ÉTAT
DU MONDE CHRÉTIEN:
L'ÉGLISE
DES DERNIERS TEMPS, PAR LAURENCE DENE MCGRIFF
NDLR: L. D. McGriff est responsable de l'oeuvre «Antipas Ministries». Il exerce un ministère en faveur de ce qu'il appelle «l'Église des derniers jours», cette Église fidèle qui, selon lui, sera de plus en plus rejetée et persécutée, et qui devra revenir au modèle biblique des églises de maisons des premiers temps. Il a publié en 2000 un livre intitulé «Apostasy and the Last Days Church» (L'apostasie et l'Église des derniers jours). Cet article est la traduction du chapitre 10 de ce livre. Merci à Henri pour la traduction! Article de Laurence Dene McGriff. L'original de cet article peut être consulté en anglais sur le site Internet: http://www.endtimesnetwork.com/church/ld_sec3.html Reproduction de la traduction française autorisée, pourvu qu'elle soit intégrale, et que les sources soient indiquées. L. D. McGriff est responsable de l'oeuvre «Antipas Ministries». Il exerce un ministère en faveur de ce qu'il appelle «l'Église des derniers jours», cette Église fidèle qui, selon lui, sera de plus en plus rejetée et persécutée, et qui devra revenir au modèle biblique des églises de maisons des premiers temps. Il a publié en 2000 un livre intitulé «Apostasy and the Last Days Church» (L'apostasie et l'Église des derniers jours). Cet article est la traduction de l'introduction de la Section 3 de ce livre.
Nous croyons que l'Église des derniers jours devra s'adapter aux temps qu'elle vivra, quand l'Église apostate occupera le devant de la scène. La question importante qui se pose est la suivante: «Sommes-nous prêts à survivre et à continuer à marcher droit?» Pourrons-nous survivre sans le harnachement d'une organisation, sans la sécurité d'un bâtiment, et sans l'aide des «professionnels de la foi»? Comment pourrons-nous être des témoins efficaces, comme les Chrétiens des églises de maisons en Chine, sans dirigeants officiels, sans organisation, et sans le point d'attraction d'un bâtiment? C'est dès à présent que nous devons nous préparer. Il sera trop tard quand les événements nous surprendront. S'il est vrai que nous entrons dans les derniers jours, nous devons bien comprendre que l'Église apostate devra régler le problème de tous les vrais Chrétiens qui resteront au sein des églises instituées, et qui refuseront d'accepter son programme. Elle devra soit les soumettre, soit les briser. L'Antichrist ne sera pas moins habile que Hitler pour mater l'Église. Les pasteurs et les dirigeants de toutes les églises seront placés devant un choix: accepter les règles de l'institution officielle et être emportés par la séduction, ou partir, être renvoyés ou remplacés. Une église qui se réunit dans un bâtiment officiel, et qui est membre d'une association ou d'une organisation nationale, est une cible bien en vue dans la société, et constituera une proie facile. Le seul moyen de survivre sera d'adopter un profil bas, afin que l'Église puisse traverser la tribulation tout en continuant à donner un témoignage vivant et dynamique. Le problème consiste à entraîner le Corps de Christ à ne plus être aussi dépendant de ses conducteurs traditionnels. Si les conducteurs devaient être chassés ou emprisonnés, les Chrétiens devraient pouvoir continuer à fonctionner en petits groupes. Je ne suis pas le seul à penser de la sorte. Voici ce que Al Dager a écrit dans Media Spotlight: «Compte tenu du fait qu'il existe un certain nombre d'églises dont les dirigeants ont réellement des coeurs de serviteurs de Dieu et sont remplis de l'Esprit du Seigneur, nous sommes toutefois parvenus à la conclusion que la grande majorité des églises vont s'intégrer dans un vaste système religieux oecuménique unifié au niveau mondial. Ce système sera le seul à être approuvé par tous les gouvernements du monde. Les quelques églises qui continueront à résister aux exigences de ce système religieux finiront par être obligées de se soumettre, sous peine de perdre tout avantage fiscal et légal. «Si les choses continuent au rythme actuel, nous n'allons pas tarder à ne plus pouvoir fonctionner comme nous étions habitués à le faire. C'est la persécution qui nous attend. Les églises qui survivront en tant qu'églises seront celles qui accepteront de renier l'intégralité des Écritures, pour s'aligner sur ce qui sera considéré comme «religieusement correct». Les églises qui refuseront de se compromettre seront obligées à revenir au modèle néo-testamentaire de l'Église, si elles veulent que leurs membres puissent survivre. «Des temps périlleux arrivent. L'Église doit donc absolument commencer à réexaminer son organisation et sa manière de fonctionner. Son organisation et son mode de fonctionnement actuels remontent à la Réforme et ne pourront pas répondre aux exigences des temps de persécution. Ils pourront même s'avérer dangereux pour le bien-être spirituel et temporel du Corps de Christ. «Par conséquent, il est capital que nous commencions à examiner l'opportunité de mettre en place une autre organisation, et un autre mode de fonctionnement, si nous voulons que les Chrétiens occidentaux puissent survivre et continuer à porter du fruit dans les derniers jours. «Nous assistons au commencement de l'organisation d'une Église souterraine en Amérique. Cette église devra s'inspirer des leçons apprises par nos frères qui ont survécu dans tous les pays où la foi chrétienne a été, et est toujours persécutée. Si les Chrétiens occidentaux croient pouvoir échapper à tout ce que nos frères persécutés ont souffert pendant des siècles, simplement parce qu'ils croient que «des choses semblables ne pourront jamais arriver en Amérique», ils ne font que refuser de voir la réalité en face... «La persécution viendra non seulement du gouvernement, mais aussi de nos propres familles, et des églises instituées». (Media Spotlight, Vol. 17, n° 2, page 3. C'est nous qui avons souligné).
Les caractéristiques de l'Église des derniers jours. Il n'est pas question pour moi de définir le type de réunions qui doit être considéré comme bon ou mauvais. Sans vouloir juger les formes institutionnelles actuelles des églises, je voudrais simplement dire que ces formes institutionnelles ne seront plus adaptées à la situation de l'Église des derniers jours. Je peux vous faire quelques suggestions, mais vous devrez suivre vous-mêmes les directives du Seigneur. L'important, c'est de comprendre que nous devrons nous adapter aux temps que nous allons vivre. Si vous croyez que la Bible dit la vérité, nous devons accepter le fait que l'Église visible sera une Église apostate, et que les Chrétiens véritables seront persécutés. Il s'ensuit donc que l'Église des derniers temps devra avoir les caractéristiques suivantes: Elle devra adopter un profil bas, c'est-à-dire qu'il sera difficile de la repérer et de la localiser. Elle ne se réunira pas dans des bâtiments publics. Elle n'aura pas de dirigeants officiels facilement identifiables. Elle sera décentralisée. Elle réunira des Chrétiens qui seront géographiquement proches, au niveau du quartier d'une agglomération ou d'une même zone rurale. Les quelques points énumérés ci-dessus devraient être évidents pour tout le monde. Il ne s'agit pas de savoir si nous sommes pour ou contre des bâtiments publics. Il ne sera tout simplement plus possible d'organiser de grandes réunions publiques dans des endroits ou des bâtiments publics. L'Église des derniers jours trouvera refuge dans les petits nombres. Mais le pire sera d'être seul et isolé. Je suggérerai donc aux Chrétiens de s'efforcer de se regrouper dans un même voisinage, ou même, si les temps devaient devenir très durs, de vivre en communautés. Ils peuvent le faire en se rapprochant les uns des autres, soit au niveau de certains quartiers de leurs villes, soit même dans certaines zones rurales, où il sera plus facile de cultiver leurs propres produits agricoles et vivriers. Quoi que vous fassiez, efforcez-vous de vous rapprocher d'autres Chrétiens et de former des communautés remplies de l'amour de Christ, qui seront des endroits de refuge pour les Chrétiens persécutés à la recherche d'un sanctuaire. J'en reparlerai plus loin.
L'Église des derniers jours sera une église souffrante. Au début de 1934, Martin Niemoller, l'un des principaux dirigeants de l'Église Professante en Allemagne, avait déclaré dans une église d'un faubourg de Berlin: «Tous, dans l'Église comme dans la société, nous avons été jetés dans le crible du Tentateur. Il est en train de nous secouer, et le vent est en train de souffler. C'est maintenant que nous verrons si nous faisons partie de la paille ou du bon grain! En vérité, nous sommes en train d'être criblés. Même les plus indolents et les plus paisibles parmi nous doivent réaliser que l'époque d'un Christianisme calme et méditatif est révolue... «Mais c'est l'époque d'un printemps nouveau pour les Chrétiens remplis d'espoir qui attendent des jours meilleurs pour l'Église. C'est une époque de mise à l'épreuve. Dieu est en train de permettre à Satan d'agir librement, pour qu'il nous secoue et que tous puissent voir quels types d'hommes nous sommes en réalité! «Satan remue son crible, et les Chrétiens sont secoués dans tous les sens. Tous ceux qui ne sont pas prêts à souffrir, tous ceux qui ont choisi d'être Chrétiens parce qu'ils voulaient simplement obtenir quelque chose de bon pour eux-mêmes ou pour notre nation, seront emportés par le vent comme la paille». S'il en a été ainsi pour l'Église en Allemagne au cours des années 30, combien plus en sera-t-il ainsi pour l'Église des derniers temps! C'est la souffrance qui purifie l'Église. Il n'existe aucune église libérale en Chine aujourd'hui. Quand les Communistes ont pris le pouvoir, il y a cinquante ans, on estimait qu'il y avait en Chine dix millions de Chrétiens. Le gouvernement a tout fait pour faire disparaître l'Église. Tout Chrétien chinois, s'il était pris, pouvait être emprisonné ou mis à mort, coupé de sa famille, ou tout simplement mutilé dans son corps. L'Église doit se réunir secrètement dans des maisons éparpillées dans tout le pays. On estime aujourd'hui qu'il y a en Chine près de cent millions de Chrétiens! C'est-à-dire qu'il y a en Chine aujourd'hui plus de Chrétiens engagés qu'aux États-Unis! Les Chrétiens se réunissent en petits groupes, et doivent chanter les cantiques en chuchotant, pour ne pas attirer l'attention. Ils déchirent les quelques Bibles dont ils disposent pour répartir leur contenu entre les Chrétiens, afin qu'ils l'apprennent par coeur. Quand ils se rencontrent, ils se récitent mutuellement les portions qu'ils ont apprises! Quand une Église prêche un Évangile pour lequel ses membres sont prêts à mourir, elle peut supporter n'importe quelle persécution! La souffrance de l'Église des derniers jours lui permettra de communiquer l'Évangile d'une manière que les simples paroles n'auraient jamais pu obtenir! Aujourd'hui, les Chrétiens souffrent dans tous les pays musulmans du monde. Ils perdent leurs emplois. Leurs familles les déshéritent. La société les rejette. Certains sont mis à mort. Il en était de même en Amérique Latine, jusqu'à ce que l'Église Catholique sollicite davantage l'attention des Chrétiens évangéliques. On dit que l'Europe est entrée dans une ère post-chrétienne. Seule la persécution permettra de reconnaître les vrais Chrétiens. Pour revenir au monde occidental, si l'Église des derniers jours doit devenir souterraine, comment devra-t-elle le faire?
Les églises de maison. La réponse est simple: l'Église des derniers jours va revenir à des réunions de voisinage, qui se tiendront dans l'intimité des maisons. Beaucoup de Chrétiens ont déjà tenté de le faire, mais avec un succès relatif. C'est plus facile à dire qu'à faire! Quand je parle de réunions dans les maisons, je ne veux pas parler des réunions typiques organisées par certaines églises institutionnelles dans les maisons de certains de leurs membres, pour une étude biblique ou la prière. En général, ces réunions sont étroitement contrôlées, quand elles ne sont pas complètement anarchiques. Je veux parler de réunions qui accomplissent toutes les fonctions d'une véritable assemblée d'église locale: enseignement, évangélisation, communion fraternelle, culte, prière les uns pour les autres, exercice de tous les ministères présents dans le groupe, etc... Si de telles réunions de maisons ne sont pas fréquentes, c'est parce que beaucoup de Chrétiens n'ont pas une idée claire de ce que devraient être ces réunions selon la Bible, dans une vraie perspective de vie d'église.
Les raisons des réussites et des échecs des groupes de maisons. Je le répète, beaucoup ont essayé de lancer ces groupes de maison, mais avec un succès relatif. Pourquoi est-il si difficile d'avoir des réunions de maisons qui sont réellement réussies? Voici quelques raisons: Beaucoup de Chrétiens ne savent pas ce qu'ils doivent faire. Ils se contentent de s'asseoir et de se regarder les uns les autres. La réunion peut dégénérer en bavardages, en longs exposés de souvenirs passés, ou en discussions inappropriées. Les Chrétiens sont trop habitués aux réunions des églises traditionnelles ou des grandes assemblées: ils sont passifs, et attendent qu'un «conducteur» se lève pour les diriger. Beaucoup de participants croient qu'ils n'ont pas grand-chose à dire, et qu'il vaut mieux laisser parler les «experts». Si des «conducteurs» se lèvent, ils sont souvent dominateurs, au lieu d'encourager les autres à participer et à s'impliquer. Certains Chrétiens charnels n'ont pas grand-chose d'intéressant à dire, parce que leur vie comporte trop peu de la réalité de Christ. L'atmosphère générale du groupe n'encourage pas la participation et les apports de chacun. Le groupe a parfois peur de donner à des jeunes une chance de se lancer ou de participer, ce qui les empêche d'apprendre et de grandir. En fait, si beaucoup de Chrétiens ne savent que faire, c'est parce qu'ils manquent de formation et d'exemples personnels à suivre. Sans une expérience adéquate, la plupart des Chrétiens n'ont aucune idée de ce que l'on attend d'eux. Il est vrai qu'il faut quelques Chrétiens mûrs qui exercent une direction spirituelle, pour aider un groupe à rester concentré sur l'objet de la réunion, à être sensible à la direction de l'Esprit et à la suivre, tout en laissant à chacun assez de liberté pour participer de manière significative. On peut certes apprendre certaines méthodes. Mais le plus important n'est pas une question de méthodes et de techniques. Il faut avoir une relation personnelle authentique avec le Seigneur, et apprendre à suivre la direction du Saint-Esprit. Si c'est le cas, que l'on soit jeune ou ancien dans le Seigneur, la réunion sera riche, parce qu'elle exprimera l'oeuvre du Seigneur dans la vie de tous les participants. Le problème, c'est qu'un certain nombre de Chrétiens tendent à dominer le groupe, parce que c'est ainsi que les «grandes» églises fonctionnent. Certains ont un don naturel pour être des leaders, ou sont considérés par les autres comme des leaders. D'autres sont diligents et prennent le temps de se préparer. La plupart, en général, n'ont pas grand-chose à dire, soit parce qu'ils n'ont pas de relation réelle avec le Seigneur, soit parce qu'on ne leur laisse pas vraiment l'occasion de partager. Mais si quelqu'un a réellement expérimenté quelque chose de merveilleux avec le Seigneur, personne ne parviendra à lui fermer la bouche! La clef d'une bonne réunion de maison, c'est donc que chacun puisse avoir une relation personnelle avec le Seigneur qui soit vraiment fraîche et fondée sur l'obéissance. On ne pourra pas fermer la bouche d'un Chrétien qui est réellement en contact vivant avec le Seigneur!
L'Église est une famille. Il faut que les mentalités changent, afin que les Chrétiens anciens et plus mûrs aident et encouragent ceux qui sont moins mûrs, au lieu de les dominer. Comme un groupe de maison est moins structuré qu'une église classique, il a besoin de Chrétiens mûrs qui sont sensibles à la direction du Seigneur, et qui savent quand il faut laisser quelqu'un parler et quand il faut l'arrêter. Certains Chrétiens parlent tellement qu'ils ne savent plus s'arrêter, ni même finir ce qu'ils sont en train de dire! Il faut donc de la patience. Il faut aussi une direction ferme et souple, comme dans une famille qui comprendrait des enfants de tous les âges. Il faut agir envers chacun selon son âge spirituel. Le secret est de créer une atmosphère d'amour, dans laquelle chacun est encouragé à participer, comme dans une famille réunie autour d'une table, avec des petits enfants et des adolescents. Dans une famille, tous devraient être écoutés et traités avec respect. Il est donc capital de ramener ceux qui manquent de maturité à la table commune, pour qu'ils puissent manger et grandir. Ils apprendront bien plus vite en nous observant vivre et agir, plutôt qu'en nous écoutant parler! Il est très difficile de décrire tout cela, parce que beaucoup de Chrétiens tendent à penser en termes d'organisation plutôt que de fonctionnement pratique. Les réunions de maisons doivent être ouvertes et libres. À cause de cela, il est impossible de contrôler tout ce qui se passe. On doit cependant toujours rester vigilant, car un certain nombre «d'invités» peuvent être des loups ravisseurs, des bergers en recherche de brebis, ou des gens qui veulent imposer leurs doctrines et leurs révélations. Comme dans toute famille, les anciens doivent rester dans l'amour, mais être fermes, protéger les faibles et veiller à ce qu'il y ait toujours une atmosphère de sécurité, afin que tous puissent être naturels et croître dans le Seigneur. Le danger ne provient pas des jeunes qui sont dans le groupe, mais des étrangers qui viennent essayer d'imposer leurs doctrines favorites.
Les réunions devraient refléter Jésus. Une réunion de maison n'échoue pas parce que l'on n'a pas recours aux bonnes techniques, mais parce que les participants manquent de vie. Si une réunion est «morte», c'est parce que les participants sont «morts»! Soyons honnêtes! Personne n'aimera l'admettre, mais c'est la vérité. Si les participants sont remplis du Seigneur, et si on leur laisse l'occasion de s'exprimer, la réunion sera pleine de vie. Pensez un moment à la situation des Chrétiens de l'Église primitive. Pensez-vous qu'ils aient jamais manqué de quelque chose à dire ou à faire? Croyez-vous qu'ils se contentaient de s'asseoir en rangs d'oignons et d'attendre qu'un pasteur commence la réunion, suive la «liturgie du culte», fasse chanter quelques cantiques au son d'un bel orgue, ou sous la direction d'un «groupe de louange», dise quelques prières, enchaîne sur un message, et prononce la bénédiction finale? Non! La Bible nous dit que chacun apportait quelque chose, un cantique, une exhortation, un enseignement, un psaume, etc... Les réunions étaient un témoignage vivant et attiraient du monde, parce que tous avaient une relation dynamique avec un Dieu vivant. Ceux qui n'étaient pas convertis étaient profondément touchés par l'amour que les Chrétiens manifestaient les uns envers les autres. Ils étaient stupéfaits de voir de quelle manière beaucoup de Chrétiens risquaient leur vie, chaque fois qu'ils se réunissaient. L'une des raisons pour lesquelles nous avons des grandes églises aujourd'hui est que les gens peuvent se cacher dans la foule et éviter ainsi d'être exposés aux regards de tous. Ils ne veulent rien dire, parce qu'ils n'ont rien à dire. Vous est-il arrivé d'essayer de partager quelque chose, avec la maladresse d'un bébé d'un an qui voudrait manger tout seul? Vous savez au fond de vous-même que ce que vous partagiez n'était pas authentique. Mais comme vous n'aviez rien d'autre à dire, vous faisiez du remplissage avec des mots vides. Si un Chrétien n'est pas en contact vivant avec le Seigneur, il reste faible, et n'aura rien de vivant à partager. S'il est compromis dans le monde et dans le péché, il n'aura rien à dire non plus. S'il passe peu de temps dans la présence du Seigneur, s'il n'a que peu de temps pour partager sa foi, il n'a jamais grandi. Il se peut qu'il soit converti depuis vingt ans, mais il est resté un bébé qui a toujours besoin d'être nourri au lait. Une réunion de maison devrait toujours vous permettre de partager vos expériences récentes avec le Seigneur. Si notre vie n'est pas consacrée, si nous acceptons le péché et le compromis dans notre vie, si nous ne passons pas du temps dans la Parole de Dieu, si nous ne prions pas avec nos frères et soeurs, si nous ne passons pas du temps dans la communion fraternelle avec eux, si nous sommes tièdes et désobéissants, si nous ne brûlons plus du feu du premier amour, alors notre réunion ne sera que l'expression de notre vie actuelle avec le Seigneur. Ce sera une réunion épouvantable, une vraie honte, mais un reflet fidèle de notre vie spirituelle. Si les autres participants sont dans le même état que nous, la réunion tombera complètement à plat, parce que tous seront spirituellement vides! La réunion sera tellement mauvaise que personne n'aura envie de participer à une nouvelle réunion! Tandis que dans une grande église, on peut être dans un état spirituel lamentable, mais on peut se cacher dans la foule. Dans un petit groupe de maison, nous ne pouvons ni fuir ni nous cacher nulle part! Dans les grandes églises, nous avons constaté que les Chrétiens sont comme au spectacle, et ne participent que d'une manière superficielle, en chantant ou en écoutant. Alors que dans un groupe de maison, si nous ne sommes pas préparés, tout le monde le verra. Nous serons tellement embarrassés par notre état que, soit nous partirons pour ne plus revenir (en disant à tout le monde que les groupes de maison ne valent rien), soit nous nous remettrons sérieusement en question, nous nous consacrerons à nouveau au Seigneur et les uns aux autres, afin que la réunion suivante soit plus riche. Je suis fatigué d'entendre tant de plaintes et de critiques sur les groupes de maison. Même si elles sont justifiées, il ne faut s'en prendre qu'à soi-même. Beaucoup de Chrétiens se servent du fait que les réunions dans les maisons se passent mal pour affirmer que nous devons rester dans une église traditionnelle, où il y a au moins quelqu'un qui s'occupe de vous. Non! Si les groupes de maison ne marchent pas bien, c'est parce que nous ne marchons pas bien avec le Seigneur! Le fait que nous ne puissions pas avoir un groupe de maison qui fonctionne bien est un signe clair de notre religiosité. Nous restons des acteurs qui jouent un rôle.
Le secret est de découvrir le trésor caché dans les «petites gens». Les Chrétiens sont conditionnés par l'idée qu'une réunion, même dans un petit groupe, doit absolument être dirigée et contrôlée par une seule personne, un conducteur «laïc» ou un «professionnel» qualifié, pasteur ou ancien. Ce qu'ils croient, en fait, c'est que le Chrétien «ordinaire» n'a pas beaucoup de valeur, et n'est pas capable d'apporter une contribution intéressante. Ils ont toujours besoin d'être nourris à la petite cuiller et d'être conduits par la main. Il faut que nous sachions que le Seigneur a placé un trésor à l'intérieur de chaque Chrétien. Nous devons apprendre à encourager chaque membre du groupe à faire ses propres expériences avec le Seigneur, et à utiliser ses dons. Sinon le Corps de Christ continuera à être un monstre constitué d'une seule tête, et tous les membres vont languir, parce qu'ils n'auront jamais l'occasion de fonctionner et d'utiliser leurs dons. Ceux qui sont les plus doués pour la parole dans le groupe doivent apprendre à se taire, à écouter, et à donner aux autres l'occasion de s'exprimer. Sinon nous n'apprécierons jamais les richesses de Christ que possèdent tous les saints. Certains peuvent penser que je divague, mais je préférerais rester tranquillement assis dans une pièce à écouter vingt «petits» Chrétiens partager leurs expériences avec le Seigneur, même si ce sont des choses apparemment très modestes, que d'écouter un «sermon» très éloquent apporté par un «géant» spirituel! La Bible nous parle de «la richesse de la gloire de son héritage qu'il réserve aux saints», et pas seulement aux pasteurs! (Éphésiens 1: 18). La Bible nous dit encore que «nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous» (2 Cor. 4: 7). Vous devez avoir de la considération pour les plus «petits» membres du groupe et découvrir le trésor caché en eux. Sinon, nous n'expérimenterons jamais la plénitude de Christ. Éphésiens 1: 18 dit: «Qu'il illumine les yeux de votre coeur, pour que vous sachiez quelle est l'espérance qui s'attache à son appel, quelle est la richesse de la gloire de son héritage qu'il réserve aux saints». La plénitude de ces richesses se trouve dans l'ensemble du Corps, et pas seulement dans l'un de ses membres. En fait, peu de Chrétiens savent découvrir et manifester ce trésor, parce qu'ils n'ont jamais eu l'occasion de le faire régulièrement et sérieusement. Certains pensent qu'il s'agit d'une performance dont ils ne sont pas capables. Mais devons-nous semer par la chair, tenter d'impressionner les autres par nos connaissances, ou devons-nous semer par l'esprit, afin que toute la gloire et tout l'honneur en reviennent au Seigneur? Peu de Chrétiens apprécient réellement la part de Christ dévolue à chaque membre de Son Corps. C'est le secret de la réussite des réunions de maisons. Si chaque Chrétien est riche de ses expériences personnelles avec le Seigneur, la réunion sera glorieuse, même si elle ne concerne qu'un tout petit groupe. Ne nous focalisons pas sur nous-mêmes, sur les autres, sur nos fautes, ou sur les vases de terre que nous sommes, mais intéressons-nous au trésor qu'il contient. Si nous regardons les uns aux autres, nous serons découragés. Mais si nous regardons à la «portion» de Christ contenue dans chaque saint, ce sera merveilleux! Si nous nous focalisons sur le Seigneur, pour Le louer et L'adorer ensemble, Il Se manifestera. La Bible dit que le Seigneur «siège au milieu des louanges» de Son peuple (Psaume 22: 4). Si le Seigneur est au centre de notre réunion, comment pourrions-nous échouer? Si notre coeur est rempli de reconnaissance et de louange pour le Seigneur, et si nous savons apprécier tous les membres de Son Corps, nous n'aurons pas le temps de critiquer les autres ni d'être absorbés par nous-mêmes. Quelqu'un a écrit quelque chose d'important: «Le concept du ministère collectif et mutuel présenté dans le Nouveau Testament est très différent du concept traditionnel du «ministère des laïcs» pratiqué dans les églises instituées. La plupart de ces églises offrent une pléthore de tâches volontaires aux «laïcs» de l'assemblée, comme tondre la pelouse du presbytère, servir d'huissier lors des réunions, laver la voiture du pasteur, serrer les mains à l'entrée de l'église, distribuer le bulletin paroissial, être moniteur de l'école du dimanche, chanter dans la chorale ou dans le groupe de louange, ou passer les transparents sur le rétroprojecteur... Pourtant, ces ministères étriqués sont bien éloignés de l'exercice libre des dons spirituels auquel étaient conviés tous les Chrétiens de l'assemblée du Nouveau Testament». (Frank Viola, «Rethinking the Wineskin, the Practice of the New Testament Church» – Une outre neuve, la pratique du Nouveau Testament – page 9, sur Internet).
Ce que nous partageons doit être tiré de nos expériences personnelles quotidiennes. Nos réunions sont une expression collective du Seigneur dans la vie de Ses enfants. Notre but doit donc être de nous édifier les uns les autres, de prier les uns pour les autres, de nous aider et de nous encourager mutuellement. Notre réunion doit nous permettre de partager le «surplus» de nos expériences avec le Seigneur, comme le partage de la manne, qui devait être ramassée chaque jour, sinon elle pourrissait et devenait impropre à la consommation. La tendance est souvent de partager une expérience qui nous est arrivée il y a très longtemps. Ne racontez plus comment Dieu vous a parlé et béni il y a vingt ans! Mais partagez ce que le Seigneur a fait dans votre vie aujourd'hui, ou cette semaine! Chaque jour, nous devrions faire de nouvelles expériences avec le Seigneur. Ne racontez pas simplement ce que vous avez lu, ou ce que les autres vous ont raconté, mais partagez vos propres expériences, que ce soit une révélation, une parole que le Seigneur vous a donnée, un témoignage, une correction, une bénédiction, ou même un simple cantique. Cela n'est pas si difficile! Rien n'est plus merveilleux qu'une vie d'église, lorsque chacun a quelque chose de frais (et non d'avarié) à partager! Nous devrions être un corps vivant, pas une rangée de spectateurs morts. Nous devons nous nourrir les uns les autres, sans attendre que l'on nous nourrisse! Dans une église vivante, vous serez «mis à nu» et nourri, et vous aurez plus d'occasions de partager et d'exercer votre ministère personnel que jamais auparavant au cours de votre vie chrétienne! Vous pourrez entretenir une relation personnelle plus proche avec tous ceux avec lesquels vous vous réunissez. Et vous attendrez avec impatience la réunion suivante! Vous découvrirez une relation avec le Seigneur et avec les autres que vous n'aviez jamais connue auparavant. C'est cela, la vraie vie d'église! Cette vie, quand vous l'expérimentez, quand vous la partagez, est une expérience collective bien plus merveilleuse que vous pouvez l'imaginer.
La plénitude de Christ est dans Son Corps. J'ai reçu le Seigneur comme mon Sauveur en 1953, dans une église Baptiste conservatrice de Montebello, en Californie. J'ai connu plusieurs églises fondamentalistes, j'ai travaillé au «Forest Home Christian Conference Center» (Centre de Conférence Chrétien) en Californie du Sud, puis je me suis joint à une autre église Baptiste pendant mes études supérieures. Mais, déjà en 1963, au début de mes études à l'Université de Californie, j'avais soif de quelque chose de nouveau. J'avais l'impression d'être un fumiste. Je suivais le mouvement. J'avais beaucoup de connaissances, mais aucune réalité dans ma vie chrétienne. J'étais prêt à tout laisser tomber. Le Seigneur me montra qu'Il voulait un Corps vivant, dans lequel chacun des membres transmettait Sa vie aux autres. Il ne voulait pas d'une organisation morte. Il fallait que j'aie un contact personnel avec Dieu. J'ai crié au Seigneur et Il m'a répondu. J'ai rencontré un groupe de Chrétiens qui mettaient en pratique «la vie du Corps». C'est difficile à expliquer, si vous ne l'avez pas vécu. Mais, à cette époque, c'était quelque chose de magnifique dans sa simplicité. C'est là que j'ai appris à chérir la «portion» de Christ apportée par chaque membre du groupe, quand nous nous réunissions chaque semaine. Lorsque tous partageaient et apportaient leur part, nous bénéficions de la plénitude de Christ dans Son Corps. Nous étions tous assis en cercle. Chacun était libre de choisir un cantique, de prier, de louer, de témoigner ou de donner un message. Tout était spontané, et ce fut une expérience absolument merveilleuse. Certes, il y avait des problèmes, mais j'ai pu expérimenter une «vie du Corps» dynamique pendant 10 ans. Puis, pour diverses raisons, cette expérience prit fin pour moi. À présent, plus de vingt ans après cette expérience avec le «Mouvement de Jésus», je peux l'examiner de manière plus objective. Il faut éviter de «jeter le bébé avec l'eau du bain». Presque tous ceux qui ont rejeté l'ensemble de cette expérience ont aussi rejeté ses bons côtés. Tout n'était pas parfait, et nous avons commis beaucoup d'erreurs. Mais la plupart de ceux qui ont vécu cette expérience la considèrent comme à la fois «la meilleure et la pire de toutes». Nous avons tous pu grandir, parce que nous étions tous les jours sur la sellette. Nous n'avions aucun «clergé», bien que, par la suite, un certain nombre de «ministères à plein temps» se soient formés. Surtout au début de ce mouvement, nous avons connu une vraie liberté, et des réunions réellement ouvertes, où chacun, même le plus «petit», pouvait librement exercer son don. Le début de la fin de ce «Mouvement de Jésus», ce fut lorsqu'il a commencé à construire des bâtiments et à organiser son propre «clergé». Des Mouvements comme «Gospel Outreach», «Calvary Chapel», et plus tard, «Vineyard», sont issus du Mouvement de Jésus. Mais ils sont devenus des institutions, les mêmes que dans les autres églises instituées, sauf que la louange était formidable. Ce que nous avons expérimenté au début était vraiment merveilleux. Nous avions des relations très étroites les uns avec les autres. Nous étions engagés à servir le Seigneur, mais aussi à nous servir les uns les autres. Tout notre temps et toute notre énergie étaient dépensés dans notre «vie d'église». Tout ce qui se passait dans notre famille, dans notre travail, et dans notre vie en général, tournait autour de notre «vie d'église». Et pourtant, nous ne nous réunissions jamais «dans une église». C'est nous qui étions l'Église, et nous vivions dans une étroite communion les uns avec les autres. Je voudrais vous donner un seul exemple de l'intensité de ce que nous vivions. À un moment donné, nous nous levions à cinq heures du matin. Nous allions distribuer des petits traités à tous nos voisins, un nouveau traité chaque jour. Puis nous nous réunissions, tous les Chrétiens du quartier, à six heures du matin, pour prier ensemble. Plus tard, dans le courant de la journée, nos femmes évangélisaient les enfants du quartier. Nous avions l'habitude de témoigner à notre travail ou à l'école de nos enfants. Et, le soir, en général, nous nous réunissions à nouveau. Il n'était pas rare que nous nous réunissions au moins 20 fois par semaine pour diverses raisons. Nous arrêtions de travailler pour aller à Los Angeles assister à des conférences, qui duraient souvent tout l'été. Nous avons fait cela pendant des années. Carrière, famille, tout était secondaire. Beaucoup d'entre nous ont démissionné sans hésiter de leur travail pour aller s'installer à d'autres endroits du pays, pour commencer de nouvelles églises. Nous formions une vraie communauté, et nous vivions une vraie vie d'église. Même aujourd'hui, je n'ai jamais connu un tel engagement dans aucun autre groupe chrétien. Comparez cela avec la «vie d'église» de n'importe quelle assemblée traditionnelle. Je ne veux pas être critique, je constate simplement les faits. Les membres de l'église se réunissent une ou deux fois par semaine, s'assoient tranquillement sur leurs chaises ou sur leurs bancs, et attendent que la réunion commence. Le pasteur peut faire chanter quelques cantiques, donne quelques annonces, délivre un message, fait une prière et prononce la bénédiction finale. Certaines églises ont un orchestre et un groupe de louange, mais le schéma est en général à peu près le même. Où donc est l'expression de la vie du Corps dans une telle église? Au cours des années 70, je suis retourné dans des églises traditionnelles. Je travaillais avec l'organisation «World Relief» (Assistance Mondiale), qui fait partie de l'Association Nationale des Chrétiens Evangéliques. Nous étions installés à Wheaton, dans l'Illinois. Je m'étais joint à une église Baptiste. Mais mon coeur saignait quand je voyais tous ces «vases de terre», qui contenaient tant de trésors, alignés en rangs devant l'estrade. Ces vases étaient fermés, et je ne pouvais jamais contempler la beauté des trésors qu'ils renfermaient. Il est écrit dans Éphésiens 3: 17-19: «En sorte que Christ habite dans vos coeurs par la foi; afin qu'étant enracinés et fondés dans l'amour, vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et connaître l'amour de Christ, qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu'à toute la plénitude de Dieu».
Est-ce cela que nous expérimentons dans les églises traditionnelles? Il faut que tous les saints puissent libérer leurs trésors cachés. Sinon, nous ne pourrons jamais comprendre ni appréhender les richesses de la plénitude de Christ. Comment pourrions-nous le faire, dans une église qui réunit des centaines de personnes? C'est impossible! Cela n'est possible que dans le cadre intime d'une réunion de maison.
Les Chrétiens Evangéliques tendent à confondre «connaissance» et «réalité». C'est vrai, nous avons souvent tendance à confondre «connaissance» et «réalité». Nous lisons un livre, nous écoutons une prédication, nous écoutons une émission chrétienne à la radio, et nous apprenons quelque chose de nouveau et d'excitant. Nous croyons que le simple fait d'apprendre quelque chose de nouveau dans notre tête suffit à l'expérimenter dans la réalité de notre vie. Nous étudions la sanctification, et nous pensons que cela suffit pour nous sanctifier! Nous pouvons être une encyclopédie ambulante de connaissances chrétiennes, tout en restant un bébé spirituel en Christ! Nous pouvons passer des heures à étudier la Parole de Dieu. Nous pouvons aller faire des études dans une École Biblique ou un Séminaire de Théologie. Nous pouvons dévorer tous les livres et les commentaires bibliques, mais cela ne restera en nous qu'une connaissance intellectuelle. La seule réalité, c'est ce que le Saint-Esprit produit dans notre vie. Ce qu'Il fait en nous aujourd'hui est bon pour nous aujourd'hui. Les enfants d'Israël devaient ramasser la manne chaque matin. Pour parler comme un informaticien, je dirais que notre relation avec le Seigneur doit toujours être «en temps réel». Nous devons toujours vivre au présent. Nous ne pouvons pas vivre sur des connaissances ou des souvenirs stockés quelque part sur le «disque dur» de notre mémoire. Notre relation avec le Seigneur doit être toujours fraîche et renouvelée. La faiblesse des Chrétiens des églises traditionnelles (des Baptistes par exemple), c'est qu'ils tendent à penser que la connaissance est l'élément fondamental de leur vie chrétienne. Le simple fait d'avoir intellectuellement compris une vérité ne signifie pas qu'elle soit devenue une réalité dans notre vie! C'est vrai pour tous les Chrétiens, mais c'est aussi vrai pour tous les pasteurs! Nous avons tendance à vivre selon la lettre et non selon l'esprit. Nous accumulons des connaissances, en croyant que cela nous fait grandir dans l'esprit. 2 Corinthiens 3: 6 dit que «la lettre tue, mais l'esprit vivifie». Ainsi, le Chrétien Evangélique typique lit des livres, étudie sa Bible, et écoute des études bibliques à l'infini, croyant qu'il aura ainsi la solution à tous ses problèmes. Les Chrétiens Evangéliques cherchent donc la connaissance, alors que les Chrétiens Charismatiques cherchent les expériences. Il ne s'agit que d'une opinion personnelle, et je vous supplie de bien comprendre ce que je veux dire. Mais si j'ai commencé à fréquenter des églises charismatiques, c'est parce que je trouvais qu'elles étaient moins ennuyeuses que les églises évangéliques. Au moins, on éprouvait quelques émotions! Mais il s'agissait encore d'un piège!
Certains recherchent les «signes et les prodiges». Les Chrétiens Charismatiques courent un grand danger, car ils ne cherchent pas la connaissance, mais les expériences, les signes, les prodiges, les guérisons, les sensations et les miracles. Beaucoup d'entre eux, en même temps, rejettent la saine doctrine et les enseignements fondés sur la Bible. Cela peut donc conduire à la dangereuse apostasie que nous annonce la Bible, et dans laquelle beaucoup seront entraînés dans les derniers jours. «Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s'il était possible, même les élus» (Matthieu 24: 24). Jésus a aussi dit: «Une génération méchante et adultère demande un miracle; il ne lui sera donné d'autre miracle que celui de Jonas. Puis il les quitta, et s'en alla» (Matthieu 16: 4). Aujourd'hui, les Chrétiens sont frénétiquement avides de miracles et d'expériences. Pourquoi cette fascination pour les signes, les prodiges et les miracles? Le Seigneur faisait beaucoup de miracles, mais Il ne leur accordait pas une importance excessive. Ce ne sont pas les miracles qui constituent la vie chrétienne normale. Combien de fois le Seigneur a-t-Il ressuscité un mort? Deux fois! Combien de fois a-t-Il nourri les foules affamées? Deux fois! Combien de fois a-t-Il changé l'eau en vin? Une fois! Tout au moins dans ce qui nous est rapporté par les Évangiles. Dans les «réveils» de Toronto et de Pensacola, la tendance est de rechercher toujours plus d'expériences bizarres, en croyant que c'est Dieu qui fait des «choses nouvelles» et merveilleuses, qui vont déboucher sur un «grand réveil mondial» des derniers jours. En fait, les manifestations que l'Église considérait naguère comme démoniaques, comme les tremblements, les aboiements, etc..., sont considérés à présent comme les signes de l'action du Saint-Esprit. On demande aux Chrétiens de ne plus réfléchir, de ne plus prier, de ne plus exercer leur jugement critique, mais de «s'ouvrir» à «l'esprit». La question est de savoir de quel «esprit» il s'agit! Il n'est pas normal de voir de quelle manière certains charismatiques recherchent ainsi les expériences. En 1970, alors que j'étais dans l'Armée, nous fréquentions avec ma femme une église charismatique dans la région de Washington. Tout le monde parlait de jambes qui se rallongeaient, et de dents cariées qui se reconstituaient avec de l'émail naturel. On parlait aussi du «pouvoir de guérison» contenu dans de petits éclats de bois que l'on disait provenir de la vraie Croix de Jésus, ou dans de petits cailloux extraits de la tombe de Jésus! Évidemment, il fallait acheter ces morceaux de bois et ces cailloux. Certains Chrétiens semblaient vraiment obsédés par ces histoires, chacun renchérissant sur les autres. Un jour, je leur ai dit ceci: «Supposez qu'il existe deux femmes. L'une a un cancer terminal, et l'autre est terriblement rebelle et a un caractère épouvantable. La première est guérie miraculeusement au cours d'une réunion. Les docteurs ne peuvent expliquer le miracle, car cette dame devrait être morte, et elle est guérie. L'autre dame laisse le Seigneur oeuvrer dans sa vie pendant vingt ans. Il la transforme progressivement, mais personne ne le remarque, parce que la croissance de la vie en elle est très lente. Mais, après toutes ces années, le Seigneur a produit dans la vie de cette femme un vrai diamant qui reflète merveilleusement la vie de Jésus». Puis je leur posai la question suivante: «Laquelle de ces deux femmes nous impressionnerait-elle le plus? Quelle est celle qui aurait reçu le plus grand miracle, le miracle de la guérison instantanée, ou le miracle d'une vie transformée par des années de travail avec le Seigneur?» Ma question fut suivie d'un silence de mort. Ils n'ont même pas compris ce que je voulais leur dire, et je me suis senti dans une position très inconfortable!
Un surplus de vie spirituelle provient de l'oeuvre du Seigneur dans notre vie. Ce sont les tribulations qui transforment la connaissance en réalité dans notre vie! Mais aujourd'hui, l'Église ne connaît pas de réelles tribulations dans nos pays occidentaux. Aujourd'hui, les Chrétiens recherchent la connaissance, les expériences, les sensations, les louanges extatiques, les miracles, les signes et les prodiges. Ils ont besoin de passer d'une expérience à une autre plus forte, d'une révélation à une autre plus grande. Mais quelle place laissent-ils à l'oeuvre quotidienne du Seigneur dans leur vie, et à la transformation qu'Il veut opérer en eux? Il est écrit dans 2 Corinthiens 3: 18: «Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l'Esprit». Quand donc le Chrétien moyen a-t-il passé pour la dernière fois du temps devant le Seigneur, à contempler Sa gloire? Nous avons besoin de faire chaque jour des expériences nouvelles avec le Seigneur. Si nous sommes ouverts à Son action, si nous Lui obéissons et que nous Le suivons, nous ne serons jamais à court d'une vie remplie de l'Esprit, ni d'expériences à partager. Si nous n'avons pas d'expériences quotidiennes avec le Seigneur, nous resterons charnels et nous continuerons à vivre dans la chair. La meilleure manière de savoir où nous en sommes devant le Seigneur, c'est donc de participer à une réunion d'un groupe de maison! Un pasteur sait très bien qu'il doit être soit un excellent acteur, soit un authentique serviteur de Dieu. Il doit soit rechercher sérieusement le Seigneur pour avoir des révélations fraîches à donner régulièrement aux brebis, soit n'avoir pas grand-chose à leur dire. Car il sait qu'il doit apporter un message chaque semaine. Cette obligation force (ou tout au moins devrait forcer) beaucoup de pasteurs à laisser le Seigneur oeuvrer dans leur vie. Hélas, combien de pasteurs ne font que distraire leur assemblée avec de belles histoires, des choses qu'ils ont lues sur des livres, ou des sermons qu'ils ont récupérés sur Internet! Au lieu de transmettre la réalité de ce que le Seigneur a opéré dans leur vie! Malheureusement, le Chrétien «ordinaire» n'est pas soumis à la même contrainte d'avoir à produire quelque chose chaque semaine. Sa croissance spirituelle est donc freinée. Ce n'est que lorsque ce Chrétien est mis sur la sellette chaque semaine, qu'il comprendra son besoin de vivre en permanence de nouvelles expériences avec le Seigneur. C'est pourquoi même les moniteurs de l'école du dimanche tirent quelque profit de leur travail. Ils doivent se préparer, parce qu'on ne trompe pas facilement des enfants. Tandis qu'un groupe de maison offre beaucoup d'opportunités à chaque Chrétien, d'une manière très naturelle. Ces opportunités produisent trois conséquences importantes: 1) elles nous permettent de voir où nous en sommes réellement, 2) elles nous donnent l'occasion d'exercer notre ministère en faveur des autres, et 3) elles nous encouragent à laisser le Seigneur travailler dans notre vie. J'avais l'intention d'écrire un livre très pratique. Car la chose la plus importante est de commencer à mettre les choses en pratique. Dans un groupe de maison, ou dans une association informelle d'églises de maisons, il y aura des anciens, des diacres, des enseignants, des évangélistes, des pasteurs, et tous pourront librement exercer les dons du Seigneur. Chacun possède un don qui doit être développé et utilisé. Le Corps de Christ n'a pas besoin de fonctions officielles. Chaque saint a reçu des dons qu'il doit employer pour l'édification du Corps de Christ. Il existe certes des fonctions, mais on n'a pas besoin d'être un ancien pour apporter la vie au groupe. Il n'y a pas de règles établies, de choses à faire ou ne pas faire. C'est Jésus qui est la Tête de Son Corps. Si nous suivons les directives du Saint-Esprit, Il nous conduira dans toute la vérité. Un groupe ou une église de maison constitue donc pour les Chrétiens l'environnement idéal pour découvrir, développer et exercer leurs dons. Tous nos frères et soeurs devraient être appréciés et chéris. Nous n'avons même pas besoin d'élire des anciens. Tout le monde reconnaîtra ceux qui ont un appel d'ancien, parce que ce seront d'abord des serviteurs. C'est le Seigneur qui distribue les dons, et tout le monde le verra. Il suffira de constater la fonction que chacun est appelé à exercer et le flot de la vie de Christ qui s'écoule par chacun. Je voudrais toutefois vous prévenir que l'une des choses les plus frustrantes pour un Chrétien est de découvrir ses dons et sa fonction dans le Corps de Christ. J'ai vu trop d'évangélistes talentueux s'efforcer d'être enseignants (ou pasteurs), et cela ne peut pas marcher! Certains aiment parler longtemps, mais il est évident qu'ils n'ont pas la capacité de bien le faire! Le problème n'est pas de faire ou de ne pas faire quelque chose, mais d'avoir «l'onction» pour une fonction précise dans le Corps. Quand nous sommes à notre place dans le Corps de Christ, quand nous exerçons la fonction pour laquelle nous sommes appelés, nous recevrons des confirmations, et les autres membres du groupe ne pourront que dire «Amen!»
Qu'est-ce qui tue une réunion de maison? Par-dessus tout, nous avons besoin d'apprendre à être sensibles à la direction du Saint-Esprit, et de suivre cette direction. Nous sommes l'orchestre, mais c'est Lui qui est le Chef d'orchestre. Si nous suivons le Saint-Esprit, chaque réunion sera donc différente des autres. Mais quelles sont les choses qui tuent littéralement une réunion de maison? En voici quelques-unes: Un témoignage qui n'en finit plus et qui s'étire interminablement. Un enseignement imprécis qui tourne en rond sans jamais rien prouver. Une prière où quelqu'un présente 20 sujets différents et qui s'étale sur 10 longues minutes. Rappelez-vous que dans une réunion du Corps, nous ne devons pas nous contenter d'encourager les autres, mais il faut que tous aient une occasion de participer. Nous avons l'habitude de dire que ce que nous partageons doit être en général court, rapide, réel et frais. Même si la réunion regroupe de 20 à 40 personnes, nous devons laisser à chacun l'occasion de participer. La simple courtoisie devrait nous obliger à apprendre à être très précis et à intervenir à propos. Si, au début de la réunion, le Saint-Esprit met manifestement l'accent sur la douceur et la miséricorde du Seigneur, nous ne devons pas nous lever pour proposer de chanter «Debout, soldat de Christ!» Certes, un nouveau converti pourra partager quelque chose qui n'est manifestement pas dans le sens de la réunion ou dans l'esprit du moment, et vous devrez sans doute lui laisser le temps de finir. Mais peut-être aussi devrez-vous le couper. C'est là que l'on voit la nécessité de l'intervention d'un conducteur mûr. Il faut que vous sachiez à quel moment vous devrez intervenir poliment pour couper celui (ou celle) qui prend trop de place, ou si vous devez le laisser continuer, pour ramener ensuite le groupe dans la direction du Saint-Esprit. Vous voyez qu'il ne s'agit pas de techniques ou de recettes. Je veux plutôt parler de la présence de certains Chrétiens qui ont une maturité suffisante, et qui ont appris à marcher avec le Seigneur, pour être capables de sentir la direction du Saint-Esprit, et d'aider le groupe à la suivre. C'est quelque chose d'incroyable, quand vous voyez le Saint-Esprit conduire réellement une réunion, et inspirer divinement et harmonieusement les cantiques, les témoignages, les enseignements et tout ce qui est partagé! Mais, je le répète, si vous passez votre temps à vivre dans la chair, vous ne devez pas vous attendre à être soudain capable, comme «par enchantement», de vous «brancher» correctement sur l'Esprit juste au début de la réunion! Cela ne marchera pas!
Nous avons besoin de passer par une nouvelle formation! L'une des raisons les plus importantes de l'échec des réunions de maison, est que nous sommes encore trop imprégnés jusqu'à la moelle de notre «bonne vieille religion». Nous avons été programmés pour être des spectateurs tranquilles et passifs qui écoutent attentivement «l'expert». On nous a donné trop peu d'occasions de participer de manière significative à une véritable «vie d'église» avec d'autres Chrétiens, et nous ne savons que faire. Nous tombons vite dans des ornières et nous ne savons pas comment en sortir. Une nouvelle formation vous aiderait à discerner ces vieilles habitudes et à vous en débarrasser. Par exemple, au lieu de commencer une réunion par un cantique, comme «d'habitude», commencez-la par une prière, un moment de louange, ou même un témoignage. Faites le contraire de ce que vous aviez été «formés» à faire! Mettez en pratique de nouvelles choses. Pour vous aider, au début, commencez par choisir un thème à l'avance, et laissez le Seigneur vous conduire et vous donner une révélation, une expérience, un cantique ou un témoignage qui se rapportent à ce thème. Puis réunissez-vous à nouveau, et mettez en commun tout ce que vous avez reçu. Il se peut qu'au début vous ayez besoin de quelques réunions de formation. Si c'est le cas, évaluez ensemble vos progrès. Parlez-en entre vous. Sachez discerner si «Un tel» partage une simple connaissance intellectuelle, ou s'il a réellement vécu quelque chose de concret au cours de la semaine écoulée. Discernez si «Une telle» propose un cantique complètement à côté de la plaque... Nous avons été programmés pour être des participants morts. Comment aider des spectateurs passifs, qui ne sont là que pour recevoir, à commencer à donner, et à laisser la vie de Christ s'écouler à travers eux? Il faut les «vider» de toute la passivité et des habitudes mortes dont le système religieux les avait remplis! Il faut les «vider» du formalisme, des traditions, et des anciennes manières de faire! Cela n'est pas une chose facile, et beaucoup ne pourront peut-être pas changer. C'est pour cette raison que certains préféreront rester dans leur vieux système religieux et continuer à être bercés comme ils l'ont toujours été. Espérons seulement pour eux qu'ils resteront fidèles au Seigneur. Ne vous attendez pas à ce que tous effectuent ce changement. Certains sont contents de leur sort actuel. D'autres sont trop âgés, fatigués ou habitués à leur ancienne vie pour accepter de changer. Il est important, dès le départ, d'aider les membres du groupe à faire chaque jour de nouvelles expériences personnelles avec le Seigneur. À mesure que le Seigneur nous donne de nouvelles et fraîches révélations de Sa Parole, Il nous fera passer par des expériences pratiques et quotidiennes, et nous aurons quelque chose de réel à partager. Quand nous laissons en permanence le Seigneur travailler dans notre vie, nous avons des réunions vivantes. C'est la chose la plus importante pour des réunions de maison.
Le danger de l'élitisme. Frères et soeurs, nous ne sommes pas des gens «spéciaux». Si le Seigneur nous montre quelque chose, nous avons le devoir de marcher dans cette lumière que nous avons reçue. D'autres n'ont peut-être pas encore reçu cette lumière, mais ils doivent eux aussi marcher dans la lumière qu'ils ont reçue. Nous devons avoir un coeur généreux envers les Chrétiens qui peuvent décider de rester dans leurs églises traditionnelles, même si nous voyons l'apostasie grandir autour d'eux. Mais si le Seigneur ne leur montre rien de mal, là où ils en sont, ce n'est pas notre problème. C'est un problème entre eux et le Seigneur. Nous devons simplement continuer à prier pour eux. Nous avons une tendance humaine à croire que nous sommes «choisis», que nous sommes capables de voir tout ce qui ne va pas, que nous suivons réellement et pleinement le Seigneur, et que personne d'autre que nous ne le fait. Une telle attitude conduit à un élitisme très dangereux. Je le sais. J'avais cette opinion à un moment donné de ma vie, et le Seigneur m'a fait errer dans le désert pendant 25 ans, avant de me diriger à nouveau vers la terre promise, c'est-à-dire une vie d'église, sur cette terre, qui soit vraiment belle et valable. Je vous mets donc en garde. N'ayez jamais une trop haute opinion de vous-même, comme le dit Paul. Si nous n'avions pas été touchés par la grâce de Dieu, nous aurions très bien pu revenir quelque part sur les bancs d'une église morte. Je ne comprends pas comment Dieu agit. Je sais qu'Il a fait sortir beaucoup d'entre nous de toutes sortes de mouvements, Parole de Foi, Vineyard, Pluie de l'Arrière-Saison, et même de toutes sortes de sectes que vous pourriez nommer. Mais Dieu S'est montré fidèle pour nous en faire sortir, et Il fera de même pour d'autres. Nous n'avons aucun mérite à avoir reçu le salut, sinon que nous nous sommes repentis et que nous avons accepté le Seigneur. Mais il nous a fallu une révélation. Et seule une révélation pourra délivrer nos amis et nos bien-aimés de l'apostasie qui vient. Vous pouvez témoigner, ou leur partager la Parole. Mais seul Dieu pourra finalement faire une oeuvre dans leurs coeurs. Comme le dit l'Écriture, «l'un sème, l'autre arrose, mais c'est Dieu qui fait croître». Nous avons cette tendance naturelle à croire que nous sommes des gens à part, et que nous voyons des choses que personne d'autre n'est capable de voir. Peut-être pouvons-nous voir quelque chose, par la grâce de Dieu, mais ce n'est que par Sa miséricorde qu'Il nous a permis de voir ce qu'Il a en réserve pour nous. Nous ne sommes rien d'autre que des vases de terre, dans lequel est caché un trésor. Et seul ce trésor a de la valeur. S'il est vrai que nous sommes dans les derniers jours, et que l'Église visible est en train de tomber dans l'apostasie, nous n'allons bientôt avoir qu'une alternative. Nous ne pourrons plus dépendre d'un pasteur «professionnel», d'un bâtiment ou d'une grande assemblée... Il va falloir que vous établissiez des relations avec des gens à qui vous pourrez confier votre vie. Vous aurez besoin de réunir toutes les conditions qui vous permettront de grandir dans le Seigneur. Vous aurez besoin de rendre des comptes, dans l'amour, à vos frères et soeurs. Je ne parle pas ici de rendre des comptes à une hiérarchie religieuse. Mais au lieu de jouir intellectuellement des concepts abstraits prêchés par votre pasteur, vous devrez laisser le Seigneur Se révéler à vous de manière concrète, dans votre vie de tous les jours. Avec vos frères et soeurs, vous devrez former une expression collective de la vie et de l'amour de Jésus. Vous pourrez ainsi vivre dans l'amour, dans une vraie communauté de Chrétiens, au lieu d'être des étrangers qui se saluent poliment une fois par semaine. (EndTimes Network/ Parole de Vie) ajouté le 9/1/2003 © Voxdei Retour ------------------------------------------------------------ |
«LETTRE
AUX ISOLÉS», UN BILAN SUR L'ÉTAT DES ÉGLISES
Reproduction de la traduction française autorisée, pourvu qu'elle soit intégrale, et que les sources soient indiquées. Note de Parole de Vie: Tricia Tillin dirige Banner Ministries, en Grande-Bretagne. Nous avons déjà publié un certain nombre de ses articles, et nous apprécions beaucoup son discernement spirituel. Dans sa dernière lettre de nouvelles, elle décrit dans son pays une situation qui est exactement la même que celle que nous constatons aussi en France. Ce qu'elle écrit reflète tellement bien ce que nous vivons, dans nos contacts avec les Chrétiens isolés, que nous préférons lui laisser directement la parole.
C'est trop, et trop peu! La première fois que nous avons entendu parler de «réveil», beaucoup de gens le décrivaient comme le flot d'une inondation. Cette vague a frappé le monde entier avec une grande force, et s'est répandue rapidement, balayant tout sur son passage. Pendant des années, dix longues années depuis 1993, de nouvelles vagues puissantes de séduction ont été annoncées, et n'ont pas manqué de se répandre. Au début, elles sont arrivées à un rythme assez lent, mais elles n'ont pas tardé à gagner en force et en fréquence, comme les contractions successives d'une femme enceinte en train d'accoucher. Beaucoup ont parlé de cette marée montante que tous attendaient. Récemment, je me suis rappelée ces conversations, en observant la montée de la séduction, et la dévastation spirituelle dans les églises du monde entier. Aujourd'hui, il y a longtemps que nous n'attendons plus cette marée, nous y sommes carrément plongés dedans! Toutes ces vagues déferlent sur nous avec une telle puissance et une telle rapidité que nous n'avons pratiquement plus le temps de réagir. Il y a des années, quand tout cela a commencé, quand la première grosse vague s'est présentée, tous ceux qui connaissaient le Seigneur et la Bible, et qui savaient qu'il s'agissait d'une séduction, ont eu le temps d'examiner en détail tout ce qui se passait. Ils ont écrit des livres et des articles pour avertir les Chrétiens, ils ont organisé des débats, des séminaires et des conférences. Ils ont eu le temps de faire des recherches, d'étudier les faits, et de proposer toute une série de mesures. À présent, les modes se suivent avec une telle rapidité, elles sont aussi tellement fugaces et passagères, qu'elles disparaissent presque immédiatement après qu'on en a entendu parler, et les gens se précipitent vers de nouveaux sujets d'excitation. Il y a tellement de vagues qui se succèdent sur notre rivage que nous sommes constamment environnés par ces flots, sans toujours avoir l'énergie ou le temps suffisants pour réagir, d'autant plus que certaines de ces «vagues» ne sont pas très remarquables. Il serait impossible de réagir de manière complète et argumentée à chaque nouvelle petite erreur qui se présente. La séduction est à présent si profonde et si solidement établie que rien ne peut plus l'arrêter. Aucun avertissement ne semble assez fort pour pouvoir réveiller l'Église qui dort, mais tout contribue inexorablement à répandre la corruption et la destruction. On enseigne régulièrement aux gens qu'ils doivent s'attendre à toutes sortes de choses surnaturelles, sans leur apprendre à vérifier si cela vient de Dieu, ou si cela est conforme à la Bible. On encourage les Chrétiens à ne plus tenir compte de la Parole de Dieu, pour recevoir des «nouvelles révélations». On entraîne les gens à devenir des robots sans intelligence, prêts à obéir sans discussion à tout ce que leurs dirigeants leur diront. Quelle belle préparation de la venue de l'Antichrist! Partout où nous allons, tous les gens que nous rencontrons ou dont nous entendons parler nous semblent plus ou moins nager dans ce flot. Parfois, il nous semble que nous ne voyons plus rien d'autre que ce «fleuve du réveil»! Nous savons pourtant qu'il y a toujours des poches de foi véritable, qu'il reste des églises vraiment fidèles et des Chrétiens qui ont les yeux ouverts. Mais leur nombre nous semble parfois affreusement réduit! Il ne fait aucun doute que les partisans de ce «réveil» sont persuadés que c'est la puissance de Dieu qui est en train de balayer tous les opposants! En fait, c'est tout à fait le contraire! La Bible a prédit de manière certaine que Dieu allait permettre qu'une grande séduction se répande dans le monde entier, pour éprouver le coeur de Ses enfants, et pour séparer le bon grain de la paille. Tout ce qui est considéré comme une avancée divine marque en fait le progrès inéluctable de l'apostasie, conformément à ce que le Seigneur a souvent prédit dans Sa Parole. Nous le voyons clairement tous les jours, de manière très concrète. Dieu a pourtant veillé à faire prévenir Ses enfants, qu'Il n'a pas laissés sans sentinelles. Mais, à présent que cette marée couvre presque toute la terre, que pouvons-nous faire? Alors que tout nous semble aujourd'hui presque trop lourd à supporter, il semble étrange qu'il se passe si peu de choses sur le plan réellement spirituel, pour nous faire mieux supporter cette longue attente. Nous sommes vraiment comme dans un désert aride et désespérément vide. C'est trop, presque trop! Il ne nous reste qu'à regarder toutes ces vagues venir s'échouer sur le rivage, l'une après l'autre, d'une manière hypnotique et lassante. Comme les serviteurs de la maison, que Jésus avait avertis de rester «éveillés» pour attendre le retour de leur Maître, nous sommes parfois tentés de somnoler. Nous pouvons parfois avoir l'impression que le Seigneur tarde trop à agir de manière réellement décisive. Et pourtant, Il le fera! Il est fidèle à toutes Ses promesses, quoi qu'il arrive! «Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-il à leur égard? Je vous le dis, il leur fera promptement justice. Mais, quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?» (Luc 18: 7-8). «Le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu'aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance. Le jour du Seigneur viendra comme un voleur; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les oeuvres qu'elle renferme sera consumée» (2 Pierre 3: 9-10).
Le besoin ardent de communion fraternelle Les messages les plus fréquents que je reçois par e-mail me sont envoyés par des Chrétiens qui veulent savoir si je connais une bonne église dans leur région, ou si je peux les mettre en relation avec des Chrétiens fidèles. Je sais que cela correspond à un réel besoin. Mais, hélas, il m'est absolument impossible de satisfaire ce genre de demandes! J'aimerais bien pouvoir le faire, mais il m'est impossible de connaître autant d'églises! Même si je connaissais leur existence, je ne saurais pas forcément si ce sont de «bonnes églises» ou non. Beaucoup de choses dans ces églises pourraient aussi déplaire à mes correspondants. Vous voyez donc que c'est en général bien inutile de me poser ces questions. Je regrette beaucoup de devoir vous décevoir! Ce serait le rêve (malheureusement impossible à réaliser), d'imaginer une sorte «d'Agence de Rencontre pour Chrétiens du Faible Reste», qui serait chargée de mettre en contact les Chrétiens fidèles isolés! Mais réfléchissez bien: comment une telle agence pourrait-elle fonctionner pratiquement? Ne vaut-il pas mieux laisser ce problème entre les mains d'un Dieu Omniscient et Tout-Puissant? Même si je pouvais vous suggérer un contact local, comment sauriez-vous s'il ne s'agit pas encore de quelqu'un qui ne va pas vous entraîner dans quelque nouvelle séduction, ou d'une personne sans intérêt? Personne ne peut vraiment vous conseiller quelqu'un de valable, ou une église valable. Dieu seul connaît tous vos besoins, et sait de quelle manière les satisfaire! Je comprends la souffrance qui se manifeste au travers de vos questions, et le désir ardent que vous avez d'avoir une bonne communion fraternelle avec des Chrétiens fidèles. Nous nous sentons TOUS isolés et fatigués, et nous avons TOUS besoin d'être soutenus! Pour la plupart d'entre nous, nous avons dû quitter une église, et nous n'en avons trouvé aucune autre qui nous ait vraiment attirés. La plupart des églises «organisées» ont été gagnées par ce «réveil». Si elles ne l'ont pas été, elles sont sous la coupe de tel ou tel ministère humain en train de se construire un empire, ou de telle organisation mondiale qui ne vous laisse aucune liberté. Il m'est impossible d'avoir accès aux informations que vous souhaiteriez obtenir. Je ne visite pas non plus ces «bonnes églises» qui doivent pourtant exister, et je n'en entends pas parler. Comme vous, je n'ai que mon petit cercle d'amis sincères, avec lesquels je peux avoir une communion fraternelle. Presque tous ceux que je rencontre me disent: «Mais dans quelle église pouvons-nous aller?» S'ils vont parfois dans une église, ils sont souvent déçus, car ils n'y rencontrent que la mort, ou autant de fausses doctrines que dans leur église précédente! Je sais que c'est décourageant. Mais avez-vous réellement réfléchi à ce que Dieu fait? C'est Dieu qui a permis ce temps d'épreuve, afin que nous nous établissions profondément sur le ROCHER véritable, et que nous cessions de «bâtir sur du sable»! Dieu veut que nous soyons solidement ancrés en Lui pour résister à toutes les tempêtes de la vie, et pour ne plus être ballottés à tout vent de doctrine. En fait, c'est par amour que Dieu est en train d'agir ainsi. Il veut S'approcher plus près de chacun de nous, et prendre le temps personnellement de nous guérir, de nous encourager, de nous restaurer, de nous faire grandir spirituellement, et de nous conduire à la pleine maturité. Il n'aurait jamais pu le faire aussi bien, ni aussi vite, (à supposer qu'Il ait pu y parvenir), si nous étions restés dans nos églises conventionnelles! En restant «hors du camp», nous avons une occasion réelle de passer de bons moments aussi bien avec Dieu qu'avec nos familles, et avec tous les Chrétiens qui aiment et qui honorent véritablement Dieu. Nous sommes à présent coupés de l'influence de tous ceux qui nous faisaient perdre notre temps, des pique-assiettes, des profiteurs en tout genre, et de tous ceux qui nous pompaient notre temps et notre énergie pour rien. Considérez donc ce que vous vivez en ce moment comme une opportunité, et faites bon usage de votre temps, même si vous êtes seuls, pour développer une vie spirituelle riche, en laissant l'Esprit vous conduire, et en louant le Seigneur d'une manière libre et personnelle, sans plus aucune crainte des hommes et de leurs restrictions imposées! Considérez ce temps que vous vivez comme l'occasion d'exercer un ministère personnel qui s'écarte des «modèles évangéliques» traditionnels. Partagez simplement votre foi avec les autres, sans avoir besoin de passer par tous ces programmes organisés, ces sessions de formation sans fin, ni tout ce «bazar chrétien» que ni Jésus ni les apôtres n'avaient à leur disposition! Profitez-en pour apprendre à mieux entendre la voix de Dieu, et à mieux être guidé par Lui. Marchez par Son Esprit, au lieu de vous contenter de suivre le programme de votre église, ou les sermons de votre pasteur! C'est maintenant que vous avez réellement l'occasion de vous tenir devant Dieu, d'être seul avec Lui, pour étudier Sa Parole et écouter Son Esprit, afin de pouvoir grandir sans dépendre des hommes. C'est pourquoi, d'une certaine manière, je crois que si vous vouliez rompre votre isolement pour retourner aux mêmes réunions traditionnelles que vous suiviez auparavant, ce serait un retour en arrière. Je crois que Dieu a d'autres plans pour nous. Je dois aussi vous mettre en garde contre tous ceux qui voudraient vous embrigader dans un réveil qui annonce une «restauration» de l'Église, ou dans des réunions organisées de manière humaine, en dehors du plan et du moment de Dieu. Tout cela peut sembler très séduisant pour tous ceux qui aspirent à une vraie communion fraternelle. Mais les dangers sont terriblement réels. Il est très risqué de quitter les voies de Dieu.
Est-ce qu'il va y avoir une restauration de l'Église? Certains militent pour une purification des saints, et un renouveau de l'Église, qui semblent très attirants. Mais ils retombent en fait dans les erreurs de certains piétistes du 19e siècle, qui recherchaient une «vie plus profonde» avec Dieu. Ces gens peuvent être très sincères, mais ils se trompent. Certains ministères, comme Andrew Strom ou David Wilkerson, chacun à leur manière, ont parfois des choses intéressantes à nous dire. Ils donnent parfois des messages inspirés. Mais leur objectif final ne correspond pas à ce qu'annonce la Bible. Ils ont en effet la vision grandiose d'une Nouvelle Église, réorganisée et restaurée, qui n'a aucun fondement biblique. Cela les conduit souvent à suivre les «Nouveaux Apôtres et Prophètes» qui sévissent aujourd'hui. Par exemple, Andrew Strom recommande chaudement les écrits de Rick Joyner, de Paul Cain, et des autres «prophètes de Kansas City». Il considère que ce sont des «ministères envoyés par Dieu pour restaurer Son Église aujourd'hui». Voici ce qu'il a écrit dans une récente lettre de nouvelles: «Dieu est en train de restaurer le ministère prophétique dans l'Église. En fait, je considère que c'est cela qui a conduit à la fondation du mouvement prophétique moderne, tel que nous le connaissons aujourd'huiÉ Il est très clair pour moi que ce renouveau du mouvement prophétique moderne, et l'explosion que nous constatons dans le développement du ministère prophétique au cours des vingt dernières années, sont à mettre à l'actif des prophètes de Kansas City. Ce sont eux qui ont établi les fondements, et qui ont lancé un mouvement que Dieu a utilisé pour visiter Son Église dans les temps que nous vivons». Il faut remarquer que Strom a fini par abandonner sa «traversée du désert», hors du système des églises, pour revenir au sein de la religion organisée. À la suite du «réveil» de Toronto, Strom avait encouragé les Chrétiens à quitter les églises touchées par ce «réveil», pour «cheminer dans le désert». À présent, il appelle les Chrétiens à se remettre sous l'autorité des églises organisées. On voit chez David Wilkerson, mais de manière plus subtile, le même refus de voir les Chrétiens s'isoler, et le désir de les voir s'intégrer dans des églises organisées. Comme il a dénoncé les faux réveils de Toronto et de Pensacola, il s'est fait quelques amis parmi les membres du «faible reste». Il écrit souvent des choses qui encouragent ces derniers, reconnaissant les souffrances de tous les Chrétiens isolés. Mais il propose comme solution une restauration de l'Église qui pourrait parfaitement être inspirée des doctrines de la «Pluie de l'Arrière-saison»! «Dieu est en train de faire quelque chose de nouveau!» (David Wilkerson, le 1er septembre 2003): «Récemment, j'ai été conduit à prêcher que Dieu est sur le point de faire quelque chose de nouveau et de glorieux. Cette «chose nouvelle» dépasse ce que l'on entend par «réveil». C'est une Ïuvre de Dieu, que Lui seul va initier, quand Il ne pourra plus supporter que Son Saint Nom soit ainsi profané. Dieu va accomplir deux choses puissantes. Tout d'abord, Il va purifier les nations et Son Église, au moyen de terribles jugements rédempteurs. Il va empêcher que Sa maison soit envahie par les homosexuels et les charlatans. Il va aussi purifier les ministères, et faire lever des bergers selon Son coeur. «En second lieu, Dieu va glorifier Son Saint Nom, par une puissante intervention de Sa miséricorde. Lorsque Ses jugements seront accomplis, Dieu, d'une manière surnaturelle, attirera à Lui un reste fidèle. Ce qu'Il a fait pour Israël quand Il a jugé Son peuple, Il le refera pour Son Église. Vous pouvez lire tout cela dans Ezéchiel 36: 21-28, et dans Ezéchiel 20: 22, 44. «Des jours glorieux attendent le peuple de Dieu. Ne vous tourmentez pas! Dieu fera justice à Son Saint Nom et à Sa Pure Parole. Nous allons voir quelque chose de bien plus grand qu'un réveil. Dieu dit: «Je vais faire une chose nouvelle». Cela consistera à restaurer la gloire de Son Nom, la gloire qui est en Christ, le Seigneur». Considérée sous un certain angle, cette déclaration pourrait sembler décrire correctement les événements de la fin. Mais je crois que David Wilkerson met surtout l'accent sur la «chose nouvelle», et que cette «chose nouvelle» ressemble trop à celle qui est annoncée par les partisans du Mouvement de la Pluie de l'Arrière-Saison. Wilkerson annonce bien une restauration et un réveil de l'Église, plutôt que ce qui se passera après le retour du Seigneur. Il s'agit donc plutôt du désir de mettre en place une Église Nouvelle, purifiée, lavée, restaurée et réveillée. Certes, nous languissons après une telle Église, mais l'Église véritable doit s'opposer à l'apostasie généralisée que prédit la Bible. La Bible nous annonce clairement que beaucoup de Chrétiens, ou supposés tels, seront éprouvés et tomberont dans l'apostasie (Matthieu 24: 11-13; 2 Pierre 2: 2), et que l'Église sera décimée et réduite à presque rien. L'apostasie grandira, et produira la grande Église apostate qui acceptera d'adorer l'Antichrist. Ce sera la Grande Prostituée, qui sera opposée à l'Épouse fidèle de Christ. Si l'on considère ce tableau, quelle place peut-il y avoir pour les «jours glorieux» et la «grande intervention surnaturelle de Dieu» dont parle Wilkerson? Il y a bien longtemps, à l'époque révolue où je croyais aussi à un glorieux réveil de la fin des temps, je priais pour cela. Après avoir écouté mes prières passionnées pendant quelque temps, le Seigneur parla un jour clairement à mon coeur, et me dit: «Ce n'est pas pour le réveil de l'Église que tu devrais prier, mais pour sa survie!» Je n'ai jamais oublié l'impact sur mon esprit de cette voix tranquille mais pleine d'autorité du Seigneur! À l'époque, je n'avais pas compris le quart de ce que cela allait signifier par la suite. Tout ce que je peux dire aujourd'hui, c'est qu'il n'est pas facile pour un Chrétien véritable de survivre aujourd'hui, au milieu de tant de pressions, de tentations, de manipulations et de séductions! Et ce n'est pas encore fini! La traversée du désert n'a pas été un voyage d'agrément au milieu de l'abondance. Ce n'étaient pas des «jours glorieux», mais des jours de privations, d'épreuves et de difficultés. Ce n'est que lorsque le peuple de Dieu eut passé avec succès le test de la foi, et lorsqu'il eut pénétré dans la terre Promise, qu'il a pu expérimenter le repos! «Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu. Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses Ïuvres, comme Dieu s'est reposé des siennes. Efforçons-nous donc d'entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance» (Hébreux 4: 9-11). Comme les Israélites dans le désert, nous aimerions quelquefois prendre des raccourcis et des chemins plus faciles. Mais Dieu ne nous le permet pas, comme Il ne le leur a pas permis. À un moment donné, ils désiraient tellement adorer Dieu ensemble, comme ils le voulaient, qu'ils se sont fait un veau d'or. Nous pouvons aussi être tentés d'adorer diverses idoles, qui représentent pour nous la sécurité ou quelque chose de bien connu. Beaucoup de Chrétiens désirent tellement voir ou sentir quelque chose, ou recevoir quelque récompense tangible, au lieu de dépendre entièrement de Dieu par la foi! Les Chrétiens aiment tellement les structures organisées! C'est plus confortable et moins stressant! Cela fait tomber la pression de nos épaules, quand quelqu'un d'autre est responsable de la louange ou de l'enseignement! Nous devons veiller à ne pas faire entrer Dieu dans une organisation humaine. C'est Lui qui veut Lui-même re-former Son Église. (ParoledeVie.org) ajouté le 23-12-2003 dans Prophéties bibliques © Voxdei Retour |
«N'est-il pas le temps de rendre à César ce qui est à César et à Jésus ce qui est à Jésus?» Tous d'un commun accord persévéraient: Actes 1: 14 L'écrivain du livre des Actes aurait pu simplement stipuler qu'ils persévéraient, mais il ajoute «TOUS D' UN COMMUN ACCORD»..., il serait dommage de rester indifférent devant cette précision, car s'ils étaient persévérants dans l'attente de la promesse de Jésus (Actes 1: 4,5) dans cette chambre haute, ils étaient aussi tous d'un commun accord. Pas d'arrière-pensée, pas d'intérêt personnel en jeu, aucune obligation, pas question d'être là pour faire plaisir ou se faire plaisir, tous d'un commun accord ils persévéraient... Formidable! Et beaucoup aspirent à cet état d'esprit. Nous voudrions pouvoir vivre la même chose de nos jours. À l'heure où l'oecuménisme fait recette, au moment où les alliances Évangéliques fleurissent dans nos villes, au temps ou l'unité est au programme de beaucoup, peut-on affirmer que cet état d'esprit qui unissait des hommes et des femmes il y a 2000 ans se retrouve vraiment à notre époque? Pour ne pas être négatif à 100%, disons que oui dans une certaine mesure, mais pas réellement comme l'ont vécu nos frères et nos soeurs de la première heure. Pourtant il vaut la peine de vivre cet accord commun, car celui-ci sera pour ces derniers comme le prélude à la bénédiction: en effet ils recevront le baptême dans le St Esprit et l’Église connaîtra ses premiers instants. Vivre aujourd'hui dans cet état d'esprit ne marquerait-il pas notre génération d'une grande bénédiction? Pour connaître la réponse à cette interrogation, il faudrait pouvoir le vivre! L’Église a 20 siècles d'histoire, elle a grandi et mûri, mais hélas bien souvent au détriment de l'unité. Que de déchirements ont marqué cette histoire! Les querelles entre dénominations, comme les querelles intestines internes aux dénominations, privent l’Église de Jésus de l'unité en tant que corps. Il n'y a pas de secret, le remède existe, il est simple il se résume ainsi: pour vivre d'un commun accord il faut rendre l’Église à son légitime propriétaire, c'est-à-dire Jésus. Cela vous étonnera certainement, mais c'est pourtant une réalité: 20 siècles d'histoire, mais qu'ont-ils fait de l’Église de Jésus-Christ, qu'avons-nous fait de l’Église de Jésus? Éphésiens 1: 22,23 Il a tout mis sous ses pieds, et il l'a donné pour chef suprême à l'Église. Qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous. Jésus est le chef suprême de l'Église. Colossiens 1: 18 Il est la tête du corps de l’Église. Penser autrement, c'est refuser le choix de Dieu en Jésus son Fils et rendre nulle son oeuvre. Quelle image merveilleuse que celle d'un corps, l'Église est le Corps de Jésus, ce qui implique que tout enfant de Dieu, né de nouveau bien sûr, est membre de ce corps glorieux. Devant cette vérité les étiquettes religieuses tombent d'elles-même, pour laisser la place à une identité merveilleuse et glorieuse: «Chrétien né de nouveau, sauvé par grâce, membre de l’Église Corps de Jésus». Tous d'un commun accord ils avaient reconnu en Jésus la souveraineté, Jésus est Roi. Bien des discordes, ainsi que bien des erreurs de doctrine cesseraient, si Jésus était vraiment à sa place, ne sommes-nous pas bien souvent comme battant l'air? L'homme n'a t-il pas par moment comme usurpé la place de Jésus? Et cela en prétextant le servir. Je n'ai aucune intention de faire la guerre aux dénominations, car je crois qu'elles ont contribué, pour certaines, à l'avancement du Royaume de Dieu. Mais par contre, je crois que les querelles de clocher freinent la progression de celui-ci, quant elles n'empêchent pas l'entrée des âmes dans ce Royaume béni. Je prends pour exemple ce frère de la dénomination X, qui pour répondre à cette question d'une personne dans une même ville: «Quelle est la différence entre votre Église et l’Église?» dira: «La différence est simple, c'est comme de la bière, il y en a de la bonne et de la moins bonne» Je vous laisse deviner qu'elle était la bonne bière à ses yeux... Voilà un exemple simple qui à mon avis n'a pas fait progresser le Royaume de Dieu... et a peut-être privé ou retardé l'entrée de cette personne dans une vie nouvelle.
Rendons l’Église à Jésus. L’Église locale est essentielle, elle contribue à l'épanouissement de ses membres, mais quelle que soit l'étiquette elle est avant tout l’Église de Jésus-Christ. Nous vivons dans une société et dans une époque où les revendications vont bon train. Chacun peut exprimer ses revendications et même engager des opérations d'envergure pour se faire entendre. N'est-il pas temps pour les chrétiens de s'engager aussi dans cette opération d'envergure: rendre à Jésus ce qui appartient à Jésus? Tous d'un commun accord dans l'attente de la bénédiction, pour le salut d'un grand nombre.
© Copyright La Nouvelle 13/09/2000
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TOUS
ÉGAUX DEVANT LE SEIGNEUR?
Question: Lors d'une lecture continue des Évangiles, on ne peut pas ne pas remarquer que Pierre occupait une position particulière dans le cercle des disciples. La chose se constate tout spécialement en Jean 21, 15-17 et en Matthieu 16, 1819. Ce n'est pas à l'apôtre Jean, que Jésus aimait pourtant beaucoup, que le Seigneur a donné ce poste privilégié. Comment devons-nous comprendre? Réponse: Il y a des croyants qui insistent énormément sur le fait que nous sommes tous égaux devant le Seigneur. Cela se comprend si l'on tient compte de l'état de pécheur perdu de chaque individu et de la possibilité de salut offerte à chacun par le précieux sang de l'Agneau (Rom. 3, 22-24). Mais précisément chez les douze disciples, nous voyons nettement qu'il existe des différences en ce qui concerne les positions et les missions attribuées. Pensons, par exemple, au fait que le Seigneur Jésus ne s'est fait accompagner que de Pierre, Jacques et Jean sur la «haute montagne», où Il a été transfiguré (Marc 9, 2). N'oublions pas non plus qu'il y a, dans les assemblées locales, diverses fonctions qui doivent être remplies par différents responsables (surveillants, anciens, docteurs, etc.). Pour vous, il est question de Pierre, qui faisait partie du cercle étroit des disciples.
D'un côté, Pierre était une forte personnalité énergique; mais de l'autre, il fut celui qui renia le Seigneur à trois reprises et ne ressemblait nullement à un rocher résistant à la tempête. Mais chose tout à fait remarquable: malgré sa défaillance, Jésus, loin de l'abandonner, s'occupa de son âme d'une merveilleuse manière! Vous mentionnez Matthieu 16, 13-18 – un passage biblique particulièrement important pour l'Église catholique romaine, qui s'empare de ces mots pour prêter au Seigneur cette intention: «Sur toi, Pierre, je bâtirai mon Assemblée.» Autrement dit, Pierre serait le rocher sur lequel l'Église sera bâtie, devenant ainsi le prince des apôtres et la tête visible de l'Église. Mais il n'en est nullement ainsi! La Bible Scofield fait cette remarque au sujet de ce passage: Cette déclaration «Tu es Pierre (gr. petros, une pierre)... et sur ce roc (gr. petra, un rocher), je bâtirai mon Église» est en grec un jeu de mots, que, dans certaines versions, la similitude des termes en français a encore accentué! Or, c'est bien sur Christ Lui-même que l'Église s'édifie. Voir ce que l'apôtre Pierre écrit (1 Pierre 2, 48); comparer avec la déclaration de Paul (1 Cor. 3, 11). Là référence à 1 Pierre 2, 4-8 et 1 Corinthiens 3, 11 est de toute importance; c'est pourquoi nous tenons à reproduire ces deux passages bibliques: «Approchez-vous de lui (Jésus!), pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu; et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d'offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus Christ. Car il est dit dans l'Écriture (Es. 28, 16): «Voici, je mets en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse; et celui qui croit en elle ne sera point confus.» L'honneur est donc pour vous, qui croyez. Mais, pour les incrédules, «la pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l'angle, et une pierre d'achoppement et un rocher de scandale» (Ps. 118, 22; Es. 8, 14); ils s'y heurtent pour n'avoir pas cru à la parole, et c'est à cela qu'ils sont destinés» (1 Pierre 2, 4-8). Et: «Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ» (1 Cor. 3, 11). Sur base de ces passages ainsi que d'autres, il apparaît clairement, même à ceux qui ne connaissent pas le grec, que ce n'est pas Pierre, mais Jésus-Christ Lui-même qui est le fondement de l'Église! Remarquons en outre que, quand il est question d'un rocher dans l'Ancien Testament, il s'agit toujours de Dieu. A ce propos, lisez 1 Samuel 2, 2; le Psaume 18, 32 et Ésaïe 44, 8! E. V. © Appel de Minuit 08 / 1999 Retour |
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PILIERS POUR UNE ÉGLISE LOCALE VIVANTE
20 siècles d'histoire de l'Église devraient nous inciter à étudier ce sujet de plus près pour en tirer des conclusions. Ses débuts, ses victoires, ses chutes, ses courants théologiques, ses déviations, ses divisions, ainsi que ses élans et ses réveils, bref tout son pèlerinage à travers les siècles nous enseigne l'importance capitale de la parole de Dieu, seule norme de foi pour l'Église. L'histoire théologique est utile à toute l'oeuvre missionnaire, car elle nous apprend à éviter les erreurs du passé. On constate aussi que certains mouvements chrétiens sont nés parce que l'Église n'a pas su totalement assumer sa mission comme «sel de la terre». Ainsi, au 19e siècle, Dieu a suscité un mouvement qui a grandement contribué à remettre en lumière la simplicité du rassemblement des chrétiens en une église locale. Il a connu une extension rapide et bénie dans le monde entier; des noms de grands hommes de Dieu comme A. N. Groves, J. N. Darby et G. Müller y sont étroitement liés. Des milliers de chrétiens avaient quitté les églises multitudinistes sans vie pour se réunir simplement au nom du Seigneur Jésus-Christ. Des centaines d'églises se sont ainsi constituées et de nombreux hommes instruits s'y sont joints. L'esprit missionnaire avait touché un grand nombre d'hommes et de femmes qui consacraient leur vie tout entière au service du Seigneur dans une terre lointaine pour gagner des âmes à Christ. L'influence de ce mouvement des Frères («Plymouth Brethren») a été telle que l'Église dans le monde entier a été marquée par un certain retour à cet impératif fondamental de l'implantation d'églises locales qui portent les caractéristiques d'Actes 2.42: Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières. Ces quatre piliers constituent le secret d'une Église forte et pleine de vie, servant de base à une évangélisation permanente. Dieu veut une Église pour lui. Le Christ a aimé l'Église et s'est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier après l'avoir purifiée par l'eau et la parole, pour faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut (Eph 5.26-27). Ainsi, le Seigneur met l'accent sur la croissance spirituelle et la préparation pour la gloire. La croissance du nombre des disciples est son affaire, et c'est lui qui ajoute à l'Église ceux qui doivent être sauvés (Act 2.47). Le verbe «persévérer» a le même sens que «tenir fermement attaché à» (Rom 12.12; Col 4.2). Combien d'églises ont bien commencé dans ces quatre vérités, mais n'y ont pas persévéré, ayant fléchi sous des obstacles et des attaques éprouvants. Le livre des Juges est instructif à cet égard. Israël abandonna l'Éternel au lieu de persévérer dans l'obéissance à la loi de l'Éternel (Jug 2.12; 10.6). Les conséquences en furent désastreuses. La persévérance exige une discipline personnelle et collective; une des caractéristiques de nos jours est la voie du moindre effort, de la moindre résistance, de la facilité, ce qui va à l'encontre de la persévérance. Le matérialisme, le bien-être, les commodités et les moyens techniques modernes y sont pour beaucoup. Toutefois, déjà les chrétiens hébreux étaient en danger d'abandonner leur assemblée (Héb 10.25). L'auteur de l'épître les exhorte à persévérer dans leur église en s'incitant les uns les autres à l'amour et aux oeuvres bonnes (v. 24). Nous devons éviter les deux extrêmes: soit de nous complaire dans l'isolement sans appartenir à une église locale fidèle, soit en pratiquant un tourisme «partoutiste» dans les églises de notre coin sans nous fixer quelque part. Dieu nous veut dans une église locale, où nous avons à manifester nos dons de service et à partager nos joies et nos peines avec nos frères de la même communauté.
1er pilier: l'enseignement des apôtres Le but du Saint-Esprit visé ici est le perfectionnement des saints et leur affermissement (Eph 4.11-15). L'instruction systématique de tout le dessein de Dieu (Act 20.27) constitue la base de la foi. On devrait aussi inclure un programme d'enseignement apologétique pour affronter les divers courants philosophiques et idéologiques contemporains en vue d'une meilleure approche dans l'évangélisation. Ne délaissons pas l'instruction de la jeunesse dans nos assemblées. Si nous la formons dans les vérités bibliques, des bénédictions seront en réserve pour elle et leurs églises (Prov 22.6, 15; 29.17). Ayant à notre disposition de nombreux dictionnaires, commentaires bibliques et autres livres d'étude thématique excellents, nous devrions en profiter pour nous former continuellement. Il va sans dire que l'enseignement biblique passe de l'observation et de l'interprétation à l'évaluation et à l'application de textes dans la vie personnelle, de famille, d'église et dans la vie face au prochain tout court. Une réunion d'église a pour but d'affermir la vie nouvelle du croyant pour la rendre conforme à l'image de son Fils (Rom 8.29). La prédication et l'étude biblique, quelle que soit leur forme, sont capitales dans la vie de l'Église. D'autre part, les exhortations de nous instruire et nous édifier mutuellement s'adressent à chacun dans l'Église, et dans ce sens l'enseignement des apôtres prend le caractère d'une instruction collective et réciproque, sans anarchie, dans l'ordre et l'harmonie. Dieu n'est pas un Dieu de désordre, mais de paix (1 Cor 14.33). Rappelons-nous que l'enseignement des apôtres est complet et contient l'A. T. et le N. T. C'est ce que Jude appelle la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes (Jude 3). Toute prophétie qui rajoute d'autres éléments à la révélation de Dieu formulée dans les Écritures Saintes est une contrefaçon. Le canon est complet; Dieu nous a donné tout ce qui nous est nécessaire.
2e pilier: la communion fraternelle Devenus participants de la nature divine (2 Pi 1.4) par le baptême dans le Saint-Esprit qui nous a intégrés dans le corps de Christ (1 Cor 12.13), nous faisons partie de la famille de Dieu. Nous avons un salut commun (Jude 3) et une foi commune (Tite 1.4). Notre communion est avec le Père et le Fils (1 Jean 1.3, 24), mais aussi avec tous les frères en Christ qui marchent dans la lumière (1 Jean 1.7). Le partage dans l'église doit se concrétiser par un souci réciproque d'une croissance normale en Christ. Dans cette marche, il y a des obstacles à franchir: des difficultés de toutes sortes, la solitude, les épreuves, etc. Comment surmontons-nous ces obstacles, si la communion fraternelle reste lettre morte? L'être humain créé à l'image de Dieu est sociable. Les trois Personnes du Dieu trinitaire communiquent constamment entre elles: faisons (Gen 1.26), allons, descendons... confondons (Gen 11.7); or Dieu a mis ce même besoin de partage dans le coeur de l'homme. Veillons donc à cultiver les relations fraternelles dans l'église, notamment par le développement de l'hospitalité. Cela favorise la compréhension mutuelle et approfondit l'affection fraternelle. Organisons des repas, des sorties, des week-ends et des vacances en commun. C'est un enrichissement mutuel sur le plan de nos personnalités par l'engagement de notre intelligence pour nous instruire et nous avertir; de notre sentiment pour nous encourager et nous consoler, et de notre volonté pour nous exhorter et nous stimuler à avancer. L'église locale est-elle un lieu de repos, de désaltération et de partage face à tout ce que le monde offre? Notre amour mutuel manifesté concrètement dans l'église fera envie à ceux qui sont sans Christ et qui «connaîtront que nous sommes ses disciples» (Jean 13.34-35). Aussi, la louange, le chant, la fraction du pain doivent-ils refléter l'expression de la communion fraternelle.
3e pilier: la fraction du pain L'Église primitive célébrait la Cène au moins une fois par semaine, au jour du Seigneur (Act 20.7). Ainsi la Didaché (fin du premier siècle) recommande: «Réunissez-vous le jour dominical du Seigneur (kuriakèn kurion), rompez le pain et rendez grâces après avoir confessé d'abord vos péchés» («Pourquoi l'Église?» par A. Kuen, p. 50-51, éd. Emmaüs, 1806 St-Légier, Suisse). Le repas du Seigneur est le moment culminant du culte d'adoration, car les yeux de ses disciples sont fixés sur lui, sur son oeuvre rédemptrice accomplie à la croix, où la grâce et la justice se sont rencontrées (1 Pi 2.21-25). Autour de la table du Seigneur, nous exprimons la communion avec le Seigneur et avec nos frères, tous partie intégrante du corps de Christ (1 Cor 10.17; 12.13; Eph 4.16). Cela implique aussi ma responsabilité de suivre Jésus, de ne pas laisser un différend avec mon frère avec qui je partage ce repas et de ne pas vivre dans le péché. Le repas du Seigneur ne se prend pas à la légère. Le péché y est confessé et jugé. La Cène ne devient donc pas une simple habitude, car chaque fois chacun s'éprouve, chacun se juge pour discerner s'il y a quelque chose qui le sépare de son Seigneur et de son frère (1 Cor 11.27-32). Cela signifie qu'il y a une discipline à la table du Seigneur. Ce mémorial si solennel est un enrichissement, car chaque fois on découvre une autre facette de la personne bénie du Seigneur Jésus-Christ à travers la Bible. Cela nous rapproche de lui et les uns des autres. Parce que le disciple fait partie du corps de Christ, il participe à la fraction du pain. C'est un repas d'amour où l'on manifeste son attachement au Seigneur et sa communion avec les frères et soeurs participants. Si nous vivons dans la lumière, ces moments d'adoration autour de la table du Seigneur deviennent grandioses et fascinants.
4e pilier. les prières Tout au long des Actes, l'auteur inspiré donne la démonstration d'une Église naissante avec les apôtres, dont la dominante était la prière (1.14, 24; 4.24; 6.6; 7.59-60; 8.15; 12.12; 13.2-3; 14.23; 16.13,25; 20.36; 21.5). Une église qui néglige la prière recule. La prière sous ses différentes formes (louange, adoration, actions de grâces, intercession, combat, supplication, requêtes) doit avoir une large place dans l'Église. En vertu de l'oeuvre rédemptrice de Jésus-Christ, nous pouvons nous approcher librement de Dieu, car nous avons été rendus agréables dans le bien-aimé (Eph 1.3-8). Le Dieu infini, personnel et trinitaire, notre Père céleste, nous a appelés à cultiver une relation intime, personnelle avec lui par le Saint-Esprit. Bible ouverte et aux pieds du Seigneur, nous découvrons sa gloire, sa grâce et notre misère. Ce n'est que là que nous pouvons accepter la crucifixion de notre égocentrisme.
L'Église de la fin du 20e siècle a appris des techniques et des méthodes de croissance numérique et d'évangélisation. Nous tentons d'évaluer «nos succès» en chiffres et en statistiques, en oubliant parfois que Dieu voit «son succès» selon ses principes à lui. La prière est un de ses principes. L'Église a-t-elle oublié que lorsque l'Église primitive priait à Jérusalem, le lieu tremblait (Act 4.31)? A-t-elle oublié qu'elle a un combat gigantesque et continu à livrer contre les puissances des ténèbres (Eph 6)? Accomplit-elle l'ordre de l'Éternel de publier ses louanges, ayant été formée comme peuple pour cela (Es 43.7, 21)? Dieu répond encore aujourd'hui puissamment à la prière collective de l'Église (Act 12.12). Des centaines de promesses encouragent l'assemblée qui prie avec régularité et avec ferveur. Les anciens devraient tout faire pour mobiliser la communauté à prier individuellement, en famille, en groupes et en réunion. Un enseignement méthodique sur la prière devrait être prodigué. Pourquoi ne pas établir un plan de prière (adoration, besoins dans l'église locale, mission, évangélisation, etc)? Rendons ces rencontres variées. Avons-nous pensé à la valeur du jeûne? Si nous voulons obtenir des victoires, des délivrances des liens du péché, de l'occultisme, etc., le combat dans la prière et dans le jeûne devient partie intégrante de la vie de l'église locale. «La prière énergique du juste a une grande efficacité» (Jac 5.13-18). Puissent ces réflexions stimuler les anciens et les responsables d'églises à rendre le troupeau du Seigneur plus conforme à son image. Henri Lüscher © Promesses 1990 - 4 / No 94 Retour |
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THÈSES SUR LA SITUATION DE L'ÉGLISE ET DE LA SOCIÉTÉ EN
1996
Appel à la repentance 1. Quand notre Seigneur et Maître Jésus-Christ dit: Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche (Mat. 4: 17), il veut que la vie du croyant dans son ensemble soit une vie de repentance. 2. Cette repentance commence par une nouvelle prise de conscience et une contrition par rapport à l'ancienne et mauvaise manière de vivre, non seulement de la personne, mais aussi de l'église dans son ensemble. 3. Lorsque la repentance est authentique, la personne et l'église viennent à haïr et à abandonner le péché et tout comportement mauvais, non par leurs propres forces, mais par la grâce et la puissance de Jésus-Christ. 4. Dieu promet le pardon et un nouveau départ à celui qui se repent: quand je fermerai le ciel et qu'il n'y aura pas de pluie, quand j'ordonnerai aux sauterelles de dévorer le pays, quand j'enverrai la peste contre mon peuple, si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s'humilie, prie et recherche ma face, s'il revient de ses mauvaises voies, moi, je l'exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché et je guérirai son pays (II Chroniques 7: 13-14).
La situation actuelle de la société 5. De nos jours l'homme se complaît dans bien des péchés comme par exemple l'impiété, l'orgueil, la dureté de coeur, l'occultisme, la désobéissance, l'avortement, l'immoralité, l'adultère, les pratiques homosexuelles, les drogues, le mensonge, l'avarice et le vol (cf Exode 20: 2-17; Romains 1: 1 8-31; 1 Corinthiens 6: 9: Galates 5: 19-21).
6. Bien sûr, ces péchés ont été commis de tout temps, mais beaucoup d'entre eux sont aujourd'hui tolérés officiellement et mis sur un piédestal. Non seulement ils les font, mais encore ils approuvent ceux qui les font (Romains 1: 32). 7. Dans de nombreux pays, les lois qui interdisaient le blasphème, la pornographie, l'avortement, l'euthanasie, les pratiques homosexuelles, les drogues, etc. ont été assouplies ou annulées. 8. Une société qui tolère ou qui même encourage publiquement des actions que l'Écriture Sainte qualifie de «péché» et «d'abomination» aux yeux de Dieu, est en train de creuser sa propre tombe. Elle mûrit pour le jugement. La justice élève une nation, mais le péché est la honte des peuples (Proverbes 14: 34). 9. De nombreux États ressemblent aujourd'hui à l'empire romain avant son déclin: la cause interne de sa ruine fut la décadence morale. 10. Aujourd'hui de même, ce n'est qu'une question de temps pour que des systèmes étatiques et sociaux qui rejettent les commandements de Dieu finissent par s'écrouler.
La défaillance des Églises 11. Dans cette situation, les églises devraient assumer localement et dans le monde entier leur vocation, être lumière et sel et s'opposer à cette évolution du mal (Matthieu 5: 13-16; Romains 12: 2; Éphésiens 5: 11). 12. Si elles ne le font pas, elle tombent sous le jugement que Dieu proclame à l'encontre de la sentinelle infidèle: Quand je dirai au méchant: tu mourras! si tu ne l'avertis pas, si tu ne parles pas pour détourner le méchant de sa mauvaise voie et pour lui sauver la vie, ce méchant mourra dans son iniquité, et je te redemanderai son sang (Ezéchiel 3: 18). 13. Quelques personnes et groupes, au sein de l'Église, résistent courageusement à l'esprit du monde. Mais, dans de nombreux pays, les églises dans leur ensemble s'éloignent de plus en plus de leur vocation, qui est de prêcher l'Évangile et de défendre les commandements de Dieu. 14. Une église livrée aux idéologies de l'esprit du monde perd son orientation. 15. Une église désorientée n'est plus capable d'indiquer la direction à quiconque.
L'abandon de l'Écriture Sainte 16. La perte d'orientation a commencé avec l'abandon du fondement de toute foi et connaissance, c'est-à-dire de l'Écriture Sainte. 17. Même si l'Ecriture Sainte est en apparence encore utilisée dans de nombreuses églises, elle est souvent assujettie à la tyrannie de la raison autonome et souveraine, qui dissèque son contenu et nie la révélation de Dieu. 18. C'est avec raison que Nicolas Louis Zinzendorf N.L. ZINZENDORF: fondateur d'un grand mouvement missionnaire au XVIIIe siècle en Allemagne. dit dans sa prière: Si ta Parole ne doit plus avoir de valeur, sur quoi se reposera alors la foi? Que m'importe le monde entier, c'est la Parole que je veux mettre en pratique. 19. Selon la Réformation, l'Église est une création par la Parole de Dieu. Elle cesse d'être une église, lorsqu'elle abandonne la Parole de Dieu. 20. Si la Parole de Dieu est abandonnée, il ne faut pas s'étonner des conséquences: l'abandon de la Parole de Dieu conduit à l'abandon de son contenu – ce qui signifie la désintégration de l'enseignement biblique.
La désintégration de l'enseignement sur Dieu 21. La désintégration de l'enseignement biblique commence par la désintégration de la compréhension biblique de Dieu. Contrairement aux affirmations claires de l'Ecriture Sainte, de nombreux «théologiens» nient ou transforment La Trinité de Dieu et sa toute-puissance, sa sainteté et sa justice jusqu'à les rendre méconnaissables. 22. Celui qui affirme que les miracles et les prophéties relatés dans la Bible ne se sont pas réalisés ou ne se réaliseront pas, s'imagine Dieu comme un principe impuissant – au sens figuré «sans bras, ni jambes». Mais un tel «dieu,, est une «idole» faite par soi-même, un dieu des philosophes rationalistes, mais non le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob, le Père de Jésus-Christ (Blaise Pascal.» Blaise PASCAL: fragment de «Pensées» retrouvé dans son manteau après sa mort).
La désintégration de l'enseignement biblique Sur Jésus-Christ 23. Si de nos jours des «théologiens» affirment que Jésus-Christ n'était qu'un homme, un socio-révolutionnaire, un apôtre de la paix, un libérateur ou autre, mais non Dieu – s'ils disent même qu'il n'est pas né d'une vierge, qu'il n'est pas ressuscité des morts, ni monté au ciel, qu'il ne reviendra pas de manière visible et tangible avec puissance et une grande gloire – s'ils prétendent que sa mort sur la croix ne peut pas nous sauver de nos péchés, alors il faut reconnaître qu'Arius ARIUS: célèbre hérétique du IVe siècle qui propageait des opinions particulières sur la nature de Jésus-Christ, «hérétique» condamné au IVe siècle après Jésus-Christ, était moins hérétique que bien des «théologiens modernes». Au moins, il considérait encore Jésus-Christ comme le Logos (Parole) surnaturel et non pas comme un homme ordinaire. Mais toutes les fausses doctrines ont tendance à s'amplifier au cours de l'Histoire. 24. On peut rétorquer à Arius et à beaucoup de «théologiens modernes» Jésus-Christ n'est pas un simple homme, II n'a pas été créé par Dieu, mais Il est en même temps vrai homme et vrai Dieu, le Fils éternel de Dieu, c'est-à-dire Dieu lui-même représenté par la deuxième personne de La Trinité. Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie (1 Jean 5: 12, comparer 1 Jean 2: 22; 1 Jean 4: 2-3).
La désintégration de l'enseignement biblique sur le péché et la rédemption 25. Si l'enseignement biblique sur Jésus-Christ est vidé de son contenu, alors l'enseignement biblique sur le péché et la rédemption l'est aussi. Un Christ «impuissant» n'a la force de nous délivrer ni du péché, ni de la mort, ni du diable. 26. Par conséquent, on rendra le péché anodin et on reniera la validité des commandements de Dieu, ou alors on remettra totalement ou partiellement la rédemption entre les mains de l'homme (autorédemption ou synergisme). 27. La banalisation ou la négation du péché dans son sens biblique se manifeste aujourd'hui sous différentes formes dans la société ou dans l'église: par exemple en affirmant que la pratique de l'homosexualité n'est ni un péché, ni un trouble du comportement, qu'il ne faut pas condamner la pornographie, l'avortement et l'euthanasie, et que la libéralisation de la drogue servirait à réduire la criminalité. Mais malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière et la lumière en ténèbres, qui changent l'amertume en douceur et la douceur en amertume! (Ésaïe 5: 20). 28. Ouvertement ou de manière voilée, on fait la propagande de l'auto-rédemption par diverses «théologies à la mode... par exemple la «théologie» féministe du sang, qui attend le salut de la puissance de la femme et de son sang menstruel plutôt que de Jésus-Christ, la «théologie» de la libération et de la révolution, qui place son espoir dans la puissance de groupes sociaux et de leur combat révolutionnaire, et la psycho «théologie,, qui espère que la guérison viendra de la puissance du moi humain et des techniques appropriées, qui doivent permettre de se réaliser soi-même. 29. Mais malgré tout cela il n'y a de salut en aucun autre qu'en Jésus-Christ, car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés (Actes 4: 12).
L'infiltration des esprits étrangers sur l'Église 30. Plus une église se conforme à l'esprit du siècle, plus le danger est grand d'expulser l'Esprit de Dieu de son milieu, et par là même de faire entrer insidieusement des esprits étrangers. 31. Ces esprits étrangers règnent sur les idéologies et les religions de ce monde (Éphésiens 6: 12). 32. Lorsqu'on affirme que les esprits étrangers et l'Esprit de Dieu sont de même nature, on ne peut que constater les profondes ténèbres dans lesquelles est plongé ce monde. Car les sacrifices des païens sont offerts à des démons et non à Dieu (1 Corinthiens 10: 20). 33. Lorsqu'au cours de «réunions de prière» inter-religieuses, on invoque toujours à nouveau «l'esprit d'Assise» (c'est-à-dire «la prière de paix des religions» à Assise en 1986), les organisateurs de ces rencontres devraient prêter attention au mot d'ordre des méditations quotidiennes donné aux chrétiens cette année-là: Je suis l'Eternel ton Dieu... tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face (Exode 20: 2 ss).
La sécularisation de l'Église 34. Bien des personnes, dont de nombreux hommes politiques, attendent une parole claire de l'Église, basée sur l'Écriture Sainte. 35. Mais plus une église veut être «moderne» et «ouverte» à l'esprit du monde, plus elle est en danger d'oublier son message spécifique, qu'elle doit apporter à une société largement instable et athée. 36. Une église qui s'adapte aux esprits du siècle et aux slogans politiques de toute tendance ne peut plus avoir d'influence pour changer le monde mais elle sera entraînée par son courant. Elle succombera à la sécularisation et se rendra elle-même inutile. 37. La seule issue se trouve dans la repentance, dans une écoute renouvelée de la Parole de Dieu, donnée sous la forme de la Bible, et dans la proclamation de ce message au monde, en paroles et en actes.
L'attitude des croyants face au jugement présent 38. De nos jours, beaucoup d'églises manquent de puissance et de clarté par rapport aux enseignements de la Bible et par rapport aux démonstrations de vie fondées sur les Écritures: c'est déjà un jugement de Dieu (1 Pierre 4: 17) et une expression de l'apostasie (abandon de la foi qui sauve) dans les temps de la fin (Matthieu 24: 12; Il Thessaloniciens 2: 3). 39. Une église qui devient progressivement une prostituée se conforme de plus en plus au monde, mélange des idoles païennes avec le Dieu de la Bible. Elle aspire à posséder l'argent, la puissance et à être reconnue du monde. Elle méprise les commandements de Dieu et la rédemption par Jésus-Christ. Elle conduit les vrais croyants dans la détresse (Apocalypse 17: 18). 40. Cependant les croyants sont appelés à rester fermes dans leur foi, à aimer et à espérer, à prier pour ceux qui les calomnient et les persécutent, afin que ceux-ci puissent égaiement arriver à la repentance (Matthieu 5: 44) 41. Mais, avant tout, les croyants sont appelés à rester fidèles au Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, à résister à tout esprit de mélange et de conformité à ce monde et à inciter le plus grand nombre de personnes à suivre Jésus-Christ: Allez, faites de toutes les nations des disciples (Matthieu 28: 1 9)_
L'attachement à la vocation missionnaire 42. La séduction et la vocation missionnaire oeuvrent parallèlement. La miss;on (dans le sens de conversion des incroyants à Jésus-Christ) est la réponse positive des croyants aux nombreuses séductions. La vocation missionnaire ne cessera d'exister qu'au retour de Jésus-Christ en puissance et en gloire (Matthieu 24: 14). 43. Sans la mission l'Église dépérit. Il n'y a qu'une seule alternative: la mission ou la mort (Otto Riecker) O. RIECKER: fondateur de l'École Biblique d'Adelshofen (Allemagne), auteur contemporain de nombreux livres sur les missions. La mission est le souffle de vie de l'Église. 44. Là où une église ne veut ou ne peut plus répondre à cet appel missionnaire, chaque croyant est appelé à accomplir ce service en créant ou en soutenant des oeuvres missionnaires fidèles à la Bible. 45. De nouvelles assemblées et églises peuvent être créées à travers l'action de ces oeuvres missionnaires fidèles à la Bible, pour remplacer si nécessaire les églises qui se sont détournées de la foi chrétienne.
L'abandon de l'Église par les chrétiens 46. Chaque croyant est appelé à vérifier lui-même, au moyen de la Bible, dans quelle mesure son assemblée ou son église se tient ou non sur le fondement de la Parole de Dieu. 47. Là où il découvre des déviations et des irrégularités, il doit les faire connaître ouvertement à son église. S'il s'agit de fautes graves et qui persistent malgré des avertissements répétés, il ne lui reste que le choix de souffrir ou de quitter l'église. Aussi longtemps que possible, il ne devrait pas la quitter, mais y rester et s'y affirmer. 48. Ces fautes peuvent toutefois devenir si importantes qu'un croyant, par motif de conscience et d'obéissance envers le Seigneur Jésus-Christ, ne peut faire autrement que de quitter son église. Il s'agit d'une église qui, dans son ensemble, adopte des lois qui approuvent les fausses doctrines et le péché, et les rend obligatoires. 49. Quitter une église dont l'enseignement et la manière de vivre se sont largement éloignés de l'Écriture Sainte ne signifie pas abandonner l'Église de Jésus-Christ, mais se séparer d'une institution qui se nomme encore «église» à tort. 50. L'Église de Jésus-Christ, la véritable, est celle dont les membres s'appliquent à vivre par la puissance de Christ et selon les enseignements de l'Ecriture Sainte. Elle continue à vivre indépendamment de cette institution qui se nomme à tort église, et elle redécouvre la véritable communion. À cette Église seule s'adresse la parole: Les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle (Matthieu 16: 18).
Les fondements d'une réformation de l'Église 51. Quelle que soit l'église que fréquente un croyant, chacune a besoin d'une réformation, c'est-à-dire d'un renouvellement spirituel. Celui-ci ne peut commencer que chez les personnes elles-mêmes par la reconnaissance de leur propre culpabilité et incapacité, et par la seule confiance en la grâce et en la puissance de Jésus-Christ. 52. Seul Jésus-Christ doit être Seigneur, et non pas d'autres maîtres, idéologues ou fondateurs de religions. 53. Seule la Parole de Dieu, la Bible, doit avoir autorité, non pas d'autres paroles, idéologiques ou sources de révélations. 54. Ce n'est que par la grâce et par la foi que nous sommes sauvés, non par des techniques d'autorédemption, des idéologies de réincarnation, des tentatives impies qui cherchent à remplacer le Royaume des cieux à venir par un nouvel ordre mondial institué par la puissance de l'homme. 55. Jésus-Christ, tel qu'il nous est décrit dans l'Ecriture Sainte, est la seule Parole de Dieu, que nous devons écouter, à laquelle nous devons faire confiance dans la vie et dans la mort et à laquelle nous devons obéir. Nous rejetons la fausse doctrine qui dit que l'Église pourrait et devrait reconnaître comme source de sa prédication en dehors de cette seule Parole de Dieu, encore d'autres événements et puissances, d'autres êtres et vérités comme révélation de Dieu. (Article 1 de la Déclaration théologique de Barmen, 1934).
Vraie et fausse unité 56. Une vraie réformation, dans le sens d'un renouvellement spirituel, conduit de nombreuses personnes par la repentance et le changement de vie, à une nouvelle communion dans l'Esprit – tout d'abord invisible, puis de plus en plus visible. 57. La division des croyants en groupes et groupuscules qui se combattent résulte de la désobéissance à Dieu. C'est une honte aux yeux du monde et cela paralyse la vocation missionnaire (cf Jean 17: 20-21). Mais cette division ne peut être un obstacle insurmontable, si les croyants se souviennent de la vérité principale de l'Évangile, de la justification du pécheur par la grâce seule et s'ils découvrent leur unité dans les points essentiels: «L'unité dans les choses essentielles, la liberté dans les choses secondaires, et par-dessus tout l'amour». 58. L'unité des croyants résulte de la Parole de Dieu et de la repentance, elle ne peut et ne doit pas se faire au détriment de la vérité de Christ, mais ce sera une unité dans la vérité de Christ (Jean 14: 6; 17: 11-17; Éphésiens 2: 14). 59. La véritable unité ne concerne que ceux qui croient en Jésus-Christ, qui retiennent sa Parole comme étant la vérité, qui sont dans le monde mais non pas du monde, et qui pour cette raison sont hais du monde (Jean 17). La fausse unité, par contre, rassemble ceux qui dans le monde entier se «prostituent» avec toutes sortes d'idéologies et de religions, et persécutent par la contrainte, la terreur et finalement la violence ceux qui reconnaissent fidèlement Jésus-Christ, leur seul Seigneur, Sauveur et Prince de paix (Apocalypse 13 et 17-18). 60. Dieu accorde la véritable unité par l'oeuvre missionnaire et l'évangélisation de toutes les nations, par l'appel clair à recevoir la foi qui sauve et à abandonner sa vie à Jésus-Christ (Matthieu 28: 18-20; Jean 17: 2021). La fausse unité évite cet appel à la repentance, en mettant l'accent sur les problèmes politiques et les tentatives d'autorédemption d'une humanité qui se croit autonome. C'est une humanité sans Dieu, qui n'a pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvée et qui est à son apogée quand l'antichrist va jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu (Il Thessaloniciens 2: 4-10). 61. La véritable unité ne tolère pas de fausse doctrine (Galates 1: 6-10; II Jean 9-11; Jude 3-4). Par contre la fausse unité la tolère et la fait progresser en y mélangeant les idéologies et les religions.
Le renouvellement de la théologie 62. Pour une réformation qui serait un renouvellement spirituel, il faut un renouvellement de la théologie. 63. Il ne peut y avoir de renouvellement de la théologie que si la Bible, en tant que Parole de Dieu, est de nouveau prise au sérieux dans la formation théologique et si la raison humaine se soumet avec crainte et respect à cette Parole. 64. Une formation fidèle à la Bible est de ce fait indispensable. Ce qui implique nécessairement la création d'institutions reconnues fidèles à la Bible: écoles, instituts bibliques, centres d'études, grandes écoles et universités.
La pratique de la discipline dans l'Église 65. De nombreuses confusions dans la théologie et de nombreux problèmes dans l'église sont dus à la suppression de la pratique de la discipline. 66. La discipline dans l'église implique la sanction ou l'exclusion des personnes qui y introduisent ouvertement des doctrines et une manière de vivre non conformes à la Bible (1Corinthiens 5: 2 Jean 9-11. 67. Si la discipline dans l'église se veut être efficace, elle doit s'appliquer à tous les niveaux de la hiérarchie ecclésiastique et ne doit pas éviter les anciens de l'église, les membres des synodes et les dirigeants d'églises, s'ils répandent et approuvent ces séductions. 68. Car un peu de levain fait lever toute la pâte (1 Corinthiens 5: 6) et cela est d'autant plus grave lorsque ce «levain» désigne des personnes qui occupent une position influente.
La mission de chaque croyant 69. Chaque croyant est appelé à exercer le sacerdoce royal (1 Pierre 2: 9), c'est-à-dire: prendre à coeur sa vocation chrétienne en éprouvant les enseignements et la vie à la lumière de l'Écriture Sainte. 70. Ceci implique résister à l'esprit du siècle et ne pas rester silencieux face à ce qui évolue en opposition à la Bible. Nous combattons non avec violence mais avec la Parole (Martin Luther). 71. Chaque croyant est invité à demeurer quotidiennement en communion avec Dieu par la lecture de la Bible et la prière, et à se laisser fortifier et corriger. 72. Il est appelé à proclamer le message de Jésus-Christ en accord avec la Bible, sans restriction, sans rien ajouter ou retrancher. 73. Il est appelé à conformer sa vie aux normes bibliques aussi lorsque les affirmations et l'esprit du monde s'y opposent. 74. Il est appelé à s'engager dans le soutien et l'édification d'une communauté animée par la vision missionnaire. 75. Il est appelé à soutenir les responsables de l'église, même s'ils ont des problèmes avec la direction de leur église à cause de leur prédication de réveil basée sur la Bible et s'ils sont mis à l'écart ou congédiés. 76. Il est appelé à retirer son soutien matériel et financier à toute oeuvre dont le but est contraire à l'Évangile. 77. Il est appelé à soutenir et à coopérer avec des oeuvres, des organisations, des écoles, des académies, des médias..., fidèles à la Bible.
La vocation des Églises 78. Les églises sont appelées à se référer uniquement à la Bible, comme étant la Parole de Dieu et à rejeter toute doctrine qui lui est contraire afin de pouvoir donner une direction tant à la personne qu'à la société entière. 79. Elles sont appelées à accorder plus de moyens qu'actuellement pour l'édification de communautés missionnaires à de nombreux endroits. 80. Elles sont appelées à encourager les ouvriers fidèles, à respecter l'exercice de leur foi, à étendre leur champ d'action et à ne pas les opprimer par des sanctions et des exclusions. 81. Elles sont appelées à ne pas imposer aux chrétiens fidèles à la Bible de soutenir financièrement des manifestations que leur conscience réprouverait. 82. Elles sont appelées à s'exprimer clairement au sujet des questions d'éthique, comme le mariage, la famille, le droit à la vie, la sexualité, etc., en accord avec l'Ecriture Sainte.
La mission de l'État et de la société 83. L'État et l'Église sont distincts (cf. Jean 18: 36). Néanmoins, l'État ne peut que prospérer s'il observe et applique des préceptes bibliques fondamentaux. Ces préceptes devraient lui être transmis par les églises. 84. Ces préceptes bibliques se trouvent essentiellement dans les dix commandements (Exode 20: 2-17). 85. Négliger ces préceptes, c'est ouvrir la porte au chaos et à l'anarchie. 86. Certains partis et groupes sociaux favorisent dans de nombreux états le chaos et l'anarchie, en combattant les principes fondamentaux de Dieu contenus dans les dix commandements, que ce soit ouvertement ou en secret. 87. L'Ecriture Sainte décrit de telles personnes en ces termes: Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d'orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force... (Il Timothée 3: 7). ... chargées de péchés, agitées par des passions de toute espèce, apprenant toujours et ne pouvant jamais arriver à la connaissance de la vérité (II Timothée 3: 7). 88. Dans de nombreux états, de telles personnes, précédant l'homme impie (II Thessaloniciens 2: 3), tiennent déjà les rênes du pouvoir entre leurs mains, ou y aspirent. Elles ont toujours plus d'influence dans la politique, la justice, les médias, les universités, les écoles et les églises. 89. Les politiciens, les juristes, les journalistes, les enseignants et les dirigeants d'église, ainsi que les gens de toutes professions, sont appelés à s'opposer à «cette dégradation de la société... à cette infiltration, grâce à la prière et par un travail effectué dans un esprit biblique et chrétien.
Perspectives 90. Les événements actuels dans l'Église et dans la société ainsi que leur évolution ont été prédits dans la Bible. 91. Cette évolution caractérise l'époque où doit apparaître l'antichrist satanique qui dominera le monde. 92. Mais Jésus-Christ reviendra avec puissance et une grande gloire pour anéantir cet homme impie (II Thessaloniciens 2: 8). 93. Comme nous ne savons pas quand Jésus reviendra, nous devons agir tant qu'il fait jour. 94. Nous travaillons pour Jésus-Christ et pour l'édification de son Église en signe de reconnaissance pour son oeuvre expiatoire sur la croix et en gage d'amour pour Lui, sachant qu'Il sera victorieux. 95. En vérité, le solide fondement posé par Dieu subsiste, avec ces paroles qui lui servent de sceau: Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent, et: Quiconque prononce le nom du Seigneur, qu'il s'éloigne de l'iniquité (II Timothée 2: 19). Amen. ---------------- Ces nouvelles «95 thèses» ont été rédigées en Allemagne à l'occasion du 450ème anniversaire de la mort de Luther (18.02.96). En mars 1996, lors d'une conférence pastorale internationale en Afrique du sud, elles ont été adoptées à l'unanimité comme résolution par plus d'un millier de pasteurs et de dirigeants d'églises représentant 14 pays et plus de 50 dénominations différentes. II a été décidé de les traduire dans les langues les plus importantes et de les diffuser dans le monde entier.
– Éditeur international: Christians for Truth (CFT) lnternational private Bag 250-3268 KRANKSKOP – RSA – Tel. 0027 - 3248-12512/ Fax 12507 – – En France: Chrétiens pour la vérité – Arzy – F-74330 SILLINGY Tél. 50.68.81.54/Fax 50.68.76.85 – En Belgique: CFT-Belgium – Postbus 21 – 3650 DILSEN-STOKKEM – Belgique Tél_ 89753409/Fax 89753721 – En Suisse: CFT – Suisse Romande – Case Postale 65 – CH 1213 PETIT-LANCY – Suisse Tel./Fax. 022-343.25.93 – En Allemagne: christen für die Wahrheit – Postfach 64 – D-74415 GSCHWEND Tél. 07972-9 1 0020/Fax 07972-910021 – Au Pays-Bas: CFT - Postbus 1077 - NL-2980 BB RIDDERKERK Tel. 0180-413026/Fax 0180-463534 Les commandes et les signatures, même individuelles, peuvent être adressées au bureau CFT de chaque pays. Nous vous encourageons à diffuser ces 95 thèses. Vous pouvez les obtenir gratuitement. © La Bonne Nouvelle 6/96 Retour |
BIENFAITS
ET DANGERS DE LA LIBERTÉ L'ouverture des frontières a considérablement facilité la diffusion de la Bible dans les pays de l'Est, mais aussi l'introduction de fausses doctrines et de poétiques condamnables. Certains chrétiens de l'Ouest ont été en bénédiction aux églises; d'autres, par contre, ont amené la musique rock «chrétienne». Les responsables d'églises non enregistrées qui ont beaucoup souffert pour leur foi biblique ont chargé un des leurs, bien connu par ses multiples détentions, Peter Peters, d'adresser un message d'avertissement aux églises d'Amérique, ce qu'il a fait en ces termes:
«Nous avons souffert pendant 30 ans sous une persécution intense, et maintenant la liberté occasionne un autre grand danger pour nos églises. Le péril nous vient des chrétiens américains qui nous envoient de la musique rock et des évangélistes accompagnés de groupes de rock. Nos jeunes ne vont pas voir ces représentations, parce que nous avons décidé de ne pas participer à des distractions mondaines. Cela pèse énormément sur nos coeurs. Beaucoup viennent avec la bible sous le bras et apportent en même temps de la musique rock. Un tel aspect de la chrétienté nous trouble. Nous ne trouvons pas de mots pour dire combien il nous importe que cela cesse immédiatement. Nous sommes résolument contre le fait que cette prétendue musique rock chrétienne pénètre dans notre pays. La musique rock n'a rien à voir avec la spiritualité ou le culte divin. Nous sommes tout à fait opposés à ce que les chrétiens américains nous apportent cette fausse représentation d'un «ministère spirituel». Nous avons besoin de pain spirituel; donnez-nous, s'il vous plaît, le vrai pain et non du faux... La musique rock attire les gens dans les églises, mais elle ne les conduit pas à une vie divine. Nous étions 15 années en prison dont 11 à cause de notre foi en Jésus. Nous n'avions pas le droit de posséder quelque musique chrétienne que ce soit, mais la musique rock fut utilisée jour et nuit comme une arme dirigée contre nous pour détruire notre âme. Nous n'avons pu résister que grâce à la prière et au jeûne. À présent, nous avons une période de liberté parce qu'on ne nous met plus en prison. Mais maintenant les chrétiens d'Amérique viennent et font du tort à nos âmes. Dans notre église nous ne permettons pas cette musique, mais ils louent les stades et en infectent jeunes et adultes. Nous, les responsables et les assemblées de l'Union des églises non enregistrées, l'Église qui a été persécutée, nous avons décidé unanimement de ne tolérer aucune musique rock dans nos assemblées. Joignez-vous s'il vous plaît à nous et prenez notre conseil au sérieux en bannissant toute musique rock; en tout cas, ne l'apportez pas dans notre pays. Ne profanez pas la jeunesse avec cette musique! Même les incroyants reconnaissent que c'est une musique impie et ils ne comprennent pas que les chrétiens américains se conforment ainsi au monde. Des Russes incroyants qui ont écouté des concerts rocks en relation avec la Parole de Jésus ont été déçus du christianisme. Nous affirmons que cette musique émane de l'enfer. Nous prions instamment tous les Américains de ne plus soutenir financièrement ceux qui organisent de tels concerts en Russie. Nous souhaitons pour nos assemblées la musique chrétienne traditionnelle. Telle est la résolution unanime de tous nos responsables d'églises.» (Christian Mission Charities) © La Bonne Nouvelle 4/93 Retour------------------------------------------------------------ |
LES
CHRÉTIENS VONT-ILS À LA CATASTROPHE?
Dernier entretien de Francis Schaeffer avec la journaliste du MOODY MONTHLY, Melinda Delahoyde Qu'est-ce que vous appelez «la grande catastrophe évangélique»? Il s'agit du titre du dernier ouvrage de Francis Schaeffer: «The Great Evangelical Disaster», qui n'a pas encore été traduit en français Une section importante des évangéliques, au lieu d'employer la Bible pour juger l'esprit du monde d'aujourd'hui, s'y est tout simplement adaptée. L'esprit de notre époque réclame l'autonomie, c'est-à-dire la liberté des contraintes de toute loi, de tout absolu, même de la nature humaine. Dans un monde pareil, il n'existe plus le moindre absolu moral. Chacun fait et dit uniquement ce qui lui plaît. Lorsque les évangéliques s'adaptent ainsi à cette façon de penser qui a son origine dans le siècle des lumières, ils finissent par tordre l'Écriture afin de l'accorder aux vents changeants et mouvants de la culture ambiante, au lieu de juger celle-ci à partir des absolus que nous donne l'Écriture. Quand les chrétiens cèdent à cet esprit du monde qui ne cherche que l'autonomie de l'homme et son droit à ne faire que ce qui lui est agréable, esprit qui rend purement subjective toute spiritualité, il est temps de leur dire: «Réveillez-vous! Vous avez été pénétrés par l'esprit du monde. Vous êtes devenus mondains.» La Bible elle-même a été assujettie à un compromis de ce genre. Nous trouvons un nombre considérable de professeurs évangéliques dans les facultés de théologie et dans les universités chrétiennes qui, en optant pour une méthodologie existentialiste, adaptent leur conception de la Bible à celle de la théologie ambiante. Il s'agit là tout simplement d'une néo-orthodoxie se donnant le nom d'évangélisme.
Pouvez-vous nous donner d'autres exemples où les évangéliques avaient compromis la foi? Les évangéliques se sont compromis à tous les points cruciaux de la vie culturelle. Nous avons confondu le royaume de Dieu avec des programmes politiques à tendances socialistes. Les structures injustes de la société ou le système capitaliste ne sont pas la cause du mal qui prévaut dans notre monde. La transformation des structures économiques qui aboutit par exemple à l'établissement d'un genre nouveau de redistribution des biens, ne peut aucunement arrêter le mal. Cette façon de penser n'est rien d'autre que du marxisme. Quand les évangéliques adoptent une telle interprétation de la vie sociale et économique, ils démontrent tout simplement qu'ils veulent s'adapter au monde. Un autre exemple se trouve dans le féminisme outrancier qui influence tant d'attitudes dans notre société. Dieu a créé l'homme et la femme pour être égaux en dignité, mais cette égalité tient compte des différences. Les deux sexes se complètent mutuellement. Mais aujourd'hui, bien des gens, y compris des évangéliques, cherchent à faire disparaître cette merveilleuse différence. Emportés par cet esprit d'accommodement, certains d'entre eux n'hésitent pas à tordre la Bible afin qu'elle puisse approuver par exemple le divorce par consentement mutuel, l'homosexualité et l'égalité totale des hommes et des femmes. L'avortement est l'exemple le plus frappant de cet accommodement. Nous, les évangéliques, avons eu de la peine à entrer dans la bataille contre l'avortement, soit parce que nous pensons qu'il ne faut pas légiférer sur des questions de morale, soit que nous considérons sincèrement que la vie humaine ne débute pas à la conception. Une vision quelconque du monde qui nous interdirait de promouvoir publiquement la moralité biblique s'est complètement fourvoyée en s'accommodant au mythe sécularisé de la neutralité. Sur la question de l'avortement, personne ne peut rester neutre. Tout le monde légifère à partir de valeurs, toute législation est inévitablement fondée sur des valeurs, morales ou immorales, peu importe! (Rédaction) Mais pour le chrétien, il n'existe qu'une seule position possible: la vie humaine commence à la conception. C'est ce que la Bible enseigne. Si nous ne défendons pas la vie des hommes dès avant leur naissance, nous nions de façon pratique la vérité de la Bible.
Vous dites souvent que «la vérité conduit à la confrontation». Qu'est-ce que cela signifie pour le chrétien qui croit à la Bible? Il s'agit d'abord d'une question d'attitude. John Wesley employait une expression qui m'a été très utile. Quand les gens qui l'entouraient se mettaient à s'exciter sur un sujet ou un autre, il appelait cela «une excitation impie». Lorsque je me trouve impliqué dans des questions controversées, je me demande d'abord: «Ton sentiment reflète-t-il uniquement ta loyauté à l'égard de Dieu et de l'Écriture ou t'es-tu laissé prendre par une excitation purement charnelle?» Est-ce que je fais des chrétiens qui se trouvent dans l'autre camp mes adversaires, ou mon but est-il uniquement de voir la situation s'améliorer? Tout en m'exprimant clairement et sans ambages, je dois rester assez courtois pour pouvoir inviter mes adversaires à prendre une tasse de thé chez moi afin de continuer la discussion. Mais, cela étant dit, il nous faut affirmer que là où se trouve la vérité, son contraire est nécessairement une non-vérité, une erreur. On ne peut pas déclarer: «Je crois en la vérité de la Parole de Dieu», et puis prendre ses aises en laissant tout le monde croire tout ce qui lui plaît. Notre loyauté envers Dieu comporte davantage qu'une simple affirmation de nos croyances. Notre loyauté est envers le Christ et envers Dieu, dont l'existence ne fait aucun doute. Pratiquement, cela veut dire qu'il nous faut dénoncer tout enseignement contraire à la vérité. La vérité invite à la confrontation. Si nous n'avons pas compris qu'il nous faut dénoncer clairement, mais avec amour, ce que condamne la Bible sur le plan tant doctrinal que moral, pouvons-nous vraiment croire que nous aimons Dieu? Nous confessons notre foi et nous chantons avec enthousiasme à l'église, mais parfois je tremble en pensant à ce que l'on croit véritablement dans les milieux évangéliques.
Les évangéliques peuvent être en désaccord sur bien des points, mais où donc se trouve l'essentiel? Bien que toute vérité soit importante, tout n'est pas sur le même niveau dans la hiérarchie de la vérité. Les chrétiens qui croient à la Bible se situent à des points différents de ce spectre. Les choses qui ne nous paraissent pas essentielles se trouvent dans une zone intermédiaire grisâtre où nous constatons des désaccords. Afin de rester dans le domaine pratique, limitons cette question au travail spécifique des différentes dénominations. Allons-nous dans une église qui croit fermement à la Bible pour nous quereller sur nos différentes préoccupations dénominationnelles? Nous devons faire une distinction très nette entre les églises qui croient à la Bible et celles qui n'y croient pas. Croire à l'entière vérité de la Bible est une prise de position essentielle. Par contre, le mode du baptême ou la fréquence de la sainte cène sont des questions secondaires. Beaucoup d'excellentes églises diminuent sérieusement l'efficacité de leur travail en insistant trop sur des différences d'ordre spécifiquement dénominationnel.
Quels conseils et quels encouragements pouvez-vous donner aux chrétiens qui veulent combattre pour la vérité de Dieu dans l'Église? Ils doivent d'abord avoir une relation personnelle profonde avec le Christ. Il ne suffit pas de participer à quelques démonstrations publiques. Nous devons d'abord nous édifier mutuellement dans notre communion avec Dieu. Une relation profonde n'est jamais quelque chose de statique. On peut la voir grandir ou la laisser mourir. En deuxième lieu, ils doivent comprendre que ce que nous enseignons est vrai. Il ne s'agit pas simplement d'expériences religieuses personnelles. Il s'agit de vérités objectives. Ce qui se passe dans notre pays avec l'avortement ainsi qu'avec d'autres décisions légales tout aussi arbitraires n'est pas seulement en désaccord avec la Bible, mais en opposition absolue. Nous devons comprendre quel est notre ennemi et quelle est la nature de notre vocation. Dieu nous a appelés à manifester son amour et sa sainteté. Nous devons demander à Christ de nous rendre capables chaque jour, avec l'aide de son Saint-Esprit, d'exprimer en pensée et en action l'existence et le caractère de ce Dieu-là, et cela en contraste radical avec l'esprit du monde qui nous environne. Nous n'avons pas à faire à des éléments épars d'un mal fragmentaire, mais à une vision monolithique du monde, vision qui est carrément opposée à tout ce qu'enseigne la Bible. C'est cette vue antibiblique du monde qui a provoqué la destruction complète de notre civilisation. Nous proclamons l'existence d'un tel Dieu non seulement parce qu'il est lui-même la vérité, mais également parce qu'en lui notre vocation d'êtres humains se réalise pleinement. Si Dieu existe et s'il nous a faits à son image, lorsque nous nous opposons à sa Parole, non seulement nous péchons, mais nous allons à l'encontre de notre bien suprême. L'objet de notre combat n'est pas simplement une vérité théologique abstraite; nous luttons pour préserver notre humanité elle-même. Une fois que nous avons bien compris cela, nous pouvons aller de l'avant. Alors notre position peut être radicale, sans compromis.
Dans cette bataille, les chrétiens peuvent-ils vraiment renverser le courant? Seul Dieu le sait. Notre tâche n'est pas de savoir si nous allons gagner ou non; notre tâche est d'être fidèles. L'Église a traversé de nombreuses périodes où il semblait qu'elle était réduite quasiment à rien. Ceux qui étaient restés fidèles au Seigneur Jésus-Christ et aux Écritures ont travaillé petit à petit à faire sortir quelque chose de nouveau de cette situation. Nous devons faire confiance au Christ et au Saint-Esprit pour les résultats. Paul avait-il perdu la bataille lorsqu'il fut décapité? Les premiers chrétiens étaient-ils vaincus parce qu'ils moururent dans les arènes? Les réformateurs avaient-ils tout perdu quand on les mettait à mort? Loin de là! Notre tâche est d'être conséquents devant le Seigneur et de mettre notre confiance entièrement en lui. Je ne sais pas si cette nation est condamnée ou non. Je crois que nous sommes à présent sous le jugement de Dieu pour avoir ignoré la lumière qu'il nous a donnée. Si suffisamment de chrétiens résistent et sont fidèles, qui sait, peut-être verrons-nous non seulement l'Église revenir à la vérité, mais même la restauration de notre culture. Nous devons être prêts à payer le prix et n'être qu'une minorité. Je ne sais pas à quel moment de l'histoire nous nous trouvons. Mais au fond, l'important n'est pas là. La question essentielle n'est pas de savoir si l'Église d'aujourd'hui sera sauvée ou si elle s'est déjà trop avancée dans la voie des compromis. Mais dans un cas comme dans l'autre, notre tâche reste exactement la même. Il nous faut aimer le Seigneur Jésus, aimer les Écritures, nous attendre au Saint-Esprit pour accomplir son oeuvre dans nos vies; et ensuite aller de l'avant. Je crois, par la foi et en espérance, que nous avons une possibilité très réelle de victoire. Vous avez un amour profond pour la vérité de Dieu et pour sa Parole. Pourriez-vous nous parler un peu de vos expériences à cet égard? Je n'aime pas ce livre parce qu'il a une belle reliure en cuir et que sa tranche est dorée! Je ne l'aime pas non plus parce que ce serait un «livre saint». Je l'aime parce que c'est le livre de Dieu. Par ce livre, le créateur de l'univers nous a fait savoir qui il est, comment nous pouvons venir à lui par Jésus-Christ, qui nous sommes réellement et de quoi est faite la réalité. Sans la Bible, nous ne connaîtrions rien de tout cela. Cela peut vous paraître un peu sentimental, mais souvent quand je prends ma Bible le matin, je passe une main sur la couverture avec affection. Je suis tellement reconnaissant de l'avoir. Si le Dieu qui est là avait créé l'univers et n'avait ensuite pas parlé, nous ne saurions même pas qui il est. Mais la Bible nous révèle le Dieu qui existe, et c'est pour cela que j'aime ce livre. Je n'aime pas la Bible en tant que simple livre. Je l'aime à cause de son contenu et à cause de celui qui nous a donné ce contenu. D'année en année, je ressens cela plus fortement, tant affectivement qu'intellectuellement.
En réfléchissant à ces cinquante années passées au service de l'Église, quelles paroles voudriez-vous, en conclusion, adresser aux évangéliques? J'ai observé le monde évangélique croître de plus en plus. Étant finalement devenue une Église bien établie, les évangéliques, au lieu de combattre le mal, se sont adaptés à l'esprit du monde dans presque tous les domaines. Si aujourd'hui nous ne rétablissons pas, avec amour, les distinctions nécessaires, nous ne le ferons jamais. J'en suis absolument convaincu. À ses débuts, l'Université de Harvard croyait si fermement au baptême des petits enfants qu'un de ses premiers présidents fut démis de ses fonctions parce qu'il n'acceptait pas cette doctrine. Nous nous demandons aujourd'hui: «Était-ce là une cause valable de séparation?» Cependant, Harvard était certes attachée de manière plus consciente à l'Évangile à ses débuts que ne le sont aujourd'hui la plupart de nos facultés évangéliques. Ce qu'il nous faut, c'est une séparation des voies. Certains ne suivront pas, mais d'autres doivent absolument parler clair et haut. Les divisions nécessaires que nous devons vivre aujourd'hui sont aussi importantes que celles du passé. Je me souviens (très clairement de la cassure de l'Église presbytérienne dans les années trente. L'excommunication du Dr. Gresham Machen par l'Église presbytérienne des États-Unis pour son opposition au libéralisme théologique fut peut-être l'événement historique le plus marquant de la première moitié de ce siècle. Cela signifiait que cette église et d'autres à sa suite avaient cédé à l'esprit du libéralisme. Une barrière qui empêchait la désintégration de la société était tombée. L'Église évangélique se trouve aujourd'hui à la croisée des chemins. Si on peut faire disparaître cette Église en induisant les évangéliques à dire exactement la même chose que le monde, à confondre le royaume de Dieu avec des programmes socialistes, à minimiser l'importance des questions qui concernent la vie ou tout simplement à se taire, je crois que la dernière barrière sociologique contre le mal aura disparu. Ce que nous affirmons ici est crucial pour la cause de Jésus-Christ, pour l'Église, pour la bataille qui doit se livrer dans la société. Si nous ne confrontons pas courageusement cet esprit de compromission, si nous ne rétablissons pas, avec amour, les distinctions essentielles dans les églises et dans les écoles, de nombreuses organisations évangéliques seront perdues pour la cause de Jésus-Christ. Traduit par J-M. Berthoud et J-P. Schneider et reproduit avec la permission du «Moody Monthly», juillet/août 1984. © Promesses 1985 - 2 / No 73 Retour |
LE
COMBAT DE L'ÉGLISE POUR LA VÉRITÉ, PAR LA VIE, LA PAROLE
ET L'ÉCRIT
«Je t'écris ces choses, avec l'espérance d'aller bientôt vers toi, mais afin que tu saches, si je tarde, comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l'Église du Dieu vivant, la colonne et l'appui de la vérité», 1 Ti. 3:14, 15. Dans le monde profane, et même dans des milieux qui se réclament du christianisme, ceux qui veulent jeter la vérité par terre (cf. Da. 8:12) – les détracteurs de la Vérité Révélée – sont légion. À la véritable «maison» ou famille née du Père, l'Église du Dieu vivant, revient au contraire l'honneur d'être «la colonne et l'appui de la vérité»: une communauté de disciples faisant corps avec elle. Et cela est dans la logique des choses, car l'Église est entièrement redevable envers la Vérité: que ce soit «la Vérité incarnée», Jésus-Christ, qui s'est livré lui-même pour elle», Ep. 5:25, ou, la «Vérité écrite», qui nous révèle la personne et l'oeuvre du Fils pour notre salut, oeuvre grandiose accomplie dans l'histoire. Dans nos esprits, ces deux éléments conjoints de la Vérité qui sauve doivent toujours rester étroitement unis. En rédigeant cet article, je ne les sépare jamais, même si je me réfère spécifiquement à la Vérité – ou Parole – écrite.
I. – La dette immense de l'Église envers la Vérité – Première affirmation: L'EXISTENCE même de l'Église est indissociable de celle de la Vérité révélée, de la proclamation de celle-ci, de l'action journalière de celle-ci sur l'intelligence, la conscience et la volonté des hommes aveuglés par le péché. – Deuxième affirmation: LA SANTÉ SPIRITUELLE de l'Église est intimement liée au maintien de la Vérité. L'Église reste «intacte» pour autant que la Vérité reçue de Dieu reste «intacte», à l'abri de toute espèce d'altération, conservée dans sa pureté. C'était le sens du combat de l'apôtre Paul en faveur des églises de Galatie menacées par un enseignement déviant de faux docteurs judaïsants: «Nous ne leur cédâmes pas un instant et nous résistâmes à leurs exigences, afin que la vérité de l'Évangile fût maintenue parmi vous», Ga. 2:5. – Troisième affirmation: L'AVENIR DE L'ÉGLISE est suspendu au maintien de la Vérité, car celle-ci précède l'Église, qui est née à la Pentecôte de la prédication apostolique (cf. Ac. 2:14-42), inséparable elle-même de l'ensemble de la Révélation biblique (cf. Il Pi. 3:1-3). De plus, rien ne se passe de décisif dans le domaine spirituel en dehors de l'action de la Vérité. Elle seule, par l'effet de la lumière divine qu'elle projette sur les choses et qu'elle fait briller dans les coeurs, apporte la délivrance: «Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira.» Jn. 8:30-33; cf. v. 36. L'action puissante de la Vérité Révélée est à l'origine de toute vie divine authentique et de toute vraie manifestation spirituelle, car elle brise le carcan de l'erreur et du péché, elle dissipe les ténèbres qui retiennent l'homme dans la mort. La spiritualité contemporaine parie sur des expériences spéciales pour assurer la croissance et l'épanouissement du chrétien, et elle oublie le rôle-clé de la Vérité Révélée dans tout le processus, depuis l'engendrement de la vie divine jusqu'à la maturité en Christ. On ne peut dissocier l'oeuvre et les opérations du Saint-Esprit de son épée, de son instrument, de son agent, «la Parole de Dieu», cf. Ep. 6:17. Les deux travaillent ensemble, de concert, cf. Es. 59:21; (Calvin cite ce texte contre les «illuminés», de son temps).
– Exemples du rôle décisif de la Vérité: LA FOI, indispensable au salut, procède de la connaissance et de l'action de la Vérité, et en est indissociable: «En lui vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l'Évangile de votre salut, en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis...», Ep. 1 - 13. «Ainsi la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole de Christ», Ro. 10:17. La foi naît d'une information divine infaillible – par l'Écriture – sur Jésus-Christ, l'objet de la foi. LA NOUVELLE NAISSANCE, sans laquelle il n'y a pas de «chrétiens» ni d'«églises chrétiennes» au sens biblique, est le fruit de l'action de la Vérité Révélée dans des coeurs préparés par Dieu: «Il nous a engendrés selon sa volonté, par la parole de vérité, afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures», Ja. 1: 18. Cf. 1 Pi. 1: 22-25. LA SANCTIFICATION progressive du chrétien et sa croissance en Christ sont à leur tour dues à l'opération de la Vérité dans le coeur des croyants: «Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal... Sanctifie-les par ta vérité: ta parole est la vérité», Jn. 17:15 et 17. Les épîtres de Jean enseignent les chrétiens à «marcher dans la vérité», Il Jn. 4; 111 Jn. 2-4. Paul, de son côté, en vue de leur croissance en Christ, exhorte les Éphésiens à «professer la vérité dans l'amour», 4:15, ou plus exactement à «vivre la vérité dans l'amour» (litt. «véritant dans l'amour»... si ce verbe existait dans notre langue!).
Il. – La responsabilité de l'Église envers la Vérité attaquée Disons-le tout net: une attitude d'indifférence, de passivité, de non-engagement, de lâcheté, devant les assauts répétés contre la Vérité Révélée – assauts du dehors ou du dedans, cf. Ac. 20:29, 30 – est tout à la fois coupable et suicidaire: – COUPABLE: L'Église n'a pas le droit de rester neutre – et elle pèche si elle le fait – quand la Vérité dont elle dépend à tous égards est sous le feu des attaques de celui qui la hait du tréfonds de son être: «Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et père du mensonge,» Jn. 8:44. Que ce soit sur le plan philosophique ou théologique, le glorieux Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ et de notre salut éternel a été, dès l'âge apostolique, sous les batteries du plus féroce ennemi de la vérité. Il suffit de mentionner l'hérésie légaliste (Galates), gnostique (Colossiens et épîtres de Jean), la négation de la résurrection corporelle (I Corinthiens), l'exploitation perverse de la doctrine de la grâce (Il Pierre et Jude). Et cet assaut n'a rien perdu de sa vigueur tout au long de l'histoire de l'Église, prenant tour à tour comme cible la Trinité, la Personne de Christ (arianisme), le salut par la grâce seule et la foi seule (romanisme), la divine et pleine inspiration de la Bible (rationalisme), l'oeuvre du Saint-Esprit (mysticisme charismatique), la véritable unité de l'Église (oecuménisme), l'unité de la foi (pluralisme), le caractère unique et exclusif de la révélation judéo-chrétienne (syncrétisme). À chaque fois, même si certains ont pactisé avec l'ennemi, il s'est trouvé de fidèles soldats de Jésus-Christ pour repousser ces assauts et maintenir la Vérité dans sa pureté. Que dirions-nous d'une attitude de passivité de la part d'enfants dont les parents sont attaqués? Nous la jugerions lâche, coupable. Mais n'est-ce pas beaucoup plus grave encore de rester passifs quand la Vérité est attaquée? À nos parents, nous devons la vie. À la Vérité Révélée, la vie éternelle (cf. Jn. 5:24; 1 Jn. 5: 13). – SUICIDAIRE: Assister passivement aux entreprises de «démolition» de la Vérité Révélée (vouées d'ailleurs à l'échec final puisque «la parole du Seigneur demeure éternellement», 1 Pi. 1: 24 , 25), c'est se faire les complices des démolisseurs. Mais c'est aussi préparer notre propre ruine et notre enterrement! J'en veux pour preuve la tolérance vis-à-vis de la critique de la Bible dans le Protestantisme abâtardi. Cette attitude démissionnaire, veule, explique l'état d'anémie, de stérilité, de mort, de ce mouvement autrefois viril, vigoureux et fécond. Le Protestantisme infidèle, par sa lâcheté a creusé sa propre tombe. Quelle affreuse tragédie!
Ill. – La vocation de l'Église envers la vérité révélée Dans le plan de Dieu, l'Église est appelée à être «la colonne» et «l'appui» de la Vérité, son soutien, son rempart. Il s'agit d'un militantisme spirituel, d'un engagement sur la place publique. Comme les arcs-boutants d'une cathédrale, l'Église fait corps, cause commune – contre l'adversaire et les adversaires – avec la Vérité unique pour laquelle il n'y a aucun substitut. C'est pourquoi Jude nous presse, au nom de «notre salut commun», de «combattre pour la foi – l'ensemble de la doctrine chrétienne – qui a été transmise aux saints une fois pour toutes», v. 3. C'est en effet une question de vie ou de mort, car si ce dépôt de vérité salvatrice n'est pas préservé à tout prix, c'en est fait de l'Église, du Peuple de Dieu. La préservation de l'un assure la préservation de l'autre. a) PAR LA VIE Alors que certains professent connaître Dieu et cependant le renient par leurs oeuvres (cf. Tit. 1: 16), l'Église a pour vocation, par son témoignage conséquent face au monde, d'attester, de confirmer et de corroborer la Vérité qui l'a engendrée, d'être «le sel de la terre» et «la lumière du monde», Mt. 5:13-16. La Vérité est «écrite» sur elle (Il Co. 3:1-3), inscrite, incarnée en elle. Traduire visiblement la Vérité dans nos actes quotidiens est un impératif prioritaire qui implique un combat de tous les instants. b) PAR LA PAROLE – prédication, enseignement, témoignage – ET L'ÉCRIT (didactique, apologétique, polémique), l'Église cherche à maintenir, face à la pression des fausses doctrines, des déviations, l'intégrité et l'intégralité des doctrines de la foi. À diverses reprises, les deux épîtres à Timothée nous parlent de combat et de souffrance: 1 Ti. 1: 18; 6:12-14; Il Ti. 1: 8, 9, 12; 2-3, 8-10; 3:10-12; 4:7. On peut bien sûr se dérober au combat et aux souffrances, mais toujours au prix de l'infidélité envers Celui qui, pour notre salut, «s'est rendu obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix,» Ph. 2:8. En terminant j'aimerais citer de mémoire une réflexion sévère et incisive d'un illustre Président des États-Unis d'Amérique: «Celui qui n'est pas prêt à souffrir pour la liberté, n'est pas digne de la liberté.» À combien plus forte raison ces propos s'appliquent-ils à tous ceux qui ne sont pas prêts à souffrir pour la Vérité. Paul-André Dubois
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«Vous les reconnaîtrez à leurs fruits» (Matt 7 16). «... Vous êtes devenus lents à comprendre... vous avez à nouveau besoin qu'on vous enseigne les premiers principes élémentaires des oracles de Dieu: vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d'une nourriture solide. Or quiconque en est au lait n'a pas l'expérience de la parole de la justice, car il est un enfant. Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux qui, par l'usage ont le sens exercé au discernement du bien et du mal» (Héb 5.11-14). La fin du vingtième siècle est caractérisée par des événements bouleversants et des situations inhabituelles dont les répercussions sont d'une portée mondiale. Est-ce un prélude des derniers jours et du retour du Christ glorieux? Tout converge plus ou moins vers un accomplissement prochain des prophéties bibliques de l'Ancien et du Nouveau Testament Tandis que l'Église de Jésus-Christ, son épouse, se prépare à son enlèvement lors du retour de Christ, la pseudo-église, elle, se prépare à recevoir l'antichrist, après avoir été «vomi de la bouche du Témoin fidèle et véritable, de l'Auteur de la création de Dieu» (Apoc 3.14-16). Dans mes divers et nombreux contacts avec des responsables d'églises, je constate une situation des plus préoccupantes: l'Église passe par une phase de perte de sensibilité, de discernement au niveau théologique et éthique. En théologie nous assistons à une dilution et une ignorance des vérités fondamentales; rien d'étonnant s'il en résulte un renversement des valeurs chrétiennes. Il y a étrange similitude entre les caractéristiques de la maladie nouvelle, du «Syndrome Immuno-Déficitaire Acquis» et celles de la chrétienté. Cette maladie est causée par un virus appelé HIV (Human - deficency virus). Ce virus est l'agent pathogène de cette maladie et transmet les informations génétiques aux cellules dans lesquelles il s'est introduit. Il s'intègre dans la chaîne d'ADN du globule blanc, appelé T4, qui l'a accueilli. N'étant ainsi pas détecté par les propres pouvoirs de la cellule qui l'a reçu, il peut s'y multiplier tout à son aise, mais finit par la tuer. La gravité de cette maladie tient au fait que ce virus s'attaque à une catégorie de globules blancs dont le rôle est de détecter tous les germes agressant notre organisme, et de mobiliser contre eux d'autres globules pour les détruire. En leur absence, la porte est ouverte à toutes sortes d'infections, mêmes banales, qui peuvent devenir fatales. Ce dont souffre l'Église aujourd'hui est l'incapacité de détecter les corps agresseurs pour les combattre ensuite avec efficacité. Nous vivons une époque caractérisée par une déficience immunitaire spirituelle et morale. L'Église réagit à peine à l'intrusion d'agents étrangers à la parole de Dieu. Car, pour la plupart de ses membres, cette dernière n'est plus le critère absolu. Nous baignons dans un climat humaniste qui exerce une énorme influence sur nous et nos enfants. L'éducation chrétienne selon l'Écriture est contrecarrée par un enseignement public qui part de la présupposition que l'homme n'a pas été créé à l'image de Dieu, mais qu'il est le produit d'une évolution théiste ou athée. La conscience publique en est insensibilisée et l'Église en subit les effets néfastes. De faux raisonnements s'y installent et l'Évangile est compris et prêché d'une façon diluée. La sainteté et la justice de Dieu, le péché, la croix du Calvaire où le Fils de Dieu a expié nos péchés, la confession des péchés, la repentance et la foi en le Rédempteur sont affaiblis ou même mis de côté. De ce fait, les vérités fondamentales que Dieu a révélées dans la Bible sont ignorées en partie ou mal comprises. De fausses doctrines s'infiltrent sournoisement dans l'Église, telles que la négation des peines éternelles dont on ne parle quasiment plus, alors que Jésus, Fils de Dieu, les a clairement enseignées (Matt 25.46). On parle beaucoup de l'amour de Dieu tout en ignorant ce que cela implique. Tout cela aboutit à une éthique de tolérance qui entraîne l'écroulement des valeurs absolues données par Dieu dans la Bible. D'autre part, une grande ouverture a été créée vers une théologie de l'expérience. Cette forme de théologie se propage dans le monde entier et fausse tout raisonnement basé sur les vérités fondamentales de l'Écriture. Je crains que notre génération se «drogue» d'expériences et passe à côté de l'essentiel. On est à l'affût «d'une seconde expérience», de «la pluie de la dernière saison», de «plus de puissance», d'un «certain renouveau», et ainsi de suite. Tragiquement, l'Église est incapable de discerner et de réagir parce que la base lui fait défaut. L’Église est appelée à prêcher et à vivre un christianisme solide. Elle ne peut rester neutre. Elle doit savoir démasquer l'ennemi et lutter contre lui de toutes ses forces. Cet ennemi c'est le diable avec ses pouvoirs de séduction et de ténèbres (Eph 6). C'est une bataille contre les raisonnements qui s'élèvent contre Dieu sous quelque forme que ce soit (2 Cor 10.3-6). Nous lançons un appel urgent à tout chrétien, à tous les responsables des églises: réagissez contre l'infiltration d'éléments étrangers aux Écritures! Dieu nous a équipés pour cette bataille, et nous ne devons pas craindre de nous engager à fond. En effet, tout chrétien régénéré, donc né de nouveau, possède potentiellement la puissance du Saint-Esprit pour servir le Christ et témoigner pour lui, vu que le Saint-Esprit qui l'a scellé et qui habite en lui en a fait un membre du Corps de Christ (Rom 89; 1 Cor 12.13; Jean 14.15-17; Actes 1.8). L'épître aux Éphésiens nous enseigne que toute la trinité de Dieu est à l'oeuvre pour nous faire avancer sur le sentier de la foi. Il nous faut absolument revenir à une instruction systématique et solide de la Bible. Nos prédications doivent être vigoureuses et bien étayées de la Parole. L'exposition systématique de la Bible est une nécessité dans nos églises, afin que les chrétiens acquièrent du discernement spirituel pour ne pas être entraînés à tout vent de doctrine. La lecture et l'étude systématique de la Bible avec la prière sont les deux piliers d'une église solide, capable de réagir contre des corps étrangers à la Parole. Relevons donc le défi de la déficience immunitaire spirituelle et sortons de notre apathie pour «combattre le bon combat» Ainsi nous serons «plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés» (Rom 8.31-39). Henri LÜSCHER © Promesses 1987 - 4 / No 82 Retour ------------------------------------------------------------ |
DES
CHRÉTIENS RÉAGISSENT AU SEIN DE LEURS ÉGLISES LIBÉRALES
Des luthériens, des réformés, des méthodistes, des baptistes et des anglicans des USA, membres d'églises théologiquement libérales ont professé leur attachement à la Bible et ont créé une «Alliance pour le renouvellement de l'Église» (ACR): Leur but est de trouver aux détresses de notre temps des réponses fondées sur une «interprétation orthodoxe des Saintes Écritures». Cette Alliance se propose de prendre position en faveur de l'union conjugale hétérosexuelle, de la sanctification, de la liberté religieuse des chrétiens persécutés dans des pays communistes et islamiques, et contre l'hérésie d'un féminisme radical. Ce groupement, qui compte déjà 750 000 adhérents, reproche à «beaucoup de conducteurs d'églises» d'avoir renoncé à un témoignage public de la foi biblique face à la «crise morale destructrice de notre société».
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L'ÉGLISE
DANS LA SOCIÉTÉ CONTEMPORAINE L'ÉGLISE RÉSISTERA-T-ELLE?
Les Églises issues de la Réforme, «établies» en Occident, sont confrontées, aujourd'hui, à plusieurs problèmes, le plus grand étant celui de l'amenuisement des communautés ecclésiales locales: les générations nouvelles sont difficiles à intégrer et à «fidéliser». La relève n'est plus assurée de façon naturelle, car la tradition religieuse ne va plus de soi. De plus, associer aux communautés des personnes extérieures au christianisme est très malaisé. Avoir une théologie de la conversion» est considéré par beaucoup comme inacceptable et les conversions sont peu nombreuses. Jusqu'à récemment, la misère de l'Église se dissimulait derrière des façades institutionnelles impressionnantes. Aujourd'hui, il est devenu difficile d'y maintenir le discours «tout baigne». Dans les Églises marquées, depuis 1968, par un développement du pluralisme religieux caractérisé par l'impuissance de la parole et l'impossibilité d'un message univoque, l'Évangile est considéré comme le «présent» du salut dont témoigne «un vécu» transformé, et l'accent est mis sur «d'ici et maintenant» du Royaume, sur l'humanité renouvelée, sur une «théologie du monde». Le présupposé de ce point de vue était et reste, très souvent, un universalisme théologique implicite: tous les hommes seront sauvés ou, en d'autres termes, l'Évangile est un message de réconciliation universelle pour le monde. Dans les débats théologiques, une tension irréductible s'établit souvent entre les tenants d'une Église plus confessante présentant de façon verbale l'Évangile, insistant sur le salut personnel, et les tenants d'une Église pluraliste et ouverte pour qui Christ a assuré le salut de tous les êtres humains. Les bouleversements, intervenus dans le monde depuis la chute du mur de Berlin, ont rendu difficile le maintien de toute naïveté, à moins de fermer volontairement les yeux. Le COE, en particulier, a été repris pour certaines de ses actions passées de «solidarité» en raison de leur caractère unilatéral. Récemment à Harare, l'orage a grondé à cause du problème du ministère féminin et de l'acceptation de l'homosexualité. Les événements des dix dernières années montrent une évolution rapide de la société tandis que le changement des mentalités va bon train. La modernité avec ses espoirs implose en une «postmodernité» sans boussole – «l’automne froid de la civilisation occidentale». Nous vivons une période de désorientation; tout, autour de nous, semble en voie de déstructuration: la géopolitique, la politique, les guerres, l'économie, la famille, la vie sociale, les savoirs qui éclatent, les rôles incertains des sexes, etc. Résultat: désillusion, sentiment d'anomie, d'épuisement et de non-appartenance, ennui, indécision, incertitude quant à l'avenir, difficultés d'insertion sociale à tous les niveaux... Ces caractéristiques de la société contemporaine se retrouvent dans bien des Églises, mais de façons diversifiées. Du côté des «évangéliques», une incertitude se précise quant à l'efficacité de la parole seule pour communiquer la Bonne Nouvelle, et la nécessité de l'accompagner d'actes concrets se renforce. Une nouvelle attitude se manifeste face aux oeuvres d'entraide de toutes sortes. En même temps, une certaine révolution – limitée, sans doute – tant doctrinale qu'éthique se produit, et des comportements considérés comme mondains il y a peu sont désormais acceptés sans question. Les évangéliques deviennent-ils ,néo-évangéliques», façon polie de dire qu'ils adoptent des attitudes rejetées par eux comme «libérales» il y a vingt ans? Dans d'autres milieux ecclésiastiques, on prend conscience, lentement, que la modernité et ses mythes sont en quelque sorte démasqués. À l'image de ce qui s'est produit dans les Main-fine Churches aux États-Unis, le déclin menace les «grandes Églises» en Europe. Les sentiments qui ont motivé un certain nombre de projets humanitaires ont disparu avec l'optimisme moderniste. Les problèmes de société s'aggravent: le racisme, l'immigration clandestine, les nombreux démunis et sans-logis, les «affaires» avec la désillusion qu'elles suscitent vis-à-vis de la classe politique, l'embrasement de l'Afrique, du Kosovo et de la Palestine, la pollution, etc. L'Homo technicus semble pris en défaut, sauf en ce qui concerne les possibilités de frappe militaire. Mais devant d'autres problèmes, son impuissance devient évidente et suscite découragement et même désespoir chez beaucoup alors que, globalement, la population occidentale poursuit, de façon insouciante, sa course vers plus de bien-être matériel. Tout en prenant au sérieux le caractère disloqué de la situation actuelle, il importe de garder au coeur l'espérance que le peuple de Dieu a un avenir, qu'un «reste» agit avec une vision biblique et non fragmentée de sa vocation historique. Dieu, et non l'homme, reste le Maître de l'histoire. L'Église Institutionnelle et les puissances politiques peuvent chanceler, il y aura toujours un peuple de Dieu qui restera fidèle! Cette espérance est encore vacillante chez beaucoup. Notre époque donne l'impression, soit d'en rester au discours du passé et de se réfugier dans des idéaux irréalistes et surannés, soit de basculer dans un optimisme sans fondement, autour de divers thèmes comme l'a été, et l'est encore, celui de l'Europe et de l'euro, par exemple. Dans bien des Églises, faire preuve de réalisme n'est pas chose aisée, et grande est la tentation de se protéger en affirmant que tout va bien. Ce type de discours ne constitue-t-il pas, paradoxalement, une sorte de constat global d'échec de l'Église en Occident? Quelle est la cause fondamentale du mal? L'acceptation, dans nombre d'Églises d'un discours banalisant car «horizontaliste», subjectiviste et relativiste. Il n'y a plus de messages à délivrer sur la réalité de Dieu, sur la vérité de sa Parole et sur la certitude de son intervention dans l'histoire pour nous sauver. Bref, il n'y a plus de théologie et là où la théologie est évacuée, la spiritualité finit dans la superficialité. L'expérience spirituelle est recherchée en dehors de l'Église. Ainsi, nous en sommes arrivés à ce qui, nous l'espérons, n'est qu'un creux de vague et non un point de non-retour sur une pente descendante. L'histoire le dira. Quoi qu'il en soit, elle portera sûrement de lourds jugements sur les compromissions de l'Église, des hommes d'Église et des chrétiens au XXe siècle, sur nous-mêmes! Que peut faire le chrétien? La persévérance dans les trois valeurs actives de l'enseignement biblique: la foi, l'espérance et l'amour. Persévérer dans la fidélité à la doctrine des apôtres, unique chemin de salut, persévérer dans la prière pour le réveil et, dans la confusion actuelle, essayer d'avoir un comportement et un discours dépourvus d'ambiguïté quant à l'espérance qui est en Christ. Paul Wells Extrait de – La Revue Réformée – No 210 (Aix-en-Provence) avec l'aimable autorisation de l'auteur. © La Bonne Nouvelle No 2 / 2001 Retour |