N'Y
A-T-IL QUE LES VACHES QUI SOIENT FOLLES?
Pressés
par l'endettement et par des impératifs de productivité,
nombre d'agriculteurs européens ont accepté de modifier le
régime de leurs animaux. Depuis toujours, le bétail mange de
l'herbe et des céréales. Mais certains ont jugé bon
d'utiliser les carcasses pour faire des aliments à moindre
coût. Les vaches ont dû manger leurs congénères réduits en
poudre. Par économie, des fabricants de farines animales ont
réduit la température de cuisson des abats. Cela a multiplié
les risques de contamination pour donner l'épidémie de vache
folle que nous connaissons. Par manque de prudence, certains
savants ont déclaré que cette maladie des vaches ne pouvait
se transmettre aux hommes. Aujourd'hui, des personnes sont
mortes parce que l'ESB a fait un saut des vaches jusqu'à
l'homme.
Placées entre les mains d'hommes ou de sociétés sans
scrupules, les manipulations génétiques peuvent devenir un
instrument de cauchemar. La secte Raël, par exemple, fondée
par le Français Claude Vorihlon, enseigne que nous sommes
des clones créés par les extra-terrestres. Elle propose de
cloner des enfants au travers de sociétés off-shore comme
Clonaid. Cela servirait pour des couples homosexuels ou pour
ceux qui aimeraient «refaire» un enfant qui est mort. Un
couple américain a versé 3 millions de francs à la secte
pour qu'elle clone leur fille de 10 mois qui venait de
décéder, à partir de cellules prises dans son corps. Les
experts mondiaux en génétique condamnent ce projet. Le
professeur lan Wilmut, qui a «créé» la brebis Dolly à
l'Institut Roslin d'Édimbourg, a qualifié de «malencontreuse
– cette expérience. «Nous sommes sincèrement désolés pour
les couples qui ont perdu un enfant. Mais on ne peut pas
ramener cet enfant.
Les gens devraient réaliser que c'est une vérité biologique. De plus, il me paraît criminel d'essayer cela sur un être humain.» Article du Daily Express, 10 nov. 2000 par Toby Moore à New York et Michael Hanlon à Londres Lee Silver, un biologiste de l'Université de Princeton faisant autorité dans le clonage, a ajouté: «Comme la secte Aum au Japon a pu recruter des chimistes hautement qualifiés pour mettre au point son gaz sarin et empoisonner le métro de Tokyo, je parie que les raéliens trouveront les biologistes qui voudront réaliser le clonage pour eux.» Ibid.
Certains militants de l'avortement disent que la femme doit
pouvoir faire ce qu'elle veut de son ventre. Cela révèle
encore une fois la dureté des coeurs. L'embryon n'est pas le
ventre. L'embryon est un petit être dépendant de sa mère,
certes, mais qui a une vie propre – et un ADN propre – une
personnalité, une âme propre. La mère, en le portant, ne
peut pas moralement le détruire comme il lui plaît. Elle a
la responsabilité de le nourrir parce qu'il dépend d'elle.
Notre monde est dangereux parce qu'il veut éliminer des
personnes soi-disant non viables qui auraient une vie
passionnante. Voici un cas réel. Une mère syphilitique était
enceinte de son mari alcoolique. Ils avaient déjà un garçon
atteint de Trisomie 21 et une fille infirme et aveugle. Que
faire? L'enfant à naître avait plusieurs chances d'être
atteint d'un mal congénital et ses parents ne souhaitaient
pas vraiment agrandir leur famille. Devait-on procéder à
l'avortement? Si oui, nous aurions tué Ludwig von
Beethoven...
Notre monde est dangereux parce que beaucoup ne supportent
plus de se soumettre aux lois de la nature. Il faut que leur
moindre désir soit exaucé par la science et que toute gêne
soit éliminée. C'est de l'utopie et de l'égoïsme!
Il a aussi annoncé qu'il viendrait un temps où les jours seraient périlleux pour les hommes parce que ceux-ci seraient «égoïstes, amis de l'argent, ingrats, irréligieux, insensibles, cruels, ennemis des gens de bien, enflés d'orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu.» Il Timothée 3:1-4
Emmanuel Bozzi, ©La Bonne Nouvelle No 2 / 2001 Retour |
L'OBLIGATION
LA PLUS DIFFICILE DU CHRÉTIEN
«Car
c'est lui qui te délivre du filet de l'oiseleur, de la peste
et de ses ravages. Il te couvrira de ses plumes, et tu
trouveras un refuge sous ses ailes; sa fidélité est un
bouclier et une cuirasse» (Ps. 91, 3-4).
Bien que la Bible contienne pour nous de nombreuses promesses de la merveilleuse fidélité et des soins attentifs de Dieu, la tâche la plus difficile du chrétien consiste, selon moi, à se conformer simplement à cette recommandation: «Ne vous inquiétez de rien!» Une dame âgée a affirmé un jour avoir énormément souffert, tout particulièrement de soucis et de craintes qui ne se sont jamais justifiés. Corrie ten Boom s'est exprimée sur ce sujet en ces termes: je pense que, pendant le temps où nous nous inquiétons, nous nous comportons pratiquement comme des athées. Ou nous croyons en Jésus-Christ ou nous ne croyons pas. Il a déclaré: «j'ai vaincu le monde.» L'a-t-Il fait? Ou nous joue-t-Il un mauvais tour? En effet, nous nous comportons souvent comme des gens qui utilisent un ascenseur, mais ne déposent pas leur lourde valise sur le parquet, préférant la tenir en main. Certes, nous sommes croyants, mais nous ne pouvons nous résoudre à remettre tout simplement nos soucis à Celui qui prend soin de nous et qui nous crie dans la Bible: Ne vous inquiétez de rien! Que signifie très pratiquement ne se soucier de rien? Il nous est dit en Philippiens 4, 6-7: – «Ne vous inquiétez de rien, mais en toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces; et la paix de Dieu, laquelle surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées dans le Christ Jésus» (vers. Darby). – «Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose, faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces» (v. 6; vers. Segond). L'exhortation biblique «Ne vous inquiétez de rien» n'est pas une recommandation amicale, ni un souhait ou une demande; elle est bien plutôt un commandement, qui place le chrétien devant son obligation la plus difficile. Il existe effectivement beaucoup de choses au sujet desquelles on pourrait se faire d'énormes soucis. Ainsi, au niveau de la famille: Que deviendront nos enfants? Et si je perds mon emploi, l'argent ne viendra-t-il pas à manquer? Au plan des affaires: L'an dernier fut encore bien; mais pourrons-nous franchir tous les obstacles au cours de ce nouvel exercice? D'autres préoccupations: la peur du cancer, de l'infarctus, de toutes sortes de maladies, de la mort, des accidents, du chômage, de la guerre, de l'inflation, des aliments dangereux pour la santé, etc. Il y a peut-être toute une palette de choses dont on pourrait dire: «J'ai quand même raison de me faire du souci à ce sujet.» Mais nous devons bien admettre qu'une telle attitude est en totale opposition à ce commandement divin: «Ne vous inquiétez de rien!» Notre esprit logique nous porte à nous faire du souci, mais la sollicitude de Dieu est bien au-dessus de notre raison. Il est écrit à cet égard: «Ne vous inquiétez de rien... Et la part de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées en Jésus Christ» (Phil. 4, 7). La paix que Dieu donne est bien au-dessus de tous les doutes que forme la raison ainsi que de toutes les préoccupations, car elle plonge ses racines dans la confiance enfantine en Dieu. En remplissant le coeur de la sérénité céleste dans tous les combats de la vie, elle nous garde dans la communion avec le Christ Jésus. Ne pas s'inquiéter en raison de la grandeur de Dieu. Pourquoi la Bible insiste-t-elle tellement sur ce point: nous ne devons, en tant que chrétiens nés de nouveau, nous faire aucun souci: «Ne vous inquiétez de rien...» Parce que là aussi brille la grandeur de Dieu qui surpasse toutes choses. L'Éternel, le gardien de notre vie, est si puissant et parfaitement maîtrisant toute situation qu'il n'est vraiment nul besoin que nous nous mettions à nous inquiéter. Sa gloire consiste aussi à prendre en charge tous nos tracas. D'où cette recommandation de l'apôtre Pierre: «Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous»> (1 Pi. 5, 7). L'un ne va pas sans l'autre: ce n'est que quand nous rejetons tous nos soucis sur l'Éternel qu'Il prend soin de nous. Si nous les emportons tous avec nous, nous nous forgeons beaucoup de peines, de tourments, voire de détresses. De plus, la somme de toutes nos inquiétudes ne pourra remédier à la situation: «Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie? . . Votre Père céleste sait que vous en avez besoin» (Matth. 6, 27.32b). Celui qui, malgré tout, s'efforce de régler ses problèmes par ses propres moyens rapetisse le Seigneur et Le prive de Sa gloire. Je me propose de vous poser quelques questions qui vous aideront certainement:
Si vous pouvez répondre à toutes ces questions par l'affirmative, pourquoi vous inquiéter encore? Toutes ces choses nous sont théoriquement et logiquement connues. Parce que nous avons reçu une solide éducation chrétienne, nous pouvons réciter de mémoire des promesses comme celles du Psaume 23 par exemple; nous pouvons faire état d'expériences vécues avec le Seigneur – et pourtant, nous n'avons toujours pas appris à laisser tous nos soucis au Seigneur. Que surgissent des problèmes, et . . nous nous inquiétons tout à nouveau, exactement comme Israël . dans le désert. Nous voyons ainsi que cette recommandation – «Ne vous inquiétez de rien.» – est un des plus difficiles devoirs chrétiens. Bill Bright a fait ce commentaire sur 1 Pierre 5, 7: J'ai constaté que dans ma vie, c'est soit moi soit Jésus qui porte les charges. Nous ne pouvons les porter à deux; j'ai donc décidé de les rejeter sur Lui. Ne pas se soucier ne signifie naturellement pas que les problèmes sont instantanément enlevés de nos épaules, c'est leur poids qui est ôté. Ils ne sont pas toujours tous résolus, mais nous sommes délivrés de leur faix. Nous pouvons alors faire cette expérience décrite au Psaume 68, 20b: «Dieu nous charge d'un fardeau, mais il nous aide à le porter» (version allemande). Que Dieu est grand! La Bible foisonne d'exemples des soins de l'Éternel pour Son peuple et pour les Siens. – Israël est resté 40 ans dans le désert. Les Israélites n'ont jamais manqué de pain et d'eau; leurs chaussures ne se sont pas usées (Deut. 29, 5). Quand Josué et Caleb entrèrent dans le pays promis, ils portaient les mêmes souliers qu'à leur sortie d'Égypte. – Aucun moineau ne tombe en terre sans que Dieu le sache. Quelqu'un a dit! «Dieu participe à la mise en terre de chaque moineau.» Combien nous sommes plus précieux à Dieu qu'un moineau (Luc 12, 6; Matth. 10, 29)! – Il revêt les lis des champs de telle sorte qu'ils sont plus beaux que Salomon dans toute sa gloire (Matth. 6, 28-30). Lui qui prend soin de chaque boeuf, ne le ferait-Il pas infiniment plus pour nous? (l Cor. 9, 9-10). – Jésus-Christ, le bon Berger, charge sur Ses épaules toute brebis perdue qu'Il trouve (Luc 15, 3-7), comme le souverain sacrificateur a les noms des douze tribus inscrits sur ses épaules et sur sa poitrine (Exode 28, 6 et suiv.). Et Jésus est le grand souverain Sacrificateur. – Nos noms sont gravés sur les paumes de Ses mains. C'est sur la croix qu'Il l'a fait (Ésaïe 49, 16). – Il compte les cheveux de notre tête; Il recueille nos larmes dans Ses vaisseaux, et elles sont inscrites dans Ses livres (Matth. 10, 30: Ps. 56, 9). Quel père et quelle mère en ont jamais fait autant pour l'un de leurs enfants? – Toute arme forgée contre nous sera sans effet (Ésaïe 54, 17); nous Lui sommes précieux comme la prunelle de Son oeil (Zach. 2, 8). – Même en traversant les eaux ou en marchant dans le feu, nous ne serons ni submergés ni brûlés (Ésaïe 43, 2). – Dans toutes leurs détresses, Il a été en détresse (Ésaïe 63, 9). – Celui qui nous garde ne sommeillera ni ne dormira pas (Ps. 121 , 3-4). – Il nous comprend aussi, même sans que nous parlions (Ps. 139, 2). – Jésus est si grand qu'Il a donné Sa vie pour nous (Jean 10, 11); quoi de plus normal dès lors que chaque jour, Il prenne soin de nous!? – Il nous soutient jusqu'à notre vieillesse; Il a les yeux sur nous du commencement à la fin de l'année (Ésaïe 46, 4: Deut. 11, 12). – Et nous lisons en Hébreux 13, 5: «Dieu lui-même a dit: Je ne te délaisserai point et je ne t'abandonnerai point.» Pourquoi nous ne pouvons nous inquiéter 1. Parce que se faire du souci est inutile. Nous ne sommes pas livrés au hasard ou à un destin aveugle. Il est plutôt écrit qu'Il nous conduit dans les sentiers de la justice à cause de Son nom (Ps. 23, 3). Très inquiète, Ruth était à la recherche d'un champ de céréale mûr pour la moisson, si elle et sa belle-mère voulaient survivre; il est écrit: «Et il se trouva précisément que la parcelle de terre appartenait à Boaz» (Ruth 2, 3). Était-ce par pur hasard ou par la volonté de l'Éternel? Quand la jeune femme revint portant son sac d'orge chez Naomi, celle-ci, apprenant tout ce qui s'était passé, ne s'écria pas: «Oh, quel heureux hasard!», mais, toute joyeuse, elle prononça ces mots: «Qu'il (Boaz) soit béni de l'Éternel, qui se montre miséricordieux pour les vivants comme il le fut pour ceux qui sont morts!» (v. 20). La grâce de la fidèle sollicitude de Dieu enveloppait la vie de ces deux femmes. 2. Les soucis sont inutiles. Ils ne peuvent, en aucun cas, résoudre un problème. Quelqu'un a dit un jour: «Les soucis n'enlèvent jamais au matin ses souffrances, mais ils ôtent à la journée présente sa force.» Nous ne pouvons prolonger notre vie par nos soucis (Matth. 6, 27). 3. Les soucis sont nuisibles. J'ai lu dernièrement que les maladies psychosomatiques sont en forte progression. De nombreux ulcères de l'estomac, des problèmes cardiaques et d'autres affections ont leur origine dans les soucis. Ils provoquent des tensions, de la mauvaise humeur et des irritations nerveuses. 4. Les soucis nous privent de la liberté. Corrie ten Boom a affirmé: «Les soucis sont peut-être nos gardiens de prison permanents.» 5. Les soucis sont des péchés. La Bible déclare: Or tout ce qui n'est pas sur le principe de la foi est péché» (Rom. 14, 23b). Ils mettent en doute la sagesse et la puissance de Dieu. Ils supposent qu'Il n'intervient pas, que nous Lui sommes indifférents, qu'Il ne s'occupe pas de nous. Le bois des soucis
La
croix de Golgotha est l'endroit où nous pouvons déposer tous
nos fardeaux: nos péchés, nos soucis, nos préoccupations. La
puissance de la croix est pour nous. C'est là précisément
que le Seigneur Jésus nous montre combien Il s'intéresse à
nous. Il est écrit en Jean 19, 25-27: «Près de la croix de
Jésus se tenaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie,
femme de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus, voyant sa mère,
et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère:
Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et dès ce moment, le disciple la prit chez lui.» Là sur la croix, alors qu'Il souffrait indiciblement, le Seigneur Jésus prit soin de Sa mère et de Son disciple Jean. Quel merveilleux exemple de l'amour divin plein de sollicitude! Nous devons apporter au pied de la croix tous nos soucis et nos fardeaux; l'apôtre Paul nous recommande: «Ne vous inquiétez de rien; mais en toutes choses faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces» (Phil. 4, 6). Nous ne devons nous inquiéter de rien, mais en toutes choses exposer nos besoins devant Dieu par des prières et des actions de grâces. «. . . en toutes choses...» signifie: il n'y a pas de petites choses pour lesquelles nous ne devons pas prier, ni de grandes non plus pour lesquelles nous ne pouvons pas prier. Nous ne devons pas prendre en mains personnellement certaines choses et laisser les autres à Dieu. En et pour toutes choses, nous pouvons prier et supplier «avec des actions de grâces». Nous devons remercier Dieu pour les bienfaits reçus et pour ceux à venir, assurés que nous sommes de Sa sollicitude. «Nous avons auprès de lui cette assurance que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute, Et si nous savons qu'il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous savons que nous possédons la chose que nous lui avons demandée» (1 Jean 5, 14-15). © Appel de Minuit Février 1998 Retour |
La bataille de la pensée n'est pas nouvelle. C'est une affaire capitale. Le diable séduisit nos premiers parents d'abord à ce niveau-là pour dominer ensuite sur toute leur personne. D'abord, il sème le doute: Dieu a-t-il réellement dit? Ensuite il profère un mensonge: Vous ne mourrez point. Enfin, il les incite à l'autonomie, à leur propre indépendance envers Dieu: Vous serez comme des dieux qui connaissent le bien et le mal (Gen 3.1-6). Par sa chute, l'homme a introduit le péché dans le monde, entraînant toute la création à la servitude de la corruption (Rom 8.18-22). Ainsi par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort s'est étendu sur tous les hommes, parce que tous ont péché (Rom 5.12). Satan est encore le prince de ce monde (Luc 4.6; Jean 12.31; 14.30). Deux royaumes s'affrontent désormais jusqu'au retour de Christ pour introduire la justice éternelle sur la terre (Dan 9.24) en établissant le royaume du Messie (1 Cor 15.24; Ps 2). Le point central de l'Histoire: Christ a triomphé sur les dominations et les autorités, les ayant livrées publiquement en spectacle à la croix (Col 2.15). Ceux qui sont régénérés par l'Esprit de Dieu ont passé du royaume de la puissance des ténèbres à celui du Fils de son amour (Col 1.13). «De jure» le Seigneur a vaincu les puissances des ténèbres; «de facto» il manifestera publiquement sa victoire lors de son retour. Jusque-là, la bataille reste gigantesque que le chrétien doit livrer contre les puissances des ténèbres dirigées par Satan et ses démons (Eph 6.11-20). Deux mondes invisibles se combattent. Il est capital de savoir que toutes les grandes batailles se jouent au niveau de l'esprit, de la pensée. Ce sont les philosophies et les idéologies qui ont influencé, modelé, changé les hommes et les peuples au cours de l'histoire. L'apôtre Paul en était conscient quand il écrivait que l'aveuglement de l'intelligence des incrédules est opéré par le dieu de ce siècle, afin qu'ils ne perçoivent pas la splendeur de l'Évangile de la gloire de Christ (2 Cor 4.4). En revanche, l'homme qui se repent devant le Seigneur, change de mentalité face à Dieu, au monde et à lui-même, car le terme «metanoia» signifie «transformation de pensée, de mentalité». L'Esprit de Dieu opère un changement radical dans l'entendement de l'homme régénéré. Dépouillé du vieil homme, il doit maintenant revêtir l'homme nouveau... créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité. Dès ce moment, il doit être renouvelé par l'Esprit dans son intelligence (Eph 4.22-24). Nous avons reçu les avertissements et les instructions nécessaires pour déjouer les subterfuges et les desseins du diable (2 Cor 2.11) déguisé en ange de lumière (2 Cor 11.14) et qui présente ses mensonges sous différentes formes de pensées et de philosophies néfastes au travers d'hommes qui sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ (2 Cor 11.13). Dieu nous a munis de ses armes spirituelles puissantes dont nous devons nous servir pour renverser les raisonnements et toute hauteur qui s'élèvent contre la connaissance de Dieu et amener toute pensée captive à l'obéissance au Christ (2 Cor 10.4-5).
Voici un peu d'anatomie pour mieux comprendre l'importance de la pensée. Le cerveau, le mécanisme le plus complexe du monde, est l'organe le plus influent pour penser et raisonner, mémoriser et imaginer, aimer et haïr. Comparable à un ordinateur complexe, il contient quelque 12 billions de cellules dont chacune peut être à son tour connectée avec 10 000 neurones, totalisant ainsi environ 120 trillions de connections intercellulaires. Les fonctions du cerveau desservent trois «compartiments» importants: la pensée, les émotions et la volonté. La partie de l'intelligence est la plus importante. Le cerveau est alimenté par ce qu'on voit, entend et pense. Ce que je programme ainsi par ces trois données dans ma pensée, affectera ensuite ma morale, mon travail, mon intégrité, ma consécration, mon engagement dans la vie. Le centre émotionnel réagit à ce qui a été filtré à travers mon esprit. Contrairement au mythe que «les sentiments sont spontanés», ceux-ci dépendent de ce qui a alimenté les pensées. Ainsi, par exemple, les mass médias, au nom de la liberté, ont pollué des millions d'âmes par la pornographie, et les esprits souillés ont transmis ce «programme» aux émotions. Il est donc de la plus haute importance que nos pensées, dont dépendent émotions et volonté, soient formées à l'école de Christ. Imprégnons-nous de la pensée de Christ (1 Cor 2.16). Sachons reconnaître les deux philosophies de vie diamétralement opposées l'une à l'autre: l'une séculière, l'autre chrétienne.
Voici les caractéristiques de la philosophie de vie séculière: Elle est humaniste, centrée sur l'homme. Dieu n'existe pas ou est impersonnel et limité. Le christianisme n'a pas de bases historiques. Il n'y a en conséquence pas d'absolu. Tout devient relatif, y compris la morale. Les origines et la finalité sont détachées de Dieu. Les faits existent par eux-mêmes, étant explicables par la raison seule. C'est l'athéisme, la foi en l'évolutionnisme, la déification de l'homme et son autonomie, la foi en sa «bonté innée», la foi en l'Etat-dieu providence ultime, la foi en une révolution permanente susceptible de transformer le monde en paradis. La belle utopie! Tout autre est la philosophie de vie chrétienne: Dieu existe; il est infini et personnel. Le christianisme a des bases historiques et repose sur des faits. Il y a en conséquence un absolu: le Dieu de la Bible qui donne un sens à tout. La morale est absolue et ses normes sont révélées dans la parole de Dieu. Les origines et la finalité sont d'ordre divin. Les faits n'existent pas par eux-mêmes. Dieu en est la raison, la Création en est la source, et la Providence divine en explique son existence. La culture moderne nous a imprégnés d'une quantité de fausses notions, telles celles de «l'égalité» (nivellement), de «l'autonomie» (on se gouverne soi-même, ne relevant de personne), de «la non-directivité», du «subjectivisme», du «relativisme», etc. Il s'agit de «reprogrammer» nos pensées en développant une mentalité qui corresponde à une vision chrétienne du monde sur la base de la Bible. En voici quelques points qui pourront nous aider à relever le défi dans l'arène du bon combat de la foi:
1. Consacrons-nous tout entiers au Seigneur. Ne nous conformons pas au monde actuel. Soyons transformées par le renouvellement de l'intelligence afin de discerner quelles est la volonté de Dieu (Rom 12.1-2). 2. Prions et lisons la Bible avec assiduité. Méditons et étudions cette Parole pour mieux connaître Dieu et communiquer avec lui par la prière. 3. «Développons un témoignage chrétien efficace qui s'enracine dans une mentalité qui tire toute sa substance de la perspective biblique... On est ce que l'on pense». 4. Formons des disciples dans nos églises sur ces bases, afin que l'Église suive le chemin de la sanctification, puis apporte la Bonne Nouvelle au monde, pour le salut de beaucoup. 5. Soyons le sel de la terre en nous engageant dans la bataille pour mettre en valeur les pensées de la culture chrétienne, en vivant l'Évangile authentiquement au milieu d'un monde hostile et sceptique. Que la puissance de Dieu nous secoure et nous rende capables en lui (2 Cor 3.5). Henri Lüscher . (1) «La Révolution française: un regard protestant», lettre de Pierre Berthoud, doyen de la Faculté Libre de Théologie Réformée d'Aix-en-Provence (avril 89). Nous recommandons également trois livres importants à ce sujet: – «Démission de la raison» par Francis Schaeffer, éd. Maison de la Bible. – «La Vision chrétienne du monde» par B. Walsh et R. Middelton, éd. Sator. – «The Battle for the Mind» par Tim LaHaye. éd. Flemind H. Revell Co.
© Promesses 1989 – 3 / No 89 Retour------------------------------------------------------------ |
NDLR: Message d'un frère québécois engagé politiquement.
Les lois actuelles, nous le savons tous, favorisent les femmes au détriment des hommes et les mères au détriment des pères. J'ai même entendu des réflexions, de la part de certains jeunes hommes, du genre: «On a brimé les femmes pendant tellement de siècles que c'est un peu normal que ce soit maintenant à leur tour d'avoir le dessus.» Ce genre de réflexion démontre à quel point le lavage de cerveau féministe a pénétré même les cerveaux de nos garçons. Je suis pour l'égalité et la justice. Je suis, par contre, contre l'affrontement et la guerre des sexes. Une chose cependant qui semble complètement oubliée dans les analyses sociologiques actuelles, c'est que ce sont les femmes qui sont les plus grandes perdantes de nos réformes sociales et légales. Auparavant la loi au Québec déclarait: «Le mari doit protection à sa femme; la femme obéissance à son mari.» C.C. 1866 Art. 174. Cet article a été aboli en 1964. Ce que tous ont cru à ce moment, c'est qu'on enlevait à la femme l'obligation d'obéir à son mari. Ce que personne n'a compris, c'est qu'on lui enlevait en réalité le droit d'être protégée par son mari. Ces deux parties de la phrase originale, protection et obéissance, sont en effet indissociables. On a cru qu'en abrogeant cet article les femmes n'auraient plus l'obligation d'obéir à leur mari, mais que les maris pourraient quand même, s'ils le désiraient, continuer à aimer et protéger leur femme. On a pensé qu'on abrogeait une loi dont le but était d'asservir les femmes à leur mari, alors que le but de cette loi était la protection les femmes. Si on enlève aux femmes l'obligation d'obéir à leurs maris, on enlève du même coup toute possibilité aux maris de protéger leur femme. Prenons le cas, par exemple, de Céline Dion. Elle a un garde du corps. Qui est supérieur? Céline Dion ou son garde du corps? Devant le danger, qui va se jeter devant les balles pour protéger l'autre, Céline Dion ou son garde du corps? Et qui doit écouter l'autre, Céline Dion ou le garde du corps? Si le garde du corps dit à Céline Dion qu'elle doit entrer par une certaine entrée et sortir par une certaine sortie, elle doit obéir à son garde du corps. Si elle refuse de lui obéir il va soit démissionner ou lui dire: «Va te faire tuer si ça te tente, moi je ne suis pas responsable si tu ne fais pas ce que je te dis.» On ne peut pas protéger quelqu'un qui ne nous écoute pas. La soi-disant libération de la femme n'est en réalité qu'une libération des hommes qui sont devenus égoïstes et qui ne veulent plus protéger leur famille et par conséquent ne veulent plus les aimer. Les femmes se sont fait bien avoir. Si nous voulons que nos revendications aient quelque résultat que ce soit, il ne faut pas se battre pour le droit à l'égalité, mais pour le devoir de protéger nos familles. Notre hymne national proclame: «Et ta valeur, de foi trempée, protégera nos foyers et nos droits...» Les lois féministes ont été votées par des hommes, pas par des femmes... parce qu'elles faisaient avant tout l'affaire des hommes, pas des femmes. Et nous, comme des couillons, nous les avons laissés faire, trop lâches pour se lever et défendre nos foyers et nos droits. Ce que nous avons besoin au Québec et au Canada, ce sont des hommes valeureux qui sont prêts à porter la croix et l'épée pour défendre leurs femmes et leurs enfants et qui sont prêts à revendiquer leur autorité comme chef de famille, sans se mettre à fondre comme du chocolat devant la première gamine qui les traite de «macho» ou de quelque autre connerie du genre. Daniel Cormier (Sagesse 2000) ajouté le 6/3/2002
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NOTRE
SIÈCLE SOUFFRE DE LA DISPARITION DES NOTIONS DE PÉCHÉ ET
DE REPENTANCE par E. KRAAN*
Notre siècle souffre de la disparition des notions de péché et de repentance. Malgré notre intelligence de l'organisation des fonctions formelles de l'âme humaine, nous sommes démunis lorsqu'il s'agit de nous bien connaître nous-mêmes. Depuis que, par les développements de la technique et de la culture en général, la vie est devenue plus facile, l'homme se sent moins misérable. Il estime n'avoir plus besoin de religion, de rédemption, de Dieu. Il se trompe gravement. Il se croit altruiste, alors qu'il est égoïste. Il s'imagine être pacifique; en réalité, il est querelleur. Il accroît continuellement ses dettes, aussi bien envers Dieu que vis-à-vis de son prochain. Cette maladie du siècle atteint aussi la chrétienté. Nous bronchons tous de plusieurs manières chaque jour. Et nous n'avons pas toujours conscience de nos faux pas. Même si nous savons avoir commis quelque mal, nous l'oublions, nous nous pardonnons volontiers. Le chrétien, comme le disait Kierkegaard, établit parfois l'inventaire de ses péchés, mais il le fait avec de l'encre sympathique. Nous nous voyons meilleurs que nous ne sommes. Nous exagérons nos vertus et nous réduisons, cachons nos faiblesses. La conscience du péché ne conduit pas obligatoirement et toujours à la confession. Si les péchés sont confessés, ils le sont de façon souvent bien vagues. Ainsi, même pour les chrétiens les plus humbles, le jugement d'Anselme est valable: vous n'avez pas encore perçu tout le poids de vos péchés. . I. La repentance, la Loi et la foi Le mot «repentance» ne fait allusion qu'au passé, alors que le mot néotestamentaire, metanoia, est plus riche. Il ne concerne pas seulement ce qui s'est passé irrévocablement; il évoque aussi ce qui pourra arriver. Bernard de Clairvaux, un des hommes les plus pauliniens du Moyen Âge, a parlé paradoxalement du don des larmes. Les larmes de la repentance sont un bienfait. Le mal se maintient, indéfiniment; il ne veut ni chanceler, ni céder. Il est douloureux de suivre une voie d'humiliation volontaire ou d'abnégation. Cependant, ce don des larmes est une bénédiction: au milieu de notre misère, un chemin de vie s'ouvre. Nous pouvons échapper au mal du péché et être sauvés. La repentance est un bienfait, non seulement désirable, mais aussi nécessaire. Sans elle, sans cette tristesse, pas de progrès dans notre conversion personnelle, pas de réforme de l'Église, pas de renouvellement des pays et des peuples. Elle est un des éléments indispensables de la foi. La vraie et entière sagesse, comme le dit Calvin, comprend deux parties: en connaissant Dieu, chacun de nous se connaît aussi lui-même. Cette nécessité s'est accentuée aux XVIIe et XVIIIe siècle lorsqu'une orthodoxie morte a gagné du terrain, lorsque la situation spirituelle dans l'Église s'est aggravée, lorsque beaucoup de chrétiens se sont contentés d'une foi dite historique. Les adeptes de Spener et d'autres prédicateurs piétistes partaient de la conviction que la semence de la grâce ne peut lever que dans les sillons tracés par le soc de la Loi. Un homme n'aura jamais besoin de l'absolution de l'évangile s'il n'a pas appris d'abord la réprobation de la Loi. La vie chrétienne commence toujours par une conviction profonde de misère, par une expérience douloureuse d'avoir une dette, par le vif sentiment d'être perdu. Il nous faut tous traverser une période d'angoisse, même de désespérance radicale, dans laquelle la sentence divine de mort «brûle» dans notre conscience. Les pasteurs fidèles de ce temps faisaient entendre surtout les tonnerres, les malédictions du Sinaï, car il fallait briser les cœurs durs. Une foi vivante n'est, en effet, possible que si une réelle connaissance de notre misère la précède. Ce n'est que lorsque leurs auditeurs étaient descendus suffisamment dans l'abîme de leur misère que ces pasteurs leur montraient la consolation de la rémission. La repentance est une préparation et même la préparation principale à la foi. Nous apprécions beaucoup le sérieux de la prédication de ces pasteurs en période d'orthodoxie morte; cependant, nous regrettons qu'ils aient oublié le jugement sévère de Calvin contre tous ceux qui pensent que la pénitence précède la foi. Ils n'ont jamais su, dit-il, quelle est sa vigueur et sa nature. La repentance n'est pas une préparation à la foi, une condition à remplir. Elle est encore moins extérieure à la foi. Elle est, au contraire, toujours engendrée par la foi. On ne va pas de la repentance à la foi, mais, par la foi, on va à la repentance et à l'approfondissement de la contrition. Nous ne serons jamais pécheurs devant Dieu si, d'abord, nous n'avons pas cru en lui. Une conviction profonde, biblique, se cache derrière cette conception calviniste, réformée. Telle est la vérité de l'union mystique, issue de la prédestination, dépeinte par Christ dans la parabole du cep et des sarments, et annoncée par les apôtres aux Églises. Christ ne se donne jamais de façon impersonnelle. Il se donne lui-même au coeur du pécheur. Et quand il est venu habiter en nous, il nous fait participer à toutes ses bénédictions. Alors tous les fruits spirituels éclosent, notamment la repentance. La première larme versée à cause de notre iniquité est aussi bien un fruit de la mort expiatoire de Christ qu'une preuve de sa présence en nous. Étant «incorporés» en lui, nous allons accepter, avec la promesse de la rémission, la condamnation que méritent nos péchés. C'est là un seul et même acte de foi: nous nous approprions et la dette de notre vie et le salut de Jésus-Christ. Si nous bouleversons cet ordre, si nous laissons la repentance précéder la foi, nous nous conduisons comme s'il était possible de produire une larme de la vraie repentance en dehors de Jésus-Christ. Le Christ lui-même a dit: «Sans moi, vous ne pouvez rien faire. Jn 15:5. Parce que la repentance évangélique est issue de la communion de vie et de foi avec Christ, elle a un caractère christologique, c'est-à-dire qu'elle est toujours accompagnée d'une certaine connaissance de la grâce et de la miséricorde de Dieu. David ose demander: «Ne te souviens pas des péchés de ma jeunesse ni de mes révoltes», parce qu'il sait que les compassions et la bonté de l'Éternel sont de tout temps Ps 25:7. Daniel présente ses supplications non à cause de sa justice, mais à cause des grandes compassions de l'Éternel. Le malfaiteur sur la croix prie aussi: «Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne Lc 23:42 , après avoir confessé la bonté, l'innocence de Jésus. Jésus lui-même introduit, dans l'oraison dominicale, la cinquième demande après l'invocation: «Notre Père qui es aux cieux». Il prononce, dans la demande elle-même, le mot «pardon» avant celui «d'offenses». Il ne nous laisse donc confesser nos péchés que lorsque nous avons ressenti profondément et la paternité de Dieu et la réalité de la rémission. L'homme, comme le dit Calvin, «ne se peut droitement adonner à repentance, qu'il ne se reconnaisse être à Dieu. Or nul ne se peut résoudre à être à Dieu, qu'il n'ait premièrement reconnu sa grâce.L'Institution chrétienne)
II. Les deux tristesses En II Corinthiens 7, la tristesse du monde est opposée à la tristesse selon Dieu, conforme à sa volonté. Pour avoir une idée plus claire de la nature et de l'étendue de la repentance, envisageons une quadruple antithèse. 1. La tristesse du monde n'est pas issue de la foi. Elle ne connaît pas Christ. Souvent, elle ne veut pas le connaître. Elle ignore ou n'accepte pas ce qu'il révèle de lui-même et de l'homme. La repentance selon Dieu est le fruit de l'union mystique avec Christ. Elle connaît initialement le Dieu de la révélation, qui nous a révélé son jugement, non sur le Sinaï, mais à Golgotha. La croix de Jésus-Christ nous annonce que si Dieu nous faisait subir ce que nous et nos péchés avons mérité, le sort de Christ devrait être le nôtre. Nous sommes «dignes» d'être battus et punis, d'être affligés et maudits, d'être crucifiés et mis à mort. Mais ce jugement est, en même temps, une manifestation éminente de la miséricorde de Dieu. «Celui qui n'a pas connu le péché, Dieu l'a fait devenir péché pour nous afin que nous devenions en lui justice de Dieu. II Co 5:21
2. La tristesse du monde n'est à strictement parler qu'un sentiment déplaisant. Elle a plutôt le caractère du regret, du remords que celui de la tristesse. On regrette d'avoir été poussé à accomplir des actes pénibles. Caïn et Judas ont jugé leurs crimes si odieux qu'ils ont préféré la mort à la vie. Cependant ils n'ont pas fléchi les genoux devant Dieu et ne lui ont pas demandé pardon. La repentance selon Dieu, en revanche, déplore non les suites, mais la dette que créent nos péchés. Nous devons les regretter non par crainte d'un châtiment, mais par amour de Christ. 3. La tristesse du monde ne produit pas une confession des fautes. On peut pleurer comme Judas, c'est-à-dire en tournant le dos à Dieu et en croyant, dans son for intérieur, que l'entourage, les circonstances et peut-être Dieu lui-même sont les seuls et vrais coupables. Le premier réflexe de l'homme, il est vrai, est de nier son péché, de réduire sa dette, de plaider les circonstances atténuantes, de tenter de racheter ses fautes en se promettant intérieurement, à lui-même et à Dieu, de se corriger. L'Esprit de Christ incite toujours à la confession. La grâce de Dieu révélée en Jésus-Christ nous montre la voie. Il ne nous est pas permis de nous contenter d'une confession vague. En admettant, sur le mode général, que nous sommes des pécheurs, nous courons le risque de nous écarter de Dieu et de ne pas nous humilier. Il nous faut examiner en détail nos péchés. Calvin nous apprend: Qu'il nous faut confesser, non d'un seul mot, d'être pécheurs, mais de quelle manière nos péchés se manifestent; non d'un seul mot, d'être impurs, mais en quoi consiste notre impureté; non d'un seul mot, d'être débiteurs, mais de quelles dettes nous sommes chargés; non seulement d'être blessés, mais aussi de combien de plaies mortelles nous sommes blessés (L'Institution chrétienne).
Nous finirons par la prière du péager: «Ô Dieu, sois apaisé envers moi, pécheur." Lc 18:13 «Qui connaît ses fautes involontaires? Pardonne-moi ce qui m'est caché. Ps 19:13 Cette confession est nécessaire, mais dangereuse aussi. Nous demeurons transgresseurs jusqu'au moment de notre prière. Il est possible d'être satisfaits du fait que nous sommes en train de nous confesser. Aussi peut-il être nécessaire de placer la sixième demande de l'oraison dominicale avant la cinquième: «Ne m'induis pas en tentation quand je me remémore mes transgressions, afin que je les confesse et invoque ton pardon.»
4.
La tristesse du monde ne provoque pas la conversion. Elle
produit la mort. On reste plongé dans le péché. On ne s'en
détache pas. La tristesse selon Dieu, en revanche, est une
grande puissance vivifiante, victorieuse du péché. Elle
constitue une antithèse entre nous et nos péchés. Elle crée
une synthèse entre nous et Dieu. Comment alors s'occuper
plus longtemps de ce qui nous afflige nous-mêmes et,
surtout, notre Sauveur et le Saint-Esprit? Nous haïssons
notre iniquité parce qu'elle excite leur mécontentement.
«Éternel, n'aurai-je pas de la haine pour ceux qui te
haïssent? (...) Je les hais d'une parfaite haine.
Ps 139:21, 22
Bien que n'étant pas encore à même de renoncer au mal dans
notre vie, il nous devient de plus en plus difficile de
commettre des péchés.
III. Signes extérieurs? On a souvent cherché l'essentiel de la repentance dans les afflictions dont elle est accompagnée. Il n'y a certainement pas de repentance sans des larmes. Dans les sept psaumes de pénitence (6, 32, 38, 51, 102, 130, 143), par exemple, l'expression des émotions de l'âme est orientale. A vrai dire, si nous cherchons dans les émotions l'essentiel de la repentance et même sa réalité, nous ne discernons pas de différence profonde entre les expressions orientales et occidentales. Nous sommes, parfois, sans indulgence pour les jeunes gens, dont la vie affective n'est pas encore développée en profondeur avec ses nuances les plus subtiles, et nous sommes durs envers les grands pécheurs dont le foyer affectif est anéanti. L'intégrité de la repentance se manifeste surtout dans notre manière de conduire notre vie. Les émotions suscitées par le Saint-Esprit ne demeurent jamais stériles. Elles se prolongent dans nos actes. La vraie repentance fleurit dans la piété envers Dieu, l'amour envers notre prochain, la sainteté et la pureté de toute notre vie, si nous faisons du bien à tous les hommes, même à nos ennemis, et si nous ne péchons plus. Les progrès de notre sanctification montrent dans quelle mesure nous nous humilions vraiment devant Dieu. Au fur et à mesure que nous avançons dans la vie, nous regrettons davantage de choses. Mais il en est une que nous ne regretterons jamais: notre repentance. Car la douleur qu'elle provoque n'en cause pas une nouvelle, mais de la joie.
IV. L'Évangile de la repentance Parce que le péché est infini, la repentance est également sans borne. Notre repentance concerne, d'abord, nos transgressions récentes, puis les péchés passés. Ce que nous commettons aujourd'hui, nous l'avons fait aussi hier, avant-hier, et même depuis des mois et des années. Il ne convient pas de se limiter aux péchés passés, commis plus ou moins consciemment. Nous devons regretter aussi les péchés dont nous avons perdu le souvenir, les ayant accomplis inconsciemment. Comme l'a dit surtout saint Augustin: «Qui me rappellera les péchés de mon enfance? Et si j'ai été conçu dans l'iniquité, où Dieu Seigneur, où et quand votre serviteur a-t-il été sans dette?» Nous n'avons pas péché inconsciemment dans le passé seulement. Des péchés actuels demeurent sur le seuil de notre vie consciente. David demande pardon pour les fautes qu'il ignore Ps 19:13. La repentance doit même descendre plus profondément: de la parole à la pensée; de nos actes à notre personne. Notre caractère, notre nature, nous-mêmes, nous sommes des pécheurs condamnables devant la face de Dieu. La repentance ne s'arrête pas à notre existence personnelle. Elle concerne ce qui est antérieur à notre naissance et même à notre conception, par-delà nos parents et nos grands-parents, génération après génération jusqu'à Adam, dont la première transgression nous est imputée. C'est ainsi que Pascal a pu dire que le péché originel est un mystère qui se trouve le plus éloigné de notre connaissance et qui, en même temps, est si proche de nous que nous ne nous connaissons pas nous-mêmes sans le connaître aussi. D'un côté, il n'y a rien qui heurte davantage notre raison que d'être obligés d'admettre que le péché du premier homme nous rende tous coupables. De l'autre, les natures les plus pieuses, les cœurs les plus humbles, les meilleurs enfants de Dieu ont toujours considéré le péché originel, non comme un facteur atténuant leur dette, mais plutôt comme l'aggravant. Il y a une solidarité entre le péché d'autrefois et celui d'aujourd'hui. Nous appartenons à toutes sortes de communautés: notre foyer, notre famille, notre peuple, l'Église, l'humanité. Impossible de nous désolidariser du mal commis par les hommes; nous sommes complices. Ésaïe se plaint, non seulement d'être un homme aux lèvres impures, mais aussi d'habiter au milieu d'un peuple dont les lèvres le sont également. Es 6:5 Jésus nous a commandé de prier, au pluriel: pardonne-nous nos offenses. Quand notre nation ou le monde ne parlent jamais à Dieu de leurs transgressions, nous avons à reconnaître leur dette à leur place. Les anciens huguenots confessaient qu'ils avaient mérité les injustes persécutions dont ils étaient l'objet. À
la question de savoir comment notre repentance peut
s'élargir et s'approfondir, il nous faut répondre: Dieu s'en
charge. Le Saint-Esprit continue de convaincre en ce qui
concerne le péché, la justice et le jugementJn
16:8. Lorsque
nous évitons de voir nos dettes, sa Parole nous les révèle.
Lorsque nous cachons nos iniquités, il les révèle. Si nous
nous ralentissons, il nous pousse. Il nous presse, il nous
force à l'humiliation. Cela n'exclut pas notre
responsabilité. Parfois, la pensée nous vient de pécher
gravement afin d'avoir à nous repentir plus profondément.
C'est là un piège diabolique dans lequel trop de gens sont
tombés. Le chemin de la mort n'est pas celui de la vie. La
voie de l'iniquité ne conduit pas à la vallée de
l'humiliation. Chaque transgression commise n'augmente pas
seulement notre dette; elle laisse aussi une tache. Elle
émousse notre conscience et aggrave notre aveuglement. Le
transgresseur le plus grand ne se sent pas, en général, le
premier pécheur. Celui qui pèche relativement moins a
conscience d'une dette plus importante. Rien n'est aussi
consolant que de fréquenter journellement Jésus-Christ en
lisant l'Évangile et en priant. Il est le plus beau de tous
les hommes. Il a toujours été dans ce monde comme nous
devrions être. Sa croix nous révèle quel châtiment nous
méritons.
Nous avons à lutter contre notre infidélité, contre notre orgueil inné qui refuse de s'humilier. Comment notre Père céleste nous pardonnera-t-il si nous ne pardonnons pas aux hommes leurs offenses? Mt 6:15
Si nous observons plus scrupuleusement, comme nous le devons, le commandement de l'amour envers Dieu et envers notre prochain, nous découvrirons que nous commettons plus de péchés que nous ne nous l'imaginions. Nous découvrirons que notre vieille nature avec sa sujétion au péché est plus active que nous ne le pensions. Au fur et à mesure que nous avançons sur le chemin de la sanctification, la sainteté au lieu de se rapprocher s'éloigne. C'est dans la lutte entreprise pour cesser de faire ce que nous haïssons et accomplir ce que nous aimons que surgit la plainte douloureuse : «Malheureux que je suis! Qui me délivrera de ce corps de mort? Rm 7:24.
* * *
Pourtant la repentance la plus avancée n'est qu'un petit commencement de ce que Dieu demande de nous. Personne ne se repent comme il convient. Ici-bas, nous n'avons jamais fini de nous repentir. Jésus-Christ
a fait de notre manque de repentance l'objet de ses prières.
Sa première parole sur la croix est : «Père, pardonne-leur,
car ils ne savent pas ce qu'ils font.
Lc 23:34
Il s'est sacrifié sur la croix afin que nous recevions la
repentance comme fruit de son offrande. Jésus-Christ est le
seul qui connaisse parfaitement quelles sont nos dettes et
leur importance; il les confesse en notre lieu et place.
Les
Écritures nous annoncent que, nous aussi, nous les
confesserons parfaitement un jour. Le jour où Jésus viendra
au milieu des nuées, toutes les tribus de la terre se
lamenteront à son sujet
Ap 1:7. La
tribu sainte aussi. Mais il y aura des larmes différentes.
On pleurera des larmes de regret et de remords, mais
également des larmes d'amour et d'adoration.
Quand Jésus-Christ paraîtra au milieu du ciel, nous déplorerons comme nous ne l'aurons jamais fait que nos péchés l'aient conduit à la croix, à la mort. Le jour de sa rédemption parfaite sera, à la fois, un jour de pénitence et un jour de deuil. La contemplation parfaite du Sauveur sera l'achèvement de notre repentance. * Le professeur E. Krant a enseigné à l'ancienne Faculté libre de théologie protestante d'Aix-en-Provence. Cet article a été publié dans Études évangéliques (1961:1). (La Revue Réformée) ajouté le 28/5/2003 © Voxdei Retour |
Déchargez-vous sur Dieu de tous vos soucis, car il prend soin de vous. (I Pierre, V, 7)
L'apôtre ne dit pas seulement: «Déchargez-vous sur Dieu de vos grands soucis,», mais de tous. Qui peut le plus peut le moins. Si Dieu peut nous délivrer des grands péchés et des grandes douleurs, il peut aussi prendre nos petits fardeaux. Il n'est pas nécessaire d'avoir vécu bien longtemps pour savoir que les petits soucis sont lourds à porter. Il y a des coups d'épingle qui font autant de mal que des coups d'épée. Il y a des ennuis qui nous obsèdent si cruellement par la continuité et la répétition qu'ils perdent leurs proportions véritables et deviennent de réelles épreuves. Il suffit, n'est-ce pas? d'un grain de poussière entré dans notre oeil pour nous aveugler; et tous les efforts que nous faisons pour l'expulser ne servent qu'à rendre la douleur plus cuisante et la cécité plus complète. Il en est de même pour notre coeur, fatigué et souvent exaspéré par les infiniment petits de la vie quotidienne: cette déception vous semble de peu d'importance? ce malentendu n'aura pas de suites? Ce contretemps sera vite oublié? Oui, par vous qui n'en souffrez pas; mais pour moi, qui sens ce chagrin, il n'est ni puéril, ni misérable; mon ciel en est obscurci, ma sérénité troublée; c'est une heure, c'est une journée, c'est une semaine peut-être perdue pour la joie et la tranquillité de l'âme; et c'est beaucoup, cela, dans une vie humaine, où les ennuis succèdent aux ennuis, les soucis aux soucis, comme un jour succède à l'autre jour. La vie n'est pas «une robe sans couture, d'un seul tissu depuis le haut jusqu'en bas.» Elle est faite de petits morceaux, dont chacun a sa place et son utilité dans l'ensemble. Ou plutôt elle est tissée de fils ténus et variés, fils de laine, fils de soie et fils d'or. Chacun de ces fils est nécessaire à la solidité et à la beauté de la trame. Et chaque fois qu'un de ces fils casse, il manque quelque chose et nous souffrons; le plus stoïcien des hommes à son point sensible et douloureux, il en a même plusieurs, et son impassibilité apparente se trouble et s'émeut, quand la vie inflige ses petites blessures. Les grandes douleurs mêmes ne nous dispensent pas des petites. Au contraire, le corps endolori frémit au moindre contact; l'âme blessée redoute le moindre attouchement; elle a tant souffert que tout la fait souffrir. Il est rare que les épreuves aient rendu notre coeur insensible aux ennuis et que, à force d'avoir porté de lourds fardeaux, nous en arrivions à ne point sentir cette imperceptible surcharge des soucis chétifs et mesquins. La moindre goutte plutôt fait déborder le vase rempli jusqu'aux bords. Le chrétien ne méprise pas les petits soucis, les petites douleurs, les petits ennuis, pas plus qu'une mère ne raille les chagrins de son enfant, sous prétexte que ce sont des chagrins d'enfant. Mais, comme l'enfant vient répandre avec confiance ses larmes dans le coeur de sa mère, parce que son oiseau s'est envolé ou parce que son jouet est cassé, de même le chrétien apporte à son père, à Celui qui a tout ensemble le coeur d'un père et le coeur d'une mère, son fardeau de petits soucis. S'il a éprouvé une déception, essuyé un échec, rencontré un obstacle; s'il craint pour demain, s'il a un désir aujourd'hui et que ce désir soit une souffrance; si la vie domestique est troublée, l'éducation laborieuse, le travail pénible, il apporte tout cela à son Dieu, sans crainte de le fatiguer et de l'importuner. Il le charge pour se décharger; il lui remet le soin de ses affaires; il l'appelle au secours et lui impose une collaboration, dont il sent le besoin et dont il ne veut pas douter. Est-ce là ce que tu fais, mon âme? Le mot de l'apôtre te dicte cette conduite, et comme il n'ignore pas ta lâcheté, à côté de l'ordre, il a placé un encouragement: – «décharge-toi de tous tes soucis,» c'est le commandement. «Dieu a soin de toi,» c'est la promesse. Benjamin Couve
© Courtes méditations (1894) Retour |
(Josué chapitre 2)
Le récit de l'accueil fait par Rahab aux deux espions envoyés par Josué dans Jéricho énonce un fait troublant. Non seulement les a-t-elle accueillis, mais elle a aussi menti à leur sujet, déclarant: Oui, ces hommes sont venus chez moi, mais je ne savais pas d'où ils étaient. Au moment où l'on allait fermer la porte, au crépuscule, ces hommes sont sortis sans que je sache où ils allaient (v. 4,5). Il est vrai que le texte ne cautionne pas le mensonge de Rahab en émettant un quelconque jugement de valeur. Le témoignage rendu par le Nouveau Testament à Rahab dit cependant: C'est par la foi que Rahab la prostituée ne périt pas avec les non-croyants, parce qu'elle avait accueilli pacifiquement les espions (Hébr.11,31).
Son mensonge est-il donc compris dans son accueil? Est-il aussi un fruit de sa foi? Y a-t-il des situations où le mensonge se justifie? Certains prétendront que Rahab a été justifiée en dépit de son mensonge plutôt que par son mensonge. Mais peut-on raisonnablement imaginer Rahab cachant les espions et répondant aux envoyés du roi: «Oui, ces hommes sont venus, et je les ai cachés. Que leur voulez-vous?» Si ce n'est une trahison, cela du moins y ressemble fort, et même en imaginant alors une intervention surnaturelle de Dieu permettant aux espions de s'échapper, je ne suis pas sûr que le peuple d'Israël aurait retenu Rahab comme une héroïne de la foi... (Et le récit de 2 Rois 6. 18 nous montre même que le mensonge peut aller de pair avec une intervention surnaturelle de Dieu). Non. Rahab a accueilli> elle a menti. Et notre question reste entière. On raconte l'histoire suivante qui se serait déroulée au 19e siècle. Une communauté baptiste américaine, dans le Kentucky, avait invité des gens de près et de loin pour une rencontre. Une des activités proposées était de répondre à un problème de conscience hypothétique: «Vous êtes dans un petit village à la frontière des territoires indiens, et vous avez vent d'un raid imminent de la part de ceux-ci. Vous cachez alors vos quatre enfants. Quand les Indiens arrivent, ils réussissent à contourner les défenses du village, et dans leur action de pillage, ils trouvent trois de vos enfants qu'ils tuent. Quand enfin ils sont prêts à conclure un armistice et à se retirer, ils vous demandent si vous avez encore des enfants cachés». D'où la question: «Dites-vous la vérité ou dites-vous un mensonge?»
Le débat, dit-on, divisa l'Église en deux, et la communauté de Long Run fut connue depuis comme celle des «baptistes non-menteurs» alors que les dissidents fondèrent une nouvelle communauté à quelques kilomètres de là> celle des «baptistes menteurs». L'anecdote, vraie ou fausse, reflète la variété des réponses proposées par les chrétiens. D'ailleurs le souvenir de la persécution des Juifs pendant le IIIe Reich montre que la question n'est pas si hypothétique que cela. Et sans aller aussi loin, la vie amène parfois des situations où la même question surgit, même si les conséquences en sont moindres. Certains trouveront sans doute inutile voire insensé de réfléchir à un tel problème avant qu'il ne se pose concrètement, puisque Dieu donnerait alors la réponse appropriée par l'inspiration du Saint-Esprit. Peut-être. Mais comment être sûr que, dans une situation oppressante, nous aurons la sérénité d'écouter? D'autant plus qu'un délai dans la réponse est déjà une réponse... Nous vouions donc examiner maintenant la question en proposant successivement trois approches.
LE MOINDRE MAL
Dans une première approche, nous pouvons souligner l'absolu des dix commandements, qui ne prévoient aucune dérogation. Quelle que soit l'époque ou la situation, ces commandements constituent un code de vie dont toute transgression est un péché. En conséquence, dans une situation limite comme celles évoquées ci-dessus, il ne s'agit pas de choisir entre Bien ou Mal, mais d'opter pour le moindre mal. Mentir est mal. Jésus lui-même identifie le mensonge à Satan en disant de lui: «...il est menteur et le père du mensonge». Mais trahir est aussi mal. Cependant les conséquences du mensonge par rapport au commandement d'aimer sont moindres que celles de la trahison. Le chrétien doit donc mentir, en sachant que pourtant il pèche, ou, pour exprimer cela autrement, il participe à une situation collective de péché dont il n'est que partiellement responsable. Le dilemme surgit dans la mise en présence du croyant encore pécheur avec un monde révolté. C'est dans cette direction qu'argumente par exemple J.W. Montgomery en disant: «... Dans ces cas, le moindre mal doit parfois être choisi, mais il reste dans tous les sens du terme un mal qui doit conduire le chrétien à la Croix en vue du pardon et vers le Saint-Esprit pour une restauration». Dans cette optique, Rahab avait péché, elle avait donc à se repentir de son acte...
Mais peut-on, dans un tel cas, sincèrement se repentir? Le croyant n'aura sans doute aucune peine à s'affliger de la situation qui l'a conduit à pécher. Peut-être même confessera-t-il le péché collectif de sa nation ou du groupe auquel il appartient et qui a créé les conditions du dilemme. Mais se repentir de son choix personnel nous semble impossible sans se diviser soi-même. Car peut-on regretter son choix en sachant que si c'était à refaire, il demeurerait le même? Nous allons encore plus loin. Le principe du moindre mal place le chrétien dans une alternative qu'on peut décrire par un «Malheur à lui s'il le fait, malheur à lui s'il ne le fait pas!».
L'offre du pardon ne change en rien son destin: l'exigence de la sainteté et un certain rappel du «prix» payé en vue du pardon l'amène fatalement à ce «Malheur à lui! ». Il est donc prisonnier de deux injonctions contradictoires, dont il ne peut que ressortir condamné intérieurement. Ces situations ont été assez bien étudiées en psychologie, et il est frappant de remarquer qu'elle peuvent avoir des conséquences allant de l'indécision par peur d'un choix erroné à l'inanition pour éviter la punition. Cela correspond à la description de la vie spirituelle de plus d'un chrétien... Faut-il en voir l'origine, peut-être partiellement, dans cette approche?
L'ÉTHIQUE SITUATIONELLE Une deuxième approche, prenant le contre-pied de la précédente, affirme la relativité de tous les commandements et ne retient que le deuxième: l'amour dû au prochain. J. Fletcher l'énonce de la manière suivante: Mentir peut être plus chrétien que dire la vérité, puisque la seule vertu à dire la vérité est de la dire dans l'amour. voler peut être meilleur que respecter la propriété privée si, comme dans plusieurs domaines évidents, ce droit à la propriété nie le plus grand amour pour le plus grand nombre. Aucune action n'est bonne ou mauvaise en elle-même. Tout dépend si elle oeuvre à l'encontre ou en faveur des gens, si son dessein est l'amour (comprenant l'amour comme étant un intérêt porté aux personnes) dans la situation présente. La nouvelle moralité, en résumé, soumet les principes aux circonstances...
Dans cette optique, le dilemme de Rahab s'éclaire de lui-même: mentir est aussi amoral que manger (et son métier ne devait pas la porter sur les principes...). Sa situation justifiait son mensonge puisqu'il était le fruit de son intérêt pour les deux espions. Mais qu'en est-il de son amour pour ses concitoyens? Par où passe «le plus grand bien pour le plus grand nombre»? Car sans omniscience, chaque situation humaine apparaît comme un écheveau difficile à démêler, tout spécialement s'il est impossible de s'appuyer sur des «principes». Comment savoir si mon aide qui semble soulager la souffrance aujourd'hui, ne va pas se retourner contre la personne aidée demain? D'autant plus, comme l'ont déjà bien fait remarquer certains, l'amour ne nous dit pas forcément que faire, mais comment le faire. Et sans un guide qui lui permette de se manifester, l'amour donne à chaque choix un poids insupportable. Mais il y a plus. Si la fin justifie les moyens, toute relation devient impossible, tout acte de confiance une folie. Car si nous estimons, pour votre plus grand bien (par exemple pour votre salut éternel) qu'il est de notre devoir de vous convaincre, et que tordre ou dissimuler la vérité, parjurer même, est le moyen d'y arriver, alors la légitimité est de notre côté! Car par le biais des inclinaisons naturelles à l'homme, cette fin qui justifie les moyens s'identifie tôt ou tard à ses propres desseins, ses buts, ses aspirations. Triste fin...
Ainsi, tous ceux qui mettent l'amour au-dessus de la loi, comme ceux qui parlent d'une loi sans amour, séparent la loi de celui qui l'a donnée: un Dieu d'amour. Aux premiers, Jésus dit: En vérité je vous le dis, jusqu'à ce que le ciel et la terre passent, pas un seul iota, pas un seul trait de lettre de la loi ne passera, jusqu'à ce que tout soit arrivé. Celui donc qui violera l'un de ces plus petits commandements et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux, mais celui qui les mettra en pratique et les enseignera, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux (Matt. 5. 18). Et aux seconds: Lequel d'entre vous, s'il n'a qu'une brebis et qu'elle tombe dans la fosse le jour du sabbat, ne la saisira pour l'en retirer? Combien un homme ne vaut-il pas plus qu'une brebis! Il est donc permis de faire du bien les jours de sabbat (Matt. 12 . 11-12). En parlant ainsi, Jésus n'a pas relativisé le sabbat à l'image de l'éthique situationnelle, mais il a affirmé simultanément l'ordonnance du sabbat, et la dignité de l'homme pour qui il a été donné. Cela nous introduit maintenant dans notre troisième perspective.
LE TÉMOIGNAGE DES TEXTES En examinant les différentes situations où des mensonges sont approuvés de Dieu (sages-femmes en Égypte Ex. l. 19- 20; Rahab; Élisée, 2 R. 6. 19), nous pouvons tenter de leur trouver des points communs:
– les paroles mensongères avaient pour but la sauvegarde de vies humaines (les nouveaux-nés hébreux, les deux espions, Élisée lui-même); – elles ont été extorquées par la contrainte; – elles furent faites à des personnes étrangères, ennemies du peuple juif.
Aucune de ces raisons ne semble à elle seule suffisante. Une généralisation de la deuxième (et de la première dans une moindre mesure) par exemple, qui ferait de la présence d'une contrainte par la violence une justification suffisante du mensonge reviendrait à justifier du même coup le parjure ou le reniement de la foi, ce qui nous paraît insoutenable. Et une parole mensongère s'adressant à une personne en dehors du plan de Dieu ne saurait être de ce fait excusée, même au nom de son salut éternel, selon ce qu'on croirait pouvoir lire dans le troisième point relevé. Nous croyons quand même pouvoir lire, à travers ces points communs, quelques principes propres à guider notre réflexion aujourd'hui:
– les vies sauvées rappellent que le but du commandement est d'abord la vie, même si cette vie n'est pas la valeur suprême à laquelle sont subordonnées toutes les autres valeurs. Ces textes sont là pour nous le rappeler; – les paroles extorquées par la contrainte renvoient à une situation où la vérité fait défaut. Pensons à l'antisémitisme nazi de la dernière guerre, ou à celui du Pharaon d'Égypte dans Exode 1, ou encore à la situation que décrit Osée dans sa prophétie: Car l'Éternel est en procès avec les habitants du pays, parce qu'il n 'y a point de fidélité, point de loyauté, point de connaissance de Dieu dans le pays. Il n'y a que parjures et tromperies, assassinats, vols et adultères; on use de violence, on commet meurtre sur meurtre. Une intention première du IXe commandement n'est-elle pas de maintenir un tissu de vérité dans la communauté, «non seulement parce que Dieu est Vérité, mais parce que cette vérité est nécessaire, vitale, à l'homme. Cependant le verbe «maintenir» suppose une préexistence de cette vérité, et lorsqu'elle est absente, l'exactitude des faits peut parfois cautionner la fausseté qui règne. Alors le mensonge peut être la seule manière de témoigner d'un Dieu Vrai!
Ces mensonges n'ont pas été dits pour le confort personnel des personnes qui les ont proférés. Le prophète Élisée, par exemple, n'a pas seulement sauvé sa vie, il a accompli un acte prophétique. Ainsi, ces paroles s'insèrent dans le projet de Dieu, dans un combat contre des ennemis. Il ne se justifie que dans une référence à Dieu, dans sa dépendance, et jamais pour des motifs personnels comme la fuite des responsabilités, les faux-fuyants ou la crainte d'être mal compris ou que sais-je encore.
C'est la rencontre de ces trois aspects – préservation de la vie humaine, contrainte par la force ou la menace, dépendance de Dieu – qui peuvent parfois, croyons-nous pouvoir discerner, justifier un mensonge. Mais où est la limite? Nous aimerions suggérer qu'aucune casuistique aussi «biblique» qu'elle soit ne pourra faire le tour des situations possibles. La Bible elle-même nous rend témoins par les récits évoqués de mensonges approuvés de Dieu, sans jamais faire pourtant une synthèse de la question. Les récits laissent une place prédominante à la relation entre Dieu et l'homme appelé à s'engager dans le projet divin, par la foi, comme le souligne l'épître aux Hébreux en parlant de Rahab. Et cela ne laisse aucune place, comme nous l'avons déjà rappelé, pour nos fuites devant la vérité, signe de nos doutes plutôt que fruit de notre foi. Oui,
des situations humaines, marquées par le péché et la
fausseté, peuvent nous conduire à transgresser le IXe
commandement. Mais jamais pour notre confort personnel,
dans notre propension à marcher dans le clair-obscur quand
ce n'est pas dans les ténèbres. Car ce même IXe
commandement nous rappelle que sans vérité il ne saurait y
avoir de relations humaines.
Et
le Nouveau Testament nous entraîne encore plus loin,
nous exhortant à marcher dans la vérité. C'est
là le projet d'un Dieu Vrai.
Bernard
André
© Ichthus 1986/4 (No 137) ------------------------------------------------------------ |
POURQUOI
LES CHRÉTIENS ÉVANGÉLIQUES ATTACHÉS AUX ÉCRITURES SONT-ILS
SI RÉSERVÉS À L'ÉGARD DE L'OECUMÉNISME
CATHOLICO-PROTESTANT?
17. Les catholiques gardent la ferme conviction que l'unique Église du Christ subsiste en l'Église catholique qui est «gouvernée par le successeur de Pierre et par les évêques qui sont en communion avec lui. Ils confessent que la totalité de la vérité révélée, des sacrements et du ministère, que le Christ a donnée pour la construction de son Église et pour l'accomplissement de sa mission, se trouve dans la communion catholique de l'Église... Quand donc les catholiques utilisent les mots «Églises», «autres Églises» «autres Églises et communautés ecclésiales», etc., pour désigner ceux qui ne sont pas en pleine communion avec l'Église catholique, on doit toujours tenir compte de cette ferme conviction et confession de foi. 18.... En effet, la plénitude de l'unité de l'Église du Christ s'est maintenue dans l'Église catholique... 30.... Aussi les initiatives des fidèles dans le domaine de l'oecuménisme sont à encourager. Mais un discernement attentif et constant est nécessaire et il incombe à ceux qui ont l'ultime responsabilité de la doctrine et de la discipline de l'Église. Il appartient à ceux-ci d'encourager des initiatives responsables et de s'assurer qu'elles sont effectuées selon les principes catholiques de l'oecuménisme. . . 62.a) Étant donné que la sainte Eucharistie est l'admirable sacrement «par lequel l'unité de l'Église est exprimée et réalisée « il est très important de veiller à ce qu'elle soit bien célébrée, pour que les fidèles qui y participent, «offrant la victime sans tache, non seulement par les mains du prêtre, mais aussi ensemble avec lui, apprennent à s'offrir eux-mêmes....
101. Dans l'état actuel de nos relations avec les Communautés ecclésiales issues de la Réforme du XVIe siècle, on n'est pas encore arrivé à un accord sur la signification sacramentelle, ni même sur l'administration du sacrement de la confirmation. En conséquence, dans les circonstances actuelles, les personnes qui entreraient dans la pleine communion de l'Église catholique et qui viendraient de ces communautés, devraient recevoir le sacrement de la confirmation en suivant la doctrine et le rite de l'Église catholique, avant d'être admises à la communion eucharistique.
104.e)
Parce que la concélébration eucharistique est une
manifestation visible de la pleine communion de foi, de
culte et de vie commune de l'Église catholique, exprimée par
les ministres de cette Église, il n'est pas permis de
concélébrer l'Eucharistie avec des ministres d'autres
Églises ou Communautés ecclésiales. Le plus important élément semble être l'eucharistie romaine (la messe), signe par excellence de l'unité catholique, rite considéré comme un renouvellement du sacrifice de Jésus-Christ, dont les prêtres prétendent offrir le véritable corps et le véritable sang sur les autels catholiques du monde entier, comme expiation pour les péchés des vivants et des morts. Ce sacrifice non sanglant a été opéré des millions et des millions de fois dans tous les lieux où se pratique le culte catholique. Mais que dit l'Écriture de Jésus mourant au Calvaire?
Ce
n'est pas pour s'offrir plusieurs fois... autrement il
aurait fallu qu'il ait souffert plusieurs fois depuis la
création du monde, mais maintenant à la fin des siècles, il
a paru une seule fois pour effacer le péché par son
sacrifice. . . (Hébreux 9: 25-26)
Mais
les vrais chrétiens ne sauraient de toute façon pas
s'associer à ce que le réformateur Jean Calvin appelait une
horrible abomination et une erreur pestilente Institution
Chrétienne, Livre IV, chapitre XVIII,
depuis la racine jusqu'au sommet, pleine de toutes espèces
d'impiété, de blasphèmes, d'idolâtrie, de sacrilèges...
Livre IV, ch. XVIII, 18 Cela
est très certain, qu'en dressant un autel on met bas la
croix de Jésus-Christ.Livre
IV, ch. XVIII, 3 Jean
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POURQUOI
S'OCCUPER DE L'AVENIR?
«Ainsi dit l'Éternel, le Saint d'Israël, et celui qui l'a formé: enquérez-vous de moi touchant les choses à venir; commandez-moi à l'égard de mes fils et à l'égard de l'oeuvre de mes mains. Moi, j'ai fait la terre, et j'ai créé l'homme sur elle; c'est moi, ce sont mes mains qui ont étendu les cieux, et j'ai ordonné toute leur armée» Pratiquement un tiers de l'Écriture Sainte a un caractère prophétique. Ne serait-ce que pour cette raison, nous sommes exhortés à nous occuper des événements futurs, voire à les étudier. Le chapitre qui se trouve devant nous montre pourquoi les vrais croyants en Jésus-Christ attendent Sa venue. Il décrit également la différence existant entre ceux qui croient à la Parole prophétique avec leur intelligence et ceux qui croient avec leur coeur. Quand des gens me posent la question: «Pourquoi s'occuper de l'avenir?», je leur fournis généralement trois ou quatre réponses. Premièrement, l'Ancien Testament nous dit en Ésaïe 45, 11-12: – «Ainsi parle l'Éternel, le Saint d'Israël, et son créateur. Veut-on me questionner sur l'avenir, me donner des ordres sur mes enfants et sur l'oeuvre de mes mains? C'est moi qui ai fait la terre, et qui sur elle ai créé l'homme; c'est moi, ce sont mes mains qui ont déployé les cieux, et c'est moi qui ai disposé toute leur armée.» – «Ainsi dit l'Éternel, le Saint d'Israël, et celui qui l'a formé: enquérez-vous de moi touchant les choses à venir; commandez-moi à l'égard de mes fils et à l'égard de l'oeuvre de mes mains. Moi, j'ai fait la terre, et j'ai créé l'homme sur elle; c'est moi, ce sont mes mains qui ont étendu les cieux, et j'ai ordonné toute leur armée» (version Darby). .Dieu nous dit donc qu'il est bon que nous L'interrogions sur l'avenir. Deuxièmement, voici une déclaration figurant en Apocalypse 1, 1: «Révélation de Jésus Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt, et qu'il a fait connaître, par l'envoi de son ange, à son serviteur Jean.» Il est donc affirmé là, une fois de plus, que s'informer de l'avenir est tout à fait selon la volonté divine. La troisième réponse: la logique. La nature humaine aspire à connaître le plus possible sur l'avenir pour s'y préparer.
C'est certainement une raison pour laquelle, par exemple, la plupart des stations radiophoniques émettent régulièrement des bulletins météorologiques, que l'on trouve également, à quelques rares exceptions près, dans les quotidiens, même s'ils ne sont pas toujours exacts. Il en est tout simplement ainsi: on aime s'informer de ce qui est devant soi. Si nous devons nous rendre en voiture dans une région qui nous est inconnue, nous consultons une carte routière pour au moins savoir quelle distance il faudra parcourir et ce qui nous attend avant d'atteindre le but.
La plupart d'entre nous établissent minutieusement l'itinéraire d'un voyage dans un pays étranger. Imaginons que nous allons entreprendre un déplacement en Israël. Pour y être bien préparés, nous devons d'abord connaître l'heure du départ de l'avion et celle de son arrivée là-bas. Nous devons également savoir quels documents nous seront nécessaires, passeport ou visa. Nous nous renseignons aussi sur les conditions météorologiques de chaque saison. Et puis ceci: quelle langue est parlée sur place? Et le cours de l'argent? Quelle somme devons-nous changer? Et le courant électrique pour notre rasoir et notre sèche-cheveux? Que de questions se posent et se bousculent plus le jour du départ approche!
Si nous pouvions nous procurer une brochure sur le pays de notre destination, je suis certain que nous la lirions du début à la fin. Nous lirions et relirions la description du voyage; les illustrations retiendraient notre attention pour prendre connaissance des moindres détails. Si la télévision passait un programme sur Israël, nous le regarderions en veillant à ce que rien ne nous échappe. Oui, nous voulons absolument savoir ce qui nous attend!
L'importance de la préparation et du planning Il y a bien longtemps, je lisais un long article relatif aux préparatifs de la mission «Apollo», destinée permettre à un homme de mettre le pied sur la lune. J'ai ainsi appris que, durant la période de préparation de 25 ans, plus de 500.000 ingénieurs et techniciens ont travaillé pour le compte de 20.000 firmes et fournisseurs. Le coût de ce projet: plus de 25 milliards de dollars US. Le résultat de cette entreprise: outre le fait de marcher sur la lune, la collecte de 450 kilos de pierres lunaires pour des recherches. Ce gigantesque projet a été qualifié de plus grande entreprise de l'histoire de l'humanité. Il a nécessité une planification précise d'un événement futur.
L'attente de l'avenir Toute la population terrestre, six milliards d'individus, vit en fin de compte dans l'optique de l'avenir. Les petits attendent le début de leur scolarité et ceux un peu plus âgés aspirent à la fin de leurs études et à l'âge adulte. Il y a ensuite souvent l'entrée dans une école supérieure ou en apprentissage, et quelque peu plus tard le mariage. Jour après jour, on se rend au travail ou on étudie, les regards tournés vers l'avenir, demain ou l'an prochain, dans l'attente soutenue d'événements personnels, grands et sortant de l'ordinaire. La perspective de l'avenir ne cesse pas avec le mariage et la naissance d'enfants. L'achat d'une maison constitue un but important et le rêve de beaucoup. À un âge avancé ou quand la plupart des buts sont atteints, nous nous préparons à la retraite. Mais dès que nous y sommes parvenus, nous nous occupons encore de l'avenir. Nous espérons alors que bien des années encore nous seront accordées avec nos petits-enfants et que nous pourrons jouir des fruits de toutes nos journées de travail.
L'avenir est aussi la fin Mais qu'est-ce qui vient ensuite? Il y a finalement la suprême échéance: «Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement...» (Hébr. 9, 27). Seuls ceux qui ont pris les dispositions valables pour le véritable avenir sont sages. Nous en venons ainsi à la quatrième réponse, la plus importante, à la question: «Pourquoi s'occuper de l'avenir?» Parce que l'avenir est éternel. Comprenez-vous maintenant que c'est une nécessité vitale de s'enquérir du futur? Ce n'est qu'en connaissant notre dernier but définitif que nous pouvons savoir avec certitude où nous passerons cet avenir. Il est maintenant temps de prendre les mesures nécessaires en fonction de l'éternité. Sera-t-elle avec notre Sauveur dans la gloire céleste? Ou, au contraire, seront-ce les souffrances dans la damnation sans fin? Dans une de Ses paraboles, le Seigneur Jésus montre la différence entre l'une et l'autre de ces possibilités. Il est écrit en Matthieu 13, 38-43: «Le champ, c'est le monde; la bonne semence, ce sont les fils du royaume; l'ivraie, ce sont les fils du malin; l'ennemi qui l'a semée, c'est le diable; la moisson, c'est la fin du monde; les moissonneurs, ce sont les anges. Or, comme on arrache l'ivraie et qu'on la jette au feu, il en sera de même à la fin du monde. Le Fils de l'homme enverra ses anges, qui arracheront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.» C'est sur base de votre propre décision que vous appartiendrez à l'un ou l'autre de ces groupes. Dans le dernier livre de la Bible, nous apprenons davantage sur ces deux groupes. Pour les personnes constituant l'un deux, c'est cette expression qui est retenue: «Réjouissez-vous!» quant à l'autre, nous trouvons ces mots: «Malheur à vous!» «C'est pourquoi réjouissez-vous, cieux, et vous qui habitez dans les cieux Malheur à la terre et à la mer! car le diable est descendu vers vous, animé d'une grande colère, sachant qu'il a peu de temps» (Apoc. 12, 12). Remarquez que Satan sait qu'il ne dispose plus que de peu de temps. En d'autres termes, il connaît même l'avenir, car la Parole de Dieu ne lui est pas étrangère. Il est au courant de l'Écriture prophétique. Nous pouvons donc dire qu'il connaît le temps de l'accomplissement.
Même les démons connaissent la Parole prophétique Durant Son ministère terrestre, le Seigneur Jésus a rencontré une fois deux personnes possédées de démons. Il importe de comprendre que là où Jésus se trouve, il y a vérité et lumière; en conséquence, l'obscurité est immédiatement démasquée par Sa présence. Il ne dut pas du tout dire aux démons qui Il était; Il ne devait non plus rien faire dans ce sens. Comme nous le lisons en Matthieu 8, 29, les démons durent se faire connaître eux-mêmes: «Et voici, ils s'écrièrent. – Qu'y a-t-il entre nous et toi, Fils de Dieu? Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps?» Pourquoi les démons protestèrent-ils? Parce qu'ils Le reconnaissaient comme Fils de Dieu, comme Sauveur du monde! Manifestement, ils étaient informés de la Parole prophétique. À Jésus avait été donné tout pouvoir dans le ciel et sur la terre. Leur lamentation prit la forme de cette question: «Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps?» Ils savaient donc que Jésus viendrait pour anéantir les oeuvres des ténèbres, et qu'eux-mêmes seraient finalement jetés dans l'abîme. Par ailleurs, ils étaient conscients que ce temps n'était pas encore venu. D'où leur question.
L'abîme Quand Jésus reviendra en grande puissance et en gloire sur la terre et que Ses pieds se poseront sur le mont des Oliviers, à Jérusalem, Satan sera lié de chaînes et mis hors d'état de nuire pendant mille ans. Où sera-t-il gardé? Dans l'abîme! «Puis je vis descendre du ciel un ange, qui avait la clef de l'abîme et une grande chaîne dans sa main. Il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il le lia pour mille ans. Il le jeta dans l'abîme, ferma et scella l'entrée au-dessus de lui, afin qu'il ne séduisît plus les nations, jusqu'à ce que les mille ans fussent accomplis. Après cela, il faut qu'il soit délié pour un peu de temps» (Apoc. 20, 1-3). Remarquons ceci, l'abîme n'est pas le dernier et définitif lieu de destination pour Satan et pour ceux dont le nom n'est pas écrit dans le Livre de vie. Ce sera un endroit bien pire encore: «l'étang de feu»!
L'étang de feu Lisons ensemble ces paroles particulièrement solennelles en Apocalypse 20, 10.12-15: «Et le diable, qui les séduisait, fut jeté dans l'étang de feu et de soufre, où sont la bête et le faux prophète. Et ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles... Et je vis les morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs oeuvres, d'après ce qui était écrit dans ces livres. La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux; et chacun fut jugé selon ses oeuvres. Et la mort et le séjour des morts furent jetés dans l'étang de feu. C'est la seconde mort, l'étang de feu. Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l'étang de feu.» Ces quelques lignes devraient nous inciter à nous occuper de l'avenir afin que nous acquérions des certitudes concernant le chemin à suivre et le but à atteindre. «Voici, les premières choses se sont accomplies, et je vous en annonce de nouvelles; avant qu'elles arrivent, je vous les prédis» (ES. 42, 9).
L'esprit de la prophétie Pourquoi s'occuper de l'avenir? Parce que l'avenir est la prophétie qui s'accomplit! En Apocalypse 19, 10, nous lisons à la fin du verset: «Car le témoignage de Jésus est l'esprit de la prophétie.» Nous qui nous penchons sur la Parole de Dieu devons savoir que l'Écriture, à raison de 25%, est faite de prophéties, c'est-à-dire de passages qui traitent du futur. Cela étant, nous sommes amenés à considérer l'avenir. Oui, la Parole prophétique fait partie intégrante de l'Écriture Sainte. Tout aussi important est le fait que la Bible est le seul vrai livre prophétique. Vous ne trouverez aucune prophétie dans le Coran ou dans le Bagavad Gita des hindous. Il en est de même pour le sanscrit des bouddhistes, où il est même enseigné que l'homme, finalement, disparaît dans le néant. La Bible, qui, pour les chrétiens nés de nouveau, est la pure et infaillible Parole de Dieu, avance de très nettes déclarations sur le passé, le présent et l'avenir: «Voici, les premières choses se sont accomplies, et je vous en annonce de nouvelles; avant qu'elles arrivent, je vous les prédis» (Es. 42, 9). C'est le Dieu d'Israël, le seul Dieu éternel et immuable, qui affirme: «Vous êtes mes témoins, dit l'Éternel, vous, et mon serviteur que j'ai choisi, afin que vous le sachiez, que vous me croyiez et compreniez que c'est moi. – avant moi il n'a point été formé de Dieu, et après moi il n'y en aura point» (Es. 43, 10).
Prophétie accomplie Dès le premier chapitre du Nouveau Testament, il nous est dit quelque chose sur l'accomplissement de la prophétie biblique; ainsi en Matthieu 1, 22: «Tout cela arriva afin que s'accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète...» Et nous lisons en Matthieu 2, 15: «.. afin que s'accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète. – J'ai appelé mon fils hors d'Égypte.» Et ceci au verset 17: (Alors s'accomplit ce qui avait été annoncé par Jérémie...» et au verset 23: «.. afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par les prophètes...» À plusieurs reprises, le Nouveau Testament déclare que Jésus est l'accomplissement de la prophétie avancée dans l'Ancien (Testament). Ainsi donc, s'Il est l'accomplissement de ce qui a été annoncé dans le passé et s'Il est le Rédempteur pour le présent, Il doit nécessairement être aussi l'accomplissement de la prophétie relative aux temps futurs! Nous occuper de l'avenir implique que nous le fassions dans la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ. Après s'être entretenu avec Ses disciples des événements futurs, Il prononça ces mots: «Voici, je vous l'ai annoncé d'avance» (Matth. 24, 25); et ceci encore: «Et maintenant je vous ai dit ces choses avant qu'elles arrivent, afin que lorsqu'elles arriveront, vous croyiez» (Jean 14, 29).
Prophétie accomplie non crue Après que la Bible eût affirmé l'importance de la prophétie accomplie, nous ne pouvons taire le fait que, dans les temps anciens déjà, l'incrédulité se manifestait à l'endroit de la Parole prophétique pourtant réalisée. Nous savons que, dans leur ensemble, les juifs ne croyaient ni à Jésus ni à la Parole prophétique accomplie de leur temps. D'où leur très nette déclaration: (Nous n'avons de roi que César» (Jean 19, 15). Une renversante incrédulité! Pourquoi cela? Parce qu'ils voulaient absolument s'en tenir à leurs idées préconçues. Leur attente était dans un Messie révolutionnaire, qui les délivrerait du joug romain. Sous cet angle, nous comprenons qu'ils ne reconnurent pas Jésus comme Messie. Mais précisément ce rejet fut aussi un accomplissement de la prophétie biblique. Nous lisons en Ésaïe 53, 3: (Méprisé et abandonné des hommes... nous l'avons dédaigné, nous n'allons fait de lui aucun cas.» Ses disciples ne croyaient pas Il en était d'autres qui ne croyaient pas non plus: les disciples de Jésus! Lorsque s'accomplit la prophétie annonçant la résurrection triomphante du Seigneur – selon ce que Lui-même avait prédit –, il est écrit: «Quand ils entendirent qu'il vivait, et qu'elle l'allait vu, ils ne le crurent point» (Marc 16, 11). Et ceci également: «Ils revinrent l'annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus» (v, 13). Pourquoi cette attitude d'incrédulité? Parce qu'à ce moment-là, ils n'étaient pas encore animés de la vie nouvelle par l'Esprit de Dieu! Souvenez-vous de cette déclaration faite par Jésus au chef religieux qu'était Nicodème: «En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu» (Jean 3, 3). C'est quand notre vue spirituelle s'ouvre que nous pouvons discerner le royaume de Dieu et que nous nous mettons à nous occuper de l'avenir, que nous aspirons à en savoir davantage sur la prophétie et sur Jésus, qui est Lui-même l'avenir!
Connaissance de tête ou de coeur? N'avoir qu'une connaissance intellectuelle de la Parole prophétique ne nous sera d'aucune utilité. Considérons de nouveau un exemple biblique. En Matthieu 2, il est question de mages venant de l'Orient à Jérusalem; arrivés là, ils posèrent cette question «Où est le roi des juifs qui vient de naître?» (v. 2). Et il est écrit dans le verset suivant: «Le roi Hérode, ayant appris cela, fut troublé, et tout Jérusalem avec lui.» Pourquoi cet effroi? Parce qu'en fin de compte, il s'agissait de l'accomplissement d'une prophétie de l'Ancien Testament. Permettez-moi de m'en expliquer. Représentons-nous bien que ces étrangers étaient venus à Jérusalem, ce lieu choisi par Dieu depuis longtemps pour y mettre Son nom. Cette ville était le centre des plans divins, de toute connaissance et de tout contact direct avec le Créateur du ciel et de la terre.
Des païens qui confessent le Dieu d'Israël Plus de cinq cents ans avant la naissance de Christ, Cyrus, roi de Perse, un païen, fit cette déclaration respectueuse aux Juifs prisonniers: «Qui d'entre vous est de son peuple? Que son Dieu soit avec lui, et qu'il monte à Jérusalem en Juda et bâtisse la maison de l'Éternel, le Dieu d'Israël!» (Esdras 1, 3). Cette connaissance du Dieu d'Israël était déjà un fait historique. Après que Daniel, le prophète juif, eut raconté et interprété au premier potentat païen, Nebucadnetsar, le rêve qu'il avait fait, cet homme dut constater: «En vérité, votre Dieu est le Dieu des dieux et le Seigneur des rois. .» (Dan. 2, 47). Plus tard, le même roi promulgua un édit concernant le Dieu d'Israël, après que les trois amis du prophète eurent la vie sauve dans la fournaise ardente: «Voici maintenant l'ordre que je donne: tout homme, à quelque peuple, nation ou langue qu'il appartienne, qui parlera mal du Dieu de Schadrac, de Méschac et d'Abed Nego, sera mis en pièces, et sa maison sera réduite en un tas d'immondices, parce qu'il n'y a aucun autre dieu qui puisse délivrer comme lui» (Dan. 3, 29). Nous voyons donc que tant les païens que les Juifs étaient rendus conscients de l'existence du vrai Dieu.
Des païens annoncent la naissance de Christ À la naissance du Messie, les mages de l'Orient vinrent à Jérusalem et Le cherchèrent. Se trouvant au bon endroit, ils posèrent les bonnes questions aux personnes à qui il était tout indiqué de s'adresser. Malheureusement, ils n'obtinrent pas immédiatement la bonne réponse. Tout d'abord, le roi rassembla le cercle restreint de ses conseillers pour s'informer auprès d'eux: les scribes, les intellectuels et les experts religieux. «Il assembla tous les principaux sacrificateurs et les scribes du peuple, et il s'informa auprès d'eux où devait naître le Christ» (Matth. 2, 4). Quelle fut leur réponse? Voici: ils lui dirent. À Bethléhem en Judée; car voici ce qui a été écrit par le prophète .. » (v, 5). Une déclaration étonnante! Ces gens savaient exactement où le Messie, le Roi d'Israël, naîtrait. Ils s'étaient renseignés à la source valable: la Parole prophétique: «.. car voici ce qui a été écrit par le prophète: «Et toi, Bethléhem, terre de Juda, tu n'es certes pas la moindre entre les principales villes de Juda, car de toi sortira un chef qui paîtra Israël, mon peuple» (v. 5 – 6). Et maintenant la question absolument essentielle: Ces gens versés dans l'Écriture croyaient-ils la Parole prophétique? La réponse sera «oui» et «non». Oui, parce que leur approche de la Parole de Dieu était suffisamment sérieuse; la preuve: ils l'étudiaient, ils lisaient ce qui y était écrit et ils en vinrent à la conclusion que le Messie naîtrait à Bethléhem. D'autre part, la réponse doit être négative. Certes, ils avaient la connaissance intellectuelle de la prophétie relativement à la venue du Messie, mais non la foi du coeur qui les porterait à croire la Parole de Dieu. Si cette confiance du coeur avait été là bien réelle, ils auraient suivi ces mages jusqu'à Bethléhem pour adorer le Nouveau-né royal. Ce ne fut, hélas, pas le cas. Nous pouvons donc affirmer nettement que ces gens ne croyaient pas de tout leur coeur, mais seulement avec leur intelligence. Tragique! Ils vivaient à l'époque de l'accomplissement de la plus grande prophétie biblique – la naissance du Messie – et ils l'ignorèrent! Ils connaissaient les déclarations prophétiques concernant la venue de Celui qui réaliserait des choses formidables. Ces mêmes prophètes leur fournissaient également des détails très précis sur Sa mort. Apparemment, en vain! Ils ne voulaient accorder aucun crédit à l'accomplissement de la prophétie biblique. S'occuper de l'avenir, comprendre les signes des temps, cela ne les intéressait pas vraiment. Ils restèrent aveugles au fait que Dieu faisait de grandes choses parmi eux. Cette attitude à l'égard de Jésus est demeurée une réalité en Israël jusqu'à aujourd'hui.
Deux personnes attendaient Jésus Lorsque Ses parents amenèrent Jésus au temple à Jérusalem, y avait-il là une grande foule L'attendant pour Le louer? La Parole ne mentionne que deux personnes attentives à Sa venue! Il est écrit: «Et voici, il y avait à Jérusalem un homme appelé Siméon. Cet homme était juste et pieux; il attendait la consolation d'Israël, et l'Esprit Saint était sur lui» (Luc 2, 25). Voilà: «.. il y avait à Jérusalem un homme» Qu'y avait-il de si particulier chez cet homme qu'il soit fait mention de lui? Voici: «.. il attendait la consolation d'Israël». Et vous, attendez-vous la venue de Jésus? Une deuxième personne est aussi mentionnée: «Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d'Aser...» (Luc 2, 36). Il est dit d'elle au verset 3 8: «Étant survenue, elle aussi, à cette même heure, elle louait Dieu, et elle parlait de Jésus à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.» L'accent est mis sur la dernière proposition où il est écrit qu'elle «parlait de Jésus à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem». À la lecture de ce qui précède, faut-il s'étonner que tant de théologiens et de pasteurs s'opposent à l'étude de la Parole prophétique? Notre message sur le prochain retour de Jésus ne trouve chez eux que des oreilles bouchées. Nous annonçons donc la venue du Seigneur à ceux qui L'attendent, sachant qu'elle ne trouvera que bien peu d'écho chez ceux qui n'éprouvent que des émotions religieuses. Paul écrit avec fermeté: «.. de sorte qu'il ne vous manque aucun don, dans l'attente où vous êtes de la manifestation de notre Seigneur Jésus Christ» (I Cor. 1, 7). Il nous montre par ces mots que l'attente de la venue de Jésus est un don de Dieu. Ces choses vont ensemble. Nous lisons au sujet de Siméon: «.. et l'Esprit Saint était sur lui.» Anne servait Dieu de tout son coeur. Notre compréhension de la prophétie biblique doit être en accord avec le service pour notre Seigneur. Plus nous Le servirons dans un réel engagement de coeur, mieux nous pourrons, dans Son Esprit, distinguer l'accomplissement de la Parole prophétique. © Appel de Minuit 11 – 12 / 1999 Retour |
POUR
UNE SEXUALITÉ RISQUE ZÉRO
Lettre ouverte à ses élèves
Avril 1994 La campagne anti-sida, pour tardive qu'elle soit, devenait urgente. Pourquoi fallait-il tant tarder pour informer à grande échelle les utilisateurs d'une sexualité omniprésente dans notre cadre de vie, alors que les risques de contamination par le virus du Sida sont si grands? Il était difficile, il est vrai, de rendre attentif à ces risques encourus par une pratique devenue un droit fondamental de l'homme et du citoyen, celui de vivre son amour au gré de ses envies. Certains affichent ouvertement leur mot d'ordre: ne touche pas à mon droit «d'aimer» qui je veux. C'est ici que le débat devient sensible. Quoi de plus beau que l'amour, quoi de plus noble? Mais de quel amour parlons-nous? Assouvir ses besoins sexuels est-ce cela aimer vraiment? Notre société a érigé l'hédonisme «Doctrine qui prend pour principe de la morale la recherche du plaisir, de la satisfaction» (Petit Robert) au plus haut niveau de son échelle des «valeurs». Or, il fallait que ce plaisir soit obtenu sans délai. Tout retard ne risque-t-il pas de provoquer une frustration mettant en danger l'équilibre de l'individu? Ne parlons pas de la notion d'effort dont la simple évocation donne des boutons! D'ailleurs les sentiments de l'amour ne sont-ils pas assez beaux et assez nobles pour qu'il soit laissé libre cours à leur expression physique. Alors il faut trouver le moyen de pratiquer cet «amour» sans risque puisque, inquiétante réalité, risque il y a. Or la SEULE solution que l'on ait trouvée consiste à se protéger à l'aide d'un préservatif. Et c'est là qu'on vous ment car ce préservatif n'est jamais fiable à cent pour cent. Par conséquent, chaque fois que vous y avez recours vous jouez à la roulette russe. Que de spermatozoïdes ne l'ont-ils pas traversé, provoquant des grossesses non désirées. Or les virus du Sida sont plus petits que les spermatozoïdes. Alors faut-il proscrire le préservatif? NON, NON et NON. Dans notre société où tant de vices sont devenus des actes habituels il vaut mieux limiter l'hécatombe. Ce présent texte n'est pas pour lancer une campagne antipréservatif, il veut simplement proposer une solution à risque ZÉRO. Seule la fidélité est la solution. Et c'est là que tout reste à découvrir. Savez-vous que certaines familles de singes pratiquent cette fidélité à vie? Si donc des animaux, dont d'aucuns prétendent que nous descendons, obéissent à un tel instinct, comment se fait-il que nous «évolués» ne soyons pas en mesure d'en faire autant? Au fait, disons-le en passant, pourquoi descendrions-nous du singe? Et le singe descend de qui? Qui était là en premier: l'oeuf ou la poule qui le pond? Là encore nous vivons dans une atmosphère de mensonge... Contemplez un ciel étoilé, observez la puissance des sentiments qui poussent le jeune homme vers la jeune fille. Est-ce de la matière inerte que cela est sorti? Oui, peut-être concernant les étoiles, mais toutes les autres belles et bonnes choses de la vie!... Alors qui utiliserait un objet sans respecter les règles de son constructeur? Et nous, nous observons à longueur de journée les règles dictées et débitées 24 h /24 par des médias sans foi ni loi. Pardon, il y a la loi de l'Audimat Audimétre: dispositif adapté à un récepteur de radio ou de TV pour mesurer l'audience d'une émission. Alors si la majorité est d'accord c'est bon pour tous. Ne nous leurrons pas, l'amour, le vrai, il existe. Mais il est d'abord renoncement, il est refus de l'égoïsme, ce sentiment qui parle si fort parfois en nous et dans notre monde. Le vrai bonheur consiste à donner et non à recevoir. Au fait, quelles sont les recommandations de notre Créateur à propos de la sexualité? «L'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair.» Genèse 2: 24.4 Bien d'autres paroles nous sont ainsi données à propos desquelles il nous est dit: «Prenez à coeur toutes les paroles que je vous conjure de commander à vos fils, afin qu'ils les observent. Car ce n'est pas pour vous une parole creuse, c'est votre vie, et c'est par cette parole que vous prolongerez vos jours» Deutéronome 32: 46-47. Bon courage à tous! N'hésitez pas à payer le prix de la sécurité. Éric Ropp Enseignant dans un lycée technique © La Bonne Nouvelle 5/94 Retour ------------------------------------------------------------ |
PRENDRE
UNE POSITION: UNE NÉCESSITÉ!
Une chose est soit vraie, soit fausse: cela me paraît évident, mais tel n'est pas l'avis de tout le monde. L'opinion dominante de notre temps est la suivante: «Une chose peut être vraie ou fausse selon le point de vue d'où on la considère. Le noir est blanc et le blanc est noir, selon les circonstances, et il importe peu qu'on le nomme ainsi ou autrement. Naturellement la vérité est vraie, mais il serait impoli d'appeler mensonge le contraire de la vérité. Nous n'avons pas le droit d'être intolérants, mais nous devons penser à ce proverbe: «Autant de têtes, autant d'avis». À l'école de la pensée moderne on se moque de l'orthodoxie – déclarée «ridicule» – des Réformateurs et des Puritains. On s'élance animé d'un superbe esprit libéral pour annoncer bientôt une magnifique liaison entre le ciel et l'enfer, ou bien plutôt leur fusion sur la base de concessions réciproques, si bien que mensonge et vérité se côtoieront alors comme un lion couché à côté d'un agneau. Moi, par contre, je suis encore de l'avis démodé que certains enseignements sont vrais et que leurs contraires ne sauraient être vrais. Si le «non» est juste, alors il faut que le «oui» soit faux, et inversement. Nous devons prêcher une foi déterminée, mes frères, et Dieu nous a chargés d'un mandat très précis. Nous n'avons pas le droit en cours de route d'imaginer nous-mêmes notre mission. Notre Seigneur ne nous a pas dit d'une façon tout à fait générale: «Prêchez selon ce que vous inspirent la tête et le coeur! Réglez votre marche selon les temps! Dites aux gens ce qu'ils aiment entendre, et ils seront bienheureux!» En vérité, ce n'est pas là ce qui est écrit. La vérité de l'Écriture n'est pas une masse de cire à laquelle on peut donner la forme souhaitée, ni un morceau d'étoffe que l'on peut tailler d'après la mode du jour.
J'appartiens encore à l'ancienne école et je ne puis pas adhérer à cette façon de voir. Ce que dit la Bible est sûr, il n'y a pas de «mais», ni de «si», ni de «peut-être» ou de «c'est possible». Il n'y a pas là 50000 clauses restrictives par derrière qui finiraient par rendre vraie quelque autre chose. Cela m'apparaît comme un fait incontestable, le contraire de la vérité est une erreur mortelle qui provient du père du mensonge. Si donc nous croyons qu'il existe une chose qui se nomme vérité et une autre qui s'appelle mensonge, si nous croyons que la Bible contient des vérités et que l'Évangile est quelque chose de certain que les hommes doivent croire, alors il convient que nous sachions de façon décisive ce que nous voulons enseigner et que nous l'enseignions de manière claire et déterminée. Les hommes auxquels nous avons affaire périront ou seront sauvés, et ils ne seront certainement pas sauvés par une fausse doctrine. De plus il n'est pas à la gloire de Dieu, dont nous sommes les serviteurs, si nous prêchons des mensonges. Il ne va non plus nous récompenser et dire: «C'est bien, serviteur pieux et fidèle, tu as tordu l'Évangile plus adroitement qu'aucun autre avant toi!» Nous sommes dans une situation très sérieuse et nous devrions le réaliser et dire comme Michée: «L'Éternel est vivant! J'annoncerai ce que l'Éternel me dira» (1 Rois 22: 14). Ni plus, ni moins que la Parole de Dieu: voilà ce que nous devons prêcher, mais nous devons annoncer cette Parole de telle manière que les hommes, quoiqu'ils pensent, soient persuadés que nous croyons en Dieu et que nous ne nous laissons pas ébranler dans notre foi.
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Qu'est-ce que la spiritualité? Il est difficile d'expliquer ce qu'est la spiritualité chrétienne. Ce n'est pas l'équivalent d'être «doué», car il y a des gens qui sont éloquents, qui ont des talents, mais qui sont pleins d'eux-mêmes. Ce n'est pas non plus une exactitude théologique, parce que ceux qui sont parfois peu précis dans leur compréhension de la vérité peuvent être forts en grâce et en amour pour le Seigneur. La spiritualité n'est pas quelque chose que l'on peut mesurer par l'étude d'un aspect de la vie d'une personne, mais qu'on évalue d'après l'étude de tous les aspects de sa vie. C'est à peu près équivalent à la pensée «caractère chrétien». C'est la mesure de notre renouvellement spirituel à l'image de Christ lui-même.
Différence fondamentale entre le naturel et le surnaturel L'évaluation de notre propre progrès, et de celui des autres dans la spiritualité doit commencer avec la pensée d'une différence fondamentale entre ce qu'un homme possède naturellement, et ce qui lui est accordé par la grâce de Dieu. Tel homme possède une intelligence fine, un autre une mémoire exercée, un troisième a un caractère charmant. Toutes ces choses sont de précieux avantages, mais les posséder n'est pas preuve de spiritualité, et encore moins la preuve d'une spiritualité de haut niveau. Cela démontre un charme naturel, des talents naturels, et rien de plus. De tels talents sont aussi trouvés chez des non-chrétiens. Une vraie spiritualité, quoi qu'il en soit, se démontre par la présence de qualités qui ne sont pas naturelles à la personne. Des caractéristiques telles que l'humilité, la crainte de Dieu, qui se manifestent par le désir de ne pas l'offenser, par la joie dans la communion avec Christ, par l'amour des âmes, par un désir de glorifier Dieu et de prendre plaisir en Lui, par l'amour pour les frères et soeurs dans le Seigneur, par la repentance pour tout péché connu, par la confession fréquente à Dieu, et par une attente impatiente de la gloire éternelle. De telles choses ne peuvent pas venir d'une inclinaison ou d'un tempérament naturel parce qu'elles nécessitent les forces surnaturelles du Saint-Esprit pour les développer et les favoriser. Il y a bien sûr, un abîme entre ce qui est naturel et ce qui est surnaturel. Les deux ne peuvent se confondre. Le plus petit des chrétiens est dans une catégorie différente de l'homme dévot, mais non sauvé. L'oeuvre de Dieu dans le meilleur des incroyants n'est pas comparable à Son oeuvre dans le plus faible de Ses vrais enfants. La plus petite étincelle de grâce dans n'importe quel homme le met dans une classe spirituelle au-dessus de toute perfection naturelle. «Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit». (Jean 3: 6) À la sagesse humaine il semble blessant de dire qu'un homme ne peut s'améliorer pour plaire à Dieu. Après tout, l'homme dut prier, il peut prêcher, il peut lire la Bible, il peut prendre la Sainte Cène, il peut fréquenter les cultes et même devenir une autorité dans une discipline religieuse. Mais tout cela n'est pas la spiritualité, car c'est seulement l'action du Saint-Esprit, que nous appelons «nouvelle naissance», qui change radicalement la nature entière de l'homme.
Fausse sécurité être religieux, et ne pas être spirituel est l'état de l'âme le plus dangereux pour l'homme dans cette vie. Le Christ donne des avertissements sévères pour de telles personnes. Il dénonce leur état religieux comme étant celui de «sépulcres blanchis» (Luc 11: 44), de persécuteurs (Luc 11: 47-51), de ceux qui empêchent le salut des pécheurs (Luc 11:52), d'hypocrites (Mat. 23: 13), de «serpents», et de «générations de vipères», qui ne peuvent échapper à l'enfer (Mat. 23: 33). Un tel langage nous rappelle qu'une religion nominale est pire qu'aucune! C'est un terrible piège pour l'âme qui nous détourne de Dieu sous prétexte de Le servir. Cette religion fait en sorte que la lumière en nous est obscurité (Mat. 6: 23). Elle nous laisse enfants du diable alors qu'on s'imagine être enfants de Dieu (Jean 8: 41,42). Cela nous fermera la porte du ciel à jamais, alors même que nous nous sommes persuadés de notre sécurité (Mat. 7: 21; 25: 10-12). Si un homme devenait membre d'une église sans passer par la nouvelle naissance, il se sentirait, selon toute vraisemblance en sécurité dans cet état, jusqu'à ce qu'il se réveille en enfer. Et s'il devient prédicateur, professeur de théologie, missionnaire, historien de l'église, ancien, diacre, visiteur de malades, producteur de Bibles – sans avoir passé par la nouvelle naissance, une telle personne est doublement héritière de l'enfer (Mat. 23: 15). Bien que cette doctrine soit difficile à assimiler pour nous, il n'y a aucun doute qu'elle fait partie de l'enseignement de Christ, clair et manifeste dans plusieurs passages des quatre évangiles.
La cause cachée de beaucoup de maux La spiritualité doit donc venir en premier lieu et être la première de toutes nos priorités. Dans les prédications de notre Merveilleux Sauveur, il est remarquable de voir combien l'accent est mis sur la nécessité que l'homme soit vraiment spirituel. Les béatitudes, par exemple, sont une image en parole de l'homme spirituel. Aussi, les jugements que le Christ prononce sur le comportement et les attitudes des hommes montrent que son oeil omniscient recherche une chose chez l'homme: la spiritualité. Quand une personne venait à Lui dans une attitude vraiment spirituelle, elle recevait approbation et bénédiction. Quand un homme venait dans une autre disposition d'esprit, il repartait à vide. L'absence de spiritualité est la cause cachée de beaucoup de maux qui chagrinent l'Église de Christ. C'est la raison pour laquelle nous voyons autour de nous beaucoup de confusion théologique et spirituelle dans nos églises. Cela explique comment des conducteurs d'églises peuvent nier la naissance virginale de Christ, et se moquer de Sa résurrection physique. Cela explique aussi comment certaines églises peuvent souscrire aux articles de foi tout à fait bibliques, et les ignorer dans la pratique. C'est pour cette raison que certains responsables d'églises peuvent faire des voeux à leur consécration, et puis les oublier. Cela nous aide à comprendre comment ceux qui ont une place en vue dans l'église peuvent parfois manquer d'intégrité, avoir une mauvaise renommée, ou proclamer les bonnes doctrines avec une mauvaise conscience. Nous trouvons ici les raisons de tous les compromis et de toute l'immoralité que nous voyons dans les églises et dans le pays. Le manque de spiritualité est la racine de toute sorte d'hypocrisie, de duplicité. Il y a peu d'espoir que la société retourne «aux fondements», jusqu'à ce qu'elle se mesure à la Bible.
Différents degrés de la spiritualité II y a des «degrés» de spiritualité. La nouvelle naissance fait de tous ceux qui l'ont vécue des hommes spirituels. Mais les hommes spirituels différent dans leur spiritualité. La différence étant la mesure de leur progrès. Mais il est aussi facile pour nous en tant que chrétiens de mal juger. Notre habitude est trop souvent de juger des hommes sur leurs talents naturels plutôt que sur l'évidence de l'oeuvre de la grâce intérieure. C'est certainement contre cette tendance que notre Seigneur nous précise que «les derniers seront les premiers et les premiers les derniers» (Mat. 20: 16). Cela signifie que les chrétiens que nous plaçons très haut sur l'échelle des récompenses éternelles, seront souvent parmi les moindres, et vice versa. Ce texte est profondément intéressant et devrait nous rappeler que le jugement du monde en ce qui concerne les choses spirituelles n'a pas de valeur. Même en tant que chrétiens notre évaluation des hommes est bien défectueuse. Dans le jugement de Christ bien des pauvres veuves ou des mères qui prient entreront dans le royaume de Dieu, devançant ceux qui ont été des prédicateurs renommés et recherchés, ou des érudits théologiques. Si être spirituel est si important, alors il va sans dire que nous devons rechercher la spiritualité pour nos propres âmes. Cela implique _ une coopération active de la part du chrétien avec l'oeuvre de grâce en lui-même, par laquelle il est toujours davantage renouvelé à la ressemblance de Jésus-Christ. On pourrait le voir comme un penchant de notre âme entière vers un but: vivre pour Dieu dans cette vie.
Une discipline coûteuse La spiritualité est difficilement acquise, et implique une discipline coûteuse. C'est une discipline qui produit pourtant des fruits précieux et récompense bien l'effort fourni. Chaque faculté de l'âme a_besoin d'être formée journellement à se comporter d'une certaine manière. L'intellect doit quotidiennement être discipliné à absorber les vérités des Saintes Écritures jusqu'à ce que nos pensées prennent l'habitude de juger à la lumière des Écritures tout ce que nous voyons et entendons. Nous ne pouvons pas avoir confiance dans les jugements de la presse et des médias. Le Chrétien doit constamment déchiffrer la quantité d'informations qui lui arrivent, et essayer d'examiner toute cette information à la lumière de la Parole. Les sentiments et les émotions d'un Chrétien bien discipliné doivent être exercés à réagir convenablement. Nos émotions devraient varier à l'écoute et à la lecture de la Parole de Dieu. Les promesses de Dieu devraient nous apporter le réconfort, la joie et l'espérance; les avertissements des Écritures devraient nous faire trembler et respecter la justice de Dieu; les lois de Dieu devraient nous rendre zélés et obéissants, et devraient façonner nos consciences jusqu'à ce qu'elles désirent naturellement l'obéissance et se lèvent contre l'anarchie. La force de volonté du Chrétien demande à être excitée journellement à faire chaque tâche aussi bien que nos forces et le temps le permettent. Et quand tout est fini nous aurons encore besoin de nous rappeler que nous n'avons rien fait comme nous aurions dû le faire, et qu'au mieux, nous ne sommes que des «serviteurs inutiles» (Luc 17: 10). Une grande partie de la spiritualité consiste dans notre attitude envers nous-mêmes. C'est ici que l'on peut discerner une différence entre chrétiens et .. . chrétiens. Il est douloureux, mais essentiel pour notre croissance spirituelle de mettre à mort l'excès naturel d'amour que nous avons pour nous-mêmes. Cela commence avec la façon dont nous nous considérons, et termine avec la manière dont nous parlons de nous-mêmes. Le modèle que nous devons suivre est celui de l'apôtre Paul qui accepte une guerre constante dans son âme contre sa propre corruption (Rom. 7: 14), et dont le jugement à son propos est qu'il est le «moindre des apôtres». (l Cor. 15: 9). Un tel langage est la preuve d'une humilité authentique. Ce n'est pas une fausse modestie née d'une religion formaliste, mais la conscience que nous devrions avoir: savoir que si ce n'était pas par la grâce de Dieu nous ne serions rien.
Conclusion Le moment est arrivé où il est impératif que l'Église de Jésus-Christ s'efforce à rechercher la Spiritualité. Nous faisons face à une opposition morale et spirituelle sans pareille de tous côtés. Seule une approche vraiment spirituelle des maux qui nous entourent pourra nous les faire surmonter sans risque. Une spiritualité faible s'effondre dans beaucoup d'églises. Les murs s'effondrent parce que beaucoup d'hommes bâtissent sur du sable. Christ n'a pas souffert et n'est pas allé à la mort pour engendrer une église périssable, mais une église impérissable.
Crions à Dieu pour qu'il nous accorde la grâce de rester ferme et de résister «au mauvais jour»! Si c'est la vraie spiritualité que nous recherchons, comment pourrions-nous échouer? Tiré du journal «Trie Sonner of Truth» Avril 1994 Les sous-titres sont de la rédaction de la B.N. © La Bonne Nouvelle 6/94 Retour------------------------------------------------------------ |