Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Edification

----------

ÉTRANGETÉ!

John Wimber est l'homme de la 3e vague pentecôtiste-charismatique qui cherche à rapprocher charismatiques et non charismatiques de toutes églises officielles ou libres. À cet effet il se montre parfois très modéré quand il dit, par exemple, que Jésus est plus important que les miracles. Cela le rend d'autant plus séduisant. Il organise partout en Europe de grands congrès et des séminaires. 3000 personnes ont participé au congrès de Hambourg en mai 1992, qui fut exclusivement réservé aux charismatiques des églises officielles et libres.

Dans un forum pastoral J. Wimber disait: «Je me considère comme un évangélique dans ma théologie... mais il en est autrement dans ma pratique». Il fait là une distinction que l'Écriture ne connaît pas. Il ne semble par ailleurs pas être très au clair quant à l'enseignement qu'il donne, ou aux livres qu'il publie et dont il ne se dit lui-même pas satisfait. Ainsi en est-il de son livre: «Allez évangélisez», qu'il ne retire pas pour autant de la vente et que bien des librairies évangéliques continuent d'offrir à leur clientèle!

John Wimber veut être un «Power-Evangelist», c'est-à-dire quelqu'un dont le message s'accompagne de signes et de miracles tels que guérisons, prophéties et parler en langues. Lui-même est toutefois un grand cardiaque et jusqu'ici toutes les prières faites en sa faveur ne l'ont pas guéri. Deux de ses collaborateurs ont de nouveau prié pour lui au congrès de Hambourg pendant qu'il était agenouillé devant eux.

Lors de ce congrès, Wimber a demandé à Dieu d'envoyer son Esprit. Après un moment de silence, quelqu'un commença à rire, puis d'autres enchaînèrent et le rire alla crescendo dans l'assemblée. Des personnes s'affaissèrent par terre, d'autres crièrent, des voisins se tombèrent dans les bras, des larmes coulèrent. Au bout d'un quart d'heure tout s'acheva et un orchestre commença à jouer la «musique d'adoration». John Wimber prit alors le micro pour dire: «C'était l'Esprit de Dieu». Qu'en est-il donc du rire dans la Bible? On y trouve le rire sceptique d'Abraham (Gen. 17:17) et de Sara (Gen. 18:12) à l'annonce de la naissance d'un fils, et le rire moqueur d'Ismaël (Gen. 2:9). Il est vrai que Dieu se rit des rois et des princes qui se soulèvent contre son oint (Ps. 2:4, voir aussi Ps. 37:13 et 59:9), mais il n'y a dans toute l'Écriture pas de crise d'hilarité collective produite par le Saint-Esprit.

Avant ce congrès, des chrétiens prétendaient avoir reçu à l'intention de J. Wimber une prophétie selon laquelle il devrait mourir en Allemagne. Aussi lui avait-on conseillé de rester dans sa ville natale, Anaheim près de Los Angeles. Il se rendit néanmoins à Hambourg, parce que de toute façon, disait-il, c'est Dieu qui décide et que toutes les visions et prophéties ne sont pas forcément vraies.J. H.

Synapse Vie de l'Église No 6,

Ed. Kerygma, Aix-en-Provence.

Retour
----------
--------------------------------------------------


L’ÉVANGILE «EMBALLÉ»! 

Au goût du jour!


De grandes églises multitudinistes se vident, des églises évangéliques de professants stagnent, tandis que des églises genre «music-hall», et celles qui présentent du sensationnel, augmentent leurs effectifs, parce qu'elles offrent des divertissements et de l'ambiance, ce qui répond apparemment aux besoins de l'homme de notre époque. Ces dérivatifs agissent comme une drogue. Une publication évangélique allemande (lDEA-Spektrum) titrait dernièrement en grandes lettres et en première page: «Volle Kirchen nur durch Attraktionen ?» («Des églises remplies, seulement par le moyen d'attractions?») avec un article intitulé: «Muss Gottesdienst Spass machen ?» («Est-ce que le culte doit être divertissant, ou amusant?») Voilà la question! En d'autres termes, est-ce que la Parole de Dieu ne suffit plus? Il est pourtant écrit qu'elle est «vivante, plus tranchante qu'une épée à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du coeur» (Héb. 4: 12). Ou alors ne serait-elle plus prêchée fidèlement, intégralement, par la puissance du Saint-Esprit? Il se pourrait aussi qu'elle ne soit plus reçue par une génération composée surtout d'irréligieux ou d'insensibles aux choses de Dieu... aimant le plaisir plus que Dieu, tout en conservant encore une apparence de piété (2 Tim. 3: 1-5). La Parole de Dieu dénonce le mal en appelant le pécheur à la repentance et au changement de vie par la foi en Jésus-Christ. Or, cela rebute l'homme naturel qui préfère entendre des choses plaisantes (2 Tim. 4: 3) par... «un chanteur agréable, possédant une belle voix, et habile dans la musique» (Ez. 33: 32).

Aussi la tactique actuelle de beaucoup de mouvements et de médias est-elle d'essayer d'attirer les personnes étrangères à la foi, et surtout les jeunes, en leur présentant l'Évangile «emballé» au goût du jour. Voir «Le Matin Dimanche» sous: «Le supermarché de la religion» «Services au goût du jour». C’est ainsi qu'on a recours au spectacle théâtral et musical («Zone vive»), à la Méga musique avec 100 % d'action et 25 000 volts présentant la vie entière comme une pièce de théâtre dont nous sommes les metteurs en scène et les acteurs. Pas de questions posées par les vieux!. . . C'est cool, c'est un peu fou et en plus c'est international» (Prospectus Street 97 d'«Opération Mobilisation»). Une folie internationale (!), n'a-t-on vraiment rien d'autre à proposer à la jeunesse d'aujourd'hui? Alors on lui offre des orchestres avec batteries, des meetings de masse, des campagnes avec production de stars et d'artistes avec pop, rock, dance, techno, ambiance survoltée, Voir «Festival Groupe de jeunes» BN 5/96 p. 170 mimes, pantomimes, déguisements, clowneries, etc. Les responsables d'un nouvel émetteur chrétien fonctionnant 24h sur 24 à Berlin «Radio Paradiso». OUC («Die Gemeinde» 6/97) veulent garder les deux pieds sur terre et désirent atteindre les personnes étrangères aux églises en leur apportant ce qu'elles aiment entendre: musique, informations consacrées à l'actualité politique, économique, social, services, divertissements... et la Parole de Dieu. Un pasteur demande plus de sentiment, d'érotisme et de mystique au culte! C'est donc le goût du public qui doit déterminer le genre de musique et de productions à présenter et le style d'émission à adopter!


Comment justifier cette évolution?

a) Des cultures différentes

On en fait une question culturelle. La culture est un fourre-tout. Vu que les cultures sont diverses et variables à travers les âges on dit qu'il faut adapter la transmission de l'Évangile au monde dans lequel nous vivons et aux âmes que nous désirons atteindre. Il est vrai que les apôtres ont su adapter leurs messages aux Juifs et aux Grecs. En prêchant le même Évangile Pierre a abordé autrement les Juifs à Jérusalem que Paul les Athéniens et l'Aréopage. Dans leur présentation du divin message Christ et les apôtres ont tenu compte de l'arrière-plan religieux, culturel et social des uns et des autres sans utiliser toutefois un quelconque art musical ou théâtral juif, romain ou grec pour amorcer leurs auditeurs.

b) Les bonnes intentions!

L'intention d'utiliser toutes sortes de techniques peut être bonne, mais est-ce qu'on n'en arrive pas ainsi à appliquer le principe attribué aux Jésuites exprimé en ces termes: «la fin justifie les moyens»? On dit que tout est en mutation dans tous les domaines et que les églises n'échappent guère à cette évolution. On pense qu'il faut abandonner les vieux clichés et les méthodes désuètes si l'on veut promouvoir la croissance des églises et gagner le monde. Mais où est-il écrit que nous devons gagner le monde en nous y conformant? Jésus a dit: «Que servirait-il à un homme de gagner le monde entier, s'il perdait son âme?» (Mat. 16: 26), Est-ce que les églises ne risquent pas aussi de perdre leur «âme» en voulant gagner le monde? Ne serait-ce pas plutôt le monde qui est en train de gagner les églises?

c) La Bible

On cherche même à justifier certaines pratiques par des textes bibliques. Pourquoi n'utiliserait-on pas la danse et des orchestres bruyants avec des instruments à percussion pour animer le culte chrétien, puisque le Psaume 150 parle bien de trompette, de luth, de harpe, de chalumeau, de tambourin, de cymbales retentissantes avec lesquels on louait l'éternel? Mais le culte juif comportait beaucoup d'autres éléments (autel, sacrifices d'animaux, encens, vêtements sacerdotaux...) dont on ne trouve plus aucune trace chez les premiers chrétiens qui «persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières» (Actes 2: 42). Par leur témoignage oral et vécu ils trouvèrent grâce auprès de tout le peuple. Tout cela serait-il devenu insuffisant aujourd'hui, ou ne le vivons-nous plus avec assez de ferveur pour que les coeurs en soient touchés? À moins que nous nous trouvions déjà dans ces derniers temps de séduction et d'apostasie où même ceux qui font profession de connaître Dieu le renient par leurs oeuvres (Tite 1: 16).

d) Le succès!

Un journal rapporte que seule une vingtaine de personnes assistaient encore il y a dix ans au culte dominical de l'église protestante Middle Collegiale de New York. Aujourd'hui l'auditoire s'élève de nouveau à plus de 200 personnes, anciens membres d'Églises catholique, épiscopale, baptiste, méthodiste..... dont un tiers sont des homosexuels! D'où est donc venu ce regain d'intérêt conduisant à une congrégation «oecuménique» aussi hétérogène? On a proposé des services de garderie d'enfants après l'école et de l'aide aux malades du sida, on a organisé des concerts de jazz sur les marches de l'église. Mais comme disait quelqu'un: «L'essentiel, c'est que l'essentiel demeure l'essentiel!» Le service d'entraide est, certes, une bonne chose, et il est possible que certaines églises ne le pratiquent pas assez. Or, l'essentiel, c'est quand même qu'on ose encore parler du péché et appeler tout homme à la repentance et à la foi en Jésus-Christ, crucifié et ressuscité pour la justification des pécheurs. Rendons service autant que nous le pouvons, mais proclamons pardessus tout le Salut en Christ, tout en dénonçant le mal sous toutes ses formes, y compris l'hypocrisie, l'avarice, le légalisme, l'adultère, le concubinage, l'homosexualité, etc., toutes choses que la Parole de Dieu condamne. Il ne semble pas que cela se fasse dans cette église dont un tiers sont des homosexuels! Il y a manifestement des églises «ouvertes» à tout vent, sans confession de foi précise, sans discipline, où tout venant est reçu sans autre, quels que soient ses vues, sa vie ou son comportement moral. Et ce relâchement ne date pas d'aujourd'hui. Il y a déjà plus de vingt ans que la «mixité» se pratiquait dans des colonies de vacances «chrétiennes» et camps de scouts, où l'on distribuait des pilules contraceptives aux filles qui partageaient les tentes avec les garçons.  «La mixité» Dr. E. Louendin (Le vrai scoutisme) «Document» No 20 - 1975. Cité dans «La crise de l'éthique» (Association Vaudoise de Parents Chrétiens), texte reproduit dans les BN 4/ 76 et 5/76 sous «La nouvelle morale». La mode a passé aux préservatifs. De plus en plus de jeunes vivant en concubinage utilisent ce procédé pour n'avoir pas à prendre d'engagement à vie et à élever des enfants. Les jeunes chrétiens sont exposés aux mêmes tentations. Il n'est pas étonnant que la dénatalité s'accentue dans nos pays occidentaux.

 

Le succès de l'«ouverture», de l'élargissement et de l'abandon d'une éthique biblique ferme est évident. Mais succès n'est pas synonyme de conversion, de régénération et de croissance spirituelle. Il ne nous appartient pas de nous prononcer sur les résultats spirituels effectifs, car Dieu ne saurait être limité dans son action par des initiatives et des infidélités humaines. Mais bien des serviteurs de Dieu souffrent de constater la superficialité des «conversions» obtenues là où les portes ont été élargies et les exigences divines méconnues afin de faire grandir numériquement une église et d'augmenter ses ressources financières... Ce n'est finalement pas le succès qui compte, mais le fruit qui demeure. Il semblerait que si l'on voulait rétablir dans les églises, les groupements, les colonies de vacances et les camps de jeunes une véritable éthique chrétienne avec l'indispensable discipline, les églises fondraient et les jeunes s'en iraient! Voilà où nous en sommes arrivés à la fin du deuxième millénaire à force de vouloir nous conformer au monde pour le gagner, plutôt que de nous laisser transformer dans notre intelligence pour que nous discernions quelle est la volonté du Seigneur, ce qui est bon, agréable et parfait à Ses yeux (Rom. 12: 2), même si cela devait être déplaisant aux yeux des hommes, voire de certains chrétiens.


Conclusion

On cherche donc manifestement à s'adapter à la nouvelle mentalité et beaucoup d'églises, sacrifient à cette mode sous prétexte de pouvoir ainsi mieux atteindre l'homme de la rue et le jeune blasé qui ne s'intéressent pas autrement aux réalités spirituelles. À l'instar des apôtres nous devons assurément tenir compte de la connaissance - ou de l'ignorance - de nos auditeurs afin de nous faire bien comprendre. Mais les apôtres n'ont jamais essayé de distraire leur public, de le piéger (1Cor. 7: 35) ou de l'amorcer par toutes sortes d'astuces ou de ruses (2 Cor. 12: 16), ce dont on avait, semble-t-il, faussement accusé l'apôtre. Pas de musique mondaine, pas de danse, pas de distractions (1 Cor. 7: 35) et de paroles flatteuses (1 Thess. 2: 5), de «discours persuasifs de la sagesse» (1 Cor. 2: 4), de féminisme (1Tim. 2:12), d'annonces de miracles et de guérisons. Ils n'ont pas introduit dans leur service des divertissements en imitation de ce qui se faisait dans le monde gréco-romain. Le goût des auditeurs païens n'a pas déterminé leur forme de prédication et de témoignage. Pourquoi devrait-il en être autrement aujourd'hui? Matière à réflexion pour ceux qui sont disposés à rechercher la pensée du Seigneur dans les Ecritures et qui osent aller à contre-courant, par une impérieuse nécessité.

J. Hoffmann


©
La Bonne Nouvelle 5/97 

Retour
----------
--------------------------------------------------

«EXPLO 97»

Le réveil vient-il changer le monde?


«Campus pour christ» En France «Campus pour Christ» est devenu AGAPE-FRANCEorganise du 28 décembre 1997 au 1er janvier 1998 à Bâle un nouveau congrès EXPLO Le précédent congrès EXPLO a eu lieu en 1991 au Palais de Beaulieu à Lausanne qui devrait rassembler 5 000 personnes de toutes dénominations avec l'animation musicale du groupe ROCK DANCE (WWMT) comme slogan de ce congrès on a choisi: «Changer le monde par l'amour de Dieu» – L'intention peut être bonne, mais est-ce que la vocation des chrétiens est vraiment de changer le monde, alors que Jésus a dit à son Père «Je ne prie pas pour je monde, mais pour ceux que tu m'as donnés....et pour ceux qui croiront en moi par leur parole..»? Notre vocation est donc plutôt de répandre fidèlement la Parole de Dieu et non d'essayer de changer le monde. Certes, cette parole répandue ne retournera pas à Dieu sans effet, sans avoir exécuté sa volonté et accompli ses desseins (Es. 55: 11). Mais Jésus a dit: «Mon royaume n'est pas de ce monde» (Jean 18: 36). Il est vrai que nous attendons, selon la promesse de Dieu, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera (2 Pierre 3: 13), mais ce sera «oeuvre du seigneur – lorsqu'il reviendra – et non la nôtre» En effet, comment pourrait-on croire que le monde sera changé avant le retour de christ, puisqu'il est écrit: «Quand le Fils de l'homme viendra trouvera-t-il la foi sur la terre?» (Luc 18: 8) cela ne devrait toutefois pas nous rendre fatalistes, car il nous faut travailler tant qu'il fait jour, en brillant comme des flambeaux dans un monde perverti et corrompu (Phil. 2: 15).
 
Pour préparer ce congrès, «Campus pour christ» a publié un livre ayant pour auteur Bill Bright, intitulé «Dans l'attente du Réveil» Traduit de l'anglais . Trie Coming Revival. Bill Bright est le fondateur et le directeur international de «Campus pour Christ».

  • Situation mondiale dramatique Dans la préface de ce livre, Hanspeter Nüesch, responsable de «Campus pour Christ Suisse» et responsable principal d'» EXPLO 97», brosse un tableau assez réaliste et impressionnant de l'état moral actuel du monde. Il signale qu'au cours des dernières années nos pays ont été submergés par une vague d'idolâtries modernes. La foi en un Dieu vivant a été remplacée par la croyance aux puissances de minéraux précieux inertes ou aux influences des astres. La Suisse est devenue le pays le plus ésotérique d'Europe, suivie de près par l'Allemagne et la France. Même des croyants chrétiens fréquentent des radiesthésistes, des guérisseurs «spirituels», se soignent aux harmonisants du Dr Bach Thérapie florale du Dr Edward Bach, homéopathe, qui a sélectionné 38 fleurs par lesquelles on peut, selon lui, retrouver l'essentiel divin que nous sommes avant tout, pratiquent le Yoga et la méditation Mantras Mantra = forme rituelle dans l'hindouisme et le bouddhisme dont la récitation aurait le pouvoir de mettre en jeu l'influence du dieu qui lui correspond. Bill Bright écrit que le peuple de Dieu des États-Unis a cessé de se fonder sur des principes bibliques et que l'Église dort, la notion d'Église est ici assez vague et semble s'appliquer aux Églises multitudinistes comportant une large majorité de personnes non converties. Mais les églises de professants sont aussi atteintes par certains de ces maux, même si c'est dans une moindre mesure. Imprégnée des convoitises matérialistes du monde, elle est devenue en grande partie impotente. Une fois tombée dans les griffes du confort, l'église n'est plus bonne à rien.
     
    Il n'existe plus de critère qui permettrait d'évaluer où nous en sommes. Notre auteur constate que les églises sont souvent des champs de bataille pour chrétiens charnels. Il ajoute que la mauvaise réputation de certains pasteurs qui ont eu des comportements blâmables dans le domaine sexuel et financier, donne à beaucoup de personnes l'impression que les chrétiens ne sont guère différents des non-chrétiens.
    Tout cela est dramatique et constitue un anti-témoignage. Selon de récents sondages les vrais chrétiens, qui formaient jadis aux États-Unis la grande majorité, ne représenteraient plus que 2 % de la population.

  • Un réveil en vue? Pour Bill Bright il faudrait une nouvelle Pentecôte. Et voici que le Saint-Esprit lui aurait dit: «L'Amérique, et de vastes parties du monde, vivront un grand renouveau spirituel avant la fin de l'an 2000! Et ce renouveau donnera lieu à la plus grande moisson spirituelle de l'histoire de l'Église». Mais peu après, le Saint-Esprit se serait encore adressé à lui sur un autre ton (!), et il lui semblait(!) maintenant que Dieu voulait lui dire que Ses promesses étaient liées à une importante condition: «Je sentais que le Saint-Esprit me disait que des millions de chrétiens devraient chercher Dieu de tout leur coeur, par la prière et le jeûne, avant qu'il ne se mette à agir pour sauver notre pays». Il a eu l'impression(!) que Dieu lui disait: «Mon peuple a oublié l'un des exercices les plus importants de la vie chrétienne, la clé du réveil». Et Bill Bright ajoute: «J'étais conscient qu'il parlait du jeûne et de la prière.» Tout au long de son livre il insiste sur la pratique du jeûne, qui n'est pourtant jamais ordonné formellement dans le Nouveau Testament, même s'il y est parfois pratiqué dans des circonstances spéciales. Si le jeûne était aussi fondamental et indispensable que Bill Bright le laisse entendre, Christ et les apôtres l'auraient certainement mis en bonne place dans leurs recommandations ou ordonnances. Mais un jeûne bien compris n'est pas pour autant à exclure lorsqu'il répond à un réel besoin.
    .
  • Un problème! Mais comment B. Bright allait-il pouvoir convaincre des millions de chrétiens de jeûner et de prier pendant 40 jours! Il déclare à ce propos: «Le Saint-Esprit m'indiqua clairement que cela était de son ressort et non du mien». Bill Bright, devait simplement aimer le Saint-Esprit de tout son coeur, de toute son âme et de toute sa pensée. Remarquons ici que la Bible enseigne plutôt qu'il nous faut ainsi aimer Dieu (Deut. 6: 5 ; Mat. 22: 37). Mais Bill Bright dit par ailleurs: «Certains chrétiens affirment que Dieu ne nous parle qu'au travers de la parole écrite de la Bible... Il le fait aussi par le Saint-Esprit qui vit en nous». Il ne faudrait toutefois jamais admettre comme venant du Saint-Esprit des déclarations qui ne s'accordent pas avec l'Écriture, car on ne saurait mettre le Saint-Esprit en contradiction avec la Parole écrite, inspirée par Lui-même.
    .
  • Quand il y a confusion! Ce qui est troublant dans la «prophétie» de B. Bright, c'est que le grand réveil annoncé ne dépendait d'abord d'aucune condition, puis le Saint-Esprit lui semblait avoir fait comprendre qu'il faudrait que des millions de personnes prient et jeûnent pour que le réveil puisse avoir lieu. Si donc l'événement ne devait pas se produire, B. Bright pourrait dire qu'il ne s'était pas trompé, mais que des millions de chrétiens n'ont pas fait leur devoir. Cette explication ne serait toutefois pas honnête, puisqu'il prétend que le Saint-Esprit lui avait fait savoir par ailleurs que Dieu lui-même susciterait les millions de jeûneurs nécessaires. On constate donc ici une certaine confusion de nature à désorienter quiconque voudrait prendre au sérieux de telles prédictions. Cela apparaît tout au long dans la façon équivoque dont B. Bright présente ses «révélations»: il lui «semblait que Dieu voulait lui dire», ou «il sentait que le Saint-Esprit lui fit savoir», ou «le Saint-Esprit lui fit comprendre», ou encore il lui «semblait avoir compris», formulations vagues et imprécises, qui rendaient ses prédictions pour le moins hasardeuses. Ce n'est en tout cas pas de façon aussi ambiguë que les prophètes authentiques transmettaient les divins messages!
     

  • Évangéliques et catholiques ensemble? Pour mieux comprendre l'orientation oecuménisante de Bill Bright rappelons brièvement qu'il est aussi un des signataires du document «Évangéliques et catholiques ensemble. La mission chrétienne du 3e millénaire» voir la B.N. 1/95 pp. 10-13. Autres signataires du document: Charles Colson, président de «Prison Fellowship Ministries», Pat Robertson, Os Guiness..., malgré une atténuation ultérieure, nettement insuffisante. Voir aussi dans la même B.N. 1/95: . L'appel de Savigny» pp. 8-9: II collabore depuis de nombreuses années avec des catholiques romains. Or, dans ce document les évangéliques s'excusent d'avoir jadis évangélisé des catholiques et l'on y fait appel à une reconnaissance mutuelle et à la renonciation à tout prosélytisme, c'est-à-dire à toute évangélisation de personnes non sauvées, mais rattachées traditionnellement ou officiellement au catholicisme romain. Voilà où conduit cette nouvelle forme d'oecuménisme «évangélique-catholique» approuvée par Bill Bright.
     

  • Le «prix Templeton» Signalons aussi que Bill Bright a été «honoré» du «prix Templeton» tout comme Billy Graham, Roger Schutz (Taizé), Mère Teresa. . . ainsi que des dignitaires bouddhistes, hindouistes, musulmans... Or, John Mark Templeton, fondateur de ce prix, disait: «Pour arriver à une vie sublime, il faut puiser les principes de base à toutes les religions, juive, musulmane, hindoue, bouddhiste, etc., ainsi que chrétienne». Selon Templeton «l'Ouest a désespérément besoin de génies qui puissent inventer de nouvelles formes religieuses... La prochaine étape de l'homme vers le divin sur l'échelle de l'évolution devra se faire avec des génies de la spiritualité qui fraieront le chemin pour le restant de l'humanité. Dans le but d'encourager ce progrès, nous avons institué le «Prix de la Fondation Templeton» pour l'Avancement de la Religion.»  Voir dans «L'amour de la Vérité» sous «Du progrès dans la Religion? Le prix Templeton» (juillet 1996), publication de L'Alliance Baptiste Fondamentaliste», 23, rue Beaunier, F-75014 PARISCe n'est certainement pas le progrès de ce syncrétisme religieux universel que les chrétiens évangéliques devraient encourager, aussi aurait-il été bien préférable que Bill Bright et Billy Graham renoncent à ce prix pour marquer leur désaccord – si toutefois il y a désaccord – avec le but poursuivi par la Fondation Templeton.
    .
  • Conclusion: 
  • Comment des responsables qui se disent évangéliques ont-ils pu signer un document aussi compromettant que «Évangéliques et catholiques ensemble» et accepter le «Prix Templeton» dont l'auteur est manifestement ouvert au plus large syncrétisme religieux? Comment faire confiance à des hommes qui s'abandonnent à leurs visions (Col. 2: 18), ou qui prophétisent de façon incohérente et incompatible avec la foi (Rom. 12 :6), créant ainsi un déplorable climat de confusion? Bill Bright dit et écrit par ailleurs des choses justes, et si malgré tout ce que nous venons de relever, des âmes devaient être touchées à salut par la Parole de Dieu lors de ce congrès, nous ne pourrions que nous en réjouir, comme Paul s'était réjoui de ce que Christ était annoncé par ceux même qui travaillaient contre lui. (Phil. 1: 18) Mais nous ne pouvons que regretter la confusion créée par la collaboration oecuménisante et l'influence souvent prédominante des éléments charismatiques dans ce genre de manifestations, c'est pourquoi nous pensons que des évangéliques conscients de ces dangers feraient bien de s'abstenir.
     
    J. Hoffmann

  • Information complémentaire concernant EXPLO 97Il avait été prévu que l'évêque catholique Kurt Koch participe à Explo 97. C'est en tout cas ce que H.-P. Nuesch avait annoncé aux représentants des trois fédérations d'églises: « Bund Freier Evangelischer Gemeinden in der Schweiz» (Union d'Eglises Evangéliques Libres en Suisse), «Pilgermission St. Chrischona» et «Vereinigung Freier Missionsgemeinden » IVFMG = UAM: «Union des Assemblées Missionnaires»). Du côté de l'épiscopat il fut toutefois déclaré que l'on ne disposait pas d'une demande de participation de l'évêque en question. Entre-temps l'on a appris que la VFMG (UAM) s'était retirée et ne participerait donc pas à EXPLO 97.

    Sous la présidence de Hanspeter Nuesch les personnalités suivantes participeront au débat public du congrès: Karl Albietz, directeur de la Pilgermission St. Chrischona, le prêtre Tom Forrest, chargé par le pape du projet «Evangélisation 2000», le pasteur protestant Geri Keller, directeur du renouveau «Fondation Schleife» au sein de l'Église officielle, le Dr Félix Ruther, directeur des «Groupes Bibliques Unis à l'Université, à l'Ecole et dans la Profession», Max Schläpfer, le responsable de la Mission Suisse Pentecôtiste (Pfingstmission) et le prédicateur Kurt Spiess des Églises Évangéliques Libres. Bill Bright (fondateur et directeur international de «Campus pour Christ» «Agape») et Loren Cunningham (fondateur et directeur international de «Jeunesse en Mission») seront aussi orateurs à I'EXPLO. Large éventail qui va des pentecôtistes aux catholiques.
     
    Rappelons ici ce que disait Tom Forrest mentionné plus haut en s'adressant aux catholiques d'un workshop:
    «C'est notre devoir de faire les meilleurs chrétiens possible en les introduisant dans l'Église catholique... Nous devons les faire entrer dans l'Église par l'évangélisation. Il ne suffit pas que tu invites quelqu'un à devenir un chrétien, il faut que tu l'invites à devenir catholique. Pourquoi cela est-il si important ?... Il y a sept sacrements et l'Église catholique les possède tous les sept... Nous avons le Corps de Christ, nous buvons le sang de Christ. Jésus est offert vivant sur nos autels... En tant que catholiques nous avons Marie, la reine du Paradis... Comme catholiques – et cela m'est particulièrement important – nous avons le purgatoire. Dieu merci! Je suis de ceux qui sans le purgatoire ne verraient jamais le glorieux bonheur. C'est le seul chemin praticable... C'est notre devoir d'utiliser cette dernière décennie pour conduire par l'évangélisation autant d'âmes que possible dans l'Église catholique... et dans le troisième millénaire d'histoire catholique». Les mots soulignés le sont par nous N.d.l.R.)
     
    On ne saurait être plus clair! Comment est-il possible que des églises et des pasteurs qui se disent évangéliques puissent s'associer avec quelqu'un qui professe des doctrines et des vues aussi contraires aux Écritures et qui par surcroît dévoile sans aucune ambiguïté ce que du côté catholique on entend par «Evangélisation 2 000»: conduire les âmes au ciel par le moyen des sacrements et Marie, la «reine du Paradis», en passant par Rome et le purgatoire? !

  • J. H.
    © La Bonne Nouvelle 6/97

  • Retour
    ----------
    --------------------------------------------------


    EXPLO 2000

    Après EXPLO 97, voici EXPLO 2000 qui aura lieu du 28 décembre 1999 au 1er janvier 2 000 à Lausanne avec des exposés, des reportages, des témoignages, des séminaires, une exposition missionnaire...

    EXPLO 2 000 est organisée par Campus pour Christ (directeur: Hanspeter Nüesch) en association avec AD 2000, Hope Europe, l'Alliance Évangélique Européenne, le mouvement de Lausanne pour l'Évangélisation Mondiale, Opération Mobilisation, Jeunesse en Mission, Jeunesse pour Christ...

    et la participation de différents responsables tels que George Verwer, Bernard Bolay, Norbert Valley, Jean-Pierre Besse, Roland Ostertag, l'abbé Joseph Roduit du Renouveau charismatique Catholique de Saint-Maurice...

    En Suisse romande EXPLO 2000 est soutenue par des pasteurs

    – de l'Église réformée (Pierre Amey, Philippe Decorvet),

    – de l'Église du Réveil (Michel von Allmen, J.-F. Bussy),

    – de l'Église Apostolique Évangélique (J.-CI. Chabloz, Chr. Bussy),

    – des Assemblées Évangéliques (Eric Gay, Guy Gentizon),

    – de l'Alliance Évangélique (Ernest Geiser),

    – de Jeunesse en Mission (Sylvain Freymond, Heinz Suter),

    – de l'Institut Biblique Emmaüs (Marc Lüthi),

    – de l'Institut pentecôtiste IBETO (Jean Blanc), de la Fraternité Chrétienne (Gilles Gaillard),

    – de la Ligue pour la Lecture de la Bible (Paul Schoop),

    – de l'Armée du Salut (François Thöni),

    – de la publication «L'Avènement» (Christian Willi)...

    C'est pour bien situer le caractère du Congrès que nous donnons ici ces précisions, relevées dans la brochure de présentation d' EXPLO 2000. Il ne s'agit pas de juger qui que ce soit, mais de constater simplement la forte prédominance charismatique et la confusion créée par ce genre de manifestation interconfessionnelle. On comprend dès lors que des évangéliques, non favorables à ces courants, aient préféré s'abstenir, tout en respectant le choix qu'ont fait d'autres. Si par ces rencontres des âmes étaient sauvées, ou affermies dans la foi, on s'en réjouirait malgré tout, surtout si elles devaient réaliser par la suite ce qu'il y a d'équivoque dans de tels rassemblements. Mais beaucoup sont attirés et gagnés par l'ambiance, le nombre et l'exaltation qui semblent répondre à leurs aspirations et ils ne comprennent pas que l'on puisse hésiter à s'associer pour des raisons d'un tout autre ordre.

    J. H.

    © La Bonne Nouvelle No 6 / 1999


    Retour
    ----------
    --------------------------------------------------


    FESTIVAL «GROUPE DE JEUNES»!

    Les festivals sont à la mode et plus ils sont «hystériques», plus ils ont du succès. Depuis quelque temps déjà certains milieux chrétiens s'y mettent aussi, sans doute dans la louable intention de gagner des jeunes. Mais peut-on guérir des drogués par le moyen de la drogue? Est-ce que ce que l'on offre à ces jeunes n'est pas véritablement une drogue? Voici que la «Ligue pour la lecture de la Bible», avec «Jeunesse en Mission» et autres groupes de jeunes de Suisse romande invitent à un «week-end branché» au camp de Vennes. Le prospectus présente en couverture un horrible pantin en transe (un diable?) enfonçant deux doigts dans une prise électrique, avec cette légende: «j'ai mis les doigts dans la prise!» Au programme: «Après-midi électrique. . . Nuit multipistes pour zapper.

    Dernier venu sur la scène rock-chrétienne. Soirée-énergie. Café-concert des artistes... ambiance survoltée. La nuit vidéo... clips et films pour ceux qui n'ont pas froid aux yeux. Disco-témoignages... avec Rock – Dance – Techno and Co. Chiche que t'oses pas... Une série de défis, assez fous, mouillants, trouillants, fortiches et vertigineux. . . l'infirmerie sera à votre disposition. . . Soins aux névrosés. . . Transfo-Power.. . ou comment vivre sous l'onction... Créativités: graffitis, mimes, musiques...». Mettre les doigts dans cette prise, c'est recevoir une décharge ou se faire électrocuter par un courant qui ne vient pas d'en haut, mais d'en bas. Jeunes, ne vous laissez pas «brancher» sur cette ligne, elle est dangereuse pour votre âme!

    J.H


    © La Bonne Nouvelle No 5 / 1996

    Retour
    ----------
    --------------------------------------------------


    «FÊTONS L'ÉVANGILE»

    Aux arènes de Nîmes 8 et 9 juin 96


    Pour célébrer le 150e anniversaire de l’«Alliance Evangélique» les arènes de Nîmes ont accueilli 8 à 10 000 personnes. Dans le comité de parrainage figuraient les présidents de:

    la «Fédération Protestante de France»,

    de l'«Église luthérienne d'Alsace et de Lorraine»,

    de l'«Église réformée d'Alsace et de Lorraine»,

    de l'«Union des Églises réformées évangéliques indépendantes»,

    de l'«Union des Églises évangéliques libres»,

    de la «Fédération des Églises évangéliques baptistes»,

    de l'«Alliance baptiste des Églises de l'Est et du Nord de Paris»,

    des «Assemblées de Dieu » (Pentecôtistes),

    de l'«Association d'Églises de professants»,

    de l'«Armée du salut»,

    de l'«Église apostolique»,

    de «Radio Évangile»,

    ainsi que des responsables des «communautés et assemblées évangéliques de Frères» («Frères larges») . . .

    Les fidèles des Églises multitudinistes, pédobaptistes, pluralistes, oecuméniques se sont donc trouvés côte à côte avec ceux des Églises évangéliques de professants et, par surcroît, ils ont participé en commun à un service de sainte cène. Le mot d'ordre a été: «Un nouveau souffle vers l'espérance»_ 40 comédiens, 100 choristes, 300 artistes, 11 orateurs et 20 techniciens ont assuré le bon déroulement de la «Fête». Plus de comédiens que d'orateurs! Parmi les orateurs on comptait:

    Stéphane Lauzet,

    Louis Schweitzer,

    Jacques Buchhold,

    Alain Stamp,

    Denise Brigou,

    Jean Bauberot.

    Comme lors de la «Fête de l'Évangile» en 1980, Presque tous les groupements d'églises protestantes et évangéliques de Nîmes et de France y ont été représentés.

    L'animation fut assurée dès le samedi par un spectacle précédé d'un «voyage musical» dans le temps avec Don Grigg et Jean-Claude Thienpont. L'Association «sport et Foi» encadra une course-relais sur les boulevards de Nîmes. Le «Village de l'espérance» présenta sur le parvis des arènes 90 exposants sous tentes. Toutes ces «fêtes» favorisent ce que certains appellent l'«oecuménisme interprotestant» (entre protestants «officiels» et évangéliques de toutes tendances), qui pourrait bien n'être qu'une étape vers la grande confusion oecuménique dans laquelle les partenaires Protestants de «Fêtons l'Évangile» sont d'ailleurs déjà bien engagés, et qui commence même à s'ouvrir aux religions non chrétiennes.

    Il nous semble que bien des évangéliques, touchés par l'ambiance et le succès de ces festivités, ne soient pas conscients du danger que présente ce courant, et c'est pourquoi ils s'y laissent entraîner sans réagir.

    J. H.

    © La Bonne Nouvelle 5/96

    Retour
    ----------
    --------------------------------------------------


    J'AI VÉCU LE «RÉVEIL» DE PENSACOLA,  ET JE SUIS RENTRÉ CHEZ MOI EN PLEURANT ET EN PRIANT.


    Article de Shawn Paul Sauve

    Copyright 1997 Shawn Paul Sauve http://www.jude 3©geocities.com

    Cet article ne peut être modifié ni cité partiellement. Il peut être reproduit à condition qu'il ne subisse aucune modification et qu'il ne soit ni revendu ni utilisé pour la vente de tout autre produit ou document.

    En tant que chrétien charismatique, j'ai accordé un certain intérêt aux doctrines et pratiques soutenues par l'Assemblée de Dieu de Brownsville à Pensacola. Cela m'a conduit à entretenir un dialogue régulier avec les responsables de cette assemblée. J'avais aussi écouté beaucoup de prédications que je chargeais depuis le réseau Internet, et lu beaucoup de déclarations faites par les responsables de l'assemblée de Pensacola. Ils m'avaient souvent dit «Shawn, si tu venais voir toi-même ce «réveil,» tous tes doutes s'envoleraient!» Ou encore «Shawn, toutes les prédications ne parlent que de sanctification, et des âmes sont sauvées. Les manifestations sont secondaires!»

    Ne pouvant pas me permettre de descendre jusqu'à Pensacola, je fis ce que je pouvais faire de mieux. John Kilpatrick (NdT : Pasteur de l'assemblée de Pensacola) et le «réveil» visitèrent une église proche de chez moi. Je me rendis à la réunion, pour «toucher du doigt» ce puissant mouvement de Dieu. Je dois dire que cette réunion mit réellement les choses en place. Honnêtement, je fus bouleversé. Tout le reste de mon article est consacré à la description de cette réunion, dont l'enregistrement audio est d'ailleurs disponible.

    J'arrivai environ une demi-heure avant le début de la réunion. Je m'assis au second rang devant l'estrade. Je commençai à lire ma Bible et à prier en silence. J'entendis certaines conversations autour de moi. Les gens parlaient de la prophétie de Kilpatrick concernant le CRI (NdT : Christian Research Institute, l'Institut de Recherche Chrétien, présidé par Hank Hanegraaff, qui avait critiqué le réveil de Pensacola). Ils disaient que ce Hanegraaff était réellement barbare et odieux. Les gens se demandaient aussi avec intérêt quelles seraient les manifestations que l'on verrait ce soir.

    La réunion commença par un moment de louange et d'adoration. C'étaient les cantiques pentecôtistes habituels. Je pus lever les bras et louer Dieu librement. Jusque-là, tout était normal. À la fin de la louange et de l'adoration, le responsable de la louange nous dit à quel point il attendait les manifestations. Puis le pasteur de l'église introduisit John Kilpatrick. Lui aussi mit l'accent sur son impatience de voir les manifestations.

    Nous n'avons pas eu besoin d'ouvrir nos Bibles. En effet, la prédication, pour sa plus grande partie, n'a consisté qu'en un récit plutôt ésotérique de toutes sortes d'expériences en général invérifiables. Par exemple, John Kilpatrick raconta qu'il était encore écolier quand Dieu lui a parlé d'une manière audible. Il dit: «Quand la cloche sonna pour changer de classe, je me levai pour m'y rendre, mais je ne sentais plus du tout mes jambes... Je marchais, mais sans sentir mes jambes ou mes pieds bouger... Pourtant, je me déplaçais, mais il me semblait que je glissais dans le couloir...»

    John Kilpatrick raconta aussi une histoire intéressante concernant l'église qu'il fréquentait alors qu'il était enfant. Cette église venait de vivre un réveil de six ou huit semaines, quand le pasteur l'arrêta brusquement. Selon Kilpatrick, «quand le pasteur fit cela, il provoqua la colère et d'indignation d'un groupe de chrétiens, qui n'avaient pas aimé ce qu'il avait fait.» Pendant cette période, Kilpatrick participait à une réunion de prière lorsque, vers minuit, deux anges visitèrent ceux qui priaient. En écoutant parler John Kilpatrick, on aurait cru entendre une histoire de fantômes! Il ajouta qu'à la suite de cette «visite,» tous les membres du groupe de prière tombèrent à terre inconscients et y restèrent jusqu'au lendemain matin.

    Selon John Kilpatrick, ceux qui voulaient que le réveil continue dans son église disparurent complètement de la circulation... «On n'en a plus jamais entendu parler. Ils ne sont plus jamais retournés à l'église. Ils sont partis comme s'ils avaient été enlevés. Je crois qu'il y avait un rapport avec la visitation de ces anges.»

    Je trouve cette histoire intéressante pour un certain nombre de raisons. Tout d'abord, il faut savoir que ceux qui posent aux responsables de Pensacola certaines questions épineuses, concernant des pratiques ou des doctrines douteuses, sont aussitôt accusés de vouloir «critiquer le réveil.» L'un des responsables de l'assemblée a même dit que ces gens qui «critiquent» peuvent mettre en danger leur salut en critiquant Pensacola (Voir l'article de Michael Brown intitulé «Quand on se moque de ce qui est sacré» sur le site http://www.eatel.net/~wsoniers/scorning.html ). Dans l'histoire racontée par John Kilpatrick, il semblait prendre parti pour le pasteur qui s'était opposé au réveil, et il montrait que c'étaient ceux qui voulaient continuer le réveil qui étaient «partis, comme s'ils avaient été enlevés.» Ma seconde observation était que cette histoire racontée par un responsable de Pensacola semblait avoir pour but d'intimider l'auditoire. Après tout, qui aurait osé mettre en cause John Kilpatrick, ou utiliser les Écritures pour le contester, s'il y avait pour eux un risque de perdre leur salut, ou si des anges venaient les enlever?


    Toutes ces anecdotes continuèrent, jusqu'au moment où John Kilpatrick raconta qu'un jour sa femme et lui se trouvaient dans leur voiture, en train de rouler, quand ils ont reçu «un baiser du Ciel. Comme si Dieu nous avait saisi par la peau du cou et nous avait fait une bonne grosse bise sur notre âme (en disant cela, il fit le bruit d'un baiser). Vous savez, c'est comme s'Il nous avait embrassés!»

    En ce qui concerne le réveil de Pensacola, John Kilpatrick dit ceci

    «À la suite de ce mouvement de Dieu, nous avons perdu tous nos meilleurs amis. Nous les avons tous perdus. En fait, l'une de mes meilleures amies nous dit dans mon bureau, alors que je tentais de la calmer avec son mari: «Pasteur, pourquoi accepter cette pagaille du Saint-Esprit dans notre église?» Elle appelait ce qui se passait la «pagaille du Saint-Esprit!» Mes amis, je vous dis la vérité. N'est-ce pas la vérité, Brenda? (Note de l'auteur: Brenda ne répondit pas à cette question). Cette femme commença à manifester des démons. C'étaient nos amis! Et j'ai dû par trois fois incliner la tête et prier: «Seigneur Jésus, je T'en prie, touche cette femme, touche cette femme, Seigneur!» Elle était animée d'une violente colère, c'était le diable qui se manifestait en elle. Elle ne voulait pas de cette action de Dieu. Elle appelait cela une «pagaille du Saint-Esprit» et tout ça...»

    En entendant cela, il me vint aussitôt quelques questions à l'esprit. Si John Kilpatrick avait dans son église des gens qu'il connaissait si bien, et qui n'étaient même pas sauvés, pourquoi n'est-il pas venu à leur aide en leur annonçant le message de l'Évangile? Voilà des gens qui faisaient partie de ses meilleurs amis, et il ne savait même pas qu'ils étaient possédés de démons! S'ils avaient en réalité des démons, pourquoi n'a-t-il pas prié pour eux? Pourquoi n'a-t-il pas chassé les démons qui étaient en eux? Si vous êtes un pasteur et si vous recherchez ardemment le réveil, pourquoi ne vous occupez-vous pas d'abord de vos amis qui sont dans votre église et qui ne sont pas sauvés? John Kilpatrick prétend que ce réveil a été un acte souverain de Dieu qui a pris son église par surprise. Pourquoi donc ont-ils perdu tous leurs meilleurs amis, à propos de ce mouvement de Dieu, avant même qu'il commence?

    En écoutant John Kilpatrick raconter le début du réveil de Pensacola, il est clair que ce réveil n'a pas commencé par une prédication de la Parole de Dieu qui a conduit les gens à la repentance. Cela a commencé quand Steve Hill s'est mis à bondir sur l'estrade comme une gazelle, en répétant sans cesse: «Dans une minute, je vais prier pour vous ... !» Selon Kilpatrick, les gens ont commencé alors à tomber à terre «comme s'ils étaient mitraillés sur un champ de bataille... Ils tombaient, juste comme ça...»

    John Kilpatrick raconta aussi qu'un jour, à Pensacola, il «vomit» une «parole de connaissance.» Quand il «cracha» cette parole, une épée d'argent apparut, sortant de sa bouche. Elle traversa la salle et frappa une femme à la poitrine, en faisant un bruit audible. Elle tomba à la renverse. John Kilpatrick crut que Dieu l'avait tuée, parce qu'elle «hurlait des paroles de meurtre.» D'après Kilpatrick, cette épée d'argent était la Parole du Seigneur. Cette parole la guérit d'une maladie dont elle souffrait.

    Tout au long de la soirée, à mesure que John Kilpatrick répétait sans cesse qu'il allait prier pour les gens, on sentait l'impatience et l'anticipation grandir dans l'auditoire. Quand il eut répété pour la sixième fois qu'il allait prier pour les gens, vous pouviez littéralement sentir et entendre le sentiment d'anticipation et d'excitation culminer dans la foule. Il se mit à l'exhorter: «Ne manquez pas ce que Dieu est en train de faire en ces jours! ... Mes amis, Dieu est Dieu! Dieu peut faire ce qu'Il veut (C'est un truisme qu'aucun Chrétien ne peut nier!)... Si je dois errer, je préfère errer en compagnie du Saint-Esprit qu'en m'opposant au Saint-Esprit... !» Un peu plus tôt, au cours de cette même soirée, il avait dit à l'assemblée:

    «Si vous ne le sentez pas, faites semblant!»

    Quand John Kilpatrick eut terminé sa série d'anecdotes sur les manifestations, les choses empirèrent rapidement. Je sentis s'allumer en moi un «feu rouge» quand il commença à parler en langues pendant une longue période, sans qu'il y ait d'interprétation. Je me demande si l'on pouvait réellement dire qu'il s'agissait d'un «parler en langues,», car cela ressemblait plutôt à un chant des Indiens d'Amérique: «Hou... Hiii... Haaa... Hou... Hiii... » De temps en temps, on entendait un «Whouchhh...» ou un «Chuuu...» C'étaient, soi-disant, les sons du Saint-Esprit au micro... Ces chants monotones durèrent plus de vingt minutes. Pendant ce moment, Brenda Kilpatrick fut la première à produire des manifestations dans l'église. Pendant ces «chants d'Indiens,» elle agitait ses bras d'une manière rythmique, en les levant au-dessus de sa tête et en les abaissant régulièrement, sans jamais s'arrêter.

    John Kilpatrick commença par prier pour sa femme Brenda. Elle se tenait dans une position accroupie devant lui. Il lui posa une main sur la tête et une sur le dos. Ses jambes étaient arquées, et il semblait appuyer sur elle de toutes ses forces. À certains moments, il lui frappait le dos à différents endroits. Il faisait aussi glisser sa main devant son front, comme s'il voulait essuyer quelque chose de ses cheveux. Il fit le même geste le long de ses bras.

    Il fit le même type de prière pour d'autres personnes, juste en face de moi. Il frappait leur dos, faisait glisser sa main en divers endroits de leur corps, et appuyait sur leur tête. Il fit cela sans cesse. À un moment donné, John Kilpatrick frotta ses mains à un endroit de la poitrine d'un homme. Pendant tout le temps où il pria pour les gens de cette manière, il continuait à faire ce même «chant d'Indiens.» Il soufflait aussi sur les gens, et poussait les mêmes «Whouchhh» et «Chuuu» qu'un peu plus tôt dans la soirée.

    Les gens tremblaient et étaient secoués de mouvements spasmodiques incontrôlables. Le bruit que faisait la foule était ponctué de rires sardoniques. Quand on me parle de «rires sardoniques,» je sais à présent ce que cela signifie. J'entendais aussi des hurlements et des gémissements terrifiants. Je me dis que le lieu où je me trouvais ne pouvait plus être qualifié «d'église.» Pendant tout ce moment de prière, les haut-parleurs diffusaient la musique de louange Pensacola. Nous chantons pourtant les mêmes choeurs dans notre église. Mais dans un tel environnement, je ne me sentais plus libre d'adorer Dieu, comme je l'avais fait au début de la soirée. Je sentais le besoin d'être extrêmement attentif sur le plan spirituel.

    Je vis avec tristesse un homme et une femme s'avancer vers l'estrade en portant un tout jeune bébé, qui ne devait avoir guère plus d'un mois. Je les observais, et je priais pour leur sécurité, parce qu'ils auraient facilement pu être cognés par ceux qui tremblaient et gesticulaient autour d'eux. Quand John Kilpatrick pria pour eux, ils confièrent leur bébé à des personnes qu'ils ne connaissaient pas, et ils tombèrent à terre en étant secoués de tremblements. Je surveillais le bébé, que les gens se passaient de mains en mains. Je me dis: «Comment des parents peuvent-ils aussi facilement négliger la responsabilité que Dieu leur confie, c'est-à-dire protéger leurs enfants et veiller sur eux?» J'étais un jeune papa, et une telle attitude me dépassait. J'étais prêt à protéger mon fils au point de donner ma vie pour lui. Même quand ces parents se relevèrent, ils tremblaient tellement qu'il était évident qu'ils n'étaient pas en mesure de porter leur bébé. On leur rendit le bébé, mais ils durent à nouveau le confier à quelqu'un d'autre, car ils étaient littéralement incapables de le porter.

    J'aurais pu en dire plus, mais cela devient trop long. C'est tragique à dire, mais il me paraît évident que l'Église est en train de changer sa manière de penser. On rejette l'exposé systématique de la parole de Dieu pour passer à des expériences ésotériques. L'Évangile est réduit à une expérience ésotérique d'illumination. En observant tout cela sur mon siège, je fus saisi d'un tel sentiment d'horreur qu'il m'est impossible de le décrire d'une manière adéquate.

    Quand je me suis rendu à cette réunion, j'espérais que ceux qui parlaient contre Pensacola avaient peut-être une chance de se tromper. Je pensais qu'ils exagéraient un peu le danger. Je dus écarter ces pensées en observant, à quelques mètres de moi, comment John Kilpatrick provoquait et encourageait toutes ces manifestations bizarres. Ils m'avaient dit: «Shawn, viens, observe toi-même, et tu verras!» Je peux dire que j'ai vu! «Shawn, ne t'occupe pas des expériences, elles sont secondaires. On prêche l'Évangile et la sanctification, et des âmes sont sauvées!»

    Dans toute la prédication de John Kilpatrick, il n'a fait référence à aucun verset de la Bible. Il n'a pas prêché l'Évangile. Les manifestations étranges étaient au centre de toute la réunion. La description faite par John Kilpatrick de ce qui s'est passé au début du réveil de Pensacola ressemblait beaucoup à ce qui s'est passé au cours de cette réunion. L'Évangile n'a pas été prêché. Kilpatrick a reconnu qu'aucun message n'avait été donné. Les fruits évidents de ce réveil n'ont pas été des âmes sauvées, mais des gens qui tombaient à terre en perdant le contrôle d'eux-mêmes.

    Plus j'enquête sur Pensacola, plus je pose des questions épineuses aux responsables de cette église, et plus je suis conduit à prier avec larmes: «Seigneur, aie pitié de notre Église Seigneur, je T'en prie, change tout cela, et commence par moi!»

    «Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera» (1 Pierre 5:8).


    Sauf indication contraire, toutes les citations faites dans cet article concernent la visite faite le 7 juin 1997 par John Kilpatrick à l'Église Nationale de Dieu de Washington, D.C.

    Retour
    ----------
    --------------------------------------------------


    EXTENSION DU «JOUR DE CHRIST»!

    Des milliers de personnes, voire quelques dizaines de milliers de toute la Suisse, sont attendues le 16 juin prochain au stade olympique de Lausanne pour la 5e célébration de ce «Jour du Christ» le premier ayant eu lieu en 1980 à Berne. La «Fédération Romande des Églises et Oeuvres Evangéliques» (FREOE) s'est associée à la «Fédération des Églises Protestantes de la Suisse» (FEPS), à l'«Alliance Evangélique Suisse» (AES), à la «Leiterkonferenz der Freikirchen und Gemeinschaffen» (LKF) et au «Verband Evangelischer Freikirchen und Gemeinschaffen in der Schweiz» (VFG) pour organiser cette grande manifestation. Dans la «Lettre d'INFO No 1» le président du comité d'organisation, Eric Gay (des Assemblées de Frères larges), disait: L'après-midi sera une véritable mobilisation afin que les chrétiens suisses soient véritablement TOUS DANS LA COURSE.

    Pour Ernest Geiser (mennonite), président de l'«Alliance Evangélique Suisse», il s'agirait de poser un nouveau signe entre les chrétiens de ce pays pour attester ensemble une écoute du même Évangile... Heinrich Rusterholz, président de la FEPS, a déclaré que des hommes et des femmes venus d'Églises et de communautés chrétiennes d'orientations théologiques (Ce dernier mot est ajouté dans le Rundbrief No1 en allemand) et de sensibilités diverses veulent ensemble répondre à l'appel de Jésus. Jean-Claude Chabloz (Église apostolique), président de la FREOE, trouve que l'engagement dans le Comité National du «Jour du Christ 96» correspond parfaitement aux objectifs de la FREOE. Paul Hofstetter, président du VEG, déclare que par-dessus toutes les frontières dénominationnelles, confessions et convictions de foi divergentes, Jésus-Christ est et demeure notre commun centre (dans le Rundbrief suisse-allemand No 1).

    C'est donc pour la première fois que la FEPS et la FREOE s'unissent officiellement pour lancer ce «Jour du Christ», malgré les divergences fondamentales qui subsistent entre les églises multitudinistes-pluralistes-oecuméniques et les Églises évangéliques de professants. Toutes ces Églises ne prêchent manifestement pas le même Évangile, et c'est justement à cause de cela qu'elles sont séparées et qu'elles ne peuvent bibliquement et logiquement pas s'associer sans créer une déplorable confusion.


    En 1983 des Églises de professants avaient trouvé utile de constituer une Fédération afin d'être ensemble plus représentatives face aux autorités civiles, aux médias et aux Églises officielles. Les fondateurs et les premiers responsables de cette FREOE n'avaient pas envisagé de s'associer aux Églises officielles, le but de la FREOE ayant été plutôt de sauvegarder et de renforcer l'unité fraternelle de ses membres qu'une confession de foi biblique commune distingue nettement des Églises dites nationales. Dans le règlement d'application des statuts de la FREOE on précise que le terme d'«église», tel qu'il est défini dans ses statuts, ne permet pas l'affiliation d'églises du type multitudiniste, quand bien même elles se qualifieraient d'«évangéliques» (Article 5). Cela montre bien que, dès le début, on tenait à faire une distinction non équivoque entre deux conceptions d'églises incompatibles. Un autre but a été de diffuser les principes bibliques concernant les problèmes religieux et éthiques. Au niveau éthique on a publié en son temps un texte relatif au Sida, mais quant aux principes bibliques concernant les problèmes dits «religieux» rien n'a été publié qui aurait pu déplaire aux Églises officielles et à ceux des évangéliques qui collaborent avec elles.


    Les Assemblées de «Frères larges» mirent longtemps pour adhérer à la FREOE, certaines par crainte que la FREOE ne prenne systématiquement le contre-pied des positions adoptées par les protestants et les catholiques, ou qu'elle ne risque de constituer une troisième force destinée à faire contrepoids aux réformés ou aux catholiques. Par ailleurs, dès la fondation de la FREOE, l'affirmation doctrinale de la réception du Saint-Esprit au moment de la conversion avait fait problème pour certains frères pentecôtisants, qui exprimèrent leur désaccord en déclarant ne pas pouvoir adhérer à la FREOE s'ils n'obtenaient pas gain de cause. Ils n'ont pas été suivis par la majorité, mais ont finalement quand même souscrit à la confession de foi adoptée par la FREOE, sans avoir pour autant changé d'opinion. Cette compromission fut regrettable et ne demeura pas sans effets. Par la suite on reçut toujours plus d'assemblées qui collaboraient déjà avec les Églises officielles et des communautés et oeuvres ouvertes au courant pentecôtisant, ce qui amena au sein de la FREOE une majorité favorable à l'élargissement et au courant précité. Dès lors on y annonça toutes sortes de manifestations au caractère charismatique, voire oecuménisant, en essayant toujours à nouveau d'y engager la FREOE (par exemple «CREDO 91»).

    On obtint ainsi la participation de la FREOE au «Jour du Christ 91», toutefois encore sans coopération avec la FEPS. Plus récemment on parvint même à y nommer un président de tendance charismatique qui avait lui-même déjà collaboré en Valais avec les catholiques et qui se révéla favorable à la «bénédiction de Toronto».

    De toute évidence, la FREOE n'est plus le pendant suisse de la FEF (Fédération Evangélique de France). Plutôt que de «Sauvegarder et de renforcer l'unité fraternelle» de ses membres, la FREOE les divisa par ses ouvertures contre nature, ce qui provoqua des remous au point que certains d'entre eux ont décidé de ne pas participer au «Jour du Christ 96». Quelques membres du comité - et d'en dehors du comité - perçurent très tôt ces dangers et mirent en garde, mais en tant que minoritaires battus d'avance, ils se retirèrent lorsqu'ils réalisèrent que la majorité conduisait irrémédiablement la FREOE dans une voie de confusion. Il nous semble qu'avec de telles «ouvertures» la FREOE est en train de perdre sa raison d'être et les églises qui ne désirent pas se laisser emporter par ce courant seraient bien inspirées de s'en retirer à temps pour ne pas se faire les complices d'un très regrettable dérapage.


    Jean Hoffmann

    © La Bonne Nouvelle 2/96

    Retour
    ----------
    --------------------------------------------------


    LE «JOUR DU CHRIST» Lausanne le 16 juin 1996


    Sous les titres les plus sensationnels les journaux ont rendu compte de ce «Jour du Christ»: «À Lausanne, 25 000 chrétiens en appellent à Jésus pour sauver la Suisse», «Christ fait un tabac et remplit la Pontaise... «Électrochoc au protestantisme»... Selon les estimations 25 000 personnes ont donc été présentes au stade olympique de la Pontaise à Lausanne pour célébrer le 5e «Jour du Christ» Voir les B.N. 2 et 3/96 pp. 121-122 et 137-137dans une ambiance de kermesse américaine «Les protestants font la paix» («L'Illustré» No 25 du 19.06.96, pp. 24-26). Au plan de l'organisation ce fut un succès. Pour la première fois les Églises protestantes officielles s'étaient jointes à de nombreuses églises ou assemblées évangéliques du pays, sans que l'on puisse dire que toutes aient répondu à l'appel, malgré le slogan «Tous dans la course!». Certaines églises Par exemple les églises de l'Action Biblique ont fait savoir qu'elles ne pouvaient pas s'associer à une telle entreprise, parce qu'elles ne voulaient pas s'afficher officiellement avec des mouvements dont les positions généralement oecuménisantes et multitudinistes ne sont un secret pour personne.

    On a fait remarquer que par leur rapprochement avec les Églises protestantes officielles les évangéliques présents ont cherché à se démarquer des sectes, leur association avec les Réformées les «dédouanant» ainsi aux yeux du public. Il fut dit à ce propos: «Actuellement, les assemblées évangéliques font un effort pour s'affilier à un mouvement officiel afin de se distinguer des sectes». Sous «Son de cloche officiel », (J.ls.) dans «24 Heures» du 17.06.96 Du côté réformé on avait constaté que parmi les membres les plus actifs se manifestait un courant favorable aux milieux évangéliques, voire charismatiques. Heinz Rüegger, chargé des relations oecuméniques à la «Fédération des Églises Protestantes de Suisse» (FEPS), précisait: «Nous avons réalisé qu'un grand nombre de nos fidèles prennent part à cette mouvance évangélique, et c'est pourquoi nous collaborons avec elle. Il n'y a pas d'autre alternative... Je sais que de nombreux fidèles ont quitté notre Église, parce qu'ils étaient frustrés». Il a ajouté: «L'oecuménisme inter-protestant nous cause parfois plus de souffrances que l'oecuménisme avec les catholiques». Dans «Le Matin» du 17.07.96 sous «Electrochoc au protestantisme» En s'associant avec les milieux évangéliques les réformés espèrent sans doute prévenir tout «prosélytisme» risquant de provoquer l'exode de leurs meilleurs éléments. Mais tel pasteur réformé, membre du comité d'organisation du «Jour du Christ», disait: «J'ai quelques collègues qui ont des jugements très radicaux sur les évangéliques et pour lesquels le dialogue est impossible» Pascal Veillon, Lausanne (voir «L'Illustré» cité sous 2).


    Parler de «réconciliation», des «protestants qui font la paix» ou des «protestants réunifiés» à l'occasion du «Jour du Christ» est aller un peu vite en besogne. Ce n'est pas ainsi que se règlent les questions fondamentales qui séparent les églises de professants des églises multitudinistes, marquées par le modernisme théologique et la nouvelle éthique favorable à l'avortement, à l'homosexualité, etc.... La confusion est grande, mais peu nombreux sont ceux qui semblent en avoir pris conscience. Maon Schick écrit dans «L'Illustré»: «Dans le stade, les chrétiens se moquent de ces querelles théologiques. Ils sont là pour faire la fête, bien plus que pour prier, certains se désintéressent complètement des témoignages et des prédications et vont visiter la kermesse.» Il est vrai que le caractère festif du rassemblement était de nature à distraire le public. Une chorale de 400 personnes accompagnée de 50 instrumentistes a été chargée de l'animation musicale. 700 enfants se sont produits sur la pelouse (danses chorégraphiques), sans oublier l'exposition sous tentes présentée par 80 organisations chrétiennes. Pendant la prédication et les témoignages des jeunes sponsorisés poursuivaient leurs courses «Christ et sport» – dans le stade au profit d'oeuvres humanitaires. La prédication du matin fut assurée par le pasteur réformé Guy Chautems de Mont-sur-Lausanne et celle de l'après-midi par Max Schläpfer pasteur pentecôtiste de Berne. Mais où donc avaient passé les catholiques? Si nous sommes bien informés, ils ont été invités, mais auraient décliné l'invitation.

    Dans «Le Nouveau Quotidien» «A Lausanne, 25 000 chrétiens en appellent à Jésus pour sauver la Suisse» (Corinne Bloch). on disait: «Ceux qui, il y a une trentaine d'années, avaient entendu au même endroit les propos enflammés du célèbre prédicateur américain Billy Graham et vu les spectateurs descendre par dizaines dans le stade pour «renaître en Christ»... ont senti la nuance: pas, ou peu de bras levés. . . pas de conversions de masse.» Mais peut-être que tel n'était pas le but de ce rassemblement. Si malgré tout des âmes ont été sauvées ou affermies dans leur foi on ne saurait que s'en réjouir et prier pour que par la Parole de Dieu, sous l'action du Saint-Esprit, elles voient clair et sortent de la confusion. Tous les chrétiens authentiques seront présents au véritable «Jour du Christ» (phil. 2: 6), lorsque le Seigneur reviendra chercher les siens.

    J.H.


    © La Bonne Nouvelle 5/96

    Retour
    ----------
    --------------------------------------------------


    LE JOUR DU CHRIST VA-T-IL DEVENIR LE JOUR DU CHRISTIANISME?

    On sait ou devrait savoir que les personnes considérées comme appartenant au christianisme constituent deux catégories bien distinctes: celles qui ont passé par la nouvelle naissance; et celles qui n'ont pas vécu l'expérience de la conversion et de la régénération.

    Dans son célèbre entretien avec Nicodème, notre Seigneur a insisté sur cette distinction capitale d'une manière catégorique, voire quelque peu brutale pour son interlocuteur: et tout croyant fidèle est ainsi appelé à la garder à l'esprit sans défaillance.

    Par ailleurs, de par un phénomène général lié à sa structure, l'être humain aspire à rendre témoignage de ses convictions non seulement individuellement, mais aussi collectivement, se regroupant à cet effet avec ceux dont les positions correspondent aux siennes.

    C'est le cas sur le plan religieux comme dans le monde laïc; et c'est en harmonie avec ce fait, comme d'ailleurs avec le plan divin, que les chrétiens se groupent en associations qu'on appelle communément des Églises.

    Tout naturellement, les deux catégories énoncées tout à l'heure au sujet des individus se manifesteront sur le plan collectif. Ainsi, au sein de ce qu'on appelle des Églises, on constatera l'existence de deux types fondamentaux de groupements: les Églises dont les membres font profession d'avoir passé par la conversion; et les Églises qui ne considèrent pas cette expérience spirituelle comme fondamentale, et n'en tiennent par conséquent pas compte dans leur façon de s'organiser et de fonctionner.

    C'est à ces dernières qu'appartiennent de toute évidence les Églises multitudinistes du protestantisme.

    C'est un fait, bien sûr, qu'on trouvera ici et là au sein des Églises dites de professants des personnes qui n'ont pas véritablement passé par une expérience personnelle du salut. Et c'est un fait aussi qu'on trouvera au sein du multitudinisme protestant nombre de croyants qui ont vécu cette expérience. Mais il n'en demeure pas moins que, prises comme telles, les Églises dites de professants témoignent de la nécessité de la nouvelle naissance, alors que, prises comme telles, les Églises de multitude sont l'expression d'un christianisme sans conversion.

    On peut s'attendre à ce que le «Jour du Christ» prévu pour juin prochain rassemble essentiellement, en fait, des gens qui se sont laissé racheter par le sang de Jésus. Et on se laisse aller à espérer que tous ceux qui y auront une participation marquée seront des croyants ayant vécu cette réconciliation avec Dieu.

    Néanmoins, c'est une grave inconséquence que d'avoir introduit cette fois-ci en cette rencontre la Fédération des Églises protestantes de Suisse, cela non à titre d'invitée, mais à titre de coorganisatrice. Cet organisme est en effet, est-il besoin de le rappeler, l'élément faîtier des Églises multitudinistes de notre pays, et ces dernières constituent la très grande majorité des membres de l'Association en question.

    En associant la Fédération des Églises protestantes à l'organisation de cette concentration évangélique, on hérite évidemment en retour, de la part du protestantisme historique, d'une reconnaissance quasi officielle du bon aloi de nos milieux. Mais appartient-il vraiment à ceux qui ont à coeur d'annoncer la portée expiatoire de la mort sur la croix de l'homme-Dieu de chercher à être reconnus par des groupements qui n'ont pas cette orientation?

    À tout prendre, j'en viens à me demander si les têtes pensantes dirigeantes de nos diverses associations évangéliques ne sont pas en passe de perdre une claire vision de l'importance des vérités bibliques essentielles, poussées qu'elles seraient par la recherche d'un rapprochement entre tout ce qui est religieux ou pour le moins appartenant au christianisme, ce qui est bien dans l'air du temps.

    Il est pour moi hors de doute qu'en l'été 1996, de nombreux croyants sincères feront, sans même s'en rendre compte, un grand pas dans la direction de la triste et pernicieuse incohérence spirituelle qui caractérise de plus en plus les temps présents.

    Jean-Paul Émery

    © La Bonne Nouvelle 3/96

    Retour
    ----------
    --------------------------------------------------

    JOURNÉES INTERRELIGIEUSES

    Organisées pour la première fois en 1993 ces journées interreligieuses se sont tenues pour la 3e fois en octobre 1995 au Temple de la Fusterie à Genève. Elles sont organisées par la Plate-forme interreligieuse de Genève qui regroupe une quinzaine de membres engagés dans leur milieu respectif: Églises catholique romaine et chrétienne, Église nationale protestante, Église évangélique luthérienne, communautés juives, musulmanes, bouddhistes, hindoue, baha'ie et la Conférence Mondiale des Religions pour la Paix. Le thème général de ces journées a été: «Pour en finir avec l'intolérance».

    On veut faire place au pluralisme religieux, supprimer les facteurs de division, favoriser une nouvelle qualité d'échanges dans les relations interreligieuses. «Les organisateurs font le pari de l'ouverture contre toutes les tendances de repli et d'exclusion qui menacent la société dans son ensemble et chacune de nos communautés.»

    Mais que dit l'Écriture? Cette question ne semble pas avoir été posée! Les représentants des diverses communautés mentionnées plus haut devaient apporter le témoignage de leurs Écritures et de leurs traditions. Est-ce que les protestants ont osé dire qu'il n'y avait de Salut qu'en Jésus-Christ (Actes 4: 12) et que nul ne venait à Dieu que par Jésus-Christ (Jean 14: 6)? Probablement pas, sinon ils auraient fait sauter la conférence! Une chose est certaine, ni Jésus, ni Paul, ni aucun apôtre n'a organisé des rencontres interreligieuses avec les Pharisiens, les Sadducéens, les Samaritains et des prêtres païens idolâtres romains ou autres pour faire place au pluralisme religieux.

    J.H.

    © La Bonne Nouvelle 1/96

    Retour
    ----------
    --------------------------------------------------


    JUSQU'OÙ VA LE FÉMINISME!

    L'Église Évangélique Méthodiste des États-Unis, qui compte 10 millions de membres, a trouvé une formule du genre «neutre» pour s'adresser à Dieu. Dorénavant on invoquera «Nos parents...» ou «Père et Mère qui êtes aux cieux». C'est ce qui fut décidé dans la Conférence générale de l'Église Méthodiste à Louisville (Kentucky).

    © La Bonne Nouvelle 2/93

    Retour
    ----------
    --------------------------------------------------