Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Etudes bibliques

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QUELLE CRITIQUE BIBLIQUE?


Dans une récente chronique théologique, le professeur Éric Fuchs rendait compte de deux ouvrages récents d'exégètes protestants, L'exégèse du Nouveau Testament (Labor et Fides) de Max-Alain Chevalier, et Sauvez la Bible (Éditions du Moulin) de Jean Zumstein. Du premier de ces livres le professeur Fuchs nous dit,

«Il veut prouver ainsi la rigueur, l'honnêteté et la pertinence de cette méthode (historico-critique) et faire mieux comprendre et mieux apprécier les services qu'elle rend à ceux qui ont la charge d'expliquer la Bible et d'en prêcher les textes (...) L'honnêteté et la rigueur de cette méthode est incontestable; ses fruits ont été et sont nombreux.»

Le second ouvrage dû à la plume vigoureuse du professeur de NT à Neuchâtel, Jean Zumstein, critique de manière sévère les mandarins de l'exégèse biblique universitaire, «spécialistes qui se sont enfermés dans leur tour d'ivoire et ont cessé de s'intéresser au sens théologique des textes qu'ils étudiaient d'un point de vue historico-critique.»

Mais il s'en prend avec une violence à peine retenue à d'autres «responsables de la désaffection à l'égard de l'Écriture sainte». M. Fuchs résume la pensée du professeur Zumstein ainsi:

«Il y a d'abord le courant fondamentaliste, voire intégriste, qui, par défiance pour tout ce qui est moderne, affirme le caractère sacré du texte biblique par lequel, sans qu'il soit nécessaire de l'interpréter, Dieu parle immédiatement au croyant. Une telle attitude rassure sûrement les esprits inquiets, mais elle rend la Bible otage d'une forme de terrorisme spirituel, dit Zumstein, qui l'enferme dans une seule lecture possible.» (Gazette de Lausanne, 10.8.1985)

C'est ainsi que notre pluralisme universitaire sectaire exécute élégamment les épouvantails caricaturaux qu'il dresse complaisamment comme adversaires!

Dans un article plus récent intitulé, Retour à la Bible, l'éminent historien protestant français, Pierre Chaunu, rend compte des premiers volumes d'une série consacrée au thème, la Bible de tous les temps (Beauchesne). Voici ce qu'il nous dit des divers auteurs de ces volumes: «Dans l'ensemble, les auteurs de la Bible de tous les temps appartiennent aux courants exégétiques issus de l'ultra-libéralisme «historiciste» bien plus hégélien que chrétien... De l'énorme percée que représente la véritable nouvelle exégèse de Carmignac, Robinson, Tresmontant, nulle trace.»(Le Figaro 17.8.85)

Quelle serait donc cette percée foudroyante d'une exégèse véritablement novatrice qu'occulteraient nos savants bien installés dans leurs habitudes désuètes? Regardons de plus près ces hommes que cite Chaunu.

Le célèbre évêque anglican, John A.T. Robinson, auteur de livres peu orthodoxes, tels que Dieu sans Dieu et ce que je ne crois pas, est également un des plus éminents spécialistes du NT. Un de ses livres publié en 1977, Peut-on se fier au Nouveau Testament? (Lethielleux, 1980), résumé d'un ouvrage monumental, Redating The New Testament, démontre de manière rigoureuse à partir d'une étude interne détaillée du texte des Évangiles qu'aucun d'entre eux ne peut avoir été rédigé après la prise de Jérusalem par Titus en l'an 70. Voici un bien rude coup porté à l'hégémonie universitaire de la critique biblique, et ceci par un savant qui ne saurait être rangé parmi les fondamentalistes intégristes!

L'abbé Carmignac est un des meilleurs spécialistes français de l'hébreu du premier siècle de notre ère. Des recherches minutieuses entreprises depuis 1963 l'ont conduit à démontrer de manière extrêmement plausible que les Évangiles synoptiques, Matthieu, Marc et Luc, avaient d'abord été rédigés en hébreu avant d'être transposés en grec. Dans la naissance des Évangiles synoptiques (Oeil, 1984), Carmignac écrit:

«... les conséquences de ces constatations vont très loin: les Évangiles ont donc été rédigés bien plus tôt qu'on ne le dit habituellement. Ils sont beaucoup plus proches des faits. Ils ont une valeur historique de premier ordre. Ils contiennent les témoignages des disciples qui ont suivi et écouté Jésus. (...) Ces arguments scientifiques devraient réconforter les chrétiens et attirer l'attention des incroyants. Mais ils bouleversent les théories à la mode et donc ils seront âprement critiqués.»

Est-il étonnant que nos exégètes en place se refusent de faire connaître des découvertes si peu favorables à une méthode critique vieille de plus de deux siècles?

Mais les auteurs français que cite Chaunu sont loin d'être les seuls à secouer vigoureusement l'édifice de la Haute-Critique biblique. L'abbé René Laurentin, journaliste au Figaro et prêtre charismatique dans le vent, est lui aussi un des spécialistes les plus éminents du NT. Dans un ouvrage massif mais d'une lecture très agréable consacré à l'un des grands thèmes de la mythologie critique, les Évangiles de l'enfance du Christ (Desclée, 1982, 635 p.), il démonte tranquillement les montagnes d'incroyance édifiées par des générations de savants sur les fondements bibliques de la doctrine chrétienne de l'incarnation. En appliquant au récit biblique les méthodes de critique de textes les plus modernes et, en particulier, celle de la sémiotique (théorie générale des signes, relation entre signes et signifiés, Robert), Laurentin démontre qu'une étude approfondie des textes relatant la naissance et l'enfance de Jésus-Christ conduisait à la constatation de leur cohérence interne et de leur fiabilité en tant que témoignages véridiques des événements qu'ils relatent. Dans sa préface au livre de Laurentin, le Cardinal Ratzinger écrit: «Il a appliqué les instruments de la critique moderne, avec toutes leurs ressources. À un réalisme naïf et superficiel, il a substitué un nouveau réalisme de l'intelligence, qui manifeste la relation spécifique entre l'événement et le langage, et qui découvre, précisément dans leur corrélation la richesse de la réalité. (...) Avec ce livre, les Évangiles de l'enfance nous sont redonnés à neuf.» (P.3-4)

De son côté, l'abbé Armand Ory se consacre depuis plus de vingt ans au développement d'une nouvelle méthode d'étude des Évangiles, et plus particulièrement à l'estimation critique de la vraisemblance des diverses interprétations du texte biblique. Dans son ouvrage récemment traduit en français, Initiation à l'exégèse fonctionnelle (Oeil 1984), Ory applique au texte de l'Écriture une analyse logique très rigoureuse, destinée à établir l'interprétation qui convient rationnellement le mieux à ce qu'il appelle la fonction précise du texte. Il présente sa méthode comme suit,

«L'exégèse fonctionnelle est une méthode d'interprétation de l'Évangile, enracinée dans le contexte culturel du dernier quart du vingtième siècle. Elle apporte une réponse à une question de l'explication de l'Évangile à notre époque, notamment la valeur des genres littéraires. .» (p.11)

Pour chaque texte minutieusement analysé, Ory cherche d'abord sa fonction précise – récit historique, prophétie, parabole, but apologétique, etc.

Il examine ensuite de manière purement logique les diverses interprétations proposées pour déceler rationnellement si le but que le texte se donnait à lui-même est atteint par l'une ou l'autre des lectures. Les interprétations absurdes s'écroulent d'elles-mêmes.

«Analysons tout d'abord les différents éléments de ce système. Tout est concentré sur le raisonnable et l'absurdité. Le raisonnable est supposé comme un caractère typique de l'homme. L'exégèse fonctionnelle suppose que l'homme agit raisonnablement et qu'on doit l'expérimenter après des siècles dans ses oeuvres, par exemple dans ses écrits. La bonne solution est indiquée par ce caractère raisonnable; les mauvaises par l'absurdité. Dès qu'une forme d'absurdité se manifeste, il faut se trouver devant une mauvaise signification. .» (p.48)

Il prend par exemple l'incident où Jésus marche sur les eaux, interprété d'une part littéralement comme décrivant un fait miraculeux et, d'autre part, comme une manière d'exprimer symboliquement la manière dont Jésus se dressait contre le mal. À une fonction descriptive s'oppose une fonction symbolique et moralisante. Ory analyse ensuite l'image de «marcher sur l'eau» comme expression symbolique de l'idée de se «dresser contre le mal» et en démontre l'entière absurdité:

«... il semble évident que le lecteur doive trouver au récit évangélique une «fonction» adéquate. Seule celle qui exclut toute absurdité et implique partout la clarté et la compréhension peut être la bonne. Celui qui élimine le miracle semble se trouver pour le reste devant les absurdités. Celui qui admet le miracle se promène' pour le reste dans le jardin du raisonnable. (...) L'interprétation d'un passage qui parvient à éviter toute absurdité, qui maintient partout le raisonnable et se situe en plus dans la ligne de la tradition, semble la seule bonne; celle qui se charge d'absurdités, ne maintient nulle part le raisonnable et rompt avec la tradition, ne peut être la bonne. Le maintien du miracle dans les faits et les récits est entouré de relations raisonnables; la transformation du surnaturel en naturel se noie dans les absurdités.» (p.54-55)

Voici, pour le moins, une analyse rationnelle de la Bible dont nous n'avions guère l'habitude.

Dans cette perspective, il est utile de signaler la parution prochaine d'un ouvrage du doyen des calvinistes français, Pierre Marcel, intitulé Face à la critique: le Christ et ses apôtres (Editions Kerygma d'Aix-en-Provence), dans lequel le pasteur Marcel démontre que «toute la méthode dite «critique» relève d'une «logique profane», et qu'elle se trouve sans aucune valeur face à une «logique chrétienne» capable de recevoir sans» discussion» l'Évangile de Dieu que nous apporte le Christ, ses apôtres, et l'Écriture tout entière.

C'est cette nouvelle façon d'aborder la recherche biblique que nous trouvons dans les contributions très variées du recueil d'articles rassemblés en honneur du professeur Pierre Courthial, Fondements pour l'avenir (Kerygma, 1981) par des spécialistes de la Bible, tant réformés, évangéliques que catholiques. C'est ce même courant exégétique nouveau qui s'exprimait lors du congrès sur l'inspiration et l'autorité de la Bible qui s'est tenu du 20-24 novembre 1985 au Palais de la Femme à Paris. Ce sont ces exégètes qui ont l'audace de ne pas se plier aux modes du jour (même vieilles de plus de deux siècles) et qui, pour reprendre les paroles salubres du professeur Fuchs, retrouvent le courage d'une lecture intelligente, honnête, ouverte sur les surprises d'un texte qui ne se laisse pas réduire à nos idées.»


*Claude Tresmontant: Le Christ hébreu.

Jean-Marc BERTHOUD

© Promesses 1986 – 4 / No 78

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QUI COMMANDE ICI? L'AUTORITÉ DE LA BIBLE!


Nous vivons à une époque qui veut tout essayer au moins une fois; l'on remet en cause les formes anciennes pour essayer de nouvelles. La plupart de nos contemporains ne croient plus que Dieu à parlé. Des coeurs assoiffés se tournent de façon concrète concernant la manière de vivre.

Or, bien sûr, nous évoquons la Parole de Dieu. Nous pouvons même la croire sans erreur et infaillible. Prenons garde cependant, car la pratique ne correspond pas nécessairement à la profession de foi, ni la conviction à la conscience.

Ma parole constitue une extension de moi-même; elle me révèle. Si l'on ne peut compter sur ma parole, il en va de même pour moi. «C'est de l'abondance du coeur que la bouche parle», disait Jésus. Lui (Parole vivante de Dieu) et la Bible (Parole écrite) proviennent de la même origine. Quand nous connaissons Christ, nous connaissons le Père. Grâce à la Parole vivante révélée dans la Parole écrite, nous pouvons découvrir le coeur même de Dieu.

La Bible est l'autobiographie de Dieu! «L'on mesure l'homme à sa parole», disait-on autrefois. Ceci s'applique d'autant plus à Dieu: si la Bible ne s'avère pas digne de confiance, son auteur ne saurait l'être non plus.

Certains soulèvent le danger d'«adorer» la Bible, comme quelque quatrième personne divine. En effet, nous ne devons pas confondre la Bible avec Dieu lui-même. Néanmoins, elle représente le témoignage infaillible rendu par Dieu à lui-même.

La seule lecture de la Bible n'agit pas de façon magique en nous rendant plus spirituels de manière automatique. Cependant, sans constituer une fin en soi, elle demeure un moyen indispensable pour en savoir plus sur Dieu et sur notre relation avec lui.


Deux systèmes

En démocratie, la majorité l'emporte, et la volonté du peuple reflète l'opinion du moment. Déjà lors de l'élection de délégués de classe au collège, nous subissons l'influence des autres: nous apprenons à suivre la foule. Tout en essayant de préserver une partie de notre identité, il nous arrive parfois de sacrifier nos convictions à notre réputation sociale en cédant à ce que l'on a appelé la «tyrannie de la majorité».


Le pluralisme

Les chrétiens n'ont-ils pas été influencés par cet état de fait? Pour commencer, prenons l'ouverture toujours croissante au pluralisme. Si je commençais à affirmer que les poissons rouges ont des cornes, j'entends déjà quelqu'un répliquer: «Vous savez, il existe d'éminents spécialistes qui soutiennent l'opposé, et l'on peut trouver sans nul doute un fondement biblique pour les deux thèses».

Où est passée la notion d'une seule vérité? Les poissons rouges ont ou n'ont pas de cornes. La Bible ne peut pas soutenir les deux affirmations (en fait elle ne traite pas du tout de ce sujet).


Le subjectivisme

Le subjectivisme règne en maître aujourd'hui. Sans risque de contradiction, l'on peut déclarer: «Vous et moi avons tous deux raison, même sur ces positions opposées.» Pourtant, quand je dis: «Deux plus deux égalent quatre», j'exclus la possibilité de toute autre réponse. En déguisant les différences par une synthèse de deux positions opposées, l'on aboutit à une contradiction irréductible.

L'on demanda à Mendelssohn pourquoi il avait intitulé sa symphonie «Ré-formation». Il répondit: «À cette époque, les hommes avaient des convictions; de nos jours, nous avons seulement des opinions.» Nous avons en effet perdu une grande part de nos convictions.

Trop souvent, nous prenons position seulement après avoir observé la direction du vent et, longtemps après le monde, opérons un choix aussi conforme que possible au goût du jour. Soucieux d'être «dans le vent» nous finissons toujours «à côté de la plaque». La tendance du jour, le mouvement de la foule, nous influencent davantage que les «Ainsi dit l'Éternel» de la Parole de Dieu.

N'entendons-nous pas dire: «Mais la Bible ne s'avère pas très claire sur tel ou tel point», alors que l'enseignement de la Parole de Dieu nous crève les yeux?

Certes, beaucoup de sujets ne sont pas pleinement révélés. Toutefois, quand la Bible parle, nous devons obéir.


Pas de vérité absolue?

Une autre tendance emploie ce cliché: «Nous le comprendrons mieux dans l'éternité.» Il s'agit d'un déguisement spiritualisé de l'affirmation athéiste: «Il n'existe aucune vérité absolue dans la vie.» Or, on ne peut tout simplement pas plaider l'ignorance face à un sujet sans s'être assuré que l'Écriture n'en dit rien.

Ignorer des doctrines révélées par Dieu dans sa Parole reflète une arrogance aussi flagrante que de négliger ses instructions concernant la vie spirituelle.


Des interprétations?

Dans la controverse, le disciple «démocratique» répondra: «C'est ton interprétation», comme si ce fait lui enlevait toute valeur. Bien sûr, chacune de mes observations dans la vie conditionne mon interprétation! Mais il cherche, par sa réponse, à rendre légitime l'existence de positions différentes. À ses yeux, aucune interprétation qui trouve des partisans ne saurait être rejetée: «Garde ton interprétation, mais ne l'appelle pas vérité»! Le courant démocratique envahit ainsi notre relation avec Dieu.


Une ligne privée directe?

Il existe aussi le disciple «individualiste»: «Le Seigneur m'a dit, le Seigneur m'a montré que...» – comme s'il disposait d'une ligne privée auprès de Dieu!

Après tout, si Dieu lui a parlé directement, qui ira le contester?


Flottement

Le matérialiste au moins avoue sans ambages ne reconnaître aucune autorité sinon la sienne. Autrefois, l'on disait: «La Bible dit.» Aujourd'hui, «Il nous semble que. . .» Cependant, la vérité ne s'adapte pas à notre convenance. Parfois, Dieu nous confronte dans sa Parole, et nous devons alors décider si nous voulons réellement prendre au sérieux son autorité dans notre vie.


Une drôle de ratatouille!

Revenons au pluralisme (l'existence de plusieurs points de vue). Il existera toujours des domaines où l'on trouve des interprétations différentes, que ce soit l'histoire, l'archéologie, la biologie ou la théologie. Toute discipline possède ces tensions.

Toutefois, quand le pluralisme ouvre la porte à une philosophie éclectique qui tente de mélanger des éléments issus de croyances diverses et contradictoires, il ne s'agit plus d'une question de foi mais de cuisine. Cette «recette démocratique» prend une touche de ceci, un peu de cela, mélange bien le tout en ajoutant encore une pincée de tel autre ingrédient. L'on finit avec une drôle de ratatouille!


La Bible seule

Nous ne pouvons pas choisir à notre guise parmi divers systèmes de pensée. Nous devons au contraire aller à la seule

Parole de Dieu et la laisser bâtir notre doctrine. Par conséquent, prenons garde de ne pas contribuer à l'élaboration d'une théologie de confusion.

En contraste avec la démocratie, la monarchie présuppose un royaume et implique le règne d'un roi et l'existence de sujets. Le Seigneur Jésus-Christ est le roi du chrétien. Le royaume de Dieu ne consiste pas tant en un royaume mais en un règne; non un domaine mais une domination.

Jean Calvin déclarait: «Quand Dieu parle, je parle; quand il se tait, je dois me taire.» Il s'agit là de la réponse d'un chrétien soumis à la monarchie de Jésus-Christ. La Bible semble très souvent traiter de sujets qui ne concernent pas un grand nombre d'entre nous aujourd'hui.

Aussi, avons-nous tendance à vouloir forcer Dieu à parler sur des questions où il demeure silencieux, tout en le réduisant au silence sur d'autres sujets que nous osons qualifier de secondaires.

Nous ne devons nous soumettre ni au statu quo ni à l'indépendance de notre propre volonté mais amener «toute pensée captive à l'obéissance de Christ» (2 Cor. 10:5). Les citoyens du royaume de Christ doivent se soumettre à la loi morale de Dieu révélée dans toute sa Parole. Ils observent les commandements de Christ et s'efforcent d'aimer Dieu de tout leur être, et leur prochain comme eux-mêmes. Certes, ils n'atteignent pas la perfection mais, dans son amour, leur monarque leur donne la force de persévérer.

Dieu a parlé. Il a envoyé ses hérauts. Le son de la trompette a brisé le silence. Le commandement retentit dans tout l'univers: «Écoutez-le!»

Michael Horton - extrait autorisé de «Tout est accompli» (Europresse)

(Les sous-titres ont été ajoutés par la rédaction de «L. B. N.»)

© La Bonne Nouvelle 1/92


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LA SUPÉRIORITÉ DE LA BIBLE


Il est intéressant de voir ce que les adversaires de la Bible disent à propos du Livre des livres:

Friedrich Nietzsche, le vigoureux adversaire du christianisme, portait sur l'Ancien Testament un jugement surprenant: «C'est le livre de la justice de Dieu. Il donne une description tellement saisissante des choses et des hommes que les littératures grecque et indienne deviennent insignifiantes. La saveur qu'a pour l'individu l'Ancien Testament est une pierre de touche» (extrait de «Par-delà le bien et le mal»).

Berthold Brecht, quant à lui, n'était pas moins hostile à la Bible. Il trouvait que le Nouveau Testament était «d'un très mauvais goût» et «mensonger». Cela ne l'empêchait cependant pas d'avoir une Bible. Mais son attitude ironique vis-à-vis de ce livre apparaissait du fait qu'il avait collé une image de Bouddha sur la première feuille et une photo d'un bolide à la fin. Et pourtant, lorsque la revue «Ullstein» lui demanda en 1928 quel livre l'avait impressionné le plus, il donna cette réponse surprenante et provocatrice: «Vous allez vous moquer de moi, mais c'est la Bible!» Nous ne sommes donc pas étonnés de la réplique qu'un jeune homme a faite un jour aux commentaires critiques d'un athée sur la Bible.

Si vous trouvez quelque chose de meilleur que le sermon sur la montagne, de plus beau que la parabole de l'enfant prodigue ou du bon Samaritain, des lois et des règles plus nobles que les dix commandements, quelque chose de plus réconfortant que le Psaume 23 ou des paroles qui me révèlent mieux l'amour de Dieu et me font mieux comprendre mon avenir – s'il vous plaît: envoyez-moi cela tout de suite!

La Bible est plus qu'un livre. Elle est la vie, oui elle est une Personne, dont il est dit! «Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes.» (Jean 1, 14). Rien d'étonnant à ce que le psalmiste ait écrit: «Incline mon coeur vers tes préceptes. . .» (Ps 119, 36). N.L.


©  Appel de Minuit 06/ 1998 – 06 / 1999

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UNE BIBLE ANTISÉMITE


Une édition catholique de la Bible, nommée «La Bible des Communautés Chrétiennes» diffusée en français dès 1994 par «Mediaspaul» a fait l'objet de vives critiques à cause de ses commentaires auxquels on reproche leur antisémitisme. On s'étonne surtout qu'elle avait obtenu l'imprimatur par Mgr Jean-Charles Thomas, évêque de Versailles. Par la suite, ce dernier a dû retirer son autorisation de publication, ce qui n'a pas empêché la vente dudit ouvrage de se poursuivre dans les pays francophones. Les évêques de Suisse romande ont finalement aussi condamné cette publication en mars 1995 en demandant pardon aux «amis Juifs» pour tout ce qui a pu les blesser. Le rabbin Sadia Morali de Lausanne en a exprimé sa satisfaction.

©  La Bonne Nouvelle  Selon «24 HEURES» du 29 mars et du 1er et 2 avril 1995)



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L'UNITÉ DE LA BIBLE


Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner pour convaincre, pour corriger pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et apte à toute bonne oeuvre, II Timothée 3: 16

Dans l'ensemble de la chrétienté, il existe une tendance couramment et fâcheusement répandue, qui consiste à ne retenir de la Bible que certains écrits auxquels on fait confiance, très souvent les Évangiles, complétés par quelques épîtres ou fragments d'épîtres du Nouveau Testament.

Quant à l'Ancien Testament, on garde une prudente réserve. Il y a certes de bonnes choses, mais on ne doit pas les prendre à la lettre; ce serait un ramassis d'écrits légendaires aux origines douteuses...

On présente l'Ancien Testament comme un marais noyé dans le brouillard où l'on risque de s'enliser, ou un souterrain obscur dans lequel il est hasardeux de s'engager. Combien cette conception est erronée, démentie par l'enseignement de toute l'écriture et par le Christ Lui-même.

Par exemple en Genèse 2:7 «L'éternel Dieu forma l'homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l'homme devint un être vivant».

«C'est de la légende, objecte-t-on, l'homme n'est pas venu comme ça. Il a évolué lentement et progressivement».

Mais Jésus a dit «N'avez-vous pas LU que le Créateur, au commencement, fit l'homme et la femme...? (Mat.19:4) «Oui mais, Adam et Ève, ce n'est pas un homme et une femme en particulier, c'est l'espèce humaine en général»...

À ceci, l'apôtre Paul, inspiré par Dieu, répond: «... par un SEUL homme le péché est entré dans le monde et, par le péché, la mort...» (Rom. 5:12). Paul ajoute: «La mort étant venue par UN homme, c'est aussi par UN homme qu'est venue la résurrection des morts, et comme tous meurent en Adam, de même tous revivront en Christ» (1 Cor. 15:21) «Il ne faut pas croire que l'homme soit sorti parfait, d'un seul coup, de la poussière du sol!», objectent certains. Alors, dans ce cas, on ne peut pas non plus croire Paul lorsqu'il ajoute au verset 51: «nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d'oeil, à la dernière trompette; les morts ressusciteront incorruptibles, et les vivants seront changés».

Si vous croyez que Dieu est capable, en un instant, en un clin d'oeil, de ressusciter des corps décomposés depuis des siècles et retournés à la poussière de la terre, pourquoi ce même Dieu n'aurait-il pas pu créer Adam aussi instantanément de la même terre?

Contester une seule déclaration de la Bible, c'est la contester tout entière; bien plus, c'est contester son auteur: Dieu; c'est contester Jésus-Christ qui, par ses paroles, par ses actes et sa personnalité entière, garantit l'authenticité de toute l'écriture. Il faut choisir: ou une vague croyance assortie de doutes, par de faux raisonnements, ou la foi biblique qui sauve, transforme, vivifie, fortifie. La condition: croire toute la Bible, et rien d'autre que la Bible.

M. Renneteau

(«Vivre Aujourd'hui»)

Avec l'autorisation de l'auteur.

© La Bonne Nouvelle 3/93

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BIBLE BAYARD: SELON UN ATHÉE «LA BIBLE BAYARD M'AIDE À ÊTRE ATHÉE PLUS TRANQUILLEMENT ET LUCIDEMENT»


La Bible Bayard n'a pas fini de faire parler d'elle. Son édition a été dirigée par un groupe d'écrivains dont une minorité seulement confesse croire en Jésus Christ Sauveur. Pour l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur, il s'agit d'une «Bible nomade, ni juive, ni protestante, ni catho» qui «questionne les évidences». No comment...

Bible Bayard (bis). François Bon, athée militant, se félicite d'avoir travaillé à la rédaction de la Bible Bayard: «ça m'aide à être athée plus tranquillement et lucidement» a-t-il déclaré au Monde. L'Évangélisation selon Bayard...

(Christicity) ajouté le 18-9-2001

© Voxdei 18-09-2001 

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La Bible Bayard, best-seller des librairies, n'a pas grand-chose à voir avec les bibles traditionnelles

Numéro un des ventes de livres en France en cette rentrée 2001? La Bible! Eh oui. On pouvait penser que la baisse régulière de la pratique religieuse dans nos pays lui avait porté un coup fatal. Il n'en était rien.

Toutefois, la Bible qui «cartonne» en ce moment chez les libraires n'a plus grand-chose à voir avec ses devancières traditionnelles. Une nouvelle traduction, due à une équipe d'une petite cinquantaine de personnes, a totalement «revisité» les textes sacrés pour leur donner une nouvelle vie.

Un exemple: la prière «Père, que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive; donnez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour; et remettez-nous nos offenses, puisque nous les remettons à tous ceux qui nous sont redevables; et ne nous abandonnez point à la tentation» (Évangile selon saint Luc, dans une traduction du 17e siècle) devient ici: «Père, soit ton nom reconnu saint, Vienne ton règne, Donne-nous chaque jour le pain qui nous est nécessaire, tiens-nous quittes de nos fautes car nous tenons quitte chacun de nos débiteurs, ne nous mets pas à l'épreuve».

Une entreprise gigantesque

L'aventure de cette «Bible Bayard» a commencé en 1994. Frédéric Boyer, éditeur et écrivain, se prend à rêver d'une nouvelle traduction de la Bible. Elle la débarrasserait de ses vieux oripeaux et accorderait son langage à notre époque. Entreprise redoutable: comment «moderniser» la Bible sans lui faire perdre, en quelque sorte, son âme?

La réponse, originale, inédite: faire collaborer sur les textes des exégètes – garants de la fidélité et de la qualité de la traduction – et des écrivains, chargés d'apporter leurs propres couleurs à des mots délavés.

Sept ans plus tard, après que le travail a mobilisé une équipe de 47 personnes (27 exégètes et 20 écrivains), l'oeuvre est là. Et on peut dire qu'il s'agit d'une vraie réussite: terminées les tournures alambiquées et les formules ampoulées. Le texte va droit à l'essentiel, sans négliger sa dimension poétique.

Il s'agit bien d'une Bible accessible à tous, dans toutes ses dimensions, d'une Bible qui, si elle se présente sous la forme d'un ouvrage unique, n'occulte pas la diversité de ses sources et de ses auteurs.

Le «oui mais» des évêques

Pareille entreprise pouvait-elle recevoir la caution des autorités religieuses? La maison d'édition Bayard est catholique, et sa direction a voulu recevoir l'imprimatur de l'épiscopat français. Les auteurs ont donc envoyé leur Bible aux évêques en avril dernier... Mais ceux-ci ont demandé un an de délai pour rendre leur réponse. Impossible! La sortie de l'ouvrage était programmée pour septembre. En désespoir de cause, l'épiscopat s'est donc fendu d'un texte ménageant la chèvre et le chou: «Si elle estime que cette traduction de la Bible ne peut faire l'objet d'une utilisation liturgique, la Commission doctrinale des évêques de France reconnaît que l'appareil critique comportant introductions, notes et glossaires permet d'inscrire cette traduction dans la tradition vivante de la foi catholique».

Aucun risque d'excommunication, donc, à la lecture de cette nouvelle traduction de la Bible... qui n'est peut-être pas terminée: pour Frédéric Boyer, il s'agit d'un «chantier ouvert» qui laisse penser qu'une version remaniée pourrait voir le jour dans quelques années. Certains écrivains, qui n'ont pas eu l'occasion de participer à cette traduction, ont déjà «posé leur candidature»...

(La Meuse) ajouté le 1-10-2001


©  Voxdei  01-10-2001

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PRUDENCE DE L'ÉPISCOPAT FRANÇAIS DEVANT LE SUCCÈS DE LA NOUVELLE BIBLE BAYARD.


Une réécriture de la Bible en français littéraire moderne voit le jour aux Éditions Bayard, après six ans d'efforts. Succès de librairie immédiat. Prudence de l'épiscopat. 

Objectivité du devenir. Le monde ne cesse de changer et si l'humanité n'y prend pas sa part, cette évolution ne pourra jamais se faire que contre elle. Comment ce monument religieux et littéraire qu'est la Bible est-il touché par ce mouvement? La Bible, on le sait, concerne de nombreuses religions, donc de nombreuses civilisations. Sa lecture, bien entendu, n'est pas réservée aux seuls croyants. C'est pourquoi il a semblé bon à l'auteur de ces lignes, d'éclairer les tenants et les aboutissants du long et difficile chantier pour lequel les Éditions Bayard, à Paris, et Médiaspaul, au Québec, se sont associés afin de donner à lire une Bible (1) qui revendique ouvertement d'être «de notre temps», c'est-à-dire de ne pas se laisser sacraliser une fois pour toutes. 

Le judaïsme, le christianisme et l'islam sont considérés comme trois religions du Livre «parce que la parole d'un Dieu unique y est communiquée par écrit». Toutefois, le rapport au texte fondateur diffère selon les cultures et les époques. Il s'agit d'«écritures» normatives qui disent à la fois ce que nous «faisons» sur terre (ce que la Genèse implique, par exemple) et ce qu'il faudra y faire, à travers des mythes, des fables, des récits, des principes, etc. Pour les juifs, la Bible révèle traditionnellement un projet divin dont la tonalité globale est celle des Tables de la Loi remises à Moïse. Pour les chrétiens, la Bible est l'unité contradictoire de deux Testaments profondément différents dans leur esprit: l'«ancien», plein des colères de Dieu, et le «nouveau» qui fait état de la venue du Messie annoncé: le Christ. Toutefois, la Bible ne se réduit pas à des témoignages ou «testaments», elle comprend aussi des hymnes à Dieu, des visions d'apocalypse et des poèmes d'amour comme, par exemple, le fameux Cantique des cantiques. Le terme plus totalisant d'«Alliance», entre Dieu et son peuple, et aussi entre l'ancien et le nouveau, a été choisi par les concepteurs catholiques de cette bible, de préférence à celui de testament. Quant au Coran qui est bien plus récent (812-832), il aurait été transmis en arabe par l'archange Gabriel au prophète Mahomet. Et, bien entendu, il n'en est pas question dans cet ouvrage. Mais dans les trois cas, il s'agit de la «parole de Dieu», davantage proposée à l'interprétation individuelle qu'imposée par la contrainte du dogme. La foi n'est vérité qu'aux yeux de celui ou celle qui la pratique. C'est pourquoi, souvent, les auteurs-traducteurs s'inspirent légitimement du texte plutôt qu'ils ne le prennent au pied de la lettre, ce qui, de toute évidence, prend à contre-pied le fameux processus dit de «canonisation» des Écritures. 

La traduction novatrice de la Bible que viennent de faire paraître Bayard et Médiaspaul devrait au moins inspirer le respect par l'ampleur du travail fourni: six ans pour la réaliser, cinquante personnes mobilisées, des centaines d'affiches dans le métro, etc. L'épais volume de 3 186 pages restera dans l'histoire de l'édition comme la «bible des écrivains». En effet, l'écrivain Frédéric Boyer qui en est, avec le père Marc Sevin, l'architecte, ne cache pas son irritation initiale devant le fait que les nombreuses traductions du XXe siècle ne prennent pas en compte l'évolution littéraire de la langue. Trop de discours académiques ou scolaires, affadissement de la dimension poétique, sous-estimation de la valeur des métaphores. La nouvelle bible, résultat de cette critique, fait événement éditorial et littéraire, au-delà du succès de librairie obtenu dès sa sortie. 

Dès les premières lignes de la Genèse, le lecteur ne manquera pas d'être surpris. La musique des six premiers jours de la création sort des sentiers battus. Après avoir dit: «Lumière», «voûte céleste», «rassemblement des eaux», «mers», «terre», «tout ce qui pousse», «semence», «herbe», «fleurs», «fruits», Dieu aurait dit: «Faisons un Adam à notre image... Il les crée mâle et femelle /et leur dit/ à vous d'être féconds et multiples». Enfin, «Dieu bénit le septième jour/et le met à part». Ce travail de réécriture plus que de traduction a été accompli par d'étranges binômes: à chaque poète, à chaque écrivain est adjoint un exégète, comme si la crainte que chaque traduction fut trahie par sa modernisation avait initialement présidé à l'esprit du projet. Le tour de force de l'éditeur consiste sans aucun doute en la constitution de ces couples formés chaque fois de quelques bons écrivains et poètes français, croyants ou non, hommes ou femmes, chrétiens ou juifs, familiers ou non des Écritures, et d'experts, tous attachés à la fidélité aux langues d'origine que sont l'hébreu, l'araméen et le grec. On conçoit que, face à cette alliance d'un genre nouveau, l'épiscopat français ait préféré à un anathème global et risqué, l'indifférence du «nihil obstat» (rien ne s'y oppose). La commission doctrinale des évêques de France «se donne» le temps nécessaire pour vérifier la réception de cette nouvelle version par les catholiques et pour apprécier sa fidélité profonde à la révélation divine». Les Écritures saintes ayant toujours été l'objet d'expressions culturelles en musique ou dans les arts plastiques, on peut s'interroger sur la signification de cette prudence particulière pour la chose littéraire. 

L'erreur serait de croire que cet exercice littéraire de traduction vise à supplanter les précédentes éditions de la bible. Il s'agit bien plutôt de la réappropriation d'un patrimoine dans les formes modernes que propose la fin du XXe siècle, et donc d'un travail sur l'écriture éminemment créatif. Sauf à soupçonner des écrivains aussi talentueux que Florence Delay, Marie Ndiaye – signe des temps, pour la première fois des femmes participent à l'écriture – Jacques Roubaud, Valère Novarina, François Bon ou Jean Echenoz d'avoir prêté leur plume à une entreprise seulement iconoclaste, force est de reconnaître la séduction opérée sur le lecteur par certains textes dont la richesse est hélas aujourd'hui enfouie sous les séquelles de la vulgate catéchiste et dont la modernité est ici restaurée. L'érudition est renvoyée avec un certain bonheur en fin de volume. Notes, glossaires, index, tableaux et cartes, n'encombrent les pages que sur demande exprès du lecteur et c'est bien ainsi. 

Les contradictions ne se situent d'ailleurs pas toutes entre le texte initial et sa traduction en langue française littéraire du troisième millénaire. Elles sont parfois internes aux Écritures elles-mêmes. Même mise en langue moderne, la présence de l'Ecclésiaste (celui qui prend la parole dans une assemblée) – livre qui fait l'impasse sur la révélation, rejette Dieu dans l'inconnaissable et pour lequel la mort est la seule certitude ultime – reste de l'ordre de l'intrusion inexplicable. «Vanité des vanités, tout est vanité», devient, sous les plumes conjuguées de Marie Borel, Jacques Roubaud et Jean L'Hour: «Vanité (...) tout est vain». Tirer vanité de richesses matérielles est une posture vide de sens. De même le livre de Job, homme juste frappé par le malheur, devient, selon Pierre Alferi et Jean-Pierre Prévost, le livre du «héros qui boit l'ironie comme une eau / c'est le compagnon de route des créateurs de néant». Du fond de sa souffrance, Job est celui qui découvre la foi comme remède à la détresse humaine. Job précurseur de Marx en somme ! Excessif, peut-être, mais c'est dire combien est stimulante pour l'esprit critique et désacralisant, la lecture de ce livre nouveau, vieux de près de 3 000 ans. 

ARNAUD SPIRE 

(1) La Bible, nouvelle traduction. Editions Bayard (Paris) – Médiaspaul (Québec). 3186 pages, 295 francs (44,97 euros).

(L'Humanité) ajouté le 26/10/2001

© Voxdei 26-10-2001 

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COMPARAISON ENTRE LA TRADUCTION DE LA BIBLE   PAR J.N. DARBY ET OSTERVALD


 Nous n'aurions pas vu d'intérêt à faire cette comparaison, si un site Internet n'avait critiqué sévèrement la Bible version J.N. Darby (JND en abrégé ci-après) en soutenant

1) que la Bible de référence est la Bible Ostervald, et

2) que la Bible JND est «la Bible qui n'a aucun respect»; qu'elle manque de respect envers Jésus-Christ et envers Dieu le Père, et que

3) le choix entre la version Ostervald et la version Darby se fait selon qu'on aime mieux Jésus Christ ou Darby.

 Notre but n'est pas d'entrer en polémique, ni de faire prévaloir notre point de vue, mais de donner quelques éléments de compréhension des problèmes à nos lecteurs qui s'intéressent à ces questions.

 En outre, en y regardant de plus près, on s'aperçoit que ce qui est en cause n'est aucunement la qualité de la traduction JND, mais seulement de savoir si le «Texte Reçu» est LE texte de l'Écriture inspiré de Dieu, seul digne d'intérêt.

Et à l'occasion de l'approfondissement de ces sujets, le lecteur pourra découvrir des merveilles sur la sagesse et la perfection de l'Inspiration divine des Saintes Écritures.

1 Les critiques faites à la Bible JND

On peut les classer en 3 catégories:
a)  usage fréquent de minuscules au lieu de majuscules pour commencer les mots seigneur, christ, père se rapportant à Jésus / Dieu
b)  usage de l'expression «rendre hommage» au lieu de adorer, s'agissant de Dieu / Christ
c)  omission de versets, de mots ou de membres de phrase.

 2 Les majuscules et minuscules 

Il parait suffisant de transcrire le contenu d'une des préfaces de la version JND: (soulignements ajoutés par Bibliquest)

«Il pourra paraître singulier que, sauf ce qui dépend de la ponctuation, nous ayons exclu les majuscules initiales dans tous les cas où il ne s'agit pas d'un nom propre comme tel. Ainsi nous avons écrit: notre dieu, notre père, le fils, la parole, l'esprit .....

Nous désirons que nos lecteurs comprennent bien le motif qui nous a engagés à imprimer ces mots d'une manière qui ne nous plaît guère à nous-mêmes et qui sera peut-être une occasion de surprise pour eux: nous avons pris ce parti pour parer à un inconvénient qui nous a paru encore plus grand. En parlant de l'esprit, on trouve plus d'un passage où l'état de l'âme et l'Esprit de Dieu sont tellement unis et mêlés ensemble qu'il aurait été hasardé ou même impossible de décider entre un petit e et une majuscule. Or si nous avions mis un petit e au mot esprit, et un grand D au mot Dieu, le résultat aurait été des plus fâcheux, et, en apparence au moins, une dénégation de la divinité du Saint Esprit. Nous n'avions pas d'autre ressource que de suivre l'exemple du grec, et de ne mettre des majuscules qu'aux noms propres; ainsi, quand Dieu est nom propre, il a une majuscule; lorsqu'il est appellatif, il a un d minuscule. Nous avons suivi la même règle quant au mot Christ, qui peut être nom propre, ou avoir le sens de «oint». 

Ce système d'orthographe nous a été désagréable, nous le répétons, mais il maintient le fond de la vérité, ce qui eût été impossible en en suivant un autre. Pour les lecteurs qui ont l'habitude du grec, cette habitude même ôte tout scandale. Les passages Rom. 8:15, et Jean 4:24 (et il y en a beaucoup d'autres) suffiraient pour faire comprendre la difficulté; dans ces deux passages, en effet, faire la différence entre Esprit avec un grand E et esprit avec un petit e, et ensuite mettre l'un ou l'autre, eût en tout cas faussé le sens.

C'est à dessein que nous avons écrit quelquefois Christ, et d'autrefois le christ, c'est-à-dire l'oint, le messie. Un examen attentif de la Parole fera voir que, dans les évangiles, le mot christ est presque toujours précédé de l'article, et exprime généralement ce qu'un Juif eût appelé «le messie»; dans les épîtres, au contraire, l'emploi de l'article est rare et, dans la plupart des cas, peut dépendre simplement des exigences grammaticales de la langue grecque, n'ôtant pas au mot Christ le caractère de nom propre. Dans ce dernier cas, le français rejette l'article et il s'agit alors, pour le traducteur, de porter un jugement sur l'intention de l'écrivain sacré: nous ne pouvons pas affirmer que nous ayons toujours réussi à la discerner; mais, dans le plus grand nombre des passages, le lecteur saura distinguer l'office, du nom de la personne».

3 Rendre hommage ou adorer

La difficulté vient du verbe proskineo qui s'applique à toutes espèces d'actes de respect, depuis le simple acte de révérence envers un supérieur jusqu'à l'adoration de Dieu lui-même; même dans l'original grec, le lecteur décide de lui-même la portée de l'hommage rendu, d'après la personne à qui il est rendu et celle qui le rend. 

La traduction JND a voulu rendre le lecteur en état de comprendre ce qui est ainsi écrit dans la Bible, et elle essaie en général de rendre un mot toujours de la même façon (autant que cela est possible; certaines fois, c'est impossible). Dans le cas de ce mot proskineo, la traduction rendre hommage s'applique aussi bien si l'hommage est rendu aux hommes ou à Dieu. En traduisant rendre hommage, on garde cet ouverture, en traduisant adorer, on interprète le sens du mot; ce n'est pas faux, mais cela va au-delà du texte strict.

 4 «Omissions» de la Bible JND ou Ajouts du «Texte Reçu»?

Quand on analyse les prétendues omissions de la Bible JND, critiquées par les tenants de la Bible Ostervald, on s'aperçoit qu'il s'agit uniquement de versets, mots ou membres de phrase figurant dans le «Texte Reçu»; et non retenus par la Bible JND. Ce qui est donc en cause n'est nullement la qualité de cette traduction en tant que telle, mais il s'agit seulement de savoir s'il faut suivre le «Texte Reçu» dans ses ajouts, ou non. 

On peut contrôler facilement la traduction JND à l'aide de traductions interlinéaires du NT (traductions mot à mot pour études bibliques). Celles dont nous disposons sont celles du Rev. Alfred Marshall D. Litt. pour le grec-anglais et Maurice Carrez pour le grec-français. Ces traductions interlinéaires concordent très généralement avec la version JND, et notamment sur la question de (non) suivi du «Texte Reçu».

4.1   La question du «Texte Reçu» 

Le problème se ramène à celui de savoir a) quel est le texte grec original du Nouveau Testament (en abrégé NT), et b) si le texte grec connue sous le nom de «Texte Reçu» est le seul digne d'être suivi.

Le «Texte Reçu», qui est à la base de la traduction anglaise courante (KJV; version autorisée anglaise, ou version du Roi Jacques) est le résultat de la compilation de Estienne vers 1550. Depuis, beaucoup de manuscrits anciens ont été découverts. Ce «Texte Reçu» est généralement considéré comme non fiable, sauf par un mouvement, actif surtout dans les pays anglo-saxons, USA notamment, où on veut mettre la KJV (version autorisée anglaise, ou version du Roi Jacques) au niveau des écrits inspirés. 

En pays francophones, les défenseurs du «Texte Reçu» s'appuient sur la version Ostervald, car ni la Bible Darby ni aucune des traductions actuellement diffusées n'a suivi le «Texte Reçu», pas plus que les traductions interlinéaires précitées. La domination du «Texte Reçu» par le moyen de la KJV est donc une spécificité des pays anglophones qui n'a pas d'équivalent en pays francophones.

 Les défenseurs du «Texte Reçu» mettent en avant que les érudits modernes sont souvent «incrédules» ou «libéraux», rationalistes, et ne cherchent pas la direction de l'Esprit Saint; que les manuscrits du Vatican ou du Sinaï ont été frelatés selon les positions des églises catholiques et orthodoxes. Cela est vrai dans une mesure, et peut être senti dans bien des traductions modernes. Mais ce genre de prises de position a priori et absolue en faveur du «Texte Reçu» ne semble pas résister à une analyse solide, même par des érudits n'ayant pas ces orientations modernes (dans le mauvais sens du terme) et rationalistes.

Nous ne pouvons que traiter cette question courtement dans le présent document. Un article autonome serait nécessaire sur ce sujet, mais des livres même ne suffiraient pas vu le caractère prolifique des défenseurs de la KJV comme texte seul conservé par Dieu pour les siens.

 4.2   Pourquoi y a-t-il des différences entre les manuscrits originaux du NT?

Les originaux du NT, écrits par les apôtres, n'existent plus. L'empereur romain Dioclétien avait détruit tous les manuscrits qu'il avait pu trouver. Toutefois Dieu a veillé à ce que sa Parole demeure, et il existe plus de 5000 copies manuscrites du NT ou de parties du NT, écrits entre le 2° et le 15° siècle; les manuscrits principaux sont au nombre de 274 et ont été réalisés entre le 4° et 10° siècle. 

 «La providence de Dieu a veillé sur sa Parole, en sorte que, malgré la grande différence des systèmes que les savants ont suivis pour la révision du texte du NT, ils sont arrivés cependant à des résultats presque entièrement identiques. Un ou deux passages à part, les différentes éditions qu'on a publiées du texte grec sont d'accord entre elles presque partout, pour ce qui est des variantes qui pourraient avoir quelque importance; les variantes qu'on rencontre sont relativement peu nombreuses, d'un ordre secondaire et souvent à peine saisissables dans une traduction.» (JND, 1872).

Un tel résultat est assez heureux et très encourageant (significatif de la providence de Dieu), d'autant plus que les conclusions des savants sont toujours à prendre avec beaucoup de précautions quand il s'agit de savants n'ayant pas la vraie foi en Jésus Christ comme leur Seigneur et Sauveur.

 L'intervention des gens d'église, chose triste à dire, a été l'une des principales causes des textes douteux, en partie volontairement, en partie innocemment:

1.     On a voulu harmoniser les Évangiles, et en particulier on a voulu accorder le texte de la prière dominicale de Luc avec celui de Matthieu.

2.     À l'occasion de la lecture des différentes parties des Saintes Écritures dans le service public, on introduisit pour plus de clarté, des changements, tels que: «Jésus» pour: Il ou Lui 

3.     Des préjugés théologiques, ont joué un rôle, par exemple la suppression du mot «premier-né» en Matth. 1:25 de la part de ceux qui craignaient de laisser supposer que la mère de notre Seigneur a eu d'autres enfants; – et ainsi pour d'autres erreurs de différents genres.

 4.3   Comment se fait le choix du texte quand les manuscrits divergent?

Des éléments un peu détaillés se trouvent dans la préface du Nouveau Testament de 1872 (voir Bibliquest > sujets la Bible > Traductions > Préface du NT de 1872).

 Quand les spécialistes se trouvent en présence de divergences entre les manuscrits originaux, ils ont amenés à choisir tel ou tel texte en fonction de preuves externes et de preuves internes.

Les preuves externes sont celles basées sur la fiabilité des originaux en question, sur leur nombre, sur la nature de la divergence, sur la comparaison des textes et des caractères de la divergence.

Les preuves internes, sont celles basées sur l'interprétation de la Parole de Dieu. Ces dernières sont à manipuler avec beaucoup de précautions, car a) on n'a pas à mettre ses propres idées dans la Parole de Dieu, les faisant passer pour la Parole de Dieu, et b) ce n'est pas parce qu'on ne comprend pas quelque chose dans l'Écriture qu'on a à le mettre en doute.

4.4   Les cas concrets d'«omissions»

Nous ne pouvons que les passer brièvement en revue. 

Comme déjà indiqué, ces prétendues omissions de la Bible JND, critiquées par les tenants de la Bible Ostervald, sont en réalité toutes des ajouts du «Texte Reçu»; la traduction JND n'est pas réellement en cause en tant que telle.

S'agissant des preuves externes, nous ne les reprenons pas: ce serait trop long, et ce serait un débat aride de spécialistes. Il faudrait rediscuter chaque fois quels manuscrits infirment les choix et lesquels les confirment.

Nous avons pensé, par contre, que le lecteur serait intéressé et édifié par quelques indications relatives aux preuves internes, montrant que ces prétendues omissions, bien loin d'affaiblir la portée ou la force du texte biblique, sont souvent significatives de la sagesse et de la perfection de l'inspiration de l'Esprit de Dieu.

Bien entendu, une bonne traduction ne peut pas être déterminée simplement par ces preuves internes, sinon tout serait fondé sur des a priori théologiques, et ce serait étayer la Parole de Dieu par les raisonnements des hommes. 

On verra aussi que les ajouts du «Texte Reçu» montrent une volonté caractérisée d'harmoniser les différents textes de l'Écriture, alors que l'Esprit Saint a jugé bon de donner ici ou là des textes parallèles, mais différents, pour enseigner différents aspects de la vérité.

Nous reprenons donc certains des textes bibliques critiqués dans la Bible JND, mais non pas tous, car certaines critiques n'ont guère d'intérêt.

Le texte de l'Écriture (généralement Ostervald) est en noir.

Les critiques des tenants de la traduction Ostervald sont en rouge.

les mots dont l'omission est reprochée à la traduction JND sont en rouge et soulignés.

L'explication ou commentaire de Bibliquest sur les preuves internes sont en vert.

La lumière luit dans les ténèbres; et les ténèbres ne l'ont pas comprise. Jean 1:1-5.

Il faudrait dire ne l'ont pas reçue

Le mot original signifie saisir, comprendre, appréhender. Il ne signifie pas recevoir.

La Bible de J. N. Darby diminue les attributs du Seigneur Jésus-Christ, et aussi elle omet le passage très important qui enseigne qu'il faut croire que Jésus-Christ est le Fils de Dieu pour recevoir le baptême. Ils ont retranché Actes 8:37 au complet.

La révélation de Jésus comme Fils de Dieu est le propre de l'apôtre Paul et est introduite seulement en Actes 9:20. On ne la trouve jamais auparavant dans le ministère de Pierre, malgré sa déclaration de Matt. 16:16. Pierre en reste à Jésus glorifié, fait Seigneur et Christ, Actes 2:36. Il serait difficilement admissible qu'un païen à peine converti soit pareillement avancé dans la foi chrétienne, avant même Paul, le vase choisi de Dieu.

Afin que ton aumône se fasse en secret; et ton Père qui voit dans le secret te le rendra publiquement. Mat. 6:4, 6, 18 

Les récompenses précieuses de Dieu sont cachées, non pas publiques (Apoc. 2:17), quoi que Dieu puisse, bien sûr, donner des récompenses publiques quand Il le juge bon. On voit mal Dieu garantir en général une récompense publique.

Mais allez, et apprenez ce que signifie: Je veux la miséricorde, et non pas le sacrifice, car ce ne sont pas des justes que je suis venu appeler à la repentance, mais des pécheurs. Mat. 9:13 

Et Jésus ayant entendu cela, leur dit: Ce ne sont pas ceux qui sont en santé qui ont besoin de médecin, mais ceux qui se portent mal; je suis venu appeler à la repentance non les justes, mais les pécheurs. Marc 2:17 

L'appel du Seigneur a une ampleur allant bien au-delà de la simple repentance. Cf. Actes 20:20, 21, 27; 26:18, et bien d'autres.

Alors il défendit à ses disciples de dire à personne que lui, Jésus, fût le Christ. Mat. 16:20

Voir point 4.2 – 2 ci-dessus 

Il n'est pas ici, car il est ressuscité, comme il l'avait dit. Venez, voyez le lieu où le Seigneur était couché; Mat:28:6 

Critique fausse, la traduction JND n'omet pas «le Seigneur».

Et lorsqu'il se trouvera des gens qui ne vous recevront pas, et qui ne vous écouteront pas, en partant de là, secouez la poussière de vos pieds en témoignage contre eux. Je vous dis en vérité, que le sort de Sodome et de Gomorrhe sera plus supportable au jour du jugement, que celui de cette ville-là. Marc 6:11 

Cet ajout du «Texte Reçu» correspond à la volonté d'harmoniser le texte de Marc avec celui de Matthieu 10:15. Or c'est un signe de l'Inspiration divine de mettre ce texte dans l'Évangile de Matthieu, – qui est l'évangile du Messie, du Roi, et qui marque bien les dispensations – et de l'omettre en Marc – qui est l'évangile du parfait Serviteur.

Béni soit le règne de David notre père, qui vient au nom du Seigneur! Hosanna dans les lieux très hauts! Marc 11:10. 

Le texte de JND est «Béni soit le royaume de notre père David, qui vient», et une note souligne que c'est le royaume qui vient.

Cet ajout du «Texte Reçu» correspond à la volonté d'harmoniser le texte de Marc avec celui de Matthieu 21:9. Il fait perdre la pensée différente de Marc où, ce qui vient, c'est le royaume, tandis qu'en Matthieu, c'est une personne, David, qui vient. 

Or, quand vous verrez l'abomination de la désolation, dont le prophète Daniel a parlé, établie où elle ne doit pas être (que celui qui le lit y fasse attention); alors, que ceux qui sont en Judée, s'enfuient dans les montagnes; Marc 13:14 

Cet ajout du «Texte Reçu» correspond à la volonté d'harmoniser le texte de Marc avec celui de Matthieu 24:15. Il fait perdre la spécificité de Matthieu qui est de citer l'Ancien Testament plus que les autres évangiles.

Mais Jésus lui répondit: Arrière de moi, Satan; car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul. Luc 4:8

Cet ajout du «Texte Reçu» correspond à la volonté d'harmoniser le texte de Luc avec celui de Matthieu 4:10. Mais cet ajout est particulièrement malheureux en ce qu'il ne voit pas la sagesse de l'inspiration divine de l'Écriture: En effet, l'ordre des tentations est inversé en Luc par rapport à Matthieu; le commandement du Seigneur – Va-t'en Satan – est particulièrement approprié en Matthieu où c'est la dernière (3°) tentation. En voulant harmoniser Luc avec Matthieu, on se trouve en fin de 2° tentation selon Luc, avec l'aberration de voir Satan désobéissant au Seigneur et continuant à le tenter. Le «Texte Reçu» atténue cette aberration en utilisant le «Arrière de moi Satan» de Matt. 16:23, au lieu du «Va-t'en Satan» de Matt. 4:10. Il n'empêche que la désobéissance de Satan subsiste malgré cet autre vocabulaire, puisque Satan continue sa 3° tentation en plaçant le Seigneur sur le faîte du temple (Luc 4:9): Satan est loin d'avoir obéi au «Arrière de moi Satan». Conclusion: reconnaissons la sagesse de l'Inspiration divine qui a omis le «Va-t'en Satan» en Luc.

Et il leur dit: Quand vous priez, dites: Notre Père qui es aux cieux; ton nom soit sanctifié; ton règne vienne; ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel; Donne-nous chaque jour notre pain quotidien; Pardonne-nous nos péchés; car nous pardonnons aussi à tous ceux qui nous ont offensés; et ne nous induis point en tentation; mais délivre-nous du malin. Luc 11:2-4

Cet ajout du «Texte Reçu» correspond à la volonté d'harmoniser le texte de la prière dominicale selon Luc avec celui de Matthieu. Or Matthieu montre plus les choses sous l'aspect dispensationnel, les points qui caractérisent le royaume millénaire. Luc montre plus l'ordre moral des choses. Confondre les deux prières dominicales selon Matthieu et Luc, c'est perdre la perfection de l'Écriture qui a jugé bon de donner deux évangiles distincts montrant deux points de vue distincts.

Et ils disaient à la femme: Ce n'est plus à cause de ton récit, que nous croyons; car nous avons entendu nous-mêmes, et nous savons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde, le Christ. Jean 4:42

Cet ajout du «Texte Reçu» est un point mineur, mais qui a tendance à faire perdre de vue la particularité de l'évangile de Jean où le Seigneur se place en complète rupture avec le judaïsme et le peuple juif.

Quand ils entendirent cela, se sentant repris par la conscience, ils sortirent l'un après l'autre, commençant depuis les plus âgés jusqu'aux derniers, et Jésus fut laissé seul avec la femme qui était là au milieu. Jean 8:9 

Cet ajout du «Texte Reçu» est un point mineur, mais qui limite les raisons réelles du départ des accusateurs du Seigneur.

Et il répondit: Qui es-tu, Seigneur? Et le Seigneur lui dit: Je suis Jésus que tu persécutes; il te serait dur de regimber contre les aiguillons. Alors, tout tremblant et effrayé, il dit: Seigneur, que veux-tu que je fasse? Et le Seigneur lui dit: Lève-toi, et entre dans la ville et là on te dira ce que tu dois faire. Actes 9:5, 6

Cet ajout du «Texte Reçu» correspond à la volonté d'harmoniser le texte de Actes 9 avec celui de Actes 26.

Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, qui marchent, non selon la chair, mais selon l'esprit; Rom. 8:1 

Cet ajout du «Texte Reçu» est particulièrement déplorable car il va à l'encontre de la doctrine de tous ces chapitres 6 à 8 des Romains. Alors que le ch. 7 a montré l'incapacité de l'homme de plaire à Dieu par ses propres efforts, alors que ce ch. 8 introduit une délivrance complète dans la découverte de la position du croyant «dans le Christ Jésus», cet ajout annihile tout cela et fait à nouveau dépendre la paix du croyant de ce qu'il réalise, non pas de ce que Dieu a fait.

En effet, les commandements: Tu ne commettras point adultère; tu ne tueras point; tu ne déroberas point; tu ne diras point de faux témoignage; tu ne convoiteras point; et tout autre commandement, tout cela se résume dans cette parole: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Rom. 13:9

Cet ajout du «Texte Reçu» est un point mineur, mais il correspond à la volonté d'harmoniser le texte de Romains avec celui des 10 commandements selon Exode 20.

Nettoyez donc le vieux levain, afin que vous deveniez une nouvelle pâte, comme vous êtes sans levain; car Christ, notre Pâque, a été immolé pour nous. 1 Cor. 5:7

Cet ajout du «Texte Reçu» correspond à une vision rétrécie de la portée du sacrifice de Christ.

Mais si quelqu'un vous dit: Ceci a été sacrifié aux idoles; n'en mangez point, à cause de celui qui vous a avertis, et à cause de la conscience; car: Au Seigneur appartient la terre, et tout ce qu'elle contient. 1 Cor. 10:28

Cet ajout du «Texte Reçu» est un point mineur, mais il correspond à la volonté d'harmoniser le versets 26-27 et 28.

Car en Jésus-Christ, la circoncision ne sert de rien, ni l'incirconcision; mais la nouvelle naissance. Gal. 6:15 

Cet ajout du «Texte Reçu» est un point mineur, mais il correspond à la volonté d'harmoniser Gal. 6:15 et 5:6.

Et de mettre en évidence devant tous, quelle est la dispensation du mystère caché de tout temps en Dieu, qui a créé toutes choses par Jésus-Christ, Éph. 3:9

Cet ajout du «Texte Reçu» est un point mineur, mais il correspond à la volonté d'harmoniser Col. 1:16 avec Éph. 3:9.

En qui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés. Col. 1:14 

Cet ajout du «Texte Reçu» est un point mineur, mais il correspond à la volonté d'harmoniser Col. 1:14 avec Éph. 1:7.

Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel, le Père, la Parole, et le Saint-Esprit, et ces trois-là sont un. Il y en a aussi trois qui rendent témoignage sur la terre; l'Esprit, l'eau, et le sang; et ces trois-là se rapportent à une seule chose. 1 Jean 5:7, 8 

Cet ajout du «Texte Reçu» a fait l'objet de beaucoup de contestations, car ce texte est vu par certains comme essentiel au soutien de la vérité de la Trinité. Mais ce texte n'est supporté par aucun ancien manuscrit grec de valeur. Luther le rejetait déjà, aussi bien que les traductions interlinéaires précitées. 

Sur le plan des preuves internes l'idée de six témoins, dont trois pour le ciel et trois pour la terre est assez saugrenue. L'idée de témoins pour le ciel est difficile à comprendre (témoigner à qui et dans quel but?). Par ailleurs, on ne trouve nulle part ailleurs le lien entre le Père et la Parole comme personne divine. Le Père est généralement associé au Fils, et Dieu est généralement associé à la Parole.

Je suis l'Alpha et l'Oméga, le commencement et la fin, dit le Seigneur, Celui QUI EST, et QUI ÉTAIT, et QUI SERA, le Tout-Puissant. Apoc. 1:8 

Cet ajout du «Texte Reçu» est un point mineur; est-ce un désir d'harmoniser avec Apoc. 22:13?

Qui disait: Je suis l'Alpha et l'Oméga, le premier et le dernier; ce que tu vois, écris-le dans un livre et l'envoie aux sept Églises qui sont en Asie, à Éphèse, à Smyrne, à Pergame, à Thyatire, à Sardes, à Philadelphie et à Laodicée. Apoc. 1:11

Cet ajout du «Texte Reçu» est un point mineur; est-ce un désir d'harmoniser avec Apoc. 1:8 et 1:17? 

Pareillement, tu en as, toi aussi, qui tiennent la doctrine des Nicolaïtes; ce que je hais. Apoc. 2:15

Cet ajout du «Texte Reçu» est un point mineur; est-ce un désir d'harmoniser avec Apoc. 2:6? 

Et les nations qui auront été sauvées, marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur gloire et leur honneur. Apoc. 21:24

Cet ajout du «Texte Reçu» n'est pas heureux, car il y a tout lieu de penser qu'il y aura, pendant le millénium, de nouvelles nations. Nous comprenons És. 13:12 comme signifiant que le nombre d'hommes restant sur la terre après les jugements apocalyptiques sera extrêmement réduit, alors qu'à la fin du millénium ce nombre est énorme (Apoc. 20:8). La lumière de la nouvelle Jérusalem s'étendra à toutes les nations, quelles que soient leur origine (És. 60:12).


5 Conclusion

Disons simplement qu'il ne faut avoir aucun regret de ne pas suivre le «Texte Reçu».

© Bibliquest


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BIBLE DU SEMEUR   1992 – NOTES SUR LA TRADUCTION


Ces quelques notes ont pour but d'aider le lecteur à se faire une idée de la valeur et de la portée de la traduction de la «Bible du Semeur» (en abrégé BdS ci-après).

Pourquoi écrire ces notes à propos de cette version plutôt qu'une autre? Simplement parce que a) la BdS est une traduction récente, b) elle s'affirme être le fruit d'un travail d'experts ayant réuni un très haut niveau de compétences (cf. préface), et c) elle est en train d'être publiée comme Bible d'étude.

 Bibliquest a diffusé la Bible version J. N. Darby (en abrégé JND ci-après). Il est connu que la version JND a été faite avec l'objectif d'être aussi proche que possible de l'original. Ce caractère est une qualité pour certains, un grave défaut pour d'autres. 

Bibliquest estime qu'être proche de l'original est une qualité car chacun a besoin de connaître aussi précisément que possible ce que Dieu a dit. S'il y a quelquefois des difficultés de compréhension, elles sont la plupart du temps liées non pas à la littéralité de la traduction, mais au contenu même du texte biblique original. 

Ceux qui estiment qu'une version proche de l'original est un défaut, reprochent le manque de clarté pour l'homme moderne.

 Il a donc été estimé utile de comparer le texte BdS par rapport au texte JND, pour concrétiser les problèmes qui se posent, et éclairer le lecteur moyen sur les enjeux de traduction.

 Une comparaison complète est évidemment infaisable. Pour donner un éclairage raccourci, quelques passages ou expressions particulièrement importants ont été choisis. 

Pour contrôler le texte JND, une édition du Nouveau Testament avec traduction interlinéaire mot à mot a été utilisée (traduction du Rev. A. Marshall D. Litt. – grec anglais; éditeur Samuel Bagster, 1966). Les indications de cette traduction concordant entièrement avec la version JND pour les points soulevés, elles n'ont pas été reprises dans les observations ci-après.

Dans plusieurs des passages relevés, BdS comporte une note en bas de page donnant un autre sens (plus exact selon Bibliquest) comme possible ou donné / compris par certains. Il n'en reste pas moins que ce sens plus exact n'est pas celui retenu par BdS; les observations suivantes n'en font pas état.

 Voici donc les points de traductions qui ont été relevés:


1 Piété (JND)

BdS traduit le mot piété par

«la foi» (1 Tim. 6:3, 5, 6)

«plan de Dieu» (1 Tim. 3:16)

«attachement à Dieu» (1 Tim. 4:7, 8; 2:2; 5:4; 6:11; 2 Tim. 3:12; 2 Pierre 1:3, 6, 7)

«respect pour Dieu» Tite 2: 12

«pratiques de la religion» 2 Tim. 3:5

Observations: 

1. La spécificité de la piété, cette vertu chrétienne importante, faite de confiance en Dieu et de crainte de Dieu, est perdue par la multiplicité des termes traduisant un seul et même mot grec.

2. La force des avertissements et exhortations de l'Écriture en rapport avec la piété est gommée, d'autant plus que les expressions retenues par BdS sont plutôt vagues


2 Sang (JND)

Au lieu du mot sang, BdS utilise le mot «sacrifice» en Rom. 5:9; 3:25; Apoc. 1:7. D'autres versions modernes, comme la Bible en français courant, traduisent par «la mort».

Observation: Le sang, qui représente la vie (Lév. 17 et autres), est à la base de l'expiation: c'est une notion essentielle; or elle est gommée par l'usage d'une autre mot (sacrifice, mort ou autre).


3 Repentance, se repentir (JND)

BdS traduit: «regretter son attitude» Job. 42:6; «changer de vie» Matt. 3:2

Observations: La portée et la force de ce qu'est la repentance sont perdues par ces expressions. Le non-usage du mot repentir / repentance dans la Bible ne peut pas se justifier par le désir d'être compréhensible auprès de l'homme moderne. En effet ces mots sont devenus d'usage fréquent dans le monde, notamment dans le cadre des crimes contre l'humanité.


4 Choisi (JND)

2 Cor. 8:19: BdS traduit par «désigné par le vote des Églises», une note indiquant que le mot est le terme technique pour les élections à main levée en usage dans la démocratie athénienne. JND traduit «choisi par les assemblées».

Actes 14:23: BdS traduit par «firent élire des responsables à main levée». JND traduit «ayant choisi des anciens»

Actes 10:41: BdS a, comme JND, «Dieu avait choisi d'avance»

Observations: BdS modifie le texte biblique pour introduire des modes de fonctionnement des églises qui n'y figurent pas. Le texte biblique ne comporte ni le vote, ni «à main levée» ni le fait de «faire élire». Le parallélisme avec la démocratie athénienne n'est pas une preuve déterminante, et quoi qu'il en soit, il est contredit par l'Écriture en Actes 10:41.

5 1 Jean 5:6 (JND)

BdS traduit: «Jésus-Christ, n'est pas seulement passé par l'eau du baptême, mais outre le baptême, il est passé par la mort».

Observations: 

1. Le mot baptême est ajouté au texte biblique par BdS: il n'y figure nullement. Une note de BdS se borne à reconnaître que l'eau et le sang sont vus par certains comme une allusion à Jean 19:34 [l'eau et le sang ayant coulé du côté du Seigneur mort, à la croix].

2.Cet ajout du baptême parallèlement à la mort de Christ, donne un rôle et une importance au baptême à la fois excessifs et pas en harmonie avec le ministère de Jean.


6 Anciens, Surveillants (JND)

BdS traduit «ancien» par «responsable» (cf. Tite 1:5; Actes 14:23); «surveillant» par «dirigeant d'Église» (cf. Tite 1:7; 1 Tim. 3:1).

Observation: Le texte biblique est modifié d'une manière qui justifie une organisation cléricale de l'Église, et l'existence d'un clergé. Le texte de ces passages de l'Écriture n'a ni ce sens ni cette portée.


7 Vases à honneur et vases à déshonneur – 2 Tim. 2:20-21   (JND)

BdS traduit: «les vases réservés aux grandes occasions» et «les vases destinés à l'usage courant». 2 Tim. 2:21 est rendu par BdS par «Si quelqu'un se garde pur de ce dont j'ai parlé» alors que JND traduit: «Si quelqu'un se purifie de ceux-ci» [les vases à déshonneur].

Observations: 

1. La traduction de BdS «vases destinés à l'usage courant» ne rend pas la force du mot original «à déshonneur» qui s'oppose au premier terme «à honneur». Le même terme «à déshonneur» se trouve en Rom. 1:26 où BdS l'a rendu par «avilissantes», et JND par «infâmes».

2. Cette traduction «vases destinés à l'usage courant» n'est pas cohérente avec le contexte des versets précédents où sont opposés ceux qui s'écartent de la vérité et ceux qui s'y attachent, l'apôtre exhortant au v. 19 à se détourner du mal. Cette opposition est gommée par l'expression: «vases destinés à l'usage courant» dont le nom même indique qu'il faut s'en servir habituellement.

3. Le point essentiel, la séparation des personnes faisant le mal, est gommé.


8 Apparition du Seigneur (JND), et ceux qui l'accompagnent

BdS utilise le mot: «venue» en 2 Tim. 4:1 [dans la perspective de sa venue et de son Règne, je te le recommande solennellement] et 2 Tim. 4:8 [le prix de la victoire É le Seigneur É me le remettra au jour du jugement, et pas seulement à moi, mais à tous ceux attendent sa venue]. JND traduit 2 Tim. 4:1 par «Je t'en adjure, par son apparition et par son règne» et 2 Tim. 4:8 par «la couronne de justice que le Seigneur juste juge me donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui aiment son apparition».

En Tite 2:13, l'expression «la bienheureuse espérance et l'apparition de la gloire» (JND) est traduite par BdS par «notre bienheureuse espérance: la révélation de la gloire de Jésus-Christ».  

En 1 Thess. 3:13, BdS traduit: «au jour où notre Seigneur Jésus-Christ viendra avec tous ses anges». JND traduit: «en la venue de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints».

En Jude 14, BdS traduit: «le Seigneur va venir avec ses milliers d'anges». JND traduit: «le Seigneur est venu au milieu de ses saintes myriades»

Observations: 

1. Les expressions retenues par BdS font disparaître la distinction entre la venue du Seigneur en grâce pour enlever son Église au ciel, et son apparition en jugement – descendant du ciel – pour établir son règne sur la terre.

2. En Tite 2:13, BdS a supprimé le mot «et» (qui figure dans l'original) entre «la bienheureuse espérance» et la «révélation de la gloire». Ce mot est remplacé par «:», ce qui identifie positivement la bienheureuse espérance (la venue de Christ en grâce pour l'Église) et l'apparition de Christ (en jugement pour le règne), au lieu de permettre leur distinction.

3. Les accompagnants du Seigneur quand il descend du ciel, sont des anges selon BdS en 1 Thes. 3:13 et Jude 14. Le mot ange ne figure pas dans le texte biblique et a été ajouté. JND dit expressément que ces accompagnants sont des saints en 1 Thes. 3:13 et le laisse entendre pareillement en Jude 14. Que les accompagnants de Christ, lorsqu'il descend du ciel, soient des saints (des hommes), ne peut se comprendre que si ces saints (l'Église) ont été préalablement enlevés au ciel. Si on confond venue et apparition, on est obligé de ne pas accepter la présence des saints avec le Seigneur quand il descend du ciel pour le règne. D'où l'introduction des anges par BdS.

4. Il ne faut pas orienter un texte selon des préjugés théologiques, mais accepter ce que Dieu dit comme Il le dit, et chercher à comprendre pourquoi Il le dit ainsi.


9 Racheté, Rédemption – Rom. 3:24; 1 Pierre 1:18  (JND)

BdS traduit: délivrance, libéré.

Observations: 

1. Une spécificité de la rédemption ou rachat, est de contenir la notion de prix payé: cela est gommé par la traduction de BdS (bien qu'une note essaie de rattraper la situation). 

2. En 1 Pierre 1:18-19, la notion que le sang de Christ est ce prix payé pour le rachat, est aussi gommée, d'autant plus que BdS traduit 1 Pierre 1:19 en disant que le Christ a versé son sang en sacrifice. Le texte biblique ne contient pas le mot «sacrifice» ajouté par BdS.


10 Ne pas parler [pour la femme] 1 Cor. 14:34, 35 (JND)

BdS traduit: «ne pas se prononcer» 

Observation: la force de l'ordonnance de l'apôtre est gommée


11 Aide qui lui corresponde – Gen. 2:18 (JND)

BdS traduit: «aide qui soit son vis-à-vis» 

Observation: La portée morale de l'expression est perdue, ou tout au moins très affaiblie. Ce point est toutefois mineur.


12 Arbre de la connaissance du bien et du mal (Gen. 2:9, 17) – Connaître le bien et le mal (Gen. 3:5)   (JND)

En Gen. 2:9, 17, BdS traduit: «arbre du choix entre le bien et le mal». En Gen. 3:5, BdS traduit: «comme Dieu, choisissant entre le bien et le mal». JND traduit respectivement: «arbre de la connaissance du bien et du mal» et «comme Dieu, connaissant le bien et le mal».

Observations: 

1. Le caractère de l'innocence qui ne connaît même pas l'existence du mal, est gommé.

2. Dieu ne choisit pas entre le bien et le mal. La question ne se pose même pas pour Lui (cf. Jacq. 1:13).


13 Conscience cautérisée – 1 Tim. 4:2   (JND)

BdS traduit: «conscience comme marquée au fer rouge» (avec note indiquant que la marque au fer rouge signalait les criminels et esclaves fugitifs).

Observation: Le caractère d'endurcissement des consciences, qui ne parlent plus, est perdu.


14 L'assemblée «colonne et soutien de la vérité» – 1 Tim. 3:15 (JND)

BdS traduit: «l'Église est une colonne qui rappelle la vérité»

Observations: Le verbe rappeler est ajouté au texte biblique. Le rôle et la responsabilité de l'Église comme devant soutenir la vérité, sont perdus dans le texte BdS.


15 Ne le saluez pas – 2 Jean 10  (JND)

BdS traduit: «ne lui adressez pas la salutation fraternelle».

Observation: La force de l'injonction de l'apôtre est gommée.


16 Jude 14-15 – Prophétie d'Énoch (JND)

Une note de BdS dit que la prophétie d'Énoch est extraite d'un livre apocryphe.

Observation: Ceci est faux (voir les raisons de cette affirmation dans Bibliquest > Sujets – La Bible > Apocryphes). Une telle affirmation ne contribue pas à éclairer positivement le lecteur sur le sujet de l'inspiration des Saintes Écritures.


17 Chair (JND)

BdS traduit en général: «nature humaine» [Rom. 7:25; 8:3, 3, 4, 6, 8; Col. 2:23], quelquefois: «nature pécheresse» [Rom 8:5, 9 ]

Observation: La spécificité de la chair dans le croyant, une nature mauvaise et active, est perdue de vue dans l'expression nature humaine.


18 Vierge – Ésaïe 7:14   (JND)

BdS traduit: «jeune fille»

Observation: Selon Matt. 1:22-23 qui reprend le texte d'Ésaïe, il s'agit bel et bien d'une vierge. La traduction de BdS ouvre la porte à la négation de la naissance virginale de Jésus.


Conclusion générale:

 On observe que, à plusieurs reprises et pour des sujets importants, BdS fait dire à la Bible ce qu'elle ne dit pas, et ne dit pas ce que la Bible dit. La Bible est sévère à l'égard d'une telle orientation (Matt. 5:18-19; Apoc. 22:18-19).


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LA BIBLE DE JÉRUSALEM 2001 CONTIENT DES NOTES... ANTISÉMITES!


Une Bible à éviter! 

Les Éditions du Cerf et les Éditions Fleurus-Mame ont publié en fin 2001 une édition de la «Bible de Jérusalem» qui ne peut que recevoir une réprobation indignée pour qui a souci du dialogue avec le judaïsme. Nous rappelons ci-dessous les bases établies par le Comité Épiscopal Français pour les relations avec le Judaïsme et mettons en lumière quelques exemples tirés de cette Bible qui montrent que cette édition tombe complètement hors des indications claires données par le dit Comité. 

Pour une lecture positive de l'Ancien Testament. 

La conscience renouvelée de l'unité du dessein de salut nous permet de surmonter la tentation toujours renaissante de dévaloriser l'Ancien Testament, ou – plus subtilement – de l'utiliser comme un «faire valoir» du Nouveau. 

Une certaine manière de dire «autrefois», «jadis», «sous le régime de la loi», etc. pour mieux faire ressortir «aujourd'hui», «dorénavant», «sous l'action de l'Esprit Saint», conduit insensiblement à méconnaître l'unité, la continuité de la révélation, et la fidélité de Dieu. On laisse entendre que le premier Testament n'a été qu'un pédagogie à peine nécessaire. Instituant un régime provisoire, il ne pouvait que s'effacer lors de la venue de Jésus, comme une ombre remplacée par la lumière, ce qui a vieilli par ce qui est neuf et ce qui est ancien par ce qui est nouveau. Une telle manière de présenter la venue du Seigneur rend vide et vaine l'histoire qui l'a précédée. Elle conduit encore à opposer deux images de dieu (justice ou miséricorde), du culte (ritualiste ou spirituel), de la vie (sous l'emprise de la crainte ou de l'amour) (note= Il nous paraît nécessaire de procéder à une révision soigneuse des différents lectionnaires liturgiques en usage et des «Notes» accompagnant les traductions de la Bible, qui cèdent encore parfois à ce travers, issu de la théorie dite de la «substitution».) Ainsi donne-t-elle à penser qu'il y a rupture dans l'unique dessein de Dieu. 

Nous recevons la Bible comme le fondement et l'inspiration de la vie présente. C'est «en contemplant l'infinie richesse des Écritures que nous rejoignons le peuple auquel, dès le début, fut révélée l'annonce du salut, le peuple juif» (Jean-Paul II – Discours pour le vingt-cinquième anniversaire de «Dei verbum»). Reconnaître à l'Ancien Testament sa valeur permanente, c'est ouvrir la possibilité même du dialogue entre juifs et chrétiens. 

Les lectures liturgiques sont constituées pour une part d'extraits de l'Ancien Testament. Nous ne pouvons nous contenter d'y trouver annonces, préfigurations, ou exemples illustrant l'Évangile. Il nous faut donc les situer dans une vue d'ensemble pour accorder à l'Ancien Testament tout son sens. Il est le témoignage porté à l'élection irrévocable et à l'Alliance indéfectible de Dieu avec nos pères. Les chrétiens, de plus en plus nombreux, s'efforcent de lire toute la Bible, parfois même dans le texte original. Leur vie de foi en a été enrichie. Ceux qui peuvent accéder à la lecture juive de la Bible, s'ouvrent à une compréhension renouvelée des Écritures. 

Dans cette perspective, le dialogue entre juifs et chrétiens pourra sans doute progresser. 

(Extraits du texte émanant du Comité épiscopal daté du 14 mai 1997 signé de Mgr Gaston Poulain et du Père Jean Dujardin.)

Ce qu'on ose publier en fin 2001! 

Une édition très récente de la «Bible de Jérusalem» vient de paraître: cette édition est «enrichie» de «clés de lecture». On pourrait penser que ce travail fait suite aux recommandations citées ci-dessus qui ont le mérite de la clarté.

D'ailleurs les Éditeurs prennent bien soin d'indiquer dans leur «avertissement» liminaire: «On n'a pas cherché absolument à imposer d'emblée une seule lecture. Pour une première approche, ces annotations marginales, tirées des Pères de l'Église ou inspirées de leurs oeuvres, veulent aider à lire dans la Bible ce qui se rapporte au mystère du Christ. 

Mais, quand on ouvre cette Bible, on a très vite compris que les notes ont été choisies pour guider le lecteur qui fait une «première approche» dans une lecture typologique de l'Ancien Testament: la théorie hérétique du rejet et de la substitution est clairement étayée par ces soi-disant «clés de lectures».

Nous en donnerons ci-dessous quelques exemples particulièrement probants, mais la même pensée se retrouve dans la plupart des notes marginales. Et on appréciera combien de telles «clés de lecture» seront en mesure de «faire progresser le dialogue entre Juifs et Chrétiens»!? 


Genèse 21: 8: (Renvoi d'Agar et d'Ismaël) L'enfant (Isaac) grandit et fut sevré et Abraham fit un grand festin le jour où on le sevra. Or Sara aperçut le fils né d'Abraham de l'Égyptienne

Clé de lecture proposée: Sara figure Israël jaloux de l'Alliance avec Dieu. Finalement les non-juifs figurés par Agar et Ismaël reconnaîtront le Christ source d'eau vive, et s'y désaltéreront, alors qu'Israël conservera un voile sur les yeux. 

Genèse 24:1 (Chapitre intitulé: Mariage d'Isaac) Abraham était alors un vieillard avancé en âge, et Yahveh avait béni Abraham en tout. 

Clé de lecture proposée: L'Alliance nouvelle et éternelle inaugurée par le Christ sera bien une véritable union dont les noces humaines sont l'image la plus parlante. Dans ce récit, Abraham est la figure de Dieu le Père, Isaac celle du Fils unique, le serviteur celle de l'Esprit-Saint. Quant à Rébecca, elle symbolise aussi bien l'Église conduite par l'Esprit pour être l'épouse du Christ que chaque chrétien en particulier 

Exode 34:1 (Renouvellement de l'Alliance. Les tables de la loi) Yahvé dit à Moïse: «Taille deux tables de pierre semblables aux premières, et j'écrirai sur les tables les paroles qui étaient sur les premières tables que tu as brisées. 

Clé de lecture proposée: Semblables aux premières: dans le corps du Christ, où est inscrite la Parole de Dieu, l'Ancienne Alliance sera brisée avant d'être universellement relevée.

Lévitique 8:6: (Rites de consécration des prêtres) Il fit approcher Aaron et ses fils et les lava dans l'eau. 

Clé de lecture proposée: Jésus a lavé les pieds de ses disciples comme Moïse lava Aaron et ses fils; le chrétien est lavé du mal dans l'eau du baptême avant de revêtir le Christ vêtement incorruptible venu remplacer les «tuniques de peau». Aaron, lui, porte tunique et manteau: il observe la Loi dans sa chair et en esprit; les disciples du Christ ôteront le voile de chair qui pèse sur l'Écriture et en dévoileront l'Esprit. 

Nos remarques et questions 

1/ D'où proviennent ces «notes de lectures»? Les Éditeurs indiquent dans leur avant-propos qu'il s'agit de citations «de Pères de l'Église ou inspirées de leurs oeuvres». 

Aucune de ces citations n'est signée, aucune indication ne permet de retrouver ces «Pères de l'Église», ce qui interdit tout travail de recherche de référence sérieux: cette édition n'est donc pas destinée à l'étude, mais à une première approche, malgré les notes complètes qui y sont insérées, ce qui est contradictoire. 

À première vue, cette édition est munie de l'Imprimatur du Cardinal Pierre Eyt, président de la Commission doctrinale des évêques de France: Pourtant, à y regarder de plus près, cet «imprimatur» concerne «le texte biblique, les introductions et les notes»: cela signifie-t-il que les éditeurs n'ont pas obtenu l'imprimatur pour les «clés de lecture»? 

2/ L'édition en question est tout-à-fait remarquable pour sa qualité: volume cartonné de belle présentation, plus de 2500 pages, cartes en couleur (le pays est toujours cité sous le nom de «Palestine», ce qui a été déjà dénoncé comme un anachronisme pas forcément innocent!). Comment est-ce spécialement pour cette édition que les éditeurs ont consenti un tel effort de prix, moins de 100F...., alors que toutes les éditions identiques mais sans ces fameuses «clés de lecture» sont encore 50% ou 100% plus chères? N'est-on pas en droit de penser que cette coïncidence traduit une volonté délibérée de diffuser largement des idées contraires aux directives citées plus haut? 

3/ Si l'on voulait opposer les «Pères de l'Église» au mouvement actuel dans l'Église catholique tel qu'il est issu du concile, on ne pouvait s'y prendre mieux. On peut donc s'interroger fortement sur les raisons qui ont poussé les éditeurs, Fleurus et Cerf, à commettre une telle erreur: on ne peut donc que recommander à tous nos lecteurs de ne pas acheter cette édition de la «Bible de Jérusalem», à moins qu'ils ne veuillent mesurer l'abîme franchi depuis les «Pères de l'Église» dans l'approche du «Mystère d'Israël». 

Henri Lefebvre 

paru dans YERUSHALAIM n°28 

revue éditée par l'association COEUR 

BP 49217 – 30104 ALES cedex 

(Yerushalaim) ajouté le 12/5/2002

© Voxdei

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EN BREF «UNE BIBLE QUI PARLE AUSSI L'ARGOT»!


La Bible est toujours le livre le plus vendu dans le monde. De nouvelles versions et des révisions d'anciennes versions continuent de paraître périodiquement. Après la Bible en bandes dessinées, la version en français fondamental, la Bible du Semeur (Révision 2000), en voici encore une autre qui veut «interpeller nos contemporains dans un langage de tous les jours» et qui vient de paraître en 2001 aux Éditions Bayard. Lorsque les pharisiens demandent à Jésus un signe qu'il refuse de leur accorder, ces traducteurs lui font dire: «Plutôt crever!», On appelle cela «inculturer» le texte biblique.

(Selon «Le Christianisme au XXIe siècle

© La Bonne Nouvelle No 1 /2002

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UNE BIBLE EN LANGAGE SIMPLE POUR LES PAYS FRANCOPHONES.


La Bible, déjà traduite en 371 langues, existe désormais en «français fondamental», un français ramassé en 3.500 mots avec une structure grammaticale simple, à l'intention des pays où le français est la langue de communication, mais pas la langue maternelle de ses habitants. 

Réalisé par l'Alliance biblique universelle à la demande de la conférence des évêques d'Afrique de l'ouest, ce livre a reçu l'imprimatur de l'Église catholique et l'aval des Églises protestantes et évangéliques. 

Les traducteurs, tous spécialistes de la Bible, se sont entourés de linguistes et d'exégètes pour que cette simplification du livre le plus célèbre au monde ne soit pas une trahison. Il a été présenté lundi lors d'une cérémonie au siège de l'UNESCO à Paris, en présence notamment de l'archevêque d'Abidjan, Mgr Bernard Agré. 

La société biblique française, antenne de l'alliance biblique universelle, avait déjà réalisé une Bible en français courant, mais l'effort de clarté par rapport aux versions plus savantes avait surtout porté sur la syntaxe. 

Dans la version en français fondamental, il a fallu rendre intelligible le texte à tous ceux qui maîtrisent mal le français écrit ou parlé. À titre de comparaison, la Traduction oecuménique de la Bible (TOB), l'une des éditions plus connues en France, compte 80.000 «entrées lexicales» (les mots et leur déclinaisons) alors que la version en français courant en compte 18.000 et que les 3.500 mots du français fondamental correspondent à environ 6 ou 7.000 entrées lexicales. 

Le français fondamental a été élaboré au lendemain de la guerre, à la demande de l'UNESCO, par l'universitaire français Georges Gougenheim. Il correspond approximativement à ce qu'un élève d'école primaire apprend en trois ou quatre ans. Outre le vocabulaire, concret et simple, il privilégie les tournures de phrases actives. En Afrique, lors des cérémonies religieuses, il est courant que les passages de la Bible lus en public soient traduits oralement dans la langue des habitants.

Cette version en français simple rendra plus facile le travail des interprètes. Mais l'évêque d'Orléans, Mgr Gérard Daucourt, a souligné qu'elle sera également très utile en France, à l'intention de ceux qui ont des difficultés de lecture (catéchumènes d'origine étrangère, gens du voyage, etc).

(AFP) ajouté le 6/12/2000

© Voxdei 06-12-2001

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CE QUI VA CHANGER DANS LA NOUVELLE BIBLE SEGOND 2002


NDLR: Dès parution, étude cas par cas sur le site de notre partenaire Bibliorama.com 

Les principes de révision de la Nouvelle Bible Segond 

Qu'est-ce qui a changé, et pourquoi? 

Tableau Ancien Testament 

Tableau Nouveau Testament 

L'équipe de révision a passé au peigne fin toute la Bible, pour proposer la traduction la plus rigoureuse possible par rapport à l'original, tout en s'efforçant d'utiliser les mots dans leur sens usuel aujourd'hui. Cette révision en profondeur qui allie précision et fidélité a entraîné plusieurs dizaines de milliers de modifications. Voici quelques exemples illustrant les principes qui ont été suivis. 

Précision et actualité du vocabulaire 

Le mot royaume désigne exclusivement un territoire gouverné par un roi, alors que le mot grec signifie aussi règne, royauté. On traduira royaume lorsqu'il y a une métaphore spatiale (p. ex. entrer dans le royaume), mais c'est le règne de Dieu qui vient, c'est la royauté de Jésus qui n'est pas de ce monde.

Fidélité à l'original 

Le terme traduit par astres dans le récit de la création n'est pas celui qui est habituellement utilisé dans l'astronomie-astrologie de l'époque, mais celui qui désigne, par exemple, le fameux chandelier à sept branches dans le tabernacle. Ce mot, qui dérive du terme signifiant lumière, a été rendu en Gn 1.14 par luminaires. 

Harmonisation de la traduction 

Le même mot hébreu était traduit, sans raisons internes au texte, tantôt par éternel, tantôt par perpétuel, ce qui suggérait une distinction non fondée entre l'alliance éternelle d'Es 24.5 et l'alliance perpétuelle de Gn 17.7. On a harmonisé avec le mot éternel. 

Style 

La formule «la voix de» est souvent inutile. Dans Ps 28.2, écoute la voix de mes supplications n'apporte rien de plus que écoute mes supplications. 

Choix du texte le plus solidement attesté par les manuscrits 

Hébreux 9.11. Si l'on suit les manuscrits les plus fiables, il faut traduire les biens qui sont apparus et non pas les biens à venir, expression qui provient d'une tentation de certains manuscrits d'harmoniser le texte avec 10.1. 

(SBF) ajouté le 22/4/2002

© Voxdei 22-04-2002

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PREMIÈRE CRITIQUE DE LA NOUVELLE BIBLE SEGOND, UN EXEMPLE RÉCENT DE TRADUCTION DANGEREUSE


La Nouvelle Bible Segond (NBS) vient de paraître en juin 2002: dans cette traduction nouvelle, on trouve la même tendance à changer la précision du vocabulaire biblique qui avait déjà été amorcée par la Bible Bayard en 2001. Et pourtant, les traducteurs de la NBS ne sont pas des laïcs, ce sont des chrétiens protestants, évangéliques et adventistes, dont le ministère et l'engagement religieux au sein de leur communauté sont attestés! Mais ils ne semblent pas du tout conscients que le ver (l'esprit de l'antichrist) est dans le fruit (à l'oeuvre dans notre pauvre monde d'ici-bas).

Voici ci-dessous quelques passages qui montrent que l'ambiguïté des nouveaux mots choisis par les traducteurs de la NBS finira par corrompre la pensée chrétienne dans les générations à venir si les chrétiens ne font pas attention.

Les trois mots les plus caractéristiques de la pensée chrétienne sont «repentance», «résurrection» et «Évangile». Voici comment on arrive à les détruire dans un souci (inconscient?) d'oecuménisme qui s'oriente doucement vers la religion mondiale unifiée que les new-agers préparent avec l'ONU.

1ère démonstration: TOUS les passages classiques qui parlent de repentance ont été complètement modifiés:

Matthieu 3:8 

Segond 1910: Produisez donc du fruit digne de la repentance. 

Segond 2002: Produisez donc un fruit digne du changement radical.

Matthieu 4:17

Segond 1910: Dès ce moment Jésus commença à prêcher, et à dire: Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. 

Segond 2002: Dès lors, Jésus commença à proclamer: Changez radicalement, car le règne des cieux s'est approché!

2 Timothée 2:25

Segond 1910: il doit redresser avec douceur les adversaires, dans l'espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité, 

Segond 2002: qu'il corrige avec douceur les contradicteurs, au cas où Dieu leur donnerait de changer radicalement pour parvenir à la connaissance de la vérité,

Apocalypse 2:22

Segond 1910: Voici, je vais la jeter sur un lit, et envoyer une grande tribulation à ceux qui commettent adultère avec elle, à moins qu'ils ne se repentent de leurs oeuvres. 

Segond 2002: Je vais la jeter sur un lit et dans une grande détresse, elle et ceux qui commettent l'adultère avec elle, à moins qu'ils ne reviennent de leurs oeuvres.

Apocalypse 16:11

Segond 1910: et ils blasphémèrent le Dieu du ciel, à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, et ils ne se repentirent pas de leurs oeuvres.

Segond 2002: Ils blasphémèrent le Dieu du ciel à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, et ils ne revinrent pas de leurs oeuvres.

 

2ème démonstration: TOUS les passages classiques qui parlent de l'évangélisation ont aussi été complètement modifiés:

Actes 8:40

Segond 1910: Philippe se trouva dans Azot, d'où il alla jusqu'à Césarée, en évangélisant toutes les villes par lesquelles il passait.

Segond 2002: Quant à Philippe, il se retrouva à Azoth; il annonçait la bonne nouvelle dans toutes les villes où il passait, jusqu'à son arrivée à Césarée.

Éphésiens 2:17

Martin 1855: Et étant venu, il a évangélisé la paix à vous qui étiez loin, et à ceux qui étaient près.

Segond 2002: Il est venu annoncer, comme une bonne nouvelle, la paix à vous qui étiez loin et la paix à ceux qui étaient proches;

Romains 2:16

Segond 1910: Ceci paraîtra au jour auquel Dieu jugera les actions secrètes des hommes, par Jésus-Christ, selon mon Évangile.

Segond 2002: au jour où Dieu, selon ma bonne nouvelle, juge les secrets des humains par Jésus-Christ.


3ème démonstration: TOUS les passages classiques qui parlent de la résurrection de Jésus-Christ ont également été complètement modifiés:

Matthieu 26:32

Segond 1910: Mais, après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. 

Segond 2002: Mais après mon réveil, je vous précéderai en Galilée.

Matthieu 28:7

Segond 1910: et allez promptement dire à ses disciples qu'il est ressuscité des morts. Et voici, il vous précède en Galilée: c'est là que vous le verrez. Voici, je vous l'ai dit.

Segond 2002: et allez vite dire à ses disciples qu'il s'est réveillé d'entre les morts. Il vous précède en Galilée; c'est là que vous le verrez. Voilà, je vous l'ai dit.

Actes 2:32

Segond 1910: C'est ce Jésus que Dieu a ressuscité; nous en sommes tous témoins. 

Segond 2002: Ce Jésus, Dieu l'a relevé, nous en sommes tous témoins.

Romains 6:9

Segond 1910: Sachant que Christ ressuscité des morts ne meurt plus, et que la mort n'a plus de pouvoir sur lui. 

Segond 2002: Sachant que le Christ réveillé d'entre les morts ne meurt plus; la mort n'exerce plus sur lui sa maîtrise.

 

Veillons à la défense de la Sainte Parole de Dieu:

Les quelques exemples cités ici sont très parlants: déjà, des chrétiens se sont rendus compte qu'il était impossible d'évangéliser en utilisant la Bible en français courant dite «Bible du Semeur». Tous les passages importants pour parler de la repentance et du salut de l'Évangile de Jésus-Christ ont été altérés. La tendance continue avec plus de virulence en ce début de XXIe siècle. 

Au lieu de «prêcher l'Évangile de la repentance», les traducteurs modernes de la NBS voudraient que «l'on proclame la bonne nouvelle d'un changement radical de vie». Mais cela ne veut plus rien dire! Car un chrétien qui devient bouddhiste ou musulman change lui aussi radicalement de vie. Ce n'est pas pour autant qu'il entrera, par la repentance, dans le salut que seul Jésus-Christ a offert aux hommes en mourant sur la croix. En enlevant des versets de la Bible la notion de résurrection, les traducteurs modernes font le jeu des musulmans qui déclarent que Jésus n'est jamais mort sur la croix, mais qu'il a été enlevé au ciel avec Marie. Si on commence à prêcher (pardon: à proclamer!) que Jésus a été «relevé» ou «réveillé» d'entre les morts, cela laisse sous-entendre qu'il n'est (peut-être) jamais mort!

Il faut aussi noter que la NBS ne dit pas «Christ», mais «le Christ», gommant ainsi la spécificité unique de Jésus-Christ: dans la philosophie New-Age, tous les hommes peuvent devenir un «Christ» en se «réalisant pleinement». Ainsi tous les passages bibliques qui évoquent «le Christ» pourront facilement être interprétés dans un sens universel pour chaque homme religieux. Danger!

Je suis convaincu que le mouvement spontané qui s'est crée sur le web pour promouvoir la Bible Martin de 1707 portera de bons fruits pour le Royaume de Dieu car cette bible permettra aux chrétiens de comparer les changements scandaleux qui s'immiscent dans la Sainte Parole de Jésus-Christ. On doit continuer à prêcher la repentance et le salut de l'Évangile de Jésus-Christ qui est ressuscité des morts et non pas «réveillé»: Bouddha a été appelé «l'éveillé», Jésus-Christ risque de devenir «le réveillé» dans la grande religion New-Age en train de naître! 

Si le Seigneur Jésus diffère encore son retour de quelques années, son Église à venir est en réel danger! Et s'il vient la chercher, ceux qui resteront trouveront-ils une Sainte Bible intègre et droite qui ouvrira leurs yeux au salut par la Croix?

Et Toi, lecteur d'aujourd'hui, si tu as été lavé dans le sang de l'Agneau, te lèveras-tu, dans ton assemblée chrétienne, pour défendre l'intégrité de la Parole de Dieu?

(Bibliorama.com) ajouté le 20/6/2002

© Voxdei 

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