ils parlent, agissent ou prient, mais très vite ils sont critiqués violemment et mal jugés. Cela est tout bonnement porter un «faux témoignage contre son prochain.», car l'enfant de Dieu concerné est ainsi mis sous un mauvais éclairage. Nous devons nous en garder!


Quand des coupables sont déclarés non coupables

Dire «de faux témoignages» peut aussi être le contraire de calomnier – quand on déclare non coupable un coupable. Ce faisant, nous rendons également un faux témoignage.

Certains pourraient se demander: «Se peut-il donc que, parmi les chrétiens, des coupables soient déclarés innocents?» En tout cas, la Bible nous met en garde à ce sujet en Exode 23, 1:

– «Tu ne te joindras pas au méchant pour faire un faux témoignage.»

– «Tu ne donneras pas la main au méchant pour être un témoin inique» (version Darby).

– «Vous ne devez pas... porter un faux témoignage en faveur de malfaiteurs» (français courant).

Il est ainsi prouvé que ce genre de faux témoignage a trait au neuvième commandement, qui, de nos jours, est souvent enfreint.

Avant d'étudier davantage la question, nous nous proposons de considérer un exemple biblique. Barabbas, emprisonné pour sédition et meurtre, fut libéré en lieu et place de Jésus-Christ, qui était innocent. Au moment où la foule se trouvait devant Pilate et criait au sujet de Jésus: «Fais mourir celui-ci, et relâche nous Barabbas» (Luc 23, 18), elle «donnait la main au méchant» et rendait un faux témoignage.

Qu'en est-il pour nous, chrétiens, de nos jours? OÙ et comment transgressons-nous dans ce sens le neuvième commandement? Quand rendons-nous de cette manière un «faux témoignage»? En voici un exemple vécu dans ma patrie: Pendant nos années de service en Hollande, mon épouse Rita et moi-même sommes entrés en contact avec une jeune femme qui, un beau jour, s'était décidée pour Jésus. Mais elle tomba dans le péché en vivant maritalement avec un homme. Par la suite, elle dit à Rita: «Alors que les anciens de notre assemblée étaient informés de ma façon de vivre, ils me donnèrent la cène.» Ce disant, cette dame était manifestement fort exercée: elle s'était quelque part attendue à se voir refuser la cène par les anciens.

C'est là un exemple frappant qui nous porte à réfléchir. Nous voulons approfondir cette affaire et nous demander: Que s'est-il passé dans cette assemblée pendant la célébration de cette cène? La réponse est solennelle, car il s'agissait là d'une transgression directe du 9ème commandement. On a donné la main d'association à cette femme coupable et un faux témoignage a été rendu à son avantage. On a failli à la tâche qui consistait à exhorter cette dame égarée et à la reprendre avec un amour sincère. En lui donnant la cène, on l'a traitée comme une chrétienne irréprochable, ce qui ne correspondait pas à la réalité.

De nos jours, ce genre de «faux témoignage» est largement répandu. Jamais auparavant le mal n'a été toléré ainsi dans des assemblées chrétiennes; de nos jours, c'est à peine si on l'extirpe encore de nos églises. Pourquoi? Parce que nombreux sont les prédicateurs et les anciens qui redoutent d'appeler par son nom un péché évident, et de l'ôter. Et les membres de l'assemblée eux-mêmes sont de plus en plus enclins à se montrer tolérants vis-à-vis d'autres frères et soeurs, au risque de faire de «faux témoignages»; et plutôt que de citer le péché par son nom, on préfère l'ignorer et le taire. On sait que tel ou tel membre de l'église vit dans un péché bien précis, mais on se garde d'en faire mention et encore moins de reprendre la personne, et cela sous le manteau du soi-disant amour. Mais c'est «rendre un faux témoignage», «donner la main au méchant» ou répandre un faux bruit.

Comme le Seigneur Jésus-Christ a insisté sur la nécessité de se garder du mal, de l'ôter, même s'il faut froisser un frère ou une soeur: «Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère. Mais s'il ne t'écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l'affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Église; et s'il refuse aussi d'écouter l'Église, qu'il soit pour toi comme un païen et un publicain» (Matth. 18, 15-17). Une nette directive que le Seigneur nous donne là, mais hélas bien peu appréciée de nos jours, et prise à coeur dans des cas extrêmes seulement. 

L'apôtre Paul se comportait tout autrement. Nous lisons à son sujet qu'ayant entendu parler un jour d'un grave mal survenu chez les Corinthiens, il n'a pas hésité à épingler et condamner ce péché dans une lettre publique: «On entend dire généralement qu'il y a parmi vous de l'impudicité, et une impudicité telle qu'elle ne se rencontre pas même chez les païens; c'est au point que l'un de vous a la femme de son père. Et vous êtes enflés d'orgueil! Et vous n'avez pas été plutôt dans l'affliction, afin que celui qui a commis cet acte fût ôté du milieu de vous! Pour moi, absent de corps, mais présent d'esprit, j'ai déjà jugé, comme si j'étais présent, celui qui a commis un tel acte... qu'un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l'esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus» (1 Cor. 5, 1-3.5). Mon propos n'est pas ici de mettre en évidence le pouvoir apostolique qui consistait à livrer quelqu'un à Satan, mais plutôt d'insister sur le fait que Paul a dévoilé le mal impitoyablement. Pour lui, pas de compromis! Là où il voyait des manquements, il intervenait radicalement. 

C'est ainsi que, par exemple, il a écrit à Timothée: «Le commandement que je t'adresse, Timothée, mon enfant, selon les prophéties faites Précédemment à ton sujet, c'est que, d'après elles, tu combattes le bon combat en gardant la foi et une bonne conscience. Cette conscience, quelques-uns l'ont perdue, et ils ont fait naufrage par rapport à la foi. De ce nombre sont Hyménée et Alexandre, que j'ai livrés à Satan, afin qu'ils apprennent à ne pas blasphémer» (1 Tim. 1, 18-20). Et par lettre, il fit cette mise au point auprès de l'assemblée de Corinthe: «Maintenant, ce que je vous ai écrit, c'est de ne pas avoir des relations avec quelqu'un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas même manger avec un tel homme» (1 Cor. 5, 11). Et aux Thessaloniciens, il fit cette recommandation: «Nous vous recommandons, frères, au nom de notre Seigneur Jésus Christ, de vous éloigner de tout frère qui vit dans le désordre, et non selon les instructions que vous avez reçues de nous» (2 Thess. 3, 6).

Nous devons nous demander très sérieusement: OÙ une telle discipline d'assemblée s'exerce-t-elle encore? Ne se fait-il pas plutôt qu'aujourd'hui, on contourne et transgresse le neuvième commandement dans maint endroit, en «tendant la main au méchant», rendant ainsi un «faux témoignage»?


Destruction du couronnement de la création par un faux témoignage

En préparant ce sujet, je me suis demandé pourquoi Dieu a introduit dans les dix commandements ce neuvième: «Tu ne diras point de faux témoignage contre ton prochain». À mon sens, la réponse apparaît clairement et de façon déterminante: le péché contre ce commandement a été le facteur qui a déclenché la destruction du couronnement de la création, l'homme, dans le jardin d'Éden.

Comment le serpent ancien, le diable, a-t-il pu tromper Ève? En prononçant un témoignage absolument faux sur Dieu. Après qu'il eut dit à Ève: «Dieu a-t-il réellement dit. Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin?» (Gen. 3, 1), la femme lui répondit: «Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: Vous n'en mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez» (v. 2-3). C'était exactement la réponse que le diable attendait; et il passa à l'attaque en avançant ces mots: «Vous ne mourrez point; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal» (v. 4-5). Par cette parole, il donnait à entendre que Dieu, dans un certain sens, craignait le moment où elle mangerait du fruit de cet arbre défendu, car alors, elle serait comme Lui. Le serpent, utilisé comme l'instrument du diable, prononça là un témoignage entièrement faux au sujet de Dieu, le plus grave qui puisse être. L'Éternel n'avait absolument aucune raison, quant à Lui-même, de craindre le moment où la femme mangerait de ce fruit défendu. Mais bien plutôt, il Lui était pénible de penser que le couronnement de Sa création serait ainsi détruit. Il avait, en effet, dit à l'homme: «... mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras» (Gen. 2, 17). Parce qu'Il ne pouvait se contredire, Lui, le Dieu juste et saint, devrait tenir parole et agir.

Dieu Lui-même fut donc le premier à devoir réaliser amèrement quels énormes dégâts un «faux témoignage» peut causer. C'est, je pense, premièrement pour cette raison qu'Il a énoncé ce neuvième commandement.

Aujourd'hui encore, le diable utilise la tactique du «faux témoignage». Il fit son funeste travail auprès de Job également. Alors que l'Éternel enveloppait cet homme pieux de Ses bénédictions, l'Adversaire se présenta pour dire:

– «Maïs étends ta main, touche à tout ce qui lui appartient, et je suis sûr qu'il te maudit en face» (Job 1, 11).

– «Mais étends ta main, touche à ses os et à sa chair, et je suis sûr qu'il te maudit en face» (Job 2, 5).

Le diable prononça ainsi un faux témoignage concernant Job, qui ne maudira cependant jamais son Dieu.

C'est comme «père du mensonge» (Jean 8, 44) que le diable a toujours agi, de nos jours encore. Il est dit de lui en Apocalypse 12, 10 qu'il est «l'accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit». Le sens en est, notamment, qu'il rend des faux témoignages sur les croyants. Mais Dieu soit loué: nous ne devons nullement craindre; le Seigneur Jésus n'a-t-Il pas dit: «Heureux serez-vous, lorsqu'on vous outragera, qu'on vous persécutera et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi» (Matth. 5, 11)? Cela vaut également par rapport au diable: quand il prononce un faux témoignage sur nous devant Dieu (mentant ainsi), il nous donne l'occasion de nous réjouir. Par ses calomnies, nous pouvons être heureux. Le sens en est que ce faux témoignage de l'Adversaire nous rapproche davantage encore de Christ, exactement comme job qui put entrer toujours plus dans la communion avec son Dieu suite aux outrages de Satan.

La Parole de Dieu est la vérité! Il est fidèle à Ses engagements! Il est écrit en Romains 8, 28: «Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein.» Amen! 

MARCEL MALGO

© Nouvelles d'Israël Janvier-Février 2000

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LE CHRÉTIEN ET LE 10 ÈME COMMANDEMENT 


«Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain;

tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne,

ni aucune chose qui appartienne à ton prochain» (Exode 20, 17).


Il s'agit somme toute ici de deux commandements, de deux péchés:

1. On ne peut se précipiter sur la propriété de son prochain pour se l'approprier. 
2. On ne peut se laisser emporter par une convoitise, une passion – là aussi, c'est un péché!

Cette dernière application du dixième commandement, nous la retrouvons mentionnée par Paul dans ce verset biblique: «Que dirions-nous donc? La loi est-elle péché? Certainement pas! Mais la loi m'a fait connaître ce qu'est le péché. En effet, je n'aurais pas su ce qu'est la convoitise si la loi n'avait pas dit «Tu ne convoiteras point!» (Rom. 7, 7; français courant). Paul fait donc référence ici au dixième commandement. Il ne parle cependant pas de la convoitise à l'égard des choses appartenant à son prochain, mais de la convoitise, bien sûre mauvaise, en général. Cela nous montre que ce commandement doit se comprendre dans ce double sens: à savoir que l'on ne doit pas convoiter ce qui est la propriété d'un autre ou se laisser emporter par une mauvaise convoitise.


Pourquoi Dieu a-t-il donné ce dixième commandement et l'a-t-il fait consigner par écrit?

Parce que, par ce «Tu ne convoiteras point...», Il veut protéger la propriété de notre prochain, mais aussi nous mettre en garde contre toute forme de mauvaise convoitise. Romains 7, 7 fournit une autre réponse à cette question: «Que dirons-nous donc? La loi est-elle péché?

Loin de là! Mais je n'ai connu le péché que par la loi. Car je n'aurais pas connu la convoitise, si la loi n'eût dit: «Tu ne convoiteras point. »» Selon cette déclaration de l'apôtre Paul, le dixième commandement a été donné aux Israélites et à nous-mêmes aujourd'hui afin que nous considérions la convoitise en question comme un véritable péché – comme rien d'autre. L'aspect réellement coupable de la convoitise a donc été nettement posé, lorsque Dieu a énoncé ce commandement: «Tu ne convoiteras point...» Et selon la pensée de Paul en Romains 7, 7, il en est ainsi pour tous les péchés.

Cette question est souvent posée de nos jours: Qu'avons-nous, chrétiens, à faire avec cette loi de l'Ancien Testament? Même si nous ne pouvons pas observer fidèlement la loi – seul Jésus-Christ a pu le faire, c'est une des raisons de Sa venue ici-bas –, elle est et reste la meilleure éthique, la base morale la plus complète pour régler harmonieusement la vie quotidienne de l'homme. Si nous, chrétiens du temps de la fin, accordions davantage d'attention à ce fondement donné Par Dieu et l'acceptions, il en irait tout autrement pour bon nombre d'entre nous. Mais parce qu'en beaucoup d'endroits, la funeste tendance se manifeste de considérer la loi énoncée par l'Écriture Sainte comme quelque chose de dépassé et, conséquemment, devenu non valable, on voit très souvent surgir à l'intérieur du camp chrétien des situations mauvaises et chaotiques.

On n'en serait pas là si, au sein de la chrétienté, on s'en tenait aux lignes directrices de la loi pour, avec l'aide du Seigneur qui en est l'accomplissement, la mettre en pratique dans la vie quotidienne.


De l'immense importance du dixième commandement

Si nous considérons ce commandement «Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain.» dans le contexte de l'histoire d'Israël relatée dans l'Ancien Testament, nous devons constater l'extrême importance que revêtait cet ordre. En effet, malgré l'existence de ce commandement, l'Éternel dut exprimer Sa sévère désapprobation par la bouche du prophète Ésaïe: «Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison, et qui joignent champ à champ, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'espace, et qu'ils habitent seuls au milieu du pays!» (Es. 5, 8). Et Ezéchiel dut déclarer aux princes d'Israël: «Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel. Assez, princes d'Israël! cessez la violence et les rapines, pratiquez la droiture et la justice, délivrez mon peuple de vos exactions, dit le Seigneur, l'Éternel» (Ez. 45, 9). Et Michée dut dire au sujet des puissants de l'époque: «ils convoitent des champs, et ils s'en emparent, des maisons, et ils les enlèvent, ils portent leur violence sur l'homme et sur sa maison, sur l'homme et sur son héritage» (Mi. 2, 2). Nous voyons ainsi que ce commandement avait alors une importance absolument capitale.

Il n'en va pas autrement de nos jours. Le péché de convoitise ne «fleurit» pas seulement dans le monde, mais hélas aussi parmi les chrétiens – ce qui devrait nous donner à très sérieusement réfléchir.


Des infractions contre le dixième commandement 

Nous considérerons tout d'abord quelques exemples bibliques où, manifestement, ce commandement «Tu ne convoiteras point» a été transgressé. Et voyons tout particulièrement comment ce péché est né en raison du fait qu'aujourd'hui encore, son origine n'a pas varié.

Nous lisons au sujet d'Ève, la femme du premier Adam: «La femme vit que l'arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence; elle prit de son fruit et en mangea; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d'elle, et il en mangea» (Gen. 3,6).

Ainsi donc, là pour la première fois sur la terre, une convoitise funeste a vu le jour: Ève porta un regard plein de désir sur cet arbre et son fruit. Contrairement aux autres arbres du jardin d'Éden, celui-là ne lui avait pas été donné pour qu'elle en usât à sa guise; non, il appartenait à Dieu tout à fait personnellement – et son droit de propriété exclusive, Il l'avait nettement marqué en déclarant: «Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras» (Gen. 2, 16-17). Malgré cette interdiction très précise, Ève ne put résister à la tentation et mangea du fruit de cet arbre. En cédant à cette funeste convoitise de son coeur, elle posa la première transgression du dixième commandement, qui ne serait énoncé que bien plus tard.

Un autre exemple encore nous est donné en 1 Rois 21, 1-4: «Après ces choses, voici ce qui arriva. Naboth, de Jizreel, avait une vigne à Jizreel, à côté du palais d’Achab, roi de Samarie. Et Achab parla ainsi à Naboth: Cède-moi ta vigne pour que j'en fasse un jardin potager, car elle est tout près de ma maison, je te donnerai à la place une vigne meilleure; ou, si cela te convient, je te paierai la valeur en argent. Mais Naboth répondit à Achab: Que l'Éternel me garde de te donner l'héritage de mes pères! Achab rentra dans sa maison, triste et irrité, à cause de cette parole que lui avait dite Naboth de Jizreel, je ne te donnerai pas l'héritage de mes pères! Et il se coucha sur son lit, détourna le visage et ne mangea rien» Pour peu que l'on connaisse cette histoire, on sait que Jézabel, la femme impie d'Achab, veilla à ce que Naboth fût tué d'une façon absolument révoltante pour que son mari puisse s'approprier la vigne (v. 5-15). Il est dit dans le texte biblique: «Achab, entendant que Naboth était mort, se leva pour descendre à la vigne de Naboth de Jizreel, afin d'en prendre possession» (v. 16). Achab, voulant à tout prix s'approprier la vigne de Naboth, saisi d'un désir féroce, consentit à l'assassinat de Naboth. Il pécha ainsi de la pire des manières contre le dixième commandement.

Un troisième exemple nous est livré par le roi David dans ce qui fut sa chute la plus grave. Nous lisons en 2 Samuel 11, 1-4: «L'année suivante, au temps où les rois se mettaient en campagne, David envoya Joab, avec ses serviteurs et tout Israël, pour détruire les fils d'Ammon et pour assiéger Rabba. Mais David resta à Jérusalem. Un soir, David se leva de sa couche; et, comme il se promenait sur le toit de la maison royale, il aperçut de là une femme qui se baignait, et qui était très belle de figure. David fit demander qui était cette femme, et on lui dit. N'est-ce pas Bath-Schéba, fille d'Eliam, femme d'Urie, le Héthien? Et David envoya des gens Pour la chercher. Elle vint vers lui, et il coucha avec elle. Après s'être purifiée de sa souillure, elle retourna dans sa maison.» Pour cacher son péché d'adultère, David prit des dispositions pour qu'Urie, le mari de Bath-Schéba, périsse (cf. v. 5-21). Lui aussi transgressa le dixième commandement d'une façon particulièrement scandaleuse.

Nous nous proposons maintenant, pour chacun de ces trois cas, de voir où se situe l'origine du péché contre ce commandement.


Comment en sont ils venus à commettre cette transgression?

Pour chacun des trois exemples cités, la transgression du dixième commandement a été amorcée par les yeux. Il est écrit au sujet d'Ève: «La femme vit que l'arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence...» (Gen. 3, 6).

D'Achab, il est dit (non littéralement) qu'il vit la vigne de Naboth, qui se trouvait «à côté du palais d’Achab, roi de Samarie». Achab a, sans aucun doute, porté plus d'une fois des regards envieux sur la vigne de son voisin avant de se l'approprier de force.

Et finalement, nous lisons au sujet de David: «Un soir, David se leva de sa couche; et, comme il se promenait sur le toit de la maison royale, il aperçut de là une femme qui se baignait, et qui était très belle de figure» (2 Sam. 11,2).

Nous avons là la cause la plus fréquente du péché contre le dixième commandement. Je me risquerai même à affirmer que, dans presque chaque transgression de cet ordre, la vue a joué un rôle très important. C'est la logique même. Le dixième commandement dit: «Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain.» Pour convoiter l'une de ces choses, il faut naturellement qu'on l'ait vue auparavant.

Je ne puis envier la maison de mon prochain sans l'avoir premièrement admirée; et voilà que peut naître en moi une mauvaise convoitise. Comme déjà dit, il en est de même pour toutes les transgressions de ce genre.

Un voleur s'empare généralement de ce qui a plu à ses yeux.

– Un adultère rompt son propre mariage à cause d'une femme qu'il a auparavant convoitée des yeux. C'est pourquoi Pierre, dans sa deuxième Épître, fait mention de ceux qui ont les yeux pleins d'adultère» (2 Pierre 2, 14).

– Souvent un homme se procure une automobile fort chère qu'il a pu admirer chez quelqu'un d'autre. – Une femme doit absolument acheter certains objets, voire les voler, parce qu'elle les a vus chez une voisine.
– Des enfants veulent tout à coup porter des chaussures Nike après avoir constaté que bon nombre d'élèves de leur classe en possèdent.
– Un jeune homme désire soudain devenir routier tout simplement pour avoir vu un ami au volant d'un semi-remorque. Etc., etc.


Certainement, nous comprenons mieux maintenant de quoi il s'agit. Qu'on le veuille ou non, le péché contre le dixième commandement se commet au départ de ce que nos yeux ont vu préalablement.

Naturellement, d'autres éléments que les yeux peuvent aussi jouer un rôle: l'ouïe, par exemple, peut donner une envie; de même l'odorat ou le goût – l'odeur que dégage un bon rôti peut créer le besoin de s'en procurer tout de suite une tranche, de préférence celle qui est dans l'assiette de l'autre. De là à transgresser le dixième commandement, il n'y a souvent qu'un pas.

Ce sont cependant les yeux qui nous portent le plus à pécher contre ce commandement. Il importe donc de veiller et de prier! Il est dit dans un cantique pour enfants: «Fais attention, petit oeil, à ce que tu regardes; attention, petit oeil, à ce que tu regardes, car le Père dans le ciel te voit de là-haut; c'est pourquoi, petit oeil, fais attention à ce que tu regardes.» 


Quand peut-on parler d'un «oeil malade»?

Pour entrer davantage dans le secret de l'oeil, nous devons considérer cette parole bien connue de Jésus: «L'oeil est la lampe du corps. Si ton oeil est en bon état, tout ton corps sera éclairé; mais si ton oeil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes ces ténèbres!» (Matth. 6, 22-23).

Je sais que cette affirmation de Jésus a donné à des explications tout à fait particulières. Mais si nous nous en tenons simplement à ce texte, la chose devient claire comme du cristal. «L'oeil est la lampe du corps», dit Jésus. Cela ne signifie-t-il pas que l'oeil peut exercer de l'influence sur le comportement tant extérieur qu'intérieur de l'individu? Selon moi, telle est exactement la véritable signification de cette parole. Mais posons-nous cette question: Comment cela se fait-il que l'oeil puisse exercer une telle influence?

Jésus a dit encore: «Si ton oeil est en bon état, tout ton corps sera éclairé; mais si ton oeil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres.» Quand l'oeil est-il «en mauvais état»? Non pas quand un glaucome ou la cataracte s'installe et aveugle, mais bien quand l'oeil reçoit des images qui le souillent.

Dans sa deuxième Épître, Pierre parle de gens ayant des yeux pleins d'adultère» (2 Pierre 2, 14). Cette pensée est rendue ainsi dans une autre version: «Ils ne pensent qu'à regarder des femmes peu sérieuses, ils n'en ont jamais assez de pécher» (franç. courant). Il s'agit ici effectivement d'yeux «en mauvais état»; c'est à de telles personnes que pense Jésus quand Il dit: «Quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son coeur» (Matth. 5,28).

Il y a peut-être parmi nous bien plus de chrétiens «aux yeux malades» que nous le pensons. Voici donnée à chaque lecteur la possibilité, sur base de cette liste, de voir dans quel état sont ses yeux:

– Un oeil qui regarde régulièrement de sales films est malade.

– Un oeil qui ne peut s'empêcher de porter des regards concupiscents sur d'autres personnes est malade.

– Un oeil qui doit absolument «se rincer» en s'attardant sur des illustrés ou des journaux équivoques est malade.

– Un oeil qui ne peut se détourner d'objets luxueux et chers est malade.

– Un oeil qui se délecte encore et toujours à contempler des choses perverses, contre nature, est malade.

– Un oeil qui ne peut se détourner de la propriété du prochain est malade.

– Un oeil qui s'allume, à la vue d'un tas d'argent, est malade.

Par le moyen d'un tel oeil, dit le Seigneur Jésus, tout le «corps sera dans les ténèbres.» Cela signifie que l'état, tant extérieur qu'intérieur, de cette personne en subira les conséquences. Il en est effectivement ainsi: les gens qui, des années durant, entretiennent un esprit d'adultère deviendront, avec le temps, psychiquement et physiquement malades. Et ceux qui sont dévorés intérieurement par une ardente soif de richesses peuvent en subir de graves dommages corporels. À cause d'un tel «oeil malade», le corps entier peut être envahi par des ténèbres, et cela parce qu'il ne s'en tiendra pas à la seule vue des choses, mais qu'il passera à l'acte.

Ève ne se contenta pas de regarder avidement le fruit du fameux arbre, elle en cueillit, en mangea et en donna à son mari. C'est ainsi que tous deux tombèrent dans d'épaisses ténèbres intérieures.

La convoitise d'Achab ne se limita pas à ce que ses yeux voyaient; il passa à l'action et s'empara par la force de la vigne de Naboth. C'est ainsi que les ténèbres qui pesaient déjà sur la vie d'Achab se firent plus fortes et plus graves encore.

Depuis le toit de sa maison, David vit la femme d'Urie et porta sur elle des regards de convoitise; et il commit l'adultère avec elle. Cet acte fut sur toute sa vie comme une tache bien sombre (2 Sam. 12, 10-12.14).

Il en est ainsi dans la vie de tous les jours. S'il y a tant de viols et d'actes de pédophilie, c'est parce que les coupables ont pu auparavant voir ces choses dans des journaux et sur des vidéos. Nous ne pouvons sous-estimer cette vérité: C'est par un «oeil malade» qu'est donné le signal de départ de beaucoup d'actions impies. Grave et tragique est le cercle du péché contre le dixième commandement! Quand Dieu dit: «Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain», c'est parce que le désir naît de ce que les yeux se posent avec convoitise sur l'objet en question. Que cela se produise une fois, et l'on n'est plus loin de l'acte.

Comment peut-on se garder d'avoir des «yeux malades»? Il y a bien des choses que nous pouvons faire nous-mêmes pour que nos yeux ne deviennent pas «malades». Nous devons les soumettre à une discipline de fer et fermement déterminer ce qu'ils peuvent voir et ce qu'ils ne peuvent pas.

Je pense ici à Job, qui disait: «J'avais fait un pacte avec mes yeux, et je n'aurais pas arrêté mes regards sur une vierge» (Job 31, 1). Pour agir comme Job en rapport avec le dixième commandement: «Tu ne convoiteras point...», il faut très pratiquement observer les points suivants:

– Si vous êtes abonné à une revue malsaine, mettez immédiatement fin à votre engagement.

– Si vous êtes esclave de votre télévision, débarrassez-vous en.

– Si des circonstances et situations bien déterminées vous causent des problèmes, évitez-les donc.

– Si certains magasins ont un effet néfaste sur vous, n'y allez plus.

– S'il y a des personnes qui représentent une grande tentation pour vous, ne recherchez plus leur compagnie.

– S'il y a dans votre vie des habitudes qui vous font régulièrement chuter, abandonnez-les.

Bien entendu, ces exemples, je les ai cités en rapport avec le dixième commandement: «Tu ne convoiteras point...» Ainsi donc, faites tout ce qui est en votre pouvoir pour que vos yeux ne soient pas gagnés par la «maladie»! Je pense à Michée 6, 5, où il est clairement écrit: «On t'a fait connaître, ô homme, ce qui est bien; et ce que l'éternelle demande de toi, c'est que tu pratiques la justice.» «Pratiquer la justice» signifie entre autres que nous soyons toujours entièrement disposés à repousser les fautes, les péchés que la Parole de Dieu mentionne. Il est écrit en Proverbes 28, 13: «Celui qui cache ses transgressions ne prospère point, mais celui qui les avoue et les délaisse obtient miséricorde.»

Dans ce cadre, il existe un autre point très important qu'en aucun cas, nous ne pouvons négliger. Il est évident que dans les chemins de la vie, nous ne pourrons pas toujours tout éviter. Il n'existe pas pour les chrétiens des «oeillères pieuses» qui les protégeraient de tout et de tous. Non, il y aura toujours des choses qui, soudain, se dresseront devant nous et que nous ne pourrons tout simplement pas écarter. En de tels moments doit venir se poser cette question: En cette situation précise, vers quoi mon oeil intérieur est-il tourné? Sur quoi mon regard est-il porté en cette seconde même? Très pratiquement: Nous nous trouvons tout à coup face à une circonstance, dont nous savons immédiatement qu'elle peut nous amener à pécher, qui peut éveiller en moi un désir coupable. D'où l'importance de cette question: Que regarde mon oeil intérieur à cet instant même?

La clé libératrice de toutes les contraintes du monde est cachée dans cette question: Vers qui ou vers quoi mon oeil intérieur est-il tourné? Il ne s'agit pas toujours en priorité de savoir comment je peux me dégager de telle ou telle chose, comment je peux réellement maîtriser mes regards, comment je puis sortir non souillé de la situation où je me trouve. Non, il s'agit très souvent bien plutôt de cette question essentielle: Sur quoi, à cet instant même, mon regard intérieur est-il porté?

Pouvoir répondre correctement à cette question est une clé importante pour ne pas transgresser le dixième commandement. Qu'il soit dit: «Tu ne convoiteras point...», la solution se trouve dans cette exhortation:

Vous devez chercher!

Il nous est dit à propos du chef des publicains, Zachée: «Il cherchait à voir Jésus» (Luc 19, 3; version Darby). Il est aussi rapporté de quelques Grecs qu'ils exprimèrent ce voeu à l'apôtre Philippe: «Seigneur, nous voudrions voir Jésus» (Jean 12, 21).

La délivrance de tous les désirs coupables ne consiste pas à constamment se couvrir les yeux. Non, il s'agit bien plutôt que notre oeil intérieur s'ouvre à une Personne, celle de Jésus-Christ. Il est donc essentiellement question de savoir sur quoi notre regard intérieur est porté, et moins de considérer ce à quoi nos regards extérieurs sont confrontés.

Nous lisons en Hébreux 12, 1-2: «... rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi.» Comment pouvons-nous repousser le péché qui nous enveloppe si facilement? Comment ne transgresserons-nous pas le dixième commandement, qui nous dit: «Tu ne convoiteras point»? Premièrement, en courant «avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte», c'est-à-dire en faisant tout ce que nous pouvons faire, comme mentionné auparavant. Nous devons ensuite – et c'est très important – marcher, «ayant les regards sur Jésus».

Si nous n'observons que le premier point – courir «avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte», bien que cela soit très important en soi –, il nous arrivera de trébucher parfois. En effet, même si nous marchons soigneusement, nous buterons, tôt ou tard, contre un obstacle. Par contre, la chose n'arrivera pas, si nous «courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte», «ayant les regards sur Jésus». Bien plutôt, cette promesse du Psaume 34, 6 se réalisera pour nous: «Quand on tourne vers lui les regards, on est rayonnant de joie, et le visage ne se couvre pas de honte.» Quand notre «visage...» se couvrira-t-il «de honte»? Quand nous tomberons dans un piège préparé par Satan. Mais si nous marchons les regards constamment fixés sur Jésus, la chose ne se produira pas, car nous bénéficions de la meilleure protection que nous puissions imaginer. Et il se peut que, tout à coup, nous nous trouvions devant quelque chose qui, normalement, aurait entraîné notre chute; mais voilà, parce que notre oeil intérieur est tourné vers Jésus, nous sommes gardés de tomber.

Beaucoup de publicité se fait présentement pour des lunettes solaires offrant une formidable protection contre les rayons UV. Avec de tels verres, nous assure-t-on, nous ne devrons plus craindre les rayons du soleil, aussi forts soient-ils. Au sens spirituel: Si notre regard intérieur est constamment porté sur Jésus, nous avons là la garantie que notre oeil spirituel ne tombera pas «malade»!


Que signifie avoir les yeux fixés sur le Seigneur?

Rien d'autre que ceci: vivre chaque jour en communion constante et étroite avec Jésus! C'est merveilleusement simple. Hélas, nous rendons toujours la chose tellement compliquée.

Bon nombre d'entre nous vivent aujourd'hui comme si le voile du lieu très saint n'était pas encore déchiré, comme si nous n'avions pas d'entrée directe dans le sanctuaire céleste, comme si nous devions remplir bien des conditions pour y être admis. Mais il n'en est pas ainsi; il est écrit: «Le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas» (Marc 15, 38). Cela se produisit au moment où Jésus mourut à Golgotha. Dès cet instant-là, la voie fut largement ouverte. Et voici que maintenant, nous pouvons tous, aussi souvent que nous le souhaitons, entrer dans le sanctuaire céleste, ainsi qu'il est dit: «Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce afin d'obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins» (Hébr. 4, 16). Cherchons donc continuellement la face du Seigneur. Et ayons cette pleine assurance que Jésus sera alors très, très proche de nous!

J'ai lu à propos d'une marchande qui fait les marchés qu'elle devait travailler dur pour avoir de quoi vivre. Cette femme, une vraie croyante, était souvent si fatiguée le soir qu'elle s'affalait sur son lit et ne pouvait prononcer que ces mots: «Bonne nuit, cher Père!»

Il ne faut pas voir là une directive permettant d'abréger le temps de méditation quotidienne, mais une indication de la confiance enfantine avec laquelle on peut s'approcher de son Père céleste. Utilisez donc ce merveilleux privilège en toute situation, surtout aux moments d'épreuve par la tentation: celui qui consiste à aller au Père par Jésus-Christ!

«... Rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi.»

MARCEL MALGO

 

© Nouvelles d'Israël Mars-Avril 2000

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LES ENSEIGNEMENTS DE L'ANCIEN TESTAMENT: TU NE CONVOITERAS PAS


«Que vont-ils recevoir comme cadeaux de Noël?» Telle est la question que j'ai posée à une petite fille de neuf ans à propos des autres enfants de sa classe. Vous connaissez déjà la réponse, si vous avez vu, à la télé, les publicités pour les jouets. Des ordinateurs, des vidéos, des BMX: des cadeaux qui coûtent chers!

À Noël, une chose est évidente: c'est le temps de la consommation à gogo, du toujours plus. Chaque année, les cadeaux sont plus grands, les factures plus importantes. Cela est vrai non seulement pour les adultes, mais aussi, par les médias, pour nos enfants qui sont dressés pour qu'ils deviennent des consommateurs. Les attitudes de la société ambiante leur sont inculquées. Dans sa classe, le prestige d'un enfant est fonction de ce qu'il possède et reçoit. Malheureux les pauvres! Les parents détournés de s'occuper de leurs enfants par leur travail et leur souci de gagner toujours plus, se donnent bonne conscience en offrant des cadeaux extravagants.

Pourquoi cette faim de richesse, cette soif de possession, qui semblent obséder l'homme d'aujourd'hui?


La convoitise

Ce mot est peu utilisé de nos jours, c'est un des péchés non reconnus de notre époque. La convoitise transparaît à travers l'acquisition des biens matériels.

Le dernier commandement du décalogue traite de la convoitise: Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain, ni sa femme, ni son serviteur, ni sa servante... ni rien qui soit à ton prochain (Ex 20.17). La convoitise n'est pas seulement le désir de posséder, mais une aspiration à le concrétiser par l'action. Elle implique l'envie aussi bien que la volonté de déposséder le prochain par l'accomplissement de gestes précis. C'est le sens que Jésus donne à ce mot en Marc 10. 18 quand il dit: Ne fais de tort à personne. C'est aussi le sens d'Hab 2.9: Malheur à celui qui, pour sa maison, se taille un profit malhonnête. La convoitise n'est pas simplement un sentiment, mais la réalisation d'un gain malhonnête, qui fait du tort au prochain.

 

«Cela n'a rien à voir avec la consommation de biens à laquelle nous assistons dans notre société actuelle». N'est-il pas tentant d'affirmer cela? Chacun possède des biens, sans qu'apparemment ils ne portent préjudice à son prochain.

Ceci comporte une part de vérité. Il faut distinguer, en effet, entre le désir de posséder quelque chose de façon légitime, et la convoitise illégitime qui a pour effet de déposséder le prochain. Nous pouvons certainement acquérir un objet et en jouir sans faire de mal. Quand j'écoute de la musique, je suis très content d'avoir une chaîne hi-fi que j'ai honnêtement acquise. La possession et le plaisir sont légitimes en eux-mêmes.

Pourtant la convoitise garde tout son sens quand la possession de l'objet nous conduit à déposséder Dieu de ses droits de Créateur sur ces choses. Dieu nous appelle à utiliser les biens de sa création pour sa gloire. Si nous les prenons comme fin en soi et si nous plaçons notre confiance en ces biens, il se passe deux choses. D'abord, la convoitise en persuadant l'homme qu'il est le maître, le pousse à abuser de sa puissance. L'homme pollue, détruit et détourne de leur finalité les dons de Dieu. En deuxième lieu, en croyant avoir la maîtrise des objets, l'homme en devient l'esclave. Les valeurs humaines, la famille, l'amour, la beauté, la communauté s'estompent jusqu'à disparaître. L'homme et la femme deviennent des objets dans un monde d'objets, une marchandise à exploiter.


L'origine de la convoitise

Pourquoi la convoitise est-elle un des aspects fondamentaux du désir humain? La réponse nous est donné dans le récit de la chute de l'homme, au début de l'Histoire. Satan tente l'homme par cette proposition: Vous serez comme des dieux (Gen 3.15). L'homme aspire à quelque chose qui le dépasse. En voulant se mettre à la place de Dieu, il se dégrade. La tentation de vouloir toujours se surpasser reste comme une écharde dans sa chair. Il veut toujours plus, mais il est éternellement frustré par son incapacité à y atteindre.

La convoitise est la soif inassouvie de celui qui n'arrive pas à se contenter de ce qu'il a. Depuis la chute, cette tentation est présente dans le coeur de chaque être humain. Elle se traduit par la hantise de ne pas pouvoir assurer sa sécurité totale et par la volonté d'atteindre, à force d'efforts, au maximum d'assurance et de confort. Au lieu de compter sur Dieu le Créateur, l'homme compte sur lui-même.


La convoitise, c'est de l'idolâtrie

Voilà pourquoi nous lisons dans le NT que la convoitise est une idolâtrie (Eph 5.5; Col 3.5). Il en est ainsi parce que la possession d'objets traduit l'aspiration de l'homme à être un dieu qui conduit son propre destin. Penser, par exemple, que le monde constitue l'objectif ultime de la vie de l'homme est donc une forme de convoitise. C'est le contraire de la piété, qui est une grande source de gain... si l'on se contente de ce qu'on a (1 Tim 6.6)

En Eph 5.5, la convoitise est liée à l'immoralité. Avec la possession des objets et la soif de consommer surgit la tentation de posséder l'autre, par exemple de façon sexuelle, comme un objet. Rien d'étonnant à ce que la pornographie se montre de plus en plus scandaleuse, de pair avec la violence et son corollaire de viol, meurtre et déshumanisation.

Ce n'est pas par hasard si, dans notre société, la consommation et la permissivité vont de pair. Elles ont, au fond, le même motif: l'idolâtrie. C'est ainsi que la convoitise conduit à la mort (Jac 1.13-15).


La convoitise totalitaire

La convoitise économique, qui est l'essence même des sociétés de consommation moderne, transforme tous les rapports sociaux. Aujourd'hui, la société est de moins en moins un ensemble intégré où chacun a sa place et où le maître et le serviteur se côtoient. Le château du patron n'est plus à côté des chaumières de ses employés. Le patron habite une banlieue résidentielle dans sa villa, et les salariés habitent une zone de HLM.

Les groupes sociaux se constituent selon les possibilités de consommation. Ainsi les cadres se regroupent dans des résidences de standing, envoient leurs enfants aux mêmes écoles s'ils en ont le choix, fréquentent les mêmes clubs et s'isolent dans un milieu fermé.

Puisque la société se structure selon la capacité de consommation, le moteur du développement est le snobisme. On ne convoite jamais ce qui est inférieur. On veut toujours plus. Une maison plus grande, une voiture plus puissante, une maîtresse plus jeune, un plus grand congélateur, etc. Même les enfants rivalisent entre eux pour voir des films destinés à la tranche d'âge supérieure à la leur.

Pour beaucoup, l'avenir s'exprime en termes de développement, en expansion des biens. Voilà pourquoi ceux qui ont tout misé sur ce monde ont peur de le perdre. La psychose de la guerre nucléaire ou le délire de la bourse sont un fléau réel pour celui qui a tout investi ici-bas et qui, en conséquence, ne peut accepter l'idée de tout perdre. Les hommes qui veulent tout gagner ont toujours peur de tout perdre; mais il ne pensent plus à leur âme. Ils n'ont plus d'âme.


La vraie richesse

Avec la richesse matérielle qui, engendre la convoitise, l'homme a perdu la vraie richesse. Celle-ci consiste, non en la possession de biens, mais en rapports qui donnent un sens à la vie. En se liant aux objets matériels, l'homme en devient l'esclave. En se liant à son Créateur, l'homme comprend qu'il existe une valeur qui dépasse toute considération économique. Cette libération lui permet d'utiliser et de développer les biens de la création, non pas pour sa gloire, mais en obéissance à Dieu. La convoitise est remplacée par le service.

La vraie valeur de notre vie consiste à vivre pour l'autre et non pas pour notre propre satisfaction: Nous n'avons rien apporté dans ce monde, comme aussi nous n'en pouvons rien emporter... Pour toi, recherche la justice, la piété, la foi, l'amour, la patience, la douceur (1 Tim 6.7, 11).

À vouloir toujours plus, l'homme rate ce qui compte vraiment.

Paul Wells

© Promesses 1989 - 3 / No 89


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JE MARCHERAI AVEC TOI


«L'Éternel répondit: Je marcherai moi-même avec toi, et je te donnerai du repos»

(Exode 33, 14), ou, selon la version Darby:

«Ma face ira, et je te donnerai du repos.»


Laisser Dieu marcher en tête pour entrer dans l'an 2000 est la meilleure chose que nous puissions faire. Car c'est Lui qui non seulement éclaire notre chemin, mais qui aussi nous donne de la confiance et un sûr abri face à toutes les incertitudes relativement à l'avenir, lesquelles nous font si souvent peur.

Laisser Dieu marcher en tête pour entrer dans l'an 2000 est la meilleure chose que nous puissions faire. Car c'est Lui qui non seulement éclaire notre chemin, mais qui aussi nous donne de la confiance et un sûr abri face à toutes les incertitudes relativement à l'avenir, lesquelles nous font si souvent peur. «Sa face» procure une lumière éternelle, qui chasse toutes les ténèbres. O, que nous puissions marcher à cette lumière! Les gens du monde, qui ne connaissent pas le Dieu de grâce et de miséricorde, ont fêté le passage à l'an 2000 à leur manière en couvrant la voix exhortante de Dieu par les bruits de leur jubilation, par un véritable brouhaha. Il n'en est pas ainsi pour les enfants de Dieu, qui ont choisi de suivre le chemin étroit à la suite de Jésus. Ils cherchent la protection et la bénédiction auprès de Celui qui est tout disposé à les soutenir. Soyons comme le roi David, qui priait ainsi:

«Éternel! fais-moi connaître tes voies, enseigne-moi tes sentiers», et qui, ensuite, pouvait témoigner: «Il conduit les humbles dans la justice, Renseigne aux humbles sa voie. Tous les sentiers de l'Éternel sont miséricorde et fidélité, pour ceux qui gardent son alliance et ses commandements» (Ps. 25, 4.9-10).

De telles manifestations de grâce sous la conduite de Dieu, nous pourrons les vivre avec Lui au cours de cet an 2000. Quel merveilleux encouragement!


Le peuple d'Israël dans l'exode

Cette promesse «Je marcherai moi-même avec toi... Dieu l'a faite à Moïse. Le peuple d'esclaves hébreux, maintenant libéré, était en marche dans le désert, conduit avec soin par l'Éternel. Moïse, à sa tête, était assurément un homme intelligent; il est dit de lui: «Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Égyptiens, et il était puissant en paroles et en oeuvres» (Actes 7, 22). Mais l'Éternel ne le choisit pas pour son intelligence ou sa rhétorique; non, Il le mit à ce poste de conducteur, alors qu'il se sentait tout à fait débordé. Dieu agit souvent ainsi, car Il ne regarde pas aux qualités humaines, à des connaissances exhaustives de self-made man. Vouloir se faire valoir aux yeux de Dieu par ses propres capacités naturelles, c'est se fourvoyer. Pour des tâches particulièrement importantes, Il se choisit prioritairement des hommes qui ont appris à obéir. Dieu ne fit pas subir à Moïse des tests d'aptitude; Il le prit tel qu'il était à Son école de la vie spirituelle. Parce que l'homme avait déjà fait ses preuves dans ce domaine, l'Éternel l'engagea à Son service (voir Exode 2-4).


La grande crise

Mais voici qu'en chemin, une situation de crise pratiquement sans issue a surgi. Le peuple de l'alliance s'est rebellé contre Dieu et Moïse; il est devenu désobéissant et contestataire. L'Éternel décida alors de retirer Sa bonne main et de laisser périr ce peuple rétif dans le désert. Israël n'aurait ainsi jamais pu atteindre la terre promise. Mais il est écrit que Moïse chercha de nouveau refuge auprès de Dieu: «L'Éternel parlait avec Moïse face à face, comme un homme parle à son ami» (Ex. 33, 11). Cependant, ce serviteur était maintenant à qui a. Que faire encore? Devant lui, bien des obstacles; derrière lui, aucune possibilité de retour; sous ses pieds, le sable du désert aride et brûlant; et au-dessus de lui, Dieu courroucé! Il semblait être pris au piège. Mais intercédant pour le peuple rebelle, il rappela à Dieu Ses promesses: «Tu as pourtant dit – Tu as pourtant promis – Ce peuple récalcitrant est ton peuple.» Cet homme fidèle s'est tenu à la brèche entre son Dieu et son peuple; il ne voulait laisser ni l'un ni l'autre. Il a pu rendre ce témoignage par la suite: «Je me tins alors entre l'Éternel et vous ...» (Deut. 5, 5). En tant que médiateur, il pria pour son peuple «Pardonne maintenant leur péché! Sinon, efface-moi de ton livre que tu as écrit» (Ex. 32, 32). Mais Dieu ne l'effaça pas de Son livre, car Il est miséricordieux. Moïse obtint la réponse salvatrice: «Je marcherai moi-même avec toi, et je te donnerai du repos.» Quand Dieu marche avec nous, les chemins s'ouvrent! Ainsi agit le Dieu fidèle! (Si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même» (2 Tim. 2,13).

«Ma face ira ...», peut se traduire de l'hébreu par ces mots: «Je marcherai moi-même avec toi, et je te donnerai du repos» ou encore sous forme de question comme: «Si je venais en personne, aurais-tu tes apaisements?» (version allemande de Menge). Martin Buber le dit d'une façon semblable: «Si ma face allait avec vous, cela vous tranquilliserait-il?» Quel amour paternel chez Dieu; de quels soins Il entoure les Siens! Et quel puissant soutien Il offre! Tout cela à la disposition de tous ceux qui se confient en Lui! Il est écrit en Jérémie 32, 41: «Je prendrai plaisir à leur faire du bien, et je les planterai véritablement dans ce pays, de tout mon coeur et de toute mon âme.» Le plus grand bienfait de Dieu pour nous a été le don de Son Fils. Et la plus grande oeuvre d'amour de ce dernier fut qu'Il nous libéra des liens du péché par Son sacrifice à Golgotha.

Comme ils sont à plaindre ceux qui ne connaissent pas Jésus ou ceux qui Le repoussent! Quelle erreur de vouloir trouver la bonne voie pour l'avenir dans des horoscopes et des choses semblables! Insensé et vain, ce souhait: «Qu'une bonne étoile nous conduise!» Non, ce dont nous avons besoin, c'est que «Ma face ira, et je te donnerai du repos.» Que ce soit là notre devise, pour que nous puissions marcher dans la bonne direction et sous la conduite d'une sûre main!


La Parole de Dieu est toujours d'actualité

Ainsi donc, puisque Dieu marche avec nous, nous voulons Lui faire confiance en tout ce que nous sommes et ce que nous avons. Mais comment le réaliser? En nous enquérant de Sa volonté et de Sa voie, car Lui seul sait ce qu'il y a de meilleur pour nous. Il nous en informe par Sa Parole, qu'Il nous ouvre par l'Esprit Saint. Il est écrit au Psaume 119, 105: «Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier.» Et ceci aussi: «Que vous alliez à droite ou que vous alliez à gauche... C'est ici le chemin, marchez-y» (Es. 30, 21; version Darby). Sa promesse doit nous suffire: «Je marcherai moi-même avec toi.» C'est quand nous sommes au bout de nos ressources que Dieu peut agir. Nos problèmes sont des occasions pour Dieu!

Mais quel droit avons-nous d'actualiser en l'an 2000 une telle promesse faite à Moïse il y a 3500 ans environ?

Quel droit avons-nous de nous emparer présentement de semblables promesses divines? N'est-il pas présomptueux de le faire? Certainement pas! Nous pouvons nous les approprier totalement, mais en remplissant certaines conditions; cela s'appelle la foi! En voici le sens:

1. Nous croyons et savons par la foi que nous avons affaire avec le même Dieu que Moïse 3500 auparavant: «Mais toi, tu restes le même, et tes années ne finiront point» (Ps. 102, 28). – «... du Père des lumières, chez lequel il n'y a ni changement ni ombre de variation» (Jacq. 1, 17). – «Je suis l'alpha et l'oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout Puissant.» (Apoc. 1, 8).

2. Nous croyons l'infaillible et sûre Parole de Dieu et, en particulier, ce que Paul a écrit à Timothée: «Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice» (2 Tim. 3, 16).

3. Par la foi, nous sommes participants de la bénédiction promise par l'Éternel à Abraham: «... toutes les familles de la terre seront bénies en toi» (Gen. 12, 3). Nous y sommes inclus; il est, en effet, écrit en Galates 3, 29: «Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la descendance d'Abraham, héritiers selon la promesse.»

4. Les textes de l'Ancien Testament ne sont ni dépassés ni vieillis. Jésus Lui-même s'est servi des paroles des pères, de la loi, des prophètes et des Psaumes: «N'avez-vous pas lu dans la loi...?» (Matth. 12, 5). – «En effet, il est le «oui» qui confirme toutes les promesses de Dieu. C'est donc par Jésus-Christ que nous disons notre «amen» pour rendre gloire à Dieu» (2 Cor. 1, 20; français courant).


Le mot d'ordre pour l'an 2000

Que notre devise soit dans cette promesse divine: «Je marcherai moi-même avec toi, et je te donnerai du repos.» Les voies par lesquelles Dieu veut conduire Ses enfants sont déjà tracées et préparées. Nous pouvons donc nous y engager avec confiance. «Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d'avance afin que nous les pratiquions» (Eph. 2, 10).

Ne plaçons pas notre espoir en des temps meilleurs et prospères! Car: «Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne oeuvre), (2 Cor. 9, 8). La bénédiction de Sa face rayonnante est pour nous; avons-nous besoin d'autre chose? «Que l'Éternel te bénisse, et qu'il te garde! Que l'Éternel fasse luire sa face sur toi, et qu'il t'accorde sa grâce!» (Nomb. 6, 24-25).


Sous le regard de Dieu

Sa face rayonnante était dans l'Ancien Testament la Shekinah (la gloire de la lumière de Dieu). Elle indiquait la présence de Dieu sous forme d'une nuée visible le jour et d'une colonne de feu la nuit; elle accompagnait le peuple d'Israël. Lorsque Moïse demanda à Dieu de voir Sa face, Il lui répondit qu'il pouvait Le regarder de derrière, car personne ne pouvait voir Sa face et vivre. Quand Moïse descendit du Sinaï, un reflet de la gloire divine brillait sur ses traits. Une totale consécration à Jésus-Christ chasse les ténèbres intérieures, la nouvelle naissance donnant une nouvelle créature. La lumière que nous portons en nous avec Jésus remplit nos coeurs: «Car Dieu, qui a dit La lumière brillera du sein des ténèbres! a fait briller la lumière dans nos coeurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ» (2 Cor. 4, 6).

La Shekinah se mettait sur le propitiatoire dans le lieu très saint du tabernacle, et plus tard dans le temple de Salomon. Mais conséquence de la colère de Dieu en raison de la désobéissance de Son peuple, la Shekinah quitta Israël (Ezéch. 11, 23-24). Ce n'est qu'à la naissance de Jésus que la gloire de l'Éternel réapparut, cette fois non pas dans le temple, mais une nuit pour les bergers aux champs. Nous lisons en Luc 2, 9: «Et voici, un ange du Seigneur leur apparut, et la gloire du Seigneur resplendit autour d'eux. Ils furent saisis d'une grande frayeur.» Que Jésus ait alors personnifié la gloire de Dieu, cela ressort clairement de Jean 1, 14: «Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.» Nous lisons en Hébreux 1, 3: Christ est «le reflet de sa gloire et l'empreinte de sa personne, et soutenant toutes choses par sa parole puissante, a fait la purification des péchés et s'est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts.»

Sur l'île de Patmos, Jean a pu considérer la gloire de Dieu dans la nouvelle Jérusalem: «Et il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne. Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d'auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu. Son éclat était semblable à celui d'une pierre très précieuse, d'une pierre de jaspe transparente comme du cristal» (Apoc. 21, 10-11). C'est dans cette gloire que Jésus veut nous introduire! «Vous savez aussi que nous avons été pour chacun de vous ce qu'un père est pour ses enfants, vous exhortant, vous consolant, vous conjurant de marcher d'une manière digne de Dieu, qui vous appelle à son royaume et à sa gloire» (l Thess. 2, 11-12).


Où l'âme trouve-t-elle sa patrie, le repos?

«... je te donnerai du repos.» Satan ne peut nous donner ce repos, mais il tente de nous attirer par toutes sortes de plaisirs trompeurs, auxquels il faut absolument résister. Il nous aveugle par ses offres. En répondant à ses sollicitations, nous tombons dans ses rets et nous en subissons des dommages tant corporels que psychiques. Mais le psalmiste a compris où l'on peut trouver le repos intérieur; il en a fait l'expérience. «Il a mis en paix mon âme, la rachetant de la guerre qu'on me fait, car ils étaient plusieurs autour de moi» (Ps. 55, 18; version Darby). La promesse est là, ferme: «Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu» (Hébr. 4,19), mais nous devons le chercher. Jérémie a affirmé«Ainsi parle l'Éternel. Placez-vous sur les chemins, regardez, et demandez quels sont les anciens sentiers, quelle est la bonne voie; marchez-y, et vous trouverez le repos de vos âmes! Mais ils répondent Nous n'y marcherons pas» (Jér. 6, 16). À celui qui refuse d'y marcher, cette question essentielle vient se poser: «Comment échapperons-nous en négligeant un si grand salut, qui, annoncé d'abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l'ont entendu?» (Hébr. 2, 3). – «Craignons donc, tandis que la promesse d'entrer dans son repos subsiste encore, qu'aucun de vous ne paraisse être venu trop tard» (Hébr. 4, 1).


«Je marcherai moi-même avec toi, et je te donnerai du repos», ou, selon Darby: «Ma face ira, et je te donnerai du repos. Que cela nous soit en précieux encouragement au seuil de cette année nouvelle! Maranatha! Le Seigneur vient bientôt! Qu'Il vous bénisse richement!

BURKHARD VETSCH

© Nouvelles d'Israël Janvier 2000

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CRÉATION DES CIEUX ET DE LA TERRE


Introduction


La Bible s'ouvre par un récit succinct de la création de l'univers. Il est suffisamment clair pour démontrer la puissance et la majesté de Celui qui a créé... qui veut rester invisible, mais désire cependant être connu?

Ce fait est réel: celui qui s'approche de Dieu trouve effectivement dans ce récit une explication qui satisfait aux qualités intellectuelles qui lui ont été imparties.

C'est un mystère de la foi qui a sa source non plus dans la matière, mais dont la réalisation est spirituelle et divine. Elle est annoncée dans les pages de ce Livre.

Ainsi ce cahier n'a pas été écrit en vue de convaincre un incroyant, mais pour celui qui, chrétien, a mis sa confiance en Dieu et en son oeuvre. En consultant la Bible et en lisant attentivement ces pages, le croyant peut y trouver une bonne assurance de foi et peut-être de plus quelques arguments pour la défense de ses convictions.


NOTICE

Pour faciliter la lecture de ce qui suit, nous désirons préciser ceci: lorsqu'il est écrit que Dieu (ou Jésus-Christ) a créé, fait, placé, fondé, il s'agit toujours de Dieu le Père et de Dieu le Fils dans un parfait accord. «Moi et le Père (sommes) Un (Jean 10:30). «Croyez en moi, je suis dans le Père et le Père est en Moi» (Jean 14:11). «Comme toi, Père, Tu es en moi et comme je suis en Toi...» (Jean 17:21). Par la suite nous citerons ces désignations sans nous référer à l'explication présente. Nous vous prions d'en prendre bonne note.

Essai

«Je vis un ange... qui avait un évangile éternel pour l'annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple».

L'apparition de notre globe, dans un univers sans borne, n'est-elle qu'un fait divers dans l'espace qui nous entoure, qu'un clin d'oeil dans le temps, qu'un maillon dans une chaîne?

Temps éternel et espace infini, dont nous ne connaissons qu'une petite partie et que nous ne saisissons pas !

«D'éternité en éternité, tu es Dieu. De génération en génération, c'est ton NOM, l'Éternel.»

C'est ainsi que Dieu se présente, mais lorsqu'il abaisse ses regards vers les fils des hommes, Il donne un cadre au temps qui est le nôtre:

«Mille ans sont comme le jour d'hier quand il n'est plus, comme une veille de la nuit. Tu les emportes, semblables à un songe...»

Reconnaître ce fait – qu'un temps éternel existe hors de portée humaine – aide à comprendre nombre de passages de la Parole de Dieu.


A. La demeure de l'Éternel

La Bible ne donne que peu de renseignements concernant la demeure de Dieu, le Tout-Puissant.

«Christ est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses» (Ep. 4:10).

C'est donc au-dessus du ciel étoilé que nous devons chercher. L'apôtre Paul écrit qu'il «est monté au troisième ciel.»

 

Voici quelques extraits de la Parole:

«A Dieu appartiennent les cieux et les cieux des cieux» (Dt. 10: 14).

«Dieu habiterait-il véritablement sur la terre? Voici les cieux des cieux ne peuvent le contenir» (l Rois 8.27).

«Christ s'est assis à la droite de la majesté divine dans les «lieux très hauts» (Hé. 1:3).

C'est ainsi que le chrétien apprend que le Créateur a son trône dans les «lieux célestes, aux cieux des cieux», et que c'est de là qu'Il a créé le ciel et la terre.

Dans l'infini, au-delà de l'espace stellaire, c'est-à-dire des étoiles, Dieu a sa demeure. Lorsque nous considérons par une nuit claire le ciel étoilé, nous avons parfois une pensée vers ce double infini, l'espace et le temps. Puis, les nécessités de la vie aidant, nous oublions.

Certes, il n'est pas facile de concevoir l'éternité. Cependant les beautés visibles ou invisibles, connues ou encore inconnues de «ce bas monde» nous invitent à reconnaître la puissance éternelle d'un Créateur.


B. Hors du temps, un refus d'obéir

il y a quelques années, nous avons publié une étude intitulée «A l'origine du mal» – le tyran de Babylone, le roi de Tyr, Pergame. Nous reproduisons un extrait de cette étude, ainsi que deux portions bibliques. Elles sont une base pour la suite de l'explication qui va suivre la révolte et la chute de l'être qui s'est opposé à Dieu.

Ce refus d'obéir a eu pour cadre les «cieux des cieux», la demeure de Dieu, en un temps éternel, et avant la création de la terre. Nous pouvons dire cela, car dès le verset Ge. 3:1, il nous est présenté un être – le plus rusé de tous – le serpent qui va intervenir dans la vie de celui qui vient de paraître, l'homme.

À plusieurs reprises, la Bible nous dit qu'il s'agit de Satan. C'est donc bien d'un drame dont nous avons à nous occuper: un être créé s'est opposé à son Créateur. Le voici décrit.

Le prophète Ésaïe écrivait ceci:

Comment es-tu tombé du ciel, astre brillant, fils de l'aurore? Comment as-tu été renversé à terre, toi qui foulais aux pieds les nations? Tu disais en ton coeur: Je monterai au ciel, j'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu. Je m'assiérai sur la montagne où règnent les dieux, dans les régions lointaines du septentrion. Je monterai sur les hauteurs des nues: Je serai semblable au Très-Haut.

Mais tu as été précipité dans le séjour des morts, dans les profondeurs de la fosse ! (ch. 14:12-14).

Cet astre brillant, appelé aussi Lucifer, ne peut être que la description de Satan. Sa déclaration, affirmant son ambition démesurée, semble être le point de départ de l'origine du péché.

Le prophète Ezéchiel en parle aussi:

Fils de l'homme, dis au prince de Tyr Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel. «Ton coeur s'est élevé, et tu as dit je suis Dieu, je suis assis sur le siège de Dieu, au sein des mers.»

«Toi, tu es homme, et non Dieu... Parce que tu prends ta volonté pour la volonté de Dieu... Au milieu des mers, diras-tu, je suis Dieu?»

«Tu seras homme et non Dieu. Tu mourras de la mort des incirconcis» (Ezéchiel ch. 28).

Ces deux passages de la Bible sont similaires; il est question d'un seul et même individu. Par personne interposée – le prince de Tyr

l'Éternel s'adresse à Satan. Voici les motifs de sa condamnation.

«Ton coeur s'est élevé, et tu as dit: Je suis Dieu !»

«Tu as été intègre dans tes voies, depuis le jour où tu fus créé, jusqu'à celui où l'iniquité a été trouvée chez toi.»

«Ton coeur s'est élevé à cause de ta beauté.»

«Tu as corrompu la sagesse par ton éclat.»

Et voici la sanction:

«Je te jette par terre.

Tu es réduit à rien, tu ne seras plus à jamais !»

Un événement, une tragédie?

Du temps éternel, il n'est accordé à l'homme que de courtes échappées. Peut-il émettre quelques suppositions? Ce fut dans les sphères éternelles un bouleversement. Lucifer, avec une multitude d'anges (appelés étoiles du matin), qui jusque-là avaient adoré, loué, chanté, et s'étaient réjouis devant la face de leur Créateur, ces anges se révoltèrent contre leur Maître.

C'est par orgueil que Lucifer devint Satan. Son opposition à Dieu l'amena sous le coup d'une malédiction. Lucifer, devenu par la suite, «le dieu de ce siècle», n'a pas changé de nature. II garde dans sa chute son intelligence et ses brillantes capacités. Nous ne les connaissons qu'en partie.


C. Une assemblée des fils de Dieu

Citation de Michée le prophète (1 Rois 22:19)

Ainsi parla Michée, le prophète: «Écoute donc la Parole de l'Éternel: j'ai vu l'Éternel assis sur son trône et toute l'armée des cieux qui se tenait auprès de Lui, à sa droite et à sa gauche.»

C'est ainsi que dans «les cieux des cieux», Dieu n'est pas seul. Il partage sa gloire avec nombre de créatures. Le livre de Job nous en apporte la confirmation: «Or un jour, les fils de Dieu se présentèrent devant l'Éternel» (1:6).

Les anges, les archanges ont la liberté (ou l'obligation?) de se présenter devant le Tout-Puissant: rendre compte de leurs travaux, recevoir des ordres, présenter des voeux; nous ne connaissons qu'en partie. Mais nous pouvons présumer que tout ce monde n'est pas inactif.

À notre étonnement et malgré sa chute, Lucifer peut encore faire de même, c'est-à-dire qu'il peut encore se présenter devant Dieu. Comment garde-t-il cette prérogative, ce droit? Il nous faut simplement l'admettre, car sa présence est acceptée. Le verset ci-dessus le confirme «car Satan vint aussi au milieu d'eux.»

L'oeuvre de salut, la décision

Serait-ce au cours d'une rencontre de ce genre autour du trône divin, que fut élaboré le grand oeuvre, l'oeuvre de salut éternel pour une humanité à venir? De même aussi, le rôle que devrait y jouer plus tard, en son temps, le Fils de Dieu Lui-même?

Car, prenant la parole, le Fils dit un jour à son Père à ce propos: «Tu n'as voulu ni sacrifice, ni offrande, mais tu m'as formé un corps, Tu n'as agréé ni holocaustes, ni sacrifices pour les péchés, alors j'ai dit:

«Voici, je viens. Dans le rouleau du Livre, il est question de moi. Je viens, pour faire, ô Dieu, ta volonté» (Hé. 10: 5-7; Ps. 40:7-9).

La révolte de l'ange de la «lumière», Lucifer, obligea le Créateur à prendre des mesures exceptionnelles. Sans doute Dieu connaît toutes choses, l'avenir comme le passé, et il avait à ce moment-là déjà son plan. Mais le problème comportait des conséquences d'une portée infinie. Les «cieux des cieux», l'habitation de Dieu qui ne respire que vérité, droiture, justice, obéissance et amour ne pouvait être la scène de ce qui allait suivre. Il fallait un autre milieu, un autre cadre. Il fut décidé de créer, quoi? Ce que nous avons sous les yeux, un monde neuf, une terre.


D. Calculer avant de bâtir

La Parole de Dieu nous invite à la sagesse, aussi bien dans les circonstances spirituelles que dans les conditions qui dominent notre vie ici-bas. Il n'est pas étonnant que le Tout-Puissant agisse de même. «Lequel d'entre vous, s'il veut bâtir une tour, ne s'assied d'abord pour calculer la dépense, et voir s'il a de quoi la terminer?» (Luc 14:28).

C'est comme cela que le Fils de Dieu a été chargé de projeter, d'organiser, de prévoir des intervalles de temps (ce qui n'existe pas dans les sphères éternelles, nous l'avons déjà expliqué). Non point dans les «cieux des cieux» où Dieu a sa demeure, mais dans de nouveaux cieux meublés de soleils, d'étoiles, de planètes, etc. et de plus une terre où une créature encore à créer allait être placée...

En quelque sorte créer des possibilités originelles, là où n'existait jusqu'alors rien, rien pour poser son pied, ni vie, ni mort.

Il fallait mettre en place des conditions, sans doute transitoires, mais favorables pour permettre au Dieu-Créateur, un Dieu qui est justice, un Dieu d'amour qui aime à exprimer sa pensée et les sentiments de son coeur. Mais aussi un Dieu qui doit condamner le coupable, et qui n'aime pas à le faire, qui attend, qui temporise et voudrait voir le pécheur revenir à Lui.

Car Dieu ne le dit-il pas dans sa Parole: N'accueillerait-il pas le pécheur, comme le père du fils prodigue le fit, lorsque ce dernier revint à la maison?

Est-ce trop dire? Je ne le crois pas.

Élaborer

C'est ainsi que l'Éternel-Dieu, dans sa justice, prit une décision: créer... des temps nouveaux, des lieux nouveaux, des conditions nouvelles.

Il s'agissait, premièrement, d'élaborer des plans, de préparer, de déterminer mille choses. C'est à cela que le Fils a été appelé. La tâche était immense. Or, Dieu désirait manifester, montrer ce qui pouvait, ce qui pourrait être vu de Lui: sa puissance éternelle, sa majesté. Et le Fils ne pouvait présenter autre chose que la majesté de son Père !

Le plan d'une construction flotte tout d'abord dans la pensée d'un futur propriétaire; l'architecte fait une ébauche, cherchant à découvrir les voeux de son client; il les couche sur papier, il tire des lignes, puis il calcule...

C'est dans ces pensées que le Fils de Dieu a été chargé de savoir, de connaître à l'avance le pourquoi, le cheminement, le but et le résultat. Ainsi, l'ordre a été donné: créer des nouveaux cieux et une nouvelle terre.


E. Et Dieu créa...

Le livre de la Genèse nous donne de nombreux détails que nous connaissons en grande partie.

Dans la Parole de Dieu, il n'y a pas de titres (ceux qui s'y trouvent ont été placés par l'homme).

Dès le premier mot, on entre dans le vif du sujet. «Au commencement, Dieu créa». Lors d'un temps d'éternité, que l'on ne peut estimer, qui ne peut s'évaluer, le Créateur a agi: «Ma main a fondé la terre, et ma droite a étendu les cieux; je les appelle, et aussitôt ils se présentent» (Ésaïe 48:13).

Et la lumière, le soleil, l'homme

Des ténèbres? Non ! Le premier grand oeuvre du Fils: écartant le voile, la lumière fut ! Quelle lumière? Pas celle du soleil qui n'apparut qu'au quatrième jour. Aujourd'hui, nous savons qu'énergie peut être lumière, dans certaines conditions.

Puis cinq autres jours, pour rendre cette terre accueillante, un monde viable, habitable, pour y placer – un être «semblable au Créateur», capable d'avoir des relations avec le Créateur...

Au quatrième jour, le soleil fut placé en circuit avec la terre, et la terre, attirée par cette masse, mais empêchée par son mouvement de la rejoindre, se mit à tourner autour de ce feu.

Au sixième jour apparut l'homme, chef-d'oeuvre de la création.

Et les jours?

Il n'est pas dans notre pensée de parler davantage de ces jours-là. De même semble-t-il inutile de nous occuper de jours, ou d'années, ou de millénaires. Le vrai chrétien ne s'en inquiète guère. Sa foi, son espoir le portent beaucoup plus loin, plus haut. Que Dieu ait créé cet univers, dans lequel nous vivons, en six minutes, ou en six jours de vingt-quatre heures, ou en X millions d'années, n'a pour lui que peu d'importance. La Bible s'exprime en jours: il accepte et adore.

La volonté de Dieu

«Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire, l'honneur et la puissance; car tu as créé toutes choses, et c'est par ta volonté qu'elles existent et qu'elles ont été créées» (Apoc. 4:11).

Lorsque le Créateur a décidé, la chose commandée se présente et est exécutée très rapidement:

«Aussitôt ils se présentent.»

Dieu créa les cieux (Genèse 1:1)

L'homme qui veut se passer de Dieu, ou qui pense qu'il n'y a pas de Dieu, estime que les cieux n'ont pas de créateur, que tout peut être expliqué par des évolutions successives, que tout s'est créé peu à peu, sans aide, dans le vide ! Le chrétien croit à ce qu'enseigne la Bible. Il en est satisfait.

Sans doute, Dieu eut pu créer d'une autre manière et Il l'aurait dit à l'homme créé plus tard.

L'homme de sciences se présente à lui-même la question: «La nécessité d'un stimulus initial est un vieux problème de la théorie de la formation des étoiles.» Quelle est la force initiale, l'intelligence qui a élaboré, pensé? Quel est l'Être si doué qui a créé les cieux? Qui a moulé l'homme, cet ordinateur si bien adapté à une vie sur cette terre?

Et la terre

En créant les cieux, Dieu créa aussi le système solaire – ainsi s'appelle le soleil avec toute sa ronde de planètes, de satellites, de comètes, etc. ; la terre en fait partie.

Et le temps

Du moment où Dieu a créé la matière – tout ce qui peut se voir, être touché, tout ce que l'Écriture divine appelle – à propos du Fils «l'ouvrage de tes mains» – dès ce moment-là, le temps tel que nous le connaissons était parvenu à l'existence, est parvenu à l'existence: le futur, le présent, le passé.

Du lieu de sa demeure, des «cieux des cieux», Dieu considère l'oeuvre de son Fils:

un ciel étoilé, des millions d'astres, de luminaires, un globe de rocs, de pierres et d'eau sur lequel sont fixés ses regards, un globe mis à part, couvert de ténèbres et d'eau !


F. «Créé l'univers»

«Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils Il l'a établi héritier de toutes choses; par Lui Il a aussi créé l'univers (Hé. 1:2).

Ce texte et les versets qui suivent sont riches en enseignements. «Créé l'univers» est un terme général, qui englobe tout ce qui s'est passé.

Pour ce qui nous concerne, nous désirons étudier ce grand événement de plus près.

«Créé l'univers» est traduit littéralement par «fait les âges». «Par lui il a aussi fait les âges». Le mot correspondant, «aiOn» en langue originale, est traduit plusieurs fois par «âges». On parle de l'âge du bronze, l'âge de la pierre, du moyen âge, etc. Le mot siècle a une valeur définie, cent ans. Le mot «âges» exprime une notion beaucoup plus souple, plus vaste: aux siècles des siècles, d'éternité en éternité, pour toujours, à toujours, les siècles dans leur succession indéfinie.

Le mot grec «.....», rendu par «créé», doit l'être littéralement par «faire». La traduction la plus simple de ces deux mots est donc: «il a aussi fait les âges». Or, en français, on ne peut dire «faire les âges». On ne peut toucher des âges, des époques, des siècles ! Il est donc indiqué de chercher un autre mot que «faire», mais de même sens, de même valeur. Le dictionnaire nous aide (voir dictionnaire grec-français Carrez-Morel, éd. du Cerf).

La racine du mot «.....» nous ouvre l'horizon, nous montre tout l'enseignement que le Grec peut y trouver. Cette racine se retrouve dans les mots suivants: poète, pasteur, berger, faire paître, ouvrage.

Le poète soigne sa création, sa poésie, son poème; le pasteur enseigne, veille sur ses ouailles; le berger aime et garde ses brebis; le peintre lèche son oeuvre; l'ouvrier s'applique à son ouvrage. En quelque sorte, l'une de ces pensées se trouve dans le mot grec «.....», faire.

Le verset noté ci-dessus «par lui, Il a aussi fait les âges» nous renvoie ainsi à une époque qui n'a pas été la nôtre, celle de notre humanité. Il ne s'agissait pas encore de faire, de former de créer un univers. Mais premièrement d'élaborer des plans, de préparer, de déterminer mille et mille choses.

C'est à cela que le Fils de Dieu a été appelé.

L'architecte, le Fils de Dieu, élabora ses plans, et les présenta à Dieu le Père. Si l'on nous permet d'inventer un mot, on pourrait dire que le Fils a «poétisé» ses plans. Il les a soignés, comme le poète veille sur son oeuvre. Il l'a fait avec art, avec amour, avec application, dans la pensée de célébrer son Dieu et Père.

C'est ainsi que le Fils a été chargé d'envisager un univers autre que celui où Dieu habite: un ciel nouveau, une terre nouvelle, matérielle, physique, de nouveaux âges, des temps 1

Une première phase du travail d'un Créateur suprêmement intelligent nous est ainsi dévoilée: avant de bâtir, penser, prévoir.


G. L'ouvrage de tes mains

Nous passons maintenant à l'étape suivante. Elle est décrite dans le même chapitre ! des Hébreux, versets 10, 11, 12. «Mais il a dit au Fils: Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre, et les cieux sont l'ouvrage de tes mains; ils périront, mais Tu subsistes.»

En Genèse 1:1, il est écrit: «Dieu créa les cieux et la terre». Mais ici, dans les versets 10-12, Dieu le Père en donne la gloire à son Fils. «Tu as fondé la terre, et les cieux sont l'ouvrage de tes mains». Dieu ne dit pas: «tu as créé», mais: «tu as fondé la terre.»

«Tu as fondé; les cieux sont l'ouvrage de tes mains». Après avoir présidé à la préparation de l'ensemble de la création, c'est le Fils lui-même qui est à l'oeuvre; il crée, il supervise. C'est l'ouvrage de ses mains. Cieux, soleils, terres, tout ce que l'on peut toucher, tout ce qui est matière, etc., tout cela, c'est «ouvrage de ses mains.»

Mais quelles merveilles !

«Il soutient toutes choses par sa Parole puissante.» Ce que nous voyons, ce que d'autres ont vu et nous ont transmis, ce que la science nous offre, nous permet de connaître, de comprendre, de concevoir, de saisir par notre intelligence; craindre, redouter, espérer aussi !

Nous désirons vous entretenir de ces lois extraordinaires dont on parle peu. Des lois qui n'ont pas trouvé leur point de départ dans le cerveau humain, ni dans celui du têtard ! Des lois sans lesquelles n'existeraient ni ciel, ni terre, ni homme.

Qui a créé ces lois? Ces «lois de force» qui sont à la base et dominent notre univers, qui ont des rapports «constants», dont l'effet demeure invariant. Lois de force que l'homme moderne cherche à unifier dans une théorie toujours plus générale et complexe.

Lois de la pesanteur, d'attraction, électriques, thermodynamiques, etc. Des milliers, et l'on en cherche constamment de nouvelles tout spécialement au grand banc d'essai du CERN, à Genève (Suisse).

Quel est l'être qui, avant toute création, a réalisé l'étendue des connaissances qu'exigerait un monde, un univers? Tout ce qu'il fallait; tout ce qu'il faudrait ! Ces lois existent, et aucun homme ne les tient dans le creux de sa main. Nous en voyons les effets; nous n'en avons pas vu le point de départ !

Même de l'électricité, si près de nous !


H. Payer de sa personne

Mais l'architecte dont nous avons parlé, le Fils de Dieu, qui aujourd'hui, soutient toutes choses par sa parole puissante, ce Fils était appelé à une tâche infiniment plus difficile. D'avance, il en avait été averti. Lorsqu'il s'est exprimé devant le Père (et peut-être aussi devant la foule des anges rassemblés), il a dit: «J'irai... pour faire ta volonté». Or, cette volonté, elle était connue. Dieu l'avait fait connaître.

Sa volonté ! Non seulement projeter, créer des mondes. Mais une autre tâche était encore inclue: une tâche encore plus importante. En parfait accord avec le Père, Lui le Fils, «premier-né d'entre les morts», devait revenir sur cette terre pour dévoiler l'amour du Père, les voeux du Père, mais aussi pour apporter sa compassion, ses souffrances, pour donner sa vie même, versant son sang pour créer un chemin nouveau, une possibilité nouvelle d'accéder au Père, à Dieu, pour payer le prix du rachat du péché de l'homme, la rédemption.

Nous revenons à notre sujet principal avec les versets 2 et 3 du ch. 11 des Hébreux.


I. L'univers organisé

«Or la foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas.»

«C'est par la foi que nous reconnaissons que l'univers a été formé par la Parole de Dieu, en sorte que ce qu'on voit n'a pas été formé de choses visibles»

LES CHOSES QUE L'ON NE VOIT PAS ET QUE L'ON ESPÈRE SONT UNE POSSESSION RÉALISÉE PAR LA FOI.

LES CHOSES QUE L'ON VOIT NOUS FONT RÉALISER LES FORCES INVISIBLES, QUI SONT DES PREUVES DE L'OEUVRE D'UN CRÉATEUR.

Du verset 3, de ce même chapitre, nous retenons le mot «formé» (katartzO). Ce terme est aussi riche en expressions que celui de «poiéO» du chapitre premier.

A l'idée de «former», on peut ajouter «organiser, préparer avec soin, mettre en ordre, déterminer»; de versions anglaises: «ajuster, encadrer».

Le sens de ces verbes nous fait entrevoir des «âges», un univers parfaitement organisé et fonctionnant sans accroc. Pour conclure ces quelques notions, nous pourrions dire: «C'est par la foi que nous reconnaissons que les âges ont été «déterminés, organisés avec soin, ajustés» par la Parole de Dieu, car «ce que l'on voit n'a pas été formé de choses visibles...»

Que de choses Inconnues, que de mystères encore cachés, – que sous-entend cette dernière phrase !


J. Récapitulation des trois passages étudiés dans les pages précédentes

À la page 149, il a été écrit que l'expression «créé l'univers» est un terme général, c'est-à-dire qui embrasse tout l'acte créatif. De ce fait, il ne suffit pas pour étudier l'ensemble de la création avec tout le soin nécessaire.

Pour le témoignage chrétien, l'histoire de la création est d'une extrême importance et mérite beaucoup d'attention. C'est pourquoi nous nous sommes attaché à sonder trois passages dans l'épître aux Hébreux, ch. 1:2; 1:10-12; 11:2-3.

Hébreux 1:2 (hors du temps, dans le temps éternel)

«Dieu... nous a parlé par le Fils,... par lui il a aussi créé l'univers». Il est suggéré de remplacer ces deux mots par «élaborer, envisager un univers nouveau.» Le Fils de Dieu est chargé de préparer mûrement, de combiner, de déterminer soigneusement un nouvel univers. Le verbe élaborer semblerait être celui qui rendrait au mieux le sens de ce vocable.

Hébreux 1-10-12 (à l'heure de la création)

«Il a dit au Fils... Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre, et les cieux sont l'ouvrage de tes mains».

Le mot «fondé» ne donne lieu à aucune remarque. Le Fils de Dieu a été chargé d'ordonner, de superviser l'oeuvre de la création: cieux et toute leur armée, terre. Il a été dit au Fils: «c'est l'ouvrage de tes mains», pour bien spécifier qu'il s'agit, en ce moment, de la matière, de la substance.

De plus, il est précisé que «l'ouvrage de tes mains» périra. La création actuelle n'est pas destinée à être éternelle; au contraire, elle disparaîtra.

Quant au Fils de Dieu lui-même, il est écrit: «Tu subsistes», ce qui veut dire «tu es vivant à jamais».

Hébreux 11:2, 3 (à l'heure des apôtres et aujourd'hui)

«Par la foi, nous reconnaissons que les «âges» ont été formés par la Parole de Dieu».

L'univers a été formé, rendu littéralement est «les âges ont été déterminés» ou organisés, ce qui nous permet un coup d'oeil plus étendu, plus précis. Ainsi ce sont les «âges», avec toute leur histoire, avec leurs heurs et malheurs. Nous sommes appelés à reconnaître que tous ces âges ont été créés par la puissance de Dieu, même si nous n'en voyons pas l'auteur !

L'apôtre écrit: «nous reconnaissons» c'est donc son expérience et celle de multiples chrétiens.


K. Croire et voir

Notre étude, intitulée «Création des cieux et de la terre» est terminée. C'est fort incomplet, sans doute. Ce que nous avons désiré faire remarquer à nos amis chrétiens se trouve cependant dans ces pages. La Parole de Dieu nous fait assister à un commencement grandiose, à une naissance, au départ d'un fait tout nouveau: un univers physique, tangible. Dans cet univers, une nouvelle forme de vie, un être semblable au Créateur !

Est-il étonnant que les chrétiens désirent Lui donner gloire, à ce Dieu-Eternel-Créateur? N'est-ce pas une faveur pour l'être créé, un privilège?

En somme, le chrétien, après le pas initial de la foi, VOIT, avec ses yeux, avec son intelligence, avec sa raison. Il voit l'OEUVRE, les oeuvres que l'homme ne pourra jamais faire.

Du Fils, qui a préparé, organisé, supervisé – qui a donné sa vie il est dit aujourd'hui:

«Il soutient toutes choses par sa Parole puissante».

Pourtant, par cette même Parole, nous sommes avertis que l'éternité n'est pas promise à notre univers. Nous lisons encore dans Hébreux, 1:10-12, «Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre, et les cieux sont l'ouvrage de tes mains. Ils périront, mais tu subsistes; ils vieilliront tous comme un vêtement, tu les rouleras comme un manteau et ils seront changés. Mais toi, tu restes le même, et tes années ne finiront point.»

Nous y sommes habitués, une naissance, un décès, un départ, une arrivée. Ici-bas, tout a été créé, tout aura une fin. Mais supposer que notre terre aura une fin, que notre soleil s'éteindra, il y a un pas que nous ne franchissons pas allègrement 1 Oui, plus tard, beaucoup plus tard...

Pouvons-nous l'empêcher? Venus sur la terre sans notre consentement, nous en repartirons de même. La chose étonnante, c'est que l'homme moderne, capable de décision, ne veuille s'occuper de sa destinée. Ou, tout au moins, ne veut-il pas avoir l'air de s'en occuper ! En général, il repousse toute pensée à cet égard.

Plus que cela, bien des hommes «veulent ignorer» ce qu'a offert le Créateur. C'est un malheur que d'ignorer, mais c'est une catastrophe que de vouloir – ignorer (Il Pi. 3-3-13).

Imaginez un instant que les «lois de force» dont nous avons parlé lois étudiées par les scientifiques – qui encadrent et soutiennent notre globe deviennent tout à coup sans effet?

Si le Créateur retire ces forces, ces énergies, que restera-t-il? «Par la même «Parole» – la Parole qui a créé – les cieux et la terre d'à présent sont gardés et réservés pour le feu, pour le jugement et la ruine des hommes impies.»

«Le jour du Seigneur viendra comme un voleur; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les oeuvres qu'elle renferme sera consumée!»

«Attendez et hâtez l'avènement du jour de Dieu, jour à cause duquel les cieux enflammés se dissoudront, et les éléments embrasés se fondront !»

«Le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient; mais il use de patience envers vous, ne voulant qu'aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance» (Il Pierre 3:13).


Si vous désirez recevoir quelques-unes de ces brochures pour la distribution dans les instituts supérieurs, universités, veuillez vous adresser à l'auteur:

M. et Mme R. et A. GUIGNARD, rte,de Brent 17, CH – 1807 BLONAY, Suisse

René H. Guignard

© Promesses 1983 – 4 / No 68


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LES ENSEIGNEMENTS DE L'ANCIEN TESTAMENT

LE RÉCIT DE LA CRÉATION ET LES MYTHES CRÉATIONNISTES DE L'ANTIQUITÉ ORIENTALE - Genèse 1


Depuis le début du 20e siècle, au plus tard avec «Babel et la Bible» de Friedrich Delitzsch (1902), on a pris l'habitude de faire remonter le récit biblique de la création à des sources babyloniennes, ce qui lui enlèverait sa qualité de révélation divine et d'historicité. Les exégètes modernes imaginent que le récit de la création serait né pendant l'exil d'un désir de créer un soubassement aux rites culturels hébraïques. (Le témoignage unanime de la Bible fait remonter la composition de la Genèse à Moïse lui-même, donc au 15e siècle av. J.-C. Article de «Factum» N° 3/4 mars/avril 1987, intitulé «Genesis auf dem Hintergrund der altorientalischen Schöpfungsmythen» par Benedikt Peters. Traduit et condensé par J.-P. Schneider avec la permission de M. Bruno Schwengeler, rédacteur en chef.


Poussant plus loin l'abstraction, Claude Lévi-Strauss, sociologue anthropologue, dans «Structuralism and Myth», 1981, prétend que ce ne sont pas les vérités symboliques ou historiques qui donnent aux mythes leur importance, mais ce qu'ils nous dévoilent sur la pensée humaine. Nous verrons plus loin ce qu'il en est.


Caractéristiques sommaires des mythes créationnistes de l'antiquité orientale

L'épopée babylonienne «Enuma Elish» est un hymne de 150 vers à la gloire du dieu Mardouk, qui compléta la création et l'ordre du cosmos en vainquant dieux primitifs et monstres. Les tablettes trouvées à Ninive datent du 7e siècle av. J.-C., mais on estime que ce poème remonte à 1800 av. J.-C. Les dieux se livrent des batailles déjà avant la naissance de Mardouk, qui remporte la victoire sur Tiamat, son père. Puis il crée le ciel et la terre, les étoiles et la race humaine, cette dernière dans le but de décharger les dieux des corvées nécessaires à la nutrition. Le poème relate la construction de Babylone, loue l'arme de Mardouk, énumère les devoirs des hommes envers Mardouk et les 50 noms qu'il porte, et se termine par un épilogue.

Comme dans le récit biblique, il est question d'un chaos fait d'eau, partagé en ciel et terre, et de l'existence de la lumière avant la création des luminaires; le chiffre 7 joue un rôle important. En 1876, George Smith publia le «Chaldean Account of Creation», récit qui parle de 3 oiseaux lâchés de l'arche à la fin du déluge. Ce poème babylonien est typique pour tous les autres mythes créationnistes de l'antiquité orientale.

Le parallélisme de ces traits du mythe babylonien avec le récit de la Genèse impressionna tellement les esprits qu'on en oublia les divergences combien plus nombreuses.

Ce que les mythes antiques ont en commun peut se résumer en 5 points:

1. Au début, il y a la matière originelle dont surgit tout le reste, y compris les dieux.

2. Avant la création du cosmos (cosmogonie) a lieu la formation des dieux (théogonie).

3. Les actes créateurs sont provoqués par des relations sexuelles entre dieux et déesses.

4. Tous les mythes sont empreints de polythéisme.

5. Les générations des dieux se succèdent et aboutissent à la souveraineté du dieu régnant.

Ces 5 traits sont caractéristiques pour les mythes babyloniens, cananéens, hittites et grecs. Aucun de ces traits fondamentaux n'est présent dans le récit biblique, qui ne peut donc pas être dérivé de ces mythes d'origine païenne.

Dans l'épopée babylonienne du déluge (Atrahasis), les dieux créent l'homme pour être déchargés de la corvée de cultiver le sol. Le côté pénible de l'existence humaine est donc dû aux dieux, alors que selon Gen 3 il est dû au péché de l'homme, qui est aussi la cause du déluge, alors que les dieux babyloniens détruisent les hommes parce que le bruit qu'ils font leur est devenu insupportable!

Ce qui frappe, c'est le modernisme de certains traits des mythes anciens. Ainsi les dieux cananéens étaient la divinisation des instincts sexuels destructifs - le «sex and crime» actuel. Quant à la théogonie du Grec Hésiode, elle déclare qu'au commencement il y avait le chaos (le vide), la Mère Gaïa (la terre) et le dieu procréateur Éros; en d'autres termes: l'espace, la matière et l'énergie. Nous constatons avec étonnement que les hypothèses modernes des origines ne sont rien d'autre que les anciens mythes exprimés en langage pseudo-scientifique.

J'en veux pour preuve un article paru le 31 décembre 1986 dans la «Neue Zürcher Zeitung» sous le titre «La nouvelle cosmologie». L'auteur stipule qu'avant le Big Bang il existait un «vide originel» qu'il décrit comme «un chaos en ébullition plein de possibilités, dont les particules élémentaires ont pu se structurer spontanément». (De telles élucubrations n'ont rien à envier aux mythes antiques dont ils dépassent encore le côté fantaisiste. Note du traducteur.)


L'unicité du récit biblique

Le récit de la création de Gen 1 et 2 est un cas unique. Par aucune des caractéristiques décisives ne ressemble-t-il aux mythes de l'antiquité orientale, ni aux conceptions hypothétiques modernes. La probabilité d'un emprunt du récit de la Genèse auprès des mythes païens est quasi nulle. Comme les Hébreux ne se distinguent pas des hommes en général, ils ne peuvent pas avoir eu une vue des origines aussi totalement différente de celle des Peuplades qui les entouraient. Reste donc l'alternative d'une révélation divine par un récit de la création que l'homme n'aurait su inventer lui-même. Ceux qui nient la possibilité d'une révélation divine sont réduits à faire abstraction des différences cruciales en vue d'exagérer des points secondaires de ressemblance.


Traits distinctifs du récit biblique

Le récit biblique frappe d'emblée par sa brièveté et sa densité, qui tranchent nettement avec les récits touffus des mythes païens. Autre différence capitale: alors que ceux-ci sont écrits en vers, le récit biblique est en prose.

On a avancé la thèse que le récit de la Genèse serait une version épurée et concise des mythes babyloniens. Ceci contredit une loi que les experts en littérature connaissent depuis longtemps: la règle n'est pas la simplification mais la complication; avec le temps, les textes sont enrichis d'adjonctions et le langage devient de plus en plus fleuri, jamais le contraire.

En contraste avec les mythes antiques orientaux, Genèse 1 et 2 est un récit et non un hymne. Il est dénudé de tout ce qui caractérise la poésie hébraïque: ni parallélisme, ni assonances, ni allitérations ne s'y trouvent. La comparaison avec le Psaume 104, qui est un hymne au Créateur, fait ressortir toute la différence. Rien n'est plus éloigné d'un hymne que le récit biblique de la création.

Et pourtant il y en a qui persistent à le traiter comme tel...


Intentions distinctes

L'intention première du poème «Eluma Elish» est la louange du dieu Mardouk, dont les actes créateurs ne sont mentionnés qu'en passant. Par contre, comme le dit si bien l'érudit juif Umberto Cassuto: «L'intention de la Tora ici (Gen 1 et 2) est de nous apprendre que le monde et tout ce qu'il contient a été créé par la parole de Dieu, selon sa volonté illimitée. De ce fait, elle est en contradiction avec les concepts des peuples limitrophes d'Israël» (sans indication bibliographique).


Particularités du contenu

Au commencement du récit biblique, il n'y a pas, comme dans les cosmogonies païennes, une matière originelle préexistante, ni une théogonie, mais Dieu lui-même. C'est lui qui crée la matière inexistante par une parole créatrice.

(Note du traducteur: Car il dit, et la chose arrive; il ordonne, et elle existe - Ps 33.9. Qui est celui qui a dit, et cela fut? - Lam 3.37).

Ce procédé de création par la simple parole divine n'a pas pu être inventé par l'homme, dont la raison et l'expérience lui font penser que «rien ne vient de rien». Ainsi les mythes babyloniens et autres expliquent l'origine de la terre, du ciel et des étoiles par un acte sexuel entre les dieux, qui à leur tour ont surgi du chaos ou des eaux de la mer.

Autre particularité du récit biblique: il est strictement monothéiste (il n'y a qu'un seul Dieu), ce qui n'est le cas d'aucun mythe antique, tous polythéistes (plusieurs, voire une multitude de dieux et de déesses). La formule de Gen 1.26 - Faisons l'homme à notre image -, loin d'être le reflet d'un polythéisme latent, comme certains l'ont compris, reflète la réalité de la Trinité qui présida à l'acte créateur. (Gen 1.1: Dieu le Père; 1.2: le Saint-Esprit; 1.3: le Fils créateur selon Col 1.16, Héb 1.2, entre autres. Note du traducteur.)

Enfin il est à remarquer qu'il n'y a pas trace d'un combat des dieux dans le récit biblique, conséquence du monothéisme irrécusable prévalant dans la Bible entière.


Conclusion

Elle est apportée par une citation de Cassuto qui démontre clairement l'unicité du récit biblique de la création (sans indication bibliographique):

«Non pas plusieurs dieux, mais un Dieu. Point de théogonie, car Dieu n'a pas d'arbre généalogique. Aucun antagonisme de volontés contraires («clash of wills»), mais une seule volonté qui domine tout et ne peut être contrecarrée. Non une divinité qui se confond avec la nature, mais un Dieu qui est au-dessus et en dehors de la nature, de sorte que la nature, le soleil et les constellations stellaires dans toute leur sublimité ne sont que les ouvrages dus à la seule volonté du Dieu créateur.»

©  Promesses 1990 - 1 / No 91


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NE VOUS DISPUTEZ PAS

(Genèse, XLV, 24.)

Joseph, fils de Jacob, vient de combler ses frères de biens; il les renvoie vers leur père, mais seulement pour qu'ils aillent préparer un retour définitif; et il leur a fait cette promesse qui leur ouvre de si riches perspectives – . «Le meilleur de tout le pays d'Égypte sera à vous.» Eh bien! malgré ces bienfaits, ou peut-être même à cause de ces bienfaits, il dit à ses onze frères: «Ne vous disputez pas en chemin;» comme si ces prospérités futures pouvaient devenir, entre eux, avant même l'entrée en possession, un brandon de discorde; comme si les expériences du passé, amertumes anciennes et grâces récentes, ne devaient pas suffire à conserver l'union des coeurs.

Ne faut-il pas s'étonner, et surtout s'attrister, qu'une telle recommandation ait été nécessaire? et qu'elle le soit encore? Car elle n'a rien perdu de son opportunité, elle s'adresse à tous les frères selon la chair et à tous les frères selon l'Esprit.

Combien de fois l'intérêt devient-il une occasion de disputes, de brouilles, de haines entre des frères et des soeurs! Des héritages à partager, ou même des héritages à convoiter, suffisent à séparer les enfants d'une même famille. Des difficultés ont surgi, ici pour des richesses à répartir, là pour la possession de quelques hardes ou de quelques meubles. Et désormais frères et soeurs ne se parlent plus que pour s'accuser, ne pensent plus les uns aux autres que pour se soupçonner, ne suivent plus la même route que de loin, du plus loin possible, et n'échappent aux disputes que par le parti pris du silence.

Cela est douloureux autant que coupable. La famille chrétienne ne doit-elle pas ici donner l'exemple, comme Joseph a donné le précepte? Si vous étiez bien persuadés que «la convoitise des richesses est la racine de tous les maux;» (1 Timothée, VI, 10) si vous aviez communiqué de bonne heure à vos enfants, parents chrétiens, cette persuasion; si vous ne les aviez pas accoutumés, au contraire, à regarder l'argent comme le bien suprême, vous n'auriez pas préparé ces disputes qui vous affligent déjà de votre vivant et qui se déchaîneront plus amères à l'ouverture de votre testament. Vous pourriez, vous aussi, écrire à la première ligne de ce testament la recommandation de Joseph, avec la certitude qu'elle serait fidèlement observée. Peut-être même l'auriez-vous rendue inutile par l'éducation de ces consciences que la cupidité, mieux que tout autre vice, fausse et pervertit.

Mais tous les hommes, membres d'une même Église, citoyens d'une même patrie, associés du même groupe humain, peuvent aussi s'appliquer cette défense - «Ne vous disputez pas en chemin.»

Nous suivons la même route. Des intérêts communs, des devoirs communs, nous relient tous les jours ou nous rapprochent à certains jours. D'où vient que les hommes ne puissent pas se rencontrer sans se heurter et se toucher sans se froisser? Il y a des causes multiples, sans doute. Mais la plus fréquente et la plus puissante, c'est l'avarice, l'amour et la convoitise de l'argent.

Il ne suffit pas de dire à ses compagnons de voyage: «Bientôt aura passé sur vous le niveau égalitaire de la mort; ne vous disputez pas pour ce qui passe, vous qui passez.»

Il vaut mieux encore dire à ces objets d'une commune miséricorde: «Vous allez vers la maison du Père, où les mêmes grâces vous attendent, et le frère aîné, généreux jusqu'à la mort, en vous comblant de ses biens éternels et en vous en promettant de plus grands encore, vous répète avec sa prévoyance divine: «Ne vous disputez pas en chemin .»


Benjamin Couve

© Courtes méditations (1894)


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LES AFFIRMATIONS CHRÉTIENNES SUR LA CRÉATION DIVINE


1. Le premier fait attesté par l'Écriture Sainte est, qu'au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.

Une affirmation semblable se trouve dans le prologue de l'Évangile de Jean.

Ce même fait, la création de tout ce qui existe par la seule volonté du Dieu Tout-Puissant et par sa Parole, est réaffirmé dans les plus anciens symboles de notre foi, soit le symbole des apôtres, et, en 325 après Jésus-Christ, celui de Nicée (1er Concile général de l'Église). Ce dernier confesse que Dieu, le Père Tout-Puissant, est le créateur de toutes choses, visibles et invisibles.


2. La priorité accordée et par l'Écriture Sainte et par les grandes confessions de foi chrétienne à la doctrine de la création divine, nous convainc d'une chose: de l'importance capitale, pour la pensée et la vie de tout chrétien, de l'assertion du fait de la création de l'univers par la volonté de Dieu.


3. Dans la mesure où elles progressent dans la découverte du réel, les sciences ayant pour objet l'étude des structures de l'univers vont à la rencontre de cette vérité théologique. Les sciences ne peuvent que bénéficier de la Révélation. Elles ont tout à gagner de situer leurs recherches dans ce cadre.

Du fait que l'Écriture Sainte, Parole même de Dieu, ne contient ni erreur ni contradiction, il s'ensuit nécessairement que ses assertions, droitement comprises, correspondent aux vérités découvertes par les sciences naturelles.


4. La foi chrétienne n'a donc aucune raison de craindre les progrès de la science aussi longtemps que celle-ci n'outrepasse pas ses limites propres et celles de la finitude humaine. Si un conflit semble exister entre une vérité scripturaire et des faits mis en lumière dans un ou plusieurs domaines scientifiques, il peut seulement avoir pour origine, ou une fausse interprétation de l'Écriture, ou des données scientifiques inexactes, ou une conclusion erronée tirée de faits exacts, ou un cadre inadéquat conduisant à ne pas prendre en considération certains faits.


5. De manière générale, les soi-disant conflits entre la Bible et la foi chrétienne d'une part, et les sciences naturelles d'autre part, sont la conséquence d'une extrapolation injustifiée des connaissances scientifiques ou de la doctrine biblique. L'état d'esprit de la majorité de nos contemporains, la faible connaissance du contenu de la Bible et le respect quasi religieux voué à la Science donnent l'impression que la science contredit la foi. C'est contre cette fausse impression que nous devons prendre position.


6. Le point de départ de toute pensée vraiment biblique et chrétienne, c'est la Parole de Dieu elle-même, telle qu'elle nous a été transmise - avec une parfaite fidélité par rapport à son divin auteur - dans l'Écriture Sainte.


7. Même si la pensée humaine, toujours faillible par définition, s'est déjà, et plus d'une fois, gravement trompée dans sa compréhension et son interprétation des Écritures, et qu'elle continue à le faire, nous devons affirmer avec conviction que ces erreurs procèdent invariablement de notre propre faiblesse et ne compromettent en rien l'autorité absolue de la Parole du Dieu de vérité. Quant aux sciences naturelles et humaines, bien qu'elles soient en mesure, en vertu de la grâce commune accordée à l'humanité pécheresse, de découvrir des vérités impressionnantes et de grande portée, elles sont pour leur part sous la constante menace d'être sérieusement compromises par la faillibilité et, souvent, la malhonnêteté humaines. Aussi voulons-nous affirmer notre confiance en l'infaillibilité de la Bible avant même d'aborder toute question où les données bibliques sont touchées et pourraient être mises en cause ou même contredites au nom de quelque conclusion scientifique.


8. Nous reconnaissons qu'un théologien ou un simple chrétien peut aisément tomber dans des erreurs d'interprétation. De même les fervents des sciences naturelles et humaines doivent prendre garde à la tentation qui les guette constamment de se vanter de leurs succès réels ou imaginaires et de perdre de vue les limites de leurs capacités.


9. Bien que la Bible toute entière nous parle de la création, cependant elle requiert de nous une certaine modestie dans l'élaboration de notre vision des origines du fait que peu de détails nous sont donnés quant à la création de l'univers.


10. La naissance de l'univers et du temps - à partir du néant (créatio ex nihilo) et de l'éternité intemporelle - est un événement si grand que l'homme ne peut le contempler, l'examiner et le décrire que d'une façon partielle et fragmentaire.

Vu sa volonté de tout comprendre de manière globale, c'est très naturellement que l'homme regimbe contre ses propres limitations et essaie de les dépasser.


11. Les grandes étapes de la création traitées dans le récit biblique sont au nombre de trois: la cosmogénèse (l'origine de l'univers), la biogénèse (l'origine de la vie), et l'anthropogénèse (l'origine de l'humanité).

La création est maintenue bonne et ferme malgré la corruption de la chute.

Chaque étape fait l'objet d'une ou même de plusieurs sciences spécialisées, et la confrontation entre la foi biblique et les sciences naturelles et humaines, ou - plus grave encore - une foi démesurée dans les pouvoirs de la science, exigera toujours une délimitation exacte du problème en cause et des désaccords, réels ou supposés. En règle générale, nous devons toujours réaffirmer notre confiance en la crédibilité absolue de l'Écriture Sainte. Plus particulièrement, nous sommes tenus d'examiner chaque nouvelle question de manière appropriée.


12. En principe, toute science devrait reconnaître ses limites et s'abstenir de faire des extrapolations, de tirer des conclusions qui vont au-delà. En effet, chaque science a des adeptes prompts à se vanter de la prétendue supériorité de leur discipline par rapport à la foi chrétienne. Cette sotte vanité aboutit finalement à un assaut acharné contre la vérité essentielle de la création divine, qui constitue le fondement de la révélation scripturaire et de la foi qui sauve.

Ces attaques, bien que fondées sur des prétentions injustifiées, peuvent ébranler la confiance de chrétiens mal préparés à les jauger et à les repousser.

Pour cette raison, nous voulons, dans les termes de l'apôtre Paul, exprimer quel est notre engagement: Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l'obéissance de Christ (2 Cor 10.5).

Association Création, Bible et Science Case postale 4, 1001 Lausanne, Suisse.

©  Promesses 1988 - No 83 & 87



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LES ENSEIGNEMENTS DE L'ANCIEN TESTAMENT: LA CRÉATION


Texte-clé: C'est par la foi que nous comprenons que le monde a été formé par la Parole de Dieu, de sorte que ce qu'on voit ne provient pas de ce qui est visible. Héb 11.3


1. COSMOGONIE BIBLIQUE

Le compte-rendu que donne Genèse 1 de la création est unique dans toute la littérature mondiale. Aucun texte sumérien, babylonien, etc. ne supporte la comparaison en ce qui concerne la sobriété et la beauté logique du texte biblique; il ne fait aucun doute que les autres textes anciens en sont une corruption. Genèse 1 nous révèle que Dieu créa de rien, qu'il existait donc avant l'univers (le cosmos) dont nous sommes une partie. Par contre, tous les systèmes religieux et philosophiques partent de l'idée erronée qu'il y a toujours eu un univers, qui serait donc la réalité ultime, et que Dieu, plus souvent des dieux y seraient intervenus pour créer quelque chose. Depuis quelques temps, la théologie chrétienne devenue libérale s'est laissée influencer dans ce sens, ce que reflète la TOB en traduisant Gen 1. 1 ainsi: «Lorsque Dieu commença la création du ciel et de la terre, la terre était informe et vide», alors que le texte hébraïque dit: Au commencement Elohîm créa les cieux et la terre et la terre était informe et vide; on ne peut pas séparer ces deux phrases reliées par ET. Remarque: Tous les versets de Genèse 1 commencent par ET et forment donc un récit continu (seule la traduction Darby en tient compte, par contre plusieurs versions anglaises et allemandes, dont celle de Luther).


Gen 1. 1: Étude du vocabulaire au commencement:

au début du temps (bereshit) les cieux: «shamayîm» qui se décompose en «sham» = là, et «mayîm» = les eaux; cela correspond à espace (mot inexistant dans la Bible hébraïque) la terre: «erets» = sol, terre, pays: matière

Dieu: «Elohîm», pluriel exprimant la Trinité créa: (au singulier) «bara» = créer de l'inédit (utilisé pour Dieu uniquement)

Déduction Dieu créa le temps, l'espace et la matière, qui forment une trinité dont chaque élément n'existe qu'avec les deux autres. Avant cette création, il n'y avait pas d'univers.

Gen 1.2: Étude du vocabulaire informe:

«tohu» = en confusion, vain; sens: «sans forme» (matière non encore formée en un globe) vide: «bohu» = vide dans le sens de «non-habité»

(cp Es 45.18: la terre ne fut pas créée pour être vide, mais pour qu'elle soit habitée)

il y avait des ténèbres: Es 45.7 dit que Dieu créa aussi les ténèbres («tehôm = eaux de l'océan)

(cp 2 Pi 3.5: la terre surgit du milieu de l'eau par la Parole de Dieu) l'Esprit de Dieu: «ruach» = vent, souffle planait: 2 autres fois dans l'AT: Deut 32.11 = voltiger Jér 23.9 = frémir

sens: vibrer (énergie = vibrations)

Déduction: la terre est l'objet particulier du Créateur, dont l'Esprit va dynamiser ce qui est encore sans forme et sans habitants.


2. LA CRÉATION ET LES ANGES

Selon Job 38.4-7, les anges acclamaient les actes de création (v.4: matière, v.5: espace). Dieu les avait donc créés avant.

Les anges sont nommés «l'armée des cieux»: ils ont donc été créés après la création des cieux, espace où ils habitent cf Ps 104 (v.2: Dieu crée les cieux = espace; v.4: Dieu crée les anges [cp Héb 1.71; v.5: Dieu établit la terre)


3. LES JOURS DE LA CRÉATION

Le mot «yom» utilisé avec «matin» et «soir» a toujours le sens littéral d'un jour de 24 heures. Moïse, l'auteur du Pentateuque, n'aurait pas pu être plus explicite s'il voulait dire qu'il s'agissait effectivement de jours au sens littéral. Il est exclu d'y voir des «périodes géologiques», qui n'existent d'ailleurs que dans l'imagination des évolutionnistes.

NB: Quand «yom» exprime une période, il n'est jamais Imité par «matin» ou «soir». cf Jér 33.15-16.


4. LES ACTES DE LA CRÉATION

1er jour: Gen 1.3-5 Dieu parle et crée la lumière

Il s'agit ici de Jésus-Christ: Tout a été créé par lui et pour lui (Col 1. 16) et.. la Parole était avec Dieu... la Parole a été faite chair (Jean 1. 1, 14).

Quand Dieu le Fils parle, il y a lumière: Moi, je suis la lumière du monde (Jean 8.12). Cette lumière est indépendante de celle du soleil; là où Dieu (Père et Fils) est, il n'y a pas besoin de soleil (cf Apoc 21.23 & 22.5 !).

Mais les ténèbres restent (elles sont nommées «nuit»). Seule la lumière est déclarée bonne.

Première séparation: lumière et ténèbres

NB : la Trinité apparaît déjà dans les 3 premiers versets de la Bible

Gen 1. 1 - le Père: source primaire de toutes choses
Gen 1.2 - l'Esprit: source de l'énergie
Gen 1.3 - le Fils: la Parole qui crée et qui révèle tout.

2ème jour: Gen 1.6-8 Création des eaux

L'étendue (Chouraqui: le «plafond») entre les deux eaux ne peut être que l'atmosphère; il ne pleuvait pas sur la terre (Gen 2.5), vu qu'il n'y avait pas de nuages; l'arc-en-ciel n'apparut qu'après le déluge.

Les eaux au-dessus: suspension de vapeur (aquasphère ou hydrosphère) qui s'abattit en eau lors du déluge pendant 40 jours et couvrit toute la terre, ce que des nuages n'auraient jamais pu faire.

Effets de l'aquasphère:

1. température égale sur tout le globe (effet de serre)
2. humidité égale sur tout le globe
3. ni déserts ni calottes glaciaires
4. filtrage des rayons ultraviolets et radioactifs, et des radiations cosmiques
5. pression atmosphérique plus élevée
(4 & 5 sont causes de la longévité avant le déluge)
 Ps 148.4-6: l'aquasphère sera rétablie quand Christ renouvellera la terre.

Deuxième séparation: eaux à la surface du globe et eaux au-dessus de l'atmosphère.

3ème jour: Gen 1.9-13 Création de la terre ferme et des plantes

Les spécialistes estiment que la surface du globe était beaucoup plus plate avant le déluge (dénivellation maximale de 2000 mètres).

Il est dit que la terre «produisit» des plantes parce qu'elles sont de la même matière. Elles furent créées pleinement développées, chaque espèce portant déjà sa semence propre et ayant sa structure ADN unique et spécifique. Les espèces sont constantes (codes génétiques) bien qu'existant en variétés multiples.

[ADN: acide désoxyribonucléique constituant le noyau cellulaire]

Troisième séparation: mer et terre. Verdict: BON.

4ème jour: Gen 1.14-19 Création des astres

1er jour: qu'il y ait DE LA lumière (intrinsèque) 4ème jour: qu'il y ait DES lumières (génératrices)

Soleil, lune, planètes et étoiles doivent servir de signes pour les années, les saisons et les jours. Le soleil donne de la chaleur en plus de la lumière. Verdict: BON.

Ceci apporte deux preuves:

1. Les jours ne peuvent pas être des périodes, même aussi courtes que des semaines, vu que les plantes ne peuvent pas vivre sans soleil.
2. Ce n'est pas le soleil qui a fait «se former» les molécules ADN, comme le veut la fiction évolutionniste pour éliminer le fait de la création divine.

Quatrième séparation: jour et nuit

1er - 4ème jour: Récapitulation 1er jour: l'univers vivifié par l'énergie (lumière)
2ème jour: atmosphère et aquasphère
3ème jour: lithosphère (terre ferme, rocs) et biosphère (rendant la vie possible)

4ème jour: astrosphère Selon l'évolutionnisme:

La terre est sans importance. Tout se serait formé spontanément d'abord les poussières cosmiques (nébuleuses) aboutissant à des étoiles, entre autres le soleil et les planètes, dont la terre, insignifiante. Selon la Bible:

La terre est le centre de l'univers; elle a été créée avant les astres, avant même le soleil et la lune. Le Fils de Dieu (unique) vient sur la terre pour se sacrifier afin de sauver l'homme créé à l'image de Dieu (unique). Sur la terre se joue le destin de l'univers entier.

5ème jour: Gen 1.20-23 Création des animaux dans l'eau et dans l'air

Deuxième emploi du mot «bara», car quelque chose de tout nouveau est créé: des âmes vivantes, des êtres qui respirent, vertébrés, invertébrés et oiseaux. Dieu crée des êtres conscients. Il n'y a pas de prototype.

Fait presque inconnu: les premiers animaux conscients que Dieu créa furent «les grands monstres marins».Le mot hébreu «tannîn» utilisé ici signifie «dragon», qui continue à vivre dans la mémoire des peuples. Job spécifie: il s'agit du béhémoth dont la description correspond au tyrannosaure. Le texte spécifie que chaque animal est créé selon son espèce.

Nouveau: Dieu les bénit, pour dire qu'il en prend soin (cp Mat 6.26; 10.29).

Cinquième séparation: chaque espèce séparée l'une de l'autre. Verdict: BON.

6ème jour: Gen 1.24-31 Création des animaux terrestres et de l'homme

1. Les animaux terrestres

Ils furent sans doute créés simultanément, mais nommés dans l'ordre suivant: bétail, reptiles (y compris les grands sauriens), insectes, animaux sauvages. Il est spécifié 5 fois: chacun selon son espèce, dès le début de leur existence.

Sixième séparation: chaque espèce séparée l'une de l'autre. Verdict: BON.

2. L'homme

Création spéciale d'un être inédit (trois fois le mot «bara» !). Il n'y a pas de prototype. Dieu n'a pas «essayé» avant de créer l'homme, lui-même étant le modèle.

Faisons l'homme à notre image: le pluriel indique la Trinité. L'homme, porteur de l'image du Créateur, est aussi une trinité (esprit, âme et corps: 1 Thes 5.23).

Mâle et femelle il les créa: les détails sont donnés dans Genèse 2.

Septième séparation: l'homme séparé de tous les animaux, dont il ne fait pas partie.

Verdict: TRES BON. Litt: «extrêmement bon»!

Cela revient à dire: pas de maladie pas de lutte pour l'existence pas de pollution pas de calamités naturelles (tremblements de terre, etc) pas de mort (elle n'entrera dans le monde qu'au moment de la chute: Rom 5.12)

Remarque: 1er - 5ème jour: le matin et le soir furent UN....ème jour.


6ème jour: le matin et le soir furent LE sixième jour. (indique que l'oeuvre de création est terminée)



L'HOMME


Question-clé: Qu'est-ce que l'homme pour que tu en fasses autant de cas? Job 7.17

1. CRÉATION DE L'HOMME

(a) Dans le récit de la création: Gen 1.1-2.3

v.26-27: l'homme et la femme sont créés à l'image de Dieu, avec cette différence:

l'homme est l'image et la gloire de Dieu la femme est la gloire de l'homme 1 Cor 11.7

Au verset 27, le verbe «bara» est utilisé trois fois; il indique que Dieu a créé de l'inédit, du jamais vu. Ce verbe est employé uniquement avec le sujet Dieu.

Créé à l'image de Dieu implique au moins deux faits:

1. La vie humaine est sacrée (mais non la vie animale!): Gen 9.6-7; Ex 21.29.

2. L'homme ressemble à Dieu dans la connaissance (Col 3.10) dans la justice dans la sainteté Eph 4.22-25

(b) Dans l'histoire des premiers âges: Gen 2.4-4.26

v.4: le mot «origine» ne reflète pas le sens de l'hébreu «toledoth», litt. engendrements (Chouraqui: enfantements). Ce mot revient dix fois dans la Genèse et introduit chaque fois une tranche de l'histoire des premiers temps. Il introduit donc ici la première tranche, et non un autre récit de la création.

v.5-6: on apprend que le cycle hydrologique était différent avant le déluge, selon les conditions créées aux 2ème et 3ème jours de la création.

v. 7: Il ne s'agit pas ici du fait de la création de l'homme, mais du processus: formation et dynamisation du corps.

1. Formation: le corps est formé de la matière de la terre (cp. 1 Cor 15.47). Litt. poussière de la glèbe: donc de petites particules évoquant les éléments chimiques (nitrogène, oxygène, calcium, etc.).

2. Dynamisation: le corps est vivifié parle souffle vital («neshamah» = souffle, esprit).

NB: non pas le Saint-Esprit («ruach»).

3. Fusion de corps et esprit = être vivant («nephesh» = âme ou vie, utilisé aussi pour les animaux, qui ont donc une âme; mais seul à l'homme Dieu insuffle l'esprit dans ses narines).

(c) Ce récit réfute l'évolution

Si l'homme était arrivé à ce stade par une lente évolution, il aurait déjà été un être vivant comme les animaux (Gen 1.20, 24). Mais le premier Adam devint un être vivant (1 Cor 15.45), et non: «Un être vivant devint le premier Adam.» Donc: Dieu créa Adam («bara»: un être inédit) et en fit un être vivant en lui insufflant le souffle vital. Il en découle une constatation de première importance:

Adam est le premier homme; il n'y a pas eu d'homme pré-adamique.

Fait de la même matière que les animaux, il est pourtant seul à l'image de Dieu. L'homme est donc unique dans la création.

(d) Création de la femme (détail complétant Gen 1.27)

Le procédé est celui du clonage: Dieu forme la femme d'une partie de l'homme. Paul en tire une signification allégorique:

Dieu fait tomber Adam dans un profond sommeil, comparable à la mort de Christ dans la tombe. Ève est formée d'Adam et l'Église est formée de Christ. Les deux deviennent un, comme le Christ et l'Église (l'Époux et l'Épouse) deviendront un au retour de Christ. Mais l'homme et la femme, le Christ et l'Église restent distincts.

1 Cor 11. 7: La femme est la gloire de l'homme, comme l'Église est la gloire de Christ. La femme est tirée de l'homme, créée à cause de l'homme. Elle est soumise à l'autorité de l'homme, comme l'Église est soumise à l'autorité de Christ.

C'est l'ordre de la création. S'il est ignoré, les relations entre homme et femme sont perturbées et le bonheur leur échappe.

Parenthèse: Les mots de la Bible pour «homme» et «femme».

AT «adam» de «adama» (terre): l'être humain - utilisé environ 480 fois «ish»: l'homme, le mari - environ 940 fois «enosh»: l'homme mortel - environ 525 fois «ishsha» de «ish»: la femme ou l'épouse - environ 300 fois

NT «anthropos»: l'être humain - environ 510 fois «aner»: l'homme, le mari - environ 160 fois «guné»: la femme ou l'épouse - environ 120 fois.


2. CARACTÉRISTIQUES DE L'HOMME

(a) L'homme est une trinité

L'homme est corps, âme et esprit, selon le récit de la création (1 Thes 5.23). Chaque «partie» signifie toute la personne. À la mort, les trois «parties» se séparent, comme ce fut le cas pour Jésus: Il remit son esprit au Père (Luc 23.46; cf aussi Ecc 12.7: l'esprit retourne à Dieu qui l'a donné); son corps cessa de fonctionner et mourut; son âme (sa personnalité) alla au séjour des morts (Act 2.31). À sa résurrection, une synthèse entre les trois «parties» eut lieu; ce sera le cas pour tous les morts en Christ à leur résurrection.

Le corps («bassar» en hébr., «soma» en grec)

Par lui l'homme prend conscience du monde matériel par l'essence. C'est ce que Paul nomme l'homme extérieur (2 Cor 4.16), l'homme visible.

Le corps est l'instrument de l'âme, le réceptacle du Saint-Esprit (1 Cor 6.19); il sera glorifié à la résurrection (1 Cor 15.52-53).

L'âme(«nephesh», «psyché»)

Elle permet à l'homme de prendre conscience de lui-même. La vie psychique comprend l'intellect, les affections et la volonté.

L'âme représente la personnalité immortelle de l'homme.

L'esprit(«neshama», «pneuma»)

Par lui l'homme prend conscience de Dieu. L'esprit constitue la partie supérieure de l'homme intérieur (2 Cor 4.16). Notre esprit est fortifié par le Saint-Esprit (Eph 3.16), qui agit sur le corps à travers l'âme.

Le corps est l'homme somatique l'âme est l'homme psychique l'esprit est l'homme spirituel (de l'extérieur à l'intérieur).

(b) L'homme est le gérant de Dieu

Il est appelé à gérer la terre, non à l'exploiter.

Gen 1.28 1 Il doit cultiver (travailler); de là la culture (côté créateur de l'homme).et doit garder (prendre soin).

Gen 2.15 Il doit dominer (régner).

Gen 9.2: Après le déluge, les animaux sont livrés entre les mains de l'homme.

Celui-ci diffère des animaux: dans sa chair (1 Cor 15.39), dans sa valeur (Mat 12.12; 6.26).

(c) La position de l'homme dans l'univers

Ps 8.4-6: L'homme est un peu inférieur à Dieu; Dieu a tout mis sous ses pieds.

Héb 2.6-9: L'homme est inférieur aux anges; il est établi sur les oeuvres de Dieu.

Mais le péché a empêché l'homme d'accomplir sa mission, ayant perdu gloire et honneur. C'est pourquoi Dieu a envoyé son Fils (le deuxième Adam), qui par sa mort, sa résurrection et son ascension est couronné de gloire et d'honneur (Héb 2.7). Par Jésus-Christ, l'homme pourra accomplir sa vocation: être fils du Père qui est dans les cieux (Mat 5.45). La tension entre l'obéissance à la loi et la révolte contre la loi est surmontée en Christ. Maintenant, le plan originel de Dieu pourra s'accomplir.

L'homme qui est en Christ est une nouvelle créature / création (2 Cor 5.17); sa vie est cachée avec Christ en Dieu (Col 3.1-4).

(d) L'homme dans la perspective biblique

Il est toujours considéré en relation avec Dieu, en tant que créature de Dieu,

- choisi par Dieu pour régner,

- sujet de la grâce ou de la colère de Dieu.


3. Annexe: CRITIQUE DE LA PSYCHOLOGIE MODERNE

La psychologie voit l'homme comme un dualisme, un être «psychosomatique». Ce qui touche au corps a une incidence sur l'âme (ou la personnalité, ou le Moi), et vice versa. Mais selon la Bible l'homme est trinitaire, il est «pneumatopsychosomatique» (esprit, âme, corps).

Alors que le cerveau est considéré comme le centre qui conditionne les réflexes du corps, la Bible ne parle pas de réflexes, mais de choix responsables. Le siège de l'homme intérieur n'est pas le cerveau, mais le coeur (la pensée, la volonté). Ainsi Christ n'est pas le chef du cerveau, mais du corps (Eph 4.15-16) qui est l'instrument par lequel l'homme peut exécuter sa volonté, qui devrait coïncider avec celle de Dieu.

L'idéologie matérialiste, dont la base est l'évolutionnisme selon lequel l'homme serait le produit du hasard, préconise que l'homme n'est que corps, en analyse finale, vu qu'il cesserait d'exister avec la mort du corps, comme les animaux. Comme les animaux, l'homme agirait par réflexes conditionnés, ce qui n'est qu'une toute petite facette du mobile de ses actions.

Cette conception rendrait le concept de la vérité insensé. Dans un sens, l'action du Saint-Esprit reconditionne le comportement dans le sens de la volonté de Dieu. Mais le Saint-Esprit n'est pas un conditionnement; il fait irruption dans l'être humain, il le dynamise spirituellement, il le vivifie (vie nouvelle).

La Bible enseigne que, par les facultés psychiques ou spirituelles, le corps réagit aux stimulus extérieurs. Les valeurs esthétiques (appréciation de la beauté), morales et mentales sont réelles bien que pas physiques.

La psychologie peut découvrir les causes du comportement, alors que Jésus-Christ guérit par le pardon et la purification celui qui met sa foi en lui. Évidemment, cette sagesse-là n'est pas de ce siècle; c'est la sagesse de Dieu... Dieu nous l'a révélée par l'Esprit, qui sonde tout, même les profondeurs de Dieu. Or nous, nous n'avons pas reçu l'esprit du monde, mais l'esprit qui vient de Dieu, afin de savoir ce que Dieu nous a donné par grâce. Et nous en parlons, non avec des discours qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec ce qu'enseigne l'Esprit, en expliquant les réalités spirituelles à des hommes spirituels. Mais l'homme naturel (litt. psychique) ne les reçoit pas, car elles sont une folie pour lui... L'homme spirituel, au contraire, juge de tout.. en effet,... nous avons la pensée de Christ. 1 Cor 2.6-16.


Jean-Pierre SCHNEIDER


©  Promesses 1987 - 1 / No 79

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