L'attrait de l'arbre de Noël Je dois commencer par reconnaître candidement combien longtemps je suis demeuré sensible à l'attrait des arbres de Noël, dont ma plus tendre enfance m'a laissé un souvenir d'enchantement. Cette disposition a d'ailleurs survécu à plusieurs égards au cours de nos propres fêtes, dont tout le monde convenait qu'elles étaient les mieux réussies et les plus soucieuses d'esprit chrétien de notre ville.» Mais «lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant; lorsque je suis devenu homme, je me suis défait de ce qui tenait de l'enfant». C'est ainsi que le joli scintillement du sapin m'a conduit à songer à un autre arbre, d'irrésistible charme, celui dont les initiations du Serpent firent voir à Ève qu'il était bon à manger, «agréable à la vue» et «désirable pour rendre intelligent». Or, malgré tous ces aspects excellents, il devait suffire que, pour de profondes raisons divines, l'arbre fût «défendu». Désormais, la question qui s'est imposée à moi n'a donc pu être que de savoir si les sapins de Noël tombaient, eux aussi, sous une exclusion divine. Tout dans mon coeur me portait à ne pas le supposer, et, surtout à ne pas le désirer. Mais l'affaire s'étant, pour la seconde fois, élevée dans l'église jusqu'au plan de la conscience, j'avais pour seul devoir de me montrer désormais purement objectif. Adaptation chrétienne aux fêtes païennes Je fus ainsi conduit à me rappeler que dès 1894 j'eusse dû être frappé davantage en constatant l'absence totale d'arbres de Noël dans la plus grande et réputée des églises du monde, celle de Spurgeon. J'eusse dû être frappé encore bien davantage en constatant aussi que d'une manière quasi générale, ni en Grande-Bretagne, ni en Amérique, jamais les églises n'avaient comme telles, de sapins de Noël pour les millions d'enfants de leurs écoles du dimanche. J'eusse également dû me souvenir qu'importés en France par une princesse allemande, il n'y a guère qu'un siècle, les arbres de Noël y rencontrèrent au début une très ferme opposition dans les milieux évangéliques. On objectait notamment alors que les temps de la plus héroïque ferveur les avaient ignorés, et qu'il n'était aucunement dans le programme des églises de procurer au public une distraction dérivé des coutumes païennes, même en agissant avec la seule et pure intention de commémorer ainsi un grand fait chrétien. Bon gré mal gré, je dus donc finalement me rendre à l'évidence qu'il y avait derrière cette coutume une de ces déformations qui, aux jours de décadence spirituelle marquèrent l'interpénétration d'un christianisme paganisé et d'un paganisme affaibli par l'action de l'Évangile. Alors qu'à l'origine, et pendant plusieurs siècles, la célébration des fêtes actuelles avait, pour des raisons de clairvoyance spirituelle très fortes, été résolument rejetée, l'esprit d'apostasie amena finalement une adaptation chrétienne aux fêtes païennes. C'est ainsi que, malgré la tradition d'alors et les évidences qui voulaient que Jésus ne fût pas né aux temps froids, les Saturnales burlesques et impures du solstice d'hiver se muèrent en Noël. Sous des formes variées, ces fêtes étaient célébrées dans toutes les provinces du paganisme antique. Parmi ces formes apparaît l'arbre sacré offrant des vertus magiques à qui l'honorait de sa crainte et de son admiration. Il est absolument acquis que l'arbre de Noël est une survivance nordique et germanique de cette forme, et qu'il demeurerait à toujours inconnu dans son présent usage chrétien s'il n'y avait jamais eu du paganisme. Ainsi peuvent s'expliquer les critiques assez retentissantes récemment opposées au protestantisme actuel par le catholicisme officiel, par le communisme et jusque par le Führer, le Duce et le Caudillo eux-mêmes, quant à l'adoption d'une coutume notoirement paganisante pour perpétuer le souvenir d'un grand événement chrétien. L'insuffisance symbolique Ici d'ailleurs, le catholicisme serre de beaucoup plus près la réalité évangélique avec ses crèches. Si naïves que celles-ci puissent paraître en leur insuffisance, elles n'ont, dans leur principe, rien qui choque le sens historique, la raison ou la spiritualité. Chez l'homme de goût et de réflexion elles ont généralement la préférence comme heureux symbole sur le sapin, dont la transformation artificielle heurte le sens de la nature et celui des vraisemblances. Je vois donc très bien maintenant que l'insuffisance symbolique de l'arbre de Noël vient surtout de ce qu'il est non seulement sans aucune espèce de rapport historique avec la scène de la nativité, mais aussi sans aucune possibilité d'analogie. Depuis longtemps, la pression de l'opinion défavorable aux arbres m'avait fait renoncer à utiliser publiquement les innocents clichés, nécessairement fort nombreux, qui s'efforcent de tirer de certains aspects du sapin des leçons liées à l'incarnation. Car tout cela était, pour la partie adverse aux arbres, réputé forcé, indigent et puéril et on n'eût pu se faire faute de nous l'objecter. St-Nicolas et Père Noël faussent l'image de Dieu Mais ce qui est bien plus sérieux et toujours selon la même vue adverse, l'image fêtée laissait à l'enfant, si impressionnable, une notion latente aussi différente du véritable don de Dieu que celle que pouvait lui donner, de la sainte majesté divine elle-même et de la valeur incomparable de ses biens célestes, le rôle de St-Nicolas ou celui du Père Noël. Comme nous ne pouvons évidemment imaginer que le Dieu saintement jaloux des 10 commandements soit maintenant devenu indifférent à la manière dont on pourrait chercher à l'honorer en dépeignant sa personne ou en représentant sa pensée, nous nous trouvons ici en face de l'un des noeuds essentiels de toute la question. Bien que les spectacles firent accourir la foule au temps des apôtres, nous ne voyons jamais aucun d'entre eux, même le novateur le plus hardi, recourant à la facilité de ces procédés pour répandre la Bonne Nouvelle, dont la toute simple diffusion produisit cependant des résultats immenses, desquels nous bénéficions encore. Or, il est devenu patent que plus les églises et les oeuvres voient baisser leur influence en profondeur et plus elles donnent d'ampleur aux manifestations religieuses spectaculaires. Témoignage atténué Cependant, les nombrables récits de pure imagination mis à part, les fruits réels du témoignage forcément atténué rendu à l'Évangile dans les fêtes de Noël sont singulièrement disproportionnés à l'effort investi. On peut se l'expliquer en constatant que les organisateurs sont bien obligés de présenter au public deux attraits qui se contrarient, celui de l'image faussée qui absorbe et celui de la vérité pure qui s'estompe. Aussi ai-je eu dans mon ministère le grand regret de ne connaître qu'un seul cas dans lequel un message, d'ailleurs étranger au sujet de l'arbre, a été le point de départ d'une vie chrétienne, dont, pour des raisons complexes, les résultats n'ont malheureusement pas été uniquement encourageants. Une distribution judicieuse d'Évangiles effectuée avec l'effort et les fonds requis pour la vingtaine d'arbres de notre histoire n'eût-elle pas à elle seule, pu produire bien davantage?... D'autre part notre effort, déjà si coûteux, vers plus de conformité à l'esprit du christianisme primitif, ne pourrait sans grand dommage, encourir le reproche d'inconsistance, non plus que notre juste souci de pouvoir toujours rendre compte de toutes nos pratiques. Enfin toute effervescence ou tout malaise occasionné par cette affaire nuirait inévitablement à l'heureuse atmosphère d'église que nous apprécions tant. Et tout cela sans parler de la propre, certaine et prééminente pensée de notre Maître touchant cette forme de témoignage. Caractère familial de la fête Si toutefois des amis croyaient devoir célébrer officieusement, pour la joie de leurs enfants, la nativité, le meilleur semblerait être de conserver à cette célébration le caractère de fête de famille qu'elle a toujours eu dans les milieux évangéliques anglo-saxons, et qu'elle avait dans la tradition française. On ne pourrait alors que souhaiter que fût dissociée de la fête l'image étrangère de l'arbre, quitte à reporter l'innocent plaisir de celle-ci à un autre moment de l'année ou dans un cadre où l'équivoque serait impossible.
Instruire nos enfants Il y aurait en tout cas un bon avantage pédagogique à ce que nos enfants fussent tout franchement instruits de l'origine et du caractère des arbres de Noël. Ainsi pourraient-ils être aidés de bonne heure à voir bien clair sur ce qu'ont d'étranges à l'esprit de l'Évangile les commémorations mondaines de la nativité par le commerce et par les lieux de plaisir, comme par des organismes plus ou moins officiels dont l'inévitable absence de discernement peut aller jusqu'à permettre l'arbre de Noël des singes du Zoo de Vincennes. Il serait également bon que nos enfants connussent la pensée protestante originelle sur ce que Calvin lui-même appelait des «abominations énormes» et que les Puritains, ce fleuron moral et spirituel du protestantisme, jugeaient avec la même implacable sévérité. Ces guides illustres n'agissaient pas ici par simple rigidité systématique ou par absence du sens de l'humain. Ils ne s'alarmaient que parce qu'ils discernaient de loin les périls de déviation encourus par l'entreprise capitale à laquelle ils s'étaient voués à corps perdu. Ainsi instruits de ces choses, nos enfants verraient évidemment s'évanouir le charme de quelques illusions: Mais par contre, ils découvriraient, pour leur sécurité de toujours, combien est subtil et dangereux le dessein certain du séducteur de faire que d'autres choses, et même la crèche, puissent supplanter la croix dans l'intérêt, dans le témoignage et dans la gratitude du chrétien. Robert Dubarry (1943) * II s'agit de l'église évangélique baptiste de Nîmes (France) Les sous-titres on été ajoutés par la rédaction de «La Bonne Nouvelle»
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ARCHÉOLOGIE:
NOËL, OU LA SOI-DISANT NAISSANCE DU CHRIST...
NDLR: Merci à Sam pour cette belle expo intitulée «Babylone». Pour voir les autres sujets traités dans cette expo très dense, rendez-vous sur le site www.bibliorama.com Pourquoi cette fête le 25 décembre? Aucun passage biblique ne justifie ce choix. Au contraire, la naissance de Jésus a eu lieu pendant que les bergers passaient la nuit dans les champs avec les moutons. Ce n'était donc pas entre décembre et février car les nuits sont trop froides en Judée à cette époque de l'année. De plus, la naissance de Jésus coïncide avec l'époque du recensement romain: les autorités choisissaient toujours une époque de l'année au climat chaud car les populations devaient voyager pour se rendre aux postes de recensement. On ne trouve pas de fête du 25 décembre dans l'église chrétienne avant le IIIe siècle. Mais cette fête existait déjà avant Jésus-Christ dans les religions païennes! Elle avait lieu pour honorer la naissance du fils de la Reine babylonienne. Quand donc cette fête païenne est-elle rentrée dans l'Église? En l'an 230, le chrétien Tertullien écrit qu'à son époque, les chrétiens ont tendance à se prostituer aux cultes idolâtres (Voir son ouvrage «de l'idolâtrie», Chapitre 44, Vol 1, p.682): «C'est nous qui fréquentons maintenant les Saturnales, les fêtes du solstice d'hiver, les Matronales (...) Oh! comme les païens sont plus fidèles à leur religion; comme ils prennent soin de n'adopter aucune solennité chrétienne Que sont les fêtes du solstice d'hiver? En Égypte, au solstice d'hiver avait lieu la naissance du fils d'Isis, la reine des Cieux (sur l'illustration, offrande de gâteaux ronds à la déesse égyptienne Isis, que le rite catholique a transformé en hostie, voir le panneau suivant de l'expo). Cette fête avait un caractère astronomique, celui du renouvellement de la course du Soleil en fin de cycle, mais surtout il revêtait un caractère religieux: celui de la naissance d'un grand libérateur. Chez les Sabéens d'Arabie, les peuples adoraient le 25 décembre la naissance de leur sauveur, sous les traits de la Lune. C'est le même culte que les Saxons ont ensuite adopté. Pour eux, la Lune était un mâle et le Soleil une femelle. Le 25 décembre, c'était la naissance du Seigneur Lune.
Ces fêtes païennes sont connues de la Bible: Ésaïe 65:11 Mais vous qui abandonnez l'Éternel, qui oubliez ma montagne sainte, qui dressez la table à Gad et remplissez la coupe pour Méni, Je vous destine aussi à l'épée, et vous vous courberez pour être égorgés; parce que j'ai appelé, et vous n'avez pas répondu; j'ai parlé, et vous n'avez pas écouté; mais vous avez fait ce qui est mal à mes yeux, et vous avez choisi ce qui me déplaît! Dans les commentaires de Saint Jérôme sur ce passage d’Ésaïe 65:11, il note que la table dressée en l'honneur de Gad et la libation offerte à Mani étaient des pratiques coutumières en Égypte et surtout à Alexandrie: c'était un culte pour la fertilité de la nouvelle année. Gad se rapporte au dieu Soleil et Mani au dieu Lune. Meni, ou Manaï signifie «décompte» en rapport avec les changements de la Lune qui aident à compter les mois (Ps 104:19). Chez les Saxons, l'homme qui présidait au culte de la Lune s'appelait Mané et aussi Mani. Que ce soit dans le culte babylonien de Baal (sur l'illustration, culte babylonien où le soleil est adoré sous le nom du dieu Shamash, à noter: la tiare qui surmonte sa tête, triple couronne du pouvoir suprême qui se retrouvera dans le culte catholique) ou dans le culte hindou de Surya, ces deux divinités étaient liées au soleil, qui s'incarnait par une naissance terrestre pour soumettre tous les autres dieux ennemis. À Babylone, la fête avait lieu au mois de Thebeth qui est notre mois de décembre. Pendant tout ce mois, on gardait allumées les bougies sur les autels. Cette fête est passée à Rome sous le nom de Fêtes de Saturne, les Saturnales. A Rome, le 25 décembre était fêté comme le jour de «natalis invicti solis» (le jour de naissance du soleil invaincu). Sous Caligula, ces fêtes duraient pendant 5 jours de débauche et d'ivrognerie. L'arbre de Noël de la tradition occidentale se retrouve en Égypte ancienne sous la forme du palmier (image du messie Baal-Tamar), et à Rome sous la forme du sapin (image du messie Baal-Berith). Sur l'illustration de droite, le sapin de Carinthie, dressé sur la Place Saint-Pierre de Rome, pour la fête de Noël, face à la grande obélisque égyptienne que Néron avait fait installée au centre de ses arènes. À Rome, le poète Ovide confirme que la déesse médiatrice mère d'Adonis avait été changée en arbre pour enfanter son fils (Ovide, les métamorphoses, X,V). Ce fils, Homme-branche, était symbolisé par une bûche. En étant mis dans le feu, l'Homme-branche renaissait le lendemain comme arbre de vie. On retrouve cette bûche, tronc sans branche, entouré par le dieu-serpent Esculape qui rend la vie. Ce serpent est le symbole de la médecine. Il est représenté autour de la bûche et il fait naître un palmier, symbole de victoire du dieu-soleil invaincu. Nemrod, dans le culte babylonien, était le dieu mis à mort et rendu de nouveau à la vie. Sombre parodie de la promesse divine annoncée par les homme de Dieu dans la Bible. L'arbre de Noël, c'est «Nemrod redividus». Dans les pays anglo-saxons, on embrasse la branche de gui, selon une tradition laissée par les druides. C'est une représentation héritée de l'homme-branche babylonien. Signe de réconciliation entre Dieu et les hommes, le baiser est présent dans le verset biblique du Psaume 85:10-11. Le propre du culte babylonien était de corrompre la pensée de Dieu que les auteurs bibliques annonçaient. (Bibliorama.com) ajouté le 23/12/2002 © Voxdei Retour |
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À notre connaissance le texte ci-dessous est inédit. L'auteur, M. Robert Dubarry Robert Dubarry (1875-1970) fut pendant plus de 60 ans pasteur de l'église évangélique baptiste de Nîmes (Gard, France) et en 1921 cofondateur de l'«Association Évangélique d'Églises Baptistes de Langue Française», qu'il présida pendant de nombreuses années, y traite de la fête de Noël et en particulier de l'arbre de Noël. Étant conscients que cet exposé va à contre-courant de traditions fort ancrées dans les moeurs, et ne désirant pas déclencher une polémique sur le sujet, nous n'avons pas voulu publier ce document pendant la période de Noël, afin que chacun puisse réfléchir à froid sur la question. Les premiers chrétiens n'ont pas fêté Noël. Le réformateur Jean Calvin y fut encore formellement opposé. Il reprocha aux Genevois d'observer superstitieusement une telle fête. Ce n'est qu'au début du XVIIe siècle qu'apparaît l'arbre de Noël, qui ne fut admis dans les églises protestantes qu'au siècle passé. Aujourd'hui il est presque partout présent pour la circonstance, dans le monde des affaires et jusque dans les milieux évangéliques, en passant par les églises officielles et les autorités civiles. Des évangéliques disent maintenant que cet arbre de Noël (manifestement d'origine païenne) peut être un signe de foi et d'espérance, que son symbolisme plonge ses racines dans le substitut biblique et l'on cite Osée 14: 8 où Ostervald traduit: «Je serai pour mon peuple un sapin toujours vert», alors que toutes les autres versions qui nous sont connues mettent «cyprès» et non «sapin», car il n'y a pas de sapin en Palestine! On évoque l'arbre du jardin d'Éden et celui de l'Apocalypse, en passant par la perche au serpent d'airain, le rameau d'Isaï et le bois de la croix pour dire en conclusion: «Et si notre arbre de Noël voulait symboliser tout cela?! Voir «Le Lien Fraternel n 70/ 12 déc. 1994, sous «D'un arbre séculaire» (Marc Rey) pp. 8-11Une telle argumentation nous paraît très superficielle et spécieuse. On essaie aussi de prouver que l'arbre de Noël n'est pas d'origine païenne, que la fête de Noël trouve son origine dans la tradition juive, plus précisément dans la fête de la dédicace du 25e jour du 9e mois (Kisleu). (l Maccabées 4: 52 et Il Maccabées 1: 18). Mais ce jour correspond au 14 et non au 25 décembre Voir note de Maccabées 4: 52 dans la «Bible Osty». On y célébrait la purification du Temple et la dédicace du nouvel autel, ce qui n'a manifestement aucun rapport avec la fête de Noël. Les arbres verts dont il est fait état dans l'A.T. sont des lieux d'idolâtrie (Deut. 12: 2; 1 Rois 14: 23 ; II Rois 1 6: 4; II Chron. 28: 4; Esaïe 57: 5. .. etc) L'apôtre Paul écrivait: «Examinez toutes choses, retenez ce qui est bon.» (I Thess. 5: 21) J. H.
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Dans les collines de Judée, à 10 km seulement de Jérusalem et à 777 m. au-dessus de la mer, se trouve la paisible petite ville de Bethléhem. En hébreu, Beth-Lehem signifie «maison du pain». Le livre de la Genèse fait déjà mention de cette ville, car c'est sur la route de Bethléhem que Rachel mourut lors de la naissance de son fils Benjamin. Aujourd'hui encore, des Juifs vont prier près du tombeau de Rachel. Le paysage rocailleux est recouvert de nombreux oliviers. Dans la vallée on trouve des champs disposés en terrasses. C'est là qu'autrefois Boaz, l'Hébreu, rencontra et prit pour femme Ruth, la Moabite, qui glanait des épis. Ainsi, Ruth est devenue l'aïeule de la maison de David comme aussi de la chrétienté, car c'est d'elle que naquit Isaïe, le père de David. David est né à Bethléhem où, plus tard, Samuel l’oignit roi d'Israël. Mille ans se sont écoulés, et dans ces mêmes contrées, les bergers entendent chanter: «Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu'il agrée»! Cet événement fait de la petite ville de Bethléhem-Ephrata, la ville natale de Jésus-Christ. Selon le témoignage des Évangiles, le «pain de vie» est sorti de la «maison du pain». Lorsqu'on se faufile à travers les ruelles étroites et pittoresques, on est bousculé, soit par des troupeaux de moutons ou de chèvres, soit par les touristes sortant des bus, poussés par les guides impatients qui les conduisent à travers la rue «Pape Paul VI», vers l'église de la Nativité. Enfin arrivé, tout le monde – riche ou pauvre, vieux ou jeune, de gauche ou de droite – est obligé de se baisser pour passer par la petite entrée (1,20 m. sur 0,78 m.) dont les dimensions ont été changées sept fois au cours des siècles, et qui conduit à l'intérieur de l'église. C'est au début du 2ème siècle que l'on commença à vénérer cette grotte comme étant celle de la Nativité de Jésus. À l'époque, les nombreuses cavernes dans les environs de Bethléhem servaient d'étables pour le bétail. En l'an 120, Justin, le martyr, parle déjà de la «grotte près du village de Bethléhem». En outre, l'un des pères de l'Église, Origène écrit 248 ans après Jésus-Christ: «À la périphérie de Bethléhem, on trouve la grotte dans laquelle Jésus est né». Par ailleurs, l'histoire nous rapporte que St. Hieronymus avait effectué sa célèbre traduction de la Bible en latin, la VULGATE, dans cette même grotte. Adrian, empereur romain hostile aux chrétiens, cherchait à faire oublier ce lieu saint à la chrétienté. Il érigea un autel qu'il consacra au dieu païen Thammus-Adonis. En l'an 325, l'empereur Constantin détruisit cet autel pour construire une basilique à cinq nefs, au même endroit, à la gloire de Christ. Au 6ème siècle, cet édifice fut remplacé par un plus grand, construit par l'empereur Justinien – c'est l'église de la Nativité actuelle. De splendides mosaïques nous permettent d'imaginer la somptuosité d'autrefois de cette maison de Dieu. Lorsque, en descendant, on passe par la porte de bronze du 6ème siècle pour arriver à la grotte proprement dite, on aperçoit une voûte basse, partiellement recouverte de marbre et de tapis. Du côté Est, on nous montre l'endroit où Jésus serait né. Une étoile argentée porte l'inscription: HIC DE VIRGINE MARIA JESUS CHRISTUS NATUS EST – 1717 (c'est ici que naquit Jésus-Christ de la vierge Marie). Cette étoile à 14 branches indique le soi-disant lieu exact de Sa naissance. La procession de Noël qui, comme on peut en apporter la preuve, a été introduite en 1431, est un événement qui, chaque année, laisse des souvenirs tout empreints de couleurs. Les patriarches et les évêques, les pasteurs et les prêtres, les pèlerins et les curieux remplissent la «Place de la Crèche» devant l'église de la Nativité, et entonnent ensemble le Te Deum. Loin de toute cette problématique, un moine allemand distribue aux pèlerins des cartes imprimées d'une parole qui fait réfléchir: «Quand même Christ serait né mille fois à Bethléhem, s'il n'est pas né dans mon coeur je serai perdu»! Bien entendu, avec ses 18 000 habitants, Bethléhem est plus que surpeuplée au moment du Noël latin – le Noël copte orthodoxe est célébré plus tard. Chaque année, on peut revivre les antécédents de la naissance de Jésus, car on «ne trouve pas de place dans l'hôtellerie». Cependant, lorsque les cloches de Bethléhem sonnent à toute volée, on oublie toute l'éthique et toutes les peines. C'est comme si, pareilles aux anges d'autrefois, elles chantaient la paix et la joie dans cette nuit bénie. Cloches aux sons harmonieux empreints de sainteté L.S. © Nouvelles d'Israël Janvier 1986 Retour |
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CHRISTIANISME:
L'ESPRIT DE NOËL N'EST PAS L'ESPRIT DE DIEU
Sources: – http://voxdei2.free.fr/infos/ – http://www.cuttingedge.org/news/n1132.cfm – Les Deux Babylones chap 3 – Good News Letter 4e trim 97 Former Catholics for Christ
L'esprit de Noël n'est pas l'Esprit de Dieu. C'est un esprit de traditions religieuses venant des religions païennes. Les Chrétiens évangéliques qui fêtent Noël sont des Chrétiens qui ont gardé un levain de tradition religieuse qui ne vient pas de la Parole du Seigneur. – Tout d'abord, en Christ, nous ne sommes plus sous une loi de tradition, mais sous la loi de l'Esprit de vie. Et donc nous n'observons plus les jours ni les fêtes. C'est sur un ton de reproche que Paul dit aux Galates: Vous observez les jours, les mois, les temps et les années! (Galates 4:10). – D'autre part, nous ne devons pas participez aux oeuvres des ténèbres. Demandons au Seigneur qu'Il nous donne le discernement pour comprendre l'origine et l'objectif de la fête de Noël. C'est une fête qui a pour origine le père du mensonge, et qui a pour but de nous détourner de Jésus, la Vérité.
Noël ne faisait pas partie des premières fêtes de l'église. Ce n'était pas célébré dans l'Église apostolique, pendant au moins les trois premiers siècles de l'histoire de l'église! Il était suffisant, pour les premiers Chrétiens, de savoir que Jésus, leur Seigneur et Sauveur, était né. Ils glorifiaient Dieu parce que Jésus était indéniablement venu en chair et en os. Le jour et l'heure de Sa naissance étaient sans importance pour eux, parce que Jésus n'était plus physiquement sur terre. Il était retourné dans les cieux. Et c'était à Jésus ressuscité et exalté qu'ils s'adressaient, et non pas à un bébé dans une étable. Jésus-Christ n'est plus un bébé. Il n'est plus un «Christ-enfant,», mais le Maître exalté de tous. Et il ne revient pas sur la terre en forme de bébé chaque année au temps de Noël! Comment donc l'Église Catholique Romaine a-t-elle fixé la date du 25 décembre pour la fête de Noël? En voici la raison: longtemps avant le IVe siècle, et même bien avant l'ère chrétienne, les païens célébraient une fête à cette même époque de l'année, en l'honneur de la naissance du fils de la reine Babylonienne. Cette même fête fut adoptée par l'Église Romaine à l'époque où les religions Babyloniennes mystérieuses furent introduites par l'Empereur Constantin, qui comprenait le rôle essentiel que la religion jouait dans l'ancienne Rome. En donnant le statut officiel au Christianisme, il apporta la paix interne à l'Empire. Il y avait un besoin d'unir le paganisme et le Christianisme, et il a beaucoup contribué à christianiser leurs idolâtries païennes. Des hommes vertueux, comme Tertullien vers l'an 230, s'efforcèrent d'arrêter le flot de l'apostasie, mais en dépit de tous leurs efforts, l'apostasie se développa, jusqu'à ce que l'Église, à l'exception d'un petit reste, fut engloutie sous la superstition païenne.
Peut-on établir que la naissance de Jésus a eu lieu vers le 25 décembre? Il n'y a pas dans la Bible un seul mot sur le jour ou l'époque de la naissance de Jésus. Au contraire, les circonstances entourant sa naissance rapportées dans la Bible montrent que cette naissance ne peut pas avoir eu lieu en hiver! Lorsque l'ange annonça sa naissance aux bergers de Bethléem, ils paissaient leurs troupeaux pendant la nuit au milieu des champs. Le froid de la nuit, de décembre à février, est très vif en Israël, et les bergers n'avaient pas l'habitude de garder les troupeaux dans les champs après la fin d'octobre. Et si quelqu'un pense que l'hiver n'est pas rigoureux dans ce pays, qu'il se rappelle les paroles de Jésus: «Priez que votre fuite n'arrive pas en hiver.» Or, si l'hiver était une mauvaise saison pour fuir, ce n'était assurément pas une saison où les bergers pouvaient demeurer dans les champs. Il est donc absolument impensable que Christ soit né à la fin de décembre.
Le Père Noël Saint Nicholas était, au 4ème siècle, l'évêque Catholique de Myra en Asie Mineure, qui donnait des friandises aux enfants. Il fût canonisé par l'Église Catholique Romaine, considéré comme un ami spécial des enfants et leur protecteur. Le personnage du Père Noël vient de cette tradition. Le costume rouge vient du fait que les évêques et les cardinaux Catholiques en Italie portent le rouge. Saint Nicholas était aussi connu comme Kriss-Kringle, une corruption du Christ-Kindl allemand: Enfant-Christ. La plupart des Chrétiens sont inconscients de ce blasphème. Le Père Noël est un substitut blasphématoire pour Dieu! Il lui est donné systématiquement des pouvoirs surnaturels et des attributs divins que Dieu seul possède. On dit qu'il connaît tout; il sait quand chaque enfant dort, se réveille, a été méchant ou bon, et sait exactement ce que tous les bons enfants veulent. On le rend aussi omniprésent. Pendant une nuit de l'année, il visite tous les «bons enfants» dans le monde et leur laisse des cadeaux, étant apparemment partout en même temps. On le rend aussi tout puissant; il a le pouvoir de donner à chaque enfant exactement ce que chacun d'eux veut. De plus, on fait du Père Noël un juge souverain. Il n'a de compte à rendre à personne. Quand il «vient en ville,» il vient avec un sac plein de récompenses pour ceux dont la conduite a été acceptable à ses yeux. Le Père Noël est devenu un des mythes les plus populaires, même parmi les Chrétiens nés de nouveau. On accepte bien que Jésus est né, et cette vérité réjouit énormément le coeur de chaque Chrétien, mais le mythe du Père Noël déforme la vérité de la naissance de Jésus en mêlant subtilement la vérité avec le mythe du Père Noël. Quand des parents chrétiens mentent à leurs enfants concernant le Père Noël, ils détournent l'attention des enfants pour les concentrer sur un homme joufflu vêtu d'un costume rouge ayant des qualités ressemblant à celles de Dieu. Tout ceci porte l'enfant à croire qu'il peut plaire à Dieu avec des «bonnes actions» pour gagner Sa faveur, comme il doit le faire pour le Père Noël. Aussi, ils enseignent que peu importe à quel point l'enfant a été méchant, il sera récompensé quand même par Dieu, comme le Père Noël ne manque jamais d'apporter des cadeaux. Même dans les demeures de Chrétiens pratiquants, le Père Noël a pris la place de Jésus dans la sensibilité et l'affection des enfants. Il est devenu l'esprit incontesté, le symbole, et l'objet central de Noël. Examinons les deux listes ci-dessous: En comparant ces deux listes, on voit que l'esprit de Noël est un esprit usurpateur, qui cherche à usurper la gloire de Jésus.
Si on réfléchit sérieusement au mythe du «Père Noël» à la lumière de la Bible, on découvre avec consternation une vérité saisissante: ce Père Noël («Santa Claus» pour les anglo-saxons), a entièrement remplacé le Seigneur Jésus-Christ dans d'innombrables vies. Un grand nombre de pasteurs chrétiens déplorent le fait que le Père Noël a aujourd'hui usurpé la place de Jésus-Christ dans le coeur et les pensées de beaucoup d'enfants et d'adultes. Satan tire les ficelles qui actionnent ce monde, séduisant enfants et adultes pour les éloigner de Jésus-Christ et les attirer vers le Père Noël. Ce Père Noël incarne parfaitement l'amour de ce monde et de tout ce qui fait partie du système de ce monde. C'est évident: cette contrefaçon, dans le Père Noël, des attributs de Jésus-Christ ne peut être le fait du hasard. Le premier chapitre du Livre de Job (versets 6 et 7) nous apprend que Satan parcourt la terre et s'y promène de long en large comme nous le ferions dans un simple jardin. Satan exerce sa domination sur tout ce qui n'est pas livré à Dieu. Il est là comme un habile marionnettiste qui tire les ficelles de ses pantins. Assurément, en ces temps qui sont les derniers, Satan a voulu détourner de Jésus l'amour des enfants, pour l'accaparer à son profit. Il a aussi communiqué aux enfants l'amour des objets matériels, et cet amour de soi-même qui veut qu'on amasse le plus possible de cadeaux. Le personnage du Père Noël est un moyen efficace pour parvenir à ce but. Avec le «Père Noël», on incite les enfants à s'approcher d'une source polluée pour recevoir des cadeaux. On les encourage à bien se conduire pour un mauvais motif, et on leur inculque l'amour des objets matériels au lieu de leur apprendre à aimer Dieu. Dès l'âge le plus tendre, les enfants apprennent à s'attacher aux biens matériels, à se faire offrir le plus de cadeaux possible, à s'aimer eux-mêmes par-dessus tout, du fait qu'on les pousse à croire à ce mythe païen du «Père Noël». Échanger des cadeaux n'est pas chose mauvaise en soi, mais les enfants doivent bien sûr apprendre qu'il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir. De plus, il n'est pas bon d'associer dans l'esprit des enfants la période de Noël à la tradition d'échanger des cadeaux. Nos enfants doivent savoir que nous ne sommes pas du monde. Et vous devez leur enseigner que le Seigneur Jésus est le Don le plus merveilleux qui ait jamais été accordé dans toute l'histoire de l'univers: Il est le Don de la Vie éternelle! Si vous comprenez à quel point la figure du Père Noël est une contrefaçon délibérée du Seigneur Jésus-Christ, vous voyez combien il est facile d'entraîner les enfants dans l'égarement spirituel en leur permettant de croire à ce mythe et de participer à des activités qui s'en inspirent. Dites la vérité à vos enfants au sujet de Noël, au sujet du Père Noël, et veillez à ce que le Seigneur Jésus soit le centre de toutes choses pour vos enfants. NB : Ceux qui voudraient lire d'autres informations sur les origines païennes de la fête de Noël trouveront une foule d'informations pertinentes à ce sujet dans le chapitre 3 du livre Les deux Babylones (Alexander Hislop, éditions Fischbacher, Paris). ___________________ Pour comprendre le plan de Dieu, et se préparer à tout ce qui arrive http://www.sourcedevie.com http://www.paroledevie.org © (Sourcedevie.com) ajouté le 24-12-2001 Retour |
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Dans d'innombrables églises, communautés, maisons de commerce et appartements, voici que l'on installe de nouveau des crèches à l'occasion de l'Avent et de la Noël. Elles peuvent être fort différentes de forme et d'apparence. C'est ainsi qu'il y en a des grandes et des petites, des orientales et des occidentales, des saxonnes, des bavaroises et des suisses, des africaines, des asiatiques et des sud-américaines. Elles sont entourées de palmiers et de sapins; et les figurines les plus diverses sont là bien présentes. Il y a deux «personnages» qui ne manquent jamais: le boeuf et l'âne. Comment expliquer la présence de ces deux animaux? On ne les trouve nulle part dans les récits bibliques sur la naissance de Jésus. Quelques vieux «pères de l'Église» ont introduit subrepticement le boeuf et l'âne dans l'histoire de Noël, non sans arrière-pensée. La raison: leur haine des juifs, qu'ils justifiaient par ce texte d'Ésaïe 1, 2-4: «Cieux, écoutez! terre, prête l'oreille! Car l'Éternel parle. J'ai nourri et élevé des enfants, mais ils se sont révoltés contre moi. Le boeuf connaît son possesseur, et l'âne la crèche de son maître. Israël ne connaît rien, mon peuple n'a point d'intelligence. Malheur à la nation pécheresse, au peuple chargé d'iniquités, à la race des méchants, aux enfants corrompus! Ils ont abandonné l'Éternel, ils ont méprisé le Saint d'Israël. Ils se sont retirés en arrière.» Bien des pères de l'Église ont déclaré en s'appuyant sur cette parole: Il semble tout à fait que le boeuf et l'âne ont plus d'intelligence que le peuple d'Israël; permettons-nous donc de placer ces deux animaux près de la crèche pour montrer clairement qu'ils connaissent leur maître et la crèche son propriétaire, ce qui n'est pas le cas des juifs. La présence des deux animaux près de la crèche de Jésus procède en conséquence d'une pensée antisémite.
Les engagements de Dieu contre tout antisémitisme Nous ne pouvons cependant pas ignorer qu'Israël s'est souvent comporté comme un boeuf et un âne, à savoir avec indifférence, d'une manière rebelle et obtuse. C'est pourquoi Dieu a dû faire tomber des jugements sur Son peuple de l'Alliance, et des nations étrangères ont dominé sur lui. Cette évolution atteindra son point culminant au temps de la fin. Mais l'Éternel conduira finalement Son peuple au but. Il reste fidèle à Ses promesses; Il les accomplira certainement: «Vous n'aurez Plus à entendre et à supporter les moqueries et les insultes des autres nations» (Ezéch. 36, 15; franç. courant) . Dans le célèbre cantique de Marie sur la naissance de Jésus, il apparaît clairement que l'alliance de Dieu avec Abraham et les patriarches a une valeur éternelle pour toute leur descendance: «Il a pris la cause d'Israël, son serviteur, pour se souvenir de sa miséricorde, selon qu'il avait parlé à nos pères, envers Abraham et envers sa semence, à jamais...» (Luc 1, 54-55). Voici ce que Dieu a exactement promis à Abraham: «J'établirai mon alliance entre moi et toi, et tes descendants après toi, selon leurs générations: ce sera une alliance perpétuelle, en vertu de laquelle je serai ton Dieu et celui de ta postérité après toi» (Gen. 17, 7). C'est pourquoi Jésus est venu! Il n'est pas devenu un homme pour permettre à l'antisémitisme de triompher d'Israël, mais au contraire, pour confirmer l'alliance éternelle de Dieu avec Son peuple: «Car, je vous l'affirme, le Christ est devenu le serviteur des Juifs Pour accomplir les Promesses que Dieu a faites à leurs ancêtres et montrer ainsi que Dieu est fidèle» (Rom. 15, 7; franç. courant). Quiconque veut priver Israël des promesses remet en question la véracité de Dieu et l'oeuvre de Jésus sur la croix. C'est Le faire menteur, car Christ n'est pas venu pour retirer à Israël les promesses divines, mais pour les attester. La voie de Dieu avec Israël à travers l'antisémitisme Dans «l'histoire de Noël antisémite», il est quelqu'un qui joue un rôle important: le roi Hérode. Il fut l'un des premiers antisémites du Nouveau Testament. Il s'opposa à la naissance de Jésus; il voulut faire obstacle au salut en faisant ceci à Bethléhem et dans les environs: «Il envoya tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous» (Matth. 2, 16). Pourquoi une telle action? Était-il angoissé à la pensée qu'il pourrait perdre son pouvoir à cause du «roi des juifs qui vient de naître» (Matth, 2, 2)? Ou y avait-il à sa funeste décision un sens spirituel réellement plus profond? Comme on le sait, Hérode était un Édomite. Ce peuple était issu d'Esaü (Gen. 36, 1.8.43). En Romains 9, 13, l'apôtre Paul cite Malachie 1, 2-3, où l'Éternel déclare: (J'ai aimé Jacob et j'ai haï Esaü.» Pourquoi haïr Esaü? Parce qu'il ne croyait pas à la résurrection! Quand il s'est agi de son droit d'aînesse, il répondit à son frère Jacob: «Voici, je m'en vais mourir; à quoi me sert ce droit d'aînesse?» (Gen. 25, 32). Esaü niait donc la résurrection; il ne croyait pas à l'accomplissement futur des promesses de Dieu à Israël ni, dans un sens plus profond, à l'oeuvre divine en Jésus-Christ avec Sa mort et Sa résurrection. C'est ainsi qu'Esaü est le type de quelqu'un dont la disposition intérieure est centrée sur la terre, et qui ne pense pas au-delà de cet horizon, méprisant par là les valeurs spirituelles. Voilà pourquoi Esaü est appelé en Hébreux 12,16 «débauché», «profane». Il prit, par exemple, tout à fait volontairement deux femmes païennes, qui donnèrent beaucoup de tourment à ses parents (Gen. 26, 34-35). En Malachie 1, 1-4, le pays d'Edom (d'Esaü) est qualifié de «pays de la méchanceté» et «peuple contre lequel l'Éternel est irrité pour toujours.» Selon Ezéchiel 32, 28-32, Edom est décrit comme gisant dans le royaume des morts chez les incirconcis». Faut-il s'étonner que, sous la domination romaine, un descendant d'Edom se soit trouvé sur le trône, quand le Fils de la vie naquit à Bethléhem? Nous savons aussi que, lors du massacre des enfants commandé par Hérode, il s'agissait de beaucoup plus que de la dignité royale seulement, mais bien d'Esaü contre Jacob, d'Hérode contre Jésus, du royaume des morts contre le paradis, du provisoire terrestre contre l'éternité. La personne d'Hérode est en opposition flagrante aux promesses que Dieu à faites à Abraham pour toujours et qui sont confirmées par la mort et la résurrection de Jésus-Christ. On comprend ainsi qu'un autre Hérode n'ait eu pour la condamnation de Jésus que du mépris et des moqueries. À travers lui, le royaume des morts voulait se dresser contre Celui qui vaincrait la mort (Luc 23, 11). Ce fut également un Hérode qui fit décapiter Jean-Baptiste, et cela parce que lui, Hérode, était dévoré par le plaisir des yeux et de la chair et que sa disposition intérieure était purement terrestre (Matth. 14, 6-11). Ce fut encore un Hérode qui fit exécuter Jacques, le frère de Jean, et emprisonner Pierre (Actes 12, 1-3). Lorsque, finalement le sanhédrin rejeta le témoignage des apôtres, Hérode joua un rôle important. La première église était d'un même coeur pour prier entre autres: «... Les rois de la terre se sont soulevés, et les princes se sont ligués contre le Seigneur et contre son Oint. En effet, contre ton saint serviteur Jésus, que tu as oint, Hérode et Ponce Pilate se sont ligués dans cette ville avec les nations et avec les peuples d'Israël» (Actes 4, 26-27). Nous voyons qu'à chaque étape importante de l'histoire du salut, un Hérode antisémite s'est levé pour tenter de ne pas laisser la vie éternelle se manifester. Ce n'est dès lors certainement pas un hasard s'il est dit au sujet d'Edom et d'autres dans le shéol (le royaume des morts): «Là sont Edom, ses rois et tous ses princes... Là sont tous les princes du septentrion, et tous les Sidoniens, qui sont descendus vers les morts, confus, malgré la terreur qu'inspirait leur vaillance; ces incirconcis sont couchés avec ceux qui sont morts par l'épée, et ils ont porté leur ignominie vers ceux qui descendent dans la fosse» (Ezéch. 32, 29-30). Il n'est pas étonnant non plus qu'il soit écrit exclusivement au sujet de l'orgueil et de la mort effrayante d'Hérode, qui fit tuer Jacques: «A un jour fixé, Hérode, revêtu de ses habits royaux, et assis sur son trône, les harangua publiquement Le peuple s'écria: Voix d'un dieu, et non d'un homme! Au même instant, un ange du Seigneur le frappa, parce qu'il n'avait pas donné gloire à Dieu. Et il expira, rongé des vers. Cependant, la parole de Dieu se répandait de plus en plus, et le nombre des disciples augmentait» (Actes 12,21-24). Ce sévère jugement divin frappant Hérode se comprend mieux quand il est placé devant son arrière-plan spirituel. Edom était un peuple extrêmement antisémite. Celui-ci jouera également un râle important selon les déclarations bibliques relatives au temps de la fin concernant le «jour du Seigneur»: – «Éternel, souviens-toi des enfants d'Edom, qui, dans la journée de Jérusalem, disaient: 'Rasez, rasez jusqu'à ses fondements!'» (Ps. 137, 7). – «À cause de ta violence contre ton frère Jacob, tu seras couvert de honte, et tu seras exterminé pour toujours» (Abdias 1, 10). – «Venez, disent-ils, exterminons-les du milieu des nations, et qu'on ne se souvienne plus du nom d'Israël! Ils se concertent tous d'un même coeur, ils font une alliance contre toi; les tentes d'Edom et les Ismaëlites...» (Ps. 83, 5-7). Selon moi, tout antisémitisme procède de l'esprit d'Edom, lequel est inspiré du diable. Au temps de la fin, l'esprit de la mort venant d'Edom se dressera toujours plus contre le peuple d'Israël, mais il n'atteindra pas son but. La chute et le redressement d'Israël Il est exact qu'Israël – contrairement au boeuf et à l'âne – ne reconnaît pas la crèche de son Seigneur depuis bien longtemps. Il est également vrai que Celui-ci est devenu une pierre d'achoppement pour une grande partie de Son peuple. Le vieillard Siméon l'a exprimé en ces termes: «Dieu a choisi cet enfant pour causer la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de Dieu auquel les hommes s'opposeront» (Luc 2, 34: franç. courant). Pas seulement pour «la chute», mais aussi pour «le relèvement»! Nous lisons en Ésaïe 1: «Le boeuf connaît son possesseur, et l'âne la crèche de son maître. – Israël ne connaît rien, mon peuple n'a point d'intelligence» (v. 3); mais il y a également ceci qui est écrit: «Je rétablirai tes juges tels qu'ils étaient autrefois, et tes conseillers tels qu'ils étaient au commencement. Après cela, on t'appellera ville de la justice, cité fidèle. Sion sera sauvée par la droiture, et ceux qui s'y convertiront seront sauvés par la justice» (v. 26-27). En vertu du droit de Celui qui est mort et ressuscité, par Sa justice, Israël sera finalement reconduit à la crèche de son Seigneur. NORBERT LIETH © Nouvelles d'Israël Décembre 2000 Retour |
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COMMENT
LE DIABLE INVENTA-T-IL LE PÈRE-NOËL.
par Geneviève Dormann NDLR: Article paru dans le Figaro Magazine du samedi 14/12/2002, sous la plume de Geneviève Dormann. Dernier livre publié: «Adieu, phénomène», chez Albin Michel.
La France m'agace! dit le diable. Cinquante-six ans à peine se sont écoulés depuis cette Terreur que nous avions programmée avec soin pour ramener cette nation à nos pompes et à nos oeuvres et tout est à refaire! Les Lamennais, Lacordaire et autres Montalembert l'ont reprise en main et la voilà à nouveau redevenue chrétienne. Pire, catholique! Et fille aînée de l'Église plus que jamais! À l'approche de ce Noël 1849, de l'Artois au Languedoc, du Poitou à la Franche-Comté, je n'entends parler que du petit Jésus par-ci, petit Jésus par-là, qui s'apprête, pour fêter naissance, à aller farcir de friandises et de jouets les sabots et les brodequins de tous les enfants sages – évidemment! – du royaume. Ce qui rend ce petit Jésus aimable aux yeux de tous! C'est pourquoi je vous ai réunis pour vous exposer le projet que je viens de concevoir afin de transmettre un désordre salutaire dans ce désastre qui nous ridiculise. Ils sont venus, ils sont tous là, assis à la grande table, autour du Maître, dans la grotte du troisième sous-sol de l'Enfer où se tient le Grand Conseil des Nuisibles. Parmi l'assistance composée de suppôts et de moindres démons, on reconnaît le brillant Lucifer, Mammon-l'Avare, Béhémot-le-Luxurieux, Léviathan-le-Menteur, Bad, Furfur et les autres. – Il nous faut, reprit le diable, éclipser et pour longtemps ce petit Jésus dont le nom seul me donne le hoquet. Et punir cette France versatile, en la remettant à nos ordres. Mon propos est simple: devenir, Moi, le roi des enfants. C'est Moi qu'ils attendront les nuits de Noël, c'est de Moi dont ils rêveront toute l'année car c'est Moi qui leur apporterai, désormais, des cadeaux! Ce sera le moyen sûr d'acheter leurs petites âmes déjà vénales, de les mettre à jamais en mon pouvoir et de faire d'eux ce que bon me semblera. Je veux qu'ils se bousculent pour grimper sur mes genoux, assoiffés de cajoleries et encouragés par leurs parents, de surcroît !... – Ah! Ah! Je vous vois venir! interrompit Béhémot-le-Luxurieux... – Il faudra ôter vos cornes noires, vos pieds de bouc et votre queue fourchue, conseilla Furfur-le-Gaffeur, sans quoi ils se méfieront et leurs parents aussi... – Évidemment, imbécile! cracha le diable. Pour qui me prends-tu? Je me transformerai en un personnage rassurant et mène jovial... Une sorte de père. Ou, mieux, de grand-père... Voyons ça... Et le voilà qui pianote sur un clavier posé devant lui, ce qui allume une sorte d'écran fixé sur un mur de la grotte. Un appareil de son invention pour mieux synthétiser et matérialiser ses pires intentions afin de désorganiser l'univers. Il clique sur un petit rat de fer relié par un fil à l'appareil et une silhouette humaine se dessine sur l'écran. Un nouveau clic, et le visage d'un homme âgé se précise, souriant dans une épaisse barbe blanche avec moustache et sourcils assortis. Un visage, pour mieux vous le décrire, qui évoque à la fois ceux de Victor Hugo, de David, le roi de pique, et de François Nourissier. Les suppôts suivaient avec un intérêt obséquieux l'apparition de l'image sur l'écran. – Et le costume? demanda Léviathan. Une houppelande se dessina en traits noirs sur le corps du vieux. – Avec de la couleur, insista Léviathan. Le noir effraierait les enfants... Rose bonbon, peut-être? – Non, dit le diable. Trop fade. Ma couleur, c'est le rouge feu. Les enfants aiment le rouge, à cause des fraises et des cerises. La houppelande s'empourpra, bordée d'hermine et accordée à un bonnet et des bottes de même couleur. Puis une hotte d'osier doré, bourrée de jouets, s'accrocha aux épaules du personnage qui souriait sur l'écran, avec un air bonasse. – N'est-il pas rassurant à souhait, mon Père Noël, ricana le diable? Et vous verrez que dans cent cinquante ans et plus, il le sera encore! Et alors, oublié, fini le petit Jésus! II n'y en aura plus que pour le Père Noël! On me suppliera de venir, on m'écrira des lettres d'amour, avec commandes de jouets assorties, évidemment. Et leurs parents n'y verront que du feu! Ah, je suis content! Et tandis que les suppôts et moindres démons applaudissent bruyamment, on voit défiler sur l'écran une image du futur: devant les vitrines très éclairées d'un grand magasin urbain, une foule d'enfants, encouragés par leurs parents, se bousculent pour grimper sur les genoux d'un Père Noël hilare, assis sur un traîneau. Parents qui lisez ce conte, si vous aimez vos enfants, éloignez-les de tout Père Noël de rencontre, vêtu d'une houppelande rouge et armé du plus engageant sourire. (Figaro Magazine) ajouté le 19/12/2002
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Noël: Quel est le sens profond de cette fête qui, pour beaucoup de gens, représente un stress supplémentaire? Bien sûr, tout le monde sait que l'on fête la naissance du bébé Jésus, avec pour berceau une crèche, que sa mère est Marie et son père Joseph – et cela s'arrête souvent là.
En fait, Noël, c'est l'anniversaire de la naissance du deuxième ou dernier Adam. Les paroles citées dans le titre sont une prophétie de David (Ps 40.7-9) que Jésus s'applique comme le rapporte l'épître aux Hébreux (10.5-7): ... en entrant dans le monde, le Christ dit. Tu n'as voulu ni sacrifice ni offrande; mais tu m'as formé un corps. Tu n'as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour le péché. Alors j'ai dit. – Voici, je viens – dans le rouleau du livre il est écrit à mon sujet – pour faire, ô Dieu, ta volonté. Tu m'as formé un corps. Qu'est-ce, sinon une description concise de l'incarnation. Car Noël, c'est la fête de l'incarnation. C'est la naissance la plus importante, la plus significative de l'histoire de l'humanité! La venue du Fils de Dieu dans le monde a une portée incalculable pour le monde. Pour mieux saisir la portée de l'incarnation, nous allons creuser dans la Bible, ce trésor, cette mine de vérités révélées par Dieu au courant de 15 siècles au travers d'une bonne quarantaine d'hommes consacrés à Dieu dont l'Esprit les a inspirés jusque dans le choix des mots. Pour exploiter une mine, il faut creuser, fouiller, aller en profondeur afin d'en dégager les richesses insoupçonnées qui se cachent rien que dans cette petite phrase: Tu m'as formé un corps. Le psaume 8 dit, en parlant de l'homme: Tu l'as fait, allusion aux deux premiers chapitres de la Genèse, d'où il ressort que l'homme n'est pas «devenu» par une lente évolution mais par une création instantanée, par une parole prononcée par Dieu le Créateur (Gen 1.27): Dieu créa l'homme à son image (il n'est pas question d'une forme humaine pré-adamique). Plus loin nous lisons (Gen 2.7): Dieu forma l'homme (litt. «l'adam», traduit par «le glèbeux» dans la version Chouraqui, «adamah» signifiant «terre» ou «glèbe»). Dieu prit donc de la matière qu'il avait créée au commencement, en «forma» l'homme et lui insuffla ensuite l'esprit qui le distingue de la bête. C'est alors qu'Adam, que Dieu avait créé, formé, fait physiquement (les trois verbes sont utilisés dans le texte), devint une âme vivante (l'homme créé à l'image de Dieu ne «descend» nullement d'un quelconque animal). Aucune autre créature fut créée à l'image de Dieu, de sorte que l'homme est bien le point culminant, «la couronne de la création». Je disais au début que Noël fête la naissance du deuxième ou dernier Adam. Voici le texte qui en parle: Le premier homme, Adam, devint un être vivant (une âme vivante). Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant (nous y reviendrons). Le spirituel n'est pas le premier, c'est ce qui est naturel (qui est le premier); Ce qui est spirituel vient ensuite. Le premier homme tiré de la terre est terrestre. Le deuxième homme vient du ciel. (1 Cor 15.45-47) Fêter Noël, c'est fêter ce deuxième homme venu du ciel.
Pourquoi Dieu a-t-il recommencé avec un deuxième ou dernier Adam? – Le premier Adam, en désobéissant au seul commandement négatif (ne pas manger...) s'est empêtré dans le péché il est devenu incapable de vivre de sorte à honorer l'image de Dieu, Dieu ayant servi de modèle, car il avait perdu cette ressemblance. Il est dit de Seth, l'aîné de la lignée messianique, qu'il fut engendré par Adam à sa ressemblance, selon son image, à savoir celle d'Adam, premier homme déchu (Gen 5.3). L'homme né dans le péché, transmis par Adam et Ève, est donc à la ressemblance de cet homme pécheur. Or pécher veut dire précisément «manquer le but», qui était de tout se soumettre sur la terre. Le premier Adam, et après lui tous ses descendants, ont manqué le but que Dieu avait assigné à l'homme. L'homme est donc perdu pour Dieu, produisant des pécheurs, des hommes révoltés contre Dieu et cependant cherchant à tout se soumettre! Même ceux qui voudraient vivre comme Dieu le demande n'y arrivent pas. La situation paraît sans issue. Alors Dieu recommence. Il recommence à Noël: Dieu met en scène le dernier Adam. A première vue, il semble recommencer comme avec le premier: Tu m'as formé un corps. Pourtant le processus est l'inverse du premier. Non pas: former un corps et le vivifier par l'Esprit. Mais: former pour le Fils de Dieu, esprit jusqu'alors, un corps, comme il est écrit: Tu m'as formé un corps, à moi qui suis dès toujours ton Fils; tu l'as fait par le Saint-Esprit qui a fertilisé l'ovule de Marie. Ainsi: le naturel (Adam) est le premier; le spirituel (Christ) vient ensuite. Le texte cité du Psaume 40 dit deux choses:
1. Dieu n'agréait pas les sacrifices offerts sous l'Ancienne Alliance; ils ne pouvaient pas le satisfaire, n'étant que temporaires en attendant le sacrifice que Dieu agrée. L'épître aux Hébreux, qui cite le texte du Psaume 40, dit expressément (10.4): Il est impossible que le sang des boucs et des taureaux ôte les péchés. Suit le passage cité plus haut: C'est pourquoi, en entrant dans le monde, le Christ dit:... Tu m'as formé un corps... Voici, je viens (Noël)... pour faire, ô Dieu, ta volonté. Pour Jésus, pas besoin de sacrifice pour le péché, puisqu'il était exempt de tout péché. Voilà pourquoi il a pu offrir en sa personne, lui le parfait, le sacrifice expiatoire pour nous les imparfaits. 2. Les sacrifices de l'Ancienne Alliance sont remplacés par l'obéissance soumise à la volonté de Dieu. Jésus dit: Je viens faire ta volonté: c'était sa passion suprême! Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé, dit encore Jésus (Jean 4.34).
Quelle est notre passion suprême? Noël, c'est la fête de celui que Dieu a envoyé sur la terre, à qui il a formé un corps; Noël, c'est fêter l'incarnation. – Considérons pour terminer le triple but du dernier Adam. Premier but: Le Psaume 40, mille ans avant l'incarnation, parle de salut en relation avec le Messie. Le premier but de la venue du Fils dans le monde est donc: Sauver l'homme perdu: – en donnant sa vie comme sacrifice pour le pardon de beaucoup (à savoir: ceux qui croient en Jésus-Christ); – en annulant l'acte de condamnation dû à l'état de péché (tout homme est coupable devant Dieu); – en faisant des graciés des enfants de Dieu par la nouvelle naissance opérée par le Saint-Esprit. En résumé: – pardon=grâce justification =libération de la condamnation – vie éternelle donnée avec le Saint-Esprit = libération de la puissance du péché= sanctification
Deuxième but: tout soumettre au dernier Adam. Héb 2.8-9 montre que le Christ a atteint ce but, bien que cela ne soit pas encore manifeste: Tu as mis toutes choses sous ses pieds. En lui (Christ) soumettant ainsi toutes choses, Dieu n'a rien laissé qui reste insoumis. Cependant, nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui soient soumises. Mais celui qui a été fait pour un peu de temps inférieur aux anges, Jésus, nous le contemplons, couronné de gloire et d'honneur, à cause de la mort qu'il a soufferte; ainsi, par la grâce de Dieu, il a goûté la mort pour tous. La totale soumission de toutes choses à Jésus-Christ sera manifeste à l'avènement, la deuxième venue du Fils de Dieu.
Troisième but: l'homme retrouve l'image de Dieu. Rom 8.29 déclare que les enfants de Dieu sont prédestinés à être semblables à l'image de son Fils. À nous, en tant que fils semblables au fils éternel, il est dit: Quand le Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire (Col 3.4), étant appelés à son royaume et à sa gloire (1 Thes 2.12). Le résultat de l'Évangile reçu dans la foi, c'est posséder la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ (2 Thes 2.14). Pierre va encore plus loin: vous remporterez la couronne incorruptible de la gloire (1 Pi 5.4); nous serons «des têtes couronnées» pour régner avec Christ en autorité. C'est là l'aboutissement de l'incarnation. Ce plan de salut conçu par Dieu dès avant la création de l'univers fut révélé longtemps à l'avance aux prophètes de Dieu: Dans le rouleau du livre, il est écrit à mon sujet! Noël avait été prédit: – Le sacrifice du Messie avait été prédit (Es 53). – La justification accordée par grâce sur la base de la foi avait été prédite (Gen 15.6; Rom 3.24). – La nouvelle naissance avait été prédite (Nicodème aurait dû le savoir: Jean 3.8-10). – La soumission de toutes choses au Messie avait été prédite (Ps 8.5-7). – La création d'un nouveau peuple de Dieu avait été prédite (Es 62.12). – L'établissement du royaume éternel avait été prédit (Dan 6.27; 7.18, 27). – La gloire des élus avait été prédite: Ils resplendiront comme des étoiles à perpétuité (Dan 12.3). Oui, tout cela a été rendu possible par l'incarnation, par Noël: la fête la plus importante et la plus significative de l'histoire humaine – notre fête! Prédication prononcée par Jean-Pierre Schneider le 18 décembre 1988 à Sainte-Croix © Promesses 1990 – 1 / No 91 Retour |
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UNE
TRISTE STATISTIQUE DE NOËL Le plus beau jour de l'année Le chant de Noël le plus célèbre est «Douce nuit, sainte nuit» il a été traduit jusqu'à présent en 300 langues et dialectes. Les plats de Noël préférés des Allemands ne sont ni l'oie, ni la carpe. Non, la première place du classement est occupée par les saucisses et la salade de pommes de terre. Dix pour cent des enfants ne passent pas Noël sans dommages psychiques ou psychosomatiques. La raison: l'excitation, la déception et le surmenage. Noël, la fête des blessures. Dans 13 pour cent des familles, on se dispute sous l'arbre de Noël. L'irritation imminente n'ôte cependant rien à la joie. 63 pour cent des Allemands se disent «très heureux» à Noël. Pour eux, cette fête est le «plus beau jour de l'année». La façon dont les Allemands célèbrent Noël est assez stéréotypée. 73 pour cent d'entre eux fêtent la sainte nuit chaque année de la même manière. À l'approche de Noël, l'activité augmente dans les cuisines allemandes. 77 pour cent des mères de famille préparent elles-mêmes les gâteaux de Noël – c'est du moins ce qu'elles disent. La liste des cadeaux que l'on voudrait recevoir existe toujours. Dans 35 pour cent des familles où l'on distribue des cadeaux, on dresse également de telles listes. Mais la première chose que l'on demande, la santé, personne ne peut la donner. Les cadeaux les moins désirés sont les ustensiles de ménage. À la période de Noël, les gens sont dépensiers. L'année passée, seuls 42 pour cent des Allemands ont déclaré qu'ils n'envisageaient pas d'achats. Sans cadeaux, rien ne va. 95 pour cent des Allemands disent que les paquets bariolés constituent l'élément principal de la fête. Seule l'église fait piètre figure. Après la distribution des cadeaux et le repas de fête, une personne sur deux seulement veut encore assister à l'office divin. © Appel de Minuit 12 / 1999 (FOCUS, N° 51/1198) Retour |
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Le lecteur aura pu se familiariser depuis 1984 avec la nouvelle orientation de notre revue. L'état actuel du monde nous confirme dans cette optique qui se préoccupe des courants de la pensée actuelle. Dans un temps où toutes les valeurs éthiques subissent de profondes mutations, voire même s'effondrent, le chrétien doit être d'autant plus conscient de sa mission: son engagement pour le Seigneur Jésus-Christ dans tous les domaines de la vie. L'Occident, à la veille de l'an 2000, ne serait-il pas en agonie? Nous attrapons le vertige à la pensée que l'iniquité de notre vieille Europe pourrait sous peu arriver à son comble pour amener le jugement de Dieu. La cause principale en est «la mort de Dieu» Depuis Descartes, la philosophie vit dans l'autonomie et l'enfermement de la raison humaine sur elle-même «et refuse de raisonner à partir des faits, entraînant dans son sillon la science et la théologie: Si ces disciplines sont aujourd'hui animées d'un esprit d'humanisme et de libéralisme, c'est que Dieu tel qu'il se révèle dans la Bible est absent de leurs considérations. Dieu? Il ne répond plus, il a décroché son téléphone», écrivit Arthur Koestler qui, de désespoir, avait mis fin à ses jours. Et le R.P. Bruckberger de conclure: «Le signe le plus funeste de notre époque est que Dieu est absent et qu'il n'a pas l'air de nous manquer». Cette absence de Dieu se manifeste dans tous les domaines. Claude Imbert, journaliste connu et directeur du «Point», a procédé, avec beaucoup de réalisme et de lucidité, à une excellente analyse sur la décadence de l'Europe occidentale. Agnostique, il ne peut échapper à la constatation que le rejet de l'orthodoxie chrétienne est en train d'amener notre continent vers une mutation inconnue et inquiétante. Il parle «de la fin du monde où l'au-delà et le Dieu chrétien donnaient un sens à une morale individuelle et collective». Il semble que les réalités que recouvrent les termes Dieu trinitaire, péché, rédemption, au-delà, ne soient plus que des notions vagues et lointaines. En revanche, «la science et la technologie se constituent en idéologie et procèdent par une sorte d'expansion totalitaire. L'humanisme, par son arme de vulgarisation, les mass média, a entraîné l'Occident dans un athéisme où l'homme s'est substitué à Dieu et ne se fie plus qu'à sa raison, aux progrès techniques, à la science et à ses propres capacités. Détaché de Dieu, il s'enlise de plus en plus dans la décadence morale. Et les lois s'y adaptent. En Suisse, pays pourtant traditionaliste. le nouveau droit matrimonial voté en septembre 1985 est un exemple significatif de ce processus de corrosion qui détruit la famille en tant qu'institution divine. En France, le nombre des mariages est tombé de 416'000 en 1972 à 312'000 en 1982 alors que la cohabitation hors mariage a presque doublé de 1975 (411'000) à 1981 (710'000). En 1964 encore, le taux de natalité en Europe était de 2,75 alors qu'en 1984 il oscille entre 1, 70 et 1, 75, ce qui entraîne un déclin démographique considérable. D'autre part, il se dessine un accroissement de solitude résidentielle dû aux divorces, à l'égoïsme consommateur sans borne et à une course à la sécurité. En 1982, déjà 47,5 % des Parisiens vivaient seuls contre 32 % en 1954. C'est significatif. Claude Imbert dit avec pertinence que l'homme «des années quatre-vingts» veut de plus en plus qu'on parle de lui, de sa sécurité physique et psychique, de son stress, et de ses rides, de ses vertèbres et de sa séduction, de son bonheur, de sa tension, etc... et qu'on lui parle moins de l'avenir de l'humanité et plus de sa retraite complémentaire... moins des famines d'Asie que de sa «déprime». En fait, son égocentricité mène à une détérioration des relations sociales. Tandis que l'explosion démographique du tiers-monde de Bouddha et de Mahomet prend de l'ampleur, l'Europe ne représentera vraisemblablement plus que 5 % de la population mondiale en l'an 2050, contre 20,6 % en 1800. Claude Imbert parle avec clairvoyance de l'ISLAM «qui s'échauffe à nos portes et qui dispose de Karachi à Dakar, de Ryad à Lagos, de Damas à Rabat, d'une inspiration commune... – Tandis que chez nous l'ordre chrétien vacille... l'Islam reverdit. La sécularisation relative de maintes jeunes nations islamiques doit de plus en plus compter avec l'élan, la ferveur et parfois le fanatisme d'un courant musulman intégriste et remuant, celui qui porte la Libye messianique de Kadhafi ou la théocratie incandescente de l'Iran. Les terrorismes qu'elles fomentent font fi du cher vieux code international des bonnes manières. Le drame interminable d'Israël et le terrorisme palestinien portent à cet égard les emblèmes prophétiques de plus vastes conflits. » Aujourd'hui, il y a 850 millions de musulmans dans le monde. En 1945, quatre états islamiques indépendants existaient; aujourd'hui il y en a 55. En France, le nombre des musulmans (2,5 millions) excède de plus du double celui des protestants. Des centaines de missionnaires musulmans sont engagés pour évangéliser les peuples, alors que dans les pays musulmans les chrétiens rencontrent une opposition fanatique. Nous reproduisons dans ce numéro une lettre «d'évangélisation islamique» diffusée en Allemagne. Cela constitue un véritable défi pour nous chrétiens, car Jésus-Christ est ouvertement rejeté comme Fils de Dieu, la croix de Golgotha méprisée et la Bible supplantée par le Coran. Il ne fait aucun doute que l'esprit de l'antichrist est puissamment à l'oeuvre. Les séductions sataniques se multiplient (2 Thes 2.6-12). L'antichrist serait-il à la porte? Le retour de Christ était l'espérance vivante des premiers chrétiens. Pourquoi en parle-t-on si peu parmi les chrétiens? Pourtant, sa venue est plus proche que jamais (Rom 13.11-14). Toutefois, cette attente du Seigneur ne doit en aucun cas nous détourner de ce qui se passe autour de nous, car en tant que sel de la terre, notre engagement total est indispensable si nous voulons glorifier Dieu. Cet engagement, pratique dans ses retombées, doit être d'abord d'ordre doctrinal. L'Église de Jésus-Christ doit donner un enseignement clair sur: Le Dieu créateur personnel, infini et trinitaire: le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Jésus-Christ le Fils de Dieu: son incarnation, sa divinité et son humanité, sa mort, sa résurrection et son ascension. Le Saint-Esprit: sa personne, son ministère et ses dons. La Bible: Parole de Dieu inspirée, inerrante et infaillible; notre autorité absolue. Le monde invisible: Satan, les anges, les démons. L'homme: sa création, sa chute, son état de pécheur. Le salut: l'oeuvre rédemptrice du Christ, la foi qui sauve, l'élection, la sécurité éternelle des saints. L'Église: universelle et locale; le baptême, la sainte cène, ses ministères. Le retour du Christ: la résurrection des saints et l'enlèvement de l'Église, le jugement du monde, le règne de Christ sur terre. Le dénouement de l'Histoire: la résurrection de tous les morts et le jugement dernier, la vie éternelle pour les uns et le châtiment éternel pour les autres, le règne éternel du Christ sur l'univers entier Ces vérités doivent être défendues avec les armes spirituelles à notre disposition (Jude 3-4; Eph 610-20), car il s'agit d'un combat spirituel contre l'armée invisible du prince des ténèbres qui règne sur les fils de la rébellion (Eph 6 12; 2.1 -2). La terre que l'homme avait la mission de s'assujettir (Gen 1. 28), il la pollue physiquement et moralement. À nous la mission grandiose d'apporter dans ce monde en détresse la Bonne Nouvelle du salut par Jésus-Christ en prenant nos responsabilités comme témoins fidèles du Christ dans tous les domaines de la vie. L'influence chrétienne sur la société a toujours été considérable à travers des hommes et des femmes consacrés tout entiers à Jésus-Christ. En sommes-nous? Henri LÜSCHER © Promesses 1986 – 1 / No 75 Retour----------------------------------------------------------- |
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Il n'y a pas de doctrine politique ou de théorie politique spécifiquement chrétiennes. Il n'y a pas une éthique chrétienne unique, fixée une fois pour toutes, et gardant toujours le même contenu. Ceci est bien plus accentué en ce qui conceme la politique car s'il y a un enseignement éthique explicite dans la Bible, il n'en est pas de même pour la politique. Il est impossible de tirer une Politique de l'Écriture Sainte. Ceci a été fait bien souvent, mais on peut constater que ces essais sont contradictoires car il s'agit toujours de justifier une prise de position politique antérieure: le christianisme devenant un simple moyen de légitimation. D'où l'extrême diversité (contradictoire) de ce que l'on a pu tirer de l'Écriture Sainte. On a pu démontrer la Monarchie (à partir de la Souveraineté de Dieu) ou l'aristocratie (à partir de l'élection) ou la Démocratie (à partir de l'Universalité du Message), le capitalisme (à partir du salut individuel) ou le socialisme (à partir de la justice) et aussi la révolution (à partir de l'Espérance) comme autrefois le conservatisme (à partir de l'ordre voulu par Dieu). En tout ceci il n'y a rien de spécifiquement chrétien. C'est pourquoi on ne peut ni poser la question «Christianisme et politique» (car il n'y a pas de relation doctrinale) ni fonder un parti politique ou un syndicat chrétiens (qui ne peuvent l'être parce qu'ils auraient une doctrine chrétienne, mais seulement, à la rigueur parce qu'ils regrouperaient des chrétiens entre eux. Mais est-ce le rôle des chrétiens dans la société de rester réunis?) Il peut seulement y avoir une recherche d'éthique politique pour des chrétiens: quel comportement la foi en Jésus-Christ provoque dans le monde politique, tel que nous le connaissons? Telle est la seule question possible... L'absence de doctrine politique spécifiquement chrétienne pourrait conduire des chrétiens à se désintéresser de la politique, pour recentrer la vie chrétienne sur la vie privée. C'est ce qui a été souvent fait, et c'est aussi ce que les pouvoirs politiques souhaitent (enfermer la «religion», dans le cercle de la vie privée). Ceci est insoutenable. Tout d'abord parce qu'il est impossible dans la vie chrétienne de dissocier une vie privée et une vie publique. La personne devant Dieu est un tout et on ne peut séparer la participation à la société ou à l'activité professionnelle (qui est politique!). En second lieu parce que nous ne pouvons pas nous désintéresser du monde dans lequel nous sommes placés, et dont nous sommes responsables devant Dieu, ainsi que des hommes au milieu desquels nous vivons. Les exigences de justice de l'Ancien Testament ne sont pas épuisées dans la justification spirituelle en Jésus-Christ: celle-ci implique un engagement pour une oeuvre de justice. Et on ne peut ici non plus dissocier la justice privée et la justice sociale. Enfin, il me paraît évident que l'ordre d'aller dans le monde, parmi toutes les nations, s'adresse à tous les chrétiens, et qu'il s'agit d'aller là où sont les hommes. Ce n'est pas seulement une affaire géographique mais aussi sociologique. Il faut que des chrétiens se trouvent partout où sont des hommes, au milieu et avec eux. (Extrait de «Thèses sur foi chrétienne et politique», écrit en 1995 par feu Jacques Ellul). (J.Ellul) ajouté le 23/02/2001 © Voxdei Retour |
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LA
FOI DANS LA DÉPRESSION. UNE FOI DÉFICIENTE? «Un chrétien ne devrait jamais être dépressif». Certains iraient même jusqu'à dire qu'il ne devrait jamais être malade. Ceux qui pensent cela vivent en dehors de la réalité. Les chrétiens sont des êtres humains et, en tant que tels, ils ont des nerfs et des émotions. Rien dans les Écritures n'indique qu'ils n'auront pas à souffrir les peines communes à toute l'humanité. Ce n'est pas que tout le monde doive être dépressif ou que tous doivent passer par les mêmes expériences, mais suggérer qu'une personne dépressive possède une foi déficiente est une chose cruelle qui témoigne une incompréhension du phénomène. De nombreux mystiques du moyen-âge parlent de «la sombre nuit de l'âme», et on ne peut pourtant pas les accuser d'avoir manqué de persévérance spirituelle, de discipline ou de ne pas avoir assez prié. Abraham traversa une période très sombre, dont il se demandait si elle aurait une fin. Il se demandait s'il verrait jamais la fin de ce tunnel. Il est intéressant de noter que cette expérience fit immédiatement suite à un «sommet» spirituel. Dieu venait juste de lui apporter de nouveaux encouragements. En fait, la dépression d'Abraham semble directement liée au renouvellement de son engagement à suivre Dieu. Si nous sommes conscients de l'existence du combat spirituel, cela ne devrait pas nous étonner outre mesure. Ce sont souvent ceux dont l'expérience chrétienne est superficielle qui vous disent innocemment que la dépression devrait être bannie de la vie du croyant. Satan n'a pas besoin de s'occuper de ceux dont la vie n'est pas une menace pour son royaume. Il s'attaque seulement à ceux qui s'engagent toujours davantage dans ce combat spirituel. Le «maintenant» et le «pas encore» Examinons de plus près l'expérience d'Abraham. Dieu venait juste d'agréer la totale confiance qu'Abraham lui témoignait en le croyant capable de lui donner ce fils qu'il ne pouvait lui-même engendrer. Immédiatement après, dans Genèse 15: 7, Abraham connaît l'expérience que fait tout croyant du dilemme entre le «maintenant» et le «pas encore». Le Seigneur avait dit: «Je suis l'Éternel, qui t'ai fait sortir d'Ur en Chaldée, pour te donner en possession ce pays». Il s'agissait d'un «pas encore», d'une promesse de choses à venir. Mais Abraham répondit: «Seigneur Éternel, à quoi connaîtrai-je que je le posséderai?». Il s'inquiétait à propos du «maintenant», car ce pays appartenait aux Cananéens et se trouvait sous leur contrôle. Abraham ne doutait pas que le Seigneur accomplirait sa promesse, mais il y avait encore beaucoup de chemin à parcourir. Tout chrétien connaît cette tension, car il en fait l'expérience à propos du royaume de Dieu. D'une part, Dieu règne «maintenant» au milieu de son peuple, mais, d'autre part, cette souveraineté divine n'est «pas encore» manifeste dans le monde entier. Il est difficile parfois de croire que ce jour promis finira par arriver. Les forces du mal semblent pour l'instant gouverner le monde alors que le royaume de Dieu semble réduit à quelques petits bastions, quelques «tentes», éparpillés au milieu d'un environnement hostile. Il se peut que, comme Abraham, nous ayons envie de crier à Dieu du plus profond de notre coeur: «À quoi connaîtrai-je que je le posséderai?». Il est étonnant qu'Abraham pousse ce cri d'impatience juste après avoir réaffirmé sa confiance en Dieu; après que celui-ci lui eut donné la leçon des étoiles. Un tel cri semble prouver qu'il a de nouveau perdu confiance en Dieu. Ou bien, pourrait-on aussi interpréter ce cri comme la manifestation d'une foi très profonde, incapable de se contenter d'assurances superficielles. La personne qui a commencé à goûter des grandes profondeurs d'une relation avec Dieu, ne peut que vouloir aller toujours plus loin dans cette direction. Il est donc possible que la foi et non le doute soit à l'origine de ce cri. N'oublions pas, non plus, que le doute lui-même, lorsqu'il est honnêtement exprimé, a son rôle à jouer dans l'expression de la vraie foi. En effet une foi qui n'est jamais assaillie par le doute ne peut être très profonde ou très solide. Abraham demandait une nouvelle assurance à Dieu. Celui-ci lui demandait en retour un nouvel engagement de sa part et la présentation d'un sacrifice qui serait le signe visible de la nouvelle alliance entre lui et son serviteur. Lorsque nous réclamons plus du Seigneur, nous ne pouvons espérer recevoir plus sans avoir aussi à donner davantage de nous-mêmes. Le Seigneur demanda le sacrifice d'une génisse de trois ans, d'un bélier, d'une chèvre, d'une tourterelle et d'un pigeon. «Abraham prit tous ces animaux, les coupa par le milieu, et mit chaque morceau l'un vis-à-vis de l'autre; mais il ne partagea point les oiseaux». À l'époque d'Abraham, des accords étaient souvent solennellement conclus de cette manière. Chaque partie devait passer entre les morceaux vis-à-vis, signifiant ainsi que chacun s'engageait sur sa vie à respecter l'engagement. D'ailleurs, la langue hébraïque utilise le mot «couper» pour désigner l'acte de conclure une alliance. Abraham avait ainsi accompli sa part. Notre mentalité de «l'instantané» Le temps s'écoula et rien ne se produisit. Abraham dut protéger les carcasses contre les oiseaux de proie et cela le tint occupé toute la journée. Probablement épuisé par cette garde, il s'endormit. C'est alors qu'une profonde dépression vint s'abattre sur lui. La Bible dit qu'une «frayeur et une grande obscurité vinrent l'assaillir». Il entendit Dieu prophétiser l'avenir de son peuple et dire que celui-ci vivrait dans un pays ne lui appartenant pas, où il serait soumis à l'esclavage et à l'oppression. Cette prophétie perturba complètement son sommeil et le laissa plus épuisé qu'avant. Et il n'avait toujours pas de nouvelle assurance! Avez-vous jamais ressenti ce qu'Abraham éprouva ce jour-là? À la recherche d'une nouvelle assurance et d'une relation plus profonde avec Dieu, vous avez préparé le sacrifice et tout disposé bien en ordre sur l'autel de votre coeur. Vous avez ensuite dû défendre votre offrande contre les hordes de doutes, de critiques et de moqueries qui venaient l'assaillir jusqu'à ce qu'épuisé par l'attente, vous tombiez endormi. Et pourtant il ne se passe rien; les cieux restent de plomb; il semble alors que Dieu a quitté ce monde. Où est le feu provenant du ciel? Pourquoi offrir ce sacrifice s'il n'est pas agréé? L'obéissance rencontre le silence. Tout est prêt et pourtant rien ne se produit. Nos problèmes au vingtième siècle découlent en partie de notre mentalité de «l'instantané» – café instantané, repas instantané, cure instantanée – tout nous pousse à penser en termes d'instantané. Les chrétiens, les évangéliques en particulier, n'échappent pas à cette tendance. Ils se sont même emparés des formules et des clichés à la mode qui nous assurent de leur succès. Ainsi, nos librairies regorgent de livres pleins de réponses simples à des problèmes compliqués. On nous assure que, si seulement nous faisons scrupuleusement A, B puis C, et enfin D, alors forcément E et F se produiront. Nous oublions que nous avons affaire à Dieu. Ayant perdu tout sens de crainte respectueuse et de majesté à force de vivre dans un monde où toute forme de hiérarchie est anathème, nous avons tendance à sombrer dans une mentalité «presse-bouton». Si nous faisons ceci, alors Dieu fera forcément cela. Mais le Seigneur n'est pas lié par les actions des hommes, ni ne se laissera-t-il asservir par eux. Il est Dieu. Assurément, il nous a donné des principes à suivre qui sont valides pour toutes les époques et il tient ses promesses en tout temps, mais il n'est pas obligé d'agir comme ou quand nous le désirons. Il est le Seigneur et agira comme il lui plaira. Il n'est pas à nos ordres, mais c'est nous qui sommes aux siens. Aussi, peut-il arriver que nous ayons accompli tout ce qui reposait en notre pouvoir et que nous devions quand même attendre son bon vouloir. L'inévitable souffrance Abraham ne pouvait espérer voir s'accomplir les promesses de Dieu tant qu'Israël n'existerait pas en tant que peuple; tant qu'il ne serait pas suffisamment malheureux dans ce pays d'Égypte pour accepter volontiers, en réponse à l'appel de Dieu, de se lancer dans l'exode. En d'autres termes, la réalisation des plans de Dieu pour Abraham supposait la participation de nombreuses autres personnes en dehors de lui. Dieu ne tient pas seulement compte de notre petite personne dans ses plans pour le monde. Ce que nous attendons parfois impatiemment qu'il fasse en nous ou pour nous ne peut se réaliser tant qu'il n'a pas encore intégré telle ou telle autre personne dans ses plans, et cela peut prendre du temps. Aussi devons-nous, comme Abraham, attendre. Épuisé par l'attente, Abraham s'endormit et traversa une terrible dépression. «L'espoir trompé rend le coeur malade», dit le proverbe. Les coeurs malades sont souvent des coeurs fatigués qui ne présentent aucune résistance face à la dépression. Attendant le feu, Abraham trouva la frustration, l'obscurité et une promesse d'esclavage. Avec l'oppression pour toute perspective d'avenir, il était en train d'apprendre que «c'est par beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu» (Actes 14:22). Aujourd'hui, en Occident, les chrétiens préfèrent ignorer cela et bannir l'idée même de souffrance de leur vie et de leur enseignement. Nous vivons dans un monde acharné dans la recherche du plaisir, de la sécurité, des divertissements et de l'épanouissement personnel et où le désordre provoqué par la souffrance est inacceptable. Même dans les milieux chrétiens, nous ne promettons aux nouveaux convertis que la joie, la libération de leurs problèmes et une vie plus simple. Il leur faut sourire parce que «Dieu vous aime», mais nous oublions de leur dire que Dieu châtie ceux qu'il aime réellement. La joie se réduit à la bonne humeur insouciante. Lorsqu'arrivent les souffrances, avec elles viennent la désillusion et le sentiment que Dieu nous a abandonnés. Nos frères et soeurs en Russie, en Europe de l'Est, en Chine, au Vietnam et au Cambodge sont plus au clair que nous sur le sujet de la souffrance. Privés de tous les soutiens et de tous les privilèges dont nous jouissons en Occident, ils ont dû redécouvrir la «communauté des souffrances de Christ» comme une expérience nécessaire qu'il ne faut pas redouter. Le Seigneur dut attendre des années avant qu'Abraham soit capable de comprendre cette leçon. Ce fut la même chose pour les disciples. Le Seigneur dut leur dire: «J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant» (Jean 16: 12). Il y a un temps pour tout. La patience doit se développer, la foi doit se consolider. Dieu dispose de l'éternité pour accomplir ses plans. Pourquoi devrait-il se dépêcher? Dieu permet peut-être que nous souffrions de dépression maintenant car il savait que nous n'aurions pu la supporter plus tôt, et peut-être veut-il à travers cela nous apprendre les choses que nous ne pourrions comprendre sans passer par cette expérience. Abraham aurait-il pu comprendre vraiment la signification de l'esclavage sans connaître l'obscurité? Il n'y a pas de réponses rapides ni faciles, même dans la vie chrétienne. Dieu nous fait de merveilleuses promesses, mais elles ne s'accomplissent pas toujours sans difficultés. La vie est une chose sérieuse. La souffrance n'était pas quelque chose qu'Abraham voulait mais qu'il devait connaître. En apprenant ce qu'elle était, il découvrait en même temps certains des secrets de l'univers. Ainsi, Pierre disait aux saints persécutés de son époque qu'ils ne devaient pas s'impatienter malgré leurs souffrances, ou les considérer comme vaines, et qu'ils ne devaient pas non plus s'irriter de ce que le royaume tarde à venir (Il Pierre 3:8-9). Le royaume viendrait mais seulement après que tous soient parvenus à la repentance. Une perspective éternelle Au milieu de ce cauchemar, le Seigneur fit clairement savoir à Abraham qu'il irait en paix vers ses pères et serait enterré après une heureuse vieillesse. Néanmoins, il ne verrait pas s'accomplir ses plus grands espoirs durant sa vie. D'autres facteurs rendaient cela impossible. Dieu lui demandait de considérer ces promesses dans une perspective éternelle. C'était beaucoup demander au pionnier de la foi! Il était sorti de son pays pour prendre possession d'un autre pays qui lui avait été promis en héritage. Il devait maintenant accepter le fait que l'accomplissement de la promesse aurait lieu bien au-delà de sa vie terrestre. Parfois le Seigneur doit nous faire passer par des jours de ténèbres afin que notre vision prenne en compte l'éternité où se trouvent les véritables accomplissements. Nous avons bien plus de raisons que n'en possédait Abraham pour nous inciter à persévérer. Nous avons la résurrection du Seigneur qui nous assure que nos peines ne sont pas en vain. Même si le Seigneur ne revient pas durant notre vie terrestre, nous avons un espoir déjà confirmé par quelque chose de concret. Malgré tout, toute personne appartenant au peuple de Dieu doit, dans une certaine mesure, posséder la patience des saints qui voit au-delà des difficultés immédiates jusque dans les gloires de l'éternité. Mais cela demande parfois la souffrance ou la dépression pour ouvrir nos yeux à la véritable espérance. Finalement, il est encourageant de voir que Dieu finit par agréer le sacrifice qu'Abraham avait préparé avec tant de soin. «Quand le soleil fut couché, il y eut une obscurité profonde; et voici, ce fut une fournaise fumante, et des flammes passèrent entre les animaux partagés» (Gen. 15:17). Dieu scella l'alliance et donna à Abraham cette nouvelle assurance dont il avait tant besoin. Le sacrifice était agréé et les promesses garanties. Les paroles du Seigneur au verset 9 étaient maintenant confirmées par le feu du Seigneur du verset 17. De façon similaire, en tant que chrétiens nous sommes conscients du fait que la nouvelle alliance fut scellée à l'ombre de la croix «dans son sang», et chaque fois que nous prenons la Cène, nous recevons à nouveau l'assurance que cette alliance ne peut être brisée. Peut-être aurons-nous à affronter de nombreuses dépressions, mais le Seigneur dut affronter Gethsémané. Si Abraham pouvait attendre patiemment la réalisation de ses espoirs, nous pouvons sûrement faire de même. Denis Lane: Avec confiance vers l'inconnu - Europresse, pp. 71-76 (avec l'autorisation de l'Éditeur) (Les sous-titres sont de la rédaction de la B.N.) © La Bonne Nouvelle No 4 / 1990 Retour |