Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Edification

----------

L'ÉGLISE DU SEIGNEUR EST-ELLE TOUTE LA CHRÉTIENTÉ?


Question:

À mon sens, toute la chrétienté fait partie de l'Église, peu importe l'appartenance confessionnelle. Est-ce exact?

Réponse:

Non, il n'est pas exact de penser que la chrétienté entière fait partie de l'Église du Seigneur. En effet, nombreux, très nombreux sont ceux qui se nomment chrétiens, mais sur qui sera prononcée cette effrayante parole du Seigneur glorifié: «Ceux qui me disent. – Seigneur, Seigneur! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux» (Matth. 7, 21).

Le terme grec pour «Église» ou «Assemblée», traduit littéralement, signifie: «l'appelée à sortir». Dans le Nouveau Testament, il figure 115 fois, dont six dans le sens mondain ou de l'Ancien Testament (c'est-à-dire «rassemblement de tous les citoyens libres d'une ville» ou «rassemblement des Israélites devant Dieu», par exemple à l'occasion de fêtes célébrées sous l'ancienne Alliance). Mais autrement, ce mot se rapporte toujours à Jésus-Christ par qui Dieu appelle les individus. Dès lors, ces «appelés» sont ceux qui ont reçu de Jésus-Christ le pardon de leurs péchés et la paix avec Dieu.

Ainsi donc, selon tout le témoignage du Nouveau Testament, l'Église du Seigneur se compose de tous ceux qui sont nés de nouveau par la foi en Jésus-Christ. Car Jésus «s'est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher du présent siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père» (Gal. 1, 4). Les Thessaloniciens étaient de tels appelés. Paul leur a écrit: «Nous devons à votre sujet rendre continuellement grâces à Dieu, parce que Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut, par la sanctification de l'esprit et par la foi en la vérité. C'est à quoi il vous a appelés par notre Évangile, pour que vous possédiez la gloire de notre Seigneur Jésus Christ» (2 Thess. 2, 13-14). De même dans son Épître aux Corinthiens, l'apôtre indique très nettement à qui il s'adresse, à ceux qui font partie de l'«Assemblée de Dieu»: «.. À l'Église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés en Jésus Christ, appelés à être saints, et à tous ceux qui invoquent en quelque lieu que ce soit le nom de notre Seigneur Jésus Christ, leur Seigneur et le nôtre» (1 Cor. 1, 2).

L'Église est aussi appelée le «corps», dont la tête est Christ Lui-même: «Il est la tête du corps de l'Église; il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin d'être en tout le premier» (Col. 1, 18). Et: «Car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l'Église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur» (Ephés. 5, 23).

Ces quelques passages et le Nouveau Testament en général montrent donc que ce n'est pas chaque «chrétien» qui appartient à l'Église du Seigneur. D'autre part, il en est ainsi: dans pratiquement toutes les églises et assemblées chrétiennes, il se trouve de vrais croyants, c'est-à-dire des gens nés de nouveau qui suivent Jésus-Christ avec fidélité. Même là où nous ne le penserions peut-être pas, il peut y avoir des gens qui ont le témoignage de l'Esprit Saint d'être des enfants de Dieu, donc des croyants qui ont reçu le pardon de leurs péchés en Jésus-Christ. Car la Parole de Dieu n'est pas liée; et quiconque cherche sincèrement la vérité la trouvera selon cette promesse divine: «Il réserve de sains conseils pour les hommes droits» (Prov. 2, 7; Darby). Il est tout à fait normal que de telles personnes aspirent de plus en plus à la communion avec des chrétiens de même disposition intérieure et à se trouver tôt ou tard une maison spirituelle, où Jésus-Christ, crucifié, mort, ressuscité, glorifié et Seigneur revenant bientôt, est au centre des prédications. C'est là une chose absolument recommandable.


©  Appel de Minuit 03 / 1999

Retour
----------
--------------------------------------------------


L'ÉGLISE DU XXIE SIÈCLE SERA PROFESSANTE OU ELLE NE SERA PAS!


Pour un observateur de l'extérieur, présent au congrès de l'Association d'Églises de Professants des Pays Francophones (A.E.P. F.), il est clair que cette affirmation correspond à une conviction profonde.

Ce congrès Congrès extraordinaire puisque sa périodicité triennale a été réduite d'un an. – à ne pas confondre avec l'assemblée générale de l'A E P F constituée par onze associations d'Églises, dont une en Belgique et une en Suisse – s'est tenu du 23 au 25 Septembre 1985 et a eu comme thème: «Les Églises de professants... pourquoi?» Question préalable, le mot «professant» est-il bien compris de tous, notamment de la «base»? Il ne le semble pas. Aussi les sujets des exposés proposés à la réflexion des congressistes ont-ils été choisis pour aider à une bonne prise de conscience:

– Les Églises de professants dans l'histoire (Paul Sanders)

– Les Églises de professants au XXe siècle (Claude Baty et Louis Schweitzer)

– Le témoignage spécifique des Églises de professants aujourd'hui (Henri Blocher)

À vrai dire, les présents, moins nombreux qu'espérés, s'ils ont goûté pour eux-mêmes la qualité de ce qu'ils ont entendu, se sont surtout montrés attentifs à en faire profiter leurs mordants... et les autres, en décidant de procéder à diverses éditions sur les professants et de veiller à ce qu'une large diffusion en soit faite. Les lecteurs de cette revue feront bien de s'y référer.

Les développements ci-après seront seulement consacrés à la présentation de remarques, obligatoirement partielles et subjectives.

 

1°) Le congrès ne s'est pas arrêté sur ce qui est commun aux Églises membres, ce qui les fait appartenir à la branche «évangélique», à savoir leur attitude en principe semblable  Le congrès sur l'inspiration et l'autorité de la Bible de novembre 1985, à Paris, sera sans doute éclairant à cet égard (ce compte-rendu a été rédigé en octobre).devant la Bible et leur lecture identique de son message central. Il a été noté que cette attitude et cette lecture étaient également celles d'Églises de professants non membres de l'association, et aussi d'autres Églises ou de chrétiens, notamment issus de la Réforme. On me pardonnera d'avoir relevé plusieurs allusions aux Églises Réformées Évangéliques Indépendantes, dont je suis membre.

 

2°) L'accent a donc été mis sur ce qui est spécifique, à savoir l'ecclésiologie: sont membres de l'Église, non pas ceux qui assistent aux assemblées et qui participent plus ou moins à la vie de la communauté locale, mais les personnes qui ont fait profession de leur foi – la foi de l'Église – et, pour la plupart des Églises membres de l'A E P F, ont été baptisés par immersion. Les professants sont donc ceux qui ont «professé» leur foi... le terme n'appartient plus guère au langage ordinaire courant, et certains auraient souhaité signifier la même chose autrement. Hélas, ce n'est pas facile et, à vrai dire, en notre temps, l'idée exprimée n'est-elle pas jugée encore plus surannée que le terme?

 

3°) L'A E P F, qui a été créée en 1957, il y a bientôt trente ans, souhaite rendre de mieux en mieux manifeste dans la vie pratique des Églises l'unité qui est la leur en Christ.

Le projet initial de l'association était, en effet, relativement modeste. De grands pas dans la concertation et les actions communes – évangélisation, camps, catéchèse, etc. – ont été fait, surtout depuis quelques années, et chacun s'en est félicité. Parmi elles, une place spéciale revient à la Faculté Libre de Théologie Evangélique de Vaux-sur-Seine, dont la création a été fortement souhaitée par l'A E P F, et qui fêtera solennellement son 20e anniversaire le dernier week-end d'avril 1986.

Mais trompant l'espérance du début, bien des Églises de professants ne sont pas encore venues prendre leur place dans l'A E P F, et plusieurs qui s'y trouvent ne souhaitent pas aller plus loin dans l'entente ou l'unité.

J'avoue n'avoir pas bien compris pourquoi.

Certains dans l'association sont, cependant, disposés à dépasser les clivages que l'histoire explique très bien et, face à la réalité d'aujourd'hui, à oeuvrer pour découvrir et établir un lien organique plus étroit entre leurs Églises. Ce n'est un secret pour personne que deux des plus importantes au plan numérique, à savoir la Fédération des Églises Évangéliques Baptistes de France et l'Union des Églises

Évangéliques Libres de France ont démarré ou poursuivi, pendant le congrès, des conversations à ce sujet.

Rien n'est encore fait, mais les représentants des Églises concernées m'ont paru tout à la fois disposés à la patience et pleins d'espérance. Il est encore trop tôt pour envisager l'incidence que la réalisation d'une telle unité aurait sur la conjoncture ecclésiastique en France. À noter que la Fédération des Églises Évangéliques Baptistes est également membre de la Fédération Protestante de France.

 

4°) La couverture du congrès par la presse non professante est intéressante à analyser. En dehors du Père Girault, du périodique «Unité des chrétiens» – dont la présence est significative d'une novation dans le monde évangélique, cela mérite d'être souligné – et de moi-même, pour «Ichthus», il n'y avait aucun représentant de la presse religieuse non professante. Le «Christianisme au XXe siècle», cependant, s'est intéressé à l'événement (voir le n° 35 du 1er octobre (1985) en donnant la parole à deux membres de l' A E P F, Edmond Buckenham et Stéphane Lauzet à qui un compte-rendu du congrès avait été demandé. Cela permet de mesurer quelle place la pensée «évangélique» occupe dans le concert des idées religieuses, aujourd'hui. Cette pensée se voit reconnaître des qualités, mais celles-ci (notamment la chaleur de la piété) s'accompagnent de ce qui est jugé comme un défaut – de méthode – inacceptable, à savoir celui de considérer la Vérité comme objective et, en conséquence, connaissable avec certitude de façon suffisante.

Les professants que j'ai rencontrés au Centre Oecuménique de la Source (près d'Orléans), là où se sont déroulées ces journées de septembre, m'ont paru, sauf exceptions, peu au fait de la situation religieuse – ecclésiastique et théologique – de notre temps. Ils m'ont donné l'impression, fausse peut-être, d'accorder beaucoup d'importance à l'aspect affectif ou formel des choses dans le domaine des relations extérieures, même s'ils perçoivent clairement les cajoleries dont ils sont l'objet, en divers lieux, de la part du protestantisme «des grandes Églises».

Le mot de «ghetto évangélique» a été prononcé par plusieurs et, en même temps, il a été remarqué que le climat général au non engagement et au relativisme régnait également dans bien des Communautés professantes. . .

Je me suis demandée si peser ces contraires ne serait pas de bonne pratique avant d'aller plus loin dans l'ouverture vers le grand large.

Un autre pas consisterait, il me semble, à ne pas se tromper d'adversaire et à bien se convaincre que la famille «évangélique» comprend tous les chrétiens dont la notion de «peuple de Dieu» peut certes différer, mais dont la prédication du salut et la préoccupation du témoignage sont de même nature, parce que Jésus-Christ, la Parole incarnée, et la Bible, la Parole écrite, sont considérés par eux, de façon fondamentalement semblable.

J'ai eu beaucoup de joie à suivre de bout en bout les travaux de ce congrès 1985 et à rencontrer, à cette occasion, de nombreux lecteurs belges, français et suisses de la revue. Bon vent à l'A E P F pour la réalisation de ses divers projets. Que le rayonnement de sa fidélité au Christ ressuscité grandisse de plus en plus et soit en bénédiction à beaucoup dans les pays francophones d'Europe.

Marie de VEDRINES

© Ichthus 1985-6

Retour
----------
--------------------------------------------------


L’ÉGLISE PROTESTANTE DE BERLIN-BRANDEBOURG ET L'HOMOSEXUALITÉ

 

L'Église protestante de Berlin-Brandebourg reconnaît aujourd'hui officiellement l'homosexualité en la considérant comme une «autre expression de la sexualité humaine». Cette forme de sexualité ne serait «ni péché, ni maladie» est-il dit dans la déclaration faite par cette Église le 2 août 91.

On y regrette la complicité de l'Église chrétienne dans la marginalisation des homosexuels et le silence des chrétiens lors de l'extermination des homosexuels par les nazis. Les paroisses du secteur concerné sont invitées à considérer les homosexuels comme des soeurs et des frères et l'on demande à tous les habitants du pays d'user de tolérance à l'égard de leurs concitoyens homosexuels pour que ces derniers ne soient pas contraints, par crainte du dénigrement, de renier leur spécificité sexuelle! (Selon EPD).

Mais que dit l'Écriture? Elle appelle l'homosexualité une «passion infâme», contre nature (Rom. 1:26-27), et va jusqu'à déclarer que les homosexuels n'hériteront pas le royaume de Dieu...

J.H.


© La Bonne Nouvelle 5/92

Retour
----------
--------------------------------------------------


L'ÉGLISE DE MAISON


Une lecture attentive du Nouveau Testament nous apprend que les premiers chrétiens ne bâtissaient point de «lieux de culte». On ne trouve aucun exemple de frères édifiant une salle, une chapelle, une église ou une cathédrale. Et cependant le nombre des disciples était parfois très élevé.

Actes 2: 41: «En ce jour-là furent ajoutées environ trois mille personnes.»

Actes 4: 4: «Le nombre des hommes qui avaient cru s'éleva à environ cinq mille.»

Actes 6: 1: «En ces jours-là, le nombre des disciples se multipliait.»

Actes 6: 7: «Une grande foule de sacrificateurs obéissait à la foi.»

Actes 18: 10 (à Corinthe): «J'ai un grand peuple dans cette ville.»

Les juifs avaient leur Temple à Jérusalem, et des «lieux de culte», des synagogues dans beaucoup de localités. Les païens également avaient aussi des temples, parfois très somptueux.

Mais les chrétiens, à l'inverse des juifs et des païens avaient compris qu'ils formaient une spirituelle» pour offrir des agréables à Dieu par Jésus-Christ (I Pierre 2: 5).

Ils savaient qu'ils étaient des «pierres vivantes» Jésus-Christ lui-même étant la pierre d'angle.

Déjà le Seigneur Jésus, parlant à la femme Samaritaine, avait annoncé que l'heure était venue dans laquelle les vrais adorateurs n'adoreraient le Père ni sur une «montagne de Galilée» ni à Jérusalem (Jean 4: 20-24).

Il n'y aurait plus dorénavant de lieu spécial consacré au culte. L'adoration, la prière, le culte, pourraient être offerts à Dieu «en tout lieu» (I Timothée 2: 8).

En fait, dans le Nouveau Testament, nous voyons toujours les assemblées se réunir dans des maisons privées, ce qui ressort des textes ci-après:

À JÉRUSALEM...

les premiers disciples étaient réunis dans une «chambre haute» (Actes 1:13-15 et 2:1-2).

La fraction du pain (la sainte Cène) se faisait dans des maisons privées (Actes 2:42 et 46).

On voit une assemblée réunie pour la prière dans  la maison de Marie, mère de Jean surnommé Marc, «où plusieurs étaient assemblés et priaient» (Actes 12:12).

À PHILIPPES (en Macédoine)...

quand Lydie, la marchande de pourpre, crut au Seigneur Jésus et fut baptisée, elle ouvrit aussitôt sa maison aux serviteurs du Dieu et à l'assemblée naissante (Actes 16:14 et 40).

À TROAS (en Asie Mineure)...

l'assemblée était réunie dans une chambre haute située au troisième étage. Elle était réunie le premier jour de la semaine (dimanche) pour rompre le pain (Actes 20: 7).

À ROME...

il y avait une assemblée dans la maison de Prisca et Aquilas (Romains 16:3-5).

D'autres groupes de croyants devaient se réunir ensemble selon Romains 16:14-15.

À CORINTHE...

il semble que toute l'assemblée était accueillie dans la maison du Gaïus qui donnait également l'hospitalité à l'apôtre Paul lui-même (Romains 16: 23).

À ÉPHÈSE...

nous voyons une assemblée réunie dans la maison d'Aquilas et de Priscille, ce couple chrétien sympathique ayant quitté Rome pour s'établir à Ephèse (I Corinthiens 16:19).

À LAODICÉE...

il y avait une assemblée dans la maison du Nymphas (Colossiens 4:15).

À COLOSSES...

une assemblée se réunissait dans la maison de Philémon (Philémon 2).

 

D'après ces textes divers, nous voyons les chrétiens de l'Église primitive se réunir pour le culte, l'adoration, la sainte Cène et la prière dans des maisons privées. Ils n'avaient aucun «lieu de culte» mis à part et consacré.

- N'y a-t-il pas ici pour nous aujourd'hui un enseignement assez clair?

- Ne ferions-nous pas bien de revenir à la Parole de Dieu pour retrouver la simplicité et l'humilité de l'Église primitive?

- Sommes-nous aujourd'hui plus spirituels que ces disciples qui étaient remplis du Saint-Esprit (Actes 13: 52).

Si l'on dit que la persécution était un obstacle à l'érection d'édifices religieux, nous répondrons que l'Église du premier siècle n'a pas toujours été persécutée. Exemple:

«Les assemblées donc, par toute la Judée et la Galilée et la Samarie, étaient en paix, étant édifiées et marchant dans la crainte du Seigneur; et elles croissaient par la consolation du Saint-Esprit» (Actes 9: 31). Cependant, on ne pensait pas alors à bâtir de lieux de culte.

 

Quand le nombre des disciples augmentait et qu'une maison privée ne pouvait plus les recevoir tous, on ne songeait pas à bâtir une salle plus vaste, un «lieu de culte». On cherchait simplement une autre maison privée, une autre famille chrétienne qui avait conscience du grand privilège qu'il y a de recevoir dans sa maison l'assemblée de Dieu; et ainsi de suite.

Ce ne fut que lorsque l'Église du Seigneur s'établit dans le monde (mais pas avant) que l'on commença à bâtir des salles, des chapelles, des églises et des cathédrales.

Est-ce vraiment selon la pensée de Dieu d'investir des sommes parfois très élevées dans la construction, l'entretien ou la location de salles, lorsque nous ne trouvons pas un seul exemple de cela dans l'Écriture Sainte?

Mais ici se présente une objection. On nous dit: «Les personnes non converties ne veulent pas venir dans une maison privée. Si nous faisons une jolie salle, elles viendront plus facilement.» Cette objection ne nous paraît pas fondée, car ceux qui n'ont pas le courage d'entrer dans une maison privée n'entreront pas non plus dans une salle publique. Au contraire, nous croyons qu'il est plus facile d'amener une personne qui cherche le Seigneur dans une maison privée que dans une salle publique.

 

Un avantage des «assemblées-maisons» est celui de pouvoir mieux évangéliser chaque quartier d'une même ville, chaque «assemblée-maison» étant une lumière autour d'elle. On peut inviter les voisins à venir écouter la Parole de Dieu. Un autre avantage est que chaque frère ou soeur peut croître spirituellement beaucoup mieux dans ces réunions de famille ou de cuisine. Il y a plus d'intimité, plus de liberté. Tous peuvent prier sans crainte. N'oublions jamais que le Seigneur Jésus a fait une merveilleuse promesse:

«Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, JE SUIS AU MILIEU D'EUX» (Matthieu 18:20). Le Seigneur pensait aux assemblées dans les maisons.

Lorsqu'on supprime les «réunions de quartier» pour centraliser la vie de l'assemblée dans une seule et même salle de culte, cela ne constitue généralement pas un progrès pour l'assemblée locale, mais conduira plutôt à un recul de la vie spirituelle de la communauté. Quelques frères prendront toute la charge des réunions, alors que les autres s'engourdiront et s'endormiront.

 

En conclusion, nous demandons à tous nos frères et soeurs bien-aimés de bien vouloir étudier sérieusement les textes divers cités ci-dessus et de réfléchir à cette question. Si une persécution survenait, toutes les salles pourraient être fermées et nous serions obligés de nous réunir dans des maisons privées pour la fraction du pain et les prières.

Devons-nous attendre cela pour revenir à la Parole de Dieu?

Ne serait-ce pas préférable de retourner aujourd'hui au modèle que nous trouvons dans la Parole de Dieu?

(Copie d'un ancien tract dont le nom de l'auteur est illisible)

Retour
----------
--------------------------------------------------


RAPPORT SUR LE 1ER CONGRÈS SUR L'ÉGLISE CELLULAIRE

– rapporté par «D.S.»

Le premier congrès de l'Église cellulaire a réuni près de 120 participants à Valence, du 23 au 25 novembre dernier. Une invitation lancée par Daniel Schaerer et son association Luc 5. Qu'est-ce que l'Église cellulaire? Selon les organisateurs, l'appellation n'a rien de définitif et peut très bien être modifiée: elle méritait donc d'être mieux définie. D'où le but de cette rencontre.

Premier constat, maintes fois répété au cours de ce congrès l'enseignement sur les groupes de maisons donné par le pasteur coréen Yongi Cho, il y a plus de 20 ans de cela, s'est mal exporté. Il n'a pas produit les fruits escomptés en matière d'évangélisation dans la plupart des Églises qui l'avaient adopté. Car le principe des cellules d'évangélisation demande, plutôt qu'un changement de structure, un changement de mentalité. Malheureusement, les groupes de maison sont très vite devenus des cercles d'amitié et de communion entre «convertis», sans atteindre les personnes nouvelles. Constat d'autant plus regrettable, quel que soit le continent et la dénomination, que les Églises qui croissent le plus rapidement et cela dans le monde entier, atteignent le but recherché, c'est-à-dire toucher les incroyants. Ce sont celles qui sont structurées en cellules d'évangélisation. D'où leur appellation d'Églises «cellulaires». 

Mais les organisateurs n'ont pas voulu en rester au stade du mea culpa. D'autant que plusieurs personnes présentes dans la salle n'avaient qu'une envie: dire que chez elles, l'Église de maison, ça marche. Fort de ses cinq années d'expérience dans le Tricastin, Daniel Schaerer a pu expliquer «comment ça marche» à son auditoire. Afin d'appuyer son enseignement par d'autres exemples concrets, plusieurs responsables d'Églises cellulaires ont apporté leur témoignage. Une constante s'en est dégagée. Parmi les adultes ou parmi les enfants, par affinité socioprofessionnelle ou autres, la règle de la réussite reste la même: l'évangélisation se fait de manière «organique», c'est-à-dire par la transmission d'une foi vivante et communicative dans des maisons accueillantes. 

Ce principe, qui a porté ces fruits dans les pays où les chrétiens sont persécutés à cause de leur foi, se révèle être le secret pour l'évangélisation et la croissance spirituelle des chrétiens. Secret déjà bien connu de l'Église primitive. Pour le redécouvrir, il faut accepter de changer de mentalité, de ne plus considérer le culte, ni même le temple comme le centre de l'Église: les maisons deviennent des lieux de vie dans lesquels l'Évangile est annoncé et vécu. 

Dans la salle, la conception de l'Église cellulaire idéale variait selon l'expérience et les convictions de chacun: nécessité d'une structure centralisatrice pour les uns, besoin d'une réelle autonomie de la cellule pour les autres. Mais cette approche conviviale et «domestique» de la vie communautaire semblait être le point de convergence de tous les participants.

 

Autre leitmotiv de cette rencontre: l'Église cellulaire n'est pas une mode; c'est une réponse aux questions posées par la société à l'Église. Le schéma sur lequel sont structurées nos Églises «n'est pas adapté au monde actuel», a affirmé Daniel Schaerer. «La Réforme a apporté une réforme théologique mais pas structurelle. L'Église en est restée au modèle paroissial centralisé», a-t-il insisté. D'où l'urgence de revenir à un modèle biblique, fondé sur les relations familiales et adapté à l'attente de nos contemporains. 

Également à l'ordre du jour, la croissance de l'Église a suscité de nombreux échanges. Les différents intervenants l'ont rappelé à maintes reprises durant ces trois journées: le but d'une cellule est de se reproduire. Ce «mode» de fonctionnement garantit les conditions nécessaires pour la croissance. D'une part, les personnes peuvent grandir grâce à l'attention dont elles sont l'objet dans le contexte familial d'une cellule. D'autre part, chacun est encouragé à se tourner vers ses proches pour partager sa foi. Résultat, le taux de croissance de l'Église est de 100 % dans certains pays d'Amérique latine ou d'Afrique. 

Au bout de ces trois jours de congrès, les fondations de l'Église cellulaire semblaient un peu mieux posées. Mais attention, «Pas question de bâtir des structures aux allures de cathédrales!», ont rappelé les organisateurs. Le mouvement qui est déjà en marche et qui a été en quelque sorte officialisé par ce congrès doit rester souple. Donc pas de modèles ni de doctrines uniformes. La liberté et la pluralité doivent rester deux traits caractéristiques de l'Église cellulaire. Et devant l'unanimité, sinon de pensée du moins de coeur, la décision a été prise avec enthousiasme de se retrouver régulièrement. D'abord pour progresser ensemble, mais aussi pour continuer à communiquer la vision de l'Église cellulaire aux milieux chrétiens. Dans l'espoir de voir dans un jour prochain le réseau des Églises de maison se répandre tel un «filet» sur notre pays.

(Christianisme au XXIe siècle) ajouté le 4/01/2001


© Voxdei  4-01-2001

Retour
----------
--------------------------------------------------


CANADA: LE CHRISTIANISME DÉSORMAIS BANNI DE L'ARMÉE, LES AUMÔNIERS NE DOIVENT PLUS APPELER DIEU «NÔTRE PÈRE.»


Une directive dans l'armée canadienne interdit maintenant aux aumôniers pendant leurs services religieux de mentionner le nom de Jésus-Christ ou de parler à Dieu comme étant «notre Père». Le gouvernement canadien se donne maintenant le droit de décider quels sont les mots politically correct que des hommes de Dieu doivent prononcer dans leurs prières. 

C'est là une atteinte sans précédent à notre liberté de culte. Les aumôniers de l'armée canadienne doivent maintenant prêcher et prier un «dieu» général, passe-partout et global, sans aucune référence à une foi quelconque, et surtout pas chrétienne. 

Daniel Cormier 

www.danielcormier.com

(Sagesse 2000) ajouté le 23/11/2001


©  Voxdei 23-11-2001

Retour
----------
--------------------------------------------------


PREMIER CONGRÈS NATIONAL SUR L'ÉGLISE CELLULAIRE

(Valence du 23 au 25 novembre 2000) 

L'Église Cellulaire: qu'est ce que c'est? Le concept de l'Église dans les maisons est souvent considéré comme un schéma valable dans les pays fermés à l'Évangile. Pourtant on constate depuis une trentaine d'années que ce modèle est aussi très efficace dans les pays ouverts. En fait il responsabilise les membres de nos Églises en leur permettant de participer, en ouvrant leur maison, à l'annonce de l'Évangile, et à la formation de nouveaux disciples. C'est ainsi que beaucoup d'Églises du monde entier connaissent aujourd'hui un essor extraordinaire. Comment passer du schéma conventionnel d'une Église, à la dynamique cellulaire? Est-ce que ça marche en France? Il y a déjà plusieurs expériences positives dans notre pays. Le Congrès de Valence nous permettra de trouver des réponses à ce genre de questions. Nous y entendrons des témoignages, un enseignement clair et nous aurons des moments d'échange et de prière en commun. Ce congrès est ouvert aux pasteurs mais aussi à tous les croyants qui ont à coeur la croissance de l'Église en France. Pour plus d'informations ou vous inscrire, contacter: dschaerer@netcourrier.com 

(Le Messager) ajouté le 28/09/2000


© Voxdei  28-09-2000

Retour
----------
--------------------------------------------------


OBSERVE-T-ON DEUX MOUVEMENTS DIVERGENTS? 

Interrogations suite au récent congrès de Valence sur la Dynamique Cellulaire



Le week-end du 23 novembre s'est tenu le deuxième congrès national sur la Dynamique Cellulaire. Une centaine de participants venus de toute la France (Alsace, Bordelais, Côte d'Azur, Touraine, Centre, Lyonnais etc.) a permis de garder une taille humaine à ce congrès. Ce qui est très appréciable. Parmi les intervenants: D et M. Schaerer, A.Rindel, P. Bagnoly, P. Lespect, M. Hausamann, F. Rouméas, A. et A. Baeza,

Trois orientations étaient privilégiées: 

– Églises cellulaires, dont l'axe est la multiplication des petits groupes. 

– Églises en transition, passant d'un schéma d'églises classiques à une dynamique cellulaire. 

– Églises de maisons et réseaux d'églises de maisons. 

À l'évidence, la préoccupation majeure était d'adapter l'église à la mission que le Seigneur lui a donnée: faire des disciples. Si certains ont une réelle vision de l'église cellulaire, d'autres viennent à la recherche de recettes, et il est difficile voire dangereux de répondre à l'attente de personnes qui doivent d'abord trouver dans la prière et la présence de l'Esprit Saint la réponse à leurs interrogations.

La transition de l'église traditionnelle vers l'église cellulaire n'est pas aussi simple qu'il y paraît. Émietter l'esprit qui est dans l'église au niveau de chaque cellule, ne résoudra pas le problème de l'église, même si le nombre de ses membres augmente. 

Or, un certain nombre de points abordés dans ce congrès, (la couverture spirituelle de l'église, la cure d'âme, l'enseignement, les ministères, etc.) ont montré clairement que, si la structure est en transition, la mentalité de l'église ne suit pas toujours à la même vitesse, voire ne suit pas tout à fait le même chemin. 

Certains points fondamentaux comme la pratique de la Sainte Cène dans le cadre de la cellule sans que la présence d'un pasteur soit requise, sont admis, ce qui montre une acceptation de la pratique de l'évangile tel qu'il nous a été transmis. 

Mais on sent néanmoins très clairement le maintien d'une certaine mainmise sur la cellule.

La cellule est là pour amener les gens à Jésus. Le reste lui échappe. Une fois que la personne est évangélisée, tout le reste passe par l'église (pastorat, formation, prière, groupe enfant, actions sociales) Ainsi le «nouveau-né» sera pris en main ailleurs pour sa formation de base, (groupe ABC, EPI) et de nouveau ailleurs pour devenir un chrétien adulte. Il manque là un aspect fondamental: la cellule ne grandit pas, ne se reproduit pas. Elle n'accompagne pas, ne mène pas à la maturité, et ne donne pas naissance à une nouvelle cellule par division cellulaire. On pourrait comparer cela à un couple qui se contenterait de mettre des enfants au monde puis les confierait à d'autres éducateurs, pour les retrouver adultes quelques temps plus tard. 

La pastorale, l'enseignement, la cure d'âme sont extérieures à la cellule. Or c'est cela qui crée la famille chrétienne, c'est cela qui tisse les liens fraternels de confiance, de soutien, d'amour, et fait la force de l'unité entre les chrétiens. En ce sens-là, bien des barrières existants dans les églises traditionnelles se retrouvent dans la mise en place de ces cellules. Sous cette forme, la cellule n'est pas un lieu de vie mais de travail chrétien. 

Ce qui reste troublant, c'est que cette dynamique cellulaire est apparue en même temps aux deux extrémités de la structure chrétienne. Dans certaines églises qui se divisent en petits groupes, et dans des petits groupes sans églises. Or si la vision est la même – amener les hommes à s'engager personnellement envers Jésus (disciples) – l'esprit est différent, très sensiblement différent, car ce qui sépare ces deux mouvements parallèles est tout simplement la vision de l'église. 

Dans le premier cas, la cellule est une extension de l'église, dans le deuxième cas l'église est la réunion des cellules. Cela peut paraître minime, mais il s'agit en fait d'une différence fondamentale qui remet entièrement en cause la lecture et la pratique des Écritures. 

Ainsi les problèmes de la Sainte Cène, du baptême, des ministères et de leur rémunération, de la dîme et des offrandes, de la fonction de diacre, de l'entraide, de l'action, de la louange menée par des baptisés ou des non baptisés, etc. se conçoivent et se résolvent différemment selon qu'ils se situent dans une église ou dans une cellule. La notion d'autorité y est totalement différente. 

Les participants qui étaient issus de cellules sans églises, n'ont pas vraiment pu trouver de réponses à leurs interrogations. La séparation entre ces deux mouvements parallèles, s'est surtout ressentie en ce qui concerne les 5 ministères. Ainsi une personne a demandé que faire quand on n'a pas de pasteur, la réponse est évidente pour un membre d'une église: il faut en trouver un. Cette personne est repartie avec sa question... Espérons qu'elle s'adressera au Seigneur qui Lui a la réponse! 

Et c'est peut-être là que se situe tout l'enjeu de l'église cellulaire. Écouter le Seigneur, vivre la présence du St Esprit, retrouver ce Dieu qui pourvoit quand on est dans le besoin, revenir dans la dépendance de Jésus, pour lui faire toute la place, ne pas compter sur ses propres moyens. Cela les cellules sans églises le vivent, car elles n'avaient rien au départ, et Dieu à pourvu à leur besoin et elles grandissent dans cette dépendance du St Esprit. Leur vision n'est donc pas de construire une église mais de se reproduire en tant que cellule, ou tous les aspects de la vie chrétienne existent, de la sainte cène à l'enseignement. La réunion en église (communauté des croyants) étant un moment de réjouissance, de partage et de fête. 

Les églises en transition vers l'église cellulaire ont ce défi devant elle, réapprendre à dépendre du Seigneur. Elles ont besoin d'être encouragées et soutenues dans la prière, afin qu'elles grandissent telle que le veut Notre Seigneur. Les cellules sans églises doivent quant à elles apprendre à vivre la complémentarité avec les autres cellules, elles ont besoin d'être encouragées et soutenues dans la prière afin qu'elles grandissent telles que le veut Notre Seigneur. Aucune des deux voies n'est facile. Mais elles ont la même vision: faire des disciples, le même but: répandre l'évangile de Jésus Christ, et elles ont le même Père. 

Il n'y a pas opposition entre église cellulaire et cellules sans églises, mais seulement des voies différentes et complémentaires. Que toutes puissent avancer dans la paix, pour le Service de Dieu. 

(MJ, pour voxdei)

© (voxdei) ajouté le 17/12/2001

Retour
----------
--------------------------------------------------


ANALYSE DU MOUVEMENT COLOMBIEN G12 D'ÉGLISES DE CELLULES


Reproduction de la traduction française autorisée, pourvu qu'elle soit intégrale.

Ces trois ou quatre dernières années ont vu une croissance fulgurante du Mouvement G12 d'églises de cellules, ou «Gouvernement des cellules de 12». Il est important d'analyser la nature, les objectifs et la structure de ce Mouvement, à la lumière de la Parole de Dieu, et d'en tirer les conclusions qui s'imposent.


Présentation générale du Mouvement G12

Le Mouvement G12 a été lancé par le Pasteur César Castellanos, de Bogota, en Colombie. Il a senti que les méthodes traditionnelles pour «faire grandir» une église ne marchaient pas. Après avoir cherché la direction du Seigneur, il a prétendu que Dieu lui avait parlé, pour lui dire: «De quel genre d'église veux-tu être pasteur?» Puis Dieu lui aurait montré le sable de la mer, en lui disant: «Je te donnerai cela, et beaucoup plus, si tu demeures dans ma volonté parfaite» (cité par Colin Dye, «apôtre» de la London City Church, lancée par le Kensington Temple à Londres).

Le Pasteur Castellanos s'est rendu en 1986 en Corée et a adopté les principes de l'église de cellules, selon l'enseignement du Pasteur Yonggi Cho. Son église s'est ensuite rapidement développée. Par la suite, le Pasteur Castellanos aurait reçu du Seigneur la «vision du gouvernement des 12», selon le modèle de Jésus, qui avait réuni autour de Lui 12 disciples pour les former. En 1999, le nombre des cellules avait atteint 20.000, pour en compter 28.000 aujourd'hui.

Le Pasteur Castellanos a ensuite organisé tout un système hiérarchisé de cellules de 12 personnes. Il affirme que ce modèle est le plus efficace pour obéir à la grande commission de Jésus, qui est de «faire de toutes les nations des disciples». Pour lui, le nombre 12 symbolise le gouvernement. Il s'agit donc de former 12 disciples, qui, à leur tour, deviendront des «leaders» capables de former chacun 12 autres disciples, et ainsi de suite.

Cette croissance numérique doit aussi s'accompagner d'une croissance individuelle de chaque disciple, qui, dans les objectifs du Mouvement, doit être rendu semblable à Jésus, et produire les mêmes miracles et prodiges surnaturels que le Maître.

Castellanos prétend que l'Église primitive était organisée selon le même modèle, en petites cellules de maisons.

Pour le Pasteur Castellanos, ces cellules doivent être conduites à pratiquer toutes les activités d'une église normale:

– L'adoration.

– La nourriture (l'enseignement de la Parole de Dieu).

– La communion fraternelle.

– L'évangélisation.

Pour permettre le plein succès du fonctionnement des cellules, le Pasteur Castellanos a défini les «quatre étapes de l'Échelle du Succès»: gagner, consolider, faire des disciples, envoyer.

Gagner: Les nouveaux convertis sont ajoutés à l'église par une évangélisation s'appuyant sur des contacts personnels parmi les amis ou la famille. Les nouveaux convertis sont immédiatement pris en charge et «consolidés».

Consolider: Tout au long de cette «consolidation», le leader de la cellule se charge de veiller à ce que tout nouveau converti soit personnellement suivi et encadré. Des études bibliques individualisées sont programmées, à l'aide de tout un matériel de base préalablement préparé. Ces études se terminent par un «week-end de rencontre», où le nouveau converti doit faire une «expérience personnelle profonde de Jésus». Le but est de «rencontrer Dieu», comme Abraham, Moïse, Josué, Ésaïe ou Paul ont pu Le rencontrer! Pendant ce week-end, on aborde des thèmes comme ceux de l'assurance du salut, de la guérison intérieure, de la délivrance, notamment de la manière de briser les malédictions, du baptême d'eau, du baptême du Saint-Esprit, et de la vision de l'église de G12.

Faire des disciples: à la fin de cette étape de consolidation, chaque nouveau converti doit à présent devenir le leader d'une nouvelle cellule de 12. Il entre donc à «l'École des Leaders», qui consiste à suivre une soirée de formation par semaine pendant 9 mois. Les sujets comprennent la doctrine chrétienne de base, le développement personnel, et le développement des compétences nécessaires pour conduire une cellule. Dans le même temps, chaque membre de l'École des Leaders ouvre sa propre cellule, en continuant à recevoir le soutien de sa cellule originelle. À la fin de ce processus, les 12 seront devenus 144.

Envoyer: L'étape suivante consiste à envoyer à leur tour les membres de toutes ces nouvelles cellules, pour qu'ils forment à nouveau leurs propres équipes, grâce aux enseignements et aux matériels pédagogiques qu'ils ont reçus.

Chaque leader peut ensuite continuer à implanter d'autres cellules nouvelles. À Bogota, quand un leader est parvenu à implanter 250 cellules, il peut devenir un membre du personnel à temps partiel dans l'organisation centrale de l'église-mère. Il est engagé à plein temps quand il a formé 500 cellules, ce qui signifie qu'il est le leader de près de 6.000 personnes! D'autres leaders sont appelés à aller implanter des églises de cellules dans d'autres régions du pays, ou à l'étranger.

Un autre aspect important de la «vision des G12» est la constitution de «groupes homogènes». Cela signifie que les cellules sont organisées selon des réseaux différents. Il y a des cellules d'hommes, des cellules de femmes, des cellules de couples, de jeunes et d'enfants. Le pasteur Castellanos est persuadé que des cellules homogènes permettent à ses membres de mieux grandir, parce qu'ils se retrouvent avec des gens qui ont les mêmes opinions, les mêmes besoins et les mêmes intérêts qu'eux. Ce n'est que lors de certaines grandes célébrations et des cultes collectifs que tout le monde peut se réunir.

Ce principe de cellules homogènes est l'une des idées maîtresses du Mouvement des G12. Ces cellules se réunissent régulièrement pour accomplir toutes les fonctions d'une église miniature: évangéliser, prier, célébrer et partager la vision.

Cette vision des G12 implique l'établissement d'objectifs nettement définis, qui répondent aux deux questions suivantes: «Que faire?» et «Quand?». Des objectifs très clairs et ciblés dans le temps sont donc définis par les leaders, afin que chacun puisse savoir exactement où il va. Bien entendu, le Mouvement insiste sur le fait que ces objectifs doivent être «inspirés par Dieu», et entrer dans Sa volonté parfaite.

Lorsqu'une église traditionnelle adopte la vision des G12, elle doit passer par une période de transition pour devenir une «église de cellules». Cette période prend environ deux ans. Par la suite, entre les premiers groupes de 12 et leur nouvelle multiplication par douze, il faut encore compter en moyenne trois ans. Une église traditionnelle peut ainsi être multipliée par 12 en l'espace de 5 ans, puis s'engager ensuite dans une croissance exponentielle.

Lors de l'été 2000, Colin Dye, Pasteur du Kensington Temple à Londres, et ardent défenseur de la «bénédiction de Toronto», s'est rendu à Bogota. Il a été «saisi par cette vision», et est revenu l'implanter à Londres. Il a organisé les différentes églises dépendant du Kensington Temple en «églises de cellules». Les 400 premières cellules sont passées à 900 à la fin de la première année. Colin Dye défend donc à présent cette vision, comme moyen principal permettant la croissance de l'Église et la formation des disciples. Il est persuadé que cette vision est la seule qui corresponde au plan divin, et qu'elle permettra de retrouver l'organisation et le fonctionnement authentiques de l'Église du Nouveau Testament.

Sur un plan international, le Mouvement des G12 s'est également organisé, avec Conférences Internationales régulières et essaimage dans tous les pays. Le Mouvement commence à se développer en France.


Nos commentaires

Cette vision présente des aspects très séduisants et alléchants, et, à première vue, semble confirmée à la fois par la Parole de Dieu et par sa réussite concrète phénoménale. Toutefois, un examen plus attentif, à la lumière de la Parole de Dieu, nous conduit à la conclusion contraire. Nous sommes mêmes persuadés que ce Mouvement, qui représente un changement fondamental dans la manière de «penser» l'Église, prépare activement l'Église de l'Antichrist.

Il est certain que l'organisation traditionnelle des églises, avec un grand bâtiment servant de lieu de réunion et de culte, un pasteur unique qui dirige, et qui dispense ses sermons du haut de l'estrade, ne correspond pas du tout au modèle divin de l'organisation de l'Église, tel que nous le montre la Parole de Dieu. Il existe donc actuellement, dans le Corps de Christ, un réel besoin de sortir d'un modèle dictatorial de direction de l'Église, pour que chaque Chrétien puisse s'impliquer, exprimer les dons qu'il a reçus de Dieu, et exercer un ministère personnel.

À première vue, le Mouvement des G12 semble répondre à ce besoin, et offrir un cadre idéal pour l'épanouissement de chacun au sein de petits groupes.

Mais il n'est pas nécessaire de faire une étude très approfondie des objectifs et de l'organisation de ce Mouvement pour voir qu'il est tout entier fondé et conçu pour permettre le CONTRÔLE ÉTROIT de ses membres, au sein d'un système complètement centralisé et hiérarchisé, où la liberté de chacun s'exerce dans des limites très étroites, et l'action souveraine du Saint-Esprit réduite à néant.


Le Mouvement des G12 s'appuie sur des arguments bibliques sortis de leur contexte:

Il recherche une unité visible de tout le Corps de Christ, au sein d'une structure complètement standardisée et gouvernée par des règles bien définies. L'unité biblique de l'Église est une unité de l'Esprit et de la foi, fondée sur la Vérité.

Il assure une formation académique et intellectuelle des membres des cellules, formation destinée à développer leurs compétences humaines personnelles pour faire d'eux des «leaders». Il est clair que de nombreux membres de cellules n'ont pas ces qualités de leaders, et ne pourront les exercer que dans le cadre d'un système étroitement contrôlé et organisé. Ce système applique massivement la fausse doctrine de la «couverture spirituelle» (voir l'article A53 que nous avons déjà publié à ce sujet). On donne aux membres des cellules l'impression trompeuse que l'on recherche leur épanouissement et leur participation active. Mais, en fait, ils restent étroitement encadrés par leurs leaders, et leur mission est simple: faire entrer le maximum de monde dans le système des G12. Il est certain qu'en stimulant et en canalisant ainsi les ressources potentielles de tous les membres d'un groupe, on obtiendra bien plus de résultats que par l'action d'un pasteur unique secondé de quelques anciens.

Il a détourné à son profit l'enseignement biblique concernant les groupes de maisons. Il est vrai que les petits groupes sont ceux qui répondent le mieux aux attentes et aux besoins de leurs membres. C'est pour cela que l'Église primitive était une Église de localité, répartie en assemblées de maisons. Mais, dans le G12, Satan a réussi à détourner à son profit ces attentes et ces besoins, pour donner l'illusion de les satisfaire au sein d'un système qui n'a plus rien de biblique. Le modèle biblique est fondé sur des petits groupes informels, sans aucune relation hiérarchique les uns avec les autres, libérés des contraintes imposées par les dénominations traditionnelles, au sein desquels les Chrétiens peuvent croître d'une manière harmonieuse, en s'appuyant sur les quatre fondements indiqués par Actes 2: 42: l'enseignement de la Parole donné par les anciens, la communion fraternelle, la fraction du pain, et les prières. Il y a un abîme entre ces groupes informels et libres, directement conduits par le Saint-Esprit, et le réseau organisé, contrôlé et hiérarchisé des G12!

Même si le Mouvement des G12 affiche une volonté de «transformer les disciples à l'image de Christ», le seul moyen permettant cette transformation est absent de ses programmes, c'est-à-dire la «prédication de la Croix», qui doit permettre un apprentissage authentique de la marche par l'esprit. On préfère rester au niveau de la «guérison intérieure» et de la «délivrance», alors que ces méthodes ont déjà largement prouvé leur impuissance à crucifier la chair!

La recherche de «groupes homogènes» répond à des considérations charnelles. Elle est en contradiction complète avec les principes de la Bible. Le Nouveau Testament nous montre toujours des groupes de Chrétiens composés de personnes de tout âge et de tout milieu social. Le G12 utilise pour conduire ces groupes les principes des Sciences Sociales et de la Psychologie, et non la puissance transformatrice de l'Esprit Saint. Amway et Tupperware ont depuis longtemps découvert la puissance des réseaux hiérarchisés de groupes homogènes!

Le Mouvement interprète mal la «grande commission» de Jésus, qui est de faire «de toutes les nations des disciples». Ce que voulait faire le Seigneur, c'est annoncer la Bonne Nouvelle à toute la création, et former ensuite tous ceux qui auront répondu librement à Son appel, pour qu'ils deviennent des disciples et soient conduits à la perfection par des anciens qui savent eux-mêmes ce que ce terme signifie. Il s'agit en revanche pour le G12 de «gagner toute la terre à Christ avant le retour du Seigneur». Or cette éventualité ne se produira pas, comme nous le montrent les prophéties de la Bible concernant la fin des temps: l'amour du plus grand nombre se refroidira, l'iniquité augmentera, la foi diminuera, la séduction et l'apostasie seront généralisées. Ce sombre tableau ne doit pourtant pas empêcher l'Église de témoigner et d'avertir, bien au contraire. Nous savons que Dieu seul connaît les coeurs, et que c'est Lui qui fait croître la semence.

Le Mouvement des G12 est fortement influencé par la «doctrine de l'autorité du Chrétien», qui est aussi la doctrine de la «domination» du Chrétien sur toute la création. Selon cette doctrine pervertie, le peuple de Dieu doit restaurer, avant la venue de Jésus, son autorité sur toute la terre, dans tous les domaines de la société et sur toutes les créatures.

Le Mouvement des G12 est donc en train de conditionner tous ses adeptes à la fausse idée d'un «grand réveil mondial» dirigé par une «collectivité de nouveaux apôtres et prophètes», qui ne sont, en fait, que des ouvriers d'iniquité. Cette fausse idée aboutit à favoriser le concept de «croissance numérique de l'Église», donc d'adopter des moyens qui permettent d'assurer le mieux cette croissance.

Cette recherche par le G12 d'une unité visible, au sein d'un système organisé et hiérarchisé permettant le contrôle absolu de ce Mouvement, et dont l'objectif affiché est de «gagner toute la terre à Christ», correspond exactement aux caractéristiques de l'Église du Nouvel Age, qui sera celle de l'Antichrist. Ne nous laissons donc pas tromper par le fait que ce Mouvement «annonce Christ» et «gagne des âmes»! Il est très important que l'Église corresponde réellement au modèle biblique!

Nous croyons fermement que le Seigneur est en train de faire sortir Ses enfants des systèmes ecclésiastiques traditionnels qui les maintenaient dans un lourd carcan religieux. Le Seigneur veut qu'ils s'épanouissent dans la liberté de Son Esprit, dans l'amour et la connaissance spirituelle de Sa Parole, au sein de petits groupes conduits par des anciens réellement appelés par Dieu. Satan le sait, mais il tente de pervertir ce mouvement de l'Esprit, en créant sa propre contrefaçon. Son objectif est toujours le même, et la Bible nous le décrit clairement: préparer la manifestation de l'Homme du Péché, le fils de la perdition, l'Antichrist, dans lequel le Malin cherchera à se faire adorer comme Dieu.

Par ailleurs, il faut souligner que le G12 est étroitement associé aux «réveils» de Toronto et de Pensacola. Ce sont les hommes issus de ces «réveils» qui assurent la direction et la promotion de ce Mouvement. Ces dirigeants ont rapidement senti le danger que représentait pour eux le développement de petits groupes de maison informels et libres, dirigés par le Saint-Esprit. Ils ont donc tout fait pour détourner ce mouvement divin à leur profit, en créant leurs propres réseaux de groupes de maisons ou de cellules, mais intégrées dans un système étroitement contrôlé par eux. Ils avaient déjà reçu «l'esprit de réveil», mais il leur manquait une structure pour canaliser cet esprit. Ils l'ont trouvée dans ce Mouvement d'églises de cellules.

Il n'est donc pas question que les cellules du G12 exercent leur activité d'une manière indépendante et informelle! Le G12 insiste beaucoup sur les thèmes de leadership, de contrôle, et de soumission à l'autorité des leaders. Les méthodes développées par ce Mouvement ne sont qu'une adaptation à la vie de l'Église des méthodes modernes de planification stratégique et de gestion des entreprises performantes! Sous prétexte de conduire des pécheurs à la repentance, on leur vend un nouveau produit, présenté comme répondant idéalement à leurs besoins!

Les véritables brebis du Seigneur, qui ont pu se laisser séduire par les offres alléchantes de ce Mouvement, ne tarderont pas à être amèrement déçues. Elles ne pourront manquer de se sentir trahies une nouvelle fois. Ce n'est certes pas dans un tel cadre qu'elles apprendront à marcher par l'esprit. Elles resteront avec leurs problèmes de fond, et comprendront qu'il leur faut se détacher de ce système mensonger.

Ceux qui ne font pas partie des brebis du Seigneur resteront séduits par la réussite apparente et les résultats phénoménaux de ce Mouvement. Ils adopteront avidement la «vision», et se lanceront sans réfléchir dans un Mouvement qui les conduira sûrement dans les bras de l'Antichrist.

Le Mouvement des églises de cellules, sous la forme du G12 propre au Pasteur Castellanos, ou sous la forme du Mouvement Lighthouse ou des églises de maisons dépendant de Peter Wagner (voir nos articles A48 et A49) préparent donc un désastre spirituel de première grandeur, dont il est de notre devoir de mettre l'Église en garde de la manière la plus solennelle.

Pour conclure, nous citerons un témoignage traduit de l'anglais, et donné sur Internet par un Chrétien qui a connu le Mouvement du G12:

( http://www.antioch.com.sg/cgi-bin/Agora-Pub/get/messageborad.html )

 

«Récemment, une nouvelle vague s'est propagée: il s'agit d'une nouvelle méthode de gouverner l'Église par des cellules de 12. On l'appelait au début le «Mouvement des Groupes de 12». Puis le nom a été changé, pour devenir «le Gouvernement des Cellules de 12». Ce Mouvement nous vient d'Amérique du Sud. On nous annonce des conversions massives, dès que cette nouvelle structure sera en place. Cela ne vous rappelle rien? Pour autant que je puisse le voir, il ne s'agit que de l'application dans l'Église des méthodes du monde. Ces réseaux de cellules ne font que reprendre l'une des innombrables stratégies du Marketing et de la gestion des réseaux. Ce sont des modes qui viennent et qui passent. Mais le danger réel de ce système apparaît dans la motivation qui a conduit ce Mouvement à modifier son nom. Cette motivation a un nom: c'est l'esprit de contrôle!

«On a écarté les méthodes traditionnelles d'évangélisation, pour les remplacer par une nouvelle méthode qui ne recherche que l'accroissement numérique, et pour laquelle «la fin justifie les moyens». Les leaders des cellules ne rencontrent leurs membres que pour mettre en place la stratégie «d'évangélisation». Les programmes des cellules découragent en fait l'adoration véritable et le partage réel des besoins. Les réunions de personnes du même sexe n'aboutissent qu'à partager leurs imperfections et leurs défauts. On ne permet pas les cellules mixtes. Il n'y a aucun programme réel d'enseignement pour les enfants et les adolescents. Les cours de perfectionnement et de développement personnel ne sont ouverts qu'aux membres des cellules qui adhèrent étroitement à la vision du G12. On aboutit à séparer dans l'Église ceux qui se conforment à la vision, et ceux qui ont choisi de se tenir à l'écart. Toutes ces méthodes sont en train d'être mises en pratique, et les églises locales vont bientôt les appliquer.

«Je comprends que beaucoup de Chrétiens ne croiront sans doute pas ce que je viens de dire. Mais comme tout le monde recherche «l'unité», les églises gagnées par cette méthode vont chercher à en influencer d'autres. Cela dépend de vous de vous conformer ou non à ce Mouvement. Mais n'oubliez jamais que là où est l'Esprit de Dieu, là est la LIBERTÉ!»

(ParoledeVie.org) ajouté le 29/9/2002

 © Voxdei

Retour
----------
--------------------------------------------------


L'ILLETTRISME BIBLIQUE DE PLUS EN PLUS RÉPANDU CHEZ LES CHRÉTIENS


Les résultats d'une étude commandée par le PISA (Programme d'Evaluation Etudiant International) devraient donner aux églises matière à réflexion. Cette étude scientifique réalisée auprès d'élèves de 32 nations industrialisées révèle qu'un nombre considérable d'individus ont des difficultés pour comprendre les textes écrits. 

Qu'est-ce que cela signifie pour la compréhension de la Bible? L'étude du PISA devrait interpeller les églises, a déclaré Volker Gaeckle, doyen de la faculté évangélique Albrecht Bengel, à Tubingen (Allemagne). 

Gaeckle souligne un «pernicieuse illétrisme biblique» au sein même des mouvements chrétiens. Nombre de personnes éprouvent des difficultés à lire et comprendre les textes bibliques. 

Dans le même temps, trop peu de prédicateurs s'assurent de savoir si leur message est suffisamment simple pour leurs auditeurs. La lecture des Écritures dans certains rassemblements est devenue purement «rituelle». «Les églises devraient prendre garde aux avertissements du PISA selon lesquels la compréhension des textes pose problème à beaucoup», conclut Gaeckle. 

Le centre d'études Albrecht Bengel porte le nom du théologien Albrecht Bengel (1687-1752). 120 étudiants y reçoivent une formation spirituelle et théologique.

(Idea) ajouté le 7/5/2002

© Voxdei  07/05/2002


Retour
----------
--------------------------------------------------

L'IMPLANTATION D'ÉGLISES NOUVELLES


Sans expérience particulière en ce domaine, j'ai pour seule compétence celle que j'ai acquise depuis une quinzaine d'années dans le cadre d'Opération Mobilisation, où j'ai poursuivi activement l'objectif de voir de nombreuses nouvelles Églises implantées en France.

Ce sujet est trop vaste pour qu'il soit possible d'être exhaustif. Un choix s'impose, qui n'est pas aisé à faire. Je vous proposerai seulement trois thèmes de réflexion.


l. FONDEMENT BIBLIQUE

1 Corinthiens 3: 6-9 «J'ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître. Ainsi, ce n'est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître. Celui qui plante et celui qui arrose ne font qu'un, et chacun recevra sa propre récompense selon son propre labeur. Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l'édifice de Dieu». Matthieu 16: 18 b «. . . Je bâtirai mon Église et les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle». Matthieu 28: 18-20 «... Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde».

Ces textes connus, voire trop connus, appellent quelques remarques:

1 . L'évangélisation ne doit jamais être une fin en elle-même, mais toujours un moyen pour atteindre un but: l'édification ou l'implantation d'Églises nouvelles. Quelles que soient les dispositions dans lesquelles nous «faisons de l'évangélisation» (évangélisation-fétiche), évangélisation-dada, évangélisation pour avoir bonne conscience), elle est un moyen pour atteindre l'objectif suprême: l'implantation d'Églises nouvelles.

2. «Je bâtirai mon Église» dit Jésus. Tel est le but de sa venue sur terre. Christ est, certes, venu pour racheter l'homme en mourant sur la croix, pour le sauver de son péché et le délivrer de son ancienne nature; mais il est venu, aussi, pour nous incorporer, nous inclure dans une communauté: l'Église au sens universel, mais aussi l'Église locale. Ce qui est remarquable au verset 18 de Matthieu 16, c'est l'assurance dont Jésus fait preuve lorsqu'il parle. Il n'évoque pas un projet qu'il réalisera peut-être, si l’occasion se présente, ou si les disciples sont obéissants. Non. l'affirmation est inconditionnelle: «Je bâtirai mon Église».

Ce verset nous informe aussi de l'identité du constructeur de l'Église: Christ, et de son propriétaire: Christ. Il y a là toute une richesse d'enseignements. Il est si facile de s'approprier l'oeuvre de Dieu, d'imprimer sa personnalité, ses idées, ses conceptions sur l'Église, et de faire de celle-ci une réalité qui nous agrée et qui nous est fidèle plutôt que de dresser une Église qui appartienne à Christ, parce que lui-même en est le constructeur.

Enfin, il y a dans ce verset, un sujet de joie: l'assurance que Jésus prend soin et protège son Église, même petite et faible.

Le livre des Actes raconte comment la promesse de Jésus s'est réalisée, malgré bien des combats et des découragements. Je suis toujours un peu surpris et peiné de voir combien on érige facilement l'Église primitive en modèle, et comment on a placé le livre des Actes sur un piédestal, alors que ce livre propose un long catalogue d'échecs, de découragements et de difficultés de tous ordres à surmonter...

3. La portée géographique du commandement de Jésus est immense; il faut aller dans chaque nation ou chaque ethnie pour y faire des disciples, les baptisant et leur enseignant à observer tout ce que le Christ a prescrit.

Quand je suis venu en France, en 1963, j'étais idéaliste: rien ne serait plus facile, croyais-je, avec tous les moyens modernes disponibles, d'annoncer l'Évangile: il suffirait de mobiliser le plus de jeunes possible, d'éditer des ouvrages, de distribuer largement des tracts, de faire des émissions à la radio, d'apporter des témoignages personnels, etc. Cette conception de l'évangélisation était superficielle. Vingt ans après, la preuve est faite que ce beau programme n'est pas aussi facile que cela à réaliser, puisque 47 % des Français n'ont pas encore entendu parler de l'Évangile!

Or Christ ne nous a pas ordonné de nous contenter de cette évangélisation superficielle. Il nous a commandé plutôt un travail de pénétration, une action en profondeur. Nous sommes exhortés à faire des disciples, les baptisant et leur enseignant à observer... c'est-à-dire les conduisant à obéir à Christ. Et cela dans le monde entier!

Est-ce toujours faire preuve d'idéalisme que d'être convaincu que Christ veut voir son Église bâtie dans chaque ethnie, et en ce qui nous concerne, ici, en France? Je ne le crois pas. Il y a même urgence à y travailler.

4. Ne nous arrive-t-il pas de nous engager dans une action d'évangélisation avec pour souci principal: les conversions, les décisions ou même les nouvelles naissances, mais en négligeant l'intégration de ces nouveaux convertis dans une famille spirituelle où ils pourraient croître, se développer et parvenir à la maturité en Christ? N'avons-nous pas trop souvent enfanté des orphelins ou des enfants uniques en traitant avec légèreté la question de «la suite»... de ces bébés en Christ, en leur laissant parfois même le soin de choisir eux-mêmes leur famille spirituelle?


II. MÉTHODES,OUI OU NON?

Cette question est, pour moi, source de gêne ou de réserve. Y a-t-il des méthodes à utiliser? Sans aucun doute. J'ai, dans ma bibliothèque, cinquante livres sur ce thème. C'est un sujet à la mode; aussi n'est-il pas étonnant qu'un nombre croissant d'ouvrages lui soit consacré.

Je voudrais parler, moins de technique que d'une pratique à la portée de tous. Le point de départ de notre action est le commandement du Christ. L'objectif à atteindre est clair. Christ nous a indiqué de quelles ressources nous pourrions disposer et il nous a promis sa présence. Nous avons à réfléchir constamment à la part que nous devons prendre à l'action d'évangélisation. Nous ne sommes pas tous appelés à être des fondateurs d'Églises.

Certains d'entre nous ont vocation pour exercer un ministère spécialisé: littérature, radio, film, etc. Il est sûr que les Églises qui existent déjà et celles qui verront le jour ont besoin de pasteurs. Mais un accent trop faible est mis sur le besoin d'hommes capables d'implanter de nouvelles Églises. L'Église n'est pas un accident de parcours, un simple rassemblement circonstanciel de chrétiens: c'est un objectif spécifique et concret.

Une étude récente montre qu'actuellement pour établir une Église, en France, il faut en moyenne 17 ans. Est-ce normal? peut-on espérer réduire ce temps? Faut-il envisager des méthodes, des stratégies particulières? Est-ce qu'il existe des actions nouvelles à entreprendre ou bien doit-on continuer à oeuvrer comme maintenant, c'est-à-dire chacun dans son coin, dans son organisation propre? J'aimerais évoquer trois sujets très liés entre eux afin de répondre un peu à ces diverses interrogations:

*la nécessité d'une croissance «intérieure» des Églises actuellement existantes;

* la nécessité d'un développement numérique de ces Églises;

* la nécessité d'une croissance par extension

Il faut commencer avec les Églises qui existent déjà. Depuis 20 ans, je vois sans cesse se créer de nouveaux mouvements, de nouvelles dénominations. La population missionnaire anglo-saxonne, en France, a doublé au cours des douze dernières années; il y a actuellement plus de 600 ouvriers de ce type et une quarantaine de nouvelles sociétés missionnaires, sans parler de ce qui se fait à l'intérieur des mouvements historiques.

Examinons, pour commencer, comment les choses se passent dans les Églises du Tiers-Monde. En 1780, 0,5 % des chrétiens étaient dans le Tiers-Monde et 99,5 % en Occident.

Ces pourcentages sont devenus, respectivement, 6 % et 94 % en 1910, et 54 % et 46 % en 1980. Il s'est donc produit une croissance très forte dans le Tiers-Monde où de nombreuses Églises se sont implantées. Aujourd'hui, dans le monde, travaillent environ 45 000 missionnaires, dont 15 000 sont issus des pays du Tiers-Monde. Et ce dernier chiffre s'accroît cinq fois plus vite que le nombre des missionnaires venus du monde occidental.

Comment cela s'explique-t-il? Y a-t-il seulement action souveraine de Dieu, ou bien existe-t-il aussi d'autres raisons?

J'en proposerai seulement une: en 1980, dans les pays du Tiers-Monde, 42 % des chrétiens étaient engagés activement dans leur Église locale, alors que dans les pays d'Occident, ce pourcentage tombait à 14 %! Et il faut, sans aucun doute, lier le nombre des vocations à l'engagement des chrétiens dans leur Église locale.


1 La croissance intérieure des Églises locales existantes

L'objectif prioritaire est assurément là. Comment l'atteindre?

a) Par l'approfondissement de la vie spirituelle de chacun des membres.

C'est là assurément une préoccupation permanente; mais les résultats obtenus sont en général bien faibles. C'est toujours le même petit groupe de personnes qui est prêt à agir. Le dimanche matin, tous les membres sont là; ils s'engagent de tout leur coeur à servir le Seigneur, à se consacrer à lui. Et puis, pour les activités de l'après-midi ou pour telle ou telle autre action, il n'y a plus que le petit groupe des fidèles habituels!

Il y a là un indice de la faible vitalité spirituelle de biens des membres de l'Église. Aussi est-il urgent et prioritaire de travailler à l'approfondissement spirituel de chacun. Cela représente un investissement en temps considérable et, pour certains pasteurs, une tâche ingrate. Il est tellement plus gratifiant de mettre en oeuvre de vastes projets plutôt que d'accomplir, jour après jour, une action persévérante et sans panache.

Quelle est la santé spirituelle des membres de votre Église? Où en sont-ils dans la lecture et la compréhension de la Parole de Dieu? Sont-ils engagés quotidiennement, avec soif, avec élan et zèle, dans la lecture de la Bible? Les pasteurs le sont-ils? Tout cela est élémentaire, sans doute, mais essentiel.

Quelle expérience de la purification et de la délivrance du péché, les membres de votre Église ont-ils faite? Une grande partie du travail pastoral consiste à amener à cette expérience joyeuse de la purification et de la délivrance du péché. Impossible d'espérer annoncer l'Évangile avec des chrétiens boiteux! Il est indispensable que ceux-ci aient éprouvé la joie de leur salut, qu'ils connaissent la plénitude du Saint-Esprit et tout ce que cela implique.

Si l'on se préoccupe de cela, on accomplit une part importante du travail à effectuer en vue de l'implantation de nouvelles Églises.

b) Par le développement de la formation des membres des Églises afin qu'ils soient de plus en plus capables de transmettre leurs convictions. Il ne s'agit pas tant d'enseigner des méthodes «agressives» (porte à porte, etc.) que d'apprendre à témoigner, naturellement, dans le milieu familial, dans son voisinage et dans son lieu de travail. Or, il est clair que bien des chrétiens ont du mal à témoigner de leur foi dans ces milieux familiers. Ils préfèrent souvent s'engager avec Opération Mobilisation, par exemple, qui leur apparaît comme un substitut plus agréable, une sorte d'échappatoire.

c) Par le développement des dons spirituels des membres des Églises. cela implique, d'abord que ces dons soient reconnus et, ensuite. que des responsabilités soient confiées. Très souvent, les responsables d'Églises freinent le développement des dons spirituels, ou le contrarient, parce qu'ils se croient eux-mêmes plus capables que tel ou tel. Et c'est ainsi que bien des personnes restent inactives! Il faut non pas se contenter de prothèse, ou n'agir qu'avec ceux qui «chauffent les bancs» dimanche après dimanche, mais encourager l’exercice des dons de beaucoup d'autres. Cela suppose de l'imagination, de l'innovation dans bien des domaines, pour un grand nombre d'activités diverses qui correspondent à ces dons. S’occuper du reste avant d'avoir veillé à l’approfondissement de la foi et à la formation des membres de l'Église, c'est négliger l'essentiel, c'est vouloir courir avant de savoir marcher_ Bien des responsables aiment mieux organiser des choses nouvelles, alors que Dieu leur demande de s'investir dans une action auprès de quelques-uns seulement.


2 La croissance par conversion

L'Église doit grandir, c'est dans sa nature. Cotte croissance peut intervenir de plusieurs manières:

* de façon biologique, par l'augmentation du nombre des enfants de ses membres;

* par le moyen des conversions, signe éclatant de la santé de l'Église, manifestation de la capacité de ses membres à être vraiment présents et actifs dans la communauté humaine dont ils font partie. Cela suppose un engagement permanent et régulier dans le quartier où l'Église se rassemble.

Pendant cette croissance, il existe naturellement des seuils à respecter. Il y a des transferts géographiques de membres d'Églises à opérer, sans qu'il soit question d'appauvrissement réel. selon un sondage fait en France, il y a quelques années, sur la manière dont s'est opérée l'intégration dans 1`Église de nouveaux membres venus à la foi chrétienne, il ressort que: 4 à 6 % des membres nouveaux ont été admis à la suite d'action de colportage, de distribution de tracts,... dans un quartier

6 à 8 %... à cause du travail pastoral

2 à 4 %... à cause du programme d'activités de l'Église: parmi les enfants, la jeunesse, etc.

Moins de 1%... par les campagnes d'évangélisation

70 à 90 %... par l'influence des membres de l'Église dans leur cercle de famille ,d'amis, de travail...

Ces résultats sont pratiquement les mêmes dans tous les pays. Ils sont instructifs et ne peuvent qu'inciter à mettre un accent tout particulier sur la formation des membres de l'Église afin qu'ils soient de meilleurs témoins dans leur environnement de tous les jours.


3 La croissance par extension, par essaimage

Nous avons la responsabilité d'atteindre, non seulement le quartier où nous sommes, mais aussi les autres; non seulement la ville où nous habitons, mais aussi les villes environnantes. Il nous faut donc avoir le souci de créer de nouvelles Églises à partir de celles qui existent déjà, en créant des annexes, des postes d'évangélisation, des études bibliques, etc. La méthode normale est l'essaimage, et non la pratique qui consiste à placer un homme seul, avec sa femme, dans une ville, pour qu'il tente de travailler à partir de rien: quel isolement, quel découragement, ont éprouvé tant d'ouvriers du Seigneur, qui ont été ainsi «catapultés» dans des villes et qui ont «labouré» longtemps avec peu de fruits!

Le principe de l'essaimage mérite de retenir l'attention. Son application exige d'avoir à la fois une vision et beaucoup de volonté, car elle est coûteuse. Elle implique toutes sortes de sacrifices; par exemple, la rupture de liens sentimentaux... il suffit de penser à ce qui se passe dans une famille et combien il est difficile pour des parents de laisser grandir et partir un enfant! L'esprit de famille, si beau à tant d’égards, peut devenir un esprit de ghetto... Il n'est pas aisé de se séparer de ceux qui ont de la vie, des dons, de l'énergie, des talents. La rupture des liens sentimentaux constitue probablement l'obstacle le plus grand à l'essaimage. Comment se couper d'une famille spirituelle avec laquelle on a été très uni et avec laquelle on a vécu quantité d'expériences, avec laquelle on a «labouré», pleuré, prié... pour tout recommencer. Il le faut pourtant. Et les pasteurs sont, parfois, les premiers à ne pas y consentir.

L'essaimage est un commandement biblique; et cependant, on craint d'être appauvri non seulement numériquement, mais financièrement. Cependant, si la vision de l'objectif est précise et la volonté d'obéissance forte, ces craintes devront être traitées avec sensibilité et justice, mais aussi avec fermeté. L'essaimage suppose, en général, le départ des «meilleurs» membres et ne doit pas être l'occasion de résoudre des problèmes délicats de personnes. Il faut renoncer, en effet, à avoir vis-à-vis de l'oeuvre de Dieu une attitude comparable à celle que nous avons trop souvent vis-à-vis du Tiers-Monde (vêtements, argent,...). Pensons aux sentiments des membres de l'Église d'Antioche en voyant partir Barnabas et Paul, les deux «meilleurs»? Or, combien d'Églises sont réellement prêtes à accepter de se séparer des «meilleurs» de leurs membres, pour ne pas dire des plus doués de leurs anciens et de leurs responsables?

Ces trois étapes – approfondissement spirituel, croissance par conversion et essaimage – sont liées entre elles. Elles constituent ensemble comme un processus normal à suivre. Le problème est de discerner comment et quand il convient de passer d'une étape à l'autre ou de les combiner. Si une Église ne retient qu'un des aspects et néglige totalement les autres, se consacre, par exemple, à l'approfondissement spirituel des membres sans penser à l'évangélisation de la commune, un déséquilibre fâcheux s'ensuivra et, pour l'exemple choisi, elle ressemblera vite à une espèce de ghetto. Ses membres perdront le contact avec les autres et ils seront de plus en plus déphasés par rapport à ceux qui les entourent. Onassis, l'armateur grec qui a construit un empire sur les mers, a écrit: «le pionnier doit avoir des idées plus grandes que celles des personnes qui l'entourent; il doit savoir calculer le prix et prendre le risque; il doit être prêt à tout engager, y compris sa propre réputation». Voilà, je crois, une bonne définition du type de pionnier dont nous avons besoin dans l'Église: un homme qui voit «plus grand» que l'histoire, que les circonstances et qui réfléchit bibliquement. Ce n'est pas une tête brûlée, car il sait calculer le prix et prendre des risques.

Où en est notre Église? Quand a-t-elle créé un nouveau poste d'évangélisation, une nouvelle étude biblique en vue de fonder une nouvelle Église?


III. LES PROBLÈMES À RÉSOUDRE


1. La conception de l'Église

«L'Église est trop souvent comparée à un hôpital, alors qu'elle est une caserne», a-t-il été dit. Et il est vrai que bien des Églises n'existent que pour les «malades» et que leur pasteur passe tout son temps à s'occuper «des cas», courant de l'un à l'autre. L'Église devrait être plutôt un lieu où l'on

forme des soldats et des officiers pour le service du Christ, où l'on se préoccupe d'envoyer le maximum de gens sur le front, afin de mettre en oeuvre une stratégie de base tout en disposant d'une importante arrière-garde. Cela ne veut pas dire qu`il n'y ait pas de pavillon-hôpital, mais celui-ci n'est qu'un élément, nécessaire mais accessoire. Dans cette caserne, on se préoccupe également de la relève afin de ne pas risquer d'interrompre l'action.


2. L'idée d'Église indigène

On veut créer des Églises indigènes; c'est devenu une idée fixe. Ces Églises indigènes se définissent, à la manière chinoise, par trois autonomies: administrative, financière et de reproduction.

Cette triple autonomie assure-t-elle vraiment le caractère indigène d'une Église? Il n'y avait pas d'Église plus indigène que celle de Jérusalem et pourtant elle avait besoin d'une aide financière. En fait, la caractéristique d'une Église indigène, c'est son enracinement dans le pays ou la région où elle se trouve, et sa capacité, grâce aux convertis présents en son sein, de marquer la vie du pays, de la région ou de la localité. C'est une Église qui a su faire le pont entre ce qui est profondément biblique et ce qui est bon et juste dans la culture locale.

La prédication, en France, n’est-elle pas trop imprégnée d'un anglo-saxonisme excessif: le vocabulaire, non pas les méthodes car celles-ci sont universelles, est marqué d'une pensée et d'une culture étrangères à bien des français. Il en est ainsi, en particulier, pour la musique (cantiques, choeurs...), la littérature, etc.


3. L'image de marque

Quelle image offrons-nous à nos contemporains? La diversité «évangélique» est souvent incompréhensible pour ceux qui nous entourent et qui voient, dans nos diverses communautés, autant de sectes. La diversité est bonne si elle exprime une complémentarité et non une concurrence. Or, les personnes qui nous observent remarquent notre manque de coordination, d'harmonisation; elles voient surtout nos divisions. Créer des fédérations, des alliances ne serait pas une solution, car le problème à résoudre est moins un problème d'organisation que de coeur. Nous avons besoin de reconnaître nos différences. La diversité est acceptable si elle s'accompagne d'un véritable respect mutuel, d'un amour profond les uns pour les autres.

Notre image de marque reflète également ce que l'on pourrait appeler notre polarisation: nous apparaissons davantage préoccupés par tel ou tel point particulier de la Foi, par tel ou tel cheval de bataille actuel, que par la nécessité d'implanter de nouvelles Églises, en obéissance au commandement du christ. Or il faudrait que nous soyons prêts à mettre au second plan les sujets importants mais non premiers que sont le charismatisme, l'eschatologie, le créationnisme,...

Michel EVAN

 © Ichthus 1986-3 (No 124)

Retour
----------
--------------------------------------------------


LA MALADIE DU POUVOIR 


LA CRISE DE L'AUTORITÉ

La Crise

Pour certains, toute autorité est devenue suspecte et cet esprit se manifeste jusque dans les églises où l'on professe pourtant Jésus-Christ comme le seul Seigneur (1 Cor. 8.6), le chef suprême (Eph. 1.22) et la tête du corps de l'Église (Col. 1.18). Comment Son autorité devrait-elle s'exercer de nos jours? Jésus a ordonné aux apôtres d'enseigner tout ce qu'il leur avait prescrit (Mat. 28.20). Se référant aux paroles du Seigneur, aux révélations reçues ultérieurement et même à l'Ancien Testament, les apôtres ont transmis ce qui leur avait été confié (1 Cor. 15.3) en enseignant directement et en consignant leur enseignement. Ils l'ont fait en des termes non équivoques en écrivant par exemple: J'ordonne, non pas moi, mais le Seigneur (1 Cor. 7.10) ou encore:... qu'ils reconnaissent que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur. (1 Cor. 14.37). Après que les témoins oculaires du Christ eurent disparu, leur témoignage écrit prit une importance capitale. Les anciens, placés à la tête des églises (1 Thess. 5.12), devaient diriger, enseigner (1 Tim. 5.17), surveiller (épiscopes), paître le troupeau (Act. 20.28 ; 1 Pierre 5.2) en retenant l'Évangile tel qu'il leur avait été annoncé (1 Cor. 15.2), sans en rien cacher (Act. 20.20) et sans aller au delà de ce qui est écrit (1 Cor. 4.6).

Ces hommes étaient donc investis d'une certaine autorité qui ne résidait pas tant en leur personne que dans la Parole de Dieu qu'ils étaient censés proclamer et appliquer. Par la suite, et très tôt déjà, la Parole de Dieu fut malheureusement altérée (2 Cor. 4.2), des usurpateurs parurent et des commandements humains supplantèrent la loi divine. Cela eut pour effet de provoquer les mouvements de réforme ou de réveil spirituel qui jalonnent l'histoire de la chrétienté. Par crainte du cléricalisme, par réaction contre un certain autoritarisme, ou abus de pouvoir et par attachement à l'esprit démocratique ambiant on a parfois réussi, de nos jours à réduire ceux qui exercent un ministère pastoral à de simples exécutants de la volonté d'une majorité. On s'est en cela considérablement éloigné de la pensée scripturaire.

Il y aurait lieu de revaloriser les ministères en reconnaissant aux conducteurs spirituels l'autorité dont le Seigneur les a revêtus, sans pour autant les laisser devenir des dominateurs intouchables (1 Pierre 5.3) ; 1 Tim. 5.19-20; 3 Jean 9-10).

Il est clair que la crise d'autorité dans les églises va de pair avec la «nouvelle morale» et cela engendre du désordre à tous les niveaux. Le rétablissement et le respect de l'autorité voulue par le Seigneur sont seuls en mesure de garantir l'ordre et la bienséance dans la Maison de Dieu, qui est l'Église du Dieu vivant, colonne et appui de la vérité (1 Tim. 3.15).


Des Distinctions.

Précisons toutefois que toutes les ordonnances et prescriptions contenues dans les Écritures ne concernent pas tous les croyants de tous les temps et lieux. Là où une saine interprétation de la Bible le justifie, des distinctions s'imposent. À l'instar du professeur P. Courthial (**), nous distinguons quatre sortes d'ordonnances.

 

1. Nous trouvons dans l'Ancien Testament des lois et des ordonnances qui ont une valeur permanente et universelle. Par exemple ce commandement: Honore ton père et ta mère... (Exode 20.12) répété dans Eph. 6.2. Ce sont des lois morales.

2. Viennent ensuite des prescriptions temporaires de l'Ancienne Alliance qui s'inscrivent dans un contexte culturel, familial, social, racial et politique bien défini et passager. Parmi elles se classent par exemple les lois cérémonielles, ordonnances charnelles imposées seulement jusqu'à une époque de réformation (Hébreux 9-10), appelées ombres des choses à venir et dont la réalité est en Christ. (Col. 2.16-17). L'apôtre Paul considérait comme telles les fêtes, nouvelles lunes, sabbats et tous les préceptes concernant le manger et le boire, etc.

3. Il y a aussi tout ce qui fut ordonné du temps de Jésus et des apôtres, mais qui eut manifestement un caractère circonstanciel et provisoire. C'est ainsi que Jésus ordonna aux siens de ne porter ni bourse, ni sac, ni souliers et de ne saluer personne en chemin (Luc 10.4). Plus tard, le même Seigneur ordonna aux mêmes disciples de faire le contraire. (Luc 22.36) parce que les conditions allaient changer.

4. Notons enfin que d'autres ordres ou commandements du Nouveau Testament ont gardé leur validité, qu'ils concernent la vie personnelle, familiale, sociale ou communautaire. Dans tous ces domaines, les instructions apostoliques abondent. Pour s'en convaincre, il suffit de relire ce que dit l'apôtre au sujet des femmes, des maris, des enfants, des pères, des serviteurs, des maîtres (Col. 3.18-4.1), des autorités (Rom. 13.1-7), de la tenue dans les assemblées (1 Cor. 11.2-16), sur la manière de célébrer le repas du Seigneur (1 Cor. 11.17-34), etc.

 

À tout cela, il convient d'ajouter:

a) qu'on trouve dans les églises primitives des pratiques et des expériences qui n'ont pas été formellement ordonnées par Christ ou les apôtres et qui ne sauraient donc être considérées comme normatives et contraignantes. On pourrait citer ici la mise en commun et le partage de tous les biens que pratiquaient au commencement les chrétiens de Jérusalem (Act. 2.45) ;

b) qu'à côté des dons de service dont il est question dans le Nouveau Testament, apparaissent aussi des manifestations extraordinaires ou opérations spectaculaires produites par des dons miraculeux accordés par Dieu à certains. Nous sommes invités à aspirer aux dons les meilleurs (1 Cor. 12.31), mais les meilleurs ne sont pas forcément les miraculeux. En cette matière, le Saint-Esprit est, d'ailleurs, absolument souverain, puisqu'il distribue les dons comme il veut (1 Cor. 12.11). Il s'agit donc ici moins d'obéissance à un ordre que de disponibilité à recevoir ce que Dieu veut bien nous accorder pour l'utilité commune;

c) qu'il reste en outre toutes les questions qui ne sont pas directement traitées dans les Écritures et que nous devons examiner à la lumière des principes bibliques, de l'enseignement général des Écritures et de la sagesse chrétienne.


Des Critères

Revenons aux commandements et essayons d'établir des principes qui pourraient nous permettre de reconnaître la pérennité ou la caducité d'une prescription.

1. La pérennité

Demeure valable tout commandement des Écritures qui n'a pas été directement ou indirectement abrogé par l'oeuvre, l'enseignement ou la pratique de Christ ou des apôtres et qui n'a pas perdu sa raison d'être.

2. La caducité

Est à considérer comme dépassée toute ordonnance biblique qui s'adressait spécifiquement au peuple juif et qui, de ce fait, n'a pas compris tous les actes symboliques qui ont trouvé leur accomplissement en Christ (Transposition spirituelle).

On peut de même considérer comme caduques toutes les ordonnances néo-testamentaires qui ont été dictées en fonction de circonstances particulières qui ne sont plus celles de nos jours et lieux.

L'application de ces règles devrait pouvoir se faire sans trop de peine si l'on aborde les questions avec un minimum d'objectivité, d'amour de la vérité, de connaissance et de bon sens. Ce n'est qu'ainsi que l'on pourra renverser les faux raisonnements de ceux qui, consciemment ou inconsciemment, travaillent au relâchement des moeurs et au mépris de l'autorité au sein des églises.


Des Indices

Pour pouvoir lutter efficacement contre un mal, il faut en discerner les premiers symptômes. La nouvelle morale en présente plusieurs qui ne trompent pas. Elle trouve un terrain propice partout:

1. où se manifeste cet antinomisme, cette allergie à tout ce qui est loi, prescription, ordre, ces choses étant considérées comme une menace pour la liberté ;

2. où les prescriptions bibliques sont rejetées au nom de l'amour, comme si le véritable amour ne consistait pas justement à garder les commandements de Dieu ;

3. où l'autorité spirituelle établie dans les églises n'est plus respectée et où, au nom de sa liberté et de sa maturité, on prétend être enseigné et conduit à l'intérieur ou du fond de son être sans référence à la Bible ;

4. où il est plus ou moins ouvertement admis que la Bible est dépassée et où l'on permet de la court-circuiter en allant au-delà de ce qu'elle enseigne et autorise ;

5. où l'on considère comme rétrogrades et légalistes, ou comme des chrétiens à l'état d'enfance, ceux qui préconisent l'obéissance aux commandements du Seigneur ;

6. où, en prônant une éthique de situation, on s'adapte et se conforme à l'esprit perverti de notre temps en refusant le critère de la morale biblique et en classant arbitrairement certains commandements gênants parmi les choses périmées ;

7. où une décision prise à la majorité des voix l'emporte sur ce que dit l'Écriture.


Conclusion

Si nous ne voulons pas tôt ou tard céder à l'esprit de la nouvelle morale pour «être de notre temps». nous devons adopter une position ferme et franche basée sur l'autorité incontestable des Écritures interprétées honnêtement. Nous ne devons pas nous laisser influencer parce qui se dit, se publie et se fait autour de nous quand ces choses sont manifestement en contradiction avec l'enseignement des Écritures.

Nous devons faire connaître notre position à tout homme, tout en nous désolidarisant de ceux qui accomplissent consciemment ou inconsciemment une oeuvre de démolition morale. Nous voulons en toute humilité travailler à la restauration et au maintien de l'ordre moral dans les églises en remettant en honneur ce que dit l'Écriture.

Nous nous sentons en communion avec tous ceux qui poursuivent ce même idéal à la Gloire du Seigneur.

J. HOFFMANN

Jean Hoffmann est pasteur à l'Eglise Baptiste de Tramelan (CH). Il s'agit d'un extrait d'une conférence donnée le 20 oct. 81 à Seengen (CH).

«Esquisse de quelques principes de l'éthique» - La Revue Réformée No 91 - 1972/3.

 © Promesses 1984 - 1 / No 69

Retour
----------
--------------------------------------------------