Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Edification

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EXTRÊMEMENT RICHE – MAIS INSENSÉ?


Gates est l'homme le plus riche

L'Américain Bill Gates, le propriétaire de Software, est l'homme le plus riche du monde avec sa fortune de 51 milliards de dollars. C'est ce qui ressort d'une liste des super-riches parue dans le magazine «US -Forbes». Six Suisses y figurent également. Dans sa liste de 200 milliardaires, le magazine n'a repris, pour la première fois, que des riches qui travaillent – , donc des gens qui ont bâti eux-mêmes leur fortune ou travaillent avec de l'argent hérité. Les nouveaux critères ont entraîné la disparition de la liste les noms de quelques milliardaires. Les têtes couronnées et les dictateurs ne sont pas pris en considération. Sinon, le sultan de Brunei, qui figurait depuis des années au premier rang des super-riches, viendrait cette fois en troisième position avec 36 milliards de dollars. Dans la nouvelle liste du magazine, c'est la famille Pierre Landolt qui se situe en tête des Suisses les plus riches. Elle dispose d'une fortune estimée à 6,5 milliards de dollars. Aux rangs deux et trois apparaissent Stephan Schmidheiny avec 4,1 milliards de dollars et Ernesto Bertarelli avec 4 milliards. (Der Zürcher Oberländer, 22.6.1998)

Ces gens sont admirés dans le monde; beaucoup les tiennent en haute estime. On leur court après, on les honore; ils font l'objet d'articles dithyrambiques dans les journaux. D'autres, par contre, se sentent infériorisés par eux. On parle de «super-riches», à côté de qui il y a encore des riches et des nantis. Mais ce qui vient ensuite, personne ne s'en préoccupe.

La Bible parle de ces gens fortunés, qui, avidement, accumulent les richesses. Elle les qualifie d'«insensés». Quel contraste! Non pas que leur richesse soit une folie, car il y a toujours eu des hommes et des femmes de Dieu très fortunés, mais qui ont vécu ou vivent pour le royaume de Dieu. Les super-riches mentionnés ci-dessus ne sont appelés «insensés» que parce qu'ils se confient en leurs biens et ne comptent pas avec le Seigneur, pensant que cette vie sur la terre est tout. Billy Graham a écrit dans le journal «Décision» de juillet que John F. Kennedy avait, le jour de son assassinat, préparé un discours où il citait, entre autres, cette parole de Marc 8, 36: «Et que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perd son âme?»

En Luc 12, 16-21, il est question d'un très riche cultivateur. Ses terres avaient tellement rapporté qu'il ne savait où mettre son abondante récolte. Il se proposa de bâtir de plus grands greniers. Les projets et leur réalisation l'occupaient totalement. Son but final était de se reposer et de jouir de ses richesses. Mais voici que cette parole de l'Éternel le frappa comme un éclair: «Insensé! cette nuit même ton âme te sera redemandée; et ce que tu as préparé, pour qui sera-ce?» (v. 20). Ses concitoyens lui avaient certainement porté envie, car il était quelqu'un de très considéré dans la ville. Mais Dieu le qualifia d'insensé. Quel contraste: extrêmement riche, et pourtant fou! Solennel, n'est-il pas? Sa folie n'était pas de posséder tant de biens; elle consistait à négliger ce qu'il y avait de plus important: Dieu et l'éternité. La vie doit avoir un but plus élevé que soi-même. Ce riche cultivateur ne vivait pas pour le royaume de Dieu; il se passait de Jésus-Christ.

La toute grosse question qui se pose à chaque individu est celle-ci:

Qu'aurai-je à la fin de mon existence? Cet homme opulent dut abandonner le fruit du travail de toute une vie. Rien de tout cela ne lui fut d'un quelconque profit pour l'éternité. Au contraire! Le dernier mot écrit sur sa vie fut: «Insensé!».

L'histoire de ce riche cultivateur se répète à de multiples reprises.

Récemment, j'ai lu un article concernant un homme de 55 ans. Il avait occupé le poste très élevé de manager dans une grande firme d'automobiles. Il travaillait au minimum 12 heures par jour. Quotidiennement, il faisait 30 kilomètres à bicyclette et jouait au tennis. Il était très populaire. Un homme en parfaite santé et surentraîné! Mais un dimanche soir, ce fut le coup de grâce: un infarctus foudroyant! Cette terrible question vient se poser: «Ce que tu as préparé, pour qui sera-ce?»

Et le Seigneur de tirer cette conclusion: «Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n'est pas riche quant à Dieu,» (v. 21).

Pour Dieu, la seule richesse qui compte est celle qui nous donne accès à Son royaume et qui est portée à notre actif dès ici-bas, même si nous ne possédons pas de grands biens. C'est ce qui nous est dit en 1 Timothée 1, 14-15: «La grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et la charité qui est en Jésus-Christ C'est une parole certaine et entièrement digne d'être reçue, que Jésus Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier,» Jacques 2, 5 nous explique le sens de la vraie richesse qui demeure: «pour qu'ils soient riches en la foi, et héritiers du royaume qu'il a promis à ceux qui l'aiment.»

N.L.

©  Appel Minuit 09-98

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FONDS (ARGENT) ET LUMIÈRE

Je reçois des appels de fonds venant de partout. Je suis sollicité à soutenir divers efforts d'évangélisation dans les pays francophones ou ailleurs, à envoyer de l'argent pour construire ou réparer un édifice religieux, à verser des sommes à toutes sortes d'oeuvres de bienfaisance ou d'actions humanitaires. Ces appels toujours pathétiques, invariablement présentés comme d'extrême urgence, me culpabilisent beaucoup car je ne peux répondre à toutes ces demandes. Je donne l'essentiel de mes offrandes à l'église que je fréquente. Quelle suite dois-je donner à ces différents appels?

Cher ami, comme vous, j'ai de multiples occasions d'ouvrir ma bourse, et toujours pour de bonnes causes! Il y a tant d'oeuvres chrétiennes, tant d'actions humanitaires dignes d'intérêt qui comptent sur notre soutien financier! Et puis, peut-on rester insensible devant la détresse insoutenable que vivent, là-bas, ces foules somaliennes, éthiopiennes...? Qui a un peu de coeur ne peut se dérober sans se sentir mal à l'aise, sans éprouver un sentiment de culpabilité. C'est vrai: il n'est pas facile de discerner là où il faut donner et se dépenser, et là où il faut laisser aux autres le soin d'agir.


Vous savez sans doute que Dieu ne demande pas à ses enfants (une minorité parmi les humains) de porter tout le poids de la détresse humaine, de secourir tous les déshérités de la terre et de soutenir TOUT ce qui se fait de bien sur notre planète, même sous l'impulsion de chrétiens. Ce serait oublier que chacun de nous a «ses pauvres» à secourir et «ses bonnes oeuvres» à accomplir, celles que Dieu a préparé d'avance afin que nous les pratiquions (Ép. 2, 10). C'est pourquoi il est bon de demander à Dieu sa sagesse pour fixer notre choix et discerner les tâches qui nous incombent. Si nous sommes déterminés à lui obéir et à nous montrer généreux, le Saint-Esprit nous apaisera et nous donnera la joie de donner.


Je sais que, lors de tournées d'informations dans les églises, certains responsables d'oeuvres savent émouvoir leurs auditeurs pour récolter des fonds en abondance – et je ne mets pas en cause le bien-fondé de leurs interventions. Convaincants, ils font vibrer la corde sensible; aussi, certains chrétiens, émus, répondent-ils sur le champ à ces appels pathétiques.

Attention à la précipitation! Il vaut la peine, de retour à la maison, de réfléchir et de prier, pour prendre une décision en toute sérénité, hors de toute influence, hormis celle de Dieu. Les chrétiens qui dispersent l'argent du Seigneur au hasard des appels entendus sont rarement constants dans leur libéralité. En définitive, ils portent tout... et rien.


Récolte-t-on des fonds pour voler au secours de telle population sinistrée ou affamée? Je dois d'abord me demander si je suis concerné par un tel drame. Si c'est le cas, alors je veillerai à ne pas confier mon offrande à n'importe quel organisme. Dans la mesure du possible, je chercherai un canal sûr pour faire parvenir un don que j'adresserai, en priorité, à des chrétiens de ces régions éprouvés (Gal. 6, 10).

Vous avez certainement raison de donner la plus grosse part de votre offrande à l'église que vous fréquentez, surtout si ses responsables ont réellement la vision missionnaire et le souci de «soutenir la veuve et l'orphelin»!

Je ne vous blâmerai pas non plus de continuer aussi à envoyer des dons à des oeuvres chères à votre coeur, oeuvres fidèles et dont la gestion financière est saine...


Mais n'oubliez pas pour autant ceux qui sont éprouvés près de vous, dans votre cité, dans votre rue peut-être, en tout cas dans votre église. Rien ne vaut le contact chaleureux avec ceux que nous assistons de nos biens. Il y a peut-être plus de bonheur à secourir le prochain que de signer des chèques pour une action lointaine. Même si l'un n'empêche pas l'autre...


André Adoul 


©  AVÈNEMENT – Février 1994 No 68

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«LES JUIFS, LES CHRÉTIENS ET L'ARGENT»

Le nouvel ouvrage de Jacques Attali, Les Juifs, le monde et l'argent (Fayard), aborde sans détour un sujet tabou. En avant-première pour L'Express, il développe sa thèse, novatrice: le peuple inventeur du monothéisme est aussi le fondateur du capitalisme

Sous cette formulation générale – «Les Juifs, le monde et l'argent» – le thème de votre nouveau livre relevait jusqu'ici plutôt de la rhétorique antisémite...

Je me suis toujours demandé ce qu'il y avait de fondé dans tout ce qui était raconté, y compris le pire, sur le rapport des juifs au monde et à l'argent. J'ai voulu aborder cette question de front, avec franchise et honnêteté, à travers une longue enquête historique, et ma conclusion est que les juifs ont toutes les raisons d'être fiers de cette partie de leur histoire.

Vous remontez plusieurs millénaires en arrière pour retracer cette histoire, qui commence d'ailleurs dans un monde sans argent et sans richesse: le paradis d'Adam et Ève.

Le paradis se situe hors de l'économie parce que hors de la rareté, du travail et du désir (désir de savoir et de jouir). Et c'est parce qu'il éprouve ces deux désirs que l'homme bascule dans le monde de la rareté, c'est-à-dire de la violence, puis de l'argent.

C'est alors Dieu lui-même qui délivre à son peuple, bien avant Guizot, le premier précepte économique: «Enrichissez-vous!»

Pour la Bible, la richesse est un moyen de servir Dieu, d'être digne de lui. L'un des textes fondateurs dit: «Tu aimeras Dieu de toutes tes forces» et l'un des commentaires précise: «Cela veut dire de toutes tes richesses.» Donc: «Plus tu seras riche, plus tu auras de moyens pour servir Dieu.» La richesse est un moyen, pas une fin. À condition que ce soit une richesse créée, une mise en valeur du monde et non pas une richesse prise à un autre. Les biens fertiles (la terre, le bétail) sont donc particulièrement recherchés. Abraham s'enrichit ainsi par ses troupeaux. Le travail productif est même si important qu'il est interdit de ne faire qu'étudier ou prier, parce qu'on s'isole, on se dessèche et on ne comprend plus le monde.

 

Ces préceptes de l'Ancien Testament correspondent-ils à une réalité historique de l'époque?

Oui. À l'époque biblique, deux révolutions majeures distinguent les juifs des peuples voisins: d'une part, l'enrichissement n'a pas pour finalité la construction de beaux lieux de culte; d'autre part, les sacrifices humains et la loi du talion sont remplacés par un dédommagement monétaire. C'est un moment essentiel de la civilisation: l'amende remplace les représailles, l'argent interrompt la violence.

«Salomon rappelle que le peuple juif ne doit s'enrichir que pour enrichir les autres»

Ce mode d'emploi de la richesse n'est guère respecté...

Une fois passé l'exil égyptien, dès la sortie d'Égypte, l'argent joue un grand rôle; dans le Sinaï, une partie du peuple juif fabrique un dieu d'or. Le châtiment est terrible: le peuple doit rester dans le désert assez longtemps pour qu'y meurent toutes les générations fautives. Pendant cette longue errance, Dieu leur assure la «manne», qui n'est pas du tout la nourriture de rêve que l'on croit généralement: elle n'a aucun goût, aucune raison d'être autre que fonctionnelle, elle constitue une ration alimentaire fade et sans saveur. La leçon est claire: seules les richesses créées par le travail ont du goût. Ce qui est obtenu sans effort n'a aucune valeur.

 

Malgré cette rééducation, le peuple juif semble avoir du mal à trouver ce rapport équilibré avec la richesse que lui prescrit Dieu?

Dans l'un des textes majeurs du judaïsme, le discours de Salomon, lors de l'inauguration du Temple, au Xe siècle avant notre ère, rappelle que le peuple juif ne doit s'enrichir que pour enrichir les autres, qu'il ne peut être heureux que si ceux qui l'entourent le sont aussi et que, réciproquement, les gentils ont intérêt au bien-être du peuple du Livre, qui prie pour eux. C'est aussi à cette époque qu'est institué l'impôt de solidarité – qui deviendra la tsedaka – première apparition historique de l'impôt sur le revenu, avec des règles très précises: taux supérieur à 10% mais inférieur à 20%, anonymat et redistribution intégrale aux pauvres. Malgré cela, le Temple connaît deux dévoiements importants: des prêtres s'installent à plein temps et certains recommencent à faire de la fortune une finalité. Le châtiment ne tarde pas: division du peuple, défaite, destruction du Temple. D'où, plus tard, après sa reconstruction, le besoin de codifier ces règles. C'est l'oeuvre du premier Sanhédrin, sorte de Cour de cassation, instance suprême qui unifie la jurisprudence d'une multitude de petits tribunaux communautaires.

 

C'est ce premier Sanhédrin qui autorise aux juifs le prêt à intérêt, qui va peser si lourd sur leur destin ultérieur?

Pour le peuple juif, dans la mesure où la fertilité des biens est saine, il n'y a aucune raison d'interdire le prêt à intérêt à un non-juif, car l'intérêt n'est que la marque de la fertilité de l'argent. En revanche, entre juifs, on doit se prêter sans intérêt, au nom de la charité. Il est même prescrit, vis-à-vis des très pauvres, de faire des prêts à intérêt négatif!

 

C'est à cette époque que débute une phase heureuse de complémentarité avec la puissance grecque: les juifs semblent mieux réussir leur exil que leur royaume?

C'est clair! Parce que l'identité juive est d'abord nomade. Babylone et Alexandrie, qui sont au IIIe siècle avant notre ère les capitales de l'économie mondiale, fonctionnent grâce au savoir et au commerce des marchands lettrés juifs. Ils acquièrent progressivement une compétence et une légitimité fondées sur la confiance et sur des techniques financières et commerciales efficaces. Ils y inventeront en particulier le chèque, le billet à ordre, la lettre de change. Cela n'empêchera pas l'apparition, à Alexandrie, d'un anti-judaïsme préchrétien.

 

«Pour un juif, la pauvreté est intolérable. Pour un chrétien, c'est la richesse qui l'est»

Plus tard, l'avènement du christianisme met fin à une nouvelle dérive vers l'argent culte, notamment chez les pharisiens, dont le comportement est dénoncé par la secte des esséniens.

Bien avant la colonisation romaine, certains marchands et prêtres juifs, devenus riches et puissants, ne cessent d'être condamnés par les prophètes. Plus encore quand ils collaborent avec les Romains et exhibent leur luxe, au mépris de la Loi. Les prophètes se déchaînent contre eux, en écrivant les textes les plus durs sur la haine des richesses qui ne sont pas mises au service de Dieu. Jésus s'inscrit dans ce courant mais, au lieu d'accepter la richesse comme un moyen, il prêche que l'on n'est jamais aussi proche de Dieu que dans la mendicité. Il fait, comme certains prophètes avant lui, de la pauvreté un moyen d'accès à Dieu.

Pour un juif, la pauvreté est intolérable. Pour un chrétien, c'est la richesse qui l'est. Mais progressivement, dans la rédaction des Évangiles puis avec l'émergence de l'Église, la richesse va devenir un moyen de pouvoir au profit de l'institution religieuse, l'Église, qui encourage les offrandes et impose aux évêques l'inaliénabilité de ses biens.

 

Autre nouveauté essentielle, le christianisme proscrit le prêt à intérêt.

Pour trois raisons. 1° Pour les chrétiens, comme pour les Grecs, le temps n'appartenant pas aux hommes, ils n'ont le droit ni de le vendre ni de le faire fructifier. 2° Le prêt est une activité malsaine qui permet de gagner de l'argent sans travailler. 3° Le prêteur peut s'enrichir, ce qui concurrence le projet de l'Église d'être le lieu principal d'accumulation des richesses. L'Église assimile donc le prêteur au diable: il est comme le dealer qui fournit de la drogue, une nouvelle forme de la tentation.

 

Comment les rabbins ont-ils réagi à cette révolution chrétienne sur la question des richesses?

Il leur semble utile de codifier les choses au cours des siècles suivants. Les deux textes fondamentaux sont le Talmud de Jérusalem, au IVe siècle, et celui de Babylone, au VIe siècle, qui apportent d'énormes innovations, souvent très détaillées, sur l'organisation sociale et en particulier sur les taux d'intérêt, l'usage des lettres de change, les limites du profit (avec, par exemple, la notion de «prix juste» des biens alimentaires, dont la marge doit être limitée à 1/6), l'interdiction de la spéculation (quand les prix montent, il est interdit de faire des réserves et il faut vendre pour faire baisser les prix). Il y a aussi des règles très précises contre les ententes. Pratiquement tous les problèmes de l'économie moderne y sont traités, qu'il s'agisse de la publicité, de l'environnement, de la fiscalité directe et indirecte, du droit du travail, du droit de grève, de l'héritage, de la solidarité, etc.

 

À qui s'appliquent ces règles?

C'est déjà une question lancinante: doit-on vivre en circuit fermé entre juifs ou appliquer ces règles à tout le monde? La justice sociale – la tsedaka, par exemple, la doit-on uniquement aux juifs ou également au voisin non juif dans le besoin? Selon la règle fondamentale, arrêtée à ce moment-là dans le Talmud de Babylone, il est interdit de laisser mourir de faim qui que ce soit, mais l'on ne doit une assistance totale qu'aux monothéistes – c'est-à-dire, pendant très longtemps, seulement aux musulmans puisque, à cause de la Trinité, les chrétiens furent jusqu'au XIIe siècle considérés comme des polythéistes. On doit seulement fournir aux polythéistes les moyens de leur survie, pour qu'ils trouvent la force de découvrir l'unité de Dieu.

S'ouvre ensuite une nouvelle et longue ère heureuse de complémentarité avec les musulmans: les califes ne recrutent leurs conseillers et experts économiques que parmi les juifs.

Cela tient à une nécessité: il y a dans l'islam la même interdiction du prêt à intérêt que chez les chrétiens. Et les juifs sont parmi les rares à savoir lire et écrire. Ils sont donc les seuls capables d'organiser ces prêts, dont l'économie commence alors à avoir besoin: les marchands lettrés juifs constituent même le seul réseau mondial de courtiers, de commerçants et de changeurs. Tout en relevant d'un statut humiliant – selon la «dhimmitude» du Coran, on protège un «inférieur» – la compétence juive s'impose très vite. Le ministre des Finances du troisième calife, à Damas, est juif! C'est l'apparition d'un nouveau personnage: le juif de cour, qui n'existait pas sous l'Empire romain. Mais cette élite aspirée vers le haut ne constitue qu'une infime minorité du peuple juif, essentiellement composé d'artisans, de paysans, de vignerons, de marins, de commerçants, qui vivent dans l'angoisse des conséquences possibles de la jalousie que peuvent susciter ceux d'en haut.

 

Pourquoi cette spécialisation économique se reproduit-elle de manière beaucoup plus tragique tout au long du Moyen Âge européen?

Avec le déclin de Bagdad, le centre de gravité se déplace vers l'Europe. Le continent souffre d'un manque de monnaie métallique: il n'y a pas assez d'or et d'argent pour assurer les transactions. Vers l'an mille, il n'y a guère plus de 150 000 juifs en Europe, qui, pendant trois siècles, se retrouvent dans la situation extraordinaire d'être les seuls à avoir le droit de faire des prêts alors que le besoin d'argent est considérable. C'est d'ailleurs l'une des rares activités qui leur sont autorisées au milieu d'un océan d'interdictions professionnelles. Mais c'est aussi une obligation: souvent, une communauté n'est tolérée dans une ville que si elle accepte d'assurer ce service. Les juifs, tous les juifs, vont donc jouer le rôle de prêteurs; les paysans, bouchers, et artisans juifs sont aussi prêteurs. Ce sont en général des prêts entre voisins. Dans l'Europe du Sud, cela se passe parfois très bien. Ils sont utiles et les chrétiens le reconnaissent. Mais à cette époque se constituent aussi les États; les souverains vont, à leur tour, recourir aux prêteurs juifs, forcés de leur prêter pour tout, même pour financer les guerres et les croisades.

 

Les rabbins ne mettent-ils pas en garde contre le développement de cette spécialisation sociale très piégée?

Il y a de grands débats. Certains sages considèrent que prêter aux non-juifs est un devoir, pour les aider à s'enrichir. D'autres s'inquiètent de voir les juifs prendre le risque d'être haïs pour services rendus. Et c'est ce qui arrive: quand cela va mal – à cause d'épidémies ou de mauvaises récoltes – et que l'on ne peut plus rembourser, paysans et princes trouvent une raison de se fâcher avec les juifs. «Juif» devient synonyme d' «usurier». Ils font alors l'objet de rackets, doivent payer pour tous les actes de la vie quotidienne, sous l'éternelle menace d'expulsion. D'où un cycle infini de périodes de calme suivies d'épisodes violents de pillages, de destructions de communautés.

 

Comment des communautés ainsi malmenées parviennent-elles, des siècles durant, au sortir de tragédies régulières, à se reconstituer, à remonter la pente pour remplir à nouveau le même office, en attendant la prochaine catastrophe?

Comme on a besoin d'eux, les monarques, après les avoir pillés, les remettent souvent en situation de pouvoir prêter! Et comme les prêts sont de très courte durée – un an ou moins – et à des taux d'intérêt très élevés, de l'ordre de 50 à 80%, l'accumulation va très vite. C'est comme pour les microcrédits aujourd'hui: cela vaut la peine d'emprunter, notamment en matière d'investissement agricole.

«Meyer Lansky, le gangster juif est donc une nouveauté; en réalité, il n'est plus juif du tout»

Il y a, dans votre livre, une thèse implicite: contrairement à Max Weber, qui mettait en avant le protestantisme, vous renouez avec la position de Werner Sombart, qui faisait des juifs les véritables inventeurs du capitalisme.

Pour moi, les preuves que je recense sont tellement accablantes que la thèse de Max Weber ne tient pas la route: malgré son immense culture, il n'a rien compris, ni au judaïsme, ni au rôle que celui-ci a joué, ni aux sources de l'ordre marchand. Mais Sombart n'est pas mieux: il fait démarrer le capitalisme au XVIe siècle par l'initiative de juifs polonais immigrés en Angleterre! Il ne leur prête un rôle que dans le capitalisme de spéculation, alors que l'important est ailleurs, dans le rôle très ancien joué par les juifs dans la mise en place de l'éthique en général, dans celle de l'économie en particulier, et dans le financement de l'investissement à partir du Xe siècle. Il oublie beaucoup d'autres choses, comme le rôle de la papauté, qui préserve les banquiers juifs dont elle a besoin; l'importance des banquiers lombards, qui sont en réalité souvent des juifs plus ou moins masqués; leur rôle dans le formidable développement de l'Espagne, dans les deux berceaux majeurs du capitalisme que furent les Pays-Bas et l'Angleterre et dans les colonies. Il ne dit rien non plus de leur participation au développement industriel, au XIXe siècle, en particulier dans les industries de la communication, de l'automobile, de l'aviation. Peu de gens savent que l'agence Havas et l'agence Reuter au XIXe siècle sont des créations juives, au même titre que la Deutsche Bank, Paribas ou les principales banques d'affaires américaines. Et encore bien d'autres destins fascinants en France, en Allemagne ou en Russie. De tout cela, je donne d'innombrables et spectaculaires exemples.

 

Comment expliquez-vous alors l'importance accordée à Max Weber?

Il a été clairement l'instrument idéologique de légitimation de la suprématie politique hollandaise, anglaise, puis américaine: il a permis aux protestants de se doter d'un titre de paternité sur ce qu'ils dominent. Marx, lui, avait compris que le judaïsme était à l'origine de la pensée économique moderne, mais il assimile totalement judaïsme et capitalisme, pour lui deux ennemis à combattre, et il écrit des pages clairement antisémites sur lesquelles a toujours pesé un tabou.

 

Vous évoquez sans détour un autre tabou: la puissance du gangstérisme juif aux États-Unis...

J'aurais trouvé malhonnête de ne pas parler de cet épisode marginal et fascinant. Un des chefs de la mafia américaine est un certain Meyer Lansky. Il fait partie de cette petite minorité de truands juifs – peut être 2 000 sur 2 millions de juifs russes immigrés aux États-Unis à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. Cette fraction tout à fait «désintégrée» de la communauté constitue une grande première historique. Jusqu'alors, les juifs avaient une phobie de la délinquance et de la criminalité, pour des raisons théologiques, mais aussi de survie, puisque le comportement d'un seul pouvait mettre en cause la sécurité de toute la communauté. Les rabbins doivent refuser tout don d'origine douteuse. Et même au Moyen Âge, où ils font l'objet des pires accusations – kidnappeurs d'enfants, meurtriers rituels, buveurs de sang humain, empoisonneurs de sources – on n'a pas d'exemple de prêteurs escrocs! Le gangster juif est donc une nouveauté; en réalité, il n'est plus juif du tout. Meyer Lansky n'a aucune relation avec la communauté. Associé à la mafia italienne, il permet à Lucky Luciano de prendre le pouvoir sur Cosa Nostra, avant de devenir lui-même le maître de la mafia américaine. Et quand, plus tard, il se fait arrêter – pour des raisons fiscales, comme Al Capone – et qu'il demande à Israël à bénéficier de la loi du retour, Golda Meir ne le lui accorde pas.

Cela nous amène à Israël, qui a voulu ouvrir un nouveau chapitre des rapports entre le peuple juif et l'argent, avec cette utopie du kibboutz, collectivisme communautaire libéré de l'argent.

Quand les premiers sionistes viennent leur demander des fonds, les banquiers juifs américains (Seligman, Goldman, Sachs, Lehman, Kuhn, Loeb, Warburg, Solomon) refusent, pour des raisons qui paraissent aujourd'hui d'une actualité extraordinaire: «Nous sommes une éthique, une culture, pas une nation, il ne faut pas s'encombrer d'un État.» Ceux qui acceptent de les aider (les Rothschild, Montefiore ou Hirsch) ne sont pas sionistes non plus. Et, comme la plupart des cadres sionistes viennent de Russie, où ils ont énormément souffert de cette image du juif homme d'argent, ils veulent s'en défaire radicalement, montrer qu'ils sont capables d'être des paysans, des artisans, des ouvriers. Cela donne d'abord le «bundisme», mouvement juif russe socialisant du début du siècle, puis le mouvement révolutionnaire russe, et enfin le sionisme utopique. Aujourd'hui, les kibboutzim n'occupent plus qu'une place marginale dans la société israélienne, même s'ils assurent encore le tiers de la production agricole.

 

Pourquoi le kibboutz a-t-il échoué?

Parce qu'il n'y a pas d'utopie qui ne soit une île! Un système social différent ne peut réussir que s'il est isolé et ainsi transmissible aux générations suivantes. Or forcer les enfants, et surtout les petits-enfants, à revenir vivre en kibboutz après avoir passé deux ou trois ans dans l'armée ou à l'université s'est révélé impossible. Cela s'était déjà passé dans les familles de banquiers juifs du XIXe siècle, aux États-Unis ou à Vienne: la première génération fonde la banque, la deuxième la dirige et la troisième donne des musiciens, des peintres ou des psychanalystes!

Malgré cet échec du kibboutz, vous montrez qu'Israël entretient un rapport très particulier à l'argent, très loin de la réalité économique: c'est un État en perpétuel déficit.

C'était. Ça ne l'est plus. Cette nation a été créée dans des conditions économiquement surréalistes: sans État, sans ressources financières. Elle vécut donc à découvert, et cela pendant très longtemps. Mais cette dépendance extérieure correspond à un financement pour l'essentiel en prêts, pas en dons, et désormais, depuis une dizaine d'années, Israël reçoit moins de l'extérieur qu'il ne reverse. Le peuple israélien a vécu au départ à crédit: le taux de l'inflation était le signe de ce choix. Il se trouve qu'il s'est révélé très efficace.

Quelle a été l'importance de l'argent de la Diaspora durant ces cinquante ans de l'État d'Israël?

Dans les premières années, il représente de 5 à 6% du PNB israélien. Aujourd'hui, il ne représente pas plus de 5 pour 1 000. La situation est même en train de s'inverser et Israël sera bientôt en situation d'assister certaines communautés de la Diaspora, elles-mêmes menacées de disparaître par assimilation et par déclin de la natalité.

À rebours de certains fantasmes, vous concluez que le XXe siècle aura été en fait celui de l'effondrement de la puissance financière juive échafaudée au XIXe.

Je décris le destin des grandes dynasties financières et industrielles, une à une: les grandes banques juives s'effondrent ou passent toutes aux mains de non-juifs au cours de l'entre-deux-guerres. Comme à Vienne au XIXe siècle, où les juifs étaient sortis de la finance et du capital pour le théâtre, la psychanalyse et la littérature, au début du XXe, la puissance juive américaine passe de la finance à la distraction et à la communication: édition musicale, radio et cinéma. Universal, MGM, Fox, RCA, NBC, CBS, Warner Brothers sont les créations d'entrepreneurs juifs dont les films sont totalement étrangers au judaïsme. L'idée de montrer pour la première fois dans une salle un film en continu – comme, en France, Lumière avec L'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat (1895) – viendra aux États-Unis d'Adolph Zukor, un juif hongrois, qui présente au public, en 1907, un documentaire de dix minutes: une Passion du Christ largement antisémite qu'il a tournée lors d'un voyage en Bavière! Et dans les années 30, le patron d'Universal, dont le frère était rabbin à Berlin, estimait qu'il n'avait pas à se mêler de la situation des juifs d'Europe. Le seul cinéaste militant prosémite de l'époque, c'est Chaplin, que même Hitler croit juif alors qu'il ne l'est pas!

«Ni le nomadisme ni la finance ne sont plus des spécialités juives»

 

En conclusion, vous dressez, à l'heure de la mondialisation, le constat de la fin de ce rôle économique multiséculaire des juifs: on n'a plus besoin d'eux?

Le rôle principal des juifs, pendant trois mille ans, fut celui du nomade, dont le sédentaire a besoin pour entretenir les contacts avec l'extérieur. Mais quand, avec la mondialisation, tout le monde devient nomade, il n'y a plus besoin de ces nomades-là! C'est nouveau et très récent, à tel point qu'en Israël les élites nouvelles sont elles-mêmes nomades à l'égard de l'État juif. Un autre rôle attend sans doute le peuple du Livre, avant-garde du nomadisme.

Vous vous interrogez sur le destin de cette banalisation pacifique, qui dissout l'identité juive, jusqu'à suggérer qu'Israël pourrait chercher inconsciemment à susciter une insécurité dont il aurait besoin pour maintenir une identité forte...

Le sédentaire éprouve souvent de la haine pour le nomade, dont il ne peut se passer. Mais, comme ni le nomadisme ni la finance ne sont plus des spécialités juives, la haine qu'ils provoquaient tend à se dissiper; et d'autres diasporas, telle la chinoise, viennent remplir ces mêmes rôles. Reste Israël, confronté à une menace comme nation sédentaire, face à son heure de vérité: son identité ne peut pas se réduire à l'hostilité de ceux qui l'entourent. La guerre, c'est son anéantissement; mais la paix entraînera son intégration dans la région, préalable à un métissage. Prélude à ce qui attend tous les peuples.

Dans cet ouvrage, vous avez privilégié le rôle actif de l'élite juive – experts, juifs de cour, conseillers du prince, financiers, etc. – au détriment de l'immense majorité du petit peuple: faut-il y voir une motivation autobiographique chez l'ancien conseiller de l'Élysée et homme de finance que vous êtes?

Je raconte aussi la vie des masses juives, leurs mouvements sociaux et leurs espoirs, mais il était naturel de s'intéresser aussi aux grands destins, et il en est de si fabuleux, de si incroyables! Juif, profondément attaché à cette partie de moi-même, j'ai eu envie de comprendre comment ma vie s'inscrit dans un destin collectif. Ce livre a donc été un formidable voyage intérieur qui m'a éclairé sur certaines de mes réactions, et notamment sur ma méfiance à l'égard de l'argent: s'il est un outil de la dignité humaine, un moyen d'interrompre les représailles et la violence, il n'est pour moi qu'un moyen de donner. J'ai toujours pensé qu'être puissant, c'est seulement avoir le privilège de pouvoir rendre service.

 

Que peut-il rester du Talmud de Babylone dans votre vie professionnelle?

Quand j'ai lu, chez Maimonide, qu'il y a huit degrés dans la charité, le plus simple étant de donner à manger au pauvre et le plus élevé étant de lui prêter pour qu'il puisse créer son propre travail, alors que depuis des années je m'occupe de développer les micro-crédits sur la planète, je me suis dit que j'étais plus juif encore que je ne le pensais! Mais, là encore, c'est universel: imaginons qu'à l'échelle de la planète on consacre, selon l'obligation de la tsedaka, 10% de tous les revenus aux pauvres: le monde serait bien différent!


Jacques Attali


(L'Express) ajouté le 15/1/2002


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MAMON


Le mot «marron» n'appartient pas à la langue grecque (dans laquelle est écrite le N.T.), mais est transcrit de l'araméen (langue parlée en Israël à l'époque de Jésus), et comme son sosie hébreu (mamôn), il signifie «richesses, biens».

Avec une trentaine d'autres mots (noms propres ou noms communs), «mamôn» appartient aux emprunts du grec du N.T. au vocabulaire araméen. Reste à déterminer la raison de cet emploi du mot araméen dans le texte grec. L'emploi des noms propres de lieu (Gabbatha, Golgotha, Béthesda...) ou de personnes (Barabbas, Céphas,...) est facile à comprendre.

La citation en araméen de certaines phrases de Jésus comme «talitha koumi» (Mc 5,41) ou «Eli, Eli, lama sabachthani» (Mt 27,46) se comprend aussi, soit pour expliquer la réaction de la foule («il appelle Élie»), soit pour rehausser la couleur locale des récits (talitha koumi, voir aussi Rabbouni, Jn 20,16).

Dans certains cas, il s'agit d'un mot technique (qorbân, Mc 7,11) ou d'une insulte caractéristique (raca, Mt 5,22) qui gardent plus de précision ou de force dans la langue d'origine.


Le mot «géhenne», emprunté à la topographie de Jérusalem, avait déjà à l'époque de Jésus, le sens d'«enfer».

Il n'en va probablement pas de même pour le mot «mamon». On ne possède aucune preuve que ce mot ait désigné à l'époque une divinité (comme certains l'ont supposé) ou qu'il ait symbolisé la puissance malfaisante de la richesse. De même, il semble peu probable que les auteurs des évangiles ait repris le mot parce qu'ils ne trouvaient pas d'équivalent satisfaisant en grec.

Ce qui paraît le plus probable est que la présence du mot en araméen renvoie à un usage particulier du terme par Jésus lui-même. C'est lui qui aurait personnifié la richesse comme une sorte de maître de l'homme, opposé à Dieu (Mt 6,24 et Lc 16,13); dans ces deux cas, l'emploi de la majuscule (Mamon) est légitime. Quant aux deux autres emplois (Lc 16,9.11), ils s'apparentent davantage à un usage plus courant du terme.


La tension entre les versets 9 et 1 1 (se servir du «mamon» injuste) et le verset 13 (ne pas servir Mamon) est, à l'évidence, intentionnelle. Si Jésus est bien l'inventeur de cet emploi particulier du terme, cela expliquerait qu'il ait pris une connotation différente dans la tradition chrétienne et dans la tradition juive (ce qui n'est pas le cas pour «géhenne») car, dans la mesure où les textes mis pas écrit après l'époque du Christ (en particulier les targum) reflètent bien un usage ancien, le mot «mamôn» ne semble pas avoir à cette époque, ni par la suite dans le judaïsme, un sens nécessairement défavorable (symbole de la possession injuste, ou de la confiance mal placée).


Une petite précision orthographique: contrairement à l'usage ancien (version Segond, dictionnaire Littré, etc.) le mot doit s'écrire «mamon» et non pas «mammon». Cette orthographe correspond à celle des meilleurs manuscrits du N.T. et à celle de l'araméen (mamôna).

Mamôna n'est pas employé dans le texte hébreu de l'A.T. On le rencontre cependant une fois dans le texte hébreu du Siracide (42,9), ouvrage non canonique du 2e siècle avant J.-C., et dans l'écrit de Damas (14,20), ouvrage essénien datant peut-être du milieu du 1er siècle avant J.-C.


Il apparaît assez souvent dans les targum (traductions de l'A.T. en araméen); on y trouve même l'expression caractéristique «richesse d'injustice» (mamôn disqar) qui correspond à Luc 16,9 (mamônas tês adikias).

Le mot figure aussi dans la littérature rabbinique (Mishna, Talmud, Midrash Rabba). Dans ce dernier (Rab. 31), une distinction est faite entre les richesses injustes (mamôn sèlsèqèr) et les richesses légitimes (mamôn sèl'èmèt).

Dans le droit traditionnel juif, on distingue le droit civil (dînê mamônôt, affaires regardant les biens) et le droit criminel (dînê nafsôt, regardant les personnes).


©  Fac Réflexion 6 / 1987

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OÙ CHERCHEZ-VOUS VOTRE BONHEUR?

Un dicton affirme: «L'argent gouverne le monde!» Difficilement réfutable! Rien ici-bas ne fascine les gens comme l'argent. La plupart des individus s'efforcent d'en acquérir ainsi que des biens; l'ambition est de devenir riche: les uns par le travail et l'économie, les autres par des héritages ou des jeux, et parfois par des moyens illicites.

En est-il bien ainsi que gagner beaucoup d'argent est synonyme de bonheur? Un homme fortuné, capable d'acheter tout ce qu'il désirait, a dit un jour: «Certes, j'ai connu du bonheur dans ma vie; mais vraiment heureux, je ne l'ai jamais été.»

Cette autre affirmation: «L'argent ne rend pas nécessairement heureux, mais il tranquillise», n'est pas exacte non plus. En effet, celui qui possède de l'argent s'inquiète de le perdre soit par vol soit par extorsion. D'une heure à l'autre, la richesse peut se transformer en pauvreté souvent par la guerre, la mise en exil, l'inflation ou des catastrophes naturelles. Mais il reste cette réalité incontournable: en quittant cette terre, on fait la perte de toutes choses, car la dernière chemise n'a pas de poches. La Bible déclare: «Car nous n'avons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous n'en pouvons rien emporter» (1 Tim. 6, 7).

Vrai également, ce que l'Écriture affirme concernant l'amour de l'argent: «Car l'amour de l'argent est une racine de tous les maux» (1 Tim. 6, 10). Il amène souvent la dureté de coeur, un froid glacial et de la brutalité. Celui qui est possédé par cette puissance peut difficilement s'en détacher: «Maïs ceux qui veulent s'enrichir tombent dans la tentation, dans le piège...» (V. 9).

Se pourrait-il que depuis longtemps vous soyez à la recherche du bonheur? Sachez qu'il est tout près, à portée de votre main! Citons de nouveau la Bible: «... ils ont tous un même Seigneur, qui est riche pour tous ceux qui l'invoquent. Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé» (Rom. 10, 12-13).

Voulez-vous réellement être heureux? Si oui, allez donc par la prière à Jésus et faites-Lui part de votre état malheureux, même si, à vue humaine, vous avez du «bonheur» dans la vie. Acceptez, dès maintenant, le vrai bonheur qui vous est offert, en vous agenouillant devant Jésus-Christ dans la confession de vos péchés; vous obtiendrez ainsi paix, joie, consolation et espérance: la plus grande des richesses que vous puissiez imaginer. Il est écrit au Psaume 32, 1: «Heureux celui à qui la transgression est remise, à qui le péché est pardonné!» Et en 1 Jean 1, 9: «Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité.»


©  Appel de Minuit - 09 / 1999

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«LE PRÊT À INTÉRÊT». CALVIN 

 

«Monsieur et bien-aimé frère,

J'eusse été plus diligent à vous répondre sur les trois points dont vous m'aviez demandé mon opinion, n'eût été le scrupule que je fais de toucher à une matière si chatouilleuse qu'est celle qui est contenue dans vos lettres: à savoir si les ministres peuvent bailler argent à profit.

Car de condamner une telle façon de prêter, il y aurait une trop grande rigueur et qui pourrait engendrer beaucoup de répliques, de fait je n'oserai pas affirmer qu'il en soit licite.

Mais d'autre part, quand je regarde à combien de calomnies et de scandales cela est sujet et aussi que plusieurs entendent quelque condition modérée pour se dispenser plus qu'il ne leur est permis, je m'abstiendrais volontiers de répondre à cette question. Le plus sûr et expédient serait de ne point entrer en telles pratiques ou contrat. Et ce n'est pas sans cause que Jérémie proteste que les débats qu'il soutenait ne venaient point d'avoir prêté ni emprunté. Ainsi quand un ministre se passera de faire tel profit ce sera bien le meilleur.

Mais pour ce que cela est plus supportable que de marchander ou de mener quelque train dont il soit distrait de son office, je ne vois point pourquoi le fait doive être condamnable en général. Mais cependant je voudrais bien qu'on y gardât quelque modération, que ce ne fut point pour en tirer profit certain; mais qu'on se contentât, en baillant son argent à quelque marchand homme de bien, de se rapporter à sa foi et loyauté à ce qu'il en fut équitable, selon Dieu...»

Lettre à François Morel, sieur de Collonge


Source ClioTexte

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RICHE, ET CEPENDANT PAUVRE


«Car ainsi parle l'Éternel à la maison d'Israël. – Cherchez-moi, et vous vivrez!» (Amos 5, 4). «Mais ceux qui veulent s'enrichir tombent dans la tentation, dans le piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux» (1 Tim. 6, 9).

Il avait fait installer une cabine téléphonique payante dans son château pour que ses hôtes et son personnel ne téléphonent pas à ses frais. Il se faisait véhiculer par des connaissances afin de s'éviter des notes de taxis. Il avait fait grillager les fenêtres et les portes de sa maison de maître. Il détestait les nombreuses demandes de soutien, qui, chaque jour, atterrissaient sur son bureau. Et il enviait les gens qui étaient plus jeunes et plus joyeux que lui.

C'était Paul Getty, qui était à l'époque l'homme le plus riche du monde. Sous le titre «Le milliardaire solitaire», la télévision britannique a tracé un portrait du magnat américain du pétrole, dont le nom inspirait du respect aux financiers du monde entier. Grâce à ses fortes actions dans de grandes sociétés pétrolières, Getty récoltait un million de marks par jour. Mais comment vivait-il? Qu'est-ce qui remplissait sa vie? Où trouvait-il de la joie? On voyait ce vieil homme solitaire, accompagné de ses chiens de garde, se promener dans les parcs ainsi que dans les salles immenses de son château. «J'ai beaucoup à faire», disait-il. À la manière dont il parlait, à sa figure pratiquement figée où n'apparaissait que rarement un pauvre sourire, à ses yeux tristes, on ne pouvait que se dire: pour cet homme, il n'y a que les affaires et l'argent qui comptent.

 

Paul Getty s'est marié cinq fois. Ses femmes l'ont abandonné. Pour lui, l'entreprise avait la priorité. Il possédait tout – et cependant rien.

Êtes-vous «riche quant à Dieu»? – «Donnez ce que vous ne pouvez pas conserver; et prenez à la place ce que personne ne peut vous voler!» (d'après Jim Elliot).

 

EXTRAIT DE «LEBEN IST MEHR.» – «LA VIE EST BIEN D'AVANTAGE, ÉDITIONS CLV)


© Source Appel de Minuit - 09/98    


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LES APPELS D'ARGENT

(sollicitations financières)


Lettre envoyée le 14 Novembre 2001 aux frères et soeurs responsables d'une oeuvre chrétienne


Chers frères et soeurs en Christ,

J'ai bien reçu votre lettre circulaire demandant une participation financière, si possible mensuelle.

Votre démarche m'incite à vous donner les quelques réflexions personnelles ci-dessous:

La majorité des chrétiens aujourd'hui n'ont pas une relation saine vis-à-vis de l'argent. Ils sont séduits par des systèmes de pensée où l'homme, par sa sagesse naturelle, ses capacités à gérer, doit assurer sa subsistance et l'accomplissement de ses projets par ses efforts personnels. Ils se basent sur des versets de la Parole de Dieu qui disent que l'homme gagnera son pain à la sueur de son front, ou que celui qui ne travaille pas ne mange pas non plus, etc. Il y a de nombreux versets dans ce sens dans les Proverbes et aussi dans les épîtres.

Partant de tels versets, et de l'enseignement généralement donné dans les Instituts bibliques et dans les églises, la plupart des chrétiens établissent une relation incontournable entre le travail et le produit matériel du travail fourni.

Pour ma part, je pense que les versets de la Bible qui établissent une relation entre le travail et le produit du travail, en particulier la nourriture, sont donnés pour deux raisons:

– La première, c'est que l'homme est déchu du jardin d'Éden, et il faut qu'il sache qu'il a perdu l'avantage qu'il avait de pouvoir cueillir des fruits merveilleux sans avoir à cultiver un verger, avantage qui sera retrouvé plus tard dans les jardins de la Nouvelle Jérusalem.

– La deuxième, c'est que Dieu désapprouve et censure fortement l'oisiveté.

Toutefois, c’est notre Dieu et Père qui prend soin de nous, qui assure notre vie et notre subsistance. Si Dieu peut se servir du produit direct de notre travail pour nous nourrir, il peut aussi très bien nous nourrir, et assurer nos besoins, par tout autre moyen, naturel comme miraculeux par moments. Élie dans le désert n'a pas particulièrement travaillé pour être nourri par des corbeaux. L'Éternel est le rémunérateur de ceux qui Le cherchent, et cette rémunération couvre tous nos besoins. Jésus nous dit: Votre Père sait de quoi vous avez besoin.

Il est de notre responsabilité de travailler, et même de travailler dur, car Dieu nous le demande. Mais en ce qui concerne la couverture de nos besoins, c'est le Seigneur qui y pourvoit.

Habacuc 2:4, repris par Romains 1:17, dit bien: le juste vivra de la foi.

Ainsi, lorsque les chrétiens envisagent un projet demandant un certain engagement financier, ou lorsque les chrétiens doivent affronter de graves difficultés financières pouvant aller jusqu'à des questions de survie, leur réaction et leur attitude les rangent en deux catégories.

– Il y a ceux qui s'inquiètent, et vont tout faire par leurs efforts personnels pour pourvoir à leurs besoins, par un surcroît d'activité, par des appels d'argents discrets ou des sollicitations sans détours.

– Il y a ceux qui restent calmes, entrent dans leur chambre, ferment la porte, et là, dans le secret de leur coeur, ils implorent le Dieu vivant, le Tout-Puissant, dans la confiance de la communion avec Celui qui nous dit dans Hébreux 13.5: Certainement je ne te laisserai point, et je ne t'abandonnerai point.

C'est dans cette deuxième catégorie que se sont rangés des hommes comme Georges Muller, Hudson Taylor, Smith Wigglesworth, etc. Point n'est besoin d'être un géant de la foi pour être dans cette catégorie, mais tout conducteur doit être un modèle pour le troupeau.

Je ne critiquerai pas ceux qui en sont encore au stade où ils se croient obligés de faire appel à des sollicitations d'argent, mais il est de mon devoir de les exhorter à prier pour demander au Seigneur une plus grande révélation de Son amour et de Sa puissance, pour entrer dans le repos de la foi. Or, sans la foi, il est impossible de Lui plaire.

Fraternellement en Jésus,

Claude Chaine

© SdV – Toute reproduction autorisée et même encouragée


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TEMPS ET ARGENT


Le placement financier n'est peut-être pas déplacé

Dans les milieux chrétiens, l'argent est considéré comme tabou: c'est «sale» ceux qui en ont beaucoup sont regardés avec circonspection et ceux qui en ont assez se sentent presque «coupables»! «Un Maître partant en voyage pour longtemps distribua ses biens entre ses serviteurs... et il partit». Comme dans la parabole des Talents (Mat. 25, 14-30), ne sommes-nous pas les gestionnaires des biens – autant matériels que spirituels – que Jésus a récupéré à Golgotha? Ainsi, nous sommes là, en l'absence de notre Maître face à la responsabilité de gérer, jusqu'à son retour, un patrimoine dont il reste le propriétaire légitime.

L'argent est une ressource, un média qui, utilisé opportunément ou non, se transforme pour le bonheur ou le malheur de celui qui a reçu le délicat privilège de le gérer. Et comme pour les serviteurs de la parabole des Talents, la difficulté consiste à savoir comment faire fructifier le capital, dans l'esprit du Maître. De même qu'il y a un temps pour chaque chose, il y a un temps pour dépenser ou semer, et un temps pour engranger, prévoir, épargner... Et cela est aussi légitime.


Dans l'Ancien Testament, Dieu nous parle de ses projets économiques. Pour Israël, il a conçu un système qui, s'il avait été fidèlement observé, aurait porté du fruit au-delà de ses frontières géographiques et aurait comblé le monde de prospérité. Citons l'exemple de la dîme qui, selon la volonté de Dieu devait être consacrée par son peuple à ce que l'on appellerait aujourd'hui l'évangélisation. Et les 90% restant?


Le monde chasse le capital, il offre mille possibilités de placement à travers les banques, les établissements de gestion de fortunes, les assurances, etc. Tous, un jour ou l'autre, nous avons eu sous les yeux une documentation vantant les mérites de tel ou tel mode de placement, ou avons été sollicité par une compagnie d'assurance-vie proposant un plan de prévoyance. Pourtant tous sont incapables de prévoir ce qui arrivera demain. Faut-il alors tout rejeter en bloc?


Nos institutions financières, bancaires et les assurances proposent des produits de placements et des couvertures de risques qui, pour le fond, sont identiques: la législation restrictive et souvent complexe limite les variantes possibles et assure d'une certaine façon la protection du consommateur. Pourtant il arrive qu'apparaisse sur le marché des produits financiers dont les rendements sont franchement prometteurs et sortent de l'ordinaire. Avant de se laisser séduire, il convient de bien analyser les sources et les risques que représentent de tels placements. La crédibilité des institutions qui proposent de tels placements peut et doit être facilement vérifiable.

Dans la parabole des Talents, la façon dont les bons serviteurs ont fait fructifier leur part n'est pas précisée et reste un mystère. Mais il est peu intéressant de le savoir, en fin de compte. L'intérêt de la parabole consiste à souligner d'une part la générosité du Maître et sa confiance en ses serviteurs et d'autre part la responsabilité et la fidélité de ces deux bons serviteurs aux attentes du «patron». Ce qui est pourtant à relever, c'est la remarque du Maître au dernier de ses serviteurs: «Tu aurais dû placer mon argent chez les banquiers et, à mon retour, j'aurais récupéré le capital et les intérêts» (Mat. 25, 27). Eh oui, les banquiers sont là pour ça!

Dieu ne laisse rien perdre dans Sa création: après la multiplication des pains, douze paniers ont été récupérés et emmenés. En serait-il autrement pour l'argent?

Yves Uldry


©  AVÈNEMENT Avril 1994 No 70 / P 20


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ALTERNATIVES ET GRATUITÉ: PEUT-ON FAIRE DES AFFAIRES SANS SE SALIR LES MAINS?


NDLR: C'est Chouraqui qui traduit «Heureux» dans le Sermon sur la Montagne par «En marche». Alors je dirais: «En marche, chrétiens, vers la plénitude du plan de Dieu»! Il va bien falloir tordre le cou à ce démon de la prospérité qui mine nos rangs, avec la complicité tacite de son ami Mamon... Cet article est très intéressant, et les plus avisés d'entre vous y discerneront un zeste de syncrétisme, mais il a le mérite de nous mettre «en marche»!

par Christian Michel

 

L'éthique des affaires est un sujet à la mode. Il est intéressant de constater que depuis la faillite du marxisme, qui voyait dans l'homme et la femme d'affaires, au mieux, un «parasite social», au pire, un «exploiteur du peuple», le drapeau de la critique bien-pensante est passé aux mains d'une coalition vaguement «christiano-humaniste», ou «christiano-socialo-tiers-mondiste», dont un journal genevois comme Le Courrier se fait volontiers le porte-parole.

Puisque je suis moi-même chrétien et homme d'affaires, je devrais être, par rapport à ce courant, dans une situation inconfortable, écartelée. Comment concilier ce qui paraît être deux extrêmes opposés, les valeurs du christianisme et la logique des affaires? Cet essai de réconciliation est le défi que je me suis imposé (et on va voir si je n'ai pas été trop téméraire) en partageant avec vous quelques idées sur le sujet d'aujourd'hui: Peut-on faire des affaires sans se salir les mains?

Si vous voulez, je proposerais d'abord quelques repères théoriques pour cadrer la question, puis au cours de la discussion qui suivra, nous pourrons voir comment ces repères nous guident dans des situations concrètes, comme la corruption, le délit d'initiés, la spéculation, le blanchiment d'argent, l'évasion fiscale, et tous les autres méfaits, réels ou imaginaires, imputés aux gens d'affaires et qui pourront vous venir à l'esprit...



Les affaires comme relation avec autrui

Faire des affaires, c'est vendre un produit ou un service plus cher qu'il ne coûte et mettre le bénéfice ainsi réalisé à l'abri du fisc. Cette définition nous indique deux choses. D'abord que faire des affaires est une relation avec autrui. Robinson dans son île a une vie économique, très active même, il travaille, il construit, il épargne, mais il ne fait pas d'affaires. Il n'a personne avec qui échanger des produits et des services. 

Ensuite, cette définition nous rappelle une évidence, que nos relations avec les autres peuvent être de deux ordres: consenties ou forcées. On ne parle de relations d'affaires qu'entre des personnes consentantes, qui ont besoin l'une de l'autre. 

En revanche, il existe d'autres types de relations entre les hommes, qui sont les relations subies sous la contrainte, où il n'existe pas d'interdépendance, où l'on n'est pas en relation parce que l'un a besoin de l'autre, mais parce que l'un s'impose violemment à l'autre. Je n'ai pas besoin du voleur, du douanier, du racketteur, du fisc... Ils n'ont rien à m'offrir (car s'ils avaient quelque chose de valable à m'offrir, j'achèterais ce service sans que ce soit obligatoire). Donc ils ne sauraient entrer en relation avec moi qu'en me contraignant, au besoin par l'usage des armes.

Nous aurons l'occasion de revenir sur ce point, mais pour l'instant, je voudrais que nous gardions à l'esprit qu'il y a deux moyens de faire circuler la richesse: par l'échange volontaire et le don, qui constituent le moyen économique, et par la contrainte et l'expropriation, qui sont le moyen politique.



Les créateurs de richesse

Je reviens à mes valeurs chrétiennes. Partir de ces valeurs chrétiennes pour juger l'activité des hommes d'affaires est justifié (certainement plus que de partir des concepts marxistes ou de la morale utilitariste, par exemple). En effet, même si la pratique religieuse, mesurée par la fréquentation des églises, est faible, les valeurs chrétiennes continuent d'être la référence de notre vie morale. 

Or, je pense que les hommes et les femmes d'affaires, plus que tous les autres humains, sont aujourd'hui les continuateurs directs de l'oeuvre de Dieu. La Bible nous rapporte que Dieu s'est arrêté de créer le 6ème jour et, le 7ème, Il s'est reposé. Nous sommes toujours dans cette période de repos, ce Sabbat du monde, et il nous appartient de parachever la Création. En créant les humains, Dieu n'a pas créé des créatures, mais des créateurs. Et, évidemment, Dieu appelle à être Ses co-créateurs plus particulièrement ceux qui sont les plus actifs, les plus engagés, dans la transformation du monde, c'est-à-dire les hommes et les femmes d'affaires. Car, regardez autour de vous, ceux qui transforment le monde, qui construisent, qui transportent, qui font circuler l'information, qui habillent, qui nourrissent, ce ne sont pas les prêtres, ni les militaires, ni les politiciens, ni les intellectuels. Tout, ou presque, que vous voyez autour de vous, a été fabriqué et vous est apporté par des hommes et des femmes d'affaires (et si vous doutez de ce rôle créateur des hommes et des femmes d'affaires, considérez les pénuries et l'humiliation de la misère dans les pays où il est interdit d'entreprendre). Ce qui confère bien sûr à ces entrepreneurs, à ces continuateurs de la Création, une immense responsabilité.

J'entre dans le vif du débat. Dire que la Création n'est pas achevée, cela veut dire que dans le monde tel que Dieu nous l'a remis, dans la Nature, il n'existe pas de richesse, il n'existe que de la matière, que des disponibilités de la Nature, qui sont à découvrir et à mettre en valeur, mais on ne saurait parler de «ressources naturelles», encore moins de «richesses naturelles». C'est un non-sens. Toute richesse est produite, toute richesse est une oeuvre humaine, pas naturelle du tout, toute richesse n'existe que comme le résultat d'un travail, d'une activité de l'esprit.

Et parce que toute richesse est produite par quelqu'un, ce quelqu'un, le producteur, est le propriétaire naturel de cette richesse. Si ce n'est pas le producteur, l'auteur de la richesse, qui en est le propriétaire, qui d'autre? Celui qui n'a rien fait? Et si toute richesse appartient à son producteur, cela veut dire qu'il n'y a pas, en économie, de «bien commun». Un bien appartient à celui qui l'a produit; il n'est pas «commun». Parler de bien commun en économie, voilà un autre non-sens. Les hommes n'ont qu'un seul bien commun, c'est le Droit. Pour cette raison que le Droit est le bien commun de tous les hommes, il nous appartient d'exiger la réparation d'une violence ou d'un déni de justice, quelle qu'en soit la victime et n'importe où dans le monde. La violation du Droit d'un seul être humain est une agression contre tous les êtres humains.

Mais comment soutiendrait-on que le pétrole, le blé, la terre, les statues de Michel Ange, nous seraient «communs» et nous appartiendraient simplement parce que «nous avons pris la peine de naître»? Ils appartiennent à ceux qui les ont découverts, travaillés et mis en valeur. Dans la Nature, il n'y a pas de «bien commun». L'air ou la lumière du Soleil ne sont pas des biens. On ne peut leur assigner aucune valeur; ça vaut combien, la lumière du Soleil? Elle n'a rien coûté, demandé aucun effort de notre part, elle est un don gratuit que nous avons reçu. Elle a une utilité, ce qui est tout à fait différent que d'être un «bien économique». 

Faire des affaires, c'est produire des biens économiques, générer de la richesse. Sans cette production, sans l'activité des hommes et des femmes d'affaires, l'être humain vivrait une vie animale, une vie de prédateur ou de parasite: ce serait la jungle. La vie des affaires est le contraire de la jungle, puisqu'elle est le contraire du parasitisme, de la prédation, puisqu'elle est une vie de travail et de création. 

Et faire des affaires, c'est produire de la richesse pour tout le monde. La «destination universelle des biens» est au programme de tous les hommes d'affaires. Il n'est pas un homme d'affaires qui ne rêve de fournir à la terre entière ses marchandises et ses services.

Mais alors pourquoi, si faire des affaires est une activité si fondamentalement humaine et bénéfique, pourquoi est-elle si souvent décriée? En quoi serait-ce une activité qui salirait les mains? Deux critiques: 

– la vie des affaires serait impitoyable aux faibles. C'est le mythe «Dallas». 

– les hommes d'affaires n'opéreraient que pour le profit, et même pour le profit maximum. Le profit serait leur seule motivation et cette recherche du profit serait un mal en soi.


Allons voir d'un peu plus près ce qu'il en est. «La vie des affaires serait impitoyable aux faibles». Par exemple, on prétend que la richesse causerait la pauvreté. Si un homme d'affaires s'enrichit quelque part, c'est que nécessairement ailleurs quelqu'un y perdrait et s'appauvrirait. Il s'agit là d'un sophisme infantile, qui nous ramène à l'expérience que nous avons tous faite en famille quand maman partageait un gâteau. Si quelqu'un avait une plus grosse part, forcément les autres en avaient de plus petites. Mais cette image d'un gâteau fixe à partager ne dépeint pas du tout le monde réel où la richesse n'est pas fixe – puisqu'elle est produite. Nous ici présents sommes les témoignages vivants que le malthusianisme est faux: nos parents auraient dû mourir il y a longtemps, faute de ressources. La capacité d'invention de l'homme co-créateur surmonte la prétendue finitude du monde. La réalité est qu'il n'y a pas qu'un seul gâteau à se partager, il y en a autant que nous voulons en fabriquer.

Je comprends à la rigueur que cette conception du monde comme un gâteau fixe soit celle de matérialistes convaincus, mais elle me choque venant de chrétiens. Dieu nous a donné Sa Création et comment douter que ce don de Dieu, ce don de l'Amour, soit abondant. Bien sûr qu'il est abondant. Il serait même blasphématoire d'imaginer que Dieu fût radin. 

La richesse est comme l'amour, le bonheur, la santé, l'intelligence, la beauté... nous pouvons en avoir à profusion sans en priver personne, et je dirai même qu'au contraire, plus nous en avons, plus nous en faisons bénéficier les autres, puisque la richesse, comme le bonheur.., est contagieuse.



La richesse contagieuse

Et cette contagion de la richesse anéantit une autre critique que l'on fait au monde des affaires quand on prétend que seuls y prospèrent les plus forts et les plus rusés. Il est vrai que dans le monde politique, le fort écrase le faible; le sujet n'a rien à espérer du dictateur; et la minorité n'a rien à attendre de la majorité. Mais au contraire, dans le monde économique, les plus habiles, les plus performants, font nécessairement la place à ceux qui le sont moins. Pareto, qui est mort à dix kilomètres d'ici, il y a 70 ans, a déjà souligné ce phénomène. Il a démontré que l'échange économique n'est pas fondé sur l'idée que chacun doit faire ce qu'il sait faire le mieux et le vendre à l'autre. C'est absurde, car il y a des gens qui sont moins bons dans tous les domaines. Néanmoins, ces gens qui sont moins bons partout peuvent prospérer, car ceux qui sont plus performants se spécialisent et leur laissent la place.

Un exemple: j'ai un jeune assistant. Je suis meilleur que lui, forcément, je possède une expérience qu'il n'a pas encore. Je suis meilleur que lui dans tous les domaines et pour parler à tous mes clients. Cela ne veut pas dire que je l'élimine, au contraire, puisque je l'ai engagé. Mais je vais le laisser traiter avec certains clients, les plus faciles, ce qui me donne le temps de me consacrer aux plus difficiles et aux plus lucratifs. 

Et ce processus est vrai au niveau d'entreprises qui se recentrent constamment sur les productions qu'elles jugent les plus rentables pour elles, en laissant à d'autres des activités qu'elles savent faire aussi, et même mieux que quiconque, mais qu'elles jugent moins rentables pour elles. Et c'est parce que ces entreprises se concentrent sur les activités qui leur assurent le maximum de profit qu'elles laissent la place à qui veut la prendre dans d'autres secteurs.

Et le processus se répète même au niveau de pays. Nous voyons le Japon et la Corée de Sud abandonner le textile et l'assemblage électronique, à la grande satisfaction des industriels philippins, thaïlandais ou indonésiens.

Donc le marché libre, le marché capitaliste, parce que chacun y est à la recherche du profit maximum, est la meilleure garantie que tout le monde, même et surtout les plus faibles, peuvent prospérer.



Des profits énormes et justes

La deuxième critique que l'on adresse aux hommes d'affaires: ils font des profits, parfois des profits énormes, ce qui serait un mal en soi.

J'ai lu l'autre jour que l'homme le plus riche des États-Unis était M. Bill Gates, le fondateur de Microsoft qui produit des logiciels d'ordinateurs. Bill Gates pèserait 7 milliards de dollars, à quelques centaines de millions près. C'est une fortune insolente, mais qui a le droit de la lui reprocher? Ceux qui n'achètent jamais un logiciel signé Microsoft ne peuvent pas lui reprocher une fortune qu'il a faite absolument en dehors d'eux, sans jamais rien leur demander. Et ceux qui – comme moi – achètent des logiciels Microsoft ne peuvent pas non plus reprocher à M. Gates son argent: ils le lui ont apporté.

Il est parfaitement conforme à la justice sociale que vous ayez de l'argent, même beaucoup d'argent, lorsque vous l'avez gagné dans des échanges volontaires. Car si vous possédez cet argent parce que les gens vous l'ont apporté volontairement, vous n'avez lésé personne. Et si vous n'avez lésé personne, personne n'est en droit de vous reprocher votre situation sociale, elle est juste, votre fortune est justement acquise, si énorme soit-elle. Et si votre fortune est justement acquise, au nom de quelle «justice» prétendrait-on la «redistribuer»? 

Bien sûr, les riches ont une obligation morale d'être bienveillants et de partager leur biens avec les plus déshérités. Mais ce partage de richesse cesse d'être moral s'il est réalisé sous la contrainte. Toutes les théories de la «justice sociale» qui voudraient prendre de force l'argent gagné sur un marché libre par les riches pour le donner aux pauvres, toutes ces théories sont immorales par définition, puisqu'elles font appel à la contrainte. Elles ne sont que des rationalisations de l'envie, du péché d'envie. 

Je voudrais apporter ici une précision. Nous pouvons parfaitement critiquer l'utilisation que certains milliardaires font de leur fortune. Peut-être qu'ils l'ont gagnée tout à fait justement, dans des échanges volontaires, mais il y a des gens qui sont plus petits que leur argent, qui sont avares, sans coeur, ou qui dilapident leur avoir dans des consommations vaines, immorales... L'argent est une énergie, c'est même une des énergies les plus fortes de notre époque. L'argent féconde le monde, mais son énergie est tellement puissante qu'elle brûle souvent ceux qui le manient. C'est là qu'est le danger pour beaucoup d'hommes et de femmes d'affaires: non pas de se salir les mains en gagnant leur argent, mais de ne pas savoir maîtriser celui qu'ils ont gagné.

Encore une fois, la critique du profit sur un marché libre est infondée, mais elle serait compréhensible de la part de matérialistes. Pour moi, elle est insensée venant de chrétiens. Le profit, qu'est-ce que c'est? Le profit, c'est la reconnaissance de la non-matérialité de la valeur, c'est-à-dire la reconnaissance du rôle du jugement et de l'esprit dans la production. En quoi cette reconnaissance du rôle du jugement et de l'esprit serait-elle contradictoire avec la doctrine chrétienne?


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Un procès intenté à l'esprit

Cela sonne comme du jargon, et qu'est-ce que ça veut dire «la non-matérialité de la valeur»? Nous avons dit que la valeur de tout ce qui nous vient de la Nature est donnée intégralement par le travail, c'est-à-dire par l'exercice de notre jugement, par l'action de l'esprit. Il faut qu'une chose ait été découverte, identifiée, transformée.., pour qu'elle prenne de la valeur. Le caillou au bord de la route n'a pas de valeur, jusqu'à ce que je découvre qu'il contient un diamant ou que je peux le tailler pour en faire un outil.

Une chose n'a pas de valeur indépendamment de la conscience de quelqu'un qui l'évalue et des circonstances dans lesquelles elle peut servir celui qui l'évalue. L'insuline pour moi n'a aucune valeur. Elle possède une valeur immense pour un diabétique. Mais si cette insuline ne se trouvait qu'au Pôle Nord, cette insuline n'aurait aucune valeur pour les diabétiques de Genève, qui en ont besoin ici et maintenant. C'est en ce sens que le commerce est productif. Le commerce nous renseigne sur la valeur des choses et les met à disposition là où elles sont demandées. 

Donc une chose ne prend de la valeur que lorsque l'esprit humain lui trouve une utilisation. L'insuline comme le pétrole, comme les fréquences hertziennes, ont toujours existé. Mais ils n'ont pris de valeur que lorsque les chercheurs et les entrepreneurs ont su les mettre au service des hommes. Le profit résulte de l'action de l'esprit qui a découvert une nouvelle utilisation pour des ressources existantes et a mis à disposition ces ressources.

Donc le procès intenté au profit est un procès intenté à l'esprit, à l'esprit créateur de l'homme. Je dirai même que c'est un procès intenté à l'existence elle-même, puisque chaque action de tout être humain est motivée par le profit (profit qui est toujours psychique, quelque fois psychique et financier). Si l'homme ne retirait pas un profit de son action, on ne voit pas pourquoi il agirait. Si je suis venu ici aujourd'hui, c'est que j'en attends un profit, qui n'est pas financier comme vous savez, mais une satisfaction personnelle. Et pour moi, dans ma comptabilité personnelle – qui ne serait pas celle de quelqu'un d'autre –, le coût de préparer cette intervention, de venir ici vous parler, est largement couvert par la satisfaction psychique et pas du tout matérielle que j'en attends.

Le matérialisme a tellement perverti les esprits que même les chrétiens ne voient plus dans l'homme que cette dimension matérielle. Or, il est évidemment faux de réduire toute l'activité humaine à son seul aspect matériel et financier. Le capitalisme respecte le profit et la création de richesse, parce qu'il sait qu'il y a beaucoup plus, dans la création de richesse, que son simple aspect comptable. Le capitalisme est le régime qui tient compte de la valeur de l'esprit et qui sait qu'au fondement de toute création de richesse, il y a l'action de l'esprit.



Prix n'est pas égal à valeur

Pour bien comprendre cela, il faut distinguer le prix de la valeur. Beaucoup d'économistes qui n'ont pas compris cette distinction en arrivent à proférer des sottises, comme de critiquer ce qu'ils appellent «l'échange inégal». 

Il est bien certain que pour qu'un échange ait lieu, en toute rationalité, il faut qu'il soit «inégal». Et c'est cette inégalité qui est créatrice de richesse. On dit: ce stylo vaut 10 F, parce que c'est le prix affiché, et nous confondons dans notre langage courant le prix et la valeur. Mais si j'ai acheté ce stylo, c'est bien parce que pour moi, ce stylo vaut plus que 10 F. Si pour moi, avoir 10F ou avoir ce stylo, c'était exactement la même chose, alors je n'aurais pas pris la peine de l'acheter. Inversement, pour le marchand, le stylo vaut moins que mes 10F, sinon il ne le mettrait pas en vente, ou pas à ce prix là. S'il vend le stylo, c'est parce qu'il pense pouvoir faire plus de choses avec mes 10F qu'avec ce stylo sur son rayon.

Donc quand j'ai acheté le stylo, nous avons gagné tous les deux, et nous avons gagné parce que les termes de l'échange étaient inégaux. C'est cela, la réalité, pourtant elle n'est pas reflétée dans la comptabilité. Dans la comptabilité, on lit «10 F = un stylo». Mais qui a dit que l'activité d'un être humain pouvait être réduite à des écritures comptables? 

Et nous pouvons donner cette autre définition de «faire des affaires»: c'est échanger des valeurs inégales pour que chacun y trouve PLUS que ce qu'il avait au départ.



Les mains sales

Alors qui se salit les mains dans les affaires? D'après tout ce que je viens de dire, je suis sûr que vous pouvez déjà anticiper la réponse que je vais apporter. Les hommes d'affaires moralement condamnables sont ceux qui ne font pas d'affaires dans une relation volontaire, consentie, avec autrui. Ce sont ceux qui sont incapables de proposer un produit ou un service que le public désire acheter et qui font alors appel à la contrainte pour obliger les gens à acheter. Faire appel à la contrainte dans nos pays où le racket illégal existe peu, c'est recourir aux moyens politiques, c'est faire appel aux hommes de l'État.

La liste est longue de ces hommes d'affaires qui ne gagnent pas moralement leur vie. Un exemple: les constructeurs européens d'automobiles. L'autre matin en me rasant, j'entendais M. Calvet, le patron de Peugeot, expliquer qu'il fallait que les autorités de Bruxelles interdisent l'entrée des voitures japonaises dans le Marché Commun pendant encore 10 ans. J'étais abasourdi. Je me demandais si M. Calvet était payé par les japonais pour assurer leur publicité, car voilà que le patron de Peugeot était en train de nous expliquer que ses concurrents japonais fabriquent des voitures tellement meilleures et moins chères qu'il faudra 10 ans à Peugeot pour se mettre à leur niveau. Donc M. Calvet, pour protéger ses profits, veut nous interdire d'acheter des voitures japonaises et nous obliger à acheter des Peugeot qui ont 10 ans de retard.


Le problème pour M. Calvet est qu'il ne peut pas nous obliger d'acheter quoi que soit, il ne peut rien nous interdire non plus. M. Calvet est un homme d'affaires et les hommes d'affaires n'ont pas le pouvoir ni d'obliger ni d'interdire. Ce pouvoir-là est un pouvoir politique, il est le monopole des hommes de l'État. M. Calvet fait donc appel aux hommes de l'État. Mais quelle est la nature morale de ces bénéfices que M. Calvet espère réaliser contre le consentement de ses clients et à leur détriment?

Vous voyez ici la différence entre pouvoir économique et pouvoir politique. Bien sûr qu'il existe un pouvoir économique, un pouvoir des hommes d'affaires. Les grandes entreprises, Toyota, Nestlé, Exxon..., avec leurs milliards et leur technologie, possèdent un immense pouvoir – mais c'est le pouvoir de rendre service. La Société de Banque Suisse et IBM ont de l'influence sur moi et peuvent me faire accepter leurs conditions, mais seulement dans la mesure où je désire leurs services et que personne d'autre n'est capable d'offrir le même service. Et si personne d'autre n'est capable d'inventer et d'offrir le même service, c'est que l'esprit créateur n'est pas interchangeable. Personne ne fait des logiciels comme la Microsoft de M. Gates. Le pouvoir économique est l'expression de la singularité du caractère créateur de l'esprit. Dans l'amour et l'amitié, nous exerçons aussi ce pouvoir et cette influence, parce que nous ne sommes pas interchangeables. «Parce que c'est lui, parce que c'est moi», comme disait Montaigne.


Mais si le pouvoir économique, c'est le pouvoir de rendre service, c'est le pouvoir de construire, tout autre est le pouvoir politique, qui est le pouvoir de contraindre, d'interdire, de détruire. Et chaque fois que ce pouvoir politique se manifeste en économie, les conséquences sont nécessairement immorales, puisque rien de moral, par définition, ne peut sortir de l'initiative de la contrainte. 

Exemple, et on en parle beaucoup ces temps-ci: les agriculteurs. Nous vivons ici et aujourd'hui cette situation tout à fait choquante, que les paysans les plus pauvres du monde ne peuvent pas vendre leurs produits à nous, qui sommes les consommateurs les plus riches. Ce n'est pas que leurs produits soient de mauvaise qualité, ou trop chers, ou pas adaptés à notre goût. Ils ne peuvent pas vendre parce que les hommes de l'État, les gouvernants de la Suisse, de l'Union Européenne, du Japon, des États-Unis.., leur interdisent de vendre. Il faut bien comprendre ceci. Si les maliens ne pouvaient pas écouler leur viande en Suisse parce que nous étions tous végétariens, ou que nous n'aimions pas la viande malienne, les éleveurs maliens resteraient pauvres – jusqu'à se trouver une autre production. Cela est une conséquence de l'interdépendance des hommes qui veut que nous ne prospérions sur cette terre qu'en rendant service à quelqu'un. Mais dans la situation présente, les éleveurs maliens vont rester pauvres parce que les hommes de l'État leur interdisent de proposer leurs produits.


Et c'est précisément cela la conséquence de l'intervention des hommes de l'État, de la violence politique, dans le domaine économique. Elle crée une situation où tout le monde est piégé, où personne ne peut agir moralement. Car les hommes de l'État ne sont pas «moraux» pour entretenir par des barrières douanières la misère des maliens. Nous, consommateurs, ne sommes pas «moraux» parce qu'on nous interdit un produit moins cher et de meilleure qualité. Les agriculteurs européens ne sont pas «moraux» pour profiter du produit de cette violence faite aux plus pauvres.



La main invisible de la Providence

Pour conclure, nous pouvons voir que dans le monde du pouvoir politique/étatique (qui est à l'opposé du monde des affaires), dans le monde du socialisme, par exemple, les hommes doivent vouloir faire le bien pour y parvenir. Or beaucoup de gouvernants ne le veulent pas: ce sont des brutes, des fanatiques ou des kleptocrates... Mais même ces hommes de l'État qui sont intègres et bien intentionnés, ne parviennent pas à faire le bien, car, immanquablement, qui veut faire l'ange fait la bête; car, le seul moyen d'action des hommes de l'État, c'est la contrainte, et, par définition, on ne fait pas advenir le bien par la contrainte. Une politique d'ordre moral est le comble de l'immoralité.

Alors que les hommes et les femmes d'affaires, et plus généralement tous les libéraux, ceux qui refusent la contrainte étatique, font le bien même lorsqu'ils ne cherchent pas à le faire. Dans une société de liberté, nous n'avons pas besoin de vouloir le bien pour y parvenir. Et ça, c'est l'action de la Providence, c'est-à-dire l'action de la «main invisible» d'Adam Smith, c'est-à-dire la preuve manifeste que la Création est bonne.

Elle est bonne, et si nous nous insérons simplement dans les lois de la Création, dans les procédures du marché, donc sans jamais faire usage de la violence, nous serons naturellement conduits à faire le bien.


(D'après une conférence donnée au Cercle Libéral, Genève, le 2 novembre 1993).

(Liberalia.com) ajouté le 9/8/2002


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AUX PAUVRES

 

Pauvre! C'est à vous que je destine ces quelques lignes et, croyez-le, elles sont écrites par un ami qui s'intéresse d'une manière toute spéciale au sort des déshérités, des ignorés, des parias; en un mot, à tous ceux qui, pour une cause ou pour une autre, sont venus lamentablement échouer au rivage de la misère. Cette petite feuille jetée aux quatre vents des cieux, vous trouvera je ne sais où. Peut-être sera-ce sur le bord d'une route ou sur le trottoir d'une rue, dans quelque ville, tendant la main aux passants. Peut-être sera-ce dans une misérable mansarde, sous les combles d'une masure, dans un quartier populeux d'une grande cité. Cette feuille vous atteindra-t-elle dans l'humble chaumière de quelque hameau perdu? Qui sait si elle ne vous parviendra pas alors que vous êtes étendu sur un lit d'hôpital, sans ressources et, ce qui est infiniment plus triste, sans un ami qui jamais, jamais ne vient se pencher avec tendresse sur votre infortune? Aussi, je vous demanderai de prendre connaissance avec attention et sérieux, du message qu'aujourd'hui j'aimerais vous adresser. Si, je vous dis cela, cher ami, c'est parce que le sujet est important et vos plus chers intérêts sont en jeu.


 

Mais qu'est-ce tout d'abord qu'un pauvre? Pauvre veut dire: dépourvu ou mal pourvu du nécessaire. Un pauvre est à plaindre, il inspire la pitié. Étant pauvre, vous avez fait sans doute bien des fois, la douloureuse expérience de la dureté du coeur des hommes. Est-ce une raison pour se décourager? Pas du tout, et je vais vous entretenir un instant de Celui qui fut et qui demeure le grand Ami des pauvres. Il faut, pour comprendre le sort des humains et sympathiser avec eux dans leurs circonstances, avoir vécu ces circonstances. Celui dont je vous parle maintenant a vécu dans la pauvreté. Donc, Il comprend et prend part aux souffrances, car Il a été le vrai pauvre. Comment êtes-vous pauvre? L'avez-vous toujours été? Pourquoi l'êtes-vous devenu? Voilà autant de questions auxquelles je ne saurais répondre. La pauvreté est peut-être pour vous un héritage légué par vos parents, si l'on ose s'exprimer ainsi. Tous ceux qui naissent dans ce monde, n'ouvrent pas leurs yeux au jour, dans un somptueux palais. Qui sait? Vous avez connu un revers de fortune et après avoir vécu dans l'aisance, je dirai même dans l'opulence, à la suite d'une opération commerciale ou financière qui a mal tourné pour vous, vous portez maintenant ce titre auquel vous n'avez jamais aspiré: vous êtes pauvre.


Mais, pour l'Ami dont je vous ai parlé il y a un instant, tout est bien différent. Si vous êtes dépourvu du nécessaire, ce n'est pas de votre gré et je suis persuadé que s'il ne s'agissait que votre volonté, vous ne resteriez pas pauvre une heure de plus. Que de vains efforts n'avez-vous déjà pas tentés pour perdre ce titre que personne n'envie et dont vous êtes chargé comme d'un douloureux fardeau. Tel ne fut pas le cas du vrai Pauvre. Volontairement, par amour pour nous, Il s'est appauvri. Vous me dites: «Mais de quel personnage étrange voulez-vous donc m'entretenir?» Eh! bien, j'aime à vous dire son Nom si doux. C'est: Jésus. Personne n'a jamais été riche comme Lui. Il est le possesseur des cieux et de la terre. À son service, Il a le monde des anges et Il vit dans les délices du troisième ciel. Mais Il s'est appauvri. Il naquit à Bethléem dans une étable, sans un berceau. Son père? Un pauvre charpentier de Nazareth. Sa mère? Une humble habitante des montagnes de Judée. Aussi, l'Écriture Sainte dit: «Il a vécu dans la pauvreté». Personne avant Lui ni personne après Lui n'a jamais été et ne sera pauvre comme Il le fut. Pour vous convaincre de ce que j'avance, lisez Son histoire dans les évangiles. 

 

Jésus vint sur la terre porter aux hommes le glorieux message, du salut. Quand il s'agit du salut, je dois vous dire tout de suite que dans ce domaine vous êtes la classe privilégiée. Les propres paroles du Sauveur furent: «L'Évangile est annoncé aux pauvres». Dans votre existence, vous avez été peut-être souvent déçu dans votre attente quand vous espériez quelque secours d'une oeuvre philanthropique, d'un parent, d'un passant, d'un comité d'assistance. Avez-vous déjà dit votre peine à Jésus? Il a dit: «Quiconque demande, reçoit». Quiconque, c'est vous qui lisez ces lignes. Demander est l'acte requis; recevoir est le résultat. Jamais personne n'a tendu en vain la main, à ce grand Ami.


Vous serez peut-être surpris d'apprendre que votre histoire se trouve racontée dans les pages des saints évangiles. Aussi, je me hâte de vous la dire. Dans le voisinage d'une ville appelée Jéricho, un pauvre aveugle mendiait. Entendant le bruit d'une grande foule qui passait, il demanda ce dont il s'agissait. On lui répondit: «C'est Jésus le Nazaréen». Alors, sa prière plaintive fut: «Jésus, Fils de David, aie pitié de moi». Les foules lui enjoignent de se taire. «Le grand prophète, semblent-elles dire, ne peut s'occuper de toi. Tu n'as pas un grand nom sous le soleil, ni de maison à Jéricho. Tu ne pourrais citer le nom de ta rue, et encore moins celui de ta demeure.» Mais Jésus, ému au cri de ce pauvre ignoré, s'est arrêté. Le voyez-vous? Celui qui commande au soir et au matin, aux flots de la mer, Celui qui est le Dieu de toute chair, ordonnant qu'on Lui amène l'aveugle? Et, quand cet homme approche, Jésus l'interroge. Que va-t-Il lui demander? Es-tu pauvre? Pourquoi et depuis quand l'es-tu? Non, mais «Que veux-tu que je te fasse?» L'aveugle aurait pu dire: «Seigneur, que tu m'enrichisses». Et le Seigneur aurait pu enrichir ce déshérité. Mais le cri du coeur de cet infirme est: «Que je recouvre la vue». À l'instant son voeu le plus cher fut exaucé. Et il suivit Jésus.


Nous sommes obligés de parler d'une misère: la misère morale. Savez-vous que tout homme est dans la nuit? Aveugle et ruiné, l'homme a besoin d'un Sauveur. Ensuite chaque homme a une dette envers Dieu. Cette dette est impayée tant que nous ne nous sommes pas tournés vers le Fils de Dieu. Quand on est pauvre, on ne peut s'acquitter de ses dettes et les créanciers vous accablent. Quelle est cette dette? Votre conscience ne vous reproche donc rien? N'avez-vous jamais foulé aux pieds la loi de Dieu? Cette loi sainte et rigide, fait entendre sa voix; elle réclame la sentence contre la violation de ses droits outragés. Connaissez-vous l'article premier du code sacré: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur». Voici l'article dernier: «Tu ne convoiteras pas». Avez-vous toujours aimé Dieu de tout votre coeur? Non, soyons sincères. Moi non plus, je ne l'ai pas fait. Par contre, nous nous sommes rendus coupables, de ce que la loi défend. Nous sommes donc passibles du jugement. Aussi, il vous faut quelqu'un qui prenne votre cause en main. Et c'est ce que Jésus a fait. Il est allé à la croix et sur ce sombre gibet, Il a expié les péchés de tous ceux qui croient en son oeuvre bénie. La dette étant payée, la rançon étant versée, nous avons La paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ. Nous apprenons aussi, ô mystère, que Dieu nous a bénis de toutes bénédictions spirituelles dans les lieux célestes, en Christ. Salomon a dit: «La bénédiction de l'Éternel enrichit». Aussi, nous pouvons lire ainsi la déclaration de l'apôtre Saint Paul: «Il nous a enrichis de toute richesse dans les lieux célestes en Jésus». 

Pauvres, nous l'étions; misérables, nous l'étions aussi. Le croyant est maintenant riche d'une richesse dont l'inventaire est impossible. Et tout est en sûreté dans les lieux célestes. 


Laissez-moi vous adresser encore cette supplication: «Demandez... demandez». Adressez-vous à Celui qui donne et qui pardonne. Ne voulez-vous pas le faire après la lecture de ces lignes? Votre sort sera changé. Votre coeur débordera de joie. Vous connaîtrez pour vous-même cette vérité bénie: «Étant riche, Il a vécu dans la pauvreté», c'est-à-dire: «Jésus, le Fils de Dieu, le Sauveur des pécheurs», «afin que par sa pauvreté, vous fussiez enrichis». Puissiez-vous, ami lecteur, savoir pour vous-même ce que l'Écriture appelle, «les richesses de sa grâce», «les richesses de la gloire», et «les richesses insondables du Christ». Souvenez-vous que «Dieu est riche en miséricorde». Or, c'est précisément de miséricorde dont nous avons besoin. La miséricorde de Dieu vous épargnera le châtiment que vous avez justement mérité à cause de vos péchés et la grâce vous donnera ce que vous n'avez pas mérité. Ne jetez pas cette petite feuille que vous venez de lire mais à cause de la valeur infinie de votre âme venez aujourd'hui même au Sauveur. 

 

  M.C. 

  Ton douloureux trépas abolit nos crimes; 

  Sous nos pieds tu fermas les affreux abîmes. 

  Gloire au Fils du Très-Haut! 

  Gloire à toi, saint Agneau! 

  Nous te louons, Seigneur, Toi dont la souffrance 

  Nous acquit paix, bonheur, pleine délivrance! 

  Oui, pour nous enrichir du ciel, de Toi-même, 

  Tu daignas t'appauvrir, Toi, le Dieu suprême. 

  Gloire au Fils du Très-Haut. 

  Gloire à Toi, saint Agneau. 

  Reçois de notre coeur l'amour et l'hommage; 

Qu'il soit, divin Seigneur, à toi sans partage. 

 

«Tel fait le riche et n'a rien du tout; et TEL SE FAIT PAUVRE ET A DE GRANDS BIENS.»  Proverbes, chap. 13, verset 7. 

«Or il s'y trouva UN HOMME PAUVRE et sage, qui délivra la ville par sa sagesse; mais PERSONNE NE SE SOUVINT DE CET HOMME PAUVRE.»  Ecclésiaste, chap. 9, verset 15. 

«Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, comment ÉTANT RICHE, il a vécu DANS LA PAUVRETÉ POUR VOUS, afin que par SA PAUVRETÉ vous fussiez ENRICHIS.»  Deuxième Épître aux Corinthiens, chap. 8, verset 9. 

«Digne est l'Agneau qui a été immolé, de recevoir la puissance, ET RICHESSE, et sagesse, et force, et honneur, et gloire, et bénédiction.»  Apocalypse, chap. 5, verset 12. 


Maurice Capelle


Source Tripod


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DÎME


Des valeurs bibliques concernant la dîme

Donner, c'est investir pour Dieu.

 

1)     Comment nous dépensons notre argent et combien nous offrons à Dieu démontre l'état de notre coeur.

         Car là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur.(Matt 6:21:)


2)     Nous ne donnons pas notre argent avec le but d'impressionner les gens, sinon nous avons aucune récompense de la part de Dieu.

         Lors donc que tu fais l'aumône, ne sonne pas la trompette devant toi... afin d'être glorifiés par les hommes. (Matt 6:2)


3)     Nous mettons de l'argent de côté pour la dîme au début de chaque semaine, selon notre prospérité.

        Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu'il pourra, selon sa prospérité....   (1Cor 16:2) (Dons pour les pauvres à Jérusalem)


4)     Ceux qui ont plus devraient aider ceux qui en manque dans le corps de Christ.

         Celui qui avait ramassé beaucoup n'avait rien de trop, et celui qui avait ramassé peu n'en manquait pas (2Cor 8:15)


5)    Ceux qui donnent peu selon leurs moyens moissonneront peu aussi et ceux qui donnent beaucoup selon leurs moyens moissonneront abondamment (2 Cor 9:6)


6)    Nous ne donnons pas un montant ou pourcentage déterminé par d'autres, mais selon les résolutions de nos coeurs et avec joie. 

Que chacun donne comme il l'a résolu en son coeur, sans tristesse ni contrainte; car Dieu aime celui qui donne avec joie. (2Cor 9:7-8)


7)    Le chrétien a une responsabilité envers les pauvres. 

Celui qui donne au pauvre n'éprouve pas la disette, mais celui qui ferme les yeux est chargé de malédictions. (Pr 28:27),

Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; (Matt 25:35)


8)    L'amour et la justice de Dieu devraient être reflétés dans la dîme que nous donnons.

malheur à vous, pharisiens! Parce que vous payez la dîme... et vous négligez la justice et l'amour de Dieu... (Luc 11:42)


9)    Plusieurs chrétiens donnent de leur pauvreté pour l'avancement du Royaume de Dieu.

Leur joie débordante et leur pauvreté profonde ont produit avec abondance de riches libéralités de leur part. Ils ont donné... au delà de leurs moyens. (2Cor 8:2)


10) Les leaders dans l'église devraient rechercher les fruits que Dieu veut donner aux gens généreux, pas leurs dons ou leur argent. 

Ce n'est pas que je recherche les dons; mais je recherche le fruit qui abonde pour votre compte. (Phil 4:17)


11) Notre générosité détermine combien Dieu sera généreux envers nous. 

Donnez, et il vous sera donné... car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis. (Luc 6:38)


12) Nous donnons à Dieu premièrement, et dépensons notre argent sur nous après: 

Honore l'Éternel avec tes biens, et avec les prémices de tout ton revenu... (Pr 3:9)


13) Tout ce que nous avons vient de Dieu et appartient à Dieu. 

Tout vient de toi, et nous recevons de ta main ce que nous t'offrons. (1Chron 29:14)

 

14) Le montant que nous donnons devrait (autant que possible) rester un secret afin de ne pas perdre notre récompense au ciel.

Afin que ton aumône se fasse en secret; et ton Père, qui voit dans le secret te le rendra. (Mt. 6:3-4) 

 

15) Chaque église a une obligation devant Dieu, pour sa gloire, de payer ses ouvriers et garder son bâtiment en bon état. 

L’ouvrier mérite son salaire. (1Tim 5:18)

Est-ce le temps pour vous d'habiter vos demeures lambrissées, quand cette maison (le Temple) est détruite? (Agg 1:4)

 

Luc 16:10 a quelque chose à nous dire à ce sujet: (offrande)


Celui qui est fidèle dans les moindres choses 

l'est aussi dans les grandes,

et celui qui est injuste dans les moindres choses

l'est aussi dans les grandes. 


Source: LE CHEMIN

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