Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Etudes bibliques

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DU CHRIST ANABAPTISTE AU JESUS POLITIQUE

 

  • « Christologie anabaptiste »
  • « Jésus et le politique »

     


    La pensée mennonite a le vent en poupe. Absente durant des siècles du débat des théologiens - sinon, méconnue, à titre d'épouvantail, demi-présente - elle attire aujourd'hui l'attention, s'exprime dans des travaux de poids, et bénéficie d'un climat favorable_ La publication récente de la Christologie anabaptiste de Neal Blough,1*pourvue d'une préface extrêmement sympathique du professeur Marc Lienhard, et de la traduction, Jésus et le politique, de l'ouvrage assez retentissant de John H. Yoder,2*illustre le phénomène. C'est même plus qu'une illustration : un événement, qui réclame un commentaire.

    Les deux auteurs, tous deux américains, sont personnellement proches l'un de L'autre. Tous deux ont contracté avec la France un lien privilégié : le second, qui s'est l'aîné, par son mariage ; le premier nommé, par le ministère qu'il y exerce. Mais les deux livres différents beaucoup par le sujet, le genre académique, le style de l'argumentation, l'écriture, les enjeux, les débats qui sont ouverts. C'est pourquoi nous ne pouvons pas aller plus loin dans l'association des deux ouvrages. Il convient de les examiner chacun pour lui-même, et plus longuement celui de J. H. Yoder, à cause des questions soulevées.

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    « Christologie anabaptiste »

    Neal BLOUGH, Christologie anabaptiste : Pilgram Marpeck et l'humanité du christ, Genève : Lober et Fides, 1984, 280 p.

    Neal Blough tire de sa thèse de IIIe cycle l'exposé qu'il fait d'une christologie anabaptiste du XVIe siècle, celle de Pilgram Marpeck (vers 1495-1556). Sur ce sujet d'ampleur limitée, il respecte impeccablement les règles de la production scientifique ; on ne trouvera rien à redire sur l'emploi des sources, scrupuleusement reproduites dans la vieille et fantaisiste orthographe de l'allemand d'époque, et la documentation. N. Blough excelle dans une vertu entre toutes digne d'éloge : la modestie. Il progresse avec simplicité,lentement et sûrement,il ne se lasse pas d'aider le lecteur en répétant ses propositions principales.

    Il renonce à la tentation des approfondissements vertigineux, des raccourcis acrobatiques, des formules brillantes, qui dissimulent si souvent un fond peu solide. Il est donc, pour l'essentiel, convaincant. De la lecture du livre, Pilgram Marpeck émerge bien comme on l'a décrit : « le dirigeant et théologien anabaptiste allemand le plus éminent »(cité p. 19). Ce Tyrolien, ingénieur des mines, habitué à porter les responsabilités, a échappé à la fin prématurée infligée à la plupart de ses pairs. S'il a payé, lui aussi, de souffrances son engagement religieux, il a eu le temps de mûrir sa doctrine - bien que les outils d'une formation théologique normale lui aient manqué. Deux influences, surtout, paraissent l'avoir orienté, celles de Luther et de Schwenckfeld ; à celui-là, il doit son accent sur l'humanité réelle du Christ, et, du même coup, sur l'ordre extérieur de la Parole objective et des sacrements ; à celui-ci, l'opposition entre l'Ancien Testament et le Nouveau (p. 127 ; cf. pp. 66-72, 78-83, 118s, 230ss). Le sens quasi-luthérien de l'incarnation permet à Marpeck de repousser résolument la christologie monophysite infiltrée par Melchior Hoffmann dans l'anabaptisme, et reprise par Schwenckfeld (la chair du Christ seulement céleste, ne pouvant être dite créature) ; l'importance du baptême extérieur et de la cène est préservée, contre le spiritualisme.3*

    Mais l'incarnation fait également pour lui la différence entre l'ancienne économie, réduite à son avis aux figures, et la nouvelle, qui apporte la réalité (Wesen) intérieure : l'anabaptisme s'établit ainsi face aux thèses zwinglienne et luthérienne (et bucérienne).

    Nous saluons avec reconnaissance la fermeté de Marpeck contre toute atteinte à l'humanité du Christ, contre le germe de l'hérésie. Mais nous nous avouons déçu par les imprécisions, ambiguïtés, contradictions, exégèses douteuses, que Neal Blough constate honnêtement, malgré son affection pour son héros (pp. 157s, 160s,168 , 173 n. 108 , 175 , 184 n. 144 ). Plus que notre commentateur, semble-t-il, nous nous émouvons du pélagianisme de Marpeck (pp. 84s, 13 6 , 170 , 174ss) ; de son incompréhension de la doctrine luthérienne de la justification (pp. 8 sss, 8 9 : la justification est la circoncision du coeur ou le baptême du Saint-Esprit, 94, 2 1 8, 23 1 ) ; de ses idées confuses en christologie même, qui lui font faire du Christ la troisième Personne de la divinité (pp. 156 , 167 , 169), ou flirter à son insu avec l'adoptianisme (p. 184).4*Les apports comme les carences de la théologie de P. Marpeck révèlent l'intérêt et le danger d'emprunter beaucoup à un petit cercle de contemporains, en un temps d'effervescence, en ignorant l'héritage des pères et les méthodes rigoureuses. Au demeurant, les relations historiques forment un écheveau embrouillé. . . N. Blough écrit quelques-unes des meilleures pages de son livre sur l'enchevêtrement des rapports entre anabaptisme, Réforme, Moyen Age, humanisme (pp. 234ss). Simplifier serait ici faussé fatalement !

     

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    « Jésus et le politique »

    John H. YODER, Jésus et le politique : La radicalité éthique de la croix, Lausanne : presses Bibliques Universitaires, 1985, 235 p.

    Le livre de l'éthicien John H. Yoder nous ramène au passé tout proche, puisque l'original, Trie Politics of Jésus, a paru aux Etats-Unis en 1972.

    Le passé, déjà, bien que proche ? Eh oui ! Le choix de son sujet reflète l'intense politisation des intellectuels et de leurs intérêts, à cette époque désormais révolue. Délibérément, peut-être, le titre français emploie un masculin; Jésus et LE politique, qui vous a comme un léger parfum rétro : ce masculin, avec la nuance qu'il comporte (le domaine politique dans son ampleur), était une coquetterie à la mode. La traduction du livre est d'ailleurs excellente : à part quelques scories,5*c'est la meilleure que nous ayons lue depuis longtemps. Félicitations à l'équipe qui s'en est chargée !

    Le délai qu'il lui a fallu, et qui provoque le décalage dont nous parlons entre la situation historique de l'original et la nôtre, favorisera peut-être une plus juste évaluation de l'ouvrage.

    Il y a près de dix ans, une courtoise et fraternelle controverse nous avait opposé au professeur Yoder, sur ses thèses dans Trie Politics of Jésus. Il est fructueux de débattre quand les divergences se détachent sur un fond de convictions communes, et que chacun cherche à forger une argumentation serrée : c'est une expression d'estime et de loyauté. Sachant que l'auteur avait retouché son texte pour la traduction française, nous avons ouvert Jésus et le politique avec une attention suraiguisée ! Nous avons effectivement remarqué de menues différences, réjouissantes.6*Mais si peu... Les positions et les arguments n'ont pas varié - et nos réserves ne le peuvent guère non plus, après ré-examen. A cet article d'en faire part.

    Montrer en Jésus le modèle normatif pour nous en matière d'éthique sociale et politique : tel est le propos de notre auteur dans sa vaste enquête néo-testamentaire (p. 22 et passim). Il reproche aux protestantismes libéral et orthodoxe d'écarter du domaine en cause la pertinence de Jésus (pp. 15 ss). Jésus, plaide-t-il, loin de se cantonner au « spirituel » et à l'intériorité, introduisait une nouveauté politique (p. 46 n. 38, le mot est pris au sens large, relatif à « la structuration des rapports entre hommes et groupes »). « Jésus ne réprimande aucunement ses disciples « parce qu'ils s'attendent à le voir établir un nouvel ordre social» (p. 42) ;il donne à la petite troupe rassemblée autour de lui le caractère « d'une communauté qui lutte pour un changement de société » (p. 43). C'est à cause de son éthique sociale, « de sa manière particulière de refuser l'épée », que les Juifs l'ont condamné (pp. 19 et 99), et, de ce point de vue, « Jésus a pu réellement représenter, aux yeux de l'Empire romain, un danger suffisant pour justifier son exécution » (p. 54 ; cf. p. 57 : « un homme qui menace la société »).

    Pour servir sa thèse, le professeur américain ressuscite l'interprétation qu'André Trocmé avait proposée en 1961 , sans succès : Jésus, en proclamant, dans la synagogue de Nazareth, l'accomplissement d'Esaïe 6 1 , 1-2 a, aurait annoncé la mise en vigueur de la loi du Jubilé (Lv 2 5, 8 ss), avec sa remise des dettes et sa restitution des terres. « L'attente exprimée par ce passage ne porte pas tant sur le fait que Jésus vienne inaugurer une ère nouvelle que sur un retour concret à l'égalité et à la justice... » (p. 33). C'est bien un Jubilé, conforme aux instructions sabbatiques de Moïse, que Jésus a proclamé en l'an 26 de notre ère, un Jubilé apte à résoudre le problème social tel qu'il se posait en Israël... » (p. 67).7*De nombreux passages y feraient allusion, et confirmeraient la couleur nettement politique des démarches de Jésus, révolutionnaire non violent, dont la tentation réitérée et toujours repoussée a été celle d'une action menée à la manière des Zélotes (pp. 31 ss, 38 s, 52).8*

    Le disciple qui accueille le Royaume de Dieu - « il est cette obéissance concrète, jubilaire dans le pardon et la repentance »(p. 97) - est appelé à l'imitation de Jésus, en particulier dans sa relation non-violente aux pouvoirs. Le disciple prend sa croix en acceptant d'avance le supplice comme « le résultat politique, juridiquement prévisible, d'un affrontement moral avec les « pouvoirs en place » (p. 122). Les épîtres, continue le professeur Yoder, confirment le témoignage des Evangiles. Leur éthique, même dans les préceptes aux époux, aux enfants et parents, aux esclaves et maîtres, ces « tables domestiques » qu'on a dites démarquées des préceptes stoïciens, décrit la « suivance » de Jésus, tire ses normes de son modèle (ch. 9). John Yoder donne une grande importance au thème des Puissances, surtout chez Paul, et les assimile aux structures religieuses, intellectuelles, morales, politiques, qui asservissent socialement les hommes (ch. 8 ).

    L'Etat en fait partie (p. 133 : « la tyrannie. . . selon Romains 13,1 doit être comptée au nombre des Puissances » (p. 178 ). Ces puissances, malgré leur déchéance et leur lutte contre Dieu, jouent un rôle régulateur sous la providence divine, et le croyant est invité à se soumettre à elles (pp. 133ss). La subordination selon Romains 13 s'entend de cette façon ; ce passage et le Sermon sur la Montagne n'enseignent pas deux éthiques au croyant : «Tous deux l'appellent à se soumettre au processus de l'histoire dans laquelle le glaive continue à être porté pour permettre qu'un ordre minimum soit maintenu, mais sans confondre cette fonction avec son ministère propre de réconciliation » (p. 194). Le ministère de rénovation des rapports sociaux est au coeur de la nouvelle création selon 2 Corinthiens 5, 17, et de la justification, trop rétrécie par les Réformateurs augustiniens (ch. 11) ; c'est la guerre de l'Agneau dont parle l'Apocalypse (ch. 12).

    Plusieurs des thèses que nous venons de résumer nous semblent mal fondées. Les improbabilités s'empilent, les données contraires restent dans l'ombre, le lecteur peu averti aura l'impression que la plupart des spécialistes sont d'accord alors qu'il n'en est rien. Mais nous ne sommes pas en désaccord sur tout ! Nous ne logeons pas aux antipodes ! (Nous ne sommes pas enfermés dans l'alternative que le livre suggère souvent entre la thèse yodérienne et son contraire). Notre gratitude va, par-dessus tout, à la section sur les « tables domestiques » : elle nous a éclairé, convaincu (à noter la résistance sobre à la démagogie à propos du rôle de la femme, pp. 162s).

    Malgré des accentuations excessives, l'interprétation tombe juste sur le sens de « prendre sa croix », et l'importance de la tentation « zélote » pour Jésus.9*Nous sommes profondément d'accord avec John Yoder lorsqu'il plaide que le souci d'efficacité ne saurait empiéter sur la simple obéissance (pp. 211ss), sur la vocation à suivre l'Agneau crucifié : Amen ! Pour nous aussi, en un sens, le Royaume de Dieu est un ordre social visible, qui doit dès maintenant structurer les relations de la vie commune dans l'Eglise, prémices de la nouvelle création. Nous pourrions même admettre le mot « politique » dans l'acception large définie par J. Yoder ; en outre, nous ne nions pas que l'existence dans le monde d'une communauté de service mutuel, du pardon et de la réconciliation, affecte « le » ou la politique au sens banal.

    Enfin, nous affirmons la pertinence éthique de Jésus, dans tous les domaines - nous différons seulement du professeur Yoder dans la description et l'analyse du modèle, et nous faisons une plus large part aux éléments ressortissant à la vocation individuelle.

    Avouons-le, la lecture des Evangiles dans Jésus et le politique nous paraît singulièrement gauchie. D'après le texte biblique, et contrairement aux affirmations citées plus haut, ce n'est pas à cause de son éthique socio-politique, et encore moins de son refus de l'épée, que le Sanhédrin et Pilate ont condamné Jésus : c'est le blasphème d'une messianité céleste, au rang divin, qui a indigné les chefs juifs (Mt 26,6 4ss ; Mc 14, 62ss ; Lc 22, 69ss ; Jn 19,7 cf. 5, 18 et 10, 33 ) ; Pilate, ayant expressément reconnu l'innocence et l'innocuité politique de Jésus, après l'avoir interrogé sur sa royauté, a été contraint par le chantage à prononcer un verdict sans fondement dans les faits à ses propres yeux. Ou bien on accuse les évangélistes de maquillage tendancieux, ou bien le reproche se renvoie de l'autre côté10*.

    L'argument selon lequel la réaction des notables prouve que Jésus menaçait politiquement leur pouvoir est anachronique : il oublie la force, dans une telle société, des passions strictement religieuses et théologiques (même de nos jours, rappelons-nous l'Iran) ; de plus, l'autorité sacerdotale et doctrinale fondait en grande partie le pouvoir des élites juives : un message purement religieux pouvait paraître une menace. A propos de l'épée que Jésus commande de prendre (Lc 22,36), John Yoder aboutit à une exégèse surprenante : Jésus préparerait ses disciples « pour son arrestation, pour accomplir la prophétie qui veut qu'on le trouve en compagnie compromettante », l'oracle « On l'a compté parmi les criminels » (p. 49 n.44 ;p. 51 : « Jésus pris dans une situation où il était formellement coupable de fomenter une insurrection armée »). Ainsi, Jésus aurait été condamné pour son refus de l'épée, et aurait organisé une mise en scène (trompeuse) pour obtenir l'inculpation toute contraire !

    La théorie du Jubilé tient du château de cartes. Certes, Esaïe 61, il fait sans doute allusion à la loi de Lévitique 25 ; l'indice en est le terme assez technique employé pour la « libération » proclamée, terme rare et caractéristique des dispositions jubilaires.

    Mais, dans son contexte, la prophétie ne peut viser que la Grande Rédemption promise aux exilés de Sion, dont le retour de Babylone sera le prélude et l'achèvement, le salut et la nouvelle création par le ministère du serviteur de l'Eternel : le Jubilé n'est évoqué qu'à titre de figure.11*C'est du grand Événement, objet de toute l'espérance, que Jésus à Nazareth annonce l'accomplissement. On ne peut pas en tirer que Jésus exige de la société israélite en l'an 26 l'application de la loi jubilaire - même si les deux textes (Lv 25 et Es 61) étaient lus à la suite dans le service synagogal.12*Les autres ,allusions alléguées sont encore moins consistantes. Si le « Notre Père » demande « Remets-nous nos dettes », rien n'indique de penser au Jubilé (contre pp. 59s) : John Yoder oublie qu'en araméen, le hôbà', littéralement « dette », était devenu le terme courant pour la « faute » ou le « péché », et c'est bien pourquoi Matthieu paraphrase aussitôt en employant « transgression ». Interpréter Luc 1 2 , 3 3 , « Vendez ce que vous possédez et donnez-le en aumône », comme « ordonnance jubilaire », comme la « redistribution du capital » pouvant seule satisfaire Jésus (pp. 67 -69), c'est dériver fort loin de l'institution du Lévitique prétendument en cause ! Celle-ci ne parle pas d'aumône, ni de vente, et ne réclame même pas la « redistribution » du capital, puisqu'elle garantit une propriété perpétuelle, sauf extinction de la lignée : chacun retourne dans le patrimoine familial. A quel, point une thèse préconçue infléchit la lecture !

    Encore un échantillon du traitement de l'histoire évangélique. On s'étonne que la fameuse réponse de Jésus à propos du tribut versé à César reçoive moins d'une page de commentaire, et surtout de la logique que le professeur Yoder lui applique. Pour lui, elle infirme la conception «spiritualisante », apolitique, de Jésus ; « elle met plutôt en évidence, écrit-il, l'imbrication de deux revendications ou de deux souverainetés qui s'affrontent sur le même terrain » (p. 48). En réalité, le texte se lit aussi facilement dans la perspective la plus luthérienne des deux Royaumes que dans celle de notre auteur : il n'infirme ou ne confirme pas plus l'une que l'autre. Il enseigne, cependant, un point capital que John Yoder passe entièrement sous silence : interrogé sur le paiement de l'impôt (Lc 20,22), Jésus délimite une sphère de légitimité pour les exigences de César, auxquelles il commande (avec son autorité de suprême Docteur, v. 21) de se soumettre. Il ne s'agit pas de non-résistance à l'agression du méchant, mais de choses qui appartiennent à César et lui sont dues (v. 25).

    La question de la légitimité, avec d'autres, importe aussi dans l'étude des épîtres pauliniennes. A propos des Puissances, et de l'inclusion de l'Etat parmi elles, nous sommes heureux que le professeur Yoder ne veuille pas « perdre de vue le sens littéral de la terminologie paulinienne en rapport avec la démonologie... » (p. 129 n.4). La précision est bienvenue, d'autant que les auteurs auxquels il emboîte le pas ne sont pas aussi nets. En dehors du désir de transposer ou « actualiser », la pensée biblique pour des modernes mal à l'aise avec la croyance aux démons, nous n'avons rencontré aucune considération assez forte pour asseoir la théorie des Puissances - structures. Yoder use en quelque sorte de l'argument d'autorité (scientifique) : les « conclusions » qu'il invoque « sont aujourd'hui admises par les exégètes », incomprises seulement « au-delà des frontières de la discipline » (p. 128). Cette présentation, qui en impose au lecteur non averti, est contestable. Déjà à l'époque de Trie Politics of Jésus, tous les exégètes, même critiques libéraux, étaient loin de se rallier à la thèse des Caird et Hendrik Berkhof. M. Cambe, qui survole à l'époque le débat, le montre, et se montre lui-même très prudent.13*Depuis, la réaction, celle du bon sens à nos yeux, a pris plus d'ampleur. Le dernier gros travail que nous ayons vu sur la question, celui que Wesley Carr a tiré de sa thèse à Sheffield, renverse complètement la vapeur :14*au point de verser dans l'excès opposé ! Il démontre, en tout cas, l'inconsistance des arguments de la thèse qui fut à la mode, et dénonce justement le recours à des sources nettement plus tardives. Parmi les évangéliques, P. T. O'Brien a repris et développé la réfutation de John Stott (commentant Ep 6) dans le même sens.15*

    Quant à l'inclusion de l'Etat parmi ces Puissances, on se rappelle que Martin Dibelius qui introduisit cette pensée en 1909 (avec dette envers Everling, 1888), l'a plus tard répudiée (1942). Elle a subi de violentes critiques, et nous la croyons très minoritaire aujourd'hui. Les deux grands commentateurs évangéliques F. F.

    Bruce et John Murray la rejettent.16*C.E. B. Cranfield (que Yoder cite, pp. 192s) la favorisait il y a vingt ans ; voici son témoignage plus récent : ...tandis que nous revenions à ce sujet plusieurs fois dans les années qui ont suivi, nous nous sommes sentis de plus en plus mal à l'aise (... )

    Nous en sommes venu maintenant à la considérer comme moins probable que l'interprétation selon laquelle Paul, utilisant exousiai ici (R m 13 ), ne pensait qu'aux autorités civiles comme telles.17*

    Espérons que le professeur Yoder opérera semblable conversion. Quant à l'avis des spécialistes sur Romains 13, John Yoder s'exprime comme il l'a fait à propos des Puissances - et, pareillement s'impose une mise en garde. Après avoir résumé, sans y mettre de sympathie ! la compréhension traditionnelle, il écrit : « l'exégèse néo-testamentaire a depuis longtemps abandonné un. concept aussi simpliste de l'institution divine dans l'ordre de la création » (p. 176).

    La formulation joue d'ambiguïté (qui se croit « simpliste » ?) et il est certain que l'idée d'ordre de la création ne fait pas l'unanimité. Mais s'il fallait comprendre que les exégètes effacent la notion d'institution divine de Romains 13, comme Yoder le fait lui-même ensuite, alors l'énoncé serait grandement inexact. Nous l'avons retrouvée, au contraire, dans tous les commentaires que nous avons consultés ! Le coeur de la position yodérienne, face à Romains 1 3 , 1 -7, se lit dans les lignes suivantes :

    Le grec est formel, il ne dit pas de Dieu qu 'il crée, qu il institue, qu il établit ou qu il consacre les autorités mais seulement qu'il les met en ordre, qu'il leur assigne souverainement une place ou une fonction (...)

    Pour Dieu cette mise en ordre n 'implique pas qu il cautionne moralement ou qu il approuve particulièrement ce que ce gouvernement est appelé à faire. On n'attend pas du bibliothécaire qu'il écrive ou qu'il souscrive au contenu de tous les ouvrages qu'il catalogue et qu'il range sur ses rayons ! Les rebelles « autorités qui existent » ont déjà leurs formes et leurs identités propres dont Dieu n'a pas à assumer la responsabilité. Le texte dit simplement qu'il les subordonne, qu il les met en rang... (p. 185).

    En prêchant aux chrétiens la subordination, Paul « leur recommande d'adopter une attitude de non-résistance à l'égard de la tyrannie » ; « voilà quel est le sens précis et immédiat de ce passage... » (p. 186). On le voit, John Yoder élimine la légitimation des autorités civiles. Sa stratégie consiste à faire passer l'ordre en cause chez Paul de la volonté préceptive de Dieu (de sa loi) à la volonté décrétive (son gouvernement providentiel : l'original parle de permissive government). Dieu ne confère plus d'autorité légitimante aux magistrats, il intègre l'oeuvre des méchants, des tyrans, dans sa conduite de l'histoire.

    Les atouts du traitement yodérien appartiennent à la rhétorique : non pas à l'exégèse. Les premiers mots, déjà, du paragraphe cité, risquent d'induire en erreur : « le grec est formel ». Certains ont imaginé que le verbe grec (tassô) ne peut pas signifier « instituer » ou « établir », et vont s'étonner du choix de ces verbes par presque toutes les traductions ! C'est tout le contraire qui est vrai: les lexicographes les plus « côtés » (nous renvoyons au Bauer-Arndt - Gingrich) exposent que tel est l'un des usages, et ils le reconnaissent en Romains 13, 1, usage très approprié quand il s'agit de personnes, exerçant un commandement, mises en place par le Souverain. De nombreuses données excluent que l'apôtre n'ait ici en vue que les arrangements providentiels de Dieu, qui canalisent la violence pécheresse des rebelles. Paul commence par poser la question de l'origine de l'autorité, comme telle : « il n'y a pas d'autorité sinon venant de Dieu » (v. l ). Il insiste ensuite sur l'ordre venant de Dieu comme jamais il ne le ferait du simple «arrangement» des forces mauvaises : en effet, l'apôtre accumule les termes qui ont tassô pour radical ; nous suggérons l'équivalent approximatif suivant en français, avec le radical moins fort « poser » :

    Que toute âme accepte l'imposition (hupotassô) des autorités supérieures, car il n'y a pas d'autorité sinon venant de Dieu, et celles qui existent ont été (pré)posées (tassô) par Dieu, de telle sorte que celui qui s'oppose (antitassô) à l'autorité résiste à la disposition (diatassô) de Dieu, et ceux qui résistent s'attireront condamnation (vv.1 -2 ).

    La « condamnation » ne tombe pas pour défaut de conformité à Jésus dans la non-résistance au méchant ; plutôt, s'opposer à l'autorité, c'est s'opposer à Dieu, l'autorité venant de Dieu. Paul ne parlerait pas de devoir de conscience (v.5) pour l'attitude générale d'humble service à laquelle nous sommes appelés ; il emploie un tel langage quand il débat de points précis relatifs à la volonté préceptive de Dieu (cf. en particulier 1 Co 10, 2 sss). L'arrangement providentiel, à lui seul, n'expliquerait pas l'accent sur le titre de serviteur de Dieu (diakonos)décerné à l'autorité (v.4, deux fois), et même de « liturges de Dieu », titre d'honneur; pour les gouvernants (v.6).18*Tous les indices exégétiques vont dans le même sens.

    D'autres considérations corroborent notre critique. On se demande si le gouvernement permissif de Dieu ne sert pas, dans l'explication yodérienne, à conférer subrepticement comme un grain de légitimation indue aux méchants ployés par Dieu à ses desseins.

    Nous ne prônerions pas, quant à nous, la soumission au « processus de l'histoire » (p. 194). D'ailleurs, parle-t-on proprement d'ordre, de mise en ordre, pour la manière dont Dieu englobe le mal sous son gouvernement ? Aux Puissances rebelles et vaincues, le Nouveau Testament ne nous dit nulle part de nous soumettre !Nous n'avons pas à résister ou nous opposer à l'homme méchant (Mt 5,39) et au magistrat (Rm 13,2) - Les deux cas n'étant pas pour nous assimilés - mais bel et bien au diable (Jc 4, 7 ; 1 P 5, 9) et aux esprits mauvais (Ep 6,13 ; même verbe dans tous des versets). John Yoder ne peut ignorer que nous menons guerre contre les Puissances, mais il plaide que nous nous contentons strictement de la défensive (p. 14 1) : cela paraît forcé, en particulier pour l'épée (de l'Esprit).19*Le commandement de chasser les démons évoque plutôt l'offensive, et déclarer que Jésus a accepté de se soumettre aux Puissances (p. 136) ne s'accorde guère, avec Luc 11,20ss... Si notre auteur s'empêtre dans ces difficultés, c'est qu'il refuse de distinguer du gouvernement providentiel la légitimation du magistrat par délégation d'autorité : cette notion permet de maintenir la légitimité du pouvoir tout en désapprouvant l'usage qui en est fait, comme Jésus face à Pilate (Jn 19,11). contrairement à l'insinuation, la lecture traditionnelle de Romains 13 n'oblige nullement à un conservatisme pro-gouvernemental.

    Cette notion s'élabore dès l'Ancien Testament,20*et des savants compétents assurent qu'elle était doctrine reçue dans le judaïsme.21*

     

    L'interprétation spécieuse de Romains 13 que nous écartons n'appartient pas, croyons-nous, à la tradition mennonite, qui retenait « l'institution », non plus que l'accent sur la pertinence politique de Jésus. C'est pourquoi nous qualifions volontiers de « néo-mennonite » la pensée yodérienne.22*C'est pourquoi, aussi, nous ne reprenons pas la discussion du pacifisme (objection de conscience au port des armes) : il n'est pas le sujet même de l'ouvrage examiné, bien qu'il soit, à coup sûr, sous-jacent. Il importait d'abord de faire apparaître le véritable état des questions, obscurci par une information inadéquate.

    Nous donnerions avec joie la réplique à beaucoup d'autres affirmations du professeur Yoder, par exemple sur la justification.23*L'espace nous contraint d'y renoncer, comme à la présentation positive du rapport entre Jésus et le domaine politique, ou de l'enseignement paulinien. Nous esquisserons la réponse à une dernière question : quels sont, à notre avis, les facteurs de déviation qui ont infléchi la lecture yodérienne ?

    Nous n'en nommerons qu'un qui paraît principal : nous déplorons une réduction éthique du Royaume de Dieu, qui ne s'explique et ne s'excuse pas assez par le souci de compenser l'excès contraire (p. 2 10). La phrase sur le Royaume de Dieu, « Il ne survient pas comme une catastrophe universelle, indépendante de la volonté des hommes ; il est cette obéissance concrète... » (p. 96s) recèle une dangereuse ambiguïté. Le Royaume de Dieu, s'il croît comme une semence discrète, par l'Esprit Saint, avant la « catastrophe », est toujours le fait de Dieu ; il arrive et atteint les hommes, qu'ils lui fassent ou non bon accueil, pour leur salut ou leur jugement (Mt 12,28 ; Lc 10,11, etc.). Jésus et le politique gomme cette dimension première, la priorité biblique de l'oeuvre de Dieu, de la relation et réconciliation de l'homme avec Dieu, de l'expiation des péchés qui séparent l'homme de Dieu, de la mission expiatoire pour le Fils venu en chair. C'est peut-être un manque d'attention aux Événements du sang rédempteur, de la résurrection glorieuse, de l'effusion de l'Esprit, de la Parousie attendue (événements aussi concrets que l'Exode ou la délivrance de Josaphat, p. 80), qui empêche de discerner la dualité de notre situation présente, entre les temps, « en espérance », avec les deux citoyennetés conjuguées dans la même existence pour le croyant, ensemble assumées avec leurs droits et leurs devoirs.

    Au delà des discussions, cependant (cf. Hé 5, 14), sur le Christ de Marpeck et le Jésus yodérien, subsiste la vérité que nous professons d'un même coeur et par laquelle le professeur Yoder conclut « en beauté » son ouvrage : Vicit agnus noster, eum sequamur Notre agneau a vaincu, suivons-le !

    Henri BLOCHER

    Ichthus 1985-5 (No 132)


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    1. Christologie anabaptiste. Pilgram Marpeck et l'humanité du Christ (colt. « Histoire et société » 4; Genève: Labor et Fides, 1984) 280 pp. Signalons une seule coquille importante: p. 174, la citation attribuée à l'Ecclésiaste est de l'Ecclésiastique.

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    2. Jésus et le politique. La radicalité éthique de la croix (Lausanne : Presses Bibliques Universitaires, 1984) 235 pp., présenté par Jean Séguy, l'historien-sociologue (catholique) du C.N.R.S.

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    3. Schwenckfeld préconisait une suspension, Stillstand, de la célébration des sacrements.

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    4. Les citations suggèrent l'adoptianisme dit « mitigé», l'homme Christ fait fils de Dieu à l'Ascension.

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    5. Il faut corriger «qui ressort», p.22, en « qui ressortit »(confusion entre les deux verbes « ressortir »); « alternative » est employé de façon anglaise,incorrecte en français (au sens de « solution de rechange, autre option »), pp. 36, 39, 77, 156n.9, 173 ; le faux ami évidence (textuel evidence) est rendu «évidences» (textuelles), p. 120, quand il faudrait «données ».

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    6. L'absence de référence à Jn 18,36 nous avait étonné John Yoder a maintenant quelques paragraphes sur ce passage, pp. 100-102. La retouche est, à l'occasion, un peu gauche. Nous nous étions inquiété de l'éclairage défavorable projeté sur l'expiation-propriation; le mot« seulement » a donc été ajouté p. 39 :«la croix s'annonce non seulement comme un instrument rituel de propitiation...» mais, bien sûr, la croix n'a jamais été un instrument ,duel. A la croix, Jésus se livre pour opérer la propriation réelle, que les rites préfiguraient.

    .

    7. Comment concilier cette précision de date (répétée p. 68) avec la suggestion de Kraeling, apparemment retenue pp. 81s n.3, selon laquelle on compte 1290 jours entre « l'abomination de la désolation» commise par Pilate en 26 (les enseignes romaines à Jérusalem) et le début du ministère de Jésus ?

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    8. «A l'origine, (la proie à saisir de Ph 2,6) faisait peut-être référence au refus de Jésus de devenir un roi tel que le concevaient les Zélotes» (p.11s n.23). Mais les Zélotes, fanatiques du monothéisme, n'avaient jamais rêvé pour leur roi l'égalité avec Dieu !

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    9. Signalons, cependant, que le zélotisme comme parti politique et mouvement de guérilleros n'est pas encore attesté au temps de Jésus : cf. J. A. Morin, « Les deux derniers des Douze : Simon le Zélote et Judas lshkarioth», Revue Biblique 80 (1973) pp.332-358. Une note de Yoder montre d'ailleurs qu'il sait le terrain scientifiquement instable (pp. 56s, n.53).

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    10. Nous souhaiterions plus de vigueur dans la riposte de Yoder à l'accusation lancée par les critiques comme Brandon à l'encontre des évangélistes: «Nous admettons aussi que la dépolitisation du souvenir de Jésus dans le christianisme primitif(quoique dans le canon du Nouveau Testament cela ait été beaucoup moins prononcé qu'il ne le pense) répondait à une motivation apologétique » (p. 46 n.38). Dans un seul passage le meurtre de Jésus reçoit une motivation politique : Jn 11,47-52, mais l'éthique de Jésus n'est pas en cause ;il s'agit de ses miracles, et des remous qu'ils provoquaient. (Nous ne nions pas que le comportement de Jésus, en particulier sa manière de frayer avec les riches collaborateurs de l'ennemi,les publicains, ait exaspéré ses adversaires, mais nous voulons respecter l'équilibre des textes).

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    11. Es 61,3 (la plantation) montre que la visée reste la même qu'au chapitre précédent (Es 60,21), un renouvellement si radical que l'Eternel remplacera le soleil comme lumière de son peuple (Es 60,19s). Le parallélisme avec le premier poème du Serviteur (Es 42,1ss, aucune réminiscence du Jubilé) est bien connu ; le mot employé à la fin de 61,1 (sous une forme redoublée, emphatique) est celui de 42,7 (« pour ouvrir les yeux des aveugles»), et la version grecque, citée en Lc 4,18, a traduit de même. Lv 25 est loin, qui ne contient rien de cette sorte (et ne parle même pas de « prisonniers »). Yoder a probablement perçu que l'oracle d'Es 61 ne se soucie pas de prédire la mise en vigueur de la loi du Jubilé, car il concède :« L'année d'accueil par le Seigneur était certainement pour le prophète un événement particulier devant avoir lieu, soit à la fin des temps, soit dans un avenir rapproché pour les captifs de Babylone, soit encore dans ces deux sens » (p. 33).

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    12. C'est la seule donnée que peut invoquer Yoder, p.33 n.15, et encore, il signale que l'association des passages dans les lectionnaires juifs est peut-être plus tardive.

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    13. Art. « Puissances célestes », Supplément au Dictionnaire de la Bible VIII, Fasc. 49-50 (197 5) Cols. 336-381.

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    14. Angels and Principalities. The Bacground, Meanring and Development of the Pauline Phrase hai archai kai hai exousiai (Monographies de la S.N.T.S. 42 ; Cambridge : Cambridge University Press, 198 1) XII et 242 pp.

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    15. « Principalities and Powers », Evangelical Review of Theology (av. 1982) pp. 50-61 .

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    16. Le second a un substantiel appendice qui réfute la thèse « angélique » en Rm 13 : Trie Epistle to the Romans... (Londres et Edimbourg, Marshall, Morgan and Scott, 1967) Vol. Il, pp.252-256.

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    17. A Critical and Exegetical Comment on the Epistle to the Romans (Edimbourg : T et T Clarck, 1979) Vol. Il, p. 659.

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    18. Yoder, p. 191, voudrait que ces « liturges » soient les chrétiens payant leurs impôts. Il ne mentionne même pas l'énorme difficulté contre laquelle bute son hypothèse : sans autre indication, les chrétiens exhortés à la 2e personne du pluriel au v.6a et encore au v.7a seraient en cause à la 3e personne au v.6b ! Yoder ne peut citer aucune traduction ni aucun commentaire qui ait fait ce choix, indéfendable. Il grossit, lui, démesurément la difficulté de l'éloignement du sujet logique (les gouvernants, v.3): ce n'est pas si loin pour le style de Paul.

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    19. Yoder admet, p. 187 n.14 : « C'est l'arme du corps-à-corps (Mt 26,51), de l'insurrection (Lc 22,36). C'est l'arme du bourreau, sauf à Rome (Hb 11,37 ; Ac 12,2) ». Cranfield, p. 667, interprète l'épée de Rm 13,4 de la disposition du pouvoir militaire, de la force armée.

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    20. Les gouvernants ou «juges » représentent Dieu et sont appelés 'elôhim, Ex 21,6 ; 22,8s ; Dt 1,16s ; 2 Ch 19,6 et le Ps 82. La plupart des données concernent, cela va de soi, les magistrats israélites, mais on peut étendre aux païens = Elisée va oindre Hazaël (2 R 8,7-15); Cyrus est dit « messie » (Es 45,1).

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    21. C. H. Dodd, The Epistle of Paul to the Romans (Londres: Hodder et Stoughton, 1931) p. 203 :« la conception selon laquelle les gouvernements séculiers sont d'institution divine... était doctrine orthodoxe dans le judaïsme ». On cite souvent Sag 6,1-11.

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    22. L'élément théorique le plus neuf n'apparaît guère dans Jésus et le politique. où les innovations tendent surtout à augmenter l'homogénéité de la pensée mennonite, mais dans le livre,signalé p. 104, The Christian Witness to the Store (Newton, Kansas : Faith and Life Press, 1964) 90pp. L'ouvrage est court, mais de poids ; en exploitant certains apports de Reinhold Niebuhr (fameux champion du christianisme social «réaliste»), Yoder élabore un intermédiaire (dynamique, instable car toujours remis en question) entre le radicalisme pacifiste et les politiques ordinaires : ce qu'on peut demander à un Etat non chrétien.

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    23. Nous renvoyons à notre « fac-étude », La doctrine du péché et de la rédemption (Vaux-sur-Seine: Edifac, Fac. de Théol. Ev., 1983) pp. 354-376 ; nous citons des travaux récents qui répondent au type d'interprétation adopté par John Yoder.

Henri BLOCHER


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Ichthus

1985-5 (No 132
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Jésus, les prophéties et leur accomplissement

FILS DE DIEU

«Je publierai le décret ; l'Eternel m'a dit : Tu es mon fils ! Je t'ai engendré aujourd'hui ». Psaume 2:7 ; voir aussi 1 Chron. 17:11-14 ; 2 Samuel 7:12-16.

«... et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection». Matthieu 3: 17.

POSTERITE D'ABRAHAM

«Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix ». Genèse 22:18 ; 12:1-3.

«Généalogie de Jésus, le Messie, fils de David, fils d'Abraham ». Matthieu 1:1.

FILS D'ISAAC

«Mais Dieu dit à Abraham... c'est d'Isaac que sortira une postérité qui te sera propre». Genèse 21:12.

«Jésus fils d'Isaac ». Luc 3:23,34.

 

FILS DE JACOB

«Je le vois, mais non maintenant, mais non de prés. Un astre sort de Jacob, un sceptre s'élève d'Israël. Il perce les flancs de Moab, et il abat tous les enfants de Seth ». Nombres 24:17.

«Jésus fils de Jacob ». Luc 3:23,34.

 

DE LA TRIBU DE JUDA

«Le sceptre ne s'éloignera pas de Juda, ni le bâton souverain d'entre ses pieds, jusqu'à ce que vienne le Schilo, et que les peuples lui obéissent». Genèse 49:10.

«Jésus fils de Juda ». Luc 3:23,33.

 

DE L'ARBRE DE JESSE

«Puis un rameau sortira du tronc de Jessé, et un rejeton naîtra de ses racines ». Esaïe 11:1.

«Jésus . . fils de Jessé ... ». Luc 3:23,32.

 

DE LA MAISON DE DAVID

«Voici les jours viennent, dit l'Eternel, où je susciterai à David un germe juste ; il régnera en roi et prospérera, il pratiquera la justice et l'équité dans le pays ». Jérémie 23:5.

«Jésus . . fils de David ... ». Luc 3:23,31.

 

DE TOUTE ETERNITE

«Et toi, Bethléhem Ephrata, petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël, et dont l'origine remonte aux temps anciens, aux jours de l'éternité ». Michée 5:1.

«Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui ». Colossiens 1:17.

IL SERA APPELE SEIGNEUR

«Parole de l'Eternel à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied ». Psaume 110:1.

«... c'est qu'aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Messie, le Seigneur ». Luc 2: 11.

IL SERA PROPHETE

«Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je leur commanderai ». Deutéronome 18:18.

«La foule répondait : C'est Jésus, le prophète,de Nazareth en Galilée». Matthieu 21:11.

IL SERA SACRIFICATEUR

«L'Eternel l'a juré, et il ne s'en repentira point : Tu es Sacrificateur pour toujours, à la manière de Melchisédek ». Psaume 110:4.

«C'est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste, considérez l'Apôtre et le Souverain Sacrificateur de la foi que nous professons, Jésus ». Hébreux 3:1.

IL SERA JUGE

«Car l'Eternel est notre juge, l'Eternel est notre législateur, l'Eternel est notre roi, c'est lui qui nous sauve ». Esaïe 33:22.

«Je ne puis rien faire de moi-même : selon que j'entends, je juge ; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé ». Jean 5:30.

IL SERA ROI

«C'est moi qui ai oint mon roi sur Sion, ma montagne sainte !». Psaume 2:6.

«Pour indiquer le sujet de sa condamnation on écrivit au-dessus de sa tête : Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs ». Matthieu 27:37.

IL SERA OINT DU SAINT-ESPRIT

«L'Esprit de l'Eternel reposera sur lui : Esprit de sagesse et d'intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte de l'Eternel ». Esaïe 11:2.

«Dés que Jésus eut été baptisé, il sortit de l'eau. Et voici, les cieux s'ouvrirent et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection ». Matthieu 3: 16-17.

IL ACCOMPLIRA DES MIRACLES

«Alors s'ouvriront les yeux des aveugles, s'ouvriront les oreilles des sourds ; alors le boiteux sautera comme un cerf, et la langue du muet éclatera de joie ». Esaïe 35:5-6a.

«Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité ». Matthieu 9:35

IL DIRA DES PARABOLES

«J'ouvre la bouche par des sentences, je publie la sagesse des temps anciens ». Psaume 78:2.

«Jésus dit à la foule toutes ces choses en paraboles, et il ne leur parlait point sans parabole ». Matthieu 13: 34.

IL DEVAIT ETRE TRAHI PAR UN AMI

«Celui-là même avec qui j'étais en paix, qui avait ma confiance et qui mangeait mon pain, lève le talon contre moi», Psaume 41;10.

«...Judas l'Iscariot, celui qui livra Jésus ». Matthieu 10:4.

IL SERAIT VENDU POUR 30 PIECES D'ARGENT

«Je leur dis : Si vous le trouvez bon, donnez-moi mon salaire ; sinon ne le donnez pas. Et ils pesèrent pour mon salaire trente sicles d'argent». Zacharie 11: 12.

«...Que voulez-vous me donner et je vous le livrerai ? Et ils lui payèrent trente pièces d'argent». Matthieu 26:15.

CET ARGENT SERAIT JETE DANS LA MAISON DE DIEU

«...Et je pris les trente sicles d'argent, et je les jetai dans la maison de l'Eternel, pour le potier». Zacharie 11:13b.

«Judas jeta les pièces d'argent dans le temple, se retira... » Matthieu 27:5a.

IL SERAIT ABANDONNE PAR SES DISCIPLES

«...Frappe le pasteur et que les brebis se dispersent !... ». Zacharie 13:7.

«Alors tous l'abandonnèrent et prirent la fuite ». Marc 14:50.

ACCUSE PAR DE FAUX TEMOINS

«De faux témoins se lèvent ; ils m'interrogent sur ce que j'ignore ». Psaume 35: 11

«Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient quelque faux témoignage contre Jésus, suffisant pour le faire mourir. Mais ils n'en trouvèrent point quoique plusieurs faux témoins se fussent présentés». Matthieu 26:59-60.

IL NE REPONDAIT PAS A SES ACCUSATEURS

«Il a été maltraité et opprimé, et il n'a point ouvert la bouche ». Esaïe 53:7.

«Mais il ne répondit rien aux accusations les principaux sacrificateurs et des anciens ». Matthieu 27:12.

IL SERAIT BLESSE ET BRISE

«Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris». .: Esaïe 53:5

«Alors Pilate leur relâcha Barabbas et, après avoir fait battre de verges Jésus, il le livra pour être crucifié». Matthieu 27:26

ON LE FRAPPERAIT ET ON LUI CRACHERAIT AU VISAGE

«J'ai livré mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe ; je n'ai pas dérobé mon visage aux ignominies et aux crachats ». Esaïe 50:6.

«Là-dessus, ils lui crachèrent an visage, et lui donnèrent des coups de poings et des soufflets » . Matthieu 26:67.

ON SE MOQUERAIT DE LUI

«Tous ceux qui me voient se moquent de moi, ils ouvrent la bouche, secouent la tête : recommande-toi à l'Eternel ! L'Eternel le sauvera, il le délivrera, puisqu'il l'aime ! » Psaume 22:8-9.

«Après s'être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l'emmenèrent pour le crucifier». Matthieu 27:31.

ON LUI PERCERAIT LES PIEDS ET LES MAINS

«...Ils ont percé mes mains et mes pieds » . Psaume 22:17.

«Lorsqu'ils furent arrivés au lien appelé Crâne, ils le crucifièrent là... » Luc 23:33.

Puis il dit à Thomas: Avance ici ton doigt, et regarde mes mains; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté et ne sois pas incrédule, mais crois. Jean 20:27

IL A PRIE POUR SES BOURREAUX

«...Parce qu'il a porté les péchés de beaucoup d'hommes, et qu'il a intercédé pour les coupables » . Esaïe 53: 12.

«Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font ». Luc 23:34.

IL SERAIT ABANDONNE PAR LES SIENS

«Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui dont on détourne le visage, nous l'avons dédaigné, nous n'avons fait de lui aucun cas ». Esaïe 53:3.

«Car ses frères non lus ne croyaient pas en lui. Y a-t-il quelqu'un des chefs ou des pharisiens qui ait cru en lui ? » Jean 7:5,48.

HAï SANS CAUSE

«Ils sont plus nombreux que les cheveux de ma tête, ceux qui me haïssent sans cause... » Psaume 69:5.

«Mais cela est arrivé afin que s'accomplit la parole qui est écrite dans leur loi : ils m'ont haï sans cause ». Jean 15:25.

SES AMIS SE TIENDRAIENT A L'ECART

«Mes amis et mes connaissances s'éloignent de ma plaie, et mes proches se tiennent à l'écart » . Psaume 38: 12.

«Tous ceux de la connaissance de Jésus, et les femmes qui l'avaient accompagné depuis la Galilée, se tenaient dans l'éloignement et regardaient ce qui se passait ». Luc 23:49.

TOUS SECOUENT LA TETE

«Je suis pour eux un objet d'opprobre ; ils me regardent, et secouent la tête». Psaume 109:25.

«Les passants l'injuriaient, et secouaient la tête ». Matthieu 27:39.

ILS SE PARTAGENT SES VETEMENTS

«Ils se partagent mes vêtements, ils tirent au sort ma tunique». Psaume 22:19.

«Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d'un seul tissu depuis le haut jusqu'en bas. Et ils dirent entre eux : Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera... » Jean 19:23-24.

ON LUI DONNERAIT DU FIEL ET DU VINAIGRE A BOIRE

«Ils mettent du fiel dans ma nourriture, et, pour apaiser ma soif, ils m'abreuvent de vinaigre ». Psaume 69:22.

«Après cela, Jésus... dit... j'ai soif». Jean 19:28.

«Ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel ; mais quand il l'eût goûté, il ne voulut pas boire». Matthieu 27:34.

IL S'ECRIA D'UNE VOIX FORTE

«Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m'as-tu abandonné ?» Psaume 22:2.

«Et vers la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte : Eli, Eli, lama sabachtani ? c'est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » Matthieu 27:46.

IL REMIT SON ESPRIT

«Je remets mon esprit entre tes mains ». Psaume 31:6.

«Jésus s'écria d'une voix forte : Père, je remets mon esprit entre tes mains». Luc 23:46.

SES OS NE FURENT PAS BRISES

«...Aucun des os (de l'Agneau) ne sera brisé ! Exode12÷46 ; Nombres 9:12.

«S'étant approché de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes ». Jean 19:33.

SON COEUR FUT BRISE

«...Mon coeur est comme de la cire. Il se fond dans mes entrailles ». Psaume 22:15.

«...mais un des soldats lui perça le côté avec une lance et aussitôt il sortit du sang et de l'eau». Jean 19:34.

SON COTE FUT PERCE

«...Et ils tourneront les regards vers moi, celui qu'ils ont percé ». Zacharie 12:10.

«...Mais un des soldats lui perça le côté avec une lance... » Jean 19:34.

L'OBSCURITE COUVRIT LA TERRE

«En ce jour-là dit le Seigneur, l'Eternel, je ferai coucher le soleil à midi, et j'obscurcirai la terre en plein jour ». Amos 8:9.

«Depuis la sixième heure juqu'à la neuvième, il y eut des ténèbres sur toute la terre ». Matthieu 27:45.

IL FUT MIS DANS LE TOMBEAU D'UN HOMME RICHE

«On a mis son sépulcre parmi les méchants, son tombeau avec le riche». Esaïe 53:9.

«Le soir étant venu, arriva un homme riche d'Arimathée, nommé Joseph... et demanda le corps de Jésus... Joseph prit le corps, l'enveloppa d'un linceul blanc, et le déposa dans un sépulcre neuf, qu'il s'était fait tailler dans le roc ». Matthieu 27:57-60.

SA RESURRECTION

«Après avoir livré ' sa vie en sacrifice pour le péché, il verra une postérité... » Esaïe 53:10.

«...vous cherchez Jésus qui a été crucifié. Il n'est pas ici : il est ressuscité... » Matthieu 28:5=6.

SON RETOUR

«...Et voici, sur les nuées des cieux arriva... quelqu'un de semblable à un fils de l'homme. On lui donna la domination, la gloire et le règne... pour l'éternité ». Daniel 7: 13-14.

«...Vous verrez le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu et venant sur les nuées du ciel ». Marc 14:62.

Le Berger d'Israël No 423

© Berger d'Israël


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 Jésus, mais qui est-il?

 

  • L'Evangile: une Personne divine
  • Jésus: Sauveur et Seigneur
  • L'Evangile: repentance et foi
  • Faisons le point

     


    L'Eglise à l'aube du 21e siècle est confrontée à un problème essentiel: la redécouverte du vrai Jésus. Nous vivons dans un contexte culturel difficile, parce que la société occidentale a effectué un virage en direction de l'ère post-chrétienne, non-religieuse, sécularisée. Selon une statistique récente, l'Europe est en passe de devenir championne dans la non-croyance en Dieu. Environ 85% font profession d'appartenir à une église, mais seulement 32% croient en un Dieu personnel, alors que 21% croient à la réincarnation, 60% ne croient plus au ciel et 67% plus à l'enfer. Les formes extérieures, traditionnelles de la religion chrétienne sont restées ancrées dans notre culture, mais son contenu a été vidé de sa substance (2 Tim 3.5).

    Depuis plusieurs siècles, différents courants philosophiques, s'influençant mutuellement, ont progressivement pénétré la culture chrétienne pour la transformer en culture humaniste. Descartes, Kant, Hegel, Darwin, Marx, Kierkegaard, Freud, Sartre parmi tant d'autres sont des figures qui ouvrirent la voie à la nouvelle culture, et les mass-médias ont vulgarisé les faux concepts tels que le relativisme, l'évolutionnisme, l'existentialisme. Comme l'idée d'une vérité absolue a été abandonnée et que tout est devenu relatif, on cherche une compensation dans le domaine de l'occulte, d'où le regain d'intérêt pour les religions orientales avec leur mysticisme.

    Pour la plupart de nos contemporains, «vivre l'instant est la passion dominante - vivre pour soi-même et non pour ses ancêtres ou la postérité... N'ayant pas l'espoir d'améliorer leur vie de manière significative, les gens se sont convaincus que ce qui comptait, c'était d'améliorer leur psychisme: sentir et vivre pleinement leurs émotions, se nourrir convenablement, prendre des leçons de ballet ou de danse du ventre, s'immerger dans la sagesse de l'Orient, faire de la marche ou de la course à pied, apprendre à établir des rapports avec autrui ... » (citation de Chr. Lasch dans «2000 ans après» par J. Petersen, p. 18). Les fondements de notre société sont devenus païens. Chacun agit selon ses propres critères de l'autosatisfaction ou de l'hédonisme.

     

    Nous constatons que le message de l'Evangile passe difficilement auprès de nos contemporains. L'Eglise elle-même est fortement marquée par les courants modernes. A lieu d'être le sel de la terre, elle subit son influence. J. Petersen dit justement que «les effets de la sécularisation sont donc réels... Nous nous référons à des influences qui aujourd'hui déjà ont des répercussions profondes sur l'Eglise et sur sa mission dans le monde. Le courant principal de la sécularisation s'éloigne rapidement des valeurs sur lesquelles repose l'Eglise chrétienne... Notre réaction devrait être de travailler pour comprendre les tendances et de chercher comment les utiliser pour qu'elles favorisent la croissance de l'Evangile» («2000 ans après», p. 22).

    .

    L'Evangile: une Personne divine

    L'Evangile est la Bonne Nouvelle que Jésus est mort pour nos péchés et ressuscité pour notre justification et qu'il veut briser les liens du péché en nous libérant de son esclavage.

    Or qui est Jésus? Il est Dieu, Sauveur et Seigneur. En conséquence, le message de l'Evangile englobe les aspects de la sainteté, de la justice et de l'amour de Dieu. N'avons-nous pas été habitués à une sorte de foi facile, de grâce à bon marché, avec des phrases-clichés comme «accepter Jésus-Christ comme son Sauveur personnel», «demander Jésus dans son coeur», «inviter Jésus dans son coeur», «prendre une décision pour Christ», «faire une expérience avec Jésus». Ces tournures correspondent-elles à la terminologie biblique? Est-ce nous qui faisons une faveur à Dieu en acceptant Christ? N'est-ce pas plutôt Dieu qui nous fait grâce (faveur) en nous attirant et en nous recevant dans notre état désespérément perdu? L'Evangile qui présente un Jésus déformé est la cause pour laquelle beaucoup de soi-disant conversions ne tiennent pas. Les Ecritures présentent Jésus comme Dieu, le Centre de l'univers, l'omniprésent (Mat 18.20), l'omnipotent (Phil 3.21), l'immuable (Héb 13.8) en qui habite corporellement toute la plénitude de la divinité (Col 2.9). Tout a été créé par lui et pour lui; il est avant toutes choses et tout subsiste en lui - sans lui, tout s'écroulerait (Col 1.16-17). Il est éternel (Apoc 1.8) et il est adoré parce qu'il est Dieu (Mat 28.17). Jésus est souverain; il a le pouvoir de donner sa vie et de la reprendre (Jean 10.17-18). Tout jugement lui est donné (Jean 5.22) et tout genou fléchira devant lui et confessera son nom (Phil 2.10-11). Il est le commencement et la fin, l'Alpha et l'Oméga (Apoc 22.13): tout est compris en sa Personne.

    .

    Jésus: Sauveur et Seigneur

    Jésus est le Sauveur. Devenu homme, il a cheminé sur les sentiers de la misère et de la souffrance humaine, sans jamais commettre de péché, pour endurer au terme de sa vie une mort ignominieuse à la croix (Phil 2.7-8). Il est mort une seule fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu (1 Pi 3.18). Son sang précieux a coulé pour nous purifier de nos péchés. En vertu de son sacrifice, j'ai la vie éternelle. Jésus notre libérateur nous a délivré de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé (Col 1.13).

    Mais Jésus est aussi le Seigneur. Nous trouvons cette expression 747 fois dans le N. T. Il est le Maître et le Seigneur (Jean 13.13). Dans les Actes, par exemple, ce terme revient 92 fois, et ceci en rapport avec le salut: Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé (2.21) et crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé» (16.31). L'important passage de Rom 10.9-10 affirme que si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, tu seras sauvé (10.9-10). Thomas s'écrie: Mon Seigneur et mon Dieu! (Jean 20.28). La seigneurie de Jésus fait donc partie intégrante du message du salut. La marque d'une foi authentique est de se livrer à la seigneurie de Jésus-Christ. Le meilleur test pour savoir si quelqu'un est de Christ est de le voir se soumettre à son autorité. C'est ce que Paul voulait dire en évoquant la confession Jésus est le Seigneur (1 Cor 12.3).

    Nous sommes en danger aujourd'hui de dissocier Jésus le Sauveur et Jésus le Seigneur, alors que le message intégral de l'Evangile implique la soumission à son autorité.

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    L'Evangile: repentance et foi

    Le message du salut doit être axé sur la repentance et la foi. La repentance touche l'intelligence, le sentiment et la volonté. Le Saint-Esprit me fait d'abord prendre conscience de mon péché, mais aussi des exigences de Dieu. Attristé d'avoir offensé Dieu (Job 42.6), je suis déterminé à m'abandonner entre ses mains et à me soumettre à lui. Me détourner du mal, me tourner vers Dieu et ensuite le servir de tout mon être: voici les trois éléments indispensables à une repentance authentique. Cette repentance que le Seigneur a prêchée (Mat 3.2; 4.17) et sur laquelle Paul a insisté (Act 17.30), mène à la vie accordée par Dieu (Actes 11.18).

    La foi qui sauve est persévérante. Toute foi n'aboutit pas au salut; la foi qui n'est pas accompagnée d'oeuvres est tout simplement morte (Jac 2.14-26). La foi authentique ne s'évapore jamais, car elle s'accompagne d'une obéissance venant du coeur (Rom 6.17; 10.16). L'obéissance est inséparable de la foi (Jean 3.36, Act 6.7). Tout concept de foi qui supprime l'obéissance à la Parole corrompt le message du salut.

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    Faisons le point

    En résumé, le message du salut doit proclamer Jésus comme Sauveur et Seigneur, le Dieu de justice, de sainteté et d'amour, le Souverain sur toutes choses. J. Montgomery Boice, dans sa préface à l'excellent livre «The Gospel According to Jesus» de John F. MacArthur Jr., exhorte les évangélistes, pasteurs et enseignants à apprendre tout le contenu du message authentique de l'Evangile. Il donne les six points suivants (page XII):

     

    1. Il n'y a pas de justification sans régénération (Jean 3.7).

    2. La foi sans les oeuvres est morte et personne n'est sauvé à travers une foi morte (Jac 2.20). La foi sans les oeuvres est donc inutile.

    3. Le signe d'une justification authentique est la persévérance dans la justice. Celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé (Mat 10.22).

    4. La foi en un Jésus Sauveur mais qui n'est pas Seigneur est une foi humaine (Luc 6.46).

    5. Celui qui veut servir le Seigneur doit renoncer à lui-même et se charger de sa croix pour le suivre (Luc 9.23).

    6. Nul ne verra le Seigneur sans la sanctification (Héb 12.14).

     

    Puisse le message de l'Evangile tout entier retrouver sa place dans l'Eglise, ce qui produira plus de conversions authentiques et durables à la gloire de Dieu. Ce n'est pas le succès que nous voulons prêcher et vivre, mais la vie à travers la mort de Jésus, la victoire en le Ressuscité et notre persévérance dans cette foi jusqu'au bout. Car encore un peu de temps - bien peu! Et celui qui doit venir viendra, il ne tardera pas (Héb 10.37).

    Henri Lüscher

    Promesses 1990 - 1 / No 91

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 ... Jésus n'a jamais passé la nuit à Jérusalem ?

 

Selon ce qui nous est rapporté dans les Evangiles, Jésus n'a effectivement jamais passé la nuit à Jérusalem, mais bien en dehors de la ville, soit sur le mont des Oliviers soit à Béthanie. Sur le mont des Oliviers,Il préférait le jardin de Gethsémané (Jean 18, 2), et à Béthanie la maison de Lazarre et de ses soeurs Marthe et Marie (Luc 10, 38).

Pourquoi le Seigneur évitait-Il la ville comme lieu de, séjour pour la nuit? Très peu de temps après Sa manifestation publique, Ses guérisons miraculeuses provoquèrent de la contestation chez les pharisiens et les scribes, surtout quand elles se faisaient le jour du sabbat (Marc 3, 6). Cette opposition était tout spécialement marquée chez ceux de Jérusalem (Matth. 15, 1 et suiv.; Luc 5, 17 et suiv.). Déjà en Galilée, Jésus commença à se retirer dans des contrées qui n'étaient pas sous l'autorité d'Hérode Antipas, lequel désirait tellement L'éliminer (Luc 13, 31). Il partit donc dans la région de Tyr et de Sidon, puis dans le district@, contrôlé par Hérode Philippe ainsi que dans les territoires des dix villes situées au nord et à l'est du lac de Génézareth et de la vallée du Jourdain (Marc 7, 3 1; 8, 27).

Curieusement, ce n'était que lors des grandes fêtes que Jésus se rendait à Jérusalem, visitée en ces circonstances par des centaines de milliers de pèlerins. Parmi tous ces gens, Il se sentait relativement en sécurité, d'autant plus qu'il était alors pratiquement impossible de localiser Son lieu de séjour. En outre, il y avait là de nombreuses personnes qui Le suivaient et aimaient l'entendre parler (Luc 19, 47-48). C'est pourquoi les pharisiens et les scribes ne se risquaient pas à mettre les mains sur Lui parmi cette foule. Jésus déclara lors de Son arrestation: «En ce moment, Jésus dit à la foule: Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour vous emparer de moi. J'étais tous les jours assis parmi vous, enseignant dans le temple, et vous ne m'avez pas saisi.(Matth. 26, 55)

Jusqu'à ce que le moment fût venu «de passer de ce monde au Père» (Jean 13, 1), le Seigneur se tint éloigné de ceux qui voulait lui ôter la vie. Comme il changeait souvent de lieux de séjour, ils durent faire appel à un traître: «Or, les principaux sacrificateurs et les pharisiens avaient donné l'ordre que, si quelqu'un savait où il était, il le déclarât, afin qu'on se saisît de lui@, Jean 11, 57). A l'évidence, trouver et arrêter Jésus n'était pas un mince problème; ce qui explique la joie des principaux sacrificateurs, lorsque judas leur proposa sa trahison: ,,Judas Iscariot, l'un des douze, alla vers les principaux sacrificateurs, afin de leur livrer Jésus. Après l'avoir entendu, ils furent dans la joie, et promirent de lui donner de l'argent. Et Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer» (Marc 14, 10-11).

Il est, semble-t-il, contraire à la vérité de prétendre que Jésus et Ses disciples n'avaient pas d'amis dans la ville de Jérusalem disposés à les héberger.

Car quand le Seigneur souhaita trouver un endroit pour prendre la dernière Pâque quelqu'un mit spontanément une chambre haute à Sa disposition (Luc 22, 1112). Il n'en reste pas moins qu'Il préférait loger en dehors de la ville comme les autres pèlerins.

La situation semble cependant avoir changé après la mort de Jésus; en effet, la ville de Jérusalem est alors devenue le lieu de résidence des disciples (Luc 24, 33; Actes 1, 12-13), et ensuite le siège des apôtres et de la première Eglise.

A qui appartenait la maison de Jérusalem, où tout se déroula et qui devint le centre de la nouvelle foi?

Nous ne pouvons ici qu'avancer des suppositions. Peut-être était-ce la demeure de Marie, la mère de Jean-Marc, où Pierre s'était rendu après sa libération miraculeuse par l'ange. Plusieurs s'étaient réunis là pour prier pour le disciple emprisonné (Actes 12, 12). Dans ce rassemblement de maison, il y avait également Barnabas, l'oncle de Jean-Marc (Col. 4, 10), probablement le frère de sa mère. Il devint un des plus zélés évangélistes de la première assemblée.

Ce fut Barnabas, qui prit Saul (plus tard, Paul) - qui, peu de temps auparavant, persécutait encore l'Eglise - malgré de grandes réserves et l'introduisit auprès des apôtres (Actes 9, 26-27). C'est ainsi que naquit une étroite communion d'esprit entre ces deux croyants; aujourd'hui encore, il est difficile de préciser qui, de Paul ou Barnabas, a écrit l'Epître aux Hébreux.

Bon nombre de tournures de phrases font penser au style de Paul, de sorte qu'il pourrait être l'écrivain de cette lettre. Mais ce pourrait bien être aussi Barnabas en raison de son héritage lévitico-sacerdotal et essénien: ,Et Joseph qui, par les apôtres, fut surnommé Barnabas (ce qui, étant interprété, est fils de consolation), lévite, et Chypriote de naissance, ayant une terre, la vendit, et en apporta la valeur, et la mit aux pieds des apôtres» (Actes 4, 36-37; Darby).

Ainsi donc, Jésus comptait, dans la ville de Jérusalem, des amis et des partisans, qui mettaient à la disposition des apôtres tout ce qu'ils possédaient, les aidant ainsi à poser la base de la prédication de l'Evangile. Pourtant, le Seigneur Lui-même n'avait été qu'un étranger à Jérusalem e t sur cette terre, de sorte qu'Il dut déclarer à un de ceux qui voulaient Le suivre:«Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids; mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête» ( Math 8, 20)

Fredi Winkler

Nouvelle d'Israël 01 / 1999

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Jésus rabbin

Au temps de Jésus, le titre de rabbin signifiait «mon maître» et également dans l'esprit d'une autorité absolue «maître des esclaves». Pour valoir comme rabbin consacré, on devait faire la preuve de disciples, se comporter et s'habiller conformément à la loi. Personne ne pouvait recevoir l'attribut de «rabbin» qui ne disposait pas des caractéristiques externes et intérieurs prescrits.

Jésus s'est comporté comme un «rabbin»: les gens de toute provenance, simples, riches, sadducéens, pharisiens, avocats l'apostrophaient par «rabbin». Voir par exemple Matthieu 19, 16; 22, 35-36; Luc 12, 13; 19, 39; 20, 21; 20, 27-28.

De Matthieu également, nous apprenons que Jésus s'habillait comme un rabbin orthodoxe: sous Matthieu 9, 20 et 14, 36 ci-devant, le «bord du vêtement» s'appelait à l'époque «Zizzith», il s'agit des touffes ou fils d'ornement du Tallith (manteau de prière), ce qui signifie que Jésus portait quotidiennement un manteau de prière traditionnel juif. Jésus était bien plus juif que ne l'admettent certains chrétiens. L. S.



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Nouvelles d'Israël

Juillet 1990

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Jésus - un parmi plusieurs ou de plusieurs le seul?

 

Un parmi «de nombreux fils de Dieu»?

Le nouveau livre du pasteur Christoph von Lowtzow, de la région nord de l'Elbe et membre du synode depuis de longues années, a rencontré une forte opposition. Il porte le titre «Es geht ums Ganze» (= Il s'agit d'un tout). Il y exhorte les chrétiens à renoncer à leur désir d'absolu. Selon lui, Jésus-Christ serait certes divin, mais seulement «un des nombreux fils et filles de Dieu particulièrement dignes de vénération». Son ancien collègue au synode, le pasteur Dieter Müller, a qualifié cette affirmation de «scandale théologique», qui méritait une mesure disciplinaire. De plus, l'Eglise du nord de l'Elbe a manqué de foi, de force spirituelle et de clarté: «Elle donne l'image d'un supermarché spirituel.» Von Lowtzow est «probablement aussi une victime de la corruption théologique et spirituelle qui s'avère être une maladie mortelle pour l'Eglise évangélique». L'Eglise ne saurait même plus «ce qu'il en a coûté au Dieu saint pour ouvrir le ciel à nous qui sommes corrompus: la mort et la résurrection de Jésus». Christ se voit mis ainsi au même rang que des fondateurs de religion et des idoles:

«Bouddha, Jésus, Mahomet, le Dalaï-Lama, la princesse Diana...» Müller - le porte-parole de la Table ronde pour la Bible et la confession dans la région nord de l'Elbe - reproche à son collègue de «se repaître davantage de mystique de la création et d'ésotérisme que de s'occuper de sa vie spirituelle procédant de la Parole de Dieu».

(idea-spektrum No 39/ 1997)

Lequel des autres «fils et filles de Dieu» a jamais pris sur lui ce que Jésus a fait? Lequel d'entre eux a porté nos péchés? Lequel est ressuscité des morts et monté au ciel? L'un d'eux reviendra-t-il pour établir son règne?

Jésus-Christ proclame avec raison être le seul vrai Dieu; celui qui porte atteinte à ce principe commet un blasphème sans pareil, ce qui ne nous étonne pas démesurément, la Bible prédisant pour le temps de la fin de telles moqueries qui préparent le terrain pour le tout proche Antichrist. Que ce rejet de la filiation divine de Jésus émane d'un pasteur, c'est assurément un autre signe de l'accomplissement de 2 Thessaloniciens 2, 3: « Que personne ne vous séduise d'aucune manière; car il faut que l'apostasie soit arrivée auparavant et qu'on ait vu paraître l'homme du péché, le fils de la perdition.» Et il est dit ceci en 2 Jean 7:

«Car plusieurs séducteurs sont entrés dans le monde, qui ne confessent point que Jésus Christ est venu en chair. Celui qui est tel, c'est le séducteur et l'antichrist.» Celui qui ne confesse pas Jésus venu en chair refuse de croire que Dieu est devenu homme en Lui, et il porte atteinte à la divinité de Christ.

Non, Jésus n'est pas un parmi plusieurs, car ni un fondateur de religion (Bouddha, Mahomet, etc.) ni le Dalaï-Lama ni une quelconque idole ne peuvent honnêtement déclarer être un vrai Dieu, Par contre, Jésus est le seul qui les surpasse tous infiniment - Sa divinité est inattaquable et irrévocablement établie. Environ 800 ans déjà avant Sa naissance, le prophète Esaïe a dit de Lui: «Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination reposera sur son épaule; on l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père Eternel, Prince de la paix» (Es.9, 5). De même, il est souvent affirmé et enseigné dans le Nouveau Testament que Jésus est Dieu de toute éternité ainsi, par exemple, en Jean 1, 1: «Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu» Jésus-Christ est la Parole de Dieu devenue chair.

Il est nettement témoigné de Sa divinité en 1 Jean 5, 20-2 1: «Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu et qu'il nous a donné l'intelligence pour connaître le Véritable; et nous sommes dans le Véritable, en son Fils Jésus Christ. C'est lui qui est le Dieu véritable, et la vie éternelle.» En entrant maintenant dans la période de l'Avent et en célébrant la première venue de Jésus, nous pensons tout particulièrement que Dieu est devenu homme en Christ pour pouvoir réconcilier le monde avec Lui-même (2 Cor. 5, 19). C'est aussi le sens de Sa naissance d'une vierge, car ce n'est que de cette façon que Dieu pouvait et voulait devenir homme. Jésus-Christ est l'image du Dieu invisible (Col. l, 15), c'est-à-dire qu'en Lui le Dieu invisible est devenu visible. C'est comme tel que le seul vrai Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob est apparu dans l'Ancien Testament au peuple d'Israël, aux prophètes et aux rois. Il était le rocher qui accompagnait le peuple; et quand les Israélites voyaient Dieu, c'était en Jésus qu'ils Le voyaient. Il est encore écrit en Colossiens 1, 16: «Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités.

Tout a été créé par lui et pour lui.» Cela ne pouvait être dit d'aucune créature, mais de Dieu seul. Les Juifs pieux voulurent crucifier Jésus, lorsqu'Il donna à entendre qu'Il était Dieu (Jean 10, 33). Mais quand, dans une autre circonstance, ils affirmèrent «Qui peut pardonner les péchés, si ce n'est Dieu seul?» (Marc 2, 7), ils avaient parfaitement raison. Jésus a pardonné des iniquités, parce qu'Il est Dieu. Tel avait été le témoignage rendu par le prophète Michée:

«Quel Dieu est semblable à toi, qui pardonnes l'iniquité, qui oublies les péchés...?» (Mich. 7, 18). La place ne suffirait pas ici pour citer tous les textes bibliques qui établissent la divinité de Jésus. C'est pourquoi nous clorons ce thème par le témoignage d'un poète: «Loué sois-tu, Jésus-Christ, d'être né d'une vierge; la troupe des anges s'en réjouit. Alléluia! - Enfant unique du Père éternel que l'on voit couché dans une crèche, tu es le Bien éternel venu dans notre pauvre chair et notre sang. Alléluia! - Celui que le monde entier n'a pu contenir, Il est là dans le sein de Marie; un tout petit enfant qui tient toutes choses. Alléluia!

- Le Fils du Père, Dieu dans Son essence, un hôte ici-bas; Il nous conduit hors de la vallée de larmes et fait de nous des héritiers dans le ciel.

Alléluia!»

N.L.

Appel de Minuit Décembre 1997

© Appel de Minuit


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