ISRAËL,
LE PLUS IMPORTANT SIGNE DU TEMPS DE LA FIN Nonobstant tous les événements choquants ou sensationnels qui se sont produits au cours de ce siècle, le plus grand signe du temps de la fin – même s'il est le moins considéré – est le retour du peuple juif dans le pays que Dieu lui a promis et la fondation de l'État d'Israël.
Le témoignage de Charles H. Spurgeon Il est nécessaire que nous considérions de plus près le rétablissement d'Israël à la lumière prophétique. Peu nombreux et fortement séparés dans le temps sont les serviteurs de Dieu qui ont suivi de tout coeur leur Seigneur et à qui il a été donné, en conséquence, de distinguer les événements de l'avenir. L'un d'eux fut Charles H. Spurgeon. Avant qu'Israël redevienne une nation et alors qu'il semblait que jamais les Juifs ne retourneraient dans la Terre promise, il affirma le 16 juin 1864 qu'Israël serait de nouveau un État, exactement selon Ezéchiel 36 et 37: La signification de notre texte biblique, comme il peut s'expliquer dans le contexte, apparaît bien visiblement, pour autant que nous croyions la Parole. Premièrement, il y aura un rétablissement politique dans la relation des juifs avec leur propre pays et leur propre nationalité. Deuxièmement, dans le texte biblique et en rapport avec lui, la nette déclaration a été faite selon laquelle une restauration spirituelle se produira dans le vrai sens du terme: une conversion des tribus d'Israël. Ils connaîtront un élan national, qui les rendra célèbres; ou plutôt, ils seront si «magnifiques» que l'Égypte et Tyr, la Grèce et Rome en oublieront leur propre splendeur devant la magnificence tellement plus grande du trône de David. Si un sens se cache dans les mots, ce doit être le cas pour ces chapitres. Mon voeu sincère est de ne jamais tordre la signification des paroles que Dieu leur a adressées. S'il est une chose claire et nette, c'est bien ceci: le sens littéral et la signification de ces passages – une signification qui ne doit nullement être euphorisée ou spiritualisée – permettent de reconnaître aisément que les dix tribus d'Israël seront ramenées dans leur propre pays et qu'un roi régnera sur elles. L'aspiration d'Israël à la paix Nous nous proposons d'analyser l'actuelle évolution qui conduira Israël à s'unir au nouvel ordre mondial dominé par l'Europe. Nous constatons comment Israël se mélange actuellement avec ses anciens ennemis, non pas parce que ses habitants ont accepté une nouvelle philosophie qui les porte à un amour réciproque, mais à cause de la perspective d'une paix négociée. Israël est obnubilé par l'idée de pouvoir vraiment vivre en paix avec ses voisins arabes. Il croit que cette paix s'installera. Mais la Bible déclare: «Quand les hommes diront. «Paix et sûreté! alors une ruine soudaine les surprendra, comme les douleurs de l'enfantement surprennent la femme enceinte, et ils n'échapperont point» (1 Thess. 5, 3). Israël: l'objet de la prophétie Il serait bon que nous comprenions que les signes du temps de la fin mentionnés par le Seigneur concernent tout particulièrement Israël. C'est à l'intention de ce peuple que Jésus expliquait les événements du temps de la fin ainsi que les signes s'y rattachant, lesquels précéderaient Son retour. La Bible fait mention de deux caractères fondamentaux, qui fournissent des certitudes quant aux personnes concernées: 1. «... alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes» (Matth. 24, 16). C'est là une indication géographique qui ne s'adresse pas à l'Église du Seigneur. Les citoyens des USA, du Canada, de la Suisse, de l'Europe ou de tout autre pays ne sont pas exhortés à fuir dans les montagnes de Judée; seuls le sont ceux qui «qui seront en Judée». 2. En outre, Jésus précise un objet de prière: «Priez pour que votre fuite n'arrive pas en hiver, ni un jour de sabbat» (v. 20). Le sabbat n'a été donné qu'aux juifs. Nous lisons dans l'Écriture Sainte: «Parle aux enfants d'Israël, et dis-leur. Vous ne manquerez pas d'observer mes sabbats, car ce sera entre moi et vous, et parmi vos descendants, un signe auquel on connaîtra que je suis l'Éternel qui vous sanctifie» (Exode 31, 13). Israël est donc le signe le plus important du temps de la fin pour les païens et pour l'Assemblée. Le péché originel d'Israël Quelles sont les intentions d'Israël relativement à l'avenir? Ce peuple se voit maintenant confronté à son péché originel. Il y a presque 3500 ans, les Israélites se trouvaient déjà dans la Terre promise. L'Éternel avait tenu Ses promesses concernant l'entrée dans ce pays, mais Israël rejeta l'élection divine selon laquelle il était une nation différente et séparée pour faire la volonté de Dieu. Dieu révèle la raison première de cette situation en affirmant nettement que le peuple d'Israël ne voulait pas de Lui comme Souverain. Ils repoussèrent carrément les paroles de l'Éternel que leur rapporta Moïse: «Car tu es un peuple saint pour l'Éternel, ton Dieu; et l'Éternel, ton Dieu, t'a choisi pour que tu fusses un peuple qui lui appartînt entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre» (Deut. 14, 2). Une promesse formidable, n'est-ce pas? Israël a été choisi «entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre». L'Histoire nous apprend que de nombreuses nations ont essayé de dominer sur toutes les autres. Une constatation qui se fait également en Amérique. Nous, les Américains, nous considérons comme une nation vraiment particulière. La plupart d'entre nous proclameraient volontiers que les USA sont la plus grande nation dans l'histoire du monde. D'autres pays avant nous sont tombés dans le même péché, mais la poussière de leur ruine témoigne contre eux. La sainte nation des chrétiens Qui sommes-nous comme chrétiens? 1 Pierre 2, 9 nous donne la réponse. «Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière.» Nous, l'Église, sommes donc des gens particuliers: une race choisie, une nation sainte. Mais cette nation sainte, dans son genre, ne peut être comparée à des États politiques comme l'Amérique, le Canada, la France, l'Angleterre, la Chine ou à un quelconque autre pays. Cette nation sainte habite à l'intérieur des États de ce monde, et chacun de ses membres est personnellement bien connu du Seigneur. Tous les signes indiquent que cette nation sainte va vers sa plénitude. Quand celle-ci sera réalisée, c'est-à-dire quand le dernier païen y sera entré, nous serons enlevés auprès du Seigneur pour être avec Lui pour toujours! Le désir d'Israël. – avoir un roi Le désir coupable d'Israël, exprimé à l'Éternel, d'avoir un roi «comme les autres nations» n'a pas faibli. Au contraire, il a atteint son point culminant mille ans plus tard. Il est écrit en Jean 19, 15: «Nous n'avons de roi que César.» Cette déclaration faite par les pères, le souhait d'être comme les autres pays, porte encore ses fruits: «Nous n'avons de roi que César.» Israël sera encore directement confronté à cette déclaration, quand les nations s'uniront pour le combat contre Jérusalem. Les étapes d'Israël vers la paix Actuellement, tout semble indiquer que le pays saint tend vers une paix arrangée. De plus en plus de nations anciennement hostiles à Israël nouent des relations diplomatiques avec l'État juif. La possibilité d'un commerce accru au plan international est très alléchante. Il ne fait aucun doute que l'économie israélienne va connaître un fort épanouissement. Mais ces signes positifs ne pourront rien changer à la Parole prophétique. Jésus a dit: «Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas; si un autre vient en son propre nom, vous le recevrez» (Jean 5, 43). Israël est sur le chemin qui le mènera à participer au dernier empire païen mondial et à accepter l'Antichrist. Ce n'est que si nous appréhendons ces événements du point de vue spirituel que nous pourrons commencer à comprendre ce qui, actuellement, se passe dans le monde politique, économique et religieux. C'est en nous plaçant toujours dans cette optique que nous saisirons mieux le sens des événements politiques qui se produisent. Si nous ne nous tenons pas informés du dénouement des choses, il sera fort possible que nous soyons gagnés par l'enthousiasme actuel concernant une fausse paix. L'Antichrist. – le maître-imposteur La Parole de Dieu identifie le travail de l'Antichrist. Nous lisons en 2 Thessaloniciens 2, 7-11: «Car le mystère de l'iniquité agit déjà, il faut seulement que celui qui le retient encore ait disparu. Et alors paraîtra l'impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu'il anéantira par l'éclat de son avènement. L'apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l'iniquité pour ceux qui périssent parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés. Aussi Dieu leur envoie une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge.» L'Écriture précise deux choses: premièrement, le travail de l'Antichrist réussira par la tromperie; deuxièmement, le rejet de l'offre de l'amour divin (Jean 3, 16) est la base de la foi au mensonge. Plus que jamais, il importe donc que nous prenions à coeur et que nous fassions ce que, jadis, le Seigneur Jésus recommanda à Ses disciples: «Il en sera comme d'un homme qui, partant pour un voyage, laisse sa maison, remet l'autorité à ses serviteurs, indique à chacun sa tâche, et ordonne au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez quand viendra le maître de la maison, ou le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou le matin; craignez qu'il ne vous trouve endormis, à son arrivée soudaine. Ce que je vous dis, je le dis à tous: Veillez!» (Marc 13, 34-37). ARNO FROESE © Nouvelles d'Israël Mai 2000 Retour ------------------------------------------------------------ |
À l'aube de notre ère, près d'un millénaire après que David se fut emparé de l'antique forteresse des Jébuséens, Jérusalem demeurait le centre spirituel du «peuple d'Israël», la ville chérie de Yahvé: «Elle est fondée sur les montagnes saintes, et Dieu aime les portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob» (PSAUME 86, vers. 1-2). C'est vers ce lieu d'élection que le Juif élevait ses yeux et son coeur. Il fut aussi, il fut surtout, «la Ville que connut Jésus». Depuis 2000 ans bientôt, fidèles et adversaires du Christ se sont acharnée, qui à préserver, qui à démolir les souvenirs de sa présence en «Terre Sainte». Bien que peu de vestiges sûrs subsistent aujourd'hui de la ville qu'il connut, l'archéologie est pourtant parvenue à les faire revivre. Embellie par Hérode le Grand (37-4 av. J.-C.), Jérusalem n'est plus depuis longtemps la cité de l'Ophel, mais elle déborde largement au-delà du Tyropéon, vers l'ouest et le nord. L'esplanade du mont Moria, immense plate-forme de douze hectares, domine la ville, si bien que le Temple d'Hérode semble s'élever dans les airs, en un scintillement d'or et de marbre blanc, la forteresse Antonia, massive citadelle, elle-même gardée par quatre énormes tours donnant vue sur les parvis, flanque l'ensemble au nord-ouest. Dans la banlieue nord se trouve la piscine Probatique de Bézatha où Jésus guérit le paralytique (JEAN, chap. 5, vers. 2-3). Afin sans doute d'assurer de manière commode le ravitaillement en eau du Temple tout proche, on avait aménagé là, au IIe s. av. J.-C., une petite dépression naturelle: deux murailles y retiennent les eaux de pluie, abondantes en hiver. Le double bassin ainsi formé est probablement bordé sur ses quatre côtés et barré, en son milieu, d'un rang de portiques. Aux premiers siècles, les occupants païens joindront au dispositif un temple à Esculape, dieu de la médecine, et creuseront sur le côté est des petits bassins peu profonds destinés aux bains des malades dans ces eaux «miraculeuses». La colline de l'Ophel surplombe en abrupt la vallée du Cédron où se trouvent les célèbres «Tombeaux des prophètes»: édifiés à l'époque hellénistique, quelques décennies avant le Christ, ces curieux mausolées abritent en réalité les restes de hauts dignitaires de la classe sacerdotale. C'est le faste de tels sépulcres que dénonce Jésus (MATTHIEU, chap. 23, vers. 29). Les deux «villes» Dans la «ville basse» ou «ville de David» qui s'étend au sud, se pressent les maisonnettes des artisans, les ateliers des tisserands, des potiers, des tanneurs; enfin au pied de la colline, s'étalent de riches figueraies et des plantations de rosiers, dont les fleurs servent à la fabrication d'une précieuse essence. Cependant, au coeur même de ce bastion de l'indépendantisme juif, Hérode a réussi à imposer des monuments païens s'il en fut: un théâtre, un stade, des bains publics et même un hippodrome pour les courses de chars. C'est depuis l'hippodrome qu'une rue à escaliers, bordée par une colonnade, descend vers la piscine de Siloé. Cette piscine vers laquelle Jésus envoie l'aveugle-né, (JEAN, chap. 9, vers. 7; chap. 9, vers. 11) est toujours alimentée par l'eau de la source de Gihon. Un solide rempart, percé au sud par la porte des Esséniens, cerne ce quartier populeux, tout bourdonnant d'activité, qui ménage cependant une zone un peu plus calme, où se trouvent peut-être les résidences d'Anne et de Caïphe, les grand-prêtres, en bordure de la «ville haute». Celle-ci, au centre de l'agglomération, construite par les Juifs aisés qui depuis la période asmonéenne désiraient adopter le mode de vie hellénistique, était reliée au Temple par deux ponts, à partir d'une vaste place publique. Au long de larges avenues rectilignes se croisant à angle droit, s'alignent des maisons cossues, toutes pourvues d'une cour intérieure avec bassins, et de jardins ombreux. Au coeur de ce quartier résidentiel trône l'ancien palais des Asmonéens, avec ses spacieuses cours intérieures, ses appartements splendides et même ses thermes. Tandis qu'à l'ouest, appuyé à l'enceinte près de l'actuelle porte de Jaffa, le palais d'Hérode dresse trois tours immenses. Le palais d'Hérode sera celui du gouverneur La tour «de Phasaël», la plus élevée, est elle-même couronnée de tourelles et atteint quarante-cinq mètres de hauteur. La tour «d'Hippicus» abrite une immense citerne. La tour «de Mariamne», dédiée à la reine assassinée par son époux, est décorée d'une façon somptueuse: selon Flavius Josèphe, «le roi jugeait convenable qu'une tour portant le nom d'une femme surpassât en apparat les tours portant des noms d'hommes». En outre deux corps de bâtiments composent la demeure princière: vastes salles de banquet, thermes et chambres pour des centaines d'hôtes. Un parc, peuplé de fleurs, de bosquets et de fontaines où murmurent les jets d'eau, complète ce palais qui devint, après la mort d'Hérode, la résidence du gouverneur militaire de la ville, et celle du procurateur romain lorsqu'il se trouvait à Jérusalem. Tout près, se tient le «marché-haut»: esplanade dégagée pour les baraques foraines et entourée de colonnades et de boutiques. Quant au marché au bois, il est situé plus au nord, en dehors de la muraille principale, par crainte des incendies: par delà une petite colline d'aspect désolé, appelée «le crâne»: le Golgotha. Ainsi parée et nantie, la Jérusalem des Évangiles est une cité riche, toute grouillante de vie, où affluent les commerçants, sûrs de trouver des chalands. Une triple muraille met ses richesses à l'abri des conquérants. L’une relie la région du Temple au palais d'Hérode, la seconde couvre la ville au sud bien au-delà de l'enceinte actuelle, et la troisième, doublée, la protège au nord, là où elle est plus vulnérable. On sait que la ville, révoltée contre Rome, fut néanmoins forcée (en 70) et son Temple détruit par les légions de Titus, le futur empereur, moins d'un demi-siècle après le supplice du Christ. En 132, à la suite d'une nouvelle insurrection elle fut définitivement réduite et vouée par son vainqueur romain à Jupiter Capitolin, jusqu'à ce que l'empire chrétien, au IVe siècle, la libère de cette dernière idole. Depuis, sous la croix, le croissant ou l'étoile de David, la cité sainte demeure pour tous, celle du Dieu unique.
M.-C. HALPERN © En ce temps-là, la Bible No 73 pages II-III.
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JÉRUSALEM
DEVIENT LA CITÉ DE DAVID
Pendant
les sept premières années de son règne à Hébron, David a lutté
pour l'unité, profitant des querelles entre les personnages
les plus influents.
Enfin les tribus d'Israël se sont données à lui et les notables l'ont acclamé: «Nous sommes de tes os et de ta chair», c'est-à-dire: tu es notre frère en même temps que notre roi. Régnant désormais sur tout Israël, il va pour jamais imposer sa marque à l'histoire en donnant au peuple de Dieu sa ville sainte. Sur la grand-route antique qui va de Galilée en Égypte, Jérusalem est une ville cananéenne indépendante. Selon certains, c'est l'ancienne Jébus, capitale des Jébuséens – les Jébousim –, tribu cananéenne. En fait cette appellation paraît une invention tardive de l'auteur des Chroniques. Jérusalem, c'est la «fondation (uru ou jéru) de Salem (une divinité)». Pour l'heure, cette ville marque la séparation entre les tribus du sud et celles du nord. La conquérir, ce sera en faire au contraire un trait d'union entre les deux zones. La génie politique aussi est au service du dessein de Dieu. David convoque des contingents de toutes les régions: il tient à ce que la victoire soit celle du peuple d'Israël tout entier: ainsi Jérusalem pourra-t-elle devenir vraiment une capitale. Le commandement des troupes est confié à Joab, cousin de David, qui donnera aussi de sa personne. Et l'un met le siège devant la ville. La vieille cité cananéenne est construite sur la colline orientale de Sion: elle est considérée comme imprenable. Mais sa faiblesse, c'est le ravitaillement en eau. Le Cédron est le plus souvent à sec. Les Cananéens n'ont pas d'eau dans la ville. Ils vont la chercher à la fontaine de Gihon, à l'extérieur de la muraille, aujourd'hui la source de la Vierge, et dont le nom signifie: source jaillissante. Dès l'époque d'Abraham cependant, on a creusé, partent de l'intérieur des murs, un profond puits d'accès, relié à la source par un tunnel dont la sortie est soigneusement camouflée: en cas de siège on allait par là puiser de nuit les rations indispensables.
La ruse de Joab
C'est le cas tandis que les troupes de David cernent la cité. David pense que les assiégés se rendront plutôt que de mourir de soif: c'est la saison sèche. Et pourtant cela dure des semaines. Joab organise des patrouilles nocturnes et, un soir, se trouvant sur les flancs du Cédron, il entend des bruits de cruches: y a-t-il donc là une sortie secrète pour venir au ravitaillement? Cette sortie, il la découvre, comme les archéologues l'ont découverte en 1867, et explorée en 1909. Le texte, lui, se contente de parler d'un mystérieux «canal», tsinnôr (21, Samuel, chap. 5, vers. 8). Avec quelques audacieux, Joab s'avance dans le tunnel; les autres vont prévenir David, qui réveille ses troupes. Au bout de 200 mètres, le tunnel fait un léger coude. On peut s'y tenir debout. Mais là, il y a un courant d'air terrible. Peu après on se cogne le nez: le courant d'air vient d'en haut. C'est un puits, et les Jébuséens tout à fait tranquilles y ont peut-être même laissé pendre des échelles de corde. Il n'y a plus qu'à monter, les uns derrière les autres: on est dans la place. On se précipite aux portes, en criant très fort, pour surprendre et affoler les sentinelles. On ouvre, et les troupes de David pénètrent dans la ville sans coup férir. «On parle d'elle à Éphrata» David achèvera son oeuvre dans son style propre en laissant la vie sauve à tous les Jébuséens. Aucun n'est maltraité, chacun garde son bien. C'est avec les vaincus qu'on fera l'unité. Par la suite, David observera toujours cette tactique. Ainsi lorsqu'il voudra acquérir un terrain pour le Temple, il le fera en bonne et due forme, en payant le prix à son propriétaire. C'est d'ailleurs ce qu'il fait sans tarder: il achète à un Jébuséen un emplacement pour l'arche d'alliance. Voilà donc Jérusalem, l'imprenable, tombée aux mains d'Israël. Aux yeux de tous, c'est une victoire de Yahvé sur les dieux de Canaan. Jusqu'alors c'était Salem le «grand dieu», le «dieu très haut». Ainsi donc, Yahvé, ce dieu du désert, ce dieu du Sinaï, serait plus fort que Salem, et Jérusalem lui appartient. L'événement est une date importante dans la prise de conscience de la puissance du vrai Dieu. David désormais, prêtre du Très-Haut – à la manière de Melkisédek autrefois –, décide d'introduire solennellement Yahvé dans sa capitale. Longtemps à l'avance la cérémonie sera préparée. «On parle d'elle à Éphrata (Bethléem)», chantera le psalmiste (Psaume 132, vers. 6). Il faut convoquer tout le peuple, car toutes les tribus doivent être représentées. Il faut composer des chants: c'est ici le début de l'activité psalmiste, qui sera confiée «aux fils d'Asaph et aux fils de Coré»: les théologiens et les poètes. Il faut aussi des citharistes, des flûtistes, des cymbalistes. Il n'est jusqu'au son rauque du shofar, la corne de bélier, qui n'accompagne cette harmonie. Il faut encore trouver des animaux pour célébrer des sacrifices tout le long du chemin. Enfin vient le jour tant attendu. On se rend par petits groupes à Qyriath-Yearim, et on charge l'arche sur le chariot. En route on campera, on fera les sacrifices rituels du soir et du matin. La marche n'est pas rapide: on joue de la musique, on danse. David, revêtu de l'éphod sacerdotal, mène la danse sacrée. On repart à l'aube, pour atteindre Jérusalem dans la liesse populaire, à laquelle se mêlent les Jébuséens. Sur les remparts attendent les soldats, mais aussi les choeurs, les musiciens, les badauds. C'est ici qu'il faut placer le passage du psaume 24 qui est un fragment du dialogue échangé au pied de la muraille, pendant plusieurs heures, ce qui donne aux retardataires le temps de rejoindre le gros de la troupe: «Élevez, ô portes, vos linteaux, pour qu'il entre le roi de Gloire! – Qui est ce roi de Gloire? – C'est lui, le Dieu des armées, lui, le roi de Gloire.» Enfin les portes s'ouvrent, et l'énorme procession s'engouffre dans les ruelles étroites de la vieille ville cananéenne, qu'elle va traverser du sud au nord, contournant au passage l'ancien palais des rois, où David a établi sa propre résidence. L'arche est déposée dans la tente dressée comme au désert: David offre les holocaustes et les sacrifices pacifiques, il bénit le peuple. Désormais Jérusalem, Sion, en même temps que la «cité de David», sera la cité de Dieu. Robert Tamisier ©En ce temps-là, la Bible No 23 pages I-II.
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JÉRUSALEM
EST LA «PRUNELLE DES YEUX DE DIEU»!
– rapporté par «Gérard F.» Je veux jubiler avec Dieu et avec les 250.000 Juifs (qui manifestent ces jours-ci) de l'Israël d'aujourd'hui pour proclamer Jérusalem, comme Capitale éternelle et indivisible d'Israël, parce que Dieu l'a voulu ainsi. «Voici, dit l'Éternel, je lève ma main contre les nations, et elles seront la proie de ceux qui leur étaient asservis; Et vous saurez que l'Éternel des armées m'a envoyé. Pousse des cris de d'allégresse et réjouis-toi, Fille de SION! Car, voici, Je viens, et J'habiterai au milieu de toi, dit l'Éternel.» (Zacharie 2 :8-10) Je veux jubiler avec Dieu et avec les 250.000 Juifs (qui manifestent ces jours-ci) de l'Israël d'aujourd'hui pour proclamer Jérusalem, comme Capitale éternelle et indivisible d'Israël, parce que Dieu l'a voulu ainsi. Jérusalem est «une couronne éclatante dans la main de l'Éternel» (Ésaïe 62), et nous ne pouvons pas accepter que cette ville-joyau, dans laquelle Melchisédech fut roi et sacrificateur d'El Elyon, ville que David honora par la construction du Temple sous le règne de son fils Salomon, et surtout ville où le Messie vient bientôt s'établir pour mille ans, ne soit à nouveau partagée et souillée par des étrangers, qui ne souhaitent qu'une chose: détruire la nation d'Israël. Abraham et Abimélek Le passage de Genèse 20 est intéressant, pour illustrer ce sujet. Il est question d'Abraham et de Sara qui viennent s'installer dans le Neguev, et font «un séjour» dans la ville de Guérar, dont Abimélek est roi. Abraham, par crainte, fait passer Sara pour sa soeur (ce qu'elle est en partie). Là-dessus, le roi Abimélek fait enlever Sara. Combien Sara devait être belle, même âgée! Dieu perturbe alors la nuit du roi et le menace de mort s'il ne libère pas Sara, qui, dit Dieu, «a un mari». Stupeur du roi qui se justifie devant Dieu de sa bonne foi, croyant que Sara n'était pas mariée! Et Abimélek se confond en excuse devant Abraham, lui rendant sa femme et le comblant par la suite de cadeaux princiers. Et Abraham pria Dieu pour Abimélek – et toute sa maison – afin qu'il soit guéri. «Car l'Éternel avait frappé de stérilité toute la maison d'Abimélek, à cause de Sara, femme d'Abraham.» Je trouve ce passage remarquable et prophétique, car il nous montre que Dieu est un Dieu jaloux. Sara est l'image de Jérusalem, qui est souvent comparée à une femme dans la Bible. Dieu ne permet à quiconque de la toucher. Lui seul peut la châtier (Jérusalem) et l'humilier comme il l'a fait, et Jérémie en est témoin. Le prophète dira: «Est-ce là cette ville, qu'on appelait une beauté parfaite, la joie de toute la terre É» (Lamentations 2 :15) et il suppliera Dieu de sauver Jérusalem, prophétisant sa prochaine restauration. C'est aussi notre rôle, chrétiens, que de pleurer et de supplier: «Que pleurent les sacrificateurs, serviteurs de l'Éternel et qu'ils disent: Eternel, épargne ton peuple! Ne livre pas ton héritage à l'opprobre!» (Joël 2 :17) Abraham – Israël – avait de la crainte pour sa propre vie: «Je craignais qu'on me tue à cause de ma femme». Aujourd'hui, Israël a peur. Qui d'entre nous n'aurait pas peur dans la situation de ce minuscule pays, mis au ban des nations, et menacé d'extermination par la plupart des 21 nations arabes environnantes? Dieu semble injuste envers Abimélek, mais Abimélek accepte complètement le jugement de Dieu dans la situation, même s'il se rebelle au début. Il plie même le genou devant Abraham, à cause de ce Dieu qui l'impressionne. On ne touche pas à Sara, elle est celle qui doit enfanter Isaac, l'élu de Dieu. De la même façon, on ne touche pas à l'intégrité de Jérusalem: c'est elle qui doit accueillir le Roi des rois! Isaac (Ytshak) signifie: «Il rira!» Oui, Jérusalem – Sion – se réjouira, dansera et rira, lorsque le salut lui sera manifesté pleinement. Alléluia! En Genèse 21 :9, il est parlé du rire d'Ismaël, le fils de la servante Agar. Ce rire est moqueur et méprisant. Pourtant, Abraham n'est pas d'accord avec Sara de chasser alors Agar et Ismaël, «à cause de son fils» qu'il aimait. Mais Dieu lui-même confirmera la décision de Sara et dira à Abraham: «Accorde à Sara tout ce qu'elle te demande, car c'est d'Isaac que sortira ta descendance, celle de la promesse». Et il affirmera aussi qu'il ferait d'Ismaël une nation bénie. Ismaël n'a pas à jalouser Isaac, encore moins à vouloir sa mort. En effet Dieu l'a aussi béni, et un jour, les nations arabes connaîtront le salut. Pasteur Gérald Fruhinsholz - Shalom Israël PS: Je recommande la lecture de notre Journal bimestriel «Sonnez la trompette» n°27, qui sort ce mois-ci. Chacun peut s'y abonner et être ainsi membre de Shalom Israël. N'hésitez pas à demander un exemplaire, il vous sera offert gracieusement. (Shalom Israël) ajouté le 9/01/2001 © Voxdei 9-01-2001
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JÉRUSALEM
– Palestine – Passé – Présent – Avenir
1 Les origines: Jébus – La population L'ancien nom de Jérusalem était Jébus et ses habitants étaient les «Jébusiens». Ceux-ci faisaient partie des populations idolâtres dont l'iniquité s'était développé au point que l'Éternel en décida la destruction quand cette iniquité fut venue à son comble (Gen. 15:16; Josué 11:3, 6, 20; 12:10; Deut. 18:12; voir 2 Pierre 3:7 pour le jugement correspondant sur le monde actuel). Les Jébusiens subsistèrent un temps après la conquête du pays par Josué (Juges 19:11). Le choix d'Israël, par l'Éternel, pour habiter ce pays à la place des Cananéens n'était pas dû à ce que Israël était un peuple meilleur, mais dû à ce que l'Éternel a aimé Israël (Deut. 7:7-8)
2 Pourquoi Jérusalem n'est pas restée intacte Israël aurait dû répondre à l'amour de l'Éternel pour eux, et leur conduite aurait dû être à l'opposé de ce que les nations précédentes avaient fait. La dispersion ultérieure d'Israël et les châtiments tombés sur ce peuple sont indiqués comme étant dûs à leurs égarements (Deut. 4:25-28 et bien d'autres passages). Quand l'iniquité de son peuple dépassait celle des Jébusiens, Dieu faisait tomber le jugement d'abord sur son peuple (Juges 19 à 20) Mais même si l'Éternel châtie son peuple, Israël reste le peuple bien-aimé de l'Éternel, quoi qu'il arrive (Rom. 11:28-29).
3 Sion et la ville de David – Sa signification spirituelle La ville fut prise par David après qu'il ait été reconnu comme roi par tout Israël (1 Chr. 11:4-9; 2 Sam. 5:6-9). Jérusalem comprenait la forteresse de Sion. Le Psaume 78 est important pour comprendre le sens de ce que représente Jérusalem. 3.1 Désobéissance Le peuple d'Israël a failli de manière répétée, péchant contre l'Éternel (v. 17), l'affligeant (v. 41), l'irritant (v. 17, 40, 56) et désobéissant malgré Ses soins persévérants (v. 38, 52-55) et attirant Sa colère (v. 58). 3.2 Introduction de la royauté et de Sion Quand il n'y a plus rien à espérer du côté du peuple tellement leur égarement et leur péché est grand et sans espoir, alors Dieu choisit d'une part David comme roi, et d'autre part Sion, et introduit la bénédiction par leurs moyens: c'est ce qui s'appelle la grâce de Dieu. La grâce de Dieu est le seul espoir de l'homme, quel qu'il soit, pour obtenir la bénédiction. Dans la suite de l'Écriture, David est le roi selon le coeur de Dieu, oint (= Messie) de l'Éternel, préfigurant LE Messie à venir dans la personne de Jésus (Psaumes 2, 8, 110; Matt. 22:41-46). 3.3 Sion et la grâce de Dieu Sion reste toujours le lieu symbole de la grâce de Dieu (Héb. 12:22) – la grâce qui étend sa bonté sur l'homme quand il est complètement ruiné. C'est la même grâce qui s'exerçait envers le fils prodigue en Luc 15 et envers le croyant dans la période chrétienne (Rom. 1-8; Héb. 12). 3.4 Jérusalem et son prix pour les fidèles ? Jérusalem avait normalement un prix extrêmement grand pour le coeur des fidèles, d'autant plus qu'ils réalisaient le lien qui était le sien avec la grâce de Dieu, les conseils de Dieu en grâce, et les conseils de Dieu se réalisant dans la personne du Messie Fils de David (Psaumes 122; 137:5). La reconstruction des murailles de Jérusalem (Livre de Néhémie) était un point essentiel de la restauration du peuple en vue du jour où le Messie viendrait. Les ennemis de Dieu et de son peuple ont toujours tout fait pour saboter cette reconstruction (Néhémie). Les disciples n'arrivaient pas à imaginer que la ruine de Jérusalem puisse s'accroître ou que la ville puisse disparaître; ils pensaient que Jésus, le Messie, allait tout rétablir d'un coup (Matt. 24:1; Actes 1:6).
4 Une restauration de Jérusalem est-elle possible ? 4.1 Dieu et son châtiment sur le peuple Dieu attend toujours que la conduite des siens réponde à son amour et à ses soins. Il commence le jugement par sa propre maison (1 Pierre 4:17). Les égarements du peuple d'Israël ayant été grands, la ruine de Jérusalem a été grande. – Elle l'a d'abord été avant la venue de Jésus sur la terre (Lamentations de Jérémie). – Elle l'a été encore plus après le rejet et le crucifixion du Messie (Matt. 23:28-31). La relation entre les égarements du peuple d'Israël et les malheurs qui tombent sur eux sont abondamment affirmés dans l'Ancien Testament, soit par Moïse (Lévitique 26; Deut. 28 à 32), soit par les prophètes; par exemple en Jérémie 30:14-15, l'Éternel dit: «je t'ai frappée d'une plaie d'ennemi, d'une correction d'homme cruel, à cause de la grandeur de ton iniquité: tes péchés se sont renforcés, Ta douleur est incurable; je t'ai fait ces choses à cause de la grandeur de ton iniquité, parce que tes péchés se sont renforcés». Mais si quelqu'un voulait justifier une quelconque action contre le peuple Juif, ce même prophète ajoute immédiatement après (30:16): «Tous ceux qui te dévorent seront dévorés, et tous tes ennemis, oui, tous, iront en captivité, et ceux qui te dépouillent seront dépouillés, et ceux qui te pillent, je les livrerai au pillage». Celui qui touche à Israël touche à la prunelle de l'oeil de l'Éternel (Deut. 32:10; Zach. 2:8). 4.2 L'introduction du christianisme a-t-elle supprimé la bénédiction finale d'Israël comme peuple sur la terre ? La bénédiction finale d'Israël demeure. Le choix de l'Éternel et sa décision de bénir ne sont pourtant pas arrêtés par les manquements de l'homme en général, et du juif en particulier (Rom. 11: 28-29 déjà cité). C'est pourquoi la restauration finale de Jérusalem ne peut manquer d'avoir lieu. Certains pensent que la séparation entre Juif et chrétien est définitivement abolie selon Éph. 2:14 et que les prophéties de l'Ancien Testament doivent être comprises spirituellement comme concernant l'Église. Cela est faux pour plusieurs raisons: a) Le Nouveau Testament parle bien d'une Jérusalem d'en-haut (Galates 4), d'une Jérusalem céleste qui est l'Église (Apoc. 21:9-10), mais cela ne saurait annuler les promesses de Dieu quant à la Jérusalem terrestre. b) La distinction juif-gentils est bien supprimée quant à l'Église chrétienne (Éph. 2:14; Gal. 3:28) dont le caractère est céleste, mais les promesses et le choix de Dieu quant à la terre restent inchangés: Romains 9 à 11 explique cela de la manière la plus formelle. c) Les prophéties de l'Ancien Testament envers la restauration d'Israël, notamment dans Ésaïe (cf. ch. 35, 54, 60, 61 et bien d'autres) et Ézéchiel (ch. 40 à 48) sont si précises, même quant aux détails matériels, qu'il n'est pas raisonnable de les vider de leur sens par une soi-disante spiritualisation. Le témoignage surabondant des prophètes est irréfutable.
5 Avenir de la Jérusalem terrestre Que va devenir Jérusalem ? Les événements que nous voyons préparent-ils la restauration glorieuse de Jérusalem ? Les anciens prophètes nous renseignent abondamment sur ce sujet. Nous n'en donnerons que de courts extraits. Zacharie 12 à 14 est particulièrement utile. a) Jérusalem est l'objet de jugements épouvantables selon Zach. 14:2 (cf. aussi Apoc. 11:13), mais ne sera pas détruite, contrairement à Babylone (Apoc. 16:17-21) b) Zacharie 12:2-3 nous dit: «Je [l'Éternel] ferai de Jérusalem une coupe d'étourdissement pour tous les peuples d'alentour... je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples: tous ceux qui s'en chargeront s'y meurtriront certainement. En ce jour-là, dit l'Éternel, je frapperai de terreur les chevaux, et de délire ceux qui le montent... je frapperai de cécité tous les chevaux des peuples». Au vu de prophéties si claires on est stupéfait de voir les différentes nations s'occuper de plus en plus de Jérusalem: elles ne peuvent qu'en récolter ce qu'annonce la Parole. c) Zacharie 12:10-11. «Je [l'Éternel] répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplications; et ils regarderont vers moi, vers celui qu'ils ont percé, et ils se lamenteront sur lui comme on se lamente sur un fils unique... en ce jour-là il y aura une grande lamentation à Jérusalem». La chose importante que Dieu veut produire dans son peuple et en relation avec Jérusalem, c'est la confession du péché, notamment en rapport avec la crucifixion du Messie. Cela aura lieu, assez tardivement (= peu avant l'établissement du royaume terrestre du Messie), après que Dieu aura repris des relations actives avec son peuple, comme on peut le voir de Zach. 12:6-9. Le travail moral que Dieu veut produire dans son peuple ne se borne pas à reconnaître le péché de la crucifixion; on voit une confession personnelle (Zach. 12:12-14), un rejet de tout ce qui touche aux faux prophètes (ceux qui annoncent quelque chose quant au devenir du peuple alors que Dieu ne les a pas envoyés), une découverte de l'humanité du Seigneur Jésus (Zach. 13:5-6) et de ce qu'il a porté nos péchés (Zach. 13-7). d) D'autres prophéties laissent entendre que Jérusalem sera dominée pendant un temps par des hommes opposés à Dieu et à Christ (És. 28:14-15; Daniel 11:36-39; Jean 5:43).
6 Les chrétiens et Jérusalem – Le problème palestinien Les chrétiens doivent-ils lutter pour Jérusalem et la restauration de sa gloire terrestre ? Bien des chrétiens le croient, estimant contribuer à l'accomplissement des prophéties de la Bible. 6.1 Place et espérance du chrétien Ce serait méconnaître la vraie nature, l'appel et l'espérance de l'Église qui sont célestes et non terrestres (Phil. 3:5-21; Éph. 1:3, 22, 23; Col. 3:1 et bien d'autres passages). Il n'y a pas de lieu saint sur la terre pour les chrétiens; leur patrie est dans le ciel. Quelle tristesse et quel aveuglement de voir le soi-disant chef de la chrétienté (pape) s'occuper de promouvoir un statut de Jérusalem! La Jérusalem d'en-haut, qui est notre mère (Gal. 4:26), est la nouvelle alliance (Gal. 4:24) dont les chrétiens bénéficient, même si elle est faite pour Israël (Hébreux 8). La Jérusalem céleste est l'Église, l'Épouse de l'Agneau (Apoc. 21:9). Bien que céleste, elle descendra du ciel d'auprès de Dieu (Apoc. 21:2) pour manifester la gloire de Dieu aux nations (Apoc. 21:23-24). 6.2 Les moyens du rétablissement – Le problème palestinien Les indications bibliques sur l'avenir de Jérusalem avant sa restauration finale montrent que l'Église ne peut y avoir aucun rôle positif. La vraie restauration de Jérusalem aura lieu par le Messie à son retour, et non par les arrangements politiques des hommes. Même certains partis ou écoles en Israël, aujourd'hui, en sont persuadés. Le peuple actuel d'Israël soutient son droit à la terre de la Palestine selon la Bible. Le problème est que l'on ne peut pas utiliser une partie des prophéties de la Bible (ayant trait au rétablissement du peuple dans sa terre) et rejeter l'autre partie de la prophétie (ayant trait à Christ, son humiliation, ses souffrances, son rejet, la culpabilité qui s'y rapporte, la repentance annoncée en rapport avec ce rejet, et le royaume final sous le sceptre de Christ, dans la justice et la paix). Inversement, nier l'avenir d'Israël dans sa terre et lutter contre eux, c'est se mettre en opposition avec Dieu lui-même. Les fautes du peuple ne sont pas une excuse suffisante pour échapper (voir le livre du prophète Abdias; Ps. 105:14, 15; Amos 1 et bien d'autres passages). Aucune des deux parties au conflit Israël-palestinien ne présente actuellement le respect de la Parole de Dieu et l'humiliation en rapport avec la mort de Christ. Chacun ignore ces questions, et le monde qui s'en occupe pour pousser à la négociation, ne fait pas mieux. Peut-on mettre Dieu de côté et penser trouver malgré tout des solutions en rapport avec son peuple ? C'est évident que non. L'aveuglement est général à cet égard.
7 Le temple 7.1 Le temple d'Ézéchiel Ézéchiel fait la description détaillée d'un temple qui sera rebâti (Éz. 40 à 42). Il n'y a aucune ambiguïté pour comprendre que c'est futur. La gloire de l'Éternel (= la Schékinah = la nuée) y reviendra (Éz. 43). Mais contrairement à tous les efforts passés des hommes, et à leurs idées présentes, ce temple sera situé en dehors de la ville de Jérusalem, au nord (Éz. 48:8-15). Il y aura à nouveau des sacrifices (Ézé. 43:13-27; 44:15, 29; 45:13-25; 46:1-15). Est-ce le temple qui pourrait être prochainement rebâti ? est-ce l'aboutissement de ce à quoi s'occupent certains groupes religieux en Israël, lesquels voudraient le mettre à la place des mosquées de l'esplanade ? Nous ne le pensons pas, car la Parole de Dieu fait allusion encore à un autre temple. 7.2 Le temple de l'Antichrist Un temple sera reconstruit à Jérusalem, bien avant le rétablissement du royaume terrestre du Messie (2 Thess. 2:4; Apoc. 11:1), au temps de l'Antichrist. Les marques de la présence de Dieu (la gloire de l'Éternel = la Shékinah = la nuée) n'y seront pas. Cette gloire avait été dans le tabernacle (Exode 40:34) et dans le temple (1 Rois 8:10); elle est partie avant la destruction de Jérusalem (Ézéchiel 10:18, 11:23); elle n'était pas dans les divers temples ultérieurs, ni celui d'Esdras-Néhémie, ni celui reconstruit par Hérode et qui existait eu temps des évangiles. Il semble que, pourtant, les fidèles adoreront dans ce temple intermédiaire selon Apoc. 11:1. Ce point est un indication, pour les chrétiens, de ne pas attacher de valeur aux démarches de tous ordres faites en relation avec un nouveau temple (pose de premières pierres, tentative de reconstruction), sinon d'y voir un signe de progression vers les temps de la fin. Il ne s'agit en tout cas pas du temple du royaume terrestre du Messie selon Ézéchiel.
8 Scènes finales à Jérusalem Jérusalem verra la mise à mort publique des derniers témoins de Dieu, les corps de ces derniers restant exposés aux regards du monde entier pendant quelque jours (Apoc. 11:7-9). Les épreuves de Jérusalem seront alors encore très grandes, notamment avec ce qu'on peut comprendre des deux sièges de Jérusalem (pour plus de références sur ce sujet, voir Bibliquest, page «sujets prophétie», à la fin), avec Zach. 13:8-14:2 et Ésaïe 28 et Daniel 11:40 pour le premier siège dont l'issue est catastrophique, le deuxième siège se terminant au contraire par la délivrance de Jérusalem (Ésaïe 29; Daniel 11:45; Zach. 13:3-4) La Parole présente ces épreuves épouvantables comme semblables aux opérations d'affinement de l'or et de l'argent pour les dégager des scories et produire ce qui est précieux (Zach. 13:9; Mal. 3:3)
9 Le royaume du Messie Ce royaume du Messie est un royaume de mille ans selon Apoc. 20:4. Mais ce royaume ne s'achèvera pas par un échec comme les empires éphémères des hommes. Au-delà, il y aura des Cor. 15:24 nous dit que le Christ remettra le royaume à Dieu le Père, et ensuite il y aura des nouveaux cieux et une nouvelle terre selon Apoc. 20:11 et 21:1. Jérusalem redeviendra le centre de la gloire de l'Éternel (Ésaïe 60) et de la louange universelle, et chaque nation y enverra des délégués pour adorer, chaque année (Zacharie 8:22; 14:16-19; És. 60:12).
10 Conclusion Combien sont vains les espoirs de paix au Proche-Orient par la force et par la lutte armée! Mais les peuples (aveuglés car ils ne tiennent pas compte de Dieu) se mêleront de plus en plus au devenir de Jérusalem, et s'y useront (Zach. 12 cité plus haut). Les efforts pour installer une paix sans Dieu sont une illusion complète. Un temple sera rétabli sans la présence de Dieu (on ne peut pas savoir si cela aura lieu avant ou après l'enlèvement de l'Église) Dieu se sert de tout cela: a) pour manifester ce qu'est l'homme sans Dieu, son aveuglement, la vanité de ses efforts, et sa méchanceté extrême b) pour châtier son peuple et les nations c) pour produire le travail moral de repentance qui convient à l'introduction d'un royaume de gloire digne du Messie (Psaumes 2 et 110). La place du chrétien fidèle est de se tenir à part de tous ces mouvements des peuples, et de servir et honorer son Maître avec zèle, en attendant Son retour. Rom. 11:33-36: «Ô profondeur des richesses et de la connaissance de Dieu! Que ses jugements sont insondables et ses voies introuvables! Car qui a connu la pensée du Seigneur... ? À lui soit la gloire éternellement!»
© Bibliquest
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LE
LITHOSTROTOS: pavement du tribunal où Pilate livra
le Christ à la mort
«Une ville» autant qu'un palais M.-C. HALPERN © En ce temps-là, la Bible No 83 Retour |
LA
MER MORTE LINCEUL DE SODOME La
Bible parle de «feu du ciel»... mais c'est sous l'eau qu'il
faudrait chercher les Villes maudites dont le nom est synonyme
de vice, brûlées sous le soufre et le feu du ciel ou
englouties dans la mer Morte, peut-être l'un et l'autre à la
fois.
Sodome et Gomorrhe n'ont apparemment rien laissé après elles, pas même une localisation assurée. Le cataclysme rapporté par la Bible date de l'époque d'Abraham, c'est-à-dire d'il y a un peu moins de 4000 ans. La GENÈSE (chap. 29. v. 28) parle d'une plaine, d'un phénomène volcanique: «des cendres s'élevaient de la terre comme la fumée d'une fournaise»; mais d'eau, nulle part encore dans cette plaine-là. Pendant des siècles, des commentateurs scrupuleux qui souhaitaient tirer du texte non seulement tout ce qu'il disait mais aussi ce qu'il ne disait pas, en conclurent que la mer Morte était elle-même née du châtiment biblique des Sodomites. Le décor reflète en effet une sorte de malédiction: rives stériles et désertes, étendue d'eau épaisse. Outrageusement salée à 25 % alors que les océans sans histoire le sont à 4 ou 6, sans poissons ni aucune forme apparente de vie végétale, étalant insolemment son niveau à 390 mètres en-dessous de celui des mers libres, sur 85 km de long et 17 de large. Il était tentant de trouver en outre dans ses odeurs de pétrole et de soufre, les senteurs d'enfer digne d'une telle naissance. Mais on est revenu depuis longtemps de cette hypothèse. Voltaire, faussement naïf, remarquait déjà à l'encontre: «L'Écriture ne dit point du tout que ce terrain fut changé en lac.» Nul doute pour les géologues d'aujourd'hui: la mer Morte existait bel et bien dès l'époque tertiaire, ce qui lui donne en tout état de cause plus d'un million d'années. Rien ne s'oppose par contre à ce que ce «lac de l'Asphalte» ou «du Bitume» qu'a connu Abraham se soit en effet quelque peu agrandi il y a quatre millénaires environ, ce qui correspond à la date approximative de la destruction de Sodome et Gomorrhe. Si en effet la fosse de la mer Morte, au nord de la presqu'île de Lisan, plonge très vite par des escarpements abrupts jusqu'à une profondeur de quatre cents mètres, la partie méridionale, au sud de cette presqu'île, présente semble-t-il un fond récent qui n'est immergé que sous une douzaine de mètres. Il se peut donc que là, peu après l'an 2000 av. J.-C.. à la suite d'un effondrement dû à une activité volcanique très vraisemblable les eaux aient recouvert les ruines des villes anéanties par un déluge de cendres ou une nuée ardente, comme le furent jadis Pompéi ou naguère Saint-Pierre de la Martinique. L'étude géologique de la vallée du Jourdain, prolongée par l'exceptionnelle dépression de la mer Morte en direction du golfe d'Aqaba, a révélé des basaltes et des traînées de lave nombreuses. Il s'agit là d'une de ces crevasses de la croûte terrestre où fissures éruptives et séismes n'ont rien de surprenant. Sanchouniathon, initié phénicien que l'on dit né à Tyr et contemporain de la guerre de Troie (peu après le 2e millénaire avant notre ère), mais connu par une traduction grecque faite à Byblos au IIe siècle, parle d'une vallée où l'on peut reconnaître celle «du Siddim», lieu de la bataille malheureuse livrée par les rois de Sodome. de Gomorrhe et leurs alliés aux rois de Mésopotamie, et qu'on peut légitimement situer avec la Bible (Genèse, chap. XIV. vers. 3), près de la «mer du sel»: Cette vallée devint, écrit-il, «une mer de vapeurs, privée de poissons, témoignage de la vengeance et de la mort dues au sacrilège.» Tout le monde est d'accord pour voir là le sort des «villes maudites». bien sûr. Mais leur site reste discuté. AU NORD OU AU SUD? Après l'orientaliste britannique Samuel Birsch, fondateur de la Société d'archéologie biblique, qui avait formulé cette opinion dès le siècle dernier, le R.P. Power estime qu'il faut rechercher Sodome et donc les autres villes de la Pentapole de la mer Morte, au nord de celle-ci, près de l'embouchure du Jourdain, presque en face de Jéricho. Dans les premières années de notre ère, la tradition juive d'Alexandrie du moins, semble l'admettre. Philon le juif philosophe helléniste de la communauté d'Alexandrie précisément, commente ainsi la catastrophe: «En un seul jour, les populeuses cités devinrent le tombeau de leurs habitants, et les meubles de bois et de pierre même furent réduits en cendre et en poussière... La flamme ardente n'est pas éteinte. mais couve ou jaillit. Elle se manifeste par des signes visibles. La fumée qui s'élève encore et le soufre qui sort du sol sont le vivant appel du désastre passé.» Or pour preuve «du terrible châtiment infligé par décret divin», il cite «la richesse d'une des villes voisines... dont la prospérité fait souvenir de celle qui régnait ici» et où chacun reconnaît la cité romaine de Jéricho: «Cette ville est populeuse, ce pays abonde en fourrage et céréales: il est partout d'une fécondité exceptionnelle.» Ce qui n'était assurément pas le cas des rives méridionales de la mer Morte. Il y a une quarantaine d'années. L'Institut pontifical biblique a donc fait explorer au nord le site désigné par le R.P. Power: Teleilât Ghassûl. En 1930 il était ainsi rendu compte de cette prospection: «Un trait caractéristique de cette ruine, c'est la grande masse de cendres répandues sur toute l'aire archéologique. On les trouve partout. Sur plusieurs points elles s'étalent en surface, mêlées de terre, en nappes atteignant de 0.20 m à 0.30 m d'épaisseur et parfois davantage... Il y avait une ville très ancienne:... cette ville jouit d'un haut degré de civilisation: elle fut détruite, déjà à la première période de l'âge de bronze, par un immense incendie qui la réduisit en cendres.» Cependant de bons spécialistes ont estimé qu'il s'agirait surtout d'une accumulation de cendres industrielles dues à l'incinération de plantes, de la même famille que la blette ou l'épinard, qui absorbent la soude, abondante dans ces terres salées, et dont on lavait effectivement les cendres pour récupérer le sel caustique. Il y a plus de 2000 ans que les Babyloniens connaissaient ce procédé pour la fabrication du savon. Et le prophète Jérémie (Jérémie, chap. II, vers. 22), évoque lui aussi ce savon à la cendre dont plus tard Ghassûl a bien pu devenir un centre de production USDUM-SODOME MERITE SON NOM La montagne de sel gemme du sud qui porte encore le nom de Djebel Usdum, consonance très proche de celle dont nous usons pour désigner la plus tristement célèbre des cités détruites par le feu du ciel, garde donc toutes ses chances d'avoir vu de plus près la fin tragique des Sodomites. Et leurs restes seraient bien aujourd'hui ensevelis sous les eaux. © En ce temps-là, la Bible No 4 pages II-III. Retour ------------------------------------------------------------ |
LA
PALESTINE DU TEMPS OÙ VÉCU LE CHRIST En l'année 63 avant notre ère, Pompée achevant la conquête de l'Asie Mineure s'emparait de Jérusalem et soumettait à Rome le petit État juif sur lequel régnaient toujours les princes grands prêtres asmonéens de la dynastie issue des Maccabées (voir No 40, page VII). Désormais la Palestine sera rattachée aux territoires voisins pour former la province romaine de Syrie. Jusqu'en 70 (destruction du Temple), elle connaîtra plusieurs types d'administration, toujours sous le contrôle de Rome. DE 63 A 40 AVANT J.-C. Un régime théocratique: le grand prêtre est reconnu comme ethnarque («chef», «gouverneur») des Juifs. DE 40 A 4 AVANT J.-C. Un régime royal: Hérode le Grand est nommé, par le Sénat de Rome, roi des Juifs. Il rassemble sous son autorité tous les territoires de Palestine et une partie de ceux de Transjordanie. La Décapole, qui groupe dix villes hellénistiques et quelques autres cités font pourtant exception; elles gardent leur autonomie, à son égard du moins. DE 4 AVANT A 41 APRES J.-C. Un régime mixte: la Palestine proprement dite est alors divisée en trois circonscriptions administratives: la Judée, la Samarie et la Galilée. Deux régions sous un ethnarque La Judée et la Samarie reviennent au fils aîné d'Hérode le Grand, et de Maltakè: Archélaüs, qui porte le titre d'ethnarque. Après la destitution de celui-ci, elles passent sous le contrôle direct du légat de Syrie (6-41). Au temps de la vie publique du Christ, le préfet s'appelle Pontius Pilatus Ponce-Pilate. Deux autres sous un tétrarque La Galilée et la Pérée (région transjordanienne) sont échues à un autre fils d'Hérode le Grand: Hérode Antipas. Celui-ci porte le titre officiel de tétrarque (souverain sous protectorat, dont le domaine n'est pas suffisamment important pour justifier un titre royal). En 40-41, elle passe sous l'autorité d'Hérode Agrippa 1,1. DE 41 A 44 La Palestine tout entière connaît de nouveau un régime royal. Avec même plusieurs territoires adjacents, elle sera placée sous l'autorité d'un petit-fils d'Hérode le Grand, Hérode Agrippa 1er qui tiendra de l'empereur Caligula son titre de roi. DE 44 A 70 C'est enfin le régime des procurateurs avec lequel la présence romaine se fait très lourdement sentir, et qui provoquera la révolte des Juifs. © En ce temps-là, la Bible No 74 Retour ------------------------------------------------------------ |
Après
l'exil, personne n'a jamais tenté de construire réellement sur
le terrain le Temple très idéal de la vision d'Ézéchiel (chap.
40-44), toi que l'a imaginé le Prophète. C'est que la
Conception de ses plans est bien plus d'ordre théologique
qu'architectural. La symétrie caractérise l'ensemble de
l'ouvrage; les masses se détachent bien «en ligne», bien «au
carré»: la recherche d'un symbole de perfection est évidente.
Il en est d'autres, et de plus subtiles. Ainsi le chapitre 44
(vers. 1 et suivants) commence par une remarque dont
l'importance peut échapper si l'on ne connaît les
prolongements assez inattendus que lui attribuent les
traditions juive, chrétienne et même musulmane: «Il me fit
venir à la porte extérieure du sanctuaire, celle qui regardait
vers l'orient; elle était fermée...»
Si elle doit rester close aux prêtres comme aux fidèles, c'est qu'elle est sanctifiée comme mémorial du divin «passage»: par la porte orientale, le prophète a vu sortir du Temple (chap. 10, vers. 18) et de la ville, «la gloire de Dieu» c'est par là aussi qu'il la vit rentrer (chap. 43, vers. 1-2). Le texte d'Ézéchiel est certainement à l'origine d'une tradition presque constante depuis le retour d'Exil: elle veut qu'une entrée close orne la muraille de l'enceinte qui regarde vers le Levant. De nos jours encore en témoigne la «porte Dorée», à laquelle on donne aussi le nom de «porte de l'Éternité». Sa légende dit qu'elle s'ouvrira au son de la corne liturgique brandie aux derniers jours par le prophète Élie; alors le Messie fera ici son entrée triomphale dans Jérusalem. C'est d'ailleurs de ce côté, estime-t-on, que le Christ, venant du mont des Oliviers où jadis s'était arrêtée «la gloire de Yahvé» (ÉZÉCHIEL, chap. 11, vers. 23), a pénétré dans la ville sainte au jour des Rameaux. La construction actuelle dans la muraille restaurée, en contrebas de l'esplanade, date de l'époque byzantine. Elle comporte deux petites nefs, surmontées de coupoles visibles de l'intérieur. De l'extérieur, on distingue fort bien les deux «passages» fermés. Les musulmans appellent l'un «porte de la Miséricorde», l'autre «porte du Repentir», ce qui n'est pas sans rapport bien sûr avec la vallée de Josaphat, site traditionnel du «Jugement dernier», que l'édicule domine. De la «Belle Porte» à la «porte Dorée» Au Moyen Âge de nombreuses générations de juifs vinrent prier devant cette porte de la même façon qu'aujourd'hui devant le «Mur occidental», plus communément nommé «mur des Lamentations». Quant aux chrétiens, il semble qu'ils aient d'abord voulu commémorer à cet endroit la guérison, par Pierre, du boiteux de la Belle Porte (ACTES DES APÔTRES, chap. 3, vers. 1-11). Des poètes pieux y célébrèrent aussi la mémoire de la rencontre de Joachim et d'Anne, les parents de la Vierge Marie. Les chroniqueurs anciens, enfin, accréditèrent le fait que la vraie Croix, restituée par les Perses, passa elle-même par cette «porte de l'Orient», sur les épaules de l'empereur Héraclius au Vlle siècle..... Dom J. GOLDSTAIN © En ce temps-là, la Bible No 67 page IV. Retour |
«LA
PROMESSE D'UN PAYS A-T-ELLE AUJOURD'HUI ENCORE UNE
SIGNIFICATION POUR ISRAËL OU CONCERNE-T-ELLE L'AVENIR?» À l'une des premières promesses divines relatives à une patrie faites à Abraham, il fut question de donner à sa postérité le pays en possession éternelle: «Je te donnerai, et à tes descendants après toi, le pays que tu habites comme étranger, tout le pays de Canaan en possession perpétuelle, et je serai leur Dieu» (Gen. 17, 8). Mais l'histoire bien connue d'Israël et de son peuple montre que, durant pratiquement les quatre mille ans qui ont suivi cette promesse, le pays n'a pas été, la plupart du temps, en possession d'Israël. Avant la perte du pays due à la désobéissance des Israélites, le grand homme de Dieu que fut Moïse mit solennellement en garde, dans ses derniers discours, le peuple qu'il conduisit depuis l'Égypte jusqu'à la frontière du pays promis. Les menaces de jugement étaient absolument effrayantes, mais les paroles prononcées par Moïse laissaient finalement paraître quelque chose de la vérité et de la fidélité de l'Éternel, comme par exemple en Deutéronome 4, 30-31: «Au sein de ta détresse, toutes ces choses t'arriveront. Alors, dans la suite des temps, tu retourneras à l'Éternel, ton Dieu, et tu écouteras sa voix; car l'Éternel, ton Dieu, est un Dieu de miséricorde, qui ne t'abandonnera point et ne te détruira point il n'oubliera pas l'alliance de tes pères, qu'il leur a jurée.» Moïse vit à l'avance comment Israël, dont la désobéissance le fit souffrir personnellement durant 40 années, ferait la perte du pays. Mais comment Dieu tiendrait-Il Ses promesses alors que l'Écriture affirme qu'Il ne peut mentir (Nomb. 23, 19; 2 Tim. 2, 13)? Il tient Ses engagements; et si nous sommes infidèles, Lui reste fidèle; Il ne peut se renier. Il fut aussi donné à Moïse de comprendre que le plein accomplissement des promesses divines à Israël ne se ferait qu'à «la fin des jours» et qu'il serait précédé de la conversion au Seigneur. La question du tracé des frontières ne revêtait, en attendant, aucune grande signification. Quand Juda remonta de la captivité à Babylone, l'Éternel n'avait en vue que le Temple, pour penser ensuite à Jérusalem et au pays. Dans les siècles qui suivirent jusqu'à la dispersion parmi les nations en l'an 70 après Jésus-Christ et plus tard en l'an 135 sous Bar Kochba, les frontières connurent une histoire très mouvementée. Il est intéressant de noter que, jusqu'à l'époque du roi Saül, le pays s'appelait le «pays de Canaan», et cela jusqu'à un recul de l'influence des Cananéens dû à un pouvoir central pour faire place à un renforcement des exigences d'Israël sur le pays. C'est dès lors qu'apparaît dans la Bible l'expression «pays d'Israël». C'est dans le livre du prophète Ezéchiel que l'expression «pays d'Israël» apparaît le plus souvent – Ezéchiel qui fut, depuis Josué, celui qui parla d'une frontière spécifique pour l'avenir (Ezéch. 48). Que les prophètes ne parlaient nullement du retour de la captivité de Babylone, mais du retour à «la fin des jours», cela ressort du fait qu'il est question d'un rassemblement depuis les extrémités de la terre: «Voici, je les ramène du Pays du septentrion, je les rassemble des extrémités de la terre...» (Jér. 31, 8). Pour ce retour en Israël, la question des frontières n'est pas prioritairement importante; ce qui l'est, c'est la conversion à Dieu, ainsi que l'avait déclaré Moïse en son temps et que, plus tard, tout particulièrement le prophète Ezéchiel l'a décrit (Ezéch. 36, 24-29), avec ceci aux versets 27 et 28: «Je mettrai mon esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois. Vous habiterez le pays que j'ai donné à vos pères; vous serez mon peuple, et je serai votre Dieu.» L'ordre divin des choses est nettement exprimé ici: premièrement la restauration spirituelle et, ensuite, le règlement de la question du pays. Le Psaume 37 fait mention de sept signes qui caractériseront ceux qui posséderont le pays; l'un d'eux est identique à la déclaration de Jésus en Matthieu 5, 5: «Heureux les humbles de coeur, car ils hériteront la terre.» Ici aussi, il s'agit manifestement d'une promesse à plus long terme, bien qu'elle ait également un sens actuel. Les promesses divines ont toujours un trait se rapportant au futur royaume de Dieu, où tout trouvera son parfait accomplissement. Dieu veut conclure avec Son peuple une nouvelle alliance, qui aura valeur éternelle et ne sera plus rompue, le péché qui a constamment conduit Israël à l'infidélité ne régnant alors plus. Les prophètes Ésaïe, Jérémie et Ezéchiel parlent de cette nouvelle alliance, le passage le plus saisissant se trouvant en Jérémie 31, 33-34: «Mais voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël, après ces jours-là, dit l'Éternel, je mettrai ma loi au-dedans d'eux, je l'écrirai dans leur coeur; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Celui-ci n'enseignera plus son prochain, ni celui-là son frère, en disant: Connaissez l'Éternel! Car tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, dit 1 Éternel; car je pardonnerai leur iniquité, et je ne me souviendrai plus de leur péché. Alors sera définitivement résolue la question des frontières du pays promis, lequel connaîtra enfin son étendue fixée par Dieu à l'origine. (La suite dans le prochain journal sous le titre: «Quels seront, en fin de compte, les effets pratiques de l'accomplissement des promesses de Dieu dans Son futur royaume?») FREDI WINKLER © Nouvelles d'Israël Juin 2000 Retour |
RELATION ENTRE LA JÉRUSALEM CÉLESTE ET LA JÉRUSALEM TERRESTRE Nous avons déjà fait état des raisons pour lesquelles Jérusalem a un si grand pouvoir d'attraction. Mais l'une des raisons principales est souvent ignorée et c'est pourquoi nous allons la traiter en détail: La relation entre la Jérusalem céleste et la Jérusalem terrestre. Car la Jérusalem céleste est une réalité au même titre que la Jérusalem terrestre. À propos de la Jérusalem terrestre, nous lisons dans Es. 40, 9-10: «Sion, messagère de bonnes nouvelles, monte sur une haute montagne; élève ta voix avec force, Jérusalem, messagère de bonnes nouvelles: élève-la, ne crains point, – dis aux villes de Juda: Voici votre Dieu! Voici le Seigneur l'Éternel viendra avec puissance, et son bras dominera pour lui. Voici, son salaire est avec lui, et sa récompense devant lui» (vers. Darby). Apocalypse 21,1-2 dit de la Jérusalem céleste: «Et je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre, –, car le premier ciel et la première terre s'en étaient allés, et la mer n'est plus. Et je vis la sainte cité, nouvelle Jérusalem, descendant du ciel auprès de Dieu, préparée comme une épouse ornée pour son mari.» (vers. Darby). Pourquoi la ville de Jérusalem exerce-t-elle, aussi bien sur les juifs que sur les chrétiens du monde entier, une telle force d'attraction? Il n'est pas pensable d'aller en Israël sans visiter Jérusalem. Durant plus de deux mille ans, les juifs ont prié trois fois par jour: «Seigneur, ramène-nous à Jérusalem.» La Jérusalem terrestre, qui est «messagère de bonnes nouvelles», proclame par son rétablissement et son existence: «Le Seigneur revient!» (Voyez encore Es. 40,9-10.) Ce seul fait démontre qu'elle a une relation étroite avec la Jérusalem céleste. Un autre exemple nous est donné dans Zach. 2, 4-5, où il est dit que la future Jérusalem terrestre sera sans murailles: «Jérusalem sera une ville ouverte, à cause de la multitude d'hommes et de bêtes qui seront au milieu d'elle, – je serai pour elle, dit l'Éternel, une muraille de feu tout autour, et je serai sa gloire au milieu d'elle.» Dans les versets 1 et 2 du même chapitre, nous lisons: «Je levai les yeux et je regardai, et voici, il y avait un homme tenant dans la main un cordeau pour mesurer Je dis: Où vas-tu? Et il me dit: Je vais mesurer Jérusalem, pour voir de quelle largeur et de quelle longueur elle doit être.» Mais ici déjà, il apparaît clairement que la future Jérusalem terrestre ne sera pas mesurable, parce que l'Éternel Lui-même formera une muraille de feu autour de la ville. Une population innombrable y vivra. La même chose se distingue d'une façon glorieuse dans la Jérusalem céleste. Ici est mis en évidence le lien invisible mais indissoluble entre la Jérusalem céleste et la Jérusalem terrestre, car selon Apocalypse 21, 18-21, cette Cité céleste a également des murailles, mais celles-ci sont d'or transparent. Cette limite étant aussi spirituelle, elle reste incommensurable. La Jérusalem céleste nous est décrite dans Apocalypse 21. Qu'est-ce que cette Cité, à proprement parler? Elle est, selon le verset 2, le satellite infiniment beau du ciel. Jean dit: «Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s'est parée pour son époux.» Et il ajoute dans le verset 10: «Et il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne. Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d'auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu.» Concrètement, cela signifie que cette Jérusalem céleste est suspendue entre le nouveau ciel et la nouvelle terre, car dans le verset 1, il est dit: «Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre.» Mais
la Jérusalem céleste représente bien plus encore, elle est
notamment le tabernacle de Dieu auprès des hommes: «Et
j'entendis du trône une forte voix qui disait: Voici le
tabernacle de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux, et
ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux» (verset
3). Tout véritable enfant de Dieu éprouve de la nostalgie pour
sa patrie céleste. Et n'est-il pas touchant que le Dieu
éternel désire ardemment notre présence? Il aspire, beaucoup
plus que nous le pensons, à une communion parfaite avec nous.
Cela apparaît clairement dans les quelques phrases suivantes,
lorsqu'Il dit:«Voici...» Il nous adresse une invitation:
«Venez et considérez l'habitation, le tabernacle de Dieu avec
les hommes.» Ce doit être quelque chose de merveilleux! Cette
maison est habitée, car il est encore dit: «... il habitera
avec eux.» Ce que les hommes sont incapables de faire, à
savoir cohabiter en paix, sera réalisé dans la Jérusalem
céleste. Comme Dieu doit nous aimer! Il ne viendra pas
simplement «en visite», mais Il habitera réellement avec nous.
Nous
pouvons prendre cela au pied de la lettre, car par la suite,
l'accent est mis sur quelques affirmations, par exemple sur
deux petits mots dans le même verset: «Il habitera avec eux,
et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux.» Le
petit mot «lui-même» apparaît souvent dans le Nouveau
Testament: «... ne pouvant jurer par un plus grand que lui, il
jura par lui-même» (Hébr. 6, 13). Dieu s'est acquitté de Son
serment par Lui-même, car Jésus-Christ s'est abaissé Lui-même,
Il s'est livré Lui-même, et Il a fait Lui-même la purification
de nos péchés. Et maintenant, il est dit de la nouvelle
Jérusalem, que Lui-même – donc une personne – habitera avec
nous. C'est pourquoi je proclame à tout enfant de Dieu
découragé: Le meilleur est à venir! La chose la plus
merveilleuse est encore devant nous! Dans la nouvelle
Jérusalem nous attend autre chose encore: «Il essuiera toute
larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, il n'y aura plus ni
deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont
disparu» (Apoc. 21,4). Ce passage signifie que la souffrance
que vous avez endurée ici-bas sera ôtée par Dieu
personnellement. Cela prouve que Dieu voit les larmes que vous
avez versées et que vous versez encore en secret. Notre Père
qui est aux cieux ne passe par sur la souffrance de Ses
enfants; Il sait exactement quelles épreuves vous devez
traverser, et Il connaît très bien vos tourments. «Dieu
essuiera toute larme de leurs yeux.» David savait déjà en son
temps que Dieu voit les larmes de Ses enfants; ne priait-il
pas: «... mets mes larmes dans tes vaisseaux» (Ps. 56, 8;
vers. Darby). Lorsque
Dieu essuiera toutes les larmes, s'accomplira ce que dit le
Psaume 126, 5: «Ceux qui sèment avec larmes, moissonneront
avec chants d'allégresse.» La même pensée se trouve exprimée
dans Ésaïe 25, 7-8. À la lumière d'Apocalypse 21,4, nous
commençons aussi à saisir la pensée de Paul, lorsqu'il disait:
«Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour
nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire» (Il
Cor. 4, 17-18a). Cela n'est donc plus, dans la Jérusalem
céleste, quelque chose de vague, mais au contraire, quelque
chose de très réel. Pourquoi, dans la Jérusalem céleste, le
Seigneur s'occupe-t-Il de la mesure de souffrance de chacun en
particulier? Le fait-Il uniquement pour vous consoler? Non, le
vrai sens en est beaucoup plus profond. Ne lit-on pas, en
effet, dans le verset 5 de ce même chapitre 21 de
l'Apocalypse: «Et celui qui était assis sur le trône dit:
Voici, je fais toutes choses nouvelles.» Lorsque Dieu essuiera toutes vos larmes, non seulement disparaîtront la mort, la souffrance, les pleurs et la douleur, bref tout ce qui est négatif, mais encore apparaîtra simultanément la face rayonnante du Premier-né. Comme ce sera merveilleux! Ici, dans la nouvelle Jérusalem, le but de Dieu est atteint, ainsi que Paul le déclare dans Rom. 8, 29, c'est-à-dire que nous sommes «... prédestinés à être semblables à l'image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères». Nous serons alors semblables à Lui et nous Le verrons tel qu'Il est. Dans cette optique, les plaintes et les murmures à propos de la souffrance et de la douleur constituent autant de péchés. Ne nous défendons-nous pas désespérément lorsqu'il s'agit de devenir participants à Ses souffrances dont parle Phil. 3, 10. Mais il n'existe pas d'autre chemin. Immédiatement après que Dieu eût déclaré dans Apoc. 21, 5a: «Voici je fais toutes choses nouvelles», Il donna un ordre à Jean: «E c r i s, car ces choses sont certaines et véritables» (v. 5b). Dieu veut habiter avec vous dans une demeure, Il essuiera toute larme de vos yeux, et alors resplendira l'image du Premier-né, car tout sera devenu nouveau. La chose est tellement certaine, que Jean doit la souligner encore: «... ces paroles sont certaines et véritables.» Ainsi, il est clair qu'il n'existe pas d'autre chemin que celui qui suit l'Agneau. C'est par beaucoup de tribulations que nous devons entrer dans le royaume de Dieu. Dans les versets 6-7, nous lisons encore: «Et il me dit: C'est fait! Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin. À celui qui a soif je donnerai de la source de l'eau de la vie, gratuitement. Celui qui vaincra héritera ces choses;je serai son Dieu et il sera mon fils.» Tout sera alors accompli. Vous reconnaîtrez avec étonnement et adoration, mais aussi avec honte, qu'il a tout mené à bonne fin d'une façon magistrale. Lorsque ma femme était occupée à son ouvrage de broderie, on ne voyait souvent que l'envers de cette broderie. Et ce n'était qu'un enchevêtrement de fils et de couleurs. Mais voici que la nappe achevée recouvre la table, et de magnifique fleurs y resplendissent en parfaite harmonie. Ainsi en est-il du point de vue spirituel: Le diable nous montre toujours «l'envers de la broderie», notamment tout ce que nous ne comprenons pas. Il essaye ainsi de nous plonger dans le désespoir Son dernier argument est: «Tout cela n'a aucun sens! Vivre: Pourquoi? Pourquoi travaillez-vous toute la journée? Vous ne connaissez quand même que maladies, soucis, fatigue et peine!» Mais le Seigneur dit: «Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin.» Dans la Jérusalem céleste, nous verrons que, depuis notre naissance jusqu'au terme de notre carrière terrestre, nous avons été, d'une façon ininterrompue, à l'abri dans sa merveilleuse présence. Cela, on ne le ressent pas. Au contraire, on a souvent le sentiment d'être abandonné du Seigneur et de tous, et de n'être compris de personne. Mais Il est le commencement et la fin! Ce n'est ni la nuit du désespoir, ni la maladie, ni la mort ou l'ennemi, mais Lui, l'Éternel, qui a le dernier mot. Regardons donc à Jésus, le chef et le consommateur de la foi! Il est dit: «A celui qui a soif, je donnerai de la source de l'eau de la vie, gratuitement» (v. 6), mais à notre grande honte, nous devons reconnaître que nous avons cherché partout sauf auprès de Lui, en qui sont la vie et l'abondance (Jean 10, 10). Le Seigneur Jésus déclare: «Si quelqu'un a soif qu'il vienne à moi, et qu'il boive» (Jean 7, 37). Ne vous contentez pas de boire une gorgée à la hâte, mais buvez incessamment. Vous aurez alors effectivement la vie et l'abondance, et votre vie ne se desséchera pas. Vous serez alors en plein réveil. En conséquence de quoi des courants d'eau vive couleront de vous. Venons-en maintenant à la Jérusalem céleste. Il est essentiel pour une ville de disposer d'un bon éclairage. Mais dans la Jérusalem céleste, cet éclairage ne sera pas nécessaire, car là il n'y aura plus de nuit: «La ville n'a besoin ni du soleil, ni de la lune pour l'éclairer, car la gloire de Dieu l'éclaire et l'Agneau est son flambeau» (Apoc. 21, 23.). Toute la ville sera baignée dans la lumière qui émanera d'une personne. Comme ce sera merveilleux:«... et l'agneau est son flambeau.» Cela est en parfait accord avec ce que le Seigneur Jésus disait, lorsqu'Il était sur la terre: «Je suis la lumière du monde» (Jean 8,12). Ce sera parfaitement visible dans la Jérusalem céleste, lorsqu'Il n'y aura plus de nuit, mais qu'un flot de lumière se répandra sur la ville. La Jérusalem céleste est très grande. Son étendue est indiquée en mesure terrestres. Cela ne signifie cependant pas qu'il s'agit là de mesures exactes. Car la ville n'est pas terrestre, mais bien céleste. Penser que la ville ait vraiment les dimensions mentionnées ici, dénoterait une étroitesse de vue certaine. Mais tout doit être représenté en images pouvant être saisies par l'esprit humain. Ces mesures, cependant, sont telles, qu'il est difficile de se représenter une ville aussi grande: «Celui qui me parlait avait pour mesurer un roseau d'or, afin de mesurer la ville, ses portes, et sa muraille. La ville avait la forme d'un carré, et sa longueur était égale à sa largeur Il mesura la ville avec le roseau, et trouva douze mille stades; la longueur, la largeur et la hauteur en étaient égales» (Apoc. 21, 15-16). Il s'agit donc d'un cube gigantesque. «Il mesura la muraille, et trouva cent quarante-quatre coudées, mesure d'homme, qui était celle de l'ange» (v. 17). Tenons bien compte qu'il est dit expressément «mesure d'homme». Ce ne sont donc pas des mesures spirituelles qui, elles, ne peuvent être chiffrées. Les cent quarante-quatre coudées indiquent que la muraille, d'après les mesures de l'homme, est haute de soixante-quinze mètres et que, selon les versets 15 et 16, la Jérusalem céleste a une longueur, une largeur et une hauteur d'environ 2300 km. Cela correspond à la distance entre Amsterdam et Moscou. Cette Jérusalem céleste est un satellite géant du ciel, entouré d'une muraille haute d'environ 75 m. «Elle avait une grande et haute muraille. Elle avait douze portes» (v. 12). Et dans le verset 18: «La muraille était construite en jaspe, et la ville était d'or pur, semblable à du verre pur.» La haute muraille indique, en image, que rien de ce qui est impur ne peut pénétrer dans cette ville. «Il n'entrera chez elle rien de souillé, ni personne qui se livre à l'abomination et au mensonge, – il n'entrera que ceux qui sont écrits dans le livre de vie de l'agneau» (v. 27). Il n'est pas possible d'imaginer que ni le soleil, ni aucune lumière artificielle ne soient nécessaires, et pourtant, il n'y aura effectivement plus de nuit. À ce propos, le verset 25 insiste encore: «Ses portes ne se fermeront point le jour, car il n'y aura point de nuit.» La ville entière, c'est-à-dire le satellite se trouvant entre le ciel et la terre, sera brillamment éclairée. Nous devons bien comprendre ce qui est écrit dans le verset 23: «... la gloire de Dieu l'éclaire, et l'agneau est son flambeau.» Cette idée est d'ailleurs reprise dans le chapitre 22, verset 5: «Il n'y aura plus de nuit; et ils n'auront besoin ni de lampe, ni de lumière, parce que le Seigneur Dieu les éclairera. Et ils régneront aux siècles des siècles.» Si maintenant, l'Agneau est le flambeau de la gloire de Dieu, nous devons en conclure que ce qui était méprisé ici-bas – «Il est méprisé et délaissé des hommes...» (Es. 53, 3, vers. Darby) – est alors glorifié et représente le facteur dominant. Voilà l'essence même de Dieu. Dieu est amour, et Il manifesta cet amour dans le don de Son Fils. Cette lumière doit avoir un rayonnement fabuleux pour que, non seulement la Jérusalem céleste, mais également la nouvelle terre en soit baignée: «Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur gloire» (v. 24). Essayons de nous l'imaginer: Le Christ glorifié, assis sur le trône de Dieu, illuminera l'univers entier d'une merveilleuse lumière, de sorte que le soleil et la lune n'auront plus leur raison d'être! Nous voyons dans le verset 24 du chapitre 21 de l'Apocalypse que, d'une part, la Jérusalem céleste aura une existence autonome par rapport à là terre, et, d'autre part, qu'elle sera néanmoins, par la lumière, en relation directe avec la Jérusalem terrestre. Mais qu'en sera-t-il des enfants de Dieu? Ils seront alors glorifiés, pour autant naturellement – et c'est là la condition – qu'ils aient vaincu: «Celui qui vaincra héritera ces choses; je serai son Dieu, et il sera mon fils» (Apoc. 21, 7). Dans la Jérusalem céleste, il n'y aura place que pour les vainqueurs. Nombreux sont ceux que cette affirmation plonge dans le découragement: «Je ne suis assurément pas un vainqueur!» Retournons en pensée sur la terre dans notre vie de tous les jours. Comment pouvons-nous être dans tous nos problèmes et nos tentations? C'est certainement par une substance bien déterminée: «Ils l'on vaincu (l'ennemi) à cause du sang de l'agneau...» (Apoc. 12, 11). Ce qu'Il a donné en sacrifice, à la croix, dans l'abandon total de Sa volonté, c'est la force par laquelle nous pouvons être vainqueur. Le Seigneur nous a transmis ce don de Son sang, de Sa vie éternelle, en étant pendu au bois entre ciel et terre. C'est une réalité! Il n'est pas nécessaire de fournir des efforts. Il suffit de réclamer pour soi-même, dans la vie quotidienne, la victoire de Jésus, et cela intérieurement et extérieurement. Alors, vous ne remporterez pas une victoire de justesse, mais vous serez largement vainqueur par Celui qui vous a aimé, car le sang de l'Agneau suffit pleinement. Vous hériterez de tout; je dis bien de tout: Ce que Jésus est, vous le serez, tout ce que Jésus possède, vous le posséderez, car Dieu dira alors de vous ce qu'Il disait, du haut du ciel, de Jésus: «Celui-ci est mon fils bien-aimé...» (Matth. 3,17). Lorsqu'il est dit dans Apoc. 21, 7: «Celui qui vaincra... sera mon fils», cela est évidemment également valable pour la fille. Contrairement aux étrangers, les fils ont toujours accès auprès du père! Considérons maintenant l'Église glorifiée. Ce faisant, de toutes nouvelles perspectives s'ouvrent à nous. Nous voyons alors des choses sur lesquelles on passe généralement, que ce soit en lisant ou en parlant, et qui sont cependant importantes: «Puis un des sept anges qui tenait les sept coupes remplies des sept derniers fléaux vint, et il m'adressa la parole, en disant, Viens, je te montrerai l'épouse, la femme de l'agneau. Et il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne» (Apoc. 21, 9-10a). L'ange voulait ainsi montrer à Jean l'épouse de l'Agneau. À quoi cette épouse est@elle identifiée? La réponse est donnée dans le verset 10b: «Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d'auprès de Dieu.» Selon ce verset, la Jérusalem céleste est l'épouse de l'Agneau. Le verset 2 le prouve aussi, car il est déclaré avec insistance: «Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s'est parée pour son époux» (Apoc. 21, 2). Cela signifie donc que l'ensemble des vainqueurs, l'épouse de l'Agneau, c'est-à-dire l'Église de Jésus, est identique à cette ville dont la rue est pavée d'or pur. Ce sont des dimensions spirituelles qui dépassent notre entendement. Que ce sera magnifique lorsque l'épouse s'identifiera à la Jérusalem céleste! À proprement parler il en est déjà ainsi sur la terre, en ce que l'Église est identique au temple de Dieu ici-bas: «Vous êtes le temple de Dieu» (1 Cor. 3; 1 Cor. 6; Eph. 2). Nous sommes un édifice spirituel. Résumons: Le fondement de la ville nous montre qu'à l'avènement du Fils de l'homme, toute séparation entre Jésus-Christ, l'Église et Israël sera abolie. L'épouse de l'Agneau, la ville et Israël sont tous trois mentionnés. Israël est, par l'architecte céleste, aussi incorporé à cette Jérusalem céleste, dont il fera partie intégrante. Cela est écrit dans le verset 12: «Elle avait une grande et haute muraille. Elle avait douze portes, et sur les portes douze anges, et des noms écrits, ceux des douze tribus des fils d'Israël.» Quelles perspectives merveilleuses! D'une part, la Jérusalem céleste excluera ce qui est impur, et d'autre part elle sera procuratrice de salut; elle réunira tout ce qui doit être réuni: L'Époux céleste, l'Église Son épouse, Israël et les apôtres, car les douze apôtres sont aussi mentionnés: «La muraille de la ville avait douze fondements, et sur eux les douze noms des douze apôtres de l'agneau» (v. 14). Ceci est très explicite. L'épître aux Éphésiens déclare également que nous sommes un édifice spirituel conçu par Dieu: «... sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire» (Eph. 2,20). Cette ville doit être d'une beauté inexprimable, car outre les pierres précieuses et les douze portes qui sont autant de perles' les murailles et la rue sont d'un métal que nous ne connaissons pas sur la terre, elles sont d'un or qui est transparent comme du verre. «La ville était construite en Jaspe, et la ville était d'or pur, semblable à du verre pur. La place (Darby traduit par ,la rue') de la ville était d'or pur, comme du verre transparent» (Apoc. 21, 18 et 21b). Ces indications nous permettent de nous faire une certaine idée de cette ville, mais sa magnificence elle-même est inconcevable, car: «... comme il est écrit ce sont des choses que l'oeil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées au coeur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment» (1 Cor 2, 9). Revenons-en maintenant au temps présent. Nous pouvons dire avec beaucoup de certitude que la Jérusalem céleste est une réalité qui s'approche très rapidement. Comment le savons-nous? Il a déjà été question de diverses observations de la voûte céleste, mais nous ne nous engageons pas dans des spéculations. Par contre, il est un fait historique. Depuis le 7 juin 1967, la Jérusalem terrestre est de nouveau le point chaud du monde. Parce que la Jérusalem terrestre est en relation étroite avec la Jérusalem céleste, nous savons que le temps est proche où cette dernière sera manifestée. N'y a-t-il donc à la Jérusalem céleste réellement aucune limite dans l'espace, bien que ses mesures soient données? À notre connaissance, non. L'indication des mesures n'est pas synonyme de limitation, car Dieu est infiniment grand. Les concepts de temps et d'espace ne conviennent pas à la Jérusalem céleste – comme nous l'avons déjà expliqué –, car ce sont des limites spirituelles, transparentes, délimitées vers le haut et vers le bas, et cela d'autant plus que cette Jérusalem est la représentation la plus élevée de la magnificence de Dieu, de l'Agneau et de l'Église. La Jérusalem céleste ne sera pas accessible à tous. À qui donc cet accès sera-t-il interdit: La réponse de trouve dans le verset 8: «Mais les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.» Veillez à ne pas faire partie de l'une de ces catégories: 1. Les lâches (ou «timides» d'après Darby). Ce sont ceux qui ne persévèrent pas dans le premier amour. Il y a si peu d'enfants de Dieu persévérants! 2. Les incrédules. L'Éternel a dit à Moïse: «Jusques à quand ce peuple me méprisera-t-il? Jusques – à quand ne croira-t-il pas en moi, malgré tous les prodiges que j'ai faits au milieu de lui?» 3. Les abominables. Ce sont ceux qui, tout en étant chrétiens, sont liés à des abominations, par exemple l'horoscope, la divination, l'exorcisme, etc. Tout cela est en abomination à l'Éternel (Deut. 18, 10-12). 4. Les meurtriers. Selon l'Écriture, appartiennent à cette catégorie ceux qui haïssent leurs frères et leurs soeurs dans leur coeur. 5. Les impudiques. 6. Les enchanteurs. «La désobéissance est aussi coupable que la divination» (Sam. 15, 23). 7. Les idolâtres. Ce sont ceux qui sont liés par la cupidité, la soif des honneurs humains et la propre justice. 8. Les menteurs. Ceux qui ne sont chrétiens qu'en apparence sont aussi des menteurs! D'eux tous, l'Écriture déclare: «... leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort» (Apoc. 21, 8). C'est là la mort qui ne tue pas. La Jérusalem terrestre, c'est-à-dire les développement politiques au Proche-Orient, sont pour nous une pressante exhortation à nous préparer à entrer dans la Jérusalem céleste. Alors, Dieu Lui-même s'occupera de nous individuellement. Et j'aimerais insister encore une fois sur le fait que toutes les larmes seront essuyées de vos yeux. Il fera toutes choses nouvelles. Vous n'aurez plus de problème de logement, mais vous jouirez de la communion éternelle avec le Seigneur des Seigneurs et Roi des rois! Mais aussi longtemps que nous vivrons encore sur cette terre, le combat de Jérusalem est et resta notre combat. Prions et implorons pour la paix de Jérusalem; entourons la ville et le pays d'un mur ardent de prières! «Recherchez le bien de la ville» (Jér. 29, 7), parce qu'elle est non seulement la capitale éternelle d'Israël, la résidence de Dieu, la future capitale du monde, mais encore la ville où a été réalisé notre salut éternel par la mort expiatoire et la résurrection de Jésus-Christ. C'est la ville où, après l'enlèvement de l'Église. Il reviendra en gloire – et nous avec Lui –, car Ses pieds se poseront sur la Montagne des Oliviers. Cet événement aura, à son tour, des répercussions prodigieuses dans l'histoire du salut, comme l'Écriture se plaît à le relever. Viens bientôt, Seigneur Jésus! © Nouvelles d'Israël 01 / 1984
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LE
SAINT SÉPULCRE SANCTUAIRE DU GOLGOTHA ET DE LA RÉSURRECTION
Parmi les lieux saints de Palestine où affluent les pèlerins, il en est un particulièrement cher au coeur des chrétiens: le Saint-Sépulcre, qui garde non seulement le souvenir de l'ensevelissement du Christ, mais surtout celui de sa mort sur la croix et de sa résurrection. Le site même fut discuté il ne l'est plus guère, même si aucun historien ni archéologue sérieux n'ose garantir le détail: localisations données au mètre près ou même au centimètre, traces bien précises dans la roche. En fait, il connut bien des vicissitudes avant que des monuments chrétiens n'y soient édifiés... et bien d'autres depuis. Tout ce que les évangiles laissent soupçonner du lieu appelé Golgotha (en araméen: «le crâne») tient en quelques mots: il s'agit d'une petite colline, probablement arrondie comme le nom l'indique, et qui se dressait en dehors de Jérusalem à proximité d'une porte. Or, certains contestaient que l'église traditionnelle du Saint-Sépulcre soit localisée à l'extérieur du tracé de la deuxième enceinte construite par Hérode pour protéger sa ville. Pourtant les découvertes relativement récentes de vestiges ayant appartenu sûrement à cette muraille confirment que le sanctuaire était bien situé en dehors de la cité d'alors. Le texte évangélique encore s'accorde avec le plan des architectes: à quelques dizaines de mètres de la butte désolée du supplice devait se trouver le tombeau où Jésus fut enseveli. De fait, on imagine très bien une zone de terrains vagues, domestiquée çà et là par quelques jardins; le roc affleurant alentour se prêtait à l'aménagement de chambres sépulcrales: parmi elles, la tombe appartenant à Joseph d'Arimathie, précédée d'une antichambre et fermée par une porte de pierre. Nul doute que les premiers chrétiens aient gardé le culte des lieux. Assez pour que les persécuteurs s'en irritent et décidant de les vouer à l'oubli en effaçant tout ce qui pouvait rappeler la Passion du Christ. Au IIe siècle de notre ère, l'empereur romain Hadrien fit en effet construire sur le site du Golgotha un forum, nivelant le sol par de considérables travaux de remblaiement; il y planta des bosquets et l'orna de statues païennes. À cette époque, Juifs et Judéo-chrétiens furent de plus expulsés de Jérusalem, elle-même rebaptisée Aelia-Capitolina et dotée, à la place naguère occupée par le sanctuaire du vrai Dieu, d'un temple à Jupiter Capitolin. Mais subsistait une communauté chrétienne issue de la société païenne épargnée par les mesures. Et grâce à elle, la tradition topographique, finalement entretenue plutôt que desservie par la terrasse bien apparente d'Hadrien, se maintint. Au IVe siècle Hélène, mère de l'empereur Constantin, en visite à Jérusalem, identifia donc immédiatement le Golgotha: en un lieu qui semblait pourtant contre-indiqué, puisque situé, comme aujourd'hui, en pleine ville, car celle-ci s'était déplacée dans cette direction. Ce serait même sous la construction du IIe Siècle que l'impératrice aurait découvert la croix de Jésus et celles des deux larrons suppliciés avec lui; la résurrection d'un cadavre mis en contact avec ses reliques aurait désigné celle de Jésus. Un ensemble disparate, mais qui témoigne de 15 siècles de foi Golgotha et Sépulcre ayant été ainsi «inventés» par Hélène (du latin «invenire», «découvrir»), Constantin donna l'ordre de délivrer le site de tout ouvrage païen, et d'édifier là un sanctuaire «avec une magnificence digne de son opulence et de sa couronne». On excisa largement le rocher du Sépulcre afin d'isoler la tombe qui devint alors elle-même un édicule, orné de colonnes. Au-dessus, fut élevée la superbe rotonde à coupole de l'Anastasis («Résurrection»). À l'Est, un atrium, cour à portiques, donnait accès au Calvaire où l'on parvenait en escaladant une butte de quatre mètres de hauteur. Au-delà, on édifia une splendide basilique à cinq nefs, terminée par une abside qui recouvrait la crypte de Sainte-Hélène et la caverne de «l'Invention» de la Croix. L'église s'ouvrait par un triple portail sur un second atrium, entrée monumentale de ce somptueux ensemble architectural, vers lequel les pèlerins affluaient déjà au IVe siècle. En 614, les édifices furent à demi détruits par l'incendie qu'y allumèrent les Perses. Le patriarche Modeste attacha son nom à la restauration de l'Anastasis. C'est alors que le «Golgotha» ou «Calvaire» fui en partie recouvert par une église qui en surmontait elle-même une autre, souterraine: cette dernière commémorait le «tombeau d'Adam», qu'on voulait à l'endroit même où le «Nouvel Adam» avait racheté l'humanité perdue par le premier. Quatre siècles plus tard, une deuxième vague destructrice s'abat sur le Saint-Sépulcre: en 1009, le calife Hâkem s'acharne à ravager tout ce qu'il y trouve. Ce n'est qu'une quarantaine d'années après, en 1048, que le roi chrétien de Byzance, Constantin Monomaque, obtint l'autorisation de restaurer ce qui tenait le plus à coeur aux chrétiens. La tombe de Jésus, détruite par les pioches des musulmans fanatiques, fut alors reconstituée «en maçonnerie» et recouverte d'une construction massive. Un demi-siècle encore s'écoula avant que les Croisés, en 1099, pénètrent dans Jérusalem et décident d'aménager plus dignement les lieux qu'ils découvrent en bien piteux état. Le saint tombeau et le Golgotha furent alors réunis dans un même ensemble architectural, dont le plan général est à peu près celui que le pèlerin moderne contemple encore aujourd'hui. La rotonde constantinienne fut conservée, mais on y accola à l'est une église romane, constituée simplement d'un choeur à déambulatoire et d'un transept sans nef. Depuis le déambulatoire sud, un petit escalier donnait accès à la chapelle abritant le Calvaire, ornée de mosaïques. Un autre permettait de descendre à la chapelle de Sainte-Hélène, très simple et émouvante crypte. Un double portail enfin assurait désormais l'entrée principale, au sud, non loin de la rotonde. Depuis huit siècles, le gros couvre de l'église des Croisés s'est maintenu, mais un sort funeste semble s'être acharné sur le sanctuaire: en 1545, il est ravagé par un tremblement de terre; en 1808, un incendie le dévaste, et c'est alors que l'on reconstruit, sur l'emplacement du Sépulcre, le prétentieux petit kiosque qui actuellement le protège. Enfin, en 1927 et 1937, de nouveaux séismes endommagèrent l'édifice qui avait déjà trop souffert de restaurations successives et hétéroclites. On s'efforce aujourd'hui de consolider ce qui mérite d'être sauvé et de débarrasser le reste des diverses adjonctions qui le déparent. Mais le monument spirituel de vingt siècles de foi autour de ce haut lieu de l'univers chrétien commémorant le triomphe du Christ sur le mal et la mort n'importe-t-il pas davantage que l'amoncellement des pierres et les ouvrages d'artistes? Jésus lui-même invectivait ceux qui prodiguaient à des sépulcres moins sacrés que celui-ci des soins de pure forme: «Malheur à vous, hypocrites, qui bâtissez des tombeaux aux prophètes et ornez les monuments des justes!. » (MATTHIEU, chap. 23, vers. 29). M.-C. HALPERN © En ce temps-là, la Bible No 77
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