Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Archéologie

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Le biblique "or d'Ophir" venait (peut-être) d'Ethiopie

La localisation des mystérieuses mines d'or où Salomon s'approvisionna au milieu du Xe siècle avant notre ère, avec l'aide du roi Hiram (l Rois, chap. 9, vers. 27-28; chap. 10, vers. 11; 2e Chroniques, chap. 8, vers. 18; chap. 9, vers. 10), a intrigué les explorateurs plus que les exégètes. Nous avons suggéré (page 597) qu'il s'agissait peut-être de l'Inde ou, plus près, de l'Arabie, ou encore de la côte orientale d'Afrique. De récentes recherches tendraient à confirmer une hypothèse africaine.

Le secret de l' «or d'Ophir» fut si jalousement gardé que vite il se perdit. Quand Josaphat, quatrième successeur de Salomon en Juda, voulut moins d'un siècle après lui envoyer à son tour une flotte vers cette terre aux trésors, ses vaisseaux se brisèrent (1er Rois, chap. 22, vers. 49).

Qui avait renseigné le grand roi de Jérusalem? Son père, David, auquel le livre des Chroniques (chap. 29, vers. 4) prête cette phrase bien suspecte d'une addition tardive: «J'ai préparé pour la Sainte Demeure trois mille talents d'or, de l'or d'Ophir»? Mais le texte biblique, ni aucun autre, ne mentionne de croisière vers Ophir au temps de David.

Puisque le premier voyage apparaît aux pages qui relaient aussi la visite de la reine de Saba à Salomon avec des chameaux portant des aromates, de l'or en très grande quantité, des pierres précieuses» (Rois, chap. 10, vers. 2), il est plausible que, tendrement éprise ou non de son hôte, ce soit elle qui lui ait glissé la bonne adresse.

Les historiens rivalisent depuis longtemps pour situer Ophir. Les uns l'ont vu aux Indes, où il n'y a guère de métal noble qu'à l'extrême sud, au Mysore, à une distance quasi prohibitive pour des nefs probablement contraintes au cabotage, le long des côtes. D'autres ont parlé de l'Arabie méridionale, où l'or est plus que rare. La thèse rhodésienne, âprement soutenue, fut anéantie par des tests au carbone 14 effectués sur place: ce n'est qu'au IVe siècle après J.-C. qu'on commença à extraire l'or de Rhodésie.

L'éminent savant Mgr G. Ryckmans concluait son bilan sur Ophir en écartant les théories précédentes, en suggérant l'aboutissement des croisières aux côtes de Somalie (l'ancien Pount) et en évoquant les richesses minières de son hinterland éthiopien. Ses avis influencèrent beaucoup mes recherches de ce côté en 1966 et 1970. 

Les vieilles exploitations aurifères du Walléga, à l'ouest, aux frontières du Soudan, paraissaient bien proches des pharaons pour avoir servi d'autres souverains qu'eux. Celles d'Asmara, en Érythrée, assez voisines d'Axoum et de Matara, capitales africaines présumées de la reine de Saba, devaient la pourvoir elle-même; d'ailleurs Mgr Ryckmans les estimait trop peu éloignées pour justifier de très longs voyages. Au contraire, quand je l'informai des symptômes que j'avais discernés en 1966 à Adolla, dans l'extrême sud de l'Éthiopie, il m'encouragea carrément.

Les Italiens en 1937, et les Abyssins après leur départ, avaient dragué les gravats aurifères de ce bassin précambrien, sans se soucier de la présence d'innombrables buttes, anormales. Ils disaient que ce n'étaient que des termitières ou des tombes... Je soupçonnai, moi, des puits rebouchés et datant de haute époque: entre l'implantation dans cette région des Guji, venus du Kenya il y a trois cents ans, semi-nomades ignorant les travaux de mine, et le peuplement préhistorique, on constatait un long vide humain».


Des puits de mine vieux de 3 000 ans

L'unique survivant de l'équipe italienne, que je retrouvai, le prospecteur lppolito Silvestri, partageait mon impression sans avoir été jamais écouté. En 1970, nous obtînmes de la Cour impériale l'autorisation de revenir sur les lieux et de crever les tumuli.

Ceux-ci ne révélèrent ni insectes, ni squelettes... mais d'anciens sondages descendant au socle rocheux. Leur comblement hâtif, pour éviter les chutes, et le foisonnement de déblais avaient produit en surface les intrigants pâtés de la térite. Silvestri me précisa que l'or était là naguère abondant dans les rivières, malheureusement aujourd'hui raclées par les dragues; il y avait même ramassé une pépite de 3,100 kg. De telles constatations n'avaient pu qu'inciter des primitifs à la recherche du fascinant métal. Qui étaient-ils? Des chasseurs, que leurs outils de pierre taillée et les mégalithes qu'ils ont laissés situent aux environs de l'an 1 000 av. J.-C. Je découvris enfin une piste antique de 800 km, maintenant abandonnée, qui reliait leur territoire à Berbera (la Malao d'avant notre ère), sur cette côte de Somalie où Mgr Ryckmans voyait la destination des croisières saloméennes: celles de la flotte «de Tarsis» (c'est-à-dire capable d'affronter une navigation aussi longue que pour se rendre à Tarsis, en Espagne), dont les vaisseaux rapportaient, outre  l'or et l'argent, «des défenses d'éléphants, des singes, des paons», «des bois de santal et des pierres précieuses» (1er Rois, chap. 10, vers. 11 et 22).

Or, l'ivoire abondait dans les hautes futaies de ces régions surpeuplées d'éléphants jusqu'à l'ouverture des chantiers modernes. Les singes pullulent. Les oiseaux que les scribes bibliques désignent comme étant des «paons» (mieux connus au Proche-Orient) pouvaient être des outardes, qui font la roue elles aussi; ou des grues couronnées. Et les cèdres, les genévriers d'Adolla, bois odoriférants à la manière du santal asiatique, pouvaient être assimilés à celui-ci. Des autochtones du lac Rodolphe, qui touche à la frontière éthiopienne, baptisent «grottes de Salomon» les crevasses d'un canyon qui contiendrait des roches diamantifères, prolongement des filons du Kenya voisin? S'ils disent vrai, des pierres précieuses auraient également pu atteindre Adolla. Mais il n'est pas nécessaire de l'admettre. Joyaux et argent étaient achetables aux escales.

À nos yeux, l'or, l'ivoire, les bois parfumés, les singes, les oiseaux «décoratifs», la distance relevant du cycle annuel, selon la Vulgate, mais triennal d'après les autres versions (1er Rois, chap. 10, vers. 22), enfin la route de liaison avec le Pount suffisent à conférer à Adolla plus de chance d'être «Ophir» qu'à nulle autre contrée.


François BALSAN
de l'Académie des Sciences d'Outre-Mer 

© En ce temps-là, la Bible  No 46 pages II-III.


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Le Code d'Hammourabi - Une loi gravée elle aussi dans la pierre

Le Décalogue fut-il, réellement, matériellement, gravé sur des blocs de pierre?

On en a discuté pendant des siècles. Et puis les plus sceptiques ont admis qu'il avait pu l'âtre: non seulement en hiéroglyphes dont Moïse possédait sans doute la science, mais en caractères alphabétiques puisque, au Sinaï même, des inscriptions du XVe siècle avant notre ère en présentent des prototypes. Transcrire «la loi» sur une stèle ou sur une table de pierre n'est pas exceptionnel dans l'Orient du deuxième millénaire: ainsi fit-on du code babylonien de la plus grande époque, dont les prescriptions évoquent en bien des points celles de la loi de Moïse.

Voilà une centaine d'années qu'Abraham a quitté Ur en Chaldée, lorsque, vers l'an1700 avant Jésus-Christ, l'empire de Babylone, des montagnes d'Anatolie jusqu'au golfe Persique, se trouve affermi sous un très puissant roi: Hammourabi.

Mais à peine s'est-il imposé par les armes que, dans sa sagesse, il a décidé de cimenter par un code de lois communes l'amalgame des peuples divers soumis à son autorité. Le code fut gravé sur d'énormes blocs de pierre dure, destinés aux temples, et sur des tablettes portatives, à l'usage des écoles de droit.

L'un de ces blocs de diorite se trouve aujourd'hui au Musée du Louvre. Il porte le seul texte à peu près complet qui soit aujourd'hui connu du fameux code d'Hammourabi, dont on a par ailleurs découvert des fragments: 282paragraphes, qui font suite au prologue, nous révèlent ce que fut alors la législation babylonienne. Comme celle que reçut Moïse au Sinaï, elle fut, si l'on en croit la scène gravée en haut de la stèle, remise à Hammourabi, «prince dévot», par son dieu, ou plutôt par l'un de ses dieux.

Mais là n'est pas l'unique ressemblance. Les articles du code se présentent sous la même forme que la plupart des prescriptions mosaïques: 

il s'agit de trancher de cas d'espèce, suivis chacun d'une solution juridique.

Qui plus est, les cas précisés sont bien souvent les mêmes ici et là. Ainsi en va-t-il de la fameuse «loi du talion», qu'on retrouve dans des termes identiques, aux paragraphes 196 et 200 du code babylonien, et au chapitre 21, versets 23-24, de l'Exode: 

«Oeil pour oeil, dent pour dent...» On pourrait multiplier les exemples. Là comme ici, un châtiment exemplaire est requis contre celui qui commet l'inceste, qui exerce la magie, qui enlève un homme, qui se rend coupable d'un vol avec effraction; sera soumise à «l'ordalie», au jugement de Dieu, la femme soupçonnée d'adultère: selon le code d'Hammourabi, elle sera jetée à l'eau; selon les Nombres (chap. 5, vers. 11 à 31) elle devra boire «des eaux d'amertume et de malédiction». 

La corruption de témoins encourt la même peine au paragraphe 5 du code d'Hammourabi et dans le Deutéronome (chap. 19, vers. 18-19); mais l'Exode (chap. 23, vers. 8) ajoute sagement à l'adresse de tous ceux qui sont mêlés à un procès: «Tu n'accepteras pas de présent, car le présent rend aveugles les clairvoyants.» À l'inverse, dans certains cas, c'est la justice mosaïque qui apparaît la plus sommaire:

Un taureau donne de la corne et cause la mort d'un homme? Qu'il soit mieux gardé et qu'on lui rogne les cornes, dit la loi babylonienne (article 251); la loi du Sinaï prescrit que l'animal, mais aussi le propriétaire s'il a accepté le risque de l'accident, soient tous deux lapidés (Exode, chap. 21, vers. 29).

UN FOND COMMUN MAIS UN NIVEAU DIFFÉRENT C'est la loi du désert: elle doit être dure. Les Hébreux sont alors des nomades.

Hammourabi s'adressait aux classes d'une société plus policée. On soupçonne un fond commun: la famille d'Abraham ne sort-elle pas de Mésopotamie, emportant des us et coutumes en usage dans tout l'Orient du deuxième millénaire?

Mais Moïse, lui, parle au nom de Yahvé. Et l'on trouve, mêlés à ces «cas d'espèce» qui ne sont pas forcément tombés en droite ligne du ciel sur le Sinaï, émergeant du flot des prescriptions d'ordre pratique, les «commandements» qui ont toute autre allure: ce sont les volontés formelles du Dieu unique, dont toute transgression devient sacrilège, et dont deux au moins dépassent la morale naturelle:

«Tu aimeras l'Eternel, ton Dieu, de toute ton âme, de tout ton coeur, et de toutes tes forces» (Deutéronome, chap. 6, vers. 5) et «Tu aimeras ton prochain comme toi-même» (Lévitique, chap. 19, vers. 18 et 34). Deux commandements dont Jésus dira qu'ils résument «la Loi et les prophètes».

© En ce temps-là, la Bible No 7 pages II-III.


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Les dix tribus: au Pérou?

La recherche des descendants des Dix Tribus qui furent chassées d'Israël pendant la période du Premier Temple compte parmi les thèmes fondamentaux de la culture et de l'histoire juives; et le nombre de théories énoncées au sujet de ce mystère est immense. Certains chercheurs défendent la thèse selon laquelle les Juifs éthiopiens (appelés aussi «Falasha») doivent être considérés comme les survivants effectifs des Dix Tribus. D'autres signalent des traces de la culture juive en Inde, et d'autres encore vont plus loin en citant les tribus sauvages vivant dans les montagnes de l'Afghanistan comme les authentiques descendants. Un nombre non négligeable de savants tendaient également, dans le passé, à citer également l'Amérique du Sud comme lieu possible de refuge des descendants de la tribu de Jacob.

Le mois passé, justement, cette thèse a trouvé un argument en sa faveur, lorsqu'on a appris que plusieurs Amérindiens du Pérou s'étaient installés en Israël. Ces nouveaux immigrants avaient été rencontrés il y a environ 4 ans par un Israélien qui s'était rendu pour affaires dans les villes de Cajamarca et Tarochio et y découvrit, à son grand étonnement, que les Amérindiens y connaissaient les Écritures et que leur patrimoine culturel contenait de nombreux symboles juifs.

La poursuite des contacts mena finalement à une procédure formelle de conversion à la suite de laquelle environ 60 Amérindiens immigrèrent en Israël et s'installèrent à Eilon More, en Samarie. Z.L.

© Nouvelles d'Israël Mai 1990


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L'énigmatique Nabonide de l'histoire serait le "modèle" du Nabukodonosor frappé de folie(Daniel, chap, 4)

Les récits édifiants, et inspirés des premiers chapitres du livre de Daniel servent, eux aussi, bien sûr, la révélation sur le gouvernement de la Providence, les fins dernières de l'homme ou l'établissement définitif du règne de Dieu, mais ne se prétendent nullement des chapitres d'histoire. Pas plus qu'à la même époque Esther et Judith où (chap. 1, vers. 5) Nabukodonosor est dit «roi des Assyriens». On peut cependant y trouver parfois le reflet d'événements historiques mal connus. Ainsi le Père Gilles Gaide montre-t-il, dans une récente étude, comment l'aventure du dernier roi de Babylone, disparu pendant des années de sa capitale, a pu fournir un bon prétexte au conteur attribuant à Nabukodonosor, encore, une maladie mentale qui tint pendant «sept âges»un souverain éloigné du trône.

En 612, le roi de Babylone, Nabopolassar (626-605), aidé par Cyaxare, roi des Mèdes, s'empare de Ninive, capitale de l'empire assyrien. Cependant le roi de Ninive, Sinsharishkun réussit à s'enfuir et se réfugie à Harânn, où a séjourné Abraham plus d'un millénaire auparavant. Cette ville est un centre important du culte lunaire, avec un temple célèbre, «Ehulhul», dédié au dieu-lune Sin. La prêtresse du temple est Adad Guppi, épouse du gouverneur de la ville.

Bientôt, en 610, la ville de Harânn, à son tour, tombe aux mains des Chaldéens; le temple de Sin est détruit.

C'est probablement à la suite de cette catastrophe que le gouverneur et sa femme vont s'installer à Babylone. Leur fils Nabonide fera parler de lui.

En 609, l'empire assyrien disparaît définitivement de l'Histoire. Les deux vainqueurs, Nabopolassar et Cyaxare, se partagent son territoire. À Nabopolassar, succède en 605 le grand roi Nabukodonosor qui régnera plus de quarante ans et portera à son apogée la puissance babylonienne. 

Vainqueur du pharaon Nékao à Karkemish, il enlève ensuite Jérusalem. 

En 656, c'est Labashi-Marduk qui se trouve sur le trône de Babylone, mais la gloire de son empire décline. Nabonide, fils de l'ancienne prêtresse de Sin à Harânn, est devenu l'homme d'un parti d'opposition. Le voici qui s'empare du pouvoir en 565. 

L'attention de l'historien est tout de suite attirée par une longue interruption de son règne. Le fait est bien attesté par une série de documents récemment découverte: les stèles de Harânn, où sont gravées les «nouvelles inscriptions de Nabonide», et la «prière de Nabonide», inscription juive en langue araméenne, trouvée à Qumran.


Les quatre empires des visions de Daniel.

Les quatre visions des chapitres 2, 7 et 8 se recoupent et se complètent pour désigner, parfois explicitement (chap. 2, vers. 38; chap. 8, vers, 20), les empires successifs dans l'Orient antique, aux Vlle et Vie siècles av. J.-C.

1 - Empire néo-babylonien

Tête d'or de la statue composite du chapitre 2 et lion ailé du chapitre 7; Jérémie(chap. 4, vers. 7; chap. 50, vers. 17) avait expressément usé de cette dernière image.

2 - Empire mède

Poitrine et bras d'argent de la statue au chapitre 2; seconde bête, l'ours, du chapitre 7; le moindre corne du bélier au chapitre 8. En fait les Mèdes ne «dominèrent» les pays civilisés qu'aux côtés des Perses,

3 – Empire perse

Ventre et cuisses de bronze de la statue au chapitre 2; troisième bête, la panthère, au chapitre 7; la plus grande corne du bélier au chapitre 8.

4 – Empire d'Alexandre

Jambes de fer et pieds mi-fer mi-argile de la statue au chapitre 2; le quatrième bête du chapitre 7; enfin, eu chapitre 8, la corne entre les yeux du bouc, remplacée par «les quatre cornes» lors du partage de l'empire entre les généraux du grand conquérant.

En deux exemplaires, sur des stèles placées à l'entrée occidentale et à l'entrée orientale de la ville de Harânn, fut notamment retrouvée une inscription de Nabonide lui-même. Celui-ci commence par affirmer que Sin est venu du ciel en sa présence. C'est le dieu qui l'a appelé à la royauté alors qu'il n'était pas de souche royale mais un homme insignifiant, et qui lui commanda de reconstruire Ehulhul. Mais les Babyloniens ont été négligente envers Sin, ils ont été décimée par des rébellions, par la f lèvre, la faim, etc. C'est alors que le roi de Babylone dit s'être retiré à Témâ, sous l'égide de Sin. Les habitants de l'Arabie ont joui depuis ce moment d'une grande prospérité.

Après dix ans, le dieu apparut en songe à Nabonide pour lui donner l'ordre de rentrer à Babylone, ce qu'il a fait, et il a reconstruit le temple de Harânn.


La prière du roi de Babylonie

Voici d'autre part le texte de l'inscription découverte dans la grotte IV de Qumran, tel qu'il a été restitué et traduit par J. T. Milik:

«Paroles de la prière faite par Nabonide, roi d'Assyrie et de Babylonie, roi grand, lorsqu'il fut frappé d'une inflammation maligne, par décret du Dieu Très-Haut, dans la ville de Témâ:

J'ai été frappé d'une inflammation maligne pour une période de sept ans et Jefus relégué loin des hommes. Mais quand j'eus confessé mes péchés et mes fautes, Dieu m'accorde un devin. C'était un Juif des exilés de Babylonie. Il donne son explication et ordonne par écrit de rendre honneur et grande gloire au nom du Dieu Très-Haut. Et Il écrivit ainsi: Alors que tu étais frappé d'une inflammation maligne, dans la ville de Témâ, par décret du Dieu Très-Haut, durent sept ans, tu priais les dieux faits d'argent et d'or, de bronze, de fer, de bois, de pierre, d'argile...» 

Le nom du «devin» n'est pas indiqué, mais comme on a retrouvé avec ce document des fragments de trois autres écrits d'un cycle de Daniel, il est assez probable qu'il s'agit ici également de Daniel,

En somme l'histoire de Nabonide a connu bien des vicissitudes: le personnage lui-même y prêtait par son caractère complexe. D'une part il avait l'étoffe d'un grand conquérant, et d'autre part il avait été profondément marqué par une hérédité maternelle chargée d'un sens religieux très vif, même un pou exalté. 

Comprenant que politique et religion étaient étroitement liées chez les Sémites, il résolut de s'appuyer sur cette double base. Mais il partagea ses faveurs entre les dieux de Babylone et Sin, le dieu d'Harânn, dont sa mère avait été prêtresse. Il alla jusqu'à entreprendre la restauration du temple d'Harânn, ce qui suscita un vif mécontentement des prêtres de Marduk à Babylone, et provoque même une rébellion dans la capitale; mais Nabonide rétablit l'ordre. Nous savons par ailleurs qu'à cette époque le golfe Persique s'ensablait. Il voulut donc assurer ses débouchés commerciaux par l'Arabie. C'est dans ce but qu'il établit sa résidence à Témâ, laissant à Babylone son fils Balthasar, comme régent.


Son absence dure dix ans

Les prêtres de la capitale s'exaspéraient, d'autant plus que cette absence les empêchait de célébrer la grande fête, la fête du Nouvel An (qu'on ne pouvait célébrer sans le roi), et les privait des revenus de cette célébration. Quand finalement Nabonide revint prendre en main le gouvernement de son empire, Cyrus commençait son ascension, les prêtres méditaient leur vengeance. Comme Cyrus, à la faveur des fêtes de Marduk enfin rétablies, approchait de Babylone avec une forte armée, ils lui ouvrirent les portes de la ville. Nabonide fut fait prisonnier, mais Cyrus lui fit grâce et l'exila en Carmanie. Balthasar fut tué. Nabonide devait être assassiné par Gobryas, gouverneur babylonien, passé à l'ennemi.

Dès lors, on comprend que la mémoire de Nabonide fut ternie par les chroniqueurs de Babylone, ses adversaires.

Les Juifs accentuèrent cette caricature. Ils haïssaient Nabonide à double titre: comme adorateur de Sin et comme chef du parti hostile à Awel Marduk (Évil Mérodak de la Bible) dont la mansuétude pour le roi de Juda Konias (Joakin) n'avait pas été oubliée par les déportés (20 ROIS, chap. 25, vers. 27-30). Selon la «Prière de Nabonide», le séjour à Témâ est interprété comme une exclusion de la société en raison d'une maladie de peau, châtiment divin dû à l'orgueil; et la fin de ce séjour est attribuée à une guérison accordée par «le Dieu Très-Haut», appellation de Yahvé dans le livre de Daniel. Cette guérison a été obtenue par le roi grâce à une prière accomplis sur le conseil d'un Juif, tandis que les idoles s'étaient montrées impuissantes à l'exaucer. Quant à la durée de la maladie, elle passe de dix ans à sept, chiffre affectionné par les Juifs, qui suggère un symbolisme mystérieux.

L'auteur du livre de Daniel transforme encore, en l'amplifiant, l'aventure de Nabonide: sous sa plume, la campagne militaire en Arable n'est plus une simple période de réclusion due à une maladie de peau; c'est une crise de folie, de la folie la plus ridicule, la plus humiliante. Le roi qui en est victime n'est plus Nabonide, personnage somme toute de second plan, mais Nabukodonosor, grand monarque, vainqueur, dominateur, persécuteur d'Israël. L'hymne à Sin, que nous ont conservée les stèles de Harânn, est remplacée par une hymne à Yahvé et par un acte de foi en sa toute-puissance (vers. 34). Enfin le lieu de l'aventure est ramené de Témâ à Babylone, de manière à présenter la perte de la faculté de penser et de parler, éprouvée par le roi orgueilleux et persécuteur, comme la réplique de la confusion des langues chez les orgueilleux constructeurs de la Tour de Babel-Babylone.


Gilles GAIDE o.s.b.

© En ce temps-là, la Bible No 69


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Ensevelissement, les coutumes juives au temps de Jésus

«Ils prirent donc le corps de Jésus et l'enveloppèrent de bandes, avec les aromates, comme c'est la coutume d'ensevelir chez les Juifs» (Jean 19, 40).

Les coutumes d'ensevelissement en Israël, tout spécialement chez les riches de Jérusalem, avaient connu un développement particulier durant les cent années précédant la destruction du Temple. Celui qui en avait les moyens faisait creuser un tombeau de famille dans le rocher. Bon nombre de ces sépultures ont fort bien résisté au temps jusqu'à ce jour. Cet usage a débuté à l'époque du premier Temple, où ont été aménagées quelques-unes des plus magnifiques tombes de famille. Par la bouche du prophète Ésaïe, l'Éternel a marqué Sa désapprobation à l'endroit d'un serviteur du roi, qui voulait immortaliser sa mémoire par le moyen d'un monument funéraire: «Qu'y a-t-il à toi ici et qui as-tu ici que tu creuses ici un sépulcre? Il se creuse un sépulcre sur la hauteur, il se taille une demeure dans le roc!» (Es. 22, 16). 

Comme nous l'apprenons par le Nouveau Testament, il existait entre les pharisiens et les sadducéens une importante différence d'opinion au sujet de la résurrection des morts – les premiers y croyaient, les autres pas (Matth. 22, 23; Actes 23, 6-8). Cela conduisit à une polarisation: sur base de la croyance des pharisiens dans la résurrection, les coutumes d'ensevelissement allèrent en se raffinant. Ils voulaient s'assurer que rien ne manque à la résurrection, bien que la Parole de Dieu ne dise rien de spécifique à cet égard. Cette évolution fit que, pour le judaïsme actuel, un tombeau doit être conservé éternellement et que l'on ne peut, en aucun cas, toucher aux ossements. De nos jours, les tombes sont bétonnées pour qu'elles puissent durer. D'où les sévères protestations des juifs orthodoxes, lorsque des sépultures sont ouvertes lors de fouilles archéologiques ou de la construction de routes.

Pour l'ensevelissement d'un mort dans un tombeau de famille taillé dans le roc, on enveloppait de linges le cadavre et on le couchait sur un banc spécialement aménagé dans la pierre. Au bout d'un an, le corps s'effondrait; les ossements étaient alors mis dans un coffre spécial, une espèce de petit cercueil en argile ou en pierre, appelé ossuaire, qui tenait peu de place. Le tombeau pouvait ainsi servir aux générations qui suivraient. Ces sépultures devaient être pourvues d'une entrée, devant laquelle on roulait une pierre, comme ce fut le cas pour le tombeau de Jésus. Comme un tel lieu d'ensevelissement devait   à diverses reprises, le cadavre était traité au moyen d'épices agréablement odoriférantes qui étaient ajoutées dans le linceul; elles étaient destinées à combattre l'odeur dégagée par le corps mort, mais non à le conserver. 

Il est significatif que Jésus ait été déposé dans un sépulcre semblable, celui d'un homme riche: «Le soir étant venu, arriva un homme riche d'Arimathée, nommé Joseph, lequel était aussi disciple de Jésus. Il se rendit vers Pilate et demanda le corps de Jésus. Et Pilate ordonna de le remettre. Joseph prit le corps, l'enveloppa d'un linceul blanc et le déposa dans un sépulcre neuf, qu'il s'était fait tailler dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l'entrée du sépulcre, et il s'en alla» (Matth. 27, 57-60). Si, comme les étrangers et les pèlerins qui mouraient à Jérusalem,

Jésus avait été enterré dans une simple tombe qui n'aurait pas été rouverte, il est évident que Sa résurrection n'aurait pas été simple à constater et à prouver. La pierre roulée et les linges dans le tombeau furent autant de preuves de Sa résurrection. De plus, la prophétie d'Ésaïe 53, 9 s'accomplissait à la lettre: «On a mis son sépulcre parmi les méchants, son tombeau avec le riche, quoiqu'il n'eût point commis de violence et qu'il n'y eût point de fraude dans sa bouche.» Si Joseph était un homme riche, il n'était cependant pas impie. Il est dit de lui qu'il était bon et pieux, et qu'il attendait le royaume de Dieu. Membre du sanhédrin, il n'acquiesça pas à la mort de Jésus (Luc 23, 50-51). Les tombeaux dont il est question dans cet écrit appartenaient généralement aux riches qui n'étaient pas nécessairement à ranger parmi les pieux. C'est précisément cela qui rend l'accomplissement de cette prophétie plus étonnant encore.

La coutume d'un tel ensevelissement «en deux temps» (tout d'abord jusqu'à la décomposition du corps enveloppé de linges, dans un tombeau taillé dans le roc; et ensuite, la mise des ossements dans un ossuaire) ne dura qu'environ cent ans jusqu'à la destruction du Temple. On peut donc affirmer que cette habitude ne se forma que pour manifester clairement la résurrection du Messie. Le sépulcre était vide, tous pouvaient le constater de visu: les soldats romains, les femmes, les disciples ainsi que de nombreux autres témoins que nous ne connaissons pas. Ceci de merveilleux pouvait ainsi être proclamé: «Le Seigneur est réellement ressuscité!»


FREDI WINKLER

© Nouvelles d'Israël Novembre 1999


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Et la Bible a tout de même raison!

Un groupe d'archéologues et d'égyptologues italiens, se basant sur des nouvelles trouvailles archéologiques, met en doute l'Histoire biblique selon laquelle les Juifs, au temps des pharaons, ont dû travailler comme esclaves dans des conditions de vie difficiles. L'archéologue Zahi Hawass, qui dirige ce groupe, fonde ses constatations sur les découvertes près de Gizeh en Égypte. Les fouilles ont mis à jour toute une ville datant de 3'000 ans av. J.-C. et dans laquelle vivaient les constructeurs des pyramides. Selon lui, les différents objets trouvés prouvent que les constructeurs avaient reçu une rémunération convenable sous forme de nourriture et d'or et qu'ils avaient vécu dans de bonnes conditions. Selon lui, des trouvailles semblables furent faites dans un village se trouvant à côté de la Vallée des Rois. Pour le professeur, ces coïncidences portent le coup de grâce à la théorie selon laquelle ces monuments gigantesques ont été construits dans le sang et la sueur de milliers d'esclaves.

Les Égyptologues israéliens n'acceptent pas les conclusions des chercheurs italiens. Le Dr. Rafael Ventura de l'université de Tel-Aviv fut surpris de constater que les chercheurs italiens ne connaissaient même pas les dates importantes. Il affirme que le peuple d'Israël s'était installé en Égypte environ 800 ans après la construction des pyramides. La Bible ne dit pas que les Juifs aient construit ces monuments, mais mentionne que des masses d'esclaves vivaient à Pithom et Ramsès, villes dans lesquelles les Égyptiens conservaient leurs récoltes. Le Dr. Ventura dit très bien connaître le site archéologique de Gizeh, auquel se réfèrent ses confrères. Les découvertes faites dans cette ville de travailleurs sont de si minuscule taille «qu'il faut avoir une grande fantaisie pour approuver les conclusions du professeur italien et de ses collaborateurs.» (ZL)

© Nouvelles d'Israël Octobre 1991


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Les événements du Proche-Orient et leur signification prophétique

Nous vivons un temps extrêmement mouvementé, dont on écrit et on parle beaucoup, comme, par exemple, de la guerre au Liban. À ce sujet, j'insiste encore sur le fait que le Liban est compris intégralement dans le serment affirmé par Dieu à Abraham, Isaac et à Jacob! Nous lisons dans Deutéronome 1, 7-8:

«Tournez-vous, et partez; allez à la montagne des Amoréens et dans tout le voisinage, dans le midi, sur la côte de la mer, au pays des Cananéens et au Liban, jusqu'au grand fleuve, au fleuve d'Euphrate. Voyez, j'ai mis le pays devant vous; allez, et prenez possession du pays que l'Éternel a juré à vos pères, Abraham, Isaac et Jacob, de donner à eux et à leur postérité après eux.»

Le gouvernement israélien a déclaré qu'avec son entrée au Liban, Israël n'avait pas d'intentions territoriales. Mais nous devons affirmer que Dieu les a! La presse internationale a réagi contre Israël – même lors des récents massacres dans les camps palestiniens, effectués par des «chrétiens». Évidemment, Israël est le coupable... La «Basler Zeitung» du 18 septembre a déjà commenté ce qui se passe actuellement, et affirmé qu'il n'y a que du mensonge en rapport avec Israël. Israël est un élément de la vérité de Dieu sur la terre! La majorité de la population libanaise pleurait de joie lorsqu'elle fut enfin libérée – par Israël – du joug de l'OLP – Il est tragique qu'Israël se soit arrêté avant de conquérirBeyrouth-ouest, et qu'il se soit retiré si tôt. C'est la raison pour laquelle Israël a dû enregistrer tant de victimes à son compte. La même tragédie s'est produite au temps du prophète Élisée qui, mourant, avait donné l'ordre au roi d'Israël de frapper la terre. Le roi n'exécuta cet ordre que partiellement.

«Élisée dit encore: Frappe contre terre. Et il frappa trois fois, et s'arrêta. L'homme de Dieu s'irrita contre lui, et dit: Il fallait frapper cinq ou six fois; alors tu aurais battu les Syriens jusqu'à leur extermination; maintenant tu les battras trois fois» (II Rois 13, 18-19).

Il s'agissait alors du même ennemi qu'aujourd'hui! Nous vivons les jours de l'accomplissement accéléré de la prophétie, et tout y est impliqué – toutes les nations. Nous constatons par exemple que, sur le plan technologique, il y a des inventions toujours plus sophistiquées et plus perfectionnées.

Le prophète Daniel y a déjà fait allusion dans le chapitre 12, 4b: «. . . et la connaissance augmentera.» Une ancienne traduction hollandaise dit «La science se multipliera.» En effet, les statistiques sont là pour le prouver. Au 19e siècle, le siècle de la révolution industrielle, on a compté 4000inventions, c'est-à-dire 40 par année. Actuellement, c'est chaque jour que des nouveautés sont inventées. Les statistiques sur les brevets déclarés donnent un aperçu de cette activité inventive inimaginable sur le plan international. On compte actuellement plus d'un million de déclarations par année dans le monde, c'est-à-dire environ 4000 par jour de travail. C'est, en effet, une accélération énorme de la connaissance et de la science, précédant la prophétie! Dieu nous révèle aujourd'hui des choses concernant Son plan de salut que nos pères ignoraient et ne soupçonnaient même pas.

Le prophète Ésaïe avait annoncé la création de l'État d'Israël: «Qui a jamais entendu pareille chose? Qui a jamais rien vu de semblable? Un pays peut-il naître en un jour? Une nation est-elle enfantée d'un seul coup? À peine en travail, Sion a enfanté ses fils» (Es. 66, 8). Cela s'est fait en un jour, le 14mai 1948! Aujourd'hui, Israël se trouve devant un impératif intérieur quant à l'histoire du salut – il doit avancer!

À première vue, on est tenté de dire que l'entrée israélienne au Liban a été provoquée par les terroristes de l'OLP, qui tiraient avec leurs fusées meurtrières sur les implantations israéliennes, etc. Mais derrière tout cela, c'est la volonté de Dieu qui opère pour accomplir l'histoire du salut! Israël doit avancer jusqu'au nord, «jusqu'au grand fleuve d'Euphrate»! Malgré le NON catégorique du monde, Dieu, Lui, dit OUI! Celui qui lutte contre cette réalité lutte contre Dieu!


CELUI QUI LUTTE CONTRE ISRAËL EST ENNEMI DE DIEU!

Beaucoup de gens, c'est-à-dire des peuples, des nations et des politiciens, n'ont rien appris de l'histoire, malgré l'évidence des difficultés survenues au moment où il y avait hostilité contre Israël. Jetons un regard en arrière: L'acte de naissance d'Israël n'a pas son fondement dans une résolution de l'ONU, mais dans la volonté de Dieu. Nous voyons, entre autres, dans Genèse 12, 3, quelle portée peut avoir cette volonté: «Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui te maudiront.» À l'époque, ce fut à Abraham qui croyait et qui obéissait que Dieu révéla Son plan:

«Sache que tes descendants seront étrangers dans un pays qui ne sera point à eux; ils y seront asservis et on les opprimera pendant quatre cents ans. . . À la quatrième génération, ils reviendront ici; car l'iniquité des Amoréens n'est pas encore à son comble» (Gen. 15, 13-16).

Cette première prise du pays promis, que les descendants d'Abraham n'auraient jamais réalisée sans la volonté de Dieu, n'a été effectuée qu'après la sortie d'Egypte.Israël devait rester dans le creuset de la souffrance pendant quatre cents ans, parce que l'iniquité des Amoréens – donc des peuples tout autour de la Palestine n'était pas à son comble. Mais lorsque la mesure du péché était pleine, Israël retourna dans le pays de ses pères. Les nations d'autrefois se regimbèrent inutilement. Aujourd'hui, deux mille ans plus tard, la mesure de l'iniquité est à son comble Israël retourne dans son pays! Personne ne peut empêcher cela. Le monde est impuissant.

Cependant, depuis la création de l'État d'Israël, il existe une occasion caractéristique pour le péché dont on fait largement usage: C'est l'antisémitisme ou, dans le langage moderne, l'antisionisme. Dans ce contexte, les citations suivantes sont une démonstration puissante pour confirmer la Parole de Dieu: Il bénit ceux qui bénissent Israël et Il maudit ceux qui maudissent Israël. On ne peut parler du péché de l'antisémitisme sans revenir sur la persécution des Juifs:

Espagne: Au moment où les Juifs furent chassés de l'Espagne, ce pays a perdu son empire.

Portugal: Après avoir chassé les Juifs du Portugal, ce pays perdait aussi son rôle dans la politique mondiale. 

Angleterre: Après avoir violé la déclaration Balfour et négligé le jeune État d'Israël, l'Angleterre a perdu son empire.

Allemagne: Lorsque Hitler cherchait à exterminer les Juifs, en 1945, l'Allemagne perdait un tiers de son territoire étatique, et fut partagée en deux républiques. En 1933, lorsque Hitler arriva au pouvoir et s'allia au fascisme italien, les deux États mirent toutes les techniques en oeuvre pour trouver du pétrole en Libye. Normalement, ils auraient dû en trouver, mais ce n'était pas la volonté de Dieu. Autrement, Rommel aurait eu suffisamment de pétrole et beaucoup de colons israéliens auraient été anéantis. Que le plan allemand d'économie du marché social se soit réalisé reste, pour tous ceux qui, à l'époque, y avaient collaboré, un vrai miracle. Ce fut la réponse de la bénédiction de Dieu à la réparation faite par l'Allemagne. Mais, aussitôt cette réparation bloquée, une politique sociale germanique commença à ronger la force économique d'année en année. Les augmentations exagérées des salaires ajoutèrent au fait que la politique sociale perdit toute mesure. Dieu ne pouvait plus accorder de bénédiction à l'Allemagne. 

France: Lorsque de Gaulle avait refusé, après avoir violé un accord, d'envoyer des avions à réaction à Jérusalem, et qu'il commença une politique anti-israélienne, il fut soumis à de grandes difficultés dont la France ne s'est pas encore remise.

Suisse: Pourquoi Hitler ne pouvait-il pas attaquer la Suisse, lors de la dernière guerre mondiale? Parce que c'est en Suisse qu'avait lieu le premier congrès sioniste d'Hertzl. Ainsi, l'État d'Israël fut, de facto, fondé en Suisse, ce qui lui épargna l'attaque hitlérienne.

Union Soviétique: La Russie ne permet l'émigration ni aux Juifs, ni à ceux qui résistent au régime. Ce qui est plus grave encore, c'est que la Russie s'allie aux intérêts arabes contre Israël. Seul, celui qui ne connaît pas la Bible s'étonne que cette année encore, la Russie enregistre une récolte déficitaire.

Pologne: Malgré le puissant secours dans l'émigration accordé à ce peuple, la Pologne a profondément déçu les Juifs qui cherchaient un refuge pendant la persécution nazie. La Pologne a ainsi manqué la bénédiction de Dieu. L'histoire de l'après-guerre de ce peuple doué n'est, en fait, que déception, dont on «récolte» les fruits abîmés depuis quelques mois.

Canada: Lorsque le Canada accepta, comme seul pays, le transfert de son ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem, des découvertes de pétrole spectaculaires ont été signalées.

C'est surtout pendant ces moments d'exploration que l'on peut discerner la souveraineté de Dieu. Inversement, l'échec de l'élection du Premier ministre Clark confirma ce que dit la Bible, car il n'avait pas tenu parole après sa promesse faite devant Dieu, en refusant de reconnaître Israël à Jérusalem.

USA: Les pogroms provoqués par les deux Tsars Alexandre III et Nicolas II, c'est-à-dire, l'émigration massive des Juifs engendrée par la russification, ont surtout profité aux USA. Dieu bénit les États-Unis de façon inimaginable, et d'un pays insignifiant sur le plan politique mondial naquit la superpuissance No 1. Cela créa le fondement de la force protectrice la plus importante de notre temps pour Israël. Cependant, le président Carter a exercé une forte pression sur Israël dans la question territoriale, lors du rétablissement d'Israël. Ce chrétien nouveau-né qui, à plusieurs reprises, servait comme enseignant dans des écoles bibliques, a agi en incrédule. Dieu l'a permis, mais en même temps, Carter fut remplacé par un rentier politique. Reagan manque de solidité biblique, mais il comprend que Dieu se tient derrière Israël. Malgré cela, il a attaqué Israël par derrière et exige, sans sourciller, la remise de la Judée et de la Samarie aux Arabes, et la renonciation à de nouvelles implantations. Peu après cette déclaration, le président subit sa première grande défaite au congrès. En se tournant contre Israël, il bafoue ainsi la bénédiction de son pays.

Ne hurlons donc pas avec les loups qui grondent et réprimandent Israël. Ce qui se passe aujourd'hui au Liban devait arriver.

La Parole de Dieu est vraie et elle s'accomplira – Israël ira «jusqu'au grand-fleuve d'Euphrate».

(Les informations sur les divers pays proviennent en partie d'Harro Mühlhäuser, Munich. La Rédaction.)


Wim Malgo

© Nouvelles d'Israël 12 / 1982


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L'exil: époque privilégiée de la réflexion religieuse

Loin de la terre qui avait été donnée à leurs pères Abraham, Isaac et Jacob, loin du Temple qui n'est plus que ruines, et où ils avaient appris à honorer Yahvé, à l'exclusion de tout autre sanctuaire (DEUTÉRONOME, chap. 12, vers. 4), nombreux sont les déportés qui se croient délaissés par le Dieu qu'ils ont eux-mêmes trahi; ceux qui sont restés en Palestine pensent eux aussi que «Yahvé a abandonné le pays» (ÉZÉCHIEL, chap. 8, vers. 12). En réaction contre ce courant, la réflexion des sages, qui se recrutent surtout parmi les prêtres, scribes, lettrés, se fait intense durant l'Exil. Elle affermit ou affine la doctrine, la liturgie, la prière, et «repense» l'histoire d'Israël sous l'influence du courant prophétique entretenu en captivité.

Il faut d'abord maintenir l'espérance du retour. Elle ne peut être fondée que sur la toute-puissance de Dieu, seule capable de rendre vigueur au peuple qui s'étiole. C'est l'oeuvre du prophète Ézéchiel. Il faut aussi lutter contre l'influence paganisante qui pèse sur les exilés: le grand dieu Mardouk, qui a donné la victoire aux Babyloniens, ne serait-il pas plus fort que Yahvé, le Dieu de l'Alliance du Sinaï? Ne serait-ce pas lui le créateur du monde, comme le proclament les hymnes qu'on chante durant les grandes processions qui se déroulent sur la voie d'Ishtar? C'est alors qu'un disciple anonyme d'Isaïe, réfléchissant sur la foi d'Israël, annonce, à la lumière de la révélation, que Yahvé est le seul Dieu et que c'est lui – et lui seul qui a créé l'univers (Livre de la Consolation): «Qui a mis les montagnes sur la balance, les collines sur le trébuchet?» (ISAÏE, chap. 40, vers. 12).

Simultanément, les cercles sacerdotaux de la communauté captive vont partir de cette proclamation prophétique et enseigner la création, en donnant probablement leur forme définitive aux textes de la tradition mosaïque: «Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre» (GENÈSE, chap. 1). Et l'enseignement de sagesse que comporte ce passage revêt une couleur liturgique: l'activité créatrice de Dieu est enfermée dans une semaine, et se termine par le sabbat.

Déjà Ézéchiel, appartenant à une famille sacerdotale, avait prévu comme préparation au retour en Palestine une nouvelle liturgie où tous les éléments seraient envisagés sous le rapport de la sainteté: parvis, sacerdoce, sacrifices devaient désormais porter le reflet de cette vision où l'eschatologie, la découverte du règne éternel, se mêle intimement à un authentique réalisme, et qui impose finalement à travers l'une et l'autre un sentiment très fort de la présence de Dieu: «Et le nom de la ville sera désormais: YAHVÉ EST ICI» (dernier verset du livre d'Ézéchiel).

Quelques années plus tard, la Loi de sainteté sera promulguée dans les termes depuis connus (LÉVITIQUE, chap. 17 à 26), marquant encore un progrès sur les croyances anciennes.

En même temps, la méditation sur les textes historiques de la tradition se traduit elle aussi par des ajustements de l'Écriture. Bien des passages ajoutés au Deutéronome et au livre des Rois datent de cette époque. Aux exilés, les cercles sacerdotaux proposent une version rénovée de l'histoire d'Israël, où sont insérées avec une grande précision les institutions religieuses du peuple choisi: leur oeuvre, qui a orienté le récit de la création, se poursuit à travers celui des alliances que Dieu prodigue à ses enfants. Les livres anciens sont copiés, mais aussi enrichis de gloses, c'est-à-dire de petites additions qui visent à actualiser la spiritualité antique. 

Ceux qui examinent avec sérénité les malheurs de l'Exil découvrent la valeur expiatoire de la souffrance d'Israël, et dans le prolongement apparaissent les oracles du «Serviteur souffrant»:

«C'est lui qui s'est chargé du poids de nos maladies, nos souffrances, c'est lui qui les a portées.» (ISAÏE, chap. 53, vers. 4)

Les psalmistes enfin utilisent pour leurs chants de prière les oracles des prophètes et l'enseignement des scribes. Parfois même ils adaptent à leur oeuvre inspirée des textes venus de civilisations étrangères: ainsi du psaume 103 (hébreu 104) qui doit assurément beaucoup à un hymne égyptien composé pour Aton, le dieu suprême que symbolisait le soleil; ailleurs un autre poète sacré chantera sa méditation sur l'homme créé à l'image de Dieu (Ps. 8). Et, plus tard, un Juif pieux, psalmiste également, comparera à la création du firmament cette autre merveille réservée par Dieu à son peuple: la Loi (Ps. 18. hébreu 19).

Dans les années qui suivront le retour en Palestine, le même courant animera le judaïsme, accroissant la richesse étonnante qui sera celle de la pensée juive durant les cinq siècles qui précèdent l'ère chrétienne.


J. Dheilly
Professeur à l'Institut catholique de Paris

© En ce temps-là, la Bible No 66


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