Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Etudes bibliques

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LE CHRIST ET L'ÉGLISE dans l'épître aux Éphésiens


La première des trois lettres qu'on va lire dans les pages qui suivent mérite une place toute particulière dans l'ensemble des écrits de Paul, et même dans ce groupe spécial des épîtres dites «de la captivité» qui ont en commun leur unité de vision: la contemplation du Christ glorieux y absorbe toutes les préoccupations éthiques, spirituelles ou pastorales. Non que ces dernières disparaissent: on ne saurait imaginer que l'Apôtre se désintéresse de l'apostolat; mais elles viennent en quelque sorte se ranger simplement à la suite ou, mieux encore, s'inscrire comme de simples développements du thème principal.

D'un bout à l'autre la lettre adressée «aux Éphésiens» n'est guère qu'une grande liturgie de la glorification du Sauveur. C'est un trait typique des épîtres de Paul qu'elles s'ouvrent toutes par une prière solennelle, très proche dans sa forme et son contenu des plus anciennes prières eucharistiques. On a relevé maintes fois, comme un témoignage de l'émotion violente sous le coup de laquelle fut écrite l'épître aux Galates, que celle-ci est seule à faire exception à la règle. Encore est-il vrai que même dans ce texte dicté à chaud, quelque chose, au début, rappelle le rythme de louange contemplative passant à la supplication détaillée, par lequel les autres épîtres pauliniennes en viennent aux préoccupations doctrinales ou concrètes qui en fournissent les objets particuliers.

En revanche, dans l'épître aux Éphésiens, non seulement la forme et la substance eucharistique de l'exorde sont plus explicites que jamais, mais il est impossible de trouver un passage où le développement des thèmes y échappe tout à fait. D'un bout à l'autre, elle n'est qu'une confession de l'oeuvre salutaire du Christ, accomplie dans l'Église qui est son corps, à une supplication pour que cette oeuvre y parvienne, en tous les membres, à son suprême achèvement.

Cette composition est si délibérée et systématique, et tant d'éléments, soit de pensée, soit d'expression, s'y trouvent repris aux autres épîtres, spécialement à l'épître aux Colossiens, pour être retravaillés et comme fusionnés dans le flot ininterrompu de cette cantillation exultante, qu'on a mis en doute son attribution à Paul lui-même. On a l'impression qu'un disciple particulièrement fidèle s'est assimilé tous les thèmes majeurs de l'Apôtre parvenu à sa maturité, avec les expressions spontanées les plus heureuses qu'il en avait multipliées, pour tirer de tout cela un seul cantique théologique. Les Églises pauliniennes paraissent comme s'y éveiller, au terme de l'oeuvre apostolique, à la conscience claire de l'unique Église qui vit en elles toutes, par la célébration eucharistique du Christ, son chef et son époux.

Toute l'histoire sacrée, peut-on dire, y est «récapitulée», suivant la formule caractéristique exprimée au verset 10 du premier chapitre, dans la vie, l'oeuvre, la personne même du Christ: Celui-ci trouve sa révélation (cf. chap. 3, vers. 10) en même temps que son propre accomplissement, qui l'achève et le parachève dans les siens (cf. chap. 1, vers. 23), en cette Église qui procède toute de lui; comme c'est vers l'union consommée avec lui qu'elle progresse tout entière (cf. chap. 4, vers. 13 et suivants).

Le Christ, mort et ressuscité, apparaît ainsi comme le restaurateur et l'«accomplisseur» du dessein divin sur l'humanité. Celui-ci avait paru d'abord mis en échec par le péché des hommes et, de ce péché, le comble n'avait-il pas été de crucifier l'envoyé, le Sauveur, que le Père avait adressé aux hommes pour les réconcilier avec lui? Mais telle était la sagesse divine qu'elle avait prévu et décidé de toute éternité qu'en cela même s'opérerait le salut: l'acte réparateur, récapitulateur, par lequel toute l'histoire de l'humanité serait reprise, redressée, ramenée à la fois à son principe et à son terme (chap. 1).

Ainsi, dans le Christ lui-même, dans la réalité de sa croix rendue manifeste par sa résurrection, et dont l'Église, par sa seule existence, est établie à jamais le témoin et le héraut, l'humanité tout entière se trouve rassemblée (chap. 2).

Réunie à son chef prédestiné, qui par son sang réconcilie en lui-même toutes choses, tous les hommes, tous les êtres, cette humanité renouvelée avec lui et en lui trouve un commun accès auprès du Père (chap. 2, vers. 16). Quelles que fussent ses divisions antérieures, elle est désormais reconstituée en un seul édifice, temple vivant du Dieu vivant (chap. 2, vers. 20-21 ). C'est là, en effet, le propre corps du Fils de Dieu faisant sienne notre humanité de sorte qu'en lui-même nous soyons associés à sa plénitude, par laquelle il s'achève lui-même, tout en tous (cf. chap. 1 , vers. 23 et chap. 2, vers. 16).

L'Église, dans cette vision du mystère du Christ comme mystère d'unité (chap. 1, vers. 9-10), apparaît donc comme celle qui doit prêcher à tous ce même mystère qui trouve en elle sa révélation ultime (chap. 3, spécialement les vers. 10 et suivants).

Par suite l'Église, ses ministères, toute la vie commune de ses membres, dans la louange unanime et la charité mutuelle, doit n'être que cette unité de l'amour divin manifestée dans la construction de l'humanité entière en un seul corps du Christ sur la terre (chap. 4, spécialement vers. 12). Ainsi se vérifiera l'affirmation du début, d'une si incroyable hardiesse: que, dans le Christ Jésus, nous sommes dès à présent, non seulement ressuscités, mais déjà tous ensemble, avec lui assis dans les cieux (cf. chap. 2, vers. 6 et chap. 4, vers. 9-10). Après cela, toute la vie commune des chrétiens, en particulier de l'homme et de la femme dans le mariage (chap. 5), mais aussi des parents avec les enfants, des maîtres avec les esclaves (chap. 6) ne sera plus que l'accomplissement multiforme de cet unique mystère de l'unité. Et par là, cette victoire que le Christ a déjà remportée sur toutes les puissances d'inimitié sera aussi celle de tous (chap. 6).

par R. P. Louis BOUYER de l'Oratoire

© En ce temps-là, la Bible No 99

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COMMENT JÉSUS A-T-IL PU RESSUSCITER D'ENTRE LES MORTS

Comment cela peut-il être...?


Question:

Comment Jésus a-t-il pu ressusciter d'entre les morts, s'Il a porté les péchés du monde entier? Et ceci surtout: Comment a-t-il pu ressusciter dans le corps sur lequel tous les péchés ont été jetés? Et s'Il devait ressusciter avec le même corps humain, Il avait hérité de Sa mère, Marie, le principe de la mortalité. Il Lui était impossible, avec ce corps, de retourner auprès du Père céleste, car là la mortalité n'existe pas. Et de toute façon: si Dieu n'avait qu'un seul moyen de pardonner, malgré le grand nombre de religions, je trouve...

Réponse:

L'Esprit de Dieu nous empêche de reproduire ici votre phrase en entier. En lisant votre lettre, on a l'impression que vous êtes un sceptique pour le seul plaisir de discuter, et non pas quelqu'un qui cherche la vérité. Si c'est le cas, toute explication et toute aide sont vaines. En conséquence, nous vous demanderons de considérer vos motivations. Car la promesse de Matthieu 7, 8 ne vaut que pour celui qui veut connaître la vérité à tout prix et qui est disposé à vraiment l'accepter; voici donc: «Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe» (Matth. 7, 8).

Sachons bien que ce n'est pas ce que nous, misérables humains, estimons comme sensé, logique et convenable qui est déterminant, mais bien ce que Dieu déclare dans Sa Parole. Ce ne sont pas nos raisonnements ni nos conclusions qui nous mèneront au but, mais c'est la foi seule: «Or sans la foi il est impossible de lui être agréable; car il faut que celui qui s'approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu'il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent» (Hébr. 11, 6). La foi est décrite en Hébreux 11, 1 par ces mots: «Or la foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas.» Un mirage, telle est une foi qui ne s'appuie pas sur la Parole de Dieu. Celle-ci seule est la vérité: «Le fondement de ta parole est la vérité, et toutes les lois de ta justice sont éternelles» (Ps. 119, 160). Quiconque a saisi cela peut se réjouir: «Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier» (Ps. 119, 105).

Peut-être pensez-vous maintenant: Tout cela est bel et bien, mais mes questions n'ont toujours pas obtenu de réponses. Exact! Mais voyez-vous, si vous n'avez pas pris la ferme décision de croire la Parole de Dieu et de cesser de vouloir vous placer au-dessus d'elle, c'est que vous n'êtes pas disposé à soumettre votre raison à l'obéissance de Christ. Vous vous bloquez aussi intérieurement quand il s'agit d'accepter le sacrifice de Jésus pour vous personnellement. Tant que la chose ne se fera pas, votre coeur restera tel qu'il est. Cela signifie que vous ne trouverez pas la paix, mais que vous tournerez en rond – comme dans votre lettre (dont je n'ai reproduit ici qu'un extrait). Mais si vous déclarez sans poser de conditions: «Seigneur, je prends la décision d'accepter ta Parole comme étant la vérité et de la croire. je t'en prie, manifeste-toi à moi!», vous constaterez alors que Dieu, par l'Esprit Saint, donnera vie à Sa Parole en vous et que vous connaîtrez la paix avec Lui par Jésus-Christ. C'est ce que nous vous souhaitons de tout coeur pour votre salut.


©  Appel de Minuit 01 / 2000

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LE FILS DE L'HOMME 


Sources historiques

Personne au XXe siècle ne met en doute que Jésus-Christ ait vécu sous le règne de l'empereur Tibère (14-37) et qu'Il ait été crucifié sous Ponce Pilate.

Ces faits sont mentionnés par Tacite (55-120) ainsi que par l'historien latin Suétone (69-141), tous deux contemporains de l'apôtre Jean.

Nous possédons également le témoignage de Pline le jeune (62-120), littérateur romain qui vécut à la même époque. Dans son Apologétique, Tertullien (155-220) mentionne la correspondance échangée entre Tibère et Ponce Pilate. Le Christ a vécu il y a presque vingt siècles et Il a été crucifié sous Ponce Pilate, les historiens l'attestent.

Ce sont surtout les quatre évangélistes qui nous donnent des renseignements détaillés concernant la vie de Jésus-Christ; il ne faut jamais perdre de vue que les évangiles ont été rédigés par des contemporains du Christ; il est facile de le prouver. Clément de Rome, dans une épître datant de 96, mentionne la première épître aux Corinthiens composée par l'apôtre Paul vers 57-58. La lettre de Barnabas, écrite avant la fin du premier siècle, puise dans l'évangile de Matthieu et introduit la citation par les mots «comme il est écrit». L'évangile de Matthieu était donc reconnu comme ayant autorité avant la fin du premier siècle. Dans les lettres d'Ignace (30-107), plusieurs livres du Nouveau Testament sont mentionnés. En l'année 150, une harmonie des quatre évangiles était en vogue et employée dans tout l'empire romain. Lors de fouilles récentes en Égypte, on a retrouvé un fragment de l'évangile de Jean qui, selon les spécialistes, date de l'an 125. Nous pourrions multiplier les exemples.

Il en va tout autrement des écrits de la plupart des auteurs gréco-romains. Platon vécut quatre siècles avant Jésus-Christ, mais le plus ancien manuscrit de ses oeuvres date de l'an 895; un intervalle de treize siècles sépare donc la composition de l'oeuvre de Platon et le plus ancien manuscrit que nous en possédions. Il en est de même des écrits d'Hérodote, de Tacite et de la plupart des auteurs gréco-latins. En dépit de cet état de choses, nul ne met en doute l'authenticité des écrits de Platon, d'Hérodote, de Virgile, d'Homère, etc. Nous avons donc toute raison d'accepter l'authenticité des quatre évangiles et des autres livres qui composent le Nouveau Testament, leur origine est bien mieux attestée que celle de toutes les autres oeuvres de cette époque. Les évangiles ont été rédigés par des contemporains de Jésus-Christ.

S'il en est ainsi des classiques, le cas des fondateurs de religions est encore plus caractéristique. Mahomet a vécu au début du Vlle siècle, mais ce que nous savons de lui est entouré de tant de légendes qu'il est souvent difficile de faire la part du réel et de la fiction. C'est Zébéos qui mentionne pour la première fois ce prophète dans ses Chroniques Arméniennes, mais sans donner beaucoup de détails. Cent cinquante ans après l'hégire, Mahomet ben Ishaq écrit la première biographie, à l'intention du calife Mansour, fondateur de Bagdad (754-775), mais le texte complet ne nous est pas parvenu. La plupart de ses biographes puisent leurs renseignements dans l'oeuvre d'Abul-Feda, célèbre savant et écrivain du XIlle siècle


Valeur des Évangiles

Peut-être objecterez-vous que cela ne prouve toujours pas que la Bible soit inspirée, qu'elle soit la Parole de Dieu. Je crois fermement que la Bible est la Parole de Dieu, qu'elle est inspirée de Dieu, et que c'est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu. Toutefois, la question de l'inspiration n'est pas le sujet de cette discussion; je désire simplement montrer qu'il est aisé de prouver scientifiquement que les évangiles ont été écrits par des contemporains de Jésus-Christ dont deux au moins furent des témoins oculaires. Par conséquent, nous ne pouvons pas nier leur importance historique.

Le problème de l'inspiration et celui de l'authenticité sont différents.

Supposons qu'un homme soit accusé. Il est devant le tribunal et le jury doit rendre son verdict. Quatre témoins compétents relatent ce qu'ils savent: dans l'ensemble leur témoignage est clair et précis. Le jury délibère, décide que l'accusé est coupable, et le juge prononce sa sentence.

Le jury sait pertinemment bien que les témoins ne sont pas infaillibles, il se pourrait même que dans les détails il y ait quelque erreur ou contradiction entre eux. Toutefois, dans l'ensemble leur témoignage est clair et le jury est convaincu de la culpabilité du prévenu. Sans hésitation, le jury prononce le verdict.

Les quatre évangélistes – comme les quatre témoins – rendent témoignage à la personne de Jésus-Christ. Sur la base de leur déclaration, vous – le jury – êtes à même de décider quant à la personne de Jésus-Christ – l'accusé. Les quatre témoins affirment non seulement que Jésus-Christ est innocent, mais qu'Il est le Fils de Dieu et le Fils de l'Homme. Peu importe votre conception des documents évangéliques, il est impossible d'en nier la valeur historique. Les témoins relatent ce qu'ils ont vu et observé concernant la personne de Jésus-Christ, leur témoignage ne peut être mis en doute.


Fiction poétique?

Quel est donc le portrait de Jésus-Christ brossé par les évangélistes? Quelle est l'impression produite par Jésus-Christ sur ses contemporains?

Vous êtes prêt à admettre que les évangiles ont été écrits à l'époque de Jésus-Christ, qu'ils ont une réelle valeur historique, mais vous avez encore une objection. Vous direz peut-être que les témoins ont embelli l'histoire et que Jésus-Christ était un homme ordinaire dont les évangélistes ont idéalisé les traits en ajoutant des détails au portrait du Maître qu'ils aimaient. En un mot, selon vous, le Christ serait la créature de l'imagination des évangélistes.

Ces auteurs étaient-ils donc capables d'une telle fiction? Matthieu était un collecteur d'impôts, nous ignorons la profession de Marc, Luc était un médecin; quant à Jean, c'était un simple pêcheur. Trois d'entre eux manquaient donc d'érudition, ils étaient des hommes ordinaires, incapables de créer un tel portrait.

D'ailleurs, si les évangiles étaient le fruit de l'imagination des hommes, ils auraient un tout autre caractère. Nous ne sommes pas sans posséder quelques renseignements sur la tournure qu'aurait prise l'histoire de Jésus, si les premiers chrétiens avaient eu recours à leur propre imagination au lieu de s'en tenir aux faits. Une large collection d'Évangiles apocryphes des deuxième, troisième et quatrième siècles nous est parvenue, par exemple le Protévangile ou Évangile de Jacques, probablement de la fin du deuxième siècle; l'Évangile de Thomas (troisième siècle), de Nicodème (quatrième siècle?), de Pierre (deuxième siècle) et l'Évangile arabe de l'Enfance. Dans ces curieux ouvrages nous apprenons que Salomé vit sa main se dessécher parce qu'elle ne voulut pas croire à la naissance miraculeuse; dans l'étable, l'âne et le boeuf s'agenouillèrent devant l'Enfant; des lions et des léopards l'adorèrent sur le chemin de l'Égypte; des roses fleurissaient sous ses pas; toutes les idoles d'Égypte tombèrent de leur piédestal à son entrée dans le pays; dans son village, à Nazareth, il tua d'un seul coup un garçon qui l'avait bousculé dans la rue; il transforma douze statuettes d'argile en oiseaux vivants, critiqua l'un de ses maîtres d'école, en fit mourir un autre, terrifia et irrita tout le village; il sortit de la tombe sous une forme gigantesque qui se dressait jusqu'aux nues.» (Pourquoi croire? par A. Rendle Short, Éditions des Groupes Bibliques Universitaires de France.)

La différence entre ces récits apocryphes et la simplicité des évangiles est frappante. Le portrait du Christ n'a été ni inventé, ni embelli par les évangélistes, il est fidèle à la réalité.

Jean-Jacques Rousseau, philosophe du XVIII, siècle, enseignait le retour à la nature et la bonté innée du coeur humain, en contradiction avec le message de Jésus-Christ. Voici ce qu'il écrit dans «Émile»: «Je vous avoue aussi que la sainteté de l'Évangile est un argument qui parle à mon coeur, et auquel j'aurais même regret de trouver quelques bonnes réponses. Voyez les livres de philosophes avec toute leur pompe. Qu'ils sont petits, près de celui-là. Se peut-il que celui dont il a fait l'histoire ne soit qu'un homme lui-même? Est-ce là le ton d'un enthousiaste ou d'un ambitieux sectaire. Quelle douceur, quelle pureté dans ses moeurs Quelle grâce touchante dans ses instructions! Quelle élévation dans ses maximes! Quelle profonde sagesse dans ses discours! Quelle présence d'esprit, quelle finesse et quelle justesse dans ses réponses! Quel empire sur ses passions! Où est l'homme, où est le sage qui sait agir, souffrir et mourir sans faiblesse, et sans ostentation? Mon ami, ce n'est pas ainsi qu'on invente. Et les faits de Socrate, dont personne ne doute, sont moins attestés que ceux de Jésus-Christ. jamais des auteurs juifs n'eussent trouvé ni ce don, ni cette morale; et l'Évangile a des caractères de vérité si grands, si frappants, si parfaitement inimitables que l'inventeur en serait plus étonnant que le héros.»

Notez surtout la dernière phrase de cette citation. Certes, les évangiles ne sont pas le résultat de l'invention des hommes, ce sont des contemporains, des témoins qui nous y racontent ce qu'ils ont entendu et vu concernant le Fils de l'Homme.

«Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la Parole de vie – ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons» (1 Jean 1: 1-3).

«Ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie en son nom» (Jean 20:31).


Influence gréco-romaine dans les Évangiles?

Le judaïsme de cette époque subissait une influence nouvelle: la civilisation gréco-romaine. Mais le produit de Jésus-Christ n'était certainement pas son siècle avec toutes ses limitations et ses tendances contradictoires. Le tableau que les évangélistes nous en donnent ne correspond en aucun point à la conception gréco-romaine. Ils nous apprennent qu'Il était charpentier (Marc 6: 3) et que pendant trente ans Il vécut ainsi dans l'ombre.

Aristote (384-322 avant Jésus-Christ), un des grands philosophes grecs, a déclaré: «De ces divers travaux, les plus excellents par l'art sont ceux qui donnent le moins au hasard; les plus bas, ceux qui salissent le plus le visage et les mains; les plus serviles, ceux où le corps agit plus que l'esprit les plus ignobles, ceux qui ne demandent aucune sorte de vertu» (Politique, chap. 2).

«Nous appelons ces arts vulgaires qui tendent à déformer le corps, et de même tout emploi qui est payé, car il dégrade la pensée» (ibid.).

Ce même auteur écrivit:

«Il est beau de n'exercer aucun métier mécanique, car un homme libre ne vit pas pour autrui» (Rhétorique, livre 1, chap. 9).

«Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre»

«Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux.»

(Matthieu 5: 39, 44-45)

«Se venger de ses ennemis, au lieu de composer; car rendre la pareille est juste.»

«Le magnanime ne peut vivre avec d'autres personnes qu'avec un ami, tant il craint une âme d'esclave, parce que tous les flatteurs sont serviles et tous les humbles flatteurs.»

(Aristote, Rhétorique 1, 9; Éthique IV, 3.)

Cicéron (106-43 avant Jésus-Christ) fit écho à cette déclaration d'Aristote en disant: «Les tâches menues des hommes qui sont payés pour leurs labeurs, plutôt que pour leur intelligence sont également indignes et vulgaires... tous les artisans sont engagés dans une vocation malheureuse, car il n'y a pas de finesses dans l'atelier» (Ciceron, De Officiis, livre I, chap. 42).

Il classe en particulier parmi ces vocations malheureuses, les pêcheurs ainsi que ceux qui vendent le poisson salé. Ces hommes considéraient de tels métiers en dessous de leur dignité; quel contraste avec le charpentier de Nazareth qui a passé la plus grande partie de sa vie dans l'atelier et qui choisit des pécheurs pour être ses apôtres! Quelle honte pour la sagesse gréco-romaine que sa mort ignominieuse sur la croix des maudits!

Les évangiles nous dépeignent le Seigneur Jésus ému de compassion à la vue des multitudes souffrantes, et les fréquentes guérisons qu'Il opéra. Par contre, Platon (427-347), l'un des plus grands philosophes de la Grèce antique, en donnant une description de l'état idéal, nous dit:

«... pour les corps dont l'intérieur est complètement gâté par la maladie, il (Asclépios) n'entreprend pas, par un régime d'épuisements et d'arrosages de détail, d'assurer à un homme une longue et misérable existence, à son corps la possibilité de procréer en d'autres corps une descendance vraisemblablement toute pareille» (République, livre III: 407).

Entre l'éthique de Jésus-Christ et celle des meilleurs des sages il y a un abîme. Il suffit de juxtaposer quelques paroles pour s'en rendre compte.

Dans son Éthique (IV, 3), Aristote nous décrit l'homme idéal tel qu'il le voit... Quel contraste avec le magnanime de l'Évangile! Il serait facile de multiplier les citations démontrant l'incompatibilité entre ces deux grandes doctrines. Ce qui frappe surtout dans cette comparaison, c'est le fait que pour ces hommes de culture gréco-latine, l'humilité était la marque d'un esprit faible, d'un esclave, elle était indigne d'un homme fort, alors que pour Jésus-Christ, elle est la marque de la véritable grandeur.

Non, Jésus-Christ n'est pas le produit de l'école gréco-romaine. Que nous nous tournions vers les stoïciens qui étaient indifférents aux circonstances extérieures, ou vers les épicuriens qui vivaient pour le plaisir, en y faisant concourir tous les efforts de l'humanité, nous ne trouvons pas de commun dénominateur avec le Fils de l'Homme qui fut ému de compassion et qui célébra le bonheur des pauvres en esprit.

Il est vrai qu'on trouve des pensées nobles dans la littérature gréco-latine, mais le meilleur produit de cette civilisation est dans son ensemble aussi inférieur à la vie et à l'enseignement de Jésus-Christ que la mort l'est à la vie. L'apôtre Paul a dit: «Les Grecs cherchent la sagesse: nous, nous prêchons Christ crucifié folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés tant juifs que Grecs» (I Corinthiens 1: 22-24)..


Influence judaïque dans les Évangiles?

Si le Christ n'a pas puisé son inspiration chez les philosophes païens, il est peut-être un vrai fils d'Israël. Peut-être que tout son enseignement et son caractère sont le résultat de la civilisation judaïque de son époque. Quelque temps avant Jésus-Christ naquit Hillel à Babylone. Comme il était pharisien, il s'en alla vivre à Jérusalem, la ville sainte, où il étudia à l'école des meilleurs professeurs. Il acquit ainsi une très grande érudition et sa parole avait beaucoup d'autorité; le Talmud nous rapporte quantité de ses sentences, toutes remplies d'une grande sagesse. Il fut le grand-père de Gamaliel qui instruisit l'apôtre Paul dans la foi judaïque.

Hillel avait l'habitude de dire: «Ne fais pas à ton prochain ce que tu ne voudrais pas qu'il te fît; voilà toute la Loi; le reste n'est qu'une application et une conséquence. Va l'apprendre.» Il exprime ici d'une façon négative ce que Jésus a déclaré positivement. Hillel se plaisait à répéter: «Si je ne suis pas pour moi-même, qui sera pour moi? Et qui suis-je pour songer à moi seul? Et si pas maintenant, alors quand?» En disant: «Si je ne suis pas pour moi-même, qui sera pour moi?» il enseignait la nécessité de la confiance en soi. La phrase: «Et qui suis-je pour songer à moi seul?» enseigne les devoirs envers la congrégation. Enfin, lorsqu'il dit: «Et si pas maintenant, alors quand?» il insiste sur l'importance de l'étude biblique.

Hillel interprétait la loi avec largeur, mais on a souvent fait remarquer son interminable controverse concernant l'oeuf pondu un jour de Sabbat. Quel écart entre les meilleurs rabbins de l'époque et le Fils de l'Homme, que de casuistique chez les premiers et de simplicité en Jésus-Christ!

Le pharisien, l'incarnation de l'idéal juif, considérait comme important d'apprendre un métier, de vivre à Jérusalem, et surtout de donner la dîme de tout ce qu'il vendait, achetait et mangeait. Il lui était interdit de se mettre à table avec quelqu'un qui n'appartenait pas à sa secte, il était séparé non seulement des païens, mais même de la masse du peuple. Il était tenu à une stricte séparation de manière à éviter toute souillure, il fallait qu'il maintienne une pureté rituelle. Par contre, Jésus touchait les lépreux, vivait au milieu de la foule, mangeait avec les Publicains, parlait aux Samaritains, etc.

Le Christ a dit: «Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en être vu» (Matthieu 6: 1). Dieu condamne l'affectation sous toutes ses formes. Plus loin, Il mentionne en particulier l'aumône, la prière et le jeûne: «Lors donc que tu fais l'aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d'être glorifié par les hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense» (Matthieu 6: 2).

Dans ces trois domaines – l'aumône, la prière et le jeûne – beaucoup de Pharisiens affichaient une attitude recherchée. Leur vie religieuse était devenue mécanique, routinière. Il y avait naturellement quelques nobles exceptions, l'attitude de Nicodème est bien connue. Mais en règle générale, à l'époque de Jésus-Christ, le niveau spirituel du pharisaïsme était bien bas. La subtilité dans l'interprétation de la loi était sans borne. L'Éternel avait commandé: «Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour de repos de l'Éternel ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage.»

Les rabbins avaient «complété» ce commandement en interdisant trente-neuf travaux différents le jour du Sabbat. Il était défendu de labourer, semer, moissonner, faire un noeud, défaire un noeud, écrire deux lettres, construire, déplacer un objet, etc. Il était défendu de sortir avec une jambe artificielle le jour du Sabbat, de sortir avec une fausse dent, de manger ses ongles, de s'arracher un cheveu, etc.

Lorsqu'un homme soulevait un morceau de bois suffisant pour faire cuire un petit oeuf, il violait la loi du Sabbat... Il n'est guère étonnant que Jésus ait été en controverse constante avec des pharisiens, entre autres au sujet de l'observation du Sabbat.

Depuis que des manuscrits provenant d'une secte juive identifiée avec celle des esséniens (ou une branche des esséniens) ont été découverts près de la mer Morte, quelques-uns ont suggéré que le Christ sortait de ce milieu et qu'Il fut profondément influencé dans son enseignement par la doctrine de cette secte. Les esséniens étaient vêtus de lin blanc, ils menaient une vie ascétique loin du monde et étaient soumis à des règles sévères de chasteté, de pureté lévitique, de silence et de travail. Ils observaient le Sabbat plus strictement que les pharisiens encore. Dans l'écrit de Damas, nous lisons: «Que l'on n'aide pas une bête à mettre bas le jour du Sabbat. Et si elle tombe dans une citerne ou dans une fosse, qu'on ne la relève pas le jour du Sabbat.» La première page du Manuel de Discipline enseigne: «Il faut haïr tous les fils des ténèbres, chacun selon sa faute.» Il est bien entendu que les fils des ténèbres étaient tous ceux qui ne faisaient pas partie de la secte... Vraiment, Jésus n'avait pas grand chose de commun avec les esséniens.

Jésus-Christ n'est certainement pas le produit de la pensée religieuse juive, Il enseigne et vit dans un tout autre esprit, dans une tout autre atmosphère. Il ne dépend pas d'un âge ou d'une civilisation, qu'elle soit judaïque ou gréco-latine: Il est le Fils de l'Homme, le Fils de Dieu.


La sainteté de Jésus-Christ

Pascal pose cette question dans ses «Pensées» «Qui a appris aux évangélistes les qualités d'une âme parfaitement héroïque, pour la peindre si parfaitement en Jésus-Christ?» La conception d'un homme saint, d'un homme sans péché, n'existait pas dans la nation d'Israël au temps de Jésus-Christ, pas plus que chez les Grecs et les Romains. Cette conception d'un être sans défaut était inédite pour le juif. Pourtant, c'est bien une impression de parfaite sainteté que Jésus-Christ a produite sur ses contemporains.

Nous avons déjà établi que les Évangiles, comme le. reste du Nouveau Testament d'ailleurs, ne peuvent avoir été écrits que dans le cours du premier siècle, et par des hommes qui ont côtoyé Jésus-Christ et dont quelques-uns Le connurent intimement. Quel est donc leur témoignage à son sujet?

L'apôtre Pierre dit: «Christ a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces, lui qui n'a point commis de péché et dans la bouche duquel il ne s'est point trouvé de fraude; lui qui, injurié, ne rendait point d'injures, maltraité, ne faisait point de menaces, mais s'en remettait à celui qui juge justement» (I Pierre 2: 21-23).

L'apôtre Jean, autre témoin oculaire du ministère de Jésus-Christ, nous donne son impression du Fils de l'Homme en ces termes: «Vous le savez, Jésus a paru pour ôter les péchés, et il n'y a point en lui de péché» (I Jean 3: 5).

Dans l'épître aux Hébreux nous lisons: «Nous n'avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché» (Hébreux 4: 15). Et plus loin dans la même épître encore «Il nous convenait, en effet, d'avoir un souverain sacrificateur comme lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs» (Hébreux 7: 26).

L'apôtre Paul rend le même témoignage: «Celui qui n'a point connu le péché, il (le Père) l'a fait devenir péché pour nous» (Il Corinthiens 5: 21).

On pourrait objecter que ces divers témoignages émanent d'amis de Jésus-Christ; mais nous avons déjà souligné le fait qu'il leur aurait été impossible de composer une pareille figure, et nous n'avons aucune raison qui nous permette de mettre leur témoignage en doute. D'autre part, nous possédons également l'avis de ceux qui furent indifférents ou même opposés à Jésus-Christ. Pilate, qui à plusieurs reprises tenta de libérer le Christ, confessa: «Je ne trouve en lui aucun crime» (Jean 19: 4). La femme de Pilate l'appelle «ce juste» (Matthieu 27: 19), et emploie son influence en sa faveur. Le centenier romain qui avait sans doute assisté à des centaines d'exécutions, s'exclama devant la croix du Seigneur Jésus: «Assurément, cet homme était Fils de Dieu» (Matthieu 27: 54). Même le malfaiteur crucifié à côté de Jésus-Christ fut contraint de dire: «Nous recevons ce qu'ont mérité nos crimes; mais celui-ci n'a rien fait de mal» (Luc 23: 41). Et judas, le traître, dut admettre: «J'ai péché en livrant le sang innocent» (Matthieu 27: 4).

Quel contraste avec Mahomet, dont la vie est une suite d'intrigues et de vengeances! Les fragments qui nous sont parvenus de sa biographie par Mahomet ben Ishaq ne sont pas toujours à son avantage. Et le Coran lui-même ne nous en donne pas exactement la même figure que ses apôtres modernes, tels ces versets dans lesquels le prophète fait parler le ciel pour qu'il justifie ses égarements (22: 51, 24: 11, 33: 4, 66: 1...)


«Que dis-tu de toi-même?»

Le témoignage que le Christ se rend à Lui-même est plus important encore que ceux que nous venons de mentionner. En effet, dans l'évangile selon saint Jean, Il lance le défi: «Qui de vous me convaincra de péché?» (Jean 8: 46.)

La parfaite sainteté de Christ est démontrée dans ce passage, non par le silence des Juifs, qui pouvaient fort bien ignorer les péchés de leur interlocuteur, mais par l'assurance avec laquelle Jésus leur pose cette question. Sans la conscience immédiate que Christ avait de la parfaite pureté de sa vie – à supposer qu'Il ne fût qu'un homme plus saint que les autres – un sentiment moral aussi délicat que celui qui impliquerait néanmoins un tel état, n'aurait pu laisser passer inaperçue la moindre tache, soit dans sa vie, soit dans son coeur; et quelle hypocrisie n'eût-il pas fallu, dans ce cas, pour adresser à d'autres une question dans le but de la leur faire résoudre autrement qu'il n'y répondait Lui-même dans son for intérieur! En d'autres termes:

«Donner une preuve fausse dont Il espère que nul ne pourra démontrer le peu de solidité!» (Commentaire de Godet in loco.)

Jésus-Christ pouvait lancer ce défi aux pharisiens en toute sincérité parce qu'Il était sans péché. Cette vérité est d'ailleurs confirmée de bien des manières dans la Parole de Dieu. Les confirmations indirectes sont les plus intéressantes parce que toute spéculation de la part des écrivains est exclue. Jésus a dit: «Voici donc comment vous devez prier:... pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés; ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin» (Matthieu 6).

Il ne dit pas: voici comment nous devons prier, mais Il s'exclut Lui-même à dessein, parce que, sans péché, Il n'a pas besoin de demander le pardon de Dieu. Il déclare encore: «Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants...» (Matthieu 7: 11); remarquez qu'Il ne dit pas: méchants comme nous sommes, Il maintient toujours la distinction. Nombreux sont les passages auxquels nous pourrions faire appel.

Le Fils de l'Homme pouvait dire:

«Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son oeuvre» (Jean 4: 34).

«Le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit faire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement, car le Père aime le Fils» (Jean 5: 19).

«Je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé» (Jean 6: 38).

«Je fais toujours ce qui lui est agréable» (Jean 8: 29).

Il serait facile de multiplier les témoignages que Jésus rend de Lui-même. S'Il exige une transformation morale et spirituelle de tous les hommes en déclarant avec autorité «Il faut que vous naissiez de nouveau», il n'est jamais question de cette transformation en ce qui Le concerne. Jamais il n'est parlé de la nouvelle naissance de Jésus-Christ, jamais Il n'eut à se repentir, et Il est le seul homme qui ait pu dire: «Le prince de ce monde vient, il n'a rien en moi» (Jean 14: 30).

Lors de Son baptême, Jean-Baptiste reconnut en Lui l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde (Jean 1: 29), et confessa: «C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et tu viens à moi!» (Matthieu 3: 14.)

Le Christ développa devant ses disciples qu'Il donnait sa vie pour la rançon de plusieurs, qu'Il versait son sang pour sceller une nouvelle alliance entre Dieu et les hommes; il eut été impossible de proférer de telles paroles si Lui-même avait eu besoin du pardon de Dieu. Aurait-Il pu offrir le repos aux fatigués et chargés (Matthieu 11: 28) s'Il avait été Lui-même oppressé par le fardeau de son péché? Aurait-Il pu chercher et trouver les perdus s'Il avait été Lui-même un des leurs? N'aurait-Il pas dû dans ce cas s'appliquer à Lui-même la parabole de l'aveugle conduisant un autre aveugle?...

Vraiment, Il était l'Agneau expiatoire pur et sans tache que la Loi pouvait agréer.

Le Christ affectionnait particulièrement le titre de Fils de l'Homme; cette expression montre bien qu'Il n'appartient pas à un cercle particulier ou à une race définie, mais qu'Il est l'homme par excellence, l'homme idéal. Il est vrai qu'Il est né en Palestine, il y a environ vingt siècles, et qu'Il était d'origine juive; mais Il est l'incarnation de tout ce qui est noble, bon et élevé dans l'humanité. Il n'est pas limité par son époque ou les barrières nationales; son attitude vis-à-vis de son prochain nous en fournit la preuve. L'Israélite de son époque était strictement séparé de tous les païens qui étaient considérés comme impurs; ils étaient même séparés des Samaritains. Les pharisiens -- environ 6000 au temps de Jésus-Christ – se séparaient de la masse du peuple. Jésus-Christ s'éleva contre cette discrimination, Il ne favorisait aucune classe d'individus. Lorsqu'un docteur de la loi Lui posa la question: «Qui est mon prochain?», Il souleva un problème qui était réel, une question qui réclamait une solution urgente. Il raconta l'histoire d'un homme qui, descendant de Jérusalem à Jéricho, fut assailli par des brigands et dépouillé. Un sacrificateur et un lévite passèrent insensibles devant lui tandis qu'un Samaritain, ému de compassion, s'approcha de lui, banda ses plaies et en prit soin. À cette époque où le Samaritain était haï, Jésus-Christ le donne en exemple. Rappelons-nous la surprise des disciples le jour où ils virent leur Maître parler à une femme samaritaine, et même Jean, l'apôtre de l'amour, dit une fois avec Jacques: «Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel et consume ces Samaritains?» (Luc 9: 54.)

Malgré les injonctions précises du Christ, c'est avec beaucoup d'hésitation que l'Évangile fut proclamé aux Samaritains et aux païens; Jésus, qui n'était pas victime de ces préjugés, leur avait dit: «Allez par tout le monde et prêchez la bonne nouvelle à toute la création... vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre.» Mais les disciples furent lents à exécuter cet ordre du Maître, et il fallut que l'apôtre Pierre reçût une vision spéciale pour qu'il comprenne que l'homme n'a pas le droit de tenir pour souillé ce que Dieu déclare pur. Cette vision nous est rapportée dans le chapitre 10 du livre des Actes des Apôtres.

À ceux des juifs qui revendiquaient leurs privilèges, Jésus montra que le fait d'avoir Abraham pour père, d'être circoncis, ou d'observer le Sabbat ne les sauvait pas automatiquement. Il faut pour cela une décision personnelle, peu importe à quelle nation on appartienne. En parlant du Saint-Esprit, le Seigneur dit qu'Il convaincra le monde, le monde entier; et au sujet de la mort qu'Il devait souffrir, Il dit: «Quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi» (Jean 12: 32). Sa vision englobait toute l'humanité sans exception.

Les Grecs, comme les Juifs, étaient imbus de la supériorité de leur race. Ils appelaient avec dédain «barbare» tout homme qui ignorait la langue, la culture, la philosophie et la civilisation helléniques. Jésus-Christ, Lui, ne fit aucune différence entre juifs et Grecs, barbares ou Scythes, riches ou pauvres, pharisiens ou publicains. Il s'est entretenu avec les grands et les petits, avec Nicodème et la femme samaritaine, avec des docteurs de la Loi et des pêcheurs... Il a dit: «Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi» (Jean 6: 37). L'Évangile nous rapporte que des Grecs désirèrent Le voir, qu'Il s'entretint longuement avec la Samaritaine, soupa avec Zachée; tous étaient les bienvenus.

Les pharisiens, eux, guettaient, épluchaient chaque mouvement de Jésus-Christ, ils avaient soudoyé Judas pour l'épier et Le leur livrer. Malgré leurs efforts, ils ne trouvèrent jamais d'accusation contre Lui et furent forcés d'en forger une. Quel témoignage éclatant à la sainteté de Jésus-Christ.


Le caractère de Jésus-Christ

«Caractère» est un mot d'origine grecque dont la racine signifie «empreinte», «ce qui est gravé». Le caractère est la marque distinctive de ce qui est propre à une personne; c'est une empreinte qui est le résultat de nos contacts avec le monde, que nous ne pouvons côtoyer sans subir son action et exercer notre réaction.

Les évangiles nous montrent dans quelle pauvreté Jésus vécut, une pauvreté telle qu'Il n'avait même pas où reposer sa tête (Luc 9: 58); cette pauvreté ne L'a pas aigri, mais Il l'a acceptée comme une partie de son ministère.

Il dut faire face également à la popularité. Les foules qui mangèrent les pains multipliés voulurent L'enlever pour Le faire roi... Jésus qui était venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour nous, se retira pour éviter le geste de leur enthousiasme.

Le Fils de l'Homme vécut dans un milieu qui respirait l'étroitesse, le patriotisme à outrance. Cela ne L'empêcha pas de montrer un jour un Samaritain en exemple. Il a vécu au milieu de tous sans faire de différences, montrant que la seule chose qui détermine le jugement de Dieu, c'est notre relation avec Lui-même.

Ce qui exerce également une influence sur notre caractère, c'est notre milieu familial; or, Jésus a reconnu la sainteté de ce milieu bien qu'Il n'en ait pas été l'esclave. Il prédit les divisions qui pourraient être suscitées au sein d'une famille par la conversion de l'un de ses membres (Matthieu 10: 35); sans doute faut-il parfois choisir entre les liens familiaux et ceux de Jésus-Christ; la direction qu'il faut prendre n'est point difficile à discerner pour celui qui aime son Sauveur par-dessus tout.

Mais ce qui modèle notre caractère, ce n'est pas seulement nos contacts avec la vie dans les circonstances heureuses ou malheureuses qu'elle nous apporte; notre conception de la mort et notre attitude devant elle laissent une empreinte profonde sur nous. Dans sa mort même, Jésus remporta une victoire complète et définitive sur la reine des épouvantements. Après avoir assisté à ses souffrances indicibles, à sa lente et cruelle agonie et à sa mort, le centenier romain qui devait être accoutumé à l'horreur d'une crucifixion, déclara: «Assurément, cet homme était Fils de Dieu!» (Matthieu 27: 54.)

Jésus-Christ, par sa mort, a brisé la puissance de notre adversaire le diable. Il a délivré ceux qui, par crainte de la mort, étaient retenus toute leur vie dans la servitude. Il a pu faire face à ces circonstances uniques et son caractère en est sorti victorieux. Il a fait face à la souffrance, à la Pauvreté, à toutes les circonstances de la vie et à la mort la plus cruelle, et son caractère s'est manifesté resplendissant. Toute sa vie n'a pu L'aigrir, Il n'est pas devenu amer, ironique, sarcastique, ni même indifférent ou mélancolique, mais toujours Il a manifesté cette même douceur, cette même patience, cette même tendresse qui Lui étaient propres.

Quel caractère sublime, c'est le caractère du Fils de l'Homme, le Christ incomparable. Il est unique, car Il est le Fils de Dieu et le Fils de l'Homme.


Les miracles de Jésus-Christ

Admettre la sainteté de Jésus-Christ, c'est être contraint de dire: «Mon Seigneur et mon Dieu.» La plus grande manifestation du surnaturel, ce n'est pas le miracle, mais bien la sainteté. Jésus-Christ fait tout d'abord appel à ses paroles (Jean 14: 11), ce premier témoignage est destiné aux coeurs préparés; l'autre signe, ses oeuvres, est pour les coeurs moins bien disposés. Ainsi, après avoir parlé de la sainteté de Jésus-Christ, nous sommes tout naturellement amenés à considérer ses oeuvres, et surtout ses miracles. Il n'est guère étonnant qu'Il ait produit des oeuvres éclatantes, il faut s'y attendre après avoir contemplé le caractère du Fils de l'Homme tel qu'il nous est dépeint dans les Évangiles.

En dehors de la Bible, nous possédons quelques témoignages importants au sujet des miracles de Jésus-Christ. Celsus, philosophe païen qui vécut au Ile siècle après Jésus-Christ, nous en parle. Il en est également question dans les traditions juives consignées dans le Talmud. Selon cette source, Jésus-Christ aurait appris le secret de la magie en Égypte; une accusation semblable se trouve d'ailleurs dans l'évangile de Matthieu, où nous lisons: «Cet homme ne chasse les démons que par Béelzébul, prince des démons» (Matthieu 12: 24).

Les pharisiens, contraints d'admettre le caractère surnaturel de ses oeuvres, refusent de leur reconnaître une origine divine, et les attribuent à la puissance de Satan. Partout où l'Évangile fut proclamé, la puissance des démons fut brisée, et il n'y avait aucun doute possible que la puissance que le Seigneur Jésus utilisait était vraiment d'origine divine: «Si Satan chasse Satan, il est divisé contre lui-même, comment donc son royaume subsistera-t-il?» (Matthieu 11: 26). Lorsque Paul proclama l'Évangile à Éphèse, «plusieurs de ceux qui avaient cru venaient confesser et déclarer ce qu'ils avaient fait. Et un certain nombre de ceux qui avaient exercé les arts magiques, ayant apporté leurs livres, les brûlèrent devant tout le monde» (Actes 19. 18-19). Là où la lumière de l'Évangile luit, les ténèbres de la magie sont forcées de s'enfuir.

Un autre témoignage quant aux miracles de Jésus-Christ est d'autant plus important qu'il est indirect et involontaire. Lorsque Jésus fut crucifié, les sacrificateurs, les scribes et les anciens du peuple se moquaient de Lui en disant «Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même!» (Matthieu 27: 42.) Les adversaires de Jésus-Christ eux-mêmes admettaient donc qu'Il avait sauvé les autres. Pierre faisait appel à des faits bien connus lorsqu'il proclamait sans crainte d'être contredit: «Vous savez ce qui est arrivé dans toute la Judée, après avoir commencé en Galilée, à la suite du baptême que Jean a prêché; vous savez comment Dieu a oint du Saint-Esprit et de force Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l'empire du diable, car Dieu était avec lui. Nous sommes témoins de ce qu'il a fait dans le pays des juifs et à Jérusalem» (Actes 10: 37-39). des choses

L'apôtre Paul également évoquait bien connues lorsqu'il disait à Agrippa: «Le roi est instruit de ces choses, et je lui en parle librement; car je suis persuadé qu'il n'en ignore aucune, puisque ce n'est pas en cachette qu'elles se sont passées» (Actes 26: 26).

C'est au grand jour que Jésus-Christ a accompli ses miracles, au vu et au su de tout le monde, c'est pourquoi ils sont suffisamment attestés pour ne pas faire l'objet d'une discussion. Autant vaudrait éliminer les batailles de la vie de Napoléon que les miracles de celle de Jésus-Christ... Il ne resterait pas grand-chose. Ils font partie intégrante du ministère de Jésus-Christ, ils ont d'ailleurs un but très précis.

À plusieurs reprises dans les Écritures, les miracles sont appelés des signes; cela signifie qu'ils sont non seulement des manifestations de puissance, mais aussi une révélation de l'amour de Dieu. Jean-Jacques Rousseau a déclaré: «On voit dans les Évangiles que les miracles de Jésus étaient tous utiles, mais ils étaient sans éclat, sans apprêt, sans pompe, ils étaient simples comme ses discours, comme sa vie, comme toute sa conduite.»

On pourrait peut-être objecter que l'on a toujours attribué des miracles aux fondateurs de religions. Ne dit-on pas que Confucius, Bouddha, Mahomet, Moïse en ont tous accompli? Nous ne possédons aucun témoignage précis et contemporain des miracles de Confucius, Bouddha et Mahomet; ce n'est que deux ou trois siècles après leur mort qu'il leur en fut attribué. Dans le Coran (Sourate 13), Mahomet déclare qu'il était envoyé pour prêcher et non pas pour accomplir des miracles; et il confesse à plusieurs reprises qu'il n'en a jamais fait un seul! Pourtant, aujourd'hui les Musulmans lui en attribuent... Faut-il croire Mahomet lui-même, ou ce qu'en ont dit ceux qui ont vécu deux ou trois siècles plus tard?

On pourrait dire la même chose de Confucius ainsi que de Bouddha, mais les miracles de Jésus-Christ, eux, sont attestés de telle sorte qu'aucun doute ne puisse subsister. À l'encontre des miracles qui sont attribués à ces fondateurs de religions, ceux de Jésus-Christ ont un but moral, ils sont une révélation de l'amour de Dieu et non pas la démonstration d'une puissance fantastique.

Il est vrai qu'à l'époque de Jésus-Christ, le sens critique n'était pas très développé. En présence d'un homme extraordinaire, il fallait, semble-t-il, le revêtir des insignes de la majesté divine et lui attribuer des miracles. Mais, si ce fut le cas, pourquoi n'a-t-on pas attribué des miracles à Jean-Baptiste? Il possédait la faveur du peuple, lui, son austérité l'avait rendu célèbre! Pourtant, dans les évangiles, nous ne voyons pas que Jean-Baptiste ait accompli un seul miracle, et cela tout simplement parce qu'il n'en a point accompli du tout. De même, si les évangiles en attribuent à Jésus-Christ, c'est précisément pour la même raison, parce qu'Il en a vraiment accompli. D'autre part, les quatre siècles qui précédèrent la naissance de Jésus-Christ furent singulièrement dépourvus de manifestations divines. Le ministère de Jésus-Christ fut comme une éruption volcanique qui ne fait pas partie du cours ordinaire des choses.

Un jour qu'Il s'était heurté au fanatisme formaliste des pharisiens, le Seigneur Jésus leur expliqua que «le Sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le Sabbat» (Marc 2: 27). Dans une certaine mesure, on pourrait dire la même chose du monde: Le monde a été créé pour l'homme, et non l'homme pour le monde. Si l'homme tombe dans la déchéance spirituelle, Dieu peut employer le monde et ses lois pour le restaurer, même Si pour cela le miracle est nécessaire. Il est capital pour l'homme d'obtenir la guérison morale et la plénitude de la vie spirituelle, et la création est subordonnée à cette bénédiction suprême.

Le miracle n'est d'ailleurs pas nécessairement contraire aux lois de la nature; cette loi, telle que les hommes l'ont exprimée, est simplement suspendue momentanément, une loi supérieure étant entrée en action.

La loi morale est de loin supérieure à la loi physique. Si, par exemple, je désire lever mon bras, je le fais sans aucune hésitation. La loi de la gravitation existe toujours, mon bras est attiré vers la terre, mais la loi de ma volonté est supérieure à la loi physique. Ce n'est pas que la loi de la gravitation n'existe plus, mais une autre qui lui est supérieure est entrée en jeu, celle de ma volonté.

En cas de conflit, la loi inférieure doit céder à la supérieure; il en est de même en ce qui concerne le miracle. Les lois de la nature ont été ordonnées par Dieu, mais elles ne limitent pas la liberté de la volonté divine. Dieu peut faire intervenir une loi supérieure – la loi suprême de sa volonté. S'il est nécessaire pour le salut de l'homme que Jésus-Christ exerce la puissance divine, le miracle s'accomplit. La déchéance de l'homme a nécessité l'intervention surnaturelle, divine, et Dieu, dans son amour, s'est manifesté dans la personne de Jésus-Christ. Les miracles sont donc des signes qui nous révèlent l'amour de Dieu. Il n'est donc guère surprenant que le ministère de Jésus-Christ soit caractérisé par le surnaturel, le contraire seul serait étonnant.


De la valeur du miracle

Il faut juger de la valeur du miracle par la prédication qui l'accompagne. Le fait même que Dieu se révèle à l'homme prouve que ce dernier est capable de recevoir et de reconnaître la vérité. C'est donc tout d'abord à la conscience morale de l'homme que Jésus-Christ s'adresse. Remarquez le lien étroit qui unit les paroles aux oeuvres, la prédication au miracle, dans le passage suivant: «Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les oeuvres. Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi; croyez du moins à cause de ces oeuvres» (Jean 14: 10-11).

Les oeuvres sont donc subordonnées à la parole, à la prédication de Jésus-Christ. Moïse avait d'ailleurs donné un critère semblable lorsqu'il dit au peuple d'Israël: «S'il s'élève au milieu de toi un prophète ou un songeur qui t'annonce un signe ou un prodige, et qu'il y ait accomplissement du signe ou du prodige dont il t'a parlé en disant: Allons après d'autres dieux – des dieux que tu ne connais point – et servons-les! tu n'écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce songeur» (Deutéronome 13: 1-3).

En un mot, tu jugeras de la valeur du miracle par la parole qui l'accompagne, c'est la doctrine qui permet de discerner la puissance qui a accompli le miracle. Moïse nous exhorte à ne tenir aucun compte du prodige si la doctrine prêchée entraîne à l'idolâtrie: ce serait là une contre-façon diabolique du miracle. Il en est de même dans le Nouveau Testament, lorsque Jean dit au Christ: «Maître, nous avons vu un homme qui chasse des démons en ton nom; et nous l'en avons empêché, parce qu'il ne nous suit pas.» Jésus lui répondit: «Ne l'en empêchez pas; car il n'est personne qui, faisant un miracle en mon nom, puisse aussitôt après parler mal de moi» (Marc 9: 38-40).

Si quelqu'un se déclare ouvertement contre Jésus-Christ, il ne peut pas accomplir un miracle par la puissance divine.

L'appel de Dieu s'adresse toujours à la conscience de l'homme. Jésus invita ses auditeurs à écouter ses paroles, sinon à croire à cause de ses oeuvres: «Si je n'étais pas venu et que je ne leur eusse point parlé, ils n'auraient pas de péché; mais maintenant ils n'ont aucune excuse de leur péché... Si je n'avais pas fait parmi eux des oeuvres que nul autre n'a faites, ils n'auraient pas de péché...» (Jean 15: 22-24).

À vrai dire, la parole et le miracle ont la même fonction, ils placent l'homme devant la révélation de Dieu. La parole révèle le caractère de Dieu, le miracle Son amour rédempteur. C'est parce que le miracle est un signe qu'il ne peut jamais être futile, extravagant ou une simple démonstration de puissance. Il est d'un ordre bien supérieur, c'est une expression spontanée de l'amour de Jésus-Christ.

En présence d'un miracle, il importe de décider S'il est divin ou diabolique, vrai ou faux, authentique ou contre façon. Quelle est la parole qui l'accompagne? Quand j'écoute la parole de Jésus-Christ, je dois accepter l'origine divine du miracle parce que cette parole a déjà démontré qu'Il est le Fils de l'Homme et le Fils de Dieu. Quand on envisage son divin caractère, on ne s'étonne plus que sa vie soit caractérisée par le miracle.

N'oublions pas que les faits de la vie de Jésus-Christ nous sont rapportés par plusieurs témoins dont l'honnêteté et la loyauté ne peuvent être mises en doute. Ils ont quitté leur famille, leur foyer, ont été mis au ban de la société, haïs par leur propre nation, et malgré tout, ont maintenu leur témoignage à Jésus-Christ, attestant qu'Il est le Fils de Dieu, qu'Il a produit des miracles, qu'Il est mort sur la croix et ressuscité, et qu'il faut croire en Lui pour être sauvé. Ils ont scellé ce témoignage par le don de leur vie. Ils n'avaient ni la capacité ni l'imagination pour créer un tel personnage, ni la malhonnêteté de lui attribuer des miracles qu'Il n'aurait jamais accomplis. La fraude était exclue, il est facile de constater si un homme est mort ou vivant, lépreux ou pur, paralytique ou en pleine jouissance de ses membres; il est aisé de vérifier ces choses.

Loin d'être vagues, les descriptions que nous donnent les évangélistes sont bien détaillées. Il est intéressant de constater les variantes qu'il peut y avoir dans ces détails, puisque après tout chaque évangéliste a écrit d'un autre point de vue. Si quatre personnes ont été témoins d'un accident de voiture, leurs rapports diffèrent dans les détails, mais se complètent dans l'ensemble. Il en est de même des quatre évangiles; leurs auteurs ne se sont pas concertés pour répéter servilement ce qu'ils ont observé. Ces variantes de détails garantissent l'authenticité des événements et nous permettent de connaître avec beaucoup plus d'exactitude la vie et l'oeuvre de notre Sauveur.

Il est important de remarquer la minutie des descriptions qui nous sont fournies par les évangélistes. Que ce soit l'endroit précis où un miracle a été accompli (Béthanie par exemple), que le nom de la personne qui a bénéficié de l'intervention du Seigneur nous soit révélé (Lazare...), ou que l'évangéliste nous fasse connaître le nombre d'hommes qui ont été nourris par les pains multipliés, tous ces détails sont de précieuses indications qui ne nous sont pas données en vain.


Conclusion

Nous avons brièvement considéré l'évidence des miracles de Jésus-Christ. Mais la plus grande manifestation du surnaturel, ce n'est certes pas le miraculeux, mais la parfaite sainteté du Fils de l'Homme. Que d'une telle vie procèdent de telles oeuvres, c'est parfaitement normal, et les paroles et les actes de Jésus-Christ forment un tout harmonieux. Jamais homme n'a parlé comme cet homme, et la foule avait toute raison d'être frappée par sa doctrine, car Il enseignait comme ayant autorité.

Ne voulez-vous pas écouter ses paroles qui garderont leur valeur et leur puissance jusque dans l'éternité:

«Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle» (Jean 3: 16).

«Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu» (Luc 19: 10).

«Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos» (Matthieu 11: 28).

«Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi» (Jean 6: 37).

«En vérité, en vérité je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie» (Jean 5: 24).

Dans quelle relation êtes-vous vis-à-vis de Jésus-Christ?

Le connaissez-vous personnellement?

A-t-il transformé votre vie?

Il a donné sa vie sur la Croix du Calvaire pour la rançon de nos péchés, et nous avons la rédemption par son Sang. Cette merveilleuse rédemption, c'est par la grâce que nous pouvons nous l'approprier, la saisissant par le moyen de la foi. Ce salut ne vient pas de nous, mais il est un don de Dieu. L'avez-vous accepté?

Durant le procès de Jésus, Pilate posa la question . «Que ferai-je donc de Jésus qu'on appelle Christ?» Cette même question, il faut que vous y répondiez pour vous-même aujourd'hui, en cette heure décisive où votre vie peut prendre une toute nouvelle direction. La foule répondit: «Qu'il soit crucifié...» et un brigand sur une croix voisine accepta la grâce rédemptrice. Il fut sauvé pour l'éternité!

«J'efface tes transgressions comme un nuage, Et tes péchés comme une nuée; Reviens à moi, car je t'ai racheté.» (Ésaïe 44: 22.)

«J'ai appris à adorer Jésus-Christ comme mon Sauveur et mon Dieu. Cela mis en sûreté, je trouve en même temps en Jésus-Christ mon frère, mon semblable, mon ami, celui qui est avec moi, près de moi, et selon cette belle expression du Psaume 84, «mon soleil et mon bouclier».

Mon soleil, c'est ma protection de loin; mon bouclier, c'est ma protection de près. Entre ce soleil de la divinité et moi, il y a tant de choses, un chemin si immense (dont je laisse à l'homme de calculer la durée matérielle, quoiqu'on n'en puisse jamais calculer la longueur spirituelle), que j'ai besoin du Seigneur près de moi, comme d'un bouclier qui m'enveloppe de toutes parts, – dont le coeur presse mon coeur, dont les bras me tiennent constamment environné, et auquel je puisse dire, et dire si je veux à l'oreille et. sans que personne au monde ne l'entende: je suis à toi et tu es à moi; je sais qui tu es, mon Dieu et mon frère; et tu sais qui je suis, ton enfant et ton serviteur, qui, malgré toutes ses infirmités, croit en toi, qui ne gémit que de croire si peu, et qui aspire à croire jusqu'à te glorifier dans les plus amères épreuves! – Jésus-Christ donc est mon frère. Ah! Quelle grâce que d'avoir Dieu pour frère, et d'avoir un frère pour Dieu! Je ne pourrai jamais seulement essayer de dire tout ce qu'il y a de combinaison profonde, tendre et mystérieuse dans cette union de Dieu avec l'homme: voilà ce qu'est Jésus-Christ pour moi.»

(Adolphe Monod 1856.)

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LE FILS DE L'HOMME 


Quatre-vingts fois, à travers les quatre évangiles, Jésus parle du Fils de l'homme, apparemment pour parler de lui-même. Pourtant, après sa mort, aucun de ses disciples, aucun missionnaire ni prédicateur, théologien ni évangéliste, n'utilisera ce titre. Sans doute serait-il prématuré de répondre aux questions que soulève d'elle-même cette curieuse statistique avant que les Évangiles aient été présentés à nos lecteurs. Mais la vision relatée au chapitre 7 du livre de Daniel – «Voici qu'avec les nuées du ciel, venait comme un Fils d'homme...» – fournit l'occasion de poser déjà quelques jalons: quelle est donc cette mystérieuse personnalité qui participe à l'intimité divine?

Comme l'arabe, l'hébreu est une langue volontiers redondante. De même qu'on préfère souvent «le fruit de.la vigne» au «raisin», ainsi écrit-on avec recherche «le fils de l'homme» pour ne signifier, à tout prendre, que «l'homme». Les deux expressions sont parfaitement synonymes et, en ce sens, on dirait tout aussi bien «le fils de la femme». Parmi cent autres, le texte d'Isaïe (chap. 56, vers. 2) en fait foi: «Heureux l'homme qui agit ainsi, le fils d'homme... qui se garde de toute mauvaise action» le parallélisme montre à l'évidence l'identité des deux formules.

Tout au plus l'emphase ajoute-t-elle une nuance, parfois imperceptible: plus que «l'homme», le «fils d'homme», ou «le fils de l'homme», évoque la condition précaire, faillible, instable de la créature faite jadis à l'image de Dieu. Encore que cette nuance ne soit pas voulue partout; c'est Ézéchiel surtout qui l'a mise en vedette.


Un pauvre homme

Dans le livre d'Ézéchiel en effet (écrit dont s'est fort inspiré l'auteur du livre de Daniel), c'est par ce titre que Dieu, à 87 reprises, s'adresse au prophète-visionnaire. Nul doute que celui-ci ait voulu par ce moyen témoigner de sa faiblesse, de sa précarité: n'a-t-il pas porté sur lui le péché d'Israël pendant 190 jours et celui de Juda pendant 40 jours, autant de jours que d'années d'exil (ÉZÉCHIEL, chap. 4, vers. 4-6)? Dans la suite de la grande tradition prophétique, lorsqu'un personnage déterminé recevra cette appellation de «fil d'homme» ou «fils de l'homme», ce sera pou signifier que les humiliations ne lui auront pas été épargnées, même si elles ne constituent pas, en apparence, l'essentiel de sa destinée.


Un homme avec Dieu

Il devait revenir à l'auteur du livre de Daniel d'ajoute un trait neuf à la silhouette du «fils de l'homme». Ce auteur vit la grande persécution d'Israël sous Antiochus IV Épiphane, vers 17 av. J.-C., et qui dura jusqu'e 1 63 environ. On sait qu'au milieu de son règne le persécuteur profana odieusement le Temple de Jérusalem y introduisant «l'abomination de la désolation», savoir la statue de Jupiter Olympien. En Israël, les meilleurs prirent alors le maquis et organisèrent la guérilla (ce fut l'épopée des Maccabées) tandis que la répression frappait durement tous les croyants: le souverain impie «les mangeait, les broyait les écrasait», comme le dit Daniel (chap. 7, vers. 19) Du même coup, le peuple d'Israël tout entier est comparable à un «fils de l'homme puisqu'il vit l'abaissement si caractéristique de ce personnage.

Mais se pourrait-il que les choses en restent là et que Dieu délaisse à jamais son héritage? Déjà les anciens s'étaient interrogés avec angoisse sur le sort de ceux qui mouraient dans la souffrance, quoiqu'ils fussent de justes exemplaires. La lancinante question de Job était demeurée sans réponse: si l'homme ne pouvait sonde le mystère de la création, i lui fallait se résigner aussi ne pas pénétrer celui du juste souffrant.

Aujourd'hui cependant, ce mystère prend une signification nouvelle car il ne s'agit plus seulement de ceux qui meurent, quoique justes, mais de ceux qui souffrent et meurent parce que justes s'ils succombent ainsi, c'est bien parce qu'ils entendent défendre l'intégrité de leur foi et de leur Loi.

C'est ce noeud que vient trancher le cri d'espérance du livre de Daniel. Si Israël est un fils d'homme humilié, ce n'est que pour un temps voire pour le temps de cette création. Mais la vision de la foi, outrepassant ces horizons terrestres, découvre dan l'intimité de Dieu, le Fil de l'homme exalté, partageant avec Dieu des prérogatives célestes, constituant le Royaume nouveau, celui des Saints. Telle est la vraie destinée d'Israël, la vraie destinée de tout fils d'homme humilié peut-être, mais soucieux de justice et de sainteté. Reste enfin à savoir si le «Fils de l'homme» n'est, dans Daniel, qu'une personnalité collective ou s'il peut également être revêtu d'une signification individuelle. Il ne faut sans doute pas exclure que ce personnage soit en même temps la totalité du «Peuple des saints» et le chef de celui-ci. Cependant, ce sera surtout la tradition ultérieure, dépendante des visions daniéliques, qui conférera au «Fils de l'homme» les traits d'une personnalité individuelle: celle que revendiquera Jésus de Nazareth.

Jean-Pierre Charlier o.p.

© En ce temps-là, la Bible No 69


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L'HOMME QUI ÉTAIT DIEU


En plein milieu de l'histoire universelle est apparu un homme qui faisait pleinement partie de cette histoire et qui, en même temps, la dépassait incommensurablement: Jésus-Christ. Il est l'Autre, l'unique. Il a ébranlé le monde comme nul autre avant ou après Lui. Dans une de ses éditions, l'«Encyclopaedia Britannica» a besoin de 20.000 mots pour donner une description de la personne de Jésus. L'article qui lui est consacré dans cette édition prend plus de place que l'ensemble des écrits sur Aristote, Cicéron, Alexandre le Grand, Jules César, Bouddha, Confucius, Mahomet et Napoléon Bonaparte. La personne de Jésus est devenue le thème le plus important de l'histoire universelle. Nul autre n'a fait l'objet d'autant d'écrits ou de discussions que Lui. Nul autre n'a été davantage haï, aimé, combattu et loué que Lui. Nul autre n'a été l'objet d'autant d'oeuvres d'art, de cantiques, de poèmes, de discours et d'exposés. C'est Lui qui divise les esprits: d'aucuns Le maudissent d'autres témoignent du changement radical qu'Il a opéré dans leur vie et de l'espérance qu'Il leur a donnée. Il est impossible d'effacer Jésus de l'histoire humaine.

La nuit de Noël, des millions de personnes célèbrent consciemment ou inconsciemment Sa naissance. À Pâques, on évoque le souvenir de Sa mort et de Sa résurrection, à l'Ascension Son retour au Père, à la Pentecôte la naissance de l'Église qui porte Son nom: les chrétiens. – Il est assurément infiniment plus qu'un être humain! La Bible nous certifie que le Christ était en même temps pleinement et vraiment Dieu et homme. A propos de l'incarnation de Jésus, on peut lire par exemple en 1 Timothée 3, 16: «Et il faut avouer que le mystère de la piété est grand. Dieu s'est manifesté en chair» Et en 2 Corinthiens 5, 19, il est écrit: «Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même.»

La vie terrestre de Jésus nous montre qu'Il était en même temps vraiment homme et vraiment Dieu. On voit dans Sa vie beaucoup d'éléments divergents qui sont tantôt liés à Sa bien réelle humanité, tantôt à Sa tout aussi réelle divinité. Ainsi, Jésus était sujet à la fatigue, alors qu'Il pouvait appeler à Lui les personnes accablées et leur donner la paix (Jean 4, 6; Matthieu 11, 28). Il eut faim, alors que Lui-même était le pain de vie (Matthieu 4, 2; Jean 6, 35). Il eut soif, alors que Lui-même était l'eau vive Jean 19, 28; 7, 37). Il souffrait, mais guérissait toutes sortes de maladies et apaisait toute douleur (Luc 22, 44; Matthieu 4, 23). Il fut tenté par le diable, mais Il chassait les démons (Luc 4, 2; Matthieu 8, 31). Il vivait dans le temps et l'espace, alors qu'Il était de toute éternité (Jean 8, 58). Il put dire «Mon Père est plus grand que Moi», mais aussi «Moi et le Père, nous sommes un», ou encore «Celui qui me voit, voit le Père» (Jean 14, 28; 10, 30; 14, 9).

Lui-même priait, alors qu'Il exauçait les prières d'autres personnes (Luc 6, 12; Actes 10, 31). Il a versé des larmes au tombeau et pourtant, Il avait le pouvoir de rappeler le mort (Jean 11, 35.43). Il a connu la mort, et néanmoins Il est la vie éternelle (Jean 19, 30; 1 Jean 5, 20). Jésus est l'homme parfait de Dieu et le Dieu parfait des hommes.


POURQUOI DIEU EST-IL DEVENU HOMME?

Il est venu pour nous révéler Dieu. En Jésus-Christ, Dieu s'est manifesté le plus clairement à nous.

Il est la preuve que Dieu ne se détourne pas du pécheur, mais qu'Il s'adresse au contraire à lui et qu'Il aime tout être humain.

Il est venu pour convaincre les hommes de leurs péchés et du besoin d'être sauvés.

Lui, qui était l'homme sans péché, est venu pour mourir pour les péchés des hommes, pour se donner en sacrifice pour eux pour une humanité qui, par la faute du premier homme, Adam, était déchue. Aussi Jésus est-Il appelé le «dernier Adam» (1 Corinthiens 15, 45). Ce n'est que par Lui que les hommes peuvent être sauvés.

Il est venu pour détruire les oeuvres du diable (1 Jean 3, 8) et le pouvoir de la mort (2 Timothée 1, 10), ainsi que pour triompher du péché (Hébreux 9, 26).

Incarnation de Jésus était pour Dieu la seule possibilité de sauver le monde. «Dieu, en effet, n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui» (Jean 3, 17).


IL REVIENT!

Jésus-Christ reviendra comme Celui qu'il a été. Tout comme il s'en est allé au ciel, dans ce même corps, mais glorifié, Il reviendra. (Actes 1, 11). Jésus est l'homme qui était Dieu. Lui, le fils de Marie, l'enfant de Bethléhem, l'adolescent de Nazareth, le prédicateur et le guérisseur de Judée, l'homme de Golgotha – Il reviendra comme Roi de gloire et comme Seigneur des seigneurs.

Beaucoup de gens voudraient être des dieux, des commandants d'armée, des rois ou des dictateurs. Mais tous ceux-là ont versé le sang des hommes pour eux-mêmes. L'empereur romain, Auguste, que nous connaissons par l'histoire de Noël, se faisait appeler le «Très-Haut» (Dieu), «Kyrie» (Seigneur) et «Sotèr» (Sauveur). Mais le Dieu unique, qui est devenu homme, a versé Son propre sang pour ce monde. De ce fait, Lui seul est le vrai Sauveur, Celui qui dit, à vous aussi (Jean 3, 36): «Celui qui croit au Fils a la vie éternelle.»


Jésus: l'Homme parfait! Quiconque croit en Lui devient parfait devant Dieu. Et vous, croyez-vous en Lui?

N.L.

© Appel de Minuit 11/98


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JÉSUS


Un auteur inconnu a écrit de Jésus: «Il s'est fait fils de l'homme afin que nous devenions des fils de Dieu. Nouveau-né il fit trembler un roi; enfant il embarrassa des docteurs de la loi; homme mûr, il commanda aux forces de la nature, marcha sur les eaux comme sur la terre ferme et guérit les malades sans médicaments. Jamais il n'écrivit de livre, et cependant aucune bibliothèque ne pourrait contenir tous les livres qui ont été écrits à son sujet. Jamais il ne composa de chant, et pourtant il a été le thème d'un nombre de chants plus grand que n'importe quel autre sujet au monde. De grands hommes sont apparus, puis ont disparu; mais lui est encore vivant. Hérode ne put le mettre à mort, Satan ne put le séduire, la mort ne put le détruire, et le tombeau ne put le retenir. Tous les autres ont échoué d'une façon ou d'une autre, mais non Jésus! Il est parfait et absolument digne d'être aimé.


Rien n'est comparable 

À toi mon Sauveur! 

Rien n'est souhaitable 

comme ta faveur! 

Sauveur adorable, 

Je t'ouvre mon coeur!


Auteur inconnu

© La bonne Nouvelle No 4 / 2001


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JÉSUS AU MILIEU


Le Nouveau Testament présente 7 fois Jésus au milieu de la scène; pas seulement parmi d'autres personnes, mais bien en évidence, comme centre d'intérêt qui capte l'attention.

1. Luc 2.46-47: au milieu des docteurs dans le temple = enfant prodige.

À 12 ans déjà, Jésus étonne par son attention, ses questions et ses réponses.


2. Jean 1.26: au milieu du peuple = homme méconnu.

Il n'a pas poursuivi de brillantes études pour accéder à l'élite intellectuelle dirigeante. Simple travailleur manuel, dans une famille modeste, il est vraiment accessible aux plus humbles du peuple. (Ailleurs aussi le reproche est adressé à d'autres de ne pas le connaître: I Cor 2.8; 2 Cor 4.4; même aux membres d'églises: 1 Thes 4.5; 1 Cor 15.34!).


3. Luc 22.27: au milieu de ses disciples = leur serviteur.

À celui qui cherche comment ressembler au Maître répond Gal 5.13.


4. Jean 19.18: au milieu des brigands = homme méprisé.

Homme de douleurs, mis au rang des malfaiteurs (Es 53.3, 12), a fait converger sur lui les injures des suppliciés et les regards de la foule. Pourtant, dans ces dernières heures de ministère terrestre, Jésus sauve encore celui des 2 autres condamnés qui a dirigé vers lui le regard de la foi, comme autrefois l'Israélite vers le serpent d'airain (Nom 21.8-9).


5. Mat 18.20: au milieu de l'église locale = centre du rassemblement.

C'est lui qui invite le croyant au rassemblement (Héb 10.25), par la promesse de sa présence à toutes les rencontres de l'église, spécialement au culte. Il est aussi l'autorité de cette église qui dépend de lui.


6. Apoc 1. 13: au milieu des différentes églises = leur trait d'union.

La communion entre les églises locales, comme celle entre les croyants individuels, s'établit par le Seigneur et se manifeste, ensuite seulement, par l'unité d'action dans le monde. Les épîtres de Paul passaient d'une église à l'autre, comme source d'une autorité divine unique pour toutes les églises de tous les temps.

C'est au Seigneur seul d'inspecter chaque église et d'y donner son diagnostic (Apoc 2-3).


7. Apoc 5.6: au milieu du trône, des 4 animaux, des anciens:

a) Le trône est symbole de gouvernement (plus de 40 fois dans l'Apocalypse)

Jésus occupe la place centrale du gouvernement de l'univers, dans le plan de Dieu; «toutes les créatures» (v. 13), y compris Satan et ses anges, devront un jour le reconnaître et le confesser.

b) Les 4 animaux (vus déjà en Apoc 4.7) expriment sans doute (par leur ressemblance) les 4 révélations de Jésus propres à chacun des 4 Évangiles.

Jésus est au centre des manifestations du St-Esprit qui prend plaisir à parler, non de lui-même, mais de Jésus-Christ (Jean 16.14).

c) Les anciens symbolisent l'humanité rachetée qui se tient en présence de Dieu.

Jésus est au centre des adorateurs.

Jésus n'est-il pas digne d'être aussi au centre de ma vie et de la vie de mon église?

Jean Chopard

Condensé du message du 16.8.1981


© Promesses  1992 - 1 / No 99

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LA CARTE D'IDENTITÉ DE JÉSUS-CHRIST


I ) Pourquoi Jésus est-il venu dans le monde? 

a) pour nous révéler le Père. 

Jean 1.18: Personne n'a jamais vu Dieu, le fils unique qui est dans le sein du Père est celui qui l'a fait connaître. 

Jean 14.6: Je suis le chemin, la vérité et la vie, nul ne vient au Père que par moi. 

b) pour chercher et sauver l'homme perdu, loin de Dieu. 

Luc 19.10: Le fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. 

c) détruire les oeuvres du diable.

1 Jean 3. 8 

d) pour nous donner la vie éternelle. 

Jean 3. 16 et Jean 17. 3 


II ) Comment cette mission de salut a-t-elle été remplie? 

Jésus-Christ a donné sa vie en rançon pour nos péchés en mourant sur la croix de Golgotha Jean 15.13 et 1 Cor 15.3-4 et 14 , et la résurrection pour notre justification Rom 4.25 


III ) Est-ce que l'Ancien Testament de la Bible annonce cet événement? 

La venue de Jésus-Christ dans le monde avait été annoncée des siècles à l'avance par les prophètes de l'Ancienne Alliance. Jésus est apparu au temps marqué par Dieu selon ce qui était prédit. 

Son apparition est un événement unique et décisif dans l'histoire des hommes. 

Deutéronome 18.15: L’Éternel, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d'entre tes frères, un prophète comme moi: vous l'écouterez. Galates 4.4; Ésaïe 53


IV ) En quoi consistaient les prophéties concernant Jésus-Christ? 

Elles annonçaient que Dieu enverrait son Fils pour sauver les hommes de leurs péchés, et que ce Fils naîtrait miraculeusement d'une vierge choisie par Dieu, et donnerait sa Vie au monde. 

Michée 5.1; Ésaïe 7.14; Genèse 3.15, Psaume 2; Psaume 22; 15 à 19 Ésaïe 9.5-6 


V ) Au temps marqué, comment ces choses se sont-elles accomplies? 

Galates 4.4 et Actes 3.22 à 26 a) Dieu, au temps marqué, a choisi une jeune fille nommée Marie, fiancée au charpentier Joseph. Luc 1. 26-27 

b) Marie divinement avertie par l'Ange Gabriel devint enceinte par la vertu du Saint-Esprit. Luc 1. 30-33 

c) Elle enfanta un fils auquel elle donna le nom de Jésus, nom qui signifie Sauveur. Matthieu 1.21-22


VI ) Qui est le Père de Jésus-Christ? 

Marie n'ayant point connu d'homme, Jésus fut conçu miraculeusement d'en haut. Dieu lui-même est le Père de notre Seigneur Jésus. 2 Pierre 1.17 


VII ) Quelle est la nature réelle de Jésus? 

Jésus est véritablement Dieu par son Père. Il est aussi vraiment homme par Marie sa mère. Il réunit en lui la nature divine et la nature humaine. 

C'est pourquoi il se définit lui-même comme «FILS DE L' HOMME» et «FILS DE DIEU» Luc 19.10; lTim2.5; Jean4.14-15; Jean 4.14-15

 

JÉSUS-CHRIST.

I ) Le salut que Jésus a accompli permet-il à tous les hommes d'être sauvés?

Certes Jésus est mort pour tous mais chacun doit croire personnellement en lui pour être sauvé. 

Jean 3.16: Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais qu'il est la vie éternelle. 

Jean 3.36; Rom 5.8; Rom 10.13; Apoc 3.20 et 5.9


II ) La mort d'un être humain signifie sa disparition définitive. En est-il ainsi de Jésus?

Non, après sa mort, Jésus n'a pu être retenu dans le tombeau. Trois jours après il est ressuscité des morts et il est apparu vivant aux siens pendant 40 jours. 

1 Corinthiens 15.3-8 et 14 Rom 10.9 


III ) Par qui le miracle de la résurrection a-t-il été accompli? 

C'est Dieu qui a ressuscité Jésus, démontrant ainsi que Jésus est son Fils. Par la résurrection, il l'a déclaré Fils de Dieu avec puissance. 

Actes 2.32; Romains 1.4; 10.9; Psaume 16 et 110


IV ) Qu'est devenu Jésus après sa résurrection? 

Il n'est pas resté parmi les hommes car sa mission terrestre était achevée. Le jour de l'Ascension il est remonté au Ciel il s'est assis à la droite du Père. Luc 24. 50-51; Actes 1.9; Éphésiens 1.20-23  


V ) En quoi consiste le ministère actuel de Jésus-Christ glorifié? 

Il est le chef de son Église et de son trône de gloire, il intercède jour et nuit en notre faveur et demeure en relation constante avec nous par son Saint-Esprit. Jean 16. 13 à 15 

1 Jean 2.1: Si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ, le juste. Hébreux 7.25; Romain 8.33-34 


 VI ) Quelle est la grande promesse que Jésus doit encore accomplir? 

Elle tient en deux mots: «je reviendrai» Jean 14.1-4 Jésus en quittant ses disciples leur a promis de revenir de la même manière qu'ils l'ont vu s'en aller. 

L’Église et l'Épouse disent: «viens Seigneur Jésus» Je viens bientôt. Apocalypse 22.7 et 22.20; Actes 1.10 


VII ) Est-ce que l’Ancien Testament annonce aussi ce second événement? 

Oui, les mentions en sont nombreuses, en voici quelques-unes: Psaume 98; Zacharie 14.3 à 5; Malachie 3.1-2; Jérémie 23.5; Nombres 24.17 à 19 Psaume 110.

© Source: La Nouvelle



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JÉSUS DANS LES CINQ SACRIFICES DE L'ANCIEN TESTAMENT.


L'holocauste est l'expression de l'amour total et volontaire pour Dieu; l'offrande de gâteau typifie une vie sanctifiée pour Lui. Le sacrifice de prospérité (le sacrifice d'actions de grâces) est considéré comme le symbole de la rencontre. Le sacrifice pour le péché parle naturellement du péché et il y a enfin le sacrifice de culpabilité pour les péchés. Tous ces sacrifices ont ceci en commun: ils montrent de merveilleuse façon Jésus dans les cinq sacrifices de l'Ancien Testament


L'holocauste

«L'Éternel appela Moïse; de la tente d'assignation, il lui parla et dit: Parle aux enfants d'Israël, et dis-leur: Lorsque quelqu'un d'entre vous fera une offrande à l'Éternel, il offrira du bétail, du gros ou du menu bétail. Si son offrande est un holocauste de gros bétail, il offrira un mâle sans défaut; il l'offrira à l'entrée de la tente d'assignation, devant l'Éternel, pour obtenir sa faveur» (Lévitique 1, 1-3).

«Tu ne désires ni sacrifice ni offrande, tu m'as ouvert les oreilles; tu ne demandes ni holocauste ni victime expiatoire» (Psaume 40, 7).

Le mot «sacrifice» désigne, dans son sens le plus profond, un don que l'on apporte à Dieu par amour pour Lui. L'holocauste était une offrande volontaire; il est, en effet, écrit:

«Si son offrande est un holocauste...» (Lév. 1, 3); (dans la version allemande: «S'il veut apporter un holocauste...»). Le Seigneur ne veut rien de nous sous la contrainte. Il désire que nous Lui apportions notre offrande de plein gré. Dans l'Ancienne Alliance, il y avait divers sacrifices, celui de base étant l'holocauste: c'était un animal mâle, sans défaut, ce qui signifiait que l'on ne pouvait donner à l'Éternel que le meilleur. Contrairement aux autres sacrifices, cet holocauste était entièrement pour Dieu. Nous lisons en Lévitique 1, 9: «... et le sacrificateur brûlera le tout sur l'autel. C'est un holocauste, un sacrifice consumé par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel.» Ce don volontaire était donc un don total. Si un sacrifice offert au Seigneur n'est plus entier, il devient dès lors un «devoir», il a cessé d'être volontaire. Ce caractère – l'offrande faite de plein gré – est le trait de base du don principal que Dieu attend de nous.

Une constatation frappante: l'holocauste ne pose pas le problème du péché et de l'expiation; il constitue plutôt la réponse à l'importante question que Dieu adresse à chacun de nous par le Seigneur Jésus: «M'aimes-tu?» Lorsque l'Éternel ordonna à Abraham de sacrifier son fils Isaac, ce dont il s'agissait n'était pas, pour le patriarche, l'expiation de ses péchés, mais bien cette demande émanant du coeur de Dieu: «M'aimes-tu plus que tout?» D'où ces mots que l'Éternel lui adressa: «... et là offre-le en holocauste...» (Gen. 22, 2).

«Holocauste» signifie en hébreu: «s'élever». Il représente la réconciliation avec le Dieu vivant par le sacrifice expiatoire du Seigneur Jésus. Le «oui» total de l'homme à Dieu rend efficace en nous le «oui», existant depuis longtemps, de Dieu à nous. Lui-même est toujours Celui qui agit, qui opère, qui bénit, et cela totalement et en perfection. Il n'attend que notre complète consécration, le don entier de nous-mêmes. C'est ce que pensait Jacques quand il écrivait: «Approchez-vous de Dieu, et il s'approchera de vous» (Jacq. 4, 8a). La prière «Plus près de toi, mon Dieu» ne se réalisera que par l'holocauste, c'est-à-dire par le don complet de soi.

Voici un autre caractère fondamental de l'holocauste: celui qui offrait devait s'identifier à la victime apportée à Dieu. Pour ce faire, il posait la main sur la tête de l'animal: «Il posera sa main sur la tête de l'holocauste, qui sera agréé de l'Éternel, pour lui servir d'expiation» (Lév. 1, 4). La puissance opérante de l'holocauste ne devenait effective que quand l'offrant se déclarait solidaire du sacrifice. Chez de nombreux individus qui veulent se consacrer au Seigneur, c'est là justement que se situe la faille. L'homme est tout disposé à discuter de la question de se consacrer à Dieu, mais il refuse de faire le don de sa personne. L'Éternel nous a clairement fait savoir qu'il doit nécessairement s'agir de notre propre personne. Remarquons bien ces mots qu'Il prononce (dans la version allemande): «Si quelqu'un d'entre vous veut faire une offrande à l'Éternel. .» (Lév. 1, 2). Dieu interpelle tout d'abord la personne concernée. En premier lieu, c'est vous-même qu'Il veut, et non pas votre offrande ou vos oeuvres.

La préparation de l'holocauste montre nettement ce que Dieu attend: «Il dépouillera l'holocauste, et le coupera par morceaux» (v. 6). Le sens en est prioritairement: L'Éternel ne désire pas ce qui est extérieur, la peau, ce qui est visible; Il désire ce qui est caché, l'intérieur. C'est notre coeur qui L'intéresse.

Une troisième remarque à propos de l'holocauste: Dieu ne considérait pas seulement le sacrifice, mais aussi et surtout celui qui l'offrait. À cet égard, Caïn et Abel constituent un bel exemple: «L'Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande; mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn et sur son offrande» (Gen. 4,4b-5a). Le Seigneur veut nous avoir à Lui. Il ne regarda pas d'un oeil favorable Caïn et son offrande, parce que l'homme ne pouvait poser sa main dessus. Le coeur de Caïn n'y était pas; le sang de l'expiation manquait également. Il y avait chez lui séparation entre le sacrifice et la consécration. Par contre, l'Éternel considéra favorablement Abel et son offrande, car ce dernier reconnaissait implicitement: Éternel, ce sacrifice, ce premier-né de mon troupeau que j'ai tué, c'est moi; le jugement m'a frappé voici, tu me possèdes entièrement! La misère actuelle réside en ce que Dieu ne peut avoir égard à l'offrande de beaucoup de chrétiens du fait qu'ils se tiennent personnellement à l'écart.

Si, par votre désobéissance, vous êtes séparé intérieurement du Dieu vivant, sachez que, en fin de compte, vous êtes impie malgré votre sacrifice. La Parole nous dit: «Le sacrifice des méchants est en horreur à l'Éternel» (Prov. 15, 8a). Notre culte et nos oeuvres sont aux yeux de Dieu une abomination s'ils ne sont pas réalisés du fond du coeur, car ils sont marqués du sceau du péché. Le sacrifice de Golgotha reste dans votre vie sans effet si vous apportez votre offrande dans le péché, c'est-à-dire si vous n'êtes pas disposé à renoncer à vos péchés. N'essayez pas d'en imposer au Seigneur par vos nombreuses oeuvres! Voici ce qu'Il crie à chacun de nous: «Qu'ai-je affaire de la multitude de vos sacrifices? ... Je suis rassasié des holocaustes de béliers...» (Ésaïe 1, 11). «Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions; cessez de faire le mal» (v. 16). De David, nous apprenons ce qu'est un sacrifice agréable à Dieu. Écoutons-le au Psaume 40, 7a: «Tu ne désires ni sacrifice ni offrande; tu m'as ouvert les oreilles.» Il savait que tous les sacrifices seront vains si l'on reste sourd à Ses paroles, si on refuse de s'engager dans ce qu'Il nous montre. Il est possible de Lui faire le sacrifice de sa vie, de son temps, de sa force et de son argent, tout en ayant le coeur qui reste sourd à la voix du Seigneur. Samuel dit à Saül: «L'Éternel trouve-t-il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, comme dans l'obéissance à la voix de l'Éternel? Voici, l'obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l'observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers» (1 Sam. 15, 22). Vous croyez en Jésus-Christ, vous assistez fidèlement aux réunions, vous êtes peut-être actif dans le royaume de Dieu ; mais a-t-Il déjà pu vous ouvrir l'oreille? Êtes-vous devenu obéissant au plus profond de vous-même? Golgotha sera pour vous sans effet si votre obéissance laisse à désirer.

À quoi l'Éternel prend-Il plaisir? Osée 6, 6 vient nous donner la réponse: «Car j'aime la piété et non les sacrifices, et la connaissance de Dieu plus que les holocaustes.» Son coeur nous désire. Il veut que nous «montions». Il veut s'unir à nous par le sacrifice. Mais si nous nous tenons à l'écart, notre offrande sera sans objet et sans effet. Nous pouvons être actifs au plan sacerdotal, c'est-à-dire que nous pouvons sacrifier à Dieu, mais sans vraiment acquiescer à la Parole dans notre coeur.

Saül voulut tenir le peuple rassemblé par le moyen de l'holocauste, parce qu'il le voyait se disperser; mais lui-même échoua. Il est dit de lui: «Il attendit sept jours, selon le terme fixé par Samuel. Mais Samuel n'arrivait pas à Guilgal, et le peuple se dispersait loin de Saül. Alors Saül dit: Amenez-moi l'holocauste et les sacrifices d'actions de grâces. Et il offrit l'holocauste. Comme il achevait d'offrir l'holocauste, voici, Samuel arriva, et Saül sortit au-devant de lui pour le saluer. Samuel dit: Qu'as-tu fait? Saül répondit: Lorsque j'ai vu que le peuple se dispersait loin de moi, que tu n'arrivais pas au terme fixé, et que les Philistins étaient assemblés à Micmasch, je me suis dit: Les Philistins vont descendre contre moi à Guilgal, et je n'ai pas imploré l'Éternel! C'est alors que je me suis fait violence et que j'ai offert l'holocauste» (1 Sam. 13, 8-12). Saül a osé le faire: offrir l'holocauste d'un coeur désobéissant. Il désirait par ce moyen remporter la victoire sur les Philistins menaçants et sur le peuple qui se dispersait, mais lui-même ne s'engagea pas sur la parole de l'Éternel. Il n'attendit pas le prophète. Samuel dut dès lors lui dire: «Tu as agi en insensé, tu n'as pas observé le commandement que l'Éternel, ton Dieu, t'avait donné. l'Éternel aurait affermi pour toujours ton règne sur Israël; et maintenant ton règne ne durera point» (v. 13-14a). L'offrande de Saül était un holocauste, un sacrifice parfait sans huile; mais à cause de sa désobéissance, il n'obtint pas l'effet escompté.

Ne se trouve-t-il pas de nos jours bien des croyants qui agissent exactement comme Saül? En conséquence, la puissance de Dieu n'est pas opérante dans leur vie. Malgré de la consécration et du zèle, la victoire sur les «Philistins» n'est pas remportée, parce qu'il n'y a pas dans leur coeur l'obéissance indispensable. Là se situait l'imperfection de l'holocauste de l'Ancien Testament, car, bien que posant la main sur la tête de la victime, celui qui offrait reculait, en fin de compte, devant le don de lui-même. Celui qui meurt avec son offrande acquiert de la puissance. Ce fut le cas pour le sacrifice d'Abel, ce dernier mourant lui-même comme preuve de l'authenticité de son sacrifice. Il est dit de lui en Hébreux 11, 4: «C'est par la foi qu'Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent que celui de Caïn; c'est par elle qu'il fut déclaré juste, Dieu approuvant ses offrandes; et c'est par elle qu'il parle encore, quoique mort.»

Hébreux 10 utilise des expressions négatives en rapport avec les sacrifices de l'Ancien Testament: «Car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés» (v. 4). «Tu n' as voulu ni sacrifice ni offrande. .» (v. 5). «Tu n'as voulu et tu n'as agréé ni sacrifices, ni offrandes, ni holocaustes ni sacrifices pour le péché» (V. 8). «... qui ne peuvent jamais ôter les péchés» (v. 11). Il en fut ainsi jusqu'à la venue de Jésus. Mais en Lui, tout s'est réalisé, car Il est roi, sacrificateur, prophète et en même temps, l'Agneau du sacrifice. Nous lisons dans le même chapitre: «Alors j'ai dit: Voici, je viens (Dans le rouleau du livre il est question de moi) pour faire, ô Dieu, ta volonté» (v. 7); et au verset 9a: «Il dit ensuite: Voici, je viens pour faire ta volonté'.» Quel était et quel est aujourd'hui encore l'effet d'une telle offrande? Le verset 10 nous apporte la réponse: «C'est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus Christ, une fois pour toutes.» De quelle volonté s'agit-il? De celle du Seigneur Jésus qui a déclaré: «Je viens pour faire ta volonté.» Nous devenons holocaustes quand nous disons «oui» à cette volonté, quand l'obéissance de Jésus devient la nôtre «... a appris, bien qu'il fût Fils, l'obéissance par les choses qu'il a souffertes, et qui, après avoir été élevé à la perfection, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un salut éternel» (Hébr. 5, 8-9).

Le malentendu relatif à l'offrande est aujourd'hui bien plus grand et plus lourd de conséquences que sous l'Ancienne Alliance, car il nous est impossible de suivre Jésus si nous excluons notre personne. Écoutons ce qu'affirme clairement Romains 6, 5: «En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection.» Et en 2 Corinthiens 5, 15, nous lisons: «Il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux.» Vous ne pouvez vous tenir séparé de Jésus et, en même temps, croire en Lui. «Ne savez-vous pas que ceux qui remplissent les fonctions sacrées sont nourris par le temple, que ceux qui servent à l'autel ont part à l'autel?» (1 Cor.9, 13). Cette parole nous dit que, non seulement nous pouvons jouir de Jésus, mais que nous devons devenir un avec Lui. Écoutons-Le déclarer: «Si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez son sang, vous n'avez point la vie en vous-mêmes.» (Jean 6, 53).


L'offrande de gâteau

«Lorsque quelqu'un fera à l'Éternel une offrande en don, son offrande sera de fleur de farine; il versera de l'huile dessus, et il y ajoutera de l'encens» (Lév.2, 1).

«Si ton offrande est un gâteau cuit sur le gril, il sera fait de fleur de farine pétrie à l'huile» (Lév. 2, 7).

«Si tu fais une offrande de ce qui est cuit au four, qu'on se serve de fleur de farine, et que ce soient des gâteaux sans levain pétris à l'huile et des galettes sans levain arrosées d'huile» (Lév. 2, 4).

L'offrande de gâteau (ou: l'offrande de farine) est le second sacrifice; elle présente en type une vie sanctifiée pour Dieu. D'une entière consécration procède une totale sanctification. Le sang de l'expiation en est exclu; l'élément essentiel en est l'huile. Il ne s'agit donc pas, dans cette offrande, de réconciliation, mais bien de sanctification par l'Esprit Saint. L'huile est souvent mentionnée en Lévitique 2: «... il versera de l'huile dessus...» (v. 1), «. . pétris à l'huile... arrosées d'huile» (v. 4b), «tu verseras de l'huile dessus» (v. 15). Dans la Bible, elle est toujours un symbole de l'Esprit Saint. Pourquoi cette question si fréquemment posée: Comment se fait-il que si peu de croyants sont remplis de l'Esprit?

On cherche désespérément des ersatz; on s'agite beaucoup autour du baptême de l'Esprit, et on ne le reçoit pas. La raison pour laquelle il y a si peu d'huile, donc si peu de présence de l'Esprit Saint, c'est le manque flagrant de connaissance de l'holocauste: Jésus-Christ. La puissance purificatrice du sang de Jésus n'est pas devenue opérante dans la vie de beaucoup d'enfants de Dieu. Car là où le courant du sang de Christ agit, il y a plénitude de l'Esprit. Nous trouvons souvent chez les croyants une vie de foi pénible, un témoignage atrophié, un recul marqué et une grande influence de l'humeur du moment. Tout cela est le fruit d'une demi-consécration. Il n'y a pas d'holocauste et, conséquemment, pas d'offrande de gâteau. Car là où le sang n'est pas agissant, l'Esprit Saint manque. Éphésiens 5, 18 nous dit pourtant: «Soyez, au contraire, remplis de l'Esprit»!

Les diverses applications de l'huile dans l'offrande de gâteau nous révèlent les différentes étapes de la sanctification. Il est tout d'abord écrit: «... il versera de l'huile dessus...» (Lév.2, 1). Et Lévitique 2, 1 nous indique sur quoi l'huile doit être versée: sur la fleur de farine: «Lorsque quelqu'un fera à l'Éternel une offrande en don, son offrande sera de fleur de farine...» Qu'est-ce que la fleur de farine? Elle est le produit de la mort du grain de blé semé et du processus de broyage des durs grains récoltés ensuite. C'est un principe absolu que Jésus transpose au plan spirituel en Jean 12, 24-25: «En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle.» De nombreux enfants de Dieu se retrouvent seuls parce qu'ils s'insurgent contre le fait de devoir mourir personnellement. En voulant s'affirmer plutôt que de se sacrifier, ils s'isolent. On a découvert dans la tombe d'un pharaon, dans une pyramide égyptienne, des grains de blé intacts, exactement comme ils étaient à l'époque où ils avaient été déposés là. Ils étaient restés isolés des milliers d'années. Ce n'est que lorsqu'on les sema qu'ils produisirent du fruit, le processus de la mort s'étant développé. Nous n'atteignons pas l'âge de mille ans, mais nous constatons souvent que des croyants plus avancés dans la vie s'isolent. Leur existence tourne de plus en plus autour de leur «moi», parce qu'ils repoussent l'application du principe de la mort à soi-même, même s'ils souhaitent être bientôt auprès du Seigneur.


Comment le processus de la mort à soi-même se déroule-t-il?

La première étape: disparaître

Quand le Seigneur Jésus prononçait ces mots: «En vérité, en vérité, je vous le dis:...», c'était pour mettre en évidence une vérité relative au salut. Ainsi, en Jean 12, 24: «... si le grain de blé qui est tombé en terre . .» le sens en est: s'il disparaît de la vue, couvert qu'il est et sera par de la terre, de la neige, de la gelée, il produira beaucoup de fruit. Rares sont ceux qui acceptent de mourir à eux-mêmes et de disparaître.

La deuxième étape: le changement

On a pu constater que, dès qu'un grain de blé tombe en terre et est recouvert, une réaction chimique s'opère, produisant un changement. Il y a ceci de merveilleux au plan spirituel: si nous disons «oui» à la mort de Jésus, nous sommes changés: l'ancienne et dure nature meurt, et nous devenons utiles à notre entourage.

La troisième étape: la multiplication

On sait que les grains de blé mis en terre se multiplient énormément. De même, le champ visuel d'un enfant de Dieu s'élargit, pour autant qu'il accepte et s'engage dans le chemin de la mort à soi-même. La Parole affirme: «... tu te répandras à droite et à gauche» (Ésaïe 54, 3). Nos regards se portent au loin si nous nous perdons personnellement de vue.

La quatrième étape: l'éclosion

Le grain de blé, en train de se mourir dans la terre, se met à germer. Les enfants de Dieu, qui aiment beaucoup parler des magnifiques expériences vécues avec le Seigneur, se rehaussent à leurs propres yeux. Il en va autrement pour le grain de blé.

La cinquième étape: l'extension des racines vers le bas

Colossiens 2, 6-7 nous exhorte à faire des racines: «Comme vous avez reçu le Seigneur Jésus Christ, marchez en lui, étant enracinés et fondés en lui, et affermis par la foi, d'après les instructions qui vous ont été données, et abondez en actions de grâces.» Et dans l'épître aux Éphésiens, nous lisons: «... en sorte que Christ habite dans vos coeurs par la foi; afin qu'étant enracinés et fondés dans l'amour.» Si nous sommes enracinés en Jésus par l'amour, nous ferons l'expérience suivante.

La sixième étape: la résurrection

Au printemps, la végétation se met à verdoyer. Les plantes poussent et donnent ensuite des fruits. Les grains de blé sont-ils déjà de la fleur de farine quand ils sont récoltés? Certainement pas! Il faut qu'il y ait broyage. On peut avoir fait bien des expériences avec le Seigneur et porté du fruit, mais la sanctification, le processus de broyage, ne commencera qu'après la sixième étape. Cette opération, la sanctification, se continuera jusqu'à ce que les dernières parcelles dures aient été éliminées. Considérons la farine dans sa douceur et le grain dans sa dureté! La matière est la même pour les deux. Pareillement, il existe diverses sortes de croyants, notamment ceux qui, pour ne pas être allés plus loin que Golgotha, ne sont pas encore devenus de la «fleur de farine», et d'autres qui se sont déjà laissés broyer.

Ce n'est qu'après s'être laissé broyer que l'on reçoit la plénitude de l'Esprit. Là où il y a de la farine, l'huile peut être versée, et cela en temps de sécheresse et de famine. Un événement survenu dans la vie du prophète Élie nous donne, à cet égard, une précieuse leçon de choses. Il dit à la veuve païenne chez qui il logeait: «Apporte-moi, je te prie, un morceau de pain dans ta main» (1 Rois 17, 11). Et elle répondit: «L'Éternel, ton Dieu, est vivant! je n'ai rien de cuit, je n'ai qu'une poignée de farine dans un pot et un peu d'huile dans une cruche» (v. 12a). Mais Élie lui dit: «Ne crains point, rentre, fais comme tu as dit. Seulement, prépare-moi d'abord avec cela un petit gâteau, et tu me l'apporteras; tu en feras ensuite pour toi et pour ton fils. Car ainsi parle L'Éternel, le Dieu d'Israël: La farine qui est dans le pot ne manquera point et l'huile qui est dans la cruche ne diminuera point, jusqu'au jour où l'Éternel fera tomber de la pluie sur la face du sol» (v. 13-14). Sur ce, la veuve donna à l'Éternel la poignée de farine et le peu d'huile qu'elle possédait, et: «La farine qui était dans le pot ne manqua point, et l'huile qui était dans la cruche ne diminua point, selon la parole que L'Éternel avait prononcée par Élie» (v. 16). C'est justement cette poignée de farine – au sens spirituel: la disposition intérieure de Jésus – que le Seigneur veut. Ce n'est pas la quantité qui Lui importe, mais bien la qualité du broyage. Le vieil homme en chacun de nous s'efforce toujours d'échapper à ce raffinage. Dieu l'a prévu; il est écrit en Lévitique 2, 14: «Si tu fais à L'Éternel une offrande des prémices, tu présenteras des épis nouveaux, rôtis au feu et broyés, comme offrande de tes prémices.» Impossible d'éviter cette opération: c'est une loi spirituelle. Aspirez-vous à la plénitude de l'Esprit? Laissez-vous donc broyer pour devenir de la «farine» acceptez le travail des meules que Dieu a disposées pour vous!

Quelles étaient les offrandes de gâteau que l'on devait pétrir à l'huile, plutôt que d'y verser ce liquide? Était-ce, selon le verset 7, le gâteau cuit? «Si ton offrande est un gâteau cuit sur le gril, il sera fait de fleur de farine pétrie à l'huile.» Ce gâteau cuit me paraît être une image de l'épreuve. Nous nous insurgeons contre toute forme de broyage. Ce gâteau était fait exclusivement, mais pas mélangé, avec de l'huile. L'offrande de gâteau mélangée représente, dans son sens le plus profond, les souffrances du Seigneur Jésus: «Si tu fais une offrande de ce qui est cuit au four, qu'on se serve de fleur de farine, et que ce soient des gâteaux sans levain pétris à l'huile et des galettes sans levain arrosées d'huile. Si ton offrande est un gâteau cuit à la poêle, il sera de fleur de farine pétrie à l'huile, sans levain» (v. 4-5). C'est la dernière étape du processus de la sanctification. La fleur de farine est une image de l'être du Seigneur Jésus. Bien que n'ayant en Lui aucune dureté, Il fut conduit dans la fournaise de la souffrance; c'est de ce lieu terrible, Golgotha, que coula la bénédiction céleste: des millions et des millions d'individus ont pu être sauvés. Quand le Seigneur veut vous amener dans la communion de Ses souffrances, si vous Lui dites «oui», vous devenez un avec Lui. Non seulement l'huile de l'Esprit est alors versée sur vous, non seulement vous êtes «pétri et fait à l'huile», mais vous êtes tout à fait pénétré de l'Esprit Saint. Je le répète: Vous êtes alors devenu un avec le Seigneur!

Le dernier composant de l'offrande de gâteau était l'encens: «Tu y ajouteras de l'encens» (v. 15). Cet encens était donc inséparable de l'offrande de gâteau; cela signifie que la sanctification et la communion avec Dieu, le Saint, sont indissociables. La fleur de farine, l'huile et l'encens étaient ensuite brûlés ensemble: «Le sacrificateur prendra une poignée de cette fleur de farine, arrosée d'huile, avec tout l'encens, et il brûlera cela sur l'autel comme souvenir. C'est une offrande d'une agréable odeur à L'Éternel» (v. 2b). D'une vie «broyée», remplie et pénétrée de l'Esprit Saint, et de l'encens, l'esprit de prière, sort une flamme, celle de la supplication. Apocalypse 5, 8-9 nous dit quels seront les effets d'une vie qui brûle pour Dieu: «Quand il eut pris le livre, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l'Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d'or remplies de parfums, qui sont les prières des saints. Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant: Tu es digne de prendre le livre.» Une des premières conséquences en est donc que le Seigneur est loué et glorifié. Une telle vie ne manquera pas de produire des effets pour la terre: «La fumée des parfums monta, avec les prières des saints, de la main de l'ange devant Dieu. Et l'ange prit l'encensoir, le remplit du feu de l'autel, et le jeta sur la terre. Et il y eut des voix, des tonnerres, des éclairs, et un tremblement de terre» (Apoc. 8, 4-5). Sur base d'une telle offrande de gâteau, brûlée et vécue en odeur agréable à Dieu, le témoignage se rend puissamment, et des âmes en sont saisies: des fruits pour l'éternité.


Le sacrifice d'actions de grâces

«Lorsque quelqu'un offrira à l'Éternel un sacrifice d'actions de grâces (ou: sacrifice de prospérités): s'il offre du gros bétail, mâle ou femelle, il l'offrira sans défaut, devant l'Éternel» (Lévitique 3, 1).

«La chair du sacrifice de reconnaissance et d'actions de grâces sera mangée le jour où il est offert; on n'en laissera rien jusqu'au matin» (Lév.7, 15).

Par rapport aux autres offrandes de l'Ancien Testament, le sacrifice d'actions de grâces se situe au centre: entre l'holocauste et l'offrande de gâteau d'une part, et le sacrifice d'expiation (le sacrifice pour le péché) et le sacrifice de culpabilité (le sacrifice pour le délit) d'autre part. Tout part du milieu. Le message central de la Bible est Jésus-Christ, le Crucifié. Il est écrit dans la Thora, en son milieu, laquelle est la loi de l'Ancien Testament: «Il lui mit le pectoral, et il joignit au pectoral l'urim et le thummim» (Lév.8, 8). C'est Jésus-Christ, la lumière du monde et la justice de Dieu.

Jésus-Christ est aussi notre sacrifice d'actions de grâces: «Grâces soient rendues à Dieu pour son don ineffable!» (2 Cor. 9, 15.) De nos jours, la toute grande erreur religieuse consiste en ceci: on veut tout de Dieu, mais on s'efforce à tout prix d'éviter la croix qui est au centre. Parler d'une vie sanctifiée sans la croix est sans objet. Le pasteur qui, du haut de la chaire, prononce ces mots: «Chère église...», avance une erreur. En effet, il a souvent devant lui une majorité de gens sans Dieu, qui, certes, essaient de mener une vie chrétienne, moralement bien vue de l'extérieur, mais qui ne possèdent pas l'essentiel: Jésus-Christ. Ne nous laissons pas leurrer par des oeuvres chrétiennes comme, par exemple, «du pain pour les frères», alors que l'on n'a pas le pain de vie. Ma question sera dès lors celle-ci: Jésus-Christ est-Il le centre de votre existence?

Le sacrifice d'actions de grâces du Lévitique 3 est ainsi appelé parce qu'il est aussi celui de la rencontre. L'homme coupable rencontre Dieu sur le terrain de la grâce. Un abîme sépare l'Être divin de nous, les humains. Quels que soient les efforts que nous faisons pour plaire à Dieu, il ne nous sera pas possible d'atteindre le niveau divin. Romains 3,23 affirme que: «... tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu» ou: «... n'atteignent pas à la gloire de Dieu» (version Darby). Le terme hébreu pour «sacrifice d'actions de grâces» signifie «compléter» ou «pallier le manque». Ainsi donc, dans l'Ancien Testament, l'homme donnait à Dieu quelque chose qui compensait ce qui lui manquait, c'est-à-dire la capacité de rencontrer d'une manière décisive le Dieu vivant. Toute zone d'obscurité et tout échec dans votre vie proviennent du fait que vous ne Le voyez pas et ne Le reconnaissez pas comme étant votre sacrifice de prospérités; vous n'avez dès lors aucune rencontre avec Lui, Jésus-Christ. Vous ne pouvez rien apporter à Dieu, car il y a constamment chez vous un «manque». Mais Dieu nous a donné Jésus; apportons-Lui Jésus en retour: il n'y a pour nous aucune autre possibilité. Tout cela nous est présenté dans le sacrifice d'actions de grâces. Il est écrit: «Il posera sa main sur la tête de la victime, qu'il égorgera à l'entrée de la tente d'assignation; et les sacrificateurs, fils d'Aaron, répandront le sang sur l'autel tout autour» (Lév.3, 2). Autrement dit: quand l'Israélite apportait son offrande d'actions de grâces, il devenait un avec le sacrifice; il compensait de cette manière ce qui lui manquait. Ce n'est que sur cette base que Dieu peut nous accepter. Nous disons avec le poète: «Le sang et la justice de Christ sont ma parure et mes habits de fête; ils me permettront de me tenir devant Dieu quand j'entrerai dans le ciel.» Hélas, en réalité, il en va souvent tout autrement. – On ne peut s'approcher de Dieu que si l'on est devenu un avec Jésus-Christ. Le croyant qui l'a compris peut s'écrier: «Ce qui me manque, je l'ai en Lui.» La Bible est toute remplie de ce message de la rencontre entre Dieu et l'homme dans le sacrifice d'actions de grâces.

Le roi David était aussi prophète. Ses psaumes et ses actes vis-à-vis de ses ennemis sont d'ordre prophétique. Saül le persécutait et attentait à sa vie. Après la mort de ce dernier et de son fils, le prince Jonathan, David prit le pouvoir. Jonathan avait un fils, paralysé des deux pieds: Méphiboseth. Ce nom signifie: détruisant la honte, exterminant l'idole. Cet homme handicapé, qui n'avait en lui plus rien de royal, fut appelé par David. Celui-ci, qui est un type du Roi céleste, n'avait nullement l'intention de le juger, mais bien de le sauver: «David dit: Reste-t-il encore quelqu'un de la maison de Saül, pour que je lui fasse du bien à cause de Jonathan?» (2 Sam. 9, 1.). Jonathan fut donc le maillon entre la maison de Saül et celle de David. Ce nom a pour sens: l'Éternel a donné. Il est une figure du Seigneur Jésus. Nous voyons en lui comment utiliser le sacrifice d'actions de grâces: l'homme coupable se voit accepté par Dieu et entre en communion avec Lui. Le point culminant de ce sacrifice est le repas; dans l'Ancien Testament, c'était une fête joyeuse, celle de la réconciliation. Dieu Lui-même était l'hôte. Il recevait ce qu'il y avait de meilleur.

Nous lisons en Lévitique 3, 3-4: «De ce sacrifice d'actions de grâces, il offrira en sacrifice consumé par le feu devant l'Éternel: la graisse qui couvre les entrailles et toute celle qui y est attachée; les deux rognons, et la graisse qui les entoure...» Celui qui s'approchait pour sacrifier pouvait s'asseoir à la table et manger. Il est dit très clairement en Lévitique 7, 15: «La chair du sacrifice de reconnaissance et d'actions de grâces sera mangée le jour où il est offert; on n'en laissera rien jusqu'au matin.» On entrait ainsi parfaitement dans la communion avec le Dieu vivant. Les personnes anxieuses pouvaient se réjouir et être pleinement heureuses. Nous comprenons le sens de cette parole de David au Psaume 23, 5: «Tu dresses devant moi une table en face de mes adversaires; tu oins d'huile ma tête, et ma coupe déborde.» Notre profond désir est dès lors satisfait, car nous avons communion avec le Père et avec le Fils. Je me représente ce Méphiboseth paralysé, assis à la table du roi. Tout séparait ces deux personnages: David aurait eu le droit de juger et de punir Méphiboseth, le coupable et le misérable. Pourtant, ils ont communion ensemble. Pourquoi? «... à cause de Jonathan...» (2 Samuel 9).

Cette communion dans le sacrifice d'actions de grâces n'enlève pas notre misère. Il nous est dit au Psaume 22, 27: «Les malheureux mangeront et se rassasieront, ceux qui cherchent l'Éternel le célébreront. Que votre coeur vive à toujours!» Méphiboseth, assis à la table de David, ne voyait pas sa misère ôtée; non, mais elle était couverte par la table de la communion. 2 Samuel 9, 13: «Méphiboseth habitait à Jérusalem, car il mangeait toujours à la table du roi. Il était boiteux des deux pieds.» Il demeurait dans la ville sainte, au palais; il s'asseyait à la table du roi malgré son infirmité. Comme par le passé, il restait faible et misérable; mais il pouvait s'écrier: «Quand je suis faible, c'est alors que je suis fort. Je suis en communion avec mon roi, grâce à Jonathan.» Oui, nous sommes misérables, mais parce que Jésus-Christ est devenu notre sacrifice de prospérités, nous pouvons nous glorifier dans la puissance de notre Dieu et remercier le Seigneur.

Le sacrifice d'actions de grâces est également appelé sacrifice de louange. Par lui, on arrive au but le plus élevé que Dieu se propose par nous, à savoir qu'Il soit loué et glorifié. Son saint nom doit être hautement honoré. Toute l'histoire du monde doit en fin de compte tourner autour de ce point: la louange de Dieu. Le ciel et la terre ont été créés pour cela. Le psalmiste l'a très bien compris; il s'écrie: «Je bénirai l'Éternel en tout temps; sa louange sera toujours dans ma bouche.» (Psaume 34, 2). Nous sommes tellement centrés sur nous-mêmes, tellement possédés du désir maladif de nous mettre en valeur que nous perdons facilement de vue le but suprême – louer le Seigneur – et que nous en devenons sans force. Nous oublions que Dieu a créé le monde visible et l'invisible pour qu'Il soit loué. Il est écrit de la main de Paul: «Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui» (Col. 1, 16). La création également célèbre la gloire de Dieu: «Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l'étendue manifeste l'oeuvre de ses mains. Le jour en instruit un autre jour, la nuit en donne connaissance à une autre nuit» (Psaume 19, 2-3).

Les scientifiques supposent qu'il existe plusieurs autres planètes qui sont habitées par des êtres vivants. La chose n'est pas exclue. À notre sens, ce sont des anges de Dieu qui s'y trouvaient avant la fondation du monde. Pourquoi ont-ils été créés? L'Éternel Lui-même donne la réponse en Job 38, 6-7: «Sur quoi ses bases sont-elles appuyées? Ou qui en a posé la pierre angulaire, alors que les étoiles du matin éclataient en chants d'allégresse, et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie?» Nous ne pouvons voir Dieu, mais bien Sa gloire. Ésaïe a vu et entendu comment les séraphins louaient Dieu: «Saint, saint, saint est l'Éternel des armées! toute la terre est pleine de sa gloire!» (Ésaïe 6, 3). Mais c'est sur notre petite planète que la louange la plus sublime s'est élevée, s'élève et s'élèvera à la gloire de Dieu. Comparée à l'univers, notre terre n'est qu'un grain de poussière. Ou encore: imaginons une place immense toute couverte de fûts remplis de sable. Que de milliards de grains de sable ils contiennent! Notre planète est comme l'un d'eux. Mais c'est là précisément que Dieu a accompli la chose la plus merveilleuse qui puisse être à Sa louange; tout l'univers s'en est étonné et des myriades d'anges en ont été témoins: Dieu donnant Jésus-Christ, le sacrifice d'actions de grâces et de louange, l'Agneau mis à mort pour les péchés du monde. Cet acte de Dieu porte à l'adoration les anges, l'Église du Seigneur ainsi que les quatre êtres vivants; nous lisons en Apocalypse 5, 8-10: «Quand il eut pris le livre, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l'Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d'or remplies de parfums, qui sont les prières des saints. Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant: Tu es digne de prendre le livre, et d'en ouvrir les sceaux; car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation; tu as fait d'eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre.»

En Genèse 11, nous entendons le «non» de l'homme à Dieu, et nous voyons son désir de s'élever: la construction de la tour de Babel. Mais le chapitre suivant nous montre le «oui» de Dieu à l'homme: l'appel d'Abraham, donc d'Israël. De nos jours, si le «non» de l'homme retentit de plus en plus fort, le «oui» de Dieu se fait de plus en plus vigoureux. Ces deux chapitres (Genèse 11 et 12) continuent leurs routes parallèles. Israël et Jérusalem se reconstruisent; mais en même temps, la Babylone qu'est le monde – le «non» de l'homme – qui trouve son expression dans la théologie moderne, dans la mondanisation de l'Église et dans le rejet d'Israël, devient de plus en plus insolente. Mais Dieu persévère. Le nom «Palestine» est sur toutes les lèvres, Israël et Jérusalem sont devenus les points cruciaux du monde. Le désir de rebâtir le Temple s'exprime toujours plus nettement. Il y va du sacrifice d'actions de grâces et de louange, car Jésus vient et le grand souper est très proche.

Il est dit de Salomon: «Salomon offrit trois fois dans l'année des holocaustes et des sacrifices d'actions de grâces sur l'autel qu'il avait bâti à l'Éternel, et il brûla des parfums sur celui qui était devant l'Éternel.» (1 Rois 9, 25a). Nous voyons la gloire de Dieu briller à trois reprises dans l'histoire du salut: la première fois, dans la création, la seconde dans le monde des anges, et la troisième en Israël. Tous les événements se déroulant dans les nations sont en rapport avec Israël; nous lisons au Psaume 68, 33-36:

«Royaumes de la terre, chantez à Dieu, célébrez le Seigneur! Chantez à celui qui s'avance dans les cieux, les cieux éternels! Voici, il fait entendre sa voix, sa voix puissante. Rendez gloire à Dieu! Sa majesté est sur Israël, et sa force dans les cieux. De ton sanctuaire, ô Dieu! Tu es redoutable. Le Dieu d'Israël donne à son peuple la force et la puissance. Béni soit Dieu!» Israël se dirige vers le sanctuaire, vers l'holocauste ainsi que vers le sacrifice d'actions de grâces et de louange. Ce dernier (sacrifice) habite par la foi dans nos coeurs: «Christ en vous, l'espérance de la gloire» (Col. 1, 27b). Nous savons que Jésus sera manifesté devant le monde entier, et cela à la gloire de Dieu. Nous le constatons déjà dans l'Ancien Testament. Il est remarquable que le deuxième livre de Samuel se termine par un acte de foi:

«David bâtit là un autel à l'Éternel, et il offrit des holocaustes et des sacrifices d'actions de grâces. Alors l'Éternel fut apaisé envers le pays, et la plaie se retira d'Israël» (2 Sam.24,25). Par le moyen de l'holocauste et du sacrifice d'actions de grâces, David demanda, dans la foi, la victoire pour tout le peuple; la conséquence en fut que le jugement fut écarté. Nous aussi nous appuyons dans la même foi sur Jésus-Christ, le sacrifice de prospérités, pour échapper au jugement. Le jugement s'éloignera également de l'actuel Israël quand il reconnaîtra son Messie.

Le grand danger pour nous, enfants de Dieu, consiste en ce que Jésus, le sacrifice d'actions de grâces et de louange de Dieu, n'occupe pas toute la place en nous. S'il en est ainsi, sachons que c'est là une abomination. Lévitique 7, 18 nous dit: «Dans le cas où l'on mangerait de la chair de son sacrifice d'actions de grâces le troisième jour, le sacrifice ne sera point agréé il n'en sera pas tenu compte à celui qui l'a offert; ce sera une chose infecte, et quiconque en mangera restera chargé de sa faute.» Et le verset 15 ordonne: «La chair du sacrifice de reconnaissance et d'actions de grâces sera mangée le jour où il est offert; on n'en laissera rien jusqu'au matin.»

Le Seigneur invite à la communion lors de l'offrande. Il rassemble les Siens. Mais si quelqu'un fait du sacrifice d'actions de grâces – qui produit de si merveilleux effets – une abomination en n'y adhérant pas totalement, en ne le mangeant pas entièrement, en laissant de la chair jusqu'au troisième jour, qu'il sache qu'il laisse passer le délai de la résurrection! Jésus est mort et est ressuscité le troisième jour. Celui qui ne meurt pas avec Lui ne peut vivre avec Lui (Cf. 2 Tim. 2,11).


Les sacrifices pour le péché et le délit

«L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle aux enfants d'Israël, et dis: Lorsque quelqu'un péchera involontairement contre l'un des commandements de l'Éternel, en faisant des choses qui ne doivent point se faire; si c'est le sacrificateur ayant reçu l'onction qui a péché et a rendu par là le peuple coupable, il offrira à l'Éternel, pour le péché qu'il a commis, un jeune taureau sans défaut, en sacrifice d'expiation» (Lév.4, 1-3).

«S'il n'a pas de quoi se procurer une brebis ou une chèvre, il offrira en sacrifice de culpabilité à l'Éternel pour son péché deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, l'un comme victime expiatoire, l'autre comme holocauste.,

«L'Éternel parla à Moïse et dit: Lorsque quelqu'un commettra une infidélité et péchera involontairement à l'égard des choses consacrées à l'Éternel, il offrira en sacrifice de culpabilité à l'Éternel pour son péché un bélier sans défaut, pris du troupeau d'après ton estimation en sicles d'argent, selon le sicle du sanctuaire. Il donnera, en y ajoutant un cinquième, la valeur de la chose dont il a frustré le sanctuaire, et il la remettra au sacrificateur. Et le sacrificateur fera pour lui l'expiation avec le bélier offert en sacrifice de culpabilité, et il lui sera pardonné» (Lév. 5, 14-16).

Nous devons traiter ensemble le sacrifice pour le péché et celui pour le délit (la responsabilité), car tous deux se rapportent à notre plus profonde – je pourrais presque dire: et double – misère: le premier (le sacrifice pour le péché) s'occupe de notre péché, et le second de nos péchés. Jésus-Christ, l'Agneau de Dieu, a pris sur Lui ces deux aspects de notre détresse. Il est devenu notre sacrifice pour le péché en ce sens qu'Il s'est chargé de toutes nos fautes, de toutes nos mauvaises actions de tous les temps. La Bible nous le dit par ces mots si lourds de signification: «Voici l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde!»

(Jean 1, 29). Mais Jésus-Christ est bien davantage encore. Il a été fait péché pour nous; c'est le mystère de Golgotha: «Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous...» (2 Cor. 5, 21). Le sacrifice pour le péché a trait à la nature de l'homme, tandis que le sacrifice pour le délit s'occupe de ses mauvaises actions. Jésus a tout accompli pour tous en s'engageant dans le chemin du sacrifice et en le parcourant jusqu'à son terme.

Ainsi que nous l'avons déjà dit, l'holocauste est le premier sacrifice cité dans le livre du Lévitique. Jésus est venu ici-bas comme le parfait holocauste: «Voici, je viens (dans le rouleau du livre il est question de moi) pour faire, ô Dieu, ta volonté» (Hébr. 10, 7). Ensuite, Il a présenté Sa sainte vie comme offrande de gâteau; en tant qu'Agneau, Il brille alors dans le sacrifice d'actions de grâces et de louange, car Il nous a réconciliés avec Dieu. Comme sacrifice pour le péché, Il a été fait péché sur la croix; et enfin, Il est devenu sacrifice pour le délit en ce sens qu'Il a ôté tous nos péchés. Ainsi donc, Il a accompli une parfaite rédemption pour résoudre le problème de notre totale corruption.

La différence entre ces deux sacrifices, celui pour le péché et celui pour le délit, apparaît clairement dans les chapitres 4 et 5 du livre du Lévitique. Nous sommes tous égaux face au péché. Romains 3, 23 déclare: «Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu.» Par contre, en ce qui concerne les péchés, des distinctions sont à faire. Dieu jugera chacun de nous: «...selon le bien ou le mal qu'il aura fait, étant dans son corps» (2 Cor. 5, 10b).

Que faut-il faire pour aller à la perdition éternelle? Il suffit de rester tel que l'on était à sa naissance, la nature pécheresse étant alors déjà présente dans l'individu. Il importe dès lors que nous naissions de nouveau (Jean 3, 3).

Toutes les catégories de personnes sont concernées par l'offrande pour le péché. Dieu n'excepte aucun être humain. Il est tout d'abord question des anonymes: ce sont ceux qui refusent de donner leur nom; ils restent dans l'ombre. «L'Éternel parla à Moïse, et dit: Parle aux enfants d'Israël, et dis: Lorsque quelqu'un péchera involontairement contre l'un des commandements de l'Éternel, en faisant des choses qui ne doivent point se faire...» (Lév. 4, 1-2). Ce «Lorsque quelqu'un péchera involontairement...» est anonyme. Nous devons venir à la lumière avec notre nature pécheresse et nous placer devant le sacrifice pour le péché, Jésus-Christ. Nous lisons au Psaume 139, 7: «Où irais-je loin de ton esprit, et où fuirais-je loin de ta face?» Nous ne pouvons échapper à Son regard, où que nous allions. Il connaît même nos pensées de loin (v. 2). Quels sont les anonymes? Lévitique 4, 3 nous donne la réponse à cette question: «Si c'est le sacrificateur ayant reçu l'onction qui a péché et a rendu par là le peuple coupable, il offrira à l'Éternel, pour le péché qu'il a commis, un jeune taureau sans défaut, en sacrifice d'expiation.» Ces anonymes ne sont pas les adultères, les voleurs et les meurtriers, car leurs péchés sont manifestes. Par contre, ce qu'il y a de néfaste, de mortel dans nos assemblées, ce sont les «rois et les sacrificateurs» qui pèchent en secret. Ils doivent venir à la lumière! Un réveil ne débute pas dans le monde. Il ne se déclenche pas non plus par un déploiement d'activités tournées vers l'extérieur. Non, il doit commencer par les croyants. Celui qui n'est pieux qu'en apparence désire rester dans l'anonymat.

Il est écrit en Lévitique 4, 13-14: «Si c'est toute l'assemblée d'Israël qui a péché involontairement et sans s'en apercevoir, en faisant contre l'un des commandements de l'Éternel des choses qui ne doivent point se faire et en se rendant ainsi coupable, et que le péché qu'on a commis vienne à être découvert, l'assemblée offrira un jeune taureau en sacrifice d'expiation, et on l'amènera devant la tente d'assignation.» L'ensemble des croyants, l'assemblée, n'entrera sous l'influence rédemptrice du sacrifice pour le péché que quand le seul sacrificateur, oint de l'Esprit Saint, viendra à la lumière. Ce n'est alors que Dieu pourra offrir un réveil qui s'étendra, et nous gagnerons en crédibilité auprès des gens du monde.

Une quatrième catégorie intervient ensuite: celle des «chefs» il est écrit à leur propos: «Si c'est un chef qui a péché, en faisant involontairement contre l'un des commandements de l'Éternel, son Dieu, des choses qui ne doivent point se faire et en se rendant ainsi coupable, et qu'il vienne à découvrir le péché qu'il a commis, il offrira en sacrifice un bouc mâle sans défaut» (Lév. 4, 22-23). Un chef doit offrir un bouc en sacrifice. Les cornes de cet animal sont un signe de sa force. Nous pouvons faire preuve de puissance dans nos agissements; mais si nous péchons, nous devons venir à Christ, notre sacrifice pour le péché, pour rentrer en communion avec Lui.

Ceux qui sont du simple peuple doivent également venir à la lumière: «Si c'est quelqu'un du peuple qui a péché involontairement, en faisant contre l'un des commandements de l'Éternel des choses qui ne doivent point se faire et en se rendant ainsi coupable, et qu'il vienne à découvrir le péché qu'il a commis, il offrira en sacrifice une chèvre, une femelle sans défaut, pour le péché qu'il a commis» (v. 27-28). Nous devrons rendre compte de toutes choses devant le Dieu vivant. Nombreux sont ceux qui dénigrent d'autres croyants; mais quand ils se trouveront devant le trône de Dieu, il ne leur sera pas demandé ce que les autres ont fait de mal, mais il leur sera posé cette question: Qu'as-tu fait du sacrifice pour le péché, Jésus-Christ? Dieu ne voudra savoir qu'une chose: Es-tu venu à la lumière et t'es-tu laissé juger?

Lévitique 5, 7 mentionne une sixième catégorie de personnes qui doivent aussi être confrontées au sacrifice pour le péché, Jésus-Christ: «S'il n'a pas de quoi se procurer une brebis ou une chèvre, il offrira en sacrifice de culpabilité à l'Éternel pour son péché deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, l'un comme victime expiatoire, l'autre comme holocauste.» Telle est l'offrande des pauvres. Dieu comprend toutes choses: comme Il est bon et fidèle! Il n'omet personne. Ces six groupes montrent que tous ont péché. Mais le Dieu saint offre à chacun Son sacrifice pour le péché, Jésus-Christ, qui «a été fait péché pour nous».

Comme déjà dit, nous sommes tous égaux quant à notre nature; mais nous différons les uns des autres par la mesure de notre culpabilité. C'est ce qu'exprime clairement le sacrifice pour le délit. Il nous est dit: «Si quelqu'un a péché...», c'est-à-dire: si quelqu'un a laissé involontairement la possibilité au péché qui habite dans la chair de s'exprimer... «L'Éternel parla à Moïse, et dit: Lorsque quelqu'un commettra une infidélité et péchera involontairement à l'égard des choses consacrées à l'Éternel, il offrira en sacrifice de culpabilité à l'Éternel pour son péché un bélier sans défaut, pris du troupeau d'après ton estimation en sicles d'argent, selon le sicle du sanctuaire» (Lév.5, 14-15). Contrairement à ce qui se passe pour l'offrande pour le péché, Dieu cite nommément les fautes dans le sacrifice de culpabilité: le vol, la cupidité et l'avarice. L'homme porte dans ces cas la main sur ce qui est consacré à l'Éternel. C'est la terrible responsabilité qu'endossent bien des chrétiens. Que faites-vous du temps qui appartient à Dieu?

Actuellement, d'énormes possibilités nous sont offertes de servir Dieu, mais nous nous retranchons derrière la pauvre excuse que nous n'avons pas le temps. Cette parole vient nous exhorter: «Rachetez le temps, car les jours sont mauvais» (Eph. 5, 16). Que faites-vous de votre corps? Il ne vous appartient pas: «Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes?» (1 Cor. 6,19). Comment utilisez-vous votre argent? Il n'est pas à vous. De quoi vous êtes-vous emparé qui est consacré à Dieu? «Celui qui aime sa vie, la perdra» (Jean 12, 25a). Certes, vous reconnaissez que Jésus est votre sacrifice de culpabilité, mais vous n'allez pas au-delà et rien n'a changé dans votre vie. Vous admettez que vous avez péché et que vous vous êtes servi des biens de Dieu à votre profit; mais sachez que cela ne suffit pas.

En raison de l'oeuvre accomplie par Jésus-Christ, Dieu désire trouver en chacun de nous l'obéissance pratique de la foi. C'est ce qu'exprime clairement le sacrifice de culpabilité. Celui qui avait porté la main sur ce qui appartenait à l'Éternel devait, en apportant un sacrifice pour le délit, prouver qu'il faisait cette offrande avec le plus grand sérieux: «Lorsque quelqu'un commettra une infidélité et péchera involontairement à l'égard des choses consacrées à l'Éternel, il offrira en sacrifice de culpabilité à l'Éternel pour son péché un bélier sans défaut, pris du troupeau d'après ton estimation en sicles d'argent, selon le sicle du sanctuaire. Il donnera, en y ajoutant un cinquième, la valeur de la chose dont il a frustré le sanctuaire, et il la remettra au sacrificateur. Et le sacrificateur fera pour lui l'expiation avec le bélier offert en sacrifice de culpabilité, et il lui sera pardonné» (Lév.5, 15-16). Reconnaître sa faute, c'est fort bien; mais à quoi cela servira-t-il si l'on n'y renonce pas?

Nombreux sont ceux qui sont tout disposés à s'humilier et à admettre qu'ils ont failli; mais voilà, ils refusent de repousser le péché qu'ils confessent. Jean le baptiseur avait très bien décelé cette attitude; il est écrit en Matthieu 3, 5-6: «Les habitants de Jérusalem, de toute la Judée et de tout le pays des environs du Jourdain, se rendaient auprès de lui; et, confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain.» Ces gens reconnaissaient leurs fautes, mais il est ajouté: «Mais, voyant venir à son baptême beaucoup de pharisiens et de sadducéens, il leur dit: Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir? Produisez donc du fruit digne de la repentance!» (v. 7-8). Nous nous permettons d'insister sur ce point capital: quand vous vous repentez d'un péché, veillez à l'abandonner pour ne pas être de cette «race de vipères»!

La détresse actuelle se situe à ce niveau, avec pour conséquence que la percée vers le réveil ne se fait pas. Tout le Nouveau Testament insiste sur la nécessité de renoncer au péché. Nous lisons en Romains 13, 12: «La nuit est avancée, le jour approche. Dépouillons-nous donc des oeuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière.» Cette parole est prophétique; elle nous dit que le retour du Seigneur est proche. Le temps est venu d'obéir. Paul écrit en Éphésiens 4, 21c-25: «... vous avez été instruits à vous dépouiller, eu égard à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses, à être renouvelés dans l'esprit de votre intelligence, et à revêtir l'homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité. C'est pourquoi, renoncez au mensonge, et que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain; car nous sommes membres les uns des autres.» Il est significatif que Paul revienne continuellement sur ce point. Déjà il remarquait le danger qu'il y avait pour les croyants de se détacher de la croix de Christ.

À quoi devons-nous renoncer? Paul ne nous laisse pas dans l'ignorance à ce sujet: «Mais maintenant, renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l'animosité, à la méchanceté, à la calomnie, aux paroles déshonnêtes qui pourraient sortir de votre bouche. Ne mentez pas les uns aux autres, vous étant dépouillés du vieil homme et de ses oeuvres, et ayant revêtu l'homme nouveau, qui se renouvelle, dans la connaissance, selon l'image de celui qui l'a créé» (Col.3, 8-10). Et il nous ouvre ensuite la merveilleuse 'garde-robe' du ciel: «Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres, et, si l'un a sujet de se plaindre de l'autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. Mais par-dessus toutes ces choses revêtez-vous de la charité, qui est le lien de la perfection. Et que la paix de Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans vos coeurs. Et soyez reconnaissants» (v. 12-15). C'est de cette façon que le coupable doit entrer dans le sacrifice. Les cinq offrandes de l'Ancien Testament constituent un merveilleux tout. Pierre et Paul étaient deux personnalités fort différentes, mais, bien que ne s'étant pas concertés, ils suivaient exactement la même ligne. Pierre a écrit en insistant: «Rejetant donc toute malice et toute ruse, la dissimulation, l'envie, et toute médisance, désirez, comme des enfants nouveau-nés, le lait spirituel et pur, afin que par lui vous croissiez. .» (1 Pierre 2, 1-2). Jacques, de caractère tout autre, était davantage encore imprégné de l'enseignement de l'Ancien Testament; écoutons-le nous dire: «Ne vous y trompez pas, mes frères bien-aimés...» (Jacq. 1, 16). En d'autres termes: Ne vous revêtez pas d'un faux christianisme! –

Pratiquement à chaque réunion de prières, j'entends ces mots: «Seigneur, produis en moi l'obéissance!» Ce qui revient à ceci: «Au cas où je ne serais pas obéissant, c'est toi, Seigneur, qui en porterais la responsabilité.» Telle fut la réaction d'Adam quand Dieu lui demanda: «Est-ce que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger?» (Gen.3, 11b.). Et il répondit: «La femme que tu as mise auprès de moi m'a donné de l'arbre, et j'en ai mangé» (v. 12). – Jacques écrit encore: «Toute grâce excellente et tout don parfait descendent d'en haut, du Père des lumières... Il nous a engendrés selon sa volonté, par la parole de vérité, afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures. Sachez-le, mes frères bien-aimés. Ainsi, que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère; car la colère de l'homme n'accomplit pas la justice de Dieu. C'est pourquoi, rejetant toute souillure et tout excès de malice, recevez avec douceur la parole qui a été plantée en vous, et qui peut sauver vos âmes. Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l'écouter, en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements» (Jacq. 1, 17-22). La duperie qui se commettait souvent sous l'Ancienne Alliance consistait en ceci: certes, on venait au sacrificateur, donc à l'Éternel, avec un sacrifice de culpabilité et on confessait ses péchés, mais on ne restituait pas les objets volés. Et actuellement? On reconnaît ses fautes, mais on n'y renonce pas; ce que l'on devrait faire sur base de l'oeuvre accomplie par Jésus-Christ. C'est ainsi que l'on reste un hypocrite jusque dans sa blanche vieillesse.

Beaucoup me demandent pourquoi ils sont devenus si tièdes dans leur vie de prière, et si peu zélés pour gagner des âmes pour Jésus. À qui la faute? La cause doit se chercher dans le refus de renoncer aux péchés que l'on confesse pourtant. Il est écrit en Hébreux 12, 1: «Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d'une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement...» Quelles sont les conditions à remplir pour faire personnellement l'expérience de la puissance des sacrifices pour le péché et pour le délit? Voici: reconnaître, confesser! Lévitique 4 dit clairement: «... et que le péché qu'on a commis vienne à être découvert...» (v. 14), «... et qu'il vienne à découvrir le péché qu'il a commis...» (v. 23), «... et qu'il vienne à découvrir le péché qu'il a commis, il offrira en sacrifice une chèvre, une femelle sans défaut, pour le péché qu'il a commis...» (v. 28). Il faut se laisser convaincre! Le malheur est que nombreux sont ceux qui évitent de passer par ce stade. Ils ne permettent pas à l'Esprit de Dieu de les «convaincre de péché». Notre activité chrétienne ne sera d'aucune utilité si nous ne laissons pas l'Esprit Saint nous montrer ce que nous devons mettre de côté et quelles graves conséquences nos fautes ont pour l'Assemblée.

Quand il est question d'un «chef», de l'église, d'un homme du peuple ou d'un pauvre, il est simplement dit: «Lorsque quelqu'un péchera involontairement, et qu'il vient à découvrir le péché. .» Par contre, s'il s'agit d'un sacrificateur, il est écrit: «Si c'est le sacrificateur ayant reçu l'onction qui a péché et a rendu par là le peuple coupable, il offrira à l'Éternel, pour le péché qu'il a commis...» (Lév. 4, 3). Ainsi donc, que le prêtre pèche, cela avait des conséquences pour le peuple entier. Ce principe nous concerne, nous croyants néo-testamentaires, qui sommes «rois et sacrificateurs»: ou notre faute retombe sur toute l'assemblée, ou nous amenons les âmes dans la sphère de la réconciliation. Il est dit du sacrificateur: «Il donnera, en y ajoutant un cinquième, la valeur de la chose dont il a frustré le sanctuaire, et il la remettra au sacrificateur. Et le sacrificateur fera pour lui l'expiation avec le bélier offert en sacrifice de culpabilité, et il lui sera pardonné» (Lév. 5, 16). Nous sommes pour notre entourage soit en malédiction soit en bénédiction; ou nous attirons les âmes à Jésus, ou nous les éloignons de Lui.

Peut-être cherchez-vous encore la responsabilité chez vos semblables, alors qu'elle se situe chez vous, et vous l'ignorez. En un premier temps, Achan n'avait pas remarqué qu'il était la cause de la défaite du peuple devant la ville d'Aï. Mais en réponse à la prière de Josué, l'Éternel lui dit: «Lève-toi! Pourquoi restes-tu ainsi couché sur ton visage? Israël a péché ils ont transgressé mon alliance que je leur ai prescrite, ils ont pris des choses dévouées par interdit, ils les ont dérobées et ont dissimulé, et ils les ont cachées parmi leurs bagages» (Josué 7, 10-11). Achan s'étant laissé convaincre de son péché et l'interdit ayant été ôté, Israël connut de nouveau la victoire.

Si, dans votre entourage, on ne remporte plus aucune victoire, s'il n'y a plus aucune percée vers le réveil, plus aucune puissance de prière, peut-être est-ce de votre faute, et Dieu attend votre humiliation; vous avez chargé votre famille et votre entourage de culpabilité. Je vous ferai cette recommandation: «Cessez de vous désolidariser du sacrifice du Seigneur, dont vous vous réclamez! Venez à la lumière avec votre péché confessez-le; rejetez-le!» Le sacrifice du Seigneur Jésus aura alors à travers vous son plein effet!


Wim Malgo

©  Nouvelles d'Israël 07 / 1993


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«JÉSUS DE NAZARETH, ROI DES JUIFS!»


Telle était l'accusation figurant sur l'écriteau qu'on avait cloué au-dessus de la tête de Jésus-Christ crucifié. À ce propos, Ludwig Schneider, de Jérusalem, écrit:

Le texte sur la croix était écrit en hébreu, en grec et en latin, pour que tout le monde le comprenne.

Les Juifs de l'époque se disaient: «Le grec ne nous intéresse pas!».

Et le latin n'était que pour les Romains, pour la dixième légion qui occupait Jérusalem. Les Juifs, eux, ne lisaient que le texte hébreu:

Jeschua Hanozri Wumelech Hajehudim. Jeschua Hanozri = Jésus le Nazaréen, Wumelech = et roi, Hajehudim = des Juifs. À l'époque – tout comme de nos jours – les scribes prenaient toujours l'initiale de chaque mot pour en former une autre phrase.

C'était du reste une des grandes difficultés des travaux de traduction bibliques. Les Juifs voyaient donc tout à coup apparaître sur la croix les initiales des mots Jeschua Hanozri Wumelech Hajehudim. Ils ne voyaient pas les caractères

I.N.R.I., que Rosegger interprète comme «ln Nirwana Ruh lch» se repose dans le nirvana), mais les initiales hébraïques de l'ineffable nom de Dieu. Ce très saint nom, que les Juifs ne pouvaient prendre sur les lèvres et qu'ils remplaçaient par «Haschem» ou par «Adonaï», figurait en effet sur la croix de honte: J H W H.

 

Flavius Josèphe, qui vivait au temps de la destruction du Temple, écrit que près de deux millions de Juifs des différentes tribus, venus de tous les coins d'Israël, montaient chaque année à Jérusalem pour y célébrer la Pâque et immoler leur agneau pascal dans le Temple.

Flavius, un des meilleurs chroniqueurs de l'époque, donne une merveilleuse description de ces événements. Les familles viennent de Béthanie, de la Maison des pauvres, là où vivait aussi Lazare, pour célébrer la fête. Chaque famille apporte son agneau pascal.

C'est le plus bel agneau de leur troupeau, un jeune animal, sain et sans défauts, qu'ils protègent avec soin contre les dangers du voyage.

Ils viennent de Bethléhem, ils passent en pèlerins devant les sources de David et le tombeau de Rachel. Ils montent à Jérusalem, chacun avec son agneau pascal. Ils viennent du nord et passent devant le tombeau du prophète Samuel. Ils viennent de toutes les régions d'Israël, et chaque famille apporte son agneau pascal. Tous ces gens se rassemblent à Jérusalem, et tous ont leur agneau. Pourquoi? Pâques signifie: «L'ange exterminateur est passé au-dessus de moi».

À l'époque où les enfants d'Israël vivaient comme esclaves en Égypte, ils ont immolé l'agneau pascal et mis le sang sur les deux poteaux et sur le linteau de la porte de leurs maisons, pour que l'ange destructeur passe outre. Ils ont sans doute tremblé au fond de leurs maisons et n'ont cessé de demander: «Père, as-tu mis le sang sur la porte, ne l'as-tu pas oublié?» Ils avaient peur que l'ange destructeur ne pénètre soudain chez eux. Ils entendaient comment les cris montaient puis étaient étouffés dans le voisinage.

Pâques – l'ange destructeur est passé au-dessus de nous! Ainsi, les pères de famille conduisaient leurs proches chaque année à Jérusalem, avec leur agneau pascal, car ils savaient que cet agneau allait mourir pour leurs péchés. Avant de conduire l'agneau au Temple, ils lui mettaient au cou un écriteau portant le nom de la famille. Puis l'animal était introduit dans le Temple pour y être immolé.

 

Lorsqu'on sait cela, on se souvient de Jean le Baptiste, au Jourdain. Près de lui se trouvaient des riches et des pauvres, des sceptiques et des enthousiastes, des orthodoxes et des réformateurs, des curieux et des sincères, des suivistes et des gens sérieux.

Tout à coup, Jean ne s'intéressa plus à la foule. Il regarda au-dessus de leurs têtes et dit «Voyez, l'agneau de Dieu arrive» – «Voici l'agneau de Dieu qui enlève le péché du monde» (Jean 1, 29). Ainsi, Dieu, qui est le père du monde entier, a écrit son nom sur la croix, le nom que nul Juif n'ose prendre sur les lèvres, car cet agneau «Voici l'agneau de Dieu!» – versa Son sang pour le monde entier.

«Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle» (Jean 3, 16).

N.L.

© Appel de Minuit Avril 1998

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JÉSUS EST-IL AUSSI ALLÉ EN INDE ET AU TIBET?


Question:

Depuis bien des années, je lis vos journaux, que je trouve riches en informations. Que de fausses nouvelles sont répandues actuellement par la presse! Que pensez-vous de l'affirmation selon laquelle Jésus est allé également au Tibet et en Inde? On prétend avoir trouvé Sa tombe au Cachemire. Et est-il vrai qu'à Golgotha, Il n'ait pas été attaché sur une croix, mais sur un poteau?


Réponse:

Jésus-Christ, le Fils du Dieu vivant, est un homme qui appartient à l'Histoire. Contrairement à toutes les autres personnalités qui ont passé sur cette terre, bien des choses qui Le concernaient ont été annoncées dans l'Ancien Testament: Son origine et Sa naissance, Sa personne et Son oeuvre, Sa mort, Sa résurrection et Son ascension, ainsi que Sa deuxième venue à la fin des jours. Le Nouveau Testament nous relate comment toutes ces prophéties se sont accomplies. Ni l'Ancien ni le Nouveau Testament ne font la moindre mention d'un voyage de Jésus en Inde ou au Tibet. Qu'Il soit allé là-bas et y soit mort, la chose est absolument inconcevable sur base des récits de Sa vie et de Sa mort faits par les Évangiles. Ne vous laissez pas désarçonner par tous ces communiqués relatifs au tombeau de Jésus; mais bien plutôt, réjouissez-vous de ce que nous rapportent les Saintes Écritures, à savoir qu'en ce temps-là, de nombreux témoins ont déclaré que Jésus-Christ est mort à Jérusalem et qu'Il y est ressuscité!

On ne saurait assez insister: ou nous croyons ce que l'Écriture déclare, ou nous préférons faire confiance à ce que des individus racontent pour se donner de l'importance et séduire des gens crédules. Le but de telles histoires est le même que lors de la séduction au paradis: remettre en question la Parole de Dieu!

Venons-en à votre seconde on: I’Etude biblique d'Elberfeld déclare au sujet du mot «croix» que le terme grec dans le texte original signifie «être debout, mettre debout» et de continuer:

Elle (la croix) désigne un poteau d'exécution, l'instrument sur lequel s'effectuait la condamnation suprême dans l'Antiquité, la mise à mort la plus terrible et la plus douloureuse. Un citoyen romain ne pouvait être crucifié. C'est sous Constantin le Grand (324-337 avant Jésus-Christ) que ce genre d'exécution fut supprimé par égard pour le christianisme. La croix était à la fois un moyen d'exécution, un pilori et un instrument de torture. Dans la langue grecque biblique, elle n'apparaît que dans le NT et signifie: croix romaine se composant d'un poteau de bois droit et vertical, planté dans le sol, et d'une poutre horizontale; le condamné devait la porter lui-même jusqu'au lieu de l'exécution, du moins s'il en était capable. À l'endroit du supplice, ses mains et ses bras étaient cloués ou liés à la poutre de traverse, qui était alors hissée sur le poteau vertical; ensuite, les pieds du condamné étaient cloués (ou attachés) sur un morceau de bois fixé sur ce poteau; un autre bloc de bois s'y trouvait également pour que l'homme puisse se mettre dans une position plus ou moins assise quand les forces viendraient à lui manquer. C'est sur un tel instrument de torture que le Seigneur Jésus mourut (Matth. 27, 40.42; Marc 15, 30.32; Jean 19, 19.25.31; Col. 2, 14)...


©  Appel de Minuit 01 / 1999


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JÉSUS EST-IL LE MESSIE?


Alors tous ceux qui se confient en toi se réjouiront, ils auront de l'allégresse à toujours, et tu les protégeras Psaume 5 :12

S'il existe ailleurs que dans notre imagination, Dieu, nous dit-on, est le même pour tous les êtres humains qui l'ont identifié sous différents noms, selon les époques ou les lieux. Cette pensée, très généreuse, est aujourd'hui clamée et véhiculée inlassablement dans nos journaux, ou nos livres (même scolaires!), à la télévision, dans nos édifices religieux; et l'on applique, avec une facilité déconcertante, la loi scientifique de la relativité aux domaines religieux et moral: tout est relatif, bien sûr. Mais est-ce pour autant réaliste, voire – osons le mot! – rationnel? Car il faut bien reconnaître que ce Dieu aux multiples visages perd de sa crédulité dès lors qu'il se contredit... Qu'on en juge seulement par cette question qui divise les trois grandes religions monothéistes: Jésus est-il le Fils de Dieu, le Messie, ou non? Il semblerait incroyable que Dieu puisse dire l'une et l'autre choses: un Dieu qui souffrirait d'une telle relativité serait bien vite relégué aux oubliettes célestes! Et tant de dieux équivoques seraient-ils aptes à rassembler tous les hommes?


Un Seul Dieu

«Écoute Israël! Le Seigneur, Adonaï, est notre Dieu, l'Unique!» Des hommes et des femmes ont dû souffrir pour avoir proclamé cette phrase avec foi et conviction, parfois au péril de leur vie. Nous sommes redevables d'une grande reconnaissance envers Abraham, Moïse ou Élie, envers tous ceux qui ont tenu ferme dans leur foi en ce Dieu unique. Les idoles de bois, de pierre ou d'or ne sont que le produit de l'invention humaine: on cherche, d'après ses propres critères, à représenter ou remplacer – car on pressent son existence – le Dieu tout-puissant. Tout l'Ancien Testament repose sur cette idée: il existe un seul vrai Dieu, et l'homme crée de faux-dieux. Entre tous, il faut choisir.

C'est en Égypte que Dieu a autrefois montré sa puissance au peuple d'Israël, en le délivrant physiquement de l'oppression égyptienne, pour le conduire vers une terre qui deviendrait sa demeure au milieu des autres nations. Trois détails retiennent notre attention sur le choix de Dieu envers ce peuple: c'est le plus «petit» des peuples, ce n'est pas un peuple plus «juste» que les autres, mais c'est un Peuple «aimé» de Dieu  Deut. 7: 7 et 9: 4-6. L'Éternel lui révèle qu'il est le Dieu saint dont la justice confirme l'amour. Comment Dieu pourrait en effet prétendre nous aimer et tolérer en même temps l'injustice? Il ne serait pas digne de confiance. Si aucune justice ne devait un jour trancher sur toutes les injustices commises par les hommes, cela serait tout simplement révoltant: à quoi bon être honnête alors? Tous nos actes doivent donc passer au crible du jugement, mais selon quels critères?


Une Seule Loi

Le bien et le mal ne sont pas non plus des notions relatives dans le temps et dans l'espace; et l'homme ne peut en déterminer les limites par sa raison seule, même s'il conserve une notion générale de ces deux valeurs fondamentales. L'homme fut créé bon – il en a encore conscience –, mais il s'est laissé contaminer par une gangrène qui le domine et le ronge: qu'on le veuille ou non, la diabolique machination hitlérienne est malheureusement là pour nous le prouver, en un monument de cruauté qui défie le temps, et la raison même la plus idéalistement barricadée. Nos multiples mésententes, disputes, déchirures quotidiennes ne sont pas non plus les moindres des arguments dans ce sens.

La loi de Dieu, la Torah, transmise par Moïse à Israël, est unique en son genre: aucun peuple n'avait de lois aussi précises fondées sur l'amour d'un Dieu soucieux du bien-être de son peuple; car la Torah est avant tout un appel à l'amour qui seul peut unir et construire une nation. Aimer Dieu et tous les êtres humains: toute la loi de Dieu peut se résumer par cette simple phrase  Deut. 6 :4 et Lév. 19 :18.

Mais qui d'entre nous oserait prétendre avoir aimé Dieu et son prochain à toute heure, en toute circonstance? Une telle prétention serait déjà contraire à la loi qui nous enseigne à ne dire que la vérité! Ce qui nous caractérise peut-être le mieux, c'est précisément notre désir d'aimer, en même temps que notre incapacité à réaliser ce souhait de façon absolue et permanente, même chez les mieux intentionnés. Essaie le prophète, ou le roi David, ont traduit leur désarroi par ces quelques mots: «Il n'existe aucun homme sur terre qui ne pèche jamais...». Triste réalité.


Un seul mal

«Aux grands maux les grands remèdes», a-t-on coutume de dire. Pour combattre le mal qui nous accable, qui atteint toute créature humaine ou animale, toute la nature même, il faut appliquer un remède divin. Sans Dieu, nous serions dans une douloureuse impasse: tous les domaines, physiques, sociaux, culturels ou moraux de notre humanité sont touchés; et rien ni personne n'est capable de maîtriser ou d'enrayer cette gangrène infernale par sa seule force. Tous ceux qui lisent les journaux, qui écoutent la radio, ou qui constatent simplement leur propre faiblesse, admettront sans peine cette réalité. Que faire, alors? Il faudrait un Dieu, ou un homme, exempt de tout mal, capable de nous guérir de cette plaie; Jésus prétendait être l'un et l'autre, homme et Dieu: était-il le Messie promis à Israël et aux autres nations? Quelles sont les raisons qui nous pousseraient à le croire – comme des millions d'hommes et de femmes sur cette terre depuis vingt siècles?

Le Tana'h, la Bible hébraïque, est une collection de livres rédigés par Moïse, par les prophètes ou leurs secrétaires (Jérémie et Baruch), par certains rois ou gouverneurs en Israël (David, Salomon), par des sacrificateurs ou des gens d'humble condition (Ezékiel, Esdras, Amos), etc. Ces livres ont été écrits entre le quatorzième siècle environ jusqu'au quatrième siècle «avant» la venue de Jésus.

La Bible contient l'histoire du peuple d'Israël et révèle peu à peu le plan de Dieu pour notre humanité aux prises avec le problème, et l'énigme, du mal. Ce plan ne met jamais en balance, en équilibre, le bien et le mal comme deux boxeurs sur un ring dont les coups portés, la force et l'endurance détermineront finalement le vainqueur. Pour Dieu, il ne fait aucun doute que le bien a toujours triomphé et triomphera, il s'en porte garant; c'est aussi l'espoir des hommes. Mais encore faut-il accepter avec confiance le remède qu'il nous propose.


Un seul remède

La loi ne nous laisse pas démunis devant le constat cruel de notre incapacité à toujours bien faire. Si la Torah, la loi de Dieu, peut se comparer à un miroir qui réfléchit notre infirmité (nous ne pouvons plus désormais nous voiler les yeux!), elle contient aussi tous les ingrédients nécessaires à notre guérison. Mais ce remède – divin paradoxe – nécessite la mort d'un innocent. Dans la loi de Moïse, le pardon de Dieu et la purification s'obtiennent par la mise à mort, le sacrifice, d'un animal. «C'est par le sang que se fait l'expiation» précise l'auteur du Lévitique Lév. 17 :11. En hébreu, expier , signifie à la fois couvrir, et effacer. Le sang d'un animal (pourtant innocent du mal dont l'homme s'est rendu coupable) sert donc de couverture pour nos fautes devant Dieu. Dans la Bible, le sang est encore synonyme de vie: c'est une vie qui est offerte à la place du coupable. Cette offrande totale annule alors toutes les charges répertoriées dans la loi et retenues contre le fautif. Elles sont transférées à l'actif de l'innocent.


Un seul Messie

Depuis l'agneau offert par Abel, les bêtes immolées par Noé, le bouc providentiellement trouvé et mis à mort par Abraham, la multitude des animaux sacrifiés par Aaron ou les cohanim (les sacrificateurs), jusqu'à l'homme de douleur, une idée s'impose lentement au peuple choisi par Dieu: un jour, un prophète plus grand que Moïse (Deut. 18:15) viendra parmi le peuple; il naîtra à Bethléhem (Michée 5:1); le serviteur juste injustement accusé, sera sacrifié comme un agneau qui porte le péché du monde; il reviendra à la vie pour contempler une descendance que nul être humain n'a vu ni ne verra, des fils et des filles dont les coeurs circoncis manifesteront avec éclat l'authenticité du pardon et de l'amour (Ésaïe 53).

Toutes ces précisions, et bien d'autres, furent annoncées par les auteurs juifs inspirés par Dieu; toutes s'accomplirent en la personne de Jésus le Messie. Comment en être sûr? La Bible dit vrai, car elle invite à l'amour, car elle montre l'amour, et la justice de Dieu – enfin satisfaite – , envers Israël et tous les peuples de la terre. Un mensonge pourrait-il provenir de l'amour? C'est impossible, par définition. Rien, ni personne, pas même les pseudo-chrétiens dont les fruits furent si mauvais, ou la non-foi d'une partie des Juifs et des non-Juifs, ne démentira l'absolue bonté de Dieu, sa vérité, prouvées en Jésus le Messie: Dieu s'est lui-même laissé atteindre, de la main des fautifs – de la main de tous les hommes, juifs ou non – par le mal qui nous anéantissait lentement. Il l'a définitivement vidé de sa puissance: il a porté toutes nos fautes, tous nos maux. Vie pour vie: il est mort à notre place. Quel remède serait plus parfait? Celui-ci ne souffre d'aucune faille. Reste à savoir s'il emporte notre suffrage, sans lequel il ne peut nous être appliqué.


Une seule justice

Si Dieu a pris sur lui d'endosser tous nos torts, il ne nous tient pas pour autant innocents! L'amour de Dieu consiste aussi à nous considérer comme des êtres responsables, dotés d'une personnalité, d'une intelligence et d'une volonté. Dieu nous respecte, infiniment. À ses yeux, le coupable reste donc coupable: ne pas le reconnaître, s'obstiner à se croire juste et sans faille, c'est déjà se condamner à n'être pas guéri. Comment panser une plaie que l'on cache avec tant de soin, et de mauvaise foi? Le premier pas vers Dieu s'accompagne donc d'un aveu de notre faiblesse, d'un réel désir de changer, de se détourner du mal. Cet aveu, qui jaillit du fond du coeur, reste encore le meilleur moyen d'être délivré d'une culpabilité dont on connaît désormais les effets sur notre psychisme, lui aussi affaibli. Dieu désire nous pardonner, ôter toute culpabilité.

Deuxième pas; la foi. «Le juste vivra par la foi» disait un prophète. La foi n'est pas un objet perdu, ou retrouvé au hasard d'un chemin de la vie: c'est un élan de tout notre être vers Dieu dont l'amour (heureusement prouvé!) est notre seule garantie. Elle est repos, appui, confiance en celui qui ne peut défaillir et qui a vaincu ce qui entravait notre marche, Elle naît petite comme un grain de moutarde, disait Jésus, elle s'affermit dans la paix retrouvée avec Dieu, même au sein de l'épreuve et des bousculades de la vie où le mal, toujours mystérieux, continue de frapper les justes comme les injustes. La foi est un don de Dieu – il faut le lui demander! – en même temps qu'une réponse de l'homme, une attitude comparable à l'enfant qui donne la main à sa mère.

C'est la foi au Messie chargé de nos injustices qui nous rend justes. Nous n'en retirons aucun mérite. La foi se nourrit d'une réalité qui dépasse les seules choses visibles à l'oeil nu, au microscope ou au télescope! Elle plonge ses racines là où Jésus règne en souverain absolu, en vainqueur du mal, à la droite de Dieu. Cette foi, des hommes de tous les horizons, des Juifs comme des non-Juifs, l'ont manifestée dans le monde entier. Avec des faiblesses aussi, de larges zones d'ombre parfois, une tendance à mal faire qui s'oppose encore, pour le temps de cette courte vie terrestre, au bien-faire qui a pris corps et vie dans l'existence du croyant au Messie Jésus. Le coeur est saisi, circoncis, modelé lentement pour le bien éternel; il s'affermit dans l'âpreté d'un combat quotidien contre les pulsions mauvaises héritées de notre passé, même le moins chargé.

Mais quand cette ombre est ténèbres, meurtre, accusation de déïcide, violence, prise d'armes contre les «infidèles», le fruit de cet arbre révèle que la sève est toujours viciée, que cet arbre est planté dans le terrain que Dieu n'a pas défriché, un terrain trop lourd de mauvais engrais, de poison. «Un mauvais arbre porte de mauvais fruits disait Jésus à ses disciples; c'est par leurs actes que l'on jugera les vrais croyants, comme on juge de la santé d'un arbre au fruit qu'il porte». Le défi reste entier: l'ombre des plus mauvais ne doit pas occulter la lumière semée par les plus sincères: dans le monde entier, des disciples authentiques de Jésus, ont répandu et exprimé un véritable amour envers les plus misérables, les pauvres comme les riches (sans compromis!), les sans-abris et les princes, l'infirme et le bien-portant, sans pitié ni condescendance, avec une compassion non feinte, surtout envers les plus faibles et méprisés.


Un seul avenir

Bientôt – ce «bientôt» dure depuis deux mille ans! –, le Messie Jésus reviendra pour combler ceux qui l'attendent, vivants et morts, avec patience et foi. «Le Maître tarde» maugréaient les méchants de la parabole, comme les plus impatients au pied du Sinaï d'où Moïse n'avait pas reparu depuis quarante jours. Notre attente n'est pas passive: nous devons attaquer le mal dans tous les domaines, sous toutes ses formes, sachant que le mal spirituel est déjà anéanti par la victoire de Jésus le Messie. Mais ce combat n'est pas une fin en soi, le moyen de prouver l'autonomie de l'homme, de sa raison. Le mal demeure encore, pour un temps, malgré tous nos efforts. Il nous rappelle inlassablement notre faiblesse, notre besoin de Dieu, notre humanité. En attendant que ce mal soit définitivement anéanti dans tout l'univers, c'est seulement quand le regard est résolument tourné vers le Grand Vainqueur, que la bataille tourne à notre avantage Exode 17 :8-16. Les «yeux» fixés sur Jésus. Aucun homme ne peut embrasser tout l'univers pour le guérir, apporter la paix universelle. Dieu seul le peut. Mais Dieu est tout autre: il se présente à nous comme vis-à-vis, comme interlocuteur; il ne peut se confondre avec l'homme. Aucune fusion donc, entre le divin et l'humain, comme le prétendent certains. Dieu seul reste Tout-Puissant, seul capable de changer les coeurs, et le monde.

Pour nous, Juifs et non-Juifs, nous avons reconnu en Jésus le Messie promis à Israël et à tous les peuples. Nous voulons, par son aide, tenter de vivre ce miracle, cet amour qui nous unit en dépit des vicissitudes encore trop humaines qui gênent notre marche. Nous voyons déjà, sur cette terre et au-delà, des hommes et des femmes de toutes les nations, de toutes langues, de toutes races, réunis autour d'un seul Dieu dont l'amour ne se démentira pas; un Dieu qui a osé venir rencontrer l'homme sur son terrain, dans sa glaise, le rejoindre dans la poussière. Nous voyons déjà les fruits de cet amour embellir nos existences, des fruits que nous ne laissons pas toujours mûrir comme il faudrait pour qu'ils donnent envie à tous ceux qui nous entourent. Des fruits de vie, quand même.

Bientôt, nous verrons ce que le prophète Daniel a annoncé Daniel 7: 13-14, le Messie Jésus dans toute sa gloire, visible par tout l'univers (si l'on vous dit qu'il est déjà dans ce monde, ici ou là, n'en croyez rien, quand bien même cet imposteur le prétendrait avec force preuves!), accompagné par tous ceux qui ont cru en lui, qui l'ont couronné alors qu'il n'était encore qu'agneau sacrifié, avant d'être juge des nations, de tous les hommes et toutes les femmes de toutes les générations,et enfin roi d'une terre par lui miraculeusement et soudainement recréée, régénérée, sous de nouveaux cieux où la justice et la paix s'embrasseront à jamais, dans le coeur de Dieu d'amour, pour ceux qui l'aiment...

 Frédéric Baudin

©  Le Berger d'Israël No 472


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JÉSUS ÉTAIT-IL LE CHRIST?


La question de savoir pourquoi il ne croit pas que Jésus était le Messie, le Juif moyen répondra vraisemblablement: «Parce qu'Il n'a pas apporté la paix.» Considérée superficiellement, la logique d'un tel point de vue semble irréfutable. Les prophètes hébreux avaient promis que le Messie établirait sur la terre entière un règne de paix parfaite et durable. Et Jésus ne l'a pas fait. La cause est donc entendue. Tournons-nous, par exemple, vers cette prophétie d'Ésaïe, si souvent citée par les chrétiens: «Donner à l'empire de l'accroissement et une paix sans fin au trône de David et à son royaume, l'affermir et le soutenir par le droit et par la justice, dès maintenant et à toujours: Voilà ce que fera le zèle de l'Éternel des armées» (Ésaïe 9, 6).

Dieu avait promis à David par la bouche du prophète Nathan: «... j'élèverai ta postérité après toi... Ta maison et ton règne seront pour toujours assurés...» (2 Sam. 7, 12.16). Et Michée de témoigner: «L'Éternel régnera sur eux, à la montagne de Sion, dès lors et pour toujours» (Michée 4, 7). L'ange Gabriel confirma à la vierge Marie toutes ces prophéties: (Il régnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n'aura point de fin» (Luc 1, 33). Voici, pour suivre, quelques autres exemples de ce que, d'une seule voix, les prophètes ont proclamé concernant le royaume du Messie:

«Le loup et l'agneau paîtront ensemble, le lion, comme le boeuf, mangera de la paille... Il ne se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte, dit l'Éternel» (Es. 65, 25).

«Réjouissez-vous avec Jérusalem... Car ainsi parle l'Éternel: Voici, je dirigerai vers elle la paix comme un fleuve, et la gloire des nations comme un torrent débordé» (Es. 66, 10.12).

«Voici, les jours viennent, dit l'Éternel, où je ramènerai les captifs de mon peuple d'Israël... Ils serviront l'Éternel, leur Dieu, et David, leur roi, que je leur susciterai... et je châtierai tous ses oppresseurs» (Jér. 30, 3.9.29).

«Celui qui a dispersé Israël le rassemblera, et il le gardera comme le berger garde son troupeau... Et ils ne seront plus dans la souffrance» (Jér. 31, 10.12).

Manifestement, ces prophéties ne se sont pas encore réalisées. Les sceptiques justifient leur incrédulité en disant: «Le christianisme existe depuis 2000 ans déjà, et nous n'avons toujours pas la paix; le monde est en ruine. Pourquoi, dès lors, croire le message de paix proclamé par les chrétiens à chaque fête de Noël?» La culture et le savoir sont présents dans ce monde depuis bien plus longtemps; et pourtant, la majorité des individus ne sont pas spécialement informés, alors que les bibliothèques regorgent de livres. La rédemption opérée par Christ n'est pas automatiquement imposée à l'humanité. Elle doit plutôt être acceptée au plan personnel dans la foi pour pouvoir déployer ses effets.

La venue du Messie pour placer Israël au-dessus de toutes les nations et établir une paix universelle, telle était déjà la grande espérance du peuple juif. Certes, les prophéties messianiques contiennent quelques contradictions notables, que même les chefs religieux israélites n'ont pas comprises et que la plupart des juifs actuels ne veulent pas admettre. Ainsi, par exemple, cette prophétie d'Ésaïe sur le Messie: «Il est méprisé et délaissé des hommes... comme quelqu'un de qui on cache sa face... Il a été enlevé par l'angoisse et le châtiment... il était retranché de la terre des vivants et frappé pour les péchés de mon peuple?» (Es. 53, 3.8; version Darby). Sans le savoir, les juifs ont accompli cette prophétie en faisant crucifier Jésus.

L'Éternel a choisi Abraham, Isaac et Jacob; et Il a décidé de conduire personnellement leur postérité. Israël devait devenir une théocratie dans le sens le plus vrai du terme, donc une démonstration vivante de la relation que les hommes et les nations devraient avoir avec Dieu. Quand Israël désira avoir un roi comme tous les autres peuple alentour, l'Éternel dit à Samuel: «... c'est moi qu'ils rejettent, afin que je ne règne plus sur eux» (1 Sam. 7, 8). S'Il voulait établir le véritable royaume, le Messie devait donc être Dieu, venant comme Homme pour régner en Israël. Les prophètes ont annoncé très nettement que le Messie serait Dieu et qu'Il naîtrait d'une vierge ici-bas pour vivre comme un être humain parmi Ses créatures: «Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils... on l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel) (Es. 7, 14; 9, 5).

Les rabbins ne pouvaient tout simplement pas croire que Dieu était devenu homme pour pouvoir réaliser notre salut. C'est pourquoi ils firent crucifier Jésus sur base de Sa déclaration qu'Il était Dieu. Mais comme, finalement, Dieu ne peut pas mourir, ce fut, pour eux, la preuve d'une imposture. Et ceci aussi:

Un mort ne pouvait régner depuis le trône de David. Les rabbis soutinrent donc qu'Il ne pouvait pas avoir été le Messie puisqu'Il n'avait pas établi le royaume. Mais quand Il ressuscita d'entre les morts, ils soudoyèrent les gardes et leur demandèrent de déclarer, devant le tombeau vide, que les disciples avaient enlevé Son corps pendant leur sommeil. Nous savons aujourd'hui ce que les contemporains de Jésus ne pouvaient savoir, ce que les prophètes avaient clairement annoncé: Le Messie établira son règne de paix millénaire à Sa deuxième venue.

Israël attendait un Messie qui, en brandissant une épée flamboyante, conduirait une armée qui vaincrait l'oppresseur romain. On ne comprenait simplement pas que le pire ennemi était le péché et l'égoïsme, et que la mission du Messie consistait à libérer l'humanité de son esclavage moral et spirituel. Que tous les sacrifices d'animaux n'étaient qu'une image de l'offrande suprême – celle du Messie mourant pour leurs péchés –, c'était une idée que les juifs ne pouvaient pas comprendre.

Il y a toujours eu des douteurs, et cela parce qu'ils ont appris des «érudits» que le Nouveau Testament n'avait pas été écrit par les apôtres, mais qu'il avait été rédigé des centaines d'années plus tard par des responsables ecclésiastiques trop zélés, de sorte que le témoignage de Jésus de Nazareth a été inventé en très grande partie et n'est donc pas digne de confiance. Non seulement les faits viennent ruiner une telle thèse, mais elle présente aussi bien des contradictions. Il est vraiment grotesque de croire que quelqu'un ait été retors au point d'imaginer une semblable imposture pour ensuite présenter un Jésus dont les paroles et les actes seraient ensuite salués par les critiques comme des manifestations parfaites de bonté et de miséricorde. Un fait historique: les manuscrits du Nouveau Testament étaient largement diffusés dans l'Église primitive dès avant la fin du premier siècle. En outre, ils contiennent des détails qui ne pouvaient être connus que de ceux qui avaient vécu en ce temps-là et les avaient décrits. Ainsi, par exemple, Luc: «La quinzième année du règne de Tibère César, – lorsque Ponce Pilate était gouverneur de la Judée, Hérode tétrarque de la Galilée, son frère Philippe tétrarque de l'Iturée et du territoire de la Trachonite, Lysanias tétrarque de l'Abilène, et du temps des souverains sacrificateurs Anne et Caïphe...» (Luc 3, 1-2).

Quelqu'un qui, des dizaines, voire des centaines d'années plus tard, se serait fait passer pour Luc et aurait rédigé ce texte, aurait été incapable de citer, de manière aussi détaillée, des noms de lieux, de chefs et de prêtres. Les découvertes de l'archéologie moderne ont apporté des preuves irréfutables de l'exactitude de ces éléments. Jusqu'à tout récemment, des sceptiques doutaient encore qu'il y ait eu un Ponce Pilate; mais voilà: un jour, les premiers éléments archéologiques sont venus établir la réalité de son existence. Contrairement à ce que les critiques voudraient nous faire croire, nous détenons des preuves sûres de la vie de Jésus de Nazareth, de Sa mort et de Sa résurrection, des preuves bien meilleures que celles concernant d'autres personnalités historiques comme Jules César ou Alexandre le Grand.

Que l'on considère l'énorme différence entre le nombre de manuscrits bibliques à la disposition de la recherche et le manque de documents relatifs à tous les autres événements de ces jours-là! Au sujet du livre de Mormon, il n'existe pas de preuves datant de l'époque de sa rédaction. Nous n'avons que l'édition originale de John Smith, qui, soi-disant, est une traduction des «Tablettes d'or» depuis longtemps disparues. De la Guerre des Gaules de César (58-50 avant Jésus-Christ), nous ne disposons que de neuf ou dix manuscrits pas très fiables, dont le plus ancien date de 900 ans après César! Des 142 livres, à l'origine, de l'Histoire romaine de Tite-Live (59 avant Jésus-Christ – 17 après Lui), il n'en existe plus aujourd'hui que 35 contenus en 20 manuscrits séparés. Des 14 livres de l'Histoire de Tacite (l'an 100 après J.-C.) quatre et certaines parties d'un cinquième ont survécu. Des volumes des Annales, dix entièrement et deux partiellement sont conservés en deux manuscrits, l'un du neuvième siècle, et l'autre du onzième. Des oeuvres historiques de Thucydide et des Histoires d'Hérodote (5e siècle avant J.C.), nous n'avons pour chacun que huit manuscrits. Par contre, les spécialistes disposent pour leurs recherches d'un nombre incroyable de manuscrits bibliques: 15.000! Mais qu'en est-il de leur fiabilité? Les critiques étaient partis du fait que le texte d'Ésaïe figurant sur les rouleaux de la mer Morte (datant de l'an 125 environ, avant J.C.) présentait de grandes différences par rapport aux plus anciens manuscrits (900 environ après J.C.) Mais le célèbre rouleau d'Ésaïe, déposé dans un musée installé expressément en Israël s'est avéré être pratiquement identique au texte que nous possédions déjà.

 

La question de savoir si Jésus de Nazareth était le Christ n'est pas l'objet de critiques sur base de quelconques contradictions dans la Bible, mais surtout à cause du fait qu'Il n'a, apparemment, pas pu accomplir tout ce que les prophètes avaient prédit. Mais le contraire est exact: toutes les nombreuses prophéties figurant dans l'Ancien Testament concernant l'apparition du Messie furent littéralement réalisées par Lui, Jésus de Nazareth – toutes, sauf une: Il n'a pas encore établi le royaume d'Israël et la paix mondiale. Ce manquement a fourni à ceux qui L'ont crucifié une justification de leur acte fondée sur la Bible. Mais elle amena de la confusion et du désappointement chez ses adeptes.

Même Jean-Baptiste, pourtant chargé par Dieu pour préparer Israël à la venue du Messie, se mit à douter: Jésus était-Il Celui promis? Ébranlé, il envoya vers Lui deux de ses disciples pour Lui demander: «Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre?» (Luc 7, 20). Question étonnante que celle-là, si l'on sait qui était Jean et combien les preuves étaient irréfutables pour lui que Jésus était le Messie d'Israël promis.

«Il y eut un homme envoyé de Dieu: son nom était Jean» (Jean 1, 6). C'est ainsi que le quatrième Évangile présente celui que le prophète Ésaïe décrit comme le précurseur du Messie: «Une voix crie: Préparez au désert le chemin de l'Éternel» (Ésaïe 40, 3). Choisi par l'Éternel pour ce service glorieux, Jean fut celui dont l'ange Gabriel avait dit: «... il sera rempli de l'Esprit Saint dès le sein de sa mère» (Luc 1, 15). Effectivement: encore enfant à naître, au sixième mois, il tressaillit de joie dans le corps de sa mère au son de la voix de Marie, qui était venue pour dire à sa cousine qu'elle était enceinte «par la vertu du Saint-Esprit (Matth. 1, 18).

Sachant qui il était et ce qu'il devait accomplir, Jean commença à préparer Israël à la venue de son Messie: en prêchant la repentance et en baptisant dans le Jourdain tous ceux qui se montraient disposés à recevoir son message. Il n'était pas un mystique, mais il avait reçu de Dieu un message concret, qui se réalisa finalement sous ses yeux comme une expérience vivante: «Celui qui m'a envoyé baptiser d'eau, celui-là m'a dit: Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et s'arrêter, c'est celui qui baptise du Saint-Esprit. Et j'ai vu, et j'ai rendu témoignage qu'il est le Fils de Dieu» (Jean 1, 33-34).

Après avoir baptisé Jésus, Jean vit comment l'Esprit, semblable à une colombe céleste, descendit sur Christ et demeura en Lui. Un accomplissement de la parole de Dieu! Certes, Jean perdit quelques-uns de ses propres disciples, mais restant fidèle à sa mission, il dit sous l'inspiration divine: «Voici l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde» (Jean 1, 29). Et quand il lui fut rapporté que le nombre de ses disciples diminuait, mais que Christ rassemblait de plus en plus autour de Lui, il répondit: «Il faut qu'il croisse, et que je diminue» (Jean 3, 30).

Cependant, même ce prophète élu connut un moment où tout sembla ne plus avoir de sens: Ce Jésus était-Il réellement le Messie? Jean avait été arrêté par le roi Hérode, et il croupissait maintenant dans un sinistre cachot. Il risquait d'être décapité un jour ou l'autre. Comment cela pouvait-il lui arriver, à lui l'envoyé de Dieu qui avait annoncé le Messie? Avait-il été trompé? Si Jésus était vraiment le Christ, rempli par Dieu de puissance pour établir Son royaume et s'asseoir sur le trône de David, lui, Jean, ne devrait plus se trouver en prison!

Nous ne savons combien de temps Jean a dû lutter contre de telles pensées qui le tourmentaient. Une situation bien affligeante! Que fallait-il encore comme preuve pour se rendre à l'évidence que son cousin, quoique bien intentionné, n'était finalement qu'un imposteur qui avait succombé aux illusions qu'Il s'était forgées Lui-même! Dans une dernière tentative de sauver sa foi, Jean chargea deux de ses fidèles, au nombre si rétréci maintenant, d'observer Jésus et de L'interroger. Dans leur présence, le Seigneur fit de nombreux miracles; et Il les renvoya à Jean pour l'informer de ce qu'ils avaient constaté de leurs propres yeux. Nous ne savons comment Jean réagit, mais nous pouvons penser que Dieu le fortifia en cette heure d'épreuve.

 

La question du Baptiseur – Jésus était-Il Celui qui devait venir – exigeait une réponse tout à fait concrète et crédible. C'eût été de peu d'utilité que Jésus ait solennellement juré qu'Il était bien le Christ. Qu'Il fût le Messie attendu ou pas, dépendait entièrement de ce fait: Accomplissait-Il les prophéties? C'est pourquoi Il recommanda à Ses disciples «de ne dire à personne qu'il était le Christ» (Matth. 16, 20-21; 17, 9). Bien que Jean fût un homme de Dieu, sa compréhension des prophéties messianiques était à peine plus profonde que celle des disciples de Jésus et de la couche religieuse dirigeante d'Israël. Nous retrouvons aujourd'hui la même incertitude concernant les déclarations prophétiques – cette fois, relativement à la seconde venue du Seigneur. C'est pourquoi il importe que nous nous occupions très sérieusement de ce thème.

Il existe, dans l'Ancien Testament, plus de trois cents prophéties qui annoncent la venue du Messie juif. Deux cents d'entre elles sont parallèles, de sorte qu'environ cent déclarations concrètes doivent connaître un accomplissement. En voici quelques exemples: Jésus-Christ se présenterait à un moment précis; Il naîtrait à Bethléhem (Michée 5, 1) d'une vierge (Es. 7, 14) et serait de la postérité de David (Ps. 89, 4-5.28-30). C'est assis sur un âne qu'Il ferait Son entrée à Jérusalem, où Il serait acclamé comme Messie (Zach. 9, 9); Son propre peuple Le rejetterait ensuite (Es. 53, 3); un de Ses proches Le trahirait pour trente pièces d'argent (Ps. 4 1, 10; Zach. 11, 12). Il y aurait collaboration entre juifs et païens pour Le crucifier (Ps. 22, 17); mais Il ressusciterait (Ps. 16, 10).

 

À plusieurs reprises, Jésus a déclaré aux douze qu'Il devait être crucifié et ressusciter le troisième jour. Mais cette affirmation était tellement en opposition avec leur conception d'un Messie triomphant des adversaires d'Israël qu'ils ne pouvaient saisir le sens de Ses paroles. De même, ils ne pouvaient interpréter correctement les prophéties apparemment contradictoires. La prédiction d'Ésaïe, selon laquelle le Messie serait «retranché de la terre des vivants» (Es. 53, 8), leur semblait inconciliable avec l'affirmation avancée deux versets plus loin: à savoir qu'Il «verra une postérité et prolongera ses jours» (v. 10). Il devait exister une interprétation qu'ils ignoraient. Ils avaient besoin d'une explication, qu'ils n'osèrent pas demander au Seigneur.

Une pensée venait de saisir les disciples: Si le Christ établissait Son règne, eux régneraient avec Lui en puissance et en gloire. La perspective de régner à Jérusalem, assis sur des trônes, était tellement à l'avant-plan de leur imagination qu'ils ne furent bouleversés que peu de temps, quand, lors de la Cène, Jésus annonça, tout triste, qu'un des leurs Le trahirait. Tout aussi vite ils recommencèrent à discuter pour savoir (lequel d'entre eux devait être estimé le plus grand» (Luc 22, 24). Quel choc pour ces «aspirants-princes» lorsque Jésus, apparemment totalement impuissant, entouré d'une horde hurlante conduite par Judas, fut lié, traîné devant un tribunal et conduit vers une mort certaine! Il était pourtant Celui qui, par une seule parole, avait apaisé la tempête qui faisait rage, et calmé les vagues tumultueuses, quand ils se trouvaient en plein dans un orage à bord de leur petite embarcation de pêche. Avec la même autorité Il avait commandé aux maladies, de sorte que les malades recouvrèrent leur santé, des aveugles retrouvèrent la vue et des affamés furent rassasiés. Même des morts sortirent, à Son commandement, de leurs tombes. Tant de fois ils avaient été témoins de Sa puissance génératrice de miracles. Quelle était alors l'explication de Son impuissance actuelle?

 

Apparemment, il n'y avait qu'une seule réponse à leur question: ce Nazaréen les avait trompés. Ils ne pouvaient concevoir comment la chose était possible, mais la réalité de Son arrestation et Son exécution certaine comme malfaiteur en disaient long. La pensée que les rabbins avaient toujours eu raison quand ils Le considéraient comme un imposteur faisait très mal. C'était pourtant la dernière chose qu'ils semblaient devoir accepter, car s'Il avait vraiment été le Messie, personne n'aurait pu mettre la main sur Lui.

Quand, abattus et résignés, les disciples L'entendirent déclarer à la foule s'avançant vers Lui: «C'est ici votre heure, et la puissance des ténèbres» (Luc 22, 53), le monde s'écroula pour eux. Ceux qui, peu avant la Cène, avaient juré vouloir mourir plutôt que de Le renier s'enfuirent pour leur vie, Le laissant à Son sort. Ils ne saisissaient alors pratiquement pas que tous ceux-là – Judas, les soldats, la foule hurlante ainsi que les autorités romaines et juives – accomplissaient exactement ce que les prophètes avaient annoncé. Tout cela devait simplement arriver. À l'instar des puissances des ténèbres, les disciples ne réalisaient pas que Satan allait être vaincu là, à la croix.

Cette parole de Jésus «C'est ici votre heure, et la puissance des ténèbres» constitua le tournant radical dans la guerre contre Satan. Jusqu'à cet instant-là, personne n'avait pu faire de mal à Christ et à Ses disciples. Les pharisiens avaient souvent essayé de L'arrêter, mais en vain: «Ils cherchaient donc à se saisir de lui, et personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n'était pas encore venue» (Jean 7, 3 0; voir aussi Luc 4, 30; Jean 8, 20, etc.)

Mais Son heure étant maintenant venue, Jésus cessa de se défendre contre les accusations et les insultes. Satan et ses sbires allaient pouvoir Le traiter avec cruauté. Dorénavant, cela vaudrait également pour tous les nouveaux chrétiens. Ce que leur Seigneur devait subir – haine, injures, rejet, persécutions et le martyre –, ils devraient aussi l'endurer – chose qu'ils ne comprenaient pas alors.

Il se fit que deux disciples, sur le chemin d'Emmaüs, vidèrent leur coeur en faisant part à un «étranger» de leur profonde déception relativement à ce Jésus de Nazareth; c'était précisément Lui qui s'était joint à eux: «Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël» (Luc 24, 21). Leur regard était tellement chargé de tristesse et de perplexité qu'ils ne reconnurent pas le Seigneur ressuscité. Même si «quelques femmes» avaient affirmé «que des anges leur sont apparus et ont annoncé qu'il est vivant» (v. 22-23), cela n'apportait manifestement aucune consolation aux disciples. On ne devrait pas non plus faire confiance aux visions, si des éléments solides ne viennent pas étayer leur crédibilité. Mais Pierre et Jean s'étaient enquis, et ils avaient trouvé le tombeau vide; ce qui avait fait déborder le vase, car ils ne pouvaient même pas mettre la dépouille mortelle dans un cercueil.

Parce qu'ils manquaient d'intelligence spirituelle, leur rêve d'un Messie régnant en puissance devint un cauchemar. Finie la perspective de s'asseoir sur des trônes aux côtés de Celui qui siégerait sur le trône de David dans le royaume. Tous les disciples étaient pétrifiés de frayeur, car eux aussi pouvaient connaître le même terrible sort que leur Maître. Ils n'avaient aucune compréhension de ce que les prophètes hébreux avaient annoncé: «Maïs il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités» (Es. 53, 5). Jésus était mort pour les péchés du monde.

Quelle ironie du sort que précisément la mort annoncée par les prophètes et qui était pour notre rédemption fût considérée comme «preuve» par les contemporains de Christ qu'Il n'était absolument pas le Messie! «N'es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous!» (Luc 23, 39). C'est ce que Lui cria, en guise de défi, l'un des deux malfaiteurs crucifiés à côté de Jésus. S'Il s'était sauvé Lui-même, personne n'aurait pu l'être. Mais ils ne le comprenaient pas. «S'il est roi d'Israël, qu'il descende de la croix, et nous croirons en lui» (Matth. 27, 42). Les chefs religieux du peuple ironisaient ainsi en grinçant des dents contre Celui qui était là, souffrant sur une croix.

L'absence d'une intervention divine devait les convaincre tous. Les prêtres et les scribes essayaient ainsi de persuader tous ceux qui étaient venus pour assister à Son agonie, en disant: «Il s'est confié en Dieu; que Dieu le délivre maintenant, s'il l'aime. Car il a dit. Je suis Fils de Dieu» (Matth. 23, 43). Ce cri désespéré poussé peu avant Sa mort – «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?» (v. 46) – n'était-il pas l'aveu qu'Il n'avait pas été un serviteur de Dieu, et encore moins Son Fils? Que le ciel fût resté d'airain à cette supplication, cela semblait être une preuve suffisante que l'ancien charpentier de Galilée avait été un imposteur. N'était-ce pas d'une logique irréfutable, qui, en outre, s'appuyait solidement sur l'Écriture?! En effet, les prophètes avaient nettement annoncé que le Messie rétablirait le trône de David et la grandeur d'Israël pour introduire un âge d'or de paix sur la terre entière. Mais Jésus de Nazareth avait échoué: Il n'avait pas apporté la paix. Ses propres paroles auraient dû constituer un avertissement pour les disciples – c'est ce qu'ils pensaient maintenant. Celui-ci pouvait-Il être le Messie, qui avait déclaré un jour: «Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère» (Matth 10, 34-35). Des mots qui retournaient vers Lui en boomerang!

Il avait tout apporté sauf la paix: disputes et divisions entres amis et même dans les familles. Au lieu de mettre sur pied une armée pour délivrer Israël du joug romain – ce que le Messie aurait assurément fait –, ce doux et humble imposteur, accompagné d'anciens pêcheurs, de péagers et de prostituées, avait parcouru le pays pour prêcher la non-violence. En affirmant être le roi d'Israël, Il avait attisé la colère de Rome et rendu les choses bien plus difficiles encore. Les rabbis étaient enfin débarrassés de Lui. Leur conscience, jadis exercée par Sa prédication troublante sur la justice, était maintenant apaisée. Jésus de Nazareth était mort et Ses adeptes, devenus peureux et anxieux, se tenaient coi. C'en était maintenant fini, du moins le pensaient-ils. Mais en réalité, tout cela n'était qu'un commencement. Même Ses propres disciples ne saisirent pas la vérité jusqu'à ce que, après Sa résurrection, Il se manifesta comme le Vivant en en donnant «plusieurs preuves» (cf. Actes 1, 3).

Les doutes de Jean le baptiseur et la profonde déception des disciples furent alimentés par deux éléments qui, aujourd'hui encore, nous préoccupent et restent une cause de confusion et de controverse dans l'Église: le royaume et la croix. Les disciples avaient une conception tout à fait fausse de la manière et du moment où Christ établirait Son royaume. Quant à la croix, ils ne savaient qu'en faire. Elle ne trouvait pas de place dans la vision d'un triomphateur rayonnant, anéantissant les ennemis et régnant avec «une verge de fer» (Ps. 2, 9). Le fait que Jésus avait réellement manifesté une telle puissance en accomplissant de nombreux miracles et en ressuscitant des morts ne concordait vraiment pas avec un homme qui avait été livré et crucifié.

 

Aujourd'hui encore, il y a beaucoup de personnes qui ne savent pas quand et comment le Christ établira Son règne. Ils n'acceptent pas, non plus, que c'est précisément la croix qui devrait déterminer la vie chrétienne. Par contre, ils pensent que les chrétiens devraient, en fait, dominer sur la terre. Après tout, Jésus-Christ avait, après avoir donné un ordre de mission, proclamé: «Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre» (Matth. 2 8, 18). Étant Ses représentants, nous ne serions donc pas toujours obligés de tendre l'autre joue, mais plutôt, en Son nom, nous devrions vaincre le monde. Entre-temps, on enseigne partout que la mission de l'Église est de mettre toutes choses sous son contrôle – depuis le système éducatif et les médias jusqu'au pouvoir gouvernemental – pour établir le règne de Christ, Lui-même regardant avec bienveillance depuis le ciel. Que cela ne se passe pas ainsi se prouve facilement, Bible en main.

Quand, après Sa résurrection, le Seigneur se montra pendant quarante jours à Ses disciples, ils Lui demandèrent: «Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d'Israël?» (Actes 1, 6). Cette question manifestait ce qu'ils avaient compris:

1. Non pas l'Église, mais Christ Lui-même rétablirait le royaume;

2. Il n'avait pas encore pris en charge cette mission, Il le ferait à un moment futur.

3. Le royaume concerne Israël et non l'Église.

Si les disciples s'étaient trompés sur un de ces trois points, Jésus aurait certainement corrigé l'erreur. Qu'Il ne l'eût pas fait constitue pour nous une raison suffisante d'accepter comme correcte chacune de ces trois déclarations de foi relativement au royaume. Jésus se contenta de les rendre attentifs au fait qu'ils n'avaient pas à connaître le moment où Il s'assiérait sur le trône de David pour rétablir le royaume d'Israël. Il leur laissa cependant l'assurance qu'Il le ferait un jour.

Après la résurrection, les disciples du Seigneur étaient maintenant à même de comprendre au moins une chose: il n'existait qu'une possibilité de concilier les contradictions prophétiques, à savoir que Quelqu'un viendrait en faiblesse et serait cependant fort, et que ce Quelqu'un serait rejeté et mis à mort mais qu'Il régnerait à toujours. Il devait simplement venir deux fois! Christ est venu une première fois pour mourir pour nos péchés et établir ainsi Son règne dans le coeur de Ses adeptes et disciples. Après Son ascension, Il reviendra pour régner sur le monde depuis Jérusalem. Comment, autrement, toutes les prophéties pourraient-elles s'accomplir, y compris celles annonçant Son rejet, Sa mort et Sa résurrection?

Quand le Messie fut «retranché» (Dan. 9, 26), ce ne fut pas une défaite comme Ses adversaires le pensaient, mais bien plutôt un coup stratégique calculé dans le combat cosmique pour le trône de l'univers. Cette lutte fut engagée déjà et gagnée aux portes de Jérusalem, où Satan fut le vaincu. C'était il y a 2000 ans. Cette victoire de Jésus n'attend plus que son accomplissement dans le coeur de chacun de Ses disciples par la foi en Lui.

 

Pourquoi la croix? Était-elle vraiment nécessaire? Elle était effectivement le seul moyen possible pour sauver l'humanité du jugement qu'elle méritait et pour vaincre Satan. En Christ, Dieu est venu Lui-même sur la terre pour payer la dette que Sa justice réclamait pour le péché. Chaque péché, même celui qui peut paraître petit à nos yeux, est une agression contre l'infinie justice divine; il s'attire dès lors un sévère châtiment. Nous, créatures mortelles, n'aurions jamais pu effacer cette dette, de sorte que nous aurions dû passer l'éternité loin de Dieu dans la damnation avec Satan. Dieu, qui est infini, a payé à notre place.

C'est ainsi que par amour et compassion, l'Éternel est devenu un homme né d'une vierge. Il n'a naturellement jamais cessé d'être Dieu: c'eût été impossible. Mais jamais Il ne reniera la personnalité qu'Il a prise comme homme. Jésus-Christ est maintenant, et pour toute l'éternité, à la fois Dieu et homme. Comme tel, Il a donc pu payer la rançon que la justice divine réclamait, ce que nous n'aurions pu faire en aucun cas. Comme Il a payé notre dette, Il offre en grâce le pardon des péchés et la vie éternelle à quiconque Lui confesse ses fautes dans la repentance et croit en Lui. Si, après la rébellion de Satan, le combat n'avait été qu'un simple affrontement de forces, Dieu l'aurait instantanément anéanti. Cela n'aurait servi en rien le but de Dieu, car il devait encore être accordé au diable de tenter l'humanité. Parce que Dieu nous aime et aspire à gagner notre amour, il fallait que nous soit offerte la possibilité de choisir librement et de décider nous-mêmes ce qui nous est le plus cher: le Seigneur et Ses bénédictions ou les séductions de Satan. Que celui-ci ait la possibilité de présenter une alternative quant à Dieu, est un élément important du plan du salut divin pour l'humanité.

Représentons-nous un roi qui cherche une épouse parmi les femmes de son royaume. Ce n'est pas aussi facile que l'on pourrait l'imaginer. Il n'apprécierait certainement pas que cette personne s'engage pour sa position, ses richesses ou sa puissance; non, il tient à ce que ce soit par amour pour lui. C'est pourquoi il ne la contraindra pas à l'épouser, même s'il en a le pouvoir. Elle doit choisir librement celui qui lui plaît. Si elle en aime vraiment un autre, le roi ne l'obligera pas par la force à devenir sa femme; elle en serait attristée et révoltée. C'est exactement pour cette raison que Dieu ne contraindra personne à passer l'éternité avec Lui. Cela ferait du ciel un enfer, rempli de gens malheureux et mécontents.

Que penser de ce roi s'il disait à la fiancée de son choix qu'elle peut épouser qui elle veut, tout en chassant de son royaume tous les rivaux potentiels? Ce ne serait pas honnête, et la lutte pour l'amour de cette femme ne serait qu'une farce. Satan est le seul grand rival de Dieu pour l'obtention de la faveur des êtres humains. Il n'a pas été banni par le Tout-Puissant dès avant le déroulement de l'histoire de l'humanité. L'Adversaire séduira l'Église universelle oecuménique pour qu'elle devienne la femme de l'Antichrist; ce faisant, il sert les projets de Dieu qui cherche une épouse pour Son Fils.

Même si la sympathie de Satan n'est qu'hypocrisie, il a en réserve pour ceux disposés à l'adorer puissance, richesses, succès et plaisirs en surabondance. Mais Dieu dit à l'humanité: «Si la voie ouverte par Satan est réellement la meilleure, s'il peut apporter plus de véritable amour et de joie que moi, plus de plaisirs et de satisfactions, suivez-le donc.» Après avoir soupesé les deux offres et trouvé la vérité, David, le psalmiste, a déclaré: «Tu me feras connaître le sentier de la vie; il y a d'abondantes joies devant ta face, des délices éternelles à ta droite» (Ps. 16, 11).

© Appel de Minuit 10 ET 11 / 1999


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JÉSUS ÉTAIT-IL VÉGÉTARIEN?

Une question «charnelle»


Des végétariens américains font de la publicité en se servant du nom de Jésus

Selon l'organisation «People for the Ethical Treatment of Animals», Jésus était végétarien; très logiquement, cette association américaine fait de la publicité en collant son portrait sur des affiches géantes pour inciter les gens à renoncer à la consommation de viandes. Que Jésus n'ait pas rejeté le poisson comme nourriture, cela nous est prouvé par la multiplication des pains pour les cinq mille au bord du lac de Génézareth.

(NZZ 2.6.1999)

Il est effarant de voir tout ce pour quoi le saint nom de Jésus est retenu. Même s'il est largement méprisé, on l'utilise avec abus quand il s'agit de gagner des adeptes pour sa propre cause. Jésus est le Fils de Dieu, le Sauveur et Rédempteur, le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois. Quiconque invoque Son nom est sauvé, et quiconque prie en Son nom est exaucé. En Son nom, nous voulons aller prêcher l'Évangile; mais en aucune manière, nous ne voulons faire usage de ce nom, qui apporte le salut, à des fins publicitaires.

La question de savoir si Jésus était végétarien est en soi insignifiante. Mais puisque nous y sommes confrontés, nous voulons voir ce que nous en dit la Bible. Elle n'affirme pas qu'Il s'était abstenu de viande; au contraire, nous y lisons qu'Il en consommait. Nous le répétons: cette question n'est, pour l'évangélisation, d'aucune importance. Voyons l'enseignement biblique sur ce point.

– Au commencement de la création, il est clair que l'homme était végétarien: «Et Dieu dit: Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence: ce sera votre nourriture» (Gen. 1, 29).

– Mais après le déluge, Dieu recommanda expressément aux êtres humains de manger également de la viande: «Tout ce qui se meut et qui a vie vous servira de nourriture: je vous donne tout cela comme l'herbe verte. Seulement, vous ne mangerez point de chair avec son âme, avec son sang» (Gen. 9, 3-4).

– Quand l'Éternel institua la Pâque, Il marqua Sa volonté de voir les Israélites manger la chair de l'agneau: «On prendra de son sang, et on en mettra sur les deux poteaux et sur le linteau de la porte des maisons où on le mangera. Cette même nuit, on en mangera la chair, rôtie au feu; on la mangera avec des pains sans levain et des herbes amères» (Exode 12, 7-8). Cette fête devait devenir une ordonnance éternelle pour tout le peuple, de génération en génération (v. 17).

– Pendant la traversée du désert, Dieu donna à Son peuple de la viande le soir et du pain le matin: «L'Éternel vous donnera ce soir de la viande à manger, et au matin du pain à satiété, parce que l'Éternel a entendu les murmures que vous avez proférés contre lui; car que sommes-nous? Ce n'est pas contre nous que sont vos murmures, c'est contre l'Éternel... Le soir, il survint des cailles qui couvrirent le camp; et, au matin, il y eut une couche de rosée autour du camp» (Ex, 16, 8.13).

– Les sacrificateurs étaient autorisés à manger la chair des animaux offerts en sacrifice (voir, par exemple, Ex. 29, 26-34).

– En Lévitique 11, l'Éternel déclare quels sont les animaux purs et les impurs; et Il précise aux Israélites: «Parlez aux enfants d'Israël, et dites. Voici les animaux dont vous mangerez parmi toutes les bêtes qui sont sur la terre» (Lév. 11,2).

– Étant donné que comme homme, Jésus était un vrai Israélite et que, comme tel, Il participait au repas de la Pâque, Il a bien certainement mangé de la chair de l'agneau pascal.

Ce fait apparaît clairement en Matthieu 26, 17: «Le premier jour des pains sans levain, les disciples s'adressèrent à Jésus pour lui dire: Où veux-tu que nous te préparions le repas de la Pâque?»

– Dans les Actes des apôtres, le commandement relatif aux animaux purs et impurs est aboli:

«Il eut faim, et il voulut manger, pendant qu'on lui préparait à manger, il tomba en extase. Il vit le ciel ouvert, et un objet semblable à une grande nappe attachée par les quatre coins, qui descendait et s'abaissait vers la terre, et où se trouvaient tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre et les oiseaux du ciel. Et une voix lui dit. Lève-toi, Pierre, tue et mange» (Actes 10, 1013).

– La Bible nous recommande expressément de ne pas imposer aux autres de «lois concernant les aliments»: «Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d'une fête, d'une nouvelle lune, ou des sabbats» (Col. 2, 16).

– C'est certainement faire preuve de sectarisme que d'interdire aux autres de manger de la viande; c'est ce qui ressort de 1 Timothée 4, 3-4: «... prescrivant de ne pas se marier, et de s'abstenir d'aliments que Dieu a créés pour qu'ils soient pris avec actions de grâces par ceux qui sont fidèles et qui ont connu la vérité. Car tout ce que Dieu a créé est bon, et rien ne doit être rejeté, pourvu qu'on le prenne avec actions de grâces.»

– En conclusion, nous pouvons affirmer que chacun doit être certain de ses opinions. Si quelqu'un renonce à consommer de la viande, il peut assurément maintenir cette attitude. Mais nul ne peut imposer une loi à un autre; bien plutôt, il doit le laisser dans la liberté de la foi. Il est écrit en Romains 14, 2-3: «Tel croit pouvoir manger de tout: tel autre, qui est faible, ne mange que des légumes. Que celui qui mange ne méprise point celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge point celui qui mange, car Dieu l'a accueilli.»

N.L.

©  Appel de Minuit 10 / 1999

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JÉSUS EST JUIF


Quand Israël était enfant, je l’ai aimé, et j’ai appelé mon Fils hors d'Égypte.

Osée 11.1 et Matthieu 2.13-18


Jésus devint Bar-Mitzva, Fils du commandement.

«Les parents de Jésus allaient chaque année à Jérusalem, pour y fêter la Pâque. Lorsqu'il eût douze ans (dans sa treizième année), ils montèrent à Jérusalem selon la coutume de la fête. Puis quand les jours furent écoulés, ils repartirent mais l’enfant resta à Jérusalem et ses parents ne s’en aperçurent pas. Ils pensaient qu'il se trouvait avec leurs compagnons de voyage; ils firent toute une journée de marche, et ils le cherchaient parmi leurs parents et amis. Mais ils ne le trouvèrent pas, de sorte qu'ils retournèrent à Jérusalem pour le chercher. Le troisième jour, ils le trouvèrent dans le Temple: il était assis au milieu des docteurs (de la Loi), les écoutant et leur posant des questions. Tous ceux qui l’entendaient s’émerveillaient de son intelligence et de ses réponses. Lorsque ses parents le retrouvèrent, ils furent très étonnés et sa mère lui dit: «Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? Voici ton père et moi te cherchions, et nous étions inquiets. Il leur répondit: «Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m’occupe des affaires de mon Père? Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait. Jésus retourna alors à Nazareth avec eux. Il leur obéissait. Sa mère gardait en son coeur le souvenir de tous ces événements. Jésus grandissait de corps, progressait en sagesse, et se rendait agréable à Dieu et aux hommes.» Luc 2.41-52 


Jésus est Juif

Lorsque nous disons à nos parents et amis juifs que Jésus est bien notre Messie, celui que Moïse, les psaumes et les prophètes ont annoncé, nous suscitons une réaction bien compréhensible: comment, s'il est le Messie d'Israël, ceux qui se disent ses disciples nous ont-ils méprisés et assassinés? Pourquoi les massacres du temps des croisades, de l’inquisition, et en ce XXème siècle un génocide qui a fait 6 millions de morts dans les pays couverts de clochers de toutes les dénominations?

Nous affirmons avec force qu'il faut établir une différence nette entre la civilisation qui se dit chrétienne, et l’Église composée d'hommes et de femmes qui ont réellement acceptés le Messie comme leur Sauveur et leur Seigneur. Comment s’y reconnaître? Jésus répond à cette question lorsqu'Il affirme que l’on reconnaît un arbre que Dieu a planté aux fruits qu’il porte: l’amour, le pardon, la sagesse, la maîtrise de soi...

Cet article, écrit par notre ami Harold Seveber, souligne que Jésus est venu premièrement chercher et sauver les brebis perdues de la Maison d'Israël. Et le Messie nous demande, jusqu'à son retour, d'être ses témoins à Jérusalem...comme aussi à toutes les Nations de la terre.

Jésus est Juif! Pour certains cette affirmation paraît d'une simplicité exagérée mais cette affirmation est nécessaire. Je suis convaincu que beaucoup de Chrétiens, et aussi des Juifs, n'admettent pas à sa juste valeur la judaïcité de Jésus. À l'une de nos récentes conférences bibliques, une dame chrétienne a voulu me rappeler, lorsque j’ai affirmé la judaïcité de Jésus, «qu'il n'était plus réellement Juif puisqu'Il était devenu chrétien».

Souvent il m’arrive d'entendre des chrétiens parler du Rabbin Saul (Paul de Tarse), des disciples et des autres personnages juifs du livre de la Nouvelle Alliance (le Nouveau-Testament) comme s'ils étaient exclusivement chrétiens et qu'ils avaient tout à fait cessé d'être juifs. Cela est particulièrement sensible pour Jean que beaucoup appellent uniquement «le Baptiste». Ils ne pensent pas à lui comme étant Jean Lévi, ce qui signifie Jean le Sacrificateur ou Jean le Lévite.

La judaïcité de Jésus est un thème capital dans le message de la Bible et l’accomplissement de la prophétie biblique. Tout ce que Jésus a fait durant sa vie démontre son appartenance au peuple juif. Encore aujourd'hui, cela est affirmé par le fait qu'il vit éternellement et qu'Il intercède pour nous. Il est notre Souverain Sacrificateur (Grand Prêtre) Juif exerçant son office dans le Temple céleste. (Lettre aux Hébreux 9 et 10)

Lorsque je lis les Écritures, je trouve remarquable que là où il nous est donné une description du ciel, il est chaque fois fait mention du Temple. Le Royaume des cieux est en réalité un lieu «juif». Le Messie Jésus s’y trouve, officiant pour nous comme Souverain Sacrificateur. Il est là parce que Dieu est fidèle aux promesses données à Abraham, Isaac et Jacob.

(Genèse 12; Psaume 110; Hébreux 4.14-16; 6.20; 10.19-24)

Il est intéressant de noter que l’Encyclopédie Juive «the Jewish Encyclopédia» précise: «Les évangiles sont les annales rapportant la vie de Jésus. L’évangile de Jean est davantage un traité reflétant la théologie de son auteur qu'une biographie de Jésus. Mais Matthieu, Marc et Luc représentent un portrait raisonnablement fidèle de Jésus en tant que Juif vivant à son époque».(volume 10, page 10).


Né d'une femme en Israël

Ainsi la judaïcité de Jésus peut tout d'abord se reconnaître à la façon dont il est né. Il est né d'une mère juive: Myriam (Marie). À l'origine, la descendance juive était déterminée par la ligne du père mais depuis la captivité, la descendance juive est transmise par la mère et non par le père. La raison en est évidente: l'enfant né d'une mère juive est toujours juif. Tracer la lignée à travers la mère était une tentative faite pour préserver la communauté juive. Voici l'une des raisons à cette règle. À travers les persécutions il y eut des viols. Les rabbins ont voulus que l’enfant qui pouvait naître de ces violences soit totalement accepté par la communauté.

Le récit de la naissance de Jésus dans le Nouveau-Testament donne de nombreux détails concernant Myriam sa mère. Par contre nous ne savons que très peu de choses concernat son père adoptif et terrestre, Joseph. La raison en est que la conception et la naissance virginales sont fortement soulignées. (Ésaïe 7.14; 9.5-6; Matt 1.22-23)

En plus de sa naissance, c'est aussi à travers certaines réactions de sa mère que nous voyons une forte personnalité apparaître dans sa vie et son ministère? C'est sa mère qui lui posa des questions au Temple, à Jérusalem (Luc 2.48). C'est sa mère qui garda toutes ces choses et y réfléchit dans son coeur (Luc 2.19; 2.51). Elle fut auprès de Lui lors du premier miracle accompli à Cana en Galilée (Jean 2.1-12). Il est intéressant de noter que le miracle a été fait sur sa demande. Nous la voyons suivre le ministère de son Fils, elle sera présente lors de Sa mort et de Sa résurrection.

Les historiens peuvent argumenter et dire que Joseph mourut lorsque Jésus était encore un adolescent. Même avant sa mort, nous remarquons que sa vie fut plus discrète que celle de Myriam, la mère de Jésus. La présence de Marie à travers la vie de son Fils est une preuve constante de sa judaïcité. Encore aujourd'hui, il est intéressant de remarquer que la mère juive joue un rôle important dans la famille, de nombreux livres ont été écrits sur ce sujet et maintes anecdotes sur «la mère juive» sont racontées avec tendresse et sourire. Ainsi nous apprenons que la judaïcité de la mère détermine de différentes façons la judaïcité du foyer.


Qui est Juif?

Voici la définition actuelle selon les règles établies par la Cour Suprême d'Israël: 

«Est Juif celui qui est né d'une mère juive et qui ne s'est pas converti à une autre religion». 

Il est extrêmement significatif que Jésus ait rempli ces deux définitions: il a été réellement un Juif selon la Bible.

Cela est également démontré par le fait que ses parents l'ont élevé en accord avec les traditions et les coutumes juives de son temps. Notez combien les Écritures l'identifient comme étant Juif. Il fut circoncis le 8ème jour et à ce moment-là il reçut son nom: Jésus - Yeshoua en hébreu. Selon la loi et la tradition juives, l'acte de circoncision prouve que celui qui est né d'une mère juive est véritablement juif et qu'il fait partie de la communauté d'Israël. La circoncision était le signe de l’Alliance traitée par Dieu avec Abram (Genèse 9.14). Dans le judaïsme, cela est appelé «Berith-Mila» ou «l'Alliance de la circoncision». Cet acte est pratiqué le 8ème jour et c'est le signe extérieur que cet enfant est fils d'Abraham et ainsi héritier de la promesse. L’observance de la loi et de la tradition est encore pratiquée de nos jours et c'est la coutume de donner à l'enfant son nom juif au moment de sa circoncision (Luc 2.21-24). Dans les temps bibliques c'était aussi une pratique courante que de donner au fils le nom du père ou celui d'un parent important. Non seulement le nom de Jésus fut indiqué par Dieu comme un ordre mais en acceptant ce nom et en le donnant à l'enfant ses parents ont suivi la coutume et les observances du judaïsme de leur temps. Le nom de Jésus - Yéshoua - en hébreu, fut donné par Dieu. Ce nom signifie: Yah = l'Éternel, et Shoua = sauve. L'ange ajouta: «car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés». Comparez Matthieu 1.21; Ésaïe 45.21, 22; Psaume 118.14)

Le second éléments de la loi et de la tradition juives observé par les parents de Jésus a été le «Pidyon-Haben», ce qui signifie «le rachat du fils». Selon la loi de Dieu, l’enfant mâle qui était le premier-né d'une famille devait être «racheté» 40 jours après sa naissance (Lévitique 12). Cet acte remémore la Pâque, lorsque l’Éternel libéra les enfants d'Israël de l’Égypte (Exode 13.15). Dieu avait demandé que tous les parents juifs «rachètent» leurs fils premiers-nés. Comme le plan de Dieu pour notre rachat est merveilleux!

Jésus est l’Agneau donné par Dieu et qui fut sacrifié pour la nouvelle Pâque. Il est également le Fils premier-né symboliquement racheté de la mort par le «Pidyon-Gaben». Mais il put devenir le Rédempteur (Celui qui rachète) de tous les hommes, Juifs et non-juifs.

Encore aujourd'hui le «rachat du fils» est observé dans les familles juives pratiquantes. Une somme en Sheckl (monnaie actuelle d'Israël) est donnée à un cohen qui est un descendant d'Aaron le Sacrificateur. En suivant cette coutume, les parents de Jésus démontraient, une fois encore, que l'enfant et qu'eux-mêmes étaient des Juifs respectueux de la loi. Ainsi, nous apprenons: «...lorsque le moment fixé par Dieu fut arrivé, Dieu envoya son Fils qui naquit d'une femme. Il fut soumis à la loi juive afin de racheter ceux qui étaient sous la loi et que nous puissions ainsi devenir des fils...» (Galates 4.4-5).

Nous ne savons que très peu de choses sur l'enfance de Jésus. Mais en nous basant sur le fait que Marie et Joseph observaient soigneusement les préceptes de la loi, nous sommes certains que Jésus fut élevé dans un foyer profondément juif. Nous pouvons penser qu'ils avaient posé une Mezouza sur le montant de la porte (Deutéronome 6.9). Je suis aussi persuadé que cette famille respectait les trois moments de la prière traditionnels quotidiens et qu'ils se tournaient en direction de Jérusalem pour invoquer Dieu. Les hommes portaient probablement les Tefilline (Deutéronome 6.8). Ils participaient aux Fêtes instituées par Dieu comme Pessah (la Pâque), Souccoth (la fête des cabanes), Yom-kippour (le jour des expiations)... Ses parents devaient avoir observé soigneusement le commandement: 

«Ces paroles que je te donne aujourd'hui seront dans ton coeur. Tu les enseigneras à tes enfants et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu partiras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras». Deutéronome 6.4-9 


Bar-Mitzva

Une autre partie de l'enseignement que Jésus reçut dans sa famille juive fut la préparation à sa «Bar-Mitzva». Selon la loi de Dieu à Israël, chaque année ils montaient à Jérusalem pour la Pâque. Ce voyage devait aussi faire partie de sa préparation à la «Bar-Mitzva». Bar-Mitzva signifie littéralement - le fils du commandement -. Cette cérémonie est célébrée lorsqu'un garçon est alors considéré comme étant devenu adulte et il peut entièrement vivre la vie religieuse et civile de la Communauté. En outre, c’est à ce moment-là que le père est libéré de la responsabilité des péchés de son fils.

La Bible nous apprend que lorsque Jésus fut âgé de 12 ans (donc quand il entra dans sa 13ème année), il monta avec sa famille pour célébrer la fête. C'est alors qu'il fut retrouvé, au bout de trois jours, écoutant les rabbins et les interrogeant. «Tous ceux qui l'entendaient étaient frappés de son intelligence et de ses réponses» (Luc 2.42-50). De toute évidence, Jésus avait voulu rester dans la maison de Son Père au lieu de retourner à Nazareth avec Joseph et Marie. Il désirait questionner davantage les docteurs de la loi et recevoir l'instruction selon la tradition et la pensée rabbinique de son temps.

 

Le Docteur David Flusser, commentant ce passage de la vie de Jésus, dit: 

«l'épisode que Luc nous rapporte sur le garçon Jésus ne contredit pas ce que nous savons déjà au sujet de l’éducation juive de Jésus. Plusieurs affirment, avec quelques bonnes raisons, que les disciples du Messie étaient des gens simples et peu instruits. (Actes 4.13). De là certains concluent que Jésus lui-même n'était pas instruit, qu'Il n'avait jamais étudié... Lorsque nous écoutons soigneusement les affirmations de Jésus contre un certain enseignement traditionnel de son époque, il est facile d'observer et d'admettre que Jésus était loin d'être ignorant. Il était parfaitement à l'aise à la fois avec la loi, les prophètes, les psaumes, et tout à fait au courant de la tradition orale... Le degré de connaissance de Jésus était incomparablement supérieur à celui de l’apôtre Paul». («Jésus», David Flusser, page 18).

Puis le Docteur Flusser va encore plus loin en affirmant: «la confirmation que l'enseignement de Jésus était parfaitement juif nous est fournie par le fait que même ses opposants avaient l'habitude de s'adresser à lui en l’appelant Rabbi, c'est à dire Maître».

De bien des façons la Bible souligne clairement que Jésus était totalement Juif. Et sa judaïcité est aussi bien définie vis-à-vis des Romains et des Grecs que vis-à-vis des Juifs de son époque. Lui-même ne l'a jamais nié mais au contraire, il s'en est servi pour enseigner le peuple d'Israël au sujet des vérités qui concernent Dieu, son salut et son jugement. En soulignant, ce qui est évident, que Jésus était Juif, il est merveilleux d'apprendre que le message de l'Évangile est d'abord destiné au peuple Juif, puis ensuite à toutes les nations. (Matthieu 10.5-6; 15.24; Romains 1.16-17)

Comme nous cherchons à proclamer fidèlement le message de la Bonne Nouvelle, l’Évangile, au peuple Juif, nous affirmons aussi avec force l'origine juive de cet Évangile. Mais si nous commettons l’erreur de ne pas reconnaître l'impérieuse nécessité d'annoncer ce message au peuple juif, nous montrons par là que nous avons oublié les racines profondément juives de l'Évangile et du Messie lui-même. Dans ce cas nous manquons à notre devoir et à l'ordre que nous avons reçu d'être Ses témoins: 

«l'Écriture affirme que le Messie devrait souffrir... et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les Nations, en commençant par Jérusalem...» 

(Luc 24.45-48; Actes 1.6-8; 1 Corinthiens 9.16)

Harold A. Sevener

Le Webmaster de Parole de vie RB le 8/11/97

© Source: Le berger d'Israël 


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