Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Entretiens - Témoignages

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LA MARCHE DU SIÈCLE

20 millions de chrétiens marcheront pour Jésus

C'EST LE 25 JUIN QUE LA PREMIÈRE MARCHE POUR JÉSUS AU NIVEAU MONDIAL AURA LIEU. DES CHRÉTIENS DE PLUS DE 100 PAYS SE RASSEMBLERONT ET DESCENDRONT DANS LES RUES DE LEURS VILLES POUR PRIER ET LOUER JÉSUS-CHRIST. JAMAIS, DANS L'HISTOIRE, AUTANT DE CHRÉTIENS N'AURONT PRIÉ ENSEMBLE POUR LEUR PLANÈTE!

Plusieurs millions de chrétiens issus de presque toutes les grandes dénominations se rassembleront ce jour-là. C'est dans leur prière commune qu'ils manifesteront l'unité du corps de Christ. Ils intercéderont pour leurs autorités ainsi que pour la vie économique, culturelle et spirituelle de leurs nations. J.-C. Chabloz, président de la Fédération romande des oeuvres évangéliques, déclarait: «Les marches pour Jésus sont un investissement de prière en faveur de nos pays, une manifestation d'intérêt pour notre nation, notre gouvernement, nos institutions, nos médias, nos chômeurs, sans oublier les peuples voisins...» Chaque pays intercédera pour une autre nation.

Cette vision pour une marche de prière et de proclamation est née en 1987 en Grande-Bretagne, sous l'impulsion de plusieurs leaders spirituels qui appelèrent les chrétiens anglais à marcher dans les rues de Londres. En 1993, ce sont déjà plus d'un million et demi de chrétiens qui ont marché et prié. Gérald Coates, un des pasteurs anglais à l'origine de ce mouvement, nous donne son interprétation de cette réussite: «Les marches pour Jésus sont une expression de la vitalité de l'Église d'aujourd'hui. C'est un privilège d'être avec autant de personnes en même temps, parce que nous nous soucions de Jésus et de notre nation. Notre pays et le monde ne seront plus jamais les mêmes après».

Ces marches pour Jésus ont également pour but de remettre nos manières de vivre en question. «La marche pour Jésus est une interpellation à l'adresse de nos contemporains. Savent-ils que le royaume de Dieu est proche, que l'heure est venue d'y entrer?» expliquait avec beaucoup d'à propos Maurice Ray.

Dans le monde entier, toutes les marches se dérouleront à 14 heures. La Nouvelle-Zélande commencera et sera suivie par les autres pays, suivant leur fuseau horaire. Ainsi, pendant 24 heures, les Marches se succéderont autour du monde.

Michel Nowak


25 juin dès 14 heures...

Afrique du Sud, Albanie, Argentine, Australie, Autriche, Bahamas, Barbade, Belgique, Bolivie, Brésil, Bulgarie, Burkina Faso, Burundi, Canada, Congo, Corée, Costa Rica, Côte d'Ivoire, Croatie, Cuba, Chypre, Danemark, Équateur, Estonie, Espagne, Éthiopie, Iles Falkland, Iles Féroé, Fidji, Finlande, France, Gambie, Ghana, Grande Bretagne, Guinée équatoriale, Honduras, Hong Kong, Hongrie, Inde, Islande, Indonésie, Mande, Ile de Man, Israël, Italie, Jamaïque, Japon, Kenya, Lesotho, Liberia, Macédoine, Malawi, Malaisie, Mexique, Malte, Mongolie, Mozambique, Namibie, Népal, Nouvelle Calédonie, Nouvelle-Zélande, Nicaragua, Nigeria, Norvège, Nouvelle Guinée, Ouganda, Panama, Paraguay, Pays-Bas, Pérou, Philippines, Pitcairn Island, Pologne, Portugal, Porto Rico, Réunion, République Centre Africaine, Roumanie, Russie, Salvador, Samoa, Serbie, Seychelles, Sierra Leone, Singapour, Slovaquie, Slovénie, Saint-Vincent, Sainte Lucie, Swaziland, Suède, Suisse, Taiwan, Tanzanie, Tchéquie, Thaïlande, Togo, Tonga, Trinidade, Turquie, Ukraine, Uruguay, USA, Virgin Island, Zaïre, Zambie, Zimbabwe.

© AVÈNEMENT Juin 1994 No 72 / P 25

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POURQUOI JE NE PEUX PLUS ÊTRE CATHOLIQUE ROMAIN!

Je ne peux plus être catholique romain parce que je ne marche plus dans la même direction que Rome. Le catholicisme est le résultat d'une longue évolution où bien des erreurs se sont mêlées à des vérités incontestables. Cette évolution, longtemps inconsciente, a pris une direction précise. Le catholicisme s'est lié lui-même. Il ne peut plus marcher, sans se renier, dans une autre direction que celle qu'il a irrévocablement prise. Or, cette évolution l'éloigne chaque jour de la doctrine du Christ et des apôtres.

Je ne peux plus être catholique romain, parce que je ne puis affirmer un dogme qui ne reçoit pas le témoignage des Écritures. Tout ce qui est de Christ reçoit ce témoignage, comme Christ l'a reçu lui-même. Étayer la tradition par l'autorité de l'Église et l'autorité de l'Église par la tradition n'est qu'un cercle vicieux.

Je ne peux plus être catholique romain, parce que la doctrine du Christ est infiniment plus riche que la théologie catholique. Cette théologie semble riche par l'accumulation des opinions, des considérations rationnelles dont le dogme est enveloppé. Cela ne dissimule pas sa pauvreté. C'est une expérience merveilleuse que l'on peut faire lorsqu'on livre sa pensée à Christ, et qu'on voit apparaître l'extrême richesse de la pensée de Dieu... Que la «Somme théologique» est pauvre! On peut parler de la pauvreté catholique: «Tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu». (Apocalypse 3:17)

Je ne peux plus être catholique romain, parce que Rome assigne à la vie spirituelle un terme qui n'est pas celui imposé par Christ. Ce que Rome appelle la «perfection» ne correspond pas à ce que l'apôtre Paul appelle «l'homme accompli», capable de discerner le bien et le mal, le vrai et le faux. Une telle maturité, un tel discernement sont impossibles dans le catholicisme, où l'erreur et même le mal sont imposés... Malgré les «saints» dont elle se pare, Rome ne peut pas former autre chose que des «enfants» du point de vue spirituel. Sa spiritualité est découronnée. 

Je ne peux plus être catholique romain, parce que je ne puis m'associer à ses relations avec les puissances des ténèbres. Non seulement Rome cherche ses appuis dans le monde, mais elle cherche des appuis dans ses relations avec les morts. Autour du culte des «saints» et de la prière pour les morts, un formidable système spirite s'est organisé... C'est un des péchés qui provoquèrent la destruction de Canaan...

Et si j'ai quelque chose à dire à mes frères qui sont encore dans les liens de Rome, ce n'est pas pour les inviter à venir s'asseoir sous les ombrages d'un Calvin ou d'un Wesley, mais à y passer... pour aller jusqu'au maître. Il faut que la «Réforme» recommence, après trois cents ans de stagnation et de décomposition, et que, dans un rejet aussi résolu des erreurs catholiques que des erreurs protestantes, des traditions catholiques que des traditions protestantes, elle retrouve dans l'absolu de la volonté de Dieu, la puissance de remettre en marche les foules qui «sont assises à l'ombre de la mort» (Ésaïe 9: 1).

Gabriel MILLON

ex-prêtre de l'Ordre des Carmes Docteur es-Lettres

Professeur d'Écriture Sainte et d'Hébreu (1894-1985)

© La Bonne Nouvelle 4/99


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RABIDRANATH MAHARAJ: LA MORT D'UN GOUROU

OU L'EXTRAORDINAIRE REVIREMENT D'UN BRAHMANE QUI SE CROYAIT DIEU.

Rabidranath Maharadj avait tout pour ne jamais devenir chrétien: d'origine hindoue, descendant d'une longue lignée de brahmanes, la caste la plus élevée de l'hindouisme, son destin était de devenir brahmane à son tour. Il mettra d'ailleurs tout en oeuvre pour y parvenir, imprégné dès son plus jeune âge par la vie de son propre père, vénéré et adoré par les habitants de Trinidad (Tobago, Amérique Centrale) où il vivait avec ses parents.

La jeunesse de Rabidranath est marquée par la mort de son père, alors qu'il n'est qu'adolescent. Comment un «dieu» peut-il mourir? Cette question, loin de le dissuader de poursuivre son destin, le conforte dans cette résolution. Par la pratique intensive du yoga et de la méditation, il parvient à gravir les échelons de la religion hindouiste. Il vit des expériences qu'il qualifie de surnaturelles et astrales, peuplées d'étranges visions, à la fois belles, horribles et démoniaques. Cette dualité le remet en question: pourquoi doit-il faire la rencontre de ces personnages monstrueux et horrifiants?

Un jour, une pensée fondamentalement contraire à l'hindouisme traverse son esprit alors qu'il se trouve en pleine méditation, convaincu d'être dieu. «Dans ma tête, une voix me dit: «non Rabi, tu n'es pas dieu». J'ai toujours voulu être honnête, et j'ai dû reconnaître qu'effectivement, je n'étais pas dieu. J'ai donc dû changer d'objectif. Je me suis dit qu'après ma mort, je voulais être réincarné en vache sacrée. J'ai commencé à adorer la vache, une heure par jour, pendant plusieurs années. Mais un jour, mon dieu m'a agressé. Comment pouvait-il me vouloir du mal et me chasser? Cela m'a profondément troublé, parce que je me retrouvais sans espoir face à la mort. Je me suis enfermé dans ma chambre pendant quatre jours, pour réfléchir. J'avais la conviction que Dieu existait, et je voulais Le trouver. J'ai pensé que le suicide était un moyen de Le rencontrer.

Une femme indienne m'a alors parlé de l'Évangile de Jésus-Christ et m'a dit: «Rabi, Dieu t'aime, et Jésus est mort sur une croix pour pardonner tous tes péchés. Dieu veut venir dans ta vie, mais Il ne viendra que par Jésus-Christ». Je n'avais jamais entendu de telles paroles, et je me suis montré très agressif à son égard. Je lui ai répondu que je haïssais le christianisme autant que les chrétiens, et que jamais je ne deviendrais chrétien, même couché sur mon lit de mort. Ce que je ne savais pas, c'est que si l'on peut discuter avec les hommes, on ne peut pas le faire avec le Saint-Esprit. Il a commencé à travailler en moi, et à me convaincre que Jésus était la vérité que je cherchais de toute mes forces».

Rabidranath Maharadj a capitulé devant Dieu, et Lui a demandé de transformer sa vie. «Tout le poids de mon passé, mon idolâtrie, ont été ôtés de ma vie. Dieu a remplacé la colère que j'avais en moi par une paix que je n'avais jamais connue auparavant. Un mois après ma conversion, en 1962, treize membres de ma famille se sont aussi convertis et sont devenus chrétiens».

Aujourd'hui, Rabi vit aux États-Unis, marié et père de quatre enfants. Depuis sa conversion, il a voyagé dans plus de cent pays, a parlé dans plus de cinq cents villes, aussi bien dans des universités que des églises. Les foules se pressent pour l'écouter, et son livre, «La mort d'un gourou», a été traduit dans cinquante-trois langues, dont dix dialectes indiens et chinois.

Que peut apporter l'Évangile aux Hindous, selon lui? «La vérité. Même Bouddha a mis en garde contre l'hindouisme, disant qu'il était dangereux. La religion est un chemin créé par l'homme, alors que Dieu nous a révélé que le chemin qui mène à Lui est Jésus-Christ. Alors que Krishna dit qu'il est à la fois la lumière et les ténèbres, Jésus déclare qu'Il est la lumière du monde, et qu'en Lui, il n'y a aucune obscurité.

L'Évangile peut également transformer la vie sociale. Un missionnaire écossais que je visitais dans un village très pauvre m'a raconté comment le christianisme avait changé la vie de plusieurs centaines d'habitants qui ne disposaient même pas d'eau courante. La communauté de ce missionnaire récolta de l'argent pour permettre la construction d'un puits. Peu de temps après, un brahmane vint s'installer dans ce village, avec sa famille. Il utilisa bien entendu le puits, ce qui contraignit les villageois, de caste inférieure, à ne plus puiser d'eau, afin de ne pas la contaminer, selon la religion hindoue. Le missionnaire redemanda l'aide de sa communauté, et ils purent construire un nouveau puits, à l'autre bout du village. Mystérieusement, le puits du brahmane tomba à sec. Devant la crainte des villageois d'être à nouveau dépossédés de leur source d'eau, le missionnaire leur recommanda de laisser le brahmane puiser l'eau du puits, mais de lui faire payer une taxe pour chaque seau. Le brahmane les supplia de ne pas lui faire payer l'eau, les assurant qu'ils pouvaient eux aussi puiser librement l'eau dont ils avaient besoin. À la suite de ces événements, des habitants sont venus vers le missionnaire, le priant de les enseigner au sujet de Jésus et de la Bible».

Aujourd'hui encore, l'Inde, et plus précisément l'hindouisme, exerce sa fascination sur l'Occident. Lors d'un de ses récents voyages en Inde, Rabi a pu constater l'attrait qu'exerce cette religion sur les Occidentaux. «De nombreux cars amènent tous les jours des touristes australiens, américains et européens jusqu'au bord des eaux du Gange, qui est la rivière la plus polluée au monde. Lorsqu'ils débarquent, ils se jettent dans le fleuve, au beau milieu des cadavres d'animaux offerts en sacrifice, et boivent l'eau du fleuve, exactement comme le font les hindous. En outre, une étude réalisée par l'université de Chicago a révélé que soixante millions d'Américains ont été influencés par le Nouvel Âge, philosophie directement issue de l'hindouisme».

Cela paraît incroyable qu'une religion responsable de la misère de millions d'individus attire tant d'Occidentaux, alors que la plupart des Indiens la vivent comme une punition et un véritable esclavage. Tout est basé sur le système des castes et le karma, qui déterminent le niveau social des individus. Il n'existe aucune possibilité de modifier l'ordre des choses. Pour Rabi, «la réincarnation exerce une fascination sur les Occidentaux, et cette croyance est même devenue une mode pour eux. Ce qu'ils ne voient pas, c'est que la réincarnation n'a rien d'une mode, pour les hindous. C'est même une punition, car personne ne sait s'il ne reviendra pas, dans la roue de la vie, dans la peau d'un rat ou d'un cochon.»

Comment expliquer un tel engouement pour les religions orientales? Maharadj avance: «avant l'arrivée du christianisme, l'Europe vivait dans la pauvreté. Les valeurs transmises par le christianisme ont permis d'élever le niveau de vie et de construire la société sur des bases solides. Puis, les Européens ont commencé à adorer la prospérité elle-même, au lieu d'adorer Celui qui l'avait donnée.

Le berceau du christianisme sacrifie les besoins spirituels sur l'autel de la productivité. Résultat, des millions d'Occidentaux s'engouffrent dans toutes les philosophies à la mode, et recherchent leur salut dans des fausses solutions. De leur côté, des milliers d'hindous s'ouvrent à la parole de Dieu, y découvrant des valeurs telles que le pardon, la libération, l'amour de Dieu pour l'individu. Tout ce que leur religion ne leur enseigne pas. N'est-ce pas paradoxal?»

Marc-Antoine Berner

© AVÈNEMENT Janvier 1997 No 103

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RAY RISING, UN MISSIONNAIRE AMÉRICAIN, A ÉTÉ DÉTENU HUIT CENT DIX JOURS PAR DES RAVISSEURS COLOMBIENS

Qu'est-ce qui vous a permis de tenir le coup?

C'est le Seigneur, et Lui seul, Ses promesses et les versets bibliques que j'avais mémorisés. J'ai demandé et reçu un Nouveau Testament en espagnol de la part des guérilleros en avril 94. Il contenait également quelques Psaumes. Dieu m'a donné trois promesses, au travers des Psaumes. Psaume 121: «Rien de mal ne vous arrivera.» Psaume 46: «Ne crains rien, car je suis avec toi». Et Psaume 146, que Dieu me libérerait, car Il délivre les captifs. Évidemment, Il ne m'a pas dit quand!


Quelles ont été vos heures les plus sombres?

Les anniversaires et les fêtes de Noël loin de ma famille.


Comment votre famille a-t-elle vécu cette situation?

Ma femme a cherché à s'occuper le plus souvent possible, afin que les jours défilent malgré tout. J'ai cherché à faire de même. J'ai développé une routine. Lorsque je priais le matin, je demandais au Seigneur de me donner une journée paisible et reposante, et à la fin de la journée, je disais: «Merci Seigneur de me porter au travers du jour suivant.» Et cela pendant huit cent dix jours.


Votre relation avec vos ravisseurs a-t-elle évolué au fil du temps?

Elle s'est améliorée. Quelques-uns sont même devenus sympathiques. L'un d'eux était un jeune homme de dix-neuf ans, un dur à cuire qui n'avait peur de rien et ne se préoccupait pas de ce que ses collègues pouvaient penser s'il me parlait. Nous avons beaucoup échangé. Comme il provenait d'une famille pentecôtiste, il était à même de me comprendre lorsque j'abordais des thèmes spirituels. 


La Colombie est un pays où l'influence catholique est très forte; vos ravisseurs appartenaient-ils à des groupes religieux?

C'est un pays catholique de nom, mais seuls un ou deux d'entre eux étaient des catholiques pratiquants. Un autre m'a dit avoir appartenu à une communauté évangélique pendant deux ans. Deux autres provenaient de familles pentecôtistes. Ils m'ont manifesté de la sympathie, et ont même pris ma défense quelquefois.


Comment concilient-ils leurs convictions religieuses avec leur action?

Tous ont subi un véritable lavage de cerveau. On leur a inculqué l'idéologie marxiste-léniniste. Je n'ai jamais parlé de politique avec eux. J'ai toujours tenté de porter la discussion sur le plan spirituel. Ils me demandaient si on pouvait être à la fois un rebelle, un révolutionnaire et un chrétien. Je n'étais pas très sûr de la manière dont je devais répondre.


Avez-vous pu vivre quelque chose de spécifiquement spirituel pendant cette période? 

Cela a été principalement une marche plus proche de Dieu. En juillet 1994, j'ai reçu de chez moi un Nouveau Testament de poche. Quelques collègues étaient parvenus à me l'envoyer. Il y avait mon nom à l'intérieur! Le Seigneur nous parle par sa Parole. Parfois, j'ai entendu des messages, par la radio, qui correspondaient exactement à ce dont j'avais besoin.


Donc, vous ne considérez pas ces deux années comme des années perdues?

Avec le Seigneur, rien n'est jamais perdu.


Avez-vous expérimenté des effets secondaires suite à votre détention?

Une personne ne vit pas une telle situation sans en être affectée. Parfois, en me réveillant le matin, je constate que je déprime et je ressens de l'angoisse. Je suis facilement fatigué. Mais le Seigneur me promet dans 1 Pi. 5, 10: «Vous aurez à souffrir encore un peu de temps. Mais Dieu, ( ...) vous affermira, vous fortifiera et vous établira sur de solides fondations.»


Comment célébriez-vous Noël?

J'étais toujours avec huit à dix guérilleros. À cette période, ils ne me laissaient pas écouter la radio, qui m'a plus tard beaucoup aidé pour garder mentalement le contact avec le monde extérieur. Les combattants, dont l'abri était distant du mien de six mètres environ, écoutaient une station espagnole. Tout à coup, ils se sont éloignés, sans éteindre leur radio. J'ai entendu quelqu'un parlant anglais, et je me suis précipité vers le poste. C'était ma femme qui m'envoyait un message! C'était la veille de Noël. Cela a été pour moi un formidable encouragement. Et j'ai appris que des milliers de personnes priaient pour que je puisse entendre ce message. Dieu est un Dieu de miracles. Il tient Ses promesses.

Propos recueillis par Jeff Taylor. Compass Direct

© AVÈNEMENT Mars 1997 No 105


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AU-DELÀ DE LA DOULEUR

– Le 20 janvier, un an après la catastrophe de l'Airbus d'Air-Inter (87 morts), une pierre commémorative sera déposée au mont Ste – Odile (Alsace), en attendant qu'une stelle définitive soit érigée sur le site, au mois de juin. Un verset biblique y sera gravé, à l'initiative de madame Suzy Riff: dans cet accident elle a perdu son mari et sa fille de 24 ans. Courageusement, avec l'aide de Dieu, madame Riff a su surmonter sa détresse. Elle témoigne avec pudeur de cette année

J’hésite toujours à mettre en avant le drame personnel que je viens de vivre. Beaucoup en vivent de semblables chaque jour. Mais c'est peut-être aussi pour pouvoir mieux venir en aide à ceux qui souffrent que le Seigneur a permis la souffrance qui est la mienne. Ce n'est pas tous les jours facile, mais je prends pour moi l'exhortation de l'apôtre Paul: «combats le bon combat de la foi» (1 Tim. 6, 12). À tous ceux qui passent par la souffrance et l'épreuve, j'aimerais dire ceci:

1) Par le mot d'ordre donné à l'Église pour cette année (1992 – NDLR) le Seigneur a prévenu: vous aurez des tribulations dans ce monde, mais en même temps, il nous a clairement fait savoir comment nous en sortir: mais prenez courage, j'ai vaincu le monde (Jean 16, 33).

2) Le matin du 21 janvier, lorsque l'issue de l'accident ne faisait plus de doute, la parole que le Seigneur m'a donnée dans la lecture quotidienne «Lumière sur le Sentier» était: «il émonde tout sarment qui porte du fruit» (Jean 15, 2). J'ai compris que cette épreuve devait contribuer à porter des fruits et le Seigneur m'a permis d'en voir déjà de très nombreux.

3) J'ai appris à dire: Seigneur, je ne te comprends pas, mais je te fais confiance. Jusqu'à ce jour, Il m'a accompagnée, consolée, soutenue, guidée et a résolu les problèmes, petits et grands, qui se posent à moi jour après jour.

4) Il est important alors de ne pas oublier de remercier le Seigneur, même au sein de l'épreuve, pour le soin qu'il prend de ses enfants.

5) J'ai expérimenté combien il est précieux de faire partie d'une famille spirituelle. Les nombreuses prières des frères et soeurs connus et inconnus sont une réelle bénédiction et m'ont littéralement portée durant les moments si difficiles et j'aimerais remercier tous ceux qui m'ont ainsi accompagnée. À toutes ces personnes et communautés dont j'ignore souvent comment elles ont eu connaissance du drame, j'aimerais exprimer ma reconnaissance pour leur intercession et les assurer que ma prière quotidienne est que Dieu leur fasse du bien. 

6) De nombreuses personnes, jeunes et moins jeunes, ont été interpellées par ce drame. Prions que le Seigneur puisse achever dans ces coeurs et ces vies l'oeuvre commencée et qu'Il leur permette de rencontrer des enfants de Dieu qui ont à coeur de les accompagner. 

7) Il est important pour nous, chrétiens, lorsque l'épreuve nous frappe, de nous humilier devant Dieu, mais sans nous laisser abattre par l'ennemi qui voudrait saisir cette occasion pour nous paralyser et ainsi nous rendre inaptes au service. «Invoque-moi du sein de la détresse» (Ps. 50, 15) nous exhorte le Seigneur. Dans son immense amour, Il ne permet jamais que l'épreuve dépasse nos forces ou plutôt: avec elle, Il nous donne les forces pour ne pas succomber.

8) Enfin, j'ai pu, dans une faible mesure, certes, appréhender ce qu'il a dû coûter comme souffrance au Père que de sacrifier Son Fils pour nous! 

Voilà ce que je tenais à partager. Rien n'est évident ni facile, mais le Seigneur est fidèle, Il a promis d'être à nos côtés.

Mme Suzy Riff

©  AVÈNEMENT Janvier 1993 No 55 / P 19


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HOMMAGE À FRANCIS A. SCHAEFFER

Nombreux sont ceux que l'enseignement de F.A. Schaeffer a touchés profondément. C'est pour moi un privilège et une joie de pouvoir évoquer en cette occasion solennelle et émouvante certains aspects de son ministère, qui fut, à bien des égards, prophétique. Les réflexions qui suivent seront accompagnées de citations bibliques afin de souligner la permanence et l'actualité de la sagesse divine.

Nous considérerons d'abord le début de la Genèse («Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre», Gen 1.1) que nous rapprocherons du prologue de Jean («Au commencement était la Parole et la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu», Jean 1.1,2). Lorsque j'ai rencontré Francis Schaeffer, dans les années 64/65, je vivais un temps de crise existentielle, de perplexité intellectuelle et de recherche théologique. Curieusement, plusieurs années de théologie m'avaient conduit à douter de l'existence même de Dieu. C'est malheureusement une expérience que bien des jeunes ont faite dans des facultés de théologie en Europe comme aux États-Unis. C'est à la fois un drame et un scandale. Bien des hommes et des femmes sont aujourd'hui athées, agnostiques ou sans espoir, parce qu'ils ont reçu un enseignement qui les a détournés de la vérité. Aussi, lorsque j'ai rencontré Francis Schaeffer, c'était à Lausanne sur un quai de gare, après une étude biblique qu'il avait donnée dans un café de la ville. J'ai été frappé par son humanité et sa compréhension.

Notre entretien a duré environ deux heures; en face de moi j'ai trouvé un homme d'écoute. C'était exactement ce dont j'avais besoin. Confronté à une réalité que je ne comprenais pas et à une pensée qui me créait des difficultés, je me posais toute une série de questions. J'en étais arrivé à me demander si elles étaient sensées, car je n'y trouvais pas de réponses. Ce jour-là, j'ai compris que toute interrogation honnête mérite d'être prise au sérieux, même si elle charrie avec elle beaucoup de confusion. Ce fut le début d'un cheminement qui m'a permis de comprendre que pour réellement saisir l'oeuvre de Jésus-Christ, il faut d'abord reconnaître l'existence de Dieu. Si Dieu n'existe pas, objectivement, qui est l'homme, que cela signifie-t-il qu'il soit pécheur?

Si Dieu n'existe pas, quel sens donner à la mort et à la résurrection de Jésus-Christ, et que veut dire proclamer le salut en Jésus-Christ? Je devais par la suite parvenir à une conviction renouvelée et approfondie de la présence de cet ultime vis-à-vis et de la divinité de Jésus, le Messie attendu. Je me souviens encore très précisément de cette expérience. Je me trouvais à Huémoz, au châlet «Béthanie». Je parcourais du regard ce paysage grandiose, avec devant moi la vallée du Rhône et les Dents du Midi. Alors que je considérais tout ce que je venais d'étudier, tout à coup j'ai été persuadé que le début de la foi chrétienne, c'est le Dieu infini et personnel. Il est l'ultime réalité, le fondement et le créateur de toute chose. Cette certitude ne m'a jamais plus quitté!

 

Le deuxième passage que je voudrais lire et commenter se trouve dans la première épître de Paul aux Corinthiens, chapitre 2, versets 6 à 16. «Cependant, c'est une sagesse que nous prêchons parmi les parfaits, sagesse qui n'est pas de ce siècle, ni des princes de ce siècle, qui vont être réduits à l'impuissance; nous prêchons la sagesse de Dieu, mystérieuse et cachée, que Dieu avait prédestinée avant les siècles pour notre gloire; aucun des princes de ce siècle ne l'a connue, car s'ils l'avaient connue, ils n'auraient pas crucifié le Seigneur de gloire. Mais c'est, comme il est écrit: ce que l'oeil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, et ce qui n'est pas monté au coeur de l'homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment. À nous, Dieu nous l'a révélé par l'Esprit. Car l'Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu. Qui donc, parmi les hommes, sait ce qui concerne l'homme, si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui? De même, personne ne connaît ce qui concerne Dieu, si ce n'est l'Esprit de Dieu. Or nous, nous n'avons pas reçu l'esprit du monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu, afin de savoir ce que Dieu nous a donné par grâce. Et nous en parlons, non avec des discours qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu'enseigne l'Esprit, en expliquant les réalités spirituelles à des hommes spirituels. Mais l'homme naturel ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu; car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. L'homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n'est lui-même jugé par personne. En effet: qui a connu la pensée du Seigneur, pour l'instruire? Or nous, nous avons la pensée de Christ.»

Ce passage m'est très cher. J'en ai discuté à l'Abri à plusieurs reprises par le passé. Il est d'une importance capitale, car il nous rappelle, entre autres, que, dans le monde, il y a confrontation entre deux sagesses, celle de l'homme, qui se veut la mesure de toute chose, et celle de Dieu, cet être infini et personnel qui nous communique sa pensée et qui nous fait connaître sa vision du monde.

Aujourd'hui encore, plus que dans les années soixante, nous avons besoin d'entendre ce message, d'être confronté à cette perspective-là. Car, plus que jamais, les hommes de notre temps, de notre génération, des années quatre-vingts, recherchent des réponses qui sont sans sagesse, sans intelligence. Elles relèvent de l'irrationnel, de la mystique, du domaine de la foi, mais d'une foi sans assise, qui a sacrifié la raison. Francis Schaeffer avait non seulement cette capacité de se mettre sur la même longueur d'onde que son prochain, créé à l'image de Dieu; il avait aussi la passion de la vérité. Ce Dieu infini nous fait découvrir sa pensée, nous informe, et nous fait part de sa sagesse. Nous pouvons réellement connaître la vérité de Dieu avec notre intelligence, sans jamais pour autant l'épuiser. Encore faut-il s'ouvrir à sa parole et à l'action de son Esprit. Notre Dieu est un grand Dieu, c'est un Être infini, personnel, qui se révèle à nous, qui nous communique sa pensée.

Le troisième passage qui retiendra un instant notre attention se trouve dans la deuxième épître aux Corinthiens. Je le reprends souvent à mon compte. La première fois que j'ai parlé en public à la Faculté de Théologie Réformée d'Aix-en-Provence, c'est ce texte que j'ai commenté. Il résume toute une partie du ministère de l'Abri. «Si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair. Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas chamelles, mais elles sont puissantes devant Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s'élèvent contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l'obéissance du Christ» (2 Cor 10.3-5). Chaque chrétien est engagé dans un combat spirituel, il ne faut jamais l'oublier. Nous menons aussi un combat psychologique. Beaucoup d'hommes et de femmes aujourd'hui vivent une crise d'identité. Ils ont des problèmes personnels et psychologiques. Ils ont besoin de compassion et d'accompagnement afin de se refaire une «santé intérieure». Mais nous ne pouvons pas en rester là. Nous avons à mener un combat intellectuel. Il ne nous est pas possible d'esquiver ce choc avec les pensées de notre temps ainsi qu'avec les faux raisonnements. C'est peut-être le combat le plus dur, le plus aride, qui laisse le plus de traces dans l'individu. Francis Schaeffer a eu le courage de mener ce combat des idées. S'il ne l'avait pas mené, je ne serais sans doute pas ici à vous parler. Ce débat est fondamental. Depuis plus d'un siècle, l'Église évite plutôt cet affrontement. Or, que nous dit l'apôtre Paul ici? «Nous renversons les raisonnements et toute hauteur», les idéologies et l'orgueil de l'homme autonome qui s'élève contre la connaissance de Dieu lui-même. En fait, cette affirmation prolonge ce que j'ai dit sur la sagesse. Il existe une dimension polémique dans la proclamation de l'Évangile. Puissions-nous ensemble, dans l'amour et la compassion, continuer comme le Seigneur le voudra, ce même combat, afin que Jésus-Christ devienne aussi la boussole de notre pensée.

Je terminerai ces quelques réflexions par une exhortation de l'épître aux Hébreux: «Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu; considérez l'issue de leur vie et imitez leur foi» (13.7). On pourrait aussi traduire la dernière phrase ainsi: «Le résultat de leur conduite, ou l'aboutissement de leur conduite» Ce fut le texte de la méditation lors de l'ensevelissement de mon père, pasteur. À un moment précis de mon existence, Francis Schaeffer a été non seulement un frère dans la foi, mais aussi un père spirituel. Jésus-Christ veut être le Seigneur de notre vie tout entière, de notre vie spirituelle, psychique et intellectuelle. Il veut régner dans nos vies afin de les renouveler en attendant la plénitude de la gloire à venir. Pour ce faire, il nous donne des hommes et des femmes. Francis Schaeffer a été un de ces hommes. Il a été un exemple et un conducteur pour beaucoup d'entre nous. Il faut le reconnaître en toute simplicité et avec reconnaissance. C'est ce que je voudrais souligner en terminant ce bref exposé. Au sein même de sa faiblesse et de sa fragilité,  au sein même de ses manquements et de ses errements, Francis Schaeffer fut un homme de foi, mais dont la foi reposait sur les promesses inébranlables de Dieu. De l'avis même de ceux qui étaient auprès de lui, il a connu des luttes et des doutes jusqu'à l'article même de la mort. Pourtant, c'était un homme de foi, de foi authentique, celle qui s'enracine dans la vérité elle-même. Son amour dévorant de la Parole et de la Sagesse était la base de sa confiance en Dieu, en ce Dieu trinitaire: Père, Fils et Saint-Esprit. Puissions-nous ne jamais oublier qu'il n'y a pas d'orthodoxie doctrinale sans orthodoxie de pratique. C'est la condition de la réforme et du réveil que nous attendons dans l'Église de Jésus-Christ.

Pierre BERTHOUD

NOTICE BIOGRAPHIQUE

Né en 1943. Études théologiques à Lausanne et au Covenant Seminary (St. Louis, USA). Assistant d'hébreu à la Faculté Libre de Théologie Evangélique de Vaux-sur-Seine. Collaborateur à l'Abri de Francis Schaeffer (5 ans). Actuellement Doyen et Professeur d'A.T. à la Faculté Libre de Théologie Réformée d'Aix-en-Provence.

©  Promesses 1985 - 1 / No 72

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LE COMBAT DE FRANCIS SCHAEFFER

Théologien, docteur, pasteur, penseur, conférencier, Schaeffer fut par-dessus tout un lutteur, un homme engagé dans le combat et à la pointe du combat.

Non pas un combat d'école, académique, futile, stérile. Schaeffer ne craignait pas de descendre sur le terrain et d'entrer dans la mêlée, d'être directement aux prises avec les courants de pensée de la société d'aujourd'hui.

Vivant avec son temps, Schaeffer «collait» à la modernité. Aussi n'était-il pas pris au dépourvu, ni dépassé, ni déphasé. Témoin attentif et analyste averti de la culture contemporaine, il en dépistait les formes de pensée, «le message».


À ce message, il opposait celui de la Bible, dont il célébrait et démontrait la grandeur, l'unicité, l'adéquation à la réalité telle qu'elle est.

C'est ce qui explique le côté apologétique de son oeuvre. Le christianisme, la révélation judéo-chrétienne, est, comme il se plaisait à le répéter, «titanique». Elle seule apporte les réponses que l'homme cherche désespérément. Inutile de vouloir les trouver dans les systèmes humains, dans la pensée profane. Au fond, le combat incessant et «tous azimuts» livré par Schaeffer – non dans un esprit de polémique, mais de compassion et d'amour – tendait à cette seule fin: par la glorification raisonnée de l'Évangile, amener les gens, hors de l'Église et dans l'Église, à penser bibliquement, chrétiennement, pour leur salut et pour la gloire de Dieu.

Vu que le ministère de ce maître à penser s'est essentiellement déroulé dans l'Occident dit «chrétien», cela évoque bien sûr le drame qui s'est produit au sein de notre culture au cours des dernières décennies. L'apostasie – l'abandon de la vérité biblique – a pris pied dans les Églises et de là, par contagion, dans la société, en y semant ses ravages.

C'est dans ce milieu ambiant – l'apostasie du monde occidental dont il mesurait et l'ampleur et l'horreur – que Francis Schaeffer a bataillé sans trêve pour magnifier l'Évangile, restaurer la vision et l'ordre bibliques et arracher des hommes à la perdition.

Son combat est donc empreint de souffrance. Les accents sont douloureux, pathétiques. L'homme qui plaide avec le monde moderne fait encore plus figure de prophète que de théologien. Il a le message de saison pour la culture dans laquelle il vit. Conscient du jugement qui vient, il l'appelle solennellement à un retour à Dieu et à sa Parole, aux absolus de l'Écriture.

Oui, Schaeffer plaide. Il plaide contre l'apostasie et les aberrations qu'elle a amenées dans les domaines de la religion, de la pensée, de l'art, de la morale et de la vie sociale.

Il plaide pour un retour à une vision biblique intégrale, à des concepts fondés sur la révélation scripturaire et à une pratique en pleine harmonie avec ces concepts. Car il ne suffit pas de penser justement à tous les niveaux. Il faut encore vivre et agir justement à tous les niveaux.


Faisant front de tous les côtés, Schaeffer s'est battu, au nom du christianisme historique, dans les domaines de la logique, de la pensée philosophico-théologique, de l'anthropologie (doctrine de l'homme), de l'expérience religieuse, de la sotériologie (doctrine du salut), de l'ecclésiologie (doctrine de l'Église) et de l'inspiration des Écritures. Dans son combat, il a eu le mérite de ne jamais se présenter en «attardé». Certes, il connaissait les hérésies d'hier. Mais, toujours dans le vif de l'actualité, il a combattu celles d'aujourd'hui. On peut même dire qu'il a su devancer le temps et prévoir ce qui allait arriver.

Son apologie d'avant-garde lui a permis de se faire écouter par ceux qui avaient passé dans le moule de la culture moderne, surtout la jeunesse étudiante.


Le combat dans le domaine logique

Dès ses premiers écrits, il s'oppose vigoureusement à la relativisation du concept de vérité. Si une thèse est juste, son contraire doit être tenu pour faux et répudié. Par exemple, on ne peut en même temps prétendre que Jésus-Christ est corporellement ressuscité et qu'il ne l'est pas. C'est l'un ou l'autre. Il n'y a pas de conciliation, de synthèse possible.

Vouloir faire cohabiter des positions qui s'excluent, c'est aller contre la logique de l'esprit humain tel que Dieu l'a créé, briser l'unité de la vérité et attenter à son caractère absolu.

La vérité n'est pas ambigüe, trouble, double. Les oppositions logiques, thèse-antithèse (biennal, vérité-erreur, etc...) doivent être maintenues, sinon l'on tombe dans la déraison. La synthèse, comme outil servant à concilier les contraires, est à rejeter.

La défense passionnée du caractère absolu de la vérité a naturellement amené Schaeffer à dénoncer le Néo-Modernisme, à cause de son relativisme en matière de foi, et la fausse unité oecuménique avec son amalgame de groupes hétérogènes et de positions doctrinales divergentes. Là où la synthèse est reine, le pluralisme jouit de toutes les faveurs.



Le combat dans le domaine philosophico-théologique.

Pour répondre au désarroi des esprits, particulièrement de la jeune génération en pleine dérive intellectuelle et morale, Schaeffer s'est attaché à rétablir des points de repère précis par rapport à Dieu. Face à l'athéisme, il insiste sur l'existence objective de Dieu attestée dans la création et la réalité humaine dans ce qu'elle a de spécifique et d'unique par rapport au reste du monde créé: la personnalité. Dieu n'est pas la projection de notre pensée ou le produit de notre imagination. «Il est réellement là.»

En plus, il s'agit d'un Dieu personnel, et non d'un principe abstrait, vague et distant, jouant le rôle de cause première. Nous n'avons pas affaire au dieu impersonnel des déistes, mais au Dieu tri-personnel de l'Écriture, Père, Fils et Saint-Esprit.

Ce Dieu-Personne – source et explication de notre propre personnalité – aime et communique. Il y a amour et communication au sein de la Trinité. Ce Dieu personnel est donc proche de l'homme – la barrière créée par le péché mise à part – capable de communiquer, de parler, de se révéler à sa créature.

Puisqu'il n'est ni lointain, ni muet, on peut le connaître.

L'agnosticisme n'a pas de fondement. Dieu n'est pas une énigme indéchiffrable. On ne peut le saisir d'une façon exhaustive, mais en tout cas substantielle. Schaeffer ne s'est pas lassé d'affirmer la rationalité et l'intelligibilité de la révélation biblique.

Mais, attention! Ce Dieu personnel est infini. Créateur de toutes choses, il ne se confond pas avec la création. Il transcende l'ordre entier des choses créées et des créatures. Voilà un coup mortel porté au panthéisme, si à la mode aujourd'hui dans notre Occident paganisé.

Que Dieu ne se confonde pas avec l'univers ne signifie pas, toutefois, qu'il soit absent de sa création. Enfermer celle-ci dans un système clos de lois naturelles, c'est avoir une vision purement mécaniste de l'univers, en exclure Dieu. Schaeffer rejette le naturalisme. Dieu est présent et agissant dans la création. Il peut y intervenir directement quand il veut et comme il veut, sans être prisonnier de l'agencement habituel des rapports de cause à effet.

Ceux qui ne conçoivent pas que Dieu puisse «mettre sa main dans la machine», qui restent au niveau du visible et du naturel, n'ont que la moitié de la réalité, «la moitié de l'orange».

Maître de la création, Dieu l'est aussi de l'histoire, dans laquelle il agit par sa providence, ses miracles, ses délivrances et ses jugements. L'histoire, qui obéit à son plan et qui marche vers une fin conçue par lui, ne peut donc être ramenée au jeu des facteurs horizontaux d'ordre social, économique, politique, militaire. Le sens de l'histoire, qui relève de Dieu, dépasse toutes ces causes secondes. Le matérialisme historique est faux.

Enfin, l'action de Dieu dans l'histoire manifeste son caractère, la sainteté. Celle-ci constitue la loi morale de l'univers, le fondement sur lequel les absolus moraux reposent.

En vertu de l'existence objective du Dieu personnel et infini – origine de toutes choses – et en vertu de son caractère – la sainteté – il est possible d'échapper à la dérive intellectuelle et morale à laquelle je me suis référé plus haut.

La vie humaine, en tant que telle et en elle-même, n'est pas dépourvue de signification. L'absurdité et le désespoir ne sont pas, comme l'existentialisme voudrait nous le faire croire, inhérents à notre condition d'hommes, mais le résultat de la chute originelle et des multiples séparations qu'elle a provoquées, à commencer par la séparation de l'homme d'avec Dieu.

Que l'homme retrouve, par la foi en Jésus-Christ crucifié et ressuscité – l'auteur d'une parfaite rédemption – Celui qui est à la fois son Créateur et sa fin dernière, et la plénitude de sens attachée à son existence lui apparaîtra aussitôt et deviendra sa possession.

Du même coup, les absolus moraux qui doivent guider sa conduite et auxquels sa conscience rend témoignage (cf. Rom 2.14, 15), s'offriront à lui avec toute la netteté désirable dans l'Écriture. Il sera délivré de l'amoralisme et connaîtra la beauté d'une vie sainte.

Peut-être suffit-il maintenant de dégager les lignes de force du combat de Francis Schaeffer sur les autres plans. Je serai donc très succinct. 


Le combat dans le domaine de l'anthropologie

Tout en maintenant avec beaucoup de soin l'historicité de la chute et ses conséquences immenses pour l'homme – dans sa quadruple relation avec Dieu, avec lui-même, avec le prochain et avec la nature – Schaeffer a lutté contre une dévaluation de l'homme en tant qu'homme. Bien que pécheur, il reste grand, «car il retient quelque chose de l'image de Dieu». La chute, si dramatique soit-elle, n'a pas fait de lui un zéro, ne l'a pas amené à être moins qu'un homme.

Ainsi, il reste unique par rapport au reste de la création, un être responsable, capable de choix, capable d'influer sur le cours de l'histoire.

Cet accent sur la grandeur et la valeur de l'homme se justifie pleinement face à ce que le déterminisme (chimique, biologique, psychologique) tend à faire de l'homme: un être irresponsable, un simple rouage de la machine cosmique. C'est au nom de la grandeur de l'homme comme créature faite à l'image de Dieu, au nom du caractère sacré de la vie humaine, que Schaeffer a mené un combat acharné contre l'avortement, l'infanticide, l'euthanasie.

Son «humanisme», vraiment biblique, est absolument opposé à l'humanisme séculier qui glorifie l'homme autonome. Pour Schaeffer, l'autonomie – la volonté d'être sa propre loi – constitue l'essence du péché.


Le combat dans le domaine de l'expérience religieuse

Le mysticisme diffus de notre époque, qui flotte dans le vide, sans le support objectif de faits rédempteurs inscrits dans l'histoire, d'une révélation en corrélation avec ces faits et les expliquant, d'une doctrine claire et substantielle proposée à l'homme avec toutes ses facultés – y compris son intelligence –, ce mysticisme, ce subjectivisme, Schaeffer le qualifiait très justement «de bannière sans contenu», ou «de foi en la foi».

La vraie foi n'est pas un saut dans le vide, le noir, l'irrationnel. La foi n'implique pas le sacrifice de l'intelligence, de la raison...

(Ce qui mène au sacrifice ou à la démission de la raison, c'est le rationalisme, le culte de la raison. Quand la raison s'affranchit de la soumission à la révélation de Dieu, elle marche nécessairement vers la perte de la rationalité. Le prix de l'autonomie orgueilleuse, c'est l'irrationalisme.) 

La foi digne de ce nom fait appel à l'intelligence, car la révélation biblique n'exige pas que l'homme croie sans réfléchir. Elle provoque et nourrit sa réflexion. Même si cela peut sembler à certains paradoxal, elle demande à l'homme de réfléchir plus profondément.


Le combat dans le domaine de la sotériologie (doctrine du salut)

Schaeffer a très bien montré que la notion de salut et la doctrine du salut ne prenaient tout leur sens que dans le cadre d'un enseignement bien étayé sur le Dieu créateur. Les premiers chapitres de la Genèse sont les prémisses nécessaires au développement de la doctrine du salut en Christ. Ils n'ont pas un caractère mythique ou symbolique. Ils rapportent des faits historiques.

Leur historicité est amplement confirmée par le Nouveau Testament.

La vision que Schaeffer a du salut, basé sur l'oeuvre parfaite de rédemption accomplie par Jésus-Christ dans l'histoire, n'est pas étriquée. Son combat vise à élargir nos conceptions. Le salut acquis par la mort expiatoire et substitutive et la résurrection corporelle de Jésus-Christ, pour tous ceux qui croient, n'apporte pas simplement la libération de sentiments de culpabilité (plan psychologique), mais d'une réelle culpabilité devant le Dieu saint (plan moral), que notre péché a offensé et sous la colère duquel nous sommes tous par nature. (La note du jugement est très forte et très présente dans l'oeuvre de Schaeffer.)

D'autre part, le salut a un caractère total: il embrasse la justification et la sanctification, l'âme et le corps, qui ressuscitera et sera glorifié (Schaeffer rejette toute tendance «platonicienne» de mépris du corps et de la matière), l'homme et le cosmos (entraîné dans l'anormalité par la faute de l'homme, mais devant aussi participer de sa restauration, cf. Rom 8.18-25), la vie privée et la vie sociale, nos relations humaines ayant aussi besoin de guérison.

Enfin, en rupture avec un certain piétisme, Schaeffer n'a pas ignoré une dimension du salut trop souvent négligée, à savoir le salut de notre culture. Il a bataillé jusqu'au bout, et avec une énergie croissante, pour que les chrétiens soient vraiment «le sel de la terre et la lumière du monde», qu'ils sortent de leur ghetto – une spiritualité exclusivement orientée vers les réalités éternelles – et s'opposent sur le terrain à la marée de l'humanisme séculier.

Engagé lui-même à fond dans ce combat, Schaeffer, toujours lucide et biblique, ne croyait pas à un salut massif de la société. Mais il estimait, avec raison, que les chrétiens ne doivent pas abandonner les affaires de la cité et de la nation aux humanistes athées, et que l'influence salvatrice du christianisme doit aussi se faire sentir sur la culture. Le baume de l'Évangile peut aussi et doit aussi étendre ses effets à notre société malade.


Le combat dans le domaine de l'ecclésiologie (doctrine de l'Église)

Sur ce plan, Schaeffer a été le champion d'une orthodoxie multidimensionnelle exigeante. Il a plaidé pour la pureté de l'Église en matière de doctrine et de vie. Ses pages sur l'adultère spirituel et l'apostasie sont émouvantes. Schaeffer rejetait tout compromis. Il était jaloux de la sainteté de Dieu et de l'intégrité de la foi. Il admettait pleinement la nécessité d'une discipline ecclésiastique. Il a plaidé pour la mise en place de structures vraiment bibliques («The Church at the End of the 20th Century»), tout en reconnaissant sagement une marge de liberté. L'orthodoxie de la doctrine, de la vie, des structures, ne lui suffisait pas.

Il voulait encore «l'orthodoxie de la réalité communautaire», c'est-à-dire la pleine manifestation de l'amour chrétien au sein de l'Église. Il nous rappelle, dans «La Marque du Chrétien», que «l'apologétique finale (du christianisme)... c'est l'amour visible entre les vrais chrétiens», p. 21. Cette réalité communautaire, il l'a pleinement vécue lui-même, et de longues années, depuis la fondation de la communauté de l'Abri. La Croix était au centre de sa vie comme au centre de son message.


Le combat dans le domaine de l'inspiration des Écritures.

Adversaire irréductible de la relativisation du concept de vérité, Schaeffer a été, comme les réformateurs, un homme de la Parole. Il n'a jamais admis que l'on porte atteinte à l'intégralité de la vérité biblique. Il a maintenu fermement, face au Néo-Modernisme et même au sein du monde «évangélique», la pleine inspiration et l'inerrance des Écritures. Il n'acceptait pas de dichotomie entre le message de la Bible et l'historicité des récits bibliques ou encore l'exactitude des faits d'ordre scientifique. Pour lui, la Bible était absolument crédible en tout et à tous les niveaux.

Au Congrès de Lausanne, en 1974, il a lancé un vibrant appel pour un retour à une conception sans faille de l'inspiration des Écritures (cf. «Impact et Crédibilité du Christianisme», p. 49 à 52).

En hommage personnel à cet homme de Dieu dont j'ai beaucoup reçu et beaucoup appris, j'aimerais dire, dans ses propres termes, qu'il a eu «une vision limpide de l'importance de la vérité, et une pratique limpide de cette vérité» («La Mort dans la Cité», p. 60).


Paul-André DUBOIS
Directeur de l'École Biblique de Genève

Tiré du «Témoin» No 5, sept.-oct. 84, organe bimestriel de l'Action Biblique, avec autorisation.


© Promesses 1985 – 1 / No 72

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MÈRE SOFIA: L'INSTRUMENT DE DIEU

– Mère Sofia ouvre son coeur à la liberté de l'autre

– Vêtue d'une robe bleue et d'une veste en cuir, mère Sofia vit avec les blessés de la vie à Lausanne. Elle a créé le «parachute», lieu de prévention, sans drogue ni alcool, pour les jeunes vivant avec le Sida et / ou motivés pour vivre différemment. 

Elle a lancé «macadam journal», le journal des sans-abri, en Romandie.

Elle a ouvert le «sleep-in», une unité d'accueil située aux anciens abattoirs de Lausanne, qui héberge des personnes de tous horizons à un prix modique.

Elle est l'instrument de Dieu, son coup de coeur va au respect de l'autre, ses coups de gueule, entre autres à la rigidité de l'État et au regard étatique des églises.


Mère Sofia, qu’elles sont vos trois priorités?

1. Laisser la place à l'être humain, quel qu'il soit et tenir compte de son niveau spirituel.

2. Accepter l'être et ne pas vouloir qu'il soit autre chose que ce que Dieu a voulu.

3. Le partage. Le rôle de l'Église est d'être le premier témoin du partage. Genève crée un ministère sida et nomme une personne. Ça veut dire quoi? (Mère Sofia s'anime). Je ne suis pas contre la personne mais contre l'église qui va se reposer totalement sur «une» personne alors que tous les pasteur(e)s devraient faire des séminaires ad hoc et Dominique Roulin devrait être la coordinatrice.


Vous êtes moniale orthodoxe, pouvez-vous illustrer la démarche que cela implique?

Dieu est Un, mais ceux qui viennent à lui proviennent d'horizons divers. Chacun se sent à l'aise dans son église et est libre avec Dieu. Les béatitudes sont l'axe de l'orthodoxie. Dieu a donné aux affamés, renvoyé les riches les mains vides, donné la place aux opprimés, élevé les petits, etc. L'orthodoxie enseigne à tout être humain le principe de l'économie, c'est-à-dire le pardon et la miséricorde; accepte que chacun soit comme il est. Cette phrase traduit bien ce que je ressens: «La vie et la mort sont dans les mains de Dieu. Le Seigneur a dit: «Cherchez le royaume de Dieu et sa justice et tout cela vous sera donné de surcroît» (Mat. 6, 35).

Certains détracteurs vous accusent de faire du social. Ils disent qu'il n'est point besoin d'être soeur et mère pour faire ce que vous faites, votre avis?

J'ai reçu un ministère d'aumônière de rue par mon église en la personne de l'Evêque Metropolit Dasmaskinos. Je rencontre mon frère et ma soeur blessés; l'instrument que j'utilise, c'est d'offrir un toit, une assiette, un couvert, couronnés par la prière et l'office. Je ne suis que l'instrument de Dieu, Lui est notre parure. À partir de là, que mes détracteurs me jugent, bien que seul Dieu puisse juger. Je cite Luc 6, 36-39: «Tu ne jugeras point». Le danger de la dimension verticale consiste en ce que, afin de nous enfoncer en Dieu, nous oubliions notre frère et notre soeur. Le danger de la dimension horizontale consiste en ce que nous oubliions Dieu sous prétexte de servir notre frère et notre soeur. 


Quelles aides peuvent vous apporter les chrétiens?

La prière, rien que la prière. Elle peut tout, c'est fondamental. Ils peuvent aussi ne pas juger.


Qu'est-ce que la prière pour vous?

Employer des mots très simples. Les Psaumes sont aussi une prière. Comme de lire l'Évangile, de s'y ressourcer, de l'intégrer, d'en faire une nourriture. L'âme se nourrit comme le corps mais elle le fait de Dieu. Que faire quand Dieu ne répond pas à nos prières? Il le fait toujours mais nous avons un regard très humain sur la prière. Dans l'accompagnement des personnes vivant avec le sida, j'ai beaucoup appris à lâcher prise. Dieu vient quand je lui fais de la place.

Propos recueillis par Doris Dillmann

©  AVÈNEMENT Janvier 1995 No 79

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SOS DANS LE CIEL

J'aimerais vous informer d'un fait qui, pour n'être pas tout récent, peut encore vous porter secours aujourd'hui. Au début de l'été 1953, une terrible catastrophe aérienne a été évitée de justesse à Genève. Voici le récit d'un des passagers:

«Arrivant de l'État d'Israël, nous devions atterrir à Genève, mais pour une raison que nous ignorions, nous décrivions de grands cercles au-dessus de l'aéroport de Cointrin... Dix minutes, vingt minutes, trente minutes s'écoulèrent ainsi. Nous nous demandions pourquoi le capitaine ne posait pas son appareil au sol. Quarante minutes... Notre anxiété augmentait. Nous désirions savoir ce qui pouvait bien empêcher notre avion d'atterrir... quand nous entendîmes la voix du capitaine dans le haut-parleur:

– Passagers, je ne veux pas vous alarmer; cependant j'ai une mauvaise nouvelle à vous communiquer. Je ne puis abaisser le train d'atterrissage. C'est la raison pour laquelle j'ai survolé si longtemps la ville de Genève. Pendant ce temps j'ai déployé tous mes efforts pour faire descendre les roues, mais sans y parvenir. Il nous reste un seul espoir, c'est que l'instrument de contrôle n'ait pas fonctionné. Il indique que les roues ne sont pas abaissées, mais il est possible qu'elles le soient tout de même. J'ai demandé par radio au personnel de Cointrin de se tenir près de la piste d'atterrissage; je vais la survoler deux ou trois fois très bas et j'espère que, malgré l'obscurité, on pourra voir si les roues sont descendues ou non. Espérons que, tout à l'heure, je pourrai vous donner une bonne nouvelle.

L'avion survola deux ou trois fois la piste, puis nous entendîmes à nouveau la voix du capitaine à travers le haut-parleur:

– Passagers, les nouvelles ne sont pas bonnes. On nous répond malheureusement que les roues ne sont pas descendues. De plus, un membre de l'équipage a ouvert la petite porte du compartiment des bagages et, au moyen d'une lampe, il a constaté que cette indication était exacte. Il ne me reste qu'à faire un atterrissage sur le ventre de l'avion. Je ne puis rien vous promettre. Mais je ferai de mon mieux.

Le capitaine nous dit de regarder si nos ceintures de sécurité étaient bien fixées et de les abaisser le plus bas possible sur nos hanches.

– Repoussez en arrière le dossier de vos fauteuils et tenez-vous au siège qui est devant vous! ajouta-t-il encore.

En plus de ces précautions, de nombreux voyageurs prirent les oreillers qui se trouvaient sur les porte-bagages pour se protéger le visage lors du terrible choc auquel nous nous attendions.

– Tenez-vous prêts! dit le capitaine, je descends maintenant.


Il y avait plusieurs chrétiens dans l'avion et je leur criai:

– Supplions Dieu de venir à notre secours! Transformons cet avion en un lieu de prière sans nous occuper de ceux qui nous entourent ni de ce qu'ils pensent! 

Nous nous mîmes à prier à haute voix. Pendant ce temps, un homme affolé détacha sa ceinture et courut le long du couloir pour s'asseoir finalement à l'endroit le plus dangereux, dans la partie antérieure de la cabine, entre les hélices. Représentez-vous la scène! Nous nous préparions à faire un atterrissage sur le ventre de l'appareil dans l'obscurité. Il y avait 60 passagers à bord, et, en plus, nos bagages et un volumineux courrier. Quatre moteurs en marche et une grosse réserve d'essence. Passagers, pilote et équipage, nous aurions tous pu être tués. Mais nous suppliions Dieu à haute voix de nous protéger tous. Et moins d'une minute après que nous nous soyons mis à prier, nous entendîmes à nouveau la voix du capitaine à travers le haut-parleur et il nous dit cette fois:

– Amis, j'ai une merveilleuse nouvelle! Les roues viennent de descendre à l'instant! Tout va bien! 

Il avait survolé l'aéroport de Cointrin pendant trois quarts d'heure, essayant désespérément d'abaisser le train d'atterrissage et avait finalement abandonné tout espoir d'y parvenir, lorsque, soudain, Dieu exauça nos prières. Ma femme et moi dîmes:

– Merci, Seigneur Jésus, de ce que tu as répondu à nos prières!

Tout près de nous, de l'autre côté du couloir, un homme pleurait. Il vint vers nous, s'essuya les yeux et nous dit:

– Je n'ai jamais cru en Dieu, mais maintenant je crois en lui! Je crois qu'il vient de faire un miracle! 

La stewardesse, une jeune Française, s'approcha, elle aussi:

– Je vous remercie de ce que vous avez fait. Je n'y comprends pas grand-chose, mais je vous ai entendus dire ces prières et je vous en remercie.

Au moment de l'atterrissage, je regardais par la fenêtre et je vis des ambulances et des pompiers alignés le long de la piste. De toute évidence, on s'était attendu à une terrible tragédie. Loué soit Dieu pour la bonté et la fidélité avec lesquelles il répond à nos prières!»

Cher ami, tu peux, toi aussi, crier à Dieu dans toutes tes détresses, car il nous dit dans la Bible: Invoque-moi au jour de la détresse; je te délivrerai et tu me glorifieras (Ps 50.15). Il peut guérir tes maladies, te secourir dans les difficultés morales et matérielles que tu affrontes chaque jour. – Et, si tu as le bonheur de jouir d'une bonne santé, si tes affaires sont prospères, si tu es relativement satisfait de ton sort, as-tu pensé à en remercier Dieu? – Au fait, cher lecteur, pourquoi es-tu si prompt à rechercher le secours divin quand tout va mal et à oublier ton Créateur quand tout va bien?

Les passagers chrétiens de cet avion pensaient qu'on ne puisse prier que dans une église. Ils ont fait, au contraire, l'expérience qu'on peut s'adresser à lui n'importe où et n'importe quand. Cher ami, tu peux prier maintenant même, dans ta chambre de malade, dans ton salon, dans ta voiture, dans ta cabine en mer. Agenouille-toi donc et confie au Seigneur tes peines et tes joies et tu réaliseras qu'il est toujours prêt à répondre à tes appels. Tu as remarqué probablement que ces voyageurs n'ont pas récité des prières apprises par coeur, mais qu'ils ont parlé à Dieu en toute simplicité, comme à un père qui les aimait, qui connaissait leur détresse et pouvait les secourir.

Tu me diras peut-être que tu n'oses pas l'importuner en lui demandant d'intervenir dans les petites difficultés de ta vie quotidienne. Mais écoute cette parole du Nouveau Testament: En toutes choses (sous-entendu les petites et les grandes) faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces (Phil 4.6). N'hésite donc plus à te décharger sur lui de tout ce qui te préoccupe! Dieu prouve sa grandeur en intervenant dans les détails mêmes de nos vies.

Ces voyageurs n'ont pas supplié tel ou tel saint ou la vierge Marie d'intercéder en leur faveur auprès de Jésus-Christ. Ils ont crié à lui directement. La Bible affirme en effet qu'il est le seul Médiateur entre Dieu et les hommes. Écoutez ce texte biblique: Il y a un seul Médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous (1 Tim 2.5).

 

Lecteur, comme l'enseignent les Saintes Écritures et comme l'ont fait ces hommes et ces femmes, adresse tes prières à Dieu au nom de Jésus-Christ lui seul!

J'aimerais encore souligner un fait qui me paraît très important. Ces passagers se sont unis pour crier à Dieu. Ils connaissaient la promesse du Seigneur: Si deux d'entre vous s'accordent pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux (Mat. 18.19). C'est pour cette raison que nous vous invitons à nous écrire pour que nous puissions présenter avec vous vos requêtes à Dieu.

Quelqu'un pourrait avec raison rappeler telle catastrophe au cours de laquelle de nombreuses personnes ont sans doute crié à Dieu sans être exaucées. Je n'ai pas le temps d'aborder ici ce problème si grave. Nous ne connaissons d'ailleurs pas toutes les raisons pour lesquelles certaines prières n'ont pas reçu l'exaucement désiré. Mais permets-moi de te dire, cher ami, que la prière n'est pas une formule magique. Elle est régie par certaines lois mentionnées dans la Bible. Dieu n'a jamais promis d'exaucer n'importe quelle prière.

Quelqu'un pense peut-être que Dieu a bien pu répondre aux requêtes des chrétiens qui étaient dans l'avion, mais que lui, un trop grand pécheur, n'oserait pas s'adresser au Maître de l'univers. Écoute donc cette parole biblique si réconfortante: Dieu est attentif à la prière du misérable, il l'écoute quand il crie à lui (Ps 22.25). D'une façon générale, Dieu a promis de répondre aux supplications de ceux qui se repentent sincèrement de leurs fautes, qui veulent changer de vie, qui lui demandent de pardonner leurs péchés au nom de son Fils mort à leur place au Calvaire, de ceux qui acceptent son pardon par un acte de foi et ont résolu de vivre désormais selon les enseignements de la Bible.

J'ai un dernier mot pour toi, cher lecteur, qui vis tranquillement, sans grandes épreuves, avec un tantinet d'égoïsme. Tu n'éprouves pas le besoin de prier. Tu ne saurais d'ailleurs pas très bien que demander. Tu es, plus ou moins, satisfait de ton sort. Et tu es probablement satisfait de toi-même. Mais tu ne sais pas que tu cours un danger terrible. Tes fautes passées t'accusent et tu ne t'en rends pas compte... Ton péché te sépare de Dieu et tu n'en es pas conscient. Tu marches vers la mort et le jugement et tu ne t'y es pas préparé... Tu es perdu pour l'éternité malgré ton vernis de religion et d'honnêteté parce que tu n'as jamais demandé à Dieu sa grâce. Tu n'as pas mis ta confiance en Jésus pour qu'il devienne ton Sauveur. Pour l'amour de Dieu, pour l'amour de ton âme, supplie Dieu de pardonner tes fautes maintenant même au nom de son Fils Jésus-Christ. Car il est écrit: Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé (Act 2.21).

Ernest Lorenz Tiré de «Sens Unique»

avec autorisation

© Promesses 1991 – 2 / No 96

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TRAJECTOIRE D'UN ANCIEN HOMOSEXUEL

– «On ne transgresse pas impunément certains interdits divins»

L'homosexualité n'est pas une variation normale, quoique marginale, de l'affectivité et de son expression sexuelle. 

Elle n'est pas non plus une tare psycho-affective, entraînant une souffrance continue, constituant une sorte de «croix» à porter, poussant le chrétien à se consumer dans une fausse abstinence.

Non! du point de vue divin, l'homosexualité est une abomination, c'est une aberration totale, et premièrement spirituelle reposant sur un mensonge satanique.

Sur le plan psychologique, les ouvrages sérieux semblent s'accorder à ranger l'homosexualité, avec d'autres pratiques sexuelles anormales, sur le plan des perversions, sinon de l'expression de troubles dans le développement psycho-affectif de l'individu.

Sur le plan spirituel, il s'agit ni plus ni moins d'un mensonge et d'une séduction, semblables à ceux auxquels nos premiers parents ont succombé en Éden. C'est une aberration spirituelle: Dieu a créé l'être humain homme et femme, et a prévu son épanouissement, et même son devenir affectif dans une relation «hétérosexuelle» profonde: le mariage.

Quant à moi, j'étais homosexuel. Non seulement j'avais pratiqué l'homosexualité, mais j'étais devenu homosexuel. J'avais volontairement cédé au mensonge et à la séduction. Certes, le terrain sur lequel mon homosexualité avait pris racine et avait fructifié était fertile: une personnalité peu affermie en l'absence de modèle masculin fort, aggravée par le rejet très précoce d'un père immature, et par la peur de quelques figures féminines dominatrices (plus par vocation que par ambition).

Cependant la décision finale m'a totalement appartenu. Nous ne sommes pas obligés de nous rebeller contre Dieu et Sa création. 

Après ma rencontre avec Jésus-Christ il a fallu faire le chemin inverse: confession et cessation de la pratique. Mais la tentation restait très forte. Il a donc fallu une intervention libératrice du Seigneur quant aux conséquences spirituelles de mes actes: on ne transgresse pas impunément certains interdits divins. Enfin, après la liberté, la guérison: une restauration totale, physique, morale et affective, au diapason de la Vie Nouvelle en Jésus-Christ, et par-dessus tout la joie d'une communion avec Dieu, Père et Fils, dans la liberté, la justice et la sainteté.

Jean-Marie, Grenoble Témoignage recueilli parle Dr J. L. Wolga

© AVÈNEMENT Janvier 1995 No 79

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RETROUVAILLES DES DESCENDANTS DE P. VALDO DANS LE LUBÉRON

– Au coeur du 17e siècle, Pierre Valdo (ou Valdes), un riche négociant de Lyon, vend tous ses biens et distribue la recette aux pauvres par obéissance à l'Évangile.

Ce geste, imité par plusieurs de ses amis, sera contesté puis combattu par l'Église officielle.

Quatre siècles plus tard, des vaudois réfugiés dans le massif du Lubéron, en Provence, subirent la plus grave persécution de leur histoire. 

Dans ce même lieu, à Mérindol (Vaucluse), leurs descendants, ont décidé de se retrouver du 10 au 13 juillet pour évoquer l'histoire des «pauvres de Lyon», précurseurs de la Réforme

La pauvreté volontaire, et la perfection évangélique – conforme à celle prônée et vécue par les apôtres – constituaient l'idéal de la vie religieuse en occident après l'an mille. Un idéal souvent abstrait, si l'on en juge par les témoignages d'hommes et de femmes qui contestaient les privilèges et les abus au sein du clergé. Pierre Valdès fut de ceux-là, à sa manière.

Sur l'homme lui-même, on ne connaît qu'assez peu de détails, souvent rédigés et transmis par ses adversaires.

Les facteurs déterminants de sa soudaine «conversion» demeurent incertains. Il serait venu à Lyon pour y chercher fortune et deux décennies lui auraient suffi pour figurer parmi les plus riches négociants de la ville. D'après la Chronique de Laon, l'une des plus anciennes qui le mentionne, il aurait entendu alors l'histoire de saint Alexis, qui avait vendu tous ses biens pour vivre dans la pauvreté. Après avoir consulté un éminent théologien, il aurait suivi son conseil basé sur la réponse de Jésus au jeune homme riche: «Si tu veux être parfait, va, vends tous tes biens, donne-les aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel; puis viens et suis-moi...» (Luc 18). Les chroniqueurs de l'époque rajoutent volontiers que la mort subite de l'un de ses plus proches amis l'aurait porté à réfléchir sur le sens de la vie, et poussé à obéir à cette injonction de l'Évangile.

Pierre Valdès (ou Valdo), probablement originaire du «Pagis Waldensis» (le futur canton de Vaud), alla plus loin encore: non content d'avoir vendu tous ses biens et nourri les pauvres de Lyon, il se fit traduire la Bible et plusieurs passages des Pères de l'Église dans le dialecte local et se mit à commenter ces textes dans les rues et les villages du diocèse, où il fut en général bien accueilli. Mais certains membres du clergé se sentirent menacés, sur deux fronts: Valdo contestait, par sa conduite exemplaire, leurs privilèges matériels, mais il usurpait aussi leur droit exclusif de prédicateurs. Une entrevue avec le Pape Alexandre 111, à Rome, n'apporta aucune amélioration à sa situation contestée, malgré la bienveillance du souverain pontife. Lors de ce troisième concile de Latran (1179), plusieurs évêques s'étaient employés à le ridiculiser au cours d'une confrontation publique: peu rompu aux joutes et au jargon théologiques, il n'avait pu répondre convenablement à leurs questions insidieuses. Peu après, un nouvel évêque hostile à leur mouvement fut nommé à Lyon: les «Pauvres de Lyon» se virent donc interdire la lecture et l'enseignement de l'Écriture Sainte auprès du peuple. Ils continuèrent cependant à «obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes», ce qui leur valut – malgré eux – d'être bientôt exclus de l'Église, et rangés au nombre des hérétiques, en compagnie des Cathares. Ils furent poursuivis sans relâche par l'Inquisition fondée à cette même époque par Saint Dominique. Premiers massacres.

Les Vaudois se dispersent alors dans plusieurs provinces du sud et de l'est du royaume, puis en Allemagne et en Pologne, dans les Flandres, en Italie, en Espagne, en Grèce . . . Les Alpes françaises et italiennes, où ils cultivent la terre, sont leur principal refuge. Ils continuent de souscrire à l'idéal de pauvreté ils s'adonnent à la lecture de la Bible (dont ils apprennent de larges portions par coeur) dans le dialecte local ou la langue du pays, et se réunissent dans leurs propres maisons autour de prédicateurs itinérants – les «barbes» – formés et envoyés deux par deux par Valdo et ses successeurs.

©  AVÈNEMENT Août 1992 No 50 / P 15

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VERWER GEORGES – PÊCHEUR D'HOMMES: FONDATEUR D'OM

– Georges Verwer est l'un de ces hommes-phare de la chrétienté de la fin du vingtième siècle... il est le fondateur d'Opération Mobilisation, une gigantesque organisation missionnaire employant 2 000 personnes à plein temps dans 36 nations.

Avec des effectifs gonflés jusqu'à 6 000 personnes pour des actions ponctuelles, OM utilise également deux bateaux pour l'évangélisation autour du monde, le Logos et le Doulos

George Verwer fut touché par Dieu à seize ans lors d'un meeting organisé par Billy Graham à New-York. Ce qui le caractérise fut un enthousiasme immédiat et jamais démenti pour la «cause du Seigneur». Le message de Verwer est simple et radical: «N'oubliez pas le plan de Dieu pour votre vie. Soyez disciplinés. Cherchez la volonté de Dieu, et engagez-vous totalement». Il met encore l'accent sur la louange, la vie en communion les uns avec les autres dans la transparence, ainsi que sur la victoire de chrétiens pardonnés, repentants, et centrés sur la Croix. 


Nous publions quelques extraits d'une interview que M. Verwer a accordée au pasteur britannique Noël Stanton, qui éclairent un certain nombre de problèmes auxquels doit faire face toute organisation chrétienne telle qu'OM.

Par le passé, OM a beaucoup mis l'accent sur la «vie par la foi». Est-ce encore le cas?

Les premiers temps nous avons demandé aux gens de faire confiance à Dieu pour les finances, mais nous n'avons pas fait beaucoup d'appels de fonds. Nous avons donc été confrontés à quelques grosses factures. Actuellement, nous demandons une contribution pour participer à une campagne d'évangélisation telle que Love Europe ou pour toute école de disciple: pour beaucoup de jeunes gens, le seul moyen d'obtenir l'argent nécessaire est de passer par la prière!

OM est-elle devenue charismatique au fil des années?

Dès le départ nous avons décidé d'aller contre les préjugés et les avertissements et de travailler avec les milieux charismatiques. Nous préférons risquer quelque folie plutôt que de tomber dans la profonde léthargie d'une orthodoxie morte.

Avez-vous une forme de discipline d'église?

Nous sommes dévoués à la sainteté. Si l'un de nos leaders présente ce qui n'aurait même qu'une apparence de mal, notre équipe pastorale s'occupe de cela, où qu'elle soit, dans les 24 heures. Nous avons eu très peu d'impureté ces dernières 35 années.

Pensez-vous que l'Église est plus mondaine de nos jours?

Oui. Dans beaucoup d'églises, il y a si peu de règles. Nous essayons d'être sous la grâce, mais nous avons affaire à de jeunes gens, alors nous avons quelques règles de base. Nous attendons de vous que vous ne fumiez pas lors d'une campagne d'été OM. Cela peut paraître une petite chose, mais nous sentons que nous devons éviter tout ce que le Malin peut utiliser pour semer le chaos. Nous avons une règle qui dit que pendant la première année de formation pour devenir soldat du Christ, il ne doit pas y avoir de rendez-vous entre filles et garçons. Un journal de Liverpool nous a attaqués pour cela. Nous avons eu beaucoup de mariages merveilleux à OM, mais nous voulons que la première année vous vous immergiez dans la Parole, la prière, et l'évangélisation. De plus, il peut arriver que vous soyez de Mexico et que vous vouliez épouser une Suédoise: vos parents nous téléphonent! Nous aimerions qu'ils puissent nous faire confiance.

Avez-vous eu des déconvenues au cours de ces années?

Le Mexicain avec lequel j'ai le plus travaillé, Baldemar, est redevenu fermier au Mexique. Il aurait pu être l'un des meilleurs prédicateurs aujourd'hui. C'est très décevant lorsque vous pensez que certaines personnes vont être d'extraordinaires disciples et qu'elles s'engagent sur de mauvais chemins. Cela peut être la fausse femme, de l'extrémisme doctrinal ou juste que le mouvement s'accélère tellement que vous n'arrivez plus à faire face aux problèmes. Nous avons eu d'autres grosses déceptions: un collaborateur fusillé sur un pas de porte en Turquie; un autre disparu en Afghanistan, tout récemment, deux soeurs ont été tuées dans une attaque à la grenade aux Philippines. Une de nos maisons a été détruite à Bombay, à Carlisle (GB) également, et le Logos I a sombré. Mais si nous considérons ces 35 années, Dieu a été très bon avec nous.

Traduction de Sandrine Vallat

© AVÈNEMENT Novembre 1995 No 89 / P 21

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