Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Archéologie

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Deux importantes découvertes de la délégation archéologique française en Iran

Dans le palais de Suze où l'auteur biblique situe «l'histoire d'Esther» 

Au moment où se préparent les fêtes du 2 500e anniversaire de la monarchie iranienne, héritière traditionnelle de celle des Achéménides, la Délégation Archéologique Française en Iran vient de découvrir à Suse des vestiges dont l'étude contribue singulièrement à l'histoire de la somptueuse résidence des «Grands Rois» celle que le livre d'Estherdonne pour cadre à la prodigieuse aventure de la petite «reine» juive, et d'où partit Néhémie pour restaurer la cité de David dans sa foi et sa Loi, bien plus que dans sa puissance.

Le véritable fondateur de l'Empire perse, Cyrus Il le Grand, mort en 529 av. J.-C., est celui qui accorda aux Israélites exilés en Mésopotamie après la chute de Samarie et de Jérusalem l'édit libérateur (539 av. J.-C.) leur permettant de retourner au pays de leurs pères. Le second de ses successeurs, celui qui permet de reprendre les travaux de «la Maison de Dieu à Jérusalem» (ESDRAS, chap. 6, vers. 3), Darius 1er, fit élever à Suse le grand palais, coeur et cerveau de l'immense empire qui est alors le sien: de l'Indus à l'Égypte et à la Macédoine.

C'est dans les ruines mêmes de cette construction gigantesque que les archéologues français, en collaboration avec le service iranien de protection des monuments historiques, ont fait leur première découverte: deux tables de marbre gris, en parfait état de conservation. Chacune mesure 33,6 cm sur 33,6 cm et 8,7 cm d'épaisseur, et porte des inscriptions sur chaque face. Sur la première stèle, elles sont rédigées en langue élamite, celle des anciens habitants de cette région, l'Élam; sur la seconde, en babylonien. Les spécialistes recherchent naturellement encore une autre table, qui serait gravée en vieux perse, la troisième des langues officielles de l'empire.

Les deux premières pièces révèlent pour la première fois le texte complet de la «Charte de fondation du palais de Darius à Suse» elles comptent parmi les documents les plus importants pour l'histoire de la Perse achéménide. Tout invite à admettre qu'elles ont été trouvées à l'endroit même où elles avaient été déposées: sous les murs du palais de l'Apadana (salle des audiences solennelles), de part et d'autre d'un passage ouvrant sur une salle plus petite où devait se tenir habituellement le roi. On ne peut s'empêcher de penser à la jeune «reine» venue «dans la cour intérieure de la maison royale qui précédait la demeure du roi; celui-ci était assis sur son trône dans la salle du conseil, face à la porte de sa demeure» (ESTHER, chap. 5, vers. 1).


Le «Grand Roi» choisi par le «grand dieu»

Les inscriptions des deux tables débutent directement par la titulature: «Je suis Darius, le Grand Roi, le roi des rois, le roi des pays, le roi de la terre, le fils d'Hystaspe l'Achéménides» ensuite, vient mais uniquement dans le texte élamite – un insistant rappel de la vocation de Darius à la royauté: c'est lui qu'Ahura-Mazda, le grand dieu, principe du Bien, a choisi entre tous les hommes. Voilà qui fait écho à certains passages bibliques tels, par exemple, que la lettre d'Artaxerxès à son peuple (ESTHER, chap. 16, vers. 16).

Puis les deux textes décrivent la construction des superbes bâtiments et de la terrasse artificielle, haute de dix mètres, qui les supporte. Enfin, le texte élamite entre dans une description détaillée des matériaux utilisés: bois de cèdre du Liban, flottés sur l'Euphrate jusqu'à Babylone par les Assyriens, transportés ensuite jusqu'à Suse par les Cariens et les Ioniens; bois de teck apportés de Gandhara (haute vallée de l'Indus); or de Sardes (Asie Mineure) et de Bactres (au nord de l'Afghanistan), travaillé à Suse même par des ouvriers mèdes et égyptiens; lapis-lazuli, cornaline et turquoise venant de Sogdiane et de Chorasmiène (dans l'actuel Ouzbékistan), ivoire de Kish (Éthiopie) ou de l'Inde; colonnes taillées par les Ioniens et les Sardiques; briques moulées par les Babyloniens qui assurent le gros de la main d'oeuvre. On voit s'édifier le palais des mille et une nuits où l'on imagine volontiers le «Grand Roi» des récits bibliques.

Une autre construction du IVe S. av. J.-C. apparaît aux archéologues c’est à un hasard extraordinaire que l'équipe de M. Jean Perrot doit la seconde et la plus spectaculaire de ses découvertes. Un bulldozer qui opérait à quelques centaines de mètres de la colline de l'Apadana mit au jour des morceaux de bases de colonnes antiques. Les archéologues pensèrent d'abord à des matériaux de réemploi, ayant appartenu à une construction tardive, islamique. Mais il devint vite évident qu'on se trouvait en présence d'un important monument achéménide. Les fouilles qui, pourtant, se sont étendues cette année sur 1 600 ml, n'ont réussi à dégager qu'une partie de ce qui semble un vaste palais, et notamment la salle d'apparat, qui compte cent colonnes: soixante-quatre pour la salle elle-même et trente-six pour les portiques.

L'ensemble est construit dans la plaine, sur une couche de galets épaisse de deux mètres; le sol est recouvert de grands carreaux de terre cuite, parfois estampillés d’un lion. Les colonnes elles-mêmes devaient être en bois, enduites de stuc, et peintes en bleu; leurs bases sont en pierre grise. Les murs de brique crue, sont aujourd'hui renversés; souvent recouverts de plâtre, ils portaient des fresques montrant, grandeur nature, des personnages, des motifs végétaux ou géométriques. La décoration comprenait aussi des dalles sculptées représentant des porteurs d'offrandes gravissant un escalier.

Divers indices conduisent à dater cette construction de la fin de la période achéménide, au IVe siècle avant notre ère. Dans les environs immédiats gisaient enfin des fragments de base de colonnes qui portent en vieux perse et en élamite le nom d'Artaxerxès. Celui du roi dont Néhémie fut l'échanson; celui aussi du roi que l'auteur d'Esther appelle Assuérus dans la première partie de l'ouvrage, et dont la pupille de Mardochée serait devenue l'épouse favorite. Mais on sait que la dynastie compte trois Artaxerxès.


Néhémie a connu ces murs

Les pierres sont plus solides que les hypothèses des historiens. L'un ou l'autre de ces palais de Suse a vu partir pour Jérusalem (NÉHÉMIE, chap. 1, vers. 1; chap. 2, vers. 11) le haut fonctionnaire qui releva les murs de la ville sainte et réveilla le zèle du peuple de l'Alliance. C'est à l'un ou l'autre aussi (ESTHER, chap. 1, vers. 2) que songeait l'écrivain sacré en contant comment une fille d'Israël pouvait sauver les siens avec l'aide de Dieu. Il n'importe qu'il s'agisse du prestigieux palais de l'Apadana dressé sur sa terrasse ou de cette demeure royale située au niveau des eaux et des jardins nombreux, dont le dégagement est commencé, et qui pourrait être un de ces «paradis» dont parlent les textes anciens, résidences d'agrément des souverains achéménides, à proximité de leurs palais officiels.


M.-C. HALPERN

© En ce temps-là, la Bible  No 54 pages II-III.


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Elle provient du Temple de Salomon

Au sujet de la grenade du temple de Salomon figurant sur la couverture: en 1979, un inconnu acheta cette antiquité au bazar de Jérusalem sans en connaître la valeur. Entre-temps, il s'est avéré que cette grenade avait 3 000 ans et que, selon l'inscription qu'elle porte, elle proviendrait du premier Temple. En passant par des intermédiaires, l'inconnu proposa cette relique au Musée d'Israël pour 550 000 dollars. Un philanthrope bâlois s'annonça immédiatement et fit don de la somme demandée. Il fallait éviter de placer cet objet précieux dans un musée étranger, et il était convenable de le remettre à sa place d'origine.

C'est ainsi qu'Israël est maintenant en possession de la plus ancienne oeuvre portant le nom de Dieu. Le professeur Nahman Avigad, archéologue de pointe en Israël et épigraphe connu, confirme, avec d'autres experts, l'authenticité de cette pièce provenant du Temple de Salomon, utilisée dans les années 970 à 580 av. J.-C. Au début, selon certaines affirmations, cette grenade aurait formé la pointe du sceptre d'un prêtre, affirmation que les experts du Temple, ainsi que le dirigeant de «l'Institut du Temple» Rabbi Yisrael Ariel, démentirent, puisque nulle part il n'est question d'un tel sceptre. À présent, on accumule les hypothèses selon lesquelles cette grenade faisait partie de l'habit du prêtre, dont le bord était muni de 9 grenades et de 9 clochettes (allusions discrètes aux 9 fruits et aux 9 dons de l'Esprit). À l'origine, l'ivoire était entouré de fils de pourpre. D'anciennes pièces de monnaie et certains reliefs de pierre présentent souvent l'image de la grenade.

La grenade du Temple trouvée récemment porte, comme la grenade naturelle et à l'exemple de l'étoile juive de David, une couronne à six pointes. La grenade (Punica Granatum), RIMMON en hébreu, fait partie des 7 fruits dont Israël est béni. La couleur de ses fleurs est cramoisie. Son fruit à la couronne singulière et à la chair pleine de petits grains violets est d'un rouge écarlate. La grenade d'ivoire du Temple est exposée actuellement au musée d'Israël à Jérusalem. 

  © Nouvelles d'Israël  Novembre 1988


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Gabaon, la "Bordeaux" biblique

Quelques experts discutent encore du site de cette ville: celle qui, la première de Canaan, réclama et obtint, par ruse, l'alliance du peuple d'Israël au moment de la conquête (Josué, chap. 9); celle-là aussi qui détint, probablement après que l'Arche ait été enlevée de Silo, ce qui restait du sanctuaire du désert, et notamment son autel, jusqu'à l'achèvement du Temple de Salomon (1 Chroniques, chap. 16, vers. 40). La très grosse majorité des archéologues admettent cependant, depuis une dizaine d'années, qu'on l'a bien retrouvée: près d'El-Djib, au nord-ouest de Jérusalem. Le haut lieu où le prêtre Sadoq offrait «constamment, matin et soir, l'holocauste» aurait couronné la colline où s'élève aujourd'hui une mosquée dédiée au prophète Samuel: nebi-shemuel.

C'est en 1960 qu'une expédition américaine a découvert là de nombreuses tombes des poteries, flèches, armes diverses et amulettes qui attestent de l'existence d'une cité sur la colline d'El-Djib dès le début du troisième millénaire avant notre ère (Age du Bronze Ancien). Prospère à l'époque d'Abraham (aux premiers siècles du second millénaire), Gabaon connut son apogée à l'époque de la conquête des Israélites (XIIe s. av. J.-C.) et au cours des quelques siècles qui suivirent (Josué, chap. 10, vers. 2). Les résultats des fouilles confirment en effet l'importance de la ville d'alors: elle s'étendait sur six hectares et demi, soit davantage que Aï, Jéricho ou Jérusalem. Depuis longtemps elle était défendue par un mur d'un mètre et demi d'épaisseur. Mais les Gabaonites mirent judicieusement à profil les années de paix avec les Hébreux, en se dotant, au XI siècle avant J.-C., d'une nouvelle ligne fortifiée: ils édifièrent une muraille colossale de près d'un kilomètre de circonférence, épaisse de plus de trois mètres et qui s'élevait probablement à sept mètres de hauteur. Pour réaliser cet ouvrage, quatre mille tonnes de pierres furent détachées à l'aide de coins mouillés, transportées, et enfin assemblées 1

Bien protégés par ce puissant ensemble, les habitants de Gabaon se préoccupèrent, comme le feront plus tard ceux de Jérusalem, de ce qui conditionne surtout les possibilités de résistance d'une cité devant un éventuel assiégeant: l'approvisionnement en eau. Ils entreprirent donc la construction du monument souterrain qui fait toujours l'étonnement des visiteurs: une immense citerne, profonde de vingt-cinq mètres, et qui contenait cent quatre-vingts mille litres d'eau. De forme cylindrique, avec sa paroi creusée à la verticale, elle était accessible par un escalier en spirale de soixante-dix-neuf marches, taillées elles aussi en plein roc.


Pour 180.000 litres d'eau... 100.000 litres de vin!

Un système de canaux très perfectionné amenait l'eau vers cette réserve sûre. Tout au long des murs, des petites niches devaient recevoir les lampes à huile qui éclairaient le travail des puiseurs d'eau.

Au cours de leurs travaux, les archéologues mirent également à jour de curieuses installations, datant du Vlle siècle av. J.-C., dont la destination leur échappa tout d'abord: il s'agissait de tout un ensemble de caves, remplies de grandes jarres, et munies de divers bassins de forme curieuse, de cuves et d'ustensiles de toutes sortes.

Pendant toute la durée des fouilles, le mystère subsiste. Mais on fit un jour un rapprochement entre les installations de Gabaon et celles, toutes proches, de Latrun, que les moines trappistes utilisent encore pour la fabrication du vin.

Alors, tout devint clair: il s'agissait là d'une installation viticole; les vastes pressoirs permettaient chacun à deux ou trois personnes de fouler aux pieds le raisin; les cuves servaient à la fermentation du moût puis, dans les bassins, le vin se décantait, déposait sa lie; enfin, le précieux liquide était versé dans les grandes jarres, dont plusieurs portaient sur l'anse l'estampille de leur lieu de fabrication: «gb'n» (Gabaon), ou celle du nom de leur propriétaire: «lmlk» (au roi), Azariah, Hananiah, etc. Celles qu'on a recensées pouvaient recueillir près de cent mille litres de vin. Elles étaient finalement gardées au frais, dans l'une des soixante-trois caves aménagées à cet effet. 

Cette importante industrie expliquait l'opulence de la cité aux belles demeures de pierres magnifiquement taillées, et dont les toits étaient soutenus par d'élégantes colonnes.

Malgré sa richesse, la ville fut abandonnée au retour de l'exil, dans le courant du V, siècle avant notre ère. Phénomène étonnant, quand on songe qu'aucune calamité connue, et pas même la guerre, n'était jamais venue troubler la prospérité tranquille de celle qu'on a surnommée: «la Bordeaux biblique» depuis que ses caves ont livré le secret de la grande prospérité qu'elle connut.


M.-C. HALPERN

© En ce temps-là, la Bible No 29 pages II-III.


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LA « GAZARA » des Maccabées GEZER de Salomon

Entre le temps où la cité de Gézer fut réellement intégrée à Israël, dans la corbeille de mariage de la fille de Pharaon épouse de Salomon (l Rois, chap. 9, vers. 16) et le temps où, mainte fois désignée sous le nom de Gazara dans le texte qu'on va lire, elle devient un pivot de l'action militaire menée par les Maccabées, il s'est écoulé près d'un millénaire. Après ce dernier épisode glorieux, la ville s'efface dans la nuit des temps. C'est au hasard d'une lecture que Clermont-Ganneau, le célèbre historien et archéologue français, la découvrit à nouveau en 1871 sous le nom arabe de Tell-el-Djezer, se cachait la Gézer biblique, sur les contreforts occidentaux des collines de Judée, surveillant la plaine côtière de la Palestine et la «route de la mer».

À l'aube du XXe siècle, de1902 à 1909, furent entreprises, sur le site de Tell-el-Djezer, les premières fouilles dirigées par l'archéologue irlandais, Stewart Macalister. Malgré de nombreuses erreurs dues principalement aux méthodes de l'époque, Macalister démontra du moins l'authenticité et l'importance du gisement.

En 1965, l'archéologue américain William G. Dever décida de reconstituer à partir de ce qui fut mis à jour, l'histoire de Gézer, tout au long de ses trente-cinq siècles d'existence.

Dès le IVe millénaire avant notre ère, des hommes s'installèrent là, dans un village troglodyte. Quelques siècles plus tard, vers l'an 3000 av. J.-C., l'invasion des Cananéens déferle sur le pays, et Gézer devient une petite cité. Bientôt, elle se hisse au premier rang des villes cananéennes, avec Hasor, Megiddo, Jéricho ou Jérusalem.

C'est de l'an 1600 environ av. J.-C., que datent les constructions les plus remarquables. À cette époque, en effet, les habitants de Gézer édifièrent un immense rempart de 15,60 m de largeur, qui devait avoir au moins 8 m de hauteur; les archéologues le nomment «rempart intérieur», par opposition au «rempart extérieur», plus récent et situé plus bas sur les pentes. C'est le plus colossal mur d'enceinte qu'on ait jamais retrouvé en Palestine; ses dimensions mêmes témoignent de l'importance que la cité avait alors.


La «défense» la plus précieuse l'eau

Cependant, ce rempart, si monumental fût-il, ne pouvait suffire à donner aux habitants une réelle sécurité sans que soit assurée, à son abri, la source et la condition de toute vie: l'eau. La découverte de travaux analogues à ceux dont on a retrouvé la trace à Jérusalem, à Mégiddo ou à Gabaon, montre que les défenseurs s'étaient assuré un accès permanent à la source qui jaillissait dans les couches profondes du tell: une longue galerie souterraine de près de 70 m de long, sur 7 de haut et 4 de large, s'enfonçait au coeur de la colline, par une série de degrés, usés au cours des siècles. C'est vers le nord du tell, à l'endroit d'où l'on domine la superbe plaine côtière et tous les environs, qu'on découvrit l'un des plus célèbres de ces «hauts lieux» dont nous parle la Bible. Là, se dressent dix stèles de pierre, dont certaines dépassent 3 m de hauteur, alignées du nord au sud. Auprès de ces «matsébôth» se trouve un grand bassin en pierre bien taillée.

Longtemps, les savants se sont interrogés sur le sens de tels «sanctuaires» cananéens. Diverses théories ont été émises à ce sujet. On pense aujourd'hui que celui-ci comme beaucoup d'autres, était consacré au culte des défunts, chaque stèle commémorant un citoyen particulièrement vénérable de Gézer.

Au début du XVIe siècle avant notre ère, sous la domination des Hyksos, de nouvelles techniques offensives font leur apparition en Palestine: on use du bélier, et de machines qui envoient par dessus les murailles des projectiles divers. Il fallait se donner du champ. On entreprit d'élever un glacis sur la face externe du rempart. Il était formé de couches alternées, très régulières, d'argile brune bien tassée et de craie blanche dont les strates forment un magnifique dessin géométrique que l'on peut encore admirer.

Ce dispositif, même renforcé du «rempart extérieur» épais de 3,50 m, ne protégea cependant pas toujours Gézer contre les attaques répétées des Égyptiens. Si la ville résista, semble-t-il, aux Israélites lors de la conquête de Canaan (au début du XII,, 9. av. J.-C.), un des deux derniers pharaons de la XXIIe dynastie, Siamon ou Psousennès II, beau-père de Salomon, en vint à bout peu après l'an 1000 av. J.-C. Le grand roi d'Israël en ayant pris possession y effectua d'importants travaux de reconstruction et de fortification, il en reste notamment une superbe porte à quadruple tenaille, en belles pierres de taille, dont le plan et les dimensions sont identiques à ceux des portes de Mégiddo et de Hasor, édifiées à la même époque. Parmi les ruines de la ville salomonienne, on a retrouvé un extraordinaire calendrier agricole, qui fixait aux cultivateurs d'il y a 3 000 ans, le cycle annuel des moissons.

Gézer prospéra jusqu'à l'arrivée des Babyloniens, en 587-586 avant notre ère, qui ne laissèrent derrière eux que des ruines. Celles-ci furent pourtant à nouveau relevées, et la cité connut un regain de prospérité à l'époque hellénistique lorsque Gézer devint Gazara. De l'époque des Maccabées on a mis à jour les vestiges de belles demeures dotées de cours.


Un kibboutz occupe le site de la place forte

Mais un siècle et demi plus tard, au début de l'ère chrétienne, on ne trouvait plus sur le site qu'une propriété privée, le domaine d'un Grec nommé «Alkios» puis, pendant près de 2 000 ans, Gézer ne fut qu'un coteau abandonné où venaient paître les troupeaux. Aujourd'hui, les pionniers israéliens sont installés à Gézer, et font revivre le domaine que Salomon reçut en cadeau de noces. 


M.-C. HALPERN

© En ce temps-là, la Bible No 39 pages II-III.


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La Guilgal biblique a-t-elle été retrouvée?

Un archéologue chrétien bien connu a affirmé avoir réussi à retrouver les restes de la Guilgal biblique, à trois kilomètres de Jéricho. Il s'agit là de l'endroit où le peuple a pris pied après avoir traversé le Jourdain. C'est là aussi que Josué circoncit les Israélites.

Selon le Docteur Neville Jones, il est parvenu à localiser le lieu grâce à des techniques nouvelles de déchiffrement de photos prises par satellite. Ces clichés couvrent un territoire d'environ 160 dunam, entouré d'un mur bas. L'image par satellite révèle l'existence de chemins allant des coins de ce terrain jusqu'à sa place centrale. Le mur d'enceinte, haut d'environ cinquante centimètres, fut mis au jour par le Dr Jones lors de fouilles auxquelles participèrent trente volontaires. Il y a le long du mur beaucoup de décombres. «Les dimensions de ce domaine concordent exactement avec la description qu'en fait la Bible lors de l'entrée des douze tribus dans le district de Guilgal», a déclaré le Dr Jones au cours d'une conférence de presse à Jérusalem.

Il a fait appel à toutes les universités et à tous les archéologues du monde pour qu'ils viennent l'aider dans ses fouilles, dans l'espoir de trouver le monument érigé par les douze tribus avant de pénétrer plus avant dans la partie occidentale d'Eretz Israël.

Le Dr Jones ne fait pas l'unanimité parmi les archéologues d'Israël. Il effectue des fouilles dans ce pays depuis de nombreuses années. Il a, entre autres, creusé dans la région des cavernes de Qumran où il a trouvé des flacons de parfum, selon lui, remplis d'huile de dattes, dont on se servait dans le temple à Jérusalem. Les explications d'ordre archéologique du Dr Jones ont été utilisées comme base de la production, à Hollywood, d'une série de films bien connus sous la direction de Steven Spielberg, et relatant les aventures du «Dr Indiana Jones».

Commentaire

Cette information ne tourne-t-elle pas nos pensées vers l'enlèvement? Pourquoi, se demanderont peut-être plusieurs de nos lecteurs. Réponse: Guilgal fut l'endroit d'où partirent ensemble Élie (un type de l'Église) et Élisée (un type d'Israël), mais où seul ce dernier revint. Le départ de Guilgal marqua le début de leur séparation, Élie étant enlevé peu de temps après. N'est-il pas d'une signification particulière que ce soit justement un savant chrétien, et non pas un juif, qui ait découvert Guilgal, comme si le Seigneur voulait nous dire: Mon Église et mon peuple Israël sont encore ensemble - comme Élie et Élisée; mais bientôt, l'Église, comme Élie, sera enlevée et le peuple d'Israël restera seul en arrière. On conçoit fort bien que quelques juifs zélés nous chercheront (nous, alors enlevés), comme jadis certains se mirent à la recherche d'Élie. Bon nombre de personnes en Israël sont informées de notre prochain enlèvement; elles feront partie des 144.000 scellés (Cf. Apoc. 7, 4-8). Dieu conduira alors son peuple dans le désert pour le garder à un certain endroit, peut-être à Pétra. Dans cette optique, il n'est pas inintéressant de noter que ce lieu a agi comme un aimant sur bien des Israéliens au cours des décennies passées. Souvent, bon nombre d'entre eux ont traversé la frontière en direction de la Jordanie, alors que ce pays était encore en état de guerre avec Israël, pour voir Pétra. Plusieurs ont payé de leur vie cette entreprise dangereuse de la main des Bédouins.

Que cet endroit, Guilgal, mis au jour par des fouilles se situe à trois kilomètres de Jéricho, cela correspond entièrement à l'information biblique. De Guilgal, Élie et Élisée sont allés à Béthel, et de là à Jéricho. Au départ de cette dernière ville, ils traversèrent le Jourdain; et la Bible nous dit: «Un char de feu et des chevaux de feu les séparèrent l'un de l'autre, et Élie monta au ciel dans un tourbillon» (Cf. 2 Rois 2, 1-11).

CM

    © Nouvelles d'Israël  10 / 1994


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JÉRICHO (la plus vieille ville du monde )

Jéricho, cité biblique célèbre par la campagne qu'y mena Josué, intéressa très tôt 1archéologues désireux de vérifier par les faits ce que la tradition racontait. On ne saura dire qu'ils trouvèrent là des preuves indiscutables du prodige qui livra la ville forte aux Hébreux. Cependant, sur le plan général, leurs découvertes dépassèrent leurs espérances en1865, Charles Warren, après une seule campagne de fouilles, proclama fièrement qu'il n'y avait plus rien à découvrir à Jéricho. Ces déclarations n'empêchèrent pas Sellin et Watzinger de fouiller le site de 1 908 à 1 91 1. 

Puis, de 1 930 à 1 936, le professeur Garstang y entreprit à son tour des recherches. Enfin, après la dernière guerre, ce fut Miss Kathleen M. Kenyori, dont les travaux sont fort connus. 

Quels ont été les résultats obtenus? Ils sont si spectaculaires que Miss Kenyon n'hésite pas à dire que Jéricho est «la plus vieille ville du monde!» 

Dès l'aurore de la civilisation, en effet, des populations jusque-là nomades, attirées par la source fraîche d'Aïn-es-Suitan qui, aujourd'hui encore, abreuve largement la cité, en ont choisi les abords, au moins comme campement principal. Il semble que ce soit depuis le début du Ville millénaire avant notre ère – ou même plus tôt que les hommes se sont ainsi fixés à Jéricho. 

Au VIlle millénaire, l'agglomération était déjà remarquablement étendue: elle occupait environ trois hectares, ce qui peut représenter l'habitat de 2 000 personnes environ; elles vivaient dans des logis de forme à peu près circulaire, très simples, à terre crue, et couverts de branchages.



Une «place forte» d'il y a 10 000 ans 

Les habitants ignoraient la poterie ne possédaient pas d'animaux domestiques et ne cultivaient probablement pas la terre. Ils tiraient seulement leur subsistance de produits, suffisamment abondants de la chasse et de la cueillette. 

Mais à ces fondateurs de Jéricho qui, par ailleurs, nous semblera bien frustes, revient cependant la construction d'une majestueuse tour de pierre, large de dix mètres et haute de huit mètres cinquante qui s'appuyait contre un mur de trois mètres de large et de quatre mètres de haut; celui-ci est parfois considéré comme un mur d'enceinte, bien qu'on en perd la trace en de nombreux endroits, La tour et la muraille faisaient-elles partie d'un système défensif édifié par des citadins disposant d'une «organisation communale et d'une «organisation centrale fondée sur une législation? Certains le soutiennent, tandis que d'autres réclament des preuves irrécusables avant de confère à cette agglomération d'il y 10 000 ans le statut d'une «cité» Il semble que ce premier Jéricho ait été abandonné pendant un temps assez long. Puis, au Vlle millénaire, de nouveaux habitants s'installent et les coutumes se transforment. 

On trouve alors des maisons rectangulaires de grandes dimensions (l'une, par exemple, a plus de soixante mètres carrés). Les murs sont blanchis au plâtre, et peints, à leur base, d'une belle bande rouge; ce qui montre le soin apporté dans la construction et même dans la décoration de ces demeures. Les morts étaient enterrés, mais, curieusement, la tête souvent détachée du corps, et parfois recouverte d'un modelage de plâtre: peut-être pour marquer le défunt à l'image d'un ancêtre particulièrement vénéré. 


Après l'abandon, une renaissance... jusqu'au temps des patriarches 

Subitement, à la fin du Vlle millénaire, Jéricho est à nouveau abandonnée pour 1 500ans. Certains donnent au fait des raisons d'ordre climatique: une forte hausse de température, et pensent que l'évaporation s'est alors tellement accrue au Proche-Orient que la vie y était impossible, sinon en montagne ou au bord de la mer. Vers 4500 av. J.-C., le climat se rétablit: les hommes peuvent revenir à Jéricho. 

La nouvelle population (néolithique) qui s'installe amène avec elle l'usage de la poterie, jusqu'alors inconnue, mais semble quant au reste bien peu évoluée: nulle trace de maisons convenablement construites, ni de remparts épais, ni de ce qui pourrait être le signe d'une organisation urbaine. De ceux-là on n'a retrouvé que des poteries grossières et des vestiges de maisons de briques crues. 

Aux environs de l'an 3000 av. J.-C., le vent des invasions souffle sur la région: un peuple, venu des déserts de l'est, pénètre dans les terres fertiles de la frange côtière et submerge au passage les populations locales. C'est alors la civilisation de l'Âge du Bronze ancien marquée, en Palestine, par l'importance grandissante des villes. Jéricho est ceinte de vastes murailles que l'on dut reconstruire seize fois, estime-t-on: l'érosion travaillait vite ces édifices de briques, aidée qu'elle était par les infiltrations souterraines d'eau, les tremblements de terre ou les incendies allumés par l'ennemi. 

  

Attaqués sans cesse, ces fiers remparts étaient à la hâte relevés par les habitants, tant ceux-ci craignaient les nomades. Finalement, les guerriers venus du désert en eurent raison: ils furent anéantis par les flammes avec la cité elle-même. 

Mais Jéricho sera encore reconstruite. Aux dévastateurs qui ne font que camper sur les ruines de la ville succède, vers 1 900 av. J.-C., une pacifique population d'agriculteurs venus de Syrie. Ce sont gens tranquilles qui savent construire des maisons solides et utiliser le tour pour la poterie. Ils vont vivre là pendant 700 ans. 

C'est le temps des patriarches. Abraham et ses descendants n'étaient alors que des nomades vivant sous des tentes de peau de chèvre, qui devaient bien connaître – et peut-être envier la vie paisible et confortable des habitants des villes. Ceux-ci prospèrent à Jéricho. Ils disposent d'un mobilier confortable: tables, sièges aux pieds incurvés, coffrets, tapis, accessoires de toilette. Un élégant ou une élégante du temps a même tenu à se faire accompagner dans sa tombe de ce qui semble bien-être une coquette perruque. 

  

Cependant, ces bourgeois prudents connaissent de graves problèmes de sécurité. Ils se font construire un rempart qui semble de conception totalement neuve; deux murailles parallèles, distantes de trois à quatre mètres, dont l'intervalle est rempli de débris, formant ce que l'on appelle un «glacis». Telles apparaissent aux archéologues les «infranchissables murailles» que Josué pouvait s'attendre à voir devant lui. 

Pourquoi les habitants de Jéricho avaient-ils changé leurs méthodes défensives? La réponse est imprécise. Il est cependant probable que de nouveaux moyens de défense répondaient à de nouvelles tactiques offensives l'introduction du bélier, ou de projectiles, ou même de chars de combat. Il convenait dès lors de garder l'ennemi à distance. Qu'a-t-on retrouvé de ces murailles légendaires? Les vestiges présentaient un caractère bien curieux: les pierres du rempart extérieur étaient tombées vers le dehors, alors que celles du rempart intérieur étaient tombées en sens contraire: vers le dedans. 

Les savants s'interrogèrent sur ce fait bizarre et arrivèrent à la conclusion que l'écroulement du rempart était dû à un tremblement de terre, phénomène assez fréquent dans cette région. 


Un énorme incendie... plusieurs siècles avant Josué 

Les maisons, elles, présentaient des traces évidentes d'un énorme incendie qui évoque bien sûr ce que rapporte la Bible: «On brûla la ville avec tout ce qu'elle contenait.» Encore faut-il que l'arrivée de Josué devant Jéricho soit contemporaine de la destruction des murailles. Le problème a soulevé mille controverses. La 

plupart des spécialistes s'entendent aujourd'hui pour dire que le «glacis» fut détruit plusieurs siècles avant l'arrivée de Josué. Il deviendrait donc probable que Josué eut affaire à un autre rempart, plus tardif. Mais le tell de Jéricho, par trop érodé en son sommet, rend pratiquement impossible toutes recherches qui pourraient donner des indications très précises pour l'histoire de la ville postérieure à 1500 ans av. J.-C. Aussi faut-il, pour l'instant, renoncer à retrouver sur le terrain les traces indiscutables de la prise de la ville par les guerriers d'Israël vers 1190 avant notre ère.


M.C. HALPERN

Depuis cent ans, le tell de Jéricho est reconnu et exploré. Les fouilles que dirigea, de 1930 à 1936, le professeur anglais John Garstang, permirent de mettre à jour cette enceinte de l'âge du Bronze, donc nettement antérieure à la conquête de Josué. (CI. Lessing – Magnum.)

© En ce temps-là, la Bible No 17 pages II-III.


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Les livres d'histoire concernant Jérusalem doivent être réécrit

Telle a été la déclaration faite par l'autorité chargée des antiquités à Jérusalem après la découverte, dans la ville de David, de galeries dans les gigantesques murailles ainsi que dans les rochers où elles avaient été taillées et qui menaient à la source de Gichon. Le roi David n'avait nul besoin de se préoccuper de construire une ville fortifiée pour la simple raison qu'il conquit une cité entourée de puissantes murailles et équipée d'un système d'alimentation en eau exceptionnel. C'est ce qu'a constaté Gideon Avni, l'archéologue responsable du district de Jérusalem.

De nouvelles découvertes archéologiques à Jérusalem prouvent que le roi David n'a pas pris possession d'une quelconque petite cité insignifiante des Cananéens qu'il a érigée en capitale d'Israël, ainsi qu'on l'a longtemps cru; non, il s'est emparé d'une ville fortifiée, entourée de murs solides construits 800 ans auparavant. C'est par hasard que les chercheurs du service des antiquités ont fait cette découverte en juillet dernier, une découverte qui est considérée comme une des plus importantes et sensationnelles de ce siècle. Au cours de fouilles dites «de sauvetage», effectuées dans des terrains ayant un passé historique avant d'y élever une construction, le team dirigé par le Dr Ronny Reich, un archéologue, et Éli Shukrun, a trouvé des murs énormes datant du temps des Cananéens, 1800 ans avant Jésus-Christ, et dont l'existence était ignorée jusqu'à ce jour. Ces murailles entouraient la source de Gichon, la seule arrivée d'eau dans la ville. En plus, on découvrit une galerie taillée dans les rochers par les Cananéens; elle conduisait de la source à la ville, et à son prolongement se reliait la «galerie Warren», cette dernière fut découverte en 1867 par le chercheur britannique Charles Warren.

Selon l'archéologue Ronny Reich, il s'avère maintenant que le système d'approvisionnement en eau, connu sous le nom de «galerie Warren -, et attribué au roi David, fut en réalité construit par les Cananéens qui habitaient sur place déjà 1000 ans plus tôt. La «galerie Warren» est une partie moins importante du système fort perfectionné de ravitaillement en eau installé par les Cananéens. La partie principale est celle découverte récemment: taillée dans les rochers et d'une longueur de 100mètres, elle constitue une oeuvre admirable destinée à donner aux habitants de la ville un accès sûr à la fameuse source. Les imposantes murailles en protection de ladite source s'élevaient à une hauteur de sept à huit mètres, les gigantesques pierres de taille qui les constituaient étaient d'un poids de deux à trois tonnes – c'étaient les pierres les plus grosses utilisées jusqu'au temps d'Hérode.

La capacité d'ériger de telles murailles et d'installer un système d'approvisionnement en eau aussi raffiné qui n'avait pas son pareil dans tout le Proche-Orient de l'époque, témoigne de l'existence d'une ville cananéenne très fortifiée et hautement développée pratiquement mille ans avant l'arrivée des Israélites. «Il ne fait aucun doute que nous devons modifier tout ce que nous avons appris jusqu'à présent et réécrire nos livres d'histoire», dixit Gideon Avni, l'archéologue responsable du district de Jérusalem.

Une autre découverte d'une grande importance: celle d'un pan de la muraille de la ville inconnu jusqu'à présent. Il se trouve quelque trente mètres en dehors du mur considéré jusqu'à ce jour comme la muraille extérieure de la ville. Il en ressort que la ville de Jérusalem était deux fois plus grande que ce qu'on admet généralement. Et Avni d'affirmer: «Si nous avons cru jusqu'à présent que la ville était d'une superficie d'environ 50.000 ml, il est aujourd'hui évident qu'elle s'étendait sur 100.000ml.» David ne dut donc pas se soucier de construire une ville fortifiée, puisqu'il avait conquis une cité aux puissantes murailles et au système d'approvisionnement en eau très sophistiqué.

La galerie creusée par les Cananéens jusqu'à la source fut ouverte à de nombreux reporters d'Israël et du monde, mais elle reste fermée au public jusqu'à la fin des travaux qui se situera dans un an environ.

Cette toute récente découverte montre une fois de plus que la Bible a raison. L'archéologie moderne se proposait de prouver que le Saint Livre avait tort, ou à tout le moins de mettre en doute son authenticité et ses déclarations.

La confirmation de l'existence d'une ville du passé aussi fortifiée établit l'exactitude des affirmations bibliques. En Nombres 13, 28, il nous est dit que les espions qui avaient observé le pays de Canaan rapportèrent qu'il y avait là de grandes et fortes villes. À ce sujet, il est même fait usage de superlatifs en Deutéronome 1, 28 et 9, 1: «Ce sont des villes grandes et fortifiées jusqu'au ciel.» C'est la raison pour laquelle la ville de Jérusalem ne put être prise avant l'époque de David; il est écrit en Josué 15, 63 et Juges 1, 2 1: «Les fils de Juda ne purent pas chasser les Jébusiens qui habitaient à Jérusalem.» Et en Juges 1, 8: «Les fils de Juda attaquèrent Jérusalem et la prirent, ils la frappèrent du tranchant de l'épée et mirent le feu à la ville.» De telles contradictions ont porté certains à penser que la Bible n'est pas exacte. Mais lors de cette prise passagère de la ville au cours d'une expédition guerrière, la force était apparemment insuffisante pour l'occuper définitivement. Ce fait souligne la puissance et l'indestructibilité des constructions qui survécurent même à un incendie. C'est ainsi que cette cité, forte et invincible, resta aux mains des Jébusiens jusqu'au temps où David l'assiégea, mais ses habitants se moquaient de lui en disant: Les aveugles mêmes et les boiteux te repousseront! Ce qui voulait dire: David n'entrera ici» (cf. 2 Sam. 5, 6-9; 1 Chron. 11, 4-9).

L'aveu des archéologues démontre une fois de plus que des théories parfois défendues obstinément peuvent ne pas être correctes et qu'elles sont basées sur des erreurs.


FREDI WINKLER

      © Nouvelles d'Israël  09-98


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Jérusalem: Dernières trouvailles des archéologues

CES VESTIGES DISENT LA FIN DE LA CITÉ ANTIQUE

L'actualité a des caprices. Les archéologues d'heureuses surprises. Des premières pages de l'histoire de Jérusalem, nous voici d'un bond à celle qui clôt son destin biblique. En janvier dernier, dans une rue étroite de la vieille ville, une foule se penchait avec un intérêt passionné sur une excavation profonde entourée de constructions délabrées. Là, des ouvriers arabes, la tête couverte de la kéfieh, faisaient la chaîne, transportant des couffins que d'autres avaient d'abord soigneusement passés au tamis. Cette terre avait recouvert pendant vingt siècles une maison retrouvée dans l'état de ruines où l'avaient laissée les légionnaires de Titus en l'an 70.

C'est une équipe d'archéologues de l'université Hébraïque de Jérusalem, conduite par le Professeur Nahman Avigad, qui a mis au jour cette maison, et qui tente maintenant de reconstituer, par les vestiges de toutes sortes ainsi découverts, le mode de vie de ceux qui furent les témoins de de l'agonie de la «cité de David». Sur les pans de murs des deux pièces dégagées jusqu'à présent, des traces noires de calcination indiquent que le quartier a été incendié comme toute la ville, il y a 1900 ans. Le Professeur Avigad précise que ces restes ne paraissent pas avoir été touchés par quiconque depuis lors. Durant l'incendie, les murs se sont effondrés recouvrant tout, ce qui a permis de retrouver de nombreux objets en parfait état de conservation: des fours de petite dimension, des outils, des gobelets de mesure en terre, une lampe à huile hérodienne; un encrier et une table en pierre permettent notamment de penser que le maître du lieu tenait un livre comptable. Au moins une partie de la maison servait sans doute d'atelier pour un artisanat fort évolué. Il y avait aussi une presse à monnaie, ainsi que de nombreuses pièces en cuivre frappées de la mention «An Il de la Liberté de Sion». Ces pièces sont donc de l'année 67, puisque c'est en 65 de l'ère actuelle qu'a commencé, contre les occupants romains, la révolte des Juifs qui s'est terminée par le sac de Jérusalem.

Cette importante trouvaille a été faite par hasard, bien que le soi de Jérusalem recèle sûrement d'immenses trésors archéologiques: lorsque les terrassiers de la société chargée de reconstruire le quartier juif de la Vieille Ville, détruit en 1948 par les Jordaniens, ont donné les premiers coups de pioches, ils se sont heurtés à ces murs d'un autre âge.

Aucun ossement n'a été jusqu'ici reconnu dans ces ruines. Les habitants avaient été chassés ou s'étaient enfuis pour éviter le massacre.


© En ce temps-là, la Bible


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