N'Y A-T-IL QUE LES VACHES QUI SOIENT FOLLES?
Cet article est une réflexion
chrétienne sur l'actualité
L'actualité me pousse à
réfléchir sur notre responsabilité dans ce monde. L'alimentation, la
question du clonage, le statut de l'embryon, l'euthanasie et le concept
de la famille connaissent de tels bouleversements que nous devrions
nous arrêter pour nous demander dans quelle direction va l'humanité. Il
est merveilleux de pouvoir accroître nos connaissances sur le monde qui
nous entoure, mais il est effrayant de voir comment certains ambitieux
se prennent pour des dieux pouvant triturer et modifier à leur guise
les êtres vivants. Je crois qu'il est du devoir des églises bibliques
d'avertir leurs concitoyens de l'issue de ces choses.
Ce qui a rendu les vaches folles
Pressés par l'endettement et par des impératifs de productivité, nombre
d'agriculteurs européens ont accepté de modifier le régime de leurs
animaux. Depuis toujours, le bétail mange de l'herbe et des céréales.
Mais certains ont jugé bon d'utiliser les carcasses pour faire des
aliments à moindre coût. Les vaches ont dû manger leurs congénères
réduits en poudre. Par économie, des fabricants de farines animales ont
réduit la température de cuisson des abats. Cela a multiplié les
risques de contamination pour donner l'épidémie de vache folle que nous
connaissons. Par manque de prudence, certains savants ont déclaré que
cette maladie des vaches ne pouvait se transmettre aux hommes.
Aujourd'hui, des personnes sont mortes parce que l'ESB a fait un saut
des vaches jusqu'à l'homme.
Il y a donc eu imprudence et manipulation. Dans le recueil de
conférences «Santé et maladie», écrit en 1923 par Rudolf Steiner, on
pouvait lire: «Que se produirait-il donc si, au lieu de végétaux, le
boeuf se mettait à manger de la viande? Il se remplirait, notamment,
d'acide urique et d'urate. Or l'urate a, quant à lui, des habitudes
particulières: il a un faible pour le système nerveux et le cerveau. Si
la vache mangeait directement de la viande, il en résulterait une
sécrétion d'urate en énorme quantité, l'urate irait au cerveau et la
vache deviendrait folie.» (*)
Tout un chacun peut se demander si ce qu'on lui propose dans son
assiette n'est pas un futur poison pour lui et ses enfants. Dioxines,
hormones, produits cancérigènes, OGM, farines animales, où s'arrêtera
la liste? On peut dégager au moins trois attitudes qui ont conduit à
cette catastrophe alimentaire: 1) la violation de lois naturelles
ancestrales - 2) l'appât du gain; 3) l'absence de respect des êtres
vivants.
La Bible explique que Dieu a créé le bétail et qu'Il lui a donné
l'herbe verte pour nourriture 1 Gen. 1: 30. Le fait de ne pas se soucier de
ce que la Bible enseigne a conduit certains hommes à violer ce que Dieu
avait clairement établi. Le résultat est une épidémie dont les suites
seront graves.
La Bible parle aussi des conséquences graves entraînées par l'amour de
l'argent: «L'amour de l'argent est une racine de tous les maux:
quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi et se
sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments.» 1 Tim. 6: 10.
Enfin, la Bible prédit le jugement de Dieu sur ceux «qui détruisent la
terre» Apoc. 11: 18, c'est-à-dire tous ceux qui
souillent, gaspillent, méprisent, polluent et maltraitent la nature.
Et l'homme créa son
double...
Le clonage des êtres humains fait rêver. Cela permettrait aux
homosexuels ou à ceux qui désirent se reproduire en plusieurs
exemplaires d'avoir des enfants qui leur ressemblent. Certains médecins
imaginent déjà des banques de clones où nous pourrions puiser les
cellules en bon état pour remplacer nos mauvaises cellules.
L'Angleterre autorise le clonage et l'utilisation des embryons
surnuméraires à des fins thérapeutiques. La France vient de l'autoriser
sauf pour le clonage reproductif.
Placées entre les mains d'hommes ou de sociétés sans scrupules, les
manipulations génétiques peuvent devenir un instrument de cauchemar. La
secte Raël, par exemple, fondée par le Français Claude Vorillon,
enseigne que nous sommes des clones créés par les extra-terrestres.
Elle propose de cloner des enfants au travers de sociétés off-shore
comme Clonaid. Cela servirait pour des couples homosexuels ou pour ceux
qui aimeraient «refaire» un enfant qui est mort. Un couple américain a
versé 3 millions de francs à la secte pour qu'elle clone leur fille de
10 mois qui venait de décéder, à partir de cellules prises dans son
corps. Les experts mondiaux en génétique condamnent ce projet. Le
professeur lan Wilmut, qui a «créé» la brebis Dolly à l'Institut Roslin
d'Édimbourg, a qualifié de «malencontreuse - cette expérience. «Nous
sommes sincèrement désolés pour les couples qui ont perdu un enfant.
Mais on ne peut pas ramener cet enfant. Les gens devraient réaliser que
c'est une vérité biologique. De plus, il me paraît criminel d'essayer
cela sur un être humain.»Article du Daily Express, 10
nov. 2000 par Toby Moore à New York et Michael Hanlon à Londres. Lee Silver, un biologiste de
l'Université de Princeton faisant autorité dans le clonage, a ajouté:
«Comme la secte Aum au Japon a pu recruter des chimistes hautement
qualifiés pour mettre au point son gaz sarin et empoisonner le métro de
Tokyo, je parie que les raéliens trouveront les biologistes qui
voudront réaliser le clonage pour eux.» Article du Daily Express, 10
nov. 2000 par Toby Moore à New York et Michael Hanlon à Londres.
De toute évidence, certains hommes veulent totalement maîtriser la
procréation et manipuler l'être humain pour obtenir ce qu'ils veulent.
Dans un livre récent, le Pr Bernard Debré, ancien ministre et
professeur agrégé de médecine, explique que - tôt ou tard, on saura
isoler le gène codant pour déterminer la taille d'un enfant, la couleur
de ses cheveux ou de ses yeux, voire lui procurer le don de la musique.
Faudra-t-il s'en servir et programmer ces enfants avant de les mettre
au monde?» Pr Bernard Debré, La Grande
Transgression Génétique, éditions Michel Lafon, 2000.
N'est-ce pas de l'égoïsme extrême que de vouloir concevoir un enfant à
sa convenance?
J'aimerais ici dénoncer une immense hypocrisie. Bien que tous se
défendent de pratiquer l'eugénisme, ils y vont à grands pas.
L'eugénisme est «la science qui étudie et met en oeuvre les moyens
d'améliorer l'espèce humaine en cherchant, soit à favoriser
l'apparition de certains caractères, soit à éliminer les maladies
héréditaires.»Définition du Petit Robert. SOUS prétexte d'améliorer
l'espèce humaine, les hommes font un tri entre les enfants viables et
ceux qui ne le seraient pas. C'est de l'eugénisme.
La question est: sur quels critères choisit-on un enfant viable par
rapport à l'enfant que l'on veut avorter? Qui est en droit de choisir
entre les êtres humains? Les choses vont tellement loin que le
professeur Testart, qui a réalisé la première fécondation in vitro
française avec la petite Amandine, a déclaré: «Si l'être humain ne
respecte pas son oeuf il ne respecte pas l'humanité qui est dans l'oeuf
et si on ne respecte pas l'humain qui est dans l'oeuf ou le cadavre, on
va vers la barbarie.» Pr Testart, Le désir du Gène,
Paris, éd. F. Bourin, 1992.
Contrairement à ce que l'on
croit, la Bible encourage la recherche scientifique: «C'est par la
science que la maison se remplit de tous les biens précieux et
agréables.» Prov. 24:4.
Mais elle précise que la science doit être encadrée par des limites
très précises, c'est-à-dire le respect des lois naturelles et morales
établies par Dieu: «La crainte de l'Éternel est le commencement de la
science...» Prov. 1:7.
En touchant aux fondements mêmes de la vie, les savants s'aventurent
sur un terrain inconnu. L'épidémie de vache folle pourrait n'être qu'un
petit incident comparé aux troubles mondiaux que provoqueraient le
clonage et l'eugénisme. Et la bioéthique, qui est souvent bousculée par
les possibilités de guérison ou par l'appât du gain, n'est pas en
mesure d'arrêter ce mouvement effrayant.
.
Les limites de la bioéthique
Pour répondre à certaines questions difficiles, les gouvernements ont
mis en place des comités d'éthique. Mais l'éthique n'est pas comme la
loi de Dieu. La loi de Dieu est universelle, absolue, immuable et
vraie. De plus, elle vient d'un Dieu juste, aimant et absolument bon,
La bioéthique est une sorte de morale scientifique à géométrie
variable. Le Comité Consultatif National d'Éthique (CCNE) a déclaré que
«le foetus doit être considéré comme une personne humaine potentielle».
Que signifie cette expression «potentielle»? Pour beaucoup, le foetus
humain ne devient un enfant que «lorsque ses parents ont un projet
parental». Si ses parents n'en veulent pas, il n'est qu'un
foetus-objet, dont on peut se débarrasser à sa guise. En cas de
fécondation in vitro, les foetus supplémentaires sont congelés et
appartiennent aux parents pendant 5 ans. Après cela, la loi autorise la
recherche à utiliser ces embryons. Ils ne sont donc plus considérés
comme humains. Mais s'Ils ne sont pas humains, que sont-ils? Animaux?
Végétaux? Il n'existe pas d'autres formes de vie...
Un monde dangereux pour les
faibles
L'enfant à naître, le handicapé et le vieillard sont de plus en plus
menacés.
L'accroissement des avortements en Europe va de pair avec la poussée
pour l'euthanasie. La Hollande a entériné fin novembre 2000 la
légalisation de l'euthanasie. En 1999, les médecins hollandais
pratiquaient déjà annuellement 4000 euthanasies dont 1000 sans le
consentement du patient. La France pourrait suivre la même voie.
Notre monde est devenu dangereux parce que l'éclatement des familles et
les impératifs financiers priment sur l'amour et les soins.
Notre monde est dangereux pour le foetus qui dérange et qui est éliminé
sans qu'aucun avocat ne puisse le défendre. La légalisation de
l'avortement qui, au départ, visait à protéger les femmes des
avortements mal faits, a fini par banaliser l'avortement de confort.
Certains militants de l'avortement disent que la femme doit pouvoir
faire ce qu'elle veut de son ventre. Cela révèle encore une fois la
dureté des coeurs. L'embryon n'est pas le ventre. L'embryon est un
petit être dépendant de sa mère, certes, mais qui a une vie propre - et
un ADN propre - une personnalité, une âme propre. La mère, en le
portant, ne peut pas moralement le détruire comme il lui plaît. Elle a
la responsabilité de le nourrir parce qu'il dépend d'elle.
Comment peut-on militer pour les Droits de l'Enfant avec autant de
force et massacrer des bébés dans le sein de leur mère par milliers
chaque année?
Notre monde est dangereux parce
qu'il veut éliminer des personnes soi-disant non viables qui auraient
une vie passionnante. Voici un cas réel. Une mère syphilitique était
enceinte de son mari alcoolique. Ils avaient déjà un garçon atteint de
Trisomie 21 et une fille infirme et aveugle. Que faire? L'enfant à
naître avait plusieurs chances d'être atteint d'un mal congénital et
ses parents ne souhaitaient pas vraiment agrandir leur famille.
Devait-on procéder à l'avortement? Si oui, nous aurions tué Ludwig von
Beethoven...
Le procès fait à un médecin qui n'avait pas diagnostiqué la rubéole
chez une femme enceinte, fait frémir. Les parents ont soutenu que leur
enfant méritait une indemnisation pour «sa peine de vie». Cet enfant,
qui ne s'est jamais exprimé, n'aurait pas dû vivre, selon eux. Mais les
parents ont-ils droit de vie et de mort sur leurs enfants? De plus, la
rubéole n'entraîne de déficiences chez l'enfant que dans un cas sur
dix. Doit-on alors tuer des enfants sains pour éviter tout risque?
Pourquoi ne pas euthanasier aussi tous ceux qui, à nos yeux, n'ont pas
une vie digne? Il y a pourtant des handicapés profonds qui ont une vie
plus remplie que des valides. Doit-on pour autant les éradiquer?
Notre monde est dangereux parce
que beaucoup ne supportent plus de se soumettre aux lois de la nature.
Il faut que leur moindre désir soit exaucé par la science et que toute
gêne soit éliminée. C'est de l'utopie et de l'égoïsme!
Par un mensonge énorme, on nous fait croire que l'avortement et
l'euthanasie sont des marques de compassion et un progrès pour la
société. C'est au contraire la preuve d'une absence totale de
compassion et de sentiments humains qu'on croyait naturels. Il semble
que de plus en plus de personnes acceptent de cautériser leur
conscience au nom d'un pseudo-progrès. Ils supportent sans remords de
voir broyer un bébé parce qu'il n'était pas désiré. C'est le
commencement de la barbarie!
Dieu a envoyé son jugement sur les civilisations anciennes qui tuaient
leurs enfants: «Ils sacrifièrent leurs fils et leurs filles aux idoles,
ils répandirent le sang innocent, le sang de leurs fils et de leurs
filles, qu'ils sacrifièrent aux idoles de Canaan, et le pays fut
profané par des meurtres.»Ps. 106:37-38.
Il a aussi annoncé qu'il viendrait un temps où les jours seraient
périlleux pour les hommes parce que ceux-ci seraient «égoïstes, amis de
l'argent, ingrats, irréligieux, insensibles, cruels, ennemis des gens
de bien, enflés d'orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu.» Il Timothée 3:1-4.
Encore une fois, certains hommes se permettent de violer des lois de
Dieu sans penser aux conséquences. Le sixième commandement dit bien: –
Tu ne tueras point». Si je tue un enfant parce que je ne veux pas de
lui ou parce qu'il n'est pas tel que je le voudrais, je commets un
meurtre.
La Bible montre que notre
existence humaine commence dans le ventre de notre mère et que là, Dieu
prépare déjà notre vie:
«Le Roi David dit: C'est toi qui as formé mes reins, qui m'as tissé
dans le sein de ma mère. Je te loue de ce que je suis une créature si
merveilleuse. Tes oeuvres sont admirables, et mon âme le reconnaît
bien. Mon corps n'était point caché devant toi, lorsque j'ai été fait
dans un lieu secret, tissé dans les profondeurs de la terre. Quand je
n'étais qu'une masse informe, tes yeux me voyaient; et sur ton livre
étaient tous inscrits les jours qui m'étaient destinés, avant qu'aucun
d'eux existe.» Ps. 139:13-16.
Un enfant, quel qu'il soit, est innocent quand il entre dans le monde.
Nous ne pouvons pas affirmer avant sa naissance qu'il sera forcément
malheureux. Qu'en savons-nous? Devrait-on éliminer toutes les personnes
malheureuses? Avec de l'amour et de la chaleur humaine, un enfant est
heureux, même si la famille n'est pas riche. Le problème, c'est que de
plus en plus de gens manquent d'amour et de chaleur humaine C'est un
symptôme grave d'inhumanité.
Conclusion
Les lois de la Nature, de la même façon que les lois civiles, ont été
instaurées par le Créateur pour nous protéger. Les violer, même en
pensant améliorer le confort de l'humanité, est extrêmement risqué.
Le domaine de la vie, de la procréation et des enfants appartient à
Dieu. Quand l'homme se prend pour Dieu, malheur aux autres hommes! Un
dictateur pourrait un jour s'emparer de ces techniques pour aliéner la
race humaine. Le Livre du prophète Daniel et l'Apocalypse de Jean
annoncent la venue d'un tel homme, appelé l'Antéchrist.
En quittant les valeurs de la Bible, nos sociétés sont entrées dans des
sables mouvants.
Sans valeurs absolues, sans lois immuables, il n'y a plus de protection
et notre monde devient une jungle où il ne fait pas bon vivre.
Je suis sûr que notre vie serait bien plus équilibrée et heureuse si
nous redécouvrions la sagesse des Saintes Écritures. Car il existe un
Dieu, infiniment supérieur, qui nous aime et a un plan pour chacun de
nous. Il se révèle d'abord par sa création, qui, bien que gâchée en
partie par le mal, reste une oeuvre admirable d'intelligence. Il s'est
aussi révélé au travers des prophètes, qui ont écrit la Bible. Mais Il
désire se révéler tout personnellement à vous, cher lecteur, à travers
Jésus-Christ. En lisant le Nouveau Testament et en découvrant qui est
Jésus, vous serez mis en contact avec le Dieu vivant et véritable et
votre vie prendra une direction tout à fait nouvelle et bénéfique.
Emmanuel Bozzi,
père d'un enfant trisomique www.foibiblique.com
«Amour de la Vérité» (No 49/décembre 2000)
* Il est frappant que Rudolph Steiner ait vu ce danger déjà en 1923.
Rappelons qu'il fut le fondateur de l'anthroposophie, «La science de
l'esprit qui est la forme la plus complète de l'occultisme» (Selon «La
religion dans l'histoire et dans le présent». Tome 1). (N.d.l.r. de la
B. N.).
© La Bonne Nouvelle No 2 / 2001
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2 SOCIÉTÉS SONT PARVENUES À CRÉER DES PORCS
CLONÉS TRANSGÉNIQUES
Deux sociétés de biotechnologies
concurrentes annoncent être parvenues à créer des petits porcs clonés
transgéniques. D'un côté, la firme écossaise PPL Therapeutics, à
l'origine du clonage de la célèbre brebis Dolly, qui déjà en mars 2000
avait annoncé la naissance des cinq premiers porcelets clonés puis en
avril 2001 celle des premiers porcs clonés transgéniques (cf. revue de
presse du 12/04/01). De l'autre, la compagnie Immerge Bio Therapeutics
liée à la fois à l'université du Missouri Columbia et à Novartis Pharma.
Mercredi 2 janvier, PPL
therapeutics annonçait, par communiqué de presse, la naissance, le jour
de Noël, de cinq porcelets vivants et en bonne santé appelés pour la
circonstance: Noël, Angel, Star, Joy et Mary! Les chercheurs ont
génétiquement modifié ces porcelets en inactivant un gène responsable
du rejet des organes de l'animal par le système immunitaire humain.
Or, les problèmes de rejet sont
l'un des obstacles majeurs à l'utilisation des greffes inter-espèces,
autrement dit les xénogreffes. C'est une des raisons pour laquelle
l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe avait exigé en 1999 un
moratoire sur les xéno-transplantations et les États-Unis ont cadré ces
recherches de lourdes règlementations. En octobre 2001, le Comité
scientifique directeur (SSC) de l'Union européenne recommandait la
création d'une agence centrale pour le suivi et le contrôle des animaux
utilisés pour les xéno-transplantations.
La naissance de ces 5 porcelets
ainsi que celle des 4 porcelets d'Immerge Bio Therapeutics (publiée
dans la revue électronique de Science) serait un premier pas décisif
dans la production d'animaux porteurs d'organes pour les humains.
Néanmoins, des essais seront d'abord effectués sur des primates pour
s'assurer que la greffe d'organes de porcs transgéniques ne provoque
pas d'autres rejets. Ces expériences confirment toutefois que le porc
répond le mieux aux exigences de greffes inter-espèces, la structure de
ses organes s'apparentant le mieux à ceux de l'humain.
Les chercheurs de PPL envisagent
de mener des essais cliniques chez l'homme dans environ 4 ans. D'abord
vers des thérapies anti-diabètes par l'injection de cellules de porcs
dans le pancréas de patients humains puis vers des greffes d'organes
lourds (coeur, foie, rein).
Enfin, les analystes financiers
estiment à 11 milliards de dollars par an le marché d'organes et de
médicaments immunosuppresseurs.
(Généthique) ajouté le 4/1/2002
© Voxdei 04 -01 - 2002
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LES MANIPULATIONS GÉNÉTIQUES BEAUCOUP PLUS
DANGEREUSES QUE LA PHYSIQUE
Comme chaque fois qu'il sort de
sa tanière, le Dr Stephen Hawking a su créer la controverse la semaine
dernière. Dans une entrevue au quotidien britannique Daily Telegraph,
le distingué physicien a déclaré que la race humaine risquait de faire
face, à plus ou moins brève échéance, à sa propre disparition, des
suites d'un virus qu'elle aurait elle-même créé.
«Le risque est que,
accidentellement ou volontairement, nous fabriquions un virus qui nous
détruira.» En ce sens, il voit la biologie du IIIe millénaire et ses
manipulations génétiques beaucoup plus dangereuses que la physique et
ses manipulations de l'atome.
Seule chance de survie:
coloniser l'espace. «Je ne crois pas que la race humaine survivra au
prochain millier d'années, à moins que nous ne nous dispersions dans
l'espace.»
La vision noire a fait jaser, et
a aussi suscité des critiques. Pour Benny Peiser, de l'Université John
Moores, Angleterre, les prévisions de Hawking ne constituent qu'une
campagne de promotion pour son dernier livre, The Universe in a
Nutshell, dont le Daily Telegraph publiait des extraits la semaine
dernière. L'auteur de science-fiction britannique Sir Arthur C. Clarke,
également interrogé par la BBC, s'est dit étonné que, tant qu'à parler
de risques de disparition, le Dr Hawking «n'ait pas mentionné le risque
d'un impact d'astéroïde». «Il y a plus d'un an, a rappelé Peiser, il
(Hawking) nous a prévenu que la Terre allait probablement devenir de
plus en plus chaude, en raison des émissions de CO2 causées par
l'homme... À présent, profitant de la menace du bioterrorisme, ses
dernières prophéties apocalyptiques (s'appuient) sur la biologie.»
(SOS-Planete) ajouté le 5/1/2002
© Voxdei 05 -01 - 2002
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LES APPRENTIS SORCIERS DE L'ADN INVENTENT UNE
NOUVELLE GENÈSE
En violant les lois du code
génétique, des biologistes et des chimistes ont modifié la machinerie
moléculaire de la synthèse des protéines. Ils commencent ainsi à créer
des éléments vivants qui, naturellement, n'auraient jamais dû voir le
jour sur Terre.
Le moment est historique. Pour la première fois dans l'histoire de la
compréhension et de la maîtrise du vivant, des scientifiques ont
entrepris de créer de nouveaux organismes, des éléments vivants ne
correspondant en rien aux règles du code génétique. Spécialistes de la
biologie moléculaire et de la chimie des protéines, ces chercheurs ont
modifié la structure de l'ADN et des différentes molécules qui assurent
la transcription des messages que porte ce support de l'hérédité. Ils
commencent ainsi à explorer un champ totalement inconnu où les lois qui
ont régi l'évolution de l'ensemble des organismes vivants ne sont plus
respectées.
Un demi-siècle après la découverte, avec le code génétique, des bases
de l'hérédité et de la réplication du vivant, et alors que l'on achève
le décryptage du génome de l'espèce humaine, une nouvelle discipline
est en train de naître. Contrairement aux autres domaines des sciences
du vivant, sa démarche n'est plus uniquement fondée sur la
compréhension, la maîtrise des lois fondamentales de la génétique.
Cette forme de rupture avec le respect de la nature correspond à une
idée de départ aussi simple que ses perspectives sont vertigineuses. En
témoigne la publication d'un groupe de chercheurs japonais dans le
numéro de février du mensuel de Nature Biotechnology.
DES PROGRÈS RÉCENTS
L'équipe dirigée par Shigeyuki Yokohama (Université de Tokyo) explique
comment elle est parvenue à intégrer une nouvelle paire d'éléments
unitaires de l'ADN (ou nucléotides) fabriqués par synthèse au sein
d'une molécule d'ADN. Elle a ainsi réussi à élargir et à modifier le
code génétique qui, en temps normal, permet de passer d'un alphabet de
quatre lettres (les «bases» A, C, G, T de l'ADN) à un alphabet de 20
lettres (les acides aminés constitutifs des protéines). Et cela en
impliquant la totalité de la machinerie moléculaire réalisant la
synthèse des protéines.
Cette publication fait suite à une série de progrès récents accomplis
dans l'incorporation de nucléotides de synthèse dans des chaînes d'ADN
naturel. Elle marque une étape importante en fournissant la
démonstration que l'on peut greffer deux nucléotides non naturels dans
le processus existant.
Le principe d'une modification volontaire du code génétique n'est pas
nouveau. Il a notamment été envisagé et étudié au début des années 1960
par Alexander Rich (Massachusetts Institute of Technology). En
revanche, la mise au point de nouvelles techniques de biologie
moléculaire et de culture des cellules hautement performantes rend
aujourd'hui possible les premières réalisations concrètes.
Les deux premières publications marquantes dans ce domaine datent du 20
avril 2001. Le mensuel Science révélait alors les travaux de l'équipe
américaine dirigée par Peter G. Schultz, du Scripps Research Institute
de La Jolla, et de celle, franco-américaine, dirigée par Philippe
Marlière, fondateur de la société Evologic. Ces chercheurs étaient
parvenus à créer, de deux manières différentes, une bactérie
Escherichia coline correspondant plus aux règles du code génétique
naturel, et contenant, en son sein, un acide aminé modifié.
Pour les tenants de cette nouvelle discipline qui prétendent élargir
l'alphabet du vivant, le système que nous connaissons actuellement peut
être modifié et enrichi. Ainsi, en incorporant, comme les chercheurs
japonais sont parvenus à le faire, deux nouveaux nucléotides, S et Y,
s'ajoutant à A, T, C et G, on obtient une nouvelle combinatoire qui
bouleverse la donne traditionnelle et permet d'envisager la création
d'organismes vivants aux propriétés insoupçonnées.
Deux approches sont aujourd'hui privilégiées. La première a pour
objectif de modifier les règles du jeu génétique en transmettant à un
ADN naturel (de quatre nucléotides) des instructions génétiques qui le
conduiront à assurer lui-même la création de précurseurs de nouveaux
nucléotides. Cette stratégie d'«invasion» pourrait conduire à la
création d'un organisme à la fois transformé et autonome doté d'une
machinerie qui n'a encore jamais été observée sur la Terre. Une
technique voisine, dite d'«enclave», ne s'attaque pas au système de
codage génétique naturel lui-même mais introduit, au sein de
l'organisme, un système génétique différent agissant sur la synthèse
des protéines.
LA RÉÉCRITURE DE LA GENÈSE
La seconde approche consiste à bâtir artificiellement des machineries
microscopiques complètes. Ces dernières comprennent tout le nécessaire,
de l'ADN contenant des nucléotides de synthèse non naturels jusqu'à la
traduction de ce nouveau code sous forme de nouvelles protéines. Ces
travaux sont privilégiés par des équipes plus proches de la chimie. En
misant sur une reconstruction artificielle, elles s'opposent aux
premières qui parient d'emblée sur une forme de plasticité du vivant
qui leur assurera de pouvoir diriger une nouvelle évolution.
Dans les deux cas, le principal objectif est l'obtention de protéines
chimériques n'existant pas dans la nature et dont les propriétés
espérées pourraient avoir de multiples applications industrielles ou
médicales. On compte aujourd'hui une dizaine d'équipes spécialisées
dans ce nouveau champ de recherche aux États-Unis, au Japon, en
Allemagne et en France. Leurs progrès sont observés par plusieurs
géants de l'industrie pharmaceutique comme Roche ou Merck même si rien
ne permet encore de situer avec précision quand pourront émerger les
premières applications concrètes.
Conscients de l'importance des travaux qu'ils mènent et qui font d'eux
de véritables démiurges, plusieurs responsables de cette nouvelle
discipline ne craignent pas, pour définir leur nouveau champ
d'activité, d'avoir recours à des métaphores empruntant au vocabulaire
religieux. C'est ainsi que l'élargissement du code devient pour
certains la réécriture de la Genèse tandis que d'autres estiment qu'ils
poursuivent et complètent l'oeuvre de la création comme Dieu aurait pu
le faire, s'il n'avait préféré se reposer le septième jour...
Reste, pour l'heure, un problème majeur: celui de l'encadrement de
travaux dont le caractère potentiellement dangereux ne peut être ni
ignoré ni sous-estimé. À l'abri de leur originalité, ils échappent aux
systèmes d'autorisation et de contrôle en vigueur. D'où l'urgence de
prendre en compte, au-delà de la manipulation génétique du vivant, la
possibilité de transgresser des lois que l'on tenait, hier encore, pour
immuables.
Jean-Yves Nau
(Le Monde) ajouté le 6/3/2002
© Voxdei
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UN LABORATOIRE DE CLONAGE HUMAIN S'INSTALLE
EN AFRIQUE
La société Clonaid, laboratoire
de clonage humain liée au mouvement religieux de Raël, s'installe en
Afrique. C'est à Abidjan qu'elle a décidé d'élire domicile et sera
opérationnelle dès janvier prochain. La chimiste Brigitte Boisselier,
PDG de la société, fait face à la controverse et explique sa démarche.
Interview.
03/10/02: La société de clonage
humain Clonaid, a décidé de poursuivre ses activités en Afrique. Elle
installe une partie de ses laboratoires à Abidjan. La nouvelle antenne
sera opérationnelle dès janvier prochain. Liée au mouvement religieux
des Raëliens – considéré comme une secte –, l'entreprise développe
depuis 2000 la technique du clonage et a déjà procédé à l'implantation
d'embryons viables chez l'homme. Pour Brigitte Boisselier, PDG de
Clonaid, les perspectives médicales sont énormes. La chimiste revient
sur ses préceptes religieux pour expliquer sa conception du clonage et
annonce que son travail en Afrique ne concernera, dans un premier
temps, que les animaux.
Afrik: Pourquoi avez-vous décidé
de vous installer en Afrique?
Brigitte Boisselier: Nous avons
beaucoup de demandes en Afrique. Nous avons de nombreuses demandes
d'Afrique du Sud, de Côte d'Ivoire, de la Tunisie, du Maroc et même du
Congo. C'est vrai que la demande n'est pas culturelle. Mais la question
se pose pour les couples infertiles ou les personnes qui perdent des
enfants. Après, les freins sont essentiellement religieux. L'amarrage
catholique est moins fort en Afrique. J'ai participé à de nombreux
débats radio ou télé en Afrique avec des scientifiques et des juristes
et j'ai constaté qu'ils avaient une plus grande ouverture d'esprit que
les occidentaux.
Afrik: Vous avez eu de gros
déboires avec l'administration américaine qui a mis un terme à vos
activités aux États-Unis. En vous installant à Abidjan, on pourrait
légitimement vous accusez de profiter du vide juridique total en
matière de clonage humain en Afrique
Brigitte Boisselier: Nous
n'avons pas l'intention de transférer tous nos labos à Abidjan. Notre
activité concerna uniquement dans un premier temps le clonage bovin.
Pour créer des cheptels plus performants. Il n'est pas encore question
de clonage humain.
Afrik: Le clonage humain pose un
problème étique extrêmement délicat. Comment expliquez-vous les
nombreuses levées de boucliers?
Brigitte Boisselier: La clonage
humain véhicule une image de Frankenstein. D'un point de vue religieux
classique, tout ce qui touche à la reproduction humaine relève du
divin, une naissance est un cadeau de Dieu et non des hommes. En dehors
de ces considérations, les personnes se basent sur les films
hollywoodiens ou les livres sur les armées de clones. Et pour les
dérives possibles du clonage ce n'est pas aux individus qu'il faut
s'adresser mais aux gouvernements. On avait assisté à un même tollé
général à la fin des années 70, pour le premier bébé éprouvette. Il
existe un cycle d'acceptation d'une dizaine d'année. Aujourd'hui nous
sommes dans des réactions intermédiaires. Certains pays ou États, comme
la Californie – qui été le premier à interdire les recherches en 1998 –
commencent à légaliser les recherches sur les cellules souches.
Afrik: En quoi le clonage
serait-il une bonne chose?
Brigitte Boisselier: La culture
des cellules souches offre, à elle seule, d'immenses perspectives
médicales. Elles portent tout le codage génétique de l'individu et
peuvent remplacer n'importe quelles cellules du corps humain. En les
implantant vous introduisez des cellules neuves. À terme, en matière de
médecine réparatrice on pourra faire de nouveaux foies, de nouveaux
reins.
Afrik: Mais si l'on considère le
clonage complet d'individus, on s'éloigne des applications purement
médicales pour toucher aux questions idéologiques. En tant que
raëlienne, qu'elle est exactement votre vision du clonage?
Brigitte Boisselier: Le raëlisme
est une religion athée dans le sens où, pour les raëliens, il n'y a pas
de Dieu. La vie sur terre a été créée par des êtres venus d'ailleurs.
Raël (fondateur du mouvement), au même titre que Moïse ou Mahomet, est
un prophète envoyé par nos créateurs pour nous apporter un message sur
terre. Le clonage est pour nous une manière d'atteindre une forme de
vie éternelle car, en reproduisant à l'identique la cartographie d'un
cerveau, il permettra bientôt de transférer une personnalité dans un
nouveau corps. Il s'agit du même principe de réincarnation que l'on
peut trouver dans d'autres religions.
Clonaid
L'entreprise Clonaid a été créée
en 1997, par Raël, quelques semaines après Dolly, le premier cas de
clonage réussi sur un être vivant (une brebis). La société à
entièrement été cédée à la chimiste Brigitte Boisselier, raëlienne
elle-même. Clonaid annonce avoir développé ses premiers embryons en
septembre 2001, ses premiers embryons viables en février 2002 et
procédé aux premières implantations humaines en mars dernier. La
société dispose d'une machine, de fabrication sud-coréenne, la RMX
2010, capable de réaliser la fusion, par impulsion électrique, entre un
ovocyte énucléé (sans noyau) et le code génétique d'un donneur. Quatre
scientifiques africains, ivoiriens et burkinabés, ont été sélectionnés
pour travailler dans les futurs laboratoires d'Abidjan.
(Afrik.com/SOS Planète) ajouté
le 7/10/2002
© Voxdei
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