Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Edification

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LIRE POUR VIVRE 



Pierre de Benoît, fondateur de l'Institut Emmaüs, avait constaté que les meilleurs candidats étaient encore très peu versés dans les Écritures, et que la première tâche de l'Institut était de combler cette lacune. «Je plaide, dit-il, pour une exégèse surtout cursive, qui souligne avant tout les idées directrices, les pensées dominantes et qui subordonne les détails à la perspective générale... /... Nous sommes et nous devons rester une école biblique. L'appel que Dieu nous a adressé, c'est de faire connaître et aimer la Bible. Rien ne doit nous distraire de cette tâche centrale. »

Va donc pour les étudiants d'un institut biblique. Mais faut-il qu'ils soient les seuls à jouir de ce privilège? L'étude systématique de l'Écriture sainte doit-elle se limiter à une petite minorité de chrétiens, une élite qui se met à l'écart pour se former? Je pose ces questions, car force nous est de constater et de déplorer l'indifférence grandissante du peuple de Dieu vis-à-vis de la Parole de Dieu. Cela se manifeste de plusieurs manières:

 

1) L'exposition systématique d'un thème ou d'un livre biblique n'est pas la marque de la plupart des prédications que nous entendons dans nos églises. N'ayant pas l'habitude de suivre une explication biblique, la plupart de nos fidèles trouvent chose normale de venir au culte en laissant leur Bible à la maison. Faute d'avoir pu y goûter, ils ignorent le banquet dont ils sont privés. J'ai même entendu dire dans telle assemblée évangélique: «Nous n'avons plus besoin d'étudier la Bible, car Dieu nous parle maintenant par la prophétie! » Et cependant, comme l'a dit dernièrement une de nos étudiantes: «Quand le pasteur prêche une série de messages sur une personnalité de l'Ancien Testament, cela donne aux auditeurs le désir de creuser ces textes. »

 

2) Autre exemple: les ouvrages qui se vendent sur nos comptoirs d'église ou d'autres rencontres. Les livres éphémères s'achètent comme des petits pains – des témoignages d'expériences plus ou moins spectaculaires, qu'on lit une fois avant de les classer ou jeter, et qui finissent par tuer à la longue même le goût de la lecture.

Mais les commentaires, mais les livres à thème, mais les canevas d'étude? Des trésors ignorés, négligés en somme, car qui les achète aujourd'hui... et qui s'en sert?

 

Un frère en Christ, depuis peu auprès du Seigneur, n'a pas exagéré lorsque, il y a trois ans, il a jeté ce cri d'alarme:

«Mon peuple est détruit parce qu'il manque de connaissance (Osée 4.6). Manque de connaissance de la Parole de Dieu signifie manque de connaissance de Dieu lui-même. C'est le manque d'enseignement donné uniquement sur la Bible qui explique le climat d'incertitude qui caractérise notre génération. On nous propose des brochures, des articles et des prédications qui évitent d'aller au fond des textes. On bâtit des énormités sur des fragments de vérité. Le plus grave – et de loin – c'est qu'on n'enseigne guère dans les églises la nécessité absolue d'une étude systématique et personnelle de la Bible entière. C'est le grand malheur de notre siècle.

Le peuple de Dieu ressemble souvent à des brebis – faudrait-il que je dise plutôt: des moutons? – dispersées sur les montagnes, exposées, comme le Seigneur l'a prédit, aux loups ravisseurs. Le travail du vrai pasteur, du berger, consiste à nourrir le troupeau: d'abord les agneaux qui ont besoin qu'on les allaite, et ensuite les adultes qui doivent apprendre à manger par eux-mêmes. Sans cela, quel espoir peut-il y avoir pour notre génération? ... /... La Bible est notre plus grand trésor. Elle est notre salut, car elle est LA VÉRITÉ: nous la négligeons à notre péril. »


Voilà une voix prophétique d'outre-tombe. Mais vous me direz peut-être: «Que vous êtes pessimiste, mon frère! » Oui, je le suis. Dans la série de jugements que prononce le prophète Amos sur un peuple de Dieu apostat, il mentionne la disette de la Parole de Dieu et annonce que les jeunes gens et jeunes filles mourront de la faim et de la soif d'entendre les paroles de l'Éternel (Amos 8.11-14). Que dire, alors, de croyants qui, par indifférence, ou dans la recherche de solutions de facilité, attirent ce jugement sur eux-mêmes et se condamnent à l'ignorance en matière de foi, et, par conséquent, à l'infantilisme, à la superficialité et à la stérilité?

Il est vrai que notre génération lit mal ou ne lit plus du tout. Il est vrai que notre société est médiatisée, que l'image a remplacé le texte écrit Il est vrai que pour atteindre nos contemporains avec l'Évangile nous avons à explorer l'utilisation intelligente des mass media – et grâce à Dieu il y a des chrétiens compétents qui s'y consacrent. Il est vrai, enfin, que la lecture sérieuse n'est pas une chose naturelle qui nous tombe dessus sans autre, mais qu'elle est une discipline qui s'apprend au prix d'un effort soutenu et qui se maintien au prix de la persévérance. Alors, est-ce que nous allons continuer à faire comme tout le monde, à glisser sur la piste dangereuse de la facilité, bref, à faire preuve de notre mondanité en remplaçant une lecture édifiante par des petits bouquins éphémères, des périodiques illustrés et... la télévision?


Ou bien sommes-nous prêts à accepter le défi de nager contre le courant en développant de nouvelles ou de meilleures habitudes d'étude? Les bénédictions en seront nombreuses. C'est par le lait et ensuite la viande de l'Écriture que nous croîtrons dans la grâce et dans la connaissance du Christ. C'est en nous nourrissant de la Bible – de toute la Bible, l'Ancien Testament comme le Nouveau – que nous avancerons sur le chemin de la sanctification, que nous apprendrons à marcher dans les sentiers de la justice, et que nous discernerons la volonté de Dieu en face de la quasi totalité des décisions que nous avons à prendre.

Dieu nous parle par l'Écriture et l'Esprit, par l'Esprit et l'Écriture – jamais l'un sans l'autre. Et c'est comme si j'entendais le Seigneur qui nous dit: «Pourquoi cherches-tu des raccourcis... des moyens extraordinaires pour connaître ma volonté? Alors que j'ai pris la peine, pendant quinze siècles et par la bouche de tant de serviteurs, de descendre à ton niveau et de te parler dans un langage humain qui t'est accessible! C'est là que je t'attends, moi ton Berger, pour f instruire et te donner savoir, connaissance, discernement et sagesse. »

Et si nous prenions, devant le Seigneur, l'engagement solennel de prendre désormais sa Parole au sérieux et de nous en nourrir fidèlement? Non pas seulement par la lecture quotidienne d'une péricope, mais aussi par une étude en profondeur. Je suis persuadé que nous verrions l'intervention bienfaisante de Dieu dans nos vies, au niveau personnel, familial et communautaire. Prenons à coeur la béatitude qui marque le début et la fin de l'Apocalypse: Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites .. /.. Heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre (Ap. 1.3; 22.7).


Frank HORTON


© Promesses 1987 – 3 / No 81


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La loi de Dieu, fondement de l'ordre législatif


Les lois qui gouvernent nos sociétés sécularisées, c'est-à-dire affranchies de toute référence à une loi absolue d'origine divine, sont bien souvent purement arbitraires, lois uniquement positives et sans référence à une quelconque justice. Telle n'est pas la volonté de Dieu pour le gouvernement des hommes. La loi de Dieu manifeste l'ordre voulu par lui pour les hommes, pour sa création tout entière. Si les dix commandements sont le condensé de l'ordre que le Créateur et Législateur divin a établi pour les hommes pris individuellement, ils le sont également pour les hommes vivant en société. Car il est impossible de séparer l'homme individuel de l'homme social. L'homme est créé par Dieu pour vivre en société. La société, en fait, n'est rien d'autre que le rassemblement d'individus vivant dans un certain ordre. La base de toute société digne de ce nom est évidemment le noyau familial d'institution divine. Vu que Dieu est le créateur de l'homme et de la société et que c'est lui qui leur a donné leur ordonnance fondamentale, il s'ensuit nécessairement que c'est cet ordre divin, défini une fois pour toutes par la loi de Dieu, qui constitue la base de toute justice tant individuelle que publique.

Pour le peuple de Dieu, la condition du bonheur et de la prospérité se trouvait dans la foi en Dieu et l'obéissance à ses commandements, il ne peut en être autrement pour les autres hommes, pour les nations de ce monde. Ces paroles adressées par Dieu au peuple d'Israël le sont aussi aux nations: L'Éternel nous a commandé de mettre en pratique toutes ces prescriptions et de craindre l'Éternel, notre Dieu, afin que nous soyons toujours heureux, et qu'il nous conserve la vie, comme il le fait aujourd'hui. Pour nous la justice sera d'observer et de mettre en pratique tous ces commandements devant l'Éternel, notre Dieu, comme il nous l'a commandé (Deut 6.24-25).

Le magistrat doit, en tout temps et en tout lieu, glorifier Dieu dans l'exercice de sa fonction, car il a été établi dans sa charge de juge par Dieu afin de rendre la justice. Pour plaire à Dieu et travailler au bien du peuple sur lequel il exerce son autorité, il lui faudra effectivement rendre justice, c'est-à-dire punir les malfaiteurs et protéger ceux qui font le bien, et cela selon les critères immuables d'une loi transcendante. Car pour le magistrat dans l'exercice de ses fonctions, comme pour tout homme d'ailleurs, la distinction entre bien et mal ne saurait ignorer le critère de la loi divine. Si le magistrat ne sévit pas contre ceux que la loi de Dieu désigne comme malfaiteurs, il deviendra lui-même le bourreau du peuple sous son autorité, car ce serait grâce à sa négligence que les gens de bien seront livrés sans protection aux méfaits des criminels impunis par la loi.

Pour prendre un exemple précis, le refus des magistrats dans nos démocraties contemporaines de punir les avorteurs, tant parents que médecins et infirmières, comme l'exigerait la loi de Dieu, ne peut avoir d'autre effet que d'encourager ceux qui désirent se débarrasser de leurs enfants, car ils peuvent commettre ce crime affreux impunément. Le droit n'appliquant plus les peines prévues par la loi divine, l'enfant avant sa naissance n'est plus protégé des desseins meurtriers des parents ou des médecins.

Ainsi, dans l'opinion des masses, l'acte horrible de l'avortement est banalisé, et la conscience des citoyens est cautérisée sur cette question. Ce n'est pas impunément qu'une société enfreint ainsi la loi divine. Si les magistrats n'appliquent pas individuellement le jugement divin sur les crimes publics, il est inévitable que Dieu lui-même s'en chargera par des jugements qui seront alors collectifs. La dénatalité effrayante qui frappe tous nos pays, qui se refusent de punir l'avortement comme il le mérite, est certainement un de ces jugements de Dieu. Nous en verrons bien d'autres si nous ne nous détournons pas de cette voie abominable.

Mais que faire lorsque l'iniquité du peuple s'est développée au point qu'il devienne en fait impossible de faire pénétrer les exigences de la loi de Dieu dans le système judiciaire, dans le droit? Serait-il alors utile, comme le proposent certains, d'inscrire, par exemple, les dix commandements au préambule de la constitution du pays? Un tel respect purement formaliste de la loi de Dieu ne ferait que marquer de manière juridique, la contradiction radicale qui existerait entre les exigences de Dieu et le droit effectivement pratiqué dans le pays. À l'iniquité flagrante on ajouterait un péché de plus: l'hypocrisie. À la longue, un tel procédé purement formaliste ne pourrait qu'encourager le peuple au mépris des lois. L'institution de lois sévères, plus ou moins conformes aux exigences de la loi de Dieu mais qui ne seraient jamais appliquées, aurait pour effet d'encourager le peuple au mépris des lois qui seraient formellement exigeantes, mais que les magistrats n'appliqueraient jamais.

Par ailleurs, la manie moderne de constamment changer de lois aboutit aussi à énerver complètement le respect dû aux lois. La démangeaison législative que nous connaissons ne peut que produire l'effet le plus nuisible. En effet, tout changement de loi devrait se faire avec beaucoup de prudence et seulement quand des nécessités contraignantes l'oblige, car l'efficacité des lois est largement due à l'habitude qu'ont les hommes de leur obéir. Du reste cette obsession légiférante de nos parlements vient essentiellement de leur usurpation de la souveraineté divine, car seul Dieu détient, en fin de compte, le pouvoir législateur.

Remarquons aussi qu'en coupant le droit positif, ce que nous nommons l'état de droit, de toute loi immuable ajuste, on affaiblit le respect dû aux lois. Cela est non seulement vrai de ceux qui y sont assujettis mais aussi de ceux-là mêmes qui ont pour tâche de les faire respecter. Car s'il n'y a plus de sanction divine, proprement religieuse, aux lois elles-mêmes, l'incitation à les respecter perd beaucoup de sa force. C'est ainsi qu'un droit purement positif à la longue, ne sera même plus appliqué par des magistrats qui refusent toute valeur juridique plus haute que l'état actuel du droit. Dans de telles circonstances les juges n'ont plus, ni les moyens, ni des raisons suffisantes pour résister aux pressions sociales, économiques, politiques et idéologiques qui pèsent sur l'application effective du droit.

La loi, l'état de droit effectivement appliqué, deviendra alors le jouet arbitraire des fantaisies des juges, des évènements, des groupes de pression, des mouvements d'opinion, pour tout dire des intérêts de ceux qui détiennent effectivement le pouvoir. Il subira, lui aussi, les avatars de notre démocratie absolue. Le droit purement positif aboutit paradoxalement à la déliquescence du droit dont le formalisme a pour but de camoufler l'arbitraire. Sur ces questions voyez l'ouvrage suivant: Michel de Preux: Une Suisse totalitaire.  L'Âge d'Homme (Lausanne) 1984


Faut-il alors, comme d'autres le suggèrent, suivre l'état de l'opinion et se contenter uniquement d'un droit qui puisse être appliqué sans encourir d'opposition sérieuse dans la population? Ainsi on refuserait systématiquement d'introduire dans le code pénal des lois qui seraient «inapplicables». On ne peut guère imaginer une attitude plus démagogique, plus «démocratique», comme si le juge avait l'obligation de solliciter l'approbation de ceux sur lesquels devait peser son jugement! Ce désir de maintenir dans la cité une paix tout extérieure ne témoigne guère de souci, ni pour l'honneur de Dieu, ni pour le bien véritable de nos concitoyens. C'est évidemment aussi faire preuve de bien peu de foi en la puissance divine pour transformer les vies. C'est admettre que la création de Dieu appartient de fait à Satan. C'est nier la double appartenance de l'univers, et de la société humaine qui en fait partie, à Jésus-Christ, d'abord du fait de la création et ensuite en conséquence de la rédemption. C'est méconnaître la portée véritable de l'oeuvre du Christ à la croix et de la victoire de la foi du chrétien sur le monde.

Bien différente est l'optique du chrétien véritable. Avec une foi inébranlable en Dieu, il doit travailler, sans relâche et avec persévérance, au rétablissement de la loi de Dieu dans l'esprit des chrétiens. Ensuite cette loi doit être proclamée comme la norme de toute morale et de tout droit, non pas pour les seuls chrétiens, mais pour tous les hommes et pour toutes les institutions humaines. Seule une telle voie permettra à nos pays de retrouver le chemin de la justice et d'écarter les redoutables menaces de jugement qui pèsent sur nous vu notre impiété et notre iniquité publiques. C'est ainsi que l'Évangile redeviendra cette force pour la transformation des vies.

Mais une nouvelle question nous attend ici. Les lois judiciaires inscrites dans les cinq livres de Moïse et commentées et précisées dans le reste de la Bible, peuvent elles sans autre être appliquées aux nations qui, depuis la Pentecôte, reçoivent la prédication de l'Évangile du royaume de Dieu? Ou bien certaines de ces lois «judiciaires» ne s'appliqueraient qu'au peuple d'Israël dans le dessein de le préparer à la manifestation du Messie? Nous savons que Calvin, suivant ici très étroitement l'enseignement de Thomas d'Aquin, prétendait que les lois «judiciaires» bibliques étaient maintenant abrogées et que les peuples qui recevaient l'Évangile devaient être gouvernés par ce qu'il appelait la «loi des nations» . Jean Calvin: L'Institution chrétienne, Livre IV, ch. XX, Par. 14 Labor et Fides, t. IV,p. 464 (Genève) 1958 Thomas d'Aquin: Somme théologique: La loi ancienne la Ilae Qu 98-105

Il est à remarquer que contrairement à son habitude, il n'apportait aucune preuve biblique à une affirmation aussi importante. Sur ce point précis, des réformateurs aussi éminents que Martin Bucer et Pierre Viret ne partageaient aucunement l'avis de leur collègue de Genève.  Martin Bucer: Traité de l'amour du prochain (1523) Revue d'histoire et de philosophie religieuses, 1947, p. 187  Pour eux toute la loi de Dieu constituait le fondement, non seulement de ce que nous appelons la «morale», mais du droit lui-même. Il est d'ailleurs clair qu'une telle séparation entre la morale et le droit ne peut s'opérer dans cet ensemble que constitue la loi divine. Ce fut également l'opinion des Puritains fondateurs de la Nouvelle Angleterre et, bien avant eux, de l'Église du moyen âge.


Après des siècles où les implications de la loi de Dieu pour la saine élaboration du droit ont été largement oubliées, tant par les hommes d'Église que par les juristes, ces questions ont à nouveau été étudiées par toute une série de penseurs américains qui renouaient ainsi avec cette important courant de pensée chrétienne. Il faut ici citer les noms de Frederick Nymeyer, de Robert Ingram, de Francis Nigel Lee, de Greg Bahnsen, de John Whitehead, de Gary North de Rousas Ruschdoony et de Walter C. Kaiser.


Dans nos pays francophones, un Pierre Courthal se réclame explicitement de cette école de pensée calviniste. Il serait indispensable que de nombreux intellectuels chrétiens s'attaquent aujourd'hui à la traduction actuelle des lois mosaïques dans le contexte de notre civilisation. Une transposition purement mécanique des lois bibliques n'est ni souhaitable ni possible vu les nombreux changements culturels et techniques qui nous séparent de l'ancien Israël. Certaines rigueurs de la loi mosaïque seraient, elles non plus, guère applicables aujourd'hui. Mais ces lois anciennes gardent tout leur sens et ne peuvent être négligées que pour notre perte.

Un immense chantier s'ouvre devant ceux qui veulent découvrir l'ordre éthique que Dieu désire voir s'instaurer dans nos vies personnelles, familiales et publiques. Construire quoi que ce soit en dehors du plan et de l'ordre de Dieu, révélé dans sa sainte loi, n'est rien d'autre que construire sur du sable. Que Dieu nous aide à sonder sa Parole, à méditer sa loi nuit et jour, pour que nous puissions commencer à reconstruire nos familles, nos entreprises, nos écoles, notre société tout entière de manière à ce que tout ce que nous fassions puisse glorifier Dieu. C'est ainsi que nous accomplirons le dernier ordre de notre Seigneur et Maître Jésus-Christ.

«Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde.» (Mat 28.19-20)

 

Jean-Marc Berthoud

© Promesses 1992 - 1 / No 99

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LA LOI DE DIEU ET LA CONSCIENCE DE L'HOMME

Vu que les commandements de Dieu sont l'ordre même de la création, et que cet ordre est un reflet de la sagesse de Dieu, et vu que l'homme lui-même a été créé à l'image de Dieu et que cette image, quoique maintenant déformée par le péché, n'a pas été abolie par la chute, nous devons affirmer que le témoignage de la loi de Dieu est inscrit dans la conscience de tout homme. Tous les hommes de toutes les époques sont placés sous la juridiction de Dieu, sont responsables de leurs actes devant le tribunal de Dieu et devront en rendre compte devant la loi de Dieu.

 

«Comme ils (les hommes) n'ont pas jugé bon d'avoir la connaissance de Dieu, Dieu les a livrés à une mentalité réprouvée, pour commettre des choses indignes: ils sont remplis de toute espèce d'injustice, de méchanceté, de cupidité, de perfidie... Et, bien qu'ils connaissent le décret de Dieu, selon lequel ceux qui pratiquent de telles choses sont dignes de mort, non seulement ils les font, mais encore ils approuvent ceux qui les pratiquent» (Rom 1.28-32).

Le juste jugement de Dieu s'exercera sur les oeuvres des hommes, car tous les hommes sont responsables de leurs actions devant Dieu. La conscience que Dieu a inscrite dans leur nature leur fait clairement distinguer le bien du mal.

Depuis la chute, cette conscience du bien et du mal en l'homme est partiellement obscurcie par le péché originel, qui a faussé l'exercice de toutes les facultés humaines. Néanmoins, ce témoignage de la conscience de l'homme à la loi de Dieu demeure. Par les effets néfastes sur sa conscience de ses nombreux péchés personnels, l'homme travaille constamment, et de façon progressive, à étouffer le témoignage que rend sa conscience à la loi de Dieu. Plus il pèche, plus il obscurcit cette lumière en lui. Mais, répétons-le, ce témoignage ne peut jamais être aboli, même par le pire des endurcissements. L'endurcissement du coeur des pécheurs est variable, comme nous l'indiquent les différents terrains de la parabole du semeur. Tous sont pécheurs, mais tous n'ont pas commis les mêmes péchés avec la même fréquence. Ainsi, suite au péché originel et aux péchés personnels des hommes, la conscience de l'homme ne peut être considérée comme un juge infaillible pour discerner la différence véritable entre le bien et le mal. Il lui faut une règle extérieure à lui-même. L'impératif catégorique de Kant, qui est finalement subjectif, n'est jamais suffisant pour définir ce qui est bien et ce qui est mal. Kant entend par «impératif catégorique» le commandement absolument obligatoire de la loi morale, commandement qui est inconditionnel, donc indépendant de toute situation sociale

La volonté de l'homme, elle aussi, a subi les conséquences du péché. Depuis la chute, les hommes séparés de Dieu sont tous esclaves de Satan. Ils appartiennent à son royaume. Mais cela ne veut pas dire que l'homme soit entièrement incapable du moindre bien. Jésus ne disait il pas à ses disciples: «Si donc, vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants...» (Mat 7.11)?

Il ne niait ni la méchanceté foncière des hommes, ni leur capacité d'accomplir de bonnes actions. Mais les bonnes actions que nous pouvons tous accomplir ne sont guère suffisantes pour nous rendre justes devant Dieu. Un seul est bon, parfaitement bon: c'est Dieu (Mat 19.17). Et un seul est juste, Jésus-Christ. Fils de Dieu depuis toujours, dans son incarnation il fut pleinement homme, toutefois sans le péché (2 Cor 5.21). Le moindre péché nous rend impurs devant la sainteté de Dieu.

«Car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable envers tous» (Jac 2.10).

Il serait cependant faux d'affirmer que l'homme pécheur, irrégénéré, sous la condamnation de Dieu, soit incapable de tout bien. Paul, qui insiste si souvent sur la culpabilité devant Dieu de tous les hommes, affirme le contraire de manière parfaitement claire dans sa lettre aux chrétiens de Rome:

«Quand les païens, qui n'ont pas la loi, font naturellement ce que prescrit la loi – eux qui n'ont pas la loi – ils sont une loi pour eux-mêmes; ils montrent que l'oeuvre de la loi est écrite dans leurs coeurs; leur conscience en rend témoignage, et leurs raisonnements les accusent ou les défendent tour à tour» (Rom 2.14-15).

 

Tous ont péché, toutes les facultés de l'homme sont corrompues, mais cette corruption de l'homme n'est jamais totale. Même si la créature est viciée par la chute, même si ses conceptions sont faussées, l'homme garde cependant ses facultés. Dans sa bonté, Dieu fait encore pleuvoir sur les bons et sur les méchants. Par sa parole puissante, Jésus-Christ soutient encore toutes choses (Héb 1.3). C'est Dieu qui assure à tous la vie, le mouvement et l'être (Act 17.28). Toute la création est en effet dans la main du Seigneur du ciel et de la terre. C'est pour cela que le psalmiste peut s'écrier:


«Tous les animaux mettent leur espoir en toi,

Pour que tu leur donnes leur nourriture en son temps. Tu la leur donnes, et ils la recueillent;

Tu ouvres ta main, et ils se rassasient de biens. Tu caches ta face: ils sont épouvantés;

Tu leur retires le souffle; ils expirent Et retournent à la poussière. Tu envoies ton souffle: ils sont créés,

Et tu renouvelles la face du soi» (Ps 104.27-30).


Mais la connaissance naturelle de la loi de Dieu, connaissance propre à tous les hommes, est par elle-même entièrement incapable de les conduire au salut. La volonté de Dieu pour nous est que nous soyons parfaits comme lui (Lév 19.2; Mat 5.48; 1 Pi 1.15-16). Cette perfection est totalement inaccessible à l'homme pécheur. En Christ, elle nous est accessible par la foi, foi qui a pour conséquence que la perfection du Seigneur nous est imputée gratuitement. Par la foi, nous avons accès à l'obéissance sans faille du Fils de Dieu fait homme pour notre salut. Et c'est par la foi que nous vivons jour après jour de cette justice que nous trouvons en Christ.

Si l'homme pécheur ne peut échapper au témoignage que rend sa conscience à la différence absolue entre le bien et le mal, qu'en est-il du chrétien? Tout chrétien a reçu le Saint-Esprit (Rom 8.9; Act 5.32), qui a comme tâche de le conduire dans toute la vérité (Jean 16.13). En conséquence, la conscience du chrétien lui fera discerner la différence entre le bien et le mal bien plus clairement que celle du païen. Pour celui qui est en Jésus-Christ, la prophétie de Jérémie (31.33) est pleinement accomplie; voici comment elle est citée dans Héb 8.10: «Or voici l'alliance que j'établirai avec la maison d'Israël,


Après ces jours-là, dit le Seigneur:

Je mettrai mes lois dans leur intelligence, Je les inscrirai aussi dans leur coeur,

Je serai leur Dieu, Et ils seront mon peuple».

Mais, bien plus encore, la volonté de l'homme pécheur, volonté qui était esclave du péché et de Satan, est maintenant renouvelée, restaurée, libérée, de sorte que l'enfant de Dieu peut désormais marcher dans la justice de Dieu en obéissant à la loi de Dieu.

«En effet, la loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ m'a libéré de la toi du péché et de la mort. Car – chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force – Dieu, en envoyant à cause du péché son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, a condamné le péché dans la chair,* et cela, pour que la justice prescrite par la loi soit accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l'Esprit» (Rom 8.24).

 

Le chrétien ne sera jamais sans péché ici-bas, et il devra toujours revenir au pied de la croix pour demander au Christ le pardon de ses péchés (1 Jean 1.8-10). La perfection ne sera son lot que lors de la résurrection du corps. Alors le chrétien sera entièrement dépouillé de cette puissance de la chair, de cette vieille nature qui continuellement l'incite à pécher. Mais, par la foi au Christ, par la puissance de l'Esprit de Dieu qui habite en lui, le chrétien peut marcher de progrès en progrès. Avançant sur le chemin de la sanctification, il peut accomplir la justice de Dieu et entrer dans ces oeuvres préparées pour lui par Dieu avant la création du monde.

Jean-Marc Berthoud

© Promesses 1985 – 1 / No 72

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LA LOI ET LE CHRÉTIEN SOUS LA GRÂCE


Dans la première partie de cette étude, nous avions constaté que la loi dans la Bible, vu qu'elle exprime le caractère de Dieu, nous dit comment l'homme doit vivre pour réfléchir le caractère de Dieu. Quant à savoir combien de la loi de l'AT s'applique au chrétien, nous avions conclu que toute la loi s'applique à lui en tant que principe fondamental.


Les principes qu'incarne la loi

1. La loi rituelle

Sous la loi lévitique, celui qui péchait devait apporter au prêtre un sacrifice d'expiation; ce qui impliquait la confession du péché. Sous la grâce, le principe est le même, sauf qu'à présent Jésus-Christ est lui-même le sacrifice. La repentance et la confession restent requises.

Le principe de la prêtrise reste aussi en force. Mais sous la grâce, c'est Christ qui l'exerce en réconciliant l'homme avec Dieu, ce qui est la fonction du prêtre. Il n'y a plus besoin de prêtres humains, Christ étant le nouveau médiateur entre l'homme et Dieu dans la nouvelle alliance scellée par son propre sang (Héb 12.24).

Le sabbat avec ses lois n'est plus une obligation pour le chrétien, qui est libre de l'observer ou non (Col 2.16-17 est on ne peut plus clair à ce sujet), car Christ est l'accomplissement et donc le maître du sabbat: toute la loi a été accomplie en Christ. C'est pourquoi Paul écrit aux Romains que, en ce qui concerne notre justification devant Dieu, Christ est la fin de la loi (Rom 10.4). Le principe du sabbat cependant demeure: Il signifie le repos en Dieu. L'assurance du chrétien repose sur la loi accomplie par l'oeuvre de Christ, de sorte qu'il se repose de ses oeuvres comme Dieu se repose des siennes (Héb 4.9-10).

Les symboles de la loi rituelle valables sous l'Ancienne Alliance ont été remplacés par la réalité. De la sorte, le temple, la prêtrise humaine et les sacrifices sanglants sont devenus superflus. Ces symboles gardent cependant toute leur valeur en ce qu'ils nous font comprendre l'oeuvre de Christ. Si le langage en est retenu dans le NT, c'est que les principes concrétisés dans la loi cérémonielle s'appliquent à la vie chrétienne.

2. La loi politique

Elle distinguait Israël des autres nations. Les lois sur les nourritures pures et impures symbolisaient la pureté du coeur comme Jésus l'explique magistralement dans Marc 7. Tout comme Israël, les chrétiens sont une race à part. Quand Élie mit à mort les 450 faux prophètes de Baal au Carmel (1 Rois 18), cela était agréable à Dieu, et le caractère de Dieu ne change pas. Ne jugeons donc pas cet acte comme barbare.

Cependant, ces lois ne s'appliquaient que dans le pays d'Israël, non en dehors. Jonas voulait que Dieu juge Ninive par le feu; à la place, Dieu fit grâce aux Ninivites suite à leur repentance. Or, l'attitude du NT envers les faux prophètes n'a pas changé. Jésus dit qu'il faudrait noyer celui qui éconduit un enfant, un jeune dans la foi. Il réprimande l'Église quand elle tolère de faux enseignements (Apoc 2.14,15,20). Le vocabulaire qu'emploie Pierre à l'égard des faux prophètes ne laisse rien à envier à la virulence des foudres lancées par les prophètes de l'AT; il les traite d'animaux dépourvus de sens, d'enfants de malédiction, d'esclaves de la corruption, de chiens retournés à leurs vomissements, de truies lavées qui se vautrent dans le bourbier. Le principe n'a pas changé...

Les réformateurs tels que Calvin et les Puritains se trompaient en appliquant la loi politique de l'AT aux chrétiens, p.ex. en exécutant les récalcitrants. Ils confondaient l'Église avec l'État d'Israël. Pierre ne demande pas qu'on exécute les faux prophètes, car dans l'Église la peine capitale est remplacée par la discipline sous l'autorité des anciens et ne peut aller plus loin que l'exclusion de la communion fraternelle. Pensez au cas d'inceste dans 1 Cor 5.

Pourtant le principe est resté le même: tout comme Israël, l'Église est un peuple mis à part dans un monde païen. Et comment l'Église se distinguerait-elle sinon par sa pureté morale, sa soumission à la volonté de Dieu telle qu'elle est énoncée dans la Bible, et son attitude d'amour et sa recherche de paix envers tous?


L'application de la loi dans la vie chrétienne

1. Toute vie humaine est sacrée

Cela ressort de l'application de la loi dans le NT. Ainsi, tout avortement me semble incompatible avec le commandement de respecter la vie d'autrui que Jésus-Christ a renforcé (même la haine est égale au meurtre!). Pour camoufler le meurtre, on nomme l'avortement «interruption de grossesse»... Les textes suivants condamnent l'avortement sans appel possible: Es 66.9; Jér 1.4-5; Luc 1.39-44; Gal 1.25. Ils prouvent que, même avant la conception, l'être humain est inclus dans le plan de Dieu; l'homme existe dès la conception, même quand il ne consiste encore qu'en quelques cellules, même à un stade encore peu avancé de son développement – après tout, tout enfant se trouve à un stade de développement qui doit le mener à l'état d'un homme ou d'une femme adulte, et en le tuant on commet un meurtre aussi grave qu'en tuant un adulte. Toute vie humaine est sacrée, à quelque stade de développement qu'elle se trouve.

2. La protection de la famille

Dans la Bible, la famille est l'unité fondamentale de la société humaine, dès la création. Ne pas la respecter mène à ne pas respecter les autres institutions, gouvernementales, politiques ou autres. Si le mari ne respecte pas sa femme, et si la femme ne respecte pas son mari, comment l'enfant respecterait-il toute autre autorité? Si nous ne respectons pas nos parents, qui d'autre respecterons-nous? Dieu, par exemple?... Vous voyez quel est le principe qui s'inscrit dans le cinquième commandement.

3. La justice économique

Le patron chrétien ne donnera pas le salaire minimal, mais le salaire juste. De même, l'ouvrier chrétien ne travaillera pas le minimum, mais il cherchera à mériter son salaire. Le fait que d'autres sont mieux payés n'est pas une excuse pour mal faire son travail

4. L'impartialité

L'épître de Jacques reprend tout simplement cette notion de l'AT. Paul, en parlant de la générosité, établit une règle d'égalité. Admirez son bon sens pratique dans le passage de 2 Cor 8.13-15.

5. La punition équitable

Notre système légal est en train de s'effondrer parce que les punitions sont contraires à la loi de Dieu, pour ne pas dire au bon sens. L'AT stipule p. ex. que le voleur, en plus d'une amende, doit repayer ce qu'il a volé ou alors fournir un travail correspondant à la somme volée ou détournée. Emprisonner un voleur est tout simplement absurde.

6. Aider les pauvres

Tous les sept fois sept ans, toutes les dettes étaient annulées et les esclaves libérés: c'était l'année du jubilé en Israël. Elle permettait à chaque Israélite de reprendre possession de ses terres ancestrales qu'il aurait perdues pendant les cinquante années passées. Le même principe doit prévaloir entre chrétiens prêter sans intérêt et annuler une dette que l'autre ne peut payer.

7. Pas de condamnation sans avoir entendu au moins deux témoins

Le chrétien en appliquera le principe en ne croyant jamais le mal dit au sujet d'un frère ou d'une soeur. J’ai fait l'expérience que si l'on invite le rapporteur à se rendre chez la personne visée, on rencontre une réticence significative... Si tous les chrétiens faisaient cela avec conséquence, il n'y aurait rapidement plus de ces commérages qui font tant de mal. Bien entendu, il peut y avoir des accusations justifiées; dans ce cas, il faut l'appui de témoins, et Jésus nous dit comment procéder dans le cas d'un frère qui s'est égaré (Mat 18.15-17).

8. La protection de la dignité de tout être humain

Vous traiterez l'immigant (lisez: le réfugié) parmi vous comme un autochtone au milieu de vous; tu l'aimeras comme toi-même... (Lév 19.34), irrespectivement de sa race, sa culture et sa classe sociale. Je ne dis pas que c'est toujours chose facile, mais en tant que chrétien, je dois en appliquer le principe.


Ce sont donc là quelques-uns des principes chrétiens découlant de la loi de l'AT. Le point central peut s'énoncer ainsi: Je dois, moi, pratiquer la JUSTICE et la MISÉRICORDE: pardonner, faire grâce, avoir pitié. C'est par moi, c'est par toi que cela doit commencer. Est-ce que je m'efforce d'agir avec compréhension (amour) envers les autres? Ai-je à coeur d'aider le pauvre? l'handicapé? le malade? le misérable? Combien de temps est-ce que je leur consacre? C'est là que cela doit commencer, pour moi – et pour l'Église ! Si je fais cela, si tu fais cela, si nous faisons cela, nous appliquons la loi de toute la Bible dans nos vies.


Pour terminer, j'aimerais laisser parler la Bible:

Prenez garde que personne ne rende le mal pour le mal, mais cherchez toujours le bien, soit entre vous, soit entre tous. 1 Thes 5.15

Recherchez la justice, la fidélité, l'amour, la paix avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un coeur pur. 2 Tim 2.22

Si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus. 2 Thes 3. 10

Si quelqu'un n'a pas soin des siens, surtout ceux de sa famille, il a renié la foi et il est pire qu'un infidèle! 1 Tim 5.8

Que les enfants apprennent d'abord à exercer la piété envers leur propre famille, et à payer de retour leurs parents, car cela est agréable à Dieu. 1 Tim 5.4

Frères, ne vous lassez pas de faire le bien; si quelqu'un n'obéit pas à ce que nous disons... prenez note de lui et n'ayez avec lui aucune relation, afin qu'il en ait honte. Mais ne le considérez pas comme un ennemi, plutôt avertissez-le comme un frère. 2 Thes 3.13-15

Soyez sensés et sobres, en vue de la prière. 1 Pi 4 7

Soyez soumis à toute institution humaine. 1 Pi 2.13

Mettez voire honneur à vivre tranquilles, à vous occuper de vos propres affaires et à travailler de vos mains. 1 Thes 4.11

Aimez-vous les uns les autres. L'amour consiste à marcher selon ses commandements. 2 Jean v 5-6

Celui donc qui rejette ces préceptes ne rejette pas un homme, mais Dieu. 1 Thes 4.8

Toute l'Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, convaincre, redresser, éduquer dans la justice, afin de nous préparer à toute bonne oeuvre. 2 Tim 3.16

Tout est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière. 1 Tim 4.5

© Promesses 1986 – 2 / No 76

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«MANGEONS ET BUVONS, CAR DEMAIN NOUS MOURRONS.»



La vie est courte, elle est remplie d'incertitudes. On ne sait pas de quoi demain sera fait. Par conséquent, il s'agit de profiter de tous les instants de bonheur que la vie peut nous apporter. Adeptes de cette philosophie de la jouissance, certains se livrent à fond à des plaisirs grossiers. Ils le font sans retenue, car ils pensent qu'à la mort tout s'arrête, leur corps retourne à la poussière et, pour eux, plus rien n'existe. Avec un tel raisonnement, il est normal que le plaisir soit le but suprême de leur existence et ils s'y donnent à qui mieux mieux, parfois même en faisant du mal à leur santé et en hâtant leur fin.

 D'autres, plus nuancés et plus fins, mais toujours convaincus par cette philosophie de la jouissance renonceront à ces plaisirs grossiers pour consacrer leurs vies à des délices plus délicates et raffinées et également plus saines, qui ne feront pas de mal à leur santé.

Cette philosophie de la jouissance est vieille comme le monde. Le prophète Ésaïe en parle environ 700 ans avant Jésus-Christ déjà. Les habitants de Jérusalem s'abandonnaient alors à de telles pratiques et ils semblaient le faire à fond... Voici le texte complet du prophète déjà cité:

«Et voici de la gaîté et de la joie! On tue le gros bétail et l'on égorge le petit. On mange de la viande et l'on boit du vin: Mangeons et buvons, car demain nous mourrons! Ésaïe 22, verset 13. 

Seulement voilà, Ésaïe est un prophète du Dieu d'Israël, c'est-à-dire de Dieu tout court. En tant que tel, il a été suscité non pour parler de lui-même ou pour dire son opinion, mais bien pour faire connaître aux hommes la pensée de Dieu. D'une part, Ésaïe analyse la vie des habitants de la ville de Jérusalem en ce temps et d'autre part, il explique à ces gens et par conséquent à nous-mêmes aussi, l'avis de Dieu. Écoutons encore le prophète Ésaïe:

«L'Éternel des Armées me l'a révélé: Non, cette faute ne sera pas expiée en votre faveur jusqu'à votre mort, dit le Seigneur, l'Éternel des armées.» Ésaïe 23, verset 14. 

C'est franchement terrible. Je ne crois pas, personnellement, que Dieu refuse à tout prix de pardonner, ce n'est pas dans sa mentalité, mais dans ce cas précis, Dieu ne trouve pas chez les habitants de Jérusalem les sentiments qui lui permettent de pardonner. Pour obtenir le pardon de Dieu, certaines conditions sont nécessaires, en particulier, l'humilité, la foi et la repentance. On entend par repentance le fait de voir les choses comme Dieu les voit. Lorsque nous avons commis le mal, il faut le reconnaître, nous humilier et nous rendre compte que cela a attristé Dieu et dressé une barrière entre lui et nous. Il est évident que les habitants de Jérusalem n'ont pas fait cela. Tellement prisonniers de la philosophie de la jouissance, ils n'ont éprouvé aucun sentiment de repentance. Ils pensaient avoir toujours raison et se privaient ainsi de toute possibilité de pardon.

Au premier siècle de notre ère, l'apôtre Paul a écrit une lettre à l'Église de la ville de Corinthe. Cette lettre nous est parvenue et elle fait partie de notre Bible. La ville de Corinthe, en ce temps, était réputée pour son immoralité. L'adoration des divinités païennes s'accompagnait d'une prostitution débordante. Au plan intellectuel, les philosophies épicuriennes, stoïciennes et platoniciennes étaient les normes de vie. Comme un pavé dans la mare, Paul cite une nouvelle fois cette phrase:

«Mangeons et buvons, car demain nous mourrons.» 

Paul écrit-il cela pour conforter les Corinthiens dans leur immoralité et leur recherche effrénée du plaisir? Oh! Que non! Loin de là! Lisons la phrase dans son entier:

«Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons.» 1 Corinthiens 15 verset 32. 

Dans cette lettre, Paul vient de prouver magistralement que le phénomène de la résurrection est un fait, une réalité incontestable. Il utilise pour cela de nombreux arguments, je n'en cite qu'un: Plus de 500 croyants ont été les témoins oculaires de la résurrection, ont vu Jésus-Christ vivant devant eux après sa mort et les trois jours qu'il a passés dans le tombeau. Au moment de la rédaction de la lettre, Paul ajoute que quelques-uns sont morts, mais que la plupart sont encore vivants.

Cet enseignement sur la résurrection, qu'il ne faut pas confondre avec la réincarnation, est fondamental. Cela prouve que tout ne se termine pas à la mort et que cela continue ensuite. Cela doit nous pousser à examiner nos voies, nos comportements. Nous devrions craindre Dieu, regretter nos péchés. Par grâce, Dieu a conçu en faveur des hommes un plan de salut. Son auteur est Jésus-Christ, mort sur la croix et ressuscité trois jours plus tard: «Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais qu'il ait la vie éternelle.» Évangile de Jean, chapitre 3, verset 13.

Même si bien des plaisirs et des loisirs sont parfaitement légitimes pour les croyants, la philosophie de la jouissance n'est pas pour eux un but ultime. Le but suprême, c'est plutôt se réconcilier avec Dieu, rechercher le salut, la vie éternelle par le moyen de la foi en Jésus-Christ et la repentance.

Considérer que la vie se termine à la mort et que rien ne vient ensuite est une grave erreur. Il nous faut penser à la réalité de l'éternité.

G. Aellig, pasteur de l'Action Biblique

Page créée le 5 avril 1997

© Source Bible ouverte


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LE MARIAGE EN QUESTION



Réflexion pastorale
Pasteur Charles NICOLAS

 La banalité du concubinage
Une partie des futurs mariés que nous rencontrons sont, plus ou moins, des concubins... Que faut-il faire «passer dessus» comme si on ne savait rien, ou comme si cela n'avait pas d'importance?
La chose est d'autant plus délicate que nous intervenons – presque toujours – fort tard, quand les situations sont déjà engagées, les décisions prises.
On peut considérer qu'il y a donc une responsabilité partagée, à plusieurs niveaux. En conséquence on ne pas faire porter au jeune couple toute la responsabilité d'une situation non idéale.
Disons aussi que cette question ne sera pas comprise de la même manière selon que l'on a affaire à des chrétiens ou pas.
 
 Réflexion: À quel moment en parler pour qu'il ne soit pas trop tard? Qui doit en parler? Faudra-t-il être catégorique ou pas?
 

Des raisons fort différentes
On ne peut pas automatiquement assimiler concubinage et vagabondage sexuel, ou même mariage à l'essai. Les motivations des cohabitants peuvent être très variées le rejet des institutions, des considérations financières ou économiques, la peur de s'engager... On pourra donc établir ces distinctions pour certains il y a un rejet de l'idée de fidélité, comme si cela était contraire à la liberté individuelle (idéologie de l'amour libre); pour d'autres il y a au contraire le désir d'une idée «plus haute» de la fidélité, un peu comme si le mariage officiel alourdissait un engagement qui doit essentiellement se prendre à deux.
 
Réflexion En rapport avec l'éthique chrétienne, pensez-vous que l'on puisse dire que, selon le cas, le concubinage peut être une situation légitime, ou une transgression, ou bien une simple imperfection?
 

Pourquoi le mariage?
Il faut aussi dire que parler du mariage, ce n'est pas simplement une sorte de conformisme, un retour au passé (ni pour ce qui est de la cérémonie, ni pour ce qui est des rôles attribués dans le couple).
Inversement, le fait de vivre heureux et fidèles comme concubins ne rend pas le concubinage légitime pour autant...
On peut il est vrai, comprendre que l'état des lieux du mariage ne donne pas forcément envie de se marier. Cependant, s'il est clair que le mariage ne résoud pas, en lui-même, toutes les difficultés, il est clair aussi que supprimer le mariage ne supprime pas ces mêmes difficultés!
 
 Réflexion Alors, est-ce le mariage qui doit être en cause ou la manière dont il est trop souvent vécu?
Le mariage concerne-t-il, en fait, que les chrétiens seulement, ou bien y a-t-il une volonté de Dieu universelle à ce sujet?
 

La spécificité du lien conjugal
L'amour entre conjoints n'est pas seulement un amour plus fort ou plus durable. C'est un amour particulier, qui se distingue de celui que l'on a pour ses parents, ses enfants, ses amis, son prochain...
Ce caractère particulier est constitué précisément par un acte d'engagement public sans équivoque. C'est cela qui fait du couple marié une entité nouvelle, et pas seulement une association empirique, un arrangement à deux, un contrat ou une simple association qui dure le temps qui conviendra, jusqu'à ce que les circonstances changent!
S'engager et se donner à un conjoint, c'est par là-même renoncer jusqu'à la mort à tous les autres conjoints possibles. Il n'y a pas d'amour conjugal sans ce don total. L'engagement public et social constitue une prise de position qui donne à l'amour conjugal la base objective dont il a besoin, celle d'une alliance (*).
Dieu lui-même agit ainsi envers son peuple, s'engageant solennellement, devant témoins. C'est ce qui rend possible la foi, la confiance, le don total (qui va jusqu'au sacrifice), et donc l'amour! (Jacques 116-17).
C'est pourquoi il en est ainsi pour la vie chrétienne elle-même le fait de proclamer ouvertement notre foi et notre appartenance à Jésus-Christ est constitutif de notre identité chrétienne et conditionnera toute notre marche (Matth.1032-33; Rom.109-10).
Ainsi, même si les formes du mariage ne sont pas décrites dans la Bible (il y a bien d'autres réalités qui sont fortement attestées dans la Bible sans être décrites, à commencer par la Création du monde!), les structures qui constituent une alliance sont, au contraire, la trame même de l'Écriture sainte (Osée 216-25; Hébr.1320).
(Sur l'importance des témoins, voir par exemple Deut.176; Ruth 49-11. Sur le préjudice de l'équivoque, Gen.1210-20; 266-11!).
 
Réflexion: À la lumière de ces remarques, seriez-vous d'accord avec cette affirmation ce n'est pas l'amour, ni la relation sexuelle (1 cor.616), ni même la fidélité qui constituent le mariage; c'est l'engagement sans équivoque devant témoins?
 
«Que le mariage soit honoré de tous, car Dieu jugera les impudiques et les adultères.» Hébreux 13 4.
– impudique relation hors mariage (y compris avant le mariage, y compris entre fiancés. cf. R.Bariller), ou homosexuelle.
– adultère infidélité au mariage contracté.
 
____________________
 
(*) En légalisant le concubinage ou en établissant le Contrat d'Union Civile (CUC), ou Contrat d'Union Sociale (CUS), l'État semble offrir une alternative légale au mariage qui ne serait plus qu'optionnel. Il importe à ce sujet de noter la différence qui existe entre une alliance et un contrat. En l'occurence, ces contrats dénaturent le lien conjugal ils peuvent unir des homosexuels, ils peuvent être rompus très facilement, ils n'établissent pas de droits de filiation paternelle... On a alors évacué le sacré, c'est-à-dire l'intention de Dieu.
 
 
En annexe...
 

Une question de discipline
Faut-il accepter de marier des concubins non repentants? Cette question paraît incongrue à certains; très légitime à d'autres.
– Il semble qu'une position exigente n'est possible que si l'église est déjà informée des raisons d'une telle discipline. Il faut que cela se sache, et donc se dise clairement, dés l'enseignement catéchétique.
– La position souple est bien sûr plus facile à tenir; cependant elle risque fort d'être anti-pédagogique, les plus jeunes prenant pour un fait acquis que l'on vive ensemble avant de se marier...
 
Enfin, il semble qu'il soit juste d'user de deux mesures différentes selon que l'on a affaire à des chrétiens ou à des non-chrétiens
– Vis à vis de chrétiens, l'exigence peut être plus grande ils savent que Dieu bénira l'obéissance de la foi; ils savent qu'ils ont un témoignage à porter...
– Si le couple n'est pas chrétien, une approche différente possible sera possible, qui présentera les exigences de la foi progressivement. On peut demander la bénédiction de Dieu sur des non-chrétiens, dès lors que leur demande est sincère, sans pour autant exiger d'eux sur l'heure ce qu'on exigerait de chrétiens.
Le problème sera quelques fois compliqué si un des conjoints seulement est chrétien (que faire? Demander à Dieu de bénir?) ou si, comme cela peut arriver quand on a entre 20 et 25 ans, on est... chrétien-mal-affermi, ou pas-encore-mais -presque-chrétien... Dans ces conditions, il me semble que la préparation au mariage ne peut pas éluder la question de l'engagement chrétien, de ses exigences, de ses implications.
 

 Mariage entre croyant et incroyant
Il y a, il est vrai, des exemples de conjoints incroyants conduits à la foi après le mariage. Certains ne manqueront pas de le rappeler. Cela nous autorise-t-il à encourager de telles unions? Je crois que non. Cela autorise-t-il à les dissuader? Peut-être.
Dans un certain nombre de cas, il peut être légitime de proposer un mariage civil (que Dieu peut bénir également!). Il faudra alors expliquer les raisons d'une telle proposition; mais comment maintenir une désapprobation sans donner l'impression de rejeter?
Par ailleurs, comment continuer à apporter un enseignement clair si notre pratique ne le suit pas et s'accommode par convenance?
Là aussi, on peut déplorer que notre action pastorale intervienne souvent fort tard, quand les décisions sont déjà prises et le restaurant retenu...
Dans ce cas-là tout particulièrement, il paraît important de rencontrer les futurs mariés séparément (ce qui ne se fait pas souvent). Il sera nécessaire alors de parler au chrétien comme à un chrétien, sans voiler les conséquences d'un engagement que l'Écriture (re-) commande de ne pas contracter.
 
En plus des références bibliques sur la question, deux types d'arguments peuvent être avancés
– la relation conjugale, bien que «sacrée», est temporelle puisque la mort la rompt. Les liens fraternels, eux, sont éternels puisque fondés sur une commune espérance. Ainsi apparaît la difficulté de vivre une communion spirituelle privilégiée avec des frères et soeurs chrétiens, de laquelle notre conjoint sera exclu, pour laquelle il sera étranger...
– il faut parler aussi de l'aspect pratique et quotidien des décisions à prendre, du style de vie, des relations, ... C'est aller au devant de sérieuses difficultés. C'est se placer en situation de réelle solitude au sein de son foyer. (Les cas ne manquent pas dans les églises). Le conjoint chrétien est-il conscient de l'importance de la différence entre un chrétien et quelqu'un qui ne l'est pas (il ne s'agit pas seulement de «pratique religieuse»)?
 
Assez souvent, le chrétien se rassure en constatant que l'autre est «ouvert» à ces choses... Mais est-ce une garantie? Dieu honorera le choix courageux. Encourager un dialogue franc à ce sujet. Est-on en paix, ou seulement déjà trop engagés?
 

Mixité confessionnelle
Dans ce cas de figure, on peut envisager que les deux conjoints sont chrétiens mais de confessions différentes, ou qu'un seul soit chrétien, ou encore aucun des deux. Ces 3 situations ne sont pas identiques.
Quoi qu'il en soit, notre Discipline est sage quand elle demande aux futurs mariés de choisir avant le mariage une appartenance confessionnelle. Qu'il y ait ou pas un prêtre et un pasteur, la cérémonie sera catholique ou protestante. Ce choix, dans certains cas difficile, constituera une épreuve, mais il sera préférable d'y faire face maintenant plutôt que de l'éviter et de le reporter à plus tard.
Ce choix n'empêche d'ailleurs pas un esprit d'ouverture à l'autre confession.
Cependant trop de cas démontrent que l'absence d'engagement clair compromet la progression dans la foi et l'éducation satisfaisante des enfants.
Ce problème peut aussi exister entre conjoints de confessions protestantes différentes. Dans un cas récent, les deux futurs mariés ont choisi de rejoindre après leur mariage, une troisième dénomination, celle-ci convenant à l'un et à l'autre mais demandant à l'un comme à l'autre un effort d'adaptation. Cette solution évite aussi que l'un des deux se sente «perdant».
 

 En cas de doute ou de choix difficile.
Il sera utile de proposer des périodes de réflexion, établies d'un commun accord, avec des délais adaptés (selon le principe de 1 Cor.75).
On pourra par exemple décider de ne plus se voir pendant 3 mois, pour faire alors le point ensemble, à 2 (ou à 3 avec le pasteur). C'est une manière de responsabiliser qui peut s'avérer fort utile.

Ch.Nicolas – janv.98

© Source: Site réformé confesant

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MATIÈRE À RÉFLEXION!


On condamne plus facilement celui qui dénonce un mal que celui qui le commet!

Une lettre vieille de plus d'un siècle et demi qui est toujours d'actualité.

«Plusieurs chrétiens, d'ailleurs très respectables, redoutent toute espèce de publicité quand il s'agit des plaies de l'Église, et paraîtraient peut-être plus disposés à condamner celui qui les signale que celui qui les fait. Sans doute, il serait peu charitable de révéler sans nécessité à un monde incrédule ou indifférent, les erreurs ou les péchés qui troublent quelquefois l'intérieur de la famille de Jésus-Christ. Mais serait-il beaucoup plus chrétien, celui qui ne s'affligerait des misères du peuple de Dieu qu'à cause de ce monde, et qui mettrait plus de soin à les cacher qu'à les guérir? Quoi! Pourvu que la coupe parût nette aux yeux des hommes, on se soucierait peu des souillures dont elle est remplie! il suffirait d'être couvert d'une peau de brebis pour ravager impunément les troupeaux du Seigneur! Et si quelqu'un voulait donner l'alarme et crier au loup, on lui imposerait silence, et on ferait peut-être feu sur lui, tandis que le véritable ennemi continuerait librement ses déprédations! Appellerait-on cela sagesse ou charité, ou même justice?

Est-il bien sûr, d'ailleurs, que le monde ignore tous les maux dont nous gémissons, et qu'il attende, pour s'en apercevoir et pour en être scandalisé, que l'Église elle-même les ait signalés? ... Si un chrétien égaré publie dans son aveuglement des principes dangereux, s'il affiche et fait sonner bien haut des prétentions ambitieuses, s'il pèche ainsi publiquement, serait-il donc moins une occasion de chute que celui qui, jaloux de la gloire de son Dieu, protestera, au nom de l'Évangile, contre de tels abus, et se bornera à déclarer que ce n'est point là la doctrine que nous professons?

Oh! mes frères, s'il en est quelques-uns parmi nous qui aient jugé des personnes et des choses d'après ces principes relâchés, qu'ils sondent leur coeur devant Dieu et qu'ils se demandent si c'est là marcher de droit pied selon l'Évangile? N'est-ce pas là plutôt pervertir le droit et tolérer le mal? Bien plus, c'est l'encourager, c'est le prendre sous sa protection, et s'en rendre responsable.

D'autres pensent que, s'il est nécessaire d'attaquer les erreurs et les abus, il faut au moins laisser les personnes entièrement de côté. Sans doute quand on peut le faire sans s'exposer à manquer son but! Mais les choses vont rarement sans les personnes; souvent cette distinction devient impossible; et tant s'en faut que la Bible le fasse toujours.

Quand un pays est menacé d'une épidémie, il ne suffit pas, pour en arrêter les progrès, de publier une froide dissertation sur la maladie; il faut encore indiquer, autant qu'on le peut, les lieux qui en sont infectés. Je n'ai jamais rien compris à cette charité qui sacrifie le tout à la partie et le bien public à l'intérêt particulier. Ce serait, par exemple, une singulière charité que celle qui, de peur de nuire à un pharmacien dont les drogues seraient avariées, exposerait la santé et la vie de tous les habitants d'une ville, ou qui, pour ménager les intérêts ou l'amour-propre d'un instituteur ignare ou paresseux, négligerait l'éducation d'une génération tout entière!

D'autres enfin, et c'est peut-être le plus grand nombre, perdent de vue l'importance des choses mêmes, pour s'attacher à la forme, et se plaindre du ton sur lequel on parle: Il fallait dire tout cela, mais on pouvait le dire autrement. Non, car si l'écrivain, en choisissant ses expressions, n'a eu d'autre but que de rendre avec force et clarté toute sa pensée, on ne peut guère toucher à sa phrase sans en changer ou en affaiblir le sens; et dès lors, ce n'est plus dire la même chose autrement, c'est dire autre chose... Je n'ignore pas que, dans le monde, il est assez généralement reçu de ne dire, en fait de choses désagréables, qu'une partie de ce que l'on pense, et de laisser deviner le reste; mais le chrétien doit-il imiter ce langage hypocrite, qui, bien souvent d'ailleurs, n'est qu'un raffinement de malignité?

Quelques-uns exigeraient qu'un écrivain chrétien ne s'animât jamais que pour louer et bénir, et voudraient lui interdire en tout temps une sainte indignation à la vue du mal; mais lisez la Bible, et voyez si les hommes inspirés et le Sauveur lui-même ont toujours agi avec cette froide réserve qu'on voudrait nous imposer et qui ressemble beaucoup à l'indifférence! Moïse était le plus doux des hommes (Nomb.12:3), et cependant il jeta à terre et brisa les tables de la loi à la vue du veau d'or (Exode 32:19).

D'ailleurs, quand on sentirait et qu'on exprimerait trop vivement les choses, cesseraient-elles pour cela d'être vraies et importantes, et ne devrait-on plus du tout être écouté?»

Félix Neff, (1797-1829) «L'apôtre des Hautes-Alpes»


©La Bonne Nouvelle No 5 / 1990

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MÉDITATION


Question:

Étant donné que ces derniers temps, j'ai souvent été en contact avec des personnes qui pratiquent la méditation et que j'en ignore presque tout, je souhaiterais obtenir quelques informations sur ce thème.

Réponse:

«Méditation» «action de réfléchir, de penser profondément» ou encore: «attitude qui consiste à s'absorber dans une réflexion profonde» il peut s'agir aussi d'une «profonde réflexion religieuse, d'une concentration spirituelle psychique». Dans les religions orientales – l'hindouisme, le bouddhisme et le taoïsme – la méditation est un élément essentiel, d'une importance capitale. Mais il est question là bien plus que d'une «profonde réflexion»: c'est plonger dans un état conscient très particulier. Bouddha a tiré de la pratique du yoga des formes de méditation qui, par la suite, ont été systématisées par le savant indien Patanjali. Depuis lors, l'influence de ces deux hommes a marqué la pratique de la méditation dans le monde entier. Par le bouddhisme et le yoga, la méditation orientale est entrée au 19e siècle dans les sphères occidentales. Le présent siècle a vu fleurir des nouveaux mouvements religieux – comme, par exemple, la méditation transcendantale de Maharishi Mahesh Yogi – qui ont rendu plus populaire encore ladite méditation. Elle enregistre avec satisfaction un enthousiasme croissant parmi les foules en raison du fait que, grâce à un certain Bhagwan Shree Rajneesh, une relation s'est établie entre la méditation hindoue et la psychothérapie occidentale.

Ces quelques éléments devraient suffire pour mettre en garde contre la pratique de la méditation orientale. Peut-être quelqu'un objectera-t-il: Dans un certain sens, nous, les croyants, méditons aussi, quand nous lisons avec une profonde attention la Parole de Dieu dans un esprit de prière, quand nous nous livrons à des «considérations spirituelles» et invoquons l'Éternel. Qu'il soit dit de Marie: «Marie gardait toutes ces choses et les repassait dans son coeur» (Luc 2, 19), n'est-ce pas là «réfléchir profondément» à ce qu'elle a vécu? D'accord; mais il existe pourtant une différence fondamentale! Quand un enfant de Dieu se penche sur un texte biblique dans un esprit de prière, il le fait avec cette demande, prononcée ou non, dans son coeur: «Ouvre mes yeux pour que je contemple les merveilles de ta loi» (Ps. 119, 18). Ou à la manière néotestamentaire (en y introduisant partout le pronom «nous»): «.. afin que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation, dans sa connaissance, et qu'il illumine les yeux de votre coeur, pour que vous sachiez quelle est l'espérance qui s'attache à son appel, quelle est la richesse de la gloire de son héritage qu'il réserve aux saints, et quelle est envers nous qui croyons l'infinie grandeur de sa puissance, se manifestant avec efficacité par la vertu de sa force» (Eph. 1, 17-19). Notre méditation a trait au Seigneur des seigneurs et à Sa Parole!

Il en va tout autrement avec la méditation orientale, car là il s'agit, comme déjà dit, d'une immersion dans un état de conscience particulier qui nécessite des pratiques bien précises: l'individu doit adopter une attitude corporelle bien déterminée, se concentrer sur sa propre respiration, sur ses propres pensées et ses propres sentiments et les observer de l'extérieur, sans désirer les guider par sa volonté et son intelligence. Cette passivité est extrêmement dangereuse, car elle ressemble à une porte largement ouverte dont profiteront des esprits étrangers. C'est pourquoi nous mettons vivement en garde contre les méditations orientales. Si quelqu'un s'est déjà souillé par ces pratiques, qu'il prie le Seigneur Jésus pour obtenir Son pardon et la purification de ses péchés par Son sang; et que tout à nouveau et bien consciemment, il se soumette à la volonté divine et repousse tout esprit étranger!

E.V.


© Appel de Minuit  05 / 1999

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LA VÉRITÉ SUR LE MENSONGE


Le secret du mensonge

Les paroles que l'on adresse aux autres sont de plus en plus souvent mensongères. Car pour avoir une vie facile, on a intérêt à ne prendre la vérité qu'à petites doses. «White lies» (mensonges blancs) est le nom que les Américains donnent à ce genre de lubrifiants de la communication. Ceux qui disent toujours ce qu'ils pensent vraiment, sont, chez nous aussi, considérés comme d'incurables naïfs. En outre, ils ne tardent pas à se faire des ennemis. On estime que nous disons quelque 200 fois par jour un mensonge, soit en moyenne toutes les cinq minutes. Et cela va de faux compliments («Vous avez très bonne mine aujourd'hui») jusqu'à de véritables tromperies («Je ne peux venir travailler aujourd'hui; je suis malade.).

Non seulement des philosophes, mais aussi des sociologues et des psychologues se penchent depuis quelques années sur le secret du mensonge. Voici quelques résultats de cette science du mensonge (la mentiologie): – Le mensonge et la tricherie se trouvent dans nos gènes et sont des moteurs de I’évolution. Les biologistes pensent que le développement du cerveau humain n'a été possible que grâce à l'expérience et la pratique de la fraude.

– Tous les jours et d'un regard innocent, nous pratiquons la flatterie et la séduction, et nous esquissons des sourires pour créer une bonne ambiance ou pour nous présenter sous un meilleur jour. Les principales victimes de la tromperie brutale sont les partenaires et les membres de la famille. Ceux-là sont victimes des deux tiers de tous les gros mensonges, comme il ressort de l'analyse de journaux intimes effectuée par la psychologue américaine Bella De Paolo de l'université de Virginie, à Charlottesville. – La capacité de frauder est une marque d'intelligence et un élément du succès, au même rang que l'empathie, l'intuition et la créativité. «Le succès professionnel d'un directeur dépend pour 80 pour cent de son intelligence sociale», prétend Howard Gardner, psychologue à la Harvard School of Education. «Les carriéristes», pense également Peter Steignitz, un Viennois qui fait des recherches sur le mensonge, «préfèrent comme outils l'habileté et le charme au travail assidu et soutenu.» L'objectif de l'éducation est la diplomatie: Un enfant apprend très vite qu'il vaut mieux ne pas dire à cette vieille tante antipathique que ses baisers mouillés le dégoûtent. La joie feinte de sa mère quand elle reçoit un robot ménager à la Noël, les friandises qui lui sont glissées furtivement ou l'interdiction de parler des situations pénibles dans la famille – voilà autant d'exemples d'exercices qui préparent l'enfant aux mensonges qu'il débitera en tant qu'adulte.

Mais ce n'est qu'entre l'âge de deux et quatre ans que les enfants commencent à comprendre la signification de cette tromperie nécessaire, et plus vite ils la comprennent, plus ils sont intelligents. Avant cet âge, ils ne peuvent distinguer la fantaisie de la réalité. Mais dès qu'ils ont compris comment ils peuvent rouler les autres, ils le font surtout par intérêt personnel, pour échapper à une peine ou pour obtenir une récompense. Vers l'âge de huit ans, cependant, ils apprennent à faire la distinction entre une affection sincère et une feinte.

Mais c'est au plus tôt dans leur adolescence que les jeunes deviennent capables de juger plus ou moins bien si l'autre est honnête avec eux ou non...

(Focus No 50/1998)

 

On devrait avoir honte de la légèreté dont on traite la notion de mensonge ainsi que les mensonges mêmes. On les étudie et les analyse, on essaie de les expliquer, on en cherche l'origine, mais en général on considère le mensonge comme une réalité inoffensive, voire vitale sinon bonne.

Mais comme pour toute chose qui concerne la vie, seule la Bible – et non pas la «mentiologie» peut nous éclairer vraiment. Or, la Bible dit que le mensonge n'est pas un secret, contrairement à ce que prétend l'article ci-dessus, mais un péché connu depuis longtemps. Le mensonge réside dans la négation de la vérité de Dieu. À propos des menteurs, la Bible affirme: «Eux, qui ont remplacé la vérité de Dieu par le mensonge... ont...» (Rom. 1, 25). Ainsi, le mensonge traverse toute l'histoire de l'humanité. Il est responsable de la chute des hommes, de toutes les misères et des innombrables larmes.

L'origine du mensonge ne réside pas dans l'évolution, mais dans Satan, qui est appelé «le père du mensonge». Notre Seigneur Jésus-Christ s'est prononcé sans équivoque à ce sujet: «Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fonds; car il est menteur et le père du mensonge. Et moi, parce que je dis la vérité, vous ne me croyez pas.» (Jean 8, 44-45). Ainsi, le mensonge a amené le péché dans le monde, Satan séduisant les premiers humains: «Vous ne mourrez point; mais... vous serez comme des dieux» (Gen. 3, 4-5). La réalité du mensonge et du péché s'oppose à toute théorie de l'évolution, mais confirme le message de la Bible qui dit que nous sommes des créatures déchues.

Le mensonge n'est certainement pas une marque d'intelligence; par contre, il est la caractéristique d'une vie sans Dieu et d'un manque d'amour de la vérité qui sont typiques d'une nature sujette à pécher. Dans 1 Jean 2, 21, nous lisons: «.. vous savez, et parce qu'aucun mensonge ne vient de la vérité.» Ainsi, l'attirance croissante pour le mensonge que nous constatons de nos jours est un autre signe de l'approche de la fin des temps: «Mais l'Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s'attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons, par l'hypocrisie de faux docteurs portant la marque de la flétrissure dans leur propre conscience» (1 Tim. 4, 1-2).

Du fait que le mensonge est diamétralement opposé à la vérité de Dieu et qu'il constitue la négation la plus radicale de Dieu, il sera radicalement jugé par Dieu. À deux reprises, le dernier livre de la Bible affirme en termes clairs et nets: – «Il n'entrera chez elle rien de souillé, ni personne qui se livre à l'abomination et au mensonge; il n'entrera que ceux qui sont écrits dans le livre de vie de l'agneau» (Apoc. 21, 15).

«Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge!» (Apoc. 22, 15).

Un des rares éléments vrais de l'article sus-mentionné semble être le fait que l'homme débite en moyenne 200 mensonges par jour.

Comme cette réalité du mensonge doit nous faire trembler devant la vérité, dont Jésus a dit: «Je vous le dis: au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine qu'ils auront proférée» (Matth. 12, 36).

Rien que ces quelques paroles bibliques nous font prendre conscience que nul homme ne peut être sauvé par ses propres efforts. Quel mensonge ce serait de prétendre le contraire! Mais telle est la raison pour laquelle Jésus est venu, Lui qui est la vérité de Dieu en personne. Il a pris sur Lui nos péchés pour que nous en soyons délivrés par la seule grâce. Aussi, Jésus nous dit-Il à un autre endroit: «Et il (Jésus) dit aux juifs qui avaient cru en lui. Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira» (Jean 8, 31-32). La vérité est de reconnaître dans le mensonge le péché qui nous sépare de Dieu. La vérité est aussi de savoir que nous pouvons confesser le mensonge et tous nous péchés à Jésus et Lui en demander pardon. La vérité, enfin, est que nous pouvons demander ce pardon dans la foi et avec gratitude. Ceux qui le font en toute sincérité obtiennent la rémission de leurs péchés (1 Jean 1, 7 et 9), car Dieu est incapable de mentir.

N.L.

 © Appel de Minuit 02 / 1999

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N'ABANDONNONS PAS NOTRE ASSEMBLÉE


Ce mot d'ordre se trouve dans l'épître aux Hébreux; le voici dans son contexte:

Veillons les uns sur les autres pour nous inciter à l'amour et aux oeuvres bonnes. N'abandonnons pas notre assemblée, comme c'est la coutume de quelques-uns, mais exhortons-nous mutuellement, et cela d'autant plus que vous voyez le jour s'approcher (10.24-25).

Il en a toujours été ainsi: des membres appartenant à une assemblée, communauté ou église ont eu la tentation de la quitter sous un prétexte ou un autre. Soit dit en passant, le cas peut se présenter où l'on est obligé de quitter parce que l'on s'aperçoit que l'enseignement ne correspond pas à celui de la Bible.

Mais il est évident que du moment où plusieurs personnes se mettent ensemble et vivent en commun plusieurs activités, que ce soit dans un but religieux ou autre, rapidement des divergences d'opinion et de démarche apparaîtront. Pour quelques-uns, la situation sera assez grave pour qu'ils «claquent la porte»...

Cela se passe trop souvent dans l'Eglise aujourd'hui; il ne doit pas en être ainsi. Car l'intention de Dieu, c'est d'unir chacun dans l'obéissance à son plan.

Seulement voilà: nous sommes tous, mais les jeunes en premier, assaillis et sollicités par de nombreuses organisations para-ecclésiastiques. Elles multiplient les offres permettant aux jeunes chrétiens de quitter «momentanément» leur assemblée. Jugeons plutôt:

 

– Entre Noël et Nouvel An, les jeunes ont la possibilité de se joindre chaque année à un ou plusieurs grands rassemblements interconfessionnels.

– Au printemps, on demande des jeunes de partout pour soutenir des campagnes d'évangélisation pendant les vacances de Pâques.

– En été, toutes les semaines libres peuvent se passer dans diverses campagnes d'évangélisation internationales annoncées à grand renfort de publicité par plusieurs organisations.

– En plus, les jeunes chrétiens sont conviés à participer à de nombreux festivals de musique, à des rencontres spéciales, des week-ends, tous interconfessionnels.

– Et on leur met à coeur de ne pas oublier que dans leur ville se réunit un groupe intercommunautaire de jeunes, groupe dans lequel se déroulent des activités «in»!

 

Avec tout cela, l'absence momentanée de l'assemblée risque de se transformer en absence permanente...

Pose-toi les questions suivantes:

 

– Me reste-t-il du temps à passer dans ma communauté?

– Ai-je le temps de m'y intégrer, d'en connaître les membres plus jeunes ou plus âgés?

– Ai-je le temps de vivre plusieurs activités avec eux, de manière à réaliser la richesse de mon église, milieu où sont appelées à vivre ensemble toutes les catégories d'âge dans l'harmonie de l'Esprit du Seigneur?

 

Si tu participes aux activités susmentionnées, la réponse est certainement non. Soyons réalistes! Cette manière d'agir te fait courir le risque de ne pas accomplir la volonté de Dieu, exprimée clairement dans les écrits du Nouveau Testament.

Tout le monde est d'accord qu'il faut évangéliser le monde. Mais est-ce trop demandé d'adapter mon comportement à la volonté de Dieu telle qu'elle est exprimée dans la Bible, en particulier en ce qui concerne la fréquentation de ma communauté?

 

Réfléchis à partir de ces questions qui concernent ton assemblée:

– Lorsque tu parles d'elle, t'exprimes-tu par «elle ou ils» ou par «nous»?

– Pries-tu régulièrement pour elle, pour ses membres et ses dirigeants?

– Construis-tu avec elle en participant à ses actions spirituelles?

– Dis-tu «merci» à Dieu pour tes frères et soeurs, ou te sont-ils des «étrangers»?

– Critiques-tu l'église selon les normes de la Bible ou selon ton avis et tes envies?

– Souffres-tu de l'état de ton église ou la juges-tu?

– Le culte, la réunion de prières, les études bibliques... tu connais?

 

Si Jésus a dit oui à ta communauté, as-tu le droit de dire non? – Si le travail spirituel ne se fait pas dans l'église locale, si les chrétiens n'approvisionnent pas leur âme dans l'église locale, alors l'Eglise de Jésus-Christ court un très grand danger, puisque la volonté de Dieu exprimée dans la Bible n'est pas respectée.

Si les grands rassemblements à la mode empêchent, voire étouffent la vie et la croissance de ton église locale parce qu'ils prennent tout ton temps et constituent ta première préoccupation, il y a danger.

Que ces quelques réflexions et questions t'aident à juger de ta situation personnelle; de l'avenir de ta vie chrétienne et de celui de ton église. Doit-il en découler des changements dans ton comportement?

Que Dieu t'aide à voir clair.

Tiré de «Ta jeunesse»

journal bimestriel, mai 1990 avec permission

Pierre-Alain Étienne

© Promesses 1991 – 3 / No 97


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NON À L'ACCUSATEUR


Chrétien converti depuis des années, j'ai l'impression obsédante d'être abandonné par Dieu. Lorsque je tombe sur des passages tels que Héb. 6, 4-8, je ne peux croire à Son pardon car, bien des fois, j'ai cédé à ce que j'avais sincèrement confessé dans une authentique repentance. Et puis, j'ai connu dans le passé des heures si bénies que je ne retrouve plus, hélas! Puis-je espérer retrouver de bonnes relations avec Dieu?

Je comprends votre désarroi. Avoir «goûté combien le Seigneur est bon» et connaître maintenant les affres de la séparation, c'est vivre littéralement l'enfer que Jésus, sur la Croix, a expérimenté, comme il le redoutait à Gethsémané (Mat. 27, 46). Vous me semblez commettre cinq erreurs:


1) La première, c'est de vous méprendre sur les intentions de Dieu. La Bible ne contient aucun texte destiné à perdre qui que ce soit. Même les menaces les plus terribles comme celles que vous citez sont des paroles de salut dont le but est d'alerter celui qui s'égare afin qu'il revienne à son Seigneur. Si je dis à un jeune qui va se baigner: «gardez-vous de nager dans telle direction car il y a au large un tourbillon qui vous aspirerait et vous entraînerait à coup sûr. . .» me soupçonnez-vous de vouloir perdre ce garçon? Mon intention n'est-elle pas de le sauver d'un tel danger? De même, Dieu ne veut pas la mort du pécheur mais qu'il vive au contraire (Ez. 33, 11).

2) En utilisant l'expression: «j'ai l'impression» vous démontrez la trop grande importance que vous accordez à ce que vous ressentez (ou non). Or, que valent les «impressions»? C'est du flou, et l'interprétation que vous en faites ne repose sur rien. N'est-il pas préférable de donner du poids aux promesses de l'Écriture, malgré les sentiments éprouvés? L'enfant de Dieu «vit par la foi» et non par la joie (Hab. 2, 4, Rom. 1, 17; Gal. 3, 11; Héb. 10, 38). C'est à retenir.

3) Vous avez tort de prendre au sérieux les accusations de l'Adversaire qui se plaît à vous tourmenter, ce que ne fait jamais le Père céleste. Apprenez à reconnaître une accusation du diable d'une conviction de péché qui émane du Saint-Esprit. Quand Satan accuse, la confession ne ramène pas la paix mais renouvelle au contraire ces accusations, le doute subsiste et l'accusé devient très vite son propre accusateur, s'érigeant en un juge des plus impitoyables. Halte-là! Pas d'introspection, ce serait prendre la place du Saint-Esprit.

4) C'est encore une erreur de revenir sans cesse sur les belles expériences du passé, ce qui, naturellement désespère et décourage. Sachez que Dieu juge bon parfois d'ôter ces points d'appui illusoires que sont nos états d'âme merveilleux; il veut que nous apprenions à ne compter que sur Jésus. S'appuyer si peu que ce soit sur les bénédictions reçues, c'est tourner le dos à celui qui les a accordées. Ce n'est pas le don mais le Donateur qui doit être exalté. À Lui la première place dans notre vie. On a tendance à idéaliser le passé. Que les heures bénies que nous avons vécues ne nous fassent pas oublier les autres, sans doute plus nombreuses et moins exaltantes...

5) Je tiens à vous dire que le péché contre le Saint-Esprit ne vous concernera pas aussi longtemps que vous aurez soif de retrouver une vraie communion avec le Seigneur. Cette soif, qui ne peut procéder de Satan, est la preuve que l'Esprit de sainteté n'est pas éteint en vous.

Revenez avec assurance vers Celui «qui ne se lasse pas de pardonner et aura pitié de vous» (Es. 55, 7). Donnez du poids aux promesses de la Parole, sachant que «Dieu vous a, maintenant, réconcilié par sa mort pour vous faire paraître devant Lui saint, irrépréhensible et sans reproche» (Col. 1, 22). Cette promesse est pour vous et le restera jusqu'à la fin si vous «demeurez ferme dans la foi» (v. 23).


André Adoul

© AVÈNEMENT Juin 1992 No 48

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NE PRIEZ PAS POUR UN RÉVEIL!


Prier est parfois non seulement inutile, mais également coupable. Voici un exemple: Israël avait été vaincu à Aï et il nous est dit «Josué déchira ses vêtements et tomba la face contre terre devant l'arche de l'Éternel, jusqu'au soir, ainsi que les anciens d'Israël. Ils se jetèrent de la poussière sur la tête» (Jos. 7:6). Selon notre compréhension moderne du réveil, c'était bien la chose à faire; et en insistant ainsi suffisamment longtemps, Dieu aurait bien dû se laisser convaincre d'envoyer la bénédiction.

Mais il est écrit «L'Éternel dit à Josué: lève-toi, qu'est-ce donc? Tu tombes la face contre terre! Israël a péché; ainsi, ils ont enfreint l'alliance que je leur avais prescrite... Lève-toi, sanctifie le peuple. Tu diras: Sanctifies-vous pour demain, car ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: L'interdit est au milieu de toi, Israël, tu ne pourras pas tenir devant tes ennemis, tant que vous n'aurez pas écarté l'interdit du milieu de vous» (Jos. 7:10-11, 13).

 

II nous faut un profond changement au sein de l'Église. 

Supplier Dieu de répandre sa bénédiction sur une Église rétrograde et désobéissante est une perte de temps et d'effort. Une nouvelle vague d'intérêt religieux ne pourra qu'ajouter des membres à des églises qui n'ont pas l'intention de plier sous l'autorité du Seigneur Jésus-Christ ni d'obéir à Ses commandements.

Dieu ne s'intéresse à la croissance des auditoires que dans la mesure où ceux qui les composent changent leurs voies et commencent à mener une vie de sainteté. 

 

Le Seigneur a dit un jour une parole par le prophète Ésaïe qui devrait régler cette question à jamais: «Qu'ai-je à faire de la multitude de vos sacrifices? dit l'Éternel. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux; je ne prends pas plaisir au sang des taureaux, des agneaux et des boucs. Quand vous venez vous présenter devant moi, qui vous demande de fouler mes parvis? Cessez d'apporter de vaines offrandes: l'encens me fait horreur quant aux nouvelles lunes, aux sabbats et aux assemblées, je ne puis voir le crime avec les solennités... Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de ma vue la méchanceté de vos actions, cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien, recherchez le droit, ramenez l'oppresseur dans le bon chemin, faites droit à l'orphelin, défendez la veuve... Si vous vous décidez pour l'obéissance, vous mangerez les meilleures productions du pays» (Es. 1:11-13,16-17, 19).

La prière pour le réveil sera exaucée quand elle sera accompagnée d'un changement radical de vie, et pas avant! 

  •        NOTABENE: Ce message n'est pas un résumé. Vous trouverez ci-dessous l'intégralité de tous les articles publiés sur Point Final cette semaine. Cependant, ceci concerne les infos publiées du Dimanche au Samedi. De nouvelles infos sont donc déjà disponibles sur le site Point Final... Retrouvez aussi en bas de notre page d'accueil près de 20 mois d'archives!


Nager à contre-courant...

Il est un mot que l'on entend souvent dans la bouche des chrétiens dès qu'ils se rencontrent, c'est bien celui de réveil. Dans la prédication, les chants, comme dans la prière, nous rappelons constamment au Seigneur et à nous-mêmes que ce qu'il nous faut pour régler tous nos problèmes spirituels, c'est un «bon vieux réveil, comme dans le temps». La presse religieuse évangélique a aussi beaucoup insisté sur la nécessité urgente d'un réveil; en fait, quiconque est capable d'écrire quelque chose parlant du réveil est sûr de trouver un éditeur pour le publier. Le vent souffle tellement en faveur du réveil, qu'il semble que personne n'ait le discernement ou le courage de réagir et de nager à contre-courant, même si la vérité semble l'imposer. La religion a ses modes, comme la philosophie, la politique et la mode pour dames. 

Historiquement, il est un fait que les grandes religions du monde ont connu leurs périodes de déclin et de redressement; certains historiens s'empressent d'appeler ces redressements des réveils. N'oublions pas toutefois que dans certains pays, l'Islam connaît actuellement un réveil, et que le shintoïsme, après une brève éclipse suite à la Deuxième Guerre mondiale, est en pleine expansion au Japon. Dans d'autres pays, c'est le catholicisme romain ou encore le protestantisme libéral qui gagnent du terrain au point que le mot «réveil» semble être le seul qui puisse décrire le phénomène. Tout cela n'est cependant pas accompagné d'un redressement perceptible des normes morales dans la vie des adeptes. Une religion, et même le christianisme populaire, peut très bien connaître une croissance spectaculaire sans qu'il y ait la puissance transformatrice du Saint-Esprit, laissant ainsi l'Église de la génération suivante dans une condition pire que si cette croissance n'avait jamais eu lieu. 

Je crois que le besoin impérieux de notre temps n'est pas seulement celui d'un réveil, mais d'une transformation radicale qui aille à la racine de nos maladies morales et spirituelles, traitant les causes plutôt que les conséquences, le mal plutôt que les symptômes. Tout bien réfléchi, je pense que, dans les circonstances actuelles, ce n'est pas du tout d'un réveil que nous avons besoin. Un réveil de grande envergure du christianisme tel que nous le connaissons actuellement en Amérique pourrait s'avérer être une tragédie morale dont il nous faudrait un siècle pour nous relever. Voici mes raisons. II y a une génération de cela, en réaction à la haute critique et au modernisme qu'elle engendra, un puissant mouvement se leva du protestantisme pour la défense de la foi chrétienne historique. Pour des raisons évidentes, ce mouvement fut appelé le fondamentalisme. Ce mouvement fut plus ou moins spontané, sans trop d'organisation, mais son but était partout le même: enrayer la «marée montante de négation» dans la théologie chrétienne, reformuler et défendre les doctrines fondamentales du christianisme néo-testamentaire. Cela fait partie de l'histoire. 


Un mouvement victime de ses qualités 

Cependant, on oublie souvent qu'en se propageant parmi les diverses dénominations et autres groupes indépendants, le fondamentalisme est devenu la victime de ses propres qualités. La Parole mourut dans les mains même de ses amis. L'inspiration verbale, par exemple (doctrine à laquelle j'ai toujours cru jusqu'à ce jour), a été frappée de rigor mortis. La voix du prophète a été réduite au silence alors que le scribe captivait les esprits des fidèles. Dans de nombreux domaines, l'imagination religieuse fut étouffée. Une hiérarchie non-officielle décida ce que les chrétiens devraient croire. La foi du chrétien n'allait plus être fondée sur l'Écriture, mais sur ce que le scribe pensait que l'Écriture affirmait. 

De nombreux séminaires, instituts, écoles bibliques, des prédicateurs et enseignants éminents s'unirent pour promouvoir le culte du textualisme. Le système de dispensationnalisme extrême qui fut élaboré fit passer au second plan la repentance, l'obéissance et la place de la croix dans la vie du chrétien, ne leur laissant plus qu'une dimension théorique. Des portions entières du Nouveau Testament furent quasiment écartées de la vie de l'église afin de «dispenser la parole de la vérité» selon un système rigide. Il résulta de tout cela une hostilité religieuse à la véritable foi en Christ. Une sorte de brouillard froid était descendu sur le fondamentalisme. Certes, le terrain était bien délimité; il s'agissait bien du christianisme du Nouveau Testament. Les doctrines fondamentales de la Bible étaient bien là, mais le climat n'était certainement pas favorable aux doux fruits de l'Esprit. L'état d'esprit général était bien différent de ce qu'il était du temps de l’Église primitive et des âmes nobles qui souffrirent tout en glorifiant Dieu dans les siècles passés. La doctrine était saine, mais il manquait quelque chose de vital. L'arbre de la bonne doctrine ne parvenait pas à porter son fruit. La voix de la tourterelle, de la colombe, se faisait rare. Au lieu de cela, c'est le perroquet, sur son perchoir artificiel, qui répétait consciencieusement tout ce qu'on lui avait enseigné – tout cela sur un ton grave et ennuyeux.

La foi, qui avait été une doctrine puissante et dynamique dans la bouche des apôtres, n'était plus que l'ombre d'elle-même et dénuée de toute puissance dans la bouche du scribe. Tandis que la lettre triomphait~ l'Esprit se retirait, laissant le textualisme régner sans réserve. Ce fut le temps de la captivité babylonienne du croyant. Il faut toutefois ajouter qu'il y eût des exceptions à cette règle. Même dans ces temps difficiles, certains dont le coeur soupirait après Dieu furent de meilleurs théologiens que ceux qui les enseignaient. Ils allèrent jusqu'à vivre une plénitude et une puissance qui était inconnues des autres. Mais ils étaient peu nombreux et leur influence fut limitée. Ils ne parvenaient pas à dissiper le brouillard qui couvrait tout le pays. L'erreur du textualisme n'est pas doctrinale. Elle est bien plus subtile que cela, et bien plus difficile à repérer; mais ses effets n'en sont pas moins mortels. Ce ne sont pas ses affirmations théologiques qui sont en cause, mais ses suppositions. Le textualisme sous-entend, par exemple, qu'avoir une parole correspondant à telle ou telle chose revient à avoir la chose elle-même. Si une chose donnée est dans la Bible, alors elle est aussi en nous. Si nous avons la doctrine, nous avons aussi l'expérience. Si ceci ou cela était vrai de Paul, ça l'est forcément de nous puisque nous acceptons ses épîtres comme divinement inspirées. La Bible nous dit comment être sauvés, mais le textualisme va jusqu'à lui faire dire que nous sommes sauvés, ce qu'il n'a, par nature, aucun pouvoir de faire. L'assurance du salut de l'individu est ainsi réduite à une conclusion logique à partir d'affirmations doctrinales, avec pour résultat une expérience strictement mentale. 


La révolte contre la tyrannie mentale

Puis la révolte arriva. L'esprit humain ne peut supporter le textualisme que jusqu'à un certain point avant de chercher à lui échapper. C'est ainsi que, discrètement, et sans que quiconque ne se doute de cette révolte, les masses de chrétiens fondamentalistes réagirent, non par rapport à l'enseignement biblique, mais par rapport à la tyrannie mentale exercée par les scribes. Tels des hommes en train de se noyer, ils luttèrent avec acharnement pour trouver de l'air, se débattant aveuglément afin de pouvoir penser plus librement et exprimer leurs sentiments comme l'exigeait leur nature et comme leur interdisaient ceux qui les enseignaient. II s'ensuivit au moins vingt années de débauche religieuse sans égale depuis qu'Israël adora le veau d'or. C'est ainsi qu'il peut être dit avec vérité de nous, chrétiens évangéliques: «Le peuple s'assit pour manger et pour boire; puis ils se levèrent pour se divertir» (1 Co. 10:7). Le moins que l'on puisse dire, c'est que la ligne de séparation entre l'Église et le monde a été passablement effacée.

À part quelques-uns des péchés les plus grossiers, les péchés du monde irrégénéré sont à présent approuvés par un nombre effarant de chrétiens soi-disant «nés de nouveau» et imités sans hésitation. Les jeunes chrétiens prennent pour modèles des gens des plus mondains, cherchant à leur ressembler le plus possible. Les responsables religieux ont adopté les techniques des publicitaires. Il devient courant et normal dans les activités de l'église d'avoir recours à une exagération honteuse, ainsi qu'à la manipulation et à la vantardise. Le climat moral n'est pas celui du Nouveau Testament, mais plutôt celui de Hollywood ou de Broadway. La plupart des évangéliques ne prennent plus l'initiative mais se contentent d'imiter le monde, le prenant ainsi pour modèle. La sainte foi de nos pères a souvent été réduite à une forme de distraction, et, plus choquant encore, tout cela est le fait des responsables spirituels. Ce courant de protestation qui avait pris naissance dans le Nouveau Testament et s'était toujours fait entendre avec force quand l'Église était puissante a été réduit au silence. 

L'élément radical du témoignage et de la vie qui firent haïr les chrétiens par le monde a disparu du mouvement évangélique actuel. Les chrétiens furent, pendant un temps, des révolutionnaires – sur le plan moral et non pas politique –, mais nous avons perdu ce caractère révolutionnaire. Il n'est désormais ni dangereux ni coûteux d'être chrétien. La grâce est non pas gratuite, mais bon marché. Nous sommes aujourd'hui affairés à prouver au monde qu'ils peuvent avoir tous les avantages de l'évangile sans aucun de ses inconvénients susceptibles de déranger leur mode de vie habituel. Nous leur disons: «Vous pouvez tout avoir, avec le ciel en prime!» Cette description du christianisme moderne n'est certes pas universelle, mais elle reflète ce que vit l'immense majorité des chrétiens d'aujourd'hui. C'est pour cette raison qu'il est inutile que de nombreux chrétiens passent de longues heures à supplier Dieu d'envoyer le réveil. Si nous n'avons pas l'intention de changer, autant ne pas prier. Si ceux qui prient ne sont pas prêts à se laisser éclairer et à avoir assez de foi pour corriger toute leur façon de vivre et la rendre conforme au modèle du Nouveau Testament, il n’y aura pas de véritable réveil. 


Quand prier est un tort 

Prier est parfois non seulement inutile, mais également coupable. Voici un exemple: Israël avait été vaincu à Aï et il nous est dit «Josué déchira ses vêtements et tomba la face contre terre devant l'arche de l'Éternel, jusqu'au soir, ainsi que les anciens d'Israël. Ils se jetèrent de la poussière sur la tête» (Jos. 7:6). Selon notre compréhension moderne du réveil, c'était bien la chose à faire; et en insistant ainsi suffisamment longtemps, Dieu aurait bien dû se laisser convaincre d'envoyer la bénédiction. Mais il est écrit «L'Éternel dit à Josué: lève-toi, qu'est-ce donc? Tu tombes la face contre terre! Israël a péché; ainsi, ils ont enfreint l'alliance que je leur avais prescrite... Lève-toi, sanctifie le peuple. Tu diras: Sanctifies-vous pour demain, car ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: L'interdit est au milieu de toi, Israël, tu ne pourras pas tenir devant tes ennemis, tant que vous n'aurez pas écarté l'interdit du milieu de vous» (Jos. 7:10-11, 13).

II nous faut un profond changement au sein de l'Église. Supplier Dieu de répandre sa bénédiction sur une Église rétrograde et désobéissante est une perte de temps et d'effort. Une nouvelle vague d'intérêt religieux ne pourra qu'ajouter des membres à des églises qui n'ont pas l'intention de plier sous l'autorité du Seigneur Jésus-Christ ni d'obéir à Ses commandements. Dieu ne s'intéresse à la croissance des auditoires que dans la mesure où ceux qui les composent changent leurs voies et commencent à mener une vie de sainteté. Le Seigneur a dit un jour une parole par le prophète Ésaïe qui devrait régler cette question à jamais: «Qu'ai-je à faire de la multitude de vos sacrifices? dit l'Éternel. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux; je ne prends pas plaisir au sang des taureaux, des agneaux et des boucs. Quand vous venez vous présenter devant moi, qui vous demande de fouler mes parvis? Cessez d'apporter de vaines offrandes: l'encens me fait horreur quant aux nouvelles lunes, aux sabbats et aux assemblées, je ne puis voir le crime avec les solennités... Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de ma vue la méchanceté de vos actions, cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien, recherchez le droit, ramenez l'oppresseur dans le bon chemin, faites droit à l'orphelin, défendez la veuve... Si vous vous décidez pour l'obéissance, vous mangerez les meilleures productions du pays» (Es. 1:11-13,16-17, 19).

La prière pour le réveil sera exaucée quand elle sera accompagnée d'un changement radical de vie, et pas avant! Même des nuits de prière qui ne sont pas précédées de repentance pratique peuvent en fait déplaire à Dieu. «L'obéissance vaut mieux que les sacrifices». Il nous faut revenir à un christianisme néo-testamentaire, non seulement sur le plan doctrinal, mais aussi dans toute notre façon de vivre. La séparation, l'obéissance, l'humilité, la simplicité, le sérieux, la maîtrise de soi, la décence, savoir porter sa croix sont autant de valeurs qui doivent de nouveau faire partie intégrante de notre compréhension globale du christianisme et être vécues au quotidien. II nous faut purifier le temple de tous ses marchands et changeurs de monnaie et nous placer tout à nouveau sous l'entière autorité de notre Seigneur ressuscité. Et cela s'applique autant à l'auteur de ces lignes qu'à quiconque confesse le nom de Jésus. Nous pourrons alors prier avec assurance et nous attendre à ce qu'un réveil s'ensuive. 

(A.W. Tozer)

©  Voxdei 08/12/2001

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