Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Archéologie

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Opération Shlomo (Salomon)

Ces derniers jours, 14'087Juifs ont été évacués vers Israël, au cours d'une action unique et réellement historique. Cette opération constitue la preuve qu'Israël entend bien être le pays refuge de tous les Juifs du monde. L'action a été baptisée «Opération Shlomo» (Salomon), et elle a rappelé à beaucoup de Juifs l'exode légendaire des enfants d'Israël de l'Égypte. Tous les éléments de l'histoire sont réapparus: le méchant pharaon – de nos jours, le souverain de l'Éthiopie, Mengistu; les dix fléaux – les coups que le régime Mengistu a dû encaisser de la part des rebelles; et, bien sûr, les enfants d'Israël qui durent quitter le pays au milieu de la nuit et en toute hâte; la mer Rouge qui a été franchie par des douzaines d'avions; et Moïse, ici Uri Lubrani, diplomate et mandataire spécial israélien. Durant les derniers mois, il s'est rendu plusieurs fois à la résidence de Mengistu, avec la volonté de convaincre celui-ci de la vérité de la prophétie biblique qui dit: «Laisse partir mon peuple».

L'opération a duré en tout et pour tout 36 heures. Elle a débuté le vendredi matin, 24 mai 1991, et s'est terminée le samedi suivant au cours de l'après-midi. Zahal a réalisé cette action sous la direction d'Amnon Shachak, chef adjoint de l'état-major général. Il se trouvait lui-même à Addis Abeba. Le chef de l'armée de l'air, le général Avihu Ben Nun, y était également. Il dirigea l'opération aéroportée, à laquelle des douzaines d'avions militaires participèrent, aux côtés d'avions d'EL AL et d'autres avions loués.

Les Juifs éthiopiens à Addis Abeba, qui vivaient aux environs de l'ambassade israélienne, ont été rassemblés sur le territoire de l'ambassade durant la nuit du vendredi. Là, ils ont été répartis en groupes et emmenés à l'aéroport dans des bus numérotés. Un record mondial a même été une fois battu, lorsque 1'087 Juifs éthiopiens ont trouvé place dans un Jumbo d'EL AL. Les constructeurs du Jumbo ne se sont certainement jamais imaginés qu'un jour, autant de passagers trouveraient place dans cet avion. 40 vols ont eu lieu en tout, avec parfois 28 avions dans les airs en même temps, faisant le trajet Tel-Aviv – Addis Abeba.

Cette opération représente la plus grande évacuation par les airs de l'histoire. En comparaison: lors de l'opération Moïse en 1984, 7'000 Juifs éthiopiens ont été évacués en six semaines. L'opération Salomon s'est effectuée avec efficacité, rapidité et sans aucun incident. Neuf enfants sont nés durant l'action; quatre d'entre eux durant le vol même. Les naissances ont eu lieu sans le moindre problème, sous la surveillance des médecins présents durant toute l'action. Deux tiers des OLIM sont des enfants. Environ 4'500 d'entre eux avaient fréquenté une école juive l'année précédente. Cette école a été aménagée sur le terrain de l'ambassade israélienne à Addis Abeba par la Jewish Agency. Cet établissement scolaire, le plus grand du monde, a été fermé définitivement le jour de l'opération Salomon. Même l'ambassade, qui, l'année passée, était la plus grande ambassade d'Israël au monde, ne compte de nouveau que quatre personnes.

L'opération a été précédée de négociations diplomatiques auxquelles les USA ont participé. Ces négociations avaient débuté quelques mois auparavant, lors de la visite secrète du chef d'État éthiopien Mengistu Haile Mariam en Israël pour rencontrer le Premier ministre Yitzhak Shamir. Lors de discussions à Jérusalem, Mengistu a exigé qu'Israël livre des armes pour combattre les rebelles en Éthiopie en contrepartie de l'exode des Juifs. Israël a refusé cette exigence, ce qui a entraîné pour les Juifs l'interdiction de quitter l'Éthiopie.

Après quelques mois, et avec le soutien des USA, il a pu être établi une convention selon laquelle le gouvernement Mengistu recevrait un soutien financier et agronomique d'Israël ainsi que son accord pour des investissements en Éthiopie – contre le consentement de permettre de nouveau aux Juifs de quitter le pays. Mais avant que ce traité n'entre en vigueur, le gouvernement Mengistu s'est écroulé suite à l'encerclement de la capitale par les troupes des rebelles éthiopiens. Ce fait constitue un nouveau danger pour les Juifs d'Addis Abeba. Israël se vit de nouveau obligé de faire appel à l'entremise américaine.

Les Américains ont convaincu les rebelles de ne pas entrer dans la ville avant l'achèvement de l'opération afin de ne pas mettre en péril le pont aérien. En même temps, le Président Bush a envoyé une lettre au nouveau chef d'État – Mengistu avait déjà pris la fuite – pour le prier, lui aussi, de ne pas entraver l'opération. Au tout dernier moment, le gouvernement éthiopien a exigé une somme de 35 millions de dollars en espèces. Dès que cet argent fut remis, les avions israéliens ont repris leur navette. 14'000 Juifs éthiopiens ont rejoint Israël – sans aucun bagage. Il ne leur avait même pas été permis d'emporter une seule valise. À leur arrivée, ils furent placés dans 100 hôtels, auberges de jeunesse et autres lieux aménagés en centres d'immigration par la Jewish Agency. Dès le premier jour des équipes de médecins, instituteurs, employés sociaux et psychologues se sont occupés d'eux. Les mêmes personnes les entoureront durant les premiers mois, afin de permettre à ces OLIM une intégration rapide.

Selon le responsable du département des finances de la Jewish Agency, les frais de l'opération Salomon ainsi que ceux de la première année des OLIM au pays s'élèveront à 100 millions de dollars. Israël essayera de couvrir ces dépenses en faisant appel aux dons au monde entier. L'opération Salomon elle-même a provoqué des réactions et la plus grande admiration partout ici-bas. Même en Israël, on a éprouvé une fierté particulière et un sentiment de solidarité: cette opération a permis la réalisation du sens et du but du sionisme, c'est-à-dire offrir la protection et le salut au peuple juif. Comme l'a dit le Président Chaïm Herzog: «Nous avons vu, de nos propres yeux, l'accomplissement du premier et plus haut but du sionisme. Pour réaliser ce devoir sacré, l'État juif a été de nouveau fondé.» Par l'opération Salomon, presque tous les Juifs éthiopiens ont été ramenés chez eux. 17'000 Juifs de ce pays ont été emmenés en Israël entre 1955 et aujourd'hui. Environ 1'500 Juifs sont restés dans la région de Gondar, loin d'Addis Abeba. Lors d'une allocution prononcée à la fin de l'opération Salomon, le Premier ministre Shamir a promis de faire tout ce qui est humainement possible pour également ramener le reste des Juifs en Israël. Un problème non encore résolu: les groupes de Juifs d'Éthiopie qui ont, sous la pression de l'extérieur, embrassé le christianisme, mais gardé substantiellement la tradition juive. Rien qu'à Addis Abeba vivent 3'000 personnes de ce groupe, qui n'ont pas été rapatriées en Israël. On parle d'un total de 20'000 Juifs baptisés qui aimeraient immigrer en Israël. Leur sort est encore indéfini. On exerce une grande pression sur Israël – surtout de la part des Juifs éthiopiens – pour ramener également en Israël les frères restés en arrière et baptisés et les reconnaître comme citoyens à part entière. D'autres groupes font part de leur réserve quant à l'idée de ramener des «non-juifs» au pays. À l'arrière-plan de ce dilemme il a été maintenant décrété qu'une délégation du conseil des grands rabbins se rende en Éthiopie, si les circonstances politiques le permettent, pour décider sur place ce que sera le sort des Juifs baptisés de ce pays. (ZL)


Les actions de sauvetage d'Israël depuis sa fondation

L'opération Salomon, durant laquelle une grande partie des Juifs d'Éthiopie ont été ramenés en Israël, fut la dernière action d'une longue série d'opérations pour rapatrier les Juifs du monde entier dans le pays depuis sa fondation:

– Le Yémen: Dans le cadre de l'opération «tapis volant», 45'000 Juifs ont été ramenés en Israël entre 1948 et 1950. Quelques milliers sont encore au Yémen.

– L'Iran: Environ 25'000Juifs ont été évacués entre 1949 et 1950. 2'000 autres Juifs sont venus immédiatement après la prise du pouvoir par Khomeyni. Des milliers de Juifs ont préféré émigrer dans d'autres pays. Un nombre considérable y reste

– Le Kurdistan: 7'000Juifs entre 1949 et 1950

– L'Afghanistan: 4'000Juifs entre 1949 et 1950

– L'Irak: Plus de 110'000Juifs sont venus en Israël entre 1948 et 1950 par 2'000 vols directs de Bagdad à Lod ou via Nicosie.

– La Libye: 32'000 Juifs rentrent par mer entre 1949 et 1951.

– La Turquie: 35'000 Juifs viennent surtout par mer jusqu'en 1953. Un grand nombre est resté en Turquie.


– L'Égypte: Environ 10'000Juifs ont été ramenés en Israël, jusqu'en 1953, durant l'opération «Goshen». Des milliers ont émigré dans d'autres pays. 12'000 autres ont été ramenés au cours d'une action rapide dans le cadre de la campagne de Suez en 1956; parmi eux, 4'000 Juifs caraïtes.

– Rapatriement d'un certain nombre des 4'000 Juifs de Syrie en Israël via le Liban; d'autres sont partis en Europe. La sortie des Juifs de la Syrie se fait au compte-gouttes et avec danger de mort.

– Kothin: La plupart des 2'500 Juifs de ce port indien ont été évacués en 1951. Durant les années 50, environ 12'000 Juifs des «enfants d'Israël» sont venus de toute l'Inde.

– Le Maghreb: La plupart des Juifs de Tunisie et d'Algérie sont venus en Israël. Le Mossad a sorti environ 250'000 Juifs du Maroc dans le cadre de l'opération«Yachin» entre 1959 et 1965. Beaucoup sont restés au Maroc.

– L'Éthiopie: La première brèche s'est faite sous Menahem Begin, qui s'est rallié entièrement au projet. Le transport s'est réalisé par petits pas, avec beaucoup d'actions secrètes et avec l'aide des USA. Le voyage était surtout effectué par avion. L'action de sauvetage la plus connue jusqu'à présent a été l'opération «Moïse» en 1985.

– L'Albanie: Durant une action éclair, il y a un mois, la communauté juive albanaise a été évacuée.

– L'URSS: L'Alija de l'URSS suit son cours. Presque chaque action de sauvetage a sa propre histoire dramatique. (ZL)

© Nouvelles d'Israël Août 1991


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L'année Juive et son calendrier

Alors que le calendrier civil chrétien est le résultat du bon sens et dégagé de toute tradition, le système du calendrier juif est chargé de très vieilles coutumes, de lois et d'interprétations. Ses jours et ses semaines, ainsi que ses années de végétation dépendent de la révolution solaire. Les jours de fête par contre sont disposés selon le mois lunaire. La difficulté du calendrier juif réside dans l'adaptation de l'année lunaire à l'année solaire tropique. Son lent développement fournit une contribution intéressante à l'histoire culturelle juive.

La journée juive commence à la tombée de la nuit, c'est-à-dire à l'apparition des trois premières étoiles. Elle a 24 heures. La semaine de sept jours est couronnée par le sabbat. Les jours restants de la semaine ne portent pas de noms spécifiques. Le dimanche est le premier jour, le lundi le deuxième, etc. Un mois dure d'une nouvelle lune à la suivante. À l'époque du grand Sanhédrin à Jérusalem, la première trace du croissant de lune était déterminante pour commencer le mois.

Comme on avait observé douze changements de lune pendant une révolution solaire, on répartit l'année en douze mois. Le premier mois était le mois des épis (Ex. 13, 4). Étant donné que la fête du Pessah était célébrée au cours de ce mois et, de ce fait, était liée au mois des épis, la différence de onze jours entre une révolution solaire et la durée de douze lunaisons devait être corrigée. C'est pourquoi on ajouta, «selon le besoin», un mois (Ve'adar). Si, par exemple, en examinant la semence, on constatait que l'offrande de fleur de farine n'était pas encore possible, on ajoutait un treizième mois à l'année. Le Talmud (Sanhédrin) nous transmet une lettre du rabbin Gamaliel, adressée aux Juifs de Babylone et de Médie: «Nous vous informons que: Les pigeons sont encore trop frêles, les agneaux trop jeunes et le temps de l'Abib (des épis) n'est pas encore venu – ainsi, avec nos confrères, nous avons jugé bon d'ajouter trente jours à l'année.»

Suite à un développement régulier des communautés juives en dehors de la Palestine, on commença à fixer peu à peu la durée des mois et les années bissextiles. Toutefois, on prolongea le processus afin de maintenir aussi longtemps que possible le lien avec la mère patrie Israël. Ce n'est qu'à l'époque de la persécution juive sous l'empereur Constantin (340 ans après J.-Chr.), au moment de l'interdiction de pratiquer la religion juive, que les années de 13 mois, déterminées par le patriarcat juif, furent annulées. Le patriarche Hillel Il publia – en même temps que fut introduit le dimanche à la place du sabbat – son système de calendrier qui, depuis, est resté inchangé et valable, Arrivé à maturité par un constant développement, ce système représente, compte tenu du triomphe sur les difficultés mentionnées, une réalisation mathématique et astronomique importante.

En général, l'année régulière comptait 354 jours et était composée de douze mois dont la durée variait de 29 à 30 jours. Dans un cycle de 19 ans, c'est-à-dire dans les 3e, 6e, 8e, 11e, 14e, 17e et 19e années du cycle, on intercalait une année de 13 mois. Le douzième mois (Adar) compte 29 jours lors de l'année régulière et 30 jours lors de l'année irrégulière. Le treizième mois de l'année irrégulière compte 20 jours et porte le nom de «Adar-Scheni» (le Il. Adar). L'année de 13 mois est donc composée de 384jours. L'adaptation définitive à l'année solaire a pu être réalisée par l'institution des années «insuffisantes» ou «excédentaires». Alors que le neuvième mois «Kisslew ou Chislev» ne compte que 29 jours au lieu de 30 lors de l'année insuffisante, le huitième mois «Marchesvan» de l'année excédentaire en compte 30 au lieu de 29. Cet arrangement était nécessaire afin d'obtenir une marge de deux à trois jours pour le déplacement de la fête du Rosch Haschana (premier Tisri). Un tel décalage s'impose lorsque le premier Tisri s'écarte sensiblement de la vraie nouvelle lune Tisri, ou s'il tombe sur un mercredi, un vendredi ou un dimanche. S'il tombait sur un mercredi, le «Yom-Kippour» serait suivi d'un sabbat. S'il tombait sur un vendredi, le «Yom-Kippour» serait précédé d'un sabbat. Dans les deux cas, si une personne meurt un jour de ces fêtes, elle ne peut pas être ensevelie avant le troisième jour, ce qui est à éviter en Orient pour des raisons hygiéniques. Si encore, le premier Tisri tombait sur un dimanche, le grand jour du Rosch Haschana coïnciderait avec le sabbat où il ne serait pas permis d'agiter les branches de roseaux.

Tandis que, dans les cas «d'empêchement» énumérés, on corrige le calendrier en ajoutant ou en enlevant un jour, on ne fait que déplacer la fête elle-même dans le cas où une fête du Pentateuque non déterminée par la Thora tomberait sur un sabbat. On a apporté beaucoup de soins au calcul des solstices et des équinoxes. Depuis que le système du calendrier a été déterminé, ce calcul n'a de valeur pratique dans la vie cultuelle juive qu'au jour où on intercale dans la formule de bénédiction des «dix-huit prières» la prière pour la pluie. Il est donc clair que le calendrier juif est défini selon le jour de la semaine du premier Tisri, selon la durée des deux mois «Chislev» et «Marchesvan», et selon le caractère de l'année soit régulière soit prolongée par le 13e mois. Il en ressort 14 divers types d'années, sept pour l'année régulière et sept pour l'année bissextile. Le calendrier juif compte l'année «à partir de la fondation du monde» et signale le nombre d'années en lettres, en supprimant les mille. Cela fait apparaître de temps à autre des configurations de termes comme par exemple pour l'an 5744 (Tischmad =«destruction»).

Ce calcul, qui avait été fait après l'ère de la création, et qui est basé sur la chronologie biblique, n'est entré dans l'usage qu'au dixième siècle après J.-Chr. Avant la destruction du temple (en 70 après J.-Chr.), on calcula d'après les événements nationaux importants: La sortie d'Égypte, la construction du temple de Salomon, la déportation vers l'exil babylonien. Ensuite, jusqu'au Moyen Âge, le nombre d'années fut déterminé selon les années de règne des dominateurs étrangers. L'ère des Séleucides était une époque particulièrement importante dès l'an 312 avant J.-Chr.Sa chronologie était légalisée au temps du royaume syrien et introduite par Alexandre le Grand. L'introduction progressive de «l'ère de la création» actuelle est certainement due au fait que les Juifs ne pouvaient participer, pour des raisons religieuses, à la chronologie post Christum natum «après la naissance de Christ», établie par l'abbé Dionysius Exiguus en 526 après J.-Chr. C'est pourquoi «on décida de compter les années dès l'origine de toutes choses, ce qui nous rappelle la suprématie de Dieu. Tout souverain, aussi puissant qu'il soit, y consentira». (Asarja dei Rossi, 1513-1578.) 

Jusqu'à l'instauration du calendrier chrétien, c'est le calendrier julien qui était en vigueur. Ce calendrier avec ses 12 mois de 28, 30, 31 jours et, au total, ses 365 jours auxquels, tous les quatre

ans, fut ajouté le 29 février comme jour intercalaire, a été l'oeuvre de Jules César. Basé sur des calculs astronomiques exacts, le pape Grégoire XIII corrigea en 1582 l'inexactitude du calendrier julien. Il décida que les années séculaires (1700, 1800, 1900, etc.), qui n'étaient pas divisibles par 400 sans laisser de restes, ne devaient pas être considérées comme années bissextiles, alors que l'an 2000 par exemple resterait bissextile. La différence des secondes qui existe encore n'aboutirait à la durée d'un jour que dans 3000 ans. Ainsi, le calendrier grégorien révisé avec son système simple, indépendant des lunaisons, est valable encore aujourd'hui.

En considérant la différence fondamentale décrite plus haut, on comprend que la comparaison des deux chronologies est extrêmement compliquée. Unetelle complication ne permet pas de situer avec exactitude des facteurs bibliques et des paroles prophétiques dans notre calendrier actuel. C'est pourquoi, tout ce qui en résulte doit être qualifié «d'imprécis», ce qui confirme la parole: «Ce n'est pas à vous de connaître les temps ou les en moments ...»


Mois du calendrier juif:

TISRI Sept.-Oct.

MARCHESVAN Oct.-Nov.

CHISLEV Nov.-Déc.

TEBETH Déc.-Jan.

SCHEBAT Jan.-Févr.

ADAR Févr.-Mars

NISAN Mars-Avril

JIAR Avril-Mai

SIVAN Mai-Juin

THAMMUZ Juin-Juillet

AB Juillet-Août.

ELUL Août.-Sept.

 

Les prochaines fêtes Juives (les fêtes commencent chaque fois au soir du jour précédent)

1er jour de Chanukah 1.12.83

Purim 18.03.84

Pessah 17.04.84

Jour de l'indépendance 7.05.84 

Lag be'Omer* 20.05.84  33éme jour après Pessah

Shavuot 6.06.84 9.

Ab 7.08.84

Rosch-Haschana 27.09.84

Yom-Kippour 6.10.84

Succoth 11.10.84

Simchat-Torah 19.10.84

1er jour de Chanukah 19.12.84

 

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L'année juive 5744 commence le - 8.09.1983

5745 27.09.1984

5746 16.09.1985

5747 (Année sabbatique)4.10.1986 

5748 24.09.1987

5749 12.09.1988

5750 30.09.1989

5751 29.09.1990

5752 9.09.1991

5753 28.09.1992

5754 (Année sabbatique) 16.09.1993

L'année du jubilé ne peut plus être adaptée aux conditions actuelles, sa caractérisation ayant pris fin avec l'exil babylonien.

© Nouvelles d'Israël 01 / 1984


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Du sang des premiers martyrs à la GUERRE D'INDÉPENDANCE

De la vie propre du peuple juif, alors qu'une fois de plus il se trouve placé entre l'enclume et le marteau, entre les Ptolémées et les Séleucides, nous ne savons guère qu'une chose: l'absence de toute autre autorité issue de la nation elle-même fit que le sentiment national se cristallise autour de la personne du grand prêtre, au point que la fonction sacerdotale prit de plus en plus un caractère politique. Autour de ce personnage, la communauté israélite s'est développée un peu à la façon d'une cité État grecque, telle qu'il s'en formait à celle époque.

Depuis le retour de l'Exil, et pendant près de quatre siècles, les Juifs s'étaient montrés extraordinairement soumis à l'égard de leurs suzerains. Mais voici que l'un de ceux-ci, Antiochus IV, assez orgueilleux pour se donner comme surnom, et bien malencontreusement, «Épiphane» («manifestation de la divinité»), va s'en prendre à ce qu'ils tiennent très justement pour sacré au suprême degré: leur Loi et leur Dieu. 

D'une certaine manière la révolte qui va suivre sera la première guerre de religion proprement dite. Si finalement le mouvement aboutit à une lutte pour l'indépendance, il est à l'origine animé essentiellement par un sursaut de foi, et se trouve consacré par le sang des premiers vrais martyrs.

À première vue le récit des combats de ce peuple en colère soulevé contre ceux qui l’oppriment peut apparaître semblable dans ses grandes lignes à bien d'autres récits similaires dans l'histoire du monde. Cependant on y trouve, très affinés, et parfois trop, les grands principes qui ont inspiré les meilleurs parmi les héros bibliques: «Dans la guerre, la victoire ne dépend pas de la grandeur des armées, c'est du ciel que vient la force» (l Maccabées, chap. 3, vers. 19). Bien plus: mieux vaut mourir que transgresser la lettre même de la Loi; on verra des fidèles se faire massacrer sans se défendre plutôt que de violer le sabbat (I Maccabées, chap. 2, vers, 34-38). Quoi qu'il en soit, ceux qui luttent restent persuadés que l'ennemi n'est pas à craindre dès lors qu'on se souvient des prodiges de l'Exode. Quant à la victoire escomptée, elle ne doit pas être

L'exaltation de la nation mais la glorification de son Dieu (I Maccabées, chap. 4, vers. 7-11). La plus grande crainte des combattants n'est pas pour leurs familles, mais pour le Temple de Dieu et la ville sainte (II Maccabées, chap. 15, vers. 18-19).

Les rebelles n'auraient probablement pu résister longtemps si les oppresseurs avaient dès le début déployé contre eux toute leur puissance. Mais les sbires d'Antiochus minimisèrent d'abord l'importance du mouvement, ce qui permit aux insurgés d'enregistrer quelques succès fort notables, même si la légende a pu les exagérer quelque peu. Lorsque le roi Séleucide eut compris qu'il fallait mobiliser une véritable armée pour se rendre à nouveau maître du pays, les patriotes, qui avaient acquis confiance et sympathie parmi la population, se réfugièrent dans leurs montagnes natales. La plupart des tentatives effectuées contre eux s'achevèrent alors en désastres.

Il faudra faire droit aux principales exigences des rebelles: les hors-la-loi seront autorisés à réoccuper Jérusalem, un édit restaurera le culte, le Temple sera purifié, les autels païens détruits.


Pour certain une monarchie illégitime

Le succès s'avérait total dans le litige essentiel: pratiquer le Judaïsme sous sa forme traditionnelle était à nouveau légitime. Mais, de religieuse, la révolte était aussi devenue politique. La persécution avait suscité un nationalisme neuf. Pour la première fois depuis l'Exil se développait un courant en faveur de l'indépendance complète, peut-être avec l'idée implicite que, seule, elle garantirait la liberté religieuse. À travers un dédale d'intrigues et d'affrontements de factions rivales, la lutte va donc se poursuivre jusqu'au jour où les Asmonéens (nom donné par l'historien Josèphe à la famille de Matathias qui aurait eu «Asmonée» pour ancêtre) se constituèrent pour un temps en dynastie avec l'accession au trône de Jean Hyrcan.

Malgré tout, les événements qui se rapportent au soulèvement des Maccabées ne déboucheront pas sur une véritable renaissance d'Israël. La monarchie asmonéenne reposera sur des bases fragiles. Sans doute parviendra-t-elle à étendre son hégémonie sur presque tout le territoire des anciennes tribus, mais jamais elle ne pourra vraiment passer pour la royauté davidique restaurée: d'innombrables partis, factions, clans, résultat de siècles d'occupation et de domination étrangère s'y opposeront toujours. Et cette tentative sera même considérée par la tradition ultérieure comme entachée d'illégitimité, puisque la dynastie appartenait à la tribu sacerdotale, et non à la «lignée de David», issue, elle, de la tribu de Juda.

Dom J. GOLDSTAIN

© En ce temps-là, la Bible No 38 page IV.


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... à Thessalonique

La communauté juive de Thessalonique, la deuxième en importance du pays (après Athènes avec ses quelque 4000 Juifs), compte aujourd'hui environ 2000 personnes. On croit que des juifs ont vécu dans cette ville 140 ans déjà avant Jésus-Christ. L'apôtre Paul y a prêché dans la synagogue (Actes 17, 1-5). Au 5e siècle après Jésus-Christ, Thessalonique occupait le second rang, après Constantinople, dans l'Empire byzantin. Thessalonique était considérée comme la «mère d'Israël», et cela en raison du fait que jusqu'en 1922, 30% à 50% de ses habitants étaient juifs. Pour les juifs qui, après 1370 et surtout après 1492, avaient fui l'Espagne, l'Europe occidentale et l'Europe centrale pour échapper aux persécutions, Thessalonique était devenue le «ciel des Juifs». Des 56.000 juifs qui vivaient là en 1943, 96% ont péri; exactement 1954 personnes ont survécu.

Le 9 avril 1941, les premières unités de l'armée allemande entrèrent dans la capitale macédonienne. Les juifs s'enfermèrent dans leurs maisons. Dès le 15 avril, les nazis pénétrèrent dans le bâtiment du culte et mirent la main sur les archives, les tapis, les machines à écrire, le coffre-fort ainsi que sur les écrits de la bibliothèque du rabbinat. Des centaines de juifs furent arrêtés. Au début juin 1941, un détachement du commando Rosenberg s'installa à Thessalonique. Selon un communiqué paru dans un journal de l'époque, tous les Juifs entre 18 et 45 ans durent se rendre le 11 juillet 1942, un sabbat, à 8 heures, sur la «Place de la Liberté»: 9000 personnes qui durent rester debout immobiles, en rangs serrés, sous un soleil de plomb, de 8 heures du matin jusqu'à 2 heures de l'après-midi.

Autour de la place se tenaient des soldats armés de fusils mitrailleurs et de canons de petit calibre. Ceux qui essayaient de s'éloigner quelque peu et de s'asseoir, qui allumaient une cigarette ou voulaient se protéger du soleil par un chapeau ou un journal ou qui mettaient des lunettes solaires, étaient sortis des rangs avec violence et condamnés à des «exercices de gymnastique» fort pénibles. Ceux qui s'évanouissaient étaient «ranimés» à coups de pied et contraints de se mettre debout. Ils devaient ensuite se rouler par terre, ramper dans la poussière et exécuter des contorsions extrêmement ridicules, avec en plus les coups, les crachats et les pires insultes qui pleuvaient sur eux. Quelques-uns moururent suite à ce traitement criminel. Le plus brutal des officiers nazis était Aloïs Brunner, la personnification du sadisme teuton dans toute son horreur. Il y avait aussi Dieter Wislinceny. Après la libération de la Grèce, ces deux hommes, les principaux responsables de la tragédie juive en Grèce, furent arrêtés en Allemagne et condamnés à la pendaison. Le 7 août 1943 vit le 19e et dernier transport – avec 1200 juifs des camps de travail s'en aller vers les camps de la mort.

Après plus de 2000 ans d'histoire juive à Thessalonique, là «mère d'Israël» a cessé d'exister. Toutes les anciennes institutions – les synagogues, le cimetière, les lieux de culture, les homes et les hôpitaux –, bref pratiquement tout ce qui était juif a été dé@t. Le vieux cimetière, avec ses milliers de tombes et ses précieuses pierres tombales du 15e siècle, fut exproprié et profané en novembre 1942. Seule une synagogue a subsisté. Au début du 20e siècle, la communauté de Thessalonique avait enregistré plus de 60 petites et grandes synagogues, de nombreux centres culturels, des homes pour personnes âgées, des hôpitaux et des orphelinats. Actuellement, un petit cimetière situé dans un faubourg du nord de la ville abrite un mémorial pour les victimes de l'Holocauste. Il n'est rien resté d'autre de là «mère d'Israël». 

PROFESSEUR MARC ZONIS

© Nouvelles d'Israël 02 / 1999


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Babylone 

L'AUTEUR DE CE PONT DE VUE, ISMAËL SADOK, EST ENSEIGNANT ET CONFÉRENCIER. ORIGINAIRE D'AFRIQUE DU NORD, IL ÉTAIT MUSULMAN AVANT DE DÉCOUVRIR JÉSUS-CHRIST ET DE SUIVRE UNE FORMATION DE THÉOLOGIE CHRÉTIENNE. ISMAËL SADOK EST L'AUTEUR D'UN GUIDE PRATIQUE POUR ÉVANGÉLISER LES MUSULMANS (ÉDITIONS EMPREINTE).


Le fondamentalisme musulman, la modération des pouvoirs politiques en Arabie Séoudite, l'alliance sans réserve avec l'Occident, le compromis moral de la dynastie régnante, le conflit spirituel entre les Chiites et les Sunnites (l'Iran – Arabie Séoudite), l'intégrisme musulman prônant les principes et les procédés du Chiisme: tous ces éléments amènent les peuples arabo-musulmans à la conclusion que Riyad n'est plus apte à défendre les intérêts et l'honneur du monde musulman.

Le Caire, sous le gouvernement de Gamal Abdel-Nasser, était devenu la capitale de la science, de l'art et le symbole de la renaissance d'une conscience arabe. Dès la guerre de 1967 et l'échec subi par Nasser, le monde arabo-musulman commença à détourner son regard du Caire.

Aujourd'hui, Bagdad exerce une puissante attraction sur les peuples arabo-musulmans étant donné l'audace de Saddam et la puissance militaire de l'Irak.

Bagdad est soumise aux bombardements des Américains et de la coalition occidentale. La pluie de bombes, la destruction des ministères et administrations demandera probablement un gigantesque effort de reconstruction.

Il est possible que, pour redorer son blason et recouvrer une dimension historique, l'Irak reconstruise sa capitale sur l'ancien site de Babylone. Ce ne sera pas seulement une ville qui attirera la curiosité de tous les amateurs d'histoire mais ce sera probablement une cité somptueuse, édifiée à la gloire de la civilisation arabo-musulmane comme au temps de son apogée à l'époque d'Haroun Rachid, qui ordonna la construction de Grenade avec 500 somptueux palais.

La nouvelle capitale de l'Irak inclura des services administratifs, des mosquées, des édifices dédiés aux grands personnages arabo-islamiques comme le rêve le chef actuel de l'Irak. Ce sera une ville d'une grande richesse et d'un grand luxe.

Si Saddam Hussein entend construire Babylone comme le désirent l'UNESCO et d'autres grandes organisations internationales, pourquoi Satan, qui est derrière toutes ces manoeuvres, choisira-t-il les rives de l'Euphrate comme site idéal pour sa capitale? 

Babylone se trouve à environ 50 km de Bagdad et, si l'on trace autour de cette zone un cercle de 1000 km de rayon, ce cercle englobe au nord Téhéran, au sud le Koweït, Bahrein, Qatar et les Émirats du golfe persique, et plus au sud Riyad et tous les puits de pétrole de ce pays. Or chacun sait que les gisements pétrolifères de cette région, les plus riches du globe, contiennent deux siècles de réserve.

Au début de cette guerre du Golfe, nous avons pu constater que les opérations monétaires ne s'effectuaient plus, en réalité, dans les places boursières traditionnelles telles que New York, Londres, Tokyo ou Paris, mais plutôt dans le golfe: autrement dit, l'activité des centres boursiers et la spéculation monétaire sont liées à l'équilibre de cette région.

Les gouvernements occidentaux parlent clairement en disant qu'ils sont dans la région pour défendre leurs intérêts: la Banque Mondiale et la haute finance sont conscientes de l'enjeu de cette guerre.

L'avenir économique et financier du monde dépend de la paix dans le golfe. Mammon, ainsi que tous les princes de ce monde, et Satan lui-même veulent assujettir cette région. D'où la parole prophétique selon laquelle Babylone sera un refuge et une demeure de démons. L'Antichrist lui-même établira son règne dans cette région du monde. La prospérité liée au pétrole du monde arabo-musulman est le signe d'un déplacement stratégique des valeurs mondiales vers le Proche-Orient et, plus tard, vers Babylone.

Le Canada, le Vénézuela, les États-Unis et d'autres pays non arabes producteurs de pétrole voient leurs réserves diminuer alors que, dans le golfe, l'or noir est inépuisable. Cela va contribuer, avec les fortunes déjà accumulées, à reconstruire la ville. De plus, dans un souci de pérenniser la paix dans cette région et dans le monde, les nations de la coalition actuelle contribueront de leurs deniers à la réalisation de ce projet dans le cadre d'une économie stable et prospère. 

Babylone, selon Apocalypse 18, 9-17, va attirer les rois de la terre, les marchands ainsi que ceux qui exploitent la mer, car rien ne prospérera dans le monde en dehors des multinationales et des banques régies par ces dernières.

L'Occident est aujourd'hui obligé de faire la guerre pour assurer son avenir. L'effondrement du communisme, la dépendance du monde occidental vis-à-vis des sources d'énergie dans les domaines industriels ou financiers: toutes ces nouvelles données orientent le centre d'intérêt général vers cette région du monde où l'Islam règne depuis quinze siècles, où le contentieux entre Israël et ses voisins perdure depuis un demi-siècle, où le conflit israélo-arabe est inévitable: tout cela afin que Dieu puisse dire Son dernier mot.

Selon la Providence, le mystère de Babylone réapparaîtra pour conquérir les coeurs des musulmans, des peuples christianisés, des idolâtres, des adeptes de l'occultisme ainsi que des gens avides et cupides attirés par le luxe et l'argent facilement acquis par la spéculation. 

L'audace de Saddam Hussein a redonné au peuple arabe le sentiment de sa dignité. Les Pakistanais, les Afghans, les Iraniens, qui sont des musulmans non arabes, ont toujours désiré un leader musulman moderne, puissant et capable d'accomplir ce qu'il a promis au monde arabe. L'envoi de missiles en Israël constitue déjà une victoire même si Bagdad subit un déluge de feu et de soufre. Il est important que l'homme qui dirigera ce monde soit aussi rusé et dénué de complexes que n'importe quel dirigeant de l'Occident. Saddam Hussein correspond à ce portrait, ses diplomates ont fait preuve, à travers le monde, d'une grande habileté politique et sont rompus à toutes les subtilités du langage diplomatique.

La diplomatie américaine a dû adopter un profil bas et renoncer à tout triomphalisme face à une stratégie totalement imprévisible, où les effets sont ménagés et bien dosés, où l'on fait alterner le chaud et le froid et où l'on remet au goût du jour le vieil adage «diviser pour régner».

Du mois d'août 1990 à la mi-janvier 1991, Saddam Hussein fut imprévisible et, ni l'Occident ni les experts, n'ont pu se prononcer à son sujet. Ceci fait de lui un leader incontesté pour les masses arabes autant que pour les intégristes musulmans.

Khomeiny, lui, avait terni l'image de l'Islam à cause des persécutions massives contre son peuple, du retour au Moyen-Age et de la guerre contre l'Irak – pays arabe – qui a exacerbé le sentiment arabe de solidarité. Khomeiny, malgré les résultats et les conséquences de sa révolution islamique au sein du monde musulman et du monde en général, n'a donc pas réveillé de sentiment national arabe, comme Saddam Hussein a su le faire.

Il ne faut pas oublier que l'Islam est la seule religion qui s'oppose à l'oeuvre et à la personne de Jésus-Christ. L'Islam nie le plan de rédemption accompli par la mort de Jésus-Christ et il rejette la filiation divine de Jésus-Christ. Ayant compris que le temps des valeurs idéologiques ou laïques était révolu, Saddam et ses conseillers ont saisi un puissant levier pour enflammer les peuples arabo-musulmans: l'Islam, leur cheval de bataille.

Jésus lui-même a dit: «celui qui n'est pas avec moi est contre moi», «vous ne pouvez connaître le Père que par le Fils» et «celui qui renie le fils renie aussi le Père»: c'est l'esprit de l'Antichrist, selon le deuxième chapitre de la première épître de Jean.

Le premier jour de la guerre, Saddam a prié publiquement, par mondovision et il a commandé que soit brodée sur son drapeau la devise «Allah est grand». Consciemment ou non, Saddam s'est placé sous la bannière du prince de l'Islam. 

De ce fait, l'Irak devient automatiquement l'enjeu de conflits spirituels et l'Apocalypse, au chapitre 18, annonce qu'il deviendra une habitation de démons, de tous esprits impurs et de tous oiseaux impurs et odieux.

Jérémie a prophétisé que Babylone deviendrait le repère des chacals et Ésaïe voyait les chacals hurler dans ses palais. Les démons feront de Babylone un centre de l'Islam et un haut-lieu d'occultisme et de fausses religions.

Apoc. 18, 2,3 nous explique que Babylone, devenue une habitation de démons, a attiré les nations avec elle dans la débauche car les marchands de la terre se sont enrichis par la puissance de son luxe.

Satan sait récompenser ceux qui se livrent à son pouvoir; les puissants de ce monde, les magnats de la finance internationale et les franc-maçons auront leur mot à dire au sein des Nations Unies et ils siégeront à Babylone la Grande. Ils s'enrichiront encore grâce au pétrole ou à l'armement et ils se livreront aux plus infâmes turpitudes et aux oeuvres lucifériennes les plus réprouvées.

L'Ancien Testament engage les Israélites installés à Babylone à en sortir au plus vite car rejeter Babylone et ses dieux, c'est aussi renoncer à tout ce qui en émane.

L'apôtre Jean a reçu le même appel du ciel, lui enjoignant de sortir de Babylone et de ne pas participer à ses péchés.

La construction probable de cette cité et la mise en place de ce nouvel ordre économique où le dollar, le pétrole et le génie militaire prennent une place prépondérante doivent nous inciter à ne point participer à ces péchés, afin que l'Eglise soit préservée. Dieu a toujours demandé à Ses hommes, à Son peuple, de sortir et de ne pas prendre part à de telles oeuvres, que ce soit sentimentalement ou matériellement; de la même façon, Il convie les croyants à quitter Jérusalem lorsqu'ils verront s'établir l'abomination de la désolation.

Du temps de Nemrod, Babylone s'appelait «Bal-Al», c'est-à-dire «confusion»: il faut que les enfants de Dieu fuient la confusion et se désolidarisent du plan inique conçu par Satan et mis en oeuvre par l'Antichrist. En se laissant circonvenir par le système de Babylone, par la guerre des pétro-dollars, le chrétien d'aujourd'hui participe inconsciemment à son péché et prépare, avec lui, l'établissement du système de l'Antichrist.

«Ne prenez point part aux oeuvres infructueuses des ténèbres mais plutôt condamnez-les!» (Éphésiens 5, 11).

Faut-il rappeler aux enfants de Dieu, qui ne sont pas de ce monde, l'urgence de cet appel et la nécessité de laisser Dieu les enseigner car Il est le Maître de l'Histoire.

Babylone sera brisée, vaincue, consumée par le feu, et pleurée par les marchands, parles rois de la terre et par les pilotes de la mer, mais nous devons nous réjouir car Babylone détruite est un sujet de joie pour les saints au ciel, un souvenir que Dieu va effacer et un territoire que Christ va soumettre.

Ismaël Sadok

© L'Avènement FEVRIER 1991 No 23


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LA BIBLE ET LE PHENOMENE HISTORIQUE (2)

Après avoir vu les liens généraux entre l'Histoire et la vie d'un chrétien (voir au No100), nous nous intéressons de plus près aux conséquences, pour chacun, d'une histoire vécue, et aussi des souvenirs qu'elle suscite, dès lors où l'on a accepté un jour Christ dans sa vie.

Le propos des lignes qui suivent est d'analyser brièvement la valeur du basculement de notre vie dans le projet de Dieu. Ainsi est défini le mot «histoire» dans cet article, comme une appropriation d'une infime tranche de l'Histoire – que Dieu dirige souverainement adaptée aux contours de chacun.

Ses disciples ne comprirent pas cela tout d'abord; mais quand Jésus fut glorifié, alors ils se souvinrent que ces choses étaient écrites de lui, et que, pour lui, ils les avaient faites (Jean 12.16).

Souvenez-vous... 

Les disciples ont eu le privilège de vivre une tranche d'Histoire grandiose auprès de celui qui allait changer radicalement le cours des temps. Mais la Parole nous laisse entendre, à maintes reprises, que les disciples ne comprenaient pas tout ce qui leur était donné d'entendre, de voir et de vivre. Ils avaient une bonne connaissance des Écritures, mais cela ressemblait à un stockage d'informations dans une mémoire morte.

Le verset en exergue nous parle de «souvenir», on devrait même parler de «souvenir qui s'éclaire d'un jour nouveau». C'est un véritable éveil!

Nous précisons quand même que le déclic de la compréhension se fait parfois pendant le cours même du ministère de Jésus. Par exemple, après la purification du Temple par Jésus, ses disciples se souvinrent qu'il est écrit: Le zèle de ta maison me dévore (Jean 2.17).

À la résurrection, parlant aux femmes venues au sépulcre, les anges font clairement appel à leur mémoire. Souvenez-vous de quelle manière Jésus vous a parlé... et elles se souvinrent des paroles de Jésus (Lue24.6-8). 


Le rôle du souvenir

Est-ce à dire que seules les personnes ayant «vécu quelque chose» ont des souvenirs capables de se réveiller et de devenir dynamiques? Il ne s'agit pas ici, bien entendu, de souvenirs qui sont une compilation de faits, d'autant plus grande que la mémoire est grande. Mais il est plutôt question de ces souvenirs qui constituent le vécu de chacun, souvenirs constitués de choses variées comme l'éducation familiale, l'instruction, les recommandations de personnes qui nous ont marqués, les conseils divers, la vie d'église peut-être, l'exemple d'aînés, etc. Cet ensemble d'informations est en grande partie en sommeil, comptabilisé certes mais inerte, jusqu'au jour où un événement fait écho avec ce capital que chacun possède.

Pierre dit: Alors je me souvins de cette parole du Seigneur: Jean a baptisé d'eau, mais vous, vous serez baptisés d'Esprit Saint (Act 11. 16). Le souvenir devient comme une mesure qui prend son sens à cause de l'actualité d'un événement que l'on vit. Comme ici dans l'exemple de Pierre, qui se souvient de choses dites antérieurement, choses qui ne seraient restées que des mots si leur accomplissement n'avait eu lieu.

Et ce n'était pas la première fois que cela se passait pour Pierre. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite: «Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois». Il sortit, et dehors il pleura amèrement (Mat 26.75).


La force de notre histoire

Les recoupements entre ce que nous vivons dans l'immédiat et le potentiel déjà vécu ne sont heureusement pas toujours source d'amertume; tant s'en faut!

Qui de nous, par exemple, dans des moments de doute, alors qu'il est sur le chemin de la vie chrétienne, n'éprouve pas le besoin de se souvenir des débuts de sa conversion? N'est-ce pas réconfortant de se souvenir avec précision, que nous étions sans Christ et que maintenant, en Jésus, nous qui étions loin avons été rapprochés, réconciliés avec Dieu? (Cf.Eph 2. 11 – 16).

C'est un lieu commun de dire que nul ne peut changer l'Histoire, même sa propre histoire: cela est très bien ainsi, car comme cela, le rappel de ce que Dieu a fait dans ma vie restera constamment une donnée immuable dont le souvenir peut parfois surpasser en évidence et en force une expérience, même récente, de la proximité de Dieu dans ma vie. 

Tu sacrifieras la Pâque à l'Eternel... tu te souviendras ainsi toute ta vie du jour où tu es sorti du pays d'Égypte (Dent 16.2-3).

Israël est invité à se souvenir à jamais de sa délivrance de l'esclavage d'Egypte.Comme le doute n'a pas de prise sur l'Histoire et à plus forte raison sur mon histoire, le souvenir d'une délivrance, d'une conversion, reste comme un phare même dans les jours les plus sombres.

Ce que notre histoire ne peut réaliser

Après avoir acquis la conviction que notre passé a de la valeur, il est temps de préciser quelle est sa juste place.

Tu te souviendras de tout le chemin que l'Eternel, ton Dieu, t'a fait faire pendant ces quarante années dans le désert, afin de t'humilier et de t'éprouver, pour reconnaître ce qu'il y avait dans ton coeur et si tu observais ses commandements, oui ou non (Deut 8.2). 

À tout moment, il y a un constat possible, visible, qui se propose à nous. Seulement, s'il est vrai que notre marche quotidienne a ses racines dans notre histoire, il faut aussi redire que nous marchons par la foi et non par la vue (2 Cor 5.7).

Nous ne sommes pas invités à regarder constamment derrière nous, mais à renouveler chaque jour notre foi pour une marche victorieuse et dépendante avec notre Seigneur. Notre conversion, nos premiers pas avec Dieu, même s'ils restent des moments attachants dont le souvenir nous fait du bien, ne sont en aucun cas un capital pour le présent. La conversion n'est pas une provision à vie de foi, de victoires, de bons fruits, de sagesse, etc. dans laquelle nous pouvons puiser chaque jour de notre vie. La source reste Jésus-Christ. Être chrétien n'est pas attaché à la qualité de la conversion, ce qui reste très subjectif et qui resterait à définir. La parole de l'Évangile: on reconnaît un arbre à ses fruits (Mat 7.20) reste la norme pour tout chrétien, même s'il est vrai que son enracinement est un facteur important.

Notre conclusion insistera sur la nécessité de rester attaché chaque jour à celui qui est nécessaire et suffisant à notre marche avec lui.

Notre capacité vient de Dieu (2 Cor 3.5).

Bernard Cousyn

© Promesses  1992 - 3 / No 101


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BYBLOS - comme Bible - La ville du Livre

BYBLOS, nom grec de la riche cité phénicienne des Giblites, située au nord de Béryte (actuelle Beyrouth ), et appelée Goubla dans les textes cunéiformes, Gébal dans les textes bibliques, évoque à juste titre le nom que nous employons pour désigner l'ensemble des textes sacrés.


En grec, «byblos» désigne le papyrus. Comme le Maroc a donné son nom aux «maroquins», cuirs originellement importés de ce pays, Byblos a donné le sien au papyrus, dont elle était dans l'Antiquité l'exportateur le plus réputé - Avec le papyrus, vint un temps où l'on composa les premiers livres (en grec: ta biblia), et le Livre par excellence(biblion): la Bible.



La ville des Giblites n'est en fait citée que deux ou trois fois dans la Bible et à travers des interprétations pas toujours certaines, mais toutes les civilisations auxquelles de près ou de loin le peuple choisi eut affaire ont laissé là des traces. Byblos est en effet une des plus anciennes villes du monde, sinon la plus ancienne, qui ait jamais été habitée sans interruption jusqu'à notre ère, et ses ruines offrent un raccourci saisissant de cette longue histoire.

C'est vers l'an 5000 av. J.-C., plus de 3000 ans avant Abraham, qu'on y situe les premiers établissements humains.

Mille ans plus tard, on trouve un grand port de commerce, ceinture de remparts, où toutes les rues convergent vers un réservoir d'eau douce qui alimente toute la ville.


On célèbre les cultes d'un dieu: Réchef, et d'une déesse: Ba'alat-Gebal (Gebal estle nom phénicien de Byblos) qui ont chacun leur temple. Ba'alat se confondra avec cette Astarté qui souvent détourna le peuple d'Israël de ses devoirs envers Yahvé: «C'est qu'il m'a délaissé, qu'il s'est prosterné devant Astarté..., et qu'il n'a pas suivi mes voies» (1Rois, chap. 11, vers. 33). Les rapports commerciaux sont denses avec l'Égypte. Les forêts libanaises, aux conifères déjà fameux, sont mises en coupe réglée, car les Égyptiens ont besoin de bois d'oeuvre et de bateaux. Byblos devient très riche.



Peu avant l'an 2000 av. J.-C. des envahisseurs Amorrhéens s'en emparent, l'incendient et s'installent sur les lieux. Les nouveaux maîtres de la Phénicie vont rapidement s'adapter à sa civilisation qui, elle-même, s'enrichira sous leur influence de maints usages pratiques et religieux d'origine mésopotamienne. Le commerce reprend donc à Byblos, par qui la Phénicie devient si puissante que les pharaons s'en inquiètent.

Les temples sur l'acropole regorgent de richesses conservées dans de grandes jarres enfouies sous le sol. À la déesse, on offre des bijoux magnifiques; cependant que les poignards de bronze, les longues têtes de lance sont destinées à Réchef, dieu de la guerre, dont le temple est orné d'un curieux assortiment d'obélisques de toutes sortes et de toutes tailles. Les souverains Amorrhéens défunts n'étaient pas moins somptueusement honorés. Dans des chambres souterraines, ils reposaient, le sceptre royal à la main, entourés d'un précieux mobilier.


Il y a 32 siècles:

l'écriture alphabétique vers 1750, alors qu'Abraham nomadise en Canaan, les Hyksos envahissent à leur tour Byblos dont les habitants, les Giblites, abandonnent la ville haute. Au XVle siècle avant notre ère, l'armée de Pharaon chasse les Hyksos, et la cité va devenir protectorat égyptien pendant quatre siècles.

Au Xllle s. av. J.-C. apparaît en Phénicie l'indice sûr d'une des plus importantes découvertes de notre civilisation: l'écriture alphabétique. Byblos peut s'enorgueillir de posséder l'une des premières inscriptions alphabétiques du monde: celle qui orne le tombeau du roi Ahiram (Xlle s. av. notre ère) maudissant quiconque troublera «ce lieu de repos éternel». C'est une écriture cursive établie pour écrire couramment sur le papyrus et qui se répandit avec lui dans tout le monde méditerranéen ainsi que dans le sud-est asiatique, d'où elle gagna le monde entier.

Hormis la Chine, l'écriture phénicienne passa, au lXe s. av. J.-C., chez les Grecs qui l'adaptèrent considérablement, y ajoutèrent des voyelles et l'écrivirent de gauche à droite et non plus dans le sens inverse comme le faisaient les Phéniciens ou, encore, les Hébreux. C'est toujours cette écriture qui est la nôtre, après de multiples transformations. 

Des ouvriers pour le temple de Salomon vers 1880 av. J.-C., les «peuples de la mer» ravagent à nouveau Byblos. Mais la ville renaîtra bientôt et se libérera de l'emprise de l'Égypte affaiblie. Chez ses voisins, elle n'a rien perdu de sa réputation. Salomon fait appel à ses ouvriers pour le travail du bois: «Les ouvriers de Salomon et ceux de Hiram et les Giblites taillèrent et mirent en place le bois et la pierre pour la construction du temple» (le livre des Rois, chap. 5, vers. 32).

La cité phénicienne sera ensuite soumise aux Assyriens, puis aux Perses, mais elle conservera une remarquable prospérité. 

Aux temps hellénistiques, après la conquête d'Alexandre (lVe s. av. J.-C.). un culte mystique se développa. Celui du beau dieu Adonis, qui, chaque année, renaît et puis meurt passionnément fête par les fidèles en transe, Ba'alat-Astarté sera son épouse.


Puis les armées romaines conduites par Pompée, en 63 av. J.-C. marchent sur Byblos, et ce sont les empereurs romains qui vont lui donner une dernière magnificence: ils y font construire un théâtre, un grand temple, sept thermes, une immense colonnade qui aboutit à une fontaine monumentale.

Mais, malgré ces dernières splendeurs, Byblos se meurt. Les collines alentour, jadis couvertes de forêts luxuriantes, ne sont plus que ravines désolées. La ville sainte d'Adonis sera rasée par Constantin, le premier empereur chrétien, tandis que les navires chargés de marchandises délaissent le port qui aujourd'hui n'est plus qu'un gros bourg côtier du Liban: Djebail.


M. C. HALPERN

© En ce temps-là, la Bible No 11 pages II-III.


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