Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Edification

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BILLY GRAHAM: DES CHIFFRES ET DES ÊTRES 1993 


La campagne «Mission Monde» de Billy Graham, du 18 au 21 mars, était la première à l'échelle européenne. Grâce à un satellite de télécommunication, l'évangéliste s'est adressé à une quarantaine de nations.

La France comptait 170 lieux de retransmission (églises, maisons de la culture, salles neutres, etc.). Au total, chaque soirée a réuni au moins 24 000 personnes, jusqu'à 31 000 même, le samedi soir. Dans l'un des 8 lieux de retransmission de Lyon, la moitié de l'auditoire était composé de non-croyants.

Après la diffusion d'un pré-programme enregistré de 45 minutes (musique, chants, témoignages), le pasteur Billy Graham apparaissait, Bible en main, et parlait simplement de l'Évangile et de la nécessité d'une redécouverte personnelle du message de Jésus-Christ. La traduction simultanée permettait aux auditeurs de toute l'Europe de comprendre ce message et l'appel qui suivait, invitation lancée à chacun de manifester publiquement son désir d'accepter Jésus-Christ. En France, au cours de ces quatre soirées, près de 5000 personnes ont exprimé le désir de mieux connaître Jésus-Christ et son message.

Les réactions, les témoignages, les coups de téléphone reçus permettent de mesurer l'ampleur de l'événement. À Troyes, des enfants de 10 ans se sont avancés à l'appel. Deux personnes, de 63 et 81 ans, ayant vu l'annonce de «Mission-Monde» dans le journal, sont venues à la réunion et ont répondu à l'invitation de Billy Graham. Il en fut de même, à Bohain, dans l'Aisne, pour plusieurs personnes, atteintes par l'alcoolisme. À Courbevoie, en région parisienne, une femme d'origine musulmane, touchée, est devenue chrétienne. A Valence, une jeune fille d'arrière-plan athée, a déclaré: «Pendant des années, j'ai connu un vide terrible; maintenant je ressens une joie indescriptible». À Nice un adepte de la scientologie est venu à une soirée et a accepté de confier sa vie à Jésus-Christ. À Chantilly, une famille entière a également fait cette démarche.

L'Alliance Évangile Française avait reçu la responsabilité de la coordination dans l'Hexagone de la Campagne «Mission Monde 93». Divers milieux ecclésiastiques ont collaboré à cette organisation, mais il faut souligner aussi le travail considérable accompli par les 500 églises impliquées localement dans les sites de retransmission.

«Nous sommes vraiment reconnaissants pour tout ce que nous avons vu et entendu. C'est vraiment une belle aventure» constate le directeur de la Campagne en France, Christian Seytre. Et d'ajouter: «Mission Monde par satellite est terminé... Ce n'est que dans l'éternité que nous en connaîtrons les vrais résultats».

Cathy Straub

 

Dans toute activité d'évangélisation, il y a ce que l'on voit et ce que l'on ne voit pas. À Genève, ce qu'on a vu, c'est d'abord le visage du célèbre évangéliste sur les écrans de retransmission dans 7 quartiers de la ville: l'homme est toujours le même, il a à peine vieilli, si ce n'est un léger ralentissement dans son célèbre dynamisme. On a vu ensuite le public: une moyenne de 200 à 400 personnes présentes par salle, parmi lesquelles un nombre élevé de chrétiens. Cette participation quelque peu inférieure aux espérances des organisateurs laisse clairement apparaître l'avancée importante de la déchristianisation dans les grandes villes. Quelque 170 personnes ont pris une décision pour le Christ, à l'appel de Billy Graham: c'est également modeste.

Mais ce que l'on n'a pas vu – et que Dieu seul connaît – ce sont tous ceux qui ont été touchés par la grâce de Dieu mais qui n'ont pas osé s'avancer en public, ce qui ne les a pas empêchés de se décider ensuite. Même en des temps difficiles comme les nôtres, proclamer l'Évangile est toujours une action bénie et qui porte des fruits abondants. C'est pourquoi les résultats invisibles ont autant d'importance que les visibles et rachètent leurs insuffisances. Aussi le seul sentiment qui doit demeurer après ces 4 soirées, c'est celui de la reconnaissance et de la louange parce que Dieu, une fois encore, a été glorifié par la proclamation de sa miséricorde.

Ajoutons que la collaboration, pour la première fois, entre l'Église nationale protestante et l'Alliance évangélique locale a été un grand sujet de joie. Cette coopération fut une étonnante expérience d'approche entre chrétiens qui, habituellement, ne fraient pas et se connaissent à peine. Lors d'une récente soirée d'évaluation, des participants des 2 bords ne tarissaient pas d'éloge sur ce qu'ils venaient de vivre, sur le «respect et l'estime réciproques», sur les moments merveilleux passés en groupe. Ce fut une expérimentation concrète du commandement de Jésus à ses disciples: «aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés...» et l'on avait l'impression de ressentir son approbation. Cela seul valait la peine d'organiser cette mission Billy Graham à Genève!

Paul Arnéra

© AVENEMENT Mai 1993 No 59

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À PROPOS DE LA CAMPAGNE DE BILLY GRAHAM «PRO CHRIST 93»


Le Comité de la Fédération Evangélique de France communique:

 

Le président de la F.E.F. a été contacté par l'Alliance Evangélique Française, elle-même chargée par le Comité Mission Monde d'organiser la retransmission en France des réunions d'évangélisation de Billy Graham à Essen (Allemagne) du 17 au 21 Mars 1 993.

L'A.E.F. demandait non une collaboration de notre Fédération, mais l'accréditation d'une personne pouvant faire partie du «Comité de référence» de cette manifestation.

Notre Comité n'a pas désiré faire partie de ce «Comité de référence» pour les raisons suivantes:

– Nous avons été contactés tardivement sur le sujet.

– Une inconnue: quels seraient les autres membres de ce «Comité»?

– Le contentieux dans «l'affaire Courbevoie» ne permet pas une véritable collaboration dans un tel effort.

– Il nous semble que nous ayons une compréhension différente de la collaboration notamment vis-à-vis de l'Église Catholique. L'Association Billy Graham est impliquée dans le projet «Evangélisation 2000» lui-même organisé par l'Église Catholique.

– Quant à la collaboration avec les Adventistes du 7e jour, nous exprimons nos réserves par ailleurs.

– Une circulaire préparatoire à ce projet invitait «à la plus grande ouverture possible au sein du protestantisme», ce qui laisse la porte ouverte à de nombreux compromis.

 

Cette position est propre au Comité National de la F.E.F. qui n'a donné aucune consigne concernant la collaboration avec Mission Monde aux Associations membres de notre Fédération.

Le Comité National (publié avec l'accord du Comité National)

© La Bonne Nouvelle 6/92

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BILLY GRAHAM: ÉVANGÉLISATION PAR SATELLITE 1995


Du 16 au 18 mars prochain, Billy Graham, le plus connu des évangélistes américains s'adressera à plus de 165 pays durant sa campagne d'évangélisation, qui sera retransmise depuis San Juan de Porto Rico. Pour la troisième fois, la Francophonie occidentale pourra suivre cette campagne grâce aux retransmissions satellites. Ces soirées d'évangélisation seront ainsi suivies par plusieurs centaines de milliers de personnes et traduites en plus de 50 langues différentes.

Trois parties distinctes structureront le programme. Avant les soirées, neuf modules de formation à l'évangélisation seront organisés pour les croyants. Ensuite vient le tour des témoignages et message qui constitueront la soirée proprement dite.

Plus de 210 sites en France et plus de 20 en Belgique sont déjà annoncés, ce qui constitue une amélioration par rapport aux précédentes campagnes. Ceci est principalement dû à la chute des coûts d'organisation. Alors qu'en 1993, 15 000 FF avaient été nécessaires, on est tombé à moins de 6 000 FF pour cette année. Ainsi, le nombre d'églises nécessaires à la mise sur pied d'un site est passé de quinze (en 86) à une cette année!

En Suisse par contre, cette campagne n'a pas rencontré le succès escompté. Moins d'une dizaine d'églises se seraient en effet inscrite pour l'organisation.

Billy Graham n'en est pas à son premier essai.

Voilà plus de 45 ans qu'il prêche à travers le monde. Il est lui-même allé dans plus de 85 pays. L'automne dernier par exemple et cela malgré son âge avancé, il s'est adressé à plus de 350 000 personnes à Atlanta.

Billy Graham est-il indispensable à l'évangélisation? Selon Jakob Holland, organisateur de ce projet pour la France, Billy Graham a deux particularités. Tout d'abord la capacité de mettre l'Évangile à la portée de tous par un discours très compréhensible. Et aussi le don particulier également d'appeler les personnes à répondre immédiatement à l'amour de Dieu.


Christian Willi

© AVÈNEMENT Mars 1995 No 81 

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PENSÉES À PROPOS DE LA NOUVELLE AUTOBIOGRAPHIE DE BILLY GRAHAM «TEL QUE JE SUIS»


«Soli Deo Gloria»?

«Il fut un homme d'État chrétien pour le monde entier, un catalyseur qui pouvait rassembler des individus et des mouvements et mettre en route un processus d'unification». C'est ainsi que Billy Graham était caractérisé dans la biographie précédente, écrite par John Pollock.

Dans cette nouvelle autobiographie qui a été annoncée à grand renfort de publicité et à laquelle John Pollock a participé, Graham est présenté comme quelqu'un dont le nom a figuré 37 fois sur la liste annuelle Gallup des personnalités les plus admirées de la terre», comme «un ami des présidents et des papes et de celui qui est assis au dernier rang».

Lorsqu'on arrive au bout des 700 pages de ce livre et qu'on a lu les descriptions plus ou moins détaillées de ses amitiés et de ses rencontres avec les présidents des USA, les politiciens et les personnalités éminentes du monde entier, on s'étonne de sa déclaration en page 627 d'avoir «passé 98 % de son temps avec des hommes qui n'ont jamais été des personnalités publiques». Il affirme «répugner un peu à parler des deux autres pour cent et ne voudrait tout simplement pas qu'on lui reproche de vouloir faire l'important en se parant de noms célèbres».

En réalité, après la lecture de ce livre, on a vraiment l'impression que Billy Graham l'a rempli à presque 98 % avec l'énumération de ses amitiés et connaissances éminentes.

Mais avant de m'engager plus concrètement sur certaines de ces amitiés, je voudrais d'abord attirer l'attention sur des aspects positifs de ce livre.

«J'ai souvent failli et ferais bien des choses différemment aujourd'hui...)

«D'abord je parlerais moins et j'apprendrais plus et je passerais plus de temps avec ma famille... Je passerais aussi plus de temps à grandir spirituellement et à mieux connaître Dieu. Je prierais plus, pas seulement pour moi, mais aussi pour les autres. Je m'adonnerais plus intensément à l'étude de la Bible, pas seulement pour préparer des prédications, mais aussi pour laisser agir son message dans ma vie. En tant que prédicateur, on a trop facilement tendance à ne lire la Bible que dans l'objectif de prédications futures et à passer par-dessus ce que Dieu veut nous dire personnellement» (p. 667).

Cette confession franche à la fin du livre mérite certainement d'être remarquée et prise à coeur par tous ceux qui veulent servir le Seigneur. Moi, en tout cas, je voudrais apprendre cela de Billy Graham.


Le «Modeste-Manifest»

Cet engagement commun de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour maintenir l'exigence biblique d'une intégrité absolue pour les évangélistes» explique certainement pourquoi on n'a jamais pu reprocher à Billy Graham un quelconque détournement financier ou une déviation morale.

«Nous avions tous entendu parler d'évangélistes qui, loin de leurs familles, étaient tombés dans le péché. C'est pourquoi nous nous sommes promis d'éviter toute situation qui pourrait susciter, ne serait-ce que des apparences équivoques. À partir de ce jour, je n'ai jamais voyagé, ni mangé, ni passé du temps seul avec une autre femme que Ruth». (p. 154)

Voilà des comportements clairs et bibliques, dont on pourrait souhaiter qu'ils caractérisent chaque évangéliste.

Malheureusement on ne retrouve pas ces principes clairs dans d'autres domaines de la vie et du ministère et cela semble être le point faible de la vie de Billy Graham. Il a malheureusement cherché, dans d'autres domaines, des situations et enclenché des mouvements qui n'ont pas seulement suscité une apparence équivoque, mais ont conduit, d'après ma propre évaluation, à engager les évangéliques dans des directions non-bibliques aux lourdes conséquences.


Des amitiés remarquables

Chaque lecteur attentif de ce livre remarquera quels jugements positifs Billy Graham émet sur ses amis dont certains sont très controversés.

Voilà un adultère comme Martin Luther King junior qu'il désigne comme un «ami» (p. 302). En page 422, il certifie d'authenticité des désirs spirituels des présidents Johnson et Nixon. Avec Carter aussi, il ressent «un esprit d'unité et d'amour» (p. 422) et Ronald Reagan était pour lui un ami affectueux et cher» (p. 507). En dernier de la liste des présidents apparaît naturellement Bill Clinton avec lequel il pria en commun au chevet du pasteur Vaught, malade, (p. 596) et qu'il «estime beaucoup, quelles que soient les opinions qu'il défende» et en dépit de toutes les histoires de scandales (p. 597).

Mais on en croit à peine ses yeux lorsqu'il écrit après une visite chez Bill Clinton en 1996: «Ce furent des heures chaleureuses en compagnie d'un homme qui n'a pas toujours l'assentiment de ses coreligionnaires, mais qui a au fond de son coeur le désir de servir Dieu et de faire sa volonté». (p. 600)

Bill Clinton, un serviteur de Dieu? La presse populaire semble avoir là moins de sable dans les yeux que l'évangéliste le plus éminent de notre époque!

Mais ce ne sont pas seulement les politiciens de l'Est ou de l'Ouest qu'il compte parmi ses amis, mais aussi des théologiens comme Karl Barth et le libéral oecuménique Michael Ramsey (p. 638-639).

L'hérétique et faux prophète Oral Roberts est considéré comme – un ami de longue date, mondialement connu pour son ministère de prédication et de guérison» (p. 514). Finalement on ne s'étonne plus de voir citer Norman Vincent Peale, le père de la «pensée positive» dans la liste de ses connaissances, duquel il écrit malgré ses hérésies catastrophalement ésotériques et rappelant la magie: Bien que les centres de nos prédications soient différents, je le connais comme un homme croyant, qui a à coeur que des hommes et des femmes confient leur vie au Christ (p. 302).

La relation de confiance vis-à-vis du Vatican et du pape Jean-Paul Il apparaît clairement dans plusieurs passages et est matérialisée par une photo représentant Billy Graham en conversation intime avec le pape, peu de jours avant «Pro Christ 93». Mais malheureusement, dans les milieux évangéliques, on ne semble plus avoir honte de telles photos et nouvelles qui auraient suscité, encore il y a peu d'années, l'indignation des protestants et de tous les chrétiens fidèles à la Bible.


Les frontières de la tolérance

Alors que Graham compte parmi ses amis des politiciens, des responsables d'églises et des personnalités de tous bords, sa tolérance ne semble atteindre ses limites que lorsqu'il s'agit de chrétiens fidèles à la Bible qui, déjà dans les années 50, ont essayé de le corriger et de le rendre attentif aux principes non-bibliques.

Là où Bob Jones, son école biblique ou aussi d'autres «fondamentalistes – sont nommés, on sent un abîme de séparation et le malaise de Graham à l'égard de ceux qui, par conviction biblique, ont émis des critiques contre son attitude catholicisante et de plus en plus oecuménique. (p. 290)


La direction décisive

Il semble qu'en 1955 le ministère de Billy Graham ait pris une direction décisive. Malgré tous les avertissements de ses anciens amis fondamentalistes, il écrit: «J'ai défendu le point de vue que nous devions travailler avec tous ceux qui voulaient travailler avec nous. Notre message était clair: Christ seul est le chemin du salut. Donc, si quelqu'un, tout en ayant une autre théologie, est malgré tout prêt à nous soutenir dans une évangélisation, alors c'est lui qui compromet ses convictions personnelles et non pas nous». (p. 291)

Alors que le NT nous avertit clairement contre toute collaboration spirituelle avec des incroyants, des chrétiens vivant dans le péché, des faux docteurs ou des sectaires (cf. Rom. 16:17-18; 1 Cor. 5:9-12; 2 Cor. 6:14-16; 2 Thess. 3:6; 2 Tim. 2:16-21; 2 Jean 10-11, etc...), Graham n'a aucun problème à travailler avec n'importe quel faux docteur qui y est prêt. Ce n'est que de cette manière que l'on peut expliquer son amitié et sa collaboration avec des hommes comme Robert Schuller et David Yonggi Cho, qui, bien sûr, ne sont pas cités dans ce livre.

Avec cette prise de position non-biblique, Billy Graham a amené une grande partie des évangéliques sur des rails qui conduisent vers Rome et Genève.

Nous voyons déjà les effets pratiques de ce mélange embrouillé lorsque nous pensons à «Pro Christ» et à la «grande coalition pour l'évangélisation», à la Marche pour Jésus 2000» et d'autres actions de l'Alliance évangélique en Allemagne.

Malgré tout mon respect pour la bonne motivation et la peine que s'est donnée Billy Graham pour atteindre les masses avec l'Évangile et tout en reconnaissant son intégrité personnelle dans des domaines où beaucoup d'évangélistes célèbres sont tombés, je ne peux m'empêcher, après la lecture de cette autobiographie, de considérer les principes non-bibliques et les méthodes de travail de Billy Graham comme un grand danger pour le christianisme biblique.

Plus importante que toutes les décorations, tous les prix, les ordres et les titres honorifiques reçus des hommes devrait être pour nous la question de savoir si le Seigneur des armées nous décernera la mention «homme éprouvé». (2Tim. 2:15).

Wolfgang Bühne (Traductrice: Mme Lucienne Fruhau)

© La Bonne Nouvelle 4/99

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«CATHOLIQUES, RÉFORMÉS, ÉVANGÉLIQUES...»,

EST-IL POSSIBLE D'ÉVANGÉLISER ENSEMBLE?


Telle est la question que l'on s'est posée lors d'une rencontre organisée en avril 1993 à Calvisson (Gard, France) par l'«Association des Compagnons de l'Évangile», et dont Jean-Michel Doublet a rendu compte dans «Nuance», No 36. Nous nous référons à ce compte rendu dans notre exposé.

Avant que ne fut engagé un débat, trois intervenants ont présenté leurs points de

vue: le père Fougères, chancelier de l'évêché de Nîmes, chargé des relations oecuméniques, le professeur Pierre Berthoud, doyen de la faculté libre de théologie réformée d'Aix-en-Provence et le pasteur Stéphane Lauzet, responsable de l'église évangélique libre de Nîmes. Pour le doyen P. Berthoud, il faudrait pour parvenir à une évangélisation inter-dénominationnelle un fondement doctrinal commun par l'adhésion des parties prenantes au Symbole dit des Apôtres et à la confession de foi de Nicée-Constantinople, fondés sur l'autorité de la Bible. Mais il ajoute qu'il se pose ici toute la question de l'interprétation et de l'actualisation de l'Évangile. Il pense que, sans chercher à gommer les différences, une reconnaissance réciproque au niveau des Églises serait d'abord nécessaire.


Notre commentaire:

M. P. Berthoud ne dit malheureusement rien sur la tradition qui, pour Rome, constitue avec la Bible un «unique dépôt sacré de la Parole de Dieu» Le nouveau «Catéchisme de l'Église catholique» (1992), paragraphe 98, auquel il faut ajouter le «magistère de l'Eglise» (pape et évêques) qui a seul la charge d'interpréter de façon authentique cet amalgame contre nature. Les évangéliques attachés à la Parole de Dieu, seule source de révélation, ne sauraient reconnaître en la religion catholique-romaine, pas plus que dans le protestantisme libéral, pluraliste et multitudiniste, de véritables Églises de Jésus-Christ.

Le père Bernard Fougères cite des textes d'évêques et du pape Jean-Paul II sur l'oecuménisme pour montrer que l'évangélisation est le devoir de tous les chrétiens, de chacune des Églises et de toutes ensemble.


Notre commentaire:

B. Fougères ne dit toutefois pas ce que Rome entend par «évangélisation» que «la messe dominicale nous évangélise et fait de nous des évangélisateurs» et que «L'eucharistie est bien la source et le sommet de toute l'évangélisation». Comme seul un prêtre catholique a le droit et le pouvoir de célébrer la messe, l'évangélisation telle que la conçoit la papauté ne peut que viser à amener les protestants et le monde entier, si possible, dans le giron de Rome. Le pasteur Stéphane Lauzet fait remarquer qu'évangéliser, c'est répandre la bonne nouvelle que Jésus est mort pour nos péchés, qu'il est ressuscité et qu'il règne en Seigneur. Il souligne l'autorité de la Bible, son inspiration sans réserve qui fait d'elle l'unique règle de foi et de vie. Il pense que l'évangélisation dont il s'agit ne saurait être que l'affaire d'individus (réformés, catholiques, évangéliques) et non de systèmes. Il précise aussi que si certains évangéliques prient, étudient les Ecritures et dialoguent avec des catholiques, d'autres s'opposent rigoureusement à toute forme de coopération.

Globalement, dit-il, certaines doctrines catholiques apparaissent inacceptables: la prêtrise, la mariologie, l'infaillibilité pontificale et le sacramentalisme. Stéphane Lauzet ne voit pas pour le moment de possibilité d'évangélisation commune, mais il pense que si l'on acceptait de prendre un sérieux recul par rapport aux appareils religieux, on pourrait envisager un troisième millénaire qui ne serait ni catholique, ni réformé, ni évangélique ou autre, qui serait fait d'hommes et de femmes se retrouvant autour du Christ. Il ajoute: «Utopie, pourquoi pas? Le défi est lancé!»


Notre commentaire:

Le point de vue du pasteur Lauzet est certainement le plus pertinent des trois, même si le développement qu'il imagine en dernier lieu puisse effectivement paraître quelque peu utopique. Se retrouver «autour du Christ» nous semble être une formulation assez vague se prêtant aux plus diverses interprétations. Il ne faudrait d'autre part pas oublier que seuls des régénérés, autant que possible rassemblés bibliquement en églises, sont en mesure d'évangéliser selon l'Écriture. Il est évidemment possible que l'on verra à la fin des temps se produire un regroupement des chrétiens-témoins authentiques face à la fusion-confusion oecuménique que la Bible appelle la grande Babylone.

Jean Hoffmann

© La Bonne Nouvelle 3/94

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LA COMMUNICATION ET SES FONDEMENTS


«Livre de Communication par excellence, la Bible constitue dans ce domaine la référence absolue. En effet, le Créateur, parfait et omniscient, a décidé d'en faire son principal outil de communication avec l'homme...»

Allons donc à sa rencontre, et découvrons ensemble quelques-uns des grands principes de cette communication divine.


LA COMMUNICATION EST UN PROCESSUS MULTIMÉDIATIQUE

La communication divine consiste en une succession de communications étalées dans le temps et véhiculées par divers vecteurs et canaux. La Bible n'a pas été écrite suite à une unique révélation, mais s'est constituée sur une période de plusieurs millénaires.

Et dans sa communication, Dieu s'est adressé à L'homme par une multitude de canaux, de «médias»: une voix, une nuée, des songes, des visions, des prophètes... etc. C'est ce qu'atteste le livre des Hébreux quand il dit:

«Après avoir autrefois à plusieurs reprises et de plusieurs manières parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps nous a parlé par le Fils...». Et ce processus se prolonge aujourd'hui avec d'autres médias: la Parole écrite, la Bible, ou encore le Saint-Esprit, voire notre conscience... Le contexte n'est pas celui du message, mais celui des moyens mis en oeuvre. Le paragraphe veut insister sur la nécessité absolue de penser «multimédia» chaque fois qu'il s'agit de communiquer la bonne nouvelle: dans les techniques de communication, mais aussi dans la «chaire» du témoignage ou encore dans une approche complémentaire des moyens d'évangélisation mis en oeuvre. Les outils ont des spécificités et des destinations prioritaires qu'il convient d'identifier et d'exploiter.

Cette même notion de communication multimédiatique se retrouve également dans L'épître de Jacques au chapitre 2 verset 17, quand l'apôtre parle de la foi qui, si elle n'a pas les oeuvres, est «morte en elle-même».

La communication orale seule est incomplète! Il ne suffit pas de chercher à communiquer sa foi par les paroles seulement (témoignage personnel, discussion persuasive, prédication, ou chant...), il faut encore la communiquer au travers de toute une vie d'action et d'engagement. Car les actes, les attitudes, les comportements, les initiatives, les décisions... communiquent également.

Jésus lui-même applique ce même principe dans sa communication avec ses contemporains. À une même foule qui le suit, il annonce son message au moyen de paraboles, de prédications, de miracles, comme au travers de sa propre vie et de son témoignage vécu.


PÉCHÉ D'ORGUEIL ET HYPOCRISIE

 Ce qui importe dans l'évangélisation, c'est de rester humblement à l'écoute des directives du Grand Communicateur et de chercher à en comprendre la stratégie; l'orgueil et la prétention en la matière consistent à tenir davantage compte de ses propres critères plutôt que de ceux de Dieu.

Selon le premier verset de l'épître aux Hébreux. communiquer ne se fait donc ni en une seule foi, ni d`une seule manière ou au moyen d'un seul canal.

C'est un principe fondamental de toute véritable communication. Il est malheureusement trop souvent négligé, notamment dans notre manière d`évangéliser. Ainsi, la notion de «C'est peut-être la seule et unique occasion pour cette personne d'entendre le message» constitue en fait un péché d'orgueil. Car en effet, de quel droit nous mettons-nous à la place du Grand Communicateur et pouvons-nous supposer qu'il n'a pas établi de stratégie de communication multimédiatique et soigneusement étudiée pour cette personne qui est autant que moi l'objet de Son amour! De quel droit pouvons-nous un instant penser que nous sommes l'unique vecteur de cet amour, et oublier que même si nous ne le percevons pas, le Seigneur a peut-être déjà commencé une oeuvre dans son coeur (ou a prévu de le faire) mais par un autre moyen! Il ne s'agit pas de nous dérober à notre responsabilité, mais de rester dépendants du plan de communication parfait de Dieu. Le maillon d'une chaîne est en effet indispensable, car sans lui, celle-ci ne peut exister. Mais il n'est qu'un maillon parmi beaucoup d'autres, et n'a d'utilité qu'à la place où le forgeron l'a placé.

Le moteur de notre communication est également facilement vicié: nous cherchons trop souvent à évangéliser, c'est-à-dire à transmettre la (bonne) nouvelle, l'information réjouissante du salut en Jésus-Christ, pour nous décharger d'une lourde responsabilité mais non par amour réel pour les âmes qui se perdent. Si notre motivation était véritablement et uniquement cet amour divin, nous ne pourrions adhérer à cette théologie de la «dernière chance» et nous nous appliquerions à découvrir des plans de communication, des stratégies bien plus ambitieuses et plus complexes, en conformité avec les plans du Maître... malheureusement quelquefois mieux imité par les publicitaires et autres professionnels de la communication que par Ses propres enfants. . .


TENIR COMPTE DES SPÉCIFICITÉS

Ces professionnels de la communication combinent en effet souvent très astucieusement différents types de communication (publicité, promotion, sponsorisme, relations publiques ou marketing direct... etc) en jouant de tous les médias ou supports existants (TV, cinéma, presse, affichage, sport...) et en tenant compte des

spécificités de chacun d'eux de manière à ce qu'ils se complètent les uns les autres, ce qui améliore leur efficacité. Nous sommes tous différents, et quand le Seigneur nous utilise, Il tient compte de nos spécificités et combine nos interventions qui se complètent.

De même, quand nous utilisons les outils et les techniques qu'il met à notre disposition, nous nous devons de les bien connaître tous et de les utiliser en synergie, chacun en fonction de ses adéquations propres, dans le cadre d'une stratégie globale.

Il est donc important de bien connaître son «métier». Chaque média a ses spécificités, ses points forts et ses points faibles. Et il serait illusoire et fou de s'entêter à l'utiliser seul. Il n'y a pas «que» la radio, ou l'imprimé, la TV, ou la «bonne» campagne d'évangélisation. Ne soyons pas des insensés aux yeux de Dieu, mais sachons en permanence nous rassembler pour utiliser nos différentes «spécialités» en synergie, en les combinant dans le cadre d'une stratégie de communication plus ambitieuse. En jargon professionnel, cela s'appelle le «média-planning». Soyons donc des «médias-planners» astucieux pour Dieu!

Et si c'est une erreur grave que de vouloir agir isolément («évangéliser» en une seule fois et en cherchant à y inclure tout le conseil de Dieu; évangéliser, enseigner et édifier à la fois; etc.), de vouloir tout faire soi-même par un seul média..., c'est également une erreur, et pour les mêmes raisons, de vouloir récolter soi-même tous les fruits de notre action commune. D'autres «médias» ont peut être encore un relais à prendre... Et surtout, c'est le rôle du Saint-Esprit de souverainement sanctifier notre travail pour le transformer en fruit éternel. «J'ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître» (1 Cor. 3: 6).


LA COMMUNICATION EST UN PHÉNOMÈNE INDIVIDUALISÉ

Presse écrite, télévision, radio, sont souvent qualifiées de mass-médias, parce que ces moyens de communication, de par leur capacité technique à se dédoubler presque à l'infini, permettent de toucher une multitude de personnes en même temps. Cependant, le terme est trompeur, et il ne faudrait surtout pas l'assimiler à «communication de masse». En effet, cette dernière n'existe pas. Communiquer signifie établir une relation ou être en relation. Et qui dit relation, dit réciprocité. Émetteur et récepteur sont tous les deux impliqués, et s'il y a message, il y a également réponse. Ce n'est qu'à cette condition qu'il y a véritablement communication, et cela exige un lien d'individu à individu exclusivement.

N'importe quel présentateur de télévision ou animateur de radio, s'il est un véritable professionnel, vous confirmera que chaque fois qu'il prend la parole, quoique s'adressant à des milliers voire des millions de personnes à la fois, s'imagine dans le salon d'un interlocuteur imaginaire mais précis, sorte de «représentant des auditeurs», chez qui il est convié. C'est justement cela, la personnalisation de la communication.


PAS D'UNICITÉ NI D'UNIVERSALITÉ DE LA FORME DU MESSAGE

Jésus, durant tout son ministère, n'a jamais cessé d'annoncer un même message, celui du pardon des péchés et de la vie éternelle, le message du salut; mais il l'a à chaque fois adapté à son interlocuteur.

Au jeune homme riche qui était venu le voir, Jésus prêche le renoncement à soi-même. À la femme adultère, où des tiers sont à l'initiative de la confrontation, Jésus propose le pardon au travers d'une réponse aussi douce qu'indirecte: le silence. Avec la femme samaritaine, c'est Jésus qui prend l'initiative d'un dialogue lui faisant découvrir de manière indirecte les secrets de la satisfaction permanente (cf. Luc 18: 18-23, Jean 8: 1-11, Jean 4: 1-26). Essayer d'interchanger ces exemples de communication parfaite, outre un manque total d'impact, conduirait directement au désastre!

Ces personnes avaient toutes trois le même besoin fondamental: celui d'être libérées de leurs péchés et de connaître le pardon divin. Et Jésus répond à ce besoin pour chacun.

Seulement, en fonction du contexte et de leurs expériences respectives, le message du salut prend chaque fois une forme différente. Pour le jeune homme, qui n'était pas seulement riche mais également très pieux, droit et intègre, expérimenter par la foi le pardon de Dieu, c'était accepter par la foi de renoncer à tout ce qu'il était et tout ce qu'il possédait pour faire confiance à Jésus à 100 %. Pour la femme samaritaine, le salut, c'était accepter de reconnaître que sa vie désordonnée la laissait vide et insatisfaite au bout du compte, et qu'elle avait besoin de la satisfaction permanente que lui offrait Jésus. Et l'on pourrait ainsi multiplier les exemples à volonté.

Quoiqu'il n'y ait qu'un seul et unique but dans la communication de l'Évangile, il n'existe donc pas de message unique et universel, valable pour tous sans distinction. Le message doit être adapté en fonction de tout ce que nous pouvons connaître de notre interlocuteur: sa culture, son vécu, ses sentiments, ses idéaux, sa formation, son environnement, ses problèmes spécifiques, etc... Le besoin fondamental reste le même, mais l'expression de ce besoin, et donc sa réponse, varient. Et pour les besoins de la cause, il ne faut pas hésiter à passer beaucoup de temps dans l'approfondissement de notre connaissance de l'autre.


CIBLER

Bien connaître est facile quand il n'y a qu'un interlocuteur. Mais quand ils sont nombreux, et plus ils le sont plus cela se complique, l'on est forcé d'agir autrement. On peut à l'instar des animateurs radio, se fixer sur un auditeur imaginaire type qui soit la synthèse de tous les caractères communs à l'ensemble de son public, et s'adresser à lui comme à un «représentant des auditeurs». Mais, si les circonstances le permettent, on peut également segmenter son public en «familles» rassemblées en fonction de caractéristiques communes, et s'adresser individuellement à chacune d'entre elles, ce qui permet une communication ciblée, précise et donc plus performante. C'est ce que pratiquent notamment certaines radios qui, selon les horaires et le public disponible, adaptent la forme et le contenu de leurs programmes.

De même que nous éduquons nos propres enfants différemment selon leur caractère et leur tempérament, et que nous les abordons de manière très personnalisée, on ne s'adresse pas (en paroles mais aussi en actes et en attitudes) de la même manière à des jeunes qu'à des personnes âgées, à un homme qu`à une femme, à des intellectuels qu`à des ouvriers, à des riches qu`à des démunis, à un directeur de société qu`à un chômeur... Chaque individu est unique et représente un profil physique, mental, spirituel, culturel, social, familial, économique, politique, religieux, géographique, etc, tout à fait particulier dont il est indispensable de tenir compte.


TRADUIRE

Les frontières linguistiques nous poussent naturellement à traduire notre propos. Mais il est d'autres frontières qui le mériteraient également et qui sont trop souvent négligées car moins flagrantes: la culture, le niveau intellectuel, l’âge. ou le stade spirituel, etc... (cf & précèdent). Ainsi, la reproduction telle quelle (orale ou imprimée) des textes bibliques actuels (qui ne sont eux-mêmes que la traduction par un homme – et donc une interprétation – de textes millénaires inspirés) saurait difficilement constituer un message universel pour communiquer le salut en Jésus-Christ. Les termes utilisés dans nos Bibles sont impropres à la communication avec la majorité de nos contemporains, et ont besoin d`être traduits, explicités, paraphrasés, adaptés! Trop d'à-prioris, de déviations et d'influences en ont falsifié le sens original. Ces mots véhiculent ainsi des concepts ne correspondant plus à la pensée biblique, et leur emploi fausse donc la communication la plupart du temps. Seules les personnes «initiées» sont capables de les bien comprendre et de les assimiler.

Les autres, soit resteront indifférentes à des propos qui ne les concerneront pas, soit réagiront négativement à un message qu'elles auront mal compris.

Traduire des réalités imperceptibles à l'homme en un langage et des concepts qui lui soient familiers et donc parfaitement compréhensibles, voilà le pari de toute communication chrétienne. C`est le défi auquel nous sommes tous confrontés: nous «faire tout à tous», nous imprégner de la réalité de l'autre, pour lui traduire le plus efficacement possible une autre réalité...


CONCLUSION

Paradoxalement, le monde a des choses à nous apprendre en matière de communication. En effet, sans le savoir, il applique des principes fondamentaux que la Parole de Dieu développe depuis des siècles, et que malheureusement bon nombre d'enfants de Dieu continuent à négliger.

Alors que partout autour de nous il n'est question que de communication, et que l'on assiste à une véritable explosion des techniques nouvelles en la matière, il devient urgent pour le peuple de Dieu de se replonger dans le Livre de communication par excellence et d'y découvrir tous les secrets de la communication divine. Et si un tel retour aux sources est essentiel, il nécessite toutefois d’être complété par une connaissance approfondie des techniques et des médias de notre temps afin de les utiliser à bon escient et d'agir en professionnels complets, avisés et performants.

Sachons donc pratiquer une communication individualisée quoique «multimédiatisée»...

Jean ROHNER

©  Ichthus 1986-3 (No 124)

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CONNAISSEZ-VOUS JÉSUS-CHRIST PERSONNELLEMENT?


«Je pensais toujours que Jésus était mort», déclara récemment un «chrétien», qui se trouvait à une réunion d'évangélisation.

Vous savez bien qu'Il est ressuscité et qu'Il vit, mais L'avez-vous rencontré personnellement? Vous a-t-Il parlé? Avez-vous vu un rayon de Sa gloire?

La Bible parle de gens qui ont eu une rencontre personnelle avec le Seigneur:

Job connaissait énormément de choses concernant Dieu, et, de tout coeur, il voulait faire Sa volonté. Mais ce n'est qu'après avoir eu une expérience avec le Dieu vivant qu'il parvint au repos intérieur et confessa: «Mon oreille avait entendu parler de toi, mais maintenant mon oeil t'a vu» (Job 42, 5).

De même Jacob: il avait reçu de Dieu un important appel; il était porteur de la promesse du Rédempteur et il estimait hautement cet honneur; mais il n'avait pas la paix, parce qu'il n'avait pas eu une rencontre personnelle avec Dieu. Mais voici qu'une nuit «un homme lutta avec lui». En cette heure-là, il fit l'expérience de la présence vivante de l'Éternel et il put témoigner: (J'ai vu Dieu face à face, et mon âme a été sauvée» (Gen. 32, 30).

Pensons également à la merveilleuse rencontre de Paul avec le Seigneur ressuscité et glorifié, qu'il reniait pourtant et à la résurrection duquel il ne voulait pas croire. Mais l'expérience personnelle qu'il eut avec Jésus-Christ fit sa vie toute nouvelle. Son plus grand désir était dorénavant de «connaître Christ et la puissance de sa résurrection» (Phil. 3, 10).

Avez-vous eu une telle rencontre personnelle avec Jésus? Si pas, votre vie est bien pauvre; il vous manque le meilleur, à savoir la communion personnelle avec Christ. Comment y parvenir? Est-elle pour tout individu ou pour des exceptions seulement?

Au pied de la croix de Golgotha, voilà le lieu de la rencontre avec Jésus-Christ, le Fils de Dieu: le point de contact personnel. Il a porté vos péchés, et Il a payé de Sa vie. C'est là une affaire toute personnelle. Il veut être votre substitut et votre garant devant Dieu.

Allez à Lui dans la confession de votre vie! Il est tellement nécessaire que vous Lui disiez tout ce qui oppresse votre coeur; vous pouvez Lui dévoiler les profondeurs de votre être, Lui révéler vos anciens péchés qui vous privent de paix. Dites-Lui: «Je suis esclave du péché j'ai peur de la vie; je tremble devant les hommes; je crains de mourir; ma vie est un échec.»

Il vous entend; Il ne vous juge pas; Il vous dit: «Tes péchés te sont pardonnés.» C'est un entretien très personnel, en tête-à-tête; il vous met étroitement en contact avec Jésus.

Vous ne pouvez rien faire d'autre; vous devez Le remercier pour l'immense don du pardon de vos péchés par Son sang. Il est maintenant votre Sauveur personnel. Deux sont devenus un seul dans le pardon des péchés que Jésus accorde et que vous avez reçu. Cette relation signifie pour vous une vie nouvelle. Le Seigneur a affirmé: «Celui qui croit en moi a la vie éternelle» (Jean 6, 47).


© Appel de Minuit 10 / 1999

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FAUSSES CONSOLATIONS DONNÉES AUX PÉCHEURS


C.G. FINNEY


Rarement gagneur d'âme poussa plus à fond l'aiguillon dans le coeur. Il «ne pansait pas à la légère les plaies de la fille de son peuple».

On disait de lui: «Avez-vous entendu ce terrible prédicateur qui jette la terreur dans les âmes? ». Sa méthode diffère tellement des procédés employés de nos jours dans beaucoup d'églises qu'on dira sans doute avec profit les conseils de ce maître dans l'art de former des convertis solides et d'enseigner des chrétiens zélés et fidèles.

On affirme que si 30 % des convertis de Moody demeuraient fermes, 85 % des convertis de Finney persévéraient jusqu'à la mort.

Le but de l'Esprit de Dieu est d'arracher au pécheur jusqu'au dernier lambeau d'espérance tant qu'il demeure dans le péché.

Un gagneur d'âmes doit avoir le même dessein. Il doit être sur ce point d'accord avec Dieu, autrement il ne pourra faire aucun bien.

Gardez-vous de donner au pécheur de fausses consolations telles que celles-ci:

1. Dire à un pécheur: «J'espère que vous serez converti», alors qu'il ne se met pas directement à l'oeuvre, c'est le détourner de Christ pour l'amener à se reposer sur vous. Ce n'est qu'une fausse consolation qui conduit à la mort

2. Que de fois des chrétiens disent à un pécheur troublé: «Je prierai pour vous.» C'est encore une fausse consolation. Le pécheur dira: «C'est un homme pieux, ses prières seront efficaces; je ne serai pas perdu.» Dès lors ses craintes cessent. La foi aux prières des autres plutôt que la foi en Christ, voilà précisément la foi que le démon aime à trouver chez les pécheurs.

3. D'autres disent à une âme soucieuse: «Je me réjouis de vous voir dans cette voie. J'espère que vous serez fidèle, et que vous tiendrez ferme».

Est-ce autre chose que de se réjouir de voir le pécheur révolté contre Dieu? Il résiste à ses convictions, il résiste à sa conscience. Il résiste au Saint-Esprit. Sa culpabilité et le danger qu'il court sont plus grands que jamais: Et vous vous réjouissez! Vous devriez au contraire être dans I'angoisse à son sujet, car il est en danger d'être, d'un instant à l'autre, abandonné de Dieu et laissé à la dureté de son coeur et au désespoir.

4. D'autres encore disent que la conversion est une oeuvre progressive, qu'il ne faut pas s'attendre à y arriver d'un bond, qu'il faut attendre, laisser faire, ne pas se fier à ces conversions subites. Tout cela est faux comme le puit de l'abîme.

5. Il n'est pas rare d'entendre dire à un pécheur réveillé: «Vous êtes dans un chemin qui me donne beaucoup d'espérance. Je suis heureux pour vous».

Il semble vraiment que l'église soit parfois liguée avec le démon pour aider les pécheurs à résister à la Vérité. Ce que le Saint-Esprit veut faire sentir au pécheur, c'est que ces voies sont perverses et qu'elles aboutissent à I'enfer. Et chacun conspire à produire en lui l'impression contraire.

Pécheur! Ne croyez rien de tout cela! Vous n'êtes pas dans un chemin qui puissent donner des espérances. Vous n'agissez pas droitement en résistant au Saint-Esprit. Vous agissez mal, aussi mal que cela est possible.

6. Il en est qui disent au pécheur: «Vous avez rompu avec vos péchés, n'est-ce pas?»

«Oh! oui!» dira le pécheur, et ce sera entièrement faux. Il n'a jamais un seul instant renoncé à ses péchés. Il a seulement pris une nouvelle attitude pour résister. Lui dire qu'il a rompu avec ses péchés, c'est lui donner une fausse consolation.

7. Gardez-vous de consoler le pécheur impénitent en lui disant que «la piété n'est pas sombre, qu'elle est enjouée, qu'il ne doit pas nourrir de telles anxiétés, qu'il doit être joyeux».

Oh! quelle funeste doctrine! Le pécheur est là, résistant de toutes ses forces, résistant au Saint-Esprit, résistant à sa conscience, près de mourir d'angoisse et de détresse, il est sur le bord de l'enfer et néanmoins ne veut pas céder. Et voici qu'on s'approche pour lui dire: «Je ne puis souffrir de vous voir si attristé, courage, courage! la piété n'est pas triste! Quelle erreur!

Quand vous vous occupez d'un pécheur, souvenez-vous que vous le reverrez bientôt en jugement. Conduisez-vous avec lui de telle sorte que, s'il vient à périr, ce ne soit pas votre faute.

Ne lui dites jamais un seul mot qui le porte à s'arrêter en deçà d'une soumission qui plaise à Dieu.

Le chrétien doit prendre le parti de Dieu contre le pécheur. Il doit montrer à ce dernier toute l'horreur de son cas, et de son danger, puis l'amener à la croix et insister sur une soumission instantanée.

(17e discours)

© Source: Pompigname

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ÉVANGILE PAR LES CHORALES


Je suis compositeur, mais je n'écris ni pour le plaisir – bien que cela en soit un – ni pour l'attrait du gain, affirme Ace Edwards. Né en 1946 à Milwaukee, dans le Wisconsin aux États-Unis, le créateur de «Tous ensemble» et d'une centaine d'autres chants reste d'abord pasteur et fils de pasteur. Son premier intérêt consiste à inviter les hommes à venir au Christ... «avec les dons que le Seigneur m'a donnés, donc spécialement par le biais de la musique» précise-t-il.

Ses talents, il pourrait les faire valoir aux États-Unis. Dans sa terre natale, il disposerait de 130 choristes et d'un excellent orchestre. Mais pour Ace, la France est un champ de mission, où le Seigneur l'appelle.

Ace connaît bien l'Hexagone pour avoir séjourné et travaillé quatre ans dans la région de Strasbourg. Il y produisit entre autres «Asa», une comédie musicale retraçant la sortie d'Israël d'Égypte. Un franc succès: 280 choristes engagés, et la salle du Palais des Congrès, avec ses 6000 places, comble. «Des milliers de personnes sont venues et ont payé leur place pour voir un spectacle chrétien!» se réjouit l'artiste disciple du Christ. «Invitez un Français à une réunion d'évangélisation: il ne viendra pas» poursuit-il, «mais offrez-lui d'assister au concert ou à la comédie musicale organisée par votre assemblée: il répondra présent.»

Ace Edwards a des idées plein le coeur pour stimuler la vie musicale des églises et surtout l'évangélisation par des manifestations artistiques. Il prévoit l'organisation d'une chorale interdénominationelle dans la région de Toulouse, où les Églises libres ont fait appel à ses services. Il projette aussi le lancement d'une revue spécialement destinée à stimuler la formation de chorales. Sans compter les stages musicaux comme MUSIC-AIX 90, qui se tiendra en juillet prochain à Valabre, dans la région d'Aix. Que Dieu bénisse cet Américain en France!

©  AVÈNEMENT Juin 1990 No 15

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L'ÉVANGÉLISATION EN EUROPE


Pourquoi l'évangélisation de l'Europe n'est-elle pas une priorité pour tous les chrétiens? Parce que nous vivons en Europe occidentale sur un îlot de démocratie et de paix... Les différentes confessions et dénominations chrétiennes cohabitent paisiblement dans un esprit de tolérance tout en respectant aussi les autres religions. Nous avons appris à user de prévenance les uns envers les autres. Mais avec la montée des intégrismes, l'évangélisation de notre continent est devenue un sujet tabou pour ceux qui craignent que le message de la Bible puisse troubler cette paisible cohabitation.

Les déclarations du responsable de l'église suite à la première évangélisation dans notre village sont encore dans ma mémoire: «Avant la venue des évangélistes, nous étions tous un. Maintenant certains sont pour et d'autres sont contre. Je ne veux pas que nos gens soient ainsi influencés.» Par «ainsi» il entendait le message de la conversion et de la nouvelle naissance.

Devons-nous prendre en considération une telle objection, voire l'approuver parce qu'elle vient d'une autorité respectable? Un prédicateur disait un jour avec raison: «Il y a une sainte approbation, et il y a une sainte désapprobation.» Il est juste et recommandable d'approuver tous ceux qui abondent dans le sens de l'enseignement divin. Mais nous ne pouvons approuver ceux qui vont à l'encontre de l'enseignement biblique. L'apôtre Paul, le missionnaire par excellence, devait continuellement se défendre contre les Juifs qui voulaient l'empêcher d'accomplir son ministère d'évangéliste. Dans une sainte désapprobation, il ne se laissa arrêter par rien et par personne. À Lystre par exemple, il a été lapidé à cause de l'évangile, puis traîné comme mort hors de la ville; la prière des frères le releva et, avec une sainte audace, il retourna immédiatement dans la ville et y prêcha (Actes 14: 19-22).


L'évangélisation conforme à l'Écriture Sainte se heurte aujourd'hui comme hier à beaucoup d'opposition. Le diable ne veut pas d'évangélisation. Le Seigneur, avertissant les autres croyants, disait: «L'heure viendra où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu» (Jean 16: 2). Cette prophétie s'est accomplie à la lettre. Des millions furent littéralement torturés et tués par les ennemis de Christ au cours des siècles. Pourtant, en employant ces cruautés, Satan n'a pas vraiment atteint son but. Ce que Tertullien a dit est vrai: «Le sang des martyrs est la semence de l'église». Probablement plus d'Aucas furent sauvés par l'assassinat des 5 jeunes missionnaires que s'ils avaient vécu. Même si Satan n'a pas complètement renoncé aux méthodes cruelles (il y a toujours des martyrs dans les régions où le fanatisme est roi), il emploie aujourd'hui avec grand succès des méthodes plus subtiles et plus douces. Il est plus simple de demeurer fidèle à Christ au milieu d'une opposition athée que de rester fidèle quand des soi-disant chrétiens nous demandent d'être positifs et de ne surtout contrarier personne. Il est facile de rejeter une hérésie évidente, il est plus difficile de combattre pour la foi (Jude 3) quand l'erreur est subtilement enrobée de versets bibliques et proclamée par des prédicateurs de grande réputation. Un frère russe m'a dit: «En 70 années de persécutions communistes, nous n'avons perdu aucun des nôtres. Mais en peu de temps, ici en occident, plusieurs sont devenus la proie de la séduction oecuménico-charismatique».


Salomon dit dans Proverbes 29:25: «La crainte des hommes tend un piège». Quel piège quand la crainte de choquer quelques-uns nous fait altérer la parole de Dieu! D'autres formes de cette crainte sont: la crainte d'être critiqué, la crainte de perdre des amis, la crainte d'être mis à l'écart. Cette crainte nous pousse au compromis et nous rend incapables de servir le Seigneur. Paul dit dans Galates 1: 10: «Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ».


L'Europe a besoin de l'Évangile qui par la puissance de l'Esprit convainc de péché, dénonce les fausses doctrines, et révèle Jésus-Christ. La prédication du Christ crucifié demeure aujourd'hui comme hier un scandale pour les religieux et une folie pour les païens. Ce message, nous le devons aux Européens et au monde entier, même si c'est au prix de notre vie. Pierre ne disait-il pas quand son message heurta les consciences et mettait sa vie en danger: «Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes? (Actes 5: 29) Cela doit être aussi notre devise, non pas dans le but d'imposer notre pensée, mais pour le progrès de l'oeuvre de Dieu. Non par manque d'amour vis-à-vis de ceux qui sont d'un avis différent, mais par amour pour les Européens qui doivent être conduits de la mort spirituelle à la vie en Christ. Parce que personne n'est automatiquement sauvé qui se réclame d'une religion, nous devons par amour leur prêcher tout le conseil de Dieu, sans craindre les hommes.

J.-J. Rothgerber

«L'Écho Fraternel» Bulletin de La Bonne Nouvelle, Tours

(avec l'aimable autorisation de l'auteur)

La Bonne Nouvelle 1/96

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ÉVANGÉLISER ENSEMBLE!


 «Aucun lieu, aucun pays, aucun continent ne peut être évangélisé, si les «gens de Jésus» («die Leute Jesu») du lieu, du pays ou du continent en question ne cherchent pas à accomplir ensemble la mission de Jésus.» (Willi Satorius)*

Que signifient pratiquement ces paroles dans la bouche du président de l'«Alliance évangélique Européenne», pasteur d'une paroisse de l'église réformée officielle multitudiniste? Qui sont ces «gens de Jésus»?

S'agit-il des membres de toutes les dénominations officielles ou non qui se réclament du nom de Jésus, quelles que soient par ailleurs les doctrines qu'ils professent ou qu'ils ne professent pas? Ou s'agit-il plutôt de façon plus restreinte des «gens» qui adhérent personnellement à la confession de foi de l'AIliance Evangélique? ou existe-t-il encore une autre application? Il faut reconnaître que l'expression «gens de Jésus» est assez floue et qu'elle laisse la porte ouverte à tout venant qui, à tort ou à raison, porte le nom de chrétien, qu'il soit catholique, protestant, évangélique ou rattaché à une autre secte ou organisation dite chrétienne.

Si ce que dit Willi Satorius était vrai, aucun lieu, aucun pays et aucun continent n'aurait pu jusqu'ici être évangélisé, car tous ceux qui se réclament de Jésus n'ont jamais évangélisé ensemble. Et si cela devait se réaliser un jour, ce serait au prix de compromis et de reniements dans une confusion sans pareille. À vouloir réunir tous les «gens de Jésus», sans autre précision et distinction, en vue d'évangéliser le monde on porte atteinte à la véritable unité spirituelle des enfants de Dieu et le témoignage rendu manquera d'authenticité et de crédibilité.

J.H.

Dans «Schweizerische Evangelische Allianz» - Jahresbericht 91 sous «Europäische Evangelische Allianz» p. 24

© La Bonne Nouvelle 3/93

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EXPOSÉ EXPLICATIF DE NOTRE MISSION AUPRÈS DU MONDE PERDU:

Sa nature, son but, son prix


Pour le renouvellement de la vocation

1. À partir de la conversion de Saul de Tarse et du fait essentiel de sa propre justice jetée à bas et de son état de péché révélé, nous pouvons faire le lien avec notre mission auprès des hommes qui ignorent et l'Évangile et leur état. Rom. 1: 1 6-17: «Car je n'ai point honte de l'Évangile; c'est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec, parce qu'en lui est révélée la justice de Dieu par la foi et pour la foi, selon qu'il est écrit: le juste vivra par la foi.»

2. À peine Paul vient-il de parler de la révélation centrale et maîtresse de l'Évangile: «la justice de Dieu par la foi et pour la foi», qu'il nomme ce qui provoque la colère de Dieu, Rom. 1: 18-19:

«La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, car ce qu'on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître.» cf. Ps. 19: 19 Le rejet du Livre ouvert de la Création entraîne le rejet de la Révélation écrite et livre l'homme aux ténèbres et aux péchés de toute nature.

3. Il résulte de tout cela que l'homme, tant qu'il ne se repent pas de s'être consciemment et volontairement dressé contre la vérité de Dieu, est «inexcusable» (v.20-21). «coupable» (v. 32 et 2: 1), «condamnable» (2:2-8). Il est rebelle à la vérité et il obéit à l'injustice. (2:8)

Cet homme a besoin, non d'une religion de façade, mais d'un changement intérieur produit par la grâce, c'est-à-dire d'une circoncision du coeur. (cf. 2:25-29; Jean 3:5-8)

4. Le Juif, qui n'a que les signes extérieurs de la religion (les dehors), sans l'opération de la grâce, et le Grec (le païen), plongé dans son idolâtrie, n'ont pas à se vanter. (cf. 3:1-3).

«Quoi donc! sommes-nous (en tant que Juifs) plus excellents? Nullement. Car nous avons déjà prouvé que tous, Juifs et Grecs (païens), sont sous l'empire du péché, selon qu'il est écrit:

Il n'y a point de juste,

Pas même un seul;

Nul n'est intelligent,

Nul ne cherche Dieu;

Tous sont égarés, tous sont pervertis; Il n'en est aucun qui fasse le bien, Pas même un seul... » Rom. 3:9-12 Soyons bien convaincus, saisis et étreints par le fait de:


L'UNIVERSALITÉ DU PÉCHÉ.

5. Ainsi, qui que ce soit que vous rencontriez, il partage avec vous la condition de pécheur mortel «puisque la mort s'est étendue sur tous les hommes parce que tous ont péché.» Rom. 5:12

Vous pouvez vous identifier à lui comme Paul qui s'était fait tout à tous. cf. 1 Cor. 9:19-23.

Pour s'approcher des âmes avec compassion, il ne suffit pas de savoir que mon prochain est un pécheur, mais que, comme j'ai dû l'apprendre moi-même, la corruption de chaque être humain est totale!

Universalité du péché: Rom. 3:12: «Il n'en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul»;

Corruption totale: Rom. 3:13-18:

«Leur gosier est un sépulcre ouvert;

Ils se servent de leurs langues pour tromper;

Ils ont sous leurs lèvres un venin d'aspic; Leur bouche est pleine de malédiction et d'amertume;

Ils ont les pieds légers pour répandre le sang;

La destruction et le malheur sont sur leur route;

Ils ne connaissent pas le chemin de la paix;

La crainte de Dieu n'est pas devant leurs yeux. »

cf. Gen. 6: 3,5,12; Es. 1: 5-6; Jér. 17: 9; Eph. 2:1-3; 4:17-20; Tite 3:3.

Par conséquent, l'homme livré à lui-même est sans force devant l'empire du péché et sans argument devant la loi qui révèle le péché, condamne le pécheur sans lui donner le moyen, la force de vaincre le mal! Rom. 3:19-20:

«Or nous savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu. Car nul ne sera justifié devant Lui par les oeuvres de la loi, puisque c'est par la loi que vient la connaissance du péché.» cf. Actes 13:38-39.

6. L'homme pécheur, corrompu, sous le poids de ses fautes et de la condamnation de la Loi, n'est pas sans espérance car la Loi accusatrice ne l'a pressé et cerné que pour lui faire désirer et trouver Celui qui va le sauver par la seule grâce de Dieu, sans aucune oeuvre légale! Gal. 3:21-27:

«La Loi est-elle donc contre les promesses de Dieu? Loin de là! S'il eût été donné une loi qui pût procurer la vie, la justice viendrait réellement de la Loi. Mais l'Écriture a tout renfermé sous le péché, afin que ce qui avait été promis (à Abraham et à sa postérité) fût donné par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient. Avant que la foi vînt, nous étions enfermés sous la garde de la Loi, en vue de la foi qui devait être révélée. Ainsi la Loi a été comme un surveillant pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. La foi étant venue, nous ne sommes plus sous le surveillant. Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ, vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ.» cf. Eph. 4:20-24 et Col. 3:9-11.

7. Quel merveilleux soulagement pour l'homme pécheur lorsque Dieu détrône la justice de la Loi et lui substitue la justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ! Tout le sens de la conversion est là. Rom. 3:21-25:

«Mais maintenant, sans la Loi est manifestée la justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les prophètes, justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient. Il n'y a point de distinction. Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu; et ils sont gratuitement justifiés par Sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ.

C'est Lui que Dieu a destiné, par son sang, à être pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer Sa justice, parce qu'il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience, afin, dis-je, de montrer Sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus.»

8. Celui qui, par la foi seule, saisit la justification rendue possible par la grâce seule, grâce manifestée par Dieu en Jésus-Christ, accède à un bonheur que connaissaient déjà les croyants de l'Ancienne Alliance, ceux «qui d'avance avaient espéré en Christ». cf. Eph. 1: 12 et Héb. 11: 1 3-16.

Romains 4: 1-12 nous parle de ce bonheur réservé à la foi: «Que dirons-nous donc qu'Abraham, notre père, a obtenu selon la chair? (par ses oeuvres propres) Si Abraham a été justifié par les oeuvres, il a sujet de se glorifier, mais non devant Dieu. Car que dit l'Écriture? Abraham crut à Dieu et cela lui fut imputé à justice. Or, à celui qui fait une oeuvre, le salaire est imputé, non comme une grâce, mais comme une chose due; et à celui qui ne fait point d'oeuvre, mais qui croit en Celui qui justifie l'impie, sa foi lui est imputée à justice. »

De même David exprime le bonheur de l'homme à qui Dieu impute la justice sans les oeuvres; heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées et dont les péchés sont couverts! Heureux l'homme à qui le Seigneur n'impute pas son péché! N. B: La Réforme est née de cette révélation! Ce bonheur n'est-il que pour les circoncis, ou est-il également pour les incirconcis ? Car nous disons que la foi fut imputée à justice à Abraham. Comment donc lui fut-elle imputée? Était-ce après, ou avant sa circoncision? Il n'était pas encore circoncis, il était incirconcis. Et il reçut le signe de la circoncision, comme sceau de la justice qu'il avait obtenue par la foi quand il était incirconcis, afin d'être le père de tous les incirconcis qui croient, pour que la justice leur fût aussi imputée, et le père des circoncis, qui ne sont pas seulement circoncis, mais encore qui marchent sur les traces de la foi de notre père Abraham quand il était incirconcis.

9. Le bonheur du père des croyants ne serait-il pas aussi celui de ceux qui, dans la suite des temps, pour avoir cette même foi, sont manifestés comme étant sa postérité? cf. Gal. 3:6-16

Romains 4:23-5:2: «Mais ce n'est pas à cause de lui seul qu'il est écrit que cela lui fut imputé c'est encore à cause de nous, à qui cela sera imputé, à nous qui croyons en Celui qui a ressuscité notre Seigneur, lequel à été livré pour nos offenses, et est ressuscité pour notre justification. Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, à qui nous devons d'avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu».

10. Arrivés à ce point il faut nous demander quel est (encore) l'effet de ces vérités essentielles sur notre esprit et quelle incidence pratique et journalière en découle. (cf. Hab. 3:2 et 16; Luc 19:41-44)

Paul s'est trouvé devant le mur de la propre justice et de l'endurcissement des Juifs, devant l'ignorance et la corruption des païens, mais il a gardé la compassion et l'espérance pour tous: Juifs et non-Juifs! Cela ressort des chapitres 9 à 11 de son Épître. Quand on pense aux souffrances endurées par Paul du fait des Juifs (cf. 1 Thess. 2:13-16) l'on ne peut qu'être édifié par les sentiments qu'il exprime envers eux dans Romains 9:1-5:

«Je dis la vérité en Christ, je ne mens point, ma conscience m'en rend témoignage par le Saint-Esprit, j'éprouve une grande tristesse, et j'ai dans le coeur un chagrin continuel. Car je voudrais moi-même être anathème (maudit) et séparé de Christ pour mes frères, mes parents selon la chair, qui sont Israélites, à qui appartiennent l'adoption, et la gloire, et les alliances, et la loi, et le culte, et les promesses, et les patriarches, et de qui est issu, selon la chair, le Christ, qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement. Amen!»

Il sait que: «Dieu fait miséricorde à qui Il veut, et Il endurcit qui Il veut» (cf, 9:18) Pourtant, il n'en déduit pas que l'homme ne porte pas de responsabilité dans ce qui lui arrive en dernier ressort! Dieu n'est pas injuste! (cf. Rom. 9:14)

Romains 9:30-33: «que dirons-nous donc? Les païens, qui ne cherchaient pas la justice, ont obtenu la justice, la justice qui vient de la foi, tandis qu'Israël, qui cherchait une loi de justice, n'est pas parvenu à cette loi. Pourquoi? Parce qu'Israël l'a cherchée, non par la foi, mais comme provenant des oeuvres. Ils se sont heurtés contre la pierre d'achoppement, selon qu'il est écrit: Voici, je mets en Sion une pierre d'achoppement et un rocher de scandale, et celui qui croit en Lui ne sera pas confus.» cf. 1 Pierre 2:4-10. Malgré la culpabilité des Juifs dans le fait de l'incrédulité («ils se sont heurtés contre la pierre d'achoppement») Rom. 11:20 (cf. Rom. 3:3), Paul ne cesse de prier avec foi et amour pour eux. cf. Rom. 11: 23-24 et 28-32.

Romains 10: 1-4: te Frères, le voeu de mon coeur, et ma prière à Dieu pour eux, c'est qu'ils soient sauvés. Je leur rends le témoignage qu'ils ont du zèle pour Dieu, mais sans intelligence: ne connaissant pas la justice de Dieu, et cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu; (responsabilité et culpabilité) «car Christ est la fin de la loi pour la justification de tous ceux qui croient»

Dans les versets 5 à 13, c'est «la parole de la foi» qui éclipse la loi des oeuvres dans laquelle les Juifs ont persisté à se confier malgré les appels réitérés de Dieu à se confier uniquement et totalement dans l'oeuvre accomplie par Christ, oeuvre accomplie autant en faveur des Gentils que pour les Juifs. cf. 1 Jean 2:1-2

N.B. Gentil vient d'une racine qui signifie les nations.

11. Le principe de la foi s'étend à tous les hommes, Juifs et non-Juifs: Romains 10: 11-13: «Quiconque croit en Lui ne sera point confus. Il n'y a aucune différence, en effet, entre le Juif et le Grec, puisqu'ils ont tous un même Seigneur qui est riche pour tous ceux qui l'invoquent. Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé».

12. À partir de là est établie notre responsabilité envers les hommes de toutes races et de toutes conditions, sous forme de questions auxquelles notre conscience ne peut se soustraire: Romains 10: 14-15:

 

A. – «Comment donc invoqueront-ils Celui en qui ils n'ont pas cru?» (il faut donc croire pour invoquer)

B. – «et comment croiront-ils en Celui dont ils n'ont pas entendu parler?» (il faut entendre parler de Christ pour croire)

C. – «et comment en entendront-ils parier s'il n'y a personne qui prêche?» (il faut que quelqu'un prêche Christ pour que les non-croyants en entendent parler)

D. – «et comment y aura-t-il des prédications s'ils ne sont pas envoyés? selon qu'il est écrit: qu'ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix, de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles!» (il faut des vocations pour qu'il y ait des prédicateurs!)

 

II. Le fait d'entendre la Parole de Christ engage la responsabilité de ceux qui ont ainsi le moyen de parvenir à la foi.

Romains 10: 16-21: «Mais tous n'ont pas obéi à la bonne nouvelle. Aussi Ésaïe dit-il: Seigneur, qui a cru à notre prédication? Ainsi la foi vient de ce qu'on entend et ce qu'on entend vient de la parole de Christ. Mais je dis: n'ont-ils pas entendu? Au contraire! Leur voix est allée par toute la terre, et leur parole jusqu'aux extrémités du monde. Mais je dis: Israël ne l'a-t-il pas su? Moïse le premier dit: j'exciterai votre jalousie par ce qui n'est point une nation, je provoquerai votre colère par une nation sans intelligence. (Deut. 32:21) Et Ésaïe pousse la hardiesse jusqu'à dire: j'ai été trouvé par ceux qui ne me cherchaient pas, je me suis manifesté à ceux qui ne me demandaient pas. (65:1-2) Mais au sujet d'Israël il dit: j'ai tendu mes mains tout le jour vers un peuple rebelle et contredisant.» (65:3)

Conclusion:

Malgré l'ignorance des uns, l'incrédulité des autres, l'endurcissement de ceux qui auraient pu parvenir à la foi, la tiédeur et la lâcheté de ceux qui se prétendent de bons chrétiens, faisons simplement et dignement «fonction d'ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous; nous vous en supplions au nom de Christ: soyez réconciliés avec Dieu! Celui qui n'a point connu le péché, Il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en Lui justice de Dieu.» 2 Cor. 5:1 7-21

Jean-Jacques Dubois

© La Bonne Nouvelle 3 /99

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