Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Archéologie

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LE TEMPLE D' HERODE OU JÉSUS ENSEIGNA

Fils d'un Iduméen, majordome à la cour de Jean Hyrcan II et, par sa mère, petit-fils d'un roitelet arabe, Hérode le Grand, devenu «roi des Juifs» par la grâce de Rome et assassin des derniers princes de la dynastie issue des Maccabées par crainte de perdre un trône si honteusement acquis, avait la réputation due à son mérite: celle d'un impie sanguinaire et fourbe, voué à la haine des justes d'Israël. C'est par désir de se concilier les bonnes grâces de ses sujets qu'il entreprit d'attacher son nom à un acte glorieux entre tous: refaire du modeste Temple édifié au retour de l'Exil une «Maison de Yahvé» comparable à celle qu'avait construite le grand roi Salomon.

L'entreprise commencée par Hérode la dix-huitième année de son règne, soit une quinzaine d'années avant la naissance de Jésus, était gigantesque: dix mille ouvriers furent mis à la tâche, outre le millier de prêtres spécialement initiés alors au métier de maçon pour que les parties les plus sacrées du Temple soient construites de mains «saintes». Le sanctuaire lui-même fut achevé en dix-huit mois, mais on mit dix ans pour terminer le gros des portes et portiques, des bâtiments annexes et de l'enceinte extérieure. En réalité, les travaux de finition se poursuivirent longtemps après la mort d'Hérode (en 4 avant notre ère) et ne s'arrêtèrent que quelques années avant la destruction de l'édifice (en 70après J.- C.).

L'immense esplanade de 400 m sur 300, dont subsiste l'essentiel, portait l'ensemble. Pour agrandir ainsi, du simple au double, la terrasse primitive, substructures et contreforts, montés des ravins d'alentour, assurent le pavement fait lui-même de pierres de taille magnifiques. 

Huit portes étaient aménagées: à l'est, celle de Suse, sur l'emplacement de l'actuelle porte Dorée, et par où Jésus entra sans doute au jour des Rameaux; au nord, la seule porte de Tadi; à l'ouest, du côté de la ville neuve, quatre portes auxquelles conduisaient les ponts qui enjambaient la vallée du Tyropéon.

Le «Parvis des Gentils», auquel on accédait après avoir franchi l'une de ces portes, était bordé par de vastes portiques dont les colonnes étaient hautes de douze mètres cinquante. Sur les côtés est, nord et ouest, les portiques larges de quinze mètres, avaient deux rangées de colonnes, alors que du côté sud la quadruple colonnade s'étendait en largeur sur trente-deux mètres, formant «la Basilique Royale». Les cent soixante-deux fûts que comptait cette somptueuse galerie soutenaient un plafond de bois richement décoré. C'est là, sans doute, que se tenaient les marchands et les changeurs que chassera Jésus.

Au milieu de ce parvis ouvert à tous s'élevaient les bâtiments du Temple proprement dit. Ils étaient ceinturés par une balustrade de pierre, haute de 1,50 m environ, munie çà et là d'inscriptions en grec et en latin proclamant l'interdiction, sous peine de mort, de progresser plus avant, faite à quiconque n'appartenait pas à la communauté juive.

Au-delà, quatorze marches menaient à la «Corniche», petit espace plat qui entourait la muraille intérieure, enceinte qui constituait en elle-même une forteresse avec ses propres tours. On pénétrait dans ce lieu saint, en venant de l'est, par une imposante porte aux vantaux en bronze de Corinthe, ouverte sur le «Parvis des femmes», première cour entourée de galerie et surmontée de portiques, dotée de petits enclos où l'on conservait le vin, le bois, l'huile, ou les diverses denrées destinées au service et aux rites.

Les femmes ne pouvaient pénétrer dans la cour suivante, plus à l'ouest: le «Parvis des hommes» ou «Parvis d'Israël», que séparait du précédent la «porte de Nikanor», rehaussée d'or et d'argent, don d'un riche Juif d'Alexandrie. C'était en fait une étroite esplanade, surélevée de près de quatre mètres par rapport au «Parvis des femmes». Au-dessous, des souterrains avaient été aménagés, qui renfermaient les trésors du Temple.

Une large baie s'ouvrait, à l'ouest encore, sur la «Cour des prêtres» ou se trouvait, dans l'axe central, l'Autel des holocaustes construit en pierres non taillées, simplement blanchies à la chaux. Selon Flavius Josèphe, il mesurait sept mètres cinquante de hauteur, et l'on y montait du côté sud par une rampe en pente douce. C'est là qu'étaient brûlées les victimes égorgées à quelques pas. 

Parvis des hommes et Parvis des prêtres étaient entièrement bordés par une colonnade derrière laquelle ouvraient des sacristies et des locaux à usage divers, dont un était réservé au sanhédrin.

Derrière l'autel, se dressait, au-dessus d'un escalier à douze marches, la somptueuse façade du sanctuaire, aux assises de marbre bleu, aux murailles revêtues de marbre blanc, et aux deux colonnes de marbre rouge («Yakinn» et «Boaz» dans le Temple de Salomon). Ses dimensions étaient approximativement celles de l'Arc de triomphe de l'Étoile: 50 m de hauteur, le portail, de 20 m sur 10, donnait accès à un vestibule fermé par un voile de laine brodé qui masquait le«Saint», salle cubique de 20 m de côté, occupée par l'Autel des parfums, la table des «Pains de proposition» et le chandelier à sept branches. 

Au fond, derrière un double rideau tissé de quatre couleurs, le Saint des Saints restait totalement vide, tout entier offert à la présence du Dieu invisible.

Ce bâtiment sacré était de toute part décoré avec munificence de marbre blanc richement plaqué d'or, et des aiguilles dorées parsemaient le toit, afin d'éviter les souillures des oiseaux!

En août 70, un soldat de Titus lançant une torche enflammée dans une des chambres latérales allait anéantir toute cette splendeur. Six cents ans après le tragique incendie, le lieu saint du judaïsme devint terre d'Islam. Là ou se dressait «la montagne couverte de neige» qu'évoquait le Temple d'Hérode, une mosquée toute d'azur et d'or s'élance aujourd'hui vers le ciel.

M . C.HALPERN

© En ce temps-là, la Bible 80


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Le temps des rois et des prophètes

Les conséquences du schisme, qui intervint comme on l'a vu (1 , Rois, chap. 12) quelques semaines après la mort de Salomon, vont retentir sur trois siècles et demi d'histoire – jusqu'à la prise de Jérusalem par Nabukodonosor en586. Ce schisme est politique, mais aussi religieux. Le royaume du nord-est le plus grand, la plus riche; mais le Temple est à Jérusalem, dans le sud. L'Écriture dit que Jéroboam, roi du nord, jugeant cette situation préjudiciable pour son peuple, avait reconnu comme autels officiels ceux de Don et de Béthel. Pour les servir, il institue des prêtres qui n'étaient pas des fils de Lévi, ceux-ci étant restés groupés autour du Temple. Pourtant, malgré de telles aberrations subsistent au nord comme au sud, une véritable vie religieuse continua et parfois même se développe. Des prophètes apparaîtront des deux côtés. Ainsi Israël, le royaume schismatique, demeure-t-il lui aussi le témoin de Dieu.

Parallèles par leurs prophètes tous deux témoins de Dieu les deux royaumes israélites son parallèles par leurs fautes: l'idolâtrie et l'injustice sociale, contre lesquelles s'élèvent tous les prophètes, et la compromission dans les alliances politiques avec les peuples païens.

La tentation est forte à l'égard des grands empires que sont l'Assyrie et l'Égypte. La première va se réveiller brusquement «comme un guerrier alourdi par le vin» (Psaume 78; 77 de la Vulgate; vers. 65), Ninive dormait pendant les temps de David et Salomon. Mais voici que l'Assyrie étend maintenant son hégémonie sur tous les petits États alentour, de façon pacifique ou guerrière.

L'Égypte, elle, sur son déclin, n'a plus la souveraine puissance qu'elle eut du temps de Moïse. Elle n'entrera en guerre ouverte avec Israël et Juda qu'une seule fois (l Rois, chap. 14, vers. 25), mais elle demeurera un agitateur actif pendant toute cette période: elle entretient des espions, distribue de l'argent, pour que tous les petits États ne s'en laissent pas conter par le roi d'Assyrie. Cette politique profane ne vaudrait pas d'être ici mentionnée si justement l'histoire religieuse n'y était mêlée: les prophètes vont sans cesse réagir en fonction de ces événements.

Interprètes de la volonté de Dieu, ils interviennent contre les alliances étrangères car, dans la mesure où l'un des royaumes israélites fait alliance militaire et politique avec un des petits royaumes voisins ou l'un des grands empires, il y a danger de contamination religieuse: toute alliance étrangère est une trahison de l'Alliance tout court, celle de Yahvé avec son peuple. Les prophètes d'ailleurs, nous l'avons dit, mènent en outre la lutte sur deux autres terrains. Contre l'injustice sociale d'abord; parce que, dans la mesure où règne une certaine prospérité, surtout dans le royaume du nord, on voit les «gros» pressurer les «petits»: «Malheur à ceux qui accaparent les maisons et les champs jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'espace pour les pauvres dans le pays.» Contre l'idolâtrie enfin: représentations de Dieu, dans les «images taillées», à Béthel et à Dan; mais aussi faux dieux de toutes sortes qui réapparaissent constamment.


L'attente d'un «fils de David»

La rédaction des deux livres des Rois est faite en fonction de ces trois points de vue. Elle reflète la préoccupation des prophètes. C'est plus une prédication qu'une histoire, Nous entrons dans la grande période prophétique. Elle commence dans le royaume du nord, en «Israël», avec Ahiyya (Ahies) de Silo, Michée, fils de Yimla, Élie, Élisée, Amos et Osée; elle se poursuit dans le royaume du sud, en «Juda», avec Isaïe, Michée ,Nahum, Sophonie, Habacuc, Jérémie et Ézéchiel. Cette époque est bien «le temps des rois et des prophètes» qu'évoque l'évangéliste Luc (chap.10, vers. 24). Celle où une toute petite puissance politique, grande comme quelques départements français, aux moyens financiers et militaires très réduits, affaiblie encore par la division en deux royaumes dont un seulement est placé sous l'autorité d'un descendant de David, fait l'expérience – ô combien périlleuse et souvent désastreuse! d'un royaume de Dieu sur la terre. La prophétie de Nathan (II Samuel, chap. 7), avec l'attente d'un «fils de David», soutient déjà toute cette période. Dans l'immédiat, le schisme donne matière à une réflexion profonde et féconde. On décèle une douleur d'ordre religieux chez ces Israélites, à sentir divisé le royaume du peuple de Dieu. Cette «déchirure» leur blesse tellement l'âme qu'elle est l'occasion d'une découverte: celle de la difficulté d'être unis... Et lorsqu'au-delà de l'exil on sera revenu, on parlera toujours du «schisme», on parlera toujours des «tribus dispersées». La conscience du monde divisé, le souci de l'unité à refaire, va désormais travailler l'âme biblique.

Par F.Louvel, o.p.

© En ce temps-là, la Bible No 27 page I.


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Vers l'an 1200 avant notre ère, l'heure d'Israël était venue pour le pays de Canaan

Quel est ce territoire où vont pénétrer les fils d'Israël, sous la conduite de Josué? Tout au plus savent-ils que leur «Terre promise» est habitée par des éléments d'origines très diverses, hérissée de citadelles «réputées imprenables»: cause et conséquence de nombreuses invasions. Werner Keller, l'auteur de la «Bible arrachée aux sables», définit la conjoncture en Canaan lorsque commence la conquête racontée par le livre de Josué.

À l'époque où Israël se tenait prêt à envahir la Terre promise, les jours de la fière citadelle de Priam, de la Troie d'Homère, étaient déjà comptés. Bientôt Achille, Agamemnon et Ulysse allaient se préparer au combat. L'horloge de l'histoire marquait 1200 av. J.-C. (environ).

Israël n'aurait pu choisir une époque plus favorable pour se lancer à l'assaut. Aucun danger ne menaçait du côté de l'Égypte, dont le déclin était commencé. Deux millénaires avaient usé l'empire des pharaons: après le règne d'Akhénaton, sa puissance s'effritait de jour en jour. La suzeraineté égyptienne sur la région du Jourdain s'était relâchée. Les forces de Canaan valaient moins encore: multiples rébellions internes, rivalités des principautés et villes autonomes, pillage et corruption de la part de l'occupant égyptien.

Depuis que les Hyksos en avaient été chassés, vers 1 550 avant notre ère, la Palestine était restée province égyptienne. Au temps des Hyksos, un système féodal avait remplacé l'organisation patriarcale de l'époque d'Abraham. Sous la férule d'une aristocratie égoïste et despotique le peuple n'était plus qu'une plèbe asservie. Les Égyptiens conservèrent le système, laissant les princes locaux agir à leur guise, leur permettant même d'entretenir des forces armées: unités de chars de combat réservées aux patriciens, et infanterie plébéienne.

Les luttes sanglantes entre les villes ne préoccupaient aucunement l'Égypte, que seul intéressait le versement régulier des tributs. Des inspecteurs, auxquels garnisons et points d'appui donnaient un poids suffisant, étaient chargés d'y veiller. Les centres administratifs les plus importants de l'État suzerain étaient installés à Gaza et à Joppé (actuellement Jaffa). Les routes étaient construites et entretenues par des travailleurs forcés que les princes assujettis au tribut devaient fournir. On procédait de la même façon pour l'exploitation des «domaines de la couronne», situés dans la région fertile s'étendant au sud de Nazareth, et pour celle des forêts de cèdres du Liban. Mais les commissaires du pharaon étaient corrompus. Ils gardaient souvent pour eux la solde et les tributs servant à l'entretien des troupes, si bien que les hordes de mercenaires crétois, bédouins et nubiens pillaient sans vergogne les localités sans défense.

Sous cette domination décadente, le pays de Canaan se vidait de sa substance. La population diminuait. Au Xllle siècle av. J.-C., les familles patriciennes étaient fort appauvries comme les fouilles le montrent: les objets de luxe et les bijoux de valeur sont plus rares et les sépultures plus pauvres. Les murs d'enceinte sont moins puissants. Seules les républiques maritimes de la côte syrienne, protégées par les montagnes du Liban, continuent à vivre en dehors des luttes des princes.

Signalons que, vers 1200av. J.-C., un nouveau métal s'offre sur les marchés: le fer. Comme il venait du pays des Hittites, les Phéniciens furent parmi les premiers à négocier cette matière première qui allait donner son nom à un âge de notre monde. Certes, les Égyptiens connaissaient le fer depuis près de deux mille ans, mais ils le considéraient comme un produit exceptionnellement précieux. Ils ne l'extrayaient que des météorites, et les rares armes fabriquées en fer méritaient pour eux leur nom de «poignards du ciel». Avec les Phéniciens, l'Âge du Bronze était bien au bout de son rouleau. Une grande époque du monde ancien tirait à sa fin.


Avec les «peuples de la mer»

Favorisant également Israël, au début du Xllle siècle avant notre ère, une nouvelle vague d'envahisseurs étrangers prit son élan vers le sud à partir des régions de la mer Égée. Par terre et par mer, des peuples maritimes submergèrent l'Asie Mineure, pointes extrêmes d'une série de migrations, dont la migration dorienne. Les lignes de force des déplacements des envahisseurs indo-germains étaient dirigées vers le pays de Canaan et l'Égypte. Israël, qui se trouvait encore sur le Jourdain, n'avait rien à craindre d'eux, mais les Cananéens, déjà affaiblis par leurs rivalités internes, devaient faire face à un nouveau front. L'heure d'Israël était donc venue lorsque sonnèrent les trompettes de Jéricho.

Werner KELLER

© En ce temps-là, la Bible No 17 page I-II.


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LA VIE SOCIALE A JERUSALEM AU TEMPS DE JESUS

La «cité de David» est au 1er siècle une ville qui abrite quelque 20 000 habitants à l'intérieur de son enceinte et en groupe 5 à 10000 autour d'elle, en dehors des murs. Ceux-ci alignent 2 575 (...) environ de fortifications sur les trois côtés qui font face au levant, au couchant et au midi, et Agrippa I 42-44 après J.-C.) construira au nord une nouvelle muraille, longue de 3 000 à 3 500 m, réunissant ainsi à la cité la partie la plus prospère de sa banlieue. Mais de plus, chaque année, lors de la Pâque, l'afflux des pèlerins venus du monde entier amène dans l'agglomération une population d'appoint qui représente deux ou trois fois celle des résidents.

Le site même de Jérusalem ne favorise guère l'activité industrielle: la pierre est la seule matière première offerte en grande quantité par la nature. L'argile même de la région est de mauvaise qualité. Les métaux d'usage courant et les minerais riches y font totalement défaut.

Mais, surtout, la capitale manque d'eau: la seule source d'important débit est celle de Siloé, au sud de la ville. Aux époques sèches, on achètera cher l'eau à la cruche et, en temps normal, il faut utiliser parcimonieusement celle des citernes et même celle qu'amènent de loin et à grands frais les aqueducs.

Cependant, les belles oliveraies voisines assurent le ravitaillement en huile et un minimum de bois tandis que les troupeaux des monts de Judée, tout proches, fournissent laine et peaux aux tanneurs, aux tisserands traditionnels, aux foulons qui, par feutrage, rendent imperméables les tissus, et aux tailleurs. Nombre des matières premières indispensables à la vie viennent de beaucoup plus loin. Elles sont transformées par d'actives corporations: celles des forgerons, des fabricants de cordages, de toiles de lin et de soie, d'ustensiles ménagers.

La préparation d'onguents et de résines apparaît comme une spécialité de Jérusalem. C'est même là un des métiers de luxe que favorise tout particulièrement la cour d'Hérode le Grand. Elle encourage, outre les parfumeurs, un important artisanat d'art qui a son siège dans la ville haute et assure notamment aux femmes nobles la parure à la mode: une sorte de diadème crénelé qui a nom, étant donné son prix, de «Jérusalem d'or». Fabricants de sceaux et copistes trouvent eux aussi dans la capitale la clientèle raffinée dont ils vivent. Médecins, alors classés parmi les «artistes», chirurgiens, baigneurs, saigneurs et spécialistes de la circoncision sont nombreux. barbiers, blanchisseurs et changeurs, très prospères.


Le règne du même Hérode le Grand est aussi la belle époque pour les architectes, entrepreneurs et ouvriers de bâtiment.

Une place toute particulière revient à tous ceux que le Temple fait vivre, qu'ils travaillent à sa restauration et à son entretien ou qu'ils assurent les besoins du culte.

Le négoce né des pèlerinages est profitable à toute la ville et, par le détour du trésor du Temple, le commerce bénéficie de l'impôt annuel et des dons des Juifs de la dispersion aussi bien que de Palestine.


Le Christ et ses apôtres se rangeront dans la classe des pauvres

Ville du roi avec sa cour, ville de Dieu avec son Temple, Jérusalem attirait les détenteurs du capital national: gros négociants, grands propriétaires fonciers, fermiers des impôts et rentiers. Et l'on trouve quelques représentants de ce milieu nanti au sanhédrin, tels Nicodème qui semble avoir été un gros négociant en blé, ou Joseph d'Arimathie, grand propriétaire. La noblesse sacerdotale, riche elle-même, hante ces riches; un grand luxe règne dans les demeures des familles pontificales de la ville haute.

Les simples prêtres appartiennent à la classe moyenne, composée des importateurs, maîtres des entrepôts, commerçants tenant boutique dans les «bazars», artisans ou chefs d'entreprises, fonctionnaires et ouvriers du Temple, hôteliers et aubergistes.

Les pauvres, eux, se répartissent en deux catégories: il y a ceux qui assurent leur entretien par un travail servile et ceux qui vivent de secours.

Les journaliers sont beaucoup plus nombreux que les esclaves qui ne se rencontrent guère qu'à la Cour ou au service des grandes familles. Ils gagnent en moyenne un denier par jour avec la nourriture.

Au premier rang de ceux qui vivent principalement ou totalement de secours, il faut mentionner les scribes auxquels il est interdit de faire payer leurs services; c'est cette prescription que Jésus rappellera à ses disciples: «Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. N'ayez ni or, ni argent, ni menue monnaie dans vos ceintures...» Mais «l'ouvrier a droit à son entretien» (MATTHIEU, chap. 10, vers. 8-10).

Si quelques-uns de ces rabbis étaient prêtres, donc pourvus, ou exerçaient un métier, la plupart vivaient de dons. On verra d'ailleurs le Christ et ses apôtres subsistant de cette manière: de pieuses femmes prennent soin d'eux et consacrent une partie de leurs biens à assurer le nécessaire au collège apostolique.

Il est enfin des nécessiteux moins nobles ou moins recommandables: mendiants de toute sorte, aveugles, sourds, estropiés, boiteux, ou qui simulent de l'être; ils hantent les abords du Temple, comptant ferme sur la conviction répandue que l'aumône est plus méritoire si elle est faite dans la ville sainte. Au nombre de ces malheureux et de ces coquins s'ajoutait celui des parasites, occupés seulement à visiter les familles en deuil ou en liesse, à l'occasion des noces et des fêtes de circoncision et qui tiennent alors table ouverte.

Dans les dernières années avant le siège de 70, beaucoup de gens de cette espèce envahiront Jérusalem; certains formeront même des bandes qui terroriseront la ville, apportant un climat de guerre civile annonciateur de catastrophes.

Georges Daix

© En ce temps-là, la Bible No 79


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LA VIE SOCIALE DES PREMIERS CHRETIENS selon les écrits de Paul

Les épîtres de Paul proposent aux lecteurs attentifs d'aujourd'hui la découverte de la vie des premières communautés chrétiennes réparties dans le monde païen. Dans son «Introduction historique au Nouveau Testament», récemment publiée en France, le Professeur américain Robert M. Grant, un des spécialistes des premiers âges du christianisme de grand renom, étudie notamment les expressions concrètes, dans l'Église primitive, des principes «à caractère essentiellement social» de la conduite chrétienne, définis par les écrits de l'Apôtre. Le passage qu'on va lire de cet ouvrage concerne trois domaines, que l'auteur examine en historien plus qu'en théologien: le mariage et la famille, la propriété privée, et le service de l'État.

Après l'enseignement de Jésus, le mariage reposait sur la volonté de Dieu, telle qu'elle est exprimée par le récit de la création. Moïse n'a autorisé le divorce que comme concession à l'endurcissement du peuple; si la séparation reste possible, le remariage est l'équivalent d'un adultère (MARC, chap. 10, vers. 2-12); MATTHIEU, chap. 19, vers. 9, cf. chap. 5, vers, 32). Paul soutient la même thèse dans la 1ère épître aux Corinthiens (chap. 7), où il examine plusieurs situations conjugales, de façon assez détaillée. Il déconseille à la fois le divorce et le mariage, ce dernier à cause de l'imminence de la fin, et aussi à cause des obstacles que rencontrant les personnes mariées dans le service du Seigneur. Dans l'épître aux Éphésiens (chap. 5, vers. 22-23), cependant, il souligne l'analogie du mariage humain avec l'union du Christ et de l'Église.


Tradition ancienne et enseignement nouveau

L'attitude de Paul à l'égard de la vie dans le mariage est un mélange de traditionalisme et d'idées nouvelles. De la tradition juive, il conserve l'idée que le mari est le «chef» de la femme (1ère AUX CORINTHIENS, chap. 11, vers.3 et suivants; chap. 14, vers. 34 et suivants; AUX ÉPHÉSIENS, chap. 5, vers. 22-24; AUX COLOSSIENS, chap. 3, vers. 18; cf. 1re ÉPÎTRE DE PIERRE, chap. 3, vers. 1-6). Pourtant, Paul a écrit: «il n'y a plus ni homme ni femme» les deux sexes sont un en Jésus-Christ (AUX GALATES, chap. 3, vers. 28). C'est pourquoi le mari a certains «devoirs» conjugaux envers sa femme, et celle-ci à son tour envers lui (1ère AUX CORINTHIENS, chap. 7, vers. 3 et suivants). Cette conception des obligations réciproques dans le mariage, que Paul justifie par l'unité du couple dans le Christ, a également été soutenue par des stoïciens de l'époque.

D'où que vienne cette opinion, elle s'oppose à la tradition juive. De même, au sujet des enfants, Paul insiste sur le fait que, s'ils doivent obéir à leurs parents, ces derniers ne doivent pas les irriter (AUX COLOSSIENS, chap. 3, vers. 20 et suivants)...

Comme d'autres auteurs de son temps, Paul condamne la «convoitise passionnée» (1e AUX THESSALONICIENS, chap. 4, vers. 4 et suivants). La continence est préférable au mariage, bien qu'il vaille mieux se marier que de «brûler» (1e AUX CORINTHIENS, chap. 7, vers. 9).

Quant aux «passions déshonorantes», ce sont les formes masculine et féminine d'homosexualité, que Paul, comme plusieurs moralistes de son époque, considère comme «contraires à la nature» (AUX ROMAINS, chap. 1, vers.26 et suivants). Il aurait pu, remarquons-le, dire que ces moeurs allaient à l'encontre du commandement de «croître et multiplier» (GENÈSE, chap. 1, vers. 28), mais, sans doute à cause de ses opinions en matière d'eschatologie, il ne fait jamais allusion à cette obligation.


«Porter les fardeaux les uns des autres»

Jésus avait affirmé que l'on ne peut servir à la fois Dieu et Mammon, c'est-à-dire la richesse (MATTHIEU, chap. 6, vers. 24; LUC, chap. 16, vers. 13); il avait mis ses auditeurs en garde contre l'accumulation des biens de ce monde (MATTHIEU, chap. 6, vers. 19), composé une parabole au sujet d'un riche insensé (LUC, chap. 12, vers. 16-21), et conseillé à un riche de vendre tout ce qu'il possédait pour en distribuer le revenu aux pauvres, afin de se constituer un trésor dans le ciel (MARC, chap. 10, vers. 21). Il est plus facile, avait-il dit, à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu (MARC, chap. 10, vers. 25). Chez Luc (chap. 6, vers. 24) et Jacques(chap. 5, vers. 1), nous trouvons des «malédictions» contre les riches. Or tout cela est totalement absent de la littérature paulinienne. 

Dans une certaine mesure, Paul remplace cette idée par celle de «porter les fardeaux les uns des autres» (AUX GALATES, chap. 6, vers. 2), mais il ajoute, dans le même contexte, que chacun doit porter le sien (vers. 5)! Il ne parle de donner ou de partager qu'à propos de la collecte destinée aux frères de Jérusalem, et à propos des dons faits par les Églises pour faciliter son travail missionnaire.

À Jérusalem, comme à Qumran, les chrétiens étaient censés donner tous leurs biens à la communauté (ACTES, chap. 2, vers. 44 et suivants; chap. 4, vers. 32; chap. 5, vers. 11); pourtant, Paul ne souffle mot de cette pratique. Il préfère insister pour que ses convertis suivent son exemple et travaillent nuit et jour: «Celui qui ne travaille pas n'a pas le droit de manger» (2e AUX THESSALONICIENS, chap. 3, vers. 8-10).


Cette insistance est surprenante.

Peut-être est-ce parce qu'il avait complètement écarté les oeuvres dans le domaine religieux, qu'il leur attache plus d'importance dans le domaine de la vie quotidienne.

Le mot «pauvre» ne se rencontre que quatre fois dans ses épîtres; à propos respectivement: de l'Église de Jérusalem (AUX GALATES, chap. 2, vers. 10), des «éléments» appauvris, par la victoire du Christ (AUX GALATES, chap. 4, vers. 9), du Christ lui-même qui, quoique riche, s'est fait pauvre pour nous, et enfin des apôtres qui, bien que pauvres, enrichissent beaucoup d'hommes (chap. 6, vers. 10).


Ni «révolutionnaire» ni contre-révolutionnaire

Au sujet de l'État, Jésus conseillait de payer le tribut à César (MARC, chap. 12, vers. 15), bien qu'il ait été accusé de l'interdire (LUC, chap. 23, vers. 2). D'après MATTHIEU, chap. 17, vers. 24-27), il payait également l'impôt juif au profit du Temple. Il est certain que tout son message sur le Royaume de Dieu implique une certaine insoumission à l'égard de l'État; pourtant, à en croire la tradition, les conséquences de ce principe ne furent pas réalisées. D'après Jean (chap. 19, vers. 11), l'autorité du procurateur romain) lui vient «d'en haut» de même, Paul déclare dans l'épître aux Romains (chap. 13) que les autorités existantes (tous les commentaires anciens ont compris «autorités politiques») procèdent de Dieu; il faut donc leur obéir et, en particulier, payer ses impôts.

Dans les Pastorales, il est demandé d'honorer l'empereur («les rois») et de prier pour lui (1ère A TIMOTHÉE, chap. 2, vers. 1 et suivants).

Le christianisme n'était pas à cette époque, ni en aucune autre, un mouvement révolutionnaire, il n'était pas contre-révolutionnaire non plus. Dans la 1ère épître de Pierre (chap. 4, vers. 16), il est dit clairement que, par le seul fait d'être chrétien, on risque de se voir persécuté par l'État; dans l'Apocalypse, ce risque est devenu réalité. C'est pourquoi «Jean» attaque violemment Rome sous le pseudonyme de Babylone, et se réjouit de sa chute, qu'il devine prochaine. Les chrétiens refusent d'adorer l'image de la Bête; ils n'accepteront jamais de compromis avec un État qui se divinise lui-même. Tout ce qu'ils peuvent espérer, c'est un nouveau ciel et une nouvelle terre, et qu'une nouvelle Jérusalem descende du ciel.

Si l'épître aux Romains et l'Apocalypse ont toutes deux été acceptées dans le Canon du Nouveau Testament, c'est parce que l'Église n'a jamais voulu lier fait et cause avec aucune espèce de système social ni d'État. Selon les circonstances, elle a pu approuver un système ou le dénoncer, mais aucune de ses approbations n'a pu être totale ni définitive. L'Apocalypse relativise les rapports entre l'Église et n'importe quel État.

Robert M. Grant

© En ce temps-là, la Bible No 89


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4 éme Centenaire de l'Édit de Nantes

La «Fédération Protestante de France» (F.P.F.) donne le 18 février 1998 une grande réception à l'occasion du 4e centenaire de l'Édit de Nantes. Le président de la F.P.F. prêchera le dimanche 1er mars au Palais des Congrès à Paris.

En plein accord avec le président de la F.P.F-, il a été créé une association «Foi et Tolérance, Édit de Nantes 1998» qui, sous le patronage du président de la République Jacques Chirac, organise le 28 février à Paris un rassemblement exceptionnel de 5000 personnes sur le thème «Foi et tolérance pour aujourd'hui». Dans ce cadre on a offert à une centaine d'organismes d'exposer leurs produits et d'offrir leurs services.

Rappelons qu'après avoir abjuré deux fois le protestantisme, le roi Henri IV promulgua en 1598 l'Édit de Nantes, perpétuel et irrévocable. Cet Édit accorda aux protestants une tolérance toute relative et certains droits civiques et politiques dont ils avaient été privés. L'historien Émile G. Léonard cite à ce propos M. Strowski disant: 

«La situation qui fut fixée désormais aux Réformés acheva leur défaite. L'Édit de Nantes se referma sur eux comme un tombeau. À la faveur de cet Édit s'établirent des conditions politiques et sociales, des moeurs, une politesse, une mondanité, un culte monarchique et des goûts intellectuels qui tuèrent une seconde fois, mieux que ne le feront les dragonnades, l'âme d'Anne de Bourg, le Martyr et l'esprit de Calvin, le Maître».

La Révocation de l'irrévocable Édit de Nantes fut prononcée par Louis XIV en 1685. Elle eut pour conséquences la démolition des temples réformés, l'interdiction de tout culte public ou privé protestant, l'obligation de taire «baptiser» et instruire les enfants dans la religion catholique, l'émigration d'un grand nombre de protestants estimés entre 500000 et un million de personnes. Ceux qui restèrent et ne voulurent pas renier leur foi furent obligés de se terrer pour échapper aux galères ou aux massacres.

«Foi et tolérance pour aujourd'hui»? Oui, quoique tolérance soit un terme quelque peu ambigu pouvant avoir le sens d'une liberté limitée accordée à quelqu'un. De même que tolérer signifie admettre à contrecoeur la présence d'une personne qu'on a de la peine à accepter. Et comment un État laïque pourrait-il distinguer une foi biblique authentique d'une croyance ou superstition humaine, voire diabolique? En se montrant très large il risque de tout tolérer au même titre, y compris de dangereuses sectes, ou, à défaut de repères sûrs, d'accorder une reconnaissance officielle aux organisations religieuses les plus grandes, les plus connues, ou à celles qui se font enregistrer, tout en refusant aux autres le droit de cité. L'Édit de Nantes fut un édit de tolérance limitée révoqué quelques décennies plus tard sous la pression d'une religion qui prétendait être la seule vraie hors de laquelle il n'y avait point de salut. Que l'Édit de Nantes et sa révocation puissent servir de leçon, plutôt que de modèle, car ce fut une demi-mesure vite abrogée! De nos jours la liberté de conscience, de culte et d'expression publique est loin d'être reconnue partout, et il nous faut prier pour ceux qui sont encore persécutés à cause de leur foi.

J. H.

Note


Dans le dernier bulletin d'inscription pour la location d'un emplacement pour l'installation d'un stand à l'exposition de ce grand rassemblement protestant, il était dit, entre autres: «L'organisateur se réserve le droit de:. . . refuser la location d'un emplacement, même en cours de contrat, à tout organisme dont l'activité lui paraîtrait contraire à l'esprit de la manifestation.»


Avis divergents

Monsieur Charles Guillot, directeur international de Radio Évangile, écrit: «Je suis enthousiasmé par votre projet, c'est une excellente initiative! . . Quant au mixage de personnalités politiques et chrétiens confessants, il me réjouit plutôt qu'il ne me choque... Mettez un week-end à part pour venir avec nous, écrire une nouvelle page d'histoire dans la foi et la tolérance.»

Le docteur J.-P. Koehnlein de Mulhouse trouve le titre «Foi et tolérance» ambigu et fourre-tout, une excellente peau de banane pour attrape-nigauds! Il pense que le mot «foi» se rapporte souvent à beaucoup de choses, saut au salut en Jésus-Christ et à notre réponse à la grâce de Dieu. Et il ajoute: «Les méandres de la tolérance sont de bonnes cachettes où peuvent se nicher des choix inadéquats et des traîtrises dont les fruits ultérieurs seront vécus amèrement.» Il conclut en disant: «Ainsi, en m'inscrivant à cette commémoration de l'Édit de Nantes, je crains d'éprouver le 28 février 1998 au soir quelques sentiments amers d'avoir été floué ou même trompé. Qui vivra verra.»


©  La Bonne Nouvelle  2/98


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La tentative de rompre un lien solide avec Jérusalem

Le 5 juin 1967, à huit heures du matin, le gouvernement israélien se rassemblait dans l'abri antiaérien de la Knesset pour une réunion urgente. Il s'agissait de savoir si l'on pouvait profiter des succès de la première journée de la guerre des Six-Jours pour occuper la vieille ville de Jérusalem. On avait un bon prétexte à cet effet, car, la Jordanie ayant attaqué Israël et bombardé la ville moderne, une contre-attaque serait justifiée.

La décision à prendre n'était cependant guère évidente, car les ministres se rendaient très bien compte du statut que la ville de Jérusalem avait aux yeux du monde entier. Mais en même temps, ils savaient qu'il se présentait là une occasion unique de réaliser le rêve de plusieurs générations et de placer la ville sous l'autorité souveraine d'Israël.

Les délibérations laborieuses témoignaient de l'incertitude qui habitait les esprits. La plupart des ministres voulaient profiter de l'occasion et créer une situation de fait, mais une minorité formulait des réserves. La majorité plaidait en faveur de l'annexion des territoires conquis, qui seraient ainsi incorporés dans l'État d'Israël. «On doit faire une distinction entre Jérusalem et les autres lieux (qui avaient été conquis pendant cette guerre). À Jérusalem, tous les habitants arabes seront soumis à notre autorité», décida le Premier ministre Levi Eshkol, qui amena le gouvernement à décider l'annexion. 

Mais on avait l'impression que la façon dont fut votée la loi concernant l'annexion et donc la réunification de la ville reflétait l'incertitude qui régnait au sein du gouvernement. L'introduction du droit israélien dans la vieille ville de Jérusalem se fit seulement de manière indirecte (par le biais d'une modification des limites de la ville); la loi fut votée en toute hâte (à la Knesset, les amendements de la loi firent l'objet de trois lectures en moins de trois heures) et le libellé en demeura équivoque («Le droit, la juridiction et l'administration de cet État seront appliqués dans toutes les régions du pays d'Israël désignées à cet effet par un décret gouvernemental»).

Une telle équivoque s'avérait typique de la loi sur l'annexion. La réunification des deux parties de la ville n'était que purement nominale. Aucun gouvernement, ni de droite ni de gauche, n'a jamais rien modifié au régime juridique et administratif qui avait été instauré le 27 juin 1967. Le libellé du décret sur la réunification n'imposait pas la nationalité israélienne aux habitants arabes de la vieille ville de Jérusalem, mais il leur laissait la possibilité de se soumettre au droit jordanien (actuellement palestinien) qui était en vigueur en Cisjordanie. Il ne changeait rien à l'enseignement ni à l'application effective des lois religieuses musulmanes. Il tenait également compte de toute une série d'autres expressions formelles et réelles du lien indissoluble entre la ville avec sa population arabe et les Palestiniens habitant en Cisjordanie.

(HAARETZ, 25 AVRIL 1999, P.6)

Le conflit dont Jérusalem est l'enjeu trouve d'une part ses origines dans l'attitude d'Israël, qui est disposé à un compromis, et d'autre part dans la pression exercée par d'autres nations. Mais le dessein de Dieu est différent. En Zacharie 8,3, nous lisons en effet: «Ainsi parle l'Éternel, je retourne à Sion, et je veux habiter au milieu de Jérusalem. Jérusalem sera appelée «ville fidèle» et la montagne de l'Éternel des armées «montagne sainte».» Il est dès lors certain que les juifs retourneront dans leur ville de Jérusalem: «je les ramènerai, et ils habiteront au milieu de Jérusalem; ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu avec vérité et droiture.» Et quel sera le résultat final? «Ainsi parle l'Éternel des armées: En ces jours-là, dix hommes de toutes les langues des nations saisiront un Juif par le pan de son vêtement et diront: Nous irons avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec vous.» 

© Appel de Minuit 08 / 1999
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