Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Etudes bibliques

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ANGES ET DÉMONS, CE QUE LA BIBLE EN DIT


Le culte des anges attire de plus en plus les hommes en quête de spiritualité. La philosophie du New Âge, en vogue actuellement, renforce la confusion au sujet des anges. Toutes les religions parlent des anges. On enseigne même qu'il faut les adorer!

DANGER! La Bible nous donne des vérités très précises sur ces serviteurs de Dieu: le mot ANGE au singulier apparaît dans 189 versets, ANGES au pluriel dans 87 versets, sans compter d'autres passages où ils ont des appellations diverses: messagers, envoyés, serviteurs, fils de Dieu, etc.

Cet article fait le point sur les plus importants versets bibliques qui évoquent les anges qu'ils soient serviteurs, gardiens, messagers et adversaires.

Attention à ne pas adorer les créatures à la place du Créateur: Seul Dieu a droit à notre adoration!

1. La hiérarchie des anges et leur apparence : L'ange de l'Eternel. L'archange Michel, l'ange Gabriel, les anges des nations, les chérubins, les séraphins au service de Dieu. A quoi ressemblent les anges ?

5. Reconnaître les anges : Comment différencier les anges saints des anges trompeurs ?

2. Statut des anges : Les anges n'ont pas accès au salut par le sang de Jésus, mais les hommes oui ! Les anges ne peuvent procréer et ils ne peuvent pas lire les pensées de nos coeurs.

6. Lucifer, ange de lumière : Sur satan voir l'article de Bibliorama.com Dieu et satan

3. Mission des anges : Des serviteurs très variés sous le haut commandement de Jésus-Christ.

7. Satan et les anges déchus : on les appelle démons de possession et d'oppression : ils ont été vaincus !

4. Les anges et les humains : A-t-on un ange gardien ? Doit-on adorer les anges ? Anges et humains ont des rapports bien définis dans la Bible.

8. Conclusion : Lisez l'Apocalypse pour approfondir votre connaissance des anges !

1. La hiérarchie des anges: L'Ange de l'Éternel; Archanges et anges au service de Dieu. Leur apparence.

Les anges existent: la Bible le confirme. Ils sont, comme les hommes, des créatures de Dieu mais ils évoluent dans un univers spirituel complètement différent de notre univers matériel. Ils ont pourtant accès à notre monde et se transforment à volonté en prenant une apparence humaine, la forme d'un vent ou d'une flamme:

Héb 1:7 De plus, il dit des anges: Celui qui fait de ses anges des vents, Et de ses serviteurs une flamme de feu.

Héb 13:2 N'oubliez pas l'hospitalité; car, en l'exerçant, quelques-uns ont logé des anges, sans le savoir.

Les anges ont été créés avant les hommes mais la Bible ne nous dit pas quand. Cependant nous savons que les anges ont assisté à la création du monde et de l'Humanité.

Job 38:7 Alors que les étoiles du matin éclataient en chants d'allégresse, Et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie...

Les anges sont dotés d'une intégrité et d'une obéissance à Dieu indiscutables mais doués d'une volonté libre qui les rend vulnérables à la tentation et même au péché. Nous savons aussi qu'il y a eu, parmi les anges, une révolte contre Dieu. L'Ancien et le Nouveau Testaments précisent qu'une partie des anges ont abandonné leur sainteté sous l'emprise de Satan (p. ex. Ésaïe 14:12-15; Matthieu 25:41; Apocalypse 12:9). Plusieurs ont désobéi à Dieu, dont Satan est le chef de file. Ils ont été maudits. (Voir l'article Dieu contre Satan pour de plus amples détails).

Les anges élus, ceux qui restent fidèles à Dieu, oeuvrent à son service pour le bonheur des hommes. Les anges déchus cherchent à faire du mal aux hommes. 

La présente étude à travers les Livres Inspirés de la Bible se voudrait être à la fois un encouragement pour les chrétiens et aussi une mise en garde contre «certaines forces des ténèbres».


Hiérarchie des Anges: l'Ange de l'Éternel

Dans l'Ancien Testament, au temps des Patriarches, puis au temps de Moïse, Dieu envoie «Son Ange de l'Éternel» pour accomplir des actions miraculeuses dans son peuple.

Exode 23:20-21 Voici, j'envoie un ange devant toi, pour te protéger en chemin, et pour te faire arriver au lieu que j'ai préparé. Tiens-toi sur tes gardes en sa présence, et écoute sa voix; ne lui résiste point, parce qu'il ne pardonnera pas vos péchés, car mon nom est en lui.

Dans plusieurs passages de l'AT, il est assimilé à Dieu lui-même, parlant comme Dieu (Genèse 31:11ss), protègeant (Ésaïe 63:9) et dirigeant (2R 1.3). Jacob lutte contre cet ange pendant toute une nuit et il dira: j'ai lutté contre l'Éternel ! (Il assimiliera Dieu avec cet ange dans Genèse 32:30 et 48:16). Plusieurs ont donc identifié cet «Ange de l'Éternel» à Dieu lui-même, car cet ange porte le nom de Dieu. Cet ange de l'Éternel est donc la personne du Fils: Il est, dès le commencement, avec Dieu et il agit pour Le Père. Puisque le Fils est incréé, il convient donc de ne pas le placer au rang des anges. Dans son cas le mot «ange» = «envoyé».

 

Hiérarchie des Anges: l'Archange Michel

L'archange est le chef des anges. Plusieurs passages bibliques le nomment MICHEL. Il est l'exécuteur de combats particulièrement puissants contre les anges déchus. Dans le passage ci-dessous, Jude fait allusion à une tradition juive qui dit que le Diable voulait s'emparer de la dépouille mortelle de Moïse pour inviter les hommes à l'adorer. Mais Dieu n'aurait pas permis cela et aurait donc cacher cette dépouille. Nul ne sait où Moïse a été enterré.

Jude 9 Or, l'archange Michel, lorsqu'il contestait avec le diable et lui disputait le corps de Moïse, n'osa pas porter contre lui un jugement injurieux, mais il dit: Que le Seigneur te réprime!

Apocalypse 12:7 Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel...

1 Thessaloniciens 4:16 Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d'un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement...

L'Archange est aussi celui qui déclenchera le retour de Christ. Dans le livre de Daniel, riche en visions célestes, Michel est également assimilé à l'ange gardien du peuple d'Israël:

Daniel 12:1 En ce temps-là se lèvera Micaël, le grand chef, le défenseur des enfants de ton peuple; et ce sera une époque de détresse, telle qu'il n'y en a point eu de semblable depuis que les nations existent jusqu'à cette époque. En ce temps-là, ceux de ton peuple qui seront trouvés inscrits dans le livre seront sauvés.


Hiérarchie des Anges: l'ange Gabriel

Autre ange nommé par la Bible comme un ange particulier devant Dieu, l'ange GABRIEL, qui a annoncé la venue du Messie à Marie. Il semble être le porte-parole privilégié en ce qui concerne les choses du royaume de Dieu:

Luc 1:19 L'ange lui répondit: Je suis Gabriel, je me tiens devant Dieu; j'ai été envoyé pour te parler, et pour t'annoncer cette bonne nouvelle.

Daniel 8:16 Et j'entendis la voix d'un homme au milieu de l'Ulaï; il cria et dit: Gabriel, explique-lui la vision.

Daniel 9:22 Gabriel m'instruisit, et s'entretint avec moi. Il me dit: Daniel, je suis venu maintenant pour ouvrir ton intelligence.


Hiérarchie des Anges: les anges élus pour les nations

Le livre de Daniel, chapitre 10, nous enseigne que chaque nation, chaque peuple humain possède son ange gardien qui lutte pour sa défense dans le ciel. Le ciel serait alors comme un vaste champ de bataille, invisible aux hommes, où les catégories d'anges lutteraient les unes avec les autres, pour ou contre l'intérêt des hommes.

Dans cet épisode particulier, Daniel se met à prier pour que Dieu autorise le retour du peuple d'Israël vers la terre promise. Au bout de 15 jours de jeûne partiel, un ange vient avertir Daniel qu'il y a eu un grand combat dans le ciel pour que sa prière soit exaucée. Cet texte confirme les écrits de Paul qui évoquent des principauté célestes:

Éphésiens 3:8-9 A moi, qui suis le moindre de tous les saints, cette grâce a été accordée d'annoncer aux païens les richesses incompréhensibles de Christ (...) afin que les dominations et les autorités dans les lieux célestes connaissent aujourd'hui par l'Eglise la sagesse infiniment variée de Dieu...

Éphésiens 6:12 Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes.

 

Pour votre réflexion personnelle, sachez que plusieurs évangélistes modernes considèrent que ces dominations et principautés des ténèbres pourraient être assimilées aux grandes organisations mondiales qui agissent contre Christ: le Catholicisme qui vénère Marie et les Saints, les grandes religions qui nient le sang de Christ, les grandes idéologies anticléricales, les cartels de la mafia, les organismes cachés qui régissent les finances mondiales, l'esprit de révolte qui envoûtent les jeunes à travers les musiques du Rock'n Roll, etc.

Pour donner un exemple précis, on peut ainsi légitimement penser que l'effondrement du Communisme dans le bloc de l'Est en 1989 est le résultat d'un important combat de la foi, animé par les anges et les prières des saints, dans les lieux célestes.


Hiérarchie des Anges: les Chérubins, les Séraphins

Les chérubins semblent avoir des missions touchant aux châtiments et à la rédemption des hommes. C'est eux qui interdisent l'accès au jardin d'Éden après la désobéissance de l'Homme (Genèse 3:24). Moïse recevra l'instruction divine de faire sculpter deux chérubins à placer sur le coffre sacré de la loi: représentétaion matérielle des réalités spirituelles: les chérubins sont auprès du trône de Dieu pour le servir. La Bible prête aux chérubins les qualités de perfection de certains animaux: la force du lion, la rapidité de l'aigle, l'intelligence de l'homme et l'utilité du boeuf. 

Exode 25:22 C'est là que je me rencontrerai avec toi; du haut du propitiatoire, entre les deux chérubins placés sur l'arche du témoignage, je te donnerai tous mes ordres pour les enfants d'Israël.

 

Les séraphins sont une autre catégorie d'anges mentionnées dans Ésaïe 6: leur nom signifient littéralement: qui brûlent. Nous savons peu de choses sur eux, certains pensant qu'ils constituent le rang le plus élevé parce que leur amour de Dieu est le plus brûlant.

Ésaïe 6:2 Des séraphins se tenaient au-dessus de lui; ils avaient chacun six ailes; deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour voler.


2. Statut des anges: Ils n'ont pas accès au salut par le sang de Jésus

Les hommes ont un statut bien différent de celui des anges devant la justice de Dieu: ils ont une chance formidable: ils peuvent être sauvés !

Ce n'est pas le cas des anges qui ont désobéi: Dieu les destine à la condamnation éternelle sans possibilité de salut.

2 Pi 2: 4 (...) Dieu n'a pas épargné les anges qui ont péché, mais il les a précipités dans les abîmes de ténèbres et les réserve pour le jugement...

Jude 6 il a réservé pour le jugement du grand jour, enchaînés éternellement par les ténèbres, les anges qui n'ont pas gardé leur dignité, mais qui ont abandonné leur propre demeure;

La Bible ne dit pas explicitement pourquoi les anges déchus sont condamnés. On peut émettre une hypothèse: les anges ont eu accès à la gloire de Dieu et en désobéissant, ils ont réalisé une offense d'autant plus impardonnable qu'ils avaient vu Dieu. Cette distinction doit nous faire comprendre l'amour infini de Dieu pour les hommes: il n'a pas hésité à envoyer son Fils mourir sur la croix pour le salut de l'humanité. 

Héb 2:16 Car assurément ce n'est pas à des anges que Jésus vient en aide, mais c'est à la postérité d'Abraham.

2 Pi 2:9 Le Seigneur sait délivrer de l'épreuve les hommes pieux, et réserver les injustes pour être punis au jour du jugement,

Le texte suivant de l'apôtre Pierre nous révèle que l'Évangile est destiné aux hommes. La Bonne Nouvelle du Salut est l'héritage des hommes qui croiront en Christ. Les anges contemplent avec envie cette justice de Dieu de laquelle ils sont exclus. Quel amour de Dieu pour nous !

1 Pi 1:12 Il leur fut révélé que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu'ils étaient les dispensateurs de ces choses, que vous ont annoncées maintenant ceux qui vous ont prêché l'Évangile par le Saint-Esprit envoyé du ciel, et dans lesquelles les anges désirent plonger leurs regards.

Les anges sont au service de Dieu et donc, par voie de conséquence directe, ils sont au service de l'Évangile. Ils se réjouissent avec Dieu pour chaque repentance humaine:

Luc 15:10 Jésus dit: De même, je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent.

Les anges ne peuvent procréer mais les hommes oui !

Autre caractéristique qui différencie les hommes et les anges dans le Création de Dieu: les hommes ont été créés à l'image de Dieu. Cette distinction est d'importance quand on considère que l'homme peut lui-même créer comme Dieu, c'est-à-dire procréer, engendrer la vie par sa propre volonté. N'est-ce pas formidable pour un père de retrouver dans son enfant les traits de son physique et de son caractère? C'est en cela que nous sommes à l'image de Dieu qui a mis en l'homme quelques aspects de sa divinité et dans son fils Jésus TOUS les traits de son caractère divin:

Colossiens 1:19 Car Dieu a voulu que toute plénitude habitât en Jésus.

Les anges eux ne sont pas des créatures qui peuvent procréer selon ce que dit Jésus dans le verset suivant:

Matthieu 22:30 Car, à la résurrection, les hommes ne prendront point de femmes, ni les femmes de maris, mais ils seront comme les anges de Dieu dans le ciel.

Les anges ne peuvent lire nos pensées !

Les anges, malgré leur sagesse et leur puissance n'ont pas toutes les qualités de Dieu. La Bible nous enseigne que seul Dieu connaît l'intimité du coeur des hommes et leurs pensées:

Psaume 94:11 L'Éternel connaît les pensées de l'homme, Il sait qu'elles sont vaines.

Psaume 139:23 Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon coeur! Éprouve-moi, et connais mes pensées!

Ainsi, fort de ces versets, que personne ne vous effraie en prétendant que le diable ou les démons connaissent vos pensées ! Seul Dieu a accès au plus profond de votre coeur et c'est une assurance de paix que la Bible nous procure !


3. Mission des anges: des services très variés sous le commandement de Jésus-Christ

Jésus-Christ, homme en tout point pareil à nous, hormis notre nature pécheresse, est aussi le Fils de Dieu, l'empreinte de Dieu Le Père. En réalisant à la perfection sa mission de salut sur terre, en vivant dans l'obéissance sans commettre de péchés, en acceptant de mourir injustement pour le salut des hommes, il a finalement été ressuscité. Il a reçu la place de premier en toutes choses et a obtenu de Dieu le commandement suprême sur toute la Création, dont celle des anges:

Héb 1:4-6 Christ est devenu d'autant supérieur aux anges qu'il a hérité d'un nom plus excellent que le leur. Car auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit: Tu es mon Fils, Je t'ai engendré aujourd'hui? Et encore: Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils? Et lorsqu'il introduit de nouveau dans le monde le premier-né, il dit: Que tous les anges de Dieu l'adorent !

Matthieu 26:53 Jésus dit: Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l'instant plus de douze légions d'anges?

Les anges sont donc à son service. Le livre de l'Apocalypse dans son ensemble montre de nombreux passages où des ordres sont donnés par Christ aux anges des sphères célestes.

Parmi les attributs des anges, nous trouvons l'adoration de Dieu (Héb 1:6), l'obéissance stricte (Mat 6:10), la sagesse et le discernement du bien et du mal, une intelligence supérieure aux hommes (2 Sam 14:17), l'humilité (Jude 9), la puissance (Ps 103:20) et surtout la sainteté (Ap 14:10) qui leur permet d'être agréés en présence de Dieu.

Les missions des anges sont variées:

* Ils exécutent les arrêts de la justice de Dieu et assureront le déroulement des grands évènements de la fin des temps: Gn 3:24; Nb 22:22; Mat 13:39; Mc 13:27

* Ils sont des messagers de Dieu vers les hommes et leur apportent: 

* des annonciations (Lc 1:11); 

* des avertissements (Mt 2:13: Hb 2:2);

* des instructions (Mt 28:2-6; Actes 10:3; Dn 4:13);

* des encouragements (Actes 27:23; Gn 28:12)

* des révélations (Ac 7:53; Ga 3:19; Hb 2:2; Ap 1:1).

* Ils sont des serviteurs au service des chrétiens:

Hébreux 1:14 Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut?

Ceci nous amène tout naturellement à parler des anges gardiens !


4. Les anges et les humains: Y a-t-il des anges gardiens ? Doit-on adorer les anges ? Anges et humains ont des rapports bien définis dans la Bible.

Plusieurs passages bibliques bien précis évoquent la présence d'anges gardiens à nos côtés. Cependant, le Seigneur n'a jamais déclaré de façon doctrinale que chaque humain avait SON ange gardien. Il convient donc de ne pas déborder le récit biblique en enseignant cela. Les versets suivants parlent d'anges protecteurs, mais pas de gardes du corps personnalisés.

Matthieu 18:10 Jésus dit: Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits; car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux.

Psaume 91:11 Car il ordonnera à ses anges De te garder dans toutes tes voies;

Il est à remarquer que Satan est venu tenter Jésus précisément au sujet des anges gardiens (Luc 4:10). Ce doit être un avertissement pour le chrétien qui ne doit pas placer sa confiance dans les anges mais en Dieu. Lui seul mérite notre reconnaissance.

L'adoration des anges est en outre formellement interdite dans la Bible. Qui plus est, un ange au service de Dieu refusera toujours de se laisser adorer par un homme. C'est là un bon moyen de discerner un ange bon d'un ange trompeur ! L'apôtre Jean effrayé par un ange puissant crut bon l'adorer: voici la réponse de l'ange:

Ap 19:10 Et je tombai à ses pieds pour l'adorer; mais il me dit: Garde-toi de le faire! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères qui ont le témoignage de Jésus. Adore Dieu. Car le témoignage de Jésus est l'esprit de la prophétie.

 

De nombreuses religions adorent les anges, ou les vénèrent, ou encore font d'eux des intercesseurs. La Bible est bien précise sur ces points: seul Dieu mérite notre adoration, et les anges élus refuseront d'usurper ce qui revient à Dieu !

Psaume 148:2 Louez Dieu, vous tous ses anges! Louez Dieu, vous toutes ses armées!

 

5. Reconnaître les anges: Comment différencier les anges saints des anges trompeurs ?

Nous venons de le voir: l'ange obéit à des ordres. S'il est saint, sa mission sera conforme à la parole de Dieu, à l'enseignement délivré par la Bible.

L'adoration de Dieu le Père, l'adoration de Jésus-Christ, Fils de Dieu, sont des commandements valables pour les hommes aussi bien que pour les anges. Ainsi tout ange qui enseignerait aux hommes un autre culte, ou une autre loi serait maudit, anathème:

Galates1:8 Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il soit anathème !

La Bible prévient les enfants de Dieu qu'il y aura des séducteurs qui viendront précher le culte des anges pour tenter de les détourner de la vraie foi. Prudence donc: il convient d'étudier toute prédication, tout enseignement à la lumière des Écritures et de fuir toute doctrine suspecte, imprécise, litigieuse ou par trop séduisante !

Col 2:18 Qu'aucun homme, sous une apparence d'humilité et par un culte des anges, ne vous ravisse à son gré le prix de la course, tandis qu'il s'abandonne à ses visions et qu'il est enflé d'un vain orgueil par ses pensées charnelles.

Jude 1:8-9 Malgré cela, ces hommes aussi, entraînés par leurs rêveries, souillent pareillement leur chair, méprisent l'autorité et injurient les gloires. 

Je tiens à ajouter que les anges apparus ici et là dans le monde pour entraîner les peuples à se dévouer à tel saint ou à telle vierge sont des anges trompeurs et menteurs à la lumière de la Bible. Les anges qui ont annoncé d'autres sauveurs que le Christ sont anathèmes, c'est à dire maudits de Dieu et destinés au feu éternel. Voici l'avertissement que la Bible donne à ces anges et à ceux qui leur obéissent:

Matthieu 25:41 Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche: Retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges.

De même les anges qui auraient annoncé aux Témoins de Jéhovah la date du retour de Christ sont des anges menteurs car la Bible est formelle sur ce point:

Matthieu 24:36 Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul.

 

6. Lucifer, ange de lumière: Sur satan voir l'article de Bibliorama.com Dieu et satan 


7. Satan et les anges déchus: on les appelle aussi les démons. 

Les démons sont très présents dans les évangiles: Jésus les chassera de nombreux corps humains tenus en esclavage par eux.

Luc 6:18 Ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs étaient guéris.

Marc 1:34 Jésus guérit beaucoup de gens qui avaient diverses maladies; il chassa aussi beaucoup de démons, et il ne permettait pas aux démons de parler, parce qu'ils le connaissaient.

Les démons, anges déchus, connaissent le Fils de Dieu. De nombreux passages tels que le verset ci-dessous déclarent qu'ils savent qui est Jésus, cet homme particulier. Certains l'appellent Fils de Dieu et ils le craignent fortement: 

Luc 4:41 Des démons aussi sortirent de beaucoup de personnes, en criant et en disant: Tu es le Fils de Dieu. Mais il les menaçait et ne leur permettait pas de parler, parce qu'ils savaient qu'il était le Christ.

Matthieu 8:29 Et voici, les démons s'écrièrent: Qu'y a-t-il entre nous et toi, Fils de Dieu? Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps?

Démons possesseurs

Démons et esprits impurs sont des créatures tourmentées qui cherchent à entrer dans le corps des hommes pour apaiser leurs souffrances. Lisez le passage très explicite de Luc 5:1-15 qui montre les rapports de ces esprits impurs face à Jésus: ils sont soumis à son autorité et lui déclarent qu'ils cherchent à entrer dans des corps d'hommes ou d'animaux pour apaiser leurs tourments. Ils peuvent cohabiter à plusieurs dans la même personne:

Luc 8:2 Les douze étaient avec lui et quelques femmes qui avaient été guéries d'esprits malins et de maladies: Marie, dite de Magdala, de laquelle étaient sortis sept démons.

Parmi les signes caractéristiques qui affectent les personnes possédées de démons, signalons:

* certaines crises de convulsion violente (Matthieu 15:22),

* l'auto-mutilation, une violence incontrôlable et certaines tentatives de suicide (Luc 8:27):

Matthieu 17:15 Seigneur, aie pitié de mon fils, qui est lunatique, et qui souffre cruellement; il tombe souvent dans le feu, et souvent dans l'eau.

* certaines paralysies physiques,

* des facultés à prédire l'avenir (Actes 16:16),

* certains handicaps tels que le mutisme, la surdité ou la cécité.

Mais il faut être prudent et ne pas penser que TOUTES ces caractéristiques sont TOUJOURS l'oeuvre d'une possession démoniaque. Car Jésus a guéri des aveugles et des infirmes sans chasser d'eux aucun démon. Ce qu'il convient de retenir de ces passages bibliques, c'est que les démons utilisent des maladies pour faire souffrir les hommes mais la réciproque n'est pas toujours vraie: toutes les maladies ne sont pas l'oeuvre des démons.

Le passage de Matthieu 17:15 évoque le fait que certains démons sont plus puissants que d'autres et qu'il faut une foi plus grande pour les chasser. Mais la Bible ne donne pas de précision sur les attributs, forces ou caractéristiques du monde des démons. C'est donc un domaine qu'il convient de ne pas chercher à connaître de trop près.

De nombreux évangélistes modernes enseignent beaucoup de choses sur les oeuvres démoniaques et sur le combat à mener contre elles. Cependant, tous leurs enseignements ne reposent pas uniquement sur la Bible et cela est dangereux pour le chrétien de s'attacher à eux. La Bible prévient que Dieu n'agrée pas ce type d'enseignement qui sonde les profondeurs du royaume de Satan:

Apocalypse 2:24 A vous, à tous les autres de Thyatire, qui ne reçoivent pas cette doctrine, et qui n'ont pas connu les profondeurs de Satan, comme ils les appellent, je vous dis: Je ne mets pas sur vous d'autre fardeau.

Le monde évangéliste connaît une littérature variée sur la démonologie, l'études des démons. D'anciens sorciers repentis, puis convertis à Jésus-Christ, ont témoigné sur leurs anciennes expériences démoniaques. Les chrétiens qui reçoivent ces enseignements vivent ensuite dans une crainte légitime. Ils voient la puissance du diable dans tous les aspects de leur vie. Cependant quand bien même ces anciens sorciers diraient ce qu'ils croient être la vérité, il faut savoir que leur vérité est issue du monde des ténèbres et qu'elle peut donc être mensonge !

Satan est le père du mensonge et tout ce qui se déroule dans le monde des ténèbres est basé sur le mensonge. Aussi, je vous exhorte dans le nom du Seigneur Jésus à ne pas prêter foi à ces enseignements et à vous limiter à l'étude stricte de la seule Bible !

Les démons oppresseurs 

Signalons aussi que les démons peuvent tourmenter les hommes non pas en les possédant physiquement mais en exerçant sur eux des oppressions. Le roi Saül était sujet à ces oppressions temporaires et lorsque cela se manifestait, il était en proie à une tristesse de mort que seul le son de la musique pouvait apaiser:

1 Samuel 16:16 Que notre seigneur parle! Tes serviteurs sont devant toi. Ils chercheront un homme qui sache jouer de la harpe; et, quand le mauvais esprit de Dieu sera sur toi, il jouera de sa main, et tu seras soulagé.

La pratique des sciences occultes est un piège qui permet souvent aux démons de prendre possession des corps ou d'opprimer les âmes. Si vous avez pratiqué l'astrologie, le spiritisme, la divination, confessez votre péché à Dieu qui vous pardonnera et vous délivrera de ces chaînes !

 

Christ a vaincu les démons !

Luc 9:1 Jésus, ayant assemblé les douze, leur donna force et pouvoir sur tous les démons, avec la puissance de guérir les maladies.

La puissance de salut que Christ détient a été communiquée à ses serviteurs pour chasser les démons. Il n'est pas besoin d'en dire plus. C'est par la foi que les hommes ont accès aux choses du Royaume de Dieu. Faites donc oeuvre de pure foi pour croire en cette toute puissance de Dieu sur les démons. C'est à eux de trembler face au Dieu vainqueur et non aux chrétiens qui ont reçu l'esprit de Dieu en partage:

Jacques 2:19 Tu crois qu'il y a un seul Dieu, tu fais bien; les démons le croient aussi, et ils tremblent.

2 Timothée 1:7 Car ce n'est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d'amour et de sagesse.


8. L'Apocalypse et les anges: La fin des temps sera remplie de l'action puissante des anges.

Le livre de l'Apocalypse nous donne beaucoup de renseignements sur la vie spirituelle qui se déroule dans le ciel.

Dans la traduction française de ce livre, le mot ange apparaît 45 fois au singulier et 22 fois au pluriel. C'est dire la riche substance pour alimenter une étude sur les anges.

Tout le déroulement des derniers temps sera orchestré par l'action puissante des anges.

Lisez le livre de l'Apocalypse: il est le SEUL livre de la Bible qui contienne une promesse de bonheur pour TOUT LECTEUR !

Apocalypse 22:7 Jésus dit: Et voici, je viens bientôt. Heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre !

Celui qui lira ce livre et qui y croira, celui qui placera sa foi dans l'Agneau de Dieu, Jésus-Christ, celui-là recevra la vie éternelle et accèdera à la nouvelle Création décrite dans ce livre.

Les anges de Dieu sont au service de l'Évangile de Jésus-Christ: placez-vous, vous aussi, au service de ce même évangile pour le salut de votre âme!

© Copyright www.bibliorama.com 08/03/2000

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LES ANGES TÉMOINS ACTIFS DES RELATIONS ENTRE DIEU ET LES HOMMES


Qui sont ces «anges» qui semblent avoir été créés par Dieu avant l'homme, et dont certains, entrés en rébellion, seraient devenus «les mauvais anges»? En hébreu comme en grec leur nom signifie «messager». Il désigne une fonction plutôt qu'une nature. Nulle part l'écriture ne nous renseigne avec précision sur celle de ces esprits du monde invisible. Nulle part elle non plus ne fait même mention de leur création.


On rencontre pourtant les «anges» tout au long du texte sacré.

Tantôt ils constituent une cour divine: dans les Psaumes, dans les Prophètes, dans l'Apocalypse, ils chantent éternellement les louanges de Dieu; tantôt ils sont les envoyés du Ciel auprès des hommes: la Vulgate traduira souvent le terme grec angelas par le latin «nuncius», «legatus»: envoyé.

Cela commence avec les chérubins que, Yahvé, au chapitre 3 de la Genèse, poste devant le jardin d'Éden dont l'homme vient d'être chassé. Ces chérubins de l'Ancien Testament, il est vrai, apparaissent assez éloignés de la représentation classique des «anges», et plus encore de ces «amours joufflus» de la statuaire pieuse du 18e siècle, qui ont usurpé ce nom prestigieux. S'il fallait donner une pâture à l'imagination des anciens pour concrétiser des êtres spirituels, on les verrait volontiers, proches de ces génies fantastiques, ni hommes, ni fauves, qui ornaient les temples assyriens ou qui, en Égypte, les ailes déployées, la face tournée l'un vers l'autre, protégeaient le chargement sacré de la barque du dieu. Ces images-là ne sont peut-être pas étrangères à celles des chérubins, des «keroubim» ailés qui sur l'ordre de Moïse formeront le «trône de Yahvé» au-dessus de l'arche d'alliance.

Une fois de plus, les Hébreux ont pu être tributaires des traditions et des expressions ambiantes. Mais pour Israël ces chérubins ou ces anges, loin d'être considérés comme des demi-dieux, ne sont eux-mêmes que des serviteurs du seul vrai Dieu.

Ce n'est que tardivement, d'ailleurs, que les «chérubins» seront assimilés aux anges et qu'une hiérarchie, reprise par la tradition chrétienne, leur donnera une place précise: on les verra alors, avec les Séraphins, dont le nom signifie «brûlants» parce que Dieu se reflète en eux et qu'il se manifeste souvent par le feu et la flamme, ajoutés à ces «Archanges, Trônes, Vertus, Dominations, Puissances et Principautés», aux noms bien abstraits, venus eux aussi de la tradition juive. Tous ces «dignitaires» du monde invisible forment avec les anges les «neuf choeurs» cités pour la première fois au IVe siècle par saint Ambroise.

Image de Dieu parfois, messager souvent sans titres, ni distinctions, les «anges», interviennent dès la Genèse comme des messagers, ou même comme représentants de Yahvé. Bien souvent, de deux récits, le plus primitif fera agir Dieu lui-même; le récit juxtaposé mais plus récent attribue volontiers la même intervention à «l'ange de Yahvé».

Ces anges-là, pour traiter avec l'humanité, prennent facilement forme humaine: ainsi des trois «hommes» que reçoit Abraham, pareils sans doute à ces deux «hommes» en vêtement éblouissant qu'apercevra Madeleine devant le tombeau vide du Christ, au matin de la Résurrection. Et ce n'est pas le moins curieux, que cette permanence, cette immuabilité de l'aspect des anges à travers toute l'histoire biblique, alors qu'ailleurs la pédagogie divine se plaît toujours à révéler progressivement les données qu'elle livre.

Ces «célestes» n'ont pas d'ailes, encore que l'iconographie chrétienne leur en ait souvent prêté: Jacob dans l'Ancien Testament les verra s'élever au ciel par une échelle. Ils n'ont pas de sexe: la précision la plus précieuse sur leur nature est celle que donne le Christ dans l'Évangile de Matthieu (chap. 22), lorsqu'à propos de la résurrection générale à la fin des temps, il explique: «On n'épousera pas et on ne sera pas épousé, mais on sera comme des anges dans les cieux.»

Multiples sont leurs activités. Ils aident et protègent les hommes; ils intercèdent pour eux: ils expliquent aux prophètes le sens de leur vision.

Un ange apparaît à Agar fugitive et lui parle; des anges prédisent à Abraham la naissance d'Isaac; un ange empêche le grand Patriarche d'immoler son fils.

C'est encore un ange qui arrête l'ânesse de Balaam, un ange qui combat aux côtés de Josué, un ange qui annonce la mission de Gédéon ou la naissance de Samson. Un ange enfin, Raphaël, reçoit un rôle important dans l'édifiante histoire de Tobie.

Avec Raphaël, justement, voici le premier ange à qui l'Écriture donne un nom: il signifie «Dieu guérit».

L'archange Michel affrontera le démon; son nom est: «qui est comme Dieu» et voilà qui rappelle que bien souvent l'ange n'est rien autre que Dieu agissant, l'archange Gabriel apparaît à Daniel, et plus tard à Zacharie, père de Jean-Baptiste, avant d'apporter à Marie la bonne nouvelle; son nom signifie: «Dieu s'est montré fort».

Si l'apparition des anges dans le Nouveau Testament est plus rare, leur existence n'est pas contestée: ce sont des anges qui annoncent la naissance du Messie aux bergers de Bethléem, et sa résurrection aux disciples; un ange qui réconforte Jésus au désert après la tentation, un autre, à Gethsémani.

Non seulement les auteurs du Nouveau Testament se réfèrent aux scènes de l'Ancien où les anges apparaissent: la visite chez Abraham et chez Loth, est citée dans l'Épître aux Hébreux;l'apparition de l'ange devant Moïse, dans les Actes des Apôtres; mais leur intervention est montrée bien réelle et particulièrement efficace: c'est un ange qui vient délivrer Simon Pierre dans sa prison, un ange qui suggère à Philippe de monter vers Gaza, un ange qui annonce à Corneille, le centurion, que Dieu a écouté sa prière.

Cependant, pour saint Paul, la tâche des anges n'est plus ce qu'elle fut dans l'ancienne Loi: le Christ est lui-même le médiateur de la nouvelle Alliance, et les anges lui sont soumis. Mais il s'accorde avec les évangélistes pour affirmer que lors des derniers temps les anges seront présents pour annoncer le retour du Fils de l'homme dans sa gloire. Selon le texte de l'Apocalypse, Dieu sera escorté de ses anges, ceux-ci se tiendront devant sa face et exécuteront ses ordres.

La liturgie de l'Église catholique ne cesse d'associer les anges au sacrifice de la Messe. Le texte romain fait explicitement mention du «saint ange» qui porte au Ciel les offrandes. Aujourd'hui encore, tout le peuple chrétien chante avec le choeur des anges, avant la consécration: «Saint, trois fois Saint est l'Éternel, Dieu des armées célestes», et ajoute, comme le firent les anges dans la nuit de la nativité «Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.»

Protecteurs et gardiens, quant à l'image de l'ange gardien, reprise elle aussi de la tradition judaïque, elle était chère à saint Thomas pour qui le monde physique tout entier était confié par Dieu à la garde de ses anges: et chacun peut se référer à ces «anges accompagnateurs» qui déjà, dans l'Ancien Testament, se faisaient les protecteurs du jeune Tobie, de Daniel dans la cage aux lions, ou, comme l'archange Michel, du peuple juif en son ensemble (Daniel, chap. 12, vers. 1). Jésus enfin, parle explicitement des anges, de ces «petits», de ces humbles, «qui se tiennent en présence du Père»....


© En ce temps-là, la Bible N° 13 pages II-III.

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LES ANGES REVIENNENT, MAIS LESQUELS?


Le surnaturel est à nouveau à la mode. Et les anges sont de retour, sortant désormais du cadre de l'église et de la foi chrétienne. De nombreuses personnes recherchent le contact et des expériences avec des êtres surnaturels. Mais comment considérer ces expériences? Existe-t-il des anges «gentils» comme ils nous sont présentés aujourd'hui? Et les «expériences positives», le sont-elles réellement? Un journaliste d'un grand journal quotidien a affirmé que «le retour de l'intérêt pour les anges repose sur une double insécurité: le recul d'une conviction chrétienne forte, conjuguée à une peur diffuse d'un malheur non défini. Selon un récent sondage de Gallup, 71 % des adolescents et 61 % des adultes américains pensent que la destruction du monde dans un proche avenir est probable. Cette crainte incite peut-être à vouloir nouer des relations «diplomatiques» avec l'au-delà.» Selon un sondage FORSA, la moitié des Allemands croient avoir un ange gardien, et quelque 10% prétendent avoir déjà eu un contact avec les anges. Qu'elles soient chrétiennes ou non, de nombreuses personnes intègrent les anges dans leur vie, d'une façon ou d'une autre.


L'ange à Hollywood

Ces dernières années, les anges ont opéré un retour sur le devant de la scène hollywoodienne. Denzel Washington jouait un messager du ciel particulièrement élégant dans le film «The Preachers Wife» (1996) – Dans la comédie «Michaely, (1996), John Travolta simulait une créature ailée, toute-puissante, d'une blancheur éclatante et dotée d'une bedaine de buveur de bière. Ces deux films ne sont rien comparé au personnage incarné par Nicolas Cage dans la «Cité des anges», l'un des films à succès de 1998, l'ange Seth, joué par Nicolas Cage, tombe amoureux d'une belle chirurgienne (Meg Ryan). Vêtu d'un long manteau noir, l'ange voudrait absolument entrer en contact avec le médecin, mais son invisibilité l'en empêche. De son côté, le personnage joué par Meg Ryan pressent qu'une créature céleste est tombée amoureuse d'elle. Seth lutte, mais finit par sacrifier son immortalité pour rejoindre sa «bien-aimée». Tout cela est étonnant. Les anges sont des créatures positives. Ils interviennent lorsqu'un malheur arrive, ils vont chercher l'âme des gens qui décèdent, mais on ne sait pas où ils emmènent ces dernières. Étant donné la représentation positive des anges, on peut imaginer que l'au-delà est également un endroit positif, ou tout au moins neutre. Le paradis et l'enfer ne sont pas représentés.

Les anges dans la littérature ésotérique Plusieurs centaines de livres consacrés à l'ésotérisme parlent des anges. En réalité, ils expliquent surtout la manière d'entrer en contact avec les anges et avec d'autres créatures surnaturelles. Ils partent généralement du principe que chaque individu dispose d'au moins un ange gardien personnel, censé nous aider à prendre les décisions les plus utiles à notre croissance personnelle et spirituelle. D'autres anges seraient prêts à intervenir ponctuellement, selon les besoins spécifiques. D'après la littérature ésotérique, les pensées positives nous seraient envoyées par les anges, et c'est eux aussi qui nous protégeraient des dangers et du désespoir. Ils seraient également les auteurs de tout ce qui est bon et beau dans notre vie. Ces mêmes livres présentent parfois également les démons, forces du mal, considérés comme bien moins puissants que les anges et soumis à ces derniers. La majorité de ces livres font référence à Dieu, qui n'est pas présenté comme un Dieu personnel, avec qui on peut développer une relation. D'ailleurs, les emprunts à la Bible laissent clairement apparaître l'absence de perspectives bibliques. Par exemple, il serait possible d'influencer son destin avec l'aide de son ange gardien, et de communiquer avec les anges par la pensée; pour ce faire, il faudrait programmer son esprit, cultiver certains traits de caractère tels que l'innocence, la beauté, la joie, etc. Avec l'expérience, il serait même possible de servir de médium aux anges, pour transmettre leurs instructions.

Les anges déchus sont une réalité biblique Tous les anges sont des créatures de Dieu. Dans Job 38,4-7, il est indiqué qu'ils ont été créés avant la terre, car ils acclamaient Dieu lors de la création. Leur tâche principale est de se tenir devant Dieu et de l'adorer (Ps. 148; Apoc. 5, 11-12). Mais la Bible mentionne aussi le fait qu'une partie des anges se sont soulevés contre Dieu et travaillent désormais contre lui. Leur chef est Satan, qui occupait autrefois une place importante dans la hiérarchie céleste. À deux reprises, dans la condamnation de Babylone (Es. 14,12-15) et du roi de Tyr (Ezéch. 28,1217), nous trouvons des instructions sur sa haute destinée. Ésaïe l'appelle d'étoile du matin» et montre par là que Satan surpassait en éclat et en beauté la majorité des anges. De son côté, Ezéchiel lui attribue une parfaite beauté et une pleine sagesse. Pourtant il est aussi dit de lui: «Ton coeur s'est élevé à cause de ta beauté». Il a donc été chassé du ciel. Une partie des anges l'a suivi dans sa rébellion contre Dieu. Satan a lui aussi établi une hiérarchie avec ses sujets, (Col. 1, 16; 1 Cor. 15,24), un empire (Eph. 6,12). Puisque la Bible ne nous donne pas plus de détails, la prudence s'impose. Il est difficile, en effet, de vouloir établir une hiérarchie des anges.


Les intentions de Satan

Satan est un ange déchu, déjà jugé par Dieu (Jean 16, 11). Jésus lui accorde le titre de «prince de ce monde». Bien que son pouvoir soit limité, il essaie par tous les moyens de calomnier, d'accuser et de séduire les gens afin qu'ils pèchent. Il procède souvent de manière rusée, raison pour laquelle Paul l'appelle «l'ange de lumière» (Il Cor. 11, 14). On comprend mieux pourquoi de nombreuses personnes se laissent aveugler par la lumière expérimentée au contact avec les anges et acceptent leurs messages. Souvent, les tentations de Satan sont claires, ses promesses harmonieuses. Elles respirent la vérité divine, mais passent à côté du sacrifice salvateur du Christ. Aucun ange envoyé par Dieu ne proclamera qu'«il existe en nous un potentiel bien plus important que ce dont nous avons conscience», et que «en collaboration avec les anges, nous pouvons accomplir de véritables miracles». Ce type de message démontre au contraire la fierté, le narcissisme, une fausse sagesse et le péché originel de Satan.


Les anges entourent les enfants de Dieu

De nombreux adeptes de l'ésotérisme parlent des anges en des termes que les chrétiens peuvent approuver. Pourtant, il s'agit souvent de demi-vérités. En effet, les anges viennent en aide aux individus, mais ils ne peuvent pas servir des personnes qui ne sont pas réellement attachées à leur Sauveur et Libérateur. Ces dernières seront plutôt ouvertes au message des anges déchus, qu'ils en soient conscients au non. Si nous soignons une relation avec Jésus-Christ, nous pouvons avoir l'assurance de l'aide et de la présence des anges à nos côtés. «L'ange de l'Éternel campe autour de ceux qui le craignent, et il les arrache du danger» (Ps. 24,8). «Car il ordonnera à ses anges de te garder dans toutes tes voies; ils te porteront sur les mains, de peur que ton pied ne heurte contre une pierre» (Ps.91). En réalité, les anges influencent notre vie bien plus que nous ne le croyons. Envoyés par Dieu, ils conduisent et encouragent les personnes qui servent le Seigneur (Actes 8,26; 27,23). Dans certaines situations, ils accomplissent sa volonté Job 33,23; Dan. 7, 16; 10, 5-11; Zach. 1, 9; 2,2; Apoc. 1, 1). Il leur arrive d'exécuter la justice divine, comme cela a été le cas pour Sodome et Gomorrhe (Gen. 19) ou pour Hérode (Actes 12,23). Les anges, des esprits, sont en principe invisibles (Héb. 1, 7). Plus rarement, ils prennent une forme humaine.


Quelle relation avoir avec les anges?

Il nous est interdit de prendre contact avec les êtres surnaturels, excepté Dieu (Lév. 19, 31; 20,6 et 27; Deut. 18, 10-11). Chercher le contact avec les anges, c'est s'exposer à l'emprise des esprits occultes. Il n'est pas non plus question de vénérer les anges, car bien qu'ils surpassent les humains en connaissance et en force, ils ne sont pas omniscients et tout-puissants. C'est à Dieu seul que nous devons adresser notre vénération, et non à ses créatures.

Tous les exercices proposés par les livres ésotériques pour entrer en contact avec les anges ne font pas de nous des gens meilleurs, mais ils ouvrent la porte à des puissances occultes. La seule chose que nous pouvons faire, c'est aimer Dieu de tout notre coeur, orienter notre vie en fonction de lui, et abandonner une vie de péché. Alors, nous serons ouverts à son action, à son intervention dans notre vie. Dieu est souverain et c'est à Lui que revient la décision de nous faire rencontrer ou non un ange visible. Quoi qu'il en soit nous sommes assurés de leur présence continue autour de nous.


Les anges sont toujours avec nous

J'ai fait un rêve, je me trouvais dans ma salle de bains, face au miroir; en regardant mon reflet, l'ai vu soudain qu'un jeune homme se tenait à mes côtés. Je me suis retourné, mais il n'y avait personne. Nouveau regard dans la glace l'homme était toujours là, son visage resplendissant. J'ai pris mon courage à deux mains et lui ai demandé: «Es-tu un ange?» Il m'a répondu «oui». C'est à ce moment que je me suis réveillé.

Je repense souvent à ce rêve. Depuis ce jour-là, le vis en ayant conscience que Dieu a placé des anges à mes côtés, pour m'aider et me protéger. En effet, «ne sont-ils (les anges) pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut?» (Héb. 1,14).


Comment discerner un ange déchu d'un ange divin?

Les quelques critères suivants permettent d'éprouver les expériences avec les anges et les messages de ces derniers:

– Incitent-ils à rechercher davantage l'amour et de la gloire de Dieu? La plupart du temps, les soi-disants messages des anges nous incitent à mieux exploiter le potentiel qui est en nous afin de réaliser de véritables miracles. Pourtant, chaque fois que nous sommes le centre du message et que celui-ci ne nous conduit pas vers Jésus-Christ, la source du message n'est pas divine.

– Sont-ils porteurs d'une nouvelle compréhension de la croix du Christ?

– Conduisent-ils à placer Dieu au centre de notre quête spirituelle?

– Conduisent-ils à une prise de conscience de notre indigence, et nous donnent-ils un coeur pour la perdition spirituelle de nos prochains? La référence à notre propre potentiel spirituel n'est pas en accord avec la vérité divine. Un tel message ne peut provenir que d'un ange déchu, qui vise à détourner l'être humain de son créateur.

– Conduisent-ils vers une nouvelle soif pour la Parole de Dieu et une nouvelle compréhension de celle-ci?

– Reflètent-ils l'humilité et le style de vie du Christ?

– Sont-ils porteurs d'une liberté accrue et prolongée?

L'ennemi, aussi lumineuse et religieuse que soit son apparition, rend esclave. L'Esprit de Dieu, lui, offre la véritable liberté, qui dure jusque dans la vie éternelle. Les véritables anges sont dirigés par le Saint-Esprit et réaffirment toujours le message central de la Bible.

 

Luc Étienne Bommeli

© Avènement / Ésotérisme (Hors série)

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DISCERNER LES ESPRITS –   1 Cor. 12: 10 


Le chapitre 12 de la première épître aux Corinthiens énumère un certain nombre de «dons de grâce», ou charismes (charismata), distribués par l'Esprit de Dieu pour sa «manifestation en vue de l'utilité» (v. 7 à 10). Parmi eux les «discernements d'esprits» seraient d'un besoin particulier aujourd'hui.

Nous arrivons au terme de cette «dernière heure» que l'apôtre Jean déclarait déjà commencée et qu'il caractérisait par «beaucoup de faux prophètes» et d'«antichrists» sortis dans le monde, contrefaisant, pour la contrecarrer, l'action du Saint-Esprit (1 Jean 2:18; 4:1). Le temps de «notre confession», celui de l'Église chrétienne (ou Assemblée), est en effet le temps de la présence ici-bas du Saint-Esprit descendu le jour de la Pentecôte pour y demeurer dans l'Assemblée tandis que Jésus est glorifié en haut. Les esprits malfaisants se multiplient à la veille de l'enlèvement de cette Assemblée, le mystère d'iniquité opère plus activement, en attendant d'être pleinement révélé, comme il le sera après l'enlèvement, car «celui qui retient», l'Esprit saint, sera désormais «loin» (2 Thess. 2:7). Les croyants ont plus que jamais à lutter contre ces esprits, dont la diversité et la subtilité nous mettent à une épreuve redoutable. Ils agissent de toutes parts. La faiblesse de notre foi, notre manque de maturité spirituelle et notre paresse à écouter alors que tant d'enseignements précieux sont mis à notre portée, se font péniblement ressentir. Il en est ainsi, entre autres, lorsqu'il s'agit de démêler entre la vérité et l'erreur dans tout ce qui escorte et déborde le «mouvement charismatique» actuel.

Ce mouvement plonge ses racines dans le courant des «réveils» qui se sont succédé depuis le puissant «cri de minuit» du début du 19° siècle. Au travail indéniable de l'Esprit de Dieu pour convertir les âmes et rassembler les croyants autour de Christ, sont venues se juxtaposer des manifestations extérieures plus ou moins spectaculaires, prophéties, extases, mais surtout des guérisons et le «parler en langues», manifestations accueillies avec enthousiasme par les uns, regardées avec scepticisme et suspicion par d'autres. Elles se sont multipliées au 20° siècle, et un enseignement s'est développé, avançant que l'on se trouve devant une nouvelle effusion de l'Esprit saint, une nouvelle Pentecôte. Des assemblées pentecôtistes naquirent en Amérique du Nord au début de ce siècle, se donnant le nom d'assemblées de Dieu; elles se propagèrent en Amérique latine, en Grande-Bretagne à la suite du réveil du pays de Galles, puis sur le continent européen, et, sous des appellations et des formes diverses, dans le monde entier. On a vu dans les vingt dernières années le mouvement dépasser le cadre de ces assemblées et prendre une extension telle qu'il pénètre peu à peu toutes les catégories religieuses se réclamant du christianisme, systèmes, dénominations, églises fermées, églises de multitude, y compris l'Église romaine avec son «renouveau charismatique». Partout on met en avant des phénomènes surnaturels affirmés comme des opérations de l'Esprit de Dieu.

Reconnaissons – et nous en bénissons Dieu – que les églises particulières fondées sur le principe, pourtant non scripturaire, d'un renouveau de la Pentecôte professent un grand respect pour les Écritures et leur inspiration, et que des chrétiens sincères et zélés y prêchent l'Évangile du salut en Jésus Christ, la justification par la foi, le retour du Seigneur. Mais, en mettant l'accent sur les charismes, faisant d'eux des témoignages obligatoires d'un «baptême du Saint-Esprit», et exigeant des «expériences», comme le parler en langues, sans lesquelles une personne ne serait pas réellement chrétienne, d'un côté elles contribuent activement à la désagrégation de la chrétienté, et de l'autre elles fournissent, malgré elles, une assise au développement déplorable des «sectes» (*).

(*) Le mot est employé ici dans le sens général qu'il a pris de groupe fermé de caractère religieux, fortement organisé autour d’une personne, ou d'après une doctrine particulière, le plus souvent étrange. Sur la signification du terme traduit par «secte» dans nos Bibles, voir: «Qu'est-ce qu'une secte?», Mess. évang. 1972, p. 313 (de J.N.D., Coll. Wr. 4, p. 361-365).

Tout un ensemble confus de sectes d'origine récente gravite en effet autour des mouvements charismatiques, encore qu'il soit injustifié de confondre ceux-ci avec elles. La plupart prétendent s'appuyer sur la Bible, mais elle est tordue de mille manières, mutilée, ou mêlée des produits de l'imagination humaine; les manifestations spirituelles passent à des formes mélangées d'occultisme, de spiritisme, et de là à des pratiques consternantes rivalisant d'aberration; quant aux déviations doctrinales, elles s'écartent de l'évangélisme initial jusqu'à rejoindre les fables des religions non chrétiennes.

Les croyants que la grâce miséricordieuse de Dieu rassemble encore sur la base de l'unité du corps de Christ, dans la séparation du mal et autour du Seigneur Jésus, à sa Table, laisseront-ils le flot montant faire sentir son influence parmi eux, comme cela se montre, hélas, en plus d'un endroit? Nous posons la question dans tout son sérieux, en regardant au Seigneur pour qu'Il les en préserve.

Dieu nous garde de nier le pouvoir de son Esprit pour produire à quelque époque que ce soit des miracles et des signes propres à parler aux incrédules ou à encourager des croyants! De tels signes accompagnaient la prédication de la Parole au temps des apôtres, et cela, expressément, pour la confirmer (Marc 16:20; Héb. 2:4). Ils n'ont plus été nécessaires une fois la Parole complétée, fixée, et répandue sous forme écrite. Il ne nous appartient pas pour autant d'affirmer que Dieu n'agit plus miraculeusement nulle part. N'oublions pas que l'Esprit «distribue comme il lui plaît». L'exhortation à ne pas éteindre l'Esprit et à ne pas mépriser les prophéties demeure (1 Thess. 5:19, 20). Mais Satan s'est toujours efforcé d'avoir ses prodiges. La Bible mentionne, tout au long de l'histoire de l'homme, les magiciens, les évocateurs d'esprits, les devins, etc., et il n'en manque pas de nos jours, en attendant les grandes manifestations d'Apocalypse 13. L'objet est toujours de détourner les âmes de la vérité et de les faire croire au mensonge. D'où les mises en garde: «Éprouvez toutes choses»; «ne croyez pas tout esprit, mais éprouvez les esprits pour voir s'ils sont de Dieu» (1 Jean 4:1). L'avertissement vaut pour les fausses doctrines comme pour les faits par lesquels on prétend les confirmer. Sans parler des nombreuses supercheries, il peut y avoir des explications toutes naturelles de phénomènes étranges présentés comme charismes – résultats d'états nerveux, d'excitations, de suggestions, d'exaltations psychiques relevant de ce domaine du subconscient dont s'occupe la psychothérapie. Mais il n'est que trop vrai que des actions diaboliques sont à l'origine de bien des faits en question.

Un «discernement» est donc indispensable. Il ne s'agit pas seulement de distinguer entre vrais et faux professants, mais entre d'un côté l'enseignement et l'action du Saint-Esprit, et de l'autre leur imitation par de mauvais esprits. Ce discernement nous est en effet indispensable pour ne pas être entraînés par des séducteurs, et pour répondre avec sagesse à ceux qui sont séduits, et qui font montre souvent d'un intrépide prosélytisme.

Rien n'empêche de penser que durant tout le cours de l'histoire de l'Assemblée il y a eu des chrétiens possédant comme don spécial en vue du bien de cette Assemblée un «discernement des esprits» selon 1 Cor. 12, et nous pouvons bien demander qu'il y en ait de tels parmi nous. Toutefois, quelle que puisse être leur responsabilité propre, les porteurs de ce charisme ne sauraient détenir à titre exclusif le devoir d'éprouver toutes choses et en particulier les esprits. C'est là l'affaire de tous, de l'assemblée entière et de chacun dans l'assemblée. Plus encore, l'apôtre Jean y appelle spécialement les «petits enfants», dans la simplicité de la foi mais en vertu de «l'onction reçue de la part du Saint» (1 Jean 2:20-27).

 C'est sur ces points qu'il nous faut insister. L'Esprit de Dieu seul peut nous faire discerner ce qui est de l'Esprit de Dieu et ce qui n'en est pas. Il s'agit donc pour nous:

1° d'avoir premièrement reçu cette onction, et ceci est de toute importance. C'est le privilège exclusif de l'enfant de Dieu, scellé après avoir cru. Nous avons à recevoir l'Esprit saint, non à nous tourmenter pour le chercher ou le demander. L'inconverti n'a ni part ni droit dans cette affaire. Lisons bien Jean 1:12, 13, Éphésiens 1:13. Dieu donne, nous croyons, nous recevons, sans autre.

 2° ensuite, d'être effectivement, pratiquement, spirituels. Dans quelle mesure laissons-nous l'Esprit saint nous «remplir»? Nous y sommes pourtant tous exhortés (Éph. 5:18). Paul était rempli de l'Esprit saint pour confondre le magicien Élymas (Actes 13:9). «Celui qui est spirituel discerne toutes choses» (1 Cor. 2:15), et les Corinthiens, bien que ne manquant d'aucun charisme (1 Cor. 1:7) encouraient le reproche d'être charnels et non spirituels, et de «marcher à la manière des hommes» (3:1-3).

Ne nous risquons pas, chers frères et soeurs, et pas seulement ceux qui sont jeunes dans la foi, à discuter hors de propos avec tels ou tels contestataires, sans avoir réalisé pour nous-mêmes, en nous, dans l'homme intérieur, l'action forte mais paisible dans sa sagesse, de l'Esprit de Dieu versant en nous l'amour de Dieu, nous liant à Christ et à Celui à qui nous disons «Abba, Père!» L'Esprit que nous recevons, s'il est un esprit de puissance, l'est aussi d'amour et de conseil, de sobre bon sens, un esprit non de dispute ni de désordre, mais de paix. Ayons l'oeil simple, notre corps tout entier sera illuminé, et la lumière manifestera l'erreur (Éph. 5:7-13). «Si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi par l'Esprit». Et qu'Il fructifie, de ces fruits parmi lesquels se place la «tempérance» (Gal. 5:22; cf. Éph. 5:18-21). Son action intérieure ne saurait se traduire par de l'ostentation, ni par des extravagances. Même la Parole en mains, souvenons-nous qu'elle est l'épée de l'Esprit, et que nos combats sont des combats spirituels; sans l'Esprit, a-t-on dit, nous nous exposons à manier la Parole comme le ferait d'une épée, dangereusement, un enfant ou un homme ivre.

On ne soulignera jamais trop que la mission de l'Esprit saint, Esprit de vérité, Consolateur, est, dans sa portée générale, de glorifier Jésus; il le fait entre autres en communiquant aux siens ce qu'il prend de Lui pour le leur annoncer, et cela pour leur joie et pour leur témoignage (Jean 16:14, 7; 15:26, 27). Il ne parle pas de par lui-même, ni de lui-même. De sorte que les preuves auxquelles l'homme spirituel est heureux de reconnaître la présence et l'action de l'Esprit, et par lesquelles il décèle, pour s'en écarter, ce qui n'est pas de la vérité, ces critères sont en rapport étroit avec la Personne du Seigneur Jésus. Tout ce qui porte atteinte au nom de Christ est manifesté par l'Esprit, et chaque fruit de l'action de l'Esprit dans le fidèle met en évidence un caractère de Christ, en contraste avec les oeuvres de la chair (Gal. 5:22).

 Nous nous bornerons à rappeler ces critères salutaires dans ce qu'ils ont d'essentiel. Nous les trouvons surtout dans les écrits de Jean.

 1° «Celui-là est l'antichrist, qui nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils n'a pas non plus le Père; celui qui confesse le Fils a aussi le Père» (1 Jean 2:23). «Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ?» (v. 22).

 2° «Par ceci vous connaissez l'Esprit de Dieu: tout esprit qui confesse Jésus Christ venu en chair est de Dieu, et tout esprit qui ne confesse pas Jésus Christ venu en chair n'est pas de Dieu; et ceci est l'esprit de l'antichrist» (id. 4:2, 3; 2 Jean 9). Tout le christianisme procède de l'incarnation du Fils de Dieu; l'obéissance de Jésus, l'expiation, la résurrection, la glorification, n'ont de sens que si «Dieu a été manifesté en chair». C'est un point central de la foi chrétienne (Jean 20:31).

 3° «Nous (les apôtres), nous sommes de Dieu; celui qui connaît Dieu nous écoute; celui qui n'est pas de Dieu ne nous écoute pas; à cela nous connaissons l'esprit de vérité et l'esprit d'erreur» (1 Jean 4:6). Retenir dans sa pureté du commencement l'enseignement des apôtres, c'est retenir le témoignage de l'Esprit de vérité, qui témoigne de Christ (1 Jean 2:24, 25).

Paul, de son côté, enseigne aux Corinthiens ce test capital: la seigneurie de Jésus ouvertement confessée. «Nul homme parlant par l'Esprit de Dieu ne dit: Anathème à Jésus; et nul ne peut dire: «Seigneur Jésus», si ce n'est par l'Esprit saint» (1 Cor. 12:3).

Est-il besoin d'ajouter que toute manifestation spirituelle ne peut être tenue comme procédant de l'Esprit de Dieu si elle n'est pas d'accord avec les Écritures? Ni les raisonnements humains ni les traditions n'ont de place devant les déclarations de l'Esprit de Dieu consignées dans le Livre inspiré. Par exemple, une femme priant ou enseignant dans une réunion (en contradiction avec l'enseignement de 1 Cor. 14:34 ou 1 Timothée 2:11) ne le fait certainement pas par l'Esprit saint. L'apôtre ne cessait de prier pour les Colossiens et de demander qu'ils soient «remplis de la connaissance de la volonté de Dieu, en toute sagesse et intelligence spirituelle», et, les voyant en danger de devenir la proie de faux docteurs, il les exhortait à marcher selon qu'ils avaient été enseignés (Colossiens 1:9, 10; 2:7).

 Qu'il en soit ainsi pour nous. Que la voix du Berger nous soit si familière que nous discernions sur-le-champ tout ce qui lui est une dissonance!

André Gibert

ME 1979 p. 69


© Bibliquest

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À PROPOS DES NOMBREUX ANTICHRISTS


La Bible nous explique et nous met en garde contre le fait que la séduction par de faux prophètes et des «antichrists» augmentera vers la fin des temps. Ainsi, nous lisons: «Petits enfants, c'est la dernière heure, et comme vous avez appris qu'un antichrist vient, il y a maintenant plusieurs antichrists: par là nous connaissons que c'est la dernière heure» (l Jean 2,18). Et en 2 Jean 7, il est écrit: «Car plusieurs séducteurs sont entrés dans le monde, qui ne confessent point que Jésus Christ est venu en chair Celui qui est tel, c'est le séducteur et l'antichrist.» Il est effrayant de voir comment un monde qui se détourne de plus en plus de la Bible s'ouvre davantage à toutes sortes d'autres spiritualités et donne ainsi accès à l'esprit antichrétien. À titre d'exemple, nous reprenons ici un extrait de la plaquette «AD 2000 – La folie du tournant du millénaire» de Dave Hunt:


Le nouveau «prince de la paix»

Cette silhouette familière revêtue d'un manteau couleur jaune safran prétend être le dieu du Tibet, la plus récente incarnation du Dalaï-Lama. Partout où il se présente, il soulève l'admiration. Il prétend apporter la paix au monde en initiant l'humanité au «yoga divin tibétaintantrique», par lequel il entend nous transformer tous en dieux. À cet effet, il suffirait de se créer par son propre esprit une propre réalité. Qui donc prendrait une idée aussi farfelue au sérieux? Elle est pourtant appréciée à un point tel que le Dalaï-Lama a reçu, le 5 octobre 1989, le prix Nobel de la paix!

En décembre 1989, la revue Whole Life Time présentait en couverture une affiche pour la paix qui est actuellement très en vogue en Amérique du Nord et en Europe. Elle offre une magnifique vue sur le «palais des dieux» dans la capitale tibétaine Lhassa. Un immense bâtiment de onze étages et couvert d'un toit en or, qui est l'ancienne résidence du Dalaï-Lama – d'où le Dalaï-Lama s'est enfui (bien qu'il soit dieu!) pour échapper à l'occupant chinois de ce petit pays. À l'arrière-plan se dressent les pics enneigés de l'Himalaya, dominés par un arc-en-ciel lumineux.

Au-dessus de ce paysage époustouflant, on voit une photo de Tenzine Gyatao, ce qui est le nom civil de «sa sainteté le Dalaï-Lama du Tibet». Sa gigantesque image surplombe le palais, y jette littéralement son ombre et couvre une partie des majestueuses montagnes dans le fond. En dessous de cette affiche, de cette couverture, est imprimée en grands caractères la devise «Paix sur la terre». La signification en est claire: «Cette promesse faite par l'ange lors de la naissance du Christ sera accomplie par le Dalaï-Lama, le lauréat du prix Nobel».

Bien que ce fût le numéro de décembre de cette revue, il ne consacra pas un seul mot à Noël ni à Jésus-Christ. Toute la revue était placée sous le signe de «Paix sur la terre», mais on n'y explique pas un seul instant comment il serait possible d'atteindre cette paix par le seul vrai «Prince de la paix» (Ésaïe 9, 5), par le seul qui peut réaliser «la paix avec Dieu par le sang de la croix» (Rom. 5, 1; Col. 1, 20). Cette affiche et cette revue sont représentatives d'une attitude de plus en plus commune, qui se répand dans la société et qui est continuellement attisée par les médias.

Au cours de l'été de 1989, peu avant de recevoir le prix Nobel, le Dalaï-Lama a initié à Los Angeles un auditoire de 300 adeptes originaires de plusieurs pays à un «rituel kalachakra pour la paix universelle», ce qui est typique de sa mission. Dans un article à ce propos, on pouvait lire dans le Whole Life Times:

«Le Dalaï-Lama a enseigné (à Los Angeles) que chacun peut finalement devenir un bouddha, un être ayant atteint le plus haut niveau de sagesse, d'empathie et de pouvoir ... (au moyen) d'une méthode qui s'appelle «yoga divin»...

Le yoga divin est un acte particulier au niveau de la conscience de soi permettant... de visualiser l'illusion que nous sommes déjà... comme des dieux... (et capables) de nous créer notre propre réalité... (et que nous sommes) des bouddhas.»

Voilà de l'occultisme pur et simple – et en même temps une tromperie. Le Dalaï-Lama est manifestement incapable de se créer sa propre réalité, car il vit dans la même réalité que tous les autres individus. Il mange, il dort, il connaît la fatigue, il voyage dans les mêmes véhicules que les autres, il est mouillé sous la même pluie et il se sert du même argent. Si le «yoga divin» n'opère même pas d'aussi simples choses chez le maître même qui l'enseigne, que pourra-t-il nous offrir? L'espoir d'une paix universelle et permanente que les hommes nourrissent repose-t-il vraiment sur une pratique aussi occulte? Le fait que toujours plus de gens se laissent séduire par les promesses d'une puissance occulte n'est certainement pas bon signe pour l'avenir.

Le Dalaï-lama est le héros et le chouchou de tous, parce qu'il enseigne une spiritualité que tous peuvent accepter. Lors de sa première visite aux États-Unis, en 1979, «sa sainteté» a été accueillie dans la cathédrale Saint-Patrick à New York d'une manière telle que la revue Time a parlé d'un «extraordinaire festival religieux», présidé par le cardinal Terence J. Cooke, archevêque de New York. Et lorsque le Dalaï-Lama déclara que «toutes les grandes religions du monde sont en principe égales», l'énorme auditoire, principalement catholique, lui fit une vibrante ovation. En réponse à l'allocution du Dalaï-Lama, le cardinal Cooke déclara:

«Voici un éveil dramatique des esprits dans notre temps. Nous nous accueillons les uns les autres dans nos églises, nos temples, nos synagogues.»

Il ne fait aucun doute que nous assistons à l'éveil dramatique d'un certain esprit, mais de quel esprit s'agit-il?

(...) L'an 2000 ne marque pas une étape particulière depuis la naissance de bouddha de Confucius ou de Mahomet: mais plutôt depuis la naissance du Christ. Jour après jour, la naissance de Jésus-Christ détermine la date dans le monde entier, même dans des pays athées ou non chrétiens. Derrière la date du calendrier, derrière une pièce de monnaie ou derrière un document, on trouve la personne de Jésus-Christ et l'énorme événement de l'incarnation de Dieu. On ne peut donc nier le lien évident et direct entre l'an 2000 et Jésus-Christ.

Les organisations chrétiennes les plus diverses font des projets très élaborés pour célébrer le 2000e anniversaire de Jésus. Cette célébration «ne doit pas se limiter aux seuls chrétiens». On espère que les non-chrétiens pourront rencontrer le Christ en participant aux célébrations. En réalité, nous aurions dû célébrer le 2000e anniversaire du Christ au plus tard en 1996, du fait que le calendrier chrétien repose sur une erreur de calcul. Jésus, en effet, est probablement né en l'an 5 ou 4 avant Jésus-Christ, puisque Hérode le Grand, sous le règne duquel Jésus est né (cf. Matth. 2,1), mourut en 4 av. J.-C.

L'auteur exprime l'idée soigneusement élaborée que les fêtes et les événements qui accompagneront la veille de l'an 2000 provoqueront un aveuglement spirituel universel qui dépassera tout ce que l'on peut imaginer. La confusion sera tellement grande et la fausse unité religieuse si dominante que la vraie foi chrétienne sera contrainte de se réfugier dans la clandestinité. Robert Muller, ancien secrétaire général adjoint de l'ONU et chancelier de l'Université pour la paix de l'ONU, a dit:

«Nous avons besoin d'une spiritualité universelle, cosmique... J'espère que les dirigeants religieux s'entendront et parviendront avant la fin de ce siècle à définir les lois cosmiques que toutes les religions ont en commun...

Nous devons également espérer que le pape viendra à l'ONU à l'occasion de l'an 2000, qu'il adressera la parole à toutes les religions et à tous les mouvements spirituels de cette planète et qu'il offrira au monde une perspective religieuse pour faire du troisième millénaire un millénaire spirituel, qui sera témoin de l'intégration harmonieuse de l'homme dans la création, la nature, le système planétaire, l'univers et l'éternité.

N.L.

© Appel de Minuit 12 / 1999


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LES DÉPLACEMENTS DE L'HOMME IMPIE, L'ANTICHRIST, À TRAVERS L'HISTOIRE


Au XVIe siècle, les Réformés de France en particulier, ont identifié la personne de l'antichrist avec celle du pape. Vu les prétentions pontificales ainsi que le fait qu'à cette époque c'était la papauté qui était le moteur principal de la persécution de l'Église, une telle identification pouvait parfaitement se justifier. Mais il ne faut pas oublier que le pouvoir politique ou religieux avec lequel l'homme impie peut temporairement s'identifier ne sera pas toujours le même. Le lieu d'attache précis du pouvoir antichrétien peut ainsi se déplacer et, en effet, se déplace souvent dans l'histoire. Au début de l'Église il pouvait très vraisemblablement s'identifier avec ce que Paul appelle la Synagogue de Satan, pouvoir impie constitué par les autorités juives persécutrices des chrétiens. Plus tard, ce fut le pouvoir divisé des empereurs romains qui fut le point de mire de l'action de l'Adversaire. 

C'est en effet ce déplacement institutionnel de l'action politique de l'antichrist que nous pouvons constater dans l'histoire moderne de la France. Au début du XVIIe siècle, les Protestants français identifiaient toujours l'antichrist avec le Pape au point de vouloir introduire un nouvel article à ce sujet dans la Confession des Églises de France. Un historien et théologien clairvoyant, Agrippa d'Aubigné, s'évertua en vain de faire comprendre à ses coreligionnaires que la localisation politique de l'antichrist avait changé et qu'il fallait le voir maintenant dans la personne du Roi de France et du pouvoir absolu qu'il revendiquait. La loyauté des Protestants envers la Monarchie ne connut au XVIIe siècle aucune borne, au point que les catholiques façonnèrent alors le dicton méprisant: Soumis comme un Huguenot. Mais il faut reconnaître que tout au long de ce siècle, ce fut le pouvoir royal qui persécuta effectivement les croyants et non plus tellement la papauté romaine. Après la Révocation de l'Édit de Nantes en 1685, les Protestants français comprirent enfin que l'ennemi de Dieu, l'homme impie qui s'évertuait à les détruire pour aboutir à son idéal unitaire, Un roi, une foi, une loi n'était autre que le Roi de France qui, pour ce faire, utilisait toutes les forces de l'État français. 


Au XVIIIe siècle, les Protestants français commirent tout à nouveau la même erreur d'identification. L'antichrist avait une fois de plus changé de localisation. Ils fixèrent alors l'identification de la personne de l'impie sur la Royauté française, ceci même après la proclamation de l'Édit de Tolérance de 1787 qui leur rendait une identité juridique. Dans la seconde moitié du XVIlIe siècle, par des raisonnements eschatologiques purement spéculatifs, les Protestants français identifièrent le messianisme profane et antichrétien des Lumières, qui allait aboutir dans la Révolution françaises, à l'action de forces providentielles qui oeuvraient à leur libération religieuse. Pourtant. ce fut bel et bien la Révolution qui assuma le manteau antichrétien et de la Royauté française et de la Papauté manifestant ainsi le plus formidable renouveau des forces antichrétiennes que le monde moderne ait connu. Ces forces autrefois identifiables avec la papauté romaine et, plus tard, avec l'absolutisme de la Monarchie française, se concentraient maintenant dans la Révolution avec laquelle, dans leur naïveté coupable, les Protestants identifièrent leur cause. 


Au début du XXe siècle, les Protestants français commirent la même erreur en identifiant le laïcisme anti-catholique de la IIIe République avec des forces favorables au Christianisme réformé, ce qui les conduisirent à saborder volontairement plus de mille écoles privées protestantes en France. C'est le même genre d'erreur naïve qui, a contrario, conduisit Jacques Maritain, thomiste intransigeant qu'il était, à identifier le renouveau catholique de son temps avec l'humanitarisme personnaliste (foncièrement antichrétien) de la démocratie chrétienne. 

Karl Barth tomba lui-même dans une pareille erreur d'identification de l'antichrist. Il l'identifia d'abord, très justement, dans l'antichristianisme nazi. Puis, ce dernier vaincu, il ne parvint pas à comprendre que les forces antichrétiennes s'étaient à nouveau largement concentrées dans le communisme révolutionnaire mondial persécuteur acharné du christianisme. De nos jours, beaucoup de chrétiens, surtout aux États-Unis, tombent dans une pareille méprise. Ils sont si obnubilés par l'identification, en son temps parfaitement juste, de l'antichristianisme au communisme soviétique et chinois, qu'ils ne parviennent pas à comprendre, qu'avec l'effondrement de la branche soviétique du communisme international, ce sont les États-Unis d'Amérique qui, avec l'Europe apostate, ont à leur tour repris le flambeau de l'antichristianisme dans le monde. Car l'Europe et les États-Unis ont tous deux, depuis la révolution de mai 1968, fait l'objet d'une subversion antichrétienne à caractère culturel de très grande envergure. Ici l'influence décisive fut celle d'un marxisme d'un nouveau genre (eurocommunisme, communisme à visage humain, perestroïka et glaznost) largement inspiré par la pensée d'Antonio Gramsci (1891-1937), marxiste dissident italien. Nous ne parvenons pas encore à mesurer la portée véritable de cette révolution culturelle, plus antichrétienne encore que tout ce qui l'a précédé. C'est cet athéisme universel qu'Augusto del Noce appelle très justement l'opulence occidentale. 

Dans cette perspective, il est intéressant de constater quelles furent certaines des forces qui, durant ces derniers siècles, se sont opposées aux diverses figures que prenait la Bête de l'Apocalypse. Au XIIIe siècle (et pour plus de cinq siècles), ce furent les Vaudois du Piémont; au XIVe, les Lollards en Angleterre; au XVe, les Hussites de Bohème et Jérôme Savonarole; au XVIe, les Réformés de tous bords en pays catholiques; au XVIIe les Huguenots en France, les Protestants en Slovaquie, et les Vieux Croyants en Russie, à la fin du XVIIIe, les Vendéens contre-révolutionnaires catholiques, à la fin du XIXe siècle, les Boers calvinistes des Républiques sud-africaines; au XXe siècle, les Arméniens sous domination turque, puis tous les chrétiens persécutés par les divers totalitarismes modernes et pendant la durée de tous ces siècles, les Serbes orthodoxes.

(Résister et Construire) ajouté le 21/2/2002


© Voxdei

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CONFLIT DE FAMILLES AU MOYEN-ORIENT


Abraham est appelé le père de tous les croyants. Mais ce n'est qu'en Isaac, Jacob et sa descendance que Dieu a promis d'établir Son royaume sur la terre et d'apporter le salut aux hommes. Nous nous proposons dans cet article de voir comment est né, par la faute d'Abraham, le grave conflit en Israël et au Proche-Orient, tel que nous le connaissons aujourd'hui. Abraham est aussi nommé le père des Arabes.

Ce siècle entrera dans l'histoire de l'humanité sous l'étiquette de «siècle le plus turbulent». Deux guerres mondiales ont eu lieu durant les 45 premières années; des millions et des millions de personnes y ont trouvé la mort. Il y a aussi que le communisme s'est épanoui en Russie pour s'effondrer après 70 années.

C'est dans ce siècle que s'est manifesté un esprit ténébreux et funeste, qui a conduit les gens à vouloir résoudre le soi-disant problème juif. Ce même esprit est responsable de la naissance de l'affreuse coalition antisémite, la plus terrible que le monde ait connue. Plus de six millions de juifs ont perdu la vie des oeuvres du sanguinaire régime nazi sous la direction d'Adolf Hitler.


Le retour des Juifs

Mais ce siècle a connu quelque chose d'absolument unique: le retour des juifs dans le pays de leurs pères. Cela s'est

amorcé au tournant du 19ème siècle, quand les premiers colons rentrèrent en Palestine. Ensemble avec ceux qui étaient déjà sur place, ils se mirent à cultiver des parties du territoire de la «Palestina». Leur but était de rendre vie au sol, de le faire de nouveau fructifier afin de pouvoir procurer de la nourriture à ceux qui viendraient par la suite.

L'entreprise semblait parfois désespérée. Mais les juifs persévérèrent, et le fruit de leur travail acharné fut finalement la création de l'État d'Israël, le 14 mai 1948.

Parallèlement au développement du sionisme moderne, dont le but est de ramener les Juifs en Sion, les nations arabes gagnèrent très rapidement de l'importance. Soudainement, les pays industrialisés furent tributaires de la bonne grâce du monde arabe, qui avait le contrôle de réserves de pétrole considérables.

La controverse globale n'est pas essentiellement de caractère politique, religieux, militaire ou économique; non, mais elle a, en réalité, à sa base un conflit de familles. À la manière de deux enfants qui se disputent un jouet, les Arabes et les juifs s'affrontent sur la question de l'héritage: le pays d'Israël.


Abraham: la naissance d'Israël et des Arabes

L'homme, par qui débuta le conflit arabo-israélien, s'appelle Abraham – une personnalité unique, car il reçut de Dieu, le Créateur, une promesse toute particulière: «L'Éternel dit à Abram: Va-t-en de ton pays, de ta patrie et de la maison de ton père, dans le Pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai; je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi» (Gen. 12, 1-3). 

Ce n'est pas simplement une bénédiction prononcée par un sacrificateur, un prophète ou un homme religieux; non, cette bénédiction a été confirmée à Abraham par le quadruple «Je veux» (dans la version allemande) du Créateur du ciel et de la terre, qui n'est nul autre que le Dieu d'éternité, lequel était dès le commencement, est et sera à toujours!

Abraham reçut l'ordre de Dieu de tout laisser et de partir pour la terre sainte. Il fit confiance au Dieu vivant qui lui avait parlé.

Un des caractères uniques d'Abraham était qu'il faisait ce qui lui était dit. Il croyait Dieu et agissait immédiatement en conséquence. C'est ainsi qu'il est dit de lui dans le Nouveau Testament: «... afin d'être le père de tous les incirconcis qui croient...» (Rom. 4, 11).

Abraham était un fidèle serviteur de Dieu. Plus que toute autre personne, il croyait en ce seul Dieu. Cependant, dans quelques circonstances, il permit à sa chair de s'exprimer parallèlement à sa vie de foi. D'où l'actuel conflit au Proche-Orient, que nous pouvons faire remonter au grand patriarche de ces deux peuples: les Israélites et les Arabes.


Abraham et les Arabes

Ce fut Saraï, la femme d'Abraham, qui perdit patience la première. «Et Saraï dit à Abram: Voici, L'Éternel m'a rendue stérile; viens, je te prie, vers ma servante; peut-être aurai-je par elle des enfants. Abram écouta la voix de Saraï» (Gen. 16, 2). Cet homme, alors âgé de 86 ans, eut un moment de faiblesse. Il oublia son Dieu et en arriva ainsi au point de pouvoir se dire aussi: «Nous devons faire quelque chose!»

Il est fort possible qu'il tomba d'accord avec Saraï en se disant que c'était la volonté de Dieu. Il suivit donc le conseil de son épouse. «Il alla vers Agar, et elle devint enceinte. Quand elle se vit enceinte, elle regarda sa maîtresse avec mépris» (v. 4). Il est évident que ce n'était pas la voie de Dieu. Soudain, les problèmes furent là. Saraï était maintenant méprisée pas son esclave Agar, du fait que finalement ce serait elle qui donnerait au patriarche son fils premier-né, lequel reçut le nom d'Ismaël.

La Bible ne nous dit pas si Abraham et Sara réalisaient que leur façon d'agir était mauvaise. Mais manifestement, Dieu parla de nouveau, 13 ans plus tard seulement, à Abraham, maintenant âgé de 90 ans, pour lui réitérer Sa promesse. jusqu'alors, il s'appelait Abram (père élevé); mais voici que maintenant Dieu changea son nom en Abraham, c'est-à-dire père d'une multitude.


La prière d'Abraham pour les Arabes

Après avoir obtenu des directives supplémentaires, Abraham, semble-t-il, pensait que Dieu confirmerait Ismaël comme sa postérité. D'où sa prière: «Oh! qu'Ismaël vive devant ta face!» (Gen. 17, 18). Mais l'Éternel de corriger immédiatement: «Dieu dit. Certainement Sara, ta femme, t'enfantera un fils; et tu l'appelleras du nom d'Isaac. J'établirai mon alliance avec lui comme une alliance perpétuelle pour sa postérité après lui» (v. 19).

Cependant, Dieu déclara nettement qu'il avait entendu et exaucé la prière d'Abraham concernant Ismaël: «A l'égard d'Ismaël, je t'ai exaucé. Voici, je le bénirai, je le rendrai fécond et je le multiplierai à l'infini; il engendrera douze princes, et je ferai de lui une grande nation» (v. 20). Mais Dieu souligna qu'Ismaël ne serait pas le porteur de l'alliance, ce serait Isaac: «J'établirai mon alliance avec Isaac, que Sara t'enfantera à cette époque-ci de l'année prochaine» (v. 21).


Les bénédictions d'Ismaël

Le choix d'Isaac n'amoindrit en aucune manière les formidables bénédictions promises pour Ismaël: il fructifierait et multiplierait énormément. Il serait le père de douze princes et deviendrait une «grande» nation.

Nous trouvons l'accomplissement de cette promesse en Genèse 25. Nous y lisons qu'effectivement, l'arbre généalogique d'Ismaël comptait douze princes. Après cela, Dieu lui accorda ainsi qu'à sa postérité des bénédictions et des promesses formidables.

Cela mis à part, les descendants d'Ismaël, le fils d'Abraham, devinrent des ennemis jurés d'Israël. Le Psaume 83 en parle. Ils sont restés jusqu'à ce jour des adversaires irréductibles d'Israël.


Abraham et ses autres descendants

Sara, la femme aimée d'Abraham, mourut à l'âge de 127 ans; elle avait pu donner la vie à l'enfant de la promesse alors qu'elle avait 90 ans. Après avoir envoyé son serviteur au loin avec la mission de chercher une femme pour son fils Isaac – une merveilleuse image de l'épouse de Christ –, Abraham pensa que son rôle était terminé.

Mais voici ce que nous dit Genèse 25, 1-6, après qu'Isaac eût pris Rebecca pour épouse: «Abraham prit encore une femme, nommée Ketura. Elle lui enfanta Zimran, Jokschan, Medan, Madian, Jischbak et Schuach. Jokschan engendra Séba et Dedan. Les fils de Dedan furent les Aschurim, les Letuschim et les Leummim. Les fils de Madian furent Epha, Epher, Hénoc, Abida et Eldaa. – Ce sont là tous les fils de Ketura. Abraham donna tous ses biens à Isaac. Il fit des dons aux fils de ses concubines; et, tandis qu'il vivait encore, il les envoya loin de son fils Isaac du côté de l'orient, dans le pays d'Orient.» Ainsi, dans son âge avancé, Abraham fonda encore une famille.

En considérant l'arbre généalogique de cette famille, nous constatons que les fils d'Abraham nés de Ketura devinrent également des ennemis déclarés d'Israël. Nous voyons ainsi clairement que les Arabes en général, qui, aussi, appellent Abraham leur père, appartiennent effectivement à la même famille et sont parents avec Israël.


Réconciliation finale

Le conflit de familles au Moyen-Orient ne se résoudra ni par la diplomatie, ni par les USA ou l'Europe, ni par les Nations unies.

C'est le Seigneur Lui-même, le Prince de paix, qui, seul, apportera la paix éternelle. Il en a payé le prix. Lui seul est à même d'amener une véritable réconciliation, non pas par un morceau de papier et réalisée par des politiciens intelligents; non, Il établira la paix sur le fondement de cette Sienne parole: «C'est accompli!» Ces mots sont scellés pour l'éternité de Son propre sang. Le véritable prix pour une véritable paix a été pleinement payé.

Quand les juifs reconnaîtront à la fin Celui qu'ils ont percé et qu'ils Le salueront comme le Sauveur du monde et le Messie d'Israël, la chose ne pourra pas rester cachée; et elle aura une incidence certaine sur les nations environnantes. Dieu remplira alors toutes les promesses faites à tous les enfants d'Abraham.

Il y a plus de 2.700 ans, Ésaïe a prophétisé au sujet de la puissance divine de réunification: 

«En ce même temps, il y aura une route d'Égypte en Assyrie, les Assyriens iront en Égypte, et les Egyptiens en Assyrie, et les Egyptiens avec les Assyriens serviront l'Éternel. En ce même temps, Israël sera, lui troisième, uni à l'Égypte et à l'Assyrie, et ces pays seront l'objet d'une bénédiction. L'Éternel des armées les bénira, en disant. Bénis soient l'Égypte, mon peuple, et l'Assyrie, oeuvre de mes mains, et Israël, mon héritage!» (Es. 19. 23-25). 

© Nouvelles d'Israël Juillet 2000


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ABRAHAM DANS L'HISTOIRE


Depuis bientôt un siècle, les fouilles du Proche-Orient et les connaissances de tous ordres qu'elles ont apportées permettent d'éclairer de façon directe les données fournies par la Bible sur les patriarches. Ce que nous font ainsi connaître les monuments et les textes autres que bibliques permet de les bien situer dans leur milieu, donc de les mieux comprendre.


Les Villes. 

Avec les fouilles d'El-Muqayyer, près du golfe Persique, Ur patrie d'Abraham nous est fort bien connue: ses remparts et ses canaux, ses rues et ses maisons sont sous les yeux du visiteur de 1969: sa ziggurat (temple à étages) est l'une des mieux conservées. Cité marchande et industrielle. Ur accumulait les richesses venues des pays lointains.

De leur côté, les fouilles anglo-turques de 1951 nous ont révélé Haran, ce centre commercial important de la Mésopotamie du nord-ouest, au croisement des routes caravanières allant de Babylone vers la Syrie, l'Asie Mineure et l'Égypte, fut, on le sait, la première étape dans la vie errante du grand patriarche.


Les peuples. 

Une question débattue depuis fort longtemps est celle de l'origine du nom même d'Hébreux. On connaît par les textes les Hapiru, et la tentation est forte de les identifier avec le clan d'Abraham. Mais il y a des inconnues qui empêchent de le faire sans nuance: les Hapiru, que l'on voit apparaître comme des «pionniers» dans l'Asie Mineure du XIXe siècle avant J.-C. comme des «mercenaires» en Mésopotamie aux XVllle et XVlle ou encore au XVlle, à Mari, comme des «brigands», sont-ils des esclaves au service de l'État ou composent-ils des bandes rebelles qui combattent celui-ci? Peut-être faut-il voir dans les Hébreux de la Bible une simple fraction de ces Hapiru des textes mésopotamiens.

Ceux-ci nous parlent également des «Benjaminites»: ils constituent un groupe assez turbulent dans la région de Haran. Ce sont des tribus moutonnières habituellement nomades, mais momentanément sédentaires. La migration d'Abraham se situerait assez bien dans ce contexte.

Les Amorrhéens ou Amorrites sont mentionnés en Palestine à l’époque des Patriarches: près de Jérusalem et dans le sud du pays. Textes mésopotamiens et égyptiens connaissent le pays d'Amurru qu'ils situent dans la région montagneuse de Syrie ou sur la côte syrienne, sans doute s'agissait-il, pour le rédacteur biblique, d'étrangers infiltrés en Canaan.

La Bible parle encore des Héthéens ou Hittites. C'est à eux qu'Abraham achète la grotte de Makpéla pour y enterrer Sara avant d'y prendre place lui-même: c'est parmi ces étrangers qu'Esaü choisit certaines de ses femmes. Leur empire ne nous est connu que depuis un siècle environ. Les 20.000 tablettes cunéiformes découvertes à l'emplacement de leur capitale Hattu, aujourd'hui Boghaz-Keuï, nous renseignent sur la première période de leur expansion qui correspond à l'époque patriarcale.


Les institutions.

Jadis on se référait au code d'Hammourabi. grand roi de Babylone, parce qu'on avait cru. d'après le texte gravé sur une stèle actuellement au musée du Louvre, pouvoir identifier ce monarque à l'Amraphêl ravisseur de Loth et de sa famille (Genèse. chapitre 14); mais les progrès de l'étude des langues ont permis de constater que cette identification à travers les noms était insoutenable. Par contre, à Nuzi, localité mésopotamienne fouillée de 1925 à 1931. 

4 000 tablettes ont été retrouvées, qui nous renseignent sur la vie de la cité et nous expliquent bien des coutumes patriarcales très antérieures à la loi de Moïse.

Ainsi une personne sans enfant peut-elle adopter un étranger (Genèse. chapitre15). Le droit pour l'épouse stérile de donner à son mari l'une de ses servantes, sans que l'enfant de cette dernière puisse être expulsé, est codifié:

«Si Gilimninu enfante. Shennima son mari ne prendra pas une autre femme; mais si Gilimninu n'enfante pas, elle donnera en mariage à Shennima une femme du pays de Lullu (une esclave).» On comparera à ce que rapporte le chapitre 21 de la Genèse. Mais qu'on lise la suite: «Gilimninu ne chassera pas la descendance de l'esclave.» On voit que Sara agit illégalement: elle parle en femme jalouse et dépitée. L'intervention de Laban. qui donne en mariage sa soeur Rébecca (Genèse. chapitre 24) trouve son pendant dans une déclaration d'un contrat de Nuzi: 

«Avec mon consentement. dit la jeune fille, mon frère m'a donné comme femme à untel.» Même remarque pour la possession des idoles familiales en relation avec le droit à l'héritage (Genèse. chap. 31. vers. 19): il s'agit de petites statues, représentant de bons génies destinés à écarter de la famille les démons malfaisants; à Nuzi également elles passaient à l'héritier principal et constituaient un titre en faveur de l'héritage futur.

L'existence du droit d'aînesse n'est pas non plus ignorée: l'aîné a juridiquement droit à une double part, mais il peut s'en dessaisir, même en faveur d'un étranger (voir Genèse chap. 25, vers. 29 et suivants).

Il est vrai qu'à côté d'identifications certaines, il y a parfois de simples analogies; parlons donc plutôt d'un même «climat» sur le plan social et juridique. Mais cela suffit pour rattacher la vie des patriarches à un fond historique bien déterminé.


J. DHEILLY

© En ce temps-là, la Bible N° 2 page IV.


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 ABIMÉLEK: L'ANTI-JUGE (Juges 9) 


Abimélek n'est pas membre de la même famille spirituelle qu'Othniel, Ehud, Débora, Gédéon, Jephthé et Samson. Des différents cycles d'oppression/libération du livre des juges, il est le seul chef à n'avoir pas libéré son peuple. Au contraire, il l'a réduit en esclavage. Ce fils de Gédéon est à l'opposé des juges. Il est un tyran: le type même de l'anti-juge.


Un monde à l'envers

Une comparaison avec Gédéon est instructive. Elle est même voulue par l'auteur, car plusieurs liens unissent ces deux personnages, par ailleurs si opposés.

En premier lieu, ils sont les seuls leaders du livre à être membres d'une même famille: Gédéon est le père, Abimélek, le fils.

Deuxièmement, les deux récits sont placés côte à côte. Mieux, ils sont au centre du développement sur les juges (3.5-16.31). Gédéon est précédé d'un juge inhabituel (Débora, une femme) et Abimélek est suivi d'un juge inhabituel (Jephthé, un bâtard). À son tour, Débora est précédée d'un juge solitaire (Ehud), alors que Jephthé est suivi d'un autre juge solitaire (Samson).

Troisièmement, la séparation entre les cycles de Gédéon et d'Abimélek est floue. Si un éditeur de la Bible veut insérer des sous-titres, il est emprunté ici. Doit-il placer le début du cycle d'Abimélek en 8.29, en 8.33 ou en 9. 1? Les deux sections délimitées par ces trois repères (8.29-32 et 8.33-35) peuvent être rattachées à chacun des cycles: la première section mentionne déjà la naissance d'Abimélek (8.31), la deuxième, contient encore une information sur le ministère de Gédéon (8.35). Ce flou surprend et contraste avec la séparation sans bavure unissant les autres cycles. En fait, l'auteur veut rapprocher, par ce fondu-enchaîné, les deux hommes.

Des liens relevés, passons aux contrastes. Les deux hommes sont aussi différents que le jour et la nuit. Nous sommes à l'opposé du dicton: «Tel père, tel fils». Gédéon est le champion de l'orthodoxie, Abimélek, le chef des hérétiques. Intransigeance doctrinale d'un côté, syncrétisme religieux de l'autre. Lutte contre Baal pour le père et ses compagnons, alliance avec Baal pour la génération du fils (Baal-Bérith signifie «alliance avec Baal»: 9.4). Humilité de Gédéon qui confesse d'emblée sa faiblesse (6.15), orgueil d'Abimélek qui sans hésitation tue ses frères pour dominer sur toute une population (9.2-5).

Gédéon, le juge, est appelé par Dieu pour un ministère de salut, Abimélek, le tyran, décide de lui-même de devenir chef pour asservir le peuple. Pour le premier, Dieu opère le miracle de la toison pour confirmer son ministère devant toute son armée (voir Promesses 102 [1992/4] p. 10-14), le second, livré à lui-même, mène une campagne électorale pour gagner l'approbation du peuple. Celui-là règne dans le cadre d'une théocratie, celui-ci, dans le cadre d'une démocratie. Là, domine la justice qui libère de l'oppression, ici, l'injustice des hommes qui s'érigent en maîtres absolus.

Le contraste entre les deux cycles expose toute l'horreur de l'éloignement de Dieu. La distance entre le père et le fils marque l'abîme entre la bénédiction et la malédiction divine. De plus, la révolte du fils impur (Abimélek n'a-t-il pas été engendré par une concubine: 8.3 1) illustre celle d'Israël. Ce peuple, en reniant son rédempteur et Père céleste, marche sur les traces d'Abimélek. Si l'anti-juge a tué ses propres frères, le peuple infidèle persécute ses prophètes.


Une défaite sans combat

À la suite de cette évaluation globale sur Abimélek, il convient de reprendre certains points particuliers. Nous commencerons avec la conquête du pouvoir d'Abimélek, continuerons avec la parole prophétique de Yotam, et terminerons avec l'éclatement de la tyrannie.

L'avènement d'un tyran n'est possible que dans un milieu déterminé. Dans une société ancrée en Dieu, toute quête d'un despote est balayée d'un coup de vent. Par contre, lorsqu'une population a abandonné son créateur, les promesses du méchant sont prises pour paroles d'évangile.

À la mort de Gédéon, Israël se prostitue une fois de plus avec des idoles (8.33), à l'alliance avec les divinités suit le rejet de Dieu (les Israélites ne se souvinrent plus de l'Éternel, 8.34), à l'oubli du créateur succède le mépris de la justice (les Israélites n'usèrent pas de loyauté envers la maison de Gédéon après tout le bien qu'il avait fait à Israël, 8.35). Dans cette marche vers les ténèbres, chaque pas en engendre un autre. Le rejet du premier commandement est toujours suivi du rejet du second. Sans amour pour Dieu, pas de véritable amour pour le prochain. Le rejet de Dieu au XIXe siècle est responsable de la crise morale du XXe.

Abimélek est écouté parce que le peuple a fermé les oreilles à Dieu. Dans un premier temps, le fils de Gédéon oriente sa campagne électorale vers une petite minorité à qui il promet monts et merveilles. Aux frères de sa mère et à tout le clan familial de sa mère (9. 1), il suggère le gain de nouveaux privilèges:

Souvenez-vous que je suis de vos os et de votre chair (9.2). Ne soyez plus dominés par une autre famille. Aucun mot sur la justice: tout est axé sur la jouissance personnelle. Dans une société gagnée au matérialisme (Baal n'est-il pas le dieu de la fertilité et de la prospérité matérielle), la lutte des classes proposée par Abimélek trouve rapidement des adeptes.

Puis, avec son petit groupe de disciples, Abimélek étend sa campagne auprès des personnes influentes (les notables de Sichem). Ceux-ci sont vite gagnés à la nouvelle idéologie. Du temple de la fausse religion, ils retirent des fonds qu'ils confient au despote (9.4). Celui-ci les utilise, non pour achever sa campagne électorale, mais pour engager des hommes de main, car des paroles, Abimélek est passé aux actes. Ses premières victimes seront ses propres frères: septante meurent, un seul s'échappe.

Abimélek avait parlé d'une domination de la famille de sa mère, non d'un massacre de la famille de son père. Devant ce bain de sang innocent, le peuple reste impassible. Ayant signé un chèque en blanc à leur nouveau maître, chacun ferme les yeux sur ce nouveau développement. Pire, ils donnent leur aval au meurtrier et l'intronisent roi (9.6).

Ayant adhéré au dieu du matérialisme, la vie humaine a perdu toute valeur. Les meurtriers des fils de Gédéon ne touchent qu'un sicle par tête égorgée: un montant dérisoire si on le rapporte aux autres sommes mentionnées dans les Juges. L'argent de poche annuel d'un Lévite mal payé n'est que dix sicles (17.10), et Dalila touche 1100 sicles de chaque prince Philistin pour livrer Samson (16.5).

L'élément le plus pathétique dans l'avènement de la tyrannie est l'absence de combat. Israël se livre pieds et poings liés à l'ennemi. Aveuglé par un message qu'il croit juste, le peuple renégat se laisse tromper par la parole. Ainsi, comme lors du cycle précédent (voir Promesses 103 [1993/ 1] p.11-16), le combat stratégique est remporté sans armes, par la parole simplement. La seule différence, mais elle est de taille, est que le premier messager était prophète de Dieu, le second, porte-parole du diable. D'un côté, vérité, de l'autre, mensonge. Ainsi, ces deux cycles au centre du livre relèvent bien le point crucial de toute la période des juges (et de la vie d'une manière générale): tout est une question de foi.


Une parole prophétique

Israël a mal choisi. Il devra en supporter les conséquences. Yotam, le seul rescapé de la maison de Gédéon, est chargé par Dieu d'apporter une parole prophétique. Ce message céleste est au centre du cycle d'Abimélek. Précédée de la prise du pouvoir (8.30-9.6) et suivie de la désintégration du pouvoir (9.22-57), la parole divine est ainsi mise en évidence. Malgré l'ampleur de la débâcle et malgré le rejet de la révélation divine, la parole de l'Éternel reste au centre de toute chose, puisque c'est par elle que Dieu dicte le cours de l'histoire.

Yotam décide de véhiculer son message par une fable. En période d'endurcissement, les petites histoires (innocentes au premier abord) permettent de contourner la carapace d'excuses derrière laquelle se terrent les mauvaises consciences. Que ce soient les prophètes – à l'instar de Nathan qui reprend David (2 Sam 12.1-15) – ou Jésus qui parle en paraboles aux Juifs incrédules (Mat 13), les messagers célestes se sont souvent servis d'histoires ou d'actes symboliques en dernier recours.

Yotam. choisit la fable comme genre littéraire. Divers arbres tiennent lieu de personnages. Est-ce pour mieux parler à un peuple vendu au panthéisme, à l'adoration des forces naturelles? (L'intronisation de leur roi s'était tenu près du chêne de la pierre: 9.6). Est-ce pour souligner le renversement des choses?

Sans exclure l'une ou l'autre de ces explications, peut-être faut-il voir dans les personnages de la fable l'ironie de Yotam. Puisque l'anti-juge et son peuple rebelle méprisent totalement la vie humaine, ils ont cessé d'être des hommes. Ils ne seront donc plus décrits comme des hommes. Qu'ils soient représentés par des plantes plutôt que des animaux en dit long sur leur inhumanité!

L'ironie de Yotam est présente aussi ailleurs. En leur laissant le bénéfice du doute (Si c'est de bonne foi et avec intégrité qu'en ce jour vous avez agi envers Yeroubbaal et sa maison... : 9.19), le rescapé de la maison de Gédéon se moque de ses auditeurs. Il en est de même lorsqu'il tient son discours sur la montagne de la bénédiction (le mont Garizim: 9.7) plutôt que sur celle de la malédiction (le mont Ebal) qui lui faisait face (Deut 11 .29, 27.12-13).

Rejeter les humbles qui refusent de se mettre en avant et accepter le pire des orgueilleux relève de la folie. Avec sarcasme, Yotam annonce que celui qui a fait confiance à un menteur ne peut être que trompé. Avec un peu de lucidité, le premier venu peut annoncer la suite des événements: tôt ou tard, le méchant chef et ses méchants alliés finiront par se tromper les uns les autres. Le feu sortira du buisson d'épines et dévorera les cèdres du Liban (9.15).


Le retour de manivelle

Le délai pour permettre à l'iniquité de germer et de faire éclater l'alliance est de trois ans (9.22). (Le même temps d'ailleurs qui unira l'Antichrist à Israël: Dan 9.27!). L'autodestruction est inévitable. Comme au temps de Gédéon, où les Madianites plongés dans les ténèbres physiques et spirituelles avaient fini par tourner l'épée les uns contre les autres (7.22), Abimélek et les hommes de Sichem s'entre-tuent. Devenus idolâtres comme les Madianites, les Juifs infidèles subissent le même sort. Unis dans le paganisme, ils sont unis dans le jugement.

Un jugement à la mesure du péché est aussi illustré par la mort d'Abimélek. Celui qui avait tué ses septante frères sur une même pierre (9.5) périt par une seule pierre (9.5 3), celui qui voulait dominer tous les hommes de la tête et des épaules expire la tête écrasée au sol, celui qui cherchait à monter jusqu'au ciel pour être Dieu reçoit sur le crâne une pierre qui semble venir du ciel, celui qui aspirait à la royauté est couronné par la partie supérieure d'une meule, celui qui voulait tous les honneurs meurt sans honneur puisque le coup fatal lui est porté par une femme (9.54).

Deux pierres marquent le début et la fin de la carrière du tyran. La première est celle de l'iniquité et ressemble à un autel païen dressé pour recevoir les sacrifices humains (9.5), la seconde, apportant la libération, symbolise la vie puisqu'une meule de moulin (9.53) permet de préparer la nourriture. Par le haut d'une meule qui sert à écraser les durs grains de blé, la dure tête du tyran est réduite en miettes.

L'image de la tête fracassée se rapproche aussi d'une vision donnée plus tard à Neboukadnetsar: une statue symbolisant toutes les tyrannies du monde est réduite en poussière lorsqu'elle est frappée par une petite pierre (Dan 2.34-35, 44). Par là, Dieu indiquait au despote babylonien de quelle manière le royaume éternel serait établi. La similitude entre les deux images permet de penser que le sort d'Abimélek a une portée plus large qu'il n'y paraît: la mort de l'anti-juge n'annoncerait-elle pas le sort réservé à tous les tyrans, y compris Satan?

N'oublions pas que les voies de Dieu restent les mêmes à travers toutes les générations. Ses jugements et ses actes rédempteurs du passé nous révèlent sa personne, et par là, ils soutiennent aussi la foi de ceux qui attendent la fin du mal et l'avènement du seul vrai juge juste et miséricordieux, le Messie.

Daniel Arnold

© Promesses 1993 – 2 / No 104


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LES DEUX ADAMS

Le premier (Adam) est bien sûr celui dont la création et la chute sont évoquées aux premières pages de la Bible; le second, l'homme définitif: le Christ. Ce thème, traité une première fois au chapitre 6 de l'épître aux Romains, puis repris dans des perspectives élargies avec le chapitre 15 de la première épître aux Corinthiens, est certainement central dans la pensée de saint Paul. Sa présence sous-jacente fournit encore la seule clef possible au très beau, mais assez énigmatique, développement du chapitre 2 de l'épître aux Philippiens, sur le Christ humilié.

Les allusions, plusieurs fois récurrentes, soit à l'opposition en chacun de nous entre le «vieil homme» et «l'homme nouveau», soit à «l'homme extérieur», que la vie use peu à peu avant que la mort ne détruise, soit à «l'homme intérieur», qui alors se renouvelle pour toujours, ne prennent tout leur sens qu'une fois rattachées au thème majeur des deux Adams.

Il semble que saint Paul ait été inspiré par un thème largement répandu dans des milieux religieux très divers et que d'autres penseurs juifs avant lui, comme Philon d'Alexandrie, avaient adopté, en s'efforçant déjà de le pénétrer de spiritualité biblique. Nous voulons parler de l'opposition entre un homme idéal, «céleste», appelé à vivre dans la présence et l'amitié de Dieu, et l'homme «terrestre», tel qu'une expérience quotidienne nous le fait connaître: bien loin de cette image, tout embarrassé qu'il est dans des soucis matériels, quand ce n'est pas dans la pur et simple oubli ou mépris de Dieu.

Mais alors que les anciens mythes, et Philon encore, voyaient dans l'homme «céleste» l'homme primitif tel qu'il était sorti des mains de Dieu, et dans l'homme «terrestre» l'homme actuel, dont l'histoire n'est que celle de sa déchéance, saint Paul renverse délibérément les perspectives. Pour lui, l'homme «céleste» étant le Christ, et l'homme «terrestre» Adam et son lignage, c'est au contraire avec le «terrestre» que commence l'histoire humaine. En revanche, l'homme «céleste» n'est pas seulement un homme renouvelé, apparu au comble de l'histoire humaine redressée par l'intervention salvatrice de Dieu. C'est littéralement un «homme nouveau», un qui est plus qu'humain: le Fils de Dieu nous communiquant à tous, en lui-même, la capacité de devenir Fils à notre tour.

Ce que Paul oppose entre les deux Adams dans l'épitre aux Romains, c'est l'égoïsme convoiteur et sceptique du premier, l'obéissance généreuse du second. En donnant libre cours à ses désirs concentrés sur sa seule satisfaction immédiate, le premier homme a introduit dans le monde des hommes le péché et, avec le péché, comme son ombre, la mort, physique aussi bien que spirituelle. Et, comme le dit l'apôtre, puisque le péché s'est étendu et propagé à tous les hommes, tous ont été pareillement asservis à l'empire de la mort.


Tous deux ont inauguré un «état de vie»

Cependant, qu'est cette fécondité à rebours du premier péché du premier homme, dans le péché et la mort universels, comparée maintenant à la fécondité positive, surnaturelle, de la mort du Christ? Cet acte unique d'obéissance et d'amour, non seulement doit fructifier en actes innombrables de fidélité par la suite, mais efface tous les péchés, passés aussi bien qu'à venir. Il rouvre les portes de la vie à tous ceux que le péché avait plongés dans la mort. Où le péché avait abondé, l'amour sauveur de Dieu surabonde.

Dans l'épître aux Romains, ce sont proprement les actes décisifs, d'une part du premier Adam tombant dans le péché et y engageant toute l'humanité à sa suite, d'autre part du second Adam (le Christ) détruisant dans sa propre mort le pouvoir du péché et de la mort, qui sont mis en parallèles. Dans la première épître aux Corinthiens, la comparaison s'étend à la personne du premier homme et du second, et c'est l'état de vie que l'un, puis l'autre inaugurent.

Le premier homme (n'oublions pas qu'Adam, en hébreu, veut dire homme), relèvera la IIe épître aux Corinthiens (chap. 15), faisant allusion à la Genèse (chap. 2, vers. 7), avait été tiré de la terre. En dépit de l'âme vivante, que Dieu avait insufflée en lui, à l'image de son propre Esprit, il restait donc «de la terre terrestre», et destiné à y retourner. Au contraire, l'homme nouveau, le Christ, apparaît, dans sa résurrection, pour ce qu'il est: non seulement un autre homme, mais un homme «céleste», qui est venu d'auprès de Dieu. Sa vie, bien qu'humaine, est la vie même de l'Esprit de Dieu en lui. Ainsi, n'est-il pas simplement promis à la vie céleste (la vie en la présence de Dieu, la vie vécue avec Dieu), mais devenu «Esprit vivifiant» pour l'humanité entière.


Le Second est «l'Homme final»

Saint Paul, en effet, voit en lui non seulement un second Adam, mais l'Adam définitif, l'Homme final, dont nous devons porter tous l'image comme, tous, nous n'étions que des images fragmentées du premier homme et de sa ruine.

Ce qui est évoqué ici, par opposition à la dispersion de l'humanité, dans le péché et la mort, à partir du premier homme, c'est sa réintégration, sa réincorporation dans l'unique Homme céleste: le Christ ressuscité, qui nous fera tous fils de Dieu en lui.

C'est ce que saint Paul approfondit, d'une part dans l'épître aux Colossiens, quand il y développe l'idée que nous avons tous été «réconciliés» entre nous en même temps qu'avec le Père, «dans le corps de son Fils». C'est ce que l'épître aux Éphésiens rendra plus explicite encore quand elle nous montrera tous «récapitulés», repris, réunis, ramenés à l'accomplissement en nous, par Jésus, du dessein de Dieu de nous adopter tous ensemble comme ses enfants. C'est d'autre part ce qui développe toutes ses conséquences dans la vision, commune aux deux épîtres (Colossiens et Éphésiens), de l'Église comme «corps du Christ» où lui-même, comme chef, déverse sa plénitude de vie divine, et, réciproquement, trouve, ou plutôt réalise lui-même en nous son propre et total accomplissement.

R. P. Louis BOUYER de L'Oratoire

© En ce temps-là, la Bible No 87


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AQUILAS ET PRISCILLE FOYER MODÈLE


De semaine en semaine, un courrier varié nous parvient suite aux émissions Parole Certaine. (Voir rubrique Écoutez l'évangile, sur ce site). C'est ainsi qu'un correspondant de Tunisie nous a demandé il y a quelque temps déjà ce que nous pensions du célibat. À son avis, il est préférable de renoncer au mariage si l'on veut servir le Seigneur. Et il appuyait son argumentation de nombreuses citations bibliques.

En lui répondant, nous avons fait valoir un autre point de vue: s'il est indéniable que Dieu a abondamment béni d'innombrables célibataires dans l'exercice d'un ministère pour lui, il a employé en plus grand nombre encore des couples qui l'ont servi de manière très efficace. Une condition toutefois, il faut que les deux conjoints partagent la même foi et la même vocation. Alors le service de l'épouse apporte le complément indispensable au ministère de son mari, pour la plus grande bénédiction de l'oeuvre du Seigneur.

Comme le montre la Bible, Dieu appelle les uns à rester seuls et les autres à se marier; il n'en fait pas une règle mais, comme le dit l'apôtre Paul dans un chapitre consacré au mariage: «Chacun tient de Dieu un don particulier, l'un d'une manière, l'autre d'une autre.» (1 Corinthiens 7:7) Ainsi, il est très probable que l'apôtre Paul avait renoncé au mariage, alors que certains de ses collaborateurs ont été fort utiles au Seigneur dans leur vie de couple. J'en veux pour preuve Aquilas et Priscille, ce couple modèle de l'Église primitive.

Arrêtons-nous donc quelques instants, si vous le voulez bien, sur ce qui est dit d'eux dans le Nouveau Testament. C'est l'année 52 de notre ère. L'empereur Claude démontre ses sentiments antisémites en expulsant les Juifs de Rome. Aquilas et Priscille doivent donc quitter la ville impériale pour se réfugier à Corinthe. C'est là que nous les trouvons, si nous lisons le début du chapitre 18 du livre des Actes des apôtres, où il est question du deuxième voyage missionnaire de Paul:

«Paul partit d'Athènes, et se rendit à Corinthe. Il y trouva un Juif nommé Aquilas, originaire du Pont, récemment arrivé d'Italie avec sa femme Priscille, parce que Claude avait ordonné à tous les Juifs de sortir de Rome. Il se lia avec eux; et, comme il avait le même métier, il demeura chez eux et y travailla: ils fabriquaient des tentes.» (Actes 18:1-3)


À l'époque, les familles aristocratiques israélites veillaient à ce que leurs fils apprennent un métier manuel avant d'aborder leurs études supérieures; ainsi en toute situation ils pourraient subvenir à leurs besoins. Ce serait peut-être une excellente méthode à proposer aux étudiants d'aujourd'hui, mais là n'est pas notre sujet. Paul avait donc appris le métier de fabricant de tentes, selon toutes probabilités dans sa ville natale, à Tarse en Cilicie. C'est ensuite seulement qu'il s'est rendu à Jérusalem où il était entré en faculté sous l'égide du maître Gamaliel (Actes 22:3). Cependant Dieu savait que Paul aurait besoin de la profession manuelle qu'il avait apprise, lorsqu'il séjournerait à Corinthe pendant 18 mois. Il a donc fabriqué des tentes avec Aquilas et Priscille, tout en donnant son temps libre à la prédication de l'Évangile. Mais le moment est arrivé où «... il se donna tout entier à la Parole.» (Actes 18:5)

L'intérêt était si grand, les besoins des auditeurs si pressants, que Paul n'a plus pu faire deux choses à la fois. Alors, pendant cette période si fructueuse de son ministère, qui a pourvu aux besoins matériels de Paul? Certainement Aquilas et Priscille. Leur désir de voir des âmes arrachées aux ténèbres du paganisme était si grand, qu'ils ont peut-être fait des heures supplémentaires à l'atelier, pour libérer Paul de toute obligation professionnelle.

Et pendant les 18 mois que l'apôtre a passés chez Aquilas et Priscille, des liens solides avec eux se sont forgés; aussi, n'est-ce pas étonnant qu'il les ait invités à l'accompagner lorsqu'il a quitté Corinthe. Aquilas et Priscille ont donc fermé boutique, et tous trois sont partis. Nous lisons, Actes 18:18-19: «Paul... s'embarqua pour la Syrie, avec Priscille et Aquilas... Ils arrivèrent à Ephèse, et Paul y laissa ses compagnons.» Les Juifs d'Ephèse auraient désiré que Paul prolonge son séjour dans leur ville. Mais Paul était pressé; il voulait être à Jérusalem pour la Pentecôte. Il a donc prié ses compagnons d'oeuvre, Aquilas et Priscille, de rester à Ephèse et de poursuivre ce qu'il venait d'entreprendre.

Ephèse était une ville vouée à l'adoration d'Artémis, la Diane des Éphésiens. Le temple dédié à cette déesse était l'une des sept merveilles du monde; le livre des Actes l'évoque en ces termes: «... le temple de la grande déesse Diane... dont la majesté est révérée dans toute l'Asie et dans le monde entier.» (Actes 19:27)

Mais Aquilas et Priscille n'étaient pas venus à Ephèse pour admirer le temple de Diane, ni pour faire fortune en fabriquant des tentes. Ils y étaient venus pour annoncer Jésus-Christ aux Juifs et aux païens de la ville.

Tandis qu'ils rendaient témoignage pour Jésus-Christ à Ephèse, ils ont rencontré un compatriote juif nommé Apollos. Apollos avait découvert que Jésus-Christ était bien le Messie promis par l'Ancien Testament. Nous lisons à son sujet: «Un Juif, nommé Apollos, originaire d'Alexandrie, homme éloquent et versé dans les Écritures, vint à Ephèse. Il était instruit dans la voie du Seigneur, et, fervent d'esprit, il annonçait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus, bien qu'il ne connaisse que le baptême de Jean.» (Actes 18:24-25)

En l'écoutant, Aquilas et Priscille ont discerné que son enseignement n'était pas complet. Ils l'ont donc invité chez eux: «Ils le prirent avec eux, et lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu.» (Actes 18:26)

Et c'est ainsi que le foyer d'Aquilas et Priscille est devenu un centre d'études bibliques. Par la suite, d'autres personnes se sont probablement jointes à Apollos, et ont continué d'étudier la Parole de Dieu chez Aquilas et Priscille. Aussi lorsque l'apôtre Paul est revenu à Ephèse quelques mois plus tard, il y a trouvé l'embryon d'une Église, dont les membres se réunissaient régulièrement dans le foyer d'Aquilas et Priscille. Il en donne le témoignage dans le dernier chapitre de la première Épître aux Corinthiens, écrite d'Ephèse à cette époque: «Les Églises d'Asie vous saluent. Aquilas et Priscille, avec l'Église qui est dans leur maison, vous saluent beaucoup dans le Seigneur.» (1 Corinthiens16:19)

Mais Aquilas et Priscille ne sont pas restés très longtemps à Ephèse: une année ou deux tout au plus. Après la mort de l'empereur Claude en l'an 54, les mesures d'expulsion contre les Juifs ont été levées, et ils ont pu regagner leur domicile à Rome. Cependant Dieu avait permis pour eux cette période mouvementée, d'abord pour qu'ils apprennent à connaître le Seigneur par le ministère de Paul, puis qu'ils deviennent de fervents témoins de Jésus-Christ. Aussi ne se sont-ils pas réinstallés à Rome avant tout comme fabricants de tentes, mais bien plutôt pour propager le message de la Parole de Dieu.

À Rome, Aquilas et Priscille n'ont pas hésité à exposer leur vie pour la cause de l'Évangile. Ils ont tout de suite ouvert leur foyer aux croyants et aux personnes qui avaient besoin de Jésus-Christ, et lorsqu'en l'an 58, l'apôtre Paul a adressé aux chrétiens de Rome la plus magistrale de toutes ses Épîtres, il y a écrit ce message particulier:

«Saluez Priscille et Aquilas, mes compagnons d'oeuvre en Jésus-Christ, qui ont exposé leur tête pour sauver ma vie; ce n'est pas moi seul qui leur rends grâces, ce sont encore toutes les Églises des païens. Saluez aussi l'Église qui est dans leur maison.» (Romains 16:3-5)

 

Je relis les derniers mots de ce message: «... l'Église qui est dans leur maison.» À Corinthe, Aquilas et Priscille avaient accueilli chez eux les chrétiens. À Ephèse, une Église se réunissait dans leur foyer. À Rome, ils avaient ouvert une Église dans leur maison. Et leur ministère ne s'est pas arrêté là, puisque quatre ans plus tard Paul leur envoie un message à Ephèse, où ils sont retournés et où ils appuient le témoignage des chrétiens de cette ville (2 Timothée 4:19).

Aquilas et Priscille, un couple qui a tout donné au Seigneur et qui s'est entièrement consacré à la propagation de l'Évangile. Tout en assumant leurs responsabilités professionnelles, ils ont ouvert leur foyer à toutes les personnes désireuses de connaître le Seigneur Jésus. Et comme fruit de leur témoignage, Dieu a permis la fondation de trois assemblées chrétiennes, et pas les moindres: l'Église des Corinthiens, celle des Éphésiens et celle des Romains.

Lecteurs, que ne peut pas faire le Seigneur avec un couple uni, entièrement dévoué et consacré sans réserve à son chef divin. Et pourquoi Jésus-Christ ne vous emploierait-il pas à votre tour, familles chrétiennes, couples et futurs couples, pour entreprendre un travail spirituel dans votre quartier? Pourquoi n'ouvririez-vous pas votre foyer pour des études bibliques où parents, voisins et amis entendront ainsi le message du Seigneur? Notre génération est avide de voir le témoignage pratique d'hommes et de femmes, et surtout de couples qui démontrent par leurs actes que l'Évangile transforme l'existence et apporte le vrai bonheur.


Maris et femmes qui lisez ces lignes, où sont les Aquilas et les Priscille, compagnons d'oeuvre pour le début de ce nouveau millénaire? Qui sait si, en ouvrant votre foyer pour la prédication de la Parole, vous n'amènerez pas à la foi un futur prédicateur éloquent comme Apollos ! Et si vous habitez un lieu où n'existe aucun témoignage pour Christ, qui sait si vous ne deviendrez pas le moyen de fonder une nouvelle assemblée de croyants. Il y a tant d'endroits où le salut parfait en Jésus-Christ n'a jamais été annoncé, et où des âmes précieuses attendent qu'on leur parle du Seigneur. C'est pourquoi, chers lecteurs, et tout particulièrement vous les couples, relisez la biographie d'Aquilas et Priscille, priez ensemble et mettez-vous à l'oeuvre en commençant tout de suite !

J. H. A.

Page créée le 11 janvier 2001 par s-e

© Source: Bible ouverte


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L'AVEUGLE DE JÉRICHO 


«Comme Jésus approchait de Jéricho, un aveugle était assis au bord du chemin, et mendiait. Entendant la foule passer, il demanda ce que c'était. On lui dit: C'est Jésus de Nazareth qui passe. Et il cria: Jésus, Fils de David, aie pitié de moi! Ceux qui marchaient devant le reprenaient, pour le faire taire; mais il criait beaucoup plus fort: Fils de David, aie pitié de moi! Jésus, s'étant arrêté, ordonna qu'on le lui amène; et, quand il se fut approché, il lui demanda: Que veux-tu que je te fasse? Il répondit: Seigneur, que je recouvre la vue. Et Jésus lui dit: Recouvre la vue; ta foi t'a sauvé. À l'instant il recouvra la vue, et suivit Jésus, en glorifiant Dieu. Tout le peuple, voyant cela, loua Dieu» (Luc 18, 35-43).

Considérons bien cet aveugle assis sur le bord du chemin près de Jéricho; il mendiait. Il était dans l'incapacité totale de voir. Tout était nuit pour lui, malgré la lumière qui inondait tout autour de lui. N'est-ce pas aussi votre état? N'êtes-vous pas intérieurement aveugle? Tout n'est-il pas ténèbres en vous? Un signe de votre cécité intérieure: vous péchez.

En péchant, vous ratez le but éternel: la gloire auprès de Dieu; vous vous enfoncez de plus en plus dans vos passions, et votre pauvre coeur s'endurcit. La Bible nous dit ceci des incrédules: «Les incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l'intelligence, afin qu'ils ne vissent pas briller la splendeur de l'Évangile de la gloire de Christ, qui est l'image de Dieu» (2 Cor.4, 4). Et Romains 1, 21 affirme à leur sujet: «... leur coeur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres.» Peut-être est-ce précisément votre situation! Que pouvez-vous voir présentement? Mais vos nombreux péchés. Ils sont hauts comme des montagnes. Les fautes s'accumulent; elles vous écrasent; elles vous rendent mélancolique. Mais là, à côté de votre lourd fardeau de péchés se tient un homme. La Bible vous recommande de regarder à Lui: «Voici l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde!» (Jean 1, 29).

Que voyez-vous encore dans votre état d'aveuglement? La réponse: vos propres faiblesses et votre impuissance face au péché. C'est avec tristesse que vous vérifiez l'exactitude de Romains 7, 19: «Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas.» Oh, si vous pouviez voir Celui qui passe là devant vous! C'est Jésus de Nazareth, le héros, le Fils de Dieu capable de briser tous les liens du péché. Si vous pouviez Le considérer, vous vous accrocheriez à Lui; vos regards se détourneraient de votre faiblesse et se porteraient sur Sa puissance victorieuse. Cette faiblesse se revêtirait de Sa force illimitée. Et vous oseriez vous écrier avec l'apôtre Paul: «Je puis tout par celui qui me fortifie» (Phil. 4, 14). Mais voilà: vous ne Le voyez pas!

L'aveugle, assis au bord du chemin, mendiait. Que pouvait-il faire d'autre? S'il n'avait pas été tel, il ne se serait pas trouvé là. Quel régal pour ses yeux c'eût été de pouvoir admirer la magnifique ville de Jérusalem ainsi que le temple du Dieu d'Israël! Mais tout était nuit pour lui. C'est en tâtonnant qu'il se déplaçait dans les ténèbres. Sa marche était incertaine, sans but. Voilà pourquoi il se tenait assis au bord du chemin. Vous êtes cet aveugle. Un jour, Jésus a pleuré sur de telles personnes, et tout triste, Il s'est écrié: «Si toi aussi, au moins en ce jour qui t'est donné, tu connaissais les choses qui appartiennent à ta paix! Mais maintenant elles sont cachées à tes yeux» (Luc 19, 42). Vos pas sont hésitants. Intérieurement, c'est à tâtons que vous vous dirigez dans les ténèbres. Vous ne savez d'où vous venez et où vous allez. Vous vous cognez partout. Vous croyez avoir trouvé un fidèle ami, et voici, il vous déçoit amèrement. Vous essayez de vous procurer de l'argent, un salaire décent, pensant obtenir par ce moyen la lumière en vous. Mais tout reste sombre comme par le passé. Vous vous précipitez dans la politique. Quels idéaux élevés se propose votre parti! Mais soudain, vous découvrez avec effroi que les membres de votre clan ne sont en rien meilleurs que ceux qu'Ils combattent. Disparues la lumière et la joie que vous espériez posséder enfin! Et vous êtes là au bord du chemin à ruminer de sombres pensées. Vous êtes désemparé: les chemins de votre vie se sont tous avérés être de fausses routes. Vous êtes dans l'incapacité totale de modifier votre situation actuelle. Écoutez donc le Seigneur déclarer en Ésaïe 50, 10b: «Quiconque marche dans l'obscurité et manque de lumière, qu'il se confie dans le nom de l'Éternel et qu'il s'appuie sur son Dieu!»

Quelle situation sans espoir que celle de cet aveugle mendiant au bord du chemin: il devait se contenter de ce qu'on voulait bien lui donner! Aucune perspective valable pour lui! Pourtant, il était un homme bien portant qui aurait pu gagner sa vie. Il aurait pu se bâtir une maison et avoir une famille heureuse, s'il n'avait été aveugle.

Vous qui êtes encore perdu pour le ciel, oh si vous acceptiez d'écouter! Tant que vous n'avez pas Jésus comme Sauveur, vous êtes, aux yeux de Dieu, irrémédiablement égaré. Si vous y restez, les ténèbres dans lesquelles vous êtes présentement deviendront éternelles. Mais la possibilité vous est offerte à ce moment précis de réagir à ce que vous lisez.

Prêtant l'oreille, l'aveugle apprit là une formidable nouvelle: «Entendant la foule passer, il demanda ce que c'était. On lui dit: C'est Jésus de Nazareth qui passe» (Luc 18, 36-37). Un rayon d'espoir illumina son coeur: n'était-ce pas ce Jésus qui affirmait que Dieu L'avait envoyé «pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres; pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue...» (Luc 4, 18)? Oui, c'était Lui! Toutes les souffrances contenues dans son coeur s'estompèrent; il trembla de tout son corps. Il pouvait à peine saisir que Jésus était là tout près.

Vous qui avez le coeur frappé de cécité et qui êtes sans espoir, peut-être ne l'avez-vous jamais entendu, mais je vous dis solennellement par ce message: Jésus de Nazareth passe maintenant devant vous. Lui, le Fils du Dieu vivant, veut vous rencontrer. Il se peut que vous soyez malade sur un lit de langueur; Jésus est là, puissant pour vous secourir! Ou seriez-vous assis à cet instant même dans votre fauteuil, une cigarette aux lèvres? Vos nerfs se trouvent dans un bien triste état suite à votre vie de péché.

Vous êtes au bout du rouleau. Écoutez ceci: Jésus passe là devant vous. Il veut briser tous les liens coupables dans votre vie, et vous libérer. Comme vous êtes bas tombé depuis ce temps où, d'une voix claire d'enfant, vous chantiez à l'école du dimanche! Pourtant, Il a dit: «Voici, je fais toutes choses nouvelles» (Apoc.21, 5a).

L'aveugle de Jéricho, poussé par une force irrésistible, pensa à ce moment: «C'est maintenant ou jamais; c'est la chance de ma vie!» Et il s'écria: «Jésus, Fils de David, aie pitié de moi!» (Luc 18, 38). Certes, vous ne pouvez pas encore voir Jésus, mais vous pouvez L'entendre. Criez à Lui, tandis qu'Il passe près de vous, et dites-Lui votre misère! Aujourd'hui est le temps agréable, le jour du salut. Quelle occasion pour vous! Où que vous soyez, Jésus de Nazareth marche là devant vous.

Peut-être, comme ce fut le cas pour cet aveugle, vous menacera-t-on si vous vous donnez à Jésus. On voulut immédiatement lui fermer la bouche; nous lisons en effet: «Ceux qui marchaient devant le reprenaient, pour le faire taire» (v. 39a). L'enfer, qui vous attend, tremble dès que vous criez à Jésus; Jésus qui vous entend et désire vous sauver. Le Fils de Dieu ne passera pas outre si on L'appelle du fond du coeur. L'aveugle le sentait bien, il le savait. Il est écrit: «Mais il criait beaucoup plus fort: Fils de David, aie pitié de moi!» (v. 39b). Tout autour de vous, la résistance se fera contre le nom de Jésus; peut-être sera-ce même au sein de votre famille. Ce n'est nullement étonnant, car le meurtrier dès le commencement, le diable, ne veut absolument pas que vos yeux d'aveugle s'ouvrent et que vous soyez sauvé pour l'éternité. Mais c'est justement une raison pour que vous criiez à Jésus avec plus de détermination encore.

Que se passa-t-il alors? Nous lisons: «Jésus, s'étant arrêté, ordonna qu'on le lui amène» (v. 40a). Malgré toute cette foule, le silence se fit, exactement comme maintenant dans votre chambre, où vous entendez ces mots: «Que veux-tu que je te fasse? (v. 4). Écoutez la réponse de l'aveugle: «Seigneur, que je recouvre la vue» (v. 41b). Et le miracle se produisit: «Et Jésus lui dit: Recouvre la vue; ta foi t'a sauvé» (v.42). Dans les yeux éteints, la lumière se fit, toujours plus forte, jusqu'à ce qu'il vit une forme et reconnut Jésus.

De quoi s'agit-il, mon ami? Vous aussi, adressez-Lui cette prière: «Seigneur, que je recouvre la vue!» De Sa parole puissante, Il vous dira: «Recouvre la vue!» Vous comprendrez enfin ce qu'Il a fait pour vous sur la croix de Golgotha. Vous Le verrez, Lui l'Agneau de Dieu, avec les yeux de votre coeur. Et vous vous demanderez avec étonnement: «Fallait-il donc qu'Il fût crucifié pour moi?» Comme cet aveugle guéri, vous suivrez Jésus et vous louerez Dieu: «À l'instant il recouvra la vue, et suivit Jésus, en glorifiant Dieu» (v.43a). Votre vie jadis sans but, dilapidée, sera totalement transformée; ce qui amènera d'autres personnes à en rendre grâces à Dieu: «Tout le peuple, voyant cela, loua Dieu» (v.43b). Jésus de Nazareth passe devant vous à cet instant même; appelez-Le donc pour le salut de votre âme! Oui, soyez sauvé! Amen!

Wim Malgo

©  Nouvelles d'Israël 07 / 1993

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DANIEL, HOMME BIEN-AIMÉ


LES ENSEIGNEMENTS DE L'ANCIEN TESTAMENT


Introduction

Dans le livre de Daniel, l'attachante figure du prophète apparaît sous différents éclairages, qui mettent chacun en valeur un aspect particulier de sa riche personnalité. Jeune déporté juif à Babylone, avec le peuple d'Israël, Daniel demeura fidèle à son Dieu, même au travers de circonstances parfois dramatiques, et jusque dans les périlleuses fonctions de premier ministre du plus grand empire de l'époque, sous plusieurs rois successifs.

Il fut un homme de cour, sans aucun compromis, dans un monde corrompu. Seule sa relation permanente avec Dieu permit cette performance exceptionnelle. Comme homme de foi, Daniel a montré les possibilités insoupçonnées offertes à quiconque prend au sérieux la parole de Dieu et s'y conforme. La foi chrétienne reste une puissance victorieuse du monde moderne, pourtant si fier de ses étonnantes réalisations. Il nous reste à envisager Daniel comme homme bien-aimé de Dieu.

Ainsi sont mises en évidence:

– par l'homme de cour: la protection de Dieu sur les siens dans le monde;

– par l'homme de foi: la souveraineté de Dieu sur un monde impie;

– par l'homme bien-aimé: l'approbation de Dieu sur une vie qui lui est consacrée chaque jour.


I. Daniel, homme bien-aimé

C'est dans deux circonstances distinctes qu'un envoyé de Dieu a délivré à Daniel l'enviable certificat d'homme bien-aimé de Dieu (Dan 9 et 10).

1. Daniel 9

À juste titre, ce chapitre est considéré comme la clé de la prophétie biblique, avec la révélation des 70 «semaines» (v. 24-27). Mais il est instructif aussi par l'état d'âme du prophète.

a) Le royaume de Babylone s'est effondré sous l'invasion Médo-Perse (v. 1). On peut tout redouter de ce changement. Mais, face à ce monde dont la figure passe (1 Cor 7.31), Daniel n'est ni inquiet ni ébranlé. Il se plonge d'autant plus dans les Écritures et s'attend à l'accomplissement de la promesse de Dieu de sauver son peuple de la captivité (Jér 25.11).

b) Il recherche Dieu, prie, jeûne et s'humilie publiquement (v. 3).

c) Il en appelle au Dieu qui tient ses promesses, même quand son peuple s'est détourné de lui (cp. 2 Tim 2.13). Il plaide la fidélité de Dieu, pour l'amener à tenir parole (v. 4). Prendre Dieu au mot, quelle tactique efficace! C'est la foi.

d) Lui-même irréprochable, Daniel s'identifie pourtant à son peuple, coupable d'abandon. Il confesse en détail les péchés d'Israël (v. 5-6), comme si c'était les siens!

e) Son appel à la compassion de Dieu (v. 9) prouve qu'il connaît bien son Dieu, le Dieu miséricordieux qui pardonne, tout en restant le Dieu juste et sain mis en évidence par la loi de Moïse.

f) Le verset 15 marque le tournant de la prière. Après la confession des péchés et l'appel au secours, le «et maintenant» ouvre la voie à l'action divine (cp. Act 4.29).

g) L'admirable conclusion des versets 17 à 19 ne pouvait rester sans effet. Les vrais mobiles du prophète y apparaissent. Que cherche-t-il par sa prière? La gloire de Dieu et l'honneur dû à son nom, ce nom invoqué sur sa ville de Jérusalem et sur son peuple d'Israël.

2. Daniel 10

Plus tard, très âgé, Daniel reçoit encore une autre révélation de la part de Dieu.

a) Les 70 «semaines» révélées n'ont pas épuisé sa soif du mystérieux plan de Dieu pour Israël. Il va donc continuer à prier. À cause du dominateur impie du royaume de Perse, qui empêche le passage de l'information divine pendant 21 jours (v. 13), Daniel en tombe malade ces trois semaines (v. 2-3). Il prolonge son jeûne! Enfin, par une vision glorieuse, le Seigneur rejoint le coeur de celui qui l'a appelé.

b) Daniel perd le peu de forces qui lui restaient (v. 8-9, 16-17).

c) Au seuil de l'épuisement complet, à deux reprises (v. 11, 19), il retrouve son assise après s'être entendu appelé «homme bien-aimé». Sans cette parole de Dieu, il n'aurait pu nous laisser l'admirable chapitre Il sur l'avenir d'Israël, et dont la fin conduit à la grande tribulation annoncée en Mat 24.15-22.


II Jésus, fils bien-aimé

C'est aussi dans deux circonstances marquantes que Jésus a reçu du ciel une déclaration inoubliable. Toutefois, à Daniel, c'est un envoyé de Dieu, sous forme humaine, qui s'adresse à un homme. À Jésus, c'est la voix du Père lui-même, qui honore le Fils, dont la parole fera autorité, non seulement pour Israël, mais pour toutes les nations.

1. Le baptême (Mat 3.13-17; Marc 1.9-11; Luc 3.21-22)

Surpris de voir venir Jésus, Jean-Baptiste refuse d'abord d'admettre, à son baptême de repentance, l'homme sans péché, qui n'en avait pas besoin. Comme autrefois Daniel dans sa prière, Jésus s'identifiait à son peuple coupable, qui avait tant besoin de repentance.

Par ce baptême en public, Jésus s'humilie, en se mettant au rang des pécheurs. Mais aussitôt le Père honore le Fils par une déclaration publique qui lui confère l'autorité souveraine de Dieu, celle qui n'émane pas des hommes.

2. La transfiguration (Mat 17.1-8; Marc 9.2-8; Luc 9.28-36)

Contrairement au baptême pratiqué en public, la transfiguration fut réservée à trois disciples seulement, à l'écart, sur une montagne. Ils gardèrent longtemps la vision de leur Maître glorifié, resplendissant de lumière (Jean 1.14; 2 Pi 1.17-18). Moïse (la loi) et Élie (les prophètes) s'entretenant avec Jésus de sa mort, c'est déjà tout l'Ancien Testament porteur de l'annonce du salut, rendu possible par la croix seulement.

A Daniel fut révélée la délivrance future du peuple d'Israël, à la fin des temps. À la transfiguration, c'est le salut de toute l'humanité qui est en vue. C'est en Jésus que s'accomplit tout le plan de Dieu, pour Israël, pour l'Église et pour le monde. Tout devait se jouer à la croix. Sur l'horreur du Calvaire, le soleil a refusé de briller pendant trois heures. La puissance des ténèbres aurait le dessus. Le prince de la vie est entré dans la mort; il a même connu «la seconde mort», la séparation d'avec Dieu (Mat 27.46; Marc 15.34)! Mais, au matin de Pâques, déjà dans la lumière du «jour d'éternité» (2 Pi 3.18), Jésus est apparu rayonnant, «dans la puissance d'une vie impérissable» (Héb 7.16). Quel aperçu déjà sur la montagne de la transfiguration!


III. Chrétien, homme bien-aimé

Chaque authentique enfant de Dieu, né de nouveau par «la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ» (Act 20.21), se trouve, lui aussi, reconnu comme un bien-aimé de Dieu, et cela également sur deux plans distincts.

1. Sa position devant Dieu

Dès qu'il accepte le salut par grâce, offert en Jésus-Christ, «livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification» (Rom 4.25), le croyant n'est plus sous le jugement de Dieu. Christ l'a subi à sa place sur la croix, une fois pour toutes. Désormais le chrétien est vu «en Christ», non avec sa propre justice, résultant d'oeuvres accomplies selon une loi, mais couvert par la justice de Dieu, celle qui s'obtient moyennant la foi (Phil 3.9). Ainsi Dieu «nous a rendus agréables dans le Bien-aimé» (Eph 1.6). Ce terme de «bien-aimé» de Dieu, propre à chacun de ses enfants, revient souvent dans les épîtres, en relation avec cette position initiale du racheté de Jésus-Christ (Rom 1.7; Col 3.12; 1 Tim 6.2; Jude 1). N'oublions jamais le prix payé par Dieu pour nous acquérir cette position «à la louange de la gloire de sa grâce» (Eph 1.6).

2. Sa marche dans le monde

Mais ce terme de «bien-aimé de Dieu» ne doit pas faire illusion; il n'épargne pas au croyant les dangers de ce monde. Ni Daniel ni Jésus n'en furent épargnés. C'est même à bout de forces que Daniel fut appelé bien-aimé. Les chrétiens du 20' siècle ne doivent pas s'attendre à mieux que leurs devanciers (1 Pi 4.12). Étant des bien-aimés de Dieu, les disciples ont à marcher dans cette vie, «comme lui a marché» (1 Jean 2.6). C'est pourquoi ils ne doivent pas se venger eux-mêmes (Rom 12.19), ni se laisser gagner par l'idolâtrie (1 Cor 10.14), mais au contraire être fermes (1 Cor 15.58), se purifier de toute souillure (2 Cor 7.1), accepter les Écritures pour leur édification (2 Cor 12.19), devenir imitateurs de Dieu (Eph 5.1) et continuer à s'édifier eux-mêmes (Jude 20).

Les destinataires des épîtres sont des bien-aimés de Dieu, mais aussi les bien-aimés des auteurs de ces lettres (1 Thes 2.9!). La valeur du racheté de Christ est prioritaire; c'est un frère «pour lequel Christ est mort» (Rom 14.15; 1 Cor 8.11). L'amour fraternel met l'Église en paix!

Conclusion

Pour séduire Ève en Éden, le diable jeta le doute sur l'amour de Dieu, puisqu'il leur interdisait de manger le fruit d'un seul arbre! Aujourd'hui encore, face à des silences de Dieu, parfois on s'interroge. Certes, les voies de Dieu peuvent nous surprendre, et nos projets échouer, mais Dieu a prouvé son amour à la croix, lorsque nous étions encore des pécheurs (Rom 5.8). Jamais nous ne connaîtrons l'abandon de Dieu que connut le «Fils bien-aimé»!

Non, ne doutons jamais de l'amour de Dieu, «car Dieu est amour» (1 Jean 4.8,16).

Jean Chopard

© Promesses 1989 – 1 / No 87


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DANIEL, HOMME DE FOI


LES ENSEIGNEMENTS DE L'ANCIEN TESTAMENT


Préambule

Connu surtout par son livre contenant, entre autres, la révélation du plan de Dieu pour les nations en rapport avec Israël, le prophète Daniel fut longtemps premier ministre à Babylone, capitale de l'immense empire qui dominait le monde au 6ème siècle avant Jésus-Christ. Sa vie à la cour offre un exemple de croyant appelé, non seulement à vivre dans un monde hostile à Dieu, mais à s'y acquitter de lourdes responsabilités pleines de risques. S'il fut constant et sans reproche, devant Dieu et devant les hommes, durant sa longue existence, c'est en raison d'une relation permanente et prioritaire avec son Dieu, par le moyen de la foi.

Daniel, homme de cour, était face au monde. Daniel, homme de foi, est face à Dieu. Il a montré comment la foi personnelle du croyant peut maintenir et développer une relation avec Dieu, conduisant à une vie exemplaire et à un service irréprochable. Quel chrétien, aujourd'hui, n'aspirerait pas à découvrir le secret d'une telle réussite?


1. L'origine de la foi

Héb 11.1 définit la foi chrétienne comme une ferme conviction et une démonstration intérieure de réalités inaccessibles autrement. Elle est donc comme un sixième sens, tout à la fois individuel pour chaque chrétien véritable, et collectif pour l'Église de Jésus-Christ, où sont réunis en un corps les enfants de Dieu dispersés (Jean 11.52).

Une telle foi n'a rien à voir avec le «ma foi» du langage courant, qui n'ajoute rien en fait à ce qu'on dit. Si la même foi s'est trouvée dans des temps, circonstances et individus si divers que ceux d'Hébreux 11, c'est bien qu'elle a une origine unique, indépendante des hommes. En effet, la foi vient de ce qu'on entend par la parole de Dieu (Rom 10.17). La Bible met l'accent sur l'écoute et non sur la vue, comme moyen de communication divin. La disparition progressive de la foi qu'envisageait Jésus (Luc 18.8) s'accentue dans notre monde toujours moins «audio» et davantage «visuel».

Sitôt après la sortie d'Égypte, Ex 13.8 prescrivait déjà aux pères de famille d'en parler à leurs enfants. Cette forte tradition orale a subsisté. Dan 1.4 atteste, chez les jeunes Hébreux déportés, la présence du solide fondement de Dieu. On n'insistera jamais assez sur la valeur durable de l'enseignement des Saintes Écritures dès l'enfance (2 Tim 3.15). C'est une semence de vie divine; elle germera un jour, peut-être après le décès des semeurs...


2. Premiers signes de la foi

Dan 1.8 mentionne le choix d'un coeur résolu et la demande hardie et courageuse d'une foi authentique. En Rom 10.9-10 aussi, la foi du coeur et la confession de la bouche vont de pair. C'est en actes que se manifeste l'obéissance de la foi, mentionnée au début et à la fin de l'exposé magistral de la doctrine du salut que constitue l'épître aux Romains (1.5; 15.18).


3. Hardiesse de la foi

La démarche périlleuse de Daniel auprès du dictateur universel de l'époque (Dan 2.16) traduit une hardiesse comparable à celle de David face à Goliath, ou encore celle d'une poignée de faibles disciples pourchassés (Act 4.29-31).

C'est par des témoins vaillants que Dieu a voulu se faire connaître (Dan 2.28), comme le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs par Jésus-Christ (1 Tim 6.15). Il faut que ce message passe!


4. Vie de foi

Chez Daniel, elle s'exprime et s'accomplit dans la prière (Dan 6.10-11). – C'est une pratique quotidienne.

– Même la défense du roi n'y change rien. – Elle requiert un lieu et un temps mis à part (cp Mat 6. 5-6).

– Les fenêtres ouvertes parlent de communication établie avec Dieu et non de vase clos en soi-même.

– Elle est orientée vers Jérusalem, habitation et plaisir de Dieu sur terre (1 Rois 9.3). Aujourd'hui, dans tous les lieux, les chrétiens ont rendez-vous avec Dieu au trône de la grâce (Héb 4.16).

– La vie de la foi reste une vie cachée avec le Christ en Dieu (Col 3.3). Mais elle se manifeste aussi comme une lettre lue et connue de tous les hommes (2 Cor 3.2), comme ce fut le cas pour Daniel (Dan 6.11).

– Aucun mal (Dan 6.22), fut la réponse de Dieu.


5. Intelligence de la foi

Foi et intelligence ne s'excluent nullement (Dan 8.15-17). Par la foi nous comprenons que les mondes ont été formés par la parole de Dieu (Héb 11.2). Jésus a promis son Esprit à ses disciples, pour qu'ils comprennent au fur et à mesure (Jean 16.12). Gabriel fut envoyé pour faire comprendre à Daniel (Dan 9.21-22), comme plus tard à Marie (Luc 1.19-26), avec le même but.

Seules les Écritures en sa possession (Dan 9.2) ont instruit Daniel de l'heure qu'il était, pour le monde et pour Israël, dans le plan de Dieu. De plus en plus, à la une de nos journaux, la prophétie biblique devient histoire!


6. Épreuve de la foi

Dan 10.1-3 et 8 relatent sans complaisance l'épreuve de la foi, dans une vie qui a pris au sérieux la parole de Dieu. Tous les hommes de Dieu l'ont subie (Héb 11), de diverses manières, mais toujours avec le sens d'un test et comme un enjeu pour confondre l'ennemi qui accuse les croyants devant Dieu jour et nuit, comme il le fit déjà pour Job.

Pourquoi fallut-il trois semaines pour obtenir la réponse de Dieu? Indifférence, oubli, retard (Dan 10.12-14)? Assurément non. Mais la résistance du prince de ce monde qui domine les royaumes. Il n'a nul intérêt à ce que soit connue sa fin lamentable sous le jugement de Dieu.

Lam 3.26 suggère la bonne attitude; mais, dans notre siècle de presse-bouton, qui sait encore attendre? Louis XIV déjà n'a-t-il pas assommé son personnel, par son célèbre «j'ai failli attendre»?

C'est seulement après cette douloureuse et interminable attente que Daniel a pu savourer le bienfait du dialogue renoué et de la communion fortifiante retrouvée dans... l'écoute de la parole de Dieu transmise par l'ange (Dan 10.19). Mais alors, que de forces nouvelles! C'est dans de tels moments que le peuple de Dieu a pu tenir le langage rapporté en Lam 4.43-45. Mais depuis que Christ a déchiré les cieux, l'entrée est libre en tout temps, pour tous les siens (Héb 10.19-22), par le sang de Jésus.

L'épreuve de la foi a un but lointain: louange, gloire et honneur à la venue de Jésus-Christ (1 Pi 1.7). Consolez-vous donc l'un l'autre par ces paroles (1 Thes 4.18).


7. Récompense de la foi

Délivrance et compréhension de Dieu pour son enfant dans l'épreuve sont déjà des récompenses de la foi. Mais pour Daniel (Dan 12.13), il y a en outre une promesse qui fait encore appel à la foi: l'annonce de la résurrection. Ainsi, avec l'espérance et l'amour (1 Cor 13.13), la foi reste au nombre des choses qui demeurent.

Sur cette terre, l'enfant de Dieu n'attend rien de durable. Il ne fait que passer, dans un monde qui passe. Son attente est ailleurs, tout entière dans la venue du Seigneur, promise et certaine (1 Pi 1.8-9; Apoc 22.12).

Oui, je viens bientôt. Amen; viens, Seigneur Jésus (Apoc 22.20)

Jean CHOPARD

© Promesses 1988 – 4 / No 86


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