1. Qu'est-ce que la cène? C'est un repas (du latin «cena» = repas) que le Seigneur Jésus prit avec ses apôtres, le soir précédant la croix, au cours du souper de la Pâque. Mat 26.26-29, Marc 14.22-25 et Luc 22.14-20 nous rapportent les paroles prononcées par le Seigneur dans cette circonstance. Cette institution, faite en présence des douze apôtres, a été révélée plus tard à Paul: Car moi, j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai transmis. Le Seigneur, dans la nuit où il fut livré, prit du pain et, après avoir rendu grâces, le rompit et dit: Ceci est mon corps, qui est pour vous; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe et dit: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang: faites ceci en mémoire de moi, toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne (1 Cor 11.23-26). En tenant compte du contexte, nous constatons que Paul justifie les reproches qu'il fait aux Corinthiens pour leur attitude pendant le repas: Ce que je ne loue pas, c'est que vous vous assemblez, non pour devenir meilleurs, mais pour devenir pires (1 Cor 11. 17). Paul accentue le je en disant au v. 23: j'ai reçu ce que je vous ai transmis, ce qui donne tout son poids à la suite du texte. Lorsque le Seigneur dit: ceci est mon corps... ceci est mon sang..., il est clair que le pain n'était pas son corps, ni le contenu de la coupe, son sang; ils en étaient une représentation. C'est pourquoi nous disons que le pain et la coupe sont des symboles. Or, un symbole est un signe, une représentation; par exemple, le drapeau est le symbole de la patrie; la balance est celui de la justice. C'est le sens du terme «symbole», consacré par l'usage. 2 Un ordre du Seigneur Le Seigneur dit: Faites ceci en mémoire de moi. C'est donc un ordre de se souvenir de lui, de son sacrifice, de son corps meurtri, et du sang par lequel il a signé la nouvelle alliance. Pourquoi en mémoire de lui? Parce que, lorsque nous le faisons, nous concrétisons l'annonce de sa mort, et ce jusqu'à ce qu'il vienne. C'est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur (1 Cor 11.27). 3. Participation indigne Dans le verset précité, le mot capital est: indignement. Ce mot est souvent mal compris, même dans nos milieux évangéliques. Parle-t-il de l'indignité de celui qui participera à la cène? Arrêtons-nous et interrogeons-nous: suis-je jamais digne? digne d'apporter quelque chose de parfait, qui puisse être agréé par le Seigneur? De nombreux textes bibliques ne nous disent-ils pas, qu'au contraire, nous sommes indignes par nous-mêmes, notre dignité, lorsqu'elle est reconnue, étant un don du Seigneur (2 Thes 1.5,11)? Personnellement, nous ne sommes pas dignes de recevoir le pardon et le salut de Dieu; autrement, le pardon serait un dû, et la grâce ne serait plus une grâce. Il ne s'agit donc pas ici d'être digne ou indigne, mais d'agir dignement ou indignement. La suite du texte le prouve: celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur... Voilà ce qui doit être fait d'une manière digne: manger le pain et boire la coupe. Comment peut-on manger et boire en discernant le corps du Seigneur? Discerner signifie distinguer son corps, donc reconnaître que le pain et la coupe représentent et rappellent le sacrifice de son corps. C'est aussi discerner que le corps de Jésus est celui du Fils de Dieu, celui de Dieu devenu homme ayant une chair semblable à celle du péché (Rom 8.3), mais sans avoir jamais été souillé par le péché. Quand nous prenons la cène, nous regardons par la foi le corps de Jésus meurtri pour nous. Mais son corps, c'est aussi l'Église: nous sommes le Corps de Christ. Nous discernons ce Corps en ses membres, en nos frères et soeurs, avec lesquels nous sommes unis en Christ et par Christ. La cène représente donc en même temps la communion avec le Christ, par le rappel de son sacrifice, et la communion des chrétiens entre eux. Or, le texte nous dit que si nous ne discernons pas ces réalités, nous mangeons et buvons un jugement contre nous-mêmes. 4. Discipline personnelle Pour éviter ce jugement, Paul donne le remède, par un ordre découlant de son raisonnement, que j'ai laissé en attente: Que chacun donc s'examine soi-même, et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe (1 Cor 11.28). Puisque celui qui participe indignement à la cène est coupable, chacun doit donc s'examiner lui-même, s'éprouver lui-même. C'est la condition pour participer à la cène selon la pensée de Dieu. L'examen de soi a aussi pour but de nous faire découvrir un éventuel péché dans lequel nous aurions persisté. Car en nous examinant, nous découvrons souvent des erreurs et des fautes. Nous devons les reconnaître, nous repentir et nous engager à nous corriger. À celui qui s'est de telle sorte examiné lui-même, Paul ordonne: qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe. Il s'ensuit que: – Si nous ne nous examinons pas, nous désobéissons à l'ordre de s'éprouver soi-même. – Si nous nous reconnaissons pécheurs, mais ne le confessons pas en demandant le pardon du Seigneur, et le cas échéant celui de nos frères, nous sommes comme celui qui s'est regardé dans un miroir et qui oublie aussitôt comment il est (Jac 1.24). – Si, après nous être examinés, nous nous abstenons parce que nous constatons que d'autres, à notre avis, prennent la cène indignement, nous désobéissons à l'ordre: que chacun s'éprouve soi-même. Il est écrit: «soi-même» et non «les autres». D'ailleurs, qui sommes-nous et que sommes-nous pour éprouver et pour juger les autres? Dans ce contexte, il faut citer un verset mal compris dans bien des cas: Je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons. Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur et la coupe des démons; vous ne pouvez avoir part à la table du Seigneur et à la table des démons (1 Cor 10.20b-21). Certains chrétiens de Corinthe assistaient à des cérémonies dans les temples des idoles (1 Cor 8) et participaient ensuite à la cène. Paul les réprimande: il est impensable de participer à ces deux tables différentes. Il n'est pas question que la table du Seigneur se transforme en table des démons du fait de la participation indigne de certains, comme cela est quelquefois avancé. 5. Discipline du Seigneur Le Seigneur exerce un jugement là où il l'estime nécessaire: c'est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup de malades et d'infirmes, et qu'un assez grand nombre sont décédés (1 Cor 11.30). Il est question de ceux qui ne s'examinent pas et participent tout de même à la cène (v. 28-32). Maladie, infirmité et mort peuvent être compris au sens figuré. Le mot traduit par «infirmes» est «asthenès» qui signifie sans force, asthénique. Le mot rendu par «malades» est «arrhostos»: qui n'a pas de vigueur, pas de résolution. Pour ceux qui sont décédés, le mot est «koimaomai»: je dors profondément. Notez la gradation: je suis sans force, je ne puis rien faire (je traîne la patte). Je n'ai plus de vigueur, je ne me résous plus à rien, je reste à la même place, assis sinon allongé. Et enfin, je dors profondément, je ne prends même plus part à une conversation, c'est comme si j'étais mort. Paul donne ici une raison pourquoi beaucoup de chrétiens sont spirituellement sans forces (ne marchant que lentement), spirituellement sans vigueur, incapables de se tenir debout (n'avançant plus dans la vie chrétienne), et même spirituellement morts (apparemment sans vie spirituelle, dont la participation à la vie de leur église n'est guère plus qu'un rite sans vie). Cependant, le sens propre est plus probable: beaucoup de Corinthiens étaient atteints d'infirmités, de maladies de toutes sortes, et certains même en étaient morts. Nous savons que la désobéissance à la volonté de Dieu peut entraîner des maux physiques pouvant aller jusqu'à la mort (1 Jean 5.16-17). Ce texte nous permet de mieux comprendre l'état des Corinthiens et peut-être (souhaitons-le) notre propre état personnel, et celui de notre assemblée. Mais il ne suffit pas d'en prendre conscience, encore faut-il y porter remède. Décidons-nous, changeons de comportement, mais en commençant par le début, c'est-à-dire chacun pour soi-même. Émile Rocteur Note de la rédaction: Il va de soi que le non-chrétien, n'étant pas né de nouveau, ne peut apprécier la signification et la portée de la cène. Il est encore dans ses péchés et sous la condamnation de Dieu; en prenant la cène, il ne fait qu'ajouter un péché de plus. Seul un chrétien né de l'Esprit peut prendre la cène dignement. © Promesses 1991 – 2 / No 96 Retour------------------------------------------------------------ |
CE QUE NOUS CROYONS - 6. LA CONVERSION Préliminaire Le mot «se convertir» (en grec «épistrepho») désigne l'action de se retourner, faire demi-tour, se tourner vers. «La conversion est un changement complet d'orientation, une volte-face de l'être tout entier vers le Seigneur» (Nouveau dictionnaire biblique, édition Emmaüs, 1979). Contrairement à notre attente, le mot «conversion» ne se trouve que deux fois dans toute la Bible (Act 15.3 et 26.20). Dans l'AT, l'idée est exprimée par des verbes tels que «revenir» ou «retourner» à Dieu. Le verbe «se convertir» se trouve 14 fois dans le NT.(*) 9 fois il est suivi de l'objet «à Dieu» (p.ex. Act 15.19; 1 Thes 1.9) ou «au Seigneur» (p. ex. Act 9.35; 2 Cor 3.16). 7 fois, le verbe «(se) convertir» est employé dans un sens absolu (p.ex. Mat 18.3; Act 3.19). Nécessité de la conversion Jésus nous dit que la conversion est nécessaire au salut (Mat 18.3). Elle est accompagnée de la repentance (Act 3.19) suite à une conviction de péché provoquée par le Saint-Esprit (Jean 16.8-9) et de la foi en Christ pour le pardon des péchés (Act 10.43). Se convertir implique un acte de la volonté (Act 26.18), mais que Dieu lui-même rend possible par l'action de son Esprit (Phil 2.13). C'est donc finalement Dieu qui est à l'origine de la conversion, par l'action du Saint-Esprit qui convainc de péché et qui donne la possibilité de se repentir, de se convertir (faire demi-tour), de croire et de recevoir le salut, c'est-à-dire de naître de nouveau et ainsi devenir enfant de Dieu. À tous ceux qui l'ont reçue, elle (la lumière, le Christ) a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom (Jean 1.12). Le verbe «recevoir» signifie aussi «prendre, saisir»; ce n'est donc pas quelque chose de passif, mais bien un acte de volonté. Pour résumer: Sans conversion, pas de salut (*) Pour vous faciliter la recherche, en voici les références: Mat 13.15; 18.3; Marc 4.12; Jean 12.40; Act 3.19; 9.35; 11.21; 14.15; 15.19; 26.18,20; 28.27; 2 Cor 3.16; 1 Thes 1.9.
La repentance Il ne faut pas prendre le remords pour de la repentance. Judas eut des remords, mais il alla se pendre (Mat 27.3-5). Une confession de péché peut être faite sans repentance; celle-ci n'est pas authentique s'il n'y a pas l'intention sincère d'abandonner le péché confessé (Pr 28.13). La repentance est un acte; sans elle, il n'y a pas de conversion qui tienne. On peut discerner si elle est véritable par les oeuvres qui doivent en résulter ( Act 26.20). Comme toute réelle repentance va de pair avec un abandon du péché, donc une conversion, ces deux actes sont très souvent mentionnés ensemble. Paul invite les Lystriens à se détourner des pratiques du paganisme et à se convertir au Dieu vivant (Act 14.15). Pour résumer: la repentance implique l'abandon du péché.
La foi Elle présuppose la connaissance de certains faits. Elle vient de ce qu'on entend, dit Paul, et il précise que ce qu'on entend doit être la parole du Christ (Rom 10. 17). Pour nous cette Parole est écrite, et d'y croire nous assure que nous avons la vie éternelle (1 Jean 5.13). Paul précise encore que la foi consiste à croire l'Évangile dans les termes où je vous l'ai annoncé autrement vous auriez cru en vain (1 Cor 15.2). Le salut est la conséquence immédiate de la foi en Jésus-Christ: Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé (Act 16.31, Marc 10.52; Luc 7.50). Connaître les faits relatifs au salut ne suffit donc pas: il faut y croire. Le salut est l'issue finale («télos» en grec) de notre foi, dit Pierre dans sa première épître (1.9): la Colombe traduit ainsi: ... en remportant pour prix de votre foi le salut de vos âmes. Mais même si nous sommes sauvés par le moyen de la foi, Paul insiste sur le fait que c'est par grâce... c'est le don de Dieu (Act 15.11; Eph 2.8). La foi consiste à mettre toute notre confiance en Jésus-Christ, en son oeuvre de salut accomplie à la croix, et nullement en nos oeuvres ou en quoique ce soit d'autre (Eph 2.9). Les bonnes oeuvres ne sauveront jamais qui que ce soit, mais elles doivent provenir du salut reçu comme grâce par la foi (Eph 2.10). Je vous invite à lire maintenant le passage d'Eph 2.4-10, où la grâce est trois fois mentionnée. En résumé: La foi en Jésus-Christ est indispensable au salut. Quelques écueils à éviter 1. Ne pas confondre la conversion authentique avec sa contrefaçon. La vraie conversion Implique la raison, la volonté et les sentiments. Celui qui se repent sait qu'il est perdu; son coeur est brisé et il se tourne vers Dieu par Jésus-Christ. Le croyant connaît le remède divin à sa condition de perdition et ressent le besoin de recevoir Jésus-Christ en qui il met toute sa confiance selon les termes offerts par l'Évangile. Par contre, le simple fait de croire les vérités bibliques n'est pas encore une conversion. S'avancer lors d'un appel à la conversion pour des raisons purement émotionnelles n'est pas non plus une conversion. Adopter un comportement chrétien n'est pas en soi la preuve d'une conversion authentique. 2. Ne pas confondre repentance et pénitence L'Église catholique romaine enseigne une doctrine de la pénitence selon laquelle il faut confesser son péché avec contrition à un prêtre, qui imposera au confesseur une peine nommée pénitence avant d'absoudre le pécheur. L'idée est que le pécheur peut payer pour son propre péché et ainsi obtenir le pardon. Ceci est en contradiction directe avec l'enseignement biblique. Il n'y a pas d'autres prêtres aujourd'hui que le Seigneur Jésus-Christ lui-même. Le repenti se reconnaît pécheur justement condamné sans remède autre que celui qu'offre l'Évangile. La repentance va de pair avec la foi qui repose entièrement sur la personne et l'oeuvre du Seigneur Jésus-Christ. Pour faire le point: S'il est vrai que Dieu accorde aux hommes le salut – le pardon et la vie éternelle – à condition qu'ils se repentent, se convertissent et croient que Jésus est mort pour expier leurs péchés et qu'il est ressuscité, ce ne sont pourtant pas ces choses en elles-mêmes qui sauvent, mais c'est Jésus-Christ qui sauve par un acte de sa pure grâce.
Basé sur des notes de Stuart OLYOTT adaptées et amplifiées par Jean-Pierre SCHNEIDER. © Promesses 1987 – 2 / No 80 Retour |
COMMENT PRÊCHER SANS JAMAIS CONVERTIR PERSONNE. par Charles Finney, traduction C <><.T.
Source: Pompignane Retour |
COMMENT S'OPÈRE UNE CONVERSION? LISEZ LUC XIX 1 à 27 Comment s'opère une conversion? Telle est la question que bien des hommes se sont adressée, soit qu'ils aient douté de sa réalité chez les autres, soit qu'ils aient désiré pour eux sa réalisation. Or, l'histoire de Zachée va leur répondre. L'existence de cet homme se partage en deux périodes bien distinctes: la première, où, chef des péagers, il s'enrichit des exactions et des rapines, et où, comme tout péager, il mène une mauvaise vie. C'est le témoignage que ses concitoyens lui rendent, et que lui-même par son silence en face de ses accusateurs et par ses aveux en présence de Jésus, Tel est Zachée jusqu'au jour où le Sauveur entre dans Jéricho. La seconde partie de sa vie est toute autre: Zachée recherche Jésus: le reçoit dans sa maison, est prêt à distribuer aux pauvres la moitié de ses grands biens, et à restituer au quadruple tout ce dont il a pu jadis s'emparer injustement; c'est ce que confirme Jésus en déclarant Zachée un digne fils d'Abraham et un élu de Dieu. Entre ces deux époques si différentes de la vie d'un même homme, que s'est-il passé? Jésus a appelé Zachée, est entré dans sa maison et lui a déclaré qu'il était sauvé. C'est tout. Mais aussitôt, cet appel du Maître et ce salut donné par Jésus font naître dans le coeur du pécheur une joie féconde en bonnes oeuvres. Zachée n'a pas plutôt entendu la voix du Seigneur, qu'il s'élance du haut de ce sycomore où la simple curiosité l'avait fait monter, et court plein d'allégresse mettre sa demeure à la disposition de son Sauveur. S'il vient annoncer à Jésus son intention de consacrer la moitié de sa fortune à soulager les indigents et le reste à réparer ses injustices, ce n'est pas vanterie de sa part: car Jésus, Fils de Dieu, connaît trop bien le coeur humain pour s'y tromper, et Jésus lui donne un éloge. Non, mais c'est chez un pêcheur pardonné le besoin d'exprimer sa reconnaissance, de manifester sa joie, de témoigner son amour. Tout en deux mots: Jésus déclare à Zachée qu'il est sauvé; dès lors Zachée, heureux, exprime son bonheur en répandant des bienfaits sur ses frères; sa joie produit sa charité. Voilà donc comment s'accomplit là conversion du chrétien: Jésus soulage sa conscience du poids de ses péchés; il lui donne, non pas l'espoir, mais l'assurance d'une éternelle félicité, et cela à l'instant même – : «Aujourd'hui, dit-il aux Pharisiens en parlant de Zachée,» aujourd'hui, le salut est entré dans cette maison; «et cette simple mais profonde assurance de pardon fait tressaillir le coeur, le bouleverse, le convertit; d'un homme, elle fait un chrétien; d'un pécheur, elle fait un saint, sous la bénédiction du Saint-Esprit. Remarquez bien que les nouveaux sentiments et la nouvelle conduite de Zachée n'existent pas avant l'entrée du salut éternel dans sa maison, car c'est à son sujet que Jésus dit qu'il est venu chercher ce qui était perdu. C'est donc dans son état de perdition que le Sauveur a pris cet homme, et ce n'est qu'après avoir été tiré de l'abîme, après avoir été sauvé, que Zachée, jadis pécheur, peut donner une nouvelle direction à son existence; remarquez que c'est avec Jésus que ce salut est entré chez le chef des péagers, et que ce n'est que lorsque le Sauveur est déjà son hôte, que Zachée prend la résolution de changer de vie. Eh! comment pourrait-il en être autrement? Comment le pécheur de goût et d'habitude aurait-il trouvé en lui-même le désir ou la force de se réformer, quand il était le plus profondément enraciné dans ses vices? Alors, ami de l'argent et du plaisir, comment aurait-il pu se sentir porté vers un Dieu saint et juste, qui lui demanderait compte de son passé sans rien lui promettre pour son avenir? Non; mais du moment où Jésus lui donne le pardon, lui donne la vie éternelle, se donne lui-même pour lui assurer le salut, dès lors comment aussi Zachée resterait-il froid en face de si grand témoignages d'amour? Telle est donc la voie qui conduit à la conversion: cette voie est ouverte, non par nous, mais par Jésus; son but, le salut, est atteint non par nos oeuvres, mais par la grâce du Seigneur, et ce n'est que lorsque cette grâce nous est assurée qu'elle féconde en nous de saintes dispositions, et produit des oeuvres abondantes; ce n'est donc que lorsque nous aurons reçu complet et gratuit le salut de Christ, que notre coeur sera régénéré. On comprend maintenant quelle est l'erreur de ces hommes, chrétiens encore faibles, si du moins ils sont déjà chrétiens, qui tombent dans le découragement, et doutent de leur salut, parce que leur vie n'est pas assez pure, leur zèle assez ardent, leur amour pour Dieu et pour les hommes assez vivant et dévoué. Ils veulent voir les fruits avant d'avoir planté l'arbre, atteindre la sainteté avant d'avoir reçu l'élan du salut. Sans doute l'erreur ne serait pas moins grande si l'on prétendait croire sans aimer; et Jésus répondra alors» On connaît l'arbre à son fruit». Mais nous ne parlons pas ici pour des hypocrites, qui nient par leur vie la foi qu'ils affirment par leurs lèvres, nous parlons pour des hommes qui, droits et sincères, ont cependant le tort d'attendre pour croire à leur salut d'avoir sanctifié leur vie. Non, non, chers frères, croyez d'abord que vous êtes sauvés; sauvés par la foi, sauvés par grâce, réjouissez-vous de ce don inestimable, et quand vous saurez que «rien au monde ne peut vous séparer de l'amour que Dieu vous a témoigné en Jésus-Christ», alors vous saurez que votre salut acquis ne peut plus se perdre; lorsque vous verrez par la foi les trônes que Dieu vous a dressés d'avance pour l'éternité, alors une nouvelle perspective s'ouvrira devant vos yeux, réjouira votre coeur, ennoblira vos pensées et peuplera votre vie d'actions pures, saintes et dévouées, car le salut était entré déjà dans sa maison, quand Zachée conçut sa première pensée de justice, d'amour et de sainteté. Napoléon Roussel. Source: Pompignane Retour |
En 1975, je me trouvais dans une famille chrétienne comme aide familiale. J'avais beaucoup d'admiration pour la mère de cette famille, qui élevait ses enfants dans l'amour et la simplicité. Ce n'était pas si facile dans un appartement de trois pièces. Le père était porteur à la gare. On priait avant les repas, et moi, je me sentais misérable à la pensée d'avoir laissé ma fille à son père. Un jour, j'ai accompagné la famille à un culte. En 1980, mon père désira que je lui apporte une Bible; ne pouvant plus travailler, il avait le temps de la lire. Il mourut deux ans plus tard dans la paix de Dieu. Après l'enterrement, craignant que cette grosse Bible amasse de la poussière chez elle, ma mère me la remit. Dès lors, elle resta chez moi dans un coin pendant deux ans. J'eus une semaine de vacances en septembre 1984. Je tirai la Bible de son coin et me mis à la lire. Alors même que je ne comprenais pratiquement rien, je continuais à lire; c'était plus fort que moi. Pourtant, dans le livre des Proverbes je voyais tous mes défauts et tous mes péchés. Mais que faire? Quelque temps avant cela, j'avais pu reprendre ma fille chez moi; nous étions heureuses ensemble, de sorte que je croyais avoir trouvé la liberté. Mais depuis que j'avais ouvert cette Bible, je ressentais le besoin d'être seule, et j'arrêtai d'aller danser. Je savais qu'il me fallait absolument revoir la mère de la famille chrétienne où j'avais été, mais j'éprouvais de la gêne de lui téléphoner parce que j'étais bègue depuis toute petite. Il me fallait donc aller à un culte pour la rencontrer. Je me suis trompée d'église et n'ai pas rencontré celle que je cherchais. Et pourtant, ce 18 novembre 1984 a été le plus beau jour de ma vie! Du début à la fin du culte, mes larmes ont coulé comme un ruisseau. Je me rappelle cette prière faite en français. «Le Seigneur est ton ami; lui aussi a souffert; il a connu la tentation. Parle-lui, ouvre-lui ton coeur...». Avec tant de douceur, il m'a forcée de lui répondre: «Oui, Seigneur, je t'ouvre la porte de mon coeur.» En sortant du culte, les larmes continuaient à couler, mais c'était des larmes de joie. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, mais quelque chose s'était passé. Bien sûr que lundi j'ai téléphoné à la dame. C'est elle qui m'a fait comprendre ce qui s'était passé en moi. Par la suite, elle est devenue ma «mère spirituelle». J'ai quitté l'église du réveil au bout de quatre mois, car on me disait que je n'avais pas le Saint-Esprit parce que je n'avais pas parlé «en langue». Depuis plus de cinq ans, je vais à la même église que ma mère spirituelle. Même si le Seigneur a transformé mon coeur, les luttes et les chutes ne me sont pas épargnées. Mais il me relève comme un bon Père compatissant. Il m'a guérie de mon bégaiement, surtout pour parler de lui dans les familles où je vais. Moi qui avais toujours été la brebis galeuse pour ma famille, voilà que le bon Berger prend soin de ma vie, et elle sera toujours trop courte pour le remercier pour tout ce qu'il a fait pour moi. J'aime beaucoup le Psaume 40, dont voici le début: J'avais mis en l'Éternel mon espérance. Et il s'est incliné vers moi... Marie-Lou Théraulaz © Promesses 1990 - 4 / No 94 Retour |
LES NOUVELLES MÉTHODES D'ÉVANGÉLISATION ET LEURS CONSÉQUENCES Une question importante Parmi les croyants on se demande souvent: «Peut-on croire à Jésus-Christ, être sauvé par lui et en avoir la certitude, sans se soumettre à son autorité?» À l'arrière-plan de cette question se trouve une méthode d'évangélisation très répandue consistant à provoquer une «décision pour Jésus» sans que les conséquences d'une telle décision soient clairement exposées. C'est ainsi que certains prennent trop superficiellement une «décision pour Jésus», sans que ne se produisent de grands changements dans leur vie, et souvent on leur laisse encore entendre qu'ils sont sauvés pour le temps et pour l'éternité. Celui qui a pris une telle décision peut donc croire que tout est maintenant en règle et que rien d'autre ne doit changer dans sa vie... Un «faux évangile» Ce n'est pas là l'Évangile que Jésus a annoncé. Sa proclamation fut un appel à la conversion et à la vraie foi. Il a mis en garde contre une profession superficielle qui ne saurait conduire au salut: «Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom? n'avons-nous pas chassé des démons par ton nom? et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom? Alors je leur dirai ouvertement: Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité.» (Mat. 7:21-23) L'apôtre Paul aussi déclarait que Jésus était le «Seigneur», et il montrait bien que l'acceptation de cette seigneurie faisait partie intégrante de la foi. . . Contrairement à cela, on égare de nos jours souvent les âmes en leur faisant croire que la simple répétition d'une prière, sans autres conséquences ou changements dans la vie, puisse sauver quelqu'un pour l'éternité. J'ai connaissance de cours de formation pour l'évangélisation où l'on disait aux collaborateurs: «Nous devons duper (überlisten) les gens pour qu'ils s'avancent à l'appel afin d'être sauvés». «Quelle grave erreur quand on déclare à des personnes ainsi trompées: «Vous êtes maintenant sauvées. Réjouissez-vous de votre salut!» Ce n'est pas pour rien que l'apôtre Paul écrit: «Examinez-vous vous-mêmes, pour savoir si vous êtes dans la foi; éprouvez-vous vous-mêmes. Ne reconnaissez-vous pas que Jésus-Christ est en vous? À moins peut-être que l'épreuve ne soit pour vous un échec» (II Cor. 13:5)... La conséquence d'une erreur Une erreur en engendre une autre. Qui ne connaît pas des personnes «qui ont une fois pris une décision pour Jésus», mais qui ne vivent pas comme de véritables rachetés. C'est pourquoi bien des chrétiens soucieux enseignent la possibilité de la perte du salut, c'est-à-dire, ils pensent qu'il est possible que quelqu'un qui a été une fois sauvé, puisse un jour tout abandonner, mais qu'il n'existe alors plus aucun espoir d'être sauvé. Ainsi une erreur admise dans un domaine en engendre une autre ailleurs. Il est évident que tous ceux qui se sont une fois «avancés» dans une campagne d'évangélisation, ou qui ont «levé la main», ou qui ont signé une «carte de décision» n'iront pas forcément au ciel. Mais ce n'est pas parce qu'ils ont cru être sauvés et qu'ils ont tout abandonné qu'ils seront perdus, mais c'est plutôt par ce qu'ils n'ont jamais expérimenté par la repentance et la foi une authentique conversion. Ces personnes n'ont pas pu perdre leur salut, parce qu'elles n'ont jamais été vraiment sauvées... Le vrai salut est une nouvelle naissance ... La vie spirituelle nouvelle commence par la régénération qui s'opère par la puissance d'engendrement de Dieu. Jésus a dit au sujet de la véritable lumière (qui est en Christ): «À tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu» (Jean 1: 1 2-1 3). . . ... Ainsi apparaît, créée par Dieu, une vie spirituelle nouvelle, une nouvelle et inaltérable identité spirituelle dont l'assurance et la sécurité sont l'apanage du chrétien. . . Ernst G. Maier Extraits traduits de «Gemeindegründung» Heft 34, avril 93, et publiés avec l'aimable autorisation de l'auteur. © La Bonne Nouvelle 1/94 Retour |
Devant le silence quasi général du monde évangélique francophone, les frères et les soeurs, et les responsables d'églises et d'oeuvres venus des quatre coins de France, en réunion informelle à Savigny-sur-Orge le 26-11-1994: – Rendent grâces à Dieu pour sa patience. – Sont attristés et scandalisés par des théologiens, auteurs, traducteurs et éditeurs évangéliques malmenant «la foi transmise aux saints une fois pour toutes».
En conséquence, ils recommandent vivement les trois Déclarations Internationales de Chicago sur la Bible qui rappellent les données bibliques fondamentales (1). – Sont douloureusement consternés par l'affront que fait aux seuls mérites de Jésus-Christ, l'acte de trahison du 29 mars 94 intitulé: «ÉVANGÉLIQUES ET CATHOLIQUES RÉUNIS» «LA MISSION CHRÉTIENNE DU TROISIEME MILLÉNAIRE» (2) cosigné par des leaders évangéliques mondialement respectés (3) et qui affirme que «les catholiques sont nos frères et soeurs en Christ», et que nous devons «cesser tout prosélytisme envers eux.» Ceci rappelle et amplifie le phénomène à la fois international et baptiste-catholique français de 1981 -1 992 condensé dans «Rendre témoignage au Christ», un livre de Robert Somerville et Monseigneur Soubrier, dénoncé par la DÉCLARATION DE CHAMPIGNY de 1992 (4).
La digue est ainsi rompue de l'intérieur! Ces frères sont tentés par la duplicité. – Sont préoccupés par ailleurs par la participation des évangéliques français à MISSION MONDE 93, réalisée avec des catholiques, des libéraux, des oecuméniques, des adventistes, etc. (5), et prochainement à MISSION MONDIALE 95 de Billy Graham. Celle-ci regroupera la grande majorité des dénominations protestantes et évangéliques. Mais, bien qu'aucun catholique ne figure dans le comité directeur français, il faut rappeler les déclarations publiques de Billy Graham qui disait: «J'admire le Pape» (6), dès 1963, «Je suis moi-même d'avantage lié aux catholiques que ne le sont les protestants radicaux» (7), en 1966, «L'Évangile qui a construit cet Institut (catholique) est le même que celui qui m'amène ici» (8), en 1967, «La messe funéraire, fort magnifique et certainement conforme à l'Évangile que je crois . . .» (9), en 1 973, «(Le Pape) un des plus grand leaders sur le plan moral et spirituel de ce siècle . . . un évangéliste . . . dirigeant les hommes vers Christ» (10) .
Or, chez un homme d'une telle envergure, on ne peut dissocier sa prédication de ses autres déclarations publiques. – En conséquence, les chrétiens réunis à Savigny-sur-Orge supplient tout chrétien évangélique: * de prendre garde à l'influence néfaste de ces personnalités et de ne plus les accréditer en diffusant leurs productions, * de démasquer l'inconséquence de ceux qui prétendent ne pas collaborer avec Billy Graham, l'évangéliste, mais seulement avec le Comité directeur français, * de ne pas fournir aux chrétiens hésitants et aux ex-catholiques un mauvais exemple d'accommodement, * de rompre immédiatement toute solidarité directe ou indirecte avec ces actions, car même en évangélisation, la fin ne justifie pas les moyens. – D'autre part, ils invitent tout chrétien: * à s'humilier avec eux pour notre témoignage souvent si faible, * à lutter dans l'évangélisation avec les armes spirituelles, en toute droiture et avec discernement, et à payer le prix de notre amour pour la vérité, * à intercéder pour la repentance publique de tous ces leaders évangéliques mondiaux ou nationaux. «Il y a maintenant plusieurs antichrists.» «Que celui qui est debout prenne garde qu'il ne tombe.»
1* Prix franco FF 11.-, 3 exemplaires FF 29.- chez Mlle Y. Philipps, 49, quai du Forst, F-68200 Mulhouse. CCP Strasbourg 903 14 C. (ou en timbres). 2* «La Bonne Nouvelle», No 5/94 p. 483, et 1/95 p. 10-13. 3* Entres autres frères: Bill Bright (Campus pour Christ, Agapê), Charles Colson, Os Guinness (L'Abri), James (Jim) Packer, John White... 4* «La B.N. 1/93, p. 325.
5* « La B. N. 1/93, p. 317-320 «Pro Christ 93» 6* «Trie Chicago Tribune», 08-08-1 963. . 7* «Evening Bulletin», Philadelphia 24-05-1966, . 8* «Trie Gastonia Gazette», 22- 11 - 1967. 9* «Plains Baptist Challenger», mai 1975. 10* «Saturday Evening Post», Jan./Feb. 1980. La reproduction de cet APPEL est libre, pourvu qu'elle soit intégrale. © Bonne Nouvelle 1/95 Retour------------------------------------------------------------ |
LE CHRÉTIEN ET LES AUTRES RELIGIONS Qui étudie les religions et cherche du côté de la Bible une orientation à suivre trouve vite un premier sujet de découragement: le mot religion n'appartient pas du tout au vocabulaire biblique. Thrèskeia dans Ja 1: 26s parle de pratique et non de système de croyances ou de rites. Ce qui se rapproche le plus du sens moderne du mot se trouve dans Ac 26: 5, où Paul l'utilise pour parler de tout son arrière-plan judaïque. La Bible ne s'intéresse pas aux systèmes religieux en tant que tels, mais à l'homme et à sa vie sur terre devant Dieu. Tout ce que fait l'homme, par conséquent, tout ce qui touche à tous les domaines de l'existence, y compris celui qu'il appelle «religieux» est jugé à la lumière de sa réponse au Dieu Créateur et Sauveur, lequel est posé comme axiome du début à la fin des Écritures. Notre étude portera autant sur le comportement religieux de ceux qui, par la grâce de Dieu, sont appelés peuple de Dieu que sur celui du reste de l'humanité. Cependant, nous devons commencer notre étude des données là où la Bible elle-même commence – avant l'apparition de cette distinction cruciale. A. L'ANCIEN TESTAMENT . 1. Création et chute Les récits de la Création nous décrivent une humanité une, représentée en et par Adam – nom générique de l'homme – fait à l'image de Dieu et placé sur la terre pour y vivre devant Dieu. La race humaine entière, par conséquent, peut être interlocutrice de Dieu. L'homme est une créature qui se sait responsable devant son Créateur. À ce stade, il n'est pas question de religion ni de religions comme si elles étaient des réalités extérieures à l'homme lui-même. L'homme répond à Dieu dans la totalité de la vie, à l'intérieur de la création. Un homme «sans religion» est une contradiction en soi. Dans sa religion, l'homme rend compte de sa relation à Dieu. Sa religion est sa réaction à la révélation de Dieu (réelle ou prétendue). L'homme est «incurablement religieux» parce que sa relation à Dieu appartient à son essence même. L'homme n'est homme qu'en tant qu'homme devant Dieu. J. Blauw, « Trie Biblical view of Man in bis Religion » dans G.H. Anderson, The Theology of the Chritian mission (London, SCM, 1961), p. 32.
Les mêmes récits nous présentent aussi une humanité déchue et en rébellion contre Dieu. Donc, la race humaine tout entière vit aussi dans une situation de fuite – se cache du Dieu même dont elle dépend et auquel elle doit inévitablement rendre des comptes. Cette notion de nature divisée est fondamentale dans notre réflexion sur l'homme et sa religion. En tant qu'image de Dieu, l'homme continue à refléter son Créateur, il réagit face à lui, il reconnaît sa main dans la création et, avec le reste de la création animale, il attend de lui les ressources nécessaires à vie même (Ps 104: 27sq). Dieu est impliqué dans la vie tout entière de l'homme, car l'homme n'est homme que par sa relation à Dieu. Et par conséquent, il ne peut rejeter Dieu de sa pensée sans renoncer en même temps à son état d'être humain. Cette réalité concernant l'homme est antérieure aux spécificités des croyances ou des pratiques religieuses. Notre semblable est avant tout et essentiellement un être à l'image de Dieu avant d'être un hindou, un musulman ou un païen sécularisé. Donc, dans la mesure où sa religion fait partie de son humanité, toutes les fois que nous rencontrons ce que nous appelons un adepte d'une autre religion que le christianisme, nous rencontrons quelqu'un qui, dans sa religion comme dans tout le reste, a une certaine relation au Dieu Créateur et qui, dans le cadre de cette relation, peut être appelé et responsabilisé.
Néanmoins, sa relation a été corrompue par le péché, si bien que dans sa religion comme ailleurs, l'homme vit dans un état de rébellion et de désobéissance. En effet, si la religion, c'est «l'homme qui rend compte de sa relation à Dieu», c'est dans la dimension religieuse de la vie que nous trouvons la preuve la plus nette de la coupure radicale de cette relation. Si la réaction spontanée de l'Adam déchu en nous est de fuir la présence du Dieu vivant, quel moyen plus efficace pourrait-il trouver que l'activité religieuse pour se donner l'illusion de l'avoir rencontré et satisfait? «Même sa religiosité est une façon subtile de fuir le Dieu qu'il a peur et honte de rencontrer». J.R.W. Stott, Christian Mission in the Modern World (London : Falcon, 1975) p. 69 La duplicité de l'homme déchu réside en ce que simultanément il cherche son Créateur, et fuit son Juge. Les religions humaines, par conséquent, manifestent simultanément ces deux tendances de l'homme. C'est ce qui rend tout verdict simpliste sur les autres religions – qu'il soit aimablement positif ou complètement négatif – si peu satisfaisant et, à vrai dire, non biblique.
N'omettons pas non plus de voir dans cette confusion et cette ambiguïté l'empreinte de Satan lui-même. La stratégie du serpent ne fut pas tellement d'attirer l'homme dans une rébellion consciente et délibérée contre Dieu en implantant en lui des désirs complètement étrangers, mais plutôt de corrompre et de pervertir par le doute et la désobéissance un désir qui était en lui-même légitime. Après tout, quoi de plus naturel pour un homme que de désirer être comme Dieu? La fonction et l'ambition qui conviennent à l'image de Dieu ne sont-elles pas de ressembler à celui qui l'a créée telle? La tromperie satanique réside dans le désir de se prendre pour Dieu, dans «la tentation qu'a l'homme de ramener Dieu et lui-même à un dénominateur commun». J. Blauw, op. cit.: p. 33.
Cet élément satanique dans la condition déchue de l'homme et
dans sa quête religieuse perpétuelle apparaît très
clairement dans les philosophies religieuses de l'Orient et
dans le platonisme occidental, dans lesquels, en dernière
analyse, aucune distinction n'est maintenue entre la
création et le Créateur. L'oblitération de cette distinction
a d'énormes conséquences. Elle réduit la personne de Dieu à
quelque chose d'inférieur à une certaine réalité ultime
supérieure: les divinités sont à l'image souillée de l'homme
déchu. Cette oblitération réduit aussi le souci de l'homme
de son propre rôle, celui que Dieu lui a assigné, à savoir
une vie responsable, dans la gestion de cette terre. Ces
deux réductions proviennent de la tentative de l'homme de
réaliser sa propre prétendue divinité – la tentation
originelle, celle du serpent
Cf.
P.T. Chandapilla, «Whither the Serpent ?» (article
non-publié sur la nature réminiscente du serpent dans
l'hindouisme) J. Blauw, op. cit. En considérant ce que nous avons examiné sur l'implication universelle de Dieu dans l'homme en tant qu'il est son image, il me semble exagéré et non-biblique d'attribuer toute vie et croyance religieuses non-chrétiennes à l'oeuvre du diable. Néanmoins, il est également non-biblique de négliger dans les religions humaines le «satanique» et le «démoniaque» qui, très subtilement, sont souvent au plus fort de leur impact dans ce qui semble «le meilleur» en elles.
2. Les patriarches L'alliance avec Abraham Le récit de l'oeuvre rédemptrice de Dieu dans l'histoire commence en Genèse 12 par l'appel d'Abraham et l'alliance contractée avec lui et ses descendants. Genèse 10 et 11 posaient le décor de la scène en décrivant le monde des nations dans leur dispersion géographique et spirituelle. Ces nations et leurs idoles qui menaceront et harcèleront les rachetés finiront pas tomber sous le couperet tranchant des paroles et des actes du jugement de Dieu. Pourtant, c'est précisément pour le bien de ces nations qu'Abraham et Israël sont choisis. Dans l'alliance avec Abraham, Israël est choisi parmi les nations pour les nations, afin que «toutes les familles de la terre soient bénies» (Ge 12: 3). Il apparaît clairement ici que toute l'histoire d'Israël n'est rien d'autre que la poursuite des relations de Dieu avec les nations et que, par conséquent, l'histoire d'Israël ne saurait être comprise qu'à partir du problème non résolu du rapport de Dieu aux nations.J. Blauw, The Missionary Nature of the Church (Mc Graw Hill, 1962), p. 19. L'élection d'Israël, par conséquent n'implique pas le rejet du reste de l'humanité, mais se place dans le contexte immédiat de la perspective et de la promesse de bénédiction pour les nations au travers d'Israël. Il sera essentiel de garder ce point à l'esprit quand nous examinerons l'exclusivisme religieux plus tardif dans la religion vétéro-testamentaire mosaïque et post-mosaïque. . La religion patriarcale Il y a une nette différence entre la croyance et la pratique religieuses des pères d'Israël dans la Genèse et le culte réglementé des Hébreux après l'exode et l'alliance du Sinaï. Sur la religion des patriarches, voir A. Alt, « God of the Fathers » dans idem, Essays on Old Testament History and Religion (Oxford: Black-Weil, 1966), pp. 3-77; F.M. Cross, Canaanite Myth and Hebrew Epic (Cambridge, Mass.: Harvard UP). Ces travaux et d'autres sont commentés par G.J. Wenham, «The Religion of the Patriarchs » dans Millard and Wenham (eds), Essays on the Patriarchal Narratives, (Leicester : IVP, 1980) pp. 157-188. Le contraste le plus évident apparaît dans l'utilisation des noms de Dieu. Les patriarches adoraient le grand dieu des Mésopotamiens et des Sémites de l'Ouest, El, auquel ils donnaient plusieurs épithètes supplémentaires, tout particulièrement El Shaddaï. Ils reçoivent ordres et promesses de lui directement (sans prophètes), ils lui construisent des autels et lui offrent des sacrifices (sans prêtres). Leur relation à El est faite d'obéissance et de confiance; elle est décrite comme une alliance qui comprenait des promesses de protection divine et le don d'une terre et d'une descendance (particulièrement Ge 15, 17). Or, l'auteur de la Genèse identifie clairement El que les patriarches connaissent et vénèrent à Yahweh qui est le nom personnel donné au Dieu d'Israël, à la fois Dieu de l'alliance et rédempteur. Cependant, l'étude de l'utilisation des noms de Dieu dans la Genèse montre que l'auteur fait cette identification avec beaucoup de soin et de mesure. Ce n'est que dans les parties narratives que l'auteur utilise le nom Yahweh tout seul pour parler de Dieu, alors qu'il raconte l'histoire du point de vue de ses propres présupposés religieux. Mais dans les sections où Dieu parle, soit l'antique nom El est employé tout seul, soit Yahweh est ajouté à un nom formé sur El. Pour une analyse détaillée de cet aspect de la Genèse, voir G.J. Wenham, op. cit. Il semble que si l'auteur désirait indiquer que c'était bel et bien Yahweh qui parlait aux patriarches et à qui ils répondaient, il ne désirait ni supprimer ni tordre les traditions anciennes en cachant les noms sous lesquels ils avaient en fait adorer Dieu. Ceci concorde bien avec les paroles de Dieu à Moïse dans Ex 6: 3: il s'agit là du contraste entre la révélation du nom Yahweh que Moïse est en train de recevoir et la connaissance qu'en avaient les patriarches, sous le nom d'El-Shaddaï. «Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob sous le nom d'El-Shaddaï, mais je ne me suis pas fait connaître à eux par mon nom Yahweh». L'interprétation la plus naturelle de ce texte est que le nom Yahweh n'était pas connu des patriarches. Il est possible que ce verset signifie que le sens du mot Yahweh n'était pas encore révélé, bien que les patriarches connussent le nom lui-même. Cette exégèse a été proposée par des spécialistes juifs et chrétiens, par exemple J.A. Motyer, Trie Revelation of trie Divine Naine (London: Tyndale, 1959). Wenham (op. cit., pp. 177s) en discutant ce point et d'autres façons de traiter Ex 6: 3 a montré qu'il n'était pas nécessaire de voir une contradiction entre le sens naturel et la conviction qu'avait l'auteur de la Genèse que le Dieu connu des patriarches sous le nom de El-shaddaï était en fait Yahweh. Ainsi ils adoraient effectivement Yahweh et lui obéissaient, qu'ils aient connu et utilisé ce nom ou pas. Le rédacteur du Pentateuque ne vit manifestement pas de contradiction entre une telle affirmation et le point de vue exprimé en Genèse, selon lequel Yahweh, Dieu d'Israël, avait en fait suscité l'histoire patriarcale. Nous nous trouvons donc face à une situation dans laquelle le Dieu vivant est connu, adoré, obéi, mais sous des appellations divines qui sont communes au reste de la culture sémitique contemporaine et dont plusieurs au moins, selon certains spécialistes, peuvent avoir appartenu à des divinités distinctes de El. Ceci soulève deux questions liées à notre recherche. Premièrement, devons-nous tenir la foi d'Israël pour syncrétique à ses origines et dans ses premiers développements, et si c'est le cas, cela offre-t-il un fondement biblique à une position syncrétiste du chrétien vis-à-vis des croyances du monde contemporain? Deuxièmement, pouvons-nous conclure du récit de la Genèse que les hommes peuvent adorer et être en relation personnelle avec le Dieu vrai et vivant sous le nom ou les noms de quelque divinité «locale» et sans connaître ni le nom salvateur de Dieu ni son oeuvre en Christ en faveur des pécheurs?
Pour répondre à la première question, il nous faut d'abord définir avec précision ce que nous entendons par «syncrétisme». Le syncrétisme est la tentative consciente ou inconsciente de combiner des éléments religieux divergents (croyances, rites, vocabulaire) de façon à ce que naisse un nouveau mélange religieux qui aille au-delà de ses éléments constituants. Il présuppose qu'aucun des éléments constituants ne peut être considéré comme définitif ou suffisant en lui-même. Il faut le différencier des modes selon lesquels Dieu a communiqué la révélation de lui-même en utilisant les concepts existants et les formes religieuses existantes, pour ensuite les transcender et les transformer grâce à une théologie nouvelle. On appelle généralement ce dernier procédé, adaptation ou assimilation. Il est tout à fait différent du syncrétisme, dans la mesure où il reconnaît la réalité d'une révélation divine unique dans l'histoire, tandis que le syncrétisme exclut une telle éventualité.
Pour parler de syncrétisme en se référant à la foi primitive d'Israël, il faudrait supposer que des croyances religieuses associées à un Dieu appelé Yahweh se seraient mêlées à des croyances associées à un dieu ou des dieux nommés El (ou autre) pour former une nouvelle religion; il s'agirait d'un processus purement humain façonnant l'histoire des religions. Un tel développement ne saurait être présenté comme le point de vue de la Bible elle-même sur la question. On rend mieux compte de la tradition du Pentateuque en parlant d'adaptation ou d'assimilation. Le Dieu vivant qui allait révéler ultérieurement la plénitude de son nom, sa puissance et son dessein de rédemption, préparait la voie à celle révélation plus complète en s'adressant dans l'histoire aux individus et aux familles par le biais de rires religieux, de symboles et de noms divins qui leur étaient déjà culturellement familiers – c'est-à-dire en adaptant la révélation de lui-même à leur cadre religieux existant, mais en faisant ensuite éclater ce cadre par des promesses et des actions nouvelles et plus riches de sens.
Ainsi, les récits sur la vie des patriarches n'apportent aucun soutien à l'attitude syncrétiste dominante aujourd'hui, attitude qui consiste à considérer toutes les religions comme des voies d'égales valeurs pour trouver Dieu. Cette sorte de syncrétisme, selon la formule tranchante de Visser't Hooft, est «fondamentalement une révolte contre l'unicité de la révélation dans l'histoire». W.A. Visser'Hooft, No Other Naine: The Choice between Syncretism and Christian Universalism (London : SCM, 1963) p. 48. C'est un des meilleurs livres que je connaisse qui propose une définition et une analyse du syncrétisme et de ses dangers, dans l'antiquité, dans les conflits avec lui au temps néo-testamentaire et jusqu'à nos jours sous ses déguisements modernes. Pour répondre à la deuxième question, nous devons examiner soigneusement la spécificité de la relation de Dieu aux patriarches. Que le Dieu vivant se soit adressé à Abraham et ait passé alliance avec lui sous des noms divins qu'Abraham aurait déjà connus, n'implique en rien que tous les contemporains du patriarche qui adoraient El sous ses formes diverses et dans leur contexte mythologique, connaissaient et adoraient par là même le Dieu vivant. Il n'en découle même pas que le mode d'adoration pratiqué par Abraham avant qu'il réponde à l'appel de Dieu puisse lui être agréable ou puisse être considéré comme authentique. La relation entre Dieu et Abraham avait pour fondement l'initiative de la grâce et de la révélation de Dieu.
Le fait que le terme désignant Dieu était le même que celui utilisé par ses contemporains ou même la sincérité du patriarche avant sa réponse à l'appel divin (sincérité sur laquelle la Genèse ne nous dit rien) ne peuvent servir de fondement à la relation Dieu-Abraham. Si Dieu se révèle, ce n'est pas pour authentifier la religion d'El et son panthéon, mais c'est pour amener Abraham et ses descendants à dépasser leurs traditions pour vivre en relation personnelle avec Dieu, en vue de la pleine expérience de la rédemption et de la connaissance du nom et de la personne de Dieu.
L'expérience patriarcale nous permet certainement de croire que Dieu parle aux hommes et établit des relations avec eux à partir des notions qu'ils peuvent avoir de lui (voir le cas de Corneille). Nous devons cependant présumer qu'une telle initiative est une étape préparatoire avant la connaissance de sa révélation historique et de son oeuvre rédemptrice (ce qui, dans l'ère chrétienne, signifie connaissance du Christ). Cela ne nous permet pas d'affirmer que l'adoration d'autres dieux est en fait une adoration inconsciente du vrai Dieu ni ne nous dispense de notre tâche d'annoncer aux hommes n'appartenant pas au christianisme la connaissance du Dieu Sauveur révélé en Jésus-Christ.
La brève référence aux patriarches dans Josué 24: 14s appelle un petit commentaire. Josué, cherchant à renouveler l'alliance de Dieu avec son peuple, raconte d'abord les victoires de Yahweh sur les autres dieux, puis il somme les Israélites de se débarrasser d'eux et de ne servir que Yahweh. Parmi ces «autres dieux», Josué cite non seulement les dieux de Canaan et d'Égypte, mais aussi «les dieux que vos pères adoraient de l'aune côté du fleuve». La conclusion qui s'impose est la suivante: quoique Dieu ait initialement adapté sa relation avec les patriarches à leur culte et à leurs concepts du divin – comme cela fut à nouveau nécessaire au lendemain de l'exode – le moment est venu d'abandonner ses concepts inadéquats puisqu'Israël par l'exode, a acquis une connaissance claire de Yahweh. Les anciens concepts ne peuvent plus tenir, car ils sont incompatibles avec l'Éternel révélé dans le désert, au Sinaï et lors de la conquête de Canaan. Ce texte laisse deviner les tensions et les problèmes dans la pratique religieuse suscités par l'environnement et le passé polythéistes d'Israël. La réponse ne fut pas un syncrétisme tolérant, mais le rejet radical de tout ce qui n'était pas conforme à la personne et aux actes du Dieu révélé et rédempteur dans l'histoire de son peuple. Cette réponse est encore plus valable pour nous qui vivons «de ce côté-ci» de l'accomplissement de la révélation et de la rédemption en Christ.
3. Israël et les dieux des nations «Pas d'autres dieux» Il y a certainement un changement de climat entre la «bonhomie oecuménique» (Wenham) de la religion des patriarches dans la Genèse et l'exclusivisme clair et net du premier commandement: «Je suis Yahweh... Tu n'auras pas d'autres dieux». Dés lors, la foi d'Israël fut résolument mono-yahwiste, que les implications monothéistes de cette foi fussent déjà comprises ou non. Il était interdit à Israël d'adorer d'autres dieux ou d'adorer Yahweh de la même façon qu'on adorait ces dieux (Dt 12: 30s). Les faits à ce sujet sont indubitables et point n'est besoin d'en dresser une liste fastidieuse. Dans la loi (par exemple Dt 7: 13 etc.), dans les prophètes (ex. Jr 2), dans les récits (ex. 2 R 17), dans les psaumes (ex. Ps 106) et même dans la tradition sapientiale (ex. Jb 3 1: 26s), le message constant est celui de l'exclusivisme de la foi d'Israël: seul le culte de Yahweh est vrai. Ce n'est ni un aspect marginal, ni un sous-produit de l'orgueil national. Il s'agit de l'essence même de la relation d'alliance à laquelle Israël seul devait son existence en tant que nation et de laquelle ce peuple tirait sa raison d'être. Cependant, c'est précisément au moment où nous ressentons toute la force de ce particularisme et de cet exclusivisme de la foi historique d'Israël qu'il nous faut nous rappeler le dessein universel qui la sous-tend – d'un point de vue théologique et chronologique. Le souci de préserver en Israël un culte pur au Dieu vivant et la révélation qui lui avait été confiée, ne constituait pas un rejet du reste de l'humanité mais était ultimément dans son intérêt. Il ne s'agissait pas pour Israël de se vanter de son privilège et d'arborer une attitude qui aurait signifié: «notre religion est meilleure que la vôtre» comme si la foi d'Israël était la «religion humaine» la plus commode. Les compromis d'Israël avec les dieux et les cultes païens menaçaient la continuité de l'oeuvre rédemptrice du Créateur envers l’humanité entière, dans le cadre historique et social qu'il avait lui-même choisi. Il avait élu Israël pour des raisons qui ne relèvent que de sa souveraineté, des raisons qui certainement n'impliquaient pas une supériorité nationale ou religieuse d'Israël (Dt 7: 7; 9: 5s).
Certains essaient d'arrondir les angles de l'exclusivisme religieux d'Israël par une mauvaise lecture ou une comparaison erronée entre des textes de l'Ancien Testament. Ainsi S.J. Samartha: Les écrivains sacerdotaux ont tendance à considérer les autres nations du point de vue de la relation de Yahweh à Israël. Il y a, chez eux, un sentiment exclusiviste, l'idée selon laquelle, Israël serait le seul «peuple élu de Dieu». Les prophètes remettent constamment en question cet à priori. Ils exigent qu'Israël, au lieu de regarder les autres nations du haut de la colline de Sion, se regarde plutôt du point de vue des autres nations. Le Mont Sinaï devrait regarder le Gange; et le Gange, le Mont Sinaï Il n'y a aucune raison de prétendre que la religion qui s'est développée dans le désert autour du Mont Sinaï est supérieure à la religion qui s'est développée sur les bords du Gange. S.J. Samartha (spécialiste indien), dans sa contribution à G.H. Anderson et T. Stransky (édit.), Christ's Lordship and Religious Pluralism (Maryknoll : Orbis, 1981) pp. 31s. Il poursuit en citant Ésaïe 19: 24s dont le contexte est eschatologique et Amos 9: 7 qui ne place en aucune façon la foi d'Israël sur le même plan que celle des autres nations, mais qui lance plutôt un défi au peuple élu: s'il abandonne sa foi et ses lois, il n'aura plus aucun droit à se croire unique parmi les nations d'origine nomade. En tout état de cause, comme l'a souligné A.F. Glasser, dans sa réplique (même volume, p. 42), il ne s'agit pas de supériorité, mais de vérité. Il ne s'agit en effet pas d'une religion qui «s'est développée» au Mont Sinaï, mais d'une révélation de Celui qui choisit Israël pour qu'il soit une nation sainte (distincte) et sacerdotale (représentante de Dieu) (Ex 19: 3 – 6). Si Israël avait considéré les religions païennes comme aussi valables et acceptables que la sienne, par tolérance, bonté ou maturité spirituelle... il aurait trahi sa mission en faveur de l'humanité pour laquelle il avait été choisi et racheté.
La structure sociale d'Israël Une des grandes faiblesses des conceptions religieuses syncrétistes (qu'elles soient populaires ou savantes) est qu'elles traitent les religions en tant que systèmes de pensées et de croyances, comme des idées qui peuvent se mêler ou être interchangées. Elles oublient leur lien à des conceptions globales du monde en particulier leur rapport avec les réalités socio-économiques ou politiques du monde. C'était aussi vrai dans l'antiquité qu'aujourd'hui. La différence entre Israël et les sociétés cananéennes était bien plus qu'une simple différence d'identité des dieux à adorer ou de mode d'adoration. Israël se différenciait par tout un système social, à la foi du système cananéen qu'il remplaçait et de celui des autres cultures du Moyen-Orient ancien. Sa spécificité sociale faisait partie intégrante de la conscience qu'Israël avait de son identité religieuse et de sa pensée théologique. Nous n'avons pas l'intention de développer ici ce point, mais N.K. Gottwald N.K. Gottwald, The Tribes of Yahweh: A Sociology of trie Religion of Liberated Israel, 1250-1050 BCE (London : SCM, 1980). a étudié avec beaucoup de précision les faits sociologiques; j'ai moi-même écrit sur ce sujet. C.J.H. Wright, « Trie Ethical Relevance of Israel as a Society », Journal of Christian Social Ethics, June 1984. Voir aussi idem, Living as the People of God: The Relevande of Old Testament Ethics (Leicester : IVP, 1983). Nous illustrerons notre interprétation à partir de certains textes des prophètes, mais le récit de la rencontre entre Élie et Achab après le meurtre de Naboth dans 1 R 2 1 est particulièrement éloquent. Jézabel avait maltraité Naboth et sa famille pour satisfaire la vanité d'Achab. Cet acte d'impérialisme socio-culturel était fondé sur la conception syro-phénicienne du pouvoir qu'avait Jézabel. Selon cette conception, le roi pouvait traiter ses sujets et leurs terres comme s'il en était le vrai propriétaire. Par ailleurs, la conception économique de Jézabel était bien différente de celle d'Israël: la terre était considérée par la reine comme une denrée commerciale et non comme un bien familial inaliénable. Sur ces deux conceptions, l'arrière-plan culturel de Jézabel est diamétralement opposé au système social d'Israël, comme Achab le reconnut de mauvaise grâce. Le culte de Baal qu'elle favorisait faisait partie intégrante du même ensemble socio-culturel.
Ainsi, l'histoire de Naboth – récit d'une injustice sociale et économique – bien que située au milieu d'une saga de conflits religieux (Yahweh contre Baal) n'est ni d placée, ni d'un intérêt marginal. La lutte entre Yahweh et Baal pour la conquête de l'âme d'Israël n'était pas seulement religieuse, mais pleinement sociale. Il ne s'agissait pas seulement de savoir qui était réellement le vrai Dieu (comme sur le Mont Carmel), mais de savoir comment les Israélites allaient vivre et se traiter les uns les autres. La religion de Jézabel sanctionnait et sanctifiait un système politique, économique et social hiérarchisé, oppresseur et exploiteur. Le baalisme servait de support éthique à ce genre de société injuste, reflet d'une humanité déchue et idolâtre. En contraste, la relation d'Israël à Yahweh avait pour fondement la liberté (enseignée par la délivrance hors d'Égypte) l'égalité (enseignée par le partage équitable du pays de Canaan) et la fraternité (le roi lui-même était «un de vos frères»). De telles paroles paraissent révolutionnaires! Israël était bel et bien révolutionnaire, si on le compare à ses contemporains tant sur le plan social que dans sa vie religieuse. Adorer Yahweh, être Israélite, signifiait... vivre concrètement d'une façon spécifique, différente et radicalement opposée aux coutumes établies dans tout le Moyen-Orient ancien. Gottwald, op. cit. p. 59. Ainsi, combats spirituels et sociaux étaient indissociables. Si Israël – appelé à manifester le caractère de Dieu – se détournait de Lui pour aller vers d'autres dieux, il échouerait en même temps dans toutes les autres sphères de la vie. Il est vital de se rappeler cette intégration des réalités spirituelles et sociales quand nous évaluons les autres religions. Nous devons éviter de penser que la religion a pour but de faire plaisir à Dieu, qui serait vexé si nous ne l’adorions pas de la bonne manière. La révélation de Dieu et la réponse qu'elle exige sont là pour le bien de l'homme. Choisir le vrai Dieu (selon l’expression de Josué), c'est aussi choisir d'être véritablement humain. Réciproquement, idolâtrie et injustice vont toujours de pair, aujourd'hui autant que dans ]`ancienne Samarie. Quelques-unes des oppressions sociales les plus profondément implantées dans notre monde sont intégralement liées à des religions qui les sanctionnent.
J'ai utilisé la tournure: «la révélation de Dieu et la réponse qu'elle exige» plutôt que simplement «la religion d'Israël» ou même «la religion chrétienne». Historiquement, ces «religions» considérées comme des complexes humains, institutionnels et sociaux ont toutes deux traversé des périodes de corruption jusqu'à trahir la vérité et l'éthique qu'elles devaient véhiculer quand elles ont justifié l'injustice, l’oppression ou diverses formes de l'idolâtrie. D'où le besoin de prophètes et de réformateurs apportant la critique sociale et spirituelle au peuple choisi par Dieu. Cependant, le critère qui nous permet d'évaluer les autres religions n'est pas la «religion» chrétienne à aucun moment de son histoire (bien trop humaine!) mais l'unique autorité de la Parole révélée de Dieu, à laquelle le chrétien se doit de soumettre ses propres pensées, croyances, pratiques et attitudes constitutives de sa «religion». On court toujours des risques quand on tente, dans les meilleures intentions, de défendre le christianisme en tant que «religion»: le risque de glisser inconsciemment dans le marais du syncrétisme. Visser't Hooft dénonce le danger pour les chrétiens qui parlent du christianisme comme d'une «religion», fut-elle la meilleure et la plus noble. Dans la pensée biblique. «le christianisme s'auto-définit non comme une religion parmi les autres mais comme la révélation adéquate et définitive de Dieu dans l'histoire... Chaque fois que les chrétiens emploient le terme religion pour désigner quelque chose de plus vaste que le christianisme mais qui l'englobe, ils contribuent au climat syncrétiste de notre époque... Il est grand temps que les chrétiens redécouvrent que le coeur même de leur foi est la venue de Jésus-Christ non pour ajouter une religion de plus aux religions humaines, mais parce qu'en lui. Dieu a réconcilié le monde avec lui-même» (Visser't Hooft. op. cit. pp. 94ss.). La satire des prophètes Un trait caractéristique du grand conflit entre Yahweh et Baal sur le Mont Carmel est le récit des railleries d'Élie envers les prophètes de Baal à propos de l'impuissance de leur dieu (1R 18: 27-29). On retrouve la même verve dans Ésaïe 44: 9 -20. 1R 18: 27ss: Deux remarques sur le mépris d'Élie: tout d'abord, il ne visait pas la masse du peuple, mais uniquement les faux prophètes. Le peuple était là comme témoin à un procès sur lequel il devait prononcer un verdict clair (v. 21). La raillerie visait ceux qui avaient détourné le peuple de son Dieu et qui, par conséquent, étaient les vrais responsables de la sécheresse du pays. La raillerie d'Élie est du même ordre que celle de Jésus lui-même à l'égard des pharisiens et des chefs religieux qui fermaient la porte du royaume des cieux à ceux qui voulaient y entrer. Par ailleurs, la raillerie du prophète ne s'adressait pas au paganisme primitif, mais à des gens qui avaient appartenu au vrai Dieu et qui s'étaient détournés de lui en méprisant son alliance et ses exigences. Mis à part les prophètes de Baal et d'Astarté importés par Jézabel, les Israélites qui s'opposaient à Élie étaient des apostats de la foi yahwiste et non des adeptes abusés de quelque autre religion. Ésaïe 44: 9 -20: La satire du prophète vise l'idolâtre lui-même et non un apostat. Ce passage, est précédé de commentaires sur la futilité et l'impuissance méprisable des idoles faites de main d'homme (cf. Es 40: 19ss; 41:7; 21ss), affirme l'incomparable supériorité de Yahweh sur les grands dieux officiels de Babylone. Il s'agissait d`«évangéliser» les exilés et de les préparer à la libération et au retour de la captivité babylonienne.
Deux remarques s'imposent: Premièrement, le prophète reconnaît que les idolâtres sont dans une certaine mesure aveuglés, abusés et égarés (cf. vv. 9 , 18 , 20). L'idolâtrie n'est pas seulement une stupidité, elle implique aussi un aveuglement en partie volontaire et coupable et en partie dû à une puissance extérieure (voir aussi Ro 1: 21-25). Deuxièmement, la critique selon laquelle le prophète ne comprenait pas la dynamique interne de l'idolâtrie (incapacité de séparer l'idole matérielle de l'esprit, le symbole de la réalité) est irrecevable pour plusieurs raisons. Ce qui suscitait l'ironie du prophète, c'est la vue d'un homme, courbé dans l'adoration de quelque chose d'autre que le Dieu unique et incomparable (cf. vv. 6-8) sans se soucier de s voir si ce «quelque chose» était l'idole elle-même ou la divinité qu'elle représentait. En outre, le prophète était tout à fait conscient de la différence entre ]`idole matérielle et la divinité représentée. En Ésaïe 46: 1ss, il dépeint Bel et Nebo, deux importants dieux babyloniens, occupés à regarder leurs adorateurs emporter leurs idoles l'air déconfit. L'impuissance de ces dieux est telle qu'ils ne peuvent même pas sauver leurs propres idoles, – encore moins, bien sûr, leurs adorateurs G.A. Smith commentait ainsi le contraste avec Yahweh qui (v. 3ss) porte son propre peuple: «Toute la différence vient de la façon dont un homme conçoit sa religion – soit comme quelque chose qui le porte ou qu'il doit porter». Pour plus de détails sur la nature de ces autres dieux, voir R.R. de Ridder, « Gods and the Gods : Reviewing the Biblical Roots : Missiology 6 (Jan 1978) pp. 11-28.
En tout état de cause, l'intention du prophète dans ce passage-ci comme ailleurs n'est pas de décrire la psychologie de l'idolâtrie, mais de lui porter un coup en soulignant le contraste entre elle et le culte de Yahweh (voir aussi Ro 1: 18ss). Le prophète n'est certes pas l'arbitre neutre d'un dialogue poli entre les religions d'Israël et de Babylone, mais il proclame la victoire imminente du Seigneur de l'univers et de l'histoire, à côté duquel tous les autres prétendants à la divinité sont méprisables. L'Ancien Testament (ainsi que le Nouveau) décrit la façon d'agir de Yahweh-Adonai, comment il combat contre les forces qui contrarient ses plans pour sa création. Il guerroie contre ces faux dieux que les hommes ont fabriqués à partir de ce qui est créé, qu’ils ont adorés et utilisés pour leur propre intérêt... Les Baals et les Astartés personnifiaient la nature, la tribu, l'état ou la nation ainsi divinisé. Dieu lutte contre la magie et l'idolâtrie qui, selon le Deutéronome, déforment la relation entre Dieu et sa création. Il s'attaque à toute forme d'injustice sociale et enlève tous les masques sous lesquels elle se déguise. J. Verkuyl, Contemporary Missiology. An introduction (Grand Rapids : Eerdmans, 1978) p. 95. Pour une approche plus fournie de la question de l'idolâtrie dans les écrits des prophètes sous un angle missiologique, voir J.H. Bavinck, An Introduction to the Science of Missions (Philadelphia : Presbyterian and Reformed PC, 1960) pp. 18,226. La vision eschatologique Le but de ce combat spirituel et social de tous les instants est d'amener les nations à reconnaître Yahweh comme le seul vrai Dieu vivant et maître de la terre. C'est le but immédiat des deux actions-clés de Yahweh sur la scène internationale au bénéfice d'Israël – à savoir l'exode (Ex 9: 14,16,29) et le retour de l'exil (Es 45: 6,22ss). Mais ces actions elles-mêmes ne sont, dans un certain sens, que des préfigurations de l'époque finale qui conduira toutes les nations à se tourner vers Yahweh et s'approprier ainsi l'histoire salvatrice d'Israël. Ceci est un thème capital des «psaumes royaux» (Ps 96; 97; 98; 99) et des prophètes (Es 22: 5;19: 9-25;45: 22-25; Am 9: 11ss; Mi 7: 12-20; Zc14). Malachie 1: 11 est souvent cité pour soutenir un point de vue selon lequel le culte des autres religions serait agréable et acceptable aux yeux de Dieu. Le temps du verbe hébreu permet une lecture eschatologique de ce texte comme le propose la traduction (New International Version): Mon nom sera grand parmi les nations, du lever du soleil jusqu'à son coucher. En tout lieu, on apportera devant mon nom de l'encens et des offrandes, parce que mon nom sera grand parmi les nations. Cf. J. Baldwin. Haggai. Zechariah and Malachi(TOTC : London : IVP, 1972) pp. 227-230. pour des indications dans le texte même de sa nature eschatologique, en particulier dans l'expression: «du lever du soleil jusqu'à son coucher» qui se trouve ailleurs associée au règne eschatologique universel de Dieu, voir Ps 50: 1: 113: 3; Es 45: 6; 59: 19. Même si on lui donne un sens présent, il faut garder à l'esprit l'intention particulière du contexte. Israël est accusé d'avoir profané le vrai culte par des offrandes malades et impropres. Ce verset chercherait à faire honte à Israël plutôt qu'à décrire le paganisme. On trouve ce même procédé rhétorique utilisé dans Ez 16: 49-52 où Israël et Juda sont comparés à Sodome et Gomorrhe, qui sont déclarées justes si on les compare à la méchanceté d'Israël. Ainsi, les perspectives eschatologiques de l'Ancien Testament rejoignent sa promesse proto-historique – à une extrémité, la bénédiction de Dieu sur l'humanité entière, à l'autre, l'accession de toutes les nations à la connaissance du Dieu vivant. L'histoire du Salut et la mise à part du peuple élu séparent ceux qui connaissent Dieu et l'adorent de ceux qui vivent dans l'ignorance. Selon la formule de Bavinck, «de la première à la dernière page, la Bible a en vue le monde entier» et la séparation entre Israël et les nations est «une division temporaire, nécessaire dans le plan divin du salut, mais une séparation qui sera abolie au temps voulu par Dieu». Bavinck. op. cit pp. 11.13. Il est nécessaire de maintenir à la fois l'équilibre et la distinction entre ces deux perspectives bibliques: la vision eschatologique et la situation historique. Il ne faut pas les assimiler.
Ainsi, d'une part, nous ne devrions pas absolutiser la division historique entre les rachetés et les autres d'une manière qui laisserait supposer que nous anticipons la fin comme si nous avions à juger qui sera sauvé ou ne le sera pas. Fort heureusement, ce n'est pas à nous de décider du destin éternel des individus ou des nations. Par ailleurs, il serait erroné de citer des textes qui expriment un universalisme eschatologique comme s'ils s'appliquaient au présent – c'est-à-dire, d'utiliser des textes de l'Ancien Testament qui se réjouissent de voir les nations venir adorer Dieu, pour soutenir l'idée que toutes les religions sont en réalité une adoration du seul Être divin, abolissant ainsi la distinction biblique entre le peuple de Dieu et le monde. La vision eschatologique et le rôle spécifique d'Israël sont également proches dans les textes où il est question du Serviteur de Yahweh.
La mission du Serviteur On hésite à identifier le Serviteur dans les chants d'Ésaïe 40 à 55. Il s'agit soit de la nation israélite prise dans son ensemble, soit d'un personnage unique mystérieux. Peut-être le personnage unique a-t-il pour mission d'accomplir la tâche confiée à Israël – à savoir, être la lumière des nations et finalement, répandre le salut de Yahweh jusqu'aux extrémités de la terre. Ainsi, la mission du Serviteur sert de lien entre le «présent» historique et le «futur» universel. K. Stendhal, dans une étude missiologique biblique, tend à minimiser la mission de l'Église en faveur du reste de l'humanité. ln Anderson et Stransky (édit.). Christ'.s Lorship and Religious Pluralism. Il voit dans la mission du Serviteur-Israël un simple témoignage comme lumière sans lui attribuer la tâche de «convertir» les nations à la religion ou au Dieu d'Israël. «Israël aune mission universelle: être une lumière pour les nations, les Gentils (Es 49: 6 etc) non pas en faisant d'eux des Juifs, mais en rendant un témoignage fidèle à l'unité de Dieu et de l'ordre moral...» (p. 16). Cependant, ces remarques ignorent non seulement les nombreux textes (dans les psaumes et les prophètes) où l'on décrit précisément les nations venant en Israël ou à Jérusalem pour entendre Yahweh, apprendre à le connaître et à obéir à sa loi, mais aussi un passage précis sur le Serviteur dans un contexte où il est clairement question de conversion (Ésaïe 44: 1-5). Israël est rassuré, il ne se flétrira pas, ne disparaîtra pas, mais croîtra en abondance (v.3), par la reproduction naturelle (v.4) et par l'adjonction de prosélytes (v. s ). L'un dira: «J'appartiens au Seigneur»; Un autre se donnera le nom de Jacob; Un autre encore écrira sur sa main: «Au Seigneur» Et il prendra le nom d'Israël. Puisqu'aucun homme né israélite n'a besoin de faire ce que décrit ce verset, ce passage ne peut se référer qu'aux Gentils, qui deviendront membres d'Israël en acceptant les noms de Yahweh et d'Israël, c'est-à-dire en s'appropriant personnellement l'expérience rédemptrice du peuple par lequel le nom de Yahweh est connu. Se tourner vers le Dieu d'Israël impliquait se tourner vers Israël lui-même. Un homme ne pouvait confesser Yahweh comme Seigneur qu'en devenant citoyen du peuple qui servait Dieu. La religion d'Israël n'est jamais devenue purement spirituelle sans relation avec son histoire ou sans participation à sa vie. C. Westerman, lsaiah 40-66 (London : SCM. 1969) pp.137s. Si nous rapprochons Israël et l'Église comme devrait le faire une bonne théologie biblique, nous prenons conscience des conséquences que cela peut avoir sur notre ecclésiologie et notre missiologie. Chez Ésaïe, la relation des Gentils au peuple de Dieu, considérée d'un point de vue historique ou eschatologique, ne laisse aucune place pour une catégorie de croyants qui seraient des «Israélites anonymes».
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COMMENT DISCERNER LA VOLONTÉ DE DIEU
1. Je cherche, d'abord, à m'assurer s'il n'y a, dans mon coeur, aucune volonté sur un sujet quelconque. Les neuf-dixième du tourment que se donnent certaines personnes, en général, provient de ce fait. Les neuf-dixième des difficultés sont vaincues lorsque nos coeurs sont prêts à faire la volonté de Dieu, quelle qu'elle soit. Quand on est véritablement dans un tel état, la Volonté de Dieu ne tarde pas à nous être révélée. 2. Ce premier point bien acquis, je ne m'attarde pas aux sentiments et aux impressions. S'il en était ainsi, je tomberais bientôt dans de grandes illusions. 3. Je cherche la Volonté de l'Esprit de Dieu dans la Parole de Dieu. L'Esprit et la Parole vont ensemble. Si je consulte le Saint-Esprit seul, sans la Parole, je puis encore me faire illusion. Si le Saint-Esprit me conduit, ce sera toujours en accord avec les Écritures. 4. Ensuite je mets dans la balance les circonstances. Ces dernières indiquent souvent la Volonté de Dieu d'accord avec la Parole et le Saint-Esprit. 5. Je supplie Dieu ensuite, et avec persévérance, de me révéler toute Sa Volonté. 6. Ainsi, par la prière, l'étude de la Parole, la réflexion, j'en viens à me former un jugement, et, selon ma connaissance et ma capacité, mon esprit étant en paix, je prends la détermination d'agir, toujours dans un esprit de prière. Dans les choses ordinaires et dans les transactions de grande importance, cette méthode m'a toujours réussi. Au cours de ma vie chrétienne, qui comprend actuellement une période de 69 ans et 3 mois (mars 1895), je n'ai pas le souvenir d'avoir recherché la Volonté de Dieu une seule fois, avec sincérité et persévérance, au moyen de la Parole de Dieu et par le Saint-Esprit, sans avoir été invariablement conduit sur la voie droite. Mais lorsque la droiture du coeur et l'intégrité devant Dieu m'ont fait défaut, et que je n'ai pas su attendre avec patience Son Conseil, mais que, plutôt, j'ai préféré le conseil de mes semblables aux déclarations de la Parole du Dieu Vivant, alors j'ai commis de graves fautes. G. MULLER Avec la permission de «Voix dans le désert» © Promesses 1988 - 4 / No 86 Retour |
«LA NOUVELLE DIASPORA», OU POURQUOI DES CHRÉTIENS DE PLUS EN PLUS NOMBREUX QUITTENT-ILS LEUR COMMUNAUTÉ? Article d'Alan Morrison, de DIAKRISIS.org
L'original de cet article peut être consulté en anglais sur le réseau Internet, à l'adresse suivante: www.diakrisis.org/New_Diaspora.htm
N.B. : J'ai utilisé dans cet article une certaine technique permettant de faire progresser mon message. Cela signifie que vous verrez parfois apparaître dans le corps de l'article certaines objections classiques que des lecteurs pourraient soulever. Ces objections sont suivies de ma réponse. Tout ce que j'écris vient de mon coeur. Parfois, ce qui sort de mon coeur est marqué du sceau d'une passion particulière. C'est le cas de cet article. Il concerne un sujet qui m'est très cher. Cet article parle de la manière dont beaucoup de Chrétiens vivent leur «vie d'église». Pour beaucoup d'entre eux, en effet, leur appartenance à une église, au lieu d'être pour eux l'occasion d'une croissance spirituelle idéale, s'est réduite à un voyage de cauchemar vers l'holocauste, à bord d'un train fantôme. Je vous préviens donc que cet article n'est pas un froid traité sur l'organisation et le fonctionnement d'une église. Il s'agit plutôt d'un exposé passionné sur la manière dont la réalité s'est tellement écartée de l'idéal biblique, pour beaucoup de Chrétiens. C'est un fait bien établi que beaucoup de Chrétiens véritables, engagés et fidèles à la Bible, ne sont plus membres d'aucune église. Il ne s'agit certes pas d'une situation idéale. Mais nous vivons dans des temps très particuliers. Des temps particuliers nécessitent des mesures particulières. Beaucoup de Chrétiens ont dû prendre aujourd'hui ces mesures particulières. Blessés, maltraités et complètement désillusionnés, ils n'appartiennent plus à aucune église. En fait, nous assistons à la naissance d'une «nouvelle diaspora». Il s'agit d'une diaspora à l'échelle de la planète, riche d'un grand potentiel pour le Royaume de Dieu. Ces Chrétiens ont simplement besoin d'être traités avec compréhension et compassion, au lieu d'être rejetés et de faire l'objet de mesures d'intimidation.
«Diaspora» est un mot grec qui signifie «dispersés dans le monde entier», dispersés comme des graines emportées par le vent. Ce mot a été employé par l'apôtre Pierre, par exemple, lorsqu'il écrit: «Pierre, apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui sont étrangers et dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l'Asie et la Bithynie» (1 Pierre 1: 1). Cette dispersion était un facteur majeur dans l'histoire de l'Église primitive. Des Juifs déjà dispersés, qui croyaient au Seigneur, et qui s'ouvrirent à la foi en Christ, permirent de propager l'Évangile bien au-delà de Jérusalem, en Judée, en Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. Le Livre des Actes mentionne bien d'autres dispersions, suite à des persécutions. L'Évangile se répandit comme Dieu le voulait, et non comme les hommes auraient pu le planifier, à mesure que les Chrétiens étaient repoussés malgré eux vers de nouveaux pâturages. Aujourd'hui, nous assistons à une forme nouvelle de dispersion. Dans le monde entier, de nombreuses brebis, privées de tout droit de cité dans leur église, persécutés et maltraités à la fois par le monde et par les églises auxquelles ils appartenaient, se sont réfugiées dans leur caverne d'Adullam.
(OBJECTION: Aucun Chrétien ne devrait jamais se réfugier dans une caverne! Il devrait au contraire rester au milieu du monde pour répandre l'Évangile, au lieu de se permettre un isolationnisme égoïste.
RÉPONSE: Quand je dis que les membres de cette «nouvelle diaspora» se sont réfugiés dans leur caverne d'Adullam, je ne veux pas dire qu'ils sont allés se cacher d'une manière permanente, et qu'ils ont arrêté de répandre la Parole de Dieu. Rien ne serait plus loin de la vérité. Les membres de cette «nouvelle diaspora» ont un désir intense d'évangéliser. Toutefois, comme David avait besoin de récupérer, dans sa caverne d'Adullam, parce qu'il était poursuivi par la folie meurtrière de Saül (1 Samuel 22: 1), les membres de la «nouvelle diaspora» ont aussi besoin de guérir de leurs blessures, et de découvrir la direction de Dieu pour leur vie. En fait, tous ceux qui ont rejoint David dans la caverne d'Adullam, même s'ils n'étaient pas considérés comme fréquentables par les «gens bien» de l'époque, devaient devenir les troupes d'élite de David, ceux qui allaient accomplir l'oeuvre du Seigneur (1 Sam. 22: 2 ; 1 Sam. 23: 5, etc.). En réalité, toute la période passée par David dans la caverne d'Adullam est très instructive pour la «nouvelle diaspora». David savait que cette période était temporaire et devait lui permettre de récupérer, «jusqu'à ce que je sache ce que Dieu fera de moi» (1 Sam. 22: 3). Finalement, le prophète Gad vint trouver David, pour lui dire qu'il était temps pour lui de sortir de sa caverne et pour rentrer dans le pays de Juda (1 Sam. 22: 5). La «nouvelle diaspora» est également très sensible à la direction divine.
Le problème, c'est que les gens appellent d'un ton méprisant de «l'isolationnisme» ce qui n'est en fait qu'un temps de «récupération». Si l'un de vos enfants venait juste de vivre une très mauvaise et très traumatisante relation de couple, le pousseriez-vous aussitôt à s'engager dans une nouvelle relation? S'il était passé par plusieurs mariages particulièrement dévastateurs, et qu'il manifestait le désir de ne plus jamais se marier, commenceriez-vous à fulminer contre lui, en le mettant en garde contre les dangers du célibat? Non, bien sûr! Si certains Chrétiens ont subi tant de traumatismes et de mauvais traitements dans une église, pourquoi vouloir les obliger, avec menaces, de se joindre aussitôt à une autre église? C'est une attitude sectaire, et tout simplement un manque de la plus élémentaire sensibilité. Des Chrétiens blessés qui ne fréquentent plus d'église ne sont pas des «isolationnistes». C'est une accusation injuste. Ils s'efforcent tout simplement de récupérer! Ils ont besoin d'un temps de convalescence. Cela peut leur prendre quelques semaines, quelques mois ou quelques années. Dans certains cas extrêmes, cela peut même durer quelques décennies! On manque complètement de sensibilité si l'on est incapable de reconnaître cela. Il s'agit d'un aspect du ministère pastoral qui semble échapper à la compréhension de bien trop de Chrétiens engagés.) Ainsi, nous nous trouvons aujourd'hui en présence d'une nombreuse «nouvelle diaspora». Qu'est-ce qui a bien pu créer un tel phénomène?
Beaucoup se font de «l'église» une image idéale qui ne correspond absolument pas à la réalité. Presque tous les Chrétiens semblent croire que «l'église» devrait apporter une solution à tous leurs problèmes. Tout ce qu'on demande aux Chrétiens, c'est de continuer à «venir à l'église», et leur soleil continuera à briller haut et fort! «Venez à l'église, et le Seigneur va vous bénir! Venez à l'église, et ne vous privez pas des «moyens de la grâce»! Venez à l'église, et tous vos besoins seront satisfaits! Venez à l'église écouter l'enseignement du Seigneur! Venez à l'église! Venez à l'église! Venez à l'église!» On finit par en avoir la nausée! C'est triste à dire, mais pour un grand nombre de Chrétiens, le fait de venir à l'église ne leur a rien donné de tout cela! Pour eux, cela a été plutôt: «Venez à l'église, pour qu'on vous presse comme un citron! Venez à l'église, pour qu'on vous poignarde dans le dos! Venez à l'église, pour être empoisonné par toutes sortes de mensonges et de fausses doctrines! Venez à l'église, pour caresser l'ego du pasteur! Venez à l'église, et ce sera pour vous pire qu'un cauchemar! Venez à l'église, pour qu'on vous y vole le peu de foi que vous pouvez avoir! Venez à l'église, jusqu'à ce que vous soyez complètement dégoûté de la vie!» Oui! «Venez à l'église, jusqu'à ce que vous soyez complètement dégoûté de la vie!» C'est choquant de lire cela, n'est-ce pas? Si vous pensez que j'exagère, je peux vous dire que pour beaucoup de Chrétiens, c'est une phrase qui est bien faible pour décrire ce qu'ils ressentent! Pour eux, les églises ressemblent plus aux sordides environs de l'Enfer qu'aux sublimes faubourgs du Paradis!
Quand ils vont à l'église, ils se voient au milieu d'un nid de guêpes plutôt que dans le sein d'Abraham! On les a si souvent poignardés dans le dos qu'ils finissent par vous donner le conseil suivant, comme on me l'a déjà donné: «Si vous chantez ce cantique ici, vous feriez mieux de vous asseoir au dernier rang!» Vous n'aimeriez peut-être pas que beaucoup de gens vous donnent ce conseil, mais il vous faudra pourtant l'accepter comme faisant partie de votre vie. Parce que c'est la vérité. Vous ne pouvez pas prétendre que la réalité n'est pas ce qu'elle est, même si elle ne vous fait pas du tout plaisir, et quel que soit votre désir de le prétendre! J'en suis venu à conclure que beaucoup de Chrétiens idolâtrent tellement la notion «d'église», qu'ils ne voient plus à quel point leur église est envahie de ténèbres. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ils se fâchent si fort contre moi quand je dis cela! Ou alors, ils balayent le problème d'un revers de main, en invoquant la piètre excuse que «nous sommes tous des pécheurs». Comme s'ils voulaient justifier toutes les mauvaises actions commises par tous ceux qui sont censés être le tabernacle du Saint-Esprit!
Il se peut aussi que ces Chrétiens voient bien les ténèbres dans lesquelles est plongée leur église, mais qu'ils préfèrent soigneusement cacher cette réalité, ce qui peut expliquer pourquoi ils veulent me fermer à tout prix la bouche. Mais la seule manière de me fermer la bouche, c'est de me tuer! Vous pouvez certes raconter une foule de mensonges sur moi. Mais vous perdez votre temps, parce que d'autres l'ont déjà fait bien souvent avant vous! Ils ont déjà tenté de répandre sur mon compte tous les mensonges possibles et imaginables!
En février dernier, quelqu'un m'a écrit depuis l'Angleterre. Il me disait dans sa lettre: «Savez-vous qu'on raconte ici, dans les églises évangéliques conservatrices, que vous avez adhéré à une secte?» Étonnant! Alan Morrison dans une secte! Ce serait aussi grotesque que d'affirmer que Tony Blair est la marionnette de Margaret Thatcher, ou qu'Al Gore s'est joint au Ku Klux Klan! Mais je crois que ceux qui veulent vous canarder sont prêts à dire n'importe quoi, même si c'est quelque chose de si improbable que ce sont les calomniateurs qui finissent par avoir l'air stupide. Pourtant, ce qui est terrible, c'est que ce ne sont pas les calomniateurs qui ont l'air stupide! Car la grande majorité des membres des églises les écoutent. Et ce sont ces églises évangéliques «conservatrices» qui veulent forcer la «nouvelle diaspora» à se joindre à elles! Je comprends à présent pourquoi le journaliste H. L. Mencken a dit que personne ne risquait de perdre le moindre centime en pariant sur le peu d'intelligence de l'opinion publique, ou pourquoi P. T. Barnum, le magnat du cirque, a dit que, chaque minute, naissait un gogo! D'ailleurs, ce ne sont pas les bébés en Christ qui répandent de telles rumeurs. Ce sont les prétendus «Chrétiens mûrs», les anciens et les pasteurs des églises supposées être traditionnelles et conservatrices, qui fomentent de telles choses. Je n'arrive pas à comprendre comment des Chrétiens authentiques peuvent s'engager dans de telles activités. Mais je sais pour quelle raison ils le font. C'est parce qu'ils ont peur des gens comme nous. Ils ont peur de nous, parce que nous voyons clair à leur sujet. Nous posons trop de questions, nous dénonçons trop de scandales, nous découvrons trop de mensonges, nous révélons trop de contradictions! Il n'y a aucune place pour des gens comme nous dans des églises qui constituent un système rigide, autoritaire et dictatorial, qui étouffe la vie de l'Esprit, et dans lequel la liberté que donne l'Évangile de Christ est miraculeusement transformé en pesant fardeau et en gros bâton! Aujourd'hui, dans beaucoup d'églises, si vous voulez survivre, il vous faut vous mettre à quatre pattes et faire le gros dos! Alors, on consentira à vous dire que «vous êtes vraiment dans la communion fraternelle», ou que vous êtes «un membre solide de l'église»! Qu'est-ce qui peut donc pousser des Chrétiens sensibles et intelligents à s'enfuir le plus loin possible de telles églises? Peut-on s'étonner de l'existence de cette «nouvelle diaspora»?
(OBJECTION: Votre problème, c'est que vous êtes plein de haine et de colère! Vous avez une telle amertume que vous n'êtes pas digne d'être un enseignant chrétien! Vous avez besoin de vous repentir!
RÉPONSE: Mon ami, vous confondez la haine et la passion! Vous pensez que je suis caustique, amer et haineux en écrivant ce que j'écris. Mais rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Je n'ai aucune colère, et je ne suis pas hors de moi. D'ailleurs, je ne me mets pas en colère. On perd son temps quand on se met en colère. Peut-être n'aimez-vous pas mon style? Que pensez-vous du style de Jude 12-13? Que pensez-vous du style de Jésus dans Matthieu 23: 13-30? Des Chrétiens ne devraient-ils jamais se passionner pour quoi que ce soit? Je suis un passionné. Point. Les gens qui sont authentiques aiment cela. Ceux qui ne sont pas authentiques n'aiment pas cela! Vous n'imaginez pas ne nombre de blessés qui sont sur mon carnet d'adresses e-mail! Ce sont tous ceux qui ont souffert entre les mains des pharisiens, des autocrates et des ignares au coeur dur! Quand je parle de cela, je deviens passionné! J'ai toujours réagi ainsi! Et je le ferai toujours. Alors, je le répète: Je ne suis pas du tout en colère. Je suis simplement passionné. Si vous ne pouvez pas faire la différence entre colère et passion, c'est que vous avez besoin de vous éveiller à la souffrance des autres. Ce n'est pas une coïncidence si le mot «passionné» vient d'un mot latin qui signifie «souffrir». Les gens passionnés peuvent s'identifier à la souffrance et à ceux qui souffrent. Sur cette base, je ne peux m'empêcher de vouloir aider les opprimés, de me faire le champion de la cause de ceux que l'on foule aux pieds, d'éclairer les aveugles, et de tendre la main aux infirmes. C'est cela, la passion.)
Certains prétendent que si des Chrétiens ne vont pas à l'église, ne serait-ce que le dimanche, ils vont «se priver des moyens de la grâce». Je suppose que ceux qui invoquent ces «moyens de la grâce» veulent parler des «institutions créées par Dieu pour transmettre normalement à l'âme humaine Sa grâce, c'est-à-dire l'influence surnaturelle du Saint-Esprit» (selon la définition du théologien Charles Hodge). Certes, Dieu a prévu de transmettre à Ses enfants de nombreuses grâces, par les moyens d'une véritable communion fraternelle, de la lecture et de la prédication de la Parole de Dieu, et de la participation à la Sainte Cène. Mais je crois que les quelques contacts formels et sans vie que l'on confond aujourd'hui avec la «communion fraternelle», dans beaucoup d'églises, n'a que très peu de rapports avec ce que Dieu avait prévu pour assurer la consolation et la croissance de Son peuple!
Je sais que vous pourriez me citer vertement le verset 25 de l'épître aux Hébreux, au chapitre 10: «N'abandonnons pas notre assemblée, comme c'est la coutume de quelques-uns»! Mais le texte grec ne dit pas cela. Il dit: «N'abandonnez pas le fait de vous assembler.» En outre, il ne s'agit pas d'un commandement rigide «d'aller à l'église, sinon...!» Le contexte de ce passage montre que l'auteur mettait les Chrétiens en garde contre l'apostasie (Hébreux 10: 23, 26-31). Il faisait référence à ceux qui non seulement avaient abandonné la fréquentation de leur assemblée, mais qui étaient en train d'abandonner la foi, à cause des persécutions qu'ils subissaient. Je dis en passant qu'il ne me semble pas que les églises qui répandent des rumeurs et des mensonges soient trop persécutées. Ce sont plutôt les personnes qui sont victimes de leurs mensonges et de leurs calomnies qui sont persécutées! Combien de fois il m'est arrivé de voir ce verset d'Hébreux 10: 25 jeté à la face de ceux qui n'avaient manqué qu'un seul culte du dimanche!
Le simple fait d'invoquer Hébreux 10: 25 pour rassembler ses troupes et les inciter à venir au culte du dimanche représente une vision complètement déphasée de la communion fraternelle chrétienne! L'Église n'est pas censée être une secte! Quand on voit de quelle manière certains considèrent le culte du dimanche comme le summum absolu de la vie spirituelle, on se demande s'ils ne font pas partie de la secte la plus pernicieuse! Surtout quand il ne se passe dans ces cultes rien qui soit en mesure de nourrir la vie et la croissance spirituelles des Chrétiens!
Il est intéressant de constater que si beaucoup se sont exilés aujourd'hui loin d'une église évangélique, c'était en raison de l'absence d'un véritable ministère d'autorité spirituelle de type «apostolique». Aujourd'hui, n'importe qui peut créer une «église» et commencer à maltraiter des multitudes de gens dans la secte qu'il a créée. Quelle confusion! S'il existait aujourd'hui de véritables apôtres ayant la carrure et l'autorité de Paul ou de Pierre (ce qui n'est pas le cas), je crois que les choses seraient vraiment différentes! Il serait intéressant de voir de quelle manière ils auraient réagi devant cette «nouvelle diaspora». En tout cas, je ne peux pas imaginer qu'ils jetteraient Hébreux 10: 25 à la face de ces gens, sans aucune compassion ni aucune sensibilité. Beaucoup de gens, quand ils arrivent dans une église, sont déjà dans un piètre état, à cause de leur vie passée, de leurs mauvaises relations avec les autres, etc. La dernière chose dont ils ont besoin, c'est d'être à nouveau maltraités par les Chrétiens, alors qu'ils croyaient enfin se trouver dans les faubourgs du Ciel!
Je ne crois pas que la Bible harangue ces personnes avec dureté, pour les obliger à rester dans un tel environnement! Notre Seigneur est plus compatissant que cela. Certes, on pourrait vous pardonner de penser différemment, rien qu'en entendant parler certains de Ses propres disciples! Il me semble très légaliste d'avoir recours ainsi à un passage de l'Écriture, sans discernement et sans amour. On dirait qu'il existe une manière assez «macho» de reprendre ceux qui ont été tellement blessés qu'ils ont dû se séparer d'une église. Considérer ces gens comme des «tire-au-flanc», comme je l'ai entendu dire, puis les critiquer parce qu'ils n'obéissent pas à l'Écriture, non seulement c'est faire preuve d'une grande dureté, mais c'est aussi être complètement à l'opposé de la foi qui nous est commune. L'objectif principal de l'oeuvre de Christ n'est pas de faire obéir les Chrétiens à la lettre de l'Écriture, d'une manière mécanique, dure et légaliste. Au contraire, l'objectif principal de l'oeuvre de Christ, dans la vie de Ses enfants, c'est d'augmenter leur amour pour Dieu et pour leur prochain, surtout pour ceux qui partagent la même foi. La foi n'est véritablement la foi qui sauve que si elle est agissante par l'amour (Galates 5: 6 ; Jacques 2: 14-26). Je dirais que c'est justement cet amour qui manque le plus à ceux qui critiquent aussi violemment la «nouvelle diaspora».
Je suis conscient du fait que certains passent facilement d'une église à l'autre ou quittent une église sans motif véritable. Mais ce n'est pas de cela que je parle ici. Je ne suis pas du tout en train de décourager les Chrétiens de se joindre à une véritable assemblée. Ceux qui le disent veulent me caricaturer. C'est une tactique malhonnête assez fréquente dans le jeu d'attaques et de ripostes de la scène chrétienne aujourd'hui. Mon seul objectif est d'aider des âmes blessées, dans la situation où elles se trouvent à présent. C'est sur ce terrain que le Seigneur Jésus rencontrait les gens, et c'est sur ce terrain que je veux aussi les rencontrer. Il m'est arrivé de souffrir un peu dans des églises. Cela m'a rendu capable de comprendre les souffrances des autres. Cela leur permet aussi de me faire confiance, car la plupart d'entre eux ont eu à souffrir de voir leur confiance trahie. Il faut bien que quelqu'un aille aider ceux qui ont dû s'éloigner des églises.
Certains m'ont dit que je ferais mieux de me consacrer à l'édification de l'Église, au lieu de passer tellement de temps à écrire des articles sur Internet. À ma manière, je crois que je travaille effectivement à l'édification de l'Église, au moyen de ce que j'écris sur Internet. Peut-être n'aimez-vous pas ce que je fais, ou ne l'approuvez-vous pas, car c'est une manière d'agir qui n'est pas familière à beaucoup de gens. Je préfère m'occuper de la réalité, d'une manière pratique, plutôt que de rêver à des choses idéales.
La situation qui est la nôtre aujourd'hui, avec l'existence de cette «nouvelle diaspora», est complètement différente de celle qui existait du temps des écrits du Nouveau Testament. Toutefois, dès le troisième siècle, à une époque où la majorité des églises étaient profondément infectées par les doctrines gnostiques puis, plus tard, lorsqu'elles furent à nouveau infectées par l'arianisme, un grand nombre de Chrétiens authentiques durent quitter les églises et trouver d'autres solutions, ou même survivre dans un terrible isolement. Peu de choses ont été publiées sur cette période, mais la vie dut être très difficile pour beaucoup de Chrétiens. Il suffit de citer l'exemple d'Athanase, en 373. Il fut exilé et traité comme un vil paria par l'église apostate. Son anti-arianisme a sans doute fait de lui un homme très solitaire et isolé, mais, plus tard, on lui rendit justice. Nous savons pourtant quel est le modèle idéal, selon les Écritures. Mais il n'est pas toujours possible d'appliquer ce modèle. C'est cela que je veux simplement dire. Ceux qui ne peuvent pas l'appliquer, pour des raisons qui échappent à toute intervention humaine, ne doivent pas être considérés comme de vils pécheurs. La culpabilité doit dépendre des motivations du coeur, pas de l'existence de circonstances inévitables. N'importe quel homme de loi vous dira cela. C'est ainsi que le Seigneur agit. Il juge les motivations de notre coeur, plutôt que nos oeuvres extérieures. Les Chrétiens dont je vous parle, qui ne peuvent plus, ou ne veulent plus, être membres d'une église, aiment profondément le Seigneur et Son peuple. Leur plus cher désir serait d'avoir une réelle communion fraternelle avec des Chrétiens qui partagent leurs idées. Ce sont eux qui, dans leur coeur, sont au bon endroit! Surtout quand on les compare aux millions de gens qui «fréquentent» des églises, mais qui ne sont que des hypocrites à la parade.
(OBJECTION: Voulez-vous dire que l'on ne devrait plus fréquenter d'église? Vous pouvez traiter de bigots ceux qui fréquentent une église, mais la Bible dit que nous devons fréquenter une église. Elle ne dit rien sur la bigoterie! RÉPONSE: En réalité, même si je n'hésite pas à prendre une position controversée, je crois que la volonté de Dieu, pour un Chrétien, n'est pas simplement de «fréquenter une église». Pour beaucoup, «fréquenter une église» consiste à se rendre tous les dimanches dans un bâtiment, en complet-veston et cravate, à chanter des cantiques, à fermer les yeux quand on prie, à écouter sagement le sermon (s'ils sont assez chanceux pour en avoir un!), à serrer la main du pasteur à la sortie, etc. Les Chrétiens de la «nouvelle diaspora» ne peuvent plus se contenter de faire tout cela, ne serait-ce que pour réduire au silence ceux qui les critiquent! Il est certains que ces derniers se satisferaient certainement d'une telle façon de «fréquenter» l'église! Mais c'est justement tout cela qui définit, selon moi, la bigoterie. Ce n'est certainement pas la volonté de Dieu pour un Chrétien. C'est pourtant ce que faisaient les pharisiens et les sadducéens. Ils étaient très diligents. Ils «fréquentaient» le Temple. Ils étaient très occupés à faire des oeuvres pour Dieu. Mais il ne leur suffisait pas de «fréquenter» le Temple pour être agréables au Seigneur! Des millions d'enfants d'Israël ont «fréquenté» le tabernacle ou le Temple, mais leur coeur était ailleurs. Ils faisaient preuve d'autant de bigoterie que tous les Chrétiens qui se contentent aujourd'hui de «fréquenter» une église.
Vous dites que la Bible ne dit rien sur la bigoterie? Au contraire, je crois qu'elle en parle à de nombreux endroits. Elle nous met même vigoureusement en garde contre une telle attitude. Se contenter de fréquenter une église n'est que de la bigoterie. C'est une action extérieure dans laquelle le coeur n'est pas engagé. La Bible a beaucoup de choses à dire là-dessus. Le Seigneur Jésus a beaucoup parlé des hypocrites de son époque. Que pensez-vous de ce verset: «Si tu avais voulu des sacrifices, je t'en aurais offert ; mais tu ne prends point plaisir aux holocaustes. Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c'est un esprit brisé: O Dieu! tu ne dédaignes pas un coeur brisé et contrit» (Psaume 51: 16-17)? Le Seigneur ne méprisait pas les coeurs honnêtes qui s'efforçaient de Lui obéir. Mais Il critiquait sévèrement ceux qui «fréquentaient» le Temple d'une manière hypocrite. Tout le monde est capable de fréquenter une église ou un temple. Mais avoir un esprit brisé et un coeur contrit, c'est tout autre chose! Ceux qui sont dans la «nouvelle diaspora» ont un esprit infiniment plus brisé, et un coeur infiniment plus contrit, que les millions de «Chrétiens» qui fréquentent comme des robots leur église tous les dimanches. Le Seigneur parle encore de bigoterie, quand Il dit ceci: «Le sacrifice des méchants est en horreur à l'Éternel, mais la prière des hommes droits lui est agréable» (Prov. 15: 8). Vous pouvez fréquenter un temple ou une église aussi souvent que vous le voulez, mais si votre coeur n'est pas changé, une telle fréquentation ne vous servira à rien.
Le Seigneur fustige encore la bigoterie, quand Il dit: «Car j'aime la piété et non les sacrifices, et la connaissance de Dieu plus que les holocaustes» (Osée 6: 6). Ou encore: «Si vous saviez ce que signifie: Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices, vous n'auriez pas condamné des innocents» (Matthieu 12: 7). Je crois que ceux qui condamnent la «nouvelle diaspora» avec tant de vigueur n'ont pas compris ce que le Seigneur leur dit dans ce passage: «Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices». Quand on contraint des gens qui ont été profondément blessés à «fréquenter une église», n'est-ce pas faire preuve d'un manque évident de miséricorde? C'est ce que je veux dire, quand je dis que ce n'est pas la volonté de Dieu que Ses enfants se contentent de «fréquenter une église». Une authentique communion fraternelle, c'est infiniment plus que cela!
Toutefois, c'est bien la volonté de Dieu que Son peuple se réunisse à certains moments pour Lui rendre un culte et prier, si cela est possible. Mais cela n'est pas la même chose que simplement «fréquenter» une église. Comprenez-vous ce que je dis ici? Je ne suis pas opposé par principe à la fréquentation d'une église, comme certains aimeraient le faire croire. Mais je crois qu'il existe un énorme problème non résolu, un problème de manipulations et de mauvais traitement infligés à des Chrétiens dans les églises. Ce problème est soigneusement caché par ceux qui craignent que le fait de le dévoiler publiquement ferait fuir les gens de leur église. Toutefois, je crois que les églises deviendraient bien plus attractives si elles s'engageaient sérieusement à faire le ménage chez elles!
N'accablez donc pas d'injures les Chrétiens de la «nouvelle diaspora»! Cessez d'utiliser vos clichés théologiques, et de les abreuver copieusement de citations du Tome 4 des oeuvres de Calvin! Faites plutôt un effort d'imagination pour savoir comment vous allez permettre à tous ces Chrétiens de faire à nouveau confiance à votre église! Tout ce que je désire, c'est m'exprimer au sujet de cette situation si confuse, pour tenter d'en sortir quelque chose de bien! C'est le Seigneur qui sera mon juge, et qui l'est déjà, sans aucun doute.)
Je connais un grand nombre de Chrétiens qui ont été sérieusement blessés dans une église, et même dans plusieurs églises successives. Quand ils se sont tournés vers une autre église pour essayer d'en recevoir un conseil ou un secours, on les a souvent menacés en agitant Hébreux 10: 25, comme si ce verset résumait à lui seul tout le problème de la communion fraternelle ou comme si la fréquentation d'une église était le seul objectif de la vie chrétienne. Les menaces étaient assaisonnées d'un chantage émotionnel toujours plus fort. On leur disait que si une seule brindille manquait au feu, son éclat diminuerait, que le Corps de Christ ne supportait pas les «cavaliers seuls» et les «électrons libres», ou que Dieu n'avait que faire des «individualistes» et des «réfractaires». Pourtant, ce qu'il est intéressant de constater, c'est que ce sont justement ceux qui ont cessé de fréquenter une église qui recommencent à briller et à reprendre de l'éclat! Ils recommencent à fonctionner correctement quand ils ont décidé de se séparer des églises qui leur ont fait tant de mal, et qui ont tellement endommagé leur intégrité spirituelle. Ils ont commencé à comprendre à quel point Dieu Se souciait d'eux quand ils se sont séparés (ou quand, dans certains cas, on les a forcés à se séparer) des églises qui avaient tout fait pour écraser et anéantir les facultés de discernement et de réflexion que Dieu leur avait données.
(OBJECTION: Il y a déjà beaucoup trop d'individualisme dans les églises aujourd'hui. En fait, c'est la plaie des églises. C'est ce qui a conduit aux problèmes que vous évoquez. Vous encouragez cette attitude nuisible!
RÉPONSE: Il me semble que vous confondez «individualisme» et «individualité». Dans les églises, on accuse souvent d'individualisme ceux qui s'efforcent simplement de réfléchir et de penser d'une manière individuelle. Vous dites que l'individualisme est la plaie des églises, et que je favorise l'extension de cette plaie en prenant parti pour les «individualistes». Mais vous avez besoin de comprendre la différence importante qui existe entre «individualisme» et «individualité». L'individualisme, c'est mettre en avant son propre ego, avant tout autre considération. Tandis que l'individualité consiste simplement à nous servir de notre discernement, et des facultés que Dieu nous a données. Notre individualité nous a été donnée par notre Créateur. Mais si elle se transforme en «individualisme», c'est que nous avons fait de notre propre personne une idole. Il n'y a rien de mal à faire preuve d'individualité. Nous avons été créés en tant qu'individus. Toute organisation qui s'efforce de supprimer les individualités devient une secte. C'est triste à dire, mais beaucoup d'églises, dans leur désir de lutter contre la maladie de l'individualisme, finissent par anéantir l'individualité et le caractère unique de beaucoup de leurs membres. Nous ne devons pas confondre individualisme égocentrique et saine individualité, cette dernière nous étant naturellement donnée par Dieu.)
Beaucoup de membres de la «nouvelle diaspora» ont commencé par être malmenés dans une église charismatique lourdement influencée par la doctrine de la couverture spirituelle. Ils y ont entendu un grand nombre de «paroles de connaissance» et de «prophéties», aussi fausses les unes que les autres, chargées de menaces, et inspirées par un esprit de domination. Ils sont allés ensuite à la découverte d'une église évangélique à la guimauve, qui leur servait une soupe froide un dimanche, et un liquide tiédasse le dimanche suivant. Dans cette église, on a continué à les froisser en méprisant leur amour de la vérité, et en rejetant leurs capacités de discernement. Ensuite, toujours dans leur recherche de la «saine doctrine», ils sont allés dans une église Réformée «tous terrains», pour s'apercevoir qu'ils étaient rejetés parce qu'ils n'étaient pas assez bien habillés ou à cause de leur «mauvaise» théologie. Ils ont fini par être brutalisés par un corps pastoral antipathique, légaliste et formaliste. Partant de là, déjà couverts de cicatrices et de bleus, ils ont échoué dans une église appartenant à une grande dénomination classique. Là, non seulement on a continué à ne pas les comprendre, mais on leur a injecté de nouvelles doses du poison qui leur avait déjà fait tant de mal dans leur église charismatique chaotique, tout en y ajoutant une bonne dose de libéralisme. Après cela, blessés, suturés et saignant de la tête aux pieds, ils se sont rendu compte qu'ils n'avaient plus aucun endroit où se rendre. Ils ont fini bien malgré eux par accepter leur isolement. Mais on continue à leur jeter Hébreux 10: 25 au visage toutes les cinq minutes!
Pourtant, ils sont enfin LIBRES! Libres d'apprendre à leur propre rythme! Libres de jouir de la communion fraternelle avec ceux qui peuvent vraiment leur apporter quelque chose. Libres de découvrir des choses qu'ils n'auraient jamais découvertes dans les églises tendancieuses où ils étaient enchaînés, étouffés et manipulés auparavant. Libres d'être eux-mêmes, au lieu de devoir porter le masque pour être les courtisans que l'on apprécie tellement dans ces milieux, où ce qui compte, c'est de plaire aux hommes. Libres de servir, d'aimer et d'adorer leur Seigneur, et d'être aimés par Lui!
(OBJECTION: Quelle manière scandaleuse de parler de l'Église de Dieu! Je suis épouvanté que vous ayez une telle opinion du Corps que le Seigneur Lui-même est en train de bâtir!
RÉPONSE: Je vous en prie, ne confondez pas l'Église visible avec le Corps de Christ! Ce que je dis ne concerne absolument pas le Corps de Christ. Comment pourrais-je mal parler du Corps de Christ? Je parle de ces institutions sociales qui exploitent et avilissent les enfants de Dieu, institutions que l'on ose appeler «églises». Même si beaucoup de gens sont toujours prêts à défendre leur église, je crois que la plupart d'entre eux ne le réalisent pas à quel point l'apostasie est profonde dans les églises. Je crois qu'aujourd'hui, la plupart des pasteurs et des membres des églises chrétiennes ne sont pas de véritables Chrétiens, mais que ce sont des imposteurs. En fait, je crois que le véritable peuple de Dieu est aujourd'hui ce qu'il a toujours été, selon la définition de l'apôtre Paul: «un reste, selon l'élection de la grâce» (Romains 11: 5). Je suis parfaitement au clair sur le fait que les églises et les assemblées devraient toujours être formées selon le modèle biblique. Ce sont elles qui devraient faire publiquement retentir le message de l'Évangile, et ce sont aussi elles qui devraient être les jardins fertiles permettant aux Chrétiens de grandir en toute sécurité. Comme l'a dit Williams Perkins, les deux grandes missions de l'Église consistent à aller chercher les brebis pour les conduire dans la bergerie, puis de les préserver des loups. Mais je crois aussi que l'on n'a pas fait ce qu'il fallait pour empêcher les loups d'entrer dans la bergerie. En fait, ce sont même eux qui dirigent les bergeries, le plus souvent! Ce n'est pas cela le Corps de Christ, c'est l'église apostate, celle qui accueillera et acclamera un jour l'Antichrist.)
Pourquoi pensez-vous qu'il arrive si fréquemment que ces brebis reçoivent autant de mauvais traitements, église après église? C'est parce que ces églises ont l'habitude d'opprimer un certain type de personnes, celles qui font en général preuve d'intelligence, qui posent des questions, qui exercent leur discernement, qui ne sont pas conformistes, qui ne sont pas naïves, et qui ne se laissent pas plumer comme des pigeons! En réalité, ceux qui sont opprimés dans les églises sont réellement ceux qui sont les plus intéressants! Franchement, j'aimerais beaucoup réunir tous ces opprimés, pour former une église vraiment intéressante! Mais ils sont tous complètement éparpillés sur toute la surface de la terre. En outre, les calomniateurs et les menteurs diraient aussitôt que j'ai formé une secte!
Ce sont ces opprimés qui constituent la «nouvelle diaspora»! Les canards engraissés et non persécutés de la «Chrétienté» méprisent souverainement les membres de cette «nouvelle diaspora». Surtout parce qu'ils ne peuvent plus leur soutirer leur argent! Les «Chrétiens» rigides et légalistes détestent la «nouvelle diaspora», parce qu'ils sont jaloux de sa liberté. Les évêques, les archevêques et les papes condamnent vigoureusement la «nouvelle diaspora», parce qu'elle représente une menace pour leur autorité usurpée. Les «Chrétiens» qui font passer leur confession de foi trafiquée avant l'autorité de la Bible haïssent la «nouvelle diaspora», parce qu'elle risque de bouleverser leurs projets humains. Par-dessus tout, si cette «nouvelle diaspora» est tant méprisée, c'est parce qu'elle veut abattre les idoles, qu'elle est attachée à la Parole de Dieu, et qu'elle refuse de se laisser séduire.
(OBJECTION: Je vous mets au défi de me montrer un seul passage dans la Bible où nous voyons l'un des apôtres, ou quiconque, nous conseiller de «rester seuls», parce que quelque chose ne pas dans une église. Pouvez-vous aussi me montrer un seul passage du Nouveau Testament qui nous parle d'un Chrétien qui ne ferait pas partie d'une église locale? Vous n'en trouverez aucun! REPONSE: En réponse à votre première question, je veux réfuter cette expression «rester seuls», que vous appliquez à la «nouvelle diaspora». Nous avons déjà dénoncé le fait qu'il existe un vaste scandale non résolu dans les églises aujourd'hui. Je veux parler de tous les Chrétiens qui y sont maltraités. En conséquence, il existe un grand nombre de Chrétiens blessés qui ont abandonné, tout au moins temporairement, toute idée de se joindre à une église. L'expression que vous employez, «rester seuls» est manifestement une remarque désobligeante destinée à faire croire que les membres de cette «nouvelle diaspora» sont des gens qui veulent rester seuls, et qui sont centrés sur eux-mêmes, parce qu'ils ne veulent avoir aucun contact avec le peuple de Dieu, et ne veulent pas rendre compte à Dieu de leurs actions. Cette description n'a rien à voir avec la réalité. Mais beaucoup ont appris que la boue, ça colle. Ils ont aussi appris que plus c'est boueux, plus ça colle!
Dire qu'ils veulent «rester seuls» n'est pas la seule épithète dont on les qualifie. Bien d'autres insultes sont jetées à la tête des gens de la «nouvelle diaspora». Ce sont aussi des «cavaliers seuls», des «électrons libres», des «chiens errants», des «individualistes», et des «isolationnistes». On emploie ces termes injurieux pour illustrer le fait que tous ceux qui ne veulent pas fréquenter une église sont automatiquement coupables d'égocentrisme et de désobéissance à la Parole de Dieu. Toutefois, le fait d'étiqueter quelqu'un peut être un moyen commode de salir cette personne aux yeux du monde. Mais cela ne traduit pas nécessairement la vraie position de cette personne devant Dieu. C'est notre position devant Dieu qui compte, infiniment plus que la manière dont le monde nous juge.
Je peux absolument vous assurer que ceux qui sont dans la «nouvelle diaspora» ne veulent pas «rester seuls». En fait, ils ne sont pas seuls. Ils sont en relation avec l'Esprit de Dieu, d'une manière bien plus profonde que beaucoup de leurs accusateurs! Aucun véritable Chrétien ne marche seul. Si un Chrétien a prié de tout son coeur le Seigneur de lui montrer ce qu'il doit faire, et que le Seigneur l'a clairement conduit dans un endroit où il n'y a pas d'église, du moins pas encore, il peut être un rayon de lumière pour tous ceux qui l'entourent, et il se confie entièrement en Dieu pour la suite. Seul un pharisien endurci pourrait trouver à redire à cela.
Il est très facile de porter des jugements négatifs sur les autres, quand nous n'avons pas compris grand-chose à leurs combats personnels, ni à ce qui se passe réellement entre eux et le Seigneur. On comprend que l'une des principales critiques des pharisiens à l'égard du Seigneur Jésus-Christ consistait à dire qu'Il était un «cavalier seul», un «électron libre», un «individualiste», etc. (Matthieu 21: 23, par exemple). Les gens religieux ne peuvent pas supporter ceux qui sont spirituels.
Ils passent leur temps à les opprimer, à leur imposer leur autorité despotique, et à placer sur leurs épaules toutes sortes de pesants fardeaux. Les gens religieux n'aiment pas la lumière qui brille dans les yeux des Chrétiens spirituels. C'est pour cela qu'ils ont tué le Seigneur Jésus-Christ. Ils continueront à Le tuer, chaque fois qu'ils verront la même lumière spirituelle briller dans les yeux de Ses disciples. Il peut être commode d'appliquer à ceux de la «nouvelle diaspora» l'étiquette méprisante de «gens qui veulent rester seuls». Mais cela ne correspond pas du tout à la réalité, parce qu'ils ne sont pas seuls. Aucun vrai Chrétien ne veut rester seul. Mais ils rendent compte directement au Seigneur, et ils le savent. Il se peut qu'ils soient temporairement isolés, aux yeux du monde, parce qu'on les a blessés et qu'on leur a fait subir des mauvais traitements. Il se peut qu'ils se sentent seuls par moments, parce qu'ils ont dû se séparer d'un environnement corrompu. Mais ils ne l'ont pas fait de gaîté de coeur. Pourtant, ils ne sont jamais seuls, ils en sont convaincus (Matthieu 28: 20). Quand ils prient pour avoir la direction de Dieu, le Seigneur la leur révèle et travaille dans leur vie. Leur seule difficulté peut être la présence éventuelle de gens qui viennent les observer pour les critiquer et leur marquer leur désapprobation. Mais ce sont des gens qui n'ont pas compris leur situation. Au lieu de montrer de la compassion, ils préfèrent les critiquer.
Je reviens à votre deuxième question: «Pouvez-vous aussi me montrer un seul passage du Nouveau Testament qui nous parle d'un Chrétien qui ne ferait pas partie d'une église locale? Vous n'en trouverez aucun!» Certains semblent croire que la grâce de Dieu ne peut se répandre dans ce monde qu'au travers de la machinerie officielle de l'église visible. Ce n'est absolument pas vrai. Christ dispense Ses grâces, et oeuvre pour bâtir Son Église, d'une multitude de manières. Elles sont infiniment plus nombreuses que ne peut le concevoir notre petite cervelle! En ce qui concerne l'Évangile, combien notre vision est limitée, et combien elle nous limite! Prenez l'exemple du démoniaque de Gadara (Marc 5: 1-20). Une fois converti, il supplia le Seigneur Jésus de lui permettre de Le suivre (Marc 5: 18). Mais Jésus ne le lui permit pas. Il lui demanda plutôt de retourner dans sa région de la Décapole. C'était un tout jeune converti, tout seul dans la Décapole, sans aucune église. Imaginez la réaction des pharisiens! Imaginez les accusations qu'ils ont dû porter contre Jésus! «Il pousse les gens à être des «cavaliers seuls, des «électrons libres» et des individualistes!» Est-ce que cet homme est resté seul? Pas du tout! Il a suivi simplement le chemin que le Seigneur lui avait indiqué. Il a fait l'oeuvre du Seigneur. Il y a une grande sagesse là-dedans, sagesse que les gens religieux n'ont jamais pu ni comprendre ni envisager. Car, plus tard, quand le Seigneur eut l'occasion de faire une belle mission dans la Décapole, ce «cavalier seul» avait probablement préparé le terrain! (Marc 7: 31-37). Les voies du Seigneur ne sont pas nos voies!
Il y a aussi l'histoire de l'eunuque Éthiopien (Actes 8 :26 :40). Il était assis sur son char et lisait Ésaïe 53, en revenant de Jérusalem, où il était allé adorer le Seigneur. Soudain, Philippe se trouve miraculeusement conduit là, pour lui interpréter d'Écriture, et conduire cet homme à la vérité concernant la mort du Seigneur Jésus-Christ. Il fait une vraie conversion et reçoit le baptême. Tout aussi soudainement, Philippe est transporté ailleurs. L'eunuque «ne le vit plus», et fut laissé seul, pour rentrer en Éthiopie et y devenir un flambeau pour l'oeuvre de l'Évangile. À cette époque, il n'y avait là aucune église chrétienne. Cet homme avait-il décidé de «rester seul»? Pas du tout! Il suivait simplement le chemin que le Seigneur lui avait clairement indiqué. Plus tard, il se peut qu'une assemblée de Chrétiens ait été formée autour de l'eunuque. En attendant, il devait travailler, selon le terme utilisé par nos critiques, en «cavalier seul». Mais, pour le Seigneur, il était «Son serviteur élu».
L'exemple biblique le plus instructif, concernant tous ces «cavaliers seuls», ces «électrons libres», ces «individualistes», et tous ceux qui sont injustement critiqués, est sans doute celui de l'homme qui «ne nous suit pas», et dont l'apôtre Jean se plaint auprès du Seigneur (Marc 9: 38). Voici ce que dit ce passage: «Jean lui dit: Maître, nous avons vu un homme qui chasse des démons en ton nom ; et nous l'en avons empêché, parce qu'il ne nous suit pas. Ne l'en empêchez pas, répondit Jésus, car il n'est personne qui, faisant un miracle en mon nom, puisse aussitôt après parler mal de moi. Qui n'est pas contre nous est pour nous. Et quiconque vous donnera à boire un verre d'eau en mon nom, parce que vous appartenez à Christ, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense» (Marc 9: 38-41).
C'était un homme qui ne faisait pas partie des apôtres choisis par Jésus, mais qui accomplissait les oeuvres du Seigneur (Marc 6: 7). Pour Jean, c'était un homme qui voulait «rester seul», et il voulait l'empêcher de continuer à faire les oeuvres de Dieu. Il est intéressant de remarquer le contexte de cette conversation. Les disciples venaient juste de se disputer pour savoir lequel d'entre eux était le plus grand (Marc 9: 33-34). Jésus utilisa cette occasion pour leur montrer que la vraie grandeur spirituelle résidait dans l'esprit de service, et non dans le rang et le statut social (Marc 9: 35). Puis Il prit un petit enfant dans Ses bras, pour montrer à Ses disciples que le fait de faire du bien à l'un de ces petits revient à le faire au Seigneur Lui-même. C'est à ce moment que Jean choisit de «répondre» au Seigneur Jésus en lui parlant de cet homme qui chassait seul les démons, et qui «ne les suivait pas». Comme si Jean essayait de réaffirmer l'autorité des apôtres, aussitôt après que Jésus les ait réprimandés pour leurs idées de grandeur.
En outre, il est très ironique de voir que cet homme qui ne suivait pas les apôtres réussissait à accomplir les oeuvres du Seigneur, dans un domaine où les apôtres avaient lamentablement échoué (comparez Marc 9: 38 avec les versets 17 et 18)! Y avait-il de la jalousie dans la remarque de Jean? Voilà un homme qui, apparemment, restait «à l'écart», mais qui exerçait un ministère fructueux. Il travaillait pour le Seigneur Jésus-Christ, et, apparemment, sous Sa protection. Jean dit au verset 38: «Nous l'en avons empêché, parce qu'il ne nous suit pas». «C'est un cavalier seul, un électron libre, un individualiste qui veut rester seul!» Mais le Seigneur Jésus leur dit: «Ne l'en empêchez pas» (v. 39). Comme s'Il disait à Ses disciples: «Vous avez l'impression qu'il est tout ce que vous dites de lui. Mais ce que vous ne comprenez pas, c'est qu'il M'appartient. Il travaille pour Moi d'une manière que vous ne pouvez pas comprendre maintenant».
Matthiew Henry, le Puritain, qui a vécu de 1662 à 1714, a fait un commentaire très instructif de ce passage de l'Écriture. Je le cite intégralement, parce qu'Henry est un commentateur biblique très équilibré et très respecté. Ses paroles s'appliquent étonnamment bien à la situation de nombreux membres de la «nouvelle diaspora». Voici ce qu'il écrit, concernant cet homme qui ne «suivait pas» les disciples: «Certains pensent qu'il était disciple de Jean le Baptiste et qu'il utilisait le nom du Messie sans savoir qu'Il était déjà venu, et qu'il s'agissait de Jésus. Il semble plutôt que cet homme employait le nom de Jésus parce qu'il croyait qu'Il était le Christ, tout comme les autres disciples. Pourquoi n'aurait-il donc pas reçu cette puissance de Christ, dont l'Esprit, comme le vent, souffle où il veut, même sans avoir reçu le même appel direct que les apôtres? Peut-être y avait-il bien d'autres hommes dans son cas. La grâce de Christ n'est pas limitée à l'église visible. Il est étrange que celui qui chassait les démons au nom de Christ ne se soit pas joint aux apôtres, et ne suive pas Christ en leur compagnie, en préférant agir séparément. Je ne vois rien qui aurait pu l'empêcher de les suivre, à moins qu'il répugnât à tout abandonner pour les suivre, ce qui n'aurait pas été un bon principe. Mais la chose ne semblait pas juste aux apôtres, qui lui interdirent d'employer le nom de Christ comme eux, tant qu'il ne les suivrait pas comme eux. Cela ressemble à la réaction de Josué concernant Eldad et Medad, qui prophétisèrent dans le camp, sans être avec tous les autres devant le tabernacle. Il dit à Moïse: «Moïse, mon seigneur, empêche-les!» (Nombres 11: 28). «Arrête-les, réduis-les au silence! C'est un schisme!» Nous sommes tellement enclins à penser que ceux qui ne suivent pas Jésus avec nous ne Le suivent pas du tout, et que ceux qui ne font pas les choses comme nous les faisons ne font rien de bon! Mais le Seigneur connaît ceux qui Lui appartiennent, quelle que soit leur dispersion. Ces récits doivent nous encourager à veiller soigneusement à ne pas nous laisser inspirer par un excès de zèle pour l'unité de l'Église ou pour ce que nous croyons juste et bon. Nous risquerions de nous opposer à quelque chose qui pourrait au contraire faire progresser l'Église, et servir ses véritables intérêts, bien que ce soit par d'autres moyens que les nôtres». (Matthieu Henry, Commentaire de la Bible, Marc 9: 38).
Matthiew Henry emploie quelques expressions remarquables dans son commentaire. J'aimerais en rappeler quatre: 1. «Pourquoi n'aurait-il donc pas reçu cette puissance de Christ, dont l'Esprit, comme le vent, souffle où il veut, même sans avoir reçu le même appel direct que les apôtres?» Certains pensent aujourd'hui qu'un Chrétien ne peut travailler pour le Seigneur que s'il a été formellement mandaté et envoyé par une église. Mais le Saint-Esprit ne sera jamais lié par nos conceptions étriquées de la manière dont nous devons témoigner pour l'Évangile! 2. «La grâce de Christ n'est pas limitée à l'église visible». La grâce de Christ est liée au Corps de Christ, qu'il ne faut pas confondre avec l'église visible. Si l'église visible peut véhiculer la moindre grâce, c'est parce que cette grâce vient de la présence du Corps de Christ en son sein. Cette grâce salvatrice est donc dispensée de multiples manières, bien au-delà de ce que nous pouvons imaginer. Là où vont des membres du Corps de Christ, la grâce de Dieu les accompagne. Plus exactement, la grâce de Dieu les précède! La grâce de Dieu peut même être agissante dans les ténèbres les plus épaisses, si le Seigneur le désire. Nous ne devons pas essayer de la limiter, en instaurant nos règles et nos régulations humaines. Je ne dis pas que les règles et les régulations soient mauvaises en soi. Mais si elles s'opposent à l'action du Saint-Esprit, elles n'ont pas lieu d'être. 3. «Mais le Seigneur connaît ceux qui Lui appartiennent, quelle que soit leur dispersion». Le peuple du Seigneur est bien plus dispersé que ce que nous dictent nos limitations étroites. La «nouvelle diaspora» est une dispersion dirigée par le Seigneur, pour faire sortir Son peuple d'églises mortes et malsaines, afin qu'il puisse vraiment toucher ceux qui l'entourent, et qu'il s'engage dans d'autres sphères d'activité. Cette dispersion est due à la providence et à la souveraineté de Dieu. Elle ne peut correspondre qu'à un objectif plus élevé et plus noble. 4. «Ces récits doivent nous encourager à veiller soigneusement à ne pas nous opposer à quelque chose qui pourrait au contraire faire progresser l'Église, et servir ses véritables intérêts, bien que ce soit par d'autres moyens que les nôtres». L'Église Corps de Christ, peut grandir, s'étendre et être nourrie par bien d'autres moyens que ceux que nous aimerions lui prescrire, ou que ceux que nous comprenons dans les Écritures. La créativité de Dieu est illimitée. Nous devons prendre bien soin de ne pas marcher sur les plates-bandes du Seigneur, en nous opposant à tout ce qui ne cadre pas avec nos préconceptions étroites. «O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu! Que ses jugements sont insondables, et ses voies incompréhensibles!» (Romains 11: 33).
Oui, je vous assure que la «nouvelle diaspora» est un vrai cauchemar pour les tyrans autoritaires! Mais l'Église, en tant que Corps et Épouse de Christ, n'a pas de place pour les tyrans autoritaires! Toutefois, l'église visible est tellement remplie aujourd'hui de tyrans autoritaires, de gens qui veulent tout contrôler, d'hérétiques, d'ivraie, de faux docteurs, de pharisiens, de libéraux, d'imposteurs et de séducteurs, de «chatouilleurs d'oreilles» onctueux, de gens qui veulent restreindre la souveraineté de Dieu et l'action du Saint-Esprit, que beaucoup de Chrétiens ont dû se résoudre à la quitter, en attendant de voir des jours meilleurs, ou, avec l'aide du Seigneur, de créer eux-mêmes quelque chose de meilleur.)
Il y a tant de gens qui s'imaginent que certaines choses ne peuvent pas être dans la volonté de Dieu, ni conformes aux Écritures, si elles ne sont pas faites exactement comme ils le pensent ou comme ils l'ont toujours fait dans leur milieu. Mais, gloire à Dieu, Il ne nous suit pas dans nos ornières! Il ne s'agit pas de donner carte blanche à tous ceux qui veulent agir d'une manière capricieuse, superficielle ou arbitraire, à tous ceux qui papillonnent d'une église à l'autre, ou qui quittent une église sans aucune raison. Je sais que la «nouvelle diaspora» est accusée de faire cela. Mais ce n'est qu'un mensonge. Il serait très facile aux Chrétiens de la «nouvelle diaspora» de se joindre à l'une des églises corrompues qui sont près de chez eux, mais cela ne prouverait rien. Cela pourrait satisfaire ceux qui se contentent d'une belle apparence. Mais cela ne serait absolument pas une solution spirituelle.
Être obligé de vivre en dehors d'une église n'est pas la situation idéale. Mais si l'on peut trouver une bonne nourriture et une bonne communion fraternelle dans un nouvel endroit plus intéressant, cela vaut infiniment mieux que d'être constamment persécuté ou détruit à petit feu dans des institutions sociales déguisées en foyers spirituels. Les Chrétiens de la «nouvelle diaspora» aimeraient beaucoup s'intégrer à une véritable communauté, remplie d'un vibrant amour et dispensant un enseignement vrai. Mais ils n'ont aucun désir de se joindre à un club social, ni à un asile de fous, ni à un mausolée, ni à un établissement pénitentiaire. C'est pourtant le seul choix qu'on offre à beaucoup de Chrétiens aujourd'hui!
(QUESTION: Voulez-vous dire que nous devons complètement rejeter les églises, et n'avoir plus rien à faire avec les pasteurs, les anciens, les diacres, etc.?
RÉPONSE: Je suis surpris que vous n'ayez pas encore compris le message! Bien sûr, ce n'est pas ce que je dis! J'ai écrit des articles pour souligner l'importance des ministères dans l'Église, et concernant le rôle des anciens, pasteurs et enseignants, et des diacres. Le problème est que si l'on commence à dire la moindre chose négative sur les églises, ceux qui veulent absolument les défendre sortent tout de suite de leurs gonds, et tentent de décrire les membres de la «nouvelle diaspora» comme des gens opposés à toute autorité et allergiques à toute forme de réunion dans une église. C'est faux. Beaucoup de gens ont dû quitter les églises parce qu'il s'y exerçait une fausse autorité et domination despotique qui allaient bien au-delà d'un ministère du berger, tel que le décrit l'Écriture. Beaucoup trop de pasteurs considèrent leur fonction dans l'église comme une occasion de contrôler et de dominer les gens, au lieu de les nourrir et de les protéger. Trop de Chrétiens ne savent absolument pas ce qu'est un véritable ministère de berger. Pour eux, leurs pasteurs ont toujours plutôt ressemblé à Genghis Khan ou à Machiavel! Il n'est donc pas étonnant qu'ils ne veuillent plus franchir le seuil d'une église! Il va falloir que nous fassions beaucoup d'efforts si nous voulons que nos églises redeviennent attirantes pour tous ces gens, c'est-à-dire qu'elles deviennent vraiment les faubourgs du Paradis, et pour qu'ils soient encouragés à revenir occuper leur place sans crainte!)
Qu'il soit donc clair, une fois pour toutes, que les Chrétiens de la «nouvelle diaspora» ne veulent pas «rester seuls». Ils travaillent avec passion pour leur Seigneur, le mieux qu'ils peuvent, compte tenu des circonstances particulières de notre époque. Lorsque la fausse église actuelle se révélera pleinement telle qu'elle est, et qu'elle sera jugée en conséquence, le Seigneur Se servira de la «nouvelle diaspora» comme Il le voudra et quand Il le voudra, exactement comme Il S'est servi de la diaspora du premier siècle, celle à laquelle s'adressait Pierre. Dieu a toujours agi ainsi, depuis le début de Sa création.
J'aime la «nouvelle diaspora». Voulez-vous savoir pourquoi? Parce que je crois qu'il va en sortir quelque chose de merveilleux. En fait, je suis pleinement persuadé que les Chrétiens de la «nouvelle diaspora» seront au coeur des églises de demain. Je crois qu'à mesure que la fin des temps approche, et que les détritus de ce monde fugace s'amoncellent, le Seigneur finira par abandonner toutes ces «églises» mortes, formelles et ternes ou folles, chaotiques et vénéneuses. Il fera sortir quelque chose d'extraordinaire de cette «nouvelle diaspora», pour offrir un dernier défi à ce système babylonien en train de tomber en ruines. C'est-à-dire que la «nouvelle diaspora» fera ce que toutes ces églises obséquieuses, égoïstes et plongées dans le compromis sont incapables de faire aujourd'hui J'espère seulement que je vivrai assez longtemps pour voir cela se produire! J'espère que vous le verrez aussi!
(Diakrisis.org/ParoledeVie.org) ajouté le 18/8/2002 © Voxdei Retour ------------------------------------------------------------ |
La communion va plus loin que l'amour
Voilà une dizaine de jours que j'ai sur le coeur le sujet de la communion avec Jésus, de notre communion avec Jésus. J'ai vraiment dans mon coeur la certitude que si notre communion avec Jésus est bonne, tout le reste est bon, et en particulier notre communion les uns avec les autres. Si ma communion avec Jésus est bonne et si ta communion avec Jésus est bonne, nous allons être tous les deux en communion. C'est important d'être en communion, vous êtes d'accord? Je ne parle pas seulement de nous aimer, parce que même si nous ne sommes pas en communion, nous devons nous aimer. Mais je reviens encore sur cette question de communion car la communion est quelque chose de plus profond encore que l'amour. La base de la communion, c'est l'amour. S'il n'y a pas d'amour, il n'y a pas de communion. Mais la communion va encore plus loin que l'amour, puisque la communion, c'est une union complète de nos pensées et de nos sentiments.
Réfléchissez un moment à cela. L'amour, c'est d'aimer même nos pires ennemis. Nous devons être remplis de l'amour de Jésus pour notre pire ennemi, mais nous ne sommes pas en communion avec lui, parce que nous n'avons pas les mêmes pensées et les mêmes sentiments. Donc, même si nous sommes remplis de l'amour de Jésus pour nos ennemis, comme nous ne sommes pas en communion avec eux, il manque la joie et le bonheur d'avoir cette communion. Quand deux chrétiens sont vraiment remplis de l'amour de Jésus, qu'ils sont aussi dans les mêmes idées, dans les mêmes sentiments, la même révélation de Jésus et de Sa Parole, en plus de l'amour, il y a cette union qui vient, et c'est vraiment la joie suprême du Seigneur qui remplit nos coeurs. Cela me fait penser à la communion qu'il y a entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Il y a une unité parfaite entre les trois. Ce sont trois personnes, mais un seul Dieu. Il n'y a aucune division entre eux. Le Fils ne dit pas: «Moi, Je ne suis pas d'accord avec Toi», le Saint-Esprit ne dit pas: «Non, Moi, J'ai un avis différent, il Me semble que...». Jamais! Entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit, il y a une union parfaite de sentiments, de pensées. Ils ont le même désir: sauver l'humanité, nous faire grandir à l'image de Jésus, nous accueillir dans la présence du Père, pour l'éternité, dans la joie et la félicité céleste. Il n'y a aucune division entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Ils sont parfaitement un, tout en étant trois. Et pour nous, enfants de Dieu, qui sommes nombreux (des millions et des millions, le Seigneur seul, connaît le nombre), le Seigneur a un désir profond dans Son coeur. C'est de nous amener, nous Ses enfants, dans cette communion avec Lui, notre Père, une communion qui est la même que la communion entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Le Père nous aime, chacun en particulier. Le Père nous aime comme Il aime le Fils. On le lit dans Jean, au chapitre 17: le Père nous aime, chacun, comme Il aime le Fils.
Comme Dieu est amour, Il ne peut pas nous aimer d'un amour moindre à l'amour qui existe entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Il nous aime du même amour. C'est un amour pur qui ne dépend pas des circonstances, mais qui dépend du coeur de Dieu. Dieu nous aime d'un amour éternel et infini. Dieu a le désir ardent de nous amener dans Sa communion: nous révéler Ses pensées, Son coeur, Ses sentiments, nous remplir de ce qu'Il est, de Ses pensées, de Ses sentiments, chacun en particulier. Dieu veut avoir avec chacun une relation personnelle, intime, de communion. Ce qui L'arrête, c'est que nous, Ses enfants, nous ne recherchons pas assez cette communion. Lui, de Son côté ne va pas se cacher et dire: «Non, Je ne veux pas de communion avec toi», Dieu nous a créés pour être en communion avec Lui. Au départ, dans le jardin d'Éden, il y avait une communion parfaite entre Adam, Ève, le Père, Jésus, le Saint-Esprit. Il n'y avait pas de péché qui coupait la communion. Il y avait une communion parfaite. Ils vivaient dans la joie parfaite, dans ce paradis terrestre. Le péché a coupé cette communion. Jésus est venu pour restaurer cette communion et Il veut qu'elle devienne parfaite.
Donc, Dieu est prêt à mettre toute Sa puissance en action pour se révéler pleinement à nous, si nous le désirons. Pour qu'il y ait une communion parfaite entre deux personnes, il faut que les deux le veuillent. Prenez le cas d'un mari et de sa femme. Il faut que les deux veuillent une communion parfaite. S'il y en a un qui le veut et l'autre, non, il va manquer quelque chose, cela ne pourra jamais se faire. Si l'un désire une entière communion et l'autre seulement jusqu'à un certain point, la communion ne sera pas parfaite, la joie, la paix, le bonheur, non plus.
Donc, Dieu, de son côté, désire cette communion. Mais nous, est-ce que nous la désirons vraiment du fond du coeur, est-ce que nous la cherchons? Ne cherchons-nous pas plutôt à avoir des exaucements du Seigneur, des bénédictions, une guérison, une délivrance? C'est important d'avoir tout cela bien sûr: le salut de quelqu'un, de nos enfants, de nos parents, Dieu désire cela aussi. Mais est-ce que nous mettons, en tout premier dans notre vie, la recherche de la communion avec Dieu par Jésus-Christ? Il ne s'agit pas simplement d'avoir une connaissance extérieure de Dieu.
Il y a des gens, dans la Bible, qui ont vu Dieu, mais qui n'avaient pas de communion avec Lui dans le coeur. Il y a des gens, comme Balaam, qui ont reçu des révélations de Dieu fantastiques, des prophéties, mais qui n'avaient pas de communion réelle avec Dieu dans leur coeur. Dieu leur parlait. Comme vous entendez ma voix, ils entendaient la voix de Dieu, mais ils n'avaient pas de communion réelle avec Dieu. Dieu n'était pas satisfait de Sa relation avec eux, parce que leur coeur était rempli d'autre chose que de Dieu. Ils cherchaient les biens de ce monde, des exaucements. Si nous cherchons quelque chose d'autre que Dieu, nous allons peut-être l'avoir, parce que Dieu est bon, mais nous n'allons pas satisfaire le coeur de Dieu. Le coeur de Dieu va être attristé, parce que nous ne cherchons pas Sa communion en tout premier, nous n'avons pas ce désir dans nos coeurs qui nous fait dire: ««Seigneur, je veux m'approcher de Toi, je veux mieux Te connaître, je veux que Tu me révèles Ta pensée, Tes sentiments, non seulement que Tu me les révèles, mais que Tu me remplisses de Ta pensée. Je veux Ta révélation sur Ta Parole, sur Tes plans pour moi. Je veux Ta nature dans ma nature, qu'elle m'imbibe complètement, plus qu'une éponge même, puisque je veux être rempli de Ta présence».
Et, quand j'ai cette relation de communion avec Dieu, Dieu est heureux. Ce qui satisfait le plus le coeur de Dieu, c'est que l'un de Ses enfants Lui dise: ««Seigneur, je viens chercher Ta communion. Tu vois, j'ai beaucoup de problèmes, beaucoup de choses à demander, mais pour le moment qui vient, je mets tout cela de côté et je vais chercher uniquement Ta communion. Après, je penserai aux choses que j'ai à T'amener. Mais maintenant, en tout premier, Toi Seigneur. Passer un temps, un moment avec Toi uniquement pour parler avec Toi, pour recevoir ce que Tu as à me dire, pour être en communion, pour partager avec Toi, pour recevoir Ta pensée, Ton Esprit, Te dire que je T'aime, écouter Ta voix, méditer Ta Parole, Te prier, mais pour Toi, Toi seulement, Te louer, T'apporter mon adoration». Là, le coeur de Dieu se réjouit. Là, Dieu sait que j'ai compris quelle était la chose la plus importante dans la vie: rechercher et obtenir la communion avec un Dieu qui veut me la donner.
Mais Dieu est jaloux, Il ne va pas me forcer à recevoir Sa communion, si je suis intéressé par autre chose. Il ne va pas m'obliger à entrer dans Son intimité, si je ne la recherche pas. Dieu n'est pas un Dieu qui dévoile Son intimité à des gens qui ne sont pas intéressés. Dieu dévoile Son intimité à Ses adorateurs qui Le cherchent de tout leur coeur et qui veulent, dans le secret de leur vie personnelle, développer cette communion avec leur Dieu.
Même si personne ne le sait, peu importe, Dieu le sait. Dieu voit quelles sont les priorités de ma vie, Il va me bénir en se révélant à moi, comme Il ne se révélera jamais à celui qui ne recherche pas cette communion. C'est à cela qu'Il nous appelle. Je vais lire dans 1 Corinthiens 1, les versets 8 et 9: «Il vous affermira jusqu'à la fin...», il parle du Seigneur Jésus, «... pour que vous soyez irréprochables au jour de notre Seigneur Jésus-Christ». C'est maintenant que nous devons chercher à obtenir du Seigneur cette position irréprochable. Il ne faut pas dire: «Moi, je ne m'en occupe pas, au jour de Christ, Dieu le fera». Non, c'est maintenant que nous devons rechercher cela. Il dit au verset 9:» Dieu est fidèle, Lui qui vous a appelés à la communion de Son Fils, Jésus-Christ notre Seigneur». Il dit: ««Le Père nous appelle chacun. Il nous appelle à une chose: à la communion avec Son Fils». Dieu sait très bien que quand j'ai cette communion avec Son Fils, parce que le Fils est l'image du Père, le Fils me permet d'atteindre le Père. C'est le Fils qui m'amène au Père et qui me Le révèle. Par Jésus, je vais avoir une communion avec le Père. Jésus va m'introduire dans la présence du Père. Il va me prendre par la main en me disant: ««Viens, Je vais te faire connaître ton Papa qui est aussi mon Papa. Je vais t'introduire dans Sa présence». Nous avons été appelés par le Père à une chose dans ce monde: à la communion de Son Fils, Jésus. Tout le reste est inclus dedans. Cherchez d'abord le royaume de Dieu et Sa justice. Qui est le Roi de ce royaume? Jésus-Christ. Je ne vais pas rechercher le royaume en soi, je vais rechercher le Roi de ce royaume, qui est Jésus-Christ. Avec le Roi, il y a tout le royaume.
Regardez le mot qu'il emploie: «Il vous appelle à la communion de Jésus»», à une totale union de pensées et de sentiments avec Jésus. Déjà nous sommes un avec Lui, parce que nous sommes membres de Son corps, nous sommes un seul Esprit avec Lui, un seul corps avec Lui, mais ce n'est pas cela la communion. Tout cela, c'est l'union de fait qui existe entre Lui et moi par la nouvelle naissance. Nous tous qui croyons en Jésus et qui nous sommes repentis de nos péchés, nous sommes entrés dans le corps de Christ. Mais le fait d'entrer dans le corps de Christ ne nous donne pas automatiquement la communion avec Lui. Nous sommes placés en Lui, donc nous avons tout pour commencer à chercher Sa communion. Nous sommes unis avec Lui en Esprit, nous sommes un seul corps avec Lui. À partir de là, Dieu nous appelle à entrer dans Sa communion. Il dit, par exemple, dans 1 Corinthiens 10, au verset 15: «Je parle comme à des hommes intelligents; jugez vous-mêmes de ce que je dis. La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas la communion au sang de Christ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas la communion au corps de Christ? Puisqu'il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps; car nous participons tous à un même pain».
Et il dit dans la deuxième moitié du verset 20: «... or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons. Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur, et la coupe des démons en même temps; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur, et à la table des démons. Voulons-nous provoquer la jalousie du Seigneur? Sommes-nous plus forts que Lui?» Dieu est un Dieu jaloux. Il ne veut pas que nous soyons en communion avec quelqu'un d'autre que Lui. Nous ne pouvons pas dire: ««Je suis en communion avec Toi, Seigneur»», et en même temps, être en communion avec le monde, avec l'esprit du monde. C'est comme si une femme disait à son mari: «Tu sais, je t'aime de tout mon coeur, mais le voisin, je l'aime aussi de tout mon coeur». Ce serait de l'adultère et de l'infidélité. Le Seigneur veut que nous ayons une communion totale et exclusive avec Lui. Comme nous sommes plusieurs dans le même corps, si nous avons tous cette communion totale et exclusive avec Lui, nous serons aussi en communion exclusive les uns avec les autres, parce que nous aurons tous la même révélation de Dieu, nous aurons tous la même intelligence spirituelle, nous verrons tous les choses comme Dieu les voit, nous allons tous comprendre Sa Parole comme Dieu nous l'a révélée. Il n'y aura plus ni disputes ni divisions entre nous parce que nous serons en communion avec Jésus, par le Saint-Esprit. Nous serons remplis de la connaissance d'en haut, de la nature de Dieu, du Père, de Son amour, de Sa sainteté, de Sa joie, de Sa paix parfaite qui va remplir nos coeurs, parce que nous sommes en communion avec Lui.
Vous voyez que la communion avec Jésus passe par la communion avec le corps et le sang de Jésus. Cela veut dire que toute notre communion avec Jésus passe par notre expérience de la Croix, puisque le corps et le sang de Jésus représentent la mort de Jésus à la Croix. Nous ne pouvons pas avoir de communion avec Jésus, si nous ne sommes pas vraiment passés par la Croix de Jésus. Si je suis en communion avec le monde, c'est que ma chair n'est pas crucifiée, c'est que j'ai encore des besoins, des désirs qui sont ceux de la chair et du monde. Dieu ne veut pas de cela. Dieu veut une communion exclusive avec Lui, Il veut que tous mes désirs se portent vers Lui et non vers autre chose, vers le monde. Il faut donc que je passe par l'expérience de la Croix de Jésus-Christ qui est représentée par cette communion au corps et au sang de Jésus-Christ. Nous savons que sur la Croix, le corps de Jésus a été brisé complètement. Les os n'ont pas été brisés, mais Son corps a été rompu par la souffrance. Son sang a été versé pour nous assurer le rachat de nos péchés et la communion avec Dieu. Ce qui nous coupe de la communion avec Dieu, c'est notre péché.
Le rôle du Saint-Esprit est de nous montrer que nous sommes des pécheurs de naissance, mais qu'il ne faut pas rester dans cette situation. Par le sang de Jésus, nous avons la possibilité d'avoir maintenant le pardon de nos péchés et une libre entrée dans le lieu très saint où se trouve le Père. Donc, il faut vraiment que j'aie reçu du Seigneur une compréhension profonde de ce qu'est la Croix de Jésus. Il faut que je l'ai compris par une révélation d'en haut, que j'ai compris que dans cette oeuvre parfaite de Jésus à la Croix, il y a la clé de ma communion avec Dieu. Dieu va rechercher ma communion au travers du sang de Jésus-Christ. Il y a une puissance fantastique dans le sang de Jésus, puisque c'est le sang de Jésus qui efface mes péchés, qui m'assure une libre entrée dans la présence du Père. C'est le sang de Jésus qui me permet par une repentance réelle et sincère d'être en communion avec Dieu, quand j'ai compris la signification de ce sang. C'est la puissance du sang de Jésus qui rétablit le contact avec Dieu qui avait été perdu à cause du péché. C'est le sang de Jésus qui nous rapproche de Dieu, qui nous donne une bonne conscience, qui nous purifie, qui nous met dans l'humilité devant Dieu. Je ne me glorifie pas de me présenter devant Dieu librement, parce que j'ai compris que c'est grâce à ce sang et non grâce à mes vertus personnelles que je peux m'approcher de Dieu dans la liberté, dans la joie de savoir que mon péché a été lavé dans le sang de Jésus.
Quand j'ai confessé mon péché de tout mon coeur et que je reste dans l'humilité devant Dieu, j'ai maintenant cet appel du Père qui me dit: ««Approche-toi, approche-toi. Grâce au sang de Jésus, tu as la possibilité de venir tout le temps, constamment, jour et nuit, dans Ma présence la plus sainte, là où tu peux avoir avec Moi la communion la plus étroite»». C'est la communion au sang de Jésus-Christ qui est la communion à l'oeuvre de la Croix, à la crucifixion de ma chair à la Croix. Donc vous voyez que je ne peux pas avoir de communion avec le sang de Jésus, si ma chair n'est pas crucifiée. Toute l'oeuvre de Jésus est complètement accomplie, mais il ne faut pas qu'elle reste suspendue là, sur un petit nuage au-dessus de moi. Il faut qu'elle me pénètre jusqu'au fond de mon coeur. Il faut que l'oeuvre de la Croix de Jésus, il y a 2000 ans pénètre dans toute ma chair, toute ma vie, et que l'Esprit du Seigneur et la puissance du sang de Jésus mettent à mort complètement, de manière concrète, ma chair. Que tout ce qui est charnel en moi soit mis à mort. C'est là que l'eau, le sang et l'Esprit sont d'accord, puisque l'eau qui est la Parole, l'Esprit du Seigneur et le sang de Jésus travaillent tous dans le même but: établir une communion parfaite entre le Père et moi, entre Jésus et moi, par mon passage obligé dans l'oeuvre de la Croix de Jésus.
C'est pour cela qu'il faut la prédication de la Croix: c'est une puissance pour le salut de tous ceux qui croient. La prédication de la Croix est associée à la prédication du sang de Jésus et la prédication de l'oeuvre de la Parole, et les trois sont d'accord pour me montrer que l'oeuvre de sanctification que Dieu m'offre par Jésus, est parfaite. Mais je dois la comprendre par l'Esprit, je dois la recevoir par la foi. L'ayant reçue, je m'approche de Jésus avec un coeur sincère, purifié, avec un coeur rempli de reconnaissance pour dire: ««Seigneur, Tu m'as révélé la puissance de Ton sang, la puissance de Ta Parole pour me permettre de m'approcher de Toi, Dieu très saint.» Personne ne pouvait s'approcher de Dieu, auparavant, personne, les hommes devaient rester au loin et voir les manifestations de Dieu avec crainte et tremblement. Mais maintenant, nous nous approchons de Dieu avec une conscience purifiée, parce que nous avons reçu cette révélation de l'oeuvre de la Croix, de notre propre mort en Jésus-Christ et de notre résurrection avec Lui. Nous nous approchons du Père avec reconnaissance et humilité en disant: ««Seigneur, Tu m'as donné la révélation de la puissance du sang de Jésus pour pouvoir m'approcher tout près de Toi, jusqu'à avoir cette communion parfaite que Tu ne peux me révéler qu'au travers du sang de Jésus»». Sans le sang de Jésus, il n'y a aucune communion.
Si j'ai une relation superficielle, une conversion superficielle, je n'ai pas la possibilité d'avoir la communion avec le Père. Je pourrai aller dans une Église, chanter des cantiques, je pourrai même faire de grandes choses pour Dieu, évangéliser la terre entière, mais si je n'ai pas cette communion avec Jésus, la vie va manquer, la vie ne va pas passer. Mais si je suis en union avec mon Père, la vie du Seigneur va passer en moi et au travers de moi. Sa vie ne passera pas si j'ai seulement reçu Sa Parole que je vais transmettre comme ça, sans une réelle communion avec Lui. C'est la vie de Dieu qui compte, Son amour, Sa vie qui coule au travers de celui qui est en communion avec Lui, cela va porter du fruit, c'est efficace, c'est un moyen d'évangélisation puissant. On fait trop d'évangélisation sans communion avec Dieu. Les églises ne parlent que d'évangélisation. On va faire une campagne d'évangélisation par ci, une campagne par là. Tant mieux! Mais avons-nous d'abord regardé l'état de la communion avec Dieu, de ceux qui vont évangéliser? Vont-ils présenter à ceux qu'ils évangélisent une personne qui est vraiment en communion avec Jésus? Là, l'évangélisation va être efficace, elle va porter du fruit, parce que cela va être comme Jésus le faisait. Jésus évangélisait les foules, et c'était la vie manifestée de Dieu qui était là devant les foules. Ce n'était pas seulement une personne qui transmettait la Parole de Dieu et qui n'était pas elle-même transformée. Quand Jésus évangélisait, c'était la vie en abondance qui se manifestait en permanence. Dieu nous appelle à cela: une communion si profonde avec Lui que tout ce que nous allons faire va être imprégné de la vie de Jésus. Quand nous allons parler à une personne, que ce soit un chrétien ou un non chrétien, c'est la vie de Jésus qui va se manifester au travers de nous. Cette personne sera touchée. Je vais transmettre quelque chose de l'amour de Dieu, de Sa présence qui va faire du bien, qui va porter la vie, la guérison et le salut.
Nous devons tout faire pour la gloire de Dieu. Mais nous ne pouvons rien faire pour la gloire de Dieu, si nous ne sommes pas en communion avec Dieu. Nous pouvons connaître la Bible par coeur (le diable aussi connaît la Bible par coeur) et la réciter à tout le monde, cela ne produira rien si nous ne sommes pas en communion avec Dieu. Moi, je le crois personnellement. Bien sûr la Parole a une puissance en elle-même, mais les gens veulent voir les résultats de cette Parole dans la vie de quelqu'un. Si j'annonce une parole et que je ne suis pas en communion profonde avec Dieu, la personne se dira: «C'est une belle parole, puissante, formidable, mais maintenant voyons un peu dans sa vie quels résultats cette parole a produits.» Cette personne va me regarder vivre et dire: «Ce n'est pas très brillant. Un ambassadeur de Jésus, celui-là? Non, ce n'est pas un ambassadeur de Jésus, c'est un homme ou une femme sincère qui m'apporte une belle parole, mais moi, je veux voir l'effet pratique dans sa vie.» J'ai entendu ce genre de réflexion, où des hommes ou des femmes, même des chrétiens, disaient: «Après tout, celui-là a une belle parole à m'annoncer mais je ne vois pas tellement de résultats dans sa vie. Cela ne m'intéresse pas trop de l'écouter parce que je n'ai pas vu sa vie transformée». C'est dans la communion avec Jésus que notre vie va être bouleversée.
Dans Sa communion, Il va nous parler, nous changer, Il va créer en nous Ses sentiments et Ses pensées. Quand je vais parler, c'est Jésus qui va parler au travers de moi, de plus en plus. Au fur et à mesure que la communion entre moi et Lui grandit, c'est Lui qui va s'exprimer au travers de moi. Ce n'est plus moi qui vais parler et là, cela va toucher. Il vaut mieux une seule personne entièrement transformée à l'image de Jésus qui va toucher des millions de personnes, comme Jésus l'a fait, qu'un million de chrétiens qui évangélisent sans arrêt, mais qui n'ont eu aucune transformation de Jésus dans leur vie, cela ne produira pas de résultats sérieux et profonds. Une seule personne, transformée à l'image de Jésus parce qu'elle est en communion avec Jésus, va toucher des millions d'hommes par la puissance de Jésus. Alors imaginez ce que pourraient faire un million de chrétiens transformés à l'image de Jésus! Le jour de la Pentecôte, ils étaient cent vingt à être remplis de la présence de Jésus, par le Saint-Esprit. Voyez les résultats: le jour même, trois mille se convertissent, quelques jours après, jusqu'à cinq mille. Quelques années après, toute la Méditerranée était touchée, parce que ils étaient des hommes et des femmes en communion avec Jésus, qui connaissaient Jésus, qui étaient remplis du Saint-Esprit. Et il se produisait des choses grandioses!
Moi, j'ai envie de voir cela dans ma vie et je suis heureux parce que je sens que Dieu va répondre à cette prière. J'aspire à toujours plus de communion avec Jésus. Je dis: ««Seigneur, je cherche Ta communion dans la prière, dans la méditation de Ta Parole, dans un contact personnel avec Toi». Je cherche cette communion, et comme Jésus la cherche aussi, je suis heureux parce que je vois cette communion grandir. Cela me réjouit et je dis: «Seigneur, continue jusqu'à la perfection, et fais-le aussi pour mes frères et soeurs''.
Dans Philippiens 3, aux versets 7 à 11, Paul dit: «Toutes ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ». Il ne dit pas: «à cause de l'Évangile» ou «à cause de l'oeuvre de Dieu», il dit: «à cause de Christ, tout ce qui m'intéressait auparavant, qui était pour moi un gain, puisque j'étais docteur en théologie, élevé aux pieds de Gamaliel, c'est une perte.» Il dit: «Et même je regarde toutes choses comme une perte à cause de l'excellence de la connaissance de Jésus-Christ, mon Seigneur pour lequel j'ai renoncé à tout. Et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ». Christ se gagne. Il ne peut se gagner que si nous renonçons à tout; mais il n'y a que Dieu qui peut savoir si nous avons renoncé à tout. Jésus voyait que le jeune homme riche n'avait pas renoncé à tout. Lorsque Jésus lui a dit: «Donne toute ta fortune aux pauvres maintenant et suis-Moi», le jeune homme avait de grands biens et il a préféré la perdition plutôt que de séparer de ses grands biens. Il ne cherchait pas, en fait, la communion avec Jésus, puisqu'il n'a pas voulu lâcher ce à quoi il tenait. Jésus lui dit: «Laisse tout cela et suis-Moi. Tu vas avoir cette communion avec Moi si tu lâches tout ce que tu as, ton compte en banque. Lâche tout». Non, il n'a pas voulu, et il est parti, non pas tout joyeux, mais tout triste.
Quand on renonce à la communion avec Jésus, peut-on avoir la joie? On ne peut pas. Le jeune homme aurait eu une joie parfaite, merveilleuse de suivre Jésus et il aurait eu bien plus que sa fortune. Il ne se rendait pas compte, il n'avait pas la révélation de ce que Jésus peut donner et Jésus était prêt à lui donner cette révélation. Il lui dit: ««Suis-Moi»». Quand Jésus a parlé à Pierre, aux apôtres, à Matthieu qui était péager, qui recevait les impôts et qui était sûrement très riche, à chacun Il a dit: ««Suis-Moi»». «Et laissant tout, ils Le suivirent». Ils ont tout laissé tomber, l'entreprise de pêche, le péage des impôts, parce que, quand ils ont vu Jésus s'approcher, ils ont vu que cet homme n'était pas comme les autres. Dans cette seule parole de Jésus: ««Viens, suis-Moi»», il y avait Jéhovah, l'Éternel qui parlait au travers de la bouche de cet homme qui était Dieu incarné. Ils ont compris cela tout de suite. Ils ont tout laissé tomber et ils L'ont suivi. Ils ont répondu à l'appel en laissant tout.
Ensuite, ils ont eu trois ans et demi de formation pour développer leur communion avec Jésus. Au début leur communion n'était pas complète, elle a été pleine quand ils ont été remplis du Saint-Esprit. Là, ils ont été changés, ils ont tous été en communion avec Dieu, avec Jésus, par le Saint-Esprit. Ils ont compris des choses qu'ils n'avaient jamais comprises auparavant, ils ont pu faire des choses qu'ils n'auraient jamais pu faire auparavant.
Je lis la suite: «...et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ, et d'être trouvé en Lui, non pas avec ma justice qui vient de la loi, mais avec celle qui s'obtient par la foi en Christ...», et dans la puissance de Son sang et de Son sacrifice,»... la justice qui vient de Dieu par la foi, afin de connaître Christ...» Vous voyez que je ne peux pas connaître Christ, si je n'ai pas la révélation par la foi, de la justice que Dieu me donne par le sacrifice de Jésus, par la puissance de Son sang. Mais pour cela, il faut que je renonce à tout et que je dise sérieusement: ««Seigneur, je renonce à tout et je suis prêt à renoncer à tout ce que Tu vas me demander par la suite»». Dieu sait si je suis sincère dans mon coeur. Cela veut dire que je peux être testé comme Abraham a été testé. Est-ce que tu as renoncé vraiment à tout pour suivre Jésus, pour Le gagner, pour être en communion avec Lui, pour être utilisé ensuite pour Lui? Paul dit, au verset 10: «... afin de connaître Christ, et la puissance de Sa résurrection». La puissance de Sa vie de résurrection qui est autre chose que la puissance de la religion. La vie de résurrection de Jésus va se manifester pleinement, seulement si je connais Jésus. Je ne peux pas connaître Jésus, si je n'ai pas renoncé à tout, si je n'ai pas fait de Lui le centre unique de ma vie. Unique.
...«Afin de connaître la communion de Ses souffrances», si je suis en communion avec Jésus, je vais être en communion avec les souffrances de Jésus qui pleure sur le péché du monde, qui pleure sur le péché de l'Église, qui pleure sur le manque de préparation de Son peuple, qui pleure sur le manque de désir de Son peuple de Le connaître. À l'instant où je vous parle, le coeur de Jésus pleure quand Il voit tout cela. Si je suis en communion avec Lui, je vais pleurer avec Lui. Même si j'ai la joie qu'Il donne par Sa présence et Sa communion, je vais partager les mêmes sentiments que Lui. Il était ému de compassion quand Il voyait ces pauvres éclopés, ces misérables, ces drogués, ces malades. Il pleurait de compassion et Il leur apportait le secours du Père. Je vais communier à Ses souffrances, partager le rejet, l'incompréhension, tout ce qu'Il a connu. Si je suis en communion avec Jésus, je vais connaître tout cela, et cela va me faire souffrir. Quand c'est ma propre famille qui me rejette, mes enfants, mes parents, quand ce sont mes frères ou mes soeurs qui ne me comprennent pas, qui me rejettent ou qui m'accusent injustement, je vais comprendre les souffrances de Jésus qui est venu vers les Siens et les Siens L'ont rejeté. Il venait leur apporter la lumière et ils ont préféré les ténèbres.
Donc, si je suis rempli de la présence de Jésus, je vais être traité comme Lui. Il ne faut pas que je m'imagine être mieux traité que Lui. Il ne faut pas que je m'étonne, si on me rejette, si on ne me comprend pas. Je dis au Seigneur: ««Tu me fais participer à Tes souffrances, mais la communion que j'ai avec Toi a infiniment plus de prix et de valeur que toutes les souffrances que je peux partager avec Toi, parce que je sais qu'il y a une fin à ces souffrances, mais il n'y a pas de fin à ma communion avec Toi. Tu vas m'introduire dans Ton paradis pour l'éternité et Tu vas tout recréer, un nouveau ciel, une nouvelle terre, une nouvelle Jérusalem. Ma communion avec Toi ne va jamais cesser. Elle va au contraire se développer dans l'éternité. Les souffrances ont une fin. En attendant leur fin, Tu me fais comprendre ce que Tu souffres, quand Tu vois ce qui se passe. Et je participe à Tes souffrances, parce que je Te connais»».
...En devenant conforme à Lui dans Sa mort, pour parvenir, si je puis, à la résurrection d'entre les morts». Vous voyez que ««si je puis»» est important, parce que le ««si je puis»» dépend du ««si je veux»». Les deux sont étroitement associés, puisque tout le contexte nous le montre. Si Paul dit: ««si je puis»», cela veut dire qu'il sait que tant qu'il n'est pas dans la gloire du ciel, il est encore dans un corps de chair et il a la possibilité de pécher. Il dit: ««Je prends garde à moi de peur qu'après vous avoir prêché, je ne chute moi-même et je ne sois rejeté»». Donc, il prend garde à sa voie et dit: ««Il est toujours possible de pécher, mais je veille sur mes voies, je sais que Dieu veille sur les miennes, parce que mon coeur est attaché à Lui». Combien de chrétiens ont rétrogradé et sont partis dans les décors après avoir connu Jésus! Mais L'ont-ils vraiment connu de manière intime?
...En devenant conforme à Lui dans Sa mort, pour parvenir, si je puis, à la résurrection d'entre les morts. Ce n'est pas que j'aie déjà remporté le prix, ou que j'aie déjà atteint la perfection; mais je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j'ai été saisi par Jésus-Christ.» Est-ce que tu as été saisi par Jésus-Christ? Est-ce que ton coeur a été saisi par Jésus-Christ? Est-ce que ton coeur est tout entier pour Jésus? Est-ce que tu L'aimes parce que tu sais qu'en dehors de Lui, il n'y a rien qui vaille la peine d'être aimé?
«Frères, je ne pense pas l'avoir saisi; mais je fais une chose: oubliant ce qui est en arrière...» Oublie tes échecs passés, oublie tout ce qui est en arrière. Tu as laissé tout cela, toute ta vie passée. Je n'oublie pas que j'étais un pécheur et que mes péchés ont été effacés par le sang de Jésus, mais j'oublie tout ce qui s'est passé hier, dans le passé: cela ne m'intéresse plus. Ce qui m'intéresse maintenant, c'est ce qui est en avant, le but. «Je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ.» Nous savons que cette vocation, cet appel de Dieu, c'est la communion avec Jésus, Son Fils, c'est d'être trouvé semblable à Lui: voilà le prix. Est-ce que tu as ce but en permanence dans ta tête, dans ton coeur? Est-ce que constamment tu penses à Jésus en disant: ««Le prix de l'appel de Dieu, c'est Toi, Seigneur, c'est que je Te connaisse, c'est que je sois semblable à Toi, c'est que je sois rempli de Toi. Voilà le prix que Tu m'offres»». Est-ce que tu cours en direction de ce but, en laissant tout ce qu'il y a derrière, en ne pensant à rien d'autre? Cela change la vie, quand je n'ai que ce désir-là, courir vers Jésus pour être trouvé semblable à Lui, parce qu'il n'y a rien d'autre qui m'intéresse dans la vie. À ce moment-là, je suis rempli de l'amour de Jésus pour les autres. Ce n'est pas que je devienne égoïste, que je ne m'occupe plus des autres, puisque je deviens de plus en plus semblable à Jésus qui est rempli d'amour pour tout le monde. Je veux être comme Lui. Il m'appelle à la sanctification dans la mort de Jésus. Être semblable à Jésus, c'est chercher avant tout la sanctification en Lui.
Regardez dans la première épître de Jean. Il y a 2 ou 3 versets que j'aimerais lire: la puissance de la résurrection de Jésus qui se manifeste en nous par l'amour de Jésus pour nous. Dans 1 Jean 1, au verset 1: «Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de vie...» Il parle de Jésus, quand il dit: ««Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché»». Jean a touché Jésus, il L'a vu, il L'a entendu constamment pendant 3 ans et demi. "...concernant la parole de vie, et la vie a été manifestée, et nous l'avons vue et nous lui rendons témoignage, et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée». La vie éternelle, c'est Jésus: «Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par Moi».
«Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec Son Fils Jésus-Christ. Et nous écrivons ces choses, afin que notre joie soit parfaite.» Jean est en train de dire à tous ces chrétiens: «Ma communion est avec mon Père et avec Jésus. Je suis en communion avec le Père, avec Jésus que j'ai vu, que j'ai entendu, que j'ai touché. Je vous annonce Jésus, parce que je suis en communion avec Lui. Je peux vous transmettre cette Parole de vie, cette vie éternelle pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous. Vous allez devenir, vous aussi, des hommes et des femmes en communion avec le Père et avec Jésus». Vous voyez, tout est une affaire de communion. Eux sont en communion avec le Père et le Fils, ils annoncent la Parole de vie pour que d'autres entrent en communion avec le Père et le Fils, pour que nous soyons en communion ensemble, et pour que vous soyez en communion avec nous. Afin que votre joie soit parfaite. Il n'y a pas de plus grande joie quand il y a une communion entre Dieu et nous, et entre nous, frères et soeurs. Il y a une joie parfaite à être en communion les uns avec les autres parce que chacun est en communion avec Dieu.
Voulons-nous développer la communion entre nous? Bien-aimés, il n'y a aucun moyen d'être en communion les uns avec les autres, si chacun de nous n'est pas en communion avec Jésus. Nous ferons peut-être des agapes, des réunions, nous dirons tous: «Alléluia! Nous nous aimons», mais il n'y aura pas de véritable communion entre nous si chacun n'est pas en communion avec Jésus. C'est la grande vérité de l'Évangile. Nous pourrons nous aimer plus ou moins bien, mais la vraie communion entre nous sera parfaite lorsque notre communion avec Jésus sera parfaite. Donc nous allons grandir dans l'amour les uns avec les autres, si nous cherchons dans le secret de notre vie personnelle à grandir dans la communion avec Jésus. Et notre joie sera parfaite. Tu cherches la joie du Seigneur? Cherche la communion avec Jésus, Il va te remplir de joie. Exhorte tes frères et soeurs pour que leur communion avec Jésus grandisse, prie pour qu'elle grandisse. Tu vas voir ta communion avec eux grandir, et ta joie aussi. Mais tout passe d'abord par MA communion avec Jésus. C'est ce que Dieu veut. Nous pouvons avoir un avant-goût de ce que cela sera au ciel.
Au ciel, tout le monde sera en communion avec Jésus, la communion entre tous ceux qui sont au ciel est merveilleuse, parfaite, il n'y a plus de zizanies, de disputes, de jalousies. Jésus veut accomplir cela ici-bas, maintenant, pas seulement là-haut. D'ailleurs, Jean dit au verset 5: «La nouvelle que nous avons apprise de Lui et que nous vous annonçons, c'est que Dieu est lumière et qu'il n'y a point en Lui de ténèbres». Jésus a dit à Ses disciples: «Vous êtes la lumière du monde». Nous devons effectivement être la lumière du monde, mais nous ne pouvons pas l'être si nous ne sommes pas en communion avec Jésus. Jean continue: «Si nous disons que nous sommes en communion avec Lui, et que nous marchions dans les ténèbres...», c'est à dire encore dans le péché, dans la chair ou dans l'esprit du monde, «... nous mentons». Si tu marches encore quelque part dans les ténèbres, tu ne peux pas dire que tu es en communion avec Dieu, qui est lumière. Tu ne pratiques pas la vérité. «Mais si nous marchons dans la lumière...», c'est-à-dire dans l'amour, dans la sainteté de Dieu, grâce à la puissance du sang, de l'eau de la Parole et de l'Esprit de Dieu qui ont agi dans ma vie pour me laver dans le sang de Jésus. "...comme Il est Lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion».
Pas de communion si nous ne marchons pas dans la lumière. Tout cela implique vraiment une attitude d'humilité devant Dieu, en disant: «Seigneur, sonde-moi. Je passe du temps devant Toi pour que Tu fasses sortir à la lumière tout ce qui Te déplaît. Montre-le-moi pour que je Te l'apporte, que le sang de Jésus l'efface, pour que Tu Te révèles encore plus à moi et que Tu me remplisses de Ton Esprit». Alors la lumière se fait dans mon coeur. Je vais chercher d'autres qui sont dans cette lumière-là et tout de suite nous sommes en communion. Nous n'avons même pas besoin de nous parler, nous sommes en communion. «Nous sommes mutuellement en communion et le sang de Jésus-Christ, Son Fils nous purifie de tout péché.
Si nous confessons nos péchés, Il est fidèle et juste pour nous les pardonner et nous purifier de toute iniquité». Voyez l'état d'humilité dans lequel je dois me trouver. Humilité devant Dieu: «Seigneur, je ne suis rien du tout sans Ta grâce. C'est Toi qui m'a élevé à cette position en Jésus, mais je ne suis que poussière et Tu m'appelles à être Ton fils, Ta fille, et à être comme Jésus. Quelle grâce, Seigneur! Je m'humilie devant Toi, je me fais tout petit en disant Tu es merveilleux Seigneur! Quel merveilleux plan Tu as! Remplis-moi encore plus, révèle-Toi toujours plus!» Cela doit être notre cri du matin au soir: «Seigneur, révèle-Toi encore plus à moi, remplis-moi encore plus de Toi, pour que je sois en communion avec Toi et que je marche dans la lumière avec Toi. Fais de même pour mes frères et soeurs, pour que nos soyons mutuellement en communion et que notre joie soit parfaite».
Au chapitre 2 et au verset 4, Jean dit: «Celui qui dit je L'ai connu et qui ne garde pas Ses commandements est un menteur et la vérité n'est pas en lui. Mais celui qui garde Sa Parole, l'amour de Dieu est véritablement parfait en lui et par là nous savons que nous sommes en lui». Donc ma communion avec Jésus va passer par une obéissance de coeur parfaite avec ce qu'Il me dit et ce qu'Il me dira. Il est la Parole de vie. Quand ma communion avec Lui augmente, Il me révèle Sa Parole et Il attend de moi que j'obéisse. Si j'obéis, ma communion avec Lui va grandir, Il va me révéler encore d'autres choses. S'Il voit que j'ai un coeur rebelle et désobéissant et que je ne veux pas Lui obéir, Il ne va pas me révéler ces choses profondes qui sont dans Son coeur et ma communion avec Lui ne va pas grandir. Mais s'Il voit que dans le fond mon coeur, j'ai ce désir profond qui me fait dire: «Seigneur, si je Te demande de Te révéler à moi, ce n'est pas seulement pour le plaisir de Te contempler mais c'est pour T'obéir, faire Ta volonté et non la mienne, pour être rempli de Toi, de l'Esprit de Jésus, d'humilité, de l'obéissance de Jésus qui disait: Je ne fais jamais rien sans que Mon Père ne Me l'ait demandé. De Moi-même, Je ne fais rien». Si Dieu voit que j'ai cet esprit-là au fond de mon coeur, Dieu se réjouit. Il va me révéler encore plus qui Il est. Il va me révéler Sa Parole parce qu'Il voit que je suis désireux de garder cette Parole et de Lui obéir. Ma communion avec Lui va grandir toujours plus, ma joie va grandir toujours plus, malgré les persécutions, les souffrances et les attaques du diable. Ma communion va grandir et c'est cela qui compte. Là, je vais pouvoir glorifier Dieu, je vais pouvoir prononcer au dernier jour cette parole que Jésus a prononcée, avant d'aller à la Croix: «Père, j'ai glorifié Ton Nom, j'ai achevé l'oeuvre que Tu m'as demandé de faire».
Le Père nous appelle à Sa communion, à la communion de Jésus. Cela passe par la Croix, par le renoncement à moi-même, par l'acceptation de l'oeuvre de la Croix, par une recherche de tous les jours du Seigneur Jésus, par l'obéissance. À ce moment-là, je vais pouvoir achever cette tâche qu'Il me demande. Là, je vais pouvoir Le glorifier. Tu peux être à n'importe quel moment de ta vie, il n'est jamais trop tard pour entrer aujourd'hui dans une communion plus profonde avec Lui. Il va se révéler toujours plus, Il va faire une oeuvre de plus en plus profonde et puissante. Jusqu'à la dernière seconde, Il la fera. Jusqu'à la dernière seconde de ta vie, tu vas Le glorifier parce que c'est Lui qui va s'exprimer au travers de toi pour toucher des âmes, faire du bien autour de toi et te faire du bien à toi aussi. Il veut te guérir, te relever. Dans cette communion, Il nous apporte vraiment tout ce dont nous avons besoin, Il nous explique toutes choses, Il nous fait comprendre pourquoi nous traversons ces épreuves et ces difficultés. Nous le comprenons parce qu'Il nous parle dans le fond de notre coeur. Alors développons cette communion avec Jésus. Développons-la, chacun de nous, chaque jour qui passe, dans la prière, dans la lecture de Sa Parole et dans les moments passés seul à seul avec Lui. Cette communion va grandir et nous allons pouvoir être utilisés puissamment par le Seigneur. Notre joie va grandir, nous allons pouvoir être de plus en plus comme Jésus.
«Seigneur, cela me réjouit de savoir que Tu fais ce travail en moi et dans le coeur de chacun de Tes enfants. Tu nous aimes tellement d'un amour éternel, Seigneur! Tu ne veux pas nous laisser dans l'état où nous nous trouvons. Je sais que Tu travailles en profondeur au travers de toutes les difficultés, des mauvaises expériences comme des bonnes. Tu travailles dans nos vies pour Te révéler d'avantage, pour nous faire comprendre Ta volonté, ce que Tu veux pour nous. Seigneur, je Te bénis parce que Tu nous appelles à Ta communion. Seigneur, ce soir, je veux Te dire que ce que je recherche, c'est Ta communion. Qu'elle soit toujours plus profonde, Seigneur. Que dans cette communion, Tu me remplisses de Toi, de Ta nature, de Ta vie, pour que jusqu'au dernier jour de ma vie, ou jusqu'à ce que Tu reviennes, je sois entre Tes mains un vase d'honneur que Tu modèles comme Tu veux. Un vase d'honneur que Tu remplis de Ta présence et que Tu peux utiliser dans Ta maison. Seigneur, je T'en remercie au nom de Jésus-Christ. Amen.» Ce texte est la mise par écrit d'un message donné oralement par Henri VIAUD-MURAT, message qui a été enregistré sur cassette audio. Afin de conserver la spontanéité de ce qui a été donné, la mise par écrit a été faite en conservant l'intégralité de l'enregistrement oral, sauf quelques modifications mineures nécessaires à la compréhension du texte écrit. Vous pouvez obtenir la cassette audio de ce message, et d'autres encore, en écrivant à: Source de Vie – BP 25 – F30920 Codognan – France. Vous recevrez gratuitement en retour et sans aucun engagement le catalogue des cassettes audio disponibles. Association Source de Vie BP 25 F-30920 Codognan France http://www.sourcedevie.com © SDV Tous droits réservés mis à jour le 21/01/00 Retour ------------------------------------------------------------ |
C'est sous ce titre que Daniel Rivaud signale qu'un sondage sur le protestantisme français effectué en 1995 donna les résultats suivants: 35 % des personnes interrogées considéraient que l'infidélité conjugale était une affaire personnelle, 59% se prononçaient de même pour l'avortement et 62 % sur l'homosexualité. Pour 57 % le diable n'existe pas. Si 66% ont déclaré lire la Bible, seuls 9 % le faisaient tous les jours, 6 % une à deux fois par semaine, et 6 autres 1 à 2 fois par mois, le reste plus rarement. Le même auteur parle aussi des Assises de la Fédération Protestante de France (FPF) qui se sont tenues en octobre dernier à Toulouse. On y évoqua la responsabilité des protestants à l'égard des musulmans de France. Il fut demandé au Conseil de la FPF d'inviter ses membres à organiser des groupes locaux de réflexion et de dialogue avec l'Islam (recommandation No 4) et recommandé aux différentes instances de la Fédération de continuer à soutenir – au plan national comme au plan local – des projets de création de centres culturels musulmans, de salles de prières et de mosquées, par une concertation suivie avec les municipalités et les autres communautés religieuses (recommandation No 5). Il est, certes, bon de rappeler aux chrétiens leurs responsabilités à l'égard des musulmans vivant dans nos régions, d'autant plus que dans les pays d'origine de ces étrangers tout témoignage chrétien est souvent interdit et sévèrement puni. Mais notre devoir ne consiste certainement pas à les aider dans leurs projets de création de centres culturels islamiques, de salles de prières et de mosquées. Nous devons annoncer à toute créature le Salut qui est en Jésus-Christ, crucifié et ressuscité pour la justification des pécheurs, car il n'y a de Salut en aucun autre nom (Actes 4: 12), et cela vaut autant pour les musulmans, que pour les Juifs et que pour nous-mêmes. © La Bonne Nouvelle 2 / 96 Retour |