Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Archéologie

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LES JUIFS D'EGYPTE devant le monde «grec»

C'est aux Juifs d'Égypte que, par la lettre-prologue placée en tête de l'ouvrage, les 2e livre des Maccabées semble en quelque sorte dédié. Il se peut d'ailleurs que l'auteur ait été lui-même un Juif d'Alexandrie, tant il sait manier en finesse la langue grecque; les spécialistes estiment en tout cas qu'il fut probablement formé là-bas par les rhéteurs, même s'il a écrit son oeuvre en Judée. La communauté juive qui vit paisiblement dans le royaume des Lagides, non seulement à Alexandrie, mais sur les rives du Nil et dans le delta, tandis que les Juifs de Palestine subissent la persécution des Séleucides, est très nombreuse et prospère. Ses notables ne comprennent pas toujours que les «frères de Jérusalem» ne s'accommodent pas aussi bien de leurs souverains qu'ils ne le font eux-mêmes des leurs. L'effort qu'ils fournissent pour s'adapter au monde hellénistique, tout en restant fidèles à leur Dieu, ajoute un élément riche de promesses au judaïsme des derniers siècles qui précèdent l'ère chrétienne, et ce courant ira se développant. 

Un souci de prosélytisme anime ces Juifs de la «diaspora» égyptienne. Ils veulent se faire connaître, dans l'espoir de conquérir ceux qui les entourent. D'où l'activité littéraire qu'ils déploient. 

Tout d'abord sur le plan biblique: les Grecs et ceux qui ont adopté leur langue en même temps que leur civilisation ne connaissent pas l'hébreu. Bien plus, un certain nombre de Juifs établis en Égypte à cette époque ne parlent eux-mêmes que le grec; la lecture synagogale leur devenait donc incompréhensible. Aussi les responsables de la communauté décident-ils de traduire en grec les livres de la Bible écrits en hébreu. 

Le prologue du livre de l'Ecclésiastique, écrit vers 132, atteste l'existence de cette traduction. L'auteur parle en effet de la différence considérable qui existe entre le texte original et sa traduction dans les trois parties de l'Écriture: la Loi, les Prophètes et les autres livres. L'importance de cette initiative ne saurait être minimisée: elle apparaît dans les textes juifs postérieurs, mais elle est appréciée de deux façons contradictoires. 

Jusqu'au 1er siècle ap. J.-C. les Juifs d'Alexandrie, d'après Philon, célèbrent l'entreprise par une fête où l'on remercie Dieu de «l'antique bienfait» (le don de la Loi et des textes sacrés) qui, grâce à ce texte intelligible pour tous, se renouvelle toujours. Ils se rendent compte que cette traduction était une nécessité pour le service cultuel des synagogues égyptiennes; mais ont-ils pleine conscience, ce faisant, qu'ils ouvrent une brèche dans le mur de séparation qui se dressait entre Juifs et Grecs? L'exclusivisme national et religieux s'écroulait. 

Au contraire, les rabbins de Palestine envisagèrent l'oeuvre des traducteurs comme une faute grave, comparable à celle qui amena l'érection du veau d'or au temps de l'Exode, et ils déclarèrent que le jour où fut admise la traduction, les ténèbres s'appesantirent sur la terre durant trois jours. 



Le «prodige» des 72 traductions identiques 

L'ouvrage n'avait été mené à terme qu'après plusieurs essais: en fait, le texte grec que nous possédons fut établi peu à peu. On l'appelle la traduction des Septante (désignée par le sigle: LXX), nom qui lui vient d'une légende rapportée par une lettre du Pseudo Aristée (vers 150 av. J.-C.). Elle parle de 72 vieillards enfermés dans 72 cellules différentes, et qui auraient fourni une traduction identique! Un tel «miracle» impliquait bien sûr l'authentification divine du travail des traducteurs. Quoi qu'il en soit, les premiers textes grecs commencèrent à circuler au début du Ille siècle av. J.-C. 

Mais existe aussi à cette époque une véritable littérature de propagande, à la fois apologétique et missionnaire. 

Négativement, on y trouve des attaques dirigées contre les croyances polythéistes et les pratiques idolâtres, mais bien davantage une insistance positive sur le caractère antique et vénérable de la tradition juive, sur la supériorité morale du judaïsme. Certains textes bibliques sont interprétés en fonction de la vie d'Israël du moment, et la traduction des LXX comprend certaines additions dans ce sens. On utilise aussi, selon une méthode chère à l'antiquité, la pseudonymie: on compose des ouvrages sous un nom bien connu, ou du moins on interpole des livres à succès. Il ne s'agit donc pas, dans ce dernier cas, d'une erreur d'attribution; mais on fait remonter délibérément la composition de tout ou Partie d'un ouvrage à un auteur qui n'y est pour rien. Ainsi en va-t-il du récit concernant la composition légendaire de la traduction des Septante, attribué à Aristée.


Les Juifs parlent aux païens 

Désireux d'adresser des conseils aux païens et résolus à se faire écouter, les Juifs font aussi parler de vieilles prophétesses qu'on appelle les sibylles: le succès de l'opération fui très grand, et le procédé, facilement admis alors, ne fut pas démasqué. 

On pourrait parler dans le même sens des oracles d'Hystaspes, roi des Mèdes, qui aurait vécu avant la guerre de Troie! Mais on rencontre surtout des citations apocryphes d'Homère, d'Eschyle, de Sophocle, d'Euripide, d'Orphée, mises sous le patronage d'un certain Hécatée d'Abdère, contemporain d'Alexandre le Grand, ce qui donne une pseudonymie au deuxième degré. 

La tentative la plus audacieuse du genre est peut-être la démarche d'un Juif du milieu du IIe siècle av. J.-C. qui s'attache à prouver qu'Homère et Hésiode, Pythagore, Socrate et Platon dépendent d'une vieille traduction de la Bible... il est difficile de juger de tels usages à la lumière de l'éthique littéraire aujourd'hui admise. Mais quelle qu'ait été la qualité des moyens employés, libéralisme et ouverture paraissent bien être les dispositions foncières des Juifs d'Alexandrie.

J. DHEILLY

Professeur à l'Institut catholique de Paris

© En ce temps-là, la Bible N° 40 pages I-II.


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L'Etat d'Israël a 35 ans

de Schalom Ben-Chorin

En cette année 1983, l'État d'Israël fête son 35e anniversaire. On peut considérer cet événement à la lumière de l'histoire. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale commença une époque de décolonisation. De nombreux nouveaux États furent créés depuis le Congo jusqu'en Birmanie. Les puissances coloniales européennes devaient quitter les régions qu'elles savaient gérées jusque-là, et la population autochtone devint une population autonome.


Différence fondamentale

Ce fut le cas pour la Palestine, en partie sous mandat britannique. Cependant, il existait une différence fondamentale. Alors que les autres jeunes États pouvaient prétendre à une population indigène, il n'en était pas ainsi du jeune État d'Israël, formé par le partage de la Palestine. Les 600 000 à 650 000 habitants juifs représentaient la communauté juive appelée «Jischuw». Ce n'est qu'APRÈS la proclamation de l'État d'Israël par David Ben Gourion au musée de Tel-Aviv, le 14 mai (5. Ijar) 1948, que l'immigration massive dans un Israël libre de la domination étrangère, mais entouré d'armées ennemies, pouvait commencer.

L'autre différence réside dans la situation historique. Aucun de ces États nouvellement formés ne pouvait être considéré comme le fruit de la prophétie plusieurs fois millénaires, ce qui est justement le cas pour Israël. La vision du prophète Ezéchiel (chap. 37) quant à la résurrection d'Israël, s'est accomplie devant nos yeux. C'étaient en effet des cadavres vivants qui arrivaient en foule en Israël, après avoir échappé aux camps d'extermination européens – Auschwitz, Maidanek, Treblinka et toutes les autres horreurs de l'holocauste – pour renaître à une nouvelle vie.


Résurrection visible

Si l'on songe qu'en 1942, la conférence de Wannsee avait résolu la «solution finale» de la question juive – parole de convention pour l'extermination des Juifs – et que six à sept ans plus tard la résurrection d'Israël devenait réalité historique, on ne peut ignorer la composante de l'histoire du salut dans cet événement.

Nous étions effectivement remplis d'une exaltation messianique en voyant que de cette catastrophe d'une part, et des combats pour le jeune Israël d'autre part, naquit le nouvel État dans le sens prophétique: «Au prix de ton sang.» J'ai vécu les premières heures et jours du nouvel État à Jérusalem où, après le 14 mai, les combats continuaient plus intensément encore. Je n'oublierai jamais le jour de la proclamation de l'État d'Israël. Dans un café plein à craquer de la vieille ville de Jérusalem, j'entendis le discours de Ben-Gourion à la radio.

Mais, pendant ce moment historique, nous avons dû aller nous mettre à l'abri parce que les coups de feu de la légion arabe des Jordaniens s'intensifiaient dans ce quartier de la ville. Cependant, notre poste avait organisé ce même soir une petite cérémonie dans le quartier où j'habitais. Un peu de vin dans des gamelles en fer-blanc nous permettait d'arroser cette heure inoubliable. Lorsque, dans un transport de joie, un de nos camarades tira deux fois en l'air, il se fit rappeler à l'ordre, car la munition était tellement rare que les salves de joie représentaient un luxe impardonnable.


De l'herbe à la place des épinards

Tout était devenu rare. La munition, l'eau, la nourriture. Nous avions découvert une herbe appelée Ghubese, et nous la mangions comme substitut délicieux des épinards. Dans la nuit du Seder, au moment de l'occupation, j'en faisais le mets symbolique de notre modeste table de fête, tradition que nous gardâmes encore bien des années.

À la fin des combats pour Jérusalem, la guerre ou, pour être plus précis, cet état entre guerre et paix qui démontre notre situation provisoire sans fin, était loin d'être terminé. On ne peut s'empêcher de penser à ce dicton anglais plutôt cynique: «Rien n'est plus durable que le provisoire.» 

Ce caractère provisoire de l'État d'Israël est devenu sa caractéristique. Les frontières de l'État ne sont toujours pas fixées, elles sont controversées et débattues dans le cadre national et international. Mais la vie continue et crée des faits qui n'ont pas été discutés à la table verte. La croissance de l'État d'Israël obéit à un dynamisme intérieur, qui nous est caché à nous aussi.

Pendant sept ans Jacob, père du peuple hébreu et premier porteur du nom d'Israël, a servi pour avoir Rachel qu'il aimait. Nous, nous avons servi pendant sept fois sept ans, ou plutôt pendant cinquante ans, pour avoir l'État d'Israël, si l'on fait le calcul depuis le moment où, lors du premier congrès sioniste à Bâle en 1897, la «patrie nationalisée, légalisée et stable pour le peuple juif en Palestine» fut proclamée, jusqu'à la résolution de partage des nations unies en 1947.

En réalité nous avons attendu et espéré cette naissance historique de notre État pendant presque deux milles ans.


Désillusion?

Un jeune auteur hébreu du groupe des «Cananéens», Jonathan Ratosch écrivait, après le réveil de la première ivresse d'enthousiasme en 1948, une composition dans le Journal «Aleph», avec comme texte de base: «Le lendemain matin, voilà que c'était Léa» (Gen. 

29, 25). Il nous comparait à Jacob qui, après la nuit de noce, dû reconnaître, déçu, que ce n'était pas Rachel, celle qu'il avait tant désirée, mais Léa, l'indésirée, qu'il avait embrassée.

Pour beaucoup d'entre nous ce n'était pas mieux. Nous nous trouvions devant le problème d'un idéal accompli, le problème du rêve et de la réalité, de l'idée et du fait.

L'État d'Israël n'était certainement pas ce que nous nous étions imaginé.

Théodor Herzl, le père du sionisme politique, avait dit qu'il fallait non seulement créer une nouvelle société, mais une meilleure.

Était-elle meilleure, cette nouvelle société?

C'est difficile à dire. Il est certain qu'à l'époque du commencement, beaucoup de forces positives nées de la nécessité, purent surmonter les crises du début. Mais bientôt surgirent des ombres, et nous nous sommes rappelés la parole plutôt sceptique de l'historien suisse Jacob Burkhardt: «Le pouvoir rend méchant.» On pouvait entendre des voix antisionistes au sein du judaïsme, qui furent d'avis que le peuple juif était dispensé pour tous les temps de la politique, afin de ne pas tomber dans le piège du pouvoir des nations. Mais nous, nous avions reconnu que seul un État nous appartenant en propre, pouvait mettre fin à la tragédie juive de la Galuth (l'exil). Le prix à payer était et reste indiscutablement l'auto-défense, qu'il ne nous est pas toujours possible de maintenir dans les limites désirées.

Dans ce domaine aussi, un dynamisme personnel se développe, qui échappe au contrôle planifié.

Immédiatement après la création de l'État, c'est aussi le visage de la population qui commença à changer. Les nombreux Juifs orientaux vivant sous la domination islamique, étaient déstabilisés et affluaient vers le jeune État d'Israël qui, de ce fait, vécut forcément une réorientalisation qui, il y a quelques décennies, avait été vivement souhaitée par des rêveurs romantiques de l'Ouest.

C'est ainsi que naissait un problème ethnique en Israël, qui n'a pas encore trouvé de solution. Le fossé entre les Juifs orientaux et les Juifs ashkénazes ne s'est pas encore fermé. Ce sera la tâche de la génération future.


Reconnaissance

Il y a 35 ans, le jeune État du vieux peuple est né. Il n'a pas pu jouir de beaucoup de paix. Cependant, nous pouvons jeter un regard en arrière sans amertume. Nous constatons que l'État a grandi, aussi bien du côté de la population que du côté territorial. Il est devenu une réalité qu'on ne peut plus ignorer.

Mais l'urgente question que le vieux Martin Buber avait posée reste ouverte: «Comment serons-nous, nous qui sommes?» Nous nous donnons le nom d'Israël, nous sommes Israël, mais nous devons d'abord le devenir – dans le vrai sens de ce nom magnifique, qui caractérise la vocation et contient l'engagement de combattre pour Dieu, la justice et la paix.

© Nouvelles d'Israël 08 / 1983


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Les Marranes espagnols et portugais sont venus en Argentine au 16e siècle. 

Au milieu du 19e, il y eut quelques immigrations en provenance d'Europe centrale et occidentale. La première communauté juive se forma en 1862. En 1905, des juifs arrivèrent du Maroc et du Proche-Orient, et ils s'installèrent dans les villes. Après 1933, plus de 40.000 juifs vinrent en Argentine, ayant fui l'Allemagne et l'Autriche. Selon l'«Association des juifs de langue allemande», 25.000 juifs d'Autriche et de Tchécoslovaquie purent trouver le salut en Argentine durant la Deuxième Guerre mondiale. Buenos Aires vit le dernier îlot du judaïsme d'empreinte allemande. Parmi les juifs allemands qui purent s'installer en Argentine, il y avait un grand nombre d'universitaires de toutes les facultés (scientifiques, artistes, ingénieurs, entrepreneurs et hommes d'affaires). Ils contribuèrent largement à l'industrialisation du pays et au développement de sa vie culturelle (littérature, théâtre, musique). 

Par l'entretien du concept de la coopérative, les juifs ont apporté beaucoup à l'évolution de l'Argentine. Mais la Constitution, comme par le passé, ne concerne que l'Église chrétienne comme corps de droit public. C'est pourquoi les communautés juives se sont organisées en associations de droit privé.

L'Acociation Mutual Israelita, fondée à Buenos Aires en 1884, est la plus grande assemblée individuelle sur le continent sud-américain. Elle a été reconnue par le gouvernement argentin comme représentante officielle des juifs dans le pays. Les organisations judaïques sont fort attachées à Israël; et jusqu'à ce jour, la langue yiddish a été maintenue. Les journaux et les revues paraissent en yiddish, en espagnol et en allemand. 

Les juifs ont été et restent tolérés en Argentine. Il y a cependant parfois eu, à des périodes de troubles politiques et économiques, quelques manifestations d'hostilité vis-à-vis des juifs: en 1919, 1930, 1942/43 et 1946/47. Adolf Eichmann, alias Ricardo Klement, l'organisateur des tueries pendant l'Holocauste, fut kidnappé par un commando israélien le 11 mai 1960, peu après la tombée de la nuit, sur le chemin allant de l'arrêt du bus à sa maison; quelques jours après, il fut transféré, par avion, en Israël où il fut condamné à mort et exécuté. Peu de temps après, il y eut en Argentine des actes antisémites; et 1963 connut de graves faits de violence, commis par la Takuara radicale de droite. En 1964, il y eut des manifestations antisionistes et anti-juives de la part des Péronistes au parlement.

Plus de 100 personnes ont perdu la vie lors de l'attentat à la bombe du 19 juillet 1994 contre le Centre juif de Buenos Aires. Ce bâtiment de sept étages fut complètement détruit. Le service de sécurité argentin supposa que l'explosion provenait d'une auto bourrée d'explosifs, d'une fabrication semblable à celle qui avait anéanti l'ambassade israélienne à Buenos Aires en mars 1992. Celle-ci avait fait 28 tués et plus de 220 blessés. Cet acte affreux est resté inexpliqué jusqu'à ce jour. L'Association pour l'amitié israélo-argentine, dont le Centre fut détruit par l'attentat, est une des plus importantes institutions juives d'Argentine. Yitzhak Rabin, le Premier ministre israélien de l'époque, accusa les extrémistes islamiques pro-iraniens d'être responsables de cette attaque contre le Centre juif.

Après les USA, c'est l'Argentine qui héberge la plus forte communauté juive du monde occidental, Israël naturellement excepté. Des 480.000 Juifs en Argentine, 300.000 sont originaires de l'Est. La capitale Buenos Aires abrite plus de 300.000 juifs; des plus petits groupes sont éparpillés partout dans le pays. L'Argentine entretient aujourd'hui des relations amicales avec Israël.

© Nouvelles d'Israël  10 / 1999


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MASSADA: dernier bastion de la dernière révolte juive

Commencée par la révolte des Maccabées, la lutte de l'antique peuple juif pour son Indépendance religieuse, qui exigeait alors une certaine indépendance politique, finira avec la chute de la forteresse de Massada, tombée aux mains des Romains en l'an 73 de notre ère. Cet épisode n'est pas raconté par le texte sacré, mais il est connu par l'historien juif Flavius Josèphe, l'héroïsme qu'on y découvre, au service d'une fanatique volonté de résistance, évoque bien sûr la lutte des frères Maccabées. Les lecteurs des livres bibliques qui racontent les exploits des «premiers résistants» d'Israël prendront donc un vif intérêt à l'exposition qui fait revivre l'ultime résistance de Massada. Actuellement à Paris, au musée des Arts décoratifs, elle deviendra, fin juillet, itinérante à travers la France.

Depuis près d'un siècle. la Judée est sous la domination de Rome; en 66, une révolte juive contre l'occupant a embrasé tout le territoire. Mais en 70, Jérusalem était prise par Titus, le Temple mis à sac, les Juifs déportés en masse, pourtant, sur un piton rocheux dominant la mer Morte, dans le désert de Judée, une poignée d'insurgés juifs – des zélotes – tiennent encore un bastion: c'est la citadelle de Massada, dont le nom signifie forteresse.

Mise au jour au cours des fouilles conduites en 1963-1964 par l'archéologue Yigaël Yadin, professeur à l'université hébraïque de Jérusalem, assisté de plus de trois mille volontaires venus de vingt-huit pays du monde, la citadelle qu'avait construite le roi Hérode en 70 av. J.-C. montre le «bouclier» des 960 héros. «Un mur bâti de pierres blanches, dit Flavius Josèphe, de douze coudées de haut et dix de large; le périmètre de ce mur était de sept stades, et on le fortifia de trente-sept tours hautes de cinquante coudées chacune.»

En 72, Flavius Silva, légat de Judée, met le siège autour de Massada. Un rempart, huit camps romains, une rampe d'assaut occupée par dix à quinze mille hommes entourent la forteresse où les assiégés tiennent depuis des mois.

En 73 il réussit à pratiquer une brèche dans la muraille. Le sort de Massada est ixé.

Alors Éléazar, chef des Zélotes, exhorta les siens: «Une mort dans la gloire vaut mieux qu'une mort dans l'infamie. Mourons avec ceux qui nous sont les plus chers!» Lorsque les Romains pénétrèrent dans les ruines fumantes, ils ne trouvèrent plus que des cadavres: hommes, femmes et enfants s'étaient entr'égorgés avant de mettre le feu au palais d'Hérode. Deux femmes, cependant, échappèrent au massacre avec leurs cinq enfants. C'est à ces témoins qu'on doit le récit de la stupeur des Romains, qui, loin de savourer leur victoire, nous dit encore l'historien juif, «ne pouvaient se lasser d'admirer que, par un si grand mépris de la mort, tant de gens eussent pris et exécuté une si étrange résolution».

Les fouilles confirmèrent le récit de Flavius Josèphe: on exhuma les cendres des deux splendides palais d'Hérode, avec leurs mosaïques et leurs pavés de marbre et celles des modestes installations zélotes, où l'on retrouva des ustensiles, des vêtements, des lampes à huile, des pièces de monnaie, des lettres. On découvrit aussi des jarres et des réserves de blé: preuve que ce n'était pas la faim qui avait eu raison des résistants.

Au musée des Arts décoratifs, l'Association française des amis de l'université de Jérusalem a placé ces objets dans un décor reconstitué, à l'aide de panneaux photographiques et de projections. Dans une salle voisine sont exposés quatre rouleaux de manuscrits datant de 1 900 ans, qui apportent des éclaircissements sur la résistance aux Romains de la secte essénienne.

Les Israéliens viennent aujourd'hui à Massada en pèlerinage et les jeunes officiers y prêtent serment de fidélité auprès de l'auberge de jeunesse qui porte un nom symbolique: «Massada ne tombera plus.»

Andrée NORDON

© En ce temps-là, la Bible No 40 pages II-III.


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LE MESSAGE DE JEAN-SEBASTIEN BACH

«À l'unique Dieu suprême pour l'honorer, au prochain pour en faire son éducation»

Jean-Sébastien Bach


1685 -1723

Ironie de Dieu que cette année 1685. Louis XIV s'apprête à révoquer l'Édit de Nantes, pensant porter un coup fatal au protestantisme français, et voilà qu'à l'autre bout de l'Europe naît, le 21 mars, à Eisenach en Thuringe, Jean-Sébastien Bach. Celui-ci était loin de se douter que par la seule vertu de son art, il allait, plus qu'aucun autre, contribuer à diffuser le message évangélique que l'orgueilleux monarque voulait précisément étouffer.

Jean-Sébastien Bach était-il prédisposé à devenir un musicien génial? Son hérédité y a certes contribué, issu qu'il était d'une lignée déjà longue de musiciens, mais cela ne l'a pas empêché de dire lui-même «j'ai beaucoup travaillé, quiconque s'appliquera autant, pourra faire ce que je fais». Quatrième enfant d'une famille modeste, le jeune Jean-Sébastien perd très tôt ses deux parents. Après des études secondaires vite achevées au collège Saint-Michel de Lüneburg, où son talent musical a déjà été remarqué, le jeune homme est embauché en 1703 comme organiste de la Nouvelle Église de la petite ville d'Arnstadt. Mais le musicien désire accroître sa culture musicale et demande à ses supérieurs un congé de 4 semaines pour se rendre en la ville de Lübeck afin d'y entendre l'illustre organiste Buxtehude; enthousiasmé, il ne revient... qu’au bout de 4 mois. Ce qui n'est pas pour plaire au Consistoire, d'autant plus que le jeune et fougueux organiste a décidé de renouveler le répertoire, et l'on comprend qu'à l'audition d'une pièce comme la Toccata et Fugue en Ré mineur, datant de cette époque, les bons paroissiens aient pu se trouver quelque peu déroutés, voire même choqués! À la suite de remontrances, le peu accommodant musicien présente sa démission pour retrouver bien vite un poste d'organiste à l'Église Saint Blaise de Mülhausen. Il faut bien dire que Bach sera toute sa vie un homme de caractère, colérique même, et peu diplomate, surtout lorsque ses supérieurs voudront se mêler de son art.

 

La même année 1707, Bach se marie avec Maria Barbara, une cousine éloignée, qui mettra au monde 7 enfants dont 3 mourront en bas âge. Le séjour à Mülhausen sera bref, moins d'un an, notre musicien se trouvant affecté par la querelle théologico-musicale que se livraient le pasteur piétiste, Frohne, peu mélomane, et Eilmar, pasteur luthérien orthodoxe, amateur de musique, et ... ami de Bach, lequel avait naturellement pris parti pour Eilmar. N'allons pas en conclure que Jean-Sébastien Bach était un orthodoxe rigide, les paroles et la musique de ses cantates, passions et oratorios sont là pour nous montrer son intense «piétisme».

Les piétistes, ascendants directs d’une grande partie de nos modernes évangéliques, avaient alors des positions bien tranchées au chapitre de la musique d'Église qui «trouble et amollit les âmes et les induit en rêveries pernicieuses!»

De 1708 à 1717, Bach est engagé, toujours comme organiste à la cour du très pieux Duc de Saxe-Weimar; il y deviendra en outre aussi Konzertmeister (chef d'orchestre du petit ensemble ducal). C'est durant cette période que le musicien commencera à rédiger l'Orgelbüchlein (petit livre d'orgue), manuel pédagogique pour apprendre à jouer de cet instrument (Bach avait aussi quelques talents didactiques!). De son temps, Bach a surtout été connu comme un organiste virtuose, dont «les pieds volaient comme des ailes sur le pédalier» et qui «déchaînait le tonnerre à travers l'église...» Ainsi il compose beaucoup pour «son» instrument au jeu duquel il amène d'importantes nouveautés techniques en introduisant l'usage du pouce au clavier et en développant le jeu du pédalier. 

Une vingtaine de cantates sont datées de cette époque. Mais le compositeur se fait «débaucher» par le neveu du duc... pour se mettre au service du prince Léopold d'Anhalt-Coethen. La musique d'Église était prohibée chez ce prince calviniste, mais féru de musique instrumentale; Bach composera pour lui la plus grande partie de ses oeuvres instrumentales, tels les fameux Concertos Brandebourgeois, les Ouvertures, les Suites françaises et anglaises, et autres concertos pour clavecin, pour violon, ainsi que la première partie du «Clavecin bien tempéré». Ce séjour à Coethen (1717 – 1723) est l'un des plus heureux de la vie du musicien: Bach y jouit de l'estime et de l`amitié du prince, qui, de plus, le rémunère bien... 

Orage dans un ciel serein, en juillet 1720, Bach a la douleur de perdre son épouse, et se retrouve seul avec 4 enfants en bas âge. L'époque admettait qu'on se remariât très vite et dès 1721 Jean-Sébastien Bach convole en justes noces avec Anna Magdalena, une cantatrice de la cour de Coethen. Anna Magdalena sera une aide précieuse pour Jean-Sébastien, 13 enfants naîtront de cette union, mais – dure époque – 6 mourront en bas âge.

Le prince Léopold s`est lui-même marié avec une princesse qui ne prisait guère la belle musique. Bach l'appellera une «amusa», une ennemie des Muses. L'amitié du prince se refroidissant, Bach est amené à rechercher un autre patron.


1723 - 1750

Justement, en cette même année 1723, la ville de Leipzig recherche un nouveau cantor et elle aurait bien voulu s'adjoindre les services de Telemann, alors très célèbre, mais ce dernier ayant décliné l'offre, les notables du conseil municipal se contentent, selon leurs propres dires d'un «médiocre» (sic!) faute d'avoir le meilleur! Dans le contrat de Jean-Sébastien Bach, les soupçonneux édiles incluent même une clause stipulant que la musique du cantor ne devrait pas ressembler à de la musique d'opéra!


Dans ces conditions, on ne s'étonnera pas d'apprendre que Bach a dû batailler le restant de sa vie (1723 à 1750), car Leipzig fut sa dernière étape, contre les autorités de la ville, des bourgeois mesquins, tatillons, qui de plus ne comprenaient rien à la musique de leur cantor (la Passion selon Saint Matthieu a été jugée trop longue et trop théâtrale!).

C'est pourtant à Leipzig que Bach va donner la pleine mesure de son génie, un génie que le manque de temps mettra à nu: une cantate tous les dimanches, des pièces de circonstances aux fêtes religieuses et civiles, en outre, des cours de latin et de chant aux cancres du collège Saint Thomas, la direction du choeur de Saint Thomas, et le cantor trouvera encore du temps pour de nombreuses compositions personnelles. Les plus grandes oeuvres de Jean-Sébastien Bach verront le jour durant cette période: la majeure partie des cantates, les Passions selon Saint Jean et selon Saint Matthieu, l'Oratorio de Noël, la Messe en Si mineur, l'Art de la Fugue ainsi que de nombreuses pièces pour clavecin et orgue.

À la fin de sa vie, sans doute un peu aigri, le musicien rentre de plus en plus en lui-même, réaction de repli qui lui fait composer une musique de plus en plus abstraite et théorique, mathématique même. L'Art de la Fugue en est l'exemple le plus manifeste.

En 1747, ultime «triomphe», Bach est invité à la cour du roi de Prusse Frédéric II, et compose, en hommage au souverain, l'Offrande Musicale. Mais la maladie va frapper le vieux musicien qui devient aveugle: le 28 juillet 1750, Jean-Sébastien Bach, cantor de l'Église Saint Thomas de Leipzig s'éteint; quelques jours auparavant, il dictait à son gendre sa dernière cantate «Vor Deinem Thron, steh ich allhier» (devant TonTrône je me tiens maintenant)! Ultime témoignage de la foi du compositeur.


Le génie de Bach

Plusieurs biographes modernes n'échappent pas à la tentation de vouloir retrouver en Bach l'image (d'Épinal, faut-il le dire!) de l'artiste romantique (ou une image romantique de l'artiste): le musicien maudit, solitaire menant une vie des plus aventureuses et des plus dépravées. Et grand est leur regret, car force leur est d'avouer que Jean-Sébastien Bach a été bon mari, bon père de famille, travailleur scrupuleux... et chrétien convaincu. C'est à se demander si Bach n'a pas été une sorte d'anti-artiste? Renommé comme virtuose à l'orgue, Bach n'a guère connu la gloire des salles de concert pleines, et sa réputation n'a pas franchi les limites de quelques villes et cours princières d'Allemagne centrale. Sans doute le fait de n'avoir écrit aucun opéra, dont ses contemporains étaient si friands, a-t-il contribué à laisser le grand compositeur dans l'ombre; ainsi, après sa mort, l'oeuvre du cantor, dont seul un nombre très restreint de compositions, essentiellement instrumentales, a été édité, est-elle tombée rapidement dans l'oubli.

La musique relativement facile de Telemann, d'ailleurs ami de Bach, lui a valu bien plus d'admirateurs que les oeuvres du grand cantor, qualifiées par des critiques musicaux contemporains, de difficiles, à la limite de l'injouable, d'ampoulées et de retardataires par rapport au goût du temps. Ce ne fut qu'en 1829, à la suite de l'exécution de la Passion selon Saint Matthieu, que le romantique Félix Mendelssohn a quasiment ressuscité la musique de Jean-Sébastien Bach.

Tout au long de sa vie, Bach a vécu comme un homme «d’Ancien Régime», soumis, à la manière d'un artiste-artisan du Moyen-Age, au bon vouloir de ses commanditaires, principales-mécènes ou municipalités bourgeoises. Cet homme humble, qui avait fait de son art un métier, ne dédaignait pas de le communiquer aux autres, en usant de pédagogie (voyez «l'Orgelbüchlein» et le «Clavecin bien Tempéré», deux recueils destinés à l'enseignement de ses fils et de ses élèves).

De même, dans ses cantates, surtout les dernières, il a eu le souci d'être compris par la communauté, en faisant du choral luthérien (ces chorals, cantiques du culte étaient connus et chantés par tous) l'épine dorsale, avec des textes bibliques, de la cantate.

Du talent, certes, Bach en avait, et en était conscient; pourtant il disait de lui-même qu'il fallait simplement «appuyer le bon doigt au bon moment pour bien jouer». Edmond Buchet nous rapporte: «Jean-Sébastien Bach nous apparaît comme le type même de l'artiste qui silencieusement et courageusement est parvenu à résorber son propre déchirement. Sur la pointe du déséquilibre, il se rééquilibre sans cesse. Divers, il aboutit à l'unité...»

Le génie propre de J.S.Bach ne réside pas uniquement dans une révolution musicale, mais il s'est mis à l'écoute des grands courants musicaux de son époque dont il a tiré le meilleur et fait la synthèse; il a su marier la limpidité de la musique italienne alors très en vogue (Bach a beaucoup étudié et même transcrit les compositeurs italiens tels que Vivaldi, Frescobaldi, etc.) avec la clarté et la rigueur des grands clavecinistes français(Couperin et Marchand), sans oublier l'héritage proprement germanique d'illustres prédécesseurs (Schütz, Reinken) en ajoutant son (gros)grain de sel personnel!


La foi de Bach

Homme de synthèse et d'équilibre, Bach avait la vision d'un monde bien ordonné et harmonieux, où les hiérarchies sociales, même s'il a eu maille à partir avec ses supérieurs, étaient bien en place. Cet équilibre, on le retrouve dans son langage musical très précis; en effet, Bach voulait que sa musique collât aux textes; en cela il a été un maître de la musique descriptive. Ainsi le compositeur a su musicalement exprimer la douleur devant la mort de Christ, la joie de l'âme confiante en son Seigneur. Albert Schweitzer, grand spécialiste de J.S. Bach, a pu l'appeler le musicien-poète. Son sens de la justesse pousse d'ailleurs Bach au perfectionnisme: ses compositions étaient souvent retravaillées et remises sur le métier; la Messe en Si mineur, par exemple, a été mise en chantier durant de longues années. À la fin de sa vie, son sens de la «construction juste» le pousse à composer une musique «de recherche» où il porte l'art du contrepoint et de la fugue à un degré jamais atteint. Une musique qui vise ainsi à la justesse et à la vérité ne pouvait voir le jour que parce que Jean-Sébastien Bach savait qu’une telle Vérité existait et que cette Vérité était une réalité dans sa vie. Car Jean-Sébastien Bach était un homme de foi. 

L'introduction de l'Orgelbüchlein, citée dans le titre du présent article, est à elles eule éloquente quant à la foi de Bach et personne n'ignore les «Soli Deo Gloria» ou «Jesus juvat» (Jésus aide) que Bach portait sur chaque manuscrit. De plus, plusieurs contemporains nous dépeignent le compositeur comme un homme très pieux. L'inventaire de la bibliothèque de Bach, faite après sa mort, nous renseigne sur ses lectures; outre des ouvrages musicaux, celle-ci contenait de nombreux livres de théologie et de piété, tant orthodoxes que piétistes (oeuvres de Luther, Spener, Francke) et Bach avait, semble-t-il, une prédilection pour le prédicateur médiéval strasbourgeois, Johannes Tauler, que Luther lui-même appréciait beaucoup. On a dit que Bach a été le chantre de la doctrine luthérienne, et il suffit, pour s'en convaincre de parcourir les livrets de cantates, que Bach lui-même n'a pas écrit, mais avec lesquels il a certainement été en accord. Ces livrets reflètent les

grands thèmes chers au réformateur de Wittenberg – et ces thèmes sont également ceux des chrétiens évangéliques: le salut opéré par Jésus-Christ sur la croix (le choral «chef couvert de blessures» est utilisé dans plusieurs cantates, dans les deux Passions et même dans l'Oratorio de Noël), l'assurance joyeuse du chrétien, sa confiance en Dieu, durant la vie et devant la mort. Dans ses cantates, Bach engage l'auditeur à répondre personnellement à l'amour de Dieu, c'est là le côté «piétiste» de Bach. La Passion selon Saint Matthieu, par exemple, met en scène un personnage fictif «l'âme personnifiée» qui fait le lien entre les auditeurs et les acteurs (Jésus, ses disciples, la foule, etc.) du drame; Bach disait d'ailleurs: «La Passion du Christ: le seul sujet qui doive enthousiasmer un musicien».

La foi du cantor nous est perceptible dans la quasi sérénité avec laquelle il a envisagé la mort: nombre de cantates sont consacrées à «la douce heure de la mort»: Christus, der ist mein Leben (Christ est ma vie) BWV 95, Ich habe genug (j'en ai assez) BWV 82. Il faut dire qu’à l'époque, la mortalité était effroyable; Bach a perdu 9 enfants en bas âge. Cette façon tranquille d'envisager la mort, voire même de la désirer (les deux cantates précitées en sont de bonnes illustrations) n'a pas manqué de frapper les biographes modernes.

Dans la texture musicale même, pointe la foi du compositeur. Bach utilise, en effet, de nombreux symboles chiffrés: le rythme ternaire qui symbolise la Trinité, la basse continue qui est une figure de Dieu. «La fin et cause finale de la basse continue ne doit pas être autre chose que la glorification de Dieu et la récréation (en français) de l'âme. Où cette fin n'est pas prise en considération, il n'y a pas de véritable musique; il n'y a que beuglement et rengaines d'orgues de Barbarie» écrit Bach. Même l’incrédule Nietzsche a écrit, après avoir écouté la Passion selon Saint Matthieu: «Quiconque a complètement désappris le Christianisme ]`entend ici comme un véritable Evangile». Bien lui en eût pris de mettre cela en pratique!

Jean-Sébastien Bach est sans doute le musicien chrétien le plus écouté par les incroyants. Dieu fasse, qu'à travers la musique et les paroles de l'oeuvre du grand cantor, puisse se transmettre à salut, la foi au Dieu adoré par Jean-Sébastien Bach.

Jean-Marc BITTNER


Ichthus 1986-3 (No 124)


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«PALESTINE» et «RIVE OCCIDENTALE»

Après sa victoire sur la Judée, en l'an 135 de notre ère, l'empereur romain imposa à Israël, en lieu et place d’ISRAËL ou JUDÉE «afin que plus jamais le nom d'Israël ne réapparaisse à la mémoire» – le nom de PHILISTAEA, ce qui signifie en latin PALAAESTINEI (PALAESTINA), et forma ainsi, à partir de l'ancien Israël, l'état syro-palestinien, vassal de Rome. Les ennemis acharnés d'Israël qu'étaient alors les Philistins poursuivent ainsi, à l'heure actuelle, en tant que Palestiniens, leur vieille querelle contre Israël.

À côté de ceci, on a vu s'affirmer ces derniers temps le concept tout aussi erroné de «Rive occidentale» pour le noyau du territoire biblique d'Israël que sont la JUDÉE et la SAMARIE. Ce terme apparut cependant pour la première fois en 1950, lorsque, après avoir annexé illégalement ces territoires, Abdullah, le premier roi de Jordanie, tenta d'effacer jusqu'au souvenir de ces anciennes positions juives et les appela «Rive occidentale». 

Seul le Pakistan reconnut alors l'annexion de la «Rive occidentale» et de Jérusalem-Est de la part de la Jordanie. Même les Britanniques continuèrent à utiliser les termes JUDÉE et SAMARIE.

C'est en fait le zèle antisioniste qui a permis que s'impose le concept erroné de «Rive occidentale» ou «Jordanie occidentale». Le respect envers la Bible et l'histoire exigerait cependant qu'on appelle JUDÉE et SAMARIE les territoires administrés par Israël. Les tentatives de rebaptiser ISRAËL en PALESTINE et JUDÉE et SAMARIE en RIVE OCCIDENTALE rappellent le Psaume 83, 3-6:

«Car voici, tes ennemis s'agitent,

Ceux qui Te haïssent lèvent la tête!

Ils forment contre Ton peuple des projets pleins de ruse,

Et ils délibèrent contre ceux que Tu protèges.

Venez, disent-ils, exterminons-les du milieu des nations,

Et qu'on ne se souvienne plus du nom d'Israël!

Ils se concertent tous d'un même coeur,

Ils font une alliance contre Toi...»

Nouvelles d'Israël  Avril 1990


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Le passé d'Israël - l'Holocauste - Des codes pour décrire l'horreur

Une carte postale récemment retrouvée et envoyée d'un camp d'extermination en Pologne, cachait sous un message d'amour la description de toutes les horreurs qui y étaient pratiquées. Cette carte était un appel à l'aide désespéré lancé vers l'extérieur. Ce document rare date de 1943 et a été consigné dans les archives de Yad Vashem en tant que pièce de la collection privée de Theodor Feldmann, un survivant de l'Holocauste. Cet homme est décédé en Israël il y a cinq ans.

Écrite de la main d'une certaine Lola Bergmann, la carte avait très probablement été envoyée d'Auschwitz. Le destin de cette Juive polonaise est resté inconnu. Elle avait adressé la carte à Jacob Rosenblum à Bucarest. On pouvait notamment y lire: «Mon amour, je me souviens de toi avec tendresse.» La carte avait été vérifiée par la censure du camp.

Lorsque la carte comprise dans la collection de M. Feldmann fut apportée aux archives de Yad Vashem, elle éveilla la curiosité du chercheur Shaul Greenstein. Il la fit analyser aux rayons infrarouges par le laboratoire de la police criminelle israélienne. L'examen mit à jour un autre texte effrayant et très émouvant, écrit à l'encre invisible. Le texte codé était rédigé en allemand. Il avait été écrit par un dénommé Otto et devait révéler les atrocités commises dans le camp de la mort et que les Allemands essayaient de cacher.

Le texte écrit à l'encre invisible disait ceci: «Camp d'extermination – tout le reste n'est que mensonge. 

Des enfants de 4 ans et même plus jeunes. Racaille.

Effroyable. Une chasse aux sorcières: famine, mort par inanition, nourriture infecte, épidémies, tortures, chambres de torture, humiliations, mépris, violence, incitations à la rébellion, angoisse de la mort, mort par intoxication au gaz, exécutions, gibets, meurtres, fours crématoires, martyrs.» Pour conclure, Otto implore de l'aide. Il demande de lui faire parvenir un pistolet éclairant, un appareil photo et de l'encre invisible. «Il est temps. La coupe est pleine.» On suppose que l'auteur de la carte est Otto Haas qui dirigeait le mouvement clandestin de résistance autrichienne à l'époque de l'Holocauste. Il fut arrêté par les Nazis en 1942 et exécuté deux ans plus tard.

© Nouvelles d'Israël 04 / 1998

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