«J'ai ordonné aux corbeaux... Voici que j'ai ordonné à une veuve...» 1 Rois 17:4 et 9 Nous devons être là où Dieu veut que nous soyons. Élie pouvait dire avec conviction: «L'Éternel est vivant, le Dieu d'Israël devant lequel je me tiens. Il se tenait devant la face de Dieu lorsqu'il se cacha près du torrent de Kérith, ou quand il chercha refuge dans la maison de la veuve de Sarepta, ou lorsqu'il affronta les prêtres de Baal sur le Carmel, ou encore lorsqu'il rencontra Dieu au Mont Horeb. Quand nous nous trouvons là où Dieu veut nous avoir, Il prend soin de nous. Il ne lui est pas difficile de nous ravitailler par des corbeaux ou par une veuve. Quand Dieu te dit «Voici ta place!» Il te prend aussi en charge. Même si tu devais te trouver isolé quelque part sur une station missionnaire, tu n'échappes pas au regard de Dieu. Les corbeaux sont toujours à Son service et Il dispose encore aujourd'hui du garde-manger des veuves – comme du temps d'Élie. Lorsque Dieu disait à Élie: – «Cache-toi près du torrent de Kérith» Il transmettait en même temps une copie de cet ordre aux corbeaux qui lui apportèrent du pain et de la viande au lieu indiqué. Quand Jésus dit: «Allez dans le monde entier et prêchez la bonne nouvelle» Il met toute la richesse du ciel à la disposition de ceux qui remplissent cette mission. Si nous nous trouvons là où Dieu veut nous avoir, nous le rencontrerons aussi. Josiah Hopkins (traduction)
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(1 Rois 21: 3) «Après ces choses, voici ce qui arriva. Naboth, de Jizreel, avait une vigne à Jizreel, à côté du palais d'Achab, roi de Samarie. Et Achab parla ainsi à Naboth: cède-moi ta vigne, pour que j'en fasse un jardin potager, car elle est tout près de ma maison. Je te donnerai à la place une vigne meilleure; ou, si cela te convient, je te paierai la valeur en argent. Mais Naboth répondit à Achab: Que l'Éternel me garde de te donner l'héritage de mes pères!» 1 Rois. 21: 1-3 Quel est notre héritage? Notre héritage en tant que chrétien est d'une richesse inouïe. Après la révocation de l'Édit de Nantes en 1685, les protestants furent persécutés et leurs réunions interdites. Ils se réunissaient quand même, le soir, dans les forêts ou dans des lieux tenus secrets. Une jeune fille qui se rendait à l'une de ces réunions fut arrêtée par un soldat du roi: «Où vas-tu si tard?» La jeune fille craignait en disant la vérité de provoquer de nombreuses arrestations. Elle ne voulait pourtant pas mentir «Mon frère est mort. Nous avons une réunion de famille et nous allons lire son testament.» Elle put continuer son chemin mais, à son retour, la voilà de nouveau arrêtée par le même dragon. «Alors, est-ce que ton frère a été généreux pour toi? – Oui, il m'a tout donné». Le testament qu'on avait lu à cette réunion lui avait rappelé que le Fils de Dieu venu sur la terre avait donné sa vie pour elle. Elle croyait cette bonne nouvelle et était devenue une enfant de Dieu (Jean 1: 12). «Si nous sommes enfants de Dieu, nous sommes aussi héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ.» (Rom. 8:17). «Nous avons tout pleinement en lui.» (Col. 2: 10). «Il nous a rendus capables d'avoir part à l'héritage des saints dans la lumière, il nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé en qui nous avons la rédemption, et le pardon des péchés.» (Col. 1: 12-14). «Il nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété.» (2 Pierre 1: 3). «Il nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ.» (Eph. 1:3).
Il est lui-même notre héritage, son testament nous le possédons. C'est la Parole de Dieu, la Bible par laquelle nous possédons les promesses de Dieu. En un instant Christ peut entrer dans le coeur de celui qui le lui demande, mais il faut des années et peut-être même toute l'éternité pour découvrir ce que nous avons reçu à ce moment-là, la richesse de notre héritage. Un testament (la Bible) nous a été donné. Il contient une richesse surpassant tous les testaments du monde entier réunis. Cet héritage qui nous a été transmis par Jésus-Christ lui-même et par les témoins oculaires, les apôtres. Cet héritage qu'ont possédé ceux qui nous ont précédés dans toute l'histoire de l'Église, quel est-il? C'est l'assurance d'être un jour rendu semblable à Christ, de vivre dans l'éternité dans sa présence, de connaître un bonheur parfait que rien ne peut ternir, c'est l'assurance que notre vie dès aujourd'hui a un sens, que nous retrouverons dans l'éternité tous ceux qui ont cru en Jésus-Christ et l'ont reçu comme Sauveur personnel. C'est une place dans le ciel pour toujours, couronné de gloire. C'est d'avoir dès aujourd'hui une relation personnelle avec le créateur de l'univers, le Dieu tout-puissant, le Dieu de grâce et de miséricorde, seul capable de répondre aux aspirations les plus profondes de notre coeur, qui peut nous guider parfaitement dans notre pèlerinage ici-bas. Un ami fidèle, le Dieu saint, juste, bon... Oh! Que Dieu «illumine les yeux de notre coeur, pour que nous sachions quelle est l'espérance qui s'attache à son appel, quelle est la richesse de la gloire de son héritage qu'il réserve aux saints.» (Eph. 1: 18). Mes amis voilà notre vigne, voilà l'héritage de nos pères. Cet héritage nous l'avons obtenu par la foi en Jésus-Christ qui s'est donné en rançon pour nos péchés. La richesse infinie de cette vigne nous la partagerons avec tous les enfants de Dieu, mais gardons-nous de l'abandonner à des étrangers. En 1 Rois 21: 2, Achab n'a pas l'intention de conserver la vigne, l'héritage de Naboth, mais il veut en faire un potager. Arracher le cep pour y planter des navets. Le cep dans les écritures c'est Jésus-Christ, duquel tous les sarments (les véritables enfants de Dieu) tirent leur vie et leur accroissement. C'est la vie du cep qui fait porter du fruit aux sarments. Comment est-ce que l'on donne son héritage? Comment est-ce que l'on peut donner sa vie en héritage? En y laissant les petits renards la ravager (Cant. 2: 15) «Tu avais arraché de l'Égypte une vigne; Tu as chassé des nations, et tu l'as plantée. Tu as fait place devant elle, Elle a jeté des racines et rempli la terre; Les montagnes étaient couvertes de son ombre, Et ses rameaux étaient comme des cèdres de Dieu; Elle étendait ses branches jusqu'à la mer, Et ses rejetons jusqu'au fleuve. Pourquoi as-tu rompu ses clôtures, En sorte que tous les passants la dépouillent? Le sanglier de la forêt la ronge, Et les bêtes des champs en font leur pâture. Dieu des armées, reviens donc! Regarde du haut des cieux, et vois! considère cette vigne!» (Ps. 80:9 -15). C'est par la négligence de notre vie spirituelle que l'on donne sa vigne au monde, que l'on dissipe son héritage. Une vigne pour qu'elle porte du fruit doit être entretenue «Celui qui se relâche dans son travail est frère de celui qui détruit», (Prov. 18:9). «J'ai passé près du champ d'un paresseux, Et près de la vigne d'un homme dépourvu de sens. Et voici, les épines y croissaient partout, Les ronces en couvraient la surface, Et le mur de pierres était écroulé. J'ai regardé attentivement, Et j'ai tiré instruction de ce que j'ai vu. Un peu de sommeil, un peu d'assoupissement, Un peu croiser les mains pour dormir!... Et la pauvreté te surprendra, comme un rôdeur, Et la disette, comme un homme en armes.» (Prov. 24:30-34). Entretenir sa vigne c'est ne laisser croître que ce qui produit du fruit. Arracher les épines qui étouffent la vigne. Ôter de votre vie tout ce qui risque d'étouffer votre vie spirituelle. Ôter de vos vies tout péché. Entretenir, c'est veiller à la clôture, tenir séparée votre vigne du reste. Que des renards ne puissent pas entrer et ravager votre vie spirituelle. Comment cela? En n'ayant pas de mauvaises compagnies «Car les mauvaises compagnies corrompent les bonnes moeurs.» (1 Cor. 15:33), en ne fréquentant pas des lieux où Christ n'irait pas. En ne mettant devant vos yeux ou vos oreilles des choses que Christ n'aimerait pas voir ou entendre. Entretenir, c'est porter la nourriture dans nos vies. La nourriture, c'est Christ, le pain de vie. Priver votre vie spirituelle de la lecture et de la méditation de la Parole, c'est abandonner votre héritage. Entretenir, c'est arroser votre vigne, c'est lui apporter les ondées d'en haut. Pour le chrétien c'est dans la prière que les fraîches rosées nous sont accordées. La réunion de prière, c'est l'averse, mais votre rencontre personnelle le matin avec le Seigneur, c'est la rosée qui se dépose chaque jour. En se compromettant avec de faux enseignements Pourquoi ces protestants devaient-ils se cacher? Faisaient-ils quelque chose de mal? Non, simplement ils refusaient les fausses doctrines de l'Église catholique romaine. Ils étaient prêts à se retrouver avec ceux qui croyaient toute la Bible. Jésus a dit: un peu de levain fait lever toute la pâte. Un peu d'erreur finit par corrompre toute la vérité. Pourquoi aujourd'hui les protestants sont-ils de nouveau en train de se rapprocher des catholiques? Ils ont laissé un peu de levain dans la pâte et tout a été corrompu. Le levain dans le protestantisme, c'était, entre autres, le baptême des enfants. C'est-à-dire que l'on devenait protestant par la naissance naturelle et non plus par la nouvelle naissance en Christ. On a cessé de prêcher l'Évangile. Ce qui fait que l'Église protestante a grandi d'une façon fulgurante à tel point qu'au moment du massacre de la Saint-Barthélemy, près de la moitié de la France était protestante, mais progressivement elle a cessé d'être une église de professants et est devenue une église de multitude. Ils ont laissé leur héritage pour une vigne «meilleure» (1 Rois 21: 2). Grâce à Dieu il y a eu des hommes exemplaires, de véritables chrétiens professant leur foi dans le Sauveur Jésus. «Cependant, tu as à Sardes quelques hommes qui n'ont pas souillé leurs vêtements; ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu'ils en sont dignes.» (Apoc. 3:4). Mes amis, ne donnons pas notre héritage, n'abandonnons pas notre vigne! Pourquoi ne doit-on pas donner notre héritage? À cause de ceux d'autrefois Les Juifs ne veulent pas oublier les atrocités qui ont été commises contre les leurs lors de l'holocauste de la deuxième guerre mondiale. Parce que, disent-ils, «Oublier c'est mourir deux fois». C'est comme s'ils étaient morts pour rien. Se souvenir et conserver le souvenir c'est prévenir un nouveau génocide. Un héritage c'est une richesse acquise par d'autres, avant nous, l'«héritage de nos pères». Un héritage, c'est le fruit d'une vie d'étude, de combat, de souffrance, de victoire. En Héb. 11:35-38, nous lisons que «Des femmes recouvrèrent leurs morts par la résurrection; d'autres furent livrés aux tourments, et n'acceptèrent point de délivrance, afin d'obtenir une meilleure résurrection; d'autres subirent les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison; ils furent lapidés, sciés, torturés; ils moururent tués par l'épée; ils allèrent çà et là, vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités eux, dont le monde n'était pas digne, errants dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre.» Voilà ceux qui nous ont précédés et qui ont gardé le bon dépôt pour que nous puissions le posséder aujourd'hui. Le Seigneur Jésus est mort sur la croix pour nous obtenir cet héritage. Voici le témoignage du Cardinal Hosius, président du Concile catholique de Trente (1545): «Durant ces 12 siècles passés, aucune église (que lui appelle secte) n'a été plus sévèrement punie. Si les Baptistes n'avaient pas été résolument tourmentés et retranchés par le glaive, ils fourmilleraient en plus grand nombre que tous les réformateurs.» De 1320 à 1384, en Angleterre, vécut un homme qui attira l'attention du monde entier: John Wycliffe. Sa vie fut constamment en danger. Finalement, il mourut paralysé. Plusieurs années plus tard, ses os furent déterrés, puis brûlés et ses cendres furent répandues sur les eaux à cause de l'extraordinaire haine de l'Église catholique. Jean Huss fut un autre homme qui suivit d'assez près l'exemple laissé par John Wycliffe; il vécut de 1373 à 1415 en Bohême, il fut brûlé vif sur un bûcher. En Italie Savonarole vécut de 1452 à 1498 et fut également brûlé. L'Anabaptiste Grebel mourut de la peste en prison. Blaurock fut banni et mourut sur le bûcher en 1529, au Tyrol. Mantz fut jeté dans la rivière Limmat, les mains ligotées et passées par-dessus les genoux ployés. Hubmaier, après avoir subi la prison à Zurich, put gagner la Moravie. Il fut brûlé vif en 1528. Des milliers d'Anabaptistes suisses furent jetés sur les routes de l'exil. La liste des martyrs pour la cause de Jésus-Christ est immensément longue. Tous ceux-ci ont connu des morts violentes pour la seule et authentique foi dans la Bible et l'oeuvre achevée de Christ à la croix. Ils sont morts pour que la flamme d'un évangile pur arrive jusqu'à nous aujourd'hui. Gardons-nous de les oublier. Dans une revue, une photo montre un jeune homme négligemment allongé sur une pierre tombale d'un monument aux morts de la deuxième guerre, écoutant de la musique. Son attitude montre qu'il avait oublié que c'est parce que des jeunes hommes ont donné leur vie au combat que lui peut jouir de la liberté aujourd'hui. Que Dieu nous garde de donner l'héritage de nos pères à cause de ceux qui sont morts pour que nous possédions cet héritage aujourd'hui. À cause de ceux de demain Nous n'avons pas le droit de donner cet héritage car il ne nous appartient pas à nous seulement, mais aussi à ceux de demain. À nos enfants et aux générations qui suivront. Quand l'Éternel transmet son héritage aux enfants d'Israël, il leur dit: «Tu diras à tes enfants.... tu inculqueras à tes enfants...» (Deut. 6:7) On raconte que l'écrivain russe Dostoïevski (1822-1881), condamné à être fusillé pour ses activités révolutionnaires, fut finalement déporté dans un camp en Sibérie. Revenu de ce bagne avec le Nouveau Testament qu'il avait emporté, il disait: «Pour moi tout est clair: personne n'est plus beau, plus profond, plus compréhensif, plus parfait que Christ. Il ne peut exister quelqu'un de meilleur. Si on devait me prouver que Jésus-Christ est en dehors de la vérité, je préférerais rester avec lui que de rester avec la vérité. Mais Jésus lui-même a dit: «Je suis le chemin, la vérité et la vie». Sur son lit de mort Dostoïevski réclama le Nouveau Testament qu'il avait tant médité en Sibérie. Il montra ce petit livre usé à ses enfants en leur disant: «Ne vous séparez jamais de ce livre et surtout ne doutez jamais de l'amour et du pardon de Jésus». Il transmettait le flambeau, il était en train de passer le témoin à ses enfants. L'apôtre Paul, après avoir enseigné le jeune Timothée, lui dit: «Et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles qui soient capables de l'enseigner aussi à d'autres.» (2 Tim. 2:2). Que Dieu nous garde de donner l'héritage de nos pères afin que ceux de demain puissent en jouir pleinement comme nous aujourd'hui. À cause de ceux d'aujourd'hui Un héritage, s'il doit être transmis, est aussi une possession pour nous aujourd'hui afin que d'autres autour de nous en bénéficient. «Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée; et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes oeuvres, et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.» (Mat. 5:14-16). Les héritiers de demain sont aussi ceux qui nous entourent aujourd'hui. Dans la Grèce antique, il existait un jeu sportif appelé «la course aux flambeaux». C'était une course relais, à pied, qui se déroulait la nuit. Dans une même équipe, chaque athlète transmettait au suivant une torche allumée. L'équipe gagnante était celle qui, la première, avait fait circuler son flambeau jusqu'au but sans qu'il s'éteigne. Ce devait être un spectacle pittoresque et impressionnant de voir toutes ces lumières se déplacer rapidement dans l'obscurité. Depuis le début du christianisme, chaque génération de croyants a transmis à la suivante le flambeau de la foi. Le flambeau nous est parvenu aujourd'hui à nous qui sommes arrivés à la fin des temps. Encore aujourd'hui, ces lumières brillent un peu partout dans le monde. Elles sont constituées par le témoignage que chaque chrétien rend à son Sauveur. Quels sont les coureurs dont les flambeaux jettent la lumière la plus intense? Ce sont ceux qui aiment Jésus-Christ de tout leur coeur et s'appliquent à obéir à ses enseignements. Par leur comportement et leurs paroles ils peuvent alors refléter quelques caractères de Celui qui est la lumière du monde: Jésus-Christ. Quels sont les coureurs qui sont victorieux dans la course chrétienne? Ce sont ceux qui fixent constamment les regards de la foi sur le but de leur course: Jésus-Christ. Faisons partie des vainqueurs qui conservent la flamme du témoignage de Christ et qui le transmettent fidèlement, à cause de ceux qui nous ont précédés, de ceux qui nous suivront et à cause de ceux que nous côtoyons. Mais par-dessus tout, par amour pour Celui qui nous a rendus capables d'avoir part à l'héritage des saints: à cause de Jésus-Christ notre Sauveur! Vincent Bourrel © La bonne Nouvelle mars 2001
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La parole de l'Éternel était rare en ces jours-là. (I Samuel, III, I.) Il y a, dans l'histoire religieuse, des temps où Dieu se révèle avec plus de clarté. Certaines époques sont créatrices, et la voix qui appelle les êtres à l'existence ou qui les rappelle à leur vocation ne cesse pas alors de traverser les airs. Ce sont les périodes où le royaume de Dieu, s'il ne vient pas avec éclat, du moins se manifeste avec puissance: les prophéties, les miracles, les communications directes de Dieu à l'homme, les opérations surnaturelles appartiennent à ces semaines sacrées, où comme dans la Genèse primitive, mais cette fois dans l'univers spirituel, la lumière se sépare des ténèbres et les astres s'allument au ciel. Mais il est d'autres périodes où les oracles de Dieu se taisent, où son oeuvre se poursuit sans doute, mais par le développement lent et continu des germes confiés au sol, où non seulement les miracles ont cessé, mais où l'on n'assiste même plus aux triomphes visibles de l'esprit, où il ne se rencontre plus un Samuel ou un Élie pour soulever les consciences, et où nous sommes réduits à répéter avec le Psalmiste (Ps. LXXIV, 9): «NOUS ne voyons plus nos signes; il n'y a plus de prophète, et personne parmi nous qui sache jusques à quand.» C'est une grande épreuve pour les âmes fidèles que de traverser ces mortes-saisons pendant lesquelles le ciel semble fermé, et d'entendre les incrédules et les sceptiques réclamer avec ironie des preuves du pouvoir de Dieu. «Où est ton Dieu?» disent-ils (Ps. XLII, 3, 10), et nous ne savons plus que répondre. Gens de petite foi que nous sommes! Notre Dieu est toujours le Créateur, aussi bien quand il est entré dans son repos que lorsqu'il opère les merveilles des six jours. Il ne cesse pas de travailler, selon le mot de Jésus (Jean, V, 17), et son activité, pour ne s'exercer plus de même manière qu'aux jours où les malades étaient guéris et où les morts ressuscitaient, n'est pas pour cela supprimée ou affaiblie. Dieu parle, si sa voix résonne moins haut; même quand il impose à l'humanité l'épreuve de ses longs silences, il ne se laisse pas sans témoignage, et les miracles spirituels demeurent comme une attestation de son pouvoir et comme un appel à notre foi. Ce qui est vrai de l'humanité prise dans son ensemble est vrai de la vie de chaque chrétien. Il y a des temps de fertilité et des temps de sécheresse, et, en dépit de la prévoyance qui a rempli les greniers au jour de l'abondance, la famine se fait sentir à l'âme. Il y a des époques de ferveur, d'élan, de joie, et il y a des heures où la parole de Dieu se fait rare, où Dieu semble absent ou endormi, et où le cri de David, c'est: «Reviens!» (Psaume VI, 5), ou encore et le plus souvent «Réveille-toi!» (Psaumes VII, 6; XXXV 23; XLIV, 24, etc.). Rien n'éprouve plus les âmes que ces silences de notre Dieu. Que Jésus se taise quand Pilate l'interroge (Matth., XXVI, 63; XXVII, 12, 14), il n'y a pas là de quoi nous surprendre. Mais qu'il se taise quand nous l'interrogeons, nous ses amis; qu'il dorme (Marc, IV, 38), précisément quand la tempête rugit et que lui seul peut l'apaiser, cela nous semble mystérieux et douloureux. S'il y a là une épreuve pour la foi, cette épreuve ne doit pas dépasser ou épuiser nos forces. Nous pouvons être froissés par le silence prolongé d'un ami; mais si notre affection est solide, elle brave les froideurs apparentes et survit à ces blessures qui suffiraient à tuer une amitié moins robuste. De même que les miracles de l'Évangile nous permettent aujourd'hui de nous passer de miracles, et que l'accomplissement progressif des prophéties nous dispense de réclamer des prophéties nouvelles, de même les bontés de Dieu, hier, avant-hier, nous communiquent la force d'attendre le retour de ces bontés jusqu'à demain, jusqu'au jour suivant s'il le faut. Dieu ne parle pas maintenant; mais il a parlé et il parlera. Ses réponses (ô mon âme, c'est lui qui a si souvent provoqué les tiennes et qui t'a prévenue par tant de grâces), ses réponses ne te manqueront pas si tu comptes sur elles avec patience et si tu les demandes avec foi. Benjamin Couve
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LA MEILLEURE PART 2 Chroniques 15:12
Que Dieu désire notre compagnie est peut-être l'un des messages les plus étonnants que nous transmettent les Écritures. Ce fait est si bouleversant qu'il nous est difficile d'en saisir toute la signification. Que Dieu permette à ses créatures d'entrer en relation avec Lui, voilà déjà une merveille suffisante, mais qu'Il le désire et y trouve de la joie, cela est presque au-dessus de notre compréhension. «Le Père demande des adorateurs...» Laissons cette vérité nous pénétrer. Elle nous inspirera un désir de recherche de la face de Dieu. Laissons-nous travailler chaque jour par cette pensée: Dieu me désire. Afin de traverser victorieusement les périodes de sécheresse et d'obscurité, et de trouver la patience et la persévérance nécessaires à notre quotidien, rappelons-nous qu'Il veut nous secourir. Il attend jusqu'à ce que nous venions à Lui. Il est de toute importance de donner sa vraie place à la croix de notre Sauveur. La communion avec Dieu n'est possible que sur cette base-là. Dans l'Ancien Testament, Dieu ordonne d'offrir des sacrifices tous les jours, matin et soir. Cela n'est-il pas éloquent? Nous aussi devrions quotidiennement, par un acte précis, dans la prière et la louange, prendre conscience du sacrifice du Fils de Dieu. Car c'est au pied du trône de la Grâce que Dieu a promis de nous rencontrer. Et tandis que nous prions et adorons le Seigneur pour son précieux sacrifice, cherchons plutôt à donner qu'à recevoir. Dieu a besoin d'hommes et de femmes qui l'adorent. Nous pourrons alors nous rendre compte que le Saint-Esprit, en silence mais de façon très réelle, nous met au bénéfice de la mort de Christ et que, grâce à Lui, par la Parole et la prière, notre communion avec Dieu devient une bénédiction et une joie. Croyons que Christ, à cause de sa mort expiatoire, est digne d'adoration et de louange. David a trouvé sa force et sa joie dans la présence de Dieu. Pour lui c'était devenu une passion. Ses psaumes révèlent à quel point elle était comme la pulsation même de son âme. Sa chair et son coeur criaient vers le Dieu vivant. Dans le Nouveau Testament, Paul est l'exemple le plus frappant d'un homme animé d'une véritable passion pour Christ. Elle naquit dans la présence du Sauveur. C'est ce qui lui a donné la force d'endurer les pires souffrances, de combattre contre les bêtes à Éphèse, de supporter les quarante coups moins un. Dans cette intimité avec son Seigneur, il avait appris à connaître l'amour de Christ, sa largeur, sa longueur, sa profondeur et sa hauteur, ainsi qu'à être rempli «jusqu'à toute la plénitude de Dieu». Ce fut cette même passion pour Christ qui retint Marie de Magdala en pleurs près du tombeau vide, alors que les disciples s'en étaient retournés chez eux. Aussi, quelle merveilleuse récompense elle reçut! Non seulement une vision d'anges, mais Christ Lui-même, pour réjouir son coeur et sécher ses larmes. Et pour toujours il sera écrit: «Il apparut d'abord à Marie de Magdala». Dans notre zèle pour agir au mieux, nous privons-nous de la meilleure part? La parole que nous adresse le Seigneur est toujours la même: «Celui qui m'aime sera aimé de mon Père; je l'aimerai et je me ferai connaître à lui». Une récompense attend les disciples qui cherchent Sa face: le pouvoir et l'autorité sont accordés aux serviteurs fidèles; la gloire du travail accompli revient à l'ouvrier zélé... mais ceux qui aiment Jésus pour Lui seul ont pour eux le murmure de Son amour et la joie de Sa Présence. Willy Geiser
© AVÈNEMENT Janvier 1996 No 91 / P 29
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(Considérations à partir de 2 Chr. 20) Remarque: il est vivement recommandé de lire ce chapitre, trop long pour être cité ici. Le contexte historique Josaphat, devenu roi de Juda en 870 av. J.-C. à l'âge de 35 ans, régna pendant 25 ans, temps de grande prospérité. L'Écriture lui donne ce témoignage: Il fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel (1 Rois 22.43). Il envoya des Lévites enseigner la loi de Dieu au peuple. Il fit régner la paix entre Juda et Israël. Pour combattre les Syriens, il s'associa même Achab, roi d'Israël, qui fut tué par une flèche tirée «au hasard» c'était un jugement de Dieu. Le prophète Jéhu reprit Josaphat pour s'être allié à Achab. Les peuples voisins craignaient Josaphat, au point où même les Philistins et les Arabes lui apportaient des tribus. Mais au moment où Josaphat était en train de réformer le système judiciaire, les Moabites, Ammonites et Édomites se liguèrent et commencèrent à envahir Juda par le sud-est. C'est la victoire sur ces nations que relate 2 Chron 20. Attaque et contre-attaque(à lire: les v. 1-5) Les enfants de Dieu sont souvent attaqués par Satan quand le peuple de Dieu est dans la paix, ce qui fait des jaloux, des envieux. Satan ne supporte pas que règne la paix avec Dieu et des uns avec les autres. Josaphat a opéré des réformes pour que la justice règne dans le pays. Satan combat toute réforme qui est faite dans l'obéissance à Dieu. Les chrétiens sont attaqués quand ils vivent leur foi. Ils ont une armure (Eph 6): elle doit toujours être prête! Quelle est alors la réaction à l'attaque de l'ennemi? 1. v. 3-4: la crainte! Ce ne sont que les naïfs ou les inconscients qui «se moquent de l'ennemi». Satan est un ennemi redoutable, car il est puissant, n'ayant pas encore été neutralisé. Le Fils de Dieu, qui est apparu pour détruire les oeuvres du diable (1 Jean 3.8), nommait Satan le «prince de ce monde» virtuellement, il a été jugé à la croix, mais laissé actif dans le monde jusqu'au moment où il sera jeté en enfer, après le règne millénaire de Christ sur la terre (Apoc 20.10). Mais cette crainte justifiée doit produire une deuxième réaction: 2. Consulter l'Éternel: c'est une décision à prendre; la prière, le face à Dieu, permet à Dieu d'intervenir. 3. Proclamer un jeûne: il permet à l'homme d'être à l'écoute de Dieu; un jeûne durait en général une journée, rarement plus. 4. Chercher l'Éternel: c'est la recherche de sa volonté. La prière de Josaphat: un modèle (à lire: v. 6-13) v. 6: Invoquer Dieu demande une attitude pleine de respect. Le début de cette prière rappelle le «Notre Père». Josaphat reconnaît en Dieu le Seigneur de la terre, celui qui domine par sa puissance illimitée. v. 7: Josaphat rappelle à Dieu les victoires du passé et les promesses faites à Abraham et sa descendance, promesses qui se sont accomplies: le pays a été donné à Israël. v. 9: Sa foi en la fidélité de Dieu lui donne la liberté de prier: tu écouteras et tu sauveras! Il a le droit de prier ainsi parce qu'il se base sur les promesses de Dieu. v. 12: Josaphat sait que le peuple de Juda est faible: nous sommes sans force. Mais il ne compte pas sur ses forces. Aussi ne regarde-t-il pas à l'armée de Juda, mais à Dieu: nos yeux sont sur toi. v. 13: Tout le peuple prie avec Josaphat (aussi la «marmaille»: sens du mot hébreu), qui doit prier distinctement, à haute voix, afin d'être compris. Tous sont debout devant l'Éternel. Application: 1. Donnons à Dieu ses titres de souveraineté quand nous nous approchons de lui dans la prière. Le Créateur, que l'on s'adresse au Père ou au Fils, ne peut jamais être le «copain» la familiarité n'est pas de mise. 2. Même si Dieu n'a pas besoin que nous lui rappelions la victoire remportée à la croix par Jésus-Christ, évoquons-la dans nos prières, car elle est la garantie de toutes les victoires ultérieures. Faisons appel aux nombreuses promesses qui nous sont faites en Christ. 3. Tu écouteras et tu sauveras! Prier ainsi n'est pas de l'insolence, puisque la base en est la parole de Dieu. La lire est une excellente introduction à la prière, car elle nourrit nos prières. 4. Nos yeux sont sur toi: cela n'a pas changé. Courons avec persévérance l'épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, l'auteur de la foi (Héb 12.1-2). Quelle est cette épreuve? Le combat contre l'ennemi, Satan. Regarder à nous-mêmes, c'est courir à l'échec. 5. Jésus promet l'exaucement des prières à ceux qui s'accordent pour demander quoi que ce soit (Mat 18.19). Les paroles prononcées doivent être comprises par tous, et l'attitude extérieure doit exprimer le respect dû à Dieu. Réponse à la prière (v. 14-17) L'Esprit de Dieu révèle à Yahaziel que Dieu va combattre pour Juda: Ce n'est pas votre combat, mais celui de Dieu. C'est là un écho des paroles de Moïse dans Ex 14.14: L'Éternel combattra pour vous. Un exemple éclatant fut le combat de David contre Goliath, que David apostropha ainsi: Moi, je marche contre toi au nom de l'Éternel des armées... Ce n'est ni par l'épée ni par la lance que l'Éternel sauve; car la bataille appartient à l'Éternel (1 Sam 17.45-47). David exprima la pensée de Dieu ainsi au Ps 35.3: Ton salut, c'est moi! Pierre a dû apprendre la même leçon lors de l'arrestation de Jésus, qui lui dit: Remets ton épée dans le fourreau. En d'autres termes: «Le salut, c'est moi.» L'épée n'est pas une lame d'acier; c'est l'épée de l'Esprit, qui est la parole de Dieu (Eph 6.17). Les adeptes de la théologie dite «de la libération» devraient revoir leur idéologie anti-biblique. Dieu indique au peuple quelle est sa place (v. 16). Et notre place? Elle est en Christ, avec qui nous avons été identifiés: morts avec lui à la croix, ressuscités avec lui à une vie nouvelle, montés avec lui au ciel (assis dans les lieux célestes selon Eph 2.6). v. 17: Aujourd'hui vous croyez; demain vous verrez. – Aujourd'hui: Nous marchons par la foi et non par la vue (2 Cor 5.7). Demain: Alors nous verrons face à face (1 Cor 13.12); lorsqu'il sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est (1 Jean 3.2). Le principe n'a pas changé: à l'Éternel sera avec vous correspond je suis avec vous tous les jours. Face à l'adversaire (v. 18-30) Dieu est honoré même avant le combat par une louange à haute voix. Le peuple se prosterne, tombe sur ses genoux: position vulnérable, mais expressions de force spirituelle. Josaphat est un vrai chef, un vrai berger: il encourage le peuple à placer sa confiance en Dieu et sa parole. Puis il envoie le choeur devant l'armée, non pour donner du courage aux soldats (en guise de fanfare...), mais pour faire entendre la louange. Chantaient-ils le Ps 136 (car ta bienveillance dure à toujours)? Résultat: Dieu confond les ennemis, qui s'entretuent; il y a beaucoup de butin, pour lequel Dieu est de nouveau loué, car l'Éternel les avait remplis de joie. Les peuples environnants ont dû constater que Dieu est puissant. Ils ont appris la crainte de Dieu, de sorte qu'ils cessent de s'attaquer à son peuple (v. 29). Ainsi Dieu lui donna du repos (v. 30). C'est aussi ce que Dieu veut pour nous: Ne vous inquiétez de rien; mais en toutes choses, par la prière et la supplication, avec des actions de grâces, faites connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées en Christ-Jésus (Phil 4.6-7). Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose aussi de ses oeuvres, comme Dieu se repose des siennes (Héb 4.10). Considérations sur la louange Ce chapitre nous fait voir trois aspects de la louange: 1. La louange-adoration Le mot hébreu traduit par «adoration» a le sens de «se prosterner». C'est l'attitude qui convient aux créatures en face de leur Créateur. On ne se tient pas n'importe comment en la présence de Dieu. 2. La louange-témoignage Il y a lieu de donner à Dieu tout honneur face à l'ennemi. La louange est alors l'expression de la foi en la toute-puissance de Dieu. Ce n'est pas par la louange que l'ennemi est vaincu, mais par la foi: la victoire qui triomphe du monde, c'est notre foi (1 Jean 5.4). 3. La louange-bénédiction Ce sont les actions de grâces citées plus haut, les remerciements pour la délivrance. Ces louanges sont la réponse à la fidélité de Dieu. Jean-Pierre Schneider © Promesses 1991 – 4 / No 98
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DES
YEUX POUR VOIR – 2 Rois 2: 9-10 Lorsqu'ils eurent passé, Élie dit à Élisée: Demande ce que tu veux que je fasse pour toi, avant que je sois enlevé d'avec toi. Élisée répondit: Qu'il y ait sur moi, je te prie, une double portion de ton esprit! Élie dit: Tu demandes une chose difficile. Mais si tu me vois pendant que je serai enlevé d'avec toi, cela t'arrivera ainsi; sinon, cela n'arrivera pas. (2 Rois 2:9-10, LSg). On pourrait dire que le futur ministère d'Élisée s'est joué sur un regard. Imaginons les yeux rivés résolument sur son maître pendant que le char de feu enlevait le prophète. Cela fut le moyen de communication d'une onction qui commença dès lors à se manifester glorieusement dans la vie d'Élisée. Voir la gloire de Dieu avec nos yeux physiques peut entraîner dans notre vie une communication de cette gloire. L'inverse existe également. Quand le même Élisée fut assiégé dans la ville de Dothan par l'armée syrienne, le serviteur de l'homme de Dieu ne vit, par ses yeux physiques, qu'une multitude de soldats ennemis les presser de toutes parts. Devant son angoisse, Élisée demanda à Dieu de lui ouvrir les yeux spirituels pour qu'il puisse voir les légions d'anges invisibles qui étaient là pour les protéger (2 Rois 6,14-17). Le serviteur, à ce moment-là, ne pouvait recevoir par ses yeux physiques et il avait besoin d'être éclairé par ses yeux spirituels. Ce que j'aimerais souligner ici, c'est l'importance de deux sortes de sens à considérer dans notre marche chrétienne. Il y a les sens physiques qui nous informent par rapport au monde matériel, mais il y a également les sens spirituels de notre esprit que nous devons apprendre à développer par le Saint-Esprit. À la vue, l'ouïe, le toucher, le goût, l'odorat physiques, correspondent les cinq sens spirituels. La Parole de Dieu y fait référence dans bien des domaines (Eph. 1, 18; Apoc. 2, 7, etc.). Pour voir la gloire de Dieu se manifester dans notre vie, apprenons à voir aussi avec les yeux du coeur, entendre avec nos oreilles spirituelles, toucher avec notre esprit, goûter à la bonne Parole de Dieu et sentir la bonté du Seigneur. L'homme spirituel marche ainsi «comme voyant l'invisible» qu'il amène à la réalité visible par sa foi en action. Pierre Truschel
© AVENEMENT Mai 1994 No 71
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LA SIGNIFICATION PROPHÉTIQUE DES ÉVÉNEMENTS APRÈS L'ENLÈVEMENT D'ÉLIE 2 Rois 2: 13
«... Et il releva le manteau qu'Élie avait laissé tomber. Puis il retourna, et s'arrêta au bord du Jourdain; il prit le manteau qu'Élie avait laissé tomber, et il en frappa les eaux et dit: Où est l'Éternel, le Dieu d'Élie? Lui aussi, il frappa les eaux, qui se partagèrent ça et là, et Élisée passa». 2 ROIS 2: 13 Élie est une image prophétique de l'Église de Jésus-Christ qui, elle aussi, sera bientôt enlevée. Les événements survenus après l'enlèvement d'Élie ont eux aussi une portée prophétique. Ils trouveront leur accomplissement au travers des bouleversements qui surviendront après notre enlèvement. 2 Rois 2, 11 nous raconte comment Élie a été enlevé: «Comme ils continuaient à marcher en parlant, voici, un char de feu et des chevaux de feu les séparèrent l'un de l'autre, et Élie monta au ciel dans un tourbillon». Puis, au verset 12, nous lisons au sujet d'Élisée resté en arrière: «Élisée regardait et criait: Mon Père! Mon Père! Char d'Israël et sa cavalerie! et il ne le vit plus». Cette exclamation d'Élisée fait ressortir le fait qu'Élie avait été, tout au long de sa vie, la force motrice d'Israël, comparable à un char, des chevaux et des cavaliers qui permettent d'aller plus loin. Seul Élisée savait la réalité de l'enlèvement d'Élie, de sa disparition définitive. À ma connaissance, seul Israël comprendra pleinement le sens de l'enlèvement de l'Église de Jésus-Christ. Élisée représente prophétiquement Israël. Or, en Israël, ce seront particulièrement les croyants qui comprendront cet événement inexplicable et définitif, car ils se souviendront d'Élie. Sans parler évidemment des nombreux chrétiens de nom qui ont entendu le message du retour de Jésus-Christ et de l'enlèvement de l'Église, et qui l'ont refusé. En effet, eux aussi sauront de quoi il s'agit. Par contre, ceux du dehors chercheront une explication rationnelle à cette disparition subite de tant d'individus. Du point de vue prophétique, les gens du monde sont comparables à ces hommes dont nous lisons en 2 Rois 2, 16-17a: «Ils lui dirent: Voici, il y a parmi tes serviteurs 50 hommes vaillants; veux-tu qu'ils aillent chercher ton maître? Peut-être que l'Esprit de l'Éternel l'a emporté et l'a jeté sur quelque montagne ou dans quelque vallée. Il répondit: Ne les envoyez pas. Mais ils le pressèrent longtemps et il dit: Envoyez-les». N'est-ce pas une leçon très importante que la parole de Dieu veut nous donner au travers de cette histoire? En dépit des instances des fils des prophètes pour envoyer leurs collègues à la recherche d'Élie, Élisée est catégorique: «Ne les envoyez pas»! Il savait bien que cette recherche n'aurait aucun sens. N'avait-il pas vu lui-même comment Élie fut enlevé au ciel dans un tourbillon? Malgré cela, les fils des prophètes insistent. Ils savent mieux, eux, aussi cherchent-ils à persuader Élisée jusqu'à ce que, enfin, il leur dise: «D'accord, allez-y! Puisque vous insistez, allez!» Pendant 3 jours, ils parcourent la région, franchissent les montagnes, traversent les vallées, pénètrent dans les grottes et suivent tous les ravins. Ils n'écartent aucune éventualité. Peine perdue, il n'existe plus de trace d'Élie. Et pour cause! Lorsqu'ils s'en retournent, bredouilles, Élisée leur dit: «Ne vous avais-je pas dit: N'allez pas?» Que d'efforts inutiles! Ils auraient pu les éviter, s'ils avaient obéi à la parole d'Élisée. Les contemporains d'Hénoc firent certainement pareil lors de son enlèvement. Nous lisons en Hébreux 11, 5: «C'est par la foi qu'Hénoc fut enlevé pour qu'il ne voie point la mort, et il ne parut plus». On s'imagine que ses compagnons aussi le cherchèrent; mais «il ne parut plus». J'aimerais faire appel à tous ceux qui ne seront pas avec nous lors de l'enlèvement: Ne nous cherchez pas. Ne croyez pas non plus tout ce que l'on pourrait vous raconter à ce sujet, aussi évident que cela puisse paraître. Par exemple tenez l'explication selon laquelle l'enlèvement aurait eu lieu au moyen d'OVNIS pour absurde. Surtout, ne le croyez pas! Pour ceux qui ont refusé d'accepter Jésus-Christ et qui resteront en arrière, il faut plutôt qu'ils cherchent une explication auprès «d'Élisée» - auprès de la partie croyante d'Israël. Ils connaîtront la réponse. Après l'enlèvement de l'Église de Jésus-Christ, Israël affrontera trois réalités que l'on perçoit déjà dans le comportement d'Élisée, après l'enlèvement d'Élie. Élisée cherche à expérimenter la réalité de Dieu Après l'enlèvement de l'Église, Israël entrera dans une lutte terrible. Il doit être amené à reconnaître la réalité de Dieu, à l'expérimenter et à la saisir. Ce fut exactement l'expérience d'Élisée qui, laissé seul, ressentit profondément le départ subit de son maître. Nous lisons aux versets 12b-13: «Saisissant alors ses vêtements, il les déchira en deux morceaux, et il releva le manteau qu'Élie avait laissé tomber. Puis il retourna, et s'arrêta au bord du Jourdain». Voici l'instant de la vérité pour Élisée. À présent, c'est lui qui doit agir, car Élie n'est plus là. Il saisit donc avec confiance le manteau qu'Élie a laissé tomber et retourne au Jourdain. Combien devait-il sentir battre son coeur lorsque, le manteau d'Élie dans sa main, il approcha le Jourdain. Il avait vu Élie partir au ciel, condition nécessaire pour obtenir ce qu'il avait demandé: être revêtu de la force de son maître. Ce fut un instant critique et dangereux pour Élisée! La promesse s'accomplira-t-elle vraiment? On imagine la tension intérieure d'Élisée. Recevra-t-il réellement cette puissance dont Élie avait disposé? Nous lisons au verset 14: «... il prit le manteau qu'Élie avait laissé tomber, et il en frappa les eaux et dit: Où est l'Éternel, le Dieu d'Élie? Lui aussi, il frappa les eaux, qui se partagèrent ça et là, et Élisée passa». Grave faute Arrivé au bord du Jourdain avec le manteau d'Élie, Élisée commit une grave faute. Mais on ne la discerne qu'en lisant différentes versions de la Bible et grâce au secours du Saint-Esprit. Lisons, par exemple, la version de Schlachter au sujet de cet événement près du Jourdain: «... et il prit le manteau qu'Élie avait laissé tomber et dit: Où est l'Éternel, le Dieu d'Élie? Et lorsqu'il frappa les eaux de la sorte, elles se partagèrent ça et là, et Élisée passa». Cette traduction laisse supposer qu'Élisée dut frapper deux fois avant que les eaux se partagent. Il existe deux versions hollandaises qui ont saisi l'essentiel de cette parole de l'Écriture: «... et il prit le manteau qu'Élie avait laissé tomber et en frappa les eaux, mais elles ne se partagèrent point. Il s'écria alors: Où est donc le Dieu d'Élie? Il frappa les eaux une seconde fois, et elles se partagèrent ça et là, et il passa à sec». La faute d'Élisée, très répandue aujourd'hui encore, fut de compter sur les bénédictions reçues au lieu de s'attendre à Celui qui les donne. Élisée mit sa confiance dans l'autorité d'Élie au lieu de se confier dans le Dieu d'Élie. C'est pourquoi, les eaux ne se partagèrent pas. Aujourd'hui, bien des enfants de Dieu commettent la même erreur. Ainsi, vous avez confiance en vos sentiments et en vos propres forces. Vous vous appuyez sur des bénédictions passées, sur vos propres capacités, sur vos dons, vos expériences, etc, au lieu de fixer votre regard sur le donateur, le Seigneur seul. J'ai fait l'expérience maintes fois que l'Évangile était plus difficile à annoncer là où il y a eu un réveil autrefois. Les croyants se nourrissent alors des bénédictions passées au lieu de s'attendre à Celui qui désire bénir maintenant! C'est pourquoi, les eaux ne se partagent pas! Élie commit cette même faute à un certain moment de sa vie. Bien que la main de l'Éternel fut sur lui, il se mit brusquement à compter sur ses propres forces et à s'arrêter aux choses visibles. Nous lisons en 1 Rois 18, 45-46 et 19, 1-3: «En peu d'instants, le ciel s'obscurcit par les nuages, le vent s'établit, et il y eut une forte pluie. Achab monta sur son char, et partit pour Jizreel. Et la main de l'Éternel fut sur Élie, qui se ceignit les reins et courut devant Achab jusqu'à l'entrée de Jizreel. Achab rapporta à Jézabel tout ce qu'avait fait Élie et comment il avait tué par l'épée tous les prophètes. Jézabel envoya un messager à Élie, pour lui dire: Que les dieux me traitent dans toute leur rigueur, si demain, à cette heure, je ne fais de ta vie ce que tu as fait de la vie de chacun d'eux! Élie, voyant cela, se leva et s'en alla, pour sauver sa vie. Il arriva à Beer-Schéba, qui appartient à Juda, et il y laissa son serviteur». Jamais encore Élie n'avait pris la fuite. Cependant, cette fois, il se hâta, contrairement à son habitude d'attendre la parole de l'Éternel, comme ce fut le cas entre autres en 1 Rois 17, 2: «Et la parole de l'Éternel fut adressée à Élie ...» (cp. aussi 1 Rois 17, 8 et 18, 1, etc.). Sûr de sa force à cause de la victoire sur le mont Carmel, il courut devant Achab. Cela signifie qu'au moment où «... la main de l'Éternel fut sur Élie», Élie abusa de la puissance que Dieu lui accorda. En agissant ainsi sans attendre la parole de Dieu, il se laissa entraîner, pour la première fois, à se fier aux choses palpables et visibles. En effet, nous lisons à ce sujet: «Élie, voyant cela, se leva et s'en alla, pour sauver sa vie». En ce qui concerne Élisée, lorsqu'il vit que les eaux du Jourdain ne se partagèrent pas, il s'écria: «Où est l'Éternel, le Dieu d'Élie»? Cette fois, il ne se référa plus à la force d'Élie, mais au Dieu d'Élie. Voilà la première expérience que fera Israël après notre enlèvement. Situation périlleuse pour Israël À l'exemple d'Élisée, menacé par les eaux dangereuses du Jourdain, Israël, représenté en Apocalypse 12 comme la «femme» aux douze étoiles, risque de se faire engloutir, lors de la grande tribulation, par des «fleuves» sataniques. Cette situation périlleuse d'Israël nous est décrite de façon très nette en Apocalypse 12, 13-17: «Quand le dragon vit qu'il avait été précipité sur la terre, il poursuivit la femme qui avait enfanté le fils. Et les deux ailes du grand aigle furent données à la femme, afin qu'elle s'envole au désert, vers son lieu, où elle est nourrie un temps, des temps et la moitié d'un temps, loin de la face du serpent. Et, de sa gueule, le serpent lança de l'eau comme un fleuve derrière la femme, afin de l'entraîner par le fleuve. Mais la terre secourut la femme, elle ouvrit la bouche et engloutit le fleuve que le dragon avait lancé de sa gueule. Et le dragon fut irrité contre la femme, et il s'en alla faire la guerre au reste de sa postérité, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui retiennent le témoignage de Jésus». Le verset 12 de ce même chapitre montre clairement que cet événement aura lieu juste après l'enlèvement de l'Église. Nous lisons: «C'est pourquoi, réjouissez-vous, cieux, et vous qui habitez dans les cieux. Malheur à la terre et à la mer! Car le diable est descendu vers vous, animé d'une grande colère, sachant qu'il a peu de temps». Prophétiquement, la traversée du Jourdain d'Élisée représente de façon précise Israël et la grande tribulation. Le fleuve du Jourdain constituait pour Élisée un danger énorme. Les flots refusèrent de se retirer jusqu'au moment où Élisée cria au Dieu d'Élie. C'est là qu'il expérimenta la réalité de l'Éternel! De la même façon, après notre enlèvement, Israël se souviendra de son Dieu et l'appellera selon ce qui est écrit en Ésaïe 58, 9a: «Alors tu appelleras, et l'Éternel répondra, tu crieras, et il dira: Me voici»! Ou, selon Ésaïe 30, 19: «Oui, peuple de Sion, habitant de Jérusalem, tu ne pleureras plus! Il te fera grâce, quand tu crieras. Dès qu'il aura entendu, il t'exaucera». La «femme» en fuite, c'est-à-dire l'Israël croyant, ne sera donc pas engloutie par le fleuve de mort menaçant. Le Seigneur entendra ses cris et interviendra. Israël s'abreuvera à la source du salut Israël expérimentera autre chose encore après l'enlèvement de l'Église: Il connaîtra la source du salut de Dieu et y boira! Le nom d'Élisée qui, comme déjà mentionné, représente prophétiquement Israël, signifie: «En Dieu le salut». À l'exemple des fils des prophètes qui, après l'enlèvement d'Élie, rendirent hommage à Élisée lui disant: «L'Esprit d'Élie repose sur Élisée» (v. 15), Israël rendra hommage à Dieu. Ensuite, Élisée reçut aussi l'approbation des habitants de la ville, qui s'adressèrent à lui pour recevoir du secours: «Les gens de la ville dirent à Élisée: Voici, le séjour de la ville est bon, comme le voit mon seigneur; mais les eaux sont mauvaises, et le pays est stérile. Il dit: Apportez-moi un plat neuf et mettez-y du sel. Et ils le lui apportèrent. Il alla vers la source des eaux, et il y jeta du sel, et dit: Ainsi parle l'Éternel: J'assainis ces eaux; il n'en proviendra plus ni mort, ni stérilité. Et les eaux furent assainies, jusqu'à ce jour, selon la parole qu'Élisée avait prononcée» (v. 19-22). Cette source est très célèbre à Jéricho. Jéricho, aussi appelée «ville des Palmiers» (Jn. 3, 13) et reconnue, selon les dernières fouilles archéologiques, comme la ville la plus ancienne du monde, doit sa fertilité avant tout à cette source. Mais du temps d'Élisée, l'eau de cette source qui garantissait depuis des millénaires l'existence de la ville, provoque fausses couches et stérilité. C'est pourquoi les hommes de la ville s'adressent à l'homme de Dieu. Élisée demande un plat neuf avec du sel qu'il verse dans la source empoisonnée. Il donne gloire à Dieu en disant: «Ainsi parle l'Éternel: J'assainis ces eaux». Ce n'est donc point Élisée, mais le Seigneur qui accomplit le miracle, de façon à ce que les eaux restent saines «jusqu'à ce jour» (v. 22), voire même jusqu'à aujourd'hui. En effet, actuellement encore, les femmes et les filles de Jéricho se rendent à la source du «Sultan» ou «d'Élisée» pour y puiser de l'eau. Le plat et le sel Ce premier miracle prophétique d'Élisée en Israël représente d'abord de manière bouleversante la nature de l'oeuvre de salut de Jésus-Christ. En plein milieu de l'empoisonnement, de la corruption et de la mort, le prophète arrive avec un plat neuf et du sel. Il jette le sel dans la source d'eau. Le sel se dissout et la source est assainie. Réfléchissons un instant! Nous étions tous des condamnés à mort, perdus, stériles! Tous privés de la gloire de Dieu (Ro. 3, 23)! C'est Dieu qui offrit le «plat neuf», le corps pur de Jésus: «... mais tu m'as formé un corps» (Hé. 10, 5b). Dans ce corps, le sel représente la nature sans péché de Christ, qui empêche et refuse toute corruption. Le sel jeté dans les eaux polluées se dissout entièrement, s'identifiant ainsi avec l'eau! «Vous êtes le sel de la terre» (Ma. 5, 13). En considérant ces choses, je fus saisi comme tout à nouveau de cette réalité: La vie du Seigneur Jésus versée dans sa totalité dans notre bourbier de péché, accomplissement de 2 Corinthiens 5, 21: «Celui qui n'a pas connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu». En d'autres termes: Ce n'était plus le Fils de Dieu qui pendait à la croix, mais le péché lui-même. - Lorsque donc Élisée prit le sel dans le plat neuf pour le jeter dans la source empoisonnée, les eaux ainsi mélangées au sel furent purifiées. En ce qui nous concerne, notre purification vient du Seigneur Jésus. Il n'a pas épargné Sa propre vie, allant jusqu'à la mort de la croix. Il s'est mélangé avec les eaux corrompues de l'humanité, où Il s'est pour ainsi dire «dissous» comme le sel. Dieu a fait devenir péché Celui qui n'a pas connu le péché. C'est ce qui a poussé le Seigneur Jésus à dire à Nicodème: «Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé» (Jn 3, 13). Le serpent est la personnification même de la corruption, du poison, de la mort et de l'enfer. Par son identification au péché, Jésus a été méprisé, rejeté. Le résultat de cette oeuvre accomplie à la croix est le même que celui que vit Élisée, lorsqu'il prononça ces mots à Jéricho: «Ainsi parle l'Éternel: J'assainis ces eaux» (v. 21). De même aujourd'hui, le Seigneur dit: «Voici, je fais toutes choses nouvelles» (Ap. 21, 5). Je t'ai guéri, tes péchés te sont pardonnés, le sang de Christ purifie et fait toutes choses nouvelles! Source ouverte Après l'enlèvement - ce qui peut arriver aujourd'hui ou demain déjà - Israël, dans sa grande détresse, sera mis de façon merveilleuse en présence de cette source du salut. Premièrement, lorsque le dominateur du monde, l'antichrist, dont l'esprit se fait déjà sentir aujourd'hui, apparaîtra, Israël entendra le témoignage de Jésus par la bouche des 144'000 marqués par le sceau. Deuxièmement par tous ceux de la grande foule qui se seront convertis après l'enlèvement, et qui auront lavé leur robe dans le sang de l'Agneau. Troisièmement, ils entendront les deux témoins, qui, selon Apocalypse 11, rendront témoignage pendant quarante-deux mois, soit pendant trois ans et demi, malgré l'empire de la «bête». Je pense actuellement, (J'avais auparavant une autre conviction à ce sujet), qu'il pourrait s'agir d'Hénoc et d'Élie. En effet, ces témoins jadis enlevés, n'ont pas passé par la mort. C'est la bête qui les tuera mais après 3 jours et demi, ils reviendront à la vie. Ils exerceront un jugement et tourmenteront le monde de l'antichrist par leur témoignage, ce qu'Israël entendra et verra. À ce moment-là, avant que le Seigneur ne revienne en grande puissance et gloire, Israël saura de quoi il s'agit. C'est alors que le miracle prophétique du prophète Élisée, les eaux assainies de la source de Jéricho par le sel, s'accomplira à Jérusalem. À ce sujet, nous lisons en Zacharie 13, 1: «En ce jour-là, une source sera ouverte pour la maison de David et les habitants de Jérusalem, pour le péché et pour l'impureté». De même s'accomplira la parole d'Ésaïe 12, 3: «Vous puiserez de l'eau avec joie aux sources du salut, et vous direz en ce jour-là: Louez l'Éternel, invoquez son Nom, publiez ses oeuvres parmi les peuples, rappelez la grandeur de son Nom!» Deux ours Ce qu'Élisée vécut prophétiquement tout au long de son ministère, Israël et le monde le vivront intensément et sans ménagement. Après le départ d'Élisée de Jéricho, il est dit au verset 23 à 24: «Il monta de là à Béthel; et comme il cheminait à la montée, des adolescents sortirent de la ville, et se moquèrent de lui. Ils lui disaient: Monte, chauve! Monte, chauve! Il se retourna pour les regarder, et il les maudit au nom de l'Éternel. Alors deux ours sortirent de la forêt, et déchirèrent quarante-deux de ces adolescents». N'oublions pas que Béthel fut déjà profané par le roi Jéroboam qui en fit un centre d'idolâtrie. Cependant, Béthel signifie toujours «Maison de Dieu». Étrangement, dans le cas présent, l'antichristianisme apparaît déjà du point de vue prophétique. Jéricho, ville que Josué avait maudite et qui ne devait plus être construite, montre la source du salut. Cela signifie que celui qui a été maudit est maintenant sujet de bénédiction, et celui qui a été béni, est sujet de malédiction. Quand l'enfer s'agite Regardons cet événement de plus près. N'est-il pas bienfaisant de constater que le diable tremble devant un homme de Dieu?! L'enfer ne craint nullement le chrétien tiède qui boite des deux côtés. Il ne tremble pas devant mille chrétiens à moitié engagés. Mais, lorsqu'un homme arrive légitimé par Dieu, tout l'enfer s'agite. Voyons les prophètes de Baal à Béthel. Ils éprouvaient de l'inquiétude à l'égard du prophète Élisée. Il fallait absolument le tenir à l'écart. Mais, eux-mêmes n'avaient pas le courage de sortir, car bien qu'Élisée fut seul, ils pensaient qu'un malheur pouvait leur arriver. Ils se souvenaient certainement comment Élie, le précurseur d'Élisée, avait traité les 400 prêtres de Baal, sur le Carmel. À présent, ils craignent Élisée, l'homme de Dieu, c'est pourquoi ils envoient un groupe d'adolescents au-devant de lui. Selon le texte original, ces jeunes gens devaient avoir de 16 à 18 ans. Les voilà quittant la ville, pleins de zèle, pour arrêter le prophète. Subitement, Élisée entend des cris derrière lui. «Monte, chauve! Monte, chauve!» Par là, ces garçons se moquèrent non seulement de l'homme de Dieu, mais plus encore de Dieu Lui-même. Ils l'appelaient le chauve, ce qui pour eux signifiait autant que «le lépreux», car la lèpre dégarnissait la tête du malade. Puis, en criant: «Monte»! ils faisaient allusion à l'enlèvement d'Élie «Allez, monte, fais comme lui!» Voilà l'atmosphère typique du monde de l'antichrist qui régnera après l'enlèvement de l'Église. Une atmosphère de sauvagerie et d'anarchie. - «Attelle maintenant comme Élie!» C'est ce que voulaient dire leurs moqueries contre Élisée et contre Celui qui l'avait envoyé. Cependant, ces jeunes moqueurs n'ont pas échappé impunément. Or, Élisée ne les maudit pas de lui-même, ni dans un accès de colère, mais «au nom de l'Éternel» (v. 24). Par là, il énonce ce que dit Galates 6, 7: «Ne vous y trompez pas. On ne se moque pas de Dieu»! Que signifient ces quarante-deux moqueurs Ces quarante-deux moqueurs symbolisent quarante-deux mois de railleries, de sarcasmes, de persécutions et de tueries. C'est le temps qui sera donné à l'antichrist et au faux prophète, les deux bêtes, représentées dans notre texte par les deux ours. Dans la Bible, le nombre quarante-deux signifie «meurtre». Au moins sept fois, les Écritures, en mentionnant ce nombre, le mettent en rapport avec des crimes Nombres 35 6-7 fait allusion à quarante-deux villes données aux Lévites, plus six villes de refuge, «où pourra s'enfuir le meurtrier». Dans notre récit, deux ours ont déchiré quarante-deux jeunes gens. 2 Rois 10, 14 nous relate l'histoire du roi Jéhu qui, pour en finir avec la maison d'Achab, égorgea quarante-deux hommes. Dans la généalogie du livre d'Esdras au chapitre 2, 24, on lit le nom d'Azmaveth, qui signifie «puissance de la mort». Il avait quarante-deux fils. Enfin, selon la révélation de Jésus-Christ, Jérusalem sera foulée aux pieds pendant quarante-deux mois. Ensuite, les deux témoins mentionnés plus haut seront tués (Ap. 11). En route pour Rome et arrêté à Malte, Paul fut considéré comme meurtrier après l'échouage du bateau, parce que la Justice, en grec «Dike» - la somme des valeurs numériques des lettres grecques de ce nom (4+10+20+8) est quarante-deux - «n'a pas voulu le laisser vivre» (cp Ac. 28, 4). Un des descendants du premier assassin Caïn, fils du double meurtrier Lémec (Ge. 4,23), s'appela «Jabal» (Ge. 4, 20), ce qui signifie «mouvement». La somme des valeurs numériques des lettres hébraïques composant ce nom (10+2+30) vaut également quarante-deux. Élisée maudit donc lors de cet événement extraordinaire, les jeunes gens. Aussitôt, deux ours sortirent de la forêt et en déchirèrent quarante-deux. C'est inouï! En principe, jamais les ours n'attaquent un aussi grand nombre de personnes en plein jour. De plus, ils ne le font que poussés par la faim. Ce n'était pas le cas ici, puisqu'ils n'ont dévoré aucun de ces moqueurs. Ils se sont contentés de les déchirer. C'est ainsi que les ours exécutèrent le jugement de Dieu sur ces jeunes moqueurs. Dieu est miséricordieux et patient. Mais Sa patience a une limite. Il est alors terrible de tomber entre les mains du Dieu vivant. La chose la plus importante que nous apprend ce drame symbolisant la grande tribulation, se trouve en Apocalypse 13, 2 et 5: «La bête que je vis était semblable à un léopard; ses pieds étaient comme ceux d'un ours (pensez aux deux ours), et sa gueule comme une gueule de lion. Le dragon lui donna sa puissance, son trône, et une grande autorité». «Et il lui fut donné une bouche qui proférait des paroles arrogantes et des blasphèmes; il lui fut donné le pouvoir d'agir pendant quarante-deux mois». Dans l'histoire d'Élisée, il ne s'agissait pas d'un seul, mais de deux ours - prophétiquement l'antichrist et le faux prophète qui déchireront pendant quarante-deux mois - figurés par les quarante-deux jeunes déchirés - d'innombrables êtres humains. Apocalypse 13, 15 fait mention des deux bêtes: «Et il lui fut donné (à l'autre bête, le faux prophète) d'animer l'image de la bête (l'antichrist), afin que l'image de la bête parle, et qu'elle fasse que tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la bête soient tués». Nous avons pu voir ce qui s'est passé après l'enlèvement d'Élie et entrevoir ce qui arrivera, après notre enlèvement, à Israël et à tous ceux des nations restés en arrière. On remarque donc que ce chiffre quarante-deux prend aujourd'hui de l'importance. C'est à Golgotha que tout commença. N'oublions pas que «six» est le nombre de l'homme et que «sept» représente la perfection de Dieu. Or, l'homme, le «six» a tué le Fils de Dieu, le «sept». Aujourd'hui, l'antisémitisme s'enflamme de nouveau partout. C'est significatif. Jérémie dit de ces quarante-deux mois, soit trois ans et demi: «Malheur, car ce jour est grand; il n'y en a point eu de semblable. C'est un temps d'angoisse pour Jacob, mais il en sera délivré» (Jé. 30, 7). Je le répète, toutes ces choses arriveront après l'enlèvement! Il sera alors trop tard si vous n'êtes pas encore converti, pour être incorporé à l'Église et ainsi participer à la gloire de l'Épouse. Certes, vous chercherez à vous convertir, mais vous vous trouverez alors dans la situation très difficile dont parle Proverbes 1, 24-28: «Puisque j'appelle et que vous résistez, puisque j'étends ma main et que personne n'y prend garde, puisque vous rejetez tous mes conseils et que vous n'aimez pas mes réprimandes, moi aussi je rirai quand vous serez dans le malheur ... quand la détresse et l'angoisse fondront sur vous. Alors ils m'appelleront, et je ne répondrai pas; ils me chercheront, et ils ne me trouveront pas». Après l'enlèvement il sera trop tard pour se réveiller! C'est pourquoi, aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas votre coeur! C'est maintenant que le Seigneur vous cherche. Il veut encore vous sauver. Demain, Il ne le fera peut-être plus! Notre Seigneur vient très bientôt! Wim Malgo © Nouvelles d'Israël Janvier 1988 Retour -----------------------------------------------------------
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2 Rois 4: 23-26
Ce mot de la femme de Sunem qui vient de perdre son fils unique, est-ce l'affirmation d'une foi confiante? N'est-ce pas plutôt l'ironie désespérée d'une âme qui voit ses espérances anéanties? Quoi qu'il en soit, c'est la devise de l'optimisme chrétien quand, de la terre où il y a tant de ruines qui jonchent le sol, nous élevons notre pensée jusqu'au ciel, où se construit l'édifice que les hommes n'ont point bâti. Mais cela n'empêche pas de souffrir. Les injustices humaines demeurent des injustices, même quand nous croyons que «le méchant fait une oeuvre qui le trompe,» même quand à celui qui nous veut du mal nous pouvons dire comme Joseph à ses frères - «Ce que vous aviez pensé en mal, Dieu l'a pensé en bien;» (Genèse, L, 20) même quand Dieu a transformé ou doit transformer les épées en hoyaux et les hallebardes en serpes (Michée, IV, 3) Et de même les douleurs sont des douleurs, même pour ceux qui croient à la mission divine de l'épreuve; je ne souffre pas moins, mais je souffre mieux, si je suis persuadé que «toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu;» (Romains VIII, 28) ma chair frémit, mes yeux pleurent, mon coeur saigne, mais je puis dire à la fois: «Tout va mal,» et: «Tout va bien» ou plutôt - «Tout ira bien.» La foi véritable non seulement accepte la volonté de Dieu, parce qu'elle est la volonté de Dieu, mais parce qu'en même temps il la sait bonne et qu'il attend de cette volonté ce qui n'est pas encore manifesté, mais ce qui doit l'être. Dans une contrée dévastée par l'inondation, un seul homme s'était trouvé enrichi par ce fléau. Il possédait un vaste espace de terrain stérile et pierreux. Quand les eaux se furent retirées, il trouva son terrain couvert jusqu'à une profondeur de plusieurs pieds par le riche dépôt que le flot y avait apporté et laissé. Au lieu d'avoir perdu, il avait gagné et, pendant que peut-être il se désolait en voyant la nappe d'eau s'étendre au loin, cette eau travaillait pour lui. Cette histoire vraie est une parabole à notre adresse. «Tout ira bien» doit être notre devise, bien qu'il y ait des heures (ô Dieu, tu le sais!) où elle ne peut pas jaillir du coeur ulcéré. La volonté de Dieu agit pour nous, même malgré nous; et à l'heure où nous ne voyons, comme la Sunamite, qu'un cadavre sous nos yeux, la résurrection se prépare, la joie est en route pour courir à nous, il y a dans le sol que nous arrosons de nos larmes de mystérieuses puissances dont Dieu seul a le secret et dont le ciel, à défaut de la terre, nous réserve l'éblouissante manifestation. Benjamin Couve Courtes méditations (1894) Retour-----------------------------------------------------------
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UNE
RENCONTRE QUI REND POSSIBLE L'IMPOSSIBLE 2 Rois 6: 1-7
«Les fils des prophètes, dirent à Élisée: Voici, le lieu où nous sommes assis devant toi est trop étroit pour nous. Allons jusqu'au Jourdain; nous prendrons là chacun une poutre, et nous nous y ferons un lieu d'habitation. Élisée répondit. Allez. Et l'un d'eux dit: Consens à venir avec tes serviteurs. Il répondit: J'irai. Il partit donc avec eux. Arrivés au Jourdain, ils coupèrent du bois. Et comme l'un d'eux abattait une poutre, le fer tomba dans l'eau. Il s'écria: Ah! mon Seigneur, il était emprunté! L'homme de Dieu dit: où est-il tombé? Et il lui montra la place. Alors Élisée coupa un morceau de bois, le jeta à la même place et fit sur nager le fer, puis il dit. Enlève-le! Et il avança la main, et le prit» (2 Rois 6, 1 – 7). Les fils des prophètes – appelés aussi disciples des prophètes dans d'autres versions – apprenaient vraisemblablement les Écritures essentiellement du point de vue théorique. Nous pensons, par exemple, à leur réaction quand ils virent le fer tomber dans l'eau, puis ramené à la surface par un bois jeté par Élisée dans le courant; c'est là qu'ils furent conduits tout à fait pratiquement dans la vérité des desseins prophétiques de Dieu pour Israël et le monde. Il leur fut montré là en quoi consistait, depuis le début, la véritable mission d'Israël pour cette terre. Le Dieu tout-puissant fit se produire devant leurs yeux quelque chose qu'ils ne devraient jamais oublier parce qu'ils pouvaient y distinguer la grandeur et la puissance divines, et entrer quelque peu dans la profondeur du plan du salut dans le Christ Jésus à l'égard de ce monde. Environ 600 ans avant Jésus-Christ, Il leur présentait l'oeuvre de la rédemption qui serait accomplie sur la croix de Golgotha avec ses merveilleuses conséquences quant à la délivrance et à l'avenir d'Israël et de l'humanité entière. Il est écrit en Hébreux 9, 14b: «Christ, qui, par un esprit éternel, s'est offert lui-même sans tache à Dieu...» la gloire de Jésus-Christ est le grand but de Dieu! Par ce miracle de ce morceau de bois, les fils des prophètes entrevirent quel était le véritable but de leur existence et de leur mission. À cet égard, Pierre écrit dans sa première épître: «... vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi. Les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui vous était réservée, ont fait de ce salut l'objet de leurs recherches et de leurs investigations» (chap. 1, 9-11). Au chapitre 11 de la lettre aux Romains, Paul fait passer devant nos yeux l'histoire du salut d'Israël ainsi que celle de l'Église tirée des nations. Plein d'étonnement, il s'écrie alors: «0 profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu! ... C'est de lui, par lui, et pour lui que sont toutes choses. À lui la gloire dans tous les siècles! Amen!». Nous voulons essayer maintenant d'apprendre quelque chose de cet incident survenu au bord du Jourdain, tout d'abord sous l'angle d'Israël et ensuite dans l'optique de l'ensemble de l'humanité. Israël – un but sans croix Israël est un peuple prophétique – ce qui lui arrive est d'ordre prophétique. C'est ainsi que cette nation est le plus grand signe du temps de la fin et un poteau indicateur pour la venue de Jésus-Christ. C'est en Israël qu'a été dressée la croix de Golgotha. C'est de ce peuple que Christ est issu et que viennent les prophètes. C'est là que la Bible a vu le jour et que les révélations divines relativement au salut sont devenues, visibles. Et c'est en Israël que la dernière prophétie s'accomplira. C'est ce que Pierre a affirmé dans la prédication qu'il prononça le jour de la Pentecôte: «Vous êtes les fils des prophètes et de l'alliance que Dieu a traitée avec nos pères, en disant à Abraham (en Gen. 12, 3): Toutes les familles de la terre seront bénies en ta postérité» (Actes 3, 25). C'est pourquoi les événements se rapportant aux fils des prophètes sont d'une portée prophétique. Nous nous demandons si cet incident de jadis n'est pas une préfigure des faits qui arrivent aux actuels fils des prophètes (Israël). Ils ont certes un but, qui est bon et voulu de Dieu, mais il y manque quelque chose d'essentiel. Nous relevons, à cet égard, ces quatre points: 1. Il s'agit de consolidation, d'élargissement du pays, d'une politique moderne de colonisation. Nous lisons en 2 Rois 6, 1-2: «Les fils des prophètes dirent à Élisée. Voici, le lieu où nous sommes assis devant toi est trop étroit pour nous. Allons jusqu'au Jourdain; nous prendrons là chacun une poutre, et nous nous y ferons un lieu d'habitation. Élisée répondit. Allez.» Depuis que les juifs (les fils des prophètes) sont rentrés dans leur patrie, ils travaillent à la construction et à l'élargissement de leur pays avec beaucoup de sueur et de pertes. 2. Dieu était avec eux par les nombreuses promesses bibliques (représentées par l'action d'Élisée). Il est encore écrit: «Et l'un d'eux dit: Consens à venir avec tes serviteurs. Il (Élisée) répondit. J'irai. Il partit donc avec eux Arrivés au Jourdain, ils coupèrent du bois» (v. 3-4). Poussé par l'Esprit de Dieu, Élisée accompagna un de ces disciples jusqu'au Jourdain. Il serait superflu de citer ici les innombrables promesses de l'Écriture, qui montrent clairement que Dieu s'est engagé à donner aux juifs, aux derniers temps également, la terre d'Israël. Durant toutes les années de la prise de possession du pays et de sa reconstruction, l'Éternel a été avec les juifs, qui se sont trouvés impliqués dans cinq guerres existentielles contre de puissants ennemis arabes et dont ils sortirent chaque fois victorieux grâce à des interventions miraculeuses de Dieu. Toute cette période depuis la fondation de l'État d'Israël en 1948 – laquelle se produisit trois années seulement après le fameux Holocauste – est une preuve que la Parole de Dieu est ferme et sûre. 3. Malgré ce but et la réalité de la Terre promise, il leur manque l'essentiel. Il est également écrit dans notre récit: «Et comme l'un d'eux abattait une poutre, le fer tomba dans l'eau. Il s'écria. Ah! mon seigneur, il était emprunté!» (v. 5). Malgré tous les efforts consentis, Israël connaît le désespoir. Au lieu d'agrandir ses territoires, il ne fait que perdre constamment de la puissance, des moyens et du soutien de la part du monde pour élargir son pays. Alors que les juifs s'emploient à reconstruire leur pays, la politique mondiale se tourne contre eux, leur refuse des fonds et leur retire des territoires. Ils perdent le «fer de la hache». Tout semble actuellement leur échapper des mains. Mais il doit en être ainsi! Un cri d'effroi ne monte-t-il pas du peuple d'Israël, angoissé à la pensée de tout perdre? «Et comme l'un d'eux abattait une poutre, le fer tomba dans l'eau. Il s'écria. Ah! mon seigneur, il était emprunté!» Tous les efforts consentis par ce fils des prophètes pour récupérer le fer étaient voués à l'échec. Le peuple d'Israël aussi devra en venir à la conclusion que tous ses propres efforts ne le conduiront nulle part, et cela bien que les promesses prophétiques soient là pour lui et que Dieu l'ait ramené en Canaan. La perte du fer interrompit jadis le travail de construction. Il en est de même actuellement: les tentatives de reconstruction du pays semblent soudain avoir échoué. À ce propos, nous lisons, entre autres, dans un communiqué de presse: Jéricho et Gaza ainsi que de grandes parties de la Terre biblique de Judée et de Samarie sont déjà aux mains des Arabes. Voici qu'Israël a maintenant encore perdu Hébron, qui a toujours été la dernière station avant Jérusalem. Le combat pour la capitale du pays s'annonce. Le compte à rebours a commencé! (L.S.) Le rêve d'Arafat d'un État palestinien avec au moins Jérusalem-Est comme capitale semble s'être complètement évanoui en raison de la construction déjà commencée de 6500 nouveaux appartements à Har-Homar pour des Israéliens, bien que le Président US Bill Clinton se tienne dans cette affaire aux côtés de l'OLP et, selon les propres paroles d'Arafat, «pèse de tout son poids pour sauver le processus de paix». C'est la raison pour laquelle il y a partout des manifestations de militants arabes et des menaces d'attentats suicides de la part des partisans du Hamas et du Hezbollah. Faisal Husseini, le représentant non-officiel de l'OLP à Jérusalem, a déclaré: je puis sentir l'odeur de la révolte, l'Intifada. Mais quand elle se produira réellement, ce sera une véritable explosion. Israël est sur ses gardes: il a renforcé ses troupes à Gaza, en Judée et en Samarie pour pouvoir contrer efficacement de telles explosions de haine. Mais Arafat et le Roi Hussein de Jordanie tremblent plus encore que les Israéliens devant les conséquences d'une nouvelle Intifada. En effet, la situation pourrait très rapidement échapper à tout contrôle, si les Arabes militants prennent le dessus. 4. Il doit en être ainsi, pour qu'Israël atteigne le but. Il est écrit en 2 Rois 6, 6: «L'homme de Dieu dit. Où est-il tombé? Et il lui montra la place. Alors Élisée coupa un morceau de bois, le jeta à la même place et fit surnager le fer.» La perte du fer de la hache permit la réalisation du miracle: Dieu intervint alors! La situation actuelle d'Israël ne se place-t-elle pas à la veille du retour de Jésus? Ce peuple a besoin de son «Golgotha» c'est pourquoi il est conduit dans cette direction. Ce n'est que par la croix qu'Israël parviendra au repos et au but ultime, ce qui est présenté ici prophétiquement. Israël se trouve présentement devant la plus grave des catastrophes: Ce peuple sera encore précipité dans les flots de la mort, c'est-à-dire dans la grande tribulation, mais le plus grand miracle se produira alors pour lui. La croix, dressée sur cette terre il y a deux mille ans déjà, lui sera en salut au retour de Jésus-Christ: l'impossible sera alors devenu possible! Le cri du jeune prophète «Ah! mon seigneur, il était emprunté!» (v. 5b) est également une exclamation prophétique d'Israël en ce temps de la fin, à la manière dont David s'était écrié dans sa détresse: «Retire-moi de la boue, et que je n'enfonce Plus! Que je sois délivré de mes ennemis et du gouffre! Que les flots ne m'inondent plus, que l'abîme ne m'engloutisse pas, et que la fosse ne se ferme pas sur moi! Exauce-moi, Éternel! car ta bonté est immense. Dans tes grandes compassions, tourne vers moi les regards» (Psaume 69,15-17). Cette «immense bonté» est la croix de Golgotha où Jésus, le Roi des juifs, a résolu tous les problèmes d'Israël (et ceux du monde entier). Il viendra comme Messie d'Israël et se tournera vers ce peuple dans Ses grandes compassions. Israël, tiré ainsi de sa profonde détresse, renaîtra à une vie nouvelle.
(la suite dans le prochain journal) NORBERT
LIETH © Nouvelles d'Israël 10 / 1997 ----------------------------------------------------------
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«ÉTERNEL,
OUVRE SES YEUX, POUR QU'IL VOIE»
2 Rois 6: 8-18
Cette prière du prophète Élisée, pour Guéhazi son serviteur, fait partie du très beau récit de II Rois 6: 8-18 qui illustre ce que Dieu est et ce qu'Il fait pour son peuple quand il est assiégé par l'ennemi. Le contexte historique est celui de la guerre entre le roi de Syrie, Ben-Hadad, et Joram, roi d'Israël. Dans cette guerre, le roi de Syrie dut compter avec un fait mystérieux et prodigieusement contrariant: Élisée, le prophète, perçait à jour tous ses plans et les déjouait en renseignant ponctuellement le roi d'Israël! Ainsi, à lui seul, l'homme de Dieu, revêtu de pouvoirs miraculeux, était plus puissant que toutes les troupes ennemies! D'où la colère de Ben-Hadad lorsqu'il eut vent de la chose! Il décida la capture du prophète qui se trouvait à Dothan, lieu stratégique situé à quinze kilomètres de Samarie, d'où l'on pouvait surveiller les routes Nord-Sud et Est-Ouest. Le texte biblique nous dit que le roi de Syrie «envoya des chevaux, des chars et une forte troupe qui arrivèrent de nuit et qui enveloppèrent la ville de Dothan» v. 14. Il s'agissait d'une réalité visible, massive, menaçante et constituant un très sérieux défi! Quel choc, quelle émotion, quelle panique pour le serviteur d'Élisée lorsque, de bon matin, il se leva et sortit! Non, il ne rêvait pas: «voici, une troupe entourait la ville, avec des chevaux et des chars.» v. 15. Quoique serviteur d'un prophète, Guéhazi n'avait pas appris la foi! Il ne vivait et ne marchait que par la vue! Il n'était jamais entré dans la sphère des réalités spirituelles invisibles. Ne nous étonnons donc pas de son cri d'angoisse indicible lancé à Élisée: «Ah! mon Seigneur, comment ferons-nous?» v. 1 5. Il est poignant de penser à tous ceux et à toutes celles qui sont confrontés aux multiples et redoutables réalités de la vie, des circonstances, des événements, des lendemains et qui n'ont que leurs yeux physiques pour voir et aucun élément de foi véritable pour attendre dans l'espérance Celui que les chrétiens «aiment sans l'avoir vu, en qui ils croient sans Le voir encore.. .», savoir Jésus-Christ. Cf 1 Pierre 1: 6-9. Sans révélation, sans foi, Guéhazi ne voyait pas d'issue favorable à cet encerclement hostile! «Comment ferons-nous?» Élisée répondit, pénétré qu'il était et habité par la réalité invisible aux yeux de la chair mais révélée à la foi: «Ne crains point, car ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec eux.» v. 16 L'armée de Ben-Hadad n'était rien comparée à «l'armée des cieux», aux puissances célestes obéissant à Dieu, «au char de feu et aux chevaux de feu» qui avaient emporté Élie vers le ciel, laissant Élisée poursuivre sa marche «avec l'Éternel, le Dieu d'Élie» cf. II Rois 2: 9 à 14. Élisée vivait dans cette réalité-là, subjugué par l'incomparable et l'insurpassable grandeur, majesté et puissance du Dieu trois fois saint. Aucune réalité visible ne l'impressionnait! Comme Moïse, lorsqu'il quitta l'Égypte sans être effrayé de la colère de Pharaon, Élisée «voyait Celui qui est invisible». cf. Héb.11: 27 Encore fallait-il que son serviteur eût part à cette révélation glorieuse pour ne plus défaillir à la vue des chevaux, des chars et de la troupe de Ben-Hadad! «Élisée pria, et dit: Éternel, ouvre ses yeux, pour qu'il voie. Et l'Éternel ouvrit les yeux du serviteur, qui vit la montagne pleine de chevaux et de chars de feu autour d'Élisée.» v 17 Prière faite. Prière exaucée. Changement complet d'optique pour Guéhazi qui vit ce que son maître avait perçu longtemps avant lui, dans la vie de la foi. Il est certain que le déploiement des puissances célestes effaça de la vue du serviteur le spectacle redoutable des forces syriennes et bannit toute crainte de son coeur. Fait solennel: la deuxième prière d'Élisée (v. 18) eut pour effet l'aveuglement des Syriens! Beaucoup de chrétiens courent le risque d'être fascinés par la vue des puissances temporelles, religieuses, politiques et idéologiques en lutte contre le royaume de Dieu et de perdre la révélation des attributs et des opérations de puissance du Dieu de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Si le prophète Élisée a prié que les yeux de son serviteur s'ouvrent, l'apôtre Paul a demandé pour les Éphésiens que «le Père de gloire leur donne un esprit de sagesse et de révélation, dans sa connaissance, et qu'Il illumine les yeux de leur coeur, pour qu'ils sachent quelle est l'espérance qui s'attache à son appel, quelle est la richesse de son héritage qu'il réserve aux saints, et quelle est envers nous qui croyons l'infinie grandeur de sa puissance, se manifestant avec efficacité par la vertu de sa force.» Eph. 1: 17-19 Cette prière est non seulement agréable au Seigneur mais nécessaire jusqu'à la fin des siècles pour que rien ni personne ne nous enlève la conviction inébranlable que: «Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?» Rom. 8: 31 En avertissant les chrétiens du danger du docétisme, doctrine d'erreur qui niait la réalité matérielle du corps de Jésus, l'apôtre Jean, après avoir flétri les esprits de mensonge, rassurait ses frères dans la foi par ces paroles qui confirment notre thème: «Vous, petits enfants, vous êtes de Dieu, et vous les avez vaincus (les esprits mensongers) parce que CELUI QUI EST EN VOUS EST PLUS GRAND QUE CELUI (l'esprit de l'Antéchrist) QUI EST DANS LE MONDE» 1 Jean 4: 4 Seigneur, que cette glorieuse réalité, invisible au monde mais évidente pour ceux qui ont la foi, soit le moteur de notre vie! J.-J. Dubois © La Bonne Nouvelle 5/96
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Ces nations craignaient l'Éternel et servaient leurs images; et leurs enfants et les enfants de leurs enfants font jusqu'à ce jour ce que leurs pères ont fait. (II Rois, XVII, 41)
La postérité de ces nations s'appelle légion on la retrouve partout, la race de ces gens qui «boitent des deux côtés,» (I Rois, XVIII, 21) qui veulent «servir deux maîtres,» (Matth., VI, 24) qui ne sont «ni froids ni bouillants,» (Ap., III, 15) ou, pour employer une expression populaire, qui soufflent également le froid et le chaud. Où ne les rencontre-t-on pas, ces éclectiques qui disent de Baal et de Dieu, comme l'Athalie du poète: «Ce sont deux puissants dieux?» Dante les a rencontrés dans son voyage à travers les cercles de l'Enfer. «Ce sont, dit-il, les tristes âmes de ceux qui ont vécu sans louange et sans infamie. Les voici mêlées à cette troupe mauvaise des anges qui n'ont été ni rebelles ni fidèles à Dieu, mais qui ont été pour eux-mêmes.» Per se foro. Voilà le péché des neutres, de ceux qui, n'étant ni d'un côté ni de l'autre, prétendent se tenir à la fois des deux côtés, et qui, sous prétexte de servir à la fois Dieu et le monde, se servent de Dieu et du monde pour leur profit personnel. Dante dit encore de ces neutres qu'ils n'ont jamais été vivants, même pendant leur vie. Ce n'est pas vivre, en effet, que de se réserver toujours sans se donner jamais, et, loin de se posséder mieux, on s'annule par là soi-même, on s'anéantit. Il y a des heures dans la vie nationale, dans la vie de l'Église, dans les crises publiques ou domestiques, où l'on doit prendre parti, où rester neutre, c’est se condamner au suicide, où il faut se ranger d'un côté sous peine de n'être plus rien. Dans la vie spirituelle, le choix est encore plus impérieux, il est toujours d'une urgente nécessité. On ne peut pas se donner un peu à Dieu et un peu à l'ennemi de Dieu, qui est la puissance du monde; on ne peut pas prendre à certaines heures pour règle de sa vie personnelle, pour base de l'éducation de ses enfants, pour pierre de touche de ses décisions et de ses actes, la parole de Dieu, – et à d'autres heures l'opinion de tout le monde, le suffrage universel des sceptiques et des frivoles. Agir ainsi, quand ce sont les intérêts suprêmes de l'âme qui sont en jeu, ce n'est pas vivre, ce n'est pas chercher et trouver la vie, c'est travailler en apparence pour soi et en réalité contre soi. Mon Dieu, est-ce que je pourrai te dire quand tu m'appelles: «Repasse un peu plus tard?» est-ce que je pourrai ajourner l'audience que tu réclames et ne te céder ton tour que lorsque le monde aura pris le sien? est-ce que je pourrai, sans dommage pour mon bonheur, partager mon coeur, ma vie, mon espérance, et ne te donner de tout cela qu'une partie, fût-ce la plus grande? Neutre, je ne t'appartiens pas; tiède, je suis rejeté serviteur du monde, je ne suis plus que son esclave; indécis et flottant, je ne puis vivre ni dans le monde à venir, qui est le monde des certitudes, ni dans le monde d'à présent, où les neutres sont des stériles et où les résolus seuls sont les vivants.
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«Ne t'en détourne ni à droite ni à gauche, afin de réussir partout où tu iras.» Josué 1: 7 C'est Dieu lui-même qui donna cet ordre à Josué à la veille de la conquête du pays de Canaan. Josué devait observer tout ce qui était prescrit dans le «livre de la loi» pour pouvoir mener à bonne fin cette entreprise. Il s'offrait à lui, au choix, trois directions possibles: 1. Marcher dans le droit chemin selon l'ordre reçu. 2. Quitter ce chemin en déviant à droite. 3. S'écarter de ce chemin en obliquant à gauche. Examinons maintenant brièvement les implications de l'ordre divin dans trois contextes historiques différents: A) Celui de l'Ancien Testament, B) Celui de Jésus et des apôtres, C) Celui de notre époque moderne. A) Dans le contexte de l'Ancien Testament Que pouvait signifier «s'écarter à droite»? Cela ne nous fait-il pas penser au formalisme religieux, voire à l'hypocrisie - que les prophètes ont souvent dénoncés? L'Éternel avait dit: «Ce peuple me glorifie de la bouche et des lèvres, mais son coeur est éloigné de moi. La crainte qu'ils ont de moi n'est qu'un commandement de tradition humaine» (Es. 29:13). Et encore: «Je hais vos nouvelles lunes et vos fêtes... quand vous multipliez vos prières, je n'écoute pas...» (Es. 1: 14-15). «Vous jeûnez pour vous disputer et vous quereller... voici le jeûne que je préconise: détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens du joug... partage ton pain avec celui qui a faim...» (Es. 58:4-7). «Éloigne de moi le bruit de tes cantiques, je n'écoute pas le son de tes luths. Mais que le droit coule comme de l'eau et la justice comme un torrent intarissable» (Amos 5:23-24). Dieu demandait de la sincérité et rejetait toute forme extérieure de piété qui n'était pas l'expression d'une réalité spirituelle vécue. Que pouvait alors signifier: dévier à gauche»? Suggérons que le peuple virait à gauche chaque fois qu'il se livrait à l'idolâtrie. Ce fut le cas lorsque Aaron, cédant aux instances du peuple, lui fit un veau d'or à adorer pendant que Moïse se trouvait sur le Mont Sinaï pour recevoir les deux tables de la loi de la main de l'Éternel. Dieu prévint Moïse: «Ils se sont promptement écartés de la voie que je leur avais prescrite» (Ex. 32:8). Plus tard encore, Jéroboam, roi d'Israël, plaça à Béthel et à Dan de semblables veaux d'or (1 Rois 12:29), et le prophète Jérémie écrivit: «Par sa criante inconduite Israël a souillé le pays, elle a commis adultère avec la pierre et le bois» (Jér. 3:9). Même Salomon fit bâtir en face de Jérusalem des hauts lieux pour les divinités que servaient ses 700 femmes et ses 300 concubines qui détournèrent son coeur de l'Éternel (1 Rois 11: 3). Il avait désobéi à Dieu en se liant avec toutes ces femmes étrangères, ce qui eut pour résultat l'éclatement de son royaume et, finalement, la déportation d'Israël en Assyrie et de Juda à Babylone. Ces mariages mixtes ont provoqué de la confusion religieuse comme on la retrouvera encore plus tard chez les Samaritains qui «craignaient l'Éternel, mais rendaient en même temps un culte à leurs propres dieux d'après la coutume des nations d'où on les avait déportés» (2 Rois 17:33). B) Dans le contexte du temps de Jésus et des apôtres Quel sens revêtait «la droite» à cette époque? On peut songer au parti juif des pharisiens, à la piété formaliste, mettant l'accent sur l'observation rigoureuse de la loi et des traditions pour être sauvés. Mais Jésus disait: «Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! Parce que vous payez la dîme de la menthe, de l'aneth et du cumin, et que vous laissez ce qu'il y a de plus important dans la loi: le droit, la miséricorde et la fidélité» (Mat. 23:23). L'apôtre Paul, de son côté, écrivait aux Galates (4: 10-11): «Vous observez les jours, les mois, les temps et les années! Je crains d'avoir inutilement travaillé pour vous». Et encore: «Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la loi; vous êtes déchus de la grâce» (Gal. 5:4). «Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi... Ce n'est pas par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie» (Eph. 2:8-9). Jésus et les apôtres ont donc clairement dénoncé ce danger en rappelant que tous les hommes étaient pécheurs, et que nul ne pouvait être justifié par les oeuvres, aussi bonnes fussent-elles. Ce n'est qu'au travers de la repentance et de la foi, par la grâce de Dieu, qu'il est possible d'être «gratuitement justifié... par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ.» (Rom. 3:24). Quel courant déviant aurait alors pu désigner «la gauche»? Par exemple le parti juif des sadducéens, qui disaient qu'il n'y avait pas de résurrection, ni d'anges, ni d'esprits (Actes 23:8). Ce furent les déviationnistes ou les rationalistes de leur temps. Ils rejetaient toute doctrine qui n'entrait pas dans leur concept philosophique matérialiste. Quand Jean les vit venir - avec les pharisiens - à son baptême il leur disait: «Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir? Produisez donc des fruits dignes de la repentance...» (Mat. 3: 7-8). Aller à «gauche», c'était - sur un autre plan - commettre l'adultère spirituel, aimer le monde, ses séductions, ses passions et ses sophismes plus que Dieu. N'est-il pas écrit: «Adultères! Ne savez-vous pas que l'amour du monde est inimitié contre Dieu?» (Jacq. 4:4)? C) Dans le contexte de notre époque Quelle signification proposer, aujourd'hui, pour «aller à droite»? Cela pourrait être le légalisme de ceux qui disent: «Ne prends pas! ne goûte pas! ne touche pas!» (Col. 2:21), comme si l'on pouvait être sauvé ou sanctifié par l'ascétisme ou le formalisme religieux (cf. Col. 3:22-23). Certains cherchent à imposer des préceptes humains en annulant ainsi la Parole de Dieu au profit de leur tradition. (Mat. 15:6). La droite serait aussi assimilable à un certain intégrisme qui prétend posséder le monopole de toute la vérité, ou encore au fanatisme religieux de ceux qui prêchent un faux «super-évangiIe» à la recherche d'expériences mystiques ou extatiques trompeuses. Ils vont tous «au-delà de ce qui est écrit» (1 Cor. 4:6) en «altérant la Parole de Dieu» (2 Cor. 4:2). L'apôtre Paul mettait en garde contre le culte des anges et contre ceux qui s'abandonnaient à des visions. Ce sont des «ultras» enflés d'un vain orgueil. (Col. 2:16-23) Il faut les éviter. Certains annoncent et attendent pour la fin des temps et avant le retour de Jésus-Christ un réveil mondial ou un nouvel ordre oecuménique de justice, de paix et de prospérité. Mais rien de tel n'est annoncé dans les Écritures qui prédisent plutôt une dégradation générale de la situation dont nous sommes d'ailleurs déjà les témoins (lire Mat. 24.4-24; 2 Tim. 3:1-5). Et que voir alors dans «aller à gauche»? Cela peut avoir un sens moral. On désigne ainsi l'infidélité conjugale, c'est-à-dire l'adultère, lié au rejet général d'une éthique biblique. Mais il y a aussi «l'adultère spirituel» du modernisme ou du libéralisme théologique, qui met en doute ce que dit l'Écriture, autant dans le domaine doctrinal que dans celui des moeurs, en s'alignant sur le «train de ce monde» (Eph. 2:2). Au nom de théories dites scientifiques ou philosophiques (Col. 2:8), on rejette ce qu'enseigne la Bible sur l'origine de l'homme et sur la glorieuse destinée des rachetés. Des «impies changent en dérèglement la grâce de notre Dieu» (Jude 4), et de faux docteurs introduisent dans les églises des «hérésies de perdition» (2 Pierre 2:1). Dans certaines communautés chrétiennes on admet l'homosexualité, l'avortement, le concubinage, et l'on ordonne des femmes au ministère pastoral, toutes choses que rien ne justifie dans l'Écriture, mais qu'elle prohibe au contraire. C'est cette adaptation à la pensée humaniste-anomique (sans loi) ambiante et aux moeurs dégradées qui précipite la société contemporaine dans le chaos d'un monde déboussolé adorant et servant «la créature au lieu du Créateur» (Rom. 1: 25). Le prophète Ezéchiel disait: «Ces hommes-là portent leurs idoles dans leur coeur» (Ezéch. 14:3).
Conclusion Si nous ne voulons pas nous-mêmes être emportés par l'un ou l'autre de ces courants il nous faut prendre à coeur ce que Dieu avait ordonné à Josué. Nous devons méditer et mettre en pratique tout ce qui est écrit dans la Bible pour notre instruction et notre sanctification. Ainsi seulement pourrons-nous poursuivre notre route en évitant les écueils et les dérives de droite et de gauche, et mènerons-nous à bien nos entreprises (Josué 1: 8). Souvenons-nous du roi Josias, dont il est dit: «Il fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel... il ne s'écarta ni à droite, ni à gauche» (2 Rois 22:2). Mais pour beaucoup l'Écriture ne constitue plus «la seule et infaillible règle de foi et de vie chrétienne, et la seule pierre de touche pour éprouver toute doctrine, toute tradition et tout système religieux ou ecclésiastique, ainsi que toute méthode d'action chrétienne» (Selon la confession de foi de l'A.E.E.B.L.F.). Alors les chrétiens mêmes sont désorientés, comme l'étaient les cent vingt mille habitants de Ninive qui ne savaient pas distinguer leur droite de leur gauche. (Jonas 4: 11). Et déconcertés comme la Samaritaine qui disait au Seigneur: «Nos pères ont adoré sur cette montagne (le mont Garizim), et vous dites que l'endroit où il faut adorer est à Jérusalem». Jésus lui répondit: «L'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne, ni à Jérusalem que vous adorerez le Père... L'heure vient, et c'est maintenant, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité...» (Jean 4:20-23) N'allons donc ni à droite, ni à gauche, mais demeurons sur le droit chemin que nous indique le Guide divin Jésus-Christ par sa Parole, lampe à nos pieds et lumière sur notre sentier (Ps. 119:105). Prenons garde aux bifurcations ou embranchements qui mènent dans l'imbroglio! Le manque de connaissance biblique, d'information objective sur la situation religieuse actuelle et de discernement spirituel, sont les causes principales des égarements individuels et collectifs des chrétiens. Appendice Il serait sans doute possible de trouver dans chacune de nos vies encore d'autres significations à «la droite» et à «la gauche». On pourrait, par exemple, considérer comme des sorties de piste sur la droite un certain autoritarisme, de l'outrecuidance et de l'intransigeance, le manque d'amour ou un mauvais esprit de jugement. Une sortie de piste à gauche serait alors l'inconscience ou l'insouciance face au danger, l'indifférence doctrinale, l'infidélité et la confusion, le laxisme et la mondanité, l'association avec ceux qui prêchent un «autre évangile» (Gal. 1: 8), qui ajoutent quelque chose à la Parole de Dieu ou qui en retranchent quelque chose. Et n'oublions pas que l'on peut garder une forme extérieure de la piété, tout en reniant ce qui en fait la force (2 Tim. 3:5). Que notre désir et notre prière soient de pouvoir dire un jour avec Job: «J'ai gardé sa voie et je ne m'en suis point détourné. Je n'ai pas abandonné les commandements de ses lèvres» (Job 23:11). C'est ainsi que Dieu sera glorifié et que ses rachetés marcheront en vainqueurs. Le Seigneur dit à chacun: «VEILLE SUR TA ROUTE» (Nahum 2:2). Jean Hoffmann © La Bonne Nouvelle No 2 /2002 -----------------------------------------------------------
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(Josué chapitre 2) Le récit de l'accueil fait par Rahab aux deux espions envoyés par Josué dans Jéricho énonce un fait troublant. Non seulement les a-t-elle accueillis, mais elle a aussi menti à leur sujet, déclarant: Oui, ces hommes sont venus chez moi, mais je ne savais pas d'où ils étaient. Au moment où l'on allait fermer la porte, au crépuscule, ces hommes sont sortis sans que je sache où ils allaient (v. 4,5). Il est vrai que le texte ne cautionne pas le mensonge de Rahab en émettant un quelconque jugement de valeur. Le témoignage rendu par le Nouveau Testament à Rahab dit cependant: C'est par la foi que Rahab la prostituée ne périt pas avec les non-croyants, parce qu'elle avait accueilli pacifiquement les espions (Hébr.11,31). Son mensonge est-il donc compris dans son accueil? Est-il aussi un fruit de sa foi? Y a-t-il des situations où le mensonge se justifie? Certains prétendront que Rahab a été justifiée en dépit de son mensonge plutôt que par son mensonge. Mais peut-on raisonnablement imaginer Rahab cachant les espions et répondant aux envoyés du roi: «Oui, ces hommes sont venus, et je les ai cachés. Que leur voulez-vous?» Si ce n'est une trahison, cela du moins y ressemble fort, et même en imaginant alors une intervention surnaturelle de Dieu permettant aux espions de s'échapper, je ne suis pas sûr que le peuple d'Israël aurait retenu Rahab comme une héroïne de la foi... (Et le récit de 2 Rois 6. 18 nous montre même que le mensonge peut aller de pair avec une intervention surnaturelle de Dieu). Non. Rahab a accueilli, elle a menti. Et notre question reste entière. On raconte l'histoire suivante qui se serait déroulée au 19e siècle. Une communauté baptiste américaine, dans le Kentucky, avait invité des gens de près et de loin pour une rencontre. Une des activités proposées était de répondre à un problème de conscience hypothétique: «Vous êtes dans un petit village à la frontière des territoires indiens, et vous avez vent d'un raid imminent de la part de ceux-ci. Vous cachez alors vos quatre enfants. Quand les Indiens arrivent, ils réussissent à contourner les défenses du village, et dans leur action de pillage, ils trouvent trois de vos enfants qu'ils tuent. Quand enfin ils sont prêts à conclure un armistice et à se retirer, ils vous demandent si vous avez encore des enfants cachés». D'où la question: «Dites-vous la vérité ou dites-vous un mensonge?» Le débat, dit-on, divisa l'Église en deux, et la communauté de Long Run fut connue depuis comme celle des «baptistes non-menteurs» alors que les dissidents fondèrent une nouvelle communauté à quelques kilomètres de là> celle des «baptistes menteurs». situation Ethics. True or False. J. Fletcher et J.W. Montgomery, Minneapolis, 1972, p. 14. L'anecdote, vraie ou fausse, reflète la variété des réponses proposées par les chrétiens. D'ailleurs le souvenir de la persécution des Juifs pendant le IIIe Reich montre que la question n'est pas si hypothétique que cela. Et sans aller aussi loin, la vie amène parfois des situations où la même question surgit, même si les conséquences en sont moindres. Certains trouveront sans doute inutile voire insensé de réfléchir à un tel problème avant qu'il ne se pose concrètement, puisque Dieu donnerait alors la réponse appropriée par l'inspiration du Saint-Esprit. Peut-être. Mais comment être sûr que, dans une situation oppressante, nous aurons la sérénité d'écouter? D'autant plus qu'un délai dans la réponse est déjà une réponse... Nous vouions donc examiner maintenant la question en proposant successivement trois approches. LE MOINDRE MAL Dans une première approche, nous pouvons souligner l'absolu des dix commandements, qui ne prévoient aucune dérogation. Quelle que soit l'époque ou la situation, ces commandements constituent un code de vie dont toute transgression est un péché.1Jn. 3.4 En conséquence, dans une situation limite comme celles évoquées ci-dessus, il ne s'agit pas de choisir entre Bien ou Mal, mais d'opter pour le moindre mal. Mentir est mal. Jésus lui-même identifie le mensonge à Satan en disant de lui: «... il est menteur et le père du mensonge». Jn 8.44 Mais trahir est aussi mal. Cependant les conséquences du mensonge par rapport au commandement d'aimer sont moindres que celles de la trahison. Le chrétien doit donc mentir, en sachant que pourtant il pèche, ou, pour exprimer cela autrement, il participe à une situation collective de péché dont il n'est que partiellement responsable. Le dilemme surgit dans la mise en présence du croyant encore pécheur avec un monde révolté. C'est dans cette direction qu'argumente par exemple J.W. Montgomery en disant: «... Dans ces cas, le moindre mal doit parfois être choisi, mais il reste dans tous les sens du terme un mal qui doit conduire le chrétien à la Croix en vue du pardon et vers le Saint-Esprit pour une restauration». Situation Ethics. p. 51 Dans cette optique, Rahab avait péché, elle avait donc à se repentir de son acte... Mais peut-on, dans un tel cas, sincèrement se repentir? Le croyant n'aura sans doute aucune peine à s'affliger de la situation qui l'a conduit à pécher. Peut-être même confessera-t-il le péché collectif de sa nation ou du groupe auquel il appartient et qui a créé les conditions du dilemme. Mais se repentir de son choix personnel nous semble impossible sans se diviser soi-même. Car peut-on regretter son choix en sachant que si c'était à refaire, il demeurerait le même? Nous allons encore plus loin. Le principe du moindre mal place le chrétien dans une alternative qu'on peut décrire par un «Malheur à lui s'il le fait, malheur à lui s'il ne le fait pas!». L'offre du pardon ne change en rien son destin: l'exigence de la sainteté et un certain rappel du «prix» payé en vue du pardon l'amène fatalement à ce «Malheur à lui! ». Il est donc prisonnier de deux injonctions contradictoires, dont il ne peut que ressortir condamné intérieurement. Ces situations ont été assez bien étudiées en psychologie, et il est frappant de remarquer qu'elle peuvent avoir des conséquences allant de l'indécision par peur d'un choix erroné à l'inanition pour éviter la punition. Cf. par exemple Une logique de la communication. P. Watzlawick et coll., Paris 1972, p. 217 Cela correspond à la description de la vie spirituelle de plus d'un chrétien... Faut-il en voir l'origine, peut-être partiellement, dans cette approche? L'ÉTHIQUE SITUATIONELLE Une deuxième approche, prenant le contre-pied de la précédente, affirme la relativité de tous les commandements et ne retient que le deuxième: l'amour dû au prochain. Jc 2.8 J. Fletcher l'énonce de la manière suivante: Mentir peut être plus chrétien que dire la vérité, puisque la seule vertu à dire la vérité est de la dire dans l'amour. voler peut être meilleur que respecter la propriété privée si, comme dans plusieurs domaines évidents, ce droit à la propriété nie le plus grand amour pour le plus grand nombre. Aucune action n'est bonne ou mauvaise en elle-même. Tout dépend si elle oeuvre à l'encontre ou en faveur des gens, si son dessein est l'amour (comprenant l'amour comme étant un intérêt porté aux personnes) dans la situation présente. La nouvelle moralité, en résumé, soumet les principes aux circonstances... Situation Ethics. p. 26 ss Dans cette optique, le dilemme de Rahab s'éclaire de lui-même: mentir est aussi amoral que manger (et son métier ne devait pas la porter sur les principes...). Sa situation justifiait son mensonge puisqu'il était le fruit de son intérêt pour les deux espions. Mais qu'en est-il de son amour pour ses concitoyens? Par où passe «le plus grand bien pour le plus grand nombre»? Car sans omniscience, chaque situation humaine apparaît comme un écheveau difficile à démêler, tout spécialement s'il est impossible de s'appuyer sur des «principes». Comment savoir si mon aide qui semble soulager la souffrance aujourd'hui, ne va pas se retourner contre la personne aidée demain? D'autant plus, comme l'ont déjà bien fait remarquer certains, l'amour ne nous dit pas forcément que faire, mais comment le faire. Et sans un guide qui lui permette de se manifester, l'amour donne à chaque choix un poids insupportable. Mais il y a plus. Si la fin justifie les moyens, toute relation devient impossible, tout acte de confiance une folie. Car si nous estimons, pour votre plus grand bien (par exemple pour votre salut éternel) qu'il est de notre devoir de vous convaincre, et que tordre ou dissimuler la vérité, parjurer même, est le moyen d'y arriver, alors la légitimité est de notre côté! Car par le biais des inclinaisons naturelles à l'homme, cette fin qui justifie les moyens s'identifie tôt ou tard à ses propres desseins, ses buts, ses aspirations. Triste fin... Ainsi, tous ceux qui mettent l'amour au dessus de la loi, comme ceux qui parlent d'une loi sans amour, séparent la loi de celui qui l'a donnée: un Dieu d'amour. Aux premiers, Jésus dit: En vérité je vous le dis, jusqu'à ce que le ciel et la terre passent, pas un seul iota, pas un seul trait de lettre de la loi ne passera, jusqu'à ce que tout soit arrivé. Celui donc qui violera l'un de ces plus petits commandements et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux, mais celui qui les mettra en pratique et les enseignera, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux (Matt. 5. 18). Et aux seconds: Lequel d'entre vous, s'il n'a qu'une brebis et qu’elle tombe dans la fosse le jour du sabbat, ne la saisira pour l'en retirer? Combien un homme ne vaut-il pas plus qu'une brebis! Il est donc permis de faire du bien les jours de sabbat (Matt. 12. 11-12). En parlant ainsi, Jésus n'a pas relativisé le sabbat à l'image de l'éthique situationnelle, mais il a affirmé simultanément l'ordonnance du sabbat, et la dignité de l'homme pour qui il a été donné. Cela nous introduit maintenant dans notre troisième perspective. LE TÉMOIGNAGE DES TEXTES En examinant les différentes situations où des mensonges sont approuvés de Dieu (sages-femmes en Égypte) Ex. l. 19-20; Rahab; Élisée, 2 R. 6. 19) nous pouvons tenter de leur trouver des points communs: – les paroles mensongères avaient pour but la sauvegarde de vies humaines (les nouveaux-nés hébreux, les deux espions, Élisée lui-même); – elles ont été extorquées par la contrainte; – elles furent faites à des personnes étrangères, ennemies du peuple juif. Aucune de ces raisons ne semble à elle seule suffisante. Une généralisation de la deuxième (et de la première dans une moindre mesure) par exemple, qui ferait de la présence d'une contrainte par la violence une justification suffisante du mensonge reviendrait à justifier du même coup le parjure ou le reniement de la foi, ce qui nous paraît insoutenable. Et une parole mensongère s'adressant à une personne en dehors du plan de Dieu ne saurait être de ce fait excusée, même au nom de son salut éternel, selon ce qu'on croirait pouvoir lire dans le troisième point relevé. Nous croyons quand même pouvoir lire, à travers ces points communs, quelques principes propres à guider notre réflexion aujourd'hui: – les vies sauvées rappellent que le but du commandement est d'abord la vie, même si cette vie n'est pas la valeur suprême à laquelle sont subordonnées toutes les autres valeurs. Ces textes sont là pour nous le rappeler; – les paroles extorquées par la contrainte renvoient à une situation où la vérité fait défaut. Pensons à l'antisémitisme nazi de la dernière guerre, ou à celui du Pharaon d'Égypte dans Exode 1, ou encore à la situation que décrit Osée dans sa prophétie: Car l'Éternel est en procès avec les habitants du pays, parce qu'il n'y a point de fidélité, point de loyauté, point de connaissance de Dieu dans le pays. Il n'y a que parjures et tromperies, assassinats, vols et adultères; on use de violence, on commet meurtre sur meurtre. Osée 4.1-2 Une intention première du IXe commandement n'est-elle pas de maintenir un tissu de vérité dans la communauté, non seulement parce que Dieu est Vérité, mais parce que cette vérité est nécessaire, vitale, à l'homme. Cependant le verbe «maintenir» suppose une préexistence de cette vérité, et lorsqu'elle est absente, l'exactitude des faits peut parfois cautionner la fausseté qui règne. Alors le mensonge peut être la seule manière de témoigner d'un Dieu Vrai! Ces mensonges n'ont pas été dits pour le confort personnel des personnes qui les ont proférés. Le prophète Élisée, par exemple, n'a pas seulement sauvé sa vie, il a accompli un acte prophétique. Ainsi, ces paroles s'insèrent dans le projet de Dieu, dans un combat contre des ennemis. Il ne se justifie que dans une référence à Dieu, dans sa dépendance, et jamais pour des motifs personnels comme la fuite des responsabilités, les faux-fuyants ou la crainte d'être mal compris ou que sais-je encore. C'est la rencontre de ces trois aspects – préservation de la vie humaine, contrainte par la force ou la menace, dépendance de Dieu – qui peuvent parfois, croyons-nous pouvoir discerner, justifier un mensonge. Mais où est la limite? Nous aimerions suggérer qu'aucune casuistique aussi «biblique» qu'elle soit ne pourra faire le tour des situations possibles. La Bible elle-même nous rend témoins par les récits évoqués de mensonges approuvés de Dieu, sans jamais faire pourtant une synthèse de la question. Les récits laissent une place prédominante à la relation entre Dieu et l'homme appelé à s'engager dans le projet divin, par la foi, comme le souligne l'épître aux Hébreux en parlant de Rahab. Et cela ne laisse aucune place, comme nous l'avons déjà rappelé, pour nos fuites devant la vérité, signe de nos doutes plutôt que fruit de notre foi. Oui, des situations humaines, marquées par le péché et la fausseté, peuvent nous conduire à transgresser le IXe commandement. Mais jamais pour notre confort personnel, dans notre propension à marcher dans le clair-obscur quand ce n'est pas dans les ténèbres. Car ce même IXe commandement nous rappelle que sans vérité il ne saurait y avoir de relations humaines. Et le Nouveau Testament nous entraîne encore plus loin, nous exhortant à marcher dans la vérité. C'est là le projet d'un Dieu Vrai. Bernard André ©
Ichthus 1986/4 (No 137) -----------------------------------------------------------
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«Les enfants d'Israël firent alors ce qui déplaît à l'Éternel, et ils servirent les Baals. Ils abandonnèrent l'Éternel, le Dieu de leurs pères, qui les avait fait sortir du pays d'Égypte, et ils allèrent après d'autres dieux d'entre les dieux des peuples qui les entouraient; ils se prosternèrent devant eux, et ils irritèrent l'Éternel. Ils abandonnèrent l'Éternel, et ils servirent Baal et les Astartés.» (Juges 2: 11-13) Les effets pervers des fausses religions Celui qui ajoute quelque chose à la volonté révélée de Dieu, ou qui en retranche quelque chose, devient inévitablement la proie d'un faux évangile. Une «lumière nouvelle», un «nouvel âge», habillent seulement «la vieille obscurité», les anciennes ténèbres, d'un déguisement nouveau et attrayant. Israël se laissa séduire par les aspects extérieurs de la religion des Cananéens, avec la facilité de ses sanctuaires privés et son attitude relâchée vis-à-vis des questions morales. Les Israélites commencèrent par quelques emprunts au culte cananéen, mais ne tardèrent pas à adopter tous leurs faux dieux eux-mêmes. Les Baals représentaient les dieux de la terre et des saisons - les garants de bonnes récoltes. Le peuple les adopta en premier. Puis vinrent les Astartés, des divinités de la virilité et de la féminité, dont le culte impliquait la prostitution rituelle. Il s'agissait probablement d'idoles d'origine assyrienne. L'on tirera de nombreuses et instructives leçons de cette terrible et inexorable descente vers une perversion de plus en plus ouverte. Elles se révèlent malheureusement trop pertinentes pour notre époque, dont la permissivité ne connaît plus de limites. Lorsque les gens se détournent du vrai Dieu, ils ne deviennent pas d'ordinaire immédiatement athées ou libertins. En général, ils s'accrochent aux institutions traditionnelles de la religion et au langage de l'orthodoxie, tout en cherchant les arrangements doctrinaux et pratiques qui leur garantiront un maximum de liberté sans perte de sécurité et de prestige social. Cela se passait ainsi à l'époque des Juges et continue aujourd'hui! Deuxièmement, nous relevons la confiance étonnante d'un peuple parjure en face même de l'éternité. L'on aurait pu penser, au vu des circonstances, que les Israélites éprouveraient une plus grande crainte de la colère de Dieu contre leur rébellion ouverte. Mais non, ils font preuve d'une confiance - tout illégitime soit-elle - sans limite. Mica représente le type même de l'homme entièrement satisfait de lui-même, bien en paix, et comptant toujours sur les bénédictions de Dieu. Pourtant, tout au long, il gît dans la mort spirituelle et sous le jugement de Dieu. Troisièmement, les récits contenus dans les Juges illustrent la terrible fragilité des sociétés humaines. Si le Seigneur lui-même ne décide de ranimer sa cause et son royaume au sein d'une communauté donnée, celle-ci possède un potentiel de dégénération tout simplement effarant. Israël dans l'Ancien Testament n'est pas bien sûr n'importe quelle nation mais véritablement l'Église de Dieu. * Qui contestera le vertigineux déclin spirituel des Églises confessantes d'aujourd'hui? A cause de l'indulgence croissante dont font preuve la plupart des dénominations officielles à l'égard des pires péchés, nous assistons à la transformation de l'Église en véritable «Sodome». La «maison du Seigneur» se change en «la synagogue de Satan» (Apoc 2: 9). Qu'arrive-t-il à la société où ceux qui professent suivre le vrai Dieu accomplissent en fait les oeuvres du diable? Le livre des Juges a été écrit pour répondre à ces questions. Le réveil de l'Église Christ ne vint pas appeler les justes, mais les pécheurs. Là où le péché a abondé, déclare Paul, la grâce surabondera. Nous devons chercher à voir la puissance de réveil de Christ se manifester dans son Église car, ainsi seulement, l'Évangile transformera le monde. Avons-nous moins besoin d'un réveil spirituel qu'Israël d'antan? Avons-nous moins besoin de l'intervention du Saint-Esprit? Débordons-nous tant de l'amour de Christ et des dons de son Esprit que la réforme de l'Église nous apparaisse comme superflue? Toutes ces paroles de déclin spirituel et d'annonce de la juste colère de Dieu nous découragent peut-être. Cependant, les promesses divines demeurent, sûres et certaines. Le but de l'Évangile tient toujours. Christ a remporté la victoire. Prenons alors la «bonne nouvelle» de Christ à bras-le-corps avec une volonté renouvelée! Implorons Dieu d'appeler, dans son grand amour, ceux qui marchent sur «le large chemin qui mène à la perdition» et de les amener au Christ ressuscité qui a donné sa vie pour les pécheurs, afin qu'ils deviennent enfants de Dieu et co-héritiers avec lui. Gordon Keddie Extrait de «Même dans les ténèbres» Commentaires «Les Juges et Ruth» Europresse (Avec l'autorisation de l'éditeur) * ou plutôt le peuple de Dieu, ou l'assemblée de Dieu, pour distinguer cette dernière de l'Église de Jésus-Christ. (n.d.l.r.). © La Bonne Nouvelle No 2 / 1990
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Néhémie 2: 20
Quelle lecture tonique que le récit de ces pionniers dont Dieu avait réveillé l'esprit, dont la vie a été transformée par une autre destinée que celle à laquelle ils semblaient être voués. Le poids de l'exil et de la honte allait bientôt être enlevé! Ces hommes de foi et de vision ont bouleversé la réalité politique et spirituelle dans laquelle ils vivaient. Forts de la Parole que Dieu leur avait adressée, ils ne se sont accordés aucun répit, ils ne se sont cachés derrière aucune des circonstances; ils ont relevé le défi et ont abouti! Cet enthousiasme aurait-il déserté l'Église aujourd'hui? Où trouver ce même dynamisme, cette foi qui transporte les montagnes, qui soulève nos pesanteurs et fait jaillir de nos coeurs ce cri: «nous nous lèverons!». D'abord, pour eux comme pour nous, par une communication de la Parole de Dieu à nos coeurs par le Saint-Esprit, qui désembrume notre horizon et l'éclaire de la révélation du plan souverain de Dieu. N'est-ce pas la marche par la foi? L'histoire biblique et l'histoire de l'Église nous en donnent les héros qui nous inspirent et nous ouvrent la route pour que nous y courrions. Certains d'entre eux ont changé la destinée de leur nation. Ce sont eux qui ont marqué l'atmosphère de leur époque. Ils ont donné le ton au prix du renoncement à l'incrédulité et à l'immobilisme, du refus de la médiocrité. C'est pour tous, eux et nous, le même scénario: la promesse de Dieu nous libère de la désespérance, nous fait quitter tous nos conforts, y compris celui de la critique, et nous met en mouvement. Rien ne peut justifier la tentation du repli sur soi. Même au plus profond de la repentance, fruit premier de la Parole de Dieu, préalable à toute vraie foi, la promesse de la restauration resplendit (2 Chron. 7, 14). Le pessimisme n'est pas de mise. Il n'est pas le signe distinctif d'une grande spiritualité. Le cynisme n'est pas la marque d'une sagesse supérieure mais bien terre-à-terre, c'est-à-dire chamelle. Dieu se tient toujours à nos côtés pour nous insuffler son espérance (Jér. 29, 4). Il ne baisse jamais les bras, ne désespère pas. Il ne connaît pas l'échec. Il renouvelle la force de ceux qui ont besoin d'«un second souffle» (Es. 40, 29). Ses plans réussissent toujours. S'il ne partage pas sa gloire, il donne le succès à ceux qui se confient en Lui. Nous sommes donc appelés à bâtir. Nous sommes appelés à: - bâtir nos vies sur le roc (Matth. 7, 24), par l'écoute, la méditation et la mise pratique fidèle, c'est le passage obligé pour le résultat (Jos. 1, 8 et Ps. 1,3). - bâtir/«construire les autres» par des relations vraies, marquées par la justice, autrement dit: par l'amour en action et en vérité. Rendre à chacun le respect et la dignité qui lui reviennent de droit, en tant que créature en image de Dieu. Détruire les murs de l'indifférence et de l'exclusion pour une communication de l'amour et de la vie qui découlent de l'Évangile de Jésus-Christ. - Jésus ne bâtit pas son église sans nous. Nous sommes ouvriers avec lui par la mise en action et en commun des talents reçus. Ils doivent servir à l'édification (1 Cor. 14, 26). Ainsi, que ce soit par les paroles (Eph. 4, 29) ou par les charismes (1 Pi. 4, 10) et l'engagement mutuel qu'ils supposent, l'état d'esprit constructif doit régner. - Bâtir rime avec désir. Si les paroles à elles seules ne suffisent pas, il vaut la peine de souligner leur effet positif quand elles véhiculent la bénédiction (Pr. 18, 21). C'est vrai dans toutes les sphères de relations, jusqu'à celles marquées par le conflit (Matth. 5, 43-48 - 1 Pi. 3, 9). C'est vrai aussi pour la nation (Prov. 11, 11 - Jér. 29, 7). Même en annonçant les jours les plus sombres qui devaient venir, Jésus n'a jamais dit: «Baissez la tête» mais «Levez les yeux» (Luc 21, 28). Faisons front contre la sinistrose ambiante. «Levons-nous et bâtissons!» C'est notre vocation (Es. 58, 12). Jean-Marc, Potenti
© AVENEMENT Mai 1992 No 44 / P 29
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