SIBÉRIE:
RÉCIT DES CONDITIONS DE VIE EFFROYABLES D'UN MISSIONNAIRE
Un frère missionnaire domicilié en Sibérie nous relate les conditions dans lesquelles il vit: «Effectivement, les conditions de vie ne s'améliorent pas, partout règne un chaos extrême; la criminalité augmente de plus en plus, 120 000 prisonniers de toutes sortes viennent d'être libérés, une crise latente couve dans le pays, la misère gagne chaque jour du terrain, et le froid qui arrive n'arrange pas les choses surtout chez les pauvres gens. La neige tombe abondamment du mois d'octobre au mois de mai sans discontinuer; le thermomètre descend à -50°. On m'a subtilisé mon véhicule et brûlé tout mon matériel de mission, un conteneur de Bibles et de littérature. Nous recevons régulièrement des menaces de mort. Le danger nous guette à chaque coin de rue. Notre seul refuge dans ces temps de crise, c'est la prière car nous vivons constamment sous la pression et dans l'angoisse. Il y a beaucoup de gens qui quittent la Sibérie à cause de la discrimination, de leur attachement au Seigneur et de leur foi, ils sont poursuivis pour leur assiduité, leur maison et leur voiture sont brûlées. Dans les écoles, les enfants se font insulter et battre pour leur conviction religieuse par les enfants orthodoxes, jetant sur leur propre religion l'opprobre quand ils attaquent ceux qui ne sont pas de leur profession de foi. Une pression morale s'exerce partout et nous en savons quelque chose. Notre Église est très menacée. II peut prochainement s'instaurer une poursuite contre toutes nos institutions. On m'a déjà repéré et les autorités voulaient m'incarcérer si je n'arrêtais pas mon travail d'évangélisation parmi les jeunes étudiants. C'est précisément parmi eux qu'il y a le plus de désemparés et de désespérés mais aussi une volonté et une soif de croire en Jésus. Priez avec nous et pour nous afin que le Seigneur nous garde fermes dans la foi et toujours vaillants pour le servir. Votre frère en Jésus.» (Pour sa sécurité, son nom n'est pas publié) Abonnez-vous au bulletin de la Communauté de Secours aux Églises Martyres CSEM - Case postale 1333 CH-1211 Genève 1 (Suisse) (AEM) ajouté le 10/04/2001
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TERRAIN
DUR. CONVERSIONS RAPIDES? Ces deux choses vont-elles ensemble? Quand chez nous, lors d'une évangélisation, à peine quelqu'un se convertit, quand des témoignages de la foi libératrice en Jésus-Christ se soldent par un refus, des chrétiens parlent souvent de «terrain dur». On veut exprimer par là que dans cet environnement on n'enregistre généralement que peu de fruits. Donc là où l'on ne compte que peu de décisions pour Christ, où nous n'assistons que rarement à une nouvelle naissance et où l'Église de Jésus ne se développe que lentement, là nous trouvons que le terrain est vraiment dur. Est-ce que cela correspond à la pensée du Seigneur? Récemment j'ai lu un article du créationniste Dr. Henry M. Morris, parlant du «danger des conversions rapides». Dans ce contexte, j'évoquais une parole de Jésus qui se trouve dans l'Évangile de Marc: «Ceux qui ont reçu la semence dans les endroits pierreux, ce sont ceux qui entendent la parole et la reçoivent aussitôt avec joie, mais ils n'ont pas de racine en eux-mêmes; ce sont les hommes d'un moment; et dès que survient la tribulation ou la persécution à cause de la parole, ils y trouvent une occasion de chute». (Marc 4: 16-17) Ici Jésus associe «terrain dur» et «conversions rapides». Le terrain a la dureté de la roche, seul un peu de terre le recouvre. La semence répandue lève vite, mais sous l'ardeur du soleil la petite plante se dessèche rapidement, car ses racines ne sont pas profondes. (comp. versets 5 et 6) À ces paroles, comme à tout ce que disent les Saintes Écritures éternellement valables, nous devrions prêter une attention scrupuleuse. Marqué par l'Esprit du présent siècle, on donne de nos jours plus d'importance au grand nombre qu'à l'action du Saint-Esprit, et cela même dans les églises et les oeuvres de professants. Aujourd'hui j'apprends par le courrier le «succès remporté par une évangélisation planétaire qui, par satellites et TV, a été retransmise en mars dernier pendant 5 soirs en 185 pays et 3 000 localités: presque un million de personnes se seraient converties. Chiffres impressionnants qui paraîtront peut-être dans le «Livre des Records». Mais combien de ces noms se trouveront dans le Livre de Vie? Nous nous réjouissons, certes, de tout coeur pour chaque personne qui trouve la foi vivante en Jésus-Christ et la paix avec Dieu, par l'action du Saint-Esprit. C'est dans ce sens que nous prions et rendons témoignage. C'est aussi ce qu'espèrent nos Églises et c'est le but de nos oeuvres missionnaires. L'objectif de l'oeuvre missionnaire «Le Messager de la Paix» est le même: que le précieux Évangile, auquel il n'y a aucune alternative (Actes 4: 12), porte des fruits qui demeurent pour l'Eternité. Et dans ce passage, le Seigneur nous ouvre les yeux sur la réalité telle qu'Il la voit: des conversions rapides sont loin d'être le critère d'un sol fertile! C'est justement sur un sol rocailleux que se produisent les conversions rapides; mais bientôt ceux qui ont accueilli la parole du Seigneur, «d'abord avec joie», se détournent de la foi et retombent. En suivant le Seigneur tout chrétien subira le «vent contraire»: moqueries et railleries, tentation et résistance, mépris ou même persécution. Alors se manifeste la profondeur des racines; alors se révèle la vraie nature du sol; alors la foi sera mise à l'épreuve. Combien nous souhaitons que des personnes que nous côtoyons se tournent réellement vers le Christ, qu'elles fassent leurs preuves en suivant Jésus, qu'elles restent fidèles même alors «que survient une tribulation ou une persécution à cause de la Parole». Ne nous laissons pas abuser à la vue de chiffres sensationnels. Ne mesurons pas le «succès» à l'échelle des chiffres, car notre Seigneur attend d'abord la fidélité, fidélité dans les petites choses, fidélité dans la constance et la persévérance, dans l'obéissance et dans la dépendance quotidienne vis-à-vis de Lui. Où sont aujourd'hui les chrétiens qui, dans une consécration totale de l'esprit, de l'âme et du corps, obéissent à la Parole de Dieu? Où sont ceux qui, en réponse à une vocation claire, dans leur amour pour Jésus, lui offrent d'authentiques sacrifices de consécration en recherchant fidèlement la gloire de Dieu? Là aussi nos églises se trouvent sérieusement interpellées, que ce soit pour l'évangélisation locale ou le travail missionnaire à l'Est comme à l'Ouest: Allons-nous évaluer le fruit en chiffres? («Mouvement de Croissance des Églises»). Ou bien semons-nous en toute fidélité et consécration la bonne semence de la Parole, sachant que Dieu seul «fait croître» II Cor. 3:7)? C'est Lui qui produit le fruit qui demeure véritablement, et pour cette raison c'est à Lui seul que revient toute la gloire! Jésus nous met en garde contre un fruit qui éclôt rapidement sur un sol rocailleux. C'est pourquoi l'apôtre tenait à ce qu'on soit «enraciné et fondé en Christ, et affermi par la foi» (Col. 2: 6-7). Nous avons besoin de ce fondement si nous voulons être aujourd'hui préservés de la multiplicité des doctrines erronées et particulières; cet ancrage est un témoignage d'une authentique nouvelle naissance produite par le Saint-Esprit. Prions ensemble pour que notre Seigneur Jésus-Christ daigne continuer d'agir puissamment, de manière à offrir un tel fruit à notre témoignage, ici en Europe occidentale, et là-bas à l'Est, où l'ouverture semble plus grande. Le Seigneur est le même à l'Est comme à l'Ouest, hier, aujourd'hui et éternellement. Quel privilège de lui appartenir et de pouvoir le servir! Reinhard Möller, pasteur d'une Église Évangélique Libre à Aesch (Bâle Campagne) © Bonne Nouvelle 1/96
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«Bonjour, mon ami Albert! Nous ne nous sommes plus vus depuis tout un temps! Tout va-t-il bien?» – «Oui, merci; formidablement bien! Tu sais, je suis un véritable paquet d'énergie; quand j'entreprends quelque chose, c'est pour le réaliser. De nos jours, il faut s'impliquer à fond. Rien ne sort de rien. Ce n'est pas sans raison que j'ai été choisi pour siéger au conseil d'administration de XY. Il s'ouvre là pour moi de nouvelles possibilités de grimper des échelons. Ce qui me manque encore après avoir été élu au parlement, c'est davantage de voix qui m'aideraient à réaliser mes idées politiques en vue de résoudre le problème du marasme économique.» – «Mon cher ami, il te manque cependant quelque chose d'autre: Jésus!» – «Te voilà encore! Qu'est-ce que tu entends exactement par là?» – «Et bien, c'est que dans ton existence, il te manque l'essentiel; tu passes à côté de la vraie vie. Seul Jésus peut t'aider! Jadis, mon grand principe était: «Sois toi-même l'artisan de ton propre bonheur!» Mais tout n'est pas faisable. Heureusement! On bute contre des limites. En fin de compte, le grand bonheur ne se situe pas dans la réalisation des buts matériels que l'on s'est fixés, mais bien dans le fait de trouver Celui qui veut notre rédemption éternelle. Ce n'est qu'ainsi que nous pouvons être en bénédiction pour notre prochain. Cher Albert, toi aussi, tu as besoin de Jésus comme conducteur de ta vie. Sans Lui, elle n'a finalement pas de sens. Le Seigneur a adressé cette parole à un homme riche: «Insensé, cette nuit même, ton âme te sera redemandée; et ce que tu as préparé, pour qui sera-ce?» (Luc 12, 20). Et écoutons-Le dire à Ses disciples: «Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu» (Matth. 6, 33). Je dois partir. Je te souhaite le grand bonheur de trouver le bon chemin nouveau qui mène au royaume des cieux, et de t'y engager – ce chemin nous est indiqué par l'Écriture sainte.» – «Bonjour, mon ami Bernd! Tout va-t-il bien?» – «Comment peux-tu poser une question aussi stupide? Tout va de travers! Rien, absolument rien ne tourne rond. Je vais recevoir mon préavis de licenciement, alors que précisément maintenant je me trouve dans une impasse financière. Quant à ma santé, elle est loin d'être brillante. Le docteur pense qu'outre des problèmes d'ordre physique, mon état psychique laisse à désirer. Ma femme me reproche également de ne rien faire de bon. Il me faudrait gagner un gros lot au Lotto pour être renfloué.» – «Mon cher Bernd, ce n'est pas un gain au Lotto qui t'aidera, mais Jésus seul! Il peut transformer ta vie de fond en comble. Par amour pour toi, Lui, le Fils de Dieu, est devenu pauvre et Il a offert Sa vie en sacrifice à Golgotha pour pouvoir t'enrichir. Il est venu dans ce monde pour nous purifier de nos péchés. Plus encore: Il secourt dans le besoin et, tout premièrement, Il veut nous conduire dans le bon chemin, celui d'une vie heureuse. Bernd, toi-même, tu ne peux le réaliser. Confie ta vie à Jésus, et tu verras comme Il prendra soin de toi. Ne te crispe pas dans tes problèmes et ta détresse. Jésus veut t'aider, mais Il désire avoir autorité sur ton coeur et sur ta vie entière! Tu trouveras des directives et du secours dans la Parole de Dieu, qui est une merveilleuse lettre d'amour adressée aux humains. Ainsi, il y a, par exemple, cette précieuse promesse: «Invoque-moi au jour de la détresse, je te délivrerai et tu me glorifieras» (Ps. 50, 15). Oui, adresse-toi à Lui avec foi, car Lui seul, Jésus, peut t'aider!»
Qui que vous soyez, cher lecteur, chère lectrice: Jésus seul peut vous offrir une vraie vie de plénitude et vous conduire à la félicité éternelle! Burkhard Vetsch
© Appel de Minuit 06 / 1999 Retour |
UN
ÉVANGÉLISTE DE 14 TONNES 1/2 TRAVAILLE EN BELGIQUE Depuis 1987 il sillonne les routes de Belgique, proclamant le message de l'Évangile de Jésus-Christ. Ce camion évangéliste, baptisé «Le Voyageur», est à l'oeuvre sous le couvert de la Mission Evangélique Belge. C'est dans la tête d'Étienne Bracke que l'idée d'utiliser ce camion comme outil d'évangélisation a germé. Chaque jour, alors qu'il se rendait à son travail, il voyait en bordure de l'autoroute un semi-remorque à vendre. Ce poids lourd était aménagé en camion-exposition spécial. Étienne Bracke rêva de voir ce camion utilisé pour promouvoir l'Évangile plutôt que divers produits. Il le voyait servir à l'évangélisation en plein air, utilisé comme salle de projection ou coffee-bar mobile. Il parla de cette idée autour de lui. Bientôt, grâce aux dons de chrétiens des États-Unis, de Hollande et de Belgique, le rêve d'un automobiliste mal réveillé devint une réalité imposante. Depuis trois ans déjà, «Le Voyageur» et son équipage (cette année ils sont quatre) épaulent les Églises de Belgique dans leurs efforts d'évangélisation. Au fil de ces 36 mois, «Le Voyageur» a accumulé des kilomètres, et les équipiers ont stocké des souvenirs. Hal Nesbitt, le responsable de l'équipe, parle avec émotion de leur participation à l'effort de l'Église internationale de Louvain-la-Neuve. Il explique: «L'Église avait organisé une chaîne de prière qui durait toute la journée. Bien des membres de cette communauté jeûnaient. À la fin de la semaine d'évangélisation, nous avons enregistré 18 décisions pour Jésus-Christ et avons dénombré 45 personnes désirant maintenir le contact avec l'Église». Depuis 1987, «Le Voyageur» a participé à bien des efforts et à bien des campagnes. Mais il s'est rapidement révélé que ses services étaient peu demandés durant l'hiver. «Le Voyageur» acceptait mal ce chômage technique saisonnier. Afin de lui éviter une dépression annuelle, ses responsables ont songé à installer à son bord une exposition sur l'histoire de la Bible. Cette expo-Bible serait ensuite mise à la disposition des écoles de Belgique. Hal se souvient du jour où il essaya d'obtenir son premier rendez-vous dans une école. «Tandis que l'équipe priait dans la pièce d'à côté, je téléphonais aux écoles en suivant dans l'annuaire la liste des établissements d'enseignement. J'ai demandé à parler au directeur de l'Institut Saint-Joseph en me disant qu'il serait sûrement trop occupé pour me parler. Mais le Seigneur nous a aidés car il a pris le téléphone, a écouté mes explications et nous a invités pour le mercredi suivant. Après l'Institut Saint-Joseph, il y eut un effet boule de neige': beaucoup d'écoles ouvrirent leurs portes, si bien qu'aujourd'hui plus de 10 000 jeunes ont visité l'expo-Bible». «Le Voyageur» est maintenant en cours d'aménagement pour les efforts d'évangélisation de cet été. Il passera les trois premières semaines de juillet à Arlon et la quatrième à Chapelle-lez-Herlaimont. Il sera bien entendu accompagné de ses quatre équipiers: Hal, François, Jamie et Françoise. Les équipiers consacrent une ou deux années de leur vie à ce ministère d'évangélisation. Pour plusieurs, septembre marquera la fin de cette année. D'autres viendront les remplacer afin que «Le Voyageur» puisse continuer son oeuvre. Françoise, la seule Belge de l'équipe, explique que lorsque quelqu'un est intéressé par ce travail, «la première chose à faire est d'en parler aux responsables de sa propre Église puis de se mettre en contact avec le responsable du ,Voyageur' (Hal Nesbitt, 10, rue de l'Église, B-4600 Chênée) pour obtenir toutes les informations nécessaires. Bien entendu cela ne se décide pas en une heure ni même en une journée, car il faut remettre cela entre les mains de Dieu. Il ne faut pas oublier que c'est Dieu qui appelle». En effet, c'est Dieu qui appelle! Remercions-Le d'avoir appelé «Le Voyageur» et son équipage et souhaitons-leur bonne route sous le regard de Dieu. Daniel Liberek © AVÈNEMENT Juillet/Août 1990 Retour |
L'ANNÉE
SABBATIQUE ET L'ANNÉE JUBILAIRE
Beaucoup de peuples anciens laissaient de temps en temps leurs terres en jachère. Comme toujours dans la Bible cette coutume reçoit une explication théologique. Dieu seul est propriétaire de la Terre qu'il donne à son peuple. Celui-ci ne sera vue son métayer, son locataire, et certaines prescriptions de la Loi seront là pour le lui rappeler périodiquement. Parmi celles-ci les dispositions concernant l'année sabbatique et l'année jubilaire sont les plus significatives: «La Terre m'appartient et vous n'êtes pour moi vue des étrangers et des hôtes» (Lévitique, chap. 25, vers. 23 ). Ce passage est un texte-clef pour comprendre la législation ici évoquée. Ce qui e été dit du Sabbat hebdomadaire est valable pour l'année sabbatique. Dans cette interruption imposée de l'activité humaine, il y a un rappel de ses limites, une invitation au respect de la nature, ici de la terre et de la végétation, de l'humanité sans doute, mais aussi des animaux, une sorte d'aération, de respiration psychologique. Elle permet à l'homme de prendre de la distance par rapport à ses activités et à ses réalisations afin de ne jamais perdre de vue sa dépendance vis-à-vis de Dieu et tout ce qui le dépasse (Exode, chap. 23, vers. 10-11 ). En effet à l'issue de l'année sabbatique, le Deutéronome (chap. 31, vers. 1013) prescrit une lecture solennelle et publique de la Tara, ce qui montre bien qu'il faut considérer l'activité spirituelle comme le fruit et l'aboutissement de cette année de loisirs. La libération des esclaves (hébreux) Le produit spontané de cette septième année est abandonné aux domestiques, aux étrangers. Mers comme le fait de laisser les champs en jachère toute une année risquait de provoquer la famine, Dieu promet que la moisson de la sixième année sera suffisante pour trois ans: c'est un appel à la confiance en la Providence. Cette année sabbatique est aussi une année de rémission, de libération: l'esclave hébreu doit être libéré (Exode, chap. 21, vers. 2-6). La tolérance de l'esclavage pouvait amener un groupe entier de la société à une existence d'exploité. C'est ce qui s'est passé partout dans l'antiquité et encore de nos jours là où subsiste l'esclavage sous une forme quelconque. La loi du Sinaï prévoit sa libération automatique après six ans au plus, s'il ne s'y refuse pas lui-même, et son maître lui assure des moyens suffisants de subsistance. L'année jubilaire – tous les cinquante ans – dérive elle aussi de la notion du Sabbat. Elle est en elle-même une année sabbatique, la dernière d'un cycle de 7 années sabbatiques. Elle constitue l'apogée de la «pyramide du repos». Tout peut alors recommencer pour tous Ce cycle introduit dans la société hébraïque la notion de retour, de compensation et de recommencement. Aucun état social, aucune condition, aucune activité, aucune aliénation ne peuvent être définitives. Le travail a ses limites, l'esclavage ses bornes, les prêts et les dettes, les ventes et les achats, leur annulation et leur rémission. Comme pour l'année sabbatique, il faut laisser reposer les champs mais de plus il faut restituer à leur ancien propriétaire ou à ses héritiers tous les terrains, toutes les maisons, bref tous les biens immeubles qui ont pu être aliénés au cours des années précédentes. Les relations entre débiteur et créancier sont ainsi privées de leurs conséquences funestes. L'inévitable dégradation sociale du débiteur ne peut être que de durée limitée. Saint Thomas voit dans ces dispositions un des aspects les plus intéressants de la Loi du Sinaï, car ces dispositions évitaient l'accaparement progressif de la terre par quelques-uns. On sait combien ce phénomène sociologique et économique est à l'origine de situations dramatiques dans beaucoup de pays sous-développés, même si ce programme d'équilibre fut très imparfaitement observé et réalisé, il semble bien qu'Israël ne connût guère de crise sociale résultant de la propriété terrienne. Le jubilé développait ainsi la notion de patrimoine national et communautaire et s'opposait à la naissance d'une grande propriété aux dépens des petits propriétaires. Il corrigeait en même temps les hasards et les aléas de l'existence. Le propriétaire obligé par la malchance à céder ses terres ne se voyait pas exposé pour toujours à la misère. La famille retrouvait son patrimoine et pouvait espérer, en l'exploitant, retrouver l'aisance. Les paysans hébreux apprenaient ainsi que l'idéal de l'existence humaine n'est pas dans l'accroissement indéfini ou dans la sauvegarde jalouse de la propriété, mais dans l'ouverture aux autres et dans la fidélité à Dieu, dussent-elles s'accompagner de sacrifices matériels très lourds. Même si tout cela n'a jamais été pleinement ni universellement observé en Israël, les idées sous-jacentes à cette législation n'en demeurent pas moins étonnantes et dignes d'éclairer les problèmes économiques et sociaux les plus ardus et les plus contemporains. C'est en outre l'amorce sociologique et historique de l'idée de rachat et de rédemption qui prendra bien d'autres dimensions tant dans la pensée juive que chrétienne. © En ce temps-là, la Bible No 14 pages III-IV Retour |
LA
SIGNIFICATION DE L'ANNÉE SABBATIQUE ET DE CELLE DU JUBILÉ
POUR LA RÉDEMPTION AVEC LES FÊTES AUTOMNALES
Les ordonnances relatives à l'année sabbatique et à celle du jubilé sont étroitement liées aux fêtes de l'automne. Tout le chapitre 25 du Lévitique est consacré aux détails de l'application pratique de ces organisations économiques et sociales. Les versets les plus importants se trouvent en Lévitique 25, 4 et 8-10: «Mais la septième année sera un sabbat, un temps de repos pour la terre, un sabbat en l'honneur de l’Éternel: tu n'ensemenceras point ton champ, et tu ne tailleras point ta vigne. ... Tu compteras sept sabbats d'années, sept fois sept années, et les jours de ces sept sabbats d'années feront quarante-neuf ans. Le dixième jour du septième mois, tu feras retentir les sons éclatants de la trompette; le jour des expiations, vous sonnerez de la trompette dans tout votre pays. Et vous sanctifierez la cinquantième année, vous publierez la liberté dans le pays pour tous ses habitants: ce sera pour vous le jubilé; chacun de vous retournera dans sa propriété, et chacun de vous retournera dans sa famille.» La mise en vigueur de l'année sabbatique et de celle du jubilé correspond à celle du Yom Kippour (v. 9), et non à celle du Yom Truah (Rosh Hashana), au cours de laquelle on sonnait de la trompette. La proclamation de l'année du jubilé avait un caractère tout à fait particulier: en effet, on jouait de la trompette dans tout le pays une fois par tranche de cinquante années. Cette ordonnance importante pour l'ensemencement et la moisson, qu'on laissait au repos tout un an lors de l'année sabbatique et même deux ans lors de l'année du jubilé, conduisit après la destruction du Temple à ceci: on situa le début de l'année en automne et on fit de la cinquième fête, la fête des trompettes, celle du Nouvel an (en hébreu: Rosh Hashana). Les ordonnances bibliques concernant l'année sabbatique et celle du jubilé sont si nettes et révolutionnaires qu'elles n'ont jamais été respectées correctement. Après le retour de Babylone, l'année jubilaire n'a même pas été observée; on n'en tenait, en conséquence, plus compte. Il se fait ainsi que le calcul juif actuel des années sabbatiques ne correspond plus aux prescriptions divines, la cinquantième année n'étant plus comptée depuis lors. L'institution de l'année sabbatique et de celle du jubilé devait préserver le pays du contingentement économique et le peuple de l'appauvrissement et de l'esclavage. Alors que la protection de l'environnement et l'assistance sociale revêtent présentement une telle importance, l'ordonnance divine concernant les temps anciens semble si révolutionnaire qu'elle ne paraît pas applicable en Israël aujourd'hui non plus. Pourtant, cette prescription devait servir à la protection du peuple. C'est pourquoi la propriété foncière ne pouvait jamais être vendue, mais le terrain retournait la cinquantième année aux premiers propriétaires. Le même règlement valait aussi pour les esclaves. Quant à la fête du Yom Kippour (le grand jour des expiations), nous avons déjà affirmé qu'il parle prophétiquement du retour du grand souverain Sacrificateur Jésus-Christ, venant du céleste sanctuaire pour établir le royaume de Dieu (voir, à cet égard, l'article paru dans le journal de septembre). L'année jubilaire, proclamée par des trompettes tous les 50 ans dans tout le pays le jour du Yom Kippour, présente des indications prophétiques nettement plus claires. Au retour de Jésus-Christ comme Messie, toutes choses seront rétablies conformément au plan original de Dieu quand Il créa la terre comme paradis. La paix ne régnera pas seulement parmi les hommes, mais également dans la nature, comme Ésaïe l'a vu dans une vision du chapitre 11: les bêtes sauvages seront paisibles et douces. Selon le chapitre 65, 17-25, il y aura des conditions de vie paradisiaques. À ce moment-là, l'esclavagiste Satan sera impuissant; les morts ressusciteront et les esclaves seront libérés. L'ancien système appartiendra au passé; toutes choses seront faites nouvelles. Le retour de jésus pour l'établissement de Son royaume sera quelque chose d'énorme et de révolutionnaire, impossible du point de vue de la raison humaine, exactement comme ce fut le cas pour les Israélites, qui considéraient la réalisation de l'année sabbatique et de l'année du jubilé comme irrationnelle; ils ne la mettaient pas en pratique et la négligeaient. En dépit de leur côté sérieux, les fêtes de l'automne avaient en général un air de joie. Nous avons vu que pour le jour des trompettes (Yom Truah), la Bible ne fournit aucune explication concernant le sens et le but de cette fête. Mais le mot «Truah» parle d'un événement joyeux; en effet, le sens du mot est une exclamation de joie ou un joyeux son de trompette. Pour ceux qui craignent le nom de l'Éternel, l'arrivée du jour du Seigneur, annoncé symboliquement par le «Yom Truah», sera la cause d'une joie indicible, ainsi qu'il est écrit en Malachie 4, 2: «Mais pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le soleil de la justice, et la guérison sera sous ses ailes; vous sortirez, et vous sauterez comme les veaux d'une étable». Mais pour ceux qui méprisent ce nom, cette journée sera quelque chose d'effrayant, selon ce qui est dit en Sophonie 1, 14-15: «Le grand jour de l'Éternel est proche, il est proche, il arrive en toute hâte; le jour de l'Éternel fait entendre sa voix, et le héros pousse des cils amers. Ce jour est un jour de fureur..., pour eux se vérifiera pleinement Apocalypse 6, 15-17. Parallèlement à cela, le Nouveau Testament déclare, relativement à ceux qui craignent l'Éternel et L'attendent, que l'ouverture de ces événements sera l'occasion de se réjouir: «Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche» (Luc 21, 28). Le mot «jubilé», dérivé du terme hébreu «Jovel» ou «Jobel», que l'on retrouve dans presque toutes les langues, exprime la grande impression laissée par la coutume biblique de l'année jubilaire à travers la propagation mondiale de la Bible. En Christ, le plus grand Fils d'Israël, nous avons aussi part à l'explosion de joie des rachetés! FREDI WINKLER © Nouvelles d'Israël Octobre 2000 Retour----------------------------------------------------------- |
LES
FÊTES DE L'ETERNEL EN AUTOMNE Le sens prophétique
Les sept fêtes de l'Éternel avaient un rapport avec le service des sacrifices et, conséquemment, avec la sainteté du tabernacle et, par la suite, avec le temple. Parce que celui-ci n'existe plus, ces cérémonies ont perdu de leur signification. Trois des sept fêtes étaient des fêtes de pèlerins où le peuple devait monter à Jérusalem pour se rendre au sanctuaire de Dieu. Les fêtes avaient également un côté folklorique et humain. Aujourd'hui, alors que le temple n'existe plus, cet aspect des choses est renforcé. Il s'agissait de: 1. fêtes de réunions, 2. fêtes populaires joyeuses et 3. fêtes d'actions de grâce pour la moisson. Il est écrit en Lévitique 23, 3940: «... quand vous récolterez les produits du pays, vous célébrerez donc une fête à l'Éternel pendant sept jours... et vous vous réjouirez devant l'Éternel, votre Dieu, pendant sept jours.» Ainsi, par exemple, la fête des tabernacles est célébrée comme fête de la moisson et comme fête populaire surtout dans les kibboutz, qui ne sont pas spécialement religieux, mais s'occupent d'agriculture; elle est également une occasion de réunions joyeuses. Mais ces pratiques devaient revêtir un sens plus profond et éternel. La Bible appelle ces célébrations les fêtes de l'Éternel ou de Yahvé. Ce nom «Yahvé» est le plus souvent traduit par Dieu; cependant, selon moi, la plus exacte traduction reste «L'Éternel», comme nous la retrouvons, notamment, dans les versions judaïques du Dr Zunz et de Tur-Sinaï. Qu'il y ait sept fêtes de l'Éternel Dieu, cela doit avoir une signification éternelle. Les quatre premières se situent au printemps: Pâques, la fête des pains sans levain, celle des prémices et la Pentecôte (Chavouoth). Leur sens prophétique et éternel est pour nous évident. Elles ont eu leur réalisation dans la première venue du Messie, Jésus, Sa vie pure et sainte, Sa mort et Sa résurrection, et pour la Pentecôte: l'effusion du Saint-Esprit et la naissance de l'Assemblée, le peuple spirituel de Dieu. Mais qu'en est-il des fêtes de l'Éternel tombant en automne? Elles trouvent leur signification prophétique dans le retour glorieux de Jésus au temps de la fin. Il est étonnant de constater avec quelle exactitude les quatre premières fêtes se sont accomplies. Nous pouvons donc attendre la même réalisation rigoureuse des trois autres fêtes qui sont encore prophétiquement devant nous. Le cadre de cet article ne nous permet pas d'entrer en détail dans le développement de ce thème. Il est intéressant de noter que la première de ces fêtes automnales est celle des trompettes (Lév. 23, 23-25). C'est la seule des trois fêtes pour laquelle il n'est donné aucun éclaircissement. Elle est devenue par la suite, après la destruction du temple, le jour du Nouvel an (Rosh Hashana), bien que le calendrier biblique s'ouvre par le mois du printemps. Mais parce que l'année sabbatique du jubilé a été proclamée en même temps que les fêtes de l'automne, le début de l'année a été placé en cette saison. Le jour des trompettes est également le seul jour coïncidant avec la nouvelle lune, donc une nuit sombre. Il n'est pas dit de se réjouir ce jour-là. C'est une journée mystérieuse; il ne fait aucun doute qu'elle symbolise l'ouverture des événements du temps de la fin, qui vont s'abattre soudainement sur ce monde pour ce qui sera sa période la plus ténébreuse. Certains croient pouvoir situer là l'enlèvement. Mais cela ne semble pas s'harmoniser avec le caractère de ce jour-là. Pourtant il (l'enlèvement) doit s'inscrire là. Au jour des trompettes succède le Yom Kippour, le grand jour des expiations, un type du retour de Jésus sur cette terre, le Souverain Sacrificateur céleste qui descend du ciel pour donner Son pouvoir exécutif au sacrifice pour le péché et opérer la réconciliation avec le résidu d'Israël et, subséquemment, avec les nations. Il établira ensuite Son règne millénaire, préfiguré par la joie de la fête des tabernacles. Mais avant d'en arriver là, le Yom Kippour (le jour des expiations) reste le plus grand jour du service des sacrifices judaïques, durant lequel la majorité du peuple jeûne et s'humilie, selon ce qui est écrit en Lévitique 23, 29: «Toute personne qui ne s'humiliera pas ce jour-là sera retranchée de son peuple.» Que Dieu donne à Son peuple cet esprit d'humiliation devant Lui! FREDI WINKLER © Nouvelles d'Israël 10 / 1998 Retour |
EN
SOUVENIR: UN JOUR DE REPOS PUBLIÉ AU SON DES TROMPETTES (Lév. 23, 23-25) La cinquième fête de l'Éternel est la plus mystérieuse des sept. Alors que le pourquoi des autres fêtes est expliqué, ce n'est nullement le cas pour cette cinquième. C'est la raison pour laquelle on a, après la destruction du Temple, fait de ce jour le Rosh-Hashana, c'est-à-dire la fête de l'An, afin de lui donner un sens. La cinquième fête tombe le premier jour du septième mois, donc en automne. Elle introduit les trois fêtes de cette saison, qui, prophétiquement, parlent du temps de la fin et symbolisent le début du royaume de Dieu. Ces formidables événements futurs, attendus par les enfants de Dieu, permettent d'un peu mieux comprendre le caractère mystérieux de cette fête. Quel sera son accomplissement prophétique dans les événements encore à venir du temps de la fin? Dans cette cinquième fête, la plupart des exégètes voient prophétiquement l'enlèvement de l'Église, qui est un mystère et qui s'accompagnera d'une sonnerie de trompette, ainsi qu'il est écrit en 1 Thessaloniciens 4, 16. je crois cependant que, dans la précédente fête de Shavouoth (la Pentecôte) qui représente la naissance de l'Assemblée de la nouvelle Alliance, il faut aussi chercher son enlèvement – et même dans la fête de la résurrection (Pâques). À cet égard, la question se pose de savoir si nous pouvons ou devons avancer de telles spéculations. À mon sens, considérant ce triple accomplissement: 1. la mort de Jésus, 2. Sa résurrection et 3. L'effusion de l'Esprit Saint, nous sommes exhortés à bien observer ce jour de fête, établi prophétiquement dans l'Ancien Testament, et cela d'autant plus que nous voyons s'approcher les événements du temps de la fin. Quelle est maintenant la signification prophétique de ce mystérieux jour des trompettes? Presque tous les prophètes de l'Ancien Testament ont annoncé le grand et terrible jour de l'Éternel (Yahvé), qui, selon 2 Pierre 3, 10, viendra comme un voleur dans la nuit; ainsi, il est écrit en Sophonie 1, 14-16: «Le grand jour de l’Éternel est proche, il est proche, il arrive en toute hâte; le jour de l'Éternel fait entendre sa voix, et le héros pousse des cris amers. Ce jour est un jour de fureur, un jour de détresse et d'angoisse, un jour de ravage et de destruction, un jour de ténèbres et d'obscurité, un jour de nuées et de brouillards, un jour où retentiront la trompette et les cris de guerre contre les villes fortes et les tours élevées» (voir aussi Joël 2, 1-2). Il est intéressant de noter que ce jour n'est pas appelé jour de fête, mais bien jour du souvenir. Il n'est pas avancé de raison de se réjouir ou de remercier. C'est l'argument qui me pousse à le retenir comme marquant le début du temps de la fin, le jour de l'Éternel. Remarquable qu'il soit aussi écrit en Sophonie 1, 16: «... un jour de trompette et de retentissement...» (version Darby). Et au verset 15, il est qualifié de «jour de ténèbres et d'obscurité». Notons que cette fête est la seule qui tombe le premier jour d'un mois, c'est-à-dire à la nouvelle lune, nuit particulièrement noire, contrairement à la fête de la Pessah et à celle des tabernacles, qui se situent au 15ème jour du mois, donc à la pleine lune. Cette symbolique veut certainement nous dire aussi qu'il ne s'agit pas ici de quelque chose de clair, mais de sombre; ce qui explique pourquoi ce jour a été annoncé par si peu de mots. Quant au jour de l'Éternel, il n'est pas question de 24 heures, mais des sept dernières semaines précédant immédiatement le retour de Jésus, événements qui occupent une place centrale dans les prophéties et constituent le thème proprement dit de l'Apocalypse – des événements qui se produiront soudainement et de manière surprenante. Tout cela explique pourquoi la cinquième fête, célébrée en souvenir, – «un jour de repos publié au son des trompettes» – est annoncée comme fête unique en termes si concis et sans aucun commentaire. FREDI WINKLER © Nouvelles d'Israël 08 / 1999 Retour |
LES
FÊTES DE L'ÉTERNEL:
LES
PREMIERS PAINS (Lév. 23,15-22) La quatrième fête est appelée en hébreu «Shavouoth» elle est ainsi nommée «fête des semaines», et cela parce que sept semaines s'écoulent entre la fête de la gerbe des prémices et celle des pains: 50 jours. En grec, 50 se dit «Pentäkostäs», d'où dérive le mot «Pentecôte». Cette fête sert de trait d'union entre les trois premières du printemps et les trois dernières de l'automne. Cette fête est également en relation avec le service des sacrifices et l'agriculture; comme la troisième, elle est une fête d'actions de grâces pour la moisson. À cette période de l'année, la récolte des céréales est déjà achevée en Israël; des pains peuvent donc être faits du produit de cette nouvelle moisson. Cela ne pouvait manifestement pas se réaliser au temps du premier Temple, avant que ne fussent tournoyés comme prémices devant l'Éternel, lors de cette fête, deux pains en signe de reconnaissance pour la bénédiction de la nouvelle récolte. Aujourd'hui, les juifs célèbrent aussi cette fête comme «fête de la loi donnée au Sinaï», et cela parce que 50 jours s'étaient écoulés entre la sortie d'Égypte et l'octroi de ladite loi. Il est écrit en Exode 19, 1-2 qu'au troisième mois après leur sortie d'Égypte, les Israélites arrivèrent au désert du Sinaï, vis-à-vis de la montagne. La sortie eut lieu le 15e jour du premier mois; avec les 30 jours du deuxième mois, cela donne 45 jours. Ils arrivèrent au mont Sinaï lors de la première semaine du troisième mois. Le sens et l'accomplissement prophétiques pour l'Assemblée néotestamentaire sont particulièrement beaux et frappants. Avant Son ascension, Jésus recommanda à Ses disciples de ne pas s'éloigner de Jérusalem avant l'accomplissement de la promesse du Père (Actes 1, 4). Il aurait pu leur recommander: Restez à Jérusalem jusqu'à la Pentecôte; la promesse s'accomplira alors. Il ne leur dit cependant rien de précis. Avec un peu d'imagination et de logique, les disciples auraient pu comprendre que la chose promise se produirait le jour de la Pentecôte, après que se soient réalisés, au jour exact, deux faits: la mort de Jésus le soir de la Pâque et Sa résurrection, le jour de la gerbe des prémices. Cet accomplissement rigoureux et remarquable nous incite à écrire quelque chose dans l'optique de la réalisation, encore différée, des trois fêtes de l'automne, bien que Jésus ait dit au sujet des événements du temps de la fin: «Ce n'est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité» (Actes 1, 7). Les événements spectaculaires du jour de la Pentecôte, comme ils nous sont rapportés en Actes 2, s'adaptent parfaitement aux ombres de l'Ancien Testament. Les semailles du message du salut, présentées par le Seigneur Jésus comme semence de la Parole de Dieu, avaient donné les premiers fruits mûrs. Ce jour-là, après la prédication de Pierre, environ 3000 âmes furent ajoutées à l'Assemblée néotestamentaire (Actes 2, 41), comme «prémices de la nouvelle récolte». À partir de ce moment-là, on disait: «Le Seigneur ajoutait chaque jour à l'Église ceux qui étaient sauvés» (Actes 2, 47). Jean 12, 24 commençait à se réaliser visiblement: «En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruit.» Le long chemin depuis la mise en terre du grain de blé jusqu'au pain savoureux, c'est-à-dire depuis sa mort dans le sol, sa levée et sa croissance dans la pluie et le froid, son mûrissement dans le soleil et la chaleur avec ensuite sa récolte et son battage, son tamisage et le concassage, le pétrissage et la cuisson, tout cela nous montre de manière figurée les diverses étapes de la vie de Jésus, mais il marque aussi les stations par lesquelles l'individu croyant passe dans son existence pour enfin parvenir à être agréable devant Dieu, comme le sont les pains frais bien odorants tournoyés devant l'Éternel. Effectivement, une parfaite image de la vie de sanctification de ceux qui croient en Jésus! En Jacques 1, 18, les croyants sont significativement appelés «prémices de ses créatures». Mais le deuxième aspect de la fête, le don de la loi au Sinaï, s'est aussi parfaitement réalisé. Le jour même où Israël devait se souvenir de la loi et de l'alliance conclue au Sinaï, Dieu confirmait la nouvelle Alliance par le miracle de l'effusion de l'Esprit Saint sous forme de flammes de feu, avec le souffle du vent et les voix s'exprimant en langues étrangères, ce qui provoqua l'étonnement et l'effroi des personnes présentes. Au Sinaï, le peuple dit à Moïse: «Parle-nous toi-même, et nous écouterons; mais que Dieu ne nous parle point, de peur que nous ne mourions» (Ex. 20, 19). Quelque chose de semblable se produisit en Actes 2, 6-7: «Au bruit qui eut lieu, la multitude accourut, et elle fut confondue parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. Ils étaient tous dans l'étonnement et la surprise...» Après que Pierre, dans la puissance de l'Esprit Saint, leur eut parlé de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ, de Son pouvoir divin, de Sa domination éternelle et de la rédemption, voici: «Après avoir entendu ce discours, ils eurent le coeur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres: Hommes frères, que ferons-nous?» (v. 37). Ils acceptèrent sa parole, crurent et se firent baptiser (cf. Hébr. 12, 18-24). Ainsi donc, la fête des premiers pains a eu une double réalisation prophétique merveilleuse: premièrement, par l'effusion de l'Esprit Saint, mettant le sceau sur la nouvelle Alliance en Christ; et deuxièmement, par l'apport d'une grande foule à la nouvelle Église de l'alliance. Chose remarquable: contrairement au Sinaï, de nombreuses langues étaient entendues ici. La nouvelle Alliance, avec son message scellé, vaut pour tous les peuples, langues et nations, ce qui est présenté en type par les nombreuses langues parlées le jour de la Pentecôte. Miracle étonnant: chacun pouvait entendre ce qui était dit dans sa propre langue – un signe également que, par Christ, était levée la malédiction de la confusion des langues. Cette quatrième fête, qui se situe entre les trois premières du printemps et les trois dernières de l'automne, est comme un trait d'union entre le temps du commencement et celui de la fin; elle représente l'Assemblée, qui constitue le lien entre l'Ancienne Alliance et l'établissement du royaume de Dieu! . FREDI WINKLER © Nouvelles d'Israël 07 / 1999 Retour----------------------------------------------------------- |
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FÊTES DE L'ÉTERNEL
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YOM KIPPOUR ET SON RITUEL SPÉCIAL DE SACRIFICES Le bouc pour l'Éternel (Yahvé) et celui pour Azazel Tout le 16ème chapitre du Lévitique est consacré à cette journée, qui est la plus sainte et la plus importante du culte sacerdotal de l'Ancien Testament. La particularité de ce jour ne résidait pas seulement dans le fait que ce n'était qu'alors, une fois l'an que le souverain sacrificateur pouvait entrer dans le lieu très saint, mais aussi qu'un animal du sacrifice était laissé en vie pour être envoyé dans le désert. Nous trouvons les versets essentiels relatifs à cette cérémonie en Lévitique 16, 7-8 et 21-22: Il prendra les deux boucs et il les placera devant l'Éternel, à l'entrée de la tente d'assignation. Aaron jettera le sort sur les deux boucs, un sort pour l'Éternel et un sort pour Azazel. ... Aaron posera ses deux mains sur la tête du bouc vivant, et il confessera sur lui toutes les iniquités des enfants d'Israël et toutes les transgressions par lesquelles ils ont péché; il les mettra sur la tête du bouc, puis il le chassera dans le désert, à l'aide d'un homme qui aura cette charge. Le bouc emportera sur lui toutes leurs iniquités dans une terre désolée, il sera chassé dans le désert» Les
deux boucs représentent ensemble un sacrifice; c'est ce qui
ressort du verset 5, où il est écrit: «Il recevra de
l'assemblée des enfants d'Israël deux boucs pour le
sacrifice d'expiation». Le sort décidait alors lequel des
deux animaux serait tué pour Yahvé – le sang de ce sacrifice
devant être porté dans le lieu très saint –, et celui qui
était destiné à être Azazel et chassé dans le désert. Ce
terme «Azazel» est employé en hébreu moderne pour Satan.
Mais dans tout l'Ancien Testament, il ne figure que trois
fois en rapport avec le Yom Kippour et le bouc, qui devait
porter les péchés d'Israël dans le désert; mais il n'est
jamais utilisé pour désigner Satan et les démons. Cette
fausse compréhension du sens du mot a ses racines dans
l'idée que le bouc, sur la tête duquel étaient mis tous les
péchés d'Israël, devait les reporter à leur origine, Satan.
Ce point de vue apparaît dans le livre apocryphe «Hénoch»,
qui vit le jour entre l'Ancien et le Nouveau Testament. Mais cela signifierait que l'on envoyait un sacrifice à Satan – une conception qui est indéfendable, étant donné que les deux boucs ne constituaient qu'un seul sacrifice pour l'Éternel. De même, la racine linguistique ne permet pas d'identifier «Azazel» à Satan. Plus logique est la théorie qui explique que le mot est composé de «Az» pour bouc et «azel» pour «ôter» ou «chasser». Un parallèle à Azazel peut être trouvé en Lévitique 14, 1-9 dans le traitement cérémoniel d'un lépreux au jour de sa purification. Deux oiseaux purs étaient alors nécessaires: l'un était égorgé, l'autre trempé dans le sang de la bête tuée pour être ensuite lâché dans les champs en symbole de la totale disparition de la maladie mortelle. Ces deux oiseaux étaient aussi considérés comme un seul sacrifice. Cette compréhension du concept «Azazel» nous porte à voir de manière figurée dans le bouc pour Azazel, Jésus, qui, ainsi que Jean-Baptiste l'a déclaré, a ôté pour nous les péchés: «Voici l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde» (Jean 1, 2 9). Oui, Il a porté les péchés dans un lieu où leur mémoire est effacée. Par cette cérémonie centrale et chargée de signification au jour du Yom Kippour, Dieu parla encore de façon remarquable, avant la destruction du Temple, 40 années durant pour adresser des avertissements aux responsables du peuple d'Israël. Tirer le sort pour les deux boucs était un signe agréable à l'Éternel, le sort pour Yahvé se trouvant en effet dans la main droite du sacrificateur. Dans le Talmud (Yoma 39a), il est dit au sujet d'un mauvais présage: à l'époque précédant la destruction du Temple, le sort pour Yahvé ne se trouva plus pendant 40 ans dans la main droite du sacrificateur. La même chose se faisait en rapport avec le bouc qui était envoyé dans le désert. Selon un usage ancien, un ruban rouge était attaché à la porte du Temple avant que ne fût chassé le bouc dans le désert. Ce ruban devait devenir blanc, si le sacrifice était agréable à Dieu et les péchés du peuple pardonnés. Mais durant la période qui précéda la destruction du Temple, le ruban ne devint jamais blanc tout au long des 40 années – un signe avant-coureur de malheur (Talmud, Yoma 39a et b). Chose intéressante à noter: 40 années se sont écoulées après que Jésus eut porté, comme Agneau de Dieu, les péchés du monde, rendant ainsi sans objet le service sacerdotal et le temple; car Il déclara que de ce bâtiment, il ne resterait pas pierre sur pierre. Le jour du Yom Kippour, l'élément capital des cérémonies était la repentance quant aux péchés. Il est mentionné à deux reprises en Lévitique 23, 26-32 que celui qui ne s'humilierait pas et ne se repentirait pas devant Dieu devrait être ôté du milieu du peuple. En Matthieu 3, Jean le Baptiseur exhorte instamment les Israélites à se repentir; et il déclare au verset 8: «Produisez donc du fruit digne de la repentance. » Pareillement, Jésus a dit en Luc 13, 7: «Voilà trois ans que je viens chercher du fruit à ce figuier, et je n'en trouve point. Coupe-le!» Nous voyons clairement dans l'histoire d'Israël combien solennelles étaient les paroles du Seigneur. Le message de la repentance vaut pour chacun de nous également, tout comme celui du Yom Kippour avait jadis un côté personnel: «Toute personne qui ne s'humiliera pas ce jour-là sera retranchée de son peuple» (Lév. 23, 29). FREDI WINKLER © Nouvelles d'Israël Septembre 2000 Retour |
(Lév. 23, 6-8) La deuxième fête de l'Éternel est celle des pains sans levain. De nos jours, alors que le temple, avec son service de sacrifices, a cessé d'être, elle n'est généralement plus considérée comme fête à part, mais ensemble avec la Pessah, sept jours durant, on ne peut manger du pain levé, depuis le soir du 14 jusqu'au soir du 21 du premier mois (Ex. 12, 18). Cette fête est donnée pour que le souvenir reste de la façon dont Dieu a fait sortir d'Égypte le peuple d'Israël (Ex. 13, 3-9). Cette sortie s'est faite tellement soudainement et à la hâte que les Israélites n'eurent pas le temps de laisser lever la pâte. Actuellement, plus personne ne fait du levain, et cela parce que l'on peut se procurer de la levure dans le commerce. Quand il n'y avait pas encore de levure fabriquée industriellement, on devait la cultiver soi-même à l'intérieur de la pâte. C'est ainsi que l'on avait toujours de la pâte qui reposait et à laquelle on ajoutait, plusieurs fois par jour, de la farine et de l'eau. En la retravaillant, on y introduisait de l'oxygène frais pour que la levure puisse gonfler. Chaque jour, on réduisait la pâte de moitié: avec une de ces moitiés on cuisait du pain en ajoutant de la farine et de l'eau, tandis que l'autre était de nouveau travaillée toutes les quatre ou cinq heures pour que l'on ait de la pâte levée le jour suivant. Cette méthode ne pouvant s'appliquer lors de ce départ à la hâte, les Israélites durent manger du pain non levé (Ex. 12, 39). En souvenir de cette nuit-là, ils durent par la suite, une semaine par an, manger du pain sans levain, donc non pas du pain levé à la levure, aéré et léger. Quel en est le sens prophétique relativement à Jésus, par qui nous sommes sauvés? Dans la Bible, l'Égypte est une image du monde coupable et idolâtre (Apoc. 11, 8). De même, la pâte levée est, dans l'Écriture, une figure du péché et de l'orgueil (1 Cor., 5, 8). Celui qui a déjà piqué dans une pâte levée a pu sentir l'odeur des gaz qui s'en dégagent: pratiquement insupportable. D'où le proverbe: L'orgueil sent mauvais! Jésus nous recommande: «... recevez mes instructions, car je suis doux et humble de coeur; et vous trouverez le repos pour vos âmes» (Matth. 11, 29). Il est aussi dit de Lui: «Il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix» (Phil. 2, 8). Le pain sans levain est également appelé «pain d'affliction (Deut. 16, 3). Il symbolise la soumission et l'obéissance dont Jésus a fait parfaitement preuve en vue de notre rédemption: «jusqu'à la mort de la croix». Par contre, le pain levé est une figure de l'orgueil personnel et de la présomption. Pour nous, qui sommes sauvés de l'esclavage du péché par le sang de Christ – comme les enfants d'Israël furent délivrés de la servitude en Égypte par le sang d'un agneau –, la fête des pains sans levain signifie la séparation radicale d'avec le monde pécheur. La sortie d'Égypte se fit à la hâte, et elle fut définitive: les Israélites partirent pour toujours. De même, la conversion à Christ doit être nette et définitive. L'ancienne vie de culpabilité doit être abandonnée hâtivement pour être suivie immédiatement par une nouvelle marche sans péché. La sortie rapide de l'Égypte nous parle de l'indispensable séparation radicale des rachetés par rapport à ce monde coupable. La pâte toute fraîche qui n'a pas eu le temps de reposer et à laquelle ne se sont pas mélangés des champignons de levure qui traînent abondamment dans l'air (ils représentent le péché) est une merveilleuse image de la vie de sanctification des rachetés. Paul utilise l'image de la pâte non fermentée dans ce verset biblique: «Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité» (1 Cor. 5, 8). Et en ce qui concerne l'attitude de refus à l'égard des plaisirs de ce monde, il écrit: «Elle nous enseigne à renoncer à l'impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété» (Tite 2, 12). Ce sont des choses que l'on n'aime pas toujours entendre; elles sont impopulaires. Le pain sans levain n'est pas non plus apprécié en Israël, car sa saveur ne vaut pas celle du pain ordinaire. Mais l'ordonnance concernant le pain non levé est très rigoureuse; il est même écrit: «Toute personne qui mangera du pain levé, du premier jour au septième jour, sera retranchée d'Israël» (Ex. 12, 15). Dans la même ligne, il nous est dit dans le Nouveau Testament: «Recherchez la paix avec tous et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur» (Hébr. 12, 14). Vue ainsi, la fête des pains sans levain doit avoir pour nous aussi une profonde signification spirituelle; elle présente un message de toute importance. FREDI WINKLER © Nouvelles d'Israël 05 / 1999 Retour |