UN
RÉFORMATEUR APPELLE À LA MISSION: MARTIN BUCER
En 1538, le Réformateur de la ville de Strasbourg, Martin Bucer (1491-1551) publie le traité «Von der waren Seelsorge und dem rechten Hirtendienst» («De la vraie cure d'âme et du juste ministère de conducteur spirituel»). Martin Sucer s'est beaucoup préoccupé de l'Église, de son organisation et de l'impact de l'Évangile dans la vie quotidienne du fidèle. Jacques Courvoisier dit d'ailleurs du traité «De la vraie cure d'âme», c'est «un des plus pur joyau de la piété réformée du XVIe siècle, le premier traité de théologie pastorale de l'Église Réformée». Un ouvrage de théologie pastorale qui distingue trois fonctions dans l'Église: l'enseignement, la discipline et la diaconie. Le Réformateur perçoit cette Église comme «une réalité spatiale, un corps qui s'étend jusqu'aux confins de la terre». À cause de sa théologie de la prédestination, Martin Bucer pense que chaque homme peut se révéler un élu. Il est donc nécessaire de proclamer l'Évangile jusqu'au bout du monde pour que ces élus puissent se manifester et le règne du Christ s'étendre. Cette tâche missionnaire doit être celle de toute l'Église, pasteurs, anciens, et fidèles. Les historiens de l'Église ont été divisés quant au point de savoir si les Réformateurs avaient ou non en vue l'idée d'un effort missionnaire en terres non-chrétiennes. Il semble que Martin Bucer ait été le seul à avoir clairement parlé de la Mission. «Si les dirigeants s'occupaient avec sérieux de leurs sujets qui ont été engendrés par Christ, le Seigneur, et qui ont été également baptisés en sorte que chacun puisse être véritablement cherché, trouvé et exhorté à la piété, alors Dieu le Très-Bon ferait certainement prospérer cette oeuvre entre leurs mains. Ainsi pourraient-ils vraiment chercher et amener au Christ ceux qui sont éloignés de Lui par la naissance et l'éducation, comme Juifs, Turcs, et autres païens. Ah, s'ils aimaient le règne du Christ et cherchaient à l'étendre comme ils aiment et cherchent à étendre leurs propres seigneuries temporelles! Mais nous voyons malheureusement que l'on convoite plutôt le territoire et les biens des Juifs, Turcs et autres païens et on sent que c'est avec beaucoup moins de sérieux que l'on essaie de gagner leurs âmes pour le Christ, notre Seigneur. Et cela non seulement chez les princes ordinaires, nommés «seigneurs laïcs», mais encore chez les princes qu'on appelle «ecclésiastiques». (...) C'est pourquoi Dieu envoie son juste jugement, parce que nous n'osons pas gagner Juifs, Turcs et autres païens pour le règne du Christ mais, au contraire, nous nous permettons de leur prendre leurs biens temporels et leurs territoires de sorte qu'ils nous rendent bien la pareille! Faut-il alors s'étonner si les Juifs pressurent les pauvres chrétiens par l'usure, et si les Turcs nous arrachent chaque jour terres et gens avec une violence et une rapidité terrifiante. Dieu est également fort en courroux à cause de la découverte et de la conquête des îles et territoires nouveaux, découverte dont on s'enorgueillit tellement, à croire que les rangs de la chrétienté en seront beaucoup élargis. Cela n'avance à rien, vu que d'abord on tue et on dépouille de leurs biens les pauvres gens et ensuite on tue aussi leur âme par de fausses superstitions enseignées par les moines des ordres mendiants (dominicains et franciscains)»... Suit une critique en règle des méthodes de colonisation et «d'extension de la chrétienté» mises en oeuvre par les Espagnols! «...Que notre seul vrai et bon berger, le Christ, fasse qu'en tout lieu ces communautés soient pourvues d'Anciens vraiment fidèles et zélés; que ces Anciens ne négligent personne, pas même les Juifs, les Turcs et tous les incroyants, envers lesquels ils devraient toujours avoir un accès. De cette manière ils amèneront au Christ tous ceux d'entre eux qui lui appartiennent». Jean-Marc BITTNER
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À la recherche de nouveaux moyens d'évangélisation Comment rendre attractif le message de l'Évangile aux yeux de l'homme moderne? On a dénombré près de 700 méthodes différentes, toutes savamment étudiées, par des spécialistes en la matière, pour atteindre le monde par l'Évangile avant l'an 2000. Toutes les innovations de ces évangélistes modernes réunies forment un appareil encombrant, voire ridicule, en flagrante contradiction avec la simplicité de l'Évangile et l'impact de l'église du premier siècle. «Fusionner... voilà le mot-clé aujourd'hui: – Si nous nous assemblons, à la mode des entreprises, nous aurons les ressources financières nécessaires pour nos campagnes publicitaires et un marketing ad hoc. Combien pensent que pour avoir «du poids» face aux autorités, du poids face aux religions d'État, il faut impérativement passer par les médias... alors le monde écoutera le message et le réveil tant souhaité éclatera. Cette pratique n'est-elle pas en opposition avec les méthodes de Dieu rappelées dans Sa Parole? Que ce soit Gédéon ou Paul et sa petite équipe, pas de marketing, aucun soutien financier assuré, pas de rallyes, de cortèges et de festivals. Ces gens qui bouleversèrent le monde n'avaient rien d'autre que le glorieux message de l'Évangile et la puissance de l'Esprit de Dieu. En matière spirituelle, le succès ne réside ni dans des plans habilement conçus, ni dans la clairvoyance des organisateurs, ni dans le nombre des donateurs, ni dans l'éloquence des orateurs. Cherchons plutôt l'origine réelle du succès dans quelques chambres dont les portes sont fermées aux bruits du dehors; nous y verrons des hommes et des femmes à genoux déversant le trop-plein de leur coeur en ardentes supplications, se confiant non en eux-mêmes, mais en Dieu, le TOUT-PUISSANT. Fredy Gilgen «Mission sans frontière» «Lorsqu'ils virent l'assurance de Pierre et de Jean, ils turent étonnés, sachant que c'étaient des hommes du peuple sans instruction; et ils les reconnurent pour avoir été avec Jésus.» Actes 4: 13
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La mise en perspective de deux réalités aussi différentes doit nous permettre de considérer un aspect de la vie missionnaire très actuel; en effet, à part quelques situations exceptionnelles, la corruption prend dans la plupart des pays du Tiers-Monde, des proportions désastreuses. Dans bien des cas, les missionnaires sont moins exposés que les autres expatriés qui ont la double réputation d'être impatients et d'avoir beaucoup d'argent, donc d'être des gens avec lesquels «on s'arrange» facilement. Cependant, la tentation existe pour eux aussi, elle se fait même plus subtile. On ne donne pas d'argent, mais une calculette. On ne «négocie pas», on récompense. Il peut même y avoir un Évangile en prime. Cela ne facilite pas forcément les démarches, mais la prochaine fois, on sera bien accueilli... Une sérieuse réflexion s'impose donc. C'est elle que cet article voudrait amorcer. Étude de cas Monsieur X doit passer par Abidjan pour se rendre dans une autre ville africaine afin d'y donner une série de cours dans un institut biblique. Après une escale de deux jours, il se rend à l'aéroport qui est encombré à cause d'une grève qui a paralysé une compagnie pendant plusieurs jours. Tout le monde cherche à partir et joue des coudes. Des jeunes gens «bien intentionnés» font comprendre à M. X que s'il veut partir, mieux vaut s'entendre avec eux. D'ailleurs, il a un énorme excédent de bagages. M. X qui ignorait même le poids de sa franchise de bagage, et, bien sûr, ne connaît personne, se dit qu'il n'y a probablement pas d'autre façon de s'en tirer et s'en remet à ces jeunes gens qui lui soutirent plus de 40.000 CFA. C'est à peu près ce qu'il aurait dû payer comme excédent de bagage, donc il estime ne pas avoir été «roulé». Monsieur Z est missionnaire sur une station très isolée qui n'est accessible que par une très mauvaise route. Le préfet envoie un gradé pour refaire les routes de cette région et promet à M. Z qu'on va aussi refaire la route qui passe à proximité de sa station. Mais, le moment venu, le chef des travaux explique à M.Z qu'il doit d'abord verser 300.000 CFA pour le carburant. D'ailleurs, le village qui est bien au-delà de sa station a déjà versé sa quote part. M. Z comprend que ce montant va être empoché par le chef des travaux quand il apprend que le préfet a déjà donné plusieurs barils de carburant. Il refuse donc. Le chef des travaux est bien décidé à ne rien faire et à quitter la région en douce. Alors M. Z bloque le passage avec une voiture en travers de la route et se rend au chef lieu du département où il arrache le chef des travaux à sa sieste. Devant la menace d'être dénoncé, ce dernier quitte sa sieste et va faire réaliser le bout de route. Ces deux faits ont eu lieu au début de cette année 86. Nous les tenons directement des collègues qui les ont vécus et pour avoir été maintes fois confronté à de pareilles situations, nous pouvons témoigner que ces deux exemples font vraiment partie de la vie quotidienne d'un missionnaire actuel. Pourrions-nous suggérer qu'avant de continuer la lecture de cet article, vous vous arrêtiez pour réfléchir seul ou en groupe aux deux questions suivantes: Ces deux serviteurs de Dieu expatriés ont-ils bien agi? Y avait-il une autre manière de faire et si oui, laquelle? Avant de discuter les deux cas ci-dessus, il nous faut brièvement décrire le contexte de la corruption qui sévit en Afrique, distinguer les situations et résumer l'enseignement biblique relatif à la corruption. Précisons encore que nous n'entendons par le terme corruption que l'acte par lequel on lie l'octroi d'un avantage matériel à un service normalement gratuit ou à une faveur illicite, donc que quelqu'un au moins a vendu sa conscience. Le contexte de la corruption Pour un Occidental bien pensant, corrompre ou se laisser corrompre constitue une telle turpitude qu'on en verse très vite tout exemple au dossier des «choses honteuses qui se font en secret». Et pourtant, comme le montre notre premier cas, on peut être concerné en débarquant... «Que celui qui n'a jamais péché jette le premier la pierre». Mais encore faut-il n'avoir jamais vécu une telle situation, n'avoir jamais été sous le coup de la panique pour oser ramasser une pierre et lever la main. Il n'est pas possible d'examiner ici toutes les raisons qui ont fait de la corruption une quasi-institution dans la plupart des pays du Tiers-Monde. Disons simplement que la mentalité en Occident est surtout caractérisée par un réflexe d'auto-défense tel qu'il y a des gens qui semblent passer leur temps à dénoncer leur voisin, à intenter des procès pour la moindre peccadille. L'idée de se laisser marcher sur les pieds transforme en accusateur impitoyable le plus paisible citoyen. Or cette attitude fait plutôt défaut en Afrique où la notion de droit privé est absente. On voit des gens payer de fortes sommes simplement parce qu'ils ne connaissent même pas leurs droits les plus élémentaires.
Corruption et corruption Un membre de votre famille tombe malade et doit être hospitalisé. À l'inscription du malade, on vous fait comprendre qu'il n'y a pas de lit disponible, en clair: «Donnez l'équivalent de 10 FF pour en avoir un». Ensuite, il n'y a probablement ni matelas, ni draps, pour les mêmes raisons. Puis, lorsque le patient aura été examiné par un médecin – gratuitement dans le meilleur des cas – le même scénario va se reproduire lorsqu'il s'agira de recevoir une injection. Est-ce de la corruption? Là où les salaires sont décents probablement, mais ailleurs, on devra au moins éviter des conclusions trop hâtives. En effet, si l'on sait que dans certains pays, le salaire de l'employé qui distribue les lits ou de l'infirmier qui fait des injections lui permet à peine de payer son loyer, comment va-t-il nourrir sa famille sans recourir à cette forme de quête? La frontière entre cette pratique et «la petite corruption» n’est donc pas facile à fixer; on risque de tomber de Charybde en Scylla: ou d'être insensible à la détresse du prochain ou d'ouvrir une petite porte à la corruption. Bible et corruption Contrairement à d'autres fléaux sociaux dont la Bible ne parle pas, la corruption fait l'objet d'un traitement large et explicite. La loi stipule en effet: Tu ne recevras point de présents; car les présents aveuglent ceux qui ont les yeux ouverts, et corrompent les paroles des justes. L'histoire d'Israël donne des exemples d'hommes corrompus comme celui des fils de Samuel ou de rois qui ont lutté contre ce fléau comme Josaphat. Les livres de la sagesse ne manquent pas d'apporter leur suffrage à la condamnation de ce mal et bien sûr, les prophètes n'y vont pas de main morte! Le Nouveau Testament est moins explicite, mais la seule exhortation à être le sel de la terre suffit à définir l'attitude chrétienne devant ce type de problème. L’exhortation de Paul de tout faire pour plaire au Seigneur et non aux hommes «car celui qui agit injustement récoltera selon son injustice, et il n'y a pas de considération de personnes» inclut certainement la corruption. Tous ces textes pris ensemble appellent quelques remarques qui mériteraient un plus long développement. La Bible souligne les dangers psychologiques (les présents aveuglent) et moraux, elle associe très souvent la corruption au mépris des veuves et des orphelins. En termes modernes, la Bible y voit un système d'emprise sur les exploités. Mais il y a encore plus grave: le Diable dont on dit à juste titre qu'il est le singe de Dieu, se plaît à suggérer que la corruption ne serait en somme que l'image des sacrifices offerts à Dieu pour obtenir sa faveur! C'est pourquoi la loi déclarait: Il est le Dieu des dieux, le Seigneur des seigneurs, le Dieu grand et redoutable qui n'avantage personne et ne se laisse pas corrompre par des cadeaux. Il n'y a pas la moindre tolérance, la moindre circonstance atténuante. Cependant, il est surprenant de constater que tous ces textes s'en prennent exclusivement à la corruption passive. Ceux qui corrompent n'en sont certes pas acquittés pour autant, mais cette dissymétrie doit signifier quelque chose: la Bible s'en prend ainsi à la cause du mal, car s'il n'y avait pas de disposition à accepter des présents, il n'y aurait pas non plus des gens pour en proposer. En plus, les dégâts de conscience ne sont-ils pas plus graves chez celui qui vend sa conscience que chez celui qui achète celle d'autrui? En tous cas, cette disposition reflète la pédagogie divine qui devrait inspirer l'action missionnaire. La proclamation de l'Évangile doit libérer aussi de cette aliénation-là. Il y aura lieu d'y revenir. Alors que faire, et comment faire? Revenons à nos cas introductifs. Soumis à un groupe de dix post-GBUssiens d'Abidjan, ces deux cas ont suscité les réactions suivantes. Sur le 1er cas: «Il a agi, comme cela parce qu'il a considéré la finalité de sa mission... il a agi par intérêt pour ceux qui l'attendaient». «La tentation de faire comme lui est très forte... en tous cas, il faudrait prier...» Tout à la fin, quelqu'un a suggéré: «N'était-il pas possible de voir un chef?» En fait, le témoignage fait ressortir quelques détails très significatifs. M. X ignorait la réglementation concernant la franchise de bagages et tout des us et coutumes de l'aéroport d'Abidjan. Quand a-t-il pris conscience de son excédent? Probablement avant de s'en remettre aux bons offices de ses aides non-bénévoles. Une fois qu'il a eu conscience que de toute façon il devrait payer pour ses bagages, il lui importait sans doute moins de savoir où irait son argent! Le second élément immédiatement perçu par notre groupe témoin: «la fin a justifié les moyens». Mais, qui risquaient le plus d'embêtements, ceux qui l'attendaient à l'aéroport de destination ou lui-même et son épouse qui risquaient de rester «en carafe» à Abidjan? Passons au deuxième cas. Voilà au moins quelqu'un qui s'est battu contre le fléau de «la grande corruption» et qui a gagné. Pourtant, cette victoire n'a-t-elle pas des accents de triomphalisme, des relents pas tout à fait du goût du Sermon sur la Montagne? «Aux grands maux, les grands moyens»; Jésus ne s'est-il pas servi d'un fouet quand il s'en prit aux marchands du Temple? Là encore, la réaction de notre groupe témoin nous permet de cerner le problème. «Il a évité la corruption, mais il n'a pas épargné les relations humaines». En effet, le chef des travaux a perdu la face, ce qui est extrêmement grave en Afrique. M. Z s'est probablement fait un ennemi et en tous cas, il est peu probable qu'il puisse restaurer la moindre relation humaine avec lui. En fait, M. Z s'en est tiré sans se salir les mains, mais dans son seul intérêt. La faiblesse principale de sa tactique a résidé dans le caractère individualiste de la démarche. M. Z a été seul à en profiter. Le chef des travaux en a été quitte pour sa peur et il pourra recommencer tout à loisir puisque son supérieur hiérarchique n'a rien su. N'eut-il pas été plus efficace d'aller naïvement réclamer du carburant au Préfet. En effet, d'après le droit ivoirien, «seuls les chefs hiérarchiques des fonctionnaires peuvent déposer plainte pour corruption». Mais la plupart du temps, ces chefs sont dans l'incapacité de déposer plainte soit parce qu'ils sont eux-mêmes corrompus, soit par manque de preuves, donc de témoins. Ajoutons que, dans ce cas, il n'est pas exclu qu'un entretien non-menaçant en tête-à-tête avec le chef des travaux ait pu le ramener à la raison. Ainsi, aurait-il pu faire d'une pierre deux coups: éviter la corruption et aider le corrupteur à se corriger. Quelles conclusions pratiques tirer de ces 2 cas? D'abord donner l'occasion d'une sérieuse réflexion sur ce sujet. Ceux qui se sont salis les mains avouent souvent avoir agi sous le coup de la panique parce qu'ils n'avaient pas prévu semblable situation. Ensuite, il faudra tout faire pour ne pas défendre ses intérêts ou ceux de sa «station», mais ceux de tous, des plus démunis pour commencer. Enfin, il est parfaitement exact qu'on ne se tire de certaines situations que par miracle! Un collègue canadien de retour en Afrique après plusieurs années passées au Canada disait: «Nous sommes revenus dans un pays difficile parce qu'au Canada, tout marchait si facilement que nous n'avions plus l'occasion de prier... Ici il faut prier pour tout, même pour aller à la poste!» Évangélisation et corruption Les campagnes récentes de distribution de vivres au Sahel ont fait ressurgir le problème. Les Missions présentes en plein milieu sinistré ne pouvaient pas ne rien faire. Dans plusieurs cas, émus de compassion pour des nomades faméliques, des expatriés, comme aussi des nationaux, ont ouvert leurs réserves et sauvé des vies avec les moyens du bord. Touchés par cette compassion, plusieurs ressortissants d'ethnies réfractaires à l'Évangile ont changé d'attitude et il ne fait pas de doute qu'il y a eu d'authentiques conversions. Mais le danger de transformer la proclamation de l'Évangile en prosélytisme de bas-étage n'est pas théorique. Toutes les précautions sont loin d'être prises pour éviter le caractère contestable de certaines actions. Que penser des hôpitaux missionnaires où il faut nécessairement assister au culte matinal pour se faire examiner, cas urgent excepté? On ne peut pas contester le bien-fondé, pour une école chrétienne, de dispenser un enseignement religieux. Pourtant, de là à favoriser ceux qui font profession de conversion, n'y a-t-il pas trop souvent qu'un pas? La conversion a si souvent été une promotion sociale dans la forêt africaine, que l'on est bien obligé de constater la superficialité de l'expérience chrétienne même dans les Églises de professants les plus militantes. L'avertissement de Jésus aux pharisiens: «Vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte, et, quand il l'est devenu, vous en faites un fils de la géhenne deux fois pire que vous...», doit être pris très au sérieux. La Mission a souvent été le seul tremplin pour sortir de l'emprise de la vie traditionnelle. Seulement, c'était, et c'est encore, par la vertu non du ressort de l'Évangile, mais du levier social que constitue la Mission avec ses institutions. Les missionnaires, leurs maisons, leurs voitures sont perçus d'abord comme porteurs d'un style de vie. En voyant les précautions que Paul en particulier prend par rapport à ses conditions matérielles, on ne peut pas, ne pas se poser des questions en face «des grands moyens» que déploient certaines missions avec des succès incontestables sur le plan statistique, mais aussi avec quels effets pervers? Ce problème ne doit pas mettre en cause le principe même de l'action sociale, mais, en relativiser la valeur en acceptant de regarder ces effets pervers en face. Par exemple, est-ce que le déploiement d'aide matérielle à grand renfort d'avions ou d'autres moyens coûteux apporte une aide réellement efficace? Ce qui est sûr, c'est qu'aux yeux des populations démunies ce déploiement est très ambigu. On le justifie en affirmant que Jésus s'occupait aussi du corps et pas seulement de l'âme et qu'il n'y a aucune raison pour ne pas mettre au service des démunis les ressources que nous offre la technique. Voire! En attendant, ce déploiement de grands moyens fait beaucoup d'envieux et constitue quelquefois un gros souci pour les Églises. Combien de relations brisées, de campagnes de dénigrement à la suite de distribution de médicaments gratuits selon des critères mal définis et/ou mal compris. Ce type d'action destiné à secourir les miséreux contribue aussi à accentuer les inégalités. Inégalités entre les expatriés et les autochtones et inégalités entre les autochtones eux-mêmes parce que certains profitent davantage que d'autres de ces grands moyens. En définitive, tout se passe comme si on pouvait «s'arranger» avec les missionnaires pour obtenir tel ou tel avantage. Même les miracles de Jésus... «Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie». Tout ce qui ne cadre pas avec ce principe du dépouillement est susceptible d'engendrer des effets pervers apparentés à la corruption. D'ailleurs Jésus lui-même savait que même ses miracles pouvaient entraîner des adhésions ambiguës: «Vous me cherchez non parce que vous avec vu des miracles, mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés». C’est dire qu'on ne pourra jamais complètement éviter ce problème. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas s'entourer d'un maximum de précautions. C'est ainsi que les Missions et les organismes d'aide au développement préfèrent souvent d'autres types d'intervention comme l'amélioration de la production agricole par l'introduction de la charrue, l'irrigation, la vaccination du bétail, etc, le parrainage d'enfants ou le développement de centres de santé communautaires qui mettent en valeur les ressources locales sans les effets pervers des «grands moyens importés». Impossible de ne pas mentionner une forme de corruption subtile et plus fréquente qu'on le pense: la corruption des responsables africains des Églises par les missionnaires... Bien sûr, cela ne se fait pas explicitement. Mais, dans des temps de crise ou lorsque le poids de l'avis de responsables africains risque de peser lourd dans une décision, la tentation d'obtenir l'accord d'un comité ou le suffrage d'un collègue africain, ou au moins son abstention, est bien réelle. Combien de pasteurs se sont tus devant les missionnaires par peur de perdre un avantage matériel? Nul ne le sait; par contre beaucoup de mains gauches ont su ce que faisait leur droite! Quatre impératifs Y a-t-il une conclusion qui rende justice à tous ces faits sans risquer de paralyser par des scrupules exagérés? Entre autres nécessités, mentionnons quatre impératifs: – D'abord, le devoir d'être informés; l'ignorance des expatriés à propos des conditions de vie de leurs frères et soeurs africains et des contraintes socio-économiques laisse la place à beaucoup de progrès dans ce domaine. – Puis, le devoir d'informer. Cette action éminemment éducative est trop souvent absente des programmes de formation. «On aide les gens à aller au ciel, mais on ne les aide pas à vivre sur la terre», nous disait un pasteur à propos d'une autre carence. À coup sûr, l'ignorance est le ferment de la corruption. Dans bien des cas, il faudra se mettre au service des défavorisés pour les aider dans leurs démarches. – Ensuite, le devoir de réfléchir, avec des frères africains, de partager ses expériences et de les soumettre au discernement communautaire. L'individualisme occidental est particulièrement peu approprié quand il s'agit de ce genre de questions. – Enfin, le devoir de s'en prendre à la corruption sous toutes ses formes. Mais attention, pas n'importe comment. La patience désarme souvent ceux qui s'étaient jurés d'obtenir quelque chose de vous. Lors du retour d'un Congrès des GBUAF depuis Yaoundé à Abidjan, il nous fallait traverser 4 pays, dans certains d'entre eux, nous étions arrêtés tous les 30 kilomètres. Toujours la même question: «Alors qu'est-ce que vous nous donnez?» Nous avions décidé de ne rien répondre. Et chaque fois, après un moment d'attente silencieuse, on levait la barrière pour se débarrasser de nous! En définitive, le comportement du missionnaire devant des cas de corruption reflète sa stratégie. Pour arriver à un résultat rapide, va-t-il sacrifier la qualité de son service? Charles-Daniel Maire et Isaac Zokoue © Ichthus 1986-5 (No 138)
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SEPT
RAISONS POUR LESQUELLES NOUS DEVONS ABSOLUMENT
SOUTENIR
LES JUIFS MESSIANIQUES 1. Nous devons soutenir les Juifs messianiques, car ils sont juifs. Puisque cette promesse divine faite à Abraham – «Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi» (Gen. 12, 3) – concernait la descendance de ce patriarche, donc le peuple juif, il est évident que les juifs messianiques ne peuvent être tenus à l'écart. Ce sont eux précisément qui, au sens littéral, sont des Juifs qui n'ont perdu ni leur nationalité ni leur identité. Au contraire! Arnold Fruchtenbaum, dans son livre «Jésus, le Messie», donne la parole à plusieurs Juifs messianiques. Voici le témoignage de l'un d'entre eux: J'ai commencé à apprécier mon éducation juive et mon héritage juif d'une nouvelle manière. Pour la première fois dans ma vie, ils ont quelque chose à voir avec le temps présent. Les gens d'hier sont devenus vivants pour moi, quand ma nouvelle existence a débuté. Le Messie d'Israël était effectivement venu.
2. Nous devons soutenir les Juifs messianiques, parce qu'ils sont le «vrai» Israël. Il est écrit en Romains 9, 6-7: «Ce n'est point à dire que la parole de Dieu soit restée sans effet. Car tous ceux qui descendent d'Israël ne sont pas Israël, et, pour être la postérité d'Abraham, ils ne sont pas tous ses enfants; mais il est dit. 'En Isaac sera nommée pour toi une postérité.» Cela ne signifie nullement que le reste d'Israël n'est pas réellement Israël. Mais une distinction doit être établie entre Israël selon la chair, la descendance naturelle de Jacob et d'Abraham, et les Israéliens qui, par la foi, sont devenus des enfants spirituels. Nous lisons en Galates 3, 7: «Reconnaissez donc que ce sont ceux qui ont la foi qui sont fils d'Abraham.» Il y a, en Romains 2, 28, cette affirmation remarquable que nous ne pouvons ignorer: «Le Juif, ce n'est pas celui qui en a les dehors; et la circoncision, ce n'est pas celle qui est visible dans la chair, mais le juif, c'est celui qui l'est intérieurement; et la circoncision, c'est celle du coeur, selon l'esprit et non selon la lettre. La louange de ce Juif ne vient pas des hommes, mais de Dieu.» Le sens en est que le véritable judaïsme n'est pas une affaire de religion extérieure ou d'observance de lois et d'ordonnances, mais qu'il est une attitude intérieure transformée par la nouvelle naissance. Les Juifs messianiques ont connu la «circoncision du coeur» ils ne sont, dès lors, plus seulement des Juifs selon la chair, mais aussi selon l'Esprit. Si, sans hésitation, nous bénissons Israël, l'aimons comme judaïsme et le reconnaissons comme peuple élu de Dieu, à combien plus forte raison nous devons avoir d'égards pour les Juifs messianiques.
3. Nous devons soutenir les Juifs messianiques, parce que le christianisme a eu son début dans le judaïsme. Le christianisme a démarré par l'action de Juifs croyants messianiques; ainsi, par les apôtres, des Juifs, qui communiquèrent l'Évangile au monde, ce qui donna naissance au christianisme (Actes 11, 26). De même, les quelque 120 premiers croyants, sur qui l'Esprit saint descendit à la Pentecôte, étaient tous juifs (Actes 1, 15; 2, 15ss). Et les 3000 personnes qui se convertirent suite à la prédication de Pierre étaient aussi des juifs (Actes 2, 39-41). Ce n'est qu'à partir d'Actes 1 0 que l'Évangile est allé aux nations, Corneille et sa maison acceptant Jésus comme Sauveur. Il est écrit clairement en Éphésiens 2, 20 que les chrétiens ont «été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus Christ lui-même étant la pierre angulaire.» Anticipativement, les prophètes croyaient au Messie; les apôtres l'ont vu en personne et ils ont prêché Son Évangile. N'est-ce pas là une raison essentielle pour soutenir les Juifs qui croient en Jésus?
4. Nous devons soutenir les Juifs messianiques, parce que, par la foi, nous sommes devenus un avec eux et qu'ils sont ainsi nos frères. Un mystère de l'Évangile assurément: ceux qui, parmi les nations, sont devenus croyants en Christ, sont maintenant un avec les juifs qui croient au Messie; et Ils constituent un seul et même corps. Dans Son infinie sagesse, Dieu a, par l'Évangile, créé quelque chose de tout à fait nouveau à savoir l'Assemblée faite de juifs et de païens. Il est écrit en Éphésiens 3, 1-6: «C'est pourquoi, moi Paul, prisonnier de Jésus-Christ pour vous les non-Juifs, j'adresse ma prière à Dieu. Vous avez certainement entendu parler de la tâche que Dieu, dans sa bonté, m'a chargé d'accomplir pour vous. Dieu m'a accordé une révélation pour me faire connaître son plan secret. J'ai écrit plus haut quelques mots à ce sujet et, en les lisant, vous pouvez vous rendre compte de la connaissance que j'ai du secret qui concerne le Christ. Dans les temps passés, ce secret n'a pas été communiqué aux hommes, mais Dieu l'a révélé maintenant par son esprit à ses saints apôtres et prophètes. Voici ce secret. par le moyen de la Bonne Nouvelle (I'Évangile), les non-Juifs sont destinés à avoir part avec les juifs aux biens que Dieu réserve à son peuple; ils sont membres du même corps et participent eux aussi à la même promesse que Dieu a faite en Jésus-Christ» (français courant, cf. également Eph. 2, 14-1 6; 1 Cor. 12, 13). Il ne subsiste désormais plus de différence entre les juifs et les païens qui ont mis leur foi en Jésus-Christ: «Vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n:y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus Christ» (Gal. 3, 27-28; cf. aussi Rom. 10, 12 et Col. 3, 11). Puisque, par Jésus-Christ, nous sommes devenus, de cette manière, un seul corps, nous devons les respecter ainsi que leur service: ils sont nos frères et nos soeurs dans la foi. Il est écrit: «Ainsi donc, pendant que nous en avons l'occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi» (Gal. 6, 10).
5. Nous devons soutenir les Juifs messianiques, parce que la Bible nous le recommande. Nous lisons en Romains 15, 26-27: «Car la Macédoine et l'Achaïe ont bien voulu s'imposer une contribution en faveur des pauvres parmi les saints de Jérusalem. Elles l'ont bien voulu, et elles le leur devaient; car si les païens ont eu part à leurs avantages spirituels, ils doivent aussi les assister dans les choses temporelles.» L'apôtre Paul loue le geste des chrétiens de Macédoine et d'Achaïe, qui avaient soutenu matériellement les «saints à Jérusalem. Ces derniers étaient, sans aucun doute, des Juifs qui croyaient en Jésus et qui se trouvaient dans une profonde détresse. Mais Paul fait aussi mention de l'obligation qu'ont les chrétiens issus des nations vis-à-vis de leurs frères juifs. Il les appelle «leurs débiteurs». Une autre version l'exprime par ces mots: «En effet, les chrétiens de Macédoine et d'Achaïe? ont décidé de faire une collecte en faveur des pauvres appartenant au peuple de Dieu à Jérusalem. Ils l'ont décidé eux-mêmes, mais, en réalité, ils le devaient à ces pauvres. Car les chrétiens juifs de Jérusalem ont partagé leurs biens spirituels avec ceux qui ne sont pas juifs; les non-juifs doivent donc aussi les servir en les aidant de leurs biens matériels» (français courant). Nous ne pouvons pas nous soustraire à cette importante responsabilité et nous devons veiller à ce que l'Église messianique en Israël puisse être et agir en bénédiction.
6. Nous devons soutenir les Juifs messianiques, car ce sont eux qui peuvent faire le plus pour leur propre peuple. Dans un numéro de sa revue «Chrétiens pour Israël», Fritz May écrit entre autres: La plupart des Juifs messianiques sont d'enthousiastes sionistes et des citoyens consciencieux qui ont foi en Israël. Même s'ils n'approuvent pas tout ce qui se passe dans la vie de leur peuple, ils croient aux promesses prophétiques que la Bible fait à l'égard de leur peuple et de leur pays. Puis, il cite les paroles d'un éminent Juif messianique vivant en Israël: «Je suis sioniste. J'aime mon pays et j'en défends tous les droits, intérêts et revendications... Dans le monde entier, les Juifs messianiques cherchent à améliorer la vie de leur peuple.» Ce sont les juifs messianiques qui peuvent faire le plus pour leur peuple. Ils croient à l'accomplissement de la prophétie biblique en notre temps, et ils estiment avoir la mission de semer de plusieurs façons la bonne semence de la Parole de Dieu. Ainsi contribuent-ils au fait que – même après l'enlèvement beaucoup de gens en Israël se convertiront au Messie. Peut-être répandent-ils même la semence dont naîtront les 144.000 qui seront marqués du sceau, dont il est question dans le chapitre 7 de l'Apocalypse. Ils prient mieux pour leur peuple que tout autre Israélien, et ils se rendent utiles dans le domaine social. Leur présence est un bienfait pour la nation d'Israël. Malheureusement, on apprend régulièrement qu'ils sont de plus en plus harcelés. Raison de plus pour les aider par nos prières, notre amour fraternel et nos dons.
7. Nous devons soutenir les Juifs messianiques, parce qu'ils sont nos frères et que le Messie, en qui ils croient, est Lui-même juif. À ce propos, il est écrit en Romains 9, 5: «... et de qui est issu, selon la chair, le Christ, qui est au-dessus de toutes les choses, Dieu béni éternellement. Amen.» Si, en tant que chrétiens, nous prenons le parti de Jésus et nous nous appelons frères et soeurs en Lui, nous devons également soutenir ceux qu'Il appelle Ses frères et soeurs. N'étaient-ils pas juifs, ceux qui croyaient en Christ et que celui-ci appelait Ses frères et amis? En Jean 15, 15, nous lisons en effet: «Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître. Je vous ai appelés amis, parce que tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai fait connaître.» Et quand Jésus dit: «Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites» (Matth. 25, 40), nous ne devons pas oublier que le Seigneur appelait frères d'abord ceux qui croyaient en Lui, comme nous le lisons clairement dans Matthieu 12, 48-50; 28, 10 et dans Hébreux 2, 1 1.
Bref: nous devons toujours soutenir toute la maison d'Israël, car elle fait l'objet de prophéties éternelles qui s'accompliront bientôt. Israël est et demeure le peuple élu; nous sommes tenus à le bénir. Et les Juifs messianiques font, eux aussi et peut-être surtout, partie de ce peuple. N.L. © Appel de Minuit 04 / 1999
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JEUNESSE EN MISSION JEM, née en Suisse, à Lausanne, dans les années 70 et bien connue par son recueil de chants «J'aime l'Éternel!», est convaincue que les Églises locales et les mouvements missionnaires ont un rôle à jouer, ensemble, dans le plan de Dieu. C'est ainsi, par exemple, que JEM a constitué des équipes mobiles d'évangélisation qui collaborent, toute l'année, avec les Églises locales. En 1985, JEM a fêté ses 25 ans et comptait, à ce moment-là, 5000 ouvriers à plein temps – nombre en constant accroissement – avec 160 centres répartis dans plus de 50 pays. Ses actions sont interculturelles: les étudiants de ses écoles d'évangélisation d'Europe font leur stage missionnaire dans différents pays d'Afrique, des étudiants scandinaves vont annoncer l'Évangile à Paris, etc. En France, le travail de JEM a commencé vraiment en 1973 par une campagne d'évangélisation à Paris. Plusieurs équipes se sont ensuite succédées jusqu'en 1978, année où le premier centre français a vu le jour à Gault-la-Forêt (Marne); là se trouve, notamment, une école de Formation de Disciples. Depuis quatre ans, JEM est présente à Paris où elle fait de l'évangélisation de rue et, le samedi, procède à la formation de disciples. Adresse: Maison de Blonay, Le Gault-Soigny F-S 12 10 Montmirail
MISSION 87 C'est le 4e congrès missionnaire pour la jeunesse des Églises d'Europe. Après trois congrès à Lausanne, ce grand rassemblement aura lieu à Utrecht (Pays-Bas) du 2 7 décembre 1986 au 1er janvier 1987. La participation de 10 000 jeunes de 16 à 30 ans et appartenant à différentes dénominations et cultures est prévue. Un programme est également offert aux pasteurs et aux responsables chrétiens. Une exposition missionnaire de quelque 250 stands présentera le travail de sociétés missionnaires et d'organisations chrétiennes dans le hall de 8000 m2 du Palais des Congrès de Jaarbeurs. Le thème «Je vous ai choisis...» s'inscrit bien sûr la lancée des thèmes précédents; ces congrès sont une occasion unique pour encourager les jeunes à ouvrir les yeux sur le monde en élargissant leur propre horizon spirituel. Adresses: Téma-Mission 87, BP 120 NL -3 454 De Meern Téma-Mission 87, CH- 1032 Romanel
LA MISSION ÉVANGÉLIQUE CONTRE LA LÈPRE La mission évangélique contre la lèpre (MECL) se préoccupe d'apporter des soins médicaux sans distinction de race ou de croyance, en s'efforçant de démontrer et de partager sa compassion et son amour chrétien par la qualité du travail et par la proclamation de l'Évangile. Depuis 33 ans, les Nations Unies ont mis à part le dernier dimanche de janvier pour une sensibilisation générale de la population vis-à-vis du fléau de la lèpre; et il existe encore 10 millions de malades non soignés! La MECL a commencé d'appliquer depuis trois ans un nouveau traitement polychimiothérapique (multidrug therapy-MDT) préconisé par l'OMS. D'ici peu, ce traitement, beaucoup plus court que le précédent (6 à 8 mois au lieu de 2 à 5 ans) pour la forme la plus courante de lèpre, sera appliqué dans tous les centres. Ceux-ci sont au nombre de 5 o et pour la plupart en Asie. La MECL travaille aussi en collaboration avec plus de 80 sociétés missionnaires ou Églises. Adresses: c/o E. Chollet, ch. de Réchoz CH- 1027 Lonay 5, rue Roquépine F-7 5 00 8 Paris WORLD EVANGELICAL CRUSADE La mission WEC international (anciennement la Croisade d'Évangélisation mondiale), compte plus de 1000 missionnaires qui travaillent dans plusieurs dizaines de pays. Son objectif principal est l'évangélisation et l'implantation de nouvelles Églises, particulièrement chez les peuples et les ethnies du monde qui n'ont pas été évangélisés, et dans les grands centres urbains. La WEC doit trouver, à cet effet, 800 nouveaux missionnaires d'ici à 1990. Elle collabore avec d'autres missions. Le caractère de la WEC est défini par ce qu'elle appelle ses «quatre piliers»: sacrifice, foi, sainteté et communion fraternelle), sorte de charte pour ses missionnaires. Adresse: 4 rue Georges Klein F-67600 Sélestat
ALLIANCE MISSIONNAIRE ÉVANGÉLIQUE Cette société travaille en Angola, en Guinée, au Japon et au Brésil. Son action évangélisatrice s'exerce par l'aide médicale, des activités pour la jeunesse, l'animation rurale et la formation de cadres. En Angola, des événements graves, telles qu'attaques meurtrières et enlèvements, ont atteint, ces dernières années, des membres engagés de l'Église et de la mission. Il faut également déplorer la situation de famine qu'accroît l'insécurité qui empêche les agriculteurs de cultiver la terre. Cependant, l'Église en Angola est bien vivante et à l'oeuvre plus que jamais. Adresse: C P 330 CH-1020 Renens 1
SOCIÉTÉ INTERNATIONALE MISSIONNAIRE La SIM, travaille depuis 1982 en Bolivie et au Pérou à la suite de sa fusion avec la Mission Evangélique des Andes; en 1986, ayant fusionné avec une mission d'Afrique du Sud, elle oriente aussi son action vers les musulmans. Sous peu, elle sera présente en Guinée. Les missionnaires de la SIM développent leur ministère parmi les étrangers de culture différente qui arrivent aux États-Unis, au Canada et en Italie. En Afrique francophone, la SIM travaille de concert avec la SIL pour certaines traductions de la Bible. Tous les ministères de la SIM sont orientés vers l'implantation d'Églises et leur maturité spirituelle. À Abidjan (Côte d'Ivoire), un enseignement théologique décentralisé s'est considérablement développé. Il en est de même au Pérou où les missionnaires de la SIM enseignent à la Faculté Évangélique intermissions de Lima. En Bolivie, il s'agit d’émissions à la télévision, en Afrique, d'émissions à la radio, etc. Adresse: 19 rue des Fusillés de 1944 F-25200 Montbéliard
FRANCE POUR CHRIST Cette société a pour objectif de «gagner la France pour Christ» en commençant par le Nord/Nord-Est du pays, dans des zones rurales ou dans des villes de moyenne importance. Sa stratégie consiste à envoyer des équipes pionnières dans un secteur suffisamment grand afin qu'elles y implantent une Église et qu'elles forment des disciples, grâce à l'instauration de relations personnelles. Les équipes pionnières se retirent dès que cela est possible. France pour Christ entretient de bonnes relations avec les autres oeuvres pionnières en France, avec lesquelles elles se retrouvent dans les rencontres REMOP, organisées par la Fédération Évangélique de France. Adresse: 1, rue d'Asswiller F-67320 Drulingen
UNION DES ÉGLISES ÉVANGÉLIQUES DU SUD-OUEST DE LA COTE D'IVOIRE L'UEESO a remplacé la Mission Biblique (MBCI). Celle-ci continue, cependant, à exister en Europe où elle représente les intérêts de I'UEESO. L'Union a passé par des moments difficiles ces dernières années. Elle a souffert, d'abord, d'une crise interne due à l'influence de quelques pasteurs et évangélistes qui voulaient introduire des doctrines proches de celles des Pentecôtistes. Àprès de douloureux débats, il y a eu un schisme qui a donné naissance à des Églises du Réveil, d'ailleurs zélées dans l'évangélisation. Une autre crise est venue de l'extérieur. Pendant longtemps, les Missions limitaient leur activité à une région. Par exemple, la Mission Biblique occupait le Sud-Ouest du pays. Depuis l'indépendance politique et l'interpénétration des différentes ethnies, ces frontières ont été supprimées. Il s'en est suivi un réveil du «tribalisme». La puissante nation des Baoulés – évangélisée par la Mission américaine Christian and Missionary Alliance (CMA) – a essaimé un peu partout, et surtout dans le Sud-Ouest. Les Baoulés, qui s'étaient convertis au contact de I'UEESO et en faisaient partie, ont été poussés à constituer des Églises évangéliques Baoulé. Plusieurs Églises de I'UEESO ont été ainsi appauvries. En certains endroits, les Méthodistes ont créé aussi de nouvelles Églises à côté de celles de I'UEESO. Toutefois, le tableau est loin d'être sombre, car ces mutations se produisent dans des Églises en pleine expansion; et les nouvelles communautés ne sont pas hostiles les unes envers les autres. La cause évangélique en sort plutôt renforcée. La MBCI est consciente de l'importance de la formation des cadres dans une jeune Église à croissance rapide; l'enseignement sous toutes ses formes et à tous les niveaux est une priorité. La formation artisanale et rurale, qui permet aux jeunes chrétiens de ne pas quitter leur village et leur Église, est également prioritaire. Toute candidature de missionnaire est accueillie avec reconnaissance. Adresses: Émancipation, 62 CH-2300 La Chaux-de-Fonds 60 bis, Bd de Strasbourg F-94130 Nogent-sur-Marne © Ichthus 1986-5 (No 138) Retour --------------------------------------------------- |
La notion de témoignage a pris une place centrale dans la théologie missionnaire et oecuménique récente. Elle tend même à évincer ou à éclipser des thèmes classiques comme ceux de «message», de «proclamation», voire de «mission», thèmes qui éveillent parfois des associations d'idées qui font difficulté dans le climat spirituel et historique actuel. Il est d'ailleurs normal et salutaire que la théologie missionnaire se renouvelle périodiquement en utilisant des mots neufs, ou en redécouvrant des mots anciens qui retrouvent comme par enchantement la fraîcheur de la nouveauté. La notion de témoignage est l'un de ces pôles de cristallisation de la pensée missionnaire contemporaine, d'après ce que j'ai pu constater à la lecture de nombreux documents émanant des Églises et notamment du Conseil Oecuménique des Églises depuis une trentaine d'années. Il est aussi très remarquable que l'Église catholique romaine ait en quelque sorte découvert ce thème théologique, en partie grâce justement au dialogue oecuménique, et que certains théologiens catholiques considèrent le témoignage comme le nouveau nom de la mission. Mais le même pavillon peut recouvrir des cargaisons bien différentes. Le «témoignage» n'a pas le même champ sémantique pour un théologien catholique et pour un théologien protestant, malgré les similitudes de forme et beaucoup de fond commun. LA CONDITION DU TÉMOIN Je me limiterai à l'examen d'un petit livre publié en 984 par le Père Jean-Pierre Jossua, La condition du témoin. Les protestants (du moins ceux qui lisent Réforme) connaissent de mieux en mieux le Père Jossua grâce à son «Bloc notes» hebdomadaire toujours très incisif et éclairant. Sa manière d'écrire et de penser s'accorde sans difficulté avec les façons de faire «protestantes» que l'on trouve dans cet hebdomadaire. Le Père Jossua connaît aussi très bien le protestantisme, aussi bien par ses relations que par ses travaux. Je relève par exemple son livre sur Pierre Bayle – un protestant lointain mais un protestant tout de même. La condition du témoin est un petit livre écrit tout d'une traite, sans références savantes. C'est un livre très personnel, très engagé, chargé d'expérience et en même temps nourri d'une vaste culture littéraire et théologique. C'est une réflexion sur la communication de la foi chrétienne dans un milieu réfractaire à la foi. C'est aussi en un sens une méditation sur l'échec de l'évangélisation et de la mission, qui fait suite à un livre précédent, le temps de la patience (1976), où le Père Jossua insistait sur la «distance incompréhensible, scandaleuse, qui existe entre le sens, la valeur, la fécondité humaine de la foi, reconnus par ceux qui en font l'expérience, et l'impossibilité à peu près totale dans laquelle ils se trouvent de communiquer cette même foi. Une telle impasse, ils doivent bien se l'avouer lorsque les illusions et la phraséologie «missionnaire» dont on s'est nourri pendant trente ans ont achevé de se dégonfler» (p. 10). L'allusion à La France, pays de mission? (1942) est transparente, et elle n'est pas flatteuse. La voie de l'évangélisation serait donc fermée, à la fois parce qu'elle serait inefficace, et parce que des raisons intrinsèques amènent à fermer cette voie. La principale raison avancée est que l'évangélisation est en déficit d'humanité: elle flotte par définition au-dessus des réalités humaines et terrestres, elle propose un message divin désincarné qui en vérité donne une «image perverse» de Dieu et de Jésus-Christ – la Parole incarnée! Une telle évangélisation donne l'illusion que la foi implique «l'effacement de l'humain», alors que la foi authentique se joue «dans l'épaisseur même d'une existence d'homme vécue avec ses tâches, ses chances, ses épreuves» (p. 8). La voie nouvelle que le Père Jossua préconise est celle du témoignage, par opposition à l'évangélisation, entendue comme annonce d'un message. «Quant au témoin, écrit-il, je ne le conçois pas comme quelqu'un qui prendrait l'initiative d'adresser aux autres une parole» (p. 8). À plusieurs reprises, le Père Jossua renforce et alourdit ce discrédit de l'annonce missionnaire de la «Parole». Il se démarque par rapport à l'apôtre Paul et à sa célèbre parrhesia (assurance): «Je laisse aux vendeurs de cravates, aux acheteurs de votes, aux prédicants de sectes, leur impayable assurance» (p. 65). «Le témoin professionnel est un danger public et privé. L'attestation étant le ciment de sa vie, il doit témoigner. Et voici le résultat: il habite le monde de la parole alors que les faits ne suivent pas, il sait à l'avance ce que chacun doit être et ne peut donc écouter personne, il détruit son entourage en exigeant que tous soient conformes à son image, il fait payer par autrui le prix de ses renoncements» (p. 106). «Il y a ceux qui se sentent une vocation impérieuse de témoigner opportune, importune (citation en latin de 2 Timothée 4. 2: «en temps et hors de temps», MS) – mais le temps n'est plus de beugler aux carrefours...» (p. 107). Notons au passage que le Père Jossua emploie les termes Témoins, Témoigner dans un sens ici tout à fait diffèrent du sens qu'il veut lui-même promouvoir. Le témoignage, pour lui, ce n'est pas une parole, c'est une certaine qualité de vie, enfouie dans l'épaisseur de l'humain, «une synthèse significative d'attitudes dont aucune n'est inédite» (p. 8), c'est une présence discrète, c'est une «condition», c'est «la condition du témoin». C'est par excellence le rayonnement humain de chrétiens anonymes et obscurs: «simples, discrets, partageant la condition ordinaire, laïcs ou tout comme, connus de leur seul entourage (la veuve du temple, qui fortifie la foi de Jésus!); croyants profonds, bienveillants, priants, entamés par la souffrance de l'autre, espérant en lui, lui redonnant courage, malgré leur extrême pudeur à s'avancer, à s'exprimer, à professer leur foi; bénis, exaucés, habités, lumineux, dressés sur le seuil du Royaume et ouvrant toutes larges ses portes...» (pp. 105-106). Ce n'est vraiment qu'en dernier recours que le témoin peut être acculé à passer au «témoignage-parole» (pp. 109-110). En conclusion, le Père Jossua évoque très rapidement, trop rapidement à mon goût, le «terme du témoignage», sa visée, sa finalité, son espérance. C'est d'abord un apport d'humanité: «Le témoignage chrétien produit d'abord un effet d'humanité. Des jeunes se construisent d'une certaine façon, des êtres ravagés par la vie reprennent espoir, etc. Il a plein sens et même grande valeur de signe, indépendamment de toute découverte et que je ne rends pas justice à ses analyses de l'incroyance moderne et à ses vues sur l'Église. Le fait est que son livre est attachant. Mais c'est évidemment sur les points discutables que j'attire l'attention. J'éprouve d'abord un certain embarras devant le soupçon mis sur la parole chez un homme, un religieux prêtre, dont le ministère est précisément de parler et qui ne s'en prive pas. Il possède même pour cela, et d'autres ministres de la Parole avec lui, une «mission». Il n'a aucune raison valable d'occulter cette «mission», qui religieuse» (p. 111). Mais c'est aussi en définitive la naissance d'une foi autonome: «l'heureuse issue, le terme véritable du témoignage, c'est l'Orient de Dieu dans une vie humaine» (p. 111). Ce sont les derniers mots de ce livre. SITUER LE DÉBAT Le Père Jossua trouvera que je résume sa pensée à trop grands traits n'est certes pas identique avec «la condition de témoin», mais qui concerne aussi, entre autres choses, le témoignage-parole; pour nous protestants, c'est même le coeur du «ministère». La vocation au ministère de la Parole comporte une vocation inconditionnelle à l'évangélisation et à la mission. Je trouve ensuite tout à fait hors de propos la mauvaise querelle qu'il fait à la théologie missionnaire catholique des trente (ou quarante!) dernières années. Pour faire court, je dirai que cette théologie missionnaire est toujours en vigueur pour autant que le Concile Vatican II exprime la pensée catholique officielle. Que dit le Concile au sujet du témoignage et de l'évangélisation? Dans le décret sur l'activité missionnaire de l'Église (Ad Gentes), le concile établit une distinction capitale entre les aspects différents et complémentaires de la mission: le témoignage – l'évangélisation – l'implantation d'églises particulières. Tout ce que le Père Jossua dit de positif sur le témoignage se trouve déjà sous le titre «le témoignage chrétien» aux numéros 11 et 12 d'Ad Gentes. Il s'agit effectivement du témoignage de vie et de la présence de la charité. Cette conception éthique et existentielle du témoignage est une constante de la pensée catholique. Elle figure aussi en particulier dans la constitution dogmatique sur l'Église (Lumen Gentium) et dans le décret sur l'apostolat des laïcs. «Tout laïc, en vertu des dons qui lui ont été faits, constitue un témoin et en même temps un instrument vivant de la mission de l'Église elle-même, «à la mesure du don de Christ» (Éphésiens 4. 7)» (LG 33). Dans la pensée catholique, le témoignage ne remplace nullement l'évangélisation; il la prépare et l'accompagne. En ce sens, la critique du Père Jossua peut se comprendre: une évangélisation sans témoignage est vaine. Mais personne n'a prétendu le contraire! LE TÉMOIGNAGE DE LA PAROLE Le plaidoyer du Père Jossua en faveur de l'authenticité humaine de l'existence chrétienne – ce qu'il appelle le «témoignage» – est tout à fait juste. Il faut vivre ce que l'on annonce, c'est bien évident. Toutefois, ce que l'on vit n'a pas de commune mesure avec ce que l'on annonce. «Nous portons ce trésor dans des vases de terre» (2 Corinthiens 4.7). En outre ce que l'on vit – ses expériences – n'est pas le contenu de ce qu'on annonce. Raconter sa conversion, sa découverte de Dieu et de toutes sortes de richesses spirituelles, son expérience religieuse, tout cela n'est pas encore le témoignage chrétien. Lorsque le Père Jossua parle de «l'expérience du témoin» dans l'un de ses chapitres (pp. 63 – 82), il me semble très proche d'une théologie de l'expérience qui a des relents de narcissisme. Le témoignage ne porte qu'accessoirement sur ce que nous avons «vécu»; il concerne essentiellement l'action de Dieu en Jésus-Christ, avant toute expérience de notre part et hors de notre portée, «les hauts faits de l'Éternel», comme les Psaumes les appellent (Psaumes 9. 12; 7 7. 13; 105. 1; 106. 2; 14 5. 4; 150.2; cf. Actes 2. 11). Dans le Nouveau Testament, le témoignage porte sur la résurrection de Jésus-Christ, autrement dit sur l'identité du Seigneur ressuscité, qui est bien ce Jésus de Nazareth crucifié sous Ponce Pilate. La pensée protestante, dans la mesure où elle est enracinée dans la pensée biblique et marquée par le langage biblique, donne à la notion de témoignage un contenu beaucoup plus christologique que généralement religieux ou existentiel et éthique. C'est sur cette orientation que se joue la discrétion du témoin, qualité réclamée à juste titre par le Père Jossua. Mais ce n'est pas une discrétion par respect humain, c'est une discrétion par transfert de toute l'attention sur le Christ, sur le vécu du Christ, c'est à dire sur les événements de sa mort et de sa résurrection. Aucun vécu humain, même par approximation, ne correspond à cette surabondance de gloire et de puissance. La résurrection du Christ laisse tout le monde pantois, à commencer par nous. Mais c'est celle qui est la source et l'objet de notre «témoignage». Et ceux qui ont été choisis comme témoins n'y peuvent rien: le témoignage est plus fort qu'eux, et ils sont témoins sans condition. Marc Spindler © Ichthus 1986-5 (No 138) Retour |
(D’après l’enseignement de l’Église catholique: seul le Saint-Père est infaillible lorsqu'il parle «ex cathedra» de la foi et des moeurs. Le texte qui suit n'engage donc que la responsabilité de son auteur... et Serviam encourage vivement le lecteur à réfléchir personnellement sur la question....)
Note de Serviam: Les canons cités dans cet article sont ceux
du Code de droit canon de 1917... Or la législation de
l'Église a changé dans ce domaine. Voici le canon 1176 § 3:
«L'Église recommande vivement que soit conservée la pieuse
coutume d'ensevelir les corps des défunts; cependant elle
n'interdit pas l'incinération, à moins que celle-ci n'ait
été choisie pour des raisons contraires à la doctrine
chrétienne».
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La mort est la conséquence du péché originel: «Tu es poussière et reviendras en poussière». Mais, Jésus Christ par sa Passion et sa Résurrection nous a apporté la résurrection de nos corps créés à l'image de Dieu. C'est la raison pour laquelle l'Église n'a jamais cessé de proscrire l’incinération, la jugeant antichrétienne. Dans le nouveau Code de droit canon, Rome, cédant aux pressions organisées, l'autorise. l - PRATIQUE EN FRANCE De plus en plus se répand en France l'usage de faire incinérer les morts. Les statistiques annuelles de la crémation démontrent que la progression prévue est bel et bien en train de passer au stade des réalités. En 1993, l'augmentation des crémations est passée à plus de 6.000 opérations supplémentaires. Paradoxalement, on assiste ces dernières années à un tassement des implantations nouvelles de crématoriums: la cause résulte certainement de la réforme récente quant au statut du crématorium. Il est probable cependant que nous atteindrons le cap des 20 % de crémation dès les premières années du XXIe siècle. Les seules variables qui pourraient modifier cette évolution sont les facteurs technologiques et économiques. Sur le plan technologique, il se pourrait qu'au XXle siècle le rayon laser intervienne comme moyen de combustion: on réduirait à moins de vingt minutes la durée totale de l'opération. Les statistiques de destination des cendres font apparaître aujourd'hui au niveau national plus de remise de cendres aux familles (64 %), plus de dispersions-immersions et moins de mises au columbarium (7 %) ou de sépultures cinéraires (2 %). 2 - POSITION DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE Pour comprendre quelle peut être l'attitude actuelle de l'Église Catholique par rapport à l'incinération, il faut en connaître l'évolution. Le catéchisme nous enseigne, parmi les oeuvres de miséricorde temporelle, l'ensevelissement des morts. C'est en effet un devoir: – de veiller les morts, et ne pas les laisser à la morgue ou à l'hôpital, – de pourvoir à leur sépulture chrétienne, – de prévoir la cérémonie, et le lieu au cimetière, – de bannir la crémation. La crémation est le procédé de destruction des cadavres par la chaleur. Le corps, dans un cercueil spécial en bois léger est placé dans un four crématoire à plus de 1000 CC pendant une heure. Ce procédé date du siècle dernier. Autrefois, comme en Inde, la crémation se faisait sur un bûcher.
Origine Dans l'Antiquité, c'était une pratique courante chez les païens, notamment chez les Grecs et les Romains; en Perse et en Égypte, l'enterrement était préféré; chez les Juifs, depuis Abraham, l'enterrement était toujours pratiqué, les Hébreux ensevelissant même les morts de leurs ennemis après une bataille (cf. Ex. 39. 1 1-15) L'Église ne cessa de proscrire l'incinération des corps; ainsi cette décision du Saint-Office, du 19 mai 1886: «... non, il n'est pas licite de s'affilier aux sociétés qui se proposent de promouvoir l'usage de la crémation: et s'il s'agit de sociétés filiales de la franc-maçonnerie, on encourt les mêmes peines portées contre elle»... Le pape Léon Xlll, approuvant ce décret, ordonna qu'il soit communiqué aux évêques afin qu'ils fassent «donner aux fidèles les enseignements opportuns touchant le détestable abus de la crémation». Le Code de Droit Canon (cf. can. 1203 § I & 2; 1240, ~ I n.5~) maintient cette condamnation et stipule qu’il n'est pas permis d'exécuter la volonté de quiconque a ordonné d'incinérer son corps»; et refuse la sépulture ecclésiastique au cadavre des fidèles qui, par leur propre volonté, auraient fait choix de la crémation (cf. can. 2339). Seules des circonstances extraordinaires (guerre, épidémie. catastrophe, etc.) peuvent justifier exceptionnellement l'incinération. Une question se pose: pourquoi cette attitude de l'Église? * Parce que la mort pour le chrétien est conséquence du péché. Mais si nous sommes venus de la poussière et retournons par la mort à la poussière, IL N'Y A JAMAIS DANS LA MORT L'IDÉE D'ANÉANTlSSEMENT QU'EXPRIME L'INCINÉRATION. La mort est comme un dortoir où le fidèle sommeille dans l'attente de la bienheureuse résurrection. Souvenons-nous de la beauté de notre Credo: «Je crois en la résurrection de la chair», de notre antique et vénérable liturgie romaine: «que leur soit accordé le lieu du repos, de la fraîcheur spirituelle après les lourds travaux de cette terre, et de la Paix». Un jour, ces corps reposant dans nos cimetières, ressusciteront: ils furent conçus corruptibles, ils ressusciteront incorruptibles (I Cor. 15, 42). Mais cette résurrection aura lieu! Car déjà nous en avons reçu le germe par notre baptême nous communiquant la vie éternelle. *Parce que cette coutume a un caractère foncièrement antireligieux Au symbolisme spiritualiste que l'Église enseigne, celui de la vie de l'âme et du corps temple du Saint-Esprit, appelé à revivre, on veut substituer l'idée du néant: tout n'est que matière, celle-ci détruite, il ne reste rien de l'homme et l'on mettra sur les tombes une colonne tronquée. Hélas! Rome a cédé aux pressions: le nouveau code autorise désormais, sans les approuver, les nouvelles funérailles par crémation, à condition que le défunt les ait désirées sans esprit sectaire et de sa propre initiative. Mais c'est contraire à la pratique constante de l'Église. Le 19 septembre 1989, la Congrégation romaine du Culte divin et des Sacrements a précisé: «les points fondamentaux dont il faut tenir compte: – Il est dû aux cendres, le même respect que celui réservé au corps du défunt et à ses restes; – Aussi les cendres doivent être dûment et correctement placées dans un compartiment du cimetière ou un lieu adéquat, en tenant compte des lois civiles en la matière (elles ne doivent donc pas être dispersées ou non conservées); – Les cendres, une fois placées ne doivent pas changer de place ou être enlevées, mais doivent conserver la même stabilité que toute autre dépouille.
De source religieuse non officielle, il est ajouté: «que ce soit l'inhumation sous la forme habituelle ou l'incinération, l'Église demande que les restes du défunt soient déposés dans un cimetière chrétien béni selon les rites. Si cela ne peut être obtenu, chaque tombe sera chaque fois bénie selon les rites». Les chrétiens ensevelissaient pieusement leurs morts, spécialement les martyrs, d'abord dans des propriétés privées (ex nécropole des saintes Priscille et Domitille) puis, au llle siècle, sur la Voie Appia, dans le premier «cimetière» propriété de l'Église de Rome. Cymiterium signifie dortoir: dans le repos de la mort. les chrétiens attendent le réveil éternel. Ainsi, depuis la fondation de l'Église et jusqu'au lendemain du concile Vatican II, l'inhumation a été le mode exclusif de sépulture des catholiques.
Recrudescence de la crémation Les communistes en URSS n'ont pu instaurer la pratique de la crémation faute de pouvoir installer sur tout le territoire les équipements nécessaires. En France, pendant la Révolution, on pratiquait l'inhumation; sous la llle République, la F.M., «religion laïque», voulut instaurer et généraliser la crémation. Quelques dates: – 1874-1876: un concours fut organisé par le préfet de la Seine pour rechercher les meilleurs moyens d'incinération; – 1880: fondation de la «Société pour la propagation de la crémation» – 1887: loi sur la liberté des funérailles (votée par 361 voix dont 268 F.M). Le Docteur F. Blatin, bien connu pour ses idées farouchement antireligieuses, fera adopter un amendement à la loi sur la liberté des funérailles: «Tout citoyen. majeur ou mineur émancipé peut adopter l'inhumation ou l'incinération pour son mode de sépulture».
Refus constant de la crémation par l'Église La réponse de l'Église ne tarde pas. Loin de favoriser cette campagne en faveur de la crémation, l'Église va s'y opposer fermement dès 1886 (décret du Saint-Office du 19 mai 1886): – Interdiction de donner son nom aux sociétés qui ont pour but de promouvoir l'usage d'incinérer les cadavres humains. Si ces sociétés sont affiliées à la secte maçonnique, on encourt les peines portées contre elle. – Il n'est pas licite d'ordonner la crémation de son cadavre ou du cadavre d'autrui. Deuxième décret le 15 décembre 1886: le cadavre des fidèles qui par leur propre volonté auraient fait choix de la crémation, et, de notoriété certaine, auraient persévéré jusqu'à leur mort dans cette résolution sera privé de la sépulture ecclésiastique selon les règles du Rituel romain relatives aux pêcheurs publics. Un troisième décret en date du 27 juillet 1892 interdira la célébration publique de la messe pour le repos de leur âme (mais on pourra toujours la célébrer en forme privée). «à moins que la bonne foi ne les ait excusés». Certes, le rite de l'inhumation n'est pas imposé par un commandement de Dieu. Il rentre dans le cadre du droit ecclésiastique et dépend donc du Pape et du Concile général, mais il s'inscrit comme normal dans la vie du chrétien comme expression de sa foi en la résurrection de la chair. L'histoire de l'Église le prouve: dès les origines, l'inhumation s'implante partout: on enterre les martyrs, on vénère leurs tombes qui deviennent des lieux de pèlerinage. En Orient comme en Occident, la coutume est respectée comme une règle donnée par les apôtres et la coutume s'est maintenue... jusqu'au XIXe siècle. Certes. cet usage n'est pas dicté par la Révélation même, mais comme une sainte pratique bénie par l'Église qui peut en cas de nécessité la modifier. Ainsi, dans toute la chrétienté, on trouve la pratique constante de l'enterrement «pour honorer les morts» et pour honorer la parole de Dieu «tu es poussière et tu redeviendras poussière». La crémation fut d'abord condamnée par le concile de Paderborn (785) – «Quiconque fait brûler un corps suivant la coutume païenne sera puni de mort». CONCLUSION Sous de faux prétextes, on voudrait escamoter la mort. – On a commencé par rejeter les cimetières à la périphérie des agglomérations (1803 et 1843). – On a enlevé aux églises le service extérieur des pompes funèbres, au profit des communes (1904). – Peu à peu on a éliminé le port du deuil public (après 1945) – On en arrive de nos jours à des funérailles sinistres, entre la morgue et la fourgonnette des croque-morts, pour lesquels le clergé ne se dérange même plus... Catholiques, soyons avertis et décidés: – Ne nous laissons pas berner par les clichés modernes et athés sur l'incinération. – Notre corps a été et demeure toujours le temple de la Sainte Trinité. Dieu nous a crées corps et âme. Le corps rejoindra cette âme ou pour une résurrection de joie ou pour une résurrection de damnation. Mais dans cette attente, nous nous devons de respecter ce sommeil chargé d'espérance et d'y mettre tout le respect voulu: – visiter régulièrement les cimetières qui sont des lieux saints, – fleurir nos tombes, – prier pour nos morts afin qu'ils soient délivrés, par le Précieux Sang du Christ, de leurs péchés, – empêcher nos maires et nos ministres de ravager ces lieux saints pour en faire des parking ou des jeux de boules... Chrétiens, soyons fiers de notre foi. À travers tous ces rites, combien respectables, elle s'exprime. Défendons-les. «L'Église qui, comme Mère, a porté sacramentellement en son sein le chrétien durant son pèlerinage terrestre, l'accompagne au terme de son cheminement pour le remettre entre les mains du Père. Elle offre au Père, dans le Christ, l'enfant de sa grâce et elle dépose en terre, dans l'espérance, le germe du corps qui ressuscitera dans la gloire.» (n° 1683, Catéchisme de l'Église Catholique).
LA BlBLlOGRAPHlE Les incinérations et l'Église: Note pastorale de Mgr G. Bagnard, Documentation Catholique du 5 nov. 1989, n° 1993 – La crémation: Funéraire magazine, n° 46 et n° 56
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Dans un article publié dans EDU-Standpunkt (mars 1999) sous le titre «Beaucoup de bruit autour du «repos éternel», le sénateur suisse Christian Waber, qui est chrétien, a pris clairement et fermement position en matière d'enterrement et de crémation. Il y est écrit entre autres:
Le mensonge sur la mort Il y a un nombre croissant de personnes qui réservent de leur vivant leur «résidence» pour l'éternité, en optant soit pour l'enterrement, soit pour la crémation, offrant dans ce dernier cas à leur famille la possibilité de conserver l'urne à la maison ou dans un quelconque autre endroit, ou encore de répandre les cendres à tous les vents ou sur un cours d'eau, selon des rites orientaux. Des personnes nanties s'achètent une place dans un vaisseau spatial pour s'approcher des forces astrales; d'autres se laissent congeler dans l'espoir de revenir plus tard à la vie, dès que cela sera techniquement possible. Les gens croient au mensonge selon lequel l'argent permet à tous et à chacun de réaliser l'impossible, d'aller au ciel, d'échapper aux peines éternelles. Ils croient que cette vie n'est qu'un passage vers une réincarnation qui leur fera vivre un autre passage un peu plus agréable, ou, par contre, ils affirment qu'ils ne croient tout simplement en rien. La mort est exclue des maisons et reléguée aux hôpitaux, aux maisons de repos, aux morgues et à la télévision. Chaque jour nous sommes «en direct», dans notre salon et s'il le faut, au ralenti, témoins des morts les plus sensationnelles, cruelles et épouvantables. La mort ne nous touche plus, elle peut être commandée et devient donc calculable. Le droit à la vie est sacrifié sur l'autel de l'hédonisme et de l'égoïsme. Un enfant engendré est tué au moyen d'une pilule qui provoque l'avortement; ses restes sont montrés à la mère à qui on dit que ce ne sont là que des cellules invisibles. On se demande si les personnes âgées ont droit à des traitements médicaux de pointe ou s'il vaut mieux leur donner une potion mortelle. Les germes du mensonge poussent. La mort devient un commerce et la sagesse des psalmistes fait faillite.
Pas de place au cimetière!? Les chrétiens s'endorment dans la certitude de la résurrection et de la vie éternelle. Notre corps se putréfie. «La terre redevient terre, la poussière redevient poussière.» Nous n'avons pas le droit de disposer de notre corps. Dans la vie comme dans la mort, nous appartenons à Dieu. À présent, on affirme de plus en plus que l'enterrement est dépassé, même pour les chrétiens, car il n'y a plus de places dans les cimetières. Cela n'empêche pas que nous ayons de la place pour tout ce qui est éphémère: pour des autoroutes (une autre espèce de cimetières...), pour des routes, des maisons avec avant-cour, des temples sportifs, des aéroports, des hôtels et des cinémas pornographiques. Mais, tout à coup, nous n'avons plus de place pour une dernière demeure! Notre intention est-elle d'éviter élégamment la mort et de conserver les cendres dans une sombre niche de granit? Notre volonté est-elle de croire au mensonge plutôt qu'à la Parole de Dieu, laquelle affirme que ce n'est pas le néant qui succède à la vie? «Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d'un archange et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement» (1 Thess. 4, 16). En Jésus, nous ne sommes pas morts, mais vivants! À la question qui nous serait posée relativement au sort à réserver à la dépouille mortelle de quelqu'un, nous ne pourrions répondre, en tant que chrétiens, que par ces mots: en pleine terre. Les statistiques disent qu'en Suisse, 53% des personnes décédées sont incinérées; en Belgique 45%, en Angleterre 70%, en France 14%, au Japon 90% et en Allemagne 28% (extrait de «Ah! c'est cela que ça signifie», Werner Penkazki, Éditions de la communauté protestante en Allemagne, p. 173).
La Bible, qui est notre seul critère, n'enseigne pas l'incinération (crémation). Au contraire: en Genèse 3, 19, nous trouvons cette déclaration du Seigneur à propos de l'enterrement: «C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes dans le sol d'où tu as été pris. Car tu es poussière et tu retourneras à la poussière.» Telle est la raison pour laquelle les Israélites enterraient leurs morts, ce qui est encore et toujours strictement observé dans le judaïsme. Ainsi, Abraham acheta une grotte comme tombeau familial pour sa femme, pour lui-même et pour ses proches (cf. Gen. 23, 4.9). Au verset 19, nous lisons: «Après cela, Abraham ensevelit sa femme Sara dans la grotte du champ de Macpéla...» Peu avant sa mort, Jacob ordonna que ses os soient enterrés dans la grotte de ses pères, qui avait été achetée par son grand-père Abraham (Gen. 49, 29-33). Joseph fit jurer qu'après sa mort, il serait emporté par les enfants d'Israël lors de leur départ d'Égypte, pour être enseveli en Terre promise. À cet effet, sa dépouille mortelle fut embaumée et provisoirement enterrée dans le pays des pharaons (cf. Gen. 50, 24-26). Plus tard, Moïse emporta les ossements de Joseph pour la traversée du désert (Ex. 13, 19) et les Israélites l'enterrèrent finalement à Sichem, après leur arrivée en Canaan (Jos. 24, 32).
Pourquoi n'avait-on pas incinéré Joseph? Cela aurait été bien plus avantageux qu'un onéreux embaumement égyptien! N'aurait-il pas été plus facile de trimbaler une simple urne de cendres pendant les 40 ans dans le désert au lieu d'un corps embaumé? Mais une incinération était exclue chez les Juifs: le sujet n'était même jamais à l'ordre du jour. Et il en est encore ainsi aujourd'hui: aucun juif versé dans la Thora n'acceptera d'incinérer un défunt. Le Nouveau Testament, lui non plus, ne parle que de l'enterrement. Ainsi, le Seigneur a fait sortir Lazare de son tombeau (cf. Jean 11, 43). Jean-Baptiste a été enterré par ses disciples (cf. Marc 6, 29), et Étienne a été pieusement enseveli et non pas incinéré (cf. Actes 8, 2). Mais le principal exemple est le Seigneur Lui-même; il est écrit à propos de Sa mort sur la croix: «Ils prirent donc le corps de Jésus et l'enveloppèrent de bandes, avec les aromates, comme c'est la coutume d'ensevelir chez les juifs. Or, il y avait un jardin dans le lieu où Jésus avait été crucifié et, dans le jardin, un sépulcre neuf, où personne encore n'avait été mis. Ce fut là qu'ils déposèrent Jésus, à cause de la préparation des juifs, parce que le sépulcre était proche» (Jean 19, 40-42). Pensons aussi au chapitre sur la résurrection, 1 Corinthiens 15, où Paul écrit: «Semé corps naturel, on ressuscite corps spirituel» (v. 44). Nul agriculteur ne brûlera jamais de semences, mais il les confiera à la terre. Ainsi, le Seigneur veut que nous en fassions autant du corps «naturel», qui sera semé dans la terre telle une semence mais qui ne sera pas brûlé. Comme le déclare également Amos 2, 1, l'incinération du corps ne correspond pas à la volonté de Dieu: «Ainsi parle l'Éternel: À cause de trois crimes de Moab, même de quatre, je ne révoque pas mon arrêt, parce qu'il a brûlé, calciné les os du roi d'Edom.» Là où cela se produit quand même, c'est toujours en manifestation de la colère de Dieu, par exemple, à cause d'une perversion (Gen. 19, 24-25), de sacrifices sacrilèges (Lév. 10, 1 - 2), du vol d'une part de l'interdit (Jos. 7, 20-21.24-25) et de sacrifices en l'honneur d'idoles: (Josias, s'étant tourné et ayant vu les sépulcres qui étaient là dans la montagne, envoya prendre les ossements des sépulcres, et il les brûla sur l'autel et le souilla, selon la parole de l'Éternel prononcée par l'homme de Dieu qui avait annoncé ces choses» (2 Rois 23, 16). Il s'agissait là d'un jugement de Dieu contre les prêtres idolâtres qui avaient offert des sacrifices à d'autres dieux sur les hauts lieux (l Rois 12, 31-32; 13,2). L'expression «les brûla sur l'autel et le souilla», c'est-à-dire «le rendit impur», montre clairement que l'incinération des morts est contraire à la volonté divine. Nous devons aussi comprendre que l'incinération est d'origine païenne et qu'elle est principalement pratiquée dans des pays et par des nations qui ne croient pas au Dieu vivant. Dans l'hindouisme et dans le bouddhisme, elle exprime l'aspiration à la dissolution définitive de la vie, sans possibilité de retour. Chez les tribus germaniques, les défunts étaient incinérés de peur qu'ils ne reviennent de l'au-delà. Et dans les pays athées, la crémation est un signe d'hostilité à une foi qui proclame la vie après la mort. Mais étant donné que notre culture chrétienne adopte de plus en plus de coutumes païennes (notamment orientales) et se lance dans le pluralisme, la crémation (incinération) devient une pratique de plus en plus évidente. Cependant, beaucoup de gens qui se laisseront incinérer après leur décès sont rongés par l'obscure et angoissante idée qu'il pourrait peut-être bien y avoir quelque part un Dieu à qui on devra rendre des comptes après la mort, mais dont on n'a rien voulu entendre de son vivant. Pour échapper à ce Dieu tout-puissant, on croit qu'il est possible de dissoudre sa propre existence en faisant incinérer son corps et que l'on n'aura dès lors plus de comptes à rendre à Dieu. Mais la Bible déclare: «Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois - après quoi vient le jugement...» (Hébr. 9, 27). Personne n'échappera à ce jugement, même pas ceux qui se font incinérer et exigent que leurs cendres soient répandues sur l'océan. En Apocalypse 20, 139 nous lisons: «La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux; et chacun fut jugé selon ses oeuvres.» Il est impossible de fuir devant Dieu: au dernier jour, tous devront comparaître devant Lui, le Seigneur des seigneurs. Mieux vaut donc aller à Jésus dès aujourd'hui, à ce moment même. Quiconque, en effet, Le cherche de tout son coeur et s'abandonne à Lui, obtiendra le pardon de tous ses péchés et ne devra jamais comparaître devant le tribunal de Dieu. Telle est la raison pour laquelle Jésus est venu dans ce monde et a pris le jugement sur Lui! C'est Lui, le Sauveur du monde, qui a affirmé: «En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et qui croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie» (Jean 5, 24). Vous me demanderez sans doute ce qu'il en sera des gens qui, bien que croyants, se sont quand même fait incinérer soit par ignorance, sans qu'ils en soient coupables, soit par accident. Ceux-là ne seront certainement pas perdus et ils auront toute l'éternité part à la gloire de Jésus. Le jour de la résurrection, notre Seigneur aura le pouvoir de leur donner, à eux aussi, un nouveau corps glorifié. Mais chacun devra répondre pour lui-même devant le tribunal de Christ (I Cor 3, 11-15; 2 Cor 5, 10), lequel n'a rien à voir avec le grand trône blanc d'Apocalypse 20, 11 - 15. Quant à nous, toutefois, il faut que nous obéissions à la Parole du Seigneur et refusions la crémation. N.L. © Appel de Minuit 01 / 2000 Retour |
On ne peut pas savoir ce qui se passe au dernier moment de la vie dans le coeur de quelqu'un qui n'a jamais clairement pris position pour Christ. Le Saint-Esprit peut lui rappeler une parole biblique entendue un jour et l'appliquer à salut. On se souvient du brigand sur la croix qui eut encore la possibilité d'invoquer Christ et d'obtenir la promesse qu'il sera avec Lui dans le Paradis (Luc 23:43). Mais il se pourrait aussi qu'un mourant, ayant fait in extremis la même expérience, ne puisse plus le manifester. Le prophète Jonas, englouti par un grand poisson, cria à l'Éternel du fond de l'abîme et fut sauvé. (Jonas 2: 1-11). Mais s'il avait péri, on n'aurait jamais su ce qui s'était passé en lui face à la mort. Il reste donc toujours un certain espoir au sujet de ceux qui nous sont enlevés par la mort sans n'avoir jamais manifesté une foi authentique durant leur vie, tout en ayant été chrétiens de nom. Sans qu'on l'ait su, il se pourrait que l'un ou l'autre d'entre eux se soit converti au dernier moment en acceptant Jésus-Christ comme son Sauveur et Seigneur. Mais il est combien plus consolant pour les survivants d'avoir la certitude que les bien-aimés qui les ont quittés sont entrés dans le repos, la joie et la gloire de leur Maître, parce que de leur vivant ils ont rendu témoignage de leur foi et vécu en conséquence. L'Écriture n'enseigne nulle part qu'il existe une possibilité de salut dans l'au-delà, en quelque sorte une seconde chance pour être sauvé (voir Luc 16: 26), ou que les prières pour les défunts, des messes lues en leur faveur, l'intercession de Marie et des saints, ou encore de bonnes oeuvres et les mérites des saints aideraient les trépassés à sortir plus vite d'un purgatoire que la Bible ignore totalement. Mais la Parole de Dieu dit: «Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement» (Héb. 9: 27). C'est pourquoi: «Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos coeurs» (Héb. 3: 7, 15; 4: 7). Pierre s'adressait à ses contemporains en ces termes: «Repentez-vous donc et convertissez-vous pour que vos péchés soient effacés...» (Actes 3: 19). Si nous sommes vraiment sauvés, confessons clairement notre foi pour qu'on le sache autour de nous. Si nous n'en avons pas encore la certitude, venons sans tarder à Jésus, laissons-nous éclairer par Sa lumière, c'est-à-dire par Sa Parole, car il est écrit: «A tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu» (Jean 1: 12). J. H. CRAIGNONS DONC,TANDIS QUE LA PROMESSE D'ENTRER DANS SON REPOS SUBSISTE ENCORE, QU'AUCUN NE PARAISSE ÊTRE VENU TROP TARD Hébreux 4: 1 © La Bonne Nouvelle 2/97 Retour |
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SOINS D'ACCOMPAGNEMENTS AUX MOURANTS: QUE NOUS ENSEIGNE LA
BIBLE?
Soins d'accompagnements, soins palliatifs On insiste beaucoup aujourd'hui pour développer les «soins d'accompagnements» aux mourants, pour rendre plus facile le passage des derniers moments. Dans notre monde sans Dieu, on ne considère bien entendu, que les derniers moments sur cette terre; les moments qui suivent, le passage dans l'éternité, sont totalement laissés aux oubliettes. Or l'enjeu est grave puisque Luc 16, avec bien d'autres passages de la Bible, nous dit qu'après la mort, on passe ou bien vers un lieu de délices, ou bien vers un lieu de tourment, éternellement. Comment peut-on ignorer un pareil enjeu? C'est que la douceur recherchée pour les derniers moments du mourant, n'est point réellement pour le mourant, mais pour l'entourage. Une fin de vie angoissée donne mauvaise conscience à l'entourage: non seulement ce n'est «pas beau», mais ça montre la vanité et l'inanité de toute l'atmosphère morale de notre monde et des idées qui y courent, ses idéologies, ses modes psychologiques, et ses religions officielles; le monde ne veut pas perdre la face. La Bible donne un exemple significatif de «soins d'accompagnements». Le roi Saül était venu consulter une femme qui évoquait les esprits, ou nécromancienne, en désobéissance formelle et directe à la Parole de Dieu qui dit que c'est une abomination. Saül apprend qu'il va mourir le lendemain (1 Sam. 28), et il en est bouleversé au point de tomber par terre, sans plus aucune force pour rien faire. La nécromancienne a vu la scène, mais est bien sûr incapable d'apporter aucune aide spirituelle, ni consolation divine, ni préparation au passage prochain dans l'au-delà: l'urgent aurait été de confesser ses péchés, et de faire appel à la grâce de Dieu pour être pardonné (Ps. 51 et 32). Tout ce que fait cette femme, c'est de préparer un festin pour Saül; elle «tue le veau gras», et l'accompagne de pains sans levain. Qu'est-ce que cela montre? a) le veau gras, c'était un festin royal. Or quel en était l'impact objectivement? Distraire Saül, lui faire oublier qu'il allait mourir, qu'il allait passer dans l'au-delà, sans s'être mis en règle avec Dieu quant à ses péchés; ses derniers heures étaient neutralisées pour ne pas mettre sa vie en ordre! b) les «pains sans levain», dans la Bible, accompagnaient les sacrifices divins, et l'absence de levain était un type de l'absence de tout mal, un type de la pureté nécessaire pour se présenter devant Dieu. Cela donnait à Saül l'illusion d'être «accompagné des secours de la religion»; or quelle moquerie que ces pains, au moment où, consultant une nécromancienne, il commettait une abomination devant l'Éternel! Ces «pains sans levain» entretenaient l'illusion chez Saül, et n'étaient qu'un camouflage de la grossièreté de ses péchés et de sa désobéissance à Dieu. Quel triste accompagnement de fin de vie! Le lendemain Saül mourut dans le péché et dans le désespoir. Les vrais soins d'accompagnements sont ceux qui aident à trouver Dieu. Pour quelqu'un qui n'est pas en règle avec Dieu quant à ses péchés, ils devraient l'amener à trouver Jésus comme Sauveur. Pour quelqu'un qui a déjà saisi le salut en Jésus Christ, et a trouvé ce qui ôte vraiment les péchés, ces soins d'accompagnements devraient l'amener à jouir de la communion de ce même Sauveur, qui seul donne la paix et la joie. Mais distraire et nourrir d'illusions, c'est le pire qu'on puisse faire dans de tels moments. De tels bons soins d'accompagnements, les seuls valables, sont interdits dans les services publics, ce qui souligne combien l'homme est éloigné de Dieu. Tout est arrangé pour que le mourant oublie l'au-delà, oublie où il va; cela lui ôte l'occasion de se mettre en règle avec Dieu quant à ses péchés, la dernière chance de chercher et trouver le salut. Quelle tristesse! mais quelle sinistre prétention de soutenir que cela contribue à l'amélioration des conditions de vie! Que chacun réfléchisse dès maintenant, avant qu'il ne soit trop tard. «Souviens-toi de ton Créateur dans les jours de ta jeunesse avant que viennent les jours mauvais» (Eccl. 12). Recherchons la paix du coeur, la paix de Dieu qui peut seule remplir les coeurs, recherchons-la dès maintenant, pas seulement en face du terrible et dernier passage. Jésus dit: «Je suis le chemin, la vérité et la vie» (Jean 14:6). (bibliquest)
ajouté le 13-12-2003 dans Bioéthique © Voxdei Retour --------------------------------------------------- |
Il n'y a pas d'instruction directe dans l'Écriture sur ce sujet, mais comme pour tous les autres sujets, on peut comprendre la pensée de Dieu au travers de divers passages. La Parole de Dieu montre que Dieu a toujours égard au corps du croyant. Éph. 5:23, le Christ est le Sauveur du corps. Le corps du croyant est le temple du Saint-Esprit (1 Cor. 6:19) et c'est la raison pour laquelle le croyant ne s'appartient plus lui-même car il a été «acheté à prix» (ibid.) et il doit glorifier Dieu dans son corps (ibid.). Cette présence du Saint-Esprit dans le corps du croyant est même la raison pour laquelle celui-ci sera ressuscité (Rom. 8:11). Les exemples de l'Écriture relatant ce qui est arrivé lors de la mort de croyants, montrent les soins qui sont normalement reconnus: a) le croyant Lazare en Luc 16 a été porté par des anges «dans le sein d'Abraham». b) le corps du Seigneur a été enveloppé de linges avec des aromates (Jean 19:39-41) et mis dans un tombeau. c) Étienne, après son martyr, a été enseveli par des hommes pieux (Actes 8:2). Ces divers passages suffisent pour le fidèle pour comprendre la pensée de Dieu sur ce qu'il convient de faire. Quant à celui qui n'est pas croyant, personne ne peut penser disparaître et échapper à Dieu en se faisant incinérer: Au jugement dernier, même la mer rendra les morts qui sont en elle, de même que la Mort et le hadès (Apocalypse 20:13; le hadès est, dans la Bible, un mot vague pour indiquer le lieu invisible où les âmes vont après la mort). © Bibliquest Retour |
Il y aura pour l'homme impie le temps du jugement: 2 Timothée 4:1 Je t'en conjure devant Dieu et devant Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, et au nom de son avènement et de son royaume. Et le temps des peines éternelles: Actes 17:31 parce qu'il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l'homme qu'il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts. Ceux qui seront jugés et condamnés aux peines éternelles se retrouveront dans un même lieu, ce lieu que Jésus indique comme étant la Géhenne que nous traduisons par l'enfer. Cet endroit c'est le lieu des tourments, des pleurs et des grincements de dents, c'est le lieu des remords éternels pour qui si trouvera, c'est le lieu où Dieu n'est pas. 2 Thessaloniciens 1:9 Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force. C'est le lieu où la colère de Dieu s'exprimera: Jean 3:36 Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. Jean 5:29 Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement. Apocalypse 20:15 Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l'étang de feu.
LEUR NATURE. La durée des peines sera comme elles l'indiquent par leurs noms «éternelles», sans fin il n'y aura pour celui qui les connaîtra aucun moyen de faire marche arrière. Elles sont ténèbres: Matthieu 8:12 Mais les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Elles seront tourments éternels pour celui qui les connaîtra: Luc 16:23 Dans le séjour des morts, il leva les yeux; et, tandis qu'il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein. Notons qu'il est question de tourments au pluriel et non au singulier. Elles seront comme un feu qui ne peut s'éteindre: Matthieu 18:9 Et si ton oeil est pour toi une occasion de chute, arrache le et jette le loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la vie, n'ayant qu'un oeil, que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans le feu de la géhenne. Les tourments éternels c'est la perdition: Matthieu 7:13 Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par-là.
À QUI S' APPLIQUERONT-ELLES? À celui qui ne croit pas et surtout qui n'a pas accepté Jésus comme son Sauveur: Jean 3:18 Celui qui croit en lui n'est point jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Les méchants s'y retrouveront: Matthieu 13:49,50 Il en sera de même à la fin du monde. Les anges viendront séparer les méchants d'avec les justes, et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Dans les méchants l'on retrouve: Apocalypse 21:8 mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les débauchés, les magiciens, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort. Le Diable et ses démons ont leur place réservée pour les tourments éternels: Apocalypse 19:20 Et la bête fut prise, et avec elle le faux prophète, qui avait fait devant elle les prodiges par lesquels il avait séduit ceux qui avaient pris la marque de la bête et adoré son image. Ils furent tous les deux jetés vivants dans l'étang ardent de feu et de soufre. Jude 6 qu'il a réservé pour le jugement du grand jour, enchaînés éternellement par les ténèbres, les anges qui n'ont pas gardé leur dignité, mais qui ont abandonné leur propre demeure. © Copyright LA NOUVELLE 24/04/2000 Retour |