PLAIDOYER
POUR LA PROPHÉTIE BIBLIQUE
L'inspiration de la Bible en question Les croyants sont convaincus de l'inspiration de la Bible (dans l'original). Cependant ils mettent parfois de côté certaines parties du livre, telles que: – les passages qui parlent de la divinité éternelle du Fils de Dieu (C'est lui le Dieu véritable et la vie éternelle, Jean 5.20); – les histoires miraculeuses de l'Ancien Testament (pour ne pas afficher une foi par trop enfantine, on dit qu'il s'agit de légendes ou de paraboles); – les passages qui parlent de conversion, de nouvelle naissance, de certitude de salut (on confond salut par les oeuvres et salut par la foi); – les passages qui sont des paroles d'hommes, tels les enseignements transmis par Paul ou Salomon (la parole de Dieu serait réduite aux paroles de Jésus et aux passages introduits par «Dieu a dit»). Ces réticences concernant l'inspiration de la Bible sont regrettables. Mais je pense aussi à l'hésitation de quelques chrétiens à se pencher sur la prophétie biblique. L'opinion que ce soit inutile de sonder ces textes ou le manque d'aide pour le faire peuvent en être la raison. Cette position, qui a une apparence de foi et d'humilité, les prive de la connaissance de vérités de première importance. Pour prendre deux exemples élémentaires, disons que chaque chrétien reconnaît les doctrines de l'immortalité de l'âme et du retour de Jésus-Christ, bien que nul n'en connaisse tous les détails. Or, il existe une foule d'autres vérités concernant notre lendemain et celui du monde; elles sont aussi sérieuses et importantes pour notre foi et notre paix. Importance de la prophétie dans la Bible Le Nouveau Testament donne son opinion sur l'importance de la prophétie; un seul passage suffira: Nous tenons pour d'autant plus certaine la parole prophétique à laquelle vous faites bien de prêter attention comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur... Avant tout, sachez qu'aucune prophétie de l'Écriture ne peut être l'objet d'interprétation particulière, car ce n'est nullement par une volonté humaine qu'une prophétie a jamais été présentée, mais c'est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu (2 Pi 1.19-21). La Bible est essentiellement une parole prophétique; Dieu nous y parle souvent de l'avenir. Lui seul est autorisé à le faire, et il ne se trompe jamais. Les enseignements prophétiques sont aussi des paroles de Dieu pour ses enfants, donc ils nous appartiennent. Quand on n'étudie pas la prophétie, on risque de sous-estimer son abondance dans la Bible. Or, il y a dix-sept livres prophétiques dans l'Ancien Testament, un dans le Nouveau, sans parler de nombreuses prophéties dans presque tous les autres livres, ainsi que des passages qui révèlent l'accomplissement de prophéties antérieures (exemple, les quatre évangiles). Cela fait une proportion étonnante de passages bibliques concernant la prophétie. Or je vous le demande: est-il pensable que Dieu s'accommode de l'indifférence des siens pour une si grande partie de sa parole? Ne l'a-t-il pas écrite et conservée pour que nous l'examinions avec le plus grand sérieux, en vue de notre avertissement, notre édification et notre paix? Les témoignages de la Bible Dans le récit de Lazare et du mauvais riche, au royaume des morts, Abraham dit au mauvais riche: Tes frères ont Moïse et les prophètes pour les avertir; qu'ils les écoutent! s'ils ne veulent pas écouter Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader, même si l'un des morts revenait à la vie (Luc 16.29, 31 FR COUR)... (Ses frères allaient être perdus pour ne pas avoir écouté les prophètes.) Jésus ressuscité dit aux disciples d'Emmaüs: 0 gens sans intelligence et lents de coeur à croire toutes les choses que les prophètes ont dites! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses...? Et commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait, dans toutes les écritures, les choses qui le regardent (Luc 24.25-27 DARBY). Mais ils ne comprennent pas, il faut que le Seigneur prenne du pain, rende grâce, le rompe et le leur donne, pour que s'ouvrent leurs yeux. Après cette scène, le Seigneur apparaît aux onze et ils ont peur, ils croient voir un esprit! Le Seigneur doit les rassurer en se faisant reconnaître et en leur expliquant: Il fallait que s'accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes (Luc 24.44). L'eunuque d'Éthiopie se convertit à Jésus grâce au 53e chapitre du prophète Ésaïe. Et aujourd'hui, un Juif ne peut se convertir qu'avec la prophétie: pour lui, l'évangile ne vaut que lorsqu'il comprend que cette parole est un accomplissement de la prophétie de l'Ancien Testament. Le prophète Amos déclare que l'Éternel ne fait rien sans révéler son secret à ses serviteurs les prophètes (Amos 3.7). Et c'est un fait que dans le passé, aucun événement capital n'est arrivé sans prophétie correspondante de l'Éternel. Ce fut le cas des catastrophes du déluge, de Sodome, Ninive, Babylone, Samarie et Jérusalem. Ainsi, l'expérience montre que si la prophétie n'est pas notre livre de chevet au même titre que le reste de la Bible, nous ne reconnaîtrons pas les événements annoncés lorsqu'ils arriveront. Les conséquences risquent d'en être tragiques. L'utilité de la prophétie aujourd'hui Nous savons tous que la personne de Jésus-Christ traverse toute la Bible, y compris les prophéties bien sûr: sa personne, sa venue, ses souffrances, sa résurrection, son retour, sa gloire, son règne. Or, comment l'homme pourrait-il savoir que Jésus-Christ est bien le Messie, si la prophétie n'avait tracé la route à sa foi? Il ne pourrait pas le savoir. Pour asseoir la personne du Seigneur Jésus, les évangiles font souvent référence à la prophétie, qui nous renseigne aussi sur les signes de son retour et les événements eschatologiques dans lesquels nous sommes entrés. Pouvons-nous ignorer tout cela? Si oui, la Bible risquerait fort de ne plus être la lumière qui éclaire notre route. Mais en réalité, l'enfant de Dieu responsable se nourrit des lumières prophétiques, car il sait que le Seigneur contrôle l'avenir dans le détail et qu'il tient informés ses amis (Gen 18.17).
La prophétie est un encouragement quand le monde va mal. Et il va mal. À quelle prophétie pensaient les chrétiens devant la dent des lions ou broyés par les persécutions ou les guerres de religion? À quelle prophétie songeaient les Juifs à la porte des chambres à gaz? Le Seigneur l'a enregistré, rien n'est oublié, et ils ne seront pas déçus, ceux qui auront eu faim et soif de justice (Mat 5. 6). Objections et réponses Maintenant, il me semble entendre les objections avancées contre la prophétie: On ne peut pas tout savoir exactement. C'est évident, et Dieu n'a pas l'intention de tout révéler d'avance. Aucune prophétie n'a été écrite pour nous permettre de jouer les voyants, mais pour nous permettre d'en tenir compte, et de reconnaître les événements lorsqu'ils se précisent ou lorsqu'ils surviennent. Quand ils arrivent, nous nous apercevons des limites de notre compréhension passée: «Tiens, je voyais les choses un peu différemment». Mais nous comprenons pourquoi, puisque nous connaissons la prophétie en question, et nous saisissons bien la relation prophétie-accomplissement, car l'histoire éclaire la prophétie. Nous ne serons pas déconcertés, mais fortifiés, parce que l'événement était annoncé. Nous comprenons fort bien que les Juifs aient tâtonné devant les prophéties de la première venue du Messie, qui s'enchevêtrent avec celles de son règne. Plusieurs ont su voir clair cependant, et Hérode a essayé d'exploiter leur clairvoyance à son profit (Mat 2.1-13); tous les Juifs pieux savaient que le Messie naîtrait d'une vierge, à Béthléhem. Pendant trois ans, les apôtres croyaient bien que Jésus était le Messie, mais non pas Dieu: ils ne l'adoraient pas et ils ne le craignaient pas autant que les Juifs craignaient l'Ange de l'Éternel dans l'Ancien Testament. Après la résurrection, ils ont compris toute la personnalité du Seigneur, se souvenant de ses dernières explications. Lors de l'ascension, ils l'ont adoré, remplis d'une grande joie (Luc 24.52). Cette compréhension progressive était sans doute normale; ils devaient connaître tout ce qui était nécessaire, à un certain moment, après les trois ans à l'école du Seigneur, un fameux stage universitaire (Jean 20.22). L'incompréhensible est devenu simple, et l'obscur est devenu clair, parce qu'ils avaient dans le coeur les prophéties concernant le Messie, si voilées fussent-elles. On imagine l'obstacle supplémentaire si la foule des Juifs qui ont reconnu leur Messie avaient négligé la prophétie. Maintenant, la prophétie étant devenue histoire, nous y voyons très clair au sujet de la première venue du Seigneur. De la même façon, pour les événements de demain, nous sommes assurés que la lumière complète nous sera donnée au fur et à mesure de l'accomplissement du plan de Dieu. Nous avons le loisir de réfléchir, et comme Marie de repasser dans notre coeur ce que la prophétie nous révèle aujourd'hui (Luc 2.19), sans prétendre établir un système d'interprétation rigide et infaillible. Nous ne voyons que de loin, et un peu flou. Cependant, à mesure que nous nous rapprochons, nous voyons plus net, et nous sommes aidés par nos frères doués d'une bonne vue. Nous pouvons apprendre avec eux les règles élémentaires de la prophétie: ce que nous savons sera suffisant pour nous fortifier et nous réjouir d'avoir un Dieu si grand, avec un tel plan pour les hommes, si abondamment révélé par la prophétie. Il est donc nécessaire de ne jamais oublier que les prophéties bibliques sont, d'une part, trop obscures pour que nous puissions savoir comment elles se réaliseront exactement, alors que, d'autre part, elles sont assez claires pour que nous puissions en reconnaître l'accomplissement. Jean voyait s'accomplir la prophétie de Ps 22.19 relative au partage des vêtements de Jésus, prophétie tout à fait incompréhensible avant son accomplissement (Jean 19.23-24). Nous terminons ces réflexions par un double mot d'ordre: Ne méprisez pas les paroles des prophètes (1 Thes 5.19 TOB). Heureux celui qui lit et ceux qui écoutent les paroles de la prophétie et gardent ce qui s'y trouve écrit! (Apoc 1.3).
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LES
PROPHÈTES NE SONT PAS DES
«DEVINS»..., mais des hérauts de Dieu
C'est avoir une conception bien inexacte de leur mission que de faire des prophètes essentiellement des devins. Beaucoup plus que l'annonce de l'avenir, l'objet de leur message fut le déchiffrement du présent, le rappel inlassable des exigences de l'heure actuelle, l'évocation des engagements de l'Alliance qu'aucun événement ne saurait rendre caducs. Les prophètes sont «prophètes» (du mot grec qui signifie bien «l'interprète», «le héraut») parce qu'ils parlent, au nom de Dieu, aux hommes de leur temps: Et pour leur dire quoi ?... Tout simplement l'essentiel. L'essentiel, c'est le point de vue de Dieu sur les choses, les événements et les hommes. L'essentiel, c'est la réalisation du plan de Dieu qui ne coïncide que bien rarement avec les plans des humains: «Mes pensées ne sont pas vos pensées et vos voies ne sont pas mes voies... Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies et mes pensées au-dessus de vos pensées» (Isaïe, chap, 55, vers. 8-9). Au nom de la justice et de la vérité L'essentiel c'est cette recherche de Dieu, dans la simplicité du coeur et le culte de la justice dont aucun rite, aucune pratique extérieure ne saurait tenir lieu. Le prophète sera réellement le «sel de la Terre» sans lequel elle s'affadirait. Grâce à lui les choses qui passent ne perdront pas leur référence aux choses éternelles, ni les valeurs relatives aux valeurs absolues. Le prophète sera l'homme qui s'opposera toujours à ce que le rite devienne le voile de l'imposture, la raison d'État l'excuse de l'injustice, le moyen la fin. Le prophète sera l'homme qui au delà de toutes les «lettres» dégagera l'esprit, sous n'importe quelle apparence, dénoncera la réalité, et devant n'importe quel compromis se refusera à ce que Dieu soit servi pour autre chose que pour lui-même. Désarmé et sans titre autre que l'inspiration divine, dont il lui faudra faire la preuve d'ailleurs, il ira affronter les grands de son peuple, reprocher aux prêtres la vénalité, aux juges leur partialité, aux rois leurs violences et leur impiété: Samuel devant Saül pour lui signifier que l'obéissance est meilleure que le sacrifice, et que la sorcellerie est une révolte contre Dieu (1er Samuel, chap. 15, vers. 2223). Nathan devant David pour lui reprocher le meurtre sordide d'Urie le Hittite (21, Samuel, chap. 12, vers. 712). Élie devant Achab pour dénoncer l'exaction criminelle qui lui permet de s'emparer de la vigne de Naboth après avoir fait mettre celui-ci à mort (1er Rois, chap. 21, vers. 19-24). Jean-Baptiste devant Hérode pour lui rappeler qu'il n'est pas permis de prendre la femme de son frère (Matthieu, chap. 14, vers. 4). «Va vers ce peuple et dis-leur...» Tel est l'ordre divin qui retentit inexorablement à l'oreille du prophète, pour l'entraîner, comme malgré lui, devant les rois, les prêtres et les juges, afin de leur rappeler que ni le sceptre, ni la robe n'autorisent à avoir deux poids et deux mesures. Devant le peuple, pour bien lui inculquer que la fumée de l'encens pas plus que le sang des animaux ne sauraient être agréables au Dieu qui sonde les reins et les coeurs, s'ils ne sont l'expression authentique de l'amour, de l'obéissance, de la justice et de la sainteté. Devant les riches et les repus, pour leur apprendre que le vrai culte commence par le respect d'autrui et la purification de toute injustice sociale au sein d'un peuple qui n'est jamais que le locataire de son Dieu sur la terre donnée par lui. «Depuis le jour où leurs pères sont sortis du pays d'Égypte et jusqu'à ce jour, dit Dieu dans Jérémie (chap. 7, vers. 25-27), je leur ai envoyé tous mes serviteurs, les prophètes; chaque jour, je les ai envoyés... Mais ils ne m'ont pas écouté, ils n'ont pas prêté l'oreille... Tu leur diras tout cela, et ils ne t'écouteront pas; tu les appelleras, et ils ne répondront pas.» Le sort tragique des envoyés du «Père» Austère vocation que celle du prophète, destiné à prêcher dans le désert de ce monde, tout entier sous l'emprise du mal, séduit par la jouissance et le paraître (1ère Épître de Jean, chap. 2, vers. 16; chap. 5, vers. 19). «j’ai suscité parmi vos fils des prophètes, ajoute un oracle d'Amos (chap. 2, vers. 11), et aux prophètes vous avez donné cet ordre: Ne prophétisez pas!» La condition du prophète est essentiellement crucifiante: la communauté et la cité ne sauraient supporter celui qui vient protester et les reprendre au nom de la justice et de la vérité. Cette mission qui incombe aux «hérauts» de Dieu explique le sort tragique qui fut le leur et la fréquence de leur sang versé. Ils furent les serviteurs envoyés en vagues successives par le Père de famille vers ces invités discourtois qui trouvèrent toujours de bonnes raisons pour se dérober à l'invitation aux Noces: «J'ai acheté une terre, il me faut aller la voir, je t'en prie, tiens-Moi pour excusé. – Je viens de me marier; pour cette raison je ne puis venir...» (Luc, chap. 14, vers. 17 et suivants). L'homme est extraordinairement habile à fuir les prévenances divines; la destinée des prophètes est là pour en témoigner! Souvent les interpellés ne se contenteront pas de s'excuser, mais, comme les vignerons homicides, ils se saisiront des messagers et, après les avoir couverts d'outrages, ils les mettront à mort. L'auteur de l'Épître aux Hébreux (chap. 11, vers. 36-38) parlera de ces hommes dont le monde n'était pas digne, qui furent torturés, lapidés, sciés, passés au fil de l'épée; qui menèrent une vie vagabonde, vêtus de peaux de bêtes, dénués, persécutés, maltraités, errants dans les solitudes, les montagnes et les antres de la terre. Le Christ rendra hommage à leur obscur labeur, lorsqu'il dira aux disciples – sur la margelle du puits de Jacob, au terme de son long entretien avec la Samaritaine: «Autre est le semeur et autre le moissonneur. Je vous ai envoyés moissonner ce pour quoi vous n'avez pas peiné. D'autres ont peiné et c'est vous qui recueillez le fruit de leur peine» (Jean, chap. 4, vers. 37-38). Ce fut la mission de tous et de chacun, du dernier comme du plus grand d'entre eux, que de «marcher devant le Seigneur pour lui préparer un peuple parfait» (Luc, chap. 1, vers. 17). Ils furent «la voix» unique et multiple qui clame dans le désert: «Préparez le chemin de Yahvé!» (Isaïe, chap. 40, vers. 3; cf. Matthieu, chap. 3, vers. 3) voix qui s'identifie tellement à la Parole qu'elle en paraît, pour ainsi dire, indiscernable. Dom Jacques GOLSTAIN © En ce temps-là, la Bible No 59 pages I-II.
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On parle, on écrit et on réfléchit beaucoup au sujet de la prophétie. D'aucuns y sont favorables, d'autres la critiquent. Certains la proclament comme la vérité, d'autres l'interprètent de façon mensongère. Voici ce que je voudrais dire à ce sujet: 1. Prophétie – Parole de Dieu La prophétie biblique est la Parole de Dieu inspirée, infaillible. Elle est éternelle. Hébreux 1, 1: «Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes...» Par conséquent, si le Seigneur a parlé par les prophètes, la prophétie ne peut être autre chose que la Parole de Dieu. 2. La prophétie est unique La parole des prophètes écrite dans la Bible est unique et ne se répétera pas. Au contraire, les prophètes de l'Ancienne Alliance constituent, avec les apôtres, le fondement sur lequel est bâtie l'Église, dont Jésus-Christ est la pierre de l'angle (cp. Eph. 2, 20). Mais, direz-vous, n'y eut-il pas d'autres prophètes après ceux de l'Ancien Testament? Oui, certes, et leurs paroles étaient aussi inspirées de Dieu. Cependant, plus jamais le Seigneur ne parla par eux en la première personne comme Il le fit par les prophètes de l'Ancienne Alliance: «Ainsi parle l'Éternel...» De ce fait, si quelqu'un aujourd'hui, sans fondement biblique, se permet de proclamer: «Ainsi parle l'Éternel...», il s'agit d'un illuminé. Car, si Dieu parlait encore aujourd'hui de façon directe par des prophètes, toutes ces paroles devraient être recueillies et écrites pour être ajoutées à la Bible. Mais à l'instar de l'oeuvre de Jésus-Christ qui, selon Hébreux 9, 28, est unique et éternellement valable, et à l'instar des douze apôtres dont le nombre restera unique, les prophètes choisis du milieu d'Israël sont aussi uniques dans leur message qui nous a été transmis. 3. La diversité de la prophétie La prophétie est la parole de Dieu qui pénètre, analyse et juge simultanément le passé, le présent et l'avenir. Elle a été donnée sous une forme parlée, écrite et figurée. Le tabernacle et, plus tard, le temple de l'Ancienne Alliance, avec tous ses ustensiles réservés au culte, bref, l'ensemble des lois de l'Ancien Testament, étaient et resteront prophétie figurée. Finalement, tout a été accompli en la personne de Jésus-Christ. C'est surtout la lettre aux Hébreux qui en parle. 4. Accomplissement de la prophétie contre toute logique Souvent, il en est de la prophétie comme de la prière. Nous pouvons prier pour quelque chose, mais il arrive que le contraire se passe. Au lieu de sortir enfin de l'affliction, celle-ci s'intensifie. Cependant, les vrais enfants de Dieu ne se laissent pas décourager. Ils savent que, en dépit de tout ce qu'ils voient et entendent, l'exaucement ne tardera pas. Ainsi, dans un premier temps, le contraire de ce qui est concrètement prophétisé s'accomplit souvent, ce qui occasionne souvent les moqueries des ennemis de Dieu (cp. 2 Pi. 3, 3-4). Cependant les Saints de Dieu savent, pressentent, oui, voient que dans le monde invisible, beaucoup de choses sont déjà en mouvement, des choses qui passent inaperçues pour le monde! Voici un exemple actuel: En Ésaïe 13, 19-20, le prophète annonce que Babylone, ainsi que la gloire des Chaldéens seront détruites par Dieu comme le furent Sodome et Gomorrhe. De même Jérémie, au chapitre 51, 37, déclare que Babylone sera un monceau de ruines, un repaire des chacals. Toutefois, l'accomplissement définitif de cette prophétie n'a pas encore eu lieu. Cependant, si l'Irak devait, selon les pronostics actuels, perdre la guerre contre l'Iran, la réalisation de la prophétie arriverait dans sa phase d'achèvement. 5. L'étendue de la prophétie Comme
un feu d'artifice,
déployant ses multiples couleurs dans le ciel, la Parole
prophétique
semble, au cours des siècles, s'être accomplie à beaucoup
d'endroits et
à divers moments. C'est que, pour la plupart des prophéties,
il peut y
avoir accomplissement une, deux ou trois fois. Souvenons-nous
de ce que
Dieu avait annoncé concernant la destruction de Jérusalem.
Celle-ci eut
lieu effectivement, en l'an 70 de notre ère. Au cours des
siècles,
Jérusalem fut souvent détruite, et nous savons qu'elle le sera
encore
une fois! Écoutons à présent ce que dit Ezéchiel concernant le
roi de
Tyr. Le prophète décrit avec beaucoup de perspicacité la
gloire et la
chute de ce roi. Or, alors qu'il parle de ces choses, il lui
arrive,
comme dans une rétrospective prophétique, d'oublier pour un
instant le
roi de Tyr, et de voir à sa place la figure de l'ancien
archange, de
l'étoile du matin, dans le coeur duquel le péché naquit, et
qui à cause
de cela, fut «jeté par terre» (cp.
Ez. 28, 13-18). Ou bien
revenons encore une fois à la chute du roi de Babylone, dont
Ésaïe
parle aussi au chapitre 14 de son livre. Lui aussi reçoit de l'Esprit de Dieu, une vue rétrospective des événements d'avant la création du monde. Alors le roi de Babylone, qu'il avait commencé à décrire, disparaît subitement du champ de vision du prophète. Il dit au chapitre 14, 12-14: «Te voilà tombé du ciel, astre brillant, fils de l'aurore! Tu es abattu à terre, toi, le vainqueur des nations! Tu disais dans ton coeur: Je monterai au ciel, j'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu; je m'assiérai sur la montagne de l'assemblée, à l'extrémité du septentrion; je monterai sur le sommet des nues, je serai semblable au Très-Haut». Le prophète continue au verset 15: «Mais tuas été précipité dans le séjour des morts, dans les profondeurs de la fosse».
6. L'indépendance de la prophétie par rapport aux événements individuels Nous trouvons – dans Zacharie par exemple – des prophéties concentrées dans quelques phrases. Des milliers d'années séparent l'accomplissement de certaines d'entre elles. D'autres sont déjà accomplies. D'autres encore devraient selon notre logique mathématique, être classées dans un autre contexte. Ainsi, nous lisons en Zacharie 13, 7: «Épée, lève-toi sur mon pasteur et sur l'homme qui est mon compagnon! dit l'Éternel des armées. Frappe le pasteur, et que les brebis se dispersent». Puis, en Matthieu 26, 31, le Seigneur Jésus confirme: «Je serai Pour vous tous, cette nuit, une occasion de chute; car il est écrit: Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées». Cependant, le chapitre 13 de Zacharie, mentionné plus haut, commence par cette affirmation: «En ce jour-là, une source sera ouverte pour la maison de David et les habitants de Jérusalem, pour le péché et pour l'impureté» (V. 1). Le chapitre termine au verset 8 et 9, par l'annonce de l'holocauste: «Dans tout le pays, dit l'Éternel, les deux tiers seront exterminés, périront, et un autre tiers restera. Je mettrai ce tiers dans le feu, et je le purifierai comme on purifie l'argent, je l'éprouverai comme on éprouve l'or. Il invoquera mon nom, et je l'exaucerai; je dirai: C'est mon peuple! Et il dira: l'Éternel est mon Dieu»! Je m'associe à ce que dit Jakob Landes dans son livre «Prophétie accomplie dans l'histoire»: «Les réalités de l'Ancienne Alliance symbolisent d'une manière encore obscure, les faits qui trouveraient leur plein accomplissement dans la Nouvelle Alliance. Le symbole et l'accomplissement sont tous deux intimement liés dans leur nature, aussi espacés qu'ils puissent être dans le temps». Déjà dans l'Ancienne Alliance, nous constatons, par exemple, que les prophéties de Daniel ont apparemment été réalisées une première fois, mais en réalité, elles trouveront leur accomplissement plus tard. Voici ce que dit encore Landes: «Ainsi, il n'est pas rare que la prophétie biblique passe sans transition de la description du millénium à la description de la nouvelle terre, la première étant une image caractéristique et une préparation de la seconde». 7. La prophétie est prédiction Le prophète annonce ce que Dieu lui a fait connaître. Mais les interprètes de la prophétie doivent veiller à ne pas tomber dans le dangereux piège de la divination. Quelqu'un qui par exemple affirme que Jésus-Christ reviendra à telle ou telle date, n'est pas fidèle à la prophétie, mais il se laisse entraîner dans la divination. Le caractère insidieux de la divination consiste en ce qu'elle contient parfois de remarquables vérités, derrière lesquelles se cache l'erreur. On rencontre en général ce phénomène dans toutes les hérésies. Elles enveloppent leurs mensonges dans un peu de vérité. Selon ce que le Seigneur avait annoncé, il existe de nos jours de nombreux faux prophètes (cp. Mt. 24, 11). Mais notre génération est particulièrement privilégiée, parce que les prophéties annoncées il y a des millénaires, s'accomplissent aujourd'hui sous nos yeux. Le plus extraordinaire accomplissement prophétique de nos jours est le rétablissement d'Israël. Israël est déjà en soi un peuple prophétique, d'où sont issues les prophéties de l'Ancienne Alliance. C'est d'Israël que sortirent les prophéties de malédictions et de jugements sur les nations. Même Jonas dut prédire sa destruction à Ninive, non sans avoir auparavant passé par la sombre caverne du ventre d'un gros poisson. C'est aussi d'Israël que sortit l'homme le plus puissant de l'Ancienne Alliance, Moïse, qui, avant sa mort annonça ceci: «L'Éternel, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d'entre tes frères, un prophète comme moi: Vous l'écouterez!» (De. 18, 15). En effet, lorsque le temps a été accompli, ce prophète – Jésus-Christ – se révéla au milieu d'Israël. Il est l'accomplissement de tous les prophètes, de tous les rois, de tous les sacrificateurs et de tous les sacrifices qui, dans l'Ancienne Alliance, avaient été les signes indicateurs de Sa Personne. Ne nous laissons pas tromper, aujourd'hui, par la politique en et autour d'Israël. Dieu continue à agir malgré tout! Car «Dieu n'est point un homme pour mentir, ni fils d'un homme pour se repentir. Ce qu'il a dit, ne le fera-t-il pas? Ce qu'il a déclaré, ne l'exécutera-t-il pas?» (No. 23, 19). Wim Malgo © Nouvelles d'Israël Décembre 1986
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Le grand mur entre Dieu et les hommes est à l'origine de tous les murs que les hommes ont dressés Mur de papier, mur de béton. C'était inscrit sur le papier. C'était inscrit sur le terrain. Le traité était signé, le mur était construit. De droit et de fait, on s'était installé dans la division pour longtemps. Mais le mur est tombé soudainement et dans l'allégresse. Un peuple séparé par la volonté des grands se retrouve pour chanter et dire: «Plus jamais ça!». Il n'y a maintenant qu'une seule Allemagne. Une grande Allemagne. Puissance de la réconciliation qui réjouit les uns et inquiète quelques autres. Et l'on se met à rêver d'une grande Europe et pourquoi pas d'un Monde nouveau? Le rêve pourrait-il devenir réalité? SATAN LE DIVISEUR La Bible, qui nous relate l'Histoire des hommes selon l'optique divine, nous rapporte aussi leurs divisions, leurs disputes, leurs conflits et leurs guerres. Elle nous en donne la raison: c'est un ennemi qui a fait cela. Elle le dénonce dans la personne de celui qu'elle appelle le «diable», c'est-à-dire le diviseur. Satan sépare et divise, dès le commencement. C'est lui qui dresse entre Dieu et les hommes le mur du péché, plus dur que le béton. C'est lui qui fait naître l'injustice, l'envie et la haine pour que les hommes ne se rencontrent pas mais se dressent au contraire, les uns contre les autres. Le péché, c'est le refus de la loi de Dieu, le refus de l'amour, car la loi dit d'abord: «Tu aimeras . . . tu aimeras le Seigneur ton Dieu et ton prochain comme toi-même!». Le péché sépare de Dieu et divise les hommes. Pourquoi Caïn tua-t-il son frère Abel? Il était du malin et le péché dominait sur lui (Gen. 4, 6-7 et 1 Jean 3, 12). La séparation avec Dieu est la cause de toutes les séparations. Ce grand mur entre Dieu et les hommes est à l'origine de tous les murs que les hommes ont dressés. JÉSUS-CHRIST: LE CONCILIATEUR Mais Jésus-Christ est venu. Il a renversé le mur pour annoncer le pardon et la paix à tous les hommes (Eph. 2, 14-17). Dieu a voulu tout réconcilier avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux. Nos pensées et nos oeuvres mauvaises avaient fait de nous Ses ennemis. La mort de Jésus-Christ nous a réconciliés. Dieu a refusé la séparation. Il a fait le premier pas et payé de Sa vie pour nous réconcilier avec Lui. Le message de la réconciliation est écrit dans le livre de Dieu. Il est écrit aussi sur la terre qui a reçu le sang du Fils de Dieu. Il faut proclamer cela partout pour que cessent les divisions entre les peuples, les nations, les races. La Bonne Nouvelle doit retentir comme le son d'une trompette: «Dieu était en Christ réconciliant le monde avec lui-même, en ne tenant plus compte du péché des hommes» (Il Cor.5, 19). La réconciliation est, dès maintenant, la part de tous ceux qui croient. LA PUISSANCE DE LA RÉCONCILIATION Elle permet d'affirmer avec force: «Les choses anciennes sont passées, toutes choses sont devenues nouvelles» (Il Cor. 5, 17). C'est vrai pour moi, c'est vrai pour tous ceux qui acceptent l'autorité de Dieu et de Sa Parole. Quand je suis réconcilié avec Dieu, je le suis aussi avec moi-même. Aujourd'hui beaucoup d'hommes et de femmes sont mal dans leur peau, en conflit avec eux-mêmes! C'est dans la lumière de Dieu que j'apprends à me connaître. C'est dans l'assurance de son amour que j'apprends à m'accepter. L'oeuvre de Jésus-Christ me délivre de mes fautes, me délivre de moi-même et me tourne vers les autres pour les aimer aussi. Quand je suis en paix avec Dieu, je suis en paix avec moi-même, en paix avec les autres. Il ne peut pas en être autrement. Se réconcilier avec Dieu, c'est aussi se réconcilier avec les autres. L'autre c'est le prochain que Dieu aime comme il m'aime et que j'apprends à aimer aussi. Joie de la réconciliation, de la communication, de la communion. Joie dans le service aussi pour tous les hommes de toute race, de toute langue, de toute nation. QUE FERA L'ÉGLISE DE JÉSUS-CHRIST? Le peuple allemand fête aujourd'hui l'unité retrouvée, lueur d'espoir dans un monde de violence où partout le sang coule. L'Église de Jésus-Christ qui offre toujours le triste spectacle de ses divisions, comprendra-t-elle sa responsabilité? Se souviendra-t-elle que Jésus-Christ est mort pour rassembler en un seul corps les enfants de Dieu dispersés? (Jean 11, 51). Dieu a mis en nous la parole de la réconciliation. Nous sommes des ambassadeurs pour Christ et nous disons: «Soyez réconciliés avec Dieu!» (Il Cor. 5, 20). Notre parole sera-t-elle crédible? Il est urgent qu'elle le soit. Mais il faut pour cela que cessent nos critiques à l'égard de nos frères, que tombent les barrières de l'indifférence, de la suffisance ou du mépris. C'est de mon côté que cela doit commencer. C'est moi qui dois m'efforcer de conserver l'unité de l'Esprit par le lien de la paix (Col. 1, 3), mais c'est toi aussi mon frère, ma soeur, car tu bénéficies de la même grâce que moi.
Francis Bailet
© AVÈNEMENT Octobre 1990 No 19 / P 25 Retour --------------------------------------------------- |
ÉTATS-UNIS:
DES ÉTUDIANTS CONFESSENT LEURS
PÉCHÉS. Mouvement inhabituel de repentance et de renouveau: «Oeuvre du Saint-Esprit». Un mouvement de repentance et de renouveau parmi des étudiants en théologie aux USA rassemble toujours plus d'adhérents. Lors de cultes durant des heures, ils reconnaissent publiquement leurs péchés, tels que la haine, la paresse, l'abus de l'alcool et de drogues, ainsi que des fautes d'ordre sexuel, et demandent pardon. «En 25 ans d'activité, je n'ai jamais été témoin d'une telle chose», dit le Professeur John Woodbridge (de Deerfield près de Chicago), spécialiste de l'histoire des églises. Selon lui, il s'agirait bien de l'oeuvre du Saint-Esprit. Les phénomènes sont identiques dans toutes les écoles supérieures. Par centaines, les étudiants attendent patiemment dans les chapelles des écoles, en longues files devant les micros et jusque tard dans la nuit, afin de confesser leurs péchés, jusque-là gardés cachés, et de se mettre en règle devant Dieu. Selon Gary Stratton (Wenham), le doyen du Cordon-College, les réunions sont sobres, et non pas chargées d'émotion. Toujours plus de professeurs et de collaborateurs des écoles supérieures sont touchés. «Notre vie entière a changé» explique Daryl Yost, vice-président de l'Université de Taylor à Upland. Jusqu'à maintenant, 17 écoles supérieures sont concernées par ce mouvement de renouveau qui va en croissant. Des étudiants parcourent le pays afin de relater leurs expériences dans d'autres écoles, lors de conférences ecclésiastiques et dans des assemblées. L'Asbury collège de Wilmore, qui a vécu un moment de repentance semblable dans les années 70, expédie chaque semaine à des intéressés une centaine de cassettes vidéo se rapportant aux événements de cette époque. Le théologien et publiciste Prof. Lewis Drummond (Birmingham) espère que le mouvement conduise à un réveil spirituel dans tout le pays. Pour cela il est nécessaire que les étudiants «continuent à prier Dieu à genoux, à lire la Bible régulièrement et à s'engager dans l'obéissance à Dieu». Le mouvement de repentance a commencé à la mi-février à l'université de Howard-Payne à Brownwood (Texas), quand lors d'un culte, deux étudiants reconnurent publiquement des péchés sexuels. Des centaines suivirent leur exemple. Idea-Spektrum
© La Bonne Nouvelle 5/95 Retour |
LA
REPENTANCE, CLÉ DE LA DÉLIVRANCE Dans le livre des Actes, les apôtres insistaient particulièrement sur le sujet de la repentance, car c'est la clé de la délivrance. Voilà pourquoi leur prédication était puissante et percutante. Elle produisait des résultats durables, des transformations radicales et des délivrances extraordinaires dans la vie de ceux qui recevaient l'Évangile. Les apôtres enseignaient immédiatement aux nouveaux convertis l'abandon définitif de tout péché, de toute passion secrète ainsi que de toutes pratiques occultes de quelque nature qu'elles soient. La magie, la sorcellerie, l'occultisme sont entre autres des activités sataniques totalement incompatibles avec la foi chrétienne. Seule la repentance produit la délivrance Il est intéressant de remarquer comment l'apôtre Paul a agi pour apporter la délivrance aux nouveaux convertis d'Éphèse qui avaient pratiqué l'occultisme. Sa méthode consistait à conduire aussitôt les gens à se repentir de toutes leurs pratiques occultes, à rompre définitivement avec elles en les détruisant sans ménagement ni compromis. Une vraie repentance au moment même de la conversion était la clé de la délivrance. La Bible déclare à ce sujet: «Plusieurs de ceux qui avaient cru venaient confesser et déclarer ce qu'ils avaient fait. Et un certain nombre de ceux qui avaient exercé les arts magiques, ayant apporté leurs livres, les brûlèrent devant tout le monde: on en estima la valeur à cinquante mille pièces d'argent. C'est ainsi que la Parole du Seigneur croissait en puissance et en force. (Actes 19:18-20). Remarquez dans cette dernière partie de verset l'influence puissante de la Parole de Dieu lorsqu'elle est prêchée courageusement et sans aucun compromis. Dans le texte grec, l'expression «puissance et force» dénote une action de domination et de force. Cela sous-entend le combat d'une armée puissante et triomphante en train de chasser l'ennemi et d'occuper la place; cette expression véhicule l'image d'un conquérant déployant une grande manifestation de puissance. Oh, si nous étions un peu plus conscients de l'efficacité extraordinaire de la Parole de Dieu que nous prêchons! Nos vies et nos ministères en seraient profondément bouleversés. C'est la Parole de Dieu qui libère et transforme les vies! Partout où elle était répandue, proclamée fidèlement par les apôtres et reçue avec foi, le Seigneur la confirmait par de magnifiques conversions et délivrances. «La Parole de Dieu se répandait de plus en plus, le nombre des disciples augmentait beaucoup à Jérusalem...» (Actes 6:7) – Cependant la Parole de Dieu se répandait de plus en plus, et le nombre des disciples augmentait.» (Actes 12:24) Pas de délivrance sans repentance Examinons maintenant une autre situation où les apôtres Pierre et Jean ne purent rien faire pour délivrer quelqu'un, précisément parce qu'il n'y avait pas de repentance dans le coeur de la personne concernée. Le livre des Actes (8:9-11, 18-24) mentionne un incident important nous révélant le comportement des apôtres face à une personne qui avait pratiqué la magie. Simon le magicien avait impressionné un grand nombre de gens et il exerçait sur eux une grande influence. Cependant, en voyant à l'oeuvre la puissance de Dieu, il se mit à croire, lui aussi. «Lorsqu'il vit que le Saint-Esprit était donné par l'imposition des mains des apôtres, il leur offrit de l'argent en disant: Accordez-moi aussi ce pouvoir, afin que celui à qui j'imposerai les mains reçoive le Saint-Esprit. Mais Pierre lui dit: Que ton argent périsse avec toi puisque tu as cru que le don de Dieu s'acquérait à prix d'argent. Il n'y a pour toi ni part ni lot dans cette affaire, car ton coeur n'est pas droit devant Dieu. Repens-toi donc de ta méchanceté, et prie le Seigneur pour que la pensée de ton coeur te soit pardonnée, s'il est possible. .» (Actes 8:18-22) Notez bien ce qui s'est alors réellement passé. Aucun ministère de délivrance n'a été pratiqué sur lui, comme cela aurait été fait automatiquement par certains prédicateurs actuels. Que fit l'apôtre Pierre? Il a exhorté Simon à se repentir, après lui avoir déclaré qu'il ne pouvait avoir aucune part dans ce ministère. Il s'agissait bien là d'un problème de droiture de coeur et non d'un problème de démons à confronter. La solution que l'apôtre Pierre lui a proposée était celle-ci: «Repens-toi donc de ta méchanceté et prie...» Il en a toujours été ainsi: pas de délivrance sans repentance. Les démons peuvent nous tenter, mais pas nous forcer à pécher Même dans le cas douteux d'Ananias et Saphira (Actes 5: 1 -10), que les prédicateurs actuels de la délivrance utilisent souvent pour prouver que des chrétiens peuvent être «démonisés» ou avoir en eux un démon, l'apôtre Pierre n'a pas effectué ce qu'ils feraient aujourd'hui. Il déclara à Ananias: «Pourquoi Satan a-t-il rempli ton coeur, au point que tu mentes au Saint-Esprit?» (v. 3) Selon eux, Satan serait entré en lui et aurait mis ensuite des mauvaises pensées dans son coeur. Mais ce n'est pas ce qui s'est produit. En réalité, Satan a seulement mis une mauvaise pensée dans le coeur d'Ananias. S'il en avait physiquement pris le contrôle, Ananias n'aurait pas été responsable. Et pourtant, même en admettant cette possibilité, pourquoi l'apôtre Pierre poursuit-il en demandant à Ananias: «...Comment as-tu pu mettre dans ton coeur un pareil dessein?» (Actes 5:4). Pierre impute à Ananias la faute et non à Satan. Ananias a d'abord eu lui-même de mauvaises pensées dans son propre coeur, puis il a conçu un plan pour tromper Dieu. Et c'est seulement ensuite que Satan a utilisé cette faille pour l'encourager à accomplir ce funeste dessein. Ananias pouvait résister à cette tentation du diable. Il a été mis devant ce choix. De toute évidence, il n'a pas résisté et a payé cher les conséquences de son péché. Le fait qu'il pouvait choisir prouve justement qu'il était maître de lui-même et non «démonisé» ou sous une «domination» démoniaque comme le suggèrent certains. De toute façon, Pierre n'a pas réglé ce problème en cherchant à chasser un démon de la vie d'Ananias. Ce récit montre de toute évidence que les démons peuvent nous tenter afin de nous pousser à pécher, mais ils ne peuvent en aucune manière nous forcer à le faire. Tous les autres passages bibliques, que ce soit dans les Actes ou dans les Épîtres, révèlent une constante absolue: les apôtres n'ont jamais cherché à régler les cas, même les plus litigieux des chrétiens, en chassant des démons de leur vie. Les moyens qu'ils ont utilisés pour conduire les chrétiens sur le chemin de la victoire ont toujours été la repentance, la discipline, l'obéissance, la fidélité à la Parole de Dieu, la persévérance, la fermeté dans la foi, le pardon, la marche par l'Esprit, la nécessité de se revêtir de toutes les armes de Dieu. Certes, bien des chrétiens ont été délivrés de certains problèmes, mais ils se figurent, à tort, avoir été délivrés de démons ayant habité en eux. Par ignorance, on peut donner une mauvaise interprétation de ce qui s'est passé. C'est pourquoi, il nous faut sans cesse examiner les Écritures pour vérifier si ce que nous venons de vivre est vraiment conforme avec ce que la Bible enseigne. Quelques-uns, par exemple, enseignent que puisque la Bible parle d'un esprit de timidité, toute délivrance de la timidité doit forcément passer par l'expulsion de cet esprit de timidité. Mais un examen sérieux du même passage dans 2 Timothée 1: 7, nous parle aussi d'un esprit de force, d'amour et de maîtrise de soi. Si certains prédicateurs interprètent la timidité comme un démon à chasser, et veulent être logiques avec eux-mêmes, ils devraient aussi demander aux trois bons esprits que nous venons de mentionner de venir habiter en eux. L'erreur de ce raisonnement est évidente. L'amour et la maîtrise de soi sont des fruits de l'Esprit dans notre vie (Gal. 5:22-23). Ce sont donc des attitudes résultant de notre coopération avec le Saint-Esprit, et non des esprits. Dans beaucoup de cas, le mot esprit s'applique à une attitude ou à une disposition d'esprit. David parle d'un esprit brisé (Ps. 51: 19); Paul désirait venir à Corinthe, non avec une verge, mais dans un esprit de douceur (1 Cor. 4:21). Pierre parle de la parure intérieure et cachée dans le coeur, la pureté incorruptible d'un esprit doux et paisible (1 Pierre 3:4). Ainsi, à moins que le contexte ne montre clairement que nous sommes en présence d'un démon, il est évident que des expressions telles que: avoir un esprit hautain, un esprit de jalousie, un esprit de sommeil, etc., doivent être considérées comme des dispositions de coeur, des désirs ou passions de la chair (Gal. 5) et non comme des démons. En confondant les oeuvres de la chair avec les démons, le chrétien peut ne jamais se sentir responsable de ses mauvaises actions et, par conséquent, ne jamais ressentir le besoin de s'en repentir, alors que la Bible montre, sans équivoque, la nécessité de la repentance et de l'abandon de ces choses. Le grand conflit dans la vie du chrétien n'est pas entre le Saint-Esprit et les démons, mais entre le Saint-Esprit et la chair. Le péché et la responsabilité personnelle sont minimisés Le danger de cette hérésie est l'enseignement sous-jacent qui, subtilement, ôte toute responsabilité personnelle pour la rejeter sur le diable. Neil Anderson, que nous avons déjà cité, écrit, toujours dans son même livre: «Il est essentiel que les chrétiens comprennent qu'ils sont vulnérables aux influences démoniaques. En effet, ceux qui affirment qu'un démon ne peut exercer sa domination sur une partie de la vie d'un croyant, nous laissent le choix entre deux hypothèses seulement pour expliquer les problèmes auxquels nous sommes confrontés: soit c'est nous qui sommes fautifs, soit c'est Dieu. Si nous nous tenons pour responsables, nous sombrons dans le désespoir parce que nous sommes incapables de mettre fin à certains comportements.» Neil Anderson. Le Libérateur, p. 174 Incroyable! Anderson dit que nous n'avons pas à nous blâmer nous-mêmes pour nos passions ou certains de nos comportements. Devons-nous en conclure que nous ne pouvons pas nous corriger? La philosophie et la psychologie Freudiennes n'ont-elles pas exercé une influence néfaste sur notre culture, et maintenant même sur l'Église, en nous inculquant la pensée que nous sommes «des victimes» et non des responsables»? Satan peut nous séduire et chercher à nous influencer, mais nous sommes les seuls à devoir être blâmés lorsque nous péchons! Quand nous commettons un péché, c'est notre choix, et non celui de quelqu'un d'autre. L'apôtre Jacques confirme ce que nous venons de dire, en ces termes: «Que personne, lorsqu'il est tenté, ne dise: C'est Dieu qui me tente. Car Dieu ne peut être tenté par le mal, et il ne tente lui-même personne. Mais chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise. Puis la convoitise, lorsqu'elle a conçu, enfante le péché; et le péché, étant consommé, produit la mort (Jacq. 1: 14-15). Suite à l'entretien qu'il a eu avec une personne, Neil Anderson écrit encore: «Au fil des années, elle en était venue à croire les mensonges de Satan, à savoir qu'elle était elle-même responsable de ses ennuis et qu'elle n'avait aucune valeur aux yeux de Dieu ni de quiconque.» Neil Anderson. Le Libérateur, p. 149 Devons-nous en conclure, d'après ces paroles, qu'une personne peut avoir des excuses valables pour ne pas obéir à la Parole de Dieu? Est-ce qu'un chrétien peut prétendre être justifié devant Dieu pour ne pas pardonner, ne pas obéir, ne pas aimer, ne pas se repentir etc., sous prétexte que Satan l'a séduit? Un tel raisonnement ressemble étrangement à celui d'Adam lorsqu'il rétorqua à Dieu: «La femme que tu as mise auprès de moi m'a donné de l'arbre, et j'en ai mangé» (Gen. 3:12). Les prédicateurs de la délivrance, inconsciemment, permettent aux chrétiens d'avancer de telles excuses, qu'ils acceptent d'ailleurs bien volontiers, pour se justifier. Cette attitude explique, en partie, pourquoi l'Église est de plus en plus absorbée par un esprit égocentrique et, de ce fait, est devenue réticente à reconnaître son péché et ses erreurs. Les ministères de délivrance enseignent que les démons peuvent nous manipuler ou nous forcer à pécher. En parlant ainsi, ils attribuent, sans le vouloir, plus de puissance à Satan qu'au sang de Christ. Il nous faut savoir qu'aucun démon ne peut nous forcer à pécher. Si un chrétien retourne à certains péchés de son ancienne vie, c'est à cause de la méchanceté de son coeur, c'est son propre choix et parce qu'il l'a bien voulu. Pécher ou abandonner son péché est une question de choix personnel (Jacq. 1: 13-15; Mat. 15:18-20). Ne pas confondre les oeuvres de la chair et les démons Le pasteur bien connu Chuck Smith, des USA, nous fait part de réflexions pertinentes à ce sujet: – Qu'en est-il de ces expériences concernant des chrétiens dont on chasse soi-disant des démons? Qui sont ces voix qui parlent en se donnant des noms et qu'en est-il de toutes ces contorsions au soi et ces vomissements? Je ne le sais pas! Je bénis le Seigneur de n'être pas engagé dans de telles pratiques non-scripturaires, je n'ai donc pas à les expliquer. J'ai remarqué que quelques-uns des noms de ces soi-disant démons nommés dans ces expériences sont: la convoitise, la haine, le mensonge, la gloutonnerie, l'envie, la crainte, la jalousie. Ces choses sont considérées dans les Écritures comme étant des oeuvres de la chair que nous devons crucifier (Gal 5:19-21; Col. 3:8; Rom. 8:13), et non pas comme des démons à chasser. Pas une seule fois il ne nous est ordonné de chasser la chair. Il semble que toute cette histoire de démons ne soit qu'une échappatoire pour fuir notre responsabilité personnelle qui est de crucifier notre chair avec ses passions.» «Certains préfèrent bien sûr adopter cette solution de facilité pour se débarrasser de leur nature charnelle, plutôt que d'accepter le processus douloureux de la crucifixion. Ils désirent tout simplement que l'on chasse leur chair, chose impossible et non biblique.» C'est là un moyen subtil pour eux d'échapper à la responsabilité de leurs propres actions charnelles. La grande confusion est qu'ils mettent sur le compte des démons ce qui provient de leur propre chair. Ils arrivent ainsi à cette fausse conclusion: «Comment puis-je être blâmé puisque c'est le diable qui me pousse à faire ces choses!» «Dans la Parole de Dieu, il n'y a pas un seul passage qui nous montre Jésus, les apôtres ou les premiers chrétiens en train de chasser des démons de ceux qui sont nés de nouveau. Les oeuvres de la chair étaient reconnues comme telles, et des instructions précises étaient données pour y remédier. Mais à aucun endroit la Bible ne nous enseigne que nous devons exorciser la chair.» «Les fruits amers de cette doctrine malsaine concernant la démonisation des chrétiens ont créé de profondes divisions dans le Corps de Christ. Ceux qui pratiquent ces «exorcismes» mettent plutôt l'accent sur la puissance de Satan qui attaque, que sur la puissance de Christ qui protège. Les démons deviennent d'ailleurs le centre de leurs conversations et de leurs enseignements, alors que Jésus-Christ seul devrait en être le centre.» Pasteur Chuck Smith, The Answer For today, vol.1, pp. 36-37 Restons fermes dans la foi et réjouissons-nous de la réalité de la Parole de Dieu qui déclare: – Celui qui est en nous est plus grand que celui qui est dans le monde» (1 Jean 4:4), et «Christ en nous, l'espérance de la gloire» (Col. 1: 27). Pour nous chrétiens, il nous est dit de résister au diable (et non de nous exorciser) et celui-ci fuira loin de nous (Jacq. 4:7). Gloire à Dieu pour la réalité de la présence du Saint-Esprit en nous! Le chrétien peut cependant subir des «attaques extérieures» de l'ennemi Quant au chrétien, la Bible nous révèle que Satan et ses démons demeurent pour lui des ennemis agissant de l'extérieur. Nous sommes dans un combat spirituel contre les forces sataniques qui cherchent des occasions favorables pour nous attaquer. L'exhortation divine est toujours de résister nous-mêmes à un ennemi extérieur, non à appeler quelqu'un pour nous exorciser (Jacq. 4:7; 1 Pierre 5: 8-9). Il y a une grande différence entre être attaqué par un démon et être habité par celui-ci. La première attaque de l'ennemi vient de l'extérieur, tandis que, dans l'autre cas, l'ennemi exerce son influence de l'intérieur. C'est précisément l'amalgame de ces réalités qui a conduit certains prédicateurs à croire qu'un chrétien pouvait être «démonisé (habité par un démon). Jésus a résisté à Satan en lui citant les Écritures (Mat. 4). Nous aussi, nous devons utiliser la Parole de Dieu pour résister au diable et à ses démons, en demeurant fermes dans la foi (1 Pierre 5:8-9). C'est alors que le bouclier de la foi éteindra tous les traits enflammés du malin (Eph. 6:16). L'exemple de l'écharde de l'apôtre Paul nous montre que les chrétiens aussi peuvent subir des attaques extérieures de l'ennemi, mais sans être sous sa domination. Cette écharde provenait d'un ange de Satan pour le souffleter (2 Cor. 12:7). Paul a prié à trois reprises que le Seigneur veuille l'éloigner de lui, mais cela lui a été refusé et Dieu lui a déclaré que sa grâce lui était pleinement suffisante. L'attaque venait donc de l'extérieur, et il est important de préciser que Paul ne chercha pas à en être délivré par l'exorcisme. Quelles sont alors les leçons indispensables que chaque chrétien doit apprendre des attaques de l'ennemi à travers l'écharde de Paul?
a) La Bible ne précise pas exactement la nature de cette écharde, mais plutôt son origine. L'écharde demeure imprécise afin que tous les chrétiens, dans leur combat spirituel, appliquent personnellement à leur vie les leçons spirituelles découlant de ce récit. b) Celle-ci était attribuée à une attaque démoniaque venant de l'extérieur, permise et cependant contrôlée par Dieu (Job 2: 1). Satan ne peut pas agir contre un vrai chrétien sans la permission divine, et «Dieu qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de nos forces; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d'en sortir, afin que vous puissiez la supporter.» (1 Cor. 10: 13) c) Cette écharde avait pour but d'empêcher l'apôtre Paul de s'enorgueillir à cause des révélations exceptionnelles qu'il avait reçues. Le Seigneur sait comment équilibrer notre vie. Si nous n'avions que des bénédictions, nous pourrions devenir orgueilleux. C'est la raison pour laquelle les épreuves nous sont nécessaires. L'expérience extraordinaire de Paul dans le ciel aurait pu ruiner son ministère sur la terre. Ainsi, le Seigneur, dans sa bonté, a permis à Satan de le souffleter afin de le garder humble. d) Souvent, lorsque le Seigneur répond par un refus à une prière sincère, quelque chose de bien meilleur est accordé. e) Elle a rendu Paul encore plus dépendant de son Seigneur et, par conséquent, plus fort pour accomplir sa volonté. Elle n'était pas un obstacle pour sa vie spirituelle, comme il l'avait pensé, mais une occasion pour Le glorifier davantage dans son ministère. f) La grâce de Dieu est ce qu'il a préparé pour pourvoir à chacun de nos besoins, et juste au moment où cela nous est le plus nécessaire.
Ainsi, la «grâce» accordée à Paul dans son épreuve était la présence du Seigneur, son soutien fidèle et sa puissance toujours disponible. C'est encore aujourd'hui le secours céleste accordé à tout chrétien qui crie à Dieu dans sa faiblesse extrême. Cette «grâce» sera communiquée à tous ceux qui sont décidés à rester fermes et fidèles dans le combat de la foi, quelles que soient les oppositions de l'adversaire. Plus notre faiblesse, nos épreuves et nos tribulations sont grandes, plus la grâce de Dieu et le secours divin nous seront accordés proportionnellement pour accomplir sa volonté. Ce qu'il nous donne est toujours suffisant pour vivre chaque jour notre vie chrétienne, pour oeuvrer à son service et pour endurer les souffrances qui en découlent. Tant que nous rechercherons sincèrement sa face, le Seigneur nous donnera force et consolation divines. Avec l'apôtre Paul, nous pourrons alors affirmer avec conviction: ,C'est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ; car, quand je suis faible, c'est alors que je suis fort.» (2 Cor. 12: 10). C'est lorsque nous sommes conscients de notre propre faiblesse que nous comptons le plus sur la puissance de Dieu, et que nous sommes vraiment forts. Notre faiblesse sera notre force afin que toute la gloire revienne uniquement à notre Sauveur. Notre Dieu est souverain. Il peut même utiliser les «attaques» du malin pour fortifier notre foi et nous rendre plus efficaces à son service. Gloire à notre Tout-Puissant Rédempteur! Samuel et Dorothée Hatzakortzian Extrait de «Le combat spirituel» (avec l'aimable autorisation des auteurs) © La Bonne Nouvelle No 1 /2002 Retour |
APPRENDRE LE TEMPS
Autour de moi, beaucoup d'amis s'affairent dans de multiples oeuvres et activités qui finissent par les amener à négliger leur famille, voire même leur intimité avec Dieu. Je sais que le Seigneur nous invite par deux fois à «racheter le temps» (Eph. 5.16 et Col. 4.5); mais devons-nous imiter «chrétiennement» l'activisme de notre société ou marcher, comme l'exhorte l'apôtre Paul, selon la part que Dieu nous a faite (1 Cor. 7, 17)? Vous avez certainement raison de dénoncer un vain activisme pourvu – mais ce n'est pas votre pensée – que cela n'autorise pas la passivité, l'absence d'initiative ou le refus systématique de prendre part à une action généreuse dans la cité (Jér. 29.7). Le sujet que nous abordons ici est important aussi mériterait-il un long développement; contentons-nous de formuler quelques remarques:
1) Quelqu'un a dit: «L'ouvrier est plus que l'oeuvre et ce que je suis a plus de valeur que ce que je fais... Le temps vécu ici-bas est davantage un temps de discipline qu'un temps accordé pour accomplir de grandes choses». C'est vrai! Si l'oeuvre était primordiale, pourquoi Jésus serait-il resté dans l'anonymat durant trente ans pour ne consacrer qu'une infime partie de sa vie à proclamer la Bonne Nouvelle? Jamais on ne l'a vu pressé, ou fébrile, ou manquer de temps. (L'expression que vous citez – «racheter le temps» – est souvent mal comprise; elle ne signifie pas tellement «mettre les bouchées doubles» mais plutôt «saisir les occasions» pour parler du Christ ou faire le bien autour de soi.) 2) Nul n'ignore que les chrétiens constituent dans notre monde une minorité, aussi Dieu ne leur demande-t-il pas d'extirper le mal de la planète, de rétablir la justice et de porter secours à toutes les détresses. Heureusement! C'est pourquoi, ne soyons pas culpabilisés si nous devons renoncer à entreprendre telle action généreuse au sein de l'église ou dans la cité. 3) Et puis, il y a telles actions d'inspiration altruiste qu'il faut laisser à d'autres, d'abord par manque de compétences, mais surtout parce qu'elles grignoteraient notre temps et nous empêcheraient de réaliser les oeuvres qui nous concernent personnellement, que «Dieu a préparées d'avance pour que nous les pratiquions» (Eph. 2.10). 4) Il faut admettre aussi qu'il y a d'inutiles activités qui nous mettent en avant sans doute, mais ne produisent en définitive que du vent, nous «sucent» et nous épuisent. Il faut les filtrer. Paul en était conscient qui déclarait: «je cours, mais non pas à l'aventure, je donne des coups de poings mais non pour battre l'air» (1 Cor. 9.26). 5) Toute activité qui me lie et m'absorbe au point de voler le temps que je devrais consacrer à mon Dieu, à ma famille, à mon église, à mon entourage et à tout travail qui se présente à moi (Ecc. 9.10) devrait être supprimée ou refusée. Il y a des tâches qui ne m'incombent pas et sont généralement accomplies avec humeur et fébrilité elles me laissent vite insatisfait et mécontent. 6) Et puis, un serviteur fait-il n'importe quoi, selon ses idées ou ses désirs? Pas du tout! il se préoccupe de savoir ce que le maître attend de lui. De même le chrétien. Soucieux de plaire à son Seigneur, il commence par «entrer dans le repos de ses oeuvres» (Héb. 4.10-11) pour chercher Sa face et lui demander avec instance de définir sa tâche et d'en préciser les contours afin qu'il soit apte à discerner ce qui est prioritaire.
L'exhortation de l'apôtre reste vraie pour chacun de nous: «Que chacun marche selon la part que le Seigneur lui a faite, selon l'appel qu'il a reçu de Dieu» (1 Cor. 7.17). Tel chrétien du siècle dernier, qui avait accepté de suivre ce conseil, déclarait non sans humour: «Depuis que je suis entré dans le repos de Dieu, je n'ai jamais autant travaillé de ma vie». André Adoul
© AVÈNEMENT octobre 1991 No 32 / P 28 Retour --------------------------------------------------- |
«Dieu nous a laissé la promesse que nous pourrons entrer là où nous nous reposerons avec lui...» «JE SUIS L'ÉTERNEL, TON DIEU QUI T'AI FAIT SORTIR DU PAYS D'ÉGYPTE, DE LA MAISON DE SERVITUDE». Exode 20 C'est Dieu qui parla ainsi à nos pères au Sinaï et qui nous parle aussi aujourd'hui, au XXe siècle. Aucun homme ni aucune femme ne peut rester insensible à ce préambule: «Je suis l'Éternel, ton Dieu». À moins d'endurcir son coeur délibérément, chacun de nous, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, comprend que cette Voix est celle du Maître de l'éternité. Dieu existe par lui-même et toute créature tire son existence de Lui. «En Lui nous avons la vie, le mouvement et l'être... car nous sommes aussi de sa race!» Act 17:28. Cette Voix qui nous dit «Je suis ton Dieu» implique une relation personnelle. Au XXe siècle, nous pouvons aussi être dans la servitude car il s'agit d'une loi universelle qui va bien au-delà de la seule nation d'Israël. Ne voudrions-nous pas faire partie d'un peuple libéré? ... Mais libéré de quoi? ... de ce qui s'est rendu maître de nous! Nous vivons à un rythme qui nous use, nous arrivons même à épuiser le sol, l'eau, l'air que nous polluons. Nous allons toujours de plus en plus vite afin de produire davantage, afin de consommer encore plus... Nous ne savons plus nous arrêter, même les vacances peuvent être épuisantes dans bien des cas. Ne sommes-nous pas encore esclaves? «SOUVIENS-TOI DU JOUR DU REPOS, POUR LE SANCTIFIER. TU TRAVAILLERAS SIX JOURS ET TU FERAS TOUT TON OUVRAGE. MAIS LE SEPTIÈME JOUR EST LE JOUR DU REPOS DE L'ÉTERNEL TON DIEU: TU NE FERAS AUCUN OUVRAGE, NI TOI, NI TON FILS, NI TA FILLE, NI TON SERVITEUR, NI TA SERVANTE, NI TON BOEUF, NI TON ANE, NI AUCUNE DE TES BETES, NI L'ETRANGER QUI EST DANS TES PORTES. CAR EN SIX JOURS L'ETERNEL A FAIT LES CIEUX, LA TERRE ET LA MER, ET TOUT CE QUI Y EST CONTENU, ET IL S'EST REPOSE LE SEPTIÈME JOUR: C'EST POURQUOI L'ETERNEL A BENI LE JOUR DU REPOS ET IL L'A SANCTIFIE.» La question du Chabbat provoque beaucoup de discussions où les disputes de mots et la violence des sentiments se substituent à une véritable réflexion. L'observation du Chabbat est, dans ce texte, caractérisée par les termes: aucun ouvrage! Il existait même une défense spéciale. d'allumer le feu, de ramasser du bois; il ne fallait pas porter de fardeaux, ni voyager, ne pas acheter et ne pas vendre, ne pas fouler le raisin au pressoir, ni rentrer les gerbes... Jér 17:21; Ex 16:29; Néh 10:30; 13:5. Plus tard, des Maîtres de la Loi établirent une liste de 39 travaux défendus et les dérivés de ces 39 travaux atteignirent le chiffre énorme de plus de 1500 actes interdits ce jour-là. Dans ces conditions, la tradition l'emporte sur le sens véritable du Chabbat. Au lieu d'être un jour de bonté, de repos et de joie, la rigueur des hommes en a fait un jour de légalisme. Un jour où le Messie traversait des champs de blé, ses disciples qui avaient faim se mirent à cueillir des épis et à en manger les grains. Quand des Maîtres de la Loi virent cela, ils dirent: «Voici, tes disciples font ce qu'il n'est pas permis de faire le jour du Chabbat». Alors Jésus leur répondit: «...N'avez-vous pas lu dans la Loi que les jours de Chabbat les Sacrificateurs en service dans le Temple de Jérusalem n'observent pas la Loi du Chabbat, et cela sans être coupables? Or, je vous le déclare, il y a ici, (dans ce champ), quelque chose de plus grand que le Temple...» Mtt 12: 1-8, Mc 2:23-28. Je voudrais souligner deux points: les Sacrificateurs en service dans le Temple ne sont pas tenus de respecter les règles du Chabbat et là où se trouve le Messie Jésus, il y a plus que le Temple puisqu'il est – Emmanuel – c'est à dire – Dieu au milieu de nous –. Si le texte du chapitre 20 de l’Exode souligne que Dieu a créé les cieux, la terre et la mer avec tout ce qui s'y trouve, et qu'il s'est reposé le septième jour, le texte parallèle qui se trouve dans le livre du Deutéronome, au chapitre 5, souligne: «TU TE SOUVIENDRAS QUE TU AS ÉTÉ ESCLAVE AU PAYS D'ÉGYPTE ET QUE L'ÉTERNEL, TON DIEU, T'EN A FAIT SORTIR PAR SA MAIN PUISSANTE ET PAR SON BRAS ETENDU: C'EST POURQUOI L'ÉTERNEL TON DIEU T'A ORDONNE D'OBSERVER LE JOUR DU REPOS». Dans la première Alliance, seuls les fils d'Aaron pouvaient remplir les fonctions de Sacrificateurs. Mais depuis la nouvelle Alliance, tous ceux qui sont entrés dans cette Alliance sont devenus, pour Dieu, un peuple de Sacrificateurs. «. ..À Celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un Royaume, des Sacrificateurs pour Dieu Son Père, à Lui la gloire et le pouvoir aux siècles des siècles...» Apo 1:5-6 (comp. Ex 19:5-6, 1 Pi 2:1-10). Le Temple de Jérusalem avait une grande importance et le prophète Malachie nous annonce que Dieu a envoyé son Messager afin qu'il lui prépare le chemin. Au temps fixé, le Seigneur de l'Alliance est entré dans son Temple... Mal 3:1; Es 40:3; Ag 2:9. Le Messie Jésus est entré dans le Temple et Il a déclaré à ses disciples: «Mon Père et moi nous sommes un... celui qui m'a vu a vu le Père.» Jn 14:9. Lorsque Thomas l'incrédule put voir et toucher le ressuscité, il s'écria: «Mon Seigneur et mon Dieu.» Jn 20:28. Le Messie accepta ce qui est un acte d'adoration réservé à Dieu seul. Nous comprenons mieux l'importance de l'affirmation de Jésus: «il y a ici (dans ce champ) quelque chose de plus grand que le Temple de Jérusalem.» TU TRAVAILLERAS SIX JOURS Sachons respecter le rythme du travail et du repos, sachons consacrer à Dieu une partie du temps, des forces et des richesses qu'Il nous accorde si fidèlement. Consacrons-lui chaque jour, chaque semaine, chaque année, une partie de ce qu'il nous a si généreusement donné. Prenons du temps pour l'écouter, pour lui parler et pour lui obéir. C'est une première façon de respecter l'ordonnance de Dieu concernant le rythme du travail et du Chabbat. Le thème du Samedi ou d'un autre jour a déjà suscité des controverses douloureuses et parfois même violentes. Comment concilier les paroles du Messie: «Ne pensez pas que je sois venu abolir la loi ou les prophètes. Je suis venu non pour annuler mais pour accomplir... Celui qui violera l'un de ces pins petits commandements et enseignera aux hommes à faire de même sera appelé plus petit dans le Royaume des cieux, mais celui qui les mettra en pratique et les enseignera, celui-là sera appelé grand dans le Royaume des cieux». Matt 5:17-19, avec celles de Paul: «...Tel croit pouvoir manger de tout, tel autre qui est faible ne mange que des légumes. Que celui qui mange ne méprise pas celui qui ne mange pas et que celui qui ne mange pas ne juge pas celui qui mange car Dieu lui a fait un bon accueil... Pour l'un, il y a des différences entre les jours; pour l’autre, ils se valent tous. Que chacun, en son jugement personnel, soit animé d'une pleine conviction. Celui qui se préoccupe des jours s'en préoccupe pour le Seigneur. Celui qui mange, c'est pour le Seigneur qu'il mange car il remercie Dieu pour son repas... Cessons donc de nous juger les uns les autres; usez plutôt de votre jugement pour ne pas mettre devant votre frère une pierre d'achoppement ou une occasion de chute.» Rom 14:1-13. Chacun se trouve interpellé par ces textes qui nous parlent du 4e commandement concernant le Chabbat. De même que nos coeurs doivent être circoncis afin que nous soyons véritablement fils d'Abraham (Dt 10:16; Jér 4:1=4), de même aujourd'hui, si nous entendons Sa voix, n'endurcissons pas notre coeur... car nous risquons de ne pas pouvoir entrer dans le repos de Dieu. NOMS n'avons pas la place, maintenant, d'étudier les chapitres 3 et 4 de la lettre aux Hébreux (dans le Nouveau Testament) mais nous vous recommandons vivement de le faire vous-même, nous reprendrons ce sujet une fois. Pour conclure, je veux citer ce texte inspiré par Dieu: «Dieu
nous a laissé la promesse
que nous pourrons entrer là où nous nous reposerons avec Lui.
Prenons
donc bien garde que personne parmi nous ne se trouve avoir
manqué
l’entrée de ce repos: car un repos semblable à celui de Dieu
le
septième jour reste offert au peuple de Dieu:.» Aujourd'hui,
le repos
qui compte pour nous n'est pas celui du septième jour, ni
celui du
premier jour de la semaine: c'est le repos que nous avons dans
le
Messie. Venez à Lui si vous êtes fatigués et découragés et il
vous
donnera du repos pour votre être tout entier. Il déchargera
votre coeur
du fardeau qui vous accable et vous donnera la force de le
suivre avec
joie. Jacques GUGGENHEIM © Le Berger d'Israël No 394 Retour |
LE
DIMANCHE, UN JOUR À PART?
TRAVAILLER, CHÔMER OU FÊTER LE JOUR DU SEIGNEUR: LES ATTITUDES ONT BEAUCOUP VARIÉES SELON LES ÉPOQUES Alors que les Suisses se prononcent sur une révision de la loi du travail, notamment sur l'ouverture des commerces six dimanches par an, et que la pression sur les employés s'accentue partout en Francophonie, L'Avènement vous propose un historique sur le Jour du Seigneur. IL FAUDRA UN ÉDIT DE CONSTANTIN EN 321 POUR IMPOSER DÉFINITIVEMENT LE RESPECT D'UN JOUR OFFICIEL DE REPOS PAR HONNEUR AU... SOLEIL Qu'on l'appelle jour du Seigneur, premier jour de la semaine ou tout simplement dimanche, ce jour évoque une réalité sociale différente des autres. Même si, de plus en plus, on lui adjoint le samedi et qu'on parle de manière quasi sacrée de son week-end, le dimanche reste le seul jour hebdomadaire parfois considéré comme hors du temps. La mise en question de sa légitimité pour rythmer la semaine de travail renvoie de fait à ses racines les plus profondes et son sens le plus intime. Que cache-t-il, ce sacré dimanche? Petit détour biblico-historique. Sous l'Ancienne Alliance, les Juifs respectaient le sabbat en souvenir du repos créateur de Dieu le septième jour (Gen. 2, 3 et Ex. 20, 11) et en souvenir de l'exode, comme un signe de libération (Deut. 5, 15). Cette originalité dans le monde antique a sans doute contribué à renforcer l'identité de ce petit peuple parfois bien secoué (Ez. 20, 12 ss). À l'époque royale, c'est le jour où l'on peut rencontrer les prophètes, un jour de fête où le marché est interdit. Mais, déjà à cette époque, il suscite des controverses (Néh. 13). Notons encore que pour les Juifs, le sabbat prend une connotation messianique en relation avec une promesse de libération (Es. 61, 1-2 et Luc 4, 18-19) – , il est également signe préfigurant le repos éternel attendu. Il devient alors jour de bénédiction pour les fidèles, même si à l'époque du Temple, il y a culte tous les jours. Bien plus tard, les premiers chrétiens seront eux aussi divisés entre judéo-chrétiens désirant continuer à respecter la Loi de Moïse (Ex. 31, 12 ss) et pagano-chrétiens progressistes. Les traces de ce débat concernent avant tout des questions comme la circoncision ou les viandes sacrifiées. Cependant, on peut voir dans Rom. 14, 5 ou Col. 2, 16 des allusions à d'anciennes coutumes juives ou à des influences syncrétistes qui pratiquent des rites magiques en des jours particuliers. Mais ces passages ne traitent pas en premier du repos dominical. Cette question n'est nulle part développée en tant que telle dans le Nouveau Testament. Quelques brèves mentions des premières réunions proprement chrétiennes (Act. 2, 42, 46 ou 1 Cor. 11, 18, 20, 33) font penser que les disciples de la première heure se rencontraient régulièrement, mais pas un jour fixe. Les allusions au «premier jour de la semaine» que l'on trouve en 1 Cor. 16, 2 ou Act. 20, 7 peuvent désigner un samedi soir ou un dimanche soir. Cette expression est intéressante, parce qu'on la retrouve dans les évangiles pour désigner le jour de la découverte du tombeau vide (Mc. 16, 2). C'est donc la fête de la résurrection qui donne l'impulsion décisive en ce qui concerne le dimanche, même si les chrétiens ont repris à leur compte le «jour du soleil» (Sonntag, sunday), d'origine romaine et païenne, pour marquer l'importance du Christ, Soleil véritable qui éclaire tout l'univers. Pour Jésus, le sabbat est avant tout un jour de libération. Il n'hésite guère à soigner ou exorciser ce jour-là (Mc. 2, 23-3, 6). Il se proclame même maître du sabbat (Mat. 12, 8) et déclare qu'il ne faut pas observer ce jour de manière légaliste (Mc. 2,27). Relevons au passage que, dans ce dernier verset, Jésus reprend une parole d'un rabbin qui replace l'homme au centre du sabbat: «Le sabbat est fait en fonction de l'homme...» Jésus n'hésitera donc pas à s'ériger contre les pharisiens qui avaient fait de cette fête hebdomadaire un lieu de contrainte et de tyrannie. Les premiers siècles de l'ère chrétienne verront coexister sabbats et dimanches, plus ou moins harmonieusement, mais ces jours n'étaient pas chômés. Les chrétiens qui se réunissaient matin et soir consacraient la journée à leurs tâches quotidiennes. Il faudra un édit de Constantin en 321 pour imposer définitivement le respect d'un jour officiel de repos par honneur au... soleil. L'Église appuiera bien entendu cette décision en la légitimant d'une autre manière. À cette époque, les pères de l'Église ont combattu pour que le dimanche ne soit pas simplement la reprise du sabbat, malgré leur parenté indéniable. Ils ont donc condamné l'aspect festif et joyeux du judaïsme pour souligner l'austérité et l'abstinence de tout péché ce jour-là. La célébration dominicale deviendra petit à petit obligatoire, même si son application laisse à désirer pendant tout le Moyen-Age. La Réforme a eu pour effet de supprimer beaucoup de fêtes religieuses. Un décret de 1536 interdira même de chômer les fêtes autres que le dimanche. Calvin offrira alors une interprétation spirituelle du dimanche. Selon lui, il faut l'observer comme figure du repos éternel (les fidèles doivent se reposer de leurs propres oeuvres afin de laisser Dieu besogner en eux). Il souligne également la nécessité d'avoir un jour en commun pour célébrer Dieu ainsi qu'un relâche pour les ouvriers (1RC II, VIII, §28). Au XIXe siècle, le développement de l'industrie et la montée des idées libérales et socialistes, portera un sérieux coup aux positions jugées conservatrices des églises. Des mouvements de défense de dimanche ont alors avant tout puisé leurs idées dans des motifs profanes liés au travail. D'autres vagues, liées aux réveils spirituels, ont également revendiqué le respect d'un jour sacré. Celles-ci ont fait beaucoup de bruit, malgré le manque d'uniformité dans les légitimations données et la difficulté de trouver des bases suffisamment solides à cette institution d'après le Nouveau Testament. Une prise de position contemporaine dans ce domaine ne peut faire l'impasse de l'histoire. Elle doit prendre en compte les différents aspects bibliques, historiques, sociaux, économiques et symboliques, non pour élaborer de stériles affirmations doctrinales, mais pour comprendre les enjeux du débat. Comme le relève très justement une petite brochure éditée à ce sujet par la commission sociale de l'Église évangélique réformée vaudoise, le travail dominical: «L'ordre de s'arrêter de travailler ouvre un espace de liberté et non de contrainte. Il n'a rien à voir avec une argumentation fondée sur le conformisme social, qui justifierait le repos du dimanche par une tradition à respecter. Il signifie à l'homme qu'il a la possibilité d'organiser sa vie différemment. (...) Le repos dominical a une valeur symbolique pour l'humanité entière. Il invite à s'interroger sur le sens et la finalité du travail quotidien. Sa portée interpellatrice est donc universelle». Notons encore qu'en ces temps où les préoccupations économiques dictent bien souvent notre mode de vie, il peut être bon d'en fixer une limite, si fragile soit-elle, qui nous appelle à réfléchir sur le sens de notre propre engagement dans l'existence ainsi que notre attitude vis-à-vis d'une société de consommation immodérée. Jean-Christophe Émery
VOTRE DIMANCHE Le florilège de textes bibliques mentionnés ci-dessous montre la diversité du développement et de la reprise du problème du sabbat dans la conception chrétienne. Il n'est donc pas aisé de justifier une prise de position avec les seuls arguments bibliques pour appui. À vous de choisir: 1 Le choix du dimanche, influencé tardivement par l'anti-judaïsme de l'Église de Rome, devrait être abandonné au profit du respect du samedi (Ex. 20, 10). 2 Vous pensez que le non-respect du sabbat exige la peine de mort (Ex. 31, 14). 3 Vous êtes d'avis que tous les jours sont sacrés et décidez de faire des dimanches permanents (Act. 2, 46). 4 La seule réunion légitime est celle du samedi soir, car pour les Juifs, un jour commence au coucher du soleil de la veille (Act. 20, 7). 5 Comme certains chrétiens de la fin du 1er siècle, vous pensez que seul le dimanche est véritablement le Jour du Seigneur (Jn. 20, 19; Apoc. 1, 10). 6 Vous avez opté pour la solution la plus simple: abolir tout simplement le dimanche ou le sabbat (Mc, 2, 27; Gal. 4, 8 ss). © AVÈNEMENT Décembre 1996 No 102 Retour |
J'ai un métier, mais j'ai choisi de rester à la maison pour mon mari et mes enfants. Je suis découragée, car mon mari s'investit à fond dans son travail, au détriment de la famille. Il n'a pas d'horaires et me laisse me débrouiller seule avec les soucis domestiques. Que faire? Je sens votre lassitude et un sentiment de dévalorisation personnelle, qui, ajouté au poids du travail familial, constitue un fardeau lourd à porter seule. Il est difficile de trouver un équilibre entre le temps réservé au travail de chacun et le temps à consacrer à la famille. C'est aussi vrai pour la femme dont le mari rentre à des heures «impossible», que pour le mari dont la femme continue ses activités, lorsqu'il rentre à la maison. La difficulté est de savoir s'organiser pour que ce point de rencontre, qu'est la famille, reste un espace privilégié et prioritaire et que chacun s'efforce d'y être présent en même temps, et au moment des temps forts: essentiellement les repas. Ces temps forts servent à rétablir l'unité de la famille, et à sa restauration dans tous les sens du terme. Lorsque l'homme est trop sollicité par son travail, il n'est plus disponible pour les siens et les prémices d'une cassure au sein du couple se présentent. D'abord l'absence physique: on ne peut plus compter sur lui quand il le faut, il ne respecte pas les horaires familiaux; puis l'absence de dialogue: préoccupé par les soucis du travail, ses pensées y sont restées et il devient sourd aux tentatives de communication de sa femme; enfin, l'absence de communion: la fatigue, la répétition des mêmes problèmes, le retour des mêmes soucis rendent les relations intimes difficiles. Il est temps de se recréer, d'organiser des moments de détente qui ne soit pas des temps morts mais des moments où on fait autre chose, autrement, à un autre rythme, avec ceux qu'on aime. Au lieu que le temps nous prenne ou nous asservisse, on prend le temps pour soi et pour les siens, car c'est dans la mesure où on se sent bien, que ceux qui nous entourent se sentiront bien, indépendamment du bien-être matériel, recherché dans le travail. Que le travail soit rémunéré ou pas, plus on est «occupe», «débordé» et plus on rentre dans le schéma de notre société actuelle de valorisation sociale par l'activité (même si elle est stérile), avec un emploi du temps chargé. Le temps consacré au travail devient alors un rival dangereux qui nous prive... d'une vie privée. On se trompe soi-même quand on ne veut pas reconnaître que le but de l'investissement professionnel, c'est la satisfaction personnelle, mais aussi, souvent l'occasion de fuir des désagréments familiaux ou des contraintes qui dérangent l'égoïsme. Le travail peut non seulement être une fuite de nos responsabilités familiales mais encore justifier notre existence. Une fois le nécessaire assuré, la famille n'a besoin de rien d'autre que d'une présence. Ce n'est pas le nombre d'heures passées ensemble qui compte, la quantité de temps accordé à la famille, mais la qualité de ces instants, ce qu'on y met, comment on le gère. Il faut donc partager les temps forts de la journée, les réincorporer au sein du couple par la parole afin qu'ils soient acceptés comme des expériences valorisantes nécessaires et que le couple puisse en tirer des bénéfices. Essayez de réserver, le soir, quand les enfants sont couchés, un moment de partage avec votre mari, pour lui dire simplement, sans agressivité, votre fardeau, vos préoccupations, et donnez-lui l'occasion d'exprimer les siennes. «Il y a un temps pour toutes choses» nous dit l'Ecclésiaste (3, 17). «Si quelqu'un n'a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille, il a renié la foi et il est pire qu'un infidèle» (1 Tim. 5, 8). Le travail est pour l'homme, pour le servir et lui apporter un bien-être et non l'inverse, l'homme pour le travail, et le projet de Dieu était que l'homme jouisse «du travail de ses mains» et en reçoive joie et bonheur et prospérité (Ps: 128, 2). Dominique Dirrenberger
© AVÈNEMENT Juin 1992 No 47
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Assurément Pâques est la plus significative des fêtes chrétiennes. La résurrection corporelle de notre Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, vainqueur de la mort, ne fut-elle pas le moteur de l'expansion fulgurante de la bonne nouvelle au temps des apôtres? Elle demeure au centre du conseil de Dieu, aussi bien pour le jugement des impies que pour la rédemption des croyants. Vus déjà comme ressuscités avec Christ (Eph 2.6), les siens sont invités à chercher les choses qui sont d'en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu (Col 3. 1), afin de vivre dès maintenant, non plus selon les désirs humains, mais selon la volonté de Dieu, pendant le temps qui reste à vivre dans la chair (I Pi 4.2). Avant sa propre résurrection, le Fils de Dieu s'était déjà révélé comme tel, en ramenant à la vie 3 personnes: – une fillette de 12 ans: la fille de Jaïrus (Marc 5.38-43), – un jeune homme: le fils de la veuve de Naïn (Luc 7.11-15), – un adulte: son ami Lazare (Jean 11). De ces trois cas émanent 4 aspects de la vie nouvelle communiquée au chrétien «né de nouveau». Ils peuvent, non seulement rafraîchir nos souvenirs, mais ranimer notre vie et réactiver notre témoignage. 1. Marcher (Marc 5.42) Marcher, c'est faire des pas, se déplacer. C'est prouver qu'on vit. «La vie est dans le mouvement», a dit Aristote, qui fut le précepteur d'Alexandre le Grand, et qui élabora un système basé sur une conception rigoureuse de l'univers. On rapporte que des philosophes grecs, réunis pour s'interroger gravement au sujet du mouvement, trouvèrent la réponse lorsque l'un d'eux se mit à marcher! En marchant, la fillette ne pouvait donner meilleure preuve de son retour à la vie. Le croyant est passé de la mort à la vie (Jean 5.24). Comme Christ est ressuscité d'entre les morts, écrira Paul aux Romains (6.4), il faut que nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. Une vraie conversion à Jésus-Christ entraîne un changement complet de mentalité, d'attitude envers Dieu et de comportement, visible dans tous les domaines de la vie. Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle création. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles (2 Cor 5.17). Mais la marche chrétienne est bien plus qu'un simple départ, même enthousiaste, à prendre avec Jésus-Christ! Celui qui déclare demeurer en lui, doit marcher aussi comme lui (le Seigneur) a marché (1 Jean 2.6). La vie de Jésus ici-bas fut une longue et douloureuse marche, résolue et obéissante, jusqu'à la mort sur la croix (Phil 2.8). Chaque jour sa compassion rejoignait les souffrances et les misères des hommes, jusqu'à ce don volontaire ultime de sa vie à la croix, en sacrifice pour le péché, en rançon des offenses des hommes. Il est mort pour tous, afin que les vivants ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux (2 Cor 5.15). Comme autrefois à Pierre, il dit à chacun des siens: Toi, suis-moi (Jean 21.19). La résolution inflexible de Jésus dans sa marche lui venait sans doute du but qu'il n'a cessé de voir se dresser toujours plus devant lui: la croix, avec ses conséquences rédemptrices (Héb 12.2). C'est dans cette même attitude, lucide et inflexible, que les enfants de Dieu sont invités à marcher d'une manière digne de Dieu qui vous appelle à son royaume et à sa gloire (1 Thes 2.12). 24 Dès lors, pourquoi tant de chrétiens semblent-ils tourner en rond, comme dans un giratoire, sans jamais prendre la bonne sortie, ou même, pire encore, faire du sur place? La vie de Dieu en eux a-t-elle pris fin? Est-elle étouffée par les soucis de la vie? Seraient-ils devenus eux-mêmes le but de leur brève existence? Vous couriez bien: qui vous a arrêtés? demandait Paul aux Galates (5.7), lui qui courait vers le but pour obtenir le prix de la vocation céleste de Dieu en Christ Jésus (Phil 3.14). L'illustre exemple de l'apôtre est-il encore capable d'inspirer un élan retrouvé dans leur marche chrétienne à des croyants tellement occupés aujourd'hui? 2. Manger (Marc 5.43) C'est bien connu: la marche ouvre l'appétit. L'effort épuise les forces, il faut les réparer. Aussi, quels soins ne donne-t-on pas à la nourriture des athlètes! Pour mieux réussir, chacun profite des progrès de la diététique. Mais, à l'inverse, les nourritures de l'âme et de l'esprit sont livrées au gré de chacun. Celles offertes de nos jours s'éloignent de plus en plus de ce qui est vrai, honorable, juste, pur, aimable, digne d'approbation, vertueux et digne de louange, selon la recommandation aux Philippiens (4.8). Que de mélanges indigestes, voire empoisonnés, ne sont-ils pas proposés, même aux enfants sans défense ni discernement, par une publicité sans scrupule ni retenue! Instruits par la loi de Dieu, Daniel et ses compagnons refusèrent courageusement les mets délicats du roi Néboukadnetsar (Dan 1). Tout aussi catégoriquement, le chrétien doit refuser le menu du prince de ce monde. Il s'en portera mieux à tous égards. À ses disciples Jésus déclara: Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son oeuvre (Jean 4.34). Il leur a laissé un double exemple: – pour les soins que les siens se doivent les uns aux autres, à la suite du Maître qui s'est abaissé pour leur laver les pieds (Jean 13.15); – face aux souffrances à endurer en suivant ses traces (1 Pi 3.21). Obéir pour servir, c'est de cela que Jésus s'est nourri. C'est ce qui forma sa personnalité. L'imiter dans ce choix sera le moyen de lui ressembler et de le rendre visible. Tes paroles se sont trouvées devant moi, et je les ai dévorées; tes paroles ont fait l'agrément et la joie de mon coeur (Jér 15.16). 3. Parler (Luc 7.15) Comme le mouvement, la parole est un signe de vie. Les morts ne parlent plus, sinon par l'exemple de leur vie. À cet égard, l'Écriture ne rapporte aucune parole d'Abel; et pourtant il est le seul témoin de la foi dont il est dit qu'il parle encore (Héb 11.4). Revenu à la vie, le jeune homme se mit à parler. Mais la Bible ne rapporte aucune parole de personnes dans ce cas, sauf celles de Christ ressuscité. Même Paul ne fut pas en mesure de rapporter des paroles entendues au troisième ciel, ineffables qu'il n'est par permis à un homme d'exprimer (2 Cor 12.4). On peut donc, à bon droit, se montrer extrêmement réservé face aux témoignages de certaines expériences de «vie après la vie». La parole véhicule un message d'une personne à l'autre. Dieu a parlé aux hommes par la création (Rom 1), la conscience (Rom 2) et l'Écriture (Rom 3); mais, plus encore que tout autre moyen, par Jésus-Christ, appelé «la Parole» (Jean 1. 1 – 18, Héb 1. 1-2). Parler est le propre du croyant: J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé! (2 Cor 4.13). Les apôtres en ont payé le prix (Act 4.20). Ils ont vécu et démontré que c'est de l'abondance du coeur que la bouche parle (Luc 6.45). Le Fils a fait connaître le nom du Père aux hommes qui furent ses disciples (Jean 17.26). Ces derniers, à leur tour, ont à faire connaître le Christ à leurs contemporains, par le témoignage, oral ou écrit, mais confirmé par leur vie. Le salut est à ce prix: Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, tu seras sauvé (Rom 10.9). C'est encore par la parole de leur témoignage courageux jusqu'à la mort, que les enfants de Dieu vaincront l'accusateur de nos frères (Apoc 12. 10). Il ne coûte pas de parler d'une personne qu'on aime. Alors, laissons-nous remplir de l'amour de Dieu répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit (Rom 5.5), pour dire, comme de fidèles témoins, que le Seigneur est réellement ressuscité (Luc 24.34). À parler de Christ comme l'Écriture en parle, nous ne perdrons ni notre temps ni notre récompense. 4. Être avec lui (Jean 12.2) Les avoir avec lui (Marc 3.14) fut le premier désir du Seigneur, lors du choix de ses 12 disciples, avant même de les envoyer en mission. Voilà bien de quoi nous rappeler les priorités divines: «être» d'abord «faire» ensuite. Dans les milieux évangéliques, eux aussi gagnés par le stress, souvenons-nous d'être d'abord à l'écoute de la parole de Dieu, avant l'action qu'elle inspire et oriente. L'autre extrémité de la trajectoire du chrétien, ne serait-ce pas de quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur (2 Cor 5.8)? Entre l'appel à le suivre sur terre et l'appel à le rejoindre au ciel, pour être toujours avec le Seigneur (I Thes 4.17), se situe toute la traversée de la vie, avec l'appui de la dernière promesse aux siens, avant de les quitter: Je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde (Mat 28.20). Ainsi donc, chaque jour, bon ou mauvais, peut être vécu dans la foi en son secours et sa direction toujours fidèle. Pour fortifier leur marche, nourrir la foi et inspirer leur témoignage, le Seigneur n'a-t-il pas pourvu les siens de rencontres privilégiées à sa table? Chaque occasion d'être ainsi son invité à un repas avec lui constitue, pour le racheté de Jésus-Christ, un avant-goût du ciel. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi (Apoc 3.20). Au-delà de toute mesure, le Seigneur donne une preuve émouvante de son amour, à l'Église qui l'a mis à la porte. Sans se lasser, il frappe encore, pour offrir le réconfort de son intimité retrouvée à celui qui lui ouvrira... enfin! Quel authentique enfant de Dieu voudra rester enfermé en lui-même, et priver son Seigneur et Sauveur d'une rencontre à sa table à la prochaine occasion? Oui, la résurrection de Jésus Christ rappelle puissamment aux siens l'attente placée en eux pour: 1. une vie nouvelle visible, rappelant la sienne; 2. une nourriture nouvelle puisée dans sa Parole de vérité 3. un langage nouveau: le témoignage chrétien, 4. une union réconfortante avec lui, prélude de l'éternité.
Ce programme condensé de la vie chrétienne normale est offert à tous, par celui qui a été livré pour nos offenses, et ressuscité pour notre justification (Rom 4.25). Sans Christ ressuscité nous serions sans espérance et sans Dieu dans le monde (Eph 2.12). Avec la parole de Dieu, ne cessons donc pas d'affirmer notre foi dans la résurrection corporelle de Jésus-Christ, installé désormais comme intermédiaire unique et suffisant entre Dieu et les hommes non par la loi d'une ordonnance charnelle, mais par la puissance d'une vie impérissable (Héb 7.16). C'est pour cela aussi qu'il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur (Héb 7.25). Jean Chopard © Promesses 1992 – 3 / No 101 Retour |
Tente, puis Édifice
1 Corinthiens 15 : 37-49 Et ce que tu sèmes, ce n'est pas le corps qui naîtra; c'est un simple grain, de blé peut-être, ou d'une autre semence; puis Dieu lui donne un corps comme il lui plaît, et à chaque semence il donne un corps qui lui est propre. Toute chair n'est pas la même chair; mais autre est la chair des hommes, autre celle des quadrupèdes, autre celle des oiseaux, autre celle des poissons. Il y a aussi des corps célestes et des corps terrestres; mais autre est l'éclat des corps célestes, autre celui des corps terrestres. Autre est l'éclat du soleil, autre l'éclat de la lune, et autre l'éclat des étoiles; même une étoile diffère en éclat d'une autre étoile. Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Le corps est semé corruptible; il ressuscite incorruptible; il est semé méprisable, il ressuscite glorieux; il est semé infirme, il ressuscite plein de force; il est semé corps naturel, il ressuscite corps spirituel. S'il y a un corps naturel, il y a aussi un corps spirituel. C'est pourquoi il est écrit: Le premier homme, Adam, devint une âme vivante. Le dernier Adam est devenu un Esprit vivifiant. Mais ce qui est spirituel n'est pas le premier, c'est ce qui est naturel; ce qui est spirituel vient ensuite. Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre; le second homme est du ciel. Tel est le terrestre, tels sont aussi les terrestres; et tel est le céleste, tels sont aussi les célestes. Et de même que nous avons porté l'image du terrestre, nous porterons aussi l'image du céleste. 2 Corinthiens 5 : 1-5 Nous savons, en effet, que si cette tente où nous habitons sur la terre est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui est l'ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n'a pas été faite de main d'homme. Aussi gémissons-nous dans cette tente, désirant revêtir notre domicile céleste, si du moins nous sommes trouvés vêtus et non pas nus. Car tandis que nous sommes dans cette tente, nous gémissons, accablés, parce que nous voulons, non pas nous dépouiller, mais nous revêtir, afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie. Et celui qui nous a formés pour cela, c'est Dieu, qui nous a donné les arrhes de l'Esprit. Les
versets ci-dessus sont
les deux seuls passages de toute la Bible qui révèlent
explicitement
quel corps Dieu donnera aux croyants après leur vie
terrestre. La
lecture de ces deux textes montre que le Créateur a prévu
«d'habiller»
le croyant, de le revêtir d'un corps parfait pour le temps et
le
service nouveaux qu'il a préparés pour tous ceux qu'il aura
reconnus
comme siens. La tente «Si cette tente où nous habitons sur la terre...» (2 Corinthiens 5 : 1) Inspiré par le Saint-Esprit, l'apôtre emploie l'image de la tente comme illustration du corps qui abrite l'âme humaine. Lui-même, faiseur de tentes durant une période de sa vie – ; à côté de son ministère, pour subvenir à ses besoins – ; savait de quoi il parlait. La tente évoque deux caractéristiques principales du corps : nomadisme et précarité. Premièrement, la tente est l'habitation des nomades. À la notion de nomadisme s'attache plus ou moins celle d'étranger ou d'apatride. La Bible ne dit-elle pas que nous, les croyants, avons à vivre comme étrangers et voyageurs sur la terre (Hébreux 11: 13)? Bien que spirituellement nous ne soyons plus des étrangers, mais des gens de la maison de Dieu (Éphésiens 2:19), il n'en demeure pas moins vrai que nous sommes prisonniers d'un corps qui nous retient à distance du Seigneur, selon les paroles de Paul lui-même: «En demeurant dans ce corps, nous demeurons loin du Seigneur.» (2 Corinthiens 5:6) D'après certaines traductions, ce verset exprime l'idée d'exil, ce que confirme bien la démarche des héros de la foi qui ont recherché une patrie meilleure, c'est-à-dire céleste (Hébreux 11:14-16). D'ailleurs, celui que nous avons reconnu pour Seigneur et Roi, Jésus-Christ, n'a pas son royaume dans ce monde, et par conséquent nous non plus (Jean 18:36). Aussi, vivant comme exilés sur cette terre, nous devons veiller à ne pas nous y attacher, à ne pas investir ou thésauriser comme si notre espérance et notre avenir étaient «dans cette tente». Deuxièmement, la tente est une habitation des plus précaires. Pour le vérifier, il suffit de se trouver sous tente durant une bonne tempête. Dans ces moments-là, la seule question est de savoir jusqu'à quel point sardines, cordages, piquets et toile vont tenir. Le matériel moderne, et surtout non usagé, est généralement assez fiable, mais il n'est guère utilisé que quelques semaines par an. Notre corps, par contre, en service jour après jour, est soumis à la dure loi de l'usure, de la fatigue, du vieillissement, aux attaques d'agents extérieurs et intérieurs, accidents et maladies. Face à ces atteintes du temps et de la sénescence, l'apôtre résume la condition du chrétien en une phrase, merveilleuse par son contenu et sa simplicité: «Même si notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour.» (2 Corinthiens 4 : 16) En effet – ; vérité capitale de l'Écriture – ; l'esprit du croyant qui vit avec le Seigneur suit une évolution qui est l'inverse de celle du corps. Autrement dit, la vivacité de l'esprit augmente pendant que celle du corps diminue. Il ne s'agit pas moins que du début de la réponse du Dieu créateur et rédempteur au défi de la mort et du diable. Faut-il préciser que si «l'esprit est renouvelé» (version Darby), il l'est par le ministère du Saint-Esprit, ce qui n'est nullement une auto-suggestion ou une culture mentale proposée par des «maîtres» anciens ou modernes, mais bien l'effet de la loi de l'Esprit de vie qui est en Jésus-Christ (Romains 8:1)? Gloire à Dieu et grâces soient rendues à Jésus-Christ! Il manquerait un aspect important dans cette première partie si le fait de la souffrance n'était pas évoqué. Liée à la maternité, à la maladie, à l'infirmité, à la vieillesse, la souffrance fait partie du pèlerinage terrestre. Les apôtres, qui étaient de la même nature que nous (Actes 14:15), ont éprouvé la souffrance dans leur chair comme dans leur âme; toutefois, ils ont mis l'accent essentiellement sur les souffrances endurées en raison de leur foi en Dieu et en Christ. Les souffrances de cette origine sont normales pour le croyant, en raison de la haine du monde et du diable contre Dieu (Jean 15:20; 2 Timothée 3:12; 1 Pierre 4:12-13). Si le monde paie les chrétiens en souffrance, voyons comment le Seigneur paie les siens : «C'est
là ce qui fait votre
joie, quoique maintenant, puisqu'il le faut, vous soyez
attristés pour
un peu de temps par diverses épreuves, afin que l'épreuve de
votre foi,
plus précieuse que l'or périssable (qui cependant est éprouvé
par le
feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l'honneur,
lorsque
Jésus-Christ apparaîtra.» (1 Pierre 1:6-7) Revêtement ou dépouillement «Car
tandis que nous sommes dans
cette tente, nous gémissons, accablés, parce que nous voulons,
non pas
nous dépouiller, mais nous revêtir, afin que ce qui est mortel
soit
englouti par la vie. Et celui qui nous a formés pour cela,
c'est Dieu,
qui nous a donné les arrhes de l'Esprit.» (2 Corinthiens
5:4-5) Dans
son brûlant désir d'être de corps avec le Seigneur, l'apôtre
Paul
laisse éclater son espérance de participer de son vivant à
l'enlèvement
de l'Église, selon le mystère que le Seigneur lui a révélé :
«Voici, je
vous dis un mystère : nous ne mourrons pas tous, mais tous
nous serons
changés, en un instant, en un clin d'oeil, à la dernière
trompette. La
trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles,
et nous,
nous serons changés. Car il faut que ce corps corruptible
revête
l'incorruptibilité, et que ce corps mortel revête
l'immortalité.» (1
Corinthiens 15:51-53) Si
telle était l'espérance de
Paul, quelle ne devrait pas être la nôtre, nous qui avons les
mêmes
promesses et vivons assurément dans un temps
pré-apocalyptique! C'est
l'une des deux destinées réservées à notre «tente», si le
Seigneur
n'usait plus longtemps de patience à l'égard du monde. Mais
l'apôtre Paul, merveilleux
de spiritualité, de soumission à Dieu et de réalisme, ne s'en
tient pas
qu'à lui-même. Il considère toutes les Églises qu'il a été
appelé à
servir, lui, l'apôtre des païens; c'est pourquoi il écrivait à
celle de
Philippes : «Mais à cause de vous il est plus nécessaire que
je demeure
dans la chair.» (Philippiens 1:24) Comme
nous l'avons vu, il
importait à Paul d'«être avec le Seigneur» dans son corps -;
en
participant à l'enlèvement – ; ou hors de son corps – ; par la
mort. Il
savait que de toute façon les morts dans la foi et les vivants
dans la
foi participeraient à la même promesse lors de l'enlèvement de
l'Église, selon la révélation qu'il en avait eue : «Voici, en
effet, ce
que nous vous déclarons d'après la parole du Seigneur : nous
les
vivants, restés pour l'avènement du Seigneur, nous ne
devancerons pas
ceux qui sont décédés. Car le Seigneur lui-même, à un signal
donné, à
la voix d'un archange, et au son de la trompette de Dieu,
descendra du
ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement.
Ensuite, nous
les vivants, qui seront restés, nous serons tous ensemble
enlevés avec
eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs,
et ainsi
nous serons toujours avec le Seigneur.» (1 Thessaloniciens
4:15-17) L'édifice «Nous savons, en effet, que si cette tente où nous habitons sur la terre est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui est l'ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n'a pas été faite de main d'homme.» (2 Corinthiens 5:1) La comparaison entre l'image de l'édifice et celle de la tente permet de dégager un triple contraste. D'abord, une construction correspond à un domicile fixe alors qu'une tente est faite pour être déplacée. Ensuite, une maison est bâtie pour assurer l'entière sécurité de ses occupants, elle doit résister à toute menace extérieure comme le montre bien la parabole des deux maisons (cp. Matthieu 7:24-27). Enfin, la maison dure au moins aussi longtemps que la vie de l'occupant, ce qui n'est guère le cas de la tente. On peut résumer les caractéristiques de l'édifice par les trois mots : stabilité, sécurité, pérennité. Stabilité
Sécurité Pérennité
En
conclusion, nous pouvons
retenir que Dieu créera tout à nouveau: nouveau ciel,
nouvelle
terre, nouvelle Jérusalem, hommes nouveaux de coeur et de
corps. Cela
signifie aussi que le ciel et la terre d'à présent sont
appelés à
disparaître. Alors, répondons à l'appel de l'apôtre : «Si donc
vous
êtes ressuscités avec Christ (spirituellement), cherchez les
choses
d'en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu.
Attachez-vous aux
choses d'en haut, et non à celles qui sont sur la terre.»
(Colossiens
3: 1-2) Et prenons à notre compte la profonde réflexion du
pasteur
Charles Rochedieu (1857-1928) : Parmi
les Israélites de toutes
les nations s'échange, par une phrase si lourde de sens, le
souhait
suprême de beaucoup d'entre eux : «L'an prochain à Jérusalem!» «VIENS, SEIGNEUR JÉSUS!» Fredy Boesch Page créée le 5 novembre par s-e © Source: Bible ouverte Retour |