Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Edification

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VERS UN NOUVEL ORDRE DU MONDE


Depuis la guerre du Golf, le raisonnement planétaire, «globaliste», remplace peu à peu le raisonnement individualiste et national. L'ONU commence à pouvoir faire appliquer ses résolutions prises à grande majorité. L'effet est un affaiblissement de la souveraineté de chaque état. Une organisation mondiale politique et écologique se met en place.

Tirons-en quelques conclusions:

Un nombre d'événements imprévus et soudains bouleversent l'ordre politique. L'effondrement du système communiste met en question la division du monde en deux blocs.

La déstabilisation politique et économique de l'Est a permis à une coalition mondiale sous l'égide des États-Unis de réunir une armée multinationale d'envergure inédite afin de faire face à la folie destructrice du dictateur irakien.

En même temps, les peuples musulmans prennent conscience de leur collectivité religieuse. La persécution des chrétiens augmente, et le fanatisme violent de «la guerre sainte» est une menace grandissante pour Israël, l'ennemi numéro un.

Les problèmes de l'environnement (air, eau, forêts) et de l'économie mondiale (bourse, industrie, pétrole) exigent des solutions sur le plan planétaire. Un dirigisme d'ordre occulte semble se dessiner sous l'influence du Nouvel Âge, qui pénètre partout grâce à la dimension «spirituelle» de ses idéologies.

L'opinion individuelle et collective est manipulée à un point inquiétant par les médias, télévision en tête.

Tout cela pourrait indiquer que nous sommes dans la phase préparatoire à l'établissement d'un gouvernement mondial dont l'Antichrist se servira pour séduire le monde entier.


L'Église et le nouvel ordre mondial

Nous devons nous garder de raisonner, nous aussi, globalement. En voulant réunir toutes les églises, on recherche une unité factice, qui repose sur des bases qui sont en dehors des critères établis par la Bible. Parallèlement se dessine un double développement inquiétant:

1. Une intolérance grandissante à l'égard de ceux qui refusent de relativiser les enseignements clairs et absolus de la Bible sans lesquels toute église est spirituellement morte.

2. Un goût malsain des expériences sensationnelles qui va de pair avec un certain désintéressement de l'étude approfondie de la parole de Dieu, pourtant le seul guide digne de foi.

Il serait grand temps que l'Église se réveille de sa torpeur et que ceux qui désirent vraiment suivre Jésus-Christ, quel qu'en soit le prix à payer, serrent les rangs et se soutiennent mutuellement. La prière étant l'arme par excellence à notre disposition, prions pour l'Église fidèle souffrante, pour tous ceux que les événements tragiques de notre temps ont précipités dans les tourments. N'oublions pas que nos pays ne sont pas à l'abri de catastrophes semblables et rappelons-nous l'encouragement de Jésus dans Luc 21.28: Quand cela commencera d'arriver, redressez-vous et levez la tête, parce que votre délivrance approche. Ce sera le retour de Jésus-Christ.

Vous qui lisez ces lignes, n'hésitez pas à nous écrire. Un mot de partage nous encouragera et contribuera à établir un lien bienfaisant entre vous et «Promesses», entre ceux qui suivent l'Agneau partout où il va (Apoc 14.4).

Jean-Pierre Schneider

© Promesses 1991 - 3 / No 97

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YASSER ARAFAT À JOHANNESBOURG


«J'appelle chaque musulman à faire la djihad, la 'Guerre sainte', contre Jérusalem.» Jérusalem n'appartient pas seulement aux Palestiniens, elle appartient à tous les musulmans. Jérusalem est l'objet de notre principal combat, et j'attends de chaque musulman qu'il m'aide dans cette lutte. Jérusalem n'est pas la capitale d'Israël, elle est celle de l'islam!

La «Guerre sainte». L'enjeu n'en sera pas le pétrole ou l'espace vital, mais bien la possession de Jérusalem.

Mais cette ville est l'héritage inaliénable d'Israël. Ni l'Israélien politiquement de gauche ni le juif non religieux ne sont disposés à y renoncer, car «Si je t'oublie, Jérusalem, que ma droite m'oublie!»

Nous lisons dans le livre du prophète Zacharie que «toutes les nations de la terre s'assembleront contre elle, (contre Jérusalem). jusqu'à présent, les Israéliens étaient convaincus que tous les peuples, à l'exception des USA, se tourneraient contre Jérusalem. Mais voilà que survint ce fameux massacre à Hébron, où le colon juif Baruch Goldstein abattit 29 musulmans – il est maintenant prouvé qu'il a agi seul. Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit immédiatement et ratifia une résolution contre Israël, laquelle portait sur quatre points bien distincts: trois concernaient la sécurité des Arabes, mais le quatrième vote posait ce problème: «Jérusalem – pas seulement Jérusalem-Est – est une ville illégalement occupée par Israël.» On attendait ici des USA qu'ils fassent usage de leur droit de véto ou votent contre – ce qui eût été possible, car le vote s'exprimait sur chaque point séparément. Ils auraient donc pu marquer leur accord sur les trois premiers, et s'opposer sur le quatrième, c'est-à-dire voter pour Jérusalem; mais ils ne l'ont pas fait. Il est ainsi apparu clairement que les USA appartiennent à toutes les nations qui marcheront contre Jérusalem. Le nouveau maire de la ville, Ehud Olmert, n'a pas manqué d'envoyer une sévère note de protestation au Président Clinton. Israël sait maintenant qu'en cas de crise grave, il sera absolument seul.

Quand les politiciens palestiniens entrèrent à Jéricho, on put entendre cette phrase adressée à la foule par haut-parleur: «Par la force et par le sang, nous libérerons toute la Palestine!» et lorsque l'on hissa le drapeau palestinien, ce fut: «Aujourd'hui Gaza et Jéricho, demain Jérusalem!» Du reste, l'unité de la police palestinienne porte ce nom: «El-Aksa-Brigade», ce qui, manifestement, tourne les regards vers Jérusalem. Celui qui penserait que de telles devises ne sont que l'expression du zèle excessif du peuple se tromperait lourdement, car le chef de l'OLP, Arafat, a déclaré publiquement à Johannesbourg:

– «Il n'existe pas d'État d'Israël de droit; dès lors, les accords avec ce pays ne seront pas tenus. Comme le prophète Mahomet a dénoncé le traité avec les coréichiites après deux ans, (La Mecque était leur capitale), nous en ferons de même avec Israël.» – «J'appelle chaque musulman à mener la Djihad, la 'Guerre sainte', contre Jérusalem. Cette ville n'appartient pas seulement aux Palestiniens, elle est aussi la propriété de tous les musulmans. Jérusalem doit être l'objet de notre combat le plus important; et j'attends de chaque musulman qu'il s'y implique. Jérusalem n'est pas la capitale d'Israël, elle est celle de l'islam!»

Voilà ce qu'a déclaré Arafat devant l'Assemblée plénière de l'ONU non pas après les guerres perdues de 1967 et 1978, mais exactement six jours après avoir signé au Caire le traité de paix avec Israël. Dans l'État hébreu, on appelle depuis lors ce traité avec l'OLP: «Le traité coréichiite ou encore «Les accords de Troie».

La Djihad n'a rien à voir avec la paix, comme on voudrait le faire croire en Israël; selon le Coran, elle est la sainte obligation de lutter soit militairement soit diplomatiquement contre tous les incrédules, les non-musulmans, les chrétiens également, jusqu'à ce qu'ils soient ou détruits ou convertis à l'islam.

Pour nous en convaincre, il suffit de considérer ce qui se passe en Algérie, en Égypte, au Soudan, en Iran ou en Libye, où l'islam fanatique est en marche et s'efforce de chasser tous les gouvernements arabes libéraux: bientôt, un milliard de musulmans seront impliqués dans la Guerre sainte.

À Jérusalem même, on peut lire sur les murs cette inscription: «Nous avons chassé les croisés après 99 ans; nous voulons en faire de même avec les Juifs!»

Jusqu'à présent, les organismes mondiaux comme l'ONU et l'OTAN n'ont fait que prouver leur impuissance; voyez, par exemple, la Somalie, la Bosnie, l'Irak, les Kurdes et l'Irlande du Nord! Tout se dirige vers un «nouvel ordre mondial», lequel sera nécessairement déterminé par des lignes directrices religieuses. C'est ainsi que parallèlement à une alliance mondiale politique, se constitue un oecuménisme religieux universel.

Jérusalem était totalement insignifiante pour les politiciens et un village sans importance pour les économistes. Mais depuis que la religion a fait une entrée en force dans la politique, Jérusalem se trouve au centre des intérêts du monde.


Le combat final de Babylone contre Jérusalem

Il ne s'agit pas essentiellement de Gaza, de Jéricho ou du Golan – ils ne sont que des points stratégiques –, mais surtout de Jérusalem.

Les peuples musulmans voisins d'Israël entrent comme dans un état d'ivresse quand il est question de Jérusalem, ainsi que le prophète Zacharie le dit dans le douzième chapitre de son livre; mais la ville deviendra pour le monde entier une pierre pesante dont il voudra charger Israël. D'où le vote des membres de l'ONU, contre toute logique, pour les Arabes contre l'État hébreu; oui, Jérusalem est déjà devenue pour eux un poids difficilement supportable. Ils pensent qu'en résolvant le problème en faveur des musulmans, ils tranquilliseront ces derniers et trouveront eux-mêmes la paix. Portons une fois encore toute notre attention sur la ville de Jérusalem! En 1996, elle fêtera son 3000e anniversaire, le roi David en ayant fait la capitale du pays.

Le prophète Ezéchiel nous dit au chapitre 37:

– Tout d'abord, les «ossements» se rassembleront dans la terre promise; – ensuite, de la chair poussera pour donner un corps;

– et finalement, l'Esprit de Dieu l'animera.

Presqu'à la fin de la première Guerre mondiale, les juifs dispersés dans le monde entier ont obtenu, grâce à la Déclaration Balfour en 1917, la permission de fonder un foyer national juif en «Palestine» = rassemblement des Juifs (des ossements).

Après la seconde Guerre mondiale s'est constitué, en 1948, un corps (la chair) au départ des juifs rassemblés dans la Terre promise, l'État d'Israël.

Au cours de la troisième Guerre mondiale, qui sera une guerre de religions, il s'agira de la ville de Dieu, Jérusalem, qui deviendra une pierre pesante dont on voudra se débarrasser.

Déjà toutes les forces impies se mobilisent pour faire obstacle aux droits d'Israël sur Jérusalem, à la fois ville de Dieu et capitale de l'État hébreu. L'entrée qu'Arafat se propose d'y effectuer n'est qu'un début toléré par les politiciens de la gauche incrédule d'Israël. Seuls les Israéliens pieux, avec à leurs côtés les chrétiens croyants, luttent contre une libéralisation de Jérusalem. Car ce qui fait d'elle une pierre pesante pour les peuples, c'est sa revendication à être la ville de Dieu, de ce Dieu qui n'admet aucune alliance avec d'autres dieux ou avec des religions dans le cadre de l'oecuménisme. L'ambition des nations est de faire de Jérusalem un centre dans lequel toutes les religions auront leurs temples, ce qui sera d'ailleurs le cas pendant le règne de l'Antichrist. Sachons que Dieu n'y participera pas, ni Son peuple Israël, ni Son Assemblée. On en arrivera ainsi à la guerre pour et autour de Jérusalem, entre la lumière et les ténèbres.

Six jours seulement après la signature du traité de paix avec Israël, le chef de l'OLP, Arafat, a appelé tous les musulmans à la «Guerre sainte» dans le but de libérer Jérusalem de l'emprise juive. Ce faisant, Arafat non seulement s'inspirait de l'attitude de Mahomet quand il conclut le frauduleux traité avec les premiers habitants de La Mecque – la stratégie du cheval de Troie –, mais il comparait son traité littéralement avec celui signé en 634 après Jésus Christ par le calife musulman Omar avec le patriarche chrétien Sophronius de Jérusalem. Arafat s'est référé ouvertement à ce traité, qui est entré dans l'histoire sous le nom de «Accord d'Omar». Il tut cependant le fait que cet accord musulman-chrétien d'Omar interdisait aux juifs l'accès à Jérusalem. Ces derniers ne pouvaient alors pas habiter dans cette ville. Selon ce traité, Jérusalem était «pure de toute présence juive» – c'est à cela qu'Arafat faisait référence. Une telle alliance chrétienne-musulmane est déjà en train de se former. On parle ouvertement d'une «vaticanisation» de Jérusalem, qui verrait la ville placée sous la surveillance du Vatican et sous la suzeraineté musulmane. Tel est le prix qu'Israël doit payer pour avoir la paix. Les aiguillages «antichrists» sont installés. Le théâtre des événements du temps de la fin sera Jérusalem.


Jérusalem apparaît sur l'autel!

L'heure est plus avancée que ce que l'on croit généralement! L'Arabie saoudite s'est déjà déclarée prête à consacrer un milliard de dollars à la construction des lieux saints islamiques à Jérusalem. L'organisation des gardes musulmans WAQF exige d'Israël via l'ONU de stopper l'extension de Jérusalem, y compris les fouilles archéologiques qui mettent en lumière l'histoire judaïque; en effet, affirme WAQF, «dans deux ans environ, au plus tard en 1998, les juifs n'auront plus rien à dire. à Jérusalem!»

Peter Scholl-Latour, journaliste et expert, des questions orientales, a écrit le 5 mai dernier:

Un modus vivendi peut se réaliser pour une période de deux ou trois ans. Une brève paix apparente! je ne sais pas vraiment ce qu'Israël se propose à long terme. À Jérusalem, on présente occasionnellement comme exemple le retrait de la France de l'Algérie. Mais on oublie totalement que ce retrait signifiait aussi que les Français résidant sur place devaient quitter le pays – ce qui serait aussi le cas pour les juifs de Jérusalem. Selon le droit islamique – le fondement de la pensée arabe – un traité conclu avec les impies ne doit être respecté que pour autant qu'il serve l'islam.

Ainsi donc, il est évident que Jérusalem deviendra de plus en plus une pierre pesante contre laquelle viendront se briser toutes les initiatives de paix. L'histoire du monde est programmée sur ce fait. Oui, Dieu donne des nations pour l'âme d'Israël. C'est ainsi que la puissante Union soviétique s'est écroulée pour que les États musulmans se libèrent de sa tutelle; en effet, Ezéchiel 38, 5-7 cite nommément les peuples de l'extrême-nord: les Cimmériens (= Gomer), vivant sur les bords de la mer Noire – une alliance a été conclue avec eux en 1991; elle porte le nom de «Riverains de la mer Noire» – ; à 99% musulmans, ils sont sous l'autorité turque. Il y a aussi Togarma, du septentrion: une dissidence de l'Arménie, l'Azerbaïdjan, 100% musulmane. Togarma, sur la mer Noire, est appelée «l'extrême-nord». Les impulsions données à la Djihad proviennent de l'islam. Ce dernier s'excite jusqu'au délire: pour les musulmans, Jérusalem deviendra une coupe d'étourdissement (Zach. 12, 2), et – comme déjà dit – pour le monde entier, une pierre pesante. Le 30 décembre 1993, le Vatican a établi des relations diplomatiques avec Israël; elles furent officiellement confirmées le 15 juin 1994. Pourquoi précisément maintenant, alors qu'Israël était, sur cette question, demandeur depuis 1948? Le porte-parole du Vatican, Monseigneur Maria Celli, a déclaré: «Le temps est mûr pour cela!» Et voici que le Vatican exige actuellement de jouer un râle d'intermédiaire dans les entretiens sur le Proche-Orient, et cela afin de faire valoir ses revendications sur Jérusalem.

Tout cela nous rappelle le traité d'Omar mentionné par Arafat, traité qui devait rendre Jérusalem «pure de toute présence juive» et qui tolérait que les chrétiens restent sous la suzeraineté musulmane comme «dhimmis». Les dhimmis sont des esclaves acceptés par les musulmans, car ils appartiennent à une autre religion. Ce n'est, par contre, pas le cas des juifs.

Dans un débat télévisé entre juifs orthodoxes et musulmans, le rabbin (orthodoxe) s'est déclaré prêt à permettre à Arafat de prier à Jérusalem si lui, un juif orthodoxe, pouvait en faire autant devant son Dieu à La Mecque devant la Kaaba – demande qui a déjà été fermement rejetée par les musulmans. Il apparaît clairement qu'il ne s'agit pas pour Arafat de prier en tant que musulman à Jérusalem, mais bien d'affirmer la domination islamique sur la ville.

Les nations se préparent à une telle confrontation; sous la pression des États musulmans, elles ont transféré leurs ambassades de Jérusalem à Tel-Aviv. Le porte-parole des 21 pays de la Ligue arabe, Abdel Maguid, a déjà déclaré, au nom des États musulmans, Jérusalem «capitale de l'islam», ajoutant que «en tant que musulmans, nous ne devons jamais accepter le moindre compromis concernant Jérusalem». Seuls les juifs sont continuellement contraints, par le monde, de faire de nouvelles concessions, en vertu de cette devise: «Au nom de la paix!» La lutte pour la Palestine est terminée; le combat pour Jérusalem est en cours!

Abba Eban, le dirigeant Socialiste israélien, s'est écrié: «Mes collègues du Parti travailliste se cachent derrière des masques; ils se comportent comme des autruches, comme s'ils ne voyaient rien de tout cela!»

Après la fin de l'état de guerre entre Israël et la Jordanie le 25 juillet dernier, le porte-parole de l'OLP, Feisal Husseini, a déclaré que le Roi Hussein, s'il voulait obtenir quelque chose à Jérusalem, devrait se tourner vers les Palestiniens, et non plus vers Israël.

Cependant, le dernier mot est à Dieu; ou plutôt, Il l'a déjà prononcé par Son prophète Zacharie: «Voici, je ferai de Jérusalem une coupe d'étourdissement pour tous les peuples d'alentour ... En ce jour-là, je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples; tous ceux qui la soulèveront seront meurtris; et toutes les nations de la terre s'assembleront contre elle. . . . En ce jour-là, je m'efforcerai de détruire toutes les nations qui viendront contre Jérusalem. Alors je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et ils tourneront les regards vers moi, celui qu'ils ont percé» (Zach. 12, 2a.3.9-10a). L'Esprit ne viendra donc sur eux qu'après la troisième Guerre mondiale.

Déjà, le Seigneur nous adresse cette exhortation: «Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au coeur de Jérusalem» (Ésaïe 40, 1-2). La fin du temps de leurs souffrances apparaît dans les douleurs de l'enfantement du Messie: l'heureux événement est proche. Ainsi parle l'Éternel en Ésaïe 66, 13: «Comme un homme que sa mère console, ainsi je vous consolerai; vous serez consolés dans Jérusalem.» C'est pourquoi, avec Lui, consolons ensemble dès maintenant Jérusalem!

© Nouvelles d'Israël 11 / 1994

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LE CHAGRIN


Il est possible de triompher du chagrin même dans les circonstances les plus accablantes de la vie. Même quand nous perdons ceux qui sont plus précieux que n'importe qui d'autre au monde. 

SE SOUVENIR DES BÉNÉDICTIONS PASSÉES 

 Avec une attitude de reconnaissance envers Dieu, réfléchissons aux bons moments que le Seigneur nous a permis de vivre avec cet être cher. Nous ne devrions pas avoir honte de nos larmes. 

PRENDRE CONSCIENCE DES RÉALITÉS ACTUELLES 

 Arrêtons consciemment notre pensée sur le fait que l'âme d'un croyant quitte le corps à la mort pour entrer dans la présence de Jésus-Christ dans le ciel? Nous sommes donc toujours pleins de confiance, et nous savons qu'en demeurant dans ce corps nous demeurons loin du Seigneur, car nous marchons par la foi et non par la vue, nous sommes pleins de confiance, et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur. (2 Corinthiens 5: 6-8) 

ATTENDRE AVEC ESPÉRANCE LA RÉUNION FUTURE 

 Ne pas perdre de vue que nous serons à nouveau réunis dans l'avenir? Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l'ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne vous affligiez pas comme les autres qui n'ont point d'espérance. Car, si nous croyons que Jésus est mort et qu'il est ressuscité, croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui ceux qui sont morts. (1 Thessaloniciens 4: 13,14) 

 Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d'un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous les vivants, qui serons restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. (1 Thessaloniciens 4: 16,17) 

 Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles. (1 Thessaloniciens 4: 18)

© Cette page a été créée par l'équipe de «La Page Chrétienne». 


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CONNAÎTRE CHRIST DANS LA SOUFFRANCE.


Discours prononcé à Genève, à la Salle de la Réformation, 

le jeudi 9 mars 1922.


II Ep. à Timothée, 1, 12: C'est à cause de cela que je souffre ces choses; je n'en ai point honte, car je connais celui en qui j'ai cru... 


Les deux manières de connaître Christ. 

Saint-Paul dit: «je n'ai pas honte de souffrir pour Lui, car je connais celui en qui j'ai cru». Il n'écrit pas: 

«je sais beaucoup de choses de Lui», mais: «je Le connais, Lui, personnellement.» Il y a une grande différence entre savoir quelque chose de Christ et connaître Christ. Tant que Saint Paul a connu Jésus-Christ par ouï-dire, il l'a persécuté, mais dès qu'il l'a connu personnellement, il a été lui-même persécuté pour Christ. 

Il y a quelques années, j'étais un Hindou bigot, un ennemi du christianisme; j'entendais parler de Jésus-Christ et je le haïssais, mais, dès que j'appris à le connaître intimement, je l'aimai. Voilà la différence entre connaître Christ et savoir quelque chose de Lui. 

Des amis hindous, aux Indes, m'ont questionné sur les pays dits chrétiens. Eh bien, dans ces pays, on entend beaucoup parler de Jésus-Christ et quelques-uns le connaissent, lui obéissent, l'aiment et le servent. 

Ceux qui savent quelque chose de Lui, ne savent pas qui est Jésus-Christ. Nous ne pouvons pas lui obéir, l'aimer et le servir, avant de Le connaître. Nous pouvons, au contraire, savoir beaucoup de choses de Jésus-Christ sans Le connaître lui-même.

L'an dernier, voyageant dans les montagnes de l' Hymalaya, je vis une plante, un tonique, appelé «solagi». C'est un tonique des plus utiles et j'en avais beaucoup entendu parler. J'avais vu cette plante bien souvent, sans la reconnaître. Désirant savoir quelle plante c'était, je demandai à un homme: «Qu'est-ce que cette chose noire?» «C'est du solagi», me dit-il. Ainsi, je le connaissais de réputation, mais je ne pouvais pas le reconnaître. Il y en a beaucoup qui rencontrent les fruits du christianisme sans savoir les reconnaître. Ils en ont entendu parler, mais n'en connaissent pas les effets. C'est très possible. Mais, si nous connaissons vraiment Christ, il ne sera pas nécessaire qu'on nous dise de l'aimer; nous l'aimerons tout naturellement.

Aux Indes, il arrive que des étudiants disent: «Tel ou tel savant ne croyait pas en Jésus-Christ, comment pourrais-je, moi, croire en Lui?» je réponds: «Il est possible d'être un savant sur certains sujets, sans avoir su apprécier l'action de Christ.» 

À propos d'une peinture magnifique, on demanda à un savant: «Que pensez-vous de ce tableau?» il répondit: «C'est une bonne peinture. Elle vaut bien 5 roupies.» Les gens se dirent «C'est un savant, son jugement doit être juste Le tableau ne vaut que 5 roupies!» Alors, on demanda à un artiste: «Que Pensez-vous de cette peinture?» et il répondit: «Elle est magnifique, splendide; elle vaut mille roupies!» 

Le savant était très instruit dans certaines branches de la science, mais il était incapable d'apprécier les choses de l'art et son Jugement n'avait aucune valeur. L'artiste lui, était un spécialiste. Si nous voulons apprendre quelque chose de la religion, nous devons aller à ceux qui sont des spécialistes en matière religieuse et ont fait des expériences. Nous ne pouvons pas demander à un ingénieur de connaître la chirurgie, ni à un chirurgien de connaître la mécanique. Qu'est-ce que les dogmaticiens et les philosophes savent de la divinité de Jésus-Christ? Allez auprès des «spécialistes» de la religion, les mystiques, les prophètes, les hommes de prière, ceux-là savent ce qu'est la religion. Ma religion ne dépend pas de l'opinion de ce savant-ci ou de celui-là, ma religion dépend de Christ lui-même. 


Le connaître par la prière. 


Conversion du Sâdhou.


Pour connaître Jésus-Christ, nous devons vivre avec lui et c'est seulement par la prière que nous pouvons vivre avec lui. Quand nous vivons avec lui, alors nous savons qui est Jésus-Christ. Quelquefois, à cause du péché de notre nature pécheresse, nous ne pouvons pas le reconnaître, à cause du péché l'atmosphère spirituelle est troublée. Il y a deux ans, lorsque je me rendais en Australie, je fus témoin d'un fait remarquable. Chaque matin, nous recevions un journal. Un jour, arrêt soudain, point de nouvelles! je voulus savoir ce qui se passait: «Pourquoi n'y a-t-il point de nouvelles aujourd'hui?» «Nous ne recevons pas de nouvelles à cause de la tempête. Il y a des perturbations atmosphériques et les messages de la télégraphie sans fil ne peuvent pas être envoyés.» C'était un trouble d'ordre physique qui nous privait de nouvelles. 

La tempête du péché provoque aussi des perturbation; dans l'atmosphère spirituelle et nous ne pouvons pas, alors, recevoir les messages de Dieu. Cette tempête doit être arrêtée et c'est Jésus seul qui peut la calmer, il peut parler avec autorité au vent et à la mer et il y aura un grand calme. Quand tout est calme, nous entendons sa voix, nous sentons sa présence et nous savons qui est Jésus-Christ. Alors nous avons la Joie de sa présence et sa présence même dans nos coeurs, c'est le Ciel sur la terre. Il est possible que nous ne le voyions pas des yeux de la chair, mais nous sentirons sa présence. Nous pouvons voir un fruit, nous pouvons aussi voir notre langue: ce sont deux choses visibles mais la douceur du fruit et le sens du goût dans notre langue, nous ne pouvons les voir. Nous pouvons jouir de la douceur du fruit, mais nous ne pouvons dire quelle couleur elle a. Nous pouvons voir la langue, mais nous ne pouvons voir le goût ni quelle couleur il a! Ainsi nous pouvons voir notre corps et nous pouvons voir Dieu dans ses oeuvres. L'oeuvre de ses mains est visible, mais Dieu lui même est invisible. Quand nous passons du temps avec lui dans la prière, nous jouissons de sa présence et nous avons la douceur de cette présence. Ceux qui réalisent cela peuvent être ses témoins et dire: «Maintenant, je connais Celui en qui j'ai cru.» Il ne suffit pas d'avoir entendu parler de lui; cela ne nous aide en aucune façon; c'est seulement quand nous le connaissons, quand nous avons des rapports personnels avec Lui, qu'alors nous trouvons secours spirituel, joie et puissance.

Certaines personnes essaient de trouver la vérité dans la science, dans la lecture d'écrits philosophiques. J'ai rencontré de ces gens-là et leur ai demandé «Avez-vous trouvé quelque chose?» «Non» Ces gens sont comme l'enfant qui tenait un oignon dans sa main. Il commença à le peler et je lui demandai: «Que fais-tu?» «J'enlève les pelures pour trouver ce qu'il y a dedans.» Il enleva toutes les pelures une à une et, lorsqu'il eut fini, il ne lui restait plus rien, car l'oignon est composé de pelures successives: il n'y a rien à l'intérieur. La science et les livres sont dans ce monde comme des oignons. Nous les pelons continuellement, sans rien trouver. Je n'ai rien trouvé dans la philosophie hindoue, mais seulement en Jésus-Christ, que je haïssais autrefois. J'étais aveugle spirituellement, mais en lui j'ai trouvé ce que j'avais cherché si longtemps. 

Je n'oublierai jamais ce jour du 16 décembre 1904 où j'avais brûlé la Bible et où mon père me dit: «Pourquoi fais-tu une chose aussi stupide?» je répondis: «La religion d'Occident est fausse, nous devons la détruire.» Ainsi je détruisais la Bible, pensant que j'avais fait mon devoir et trois jours après je vis la puissance du Christ vivant. Ce jour-là, J'allais me suicider, parce qu'il n'y avait point de paix dans mon coeur. Je m'éveillai de bonne heure le matin; c'était en hiver et je pris un bain froid. Alors, je commençai à prier, mais non pas le Christ des chrétiens car je haïssais les chrétiens. Je priais comme un athée, car j'avais perdu ma foi en Dieu. je disais: «Si Dieu existe, qu'il me montre le chemin du salut et je Le servirai toute ma vie; sinon, je me suiciderai.» De 3 à 4 heures et demie du matin, je priai sans relâche. J'étais décidé à me suicider à 5 heures, au passage du train en plaçant ma tête sur les rails, de sorte que je n'avais plus qu'une demi-heure. C'était ma dernière prière: «Si Dieu existe, qu'il me montre le chemin du salut.» 

Alors arriva quelque chose que je n'aurais jamais attendu... La chambre se remplit d'une merveilleuse, d'une glorieuse lumière et je vis un homme resplendissant debout devant moi. Je crus que c'était Bouddha, Krishna ou un autre des saints que j'adorais, et j'étais tout prêt à me prosterner devant lui, lorsque, à ma profonde surprise, j'entendis ces mots: «Combien de temps encore me persécuteras-tu? Je suis mort pour toi: pour toi j'ai donné ma vie.» Je ne pouvais pas comprendre, je ne pouvais pas dire un seul mot... alors, je vis les cicatrices du Christ vivant, de ce Christ auquel je pensais comme à un grand homme ayant vécu en Palestine et mort depuis longtemps... et je découvrais qu'il était vivant, le Christ vivant et non pas un Christ mort et disparu! je n'étais pas préparé à l'adorer; je vis son visage rayonnant d'amour. Bien que j'eusse brûlé la Bible deux jours auparavant, il n'était pas irrité. Je fus transformé: je connus là le Christ vivant, le Sauveur du monde et mon coeur fut rempli d'une paix et d'une joie que je ne puis décrire. Quand je me relevai, il avait disparu. J'allai tout dire à mon père qui ne put pas le croire. «Avant-hier tu brûlais la Bible! 

Comment se peut-il que tu sois maintenant un chrétien?» «Parce que j'ai vu Sa puissance. Il est le Christ vivant!» 


Le Christ donne la paix.

Tandis que l'hindouisme et le bouddhisme ne m'avaient rien donné, Il m'a donné cette paix que le monde ne peut ôter. S'il n'était pas le Christ vivant, je ne prêcherais pas l'Évangile. Ce n'est pas en imagination que je l'ai vu puisque, auparavant, je le haïssais et ne l'adorais pas. Si ç'avait été Bouddha, on pourrait dire que c'était un effet de mon imagination, car j'avais coutume de l'adorer. Ce n'était pas un rêve: quand on sort d'un bain froid, on ne rêve pas! 

C'était une réalité, le Christ vivant. Il peut changer un ennemi de Christ en un prédicateur de l'Évangile. Il m'a donné sa paix, non pas seulement pour quelques jours, mais pendant 16 ans, une paix merveilleuse, que je ne puis pas décrire, mais dont je puis rendre témoignage. Lorsque je pense aux chrétiens de nom, je suis triste. Ils savent tant de choses sur Jésus-Christ et ils ne Le connaissent pas. S'ils Le connaissaient, ils l'aimeraient et Le suivraient. Il y en a beaucoup qui ne le connaissent que par la théologie ou à un point de vue historique; ils n'ont pas de temps à passer avec lui et ils ne Le connaissent pas. C'est pour cela qu'ils se mettent à nier sa divinité. Il leur est impossible de voir la divinité du Christ en Jésus. Demandez à ceux qui ont vécu avec lui qui est Jésus-Christ. 

Le Christ vivant a changé leur vie d'une façon si merveilleuse que sur la terre ils vivent déjà dans le Ciel. Il leur donne la paix, la vraie paix, parce qu'il est le Prince de la paix. Les hommes ont essayé d'amener la paix dans ce monde et de faire cesser la guerre. La Ligue des Nations aussi a fait de grands efforts, mais la Ligue des Nations ne peut rien faire tant qu'il n'y a pas une ligue des coeurs et cette ligue n'est possible que si les coeurs se sont donnés à Celui qui est le Maître des coeurs. En Lui seul nous trouvons une paix véritable. La difficulté, C'est que nous savons ce qui le concerne, mais nous ne Le connaissons pas. Quand nous Le connaîtrons, Il se révélera à nous, nous vivrons en Lui et nous vivrons pour les autres en son nom. Alors, nous verrons sa puissance, même dans les plus grandes difficultés et nous aurons la paix. J'en ai fait moi-même l'expérience. 


Le Christ se révèle dans la souffrance. 

Dans les montagnes de l'Himalaya, j'ai prêché l'évangile dans un endroit où aucun missionnaire n'a la permission d'aller. J'étais sur le marché, lorsqu'un gendarme m'arrêta et me conduisit devant le Rajah. 

Celui-ci, voyant un Sâdhou, dit au gendarme de me laisser aller; mais, dès qu'il comprit que j'étais un Sâdhou chrétien, il dit: «C'est bien, mettez-le en prison. Si vous aviez été un Sâdhou hindouiste, je vous aurais donné un palais tout près d'ici.» Je savais qu'un Sâdhoti hindouiste avait vécu dans ce palais; mais il n'avait pas pu trouver la paix et s'était suicidé en se jetant dans la rivière. je dis alors au Rajah: «Vous m'offririez un palais si j'étais un hindouiste? Mais l'hindouisme n'a rien pu faire pour moi, tandis que, depuis que je suis chrétien, le christianisme a tout fait pour moi.» Et je compare ce palais avec la prison où je fus conduit. Le Sâdhou hindouiste dans le palais, le Sâdhou chrétien dans la prison... et je rends grâce à Dieu pour cette prison. Je ne voudrais pas habiter un palais et n'avoir pas la paix... Jésus-Christ, le Christ vivant, a changé pour moi la prison en un Ciel sur la terre. Je n'ai pas honte de souffrir pour lui, parce que je connais Celui en qui j'ai cru. 

Bien que mes mains et mes pieds fussent liés de chaînes, je possédais une paix si merveilleuse que c'était vraiment le Ciel sur la terre. Christ était avec moi, selon sa promesse: «je suis toujours avec vous!» S'il n'avait été qu'un grand homme, il ne pourrait pas être toujours avec nous, il ne pourrait pas m'avoir donné cette paix magnifique! Il est toujours avec nous et c'est notre faute si nous ne réalisons pas sa présence. 

Nous ne savons pas passer du temps avec lui, dans la prière, et nous ne comprenons pas qui est Jésus-Christ. Dieu veut nous accorder les bénédictions spirituelles, mais il faut que nous les demandions. Il nous donne toute sorte de bénédictions temporelles sans que nous les demandions, mais pas les grâces spirituelles. Nous ne les obtiendrons qu'en priant. 


Ces bénédictions s'obtiennent par la prière. 

Dieu a donné à la mère du lait pour nourrir son enfant, mais le lait ne vient dans la bouche de l'enfant que si celui-ci le prend. Ainsi Dieu, notre mère spirituelle, a pour nous du lait spirituel qui ne nous sera accordé que si nous le demandons, si nous le prenons, c'est-à-dire si nous prions. Quand nous prenons ce lait spirituel, alors nous connaissons sa douceur, nous jouissons de la présence de Christ et, comme l'enfant, nous devenons plus forts de jour en jour. Alors aussi, par la prière nous pouvons surmonter la tentation et vaincre Satan. Tout ce que j'ai trouvé, je l'ai obtenu uniquement par la prière nous négligeons la prière et c'est à cause de cela que nous ne comprenons pas ce qu'est Jésus-Christ Si nous consacrons chaque jour du temps à la prière, Il se révélera à nous et nous saurons qui est Jésus-Christ nous l'aimerons et nous nous aimerons les uns et les autres. 

Aux Indes, on me dit souvent: «Vous appelez les pays d'Europe des pays chrétiens, mais Christ a dit – «Aimez-vous les uns les autres» et ils se sont fait la guerre les uns aux autres. Le christianisme a fait faillite en Europe!» je réponds «je ne suis pas d'accord avec vous. Le christianisme n'a pas fait faillite, mais beaucoup de gens en Europe ont fait faillite quant à la compréhension du christianisme! Ceux qui connaissent Christ le comprennent et s'aiment les uns les autres. Cette guerre n'est donc pas la faute de Dieu!» Beaucoup de gens se nourrissent par le cerveau, alors que leur âme meurt de faim. Ils essaient de trouver leur force dans des livres, alors que la force se trouve en Christ seul. 


Les biens de ce monde empêchent la prière. 

Le monde est comme un océan. S'il est vrai que nous ne pouvons pas vivre sans eau, il est tout aussi vrai que nous ne pouvons pas vivre si nous enfonçons dans l'eau, car, dans l'eau, il y a la vie, mais, il y a aussi la mort. Si nous nous servons de l'eau, nous y trouvons la vie, mais nous trouvons la mort si nous disparaissons dans l'eau. 

Nous devons nous servir des choses que Dieu nous donne, mais non pas nous y noyer. Lorsque nous nous noyons, nous mourons par suffocation. Beaucoup de gens sont déjà morts par suffocation, faute d'avoir eu la respiration de la prière; ils sont morts dans leur matérialisme et n'ont pu saisir l’Esprit du Christ. Je n'en suis pas surpris le moins du monde, car ils se meurent d'étouffement. S'ils commencent à vivre, avec Jésus-Christ, il se révélera lui-même à eux alors, ils le connaîtront tel qu'il est, ils seront ses témoins et lui rendront ce témoignage. «Maintenant, je connais celui en qui j'ai cru». Que Dieu nous aide à le connaître Lui-même; il ne suffit pas de savoir quelque chose de Lui. En terminant, je vous remercie d'être venu et d'avoir écouté si attentivement. C'est très aimable de votre part; mais il y a une requête que je voudrais vous adresser: de même que vous m'avez écouté avec tant de bienveillance, voulez-vous écouter la voix de Christ? Vous avez écouté la mienne. Cela ne vous servira pas à grand chose, à moins que vous ne l'écoutiez, Lui. Prenez le temps de prier dans quelque lieu tranquille. Que le Seigneur vous aide à passer du temps devant lui, afin que vous puissiez entendre Sa voix et jouir de Sa présence.

©  Source: Tripod

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LES INQUIÉTUDES

  

FAIRE CONFIANCE AU SEIGNEUR 

Espère en Dieu? Pourquoi t'abats-tu, mon âme, et gémis-tu au dedans de moi? Espère en Dieu, car je le louerai encore; Il est mon salut et mon Dieu. (Psaume 43: 5) 

NE PAS OUBLIER LA PRIÈRE 

Lorsque nous n'avons pas le goût de prier, c'est là que nous en avons le plus besoin? Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées en Jésus-Christ. (Philippiens 4: 6,7) 

VIVRE AU JOUR LE JOUR 

Comme nous manquons de foi! Nous perdons notre paix et notre tranquillité d'esprit parce que nous voulons absolument nous faire du souci au lieu de tout simplement faire confiance au Seigneur! ? Ne vous inquiétez donc pas du lendemain; car le lendemain aura soin de lui-même. À chaque jour suffit sa peine. (Matthieu 6: 34) 

NE PAS OUBLIER LA FIDÉLITÉ DE DIEU 

 Les bontés de l'Éternel ne sont pas épuisées, ses compassions ne sont pas à leur terme; elles se renouvellent chaque matin. Oh! que ta fidélité est grande! (Lamentations 3: 22,23) 

PRENDRE CONSCIENCE DE LA PRÉSENCE DE DIEU 

Ne vous livrez pas à l'amour de l'argent; contentez-vous de ce que vous avez; car Dieu lui-même a dit: Je ne te délaisserai point, et je ne t'abandonnerai point. C'est donc avec assurance que nous pouvons dire: Le Seigneur est mon aide, je ne craindrai rien; que peut me faire un homme? (Hébreux 13: 5,6) 

SE REMETTRE À DIEU POUR CHAQUE BESOIN

Si Dieu revêt ainsi l'herbe des champs, qui existe aujourd'hui et qui demain sera jetée au four, ne vous vêtira-t-il pas à plus forte raison, gens de peu de foi? Ne vous inquiétez dons point, et ne dites pas: Que mangerons-nous? que boirons-nous? de quoi serons-nous vêtus? Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. (Matthieu 6: 30-33) 

  Nous nous inquiétons à propos des problèmes et des circonstances affligeantes qui pourraient survenir demain. Au lieu de vivre au jour le jour et de nous réjouir de ce que le Seigneur comble nos besoins du moment, nous nous inquiétons du lendemain. Nous nous tracassons à propos de ce qui pourrait arriver. 

Dieu ne dit pas qu'il comblera tous nos désirs. Toutefois nous pouvons être assurés qu'il comblera tous nos besoins. Ne laissons pas notre anxiété pour l'avenir, nous priver aujourd'hui de notre joie et de notre paix.

© Cette page a été créée par l'équipe de «La Page Chrétienne».


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LES LARMES  


O vous qui passez par les chemins de cette vie, j'aimerais vous parler un instant des larmes. Dans ce triste monde, vous le savez, on pleure très souvent. Les occasions pour verser des larmes nous sont abondamment fournies.  

Ah! que de fois, nous avons arrosé de celles-ci nos sentiers. Que de déchirements sur cette route de l'existence! C'est le départ non désiré des nôtres, c'est la séparation d'avec une mère bien-aimée ou quelqu'autre membre de nos familles. Nous avions vécu avec eux des jours heureux et pleins de charme. Mais soudain notre horizon s'est assombri, et ceux qui nous étaient chers nous ont dit: «Adieu». Alors, nous avons pleuré. Peut-être, avons-nous dû nous séparer d'une épouse bien-aimée, de celle que Dieu appelle dans sa divine Parole: «l'épouse de la jeunesse», ou «la femme de ton coeur». Oui, que de larmes ont été versées sur une route désormais solitaire! Je vois, multipliées comme le sable qui est au rivage des mers, des veuves, c'est-à-dire des épouses désemparées.  

Ah! l'on pleure sans cesse dans ce vaste univers. On pleure la conduite d'un fils sur qui l'on fondait les plus vastes espoirs. On sanglote en pensant à une fille chérie. Elle partit un jour loin de la maison dans une direction inconnue. Depuis elle n'a jamais donné le moindre signe de vie et la place demeure toujours vide au foyer. Que d'époux infidèles, que d'épouses ont déserté la maison!  

Le pauvre malade aussi, seul sur sa couche pleure sa misère. Chaque jour, il est le témoin impuissant des progrès de sa maladie. Il pleure sa santé ruinée, sa jeunesse perdue, sa fraîcheur disparue. Au bagne aussi l'on pleure, là-bas, bien loin, dans une terre d'exil, sur un sol inhospitalier, sous un climat meurtrier. On est oublié de l'humanité, mais on n'oublie pas les siens et ceux qui ont visité ces lieux, nous disent que ceux qui paraissaient les plus endurcis, y pleurent abondamment. 

Ainsi, l'on pleure partout. Les larmes sont vieilles comme le péché et sans celui-ci jamais aucune créature n'en aurait arrosé la terre. Les pleurs sont la conséquence du péché. Ils ont pour origine l'entrée du mal dans le monde. Le péché entrant dans le monde, les larmes sont apparues aussi.  

Il y a d'autres larmes et j'aimerais vous en entretenir un instant. D'abord, celles de la repentance. Toutes celles que j'ai énumérées précédemment, mort, séparation, exil, étaient dues aux redoutables conséquences du péché. Les larmes de la repentance sont versées sur le péché lui-même. Comprenez-vous cette différence?  

Oh! chère âme qui passez sur le chemin des jours, quand on a fait de la peine à quelqu'un qui vous aime, qui est bon, qui nous a fourni des preuves multiples de son amour, quand, dis-je, on l'a offensé, quand on l'a méprisé, blessé dans son coeur devant tous, alors, oh! alors, on pleure.  

Dans l'évangile selon Luc, une scène touchante nous est rapportée. Jésus était sur la terre. Il était entré dans la maison d'un nommé Simon, qui était pharisien; et voici qu'une pauvre femme de la ville, une pécheresse de profession, entre et se tient aux pieds de Jésus. Il nous est dit qu'étouffée par les sanglots, elle arrosait les pieds du Sauveur de ses larmes. Son coeur parlait au Seigneur Jésus de ses nombreux péchés.  

Ah! combien ces larmes sont bénies. Ce sont les larmes d'un vrai repentir, d'un repentir sincère. Ce sont les larmes d'un pauvre pécheur qui se repent d'avoir offensé le Sauveur plein de grâce. Ces larmes-là n'engendrent jamais le regret ou le remords. Avez-vous, vous qui lisez cette petite feuille, avez-vous jamais versé aux pieds de Jésus, des larmes pour vos péchés, pour vos fautes cachées ou connues? Si tel n'était pas votre cas, si jamais encore vous n'avez versé une seule larme aux pieds du Sauveur tendre et débonnaire, arrêtez-vous, je vous en supplie, un instant et réglez avec le Seigneur Jésus la question si importante de vos péchés.  

Que vous dira-t-il? Il vous dira qu'Il les a portés en Son corps sur le bois, qu'Il les a expiés, que ces péchés sont pardonnés et que la question n'en sera jamais plus soulevée. Le Seigneur Jésus vous communiquera les pensées de Son coeur et Il séchera ces larmes brûlantes d'un vrai repentir. Comme à la femme pécheresse qui était entrée dans la maison de Simon le Pharisien, Jésus vous dira: «Ta foi t'a sauvée, va t'en en paix». Et encore «Tes péchés sont pardonnés».  

Et maintenant parlons, si vous le voulez bien, d'autres larmes. Savez-vous que Jésus, le Fils de Dieu, a pleuré? Dans ce même évangile selon Saint Luc, au chapitre 19, il est dit que Jésus s'approchant de Jérusalem, voyant la ville, pleura sur elle. Le Sauveur a pleuré sur le sort affreux d'un monde coupable. Il a donc pleuré sur vous aussi. Si Jésus a pleuré sur Jérusalem, c'est à cause du jugement qui allait fondre sur la ville qui, si souvent avait entendu les appels du Sauveur, sans jamais y répondre.  

Le Seigneur Jésus a aussi pleuré au tombeau de Lazare. Il se trouvait alors, Lui, le Seigneur de gloire, en présence de la mort. La mort est la condition dans laquelle se trouve tout homme. L'apôtre Saint Paul écrivant aux chrétiens de l'Église qui était à Éphèse, leur rappelle qu'autrefois ils étaient: «morts» dans leurs fautes et dans leurs péchés. Rarement, il nous est rapporté que Jésus a crié. Mais dans cet évangile selon Saint Jean, Jésus cria à haute voix: «Lazare, sors dehors». Le mort sortit et Jésus dit: «déliez-le et laissez-le aller». Ce récit nous montre que l'homme est loin de Dieu. Mais si vous répondez aux appels du Seigneur Jésus vous aurez la vie éternelle.  

Encore, le Sauveur adorable a pleuré dans le jardin de Gethsémané. Il s'en alla avec Ses disciples au-delà du torrent du Cédron, où était un jardin. Il y entra avec Ses disciples. S'éloignant de Ses disciples environ d'un jet de pierre, et s'étant mis à genoux Il priait. Un instant plus tard Sa sueur devint comme des grumeaux de sang découlant sur la terre. Il était dans l'angoisse du combat. Qui est-Il Celui qui offre ainsi avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à Celui qui pouvait Le sauver de la mort? C'est Jésus, le Saint et le Juste, c'est le Prince de la Vie. La croix et ses horreurs sont devant Lui. Il va entrer en contact avec le péché. Cela vous laisserait-il insensible? Quand nous voyons quelqu'un pleurer sur nous, nous sommes émus. Jésus a pleuré sur vous, pour vous, à cause de vous, et cela ne ferait pas vibrer une corde sensible dans votre coeur? Se peut-il que vous soyez indifférent aux larmes du Fils de Dieu? N'est-ce rien pour vous qu'un tel amour et une telle douleur?  

Il me reste maintenant à vous dire qu'il y a deux lieux invisibles vers lesquels s'acheminent sûrement tous les humains. Il y a deux maîtres, il y a deux chemins, il y a deux avenirs. D'une part, il y a un avenir de bonheur. D'autre part, il y a un avenir de malheur. Le bonheur c'est le ciel, avec Jésus. Dans ce lieu de pure félicité, on ne pleure plus; n'est-il pas écrit: «Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux; et la mort ne sera plus; et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni peine». Cette part est la part du bienheureux racheté, de ceux qui ont mis leur confiance dans le Seigneur Jésus et dans Son oeuvre expiatoire accomplie sur la croix du Calvaire. Il jouira éternellement des splendeurs de la maison du Père. Ah! lecteurs, connaîtrez-vous les charmes et les joies de ce lieu béni? Le travail ne sera plus. La soif et la faim seront inconnues. La maladie, les infirmités, la mort auront disparu. Qui ne voudrait passer l'éternité dans une telle félicité, contemplant avec une admiration toujours renouvelée les beautés et les grâces de Celui qui fut ici-bas un Homme de douleur, mais qui est maintenant le Fils de l'Homme dans la gloire?  

Je dois à la vérité de vous entretenir un instant, avant de quitter cet important sujet des larmes, du second lieu vers lequel se dirigent les humains. Les Saintes Écritures sont très sobres de détails au sujet de l'enfer; toutefois parlant de ce lieu il nous est dit qu'il fut préparé pour le diable et ses anges. Il est dit aussi: «Là seront les pleurs et les grincements de dents». Sur cette terre, nous l'avons considéré un instant ensemble, on se lamente sur les sinistres conséquences du péché. Le deuil, la maladie, la méchanceté font monter aux yeux les larmes? Mais en enfer, chère âme, je suis étreint en vous le disant, en enfer on pleure sur les conséquences éternelles du REFUS de la grâce de Dieu offerte maintenant à tout pécheur qui se repent.  

Pourquoi ne choisiriez-vous pas en venant au Seigneur Jésus la bonne part? Vous aurez le salut, la paix et le pardon. Dieu offre ces choses gratuitement à l'âme humiliée et contrite. En venant à Jésus vous aurez «une consolation éternelle et une bonne espérance par grâce». La consolation éternelle, c'est l'assurance que vous n'irez jamais en enfer. La bonne espérance par grâce, c'est la certitude de passer l'infini de l'éternité avec le Seigneur Jésus Christ. Faites donc votre choix. Pourquoi mourriez-vous? Pourquoi aujourd'hui même ne vous mettriez-vous pas en règle avec Dieu? Pleurez maintenant sur votre misère. Il est dit: «Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés». Jésus a dit: «Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos». Que Dieu fasse que cela soit votre heureux partage.  

Maurice Capelle 

©  Source: Tripod 

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ÉPREUVES ET TENTATIONS


La vie offre à nos pauvres méninges plus d'un problème à résoudre. Parfois, le casse-tête est complet, il devient mystère. Rien ne nous empêche, à priori, de nous attaquer à l'inexplicable. Pour ne l'avoir pas toujours fait, des hommes se sont privés d'une véritable bénédiction, d'un mieux-être. D'autres, au contraire, pour avoir prétendu résoudre tous les mystères, se sont livrés à une exploration effrénée, sans plus tenir compte de leurs limites. La première de ces attitudes extrêmes peut engendrer le fatalisme et l'obscurantisme, la seconde, l'ésotérisme et l'occultisme.

À bien des égards, les multiples «dérèglements» qui affectent notre belle mécanique humaine demeurent mystérieux. Comment expliquer la souffrance, ou l'irrésistible pulsion qu'on nomme désir et qui nous pousse parfois à détruire? D'un côté l'épreuve, de l'autre la tentation. Nous ne proposerons ici aucune solution nouvelle à ces délicates énigmes! Mais notre réflexion se nourrira simplement de ce que la Bible nous révèle sur ces lieux obscurs; car nous croyons que Dieu, par les écrits inspirés, a voulu nous aider à comprendre une partie du mystère.


Le tentateur

Si la Bible ne contenait pas le livre de Job, nous serions privés d'une bienfaisante explication. Pourtant, si le pauvre Job, un homme intègre – toujours soucieux de se détourner du mal – nous aide à comprendre qu'un «juste» peut aussi souffrir, il nous laisse sans réponse devant l'étonnante intrigue: Dieu permet à Satan d'éprouver un homme qu'il agrée. Mystère, encore.

Pour la plupart de nos contemporains, le diable passe pour n'être qu'une fiction, le produit de l'imaginaire, aujourd'hui relégué aux oubliettes moyenâgeuses. La Bible le décrit néanmoins comme un être malicieux, un adversaire des hommes, un empêcheur de danser en rond, un accusateur qui ne cesse d'accroître les effets dévastateurs d'une culpabilité galopante, un meurtrier et menteur de la première heure, un séducteur plus infaillible qu'un Don Juan, un ange de malheur déguisé en ange de lumière, un trappeur d'âmes insatiable, un voleur de dignité humaine, un lion rugissant qui se plaît à nourrir l'angoisse... Il use donc de deux tactiques assez distinctes: il suscite le désir, l'envie de commettre un acte finalement néfaste; à cette fin, il se déguise en bon apôtre, pour mieux tromper son monde. Sinon, d'un coup de griffe bien ajusté, il fait peur. Dans les deux cas, le diable ment: c'est sa principale activité, diablement mauvaise! Que ceux qui veulent l'ignorer l'ignorent, le diable s'en frotte sûrement les mains.


L'homme

Certes, cet ange de malheur a parfois bon dos. Trop facile, de l'incriminer sans cesse. Et l'homme, dans tout ça? Au commencement, on ne le répétera jamais assez, l'homme et la femme furent créés parfaits. Mais Satan inaugura auprès d'eux ses douteux stratagèmes pour détrôner le Tout-Puissant, comme si c'était possible. Non, une créature ne peut rien contre le Créateur. Mais alors, pourquoi? Mystère, toujours. Essayons toutefois de comprendre le compréhensible. Un commencement, même pour ceux qui en doutent, un homme, une femme, un jardin, un serpent qui parle, qui ment: «Dieu a-t-il réellement dit? ... Vous ne mourrez pas! Vos yeux s'ouvriront, vous serez comme des dieux!» Mensonge bien actuel, et donc réel, aux terrifiantes conséquences. Pourtant, Dieu avait dit de ne pas goûter à cette Connaissance-là. Depuis, nous mourons, nous sommes de petits hommes, avec de petites résurgences, même pour les plus grands, de ce que furent autrefois nos richissimes facultés. Et nous avons peur. Et nous sommes insatisfaits. Qui le nierait? Rousseau peut-être, qui a écrit un traité sur l'éducation au doux nom d'Émile, qui a abandonné sa femme et ses six enfants. Allez comprendre.

La psychologie, telle qu'elle nous est enseignée aujourd'hui, est une science récente, non exacte, et donc humaine. On aurait tort d'oublier les écrits anciens pour autant; les psychologues eux-mêmes y ont largement pulsé! Au premier siècle après la venue de Jésus, un homme de modeste condition (il était pécheur en Galilée! ), a formulé une admirable synthèse de tout le drame qui nous plonge dans la tentation: «Que personne, lorsqu'il est tenté, ne dise: – C'est Dieu qui me tente! –. Car Dieu ne peut être tenté par le mal, et il ne pousse lui-même personne à commettre le mal. Mais chacun est tenté, quand son propre désir suscite en lui un puissant attrait et le séduit». Ce désir malsain, ajoute encore Jacques, nous entraîne, notre résistance lâche, et le germe semé en nous s'épanouit en un plantureux... péché. Or, une fois consommée, cette faute nous précipite dans la mort. Le principe exposé est donc clair; attirance – complaisance acquiescement – faute – mort. Le drame originel nous colle à la peau; il est devenu notre drame quotidien,


Épreuve ou tentation?

Deux précisions, cependant: si ce schéma s'applique à la tentation, il est aussi valable pour l'épreuve; car les sentiments engendrés par la difficulté s'infiltrent en nous selon le même processus. Les termes nassah (en hébreu) ou peirasmos (en grec) sont traduits par épreuve ou tentation: ils sont généralement synonymes. Nous préférons voir, en simplifiant à l'extrême, une distinction dans l'origine même du mal qui nous accable: désir ou crainte. La tentation n'est-elle pas aussi une mise à l'épreuve? L'épreuve n'est-elle pas aussi une tentation? Résister ou céder au succulent, mais malsain désir, accepter ou refuser de se laisser gagner par la colère, le découragement ou l'amertume consécutifs à la souffrance, ces deux attitudes ont d'indéniables points communs. L'objet de la tentation, ou la cause de la souffrance nous sont extérieurs (sauf quand nous en sommes directement les initiateurs), ils n'ont de vigueur qu'en nous-mêmes, dès la première pensée. (Jacq 1:12-15)

Dans tous les cas, l'homme reste donc entièrement responsable de ses actes, en bien comme en mal. Le diable, pourtant parfaitement amoral, nous accuse ou nous flatte alors sans relâche, via notre conscience. Il utilise même, avec ses mains sales, les tables saintes de la loi de Dieu: «Tu as fauté! car il est écrit...». Il sait aussi nous aveugler, au point de nous persuader que l'homme est bon (mais Auschwitz, alors?), que le mal est une chimère, que sa force réside seulement en notre relatif imaginaire. Menteur. Jésus le compare à un loup déguisé en brebis qui cherche à piller, égorger, détruire. Et nous souffrons encore d'ajouter à nos torts, le produit de nos pensées les plus folles: nous nous accusons d'un mauvais désir qui ne l'est pas toujours; nous nous gratifions d'une souffrance que nous voudrions rédemptrice; nous augmentons la valeur de nos mérites, avec la plus extravagante facilité. Notre raison n'est plus absolument raisonnable.


L'amour mis à l’épreuve

Dieu a inspiré aux hommes une loi d'amour, Or l'amour, le vrai, est constructif. Si le Seigneur permet l'épreuve, c'est à nous que la responsabilité en incombe: la justice de Dieu reste irrépréhensible. Mais Dieu pardonne le fautif qui reconnaît son erreur et sa faiblesse, il le relève, le rend à la vie, lui restitue toute sa dignité et sa grandeur. Impossible donc, dans une seule et même situation, de confondre l'action de Dieu avec celles du diable ou de l'homme.

Il n'est d'ailleurs qu'un seul péché impardonnable, celui de s'estimer exempt de toute faute. Comment un individu soutenant une telle thèse reconnaîtrait-il alors en Jésus le Messie venu pour endosser, par amour, les monstrueux appétits de son insatiable «je»? Car c'est en cela que consiste surtout le péché: un non-amour, un Moi devenu dieu, une injustice sans cesse répétée. Jésus dérange, car il est juste comme la Loi. Il n'accuse pourtant personne, il vient pour sauver le monde, Il aime. Il l'a prouvé par son geste étonnant envers nous. Mais il dénonce le pouvoir de la faute réfugiée en son abri le plus secret: une pensée malveillante qui traverse notre esprit et fait son nid au fond de notre être, et c'est déjà la faute en germe, l'acte en devenir déjà dévoilé aux yeux de Dieu pour qui rien n'est caché. Peut-on résister à l’irrésistible? ? .


Au secours!

Quand le peuple d'Israël sortit d'Égypte, Dieu le conduisit dans le désert, par un chemin plus long et redoutable que celui imaginé par un guide raisonnable. En longeant la côte, le trajet eût été beaucoup plus court et moins périlleux. Quand Jésus fut reconnu par Jean comme le Messie promis, il fut également conduit par l'Esprit Saint dans le désert, pour être tenté par le diable précise encore le récit.

Dans ce désert, Israël fut poursuivi par les Égyptiens en armes, et acculé devant la mer rouge. Puis il eut faim et soif. Le regret d'avoir quitté l'Égypte devint intense; surgit alors le désir d'y retourner pour manger des concombres, une bonne brochette de cailles accompagnée de courgettes et d'aubergines, puis un melon doré et sucré. Mémoire sélective et idéaliste: Israël oubliait l'insupportable esclavage qui lui tint le dos courbé pendant des siècles. Des hommes et des femmes furent encore jaloux de ce Moïse qui cumulait les privilèges, et la quasi-totalité du peuple se révéla enfin incapable d'entrer dans le pays promis. Le tableau dépeint par Moïse n'a rien d'une fresque aux mièvres couleurs d'une pseudo-perfection! Et c'est là sans doute une des preuves les plus éclatantes de l'authenticité du récit. Nous devrions être d'une même scrupuleuse honnêteté. D'ailleurs, ne sommes-nous pas pareils à Israël dans le désert: rarement contents de notre sort, craintifs et sans beaucoup de foi devant l'offre du Dieu d'amour?

Dans le désert, Jésus triomphe de l'épreuve: il résiste au désir de céder la priorité à son ventre affamé en une aussi décisive circonstance; il refuse de mettre Dieu à l'épreuve en l'obligeant à accomplir un miracle inutile; il s'oppose vigoureusement à l'idée de se prosterner devant le faux-dieu de cette terre. Au père du mensonge, il répond par un «il est écrit» ferme et solennel, par une concise et suffisante affirmation au «si» que le diable lui suggère. Jésus est le fils de Dieu, preuve en est faite, à jamais. La tentation n'a trouvé aucune prise en lui; il ne peut être tenté par le mal. Jésus a connu, ce jour, et jusqu'à la sombre nuit de Gethsémané, toutes les tentations, toutes les mises à l'épreuve que l'homme peut connaître, sans jamais fléchir. Il a souffert, il peut secourir d'autant mieux ceux qui souffrent. Par sa mort, il a neutralisé l'accusateur: il a payé de sa vie l'effroyable poids de nos dettes envers Dieu, de nos évidentes ou occultes culpabilités. Vainqueur de la mort, revenu à la vie, il offre à quiconque le lui demande une totale annulation des torts, de beaucoup supérieure à un ambigu non-lieu. Il est notre avocat perpétuel auprès du juge suprême. Mieux encore, il nous vient en aide quand nous sommes encore tentés, quand l'épreuve nous semble supportable.


Mourir et vivre

Sans Dieu pour appui, la difficulté est généralement une source de découragement et d'amertume. C'est ainsi qu'elle est perçue par la plupart des êtres humains. Il est rare que nous l'envisagions comme une école de patience ou d'humilité ce n'est plus dans l'air du temps, aujourd'hui. Et l'on préfère l'absence d'explication, un monde sans valeur, devant le mal qui nous assaille. Les fruits de ce choix ne sont pas toujours très probants.

Mais ceux qui ont encore le courage car il en faut – de tourner les regards vers le Tout-Puissant, reçoivent de sa main un réconfort certain dans les heures les plus sombres. La prospérité matérielle ou physique ne sont pas les preuves tangibles de la bénédiction de Dieu; non plus l'absolu dénuement des plus dévoués aux petites ou grandes causes. La bénédiction suprême du Seigneur, c'est sa présence à nos côtés, sa paix en nous, dans les pires moments comme dans les meilleurs, quand ils sont régis par l'amour. Tableau idéal, s'il en est, assombri dans la réalité quand notre faiblesse, chaque jour constatée, s'y trouve inévitablement mêlée. Job l'a compris dans l'épreuve, comme dans l'abondance. C'est là sans doute la plus grande leçon que nous puissions apprendre ici-bas. Quand Dieu choisit de nous conduire au désert, il sait combien nous pouvons en ressortir grandis et fortifiés, plus prompts à servir qu'à nous élever, à éliminer le superflu, à laisser mourir en nous les mortelles pulsions, à vivre du désir de la grâce. Le désert avec Dieu, même peuplé de scorpions et parsemé de buissons épineux, est un verger pour qui veut bien le voir.

Comme un arboriculteur soucieux de produire des fruits plus beaux et appétissants, notre créateur nous émonde, maîtrise parfaitement tous les instants de l'épreuve, il fait concourir toutes choses, même la difficulté, au bien de ceux qui l'aiment. Rien à voir, dans ces affirmations, avec la candeur d'un Candide ou l'optimiste complexité d'un compliqué Leibniz. L'indéniable souffrance que nous connaissons tous à divers degrés, et l'ampleur d'un tel débat n'y autorisent pas. La sagesse ultime revient à Dieu, mais notre raison l'appréhende toujours avec une tragique insuffisance. L'apôtre Paul a souffert: naufrages, emprisonnements, injustes lapidations et flagellations publiques, calomnies, trahisons, dénuement, faim, froid... La liste est longue. Il a sans doute éprouvé plus d'une fois le désir de tout arrêter: «C'est trop dur, quoi!» Forgé par d'aussi douloureuses expériences, et toujours debout, il nous a laissé de précieuses réflexions: «Les épreuves ou les tentations que vous avez connues sont celles qui se présentent à tous les hommes. Mais Dieu est fidèle, il ne permettra pas que vous soyez éprouvés au-delà de vos forces, de votre capacité de résistance: au moment où surviendra l'épreuve, il vous donnera la force de la supporter (ou de résister à la tentation), et le moyen d'en sortir...» Il nous reste cependant l'incontournable responsabilité de lui demander cette aide. (1 Co 10: 13)


Garde-moi , O Dieu!

Jésus nous enseigne à prier le Père de nous garder d'entrer dans ce conflit. Mieux vaut prévenir que guérir, dit-on. Résister à la tentation, c'est aussi choisir de la fuir, parfois; et cette fuite n'est pas celle d'un lâche, elle exige une vaillante détermination. À l'égard de la tentation, notre mort doit être résolument volontaire. Veillons donc. «Rien ne peut nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus le Messie», disait le valeureux apôtre. Que cette phrase devienne une vivante promesse pour chacun de ceux qui endurent l'épreuve ou la tentation, dont Jacques nous dit qu'elles peuvent devenir aussi divin paradoxe – une source de joie et de vie: «Mes frères, réjouissez-vous si vous passez par toutes sortes d'épreuves; car vous le savez, votre foi éprouvée produit la patience... Heureux l'homme (ou la femme!) qui demeure ferme dans l'épreuve: après avoir prouvé sa fermeté, il recevra la couronne de vie que le Seigneur a promise à ceux qui l'aiment...»

Frédéric Baudin

© Le Berger d'Israël No 470

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TOLÉRANCE ET VÉRITÉ


Le passé de l'Église est tellement entaché d'intolérance, de sectarisme, d'exclusivisme et d'inquisition qu'un regard extérieur peut encore se méprendre et considérer le christianisme comme une idéologie anti-humaine qui tend toujours à un pouvoir dictatorial. C'est pourquoi on ne dira jamais assez que la tolérance est fondée dans l'Écriture, que le Dieu unique qui s'y révèle est un Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère et d'une immense bonté.

Mais à l'inverse, le protestantisme français, parce qu'il s'est trouvé dans l'histoire au côté des humanistes et des républicains, parce qu'il est connu pour refuser le principe d'une autorité hiérarchique qui lui dicterait sa foi, le protestantisme promène aujourd'hui une image de marque faite de tolérance et de liberté de conscience qui pour être sympathique n'en est pas moins ambiguë! Et cette ambiguïté vient du fait qu'à «l'extérieur», et malheureusement trop souvent aussi à «l'intérieur», on ne réalise pas qu'il y a une spécificité chrétienne de la tolérance qui devrait impliquer un comportement quelque peu différent de celui de la tolérance «laïque» que nous connaissons dans les sociétés occidentales et qui est directement issu de l'Humanisme des Lumières.

En effet, qu'est-ce que la tolérance dans une pensée humaniste, c'est-à-dire dans une pensée qui se veut autonome, sans référence à une Parole pré-existente ni à une Vérité révélée qui serait universelle, sans autre absolu que l'homme lui-même pris dans son individualité? La tolérance, c'est alors la règle du jeu qui découle directement de la pluralité des opinions et des visions du monde issues de la multiplicité presque infinie des consciences individuelles. L'homme, l'individu, étant la mesure de toute chose, la tolérance doit régner, elle est au service de la différence irréductible qui me sépare de l'autre.

Ainsi d'un point de vue humaniste la tolérance n'est pas nécessairement une démarche altruiste puisque c'est, en réalité, la conséquence inévitable d'un présupposé philosophique. La tolérance peut être considérée comme une simple règle de survie, un code de tranquillité : je te respecte pour que tu me respectes! Et curieusement ce culte rendu à la différence ouvre la porte à une indifférence, c'est-à-dire à une perte de signification de toute différence.


UNE THÉOLOGIE DE LA TOLÉRANCE

D'un point de vue chrétien, la tolérance s'appuie sur une autre base et se vit dans un tout autre climat.

Nous affirmons en effet, et c'est là le fondement de notre foi, que le Dieu créateur du ciel et de la terre, que le Dieu qui a pensé le monde dans son «logos» éternel, que ce Dieu a parié aux hommes que nous sommes, et que donc cette Parole constitue la clef d'interprétation du monde. En conséquence de quoi toute pensée humaine doit être amenée captive à l'obéissance de christ, la Parole faite chair (Cf 2 Cor. 10/5), afin de connaître une véritable conversion, un «renouvellement de l'intelligence» (Rom. 12 / 2 ) et d'entrer ainsi dans la Vérité de Dieu. Or la vérité de Dieu est une vérité qui tranche, qui sépare, le pur de L'impur, le bien du mal, le vrai du faux. Or la Vérité de Dieu est une vérité qui juge de tout, une vérité qui dénonce l'intolérable, c'est-à-dire ce qui en fin de compte ne peut pas être toléré, et ce qui ne sera pas toléré dans l'éternité.

Au contraire donc du relativisme humaniste, la Parole de Dieu proclame des absolus qui ne doivent être ni contournés, ni aménagés... ni donc relativisés. Il faut être clair sur ce sujet = les exigences de vérité et de sainteté de la Parole de Dieu sont par leur nature même intolérantes. La fréquence de la peine de mort pour une quantité de délits dans l'Ancien Testament (idolâtrie, adultère, inceste, perversions sexuelles, divination, insulte aux parents, approche impure de l'Éternel...), ainsi que l'affaire Ananias et Saphira dans le Nouveau Testament, confirment, s'il en est besoin, le caractère absolu des prescriptions divines. Mais si la Parole de Dieu est une Parole de jugement, elle est aussi une Parole de grâce, et c'est dans cette perspective que s'ouvre un espace pour la tolérance.

Lorsque Dieu fait alliance avec Noé et sa descendance, c'est-à-dire avec toute l'humanité, Dieu pose un acte de tolérance extraordinaire. Alors même que l'humanité se trouve toujours en état de révolte contre Dieu, alors même que l'intolérable va continuer d'être proféré et d'être pratiqué, Dieu promet que la juste sanction de ces fautes sera en quelque sorte différée et que tant que ce monde durera les hommes ne connaîtront pas toute la sévérité de la peine que leurs actes mériteraient. Et le soleil de Dieu continuera de se lever sur les méchants comme sur les bons!

La tolérance de Dieu, c'est donc l'expression de sa patience, et nous savons que cette patience a un but : c'est afin que beaucoup aient l'occasion d'être sauvés (Cf 2 Pi. 3 / 9 et 15). Autrement dit nous touchons ici à la différence fondamentale qui sépare les conceptions humaniste et chrétienne de la tolérance. Pour la première, on l'a vu, la tolérance est la conséquence logique d'une pensée où l'homme (individuel) constitue le seul absolu. Pour la seconde, à l'inverse, la tolérance n'est pas la conséquence logique d'un système, elle est l'expression d'une volonté qui utilise le temps comme un lieu d'appel, comme une possibilité pour l'homme de réformer ses voies et d'entrer dans la Vérité. Ce fondement autre entraîne une autre pratique de la tolérance car il ne peut plus y être question d'indifférence. La tolérance chrétienne commence par un regard lucide et sans complaisance sur le désordre éthique et spirituel du monde; elle ne peut alors se réaliser que dans la confiance en la Providence divine. L'acte de la tolérance sera toujours un acte qui engage, un acte de foi et un acte d'amour selon le modèle de l'amour du Père.


REFUSER LE CONFLIT ENTRE VÉRITÉ ET TOLÉRANCE

Ceci posé, on peut se demander comment faire cohabiter dans notre comportement de chrétiens les exigences absolues de la Vérité de Dieu, avec cette tolérance évangélique faite de patience et d'espérance? Il est vrai qu'il y a là une «corde raide» où le risque est grand de basculer soit dans un christianisme «dur», prophétique peut-être, mais souvent sectaire parce que non- tolérant, et finalement peu rayonnant, soit dans un christianisme «mou», flou, ou pluraliste, qui résoud la tension en reléguant l'expression de la Vérité au rang des choses secondaires : «que ceux qui ont la vérité soient comme s'ils ne l'avaient pas», ces deux échecs, pour être opposés, découlent en fait de la même erreur à savoir une confusion, ou plutôt une interaction née d'un conflit entre la Loi et la grâce, entre les exigences de Dieu et sa patience, entre le jugement et le pardon. Plutôt que de maintenir ces deux réalités telles qu'elles se présentent à nous dans l'Écriture, la tendance malheureuse est d'amoindrir leur contraste en relativisant l'une au moyen de l'autre, soit en donnant un tour légal à la grâce, soit en gommant la Loi au nom de la grâce. Ce qui, dans le débat qui nous préoccupe, amène d'une part ceux qui se soucient de l'expression juste de la Vérité à n'être guère tolérants, et d'autre part ceux qui par philanthropie prônent la tolérance à n'être guère témoins des exigences de Dieu.

La faute est donc toujours la même; elle manifeste la logique du vieux système humaniste où la tolérance ne peut être en fin de compte que l'expression d'un relativisme idéologique. C'est le refus de ce dernier qui fait chuter dans un christianisme intolérant, et c'est une démarche de tolérance qui aboutit à un christianisme sans message où le sommet du témoignage consiste à se taire!

En réalité, d'un point de vue chrétien, rien ne doit empêcher le croyant d'affirmer sa foi, de dire le message exclusif de l'Écriture, message qui tranche entre la lumière et les ténèbres et qui relègue au rang de folie toutes les sagesses humaines. Et ce qui est vrai du croyant l'est aussi de l'Église «colonne et soutien de la vérité» (1 Tim. 3 /15). L'Église a le devoir de confesser pour elle-même et pour le monde ce en quoi elle croit. Et elle doit le faire de la manière la moins équivoque possible car il faut que le tranchant de la Parole soit restitué dans le dogme. certes, parce que le croyant et l'Église restent faillibles dans leur interprétation de la Parole, il importe de toujours garder une certaine ouverture au dialogue. Ce dialogue ne saurait être pourtant l'aveu d'un doute, il est au contraire l'expression d'une foi au Dieu vivant, au Dieu qui peut ici et maintenant m'envoyer plus de lumière et me rapprocher de lui.

Mais la tolérance chrétienne n'est pas fondée sur le caractère encore partiel de notre connaissance de Dieu, la tolérance chrétienne ne repose pas sur un doute ou sur un inconnu, elle s'appuie intégralement sur le donné révélé, sur le Dieu miséricordieux et lent à la colère, c'est-à-dire sur la Vérité elle-même! Ainsi, loin de s'opposer et de s'exclure mutuellement comme dans la pensée humaniste, tolérance et Vérité s'accordent dans l'Écriture comme s'accordent en Dieu la sainteté et la miséricorde.

L'apôtre Paul, dont les écrits ne peuvent être taxés de laxisme, n'a-t-il pas fait preuve d'une grande tolérance en se faisant Juif avec les Juifs, Grec avec les Grecs? Et notre Seigneur Jésus-Christ, dont le comportement avec la femme adultère, avec les publicains et les gens de mauvaise vie constitue l'argument massue des chrétiens humanistes, n'a-t-il pas également poussé la loi de Moïse dans ses ultimes conséquences morales (Cf Matt. 5/ 17 à 48 ), n'a-t-il pas affirmé qu'il était la Vérité et que venir à lui était le seul chemin de salut pour l'homme (Cf Jn. 14 / 6)?


PROFESSER LA VÉRITÉ DANS LA CHARITÉ

En conséquence il ne s'agit donc pas de réduire, de trahir, ou de cacher la Vérité pour faire preuve de tolérance. Il ne s'agit pas non plus de s'identifier à l'autre dans ses doutes et son égarement, sauf peut-être par intérêt pédagogique. La proclamation de la différence est nécessaire; plus encore, il s'agit d'affirmer le plus clairement possible qu'il y a sur tout homme un jugement de Dieu qui l'appelle instamment à la repentance et à la conversion, car, ne nous y trompons pas, la tolérance de Dieu ne constitue pas un statu quo de tranquillité réciproque : je te respecte pour que tu me respectes! La tolérance de Dieu c'est sa patience, et sa patience est en vue du salut du plus grand nombre. Car le temps vient où cette histoire s'achèvera et où la tolérance laissera la place au jugement dernier. Cela veut clairement dire que nous ne devons pas tant militer pour une tolérance vide, qui serait une fin en soi, que pour une tolérance qui nous laisse l'occasion d'annoncer clairement la Vérité de Dieu, avec l'appel qu'elle adresse à toute conscience humaine. Un tel appel, parce qu'il prétend être (et il l'est) la voix contraignante de Dieu, peut sembler troubler le climat serein de la tolérance (certains iront même jusqu'à dire que cet appel constitue en lui-même une intolérance). Mais peu importe, Jésus est effectivement venu apporter l'épée tranchante d'un jugement en ce monde (Cf Matt. 10/ 34) et sa Parole ne peut qu'exercer une pression sur les consciences. Pression qui sera salutaire pour beaucoup! Professer la Vérité dans la charité (Eph. 4/ 15), c'est là le climat de la véritable tolérance, celle qui prend en compte la variété infinie des personnes, des consciences et des histoires humaines, tout en affirmant la réalité d'un jugement eschatologique qui, dès aujourd'hui, éclaire l'humanité en séparant le bien du mal et le vrai du faux, répondant ainsi pleinement à sa quête du sens. Mais nul ne devra anticiper sur la moisson dernière, nul ne pourra se substituer à Dieu en prononçant avant l'heure, et sur une personne, une condamnation que Dieu lui-même n'a pas encore prononcée. C'est pourquoi, avec patience, quelquefois dans la souffrance, toujours avec espérance, nous devons accepter le mélange du bon grain et de l'ivraie sachant qu'en vérité il sert le projet de salut de Dieu.

En effet, la Parole de Dieu donnée pour notre salut est toujours, à la fois, une parole de jugement et une annonce de l'amour et de la patience de Dieu. Il importe donc que ce deuxième aspect soit prêché en actes par les chrétiens afin que le premier soit entendu. De sorte qu'une pratique tolérante – de cette tolérance active, remplie de charité que nous présente l'Écriture – loin d'amoindrir la cause et l'urgence de la Vérité, la sert au contraire en surajoutant à l'appel du droit et du vrai, celui de la grâce et de l'amour (Cf Rom. 12/ 17 à 21).

Après tout, n'est-ce pas ainsi que Dieu nous sauve en Jésus-Christ?

Daniel Bergese

© Ichtus 1985-4 (No 131)

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TOLÉRANCE : VERTU CHRÉTIENNE?

 

En appuyant sa réflexion sur quelques citations, Charles Nicolas nous rappelle les exigences d'une «haute idée de la vérité». A méditer, en cette année de commémoration de l'Édit de Nantes.


Hier et aujourd'hui. 

«L'homme contemporain est un «bricoleur» individualiste qui n'hésite pas à chercher son bonheur dans différentes traditions religieuses, en quête d'une cohérence...», pouvait-on lire dans la revue Évangile et Liberté, récemment.

On est loin de la situation austère de la fin du 16° siècle, pour laquelle le mot tolérance est encore porteur de bien peu de promesses. D'ailleurs cet édit, signé le 13 avril 1598 à Nantes par Henri IV, n'a jamais été intitulé «Édit de tolérance», mais plutôt «Édit de pacification».

 «La tolérance à l'époque, précise Jean Beaubérot (président de l'association «Foi et Tolérance-Edit de Nantes 98»), ce n'est pas l'interdiction de porter un jugement sur autrui, c'est le fait de penser qu'on a la vérité, que l'autre est dans l'erreur, et qu'on tolère l'erreur... La conception moderne a trop tendance à mettre entre parenthèses le rapport à la vérité.»

Le contexte dans lequel nous vivons a en effet énormément changé en 4 siècles, au point où certains seraient tentés de dire avec Chesterton «La tolérance, c'est la vertu de ceux qui ne croient en rien!»

«La tolérance, dit Daniel Bergèse, c'est alors la règle du jeu qui découle de la pluralité des opinions... Ainsi, d'un point de vue humaniste, la tolérance n'est pas nécessairement une démarche altruiste, mais plutôt une simple règle de survie, un code de tranquillité je te respecte pour que tu me respectes».  Daniel Bergèse «Christianisme et tolérance» (1992) – Kérygma)- Aix en Provence.


Une haute idée de la vérité. 

Le protestantisme devrait retrouver aujourd'hui la haute idée de la vérité développée à la Réforme. Une double exigence en découle, qui trace un chemin de responsabilité et de respect 

– La vérité en effet, est trop vitale pour être relativisée ou mise de côté, par accommodement.

– La vérité d'autre part, est trop importante pour être imposée c'est Dieu seul qui convainc!

Dans les Écritures, la tolérance (le mot ne s'y trouve cependant pas) s'inscrit dans le cadre de la patience de Dieu. Si Dieu prend patience et «tolère» le mal, l'injustice, l'erreur, ne dois-je pas les tolérer moi-même? Mais la patience de Dieu ne signifie pas que tout est indifférent il y aura une rétribution; il est donc juste et salutaire que des signes clairs soient donnés, signes qui annoncent le jugement qui vient; mais jugement qui appartient... à Dieu seul! Ils serait possible de trouver maints exemples bibliques qui témoignent de cette double mesure «Où sont ceux qui te condamnaient?» demande Jésus à la femme adultère mesure de tolérance. «Va et ne pèche plus!» mesure d'avertissement.


 Il n'y a pas qu'une seule règle... 

Tout en donnant des principes universels et absolus, la Bible établit des distinctions qui permettent une application adaptée. Deux de ces distinctions sont particulièrement importantes 

a. Suis-je seul en cause? Mon engagement pour défendre une cause ne sera pas le même selon que mon intérêt seul est en jeu ou selon que les répercutions touchent aussi d'autres personnes ou sont tout simplement plus générales. Contrairement à ce qui arrive le plus souvent, c'est quand mon intérêt est en jeu que je dois être le plus tolérant! C'est ainsi qu'il faut comprendre l'amour des ennemis (Matth.5) et les exhortations de Paul à la fin de Rom. 12 «Autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes; ne vous vengez pas bien aimés, ... mais si ton ennemi a soif, donne-lui à boire...». Le chrétien offensé personnellement ne se défend pas, car Dieu le défend (lire 1 Pierre 219-23) «Il s'en remet à Celui qui juge justement».

Ainsi en est-il du débonnaire des béatitudes il ne fait pas justice lui-même. Il est doux, patient. Il héritera la terre!

Toute autre est la situation si d'autres personnes sont en cause, des faibles en particulier, ou des personnes qui sont placées sous ma responsabilité. Il ne s'agit plus de se défendre soi-même, ou de rechercher son propre intérêt; il s'agit d'une fonction, d'une vocation à remplir, d'un combat à mener. L'apôtre Paul donne un bon exemple de cela il regrette seulement que certains annoncent l'Évangile pour des motifs impurs, «avec la pensée de lui susciter quelques tribulations» (Phil 1,17); mais dans la même lettre, il traite avec une grande rigueur «les mauvais ouvriers, les faux circoncis, les ennemis de la croix de Christ» (Phil. 32, 18), c'est-à-dire ceux qui mettent en péril l'Église et l'intégrité de l'Évangile!

 b. Dans ou hors de L'Église. C'est une grande erreur de vouloir appliquer telle quelle à l'ensemble de la société les règles de conduite qui appartiennent à la communauté des croyants. Il est facile d'observer que la Bible demande aux chrétiens plus d'égards mais aussi plus d'exigences vis-à-vis de leurs frères en la foi que vis-à-vis de l'ensemble des hommes. A la fin de I Cor. 5, par exemple, Paul recommande de s'écarter de toute personne qui, se disant chrétienne, vit dans le désordre. Il précise qu'il ne s'agit pas d'agir ainsi vis-à-vis «de ceux du dehors; autrement il faudrait sortir du monde!» 

N'est-ce pas aussi ce que dit Jésus quand il commande (Matth. 1815) «Si ton frère a péché, va et reprend-le?» (il s'agit du frère en la foi). Ainsi, les errements ou les fautes des inconvertis n'ont-ils pas le même poids, la même gravité que celles des chrétiens. Il en découle que la mesure de la tolérance sera plus grande vis-à-vis de la société qui vit dans les ténèbres (Actes 240; Phil. 215) qu'au sein du peuple de Dieu qui a reçu la révélation!


 Moi aussi je vous envoie

Cela ne signifie cependant pas qu'il n'y ait rien à dire dans le monde! L'envoi de Jonas à Ninive, ou l'apostrophe de Jean-Baptiste à l'égard d'Hérode (Matth. 144) suffisent à ôter toutes les excuses paresseuses ou craintives que nous pourrions avoir. Notons simplement qu'il ne s'agit pas là d'imposer, mais d'adresser appel, de la part de Dieu.

Ne serait-ce pas cela aussi être le sel ou la lumière du monde?

Il n'est pas juste que la peur de «passer pour une secte», ou tout simplement le refus de l'opprobre du Christ nous empêche de rendre témoignage à la vérité que nous avons reçue de Dieu (à ne pas confondre avec nos opinions personnelles).

«Convenablement comprise, la tolérance ne conduit pas au relativisme... Les chrétiens de ce temps sont malades de relativisme, de tolérance mal entendue. Ils se taisent et ne savent plus que dire par peur qu'on les suspecte d'inquisition. Ils n'osent plus protester de leur foi, car ils tremblent de proposer des réponses quand le goût du jour veut seulement que l'on se pose des questions.» P.A Sturki «Tolérance et doctrine» (Édition l'âge d'homme, Lausanne 1973), cité dans Christianisme et tolérance.

«Pour l'humanisme, la tolérance est la conséquence logique d'une pensée où l'homme, en tant qu'individu, constitue le seul absolu. Elle est donc l'aveu d'un doute quand à la vérité. Pour la foi chrétienne, la tolérance est l'expression d'une volonté qui utilise le temps comme «un lieu d'appel», comme une possibilité offerte à l'homme pour qu'il entende la vérité et qu'il réforme ses voies.» D. Bergèse. «Conviction chrétienne et tolérance.» Revue Réformée n° 174, p. 19.

Sommes-nous prêts à convenir que nous sommes guettés, les uns et les autres, par une forme d'intolérance et par une forme de tolérance qui reflètent davantage notre tempérament que la vérité dont l'Évangile est porteur? Jésus-Christ n'a-t-il pas été à la fois plus large et plus précis que nous le sommes? Le même Esprit que nos avons reçu plaide pour cette patience et pour cette exigence. 

Il y a des situations où il faut se taire, même si on a envie de parler. Il y a des situations où il faut parler même si on préférerait se taire... Puissions-nous entendre, pendant notre marche comme à la fin de notre vie, ces deux appels qui sont aussi deux promesses 


Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.

Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice (c'est dire de la vérité juste de Dieu), car ils seront rassasiés! 

Charles Nicolas

EREI – Vauvert (19. 01.98)

 ©  Source: Site réformé confessant


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