UNE PIEUVRE GÉANTE DE 13 TONNES DÉCOUVERTE AU
CHILI Une pieuvre géante de 13 tonnes et de 12,40 m de long a été découverte fin juin morte échouée sur une plage du sud du Chili, a annoncé le Centre de Conservation des Cétacés de Santiago (CCC). Ce céphalopode a été trouvé le 24 juin près de Los Muermos, non loin du port de Maullin, sur la côte du Pacifique, au sud-ouest de la ville de Puerto Montt, située à un millier de km au sud de Santiago, indique le CCC. La dernière pieuvre d'une taille similaire avait été retrouvée en 1896 sur la péninsule de Floride (États-Unis), précise-t-on de même source. L'exemplaire découvert au Chili a été examiné par des scientifiques qui l'ont photographié et ont prélevé des échantillons de ses tissus. «Nous sommes en train d'envoyer des échantillons et des informations à des groupes de recherche de France, d'Italie et des États-Unis, outre ceux du Chili, pour permettre la classification» de cette pieuvre, a déclaré mercredi Elsa Cabrera, la responsable du CCC. Le zoologiste italien Lorenzo Rossi, spécialiste de la faune marine ayant été l'un des premiers à recevoir des photographies de la pieuvre de Maullin a estimé qu'elle était similaire à celle découverte il y a 107 ans en Floride, a indiqué Elsa Cabrera. (AFP) ajouté le 3/7/2003 © Voxdei 03-07-2003 Retour---------------------------------------------------------- |
SCIENCE ET TECHNIQUE: LE 18 NOVEMBRE, UN GROS
NUAGE DE MÉTÉORITES RISQUE DE CAUSER DES DÉGÂTS IMPORTANTS DANS LES
SYSTÈMES DE TÉLÉCOMMUNICATIONS Les systèmes globaux de télécommunication risquent, le 18 novembre prochain, d'être partiellement perturbés par la plus grosse tempête de météorites qui va frapper la terre depuis le début de l'ère du satellite. Une «douche» très dense de poussière spatiale heurtera la terre dans les premières heures de la journée du 18 novembre, produisant un spectaculaire pluie d'étoiles filantes, mais aussi risquant de causer de multiples court-circuits à des milliers de satellites. Cette année, la pluie de débris du météor Léonide, qui se produit pourtant tous les ans quand la terre croise les parages de la comète, sera la plus forte depuis 1966, et certainement la pire vu l'accroissement considérable du nombre de satellites actuellement en orbite, prédisent les scientifiques. (The Times) ajouté le 10/10/2001 © Voxdei 10-10-2001
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LA SURNATALITÉ UNE BOMBE À RETARDEMENT 1994 Historique: En 1989, le Conseil Economique
et Social des Nations-Unies a décidé de convoquer pour 1994 la
Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD
94). Thème général: la population, la croissance économique soutenue et
le développement durable. Avec l'arrivée de Bill Clinton, le mouvement
pro-avortement et le lobby du contrôle des naissances ont retrouvé le
chemin du gouvernement américain. La Maison-Blanche a fait savoir que
le contrôle des naissances est la plus haute priorité du nouveau
gouvernement, et le 23 novembre dernier, le Département d'État a fêté
le renouveau du subventionnement de la Fédération Internationale du
Planning Familial (FIPF).
©AVÈNEMENT Septembre 1994 No 75 / P 6
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LA THÉORIE DE L'ÉVOLUTION EST DE PLUS EN PLUS
CRITIQUÉE Darwin et les conséquences Depuis quelque temps, un nombre
croissant de voix s'élèvent contre la théorie de l'évolution. Et ces
voix n'appartiennent pas nécessairement au choeur qui proclame les
conceptions chrétiennes, mais aussi, et de plus en plus, à d'autres
groupes. Même d'un point de vue non chrétien, il devient de plus en
plus évident que ni notre terre ni l'univers ne sont le résultat d'une
génération spontanée. Comme on dit: «Je crois qu'il est possible de
faire un bon goulasch d'un veau, mais non pas un veau d'un goulasch
explosé.» N'oublions pas que la théorie de l'évolution est née à une
époque où l'on voulait être à tout prix «moderne» en supprimant Dieu.
Dieu ne pouvait pas exister, sinon on devrait agir de manière
responsable et Lui rendre compte de ses actes. Il fallait donc trouver
une solution de remplacement. Mais la Parole de Dieu déclare sans
équivoque: «Au commencement, Dieu a créé le ciel et la terre» (Gen. 1,
1). En dans l'Épître aux Romains, nous lisons: «Car ce qu'on peut
connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait
connaître. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance
éternelle et sa divinité, se voient comme à l'oeil, depuis la création
du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc
inexcusables» (Rom. 1, 19-20). Le Psaume 19, 2 affirme que l'univers
chante en l'honneur du Créateur:
«Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l'étendue céleste annonce l'oeuvre de ses mains.» Et dans la Lettre aux Hébreux: «C'est par la foi que nous reconnaissons que le monde a été formé par la parole de Dieu, en sorte que ce que l'on voit n'a pas été fait de choses visibles» (Hébr. 11, 3). Dans l'État américain du Kansas, d'aucuns semblent comprendre ce langage et réfléchir sur l'évolution et la création. Finalement, on y a décidé de supprimer la théorie de l'évolution comme matière d'examen dans les écoles. Les administrations de l'Éducation publique en Arizona, Alabama, Illinois, New Mexico, Texas, Arkansas, Louisiane et Nebraska envisagent d'en faire autant, comme la revue familiale «Ethos» (sept. 1999) nous l'apprend. Nous y lisons entre autres: À la suite de la nouvelle décision, la théorie de l'évolution pourra toujours être enseignée dans les écoles, mais elle ne fera plus l'objet d'épreuves ni d'examens. ... Tom Willis (Kansas City) appuie cette décision. Willis est président d'une société du Middle West qui s'occupe de l'approche scientifique de la création. Pour Willis, la théorie de l'évolution est une mystification. Aucun laboratoire n'a jusqu'à présent pu créer une quelconque forme de vie d'une matière morte: «Quand on dit aux écoliers que les sciences naturelles confirment le bien-fondé de la théorie de l'évolution, on les trompe.» Depuis une vingtaine d'années, davantage d'Américains refusent d'accepter la théorie de l'évolution comme unique explication de l'origine de la vie. En comparaison avec les Européens, les Américains adoptent une attitude beaucoup plus critique à l'égard de la théorie l'évolution. D'après une enquête... 52 pour cent croient qu'il avait des hommes primitifs l'époque des dinosaures, tandis que 65 pour cent expriment des doutes quant au «big bang» et que 55 pour cent estiment que l'homme descend des animaux. La revue «Natur & Kosmos» (juillet 1999) présente un livre intitulé «Le complot darwiniste – Montée et déclin d'une conception pseudo-scientifique du monde». Dans une critique du livre, nous lisons: Darwin et les conséquences En 1860 déjà, le naturaliste Louis Agassiz estimait que la théorie darwiniste de l'évolution était «contraire aux faits, non scientifique par sa méthode et nocive dans ses tendances». L'écrivain Reinhard Eichelbeck fait sien ce jugement impitoyable et explique de manière surprenante, mais solidement étayée, que la théorie de Darwin n'est au fond qu'un mythe. Alors que Darwin était nécessaire pour saper le dogme chrétien de la création, sa conception mécanique du monde est aujourd'hui devenue obsolète. Tout d'abord, la «lutte pour la vie» en tant que facteur principal de l'évolution ne peut expliquer la réalité. Ce n'est pas la lutte qui est le moteur de l'évolution, mais la coopération, non pas la procréation effrénée des cas normaux, mais l'autolimitation. Eichelbeck s'amuse à décrire la façon dont les darwinistes marchent sur des oeufs lorsqu'ils doivent expliquer pourquoi précisément le stade le plus important de l'évolution, à savoir la formation de nouvelles espèces, n'a pas laissé de traces dans les fossiles. Le «chaînon manquant» n'est pas l'exception, mais la règle. L'auteur n'apporte pas beaucoup d'arguments nouveaux, mais il offre un excellent aperçu de l'ensemble. Et la question est plus actuelle que jamais: Pouvons-nous encore accepter la théorie darwiniste? La réponse d'Eichelbeck est sans équivoque et convaincante: non! Quand, donc, nos écoles vont-elles se poser de sérieuses questions à propos de la théorie de l'évolution? Nos autorités et nos enseignants sont-ils trop lâches que pour rejoindre ceux qui regardent l'évolutionnisme d'un oeil critique et pour se donner la peine d'envisager d'autres approches? Ne sont-ils capables que de donner un enseignement que d'autres leur ont préparé et mâché? Ou, au contraire, ne pourraient-ils pas avoir suffisamment de courage et de zèle pour inciter les jeunes gens intelligents à réfléchir davantage, tout en se mettant à réfléchir eux-mêmes? N L © Appel de Minuit 11 / 1999 Retour |
«UNE LOI CÉLÈBRE, MAIS INEXACTE» Le biologiste allemand Ernst Haeckel avait cru découvrir une loi de développement formulée ainsi: «L'ontogenèse récapitule la phylogenèse». La phylogenèse est le supposé arbre généalogique du règne animal et l'ontogenèse le développement embryonnaire d'un être. En d'autres termes, Haeckel croyait que les espèces animales s'étaient graduellement transformées au cours du temps en passant de la cellule primitive à travers les différents stades du «poisson», de l’«amphibien», du «reptile», du «singe». . . à l'homme, et que l’embryon humain (foetus au 3e mois) devait connaître une évolution semblable pendant sa gestation dans le sein maternel. Ernst Haeckel avait développé cette hypothèse, parce qu'il cherchait une explication scientifique et philosophique matérialiste de l'origine de l'homme excluant l'idée de Dieu. Il est aujourd'hui admis en milieu scientifique qu'il s'agissait d'«une loi célèbre, mais inexacte» (voir sous ce titre «Mémo-Larousse» Encyclopédie, Éditions 1990, p. 885). © La Bonne Nouvelle 2/1996
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Auto-pollution 1992 Les médias ont contribué pour une large part à mettre le débat sur la place publique; le vote vert devient une force. Mais ce qui n'est pas dit clairement c'est que toutes les formes de pollutions sont inquiétantes, quelles soient chimiques, bactériennes, nucléaires, ou plus subtiles mais non moins meurtrières: les pollutions morales et spirituelles, ces dernières ayant été fatales à bien des civilisations qui ont précédé la nôtre. Le sommet de Rio a confirmé que les pollutions chimiques sont très nombreuses dans notre société industrialisée. L'emploi massif de produits au nitrate pollue nos nappes phréatiques et cela posera un problème de carence d'eau potable d'ici quelques années. D'autres produits sont indestructibles et se retrouvent dans toute la chaîne alimentaire, même dans les organismes marins à plus de 4 000 mètres de profondeur: ils sont nocifs et même mortels à longue échéance. Mais de tout ce qui a été inventé par les hommes, le nucléaire me paraît être le plus menaçant pour notre espèce. Cela est terrifiant. L'armement nucléaire des États-Unis, par exemple, pourrait détruire 100 fois l'ex-URSS, et cela est sans doute réciproque. Leurs stocks réunis représentent 700 millions de tonnes de TNT, soit environ 3 000 bombes de style Hiroshima. Évoquons aussi le nucléaire civil: nous produisons des déchets radioactifs qui empoisonnent la planète pour des milliers d'années. La question de notre avenir se pose donc avec une gravité et une urgence dont le monde scientifique a conscience. Mais les spécialistes estiment que le sommet de Rio est presque un échec, rien de très déterminant n'ayant été décidé. Autrefois le clergé était considéré comme prophète de malheur, mais aujourd'hui ce sont les scientifiques qui tirent la sonnette d'alarme. Les paroles du grand physicien Albert Einstein sont plus que jamais d'actualité: «la puissance de l'atome a tout changé, sauf notre façon de penser, et en raison de cela nous glissons vers une catastrophe sans précédent». Une nouvelle façon de penser est nécessaire. Si l'homme veut continuer à vivre, il faut qu'il change. Ce sont les savants qui aujourd'hui appellent au changement. Voilà pourquoi nous devons changer de mentalité ou de manière de penser. La Bible appelle cela la conversion ou encore «la nouvelle naissance» il y a des millénaires qu'elle interpelle les hommes et pose le problème fondamental de la pollution morale et spirituelle: le péché, résultat de notre révolte, de notre refus d'une relation vraie avec Dieu par Jésus-Christ. Coupé de son créateur chaque être humain, à son insu peut-être, devient une sorte de pollueur. La colère, la violence, la torture, l'orgueil, la cupidité, l'immoralité et la perversion ne sont-ils pas des agents pollueurs? Ils sapent les fondements de notre société, basée sur l'exploitation, la compétition, la surproduction et les gains illicites. Jésus-Christ a vu juste lorsqu'il a dit dans l'évangile de Marc (7, 20): «C'est ce qui sort d'un homme qui le rend impur ou le pollue». C'est du coeur des hommes que viennent les mauvaises pensées qui souillent l'homme et le rendent impur. Livres et spectacles (télévision, cinéma) ne font que montrer ce qui est au-dedans de nous: la souillure de l'esprit n'est-elle pas aussi pernicieuse que celle de la nature ou du corps? Comme celui-ci, notre coeur, notre être intérieur, réclame hygiène et purification. Dieu, dans sa Parole, nous fait cette proposition: «le Sang répandu pour nous par Jésus-Christ le fils de Dieu, nous purifie du péché sous toutes ses formes. Si nous prétendons être sans péché, nous nous trompons nous-mêmes, nous vivons dans l'illusion et la vérité n'habite pas en nous; si, au contraire, nous avouons nos fautes, nous pouvons nous fier à Dieu: il agira selon ce qu'il a promis, il nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout ce qui n'est pas juste» (1 Jean 1, 6 à 9, Parole Vivante). Aucun détergeant ne peut purifier notre âme, aucun bloc de béton ne peut emmurer la «radioactivité» de notre péché: seule la foi en cette promesse assure à chacun, quel que soit son âge et son passé, une vie nouvelle et pure par Jésus-Christ. C'est la grande dépollution dont notre humanité a tant besoin. René Galbés © AVÈNEMENT Septembre 1992 No 51
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BIOSPHÈRE 2: VRAIMENT ÉTRANGE... Désert de l'Arizona, 50 km au Nord de Tucson: des pyramides tronquées de verre et d'acier, disposées en cascade au pied des Monts Catalina, scintillent au soleil. Elles abritent, sur 15 000 M2, l'expérience écologique, en vase clos, la plus ambitieuse de tous les temps. Son nom: BIOSPHÈRE 2, référence à la Terre (considérée comme Biosphère 1) dont cet Éden, fabriqué de mains d'homme, se veut la réplique miniature. Carl Hodges, Directeur de laboratoire à l'Université d'Arizona, déclare: «avec un tel écosystème, entièrement fermé, on va pouvoir mieux comprendre la vie sur la Terre». De fait, sous ces immenses cloches de verre absolument étanches, dont le sol est constitué de plaques d'acier et de béton, sont reconstitués et juxtaposés sept biotopes fondamentaux. On y trouve une forêt, une savane, des marécages, des rivières, un océan (avec vagues et marées artificielles), un désert et une ferme (cultures potagères et petit élevage). Trois mille huit cents espèces végétales et animales des cinq continents, judicieusement sélectionnées, s'y côtoient. Huit personnes, pompeusement nommées «biosphériens» ou «bionautes», ont été choisies, en fonction de leur expérience scientifique et de leur endurance physique, pour vivre dans «la bulle», hors du monde, pendant deux ans. Entrés le 25 septembre dernier, ils ne devraient en sortir qu'en septembre 1993. Tous célibataires, ils sont vêtus d'une combinaison rouge propice à entretenir un climat de science-fiction très médiatique. Cette équipe, triée sur le volet, comprend quatre hommes et quatre femmes ayant accepté de remplir toutes les fonctions hiérarchiques et d'exercer toutes les tâches. Le chef, un ingénieur électricien, a 44 ans. Le plus âgé, un médecin gérontologue de 67 ans, veille sur la santé de tous et dispose d'un bloc opératoire. Quand on interroge les «bionautes» sur leurs relations mutuelles intimes, ils répondent évasivement et précisent que le seul interdit concerne les naissances. L'une des équipières déclare: «il serait injuste d'exposer des enfants à un milieu expérimental dont on ne connaît pas tous les risques»... Les cycles de l'eau et de l'air, ainsi que le recyclage des déchets fonctionnent dans Biosphère 2 selon le modèle naturel. La brume et la pluie, le vent, les vagues et les marées sont provoqués d'étonnante façon. Quand on découvre, en sous-sol, toute la «machinerie» nécessaire pour en assurer le fonctionnement, on est surpris. Il n'y faut pas moins d'une centrale électrique au gaz naturel de 5,5 Mégawatts, 90 km de tuyauteries en tunnels, plus de 200 moteurs, 100 pompes, 60 ventilateurs, 60 épurateurs, 5000 capteurs électroniques de surveillance... Des condensateurs règlent l'hygrométrie et des volets l'intensité du rayonnement solaire à travers les parois vitrées. Deux chambres extérieures d'expansion, dotées d'énormes membranes de caoutchouc, permettent d'encaisser l'impact volumétrique des brusques variations de température diurnes et nocturnes et donc d'éviter l'explosion ou l'implosion de «la bulle». Sage précaution dans le climat du désert. Tout cela, on le devine, est très onéreux. On en estime le coût final à 750 millions de FRF. Les investisseurs, dont nous parlerons plus loin, ne sont pas mûs, loin s'en faut, par les seuls objectifs scientifiques. Ils entendent bien, indépendamment des retombées technologiques commerciales à long terme, faire fructifier l'affaire sur le champ. Ainsi, près de mille touristes par jour sont accueillis sur le site; au prix de 10 dollars, ils peuvent observer, à travers les vitres, ce qui se passe à l'intérieur du «vaisseau écologique». On les conduit ensuite au «Visitor's Center» où leur sont proposés, à la vente, le catalogue souvenir, des tee-shirts et autres gadgets à l'emblème de la maison. Il y a aussi, et surtout, les droits demandés à la Presse pour effectuer des reportages in situ. La chaîne de télévision française Antenne 2 a payé 25 000 dollars le tournage de son émission du 10 octobre 1991! La «Space Biosphère Venture» (SBV), société privée propriétaire et gestionnaire de l'entreprise, tient l'essentiel de ses fonds de Edward Bass, magnat texan du pétrole, possesseur d'immenses domaines dans le monde et sponsor de plusieurs projets écologiques. Il est lui-même tout dévoué à l'initiateur-concepteur de Biosphère 2: John Allen, un curieux personnage. Qu'on en juge. Celui-ci, auteur de pièces de théâtre sous le pseudonyme de Johnny Dolphin, dirige d'abord une usine de traitement d'uranium. Dans les années 1970, il devient gourou de la communauté «Synergia», au Nouveau-Mexique. Il s'agit d'un phalanstère réunissant des fervents du bouddhisme et de la numérologie qui se déguisent en animaux et interprètent des pièces de science-fiction signées... J. Dolphin et relatant des voyages sur la planète Mars. Edward Bass, adepte de la secte, subissait la forte influence de son gourou, au point que, selon les révélations d'une ancienne disciple, ce dernier allait jusqu'à le molester (détail paru dans le journal texan local «Star Telegram»). Le concepteur de Biosphère 2, John Allen, s'inspire d'abord de «l'hypothèse Gaïa» émise en 1910 par le géologue russe Vernadsky et popularisée au cours des années 1970 par James Lovelok, médecin-ingénieur de la NASA. Selon eux, la Terre serait le plus grand organisme vivant auto-suffisant. Un tout, dont nous sommes des composants d'atomes périssables... Ensuite, l'ex-gourou de «Synergia» est convaincu que notre civilisation moderne court à sa perte. Il s'agit donc, pour lui, de préparer «l'élite d'une nouvelle civilisation planétaire», apte, en cas de guerre nucléaire ou de cataclysme écologique mondial, à émigrer sur des «refuges» installés ailleurs, dans le système solaire. Dans ces «sanctuaires de l'espace», se développeraient des «formes de vie supérieure» susceptibles de venir repeupler la Terre «quand les cieux auraient commencé de s'éclaircir». Les «bionautes» se présentent comme les mutants potentiels des générations à venir. Ces thèmes sont exposés dans le «Biosphère Catalog» vendu aux visiteurs du centre expérimental. Il en ressort un double objectif avoué: 1. Disposer d'un puissant modèle d'études d'écologie fondamentale, destiné à préciser et à contrôler les facteurs intervenant dans le fragile équilibre de l'écosystème terrestre. 2. Contribuer à la conquête de l'espace par la mise au point d'environnements clos permettant à l'homme de coloniser la Lune et Mars dans un proche avenir. La Space Biosphère Venture a financé, à hauteur de 20 millions de dollars, la création d'un «Institut d'études Biosphériques» qui n'est, en réalité, qu'un banal laboratoire d'écologie au sein de l'Université de Yale. Prestige usurpé, car, paraît-il, ses diplômes n'ont pas de valeur vraiment reconnue. Aujourd'hui, rares sont les scientifiques américains qui défendent le projet. Ce qui se dit à l'Université d'Arizona est significatif. Son vice-président concède: «si cela peut aider à mobiliser les gens aux problèmes de l'environnement, pourquoi pas?» Le Directeur du Département des terres arides lâche: «toute cette histoire m'horripile, c'est une véritable foutaise!». Quant à la NASA, elle juge le projet «trop ambitieux et, d'emblée, trop complexe». Certains, à juste titre, vont jusqu'à qualifier l'expérience de «délire Nouvel Age déguisé en pseudo-science»! N'annonçait-on pas, début novembre, que la teneur en CO2 devenait alarmante à l'intérieur de «la bulle»: six fois celle existant, en moyenne, dans l'atmosphère! Au point qu'on évoquait déjà l'arrêt de l'aventure... D'ailleurs, un mois plus tard, l'atmosphère sous la «bulle» étant devenue irrespirable, une injection de 15 000 m3 d'air frais extérieur dut être pratiquée d'urgence. Échec flagrant de l'autonomie annoncée sur deux ans! Pour conclure, deux réflexions s'imposent. D'abord, quand on mesure le degré de perfection des phénomènes naturels qui régissent la vie sur notre Terre depuis qu'elle existe, on ne peut que s'écrier, comme David: «0 Dieu, Tes oeuvres sont admirables, et mon âme le reconnaît bien!» (Psaume 139, 14). Une impressionnante machinerie, coûteuse, complexe, délicate, éphémère, est nécessaire, dans Biosphère 2, pour essayer de reproduire très imparfaitement quelques cycles essentiels à l'équilibre de l'écosystème qui, à l'extérieur, forgé par les mains du Créateur, fonctionne seul... Ensuite, cette expérience typiquement Nouvel Age révèle une ancestrale perversion du coeur humain: vouloir faire son bonheur et son salut sans Dieu. Biosphère 2 ne vise-t-il pas à être, en même temps, un Éden, une Arche de Noé et une Babel du XXIe siècle? John Allen, son initiateur, devine bien que nous allons à une catastrophe planétaire. Mais il ignore que quelques hommes, fussent-ils «une élite», ne rétabliront pas, ici-bas, ce que l'écrasante majorité des autres détruit, dans son aveuglement. Nul vaisseau spatial ne pourra soustraire des privilégiés au jugement universel qui vient. Moins encore leur permettre de trouver asile ailleurs dans le cosmos, car tel n'est pas le plan divin. Quand l'emprise du mal sera à son comble, le Seigneur Lui-même enlèvera Ses élus à Sa rencontre, dans les airs (l Thessaloniciens 4, 17). Puis, au «Jour de Dieu», la Terre sera détruite, les cieux enflammés se dissoudront, les éléments embrasés se fondront. Alors, viendront «le ciel nouveau et la nouvelle Terre où la justice habitera» (2 Pierre 3, 12-13). Jésus a promis de nous y préparer une place et, a-t-il précisé, «il y a plusieurs demeures dans la maison de Mon Père» (Jean 14, 2). Telle est l'espérance chrétienne. La nôtre. Tout le reste n'est qu'illusion trompeuse. Henri Gras © AVÈNEMENT Février 1992 No 38
EXPÉRIENCE: Les huit hommes et femmes qui participaient à l'expérience «Biosphère 2» (notre photo) sont sortis de la bulle de verre dans laquelle ils étaient entrés il y a 2 ans (voir L'AVÈNEMENT n°38). Sous le couvert de la science, un milliardaire texan avait tenté de créer un Éden artificiel. Les huit «cobayes» n'ont rien voulu dire de leurs relations pendant cette vie «autarcique». Ils n'ont surtout pas révélé s'ils en ressortaient plus heureux. © AVÈNEMENT Novembre 1993 No 65
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Souvent le débat s'est résumé en une polémique entre le Sud et le Nord. Le compromis décidé de justesse sur le financement des mesures à prendre parle bien d'un 0,7% du PNB pour aider le tiers-monde, mais il n'est pas contraignant. La convention relative à la bio-diversité, pour la protection des espèces animales et végétales ne comporte pas de disposition concrète et les États-Unis, grands pollueurs, ne l'ont pas signée. Enfin, la convention sur les changements climatiques visant à limiter «l'effet de serre» par émission de gaz carbonique n'est qu'un accord-cadre sans délai ni objectif précis. Il y a là, indiscutablement, une grave interpellation à laquelle fait écho le texte biblique qui déclare que Dieu «détruira ceux qui détruisent la terre» (Apoc. 11, 18). À tout ce bruit correspond une croissance formidable, dans la foulée du Nouvel Âge, d'une véritable mystique de la terre ou religion écologique. Au début de 1989, l'hebdomadaire américain «Time» déclarait, sur sa couverture, la planète Terre «homme de l'année». Ceci rejoignait directement les théories bizarres du physicien britannique James Lovelock considérant notre planète comme un être vivant que tout un courant, notamment le Nouvel Âge, appelle Gaïa. Parallèlement, un peu partout, les résultats électoraux souvent spectaculaires des partis écologistes semaient l'émoi dans le monde politique, mais aussi chez les scientifiques. En réaction à cette montée d'un écologisme qui effraie (pluies acides, couche d'ozone en diminution, effet de serre etc.), des hommes de science réputés comme Haroun Tazieff, critiquent vertement ceux qui annoncent sans cesse la fin du monde. On parle maintenant de «terrorisme écologique» et, début avril, s'est créé un «Comité de réflexion pour un écologisme démocratique», constitué de savants de plusieurs discipline et appuyé notamment par quatre Prix Nobel. Ce Comité dénonce un écologisme qui présente de très inquiétants symptômes: «une dérive... qui transforme l'écologie en dogme, en nouvelle religion», ou «des ambiguïtés politiques» qui vont du gauchisme le plus extrême à des théories naturalistes qui évoquent le nazisme. D'autres soulignent «l'irréalisme économique des écologistes». Enfin, le peu de sérieux scientifique de nombre d'affirmations des milieux «écolos» font réagir plusieurs Prix Nobel. Tout ceci a débouché, entre autres, sur un manifeste qui s'en prend aux «gourous et aux charlatans» de l'écologisme irrationnel. Après la prise de conscience des graves menaces planant sur notre planète, une réaction très forte se développe donc maintenant contre les excès d'un écologisme irrationnel et mystique. Pouvons-nous espérer arriver finalement à un équilibre entre les uns et les autres? C'est possible et même souhaitable, mais la solution, la vraie, celle qui s'attaquerait aux causes et pas seulement aux effets, ne serait-elle pas spirituelle? Certains réalisent que le mépris du Créateur a conduit au mépris de la création et logiquement à celui des créatures que nous sommes, menaçant finalement même notre survie. Quelqu'un est venu et a dit: «Je suis venu non pour juger le monde, mais pour sauver le monde» (Jn 12, 47). Un nombre croissant de personnes réalise que c'est Jésus-Christ qui est la réponse, parce que Lui change le coeur de l'homme, ses motivations profondes et sa façon d'agir. Comment cette nécessaire transformation peut-elle devenir réalité pour chacun de nous? La Bible révèle le chemin dans un texte merveilleux: «Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s'humilie, prie, et cherche ma face, et s'il se détourne de ses mauvaises voies – je l'exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays» (2 Chron. 7, 14). La seule solution aux formidables menaces et contradictions de notre temps, c'est le retour à Dieu, la repentance des mauvais choix, des fausses priorités de l'égoïsme et du matérialisme, c'est l'appropriation du salut qui nous est offert par Jésus-Christ. La main de Dieu se tend vers nous, c'est celle du Sauveur crucifié. Il nous appartient de la saisir pour le salut ou de la refuser, pour la perdition. Faisons le bon choix! Jacques Beauverd © AVÈNEMENT Août 1992 No 50
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FAIRE LE PLEIN EN TROIS MINUTES AVEC
«L'ESSENCE ÉLECTRIQUE»
Des scientifiques israéliens ont développé un nouveau type de réservoir d'énergie – la Poste allemande envisage son utilisation dans des véhicules électriques. Sur le terrain d'essai du TÜV de Bavière situé à Munich, on teste pour le moment un véhicule électrique dont le système de batterie devrait révolutionner la technologie des transports. Le réservoir d'énergie de ce véhicule pilote porte la référence officielle M-LJ9199 et dépasse largement sur le plan technique tous les systèmes de batterie disponibles actuellement pour les automobiles électriques: il est plus léger, moins coûteux, ne se décharge pas de lui-même et présente une durée de vie pratiquement illimitée. En outre, ce système ne nécessite plus du tout un chargement de plusieurs heures à une prise électrique: le plein «d'essence électrique» est fait en quelques minutes seulement. L'histoire de ce succès a commencé voici environ cinq ans dans le laboratoire de Jérusalem de la société californienne LUZ. Cette entreprise avait embauché une immigrante russe, le professeur Ina Gaktin, une physicienne qui faisait des recherches sur les propriétés énergétiques du zinc. On sait depuis des décennies déjà que le zinc permet de fabriquer des batteries présentant une grande densité énergétique. Même les petites piles standard de 1,5 volt contiennent une électrode de zinc qui produit de l'énergie par oxydation. Toutefois, cette densité énergétique est loin de suffire pour la batterie d'une voiture électrique. Afin d'accroître la puissance des batteries de zinc, il «suffit» d'augmenter la surface active de l'électrode de zinc, afin d'obtenir une capacité et une densité énergétiques supérieures. Toutefois, la très fine poudre de zinc nécessaire est extraordinairement inflammable et donc pratiquement impossible à travailler. Pourtant, alors que le perfectionnement de la batterie en zinc avait depuis longtemps été abandonné par la plupart des laboratoires de recherches, Ina Gaktin a trouvé la solution. Elle a mis au point un procédé simple de fabrication de «poussière de zinc non inflammable» qui permet de fabriquer sans danger des électrodes poreuses présentant une surface interne extrêmement importante. Plongées dans une solution d'hydroxyde de potassium faiblement dosée et approvisionnée en oxygène, les petites électrodes spongieuses de zinc deviennent des génératrices d'électricité très puissantes. Densité énergétique: 300 kilowatts/heure, c'est-à-dire dix fois plus qu'une batterie au plomb. Depuis lors, les experts de l'industrie de la batterie et de l'automobile se rendent à Jérusalem pour vérifier de visu la capacité de la nouvelle batterie au zinc. Le mode de fabrication de cette poudre de zinc miraculeuse est tenu secret par la société Electric Fuel Limited (EFL) – nom de la société de Jérusalem employant quelque cinquante personnes après la faillite de la maison mère californienne. Les droits de licence s'élèvent à plusieurs millions. Les nouvelles batteries en zinc provenant d'Israël intéressent particulièrement la Bundespost allemande. Les consultants de cette administration, la société Detecom de Bonn, analysent actuellement si la Poste peut utiliser des véhicules électriques pour la distribution du courrier. Selon Günter Böhm, chef de projet chez Detecom, les batteries disponibles aujourd'hui ne sont pas du tout appropriées à l'utilisation dans des véhicules automobiles de la Poste: capacités trop faibles, temps de chargement trop long et durée de vie trop limitée excluent toute exploitation à l'échelle d'une grande flotte de véhicules pour des raisons de rentabilité. L'ancien président du directoire de la société Flachglas AG, actuel président du conseil de surveillance de la Poste, Walter Trux, a eu connaissance de l'existence du système de batterie révolutionnaire en provenance de Jérusalem et s'est immédiatement engagé en faveur de cette énergie «très écologique». L'actuelle série de tests menés au TÜV de Bavière, pour lesquels une Mercedes électrique de 3,5 tonnes a été équipée de cellules au zinc EFL, a d'ailleurs été lancée et financée par la Poste. L'ingénieur du TÜV, Gebhard Krebs, qui dirige les essais à Munich se montre tout à fait fasciné par cette nouvelle batterie: même lorsque le véhicule a séjourné trois jours dans une chambre froide à -20°, la batterie fournit immédiatement suffisamment de puissance; sur route, son comportement en accélération et en roulage est parfaitement comparable à celui du véhicule à moteur diesel correspondant. Günter Böhm a indiqué que les tests en circulation avec arrêts fréquents effectués sur une Mercedes classe C 180E chargée avaient permis d'atteindre une portée de 300 kilomètres (ce chiffre serait même de 500 kilomètres pour une VW Golf). Avec cette capacité de batterie, les véhicules pourraient fonctionner pendant au moins une semaine. Ensuite, il n'est pas prévu de charger la batterie en la raccordant à une prise électrique, mais de retirer simplement les électrodes en zinc usagées (oxydées) de la batterie modulaire pour les remplacer par de nouvelles. Durée de ce «plein d'essence électrique»: trois minutes. C'est à la fin du mois d'août que la Poste annoncera officiellement à l'opinion publique le succès des tests réalisés sur cette batterie. Cette batterie en zinc ne pollue pas. Les électrodes usagées sont régénérées sans problèmes lors d'un processus spécial employant de l'énergie électrique fournie par une centrale, voire des cellules solaires. Cette manoeuvre peut être exécutée dans tous les endroits où du courant (bon marché) peut être produit. Les batteries en zinc montées dans le véhicule pilote de Munich sont par exemple «alimentées» par du courant solaire provenant du désert de la région de Jérusalem, puis amenées par avion en Bavière. Les résultats du test sont tellement encourageants que la Poste décidera probablement de remplacer une partie de sa flotte diesel par des véhicules électriques avec batteries EFL. Toutefois, il faut tout d'abord trouver un constructeur automobile qui soit prêt à produire les véhicules selon les prescriptions de la Poste et à inclure dans le programme les systèmes d'accumulateurs électriques développés à grands frais. Walter Trux craint que l'industrie allemande ne perde éventuellement une chance d'innovation importante. Il laisse entrevoir que des groupes automobiles étrangers auraient déjà manifesté leur intérêt pour la construction de véhicules EFL. Toutefois, tous conserveront leurs chances lors de l'adjudication du projet.
Le nouveau système de batteries est particulièrement adapté pour le fonctionnement en flotte, car tous les véhicules reviennent vers un dépôt commun, où peut s'effectuer le remplacement des électrodes. Böhm imagine aisément que de tels dépôts soient équipés de centrales thermiques en montage bloc avec chauffage à distance, capables de produire efficacement de la chaleur et de l'énergie électrique. Les prévisions de Trux vont même plus loin. Il est convaincu que ces nouvelles batteries ouvrent l'ère de la prépondérance des automobiles électriques par rapport aux actuels véhicules à moteur diesel ou à essence. L'industrie automobile risque d'assister au déclin de ses systèmes actuels de moteurs à combustion interne avec batteries traditionnelles. Les batteries en zinc travaillent en circuit fermé: elles sont transportées par bateau le cas échéant dans des régions riches en énergie solaire ou hydraulique ou régénérées dans de grandes centrales. Peut-être sera-t-il possible, du moins il l'espère, de remplacer les électrodes en zinc spongieuses par un «liquide de zinc» très énergétique. Les automobiles pourraient ainsi s'approvisionner tout simplement en «liquide électrique» à une pompe. (DW) © Nouvelles d'Israël 08 / 1993
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FORÊTS ANCIENNES, LA PEAU DE CHAGRIN Des écologistes dénoncent le «pillage» par les Occidentaux des forêts tropicales. La situation se révèle plus complexe. La recherche de solutions conciliant protection naturelle et développement économique ne fait que commencer. Après trois jours d'occupation, en rade de Sète, du navire Agia Irène transportant du bois exotique en provenance du Liberia, les militants de Greenpeace ont finalement dû quitter le pont le 27 février au soir. «Nos militants ont été délogés à coups de gaz lacrymogènes, assène, furieux, Ludovic Frère, coordinateur de l'opération d'arraisonnement et chargé de la campagne Forêts de Greenpeace France. La position du gouvernement français dans ce trafic est lamentable.» Par cette action coup de poing, l'organisation écologiste voulait empêcher le débarquement de plus d'un millier de troncs de niangon et de framiré et déclencher, par la même occasion, une prise de conscience médiatique sur la situation des forêts anciennes, mises à mal par l'exploitation forestière abusive. Dépeint de cette façon, le tableau semble clair. Dans le détail, c'est un brin plus complexe. La définition même de «forêts anciennes» pose problème. Disons, que ce sont des forêts peu touchées par l'exploitation industrielle et abritant des espèces ancestrales! Précisément, pour le Liberia, ce classement est sujet à caution, les arbres ayant entre 60 et 100 ans. Ici donc, la bataille se situe à un autre niveau, plus politique. «Je ne suis pas toujours d'accord avec les actions de Greenpeace, dit Marie-Claude Smouts, directrice de recherche au Centre d'études et de recherches internationales de la Fondation nationale des sciences politiques, mais je les approuve totalement dans le cas du Liberia. Ce qui s'y passe est un véritable scandale. Charles Taylor, son président, utilise la forêt pour s'enrichir personnellement: il a donné de gigantesques concessions à une compagnie forestière l'Oriental Timber Company, une société fortement soupçonnée de trafic d'armes et de pierres précieuses. La France a sa part de responsabilité dans cette situation puisqu'elle a été l'un des seuls pays à refuser l'embargo demandé par les Nations unies.» Si la situation libérienne n'est pas forcément emblématique de celle des forêts anciennes, elle l'est peut-être de la déforestation massive engendrée par la prédation des grandes compagnies forestières. Mais là encore, les avis divergent. «Selon le Xe congrès forestier mondial Eurofor, dit Jean-Marc Roda, chercheur au Cirad-forêt, la destruction des forêts tropicales humides dans le monde est imputable pour 6% à l'exploitation forestière et pour 86% à l'agriculture et à l'élevage. L'immense majorité de la déforestation est en fait causée par la pression démographique qui engendre une compétition quant à l'utilisation des sols, donnant l'avantage à l'agriculture. Les gens brûlent les forêts, libérant de la place pour planter de quoi manger.» Pour la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) et l'OIBT (Organisation internationale des bois tropicaux), parmi les autres causes de la déforestation, viennent l'élevage intensif, la collecte de bois de feu, les incendies et l'industrialisation. L'exploitation industrielle du bois n'est qu'un facteur aggravant mais pas le mal absolu qui saigne les forêts à blanc. Les organisations non gouvernementales, dont Greenpeace, rejettent évidemment ce classement, et concentrent leurs griefs sur les professionnels du bois. Comme souvent, la vérité est peut-être entre les deux. En tout cas, il est certain que, dans la majorité des pays – les exceptions concernant surtout les États africains –, l'essentiel de la production est utilisé sur place. C'est ce qui se passe au Brésil mais également en Russie ou au Canada. Concernant les pays importateurs, bien que la France soit dans le peloton de tête européen, elle ne représente presque rien, et l'Europe pas beaucoup plus, devant la Chine, le Japon, l'Inde et Taiwan. En gros, l'Occident ne compte que pour 2% de la consommation mondiale de grumes tropicales. Si la France arrêtait d'importer du bois tropical, cela n'aurait presque aucune incidence sur la situation mondiale. Une certitude: la déforestation mondiale progresse à la vitesse d'un cheval au galop: depuis 8000 ans, 80% des forêts anciennes ont disparu, «essentiellement dans les régions tempérées, en permettant aux pays occidentaux de construire leur développement économique, note Jean-Marc Roda. Il est maintenant difficile de dire à des pays pauvres de ne pas refaire ce qu'ont fait avant eux les pays riches.» Chaque année, ce ne sont pas moins de 10 millions d'hectares qui sont déboisés, soit l'équivalent d'un terrain de football toutes les deux secondes. C'est la forêt amazonienne qui est la plus durement touchée. Non seulement, la déforestation ne diminue pas depuis vingt ans, mais les parcelles rasées sont de plus en plus grandes. À ce rythme, estiment certains spécialistes, les forêts anciennes ne seront plus qu'un souvenir d'ici à une cinquantaine d'années. Sanctuariser ces zones n'est pas forcément une bonne solution. En Indonésie, comme dans certains pays d'Afrique, le gouvernement a utilisé l'alibi de la protection forestière pour déloger les habitants des zones concernées, rasant les villages au lance-flammes ou au bulldozer. Au grand dam des associations écologistes. «C'est un des aspects les plus décourageants de l'écopolitique forestière, déplore Marie-Claude Smouts. Dès qu'une mesure positive est prise, une contre-mesure survient, qui ruine tous les efforts entrepris.» Dans un mois, débute à La Haye, aux Pays-Bas, la Convention sur la diversité biologique. Un large volet sera consacré au sort des forêts anciennes. Aucun traité n'est à attendre d'une telle réunion. Au mieux, y dénoncera-t-on la contrebande, l'abattage illégal. Ne nous leurrons pas. Des besoins en bois, il y en a et il y en aura de plus en plus dans les années à venir. Sera-t-il possible de satisfaire ces besoins sans porter trop durement atteinte à la diversité biologique? Faute d'un véritable inventaire sur les richesses que recèlent les forêts anciennes, il est à craindre que le choix des zones à conserver et de celles à sacrifier restera impossible à faire, et procédera du pur arbitraire économique. Hervé Ratel Pour en savoir plus: Forêts tropicales, jungle internationale, Marie-Claude Smouts, Presses de Sciences Po. Les Mille et Une Forêts, Ludovic Frère, Favre/Greenpeace.
(Science&Avenir/SOSPlanète/CPDH) ajouté le 10/5/2002 © Voxdei
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GRENOUILLES: QUESTIONS DE TEMPS! Les touristes qui voyagent dans des pays ou des régions à forte «pression écologique», comme l'Allemagne, peuvent voir des panneaux assez étonnants, invitant les automobilistes à éviter les grenouilles qui traversent la chaussée, ces batraciens ont même droit à des tunnels qui les font passer d'un côté de la route à l'autre! Il faut dire que les 4500 espèces recensées (d'autres sont découvertes chaque année) sont menacées de disparition. Et c'est bien dommage. Car les amphibiens – autre nom des batraciens – sont des animaux extraordinaires. «Qui ne reconnaît chez les animaux la preuve que la main de l'Éternel a fait toutes choses?» s'étonnait déjà Job (11, 7). Le développement des grenouilles a d'abord de quoi réconcilier les chrétiens créationnistes et leurs amis évolutionnistes (1); sortant de l'oeuf voici un têtard qui, taxonomiquement, c'est-à-dire en tenant compte des lois sur la classification des êtres vivants, est un poisson puisqu'il est doté de nageoires, de branchies et que la structure de son coeur est typique des poissons; mais en trois semaines, ce poisson devient grenouille, il fait tomber sa queue, s'invente des poumons, se fait pousser quatre pattes et sort de l'eau! Les batraciens sont des poissons qui, en quelques jours, deviennent vertébrés tétrapodes alors que les biologistes darwiniens estiment que 150 millions d'années sont nécessaires à l'évolution séparant le poisson du reptile! Et encore, selon ces scientifiques, ce nouveau reptile avait des écailles! Les batraciens à peau nue seraient apparus beaucoup plus tard, si l'on en croit ces biologistes néo-darwiniens, et n'auraient pas évolué depuis 180 millions d'années. Nos grenouilles seraient donc, selon eux, de «véritables fossiles vivants qui ont vu passer les dinosaures comme ils ont vu les reptiles coloniser la terre ferme, les oiseaux commencer à voler et les mammifères envahir la planète» (Science et Vie, juillet 1990). Le développement d'un amphibien est donc exceptionnel. Mais ce n'est pas tout. Certaines grenouilles arrivent à affronter des températures de – 30° C., l'hiver, en se transformant en glaçon vivant! Ainsi les rainettes peuvent vivre sans bouger, sans respirer, sans que le sang circule, avec un coeur qui a cessé de battre: 90 à 99% du travail chimique du corps est arrêté. Comment cette mort apparente est-elle possible? Simplement parce que les rainettes contrôlent leur congélation: leur organisme qui contient 65% d'eau (autour et à l'intérieur des cellules) fabrique de petites protéines qui favorisent la formation de cristaux de glace, dès que leur cerveau perçoit une diminution de la température ambiante; ces protéines attirent les cristaux de glace dans les liquides situés à l'extérieur des cellules, c'est-à-dire là où ils seront le moins toxiques pour la grenouille. Mais une menace existe: que ces cristaux, en se déplaçant, fusionnent et congèlent mortellement l'animal. Qu'à cela ne tienne, l'antigel est prêt: le sucre. Des laboratoires canadiens ont montré, par exemple, que les grenouilles des bois absorbent jusqu'à 45 grammes de sucre par litre de sang (à titre de comparaison, au-delà de 4 grammes, l'homme est menacé de diabète grave); cette quantité massive de sucre contrôle la solidification en limitant la taille des cristaux de glace qui sont déjà en place. Et dès que la température devient plus clémente, l'animal se réveille et reprend sa vie normale! Ces métamorphoses sont donc bien extraordinaires. Comme l'est l'image que les batraciens se sont forgée chez les hommes. Image double, faite à la fois de bienveillance et de répulsion. La seule coïncidence de la ressemblance explique-t-elle que, dans la célèbre émission satirique «le Bébête Show», à la télévision, le président François Mitterrand soit représenté sous les traits d'une grenouille... qui se fait appeler «Dieu»? Déjà les Égyptiens de la haute Antiquité accordaient une valeur sacrée aux grenouilles: elles représentaient la fertilité et étaient associées aux dieux Hapi et Ekt. Cela explique sans doute la deuxième plaie décrite dans le livre de l'Exode (8, 1-11); censées symboliser la vie, les grenouilles offrirent l'image de la mort et de l'infection. Animal classé impur dans le Lévitique (11, 10), la grenouille prête son apparence aux esprits impurs qui sortent de la bouche du dragon de l'Apocalypse (16, 13). Ce danger que représente, spirituellement, la grenouille a sans doute eu une influence sur les légendes selon lesquelles les crapauds sont les plus fidèles alliés des sorcières dans leurs décoctions. La réalité physique n'est cependant pas étrangère à cette répulsion qu'inspirent les batraciens: chez ces animaux incapables de boire, la peau joue un rôle déterminant pour l'absorption et l'excrétion de l'eau, d'où la présence de glandes qui sécrètent un liquide protecteur visqueux parfois repoussant; en outre, d'autres glandes, souvent réparties derrière les yeux, émettent un liquide plus ou moins toxique quand le batracien se sent traqué. Ce venin de certaines grenouilles a été utilisé par des Indiens d'Amérique latine pour empoisonner leurs flèches; les effets du venin de la «grenouille des fraises» par exemple se rapprochent de ceux du curare. Notre société a hélas aussi découvert le pouvoir hallucinogène de certaines de ces sécrétions, notamment chez les crapauds. Le biologiste Jean Rostand l'avait déjà noté et, à la suite d'un rapport du service de lutte antidrogue américain, certains Etats ont interdit le droit de lécher la peau des crapauds! En France, ce sont les cuisses de grenouilles qui sont particulièrement appréciées, plaisir gastronomique qui coûte la vie à près de 10 000 tonnes de batraciens chaque année: d'où l'importante diminution des grenouilles vertes et rousses en Europe. Cette tendance trouve pourtant d'autres explications: les abreuvoirs métalliques pour bétail, plus hygiéniques, ont remplacé dans nos campagnes les mares ou les étangs souvent comblés ou asséchés. Les batraciens ont ainsi perdu, petit à petit, leurs abris naturels. La pollution des rivières n'a rien arrangé. Aux deux bouts de la chaîne, les batraciens sont également agressés: les pesticides et insecticides ont tué les insectes dont ils sont friands tandis que l'introduction de poissons pour la pêche a favorisé leurs prédateurs privilégiés. Le déclin des amphibiens se vérifie partout dans le monde, inexorablement: de l'Australie aux montagnes Rocheuses, des variétés autrefois importantes sont devenues quasi inexistantes. Plus grave: même dans les parcs nationaux américains, pourtant sévèrement protégés de toute pollution, les batraciens disparaissent. D'autres causes sont avancées, comme les pluies acides ou les sécheresses prolongées. Mais aucune n'est vraiment satisfaisante. Le rétrécissement de la couche d'ozone est également évoqué: les rayons ultra-violets nocifs qui ne sont plus retenus par cette couche seraient mortels pour les batraciens, sensibles de la peau, si importante pour leur équilibre physique. La disparition des batraciens n'est pas sans conséquences pour l'écosystème: sur le continent indien ou dans la vallée du Nil, la diminution du nombre des grenouilles a permis aux moustiques de proliférer, d'où une recrudescence de la malaria; d'autres insectes nuisibles, débarrassés de leurs prédateurs amphibiens, s'attaquent, eux, gravement aux rizières, source de nourriture pour de nombreuses populations. Pour tenter d'expliquer ces disparitions, un Institut mondial de surveillance des amphibiens a été créé: une vaste enquête scientifique est lancée dans vingt points du globe. Les spécialistes veulent être sûrs que les grenouilles, crapauds et autres salamandres ne sont pas les premières victimes d'un phénomène inconnu qui pourrait atteindre également l'homme. Non sans ironie, les batraciens justifieraient alors leur réputation de baromètres! Parties de leur bocal, les grenouilles annonceraient aux hommes la pluie du jugement (voir Luc 17, 29 et 30) et le soleil de justice (Malachie 4, 2)! Michel Béghin
(1) en schématisant, disons que, pour expliquer l'origine de la terre et des êtres vivants, les créationnistes s'en tiennent strictement aux chapitres 1 à 3 de la Genèse tandis que les évolutionnistes leur donnent une perspective plus large, appuyée sur des analyses scientifiques. © AVÈNEMENT Juillet 1991 No 28 / P 17
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